mercredi 16 mai 2012
Vie de Saint Marc et autres Vies de Saints.
25 avril – 8 mai 2012
Cycle mobile (Pascalion): Mardi de la Quatrième Semaine
Lecture de l’Epître
Actes X : 21-33
10.21 Pierre donc descendit, et il dit à ces hommes: Voici, je suis celui que vous cherchez; quel
est le motif qui vous amène? 10.22 Ils répondirent: Corneille, centenier, homme juste et
craignant Dieu, et de qui toute la nation des Juifs rend un bon témoignage, a été divinement
averti par un saint ange de te faire venir dans sa maison et d'entendre tes paroles. 10.23 Pierre
donc les fit entrer, et les logea. Le lendemain, il se leva, et partit avec eux. Quelques-uns des
frères de Joppé l'accompagnèrent. 10.24 Ils arrivèrent à Césarée le jour suivant. Corneille les
attendait, et avait invité ses parents et ses amis intimes. 10.25 Lorsque Pierre entra, Corneille,
qui était allé au-devant de lui, tomba à ses pieds et se prosterna. 10.26 Mais Pierre le releva, en
disant: Lève-toi; moi aussi, je suis un homme. 10.27 Et conversant avec lui, il entra, et trouva
beaucoup de personnes réunies. 10.28 Vous savez, leur dit-il, qu'il est défendu à un Juif de se
lier avec un étranger ou d'entrer chez lui; mais Dieu m'a appris à ne regarder aucun homme
comme souillé et impur. 10.29 C'est pourquoi je n'ai pas eu d'objection à venir, puisque vous
m'avez appelé; je vous demande donc pour quel motif vous m'avez envoyé chercher. 10.30
Corneille dit: Il y a quatre jours, à cette heure-ci, je priais dans ma maison à la neuvième
heure; et voici, un homme vêtu d'un habit éclatant se présenta devant moi, et dit: 10.31
Corneille, ta prière a été exaucée, et Dieu s'est souvenu de tes aumônes. 10.32 Envoie donc à
Joppé, et fais venir Simon, surnommé Pierre; il est logé dans la maison de Simon, corroyeur,
près de la mer. 10.33 Aussitôt j'ai envoyé vers toi, et tu as bien fait de venir. Maintenant donc
nous sommes tous devant Dieu, pour entendre tout ce que le Seigneur t'a ordonné de nous
dire.
Lecture de l’Evangile
Jean VII : 1-13
7.1 Après cela, Jésus parcourait la Galilée, car il ne voulait pas séjourner en Judée, parce que
les Juifs cherchaient à le faire mourir. 7.2 Or, la fête des Juifs, la fête des Tabernacles, était
proche. 7.3 Et ses frères lui dirent: Pars d'ici, et va en Judée, afin que tes disciples voient aussi
les oeuvres que tu fais. 7.4 Personne n'agit en secret, lorsqu'il désire paraître: si tu fais ces
choses, montre-toi toi-même au monde. 7.5 Car ses frères non plus ne croyaient pas en lui. 7.6
Jésus leur dit: Mon temps n'est pas encore venu, mais votre temps est toujours prêt. 7.7 Le
monde ne peut vous haïr; moi, il me hait, parce que je rends de lui le témoignage que ses
oeuvres sont mauvaises. 7.8 Montez, vous, à cette fête; pour moi, je n'y monte point, parce que
mon temps n'est pas encore accompli. 7.9 Après leur avoir dit cela, il resta en Galilée. 7.10
Lorsque ses frères furent montés à la fête, il y monta aussi lui-même, non publiquement, mais
comme en secret. 7.11 Les Juifs le cherchaient pendant la fête, et disaient: Où est-il? 7.12 Il y
avait dans la foule grande rumeur à son sujet. Les uns disaient: C'est un homme de bien.
D'autres disaient: Non, il égare la multitude. 7.13 Personne, toutefois, ne parlait librement de
lui, par crainte des Juifs.
Cycle fixe : Commémorations
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SAINT APOTRE ET EVANGELISTE MARC (+63)
Le Saint et Glorieux Apôtre Marc appelé aussi Jean, était fils d'une Pieuse Femme de
Jérusalem, Marie qui offrait sa maison aux disciples des Saints Apôtres pour leurs réunions de
prières. Le Saint Apôtre Pierre s'y rendait souvent et prit en affection le jeune Marc qu'il
instruisit dans la Foi et qu'il baptisa, le considérant comme son fils.* Il était aussi cousin du
Saint Apôtre Barnabé que celui-ci prit avec lui lorsqu'il partit pour Antioche en compagnie du
Saint Apôtre Paul. Pendant ces voyages d'évangélisation, Marc assistait humblement les deux
prédicateurs pourvoyant à leurs besoins matériels et assimilant leur enseignement.
* Certaines traditions anciennes mais peu sûres, affirment que Marc était le jeune homme que les disciples,
chargés par le Seigneur d'aller préparer la Pâque, rencontrèrent portant une cruche d'eau (cfr. Marc 14:13) et
que c'est dans la maison de sa mère qu'eut lieu la Cène.
Parvenu à Pergé de Pamphylie, Marc fut saisi de crainte devant les difficultés de la mission*
et se sépara de Paul et Barnabé pour retourner à Jérusalem. Saint Paul semble avoir été froissé
de cette séparation. Aussi, quand ils le retrouvèrent à Antioche, il se refusa d'emmener "celui
qui les avait abandonnés en Pamphylie et n'avait pas été à l'oeuvre avec eux." La discussion
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s'échauffa et Barnabé décida de s'embarquer pour Chypre avec Marc alors que Paul partait
avec Silas pour évangéliser la Syrie et la Cilicie (52).*
* C'est l'interprétation de Saint Jean Chrysostome.
** Selon certains, Saint Marc se joignit alors à Saint Pierre pour aller proclamer l'Evangile aux Juifs de la
dispersion dans le Pont, la Bithynie, la Galatie, la Cappadoce et l'Asie.
Dix ans plus tard, on retrouve Saint Marc à Rome en compagnie d'Aristarque et de Jésus le
Juste pour assister Paul dans sa captivité. De là, il partit avec la bénédiction du Grand Apôtre
pour visiter les Chrétiens de Colosses. Lors de sa seconde captivité, Paul écrivant à Timothée,
lui recommande d'amener Marc avec lui : "Car il m'est précieux pour le ministère" assure-t-il.
C'est aussi vers l'an 65 que Marc retrouva Saint Pierre à Rome au moment où les deux
Coryphées allaient subir leur martyre. L'éclat de l'enseignement de Saint Pierre avait tellement
brillé dans l'esprit des nouveaux convertis de Rome qu'ils supplièrent Marc de mettre par écrit
cette Doctrine Divine. Confirmé par une Révélation Divine et avec l'accord de Pierre, il se mit
à l’oeuvre et rédigea de manière brève, simple, populaire et pleine de vie un résumé des Actes
et des Paroles du Sauveur, conforme à la prédication d'un des deux Coryphées des Apôtres.*
Sans se préoccuper de la présentation littéraire ni de répondre à toutes les questions que
pouvaient se poser les fidèles, il écrivit tout ce qui est utile au Salut et à la Connaissance du
Fils de Dieu fait homme et rien de plus.** Une fois cette oeuvre achevée, Saint Pierre
l'envoya en Egypte pour y porter la Bonne Nouvelle. Pendant la traversée, le navire fut pris
dans une tempête que Marc apaisa par sa prière et il put faire escale dans l'Île de Pittyouse en
face de la Cilicie où il fut reçu par un notable nommé Bassos qui avait été converti par Saint
Pierre à Antioche et grâce à son appui, il convertit la plupart des habitants de l'île.
* D'après l'opinion commune des Anciens Pères (Saints Justin, Irénée etc), Saint Marc fut le premier rédacteur
de l'Evangile et l'" interprète" de Saint Pierre. Certains manuscrits anciens de l'Evangile de Saint Marc portent
en sous-titre : "Mémoires de Pierre."
** Après avoir rassemblé les informations contenues dans le Nouveau Testament, nous résumerons maintenant
ses Actes dans leur version étendue, d'époque byzantine. D'après l'Archevêque d'Athènes Chrysostome qui a
tenté de concilier les deux sources dans son Histoire de l'Eglise d'Alexandrie (1935), Saint Marc aurait entrepris
une première mission à Cyrène puis à Alexandrie. En automne de l'an 60, il serait retourné à Cyrène pour y
confirmer le Christianisme et au printemps 61, il aurait rejoint Saint Paul à Rome, lequel lui confia une mission
en Asie Mineure (cfr. Col.) 4:10). D'Ephèse, il revint à Rome avec Timothée et Paul le renvoya de nouveau en
Asie Mineure jusque dans les régions évangélisées par Saint Pierre. Après avoir suivi Pierre pendant quelque
temps et être passé à Rome, il aurait entrepris sa seconde mission en Egypte vers fin 62, en passant par la
Cyrénaïque et aurait trouvé la mort à Alexandrie, à Pâque 63.
Lorsqu'il débarqua à Alexandrie, la sandale de Marc, usée par la marche, s'était rompue; il la
donna à raccommoder à un savetier nommé Anien. Celui-ci, frappé par l'éclat extraordinaire
qui se dégageait du visage du Saint Apôtre, laissa échapper son aiguille et se perça le doigt en
s'écriant : "Un Seul Dieu!" Saint Marc le guérit de sa blessure et saisit cette occasion pour
l'instruire sur la Vérité du Seul Dieu devenu homme pour Notre Salut. Anien écouta avec
attention ces paroles de vie et après avoir fait baptiser toute sa maison, il quitta sa profession
et tout attachement au monde pour devenir le plus étroit collaborateur de l'Apôtre.
Dans cette immense cité, métropole du paganisme et de la culture hellénique, la parole de
l'Apôtre, simple et dépourvue des ornements futiles de la rhétorique, retentissait comme un
tonnerre et ses Miracles confirmaient la prophétie du Psaume disant : "Le Seigneur mettra la
Parole dans la bouche de ceux qui annoncent la Bonne Nouvelle avec une grande puissance."
Au Nom de Jésus-Christ, Lumière du monde, il rendit la vue à un aveugle. Aussitôt on lui
amena malades et possédés pour qu'il leur imposât les mains et devant le spectacle des
guérisons accomplies par la Puissance de Dieu, jusqu'à trois cents païens en un seul jour
demandèrent à recevoir le Baptême. De manière semblable au Christ, Marc ressuscita aussi le
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fils d'une veuve qui était venue se jeter en larmes à ses pieds et la foule voyant le jeune
homme se relever, s'écria : "Il n'y a qu'Un Seul Dieu, le Christ prêché par Marc!"
La semence évangélique commençant donc à germer et Marc organisa les premières
institutions liturgiques de l'Eglise d'Egypte,* ordonna Anien** Evêque d'Alexandrie avec
pour le seconder trois Prêtres : Milée, Sabin et Cerdon, sept Diacres et onze autres Clercs de
rang inférieur puis il continua ses missions vers l'Ouest.
* La Liturgie alexandrine dite de Saint-Marc est de composition ultérieure mais on y retrouve les traces et
l'inspiration primitive du Saint Apôtre.
** Second Evêque d'Alexandrie et successeur de Saint Marc, Saint Anien s'endormit le 26 novembre 86. Il est
commémoré dans les Martyrologes latins soit le 25 mars, soit le 2 octobre.
D'Alexandrie, il se rendit à Mendession* et y délivra du démon un enfant aveugle. Les parents
de l'enfant, au comble de la joie, lui offrirent une forte somme d'argent mais Marc la refusa,
en disant que la Grâce de Dieu ne s'échange pas pour de l'argent et il leur recommanda de le
distribuer en aumônes. Un nombre considérable de païens s'étant converti à la suite de ce
Miracle, Marc fonda dans cette cité une Eglise et ordonna un Evêque, des Prêtres et des
Diacres puis il continua son voyage vers Cyrène de Pentapole** où il délivra nombre de
païens des ténèbres de l'idolâtrie. Il alla ensuite évangéliser la Libye. Dès son arrivée dans la
capitale, la fille du phylarque Ménodore qui était tourmentée par un démon depuis son
enfance, entra dans une crise furieuse qui provoqua sa mort mais la prière de l'Apôtre la
ressuscita et entraîna la conversion d'un grand nombre.
* Ou Mendion (ou Bendédion). D'après les Actes anciens (cinquième siècle), ce lieu était celui où il aborda à
Alexandrie et rencontra Anien.
** Capitale de la Pentapole et de la Cyrénaïque, cette grande cité alors associée administrativement à la Crète
par les Romains, était la plus importante colonie grecque d'Afrique du Nord. Elle fut ensuite érigée en province
indépendante par Saint Constantin : la Libye Supérieure. D'après les Actes anciens, Marc évangélisa d'abord
Cyrène avant de parvenir à Alexandrie.
De là, Saint Marc passa en Marmorique,* répandant sur son passage la Lumière de l'Evangile.
Une nuit, le Seigneur lui apparut en vision et lui ordonna de retourner à Alexandrie pour y
achever sa mission. Malgré les pleurs et les supplications des nouveaux convertis qui
voulaient retenir leur père et sauveur, l'Apôtre confirmé par une nouvelle vision lui annonçant
qu'il devrait sceller sa mission par la Gloire du martyre, s'embarqua pour Alexandrie où il put
admirer les progrès de l'évangélisation pendant ses deux années d'absence.**
* Cette région à l'Ouest de l'Egypte, aujourd'hui déserte et inculte, était alors une prospère colonie grecque.
** Certains disent qu'il se retira alors quelque temps pour aller assister à Rome au martyre de Saints Pierre et
Paul.
Toutefois les païens et les Juifs ne pouvaient supporter les succès remportés par le Disciple du
Christ et grinçant des dents, ils cherchaient une occasion de le perdre. Une année où la
célébration de Pâque coïncidait avec la fête du "dieu" Sérapis, fête que les païens d'Alexandrie
avaient coutume de célébrer par d'ignobles dérèglements, ils se précipitèrent sur le Saint au
moment où il célébrait la Divine Liturgie et le traînèrent jusqu'à l'amphithéâtre où se trouvait
le gouverneur, en l'accusant de pratiques magiques. Aux accusations pleines de haine,
l'Apôtre répondit calmement et exposa comme à son habitude en peu de mots la sublime
doctrine du Salut. Déconcerté et ne pouvant rien objecter à ses arguments, le gouverneur se
tourna vers la foule, demandant ce qu'il devait faire de Marc. Les uns criaient de le brûler
devant le temple de Sérapis, les autres de le lapider. Finalement, sur l'ordre du magistrat, il fut
étendu à terre, les membres écartelés et fut cruellement fustigé. Puis la populace, s'emparant
du corps meurtri du Saint et lui passant une corde aux pieds, le traîna durant tout le jour dans
les rues de la ville en arrosant les pierres et la terre de son sang. Le soir venu, on l'enferma en
prison où vers minuit, un Ange vint le réconforter. Le matin du samedi 4 avril,* les bourreaux
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l'attachèrent à une corde et le traînèrent
comme la veille jusqu'à un lieu escarpé en
bordure de mer nommé Boucole ** où il
trouva la mort. Il était âgé de cinquantesept
ans.
* Sa mémoire fut déplacée plus tard au 25, de
manière à se trouver toujours après Pâque.
** Où les Chrétiens avaient coutume de tenir leur
réunion de prières, d'après les Actes anciens.
Les païens voulurent brûler son corps mais
un violent orage les mit en fuite et permit
aux Chrétiens de l'enlever et de le déposer
dans un rocher creux. Par la suite, on
construisit une église au-dessus du tombeau
du Saint Apôtre à Boucole* qui devint le
haut lieu de la piété des Chrétiens
d'Alexandrie. Au neuvième siècle, le corps
de Saint Marc fut translaté à Venise dans la
fameuse basilique qui lui est dédiée.
* C'est là que Saint Pierre d'Alexandrie accomplit
son martyre. Avant d'être exécuté, il demanda la
faveur d'aller prier sur le tombeau de l'Apôtre (cfr.
24 nov.).
ou
Une question qui arrête le biographe quand il s'agit de décrire la vie de Saint Marc d'après le
Nouveau Testament est celle de savoir si le compagnon juif des Saints Apôtres nommé Jean
de son nom d'israélite et surnommé Marc d'un nom romain, est le même personnage que Marc
l'Evangéliste. Des exégètes modernes ont cru devoir distinguer deux personnages mais leur
nombre n'est pas très grand : la plupart des auteurs s'appuyant d'ailleurs sur l'antiquité, sont
pour l'identification de Jean Marc et de Marc l'évangéliste. D'après ce dernier sentiment,
disons d'abord ce que le Nouveau Testament nous apprend de Marc.
Aucun détail ne nous est fourni sur ses premières années. La première fois qu'il est mentionné
dans les Actes des Apôtres (12, 12), Jean, surnommé Marc, est donné comme fils de Marie; il
possède à Jérusalem une maison où se réunissent les Disciples et c'est à cette maison
hospitalière que le Saint Apôtre Pierre vint frapper la nuit où il sortait de prison, délivré par
un Ange (l'an 42 ou 44). On en conclut que Marie, mère de Jean, était Chrétienne et
spécialement attachée à Saint Pierre. Probablement converti et peut-être baptisé par Saint
Pierre, Marc devait se regarder comme son fils. Il devait être assez jeune car nous le voyons
débuter dans la vie apostolique sous les auspices de son cousin Barnabé, lévite de Chypre;
lorsque Barnabé et Saül (c'est-à-dire le Saint Apôtre Paul) revinrent de Jérusalem à Antioche,
ils prirent avec eux Jean surnommé Marc (Act., 12, 25). Ce dernier cependant ne fut pas
employé au ministère de la prédication : il apparut plutôt comme serviteur chargé du matériel
(Act., 13, 1-5 et 15, 37) et remplissant certaines fonctions extérieures de l'apostolat ou l'office
de procureur chargé des arrangements relatifs à la nourriture et aux voyages.
A Pergé en Pamphylie, Jean se sépara des deux Saints Apôtres et revint à Jérusalem (Act., 13,
13); nous ignorons pour quels motifs. Il était à Antioche au moment où allait commencer le
second voyage apostolique de Saint Paul; Barnabé désirait emmener Marc avec lui, Paul s'y
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refusa (Act., 15, 37). Alors se produisit un désaccord qui amena la séparation des deux Saints
Apôtres. Tandis que Paul allait parcourir la Syrie et la Cilicie tandis que Barnabé et Marc
prirent la direction de l'Île de Chypre au printemps de l'an 52. Peut-être cette île était-elle la
patrie de Marc comme elle l'était de son cousin. A partir de ce moment, l'auteur du livre des
Actes ne nous parle plus de Marc.
Il s'écoulera une dizaine d'années jusqu'au moment où Marc se retrouva à Rome vers 62 ou
63. Il était alors avec Aristarque et Jésus dit le Juste, le seul Juif d'origine qui travaillait avec
Paul pour le Règne de Dieu. Ainsi s'exprimait le Grand Apôtre écrivant aux Colossiens (4,
10); il prenait soin d'indiquer l'origine juive de Marc, ce qui confirme les renseignements
fournis par le livre des Actes. Il ajoutait ce détail que Marc était cousin germain de Barnabé.
Paul avait donc oublié le dissentiment d'Antioche; Marc s'était proposé de visiter les Chrétiens
de Colosses et Paul demandait qu'on lui fît bon accueil.
Pendant sa seconde captivité à Rome, Paul écrivant à Timothée alors à Éphèse, lui demandait
de venir le voir et d'amener Marc, toujours utile en vue du ministère (II Tim., 4, 11). Ces
dernières expressions donnent à entendre que Marc se contentait d'une situation subordonnée,
renonçant volontiers à briller pour s'assujettir à des personnalités plus hautes, s'assurant ainsi
le mérite de la modestie.
Marc vint sans doute à Rome à cette époque. Saint Pierre, écrivant de cette ville qu'il désignait
sous le nom de Babylone, aux Églises du Pont et de la Galatie, les saluait de la part de Marc,
désignant celui-ci comme son fils (I Pierre, 5, 13). Il s'agit vraisemblablement d'une filiation
spirituelle par le Baptême (voir Saint Jérôme, In Is.,65, 24; P. L., t. 24, col. 650). La date du
séjour commun de Pierre et de Marc à Rome que quelques-uns ont voulu rapporter à l'an 42,
date du premier voyage de Saint Pierre en cette ville, est plus probablement postérieure à l'an
60 et se rapproche du moment où les deux Apôtres Pierre et Paul subirent le martyre, soit 64
ou 67. Par la façon dont s'exprime Saint Pierre, on peut juger que l'activité apostolique de
Marc en Orient avait été grande et qu'il était connu des destinataires de l'épître.
Aux renseignements puisés dans le Nouveau Testament, soit Actes, soit Épîtres sur la
personne de Marc, ajoutons maintenant ceux que fournit la Tradition. Un texte de Papias,
rapporté par Eusèbe (Hist. eccl., 3, 39, 15) dit de Marc qu' "interprète de Pierre, il écrivit
exactement tout ce dont il se souvint mais non dans l'ordre de ce que le Seigneur avait dit ou
fait. Car il n'avait pas entendu le Seigneur et n'avait pas été son disciple mais bien plus tard,
celui de Pierre. Celui-ci donnait son enseignement selon les besoins sans se proposer de
mettre en ordre les discours du Seigneur de sorte que Marc ne fut pas en faute, ayant écrit
certaines choses selon qu'il se les rappelait. Il ne se souciait que d'une chose : ne rien omettre
de ce qu'il avait entendu et ne rien rapporter que de véritable."
Papias donne pour garant de ce qu'il affirme Jean le Presbytre, un disciple des Apôtres, un
homme de la génération qui l'a précédé et très bien informé sur les origines. Avec lui Saint
Justin, Saint Irénée, Tertullien s'accordent pour nous donner sur Marc et son Evangile le
témoignage des Églises d'Asie et d'Occident : "Marc fut le rédacteur de l'Evangile d'après les
prédications de Saint Pierre." Nous passons sur des points de détail où la tradition n'est pas
tout à fait d'accord au sujet de Marc pour voir ce qu'elle nous dit de cet Evangéliste comme
fondateur de l'Eglise d'Alexandrie. Les témoignages ici sont de nature diverse et d'origine
relativement récente. Il n'y a aucune trace de cette tradition dans ce que nous possédons de
Clément d'Alexandrie et d'Origène. Denis d'Alexandrie parle bien de Jean nommé aussi Marc
mais ne fait point allusion à la tradition alexandrine (Eusèbe, Hist. eccl, 7, 25). Cependant,
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cette tradition paraît avoir été fixée à Rome dès l'an 200. Eusèbe qui la mentionne, l'avait
probablement trouvée dans Jules Africain et l'a rattachée à sa Chronologie (Hist. eccl., 2, 16).
La mission de Marc à Alexandrie aurait eu lieu la première année de Claude d'après le texte
arménien, la troisième d'après Saint Jérôme et il aurait eu pour successeur Anien (voir ce jour)
la huitième année de Néron, en 62. Eusèbe se gardait bien de dire que Marc naquit au Ciel
cette année-là, d'autant qu'on le retrouve à ce moment à Rome d'après le Nouveau Testament
(voir plus haut). Saint Jérôme a pourtant fait cette supposition qu'Anien avait remplacé Marc
seulement après la Naissance Céleste de celui-ci. Beaucoup de critiques pensent que Marc
aurait quitté Alexandrie pour aller ailleurs, à Rome par exemple. Toujours est-il que la
Tradition au sujet de la fondation de l'Eglise d'Alexandrie par Saint Marc, a dominé sans
conteste à partir du quatrième siècle. (Constit. apost., 7, 46; S. Épiphane, De haeresibus, 1.1,
6, P. G., t. 41, col. 900.)
Saint Marc fut-il réellement Martyr? Aucun Père ancien, pas même Saint Jérôme, ne nous le
dit. Cependant, d'après le Chronicon pascal, il aurait été martyrisé sous Trajan (P. G., t.92,
col. 608). Tillemont (Mém. pour hist. eccl., t. 2, p. 513) assure que nonobstant le silence
d'Eusèbe et de Saint Jérôme, on ne peut guère douter du martyre de Marc après ce qu'en disent
ses Actes: ceux-ci sont appuyés par Bède (son martyrologe), par le consentement de l'Eglise
grecque, par la Chronique d'Alexandrie, la Chronique orientale, par Eutychius rendant
témoignage à la Tradition de l'Eglise d'Égypte. De plus, le Concile de Rome tenu sous Gélase
assure que Saint Marc a consommé sa vie par un glorieux martyre. Palladius (Histoire
lausiaque, c. 113) nous apprend qu'on venait de bien loin à Alexandrie pour prier ce Saint
Martyre et Athlète du Christ (martyrium., i. e. tombeau). De telles expressions marquent qu'au
commencement du cinquième siècle on mettait Marc au rang des Martyrs. Ainsi, il n'est plus
nécessaire de confirmer cette assertion par des autorités moins considérables comme le
sacramentaire ou Saint Grégoire de Tours ou la liturgie éthiopienne.
Les Actes de Saint Marc que les bollandistes ont édités au 25 avril, s'expriment ainsi au sujet
de Marc à Alexandrie : "Avec Anien, Marc ordonna seulement trois Prêtres : Mélie, Sabin et
Cerdon, sept Diacres et onze autres personnes pour servir de ministres. Il s'en retourna ensuite
dans la Pentapole où il demeura deux ans, confirma les fidèles, établit des Evêques et d'autres
ministres. Il revint de là à Alexandrie où il fut ravi de voir les fidèles augmentés en nombre en
Foi et en Grâce; il les encouragea tout de nouveau, pria pour eux puis se retira (d'après la
Chronique orientale, il alla à Rome où il fut présent au martyre de Saint Pierre et de Saint
Paul). Il revint ensuite à Alexandrie : les païens ne pouvant souffrir les Miracles que Dieu
opérait par lui et les railleries que les Chrétiens faisaient de leurs idoles, crièrent que Marc
était un magicien. Dieu le cacha durant quelque temps. Un jour de dimanche où les Chrétiens
célébraient leur grande fête de Pâque et les païens la fête de leur idole Sérapis (24 avril 68),
ceux-ci se saisirent de Marc, lui mirent une corde au cou et le traînèrent en criant : "Menons
ce buffle à Bucoles!" (C'était un lieu plein de roches et de précipices situé sur le littoral et
apparemment destiné à nourrir les boeufs.) Ils le traînèrent en effet depuis le matin jusqu'au
soir, la terre et les pierres furent couvertes de son sang.
Quant à lui, il rendait Grâces à Dieu d'être jugé digne de souffrir pour Son Saint Nom. Le soir
venu, ils le mirent dans une prison et délibérèrent sur le genre de mort qu'ils lui feraient subir.
Plusieurs visions durant la nuit consolèrent le Généreux Athlète en lui annonçant son prochain
triomphe. Le lendemain en effet, il consomma son martyre. Non contents de lui avoir ôté la
vie, les païens voulurent brûler son corps en un lieu appelé Ad angelos (les messagers ou les
Anges) mais un grand orage les obligea de se retirer. Les Chrétiens vinrent recueillir ce qui
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restait de son corps, le portèrent au lieu de Bucoles où ils avaient coutume de se réunir et
l'ensevelirent avec les cérémonies du pays en y joignant la prière.
Sur la composition du second Evangile par Saint Marc, nous renvoyons à ce qu'en ont écrit les
commentateurs et les exégètes dans leurs introductions. Nous mentionnerons seulement
quelques lignes empruntées au R. P. Lagrange : "Il faut reconnaître que la Tradition est
unanime à attribuer un Evangile à Marc; elle ajoute que Marc a écrit comme disciple de Saint
Pierre... il est regardé comme interprète de Pierre dans ses catéchèses de Rome. Mais l'accord
cesse quand il s'agit de préciser la date que la Tradition assigne à l'Evangile. Deux dates
seulement sont possibles ou bien 42 ou 43 ou bien entre la Naissance au Ciel de Saint Pierre
et de Saint Paul et l'an 70.
C'est à Rome, d'après la Tradition alexandrine reçue par Eusèbe et Saint Jérôme que Marc
aurait écrit son Evangile. Rien n'empêche qu'il se soit après cela rendu à Alexandrie pour y
prêcher la Foi. D'après le Chronicon pascal, il naquit au Ciel sous Trajan. Voici les grandes
lignes de la Tradition authentique avec les divergences : Saint Marc était disciple de Saint
Pierre et n'avait pas été Disciple du Seigneur (pourtant on en a fait un Disciple de Jésus-
Christ). Il a écrit, d'après ses souvenirs, ce que Pierre avait enseigné (on veut que Pierre ait
connu sa tentative, qu'il l'ait connue par Révélation et qu'il ait approuvé l'Evangile terminé).
Cependant, d'après Papias et Saint Irénée, Marc a écrit après la Naissance Céleste de Saint
Pierre.
Marc a prêché à Alexandrie où il eut pour successeur Anien, probablement peu après sa
Naissance Céleste. Il est naturel qu'il y ait apporté son Evangile. (A cette prédication on a
voulu assigner une date très haute; de là l'embarras chronologique qui a fait s’endormir dans
le Christ Saint Marc en 62 et l'idée qu'il avait composé son Evangile avant 43). Et quoique
l'ancienne Tradition ait placé la composition de l'Evangile à Rome ou en Italie, on a dit aussi
que cet Evangile avait été écrit en Egypte.
En mettant de côté les superfétations ordinaires de la légende, il suffit de reporter après la
Naissance au Ciel de Saint Pierre l'apostolat alexandrin si on le regarde comme bien établi
pour que les faits concordent d'une façon très satisfaisante. Ce n'est pas une opération
arbitraire car une partie de la Tradition est demeurée fidèle à cet ordre : la date de 42 assignée
à la fondation du siège d'Alexandrie par les chronologistes, s'explique par le désir de mettre
cette métropole sur le même rang que Rome et Antioche.
Tous les anciens martyrologes parlent de Saint Marc. Quelques-uns comme le hiéronymien le
placent au 23 septembre; Tillemont déclare qu'on n'en sait pas la raison. La plupart le mettent
au 25 avril; tel est le martyrologe de Bède qui se base sur la passion de Saint Marc; on y
déclare que le martyre eut lieu la quatorzième année de Néron; le martyrologe de Florus qui
ajoute à Bède quelques détails puisés dans Saint Jérôme; le Vetus Romanum et enfin Adon
qui trouve moyen d'insérer une interpolation relative aux loca Bucoliae; le martyrologe
romain dit la huitième année de Néron (Quentin, Martyrol. hist. du Moyen-Age, p. 85, 306,
425, 585 et 621). Les Grecs nomment encore Saint Marc le 11 janvier, en un quartier dit le
Taureau, peut-être en raison d'une dédicace d'église.
Le corps de Saint Marc fut longtemps vénéré à Alexandrie. Les Actes de Saint Pierre
d'Alexandrie disent positivement que Marc fut martyrisé à Bucoles et qu'il y avait là une
église bâtie vers 310 ainsi qu'un cimetière dit de "Saint-Marc." Pierre lui-même souffrit en ce
lieu et demanda à ses bourreaux la liberté d'aller prier sur le tombeau de Marc. D'après
9
Palladius (Histoire lausiaque, c.113), le Saint Prêtre Philorome vint à pied de Galatie en
Cappadoce pour visiter le tombeau de Saint Marc.
Le corps de Saint Marc était encore vénéré à Alexandrie au huitième siècle, bien que la ville
fût alors sous la domination mahométane : il se trouvait dans un tombeau de marbre en une
église située à droite de l'entrée de la ville. On prétend que vers 815 des marchands vénitiens
emportèrent les ossements dissimulés au fond d'un panier. Bernard, Moine français qui fit le
voyage d'Orient en 870, assure qu'alors le corps de Saint Marc n'était plus à Alexandrie mais
avait été porté à Venise. Mais dans cette ville on ne savait pas précisément où était le corps.
Au quatorzième siècle, le Doge et les procurateurs de la république vénitienne prétendaient
connaître seuls l'endroit où se trouvait le corps et en faisaient un secret aux autres. Les
Vénitiens papistes ont pris Saint Marc pour leur Saint Protecteur et font mémoire de la
Translation de son corps le 31 janvier.
Sur la personne de Saint Marc, la première source à consulter sont les écrits du Nouveau
Testament. Pour ceux qui n'admettent pas l'identification avec Jean Marc, voir Tillemont,
Mém. pour hist. eccl.,t.2, p. 89; Patrizi, De evangeliis, Fribourg en Brisg., 1853; Lamy,
Introductio in N. T., Louvain, 1893, t. 2, p. 225; Drach, Épitres de S. Paul, p. 503. -
Pour ceux qui l'admettent, Dict. de la Bible, t. 15, col. 716; Lagrange, Évangile selon S. Marc,
Paris, 1911, Introd., p. 17. Il y a ensuite la Tradition (voir plus haut I, 2°). Pour le martyre et
l'apostolat à Alexandrie, Passio sancti Marci, Actes que l'on croit avoir été composés au
quatrième ou au cinquième siècle. Voir Acta sanct., 25 avril avec remarques de Henschenius.
Revenons à son Evangile. On croit généralement que Saint Marc a écrit son Evangile en
grec.* On en conserve dans le trésor de la basilique de Saint-Marc à Venise, une traduction
latine, manuscrit très ancien et devenu complètement inutile, tant il est détérioré.
* divers linguistes et non des moindres ont amplement démontré que le texte grec était un décalque d'un texte
sémite. Les spécialistes, non-byzantins puisque ces derniers se refusent à tout ce qui n'est pas grec, se divisent
entre ceux qui penchent pour l'araméen et ceux pour l'hébreu. Feu l'abbé papiste Jean Carmignac a donné un
très large aperçu de la question dans ses divers ouvrages avec exemples concrets, se basant d'ailleurs sur la
patristique (Saint Irénée) pour démontrer la solidité de sa thèse. Prologeant ceux de Marcel Jousse, les travaux
du Français Pierre Perrier privilégient l'araméen.
On agite une foule de questions touchant ce manuscrit. Est-ce l'original de Saint Marc? Est-il
en grec, en latin ou en araméen? Au lieu de les résoudre avec Mabillon, Montfaucon, Scipion
Maffeï, nous avons cru plus expéditif de nous adresser directement au conservateur du trésor
de Saint Marc. Voici la traduction française de sa réponse écrite en italien :
"Renseignements exacts sur l'exemplaire de l'Evangile de Saint Marc, conservé dans le trésor
de la basilique Saint-Marc, à Venise.
Cet exemplaire existe réellement et comprend les cinq premiers cahiers de l'Evangile de Saint
Marc; les deux derniers, détachés de cet exemplaire, sont gardés dans la cathédrale de Saint-
Vito, à Prague.
C'est par erreur qu'on croit cet exemplaire écrit de la main du Saint Evangéliste Marc; il
n'est qu'une copie que l'on estime être du sixième siècle.
Il est écrit en latin et en lettres onciales.
Il est tellement détérioré par l'humidité que le papier membraneux sur lequel il est écrit est
réduit en une espèce de pâte : un seul feuillet moins endommagé, est conservé entre deux
verres. On n'aperçoit plus que de légères traces d'écritures.
Les premiers renseignements que l'on a sur cet exemplaire remontent à 615. A cette époque, il
était gardé dans le Monastère de Saint-Jean de Timave, en Frioul. On sait que plus tard, en
10
1085, il était dans le Monastère de Bélinèse et qu'à la fin du treizième siècle ou au
commencement du quatorzième, il passa à la cathédrale d'Aquilée.
Il faisait partie d'un volume qui renfermait les quatre Evangélistes. Charles IV, empereur,
venu en Italie, en demanda une portion : on lui fit don, le 3 novembre 1157, des deux derniers
cahiers contenant la fin de l'Evangile de Saint Marc. Les cinq autres cahiers, contenant le
reste de ce même Evangile, furent transportés à Venise en 1420 de Cividale où ils se
trouvaient depuis deux ans.
Aujourd'hui donc, la portion de ce volume qui comprend les Evangiles de Saint Matthieu, de
Saint Luc et de Saint Jean, se conserve à Cividale, ville de Frioul; ce qui reste des cinq
premiers cahiers de l'Evangile de Saint Marc est à Venise et Prague possède les deux
derniers."
Outre son Evangile et la part qu'il peut avoir eue à la première Epître de Saint Pierre, les
Syriens disent (Corn. à Lap., in Matth., p. 41) que c'est Saint Marc qui a traduit le Nouveau
Testament en leur langue. Nous avons aussi sous son nom une Liturgie dont se servent encore
aujourd'hui les Egyptiens. Elle est intitulée : "La Divine Liturgie du Saint Apôtre et
Evangéliste Marc, disciple de Saint Pierre." Elle commence par ces mots : "Nous te rendons
Grâces, Ô Seigneur, Notre Dieu." Elle respire une grande piété, une Foi vive et un sentiment
profond de la Présence de Dieu. Elle rappelle plusieurs des grands faits du Nouveau
Testament, les Miracles des Apôtres et la plupart de nos dogmes catholiques.*
* n’oublions pas que l’auteur de cette lettre est catholique romain et qu'il ne peut donc que discerner que ceux
des dogmes orthodoxes encore présents dans le catholicisme romain.
En voici un passage :
"Seigneur Jésus-Christ, Notre Dieu Qui as choisi les Douze Apôtres et Qui les as envoyés
comme douze astres dans l'univers pour éclairer les hommes pour prêcher et enseigner
l'Evangile de Ton Royaume pour guérir parmi les peuples toutes les maladies et toutes les
infirmités; Qui as soufflé sur eux en leur disant 'Recevez le Saint-Esprit Consolateur. A
quiconque vous remettrez les péchés, les péchés seront remis...'; souffle ainsi sur nous, Tes
Serviteurs, à ce moment où nous entrons dans Ton Sanctuaire pour accomplir l'oeuvre par
excellence du ministère sacré..."
Nicétas le Paphlagonian et plusieurs autres auteurs attribuent à Saint Marc cette Liturgie bien
qu'ils reconnaissent que plusieurs éléments y furent ajoutées dans la suite.
Disciple de Saint Marc, Anien fut son successeur sur le trône patriarcal* d'Alexandrie. Sa
ferveur et sa capacité déterminèrent Saint Marc à l'établir Evêque d'Alexandrie durant son
absence. Il gouverna cette Eglise quatre ans avec Saint Marc et près de dix-neuf ans après sa
Naissance au Ciel, selon que le rapporte la "Chronique Orientale." Saint Anien s’endormit
dans le Seigneur l'an 86 le dimanche 26 de novembre. Le martyrologe romain marque sa fête
le 25 d'avril avec celle de Saint Marc. Eusèbe dit* en parlant de lui que "c'était un homme fort
aimé de Dieu et admirable en toutes choses." Saint Epiphane*** dit qu'une église fut fondée à
Alexandrie sous son invocation. On la voyait au quatrième siècle. Son successeur fut Saint
Mélien. C'est le premier des trois Prêtres que Saint Marc avait ordonnés à Alexandrie. Les
"Constitutions Apostoliques"**** disent qu'il fut consacré Evêque par Saint Luc.
* les remarques concernant Saint Pierre à Rome ou Saint André à Constantinople sont bien évidemment
valables pour Saint Marc à Alexandrie, notamment cet usage d'un titre, pape ou patriarche, dès le premier
siècle. C'est pur anachronisme jusqu'à preuve du contraire et documents à l’appui. Ceci étant dit, ce titre
appartient à l'évolution de l'ecclésiologie, à la naissance du système patriarcal quand les Eglises, à tort ou à
raison, calqueront l'administration ecclésiale sur celle de l'Etat païen, c'est-à-dire l'Empire romain.
** Eusèbe, L. 2, ch. 25.
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*** Ephiph. Haeres., 69, ch. 2
**** Const. ap. L. 7, ch. 46
C'est durant le sixième siècle que des patriarches d'Alexandrie donnèrent dans l'erreur
d'Eutychès qui enseignait qu'il n'y a qu'une Nature en Jésus-Christ. Quoiqu'ils fassent
profession d'anathématiser Eutychès et Apollinaire, ils ne reconnaissent néanmoins, dit-on
qu'une seule Nature en Jésus-Christ et assurent que le Verbe a pris un corps parfait auquel Il
s'est uni sans altération, sans mélange et sans division, en une seule Nature et une seule
Personne. Ils n'ont aucune autre erreur sur les autres points de la religion.* L'Eglise des
Jacobites est fort étendue. Le Patriarcat d'Alexandrie comprend dans sa juridiction les Eglises
de Syrie, d'Ethiopie, d'Abbysinie, d'Arménie et de Mésopotamie.
*** Depuis lors, les discussions entre théologiens auraient montré qu'il n'y avait en réalité qu'une question de
vocabulaire et on sait à quel point le vocabulaire conditionne tant la manière de penser que la philosophie sousjacente
de la pensée. Les discussions avaient fini par aboutir à la compréhension que le "muna phusis" de Saint
Cyrille, Pape et Patriarche d'Alexandrie qui est la formule conservée par les Coptes à ce jour, ne devait pas se
comprendre de la manière dont les théologiens grecs ont voulu la comprendre à l'époque de Chalcédoine mais
bien dans le sens le plus orthodoxe du terme.
Au demeurant, la traduction anglaise du traité sur l'Unité du Christ de Saint Cyrille, parue aux éditions du
séminaire Saint-Vladimir de New-York, est très explicite sur ce point dans l'introduction.
Terminons cette réflexion sur deux points qu'inspirent ces histoires de divisions terribles et qui déchirent le
Corps du Christ.
1) L'aspect politique a joué à l'époque autant si pas plus que l'aspect linguistique. L'intransigeance des clercs
grecs qui ne voulaient pas reconnaître autre chose que de la barbarie dans tout ce qui n'était pas hellénistique
aussi bien dans la manière de penser et que d'exprimer les choses, n'avait d'équivalent que leur volonté
d'hégémonie politique. L'Eglise était un instrument tout trouvé pour appuyer ce qui déjà se délitait sur le plan
temporel. Le Canon 28, rejeté par les quatre autres Patriarcats de la Pentarchie de l'époque, n'était
compréhensible si on en restait au niveau purement humain et que lorsqu'un Empereur résidait à
Constantinople. L'Empereur voulait que l'Evêque de sa ville de résidence ait un statut supérieur à tous les autres
d'Orient. Voilà la " complexité" de l'histoire du siège patriarcal de Constantinople…
Donc et dans un cadre pareil, cette volonté d'asseoir une préséance, cette recherche d'une dignité humaine, de
prestige mondain, bien que diamétralement contraire à cet exemple de la recherche de la "dernière place" (ou
plutôt l'avant-dernière, le Christ occupant à jamais la dernière!), on comprend qu'ils aient tenté de l'asseoir de
manière conciliaire. Mais l'histoire des Conciles et la réaction UNANIME dans toute la Chrétienté nous montre
bien et de manière irréfutable que ce Canon fut composé hors cadre conciliaire et voté en conciliabule, "à la
Rimini" ou "Brigandage d'Ephèse." Entre-temps, il n'y a plus d'Empereur chrétien. Il n'y a plus de
Constantinople. Les conditions "humainement compréhensibles," politiques, n'existent plus. Un frein naturel,
une répugnance normale face à une aberration anti-évangélique peut s'estomper pour permettre une
réunification. Enfin, le jour où on n'entendra plus dans les paroisses grecques "Patriarche de la Nouvelle
Rome." Bien entendu parce qu'il y a loin de la coupe aux lèvres...
2) Le problème de la condamnation : elle a eu lieu en Concile Oecuménique. Seul un nouveau Concile
Oecuménique peut la lever. Vu que les aspects théologiques sont éclaircis, cela ne devrait pas poser de problème
si seulement un tel Concile était possible. Or dans les faits, si toute Eglise professant la Foi reçue des Saints
Apôtres et confessée sans ajout ni altération par les Pères de l'Eglise, par les Pères des Conciles Oecuméniques
(les vrais, pas ceux qui n'en ont que le titre.), Foi qui est la norme et non pas Eglise (ou dirigeant d'Eglise) qui le
serait, si une telle Eglise rassemblée autour de son Evêque, Père de cette Eglise locale, a donc la plénitude de la
Foi, elle a la "catholicité", l'universalité de la Vérité de la Foi. En attendant, il est impossible de nier qu'au-delà
de ce niveau "Eglise locale," il n'y a plus d'Unité. On peut se bercer d'illusions mais si c'était le cas, il y a belle
lurette qu'un Concile Oecuménique aurait pu être réuni. Depuis l'an 879, dernier Concile à répondre aux
critères "d'oecuménicité," il n'a plus été possible d'y parvenir. Prions qu'un nouvel Evêque et Pape de Rome
parvienne à se mettre enfin à l'écoute de l'Esprit-Saint Qui parle aux Eglises et ramène son Patriarcat dans le
giron de la Foi apostolique. Alors seulement un Concile sera possible et alors ce qui fut déchiré par l'orgueil et
l'aveuglément humain pourra être réparé.
Outre la vie du Saint évangéliste que nous avons donnée, il en existait encore une autre que
l’on peut trouver moins ancienne et moins fidèle. La première existait dès le troisième et le
quatrième siècle. Procope, Diacre, au commencement du septième siècle et Nicétas David au
neuvième siècle, ont fait le panégyrique de Saint Marc. Leurs discours sont conservés parmi
12
les écrits des Anciens. "Acta Sanctorum," traduction de m. Maistre, "Hist. des 72 Disciples;"
le p. Cahier, "Caractéristiques;" Freppel, "Clément d'Alexandrie." Tous les martyrologes font
mémoire de Saint Marc et généralement tous les auteurs de l'Histoire ecclésiastique.
ou
En ce jour qui coïncidait avec le 25 avril 68, le Grand Apôtre Saint Marc l'Evangéliste de la
terre d'Egypte, fut martyrisé. Il était le premier Pape d'Alexandrie et un des soixante-dix
Disciples. Son nom était Jean comme la Sainte Bible dit : "Il vint dans la maison de Marie, la
mère de Jean dont le surnom était Marc où nombreux s'étaient rassemblés pour prier" (Actes
12,12). Il était celui au sujet duquel le Seigneur Christ, à Qui est la Gloire, parlait lorsque Il
dit : "Allez dans la ville chez un certain homme et dites-lui, le Maître dit, Mon temps est
arrivé; Je fêterai la Pâque dans ta maison avec Mes disciples." (Matthieu 26,18).
Sa maison fut la première Eglise chrétienne où ils mangèrent la Pâque, se cachèrent après la
mort du Seigneur Christ et où dans sa chambre haute, le Saint Esprit vint sur eux. Saint Marc
était né à Cyrène (une des cinq cités occidentales d'Afrique du Nord, la Pentapole). Le nom de
son père était Aristopolus et sa mère s'appelait Marie. Ils étaient de foi juive, riches et
honorés. Ils l'élevèrent dans les cultures grecque et hébraïque. Il fut appelé Marc après qu'ils
avient émigré à Jérusalem où Saint Pierre était Devenu disciple du Seigneur Christ. Saint
Pierre était marié à une cousine d'Aristopolus. Marc visita régulièrement la maison de Saint
Pierre et de lui il apprit les enseignements chrétiens.
Un jour, Aristopolus et son fils Marc marchaient près du Jourdain aux confins du Désert et ils
rencontrèrent un lion enragé accompagné de sa lionne. Pour Aristopolus, il était clair que
c'était sa fin et celle de son fils Marc. Sa compassion pour son fils fit lui donner l'ordre de
s'enfuir pour se sauver. Marc répondit : "Le Christ Qui tient nos vies entre Ses Mains ne leur
permettra pas de nous dévorer." Ayant dit cela, il pria : "Ô Christ, Fils de Dieu, protège-nous
du mal de ces deux fauves et met fin à leur progéniture en ce Désert." Aussitôt, Dieu exauça
sa prière et les deux bêtes tombèrent mortes. Son père s'émerveilla et demanda à son fils de lui
parler du Seigneur Christ. Il crut dans le Seigneur Christ et reçut le Saint Baptême par les
mains de son fils.
Après l'Ascension du Seigneur Christ, il accompagna Paul et Barnabé pour prêcher l'Evangile
à Antioche, en Séleucie, Chypre, Salamine et Perga de Pamphylie où il les quitta et rentra à
Jérusalem. Après le Concile Apostolique de Jérusalem, il partit avec Saint Barnabé pour
Chypre. Après le départ de Saint Barnabé, sur Ordre du Seigneur Christ, Saint Marc partit
pour l'Afrique, Berka et la Pentapole. Il y prêcha l'Evangile et la plupart des gens crurent par
son ministère.
De là, il partit pour Alexandrie le 1er de Bashans de l'an 61. Lorsqu'il entra en ville, ses
souliers étaient déchirés, ayant tant marché en prêchant et évangélisant. Pour les faire réparer,
il alla trouver dans la ville un cordonnier qui s'appelait Anianus. Pendant qu'il réparait,
l'aiguille perça son doigt. Anianus cria en grec en disant "EIS THEOS," ce qui signifie "Ô,
Dieu Un"! Lorsque Saint Marc entendit ces mots, son coeur se réjouit grandement. Il trouva
approprié de lui parler du Dieu Un. L'Apôtre prit de l'argile, cracha dessus et l'appliqua au
doigt d'Anianus, disant : "Au Nom de Jésus-Christ Christ le Fils de Dieu" et la blessure fut
guérie sur-le-champ comme si rien n'avait eu lieu.
Anianus fut extrêmement surpris de ce Miracle opéré au Nom de Jésus-Christ Christ et son
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coeur s'ouvrit à la Parole de Dieu. L'Apôtre lui demanda qui était le Dieu Unique qu'il avait
invoqué lorsqu'il s'était blessé. Anianus répondit : "J'ai entendu parler de Lui mais je ne sais
rien sur Lui." Saint Marc commença à lui expliquer tout depuis le début, la Création des
Cieux et de la terre, la transgression et la chute d'Adam, le Déluge comment Dieu envoya
Moïse qui mena les enfants d'Israël hors d'Egypte et leur donna la Loi [=Torah], la captivité
des enfants d'Israël à Babylone et les prophéties qui annoncèrent la Venue du Christ.
Anianus l'invita à sa maison et lui amena ses enfants. Le Saint leur prêcha et les baptisa au
Nom de Dieu le Père, le Fils et le Saint Esprit.
Lorsque ceux qui croyaient au Nom du Christ grandirent en nombre et que le peuple païen de
la ville en entendit parler, ce peuple devint enragé et projeta de tuer Saint Marc. Les fidèles
l'avertirent de se retirer quelque temps pour le bien de la sécurité de l'Eglise et pour son bien
propre. Saint Marc ordonna Saint Anianus Evêque d'Alexandrie ainsi que trois Prêtres et sept
Diacres. Il partit pour la Pentapole, y demeura deux ans à prêcher ordonnant Evêques, Prêtres
et Diacres.
Puis il rentra à Alexandrie où il trouva le nombre des croyants accru et il bâtit une église pour
eux à l'endroit appelé Bokalia (la place des vaches) à l'Est d'Alexandrie, sur le bord de mer.
Il advint alors, pendant qu'il était occupé à célébrer la Fête de la Résurrection, le vingtneuvième
jour de Baramudah en l'an 68 que ce jour coïncidait avec la grande célébration
païenne de la fête de leur divinité Syrabis et une multitude d'entre les païens s'assembla et
attaqua l'église à Bokalia et y pénétrèrent de force. Ils s'emparèrent de Saint Marc,
l'attachèrent avec une grosse corde et le traînèrent à travers routes et rues en criant : "Amenez
le dragon à la place des Vaches." Ils continuèrent à le traîner fort cruellement. Sa chair en fut
déchirée et abîmée partout et le sol de la ville fut couvert de son sang. Ils le jetèrent cette nuitlà
dans une noire prison.
L'Ange du Seigneur lui apparut et lui dit : "Ô Marc, Bon Serviteur, réjouis-toi car ton nom fut
écrit dans le Livre de la Vie et tu as été compté parmi l'assemblée des Saints." L'Ange
disparut et le Seigneur Christ lui apparut alors et lui donna la paix. Son âme se réjouit et il
était heureux.
Le lendemain matin (trentième jour de Baramudah), les païens tirèrent Saint Marc hors de
prison. Ils attachèrent une grosse corde à son cou et lui firent subir le même sort que la veille,
le traînant sur les rochers et les pierres. Pour finir, Saint Marc remit sa pure âme entre les
Mains de Dieu et reçut la Couronne du martyre, la Couronne apostolique, la Couronne de
l'Evangéliste et la Couronne de la Virginité.
Malgré cela, la Naissance Céleste de Saint Marc n'assouvit pas la rage des païens et leur
haine. Ils rassemblèrent quantité de bois de chauffe et préparèrent un bûcher pour le brûler.
Une grande tempête souffla et de fortes pluies tombèrent. Les païens en furent effrayés et
s'enfuirent de peur. Les Fidèles vinrent et prirent le Saint corps, le transportèrent à l'église
qu'ils avaient bâtie à Bokalia, l'enveloppèrent de linges, prièrent sur lui et le placèrent dans un
cercueil. Ils le déposèrent dans un lieu secret dans cette église.
Réflexions d'un converti sincère et critique, ami de votre transcripteur
Ce 25 avril, c'est la fête du Saint Evangéliste Marc dans toute la Chrétienté apostolique sauf
en 2004 dans l'"Eglise" qui a initié cette fête, celle de Rome où on ne fête plus les Saints le
dimanche et quasiment plus les autres jours non plus. Quelle perte terrible; un arbre sans
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racine, enfin, voyez autour de vous, nul besoin de juger pour constater à quel désastre cela
mène, désastre qui attend les Eglises orientales installées en Occident puisqu'elles font pareil
vis-à-vis des Saints locaux, vraies racines de la Chrétienté locale; elles ne tiendront pas sans
racines face à la tempête qui se lève.
Fête intéressante aussi que celle de cet Evangéliste par les mentions de la Tradition sur ce
Saint. Avant un certain siècle où les Chrétiens vivaient vraiment du Christ où en dehors du
pitoyable épisode de Victor de Rome, personne ne cherchait à avoir un pouvoir humain sur
personne, il n'y avait pas d'Eglise qui s'inventait des mythes fondateurs. Vint le quatrième
siècle et ses "fausses décrétales gélasiennes," sa "donation de Constantin" en gestation etc. Et
bien entendu le mythe totalement ridicule d'un Saint Pierre fondant l'Eglise de Rome. En
Orient, on ne voulut pas rester à la traîne et on eu le mythe de Saint André à Constantinople
(qui n'existait pas encore et pour cause) et de même à Alexandrie avec Saint Marc. Rien, rien
de rien n'existe dans les documents les plus anciens, les plus antiques auteurs n'en parlent
jamais. Mais à partir de ce maudit siècle-là, bingo! : la course au pouvoir est entamée et tout
d'un coup, sur les Saints Apôtres dont rien de certain n'était connu auparavant quant aux
premières années chrétiennes parce que peu en était dit dans l'Ecriture, on voit naître des
mythes les concernant et des affirmations dogmatiques sont inventées, à l'encontre même de
l'Evangile et des Epîtres. Moins on sait, plus on invente. On s'étonnera alors que j'aime tant
les Pères Apostoliques et que j'insiste tant sur leur témoignage, capital pour savoir faire le tri
entre le Vrai et le mensonge, entre l'Apostolique et la peste du pouvoir, entre la Foi et
l'illusion orgueilleuse. C'est eux qui m'ont rendu "Orthodoxe" mais c'est eux aussi qui me
montrent que l'Orthodoxie n'est pas apostolique si elle prétend ne pouvoir être
qu'exclusivement orientale…
Dans toutes ces histoires de pouvoir ecclésial terrestre, il est tout de même cocasse que les
deux seuls Apôtres dont on soit sûr de ce qu'ils ont posés comme fondations ecclésiales, à
savoir Saint Jean et Saint Paul, personne n'a cherché à les incorporer dans ses mythes. On en
rirait s'il n'y avait ce POISON du pouvoir humain, de l'orgueil, de la volonté de dominer
l'autre, de détruire l'autre s'il ne devient comme soi-même. Poison toujours très actif de nos
jours. Maranatha, reviens vite, Seigneur Jésus-Christ, nous sommes littéralement "paumés!"
Que les prières de ce grand Saint et Vénérable Evangéliste soient avec nous et Gloire soit à
Dieu à jamais. Amin!
Tropaire de Saint Marc l'Evangéliste Ton 4
Dès ton enfance la Lumière de la Vérité t'illumina, Ô Marc,
Et tu aimas le Labeur du Christ Sauveur.
C'est pourquoi tu suivis Pierre avec zèle
Et servis Paul comme un bon collaborateur,
Et tu illumines le monde avec ton Saint Evangile.
Kondakion de Saint Marc l'Evangéliste Ton 2
Lorsque tu reçus la Grâce du Saint Esprit d'En-Haut, Ô Apôtre,
Tu déjouas les pièges des philosophes et rassemblas toutes les nations dans ton filet
Les amenant à ton Seigneur, Ô Glorieux Marc,
Par la prédication du Divin Evangile.
"SAINT MARC, L'EVANGELISTE DE L'HOMME MODERNE"
par Petru DUMITRIU
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http://eocf.free.fr/saint_marcl.htm
Ecrivain roumain d'expression française, auteur des roman "Incognito" et "Rendez-vous au
Jugement dernier" (Editions du Seuil) et des essais "Au Dieu inconnu" (Seuil), "Comment ne
pas l'aimer! Une lecture de l'Evangile selon Saint Marc" et "Zéro ou le point de départ,"
ouvrage pour lequel l'Association des Ecrivains Croyants d'Expression Française (AECEF)
lui a décerné le prix 1982 (Editions du Cerf).
Etait-ce lui ce "jeune homme enveloppé d'une couverture" qui s'est enfui tout nu, cette nuit-là,
au Jardin des Oliviers?
Comme l'instantané inoubliable d'un reporter-photographe de génie, cette image s'imprime
dans la mémoire avec une sensation de réalité, de vérité que rien d'autre ne saurait donner.
Ils sont des écrivains de génie, certes : Jean, le poète mystique, mystérieux et grandiose,
l'auteur dramatique inégalé de l'épisode de Nathanaël, le théologien et philosophe capable de
ramasser en une seule phrase cinq siècles de philosophie grecque dans le concept du Logos et
d'en opérer la fusion incandescente avec la pensée juive et le coeur même de la Foi
chrétienne, en la Personne du Christ.
Matthieu, grand écrivain juif de langue grecque tels Philon d' Alexandrie, le platonicien juif et
Flavius Josèphe, l'historien de la Guerre des Juifs et des Antiquités Judaïques; enfin Luc
qu'Edouard Meyer à la première page de son "Origines et débuts du Christianisme" (Leipzig,
1922) n'hésite pas à mettre au rang des grands historiens et biographes hellénistiques.
Marc n'est pas poète comme Jean, n'écrit pas un grec élégant comme Matthieu, n'est pas un
Hellène comme Luc. Il commet des fautes de grec, des sémitismes et curieusement des
latinismes aussi. Il est prosaïque et tout ce que contient son Evangile est ou pourrait être
appuyé par le témoignage d'une ou plusieurs personnes. Il a le côté terre-à-terre pourrait-on
dire qui est comme fait exprès pour faciliter à l'homme d'aujourd'hui l'accès à l'ensemble des
Evangiles.
L'Evangile selon Saint Marc est, de l'avis des savants, le premier en date. Marc est le créateur
du genre littéraire et aussi le premier qui a employé le mot d'Evangile, non seulement pour la
prédication - cela se faisait déjà depuis une vingtaine ou une trentaine d'années - mais aussi
pour le récit écrit de la Passion, de ce qui la précéda et de la Résurrection, récit contenant
aussi les Enseignements de Notre Sauveur.
La Passion occupe quarante pour cent du texte de Saint Marc et seulement vingt pour cent du
texte de Saint Luc. Saint Marc se consacre surtout à la narration, surtout à la Vie du Christ, à
Sa Personne. Ce sont les deux autres synoptiques, Matthieu et Luc qui nous transmettent la
majeure partie des Enseignements du Christ.
Marc s'attache à Sa Présence immédiate. A travers son texte, d'une brièveté, d'une simplicité
extrêmes mais génial d' expressivité, nous percevrons le Christ, nous vivons auprès de Lui.
C'est pourquoi j'ose affirmer que dans le monde moderne, désemparé, déchristianisé,
irréligieux, Marc est la porte d'accès aux Evangiles. Il est le modeste introducteur à la
Personne et au Message du Christ.
16
Mais ne nous y trompons pas, il est aussi comme infusé dans les deux autres synoptiques "qui
embrassent d'un même regard " parce qu'ils sont nourris du texte de Saint Marc.
Sur les 661 versets contenus dans le texte "authentique" de Saint Marc (il y a quelques versets
rajoutés, considérés comme "canoniques" mais non "authentiques," c'est-à-dire acceptés par
l'Eglise, quoique évidemment "doublets" ou commentaires d'un copiste) - sur ces 661 versets
donc, plus de 600 sont reproduits ou utilisés chez Matthieu et 350 chez Luc. Il n'y a que 31
versets sur 661 chez Saint Marc qui soient absolument sans écho soit chez Saint Matthieu, soit
chez Saint Luc. Les deux répètent le texte de Marc parfois avec des variantes dues peut-être à
une édition de son Evangile dont ils disposaient et qui était plus ancienne que la nôtre et
légèrement différente de celle-ci.
Matthieu et Luc reprennent dans le même ordre que Marc les passages de Marc 1, 1 à 15 et
39; 2,1 à 3 et 12; 4, 1 à 12; 6, 14 à 16 et 30 à 44; 8,29 ; 9,8-9 et 14 à 37; 10, 13 à 30; 11, 1 à
11, 15 à 19 et 27 à 33; 12, 1 à 27 et 35 à 40; 13, 1 à 20 et 24 à 32; 14 et 15, presque
entièrement.
Il y a des passages de Marc absents chez Luc mais présents chez Matthieu; ainsi : Matthieu
14, 1 à 28,10 suit fidèlement, Marc 6,14 à 16, 8. Mais l'inverse arrive aussi. Ainsi Marc 1, 40
à 3, 12 et 4, 1 à 5, 23 est presque entièrement reproduit par Luc 5, 12 à 6, 19 et 8, 4 à 56 alors
que Matthieu s' en écarte souvent.
Cet état de choses ne saurait s'expliquer sinon par l'hypothèse que l'Evangile grec selon Saint
Marc fut la source directe des Evangiles selon Matthieu et Luc. Plus, évidemment, la
collection des Propos du Christ que les historiens du texte désignent par le sigle Q (de Quelle,
source en allemand) et dont Marc ne disposait pas.
La langue originale de l'Evangile selon Saint Marc est le grec avec nombre de tournures du
langage quotidien non littéraire, plus des latinismes difficilement explicables et quelques
sémitismes dus aux sources araméennes ou à LA source araméenne, si Saint Marc fut comme
le veut la Tradition, effectivement le compagnon et l'interprète (en grec et en latin?) de Saint
Pierre, le pêcheur galiléen sachant seulement l'araméen.
L'édition de Saint Marc dont se servirent Matthieu et Luc n'était pas identique à celle dont
nous disposons aujourd'hui : ils n'ont rien qui corresponde aux passages de Marc 8, 22 à 26
14,26 à 29 et 51-52, passages qui ne se trouvent QUE chez Saint Marc.
Cependant, s'il y a eu une "première version" connue des deux autres synoptiques, elle était
très légèrement différente de la nôtre.
Les critiques et historiens du texte ont émis l'hypothèse que l'Evangile selon Saint Marc fut
écrit en Syrie ou en Asie-Mineure. Cependant, rien ne nous interdit de croire ce que nous dit
la Tradition, à savoir que l'auteur est en effet "Jean surnommé Marc," le fils de Marie de
Jérusalem, le cousin de Saint Barnabé. Et l'hallucinant "instantané photographique" du jeune
homme inconnu qui s'évade lors de l'arrestation du Christ nous laisse rêveurs. Qui d'autre
que lui-même aurait retenu ce détail, l'aurait rendu comme une discrète allusion : "j'étais
présent"?
17
En tous cas, nous le voyons nommé dans les Epîtres à Philémon (24) et aux Colossiens (4,10}
et dans les Actes (12,12,25 -15,37 : "Jean appelé Marc" 13,5,13 : "Jean").
Actes 12,25 nous montrent que la maison de sa mère était un centre de vie chrétienne. Dans
Actes 12,25, Saint Barnabé et Saint Paul le prennent avec eux à Antioche; il devient (13, 5)
leur assistant en mission mais arrivée en Pamphylie, Marc les quitte et retourne à Jérusalem.
Ce qui entraîne leur séparation, Saint Barnabé désirant le garder auprès d'eux contrairement à
Saint Paul (15,37-39). Marc part par voie de mer via Chypre; les Actes n'en font plus mention.
Mais la Tradition nous le montre interprète de Pierre, sans doute à Rome, ensuite fondateur de
l'Eglise d'Alexandrie.
Il y a fait un premier séjour en 43 jusqu'en 49. Avant son départ - et c'est après que se situent
sans doute les circonstances auxquelles font allusion les Epîtres et les Actes - il ordonne
l'Evêque Anien (Annianos).
Suivent ses pérégrinations avec Paul, Barnabé et Pierre. Marc est de retour à Alexandrie en
61, trois ans avant la persécution néronienne à Rome. Saint Pierre vit-il encore?
En tout cas, l'Evangile selon Saint Marc est rédigé et circule de main en main et d'une
Assemblée (ekklesia, Eglise en grec) à l'autre. Dans la métropole égyptienne, il y a déjà trois
"Eglises." Assisté de Saint Anien, Saint Marc ordonne trois Prêtres (presbyteroï - "Anciens" )
et sept Diacres (diakonoï - "serviteurs" ).
Il obtiendra la Couronne du martyre en 68. Si c'était bien lui le jeune homme, en vérité un
adolescent, du Jardin des Oliviers, il doit avoir entre la cinquantaine et la soixantaine. Et
quelque part dans la moitié orientale de l'empire romain, Saint Matthieu et Saint Luc, son
Evangile devant eux, composent les leurs.
A Jérusalem, la Guerre des Juifs fait rage.
Il y a quatre ou cinq ans depuis que Saint Pierre et Saint Paul furent suppliciés à Rome, quatre
ans depuis que les Chrétiens servent, torches vivantes, à l'illumination des jardins impériaux.
Quelques dizaines d'années plus tard, "Le Pasteur d'Hermas," ouvrage composé entre 100 et
150 se réfère à lui. De même, un peu plus tard, Saint Justin, philosophe, apologète et Martyr
est exécuté autour de 170. Vers 17, Tatien compose une concordance des Evangiles en
syriaque. Toujours au deuxième siècle, Saint Irénée considère Marc comme un des quatre
Evangélistes canoniques. Mais avant ces auteurs, nulle trace de Saint Marc employé, lu ou
cité indépendamment. Si pourtant : dans les Evangiles mêmes, selon Saint Matthieu et Saint
Luc et dans l'évangile apocryphe attribué à Saint Pierre.
Comme un fleuve qui rentre sous terre pour reparaître sous d'autres noms, Marc nourrit ses
grands confrères. Mais on ne l'a jamais méconnu : son scrupule d'honnêteté, d'exactitude, sa
sévérité digne de son deuxième nom, le plus romain des noms romains (il vient du nom de
Mars -le "dieu" national!), sont reconnus et admirés. Toujours à l'époque "critique," au milieu
du deuxième siècle, autour de 140- mais peut-être déjà vers 130, voire 115- l'Evêque Papias
d'Hiérapolis en Phrygie, un des "Pères Apostoliques," rédige son Exposition des Oracles du
Seigneur. Il écrit - le passage est cité par Eusèbe de Césarée dans son Histoire des Eglises, III,
39 - : "Marc qui était devenu l'interprète de Pierre écrivit exactement les choses dites ou
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accomplies par le Seigneur, quoique non dans l' ordre correct. Car il n'avait ni entendu ni
suivi le Seigneur..." (mais le jeune homme qui s'enfuit nu?)"...mais avait comme je viens de le
dire, suivi plus tard Pierre… (mais Barnabé? mais Paul?) "…qui réunit l'enseignement selon
ses besoins mais non en tant que collection des Propos du Seigneur. Par conséquent, Marc ne
commit point de péché en écrivant certaines choses exactement telles qu'il se les rappelait car
il n'avait qu'un seul souci : n'omettre rien de ce qu'il avait entendu et n'inclure rien de faux."
Ne rien ajouter et ne rien omettre quel plus grand titre de gloire? Sinon celui de l'écrivain de
génie - modeste, discret qui sait photographier au passage le petit détail "ininventable,"
inaperçu par le lecteur mais qui nous met en Présence du Christ, nous fait entendre la Voix
même du Christ? "il dormait - à la poupe... sur un coussin..." "l'herbe verte... "un jeune
homme en blanc – assis…à droite" "Ephphata" "Talitha coumi" "Elahi, Elahi, lema
sabacthani?"
Il nous transmet le Christ. Il nous Le donne à lire et à aimer comme s'il nous Le donnait, corps
et sang, en Eucharistie. Il L'a donné pour ainsi dire à Matthieu et à Luc comme on donne
l'Eucharistie dans la bouche du communiant et par eux, il nous L'a donné encore une fois à
tous.
Son animal symbolique est le lion ailé : le courage et l'élévation. Il réunit l'Afrique et
l'Europe : depuis Alexandrie s'appelle toujours "le siège de Saint Marc" - cathedra Marci - et
comme il fonda l'Eglise d'Aquilée lorsque les Huns d'Attila détruisirent en 452 Aquilée, les
habitants se sauvèrent dans la lagune et fondèrent Venise, dédiée et consacrée à ce Juif au
nom romain et qui écrit comme quelque génial reporter du Time Magazine.
Marc est le plus grand reporter depuis l'Antiquité. Même au millénaire qui vient, il rendra cet
humble et inestimable service : nous mettre immédiatement en Présence du Christ.
SAINT EVÊQUE HÉRIBALD D'AUXERRE, CONFESSEUR (+857)
Héribald avait d'abord été Abbé de Saint-Germain d'Auxerre, il succéda à son oncle
Angelelme sur le siège de cette ville. Si l'on s'en rapporte aux Gesta, les dates ne sont pas
faciles à concilier. Ayant été sacré par l'Archevêque Aidric de Sens, ayant siégé trente-trois
ans et né au Ciel vers 857, il a dû être sacré vers 824. Or il se trouve qu'Aldric n'est devenu
Archevêque de Sens qu'en 829. En cette année 829, Héribald assista au Concile de Paris; en
833, il était à l'assemblée de Compiègne où Louis le Pieux fut déposé; l'année suivante, il
accompagnait Lothaire en Italie.
Le 1er septembre 841, il transféra solennellement les Vénérables Reliques de Saint Germain;
le 16 janvier 849, il recevait un diplôme de Charles le Chauve. En 850, il signait la lettre que
l'épiscopat français adressait à Nominoé. Il figure à diverses reprises dans la correspondance
de Loup de Ferrières. Les derniers actes où l'on trouve le nom d'Héribald sont la charte royale
du 24 août 855 en faveur de Saint-Calais et la lettre des Evêques de la province de Sens au
clergé de Paris à l'occasion de l'élévation d'Énée sur le siège épiscopal de cette dernière ville.
Héribald aimait les sciences : il fit venir de tous côtés des maîtres célèbres qui donnèrent un
nouveau lustre aux Offices Divins de son église; il embellit sa cathédrale et d'autres églises de
son diocèse. Il naquit au Ciel le 5 avril 857; cependant sa fête se place au 25 avril que l'on
croit être l'anniversaire des funérailles.
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SAINT SYLVESTRE D’OBNORA (+1379)
Le Moine Sylvestre d'Obnora fut un des disciples et novices de Saint Serge de Radonège (+
1392). Après avoir vécu dans l'obéissance au Monastère de la Trinité, le Moine Sylvestre
reçut la bénédiction pour aller vivre en Ermite dans la forêt sauvage. Dans la forêt profonde
sur la rivière Obnora qui s'écoulait dans le fleuve Kostroma, il planta une Croix en un lieu
choisi et commença ses travaux ascétiques. Longtemps durant, personne ne sut rien du Saint
Ermite. Sa cellule fut découverte par un paysan qui s'était égaré. Il expliqua à l'Ermite
bousculé que les gens avaient vu des rayons lumineux et une colonne de nuages au-dessus de
sa demeure. Le Moine versa des larmes de regret car son lieu de solitude avait été découvert.
Le pèlerin sollicita du Saint qu'il lui raconte sa vie.
Saint Sylvestre dit qu'il vivait là depuis longtemps et qu'il mangeait des écorces d'arbre et des
racines. Au début, il s'était affaibli, sans pain et était tombé au sol de faiblesse. Alors un Ange
de Dieu lui était apparut sous l'apparence d'un homme merveilleux et avait touché sa main.
Dès cet instant, Saint Sylvestre n'expérimenta plus la détresse. Une autre fois, le paysan revint
auprès du Saint et lui apporta du pain et une réserve de farine.
Cette rencontre fut suffisante pour que les exploits de l'Ermite soient connus de nombre de
gens. Bientôt les paysans commencèrent à venir vers lui, venant des exploitations
environnantes. Saint Sylvestre leur permit de bâtir des cellules près de la sienne. Lorsque les
frères se furent rassemblés, Saint Sylvestre partit pour Moscou et sollicita de Saint Alexis la
bénédiction pour la construction d'un temple en l'honneur de la Résurrection du Christ. Le
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Hiérarque lui donna un antimension [=étoffes contenant de Précieuses Reliques de Martyrs
que l'on pose sur l’Autel pour pouvoir y célébrer la Divine Liturgie] et le fit Higoumène du
monastère.
Avec la construction de l'église, le nombre de frères grandit vite et le Saint se retira
fréquemment pour prier en Anachorète dans l'épaisse forêt. Ce lieu reçut le nom de "Bosquet
de l'ordre" parce que Saint Sylvestre avait ordonné qu'on n'y coupe pas un seul arbre. Dans ce
bosquet, il creusa trois puits et un quatrième au flanc d'une colline sur la rivière Obnora.
Lorsque le Saint rentrait de sa solitude, nombre de gens l'attendaient au monastère et chacun
voulait recevoir sa bénédiction et écouter ses conseils.
Le Saint fut frappé d'une maladie fatale et les frères qui étaient dans la détresse à chaque fois
qu'il se retirait dans son isolement, furent encore plus affligés par sa proche Naissance au
Ciel. "Ne vous attristez pas de cela, mes frères bien-aimés," disait-il pour les consoler "car
tout se passe selon la Volonté de Dieu. Gardez les Commandements du Seigneur et ne
craignez pas de souffrir de malheur en ce monde afin de pouvoir recevoir la récompense dans
les Cieux. Si j'ai été trouvé intrépide devant le Seigneur et que ma vie Lui a plu, alors ce Saint
Lieu ne diminuera pas après mon Départ. Priez le Seigneur Dieu et Sa Toute Pure Mère afin
que vous soyez délivrés de la tentation." Saint Sylvestre rendit son âme à Dieu le 25 avril
1479 et fut enseveli du côté droit de l'église de la Résurrection qui était en bois. On enregistra
des Miracles opérés par le Saint et on a encore ces récits pour l'année 1645 avec vingt-trois
Miracles décrits.
Le Saint guérit douze personnes de possession démoniaque et de délire et six autres
d'affliction des yeux. Un Miracle édifiant eu lieu en 1645. Le Hiéromoine Job du monastère
ordonna à des paysans de couper le bosquet interdit dans la forêt pour avoir du bois de
chauffage. Il fut frappé de cécité. Après quatre semaines, il reconnut son péché, se repentit et
fit voeu de ne plus en faire selon sa volonté mais de suivre les avis des frères. Le Hiéromoine
servit un Moleben à l'église après quoi il se fit amener le reliquaire de Saint Sylvestre et il
recouvra alors la vue.
SAINT EVÊQUE KEBIUS (OU KEBY) (+4°.S)
Saint Kebius fut ordonné Evêque par Saint Hilaire de Poitiers et retournant dans sa patrie, il
prêcha la conversion en Cornouailles.
SAINT EVÊQUE MACAILLE (OU MACCULI, MACULL, MACAILLE, MACCALDUS,
MACHALUS, MACHELLA, MAGHOR, MACCUL, MANGHOLD, MAWGAN,
MORGAN) DE CROGHAN, APOTRE DE L'ILE DE MAN (+489) 28 décembre – 25 avril
Les sources nous rapportent qu'il y aurait deux Evêques portant ce nom dont la fête a lieu en
ce jour. L'un était disciple de Saint Patrick et l'autre fut converti par lui (bien que les récits ne
nous permettent pas de savoir lequel des deux fut un disciple de Patrick, stricto sensu). L'un
était disciple de Saint Mel et assista Mel dans la réception des voeux de Sainte Brigitte. La
tradition rapporte que Mel se trompa dans les textes et fit usage de la consécration épiscopale
et que Macaille protesta vivement. Saint Mel refusa d'admettre qu'il y avait une erreur,
répondant qu'il s'agissait de la Volonté de Dieu.
Ce Macaille devint le premier Evêque de Croghan, Offaly. L'autre, aussi connu comme Saint
Maccai, lui aussi disciple de Saint Patrick, est vénéré dans l'Île de Bute.
Le second Macaille qui avait été converti par Saint Patrick était un prince irlandais et
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capitaine de bandits. Après sa conversion, il devint un nouvel homme, se fondant sur l'esprit
du Christ. Afin d'éviter les tentations du monde, il se retira dans l'Île de Man (Eubonia) au
large des côtes du Lancashire en Angleterre. Auparavant, Saint Patrick avait envoyé son
neveu, Saint Germain, comme Evêque pour implanter l'Eglise sur l'île. Germain eut les Saints
Romulus et Conindrus comme successeurs à l'époque desquels Macaille arriva sur l'île et
commença à y mener une vie austère et pénitentielle dans la région montagneuse appelée à
présent Saint Maughold, d'après son nom. Après leur Naissance au Ciel, Macaille fut
unanimement choisi comme Evêque par le peuple Manx. Macaille est commémoré dans les
calendriers brittoniques et irlandais.
Dans le cimetière d'une des dix-huit paroisses de l'île, on trouve la source Saint Maughold.
L'eau très claire de la source est récoltée dans un grand bac en pierre. Ceux qui ont besoin de
se guérir de divers maux, en particulier empoisonnement, sont assis dans la chaise du Saint
juste au-dessus de la source et on leur donne un verre d'eau de cette source à boire. Le
tombeau de Macaille s'y trouvait jusqu'à ce que ses Précieuses Reliques soient dispersées
durant la "réforme."
ou
Saint Maughold était un prince irlandais et célèbre chef de voleurs mais converti par Saint
Patrick. Suite à sa conversion, il devint un homme nouveau, revêtu de l'esprit du Christ. Une
version de la tradition dit que Patrick lui dit de prendre la mer sur un coracle* sans rames,
comme pénitence pour ses mauvaises actions. Une autre version dit qu'il fit voile pour éviter
les tentations du monde. Dans les deux versions, il se retira sur l'Ile de Man (Eubonia) au
large de la côte du Lancashire, en Angleterre (entre Ecosse et Irlande).
* Un coracle (en gallois cwrwgl) est un type primitif de bateau. C’est une embarcation légère, de forme plus ou
moins ovale, constitué d’un tissu tendu sur un cadre en vannerie et enduit de goudron pour le rendre étanche.
Selon les écrivains anciens le cadre était autrefois couvert de cuir de cheval ou de taureau. Timée de
Tauroménion, historien grec du troisième siècle avant NSJC, y faisait déjà référence : selon lui, ces bateaux
servaient au transport de l’étain entre les Cornouailles et le continent.
Ces bateaux sont si légers et portables que le pêcheur peut aisément le porter sur ses épaules. La pêche en
coracle se pratique à deux, chacun assis dans son coracle, une main tenant le filet et l’autre actionnant la
pagaie. Quand un poisson est pris, chacun remonte son extrémité du filet jusqu’à ce que les deux coracles se
touchent.
Ce type primitif d’embarcation était utilisé chez les Celtes à l’époque de l’invasion de Jules César qui en a laissé
une description et en a même utilisé au cours de sa campagne d’Espagne.
Ils étaient historiquement répandus dans les îles britanniques mais on n’en voit plus aujourd’hui, rarement que
dans des secteurs de l’Ouest du Pays de Galles et du Shropshire, particulièrement sur la Rivière Severn. Les
rivières galloises Teifi and Tywi sont les meilleurs endroits pour voir des coracles au Pays de Galles, quoique
les types de coracle diffèrent suivant la rivière.
Auparavant, Patrick avait envoyé Saint Germain, son neveu, comme Evêque, afin d'implanter
l'Eglise sur cette île. Germain eut pour successeurs Saints Romulus et Conindrus qui étaient là
lorsque Maughold arriva sur l'île et commença à mener une vie austère et pénitentielle dans la
région montagneuse qui porte à présent son nom, Saint Maughold. Après leurs Naissance
Céleste, Maughold fut unanimement choisit par les Manks pour être leur Evêque.
On trouve la source de Saint Maughold dans un des dix-huit cimetières paroissiaux de l'île.
L'eau très claire de cette source coule dans un large cercueil en pierre. Ceux qui cherchent à
être guéris de divers maux, en particulier de l'empoisonnement, sont assis dans le siège du
Saint au-dessus de la source et reçoivent un verre de l'eau de cette source à boire. Le tombeau
de Maughold se trouvait en cet endroit jusqu'à ce que les réformés détruisent les Précieuses
Reliques.
22
Maughold, commémoré dans les calendriers britanniques et irlandais, est décrit dans le
martyrologe d'Oengus comme étant "le bâton d'or, un gros lingot, le grand Evêque
MacCaille." Nombre de lieux topographiques de l'Île de Man qu'il a divisée en vingt-cinq
paroisses, portent le nom de Maughold. À Castletown, en Ecosse, on trouve une église qui lui
est dédiée. William Worcester dit qu'il était natif des Orkneys et que son tombeau se trouvait
sur l'Île de Man.
ou
Il y a plusieurs manières d'épeler son nom de MacCaille, de Maccul et le latin Machaldus,
jusqu'à Maughold, comme il est appelé sur l'Ile de Man. Dans la Vie de Saint Patrick, nous le
rencontrons comme chef de bande de brigands, fondant comme un oiseau de proie sur les
voyageurs et ne respectant ni cet Evêque et Missionnaire ni le Dieu qu'il proclamait. Lorsque
Patrick fut à Saul, Machald et ses desperados montèrent un complot. Un d'eux, appelé Garban,
allait faire semblant d'être mort, recouvert d'un manteau et se tiendrait gisant le long de la
route. Lorsque Patrick arriverait, Machald le supplierait de prier pour le corps et lorsqu'il
découvrirait le corps, toute la bande lui aurait sauté dessus.
Le stratagème ne fonctionna pas comme prévu. Lorsque le manteau fut soulevé, Garban était
vraiment mort. Le choc des voleurs fut immense et ils tombèrent à genoux devant le bon
Evêque, confessant leur faute et le suppliant pour leur camarade. Saint Patrick pria pour eux
et Garban retrouva la vie. Il leur ordonna de rendre leurs biens mal acquis à leurs légitimes
propriétaires et Machald qui avait demandé une plus sévère pénitence, se fit dire de
s'enchaîner à un bateau, de prendre la mer, ayant jeté au loin les rames et la clé de ses chaînes,
s'autorisant d'aller à la dérive jusqu'à la terre que Dieu choisirait.
Machald obéit et il fut jeté au rivage dans une baie sur l'Ile de Man où deux Missionnaires
chrétiens, Conindrus et Romulus, avaient leur installation. Plus tôt dans la journée, ils avaient
pêché un poisson dans lequel ils avaient trouvé une clé, celle des menottes de Machald et c'est
ainsi qu'il partagea la demeure des Saints Hommes et devint leur serviteur. Ils lui apprirent à
lire et écrire et pour finir il fut ordonné Prêtre. Lorsque Germain que Patrick avait envoyé
pour évangéliser l'île, s'endormit, Conindrus devint Evêque de Man et Machald lui succéda
comme troisième Evêque. On lui attribue l'organisation de l'île en dix-sept paroisses et il
aurait visité l'Ecosse et le Pays de Galles, bien qu'il ne rentrât jamais en Irlande. Il s'endormit
dix ans après Saint Patrick et fut enterré dans l'église qui porte son nom où l'on trouve encore
une grande Croix celtique. Dans le cimetière, il y avait depuis de très longues années un
cercueil de pierre qui récoltait une eau cristalline très prisée des insulaires pour guérir diverses
maladies mais qui fut par la suite détruit par les Danois.
Les Chroniques de Man écrites par les Moines de l'Abbaye de Rushen sur l'île et qui se
trouvent à présent au British Museum, rapportent qu'une fois un Viking après la bataille à
Ramsey, avait prévu de piller l'église mais que durant la nuit il fut visité par Saint Machald
qui le frappa trois fois de son bâton sur la poitrine. Il remit son âme au Seigneur à la suite
d'une attaque cardiaque et ses compagnons embarquèrent et firent voile à toute hâte. Les
anciennes armes du diocèse avaient le portrait d'un Evêque se tenant sur un bateau avec une
étoile et une clé au-dessus de lui.
Saint Machald est vénéré comme le principal Saint Protecteur de l'Ile de Man
ou
23
Plus ancienne description encore existante de sa source en 1140 : "En lorsqu'il était resté vivre
un certain temps en ce lieu, un poisson fut un jour pêché en mer et ramené dans leur lieu
d'habitation et lorsqu'on ouvrit le poisson devant eux, on trouva dans son ventre une clé et
Machaldus fut délivré de ses chaînes, rendit Grâces à Dieu et alla désormais libre et il
accroissait sa Sainteté et après le Départ des Saints Evêques, il parvint au rang épiscopal et
étant éminent dans ses Miracles et ses vertus, c'est là qu'il reposa. Dans cette île on trouvait
une ville portant son nom, de taille non sans importance dont vous pouvez encore voir les
ruines des murs. Et dans le cimetière de son église se trouve un sarcophage de pierre creusée,
duquel exude sans cesse une source que dis-je, librement s'écoule dont l'eau est douce au
palais, agréable au goût et guérit diverses infirmités et protège du caractère mortel du poison
car quiconque en boit, soit reçoit guérison instantanée, soit meurt sur-le-champ. Dans ce
tombeau, on dit que les os de Saint Machaldus reposent bien qu'on n'y trouve rien d'autre que
l'eau claire et bien que nombreux aient souvent tenté d'emporter la pierre et en particulier le
roi des Norici (Norvégiens?) qui avait envahi l'île afin de pouvoir toujours avoir de l'eau
potable, ils ont tous échoué dans leurs tentatives car au plus profond creusaient-ils sous la
pierre, au plus profond et fermement la trouvaient-ils attachée au coeur de la terre."
http://www.isle-of-man.com/manxnotebook/manxsoc/msvol15/p060.htm#md
Antiques et authentiques documents de l'Histoire Ecclésiastique de l'Île de Man :
http://www.ee.surrey.ac.uk/Contrib/manx/fulltext/wd1837/p001.htm
Site internet de l'Île de Man : http://www.gov.im/mnh/
Les Croix de Man : http://www.isle-of-man.com/interests/crosses/index.htm
Tropaire de Saint Macaille Ton 2
Tu fus un précieux compagnon des Saints d'Irlande /
et tu oeuvras avec les Saints Patrick, Mel et Brigitte. /
Protège par ta prière tous ceux qui oeuvrent pour la Foi /
afin que Dieu soit glorifié, / Ô Juste Père Macaille.
SAINT ANIEN (OU ANIANUS) LE DEUXIÈME EVÊQUE D'ALEXANDRIE (+ 86)
Lorsque le Saint Apôtre Marc l'Evangéliste sortit du bateau qui toucha terre à Alexandrie, une
de ses deux sandales se déchira à son pied. Alors, il vit un cordonnier à qui il donna sa sandale
à réparer. En recousant la sandale, le cordonnier se perça avec l'aiguille dans sa main gauche
et le sang commença à gicler et le cordonnier hurla de douleur. Alors le Saint Apôtre de Dieu
mêla de la poussière à sa salive et enduisit la main blessée et soudain la main fut guérie et
intacte. Surpris de ce Miracle, le cordonnier invita Saint Marc en sa maison. Entendant
l'Homélie de Marc, Anianus (car tel était le nom du cordonnier) fut baptisé; lui et toute sa
maisonnée. Anianus fit preuve d'une telle vertu et de tant de zèle pour l'Oeuvre de Dieu que
Saint Marc le consacra Evêque. Ce Saint Homme fut le deuxième Evêque de l'Eglise
d'Alexandrie.
ou
Anien fut le premier disciple que fit Saint Marc quand il vint annoncer la Foi de Jésus-Christ
dans Alexandrie. Les Actes de Saint Marc racontent qu'Anien, d'origine païenne, avait été
réduit à la misère par suite d'un naufrage et avait été recueilli par un savetier de la ville qui lui
donnait du travail. Lorsque Marc entra dans Alexandrie, il donna sa chaussure à raccommoder
à cet ouvrier assez malhabile. Anien fut frappé de l'éclat qui brillait sur le visage du Saint
Apôtre : une distraction fit qu'il se perça le doigt avec son alène [=poinçon effilé servant à
percer les cuirs]. La souffrance lui arracha un cri de douleur; il aurait alors poussé cette
24
exclamation : "Unique Dieu!" que l'on peut juger vraisemblable même chez un païen. Marc en
prit occasion d'instruire cet homme après avoir guéri son doigt. Anien lui en témoigna sa
reconnaissance en l'introduisant dans sa maison; il se fit baptiser avec toute sa famille.
Deux ans plus tard, Marc établit Anien Evêque d'Alexandrie, ordonna trois Prêtres, sept
Diacres et onze autres ministres qu'il plaça sous sa direction. Eusèbe considère Anien comme
un Homme aimé de Dieu et admirable en toute sa conduite. Selon l'opinion la plus probable,
Anien gouverna l'Eglise d'Alexandrie dix-huit ans et sept mois après la Naissance Céleste de
Marc.
SAINTE ABBESSE MELLA DE DOIRE-MELLE ET VEUVE (+780)
Née dans le Connaught, Sainte Mella était la mère des Saints Cannech et Tigernach. Après
l'Endormissement de son époux, Mella embrassa la vie monastique et naquit au Ciel comme
Abbesse de Doire-Melle, Leitrim
SAINT ABBE-EVEQUE ERMIN (OU ERMINION) DE LOBBES EN BELGIQUE (+ 737)
26 octobre (translation) - 2 avril (délivrance miraculeuse de l'Abbaye) - 25 avril (repos)
Successeur de Saint Ursmer au siège de Lobbes, né au Ciel le dimanche suivant la fête de
Saint Ursmer mais de longues années plus tard, Saint Ermin fut Abbé-Evêque, sacré par son
prédécesseur sans passer par quelque autre siège que ce soit comme en Irlande alors qu'ils
n'étaient pas Irlandais. Il faut comprendre ceci : les Celtes de la Gaule belgique dépendaient
de l'Eglise celtique fondée depuis Saint Aristobule, des Septante Disciples de Notre Seigneur
et non de l'Eglise romaine ou constantinopolitaine!
ou
Né à Erclie au territoire de Laon de parents honnêtes et vertueux, Ermin se fit remarquer dès
l'enfance par sa piété comme par son intelligence. Ses vertus croissant avec les années,
Madalgaire l’Evêque de Laon, l'éleva au sacerdoce. Il embrassa ensuite la profession
monastique sous la discipline de Saint Ursmer l'Abbé de Lobbes dont il fut le disciple et le
compagnon. S'il aspirait à surpasser ses frères, c'était uniquement par l'humilité du coeur,
l'austérité de la vie et l'amour de la pauvreté évangélique. Lorsque le Saint Abbé se vit arrivé à
un âge très avancé, sachant combien Ermin était apte au gouvernement des âmes, il le désigna
pour son successeur à la satisfaction de tout le monde. Pendant qu'il soutenait dignement le
fardeau de cette fonction, il reçut le caractère épiscopal comme Ursmer et après lui tous les
Abbés de Lobbes mais il n'obtint aucune juridiction précise et il porta la lumière de l'Evangile
aux peuples circonvoisins : il était Evêque régionnaire. Après de nombreux travaux entrepris
et accomplis pour la Gloire de Dieu, il en alla recevoir la récompense le 25 avril de l'an 737.
Sa mémoire est l'objet d'une Vénération spéciale dans le bourg d'Erclie qui a pris le nom de
Saint-Erme.
ou
Ermin ou Erminon naquit à Herly dans le Pays de Laon de parents nobles et opulents. Admis
à l'école de Laon alors placée sous l'autorité épiscopale de Madelgaire, il y acquit en peu
d'années de grandes connaissances profanes et sacrées. L'Evêque, charmé de ses vertus, lui
conféra les Saints Ordres, le choisit pour chapelain et confesseur et le nomma enfin Chanoine
de l'église cathédrale de la Mère de Dieu de Laon.
Ursmer qui le reçut ensuite comme Moine dans son Abbaye de Lobbes, ne tarda pas à
25
apprécier les qualités éminentes de ce nouveau disciple. Se sentant partir, il voulut désigner
aux Moines celui d'entre eux qu'il trouvait le plus capable de les diriger dans la voie de la
perfection. Comme la vertu d'Ermin éclatait aux yeux de tous, il n'hésita pas à le proposer
comme son successeur et il lui conféra le caractère épiscopal. Les Moines applaudirent
unanimement à ce choix. Ermin n'accepta cette dignité abbatiale que sur les ordres formels de
son Abbé. La sagesse et la prudence de sa direction lui valurent la vénération de toute la
communauté : on vit alors à Lobbes la piété et la discipline portées à leur plus haut degré de
perfection. Lorsque les circonstances le lui permettaient, Ermin se consacrait à la prédication.
Comme Evêque régionnaire, il parcourut les contrées où son prédécesseur avait déjà répandu
les lumières de l'Évangile, gagna partout des âmes à Dieu et affermit dans la Foi celles
qu'Ursmer avait converties.
Sur le témoignage de Flabert disciple d'Errnin, le biographe Anson rapporte que ce Saint
Prélat avait le don de prophétie : une nuit après l'Office, Ermin, suivant sa coutume, était resté
seul dans l'église pour prier et malgré tous ses efforts pour rester éveillé, il succomba au
sommeil. Il lui sembla entendre une voix qui lui disait : "La victoire est à Charles!" Lorsque
les frères furent levés le lendemain, Ermin les réunit et leur communiqua cette vision; le bruit
public ne tarda pas à la confirmer. On sut que Charles Martel venait de remporter une victoire
sur Ragenfrède à Vinchy dans le Cambrésis (719). Deux ans plus tard, Ermin s'était rendu
dans le village de Floyon où était né Ursmer; il fit connaître aux Moines qui l'accompagnaient
que Radbode, duc des Frisons, venait de mourir. Ce chef barbare que les Missionnaires
avaient voulu amener au Christianisme sans y réussir, périt misérablement au moment même
où il songeait à une nouvelle invasion sur les terres des Francs.
Ermin s'endormit dans le Seigneur le 25 avril 737. Son corps fut inhumé à côté de celui
d'Ursmer dans l'église de la Colline. On trouve le nom d'Ermin dans un bon nombre de
martyrologes, notamment le romain. Son culte fut de tout temps célèbre au Monastère de
Lobbes où il était considéré comme son second Protecteur. On faisait sa fête le 25 avril
comme dies natalis, on commémorait la Translation du corps le 26 octobre et le 2 avril, la
délivrance miraculeuse de l'Abbaye menacée par les Hongrois cette faveur était attribuée à la
Protection d'Ursmer et d'Ermin.
SAINT PHEBADE, APPELÉ EN GASCOGNE SAINT EVÊQUE FIARI D'AGEN (+392)
Originaire d'Aquitaine et non d'Espagne comme l'a cru le papiste Baronius, Phébade (alias
Fiari) était Evêque d'Agen dès 357. Il montra son attachement à la Foi de Nicée et fut dans les
Gaules un intrépide adversaire de l'arianisme après Saint Hilaire de Poitiers avec lequel il était
dans l'intimité; en effet, il travailla à garantir son troupeau de l'infection arienne après l'exil de
ce grand Evêque. Contre la seconde formule de Sirmium, il composa un traité qui subsiste
encore. Il joua un rôle important au concile de Rimini en 359, présida le Concile de Valence
en 374 et celui de Saragosse en 380. Il faut probablement l'identifier avec le Ségatius auquel
est adressée la lettre 86 de Saint Ambroise, commune à lui et à Delphin de Bordeaux. Saint
Jérôme lui a fait une place dans son traité "Des hommes illustres" (c. 108). Phébade naquit au
Ciel après 392; sa fête est au 25 avril et au 26 dans le nouveau propre d'Agen. Ses Précieuses
Reliques sont à Venerque, diocèse papiste de Toulouse depuis 1112.
ou
Ce fut vers le milieu du quatrième siècle qu'on éleva Phébade sur le siège épiscopal d'Agen,
seconde ville d'Aquitaine. Il se montra toujours très zélé pour la défense de la
consubstantialité du Verbe, ce qui parut surtout dans son attachement invincible à Saint
26
Hilaire de Poitiers. Il ne se contenta pas de rejeter la seconde formule de "Foi" dressée à
Sirmium par les ariens et souscrite par le célèbre Osius en 358 : il prit aussi la plume pour en
montrer tout le venin et empêcha par là qu'elle ne fût reçue en Aquitaine. Nous avons encore
son ouvrage. On y remarque beaucoup de justesse et de solidité dans les raisonnements. Les
subtilités et les équivoques des ariens y sont dévoilées et la doctrine la plus orthodoxe y est
défendue avec force. On trouve cet ouvrage dans la "Bibl. des Pères," t. 4, p. 400.
Au concile de Rimini de 359, Saint Phébade s'opposa courageusement aux efforts de l'hérésie
avec Saint Servais de Tongres. Il est vrai que ces deux Evêques se laissèrent à la fin tromper
par les menées artificieuses d'Ursace et de Valens et qu'ils admirent une proposition captieuse
à double sens mais ils n'eurent pas plus tôt découvert le piège qu'on leur avait tendu qu'ils
réclamèrent hautement et condamnèrent tout ce qui s'était fait à Rimini.* Le Saint Evêque
d'Agen répara sa faute par le zèle qu'il montra pour la saine doctrine dans les Conciles de
Paris et de Saragosse.**
* Voir Saint Hilaire, frag. 11; Saint Jérôme, L. 4, in Lucifer, n.6; Théodoret Hist., L. 2, ch. 17; Saint Sulpice
Sévère, Hist. L. 2, n. 16. Dom Rivet "Hist. littér. de la France," t. 1er, part. 2, attribue à Saint Phébade un savant
traité contre le concile de Rimini qui est écrit avec d'autant plus d'élégance que de solidité. On en trouve une
traduction grecque parmi les discours de Saint Grégoire de Nazianze. C'est le quarante-neuvième discours de ce
Père. Henri Etienne imprima le traité de Saint Phébade contre les ariens à Pari, en 1570. M. Migne l'a
reproduit, d'après Galland dans le tome 53 de la Patrologie et y a joint un traité "De Fide" ainsi que la
réfutation du concile de Rimini qu'on lui attribue.
** Le premier se tint en 360 et le second en 380.
On ignore l'année précise de sa Naissance Céleste. Il vivait encore en 392 lorsque Saint
Jérôme écrivait son "Catalogue des hommes illustres" et était alors extrêmement âgé. L'Eglise
d'Agen l'honore le 26 avril.
SAINTS MARTYRS ET FRÈRES ÉVODE, HERMOGÈNE ET CALLISTA DE
SYRACUSE EN SICILE (+ 309) 1 – 2 septembre – 25 avril
Évode et Hermogène, deux frères chrétiens de Syracuse avec Callista, leur soeur, furent mis à
mort pour la Foi en des circonstances que nous ignorons. Certains martyrologes les nomment
au 1er ou au 2 septembre. Cajetanus dans ses "Vies des Saints," nous dit qu'ils étaient honorés
à Syracuse du temps de Saint Jean Damascène.
ou
The Holy Martyrs Callista and her brothers Euodos and Hermogenes, Christians of
Nikomedia, were brought to trial before the pagan governor for confessing their faith in
Christ. Having refused to offer sacrifice to idols, they were cut down by the sword.
SAINTS HIÉROMARTYRS PHILON ET AGATHOPODE, DIACRES A ANTIOCHE
L'Evêque et Martyr Ignace en fait une mention élogieuse dans ses Lettres. Ces deux Diacres
de l'Eglise d'Antioche accompagnèrent en l'an 107 l'Evêque Ignace dans son voyage à Rome.
Après le martyre de l'Evêque, ils rapportèrent ses ossements à Antioche. Ils auraient composé
les Actes du martyre et Philon serait devenu Evêque de Tarse. Mais on ignore où l'on a pris
les détails concernant leur martyre.
SAINT EVÊQUE RUSTIQUE DE LYON, CONFESSEUR (+ 501).
Vingt-deuxième Evêque de Lyon d'après les listes épiscopales, Rustique, suivant Ennodius,
accueillit Saint Épiphane de Pavie quand celui-ci vint dans les Gaules. L'épitaphe de Rustique
trouvée à Saint-Nizier où il fut enseveli, marque le 25 avril 501 comme date de sa Naissance
Céleste.
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SAINT PATRIARCHE MACÉDONIUS II DE CONSTANTINOPLE (+ 516)
Deuxième du nom, le Patriarche Macédonius de Constantinople et qu'il ne faut pas confondre
avec l'hérésiarque Macédonius qui fut l'un de ses prédécesseurs sur ce même siège, florissait
au début du sixième siècle. Son zèle pour la défense de la Foi et son attachement à la doctrine
du Concile de Chalcédoine lui attirèrent la colère de l'empereur Anastase qui voulut le faire
déposer en 510. Le clergé et le peuple de Constantinople réclamèrent si fortement que le
prince n'osa passer outre. Toutefois, l'année suivante, Anastase envoyait Macédonius en exil
et lui substituait un intrus nommé Timothée. Les actes originaux du Concile de Chalcédoine
que le Saint Patriarche avait cachés dans son église furent retrouvés et Anastase les fit brûler.
Macédonius rendit son âme en exil en l'an 516.
SAINT HIEROMARTYR STÉPHANE L'EVÊQUE D'ANTIOCHE (+ 479)
A la faveur de Zénon, comte d'Orient et gendre de l'Empereur Léon, Pierre le Foulon,
hérétique eutychien, avait occupé le siège d'Antioche vers 464. L'ayant appris, Léon voulut
qu'on rétablît à Antioche l'Evêque légitime nommé Martyrius mais celui-ci, voyant la division
régner dans son troupeau, renonça publiquement à sa dignité. Les Chrétiens élurent à sa place
Stéphane. Pierre le Foulon demeura caché dans la ville et entretint des cabales secrètes contre
le nouvel élu. A la Naissance Céleste de Léon et de son petit-fils, Zénon qui lui succéda, ne
jugea pas à propos de contrister les fidèles d'Antioche. Mais le tyran Basilisque l'ayant
détrôné obligea Stéphane à se retirer pour céder la place à Pierre le Foulon.
Revenu au pouvoir vingt plus tard, Zénon fit rendre le siège patriarcal à Stéphane. Le calme
procuré par la politique de l'Empereur ne fut pas de longue durée. Pierre le Foulon n'était pas
sorti d'Antioche malgré les instances qu'avait faites le Pape Simplicius auprès de Zénon. Un
jour, les eutychiens, furieux, entrèrent dans l'église avec le dessein de massacrer le Patriarche
Stéphane. Ils l'attaquèrent à l'Autel, le percèrent de coups à mort et allèrent jeter son corps
dans la rivière de l'Oronte. Averti de ce meurtre, l'Empereur punit les coupables mais la paix
ne fut pas rendue pour autant à l'Eglise désolée.
Zénon voyant que l'élection ne pouvait se faire dans Antioche même ordonna pour cette fois
qu'il y serait procédé à Constantinople par le Patriarche Acace assisté des autres Evêques. On
nomma ainsi un autre Stéphane pour l'élévation duquel on demanda l'agrément de Simplicius.
La réponse du Pape à cette demande laisse entendre que Stéphane avait eu des compagnons de
son martyre.
La fête de Stéphane est au martyrologe romain du 25 avril. On prétend qu'à Venise il y a une
partie des Précieuses Reliques de Stéphane avec celles d’autres Chrétiens d'Orient à l'hôpital
Saint-Lazare. Il n'est pas fait mention de ce Saint Patriarche dans les ménologes grecs.
SAINT EVEQUE CLARENT DE VIENNE EN DAUPHINE, CONFESSEUR (+620)
25 – 26 avril
Déjà mentionné au 25 avril, cet Evêque reparaît au 26 dans le martyrologe romain. On dit
qu'il gouverna l'Eglise de Vienne au temps du Roi Dagobert. On le place dans les listes au
vingt-neuvième rang entre Éthère et Synduiphe. Il ne peut avoir vécu ni au temps de
l'Empereur Constantin ni sous le Pape Martin Ier.
St Macédonios II le Patriarche de Constantinople(495-511), confesseur de la foi orthodoxe
face au monophysitisme dont l'empereur Anastase le Silentiaire se faisait le protecteur (516).
(Il ne faut pas le confondre avec l'hérésiarque Macédonios Ier le Patriarche de Constantinople
qui niait la divinité du St-Esprit et fut anathématisé par le IIème Concile oecuménique en
28
381.) -Ste Nice- St. Phébade l'Evêque d'Agen- St. Erbin l'Evêque de Laon-- Sts Evode,
Hermogene et Callista , Martyrs à Syracuse. - St Mansuet Martyr à Carentan en Normandie
(IVe siècle). -St Macaille l'Evêque de Croghan en Irlande (vers 489). -St Rustique,
métropolitain de Lyon (501). -Mémoire de la dédicace de l'église dédiée au St apôtre Pierre et
qui se trouvait près de la Grande Eglise de Ste-Sophie de Constantinople. -St Sylvestre,
deuxième higoumène de Réomé en Bourgogne (572). -St Robert l'Abbé à Syracuse en Sicile
(vers le VIIIe siècle). -St Basile de Poiana Marului dans les montagnes de Buzau en
Roumanie, père spirituel de St Païssios Vélitchkovsky (1767). -St Serge, Prêtre,
Martyr(Russie 1938).
L'Icône de la Mère de Dieu de Constantinople ("Tsarigradskaya ") (1071). (Autre mémoire le
17 septembre.)
ICONE DE LA MERE DE DIEU DE CONSTANTINOPLE 17 septembre – 25 avril
Cette Icône de la Theotokos [Mère de Dieu] est vénérée localement à l'église de la Dormition
de Moscou sur Malaya Dimitrovka. Cette image est différente de celle de l'Icône de la Très
Sainte Théotokos de Constantinople célébrée le 17 septembre, bien qu'elle semble en être une
copie. L'Icône miraculeuse de Constantinople apparut le 25 avril 1071
ou
The locally honored Constantinople Icon of the Mother God is found in the Old Rus Cathedral
(Novgorod Diocese). The icon by measurement is 2 diuma (2 inches), and was beaten out on a
slate board. According to tradition, in ancient times two monks from Constantinople, passing
through Old Rus, attended the liturgy in the Cathedral and left this icon there as a memorial.
A great many believers streamed to this holy icon and took the water consecrated by
immersing the holy icon in it, with the hope of healing sick babies
Lecture de l’Epître
1Pierre V : 6-14
5.6 Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève au temps
convenable; 5.7 et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous.
5.8 Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant,
cherchant qui il dévorera. 5.9 Résistez-lui avec une foi ferme, sachant que les mêmes
souffrances sont imposées à vos frères dans le monde.
5.10 Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés en Jésus Christ à sa gloire éternelle, après
que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous
fortifiera, vous rendra inébranlables. 5.11 A lui soit la puissance aux siècles des siècles! Amen!
5.12 C'est par Silvain, qui est à mes yeux un frère fidèle, que je vous écris ce peu de mots, pour
vous exhorter et pour vous attester que la grâce de Dieu à laquelle vous êtes attachés est la
véritable. 5.13 L'Église des élus qui est à Babylone vous salue, ainsi que Marc, mon fils. 5.14
Saluez-vous les uns les autres par un baiser d'affection. Que la paix soit avec vous tous qui
êtes en Christ!
Lecture de l’Evangile
Luc X : 16-21
10.16 Celui qui vous écoute m'écoute, et celui qui vous rejette me rejette; et celui qui me rejette
rejette celui qui m'a envoyé.
10.17 Les soixante-dix revinrent avec joie, disant: Seigneur, les démons même nous sont
soumis en ton nom. 10.18 Jésus leur dit: Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. 10.19
Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la
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puissance de l'ennemi; et rien ne pourra vous nuire. 10.20 Cependant, ne vous réjouissez pas de
ce que les esprits vous sont soumis; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans
les cieux. 10.21 En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint Esprit, et il dit: Je te
loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux
intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l'as
voulu ainsi.
Pour l’usage slave
Marc : VI : 7-13
6.7 Alors il appela les douze, et il commença à les envoyer deux à deux, en leur donnant
pouvoir sur les esprits impurs. 6.8 Il leur prescrivit de ne rien prendre pour le voyage, si ce n'est
un bâton; de n'avoir ni pain, ni sac, ni monnaie dans la ceinture; 6.9 de chausser des sandales, et
de ne pas revêtir deux tuniques. 6.10 Puis il leur dit: Dans quelque maison que vous entriez,
restez-y jusqu'à ce que vous partiez de ce lieu. 6.11 Et, s'il y a quelque part des gens qui ne vous
reçoivent ni ne vous écoutent, retirez-vous de là, et secouez la poussière de vos pieds, afin que
cela leur serve de témoignage. 6.12 Ils partirent, et ils prêchèrent la repentance. 6.13 Ils chassaient
beaucoup de démons, et ils oignaient d'huile beaucoup de malades et les guérissaient.
REFLEXION - Le diable trouve vite de l'ouvrage pour les mains incorrompues et un Ange
trouve vite du travail pour les mains diligentes. Dans ce monde de mouvement permanent et
de changement constant, l'homme qu'il le veuille ou non, doit toujours être occupé que ce soit
à des bonnes ou à de mauvaises oeuvres. L'oisif n'est en vérité pas un paresseux. Il est un
diligent ouvrier du diable. Un corps oisif et une âme oisive sont le champ le plus souhaitable
pour les labours et semailles du diable. Saint Antoine le Grand dit : "Le corps a besoin d'être
soumis et plongé dans des travaux prolongés." Saint Ephrem le Syrien enseigne : "Enseignetoi
à travailler afin que tu n'aies pas à apprendre à supplier." Tous les autres Saints Pères sans
exception parlent de la nécessité du travail pour le Salut de l'âme humaine. Les Saints Apôtres
et tous les Saints nous donnent un exemple de labeur continu, concentré et physique comme
spirituel. Le fait que l'oisif, par son oisiveté, ne prolonge pas pour autant sa vie sur terre mais
au contraire la raccourcit, cela est clairement constaté par la longévité de nombre de Saints,
les plus grands travailleurs parmi les travailleurs de ce monde.
CONTEMPLATION - Pour contempler le Seigneur Jésus-Christ Ressuscité :
1. Comment Sa Résurrection nous incite et nous renforce en chaque bonne oeuvre, physique et
spirituelle;
2. Comment Sa Résurrection éclaire chacune de nos bonnes oeuvres avec la Lumière de
l'Espoir dans le Dieu Vivant Qui compte sur nos oeuvres, les mesure et les préserve pour le
Jour du Jugement.
HOMELIE - A propos de l'amour du travail qu'avaient les Apôtres
"Nous ne nous sommes fait donner par personne le pain que nous mangions mais de nuit
comme de jour nous étions au travail dans le labeur et la fatigue pour n'être à la charge
d'aucun de vous" (2 Thessaloniciens 3,8).
D'abord mettre en pratique, ensuite l'enseigner. Tous les Saints Apôtres et tous les autres
Saints de Dieu ont respecté cette Règle. Ainsi le Saint Apôtre Paul avant même de donner sa
Règle "si quelqu'un ne veut pas travailler qu'il ne mange pas non plus" (2 Thessaloniciens
3,10), déclare pour lui-même et ses assistants dans la prédication qu'ils n'ont pas mangé le
pain de qui que ce soit pour rien mais plutôt gagné leur pain par leurs efforts et travaux. "Nuit
et jour nous avons travaillé!" Voyez les vrais ouvriers! Contemplez ces abeilles porteuses du
Miel du Christ! Jour et nuit à la tâche : où ont-ils du temps pour pécher? Jour et nuit à la
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tâche : où auraient-ils le loisir de pécher? Jour et nuit à la tâche : où est-ce que le diable
pourrait tisser sa toile de passions? Jour et nuit à la tâche : en quoi auraient-ils fait scandale?
Dans certains monastères égyptiens et palestiniens, il vivait jusqu'à dix mille Moines. Ils
vivaient tous du travail de leurs mains : tissant des paniers, fabriquant des ruches, des
paillassons et autres artisanats. Jour et nuit à la tâche et jour et nuit en prière. Lorsqu'un
Moine vendait ses ruches en ville pour un prix plus élevé que le prix fixé par l'Abbé pour cela,
le Moine expérimentait la punition. Pour les Ascètes, il n'était pas une question
d'enrichissement mais uniquement de la nourriture la plus essentielle et du vêtement le plus
simple. En cela, les Ascètes étaient et sont les vrais successeurs du Grand Apôtre.
Mes frères, fuyons la paresse comme si c'était une caverne pleine de bêtes sauvages. Si par
hasard nous tombions dans une caverne de bêtes sauvages, nous nous en enfuirions au plus
vite avant que les bêtes sauvages n'aient pu refermer l'entrée. La caverne est la demeure où le
paresseux cherche un repos. Les bêtes sauvages sont les esprits mauvais qui dans une telle
demeure se sentent encore plus chez eux qu'auprès de leur roi dans l'Hadès. Ô Seigneur, Toi
Qui es merveilleux dans toutes les oeuvres de Ta Création, réveille-nous de la paresse et
encourage-nous à oeuvrer nuit et jour par Ton Encourageant Saint Esprit.
A Toi soient la Gloire et la reconnaissance, à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid
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