lundi 30 avril 2012

Vie de Sainte Tamara et autres Vies de Saints.

16 – 29 avril 2012 Cycle mobile (Pascalion): Troisième Dimanche de Pâque, Dimanche des Femmes Myrrophores CE TROISIEME DIMANCHE DE PAQUES, NOUS CELEBRONS LA FETE DES SAINTES FEMMES MYROPHORES; NOUS FAISONS AUSSI MEMOIRE DE JOSEPH D'ARIMATHIE, SECRET DISCIPLE DU SEIGNEUR ET NOUS Y AJOUTONS LE SOUVENIR DE NICODEME QUI VENAIT DE NUIT POUR ECOUTER JESUS. Les Saintes Femmes Myrrhophores offraient la myrrhe au Christ défunt : à leur mémoire, voici encore une Hymne en guise de parfum. Ces femmes furent, les premières, témoins de la Résurrection, des témoins véridiques; Joseph et Nicodème furent témoins de l'ensevelissement : tout cela est très important et résume parfaitement le dogme chrétien. Nicodème fut exclu de la synagogue pour n'avoir pas voulu prendre le parti des Juifs. Après avoir enseveli le Corps du Seigneur, Joseph fut jeté par les Juifs dans une fosse mais il en fut tiré par Divine Puissance et s'enfuit à Arimathie, son pays d'origine. Alors qu'il s'y trouvait, le Christ lui apparut et confirma pour lui le Mystère de la Résurrection. Malgré tout ce qu'il souffrit de la part des Juifs, il ne put passer ce Mystère sous silence mais hardiment il fit connaître à tous ce qui s'était passé. On dit aussi que Nicodème fut le premier de tous à donner par écrit des détails sur la Passion du Christ et sur Sa 2 Résurrection parce qu'il était de la synagogue et qu'il connaissait très exactement absolument tout des décisions prises par les Juifs et de leurs paroles. Et comme nous l'avons dit pour cette raison qu'ils furent les témoins véridiques de l'ensevelissement, Joseph et Nicodème ont pris place avec les Femmes qui ont vu la Résurrection. Après la première confirmation apportée par Thomas, voici donc la seconde qui arriva, dit-on, huit jours après. Certes, ce sont les femmes qui, les premières, ont vu la Résurrection et l'ont annoncée aux Disciples. Il fallait en effet que le sexe féminin, le premier qui succomba au péché et reçut comme héritage la malédiction, vit aussi le premier la Résurrection et le premier reçût l'annonce de la joie, lui qui s'était entendu dire : "Tu enfanteras dans les douleurs." On les appelle Myrrhophores pour la raison suivante : comme c'était la fête de Pâque, le sabbat auquel préparait ce vendredi était un grand jour. Aussi Joseph et Nicodème se hâtèrent d'ensevelir le Corps du Seigneur. Selon la coutume juive, ils L'enduisirent d'aromates mais pas exactement comme il fallait. Ils répandirent principalement de la myrrhe et de l'aloès, L'enveloppèrent d'un linceul et Le déposèrent dans le sépulcre. Pour cela les femmes, en raison de l'Amour Ardent qu'elles nourrissaient comme Ses Disciples envers le Christ, achetèrent du parfum de grand prix, se rendirent de nuit, ensemble, par peur des juifs mais aussi parce que c'était l'usage pour les femmes d'aller ensemble très tôt pour Le pleurer et L'embaumer pour achever ce qui par manque de temps n'avait pu être accompli. Lorsqu'elles furent arrivées, elles eurent différentes visions : elles virent les deux Anges resplendissants à l'intérieur du tombeau, un autre assis sur la pierre; après quoi elles virent le Christ et se prosternèrent devant Lui. Quant à Madeleine, elle l'interrogea comme si c'était le jardinier. Il y eut de nombreuses Myrrhophores mais les Evangélistes ne faisant mention que des plus importantes, ont passé les autres sous silence. Les voici donc. La première de toutes est Marie Madeleine dont le Christ avait chassé sept démons. Après l'Ascension du Christ, elle s'en fut à Rome* à ce qu'on dit et livra Pilate et les grands-prêtres à une nouvelle mort en rapportant à l'empereur Tibère les faits concernant le Christ. Plus tard, elle s'endormit à Ephèse et fut ensevelie près de Jean le Théologien. Sous Léon le Sage, son corps fut transféré à Constantinople. On raconte donc que la Sainte se rendit à Rome et y demanda justice à l'empereur Tibère de la condamnation inique prononcée par Pilate.* Se présentant devant l'empereur avec un oeuf en main, elle lui déclara qu'après avoir souffert la Passion, le Christ était ressuscité, apportant à tous les hommes la promesse de la Résurrection et l'oeuf se teignit alors en rouge.** Le souverain écouta sa requête et convoqua Pilate ainsi que les grands-prêtres Anne et Caïphe. Caïphe mourut en route, en Crète; quant à Anne, il fut supplicié en étant enfermé dans une peau de buffle. Pilate s'étant présenté au tribunal de l'empereur, essaya de se justifier en avançant les pressions exercées par les Juifs et le risque de rébellion contre l'autorité romaine. Mais César resta insensible à son apologie et le fit jeter en prison. On rapporte que poursuivant un cerf au cours d'une partie de chasse organisée non loin de la prison par des amis de Pilate, l'empereur décocha une flèche qui alla frapper Pilate en plein coeur. * Ce récit de la vengeance contre Pilate et de sa mort n'est rapporté que par Saint Syméon Métaphraste, probablement sous l'influence de l'évangile apocryphe de Nicodème (Actes de Pilate, cinquième siècle) qui met en scène Sainte Véronique. En 36, Pilate fut déposé de sa charge et renvoyé à Rome pour répondre de sa mauvaise administration pendant laquelle avaient abondé provocations, violences et exécutions arbitraires. Selon Eusèbe de Césarée, il se serait suicidé (Hist. ecclés. II, 7) ou fut peut-être exécuté. Diverses traditions 3 apocryphes ont tenté de réhabiliter Pilate, supposant même qu'il se serait converti et reportent toute la responsabilité de la Passion sur les Juifs. ** Cette tradition populaire rend compte de la coutume des oeufs de Pâque, répandue dans tout le monde chrétien. SAINTES MARTHE ET MARIE, SOEURS DE LAZARE Dim. des Myrrhophores – 4 juin Ces deux Saintes Femmes, soeurs de Lazare l'Ami du Christ, demeuraient à Béthanie, village situé à peu de distance de Jérusalem. Un jour, Jésus-Christ fut reçu dans leur demeure. Marthe, l'aînée, s'affairait pour servir le Maître et voyant que sa soeur Marie restait assise silencieuse aux Pieds de Jésus-Christ en écoutant ses Divines Paroles, elle Lui dit sur un ton irrité : "Seigneur, cela ne Te fait rien que ma soeur me laisse servir toute seule? Dis-lui donc de m'aider." Mais le Seigneur lui répondit : "Marthe, Marthe, tu te soucies et t'agites pour beaucoup de choses et pourtant une seule est nécessaire." (Lc. 10:38-42).* Par la suite, peu avant la Passion, Lazare tomba malade et s'endormit. Les deux soeurs envoyèrent prévenir Jésus-Christ Qui ne parvint à Béthanie que le quatrième jour après le Départ de Lazare. Marthe se précipita aussitôt à sa rencontre tandis que Marie resta à la maison où un grand nombre d'amis et de parents était venu pour les consoler. Le Seigneur lui assura que son frère allait ressusciter et Marthe manifesta sa Foi en Lui comme Fils de Dieu puis elle alla appeler sa soeur et ils se rendirent ensemble jusqu'au tombeau. Sur l'Ordre de Jésus-Christ, le défunt sortit les pieds et les mains liés par des bandelettes et le visage recouvert d'un suaire (Jn. 11). * C'est pourquoi les Pères ont considéré Marie comme la figure de la Contemplation, préférable à l'action vertueuse représentée par Marthe. Six jours avant la Pâque, un banquet fut organisé en l'Honneur de Jésus-Christ à Béthanie en présence de Lazare. Marthe s'affairait comme de coutume au service de la table alors que Marie prenant une livre de parfum de grand prix, en oignit les Pieds du Seigneur et les essuya avec ses cheveux. Comme Judas, avare, protestait contre une telle dépense, le Seigneur déclara que c'était en vue de Sa Sépulture qu'elle avait gardé ce parfum (Jn. 12). Après l'Ascension, Marthe et Marie accompagnèrent Lazare pour répandre au loin la Bonne Nouvelle de la Résurrection.* * Quoique certains manuscrits du Synaxaire les commémorent comme Myrrhophores, l'Ecriture Sainte ne mentionne parmi ces dernières que Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques et/ou Marie de Cleopas, Salomé et l'"autre Marie" que certains Pères assimilent à la Mère de Dieu. SAINT MARIE MYRRHOPHORE, EPOUSE DE CLEOPHAS 3ème Dim. de Pâque - 23 mai Saint Mary Cleopa (Wife of Cleophas) the Myrh-Bearer, by Church tradition was a daughter of Righteous Joseph, Betrothed to the MostHoly Virgin Mary (Comm. 26 December) from his 4 first marriage, and she was still very young when the MostHoly Virgin was betrothed to Righteous Joseph and came into his household. The Holy Virgin Mary lived together with the daughter of Righteous Joseph, and they became close like sisters [whence the terminology in John's Gospel, 19: 25]. Righteous Joseph, upon his return with the Saviour and the Mother of God from Egypt to Nazareth, gave his daughter in marriage to his younger brother Cleophas, wherefore she is called Mary Cleopa, i.e. wife of Cleophas. The blessed fruition of this marriage was the PriestMartyr Simeon, Disciple from the Seventy, kinsman of the Lord, and the Second Bishop of the Jerusalem Church (Comm. 27 April). The memory of Saint Mary Cleopa is celebrated also on the 3rd Sunday after Pascha, the Sunday of the Holy Myrh- Bearing Women. ou D'après les données évangéliques, cette Sainte Femme est présentée comme épouse de Cléophas ou Clopas (Jean 19,25), probablement le même qu'Alphée. Ailleurs, elle est appelée Marie, mère de Jacques et de Joseph (Matth., 27, 56; Marc, 15, 40, 47; Luc., 24, 10) ou encore "l'autre Marie," expression par laquelle on la distingue de Marie, mère de Notre Seigneur et de Marie-Madeleine (Matth., 27, 61 et 28, 1). Jacques, Joseph, Simon et Jude sont nommés "frères," c'est-à-dire beaux-frères pour les Orthodoxes car issus d'un précédent mariage de Joseph (cousins pour les hétérodoxes papistes) de Jésus-Christ (Matth., 13, 55). Nous venons de voir que les deux premiers sont dits "fils de Marie de Cléophas," mais les évangélistes n'excluent pas d'autres enfants que celle-ci aurait eus, à savoir Simon et Jude. Note du transcripteur Attention, les commentaires qui suivent, sans remettre en cause la sincérité de leurs auteurs, sont hétérodoxes. Ils vous sont soumis, par défaut d'explications sur cette matière d'auteurs orthodoxes. Votre contribution est la bienvenue. Le titre de "frères du Seigneur" donné aux quatre fils de Marie, épouse de Cléophas, suppose un degré assez rapproché de parenté entre cette Marie et la Mère du Sauveur : ce degré, on ne peut le déterminer à l'aide des textes. Quelques-uns ont pensé que Marie de Cléophas était une soeur de la Mère de Dieu; dans cette hypothèse, elles auraient porté le même nom, l'une sous la forme usuelle "Maria," l'autre sous la forme archaïque "Miryam." Une note originale de la Peschito dit que Cléophas et Joseph (époux de Marie) étaient frères et qu'ils avaient épousé les deux soeurs. Toutefois, la parenté des " Frères du Seigneur" peut provenir d'une origine toute différente. Hégésippe dans Eusèbe. (Hist. eccl, L. 3, ch. 11, 4), affirme que Simon, frère de Jacques et deuxième Evêque de Jérusalem, était cousin du Seigneur parce que son père Cléophas était frère de Saint Joseph. Le même renseignement est dans Saint Epiphane (Haeres., 78, 7). Marie de Cléophas n'aurait été que la belle-soeur de Joseph et par conséquent de Marie, Mère de Jésus-Christ D'après le commentaire récent du père Lagrange sur l'Evangile de Saint Jean, on devra distinguer de Marie Salomé, Marie de Cléophas. Voici comment s'exprime Lagrange : "Après avoir hésité longtemps comme on peut le voir dans notre commentaire sur Saint Marc, p. 80, nous nous décidons nettement pour dire que quatre femmes sont ici désignées, deux innommées et deux autres nommées Marie, distinguées l'une par le nom de Cléophas, probablement son mari, l'autre par son lieu d'origine (i.e. de Magdala). Saint Jean n'a pas nommé la Mère de Jésus-Christ non plus qu'à Cana et il ne nomme pas non plus sa soeur. Si l'on tient compte du soin qu'il met à voiler sous l'anonyme non seulement sa personne mais encore son père Zébédée et son frère Jacques, on admettra aisément que cette personne est sa propre mère que l'on nominera Salomé, si tel est le 5 nom de la mère des fils de Zébédée comme on peut le déduire du rapprochement avec Marc, 15, 40 et Matth., 27, 56. Nous suivons Zahn, ajoute Lagrange mais on ne conçoit pas pourquoi celui-ci rejette l'identité de Marie de Cléophas avec Marie, mère de Jacques le petit et de José, soit l'autre Marie, la fidèle compagne de Marie-Madeleine près de la Croix." Le même Lagrange ne pense pas qu'il faille distinguer aussi Marie, de Cléophas de la mère de Jacques. Marie de Cléophas n'est pas nommée parmi les Saintes Femmes qui accompagnaient le Sauveur dans Ses Courses Apostoliques mais elle paraît au Golgotha auprès de Marie, Mère de Jésus-Christ (Jean 19,25). Elle reste là après la mort du Sauveur, assiste à la sépulture, se rend au sépulcre le lendemain du Shabbat, partage avec les autres Saintes Femmes la faveur de voir le Seigneur ressuscité (Matth., 27, 61; 28, 1- 9). Il n'est plus parlé d'elle dans les Livres Saints. On a cru pouvoir affirmer la présence du corps de Marie de Cléophas à Constantinople ou en Italie. Une autre tradition, en honneur dans le Midi de la France, affirme que son corps avec celui de Sainte Salomé, se conserve dans une petite ville de Provence appelée les Trois- Maries au pays de la Camargue (Saintes Maries de la Mer) : là comme dans la ville d'Arles, on célèbre l'Invention de ces deux corps vénérés, le 3 décembre selon le martyrologe de France. Ce même document ajoute que la grande fête de Marie de Cléophas est au 25 mai. Nous suivons le martyrologe romain qui a inscrit son nom au 9 avril. Dimanche des Femmes Myrrhophores - 1 mai (repos) SAINTE ET NOBLE IMPERATRICE THAMAR OU TAMARA LA GRANDE DE GEORGIE (+1213) 6 La Sainte Impératrice de Géorgie, Tamara la Grande, naquit vers 1165. Elle était descendante de l'antique dynastie géorgienne des Bagratides. En 1178, elle devint co-régente avec son père, Georges III. Le règne de Sainte Tamara est connu comme l'Age d'Or de l'histoire de Géorgie. L'Impératrice Tamara était d'une profonde piété et continuant l'oeuvre entreprise par son grand-père, le Saint Empereur Saint David III le Restaurateur, elle encouragea la prédication de la Foi chrétienne à travers la Géorgie, en plus de la construction d'églises et de monastères. En 1204, le gouverneur du sultanat de Ruma, Rukn-en-Din, lui adressa un courrier par lequel il demandait à l'Impératrice Tamara de faire renoncer la Géorgie au Christianisme et d'accepter l'islam. L'Impératrice refusa cette demande et au cours d'une bataille historique près de Basiani, l'armée géorgienne défit la coalition des chefs musulmans. La sage conduite des affaires de l'Impératrice Tamara lui valu l'affection de toute la nation. Elle passa les dernières années de sa vie au Monastère des Cavernes de Bardzia. La Noble Princesse y avait une cellule reliée à l'église par une fenêtre à travers laquelle il lui était possible de se joindre à la prière durant les Divins Offices. Elle naquit au Ciel en paix en 1213 et fut glorifiée au nombre des Saints. Sa mémoire est célébrée deux fois, le 1er mai, jour de sa naissance et aussi le Dimanche des Femmes Myrrhophores. Lecture de l’Epître Actes VI : 1-7 6.1 En ce temps-là, le nombre des disciples augmentant, les Hellénistes murmurèrent contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution qui se faisait chaque jour. 6.2 Les douze convoquèrent la multitude des disciples, et dirent: Il n'est pas convenable que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables. 6.3 C'est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes, de qui l'on rende un bon témoignage, qui soient pleins d'Esprit Saint et de sagesse, et que nous chargerons de cet emploi. 6.4 Et nous, nous continuerons à nous appliquer à la prière et au ministère de la parole. 6.5 Cette proposition plut à toute l'assemblée. Ils élurent Étienne, homme plein de foi et d'Esprit Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas, et Nicolas, prosélyte d'Antioche. 6.6 Ils les présentèrent aux apôtres, qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains. 6.7 La parole de Dieu se répandait de plus en plus, le nombre des disciples augmentait beaucoup à Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissaient à la foi. Lecture de l’Evangile Marc XV : 43-XVI : 8 15.43 arriva Joseph d'Arimathée, conseiller de distinction, qui lui-même attendait aussi le royaume de Dieu. Il osa se rendre vers Pilate, pour demander le corps de Jésus. 15.44 Pilate s'étonna qu'il fût mort si tôt; fit venir le centenier et lui demanda s'il était mort depuis longtemps. 15.45 S'en étant assuré par le centenier, il donna le corps à Joseph. 15.46 Et Joseph, ayant acheté un linceul, descendit Jésus de la croix, l'enveloppa du linceul, et le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc. Puis il roula une pierre à l'entrée du sépulcre. 15.47 Marie de Magdala, et Marie, mère de Joses, regardaient où on le mettait. 16.1 Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates, afin d'aller embaumer Jésus. 16.2 Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre, de grand matin, comme le soleil venait de se lever. 16.3 Elles disaient entre elles: Qui nous roulera la pierre loin de l'entrée du sépulcre? 16.4 Et, levant les yeux, elles aperçurent que la pierre, qui était très grande, avait été roulée. 16.5 Elles entrèrent dans le sépulcre, virent un jeune homme assis à droite vêtu d'une robe blanche, et elles furent épouvantées. 16.6 Il leur dit: Ne vous épouvantez pas; vous cherchez Jésus de Nazareth, qui a 7 été crucifié; il est ressuscité, il n'est point ici; voici le lieu où on l'avait mis. 16.7 Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu'il vous précède en Galilée: c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit. 16.8 Elles sortirent du sépulcre et s'enfuirent. La peur et le trouble les avaient saisies; et elles ne dirent rien à personne, à cause de leur effroi. Cycle fixe : Commémorations SAINT EVÊQUE PATERNE (OU PAIR) D'AVRANCHES, CONFESSEUR (+ 565) ET SAINT SCUBILION (+575) Est-il le même que celui de Vannes, ce n'est pas si sûr. La similitude des noms ne conduit pas à l'assimiler à l'Evêque de Vannes. Saint Paterne ou Saint Pair, naquit à Poitiers. Il fut d'abord Moine à Saint-Jouin-de-Marnes avec Saint Scubilion. Puis tous deux partirent vers la Normandie pour y trouver la solitude d'un ermitage. Mais l'Evêque de Coutances l'en tira pour l'ordonner Prêtre puis Evêque d'Avranches. Si grande fut sa vertu qu'on le canonisa du vivant même de son compagnon Saint Scubilion qui le rejoignit près de Dieu dix ans plus tard. ou Paterne ou Pair (Paternus) naquit à Poitiers vers l'an 480. Le père occupait dans cette ville un poste considérable et mourut peu de temps après la naissance de son fils. Julitte, sa Pieuse Mère, donna tous ses soins à l'éducation de l'enfant et celui-ci montra de bonne heure des pensées et des habitudes qui sont plutôt de l'âge mûr. A vingt ans, il revêtit l'Habit Angélique dans l'Abbaye d'Ansion (plus tard Saint-Jouin de Marnes) au diocèse de Poitiers. Bientôt investi de la charge de cellérier, il prouva par son esprit d'ordre, sa discrétion et son amour de la régularité qu'il pourrait diriger un jour des affaires importantes. Un trait de son enfance avait d'ailleurs fait présager ce que seraient ses vertus : sa mère avait étendu sur le toit de la maison l'étoffe destinée à lui confectionner un vêtement; un oiseau de proie avait emporté dans son nid cette étoffe qui fut retrouvée un an plus tard aussi neuve et aussi intacte qu'au premier jour. Le soleil, la pluie et les frimas ne l'avaient point détériorée. Paterne fut effrayé de ses propres succès dans le monastère. De concert avec son compagnon de cellule nommé Scubilion, il prit la fuite pour aller à la recherche d'une solitude plus retirée. Ils n'emportaient avec eux que le Psautier. Ils arrivèrent dans le pays de Coutances et pour mieux se séparer du monde, prirent la résolution de se fixer dans une des îles de la côte. Un Saint Homme de la région les pria d'aller plutôt dans un village nommé Scicy (lat. Sesciacum) où ils pourraient enseigner la Doctrine de Jésus-Christ aux habitants encore idolâtres. Ils s'y rendirent et trouvèrent dans des cavernes un peuple adonné aux orgies et aux superstitions. Leurs tentatives d'évangélisation furent vaines, on les accueillit par des outrages, une femme poussa l'effronterie jusqu'à perdre toute pudeur en leur présence, ce dont Dieu la punit sur l'heure en l'obligeant à demander aux Moines qu'elle outrageait la guérison d'une maladie honteuse. Ceux-ci eussent volontiers versé leur sang pour la doctrine qu'ils annonçaient mais le Seigneur ne le permit pas. Ils se retirèrent donc dans une cellule où ils vécurent dans la prière et un grand esprit de charité. Ils n'avaient un jour pour se sustenter que la moitié d'un pain. Paterne s'en dessaisit volontiers pour la donner à un pauvre. Dieu ce jour-là se chargea de les nourrir et apaisa les murmures de Scubilion. Ils n'avaient pas de boisson pour étancher leur soif; Paterne frappa la terre de son bâton et une source d'eau fraîche s'en échappa aussitôt : la source a continué de couler 8 depuis ce temps. [note : jusqu'en 1941, date du présent récit] Ils vivaient depuis trois ans dans cette solitude quand l'Abbé Generesus d'Ansion, parvint à les y découvrir après avoir admiré l'austérité de leur pénitence. Il essaya de la modérer, ramena Scubilion à son monastère et au bout de quelque temps, lui permit de retourner auprès de Paterne. Quant à celui-ci, il reçut de l'Evêque Léontien de Coutances le diaconat et au bout de quelque temps, la prêtrise. Il se mit de plus belle à travailler plus efficacement à la conversion des âmes et parvint à déraciner l'idolâtrie dans la région de Scicy. Il alla ensuite porter l'Evangile dans les pays du Cotentin, du Bessin, du Maine et de Bretagne; il établit dans ces mêmes régions des monastères. D'après les chroniqueurs, la renommée de la Sainteté de Paterne et des Miracles que Notre Seigneur opérait par lui arriva jusqu'aux oreilles du roi Childeber des Francs. Ce Prince désira le voir et lui fit demander de venir jusqu'à Paris où était sa résidence. Saint Paterne quitta donc le pays qu'il évangélisait, passa par la Neustrie pour se rendre à la cour; ce voyage fut signalé par des guérisons de malades et des délivrances de possédés. Paterne rendit la vue aux aveugles et la parole aux muets; un jour qu'il traversait le village de Mantelle (la future ville de Mantes, d'après les bollandistes; le village de ce nom près les Andelys, ont dit d'autres auteurs), on le pria de bénir un enfant qui était près de mourir après avoir été mordu par un serpent venimeux. Paterne y consentit et l'enfant recouvra aussitôt la santé. De là vient sans doute que, de nos jours, Paterne est invoqué contre la morsure des serpents. A la cour de France, Paterne homme fut reçu avec les plus grands égards; Childebert ordonna à son intendant Crescentius de lui donner une forte somme pour ses pauvres. Crescentius négligea de le faire et perdit la vue. Il ne fut guéri qu'après être retourné auprès de Paterne et avoir réparé sa négligence. Aussi ceux qui sont menacés de perdre la vue ont-ils recours à l'intercession de Saint Paterne que l'on invoque également contre la paralysie. Paterne, ayant satisfait aux désirs du Roi, retourna dans sa solitude de Scicy où il gouverna durant de longues années les Moines placés sous sa conduite. Durant son sommeil, Dieu lui montra trois Evêques endormis depuis peu de temps, à savoir Melaine de Rennes, Léontien de Coutances et Vigor de Bayeux et ces Prélats lui imposaient les mains pour le consacrer Evêque. Peu après, l'Evêque Gilles d'Avranches s'endormit et Paterne fut appelé à lui succéder vers 550. Il avait alors soixante-dix ans. Malgré ses exploits ascétiques, il était encore plein de vigueur. Il remplit pendant treize ans les devoirs d'un pasteur zélé et charitable. Il continua de donner ses soins à ses monastères, s'occupa des intérêts communs de l'Église et assista au Concile de Paris en 555. Vers l'année 565, le lendemain du jour de Pâque, il songeait à visiter son Monastère de Scicy quand il tomba malade. Il envoya un messager à Scubilion pour le prier de venir l'assister mais celui-ci avait été pris de maladie dans le même moment et avait député quelqu'un vers Paterne pour implorer son assistance. Les deux messagers se rencontrèrent en chemin. Les deux amis ne purent se revoir sur la terre et naquirent au Ciel le même 16 avril 565. Les deux Saints avaient choisi pour lieu de leur sépulture l'église du Monastère de Scicy. Ils y furent inhumés et on y honora leur mémoire. On a pensé qu'à l'époque des incursions normandes, leurs Précieuses Reliques avaient été emportées en divers lieux, déposées peutêtre à Issoudun. On prétend posséder encore de nos jours les Vénérables Reliques de Saint Paterne dans l'église paroissiale de Saint-Pair-sur-Mer, construite en place de celle de Scicy. 9 L'anniversaire de Saint Paterne avec celui de Saint Scubilion est marqué au 15 avril dans certains manuscrits du martyrologe hiéronymien provenant d'une copie faite à l'Abbaye de Fontenelle dans la seconde moitié du premier siècle. C'est à la date du 16 avril qu'est fixée la fête de Saint Paterne dans le martyrologe romain basé sur les additions d'Usuard. Du Saussay dans son martyrologe gallican place au 27 septembre ce qu'il appelle la Repositio sancti Paterni et il ajoute que le corps fut transféré à Issoudun; malheureusement il ne cite point les autorités sur lesquelles il s'appuie. Plus communément dans certains documents, on lit le nom de Paterne au 23 septembre : cette date marquerait la première Elévation du corps pour le dérober aux profanations des Normands. La fête de Paterne est au 16 avril dans les nouveaux propres de Coutances et de Poitiers. Ste. Irène St. Leonidas Ste. Galina SAINTS MARTYRS LEONIDAS ET CHARIESSA NICE, GALINA, CALLIS, NUNECHIA, BASILLISSA, THEODORA ET IRENE DE CORINTHE (+250 OU 281) Ils furent jetés à la mer mais la mer ne voulut pas les recevoir. Ils marchèrent sur les eaux jusqu'à la terre ferme en chantant à Dieu : "Sur le champ de bataille, j'ai couru, Ô Seigneur et l'armée me poursuivait; Ô Seigneur, je ne T'ai pas renié; Ô Seigneur, sauve mon âme!" A leur vue, les païens furent d'abord surpris pour s'en saisirent ensuite et leur attacher des pierres au cou et les rejeter à la mer et cette fois, ils rendirent leur âme au Seigneur, noyés. Ils souffrirent tous honorablement pour le Christ en l'an 281. 150 MARTYRS EN PERSE. En ce jour aussi, nous commémorons le martyre de cent cinquante fidèles par le roi de Perse. Le roi assiégea des villes chrétiennes qui se trouvaient près de la frontière de son pays et en captura beaucoup. Comme ils refusaient d'adorer le soleil et les étoiles, il ordonna de les décapiter et c'est ainsi qu'ils reçurent la Couronne du martyre. SAINTE MONIALE THEODORA, PRINCESSE DE NOVGOROD (+1378) La Sainte Moniale Théodora de Novgorod, Anastasia (Vassa) dans le monde, était la fille de l'aristocrate Tverd Ioann et de son épouse Sainte Anna. Elle naquit en 1331. A l'âge de douze ans, elle fut donnée en mariage au Prince André Konstantinovich de Novgorod. Après douze 10 ans de vie mariée sans enfants, le Prince s'endormit, ayant fini par faire profession monastique (+ juin 1365). La Sainte Princesse continua à vivre dans le monde encore quatre ans. Puis elle affranchit ses servantes, distribua ses biens et entra au Monastère Zachat'ev de Nizhegorod. Elle y fut tonsurée par Saint Denis, le futur Archevêque de Souzdal (+1385). Dans la vie monastique, Sainte Théodora jeûna bien souvent, restant jusqu'à cinq jours sans s’alimenter. Elle passait des nuits entières en prière et en larmes. Elle portait un cilice sur elle. Elle parvint au don de l'humilité et de l'Amour et elle porta sur elle toutes les vilenies. L'exemple de sa rude vie lui attira de nombreuses vocations : on admit à la vie monastique et on tonsura plus de cent filles, Princesses et autres aristocrates. La Moniale Théodora s’endormit dans le Seigneur vers l'année 1378. SAINTES MARTYRES AGAPE, IRENE, CHIONIE ET DE LEURS COMPAGNONS A THESSALONIQUE (+304) Agapé, Chionie et Irène étaient trois soeurs originaires d"une famille riche et influente de Thessalonique. Lors de la proclamation de l'édit de Dioclétien (304) qui défendait à toute personne de garder chez elle les Livres des Saintes Ecritures, elles s'enfuirent de la ville pour sauvegarder leur Foi et se rendirent sur une haute montagne près d'un lac où elles menèrent une vie de prière en compagnie d'un Saint Ascète nommé Zoïle. De corps, elles se tenaient au sommet de la montagne mais leurs âmes demeuraient en permanence au Ciel. Quand Saint Chrysogone, le Père Spirituel de Sainte Anastasie Pharmacolytria, périt sous le glaive des persécuteurs, Dieu révéla à Zoïle l'endroit où se trouvait le corps du Martyr afin qu'il l'ensevelisse avec honneur. Quelques jours plus tard, Chrysogone lui apparut en rêve et lui annonça que neuf jours plus tard les trois soeurs allaient être arrêtées et offrir glorieusement leur vie pour le Christ avec Sainte Anastasie.* * Nous avons suivi jusqu'ici la Passion de Sainte Anastasie Pharrnacolytria qui présente une version quelque peu altérée du martyre des trois soeurs. Dans la suite, nous résumerons les Actes anciens de leur martyre, lesquels ne mentionnent ni Sainte Anastasie ni Sainte Mile et supposent que les trois Saintes furent arrêtées près de Thessalonique et non dans la région d'Aquilée. 11 Sainte Anastasie ne tarda pas à se présenter dans leur demeure. Elle les embrassa chaleureusement et les encouragea à persévérer jusqu'au terme de leur combat pour la Foi en leur garantissant son soutien au péril de sa vie. Le jour prévu, les soldats de l'empereur découvrirent la cachette des Saintes et elles furent conduites sans ménagement auprès du gouverneur de Macédoine, Dulcétios, en compagnie de trois autres jeunes Chrétiennes : Cassia, Philippa et Eutychia et d'un jeune homme : Agathon. Le gouverneur leur dit d'un ton sévère : "Insensés! Quelle folie est la vôtre de ne pas vouloir obéir aux ordres des "divins" empereurs et césars?" Et s'adressant à Agathon, il lui dit : "Et toi, pourquoi as-tu refusé de manger les viandes offertes aux "dieux" comme font les hommes pieux? " – "C'est que je suis Chrétien!" répondit Agathon. Se tournant vers Agapé, Dulcétios lui demanda quels étaient ses sentiments. La jeune Vierge répondit : "Je crois au Dieu Vivant et je ne veux pas perdre ma bonne conscience." Il demanda à Irène pourquoi elle n'avait pas obéi aux ordres des empereurs. Celle-ci répondit : "C'est par Crainte de Dieu!" Chionia fit la même réponse, Cassia répondit simplement qu'elle voulait sauver son âme et Philippa déclara qu'elle préférait mourir plutôt que de toucher à des viandes offertes aux idoles. Eutychia montra la même fermeté mais comme elle était enceinte de sept mois, le magistrat la fit garder en prison puis il revint à l'interrogatoire et essaya de persuader Agapé de se montrer conciliante. Elle répliqua : "Il ne convient pas de se soumettre à satan. Tu ne parviendras pas à changer ma détermination : elle est inébranlable." – "Qui donc vous a entraînées dans cette folie?" demanda Dulcétios. – "C'est le Dieu Tout Puissant et Son Fils Unique Notre Seigneur Jésus-Christ!" dit Chionie. Constatant qu'il ne parviendrait à rien de plus, le gouverneur proclama alors la sentence suivante : "Je condamne Agapé et Chionie à être brûlées vives pour avoir agi par une obstination impie contre les édits "divins" de nos augustes seigneurs et pour professer encore la perverse religion des Chrétiens qui est en abomination à tous les hommes pieux. Quant à Agathon, Irène, Cassia et Philippa, ils seront retenus en prison en raison de leur jeune âge." Le lendemain de l'exécution des deux Saintes comme on avait découvert des livres chez Irène qui avait pourtant nié en détenir, on la fit de nouveau comparaître au tribunal. Dulcétios la menaça de mort mais lui proposa d'avoir la vie sauve si elle consentait à sacrifier et à manger la chair des victimes. "En aucun cas, répliqua la Sainte car un châtiment éternel attend ceux qui auront renier la Parole de Dieu Qui nous a recommandé de L'aimer jusqu'à la mort. C'est pourquoi nous préférons être brûlés vifs plutôt que de livrer ces Ecrits!" Après un interrogatoire serré pendant lequel la Servante du Christ montra la bravoure d'un guerrier, le gouverneur ordonna de l'exposer nue dans une maison de débauche. Mais la Grâce du Saint Esprit protégea la Vierge du Christ et personne n'osa l'approcher ni même lui adresser des paroles insultantes. Elle fut ramenée devant Dulcétios qui lui demanda : "Persistes-tu dans ta folie?" - "Non pas dans ma folie mais dans le culte du Vrai Dieu!" - "Eh bien! Tu vas recevoir le juste châtiment de ton insolence." Et il écrivit la sentence suivante : "Puisque Irène n'a pas voulu obéir aux ordres des empereurs et sacrifier et qu'elle persiste à suivre la croyance des Chrétiens, j'ordonne qu'elle soit brûlée vive comme ses soeurs." Le lendemain, les soldats la conduisirent jusqu'à l'endroit élevé où ses soeurs avaient été suppliciées. Ils allumèrent un bûcher et lui ordonnèrent de s'y jeter elle-même. C'est en chantant des Psaumes et glorifiant Dieu qu'Irène entra dans la flamme et s'offrit au Seigneur comme un sacrifice de bonne odeur.* * Une basilique dédiée aux trois Saintes fut par la suite édifiée près des murailles de Thessalonique, probablement sur les lieux de leur martyre ou de leur sépulture. 12 SAINTE MARTYRE IRÈNE (+258) The Holy Martyress Irene suffered in Greece in the year 258 on the day of Holy Pascha. She lived with other Christians in a cave and spent her time in constant prayer. Reported on by the pagans, Saint Irene was arrested by soldiers of the governor and locked up in prison. For her fearless confession of Christ as the True God, Saint Irene was cruelly tortured. They cut out her tongue, knocked out her teeth, and finally they beheaded her with the sword. SAINT MARTYR VAISE (+ 490) Au temps où le roi Alaric des Wisigoths dominait jusque dans le Midi de la Gaule, un Pieux jeune Homme de la Saintonge nommé Vaise consacra la plus grande partie de ses considérables possessions à soulager les pauvres, les captifs et les esclaves. Sur les réclamations de ses proches, il répondit qu'il usait de son droit. Cette réponse ne fit que les exaspérer : l'un d'eux nommé Procule poussa son fils Namantius à chasser Vaise de sa maison et comme Alaric avait rétabli Vaise dans ses domaines, Procule fit charger de chaînes le Serviteur de Dieu et lui trancha la tête après divers tourments. Il commanda ensuite à ses gens de faire disparaître le corps. Après avoir jeté le corps dans les flammes en tenant des propos infâmes, Namantius fut cruellement châtié et expira sur l'heure en proie à d'affreuses tortures d'entrailles. Un Pieux Chrétien nommé Francus, témoin de cette scène, recueillit les ossements du Martyr et les déposa dans un tombeau sur les bords de la Charente. Il y eut de nombreux Miracles et en 589, l'Evêque Palladius de Saintes (ou Palais, voir 6 septembre) fit construire sur le tombeau une chapelle et un monastère. Ce fut l'origine du bourg de Saint-Vaise, entre Saintes et Taillebourg. Le monastère devint au onzième siècle un prieuré de Chanoines. On a prétendu que les Précieuses Reliques Saint Vaise avaient été profanées et jetées à la rivière par les ignominieux protestants. La question n'a jamais été éclaircie. SAINT EVEQUE FRUCTUEUX (OU FRUCTURARIUS) DE BRAGA ET CONFESSEUR (+ 665) Issu de parents qui occupaient les premiers rangs à la cour des rois wisigoths au septième siècle, Fructueux eut pour père un général d'armée. Il manifesta dès l'enfance son goût pour la vie contemplative. Après la mort de ses parents, il se mit à l'école de l'Evêque Conantius de Palencia qui lui conféra la tonsure. Puis il se retira au Désert où il bâtit le Monastère de Compludo dans le diocèse d'Astorga pour y abriter ses nombreux disciples. Quand il eut tout organisé, il se retira dans la solitude pour se faire oublier. Mais il fut bientôt découvert et pour satisfaire de nouveaux disciples, il construisit dans le fond des montagnes le Monastère de Rufiane. Les Moines devinrent si nombreux que le gouverneur de la province s'en plaignit au roi : il craignait qu'il ne restât plus personne pour porter les armes, cultiver les terres et exercer les arts et le commerce. Les femmes imitaient les hommes; des familles entières se donnaient à Dieu, les pères avec leurs fils entraient dans les monastères d'hommes, les mères avec leurs filles dans les couvents de femmes. Un jour que Fructueux se trouvait dans une de ses maisons, il reçut la lettre d'une jeune fille qui le conjurait de la diriger dans les voies du Salut. Aristocrate et s'appelant Bénédicte, elle venait d'être fiancée à un grand de la cour mais elle entendait se consacrer entièrement à Dieu. Elle avait pris la fuite à l'insu de ses parents et avait longtemps erré dans le Désert. Elle se trouvait alors à une petite distance du monastère où résidait Fructueux. Celui-ci se rendit à son invitation et il fit construire une petite cellule pour Bénédicte puis l'instruisit des obligations 13 de la vie monastique et subvint à sa subsistance. L'exemple de cette Noble Vierge devint contagieux et bientôt s'éleva un couvent où se réunirent plus de quatre-vingts femmes. Le seigneur gothique essaya vainement de reprendre sa fiancée mais elle demeura sourde à toutes ses sollicitations. Lui-même resta muet quand il fut mis en sa présence. Il fit appel au juge royal sans un meilleur succès. Celui-ci finit par lui dire : "Laisse cette fille servir le Seigneur et cherche une autre femme." On ne saurait rappeler tous les prodiges de la vie de Fructueux. Ses austérités et ses voyages ne l'ont pas empêché de cultiver les lettres. Il a composé pour ses Moines de Compludo une Règle dans laquelle il s'est inspiré de la Règle de Benoît de Nursie. On lui attribue encore une Règle commune à l'usage des monastères composés de familles mais l'authenticité de cette dernière n'est pas suffisamment établie. Le fait est qu'il dut réprimer certains abus. Les familles entières qui se retiraient au Désert avec leurs esclaves vivaient parfois pêle-mêle dans une même maison et élisaient un Abbé après avoir pris l'habit monastique. Fructueux dut intervenir pour opérer la séparation. Ne pouvant plus trouver de Désert en Espagne pour s'y recueillir, Fructueux conçut le dessein de passer en Orient, sous prétexte de visiter les Lieux Saints. Le Roi l'apprit et au moment où notre Saint allait s'embarquer avec quelques disciples, il le fit arrêter, demanda qu'on le lui amenât à la cour et le mit sous bonne garde durant quelque temps. Peu après, Fructueux fut sacré Evêque de Dume, monastère fameux situé dans le voisinage de Braga et érigé en évêché à l'époque de Saint Martin de Braga dont nous avons parlé le 20 mars. Peu de temps après, les Pères du Dixième Concile de Tolède transférèrent Fructueux à l'archevêché de Braga (1er décembre 655). Dans sa nouvelle dignité, le Saint Homme conserva l'habit monastique et se montra toujours humble et mortifié. Il construisit de nouveaux monastères, y introduisit sa Règle et veilla à la faire observer. Sur le point de naître au Ciel, il se fit porter à l'église, y reçut l'absolution de ses péchés et demeura prosterné devant l'Autel le reste du jour et la nuit suivante. Un peu avant le lever du soleil, il éleva les mains vers le Ciel pour offrir à Dieu sa prière et expira dans cette posture le 16 avril 665. Fructueux fut d'abord enseveli au Monastère de Montel comme il l'avait souhaité. Dieu manifesta sa Sainteté par les dons obtenus et les merveilles opérées sur son tombeau. Son culte s'établit dans les églises de Galice, du Portugal, du pays de Léon, de la Castille et de l'Andalousie mais il diminua par la suite. En 1102, l'évêque papiste de Compostelle, Diego, enleva secrètement le corps de Fructueux avec plusieurs autres. Transféré d'abord à Tuy puis à Compostelle, ce corps y fut solennellement déposé dans l'église de Saint-Jacques le 16 décembre, par les papistes donc. SAINT EVEQUE THURIBE DU MANS (+480) Issu de noble famille, Thuribe fut le compagnon de Saint Julien, le premier Evêque du Mans. L'ayant longtemps aidé à propager la Foi, il mérita ainsi de lui succéder comme Evêque. Il s'appliqua par la parole et par l'exemple à affermir dans la Foi son peuple récemment converti. Jaloux des progrès journaliers de cette Eglise naissante, l'ennemi de la Vraie Foi et de la Vraie Vie suscita contre elle une persécution très grave. Thuribe eut souvent besoin d'employer la Puissance des Miracles pour vaincre les obstacles qui s'opposaient à ses efforts. Une riche aristocrate affligée d'une longue maladie languissait dans la douleur avec toute sa famille. Confiante dans la Sainteté de Thuribe, elle lui demanda avec instance des eulogies bénites par lui-même. Thuribe, cédant enfin à ses prières, lui envoya ce qu'elle demandait et 14 cette personne fut guérie avec toute sa maison. Une grande dame nommée Savina avait embrassé, à la prédication de Thuribe, la Foi chrétienne. Son mari nommé Caïnanus, homme puissant et riche, était très attaché au culte des fausses "divinités." Sa haine contre le Saint Evêque fut des plus violentes. Il espéra l'effrayer et le porter à quitter le pays par les menaces et les mauvais traitements dont il l'accabla mais rien ne put ébranler la constance de Thuribe. Dans sa rage contre le Christianisme, Caïanus renferma Savina dans une sorte de prison domestique, voulant la priver de l'assistance aux assemblées des Chrétiens et de toute communication avec les frères. Cette violence ne resta pas longtemps impunie; Dieu employa Ses Châtiments pour amener à la Vérité le persécuteur lui-même. Il fut subitement frappé de mutisme et d'aveuglement. Ce coup imprévu ne lui laissa d'autre ressource que de recourir à Savina. Comme elle connaissait la Puissance Miraculeuse de Thuribe, elle engagea son mari à s'adresser à l'Homme de Dieu, lui proposa d'aller en personne implorer sa pitié et en obtint facilement la permission. Alors elle courut se jeter aux pieds du Saint et sa demande fut bientôt exaucée. Thuribe se mit en prière et reçut du Ciel ce qu'il demandait, la guérison du corps de Caïanus et celle de son âme. Celui-ci, touché par la Grâce, vint lui-même faire l'aveu de ses erreurs passées et solliciter la faveur d'être admis au nombre des disciples de l'Evangile. La reconnaissance de Caïanus le porta à donner à Dieu les grands biens qu'il en avait reçus. D'abord, il pria Thuribe de consacrer dans sa maison un oratoire pour servir aux assemblées des Chrétiens et aux fonctions du culte. Après avoir doté cette église, Caïanus en fit encore bâtir une autre en l'honneur des Saints Apôtres Pierre et Paul. On dit qu'il se forma également auprès de ce nouveau sanctuaire une communauté de clercs mais celle-ci de même que la première ne subsista pas longtemps : elles disparurent toutes les deux, soit par la violence des persécutions excitées dans tout l'empire par les édits des Césars, soit par les ravages plus terribles encore des barbares qui ne tardèrent pas à désoler notre malheureux pays. Lorsque Saint Calais vint s'établir en ces lieux au commencement du sixième siècle, il n'y trouva qu'une profonde solitude et quelques ruines auxquelles la tradition du pays donnait encore le nom de Casa-Caïani. Allant un jour dans le pays des Arviens pour y travailler à la conversion des idolâtres, il s'arrêta au village d'Acacius (Assé-le-Bérenger). Les habitants avaient déjà entendu parler du pouvoir qu'il avait d'opérer des Miracles. Ils s'adressèrent à lui avec confiance le conjurant de les secourir en eau dont le manque faisait souffrir tous les habitants de ce bourg. Thuribe se mit en prière et l'on vit jaillir aussitôt une fontaine qui n'a point cessé depuis ce temps de porter le nom de "fontaine Saint-Thuribe" et de verser une eau si abondante qu'elle est l'une des sources les plus fécondes de la rivière d'Erve. Autrefois de nombreux pèlerins affectés du mal des yeux venaient se laver à la fontaine de Saint-Thuribe pour obtenir leur guérison. D'après une tradition, Saint Thuribe se voyant approcher de son Endormissement, se retira en un lieu situé à une demi-journée de marche du Mans au lieu où l'on voit aujourd'hui le bourg du Saint-Marceau comme son maître et prédécesseur Saint Julien. Ce fut là qu'il attendit son heure suprême et qu'il s'endormit dans le Seigneur après de nombreuses fatigues, le 16 avril avant les calendes de mai. On voyait naguère encore sur les bords de la Sarthe, de l'autre côté du bourg de Saint-Marceau, vis-à-vis de la chapelle de Saint-Julien et au milieu d'un gracieux paysage, une chapelle dédiée à Saint Thuribe et destinée à consacrer la mémoire du lieu où il remit son âme à Dieu. On ne trouve plus aujourd'hui à la même place que des ruines et les fragments d'une statue du Saint Evêque. Cependant une fontaine qui porte le nom de Saint- Thuribe coule toujours près de là dans le fond du vallon. D'après une tradition plus autorisée que celle que nous venons de rapporter et qui, du reste, 15 peut très bien se concilier avec elle, Saint Thuribe eut la Gloire de souffrir le martyre. (C'est la version autorisée par les "Gestes des Evêques du Mans" et qui est par conséquent antérieure au neuvième siècle). Voici comment on raconte cet évènement. Le Saint Evêque prêchait à Juliacus (Juillé) au pays des Cénomans, village habité par une population gallo-romaine. Tandis qu'il s'efforçait d'arracher les idolâtres à leurs erreurs, une violente répulsion s'éleva contre sa doctrine et contre sa personne; les païens, irrités, s'ameutèrent en grand nombre, ils l'accablèrent de mauvais traitements et menacèrent même ses jours et il se vit obligé de s'enfuir. Ces infidèles le poursuivirent à coups de pierres et il fut même atteint de quelques-unes et grièvement blessé. Cependant il ne mourut pas immédiatement des blessures qu'il avait reçues : il put encore se retirer et s’endormir dans le Seigneur dans la paix. L'Eglise a souvent décerné les honneurs dus aux Martyrs, à des Saints trépassés des suites des souffrances qu'ils avaient endurées pour le Foi en Jésus-Christ, quoiqu'ils n'eussent pas expiré dans les tourments même. C'est ainsi que l'Eglise honore comme Martyr le Saint Evêque Marcel de Rome né au Ciel par suite des mauvais traitements qu'il essuya sous Maxence. Il y a quelque apparence que l'Eglise du Mans célébrait aussi autrefois Saint Thuribe comme Martyr. Deux anciennes Vies de ce Saint parlent continuellement des persécutions qu'il eut à supporter. Nous ne parlons point d'une autre tradition qui veut que Saint Thuribe eut la tête tranchée parce qu'elle nous paraît moins ancienne et moins sûre. Quoi qu'il en soit du martyre de Saint Thuribe et de sa retraite au village de Saint-Marceau, il est constant qu'il fut enseveli au cimetière des Chrétiens dans la basilique des Saints Apôtres et près de Saint Julien. On lui donne cinq ans, six mois et seize jours d'épiscopat. L'église du Mans fut gouvernée par deux Saints Evêques du nom de Thuribe. Le premier dont on vient de lire la vie, vivait à la fin du premier siècle, le second* de 490 à 497. Les historiens ont souvent confondu les actions de ces deux Saints Evêques. En 835, le Saint Evêque Aldric du Mans consacra un Autel dans l'église cathédrale sous le vocable de Saint Julien, de Saint Thuribe et d'autres Saints Evêques du Mans. En 837, il transporta les Précieuses Reliques de Saint Thuribe de l'église des Saints-Apôtres, c'est-à-dire de l'église abbatiale du Pré, en l'église cathédrale. Ces Précieuses Reliques ont été détruites en grande partie durant la révolution; ce qu'il en reste se trouve confondu avec d'autres Saintes Reliques dans une châsse de la cathédrale du Mans. * A propos de second , bien que "canonisé," celui-ci est une des sources "théologiques" de l'actuelle hérésie romaine ; cfr. martyrologe romain : "A Palencia, le Saint Evêque Turibe d'Astorga : aidé par le Saint Pape Léon, il bannit entièrement de l'Espagne l'hérésie de Priscillien puis illustre par ses Miracles, il rendit son âme à Dieu en paix (vers 460)." Commentaire des Bénédictins : "L'Histoire ne dit rien de ses premières années. Choisi en 420 pour remplacer le priscillaniste Dictinus, il se mit en devoir de détruire l'hérésie, fit appel au Pape Saint Léon le Grand qui lui répondit par une lettre (Ep. 5) où l'hérésie est réfutée. Turibe réunit un Synode, inséra dans le Symbole le mot "Filioque." Il rendit son âme le 16 avril vers 460. Il est le principal patron d'Astorga. (Acta sanct. 16 avril)" C'est la première mention, semble-t-il, de cette hérésie aux conséquences gravissimes. On parle souvent de l'Espagne comme terre de fermeté dans la Foi, on constate que dès le cinquième siècle, c'était déjà les débuts de la catastrophe théologique. Il ne semble pas qu’on ait trouvé avant ni ailleurs d'auteur qui l'accepte (si vous en avez, merci d'avance de nous l’indiquer afin de corriger ceci). En revanche, on trouve nombre de réfutations et de rejets par les Evêques de Rome de la période orthodoxe de ce patriarcat et pas des moindres! Jusqu'à la signature de l'Evêque et Pape de Rome et de ses compagnons des Eglises d'Occident, lors du Huitième Concile Oecuménique (qui ne sera proclamé tel que lorsque aura eu lieu le neuvième, conformément à la procédure en 16 la matière), à Constantinople, en 869-870, de la condamnation ferme de cette hérésie et l'anathème jeté sur tous ceux qui y souscriraient. Les Papes de Rome les plus orthodoxes ont condamné d'avance et sans le moindre doute possible ceux qui allaient s'inventer une nouvelle Eglise en 1054, avec une nouvelle religion et des nouveaux dogmes. Tels sont les faits! En tout cas, il est intéressant de voir l'anamnèse de cette hérésie : pour détruire une hérésie [priscillianisme] au milieu du cinquième siècle, on en entame une autre [filioque] qui elle fera hélas florès jusqu'à nos jours. Cette hérésie aura comme conséquence directe l'affaiblissement de la Foi en Espagne (et partout où elle sera admise) et l'introduction facilitée d'une autre hérésie, gravissime, l'arianisme qui est d'ailleurs encore présent, de manière ouverte ou rampante, là où la première hérésie est acceptée. L'un ne va pas sans l'autre car comme toujours, l’erreur engendre l’erreur. Kyrie eleison! Pour davantage d’explications sur ce Huitième Concile OEcuménique souvent confondu par les Orthodoxes par un autre concile de malheureuse mémoire, voici un texte de l'évêque Basile Krovochéine; ce texte est disponible sur le site bruxellois du "Patriarcat de Moscou" http://www.archiepiskopia.be; rubrique 'Bibliothèque', sousrubrique 'Les textes symboliques de l'Eglise orthodoxe', 'chapitre I' (après avoir laisser défiler la page.): C'est donc d'accord avec la pensée des auteurs du programme du Préconcile que nous entendrons par textes symboliques dans l'Eglise orthodoxe tous les monuments orthodoxes dogmatiques, exprimant, au nom de l'Eglise, sa foi et son enseignement théologique. Au Préconcile à venir et au Concile OEcuménique qui le suivra, s'il plaît à Dieu, incombera donc la tâche d'éclaircir ce qui, parmi les nombreux textes dogmatiques, peut être considéré comme un texte symbolique exprimant la foi et l'enseignement de l'Eglise, l'attitude que l'Eglise doit adopter envers ce texte, son degré d'autorité et son caractère obligatoire. Il va de soi qu'aucune question particulière ne se pose au sujet des monuments dogmatiques de l'Eglise ancienne : son Symbole de Foi (Credo), élaboré et confirmé par le Premier et le Deuxième Conciles OEcuméniques, fixé dans sa forme immuable par les Conciles OEcuméniques qui suivirent, les décisions dogmatiques des sept Conciles OEcuméniques en général et au sujet des décisions dogmatiques des Conciles locaux antiques qui furent confirmées par le Sixième Concile OEcuménique (plus exactement par la deuxième règle du Concile in Trullo de 691-692, considéré comme le prolongement des Cinquième et Sixième Conciles). Il est hors de doute que les décisions dogmatiques (όροι) des Conciles OEcuméniques possèdent dans l'Orthodoxie une autorité incontestable et irrévocable, bien qu'on puisse admettre que ces décisions puissent être complétées et explicitées davantage par des Conciles OEcuméniques à venir, s'ils sont convoqués, de même que jadis les Conciles OEcuméniques complétaient les décisions des Conciles qui les avaient précédés. Ainsi, le Deuxième Concile compléta et modifia même le texte du Symbole de Foi du Premier Concile, les Cinquième et Sixième Conciles complétèrent et précisèrent les décisions christologiques des Troisième et Quatrième Conciles. Mais la question se pose surtout sur le caractère et le degré d'autorité des décisions de Conciles locaux et d'autres monuments dogmatiques qui ne furent pas confirmés par des Conciles OEcuméniques, qu'ils remontent à l'époque de ceux-ci ou à des temps plus récents, comme c'est le cas le plus souvent. Dans ce contexte, on pose parfois la question sur le droit même de l'Eglise orthodoxe d'élaborer et d'approuver des décisions dogmatiques après l'époque des Conciles OEcuméniques. Certains contestent ce droit, soit qu'ils nient tout développement dogmatique dans l'Eglise, soit qu'ils ne reconnaissent celui-ci que dans l'Eglise ancienne, considérant le nombre même de sept Conciles OEcuméniques comme sacré et définitif, soit enfin que l'Eglise orthodoxe catholique a soi-disant cessé d'être l'Eglise universelle après la défection du Patriarcat de Rome et n'a pas le droit ni ne peut, seule, sans Rome, convoquer des Conciles OEcuméniques. [1] Nous ne pouvons partager ces opinions. L'Eglise orthodoxe nie, certes, l'idée du développement dogmatique dans le sens où l'entend la théologie catholique-romaine la 17 plus récente (depuis le cardinal Newnian) qui s'efforce de justifier les dogmes romains nouveaux qui ne sont contenus ni dans l'Ecriture Sainte, ni dans les écrits des Pères anciens (comme par exemple le Filioque, l'infaillibilité du pape, l'immaculée conception, etc.) en affirmant que le contenu même de la foi et de la révélation s'accroît dans le courant de l'histoire ecclésiastique ; ce qui au début n'aurait eu qu'une forme embryonnaire et n'aurait existé dans l'Ecriture et la Tradition que sous forme d'allusions obscures, ce dont l'Eglise n'avait pas encore pris conscience, se révèle et se manifeste par la suite, se formulant dans la conscience ecclésiale [2] . L'Eglise orthodoxe n'admet pas l'idée d'un tel développement ou évolution du contenu même de la foi et de la révélation. Elle reconnaît cependant que les vérités de la foi, immuables par leur contenu et leur " volume " puisque la foi " a été transmise aux saints une fois pour toutes" (Jude 3), sont formulées dans l'Eglise graduellement et précisées dans des concepts et des termes. C'est là un fait historique incontestable, reconnu même par les théologiens orthodoxes les plus conservateurs, tel que le métropolite Macaire (Boulgakov) [3]. Il suffit, pour le confirmer, d'indiquer l'introduction graduelle dans l'usage ecclésial d'expressions théologiques fondamentales qui ne se rencontrent pas dans la Sainte Ecriture. Ainsi le mot " catholique " (pour désigner l'Eglise — καθολική εκκλησία) se rencontre pour la première fois chez saint Ignace d'Antioche (Epître aux Smyrniens 8, 2) vers l'an 110, le mot " Trinité " — Τριάς pour la première fois chez saint Théophile d'Antioche (Epître à Autolycus 2, 15) vers l'an 180, l'expression Θεοτόκος " Mère de Dieu " pour la première fois dans les sources écrites chez Hippolyte de Rome et chez Origène dans la première moitié du IIIe siècle, quoique son emploi populaire soit plus ancien [4] . Les mots " orthodoxes ", " Orthodoxie " (όρθόδοξος, όρθοδοξία) sont d'une origine encore plus tardive : on les rencontre pour la première fois chez Méthode d'Olympe au début du IVe siècle. Inutile de parler du terme ομοούσιος " consubstantiel ", dont l'histoire est si intéressante. Figurant pour la première fois chez les gnostiques (Valentin et autres, au IIe siècle), ce terme fut rejeté par l'Eglise dans le sens que lui donnait l'hérétique Paul de Samosate, au Concile d'Antioche en 270, mais admis et confirmé au Concile de Nicée en 325, dans son sens orthodoxe. Généralement une telle introduction dans l'usage théologique de termes nouveaux ou une façon nouvelle de formuler les dogmes était une réponse à l'apparition d'hérésies qui dénaturaient la foi et la Tradition de l'Eglise. On ne peut, toutefois, y voir une règle. Des formules nouvelles étaient parfois provoquées par des besoins internes des orthodoxes eux-mêmes de préciser leur foi et leur piété. Ainsi, on peut penser que l'expression " Mère de Dieu " apparut dans des milieux populaires d'Alexandrie qui, par là, exprimaient leur vénération de la Vierge et leur foi dans l'Incarnation. De même est dépourvue de fondement l'opinion " pieuse " très répandue selon laquelle seule l'Eglise ancienne des sept Conciles OEcuméniques possédait la puissance de la grâce de définir les vérités de la foi, alors que plus tard elle perdit ce don. Malgré son conservatisme apparent, cette opinion fait inconsciemment écho à l'enseignement protestant sur la " corruption " et la " chute " de l'Eglise historique " constantinienne ", opposée dans le protestantisme à l'Eglise primitive, apostolique. Mais l'Eglise orthodoxe est consciente d'être la continuatrice authentique et non diminuée de l'ancienne Eglise des Apôtres et des Pères, ou plus exactement d'être cette même Eglise apostolique et patristique à notre époque et de posséder toute la plénitude des dons du Saint Esprit jusqu'à la consommation des siècles. Rappelons ici avec quelle force cette plénitude des dons de l'Esprit Saint possédée par l'Eglise même de nos jours fut enseignée par le grand écrivain spirituel des Xe-XIe siècles, saint Syméon le Nouveau Théologien. Il allait jusqu'à considérer comme la plus grande de toutes les hérésies l'opinion répandue en son temps selon laquelle l'Eglise aurait perdu maintenant la plénitude de la grâce qu'elle avait possédée aux temps apostoliques [5]. Il avait en vue, il est vrai, avant tout le don de la sainteté et de la contemplation ; mais la grâce est, selon l'enseignement de l'Eglise orthodoxe, une force divine unique, tous les dons de l'Esprit Saint sont liés les uns aux autres et demeurent sans altération dans l'Eglise selon la promesse du Christ. Et d'ailleurs, 18 comment fixer la limite historique, à partir de laquelle la période de déclin commencerait dans l'Eglise ? Serait-ce le ΙI siècle — moment où le canon néotestamentaire fut défini, comme le pensent les protestants [6]? Le Ve siècle — période post-chalcédonienne, ainsi que de nombreux anglicans semblent le croire [7]? Ou bien la fin de la période des Conciles OEcuméniques, comme le pensent de nombreux orthodoxes qui nient la possibilité de convoquer un nouveau Concile OEcuménique ? Ils croient qu'il ne peut y avoir que sept Conciles parce que sept est un nombre sacré. A titre de preuve, ils citent certains passages de la liturgie consacrée au Septième Concile OEcuménique où ce nombre sept des Conciles est comparé à celui des dons du Saint Esprit, etc. Mais une argumentation, pour ne pas dire une rhétorique semblable avait déjà été appliquée autrefois pour défendre l'autorité du Quatrième Concile OEcuménique contre les attaques des monophysites. On disait qu'il devait y avoir quatre Conciles car ce nombre est sacré, étant celui des évangélistes, des fleuves du paradis, etc. [8] . Il y a eu sept Conciles OEcuméniques, mais l'Eglise n'a jamais décrété que ce nombre était définitif et qu'il n'y en aurait plus. Moins acceptable encore est l'opinion selon laquelle l'Eglise Orthodoxe Catholique n'aurait pas le droit de convoquer des Conciles OEcuméniques seule, après la défection du Patriarcat de Rome et sans la participation de celui-ci. L'Eglise du Christ ne s'est pas divisée parce que Rome l'a quittée. Quelque pénible, voire même tragique qu'ait été cette défection, elle n'a pas amoindri la plénitude de la vérité et de la grâce dans l'Eglise, de même que la défection non moins pénible et tragique des nestoriens et des monophysites n'avait pas amoindri cette plénitude dans l'Eglise ancienne. L'Eglise orthodoxe a toujours conscience de son identité avec l'Eglise ancienne, l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique dont parle le Credo. Elle conserve donc jusqu'à nos jours, dans sa plénitude, le droit de convoquer des Conciles OEcuméniques et d'y prendre des décisions dogmatiques. Ceci d'autant plus que même avant la défection de Rome, aucun des Conciles OEcuméniques n'a été convoqué par les papes de Rome ni même sur leur initiative ; aucun d'eux n'eut lieu à Rome et à aucun les légats du pape n'avaient assumé la présidence, tout en étant les premiers à signer les actes conciliaires, ayant la primauté d'honneur. Il est donc incontestable qu'après la période des sept Conciles OEcuméniques, l'Eglise Orthodoxe a conservé le droit d'énoncer des jugements dogmatiques et de promulguer des définitions en précisant et en formulant son enseignement théologique. L'histoire ecclésiastique nous montre, d'ailleurs, que c'est ainsi que l'Eglise orthodoxe agissait effectivement tout au long des siècles. Toutefois, puisqu'au cours de toute cette période historique, pour des raisons dont nous ne parlerons pas ici car cela nous entraînerait hors des cadres de cet exposé, aucun Concile OEcuménique ne fut convoqué ou, plutôt, aucun Concile ne fut reconnu par l'ensemble de l'Eglise comme oecuménique, toutes ces définitions ecclésiastiques locales, ces confessions de foi, ces messages, etc, tous ces " textes symboliques " comme on les appelle, sont privés d'autorité indiscutable et d'une reconnaissance ecclésiastique générale, n'ayant pas été examinés ni approuvés par l'Eglise dans son ensemble à un Concile OEcuménique. En effet, seul un tel Concile, étant une expression de toute l'Eglise Catholique universelle, possède, de par les promesses faites par le Seigneur à Son Eglise, en vertu de la grâce préservée dans l'épiscopat par la succession apostolique, le don d'énoncer dans le domaine de la "foi des décisions infaillibles et autoritaires, le Concile OEcuménique pouvant conférer ce caractère d'infaillibilité et d'autorité à des définitions théologiques et décisions d'instances ecclésiastiques moins élevées, celles des Conciles locaux, des patriarches et des évêques. Une des tâches qui incombera au Concile OEcuménique à venir sera donc le choix parmi le grand nombre des décisions théologiques de la période " post-conciliaire ", de celles qui peuvent être considérées comme exprimant entièrement l'enseignement orthodoxe à l'exemple des documents dogmatiques anciens, reconnus par les sept Conciles 19 OEcuméniques. Si la conscience conciliaire reconnaît la nécessité d'un tel choix, le critère suivant lequel il pourrait être fait peut être envisagé à peu près comme suit : 1°) L'identité (quant à leur fond) des textes dogmatiques examinés avec l'enseignement de l'Ecriture, des Conciles OEcuméniques et des saints Pères. L'Eglise est la gardienne de " la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes " (Jude 3). C'est par les paroles : " En marchant dans les traces des saints Pères... " que les Pères du Quatrième Concile OEcuménique (Chalcédoine) commencent leur célèbre définition sur la foi (oros). C'est cette voie que devra suivre également la théologie orthodoxe authentique. La fidélité aux Pères est sa caractéristique essentielle. Ceci non seulement parce que ce sont les Pères anciens, bien que le témoignage de l'ancienneté ait toujours son prix, mais parc que leurs oeuvres expriment réellement la foi de l'Eglise, qu'avaient prédite les prophètes, que le Christ avait enseignée par Sa parole et par Ses actes, que les apôtres avaient prêchée dans la force de l'Esprit Saint, que les Conciles avaient définie, les Pères explicitée. " Ceci est la foi apostolique, ceci est la foi des Pères, ceci est la foi orthodoxe, c'est la foi qui affermit l'univers ". C'est précisément cette foi que doit immanquablement exprimer toute confession ou définition orthodoxe. 2°) Tout " texte symbolique " digne d'être confirmé en tant qu'expression de la foi de l'Eglise et revêtu de son autorité doit être orthodoxe, non seulement dans son fond, mais aussi dans la façon dont il est formulé ; par la manière dont il est exprimé et fondé, il doit être à la hauteur de la théologie patristique. En effet, les saints Pères furent non seulement des confesseurs de la vraie foi, mais aussi de grands théologiens, de fins penseurs, des contemplateurs des profondeurs de l'Esprit et des mystères divins. Des textes décadents dont la forme est ratée, dont le contenu est exprimé en termes impropres pour la Tradition orthodoxe, des textes pauvres quant à la pensée théologique ne sauraient prétendre à être reconnus en tant qu'expression de l'Orthodoxie à l'égal des confessions anciennes qui exprimaient la haute théologie des Pères. 3°) Enfin, les textes nouveaux, tout en exprimant la foi immuable de l'Eglise, " transmise une fois pour toutes aux saints", ne doivent pas être une simple répétition des définitions dogmatiques adoptées, car alors leur formulation et leur proclamation perdent leur raison d'être. Ces textes doivent fournir des réponses identiques en esprit mais nouvelles par leur forme aux erreurs apparues récemment, aux questions spirituelles, aux difficultés ; ils doivent préciser et compléter ce qui jadis n'avait pas été dit suffisamment ou ce qui avait été exprimé avec une clarté insuffisante, les questions elles-mêmes n'étant pas encore, à cette époque, suffisamment mûres et éclaircies dans la conscience ecclésiale, ou bien les fausses doctrines auxquelles il s'agissait d'opposer l'enseignement ecclésial n'existant pas encore. Seuls des textes symboliques fidèles à l'esprit de l'Orthodoxie, suffisamment parfaits dans leur forme et leur pensée théologique, traitant de questions nouvelles, peuvent être choisis et soumis à l'approbation du Concile OEcuménique à venir pour y être proclamés et revêtus de l'autorité de l'Eglise. 1 Cette opinion a été récemment formulée par le théologien orthodoxe grec, N. Nissiotis dans son article Ιs the Vatican Council really Ecumenical, paru dans The Ecumenical Review 18 (1964) p. 378-394. 2 Un tel enseignement sur le " développement des dogmes " fut, pour la première fois, exposé par le cardinal Newman (1801-1890) dans son traité Essay on thé Development of Christian Doctrine paru en 1845 aussitôt après sa conversion de l'anglicanisme au catholicisme romain. Newman voulait, par sa théorie du développement dogmatique, expliquer comment certains dogmes catholiques romains inconnus de l'Eglise ancienne 20 étaient devenus acceptables pour lui. La doctrine du " développement des dogmes " fut adoptée depuis par la théologie catholique romaine dans son ensemble, théologie qui était jusqu'alors restée fidèle, du moins en théorie, au principe de saint Vincent de Lérins selon lequel l'Eglise acceptait quod semper, quod ubique, quod ab omnibus creditum est. Ainsi que l'a remarqué avec justesse M. Henry Chadwick, théologien anglican contemporain bien connu, la doctrine du " développement des dogmes " a littéralement tiré la théologie catholique romaine de l'impasse où l'avait entraînée au XIXe siècle le conflit entre la science historique de l'Eglise et son système dogmatique dans les questions telles que la primauté romaine, l'infaillibité du pape, etc. Il n'était plus nécessaire de prouver l'existence de ces croyances dans l'Eglise dès le début ; il suffisait désormais d'affirmer qu'il y avait à leur sujet des " allusions " dont l'Eglise prit ultérieurement conscience et qu'elle explicita dans le processus du " développement dogmatique ". Le point de vue orthodoxe sur cette doctrine est bien présenté dans l'article de l'archimandrite Pierre L'Huillier, La conception orthodoxe du dogme dans Messager de l'Exarchat du patriarche russe en Europe occidentale, numéro 20 (1954) pp. 238-245. 3 "Cela ne veut pas dire toutefois ", écrit-il après avoir rejeté la doctrine romaine sur le développement des dogmes, " qu'après la fin des Conciles OEcuméniques l'explicitation des dogmes s'est terminée dans l'Eglise Orthodoxe. Elle ne s'est pas terminée parce que ne se sont pas terminées non plus les erreurs et les hérésies ". La Théologie dogmatique orthodoxe (en russe), IIIe édition, S. Pétersbourg 1868, t. I, p. 18. 4 Hippolytus. De benedictione Jacobi 1 TU 381 (1911), p. 13.7; Origenes. Selecta in Dt. 22, 23 (P.G. 13, 813 C). Voir également le mot Θεοτόκοσ dans A Patristic Greek Lexicon, Fascicule 3. Oxford 1964. 5 Voir plus particulièrement sa Catéchèse vingt-neuf. Texte grec : Syméon le Nouveau Théologien. Catéchèses T. III, Paris 1965, pp. 165-192. 6 Le professeur Oscar Culmann représente ces idées d'une façon quelque peu inattendue dans la théologie protestante contemporaine. Il considère qu'à partir du moment où l'Eglise avait fixé le canon des livres du Nouveau Testament, elle avait perdu la faculté de déterminer et de commenter le contenu de la Tradition sacrée, qu'elle avait, autrement dit, commis une sorte de " suicide spirituel ". Voir O. Culmann : La Tradition. Problème exégétique, historique et théologique (Cahiers théologiques, 33). Neuchâtel et Paris 1953. Voir également Yves M.-J. Congar : La Tradition et les traditions. I. Essai historique. Paris 1960, pp. 53-57. 7 C'est cela sans doute qui explique le fait que dans les collèges et les facultés de théologie anglicans l'enseignement de l'histoire ecclésiastique s'interrompt après le Concile de Chalcédoine. Ce qui suit est " évidemment " une période de décadence dont il ne vaut pas la peine de parler aux étudiants. L'histoire ecclésiastique est reprise par la période de la Réforme lorsque l'Eglise connut ce que l'anglicanisme considère comme une " renaissance ". 8 Un exemple caractéristique de pareille comparaison entre quatre Conciles et quatre Evangiles se trouve dans la vie des saints Théodose et Sabbas de Palestine : Cyrille de Scythopolis relate l'épisode suivant dans sa vie de saint Sabbas (la meilleure édition : Eduard Schwarz. Kyrillos von Skythopolis (Texte und Untersuchungen 1939, Bd. 49, 2) : en opposition à l'empereur Anastase, enclin au mono-physisme, qui essayait de forcer l'église de Jérusalem de renier le Concile de Chalcédoine, le patriarche Jean convoqua à Jérusalem à la fin de l'année 516 " une réunion de protestation " ; près de dix mille moines avec à leur tête saints Théodose et Sabbas, vinrent à cette réunion de tous les coins de la Palestine. Le patriarche Jean avec les saints Théodose et Sabbas s'adressèrent à l'assistance en l'exhortant à la fidélité au Quatrième Concile de Chalcédoine. Après cela 21 saint Théodose s'écria : " celui qui n'accepte pas quatre conciles, de même que quatre évangiles, qu'il soit anathème ". (ibid. p. 152, 4-5). On peut rencontrer la même comparaison des quatres conciles aux quatre évangiles dans la lettre adressée par les moines palestiniens à l'empereur Anastase au début de l'année 517. Ils écrivent que " tous les habitants de cette Terre Sainte vénèrent les quatre saints conciles honorés par le Caractère évangélique (εύαγγελικω χαρακτηρι τετιμημένας) ibid. p. 155. 18-19. Ils poursuivent en expliquant que ces quatre conciles " ne se distinguent entre eux que par des paroles et non par leur puissance, parce qu'ils sont une image des évangiles divinement inspirés (ibid. p. 155. 22-24). © 2004-2005 Archevêché de Bruxelles et de Belgique, de l'Eglise Orthodoxe Russe. SAINT HERVÉ, TRÉSORIER DU CHAPITRE DE SAINT-MARTIN À TOURS (+ 1021) Le Bienheureux Hervé naquit en Touraine vers l'an 944. Fils de Sulpice de Busançais, seigneur de Châtillon, de Verneuil et de la Tour d'Amboise, il s'est rendu illustre par ses vertus, le zèle et la générosité avec lesquels il fit reconstruire la basilique de Saint-Martin. Il reçut une éducation brillante pour cette époque mais il n'en tira aucune vanité. Plus soucieux de travailler à sauver son âme que d'orner son esprit de sciences profanes, il alla frapper secrètement à la porte d'un monastère et sollicita la faveur d'y être admis. Comme il était d'une famille puissante, les Moines, redoutant quelque violence de la part de sa famille, refusèrent de l'admettre définitivement avant de connaître la volonté de son père. Hervé y séjourna cependant jusqu'à ce qu'il eût connu la réponse de Sulpice. Ses vertus annonçaient déjà la grande Sainteté à laquelle il devait s'élever. Son père apprit sa démarche et entra dans une grande fureur; il courut au monastère et en arracha son fils avec violence. Il le conduisit à la cour du Roi Robert et supplia le monarque de le détourner de son dessein par la promesse de grands honneurs. Ce Prince engagea au contraire Sulpice à ne point s'opposer si ardemment aux projets de son fils mais il voulut néanmoins calmer l'irritation paternelle en faisant nommer Hervé trésorier de la basilique de Saint-Martin et en promettant de l'élever plus tard à l'épiscopat. Robert qui avait pu apprécier les grandes qualités du jeune aristocrate, voulut plusieurs fois dans la suite réaliser sa promesse mais il ne put vaincre la modestie du Bienheureux. Il remplissait depuis quelques années les fonctions de trésoriers lorsqu'un violent incendie détruisit "tout le bourg de Saint-Martin et son propre monastère avec vingt-deux autres églises depuis celle de Saint-Hilaire jusqu'au faubourg de la Mère de Dieu la Pauvre, au couchant et du côté du midi, depuis la porte pétrusienne jusqu'à la Loire" (cet incendie détruisit plus du tiers de la ville de Tours). Saint Hervé entreprit alors de reconstruire à ses frais la grande basilique du Thaumaturge. Le corps de Saint Martin fut transporté dans la collégiale de Saint-Venant où il resta pendant les vingt années qui furent employées pour la reconstruction de la nouvelle basilique. Quand elle fut achevée, l'Archevêque de Tours, Monseigneur Hugues de Chateaudun, entouré d'un grand nombre d'Evêques, en fit la dédicace solennelle, le 4 juillet 1014. Quelques jours avant la Translation du corps de Saint Martin, Saint Hervé pria le Seigneur d'illustrer cette fête par quelque grand Miracle comme Il avait fait autrefois à l'époque de la première Translation. Pendant sa prière, Saint Martin lui apparut et lui dit avec bonté : "Très cher fils, ce que tu demandes à Dieu, tu peux l'obtenir et même plus encore mais les Miracles du passé suffisent pour le temps présent. C'est maintenant le moment de la moisson, il faut demander à Dieu le Salut des âmes. Pour moi, je ne cesse d'implorer Sa Miséricorde pour 22 elles et je n'oublie pas, tu n'en peux douter, ceux qui desservent mon Eglise. Plusieurs sont trop attachés aux choses de ce monde et mes prières ont obtenu, avec peine, le Salut de quelques-uns. Pour toi, mon cher fils, achève avec joie l'oeuvre si agréable à Dieu que tu as entreprise." Avant la dédicace de la basilique, Hervé répéta lui-même aux plus Saints Prêtres de l'assemblée les paroles de Saint Martin et son appel pour le Salut des âmes et des Prêtres moins attachés aux biens de la terre. Pendant la reconstruction de Saint-Martin, une autre pensée préoccupait notre Saint. Le célèbre Monastère de l'Ecrignole fondé en 565 par Ingeltrude la fille de Clotaire I, avait été atteint par l'incendie et il n'en restait plus qu'une faible partie, insuffisante pour recevoir les nombreuses filles qui voulaient embrasser la vie monacale. Il n'y avait plus d'ailleurs, à cette époque que ce seul couvent de femmes en Touraine. Le trésorier de Saint-Martin résolut de le transférer en un lieu appelé Mère de Dieu de Beaumont à quelque distance de la ville. Il y avait en cet endroit une ancienne église dédiée à la Mère de Dieu des Miracles qui était l'objet de nombreux pèlerinages à cause des prodiges qui s'y faisaient en grand nombre. Il présenta une requête au Roi Robert qui l'accueillit favorablement. Le Roi Robert approuva cette fondation par des lettres patentes datées du bois de Boulogne, le 26 septembre 1007. Il accorda même à cette illustre abbaye de nombreux privilèges et d'importantes immunités. Cette abbaye aura un rôle important dans l'histoire de l'Eglise de Tours et fut l'objet de faveurs royales dans le cours des siècles. Elle dépendait de l'ordre de Saint-Benoît de Nursie. Un grand nombre des abbesses qui la gouvernèrent après le schisme appartint aux plus illustres familles de France. Elle fut supprimée en 1792 : il n'en reste plus que quelques dépendances achetées à la fin du dixneuvième siècle par l'hôpital général de Tours. Hervé la dota richement de son propre patrimoine et des biens qui dépendaient de Saint- Martin à la seule condition d'une redevance de vingt sous de cens envers le chapitre pour l'entretien de la lampe du tombeau du grand Evêque de Tours. Quand le monastère fut entièrement achevé, notre Saint conduisit processionnellement ces Moniales pour en prendre possession. Ces Saintes filles firent toujours dans la suite mémoire du Pieux Trésorier de Saint-Martin et elles l'honorèrent comme un fondateur. Leur nécrologe portait à la date du 16 avril les paroles suivantes : "Heureuse mort du Bienheureux Hervé, Chanoine et trésorier de l'église de Saint-Martin, Fondateur de ce monastère." Tous les jours, elles récitaient un Psautier pour lui. Le Monastère de Preuilly, de l'ordre de Saint-Benoît, fut aussi l'objet de sa sollicitude. Il se chargea d'y envoyer des Moines et mit à leur tête un Saint Abbé nommé Amblard qu'il tira de l'Abbaye de Meillezais fondée tout récemment par le Comte Guillaume VII du Poitou. Voulant s'unir plus intimement à Dieu et se débarrasser entièrement des préoccupations terrestres et de tous les intérêts matériels de ce monde, il se retira à l'âge de soixante-sept ans dans une île située à deux kilomètres de la ville. Accompagné de quelques Moines, il se livra aux jeûnes et à la prière avec une ardeur incroyable. Il fit élever une petite chapelle qu'il dédia au Saint Martyr Cosmes, nom que porte désormais ce lieu. Mais les Chanoines de Saint-Martin, comprenant tout ce qu'ils avaient perdu par son départ, le prièrent avec instance de revenir au milieu d'eux. Ils avaient, disaient-ils, besoin de ses conseils et de ses exemples. Hervé résista longtemps mais vaincu par leurs pressantes sollicitations, il quitta sa chère solitude et revint à Saint-Martin. Il se choisit une petite cellule, 23 avec la chapelle de Saint-Basile voisine de l'Ecrignole et là il employait tout son temps à chanter les Louanges de Dieu, à lire les Livres Saints et à prier. Il y avait quatre ans qu'il menait cette vie d'Ermite lorsque Dieu lui révéla que l'heure de sa Naissance au Ciel approchait. Sa réputation de Sainteté était si grande qu'à la nouvelle de sa maladie, beaucoup de personnes accoururent pour le visiter dans l'espérance de voir ses derniers moments favorisés par quelques bienfaits particuliers et d'être témoins d'un Miracle. Hervé, le sourire sur les lèvres, les désabusa et demanda très humblement le secours de leurs prières. A mesure que l'heure de son Endormissement approchait, il redoublait de ferveur, il élevait ses mains et ses yeux vers le Ciel en disant : "Seigneur, aies pitié de moi! Seigneur, aies pitié de moi!" Il remit son âme au Seigneur en proférant ces dernières paroles. Il fut enseveli dans l'église de Saint-Martin, face à la chapelle du Crucifix-Vert près la porte du Change, "in atrio Basilicae mediae ad pedes Crucifixi." Sa tombe fut profanée probablement en 1562 à l'époque des dévastations sacrilèges des huguenots et il ne nous reste presque plus rien de ses Saintes Reliques. L'église de la Mère-de-Dieu-la-Riche possède seule aujourd'hui un petit fragment de ses ossements. Avant la révolution proto-bolchevik de 1789, on voyait encore dans la basilique quelques pattes de fer et quelques vestiges indiquant que son tombeau avait été autrefois entouré d'une grille de fer. On conservait dans le chartrier de Saint-Martin un fragment d'une lame de plomb sur laquelle il paraît que son épitaphe avait été gravée mais on ne pouvait plus y distinguer que ces mots dont les premiers même étaient tronqués : "er.veus hujus.. t.ni thesaurarius qui hunc locum post incendium aedificavit et construxit" ce qui peut être rétabli ainsi : "Hic jacet Heriveus hujus templi beati Martini Thesaurarius etc." Quoique l'Eglise de Tours n'ait jamais décerné un culte liturgique à cet illustre Moine dont le nom se trouve mêlé à tous les événements remarquables de son époque, sa mémoire est cependant toujours restée en vénération. Plusieurs chroniques très anciennes, en parlant du trésorier de Saint-Martin, s'expriment ainsi : "Saint Hervé, trésorier de Saint-Martin, mourut en l'an 1020; - Saint Hervé reconstruisit la basilique de Saint-Martin." Adémar dans sa Chronique, dit qu'il fut remarquable par sa Sainteté et le papiste Glaber, au douzième siècle, assure que si l'on avait pris soin de recueillir toutes ses actions depuis son jeune âge, on aurait écrit la vie d'un homme incomparable. SAINT NOUVEAU MARTYR MICHEL BURLIOTES DE SMYRNE (+1772) Martyr à Smyrne, Michel de Bourla était chaudronnier chez un Turc. Comme bien d'autres en ce temps, il céda à la pression de ses employeurs. Il renia le Christ au début du Grand Carême. Mais quand il entendit les Chrétiens restés fidèles chanter au jour de la joie pascale "Christ est ressuscité!" , il revint à sa Foi chrétienne et pour cette apostasie aux yeux des Turcs, il fut décapité. ou The Holy Martyr Michael Burliotes was born in about the year 1754 into a farm family. the boy was raised piously, but his character was flawed. The handsome and ruddy youth caught the attention of the owner of a coffee-house in the city of Smyrna. The Turk flattered him and urged him to accept Mahometanism, so as to work at the coffee-house. The youth consented and with delight he began his employment. But then came Holy Pascha, and he heard the triumphant song of Christians: "Christ is risen from the dead, trampling down death by death, and upon those in the tomb bestowing life!" With all his soul he sensed, that he also – was of 24 Christ, that the Lord was summoning him into His joy, and the youth went down to the singers, but he heard reproaches for his apostasy. "Tomorrow ye will see, what I am," – he said sadly to the Christians. He immediately set off to the Mussulman judge and asked, whether it was lawful to barter in exchange swine for gold? If the barter exchange were made by deceit, then could the defrauded take back the gold? "Both possible and lawful," – answered the Mahometan judge. "If that is so, – said Saint Michael, – take back thine swine which thou didst give me for gold, – take back thine faith and return me my gold – the faith of my fathers." After these words the Martyr openly confessed Jesus Christ as the True God, the Judge of both the living and the dead. The Turks locked up the confessor in prison, and after two days they cut off his head (+ 1772). His body lay for three days without burial and remained without decay. The Turks threw it into the sea, but sailors took up the body and buried it at the church of Saint Photinia. SAINTE MARTYRE ENGRACE (OU ENGRÂCE, ENCRATIA, ENCRATIS, ENCRATIDE, ENGRACIA), VIERGE ET SES 18 COMPAGNONS, MARTYRS A SARAGOSSE (+ 303 OU 304) Sainte et Vierge, Martyre à Saragosse en Aragon sous Dioclétien (303 ou 304), elle a donné son nom au village de Sainte-Engrâce (en basque Santa Garazi) dans la province de Soule (en basque Xübero) qui se trouve actuellement dans l'arrondissement d'Oloron du département français des Pyrénées-Atlantiques. Sts Félix l'Evêque, Janvier, Fortunat et Septime-Sts Léonide, Charisse nikée, Galine, Nounecie, Basilisse et Théodora-Ste Irène martyre à Corinthe sous Dèce (entre 249 et 251)-St Michel de Bourla à Smyrne-Ste Théodora-Bassa de Nijegorod veuve du prince André de Souzdal devenue Moniale puis Abbesse du monastère de Galitch (1347). -St Paterne l'Evêque d'Avranche et St Scubilion, son compagnon-Sts Optat et ses compagnons de Saragosse.-Sts Leonide, Charisse nikée, Galine, Callide, Nounecie, Basilisse et Theodora, Martyrs à Corinthe sous Dèce (entre 249 et 251). -Ste Engrace (Encratia), vierge et ses compagnons, Martyrs à Saragosse en Aragon sous Dioclétien (303 ou 304). Elle a donné son nom au village de Ste- Engrâce (en basque Santa Garazi) dans la province de Soule (en basque Xübero) qui se trouve actuellement dans l'arrondissement d'Oloron du département français des Pyrénées- Atlantiques. -Sts Agathon, Eutychie, Kassia et Philippa, confesseurs à Thessalonique sous Dioclétien. -St Thuribe l'Evêque d'Astorga en Galice, confesseur de la foi orthodoxe face au priscillianisme (vers 460). -St Vaise, patricien de Stes en Stonge, Martyr assassiné par des membres de sa famille qui trouvaient qu'il donnait trop aux pauvres (490). -St Niek, fondateur de la paroisse de Plouhinec en Bretagne (VIème siècle). -St Thuribe de Palencia, fondateur du monastère de Liébana dans les Asturies (vers 528). -St Scubilion, Irlandais de nation, Prêtre et ermite, disciple de St Paterne d'Avranches (565). -St Jean, fol-en-Christ à Verkhtorouïé (Russie 1701). -St Michel de Bourla en Asie mineure, chaudronnier de profession, Martyr par la main des Musulmans à Smyrne (1772). -St Christophore, Moine du monastère de Dyonisiou au Mont Athos, Martyr par la main des Musulmans à Andrinople (1818). 25 L'ICÔNE DE LA MÈRE DE DIEU D'ELIE DE TCHERNIGOV (1658). 10 mars – 16 avril The Il'insk-Chernigov Icon of the Mother of God was written in the year 1658 by the iconographer Grigorii Konstantinovich Dubensky, – in monasticism Gennadii. In 1662 over the course of 8 days, from 16 to 24 April, tears flowed from the icon. In this same year Tatars descended upon Chernigov and devastated it. At midnight they burst into the Trinity monastery, went into the church, overturned all the icons and grabbed all the utensils, – but the wonderworking icon with its adornment remained untouched. An invisible power held back the impious from the holy icon. The Queen of Heaven likewise once had not permitted, that the enemy should enter into the cave of the Monk Antonii of Pechersk, where the brethren of the monastery had hidden. As though terrified by an incomprehensible vision, the Tatars turned to flight. The Miracle of the Mother of God from Her Chernigov Icon was described by Sainted Dimitrii of Rostov (Comm. 28 October and 21 September), in his book, "The Moistened Fleece" ("Runo Oroshennoe"). Later on Sainted John of Tobol'sk (+ 1715, Comm. 10 June) also wrote about the Chernigov Icon. A wonderworking copy of the Chernigov Icon of the Mother of God, situated in the Gethsemane skete-hermitage of the Trinity-Sergiev Lavra, was glorified in the year 1869 (account is under 1 September). 26 L'ICÔNE DE LA MÈRE DE DIEU DE TAMBOV (1692) 16 avril – 28 juillet The Tambov Icon of the Mother of God was manifest in the year 1692. Before its glorification it was situated in the Tambov cemetery church in the name of the holy ArchDeacon Stephen. The icon was taken from the cemetery at the request of a certain seriously ill person. It had been revealed to him in a dream, that he would be healed, if a molieben were served before this icon. After fervent prayer of a molieben for the sick, he was healed. The celebration of the icon was established by decree of the MostHoly Synod on 29 March 1888. Lecture de l’Epître Pas de Lecture ce jour Lecture de l’Evangile Pas de Lecture ce jour

Saint Trophyme des 70 Apôtres et Martyrs.

Vie de Saint Patern de Vannes et autres Vies de Saints.

15 - 28 avril 2012 Cycle mobile (Pascalion): Samedi de la Deuxième Semaine Lecture de l’Epître Actes V : 21-33 5.21 Ayant entendu cela, ils entrèrent dès le matin dans le temple, et se mirent à enseigner. Le souverain sacrificateur et ceux qui étaient avec lui étant survenus, ils convoquèrent le sanhédrin et tous les anciens des fils d'Israël, et ils envoyèrent chercher les apôtres à la prison. 5.22 Les huissiers, à leur arrivée, ne les trouvèrent point dans la prison. Ils s'en retournèrent, et firent leur rapport, 5.23 en disant: Nous avons trouvé la prison soigneusement fermée, et les gardes qui étaient devant les portes; mais, après avoir ouvert, nous n'avons trouvé personne dedans. 5.24 Lorsqu'ils eurent entendu ces paroles, le commandant du temple et les principaux sacrificateurs ne savaient que penser des apôtres et des suites de cette affaire. 5.25 Quelqu'un vint leur dire: Voici, les hommes que vous avez mis en prison sont dans le temple, et ils enseignent le peuple. 5.26 Alors le commandant partit avec les huissiers, et les conduisit sans violence, car ils avaient peur d'être lapidés par le peuple. 5.27 Après qu'ils les eurent amenés en présence du sanhédrin, le souverain sacrificateur les interrogea en ces termes: 5.28 Ne vous avons-nous pas défendu expressément d'enseigner en ce nom-là? Et voici, vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement, et vous voulez faire retomber sur nous le sang de cet homme! 5.29 Pierre et les apôtres répondirent: Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. 5.30 Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez tué, en le pendant au bois. 5.31 Dieu l'a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés. 5.32 Nous sommes témoins de ces choses, de même que le Saint Esprit, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. 5.33 Furieux de ces paroles, ils voulaient les faire mourir. Lecture de l’Evangile Jean VI : 14-27 6.14 Ces gens, ayant vu le miracle que Jésus avait fait, disaient: Celui-ci est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde. 6.15 Et Jésus, sachant qu'ils allaient venir l'enlever pour le faire roi, se retira de nouveau sur la montagne, lui seul. 6.16 Quand le soir fut venu, ses disciples descendirent au bord de la mer. 6.17 Étant montés dans une barque, ils traversaient la mer pour se rendre à Capharnaüm. Il faisait déjà nuit, et Jésus ne les avait pas encore rejoints. 6.18 Il soufflait un grand vent, et la mer était agitée. 6.19 Après avoir ramé environ vingt-cinq ou trente stades, ils virent Jésus marchant sur la mer et s'approchant de la barque. Et ils eurent peur. 6.20 Mais Jésus leur dit: C'est moi; n'ayez pas peur! 6.21 Ils voulaient donc le prendre dans la barque, et aussitôt la barque aborda au lieu où ils allaient. 6.22 La foule qui était restée de l'autre côté de la mer avait remarqué qu'il ne se trouvait là qu'une seule barque, et que Jésus n'était pas monté dans cette barque avec ses disciples, mais qu'ils étaient partis seuls. 6.23 Le lendemain, comme d'autres barques étaient arrivées de Tibériade près du lieu où ils avaient mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâces, 6.24 les gens de la foule, ayant vu que ni Jésus ni ses disciples n'étaient là, montèrent eux-mêmes dans ces barques et allèrent à Capernaüm à la recherche de Jésus. 6.25 Et l'ayant trouvé au delà de la mer, ils lui dirent: Rabbi, quand es-tu venu ici? 6.26 Jésus leur répondit: En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés. 6.27 Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de l'homme vous donnera; car c'est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau. 2 Cycle fixe : Commémorations SAINT MARTYR SOUKIAS (OU SUKIA) ET SES COMPAGNONS LUCIEN, POLYEUCTE, QUADRAT, ANTIOCHUS, IKSORON, MEMMAS, PHOCAS, SERGE, DOMETIOS, ADRIEN, ZOSIME, VICTOR, THALKISE, JOURDAIN, ANASTASE, THEODORE, JACQUES ET THEODOSE, EN ARMENIE (+123) Saint Soukias et ses compagnons étaient de familles princières et ils étaient au service du roi d'Arménie Artasès. Quand Saint Voskeank, disciple du Saint Apôtre Thaddée, arriva en Arménie pour y annoncer l'Evangile, ils reçurent avec empressement la Bonne Nouvelle du Salut et furent baptisés par lui. Dès que la reine Sathenik apprit cette nouvelle, elle interdit l'accès du palais au Missionnaire. Voskeank s'enfuit et ses disciples le suivirent. Ils furent bientôt rattrapés par des courtisans qui essayèrent vainement de les convaincre de retourner au palais. Soukias et ses compagnons leur déclarèrent qu'ils désiraient rester unis, quoi qu'il arrive, à leur Père Spirituel. Voskeank subit alors le martyre mais on n'osa pas toucher aux princes qui trouvèrent alors refuge sur le Mont Zrabash, lequel prit par la suite le nom du Saint : Soukavet. Ils y menèrent pendant quarante-quatre ans la vie ascétique, revêtus par Dieu d'une épaisse toison de poil et se nourrissant de ce qu'ils trouvaient dans la nature. Ils n'étaient jamais malades et imitaient parfaitement les Anges par leurs prières continuelles. Après la mort du roi vers 130, son successeur ayant appris que des princes de son royaume avaient tout abandonné pour demeurer Chrétiens, envoya une expédition militaire à leur recherche. Quand ils les découvrirent dans la montagne recouverts de poil, les soldats ne crurent d'abord pas qu'il s'agissait d'êtres humains. Aux questions du commandant, Soukias répondit qu'ils avaient fui le monde pour mener dans la paix une vie consacrée à Dieu en plaçant toute leur espérance en Sa Providence pour les besoins du corps. Comme l'officier leur promettait une vie de plaisirs s'ils retournaient au palais, ils répondirent : "Nous sommes Serviteurs de Dieu et le temps de notre récompense approche. Il ne nous est pas possible de perdre cette occasion et de nous rendre étrangers au Seigneur!" – "Avez-vous donc changé votre liberté et votre noblesse pour cette religion d'esclaves qui adorent un crucifié?" demanda l’officier. – "Oui, c'est Lui Notre Christ et Notre Dieu. Et si tu L'avais connu, toi aussi, tu aurais fais comme nous car la récompense qu'Il accorde c'est la Vie Eternelle!" L'officier les livra aux supplices puis constatant qu'il était impossible de les soumettre, il les fit décapiter. 3 Saints Jacques et Théodose purent s'échapper; ils ensevelirent les corps de leurs compagnons et restèrent ensuite sur les lieux pour continuer leur vie d'Ascèse. Parmi les pèlerins qui venaient vénérer les Précieuses Reliques des Saints Martyrs certains se joignirent à eux et une vaste fraternité se constitua ainsi. A la fin du troisième siècle, Saint Grégoire l'Illuminateur fonda à cet endroit une église et un Monastère. Une source jaillit du tombeau des Saints qui avait la propriété de guérir les lépreux. ou The Holy Martyr Sukhios and his 16 Gruzian (Georgian) Companions were illustrious dignitaries who served at the court of the Albanian (Hagbanite) ruler (i.e. "Caucasian Albania" – a realm on the present day territory of Azerbaizhan). Escorting the Albanian ruler's daughter Satenika, spouse of the Armenian emperor Artaxar (88-123), Saint Sukhios and his 16 Companions arrived in Artashat, the ancient capital of Armenia (the city was later destroyed by the Romans in the year 163). Preaching there at the time was the Greek Christian named Chrysos, who had been enlightened and ordained by the holy Disciple Thaddeus (+ c. 44, Comm. 21 August). The dignitaries came to believe in Christ the Saviour, and they firmly resolved to devote all their life to the service of God. All seventeen of the newly-converted Gruzianians followed Chrysos into Mesopotamia. At the time of their Baptism in the waters of the Euphrates, made over them by Bishop Chrysos, they were vouchsafed to behold the Lord of Glory Jesus Christ. At the place of their Baptism, the holy Martyrs erected a venerable cross and named it the "Cross of the Annunciation." Bishop Chrysos at the Baptism gave all the Saints new names: to the eldest – Sukhios (replacing his old name Bagadras), and to his companions the names – Andrew, Anastasias, Talale, Theodorites, Juhirodion, Jordan, Kondrates, Lukian, Mimnenos, Nerangios, Polyeuktos, James, Phoki, Domentian, Victor and Zosima. After the Martyr's death of Blessed Chrysos, Saint Sukhios became the spiritual leader of the brethren. All soon resettled in a wild locality on Mount Sukaketi, not far from the mountain village of Bagrevandi. Here the former dignitaries led very strict ascetic lives, the scant mountain vegetation sufficed them for food, and for drink – a cold spring of water. The new ruler of pagan Albania, Datianos, learned of this, that his former officials had accepted Christianity and had gone off into prayerful solitude. He commissioned his associate Barnapas with a detachment of soldiers to persuade them to return to court and return also to their former faith. Barnapas searched out Saint Sukhios and his companions, but in keeping of their vow of service to God, they refused all the entreaties. Then by order of Barnapas, Saint Sukhios and his companions in cross-like form were nailed to the ground and consigned to burning. After the burning, their bodies were dismembered and scattered all about Mount Sukaketi, from which the Martyrs received also the title the "Mesukevians" (more correctly – "Sukaketians"). This occurred in the year 123 (by another account – in the year 130; although an Athos parchment manuscript of the XI Century from the Iveria monastery indicates the year as 100). The holy remains of the Martyrs remained undecayed and unburied until the time of the IV Century, when they were placed in graves and consigned to earth by local Christians (the 4 names of the holy Martyrs were found written on a cliff). The holy PriestMartyr Gregory, Enlightener of Armenia (+ c. 335, Comm. 30 September), built a church on this spot and established a monastery. And afterwards, a curative spring of water was discovered there. SAINT MARTYR SABAS LE GOTH (+ 372) 12 (chez les Roumains) – 15 avril Lettre de l’Eglise de Gothie sur le martyre de Saint Sabas L'Église de Dieu en Gothie à l'Église de Dieu en Cappadoce et à tous les membres de l'Église catholique [strico sensu] répandus en tous lieux. Que la Miséricorde, la Paix et l'Amour de Dieu le Père et de Notre Seigneur Jésus Christ s'accomplissent en vous. Nous voyons s'accomplir la parole de Pierre : "À quelque nation qu'appartienne celui qui craint Dieu et se conduit suivant la Justice, il Lui est agréable." Sabas, le Martyr de Notre Dieu et Seigneur Jésus-Christ, nous en a fourni la preuve. Né de race gothique et vivant en Gothie dans un milieu corrompu, il a tellement su ressembler aux Saints et il a comme eux honoré le Christ qu'il a brillé dans le monde comme un astre. Ayant embrassé le Christianisme dès l'enfance, il s'imposa un idéal de perfection et voulut le réaliser au moyen de la Science du Christ. Comme tout concourt à l'avantage de ceux qui aiment Dieu, il obtint la récompense de sa vocation spirituelle par une lutte vaillante contre l'ennemi, sa force contre les traverses de cette vie et la paix qu'il sut conserver avec tout le monde. Il n'est pas permis de le taire, maintenant qu'il est allé se reposer en Dieu afin d'en garder la mémoire et de réconforter les Âmes Pieuses; nous devons donc entreprendre de ses exploits spirituels. Il fut donc Orthodoxe dans la Foi, empressé à remplir les devoirs de la Justice, doux, Pieux, plus savant que disert, pacifique à l'égard de tous, véridique, ennemi de l'idolâtrie, modeste et -ce qui convient bien aux humbles- soumis, parlant sans jactance, incliné à tout ce qui était bon; psalmodiant à l'église dont il prenait grand soin, méprisant la fortune et les biens dont il n'usait que dans la mesure du nécessaire, sobre, réservé en toute occasion, particulièrement dans le commerce avec les femmes, jeûnant et priant chaque jour, étranger à la vaine gloire, stimulant tout le monde à l'adoption d'une vie pure, pratiquant les vertus de son état, évitant les contradictions, observant enfin une Foi sans compromis, celle qui fait ses oeuvres par la charité et s'entretenant toujours familièrement avec Dieu. Il se montra, non en passant mais souvent avant son martyre, le vigoureux Défenseur de la Piété. Les princes et les juges de Gothie ayant commencé à poursuivre les Chrétiens qu'ils voulaient contraindre à manger les mets offerts aux idoles, quelques païens s'entendirent pour qu'on présentât aux Chrétiens qui étaient de leur parenté des viandes qui passeraient pour avoir été immolées aux idoles, quoiqu'il n'en fût rien. Ce stratagème sauverait leurs parents et bernerait les persécuteurs. À cette nouvelle, le Bienheureux Sabas refusa non seulement de prendre sa part de ces mets défendus mais il s'avança au milieu de l'assemblée et dit : "Celui qui mange de ces viandes cesse d'être Chrétien" et ainsi il mit en garde afin que tous ne tombassent dans le piège du démon mais ceux qui avaient imaginé la ruse en prirent occasion de le faire expulser de la ville; ils le rappelèrent plus tard. Une nouvelle persécution étant déclarée, plusieurs païens de la ville qui offraient des sacrifices voulurent jurer que leur cité ne contenait aucun Chrétien mais cette fois encore Sabas vint tranquillement au milieu de l'assemblée et dit : "Que personne ne jure en ce qui me concerne car je suis Chrétien." Lorsque le persécuteur fut sur les lieux, les susdits païens mirent leurs parents à l'abri et jurèrent que la ville ne renfermait qu'un seul Chrétien. Le prince impie se le fit amener; c'était Sabas. Quand il fut présent, le prince questionna les assistants sur la fortune de Sabas. "Il n'a, 5 dit-on que ses habits," ce qui lui valut le mépris du juge : "Celui qui est en pareil équipage, dit-il, ne peut être ni utile ni dangereux," et il le fit relâcher. Une grande persécution fut ensuite provoquée en Gothie par les méchants et comme la fête de Pâque était proche, Sabas voulut se rendre dans une autre ville chez le Prêtre Gatthica afin de célébrer la Fête des Fêtes. Il vit un homme de haute taille et d'un aspect magnifique et vénérable qui lui dit : "Retourne sur tes pas et rends-toi chez le Prêtre Sansala." "Mais Sansala est absent," lui répondit Sabas. Il s'était enfui en effet devant la persécution et s'était réfugié sur le territoire romain. Cependant la fête de Pâque l'avait mené chez lui, ce que Sabas ignorait et qui explique sa réponse; il continua donc sa route vers la demeure de Gatthica. Comme il ne se conformait pas à l'indication donnée par le grand inconnu, soudain, quoiqu'il fît beau temps alors, il tomba une telle tempête de neige que la route devint impraticable et Sabas ne put continuer. Il comprit à l'instant que Dieu s'opposait à son voyage et le voulait voir retourner auprès du Prêtre Sansala. Il rendit Grâces et rebroussa chemin. Arrivé chez Sansala, il lui raconta, ainsi qu'à d'autres, son aventure. Ils célébrèrent ensemble la Pâque. Dans le cours de la troisième nuit qui suivait la Fête, Atharid, fils de Rothest, conformément à l'édit des méchants, envahit la ville avec une grande troupe de gens sans aveu et saisissant le Prêtre endormi dans sa maison, il le fit garrotter ainsi que Sabas qu'on avait arrêté tout nu dans son lit. On mit le Prêtre dans un chariot. Quant à Sabas, on le mena parmi les buissons d'épines récemment brûlés, nu comme lorsqu'il sortit du ventre de sa mère. On le lia et le flagella avec des verges et des bâtons. Mais la patience et la Foi du Juste triomphèrent de la brutalité de ses ennemis. À l'aube, il rendit Grâces à Dieu et dit à ses bourreaux : "Ne m'avez-vous pas conduit nu et sans chaussures dans des terrains difficiles et semés de ronces? Regardez si mes pieds sont blessés et si mon corps porte la trace des coups que vous m'avez donnés." Ils ne virent en effet aucune ecchymose; alors enlevant l'essieu du chariot, ils le lui mirent sur les épaules et attachèrent ses mains aux extrémités; ils attachèrent de même ses pieds à un autre essieu et le jetant pardessus les essieux, ils l'étendirent sur le dos. Enfin ils ne le laissèrent pas avant que la plus grande partie de la nuit ne fût écoulée. Mais pendant que les surveillants dormaient, une femme qui s'était levée de nuit afin de préparer à manger aux ouvriers, coupa ses liens. Une fois délivré, il demeura sur place sans inquiétude avec cette femme et il l'aidait de son mieux. Quand le jour parut, le cruel Atharid, mis au courant de ce qui s'était passé, lui fit lier les mains et suspendre à la poutre de la maison. Peu de temps après arrivèrent des envoyés d'Atharid, apportant des mets offerts aux idoles et qui dirent à Sabas et au Prêtre : "L'illustre Atharid t'envoie ceci afin que vous mangiez et vous sauviez de la mort." "Nous n'en mangerons pas," dit le Prêtre. "Cela nous est défendu. Engagez Atharid à nous faire plutôt crucifier ou tuer de toute autre façon." "Qui envoie cela?" dit Sabas. "Le seigneur Atharid." "Il n'y a qu'Un Seul Seigneur, c'est Dieu Qui est dans le Ciel. Ces mets de perdition sont impurs et profanes, comme Atharid lui-même qui les a envoyés." Un des serviteurs mis en colère par cette réponse, tordit sur le Saint la pointe de son javelot avec tant de fureur que tous les assistants crurent qu'il allait mourir sur le coup. Mais Sabas, dominant la douleur grâce à sa Sainteté, lui dit : "Croiras-tu maintenant que j'ai soutenu ton choc? Mais sache que tu ne m'as pas plus endolori que si tu m'avais jeté un peloton de laine." Ce qui confirma ses paroles fut son attitude car il ne cria pas ni même, ainsi qu'on fait 6 lorsqu'on souffre, il ne gémit pas et on ne vit nulle trace de violence sur son corps. Sur le rapport qui fut fait de tout cela à Atharid, il donna l'ordre de mettre à mort Sabas. Les bourreaux, ayant renvoyé le Prêtre Sansala, amenèrent Sabas sur la berge du Mussovo afin de l'y noyer. Le Bienheureux se rappela l'Ordre du Seigneur et n'aimant pas son prochain moins que lui-même, il demanda : "Pourquoi ne pas tuer le Prêtre avec moi? Quel péché a-t-il donc commis?" "Cela ne te regarde pas," lui répondit-on. Alors Sabas s'écria dans la joie de l'Esprit Saint : "Tu es béni, Seigneur et que le Nom de Ton Fils soit loué pendant les siècles. Amin. Atharid s'est condamné et livré lui-même à la mort éternelle mais il m'a envoyé à la vie qui n'a pas de fin. Telle est ta Volonté dans Tes Serviteurs, Seigneur Dieu." Tandis qu'on le conduisait mourir, il ne cessa de louer Dieu, ne jugeant pas comparables les misères de cette vie avec la Gloire Future qui est révélée aux Saints. En arrivant sur la rive, les bourreaux se dirent entre eux : "Pourquoi ne renvoyons-nous pas cet innocent? Atharid en saura-t-il jamais rien?" Sabas leur dit : "Vous badinez; faites ce qui vous est commandé. Je vois ce qui vous est caché. Voici que m'attendent ceux qui doivent m'introduire dans la Gloire." Alors on le mena jusqu'au fleuve. Lui louait Dieu et rendait Grâces (ce qu'il ne cessa de faire jusqu'à la fin). On lui attacha une pierre au cou et on le précipita. Sa mort par l'eau et le bois fut ainsi un symbole exact du Salut. Sabas avait trente-huit ans. Il naquit au Ciel le cinquième jour de la semaine pascale, c'est-à-dire la veille des ides d'avril, sous le règne de Valens et Valentinien et sous le consulat de Modeste et Arintheus. Les bourreaux retirèrent de l'eau son cadavre et le laissèrent sans sépulcre. Mais ni les bêtes féroces ni les oiseaux de proie n'y touchèrent. Des fidèles le gardèrent et le gouverneur de la Scythie, Junius Soranus, Adorateur du Vrai Dieu, ayant envoyé des gens sûrs, le fit transporter en terre romaine et voulant faire bénéficier sa patrie de ce fruit illustre par sa Foi, l'envoya en Cappadoce, conformément au désir des Prêtres et à la Volonté de Dieu Qui donne Sa Grâce à ceux qui Le craignent. C'est pour cela que le jour où le Martyr fut couronné, offrez le sacrifice et rappelez tout ceci aux frères afin que, se réjouissant dans toute l'Église Une, Catholique et Apostolique, ils louent le Seigneur Qui Se choisit Ses Serviteurs. Saluez tous les Saints. Tous ceux qui souffrent persécution avec nous vous saluent. Gloire, honneur puissance, majesté à Celui Qui peut nous conduire tous par Sa Bonté dans Son Royaume Céleste, à Lui, à Son Fils unique et au Saint Esprit dans les siècles des siècles. Amin. ou The Holy Martyr Sava, by descent a Goth, lived during the IV Century. During these times bishop Wulfil preached Christianity among the Goths, and among the many baptised was also Saint Sava. Having become a Christian, Sava led a virtuous life, devout, peaceful, temperate, plain quiet (but indeed he had to be quiet with idol-worshippers), he shunned women, all his days he spent in prayer, while often he sang in church and concerned himself over its welfare. And he boldly preached Christianity. The Gothic princes and judges, under the influence of the pagan priests, began a persecution against the Christians and began to demand that they taste of idol-offered meat. Many of the pagans, to safeguard the lives of their friends and kinsfolk who had accepted Christianity, 7 substituted for them just ordinary meat in place of the idol-offerings. Certain of the Christians did agree to such a ruse, but Saint Sava refused and declared, that Christians ought openly to confess their faith. After this the inhabitants of the village, where Saint Sava lived, threw him out, but then asked him to return. When the persecution of Christians had intensified, the fellow villagers of Saint Sava decided to go to the judge and offer up an oath, that among them there were no Christians. Saint Sava thereupon in a loud voice declared: "Swear not for me, since I am a Christian." The inhabitants then went and gave an oath, that in their settlement was only one Christian. By order of the judge they brought Saint Sava to him. But the judge, seeing his poverty, decided that he could neither help nor hurt anyone, and so he set him free. Meanwhile the persecution continued. Soon one of the Gothic military commanders, by the name of Atharid, descended upon the village at the time of the feast of Holy Pascha. Saint Sava had gotten ready to greet the Great Feast with bishop Guthik, but along the way an Angel returned him to his own village. Presbyter Sapsal had at this time returned there from Greece. Soldiers arrested the priest Sapsal and Saint Sava, whom they did not allow even to get dressed. The priest they conveyed on a cart, but Saint Sava unclad they led behind the cart through the thorns, and they beat at him with canes and switches. The Lord unseen preserved the martyr, such that in the morning when they reached the city, Saint Sava said to his oppressors: "Look ye on my body, see whether there be any traces of the thorns or of your blows?" The soldiers were astonished, seeing the martyr healthy and unharmed, without the slightest trace of the torments endured. Then they stretched out Saint Sava on the axles of a cart and they beat at him the whole day. During the night a certain pious woman got up to prepare the food for the household, and seeing the tied-up martyr, she set him free. He began to help her with the housework. During the day, by order of Atharid, they suspended Saint Sava from the cross-bean lintel of the house. They placed idol-offering meat beneathe both him and the priest and offered to set them free, if they should taste of it. The priest Sapsal replied: "We should the sooner agree, that Atharid crucify us, than that we taste of meat defiled by devils." Saint Sava asked: "Who hath sent this food?" "Master Atharid," – answered the servant. "There be only one Master, – God, Who is in Heaven," – pronounced the martyr. In anger one of the servants powerfully struck Saint Sava in the chest with a spear. Everyone thought, that the martyr was dead, but the Saint did not feel any sort of pain and said to the one who had struck him: "Thine blow was for me no stronger, than if thou hadst struck me with soft wool." Atharid gave orders to put Saint Sava to death. They left the priest Sapsal tied up, and Saint Sava they led to the River Mussova to drown him. Along the way the Saint joyfully gave thanks to God, that He had granted him to suffer for the confession of His Holy Name. The servants during this while discussed among them: "Why should we not set free this man guiltless of anything? Atharid would not learn of this, that we had freed him." Saint Sava heard them and cried out: "Do what is commanded of ye! For I do see Angels coming with glory to take up mine soul!" They then threw the martyr into the river, having tied to his neck a large beam of wood. Saint Sava suffered on 12 April in the year 372, when he was 38 years of age. The executioners dragged out the body of the martyr and threw it on shore, but Christians later hid it. And still later one of the Skythe leaders, the Christian Junius Saran, conveyed the relics of Saint Sava to Cappadocia, where they were reverently received by Saint Basil the Great (Comm. 1 January). 8 SAINT ABBÉ RUADAN (OU RUADHAN, RODAN, ROWAN) DE LORRHA (LOTHRA) (+584) Né à Leinster en Irlande et de l'ascendance royale du Munster, Saint Ruadan devint un disciple de Saint Finian de Clonard. Il fut l'Abbé fondateur du Monastère de Lorrha-Lothra dans le Tipperary où il dirigea cent cinquante Moines; ceux-ci produisirent ce chef-d’oeuvre qu'est le Missel "Stowe." Ruadan est considéré comme un des douze Apôtres de l'Irlande. Il partageait son temps entre la prière et le travail manuel, sanctifié par cette même prière. Une tradition de Ruadan parle de la Malédiction de Tara : le Saint Abbé aurait prononcé une malédiction solennelle contre le roi suprême de Tara pour avoir violé le sanctuaire du monastère en vue de capturer le roi de Connaught. On rapporte que la malédiction fut si efficace que Tara fut ruinée et désertée. Cependant, le Ard Ri [= littéralement le Haut Roi] continua à résider à Tara jusqu'à son Endormissement en 564. La tradition qui rapporte l'abandon de Tara après 564 est tardive et contredite par le fait qu'un "Feis" s'est tenu à Tara en 697. Une main de Saint Ruadhan fut conservée à Lorrha dans un reliquaire en argent jusqu'au grand vandalisme de la crétinesque "Réforme." L'église paroissiale de Lorrha est construite sur un ancien oratoire qui peut avoir été celui de Ruadan. La petite ville de Lorrha près de Lough Derg est toujours entourée d'anciennes ruines monastiques. Les églises en ruine ou encore en usage sont remarquables pour leurs pierres de taille, leurs bois sculptés et autres artisanats. ou Ruadan est un des anciens Saints d'Irlande. Fondateur et premier Abbé de Lothra dans le Comté de Tipperary, il fut éduqué par Saint Finnian de Clonard; il fut reconnu comme un de ses plus distingués parmi ses disciples. Les Vitae qui nous sont parvenues sont des versions tardives malheureusement remplies d'additions fabuleuses desquelles il est difficile d'avérer l'historicité. On rappelle souvent Saint Ruadhan à propos de sa malédiction de Tara et le récit décrit comment son lieu fut soufflé du sol et effacé de l'histoire d'Irlande. Sans aucun doute, il y eut animosité et rivalité entre Ruadhan et le roi Dermot mais le roi regardait favorablement l'Abbé. Lorsqu'un des aristocrates s'enfuit du roi, il se réfugia d'abord chez son parent Senach qui fit aller son cousin Odo chez Ruadhan, reconnaissant que ce dernier lui donnerait une plus grande protection. Ruadhan avait une chambre ou une crypte sous son oratoire et y cacha le fugitif, posant une chaise sur la trappe. Dermot arriva à la cellule, s'assit sur la chaise et demanda où se trouvait caché Odo. Ruadhan répondit plein de Vérité : "Je ne saurais le dire à moins qu'il ne se trouve sous ta chaise." Tara n'était pas le seul siège du "Haut Roi" mais c'est aussi le centre de la religion druidique et la malédiction pourrait bien être une manière de décrire l'affaiblissement de la civilisation celtique et sa revitalisation par l'Eglise du Christ. La signification des trente chevaux couleur vert-de-mer payés au roi Dermot par Saint Ruadhan comme rançon pour Odo est plus difficile à expliquer. L'histoire du Saint qui s'occupe de lépreux, qui frappa de son bâton le sol duquel jaillit une fontaine guérissant douze lépreux de leur maladie est bien plus facile à comprendre. La vieille église paroissiale à Lorrha est bâtie sur l'emplacement du Monastère de Saint Ruadhan et les pieds de deux Hautes Croix sont encore visibles dans le jardin de l'église. Le 9 Missel Stowe avec son magnifique écrin qui se trouve à présent au National Museum de Dublin, se trouvait dans ce monastère et la cloche de Saint Ruadhan est au British Museum de Londres La malédiction de Tara Une centaine d'années après la venue et le Départ de Saint Patrick, un roi régnait sur l'Irlande du nom de Diarmuid Mac Cearbhaill. Il était le haut roi d'Irlande, dirigeant son royaume de son trône à Tara. Or voilà qu'il advint qu'un des hommes de Diarmuid fut tué par un chef nommé Hugh Guairy dont le frère était Evêque. Et cet Evêque était un proche ami de Saint Ruadhan de Lorrha. Lorsque Diarmuid envoya des hommes pour arrêter Guairy, le clergé, à la demande de l'Evêque, lui fournit un refuge. Diarmuid cependant avait peu de respect envers les Evêques de cette "nouvelle religion" et Guairy fut extrait de son refuge dans l'église. Les Evêques d'Irlande se joignirent contre le roi qui avait osé combattre leur autorité. Ils se rassemblèrent à Tara et jeûnèrent contre le roi, le maudissant, lui et le siège de son gouvernement. C'est à cette époque que la femme de Diarmuid eut un rêve prophétique et qu'elle le rapporta à Diarmuid : "Sur les verts prés de Tara, il y avait un grand et large arbre aux grandes feuilles et onze esclaves tentant de l'abattre mais chaque morceau qu'ils en enlevaient revenait à sa place et y recollait instantanément jusqu'à ce qu'arriva un homme seul qui ne lui donna qu'un seul coup et cette seule coupure l'abattit." Diarmuid sut immédiatement que l'arbre était l'autorité de la monarchie irlandaise, que les douze bûcherons étaient les Saints d'Irlande et que celui qui l'avait abattu était Saint Ruadhan. Reconnaissant que le sort de son pays était dans la balance, le roi s'exclama : "Hélas quelle lutte inique tu as entamée contre moi : voyant que je recherche le bien de l'Irlande ainsi qu'à préserver sa discipline et les droits royaux, toi tu t'efforces d'amener la discorde et le meurtre pour l'Irlande." Mais Saint Ruadan maudit Tara en disant : "Que Tara soit désertée à jamais." Guairy fut rendu aux Evêques qui jeûnaient et Tara fut abandonnée,. Il n'y eut plus jamais en Irlande de Roi de tout le peuple sauf durant la courte période où Brian Boru chassa les Vikings hors de Clontarf. Note : L'ambassade de Ruadhan auprès du roi Dermot à Tara en 556 fut rendue célèbre par un roman appelé "la malédiction de Tara" mais le "ard ri" (haut roi) continua de résider à Tara jusqu'à sa mort (564). La tradition disant que les halls de Tara avaient été abandonnés après 564 est d'origine tardive et en contradiction avec le fait qu'un "Feis" fut tenu à Tara en 697. SAINT ABBÉ MUNDUS (OU MUNDE, MUND, MOND) D'ARGYLE (+962) Saint Mundus était l'Abbé écossais d'une grande abbaye qui fit plusieurs fondations monastiques à Argyle où il était autrefois vénéré comme Saint Protecteur. Son autre héritage comporte d'excellentes maximes relatives à la charité fraternelle, la douceur, la valeur de la solitude et le besoin d'être conscient de la Présence Divine. Les détails de sa vie sont obscurs et il est souvent confondu avec Saint Fintan Munnu mais il fut vénéré autrefois comme le 10 premier Saint Protecteur de l'Ecosse. SAINT ABBÉ SEVÊTRE (OU SEVESTRE, SILVESTRE) ET CONFESSEUR (+ 625) Sevêtre (lat. Silvester) fut le second Abbé de Moutier-Saint-Jean (Réomé). Fortunat dans la Vie de Saint Germain de Paris, parle d'un Miracle commencé par Sevêtre et achevé par son héros. SAINT EVÊQUE ABBON DE METZ ET CONFESSEUR (+ 707) Abbon figure au trentième rang dans les catalogues ou listes épiscopales. Son nom est au bas de plusieurs chartes entre 667 et 674. On doit le distinguer de Goéric surnommé Abbon qui occupa le même siège cinquante ans plus tôt. On ne s'explique pas pourquoi Dusaussay dans son martyrologe gallican a placé l'éloge au 16 mai. SAINTS AGAPIUS, THEODORA ET METRUF SAINT MACROBIUS SAINT EVÊQUE LÉONIDE D'ATHÈNES ET CONFESSEUR (+6°.S.) 14 – 15 avril Les actes de ce Saint Evêque seraient perdus. On n'est pas fixé sur l'époque où il vécut. Lequien dit que ce fut avant 680, date du Sixième Concile Oecuménique, Troisième de Constantinople. Les Ménées grecques le nomment au 15 avril. SAINT JUSTE JOACHIM En ce jour, le juste Joachim (Yonakhir - Zadok) partit. Il était le père de Sainte Marie, la Théotokos, la Mère du Dieu Incarné. Il était de la race de David et de la tribu de Juda car il était fils de Jotham, fils de Lazare, fils d'Eldad qui remontait dans la généalogie au Roi Salomon, le fils de David, à qui Dieu avait promis que sa descendance règnerait pour toujours sur les enfants d'Israël. La femme de ce Juste, Hannah, était stérile et tous deux priaient et suppliaient Dieu sans arrêt pour leur donner un enfant. Ayant agréé leur demande, Il leur donna un fruit doux et bon qui satisfera le monde entier et enlèvera l'amertume de la servitude et Il rendit Joachim digne d'être appelé le grand-père du Seigneur Christ relativement à Sa Merveilleuse et Miraculeuse Incarnation. Après que Dieu l'eut satisfait avec la naissance de la Mère de Dieu, son coeur se réjouit et il offrit ses offrandes et la honte l'ayant quitté, il partit en paix lorsque Marie eut trois ans. SAINT GRAND ET NOBLE PRINCE MSTISLAV-THEODORE VLADIMIROVICH (+1132) Holy Nobleborn GreatPrince Mstislav Vladimirovich (in Holy Baptism Theodore, or Feodor) was born on 1 June 1076. When he was all of 12 years old, his grandfather – the Kiev GreatPrince Vsevolod (1078-1093), sent off his grandson to be prince of Novgorod. The Novgorod people loved the young prince. In 1995 they expelled prince David, who withdrew to Smolensk, and they went specially to Rostov seeking Prince Mstislav. After the death of his grandfather, Saint Mstislav had occupied his appanage-land, the Rostov throne. At 19 years of age the young prince gained a brilliant victory over his uncle, the Chernigov prince Oleg. Prince Oleg had killed his brother Izyaslav and attacked Rostov and Suzdal', which belonged to Prince Mstislav. The Saint did not want to shed innocent blood. He wanted to make peace with his uncle, and he besought him to be satisfied with the rights to the city of Ryazan'. But Oleg had already 11 gathered forces on a campaign against Novgorod. Prince Mstislav thereupon defeated him in a battle (1096) and Oleg, having lost out at Suzdal' and Rostov, barely managed to hold on at Murom. Saint Mstislav again offered peace and asked only for the return of captives. Oleg agreed under a ruse, and so Prince Mstislav dispersed his own army. On the feastday of the GreatMartyr Theodore of Tyre, on Saturday of the 1st Week of Great Lent, he was quietly sitting down at Suzdal' to eat, when messengers brought him word, that prince Oleg stood at the Klyaz'ma with an army. In one mere day Prince Mstislav regathered his army, and when his brother arrived 4 days later, he gave new battle. Oleg in fear fled to Ryazan', and Saint Mstislav set free the captives, went through the Murom lands and he then reconciled Oleg with GreatPrince Svyatopolk (1093-1114) and with his own father, Vladimir Monomakh. Thankful for the mercy of God, the Saint in 1099 made a pledge to build a temple in honour of the Annunciation of the MostHoly Mother of God at Gorodischa near Novgorod. And especially just for this church was written the reknown Mstislavovo Gospel, the precious adornments of which were wrought at Constantinople. In 1114 the Saint pledged at Novgorod a church in the name of Saint Nicholas. This temple was in gratitude to Saint Nicholas for an healing. During the time of a grievous illness the prince had called out for help to Saint Nicholas, whose relics shortly before this had been transferred to Bari in Italy (1087, Comm. 9 May). Saint Nicholas in a vision gave orders to send to Kiev for his icon, indicating its form and measure. The people sent to bring back the icon found themselves detained on the Island of Lipna by a storm raging there on Lake Il'men. But on the 4th day they found in the water there that same circular icon, indicated in the vision. The sick prince gave kiss to the icon and received healing. And afterwards at the place of appearance of the icon, on the Island of Lipna, there was built a monastery with a stone church in the name of Saint Nicholas. In 1116 the holy prince again campaigned against the Chud people, and after a victory he restored at Novgorod the fortress – "he made guarantee of Novgorod the Great" – and he built out more extensively the lodgings for the Novgorod principality. Then at his orders the posadnik-mayor Pavel situated a fortress at Lake Ladoga, where there was built a stone church in honour of the GreatMartyr George. In 1117 GreatPrince Vladimir Monomakh (1114-1125) summoned his son to him as an assistant and transferred him to Belgorod. In 1123 holy Prince Mstislav confronted the Volynian prince Yaroslav, who was attempting to seize the Kiev principality by leading against Rus' a Polish and Hungarian army. In 1125 GreatPrince Vladimir Monomakh died, and holy Prince Mstislav occupied the Kiev throne. During this time he gained a brilliant victory over the old enemies of Rus' – the Polovetsians, driving them beyond the Volga. Those of the Polovetsian princes, who refused to ally with Mstislav, were dispatched to Greece. In 1127 Saint Mstislav gave an oath to defend the Chernigov prince Yaroslav, banished by a nephew. The clergy and all the people besought him not to spill Christian blood. The holy prince obeyed, but until the end of his life he bewailed, that he had violated his kissing of the cross in this oath. In 1128 GreatPrince Mstislav set the foundations of a stone church in the name of the GreatMartyr Theodore of Tyre (his patron Saint), in memory of a victory gained over the Chernigov prince Oleg. And in 1131, after a successful campaign against Lithuania, Saint Mstislav laid the foundations of a temple in honour of the Pirogoschsk Icon of the Mother of God. 12 Holy Prince Mstislav died on 14 April 1132 during the Paschal Week, and he was buried in the temple of the GreatMartyr Theodore, built by him. The holy prince was venerated even during his earthly life. The copyist of the Mstislavovo Gospel called him noble and a lover of Christ. The preparer of the settings of the Mstislavovo Gospel, Naslav, wrote about him: "Much toil and tribulation I experienced. But God did comfort me through the prayer of the good prince... God grant his prayer for all Christians." The vita-life of the holy prince was set under 15 April in the Serbian Divine-service Prologue of the XIII-XIV Centuries. This Prologue was transcribed from the much earlier Bulgarian, the source for which was the Russian original. Likewise under 15 April appears the vita-life of Prince Mstislav in the Bulgarian Synaxarion of the year 1340. (Investigations have shown, that the source of this synaxarion was likewise Russian). In these Prologues the memory of holy Prince Mstislav was placed alongside such reknown Russian commemorations, as that of holy Equal-to-the-Apostles GreatPrincess Ol'ga (Comm. 11 July), and the holy Passion- Bearer Princes Boris and Gleb (Comm. 24 July). These facts testify to the wide veneration of holy Prince Mstislav in the Slavic lands. SAINT PATERN (OU PADARN, PADERN, PERN, PAIR, PATERNUS) DE VANNES 13 (+ 475) 1 novembre (réconciliation des deux rois) - 15 avril (repos) – 21 mai (translation) – 20 juin (chirotonie) Originaire d’Armorique. Son père se nommait Petranus et sa mère Guenn. On le signale à Vannes après 497. D’origine gallo-romaine, il est le premier Evêque de Vannes. Il aurait été formé dans le Monastère de Rhuys sous l'Abbé Generosus avant que Saint Gildas en devienne Abbé. Son père serait d'abord allé en Irlande et Patern l'aurait rejoint avant de passer en Grande-Bretagne y ouvrir deux monastères et de revenir à Vannes. Il participe au Concile de Vannes en 465 où il fut nommé Evêque. Il participa au traité de 497 avec Clovis. Au neuvième siècle, ses Précieuses Reliques sont transportées dans le Berry puis à Issoudun. ou Paterne naquit dans la Bretagne armorique de parents aristocrates et vertueux. Après la naissance de leur enfant, ceux-ci s'obligèrent d'un commun accord à garder la continence pour se consacrer entièrement au Service de Dieu. Laissant à Guéana, la mère, le soin d'élever leur enfant, Petranus passa en Irlande où il vécut dans les exercices de la pénitence et de la piété chrétienne. Devenu grand, il conçut le désir de l'imiter et d'aller vivre avec lui, il s'embarqua avec des compagnons pour la Grande-Bretagne, traversa tout le Pays de Galles et s'arrêta dans le Comté de Cardigan où il embrassa la vie monastique. Bientôt, il fut choisi comme Abbé des Moines de cette contrée, bâtit des monastères et des églises; la plus considérable de celles-ci devait plus tard porter son nom Lhan-Padern-Vaur ou église du Grand-Paterne. Sachant que son père vivait encore en Irlande, il passa dans cette île pour aller lui rendre visite, réconcilia à cette occasion deux petits rois ennemis l'un de l'autre puis revint dans son monastère. Il fit ensuite le voyage en Terre Sainte avec les Saints David et Théliau, fut sacré Evêque par le Patriarche de Jérusalem et revint à son église de Lhan-Padern-Vaur qui fut érigée en évêché. Après vingt ans, le Roi Caradoc était passé en Armorique et les habitants de Vannes s'étaient soumis à lui. Ils avaient demandé pour Evêque Paterne, leur concitoyen. Celui-ci, cédant aux désirs de Caradoc, vint prendre possession de l'évêché de Vannes, bâtit un monastère près de la ville puis se lia d'amitié avec l'Evêque Samson de Dol. De faux frères lui suscitèrent des ennuis; sa patience réussit à les calmer et il se réconcilia avec eux. Il se retira néanmoins chez les Francs, sacrifiant volontiers ses propres intérêts pour conserver la charité parmi ses frères. C'est ainsi qu'il finit ses jours en dehors de la ville de Vannes. On met ordinairement sa Naissance Céleste au 15 avril sans fixer l'année. Les anciens Bretons honoraient sa mémoire le 15 avril comme étant le dies natalis, le 20 juin jour anniversaire de sa consécration, le 1er novembre comme celui de sa réconciliation avec ses adversaires. Plus communément, l'épiscopat de Paterne est placé entre les années 461 et 490. ou La vie d'un fondateur d'Eglise est toujours intéressante pour les fidèles d'un diocèse. Malheureusement l'Histoire ne nous a presque rien transmis sur Saint Paterne. Trois choses seulement sont incontestables : 14 1° Saint Patern est le premier Evêque de Vannes : c'est la tradition constante et unanime de son Eglise; 2° il a participé au Concile de 465 tenu dans sa ville épiscopale : sa signature au bas des actes l'atteste suffisamment; 3° il s'est endormi éloigné de son siège et ses Saintes Reliques apportées à Vannes furent à l'époque des invasions normandes transportées à Issoudun : tous les auteurs en conviennent. Le reste de sa biographie fut tellement brouillé et découpé pour vêtir des Patern apocryphes ou étrangers qu'il est quelquefois difficile de s'y reconnaître. Des divers "Propres" de Vannes, celui de 1660 serait le plus exact et pourrait donc servir principalement de guide. Patern naquit dans l'Armorique d'une famille aristocratique; son nom latin tel qu'il nous est parvenu serait un indice qu'il aurait été d'une famille gallo-romaine et non d'une famille bretonne. A l'époque de sa naissance (vers 420), les Bretons insulaires n'avaient pas encore cherché un refuge en Armorique. Il embrassa la vie monastique et suivit, parait-il quelques Moines qui abandonnaient l'Armorique pour aller s'établir en Grande-Bretagne. Il contribua à y élever un monastère et quoique le plus jeune de tous, il fut élu Abbé par ses compagnons. De là il se rendit en Hybernie et après avoir rétabli la concorde entre deux de l'île depuis longtemps divisés par une haine invétérée, il revint visiter les frères qu'il avait laissés en Grande-Bretagne et repassa ensuite en Armorique. A cette époque (465), Conan-Méréadoc fondait l'Eglise de Vannes. Etabli gouverneur de l'Armorique par le tyran Maxime, empereur d'Occident et confirmé dans cette fonction par l'Empereur Théodose, il administra les Bretons en cette qualité jusqu'à ce que ceux-ci, abandonnés par les Romains, l'élurent pour être leur Roi. Ce Moine Prince, zélé pour les Intérêts de Jésus-Christ, érigea deux évêchés dans l'Armorique : celui de Dole et celui de Vannes. Il donna à Dole pour premier Evêque Saint Sénior et à Vannes Saint Patern, demandé par toute la cité et tout le clergé. Elevé au ministère épiscopal, Patern l'Ancien non seulement ne retrancha rien à ses austérités accoutumées mais s'appliqua plus encore qu'auparavant à la prière, au jeûne, aux veilles et à l'étude. Aux vertus dont il brillait déjà, il ajouta une charité inépuisable à nourrir les pauvres et à héberger les pèlerins. Il propagea la piété chrétienne d'une manière étonnante par l'expulsion des démons, la guérison des maladies et par d'autres Miracles. Pour se retremper dans la vie intérieure, il bâtit auprès de Vannes un petit ermitage et y plaça des Moines. Mais ceux-ci, éblouis par sa Sainteté mais trop lents à le suivre dans la voie de la perfection commencèrent bientôt à lui susciter des embarras. Le Saint Evêque eut aussi quelques désagréments de la part des fidèles. Ces circonstances et d'autres peut-être le décidèrent à se démettre du Synode provincial et à se retirer dans l'intérieur des Gaules. Il y vécut encore quelques années et s'endormit Saintement vers la fin du siècle, le 15 avril, jour où l'on a toujours vénéré sa mémoire; il était plus que nonagénaire. Depuis que le corps de Saint Patern est devenu la proie des révolutionnaires à lssoudun, les fragments de ses Précieuses Reliques conservés à Vannes ont acquis une nouvelle valeur. Ces Précieux Restes sont depuis longtemps l'ornement et la richesse de l'église de Saint-Patern. Voici ce que nous lisons dans un procès-verbal de visite faite à Saint-Patern le 31 mai 1791 par des "officiers municipaux" de la ville : "Le sieur Croizier (recteur) nous a fait voir dans un petit cabinet du presbytère, le Chef de Saint Patern en argent contenant une Sainte du Saint... 15 Il nous a déclaré que ledit Chef et la Vénérable Relique avaient été confiés à sa garde ainsi qu'à celle de ses prédécesseurs," ce qui prouve que la possession de cette Sainte Relique est bien antérieure à l'infernale révolution française. ou Saint Patern est sans doute le plus mal connu des Saints fondateurs de Bretagne. Contrairement aux autres Evêques, il n’est pas originaire de Bretagne insulaire ni même né de parents immigrés en Armorique. Il semble qu'il était gallo-romain et les persécutions qu’il eut à subir en temps qu’Evêque sont peut-être à mettre en relation avec une opposition latente entre une forme celtique et une forme plus "gallo-romaine" du Christianisme. Une autre tradition le met au contraire en relation avec le futur Evêque Corentin mais elle correspond mal avec la chronologie la plus acceptable. Lorsque Patern arrive à Vannes, il trouve une communauté chrétienne certes petite mais déjà organisée et disposant d’un lieu de culte en une chapelle dédiée à Saint Symphorien, petit bâtiment gallo-romain dédicacé au début du cinquième siècle. Le Christianisme s’était en effet propagé par l’axe de la Loire, avait atteint Nantes vers la fin du troisième siècle puis était remonté vers Rennes et de là avait essaimé vers le Vannetais. Le Concile tenu à Vannes en 467 et dont les Actes furent conservés semble avoir eu pour office la délimitation du nouveau diocèse de Vannes et la consécration épiscopale de Patern. Ce Concile réunit six Evêques de la province de Tours et se tint sous la présidence du Métropolite [= Evêque métropolitain] Perpetuus. Dans la lettre adressée par les Evêques présents à deux Evêques absents, Saint Patern signe en second après Perpetuus. Patern fut en contact avec le chef breton local Caradauc et peut-être avec le Roi Clovis. Face aux difficultés, Patern dut démissionner et se retira dans un ermitage. Une Vie de Saint Patern rédigée au onzième siècle le fait avoir été soldat de l’armée romaine avant son Saint Baptême et raconte ses voyages jusqu’à Jérusalem où Patern aurait reçu des mains du Patriarche une crosse d’ivoire et une dalmatique dorée. Cette "Vita" évoque aussi son don des langues. Il s’endormit dans le Christ dans son ermitage un 15 avril, vraisemblablement en 475. Une sécheresse continue ayant crée une famine, le Vannetais se souvint de Saint Patern et vit dans ce fléau une Punition Divine. Une délégation vint alors chercher son corps mais il fut impossible de l’ôter du tombeau. Un des riches citoyens de Vannes fit don d’une terre en proche faubourg. On put alors transporter le corps. C’est ainsi que le tombeau du fondateur de l’évêché ne repose pas en sa cathédrale mais dans cette église Saint-Patern bâtie sur le domaine offert à cette fin. A l’invasion normande, ses Précieuses Reliques furent portées dans le Berry en l’Abbaye de Déols puis à Issoudun. Une partie en fut ramenée à la fin du douzième siècle et le reste fut perdu à la révolution. Il reste à Vannes quelques osselets dont l’un fut cédé à la cathédrale de Quimper. Les Saintes Reliques conservées à Vannes furent placées dans un chef en forme de tête d’Evêque couronnée de la mitre. L’église Saint-Patern actuelle date seulement de 1727. Elle fut construite à l’emplacement d’édifices successifs plus anciens. Elle attirait au Moyen-Age des foules de pèlerins venus prier l’Evêque fondateur. Grâce à un registre mentionnant les dons des fidèles, on a pu estimer l’affluence des pèlerins du quatorzième siècle à trente ou quarante mille personnes par an. Pendant les guerres de Cent ans, les pèlerinages se poursuivent dans la ville occupée et les fidèles se rendent de nuit à l’église à la lueur des torches, bravant les barrages anglais. En 1407, l’église fut frappée pour quelque temps d’interdit : l’affluence des pèlerins avait considérablement enrichie la paroisse papiste au détriment du chapitre-cathédral qui intrigua pour obtenir la Rome hérético-schismatique cette interdiction temporaire. Le pèlerinage fut en 16 partie délaissé au quinzième siècle après le passage et la prédication de Vincent Ferrier qui fit de l’ombre au Saint Pontife Patern. L’église renferme aujourd’hui les statues de bois des sept Saints fondateurs. Patern est fêté le 15 avril; une seconde fête le 21 mai faisait mémoire de la Translation de ses Précieuses Reliques. Nous produisons ici un hymne ancien composé en l’honneur du Saint Evêque Patern de Vannes et chanté lors de sa fête : Heureuse cité des Vénètes, Chante aujourd’hui le Protecteur Que Dieu a placé à ta tête Saint Patern, ton premier pasteur. Ne regarde plus en arrière, Oublie les légions de César. Patern n’est pas homme de guerre La Croix est son seul étendard. Dans tes murs, il bâtit l’Eglise Par l’Evangile du Salut. Il gagne les coeurs et baptise Les croyants au Nom de Jésus. Avec la tendresse d’un père Il ne connaît que le pardon Et cherche à faire vivre en frères Les deux peuples : Francs et Bretons. Reste fidèle à la mémoire De l’Apôtre de tes aïeux, Et Saint Patern se fera Gloire De veiller sur toi près de Dieu. Tropaire à Saint Patern Saint Pontife Patern, tu fus le témoin de la Douceur du Christ au milieu de la dureté du monde. Maître de vertu, tu fus persécuté à cause du Sauveur et n’ouvris pas la bouche lorsqu’on t’accusait faussement. Tout au long de ta vie, tu fus pour tes brebis un bon pasteur, imitant en toute chose ton Maître le Bon Pasteur. Prie-Le qu’Il nous accorde à nous aussi le don de la patience, de la douceur et Sa Grande Miséricorde. Patern, Saint Protecteur du diocèse de Vannes est souvent confondu avec un autre Patern, dit aussi Padarn, né vers 490 en Armorique. Il émigre au Pays de Galles puis en Irlande, retourne en pays de Galles où il fonde le Monastère de Llanbardan, en Cardigan. Il est toujours vénéré dans cette région. Endormi vers 550, il aurait connu Samson, Magloire et Malo dont il aurait été cousin. Il ne semble pas qu’il n'ait jamais été Evêque de Vannes. Ce second Patern est fêté le 23 septembre. Patern de Vannes fut aussi confondu avec un Evêque d’Avranches du même nom. SAINT BASILE DE POIANA MARULUI (+1767) À l’origine du mouvement qui conduisit au réveil des écrits philocaliques se trouve le Starets Païssii Velitchkovski qui après un long séjour au Mont Athos, devint Higoumène des Monastères de Neamts et de Sécu en Moldavie. Païssii eut comme précurseur le Starets Basile de Poiana Màrului que certains considèrent comme le premier maître et auteur hésychaste 17 dans l’Orient orthodoxe des temps modernes. Son ascendance sur la personnalité de Païssii et son influence sur le monachisme orthodoxe ne sauraient être minimisées. Le Starets Basile de Poiana Màrului serait né en 1692 et endormi le 25 avril 1767. Selon toute vraisemblance, Basile était Petit-Russien [=Ukrainien]. Avant de franchir les frontières de la Valachie, il vécut en Russie et dans les montagnes de Mochentski (Ukraine). Obligé de quitter son pays lorsqu'on interdit aux Moines de Russie de vivre en Ermites, Basile et beaucoup d’autres Ascètes s’installent dans les skites de Moldavie et de Valachie. Après une vingtaine d’années au Skite de Dalhautsi, Basile bâtit, avec l’aide du Voïévode Constantin Mavrocordat, le Skite de Poiana Màrului où il se transporta avec douze Moines. C’est sans doute dans ce skite qu’il écrivit son oeuvre tandis que sa renommée se répandait dans tout le pays et même au-delà. Organisé selon les principes de vie hésychaste et les Règles de Saint Basile le Grand et celles du Mont Athos, le Skite de Poiana Mârului deviendra bientôt le centre hésychaste le plus important du pays. Onze skites de la région se trouvaient sous la direction spirituelle de Basile. Ainsi Poiana Màrului attirait-il des Moines de partout, même du Mont Athos. Un Moine athonite nota à l’époque : "Poiana Màrului en Roumanie est devenu la deuxième Sainte Montagne," un véritable "centre de culture orthodoxe." En 1750, le Starets Basile en voyage au Mont Athos, tonsura et reçut comme Moine son disciple Platon-Païssii Velitchkovski. C’est surtout à travers ses écrits qui témoignent d’une riche originalité que nous connaissons la personnalité de Basile. Par ces écrits, il inaugure dans la culture roumaine un nouveau genre de littérature religieuse qui sera continué et approfondi par Païssii Velitchkovski et son école. Subtil connaisseur et interprète des Saintes Écritures et de la littérature ascétique, fervent pratiquant de la prière spirituelle, le Starets Basile nous a laissé une oeuvre peu étendue mais qui, déjà en son temps, fut assimilée aux écrits les plus célèbres de la tradition hésychaste avec lesquels elle fut copiée et rassemblée dans de nombreux recueils. Des écrits du Starets Basile, il ressort avec une nette évidence que la préoccupation centrale de sa vie fut de raviver la pratique de la Prière de Jésus. Le plus souvent il la désigne par les termes "activité de l’intellect" (ou mentale), "prière intérieure" ou encore "pratique intérieure" lorsqu’il s’agit de son premier stade, pratique; il lui réserve au contraire les termes "prière spirituelle," "prière contemplative" ou "prière du coeur" lorsqu’elle est devenue un don de l’Esprit Saint. Il était important de souligner d’emblée la distinction entre Prière de Jésus "pratique" et Prière de Jésus "contemplative" dans les écrits de Basile pour comprendre son insistance peu commune sur le devoir de tout chrétien, Moine ou laïc, de la pratiquer. Pour lui, la Prière de Jésus est, parmi les diverses pratiques ascétiques, le moyen par excellence de purifier l’âme des passions et de garder l’intellect à l’abri des tentations. Ainsi, la Prière de Jésus n’est pas seulement une prière contemplative réservée à une élite purifiée des passions mais elle est comme une épée remise entre les mains de tous, même débutants pour combattre pensées et passions. Mieux que celle des très célèbres Récits d’un pèlerin russe, cette orientation de Basile rendrait compte de la pratique effective des Moines hésychastes, notamment en Russie et en Roumanie. Les conseils du Starets Basile sur la prière ont connu un grand succès non seulement dans le monachisme roumain et russe mais par ce truchement, parmi les fidèles orthodoxes partout puisque ces conseils devaient être intégrés dans le "renouveau philocalique." PSALMODIE OU PRIÈRE EXTÉRIEURE 18 ET PRIÈRE DU COEUR par le Starets Basile de Poiana Marului Introduction du texte de Saint Grégoire le Sinaïte, "Comment chacun doit prier," écrit par le Starets Basile et incluse dans la Philocalie roumaine, tome VIII, avec des notes du Père Dumitru Staniloae (pour le texte de Grégoire le Sinaïte, voir La Philocalie, Desclée de Brouwer/J.-C. Lattès, tome II, 1995, pp. 817-827).* * Notes du Père Dumitru Staniloae dans le tome VIII de la Philocalie roumaine. Manuscrit de l’Académie Roumaine n° 1621, f. 87 r-99 v. Corrigé d’après le texte du manuscrit Ghenoïu. Beaucoup de gens lisant ce livre de Saint Grégoire le Sinaïte et n’ayant pas l’expérience de l’activité de l’intellect, se trompent dans la compréhension de son contenu et pensent que cette activité est propre uniquement aux Hommes Saints qui ont vaincu les passions; c’est pourquoi, observant l’usage actuel, c’est-à-dire exclusivement la lecture et le chant des Psaumes, des Tropaires et des Canons, ils accomplissent seulement la prière "extérieure." Ils ne comprennent pas que la prière chantée nous fut donnée par les Pères dans un premier temps à cause de la faiblesse et du manque d’expérience de notre intellect, cela afin que nous puissions parvenir par la lecture et le chant au niveau de l’activité spirituelle et ne pas rester au niveau de la prière extérieure. Car quoi de plus enfantin? En effet lire et chanter la prière "extérieure" de manière vocale seulement nous mène à une haute appréciation de nous-mêmes et à penser que nous accomplissons par là une grande oeuvre. Ainsi, nous nous satisfaisons du nombre de prières (c’est-à-dire de la quantité) et ce faisant, nous nourrissons en nous-mêmes le pharisien. Mais les Saints Pères pour nous éloigner de ces faiblesses enfantines comme les nourrissons du sein de leur mère, nous montrent le niveau inférieur de cette activité en assimilant la prière chantée aux paroles multipliées par les païens. Car Saint Grégoire dit : "Comme notre vie est une Vie Angélique, il convient que notre psalmodie soit elle aussi Angélique et non pas charnelle ou pour ainsi dire, païenne." Car le chant nous fut donné à cause de notre paresse et de notre manque d’expérience pour nous élever à la vraie prière. Le fruit de la prière "extérieure" nous fut montré par Saint Syméon le Nouveau Théologien dans la deuxième manière de prier. Il dit : "La deuxième oraison est celle-ci : l’intellect se retirant des choses sensibles et se gardant des sensations du dehors et recueillant toutes ses pensées, avance oublieux de toutes les vanités; tantôt il fait l’examen des pensées, tantôt il applique son attention aux demandes que la bouche adresse à Dieu, tantôt, pris lui-même par la passion, il use de violence pour revenir à soi. À combattre ainsi, la paix est impossible et aussi la victoire. Tel un homme qui se bat dans la nuit entend bien la voix des ennemis et reçoit leurs coups mais quant à voir clairement ou dans quel but ils se battent, cela ne lui est pas possible étant donné les ténèbres de son esprit, cause de ce désavantage. Qui lutte de cette sorte ne peut manquer d’être écrasé par les envahisseurs spirituels; il supportera la peine mais sera frustré de la récompense. Surpris par la vaine gloire, il se flatte d’être attentif; dominé et joué par elle, il lui arrive même de critiquer les autres comme n’étant pas pareils à lui, de s’élever et de se considérer comme porteur de brebis, semblable en cela à un aveugle qui promettrait de guider des aveugles."** ** Méthode de Sainte Prière et attention, faussement attribuée à Saint Syméon le Nouveau Théologien. Elle fut publiée, texte grec ancien et traduction française, par I. Hausherr dans Orientalia Christiana, 1927, vol. IX, n° 36, sous le titre " La méthode d’oraison hésychaste ." Le paragraphe reproduit se trouve aux pages 154-155. 19 Mais comment garder l’intellect? En le laissant se préoccuper de ce qui est à l’extérieur et qui le disperse ou en le gardant de cela? Car la vue regardant soit le beau soit le non permis, l’ouïe entendant l’agréable ou le discordant, le goût goûtant le doux ou l’amer, le toucher s’appliquant au mou ou au dur, tous les sens suivent leurs objets comme les feuilles portées par le vent. Et l’intellect mêlé aux sens réfléchit à leur activité. Est-il possible d’échapper ainsi aux pensées de droite et à celles de gauche? Absolument jamais! Si donc il n’est pas possible d’arrêter les pensées à cause des sens, il faut que l’intellect s’écarte des sens pendant la prière, descende dans le coeur et y reste sourd et muet à toutes les pensées. Car si quelqu’un veille sur sa vue, son ouïe et sa langue, il acquiert une certaine accalmie des passions et des pensées mauvaises. Mais quand il éloignera l’intellect des sens extérieurs et l’enfermera en lui-même dans sa cellule intérieure ou dans le Désert,* il se réjouira d’autant plus du repos des pensées mauvaises et goûtera la joie spirituelle qui s’acquiert par la prière du coeur et par la vigilance. Car comme le glaive à deux tranchants, de quel côté que l’on frappe, tranche tout ce qui se trouve autour, de même la Prière de Jésus, tantôt tournée vers les pensées mauvaises et vers les passions, tantôt vers le péché pour se rappeler la mort et les tourments éternels.** * Le Désert "extérieur" est une image de l’intérieur de nous-mêmes, vidé de toutes les pensées. C’est seulement ainsi que l’intellect peut se concentrer exclusivement en Dieu ou qu’il peut accomplir une prière pure. Pourtant, il faut observer qu’en aspirant à ce dépouillement des pensées, l’homme spirituel ne veut pas devenir indifférent. Par cela, il acquiert, en union avec le Christ, une profonde bonté et un Amour pur pour tous les hommes et pour toutes les choses. À proprement parler, l’intellect ne se vide que des attitudes passionnées, égoïstes envers les hommes et les choses. Il est recommandé que les créatures ne soient plus vues en elles-mêmes, donc dispersées mais en Dieu. ** Il semblerait qu’il y ait une contradiction entre la recommandation de vider l’intellect pour parvenir à la prière pure et l’affirmation selon laquelle cette prière même produit ce dépouillement en éloignant de l’intellect toute pensée pour accomplir la prière pure. En effet le dépouillement de l’intellect commence par la prière et au fur et à mesure qu’il avance vers l’état de prière pure, l’intellect est vidé plus parfaitement. L’homme ne doit pas se contenter d’une cohabitation permanente entre la prière et d’autres pensées. Si quelqu’un veut vaincre les attaques des ennemis et s’opposer à toutes les passions seulement par la prière chantée sans recourir à cette prière-là, il sera rapidement et souvent vaincu. Parce que le diable, tantôt vainc celui qui lui résiste, tantôt cède, feignant d’être vaincu par son adversaire. Par là, le diable se moque de lui en le poussant à la vaine gloire et à se considérer comme un pasteur et un maître spirituel. Sachant cela, Saint Hésychius dit : "L’intellect ne peut vaincre à lui seul l’imagination démoniaque. Qu’il n’ait jamais cette audace. Car fourbes comme ils sont, les démons feignent d’être vaincus puis ils te font trébucher par la vaine gloire. Mais devant l’Invocation de Jésus-Christ, ils ne peuvent ni tenir ni te tromper, fût-ce un moment."* Et encore : "Veille à ne pas penser comme l’ancien Israël pour n’être pas livré, toi aussi, aux ennemis spirituels. Libéré des Égyptiens par le Dieu de l’univers, il imagina qu’une idole d’argile pourrait le secourir. Par idole d’argile, tu dois comprendre notre faible intellect. Aussi longtemps qu’il invoque Jésus-Christ contre les esprits malins, l’intellect les chasse facilement et avec un art éprouvé, il fait fuir les puissances invisibles et hostiles de l’ennemi. Mais dès qu’il met follement toute sa confiance en lui-même, il pique vers le bas comme un rapace aux ailes rapides."** * Chapitres sur la vigilance, 1,24, Philocalie roumaine IV, p. 46; édition française : Bellefontaine, Philocalie des Pères neptiques, t. 3, 1981, p. 22. ** Ibidem, 1, 25-26. Cela suffit pour connaître le pouvoir et la mesure de l’activité de l’intellect ainsi que de l’activité extérieure, c’est-à-dire de la prière chantée. Mais que le bienveillant lecteur ne pense pas que les Saints Pères en nous détournant de multiplier les chants et en nous ordonnant de nous habituer à l’activité de l’intellect, méprisent pour autant les Psaumes et les Canons (les Tropaires). Il ne saurait en être ainsi! Car ceux-ci 20 sont donnés par le Saint Esprit à la Sainte Église où s’accomplit toute sanctification par l’ordination et toute l’économie du Verbe de Dieu jusqu’à son second avènement qui englobe aussi notre résurrection. Sachez qu’il n’y a rien d’humain dans l’Office de l'Eglise mais tout y est Don de Dieu auquel nos vertus n’ajoutent ni ne retranchent rien. Notre propos ne traite pas des Offices Liturgiques mais de la règle et de la manière de vivre du Moine qui s’est habitué à recevoir le Don du Saint Esprit par l’effort et la droiture du coeur et non par les simples paroles des Psaumes chantés sans vigilance seulement avec la langue et les lèvres.* * Comme Théolepte de Philadelphie, le Starets Basile reconnaît l’importance de l’Église. En elle, nous recevons la Grâce par laquelle nous développons notre vie en Christ Qui nous mène à la Résurrection. Pourtant, il considère la prière du coeur comme quelque chose de différent et d’extérieur à ce qui s’accomplit dans l’Église. Cette vision dans une certaine mesure dualiste, fut dépassée par les " méthodes " roumaines de la Prière de Jésus. Car l’Apôtre dit : "J’aime mieux prononcer cinq mots avec mon intelligence que dix mille paroles avec la langue" (1 Co 14,19). Donc, il convient tout d’abord que nous nous purifiions l’intellect et le coeur avec cinq mots en disant du plus profond de notre coeur : "Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi" et nous nous élevions ainsi au chant intelligible. Car chaque débutant qui gît encore dans les passions peut accomplir avec l’intellect cette prière par la garde du coeur. Mais il ne pourra atteindre le chant intelligible qu’après avoir purifié son intellect par cette prière.* C’est pour cela que Saint Grégoire le Sinaïte, scrutant plus que tous avant lui les vies, les écrits et l’expérience spirituelle des Saints par le Saint Esprit Qui demeurait en lui, demande de diriger tous nos efforts vers cette prière. Aussi le Saint Archevêque Syméon de Thessalonique ayant le même Esprit et le même don, exhorte-t-il les Evêques, les Prêtres, les Moines et tous les laïcs à dire cette prière sacrée aussi souvent qu’ils respirent. Il dit avec l’Apôtre : "Il n’y a pas d’autre arme plus forte ni au Ciel ni sur la terre que le Nom de Jésus-Christ ." * Nous avons ici un ordre différent de celui que nous donne le Starets Georges. Celui-ci énumère tout d’abord la psalmodie et ensuite la prière du coeur (comme aussi Saint Grégoire le Sinaïte et d’autres Pères anciens). Chez le Starets Basile, il y a tout d’abord la Prière de Jésus et ensuite la psalmodie. En fait, toutes deux ont différents degrés. Dans la mesure où quelqu’un s’habitue de plus en plus à une prière pure, il dit ou il chante d’autant plus spirituellement les autres prières. En tout cas, Prière de Jésus et psalmodie doivent être combinées de telle manière que le croyant à la fois participe aux Offices de 1’Église et se spiritualise graduellement. Sache aussi, toi qui désires cette Sainte Activité de l’intellect que ce n’est pas seulement dans le Désert ou dans la solitude érémitique qu’il y eut des maîtres et de nombreux pratiquants de cette activité sacrée mais plus encore dans les grandes Laures situées en pleine ville. Il est étonnant que le Saint Patriarche Photius élevé à la dignité patriarcale alors qu’il appartenait à l’aristocratie et n’était pas Moine, ait acquis l’expérience de la prière du coeur.* Il progressa à tel point dans ce domaine que par le don du Saint Esprit qui se trouvait en lui, son visage brillait comme le visage de Moïse, dit Syméon de Thessalonique. Celui-ci témoigne qu’il composa avec une grande sagesse philosophique un livre concernant cette prière du coeur. Il dit en outre que les Saints Patriarches de Constantinople Jean Chrysostome, Ignace et Calliste ont également écrit des livres au sujet de cette prière. Est-il encore nécessaire d’ajouter quelque chose, ô lecteur aimant le Christ pour que, éloignant tout doute, tu commences à t’exercer à cette Sainte Activité? Si tu dis : Je ne vis pas dans la solitude, quel gain en tirerastu? Mais le Saint Patriarche Calliste n’a-t-il pas pratiqué la prière du coeur à la Grande Laure de l’Athos tout en servant à la cuisine? Si tu invoques pour motif que tu n’es pas dans le Désert profond, c’est le Saint Evêque Photius qui se présente à toi comme deuxième exemple de vigilance du coeur. Et de même, si tu te montres paresseux à garder ton coeur et invoques pour motif ton obédience, tu deviendras la risée du monde. Parce que ni le Désert ni la vie 21 solitaire ne conduisent à la perfection de cette activité comme le fait l’obéissance avec sagesse, dit Saint Grégoire le Sinaïte. * Il ressort de ceci que Basile ne voit pas de contradiction entre la prière incessante unie au dépouillement de l’intellect et les nombreuses préoccupations liées à la haute charge pastorale d’un Patriarche. L’accomplissement du Bien va de concert avec la prière. Le Bien par lequel s’accomplit la Volonté Divine prend sa source dans la prière. Si tu crains la tentation de droite,* invoquant pour motif que tu n’as pas de maître, le Seigneur Lui-même t’ordonne de prendre pour guide la Sainte Écriture qui dit : "Scrutez les Écritures et vous y trouverez la Vie Eternelle " (Jn 5,39). * C’est-à-dire de pécher par excès de vertu. Et si tu inclines vers la gauche, te troublant du fait que tu n’as pas de lieu de silence, Saint Pierre Damascène te console en disant : "Ceci est le commencement du Salut : renoncer à sa volonté et à sa sagesse et faire siennes la Volonté et la Sagesse de Dieu. Alors, il n’y aura pas dans le monde d’objet ou de lieu qui puisse te faire trébucher. " […] ou Saint Basil, the Elder of St Paisius Velichkovsky (November 15), was born toward the end of the seventeenth century. He received monastic tonsure at Dalhautsi-Focshani Skete in 1705 or 1706, laboring in asceticism with great fervor. St Basil was ordained to the holy priesthood, and became igumen of Dalhautsi in 1715. He remained in that position for twenty years, and was a wise instructor of monks, teaching them obedience, humility, and the art of the Jesus Prayer. The fame of this great spiritual Father began to spread, so that even Prince Constantine Mavrocordat heard of him. St Basil's community became known as a spiritual school of hesychasm, based on the wisdom of the Holy Fathers. When the number of his disciples increased until there was no longer room for all of them at Dalhautsi, they settled in other Sketes in the area. In this way, his influence and teaching spread to other places, inspiring a spiritual renewal of Romanian monastic life in the eighteenth century. St Basil renovated the Poiana Manului (Apple Orchard) Skete near the city of Romni-Sarat between 1730-1733, then moved there with twelve disciples. In addition to his duties as Igumen of Poiana Marului, St Basil was the spiritual guide of all the Sketes in the Buzau Mountains. One of his most famous disciples was St Paisius Velichkovsky, whom he tonsured on Mount Athos in 1750. The holy Elder Basil also wrote introductions to the writings of Sts Gregory of Sinai nilus of Sora, and others who wrote about the spiritual life, guarding the mind, and on the Jesus Prayer. He taught that the Holy Scriptures are a "saving medicine" for the soul, and recommended reading the Holy Fathers in order to obtain a correct understanding of Scripture, and to avoid being led astray through misunderstanding. St Basil also warned against any inclination to excuse ourselves and our sins, for this hinders true repentance. St Basil fell asleep in the Lord on April 15, 1767, leaving behind many disciples. His influence has been felt in other Orthodox countries beyond the borders of Romania. SAINTE MONIALE HUNE (OU HUNNA) (+679) 22 Née au sixième siècle, nous avons à notre disposition peu d'éléments vérifiés de la vie de Sainte Hune. Nous savons qu'apparentée à un Roi de Bourgogne de l'époque mérovingienne, elle fut sans doute l'épouse contrainte et malheureuse d'un seigneur franc. En revanche, la tradition fourmille de récits fabuleux à son sujet. Enfant mal aimée d'une famille désunie, Hune fut reléguée aux cuisines avec les domestiques du château de la Hunière tandis que son père guerroyait au loin aux côtés de son Roi et que sa mère se livrait aux caresses de ses nombreux amants. L'amour sincère et l'affection que lui portaient les servantes et l'affection des lavandières qu'elle accompagnait dans leur travail permirent à la fillette de vivre une enfance simple mais heureuse. Cette vie au contact de gens pauvres sans culture, illettrés et aux manières frustes restés païens n'empêcha pas la jeune Hune d'acquérir un caractère fort et une Foi chrétienne vive. Outre ses autres qualités, elle jouissait d'une très grande beauté qu'un mémorialiste du temps qualifiait de "surnaturelle." Mariée de force à un vieil aristocrate brutal, Hune refusa farouchement de partager la couche du soudard et ayant résolument préservé sa Virginité, elle trouva refuge dans un couvent où elle consacra sa vie au Service de Dieu, secondant humblement les soeurs dans leurs travaux ménagers les plus pénibles. SaintTrophime Saint Aristarque SAINTS MARTYRS APOTRES ARISTARQUE, PUDENS ET TROPHIME DES SOIXANTE-DIX (+67) 14 – 15 avril Membres des soixante-dix, ces trois Saints étaient disciples de Saint Paul. Ils prêchèrent avec lui le Saint Evangile, partageant ses afflictions et ses épreuves pour l'édification de la Sainte Eglise du Christ. Saint Aristarque* était Juif originaire de Thessalonique. Tenu en grande estime par Saint Paul, il accompagna l'Apôtre dans ses voyages missionnaires. Lorsqu'ils prêchèrent à Ephèse, les orfèvres du sanctuaire d'Artémis, craignant la perte de leurs profits, se précipitèrent dans un grand tumulte sur Aristarque et les autres compagnons de Paul et les traînèrent au théâtre. Il aida ensuite l'Apôtre à rassembler la collecte des Chrétiens d'Asie Mineure en faveur de leurs frères affligés de Palestine puis il le suivit jusqu'à Rome lors de sa première captivité (en l'an 60-62). Saint Paul le nomme son compagnon de captivité et sa 23 consolation. Il devint par la suite Evêque d'Apamée en Syrie et jouissait de la réputation d'un second Jean le Précurseur et Baptiste en raison de la tunique de peau dont il était vêtu et de sa vie ascétique. Il fut martyrisé au cours de la persécution de Néron. Saints Pudens et Trophime sont mentionnés par Saint Paul dans sa seconde Epître à Timothée et dans les Actes des Apôtres Saint Luc précise que Saint Trophime était originaire d'Ephèse. Ils périrent, semble-til, eux aussi au cours de la persécution de Néron. * Il a déjà été commémoré le 27 septembre et le 4 janv ou The Holy Disciples Aristarchus, Pudas and Trophymos were from among the Seventy Disciples, whom the Lord Jesus Christ had sent before him with the good-news of the Gospel (Lk. 10: 1-24). The holy Disciple Aristarchus, a co-worker of the holy Apostle Paul, became bishop of the Syrian city of Apameia. His name is repeatedly mentioned in the book of the Acts of the Holy Apostles (Acts 19: 29, 20: 4, 27: 2) and in the Epistles of the Apostle Paul (Col. 4: 10, Philemon 1: 24). The holy Disciple Pudas is mentioned in the 2nd Epistle of the Apostle Paul to Timothy (2 Tim. 4: 21). He occupied high position as a member of the Roman Senate. At his home the Saint took in the First-Ranked Apostles Peter and Paul, and believing Christians gathered. His house was converted into a church, receiving the name "Pastorum." In it, according to tradition, the holy Apostle Peter himself served as priest. The holy Disciple Trophymos hailed from the city of Edessa. His name is mentioned in the book of the Acts of the Holy Apostles (Acts 20: 4) and in the 2nd Epistle of the Apostle Paul to Timothy (2 Tim. 4: 20). He was a student and companion of the holy Apostle Paul, sharing with him all the sorrows and persecution. All these three holy disciples accepted a Martyr's death at Rome under the emperor Nero (54- 68), concurrent with that of the Apostle Paul ( c. 67). ok Saint Grand et Noble Prince Mstislav-Théodore Vladimirovich (+1132) Holy Nobleborn GreatPrince Mstislav Vladimirovich (in Holy Baptism Theodore, or Feodor) was born on 1 June 1076. When he was all of 12 years old, his grandfather – the Kiev GreatPrince Vsevolod (1078-1093), sent off his grandson to be prince of Novgorod. The Novgorod people loved the young prince. In 1995 they expelled prince David, who withdrew to Smolensk, and they went specially to Rostov seeking Prince Mstislav. After the death of his grandfather, Saint Mstislav had occupied his appanage-land, the Rostov throne. At 19 years of age the young prince gained a brilliant victory over his uncle, the Chernigov prince Oleg. Prince Oleg had killed his brother Izyaslav and attacked Rostov and Suzdal', which belonged to Prince Mstislav. The Saint did not want to shed innocent blood. He wanted to make peace with his uncle, and he besought him to be satisfied with the rights to the city of Ryazan'. But Oleg had already gathered forces on a campaign against Novgorod. Prince Mstislav thereupon defeated him in a battle (1096) and Oleg, having lost out at Suzdal' and Rostov, barely managed to hold on at Murom. Saint Mstislav again offered peace and asked only for the return of captives. Oleg 24 agreed under a ruse, and so Prince Mstislav dispersed his own army. On the feastday of the GreatMartyr Theodore of Tyre, on Saturday of the 1st Week of Great Lent, he was quietly sitting down at Suzdal' to eat, when messengers brought him word, that prince Oleg stood at the Klyaz'ma with an army. In one mere day Prince Mstislav regathered his army, and when his brother arrived 4 days later, he gave new battle. Oleg in fear fled to Ryazan', and Saint Mstislav set free the captives, went through the Murom lands and he then reconciled Oleg with GreatPrince Svyatopolk (1093-1114) and with his own father, Vladimir Monomakh. Thankful for the mercy of God, the Saint in 1099 made a pledge to build a temple in honour of the Annunciation of the MostHoly Mother of God at Gorodischa near Novgorod. And especially just for this church was written the reknown Mstislavovo Gospel, the precious adornments of which were wrought at Constantinople. In 1114 the Saint pledged at Novgorod a church in the name of Saint Nicholas. This temple was in gratitude to Saint Nicholas for an healing. During the time of a grievous illness the prince had called out for help to Saint Nicholas, whose relics shortly before this had been transferred to Bari in Italy (1087, Comm. 9 May). Saint Nicholas in a vision gave orders to send to Kiev for his icon, indicating its form and measure. The people sent to bring back the icon found themselves detained on the Island of Lipna by a storm raging there on Lake Il'men. But on the 4th day they found in the water there that same circular icon, indicated in the vision. The sick prince gave kiss to the icon and received healing. And afterwards at the place of appearance of the icon, on the Island of Lipna, there was built a monastery with a stone church in the name of Saint Nicholas. In 1116 the holy prince again campaigned against the Chud people, and after a victory he restored at Novgorod the fortress – "he made guarantee of Novgorod the Great" – and he built out more extensively the lodgings for the Novgorod principality. Then at his orders the posadnik-mayor Pavel situated a fortress at Lake Ladoga, where there was built a stone church in honour of the GreatMartyr George. In 1117 GreatPrince Vladimir Monomakh (1114-1125) summoned his son to him as an assistant and transferred him to Belgorod. In 1123 holy Prince Mstislav confronted the Volynian prince Yaroslav, who was attempting to seize the Kiev principality by leading against Rus' a Polish and Hungarian army. In 1125 GreatPrince Vladimir Monomakh died, and holy Prince Mstislav occupied the Kiev throne. During this time he gained a brilliant victory over the old enemies of Rus' – the Polovetsians, driving them beyond the Volga. Those of the Polovetsian princes, who refused to ally with Mstislav, were dispatched to Greece. In 1127 Saint Mstislav gave an oath to defend the Chernigov prince Yaroslav, banished by a nephew. The clergy and all the people besought him not to spill Christian blood. The holy prince obeyed, but until the end of his life he bewailed, that he had violated his kissing of the cross in this oath. In 1128 GreatPrince Mstislav set the foundations of a stone church in the name of the GreatMartyr Theodore of Tyre (his patron Saint), in memory of a victory gained over the Chernigov prince Oleg. And in 1131, after a successful campaign against Lithuania, Saint Mstislav laid the foundations of a temple in honour of the Pirogoschsk Icon of the Mother of God. Holy Prince Mstislav died on 14 April 1132 during the Paschal Week, and he was buried in the temple of the GreatMartyr Theodore, built by him. 25 The holy prince was venerated even during his earthly life. The copyist of the Mstislavovo Gospel called him noble and a lover of Christ. The preparer of the settings of the Mstislavovo Gospel, Naslav, wrote about him: "Much toil and tribulation I experienced. But God did comfort me through the prayer of the good prince... God grant his prayer for all Christians." The vita-life of the holy prince was set under 15 April in the Serbian Divine-service Prologue of the XIII-XIV Centuries. This Prologue was transcribed from the much earlier Bulgarian, the source for which was the Russian original. Likewise under 15 April appears the vita-life of Prince Mstislav in the Bulgarian Synaxarion of the year 1340. (Investigations have shown, that the source of this synaxarion was likewise Russian). In these Prologues the memory of holy Prince Mstislav was placed alongside such reknown Russian commemorations, as that of holy Equal-to-the-Apostles GreatPrincess Ol'ga (Comm. 11 July), and the holy Passion- Bearer Princes Boris and Gleb (Comm. 24 July). These facts testify to the wide veneration of holy Prince Mstislav in the Slavic lands. SAINT EPHRAIM LE GRAND D'ATSQURI (+9°.S.) Saint Ephraim the Great of Atsquri—one of the most important figures in the Georgian Church of the 8th and 9th centuries—was a disciple and companion of St. Grigol of Khandzta. On his way from Klarjeti in southern Georgia to Abkhazeti in the northwest, St. Grigol met the young Ephraim and immediately perceived in him a like-minded companion and the future wonderworker and bishop of Atsquri. Grigol promised to take the young man as his disciple. On his way back to Klarjeti St. Grigol accompanied Ephraim and another youth, Arsenius, the future Catholicos of Georgia. He entrusted the upbringing of these two holy youths to his spiritual sons Christopher and Theodore. The brothers of Khandzta Monastery objected to the arrival of the youths, since the monastery rules prohibited young visitors. But St. Grigol told them that God had revealed this as His will and that, after being raised at the monastery, these young men would be like spiritual successors of St. Ephraim the Syrian and St. Arsenius the Great. 26 St. Ephraim was later consecrated bishop of Atsquri and became a major figure in the Church of his time. He significantly contributed to the definitive strengthening of the autocephaly of the Georgian Church. As a result of his labors, the Georgian Church received a blessing from Antioch to prepare its own chrism in Mtskheta. St. Ephraim administered the diocese of Atsquri for forty years. God endowed him with the gifts of prophecy, wonder-working, and healing. He lived to an advanced age and reposed peacefully. Even today, those who approach his holy relics are healed of their infirmities. (St. Ephraim of Atsquri is also mentioned in the Life of St. Arsenius the Great [commemorated September 25].) SAINT ABBÉ ORTAIRE DE LANDELLE (NORMANDIE), CONFESSEUR (+ 580) 15 avril – 21 mai (élévation) Abbé de l'Abbaye de Landelle près de Vire où il est honoré, il évangélisa la région et chanta la Gloire de Dieu au point qu'on le célèbre encore dans les Litanies locales. Saint Ortaire qui vécut au sixième siècle fut de son vivant l’objet d’une véritable ferveur populaire grâce au retentissement que connurent ses Miracles. Les malades affluèrent et les guérisons furent nombreuses. Il s'endormit le 15 avril. Il y eut une Elévation de son corps le 21 mai. Vers l’an mille, une chapelle fut édifiée dans le hameau. Sainte Anatasia SAINTES MARTYRES BASILISSA ET ANASTASIA DE ROME (+ 68) Basilissa et Anastasia étaient deux Pieuses et Dévotes Romaines. Durant le règne de l'empereur Néron, elles recueillirent les corps des disciples des Saints Apôtres et les ensevelirent avec les honneurs. Pour cela, elles furent accusées et emprisonnées. Après de longues tortures, au cours desquelles on leur coupa poitrine et langue, elles furent décapitées. ou The Holy Women Martyrs Basilissa and Anastasia lived in Rome and were enlightened with 27 the light of the Christian faith by the holy Apostles Peter and Paul. They devoted themselves to the service of the Lord. When the emperor Nero (54-68) persecuted Christians and gave them over to torture and execution, Saints Basilissa and Anastasia intrepidly took up the bodies of the holy Martyrs and gave them reverent burial. Rumours about this reached Nero. Saints Basilissa and Anastasia were then locked up in prison. They subjected them to cruel tortures: they scourged them with whips, tore at their skin with hooks, and burned at them with fire. But the holy martyresses remained unyielding and bravely confessed their faith in Christ the Saviour. By command of Nero they were beheaded with the sword (+ c. 68). St Crescens de Myre-St Léonide,Evêque d'Athènes-Ste Anastasie et Basilisse dames romaines qui ensevelirent St Pierre et St Paul et moururent à leur tour Martyres sous Néron (entre 64 et 68). -Sts Théodore et Pausilype, Martyrs en Thrace sous Adrien (entre 117 et 138). -St Mstislav-Theodore, Prince de Kiev remarquable par son absence de cupidité (1132)..-Sts Messor, Procline, Messite et Joconde, Martyrs en Italie (fin du Ier siècle). -Sts Maron, Eutyches et Victorin, Martyrs à Rome sous Trajan (99). -Sts Soukias, Lucien, Polyeucte, Quadrat, Antiochus, Iksoron, Memmas, Phoca, Serge, Domenece, Adrien, Zosime, Victor, Thalkise, Jourdain, Anastase et Theodore, nobles de la cour d'Arménie, Martyrs (vers 130).- Sts Jacques et Theodose, leurs compagnons qui survécurent et poursuivirent leur vie d'ascèse. -St Eutyche, Martyr à Ferentini dans le Latium. -St Laurentinus Sossius, enfant, Martyr à Valrovina près de Vicence en Italie (485). -St Ruadan fondateur du monastère de Lothra en Irlande, thaumaturge (584). -Ste Juvette ou Invelte, soeur de St Maudez, solitaire à Henvic- Taule en Bretagne (VIIème siècle). -Ste Hunna, épouse exemplaire d'un noble alsacien (679). -St Abdon l'Evêque de Metz en Lorraine (707). -St Mundus fondateur de monastères en Ecosse (vers 962). -St Ananie le Métropolite de Lacédémone (Sparte), Martyr à Mystra par la main des Musulmans (1767). -St Daniel d'Achinsk (Sibérie, 1843). Lecture de l’Epître Pas de Lecture ce jour Lecture de l’Evangile Pas de Lecture ce jour REFLEXION - Au sujet de la Contemplation, Saint Grégoire le Sinaïte écrit : "Nous confirmons qu'il y a huit principaux sujets pour la Contemplation : d'abord, Dieu, Invisible et Non-Vu; Sans Commencement et Incréé; Première Cause de tout ce qui existe; Tri-Un; l'Une et Unique Divinité pré-existante. Deuxièmement, l'ordre et les rangs des puissances rationnelles (les puissances incorporelles des Cieux, le Monde Angélique). Trois, la composition des choses visibles. Quatre, le plan de l'Incarnation du Verbe. Cinq, la Résurrection Générale. Six, la Redoutable Deuxième Venue (Second Avènement) du Christ. Sept, les tourments éternels. Huit, le Royaume des Cieux. Les quatre premiers ont déjà été révélés et appartiennent au passé. Les quatre derniers n'ont pas encore été révélés et appartiennent au futur, même si ces quatre sont clairement contemplés par ceux qui, avec l'aide de la Grâce acquise, atteignent la pureté d'esprit. Quiconque approcherait cette tâche de la Contemplation sans l'illumination de la Grâce, qu'on lui fasse savoir qu'il bâtit des fantaisies et ne possède pas l'art de la Contemplation."Ainsi écrivait le Grand Grégoire le Sinaïte au grand discernement, parlant de ce qu'il connaissait par expérience personnelle. Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid