dimanche 27 mai 2012
Vie de Saint Epiphane de Chypre et autres Vies de Saints.
12 – 25 mai 2012
Cycle mobile (Pascalion): Vendredi de la Sixième Semaine
Lecture de l’Epître
Actes XIX : 1-8
19.1 Pendant qu'Apollos était à Corinthe, Paul, après avoir parcouru les hautes provinces de
l'Asie, arriva à Éphèse. Ayant rencontré quelques disciples, il leur dit: 19.2 Avez-vous reçu le
Saint Esprit, quand vous avez cru? Ils lui répondirent: Nous n'avons pas même entendu dire
qu'il y ait un Saint Esprit. 19.3 Il dit: De quel baptême avez-vous donc été baptisés? Et ils
répondirent: Du baptême de Jean. 19.4 Alors Paul dit: Jean a baptisé du baptême de repentance,
disant au peuple de croire en celui qui venait après lui, c'est-à-dire, en Jésus. 19.5 Sur ces
paroles, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. 19.6 Lorsque Paul leur eut imposé les
mains, le Saint Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues et prophétisaient. 19.7 Ils étaient
en tout environ douze hommes.
19.8 Ensuite Paul entra dans la synagogue, où il parla librement. Pendant trois mois, il
discourut sur les choses qui concernent le royaume de Dieu, s'efforçant de persuader ceux qui
l'écoutaient.
Lecture de l’Evangile
Jean XIV : 1-11
14.1 Que votre coeur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi. 14.2 Il y a plusieurs
demeures dans la maison de mon Père. Si cela n'était pas, je vous l'aurais dit. Je vais vous
préparer une place. 14.3 Et, lorsque je m'en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je
reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi.
14.4 Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin. 14.5 Thomas lui dit: Seigneur, nous
ne savons où tu vas; comment pouvons-nous en savoir le chemin? 14.6 Jésus lui dit: Je suis le
chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. 14.7 Si vous me connaissiez, vous
connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez, et vous l'avez vu. 14.8
Philippe lui dit: Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. 14.9 Jésus lui dit: Il y a si
longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe! Celui qui m'a vu a vu le
Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père? 14.10 Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et
que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père
qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres. 14.11 Croyez-moi, je suis dans le Père, et le
Père est en moi; croyez du moins à cause de ces oeuvres.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT PHILP ARGYRIUS (SILVERSMITH)
Saint Philp Argyrius (orfèvre) était Diacre puis Prêtre sous le règne de l'empereur Arcadius
(395-408). Pour la Sainteté de sa vie, il a été gratifié du don de chasser les démons. Le Saint
de Dieu s'endormit au début du cinquième siècle et son corps fut enseveli dans la ville
d'Arcironum en Sicile.
SAINT MONDRY (OU MONDÉRIC) DE BLOIS, CONFESSEUR (+6°.S.)
Mondry (Mundericus) d'Arisitum aurait été comme le titulaire d'un évêché fondé vers 570 en
Austrasie. Mondry lui-même aurait fondé à Célettes, diocèse de Blois, une église et un village
en mémoire de sa cellule primitive. Ses Saintes Reliques sont conservées près de Blois, le
culte se continue à Célettes.
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SAINT HYGIN (OU GÉNIE) DE LECTOURE (ÉPOQUE INCERTAINE)
Hygin est honoré solennellement à Lectoure comme un des principaux Saints Protecteurs de
cette ville. D'après sa vie écrite par son auteur ancien à la Vérité mais non contemporain et
que Bernard de la Guinonie a recueillie, il paraît qu'il était né d'une illustre famille qu'il était
orné de toutes les vertus chrétiennes et doué d'une éloquence merveilleuse que ses travaux
apostoliques amenèrent à la Foi un grand nombre d'idolâtres; que pour cela il fut en butte aux
persécutions mais qu'il se sauva par un Miracle à la suite duquel trente soldats envoyés pour le
prendre embrassèrent eux-mêmes la Foi de Jésus-Christ. Il y avait anciennement à Lectoure
une église et un Monastère de Saint-Génie. L'emplacement en fut donné en 1076 à l'abbé
papiste Hugues de Cluny.
SAINT ARCHEVÊQUE SABINOS DE CHYPRE (+5°.S.)
Le Saint Evêque Sabinus de Chypre naquit en Phénicie [actuel Liban] dans la ville de Lycie.
Ayant entendu la renommée de l'Ascète Saint Epiphane de Chypre, Sabinus partit le trouver et
en reçut la tonsure monastique. Durant cinq ans, il vécut dans l'Ascèse avec Saint Epiphane
dans le Désert. Ensuite, il rédigea la vie et les Actes de Saint Epiphane. Lorsque Saint
Epiphane fut élevé au siège épiscopal de Chypre, il ordonna Saint Sabinus à la prêtrise. Après
la Naissance Céleste de son Evêque et Père Spirituel, Saint Sabinus devint son successeur. Le
sage Archipasteur défendit avec zèle l'Eglise contre les hérétiques. Il s’endormit au milieu du
cinquième siècle.
12 mai - 5 juin (translation)
SAINT EVEQUE EPIPHANE DE SALAMINE A CHYPRE (+403)
Le bateau qui transportait le corps du Saint arrivait à Chypre venant de Constantinople. Les
Prêtres et le peuple vinrent avec des Croix, des évangéliaires, des cierges et de l'encens et
transportèrent son corps à l'église. Quand ils voulurent commencer à creuser sa tombe, deux
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diacres qui avaient été excommuniés par le Saint ne le leur permirent pas. Le corps demeura
dans l'église quatre jours durant lesquels son corps donnait l'impression qu'il dormait. Un
Saint Diacre vint auprès du corps et dit : "Je connais ta relation avec Dieu et que tu sais
contenir ces opposants maléfiques." Il regarda alors une hache et en frappa le sol. Les deux
diacres opposants s'effondrèrent aussitôt et ils furent emmenés à leurs maisons et moururent le
troisième jour. Le corps du Saint fut oint et enveloppé, ils l'ensevelirent dans un sarcophage
de marbre dans son église. Nombre de Miracles eurent lieu par son corps.
ou
Epiphane était Juif de naissance et reconnaissant la Foi en Christ, il fut baptisé avec sa soeur
Callithrope. A l'âge de vingt-six ans, il fut tonsuré Moine au Monastère de Saint-Hilarion. Par
la suite, il fonda un monastère séparé où il devint célèbre à travers toute la Palestine et
l'Egypte par son Ascèse, sa sagesse spirituelle et ses Miracles. Fuyant la gloire des hommes,
Epiphane se retira en Egypte. Chemin faisant, il rencontra le Grand Paphnuce qui lui prédit
qu'il deviendrait Evêque de l'Île de Chypre. En effet de nombreuses années plus tard par la
Divine Providence, Epiphane parvint à Chypre où de manière inattendue, il fut choisit comme
Evêque.
A l'âge de soixante ans, il devint Evêque de Salamine durant cinquante-cinq ans. Il vécut cent
quinze ans et se reposa de cette vie en vivant éternellement dans le Royaume du Christ. Avant
son Départ Céleste, il fut convoqué à Constantinople par l'empereur Arcadius et sa femme
Eudoxia à une assemblée d'Evêques qui selon le souhait de l'empereur et de l'impératrice,
avaient à condamner Saint Jean Chrysostome. Arrivant à Constantinople, Epiphane vint
directement au palais impérial où l'empereur et l'impératrice le retinrent un long moment en
tentant de le persuader de se déclarer contre Chrysostome. Les citoyens et Chrysostome
eurent comme rumeur qu'Epiphane s'était mis d'accord avec l'empereur contre Chrysostome.
C'est pourquoi Chrysostome lui écrivit une lettre : "Frère Epiphane, j'ai entendu que tu as
conseillé à l'empereur de m'exiler; apprends que tu ne reverras jamais ton siège épiscopal." A
cela, Epiphane répondit : "Ô souffrant Jean, résiste aux insultes et saches que tu n'atteindras
jamais le lieu vers lequel tu es exilé." Et les prophéties des deux Saints furent rapidement
accomplies. Ne voulant en rien acquiescer au désir de l'empereur d'exiler Chrysostome,
Epiphane embarqua secrètement sur un bateau et partit pour Chypre mais il remit son âme au
Seigneur en pleine mer. L'empereur bannit Saint Jean Chrysostome en exil en Arménie. Mais
Saint Jean s'endormit dans le Seigneur en route.
Saint Epiphane reposa en l'an 403. Parmi les nombreux ouvrages de Saint Epiphane, le plus
célèbre est la "Boîte à Remèdes" (Panarium) dans lequel quatre-vingts hérésies sont
énumérées et réfutées.
ou
Notre Père Saint Epiphane naquit vers l'an 315 (ou 308) dans une modeste famille juive du
village de Bésandouch près d'Eleuthéropolis en Palestine. A la mort de son père, il fut adopté
par un docteur de la Loi, Tryphon qui projetait de lui donner sa fille en mariage. Animé
depuis son enfance d'un grand zèle pour l'étude, Epiphane étudia à ses côtés l'Ecriture Sainte
et les institutions juives et acquit la connaissance de cinq langues : le grec, le latin, l'hébreu, le
syriaque et le copte, chose fort rare à l'époque.
* Nous avons tenté ici d'introduire certains épisodes de sa biographie traditionnelle dans le cadre des
événements attestés par les historiens ecclésiastiques.
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A la mort de Tryphon, il hérita de toute sa fortune. Un jour qu'il était en train de visiter ses
terres et passait à cheval à côté d'un Moine chrétien nommé Lucien, ce dernier rencontrant un
pauvre et n'ayant pas d'argent, se dépouilla de son vêtement pour le lui donner et aussitôt une
robe d'une blancheur resplendissante descendit du Ciel pour le couvrir. Ce signe vint
confirmer l'admiration qu'Epiphane entretenait pour les Chrétiens depuis que dans son
enfance il avait été sauvé miraculeusement par l'un d'eux de sa monture emballée. Tombant
alors aux pieds de Lucien, il le supplia de le baptiser et de l'accepter dans l'Ordre Angélique.
Baptisé par l'Evêque de la cité, il distribua tous ses biens et devint disciple de Saint Hilarion
dont il suivit avec exactitude tout le reste de sa vie la stricte discipline ascétique. Les Mystères
et les figures de l'Ancien Testament prenant tout leur sens dans la Lumière du Christ, il
s'adonna avec encore plus d'ardeur à l'étude et avide de connaître le mode de vie des Moines
d'Egypte, il entreprit un long voyage dans cette terre d'élection de la vie ascétique. Il s'informa
aussi sur les doctrines professées par diverses sectes et hérésies qui y pullulaient, rassemblant
ainsi les éléments de son traité monumental contre toutes les hérésies qu'il rédigera au soir de
sa vie. Ayant échappé de peu aux entreprises des manichéens, il rentra en Palestine après
quatre années et fonda un Monastère près de son village natal qu'il dirigea en toute sagesse
pendant trente ans. On raconte que par sa prière, il fit jaillir de l'eau de la terre desséchée et
que les cellules des Moines furent construites par des Sarrasins qui avaient été témoins de ses
Miracles. Par l'invocation du Nom du Christ et grâce à son don de clairvoyance, Epiphane
chassait les démons qui tourmentaient les villageois et certains de ses Moines. Il délivra aussi
la contrée d'un lion redoutable mangeur d'hommes et il répandait largement les aumônes mais
c'était surtout par son charisme d'enseignement et d'interprétation des Ecritures qu'il brillait
comme un astre sur toute l'Eglise.
Réalisant le danger pour l'Eglise de la sagesse hellénique comme source des multiples
hérésies, il s'employa pendant toute sa vie à lutter pour la défense de la Vraie Foi. On raconte
qu'un philosophe célèbre vint d'Edesse au Monastère de Saint Epiphane pour discuter des
Saintes Ecritures. Ils débattirent longtemps sur les Mystères de la Création, Epiphane tenant
en main la Sainte Bible et le philosophe les écrits d'Hésiode et bien que la Lumière de la
Vérité fût éclatante, ce dernier restait obstiné. Mais lorsqu'il vit Epiphane guérir un possédé
par l'invocation du Nom du Christ, renonçant à la vaine sagesse, il demanda à être baptisé. Il
fut ensuite ordonné Prêtre et devint le successeur du Saint à la tête du Monastère.
Ayant quitté son Monastère pour échapper aux honneurs des hommes et parvenu à Chypre où
il eut la grande joie de retrouver Saint Hilarion, Epiphane accepta sur la pression de ce dernier
d'être consacré Evêque de Constantia (Salamine) en 376. Il voyait dans cette élévation non
une occasion de vaine gloire mais plutôt un moyen d'échapper aux entreprises des hérétiques
semi-ariens fort influents en Palestine. Pendant trente-six ans, il montra un zèle exemplaire
dans le gouvernement de son diocèse et la confirmation de la Foi orthodoxe tant à Chypre que
dans le reste du monde. De nombreux Miracles vinrent confirmer de manière éclatante ses
vertus pastorales et son amour paternel pour ses ouailles. Sa générosité et ses interventions en
faveur de ceux qui étaient victimes de l'injustice lui attirèrent toutefois la haine d'une partie de
son clergé et attisée par le diacre Carin qui l'accusa de dilapider l'argent de l'Eglise. Malgré les
entreprises de ce dernier pour diffamer le Saint, Epiphane lui montrait toujours la même
bienveillance et Carin fut finalement châtié par Dieu et périt misérablement.
On raconte que lorsque le Saint célébrait la Divine Liturgie, il voyait de ses yeux le Saint-
Esprit descendre sur les Dons pour les sanctifier. Un jour, il fut privé de cette vision à cause
de l'indignité de l'un de ses con-célébrants. Après l'avoir écarté, Saint Epiphane supplia Dieu
avec larmes et ne continua la célébration qu'à la suite d'une nouvelle manifestation de la
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Gloire Divine. Très attentif à l'intégrité morale de son clergé, le Saint Prélat voulait que ses
clercs fussent par leurs vertus un digne ornement pour l'Epouse du Christ; aussi avait-il
transformé son palais épiscopal en Monastère où il menait la vie commune avec plus de
soixante-dix clercs.
En 382, laissant le gouvernement de son diocèse à Saint Philon de Carpathos, Epiphane se
rendit à Rome en compagnie de Saint Jérôme et de Paulin d'Antioche pour résoudre le
schisme d'Antioche en faveur de ce dernier. Ils résidèrent dans la demeure de Sainte Paule et
le biographe du Saint rapporte qu'il y fit d'éclatants Miracles et guérit la soeur des coempereurs
Arcade et Honorius. De retour à Chypre et lors d'une terrible famine, il distribua à
la population le blé qu'il avait acheté aux accapareurs avec de l'or reçu à la suite d'une vision.
Dans son zèle pour extirper de la théologie chrétienne toute trace d'hellénisme, Saint
Epiphane concentra particulièrement ses efforts contre les doctrines d'Origène alors très en
faveur chez les Moines de Palestine. En 393 prenant la parole à Jérusalem à l'occasion de la
fête de la Dédicace de la basilique de la Résurrection, il proclama qu'Origène était le père de
l'arianisme et de toutes les hérésies. Le soir même, le Patriarche Jean auquel Epiphane
reprochait sa sympathie à l'égard des origénistes répliqua en attaquant les anthropomorphistes
c'est-à-dire les adversaires de l'exégèse allégorique de l'Ecriture prônée par le grand docteur
alexandrin. La querelle s'envenima et prit une large ampleur surtout lorsque Saint Jérôme se
rangea aux côtés d'Epiphane contre le Patriarche Jean et son ancien ami Rufin d'Aquilée.
S'éloignant de la cité tourmentée, Epiphane se rendit quelque temps dans son Monastère
d'Eleuthéropolis puis retourna dans son diocèse sans pour autant abandonner un combat que
son caractère ardent et sa simplicité portaient à des prises de position extrêmes.
Le flambeau de la lutte anti-origéniste passa alors à l'Archevêque d'Alexandrie Théophile
(401). Précédemment disciple d'Origène, il en était devenu un ennemi féroce et implacable
en vue d'assouvir sa rancune contre quatre frères de noble origine (appelés les Frères "Longs,"
à cause de leur haute taille) qui avaient préféré l'Hésychia aux dignités ecclésiastiques et qui
donc avaient quitté le clergé sans l'autorisation de Théophile pour devenir Moines à Nitrie.
Poursuivis par l'Archevêque ils se réfugièrent à Constantinople dans l'espoir d'obtenir gain de
cause auprès de Saint Jean Chrysostome. Utilisant cette occasion pour accuser Saint
Chrysostome qu'il jalousait d'être le protecteur de l'hérésie origéniste, Théophile s'adressa à
Epiphane. Mal informé de la situation et des motifs réels de Théophile, le vieil Evêque
pensant partir à la défense de l'Orthodoxie, se rendit à Constantinople après avoir condamné
l'origénisme dans un Concile d'Evêques de Chypre. Accueilli avec révérence par Saint
Chrysostome, Epiphane refusa ces marques d'honneur; il alla demeurer dans une maison
privée et procéda à l'ordination d'un Diacre dans un Monastère. Saint Chrysostome lui fit
savoir qu'il était très affligé d'apprendre que son frère dans l'épiscopat avait agi ainsi contre
les Saints Canons* et agitait sans raison le peuple contre son pasteur. Saint Epiphane décida
alors de prendre le chemin du retour afin de ne pas être davantage cause de discorde et il
quitta la capitale peu avant le sinistre concile du Chêne qui déposa de manière inique Saint
Jean Chrysostome (403). Il remit son âme à Dieu pendant la traversée (12 mai 403) après
avoir exhorté ses disciples à préserver la pureté de la Foi et à se garder de l'attrait des
richesses et de la calomnie. A l'arrivée du navire à Salamine, une foule immense tenant des
cierges en main, accueillit son pasteur et l'accompagna avec larmes jusqu'à l'église où pendant
sept jours une grande partie de la population de Chypre vint le vénérer.
* Le Canon 35 des Saints Apôtres interdit aux Evêques d'agir en dehors de leur diocèse sans l'accord de
l'Evêque du lieu.
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Le culte de Saint Epiphane se répandit rapidement et son tombeau reste un des lieux de
pèlerinage les plus vénérés de l'île dont il est le Saint Protecteur avec Saint Barnabé.
SAINT EVÊQUE POLYBIOS DE RINOCYREIA EN EGYPTE (+5°.S.)
Saint Polybius fut un disciple de Saint Epiphane de Chypre. Il l'accompagna dans tous ses
voyages et écrivit au sujet de la vie et des Miracles de son maître. Saint Polybius accompagna
Saint Epiphane lorsqu'il revint de Constantinople, ayant refusé de prendre part au concile
condamnant Saint Jean Chrysostome. Mourrant, Saint Epiphane dit à Saint Polybius : "Pars
pour l'Egypte et après ma mort, je prendrai soin de toi." Saint Polybius, par humilité, obéit à
l'ordre de son maître et n'attendant pas les funérailles du corps, il partit pour l'Egypte où il fut
fait Evêque de la ville de Rinocyria. Pour sa vertueuse vie d'Ascète, Saint Polybius reçut le
don des Miracles. Par sa prière, le Seigneur envoya une fois la pluie durant une sécheresse et
donna une abondante récolte aux champs. Saint Polybius reposa au cinquième siècle à un âge
avancé.
SAINTE RICTRUDE, EPOUSE DE SAINT ADALBAUD, DE DOUAI (+688)
La vie de cette Sainte nous offre de distinguer la jeune Vierge, la vertueuse épouse et la mère
chrétienne. Dieu permit que devenue veuve, elle entrât peu après dans un monastère pour y
donner encore l'exemple de la perfection religieuse. C'est un précieux trésor qu'une femme
chrétienne dans la famille : ses vertus ne manquent jamais d'exercer une influence
considérable sur toute la société.
Sainte Rictrude naquit au pays basque d'une famille opulente et illustre; elle appartenait à
cette race vive et guerrière des Gascons ou Vascons* qui lutta si longtemps contre les Francs
du Nord. A l'époque, ces peuples étaient encore en partie idolâtres. Rictrude reçut le jour de
parents chrétiens et vertueux. Elle eut pour père le puissant aristocrate Ernold, sa mère
s'appelait Lichtia (+606 environ). (Ernold, Arnaud; Lichtia, Lucie)
* M. Garat (Origines des Basques, Paris, 1869), distingue les Vascons des Basques et des Gascons. Selon lui,
les Vascons sont les Béarnais, les alliés des Basques dans toutes leurs guerres; les Basques sont les
continuateurs des Cantabres, colonie sémitique amenée dans les Basses-Pyrénées sur les vaisseaux des
Phéniciens : les Vascons ou Béarnais auraient donné leur nom à leurs amis les Cantabres qui dès lors
s'appellent Basques et à leurs ennemis les Aquitains qui prient le nom de Gascons. M. Menjoul et lui (Saint
Amand, Apôtre des Basques, 1869) ne fait qu'un seul peuple des Vascons et des Basques. Mais le résultat
indiqué par les deux auteurs est le même à savoir que les habitants des Pyrénées, Vascons, Basques et
Cantabres, imposèrent leur suzeraineté et leur nom à la partie de l'Aquitaine comprise sous le nom de
Novempopulanie et aujourd'hui Gascogne. Nous n'avons aucune raison de combattre une théorie d'après
laquelle les Cantabres sont les ancêtres des Basques en ligne directe, sans déplacement des populations; les
Béarnais sont les Vascons vaincus par Crassius et ennemis de Clovis et enfin les Gascons sont les mêmes que les
Aquitains, sauf qu'ils ont pris le nom des Vascons et des Basques alliés qui les soumirent à leur suzeraineté.
Encore une fois, nous n'avons aucune envie de contredire cette théorie mais nous voudrions des preuves et M.
Garat n'en donne pas. M. Menjoulet nous paraît plus serré dans son argumentation mais alors que deviennent
les Cantabres? Il ne faut pourtant pas les effacer de l'Histoire.
Dès ses premières années, cette enfant donna des marques de Sainteté. Douce et modeste dans
sa conduite, portant l'innocence de son âme, remplie de charité et de prévenance pour tous, la
jeune Rictrude croissait en âge et en Grâce devant le Seigneur et à peine à l'aurore de sa vie,
elle brillait déjà comme un astre éclatant de justice et de sagesse.
Encore adolescente, Dieu permit que Saint Amand allât prêcher la Foi dans cette contrée. Ce
Saint Missionnaire en effet avait reproché au roi Dagobert les désordres de sa conduite
comme le scandale subséquent qui en résultait pour tous ses sujets; il l'avait averti qu'il
attirerait infailliblement sur lui et sur son royaume la Colère de Dieu. Cette liberté lui avait
valu l'exil : il se dirigea alors vers la Gascogne et la Providence le conduisit bientôt dans la
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famille de Sainte Rictrude.
Des études récentes ayant fixé le pays d'origine de Sainte Rictrude parmi les Basques, il est
utile à la clarté de notre récit de voir l'état politique de ce pays au septième siècle et par suite
de quelles circonstances cette Princesse a épousé un leude du Nord de la France.
Saint Grégoire de Tours rapporte qu'en 581, sous le règne de Chilpéric II, les Vascons ayant
commencé à faire des incursions dans la Novempopulanie, le duc Bladastes alla les attaquer
dans leur propre pays, de l'autre côté des Pyrénées mais qu'il y perdit la majeure partie de son
armée. Quelques années plus tard vers 588, ces mêmes Gascons, dit le même historien, en se
précipitant du haut de leurs montagnes, descendirent dans les plaines, ravageant les vignes et
les champs, livrant les maisons aux flammes et amenant de nombreux captifs avec tous les
troupeaux. Le duc Austrovalde les poursuivit mais n'en tira qu'une faible vengeance.
(Grégoire de Tours, Hist. Franc., liv. 6, chap 12; liv.9, chap.7).
Saint Grégoire de Tours qui s'endormit en 595 ne dit plus rien de Vascons (Il mentionne la
Vasconie dans une de ses lettres, PL t.71 col 1463 et il écrit alors ce mot avec un double W :
Wasconia. C'est l'orthographe qui a prévalu depuis chez les chroniqueurs.)
Mais l'histoire de ce petit peuple est continuée par Frédegaire, chroniqueur du septième siècle,
lequel nous apprend qu'en 602, le Rois Théodebert et Thierry des Francs dirigèrent leurs
armées "contre les Vascons et que les ayant défaits, Dieu aidant, ils les soumirent à leur
empire, les rendirent tributaires et mirent à leur tête un duc nommé Génialis qui les gouverna
heureusement. (Frédeg. Chronic.; PL t71, col 647, n°21).
Génialis s'endormit après une administration assez longue et toujours tranquille. Sous le
gouvernement de son successeur Aighinan, les Vascons se révoltèrent en accord avec Sénoc
l'Evêque d'Eause et Métropolite de la Novempopulanie. C'est alors qu'ils reconnurent pour
leur duc Amand, l'un des grands hommes de l'époque mais dont l'origine est restée inconnue.
Amand franchit l'Adour et malgré les Rois de France, il parvint à faire accepter son autorité
sur tout le pays qui s'étend jusqu'au fleuve de la Garonne.
Cependant, Dagobert monta sur le trône en 628 et fit à son frère Caribert un petit royaume
d'Aquitaine avec la ville de Toulouse pour capitale. Ce royaume borné d'un côté par la Loire,
de l'autre par la Garonne enveloppait au Sud la contrée où les Vascons venaient d'établir leur
domination. Mais Amad ayant donné en mariage sa fille Gisèle au jeune Roi d'Aquitaine,
celui-ci acquit alors ou par un simple arrangement de famille ou même par la force des armes,
la souveraineté du duché des Vascons. (Frédeg. cap. 57; Hist. du Langedoc, liv. 7).
Les Vascons eurent à subir une grande guerre en 637. Caribert n'était plus et Dagobert se hâta
de reprendre le royaume d'Aquitaine au préjudice de deux orphelins Boggis et Bertrand, fils
de Caribert et petits-fils du duc des Vascons par Gisèle, leur mère. Il y a lieu de croire que les
Vascons ayant accepté la suzeraineté de Caribert roi d'Aquitaine, Dagobert voulut à son tour
les placer sous son sceptre et que le duc Amand s'y refusa, ne fût-ce que pour conserver ce
reste d'héritage à ses jeunes pupilles. Le fait est qu'au rapport de Frédegaire, les Vascons se
révoltèrent et firent des ravages dans "l'ancien royaume de Caribert" c'est-à-dire dans la
seconde Aquitaine. Pour mettre un terme à ces déprédations, le roi des Francs envoya sous les
ordres du référendaire Chadoind, une grande armée composée de dix corps ayant chacun un
duc à sa tête sans parler de plusieurs comtes aussi puissants que des ducs. Aux approches de
cette armée qui déjà, dit Frédegaire, "remplissait toute la Vasconie, les Vascons sortant du
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haut des rochers et du fond des vallées, coururent aux combats... " (On voit la distinction
précédemment indiquée entre le territoire qui constitue le duché d'Amand et le peuple qui a
donné son nom à ce territoire : la Vasconie est couverte en entier par l'armée franque et les
Vascons sont encore renfermés dans les défilés de la montagne.)
Après la mort de Caribert et la conquête de la Vasconie par la grande armée de Chadoind, les
officiers de Dagobert arrivaient en nombre dans les vallées pyrénéennes qui ne leur
présentaient plus aucun danger. Or un de ces jeunes seigneurs du nom d'Adalbaud, duc de
Douai en Flandre, eut occasion de voir Rictrude et la demanda en mariage. Quelques proches
parents de la jeune fille s'opposèrent à ce projet et par un sentiment de haine pour le sang
"étranger," peut-être aussi parce qu'Adalbaud était Chrétien mais Ernold et Lichia donnèrent
volontiers leur acquiescement.
Rictrude était alors à la fleur de l'âge et elle passait pour un modèle de candeur, de sagesse et
d'innocence. Les cérémonies du Mariage s'accomplirent dans le recueillement le plus parfait.
"Adalbaud offrait à sa jeune épouse des vertus, un nom illustre, une mâle beauté, une sagesse
et une prudence qui avaient devancé les années. Rictrude lui apportait en retour des charmes
modestes et pudiques, une noble naissance, de grands biens et par-dessus tout, une vie pure et
sans tache."
A quelque temps de là, Sainte Rictrude venait avec son époux dans le pays d'Ostrevent où il
avait de possessions et où habitait sa famille; c'est là aussi que Saint Amand de retour de son
exil, venait parfois se reposer de ses courses apostoliques et donner de sages instructions qui
inspiraient à tous la piété. Par la Bénédiction de Notre Seigneur, quatre enfants croissaient
sous leurs yeux. Maurant, l'aîné, fut tenu sur les fonts de Baptême par le Saint Riquier qui
prêchait la Parole de Dieu dans ces contrées. Nanthilde, épouse de Dagobert, avait servi de
marraine à Eusébie l'aînée des trois filles. Saint Amand avait baptisé la seconde, Clotsende
qui remplaça plus tard sa mère dans le Monastère de Marchiennes; la plus jeune, Adalsende,
était encore au berceau.
Sainte Rictrude comme son vertueux époux, avaient compris la Sainteté du mariage : ils
consacraient pleinement à former ses enfants à la Sagesse. Aussi s'empressèrent-ils l'un et
l'autre de choisir des Hommes de Dieu pour donner à leur jeune famille les leçons qui forment
à la Science Divine et susceptibles de les conduire à la Sainteté. Eux-mêmes n'ignoraient pas
que la première instruction que les parents doivent à leurs enfants est celle de l'exemple : ils
prirent donc soin de confirmer par leur conduite les paroles qui sortaient de leur bouche et de
pratiquer en présence de leurs enfants les devoirs de tout fidèle chrétien mais aussi par leurs
mains les oeuvres de charité chrétienne.
Ainsi, la demeure de Rictrude et d'Adalbaud devenait en quelque sorte le rendez-vous de
toutes les infortunes et de toutes les nécessités : ils assistent l'indigent et celui que pressent la
faim et la soif trouve toujours auprès d'eux le soulagement; ils donnent au pauvre de quoi
couvrir sa nudité et ne refusent jamais à l'étranger le pain et l'hospitalité. Quelquefois aussi on
les voit sortir de leur tranquille habitation avec leurs jeunes enfants qui se livrent à leurs côtés
aux jeux innocents de leur âge; avec eux ils pénètrent dans la maison du malade et de l'infirme
y porter la consolation et le secours. Leurs mains ne se refusent pas à renfermer dans le
linceul funèbre la dépouille du Chrétien et on pourrait même les surprendre à rappeler le
repentir et la paix dans des coeurs endurcis par le crime ou ulcérés par la haine.
Ainsi la bonne odeur des vertus chrétiennes s'étendait sur tous ceux qui les approchaient :
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riche ou pauvre, faible ou puissant, l'homme qui était dans la joie comme celui qui pleurait,
tous n'avaient qu'une voix pour exalter et bénir la charité et la bienfaisance de Sainte Rictrude
et de son époux.
Mais Dieu permit d'éprouver par l'adversité et d'épurer davantage encore l'âme déjà Sainte de
Rictrude. A cette époque Adalbaud fit un voyage en Gascogne pour quelque expédition
militaire ou bien un ordre du Roi qui avait en lui une grande confiance. Ce fut alors que des
hommes vraisemblablement de la famille de Sainte Rictrude elle-même, voulurent se défaire
de lui. Déjà à l'époque de son mariage, ils avaient témoigné un vif mécontentement et leur
colère n'avait fait que s'accroître en voyant se consommer cette alliance d'un Franc du Nord
avec une illustre Princesse de leur sang et de leur contrée. Cette fureur se réveilla quand ils le
virent reparaître au milieu d'eux. Ayant donc assailli à l'improviste le noble leude dans les
solitudes du Périgord, ils le mirent cruellement à mort.
Sainte Rictrude qui au moment du départ d'Adalbaud avait l'esprit tellement rempli de tristes
pressentiments, apprit bientôt cette lamentable nouvelle qui la plongea avec toute sa
maisonnée dans la plus profonde consternation. Elle fit rendre à son digne époux les honneurs
de la sépulture avec une grande magnificence, prit le deuil ainsi que toute sa maison et
commença à mener la vie d'une veuve chrétienne uniquement occupée du soin de ses enfants
et de ses serviteurs et de la pratique des bonnes oeuvres.
Ce fut alors aussi qu'elle manifesta le projet qu'elle nourrissait déjà dans son âme de se retirer
du monde pour se consacrer entièrement à Dieu dans la vie monastique. Aussi prudente que
Pieuse, elle ne manqua point de consulter de personnages et particulièrement Saint Amand qui
était devenu le tuteur de la famille depuis la Naissance Céleste d'Adalbaud. D'après son
conseil, Rictrude se détermina à différer son départ jusqu'à ce que son fils Maurant fût
parvenu à l'âge robuste et requis pour être admis à la cour du Roi des Francs. En attendant
cette époque, elle se livra avec ardeur à toutes les oeuvres de piété au milieu de sa famille où
Saint Amand venait souvent donner des avis et des consolations.
Peu après, Sainte Rictrude vit son fils à la cour estimé et chéri de tous, encore plus pour sa
sagesse et ses brillantes qualités que pour le beau nom de sa famille; elle pensa que le moment
était venu de se retirer au Monastère de Marchiennes avec ses filles. Déjà l'aînée des trois,
Eusébie, était à Ramage auprès de sa vénérable aïeule Sainte Gertrude; les deux plus jeunes,
Clotsende et Adalsende brûlaient aussi de se consacrer à Dieu. Mais Dieu voulut mettre
encore sa vocation à la plus délicaté et la plus difficile épreuve.
En effet le Roi Clovis V qui était rempli d'affection et de bienveillance pour Adalbaud et sa
famille avait ressenti une vive douleur quand il apprit sa Naissance Céleste inopinée et il
continua d'en donner des marques par tous les égards dont il environnait le jeune Maurant. Par
respect pour l'affliction d'une veuve éplorée, il cacha quelque temps à Rictrude ses intentions
mais un jour, il lui fit connaître que son désir était de la voir prendre pour époux quelqu'un
des nobles leudes de sa cour. On comprend tout ce qu'avait de pénible et d'embarrassant une
telle proposition faite par le Roi lui-même dont les volontés, en pareille circonstance, étaient
d'autant plus inflexibles que presque toujours c'était la politique ou l'intérêt de la puissance
royale qui les déterminait.
Bientôt même, plusieurs se présentèrent à l'illustre veuve d'Adalbaud, la sollicitant de se
rendre aux intentions du Roi et de choisir un époux entre eux. Rictrude répondit avec
beaucoup de sagesse qu'une démarche de cette importance demandait du temps et de la
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réflexion; ainsi elle écarta momentanément toutes les sollicitations importunes. Dès la
première déclaration du Roi, elle s'était empressée d'instruire Saint Amand de cet obstacle
inattendu et de lui demander le secours de ses lumières et de ses conseils. Avec sa prudence
accoutumée, le Saint Missionnaire l'engagea à attendre un temps plus favorable pour exécuter
son dessein. La Providence amena bientôt cette occasion et Sainte Rictrude la saisit et en
profita avec habileté.
Un jour donc que le Roi était arrivé dans le pays d'Arras où elle avait de vastes possessions,*
Rictrude l'invita avec toute sa suite à un grand festin. Elle n'épargna rien pour donner à cette
réception toute la magnificence et la somptuosité convenables de sorte que Clovis II put la
regarder comme un témoignage de la disposition où était la noble veuve de se conformer à ses
volontés.
* Boll. 12 mai - le lieu dont il est question s'appelle aujourd'hui Boiri-Sainte-Rictrude, canton de Beaumetz,
arrondissement d'Arras. Un prieuré dépendant de Marchiennes et desservi par des moines papistes de ce
monastère, fut établi dans ce lieu. -- Dans les "Acta Sanctorum Belgii," t.4, p.487, il est prouvé que ce fait a dû
arriver sous Clovis II.
Au milieu du repas, Sainte Rictrude se leva de table et demanda au Roi avec dignité et respect
si dans sa propre maison il lui était accordé de faire ce qu'elle désirait. Le monarque qui
croyait sans doute que pour célébrer sa bienvenue et celle des principaux seigneurs du
royaume, elle voulait offrir la coupe et présenter un nouveau vin plus généreux, lui répondit
gracieusement que tout lui était permis dans sa maison. Cette parole prononcée, Rictrude tire
de son sein un voile noir béni par Saint Amand, le met sur la tête et conjure à haute voix le
Seigneur de l'aider à le conserver jusqu'à la fin de sa vie. A cette vue, le Roi entre dans une
grande colère, sort brusquement de la salle du festin puis accompagné de ses gens, il quitte le
château, indigné contre lui-même du consentement involontaire qu'il vient de donner à un acte
qui contrarie ses projets. Pendant ce temps, la Pieuse Famille remettait son sort entre les
Mains de Dieu avec l'espoir de voir ses voeux exaucés.
Sainte Rictrude s'empressa d'appeler auprès d'elle son sage et prudent conseiller, Saint
Amand : lui seul pouvait amener une réconciliation désirable entre elle et le monarque.
Celui-ci vint en toute hâte et se rendit aussitôt à la cour pendant que la charitable dame pour
attirer les Bénédictions du Ciel, distribuait une partie de ses biens aux pauvres et se livrait
avec ferveur à toutes sortes de bonnes oeuvres.
Arrivé au palais, Saint Amand représenta au monarque avec beaucoup de modération et de
prudence que la Vénérable Rictrude avait conçu depuis longtemps le désir de vivre loin du
monde qu'elle n'avait agi en toutes choses qu'avec sagesse que c'était Dieu véritablement Qui
l'appelait à ce nouveau genre de vie et qu'il était juste que les désirs des rois de la terre
cédassent devant la Volonté du Roi des Cieux. Le Prince se rendit à ces paroles si chrétiennes
et la réconciliation fut opérée. Sainte Rictrude pouvait enfin voler vers la solitude après
laquelle elle soupirait depuis si longtemps.
Quelques jours après, les habitants du Castrum de Douai voyaient pour la dernière fois, la
Sainte épouse d'Adalbaud se diriger avec ses enfants vers le temple consacré à la Mère de
Dieu et prendre ensuite avec joie le chemin de Marchiennes. (Buzel, "Gallo-Fland.," lib. 1,
cap. 31, 41, passim - cette église avait été réparée autrefois par les soins d'Adalbaud et
d'Erchinoald, son frère).
Sous la conduite de Saint Jonat, l'un des plus dignes disciples de Saint Amand, elle y coule
des jours tranquilles au milieu des Saintes Filles qui l'ont suivie dans sa retraite.
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Sainte Rictrude était entrée dans la solitude de Marchiennes, accompagnée de ses deux filles.
Tout à coup, une maladie violente et opiniâtre emporte sous ses yeux la jeune et innocente
Adalsende. De toutes parts retentissait le cri triomphal des Anges "Gloire à Dieu au plus haut
des Cieux et paix sur la terre, bienveillance parmi les hommes." C'était la Nativité du Sauveur,
Fête de l'Incarnation.
Pendant trois jours, Sainte Rictrude sut retenir ses larmes et sa douleur pour ne point troubler
la fête mais quand au jour des Innocents les mères éplorées de Rama firent entendre leurs
lamentations, elle ne put comprimer davantage les siennes. Les Saints Mystères administrés et
l'heure de prendre le premier repas étant venu, "Allez, mes soeurs bien-aimées," dit Rictrude,
"allez prendre avec Actions de Grâces, la nourriture de vos corps; pour moi à l'exemple des
mères désolées de Bethléem, je vais pleurer mon innocente petite fille Adalsende que la mort
m'a ravie dans un âge si tendre."
Une nouvelle et dernière épreuve était encore réservée à la Vénérable Rictrude mais cette fois,
elle devait se changer promptement en joie : ce fut la détermination que prit tout à coup son
fils de se consacrer au Service de Dieu et de bâtir loin de la cour un monastère où il se
retirerait avec d'autres héros chrétiens animés des mêmes dispositions. Cette nouvelle que
Maurant communiqua aussitôt à sa Sainte Mère, la remplit d'abord d'inquiétude et de
perplexité; elle craignait que ce fils bien-aimé qui avait par ses soins conservé la pureté de ses
moeurs, ne se fit illusion à lui-même et ne s'exposât par ces engagements à d'amers regrets et
peut-être à de coupables égarements.
Sainte Rictrude appela donc auprès d'elle le Vénérable Saint Amand qui transporta en toute
hâte au Monastère de Marchiennes et calma facilement les appréhensions de cette vertueuse
mère en lui représentant tout ce qui s'était passé au palais entre Maurant et lui et avec quelle
prudence et quelle discrétion ce jeune homme avait agi en toutes choses.
La joie succéda à la tristesse et elle fut complète quand Maurant arriva à l'Abbaye de
Marchiennes auprès de sa mère pour lui exposer lui-même les motifs de sa conduite. Dans la
chapelle même du monastère, Saint Amand célébra les Divins Mystères et donna au jeune
leude qui se dépouillait volontairement de tous les insignes des guerriers, la tonsure des
clercs. Saint Maurant se retira ensuite au Monastère de Bruël (Merville) bâti par ses soins
dans des terres qui appartenaient à sa famille.
Après la retraite de son fils, Sainte Rictrude désormais libre de toute inquiétude, ne fut plus
occupée que de Dieu seul. Rien ne pouvait l'arrêter dans son ardeur pour l'accomplissement
des devoirs de sa charge d'Abbesse; elle était véritablement pour ses Moniales une mère
pleine de bonté, cherchant tous les moyens de leur être agréable et des les faire avancer dans
la perfection.
C'est dans une telle piété qu'elle s'endormit paisiblement dans le Seigneur vers l'an 688 à l'âge
d'environ soixante-seize ans, laissant Clotsende pour la remplacer dans la direction du
Monastère de Marchiennes.
SAINT EVEQUE MODOALD DE TREVES (+ 640)
Modoald était originaire de la province d'Aquitaine. Il était allié à Saint Pépin de Landen,
maire du palais à la cour du Roi Dagobert de France. Pépin avait épousé Sainte Itte, soeur de
Modoald et de leur mariage naquit Sainte Gertrude, Vierge d'une haute Sainteté et honorée à
Nivelles. Modoald reçut de ses parents une excellente éducation sous le rapport de la science
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comme sous celui de la piété. Il fut reçu à la cour de Dagobert où il rencontra plusieurs Saints
Personnages comme Arnault de Metz et Cunibert de Cologne. La licence qui régnait à la cour
ne lui fit rien perdre de sa piété, c'est pourquoi Dagobert le choisit pour l'élever sur le siège
archiépiscopal de Trèves.
Lorsque après la fête de Saint Arnoult, le Roi se fut laissé aller à la vie la plus dissolue, notre
Saint, tout en veillant soigneusement sur son troupeau, ne cessa pas d'avertir le Roi et de le
rappeler au respect de lui-même et à l'observation de la Loi de Dieu. Ses conseils portèrent
enfin leurs fruits, Dieu ayant touché et changé le coeur du Prince. A partir de cet heureux
changement, Dagobert pleurant les fautes de sa vie passée, regarda toujours Modoald comme
son père et il l'appelait de ce nom, ajoutant à ces marques d'affection de riches dons destinés à
l'ornement et à l'amplification de l'Eglise de Dieu. C'est avec ces libéralités que Modoald
érigea de nombreux monastères en l'Honneur du Christ et de Sa Sainte Mère et qu'il en dota
d'autres richement. Il fonda aussi plusieurs Congrégations de Moniales toujours avec les
largesses de Dagobert, d'autant mieux disposé pour ce genre d'institution que lui-même avait
deux filles d'une très grande piété et très zélées pour la vie solitaire et monastique. L'une
d'elles, Irmine, fonda un monastère à Horren (Ad horrea regis) près de Trèves et y vécut avec
d'autres Vierges sous la direction de Modoald. L'autre nommée Adèle, suivit l'exemple de sa
soeur après la mort de son époux et se renferma à Polotiolum, autre monastère de femmes.
Modoald ne s'en tint pas à ces fondations; il bâtit sur les bords de la Moselle un troisième
Monastère de filles qu'il plaça sous l'invocation de Saint-Symphorien d'Autun. Le Saint
Evêque pouvait-il mieux confier la garde des Chastes Epouses de Jésus-Christ qu'au jeune
Martyr qui avait réuni tant de courage à tant d'innocence? Il établit pour la première Abbesse
de la communauté Sévéra sa soeur. Cette Pieuse Vierge s'y sanctifia en prenant pour modèle le
Saint Protecteur de son monastère.
L’Abbaye qu'elle gouvernait en suivant les conseils de son frère avec une fermeté que
tempérait la plus aimable mansuétude, était simple et modeste. Au lieu de l'or et de l'argent on
y voyait briller comme des pierreries toutes les qualités monastiques. Sainte Sévéra est
honorée le 20 août et son frère, Saint Modoald, le 12 mai. Tous deux voulurent que leur corps
repose après leur Naissance Céleste à côté l'un de l'autre dans l'église de Saint-Symphorien
après s'être aimés comme Saint Benoît et Sainte Scholastique. Ce monastère fut détruit
pendant l'invasion des Normands.
Modoald parvint à une haute perfection : sa modestie, sa simplicité, sa patience, sa charité
pour Dieu et le prochain étaient de celles des plus grands Saints. Quand il eut ainsi non
seulement pratiqué la piété pour lui-même mais qu'il eut fait faire de grands progrès à la
religion dans tout son diocèse pendant plus de vingt ans qu'il le gouverna, il s’endormit dans
le Seigneur.
SAINTS MARTYRS NEREE, ACHILEE, FLAVIE DOMITILLE, LA JEUNE,
EUPHROSYNE ET THEODORA DE TERRACINA (+1°.S.)
SAINT MARTYR DENIS A ROME (+ 304)
D'après la notice de Saint Pancrace, son neveu, Denis était venu avec lui d'Orient à Rome : il
fut baptisé par l'Evêque de Rome (soit Caïus, soit Corneille), naquit au Ciel en prison
quelques jours après son Saint Baptême.
SAINT DIOMMA DE KILDIMO, COMTÉ DE LIMERICK (+5° S.)
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Le Saint irlandais Diomma enseigna la voie de la Sainteté à Saint Declan et d'autres Saints. Il
est à présent vénéré comme le Saint Protecteur de Kildimo au Comté de Limerick en Irlande.
SAINT HIÉROMARTYR GERMAIN LE PATRIARCHE DE CONSTANTINOPLE (+740)
Germain est issu de l'aristocratie de Constantinople. Son père ayant été condamné à mort pour
des raisons politiques, le fils âgé de vingt ans est fait eunuque et incorporé de force au clergé
de Sainte-Sophie. Germain fit contre mauvaise fortune bon coeur et il poursuivit sa carrière
ecclésiastique pour finir par devenir Patriarche. Il composa des oeuvres liturgiques et favorisa
le culte de la Mère de Dieu.
Lors de la crise iconoclaste, il révèle sa véritable énergie. Il tient tête publiquement à
l'empereur Léon l’Isaurien pour défendre le culte des Saintes Icônes. Il procède à une fine
analyse du culte et de l’acte extérieur de l’adoration des Saintes Icônes. Dans le culte, il
distingue d'une part le culte absolu réservé à Dieu Seul (P. G., 177, 168-169) se subdivisant en
lâtrie et doulie et d'autre part le culte relatif que reçoivent les images, relatif car non
seulement c’est un moyen pour obtenir une fin (s’élever à la Latrie de Dieu seul) mais relatif
aussi parce que la matière de l’image n’est pour rien dans l’honneur offert à la figure
représentée. Par conséquent, l’Eglise ne s’est pas éloignée du précepte du Décalogue qui
défend l’adoration des idoles, le précepte visant les images qui sont censées représenter la
Nature Divine. Même en ce qui concerne Jésus-Christ, "nous retraçons," dit-il, "Sa Figure
d’homme et l’Image de Sa Forme humaine selon la chair et non de Sa Divinité
Incompréhensible et Invisible."
De la similitude des attitudes extérieures que prennent les fidèles devant les Icônes avec celles
des païens devant les idoles, il ne faut pas conclure à la similitude du culte : ce qui importe
n’est pas l’action extérieure mais le sentiment intérieur qui la dicte (P. G., 98, 180-181) que
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nous appellerons l'acte intérieur. Par ces distinctions, Germain trace la manière d’éviter le
danger d’idolâtrie qui guette le culte de l’Image. Ajoutons que les Saintes Images nous font
rendre un culte à son prototype représenté de manière transfigurée.
Il eut le soutien de l'Evêque de Rome sur lequel il s'appuya car à l'époque le Patriarche de
Rome était suffisamment dégagé des vicissitudes étatiques pour demeurer un critère fiable
pour la Confession de la Juste Foi.
Contraint de démissionner, il s'endort dans Notre Seigneur en exil peu après. Premier
théologien des Saintes Icônes, il fut glorifié comme Martyr par le Concile de Nicée II qui
décréta légitime les Saintes Images et leur culte. On vénère en France, à Bort les Orgues, de
Précieuses Reliques de Saint Germain qui furent apportées de Constantinople durant la
quatrième croisade de funeste mémoire.
ou
Saint Germain était fils du patrice Justinien. Il fut dès sa jeunesse un des principaux
ornements du clergé de Constantinople. Son mérité le fit élever sur le siége épiscopal de
Cyzique où il se conduisit avec beaucoup de sagesse et d'édification. On l'élut en 715
Patriarche de Constantinople. Il ne s'appliqua pas seulement à réprimer le vice, il défendit
encore généreusement la Foi contre les erreurs des monothélites et des iconoclastes.
L'empereur Léon l'Isaurien ayant rendu en 725 un édit par lequel il ordonnait que l'on ôtât les
Saintes Icônes, le Saint Patriarche refusa d'y obéir. Il soutint même en présence de ce prince la
légitimité du culte que l'Eglise rendait aux représentations du Seigneur et de Ses Saints. Il fut
merveilleusement secondé par Saint Jean Damascène qui vivait alors à la cour du calife des
Sarrasins. Il osa rappeler à l'empereur les promesses qu'il avait faites à son avènement à
l'empire de ne point changer les traditions de l'Eglise.
Léon de son côté ne négligea rien pour gagner le Patriarche. Il employa d'abord les caresses;
ce moyen ne lui ayant pas réussi, il tâcha d'irriter le Saint. Son but était de lui faire prononcer
quelques paroles injurieuses afin qu'il prît de là occasion de le traiter comme un homme qui
lui manquait de respect mais ce second moyen ne lui réussit pas mieux que le premier.
Germain s'était trop bien instruit à l'école du Sauveur pour oublier l'obligation où sont tous les
hommes de pratiquer la douceur et la patience. Cependant l'empereur devenait plus furieux de
jour en jour et faisait éprouver au Patriarche en toute occasion les effets de son ressentiment.
Il s'érigeait en docteur et en réformateur de l'Eglise. A l'entendre, ses prédécesseurs ainsi que
les Evêques et tous les Vrais Chrétiens n'étaient que des idolâtres. Son entêtement pour
l'erreur et son ignorance l'empêchaient de distinguer le culte absolu que l'on rend à Dieu du
culte relatif que l'on rend aux Saintes Images.
La fermeté du Patriarche était inébranlable au milieu de tant d'épreuves. Il souffrait en
Disciple de Jésus-Christ des maux dont il ne pouvait arrêter le cours. Les hérétiques
prévalurent enfin et le forcèrent en 730 à quitter son Eglise qu'il gouvernait depuis quatorze
ans et cinq mois. Il se retira à Platanium dans la maison de ses pères. Là il gémissait sur le
déplorable état de la conduite de l'Eglise, faisant un Saint Usage des Croix que Dieu lui
envoyait. Souvent il répétait avec un de ses plus illustres prédécesseurs (Saint Jean
Chrysostome) : "Quand je devrais mourir mille fois le jour et souffrir l'enfer même pendant
quelque temps, je regarderais tout cela comme rien pourvu que je voie Jésus-Christ dans Sa
Gloire."
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Il s'endormit le 2 mai 733. Saint Germain servit aussi l'Eglise par sa plume. Photius admirait
l'élégance et la politesse que l'on remarquait dans ses écrits et surtout dans son apologie de
Saint Grégoire de Nysse contre les origénistes.*
* Nous n'avons plus que trois lettres de Saint Germain de Constantinople; elles ont pour objet principal l'affaire
des iconoclastes. Voyez Ceillier, t. XVIII, p. 62.
ou
Sainted Germanos, Patriarch of Constantinople, was born at Constantinople in the VII
Century. His father, one of the foremost senators in Byzantium, was killed by order of the
emperor Constantine Pogonatos (668-685), and the boy Germanos was emasculated and given
over to church clergy, where he deeply studied Holy Scripture. For his sanctity of life,
Germanos was made bishop in the city of Kizikum. Saint Germanos rose up steadfastly in
defense of the Orthodox faith against the iconoclast heretics. He was later made patriarch of
Constantinople. Saint Germanos continued to stand up against the iconoclasts and to their
spokesman, the emperor-heretic Leo III the Isaurian (717-741). But the contest was unequal,
and he was forced to put his omophor upon the prestol' (altar-table) in the altar, and to resign
the archpastoral cathedra. Then the enraged emperor, – having accused the Patriarch the day
before of heresy, sent soldiers, who subjected the Saint to beatings and threw him out of the
patriarchal residence. Saint Germanos was Patriarch for 14 years and 5 months. He settled
into a monastery, where he spent the remaining days of his life. Holy Patriarch Germanos died
in the year 740, at age 95, and was buried in the Khoron monastery in Constantinople.
Afterwards his relics were transferred to France.
At the Seventh OEcumenical Council (787), the name of Patriarch Germanos was written into
the diptych-list of the Saints. Written by him was: "Meditation on church matters or
Commentary on the liturgy;" also a composition, devoted to an explanation of difficult places
of Holy Scripture, and another work concerning the rewards of the righteous after death.
Providing a wealth of historical accounts is his important work about the various heresies that
had arisen since apostolic times, and also about the church councils taking place during the
reign of the emperor Leo the Iconoclast. There are preserved also three missives from the
Patriarch about the veneration of icons, which were read at the Seventh OEcumenical
Council. His other works present his hymns in praise of the Saints, discourses on the feasts of
the Entry into the Temple, the annunciation and the Uspenie (Repose) of the MostHoly
Mother of God, and on the restoration of the church in honour of the Placing of the Venerable
Belt (Poyas, Zona) of the MostHoly Mother of God.
SAINT MARTYR PANCRAS DE ROME, L'ENFANT (+304)
Pancras venait d'une riche famille de Phrygie qui avait des propriétés en Italie mais à la mort
de ses parents, son oncle Denys l'emmena pour vivre avec lui dans sa maison sur la colline
Caelian à Rome. Ils y rencontrèrent Corneille qui était Evêque de Rome et par qui ils reçurent
l'Evangile et furent baptisés. Dioclétien tenait la religion chrétienne en grande haine et était
déterminé à la détruire. Quand il entendit parler de ce jeune garçon âgé de quatorze ans,
l'empereur chercha à le ramener au culte des anciens dieux mais Pancrace résistant
obstinément, il ordonna de le décapiter. Il fut enseveli dans les catacombes de la famille sur la
Via Aurelia où se trouve une église bâtie au-dessus de sa tombe et la porte de l'Aurelia
s'appelle à présent Porta Santo Pancrazio.
Des années plus tard quand Grégoire le Grand convertit en monastère sa maison ancestrale
qui était voisine de celle de Denys, il enseigna à ses Moines de vénérer le jeune Saint qui avait
souffert le martyre juste à côté de leur monastère et quand il devint Pape, il fit inclure le Chef
16
de Saint Pancrace dans un buste en argent et vénérer dans sa cathédrale du Latran. (Le buste
retourna à l'église de Saint-Pancrace au douzième siècle.)
Saint Augustin de Canterbury qui avait été prieur du Monastère de la Colline Caelian,
découvrit quand il arriva en Angleterre nombre de lieux de cultes païens utilisés par les
Saxons. Saint Grégoire lui écrivit de ne pas les détruire mais plutôt de les consacrer afin d'en
faire des lieux de culte pour le Vrai Dieu. A l'endroit que le Roi Ethelburt lui donna à
l'extérieur de murs de Canterbury, il y avait un ancien temple qui avait été utilisé
originellement pour le culte de Mithra. Augustin le nettoya et le dédicaça à la Louange du
Dieu Tout Puissant et en l'honneur de Son Saint Martyr Pancrance. De la sorte Saint Augustin
fabriqua leur nouvelle demeure avec un peu de l'ancien pays. Plus tard, Saint Mellitus
construisit une autre église à Canterbury dédiée aux quatre Martyrs couronnés, ce qui était la
dédicace de la plus ancienne des églises sur la colline Caelian.
Saint Augustin partit pour Londres avec Mellitus pour restaurer l'ancienne église de Saint-
Paul comme cathédrale de ce diocèse et pendant qu'il fut sur place, il construisit une église en
dehors des murs de la ville approximativement à la même position que la basilique de Saint-
Pancrace à Rome. C'est à présent l'Ancienne Saint-Pancrace où on prétend que l'antique pierre
d'Autel aurait été consacrée par Saint Augustin. Cette église a donné le nom du Saint à un
grand terminal de chemin de fer et à arrondissement de Londres
ou
Le 12 mai est encore célèbre par le martyre de Saint Pancrace. C'était un enfant d'illustre
naissance de Synnade en Phrygie; ayant perdu de bonne heure son père, il était demeuré sous
la tutelle de Denis, un de ses oncles dont le martyrologe romain fait aussi mémoire
aujourd'hui comme d'un Saint Confesseur. Cet excellent tuteur considéra toujours notre jeune
Saint comme fils et prit grand soin de son éducation. Lorsqu'il le vit âgé de quatre ans et en
état de supporter les fatigues d'un voyage, il l'amena à Rome avec lui. Là et s'étant adressés au
Saint Caïus, ils lui demandèrent instamment de recevoir le Saint Baptême et d'être pleinement
instruits des Mystères de la Juste Louange de Notre Seigneur. Ce Saint Pape leur accorda avec
joie ce qu'ils demandaient. Ils conçurent alors un grand désir de verser leur sang pour Jésus-
Christ mais Denis remit son âme au Seigneur avant d'avoir pu obtenir ce bonheur. Pancrace
fut pris et amené à l'empereur Dioclétien qui fit tous ses efforts pour lui persuader de sacrifier
aux idoles : il le traita d'abord avec bonté parce qu'il avait été l'ami de son père et qu'il était
charmé de sa beauté. Le Saint Enfant lui répondit qu'il s'étonnait comment un empereur si
éclairé lui commandait d'avoir de l'estime pour des "dieux" qui n'étaient que des hommes dont
la vie avait été si corrompue que si des esclaves ne vivaient pas mieux, il les ferait punir
exemplairement. L'empereur irrité de cette réponse, ordonna qu'il eût la tête tranchée, ce qui
fut exécuté sur la Voie Aurélienne. Une Sainte Femme nommé Octavie emporta secrètement
son corps la nuit, l'embauma et l'ensevelit ans un sépulcre nouveau le 12 mai 304.
Il y a à Rome une église de son nom et la porte anciennement appelée Aurelia, se nomme
aujourd'hui Saint-Pancrace. Le Pape Saint Grégoire parle de sa tombe et de ses Saintes
Reliques dans l'Homélie 27 sur Saint Jean et dans le troisième livre de son Registre, épître 18.
Saint Grégoire de Tours qui vivait avant lui, raconte un Miracle perpétuel que Dieu y faisait
par la Sainteté de Son Martyr : ceux qui allaient faire quelque serment solennel en l'église qui
lui est dédiée étaient visiblement punis de Dieu quand ils ne disaient pas la Vérité : ou ils
tombaient morts sur place ou ils étaient possédés du démon qui les tourmentait par mille
sortes de supplices à la vue de tout le monde.
17
"Il s'est fait," dit Baillet "une grande distraction de Précieuses Reliques de Saint Pancrace en
diverses églises d'Europe et comme il est assez ordinaire de voir que lorsqu'on a quelque
ossement considérable d'un Saint, on se vante d'avoir son corps, on doit être moins surpris
d'entendre dire que le corps de Saint Pancrace se trouve en quinze ou vingt endroits différents
sans être obligé de recourir au mystère de la reproduction. Outre ce qui est resté de ses
Précieuses Reliques dans l'église de son nom à Rome, on voit son Chef dans celle de Latran
où son Office se fait double en remettant celui des Saints Nérée et Achillée au premier jour
libre qui suit. On trouve aussi quelques parties de ses Saintes Reliques dans celle de Saint
Clément et dans d'autres églises de la ville. On en montre pareillement à Albano, ville de la
campagne de Rome; dans trois églises différentes de la ville de Bologne où il n'est pas
possible que l'on n'ait pas donné son nom à quelque corps étranger puisque l'on produit parmi
ces Vénérables Reliques, une tête de Saint Pancrace outre celle qui est dans la basilique du
Latran…
On aurait pensé la même chose de celles que l'on garde sous le même nom à Venise, chez les
Moniales de Saint Zacharie; dans le Milanais, quoiqu'il soit vrai que Saint Grégoire le Grand
en ait envoyé du tombeau de notre Saint à l'Evêque Fortunat de Milan; à Lantosca, en
Piémont dans le Comtat de Nice; dans plusieurs autres villes d'Italie où on l'appelle Saint
Brancas ou Brancaccio; en divers endroits de la Sicile; à Avignon dans deux églises
différentes; en France où en envoyèrent de Rome les Papes Pélage pour Marseille et Tours;
Saint Grégoire le Grand pour l'Evêque Pallade de Saintes; d'autres à Saint-Riquier à Saint-
Malo et ailleurs. On ne peut nombrer tous ces lieux du royaume qui se vantent d'en avoir mais
la plupart sans titre. La célébrité de son culte y est si grande qu'il n'y a presque point de
province qui ne s'en soit formé un Saint particulier en diversifiant son nom par la corruption
de leur langage. Car c'est lui que l'on trouve appelé Saint Blancat, Saint Planchas ou
Planchais, Saint Plancart, Saint Crampasi ou Crampace, par métathèse, Saint Brachs, Saint
Branchais, Saint Blanchars, Saint Blansé et peut-être encore autrement.
Saint Pancrace est appelé Planchers en Normandie. Le Pape Vitalien envoya de ses Précieuses
Reliques au Saint Abbé Wandrille de Fontenelle qui construisit une église sous son
invocation : cette double circonstance répandit son culte dans le diocèse de Coutances et dans
les diocèses voisins.
Les Pays-Bas ne sont guère moins pourvus de Saintes Reliques qui portent le nom de Saint
Pancrace. On en voit à Gand, à Douai et à Malines; on en voyait aussi à Utrecht et à Leyde
après le schisme romain et avant le schisme dans le schisme dans les Pays-Bas unis. On en
montre à Cologne dans plusieurs églises à Dusseldorf sur le Rhin, au duché de Berg à Trèves
et même à Prague. On en a vu aussi en Angleterre où la première église consacrée à Dieu
depuis la "conversion" des Anglais par le Moine Saint Augustin, Missionnaire de Saint
Grégoire le Grand, fut dédiée sous le nom et l'invocation de Saint Pancrace dans la ville de
Cantorbéry. Il ne vint néanmoins des Précieuses Reliques de ce Saint Martyr dans cette île
que plus de cinquante ans après. Ce fut le Pape Vitalien qui en envoya vers l'an 656 au Roi
Oswi de Northumberland pour augmenter encore le culte que les Missionnaires romains y
avaient établi ou plutôt pour reconnaître et récompenser les services que ce prince rendait à
l'église du pays.*
* C'est-à-dire pour l'allégeance politique d'Oswi au pouvoir temporel qui se créait de plus en plus à Rome et
pour sa contribution à l'éradication souvent violente de l'Eglise légitime locale, l'Eglise Celte.
La plupart des églises qui gardent de Vénérables Reliques sous le nom de Saint Pancrace ont
quelque fête particulière en différents jours de l'année pour célébrer leur réception ou leur
18
Translation mais elles se réunissent à solenniser celle de son martyre au 12 de mai, bien
qu'elles ne soient pas toutes persuadées que ce qu'elles ont soit véritablement de lui. Le 12 de
mai où sa fête est marquée dans les Martyrologes du nom de Saint Jérôme dans celui de Bède,
ceux du neuvième siècle et les suivants est le jour de sa sépulture plutôt que celui de son
Départ Céleste. Le calendrier romain du quatrième siècle n'en fait point mention mais il est
dans celui du huitième siècle et dans les suivants et dans les anciens Sacramentaires depuis le
sixième siècle." (P. Crois et Baillet Godescard et tous les hagiographes.)
SAINT DENYS DE RADONEGE (+1633)
Dans le monde David Zobninovsky, le Moine Denys de Radonège naquit vers 1570 dans la
ville de Rzhev. Novice puis responsable du Monastère Staritsk Uspenie à l'époque des
Troubles, il fut le meilleur adjoint du Saint Patriarche Hermogène de Moscou. Il fut élevé à la
dignité d'Archimandrite de la Laure de la Trinité-Saint-Serge en 1611. Sous sa direction, on
ouvrit dans les environs du monastère une maison et un hospice pour les nécessiteux, les
blessés et ceux laissés sans logis par les invasions des Polonais et Lituaniens.
Sous sa direction, les frères de la Laure mangèrent durant les famines du pain d'avoine et de
l'eau afin de préserver le blé et le seigle pour les malades. En 1611-1612, il rédigea avec
l'intendant du monastère - le Moine Abraham Palitsyn (+ 1625) - des appels à envoyer des
soldats et des moyens financiers pour libérer Moscou des Polonais et aussi au Prince Dimitri
Pozharsky et à toutes les troupes armées pour se dépêcher d'entrer en campagne pour Moscou.
L'enseignement monastique aida le Moine Denys pendant ces terribles circonstances des
mauvaises années à préserver intacte la Lumière intérieure des Commandements du Christ.
Par la prière incessante, le Moine atteint un très haut degré d'accomplissement monastique et
19
reçut le don de faire des Miracles. Mais il garda précieusement secrète sa vie spirituelle pour
protéger les gens non préparés pour qui elle aurait été cause de chute. Le Moine Denys disait :
"Ne demandez pas aux Moines ce qu'ils font en tant que Moine parce que pour nous, Moines,
c'est un grand malheur si on révèle ces secrets aux laïcs. Il est écrit à cet égard que cela doit
s'accomplir dans le secret de telle sorte que notre main gauche n'en sache rien. Il nous
incombe d'être secrets afin que nos actes restent inconnus de telle sorte que le diable ne puisse
pas nous guider vers la négligence et l'indolence." De sa profonde réflexion et compréhension
intérieure des Secrets de Dieu, on ne peut juger qu'au travers de ce qui devint apparent lorsque
les circonstances forcèrent le Moine Denys à des actions visibles.
Un de ces évènements connus fut sa volonté de corriger des livres des Offices Divins. En
1616, le Moine Denys parla d'un travail de correction de l'imprimé du Trebnik (livre des
usages liturgiques) sur base de la comparaison avec les anciens manuscrits en slavon et de
diverses éditions grecques. Pendant ce travail, les investigateurs découvrirent des divergences
dans d'autres livres édités durant la période entre les Patriarches (1612-1619). Mais en
réponse à ces défauts, certains du peuple accusèrent le Moine Denys d'hérésie lors d'un
Concile en 1618. Privé du droit du service sacerdotal et excommunié de l'Eglise, il fut
emprisonné au Monastère de Novospassky où on voulut le faire mourir de faim.
L'intervention du Patriarche Philarète de Jérusalem en 1619 fit cesser son emprisonnement et
il fut lavé de ses accusations. Le Moine Denys était connu pour sa stricte application de
l'Ustav (Typicon, règles monastiques) comme sa participation personnelle aux travaux des
frères dans le monastère et dans la reconstruction du monastère après le siège de la Laure. La
"Vie" et le "Canon" du Moine fut composée par l'intendant de la Trinité-Serviev, Simon
Azaryn avec addenda par le Prêtre Jean Nasedka, un collaborateur du Moine Denys pour
l'oeuvre de correction des ouvrages liturgiques. Le Moine Denys se reposa dans le Seigneur le
12 mai 1633 et fut enseveli à la Laure de la Trinité-Saint-Serge.
20
SAINT EVÊQUE ETHELHARD (OU AETHILHEARD) DE LOUTH DE CANTERBURY
(+803)
Son élévation au siège épiscopal de Canterbury eut lieu juste après que le Roi Offa et le Pape
de Rome divisèrent le siège pour établir celui de Lichfield. Au début Ethelhard ne sera pas
accepté par son troupeau du Kent parce que ce dernier venait juste de tomber sous la
domination de la Mercie.
En 796, Offa s'endormit, le Kent se révolta et Ethelhard fut forcé à fuir. Par l'intervention du
Bienheureux Alcuin, Ethelhard fut restauré sur le siège de Canterbury l'année suivante. En
802, le Pape de Rome Saint Léon III rétablit Canterbury dans son statut précédent, mis de côté
l'idée de déplacer le siège métropolitain à Londres et abolit le siège de Lichfield.
Ethelhard réunit un Synode à Clovesho (Beccanceld) en 803 qui décida que tout Evêque
nouvellement élu devrait rédiger une profession écrite d'Orthodoxie de sa Foi et faire acte
d'obéissance à son Evêque et Métropolite. Il fut enseveli dans la cathédrale de Canterbury.
L’Eglise anglo-saxonne aura tenu plusieurs Conciles à Clovesho, on peut en trouver quelques
rapport [en anglais] sur ce site papiste : http://www.newadvent.org/cathen/04068a.htm
ou
Notre Saint père parmi les Saints Aethelheard (aussi Ethelhard, Aethilheard) fut Abbé de
Louth dans le Lincolnshire (où la Litugie dominicale est célébrée). Il fut élu comme
quinzième Archevêque de Canterbury et le quatorzième à être reconnu par l'Eglise orthodoxe
comme Saint. Son histoire est en partie rapportée par la Chronique anglo-saxonne.
Il eut à souffrir de nombre d'ennuis : le royaume de Mercie dirigé par Offa dominait le Kent et
21
en tant que Mercien, Saint Aethelheard ne fut pas accepté tout de suite par son troupeau.
Quand le royaume de Kent se révolta contre la Mercie, le Saint dut s'en retirer mais revint
l'année suivante. Durant une courte période, Lichfield était devenu un siège métropolitain; en
802, ceci fut aboli et Canterbury redevint le centre de la Chrétienté orthodoxe jusqu'au
schisme.
En tant qu'Archevêque Métropolite de Toute l'Angleterre, Saint Aethelheard convoqua un
Concile de l'Eglise anglaise à Clovesho en 803 qui établit la coutume obligeant chaque
Evêque nouvellement élu de rédiger une confession écrite de son Orthodoxie. Il y eut une
terrible famine dans le Sud de l'Angleterre et des signes extraordinaires dans le Ciel qui furent
interprétés comme l'arrivée d'une immense catastrophe. (les Danois?)
L'Archevêque s’endormit à Canterbury et fut enseveli dans la cathédrale. Ses Précieuses
Reliques y furent grandement vénérées jusqu'à l'invasion des Normands. Ils supprimèrent la
vénération des Saints locaux pour éviter qu'ils ne deviennent des foyers d'inspiration
révolutionnaire parmi les natifs anglais. Cette suppression fut si efficace que le seul endroit où
existe de nos jours une communauté placée sous la Protection Saint Ethelhard se trouve
précisément dans le Lincolnshire.
ou
En entrant dans le Temple à Louth, on est vite confronté à Saint Ethelhard. Dans son Icône,
on voit une personne patiente, résolue et forte. Il y a plus qu'un aperçu de la vie intérieure d'un
Moine dans ses yeux. Il fut le quatorzième Archevêque de Canterbury et il s’endormit le 12
mai 805. On sait fort peu de sa vie avant qu'il ne devienne Archevêque mais il est décrit
comme "Abbas Hludensis Monasterii" c'est à dire Abbé du Monastère de Louth.
Il vécut dans des temps particulièrement troublés. Le puissant Roi Offa de Mercie (757-796)
avait agrandi son royaume de sorte que dans ce que nous appelons aujourd'hui l'Angleterre, il
n'y avait plus que la Mercie, la Northumbrie et le Wessex. Le royaume s'étendit jusqu'au Kent
mais le roi se sentit menacé par Canterbury et son puissant Archevêque Jaenbert (766-791).
Le Roi décida de donner à son royaume un archidiocèse indépendant basé à Lichfield. Diviser
la province aurait affaibli Canterbury.
Ceci fut accompli avec succès quand les légats du Pape Hadrien I de Rome, Georges et
Théophilacte, arrivèrent en 786-788. L'Evêque Higbert reçut le pallium [= l'omophore]
comme Archevêque de Lichfield et l'Archevêque de Canterbury dut rester avec Londres,
Winchester, Sherborne, Rochester et Selsey comme sièges suffrageants. A la Naissance
Céleste de l'Archevêque Jaenbert le 12 août 791, Aethelheard fut déplacé de Louth à
Canterbury par l'influence directe du Roi Offa qui le considérait comme un homme sur qui il
pouvait compter. Mais la désignation d'Ethelhard comme Archevêque amena directement des
problèmes.
Bien qu'élu en 791, son sacre et sa prise de siège n'eurent lieu que le 21 juillet 793 : les causes
les plus certaines de ce retard furent dans le refus du clergé et du peuple du Kent d'avoir un
Archevêque étranger. Ensuite, trois ans plus tard, l'aristocratie du Kent se révoltèrent contre le
Roi Offa et son Archevêque et se rallièrent Eadbert Praen, un Prêtre et membre de leur exmaison
royale. La vie devint graduellement dangereuse et incontrôlable. Bien que le célèbre
Saint Alcuin ait écrit une lettre enflammée à Saint Ethelhard pour qu'il n'abandonne pas son
Eglise après avoir déposé et excommunié Eadbert Praen, l'Archevêque fut obligé de s'enfuir
vers le continent. Le Roi Offa s'endormit le 26 juillet et son successeur Egfrith en fit autant
22
après un règne très court vers le 13 décembre; Cenfulw succéda en Mercie mais la révolte
continua dans le Kent jusqu'à la capture d'Eadbert en 798.
Saint Aethelheard fut d'un grand secours pour le Roi Cenwulf afin de déposer Eadbert et il lui
demeura loyal dans le Kent, ce qui augmenta considérablement son influence à la cour royale;
de ce fait, le siège archiépiscopal de Lichfield commença à être considéré comme superflu. Le
Roi écrivit en 798 au Pape de Rome Léon pour lui demander d'examiner s'il y avait nécessité
pour un second siège archiépiscopal et il inclut dedans une demande d'Ethelhard et de ses
Evêques suffrageants.
Saint Ethelhard retourna chez lui et il reçut une autre lettre enflammée de Saint Alcuin,
l'enjoignant à faire pénitence pour avoir abandonné son Eglise. La lettre du Roi fut accueillie
favorablement et Saint Ethelhard décida d'aller en voyage à Rome en 801 pour discuter luimême
avec son premier pasteur. A Rome, tout lui réussit : le Pape Léon III (795-816) résolut
le problème de Canterbury et Lichfield en remettant Lichfield comme diocèse suffrageant. Le
Concile de Clovesho le 12 octobre 803 reçut officiellement la décision du Pape de Rome en
présence de Cenwulf et de son witan (parlement). Un effet malheureux de tout ceci fut que
l'Evêque Higbert fut privé de son pallium malgré le plaidoyer d'Alcuin pour qu'un si brave
homme ne soit pas ainsi humilié.
Saint Aethelheard insista pour que ceux qui seraient élu Evêques fassent une profession de
leur Foi orthodoxe et de leur obéissance. Ce fut extrêmement important pour conserver
l'enseignement de l'Eglise incorrompu et cela aura un second effet qui affectera l'histoire de ce
pays : si le Roi Offa avait réussi à fonder un archidiocèse permanent à Lichfield, l'achèvement
de l'unité nationale aurait régressé de plusieurs générations. Avec une Eglise unifiée (avec
York devenant un siège métropolitain sous Canterbury!…), il était plus simple de réaliser une
unité politique en partant de l'unité spirituelle.
Saint Aethelheard de Louth et Canterbury - TROPAIRE à Tous les Saints du Lincolnshire,
Ton 8
Comme abondante récolte de Tes Semailles du Salut,
le Comté du Lincolnshire T'offre, Seigneur,
tous les Saints qui ont brillé dans ce pays.
Par leurs prières et par la Mère de Dieu,
maintiens l'Eglise et notre pays dans une paix durable,
Ô Toi le Très Miséricordieux
23
SAINT HIEROMARTYR HERMOGENE LE PATRIARCHE DE MOSCOU ET
THAUMATURGE DE TOUTE LA RUSSIE (+1612) 17 février (repos) – 12 mai (glorification)
Le Hiéromartyr [Martyr membre du clergé] Hermogène, Patriarche de Moscou et de Toute les
Russie, fut glorifié au rang des Saints le 12 mai 1913. [le Saint Tsar Nicolas II avait permis et
souhaité la restauration du Patriarcat de Moscou aboli par le moderniste et protestantophile
Pierre le Grand].
Durant trois siècles, de génération en génération, la mémoire du Patriarche Hermogène
comme Saint Evêque-Martyr s'était transmise et la confiance populaire en lui comme
intercesseur et suppliant pour la terre russe devant le Trône du Tout Puissant ne cessa de
grandir. Durant les terribles années de détresse nationale, la pensée suppliante de la nation se
tourna vers la mémoire de l'Héroïque Patriarche. Le peuple russe vint à son tombeau avec ses
tribulations personnelles, ses maladies, ses infirmités, suppliant avec révérence l'aide de Saint
Hermogène, croyant en lui comme fervent intercesseur devant le Seigneur. Et le Tout
24
Miséricordieux récompensa leur Foi.
En arrivant au jour de sa Glorification solennelle – trois cents ans après la date du Départ du
Hiéromartyr Hermogène - les fidèles affluèrent de tous les coins de la Russie et vinrent en
nombre à Moscou. Les pèlerins se hâtèrent de venir vénérer ses Saintes Reliques dans la
cathédrale de la Dormition au Kremlin; des panikhida [Offices d'Intercession et de
commémoration pour les défunts] y furent célébrés presque sans interruption. La veille de la
Glorification, une procession eut lieu à la tête de laquelle on porta une Icône de Saint
Hermogène suivie d'une pierre tombale sur laquelle le Saint était dépeint en taille réelle avec
son manteau et son bâton pastoral. Au côté de l'Icône du Patriarche, ils portaient une Icône du
Moine Denys de Radonège, son collaborateur dans les actions spirituelles et patriotiques pour
la libération de la terre russe contre les usurpateurs polonais et lituaniens. Au clocher d'Ivan le
Grand brillait une immense bannière : "Réjouis-toi, Hiéromartyr Hermogène, Grand
Intercesseur de la terre russe." Des centaines de milliers de cierges brûlaient dans les mains
des fidèles proclamant le Saint de Dieu. A l'arrivée de la procession au tombeau contenant les
Vénérables Reliques du Patriarche, ils commencèrent la lecture du Canon Pascal en plus du
Canon de Saint Hermogène.
La Vigile dura toute la nuit en plein air sur la place du Kremlin. Durant cette nuit-là, nombre
de guérisons eurent lieu par les prières pleines de Grâce de Saint Hermogène. Par exemple,
une personne malade arriva à la Dormition en marchant avec des béquilles et découvrit qu'elle
était guérie en s'approchant du tombeau dans lequel se trouvaient avec les Précieuses Reliques
du Saint. Une autre personne malade fut guérie après avoir souffert d'une terrible paralysie. Ils
déposèrent son brancard sur le tombeau du Hiéromartyr Hermogène et il reçut pleine
guérison. Celles-là et quantité de guérisons similaires furent constatées par des multitudes de
témoins oculaires parmi les fidèles et elles devinrent des preuves évidentes de la Sainteté du
nouveau Thaumaturge russe.
Le dimanche 12 mai à 10h00, on célébra la Divine Liturgie à la cathédrale de la Dormition. Sa
Béatitude Grégoire Patriarche d'Antioche participa à la célébration de la Glorification du
nouveau Saint, présidant le Service. A la fin de la Liturgie, on célébra des molebens [Offices
d'Intercession et d'Actions de Grâces] à Saint Hermogène dans toutes les églises de Moscou et
on partit en procession vers le Kremlin de Moscou, procession solennelle à laquelle prirent
part plus de vingt Hiérarques, chantant tous : "O Saint Hiérarque Père Hermogène, prie Dieu
pour nous." A partir de ce jour commença la vénération liturgique de Saint Hermogène. Ainsi
s'accomplit enfin le souhait du peuple des fidèles de Russie par les prières desquels l'Eglise
orthodoxe russe devint bénéficiaire d'un Céleste Protecteur pour la patrie.
Le Saint-Synode de l'Eglise russe établit comme jours de célébration du Hiéromartyr
Hermogène Patriarche de Moscou et de toutes la Russie le 17 février pour le jour de son
Repos dans le Seigneur et le 12 mai pour le jour de sa Glorification dans les rangs des Saints
Hiérarques.
Saint Hermogène a une grande importance et signification pour toute la nation en tant que
combattant infatigable pour la pureté de l'Orthodoxie et l'unité de la terre russe. Ses activités
ecclésiales et patriotiques au cours des siècles servent d'exemple remarquable de sa Foi
ardente et de son grand amour du peuple russe. Son activité ecclésiale est caractérisée par son
regard attentif et strict pour les Offices Divins. On publia sous sa responsabilité l'Evangile, les
Menées de Septembre (1607), Octobre (1609), Novembre (1610) et les douze premiers jours
de Décembre et on imprima aussi en 1610 le "Premier Grand Ustav" [= règle, typicon, ordo].
25
En cela Saint Hermogène ne se limitait pas à donner sa bénédiction pour une édition mais il
révisait attentivement l'exactitude du texte. Avec sa bénédiction, on traduisit aussi du grec en
russe l'Office au Saint Apôtre André Premier-Appelé et la célébration de la mémoire fut
initiée à la Dormition. Sous sa supervision on fabriqua des nouvelles presses pour l'impression
des livres liturgiques et une nouvelle imprimerie sera construite qui sera néanmoins
endommagée durant la conflagration de 1611 quand les Polonais mettront le feu à Moscou.
Concerné par l'ordre des Divins Services, Saint Hermogène rédigea une "Directive pour tout
le peuple et en particulier les Prêtres et les Diacres, concernant l'amélioration du chant en
Eglise." La directive fustige le clergé desservant pour la non-application des règles du Service
d'Eglise pour trop de bavardages et les laïcs pour des attitudes irrévérencieuses envers les
Offices Divins.
L'activité littéraire du Patriarche Hermogène est bien connue : un rapport sur l'Icône de la
Mère de Dieu de Kazan et l'Office à cette Icône (1594); une lettre au Patriarche Job reprenant
le compte des Martyrs de Kazan (1591); une collection d'articles dans lesquels il examine les
questions concernant les Divins Offices (1598); des documents patriotiques et des appels
adressés à la nation russe (1606-1613) et d'autres oeuvres.
Les remarques de ses contemporains décrivent le Patriarche Hermogène comme un homme
exceptionnellement intelligent et érudit : "Un maître en matière de raison et pensée et un
esprit très fin," "très remarquable et de profonde réflexion," "d'une sagesse très accomplie,
d'un grand raffinement dans l'étude des livres," "toujours concerné par la Littérature Divine et
tous les livres concernant l'Ancienne Loi et la Nouvelle Grâce, scrutant à fond tous les usages
d'Eglise et principes légaux." Saint Hermogène se préoccupait beaucoup lui-même des
bibliothèques monastiques et avant tout de celle du Monastère Chudov de Moscou où il
recopiait hors des anciens manuscrits les très précieux comptes-rendus historiques que l'on
trouvait dans les chroniques manuscrites originales. Au dix-septième siècle, on appela la
Chronique de Sa Sainteté le Patriarche Hermogène la "Voskresensk Chronicle." Dans les
travaux conservés de l'Archi-Pasteur de l'Eglise russe et dans ses documents archipastoraux,
on rencontre sans cesse des références aux Saintes Ecritures, des exemples tirés de l'Histoire
qui attestent de sa profonde connaissance de la Parole de Dieu et de son érudition relatives à
la littérature d'Eglise de son époque.
Le Patriarche Hermogène condensait et laissait voir son érudition dans sa prédication et son
enseignement. Ses contemporains caractérisent la figure morale de l'Archi-Hiérarque comme
"un homme de révérence," "d'une pureté de vie connue," "un vrai berger du Troupeau du
Christ" et "un Défenseur Sincère de la Foi chrétienne."
Ces qualités de Saint Hermogène furent particulièrement apparentes durant l'Epoque des
Troubles quand la terre russe fut submergée par le malheur du chaos interne et aggravé encore
par l'intrigue des Polonais et des Lituaniens. Durant cette période sombre, l'Archi-Hiérarque
de l'Eglise russe se dévoua sans compter pour garder le domaine russe, défendant par les
paroles et par les actes la Foi orthodoxe contre le latinisme mais aussi l'unité de la patrie
contre les ennemis tant internes qu'externes. Pour son action de Salut envers son pays natal,
Saint Hermogène gagna la Couronne du martyre, étant devenu un Céleste et Gracieux
Intercesseur de notre patrie devant le Trône de la Sainte Trinité.
ou
26
The Hieromartyr Hermogenes, Patriarch of Moscow and all Rus, was born in Kazan around
1530, and was descended from the Don Cossacks. According to the Patriarch's own
testimony, he served as priest in Kazan in a church dedicated to St Nicholas (December 6 and
May 9), near the Kazan bazaar. Soon he became a monk, and from 1582 was archimandrite of
the Savior-Transfiguration monastery at Kazan. On May 13, 1589 he was consecrated bishop
and became the first Metropolitan of Kazan.
While he was the priest at St Nicholas, the wonderworking Kazan Icon of the Mother of God
(July 8) was discovered in Kazan in 1579. With the blessing of Archbishop Jeremiah of
Kazan, he carried the newly-appeared icon from the place of its discovery to the Church of St
Nicholas. Having remarkable literary talent, the saint in 1594 compiled an account describing
the appearance of the wonderworking icon and the miracles accomplished through it. In 1591
the saint gathered newly-baptized Tatars into the cathedral church and for several days he
instructed them in the Faith.
The relics of St Germanus, the second archbishop of Kazan (September 25, November 6, and
June 23), who died at Moscow on November 6, 1567 during a plague, were transfered and
buried in St Nicholas Church in 1592. With the blessing of Patriarch Job (1589-1605), St
Hermogenes reburied the relics at the Sviyazhsk Dormition monastery.
On January 9, 1592 St Hermogenes addressed a letter to Patriarch Job, in which he asked for
permission to commemorate in his See of Kazan those Orthodox soldiers who gave their lives
for the Faith and the nation in a battle against the Tatars. In the past, it was customary to enter
into the diptychs the names of all Orthodox warriors who had fallen in battle, and to
commemorate them.
At the same time he mentioned three martyrs who had suffered at Kazan for their faith in
Christ, one of whom was a Russian named John (January 24) born at Nizhny Novgorod and
captured by the Tatars. The other two, Stephen and Peter (March 24), were newly-converted
Tatars.
The saint expressed regret that these martyrs were not inserted into the diptychs read on the
Sunday of Orthodoxy, and that "Memory Eternal" was not sung for them. In answer to St
Hermogenes, the Patriarch issued a decree on February 25, which said: " to celebrate at Kazan
and throughout all the Kazan metropolitanate a panikhida for all the Orthodox soldiers killed
at Kazan and the environs of Kazan, on the Saturday following the Feast of the Protection of
the Most Holy Theotokos (October 1), and to inscribe them in the great Synodikon read on the
Sunday of Orthodoxy," and also ordered that the three Kazan martyrs be inscribed in the
Synodikon, leaving it to St Hermogenes to set the day of their memory. St Hermogenes
circulated the Patriarchal decree throughout his diocese, and required all the churches and
monasteries to serve Liturgies, Panikhidas and Lityas for the three Kazan martyrs on January
24.
St Hermogenes displayed zeal in the faith and firmness in the observance of Church
traditions, and he devoted himself to the enlightenment of Kazan Tatars with the faith of
Christ.
In 1595, with the active participation of the St Hermogenes, the relics of the Kazan
Wonderworkers St Gurias, the first archbishop of Kazan (October 4, December 5, June 20),
and St Barsanuphius bishop of Tver (October 4, April 11) were discovered and uncovered.
27
Tsar Theodore Ioannovich (1584-1598) had given orders to erect at the Kazan Savior-
Transfiguration monastery a new stone church on the site of the first one, where the saints
were buried.
When the graves of the saints were discovered, St Hermogenes came with a gathering of
clergy. He commanded the graves to be opened and, when he saw the incorrupt relics and
clothing of the saints, he notified the Patriarch and the Tsar. With the blessing of Patriarch Job
and by order of the Tsar, the relics of the newly-appeared wonderworkers were placed in the
new church. St Hermogenes himself compiled the lives of hierarchs Gurias and
Barsanuphius.
Having been found worthy of the patriarchal throne, Metropolitan Hermogenes was elected to
the primatial See, and on July 3, 1606 he was installed as Patriarch by the assembly of the
holy hierarchs at Moscow's Dormition cathedral. Metropolitan Isidore handed the Patriarch
the staff of the holy hierarch Peter, Moscow Wonderworker (October 5, December 21, August
24), and the Tsar gave as a gift to the new Patriarch a panagia, embellished with precious
stones, a white klobuk and staff. In the ancient manner, Patriarch Hermogenes made his
entrance riding upon a donkey.
The activity of Patriarch Hermogenes coincided with a difficult period for the Russian state:
the appearance of the false Tsarevich Demetrius and the Polish king Sigismund III. The first
hierarch devoted all his powers to the service of the Church and the nation.
Patriarch Hermogenes was not alone in this exploit: his self-sacrificing fellow-countrymen
followed his example and assisted him. With special inspiration His Holiness the Patriarch
stood up against the traitors and enemies of the nation, who wanted to spread Uniatism and
Western Catholicism throughout Russia and to wipe out Orthodoxy, while enslaving the
Russian nation.
When the imposter arrived at Moscow and settled himself at Tushino, Patriarch Hermogenes
sent two letters to the Russian traitors. In one of them he wrote: "...You have forgotten the
vows of our Orthodox Faith, in which we are born, baptized, nourished and raised. You have
violated your oath and the kissing of the Cross to stand to the death for the house of the Most
Holy Theotokos and for the Moscow realm, but have fallen for your false would-be Tsarevich
... My soul aches, my heart is sickened, all within me agonizes, and all my frame shudders; I
weep and with sobbing I lament: Have mercy, have mercy, brethren and children, on your
own souls and your parents departed and living ... Consider, how our nation is devastated and
plundered by foreigners, who offer insult to the holy icons and churches, and how innocent
blood is spilled, crying out to God. Think! Against whom do you take up arms: is it not
against God, Who has created you? Is it not against your own brothers? Do you not devastate
your own country?... I adjure you in the name of God, give up your undertaking, there is yet
time, so that you do not perish in the end." In the second document the saint appeals: "For the
sake of God, come to your senses and turn around, gladden your parents, your wives and
children; and we stand to pray God for you..."
Soon the righteous judgment of God fell upon the Brigand of Tushino: he was killed by his
own close associates on December 11, 1610. But Moscow continued to remain in peril, since
the Poles and traitors, loyal to Sigismund III remained in the city. The documents sent by
Patriarch Hermogenes throughout the cities and villages, exhorted the Russian nation to
liberate Moscow from the enemies and to choose a lawful Russian Tsar.
28
The Muscovites rose up in rebellion, and the Poles burned the city, shutting themselves up in
the Kremlin. Together with Russian traitors they forcefully seized Patriarch Hermogenes from
the patriarchal throne and imprisoned him in the Chudov monastery.
On Bright Monday in 1611, the Russian militia approached Moscow and began the seige of
the Kremlin, which continued for several months. Besieged within the Kremlin, the Poles
often sent messengers to the Patriarch with the demand that he order the Russian militia to
leave the city, threatening him with execution if he refused.
The saint firmly replied, "What are your threats to me? I fear only God. If all our enemies
leave Moscow, I shall bless the Russian militia to withdraw from Moscow; but if you remain
here, I shall bless all to stand against you and to die for the Orthodox Faith."
While still in prison, the hieromartyr Hermogenes sent a final epistle to the Russian nation,
blessing the liberating army to fight the invaders. The Russian commanders could not come to
an agreement over a way to take the Kremlin and free the Patriarch. He languished more than
nine months in dreadful confinement, and on February 17, 1612 he died a martyr's death from
starvation.
The liberation of Russia, for which St Hermogenes stood with such indestructible valor, was
successfully achieved. The body of the hieromartyr Hermogenes was buried in the Chudov
monastery, but in 1654 was transferred to the Moscow Dormition cathedral. The glorification
of Patriarch Hermogenes as a saint occurred on May 12, 1913.
SAINT NOUVEAU MARTYR JEAN LE VALACHE (+ 1622)
Le Saint Martyr Jean Vlakhos, né d'un aristocrate, fut capturé à l'âge de quinze ans par les
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Turcs et emmené à Constantinople [Istanbul]. Il refusa d'apostasier le Christ et d'accepter
l'islam et fut pendu par les Turcs après de terribles tortures le 12 mai 1662 à Parmak-kapi.
St Germain l'Archevêque de Constantinople- St Théodore de Cythère Prêtre marié d'Argolide
devenu Moine à Rome puis sur l'Île de Cythère au large du Péloponnèse (922)- St Euthyme II
le Patriarche de Jérusalem(1223). - St Philippe d'Agira en Sicile- St Jean de Serres- St Jean le
Valaque Martyr par la main des Musulmans à Constantinople (1662 ou 1665) On devrait
particulièrement invoquer son intercession lorsqu'un inverti veut nous faire subir les derniers
outrages et pour garder la chasteté d'une manière générale.- Ste Rictrude, disciple de St
Amand de Maastricht- Saint Père Denys, Prêtre marié devenu veuf, archimandrite de la Laure
de la Trinité-St-Serge à Sergiev Possad, héros de la libération de Moscou du joug polonais et
injustement persécuté pour sa correction des textes liturgiques (1633). - Sts Nérée, Achilée,
Flavie, Domitille la Jeune, Euphrosyne et Théodora, Martyrs à Rome sous Domitien (vers
95).-Sts Chrispolyte l'Evêque Barontius, bouvier, Tutela, soeur du précédent, Martyrs à
Bettona en Italie sous Maximien (entre 285 et 305). -Sts Pancrace, adolescent de quatorze ans
et Denys son oncle paternel, Martyrs à Rome sous Dioclétien (293 ou 304).-St Vibius,
évangélisateur et Martyr à Entrains en Bourgogne (IVe siècle). -St Epiphane, Juif converti
l'Evêque de Salamine de Chypre, écrivain ecclésiastique (403)-St Sabin, archimandrite en l'Île
de Chypre (Ve siècle). -St Polybe l'Evêque de Rinokyr en Egypte (Ve siècle). -St Diomma,
patron de Kildimo dans le comté de Limerick en Irlande (Ve siècle). -Ste Rictrude, épouse de
St Adalbaud, mère de Sts Maurant, Clotscinde, Eusébie de Hamage et Adalsende, devenue en
son veuvage Abbesse de Marchiennes (vers 688). -St Nicetas le Sinaïte. -St Germain le
Patriarche oecuménique de Constantinople (715-730), confesseur des Stes Icônes doté du don
de prophétie (742). -St Theophane l'Evêque de Soléa en l'Île de Chypre (1550). -
Commémoration de la glorification de St Hermogène le Patriarche de Moscou Martyr en 1612
par la main des Polonais (1913). -Ste Athanasie l'Abbesse près de Moscou (1931). -St Pierre,
Prêtre, Martyr (Russie 1937). -Invention des Reliques de la Ste Vierge-martyre Irène à Karyès
sur l'Île de Lesbos (1961).
Lecture de l’Epître
Heb VII : 26-VIII : 2
7.26 Il nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent,
sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, 7.27 qui n'a pas besoin, comme les
souverains sacrificateurs, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés,
ensuite pour ceux du peuple, -car ceci, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même. 7.28
En effet, la loi établit souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse; mais la
parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est parfait pour l'éternité.
8.1 Le point capital de ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur,
qui s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux, 8.2 comme ministre du
sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme.
Lecture de l’Evangile
Matthieu V : 14-19
5.14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée; 5.15
et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier,
et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. 5.16 Que votre lumière luise ainsi devant les
hommes, afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les
cieux.
5.17 Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non
pour abolir, mais pour accomplir. 5.18 Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne
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passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce
que tout soit arrivé. 5.19 Celui donc qui supprimera l'un de ces plus petits commandements, et
qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des
cieux; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand
dans le royaume des cieux.
REFLEXION - Saint Clément d'Alexandrie rapporte une terrible coutume parmi les barbares.
Il dit que lorsqu'ils capturent leur ennemi, ils l'attachent vivant à un corps d'homme mort et les
abandonnent, le mort et le vivant à pourrir ensemble. Si seulement on pouvait dire : "Dieu
merci, cette coutume barbare appartient au passé!" En Vérité, non, elle n'est pas finie, au
contraire, elle règne pleinement de nos jours. Quiconque enchaîne son esprit vivant à sa chair
mortifiée par les passions barbares fait la même chose que celui qui attache un vivant à un
cadavre et les laissent pourrir ensemble.
CONTEMPLATION - Pour contempler l'Action de Dieu le Saint-Esprit sur les Saints
Apôtres :
1. Comment de pêcheurs de poisson, Il en fait des pêcheurs d'hommes pour le Royaume de
Dieu;
2. Comment de bergers de troupeau sans raison, Il en fait des bergers du troupeau rationnel.
HOMELIE - A propos des hommes qui dans la prospérité, n'écoutent pas la Loi de Dieu.
"Je t'ai parlé au temps de ta sécurité; tu as dit: 'Je n'écouterai pas'!." (Jérémie 22,21).
Le Seigneur des Armées éleva cette complainte contre Jehoiakim le roi de Judas et contre le
peuple de Judée. Est-ce que ces paroles ne sont pas applicables aujourd'hui encore quand nous
les prononçons à la face de notre peuple et surtout avec quelques rares exceptions quand nous
nous les adressons personnellement à chacun d'entre nous? Quand nous nous sentons
prospères, nous laissons Dieu dans l'ombre et nous laissons ses paroles sombrer dans l'oubli
mais aussitôt que le malheur nous recouvre de ses noires ailes, nous nous tournons vers Dieu
et nous L'appelons à l'aide. Dans le malheur, les Commandements de Dieu nous semblent
aussi doux que le miel mais dans la prospérité, ils nous semblent aussi amers qu'un
médicament. Dès lors, est-ce que le malheur ne serait pas meilleur que la prospérité? Est-ce
que le malheur ne serait pas plus salutaire puisque nous y cherchons Dieu alors que dans la
prospérité, nous oublions Dieu?
"Terre! Terre! Terre! Ecoute la parole du Seigneur!" (Jérémie 22,29), crie le Vrai Prophète
de Dieu. L'homme est cette terre; la Parole du Seigneur est la vie plantée en cette terre. Est-ce
que la terre va préférer demeurer sans les vivantes récoltes et être maudite ou bien va-t-elle
soigner les récoltes qui lui sont confiées et en être bénie? Qu'il est laid, le ravin vide qu'il est
laid, le champ nu et qu’il est beau, le champ cultivé et couvert de riches récoltes! Ô homme,
tu es l'un et l'autre champ. Choisis : la mort ou la vie! Aucun propriétaire n'apprécie un champ
qui ne porte aucune sorte de récolte. Est-ce que Dieu sera moins intelligent que l'ordinaire
propriétaire et donnera quelque valeur au champ qui manque de porter fruit de toute graine
qui y a été semée?
Qu'adviendra-t-il de l'homme qui dans sa prospérité, n'a pas écouté les Paroles de Dieu? "Il
sera enseveli comme on enterre un âne!" (Jérémie 22,19). Ainsi parla le Prophète au roi
Jehoiakim et sa parole se réalisa. Lorsque les Chaldéens capturèrent Jérusalem, ils tuèrent
Jehoiakim. Ils balancèrent son corps hors des portes de la ville et l'abandonnèrent aux chiens.
Et ce qui arrive aux ânes arriva aussi à ce roi sans considération. Ô homme, ô terre! Ecoute à
temps la Parole du Seigneur afin que la colère du Propriétaire n'éclate pas contre toi comme
contre un champ stérile et que tu ne termines pas comme la fin d'un âne.
Ô Seigneur Qui souffre tant, sauve-nous de l'endurcissement du coeur et de l'enténèbrement
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de l'esprit; de ces deux amères maladies et des misérables conséquences de ces heures de vie
que l'homme appelle prospères. Sauve-nous et accorde-nous Miséricorde, Seigneur des
Armées!
A Toi soient la Gloire et la reconnaissance à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid
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