lundi 30 avril 2012
Vie de Sainte Tamara et autres Vies de Saints.
16 – 29 avril 2012
Cycle mobile (Pascalion): Troisième Dimanche de Pâque, Dimanche des Femmes
Myrrophores
CE TROISIEME DIMANCHE DE PAQUES,
NOUS CELEBRONS LA FETE DES SAINTES FEMMES MYROPHORES;
NOUS FAISONS AUSSI MEMOIRE DE JOSEPH D'ARIMATHIE, SECRET DISCIPLE
DU SEIGNEUR
ET NOUS Y AJOUTONS LE SOUVENIR DE NICODEME
QUI VENAIT DE NUIT POUR ECOUTER JESUS.
Les Saintes Femmes Myrrhophores offraient la myrrhe au Christ défunt :
à leur mémoire, voici encore une Hymne en guise de parfum.
Ces femmes furent, les premières, témoins de la Résurrection, des témoins véridiques; Joseph
et Nicodème furent témoins de l'ensevelissement : tout cela est très important et résume
parfaitement le dogme chrétien. Nicodème fut exclu de la synagogue pour n'avoir pas voulu
prendre le parti des Juifs. Après avoir enseveli le Corps du Seigneur, Joseph fut jeté par les
Juifs dans une fosse mais il en fut tiré par Divine Puissance et s'enfuit à Arimathie, son pays
d'origine. Alors qu'il s'y trouvait, le Christ lui apparut et confirma pour lui le Mystère de la
Résurrection. Malgré tout ce qu'il souffrit de la part des Juifs, il ne put passer ce Mystère sous
silence mais hardiment il fit connaître à tous ce qui s'était passé. On dit aussi que Nicodème
fut le premier de tous à donner par écrit des détails sur la Passion du Christ et sur Sa
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Résurrection parce qu'il était de la synagogue et qu'il connaissait très exactement absolument
tout des décisions prises par les Juifs et de leurs paroles. Et comme nous l'avons dit pour cette
raison qu'ils furent les témoins véridiques de l'ensevelissement, Joseph et Nicodème ont pris
place avec les Femmes qui ont vu la Résurrection. Après la première confirmation apportée
par Thomas, voici donc la seconde qui arriva, dit-on, huit jours après.
Certes, ce sont les femmes qui, les premières, ont vu la Résurrection et l'ont annoncée aux
Disciples. Il fallait en effet que le sexe féminin, le premier qui succomba au péché et reçut
comme héritage la malédiction, vit aussi le premier la Résurrection et le premier reçût
l'annonce de la joie, lui qui s'était entendu dire : "Tu enfanteras dans les douleurs." On les
appelle Myrrhophores pour la raison suivante : comme c'était la fête de Pâque, le sabbat
auquel préparait ce vendredi était un grand jour. Aussi Joseph et Nicodème se hâtèrent
d'ensevelir le Corps du Seigneur. Selon la coutume juive, ils L'enduisirent d'aromates mais
pas exactement comme il fallait. Ils répandirent principalement de la
myrrhe et de l'aloès, L'enveloppèrent d'un linceul et Le déposèrent
dans le sépulcre. Pour cela les femmes, en raison de l'Amour Ardent
qu'elles nourrissaient comme Ses Disciples envers le Christ,
achetèrent du parfum de grand prix, se rendirent de nuit, ensemble,
par peur des juifs mais aussi parce que c'était l'usage pour les femmes
d'aller ensemble très tôt pour Le pleurer et L'embaumer pour achever
ce qui par manque de temps n'avait pu être accompli. Lorsqu'elles
furent arrivées, elles eurent différentes visions : elles virent les deux
Anges resplendissants à l'intérieur du tombeau, un autre assis sur la
pierre; après quoi elles virent le Christ et se prosternèrent devant Lui.
Quant à Madeleine, elle l'interrogea comme si c'était le jardinier.
Il y eut de nombreuses Myrrhophores mais les Evangélistes ne faisant mention que des plus
importantes, ont passé les autres sous silence. Les voici donc. La première de toutes est Marie
Madeleine dont le Christ avait chassé sept démons. Après l'Ascension du Christ, elle s'en fut à
Rome* à ce qu'on dit et livra Pilate et les grands-prêtres à une nouvelle mort en rapportant à
l'empereur Tibère les faits concernant le Christ. Plus tard, elle s'endormit à Ephèse et fut
ensevelie près de Jean le Théologien. Sous Léon le Sage, son corps fut transféré à
Constantinople.
On raconte donc que la Sainte se rendit à Rome et y demanda justice à l'empereur Tibère de la
condamnation inique prononcée par Pilate.* Se présentant devant l'empereur avec un oeuf en
main, elle lui déclara qu'après avoir souffert la Passion, le Christ était ressuscité, apportant à
tous les hommes la promesse de la Résurrection et l'oeuf se teignit alors en rouge.** Le
souverain écouta sa requête et convoqua Pilate ainsi que les grands-prêtres Anne et Caïphe.
Caïphe mourut en route, en Crète; quant à Anne, il fut supplicié en étant enfermé dans une
peau de buffle. Pilate s'étant présenté au tribunal de l'empereur, essaya de se justifier en
avançant les pressions exercées par les Juifs et le risque de rébellion contre l'autorité romaine.
Mais César resta insensible à son apologie et le fit jeter en prison. On rapporte que
poursuivant un cerf au cours d'une partie de chasse organisée non loin de la prison par des
amis de Pilate, l'empereur décocha une flèche qui alla frapper Pilate en plein coeur.
* Ce récit de la vengeance contre Pilate et de sa mort n'est rapporté que par Saint Syméon Métaphraste,
probablement sous l'influence de l'évangile apocryphe de Nicodème (Actes de Pilate, cinquième siècle) qui met
en scène Sainte Véronique. En 36, Pilate fut déposé de sa charge et renvoyé à Rome pour répondre de sa
mauvaise administration pendant laquelle avaient abondé provocations, violences et exécutions arbitraires.
Selon Eusèbe de Césarée, il se serait suicidé (Hist. ecclés. II, 7) ou fut peut-être exécuté. Diverses traditions
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apocryphes ont tenté de réhabiliter Pilate, supposant même qu'il se serait converti et reportent toute la
responsabilité de la Passion sur les Juifs.
** Cette tradition populaire rend compte de la coutume des oeufs de Pâque, répandue dans tout le monde
chrétien.
SAINTES MARTHE ET MARIE, SOEURS DE LAZARE Dim. des Myrrhophores – 4 juin
Ces deux Saintes Femmes, soeurs de Lazare l'Ami du Christ, demeuraient à Béthanie, village
situé à peu de distance de Jérusalem. Un jour, Jésus-Christ fut reçu dans leur demeure.
Marthe, l'aînée, s'affairait pour servir le Maître et voyant que sa soeur Marie restait assise
silencieuse aux Pieds de Jésus-Christ en écoutant ses Divines Paroles, elle Lui dit sur un ton
irrité : "Seigneur, cela ne Te fait rien que ma soeur me laisse servir toute seule? Dis-lui donc
de m'aider." Mais le Seigneur lui répondit : "Marthe, Marthe, tu te soucies et t'agites pour
beaucoup de choses et pourtant une seule est nécessaire." (Lc. 10:38-42).* Par la suite, peu
avant la Passion, Lazare tomba malade et s'endormit. Les deux soeurs envoyèrent prévenir
Jésus-Christ Qui ne parvint à Béthanie que le quatrième jour après le Départ de Lazare.
Marthe se précipita aussitôt à sa rencontre tandis que Marie resta à la maison où un grand
nombre d'amis et de parents était venu pour les consoler. Le Seigneur lui assura que son frère
allait ressusciter et Marthe manifesta sa Foi en Lui comme Fils de Dieu puis elle alla appeler
sa soeur et ils se rendirent ensemble jusqu'au tombeau. Sur l'Ordre de Jésus-Christ, le défunt
sortit les pieds et les mains liés par des bandelettes et le visage recouvert d'un suaire (Jn. 11).
* C'est pourquoi les Pères ont considéré Marie comme la figure de la Contemplation, préférable à l'action
vertueuse représentée par Marthe.
Six jours avant la Pâque, un banquet fut organisé en l'Honneur de Jésus-Christ à Béthanie en
présence de Lazare. Marthe s'affairait comme de coutume au service de la table alors que
Marie prenant une livre de parfum de grand prix, en oignit les Pieds du Seigneur et les essuya
avec ses cheveux. Comme Judas, avare, protestait contre une telle dépense, le Seigneur
déclara que c'était en vue de Sa Sépulture qu'elle avait gardé ce parfum (Jn. 12).
Après l'Ascension, Marthe et Marie accompagnèrent Lazare pour répandre au loin la Bonne
Nouvelle de la Résurrection.*
* Quoique certains manuscrits du Synaxaire les commémorent comme Myrrhophores, l'Ecriture Sainte ne
mentionne parmi ces dernières que Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques et/ou Marie de Cleopas, Salomé
et l'"autre Marie" que certains Pères assimilent à la Mère de Dieu.
SAINT MARIE MYRRHOPHORE, EPOUSE DE CLEOPHAS 3ème Dim. de Pâque - 23 mai
Saint Mary Cleopa (Wife of Cleophas) the Myrh-Bearer, by Church tradition was a daughter
of Righteous Joseph, Betrothed to the MostHoly Virgin Mary (Comm. 26 December) from his
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first marriage, and she was still very young when the MostHoly Virgin was betrothed to
Righteous Joseph and came into his household. The Holy Virgin Mary lived together with the
daughter of Righteous Joseph, and they became close like sisters [whence the terminology in
John's Gospel, 19: 25]. Righteous Joseph, upon his return with the Saviour and the Mother of
God from Egypt to Nazareth, gave his daughter in marriage to his younger brother Cleophas,
wherefore she is called Mary Cleopa, i.e. wife of Cleophas. The blessed fruition of this
marriage was the PriestMartyr Simeon, Disciple from the Seventy, kinsman of the Lord, and
the Second Bishop of the Jerusalem Church (Comm. 27 April). The memory of Saint Mary
Cleopa is celebrated also on the 3rd Sunday after Pascha, the Sunday of the Holy Myrh-
Bearing Women.
ou
D'après les données évangéliques, cette Sainte Femme est présentée comme épouse de
Cléophas ou Clopas (Jean 19,25), probablement le même qu'Alphée. Ailleurs, elle est appelée
Marie, mère de Jacques et de Joseph (Matth., 27, 56; Marc, 15, 40, 47; Luc., 24, 10) ou encore
"l'autre Marie," expression par laquelle on la distingue de Marie, mère de Notre Seigneur et de
Marie-Madeleine (Matth., 27, 61 et 28, 1). Jacques, Joseph, Simon et Jude sont nommés
"frères," c'est-à-dire beaux-frères pour les Orthodoxes car issus d'un précédent mariage de
Joseph (cousins pour les hétérodoxes papistes) de Jésus-Christ (Matth., 13, 55). Nous venons
de voir que les deux premiers sont dits "fils de Marie de Cléophas," mais les évangélistes
n'excluent pas d'autres enfants que celle-ci aurait eus, à savoir Simon et Jude.
Note du transcripteur
Attention, les commentaires qui suivent, sans remettre en cause la sincérité de leurs auteurs,
sont hétérodoxes. Ils vous sont soumis, par défaut d'explications sur cette matière d'auteurs
orthodoxes. Votre contribution est la bienvenue.
Le titre de "frères du Seigneur" donné aux quatre fils de Marie, épouse de Cléophas,
suppose un degré assez rapproché de parenté entre cette Marie et la Mère du Sauveur : ce
degré, on ne peut le déterminer à l'aide des textes. Quelques-uns ont pensé que Marie de
Cléophas était une soeur de la Mère de Dieu; dans cette hypothèse, elles auraient porté le
même nom, l'une sous la forme usuelle "Maria," l'autre sous la forme archaïque
"Miryam." Une note originale de la Peschito dit que Cléophas et Joseph (époux de Marie)
étaient frères et qu'ils avaient épousé les deux soeurs. Toutefois, la parenté des " Frères
du Seigneur" peut provenir d'une origine toute différente. Hégésippe dans Eusèbe. (Hist.
eccl, L. 3, ch. 11, 4), affirme que Simon, frère de Jacques et deuxième Evêque de
Jérusalem, était cousin du Seigneur parce que son père Cléophas était frère de Saint
Joseph. Le même renseignement est dans Saint Epiphane (Haeres., 78, 7). Marie de
Cléophas n'aurait été que la belle-soeur de Joseph et par conséquent de Marie, Mère de
Jésus-Christ
D'après le commentaire récent du père Lagrange sur l'Evangile de Saint Jean, on devra
distinguer de Marie Salomé, Marie de Cléophas. Voici comment s'exprime Lagrange :
"Après avoir hésité longtemps comme on peut le voir dans notre commentaire sur Saint
Marc, p. 80, nous nous décidons nettement pour dire que quatre femmes sont ici
désignées, deux innommées et deux autres nommées Marie, distinguées l'une par le nom
de Cléophas, probablement son mari, l'autre par son lieu d'origine (i.e. de Magdala).
Saint Jean n'a pas nommé la Mère de Jésus-Christ non plus qu'à Cana et il ne nomme
pas non plus sa soeur. Si l'on tient compte du soin qu'il met à voiler sous l'anonyme non
seulement sa personne mais encore son père Zébédée et son frère Jacques, on admettra
aisément que cette personne est sa propre mère que l'on nominera Salomé, si tel est le
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nom de la mère des fils de Zébédée comme on peut le déduire du rapprochement avec
Marc, 15, 40 et Matth., 27, 56. Nous suivons Zahn, ajoute Lagrange mais on ne conçoit
pas pourquoi celui-ci rejette l'identité de Marie de Cléophas avec Marie, mère de
Jacques le petit et de José, soit l'autre Marie, la fidèle compagne de Marie-Madeleine
près de la Croix."
Le même Lagrange ne pense pas qu'il faille distinguer aussi Marie, de Cléophas de la
mère de Jacques. Marie de Cléophas n'est pas nommée parmi les Saintes Femmes qui
accompagnaient le Sauveur dans Ses Courses Apostoliques mais elle paraît au Golgotha
auprès de Marie, Mère de Jésus-Christ (Jean 19,25). Elle reste là après la mort du
Sauveur, assiste à la sépulture, se rend au sépulcre le lendemain du Shabbat, partage avec
les autres Saintes Femmes la faveur de voir le Seigneur ressuscité (Matth., 27, 61; 28, 1-
9). Il n'est plus parlé d'elle dans les Livres Saints.
On a cru pouvoir affirmer la présence du corps de Marie de Cléophas à Constantinople ou en
Italie. Une autre tradition, en honneur dans le Midi de la France, affirme que son corps avec
celui de Sainte Salomé, se conserve dans une petite ville de Provence appelée les Trois-
Maries au pays de la Camargue (Saintes Maries de la Mer) : là comme dans la ville d'Arles,
on célèbre l'Invention de ces deux corps vénérés, le 3 décembre selon le martyrologe de
France. Ce même document ajoute que la grande fête de Marie de Cléophas est au 25 mai.
Nous suivons le martyrologe romain qui a inscrit son nom au 9 avril.
Dimanche des Femmes Myrrhophores - 1 mai (repos)
SAINTE ET NOBLE IMPERATRICE THAMAR OU TAMARA LA GRANDE DE GEORGIE (+1213)
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La Sainte Impératrice de Géorgie, Tamara la Grande, naquit vers 1165. Elle était descendante
de l'antique dynastie géorgienne des Bagratides. En 1178, elle devint co-régente avec son
père, Georges III. Le règne de Sainte Tamara est connu comme l'Age d'Or de l'histoire de
Géorgie. L'Impératrice Tamara était d'une profonde piété et continuant l'oeuvre entreprise par
son grand-père, le Saint Empereur Saint David III le Restaurateur, elle encouragea la
prédication de la Foi chrétienne à travers la Géorgie, en plus de la construction d'églises et de
monastères. En 1204, le gouverneur du sultanat de Ruma, Rukn-en-Din, lui adressa un
courrier par lequel il demandait à l'Impératrice Tamara de faire renoncer la Géorgie au
Christianisme et d'accepter l'islam.
L'Impératrice refusa cette demande et au cours d'une bataille historique près de Basiani,
l'armée géorgienne défit la coalition des chefs musulmans. La sage conduite des affaires de
l'Impératrice Tamara lui valu l'affection de toute la nation. Elle passa les dernières années de
sa vie au Monastère des Cavernes de Bardzia. La Noble Princesse y avait une cellule reliée à
l'église par une fenêtre à travers laquelle il lui était possible de se joindre à la prière durant les
Divins Offices. Elle naquit au Ciel en paix en 1213 et fut glorifiée au nombre des Saints. Sa
mémoire est célébrée deux fois, le 1er mai, jour de sa naissance et aussi le Dimanche des
Femmes Myrrhophores.
Lecture de l’Epître
Actes VI : 1-7
6.1 En ce temps-là, le nombre des disciples augmentant, les Hellénistes murmurèrent contre les
Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution qui se faisait chaque
jour. 6.2 Les douze convoquèrent la multitude des disciples, et dirent: Il n'est pas convenable
que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables. 6.3 C'est pourquoi, frères,
choisissez parmi vous sept hommes, de qui l'on rende un bon témoignage, qui soient pleins
d'Esprit Saint et de sagesse, et que nous chargerons de cet emploi. 6.4 Et nous, nous
continuerons à nous appliquer à la prière et au ministère de la parole. 6.5 Cette proposition plut
à toute l'assemblée. Ils élurent Étienne, homme plein de foi et d'Esprit Saint, Philippe,
Prochore, Nicanor, Timon, Parménas, et Nicolas, prosélyte d'Antioche. 6.6 Ils les présentèrent
aux apôtres, qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains. 6.7 La parole de Dieu se répandait
de plus en plus, le nombre des disciples augmentait beaucoup à Jérusalem, et une grande foule
de sacrificateurs obéissaient à la foi.
Lecture de l’Evangile
Marc XV : 43-XVI : 8
15.43 arriva Joseph d'Arimathée, conseiller de distinction, qui lui-même attendait aussi le
royaume de Dieu. Il osa se rendre vers Pilate, pour demander le corps de Jésus. 15.44 Pilate
s'étonna qu'il fût mort si tôt; fit venir le centenier et lui demanda s'il était mort depuis
longtemps. 15.45 S'en étant assuré par le centenier, il donna le corps à Joseph. 15.46 Et Joseph,
ayant acheté un linceul, descendit Jésus de la croix, l'enveloppa du linceul, et le déposa dans
un sépulcre taillé dans le roc. Puis il roula une pierre à l'entrée du sépulcre. 15.47 Marie de
Magdala, et Marie, mère de Joses, regardaient où on le mettait.
16.1 Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé,
achetèrent des aromates, afin d'aller embaumer Jésus. 16.2 Le premier jour de la semaine, elles
se rendirent au sépulcre, de grand matin, comme le soleil venait de se lever. 16.3 Elles disaient
entre elles: Qui nous roulera la pierre loin de l'entrée du sépulcre? 16.4 Et, levant les yeux, elles
aperçurent que la pierre, qui était très grande, avait été roulée. 16.5 Elles entrèrent dans le
sépulcre, virent un jeune homme assis à droite vêtu d'une robe blanche, et elles furent
épouvantées. 16.6 Il leur dit: Ne vous épouvantez pas; vous cherchez Jésus de Nazareth, qui a
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été crucifié; il est ressuscité, il n'est point ici; voici le lieu où on l'avait mis. 16.7 Mais allez dire
à ses disciples et à Pierre qu'il vous précède en Galilée: c'est là que vous le verrez, comme il
vous l'a dit. 16.8 Elles sortirent du sépulcre et s'enfuirent. La peur et le trouble les avaient
saisies; et elles ne dirent rien à personne, à cause de leur effroi.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT EVÊQUE PATERNE (OU PAIR) D'AVRANCHES, CONFESSEUR (+ 565) ET
SAINT SCUBILION (+575)
Est-il le même que celui de Vannes, ce n'est pas si sûr. La similitude des noms ne conduit pas
à l'assimiler à l'Evêque de Vannes. Saint Paterne ou Saint Pair, naquit à Poitiers. Il fut d'abord
Moine à Saint-Jouin-de-Marnes avec Saint Scubilion. Puis tous deux partirent vers la
Normandie pour y trouver la solitude d'un ermitage. Mais l'Evêque de Coutances l'en tira pour
l'ordonner Prêtre puis Evêque d'Avranches. Si grande fut sa vertu qu'on le canonisa du vivant
même de son compagnon Saint Scubilion qui le rejoignit près de Dieu dix ans plus tard.
ou
Paterne ou Pair (Paternus) naquit à Poitiers vers l'an 480. Le père occupait dans cette ville un
poste considérable et mourut peu de temps après la naissance de son fils. Julitte, sa Pieuse
Mère, donna tous ses soins à l'éducation de l'enfant et celui-ci montra de bonne heure des
pensées et des habitudes qui sont plutôt de l'âge mûr. A vingt ans, il revêtit l'Habit Angélique
dans l'Abbaye d'Ansion (plus tard Saint-Jouin de Marnes) au diocèse de Poitiers. Bientôt
investi de la charge de cellérier, il prouva par son esprit d'ordre, sa discrétion et son amour de
la régularité qu'il pourrait diriger un jour des affaires importantes.
Un trait de son enfance avait d'ailleurs fait présager ce que seraient ses vertus : sa mère avait
étendu sur le toit de la maison l'étoffe destinée à lui confectionner un vêtement; un oiseau de
proie avait emporté dans son nid cette étoffe qui fut retrouvée un an plus tard aussi neuve et
aussi intacte qu'au premier jour. Le soleil, la pluie et les frimas ne l'avaient point détériorée.
Paterne fut effrayé de ses propres succès dans le monastère. De concert avec son compagnon
de cellule nommé Scubilion, il prit la fuite pour aller à la recherche d'une solitude plus retirée.
Ils n'emportaient avec eux que le Psautier. Ils arrivèrent dans le pays de Coutances et pour
mieux se séparer du monde, prirent la résolution de se fixer dans une des îles de la côte. Un
Saint Homme de la région les pria d'aller plutôt dans un village nommé Scicy (lat. Sesciacum)
où ils pourraient enseigner la Doctrine de Jésus-Christ aux habitants encore idolâtres.
Ils s'y rendirent et trouvèrent dans des cavernes un peuple adonné aux orgies et aux
superstitions. Leurs tentatives d'évangélisation furent vaines, on les accueillit par des
outrages, une femme poussa l'effronterie jusqu'à perdre toute pudeur en leur présence, ce dont
Dieu la punit sur l'heure en l'obligeant à demander aux Moines qu'elle outrageait la guérison
d'une maladie honteuse. Ceux-ci eussent volontiers versé leur sang pour la doctrine qu'ils
annonçaient mais le Seigneur ne le permit pas. Ils se retirèrent donc dans une cellule où ils
vécurent dans la prière et un grand esprit de charité.
Ils n'avaient un jour pour se sustenter que la moitié d'un pain. Paterne s'en dessaisit volontiers
pour la donner à un pauvre. Dieu ce jour-là se chargea de les nourrir et apaisa les murmures
de Scubilion. Ils n'avaient pas de boisson pour étancher leur soif; Paterne frappa la terre de
son bâton et une source d'eau fraîche s'en échappa aussitôt : la source a continué de couler
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depuis ce temps. [note : jusqu'en 1941, date du présent récit]
Ils vivaient depuis trois ans dans cette solitude quand l'Abbé Generesus d'Ansion, parvint à les
y découvrir après avoir admiré l'austérité de leur pénitence. Il essaya de la modérer, ramena
Scubilion à son monastère et au bout de quelque temps, lui permit de retourner auprès de
Paterne. Quant à celui-ci, il reçut de l'Evêque Léontien de Coutances le diaconat et au bout de
quelque temps, la prêtrise. Il se mit de plus belle à travailler plus efficacement à la conversion
des âmes et parvint à déraciner l'idolâtrie dans la région de Scicy. Il alla ensuite porter
l'Evangile dans les pays du Cotentin, du Bessin, du Maine et de Bretagne; il établit dans ces
mêmes régions des monastères.
D'après les chroniqueurs, la renommée de la Sainteté de Paterne et des Miracles que Notre
Seigneur opérait par lui arriva jusqu'aux oreilles du roi Childeber des Francs. Ce Prince désira
le voir et lui fit demander de venir jusqu'à Paris où était sa résidence. Saint Paterne quitta
donc le pays qu'il évangélisait, passa par la Neustrie pour se rendre à la cour; ce voyage fut
signalé par des guérisons de malades et des délivrances de possédés. Paterne rendit la vue aux
aveugles et la parole aux muets; un jour qu'il traversait le village de Mantelle (la future ville
de Mantes, d'après les bollandistes; le village de ce nom près les Andelys, ont dit d'autres
auteurs), on le pria de bénir un enfant qui était près de mourir après avoir été mordu par un
serpent venimeux. Paterne y consentit et l'enfant recouvra aussitôt la santé. De là vient sans
doute que, de nos jours, Paterne est invoqué contre la morsure des serpents.
A la cour de France, Paterne homme fut reçu avec les plus grands égards; Childebert ordonna
à son intendant Crescentius de lui donner une forte somme pour ses pauvres. Crescentius
négligea de le faire et perdit la vue. Il ne fut guéri qu'après être retourné auprès de Paterne et
avoir réparé sa négligence. Aussi ceux qui sont menacés de perdre la vue ont-ils recours à
l'intercession de Saint Paterne que l'on invoque également contre la paralysie.
Paterne, ayant satisfait aux désirs du Roi, retourna dans sa solitude de Scicy où il gouverna
durant de longues années les Moines placés sous sa conduite. Durant son sommeil, Dieu lui
montra trois Evêques endormis depuis peu de temps, à savoir Melaine de Rennes, Léontien de
Coutances et Vigor de Bayeux et ces Prélats lui imposaient les mains pour le consacrer
Evêque. Peu après, l'Evêque Gilles d'Avranches s'endormit et Paterne fut appelé à lui
succéder vers 550. Il avait alors soixante-dix ans. Malgré ses exploits ascétiques, il était
encore plein de vigueur. Il remplit pendant treize ans les devoirs d'un pasteur zélé et
charitable. Il continua de donner ses soins à ses monastères, s'occupa des intérêts communs de
l'Église et assista au Concile de Paris en 555.
Vers l'année 565, le lendemain du jour de Pâque, il songeait à visiter son Monastère de Scicy
quand il tomba malade. Il envoya un messager à Scubilion pour le prier de venir l'assister
mais celui-ci avait été pris de maladie dans le même moment et avait député quelqu'un vers
Paterne pour implorer son assistance. Les deux messagers se rencontrèrent en chemin. Les
deux amis ne purent se revoir sur la terre et naquirent au Ciel le même 16 avril 565.
Les deux Saints avaient choisi pour lieu de leur sépulture l'église du Monastère de Scicy. Ils y
furent inhumés et on y honora leur mémoire. On a pensé qu'à l'époque des incursions
normandes, leurs Précieuses Reliques avaient été emportées en divers lieux, déposées peutêtre
à Issoudun. On prétend posséder encore de nos jours les Vénérables Reliques de Saint
Paterne dans l'église paroissiale de Saint-Pair-sur-Mer, construite en place de celle de Scicy.
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L'anniversaire de Saint Paterne avec celui de Saint Scubilion est marqué au 15 avril dans
certains manuscrits du martyrologe hiéronymien provenant d'une copie faite à l'Abbaye de
Fontenelle dans la seconde moitié du premier siècle. C'est à la date du 16 avril qu'est fixée la
fête de Saint Paterne dans le martyrologe romain basé sur les additions d'Usuard. Du Saussay
dans son martyrologe gallican place au 27 septembre ce qu'il appelle la Repositio sancti
Paterni et il ajoute que le corps fut transféré à Issoudun; malheureusement il ne cite point les
autorités sur lesquelles il s'appuie. Plus communément dans certains documents, on lit le nom
de Paterne au 23 septembre : cette date marquerait la première Elévation du corps pour le
dérober aux profanations des Normands. La fête de Paterne est au 16 avril dans les nouveaux
propres de Coutances et de Poitiers.
Ste. Irène St. Leonidas Ste. Galina
SAINTS MARTYRS LEONIDAS ET CHARIESSA NICE, GALINA, CALLIS,
NUNECHIA, BASILLISSA, THEODORA ET IRENE DE CORINTHE (+250 OU 281)
Ils furent jetés à la mer mais la mer ne voulut pas les recevoir. Ils marchèrent sur les eaux
jusqu'à la terre ferme en chantant à Dieu : "Sur le champ de bataille, j'ai couru, Ô Seigneur et
l'armée me poursuivait; Ô Seigneur, je ne T'ai pas renié; Ô Seigneur, sauve mon âme!"
A leur vue, les païens furent d'abord surpris pour s'en saisirent ensuite et leur attacher des
pierres au cou et les rejeter à la mer et cette fois, ils rendirent leur âme au Seigneur, noyés. Ils
souffrirent tous honorablement pour le Christ en l'an 281.
150 MARTYRS EN PERSE.
En ce jour aussi, nous commémorons le martyre de cent cinquante fidèles par le roi de Perse.
Le roi assiégea des villes chrétiennes qui se trouvaient près de la frontière de son pays et en
captura beaucoup. Comme ils refusaient d'adorer le soleil et les étoiles, il ordonna de les
décapiter et c'est ainsi qu'ils reçurent la Couronne du martyre.
SAINTE MONIALE THEODORA, PRINCESSE DE NOVGOROD (+1378)
La Sainte Moniale Théodora de Novgorod, Anastasia (Vassa) dans le monde, était la fille de
l'aristocrate Tverd Ioann et de son épouse Sainte Anna. Elle naquit en 1331. A l'âge de douze
ans, elle fut donnée en mariage au Prince André Konstantinovich de Novgorod. Après douze
10
ans de vie mariée sans enfants, le Prince s'endormit, ayant fini par faire profession monastique
(+ juin 1365). La Sainte Princesse continua à vivre dans le monde encore quatre ans. Puis elle
affranchit ses servantes, distribua ses biens et entra au Monastère Zachat'ev de Nizhegorod.
Elle y fut tonsurée par Saint Denis, le futur Archevêque de Souzdal (+1385). Dans la vie
monastique, Sainte Théodora jeûna bien souvent, restant jusqu'à cinq jours sans s’alimenter.
Elle passait des nuits entières en prière et en larmes. Elle portait un cilice sur elle. Elle parvint
au don de l'humilité et de l'Amour et elle porta sur elle toutes les vilenies. L'exemple de sa
rude vie lui attira de nombreuses vocations : on admit à la vie monastique et on tonsura plus
de cent filles, Princesses et autres aristocrates. La Moniale Théodora s’endormit dans le
Seigneur vers l'année 1378.
SAINTES MARTYRES AGAPE, IRENE, CHIONIE ET DE LEURS COMPAGNONS A
THESSALONIQUE (+304)
Agapé, Chionie et Irène étaient trois soeurs originaires d"une famille riche et influente de
Thessalonique. Lors de la proclamation de l'édit de Dioclétien (304) qui défendait à toute
personne de garder chez elle les Livres des Saintes Ecritures, elles s'enfuirent de la ville pour
sauvegarder leur Foi et se rendirent sur une haute montagne près d'un lac où elles menèrent
une vie de prière en compagnie d'un Saint Ascète nommé Zoïle. De corps, elles se tenaient au
sommet de la montagne mais leurs âmes demeuraient en permanence au Ciel.
Quand Saint Chrysogone, le Père Spirituel de Sainte Anastasie Pharmacolytria, périt sous le
glaive des persécuteurs, Dieu révéla à Zoïle l'endroit où se trouvait le corps du Martyr afin
qu'il l'ensevelisse avec honneur. Quelques jours plus tard, Chrysogone lui apparut en rêve et
lui annonça que neuf jours plus tard les trois soeurs allaient être arrêtées et offrir
glorieusement leur vie pour le Christ avec Sainte Anastasie.*
* Nous avons suivi jusqu'ici la Passion de Sainte Anastasie Pharrnacolytria qui présente une version quelque
peu altérée du martyre des trois soeurs. Dans la suite, nous résumerons les Actes anciens de leur martyre,
lesquels ne mentionnent ni Sainte Anastasie ni Sainte Mile et supposent que les trois Saintes furent arrêtées près
de Thessalonique et non dans la région d'Aquilée.
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Sainte Anastasie ne tarda pas à se présenter dans leur demeure. Elle les embrassa
chaleureusement et les encouragea à persévérer jusqu'au terme de leur combat pour la Foi en
leur garantissant son soutien au péril de sa vie.
Le jour prévu, les soldats de l'empereur découvrirent la cachette des Saintes et elles furent
conduites sans ménagement auprès du gouverneur de Macédoine, Dulcétios, en compagnie de
trois autres jeunes Chrétiennes : Cassia, Philippa et Eutychia et d'un jeune homme : Agathon.
Le gouverneur leur dit d'un ton sévère : "Insensés! Quelle folie est la vôtre de ne pas vouloir
obéir aux ordres des "divins" empereurs et césars?" Et s'adressant à Agathon, il lui dit : "Et
toi, pourquoi as-tu refusé de manger les viandes offertes aux "dieux" comme font les hommes
pieux? " – "C'est que je suis Chrétien!" répondit Agathon. Se tournant vers Agapé, Dulcétios
lui demanda quels étaient ses sentiments. La jeune Vierge répondit : "Je crois au Dieu Vivant
et je ne veux pas perdre ma bonne conscience." Il demanda à Irène pourquoi elle n'avait pas
obéi aux ordres des empereurs. Celle-ci répondit : "C'est par Crainte de Dieu!" Chionia fit la
même réponse, Cassia répondit simplement qu'elle voulait sauver son âme et Philippa déclara
qu'elle préférait mourir plutôt que de toucher à des viandes offertes aux idoles. Eutychia
montra la même fermeté mais comme elle était enceinte de sept mois, le magistrat la fit garder
en prison puis il revint à l'interrogatoire et essaya de persuader Agapé de se montrer
conciliante. Elle répliqua : "Il ne convient pas de se soumettre à satan. Tu ne parviendras pas à
changer ma détermination : elle est inébranlable." – "Qui donc vous a entraînées dans cette
folie?" demanda Dulcétios. – "C'est le Dieu Tout Puissant et Son Fils Unique Notre Seigneur
Jésus-Christ!" dit Chionie. Constatant qu'il ne parviendrait à rien de plus, le gouverneur
proclama alors la sentence suivante : "Je condamne Agapé et Chionie à être brûlées vives
pour avoir agi par une obstination impie contre les édits "divins" de nos augustes seigneurs et
pour professer encore la perverse religion des Chrétiens qui est en abomination à tous les
hommes pieux. Quant à Agathon, Irène, Cassia et Philippa, ils seront retenus en prison en
raison de leur jeune âge."
Le lendemain de l'exécution des deux Saintes comme on avait découvert des livres chez Irène
qui avait pourtant nié en détenir, on la fit de nouveau comparaître au tribunal. Dulcétios la
menaça de mort mais lui proposa d'avoir la vie sauve si elle consentait à sacrifier et à manger
la chair des victimes. "En aucun cas, répliqua la Sainte car un châtiment éternel attend ceux
qui auront renier la Parole de Dieu Qui nous a recommandé de L'aimer jusqu'à la mort. C'est
pourquoi nous préférons être brûlés vifs plutôt que de livrer ces Ecrits!" Après un
interrogatoire serré pendant lequel la Servante du Christ montra la bravoure d'un guerrier, le
gouverneur ordonna de l'exposer nue dans une maison de débauche. Mais la Grâce du Saint
Esprit protégea la Vierge du Christ et personne n'osa l'approcher ni même lui adresser des
paroles insultantes. Elle fut ramenée devant Dulcétios qui lui demanda : "Persistes-tu dans ta
folie?" - "Non pas dans ma folie mais dans le culte du Vrai Dieu!" - "Eh bien! Tu vas recevoir
le juste châtiment de ton insolence." Et il écrivit la sentence suivante : "Puisque Irène n'a pas
voulu obéir aux ordres des empereurs et sacrifier et qu'elle persiste à suivre la croyance des
Chrétiens, j'ordonne qu'elle soit brûlée vive comme ses soeurs."
Le lendemain, les soldats la conduisirent jusqu'à l'endroit élevé où ses soeurs avaient été
suppliciées. Ils allumèrent un bûcher et lui ordonnèrent de s'y jeter elle-même. C'est en
chantant des Psaumes et glorifiant Dieu qu'Irène entra dans la flamme et s'offrit au Seigneur
comme un sacrifice de bonne odeur.*
* Une basilique dédiée aux trois Saintes fut par la suite édifiée près des murailles de Thessalonique,
probablement sur les lieux de leur martyre ou de leur sépulture.
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SAINTE MARTYRE IRÈNE (+258)
The Holy Martyress Irene suffered in Greece in the year 258 on the day of Holy Pascha. She
lived with other Christians in a cave and spent her time in constant prayer. Reported on by the
pagans, Saint Irene was arrested by soldiers of the governor and locked up in prison. For her
fearless confession of Christ as the True God, Saint Irene was cruelly tortured. They cut out
her tongue, knocked out her teeth, and finally they beheaded her with the sword.
SAINT MARTYR VAISE (+ 490)
Au temps où le roi Alaric des Wisigoths dominait jusque dans le Midi de la Gaule, un Pieux
jeune Homme de la Saintonge nommé Vaise consacra la plus grande partie de ses
considérables possessions à soulager les pauvres, les captifs et les esclaves. Sur les
réclamations de ses proches, il répondit qu'il usait de son droit. Cette réponse ne fit que les
exaspérer : l'un d'eux nommé Procule poussa son fils Namantius à chasser Vaise de sa maison
et comme Alaric avait rétabli Vaise dans ses domaines, Procule fit charger de chaînes le
Serviteur de Dieu et lui trancha la tête après divers tourments.
Il commanda ensuite à ses gens de faire disparaître le corps. Après avoir jeté le corps dans les
flammes en tenant des propos infâmes, Namantius fut cruellement châtié et expira sur l'heure
en proie à d'affreuses tortures d'entrailles. Un Pieux Chrétien nommé Francus, témoin de cette
scène, recueillit les ossements du Martyr et les déposa dans un tombeau sur les bords de la
Charente. Il y eut de nombreux Miracles et en 589, l'Evêque Palladius de Saintes (ou Palais,
voir 6 septembre) fit construire sur le tombeau une chapelle et un monastère. Ce fut l'origine
du bourg de Saint-Vaise, entre Saintes et Taillebourg. Le monastère devint au onzième siècle
un prieuré de Chanoines. On a prétendu que les Précieuses Reliques Saint Vaise avaient été
profanées et jetées à la rivière par les ignominieux protestants. La question n'a jamais été
éclaircie.
SAINT EVEQUE FRUCTUEUX (OU FRUCTURARIUS) DE BRAGA ET CONFESSEUR
(+ 665)
Issu de parents qui occupaient les premiers rangs à la cour des rois wisigoths au septième
siècle, Fructueux eut pour père un général d'armée. Il manifesta dès l'enfance son goût pour la
vie contemplative. Après la mort de ses parents, il se mit à l'école de l'Evêque Conantius de
Palencia qui lui conféra la tonsure. Puis il se retira au Désert où il bâtit le Monastère de
Compludo dans le diocèse d'Astorga pour y abriter ses nombreux disciples. Quand il eut tout
organisé, il se retira dans la solitude pour se faire oublier.
Mais il fut bientôt découvert et pour satisfaire de nouveaux disciples, il construisit dans le
fond des montagnes le Monastère de Rufiane. Les Moines devinrent si nombreux que le
gouverneur de la province s'en plaignit au roi : il craignait qu'il ne restât plus personne pour
porter les armes, cultiver les terres et exercer les arts et le commerce. Les femmes imitaient
les hommes; des familles entières se donnaient à Dieu, les pères avec leurs fils entraient dans
les monastères d'hommes, les mères avec leurs filles dans les couvents de femmes.
Un jour que Fructueux se trouvait dans une de ses maisons, il reçut la lettre d'une jeune fille
qui le conjurait de la diriger dans les voies du Salut. Aristocrate et s'appelant Bénédicte, elle
venait d'être fiancée à un grand de la cour mais elle entendait se consacrer entièrement à Dieu.
Elle avait pris la fuite à l'insu de ses parents et avait longtemps erré dans le Désert. Elle se
trouvait alors à une petite distance du monastère où résidait Fructueux. Celui-ci se rendit à son
invitation et il fit construire une petite cellule pour Bénédicte puis l'instruisit des obligations
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de la vie monastique et subvint à sa subsistance. L'exemple de cette Noble Vierge devint
contagieux et bientôt s'éleva un couvent où se réunirent plus de quatre-vingts femmes.
Le seigneur gothique essaya vainement de reprendre sa fiancée mais elle demeura sourde à
toutes ses sollicitations. Lui-même resta muet quand il fut mis en sa présence. Il fit appel au
juge royal sans un meilleur succès. Celui-ci finit par lui dire : "Laisse cette fille servir le
Seigneur et cherche une autre femme."
On ne saurait rappeler tous les prodiges de la vie de Fructueux. Ses austérités et ses voyages
ne l'ont pas empêché de cultiver les lettres. Il a composé pour ses Moines de Compludo une
Règle dans laquelle il s'est inspiré de la Règle de Benoît de Nursie. On lui attribue encore une
Règle commune à l'usage des monastères composés de familles mais l'authenticité de cette
dernière n'est pas suffisamment établie. Le fait est qu'il dut réprimer certains abus. Les
familles entières qui se retiraient au Désert avec leurs esclaves vivaient parfois pêle-mêle dans
une même maison et élisaient un Abbé après avoir pris l'habit monastique. Fructueux dut
intervenir pour opérer la séparation.
Ne pouvant plus trouver de Désert en Espagne pour s'y recueillir, Fructueux conçut le dessein
de passer en Orient, sous prétexte de visiter les Lieux Saints. Le Roi l'apprit et au moment où
notre Saint allait s'embarquer avec quelques disciples, il le fit arrêter, demanda qu'on le lui
amenât à la cour et le mit sous bonne garde durant quelque temps. Peu après, Fructueux fut
sacré Evêque de Dume, monastère fameux situé dans le voisinage de Braga et érigé en évêché
à l'époque de Saint Martin de Braga dont nous avons parlé le 20 mars. Peu de temps après, les
Pères du Dixième Concile de Tolède transférèrent Fructueux à l'archevêché de Braga (1er
décembre 655). Dans sa nouvelle dignité, le Saint Homme conserva l'habit monastique et se
montra toujours humble et mortifié. Il construisit de nouveaux monastères, y introduisit sa
Règle et veilla à la faire observer. Sur le point de naître au Ciel, il se fit porter à l'église, y
reçut l'absolution de ses péchés et demeura prosterné devant l'Autel le reste du jour et la nuit
suivante. Un peu avant le lever du soleil, il éleva les mains vers le Ciel pour offrir à Dieu sa
prière et expira dans cette posture le 16 avril 665.
Fructueux fut d'abord enseveli au Monastère de Montel comme il l'avait souhaité. Dieu
manifesta sa Sainteté par les dons obtenus et les merveilles opérées sur son tombeau. Son
culte s'établit dans les églises de Galice, du Portugal, du pays de Léon, de la Castille et de
l'Andalousie mais il diminua par la suite. En 1102, l'évêque papiste de Compostelle, Diego,
enleva secrètement le corps de Fructueux avec plusieurs autres. Transféré d'abord à Tuy puis
à Compostelle, ce corps y fut solennellement déposé dans l'église de Saint-Jacques le 16
décembre, par les papistes donc.
SAINT EVEQUE THURIBE DU MANS (+480)
Issu de noble famille, Thuribe fut le compagnon de Saint Julien, le premier Evêque du Mans.
L'ayant longtemps aidé à propager la Foi, il mérita ainsi de lui succéder comme Evêque. Il
s'appliqua par la parole et par l'exemple à affermir dans la Foi son peuple récemment converti.
Jaloux des progrès journaliers de cette Eglise naissante, l'ennemi de la Vraie Foi et de la Vraie
Vie suscita contre elle une persécution très grave. Thuribe eut souvent besoin d'employer la
Puissance des Miracles pour vaincre les obstacles qui s'opposaient à ses efforts.
Une riche aristocrate affligée d'une longue maladie languissait dans la douleur avec toute sa
famille. Confiante dans la Sainteté de Thuribe, elle lui demanda avec instance des eulogies
bénites par lui-même. Thuribe, cédant enfin à ses prières, lui envoya ce qu'elle demandait et
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cette personne fut guérie avec toute sa maison. Une grande dame nommée Savina avait
embrassé, à la prédication de Thuribe, la Foi chrétienne. Son mari nommé Caïnanus, homme
puissant et riche, était très attaché au culte des fausses "divinités." Sa haine contre le Saint
Evêque fut des plus violentes. Il espéra l'effrayer et le porter à quitter le pays par les menaces
et les mauvais traitements dont il l'accabla mais rien ne put ébranler la constance de Thuribe.
Dans sa rage contre le Christianisme, Caïanus renferma Savina dans une sorte de prison
domestique, voulant la priver de l'assistance aux assemblées des Chrétiens et de toute
communication avec les frères. Cette violence ne resta pas longtemps impunie; Dieu employa
Ses Châtiments pour amener à la Vérité le persécuteur lui-même. Il fut subitement frappé de
mutisme et d'aveuglement. Ce coup imprévu ne lui laissa d'autre ressource que de recourir à
Savina. Comme elle connaissait la Puissance Miraculeuse de Thuribe, elle engagea son mari à
s'adresser à l'Homme de Dieu, lui proposa d'aller en personne implorer sa pitié et en obtint
facilement la permission. Alors elle courut se jeter aux pieds du Saint et sa demande fut
bientôt exaucée. Thuribe se mit en prière et reçut du Ciel ce qu'il demandait, la guérison du
corps de Caïanus et celle de son âme. Celui-ci, touché par la Grâce, vint lui-même faire l'aveu
de ses erreurs passées et solliciter la faveur d'être admis au nombre des disciples de l'Evangile.
La reconnaissance de Caïanus le porta à donner à Dieu les grands biens qu'il en avait reçus.
D'abord, il pria Thuribe de consacrer dans sa maison un oratoire pour servir aux assemblées
des Chrétiens et aux fonctions du culte. Après avoir doté cette église, Caïanus en fit encore
bâtir une autre en l'honneur des Saints Apôtres Pierre et Paul. On dit qu'il se forma également
auprès de ce nouveau sanctuaire une communauté de clercs mais celle-ci de même que la
première ne subsista pas longtemps : elles disparurent toutes les deux, soit par la violence des
persécutions excitées dans tout l'empire par les édits des Césars, soit par les ravages plus
terribles encore des barbares qui ne tardèrent pas à désoler notre malheureux pays. Lorsque
Saint Calais vint s'établir en ces lieux au commencement du sixième siècle, il n'y trouva
qu'une profonde solitude et quelques ruines auxquelles la tradition du pays donnait encore le
nom de Casa-Caïani.
Allant un jour dans le pays des Arviens pour y travailler à la conversion des idolâtres, il
s'arrêta au village d'Acacius (Assé-le-Bérenger). Les habitants avaient déjà entendu parler du
pouvoir qu'il avait d'opérer des Miracles. Ils s'adressèrent à lui avec confiance le conjurant de
les secourir en eau dont le manque faisait souffrir tous les habitants de ce bourg. Thuribe se
mit en prière et l'on vit jaillir aussitôt une fontaine qui n'a point cessé depuis ce temps de
porter le nom de "fontaine Saint-Thuribe" et de verser une eau si abondante qu'elle est l'une
des sources les plus fécondes de la rivière d'Erve. Autrefois de nombreux pèlerins affectés du
mal des yeux venaient se laver à la fontaine de Saint-Thuribe pour obtenir leur guérison.
D'après une tradition, Saint Thuribe se voyant approcher de son Endormissement, se retira en
un lieu situé à une demi-journée de marche du Mans au lieu où l'on voit aujourd'hui le bourg
du Saint-Marceau comme son maître et prédécesseur Saint Julien. Ce fut là qu'il attendit son
heure suprême et qu'il s'endormit dans le Seigneur après de nombreuses fatigues, le 16 avril
avant les calendes de mai. On voyait naguère encore sur les bords de la Sarthe, de l'autre côté
du bourg de Saint-Marceau, vis-à-vis de la chapelle de Saint-Julien et au milieu d'un gracieux
paysage, une chapelle dédiée à Saint Thuribe et destinée à consacrer la mémoire du lieu où il
remit son âme à Dieu. On ne trouve plus aujourd'hui à la même place que des ruines et les
fragments d'une statue du Saint Evêque. Cependant une fontaine qui porte le nom de Saint-
Thuribe coule toujours près de là dans le fond du vallon.
D'après une tradition plus autorisée que celle que nous venons de rapporter et qui, du reste,
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peut très bien se concilier avec elle, Saint Thuribe eut la Gloire de souffrir le martyre. (C'est la
version autorisée par les "Gestes des Evêques du Mans" et qui est par conséquent antérieure
au neuvième siècle).
Voici comment on raconte cet évènement.
Le Saint Evêque prêchait à Juliacus (Juillé) au pays des Cénomans, village habité par une
population gallo-romaine. Tandis qu'il s'efforçait d'arracher les idolâtres à leurs erreurs, une
violente répulsion s'éleva contre sa doctrine et contre sa personne; les païens, irrités,
s'ameutèrent en grand nombre, ils l'accablèrent de mauvais traitements et menacèrent même
ses jours et il se vit obligé de s'enfuir. Ces infidèles le poursuivirent à coups de pierres et il fut
même atteint de quelques-unes et grièvement blessé. Cependant il ne mourut pas
immédiatement des blessures qu'il avait reçues : il put encore se retirer et s’endormir dans le
Seigneur dans la paix. L'Eglise a souvent décerné les honneurs dus aux Martyrs, à des Saints
trépassés des suites des souffrances qu'ils avaient endurées pour le Foi en Jésus-Christ,
quoiqu'ils n'eussent pas expiré dans les tourments même. C'est ainsi que l'Eglise honore
comme Martyr le Saint Evêque Marcel de Rome né au Ciel par suite des mauvais traitements
qu'il essuya sous Maxence. Il y a quelque apparence que l'Eglise du Mans célébrait aussi
autrefois Saint Thuribe comme Martyr.
Deux anciennes Vies de ce Saint parlent continuellement des persécutions qu'il eut à
supporter. Nous ne parlons point d'une autre tradition qui veut que Saint Thuribe eut la tête
tranchée parce qu'elle nous paraît moins ancienne et moins sûre.
Quoi qu'il en soit du martyre de Saint Thuribe et de sa retraite au village de Saint-Marceau, il
est constant qu'il fut enseveli au cimetière des Chrétiens dans la basilique des Saints Apôtres
et près de Saint Julien. On lui donne cinq ans, six mois et seize jours d'épiscopat.
L'église du Mans fut gouvernée par deux Saints Evêques du nom de Thuribe. Le premier dont
on vient de lire la vie, vivait à la fin du premier siècle, le second* de 490 à 497. Les historiens
ont souvent confondu les actions de ces deux Saints Evêques. En 835, le Saint Evêque Aldric
du Mans consacra un Autel dans l'église cathédrale sous le vocable de Saint Julien, de Saint
Thuribe et d'autres Saints Evêques du Mans. En 837, il transporta les Précieuses Reliques de
Saint Thuribe de l'église des Saints-Apôtres, c'est-à-dire de l'église abbatiale du Pré, en l'église
cathédrale. Ces Précieuses Reliques ont été détruites en grande partie durant la révolution; ce
qu'il en reste se trouve confondu avec d'autres Saintes Reliques dans une châsse de la
cathédrale du Mans.
* A propos de second , bien que "canonisé," celui-ci est une des sources "théologiques" de l'actuelle hérésie
romaine ; cfr. martyrologe romain :
"A Palencia, le Saint Evêque Turibe d'Astorga : aidé par le Saint Pape Léon, il bannit entièrement de l'Espagne
l'hérésie de Priscillien puis illustre par ses Miracles, il rendit son âme à Dieu en paix (vers 460)."
Commentaire des Bénédictins : "L'Histoire ne dit rien de ses premières années. Choisi en 420 pour remplacer le
priscillaniste Dictinus, il se mit en devoir de détruire l'hérésie, fit appel au Pape Saint Léon le Grand qui lui
répondit par une lettre (Ep. 5) où l'hérésie est réfutée. Turibe réunit un Synode, inséra dans le Symbole le mot
"Filioque." Il rendit son âme le 16 avril vers 460. Il est le principal patron d'Astorga. (Acta sanct. 16 avril)"
C'est la première mention, semble-t-il, de cette hérésie aux conséquences gravissimes. On parle souvent de
l'Espagne comme terre de fermeté dans la Foi, on constate que dès le cinquième siècle, c'était déjà les débuts de
la catastrophe théologique. Il ne semble pas qu’on ait trouvé avant ni ailleurs d'auteur qui l'accepte (si vous en
avez, merci d'avance de nous l’indiquer afin de corriger ceci). En revanche, on trouve nombre de réfutations et
de rejets par les Evêques de Rome de la période orthodoxe de ce patriarcat et pas des moindres! Jusqu'à la
signature de l'Evêque et Pape de Rome et de ses compagnons des Eglises d'Occident, lors du Huitième Concile
Oecuménique (qui ne sera proclamé tel que lorsque aura eu lieu le neuvième, conformément à la procédure en
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la matière), à Constantinople, en 869-870, de la condamnation ferme de cette hérésie et l'anathème jeté sur tous
ceux qui y souscriraient. Les Papes de Rome les plus orthodoxes ont condamné d'avance et sans le moindre
doute possible ceux qui allaient s'inventer une nouvelle Eglise en 1054, avec une nouvelle religion et des
nouveaux dogmes. Tels sont les faits!
En tout cas, il est intéressant de voir l'anamnèse de cette hérésie : pour détruire une hérésie [priscillianisme] au
milieu du cinquième siècle, on en entame une autre [filioque] qui elle fera hélas florès jusqu'à nos jours. Cette
hérésie aura comme conséquence directe l'affaiblissement de la Foi en Espagne (et partout où elle sera admise)
et l'introduction facilitée d'une autre hérésie, gravissime, l'arianisme qui est d'ailleurs encore présent, de
manière ouverte ou rampante, là où la première hérésie est acceptée. L'un ne va pas sans l'autre car comme
toujours, l’erreur engendre l’erreur. Kyrie eleison!
Pour davantage d’explications sur ce Huitième Concile OEcuménique souvent confondu par les Orthodoxes par
un autre concile de malheureuse mémoire, voici un texte de l'évêque Basile Krovochéine; ce texte est disponible
sur le site bruxellois du "Patriarcat de Moscou" http://www.archiepiskopia.be; rubrique 'Bibliothèque', sousrubrique
'Les textes symboliques de l'Eglise orthodoxe', 'chapitre I' (après avoir laisser défiler la page.):
C'est donc d'accord avec la pensée des auteurs du programme du Préconcile que nous
entendrons par textes symboliques dans l'Eglise orthodoxe tous les monuments
orthodoxes dogmatiques, exprimant, au nom de l'Eglise, sa foi et son enseignement
théologique.
Au Préconcile à venir et au Concile OEcuménique qui le suivra, s'il plaît à Dieu,
incombera donc la tâche d'éclaircir ce qui, parmi les nombreux textes dogmatiques, peut
être considéré comme un texte symbolique exprimant la foi et l'enseignement de l'Eglise,
l'attitude que l'Eglise doit adopter envers ce texte, son degré d'autorité et son caractère
obligatoire. Il va de soi qu'aucune question particulière ne se pose au sujet des
monuments dogmatiques de l'Eglise ancienne : son Symbole de Foi (Credo), élaboré et
confirmé par le Premier et le Deuxième Conciles OEcuméniques, fixé dans sa forme
immuable par les Conciles OEcuméniques qui suivirent, les décisions dogmatiques des
sept Conciles OEcuméniques en général et au sujet des décisions dogmatiques des
Conciles locaux antiques qui furent confirmées par le Sixième Concile OEcuménique
(plus exactement par la deuxième règle du Concile in Trullo de 691-692, considéré
comme le prolongement des Cinquième et Sixième Conciles). Il est hors de doute que les
décisions dogmatiques (όροι) des Conciles OEcuméniques possèdent dans l'Orthodoxie
une autorité incontestable et irrévocable, bien qu'on puisse admettre que ces décisions
puissent être complétées et explicitées davantage par des Conciles OEcuméniques à venir,
s'ils sont convoqués, de même que jadis les Conciles OEcuméniques complétaient les
décisions des Conciles qui les avaient précédés. Ainsi, le Deuxième Concile compléta et
modifia même le texte du Symbole de Foi du Premier Concile, les Cinquième et Sixième
Conciles complétèrent et précisèrent les décisions christologiques des Troisième et
Quatrième Conciles. Mais la question se pose surtout sur le caractère et le degré d'autorité
des décisions de Conciles locaux et d'autres monuments dogmatiques qui ne furent pas
confirmés par des Conciles OEcuméniques, qu'ils remontent à l'époque de ceux-ci ou à des
temps plus récents, comme c'est le cas le plus souvent. Dans ce contexte, on pose parfois
la question sur le droit même de l'Eglise orthodoxe d'élaborer et d'approuver des
décisions dogmatiques après l'époque des Conciles OEcuméniques. Certains contestent ce
droit, soit qu'ils nient tout développement dogmatique dans l'Eglise, soit qu'ils ne
reconnaissent celui-ci que dans l'Eglise ancienne, considérant le nombre même de sept
Conciles OEcuméniques comme sacré et définitif, soit enfin que l'Eglise orthodoxe
catholique a soi-disant cessé d'être l'Eglise universelle après la défection du Patriarcat de
Rome et n'a pas le droit ni ne peut, seule, sans Rome, convoquer des Conciles
OEcuméniques. [1]
Nous ne pouvons partager ces opinions. L'Eglise orthodoxe nie, certes, l'idée du
développement dogmatique dans le sens où l'entend la théologie catholique-romaine la
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plus récente (depuis le cardinal Newnian) qui s'efforce de justifier les dogmes romains
nouveaux qui ne sont contenus ni dans l'Ecriture Sainte, ni dans les écrits des Pères
anciens (comme par exemple le Filioque, l'infaillibilité du pape, l'immaculée conception,
etc.) en affirmant que le contenu même de la foi et de la révélation s'accroît dans le
courant de l'histoire ecclésiastique ; ce qui au début n'aurait eu qu'une forme
embryonnaire et n'aurait existé dans l'Ecriture et la Tradition que sous forme d'allusions
obscures, ce dont l'Eglise n'avait pas encore pris conscience, se révèle et se manifeste par
la suite, se formulant dans la conscience ecclésiale [2] . L'Eglise orthodoxe n'admet pas
l'idée d'un tel développement ou évolution du contenu même de la foi et de la révélation.
Elle reconnaît cependant que les vérités de la foi, immuables par leur contenu et leur
" volume " puisque la foi " a été transmise aux saints une fois pour toutes" (Jude 3), sont
formulées dans l'Eglise graduellement et précisées dans des concepts et des termes. C'est
là un fait historique incontestable, reconnu même par les théologiens orthodoxes les plus
conservateurs, tel que le métropolite Macaire (Boulgakov) [3]. Il suffit, pour le confirmer,
d'indiquer l'introduction graduelle dans l'usage ecclésial d'expressions théologiques
fondamentales qui ne se rencontrent pas dans la Sainte Ecriture. Ainsi le mot
" catholique " (pour désigner l'Eglise — καθολική εκκλησία) se rencontre pour la
première fois chez saint Ignace d'Antioche (Epître aux Smyrniens 8, 2) vers l'an 110, le
mot " Trinité " — Τριάς pour la première fois chez saint Théophile d'Antioche (Epître à
Autolycus 2, 15) vers l'an 180, l'expression Θεοτόκος " Mère de Dieu " pour la première
fois dans les sources écrites chez Hippolyte de Rome et chez Origène dans la première
moitié du IIIe siècle, quoique son emploi populaire soit plus ancien [4] . Les mots
" orthodoxes ", " Orthodoxie " (όρθόδοξος, όρθοδοξία) sont d'une origine encore plus
tardive : on les rencontre pour la première fois chez Méthode d'Olympe au début du IVe
siècle. Inutile de parler du terme ομοούσιος " consubstantiel ", dont l'histoire est si
intéressante. Figurant pour la première fois chez les gnostiques (Valentin et autres, au IIe
siècle), ce terme fut rejeté par l'Eglise dans le sens que lui donnait l'hérétique Paul de
Samosate, au Concile d'Antioche en 270, mais admis et confirmé au Concile de Nicée en
325, dans son sens orthodoxe. Généralement une telle introduction dans l'usage
théologique de termes nouveaux ou une façon nouvelle de formuler les dogmes était une
réponse à l'apparition d'hérésies qui dénaturaient la foi et la Tradition de l'Eglise. On ne
peut, toutefois, y voir une règle. Des formules nouvelles étaient parfois provoquées par
des besoins internes des orthodoxes eux-mêmes de préciser leur foi et leur piété. Ainsi,
on peut penser que l'expression " Mère de Dieu " apparut dans des milieux populaires
d'Alexandrie qui, par là, exprimaient leur vénération de la Vierge et leur foi dans
l'Incarnation.
De même est dépourvue de fondement l'opinion " pieuse " très répandue selon laquelle
seule l'Eglise ancienne des sept Conciles OEcuméniques possédait la puissance de la grâce
de définir les vérités de la foi, alors que plus tard elle perdit ce don. Malgré son
conservatisme apparent, cette opinion fait inconsciemment écho à l'enseignement
protestant sur la " corruption " et la " chute " de l'Eglise historique " constantinienne ",
opposée dans le protestantisme à l'Eglise primitive, apostolique. Mais l'Eglise orthodoxe
est consciente d'être la continuatrice authentique et non diminuée de l'ancienne Eglise des
Apôtres et des Pères, ou plus exactement d'être cette même Eglise apostolique et
patristique à notre époque et de posséder toute la plénitude des dons du Saint Esprit
jusqu'à la consommation des siècles. Rappelons ici avec quelle force cette plénitude des
dons de l'Esprit Saint possédée par l'Eglise même de nos jours fut enseignée par le grand
écrivain spirituel des Xe-XIe siècles, saint Syméon le Nouveau Théologien. Il allait
jusqu'à considérer comme la plus grande de toutes les hérésies l'opinion répandue en son
temps selon laquelle l'Eglise aurait perdu maintenant la plénitude de la grâce qu'elle avait
possédée aux temps apostoliques [5]. Il avait en vue, il est vrai, avant tout le don de la
sainteté et de la contemplation ; mais la grâce est, selon l'enseignement de l'Eglise
orthodoxe, une force divine unique, tous les dons de l'Esprit Saint sont liés les uns aux
autres et demeurent sans altération dans l'Eglise selon la promesse du Christ. Et d'ailleurs,
18
comment fixer la limite historique, à partir de laquelle la période de déclin commencerait
dans l'Eglise ? Serait-ce le ΙI siècle — moment où le canon néotestamentaire fut défini,
comme le pensent les protestants [6]? Le Ve siècle — période post-chalcédonienne, ainsi
que de nombreux anglicans semblent le croire [7]? Ou bien la fin de la période des
Conciles OEcuméniques, comme le pensent de nombreux orthodoxes qui nient la
possibilité de convoquer un nouveau Concile OEcuménique ? Ils croient qu'il ne peut y
avoir que sept Conciles parce que sept est un nombre sacré. A titre de preuve, ils citent
certains passages de la liturgie consacrée au Septième Concile OEcuménique où ce
nombre sept des Conciles est comparé à celui des dons du Saint Esprit, etc. Mais une
argumentation, pour ne pas dire une rhétorique semblable avait déjà été appliquée
autrefois pour défendre l'autorité du Quatrième Concile OEcuménique contre les attaques
des monophysites. On disait qu'il devait y avoir quatre Conciles car ce nombre est sacré,
étant celui des évangélistes, des fleuves du paradis, etc. [8] . Il y a eu sept Conciles
OEcuméniques, mais l'Eglise n'a jamais décrété que ce nombre était définitif et qu'il n'y en
aurait plus.
Moins acceptable encore est l'opinion selon laquelle l'Eglise Orthodoxe Catholique
n'aurait pas le droit de convoquer des Conciles OEcuméniques seule, après la défection du
Patriarcat de Rome et sans la participation de celui-ci. L'Eglise du Christ ne s'est pas
divisée parce que Rome l'a quittée. Quelque pénible, voire même tragique qu'ait été cette
défection, elle n'a pas amoindri la plénitude de la vérité et de la grâce dans l'Eglise, de
même que la défection non moins pénible et tragique des nestoriens et des monophysites
n'avait pas amoindri cette plénitude dans l'Eglise ancienne. L'Eglise orthodoxe a toujours
conscience de son identité avec l'Eglise ancienne, l'Eglise une, sainte, catholique et
apostolique dont parle le Credo. Elle conserve donc jusqu'à nos jours, dans sa plénitude,
le droit de convoquer des Conciles OEcuméniques et d'y prendre des décisions
dogmatiques. Ceci d'autant plus que même avant la défection de Rome, aucun des
Conciles OEcuméniques n'a été convoqué par les papes de Rome ni même sur leur
initiative ; aucun d'eux n'eut lieu à Rome et à aucun les légats du pape n'avaient assumé la
présidence, tout en étant les premiers à signer les actes conciliaires, ayant la primauté
d'honneur.
Il est donc incontestable qu'après la période des sept Conciles OEcuméniques, l'Eglise
Orthodoxe a conservé le droit d'énoncer des jugements dogmatiques et de promulguer des
définitions en précisant et en formulant son enseignement théologique. L'histoire
ecclésiastique nous montre, d'ailleurs, que c'est ainsi que l'Eglise orthodoxe agissait
effectivement tout au long des siècles. Toutefois, puisqu'au cours de toute cette période
historique, pour des raisons dont nous ne parlerons pas ici car cela nous entraînerait hors
des cadres de cet exposé, aucun Concile OEcuménique ne fut convoqué ou, plutôt, aucun
Concile ne fut reconnu par l'ensemble de l'Eglise comme oecuménique, toutes ces
définitions ecclésiastiques locales, ces confessions de foi, ces messages, etc, tous ces
" textes symboliques " comme on les appelle, sont privés d'autorité indiscutable et d'une
reconnaissance ecclésiastique générale, n'ayant pas été examinés ni approuvés par l'Eglise
dans son ensemble à un Concile OEcuménique. En effet, seul un tel Concile, étant une
expression de toute l'Eglise Catholique universelle, possède, de par les promesses faites
par le Seigneur à Son Eglise, en vertu de la grâce préservée dans l'épiscopat par la
succession apostolique, le don d'énoncer dans le domaine de la "foi des décisions
infaillibles et autoritaires, le Concile OEcuménique pouvant conférer ce caractère
d'infaillibilité et d'autorité à des définitions théologiques et décisions d'instances
ecclésiastiques moins élevées, celles des Conciles locaux, des patriarches et des évêques.
Une des tâches qui incombera au Concile OEcuménique à venir sera donc le choix parmi
le grand nombre des décisions théologiques de la période " post-conciliaire ", de celles
qui peuvent être considérées comme exprimant entièrement l'enseignement orthodoxe à
l'exemple des documents dogmatiques anciens, reconnus par les sept Conciles
19
OEcuméniques. Si la conscience conciliaire reconnaît la nécessité d'un tel choix, le critère
suivant lequel il pourrait être fait peut être envisagé à peu près comme suit :
1°) L'identité (quant à leur fond) des textes dogmatiques examinés avec l'enseignement
de l'Ecriture, des Conciles OEcuméniques et des saints Pères. L'Eglise est la gardienne de
" la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes " (Jude 3).
C'est par les paroles : " En marchant dans les traces des saints Pères... " que les Pères
du Quatrième Concile OEcuménique (Chalcédoine) commencent leur célèbre définition
sur la foi (oros). C'est cette voie que devra suivre également la théologie orthodoxe
authentique. La fidélité aux Pères est sa caractéristique essentielle. Ceci non seulement
parce que ce sont les Pères anciens, bien que le témoignage de l'ancienneté ait toujours
son prix, mais parc que leurs oeuvres expriment réellement la foi de l'Eglise, qu'avaient
prédite les prophètes, que le Christ avait enseignée par Sa parole et par Ses actes, que les
apôtres avaient prêchée dans la force de l'Esprit Saint, que les Conciles avaient définie,
les Pères explicitée. " Ceci est la foi apostolique, ceci est la foi des Pères, ceci est la foi
orthodoxe, c'est la foi qui affermit l'univers ".
C'est précisément cette foi que doit immanquablement exprimer toute confession ou
définition orthodoxe.
2°) Tout " texte symbolique " digne d'être confirmé en tant qu'expression de la foi de
l'Eglise et revêtu de son autorité doit être orthodoxe, non seulement dans son fond, mais
aussi dans la façon dont il est formulé ; par la manière dont il est exprimé et fondé, il doit
être à la hauteur de la théologie patristique. En effet, les saints Pères furent non seulement
des confesseurs de la vraie foi, mais aussi de grands théologiens, de fins penseurs, des
contemplateurs des profondeurs de l'Esprit et des mystères divins. Des textes décadents
dont la forme est ratée, dont le contenu est exprimé en termes impropres pour la Tradition
orthodoxe, des textes pauvres quant à la pensée théologique ne sauraient prétendre à être
reconnus en tant qu'expression de l'Orthodoxie à l'égal des confessions anciennes qui
exprimaient la haute théologie des Pères.
3°) Enfin, les textes nouveaux, tout en exprimant la foi immuable de l'Eglise, " transmise
une fois pour toutes aux saints", ne doivent pas être une simple répétition des définitions
dogmatiques adoptées, car alors leur formulation et leur proclamation perdent leur raison
d'être. Ces textes doivent fournir des réponses identiques en esprit mais nouvelles par
leur forme aux erreurs apparues récemment, aux questions spirituelles, aux difficultés
; ils doivent préciser et compléter ce qui jadis n'avait pas été dit suffisamment ou ce qui
avait été exprimé avec une clarté insuffisante, les questions elles-mêmes n'étant pas
encore, à cette époque, suffisamment mûres et éclaircies dans la conscience ecclésiale,
ou bien les fausses doctrines auxquelles il s'agissait d'opposer l'enseignement ecclésial
n'existant pas encore. Seuls des textes symboliques fidèles à l'esprit de l'Orthodoxie,
suffisamment parfaits dans leur forme et leur pensée théologique, traitant de questions
nouvelles, peuvent être choisis et soumis à l'approbation du Concile OEcuménique à
venir pour y être proclamés et revêtus de l'autorité de l'Eglise.
1 Cette opinion a été récemment formulée par le théologien orthodoxe grec, N. Nissiotis
dans son article Ιs the Vatican Council really Ecumenical, paru dans The Ecumenical
Review 18 (1964) p. 378-394.
2 Un tel enseignement sur le " développement des dogmes " fut, pour la première fois,
exposé par le cardinal Newman (1801-1890) dans son traité Essay on thé Development of
Christian Doctrine paru en 1845 aussitôt après sa conversion de l'anglicanisme au
catholicisme romain. Newman voulait, par sa théorie du développement dogmatique,
expliquer comment certains dogmes catholiques romains inconnus de l'Eglise ancienne
20
étaient devenus acceptables pour lui. La doctrine du " développement des dogmes " fut
adoptée depuis par la théologie catholique romaine dans son ensemble, théologie qui était
jusqu'alors restée fidèle, du moins en théorie, au principe de saint Vincent de Lérins selon
lequel l'Eglise acceptait quod semper, quod ubique, quod ab omnibus creditum est. Ainsi
que l'a remarqué avec justesse M. Henry Chadwick, théologien anglican contemporain
bien connu, la doctrine du " développement des dogmes " a littéralement tiré la théologie
catholique romaine de l'impasse où l'avait entraînée au XIXe siècle le conflit entre la
science historique de l'Eglise et son système dogmatique dans les questions telles que la
primauté romaine, l'infaillibité du pape, etc. Il n'était plus nécessaire de prouver
l'existence de ces croyances dans l'Eglise dès le début ; il suffisait désormais d'affirmer
qu'il y avait à leur sujet des " allusions " dont l'Eglise prit ultérieurement conscience et
qu'elle explicita dans le processus du " développement dogmatique ". Le point de vue
orthodoxe sur cette doctrine est bien présenté dans l'article de l'archimandrite Pierre
L'Huillier, La conception orthodoxe du dogme dans Messager de l'Exarchat du patriarche
russe en Europe occidentale, numéro 20 (1954) pp. 238-245.
3 "Cela ne veut pas dire toutefois ", écrit-il après avoir rejeté la doctrine romaine sur le
développement des dogmes, " qu'après la fin des Conciles OEcuméniques l'explicitation
des dogmes s'est terminée dans l'Eglise Orthodoxe. Elle ne s'est pas terminée parce que
ne se sont pas terminées non plus les erreurs et les hérésies ". La Théologie dogmatique
orthodoxe (en russe), IIIe édition, S. Pétersbourg 1868, t. I, p. 18.
4 Hippolytus. De benedictione Jacobi 1 TU 381 (1911), p. 13.7; Origenes. Selecta in Dt.
22, 23 (P.G. 13, 813 C). Voir également le mot Θεοτόκοσ dans A Patristic Greek
Lexicon, Fascicule 3. Oxford 1964.
5 Voir plus particulièrement sa Catéchèse vingt-neuf. Texte grec : Syméon le Nouveau
Théologien. Catéchèses T. III, Paris 1965, pp. 165-192.
6 Le professeur Oscar Culmann représente ces idées d'une façon quelque peu inattendue
dans la théologie protestante contemporaine. Il considère qu'à partir du moment où
l'Eglise avait fixé le canon des livres du Nouveau Testament, elle avait perdu la faculté de
déterminer et de commenter le contenu de la Tradition sacrée, qu'elle avait, autrement dit,
commis une sorte de " suicide spirituel ". Voir O. Culmann : La Tradition. Problème
exégétique, historique et théologique (Cahiers théologiques, 33). Neuchâtel et Paris 1953.
Voir également Yves M.-J. Congar : La Tradition et les traditions. I. Essai historique.
Paris 1960, pp. 53-57.
7 C'est cela sans doute qui explique le fait que dans les collèges et les facultés de
théologie anglicans l'enseignement de l'histoire ecclésiastique s'interrompt après le
Concile de Chalcédoine. Ce qui suit est " évidemment " une période de décadence dont il
ne vaut pas la peine de parler aux étudiants. L'histoire ecclésiastique est reprise par la
période de la Réforme lorsque l'Eglise connut ce que l'anglicanisme considère comme
une " renaissance ".
8 Un exemple caractéristique de pareille comparaison entre quatre Conciles et quatre
Evangiles se trouve dans la vie des saints Théodose et Sabbas de Palestine : Cyrille de
Scythopolis relate l'épisode suivant dans sa vie de saint Sabbas (la meilleure édition :
Eduard Schwarz. Kyrillos von Skythopolis (Texte und Untersuchungen 1939, Bd. 49, 2) :
en opposition à l'empereur Anastase, enclin au mono-physisme, qui essayait de forcer
l'église de Jérusalem de renier le Concile de Chalcédoine, le patriarche Jean convoqua à
Jérusalem à la fin de l'année 516 " une réunion de protestation " ; près de dix mille
moines avec à leur tête saints Théodose et Sabbas, vinrent à cette réunion de tous les
coins de la Palestine. Le patriarche Jean avec les saints Théodose et Sabbas s'adressèrent
à l'assistance en l'exhortant à la fidélité au Quatrième Concile de Chalcédoine. Après cela
21
saint Théodose s'écria : " celui qui n'accepte pas quatre conciles, de même que quatre
évangiles, qu'il soit anathème ". (ibid. p. 152, 4-5).
On peut rencontrer la même comparaison des quatres conciles aux quatre évangiles dans
la lettre adressée par les moines palestiniens à l'empereur Anastase au début de l'année
517. Ils écrivent que " tous les habitants de cette Terre Sainte vénèrent les quatre saints
conciles honorés par le Caractère évangélique (εύαγγελικω χαρακτηρι τετιμημένας) ibid.
p. 155. 18-19. Ils poursuivent en expliquant que ces quatre conciles " ne se distinguent
entre eux que par des paroles et non par leur puissance, parce qu'ils sont une image des
évangiles divinement inspirés (ibid. p. 155. 22-24).
© 2004-2005 Archevêché de Bruxelles et de Belgique, de l'Eglise Orthodoxe Russe.
SAINT HERVÉ, TRÉSORIER DU CHAPITRE DE SAINT-MARTIN À TOURS (+ 1021)
Le Bienheureux Hervé naquit en Touraine vers l'an 944. Fils de Sulpice de Busançais,
seigneur de Châtillon, de Verneuil et de la Tour d'Amboise, il s'est rendu illustre par ses
vertus, le zèle et la générosité avec lesquels il fit reconstruire la basilique de Saint-Martin.
Il reçut une éducation brillante pour cette époque mais il n'en tira aucune vanité. Plus
soucieux de travailler à sauver son âme que d'orner son esprit de sciences profanes, il alla
frapper secrètement à la porte d'un monastère et sollicita la faveur d'y être admis. Comme il
était d'une famille puissante, les Moines, redoutant quelque violence de la part de sa famille,
refusèrent de l'admettre définitivement avant de connaître la volonté de son père. Hervé y
séjourna cependant jusqu'à ce qu'il eût connu la réponse de Sulpice. Ses vertus annonçaient
déjà la grande Sainteté à laquelle il devait s'élever. Son père apprit sa démarche et entra dans
une grande fureur; il courut au monastère et en arracha son fils avec violence. Il le conduisit à
la cour du Roi Robert et supplia le monarque de le détourner de son dessein par la promesse
de grands honneurs. Ce Prince engagea au contraire Sulpice à ne point s'opposer si
ardemment aux projets de son fils mais il voulut néanmoins calmer l'irritation paternelle en
faisant nommer Hervé trésorier de la basilique de Saint-Martin et en promettant de l'élever
plus tard à l'épiscopat. Robert qui avait pu apprécier les grandes qualités du jeune aristocrate,
voulut plusieurs fois dans la suite réaliser sa promesse mais il ne put vaincre la modestie du
Bienheureux.
Il remplissait depuis quelques années les fonctions de trésoriers lorsqu'un violent incendie
détruisit "tout le bourg de Saint-Martin et son propre monastère avec vingt-deux autres églises
depuis celle de Saint-Hilaire jusqu'au faubourg de la Mère de Dieu la Pauvre, au couchant et
du côté du midi, depuis la porte pétrusienne jusqu'à la Loire" (cet incendie détruisit plus du
tiers de la ville de Tours).
Saint Hervé entreprit alors de reconstruire à ses frais la grande basilique du Thaumaturge. Le
corps de Saint Martin fut transporté dans la collégiale de Saint-Venant où il resta pendant les
vingt années qui furent employées pour la reconstruction de la nouvelle basilique. Quand elle
fut achevée, l'Archevêque de Tours, Monseigneur Hugues de Chateaudun, entouré d'un grand
nombre d'Evêques, en fit la dédicace solennelle, le 4 juillet 1014.
Quelques jours avant la Translation du corps de Saint Martin, Saint Hervé pria le Seigneur
d'illustrer cette fête par quelque grand Miracle comme Il avait fait autrefois à l'époque de la
première Translation. Pendant sa prière, Saint Martin lui apparut et lui dit avec bonté : "Très
cher fils, ce que tu demandes à Dieu, tu peux l'obtenir et même plus encore mais les Miracles
du passé suffisent pour le temps présent. C'est maintenant le moment de la moisson, il faut
demander à Dieu le Salut des âmes. Pour moi, je ne cesse d'implorer Sa Miséricorde pour
22
elles et je n'oublie pas, tu n'en peux douter, ceux qui desservent mon Eglise. Plusieurs sont
trop attachés aux choses de ce monde et mes prières ont obtenu, avec peine, le Salut de
quelques-uns. Pour toi, mon cher fils, achève avec joie l'oeuvre si agréable à Dieu que tu as
entreprise."
Avant la dédicace de la basilique, Hervé répéta lui-même aux plus Saints Prêtres de
l'assemblée les paroles de Saint Martin et son appel pour le Salut des âmes et des Prêtres
moins attachés aux biens de la terre. Pendant la reconstruction de Saint-Martin, une autre
pensée préoccupait notre Saint. Le célèbre Monastère de l'Ecrignole fondé en 565 par
Ingeltrude la fille de Clotaire I, avait été atteint par l'incendie et il n'en restait plus qu'une
faible partie, insuffisante pour recevoir les nombreuses filles qui voulaient embrasser la vie
monacale. Il n'y avait plus d'ailleurs, à cette époque que ce seul couvent de femmes en
Touraine. Le trésorier de Saint-Martin résolut de le transférer en un lieu appelé Mère de Dieu
de Beaumont à quelque distance de la ville. Il y avait en cet endroit une ancienne église
dédiée à la Mère de Dieu des Miracles qui était l'objet de nombreux pèlerinages à cause des
prodiges qui s'y faisaient en grand nombre. Il présenta une requête au Roi Robert qui
l'accueillit favorablement. Le Roi Robert approuva cette fondation par des lettres patentes
datées du bois de Boulogne, le 26 septembre 1007. Il accorda même à cette illustre abbaye de
nombreux privilèges et d'importantes immunités. Cette abbaye aura un rôle important dans
l'histoire de l'Eglise de Tours et fut l'objet de faveurs royales dans le cours des siècles. Elle
dépendait de l'ordre de Saint-Benoît de Nursie. Un grand nombre des abbesses qui la
gouvernèrent après le schisme appartint aux plus illustres familles de France. Elle fut
supprimée en 1792 : il n'en reste plus que quelques dépendances achetées à la fin du dixneuvième
siècle par l'hôpital général de Tours.
Hervé la dota richement de son propre patrimoine et des biens qui dépendaient de Saint-
Martin à la seule condition d'une redevance de vingt sous de cens envers le chapitre pour
l'entretien de la lampe du tombeau du grand Evêque de Tours.
Quand le monastère fut entièrement achevé, notre Saint conduisit processionnellement ces
Moniales pour en prendre possession. Ces Saintes filles firent toujours dans la suite mémoire
du Pieux Trésorier de Saint-Martin et elles l'honorèrent comme un fondateur. Leur nécrologe
portait à la date du 16 avril les paroles suivantes : "Heureuse mort du Bienheureux Hervé,
Chanoine et trésorier de l'église de Saint-Martin, Fondateur de ce monastère." Tous les jours,
elles récitaient un Psautier pour lui.
Le Monastère de Preuilly, de l'ordre de Saint-Benoît, fut aussi l'objet de sa sollicitude. Il se
chargea d'y envoyer des Moines et mit à leur tête un Saint Abbé nommé Amblard qu'il tira de
l'Abbaye de Meillezais fondée tout récemment par le Comte Guillaume VII du Poitou.
Voulant s'unir plus intimement à Dieu et se débarrasser entièrement des préoccupations
terrestres et de tous les intérêts matériels de ce monde, il se retira à l'âge de soixante-sept ans
dans une île située à deux kilomètres de la ville. Accompagné de quelques Moines, il se livra
aux jeûnes et à la prière avec une ardeur incroyable. Il fit élever une petite chapelle qu'il dédia
au Saint Martyr Cosmes, nom que porte désormais ce lieu.
Mais les Chanoines de Saint-Martin, comprenant tout ce qu'ils avaient perdu par son départ, le
prièrent avec instance de revenir au milieu d'eux. Ils avaient, disaient-ils, besoin de ses
conseils et de ses exemples. Hervé résista longtemps mais vaincu par leurs pressantes
sollicitations, il quitta sa chère solitude et revint à Saint-Martin. Il se choisit une petite cellule,
23
avec la chapelle de Saint-Basile voisine de l'Ecrignole et là il employait tout son temps à
chanter les Louanges de Dieu, à lire les Livres Saints et à prier.
Il y avait quatre ans qu'il menait cette vie d'Ermite lorsque Dieu lui révéla que l'heure de sa
Naissance au Ciel approchait. Sa réputation de Sainteté était si grande qu'à la nouvelle de sa
maladie, beaucoup de personnes accoururent pour le visiter dans l'espérance de voir ses
derniers moments favorisés par quelques bienfaits particuliers et d'être témoins d'un Miracle.
Hervé, le sourire sur les lèvres, les désabusa et demanda très humblement le secours de leurs
prières. A mesure que l'heure de son Endormissement approchait, il redoublait de ferveur, il
élevait ses mains et ses yeux vers le Ciel en disant : "Seigneur, aies pitié de moi! Seigneur,
aies pitié de moi!" Il remit son âme au Seigneur en proférant ces dernières paroles.
Il fut enseveli dans l'église de Saint-Martin, face à la chapelle du Crucifix-Vert près la porte
du Change, "in atrio Basilicae mediae ad pedes Crucifixi." Sa tombe fut profanée
probablement en 1562 à l'époque des dévastations sacrilèges des huguenots et il ne nous reste
presque plus rien de ses Saintes Reliques. L'église de la Mère-de-Dieu-la-Riche possède seule
aujourd'hui un petit fragment de ses ossements. Avant la révolution proto-bolchevik de 1789,
on voyait encore dans la basilique quelques pattes de fer et quelques vestiges indiquant que
son tombeau avait été autrefois entouré d'une grille de fer. On conservait dans le chartrier de
Saint-Martin un fragment d'une lame de plomb sur laquelle il paraît que son épitaphe avait été
gravée mais on ne pouvait plus y distinguer que ces mots dont les premiers même étaient
tronqués : "er.veus hujus.. t.ni thesaurarius qui hunc locum post incendium aedificavit et
construxit" ce qui peut être rétabli ainsi : "Hic jacet Heriveus hujus templi beati Martini
Thesaurarius etc."
Quoique l'Eglise de Tours n'ait jamais décerné un culte liturgique à cet illustre Moine dont le
nom se trouve mêlé à tous les événements remarquables de son époque, sa mémoire est
cependant toujours restée en vénération. Plusieurs chroniques très anciennes, en parlant du
trésorier de Saint-Martin, s'expriment ainsi : "Saint Hervé, trésorier de Saint-Martin, mourut
en l'an 1020; - Saint Hervé reconstruisit la basilique de Saint-Martin." Adémar dans sa
Chronique, dit qu'il fut remarquable par sa Sainteté et le papiste Glaber, au douzième siècle,
assure que si l'on avait pris soin de recueillir toutes ses actions depuis son jeune âge, on aurait
écrit la vie d'un homme incomparable.
SAINT NOUVEAU MARTYR MICHEL BURLIOTES DE SMYRNE (+1772)
Martyr à Smyrne, Michel de Bourla était chaudronnier chez un Turc. Comme bien d'autres en
ce temps, il céda à la pression de ses employeurs. Il renia le Christ au début du Grand Carême.
Mais quand il entendit les Chrétiens restés fidèles chanter au jour de la joie pascale "Christ est
ressuscité!" , il revint à sa Foi chrétienne et pour cette apostasie aux yeux des Turcs, il fut
décapité.
ou
The Holy Martyr Michael Burliotes was born in about the year 1754 into a farm family. the
boy was raised piously, but his character was flawed. The handsome and ruddy youth caught
the attention of the owner of a coffee-house in the city of Smyrna. The Turk flattered him and
urged him to accept Mahometanism, so as to work at the coffee-house. The youth consented
and with delight he began his employment. But then came Holy Pascha, and he heard the
triumphant song of Christians: "Christ is risen from the dead, trampling down death by death,
and upon those in the tomb bestowing life!" With all his soul he sensed, that he also – was of
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Christ, that the Lord was summoning him into His joy, and the youth went down to the
singers, but he heard reproaches for his apostasy. "Tomorrow ye will see, what I am," – he
said sadly to the Christians. He immediately set off to the Mussulman judge and asked,
whether it was lawful to barter in exchange swine for gold? If the barter exchange were
made by deceit, then could the defrauded take back the gold? "Both possible and lawful," –
answered the Mahometan judge. "If that is so, – said Saint Michael, – take back thine swine
which thou didst give me for gold, – take back thine faith and return me my gold – the faith of
my fathers." After these words the Martyr openly confessed Jesus Christ as the True God, the
Judge of both the living and the dead. The Turks locked up the confessor in prison, and after
two days they cut off his head (+ 1772). His body lay for three days without burial and
remained without decay. The Turks threw it into the sea, but sailors took up the body and
buried it at the church of Saint Photinia.
SAINTE MARTYRE ENGRACE (OU ENGRÂCE, ENCRATIA, ENCRATIS,
ENCRATIDE, ENGRACIA), VIERGE ET SES 18 COMPAGNONS, MARTYRS A
SARAGOSSE (+ 303 OU 304)
Sainte et Vierge, Martyre à Saragosse en Aragon sous Dioclétien (303 ou 304), elle a donné
son nom au village de Sainte-Engrâce (en basque Santa Garazi) dans la province de Soule (en
basque Xübero) qui se trouve actuellement dans l'arrondissement d'Oloron du département
français des Pyrénées-Atlantiques.
Sts Félix l'Evêque, Janvier, Fortunat et Septime-Sts Léonide, Charisse nikée, Galine,
Nounecie, Basilisse et Théodora-Ste Irène martyre à Corinthe sous Dèce (entre 249 et 251)-St
Michel de Bourla à Smyrne-Ste Théodora-Bassa de Nijegorod veuve du prince André de
Souzdal devenue Moniale puis Abbesse du monastère de Galitch (1347). -St Paterne l'Evêque
d'Avranche et St Scubilion, son compagnon-Sts Optat et ses compagnons de Saragosse.-Sts
Leonide, Charisse nikée, Galine, Callide, Nounecie, Basilisse et Theodora, Martyrs à Corinthe
sous Dèce (entre 249 et 251). -Ste Engrace (Encratia), vierge et ses compagnons, Martyrs à
Saragosse en Aragon sous Dioclétien (303 ou 304). Elle a donné son nom au village de Ste-
Engrâce (en basque Santa Garazi) dans la province de Soule (en basque Xübero) qui se trouve
actuellement dans l'arrondissement d'Oloron du département français des Pyrénées-
Atlantiques. -Sts Agathon, Eutychie, Kassia et Philippa, confesseurs à Thessalonique sous
Dioclétien. -St Thuribe l'Evêque d'Astorga en Galice, confesseur de la foi orthodoxe face au
priscillianisme (vers 460). -St Vaise, patricien de Stes en Stonge, Martyr assassiné par des
membres de sa famille qui trouvaient qu'il donnait trop aux pauvres (490). -St Niek, fondateur
de la paroisse de Plouhinec en Bretagne (VIème siècle). -St Thuribe de Palencia, fondateur du
monastère de Liébana dans les Asturies (vers 528). -St Scubilion, Irlandais de nation, Prêtre et
ermite, disciple de St Paterne d'Avranches (565). -St Jean, fol-en-Christ à Verkhtorouïé
(Russie 1701). -St Michel de Bourla en Asie mineure, chaudronnier de profession, Martyr par
la main des Musulmans à Smyrne (1772). -St Christophore, Moine du monastère de
Dyonisiou au Mont Athos, Martyr par la main des Musulmans à Andrinople (1818).
25
L'ICÔNE DE LA MÈRE DE DIEU D'ELIE DE TCHERNIGOV (1658). 10 mars – 16 avril
The Il'insk-Chernigov Icon of the Mother of God was written in the year 1658 by the
iconographer Grigorii Konstantinovich Dubensky, – in monasticism Gennadii. In 1662 over
the course of 8 days, from 16 to 24 April, tears flowed from the icon. In this same year Tatars
descended upon Chernigov and devastated it. At midnight they burst into the Trinity
monastery, went into the church, overturned all the icons and grabbed all the utensils, – but
the wonderworking icon with its adornment remained untouched. An invisible power held
back the impious from the holy icon. The Queen of Heaven likewise once had not permitted,
that the enemy should enter into the cave of the Monk Antonii of Pechersk, where the
brethren of the monastery had hidden. As though terrified by an incomprehensible vision, the
Tatars turned to flight.
The Miracle of the Mother of God from Her Chernigov Icon was described by Sainted
Dimitrii of Rostov (Comm. 28 October and 21 September), in his book, "The Moistened
Fleece" ("Runo Oroshennoe"). Later on Sainted John of Tobol'sk (+ 1715, Comm. 10 June)
also wrote about the Chernigov Icon. A wonderworking copy of the Chernigov Icon of the
Mother of God, situated in the Gethsemane skete-hermitage of the Trinity-Sergiev Lavra, was
glorified in the year 1869 (account is under 1 September).
26
L'ICÔNE DE LA MÈRE DE DIEU DE TAMBOV (1692) 16 avril – 28 juillet
The Tambov Icon of the Mother of God was manifest in the year 1692. Before its glorification
it was situated in the Tambov cemetery church in the name of the holy ArchDeacon Stephen.
The icon was taken from the cemetery at the request of a certain seriously ill person. It had
been revealed to him in a dream, that he would be healed, if a molieben were served before
this icon. After fervent prayer of a molieben for the sick, he was healed. The celebration of
the icon was established by decree of the MostHoly Synod on 29 March 1888.
Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
Vie de Saint Patern de Vannes et autres Vies de Saints.
15 - 28 avril 2012
Cycle mobile (Pascalion): Samedi de la Deuxième Semaine
Lecture de l’Epître
Actes V : 21-33
5.21 Ayant entendu cela, ils entrèrent dès le matin dans le temple, et se mirent à enseigner. Le
souverain sacrificateur et ceux qui étaient avec lui étant survenus, ils convoquèrent le
sanhédrin et tous les anciens des fils d'Israël, et ils envoyèrent chercher les apôtres à la prison.
5.22 Les huissiers, à leur arrivée, ne les trouvèrent point dans la prison. Ils s'en retournèrent, et
firent leur rapport, 5.23 en disant: Nous avons trouvé la prison soigneusement fermée, et les
gardes qui étaient devant les portes; mais, après avoir ouvert, nous n'avons trouvé personne
dedans. 5.24 Lorsqu'ils eurent entendu ces paroles, le commandant du temple et les principaux
sacrificateurs ne savaient que penser des apôtres et des suites de cette affaire. 5.25 Quelqu'un
vint leur dire: Voici, les hommes que vous avez mis en prison sont dans le temple, et ils
enseignent le peuple.
5.26 Alors le commandant partit avec les huissiers, et les conduisit sans violence, car ils
avaient peur d'être lapidés par le peuple. 5.27 Après qu'ils les eurent amenés en présence du
sanhédrin, le souverain sacrificateur les interrogea en ces termes: 5.28 Ne vous avons-nous pas
défendu expressément d'enseigner en ce nom-là? Et voici, vous avez rempli Jérusalem de
votre enseignement, et vous voulez faire retomber sur nous le sang de cet homme! 5.29 Pierre
et les apôtres répondirent: Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. 5.30 Le Dieu de nos pères
a ressuscité Jésus, que vous avez tué, en le pendant au bois. 5.31 Dieu l'a élevé par sa droite
comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés. 5.32
Nous sommes témoins de ces choses, de même que le Saint Esprit, que Dieu a donné à ceux
qui lui obéissent. 5.33 Furieux de ces paroles, ils voulaient les faire mourir.
Lecture de l’Evangile
Jean VI : 14-27
6.14 Ces gens, ayant vu le miracle que Jésus avait fait, disaient: Celui-ci est vraiment le
prophète qui doit venir dans le monde.
6.15 Et Jésus, sachant qu'ils allaient venir l'enlever pour le faire roi, se retira de nouveau
sur la montagne, lui seul. 6.16 Quand le soir fut venu, ses disciples descendirent au bord de la
mer. 6.17 Étant montés dans une barque, ils traversaient la mer pour se rendre à Capharnaüm. Il
faisait déjà nuit, et Jésus ne les avait pas encore rejoints. 6.18 Il soufflait un grand vent, et la
mer était agitée. 6.19 Après avoir ramé environ vingt-cinq ou trente stades, ils virent Jésus
marchant sur la mer et s'approchant de la barque. Et ils eurent peur. 6.20 Mais Jésus leur dit:
C'est moi; n'ayez pas peur! 6.21 Ils voulaient donc le prendre dans la barque, et aussitôt la
barque aborda au lieu où ils allaient.
6.22 La foule qui était restée de l'autre côté de la mer avait remarqué qu'il ne se trouvait là
qu'une seule barque, et que Jésus n'était pas monté dans cette barque avec ses disciples, mais
qu'ils étaient partis seuls. 6.23 Le lendemain, comme d'autres barques étaient arrivées de
Tibériade près du lieu où ils avaient mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâces, 6.24
les gens de la foule, ayant vu que ni Jésus ni ses disciples n'étaient là, montèrent eux-mêmes
dans ces barques et allèrent à Capernaüm à la recherche de Jésus. 6.25 Et l'ayant trouvé au delà
de la mer, ils lui dirent: Rabbi, quand es-tu venu ici? 6.26 Jésus leur répondit: En vérité, en
vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce
que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés. 6.27 Travaillez, non pour la
nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de
l'homme vous donnera; car c'est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau.
2
Cycle fixe : Commémorations
SAINT MARTYR SOUKIAS (OU SUKIA) ET SES COMPAGNONS LUCIEN,
POLYEUCTE, QUADRAT, ANTIOCHUS, IKSORON, MEMMAS, PHOCAS, SERGE,
DOMETIOS, ADRIEN, ZOSIME, VICTOR, THALKISE, JOURDAIN, ANASTASE,
THEODORE, JACQUES ET THEODOSE, EN ARMENIE (+123)
Saint Soukias et ses compagnons étaient de familles princières et ils étaient au service du roi
d'Arménie Artasès. Quand Saint Voskeank, disciple du Saint Apôtre Thaddée, arriva en
Arménie pour y annoncer l'Evangile, ils reçurent avec empressement la Bonne Nouvelle du
Salut et furent baptisés par lui. Dès que la reine Sathenik apprit cette nouvelle, elle interdit
l'accès du palais au Missionnaire. Voskeank s'enfuit et ses disciples le suivirent. Ils furent
bientôt rattrapés par des courtisans qui essayèrent vainement de les convaincre de retourner au
palais. Soukias et ses compagnons leur déclarèrent qu'ils désiraient rester unis, quoi qu'il
arrive, à leur Père Spirituel. Voskeank subit alors le martyre mais on n'osa pas toucher aux
princes qui trouvèrent alors refuge sur le Mont Zrabash, lequel prit par la suite le nom du
Saint : Soukavet. Ils y menèrent pendant quarante-quatre ans la vie ascétique, revêtus par
Dieu d'une épaisse toison de poil et se nourrissant de ce qu'ils trouvaient dans la nature. Ils
n'étaient jamais malades et imitaient parfaitement les Anges par leurs prières continuelles.
Après la mort du roi vers 130, son successeur ayant appris que des princes de son royaume
avaient tout abandonné pour demeurer Chrétiens, envoya une expédition militaire à leur
recherche. Quand ils les découvrirent dans la montagne recouverts de poil, les soldats ne
crurent d'abord pas qu'il s'agissait d'êtres humains. Aux questions du commandant, Soukias
répondit qu'ils avaient fui le monde pour mener dans la paix une vie consacrée à Dieu en
plaçant toute leur espérance en Sa Providence pour les besoins du corps. Comme l'officier
leur promettait une vie de plaisirs s'ils retournaient au palais, ils répondirent : "Nous sommes
Serviteurs de Dieu et le temps de notre récompense approche. Il ne nous est pas possible de
perdre cette occasion et de nous rendre étrangers au Seigneur!" – "Avez-vous donc changé
votre liberté et votre noblesse pour cette religion d'esclaves qui adorent un crucifié?" demanda
l’officier. – "Oui, c'est Lui Notre Christ et Notre Dieu. Et si tu L'avais connu, toi aussi, tu
aurais fais comme nous car la récompense qu'Il accorde c'est la Vie Eternelle!" L'officier les
livra aux supplices puis constatant qu'il était impossible de les soumettre, il les fit décapiter.
3
Saints Jacques et Théodose purent s'échapper; ils ensevelirent les corps de leurs compagnons
et restèrent ensuite sur les lieux pour continuer leur vie d'Ascèse. Parmi les pèlerins qui
venaient vénérer les Précieuses Reliques des Saints Martyrs certains se joignirent à eux et une
vaste fraternité se constitua ainsi. A la fin du troisième siècle, Saint Grégoire l'Illuminateur
fonda à cet endroit une église et un Monastère. Une source jaillit du tombeau des Saints qui
avait la propriété de guérir les lépreux.
ou
The Holy Martyr Sukhios and his 16 Gruzian (Georgian) Companions were illustrious
dignitaries who served at the court of the Albanian (Hagbanite) ruler (i.e. "Caucasian
Albania" – a realm on the present day territory of Azerbaizhan).
Escorting the Albanian ruler's daughter Satenika, spouse of the Armenian emperor Artaxar
(88-123), Saint Sukhios and his 16 Companions arrived in Artashat, the ancient capital of
Armenia (the city was later destroyed by the Romans in the year 163). Preaching there at the
time was the Greek Christian named Chrysos, who had been enlightened and ordained by the
holy Disciple Thaddeus (+ c. 44, Comm. 21 August). The dignitaries came to believe in
Christ the Saviour, and they firmly resolved to devote all their life to the service of God. All
seventeen of the newly-converted Gruzianians followed Chrysos into Mesopotamia. At the
time of their Baptism in the waters of the Euphrates, made over them by Bishop Chrysos, they
were vouchsafed to behold the Lord of Glory Jesus Christ.
At the place of their Baptism, the holy Martyrs erected a venerable cross and named it the
"Cross of the Annunciation." Bishop Chrysos at the Baptism gave all the Saints new names:
to the eldest – Sukhios (replacing his old name Bagadras), and to his companions the names –
Andrew, Anastasias, Talale, Theodorites, Juhirodion, Jordan, Kondrates, Lukian, Mimnenos,
Nerangios, Polyeuktos, James, Phoki, Domentian, Victor and Zosima.
After the Martyr's death of Blessed Chrysos, Saint Sukhios became the spiritual leader of the
brethren. All soon resettled in a wild locality on Mount Sukaketi, not far from the mountain
village of Bagrevandi. Here the former dignitaries led very strict ascetic lives, the scant
mountain vegetation sufficed them for food, and for drink – a cold spring of water.
The new ruler of pagan Albania, Datianos, learned of this, that his former officials had
accepted Christianity and had gone off into prayerful solitude. He commissioned his associate
Barnapas with a detachment of soldiers to persuade them to return to court and return also to
their former faith. Barnapas searched out Saint Sukhios and his companions, but in keeping of
their vow of service to God, they refused all the entreaties.
Then by order of Barnapas, Saint Sukhios and his companions in cross-like form were nailed
to the ground and consigned to burning. After the burning, their bodies were dismembered
and scattered all about Mount Sukaketi, from which the Martyrs received also the title the
"Mesukevians" (more correctly – "Sukaketians"). This occurred in the year 123 (by another
account – in the year 130; although an Athos parchment manuscript of the XI Century from
the Iveria monastery indicates the year as 100).
The holy remains of the Martyrs remained undecayed and unburied until the time of the IV
Century, when they were placed in graves and consigned to earth by local Christians (the
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names of the holy Martyrs were found written on a cliff).
The holy PriestMartyr Gregory, Enlightener of Armenia (+ c. 335, Comm. 30 September),
built a church on this spot and established a monastery. And afterwards, a curative spring of
water was discovered there.
SAINT MARTYR SABAS LE GOTH (+ 372) 12 (chez les Roumains) – 15 avril
Lettre de l’Eglise de Gothie sur le martyre de Saint Sabas
L'Église de Dieu en Gothie à l'Église de Dieu en Cappadoce et à tous les membres de l'Église
catholique [strico sensu] répandus en tous lieux. Que la Miséricorde, la Paix et l'Amour de
Dieu le Père et de Notre Seigneur Jésus Christ s'accomplissent en vous.
Nous voyons s'accomplir la parole de Pierre : "À quelque nation qu'appartienne celui qui
craint Dieu et se conduit suivant la Justice, il Lui est agréable." Sabas, le Martyr de Notre
Dieu et Seigneur Jésus-Christ, nous en a fourni la preuve. Né de race gothique et vivant en
Gothie dans un milieu corrompu, il a tellement su ressembler aux Saints et il a comme eux
honoré le Christ qu'il a brillé dans le monde comme un astre. Ayant embrassé le Christianisme
dès l'enfance, il s'imposa un idéal de perfection et voulut le réaliser au moyen de la Science du
Christ. Comme tout concourt à l'avantage de ceux qui aiment Dieu, il obtint la récompense de
sa vocation spirituelle par une lutte vaillante contre l'ennemi, sa force contre les traverses de
cette vie et la paix qu'il sut conserver avec tout le monde. Il n'est pas permis de le taire,
maintenant qu'il est allé se reposer en Dieu afin d'en garder la mémoire et de réconforter les
Âmes Pieuses; nous devons donc entreprendre de ses exploits spirituels. Il fut donc Orthodoxe
dans la Foi, empressé à remplir les devoirs de la Justice, doux, Pieux, plus savant que disert,
pacifique à l'égard de tous, véridique, ennemi de l'idolâtrie, modeste et -ce qui convient bien
aux humbles- soumis, parlant sans jactance, incliné à tout ce qui était bon; psalmodiant à
l'église dont il prenait grand soin, méprisant la fortune et les biens dont il n'usait que dans la
mesure du nécessaire, sobre, réservé en toute occasion, particulièrement dans le commerce
avec les femmes, jeûnant et priant chaque jour, étranger à la vaine gloire, stimulant tout le
monde à l'adoption d'une vie pure, pratiquant les vertus de son état, évitant les contradictions,
observant enfin une Foi sans compromis, celle qui fait ses oeuvres par la charité et
s'entretenant toujours familièrement avec Dieu. Il se montra, non en passant mais souvent
avant son martyre, le vigoureux Défenseur de la Piété.
Les princes et les juges de Gothie ayant commencé à poursuivre les Chrétiens qu'ils voulaient
contraindre à manger les mets offerts aux idoles, quelques païens s'entendirent pour qu'on
présentât aux Chrétiens qui étaient de leur parenté des viandes qui passeraient pour avoir été
immolées aux idoles, quoiqu'il n'en fût rien. Ce stratagème sauverait leurs parents et bernerait
les persécuteurs. À cette nouvelle, le Bienheureux Sabas refusa non seulement de prendre sa
part de ces mets défendus mais il s'avança au milieu de l'assemblée et dit : "Celui qui mange
de ces viandes cesse d'être Chrétien" et ainsi il mit en garde afin que tous ne tombassent dans
le piège du démon mais ceux qui avaient imaginé la ruse en prirent occasion de le faire
expulser de la ville; ils le rappelèrent plus tard. Une nouvelle persécution étant déclarée,
plusieurs païens de la ville qui offraient des sacrifices voulurent jurer que leur cité ne
contenait aucun Chrétien mais cette fois encore Sabas vint tranquillement au milieu de
l'assemblée et dit : "Que personne ne jure en ce qui me concerne car je suis Chrétien."
Lorsque le persécuteur fut sur les lieux, les susdits païens mirent leurs parents à l'abri et
jurèrent que la ville ne renfermait qu'un seul Chrétien. Le prince impie se le fit amener; c'était
Sabas. Quand il fut présent, le prince questionna les assistants sur la fortune de Sabas. "Il n'a,
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dit-on que ses habits," ce qui lui valut le mépris du juge : "Celui qui est en pareil équipage,
dit-il, ne peut être ni utile ni dangereux," et il le fit relâcher.
Une grande persécution fut ensuite provoquée en Gothie par les méchants et comme la fête de
Pâque était proche, Sabas voulut se rendre dans une autre ville chez le Prêtre Gatthica afin de
célébrer la Fête des Fêtes. Il vit un homme de haute taille et d'un aspect magnifique et
vénérable qui lui dit : "Retourne sur tes pas et rends-toi chez le Prêtre Sansala." "Mais Sansala
est absent," lui répondit Sabas.
Il s'était enfui en effet devant la persécution et s'était réfugié sur le territoire romain.
Cependant la fête de Pâque l'avait mené chez lui, ce que Sabas ignorait et qui explique sa
réponse; il continua donc sa route vers la demeure de Gatthica. Comme il ne se conformait
pas à l'indication donnée par le grand inconnu, soudain, quoiqu'il fît beau temps alors, il
tomba une telle tempête de neige que la route devint impraticable et Sabas ne put continuer. Il
comprit à l'instant que Dieu s'opposait à son voyage et le voulait voir retourner auprès du
Prêtre Sansala. Il rendit Grâces et rebroussa chemin. Arrivé chez Sansala, il lui raconta, ainsi
qu'à d'autres, son aventure. Ils célébrèrent ensemble la Pâque. Dans le cours de la troisième
nuit qui suivait la Fête, Atharid, fils de Rothest, conformément à l'édit des méchants, envahit
la ville avec une grande troupe de gens sans aveu et saisissant le Prêtre endormi dans sa
maison, il le fit garrotter ainsi que Sabas qu'on avait arrêté tout nu dans son lit. On mit le
Prêtre dans un chariot. Quant à Sabas, on le mena parmi les buissons d'épines récemment
brûlés, nu comme lorsqu'il sortit du ventre de sa mère. On le lia et le flagella avec des verges
et des bâtons.
Mais la patience et la Foi du Juste triomphèrent de la brutalité de ses ennemis. À l'aube, il
rendit Grâces à Dieu et dit à ses bourreaux : "Ne m'avez-vous pas conduit nu et sans
chaussures dans des terrains difficiles et semés de ronces? Regardez si mes pieds sont blessés
et si mon corps porte la trace des coups que vous m'avez donnés." Ils ne virent en effet aucune
ecchymose; alors enlevant l'essieu du chariot, ils le lui mirent sur les épaules et attachèrent ses
mains aux extrémités; ils attachèrent de même ses pieds à un autre essieu et le jetant pardessus
les essieux, ils l'étendirent sur le dos. Enfin ils ne le laissèrent pas avant que la plus
grande partie de la nuit ne fût écoulée. Mais pendant que les surveillants dormaient, une
femme qui s'était levée de nuit afin de préparer à manger aux ouvriers, coupa ses liens. Une
fois délivré, il demeura sur place sans inquiétude avec cette femme et il l'aidait de son mieux.
Quand le jour parut, le cruel Atharid, mis au courant de ce qui s'était passé, lui fit lier les
mains et suspendre à la poutre de la maison.
Peu de temps après arrivèrent des envoyés d'Atharid, apportant des mets offerts aux idoles et
qui dirent à Sabas et au Prêtre : "L'illustre Atharid t'envoie ceci afin que vous mangiez et vous
sauviez de la mort." "Nous n'en mangerons pas," dit le Prêtre. "Cela nous est défendu.
Engagez Atharid à nous faire plutôt crucifier ou tuer de toute autre façon." "Qui envoie cela?"
dit Sabas. "Le seigneur Atharid." "Il n'y a qu'Un Seul Seigneur, c'est Dieu Qui est dans le
Ciel. Ces mets de perdition sont impurs et profanes, comme Atharid lui-même qui les a
envoyés."
Un des serviteurs mis en colère par cette réponse, tordit sur le Saint la pointe de son javelot
avec tant de fureur que tous les assistants crurent qu'il allait mourir sur le coup. Mais Sabas,
dominant la douleur grâce à sa Sainteté, lui dit : "Croiras-tu maintenant que j'ai soutenu ton
choc? Mais sache que tu ne m'as pas plus endolori que si tu m'avais jeté un peloton de laine."
Ce qui confirma ses paroles fut son attitude car il ne cria pas ni même, ainsi qu'on fait
6
lorsqu'on souffre, il ne gémit pas et on ne vit nulle trace de violence sur son corps.
Sur le rapport qui fut fait de tout cela à Atharid, il donna l'ordre de mettre à mort Sabas. Les
bourreaux, ayant renvoyé le Prêtre Sansala, amenèrent Sabas sur la berge du Mussovo afin de
l'y noyer. Le Bienheureux se rappela l'Ordre du Seigneur et n'aimant pas son prochain moins
que lui-même, il demanda : "Pourquoi ne pas tuer le Prêtre avec moi? Quel péché a-t-il donc
commis?" "Cela ne te regarde pas," lui répondit-on. Alors Sabas s'écria dans la joie de l'Esprit
Saint : "Tu es béni, Seigneur et que le Nom de Ton Fils soit loué pendant les siècles. Amin.
Atharid s'est condamné et livré lui-même à la mort éternelle mais il m'a envoyé à la vie qui n'a
pas de fin. Telle est ta Volonté dans Tes Serviteurs, Seigneur Dieu."
Tandis qu'on le conduisait mourir, il ne cessa de louer Dieu, ne jugeant pas comparables les
misères de cette vie avec la Gloire Future qui est révélée aux Saints. En arrivant sur la rive,
les bourreaux se dirent entre eux : "Pourquoi ne renvoyons-nous pas cet innocent? Atharid en
saura-t-il jamais rien?" Sabas leur dit : "Vous badinez; faites ce qui vous est commandé. Je
vois ce qui vous est caché. Voici que m'attendent ceux qui doivent m'introduire dans la
Gloire."
Alors on le mena jusqu'au fleuve. Lui louait Dieu et rendait Grâces (ce qu'il ne cessa de faire
jusqu'à la fin). On lui attacha une pierre au cou et on le précipita. Sa mort par l'eau et le bois
fut ainsi un symbole exact du Salut. Sabas avait trente-huit ans.
Il naquit au Ciel le cinquième jour de la semaine pascale, c'est-à-dire la veille des ides d'avril,
sous le règne de Valens et Valentinien et sous le consulat de Modeste et Arintheus. Les
bourreaux retirèrent de l'eau son cadavre et le laissèrent sans sépulcre. Mais ni les bêtes
féroces ni les oiseaux de proie n'y touchèrent. Des fidèles le gardèrent et le gouverneur de la
Scythie, Junius Soranus, Adorateur du Vrai Dieu, ayant envoyé des gens sûrs, le fit
transporter en terre romaine et voulant faire bénéficier sa patrie de ce fruit illustre par sa Foi,
l'envoya en Cappadoce, conformément au désir des Prêtres et à la Volonté de Dieu Qui donne
Sa Grâce à ceux qui Le craignent. C'est pour cela que le jour où le Martyr fut couronné, offrez
le sacrifice et rappelez tout ceci aux frères afin que, se réjouissant dans toute l'Église Une,
Catholique et Apostolique, ils louent le Seigneur Qui Se choisit Ses Serviteurs. Saluez tous les
Saints. Tous ceux qui souffrent persécution avec nous vous saluent. Gloire, honneur
puissance, majesté à Celui Qui peut nous conduire tous par Sa Bonté dans Son Royaume
Céleste, à Lui, à Son Fils unique et au Saint Esprit dans les siècles des siècles. Amin.
ou
The Holy Martyr Sava, by descent a Goth, lived during the IV Century. During these times
bishop Wulfil preached Christianity among the Goths, and among the many baptised was also
Saint Sava.
Having become a Christian, Sava led a virtuous life, devout, peaceful, temperate, plain quiet
(but indeed he had to be quiet with idol-worshippers), he shunned women, all his days he
spent in prayer, while often he sang in church and concerned himself over its welfare. And he
boldly preached Christianity.
The Gothic princes and judges, under the influence of the pagan priests, began a persecution
against the Christians and began to demand that they taste of idol-offered meat. Many of the
pagans, to safeguard the lives of their friends and kinsfolk who had accepted Christianity,
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substituted for them just ordinary meat in place of the idol-offerings. Certain of the Christians
did agree to such a ruse, but Saint Sava refused and declared, that Christians ought openly to
confess their faith. After this the inhabitants of the village, where Saint Sava lived, threw him
out, but then asked him to return. When the persecution of Christians had intensified, the
fellow villagers of Saint Sava decided to go to the judge and offer up an oath, that among
them there were no Christians. Saint Sava thereupon in a loud voice declared: "Swear not for
me, since I am a Christian." The inhabitants then went and gave an oath, that in their
settlement was only one Christian. By order of the judge they brought Saint Sava to him. But
the judge, seeing his poverty, decided that he could neither help nor hurt anyone, and so he set
him free.
Meanwhile the persecution continued. Soon one of the Gothic military commanders, by the
name of Atharid, descended upon the village at the time of the feast of Holy Pascha. Saint
Sava had gotten ready to greet the Great Feast with bishop Guthik, but along the way an
Angel returned him to his own village. Presbyter Sapsal had at this time returned there from
Greece. Soldiers arrested the priest Sapsal and Saint Sava, whom they did not allow even to
get dressed. The priest they conveyed on a cart, but Saint Sava unclad they led behind the cart
through the thorns, and they beat at him with canes and switches. The Lord unseen preserved
the martyr, such that in the morning when they reached the city, Saint Sava said to his
oppressors: "Look ye on my body, see whether there be any traces of the thorns or of your
blows?" The soldiers were astonished, seeing the martyr healthy and unharmed, without the
slightest trace of the torments endured. Then they stretched out Saint Sava on the axles of a
cart and they beat at him the whole day. During the night a certain pious woman got up to
prepare the food for the household, and seeing the tied-up martyr, she set him free. He began
to help her with the housework. During the day, by order of Atharid, they suspended Saint
Sava from the cross-bean lintel of the house. They placed idol-offering meat beneathe both
him and the priest and offered to set them free, if they should taste of it. The priest Sapsal
replied: "We should the sooner agree, that Atharid crucify us, than that we taste of meat
defiled by devils." Saint Sava asked: "Who hath sent this food?" "Master Atharid," –
answered the servant. "There be only one Master, – God, Who is in Heaven," – pronounced
the martyr. In anger one of the servants powerfully struck Saint Sava in the chest with a spear.
Everyone thought, that the martyr was dead, but the Saint did not feel any sort of pain and
said to the one who had struck him: "Thine blow was for me no stronger, than if thou hadst
struck me with soft wool."
Atharid gave orders to put Saint Sava to death. They left the priest Sapsal tied up, and Saint
Sava they led to the River Mussova to drown him. Along the way the Saint joyfully gave
thanks to God, that He had granted him to suffer for the confession of His Holy Name.
The servants during this while discussed among them: "Why should we not set free this man
guiltless of anything? Atharid would not learn of this, that we had freed him." Saint Sava
heard them and cried out: "Do what is commanded of ye! For I do see Angels coming with
glory to take up mine soul!" They then threw the martyr into the river, having tied to his neck
a large beam of wood.
Saint Sava suffered on 12 April in the year 372, when he was 38 years of age. The
executioners dragged out the body of the martyr and threw it on shore, but Christians later hid
it. And still later one of the Skythe leaders, the Christian Junius Saran, conveyed the relics of
Saint Sava to Cappadocia, where they were reverently received by Saint Basil the Great
(Comm. 1 January).
8
SAINT ABBÉ RUADAN (OU RUADHAN, RODAN, ROWAN) DE LORRHA (LOTHRA)
(+584)
Né à Leinster en Irlande et de l'ascendance royale du Munster, Saint Ruadan devint un
disciple de Saint Finian de Clonard. Il fut l'Abbé fondateur du Monastère de Lorrha-Lothra
dans le Tipperary où il dirigea cent cinquante Moines; ceux-ci produisirent ce chef-d’oeuvre
qu'est le Missel "Stowe." Ruadan est considéré comme un des douze Apôtres de l'Irlande. Il
partageait son temps entre la prière et le travail manuel, sanctifié par cette même prière.
Une tradition de Ruadan parle de la Malédiction de Tara : le Saint Abbé aurait prononcé une
malédiction solennelle contre le roi suprême de Tara pour avoir violé le sanctuaire du
monastère en vue de capturer le roi de Connaught. On rapporte que la malédiction fut si
efficace que Tara fut ruinée et désertée. Cependant, le Ard Ri [= littéralement le Haut Roi]
continua à résider à Tara jusqu'à son Endormissement en 564. La tradition qui rapporte
l'abandon de Tara après 564 est tardive et contredite par le fait qu'un "Feis" s'est tenu à Tara
en 697.
Une main de Saint Ruadhan fut conservée à Lorrha dans un reliquaire en argent jusqu'au
grand vandalisme de la crétinesque "Réforme." L'église paroissiale de Lorrha est construite
sur un ancien oratoire qui peut avoir été celui de Ruadan.
La petite ville de Lorrha près de Lough Derg est toujours entourée d'anciennes ruines
monastiques. Les églises en ruine ou encore en usage sont remarquables pour leurs pierres de
taille, leurs bois sculptés et autres artisanats.
ou
Ruadan est un des anciens Saints d'Irlande. Fondateur et premier Abbé de Lothra dans le
Comté de Tipperary, il fut éduqué par Saint Finnian de Clonard; il fut reconnu comme un de
ses plus distingués parmi ses disciples. Les Vitae qui nous sont parvenues sont des versions
tardives malheureusement remplies d'additions fabuleuses desquelles il est difficile d'avérer
l'historicité. On rappelle souvent Saint Ruadhan à propos de sa malédiction de Tara et le récit
décrit comment son lieu fut soufflé du sol et effacé de l'histoire d'Irlande.
Sans aucun doute, il y eut animosité et rivalité entre Ruadhan et le roi Dermot mais le roi
regardait favorablement l'Abbé. Lorsqu'un des aristocrates s'enfuit du roi, il se réfugia d'abord
chez son parent Senach qui fit aller son cousin Odo chez Ruadhan, reconnaissant que ce
dernier lui donnerait une plus grande protection. Ruadhan avait une chambre ou une crypte
sous son oratoire et y cacha le fugitif, posant une chaise sur la trappe. Dermot arriva à la
cellule, s'assit sur la chaise et demanda où se trouvait caché Odo. Ruadhan répondit plein de
Vérité : "Je ne saurais le dire à moins qu'il ne se trouve sous ta chaise."
Tara n'était pas le seul siège du "Haut Roi" mais c'est aussi le centre de la religion druidique et
la malédiction pourrait bien être une manière de décrire l'affaiblissement de la civilisation
celtique et sa revitalisation par l'Eglise du Christ. La signification des trente chevaux couleur
vert-de-mer payés au roi Dermot par Saint Ruadhan comme rançon pour Odo est plus difficile
à expliquer. L'histoire du Saint qui s'occupe de lépreux, qui frappa de son bâton le sol duquel
jaillit une fontaine guérissant douze lépreux de leur maladie est bien plus facile à comprendre.
La vieille église paroissiale à Lorrha est bâtie sur l'emplacement du Monastère de Saint
Ruadhan et les pieds de deux Hautes Croix sont encore visibles dans le jardin de l'église. Le
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Missel Stowe avec son magnifique écrin qui se trouve à présent au National Museum de
Dublin, se trouvait dans ce monastère et la cloche de Saint Ruadhan est au British Museum de
Londres
La malédiction de Tara
Une centaine d'années après la venue et le Départ de Saint Patrick, un roi régnait sur l'Irlande
du nom de Diarmuid Mac Cearbhaill. Il était le haut roi d'Irlande, dirigeant son royaume de
son trône à Tara.
Or voilà qu'il advint qu'un des hommes de Diarmuid fut tué par un chef nommé Hugh Guairy
dont le frère était Evêque. Et cet Evêque était un proche ami de Saint Ruadhan de Lorrha.
Lorsque Diarmuid envoya des hommes pour arrêter Guairy, le clergé, à la demande de
l'Evêque, lui fournit un refuge. Diarmuid cependant avait peu de respect envers les Evêques
de cette "nouvelle religion" et Guairy fut extrait de son refuge dans l'église.
Les Evêques d'Irlande se joignirent contre le roi qui avait osé combattre leur autorité. Ils se
rassemblèrent à Tara et jeûnèrent contre le roi, le maudissant, lui et le siège de son
gouvernement. C'est à cette époque que la femme de Diarmuid eut un rêve prophétique et
qu'elle le rapporta à Diarmuid :
"Sur les verts prés de Tara, il y avait un grand et large arbre aux grandes feuilles et onze
esclaves tentant de l'abattre mais chaque morceau qu'ils en enlevaient revenait à sa place et y
recollait instantanément jusqu'à ce qu'arriva un homme seul qui ne lui donna qu'un seul coup
et cette seule coupure l'abattit."
Diarmuid sut immédiatement que l'arbre était l'autorité de la monarchie irlandaise, que les
douze bûcherons étaient les Saints d'Irlande et que celui qui l'avait abattu était Saint Ruadhan.
Reconnaissant que le sort de son pays était dans la balance, le roi s'exclama :
"Hélas quelle lutte inique tu as entamée contre moi : voyant que je recherche le bien de
l'Irlande ainsi qu'à préserver sa discipline et les droits royaux, toi tu t'efforces d'amener la
discorde et le meurtre pour l'Irlande."
Mais Saint Ruadan maudit Tara en disant : "Que Tara soit désertée à jamais." Guairy fut
rendu aux Evêques qui jeûnaient et Tara fut abandonnée,. Il n'y eut plus jamais en Irlande de
Roi de tout le peuple sauf durant la courte période où Brian Boru chassa les Vikings hors de
Clontarf.
Note :
L'ambassade de Ruadhan auprès du roi Dermot à Tara en 556 fut rendue célèbre par un roman
appelé "la malédiction de Tara" mais le "ard ri" (haut roi) continua de résider à Tara jusqu'à sa
mort (564). La tradition disant que les halls de Tara avaient été abandonnés après 564 est
d'origine tardive et en contradiction avec le fait qu'un "Feis" fut tenu à Tara en 697.
SAINT ABBÉ MUNDUS (OU MUNDE, MUND, MOND) D'ARGYLE (+962)
Saint Mundus était l'Abbé écossais d'une grande abbaye qui fit plusieurs fondations
monastiques à Argyle où il était autrefois vénéré comme Saint Protecteur. Son autre héritage
comporte d'excellentes maximes relatives à la charité fraternelle, la douceur, la valeur de la
solitude et le besoin d'être conscient de la Présence Divine. Les détails de sa vie sont obscurs
et il est souvent confondu avec Saint Fintan Munnu mais il fut vénéré autrefois comme le
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premier Saint Protecteur de l'Ecosse.
SAINT ABBÉ SEVÊTRE (OU SEVESTRE, SILVESTRE) ET CONFESSEUR (+ 625)
Sevêtre (lat. Silvester) fut le second Abbé de Moutier-Saint-Jean (Réomé). Fortunat dans la
Vie de Saint Germain de Paris, parle d'un Miracle commencé par Sevêtre et achevé par son
héros.
SAINT EVÊQUE ABBON DE METZ ET CONFESSEUR (+ 707)
Abbon figure au trentième rang dans les catalogues ou listes épiscopales. Son nom est au bas
de plusieurs chartes entre 667 et 674. On doit le distinguer de Goéric surnommé Abbon qui
occupa le même siège cinquante ans plus tôt. On ne s'explique pas pourquoi Dusaussay dans
son martyrologe gallican a placé l'éloge au 16 mai.
SAINTS AGAPIUS, THEODORA ET METRUF
SAINT MACROBIUS
SAINT EVÊQUE LÉONIDE D'ATHÈNES ET CONFESSEUR (+6°.S.) 14 – 15 avril
Les actes de ce Saint Evêque seraient perdus. On n'est pas fixé sur l'époque où il vécut.
Lequien dit que ce fut avant 680, date du Sixième Concile Oecuménique, Troisième de
Constantinople. Les Ménées grecques le nomment au 15 avril.
SAINT JUSTE JOACHIM
En ce jour, le juste Joachim (Yonakhir - Zadok) partit. Il était le père de Sainte Marie, la
Théotokos, la Mère du Dieu Incarné. Il était de la race de David et de la tribu de Juda car il
était fils de Jotham, fils de Lazare, fils d'Eldad qui remontait dans la généalogie au Roi
Salomon, le fils de David, à qui Dieu avait promis que sa descendance règnerait pour toujours
sur les enfants d'Israël. La femme de ce Juste, Hannah, était stérile et tous deux priaient et
suppliaient Dieu sans arrêt pour leur donner un enfant. Ayant agréé leur demande, Il leur
donna un fruit doux et bon qui satisfera le monde entier et enlèvera l'amertume de la servitude
et Il rendit Joachim digne d'être appelé le grand-père du Seigneur Christ relativement à Sa
Merveilleuse et Miraculeuse Incarnation. Après que Dieu l'eut satisfait avec la naissance de la
Mère de Dieu, son coeur se réjouit et il offrit ses offrandes et la honte l'ayant quitté, il partit
en paix lorsque Marie eut trois ans.
SAINT GRAND ET NOBLE PRINCE MSTISLAV-THEODORE VLADIMIROVICH
(+1132)
Holy Nobleborn GreatPrince Mstislav Vladimirovich (in Holy Baptism Theodore, or Feodor)
was born on 1 June 1076. When he was all of 12 years old, his grandfather – the Kiev
GreatPrince Vsevolod (1078-1093), sent off his grandson to be prince of Novgorod. The
Novgorod people loved the young prince. In 1995 they expelled prince David, who withdrew
to Smolensk, and they went specially to Rostov seeking Prince Mstislav.
After the death of his grandfather, Saint Mstislav had occupied his appanage-land, the Rostov
throne. At 19 years of age the young prince gained a brilliant victory over his uncle, the
Chernigov prince Oleg. Prince Oleg had killed his brother Izyaslav and attacked Rostov and
Suzdal', which belonged to Prince Mstislav.
The Saint did not want to shed innocent blood. He wanted to make peace with his uncle, and
he besought him to be satisfied with the rights to the city of Ryazan'. But Oleg had already
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gathered forces on a campaign against Novgorod. Prince Mstislav thereupon defeated him in a
battle (1096) and Oleg, having lost out at Suzdal' and Rostov, barely managed to hold on at
Murom. Saint Mstislav again offered peace and asked only for the return of captives. Oleg
agreed under a ruse, and so Prince Mstislav dispersed his own army. On the feastday of the
GreatMartyr Theodore of Tyre, on Saturday of the 1st Week of Great Lent, he was quietly
sitting down at Suzdal' to eat, when messengers brought him word, that prince Oleg stood at
the Klyaz'ma with an army. In one mere day Prince Mstislav regathered his army, and when
his brother arrived 4 days later, he gave new battle. Oleg in fear fled to Ryazan', and Saint
Mstislav set free the captives, went through the Murom lands and he then reconciled Oleg
with GreatPrince Svyatopolk (1093-1114) and with his own father, Vladimir Monomakh.
Thankful for the mercy of God, the Saint in 1099 made a pledge to build a temple in honour
of the Annunciation of the MostHoly Mother of God at Gorodischa near Novgorod. And
especially just for this church was written the reknown Mstislavovo Gospel, the precious
adornments of which were wrought at Constantinople. In 1114 the Saint pledged at Novgorod
a church in the name of Saint Nicholas. This temple was in gratitude to Saint Nicholas for an
healing. During the time of a grievous illness the prince had called out for help to Saint
Nicholas, whose relics shortly before this had been transferred to Bari in Italy (1087, Comm.
9 May). Saint Nicholas in a vision gave orders to send to Kiev for his icon, indicating its form
and measure. The people sent to bring back the icon found themselves detained on the Island
of Lipna by a storm raging there on Lake Il'men. But on the 4th day they found in the water
there that same circular icon, indicated in the vision. The sick prince gave kiss to the icon and
received healing. And afterwards at the place of appearance of the icon, on the Island of
Lipna, there was built a monastery with a stone church in the name of Saint Nicholas.
In 1116 the holy prince again campaigned against the Chud people, and after a victory he
restored at Novgorod the fortress – "he made guarantee of Novgorod the Great" – and he built
out more extensively the lodgings for the Novgorod principality. Then at his orders the
posadnik-mayor Pavel situated a fortress at Lake Ladoga, where there was built a stone
church in honour of the GreatMartyr George.
In 1117 GreatPrince Vladimir Monomakh (1114-1125) summoned his son to him as an
assistant and transferred him to Belgorod. In 1123 holy Prince Mstislav confronted the
Volynian prince Yaroslav, who was attempting to seize the Kiev principality by leading
against Rus' a Polish and Hungarian army.
In 1125 GreatPrince Vladimir Monomakh died, and holy Prince Mstislav occupied the Kiev
throne. During this time he gained a brilliant victory over the old enemies of Rus' – the
Polovetsians, driving them beyond the Volga. Those of the Polovetsian princes, who refused
to ally with Mstislav, were dispatched to Greece. In 1127 Saint Mstislav gave an oath to
defend the Chernigov prince Yaroslav, banished by a nephew. The clergy and all the people
besought him not to spill Christian blood. The holy prince obeyed, but until the end of his life
he bewailed, that he had violated his kissing of the cross in this oath.
In 1128 GreatPrince Mstislav set the foundations of a stone church in the name of the
GreatMartyr Theodore of Tyre (his patron Saint), in memory of a victory gained over the
Chernigov prince Oleg. And in 1131, after a successful campaign against Lithuania, Saint
Mstislav laid the foundations of a temple in honour of the Pirogoschsk Icon of the Mother of
God.
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Holy Prince Mstislav died on 14 April 1132 during the Paschal Week, and he was buried in
the temple of the GreatMartyr Theodore, built by him.
The holy prince was venerated even during his earthly life. The copyist of the Mstislavovo
Gospel called him noble and a lover of Christ. The preparer of the settings of the Mstislavovo
Gospel, Naslav, wrote about him: "Much toil and tribulation I experienced. But God did
comfort me through the prayer of the good prince... God grant his prayer for all Christians."
The vita-life of the holy prince was set under 15 April in the Serbian Divine-service Prologue
of the XIII-XIV Centuries. This Prologue was transcribed from the much earlier Bulgarian,
the source for which was the Russian original. Likewise under 15 April appears the vita-life
of Prince Mstislav in the Bulgarian Synaxarion of the year 1340. (Investigations have shown,
that the source of this synaxarion was likewise Russian). In these Prologues the memory of
holy Prince Mstislav was placed alongside such reknown Russian commemorations, as that of
holy Equal-to-the-Apostles GreatPrincess Ol'ga (Comm. 11 July), and the holy Passion-
Bearer Princes Boris and Gleb (Comm. 24 July). These facts testify to the wide veneration of
holy Prince Mstislav in the Slavic lands.
SAINT PATERN (OU PADARN, PADERN, PERN, PAIR, PATERNUS) DE VANNES
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(+ 475)
1 novembre (réconciliation des deux rois) - 15 avril (repos) – 21 mai (translation) – 20 juin (chirotonie)
Originaire d’Armorique. Son père se nommait Petranus et sa mère Guenn. On le signale à
Vannes après 497.
D’origine gallo-romaine, il est le premier Evêque de Vannes. Il aurait été formé dans le
Monastère de Rhuys sous l'Abbé Generosus avant que Saint Gildas en devienne Abbé. Son
père serait d'abord allé en Irlande et Patern l'aurait rejoint avant de passer en Grande-Bretagne
y ouvrir deux monastères et de revenir à Vannes. Il participe au Concile de Vannes en 465 où
il fut nommé Evêque. Il participa au traité de 497 avec Clovis. Au neuvième siècle, ses
Précieuses Reliques sont transportées dans le Berry puis à Issoudun.
ou
Paterne naquit dans la Bretagne armorique de parents aristocrates et vertueux. Après la
naissance de leur enfant, ceux-ci s'obligèrent d'un commun accord à garder la continence pour
se consacrer entièrement au Service de Dieu. Laissant à Guéana, la mère, le soin d'élever leur
enfant, Petranus passa en Irlande où il vécut dans les exercices de la pénitence et de la piété
chrétienne.
Devenu grand, il conçut le désir de l'imiter et d'aller vivre avec lui, il s'embarqua avec des
compagnons pour la Grande-Bretagne, traversa tout le Pays de Galles et s'arrêta dans le
Comté de Cardigan où il embrassa la vie monastique. Bientôt, il fut choisi comme Abbé des
Moines de cette contrée, bâtit des monastères et des églises; la plus considérable de celles-ci
devait plus tard porter son nom Lhan-Padern-Vaur ou église du Grand-Paterne. Sachant que
son père vivait encore en Irlande, il passa dans cette île pour aller lui rendre visite, réconcilia à
cette occasion deux petits rois ennemis l'un de l'autre puis revint dans son monastère.
Il fit ensuite le voyage en Terre Sainte avec les Saints David et Théliau, fut sacré Evêque par
le Patriarche de Jérusalem et revint à son église de Lhan-Padern-Vaur qui fut érigée en
évêché. Après vingt ans, le Roi Caradoc était passé en Armorique et les habitants de Vannes
s'étaient soumis à lui. Ils avaient demandé pour Evêque Paterne, leur concitoyen. Celui-ci,
cédant aux désirs de Caradoc, vint prendre possession de l'évêché de Vannes, bâtit un
monastère près de la ville puis se lia d'amitié avec l'Evêque Samson de Dol.
De faux frères lui suscitèrent des ennuis; sa patience réussit à les calmer et il se réconcilia
avec eux. Il se retira néanmoins chez les Francs, sacrifiant volontiers ses propres intérêts pour
conserver la charité parmi ses frères. C'est ainsi qu'il finit ses jours en dehors de la ville de
Vannes.
On met ordinairement sa Naissance Céleste au 15 avril sans fixer l'année. Les anciens Bretons
honoraient sa mémoire le 15 avril comme étant le dies natalis, le 20 juin jour anniversaire de
sa consécration, le 1er novembre comme celui de sa réconciliation avec ses adversaires. Plus
communément, l'épiscopat de Paterne est placé entre les années 461 et 490.
ou
La vie d'un fondateur d'Eglise est toujours intéressante pour les fidèles d'un diocèse.
Malheureusement l'Histoire ne nous a presque rien transmis sur Saint Paterne. Trois choses
seulement sont incontestables :
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1° Saint Patern est le premier Evêque de Vannes : c'est la tradition constante et unanime de
son Eglise;
2° il a participé au Concile de 465 tenu dans sa ville épiscopale : sa signature au bas des actes
l'atteste suffisamment;
3° il s'est endormi éloigné de son siège et ses Saintes Reliques apportées à Vannes furent à
l'époque des invasions normandes transportées à Issoudun : tous les auteurs en conviennent.
Le reste de sa biographie fut tellement brouillé et découpé pour vêtir des Patern apocryphes
ou étrangers qu'il est quelquefois difficile de s'y reconnaître. Des divers "Propres" de Vannes,
celui de 1660 serait le plus exact et pourrait donc servir principalement de guide. Patern
naquit dans l'Armorique d'une famille aristocratique; son nom latin tel qu'il nous est parvenu
serait un indice qu'il aurait été d'une famille gallo-romaine et non d'une famille bretonne. A
l'époque de sa naissance (vers 420), les Bretons insulaires n'avaient pas encore cherché un
refuge en Armorique.
Il embrassa la vie monastique et suivit, parait-il quelques Moines qui abandonnaient
l'Armorique pour aller s'établir en Grande-Bretagne. Il contribua à y élever un monastère et
quoique le plus jeune de tous, il fut élu Abbé par ses compagnons. De là il se rendit en
Hybernie et après avoir rétabli la concorde entre deux de l'île depuis longtemps divisés par
une haine invétérée, il revint visiter les frères qu'il avait laissés en Grande-Bretagne et repassa
ensuite en Armorique.
A cette époque (465), Conan-Méréadoc fondait l'Eglise de Vannes. Etabli gouverneur de
l'Armorique par le tyran Maxime, empereur d'Occident et confirmé dans cette fonction par
l'Empereur Théodose, il administra les Bretons en cette qualité jusqu'à ce que ceux-ci,
abandonnés par les Romains, l'élurent pour être leur Roi. Ce Moine Prince, zélé pour les
Intérêts de Jésus-Christ, érigea deux évêchés dans l'Armorique : celui de Dole et celui de
Vannes. Il donna à Dole pour premier Evêque Saint Sénior et à Vannes Saint Patern, demandé
par toute la cité et tout le clergé.
Elevé au ministère épiscopal, Patern l'Ancien non seulement ne retrancha rien à ses austérités
accoutumées mais s'appliqua plus encore qu'auparavant à la prière, au jeûne, aux veilles et à
l'étude. Aux vertus dont il brillait déjà, il ajouta une charité inépuisable à nourrir les pauvres
et à héberger les pèlerins. Il propagea la piété chrétienne d'une manière étonnante par
l'expulsion des démons, la guérison des maladies et par d'autres Miracles.
Pour se retremper dans la vie intérieure, il bâtit auprès de Vannes un petit ermitage et y plaça
des Moines. Mais ceux-ci, éblouis par sa Sainteté mais trop lents à le suivre dans la voie de la
perfection commencèrent bientôt à lui susciter des embarras. Le Saint Evêque eut aussi
quelques désagréments de la part des fidèles. Ces circonstances et d'autres peut-être le
décidèrent à se démettre du Synode provincial et à se retirer dans l'intérieur des Gaules. Il y
vécut encore quelques années et s'endormit Saintement vers la fin du siècle, le 15 avril, jour
où l'on a toujours vénéré sa mémoire; il était plus que nonagénaire.
Depuis que le corps de Saint Patern est devenu la proie des révolutionnaires à lssoudun, les
fragments de ses Précieuses Reliques conservés à Vannes ont acquis une nouvelle valeur. Ces
Précieux Restes sont depuis longtemps l'ornement et la richesse de l'église de Saint-Patern.
Voici ce que nous lisons dans un procès-verbal de visite faite à Saint-Patern le 31 mai 1791
par des "officiers municipaux" de la ville : "Le sieur Croizier (recteur) nous a fait voir dans un
petit cabinet du presbytère, le Chef de Saint Patern en argent contenant une Sainte du Saint...
15
Il nous a déclaré que ledit Chef et la Vénérable Relique avaient été confiés à sa garde ainsi
qu'à celle de ses prédécesseurs," ce qui prouve que la possession de cette Sainte Relique est
bien antérieure à l'infernale révolution française.
ou
Saint Patern est sans doute le plus mal connu des Saints fondateurs de Bretagne.
Contrairement aux autres Evêques, il n’est pas originaire de Bretagne insulaire ni même né de
parents immigrés en Armorique. Il semble qu'il était gallo-romain et les persécutions qu’il eut
à subir en temps qu’Evêque sont peut-être à mettre en relation avec une opposition latente
entre une forme celtique et une forme plus "gallo-romaine" du Christianisme. Une autre
tradition le met au contraire en relation avec le futur Evêque Corentin mais elle correspond
mal avec la chronologie la plus acceptable. Lorsque Patern arrive à Vannes, il trouve une
communauté chrétienne certes petite mais déjà organisée et disposant d’un lieu de culte en
une chapelle dédiée à Saint Symphorien, petit bâtiment gallo-romain dédicacé au début du
cinquième siècle. Le Christianisme s’était en effet propagé par l’axe de la Loire, avait atteint
Nantes vers la fin du troisième siècle puis était remonté vers Rennes et de là avait essaimé
vers le Vannetais. Le Concile tenu à Vannes en 467 et dont les Actes furent conservés semble
avoir eu pour office la délimitation du nouveau diocèse de Vannes et la consécration
épiscopale de Patern. Ce Concile réunit six Evêques de la province de Tours et se tint sous la
présidence du Métropolite [= Evêque métropolitain] Perpetuus. Dans la lettre adressée par les
Evêques présents à deux Evêques absents, Saint Patern signe en second après Perpetuus.
Patern fut en contact avec le chef breton local Caradauc et peut-être avec le Roi Clovis. Face
aux difficultés, Patern dut démissionner et se retira dans un ermitage. Une Vie de Saint Patern
rédigée au onzième siècle le fait avoir été soldat de l’armée romaine avant son Saint Baptême
et raconte ses voyages jusqu’à Jérusalem où Patern aurait reçu des mains du Patriarche une
crosse d’ivoire et une dalmatique dorée. Cette "Vita" évoque aussi son don des langues. Il
s’endormit dans le Christ dans son ermitage un 15 avril, vraisemblablement en 475.
Une sécheresse continue ayant crée une famine, le Vannetais se souvint de Saint Patern et vit
dans ce fléau une Punition Divine. Une délégation vint alors chercher son corps mais il fut
impossible de l’ôter du tombeau. Un des riches citoyens de Vannes fit don d’une terre en
proche faubourg. On put alors transporter le corps. C’est ainsi que le tombeau du fondateur de
l’évêché ne repose pas en sa cathédrale mais dans cette église Saint-Patern bâtie sur le
domaine offert à cette fin. A l’invasion normande, ses Précieuses Reliques furent portées dans
le Berry en l’Abbaye de Déols puis à Issoudun. Une partie en fut ramenée à la fin du
douzième siècle et le reste fut perdu à la révolution. Il reste à Vannes quelques osselets dont
l’un fut cédé à la cathédrale de Quimper. Les Saintes Reliques conservées à Vannes furent
placées dans un chef en forme de tête d’Evêque couronnée de la mitre.
L’église Saint-Patern actuelle date seulement de 1727. Elle fut construite à l’emplacement
d’édifices successifs plus anciens. Elle attirait au Moyen-Age des foules de pèlerins venus
prier l’Evêque fondateur. Grâce à un registre mentionnant les dons des fidèles, on a pu estimer
l’affluence des pèlerins du quatorzième siècle à trente ou quarante mille personnes par an.
Pendant les guerres de Cent ans, les pèlerinages se poursuivent dans la ville occupée et les
fidèles se rendent de nuit à l’église à la lueur des torches, bravant les barrages anglais. En
1407, l’église fut frappée pour quelque temps d’interdit : l’affluence des pèlerins avait
considérablement enrichie la paroisse papiste au détriment du chapitre-cathédral qui intrigua
pour obtenir la Rome hérético-schismatique cette interdiction temporaire. Le pèlerinage fut en
16
partie délaissé au quinzième siècle après le passage et la prédication de Vincent Ferrier qui fit
de l’ombre au Saint Pontife Patern. L’église renferme aujourd’hui les statues de bois des sept
Saints fondateurs. Patern est fêté le 15 avril; une seconde fête le 21 mai faisait mémoire de la
Translation de ses Précieuses Reliques.
Nous produisons ici un hymne ancien composé en l’honneur du Saint Evêque Patern de
Vannes et chanté lors de sa fête :
Heureuse cité des Vénètes,
Chante aujourd’hui le Protecteur
Que Dieu a placé à ta tête
Saint Patern, ton premier pasteur.
Ne regarde plus en arrière,
Oublie les légions de César.
Patern n’est pas homme de guerre
La Croix est son seul étendard.
Dans tes murs, il bâtit l’Eglise
Par l’Evangile du Salut.
Il gagne les coeurs et baptise
Les croyants au Nom de Jésus.
Avec la tendresse d’un père
Il ne connaît que le pardon
Et cherche à faire vivre en frères
Les deux peuples : Francs et Bretons.
Reste fidèle à la mémoire
De l’Apôtre de tes aïeux,
Et Saint Patern se fera Gloire
De veiller sur toi près de Dieu.
Tropaire à Saint Patern
Saint Pontife Patern, tu fus le témoin de la Douceur du Christ au milieu de la dureté du
monde. Maître de vertu, tu fus persécuté à cause du Sauveur et n’ouvris pas la bouche
lorsqu’on t’accusait faussement. Tout au long de ta vie, tu fus pour tes brebis un bon pasteur,
imitant en toute chose ton Maître le Bon Pasteur. Prie-Le qu’Il nous accorde à nous aussi le
don de la patience, de la douceur et Sa Grande Miséricorde.
Patern, Saint Protecteur du diocèse de Vannes est souvent confondu avec un autre Patern, dit
aussi Padarn, né vers 490 en Armorique. Il émigre au Pays de Galles puis en Irlande, retourne
en pays de Galles où il fonde le Monastère de Llanbardan, en Cardigan. Il est toujours vénéré
dans cette région. Endormi vers 550, il aurait connu Samson, Magloire et Malo dont il aurait
été cousin. Il ne semble pas qu’il n'ait jamais été Evêque de Vannes. Ce second Patern est fêté
le 23 septembre.
Patern de Vannes fut aussi confondu avec un Evêque d’Avranches du même nom.
SAINT BASILE DE POIANA MARULUI (+1767)
À l’origine du mouvement qui conduisit au réveil des écrits philocaliques se trouve le Starets
Païssii Velitchkovski qui après un long séjour au Mont Athos, devint Higoumène des
Monastères de Neamts et de Sécu en Moldavie. Païssii eut comme précurseur le Starets Basile
de Poiana Màrului que certains considèrent comme le premier maître et auteur hésychaste
17
dans l’Orient orthodoxe des temps modernes. Son ascendance sur la personnalité de Païssii et
son influence sur le monachisme orthodoxe ne sauraient être minimisées.
Le Starets Basile de Poiana Màrului serait né en 1692 et endormi le 25 avril 1767. Selon toute
vraisemblance, Basile était Petit-Russien [=Ukrainien]. Avant de franchir les frontières de la
Valachie, il vécut en Russie et dans les montagnes de Mochentski (Ukraine). Obligé de quitter
son pays lorsqu'on interdit aux Moines de Russie de vivre en Ermites, Basile et beaucoup
d’autres Ascètes s’installent dans les skites de Moldavie et de Valachie. Après une vingtaine
d’années au Skite de Dalhautsi, Basile bâtit, avec l’aide du Voïévode Constantin
Mavrocordat, le Skite de Poiana Màrului où il se transporta avec douze Moines. C’est sans
doute dans ce skite qu’il écrivit son oeuvre tandis que sa renommée se répandait dans tout le
pays et même au-delà.
Organisé selon les principes de vie hésychaste et les Règles de Saint Basile le Grand et celles
du Mont Athos, le Skite de Poiana Mârului deviendra bientôt le centre hésychaste le plus
important du pays. Onze skites de la région se trouvaient sous la direction spirituelle de
Basile. Ainsi Poiana Màrului attirait-il des Moines de partout, même du Mont Athos. Un
Moine athonite nota à l’époque : "Poiana Màrului en Roumanie est devenu la deuxième Sainte
Montagne," un véritable "centre de culture orthodoxe." En 1750, le Starets Basile en voyage
au Mont Athos, tonsura et reçut comme Moine son disciple Platon-Païssii Velitchkovski.
C’est surtout à travers ses écrits qui témoignent d’une riche originalité que nous connaissons
la personnalité de Basile. Par ces écrits, il inaugure dans la culture roumaine un nouveau
genre de littérature religieuse qui sera continué et approfondi par Païssii Velitchkovski et son
école. Subtil connaisseur et interprète des Saintes Écritures et de la littérature ascétique,
fervent pratiquant de la prière spirituelle, le Starets Basile nous a laissé une oeuvre peu
étendue mais qui, déjà en son temps, fut assimilée aux écrits les plus célèbres de la tradition
hésychaste avec lesquels elle fut copiée et rassemblée dans de nombreux recueils. Des écrits
du Starets Basile, il ressort avec une nette évidence que la préoccupation centrale de sa vie fut
de raviver la pratique de la Prière de Jésus. Le plus souvent il la désigne par les termes
"activité de l’intellect" (ou mentale), "prière intérieure" ou encore "pratique intérieure"
lorsqu’il s’agit de son premier stade, pratique; il lui réserve au contraire les termes "prière
spirituelle," "prière contemplative" ou "prière du coeur" lorsqu’elle est devenue un don de
l’Esprit Saint.
Il était important de souligner d’emblée la distinction entre Prière de Jésus "pratique" et Prière
de Jésus "contemplative" dans les écrits de Basile pour comprendre son insistance peu
commune sur le devoir de tout chrétien, Moine ou laïc, de la pratiquer. Pour lui, la Prière de
Jésus est, parmi les diverses pratiques ascétiques, le moyen par excellence de purifier l’âme
des passions et de garder l’intellect à l’abri des tentations. Ainsi, la Prière de Jésus n’est pas
seulement une prière contemplative réservée à une élite purifiée des passions mais elle est
comme une épée remise entre les mains de tous, même débutants pour combattre pensées et
passions. Mieux que celle des très célèbres Récits d’un pèlerin russe, cette orientation de
Basile rendrait compte de la pratique effective des Moines hésychastes, notamment en Russie
et en Roumanie. Les conseils du Starets Basile sur la prière ont connu un grand succès non
seulement dans le monachisme roumain et russe mais par ce truchement, parmi les fidèles
orthodoxes partout puisque ces conseils devaient être intégrés dans le "renouveau
philocalique."
PSALMODIE OU PRIÈRE EXTÉRIEURE
18
ET PRIÈRE DU COEUR
par le Starets Basile de Poiana Marului
Introduction du texte de Saint Grégoire le Sinaïte, "Comment chacun doit prier," écrit par le
Starets Basile et incluse dans la Philocalie roumaine, tome VIII, avec des notes du Père
Dumitru Staniloae (pour le texte de Grégoire le Sinaïte, voir La Philocalie, Desclée de
Brouwer/J.-C. Lattès, tome II, 1995, pp. 817-827).*
* Notes du Père Dumitru Staniloae dans le tome VIII de la Philocalie roumaine. Manuscrit de l’Académie
Roumaine n° 1621, f. 87 r-99 v. Corrigé d’après le texte du manuscrit Ghenoïu.
Beaucoup de gens lisant ce livre de Saint Grégoire le Sinaïte et n’ayant pas l’expérience de
l’activité de l’intellect, se trompent dans la compréhension de son contenu et pensent que cette
activité est propre uniquement aux Hommes Saints qui ont vaincu les passions; c’est
pourquoi, observant l’usage actuel, c’est-à-dire exclusivement la lecture et le chant des
Psaumes, des Tropaires et des Canons, ils accomplissent seulement la prière "extérieure." Ils
ne comprennent pas que la prière chantée nous fut donnée par les Pères dans un premier
temps à cause de la faiblesse et du manque d’expérience de notre intellect, cela afin que nous
puissions parvenir par la lecture et le chant au niveau de l’activité spirituelle et ne pas rester
au niveau de la prière extérieure. Car quoi de plus enfantin? En effet lire et chanter la prière
"extérieure" de manière vocale seulement nous mène à une haute appréciation de
nous-mêmes et à penser que nous accomplissons par là une grande oeuvre. Ainsi, nous nous
satisfaisons du nombre de prières (c’est-à-dire de la quantité) et ce faisant, nous nourrissons
en nous-mêmes le pharisien.
Mais les Saints Pères pour nous éloigner de ces faiblesses enfantines comme les nourrissons
du sein de leur mère, nous montrent le niveau inférieur de cette activité en assimilant la prière
chantée aux paroles multipliées par les païens. Car Saint Grégoire dit : "Comme notre vie est
une Vie Angélique, il convient que notre psalmodie soit elle aussi Angélique et non pas
charnelle ou pour ainsi dire, païenne." Car le chant nous fut donné à cause de notre paresse et
de notre manque d’expérience pour nous élever à la vraie prière.
Le fruit de la prière "extérieure" nous fut montré par Saint Syméon le Nouveau Théologien
dans la deuxième manière de prier. Il dit : "La deuxième oraison est celle-ci : l’intellect se
retirant des choses sensibles et se gardant des sensations du dehors et recueillant toutes ses
pensées, avance oublieux de toutes les vanités; tantôt il fait l’examen des pensées, tantôt il
applique son attention aux demandes que la bouche adresse à Dieu, tantôt, pris lui-même par
la passion, il use de violence pour revenir à soi. À combattre ainsi, la paix est impossible et
aussi la victoire. Tel un homme qui se bat dans la nuit entend bien la voix des ennemis et
reçoit leurs coups mais quant à voir clairement ou dans quel but ils se battent, cela ne lui est
pas possible étant donné les ténèbres de son esprit, cause de ce désavantage. Qui lutte de cette
sorte ne peut manquer d’être écrasé par les envahisseurs spirituels; il supportera la peine mais
sera frustré de la récompense. Surpris par la vaine gloire, il se flatte d’être attentif; dominé et
joué par elle, il lui arrive même de critiquer les autres comme n’étant pas pareils à lui, de
s’élever et de se considérer comme porteur de brebis, semblable en cela à un aveugle qui
promettrait de guider des aveugles."**
** Méthode de Sainte Prière et attention, faussement attribuée à Saint Syméon le Nouveau Théologien. Elle fut
publiée, texte grec ancien et traduction française, par I. Hausherr dans Orientalia Christiana, 1927, vol. IX, n°
36, sous le titre " La méthode d’oraison hésychaste ." Le paragraphe reproduit se trouve aux pages 154-155.
19
Mais comment garder l’intellect? En le laissant se préoccuper de ce qui est à l’extérieur et qui
le disperse ou en le gardant de cela? Car la vue regardant soit le beau soit le non permis,
l’ouïe entendant l’agréable ou le discordant, le goût goûtant le doux ou l’amer, le toucher
s’appliquant au mou ou au dur, tous les sens suivent leurs objets comme les feuilles portées
par le vent. Et l’intellect mêlé aux sens réfléchit à leur activité. Est-il possible d’échapper
ainsi aux pensées de droite et à celles de gauche? Absolument jamais! Si donc il n’est pas
possible d’arrêter les pensées à cause des sens, il faut que l’intellect s’écarte des sens pendant
la prière, descende dans le coeur et y reste sourd et muet à toutes les pensées. Car si quelqu’un
veille sur sa vue, son ouïe et sa langue, il acquiert une certaine accalmie des passions et des
pensées mauvaises. Mais quand il éloignera l’intellect des sens extérieurs et l’enfermera en
lui-même dans sa cellule intérieure ou dans le Désert,* il se réjouira d’autant plus du repos
des pensées mauvaises et goûtera la joie spirituelle qui s’acquiert par la prière du coeur et par
la vigilance. Car comme le glaive à deux tranchants, de quel côté que l’on frappe, tranche tout
ce qui se trouve autour, de même la Prière de Jésus, tantôt tournée vers les pensées mauvaises
et vers les passions, tantôt vers le péché pour se rappeler la mort et les tourments éternels.**
* Le Désert "extérieur" est une image de l’intérieur de nous-mêmes, vidé de toutes les pensées. C’est seulement
ainsi que l’intellect peut se concentrer exclusivement en Dieu ou qu’il peut accomplir une prière pure. Pourtant,
il faut observer qu’en aspirant à ce dépouillement des pensées, l’homme spirituel ne veut pas devenir indifférent.
Par cela, il acquiert, en union avec le Christ, une profonde bonté et un Amour pur pour tous les hommes et pour
toutes les choses. À proprement parler, l’intellect ne se vide que des attitudes passionnées, égoïstes envers les
hommes et les choses. Il est recommandé que les créatures ne soient plus vues en elles-mêmes, donc dispersées
mais en Dieu.
** Il semblerait qu’il y ait une contradiction entre la recommandation de vider l’intellect pour parvenir à la
prière pure et l’affirmation selon laquelle cette prière même produit ce dépouillement en éloignant de l’intellect
toute pensée pour accomplir la prière pure. En effet le dépouillement de l’intellect commence par la prière et au
fur et à mesure qu’il avance vers l’état de prière pure, l’intellect est vidé plus parfaitement. L’homme ne doit pas
se contenter d’une cohabitation permanente entre la prière et d’autres pensées.
Si quelqu’un veut vaincre les attaques des ennemis et s’opposer à toutes les passions
seulement par la prière chantée sans recourir à cette prière-là, il sera rapidement et souvent
vaincu. Parce que le diable, tantôt vainc celui qui lui résiste, tantôt cède, feignant d’être
vaincu par son adversaire. Par là, le diable se moque de lui en le poussant à la vaine gloire et à
se considérer comme un pasteur et un maître spirituel. Sachant cela, Saint Hésychius dit :
"L’intellect ne peut vaincre à lui seul l’imagination démoniaque. Qu’il n’ait jamais cette
audace. Car fourbes comme ils sont, les démons feignent d’être vaincus puis ils te font
trébucher par la vaine gloire. Mais devant l’Invocation de Jésus-Christ, ils ne peuvent ni tenir
ni te tromper, fût-ce un moment."* Et encore : "Veille à ne pas penser comme l’ancien Israël
pour n’être pas livré, toi aussi, aux ennemis spirituels. Libéré des Égyptiens par le Dieu de
l’univers, il imagina qu’une idole d’argile pourrait le secourir. Par idole d’argile, tu dois
comprendre notre faible intellect. Aussi longtemps qu’il invoque Jésus-Christ contre les
esprits malins, l’intellect les chasse facilement et avec un art éprouvé, il fait fuir les
puissances invisibles et hostiles de l’ennemi. Mais dès qu’il met follement toute sa confiance
en lui-même, il pique vers le bas comme un rapace aux ailes rapides."**
* Chapitres sur la vigilance, 1,24, Philocalie roumaine IV, p. 46; édition française : Bellefontaine, Philocalie
des Pères neptiques, t. 3, 1981, p. 22.
** Ibidem, 1, 25-26.
Cela suffit pour connaître le pouvoir et la mesure de l’activité de l’intellect ainsi que de
l’activité extérieure, c’est-à-dire de la prière chantée.
Mais que le bienveillant lecteur ne pense pas que les Saints Pères en nous détournant de
multiplier les chants et en nous ordonnant de nous habituer à l’activité de l’intellect, méprisent
pour autant les Psaumes et les Canons (les Tropaires). Il ne saurait en être ainsi! Car ceux-ci
20
sont donnés par le Saint Esprit à la Sainte Église où s’accomplit toute sanctification par
l’ordination et toute l’économie du Verbe de Dieu jusqu’à son second avènement qui englobe
aussi notre résurrection. Sachez qu’il n’y a rien d’humain dans l’Office de l'Eglise mais tout y
est Don de Dieu auquel nos vertus n’ajoutent ni ne retranchent rien.
Notre propos ne traite pas des Offices Liturgiques mais de la règle et de la manière de vivre
du Moine qui s’est habitué à recevoir le Don du Saint Esprit par l’effort et la droiture du coeur
et non par les simples paroles des Psaumes chantés sans vigilance seulement avec la langue et
les lèvres.*
* Comme Théolepte de Philadelphie, le Starets Basile reconnaît l’importance de l’Église. En elle, nous recevons
la Grâce par laquelle nous développons notre vie en Christ Qui nous mène à la Résurrection. Pourtant, il
considère la prière du coeur comme quelque chose de différent et d’extérieur à ce qui s’accomplit dans l’Église.
Cette vision dans une certaine mesure dualiste, fut dépassée par les " méthodes " roumaines de la Prière de
Jésus.
Car l’Apôtre dit : "J’aime mieux prononcer cinq mots avec mon intelligence que dix mille
paroles avec la langue" (1 Co 14,19). Donc, il convient tout d’abord que nous nous purifiions
l’intellect et le coeur avec cinq mots en disant du plus profond de notre coeur : "Seigneur
Jésus-Christ, aie pitié de moi" et nous nous élevions ainsi au chant intelligible. Car chaque
débutant qui gît encore dans les passions peut accomplir avec l’intellect cette prière par la
garde du coeur. Mais il ne pourra atteindre le chant intelligible qu’après avoir purifié son
intellect par cette prière.* C’est pour cela que Saint Grégoire le Sinaïte, scrutant plus que tous
avant lui les vies, les écrits et l’expérience spirituelle des Saints par le Saint Esprit Qui
demeurait en lui, demande de diriger tous nos efforts vers cette prière. Aussi le Saint
Archevêque Syméon de Thessalonique ayant le même Esprit et le même don, exhorte-t-il les
Evêques, les Prêtres, les Moines et tous les laïcs à dire cette prière sacrée aussi souvent qu’ils
respirent. Il dit avec l’Apôtre : "Il n’y a pas d’autre arme plus forte ni au Ciel ni sur la terre
que le Nom de Jésus-Christ ."
* Nous avons ici un ordre différent de celui que nous donne le Starets Georges. Celui-ci énumère tout d’abord la
psalmodie et ensuite la prière du coeur (comme aussi Saint Grégoire le Sinaïte et d’autres Pères anciens). Chez
le Starets Basile, il y a tout d’abord la Prière de Jésus et ensuite la psalmodie. En fait, toutes deux ont différents
degrés. Dans la mesure où quelqu’un s’habitue de plus en plus à une prière pure, il dit ou il chante d’autant plus
spirituellement les autres prières. En tout cas, Prière de Jésus et psalmodie doivent être combinées de telle
manière que le croyant à la fois participe aux Offices de 1’Église et se spiritualise graduellement.
Sache aussi, toi qui désires cette Sainte Activité de l’intellect que ce n’est pas seulement dans
le Désert ou dans la solitude érémitique qu’il y eut des maîtres et de nombreux pratiquants de
cette activité sacrée mais plus encore dans les grandes Laures situées en pleine ville. Il est
étonnant que le Saint Patriarche Photius élevé à la dignité patriarcale alors qu’il appartenait à
l’aristocratie et n’était pas Moine, ait acquis l’expérience de la prière du coeur.* Il progressa à
tel point dans ce domaine que par le don du Saint Esprit qui se trouvait en lui, son visage
brillait comme le visage de Moïse, dit Syméon de Thessalonique. Celui-ci témoigne qu’il
composa avec une grande sagesse philosophique un livre concernant cette prière du coeur. Il
dit en outre que les Saints Patriarches de Constantinople Jean Chrysostome, Ignace et Calliste
ont également écrit des livres au sujet de cette prière. Est-il encore nécessaire d’ajouter
quelque chose, ô lecteur aimant le Christ pour que, éloignant tout doute, tu commences à
t’exercer à cette Sainte Activité? Si tu dis : Je ne vis pas dans la solitude, quel gain en tirerastu?
Mais le Saint Patriarche Calliste n’a-t-il pas pratiqué la prière du coeur à la Grande Laure
de l’Athos tout en servant à la cuisine? Si tu invoques pour motif que tu n’es pas dans le
Désert profond, c’est le Saint Evêque Photius qui se présente à toi comme deuxième exemple
de vigilance du coeur. Et de même, si tu te montres paresseux à garder ton coeur et invoques
pour motif ton obédience, tu deviendras la risée du monde. Parce que ni le Désert ni la vie
21
solitaire ne conduisent à la perfection de cette activité comme le fait l’obéissance avec
sagesse, dit Saint Grégoire le Sinaïte.
* Il ressort de ceci que Basile ne voit pas de contradiction entre la prière incessante unie au dépouillement de
l’intellect et les nombreuses préoccupations liées à la haute charge pastorale d’un Patriarche.
L’accomplissement du Bien va de concert avec la prière. Le Bien par lequel s’accomplit la Volonté Divine prend
sa source dans la prière.
Si tu crains la tentation de droite,* invoquant pour motif que tu n’as pas de maître, le Seigneur
Lui-même t’ordonne de prendre pour guide la Sainte Écriture qui dit : "Scrutez les Écritures et
vous y trouverez la Vie Eternelle " (Jn 5,39).
* C’est-à-dire de pécher par excès de vertu.
Et si tu inclines vers la gauche, te troublant du fait que tu n’as pas de lieu de silence, Saint
Pierre Damascène te console en disant : "Ceci est le commencement du Salut : renoncer à sa
volonté et à sa sagesse et faire siennes la Volonté et la Sagesse de Dieu. Alors, il n’y aura pas
dans le monde d’objet ou de lieu qui puisse te faire trébucher. " […]
ou
Saint Basil, the Elder of St Paisius Velichkovsky (November 15), was born toward the end of
the seventeenth century. He received monastic tonsure at Dalhautsi-Focshani Skete in 1705 or
1706, laboring in asceticism with great fervor.
St Basil was ordained to the holy priesthood, and became igumen of Dalhautsi in 1715. He
remained in that position for twenty years, and was a wise instructor of monks, teaching them
obedience, humility, and the art of the Jesus Prayer.
The fame of this great spiritual Father began to spread, so that even Prince Constantine
Mavrocordat heard of him. St Basil's community became known as a spiritual school of
hesychasm, based on the wisdom of the Holy Fathers. When the number of his disciples
increased until there was no longer room for all of them at Dalhautsi, they settled in other
Sketes in the area. In this way, his influence and teaching spread to other places, inspiring a
spiritual renewal of Romanian monastic life in the eighteenth century.
St Basil renovated the Poiana Manului (Apple Orchard) Skete near the city of Romni-Sarat
between 1730-1733, then moved there with twelve disciples. In addition to his duties as
Igumen of Poiana Marului, St Basil was the spiritual guide of all the Sketes in the Buzau
Mountains. One of his most famous disciples was St Paisius Velichkovsky, whom he tonsured
on Mount Athos in 1750.
The holy Elder Basil also wrote introductions to the writings of Sts Gregory of Sinai nilus of
Sora, and others who wrote about the spiritual life, guarding the mind, and on the Jesus
Prayer. He taught that the Holy Scriptures are a "saving medicine" for the soul, and
recommended reading the Holy Fathers in order to obtain a correct understanding of
Scripture, and to avoid being led astray through misunderstanding. St Basil also warned
against any inclination to excuse ourselves and our sins, for this hinders true repentance.
St Basil fell asleep in the Lord on April 15, 1767, leaving behind many disciples. His
influence has been felt in other Orthodox countries beyond the borders of Romania.
SAINTE MONIALE HUNE (OU HUNNA) (+679)
22
Née au sixième siècle, nous avons à notre disposition peu d'éléments vérifiés de la vie de
Sainte Hune. Nous savons qu'apparentée à un Roi de Bourgogne de l'époque mérovingienne,
elle fut sans doute l'épouse contrainte et malheureuse d'un seigneur franc. En revanche, la
tradition fourmille de récits fabuleux à son sujet.
Enfant mal aimée d'une famille désunie, Hune fut reléguée aux cuisines avec les domestiques
du château de la Hunière tandis que son père guerroyait au loin aux côtés de son Roi et que sa
mère se livrait aux caresses de ses nombreux amants. L'amour sincère et l'affection que lui
portaient les servantes et l'affection des lavandières qu'elle accompagnait dans leur travail
permirent à la fillette de vivre une enfance simple mais heureuse.
Cette vie au contact de gens pauvres sans culture, illettrés et aux manières frustes restés
païens n'empêcha pas la jeune Hune d'acquérir un caractère fort et une Foi chrétienne vive.
Outre ses autres qualités, elle jouissait d'une très grande beauté qu'un mémorialiste du temps
qualifiait de "surnaturelle."
Mariée de force à un vieil aristocrate brutal, Hune refusa farouchement de partager la couche
du soudard et ayant résolument préservé sa Virginité, elle trouva refuge dans un couvent où
elle consacra sa vie au Service de Dieu, secondant humblement les soeurs dans leurs travaux
ménagers les plus pénibles.
SaintTrophime Saint Aristarque
SAINTS MARTYRS APOTRES ARISTARQUE, PUDENS ET TROPHIME DES
SOIXANTE-DIX (+67) 14 – 15 avril
Membres des soixante-dix, ces trois Saints étaient disciples de Saint Paul. Ils prêchèrent avec
lui le Saint Evangile, partageant ses afflictions et ses épreuves pour l'édification de la Sainte
Eglise du Christ. Saint Aristarque* était Juif originaire de Thessalonique. Tenu en grande
estime par Saint Paul, il accompagna l'Apôtre dans ses voyages missionnaires. Lorsqu'ils
prêchèrent à Ephèse, les orfèvres du sanctuaire d'Artémis, craignant la perte de leurs profits,
se précipitèrent dans un grand tumulte sur Aristarque et les autres compagnons de Paul et les
traînèrent au théâtre. Il aida ensuite l'Apôtre à rassembler la collecte des Chrétiens d'Asie
Mineure en faveur de leurs frères affligés de Palestine puis il le suivit jusqu'à Rome lors de sa
première captivité (en l'an 60-62). Saint Paul le nomme son compagnon de captivité et sa
23
consolation. Il devint par la suite Evêque d'Apamée en Syrie et jouissait de la réputation d'un
second Jean le Précurseur et Baptiste en raison de la tunique de peau dont il était vêtu et de sa
vie ascétique. Il fut martyrisé au cours de la persécution de Néron. Saints Pudens et Trophime
sont mentionnés par Saint Paul dans sa seconde Epître à Timothée et dans les Actes des
Apôtres Saint Luc précise que Saint Trophime était originaire d'Ephèse. Ils périrent, semble-til,
eux aussi au cours de la persécution de Néron.
* Il a déjà été commémoré le 27 septembre et le 4 janv
ou
The Holy Disciples Aristarchus, Pudas and Trophymos were from among the Seventy
Disciples, whom the Lord Jesus Christ had sent before him with the good-news of the Gospel
(Lk. 10: 1-24).
The holy Disciple Aristarchus, a co-worker of the holy Apostle Paul, became bishop of the
Syrian city of Apameia. His name is repeatedly mentioned in the book of the Acts of the Holy
Apostles (Acts 19: 29, 20: 4, 27: 2) and in the Epistles of the Apostle Paul (Col. 4: 10,
Philemon 1: 24).
The holy Disciple Pudas is mentioned in the 2nd Epistle of the Apostle Paul to Timothy (2
Tim. 4: 21). He occupied high position as a member of the Roman Senate. At his home the
Saint took in the First-Ranked Apostles Peter and Paul, and believing Christians gathered. His
house was converted into a church, receiving the name "Pastorum." In it, according to
tradition, the holy Apostle Peter himself served as priest.
The holy Disciple Trophymos hailed from the city of Edessa. His name is mentioned in the
book of the Acts of the Holy Apostles (Acts 20: 4) and in the 2nd Epistle of the Apostle Paul
to Timothy (2 Tim. 4: 20). He was a student and companion of the holy Apostle Paul, sharing
with him all the sorrows and persecution.
All these three holy disciples accepted a Martyr's death at Rome under the emperor Nero (54-
68), concurrent with that of the Apostle Paul ( c. 67).
ok Saint Grand et Noble Prince Mstislav-Théodore Vladimirovich (+1132)
Holy Nobleborn GreatPrince Mstislav Vladimirovich (in Holy Baptism Theodore, or Feodor)
was born on 1 June 1076. When he was all of 12 years old, his grandfather – the Kiev
GreatPrince Vsevolod (1078-1093), sent off his grandson to be prince of Novgorod. The
Novgorod people loved the young prince. In 1995 they expelled prince David, who withdrew
to Smolensk, and they went specially to Rostov seeking Prince Mstislav.
After the death of his grandfather, Saint Mstislav had occupied his appanage-land, the Rostov
throne. At 19 years of age the young prince gained a brilliant victory over his uncle, the
Chernigov prince Oleg. Prince Oleg had killed his brother Izyaslav and attacked Rostov and
Suzdal', which belonged to Prince Mstislav.
The Saint did not want to shed innocent blood. He wanted to make peace with his uncle, and
he besought him to be satisfied with the rights to the city of Ryazan'. But Oleg had already
gathered forces on a campaign against Novgorod. Prince Mstislav thereupon defeated him in a
battle (1096) and Oleg, having lost out at Suzdal' and Rostov, barely managed to hold on at
Murom. Saint Mstislav again offered peace and asked only for the return of captives. Oleg
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agreed under a ruse, and so Prince Mstislav dispersed his own army. On the feastday of the
GreatMartyr Theodore of Tyre, on Saturday of the 1st Week of Great Lent, he was quietly
sitting down at Suzdal' to eat, when messengers brought him word, that prince Oleg stood at
the Klyaz'ma with an army. In one mere day Prince Mstislav regathered his army, and when
his brother arrived 4 days later, he gave new battle. Oleg in fear fled to Ryazan', and Saint
Mstislav set free the captives, went through the Murom lands and he then reconciled Oleg
with GreatPrince Svyatopolk (1093-1114) and with his own father, Vladimir Monomakh.
Thankful for the mercy of God, the Saint in 1099 made a pledge to build a temple in honour
of the Annunciation of the MostHoly Mother of God at Gorodischa near Novgorod. And
especially just for this church was written the reknown Mstislavovo Gospel, the precious
adornments of which were wrought at Constantinople. In 1114 the Saint pledged at Novgorod
a church in the name of Saint Nicholas. This temple was in gratitude to Saint Nicholas for an
healing. During the time of a grievous illness the prince had called out for help to Saint
Nicholas, whose relics shortly before this had been transferred to Bari in Italy (1087, Comm.
9 May). Saint Nicholas in a vision gave orders to send to Kiev for his icon, indicating its form
and measure. The people sent to bring back the icon found themselves detained on the Island
of Lipna by a storm raging there on Lake Il'men. But on the 4th day they found in the water
there that same circular icon, indicated in the vision. The sick prince gave kiss to the icon and
received healing. And afterwards at the place of appearance of the icon, on the Island of
Lipna, there was built a monastery with a stone church in the name of Saint Nicholas.
In 1116 the holy prince again campaigned against the Chud people, and after a victory he
restored at Novgorod the fortress – "he made guarantee of Novgorod the Great" – and he built
out more extensively the lodgings for the Novgorod principality. Then at his orders the
posadnik-mayor Pavel situated a fortress at Lake Ladoga, where there was built a stone
church in honour of the GreatMartyr George.
In 1117 GreatPrince Vladimir Monomakh (1114-1125) summoned his son to him as an
assistant and transferred him to Belgorod. In 1123 holy Prince Mstislav confronted the
Volynian prince Yaroslav, who was attempting to seize the Kiev principality by leading
against Rus' a Polish and Hungarian army.
In 1125 GreatPrince Vladimir Monomakh died, and holy Prince Mstislav occupied the Kiev
throne. During this time he gained a brilliant victory over the old enemies of Rus' – the
Polovetsians, driving them beyond the Volga. Those of the Polovetsian princes, who refused
to ally with Mstislav, were dispatched to Greece. In 1127 Saint Mstislav gave an oath to
defend the Chernigov prince Yaroslav, banished by a nephew. The clergy and all the people
besought him not to spill Christian blood. The holy prince obeyed, but until the end of his life
he bewailed, that he had violated his kissing of the cross in this oath.
In 1128 GreatPrince Mstislav set the foundations of a stone church in the name of the
GreatMartyr Theodore of Tyre (his patron Saint), in memory of a victory gained over the
Chernigov prince Oleg. And in 1131, after a successful campaign against Lithuania, Saint
Mstislav laid the foundations of a temple in honour of the Pirogoschsk Icon of the Mother of
God.
Holy Prince Mstislav died on 14 April 1132 during the Paschal Week, and he was buried in
the temple of the GreatMartyr Theodore, built by him.
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The holy prince was venerated even during his earthly life. The copyist of the Mstislavovo
Gospel called him noble and a lover of Christ. The preparer of the settings of the Mstislavovo
Gospel, Naslav, wrote about him: "Much toil and tribulation I experienced. But God did
comfort me through the prayer of the good prince... God grant his prayer for all Christians."
The vita-life of the holy prince was set under 15 April in the Serbian Divine-service Prologue
of the XIII-XIV Centuries. This Prologue was transcribed from the much earlier Bulgarian,
the source for which was the Russian original. Likewise under 15 April appears the vita-life
of Prince Mstislav in the Bulgarian Synaxarion of the year 1340. (Investigations have shown,
that the source of this synaxarion was likewise Russian). In these Prologues the memory of
holy Prince Mstislav was placed alongside such reknown Russian commemorations, as that of
holy Equal-to-the-Apostles GreatPrincess Ol'ga (Comm. 11 July), and the holy Passion-
Bearer Princes Boris and Gleb (Comm. 24 July). These facts testify to the wide veneration of
holy Prince Mstislav in the Slavic lands.
SAINT EPHRAIM LE GRAND D'ATSQURI (+9°.S.)
Saint Ephraim the Great of Atsquri—one of the most important figures in the Georgian
Church of the 8th and 9th centuries—was a disciple and companion of St. Grigol of Khandzta.
On his way from Klarjeti in southern Georgia to Abkhazeti in the northwest, St. Grigol met
the young Ephraim and immediately perceived in him a like-minded companion and the
future wonderworker and bishop of Atsquri.
Grigol promised to take the young man as his disciple. On his way back to Klarjeti St. Grigol
accompanied Ephraim and another youth, Arsenius, the future Catholicos of Georgia. He
entrusted the upbringing of these two holy youths to his spiritual sons Christopher and
Theodore.
The brothers of Khandzta Monastery objected to the arrival of the youths, since the monastery
rules prohibited young visitors. But St. Grigol told them that God had revealed this as His will
and that, after being raised at the monastery, these young men would be like spiritual
successors of St. Ephraim the Syrian and St. Arsenius the Great.
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St. Ephraim was later consecrated bishop of Atsquri and became a major figure in the Church
of his time. He significantly contributed to the definitive strengthening of the autocephaly of
the Georgian Church. As a result of his labors, the Georgian Church received a blessing from
Antioch to prepare its own chrism in Mtskheta.
St. Ephraim administered the diocese of Atsquri for forty years. God endowed him with the
gifts of prophecy, wonder-working, and healing. He lived to an advanced age and reposed
peacefully. Even today, those who approach his holy relics are healed of their infirmities. (St.
Ephraim of Atsquri is also mentioned in the Life of St. Arsenius the Great [commemorated
September 25].)
SAINT ABBÉ ORTAIRE DE LANDELLE (NORMANDIE), CONFESSEUR (+ 580)
15 avril – 21 mai (élévation)
Abbé de l'Abbaye de Landelle près de Vire où il est honoré, il évangélisa la région et chanta
la Gloire de Dieu au point qu'on le célèbre encore dans les Litanies locales. Saint Ortaire qui
vécut au sixième siècle fut de son vivant l’objet d’une véritable ferveur populaire grâce au
retentissement que connurent ses Miracles. Les malades affluèrent et les guérisons furent
nombreuses. Il s'endormit le 15 avril. Il y eut une Elévation de son corps le 21 mai. Vers l’an
mille, une chapelle fut édifiée dans le hameau.
Sainte Anatasia
SAINTES MARTYRES BASILISSA ET ANASTASIA DE ROME (+ 68)
Basilissa et Anastasia étaient deux Pieuses et Dévotes Romaines. Durant le règne de
l'empereur Néron, elles recueillirent les corps des disciples des Saints Apôtres et les
ensevelirent avec les honneurs. Pour cela, elles furent accusées et emprisonnées. Après de
longues tortures, au cours desquelles on leur coupa poitrine et langue, elles furent décapitées.
ou
The Holy Women Martyrs Basilissa and Anastasia lived in Rome and were enlightened with
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the light of the Christian faith by the holy Apostles Peter and Paul. They devoted themselves
to the service of the Lord. When the emperor Nero (54-68) persecuted Christians and gave
them over to torture and execution, Saints Basilissa and Anastasia intrepidly took up the
bodies of the holy Martyrs and gave them reverent burial. Rumours about this reached Nero.
Saints Basilissa and Anastasia were then locked up in prison. They subjected them to cruel
tortures: they scourged them with whips, tore at their skin with hooks, and burned at them
with fire. But the holy martyresses remained unyielding and bravely confessed their faith in
Christ the Saviour. By command of Nero they were beheaded with the sword (+ c. 68).
St Crescens de Myre-St Léonide,Evêque d'Athènes-Ste Anastasie et Basilisse dames romaines
qui ensevelirent St Pierre et St Paul et moururent à leur tour Martyres sous Néron (entre 64 et
68). -Sts Théodore et Pausilype, Martyrs en Thrace sous Adrien (entre 117 et 138). -St
Mstislav-Theodore, Prince de Kiev remarquable par son absence de cupidité (1132)..-Sts
Messor, Procline, Messite et Joconde, Martyrs en Italie (fin du Ier siècle). -Sts Maron,
Eutyches et Victorin, Martyrs à Rome sous Trajan (99). -Sts Soukias, Lucien, Polyeucte,
Quadrat, Antiochus, Iksoron, Memmas, Phoca, Serge, Domenece, Adrien, Zosime, Victor,
Thalkise, Jourdain, Anastase et Theodore, nobles de la cour d'Arménie, Martyrs (vers 130).-
Sts Jacques et Theodose, leurs compagnons qui survécurent et poursuivirent leur vie d'ascèse.
-St Eutyche, Martyr à Ferentini dans le Latium. -St Laurentinus Sossius, enfant, Martyr à
Valrovina près de Vicence en Italie (485). -St Ruadan fondateur du monastère de Lothra en
Irlande, thaumaturge (584). -Ste Juvette ou Invelte, soeur de St Maudez, solitaire à Henvic-
Taule en Bretagne (VIIème siècle). -Ste Hunna, épouse exemplaire d'un noble alsacien (679).
-St Abdon l'Evêque de Metz en Lorraine (707). -St Mundus fondateur de monastères en
Ecosse (vers 962). -St Ananie le Métropolite de Lacédémone (Sparte), Martyr à Mystra par la
main des Musulmans (1767). -St Daniel d'Achinsk (Sibérie, 1843).
Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
REFLEXION - Au sujet de la Contemplation, Saint Grégoire le Sinaïte écrit : "Nous
confirmons qu'il y a huit principaux sujets pour la Contemplation : d'abord, Dieu, Invisible et
Non-Vu; Sans Commencement et Incréé; Première Cause de tout ce qui existe; Tri-Un; l'Une
et Unique Divinité pré-existante. Deuxièmement, l'ordre et les rangs des puissances
rationnelles (les puissances incorporelles des Cieux, le Monde Angélique). Trois, la
composition des choses visibles. Quatre, le plan de l'Incarnation du Verbe. Cinq, la
Résurrection Générale. Six, la Redoutable Deuxième Venue (Second Avènement) du Christ.
Sept, les tourments éternels. Huit, le Royaume des Cieux. Les quatre premiers ont déjà été
révélés et appartiennent au passé. Les quatre derniers n'ont pas encore été révélés et
appartiennent au futur, même si ces quatre sont clairement contemplés par ceux qui, avec
l'aide de la Grâce acquise, atteignent la pureté d'esprit. Quiconque approcherait cette tâche
de la Contemplation sans l'illumination de la Grâce, qu'on lui fasse savoir qu'il bâtit des
fantaisies et ne possède pas l'art de la Contemplation."Ainsi écrivait le Grand Grégoire le
Sinaïte au grand discernement, parlant de ce qu'il connaissait par expérience personnelle.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid
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