mercredi 16 mai 2012
Vie de Sainte Elisabeth de Constantinople et autres Vies de Saints.
24 avril – 7 mai 2012
Cycle mobile (Pascalion): Lundi de la Quatrième Semaine
Lecture de l’Epître
Actes X : 1-16
10.1 Il y avait à Césarée un homme nommé Corneille, centenier dans la cohorte dite italienne.
10.2 Cet homme était pieux et craignait Dieu, avec toute sa maison; il faisait beaucoup
d'aumônes au peuple, et priait Dieu continuellement. 10.3 Vers la neuvième heure du jour, il vit
clairement dans une vision un ange de Dieu qui entra chez lui, et qui lui dit: Corneille! 10.4 Les
regards fixés sur lui, et saisi d'effroi, il répondit: Qu'est-ce, Seigneur? Et l'ange lui dit: Tes
prières et tes aumônes sont montées devant Dieu, et il s'en est souvenu. 10.5 Envoie maintenant
des hommes à Joppé, et fais venir Simon, surnommé Pierre; 10.6 il est logé chez un certain
Simon, corroyeur, dont la maison est près de la mer. 10.7 Dès que l'ange qui lui avait parlé fut
parti, Corneille appela deux de ses serviteurs, et un soldat pieux d'entre ceux qui étaient
attachés à sa personne; 10.8 et, après leur avoir tout raconté, il les envoya à Joppé.
10.9 Le lendemain, comme ils étaient en route, et qu'ils approchaient de la ville, Pierre
monta sur le toit, vers la sixième heure, pour prier. 10.10 Il eut faim, et il voulut manger.
Pendant qu'on lui préparait à manger, il tomba en extase. 10.11 Il vit le ciel ouvert, et un objet
semblable à une grande nappe attachée par les quatre coins, qui descendait et s'abaissait vers
la terre, 10.12 et où se trouvaient tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre et les oiseaux du
ciel. 10.13 Et une voix lui dit: Lève-toi, Pierre, tue et mange. 10.14 Mais Pierre dit: Non, Seigneur,
car je n'ai jamais rien mangé de souillé ni d'impur. 10.15 Et pour la seconde fois la voix se fit
encore entendre à lui: Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé. 10.16 Cela
arriva jusqu'à trois fois; et aussitôt après, l'objet fut retiré dans le ciel.
Lecture de l’Evangile
Jean VI : 56-69
6.56 Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui. 6.57
Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange
vivra par moi. 6.58 C'est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n'en est pas comme de vos pères
qui ont mangé la manne et qui sont morts: celui qui mange ce pain vivra éternellement. 6.59
Jésus dit ces choses dans la synagogue, enseignant à Capernaüm.
6.60 Plusieurs de ses disciples, après l'avoir entendu, dirent: Cette parole est dure; qui peut
l'écouter? 6.61 Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit:
Cela vous scandalise-t-il? 6.62 Et si vous voyez le Fils de l'homme monter où il était
auparavant?... 6.63 C'est l'esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai
dites sont esprit et vie. 6.64 Mais il en est parmi vous quelques-uns qui ne croient point. Car
Jésus savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient point, et qui était celui
qui le livrerait. 6.65 Et il ajouta: C'est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela
ne lui a été donné par le Père. 6.66 Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils
n'allaient plus avec lui. 6.67 Jésus donc dit aux douze: Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous
en aller? 6.68 Simon Pierre lui répondit: Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie
éternelle. 6.69 Et nous avons cru et nous avons connu que tu es le Christ, le Saint de Dieu.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT EVEQUE CERASE (OU CERATS) D'EAUZE, GASCOGNE (+5°.S.)
Saint Cérats (ou Cérase) est né dans le Pays des Allobroges (Dauphiné-Savoie) vers la fin du
quatrième siècle au sein d’une famille patricienne. Il fait ses études à Milan auprès de Saint
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Ambroise de Milan. Il succède par la suite à Saint Domnin comme septième Evêque de
Grenoble. En 441 et 442, il participe respectivement aux Conciles locaux d’Orange et de
Vaison. En 451, les Burgondes devenus ariens et donc séparés de l’Eglise Une, Sainte
Catholique et Apostolique, le forcent à quitter Grenoble. Il arrive en Astarac avec deux de ses
Diacres Gervais et Protais et consolide la Foi dans la vallée de la Gimone. Il fonde un oratoire
à Simorre et devient selon certains écrits Evêque d’Eauze. Vers la fin de sa vie, il se retire
avec ses deux Diacres dans une forêt au Nord de Simorre et c’est alors que commence une
série de prodiges : guérisons miraculeuses, Résurrection d’un défunt, notamment. Ce lieu fut
appelé Saintes (Sancta Loca). Le 8 des ides de juin (6 juin) de l’an 420 (année donnée par
Dom Brugelles), Saint Evêque et Evangélisateur Cérats s'est endormi à Saintes près de
Simorre.
Le peuple et le clergé de Simorre mirent son corps dans un tombeau en marbre recouvert d’un
voile et le déposèrent dans l’église Saint-André hors les murs de la ville de Simorre. La foule
venait nombreuse pour vénérer les ses Précieuses Reliques. Aux environs du onzième ou
douzième siècle, un 24 avril de cette époque, les Saintes Reliques du Saint furent translatées
de l’église Saint-André dans l’église abbatiale de Simorre. Le 24 avril devint le jour de la fête
patronale et locale de Simorre.
Cantique à Saint Cérase
Ô Saint Cérase, Ô tendre Père
Bénis nos chants, reçois nos voeux,
Et comme un Ange tutélaire,
Veille sur nous du haut des Cieux.
Tu gémissais, ô terre simorraine
Dans les chemins ténébreux de l'erreur,
Mais un Apôtre a délié la chaîne
Que t'imposait satan ton oppresseur.
Il vint prêcher à ses enfants rebelles
Le Christ Jésus immolé sur la Croix,
Et enseigner les doctrines nouvelles
Échos sacrés de sa Divine Voix.
Rappelle-toi les Miracles insignes
Dont tu comblas nos pères bien-aimés.
Guéris nos coeurs et donne-nous des signes
Que ta puissance égale tes bontés.
Obtiens de Dieu que dans nos belles plaines,
Croissent encore de splendides moissons.
Et chasse loin des récoltes prochaines
Les ouragans et les noirs aquilons.
SAINTES ET VIERGES BEUVE (OU BONNE, BONA) ET DODE, 1ERES ABBESSES DE
SAINT-PIERRE DE REIMS (+ 673)
Beuve était la fille du Roi Sigebert d'Austrasie. Voulant se donner entièrement à Dieu, elle
s'en ouvrit à son frère Baldéric (ou Baudry) et se retira dans l'Abbaye de Saint-Pierre de
Reims. Elle dut accepter la charge d'Abbesse mais se montra plus humble, plus mortifiée,
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augmenta ses jeûnes, ses prières et ses veilles : elle pense qu'elle établit dans son monastère la
Règle de Saint Benoît. Son frère qui s'était confiné dans la solitude de Montfaucon, venait de
temps en temps la visiter pour l'éveiller à la Sainteté; dans l'une de ces visites il fut attaqué par
la maladie et il rendit son âme au Seigneur. On l'ensevelit à Saint-Pierre de Reims mais il fut
transféré plus tard à Montfaucon.
Nièce de Beuve, Dode fut élevée par sa tante avec un soin tout particulier. Promise en
mariage à un grand seigneur de la cour de Sigebert, elle dédaigna ce parti; le prétendant tenta
de l'enlever mais blessé dans une chute de cheval, il mourut au bout de quelques jours. Dode
put ainsi tranquillement se consacrer à Dieu. Elle succéda à sa tante comme Abbesse et
perpétua son oeuvre. Elle obtint de Pépin, maire du palais d'Austrasie, des lettres de
protection pour sa communauté. Elle remit son âme au Seigneur Saintement et fut inhumée
près de sa tante.
Dieu a opéré plusieurs Miracles par l'intercession de ces deux Vierges. On ignore le jour et
l'année de leur Naissance au Ciel. Plusieurs martyrologes et le martyrologe romain donnent
leurs noms au 24 avril.
ou
De naissance royale et fille du Roi Sigebert d'Austrasie, Sainte Beuve fut élevée dans tous les
sentiments d'une piété chrétienne et comme on remarquait en elle une grande vivacité d'esprit
accompagnée d'une mémoire excellente, on lui donna de bonne heure la connaissance des
Saintes Ecritures. Son esprit fortifié par l'âge, Dieu lui permit de pouvoir reconnaître au
milieu du luxe et des pompes de la cour la vanité des choses humaines, celle de la gloire du
monde échappe et qu'elle s'évanouit comme un songe et qu'après tout il faut un jour paraître
devant le Tribunal de la Justice Divine où les rois eux-mêmes n'auront pas d'autre appui que
leur innocence. Après s'être souvent entretenue de ces salutaires pensées, elle forma la
résolution de se retirer du monde et de renoncer à toutes ses espérances d'ici-bas pour tenter
de devenir une Humble Servante de Jésus-Christ.
Sainte Beuve avait un frère nommé Balderic ou Baudry, homme d'une grande Sainteté et
qu'elle aimait tendrement; elle avait cru faire tort à leur amitié de lui cacher un dessein de
cette importance. Baldcric, rebuté du siècle et songeant à la retraite aussi bien que sa
vertueuse soeur, loua son dessein et l'exhorta à ne pas résister plus longtemps au Saint-Esprit.
Il fut donc convenu que Beuve se retirerait à Reims dans un monastère fondé par la Sainte
Reine de France Clotilde et que son frère l'accompagnerait dans cette ville pour l'assister de
ses conseils; cela ne se put exécuter sans laisser au Roi Sigebert et à toute la cour un extrême
regret de leur absence.
Enfin Beuve prit le voile de Moniale. Humble, douce et modeste, elle vivait en Ascète des
Déserts d'Egypte; elle pleurait et priait les nuits entières et observait un jeûne très rigoureux
mais comme le monastère était hors des murailles de Reims et que durant la guerre il se
trouvait exposé à tous les dangers que courent les maisons monastiques bâties à la campagne,
Sainte Beuve et Saint Balderic firent construire environ en 650 dans Reims la magnifique
maison de Saint-Pierre. Saint Nivard qui fut peu après (655) Archevêque de Reims, en dédia
l'église sous le nom de la Mère de Dieu et du Saint Apôtre Pierre.
Au même temps et sous le même Archevêque, Saint Gombert fonda en l'honneur de Saint
Pierre un autre monastère de Vierges auprès de la porte Bazé, autrefois Basilicaris et cette
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maison s'appelait le Monastère Royal ou Fiscal. Ces deux maisons portant toutes deux le
même nom de Saint-Pierre, ont souvent été confondues par les auteurs.
Beuve s'y retira dès qu'elle le put avec un grand nombre de filles. Il fallait une responsable
pour cette maison monastique. Les bienfaits récents mais principalement la Sainteté de Beuve,
firent que le choix fut aisé. Beuve, d'une commune voix, fut choisie comme Abbesse mais sa
modestie lui fit trouver cette charge trop pesante; elle considérait combien il fallait de
prudence et d'adresse pour conduire tant de Moniales, combien de vertu pour leur servir
d'exemple; elle savait qu'il est plus facile de suivre que de guider et d'obéir à une seule que de
commander à plusieurs. Mais comme Saint Balderic qui avait beaucoup de pouvoir sur son
esprit lui conseilla de déférer à son élection et d'accepter par humilité un honneur que d'autres
eussent recherché par orgueil, l'assurant que puisque Notre Seigneur l'appelait à cette charge,
Il lui donnerait la force pour s'en acquitter dignement; Beuve accepta le commandement par
obéissance.
Quoiqu'elle donnât beaucoup de temps aux affaires de sa maison, elle ne négligeait pas pour
autant ses exercices de piété; elle redoubla même l'austérité de ses jeûnes et l'ardeur de ses
prières. On croit généralement qu'elle établit dans son monastère la Règle de Saint Benoît de
Nursie. Elle se distinguait des autres Moniales non par les insignes de sa dignité mais par sa
Sainteté. Les livres sacrés étaient sa principale étude : dans ces Livres et dans la prière, elle
s'inspirait pour faire à ses compagnes des exhortations toutes pleines de l'Esprit de Dieu. Elle
leur conseillait surtout le travail manuel pour ne pas donner de prise sur elles au démon car il
est certain que l'oisiveté est la porte funeste par où le Malin se glisse dans les âmes les plus
innocentes.
Tandis que Beuve s'acheminait peu à peu vers les Biens Célestes, Balderic s'était confiné dans
la solitude de Montfaucon et acquérait une merveilleuse réputation de Sainteté et gouvernant
une abbaye dont il était le fondateur; il quittait néanmoins quelquefois son Désert pour visiter
sa soeur. Ils s'échangeaient alors leurs lumières et s'animaient réciproquement à la vertu. Ce
fut dans une de ces visites que Balderic fut attaqué de la maladie dont il naquit au Ciel. Beuve
eut besoin de toute sa constance pour supporter la perte d'un frère si tendrement aimé. Elle se
soumit cependant à l'ordre de la Providence et baisa humblement la main qui l'avait frappée.
Saint Balderic fut enseveli au Monastère de Saint-Pierre qu'il avait fondé à Reims. Translaté
plus tard à Montfaucon et déposé dans l'église de Saint-Laurent où le Saint s'était préparé un
tombeau de son vivant et ensuite à Verdun, il fut enfin ramené à Montfaucon et mis dans
l'église de Saint-Germain qui était celle de l'abbaye. Dieu honora son tombeau de plusieurs
Miracles. Son corps a depuis été transporté à Montfaucon dans l'église de Saint-Laurent où il
avait choisi sa sépulture.
Sainte Beuve ne survécut pas longtemps à son bienheureux frère : le nombre des années de
jeûnes et de veilles l'ayant extrêmement affaiblie, elle connut bien que Notre Seigneur voulait
mettre un terme à sa longue Ascèse. Elle se disposa au Départ vers la Vraie Vie et s'endormit
enfin du sommeil des Justes.
Comme souvent dans les Abbayes habitées par l'aristocratie, la succession fut familiale et non
élective. Sainte Dode, sa nièce et fille d'une de ses soeurs, lui succéda. Elle avait été formée à
la piété par son illustre tante; elle ne trouva jamais de difficulté dans la vertu ni dans la
pénitence. Elle chérissait grandement la chasteté. Son père et sa mère l'avaient accordée à un
des principaux seigneurs de la cour de Sigebert; elle rejeta ce parti et comme le jeune prince la
voulait enlever d'entre les bras de sa chère tante, il tomba de son cheval et mourut de sa chute.
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Depuis cette fâcheuse aventure, Dode persévéra toujours dans l'Amour du Céleste Epoux : on
voyait revivre en elle l'humilité, la modestie et la charité de Sainte Beuve. Abbesse, elle était
Saintement familière avec ses filles, compatissait à leurs infirmités et supportait leurs
faiblesses avec douceur sans rien relâcher pourtant de la rigueur de la discipline monastique.
Elle s'appliquait aussi autant qu'il était nécessaire aux affaires temporelles de la maison et
obtint du Roi Pépin un privilège considérable pour son monastère. Enfin, Dode possédait
toutes les bonnes qualités qui peuvent rendre une candidate recommandable à l'abbatiat.
Lorsqu'elle eut longtemps été un modèle accompli de Sainteté, Dieu la ravit pour lui fit part
de Sa Gloire pour laquelle elle avait renoncé à celle du monde.
Les Précieuses Reliques des Saintes Abbesses Beuve et Dode sont conservées dans le
Monastère de Saint-Pierre.
SAINT PRÊTRE LÉGER (+7°.S.)
Préposé au clergé de Perthe, le Prêtre Léger mena une vie Céleste sur terre. Il avait tant de
douceur et d'humilité qu'il était le serviteur de ses subordonnés, plus que leur maître. D'un
Signe de Croix, il délivra un possédé du démon qui était en lui; par ses prières, il guérit un
homme malade d'une contraction des membres. Il naquit au Ciel heureusement dans une
vieillesse très avancée; il fut enseveli dans l'église de Perthe. Dévastée et incendiée par les
barbares, cette église fut ensuite restaurée par l'Evêque de Châlons. Un aveugle nommé
Haybert, recouvra la vue à son tombeau vers 805 et ce Miracle fit qu'on leva de terre le corps
du Saint et qu'on le plaça honorablement dans une châsse derrière l'Autel. Il fut brûlé sur la fin
du dixième siècle par les impies. La dévotion envers le Saint Prêtre fut ravivée par divers
signes de sa puissance. Au neuvième siècle, on conduisit sa châsse en procession dans les
campagnes désolées par une langue sécheresse et le Ciel répandit sur les sillons la pluie
désirée.
On voit près de l'église de Perthe un puits que Saint Léger, unissant le travail des mains à une
prière constante, avait creusé lui-même. Les pèlerins qui affluaient à son tombeau, buvaient
de cette eau salutaire contre les maladies. Tous les ans, le 23 juin, on fait une procession au
puits de Saint-Léger.
SAINT ERMITE ET EVÊQUE IVO (OU YVE, IVIA, YVO) D'HUNTINGDONSHIRE
(+7°.S.)
Selon des chroniques médiévales, Saint Ivo était un Evêque perse qui vivait dans les honneurs
et le luxe dans son pays mais aspirait avec des disciples une vie plus vertueuse. Il partit avec
trois compagnons vers l'Angleterre. Ils s'installèrent comme Ermites en un endroit retiré de
tout dans les régions marécageuses d'Huntingdonshire. Ils naquirent au Ciel au septième
siècle.
Cependant, vers 1001, on découvrit quelques Vénérables Reliques avec un insigne d'Evêque à
Slepe (près de l'Abbaye de Ramsey). Suivant une Révélation en songe à un paysan, ces
Précieuses Reliques épiscopales furent identifiées comme celles de Saint Ivo. Les quatre
corps, y compris celui qu'on pensait être celui d'Ivo, eurent leur Translation en l'Abbaye de
Ramsey où une Source Sainte jaillit et où eurent lieu nombre de Miracles ainsi que l'a
rapporté le troisième Abbé de Ramsey, Whitman.
Près d'un siècle plus tard, une nuit, une lumière apparut, partant de Ramsey à Slepe. Ce fut
interprété comme signifiant que les os des compagnons d'Ivo devraient être ramenés à Slepe
où une nouvelle fondation de Ramsey pourrait bénéficier de ce sanctuaire annexe.
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Saint Ives d'Huntingdonshire est un homonyme.
SAINT DYFNAN D'ANGLESEY, PAYS DE GALLES (+5°.S.)
Un des nombreux Saints fils du chef gallois Saint Brychan. Saint Dyfnan a fondé une église
sur Anglesey.
SAINT EGBERT DE RATHEMIGISI ET IONA (+24 AVRIL 729)
Saint Egbert était un Moine de Northumbrie se trouvant à Lindisfarne. Il émigra en Irlande et
vécut à Rathelmigisi (Rathmelsigi) dans le Connaught. En 684, il tenta en vain de dissuader le
Roi Egfrith d'envahir l'Irlande. A Rathelmigisi, Egbert forma nombre de groupes de Moines
pour les missions en Germanie dont les Saints Wigbert et Willibrord. Lorsque son compagnon
Aethelhun s'endormit de la peste et que lui aussi la contracta, Egbert fit voeu d'exil volontaire
à vie s'il en réchappait. Bien qu'il voulût se joindre aux Missionnaires, son voeu et une vision
lui instruisant de faire autrement, cela mena Egbert à devenir un Moine admirable sur l'Île
d'Iona en Ecosse. Là il tenta d'amener les Moines à accepter les pratiques liturgiques du
Patriarcat de Rome.* Il finit par y parvenir et le jour de sa Naissance au Ciel, Pâque fut
célébrée à Iona pour la première fois selon le calcul établit au Concile de Nicée en 325. La
fête d'Egbert se trouve tant dans les martyrologes romain qu'irlandais et dans le calendrier
métrique d'York.
* note sur Saint Egbert et les pratiques liturgiques dites "romaines." Il s'agit essentiellement de la méthode de
calcul de Pâque, en plus de détails comme la tonsure monastique différente et autres sans importance.
ou
http://www.allsaintsbrookline.org/celtic_saints/egbert.html
SAINT RIEUL, 1ER EVÊQUE DE SENLIS (+3°.S.) 30 mars – 23 – 24 avril
Sur la vie de ce Saint Evêque, on ne peut fournir que des conjectures : le fait de son existence
repose sur le culte que la reconnaissance des peuples lui a rendu depuis les temps reculés.
Quant aux détails de sa vie, à l'époque où il vécut, l'accord n'existe point. Nous résumons ici
quelques données.
Quelques auteurs veulent que le Rieul (latin, Regulus) et Evêque d'Arles ainsi que le Rieul
honoré à Senlis, soient deux personnages. Le premier, ont-ils dit, florissait dans la première
moitié du troisième siècle; il est mentionné dans une lettre de Saint Cyprien au Pape Saint
Étienne/Stéphane. On ignore les détails de sa vie : il n'est guère connu que par le culte qu'on
lui rend surtout à Senlis; mais quelle est l'origine de ce culte? On ne nous le dit point. Le
second, premier Evêque de Senlis, vint prêcher l'Évangile dans cette ville au milieu du
troisième siècle, vers le temps où Saint Denis arriva à Paris. Il convertit un grand nombre
d'infidèles, fonda une Église dont il fut le premier pasteur; il s’endormit dans le Christ en paix
au milieu de ce troupeau. Il y a près de Lamballe un village qui porte son nom.
Ceux qui rattachent Saint Rieul au premier siècle ont dit : Rieul (Regulus) d'origine grecque
fit un voyage en Judée où il rencontra le Saint Apôtre Jean qui le convertit. Envoyé dans les
Gaules par le Pape Saint Clément, il travailla à la conversion des habitants d'Arles, détruisit
un temple d'idoles, fut choisi comme premier Evêque d'Arles. Quand une Vision Céleste lui
eut appris le martyre de Saint Denis (placé ici au premier siècle), il fut porté par son zèle à se
rendre dans le Nord de la Gaule. Il vint rassurer les fidèles de Paris, effrayés de la persécution
qui venait de leur enlever leur Evêque puis se rendit à Senlis où des Miracles lui permirent
d'implanter la Foi dans les âmes. Après le martyre de Lucien à Beauvais, on le vit encore dans
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cette ville pour raffermir les Chrétiens et leur donner un nouvel Evêque. Les Miracles se
multipliaient sous ses pas; on raconte que dans une visite au village de Rully, la foule
accourue pour l'entendre ne pouvant pénétrer dans l'église, resta au dehors et le Missionnaire
prêcha en plein air. Mais le coassement des grenouilles empêchait d'entendre ses paroles, il
imposa silence à ces batraciens et put continuer sa prédication. Dans ces conditions, le
Missionnaire dut vivre jusqu'à un âge avancé avant d'aller recevoir au Ciel sa récompense.
Suivant une autre tradition, les premiers Missionnaires qui convertirent les Gaules vinrent de
Rome au milieu du troisième siècle sous l'empereur Dèce. Trophime évangélisa la ville
d'Arles, y fonda une Église dont il fut le premier titulaire et eut pour premier successeur Rieul
(Regulus). Une nouvelle troupe de Missionnaires partit de Rome sous Dioclétien; parmi eux
se trouvaient Lucien de Beauvais, Quentin etc. Rieul se joignit à eux quand ils passèrent à
Arles, vint dans le Nord de la Gaule, évangélisa la ville de Senlis dont il fut créé Evêque. Il
s’endormit après un épiscopat de trente années, fut inhumé dans l'église des Saints-Pierre-et-
Paul et des Miracles illustrèrent son tombeau; un culte public fut rendu à sa mémoire.
Le culte rendu à Saint Rieul est très ancien. Après le Saint Baptême de Clovis et lorsque
celui-ci visita successivement les sanctuaires de son royaume, le renom de Saint Rieul le
conduisit à Senlis; il se fit raconter l'histoire et les Miracles du Saint, voulut qu'on ouvrît son
tombeau et qu'on lui donnât de ses Vénérables Reliques. L'Evêque, probablement Livianus,
s'opposa avec énergie à la demande du Roi qu'il considérait comme une profanation. Le Roi
insista, la tombe fut ouverte, un Parfum Céleste s'en exhala. L'Evêque enleva une dent et de la
bouche dont le temps avait rongé les chairs et un flot de sang s'en échappa. Le Roi prit la
Précieuse Relique mais bouleversé par le prodige dont il était témoin, négligea de vénérer le
Précieux Reste. Il ne put retrouver son chemin et les Evêques lui firent comprendre que pour
faire cesser l'hallucination, il devait restituer la Précieuse Relique au tombeau du Saint et faire
à la basilique des dons qui permettraient de la reconstruire. Le Roi se conforma à ces conseils
et put retrouver les portes de la ville.
On peut supposer que le culte de Saint Rieul était publiquement établi quand on commença à
écrire ses Actes au dixième ou onzième siècle. Quand sous Charles le Chauve Usuard mit le
nom de Rieul au 30 mars dans son martyrologe, la fête se célébrait sans doute à cette date.
D'autres documents cependant indiquent la fête au 23 ou 24 avril. Le martyrologe romain qui
suivi Usuard, suppose que Rieul s’endormit dans le Seigneur à Senlis mais qu'il ne fut
seulement Evêque d'Arles.
SAINT EVÊQUE MELLITUS DE CANTERBURY (+624)
Endormi à Canterbury le 24 avril 624, Saint Mellitus était un Abbé romain, probablement du
Monastère Saint-André sur la Colline Coelian. Il était du second groupe de Moines envoyés
par le Pape de Rome Saint Grégoire le Grand en Angleterre en 601 à la suite de Saint
Augustin de Canterbury. Grégoire l'envoya avec une célèbre lettre qui modifia la directive
précédente donnée par le Pape à Augustin. Via Mellitus, Grégoire dit à Augustin de ne pas
détruire les temples païens mais uniquement leurs idoles. Les temples, disait-il, devaient être
convertis en églises et leurs fêtes reprises et redirigées pour des buts chrétiens comme les
dédicaces. Cette directive fut importante pour toute la direction d'activités missionnaires.
En 604 après trois ans de mission dans le Kent, Mellitus fut consacré premier Evêque des
Saxons orientaux avec son siège à Londres. Comme Evêque, Mellitus fit le voyage de Rome
pour consulter le Pape Saint Boniface IV. Pendant qu'il y était, Mellitus participa à un Concile
d'Evêques italiens au sujet de la vie des Moines et de leurs relations avec les Evêques. Il
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ramena les décrets du Synode en Angleterre avec des lettres du Pape de Rome pour
l'Archevêque Saint Laurent de Canterbury et le Roi Ethelbert du Kent qui avait bâti la
première église de Saint Paul à Londres.
Mellitus convertit le Roi Sabert (Sigebert ou Saerberht) des Saxons orientaux. Hélas, ses fils
royaux ne voulurent pas le suivre. Lorsque Sabert s’endormit vers 616, ses trois fils païens
(Sexred, Seward et Sigebert) lui succédèrent et chassèrent Mellitus car ils lui avaient demandé
de leur donner le "pain blanc" de l'Eucharistie mais il avait refusé parce qu'ils n'étaient pas
baptisés (ou selon certains, avaient apostasié). Mellitus se retira un an en Gaule avec Saint
Justus de Rochester qui avait fait l'expérience d'un même revers dans le Kent.
Laurent les rappela tous deux. Peu après le retour de Mellitus, il fut fait Archevêque de
Canterbury en 619 pour succéder à Saint Laurent. Bède dit de lui qu'il souffrait de la goutte
mais qu'en esprit, il était en bonne santé et actif, s'élevant toujours davantage vers Dieu :
"Noble de naissance, il l'était encore plus en esprit."
Bède attribue à Mellitus le changement de vent qui sauva de l'incendie l'église des Quatre
Martyrs couronnés à Canterbury lorsque Mellitus fut porté au milieu du chemin des flammes
pour prier. C'est Saint Mellitus qui bâtit l'église Sainte-Marie à Canterbury dont il reste une
petite partie à l'extérieur de l'extrémité Est des fondations de l'Abbatiale des Saints Pierre et
Paul, à présent Saint-Augustin.
Ses Précieuses Reliques se trouvent à côté de celles d'Augustin dans l'Abbatiale des Saints
Pierre et Paul à Canterbury.
SAINTE ELISABETH LA THAUMATURGE DE CONSTANTINOPLE (+540)
Dans ses jeunes années, Elisabeth devint Moniale au Monastère des Saints Côme et Damien à
Constantinople et se mortifia lourdement pour l'Amour du Christ Dieu et pour le Salut de son
âme. Elle se considéra comme Epouse du Christ et ce monde comme s'il n'existait pas. De son
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grand Amour pour Dieu, il émanait d'elle une grande compassion pour les gens, en particulier
envers les malades et les souffrants. Avec le don que Dieu lui avait accordé, elle guérit
diverses maladies et afflictions du peuple. Durant ses nuits en prière, on la vit totalement
enlacée de Lumière Céleste. Après sa Naissance au Ciel, ses Saintes Reliques possédèrent la
puissance de guérison et un grand nombre de malades et de souffrants se rassemblèrent à sa
tombe à travers les âges. Elle s’endormit dans le Seigneur en paix et entra dans la Joie
Eternelle de son Seigneur en 540.
ou
Sainte Elisabeth fut accordée par Dieu à ses parents, de Pieux et Nobles Chrétiens d'Héraclée
de Thrace à la suite d'une intervention miraculeuse de la Sainte Martyre Glycérie. Dès sa plus
tendre enfance, elle apprit par coeur la vie des Saints, ce qui lui permit d'en suivre le modèle
de conduite évangélique en toutes circonstances. Lorsque à l'âge de douze ans elle resta
orpheline, elle distribua son héritage aux nécessiteux, libéra ses esclaves et entra à
Constantinople au Monastère de Saint-Georges dit de "la Petite Colline" qui était dirigé par sa
tante paternelle.
Embrassant avec zèle la vie ascétique, elle devint rapidement un vase d'élection de la Grâce
Divine. Les yeux de son coeur sans cesse fixés sur la Beauté Divine expliquent que pendant
trois années entières elle garda son regard tourné vers le sol sans lui permettre de s'égarer à
l'extérieur. Elle ne portait qu'une seule tunique et marchait pieds nus, même en hiver mais
l'Amour de Dieu qui brûlait en son coeur lui tenait lieu de manteau et de couverture. Elle se
contentait le plus souvent de la communion au Pain Céleste.
Lorsque l'Higoumène fut sur le point de quitter cette vie, elle désigna Elisabeth pour lui
succéder et ce fut le Patriarche Saint Gennade (458-471) qui lui conféra l'investiture. La
Sainte accomplit quantité de Miracles, guérissant les maladies incurables, chassant les démons
et prédisant l'avenir. C'est ainsi qu'elle avertit à l'avance l'Empereur Léon Ier du terrible
incendie qui ravagea la capitale en 465, lequel fut également prédit par Saint Daniel le Stylite
et ce fut grâce à l'intercession des deux Saints que la ville fut préservée d'une complète
destruction.. En signe de reconnaissance, l'Empereur fit don au Monastère de la Sainte du
domaine de Saint-Babylas au palais de l'Hebdomon. Cet endroit était toutefois infesté par un
dragon redoutable qui terrorisait les habitants. La Sainte se rendit sur les lieux avec la
Précieuse Croix; elle mit à mort le monstre et le foula aux pieds. Sa renommée de
Thaumaturge se répandit alors dans toute la cité impériale et tel un nouvel anargyre, elle
guérissait tous les malades qui se présentaient à elle. Un jour pendant la Divine Liturgie, elle
entra en extase et vit le Saint-Esprit descendre, semblable à une grande nappe d'une blancheur
lumineuse et entourer l'Autel.
Vers la fin de ses jours, Sainte Elisabeth retourna dans sa patrie Héraclée pour y vénérer les
sanctuaires. Sainte Glycérie lui apparut alors, lui rappela la protection qu'elle lui avait
accordée depuis son enfance et l'invita à rejoindre la Patrie Céleste le lendemain de la fête de
Saint Georges. De retour à son Monastère, Elisabeth transmit ses ultimes instructions et le
jour dit et après avoir communié aux Saints Mystères, son visage s'illumina comme le soleil et
elle tendit avec joie ses mains vers le Ciel et rendit son âme à Dieu après avoir prononcé les
paroles du Juste Syméon : "Maintenant, Ô Maître Souverain, Tu peux laisser s'en aller Ta
Servante car mes yeux ont vu Ton Salut!" Le corps de Sainte Elisabeth demeura incorrompu
et resta pour de nombreux siècles une source de guérisons.
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Saint Valentin
SAINTS MARTYRS PASIKRATES, VALENTION ET JULIUS À DOROSTOLUM EN
MOÉSIE, BULGARIE (+288)
Les Saints Martyrs Pasikrates et Valention venaient de la ville de Durostorum en Silistrie (à
présent Bulgarie) et étaient soldats sous le gouverneur Absolanus. Pasikrates avait vingt-deux
ans et Valention trente ans.
Alors que venait d'éclater une persécution contre les Chrétiens, les Saints Pasikrates et
Valention confessèrent ouvertement leur Foi en Christ. Au procès, Pasikrates cracha sur une
idole d'Apollon et refusa d'offrir un sacrifice. Le frère de Saint Pasikrates pleura et le supplia
de faire au moins semblant d'offrir un sacrifice aux idoles. Le Martyr plaça sa main sur le
sacrifice dans le feu et dit : "Le corps est mortel et brûle avec le feu, l'âme au contraire, est
immortelle et n'est pas atteinte par ces tourments." Saint Valention montra lui aussi sa
constance à souffrir pour le Christ.
Lorsqu'ils furent conduits vers le lieu de leur exécution, la mère de Saint Pasikrates les suivit
et exhorta son fils à ne pas craindre de mourir pour le Christ. Les deux Martyrs furent torturés
et puis décapités en 288.
ou
"They were Roman soldiers, and suffered for Christ in about 302 in Macedonian Dorostol.
when Pasicrates' brother, Papianus (who had apostatised from Christ through fear), came to
his brother and tried to persuade him to renounce Christ and stay alive, St Pasicrates replied:
'Get away from me; you are no brother of mine!' Pasicrates and Valentian were beheaded
together. At his trial, Julius said: 'I am a war veteran, and have served the Emperor faithfully
for twenty-six years. And, having been faithful till now in lesser things, how can I not be
faithful, in the things that are greater, to the heavenly Kingdom and its King?' Then Nicanor
was brought before the prefect, Maximus. Nicanor's wife encouraged her husband to die for
the sake of Christ. 'You stupid old woman,' Maximus hurled at her, 'Are you after a better
husband?' She replied: 'If you think that of me, give the order to have me killed now, before
my husband!' Marcian also perished with Nicanor. His wife came to the place of execution
carrying their son in her arms. Marcian kissed his son and prayed: 'O almighty God, do Thou
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take care of him!' And they were all then slain and entered into the Kingdom of Christ."
(Prologue)
SAINT THOMAS FOL-EN-CHRIST DE SYRIE (+550)
Chaque fois qu'il était à Antioche pour le compte du monastère, Thomas simulait la folie pour
l'Amour du Christ. Un prénommé Anastasios refusa de lui donner les aumônes demandées par
Thomas pour le monastère et il le frappa du poing. Thomas prophétisa alors : "A partir de
maintenant, je ne pourrai jamais plus rien recevoir d'Anastasios ni Anastasios ne sera plus en
mesure de me donner quoi que ce soit." Un jour plus tard, Anastasios mourut et Thomas avant
son retour au monastère, aussi. Ainsi la prophétie de ce Saint Homme s'était accomplie. Saint
Thomas naquit au Ciel à Daphni près d'Antioche à l'époque du Patriarche Domnus (546 -
560).
ou
The Monk Thomas the Fool-for-Christ was a monk in one of the monasteries in Caesarea
Cappadocia (Asia Minor). He bore obedience in the collecting of alms for the monastery.
When the Monk Thomas arrived in the city of Syrian Antioch, he then took upon himself the
exploit of folly.
The steward of one of the churches, a certain Anastasias, became annoyed with the implorings
of the Monk Thomas, and struck him on the cheek. Those present reproached Anastasias for
rudely inappropriate a manner of dealing with the fool, but the Monk Thomas quieted them,
saying: "From this moment I shalt accept nothing further from Anastasias, nor wilt Anastasias
be able to give me anything further." These words proved prophetic. On the very next day
Anastasias died, and the monk likewise died along the roadside to his monastery, at a church
of Saint Euthymios in the suburb of Daphna. They buried him at a place set aside for the
burial of strangers.
After a certain while they buried another stranger over the grave of the monk. After four hours
the ground on the grave of the stranger was thrown aside. They again covered the grave, but
in the morning the ground on the grave again lay open. They then reburied the stranger in
another place.
But this was repeated when they buried two women nearby. All then realised, that the Monk
Thomas did not wish to have a woman buried over him. The occurrence was reported to the
Antioch patriarch Domnos (546-560). At his command the relics of the Monk Thomas were
transferred to Antioch and placed in a graveyard, where rested the relics of many holy
Martyrs. Over these relics, from which many healings occurred, they built a small church.
Through the prayers of the Monk Thomas a deadly plague ceased at Antioch. And from that
time the inhabitants began annually to honour the memory of the Monk Thomas.
SAINTS NEO-MARTYRS LUC (+1554) ET NICOLAS (+1776)
Luc, tailleur de profession, souffrit le martyre pour le Christ en 1564 et Nicolas en 1776.
SAINT THAUMATURGE SAVA DES PROCHES CAVERNES DE KIEV (+13°.S.)
28 septembre - 2ème Dim. du Gd. Carême – 24 avril
Le Moine Savva de Pechersk vécut en Ascète dans les Cavernes proches du Monastère de
Kievo-Pechersk au début du treizième siècle. Dans le martyrologe "livre des Saints" et dans le
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service canonique pour les Moines de Kievo-Pechersk, il est appelé le Thaumaturge (faiseur
de Miracles). Sa mémoire est célébrée le 24 avril du fait qu'il est homonyme du Saint Martyr
Sava Stratilates. La mémoire du Saint Moine Sava est aussi célébrée avec la Synaxe des
Saints Moines du Monastère des Cavernes proches de la Laure de Kiev et avec la Synaxe de
"tous les faiseurs de Miracles" de Kievo-Pechersk.(Deuxième dimanche du Grand Carême).
SAINT EVÊQUE ANSELME "MAEONENSIS" DE POLYMARTIUM (+6°.S.)
Anselme est né à Maeona d'où lui vint son surnom. Il fut appelé à gouverner comme Evêque
l'ancienne Église de Polymartium; il dut malgré ses résistances consentir à se laisser sacrer.
Devenu Evêque, il se maintint toujours dans l'humilité et l'application à la prière. Le Créateur
opérait par lui des Miracles. Par exemple, il rendit un jour la vue à un aveugle après avoir fait
un Signe de Croix sur ses yeux.
Pendant l'épiscopat qu'Anselme, le roi Totila des Goths vint à Polymartium et ordonna à ses
hommes de tenir le Prélat sous bonne garde jusqu'à ce qu'il lui plût de lui faire subir un
jugement. Mais le démon s'empara des gardiens et les tourmenta jusqu'à leur faire rendre
l'âme. On annonça ce prodige à Totila qui apaisa sa colère et n'eut plus dès lors que du respect
pour l'Evêque.
Au moment de s’endormir, Anselme convoqua les clercs de sa ville épiscopale pour leur
adresser des paroles de consolation et il expira en leur présence. On inhuma son corps dans
l'église de la Mère de Dieu et des Miracles furent opérés sur son tombeau.
SAINT MARTYR SABAS LE STRATILATE [SOLDAT] DE ROME ET 70 AUTRES
SOLDATS (+272)
Le Glorieux Sabas vécut à Rome durant le règne de l'empereur Aurélien(270-275) et avait le
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rang de commandant militaire, de "stratilates." Par ses ancêtres, il était Goth. Il visitait
souvent les Chrétiens en prison et les assistait de ses propres biens. En raison de son extrême
chasteté et de sa pratique du jeûne sévère, Dieu lui avait donné autorité sur les esprits impurs.
Lorsque Sabas fut accusé d'être Chrétien, il se tint courageusement devant l'empereur, jeta sa
ceinture militaire et confessa ouvertement le Christ Seigneur. Sabas fut fouetté et déchiré avec
des engins en métal et brûlé avec des bougies. Il ne succomba pas à ces tortures mortelles
mais réapparut vivant et guéri. Ses compagnons militaires, voyant l'aide que Dieu lui
apportait, embrassèrent la Foi en Christ. Ces soixante-dix furent aussitôt décapités sur ordre
de l'empereur. Le Christ Seigneur apparut Lui-même dans une Grande Lumière à Saint Sabas
en prison et encouragea son martyre. Ensuite, il fut condamné à mort par noyade et fut jeté
dans une profonde rivière où il rendit son âme à Dieu en 272.
ou
The Martyr Sava came from a Gothic tribe. For his bravery he attained the high rank of
military-commander or "stratilates," and he served under the Roman emperor Aurelian.
From the time of his youth Sava was a Christian and he fervently followed the commands of
Christ, – he helped the needy and visited Christians locked up in prison. For his pure and
virtuous life the Saint received from the Lord the gift of wonderworking and in the Name of
Christ he healed the sick and cast out demons.
When the emperor learned that Saint Sava was a Christian, he demanded that he apostacise.
The Martyr threw down his military sash and declared, that he would not forsake his faith.
They beat him, burnt at him with torches, threw him in a cauldron with tar, but the Martyr
remained unharmed.
Looking on at his torments, 70 Soldiers came to believe in Christ, who then were beheaded by
the sword. Saint Sava they threw in prison. At midnight during the time of prayer, Christ
appeared to the Martyr and shone on him the Light of His Glory. The Saviour bid him not to
fear, but rather stand firm. Encouraged, the Martyr Sava underwent new torture in the
morning and was drownded in a river (+ 272).
SAINTS MARTYRS EUSÈBE, NÉON, LÉONCE, LONGIN ET QUARANTE AUTRES À
NICOMÉDIE (+303) 21 septembre - 23 – 24 – 28 avril
Après avoir été cruellement tourmentés, ils périrent par le glaive durant la persécution de
Dioclétien (vers 303). D'après une tradition, ces huit Chrétiens se seraient convertis en voyant
le supplice de Saint Georges et auraient été martyrisés un jour après lui.
ou
Ces quatre étaient les compagnons soldats de Saint Georges. Témoins de la courageuse
endurance et des Miracles de Saint Georges, ces magnifiques soldats devinrent Chrétiens, ce
pour quoi ils furent décapités.
ou
The Martyrs Eusebios, Neon, Leontios, Longin and 40 Others were present at the sufferings
of the GreatMartyr George (+ 303, Comm. 23 April), through which they came to believe in
Christ. They were then locked up in prison. After the execution of the GreatMartyr George,
the emperor Diocletian (284-305) issued an edict, that all the prisoners were to offer sacrifice
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to the idols. The Martyrs refused. They beat them with iron rods, almost laying bare their
insides, and then their heads were chopped off with the sword (+ 303).
SAINT ELIAS (IOREST) ET SAINT HIÉROMARTYR SAVA (BRANCOVICI),
MÉTROPOLITES D'ARDEAL ET CONFESSEURS CONTRE LES CALVINISTES
(+17°.S.)
SAINT METROPOLITE IOREST DE TRANSYLVANIE ET CONFESSEUR DE ROUMANIE (+1657)
Saint Iorest le Confesseur est né dans une famille paysanne de Transylvanie et reçut le nom
d'Elias dans le Saint Baptême.
À un âge précoce, il entre au Monastère de Puta et y fut tonsuré sous le nom de Iorest. Il fut
de grands progrès dans la vie spirituelle et fut également calligraphe et iconographe. En raison
de sa vie vertueuse, l'Higoumène du monastère lui recommanda d'être ordonné à la Sainte
Prêtrise. Saint Iorest servit à l'Autel avec componction et une grande Crainte de Dieu, édifiant
les autres par ses sermons.
En 1640, le Prince Basile Lupu de Moldavie proposa à Saint Iorest de succéder au
Métropolite Gennadius de Transylvanie qui venait de s'endormir dans le Christ. Par la
Volonté de Dieu, Saint Iorest fut choisi pour diriger l'Eglise de Transylvanie et fut établi
Métropolite en 1641.
Pendant trois ans, le Saint Archipasteur défendit son troupeau contre les embûches du démon
et les faux enseignements des calvinistes. Il voyagea à travers son éparchie, ordonna des
Prêtres, consacra des églises et enseignait le peuple.
Saint Iorest fut jeté en prison en 1643 en raison de son opposition zélée aux activités des
missionnaires étrangers qui voulaient convertir les fidèles orthodoxes. Pendant neuf mois, il
endura les coups et les mauvais traitements puis fut libéré et contraint de payer une amende.
De retour en Moldavie en 1656-1657, Saint Iorest fut nommé Evêque de Hushi. Ici aussi, il
servit l'Eglise et travailla pour le salut du troupeau que Dieu lui avait confié. Le Seigneur
rappela Saint Iorest le 24 avril 1657.
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SAINT METROPOLITE SAVA BRANCOVICI DE TRANSYLVANIE ET CONFESSEUR DE LA
ROUMANIE (+1683)
Saint Sava est né dans une vieille famille serbe d'Herzégovine qui trouva refuge près de Arad
en Transylvanie à la fin du seizième siècle. Le futur Saint est né à Inau vers 1620 et reçut le
nom de Siméon dans le Saint Baptême. Ses parents se prénommaient Jean et Maria.
D'abord instruit à la maison, il se rendit ensuite en Hongrie, Serbie et Bulgarie. Après avoir
visité son oncle le Métropolite Longinus au Monastère de Comane au Sud de Bucarest, il
décida d'y rester pour achever son éducation. Le Métropolite lui enseigna tant les sujets
religieux que profanes. Après avoir terminé ses études, Siméon rentra chez lui et se maria à
l'âge de trente ans. Il fut ordonné à la Sainte Prêtrise mais sa femme s'endormit peu après et sa
mère devint Moniale. Père Siméon continua à servir dans la Vigne du Seigneur pendant dix
ans, convertissant de nombreux musulmans et ramenant au Christianisme des Chrétiens qui
avaient embrassé l'islam.
En 1656, un Concile réunissant le clergé et des laïcs à Alba Iulia élut le veuf Père Siméon
Métropolite d'Ardeal en Transylvanie (Ouest de la Roumanie). Il se rendit à la cathédrale de
Tirgovishte en Valachie et y reçut la tonsure monastique avec le nom de Sava. Le 16
septembre 1656, il fut consacré Evêque par le Métropolite Stéphane de Valachie.
Le service épiscopal de Saint Sava fut perturbé par l'activité missionnaire des calvinistes qui
tentèrent de convertir les Orthodoxes et qui étaient soutenus par les princes de la
Transylvanie. En outre, les guerres fréquentes menaçaient la stabilité de la région au cours des
premières années de son métropolitat. Le saint, cependant, s'avéra être un fidèle Défenseur de
l'Église.
Face à ces difficultés, Saint Sava mit en place un atelier d'imprimerie et publia des livres des
Offices Divins, des manuels d'instruction pour le clergé et les laïcs et un catéchisme. Il prêcha
également des sermons écrits depuis les écrits des Pères et se servant de la Vie des Saints
comme exemples pour son troupeau spirituel.
Saint Sava fut chassé de son siége entre 1660 et 1662 en raison de ses travaux pour renforcer
son troupeau dans l'Orthodoxie. Bien qu'il ait repris ses fonctions et servi sans interruption
jusqu'en 1680, le Métropolite Sava fut souvent harcelé en raison de son refus de coopérer avec
le prince et les calvinistes.
En 1668, le Métropolite Sava se rendit en Russie chercher de l'aide, ce qui entraîna sa
persécution par le prince Michael Apaffi et les dirigeants protestants qui n'appréciaient pas
son opposition farouche à leurs tentatives de convertir les Orthodoxes de la Transylvanie au
calvinisme. En Février de 1669, le prince publia un décret lui imposant de nombreuses taxes
et restrictions.
Saint-Sava convoqua un Concile à Alba Iulia en 1675. Entre autres choses, le Concile décida
de célébrer la Divine Liturgie dans la langue roumaine plutôt que slave et d'améliorer la vie
spirituelle et morale du clergé et des laïcs.
En 1680, le surintendant calviniste de Transylvanie porta de fausses accusations contre Saint
Sava, lui intenta un procès et finalement le fit jeter en prison. Ceci mit fin à son parcours de
Missionnaire et Confesseur. Vieux et malade, le Métropolite subit trois années de cruelles
tortures dans la prison du château de Blaj. Finalement libéré grâce aux efforts du Prince
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Serban de Valachie, il rendit son âme au Créateur à la suite de ses blessures le 24 avril 1683.
Saint Sava servit comme Métropolite pendant vingt-cinq ans dans des circonstances très
difficiles. En dépit de cela, il défendit son clergé et son troupeau contre les activités des
prosélytes. Depuis qu'il endura toutes ces choses avec une patience chrétienne, y compris
l'amère souffrance à laquelle il fut soumis à la fin de sa vie, Saint-Sava est considéré comme
un Martyr et un Confesseur de la Foi orthodoxe.
Saint Sava a été glorifié par l'Eglise de Roumanie le 21 octobre 1955.
SAINTS MARTYRS EPIPODE ET ALEXANDRE DE LYON (+177)
22 avril (Epipode) – 24 avril (Alexandre)
Sous la persécution de Marc-Aurèle (177) quand les païens crurent avoir fait disparaître de
Lyon tous les Chrétiens en vue après le martyre de Saint Pothin et de ses compagnons,
Alexandre et Epipode qui étaient liés depuis leur enfance d'une étroite amitié spirituelle,
s'étaient enfuis de la ville et avaient trouvé refuge dans un faubourg chez une veuve
chrétienne. Mais ils furent finalement découverts et jetés en prison avant d'être emmenés au
tribunal. Quand ils se déclarèrent Chrétiens, la foule poussa de grands cris et constatant que
tant de sang répandu n'avait pas réussi à éliminer les Disciples du Christ, le magistrat saisi
d'une violente colère ordonna de les séparer et de soumettre Epipode à la torture.
Aux paroles doucereuses du juge qui tentait de vaincre sa résolution, Epipode répliqua : "La
vie que tu me proposes est pour moi une éternelle mort et la mort dont tu me menaces est un
passage à une vie qui ne finira jamais! Lorsque nous périssons par vos ordres, vos tourments
nous font passer du temps à l'Eternité, des misères d'une vie mortelle au bonheur d'une vie qui
n'est plus sujette à la mort." Le peuple avide de sang se souleva soudain et réclama qu'on lui
livrât ce Chrétien. Par crainte d'une sédition, le juge fit alors décapiter sans retard Saint
Epipode.
Le lendemain, il fit comparaître Alexandre et essaya de l'effrayer en lui rappelant les
supplices endurés par les Martyrs. Alexandre répondit : "Tu crois m'épouvanter par le
souvenir des tourments que tant de Martyrs ont endurés? Sache bien que tu enflammes ainsi
mon ardeur de les suivre. Le nom de Chrétien que tu prétends éteindre en devient par là-même
plus éclatant !" Le juge le condamna à être crucifié.
De Pieux Chrétiens vinrent ensuite dérober les corps des deux Martyrs et les cachèrent dans
une grotte aux environs de Lyon qui devint célèbre par les Miracles qui s'y accomplissaient.
ou
Alexandre est inscrit au 24 avril dans le martyrologe romain : nous le joignons ici à Épipode.
1. PASSION.
Après l'horrible carnage des Chrétiens dont le sang remplit la ville de Lyon sous Lucius Verus
et Marc Aurèle, les païens crurent avoir entièrement éteint le Nom et la Foi de Jésus-Christ.
Ce fut alors qu'Épipode et Alexandre qui en faisaient une profession secrète furent dénoncés
au gouverneur par leurs propres domestiques. Ce magistrat, irrité de ce que ces deux
Chrétiens avaient échappé à ses recherches, donna des ordres très précis de les arrêter,
s'imaginant pouvoir achever d'abolir en leur personne une religion qui lui était odieuse.
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Il faut dire d'abord un mot de ces deux Athlètes du Christ. Alexandre était Grec, Épipode était
natif de Lyon; tous deux s'étaient unis dès leur plus tendre enfance, ayant fait les mêmes
études et les mêmes exercices. Par la suite, ils s'unirent plus étroitement encore par les liens
d'une véritable charité. Leur union devint si étroite et leurs sentiments se trouvèrent si
conformes qu'ils s'excitèrent l'un l'autre par de continuelles exhortations à atteindre une plus
haute perfection. Ils s'exercèrent avec un soin tout particulier à la tempérance, à la pauvreté, à
la chasteté, aux oeuvres de miséricorde et généralement aux vertus les plus excellentes du
Christianisme. Par une heureuse anticipation, ils eurent tout le mérite du martyre avant d'en
endurer la peine. Dans la fleur de la jeunesse, ils ne voulurent pas contracter mariage pour
pouvoir servir Dieu avec plus de liberté.
Quand s'alluma le feu de la persécution, ils songèrent à suivre le conseil de l'Évangile,
sortirent secrètement de Lyon, se retirèrent dans le faubourg de Pierre-Encise où une veuve
chrétienne leur offrit sa maison. Là, ils vécurent quelque temps en inconnus grâce à la fidélité
que garda leur hôtesse de ne les point découvrir et au peu d'apparence qu'avait leur asile. Ils
furent enfin découverts par un officier du gouverneur; ils furent arrêtés au passage étroit d'une
petite chambre. Épipode, en voulant s'échapper, perdit un de ses souliers que la veuve
chrétienne retrouva et conserva comme un riche trésor.
Ils furent d'abord mis en prison avant même d'avoir été interrogés : le seul nom de Chrétien
portait avec soi la conviction manifeste des plus grands crimes. Trois jours après, on les
amena les mains attachées derrière le dos devant le tribunal du gouverneur. Celui-ci
commença par demander leur nom et leur profession : au seul mot de Chrétien la multitude
qui remplissait l'audience jeta un cri d'indignation. Le magistrat, transporté de fureur, s'écria :
"Quoi! Deux jeunes téméraires osent ainsi braver les immortels! A quoi donc ont servi tant de
supplices? C'est donc en vain qu'on a dressé des Croix, mis en usage le fer et le feu, excité les
bêtes contre les corps de ces impies. Et le Nom du Christ retentit encore à nos oreilles, des
bouches sacrilèges font entendre ce nom odieux à la vue des autels! N'attendez pas que cette
audace criminelle demeure impunie. Mais de crainte qu'ils ne s'encouragent l'un l'autre et
qu'ils ne s'animent à souffrir par des paroles ou par des signes comme ils ont coutume de le
faire qu'on les sépare; qu'on écarte d'abord Alexandre qui paraît le plus vigoureux et qu'on
applique Épipode à la torture!"
Le gouverneur crut pouvoir tirer quelque avantage de la condition de ce jeune homme livré à
sa propre faiblesse; il commença par employer la douce persuasion : "C'est dommage, lui ditil
qu'un jeune homme si aimable périsse pour la défense d'une mauvaise cause; je sais que tu
as de la piété mais nous crois-tu des impies? N'avons-nous pas une religion et des "dieux" et
la piété est-elle bannie de nos temples?... Mais nos "dieux" aiment la joie; c'est au milieu de
banquets somptueux qu'on leur adresse des prières; les plus doux passe-temps de la vie font la
plus grande partie de leur culte. Vous autres, vous suivez une religion sombre et chagrine;
vous adorez un homme qui fut cloué à une Croix qui ne peut souffrir qu'on jouisse de tous les
plaisirs et qui condamne la joie et se plaît à avoir des adorateurs exténués par les jeûnes...
Après tout que peut-on attendre d'un Dieu Qui n'a pu garantir sa propre vie de l'attentat formé
contre elle par les derniers des hommes?"
La Grâce de Jésus-Christ, Mon Maître, répondit Êpipode, ne me laissera jamais surprendre à
la douceur empoisonnée de tes paroles. Tu feins d'être sensible aux maux auxquels je me
prépare mais sache-le bien, je ne regarde cette fausse compassion que comme une véritable
cruauté. La vie que tu me proposes est pour moi une éternelle mort; la mort dont tu me
menaces est un passage à une vie qui ne finira jamais. Ce Dieu Que nous adorons, ce Jésus18
Christ Dont tu rappelles le supplice sur la Croix, sais-tu qu'Il est ressuscité, qu'Il S'est élevé
dans le Ciel par Sa Propre Vertu, qu'Il prépare à Ses Serviteurs des trônes tout brillants de
Gloire? Mais ces vérités sont trop relevées pour toi. Ne nous vante pas tant la piété des païens
envers leurs "dieux;" le premier et le plus grand de vos "dieux," c'est votre ventre; vous lui
sacrifiez la plus noble partie de vous-mêmes; après avoir vécu comme les bêtes, vous
n'attendez qu'une fin pareille à la leur. Mais lorsque nous périssons par vos ordres, vos
tourments nous font passer du temps à l'Eternité, des misères d'une vie mortelle au bonheur
d'une vie qui n'est plus sujette à la mort."
Irrité de cette noble réponse, le gouverneur fit frapper à coups de poing la bouche qui l'avait
prononcée. Malgré le sang qui sortait de sa bouche avec une partie de ses dents, Épipode
proféra ces paroles : "Je confesse que Jésus-Christ est un Seul Dieu avec le Père et le Saint-
Esprit. Il est juste que je lui rende une âme qui est sortie de ses mains et qui fut rachetée de
son sang. Ainsi la vie ne m'est pas ôtée, elle n'est que changée en une plus heureuse; il
m'importe peu de quelle manière ce corps cesse de vivre pourvu que l'esprit qui l'anime
retourne à celui qui lui a donné l'être."
A peine Épipode eut-il prononcé ces derniers mots que le juge le fit élever sur le chevalet; des
bourreaux placés à droite et à gauche du supplicié lui déchirèrent les côtes avec des ongles de
fer. Tout à coup, on entendit un bruit effroyable; le peuple demandait qu'on lui abandonnât le
Martyr; la cruauté du gouverneur était trop lente à son gré. Le juge craignit une sédition; il fit
enlever le Martyr et sans donner aux mutins le temps de poursuivre leur attentat, il ordonna de
décapiter la victime : ce qui fut promptement exécuté. Ainsi, par une disposition favorable de
la Providence, l'emportement des ennemis d'Épipode ne fit que précipiter la fin de son
martyre; le Christ Se hâta Lui-même de couronner Son Serviteur.
Cependant, le gouverneur brûlait d'impatience de tremper ses mains dans le sang d'Alexandre.
Il l'avait laissé un jour en prison. Le lendemain, il se le fit amener pour rassasier par son
supplice sa propre fureur et celle de tout le peuple. Toutefois, il fit un effort sur lui-même,
retint les mouvements impétueux de son courroux, essaya de procéder avec douceur et dit à
Alexandre : "Tu es encore maître de ta destinée, profite du délai que l'on te donne et de
l'exemple de ceux qu'un fol entêtement a fait périr. Grâce aux "dieux immortels," nous avons
fait une si bonne guerre aux sectateurs du Christ que tu es presque le seul survivant de ces
misérables; apprends enfin que le compagnon de ton impiété a cessé de vivre. Aie pitié de toimême
et viens remercier les "dieux" d'une vie qu'ils daignent te conserver."
"C'est à Mon Dieu Que je dois toute ma reconnaissance, répondit Alexandre. Tu crois
m'épouvanter par le souvenir des tourments que tant de Martyrs ont endurés; sache bien que
tu enflammes par là mon ardeur de les suivre. Penses-tu avoir fait périr ces âmes
bienheureuses chassées de leurs corps à force de supplices? Désabuse-toi, elles sont dans le
Ciel où elles règnent. Ce sont les persécuteurs qui ont péri en cette rencontre. Le Nom
Chrétien que tu prétends pouvoir éteindre, n'en est que plus éclatant. Apprends donc que les
âmes auxquelles tu crois donner la mort, prennent leur essor vers le Ciel où un royaume les
attend alors que tu descendras dans l'enfer avec tes "dieux." En faisant mourir mon bien-aimé
frère, tu as assuré son bonheur; je meurs d'impatience de le partager avec lui. Qu'attends-tu
donc? Je suis Chrétien; je l'ai toujours été; je ne cesserai jamais de l'être. Tu peux tourmenter
ce corps formé de terre et sujet aux puissances de la terre mais mon âme d'une Nature toute
Céleste, ne reconnaît point ton pouvoir. Celui Qui l'a créée saura bien la garantir de ta
cruauté."
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Dans l'âme du gouverneur s'accrurent à ce discours et la honte et la colère. Il fit étendre
Alexandre, les jambes écartées et trois bourreaux le frappèrent sans relâche. Ce tourment ne
diminua en rien la Sainte Résolution du Généreux Athlète; il s'adressait uniquement à Dieu
pour implorer Son Secours. Les bourreaux commençaient à se lasser; le gouverneur demanda
à la victime : "Persistes-tu toujours dans ta première confession?"
"Oui," répondit Alexandre, d'un ton d'autorité; "car tes "dieux" ne sont que de mauvais
démons; le Dieu Que j'adore, le seul Tout Puissant et Eternel, me donnera la force de Le
confesser jusqu'au dernier soupir; Il sera le Conservateur et le Gardien de ma Foi."
Désespérant de le vaincre, le gouverneur le condamna à être crucifié. Les bourreaux lièrent
Alexandre à l'instrument de son supplice et un instant après, il expira en invoquant le Saint
Nom de Jésus-Christ.
Le même tombeau réunit les deux amis que la mort avait pu séparer l'espace d'un ou deux
jours. Après avoir enlevé secrètement leurs corps, les Chrétiens allèrent cacher leur Pieux
larcin dans une espèce de grotte sur le penchant d'une des collines de la ville. Ce lieu devint
célèbre par les Miracles qui s'y opérèrent et attirèrent la dévotion du peuple. Voici ce qui
commença à le mettre en réputation : une maladie contagieuse ravageant la ville de Lyon, un
jeune aristocrate consumé par les ardeurs de la fièvre, fut averti en songe de demander un
remède à une certaine femme qui lui fut nommée. C'était Lucie, la veuve chrétienne qui avait
abrité les deux amis et qui gardait le soulier d'Épipode. Étonnée de la prière qu'on lui adressait
de la part du jeune homme, elle déclara qu'en récompense de l'hospitalité exercée envers ses
serviteurs, Dieu avait déjà guéri plusieurs maladies par le moyen du soulier d'Épipode; elle
consentit à bénir un verre d'eau que l'on présenta au malade. Celui-ci prit le verre d'eau et
aussitôt le feu de la fièvre s'éteignit en lui. Le bruit de cette merveille se répandit par toute la
ville; la Foi chrétienne s'en trouva exaltée; on courut en foule au tombeau des deux Martyrs et
les Miracles se multiplièrent.
Lucie ne nous est connue que par le fait signalé dans les Actes des Saints Épipode et
Alexandre; peut-être était-elle l'une des Diaconesses instituées par le Bienheureux Pothin. On
ignore si elle rendit son âme au Seigneur Martyre ou si elle s'endormit paisiblement du Repos
des Justes. Son corps, vraisemblablement enseveli au faubourg de Pierre-Encise, fut lui-même
l'instrument d'éclatants prodiges. Un auteur en a conclu qu'il pouvait lui donner le nom de
Sainte. Cependant, l'Eglise de Lyon n'a jamais rendu de culte public à cette Pieuse Veuve et
son nom ne paraît nulle part dans la liturgie lyonnaise.
2. CULTE.
Il est difficile de le dire où se trouvait la caverne dans laquelle furent cachés les corps des
Saints Épipode et Alexandre, tant la physionomie du sol subit des bouleversements successifs.
Le fait est qu'elle devint de bonne heure le centre du culte décerné à ces deux Martyrs. D'après
Grégoire de Tours (Gloria martyrum, c. 49), le corps de Saint Irénée était enseveli dans la
crypte de l'Eglise Saint-Jean entre Épipode et Alexandre; on peut croire qu'il y eut une
Translation du corps de ceux-ci à l'époque du triomphe du Christianisme. La poussière du
tombeau même faisait beaucoup de Miracles.
Les indications fournies par Adon dans son martyrologe ne sont pas très nettes. A la suite des
invasions barbares, des guerres et de l'affaiblissement de la Foi, on oublia à Lyon Épipode et
Alexandre et on perdit de vue leurs ossements.
20
Au début du quinzième siècle, il s'éleva une vive contestation entre les chanoines devenus
papistes de Saint-Irénée et ceux de Saint-Just, les uns et les autres prétendant posséder les
corps de nos Saints Martyrs. Le papiste Pierre de Turey et Jean ainsi que le Patriarche de
Constantinople se prononcèrent en faveur de l'Eglise de Saint-Irénée. Lors de la prise de Lyon
par les calvinistes en 1562, les tombeaux des deux Martyrs Épipode et Alexandre furent violés
et leurs Précieux Restes jetés au feu. Cependant les papistes purent sauver quelques ossements
de Saint Épipode et la main gauche de Saint Alexandre. Cette dernière, sauvée des
profanations de 1793, se trouve maintenant à l'Eglise Saint-Just de Lyon. Le martyrologe
lyonnais (ms. lat. 3879) donne au 22 avril pour Saint Épipode, au 24 avril pour Saint
Alexandre (des notices tirées de la passion avec des particularités empruntées aux indications
locales.) Florus et après lui Adon, mentionnent séparément Épipode au 22 avril, Alexandre au
24 avril, de même le martyrologe romain.
ou
SAINT MARTYR ALEXANDRE A LYON
Durant la persécution d'Antonin Verus, il fut longtemps retenu en prison puis tellement
déchiré par la cruauté de ceux qui le frappaient que les jointures de ses côtes furent rompues,
mirent à jour ses entrailles et ses intestins. Enfin, il fut attaché à une Croix où épuisé de sang
et de forces, il rendit son âme au Seigneur. Avec lui souffrirent trente-quatre autres Chrétiens
dont on célèbre la mémoire à des jours différents.
SAINT EVÊQUE HONORÉ DE BRESCIA (+ 586)
Honoré (Honorius) fut le vingt-deuxième Evêque de Brescia. Né en Orient (on a voulu le
donner comme un descendant de Constantin), il mena la vie érémitique dans les montagnes
voisines de Brescia. Vers 577, il en devint l'Evêque et succéda à Saint Herculien. On ne peut
se fier aux "Actes" que les habitants de Brescia eux-mêmes considèrent comme faux.
CONVERSION DE SAINT AUGUSTIN PAR SAINT AMBROISE DE MILAN
L'Evêque Ambroise enseigna la Vérité de la Foi orthodoxe à Saint Augustin et le baptisa dans
la nuit du 24 au 25 avril 387 à Milan.
SAINT ABBÉ DIÉ (OU DYÉ) ET CONFESSEUR (+531)
Dié naquit en la ville de Bourges et se fit Moine à Iccium (lieu inconnu dans le voisinage de
Chartres) sous l'Abbé Phallier. La renommée fit connaître son nom mais se trouvant en butte
aux intrigues de faux frères, il préféra se retirer volontairement plutôt que de les irriter par sa
présence dans la communauté.
Un Prêtre nommé Baudemire lui signala dans le Blésois un lieu solitaire qui pourrait lui servir
de retraite, bien qu'occupé par un féroce dragon. Tous deux s'y rendirent et par leurs prières
parvinrent à chasser le dragon. Dié se construisit une petite cellule et par le travail de ses
mains, il assura sa subsistance; le reste de son temps fut consacré à la Contemplation, à la
prière et à la lecture. Toute la région environnante fut bientôt embaumée par l'odeur de sa
Sainteté.
De passage à Chartres, Clovis entendit parler de cet Homme de Dieu et vint lui demander sa
bénédiction; après sa victoire, le Roi se présenta de nouveau pour lui rendre Grâces. Il accorda
à l'Ermite un vaste terrain autour de sa cellule. Beaucoup de ses visiteurs sollicitaient la faveur
de vivre sous sa conduite et Dié finit par former une communauté mais ne voulut jamais se
21
déterminer à recevoir la prêtrise dont il se jugeait indigne : il estimait pour lui un grand
honneur d'avoir été élevé au diaconat.
Quand Dieu voulut lui accorder le Repos Eternel, Il lui fit connaître par Révélation que sa
dernière heure était proche. Alors Dié convoqua ses disciples, les exhorta à persévérer dans
leur vocation et les consola de son prochain Départ. Il demanda et reçut la Sainte Communion
et rendit le dernier soupir entre les bras de ceux qui l'assistaient. L'année de cette Naissance au
Ciel est incertaine. L'éloge du Saint fut donné au 24 avril dans le bréviaire de Blois.
SAINT ALEXIS (TOTH) DE WILKES-BARRE, CONFESSEUR, DEFENSEUR DE
L'ORTHODOXIE EN AMERIQUE DU NORD (+ 1909)
Notre Saint Père Alexis, Défenseur de la Foi orthodoxe et Ouvrier Zélé du Vignoble du
Seigneur naquit en Autriche-Hongrie le 18 Mars 1854 dans une pauvre famille carpatho-russe.
Comme beaucoup d'autres dans l'empire austro-hongrois, les Toths étaient de rite "catholique
oriental." Le père d'Alexis et son frère étaient prêtres et son oncle était évêque de cette église
uniate. Il reçut une excellente éducation et apprit plusieurs langues : le carpatho-russe, le
hongrois, le russe, l'allemand, le latin et la lecture du grec. Il épousa Rosalie Mihalich, la fille
d'un prêtre et fut ordonné le 18 Avril 1878 pour servir comme second prêtre dans une paroisse
uniate. Son épouse s'endormit peu après, suivie par leur unique enfant - pertes que le Saint
endura avec la patience de Job.
En mai 1879, le père Alexis fut désigné comme secrétaire de l'évêque de Presov et
administrateur de l'administration diocésaine. Il reçut aussi la charge de directeur d'un
22
orphelinat. Au séminaire de Presov, le père Toth apprit l'Histoire de l'Église et le Droit Canon,
ce qui lui servira beaucoup dans sa vie future en Amérique. Alexis ne resta pas longtemps
professeur ou administrateur. En Octobre 1889, il fut désigné pour servir de pasteur d'une
paroisse uniate à Minneapolis dans le Minnesota.
Dès son arrivée en Amérique, le père Alexis se présenta de lui-même à l'autorité diocésaine
catholique-romaine locale, à savoir l'archevêque John Ireland car il n'y avait pas d'évêque
uniate en Amérique à cette époque. L'archevêque Ireland faisait partie de ces catholiquesromains
américains qui voulaient "l'américanisation" de tous les catholiques-romains. Sa
vision du futur était fondée sur une croyance et des coutumes communes et l'utilisation de la
langue anglaise pour tout, exceptées les célébrations liturgiques. Naturellement, les paroisses
"ethniques" et le clergé de rite non-romain ne rentrait pas dans sa vision. Dès lors et quand le
père Toth vint lui présenter ses lettres de créance, l'archevêque Ireland le reçut froidement et
refusa de le reconnaître comme un prêtre catholique-romain par lui légitimé, voire même de
lui permettre de servir dans son diocèse.
Comme historien et professeur de Droit Canon, le père Toth connaissait ses droits liés à
l'uniatisme et n'était pas prêt à accepter l'injuste décision de l'archevêque Ireland. En octobre
1890, huit des dix prêtres uniates d'Amérique se réunirent à Wilkes-Barre en Pennsylvanie
sous la présidence du père Toth. A cette époque, les évêques papistes américains avaient écrit
au Vatican pour demander de rappeler en Europe tous les prêtres uniates d'Amérique,
craignant que les prêtres uniates et leurs paroisses puissent freiner l'assimilation des
immigrants dans la culture américaine. Les évêques uniates en Europe refusèrent de donner
suite aux demandes d'aide de ces prêtres.
L'archevêque Ireland envoya une lettre à ses paroisses, ordonnant à leurs membres de ne pas
fréquenter la paroisse du père Toth ni d'accepter le moindre service sacerdotal de sa part.
S'attendant à une déportation imminente, le père Toth expliqua la situation à ses paroissiens et
leur suggéra qu'il serait peut-être mieux pour tous qu'il parte et retourne en Europe.
"Non," dirent-ils. "Allons voir l'Evêque russe. Pourquoi devrions-nous toujours nous
soumettre à des étrangers?" Il fut décidé d'écrire au consul russe à San Francisco pour lui
demander le nom et l'adresse de l'Evêque russe. Ivan Mlinar partit pour San Francisco afin
d'établir un premier contact avec l'Evêque Vladimir puis en février 1891, le père Toth et
son sacristain Paul Podany effectuèrent à leur tour le voyage. Ensuite, l'Evêque Vladimir vint
à Minneapolis et le 25 mars 1891, il reçut le Père Toth et trois cent un paroissiens dans
l'Église orthodoxe, celle de leurs ancêtres. Les paroissiens considérèrent cet événement
comme un nouveau "Triomphe de l'Orthodoxie," s'exclamant avec joie : "Gloire à Dieu pour
Sa Grande Miséricorde!"
Cette initiative venait des fidèles eux-mêmes, elle ne fut donc pas le résultat de pressions
extérieures. L'Église orthodoxe de Russie ignorait en fait la présence de ces immigrants slaves
uniates en Amérique mais répondit favorablement à leur demande de réintégration dans
l'Église orthodoxe.
L'exemple de Saint Alexis et de sa paroisse revenant à l'Orthodoxie fut un encouragement
pour des centaines d'autres uniates. Notre Saint fut comme une bougie sur un chandelier,
illuminant les autres (Mt 5,15) et son troupeau comme le levain dans la pâte qui fait lever tout
l'ensemble (Mt 13,33). Par ses intrépides prédications, il arracha les mauvaises racines qui
auraient pu lever et contaminer la Vraie Doctrine et expliqua les erreurs des enseignements
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qui les avaient égarés. Bien qu'il n'hésitât pas à montrer les erreurs doctrinales des autres
confessions chrétiennes, il fut toujours fort prudent, voulant préserver ses fidèles de toute
violence spirituelle qu'on ne saurait confondre avec l'hypocrite "tolérance" syncrétique
contemporaine spirituellement mortifère. Ses écrits et ses sermons sont remplis d'admonitions
à respecter les autres personnes et d'éviter d'attaquer leur religion.
Bien qu'il soit exact qu'il ait parfois utilisé un langage ferme, en particulier dans sa
correspondance privée avec l'administration de l'Église, il faut se rappeler que cela se faisait
dans le cadre de la défense de l'Église orthodoxe et de la Mission américaine contre des
accusations mensongères proférées par des gens utilisant par ailleurs un vocabulaire bien plus
agressif que celui de Père Toth. Le comportement de ses opposants peut être caractérisé par
l'agressivité, des méthodes amorales et des menaces contre lui et ses paroissiens. Pourtant
quand le Père Alexis était offensé ou trompé par autrui, il pardonnait et il demandait à son
Evêque de lui pardonner ses omissions et erreurs.
Au milieu des grands écueils, ce Héraut de la Divine Théologie et de la Juste Doctrine se
répandait en une source inextinguible d'écrits orthodoxes en faveur des nouveaux convertis
dans lesquels il expliquait comment vivre de manière orthodoxe. Par exemple, son article
"Comment devrions-nous vivre en Amérique?" insiste sur l'importance de l'éducation, de la
propreté, de la sobriété et de la présence des enfants à l'église les Dimanches et Jours de Fêtes.
Bien que la réception de la paroisse de Minneapolis dans l'Église orthodoxe date de mars
1891, il fallut attendre juillet 1892 avant que le Saint Synode de Russie reconnaisse et accepte
la paroisse dans l'éparchie d'Alaska et des Aléoutiennes. La décision ne parvint en Amérique
qu'en octobre 1892. Pendant ce temps, il régnait un climat d'hostilité religieuse et ethnique
envers les nouveaux convertis. Le Père Alexis fut accusé d'avoir vendu ses propres
concitoyens carpato-russes et sa religion aux "Moscovites" par intérêt financier.
En Vérité, il ne reçut pas le moindre soutien financier durant une longue période et sa paroisse
était très pauvre. Avant que son salaire de Prêtre n'arrive de Russie, notre Juste dut travailler
dans une boulangerie pour assurer sa subsistance et bien que ses revenus soient maigres, il ne
négligea jamais de faire l'aumône aux pauvres et aux nécessiteux. Il partageait son argent avec
d'autres clercs qui étaient dans un état pire que le sien et contribua à la construction d'églises
et à l'éducation des séminaristes à Minneapolis. Il ne s'inquiéta jamais pour sa vie (Mt 6,25), à
propos de ce qu'il aurait à boire ou à manger ou à s'habiller. S'abandonnant en confiance à
Dieu pour prendre soin de lui, Saint Alexis suivit la Recommandation de Notre Sauveur de
"chercher d'abord le Royaume de Dieu et Sa Justice et le restant sera donné par surcroît" (Mt
6,33). Alors il supportait tribulations, calomnies et les attaques physiques avec patience et joie
spirituelle, se rappelant que "la piété est plus forte que tout" (Sagesse de Salomon 10,12)
Les Evêques Vladimir Nicolas, Saint Tykhon et Platon reconnurent les dons particuliers du
Père Toth et de ce fait l'envoyèrent souvent prêcher et enseigner où il y avait des gens
d'origine slave. Bien qu'il fut conscient de ses limites et insuffisances, il obéit aux instructions
des Evêques. Il n'hésita ni ne chercha de prétextes mais remplit immédiatement ses missions.
Saint Alexis visita nombre de paroisses uniates, expliquant les différences entre l'Orthodoxie,
le protestantisme, le catholicisme-romain et l'uniatisme, insistant sur la Juste Voie du Salut
dans l'Orthodoxie.
Comme Josiah, "il se comporta honnêtement dans la conversion de son peuple" (Sir 49,2). Il
fut l'instrument dans la création ou du retour de dix-sept paroisses, plantant la Vigne du Christ
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en Amérique et en augmentant considérablement la récolte des fruits. En 1909, année de son
Bienheureux Repos, plusieurs milliers d'uniates carpato-russes et de Galicie étaient revenus à
l'Orthodoxie. Ce fut un événement majeur dans l'histoire de la Mission en Amérique du Nord
et cela détermina l'avenir de l'Orthodoxie dans ce pays pour de nombreuses générations à
venir. Toute future croissance ou succès peuvent vraiment être considérés comme le résultat
des travaux apostoliques du Père Toth.
Qui pourra parler des combats spirituels du Saint? Qui peut parler de la prière qui sourdait de
sa Pieuse Âme et montait vers Dieu? Il ne donnait pas de démonstration publique de sa piété
mais priait Dieu en secret avec modestie, contrition et dans les larmes. Dieu Qui voit tout ce
qui est fait dans le secret le récompensa publiquement (Mt 6,6). Il est tout simplement
inconcevable que Saint Alexis ait pu accomplir tout ce labeur apostolique sans que Dieu ne
l'en ait béni et renforcé pour aboutir. L'Église continue encore de nos jours à récolter les fruits
mûrs de ses enseignements et prédications.
Les efforts du Père Toth ne restèrent pas sans reconnaissance durant sa vie terrestre. Il fut
mitré par le Saint-Synode et sa mitre fut garnie de joaillerie; de même, il fut décoré de l'Ordre
de Saint Vladimir et de l'Ordre de Sainte Anne par le Saint Tsar Nicolas II pour services
remarquables, sa dévotion à Dieu et sa patrie orthodoxe. En 1907, on le prit même en
considération comme candidat à l'épiscopat. Cependant, il déclina cet honneur, faisant
humblement remarquer que la responsabilité devrait être donnée à un homme plus jeune et en
meilleure santé.
Fin 1908, la santé de Saint Alexis commença à péricliter, séquelle de ses maladies. Il partit
pour le bord de mer dans le Sud du New Jersey afin de retrouver un peu de santé mais dût
bientôt retourner à Wilkes-Barre où il dut rester alité deux mois durant. Le Juste se reposa
dans le Seigneur le vendredi 24 avril 1909, en la fête de Saint Sabbas et du Saint Ermite
Alexis des Cavernes de Kiev. L'amour de Saint Alexis et son souci pour ses enfants spirituels
ne cessa pas à sa Naissance Céleste. Avant de clore la relation de sa vie, il serait opportun de
rapporter au moins un exemple de son intercession du Ciel :
En Janvier 1993, un homme pria Saint Alexis de l'aider à obtenir des nouvelles de son fils
dont il était séparé depuis vingt-huit ans. Plaçant sa confiance dans la hardiesse du Saint face
à Dieu, il attendit la réponse à sa prière. Le lendemain, le fils de cet homme lui téléphonait. Il
semblerait que le jeune homme soit entré dans une église et qu'il y ait ressenti un soudain et
irrésistible désir de rentrer en contact avec son père. Il avait pourtant été emmené dans un
autre État par sa mère et elle lui avait fait changer de nom alors qu'il était encore enfant,
raison pour laquelle son père était incapable de le localiser. Ayant appris de sa mère que son
père était un Chrétien orthodoxe, il parvint à obtenir son numéro de téléphone par un Prêtre
orthodoxe et c'est suite à cet appel téléphonique que le jeune homme visita son père qui se
réjouit de le voir être devenu un homme. Le père remercia Dieu et Saint Alexis d'avoir permis
sa réunion avec son fils.
Saint Alexis fut un Vrai Homme de Dieu qui guida nombre d'immigrants carpato-russes et
galiciens à travers l'obscure confusion du défi religieux dans le Nouveau Monde. Il les ramena
dans l'Unité de l'Église par ses paroles remplies de Grâce et son Saint Exemple. Dans ses
dernières volontés contenues dans son testament, Saint Alexis recommanda son âme à la
Miséricorde de Dieu, demandant le pardon de tous et pardonnant à tous. Ses Saintes Reliques
reposent à présent au Monastère Saint-Tykhon à South Canaan en Pennsylvanie où les fidèles
peuvent venir les vénérer et implorer l'intercession de Saint Alexis en leur faveur.
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Sept ans après sa Naissance Céleste en 1909, son corps fut translaté dans une sépulture plus
proche de l’église du Monastère Saint-Tykhon et ses Précieuses Reliques y furent inventées
incorrompues.
Tropaire de Saint Alexis Toth ton 4
Ô Saint Père Alexis,
notre intercesseur et notre maître,
Ornement Divin de l'Église du Christ,
prie le Maître de l'univers
d'affermir la Foi orthodoxe en Amérique,
d'accorder la paix au monde,
et à nos âmes, la Grande Miséricorde.
Kondakion de Saint Alexis Toth ton 5
Fidèles, louons le Prêtre Alexis,
Luminaire de l'Orthodoxie en Amérique,
modèle de patience et d'humilité.
Pasteur digne du Troupeau du Christ,
il rappela les brebis qui s'étaient égarées
et par sa prédication les amena
au Royaume Céleste.
SAINT EVÊQUE GRÉGOIRE D'ELVIRE, CONFESSEUR (+394) 17 novembre – 24 avril
Au quatrième siècle, l'Evêque Grégoire d'Elvire près Grenade en Espagne se trouva lié à tous
les Défenseurs de la Vérité contre les ariens. Après 357, il se fit l'écho de Saint Hilaire de
Poitiers contre Osius de Cordoue. A la suite du Concile d'Alexandrie de 362, il s'unit à Lucifer
de Cagliari pour s'opposer à toute tentative de conciliation avec les partisans d'un arianisme
mitigé. Après la Naissance au Ciel de Lucifer en 370, il devint le chef de file des rigoristes ou
luciféristes.
En 359, il avait refusé de signer la formule de Rimini et écrivit à ce sujet à Eusèbe de Verceil
qui lui répondit du fond de la Thébaïde. Les deux Prêtres luciféristes, Faustin et Marcellin
dans le "Libellus precum" qu'ils adressèrent aux empereurs l'an 383, firent l'apologie de
Grégoire d'Elvire en même temps qu'ils accusaient Osius.
Grégoire vivait encore en 390 à l'époque où Saint Jérôme écrivait à son sujet : "Jusqu'à une
extrême vieillesse, il a écrit divers traités en un style médiocre puis un livre élégant ayant pour
titre 'De fide' qui nous reste." Ce livre fut longtemps attribué au Saint Evêque Phébade d'Agen
mais d'autres le revendiquent pour Grégoire d'Elvire.
Ceux-là ont traité Grégoire d'Elvire trop sévèrement qui le supposent avoir été formellement
dans le schisme mais on ne peut pas prouver qu'il se soit effectivement séparé de l'Eglise Une,
Sainte, Catholique et Apostolique.
Dès le neuvième siècle, cet Evêque fut l'objet d'un culte dans l'Eglise. Dans son martyrologe,
Usuard a marqué sa fête au 24 avril et les autres martyrologes l'ont suivi. Quelques-uns
pourtant l'ont mis au 17 novembre, le rapprochant ainsi de Saint Grégoire de Tours ou de
Saint Grégoire le Thaumaturge. Bien que certains savants persistent à regarder Grégoire
d'Elvire comme schismatique et indigne du culte des fidèles, l'Eglise de Rome a maintenu son
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nom dans le martyrologe à la date du 24 avril (on ne sait ni le jour ni l'année de sa Naissance
Céleste). Elle a jugé que la constance admirable de cet Evêque pour la défense de la Foi
orthodoxe était une preuve suffisante de la Sainteté de toute sa conduite.
On ne saurait s'arrêter à ce qu'ont écrit de ce Grégoire les Prêtres luciféristes Faustin et
Marcellin mais on peut recourir aux écrits de Saint Athanase, Saint Eusèbe de Verceil et Saint
Jérôme pour trouver son éloge.
SAINT EVEQUE WILFRID I (OU WILFRITH, WALFRIDUS, WILLFERDER) D'YORK
ET CONFESSEUR (+ 709) 12 octobre – 24 avril
Saint Wilfrid était un des cinq futurs Evêques qui ont été enseignés par Sainte Hilda à Whitby.
Cet infatigable Evêque d'York fut le disciple préféré de Saint Jean de Beverley à Whitby.
Mais il fut d'abord désigné comme Abbé de la communauté de la cathédrale d'York et peu
après coadjuteur de Jean de Beverley à qui il succéda comme Evêque. On sait fort peu de
l'épiscopat de Wilfrid, sauf qu'il était très zélé pour l'éducation. Douze ans avant sa Naissance
au Ciel à l'Abbaye de Ripon, Wilfrid se retira dans un monastère afin d'être entièrement
disponible pour servir Dieu corps et âme. Au dixième siècle, deux groupes différents
prétendirent disposer des Précieuses Reliques de Saint Wilfrid le Grand de Ripon; le plus
probable est qu'un des deux groupes avait pris celles de Saint Wilfrid le Jeune. La fête de ce
Saint est attestée dans le Calendrier de Winchcombe et dans les martyrologes ultérieurs, bien
qu'il ne semble pas avoir bénéficié d'un culte étendu ou populaire.
ou
Depuis les invasions anglo-saxonnes, l'Eglise était divisée comme le pays. D'un côté les
Bretons ou Celtes de vieille chrétienté qui refusaient l'envahisseur. De l'autre les Angles et les
Saxons. L'Eglise celte refusait l'Archevêque anglais de Canterbury et vivait pratiquement
autonome. L'Eglise anglo-saxonne fondée par Saint Augustin cent ans auparavant était
soumise au siège romain. Ce fut grâce à Saint Wilfrid et à quelques autres que ces chrétientés
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fusionnèrent au septième siècle et que l'unité religieuse régna dans le pays. Mais la vie de
Wilfrid fut très mouvementée. Moine de Lindisfarn, le jeune garçon poursuivit ses études à
Canterbury. Le Saint Moine Benoît Biscop le prit alors comme accompagnateur pour aller à
Rome. Et ce voyage fut pour Saint Wilfrid le début de bien d’autres. Lorsque les voyageurs
passèrent par Lyon, l'Evêque de ce diocèse, Delphin, le retint auprès de lui une année entière.
A Rome, il se familiarisa avec la pratique de la Liturgie et en rentrant en Angleterre, il se fit
l'Apôtre de la Liturgie romaine. Il fonda le Monastère de Ripon en Angleterre. Devenu
Evêque d'York, il fit entrer au monastère la femme du roi Egfrid qui ne le lui pardonna pas et
l'empêcha de rester dans son diocèse. Saint Wilfrid connut ainsi l'emprisonnement puis par
deux fois l'exil dont il profita pour évangéliser le Sussex, la Hollande et même l'Austrasie où
il faillit devenir Evêque de Strasbourg. Il put enfin retourner dans son pays et y passer à peu
près tranquillement les quatre dernières années de sa vie. Un historien anglais écrit de lui : "Il
a fait tant de bien qu'on lui pardonne aisément ses imperfections et ses foucades."
Pendant quarante-cinq ans d’épiscopat, il travailla avec ardeur et non sans peine. Contraint
plusieurs fois de céder à d’autres son siège d’York, il se retira soit parmi les Moines de Ripon
dont il avait été Abbé, soit parmi ceux de Hexham, une de ses fondations. Il s'endormit à
Oundle, une autre de ses fondations etfut inhumé à Ripon.
ou
Né à Ripon en Northumbrie en 634 et endormi à Oundle en 709, fils d'un "thane" (?), Saint
Wilfrid rejoignit la court du Roi Oswy de Northumbrie à âge de treize ans et devint un des
favoris de la Reine Sainte Eanfleda qui l'envoya à Lindisfarne pour son éducation. Il y devint
Moine sous la Règle celtique. Il étudia à Canterbury sous Saint Honorius et c’est là qu’il
adhéra aux pratiques liturgiques romaines.
Puis il quitta l'Angleterre pour Rome en 653-654 en compagnie de Saint Benoît Biscop. Après
une année à Lyon où il refusa d'épouser la nièce du Saint Evêque Annemond, il arriva à Rome
où il étudia sous Boniface, le secrétaire du Pape Saint Martin de Rome. Les études en ce lieu
convainquirent Wilfrid que sa propre formation chrétienne riche en enseignement traditionnel
et spiritualité était sous certains aspects dépourvue d'importantes ressources religieuses.
Il passa alors trois ans de plus à Lyon où il reçut la tonsure romaine au lieu de style celtique
mais il échappa à la mort quand Annemond fut assassiné par Ebroïn à Châlon-sur-Saône
parce qu’il était étranger.
Il repartit pour l'Angleterre vers 660 et fut nommé Abbé du Monastère de Ripon où il
introduisit les observances romaines puis fut appelé par le Roi Alcfrid de Deira pour qu'il
enseigne dans son peuple le rite romain. Quand les Moines décidèrent de retourner à leur
native Melrose, plutôt que d'abandonner les pratiques celtiques, Wilfrid fut nommé Abbé. Il
introduisit l'usage romain et la Règle de Saint-Benoît dans le monastère puis fut ordonné et il
devint le principal avocat pour le remplacement des pratiques celtiques par la romaine dans le
Nord de l'Angleterre.
Le Concile de Whitby fut réuni au Monastère de Sainte Hilda à Saint Streaneschalch (Whitby)
afin de décider des pratiques pour l'Eglise d'Angleterre. La question première fut le système
pour déterminer la date de Pâque. Cela avait en effet perturbé nombre d'humbles Chrétiens en
Grande-Bretagne parce que les Eglises celtique et romaine différaient dans leur manière de
calcul de cette date. Le Roi Oswy ouvrit le Synode en disant que tous ceux qui servaient le
28
Dieu Un devraient observer une même règle de vie.
Le Saint Evêque Colman de Lindisfarne argumenta en faveur de la manière celtique. Il fit
remarquer que sa manière de calculer la date de Pâque venait de Saint Jean l'Apôtre Bien-
Aimé. Saint Wilfrid répliqua : "Loin de moi de vouloir traiter Saint Jean de folie." Puis il
ajouta que la méthode romaine dérivait de celle de Saint Pierre.
Quand il eut conclut, le Roi Oswy dit : "Je vous le dis, la Foi de Pierre est le gardien des
Portes du Ciel. Notre Seigneur lui donna les Clés du Royaume. Je ne le contredirai pas. En
tout je ferai mon possible pour lui obéir. Sinon, quand j'arriverai aux Portes du Royaume des
Cieux, lui qui tient les clés pourrait refuser de m'ouvrir."
Quand le parti romain triompha au Concile tenu en 664, largement grâce aux efforts de
Wilfrid, Alcfrid le nomma Evêque d'York mais comme Wilfrid regardait comme
schismatiques les Evêques du Nord qui avaient refusé d'accepter les décrets de Whitby, il
partit en France pour Compiègne pour y être ordonné.
Retardant son retour jusqu'en 666, il apprit que Saint Chadd avait été nommé Evêque d'York
par le Roi Oswy de Northumbrie; plutôt que de contester l'élection de Chadd, Wilfrid retourna
à Ripon. Mais en 669, le nouvel Archevêque de Canterbury Saint Théodore décréta l'élection
de Chadd irrégulière, le chassa et restaura Wilfrid comme Evêque d'York. Il fit une visite de
son diocèse entier, restaura sa cathédrale et instaura le chant liturgique romain dans toutes ses
églises.
Le Roi Egfrid succéda à Oswy. Wilfrid se l'était mis à dos en encourageant l'épouse d'Egfrid,
Sainte Etheldreda à refuser les droits maritaux du Roi et à devenir Moniale à Coldingham. Sur
insistance d'Egfrid, le Métropolitain Théodore divisa en 668 le siège d'York en quatre
diocèses, malgré les objections de Wilfrid qui fut déposé.
Wilfrid partit pour Rome pour faire appel de la décision en 677. C'est le premier appel connu
d'un Evêque anglais à l'Evêque de Rome. Il passa l'hiver en Frise, réalisant des conversions
puis il arriva à Rome en 679 et le Pape de Rome Saint Agathon lui réattribua son siège.
Quand Wilfrid retourna en Angleterre en 680, le roi Egfrid refusa d'acquiescer à la décision
du Pape de Rome et il fit jeter Wilfrid en prison neuf mois durant. A sa libération, il partit
pour le Sussex. De Selsey, il annonça énergiquement l'Evangile aux païens saxons du Sud en
convertissant pratiquement tous les habitants et bâtissant un monastère à Selsey sur une terre
donnée par le Roi Ethelwalh.
Lorsqu'Egfrid rendit son âme au Seigneur à la bataille en 685, Wilfrid rencontra Théodore qui
lui demanda pardon pour l'avoir déposé et avoir ordonné dans sa cathédrale d'York les
Evêques pour les diocèses nouvellement formés.
A la demande de Théodore, le Roi Aldfrid, successeur d'Egfrid, rappela Wilfrid en 686 et le
restaura à Ripon mais la paix ne dura que cinq ans. Aldfrid se disputa avec Wilfrid et l'exila
en 691. Wilfrid partit pour la Mercie où à la demande du roi Ethelred, il administra le siège
vacant de Litchfield.
A l'instigation d'Aldfrid, Saint Berhtwald, le successeur de Théodore, réunit en 703 un Synode
qui ordonna à Wilfrid de se démettre de son épiscopat et de se retirer à Ripon. Comme il
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persistait à refuser la division de son siège, il repartit à nouveau pour Rome où le Pape Jean
VI le soutint et ordonna à Berhtwald de réunir un Synode pour blanchir Wilfrid. Ce n'est qu'à
l'endormissement du Roi Aldfrid en 705 qui s'était repentit de ses actes contre Wilfrid qu’on
trouva un compromis par lequel Wilfrid fut nommé Evêque d'Hexham pendant que Saint Jean
de Beverley restait Evêque d'York.
Wilfrid s'endormit au Monastère de Saint-Andrew à Oundle, Northamptonshire, pendant qu'il
visitait les monastères qu'il avait fondés en Mercie.
Saint Wilfrid fut une figure remarquable de son temps, un homme capable et courageux,
accroché avec ténacité à ses convictions malgré les conséquentes disputes s'en suivant avec
les autorités civiles et ecclésiastiques. Il fut le premier Anglais à porter une affaire aux
tribunaux romains et parvint à faire adopter une discipline dans l'Eglise anglaise plus en ligne
avec celle de Rome et celle du continent. Ses vicissitudes et malheurs ont quelque peu
obscurci ses réelles qualités comme Missionnaire non seulement parmi les Saxons du Sud
mais aussi une courte période durant en Frise en 678-79; sa prédication peut être considérée
comme le point de départ des grandes missions anglaises parmi les peuples germaniques du
continent européen.
SAINT JOSEPH LE CONFESSEUR DE MARAMURES (+1711)
Saint Joseph est né au dix-septième siècle et fut consacré Evêque en Moldavie en 1690 par le
Métropolite Dosithée. Ce fut une période de grandes épreuves et de souffrances pour le
peuple de Maramures parce que les autorités catholiques romaines voulurent éradiquer
l'Orthodoxie dans la région.
Saint-Joseph fut un Défenseur zélé de la Foi orthodoxe et il fut donc emprisonné par les
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autorités civiles. Il rendit son âme au Seigneur en 1711 après avoir souffert pour la Vérité et
pour de défendre son troupeau.
Saint Joseph le Confesseur a été glorifié par l'Eglise orthodoxe de Roumanie en 1992.
SAINT ERMITE ALEXIS DES PROCHES CAVERNES DE KIEV (+13°.S.)
28 septembre - 2ème Dim. du Gd. Carême – 24 avril
Le Moine Alexis, Ermite de Pechersk, vécut en Ascète dans les Proches Cavernes de la Laure
de Kiev au treizième siècle. On retrouva ses Précieuses Reliques en 1675. On célèbre sa
mémoire le 24 avril car ses Saintes Reliques reposent au côté de celles de Saint Sava. On le
célèbre aussi avec la Synaxe des Saints Moines du Monastère des Proches Cavernes de la
Laure de Kiev (28 septembre) et avec la Synaxe de "tous les faiseurs de Miracles" de Kievo-
Pechersk (2ème dimanche du Grand Carême).
Sts Sabas le Stratilate, général goth dans l'armée romaine et 70 soldats- St Pasicrate et
Valention- Sts Eusèbe, Néon, Léonce, Longin, Christophe, Dimitrios, Danabos, Donat,
Therin, Nestabe et Nikée- St Duc de Mytilène le tailleur- St Nicolas de Magnésie- St Sabas
des Grottes de Kiev- Sts Iorest et Sabas le Métropolites d'Oradéa et de Transylvanie- St
Joseph l'Evêque de Maramouresh- St Wilfrid l'Evêque d'York- St Alexandre, Grec de nation
et ses 34 compagnons, Martyrs à Lyon sous Marc-Aurèle (178). -Sts Achille et Eutexios le
hiéromartyr. -Sts Pasicrate et Valentin, soldats romains, Martyrs à Durostorum (aujourd'hui
Silivria en Bulgarie) sous Dioclétien (entre 303 et 305). (Autre mémoire le 28 avril.) -St
Dyfnan, fondateur d'églises dans le pays de Galles (Ve siècle). -St Die, ermite près de Blois
dans l'Orléanais (vers 525) avec St Baldomer, Moine. -St Thomas, fol-en-Christ (entre 546 et
560). -St Honore l'Evêque de Brescia en Lombardie (586). -St Sabas de la Laure des Grottes
de Kiev (XIIIème siècle). -St Alexis, reclus de la Laure des Grottes de Kiev (XIIIe siècle). -St
Doukas (Duc) de Mytilène, tailleur, Martyr à Constantinople par la main des Musulmans
(1564). -St Iorest le Métropolite d'Oradea (ou Oradea Mare) qui confessa la foi orthodoxe
face au calvinisme et dut s'exiler en Moldavie où il devint Evêque de Husi (1657). (A cette
époque, les calvinistes hongrois qui dominaient la Transylvanie multipliaient les violences
pour attirer au calvinisme les Roumains.) -St Sava (Brancovici), de l'illustre famille des
despotes de Serbie, Prêtre marié veuf devenu Métropolite des Roumains de Transylvanie
après la déposition de St Iorest, confesseur de la foi orthodoxe face au calvinisme (1683). -St
Joseph (Stoica) l'Evêque du Maramures (nord de la Transylvanie), confesseur de l'Orthodoxie
face au calvinisme et à l'uniatisme (1711). -St Nicolas de Magnésie, Martyr(1795). -St
Branko, Martyr (1941).
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18 septembre – 24 avril
ICÔNE DE LA MÈRE DE DIEU DE MOLCHEN ("MOLTCHENSKAYA ") (1405)
Cette Icône apparut le 18 septembre 1405 dans les terres marécageuses de Molchen, non loin
de Putivl. Elle se trouvait d'abord dans le Monastère du Désert Sophroniev de Molcha mais
fut transférée dans le Monastère de Putivl le 24 avril 1605.
Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
REFLEXION - En exhortant les Chrétiens à venir à l'église pour prier, Saint Jean
Chrysostome dit : "Si quelqu'un communique à des citoyens soumis un décret royal, les
citoyens ne se poseront pas de questions sur la vie du messager, s'il est riche ou pauvre, juste
ou pécheur mais tous écouteront attentivement ce qu'il lit. Si quelqu'un n'a pas bien entendu,
il demandera à quelqu'un qui a entendu. Quand vous avez une telle crainte des dirigeants
terrestres, combien plus encore devriez-vous prêter attention à nous les Prêtres ici présents
quand le Créateur des Puissances Célestes parle à travers nous pécheurs!" En effet qu'est
donc la Sainte Ecriture, sinon une "Grammata" (Lettre) du Roi Céleste! Pourquoi donc est-ce
que l'Unique et Salvatrice Ecriture ne nous intéresse pas chaque jour et chaque heure quand
la moindre autorité du pays et ses ordres triviaux nous intéressent? Saint Antoine a dit :
"Quoi que vous fassiez qu'il y en ait une justification dans les Saintes Ecritures." Mais
comment pourriez-vous avoir une justification dans la Sainte Ecriture si vous n'êtes pas
familier avec la Sainte Ecriture?"
CONTEMPLATION - Pour contempler le Seigneur Jésus-Christ Ressuscité :
1. Comment Sa Résurrection chasse de nous toute confusion, morosité et mélancolie;
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2. Comment Sa Résurrection instille la sérénité, le courage et la bonne volonté dans l'âme
humaine.
HOMELIE - A propos de la vanité de toute chose en comparaison avec le Christ.
"désormais je considère tout comme désavantageux en raison de la supériorité de la
connaissance du Christ Jésus" (Philippiens 3,8).
Le Saint Apôtre qui écrit ceci avait une connaissance du monde; il avait richesse et amis, il
avait jeunesse et santé. Il avait tout ce qui est requis pour le succès mondain parmi son peuple.
Paul dit : "J'ai tout quitté." Pour l'Amour du Christ Jésus Mon Seigneur, j'ai tout quitté.
Devant les sages de ce monde, il devint un fou; devant les riches, il devint comme un
mendiant; devant ses amis, il devint un ennemi. Il épuisa sa jeunesse et sa santé par des
souffrances et afflictions volontaires. D'un seul coup, il se referma la porte de tous les succès
mondains. Pourquoi as-tu fais ceci, Ô Saint Apôtre Paul? Parce que "je les considère comme
désavantageux afin de pouvoir gagner le Christ."
Frères, est-ce que le Saint Apôtre Paul s'est auto-illusionné en considérant tout comme déchet
et a-t-il acquis quelque chose de plus grand en gagnant le Christ? Vingt siècles témoignent
que le Saint Apôtre ne s'est pas fait une illusion et qu'en gagnant le Christ, il a reçu
incomparablement plus et mieux que ce qu'il avait abandonné et sacrifié. Il a reçu la sagesse
par-dessus toute connaissance de ce monde et des richesses impérissables et incorruptibles; il
s'est fait des amis sous la forme de Vrais Anges de Dieu et l'éternelle jeunesse sans maladie ni
vieillissement ainsi que le Succès Divin qui dure sans changement dans la Vie Eternelle. Tout
cela, il l'a gagné en gagnant le Christ. Tout cela, il l'a reçu en quittant tout ce que le monde
offre à ses favoris.
En effet, frères, le Christ est mieux que le monde. Il n'existe pas de mot qui puisse exprimer
Sa Supériorité sur le monde. Le monde trompe ses favoris mais le Christ récompense
fidèlement Ses Favoris. Le monde donne peu et prend tout. Le monde offre la décrépitude et
nous prend notre vie. Le Christ, cependant, cherche peu et donne tout. Il s'attend à ce que
nous rejetions la décrépitude et Il nous donne la Vie Eternelle. Frères, le Christ est notre seul
et unique véritable ami.
Ô Seigneur Christ Ressuscité, aide-nous à renoncer à tout de rebut, à renoncer à la déchéance
et accorde-nous la Vie Eternelle.
A Toi soient la Gloire et la reconnaissance, à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid
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