19 mai – 1 juin 2012
Cycle mobile (Pascalion): Vendredi de la Septième Semaine
Lecture de l’Epître
Actes XXVII : 1-XXVIII-1
27.1 Lorsqu'il fut décidé que nous nous embarquerions pour l'Italie, on remit Paul et quelques
autres prisonniers à un centenier de la cohorte Auguste, nommé Julius. 27.2 Nous montâmes sur
un navire d'Adramytte, qui devait côtoyer l'Asie, et nous partîmes, ayant avec nous
Aristarque, Macédonien de Thessalonique. 27.3 Le jour suivant, nous abordâmes à Sidon; et
Julius, qui traitait Paul avec bienveillance, lui permit d'aller chez ses amis et de recevoir leurs
soins. 27.4 Partis de là, nous longeâmes l'île de Chypre, parce que les vents étaient contraires.
27.5 Après avoir traversé la mer qui baigne la Cilicie et la Pamphylie, nous arrivâmes à Myra en
Lycie. 27.6 Et là, le centenier, ayant trouvé un navire d'Alexandrie qui allait en Italie, nous y fit
monter. 27.7 Pendant plusieurs jours nous naviguâmes lentement, et ce ne fut pas sans difficulté
que nous atteignîmes la hauteur de Cnide, où le vent ne nous permit pas d'aborder. Nous
passâmes au-dessous de l'île de Crète, du côté de Salmone. 27.8 Nous la côtoyâmes avec peine,
et nous arrivâmes à un lieu nommé Beaux Ports, près duquel était la ville de Lasée. 27.9 Un
temps assez long s'était écoulé, et la navigation devenait dangereuse, car l'époque même du
jeûne était déjà passée. 27.10 C'est pourquoi Paul avertit les autres, en disant: O hommes, je vois
que la navigation ne se fera pas sans péril et sans beaucoup de dommage, non seulement pour
la cargaison et pour le navire, mais encore pour nos personnes. 27.11 Le centenier écouta le
pilote et le patron du navire plutôt que les paroles de Paul.
27.12 Et comme le port n'était pas bon pour hiverner, la plupart furent d'avis de le quitter
pour tâcher d'atteindre Phénix, port de Crète qui regarde le sud-ouest et le nord-ouest, afin d'y
passer l'hiver. 27.13 Un léger vent du sud vint à souffler, et, se croyant maîtres de leur dessein,
ils levèrent l'ancre et côtoyèrent de près l'île de Crète. 27.14 Mais bientôt un vent impétueux,
qu'on appelle Euraquilon, se déchaîna sur l'île. 27.15 Le navire fut entraîné, sans pouvoir lutter
contre le vent, et nous nous laissâmes aller à la dérive. 27.16 Nous passâmes au-dessous d'une
petite île nommée Clauda, et nous eûmes de la peine à nous rendre maîtres de la chaloupe; 27.17
après l'avoir hissée, on se servit des moyens de secours pour ceindre le navire, et, dans la
crainte de tomber sur la Syrte, on abaissa les voiles.
C'est ainsi qu'on se laissa emporter par le
vent. 27.18 Comme nous étions violemment battus par la tempête, le lendemain on jeta la
cargaison à la mer, 27.19 et le troisième jour nous y lançâmes de nos propres mains les agrès du
navire. 27.20 Le soleil et les étoiles ne parurent pas pendant plusieurs jours, et la tempête était si
forte que nous perdîmes enfin toute espérance de nous sauver.
27.21 On n'avait pas mangé depuis longtemps. Alors Paul, se tenant au milieu d'eux, leur
dit: O hommes, il fallait m'écouter et ne pas partir de Crète, afin d'éviter ce péril et ce
dommage. 27.22 Maintenant je vous exhorte à prendre courage; car aucun de vous ne périra, et il
n'y aura de perte que celle du navire. 27.23 Un ange du Dieu à qui j'appartiens et que je sers
m'est apparut cette nuit, 27.24 et m'a dit: Paul, ne crains point; il faut que tu comparaisses devant
César, et voici, Dieu t'a donné tous ceux qui naviguent avec toi. 27.25 C'est pourquoi, ô
hommes, rassurez-vous, car j'ai cette confiance en Dieu qu'il en sera comme il m'a été dit. 27.26
Mais nous devons échouer sur une île. 27.27 La quatorzième nuit, tandis que nous étions
ballottés sur l'Adriatique, les matelots, vers le milieu de la nuit, soupçonnèrent qu'on
approchait de quelque terre. 27.28 Ayant jeté la sonde, ils trouvèrent vingt brasses; un peu plus
loin, ils la jetèrent de nouveau, et trouvèrent quinze brasses. 27.29 Dans la crainte de heurter
contre des écueils, ils jetèrent quatre ancres de la poupe, et attendirent le jour avec impatience.
27.30 Mais, comme les matelots cherchaient à s'échapper du navire, et mettaient la chaloupe à la
mer sous prétexte de jeter les ancres de la proue, 27.31 Paul dit au centenier et aux soldats: Si
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ces hommes ne restent pas dans le navire, vous ne pouvez être sauvés. 27.32 Alors les soldats
coupèrent les cordes de la chaloupe, et la laissèrent tomber. 27.33 Avant que le jour parût, Paul
exhorta tout le monde à prendre de la nourriture, disant: C'est aujourd'hui le quatorzième jour
que vous êtes dans l'attente et que vous persistez à vous abstenir de manger. 27.34 Je vous invite
donc à prendre de la nourriture, car cela est nécessaire pour votre salut, et il ne se perdra pas
un cheveu de la tête d'aucun de vous. 27.35 Ayant ainsi parlé, il prit du pain, et, après avoir
rendu grâces à Dieu devant tous, il le rompit, et se mit à manger. 27.36 Et tous, reprenant
courage, mangèrent aussi. 27.37 Nous étions, dans le navire, deux cent soixante-seize personnes
en tout. 27.38 Quand ils eurent mangé suffisamment, ils allégèrent le navire en jetant le blé à la
mer. 27.39 Lorsque le jour fut venu, ils ne reconnurent point la terre; mais, ayant aperçu un golfe
avec une plage, ils résolurent d'y pousser le navire, s'ils le pouvaient. 27.40 Ils délièrent les
ancres pour les laisser aller dans la mer, et ils relâchèrent en même temps les attaches des
gouvernails; puis ils mirent au vent la voile d'artimon, et se dirigèrent vers le rivage. 27.41 Mais
ils rencontrèrent une langue de terre, où ils firent échouer le navire; et la proue, s'étant
engagée, resta immobile, tandis que la poupe se brisait par la violence des vagues. 27.42 Les
soldats furent d'avis de tuer les prisonniers, de peur que quelqu'un d'eux ne s'échappât à la
nage. 27.43 Mais le centenier, qui voulait sauver Paul, les empêcha d'exécuter ce dessein. Il
ordonna à ceux qui savaient nager de se jeter les premiers dans l'eau pour gagner la terre, 27.44
et aux autres de se mettre sur des planches ou sur des débris du navire. Et ainsi tous parvinrent
à terre sains et saufs.
28.1 Après nous être sauvés, nous reconnûmes que l'île s'appelait Malte.
Lecture de l’Evangile
Jean XVII : 18-26
17.18 Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde. 17.19 Et je me
sanctifie moi-même pour eux, afin qu'eux aussi soient sanctifiés par la vérité.
17.20 Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en
moi par leur parole, 17.21 afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je
suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé.
17.22 Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes
un, - 17.23 moi en eux, et toi en moi, -afin qu'ils soient parfaitement un, et que le monde
connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé.
17.24 Père, je veux que là où je suis ceux que tu m'as donnés soient aussi avec moi, afin
qu'ils voient ma gloire, la gloire que tu m'as donnée, parce que tu m'as aimé avant la fondation
du monde. 17.25 Père juste, le monde ne t'a point connu; mais moi je t'ai connu, et ceux-ci ont
connu que tu m'as envoyé. 17.26 Je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître,
afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et que je sois en eux.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT MARTYR CALUF L'EGYPTIEN (+303)
Il était de la ville de Thèbes. Ayant confessé sa Foi en Christ, il fut arrêté et amené devant le
gouverneur de la ville. Il fut pendu tête en bas et cruellement battu. Dans ses souffrances, il
répétait : "J'endure tout dans l'attente de la vie future." Puis ils le détachèrent et l'enjoignirent
d'offrir des sacrifices aux idoles mais le Saint refusa. Pour finir, il fut jeté dans un feu et rendit
son âme à Dieu. Ceci eut lieu en 303. Le Saint Martyr Caluf souffrit durant la persécution de
l'empereur Maximian Hercules qui régnait conjointement avec Dioclétien (284-305).
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SAINT SERGE DE SHUKHTOM (STEPHANE DANS LE MONDE) (+1609)
Il naquit à Kazan. Trois ans durant, il voyagea à travers les Lieux Saints de Palestine et de
Grèce, étudiant la vie monastique. Il rentra à Novgorod et y rejoignit le Monastère des
Solovki. En 1603 il reçut le schème monastique de l'Archimandrite Isaïe qui peindra par la
suite l'Icône de Saint Serge de Shukhtom. Après avoir reçu le schème, le Moine s'imposa de
stricts combats ascétiques nuit et jour sans sommeil, agenouillé en prière. Pour sa Sainte Vie,
le Seigneur lui accorda le don des Miracles et de prophétie. Saint Serge de Shukhtom reposa
le 19 Mai 1609.
SAINT EVEQUE JEAN DES GOTHS EN CRIMEE (+800) 19 mai – 26 juin
Le Moine et Evêque Jean des Goths vécut au huitième siècle. Le futur Saint naquit au milieu
des prières ferventes de ses parents et tout jeune il vivra l'ascétisme à l'intérieur du
monachisme. Le Moine fit un pèlerinage à Jérusalem et trois ans durant, il fit le tour des Lieux
Saints puis revint dans son pays natal. Durant cette période, l'empereur Constantin
Copronyme l'Iconoclaste (741-775) bannit l'Evêque des Goths et les Chrétiens gothiques
vinrent demander avec ferveur à Jean de devenir leur Evêque. Saint Jean voyagea vers la
Georgie, préservée de la diffusion de l'hérésie iconoclaste et où les mains de l'ordination lui
furent imposées. A son retour chez les Goths, il fut vite contraint de les quitter et de se cacher,
des Khazars le poursuivant. Il s'installa à Amastrideia où il vécut quatre ans durant. Ayant
appris le départ du kagan (chef) des Khazars, le Saint dit : "Dans quarante jours, je le
rejoindrai pour être jugé avec lui devant le Christ Sauveur." En effet après quarante jours, le
Saint s’endormit et ceci eut lieu durant son retour vers son peuple pendant qu'il prêchait en
790. Le corps du Saint fut convoyé jusqu'au Monastère Parthenit situé en Crimée au pied du
Mont Ayu-Dag où le Saint vécut précédemment dans une église qu'il avait bâtie au nom des
Saints Apôtres Pierre et Paul.
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SAINT GRAND PRINCE DIMITRI DONSKOÏ DE MOSCOU, UNIFICATEUR DE LA
RUSSIE (+1389)
Après l'époque de la longue et implacable domination tatare qui avait réduit la Russie à un
état lamentable, Dimitri rénova le Royaume et l'Eglise, préparant ainsi l'émancipation du joug
mongol. Il y fut aidé par Saint Serge de Radonège et Saint Théodore de Rostov. Il réunifia les
principautés russes de Souzdal, de Riazan et de Tver, affronta les Tatares et les Lituaniens
puis dans la plaine de Koulikovo, sa victoire sur la Horde d'Or marqua le réveil spirituel et
national du peuple russe. Les Tatares continuèrent leurs incursions mais il sut les contenir
sans jamais les vaincre totalement. En 1362 le Prince de Moscou Dimitri Donskoi réunit les
différentes principautés de la région au sein d'un Etat souverain.
ou : http://stmaterne.blogspot.com/2008/05/Saint-dimitri-donskoy-snami-bog-dieu.html
SAINT HADULPHE L'ABBÉ DE SAINT-VAAST ET L'EVEQUE DE CAMBRAISARRAS
(+ 728)
De nombreux auteurs supposent que Saint Hadulphe était fils de Saint Rainulphe, martyrisé à
Telodium (aujourd'hui Thelus) entre Arras et Leus et dont le culte était très célèbre, surtout
dans les environs de la ville d'Ardres. Entré fort jeune dans le Monastère de Saint-Vaast
d'Arras, il s'y distingua par une parfaite observation de la discipline monastique et par la plus
éminente pratique des qualités monacales. Il y avait déjà quelque temps qu'il remplissait les
fonctions de Prieur lorsqu'à la Naissance Céleste du Bienheureux Hatta l'Abbé du monastère,
il fut élu d'une voix unanime par ses frères pour lui succéder.
Quand l'Evêque Hunaud de Cambrai et d'Arras s’endormit neuf ans plus tard, tous les
suffrages du clergé et du peuple se réunirent en faveur de Saint Hadulphe pour le remplacer
dans cette charge importante.
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On ne connaît pas le détail des Actes de son épiscopat qui dura douze ans. La réputation de
vertu et de Sainteté qu'a laissée ce digne Evêque dit bien que toute sa vie fut consacrée à la
sanctification de ses ouailles et à la pratique des vertus épiscopales.
A la demande des Moines de Saint-Waast, Saint Hadulphe avait conservé la direction de ce
monastère une fois élu Evêque. Il fut enseveli par ces mêmes Moines dans leur église de
Saint-Pierre. Il se fit plusieurs Miracles auprès de son tombeau. Au milieu du dixième siècle,
l'Evêque Inguérand transféra ses Vénérables Reliques dans la grande église de l'Abbaye de
Saint-Waast. On avait gravé ces mots sur la pierre de son tombeau :
Hic jacuit Sanctus speculum virtutis
Hadulphus
Qui vigil Atrebatum rexit ad astra chorum
Ici repose Saint Hadulphe, modèle de vertu,
Qui par sa vigilance conduisit au Ciel le peuple
d'Arras.
Dulcis, ave : nostris veniam, Pater, abjice
culpis,
Grataque dilecto dona repende gregi.
Salut, doux Pasteur, obtiens le pardon de nos
fautes,
Et accorde à ton troupeau chéri des dons
précieux.
SAINT ABBE ALCUIN* (OU ALIAS FLACCUS ALBINUS) D'YORK (+804)
Né à York vers 735 et endormi à Saint-Martin à Tours le 19 mai 804, Alcuin étudia sous Saint
Edbert à l'école cathédrale d'York, y fut ordonné Diacre et en 767 en devint le directeur [???].
Sous sa direction, elle devint un centre d'érudition fort connu.
Alcuin fit le voyage de Rome pour obtenir l’omophore pour son Evêque et à Parme, il
rencontra Charlemagne qui fit aussitôt appel à ses services pour les besoins de l'enseignement.
Il fut invité par Charlemagne pour fonder une école à sa cour à Aix-le-Chapelle en 781, école
dont Charlemagne lui-même deviendra l'élève. Alcuin devint aussi son conseiller.
* Alcuin : ce nom germanique signifie "rem augens," selon Bertius; vainqueur, selon Godescard; tout gain (all
gwin), selon J. Froben. -- Comme les étrangers pouvaient difficilement prononcer le "W" de son nom, Alcwin y
substitua un "B" et se fit appeler "Albin" (Albinus, Albuinus, Alboinus). Quand il vint à la cour de Charlemagne,
il prit le surnom latin de "Flaccus," en l'honneur d'Horace, selon l'usage littéraire qui régnait de son temps. Il
signait "Flacus Albinus." En Angleterre, il avait pris quelque temps le nom de "Publius."
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Alcuin fut nommé par Charlemagne Abbé de l'Abbaye Saint-Martin de Tours en 796. A
Tours, il restaura l'observance monastique avec l'aide de Saint Benoît d'Aniane. Par la suite, il
sera aussi Abbé des Monastères de Ferrières, Troyes et Cormery. Il n'est pas certain qu'Alcuin
n'a jamais été ordonné au-delà du diaconat bien que certains érudits pensent qu'il serait
devenu Prêtre dans ses dernières années.
Sous sa direction, l'école d'Aix-la-Chapelle devint un des plus grands centres d'érudition en
Europe. Il fut la force motrice et l'esprit de la "renaissance carolingienne" et fit de la cour
franque le centre de la culture européenne occidentale et de l'érudition. Il combattit
l'illettrisme à travers le royaume, instaura un système d'éducation élémentaire et établit un
système d'éducation supérieure basé sur l'étude de sept arts libéraux (le trivium et quadrivium)
qui sera la base du curriculum de l'Europe médiévale occidentale.
Il encouragea l'utilisation des anciens textes et fut un théologien et exégète remarquable.
Utilisant ses talents, il combattit l'hérésie de l'adoptianisme qui fut condamnée au Concile de
Francfort de 794 et il exerça une influence sur la Liturgie romaine qui durera plusieurs siècles.
Il écrivit des commentaires bibliques et des poèmes et fut l'auteur de centaines de lettres dont
beaucoup existent encore et d'un texte de rhétorique largement utilisé, le Compendia.
Il s’endormit dans le Seigneur à Saint-Martin à Tours où il avait développé une de ses plus
célèbres écoles. Bien que son culte n'ait jamais été formellement confirmé, nombre de
martyrologes reprennent son nom.
ou
Alcuin naquit vers l'an 735 en Northumbrie dans la ville archiépiscopale d'York. Sa famille,
aristocratique et dont on ignore le nom, était parente de Saint Willibrord. "Saint Willibrord,
dit M. Ampère dans son 'Histoire de la littérature sous Charlermagne', "descendait d'Hengist,
le premier des chefs saxons qui conquirent la Grande-Bretagne et Hengist prétendait
descendre d'Odin. Le pacifique Alcuin ne se doutait pas de cette illustration mythologique.
Satisfait d'être le parent d'un Saint Martyr, il ne connaissait pas le "dieu" guerrier, père de la
race à laquelle il appartenait."
Alcuin reçut ses premières leçons d'Egberct, un élève de Saint Bède et frère du Roi de
Northumhrie et Archevêque d'York. Les études littéraires propagées en Angleterre par les
Romains par les soins de Saint Augustin de Canterbury envoyé là-bas par le Saint Evêque
Grégoire le Grand de Rome, interrompues ensuite par les incursions des Saxons et des
Danois, avaient refleuri depuis. Sacré Archevêque d'York en 734, Egberct était passionné
pour les sciences : malgré son origine royale, il ne dédaignait point d'enseigner les éléments
de la grammaire et des arts libéraux aux jeunes gens qui étaient élevés dans son monastère
épiscopal. Il chérissait Alcuin non seulement à cause de ses rapides progrès dans l'étude du
grec, du latin, de l'hébreu et de toutes les sciences qu'on enseignait alors mais surtout à cause
de sa franchise et de sa confiante simplicité.
Egberct s'était associé Alcuin dans son enseignement quand il reposa en 766 en léguant à son
disciple chéri le soin de la bibliothèque dont il avait enrichi l'église d'York. Dans un de ses
poèmes, Alcuin nous apprend que cette collection outre les principaux écrits des Pères et des
écrivains ecclésiastiques, contenait les oeuvres d'Aristote, de Pline, de Cicéron, de Virgile, de
Lucain et de Stace, notamment.
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Elbert qui monta sur le siège d'York en 767, suivit l'exemple de son prédécesseur en chargeant
Alcuin de la direction de l'enseignement public. Un jour que le jeune professeur interprétait le
passage de l'Evangile où il est raconté que Saint Jean reposa sa tête sur la Poitrine du Sauveur,
il tomba soudain en extase devant tout l'auditoire et crut apercevoir l'univers entier baigné du
Sang Divin qui jaillit au Golgotha. L'Evêque Elbert fit respecter le sommeil d'Alcuin mais
plus tard, il le pressa de lui révéler la vision dont il avait été favorisé, tout en lui
recommandant le silence pour les autres. Alcuin reçut le diaconat en 768 et administra dès
lors un petit monastère du Yorskire bâti par le Bienheureux Wilgis, père de Saint Willibrord.
L'Archevêque Elbert s’endormit en 780 après avoir prédit au savant professeur ses glorieuses
destinées et les triomphes qu'il remporterait sur l'hérésie. Son successeur Eambald le chargea
d'aller à Rome pour lui obtenir l’omophore. C'est en revenant de cette mission en 781 qu'il
rencontra Charlemagne à Parme. Le puissant monarque qui appréciait grandement les dons de
l'intelligence et qui cherchait à s'entourer de savants d'élite fit promettre à Alcuin de revenir
auprès de lui quand il aurait accompli son mandat. Muni d'une autorisation temporaire du Roi
de Northumbrie et de l'Archevêque d'York, celui-ci vint se fixer à la cour de Charlemagne
avec quelques-uns de ses disciples anglo-saxons au commencement de l'année 782.* Il resta
pendant huit années le précepteur littéraire de Charlemagne.
* et non pas en 780 comme le prétendent Dom Ceillier (Hist. des auteurs sacrés, t. 18, p. 278) et Dom Rivet
(Hist. litt. de la France, t.4, p.275)
L'école du palais qui existait déjà au siècle précédent* mais qui était à peu près dissoute fut
reconstituée par Alcuin. On y enseignait la lecture, l'écriture, le chant, la grammaire,
l'arithmétique, la rhétorique, la dialectique et l'astronomie. On s'est demandé si cette école
était fixe ou ambulante : il est probable que la bibliothèque qui était annexée restait à Aix-la-
Chapelle, lieu de séjour le plus ordinaire de Charlemagne mais que les professeurs
transportaient leur cours dans les résidences successives du monarque à Thionville, à Worms,
à Ratishonne, à Mayence, à Francfort ou à Paris etc. Personne ne seconda plus Charlemagne
qu'Alcuin pour réveiller le goût de l'étude et il a mérité par là le titre qu'en lui donna de
restaurateur des lettres dans les Gaules.**
* Dom Pitra (Histoire de Saint Léger, ch. 2 & 3) et Ozanam (Civilisation chez les Francs, p. 463), ont
parfaitement prouvé l'existence de l'école du palais sous les rois mérovingiens.
** Du Boulay dans son "Histoire de l'université de Paris," t.1, p.91, s'est efforcé de montrer que cette institution
devait son origine à Alcuin : cette opinion est à peu près abandonnée aujourd'hui; elle ne s'appuie sur aucune
preuve valide. Tout ce qu'on peut dire en sa faveur, c'est que l'école du palais qui séjournait parfois à Paris, a
pu inspirer aux habitants de cette ville une salutaire émulation et les engager dans la suite à fonder une école
publique qui fut le germe de l'université. Sur cette question, voyez Mabille, Saec. 4 bened., part. 1, § 8; Launoy,
de Scholis, t. 4, op. part. 1, ch. 1 & 2; Joly, de Scholis, part. 1, ch. 22; Hist. litt. de la France, 4, 10.
Ce fut sur l'avis d'Alcuin que Charlemagne fonda dans son palais une académie qu'il ne faut
point confondre avec l'école publique et dont les membres se réunissaient à certains jours
fixes pour causer de matières d'érudition. Ils prenaient tous un pseudonyme littéraire.
Charlemagne s'appelait "David," Alcuin "Flaccus" du nom d'Horace, Angilbert "Homère,"
Adélard "Augustin, Théodulphe "Pindare."
* M. Ampère (Hist. de la littérature franç. sous Charlemagne) ne nie pas seulement la connexion qui pourrait
exister entre l'université de Paris et l'école du palais de Charlemagne; il n'admet même point l'existence d'une
école proprement dite, distincte de l'académie dont nous allons parler.
Charlemagne aurait voulu faire éclore les gloires littéraires du même commandement dont il
décrétait les victoires. Ecoutons à ce sujet le Moine de Saint-Gall : "Le grand roi s'affligeait
de ne pas voir ceux qui l'entouraient atteindre à la sublimité de génie des Anciens Pères de
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l'Eglise. Dans son chagrin, formant des voeux au-dessus d'un simple mortel, il s'écriait : "Que
n'ai-je onze clercs aussi instruits et aussi profondément versés dans les sciences que Jérôme et
Augustin!" Le docte Alcuin se regardant avec raison comme très ignorant en comparaison de
ces Pères, fut soudain saisi d'indignation et ne put s'empêcher de la laisser éclater et osant plus
qu'aucun mortel n'aurait osé en présence du terrible empereur, s'écria : "Le Créateur du Ciel et
de la terre n'a pas fait d'autres hommes semblables à ces deux-là et vous, vous voudriez en
avoir une douzaine!"
Au reste, l'illustre anglo-saxon ne partageait point les ardentes illusions du roi qui aurait voulu
transformer en quelques années toute la civilisation de son temps. "Il ne dépend point de vous
ni de moi," écrivait-il à Charles, "de faire de la France une Athènes chrétienne" (epist. 10). Il
ne s'en efforça pas moins de stimuler partout le goût de l'étude et la propagation des livres.
Alcuin qui avait prolongé son séjour en France pendant huit ans désirait revoir sa patrie.
Charlemagne y consentit mais à la condition que son protégé tâcherait d'obtenir du roi de
Northumbrie un congé définitif. Il chargea Alcuin de nombreux présents pour les Eglises de
Grande-Bretagne.
Notre Bienheureux ne se pressa point de quitter ses compatriotes et quoiqu'il fût sans cesse
importuné par les sollicitations de Charlemagne, trois ans s'écoulèrent avant qu'il se décidât à
quitter sa patrie. Il avait employé ce temps à revoir ses amis, à poursuivre ses recherches
philosophiques et à gouverner le Monastère de la Très-Sainte-Marie-Mère-de-Dieu et de
Saint-Wilgis, situé près de l'Océan à l'embouchure de l'Humber. C'était comme nous l'avons
dit, un héritage de famille. Peut-être fut-ce alors qu'il prit part à la construction de la
cathédrale d'York dont il a donné la description dans un de ses poèmes. Alcuin se sépara avec
douleur de ses frères d'York. Quelques-unes des lettres qu'il leur écrivit aussitôt après son
débarquement en France montrent combien il restait attaché à sa patrie. (Epist. 5, épist. 171)
C'est en 793 qu'Alcuin revint en France. Pour l'y fixer à tout jamais Charlemagne lui donna
l'administration et les revenus des Abbayes de Saint-Loup de Troyes, de Ferrières dans le
diocèse de Sens et de Saint-Josse-sur-Mer au diocèse d'Amiens. Charlemagne s'était imposé la
loi de ne jamais donner plusieurs bénéfices à un même titulaire. L'exception qu'il fit alors
prouve combien il désirait retenir en France le savant anglo-saxon. Alcuin voulait refuser ces
bénéfices en faisant remarquer qu'il tenait si peu aux biens de ce monde qu'il avait renoncé à
son propre patrimoine. Le roi vainquit ces scrupules en lui répondant qu'il gérerait ces biens
au profit des pauvres et se constituerait aussi l'aumônier du trésor royal.*
* C'est là sans doute ce qui a fait dire à plusieurs écrivains, à Feller entre autres qu'Alcuin fut l'aumônier de
Charlemagne. -- Parmi ses fondations charitables, il faut citer l'hospice de Douze-Ponts, érigé près de Troyes,
sur les bords de la Seine. C'est là que plus tard les Moines de Cormery allèrent chercher un refuge contre les
fureurs des Normands.
Le principal motif dont s'était servi Charlemagne pour rappeler Alcuin, ce fut la nécessité de
combattre les hérésies de deux évêques espagnols Elipand et Félix qui renouvelaient sous une
forme mitigée les erreurs de Nestorius. L'évêque Elipand de Tolède admettait que Jésus-
Christ est le Fils de Dieu mais seulement par adoption et non point par nature; il entraîna dans
son opinion l'évêque Félix d'Urgel qui avait tous les dehors de la Sainteté; cette doctrine fit
bientôt de menaçants ravages dans plusieurs provinces d'Espagne. Au Concile d'Aix-la-
Chapelle tenu en 799, Alcuin remplit un rôle important. Chargé par le roi de soutenir la
discussion contre l'Evêque d'Urgel, il déploya pendant six jours toutes les ressources de son
éloquence. Félix, déposé de son siège, finit par se rétracter de la manière la plus formelle.
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Heureux de ce premier triomphe, Alcuin essaya de ramener aussi Elipand. La lettre qu'il lui
adressa dans ce but n'obtint qu'une réponse injurieuse : c'est alors qu'il composa un ouvrage en
quatre livres où il rectifie les falsifications qu'Elipand avait fait subir aux textes des Saints
Pères pour faire croire qu'ils étaient favorables à sa doctrine. Elipand avait reproché à Alcuin
l'abondance de ses richesses et les vingt mille serfs qui dépendaient de ses abbayes. Celui-ci
repoussa ainsi cette accusation en écrivant à l'Archevêque de Lyon: " Ehipand ignore-t-il donc
que la possession des richesses ne devient vicieuse que par l'attachement du coeur? Autre
chose est de posséder le monde, autre chose d'être possédé par le monde. Il y en a qui gardent
leurs richesses, quoiqu'ils en soient parfaitement détachés de coeur; d'autres, au contraire qui
en sont privés, les aiment et les désirent."
En 796, Charlemagne voulut de nouveau récompenser Alcuin de ses services en le nommant
Abbé de Saint-Martin de Tours et Prieur de Cormery en Touraine. L'Abbaye de Saint-Martin
était une véritable communauté princière qui possédait des fermes et des hameaux non
seulement en Touraine mais en Normandie en Bretagne en Provence en Bourgogne et en
Austrasie. Le territoire qui en relevait était aussi grand qu'un de nos départements actuels et
comprenait au moins soixante mille habitants.*
* Fr. Monnier, "Alcuin et Charlemagne," p. 336.
Cette même année, nous voyons l'illustre Abbé s'intéresser vivement à la conversion des Huns
qu'entreprenait son ami Arnon. Il l'engagea fortement à ne pas exiger la dîme des nouveaux
convertis et écrivit même deux lettres à ce sujet à Charlemagne (épist. 7 & 11). Sa douce
tolérance se révèle également dans ses opinions sur la conversion des Saxons où il ne nous
paraît point partager les idées politiques et religieuses de Charlemagne : "On peut être attiré
par la Foi," dit-il dans une de ses lettres, "mais non y être forcé. Etre contraint au Baptême ne
profite pas à la Foi."
Sentant s'appesantir le fardeau des ans et dès infirmités et voulant d'ailleurs consacrer à la
retraite le reste de sa vie, Alcuin demanda à Charlemagne l'autorisation d'aller embrasser la
vie monastique à Fulda dont son compatriote Saint Boniface était Abbé et pria le roi de
partager entre ses disciples les bénéfices qu'il devait à sa munificence. Le monarque ne voulut
exaucer que le second de ces voeux et transigeant sur la première demande, il lui permit de se
retirer dans son Monastère de Saint-Martin de Tours. Alcuin y établit vers 796 une célèbre
école dont il occupait tour à tour presque toutes les chaires.
* Alcuin eut pour successeurs : Signife à Ferrières, Fridugise à Saint-Martin de Tours et Warembaud à Saint-
Josse-sur-Mer.
L'école de Tours fut la dernière que fonda Alcuin. C'est à tort que divers historiens ont
prétendu qu'il avait professé publiquement à Rome, à Fulda, à Saint-Gall, à Cambridge, à
Soissons et à Saint-Riquier : des disciples d'Alcuin ont pu propager son enseignement dans
ces diverses localités,* mais lui-même ne professa jamais qu'à York, à Tours et dans les
divers palais où résidait successivement Charlemagne.
* Ce furent aussi des élèves d'Alcuin qui fondèrent ou illustrèrent les écoles de Ferrières en Gâtinais, de Saint-
Wandrille en Normandie, de Reichenau dans le diocèse de Konstanz etc.
Alcuin se retirait souvent au Monastère du Désert, c'est-à-dire- à Saint-Paul de Cormery,
prieuré qui dépendait de l'Abbaye de Tours et qu'il avait peuplé avec vingt-deux Moines de la
réforme de Saint Benoit d'Aniane. Pendant le séjour que Charlemagne fit en 800 à Tours, il
prenait plaisir à converser avec Alcuin. Un jour, il lui demanda quel était celui de ses enfants
qu'il pensait devoir lui succéder; Alcuin lui désigna le Roi d'Aquitaine Louis et peu de temps
après, il exprima encore la même prévision alors que Louis lui avait baisé la main avant de
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recevoir l'ablution de la communion qu'il lui présentait : "Tout homme qui s'humilie," dit-il,
"sera exalté : aussi ce jeune Prince sera-t-il le maître de toute la France après la mort du roi
son père." Alcuin édifiait toute la communauté par ses vertus. Excepté les jours de fête, il
prolongeait ses jeûnes jusque dans la soirée. Le dimanche, il remplissait humblement l'office
de Diacre auprès de celui de ses disciples qui célébrait les Saints Mystères. Il se montrait
toujours charitable envers les pauvres et plein de dévouement pour ceux dont il dirigeait les
progrès spirituels. Jamais il ne restait oisif : la lecture, la composition de ses écrits et la
transcription des Livres Saints dont il corrigeait les textes altérés absorbaient tout son temps.
M. Guizot a fort bien mis en lumière l'importance des travaux d'Alcuin pour la correction des
manuscrits de la littérature ancienne* : "Les historiens ne parlent qu'en passant et sans y
attacher aucune importance d'un fait qui a joué dans la renaissance de l'activité intellectuelle à
cette époque un rôle considérable; je veux dire la révision et la correction des manuscrits
sacrés ou profanes. Du sixième au huitième siècle, ils étaient tombés aux mains de
possesseurs ou de copistes si ignorants que les textes étaient devenus méconnaissables.
Beaucoup de passages avaient été confondus et mutilés; les feuillets étaient dans le plus grand
désordre; toute exactitude d'orthographe et de grammaire avait disparu; il fallait déjà pour lire
et comprendre, une véritable science et elle manquait davantage, de jour en jour. La réparation
de ce mal, la restitution des manuscrits surtout de la grammaire et de l'orthographe, fut un des
travaux d'Alcuin, travail dont il s'occupa toute sa vie qu'il recommanda constamment à ses
élèves et dans lequel Charlemagne lui prêta le secours de son autorité." Nous ajouterons qu'il
est fort probable qu'Alcuin ne fut pas sans influence sur la modification qui s'accomplit alors
dans la forme des lettres et sur le retour à l'usage de l'ancienne écriture romaine minuscule.**
* Hist. de la civilisation en France, lec. 22.
** Mabillon, de Re diplomat.
Les plus savants critiques ont reconnu qu'on lui avait faussement attribué les "Livres
Carolins" qui sont remplis d'injures envers le Pape de Rome, Adrien. Rien ne restait caché à
Alcuin qui dans diverses circonstances parut doué du don de prophétie. Lorsque des envoyés
de Charlemagne ou des amis devaient venir le voir à Tours, l'Abbé annonçait d'avance
l'époque précise de leur arrivée et le but de leur visite sans qu'il eût reçu aucune
communication à cet égard. C'est ce qui arriva un jour pour Benoît d'Aniane. Cet illustre Abbé
qui venait visiter Alcuin sans n'avoir prévenu personne fut fort surpris de voir une députation
s'avancer sur la route au-devant de lui. Arrivé au Monastère de Tours, il demanda à l'Abbé si
quelqu'un l'avait averti de son approche de vive voix ou par message; celui-ci répondit que
non et ne voulut point s'expliquer davantage à ce sujet. Dans une de ses fréquentes visites,
Saint Benoît d'Aniane demanda un jour à son ami de quelle manière il avait coutume de prier
et Alcuin lui répondit : "Voici la prière que j'adresse à Dieu : 'Seigneur, fais-moi la Grâce de
connaître mes péchés, d'en faire une sincère confession et une digne pénitence et accorde-men
la rémission.' " Alcuin dit en outre que lorsqu'il s'inclinait devant la Croix, il prononçait
ces paroles : "Seigneur, nous adorons Ta Croix, nous honorons Ta Glorieuse Passion. Ô Toi
Qui souffris la mort pour nous, aies pitié de nous."
SAINT PRINCE JEAN D'UGLICH, TONSURE IGNACE (VOLOGDA) (+1522)
Le Saint Prince Jean d'Uglich était un grand dévot et un Chrétien craignant Dieu, ce depuis sa
jeunesse. Lui et son frère Dimitri furent jetés en prison par leur oncle Jean pendant trentedeux
ans.
Avant son Départ Céleste, Jean reçut la tonsure monastique sous le nom d'Ignace. Sa
renommée fut celle d'un Thaumaturge.
11
SAINT HIGOUMÈNE CORNEILLE ET THAUMATURGE DE KOMEL (+ 1537)
The Monk Kornilli of Komel'sk was descended from the boyar (noble) family Kriukov. His
brother Lukian served at the court of the Moscow GreatPrince. When Lukian, getting up in
years, decided to set off to the monastery of the Monk Kirill of Beloezersk, there also
followed after him Kornilii, who from a young age yearned after the solitary life. Having
taken vows, the young Kornilii began his monastic exploits with a difficult obedience – he
wore heavy chains in the bakery, and in his spare time of rest he occupied himself with the
copying of church books. Because of his love for solitude, the Monk Kornilii later left the
Beloezersk monastery, and he visited Rostov. At Novgorod Sainted Gennadii (Comm. 4
December) attempted to hold on to him, but the ascetic settled in a desolate spot not far from
Novgorod. When people began to visit here also, yearning for the monastic life, he moved on
to the Tver' Savvatiev wilderness monastery, and later in the year 1497, he settled in the
Komel'sk forest, not far from Vologda, where he built himself a cell. To this place of the
ascetic activity of the Monk Kornilii monks began to gather, and in 1501 he built a wooden
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church there in honour of the Entry into the Temple of the MostHoly Mother of God. And in
that year Metropolitan Simon ordained him priest-monk. In 1512, when the number of
brethren had grown, the monk constructed a stone church and he wrote down for the brethren
an Ustav (Rule), compiled on the basis of the Ustavs of the Monks Joseph of Volotsk and Nil
of Sorsk. This was the third Ustav, written by Russian Saints for monastics. The Monk
Kornilii of Komel'sk distinguished himself with liberality towards the unfortunate, and during
a time of famine he constructed an orphanage for children on the monastery courtyard. For his
love towards the poor and orphaned, the Monk Kornilii was many times granted graced vision
of the Monk Anthony the Great (Comm. 17 January), for whom he had a especial reverence,
and he raised up a church at his monastery in honour of the great ascetic. The strictness of life
of the Saint provoked some of the brethren to grumbling, and the Monk Kornilii was
compelled to leave the monastery and he settled at Lake Sursk, 70 versts from his monastery.
At times also he pursued asceticism at the Trinity-Sergiev Lavra. Interceding for the monks of
the Korniliev monastery, GreatPrince Vasilii Ivanovich urged the monk to return to his own
monastery. The ascetic gave in, and having returned to his own monastery, he transferred its
guidance to his disciple Lavrentii and secluded himself in his cell.
During the time of a Tatar incursion against the Vologda region the Monk Kornilii, in
protecting the brethren, set out with them to the Beloezersk outskirts. The monk died at age
82 on 19 May 1537. Many disciples of the Monk Kornilii were also glorified by sanctity of
life: the Monks Gennadii of Liubimograd (Comm. 23 January), Kirill of Novoezersk (Comm.
4 February), Irodion of Iloezersk (Comm. 28 September), Adrian of Poshekhonsk (Comm. 5
March), Lavrentii and Kassian of Komel'sk (Comm. 16 May).
The all-church celebration to the Monk Kornilii (19 May) was established on 25 January 1600
by Patriarch Job and a council of bishops. The Life of the Monk was compiled by his disciple
Nathanael in the year 1589. There exists a service and a praise to the Saint, and the Ustav
written by the Monk Kornilii has been preserved.
SAINTS TREIZE MARTYRS DU MONASTERE DE KANTARA A CHYPRE : JEAN
L'HIGOUMENE, CONON, BARNABE, GENNADE, GERASIME, GERMAIN,
THEOCTISTE, JEREMIE, JOSEPH, MARC, CYRILLE, THEOGNOSTE ET MAXIME*
(+1231)
Vers 1228, deux Ascètes, Jean et Conon venus de la Sainte Montagne de l'Athos, parvinrent à
Chypre qui se trouvait alors sous occupation latine.** Après avoir séjourné dans les fameux
Monastères de Machaira et de Chrysostome, ils s'installèrent au Monastère isolé de la Mère de
Dieu de Kantara. Leurs vertus et leurs combats ascétiques furent bientôt connus du peuple qui
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accourait vers eux comme vers une source d'eau vive capable de revigorer sa Foi menacée.
L'archevêque latin de Leucosie Eustorgius, craignant que cette renommée ne vienne troubler
ses plans envoya alors deux émissaires au Monastère en vue de soumettre les Saints Moines.
Comme ceux-ci tentaient de les convaincre que la Divine Liturgie doit être célébrée avec du
pain sans levain (azyme), Jean proposa que chaque parti célèbre séparément la Liturgie et
qu'ensuite ils entrent ensemble dans une fournaise pour que le feu manifeste quelle est la
Vraie Foi mais les Latins refusèrent la proposition et quittèrent le Monastère. Les treize Pères
passèrent la nuit suivante en prières d'Actions de Grâces et le matin, ils se mirent en route
pour Leucosie. En chemin, le peuple se précipitait en masse vers les Saints Confesseurs pour
recevoir leur bénédiction. Aussitôt averti de l'arrivée des Moines, Eustorgius les fit convoquer
en présence de sa cour fastueuse.
Jean, Conon et leurs compagnons réfutèrent les arguments des Latins par les Paroles des
Saints Pères; aussi, pris de fureur et ne trouvant rien à leur répondre, l'archevêque papiste les
fit-il flageller puis jeter en prison. Pendant trois ans, ils endurèrent avec constance et
confiance en Dieu une sévère incarcération dans un cachot sombre, humide et nauséabond,
nourris d'un pain de misère, injuriés constamment par leurs geôliers et soumis à de fréquents
supplices. Mais ils restaient inflexibles à toutes les propositions des envoyés de l'archevêque
et comparaissant devant lui au début de la deuxième année, ils lui répliquèrent avec une
audace accrue. Ils furent alors livrés aux bourreaux. Théognoste fut le premier d'entre eux à
remporter la Couronne du martyre puis on livra son corps au feu.
La troisième année (1231), les Saints Pères comparurent de nouveau devant l'assistant
d'Eustorgius, l'inquisiteur André qui avait reçu l'ordre d'en finir avec ces rebelles. Ils lui
répondirent d'une seule voix qu'ils étaient fiers de confesser au risque de leur vie la Foi
orthodoxe que les Prophètes ont annoncée, que les Apôtres ont prêchée et que les Pères et les
Conciles ont définie. Trois jours après, ils furent de nouveau convoqués en présence du roi
latin Eric Ier de Chypre (1218-1254) qui donna licence à André de les châtier comme il
l'entendrait. Les bourreaux attachèrent alors les Saints par les pieds derrière douze chevaux
qu'ils lancèrent au galop à travers les rues de la cité pour terroriser les Chrétiens orthodoxes.
Finalement on détacha leurs corps expirants et on les jeta sur un bûcher dressé à leur
intention. Comme Jean se tenait en prière au milieu des flammes, un des assistants le frappa à
la tête avec un gourdin mais en tombant le Saint éteignit le feu. Les bourreaux allumèrent
alors un second brasier sur lequel ils jetèrent pêle-mêle les corps des Saints avec des
ossements d'animaux puis ils dispersèrent leurs cendres. Un peu plus tard, André devenu
évêque papiste d'Avila en Espagne, périt brûlé vif alors qu'il s'était endormi près de sa
cheminée.
* Ignorés des Synaxaires, ils sont vénérés localement à Chypre. Selon d'autres les treize Saints venaient de
l'Athos.
** En 1191, Richard Coeur de Lion s'emparait de Chypre et ne sachant qu'en faire, la livra aux Templiers. Il
avait été précédé par l'aventurier Renaud de Châtillon qui avait exercé nombre de cruautés en particulier envers
le Clergé orthodoxe. Par la suite, le clergé franc réduisit de quatorze à quatre le nombre des Evêques
orthodoxes et les contraignit à n'être que les intendants des évêques latins. Ils construisirent de nombreuses
églises et essayèrent par tous les moyens de soustraire le peuple à sa Foi et à ses traditions. Cette occupation
latine aux conséquences déplorables dura jusqu'en 1571.
Désinformation papiste
Sur un site papiste (http://nominis.cef.fr/contenus/Saint/7008/Saint-Jean.html), voici ce qu’on
en dit ; appréciez l’absence de toute mention concernant l’extinction miraculeuse du premier
brasier et de la mort par le feu du papiste André :
14
Moine de Kantara à Chypre (+ 1231) et les douze moines de Kantara à
Chypre qui témoignèrent de leur attachement à la foi orthodoxe devant le roi
latin de Chypre qui les condamna à être attachés par les pieds derrière des
chevaux lancés au galop dans les rues. Puis on détacha leurs corps expirants
pour les jeter dans un bûcher dressé à cette intention et sur lequel se
trouvaient des ossements d'animaux pour mieux les déshonorer.
Décidément, l’Amour sans la Vérité n’est rien comme la Vérité sans Amour. Et pour cause :
la Vérité de Dieu, c'est Dieu-Amour, Amour IMPRESCRIPTIBLE selon Ses
Commandements incorruptibles, ce qui constitue le contenu-même de la Juste Confession de
la Vraie Foi, autrement dit la Juste Glorification de Notre Seigneur, c'est-à-dire l'Orthodoxie.
avec Ste. Théotima
SAINTS HIEROMARTYRS PATRICK L'EVEQUE DE PRUSE ET SES COMPAGNONS :
PRETRES ACACIUS, MENANDRE ET POLYENUS (+362)
Saint Patrikios lived during the I Century and was bishop of the city of Prussa in Bythnia
(Asia Minor). He openly and boldly preached the teachings of Christ the Saviour and
denounced the error of the pagans. For this he was taken together with the three presbyters –
Akakios, Menander and Polienos, and led for interrogation to the governor of the city, Julius.
At the time Julius was on journey for treatment at an hot-springs, and he gave orders to bring
along after him also the Christian bishop with the presbyters, bound in iron chains. Having
washed in the hot-springs, Julius offered sacrifice to his gods and, summoning Saint Patrikios
and the other prisoners, he demanded them to offer sacrifice to the pagan gods, threatening
punishments in case of refusal.
Saint Patrikios replied to this: "I am a Christian and I worship the One True God, Jesus Christ,
Who hath created the heavens and the earth and these warm springs for the benefit of all
mankind." On the command of Julius they threw the Saint into the hot spring, and with firm
faith the Martyr prayed for help: "Lord, Jesus Christ, help me, Thy servant," – and he
remained unharmed.
In a rage of impotence Julius gave orders to cut off the head of Saint Patrikios and his three
presbyters.
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The end for the Martyrs occurred in about the year 100 after the Birth of Christ.
SAINT ARCHEVEQUE DUNSTAN DE CANTERBURY (+988)
Abbé de Glastonbury et vingt-sixième Archevêque de Canterbury, Dunstan naquit vers 909 à
Baltonsborough près de Glastonbury en Angleterre.
Issue de l'aristocratie anglo-saxonne apparentée à la maison régnante du Wessex, Dunstan fut
une des grandes figures de l'Histoire anglaise. Il reçut sa prime éducation des Moines irlandais
à Glastonbury. Pendant qu'il était jeune, il fut envoyé comme page auprès de la cour
d'Athelstan.
Il avait déjà reçu la tonsure et son oncle le Saint Evêque Alphège le Chauve de Winchester,
l'encouragea à s'engager dans la vie monastique. Dunstan hésita quelque temps et faillit même
se marier mais après avoir été sauvé d'une maladie de peau qu'il pensait être la lèpre, il reçut
l'Habit Monastique (en 934) de son oncle le même jour que Saint Ethelwold vers 939.
Il retourna à Glastonbury et on pense qu'il s'y construisit une petite cellule près de la vieille
église où il entama une vie de prière, d'étude et de travail manuel qui inclut la réalisation de
cloches et de vases sacrés pour l'église et la copie ou l'enluminure de livres. On le décrit
excellant dans la peinture, la broderie, la harpe, la fonderie de cloche et l'artisanat
métallurgique. Dunstan jouait de la harpe pendant que les Moniales de l'Abbaye brodaient ses
dessins. On rapporte qu'un jour qu'il avait raccroché sa harpe au mur et quitté la pièce quelque
temps, la harpe continua de jouer sur son propre accord. Les Moniales prirent cela comme un
signe de la future grandeur de Dunstan.
Dunstan aimait aussi la musique vocale; un contemporain rapporte que quand il chantait à
l'Autel, "il semblait être occupé à converser face à face avec le Seigneur." Très habile dans les
arts, Dunstan stimula la renaissance de l'art ecclésial.
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Edmund qui succéda à Athelstan l'appela à la cour pour devenir conseiller royal et trésorier.
En 943, le Roi Edmond I échappa de peu à la mort durant une chasse; il nomma Dunstan
Abbé de Glastonbury avec pour tâche d'y restaurer la vie monastique et de richement doter le
monastère. Selon la vieille chronique saxonne, Dunsan n'avait que dix-huit ans quand il devint
Abbé de Glastonbury.
Dunstan restaura les bâtiments du monastère et l'église de Saint-Pierre. En introduisant des
Moines parmi les Prêtres qui y vivaient déjà, il mit en vigueur la discipline régulière sans que
cela ne provoque de troubles. Il transforma l'Abbaye en grand centre d'enseignement. Dunstan
revitalisa aussi les autres Monastères de Glastonbury.
Le meurtre du Roi Edmund fut suivit par l'accession de son frère Edred qui fit de Dunstan un
de ses principaux conseillers. Dunstan devint profondément impliqué dans la politique
séculière et encouru la colère des aristocrates saxons occidentaux pour avoir dénoncé leur
immoralité et pour son appel urgent à faire la paix avec les Danois.
En 955, Edred s'endormit et ce fut son neveu de seize ans Edwy qui lui succéda. Le jour de
son couronnement, Edwy quitta le banquet royal pour aller voir une fille appelée Elgiva et sa
mère. Pour cela, il fut vertement tancé par Dunstan et le prince n'accepta pas l'admonition.
Avec le soutien des partis opposants, Dunstan tomba en disgrâce, sa propriété fut confisquée
et il fut exilé.
Il passa une année à Gand dans les Flandres et c'est là qu'il entra en contact avec le
monachisme continental. Cette expérience alimenta sa vision d'un parfait monachisme suivant
la Règle Saint Benoît, ce qui inspirera ses travaux ultérieurs.
Une rébellion éclata en Angleterre; le Nord et l'Est déposèrent Edwy et choisirent son frère
Edgar le Pacifique pour le trône. Edgar rappela Dunstan et en fit son conseiller principal en
957 l'Evêque de Worcester et l'Evêque de Londres en 958.
A l'Endormissement d'Edwy en 959, le royaume fut réunifié sous Edgar qui nomma Dunstan
Archevêque de Canterbury en 961. Ensemble, ils initièrent une politique de réforme pour
renforcer tant l'Eglise que le pays. A Canterbury, Dunstan fonda une abbaye à l'Est de la ville
et trois églises : Très-Sainte-Mère-de-Dieu, Saints Apôtres Pierre-et-Paul et Saint-Pancrace.
En 961, Dunstan partit pour Rome pour recevoir l’omophore et fut nommé par le Pape et
Patriarche Jean XII Légat de Rome. Avec cette autorité, il entreprit de rétablir la discipline
ecclésiastique sous la protection du Roi Edgar et assisté par le Saint Evêque Ethelwold de
Winchester et le Saint Evêque Oswald de Worcester et l'Archevêque d'York. En ces jours, la
vie monastique anglaise avait quasiment disparu, suite aux invasions danoises. Ils restaurèrent
la plupart des grands monastères comme Abingdon qui avait été détruits durant ces invasions
et en fondèrent de nouveaux.
Dunstan fonda des Monastères à Bath, Exeter, Westminster, Malmesbury et d'autre lieux. Il
rédigea des Règles pour chacun d'eux afin d'y insuffler le bon ordre. Les Prêtres séculiers
récalcitrants furent éjectés et remplacés par des Moines à Winchester, Chertsey, Surrey et
Dorset. Vers 970 un Concile d'Evêques, d'Abbés et d'Abbesses établit un code national
d'observances monastiques : le "Regularis Concordia." En harmonie avec les coutumes
continentales et la Règle de Saint-Benoît, il avait néanmoins ses particularités : les monastères
devaient être intégrés dans la vie des gens ordinaires et leur influence ne devait pas rester
17
confinée à l'intérieur des murs du monastère.
Le clergé qui avait vécu une vie scandaleuse et des situations irrégulières fut réformé.
Dunstan demeura ferme dans ses normes morales au point de faire postposer le couronnement
d'Edgar pour quatorze ans, probablement en raison de sa désapprobation du comportement
alors scandaleux d'Edgar. Il modifia le rite de couronnement et certaines de ses modifications
réalisées pour le couronnement d'Edgar à Bath en 973 ont survécu jusqu'à nos jours chez les
papistes.
Durant les seize ans de règne d'Edgar, Dunstan fut son principal conseiller, le critiquant
librement. Un jour que le roi s'était rendu coupable d'immoralité, Dunstan se tint debout
devant sa face, refusant de prendre sa main tendue et faisant brusquement demi-tour en
disant : "Je ne suis pas l'ami de l'ennemi du Christ." Plus tard, il imposa comme pénitence au
roi de ne pas porter sa couronne sept ans durant.
Dunstan continua à diriger le pays durant le court règne du Roi successeur, Edouard le
Martyr, le protégé de Dunstan. Le Départ du jeune Roi et les réactions anti-monastiques qui
suivirent affectèrent terriblement Dunstan. Sa carrière politique étant terminée, il retourna à
Canterbury pour enseigner à l'école cathédrale où on lui attribue des visions, des prophéties et
des Miracles. Il eut une dévotion particulière pour les Saints de Canterbury dont il visitait la
tombe de nuit.
A la fête de l'Ascension en 988, l'Archevêque tomba malade mais il célébra la Divine Liturgie
et prêcha trois fois à son peuple à qui il déclara qu'il partirait bientôt. Deux jours plus tard, il
rendit son âme au Seigneur. Il est considéré comme le restaurateur du monachisme en
Angleterre. On dit que le dixième siècle forma l'Histoire anglaise et que Dunstan forma le
dixième siècle. Il composa nombre d'Hymnes, notamment le "Kyrie Rex spendens."
Office à notre Saint Père Dunstan l'Archevêque de Canterbury : Vêpres et Matines [en
anglais] : http://www.orthodoxengland.btinternet.co.uk/servduns.htm
SAINTE MARTYRE ET VIERGE THÉODOSIE DE TYR, A CÉSARÉE EN PALESTINE
(+308) 2 avril (chez les Grecs) – 3 avril (chez les Slaves) – 19 - 29 mai (translations)
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Ayant salué publiquement les Saints Confesseurs debout devant le tribunal et les ayant prié de
se souvenir d'elle lorsqu'ils seraient devant le Seigneur, elle fut arrêtée par les soldats et
conduite devant le président Urbain, eut par son ordre les côtés et les mamelles déchirées
jusqu'aux parties intérieures du corps et fut enfin jetée à la mer.
ou
Théodosie, née à Tyr en Phénicie, n'avait que dix-huit ans lorsque le gouverneur Urbain,
monstre à face humaine, digne valet d'un maître qui avait nom Maximien, lui infligea les
douloureuses tortures que décrit le martyrologe. Ses Saintes Reliques furent rapportées à
Constantinople et de là à Venise. On célèbre cette première Translation le 19 mai. Au
quinzième siècle, les Vénitiens papistes lui avaient consacré une fête et un office particuliers.
Montier-en-Der en Champagne, Liège et Bologne ont prétendu posséder des fragments de ces
mêmes Saintes Reliques. Le gouverneur Ubain subit dès ce monde le châtiment de ses
bestiales fureurs contre les Chrétiens : il se porta par ailleurs à de tels excès que son zèle
contre les Chrétiens ne put lui faire trouver grâce aux yeux de Galère. Celui-ci le dépouilla de
ses dignités et de ses biens, le déclara infâme et lui fit enfin abattre la tête.
ou
Un jour, durant le règne de l'empereur Maximien, nombre de Chrétiens se tinrent devant le
prétorien à Césarée de Palestine. La pieuse Vierge Théodosie approcha, les réconforta et les
encouragea dans leur martyre. En entendant ce qu'elle disait, les soldats l'amenèrent à son tour
au juge. Le juge enragé, ordonna qu'on lui attache une pierre autour du cou et qu'elle soit jetée
à la mer. Mais les Anges de Dieu la transportèrent vivante sur la rive. Lorsqu'elle réapparut
devant le juge, il ordonna de la faire décapiter. La nuit suivante, Théodosie apparut à ses
parents entourée d'une grande lumière Céleste, accompagnée de nombre d'autres Vierges qui
étaient aussi sauvées et elle dit : "Voyez-vous comme elle est grande la Gloire et la Grâce de
Mon Christ dont vous vouliez me priver?" Elle dit cela à ses parents parce qu'ils avaient voulu
la dissuader de confesser le Christ. Théodosie souffrit et fut glorifiée en 308.
ou
The Holy Martyress Theodosia of Tyre suffered in the year 307. On 29 May is celebrated the
transfer of her relics to Constantinople, and later on to Venice.
Once, during a time of persecution against Christians, which then had already lasted for five
years, the seventeen year old Theodosia went up to condemned Christian prisoners, situated in
the Praetorium. It was the day of Holy Pascha, and the Martyrs spoke about the Kingdom of
God. Saint Theodosia asked them to remember her before the Lord, when they should come to
stand before Him. Soldiers saw that the maiden bowed to the prisoners, and they seized hold
of her and led her before the governor, Urban. The governor advised the maiden to offer
sacrifice to the idols but she refused, confessing her faith in Christ. Then they subjected the
Saint to cruel tortures, – her body they struck at with iron claws such that they did lay bare the
bones. The martyress was silent and with an happy face endured the sufferings, and to a
second suggestion by the governor to offer sacrifice to the idols she answered: "Thou fool, I
have been granted to join the Martyrs!" They threw the maiden with a stone about her neck
into the sea, but Angels drew her out from the depths. Then they gave over the martyress for
devouring by wild beasts. Seeing that the beasts would not touch her, they cut off her head.
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By night Saint Theodosia appeared to her parents, who had tried to talk their daughter into not
going to the sufferings. She was in bright garb with a crown upon her head and a luminous
gold cross in her hand, and she said: "Behold the great glory that ye did want to deprive me
of!."
SAINT HIGOUMENE CORNEILLE (OU CORNELIUS) DE PALEOSTROV (ÎLE DE
PALI, VALAAM) (+1420) ET SON DISCIPLE SAINT ABRAMIUS 19 mai - 21août
Né à Pskov, il fut le fondateur de la vie monastique sur l'Île Pali sur le Lac Onega à la fin du
quatorzième siècle. Malgré la désolation de l'île, les frères commencèrent vite à affluer autour
de lui pour qui il fit construire une église en l'honneur de la Nativité de la Très Sainte Mère de
Dieu et une église-réfectoire en l'honneur du Saint Prophète Elie. Le Moine passa les
dernières années de sa vie dans une caverne proche du monastère en prière incessante. Cet
Ascète ajouta à ses efforts le port de lourdes chaînes. Le bienheureux Repos du Moine eut lieu
en 1420 et ses Saintes Reliques furent translatées à l'église du monastère par un de ses
disciples qui sera lui aussi glorifié d'une vie ascétique et plus tard enseveli aux côtés de son
guide spirituel dans le Monastère Paleostrov.
ou
The Ven. Cornelius was born in Pskov. Early having left the world, he thirsted for the strict
monastic life and strict asceticism. Having left through Finland to the shores of the White Sea,
drawing upon his zealousness in preaching the Gospel, he worked hard here, wandering in the
dense forests, from settlement to settlement quite often in danger of being lost or attacked by
wild animals, or being killed by the followers of paganism. But the Lord protected the
righteous one, and his apostolic activity was fruitful. Then reaching up to the small Paley
Island on Lake Onega, the Venerable One decided to settle here for solitary asceticism and a
life of contemplation. He constructed a small hut on this island, and devoted all his life to that
of a hermit. The asceticism of the venerable one and his righteous life soon attracted many
thirsting for help and spiritual strengthening and many visited the hut of the ascetic. They did
not leave Paley Island any more, but remained to share prayerful work with the venerable one.
The Venerable Cornelius did not interfere with their pious desire to work for the Lord. Having
constructed cells for the newcomers near his hut, and then a small temple in honor and glory
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of the Nativity of the Virgin, the venerable one founded the Paleostrovskii Monastery,
becoming its first hegumen. The management of the monastery involuntarily diverted the
Venerable Cornelius from his rule of prayer and asceticism and he frequently, for observance
of the rules went out to build a natural cave at the foot of one of the rocky mountains and
there he practiced his ascetic fast and prayer carrying on himself a heavy iron chain. Shortly
before his death, the venerable one late at night during his prayer in the cave became worthy
of the wonderful appearance of the Savior with a cross in His hands before him, and who
blessed the humble ascetic and his monastery. The wonderful appearance was so delightful
for the venerable one that he decided not to leave the cave where he became worthy of the
beneficial vision. Having given his blessing to the brotherhood, and having installed his
favorite disciple Abramius as the head of the monastery, he left for the cave for ever, as
though having shut himself in it from all memory of the world, and here he soon reposed in
peace in the Lord, about the year 1420.
The Ven. Abramius was the disciple and fervent follower of the ascetic life of Cornelius, who
having come to Paley Island yet in the first days of building the monastery and worked hard
together with his teacher for the benefit of the monastery. During his hegumenate, the Lord
glorified the first head of the monastery, the Ven. Cornelius, reposing from the date of his
death in the cave, and the Ven. Abramius and the brothers solemnly transferred his incorrupt,
honorable relics to the cathedral monastic temple in honor of the Nativity of the Mother of
God. The Ven. Abramius died at the beginning of the second half of the XV century. The
Lord awarded him with the crown of incorruption. At the present time the relics of both
ascetics repose in a hidden place in the temple of their monastery.
SAINTE MARTYRE PUDENTIENNE A ROME, VIERGE (+160)
Sa famille, romaine, fut l'une des premières à devenir chrétienne et à offrir aux nouvelles
communautés chrétiennes les maisons dont elle disposait.
St Dunstan de Canterbury l'Abbé de Glastonbury, 26ème archévêque de Canterbury. Né à
Baltonsborough près de Glastonbury, Angleterre, mort en 988.- Sts Martyr Patrice l'Evêque
de Prousse, Acace, Ménandre et Polyen - St Acolouthos- Ste Kyriaquie-Ste Rhéotime-St
Dimitri Donskoi, Grand-Prince de Moscou-St Ignace de Vologda dans le monde prince Jean
d'Ouglitch, thaumaturge (Russie 1522). -St Corneille et Abraham de l'île de Palei- St Serge de
Chouktov pèlerin errant en Russie, à Constantinople et en Palestine (Russie 1609). -St
Corneille de Komel-Treize Martyrs du Monastère de Kantara.- St Pudens, sénateur romain
baptisé par les Apôtres.- Ste Pudentienne, vierge à Rome (IIème siècle).- Sts Calocer et
Pathenius, eunuques de l'épouse de l'empereur Dèce, Martyrs à Rome sous Dèce (250). Ils
auraient été deux frères d'origine arménienne.-St Acolouthos, Martyr en Egypte sous
Maximien (entre 303 et 305). - St Theodore l'Evêque de Lucques en Toscane (IVe siècle). -St
Hadulphe l'Abbé de St-Vaast puis évêque des sièges réunis de Cambrai et d'Arras en Artois
(728). -St Jean l'Evêque des Goths de Crimée (vers 787 ou 790). -St Dunstan l'Archevêque de
Cantorbéry (961-988), restaurateur de la vie monastique en Angleterre, patron des orfèvres et
des forgerons de Grande-Bretagne (988). -Sts Jean, higoumène du monastère de Kantara à
Chypre, Conon, Barnabé, Gennade, Gerasime, Germain, Theoctiste, Jérémie, Joseph, Marc,
Cyril, Theognoste et Maxime, moines du même monastère, Martyrs brûlés vifs par les
occupants catholiques-romains de l'île de Chypre sur l'ordre de leur archevêque André pour
avoir refusé le Filioque (1231). -St Victor, prêtre, Martyr (Russie 1937). -St Antoine l'Evêque
de Bielgorod et avec lui Sts Metrophane, Alexandre, Michel, Mathieu, Hyppolite nicolas,
Basile nicolas, Maxime, Alexandre, Paul et Paul, prêtres et Michel et Grégoire, tous Martyrs
(Russie 1938). -St Onuphre l'Archevêque de Koursk, Martyr (Russie 1938).
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Lecture de l’Epître
Pas de lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de lecture ce jour
REFLEXION - Les Grands Hiérarques, Piliers de l'Eglise orthodoxe, savaient alterner
douceur et fermeté dans leur comportement. La douceur envers les Justes et les Pénitents et la
fermeté envers les criminels non-repentants. Un dimanche après la Divine Liturgie, le tsar
Ivan le Terrible approcha du Métropolite Philippe pour en recevoir la bénédiction. Le
Métropolite fit semblant de ne pas voir le tsar et tourna son regard vers l'Icône du Sauveur.
L'adjudant du Tsar approcha du Métropolite et lui dit : "Vladyka, le tsar est devant vous,
bénissez-le."
Le Métropolite regarda vers le tsar et dit : "O Tsar, redoute le Jugement de Dieu. Ici, nous
offrons le Sacrifice Non-Sanglant à Dieu et hors du sanctuaire, le sang des Chrétiens est
répandu. Combien d'innocents souffrent? Tu es hautain sur ton trône mais tu n'es qu'un
homme." Le tsar en colère ordonna au Métropolite de se taire mais le Métropolite lui
répondit : "Où est ma Foi si je reste silencieux?" Lorsque le tsar commença à menacer le
Métropolite, celui-ci lui répondit calmement : "Je suis un visiteur et un hôte sur terre et je suis
prêt à souffrir pour la Vérité!" Quelque temps après, le méchant tsar étrangla le Métropolite
mais il n'étrangla pas le Saint.
CONTEMPLATION - Pour contempler Dieu le Saint Esprit comme Inspirateur de la
Sagesse et de la Vérité :
1. Comment Il inspira avec Sagesse et Vérité les Prophètes, Evangélistes et Saints Apôtres qui
rédigèrent les Saintes Ecritures sous Son Inspiration et Sa Guidance;
2. Comment Il inspira avec Sagesse et Vérité les Saints Pères qui interprétèrent les Saintes
Ecritures sous Son Inspiration et Guidance.
HOMELIE - A propos des Saints Hommes de Dieu.
"C'est poussés par l'Esprit Saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu." (2 Pierre
1,21).
Voici le témoignage apporté par le Saint Apôtre Pierre en personne qui lui-même était un
Saint Homme de Dieu, un rocher de la Foi et un chevalier de la Croix. Comme Saint Homme
de Dieu, par son expérience personnelle, il explique comment les Saints Hommes de Dieu
parlaient et ce qu'ils disaient et il dit : "C'est poussés par l'Esprit Saint que des hommes ont
parlé de la part de Dieu." Cependant, ils ne parlaient pas selon leur propre raisonnement ni
leur propre mémoire ni leur propre spéculation ni leur propre éloquence mais ils parlaient
plutôt par le Saint Esprit et selon le Saint Esprit. La Sagesse de Dieu ruisselait à travers eux et
la Vérité de Dieu fut révélée à travers eux. La Sainte Ecriture n'a pas été écrite avec "la fausse
plume des scribes" (Jérémie 8,8) mais par les Serviteurs et Ceux Choisis par le Saint Esprit de
Dieu. De même, la Sainte Ecriture ne fut pas écrite par des hommes dont l'écriture était la
vocation mais plutôt par des Saints de Dieu dirigés et poussés par l'Esprit de Dieu. Souvent,
ne le voulant pas et parfois même protestant, ils avaient à écrire comme le Saint Prophète
Jérémie en témoigne en disant : "Je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plus en son Nom
mais c'était en mon coeur comme un feu dévorant enfermé dans mes os. Je m'épuisais à le
contenir mais je n'ai pas pu." (Jérémie 20,9).
Ô mes frères, la Sainte Ecriture n'est pas des hommes mais de Dieu; elle n'est pas de la terre
mais plutôt des Cieux; elle n'est pas de la chair mais plutôt de l'Esprit oui, de l'Esprit Saint de
Dieu. Inspirés par la Sagesse et la Vérité du Saint Esprit, ces Saints Hommes de Dieu l'ont
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écrite : Prophètes, Evangélistes, Saints Apôtres, Pères enseignants, Hiérarques et Bergers.
Ô Dieu l'Esprit-Saint, Esprit de Sagesse et de Vérité, inspire-nous par Ton Souffle
Vivificateur afin que nous puissions reconnaître la Sagesse et la Vérité et par Ton Aide les
accomplir.
A Toi soient la Gloire et la reconnaissance, à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid
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