lundi 30 avril 2012
Vie de Sainte Tamara et autres Vies de Saints.
16 – 29 avril 2012
Cycle mobile (Pascalion): Troisième Dimanche de Pâque, Dimanche des Femmes
Myrrophores
CE TROISIEME DIMANCHE DE PAQUES,
NOUS CELEBRONS LA FETE DES SAINTES FEMMES MYROPHORES;
NOUS FAISONS AUSSI MEMOIRE DE JOSEPH D'ARIMATHIE, SECRET DISCIPLE
DU SEIGNEUR
ET NOUS Y AJOUTONS LE SOUVENIR DE NICODEME
QUI VENAIT DE NUIT POUR ECOUTER JESUS.
Les Saintes Femmes Myrrhophores offraient la myrrhe au Christ défunt :
à leur mémoire, voici encore une Hymne en guise de parfum.
Ces femmes furent, les premières, témoins de la Résurrection, des témoins véridiques; Joseph
et Nicodème furent témoins de l'ensevelissement : tout cela est très important et résume
parfaitement le dogme chrétien. Nicodème fut exclu de la synagogue pour n'avoir pas voulu
prendre le parti des Juifs. Après avoir enseveli le Corps du Seigneur, Joseph fut jeté par les
Juifs dans une fosse mais il en fut tiré par Divine Puissance et s'enfuit à Arimathie, son pays
d'origine. Alors qu'il s'y trouvait, le Christ lui apparut et confirma pour lui le Mystère de la
Résurrection. Malgré tout ce qu'il souffrit de la part des Juifs, il ne put passer ce Mystère sous
silence mais hardiment il fit connaître à tous ce qui s'était passé. On dit aussi que Nicodème
fut le premier de tous à donner par écrit des détails sur la Passion du Christ et sur Sa
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Résurrection parce qu'il était de la synagogue et qu'il connaissait très exactement absolument
tout des décisions prises par les Juifs et de leurs paroles. Et comme nous l'avons dit pour cette
raison qu'ils furent les témoins véridiques de l'ensevelissement, Joseph et Nicodème ont pris
place avec les Femmes qui ont vu la Résurrection. Après la première confirmation apportée
par Thomas, voici donc la seconde qui arriva, dit-on, huit jours après.
Certes, ce sont les femmes qui, les premières, ont vu la Résurrection et l'ont annoncée aux
Disciples. Il fallait en effet que le sexe féminin, le premier qui succomba au péché et reçut
comme héritage la malédiction, vit aussi le premier la Résurrection et le premier reçût
l'annonce de la joie, lui qui s'était entendu dire : "Tu enfanteras dans les douleurs." On les
appelle Myrrhophores pour la raison suivante : comme c'était la fête de Pâque, le sabbat
auquel préparait ce vendredi était un grand jour. Aussi Joseph et Nicodème se hâtèrent
d'ensevelir le Corps du Seigneur. Selon la coutume juive, ils L'enduisirent d'aromates mais
pas exactement comme il fallait. Ils répandirent principalement de la
myrrhe et de l'aloès, L'enveloppèrent d'un linceul et Le déposèrent
dans le sépulcre. Pour cela les femmes, en raison de l'Amour Ardent
qu'elles nourrissaient comme Ses Disciples envers le Christ,
achetèrent du parfum de grand prix, se rendirent de nuit, ensemble,
par peur des juifs mais aussi parce que c'était l'usage pour les femmes
d'aller ensemble très tôt pour Le pleurer et L'embaumer pour achever
ce qui par manque de temps n'avait pu être accompli. Lorsqu'elles
furent arrivées, elles eurent différentes visions : elles virent les deux
Anges resplendissants à l'intérieur du tombeau, un autre assis sur la
pierre; après quoi elles virent le Christ et se prosternèrent devant Lui.
Quant à Madeleine, elle l'interrogea comme si c'était le jardinier.
Il y eut de nombreuses Myrrhophores mais les Evangélistes ne faisant mention que des plus
importantes, ont passé les autres sous silence. Les voici donc. La première de toutes est Marie
Madeleine dont le Christ avait chassé sept démons. Après l'Ascension du Christ, elle s'en fut à
Rome* à ce qu'on dit et livra Pilate et les grands-prêtres à une nouvelle mort en rapportant à
l'empereur Tibère les faits concernant le Christ. Plus tard, elle s'endormit à Ephèse et fut
ensevelie près de Jean le Théologien. Sous Léon le Sage, son corps fut transféré à
Constantinople.
On raconte donc que la Sainte se rendit à Rome et y demanda justice à l'empereur Tibère de la
condamnation inique prononcée par Pilate.* Se présentant devant l'empereur avec un oeuf en
main, elle lui déclara qu'après avoir souffert la Passion, le Christ était ressuscité, apportant à
tous les hommes la promesse de la Résurrection et l'oeuf se teignit alors en rouge.** Le
souverain écouta sa requête et convoqua Pilate ainsi que les grands-prêtres Anne et Caïphe.
Caïphe mourut en route, en Crète; quant à Anne, il fut supplicié en étant enfermé dans une
peau de buffle. Pilate s'étant présenté au tribunal de l'empereur, essaya de se justifier en
avançant les pressions exercées par les Juifs et le risque de rébellion contre l'autorité romaine.
Mais César resta insensible à son apologie et le fit jeter en prison. On rapporte que
poursuivant un cerf au cours d'une partie de chasse organisée non loin de la prison par des
amis de Pilate, l'empereur décocha une flèche qui alla frapper Pilate en plein coeur.
* Ce récit de la vengeance contre Pilate et de sa mort n'est rapporté que par Saint Syméon Métaphraste,
probablement sous l'influence de l'évangile apocryphe de Nicodème (Actes de Pilate, cinquième siècle) qui met
en scène Sainte Véronique. En 36, Pilate fut déposé de sa charge et renvoyé à Rome pour répondre de sa
mauvaise administration pendant laquelle avaient abondé provocations, violences et exécutions arbitraires.
Selon Eusèbe de Césarée, il se serait suicidé (Hist. ecclés. II, 7) ou fut peut-être exécuté. Diverses traditions
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apocryphes ont tenté de réhabiliter Pilate, supposant même qu'il se serait converti et reportent toute la
responsabilité de la Passion sur les Juifs.
** Cette tradition populaire rend compte de la coutume des oeufs de Pâque, répandue dans tout le monde
chrétien.
SAINTES MARTHE ET MARIE, SOEURS DE LAZARE Dim. des Myrrhophores – 4 juin
Ces deux Saintes Femmes, soeurs de Lazare l'Ami du Christ, demeuraient à Béthanie, village
situé à peu de distance de Jérusalem. Un jour, Jésus-Christ fut reçu dans leur demeure.
Marthe, l'aînée, s'affairait pour servir le Maître et voyant que sa soeur Marie restait assise
silencieuse aux Pieds de Jésus-Christ en écoutant ses Divines Paroles, elle Lui dit sur un ton
irrité : "Seigneur, cela ne Te fait rien que ma soeur me laisse servir toute seule? Dis-lui donc
de m'aider." Mais le Seigneur lui répondit : "Marthe, Marthe, tu te soucies et t'agites pour
beaucoup de choses et pourtant une seule est nécessaire." (Lc. 10:38-42).* Par la suite, peu
avant la Passion, Lazare tomba malade et s'endormit. Les deux soeurs envoyèrent prévenir
Jésus-Christ Qui ne parvint à Béthanie que le quatrième jour après le Départ de Lazare.
Marthe se précipita aussitôt à sa rencontre tandis que Marie resta à la maison où un grand
nombre d'amis et de parents était venu pour les consoler. Le Seigneur lui assura que son frère
allait ressusciter et Marthe manifesta sa Foi en Lui comme Fils de Dieu puis elle alla appeler
sa soeur et ils se rendirent ensemble jusqu'au tombeau. Sur l'Ordre de Jésus-Christ, le défunt
sortit les pieds et les mains liés par des bandelettes et le visage recouvert d'un suaire (Jn. 11).
* C'est pourquoi les Pères ont considéré Marie comme la figure de la Contemplation, préférable à l'action
vertueuse représentée par Marthe.
Six jours avant la Pâque, un banquet fut organisé en l'Honneur de Jésus-Christ à Béthanie en
présence de Lazare. Marthe s'affairait comme de coutume au service de la table alors que
Marie prenant une livre de parfum de grand prix, en oignit les Pieds du Seigneur et les essuya
avec ses cheveux. Comme Judas, avare, protestait contre une telle dépense, le Seigneur
déclara que c'était en vue de Sa Sépulture qu'elle avait gardé ce parfum (Jn. 12).
Après l'Ascension, Marthe et Marie accompagnèrent Lazare pour répandre au loin la Bonne
Nouvelle de la Résurrection.*
* Quoique certains manuscrits du Synaxaire les commémorent comme Myrrhophores, l'Ecriture Sainte ne
mentionne parmi ces dernières que Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques et/ou Marie de Cleopas, Salomé
et l'"autre Marie" que certains Pères assimilent à la Mère de Dieu.
SAINT MARIE MYRRHOPHORE, EPOUSE DE CLEOPHAS 3ème Dim. de Pâque - 23 mai
Saint Mary Cleopa (Wife of Cleophas) the Myrh-Bearer, by Church tradition was a daughter
of Righteous Joseph, Betrothed to the MostHoly Virgin Mary (Comm. 26 December) from his
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first marriage, and she was still very young when the MostHoly Virgin was betrothed to
Righteous Joseph and came into his household. The Holy Virgin Mary lived together with the
daughter of Righteous Joseph, and they became close like sisters [whence the terminology in
John's Gospel, 19: 25]. Righteous Joseph, upon his return with the Saviour and the Mother of
God from Egypt to Nazareth, gave his daughter in marriage to his younger brother Cleophas,
wherefore she is called Mary Cleopa, i.e. wife of Cleophas. The blessed fruition of this
marriage was the PriestMartyr Simeon, Disciple from the Seventy, kinsman of the Lord, and
the Second Bishop of the Jerusalem Church (Comm. 27 April). The memory of Saint Mary
Cleopa is celebrated also on the 3rd Sunday after Pascha, the Sunday of the Holy Myrh-
Bearing Women.
ou
D'après les données évangéliques, cette Sainte Femme est présentée comme épouse de
Cléophas ou Clopas (Jean 19,25), probablement le même qu'Alphée. Ailleurs, elle est appelée
Marie, mère de Jacques et de Joseph (Matth., 27, 56; Marc, 15, 40, 47; Luc., 24, 10) ou encore
"l'autre Marie," expression par laquelle on la distingue de Marie, mère de Notre Seigneur et de
Marie-Madeleine (Matth., 27, 61 et 28, 1). Jacques, Joseph, Simon et Jude sont nommés
"frères," c'est-à-dire beaux-frères pour les Orthodoxes car issus d'un précédent mariage de
Joseph (cousins pour les hétérodoxes papistes) de Jésus-Christ (Matth., 13, 55). Nous venons
de voir que les deux premiers sont dits "fils de Marie de Cléophas," mais les évangélistes
n'excluent pas d'autres enfants que celle-ci aurait eus, à savoir Simon et Jude.
Note du transcripteur
Attention, les commentaires qui suivent, sans remettre en cause la sincérité de leurs auteurs,
sont hétérodoxes. Ils vous sont soumis, par défaut d'explications sur cette matière d'auteurs
orthodoxes. Votre contribution est la bienvenue.
Le titre de "frères du Seigneur" donné aux quatre fils de Marie, épouse de Cléophas,
suppose un degré assez rapproché de parenté entre cette Marie et la Mère du Sauveur : ce
degré, on ne peut le déterminer à l'aide des textes. Quelques-uns ont pensé que Marie de
Cléophas était une soeur de la Mère de Dieu; dans cette hypothèse, elles auraient porté le
même nom, l'une sous la forme usuelle "Maria," l'autre sous la forme archaïque
"Miryam." Une note originale de la Peschito dit que Cléophas et Joseph (époux de Marie)
étaient frères et qu'ils avaient épousé les deux soeurs. Toutefois, la parenté des " Frères
du Seigneur" peut provenir d'une origine toute différente. Hégésippe dans Eusèbe. (Hist.
eccl, L. 3, ch. 11, 4), affirme que Simon, frère de Jacques et deuxième Evêque de
Jérusalem, était cousin du Seigneur parce que son père Cléophas était frère de Saint
Joseph. Le même renseignement est dans Saint Epiphane (Haeres., 78, 7). Marie de
Cléophas n'aurait été que la belle-soeur de Joseph et par conséquent de Marie, Mère de
Jésus-Christ
D'après le commentaire récent du père Lagrange sur l'Evangile de Saint Jean, on devra
distinguer de Marie Salomé, Marie de Cléophas. Voici comment s'exprime Lagrange :
"Après avoir hésité longtemps comme on peut le voir dans notre commentaire sur Saint
Marc, p. 80, nous nous décidons nettement pour dire que quatre femmes sont ici
désignées, deux innommées et deux autres nommées Marie, distinguées l'une par le nom
de Cléophas, probablement son mari, l'autre par son lieu d'origine (i.e. de Magdala).
Saint Jean n'a pas nommé la Mère de Jésus-Christ non plus qu'à Cana et il ne nomme
pas non plus sa soeur. Si l'on tient compte du soin qu'il met à voiler sous l'anonyme non
seulement sa personne mais encore son père Zébédée et son frère Jacques, on admettra
aisément que cette personne est sa propre mère que l'on nominera Salomé, si tel est le
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nom de la mère des fils de Zébédée comme on peut le déduire du rapprochement avec
Marc, 15, 40 et Matth., 27, 56. Nous suivons Zahn, ajoute Lagrange mais on ne conçoit
pas pourquoi celui-ci rejette l'identité de Marie de Cléophas avec Marie, mère de
Jacques le petit et de José, soit l'autre Marie, la fidèle compagne de Marie-Madeleine
près de la Croix."
Le même Lagrange ne pense pas qu'il faille distinguer aussi Marie, de Cléophas de la
mère de Jacques. Marie de Cléophas n'est pas nommée parmi les Saintes Femmes qui
accompagnaient le Sauveur dans Ses Courses Apostoliques mais elle paraît au Golgotha
auprès de Marie, Mère de Jésus-Christ (Jean 19,25). Elle reste là après la mort du
Sauveur, assiste à la sépulture, se rend au sépulcre le lendemain du Shabbat, partage avec
les autres Saintes Femmes la faveur de voir le Seigneur ressuscité (Matth., 27, 61; 28, 1-
9). Il n'est plus parlé d'elle dans les Livres Saints.
On a cru pouvoir affirmer la présence du corps de Marie de Cléophas à Constantinople ou en
Italie. Une autre tradition, en honneur dans le Midi de la France, affirme que son corps avec
celui de Sainte Salomé, se conserve dans une petite ville de Provence appelée les Trois-
Maries au pays de la Camargue (Saintes Maries de la Mer) : là comme dans la ville d'Arles,
on célèbre l'Invention de ces deux corps vénérés, le 3 décembre selon le martyrologe de
France. Ce même document ajoute que la grande fête de Marie de Cléophas est au 25 mai.
Nous suivons le martyrologe romain qui a inscrit son nom au 9 avril.
Dimanche des Femmes Myrrhophores - 1 mai (repos)
SAINTE ET NOBLE IMPERATRICE THAMAR OU TAMARA LA GRANDE DE GEORGIE (+1213)
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La Sainte Impératrice de Géorgie, Tamara la Grande, naquit vers 1165. Elle était descendante
de l'antique dynastie géorgienne des Bagratides. En 1178, elle devint co-régente avec son
père, Georges III. Le règne de Sainte Tamara est connu comme l'Age d'Or de l'histoire de
Géorgie. L'Impératrice Tamara était d'une profonde piété et continuant l'oeuvre entreprise par
son grand-père, le Saint Empereur Saint David III le Restaurateur, elle encouragea la
prédication de la Foi chrétienne à travers la Géorgie, en plus de la construction d'églises et de
monastères. En 1204, le gouverneur du sultanat de Ruma, Rukn-en-Din, lui adressa un
courrier par lequel il demandait à l'Impératrice Tamara de faire renoncer la Géorgie au
Christianisme et d'accepter l'islam.
L'Impératrice refusa cette demande et au cours d'une bataille historique près de Basiani,
l'armée géorgienne défit la coalition des chefs musulmans. La sage conduite des affaires de
l'Impératrice Tamara lui valu l'affection de toute la nation. Elle passa les dernières années de
sa vie au Monastère des Cavernes de Bardzia. La Noble Princesse y avait une cellule reliée à
l'église par une fenêtre à travers laquelle il lui était possible de se joindre à la prière durant les
Divins Offices. Elle naquit au Ciel en paix en 1213 et fut glorifiée au nombre des Saints. Sa
mémoire est célébrée deux fois, le 1er mai, jour de sa naissance et aussi le Dimanche des
Femmes Myrrhophores.
Lecture de l’Epître
Actes VI : 1-7
6.1 En ce temps-là, le nombre des disciples augmentant, les Hellénistes murmurèrent contre les
Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution qui se faisait chaque
jour. 6.2 Les douze convoquèrent la multitude des disciples, et dirent: Il n'est pas convenable
que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables. 6.3 C'est pourquoi, frères,
choisissez parmi vous sept hommes, de qui l'on rende un bon témoignage, qui soient pleins
d'Esprit Saint et de sagesse, et que nous chargerons de cet emploi. 6.4 Et nous, nous
continuerons à nous appliquer à la prière et au ministère de la parole. 6.5 Cette proposition plut
à toute l'assemblée. Ils élurent Étienne, homme plein de foi et d'Esprit Saint, Philippe,
Prochore, Nicanor, Timon, Parménas, et Nicolas, prosélyte d'Antioche. 6.6 Ils les présentèrent
aux apôtres, qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains. 6.7 La parole de Dieu se répandait
de plus en plus, le nombre des disciples augmentait beaucoup à Jérusalem, et une grande foule
de sacrificateurs obéissaient à la foi.
Lecture de l’Evangile
Marc XV : 43-XVI : 8
15.43 arriva Joseph d'Arimathée, conseiller de distinction, qui lui-même attendait aussi le
royaume de Dieu. Il osa se rendre vers Pilate, pour demander le corps de Jésus. 15.44 Pilate
s'étonna qu'il fût mort si tôt; fit venir le centenier et lui demanda s'il était mort depuis
longtemps. 15.45 S'en étant assuré par le centenier, il donna le corps à Joseph. 15.46 Et Joseph,
ayant acheté un linceul, descendit Jésus de la croix, l'enveloppa du linceul, et le déposa dans
un sépulcre taillé dans le roc. Puis il roula une pierre à l'entrée du sépulcre. 15.47 Marie de
Magdala, et Marie, mère de Joses, regardaient où on le mettait.
16.1 Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé,
achetèrent des aromates, afin d'aller embaumer Jésus. 16.2 Le premier jour de la semaine, elles
se rendirent au sépulcre, de grand matin, comme le soleil venait de se lever. 16.3 Elles disaient
entre elles: Qui nous roulera la pierre loin de l'entrée du sépulcre? 16.4 Et, levant les yeux, elles
aperçurent que la pierre, qui était très grande, avait été roulée. 16.5 Elles entrèrent dans le
sépulcre, virent un jeune homme assis à droite vêtu d'une robe blanche, et elles furent
épouvantées. 16.6 Il leur dit: Ne vous épouvantez pas; vous cherchez Jésus de Nazareth, qui a
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été crucifié; il est ressuscité, il n'est point ici; voici le lieu où on l'avait mis. 16.7 Mais allez dire
à ses disciples et à Pierre qu'il vous précède en Galilée: c'est là que vous le verrez, comme il
vous l'a dit. 16.8 Elles sortirent du sépulcre et s'enfuirent. La peur et le trouble les avaient
saisies; et elles ne dirent rien à personne, à cause de leur effroi.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT EVÊQUE PATERNE (OU PAIR) D'AVRANCHES, CONFESSEUR (+ 565) ET
SAINT SCUBILION (+575)
Est-il le même que celui de Vannes, ce n'est pas si sûr. La similitude des noms ne conduit pas
à l'assimiler à l'Evêque de Vannes. Saint Paterne ou Saint Pair, naquit à Poitiers. Il fut d'abord
Moine à Saint-Jouin-de-Marnes avec Saint Scubilion. Puis tous deux partirent vers la
Normandie pour y trouver la solitude d'un ermitage. Mais l'Evêque de Coutances l'en tira pour
l'ordonner Prêtre puis Evêque d'Avranches. Si grande fut sa vertu qu'on le canonisa du vivant
même de son compagnon Saint Scubilion qui le rejoignit près de Dieu dix ans plus tard.
ou
Paterne ou Pair (Paternus) naquit à Poitiers vers l'an 480. Le père occupait dans cette ville un
poste considérable et mourut peu de temps après la naissance de son fils. Julitte, sa Pieuse
Mère, donna tous ses soins à l'éducation de l'enfant et celui-ci montra de bonne heure des
pensées et des habitudes qui sont plutôt de l'âge mûr. A vingt ans, il revêtit l'Habit Angélique
dans l'Abbaye d'Ansion (plus tard Saint-Jouin de Marnes) au diocèse de Poitiers. Bientôt
investi de la charge de cellérier, il prouva par son esprit d'ordre, sa discrétion et son amour de
la régularité qu'il pourrait diriger un jour des affaires importantes.
Un trait de son enfance avait d'ailleurs fait présager ce que seraient ses vertus : sa mère avait
étendu sur le toit de la maison l'étoffe destinée à lui confectionner un vêtement; un oiseau de
proie avait emporté dans son nid cette étoffe qui fut retrouvée un an plus tard aussi neuve et
aussi intacte qu'au premier jour. Le soleil, la pluie et les frimas ne l'avaient point détériorée.
Paterne fut effrayé de ses propres succès dans le monastère. De concert avec son compagnon
de cellule nommé Scubilion, il prit la fuite pour aller à la recherche d'une solitude plus retirée.
Ils n'emportaient avec eux que le Psautier. Ils arrivèrent dans le pays de Coutances et pour
mieux se séparer du monde, prirent la résolution de se fixer dans une des îles de la côte. Un
Saint Homme de la région les pria d'aller plutôt dans un village nommé Scicy (lat. Sesciacum)
où ils pourraient enseigner la Doctrine de Jésus-Christ aux habitants encore idolâtres.
Ils s'y rendirent et trouvèrent dans des cavernes un peuple adonné aux orgies et aux
superstitions. Leurs tentatives d'évangélisation furent vaines, on les accueillit par des
outrages, une femme poussa l'effronterie jusqu'à perdre toute pudeur en leur présence, ce dont
Dieu la punit sur l'heure en l'obligeant à demander aux Moines qu'elle outrageait la guérison
d'une maladie honteuse. Ceux-ci eussent volontiers versé leur sang pour la doctrine qu'ils
annonçaient mais le Seigneur ne le permit pas. Ils se retirèrent donc dans une cellule où ils
vécurent dans la prière et un grand esprit de charité.
Ils n'avaient un jour pour se sustenter que la moitié d'un pain. Paterne s'en dessaisit volontiers
pour la donner à un pauvre. Dieu ce jour-là se chargea de les nourrir et apaisa les murmures
de Scubilion. Ils n'avaient pas de boisson pour étancher leur soif; Paterne frappa la terre de
son bâton et une source d'eau fraîche s'en échappa aussitôt : la source a continué de couler
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depuis ce temps. [note : jusqu'en 1941, date du présent récit]
Ils vivaient depuis trois ans dans cette solitude quand l'Abbé Generesus d'Ansion, parvint à les
y découvrir après avoir admiré l'austérité de leur pénitence. Il essaya de la modérer, ramena
Scubilion à son monastère et au bout de quelque temps, lui permit de retourner auprès de
Paterne. Quant à celui-ci, il reçut de l'Evêque Léontien de Coutances le diaconat et au bout de
quelque temps, la prêtrise. Il se mit de plus belle à travailler plus efficacement à la conversion
des âmes et parvint à déraciner l'idolâtrie dans la région de Scicy. Il alla ensuite porter
l'Evangile dans les pays du Cotentin, du Bessin, du Maine et de Bretagne; il établit dans ces
mêmes régions des monastères.
D'après les chroniqueurs, la renommée de la Sainteté de Paterne et des Miracles que Notre
Seigneur opérait par lui arriva jusqu'aux oreilles du roi Childeber des Francs. Ce Prince désira
le voir et lui fit demander de venir jusqu'à Paris où était sa résidence. Saint Paterne quitta
donc le pays qu'il évangélisait, passa par la Neustrie pour se rendre à la cour; ce voyage fut
signalé par des guérisons de malades et des délivrances de possédés. Paterne rendit la vue aux
aveugles et la parole aux muets; un jour qu'il traversait le village de Mantelle (la future ville
de Mantes, d'après les bollandistes; le village de ce nom près les Andelys, ont dit d'autres
auteurs), on le pria de bénir un enfant qui était près de mourir après avoir été mordu par un
serpent venimeux. Paterne y consentit et l'enfant recouvra aussitôt la santé. De là vient sans
doute que, de nos jours, Paterne est invoqué contre la morsure des serpents.
A la cour de France, Paterne homme fut reçu avec les plus grands égards; Childebert ordonna
à son intendant Crescentius de lui donner une forte somme pour ses pauvres. Crescentius
négligea de le faire et perdit la vue. Il ne fut guéri qu'après être retourné auprès de Paterne et
avoir réparé sa négligence. Aussi ceux qui sont menacés de perdre la vue ont-ils recours à
l'intercession de Saint Paterne que l'on invoque également contre la paralysie.
Paterne, ayant satisfait aux désirs du Roi, retourna dans sa solitude de Scicy où il gouverna
durant de longues années les Moines placés sous sa conduite. Durant son sommeil, Dieu lui
montra trois Evêques endormis depuis peu de temps, à savoir Melaine de Rennes, Léontien de
Coutances et Vigor de Bayeux et ces Prélats lui imposaient les mains pour le consacrer
Evêque. Peu après, l'Evêque Gilles d'Avranches s'endormit et Paterne fut appelé à lui
succéder vers 550. Il avait alors soixante-dix ans. Malgré ses exploits ascétiques, il était
encore plein de vigueur. Il remplit pendant treize ans les devoirs d'un pasteur zélé et
charitable. Il continua de donner ses soins à ses monastères, s'occupa des intérêts communs de
l'Église et assista au Concile de Paris en 555.
Vers l'année 565, le lendemain du jour de Pâque, il songeait à visiter son Monastère de Scicy
quand il tomba malade. Il envoya un messager à Scubilion pour le prier de venir l'assister
mais celui-ci avait été pris de maladie dans le même moment et avait député quelqu'un vers
Paterne pour implorer son assistance. Les deux messagers se rencontrèrent en chemin. Les
deux amis ne purent se revoir sur la terre et naquirent au Ciel le même 16 avril 565.
Les deux Saints avaient choisi pour lieu de leur sépulture l'église du Monastère de Scicy. Ils y
furent inhumés et on y honora leur mémoire. On a pensé qu'à l'époque des incursions
normandes, leurs Précieuses Reliques avaient été emportées en divers lieux, déposées peutêtre
à Issoudun. On prétend posséder encore de nos jours les Vénérables Reliques de Saint
Paterne dans l'église paroissiale de Saint-Pair-sur-Mer, construite en place de celle de Scicy.
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L'anniversaire de Saint Paterne avec celui de Saint Scubilion est marqué au 15 avril dans
certains manuscrits du martyrologe hiéronymien provenant d'une copie faite à l'Abbaye de
Fontenelle dans la seconde moitié du premier siècle. C'est à la date du 16 avril qu'est fixée la
fête de Saint Paterne dans le martyrologe romain basé sur les additions d'Usuard. Du Saussay
dans son martyrologe gallican place au 27 septembre ce qu'il appelle la Repositio sancti
Paterni et il ajoute que le corps fut transféré à Issoudun; malheureusement il ne cite point les
autorités sur lesquelles il s'appuie. Plus communément dans certains documents, on lit le nom
de Paterne au 23 septembre : cette date marquerait la première Elévation du corps pour le
dérober aux profanations des Normands. La fête de Paterne est au 16 avril dans les nouveaux
propres de Coutances et de Poitiers.
Ste. Irène St. Leonidas Ste. Galina
SAINTS MARTYRS LEONIDAS ET CHARIESSA NICE, GALINA, CALLIS,
NUNECHIA, BASILLISSA, THEODORA ET IRENE DE CORINTHE (+250 OU 281)
Ils furent jetés à la mer mais la mer ne voulut pas les recevoir. Ils marchèrent sur les eaux
jusqu'à la terre ferme en chantant à Dieu : "Sur le champ de bataille, j'ai couru, Ô Seigneur et
l'armée me poursuivait; Ô Seigneur, je ne T'ai pas renié; Ô Seigneur, sauve mon âme!"
A leur vue, les païens furent d'abord surpris pour s'en saisirent ensuite et leur attacher des
pierres au cou et les rejeter à la mer et cette fois, ils rendirent leur âme au Seigneur, noyés. Ils
souffrirent tous honorablement pour le Christ en l'an 281.
150 MARTYRS EN PERSE.
En ce jour aussi, nous commémorons le martyre de cent cinquante fidèles par le roi de Perse.
Le roi assiégea des villes chrétiennes qui se trouvaient près de la frontière de son pays et en
captura beaucoup. Comme ils refusaient d'adorer le soleil et les étoiles, il ordonna de les
décapiter et c'est ainsi qu'ils reçurent la Couronne du martyre.
SAINTE MONIALE THEODORA, PRINCESSE DE NOVGOROD (+1378)
La Sainte Moniale Théodora de Novgorod, Anastasia (Vassa) dans le monde, était la fille de
l'aristocrate Tverd Ioann et de son épouse Sainte Anna. Elle naquit en 1331. A l'âge de douze
ans, elle fut donnée en mariage au Prince André Konstantinovich de Novgorod. Après douze
10
ans de vie mariée sans enfants, le Prince s'endormit, ayant fini par faire profession monastique
(+ juin 1365). La Sainte Princesse continua à vivre dans le monde encore quatre ans. Puis elle
affranchit ses servantes, distribua ses biens et entra au Monastère Zachat'ev de Nizhegorod.
Elle y fut tonsurée par Saint Denis, le futur Archevêque de Souzdal (+1385). Dans la vie
monastique, Sainte Théodora jeûna bien souvent, restant jusqu'à cinq jours sans s’alimenter.
Elle passait des nuits entières en prière et en larmes. Elle portait un cilice sur elle. Elle parvint
au don de l'humilité et de l'Amour et elle porta sur elle toutes les vilenies. L'exemple de sa
rude vie lui attira de nombreuses vocations : on admit à la vie monastique et on tonsura plus
de cent filles, Princesses et autres aristocrates. La Moniale Théodora s’endormit dans le
Seigneur vers l'année 1378.
SAINTES MARTYRES AGAPE, IRENE, CHIONIE ET DE LEURS COMPAGNONS A
THESSALONIQUE (+304)
Agapé, Chionie et Irène étaient trois soeurs originaires d"une famille riche et influente de
Thessalonique. Lors de la proclamation de l'édit de Dioclétien (304) qui défendait à toute
personne de garder chez elle les Livres des Saintes Ecritures, elles s'enfuirent de la ville pour
sauvegarder leur Foi et se rendirent sur une haute montagne près d'un lac où elles menèrent
une vie de prière en compagnie d'un Saint Ascète nommé Zoïle. De corps, elles se tenaient au
sommet de la montagne mais leurs âmes demeuraient en permanence au Ciel.
Quand Saint Chrysogone, le Père Spirituel de Sainte Anastasie Pharmacolytria, périt sous le
glaive des persécuteurs, Dieu révéla à Zoïle l'endroit où se trouvait le corps du Martyr afin
qu'il l'ensevelisse avec honneur. Quelques jours plus tard, Chrysogone lui apparut en rêve et
lui annonça que neuf jours plus tard les trois soeurs allaient être arrêtées et offrir
glorieusement leur vie pour le Christ avec Sainte Anastasie.*
* Nous avons suivi jusqu'ici la Passion de Sainte Anastasie Pharrnacolytria qui présente une version quelque
peu altérée du martyre des trois soeurs. Dans la suite, nous résumerons les Actes anciens de leur martyre,
lesquels ne mentionnent ni Sainte Anastasie ni Sainte Mile et supposent que les trois Saintes furent arrêtées près
de Thessalonique et non dans la région d'Aquilée.
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Sainte Anastasie ne tarda pas à se présenter dans leur demeure. Elle les embrassa
chaleureusement et les encouragea à persévérer jusqu'au terme de leur combat pour la Foi en
leur garantissant son soutien au péril de sa vie.
Le jour prévu, les soldats de l'empereur découvrirent la cachette des Saintes et elles furent
conduites sans ménagement auprès du gouverneur de Macédoine, Dulcétios, en compagnie de
trois autres jeunes Chrétiennes : Cassia, Philippa et Eutychia et d'un jeune homme : Agathon.
Le gouverneur leur dit d'un ton sévère : "Insensés! Quelle folie est la vôtre de ne pas vouloir
obéir aux ordres des "divins" empereurs et césars?" Et s'adressant à Agathon, il lui dit : "Et
toi, pourquoi as-tu refusé de manger les viandes offertes aux "dieux" comme font les hommes
pieux? " – "C'est que je suis Chrétien!" répondit Agathon. Se tournant vers Agapé, Dulcétios
lui demanda quels étaient ses sentiments. La jeune Vierge répondit : "Je crois au Dieu Vivant
et je ne veux pas perdre ma bonne conscience." Il demanda à Irène pourquoi elle n'avait pas
obéi aux ordres des empereurs. Celle-ci répondit : "C'est par Crainte de Dieu!" Chionia fit la
même réponse, Cassia répondit simplement qu'elle voulait sauver son âme et Philippa déclara
qu'elle préférait mourir plutôt que de toucher à des viandes offertes aux idoles. Eutychia
montra la même fermeté mais comme elle était enceinte de sept mois, le magistrat la fit garder
en prison puis il revint à l'interrogatoire et essaya de persuader Agapé de se montrer
conciliante. Elle répliqua : "Il ne convient pas de se soumettre à satan. Tu ne parviendras pas à
changer ma détermination : elle est inébranlable." – "Qui donc vous a entraînées dans cette
folie?" demanda Dulcétios. – "C'est le Dieu Tout Puissant et Son Fils Unique Notre Seigneur
Jésus-Christ!" dit Chionie. Constatant qu'il ne parviendrait à rien de plus, le gouverneur
proclama alors la sentence suivante : "Je condamne Agapé et Chionie à être brûlées vives
pour avoir agi par une obstination impie contre les édits "divins" de nos augustes seigneurs et
pour professer encore la perverse religion des Chrétiens qui est en abomination à tous les
hommes pieux. Quant à Agathon, Irène, Cassia et Philippa, ils seront retenus en prison en
raison de leur jeune âge."
Le lendemain de l'exécution des deux Saintes comme on avait découvert des livres chez Irène
qui avait pourtant nié en détenir, on la fit de nouveau comparaître au tribunal. Dulcétios la
menaça de mort mais lui proposa d'avoir la vie sauve si elle consentait à sacrifier et à manger
la chair des victimes. "En aucun cas, répliqua la Sainte car un châtiment éternel attend ceux
qui auront renier la Parole de Dieu Qui nous a recommandé de L'aimer jusqu'à la mort. C'est
pourquoi nous préférons être brûlés vifs plutôt que de livrer ces Ecrits!" Après un
interrogatoire serré pendant lequel la Servante du Christ montra la bravoure d'un guerrier, le
gouverneur ordonna de l'exposer nue dans une maison de débauche. Mais la Grâce du Saint
Esprit protégea la Vierge du Christ et personne n'osa l'approcher ni même lui adresser des
paroles insultantes. Elle fut ramenée devant Dulcétios qui lui demanda : "Persistes-tu dans ta
folie?" - "Non pas dans ma folie mais dans le culte du Vrai Dieu!" - "Eh bien! Tu vas recevoir
le juste châtiment de ton insolence." Et il écrivit la sentence suivante : "Puisque Irène n'a pas
voulu obéir aux ordres des empereurs et sacrifier et qu'elle persiste à suivre la croyance des
Chrétiens, j'ordonne qu'elle soit brûlée vive comme ses soeurs."
Le lendemain, les soldats la conduisirent jusqu'à l'endroit élevé où ses soeurs avaient été
suppliciées. Ils allumèrent un bûcher et lui ordonnèrent de s'y jeter elle-même. C'est en
chantant des Psaumes et glorifiant Dieu qu'Irène entra dans la flamme et s'offrit au Seigneur
comme un sacrifice de bonne odeur.*
* Une basilique dédiée aux trois Saintes fut par la suite édifiée près des murailles de Thessalonique,
probablement sur les lieux de leur martyre ou de leur sépulture.
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SAINTE MARTYRE IRÈNE (+258)
The Holy Martyress Irene suffered in Greece in the year 258 on the day of Holy Pascha. She
lived with other Christians in a cave and spent her time in constant prayer. Reported on by the
pagans, Saint Irene was arrested by soldiers of the governor and locked up in prison. For her
fearless confession of Christ as the True God, Saint Irene was cruelly tortured. They cut out
her tongue, knocked out her teeth, and finally they beheaded her with the sword.
SAINT MARTYR VAISE (+ 490)
Au temps où le roi Alaric des Wisigoths dominait jusque dans le Midi de la Gaule, un Pieux
jeune Homme de la Saintonge nommé Vaise consacra la plus grande partie de ses
considérables possessions à soulager les pauvres, les captifs et les esclaves. Sur les
réclamations de ses proches, il répondit qu'il usait de son droit. Cette réponse ne fit que les
exaspérer : l'un d'eux nommé Procule poussa son fils Namantius à chasser Vaise de sa maison
et comme Alaric avait rétabli Vaise dans ses domaines, Procule fit charger de chaînes le
Serviteur de Dieu et lui trancha la tête après divers tourments.
Il commanda ensuite à ses gens de faire disparaître le corps. Après avoir jeté le corps dans les
flammes en tenant des propos infâmes, Namantius fut cruellement châtié et expira sur l'heure
en proie à d'affreuses tortures d'entrailles. Un Pieux Chrétien nommé Francus, témoin de cette
scène, recueillit les ossements du Martyr et les déposa dans un tombeau sur les bords de la
Charente. Il y eut de nombreux Miracles et en 589, l'Evêque Palladius de Saintes (ou Palais,
voir 6 septembre) fit construire sur le tombeau une chapelle et un monastère. Ce fut l'origine
du bourg de Saint-Vaise, entre Saintes et Taillebourg. Le monastère devint au onzième siècle
un prieuré de Chanoines. On a prétendu que les Précieuses Reliques Saint Vaise avaient été
profanées et jetées à la rivière par les ignominieux protestants. La question n'a jamais été
éclaircie.
SAINT EVEQUE FRUCTUEUX (OU FRUCTURARIUS) DE BRAGA ET CONFESSEUR
(+ 665)
Issu de parents qui occupaient les premiers rangs à la cour des rois wisigoths au septième
siècle, Fructueux eut pour père un général d'armée. Il manifesta dès l'enfance son goût pour la
vie contemplative. Après la mort de ses parents, il se mit à l'école de l'Evêque Conantius de
Palencia qui lui conféra la tonsure. Puis il se retira au Désert où il bâtit le Monastère de
Compludo dans le diocèse d'Astorga pour y abriter ses nombreux disciples. Quand il eut tout
organisé, il se retira dans la solitude pour se faire oublier.
Mais il fut bientôt découvert et pour satisfaire de nouveaux disciples, il construisit dans le
fond des montagnes le Monastère de Rufiane. Les Moines devinrent si nombreux que le
gouverneur de la province s'en plaignit au roi : il craignait qu'il ne restât plus personne pour
porter les armes, cultiver les terres et exercer les arts et le commerce. Les femmes imitaient
les hommes; des familles entières se donnaient à Dieu, les pères avec leurs fils entraient dans
les monastères d'hommes, les mères avec leurs filles dans les couvents de femmes.
Un jour que Fructueux se trouvait dans une de ses maisons, il reçut la lettre d'une jeune fille
qui le conjurait de la diriger dans les voies du Salut. Aristocrate et s'appelant Bénédicte, elle
venait d'être fiancée à un grand de la cour mais elle entendait se consacrer entièrement à Dieu.
Elle avait pris la fuite à l'insu de ses parents et avait longtemps erré dans le Désert. Elle se
trouvait alors à une petite distance du monastère où résidait Fructueux. Celui-ci se rendit à son
invitation et il fit construire une petite cellule pour Bénédicte puis l'instruisit des obligations
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de la vie monastique et subvint à sa subsistance. L'exemple de cette Noble Vierge devint
contagieux et bientôt s'éleva un couvent où se réunirent plus de quatre-vingts femmes.
Le seigneur gothique essaya vainement de reprendre sa fiancée mais elle demeura sourde à
toutes ses sollicitations. Lui-même resta muet quand il fut mis en sa présence. Il fit appel au
juge royal sans un meilleur succès. Celui-ci finit par lui dire : "Laisse cette fille servir le
Seigneur et cherche une autre femme."
On ne saurait rappeler tous les prodiges de la vie de Fructueux. Ses austérités et ses voyages
ne l'ont pas empêché de cultiver les lettres. Il a composé pour ses Moines de Compludo une
Règle dans laquelle il s'est inspiré de la Règle de Benoît de Nursie. On lui attribue encore une
Règle commune à l'usage des monastères composés de familles mais l'authenticité de cette
dernière n'est pas suffisamment établie. Le fait est qu'il dut réprimer certains abus. Les
familles entières qui se retiraient au Désert avec leurs esclaves vivaient parfois pêle-mêle dans
une même maison et élisaient un Abbé après avoir pris l'habit monastique. Fructueux dut
intervenir pour opérer la séparation.
Ne pouvant plus trouver de Désert en Espagne pour s'y recueillir, Fructueux conçut le dessein
de passer en Orient, sous prétexte de visiter les Lieux Saints. Le Roi l'apprit et au moment où
notre Saint allait s'embarquer avec quelques disciples, il le fit arrêter, demanda qu'on le lui
amenât à la cour et le mit sous bonne garde durant quelque temps. Peu après, Fructueux fut
sacré Evêque de Dume, monastère fameux situé dans le voisinage de Braga et érigé en évêché
à l'époque de Saint Martin de Braga dont nous avons parlé le 20 mars. Peu de temps après, les
Pères du Dixième Concile de Tolède transférèrent Fructueux à l'archevêché de Braga (1er
décembre 655). Dans sa nouvelle dignité, le Saint Homme conserva l'habit monastique et se
montra toujours humble et mortifié. Il construisit de nouveaux monastères, y introduisit sa
Règle et veilla à la faire observer. Sur le point de naître au Ciel, il se fit porter à l'église, y
reçut l'absolution de ses péchés et demeura prosterné devant l'Autel le reste du jour et la nuit
suivante. Un peu avant le lever du soleil, il éleva les mains vers le Ciel pour offrir à Dieu sa
prière et expira dans cette posture le 16 avril 665.
Fructueux fut d'abord enseveli au Monastère de Montel comme il l'avait souhaité. Dieu
manifesta sa Sainteté par les dons obtenus et les merveilles opérées sur son tombeau. Son
culte s'établit dans les églises de Galice, du Portugal, du pays de Léon, de la Castille et de
l'Andalousie mais il diminua par la suite. En 1102, l'évêque papiste de Compostelle, Diego,
enleva secrètement le corps de Fructueux avec plusieurs autres. Transféré d'abord à Tuy puis
à Compostelle, ce corps y fut solennellement déposé dans l'église de Saint-Jacques le 16
décembre, par les papistes donc.
SAINT EVEQUE THURIBE DU MANS (+480)
Issu de noble famille, Thuribe fut le compagnon de Saint Julien, le premier Evêque du Mans.
L'ayant longtemps aidé à propager la Foi, il mérita ainsi de lui succéder comme Evêque. Il
s'appliqua par la parole et par l'exemple à affermir dans la Foi son peuple récemment converti.
Jaloux des progrès journaliers de cette Eglise naissante, l'ennemi de la Vraie Foi et de la Vraie
Vie suscita contre elle une persécution très grave. Thuribe eut souvent besoin d'employer la
Puissance des Miracles pour vaincre les obstacles qui s'opposaient à ses efforts.
Une riche aristocrate affligée d'une longue maladie languissait dans la douleur avec toute sa
famille. Confiante dans la Sainteté de Thuribe, elle lui demanda avec instance des eulogies
bénites par lui-même. Thuribe, cédant enfin à ses prières, lui envoya ce qu'elle demandait et
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cette personne fut guérie avec toute sa maison. Une grande dame nommée Savina avait
embrassé, à la prédication de Thuribe, la Foi chrétienne. Son mari nommé Caïnanus, homme
puissant et riche, était très attaché au culte des fausses "divinités." Sa haine contre le Saint
Evêque fut des plus violentes. Il espéra l'effrayer et le porter à quitter le pays par les menaces
et les mauvais traitements dont il l'accabla mais rien ne put ébranler la constance de Thuribe.
Dans sa rage contre le Christianisme, Caïanus renferma Savina dans une sorte de prison
domestique, voulant la priver de l'assistance aux assemblées des Chrétiens et de toute
communication avec les frères. Cette violence ne resta pas longtemps impunie; Dieu employa
Ses Châtiments pour amener à la Vérité le persécuteur lui-même. Il fut subitement frappé de
mutisme et d'aveuglement. Ce coup imprévu ne lui laissa d'autre ressource que de recourir à
Savina. Comme elle connaissait la Puissance Miraculeuse de Thuribe, elle engagea son mari à
s'adresser à l'Homme de Dieu, lui proposa d'aller en personne implorer sa pitié et en obtint
facilement la permission. Alors elle courut se jeter aux pieds du Saint et sa demande fut
bientôt exaucée. Thuribe se mit en prière et reçut du Ciel ce qu'il demandait, la guérison du
corps de Caïanus et celle de son âme. Celui-ci, touché par la Grâce, vint lui-même faire l'aveu
de ses erreurs passées et solliciter la faveur d'être admis au nombre des disciples de l'Evangile.
La reconnaissance de Caïanus le porta à donner à Dieu les grands biens qu'il en avait reçus.
D'abord, il pria Thuribe de consacrer dans sa maison un oratoire pour servir aux assemblées
des Chrétiens et aux fonctions du culte. Après avoir doté cette église, Caïanus en fit encore
bâtir une autre en l'honneur des Saints Apôtres Pierre et Paul. On dit qu'il se forma également
auprès de ce nouveau sanctuaire une communauté de clercs mais celle-ci de même que la
première ne subsista pas longtemps : elles disparurent toutes les deux, soit par la violence des
persécutions excitées dans tout l'empire par les édits des Césars, soit par les ravages plus
terribles encore des barbares qui ne tardèrent pas à désoler notre malheureux pays. Lorsque
Saint Calais vint s'établir en ces lieux au commencement du sixième siècle, il n'y trouva
qu'une profonde solitude et quelques ruines auxquelles la tradition du pays donnait encore le
nom de Casa-Caïani.
Allant un jour dans le pays des Arviens pour y travailler à la conversion des idolâtres, il
s'arrêta au village d'Acacius (Assé-le-Bérenger). Les habitants avaient déjà entendu parler du
pouvoir qu'il avait d'opérer des Miracles. Ils s'adressèrent à lui avec confiance le conjurant de
les secourir en eau dont le manque faisait souffrir tous les habitants de ce bourg. Thuribe se
mit en prière et l'on vit jaillir aussitôt une fontaine qui n'a point cessé depuis ce temps de
porter le nom de "fontaine Saint-Thuribe" et de verser une eau si abondante qu'elle est l'une
des sources les plus fécondes de la rivière d'Erve. Autrefois de nombreux pèlerins affectés du
mal des yeux venaient se laver à la fontaine de Saint-Thuribe pour obtenir leur guérison.
D'après une tradition, Saint Thuribe se voyant approcher de son Endormissement, se retira en
un lieu situé à une demi-journée de marche du Mans au lieu où l'on voit aujourd'hui le bourg
du Saint-Marceau comme son maître et prédécesseur Saint Julien. Ce fut là qu'il attendit son
heure suprême et qu'il s'endormit dans le Seigneur après de nombreuses fatigues, le 16 avril
avant les calendes de mai. On voyait naguère encore sur les bords de la Sarthe, de l'autre côté
du bourg de Saint-Marceau, vis-à-vis de la chapelle de Saint-Julien et au milieu d'un gracieux
paysage, une chapelle dédiée à Saint Thuribe et destinée à consacrer la mémoire du lieu où il
remit son âme à Dieu. On ne trouve plus aujourd'hui à la même place que des ruines et les
fragments d'une statue du Saint Evêque. Cependant une fontaine qui porte le nom de Saint-
Thuribe coule toujours près de là dans le fond du vallon.
D'après une tradition plus autorisée que celle que nous venons de rapporter et qui, du reste,
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peut très bien se concilier avec elle, Saint Thuribe eut la Gloire de souffrir le martyre. (C'est la
version autorisée par les "Gestes des Evêques du Mans" et qui est par conséquent antérieure
au neuvième siècle).
Voici comment on raconte cet évènement.
Le Saint Evêque prêchait à Juliacus (Juillé) au pays des Cénomans, village habité par une
population gallo-romaine. Tandis qu'il s'efforçait d'arracher les idolâtres à leurs erreurs, une
violente répulsion s'éleva contre sa doctrine et contre sa personne; les païens, irrités,
s'ameutèrent en grand nombre, ils l'accablèrent de mauvais traitements et menacèrent même
ses jours et il se vit obligé de s'enfuir. Ces infidèles le poursuivirent à coups de pierres et il fut
même atteint de quelques-unes et grièvement blessé. Cependant il ne mourut pas
immédiatement des blessures qu'il avait reçues : il put encore se retirer et s’endormir dans le
Seigneur dans la paix. L'Eglise a souvent décerné les honneurs dus aux Martyrs, à des Saints
trépassés des suites des souffrances qu'ils avaient endurées pour le Foi en Jésus-Christ,
quoiqu'ils n'eussent pas expiré dans les tourments même. C'est ainsi que l'Eglise honore
comme Martyr le Saint Evêque Marcel de Rome né au Ciel par suite des mauvais traitements
qu'il essuya sous Maxence. Il y a quelque apparence que l'Eglise du Mans célébrait aussi
autrefois Saint Thuribe comme Martyr.
Deux anciennes Vies de ce Saint parlent continuellement des persécutions qu'il eut à
supporter. Nous ne parlons point d'une autre tradition qui veut que Saint Thuribe eut la tête
tranchée parce qu'elle nous paraît moins ancienne et moins sûre.
Quoi qu'il en soit du martyre de Saint Thuribe et de sa retraite au village de Saint-Marceau, il
est constant qu'il fut enseveli au cimetière des Chrétiens dans la basilique des Saints Apôtres
et près de Saint Julien. On lui donne cinq ans, six mois et seize jours d'épiscopat.
L'église du Mans fut gouvernée par deux Saints Evêques du nom de Thuribe. Le premier dont
on vient de lire la vie, vivait à la fin du premier siècle, le second* de 490 à 497. Les historiens
ont souvent confondu les actions de ces deux Saints Evêques. En 835, le Saint Evêque Aldric
du Mans consacra un Autel dans l'église cathédrale sous le vocable de Saint Julien, de Saint
Thuribe et d'autres Saints Evêques du Mans. En 837, il transporta les Précieuses Reliques de
Saint Thuribe de l'église des Saints-Apôtres, c'est-à-dire de l'église abbatiale du Pré, en l'église
cathédrale. Ces Précieuses Reliques ont été détruites en grande partie durant la révolution; ce
qu'il en reste se trouve confondu avec d'autres Saintes Reliques dans une châsse de la
cathédrale du Mans.
* A propos de second , bien que "canonisé," celui-ci est une des sources "théologiques" de l'actuelle hérésie
romaine ; cfr. martyrologe romain :
"A Palencia, le Saint Evêque Turibe d'Astorga : aidé par le Saint Pape Léon, il bannit entièrement de l'Espagne
l'hérésie de Priscillien puis illustre par ses Miracles, il rendit son âme à Dieu en paix (vers 460)."
Commentaire des Bénédictins : "L'Histoire ne dit rien de ses premières années. Choisi en 420 pour remplacer le
priscillaniste Dictinus, il se mit en devoir de détruire l'hérésie, fit appel au Pape Saint Léon le Grand qui lui
répondit par une lettre (Ep. 5) où l'hérésie est réfutée. Turibe réunit un Synode, inséra dans le Symbole le mot
"Filioque." Il rendit son âme le 16 avril vers 460. Il est le principal patron d'Astorga. (Acta sanct. 16 avril)"
C'est la première mention, semble-t-il, de cette hérésie aux conséquences gravissimes. On parle souvent de
l'Espagne comme terre de fermeté dans la Foi, on constate que dès le cinquième siècle, c'était déjà les débuts de
la catastrophe théologique. Il ne semble pas qu’on ait trouvé avant ni ailleurs d'auteur qui l'accepte (si vous en
avez, merci d'avance de nous l’indiquer afin de corriger ceci). En revanche, on trouve nombre de réfutations et
de rejets par les Evêques de Rome de la période orthodoxe de ce patriarcat et pas des moindres! Jusqu'à la
signature de l'Evêque et Pape de Rome et de ses compagnons des Eglises d'Occident, lors du Huitième Concile
Oecuménique (qui ne sera proclamé tel que lorsque aura eu lieu le neuvième, conformément à la procédure en
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la matière), à Constantinople, en 869-870, de la condamnation ferme de cette hérésie et l'anathème jeté sur tous
ceux qui y souscriraient. Les Papes de Rome les plus orthodoxes ont condamné d'avance et sans le moindre
doute possible ceux qui allaient s'inventer une nouvelle Eglise en 1054, avec une nouvelle religion et des
nouveaux dogmes. Tels sont les faits!
En tout cas, il est intéressant de voir l'anamnèse de cette hérésie : pour détruire une hérésie [priscillianisme] au
milieu du cinquième siècle, on en entame une autre [filioque] qui elle fera hélas florès jusqu'à nos jours. Cette
hérésie aura comme conséquence directe l'affaiblissement de la Foi en Espagne (et partout où elle sera admise)
et l'introduction facilitée d'une autre hérésie, gravissime, l'arianisme qui est d'ailleurs encore présent, de
manière ouverte ou rampante, là où la première hérésie est acceptée. L'un ne va pas sans l'autre car comme
toujours, l’erreur engendre l’erreur. Kyrie eleison!
Pour davantage d’explications sur ce Huitième Concile OEcuménique souvent confondu par les Orthodoxes par
un autre concile de malheureuse mémoire, voici un texte de l'évêque Basile Krovochéine; ce texte est disponible
sur le site bruxellois du "Patriarcat de Moscou" http://www.archiepiskopia.be; rubrique 'Bibliothèque', sousrubrique
'Les textes symboliques de l'Eglise orthodoxe', 'chapitre I' (après avoir laisser défiler la page.):
C'est donc d'accord avec la pensée des auteurs du programme du Préconcile que nous
entendrons par textes symboliques dans l'Eglise orthodoxe tous les monuments
orthodoxes dogmatiques, exprimant, au nom de l'Eglise, sa foi et son enseignement
théologique.
Au Préconcile à venir et au Concile OEcuménique qui le suivra, s'il plaît à Dieu,
incombera donc la tâche d'éclaircir ce qui, parmi les nombreux textes dogmatiques, peut
être considéré comme un texte symbolique exprimant la foi et l'enseignement de l'Eglise,
l'attitude que l'Eglise doit adopter envers ce texte, son degré d'autorité et son caractère
obligatoire. Il va de soi qu'aucune question particulière ne se pose au sujet des
monuments dogmatiques de l'Eglise ancienne : son Symbole de Foi (Credo), élaboré et
confirmé par le Premier et le Deuxième Conciles OEcuméniques, fixé dans sa forme
immuable par les Conciles OEcuméniques qui suivirent, les décisions dogmatiques des
sept Conciles OEcuméniques en général et au sujet des décisions dogmatiques des
Conciles locaux antiques qui furent confirmées par le Sixième Concile OEcuménique
(plus exactement par la deuxième règle du Concile in Trullo de 691-692, considéré
comme le prolongement des Cinquième et Sixième Conciles). Il est hors de doute que les
décisions dogmatiques (όροι) des Conciles OEcuméniques possèdent dans l'Orthodoxie
une autorité incontestable et irrévocable, bien qu'on puisse admettre que ces décisions
puissent être complétées et explicitées davantage par des Conciles OEcuméniques à venir,
s'ils sont convoqués, de même que jadis les Conciles OEcuméniques complétaient les
décisions des Conciles qui les avaient précédés. Ainsi, le Deuxième Concile compléta et
modifia même le texte du Symbole de Foi du Premier Concile, les Cinquième et Sixième
Conciles complétèrent et précisèrent les décisions christologiques des Troisième et
Quatrième Conciles. Mais la question se pose surtout sur le caractère et le degré d'autorité
des décisions de Conciles locaux et d'autres monuments dogmatiques qui ne furent pas
confirmés par des Conciles OEcuméniques, qu'ils remontent à l'époque de ceux-ci ou à des
temps plus récents, comme c'est le cas le plus souvent. Dans ce contexte, on pose parfois
la question sur le droit même de l'Eglise orthodoxe d'élaborer et d'approuver des
décisions dogmatiques après l'époque des Conciles OEcuméniques. Certains contestent ce
droit, soit qu'ils nient tout développement dogmatique dans l'Eglise, soit qu'ils ne
reconnaissent celui-ci que dans l'Eglise ancienne, considérant le nombre même de sept
Conciles OEcuméniques comme sacré et définitif, soit enfin que l'Eglise orthodoxe
catholique a soi-disant cessé d'être l'Eglise universelle après la défection du Patriarcat de
Rome et n'a pas le droit ni ne peut, seule, sans Rome, convoquer des Conciles
OEcuméniques. [1]
Nous ne pouvons partager ces opinions. L'Eglise orthodoxe nie, certes, l'idée du
développement dogmatique dans le sens où l'entend la théologie catholique-romaine la
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plus récente (depuis le cardinal Newnian) qui s'efforce de justifier les dogmes romains
nouveaux qui ne sont contenus ni dans l'Ecriture Sainte, ni dans les écrits des Pères
anciens (comme par exemple le Filioque, l'infaillibilité du pape, l'immaculée conception,
etc.) en affirmant que le contenu même de la foi et de la révélation s'accroît dans le
courant de l'histoire ecclésiastique ; ce qui au début n'aurait eu qu'une forme
embryonnaire et n'aurait existé dans l'Ecriture et la Tradition que sous forme d'allusions
obscures, ce dont l'Eglise n'avait pas encore pris conscience, se révèle et se manifeste par
la suite, se formulant dans la conscience ecclésiale [2] . L'Eglise orthodoxe n'admet pas
l'idée d'un tel développement ou évolution du contenu même de la foi et de la révélation.
Elle reconnaît cependant que les vérités de la foi, immuables par leur contenu et leur
" volume " puisque la foi " a été transmise aux saints une fois pour toutes" (Jude 3), sont
formulées dans l'Eglise graduellement et précisées dans des concepts et des termes. C'est
là un fait historique incontestable, reconnu même par les théologiens orthodoxes les plus
conservateurs, tel que le métropolite Macaire (Boulgakov) [3]. Il suffit, pour le confirmer,
d'indiquer l'introduction graduelle dans l'usage ecclésial d'expressions théologiques
fondamentales qui ne se rencontrent pas dans la Sainte Ecriture. Ainsi le mot
" catholique " (pour désigner l'Eglise — καθολική εκκλησία) se rencontre pour la
première fois chez saint Ignace d'Antioche (Epître aux Smyrniens 8, 2) vers l'an 110, le
mot " Trinité " — Τριάς pour la première fois chez saint Théophile d'Antioche (Epître à
Autolycus 2, 15) vers l'an 180, l'expression Θεοτόκος " Mère de Dieu " pour la première
fois dans les sources écrites chez Hippolyte de Rome et chez Origène dans la première
moitié du IIIe siècle, quoique son emploi populaire soit plus ancien [4] . Les mots
" orthodoxes ", " Orthodoxie " (όρθόδοξος, όρθοδοξία) sont d'une origine encore plus
tardive : on les rencontre pour la première fois chez Méthode d'Olympe au début du IVe
siècle. Inutile de parler du terme ομοούσιος " consubstantiel ", dont l'histoire est si
intéressante. Figurant pour la première fois chez les gnostiques (Valentin et autres, au IIe
siècle), ce terme fut rejeté par l'Eglise dans le sens que lui donnait l'hérétique Paul de
Samosate, au Concile d'Antioche en 270, mais admis et confirmé au Concile de Nicée en
325, dans son sens orthodoxe. Généralement une telle introduction dans l'usage
théologique de termes nouveaux ou une façon nouvelle de formuler les dogmes était une
réponse à l'apparition d'hérésies qui dénaturaient la foi et la Tradition de l'Eglise. On ne
peut, toutefois, y voir une règle. Des formules nouvelles étaient parfois provoquées par
des besoins internes des orthodoxes eux-mêmes de préciser leur foi et leur piété. Ainsi,
on peut penser que l'expression " Mère de Dieu " apparut dans des milieux populaires
d'Alexandrie qui, par là, exprimaient leur vénération de la Vierge et leur foi dans
l'Incarnation.
De même est dépourvue de fondement l'opinion " pieuse " très répandue selon laquelle
seule l'Eglise ancienne des sept Conciles OEcuméniques possédait la puissance de la grâce
de définir les vérités de la foi, alors que plus tard elle perdit ce don. Malgré son
conservatisme apparent, cette opinion fait inconsciemment écho à l'enseignement
protestant sur la " corruption " et la " chute " de l'Eglise historique " constantinienne ",
opposée dans le protestantisme à l'Eglise primitive, apostolique. Mais l'Eglise orthodoxe
est consciente d'être la continuatrice authentique et non diminuée de l'ancienne Eglise des
Apôtres et des Pères, ou plus exactement d'être cette même Eglise apostolique et
patristique à notre époque et de posséder toute la plénitude des dons du Saint Esprit
jusqu'à la consommation des siècles. Rappelons ici avec quelle force cette plénitude des
dons de l'Esprit Saint possédée par l'Eglise même de nos jours fut enseignée par le grand
écrivain spirituel des Xe-XIe siècles, saint Syméon le Nouveau Théologien. Il allait
jusqu'à considérer comme la plus grande de toutes les hérésies l'opinion répandue en son
temps selon laquelle l'Eglise aurait perdu maintenant la plénitude de la grâce qu'elle avait
possédée aux temps apostoliques [5]. Il avait en vue, il est vrai, avant tout le don de la
sainteté et de la contemplation ; mais la grâce est, selon l'enseignement de l'Eglise
orthodoxe, une force divine unique, tous les dons de l'Esprit Saint sont liés les uns aux
autres et demeurent sans altération dans l'Eglise selon la promesse du Christ. Et d'ailleurs,
18
comment fixer la limite historique, à partir de laquelle la période de déclin commencerait
dans l'Eglise ? Serait-ce le ΙI siècle — moment où le canon néotestamentaire fut défini,
comme le pensent les protestants [6]? Le Ve siècle — période post-chalcédonienne, ainsi
que de nombreux anglicans semblent le croire [7]? Ou bien la fin de la période des
Conciles OEcuméniques, comme le pensent de nombreux orthodoxes qui nient la
possibilité de convoquer un nouveau Concile OEcuménique ? Ils croient qu'il ne peut y
avoir que sept Conciles parce que sept est un nombre sacré. A titre de preuve, ils citent
certains passages de la liturgie consacrée au Septième Concile OEcuménique où ce
nombre sept des Conciles est comparé à celui des dons du Saint Esprit, etc. Mais une
argumentation, pour ne pas dire une rhétorique semblable avait déjà été appliquée
autrefois pour défendre l'autorité du Quatrième Concile OEcuménique contre les attaques
des monophysites. On disait qu'il devait y avoir quatre Conciles car ce nombre est sacré,
étant celui des évangélistes, des fleuves du paradis, etc. [8] . Il y a eu sept Conciles
OEcuméniques, mais l'Eglise n'a jamais décrété que ce nombre était définitif et qu'il n'y en
aurait plus.
Moins acceptable encore est l'opinion selon laquelle l'Eglise Orthodoxe Catholique
n'aurait pas le droit de convoquer des Conciles OEcuméniques seule, après la défection du
Patriarcat de Rome et sans la participation de celui-ci. L'Eglise du Christ ne s'est pas
divisée parce que Rome l'a quittée. Quelque pénible, voire même tragique qu'ait été cette
défection, elle n'a pas amoindri la plénitude de la vérité et de la grâce dans l'Eglise, de
même que la défection non moins pénible et tragique des nestoriens et des monophysites
n'avait pas amoindri cette plénitude dans l'Eglise ancienne. L'Eglise orthodoxe a toujours
conscience de son identité avec l'Eglise ancienne, l'Eglise une, sainte, catholique et
apostolique dont parle le Credo. Elle conserve donc jusqu'à nos jours, dans sa plénitude,
le droit de convoquer des Conciles OEcuméniques et d'y prendre des décisions
dogmatiques. Ceci d'autant plus que même avant la défection de Rome, aucun des
Conciles OEcuméniques n'a été convoqué par les papes de Rome ni même sur leur
initiative ; aucun d'eux n'eut lieu à Rome et à aucun les légats du pape n'avaient assumé la
présidence, tout en étant les premiers à signer les actes conciliaires, ayant la primauté
d'honneur.
Il est donc incontestable qu'après la période des sept Conciles OEcuméniques, l'Eglise
Orthodoxe a conservé le droit d'énoncer des jugements dogmatiques et de promulguer des
définitions en précisant et en formulant son enseignement théologique. L'histoire
ecclésiastique nous montre, d'ailleurs, que c'est ainsi que l'Eglise orthodoxe agissait
effectivement tout au long des siècles. Toutefois, puisqu'au cours de toute cette période
historique, pour des raisons dont nous ne parlerons pas ici car cela nous entraînerait hors
des cadres de cet exposé, aucun Concile OEcuménique ne fut convoqué ou, plutôt, aucun
Concile ne fut reconnu par l'ensemble de l'Eglise comme oecuménique, toutes ces
définitions ecclésiastiques locales, ces confessions de foi, ces messages, etc, tous ces
" textes symboliques " comme on les appelle, sont privés d'autorité indiscutable et d'une
reconnaissance ecclésiastique générale, n'ayant pas été examinés ni approuvés par l'Eglise
dans son ensemble à un Concile OEcuménique. En effet, seul un tel Concile, étant une
expression de toute l'Eglise Catholique universelle, possède, de par les promesses faites
par le Seigneur à Son Eglise, en vertu de la grâce préservée dans l'épiscopat par la
succession apostolique, le don d'énoncer dans le domaine de la "foi des décisions
infaillibles et autoritaires, le Concile OEcuménique pouvant conférer ce caractère
d'infaillibilité et d'autorité à des définitions théologiques et décisions d'instances
ecclésiastiques moins élevées, celles des Conciles locaux, des patriarches et des évêques.
Une des tâches qui incombera au Concile OEcuménique à venir sera donc le choix parmi
le grand nombre des décisions théologiques de la période " post-conciliaire ", de celles
qui peuvent être considérées comme exprimant entièrement l'enseignement orthodoxe à
l'exemple des documents dogmatiques anciens, reconnus par les sept Conciles
19
OEcuméniques. Si la conscience conciliaire reconnaît la nécessité d'un tel choix, le critère
suivant lequel il pourrait être fait peut être envisagé à peu près comme suit :
1°) L'identité (quant à leur fond) des textes dogmatiques examinés avec l'enseignement
de l'Ecriture, des Conciles OEcuméniques et des saints Pères. L'Eglise est la gardienne de
" la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes " (Jude 3).
C'est par les paroles : " En marchant dans les traces des saints Pères... " que les Pères
du Quatrième Concile OEcuménique (Chalcédoine) commencent leur célèbre définition
sur la foi (oros). C'est cette voie que devra suivre également la théologie orthodoxe
authentique. La fidélité aux Pères est sa caractéristique essentielle. Ceci non seulement
parce que ce sont les Pères anciens, bien que le témoignage de l'ancienneté ait toujours
son prix, mais parc que leurs oeuvres expriment réellement la foi de l'Eglise, qu'avaient
prédite les prophètes, que le Christ avait enseignée par Sa parole et par Ses actes, que les
apôtres avaient prêchée dans la force de l'Esprit Saint, que les Conciles avaient définie,
les Pères explicitée. " Ceci est la foi apostolique, ceci est la foi des Pères, ceci est la foi
orthodoxe, c'est la foi qui affermit l'univers ".
C'est précisément cette foi que doit immanquablement exprimer toute confession ou
définition orthodoxe.
2°) Tout " texte symbolique " digne d'être confirmé en tant qu'expression de la foi de
l'Eglise et revêtu de son autorité doit être orthodoxe, non seulement dans son fond, mais
aussi dans la façon dont il est formulé ; par la manière dont il est exprimé et fondé, il doit
être à la hauteur de la théologie patristique. En effet, les saints Pères furent non seulement
des confesseurs de la vraie foi, mais aussi de grands théologiens, de fins penseurs, des
contemplateurs des profondeurs de l'Esprit et des mystères divins. Des textes décadents
dont la forme est ratée, dont le contenu est exprimé en termes impropres pour la Tradition
orthodoxe, des textes pauvres quant à la pensée théologique ne sauraient prétendre à être
reconnus en tant qu'expression de l'Orthodoxie à l'égal des confessions anciennes qui
exprimaient la haute théologie des Pères.
3°) Enfin, les textes nouveaux, tout en exprimant la foi immuable de l'Eglise, " transmise
une fois pour toutes aux saints", ne doivent pas être une simple répétition des définitions
dogmatiques adoptées, car alors leur formulation et leur proclamation perdent leur raison
d'être. Ces textes doivent fournir des réponses identiques en esprit mais nouvelles par
leur forme aux erreurs apparues récemment, aux questions spirituelles, aux difficultés
; ils doivent préciser et compléter ce qui jadis n'avait pas été dit suffisamment ou ce qui
avait été exprimé avec une clarté insuffisante, les questions elles-mêmes n'étant pas
encore, à cette époque, suffisamment mûres et éclaircies dans la conscience ecclésiale,
ou bien les fausses doctrines auxquelles il s'agissait d'opposer l'enseignement ecclésial
n'existant pas encore. Seuls des textes symboliques fidèles à l'esprit de l'Orthodoxie,
suffisamment parfaits dans leur forme et leur pensée théologique, traitant de questions
nouvelles, peuvent être choisis et soumis à l'approbation du Concile OEcuménique à
venir pour y être proclamés et revêtus de l'autorité de l'Eglise.
1 Cette opinion a été récemment formulée par le théologien orthodoxe grec, N. Nissiotis
dans son article Ιs the Vatican Council really Ecumenical, paru dans The Ecumenical
Review 18 (1964) p. 378-394.
2 Un tel enseignement sur le " développement des dogmes " fut, pour la première fois,
exposé par le cardinal Newman (1801-1890) dans son traité Essay on thé Development of
Christian Doctrine paru en 1845 aussitôt après sa conversion de l'anglicanisme au
catholicisme romain. Newman voulait, par sa théorie du développement dogmatique,
expliquer comment certains dogmes catholiques romains inconnus de l'Eglise ancienne
20
étaient devenus acceptables pour lui. La doctrine du " développement des dogmes " fut
adoptée depuis par la théologie catholique romaine dans son ensemble, théologie qui était
jusqu'alors restée fidèle, du moins en théorie, au principe de saint Vincent de Lérins selon
lequel l'Eglise acceptait quod semper, quod ubique, quod ab omnibus creditum est. Ainsi
que l'a remarqué avec justesse M. Henry Chadwick, théologien anglican contemporain
bien connu, la doctrine du " développement des dogmes " a littéralement tiré la théologie
catholique romaine de l'impasse où l'avait entraînée au XIXe siècle le conflit entre la
science historique de l'Eglise et son système dogmatique dans les questions telles que la
primauté romaine, l'infaillibité du pape, etc. Il n'était plus nécessaire de prouver
l'existence de ces croyances dans l'Eglise dès le début ; il suffisait désormais d'affirmer
qu'il y avait à leur sujet des " allusions " dont l'Eglise prit ultérieurement conscience et
qu'elle explicita dans le processus du " développement dogmatique ". Le point de vue
orthodoxe sur cette doctrine est bien présenté dans l'article de l'archimandrite Pierre
L'Huillier, La conception orthodoxe du dogme dans Messager de l'Exarchat du patriarche
russe en Europe occidentale, numéro 20 (1954) pp. 238-245.
3 "Cela ne veut pas dire toutefois ", écrit-il après avoir rejeté la doctrine romaine sur le
développement des dogmes, " qu'après la fin des Conciles OEcuméniques l'explicitation
des dogmes s'est terminée dans l'Eglise Orthodoxe. Elle ne s'est pas terminée parce que
ne se sont pas terminées non plus les erreurs et les hérésies ". La Théologie dogmatique
orthodoxe (en russe), IIIe édition, S. Pétersbourg 1868, t. I, p. 18.
4 Hippolytus. De benedictione Jacobi 1 TU 381 (1911), p. 13.7; Origenes. Selecta in Dt.
22, 23 (P.G. 13, 813 C). Voir également le mot Θεοτόκοσ dans A Patristic Greek
Lexicon, Fascicule 3. Oxford 1964.
5 Voir plus particulièrement sa Catéchèse vingt-neuf. Texte grec : Syméon le Nouveau
Théologien. Catéchèses T. III, Paris 1965, pp. 165-192.
6 Le professeur Oscar Culmann représente ces idées d'une façon quelque peu inattendue
dans la théologie protestante contemporaine. Il considère qu'à partir du moment où
l'Eglise avait fixé le canon des livres du Nouveau Testament, elle avait perdu la faculté de
déterminer et de commenter le contenu de la Tradition sacrée, qu'elle avait, autrement dit,
commis une sorte de " suicide spirituel ". Voir O. Culmann : La Tradition. Problème
exégétique, historique et théologique (Cahiers théologiques, 33). Neuchâtel et Paris 1953.
Voir également Yves M.-J. Congar : La Tradition et les traditions. I. Essai historique.
Paris 1960, pp. 53-57.
7 C'est cela sans doute qui explique le fait que dans les collèges et les facultés de
théologie anglicans l'enseignement de l'histoire ecclésiastique s'interrompt après le
Concile de Chalcédoine. Ce qui suit est " évidemment " une période de décadence dont il
ne vaut pas la peine de parler aux étudiants. L'histoire ecclésiastique est reprise par la
période de la Réforme lorsque l'Eglise connut ce que l'anglicanisme considère comme
une " renaissance ".
8 Un exemple caractéristique de pareille comparaison entre quatre Conciles et quatre
Evangiles se trouve dans la vie des saints Théodose et Sabbas de Palestine : Cyrille de
Scythopolis relate l'épisode suivant dans sa vie de saint Sabbas (la meilleure édition :
Eduard Schwarz. Kyrillos von Skythopolis (Texte und Untersuchungen 1939, Bd. 49, 2) :
en opposition à l'empereur Anastase, enclin au mono-physisme, qui essayait de forcer
l'église de Jérusalem de renier le Concile de Chalcédoine, le patriarche Jean convoqua à
Jérusalem à la fin de l'année 516 " une réunion de protestation " ; près de dix mille
moines avec à leur tête saints Théodose et Sabbas, vinrent à cette réunion de tous les
coins de la Palestine. Le patriarche Jean avec les saints Théodose et Sabbas s'adressèrent
à l'assistance en l'exhortant à la fidélité au Quatrième Concile de Chalcédoine. Après cela
21
saint Théodose s'écria : " celui qui n'accepte pas quatre conciles, de même que quatre
évangiles, qu'il soit anathème ". (ibid. p. 152, 4-5).
On peut rencontrer la même comparaison des quatres conciles aux quatre évangiles dans
la lettre adressée par les moines palestiniens à l'empereur Anastase au début de l'année
517. Ils écrivent que " tous les habitants de cette Terre Sainte vénèrent les quatre saints
conciles honorés par le Caractère évangélique (εύαγγελικω χαρακτηρι τετιμημένας) ibid.
p. 155. 18-19. Ils poursuivent en expliquant que ces quatre conciles " ne se distinguent
entre eux que par des paroles et non par leur puissance, parce qu'ils sont une image des
évangiles divinement inspirés (ibid. p. 155. 22-24).
© 2004-2005 Archevêché de Bruxelles et de Belgique, de l'Eglise Orthodoxe Russe.
SAINT HERVÉ, TRÉSORIER DU CHAPITRE DE SAINT-MARTIN À TOURS (+ 1021)
Le Bienheureux Hervé naquit en Touraine vers l'an 944. Fils de Sulpice de Busançais,
seigneur de Châtillon, de Verneuil et de la Tour d'Amboise, il s'est rendu illustre par ses
vertus, le zèle et la générosité avec lesquels il fit reconstruire la basilique de Saint-Martin.
Il reçut une éducation brillante pour cette époque mais il n'en tira aucune vanité. Plus
soucieux de travailler à sauver son âme que d'orner son esprit de sciences profanes, il alla
frapper secrètement à la porte d'un monastère et sollicita la faveur d'y être admis. Comme il
était d'une famille puissante, les Moines, redoutant quelque violence de la part de sa famille,
refusèrent de l'admettre définitivement avant de connaître la volonté de son père. Hervé y
séjourna cependant jusqu'à ce qu'il eût connu la réponse de Sulpice. Ses vertus annonçaient
déjà la grande Sainteté à laquelle il devait s'élever. Son père apprit sa démarche et entra dans
une grande fureur; il courut au monastère et en arracha son fils avec violence. Il le conduisit à
la cour du Roi Robert et supplia le monarque de le détourner de son dessein par la promesse
de grands honneurs. Ce Prince engagea au contraire Sulpice à ne point s'opposer si
ardemment aux projets de son fils mais il voulut néanmoins calmer l'irritation paternelle en
faisant nommer Hervé trésorier de la basilique de Saint-Martin et en promettant de l'élever
plus tard à l'épiscopat. Robert qui avait pu apprécier les grandes qualités du jeune aristocrate,
voulut plusieurs fois dans la suite réaliser sa promesse mais il ne put vaincre la modestie du
Bienheureux.
Il remplissait depuis quelques années les fonctions de trésoriers lorsqu'un violent incendie
détruisit "tout le bourg de Saint-Martin et son propre monastère avec vingt-deux autres églises
depuis celle de Saint-Hilaire jusqu'au faubourg de la Mère de Dieu la Pauvre, au couchant et
du côté du midi, depuis la porte pétrusienne jusqu'à la Loire" (cet incendie détruisit plus du
tiers de la ville de Tours).
Saint Hervé entreprit alors de reconstruire à ses frais la grande basilique du Thaumaturge. Le
corps de Saint Martin fut transporté dans la collégiale de Saint-Venant où il resta pendant les
vingt années qui furent employées pour la reconstruction de la nouvelle basilique. Quand elle
fut achevée, l'Archevêque de Tours, Monseigneur Hugues de Chateaudun, entouré d'un grand
nombre d'Evêques, en fit la dédicace solennelle, le 4 juillet 1014.
Quelques jours avant la Translation du corps de Saint Martin, Saint Hervé pria le Seigneur
d'illustrer cette fête par quelque grand Miracle comme Il avait fait autrefois à l'époque de la
première Translation. Pendant sa prière, Saint Martin lui apparut et lui dit avec bonté : "Très
cher fils, ce que tu demandes à Dieu, tu peux l'obtenir et même plus encore mais les Miracles
du passé suffisent pour le temps présent. C'est maintenant le moment de la moisson, il faut
demander à Dieu le Salut des âmes. Pour moi, je ne cesse d'implorer Sa Miséricorde pour
22
elles et je n'oublie pas, tu n'en peux douter, ceux qui desservent mon Eglise. Plusieurs sont
trop attachés aux choses de ce monde et mes prières ont obtenu, avec peine, le Salut de
quelques-uns. Pour toi, mon cher fils, achève avec joie l'oeuvre si agréable à Dieu que tu as
entreprise."
Avant la dédicace de la basilique, Hervé répéta lui-même aux plus Saints Prêtres de
l'assemblée les paroles de Saint Martin et son appel pour le Salut des âmes et des Prêtres
moins attachés aux biens de la terre. Pendant la reconstruction de Saint-Martin, une autre
pensée préoccupait notre Saint. Le célèbre Monastère de l'Ecrignole fondé en 565 par
Ingeltrude la fille de Clotaire I, avait été atteint par l'incendie et il n'en restait plus qu'une
faible partie, insuffisante pour recevoir les nombreuses filles qui voulaient embrasser la vie
monacale. Il n'y avait plus d'ailleurs, à cette époque que ce seul couvent de femmes en
Touraine. Le trésorier de Saint-Martin résolut de le transférer en un lieu appelé Mère de Dieu
de Beaumont à quelque distance de la ville. Il y avait en cet endroit une ancienne église
dédiée à la Mère de Dieu des Miracles qui était l'objet de nombreux pèlerinages à cause des
prodiges qui s'y faisaient en grand nombre. Il présenta une requête au Roi Robert qui
l'accueillit favorablement. Le Roi Robert approuva cette fondation par des lettres patentes
datées du bois de Boulogne, le 26 septembre 1007. Il accorda même à cette illustre abbaye de
nombreux privilèges et d'importantes immunités. Cette abbaye aura un rôle important dans
l'histoire de l'Eglise de Tours et fut l'objet de faveurs royales dans le cours des siècles. Elle
dépendait de l'ordre de Saint-Benoît de Nursie. Un grand nombre des abbesses qui la
gouvernèrent après le schisme appartint aux plus illustres familles de France. Elle fut
supprimée en 1792 : il n'en reste plus que quelques dépendances achetées à la fin du dixneuvième
siècle par l'hôpital général de Tours.
Hervé la dota richement de son propre patrimoine et des biens qui dépendaient de Saint-
Martin à la seule condition d'une redevance de vingt sous de cens envers le chapitre pour
l'entretien de la lampe du tombeau du grand Evêque de Tours.
Quand le monastère fut entièrement achevé, notre Saint conduisit processionnellement ces
Moniales pour en prendre possession. Ces Saintes filles firent toujours dans la suite mémoire
du Pieux Trésorier de Saint-Martin et elles l'honorèrent comme un fondateur. Leur nécrologe
portait à la date du 16 avril les paroles suivantes : "Heureuse mort du Bienheureux Hervé,
Chanoine et trésorier de l'église de Saint-Martin, Fondateur de ce monastère." Tous les jours,
elles récitaient un Psautier pour lui.
Le Monastère de Preuilly, de l'ordre de Saint-Benoît, fut aussi l'objet de sa sollicitude. Il se
chargea d'y envoyer des Moines et mit à leur tête un Saint Abbé nommé Amblard qu'il tira de
l'Abbaye de Meillezais fondée tout récemment par le Comte Guillaume VII du Poitou.
Voulant s'unir plus intimement à Dieu et se débarrasser entièrement des préoccupations
terrestres et de tous les intérêts matériels de ce monde, il se retira à l'âge de soixante-sept ans
dans une île située à deux kilomètres de la ville. Accompagné de quelques Moines, il se livra
aux jeûnes et à la prière avec une ardeur incroyable. Il fit élever une petite chapelle qu'il dédia
au Saint Martyr Cosmes, nom que porte désormais ce lieu.
Mais les Chanoines de Saint-Martin, comprenant tout ce qu'ils avaient perdu par son départ, le
prièrent avec instance de revenir au milieu d'eux. Ils avaient, disaient-ils, besoin de ses
conseils et de ses exemples. Hervé résista longtemps mais vaincu par leurs pressantes
sollicitations, il quitta sa chère solitude et revint à Saint-Martin. Il se choisit une petite cellule,
23
avec la chapelle de Saint-Basile voisine de l'Ecrignole et là il employait tout son temps à
chanter les Louanges de Dieu, à lire les Livres Saints et à prier.
Il y avait quatre ans qu'il menait cette vie d'Ermite lorsque Dieu lui révéla que l'heure de sa
Naissance au Ciel approchait. Sa réputation de Sainteté était si grande qu'à la nouvelle de sa
maladie, beaucoup de personnes accoururent pour le visiter dans l'espérance de voir ses
derniers moments favorisés par quelques bienfaits particuliers et d'être témoins d'un Miracle.
Hervé, le sourire sur les lèvres, les désabusa et demanda très humblement le secours de leurs
prières. A mesure que l'heure de son Endormissement approchait, il redoublait de ferveur, il
élevait ses mains et ses yeux vers le Ciel en disant : "Seigneur, aies pitié de moi! Seigneur,
aies pitié de moi!" Il remit son âme au Seigneur en proférant ces dernières paroles.
Il fut enseveli dans l'église de Saint-Martin, face à la chapelle du Crucifix-Vert près la porte
du Change, "in atrio Basilicae mediae ad pedes Crucifixi." Sa tombe fut profanée
probablement en 1562 à l'époque des dévastations sacrilèges des huguenots et il ne nous reste
presque plus rien de ses Saintes Reliques. L'église de la Mère-de-Dieu-la-Riche possède seule
aujourd'hui un petit fragment de ses ossements. Avant la révolution proto-bolchevik de 1789,
on voyait encore dans la basilique quelques pattes de fer et quelques vestiges indiquant que
son tombeau avait été autrefois entouré d'une grille de fer. On conservait dans le chartrier de
Saint-Martin un fragment d'une lame de plomb sur laquelle il paraît que son épitaphe avait été
gravée mais on ne pouvait plus y distinguer que ces mots dont les premiers même étaient
tronqués : "er.veus hujus.. t.ni thesaurarius qui hunc locum post incendium aedificavit et
construxit" ce qui peut être rétabli ainsi : "Hic jacet Heriveus hujus templi beati Martini
Thesaurarius etc."
Quoique l'Eglise de Tours n'ait jamais décerné un culte liturgique à cet illustre Moine dont le
nom se trouve mêlé à tous les événements remarquables de son époque, sa mémoire est
cependant toujours restée en vénération. Plusieurs chroniques très anciennes, en parlant du
trésorier de Saint-Martin, s'expriment ainsi : "Saint Hervé, trésorier de Saint-Martin, mourut
en l'an 1020; - Saint Hervé reconstruisit la basilique de Saint-Martin." Adémar dans sa
Chronique, dit qu'il fut remarquable par sa Sainteté et le papiste Glaber, au douzième siècle,
assure que si l'on avait pris soin de recueillir toutes ses actions depuis son jeune âge, on aurait
écrit la vie d'un homme incomparable.
SAINT NOUVEAU MARTYR MICHEL BURLIOTES DE SMYRNE (+1772)
Martyr à Smyrne, Michel de Bourla était chaudronnier chez un Turc. Comme bien d'autres en
ce temps, il céda à la pression de ses employeurs. Il renia le Christ au début du Grand Carême.
Mais quand il entendit les Chrétiens restés fidèles chanter au jour de la joie pascale "Christ est
ressuscité!" , il revint à sa Foi chrétienne et pour cette apostasie aux yeux des Turcs, il fut
décapité.
ou
The Holy Martyr Michael Burliotes was born in about the year 1754 into a farm family. the
boy was raised piously, but his character was flawed. The handsome and ruddy youth caught
the attention of the owner of a coffee-house in the city of Smyrna. The Turk flattered him and
urged him to accept Mahometanism, so as to work at the coffee-house. The youth consented
and with delight he began his employment. But then came Holy Pascha, and he heard the
triumphant song of Christians: "Christ is risen from the dead, trampling down death by death,
and upon those in the tomb bestowing life!" With all his soul he sensed, that he also – was of
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Christ, that the Lord was summoning him into His joy, and the youth went down to the
singers, but he heard reproaches for his apostasy. "Tomorrow ye will see, what I am," – he
said sadly to the Christians. He immediately set off to the Mussulman judge and asked,
whether it was lawful to barter in exchange swine for gold? If the barter exchange were
made by deceit, then could the defrauded take back the gold? "Both possible and lawful," –
answered the Mahometan judge. "If that is so, – said Saint Michael, – take back thine swine
which thou didst give me for gold, – take back thine faith and return me my gold – the faith of
my fathers." After these words the Martyr openly confessed Jesus Christ as the True God, the
Judge of both the living and the dead. The Turks locked up the confessor in prison, and after
two days they cut off his head (+ 1772). His body lay for three days without burial and
remained without decay. The Turks threw it into the sea, but sailors took up the body and
buried it at the church of Saint Photinia.
SAINTE MARTYRE ENGRACE (OU ENGRÂCE, ENCRATIA, ENCRATIS,
ENCRATIDE, ENGRACIA), VIERGE ET SES 18 COMPAGNONS, MARTYRS A
SARAGOSSE (+ 303 OU 304)
Sainte et Vierge, Martyre à Saragosse en Aragon sous Dioclétien (303 ou 304), elle a donné
son nom au village de Sainte-Engrâce (en basque Santa Garazi) dans la province de Soule (en
basque Xübero) qui se trouve actuellement dans l'arrondissement d'Oloron du département
français des Pyrénées-Atlantiques.
Sts Félix l'Evêque, Janvier, Fortunat et Septime-Sts Léonide, Charisse nikée, Galine,
Nounecie, Basilisse et Théodora-Ste Irène martyre à Corinthe sous Dèce (entre 249 et 251)-St
Michel de Bourla à Smyrne-Ste Théodora-Bassa de Nijegorod veuve du prince André de
Souzdal devenue Moniale puis Abbesse du monastère de Galitch (1347). -St Paterne l'Evêque
d'Avranche et St Scubilion, son compagnon-Sts Optat et ses compagnons de Saragosse.-Sts
Leonide, Charisse nikée, Galine, Callide, Nounecie, Basilisse et Theodora, Martyrs à Corinthe
sous Dèce (entre 249 et 251). -Ste Engrace (Encratia), vierge et ses compagnons, Martyrs à
Saragosse en Aragon sous Dioclétien (303 ou 304). Elle a donné son nom au village de Ste-
Engrâce (en basque Santa Garazi) dans la province de Soule (en basque Xübero) qui se trouve
actuellement dans l'arrondissement d'Oloron du département français des Pyrénées-
Atlantiques. -Sts Agathon, Eutychie, Kassia et Philippa, confesseurs à Thessalonique sous
Dioclétien. -St Thuribe l'Evêque d'Astorga en Galice, confesseur de la foi orthodoxe face au
priscillianisme (vers 460). -St Vaise, patricien de Stes en Stonge, Martyr assassiné par des
membres de sa famille qui trouvaient qu'il donnait trop aux pauvres (490). -St Niek, fondateur
de la paroisse de Plouhinec en Bretagne (VIème siècle). -St Thuribe de Palencia, fondateur du
monastère de Liébana dans les Asturies (vers 528). -St Scubilion, Irlandais de nation, Prêtre et
ermite, disciple de St Paterne d'Avranches (565). -St Jean, fol-en-Christ à Verkhtorouïé
(Russie 1701). -St Michel de Bourla en Asie mineure, chaudronnier de profession, Martyr par
la main des Musulmans à Smyrne (1772). -St Christophore, Moine du monastère de
Dyonisiou au Mont Athos, Martyr par la main des Musulmans à Andrinople (1818).
25
L'ICÔNE DE LA MÈRE DE DIEU D'ELIE DE TCHERNIGOV (1658). 10 mars – 16 avril
The Il'insk-Chernigov Icon of the Mother of God was written in the year 1658 by the
iconographer Grigorii Konstantinovich Dubensky, – in monasticism Gennadii. In 1662 over
the course of 8 days, from 16 to 24 April, tears flowed from the icon. In this same year Tatars
descended upon Chernigov and devastated it. At midnight they burst into the Trinity
monastery, went into the church, overturned all the icons and grabbed all the utensils, – but
the wonderworking icon with its adornment remained untouched. An invisible power held
back the impious from the holy icon. The Queen of Heaven likewise once had not permitted,
that the enemy should enter into the cave of the Monk Antonii of Pechersk, where the
brethren of the monastery had hidden. As though terrified by an incomprehensible vision, the
Tatars turned to flight.
The Miracle of the Mother of God from Her Chernigov Icon was described by Sainted
Dimitrii of Rostov (Comm. 28 October and 21 September), in his book, "The Moistened
Fleece" ("Runo Oroshennoe"). Later on Sainted John of Tobol'sk (+ 1715, Comm. 10 June)
also wrote about the Chernigov Icon. A wonderworking copy of the Chernigov Icon of the
Mother of God, situated in the Gethsemane skete-hermitage of the Trinity-Sergiev Lavra, was
glorified in the year 1869 (account is under 1 September).
26
L'ICÔNE DE LA MÈRE DE DIEU DE TAMBOV (1692) 16 avril – 28 juillet
The Tambov Icon of the Mother of God was manifest in the year 1692. Before its glorification
it was situated in the Tambov cemetery church in the name of the holy ArchDeacon Stephen.
The icon was taken from the cemetery at the request of a certain seriously ill person. It had
been revealed to him in a dream, that he would be healed, if a molieben were served before
this icon. After fervent prayer of a molieben for the sick, he was healed. The celebration of
the icon was established by decree of the MostHoly Synod on 29 March 1888.
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