mardi 29 mai 2012
Vie de Sainte Glycérie et autres Vies de Saints.
13 – 26 mai 2012
Cycle mobile (Pascalion): Samedi de la Sixième Semaine
Lecture de l’Epître
Actes XX : 7-12
20.7 Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain. Paul, qui devait
partir le lendemain, s'entretenait avec les disciples, et il prolongea son discours jusqu'à minuit.
20.8 Il y avait beaucoup de lampes dans la chambre haute où nous étions assemblés. 20.9 Or, un
jeune homme nommé Eutychus, qui était assis sur la fenêtre, s'endormit profondément
pendant le long discours de Paul; entraîné par le sommeil, il tomba du troisième étage en bas,
et il fut relevé mort. 20.10 Mais Paul, étant descendu, se pencha sur lui et le prit dans ses bras,
en disant: Ne vous troublez pas, car son âme est en lui. 20.11 Quand il fut remonté, il rompit le
pain et mangea, et il parla longtemps encore jusqu'au jour. Après quoi il partit. 20.12 Le jeune
homme fut ramené vivant, et ce fut le sujet d'une grande consolation.
Lecture de l’Evangile
Jean XIV : 10-21
14.10 Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que je vous
dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les
oeuvres. 14.11 Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi; croyez du moins à cause
de ces oeuvres.
14.12 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je
fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m'en vais au Père; 14.13 et tout ce que vous
demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. 14.14 Si vous
demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.
14.15 Si vous m'aimez, gardez mes commandements. 14.16 Et moi, je prierai le Père, et il vous
donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous, 14.17 l'Esprit de
vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point; mais
vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous.
14.18 Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous. 14.19 Encore un peu de temps, et
le monde ne me verra plus; mais vous, vous me verrez, car je vis, et vous vivrez aussi. 14.20 En
ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en
vous. 14.21 Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime; et celui qui
m'aime sera aimé de mon Père, je l'aimerai, et je me ferai connaître à lui.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT MOINE TARASII DE GLUSHITSA (+1440) 12 octobre – 13 mai
The Monk Tarasii of Glushetsk was hegumen of a monastery, built by Sainted Stephen of
Perm (Comm. 26 April), and he zealously spread and affirmed the Orthodox faith among the
Zyryani people.
In 1427 under the successor of Saint Stephen, Bishop Gerasim (Comm. 29 January), the
Monk Tarasii voluntarily gave up leading the monastery and went to the Glushetsk monastery
under the guidance of the Monk Dionysii.
Saint Dionysii, seeing the deep humility of Tarasii, accepted him. The former hegumen
Tarasii toiled equally alongside the novices at the monastery and he led a strict ascetic life.
The monk was buried at the Dionysiev monastery (+ 1440).
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Sts Amphiloque et Dionysius
SAINT HIGOUMÈNE AMPHILOQUE DE GLUSHITSA (+1542) 12 octobre – 13 mai
The Monk Amphylokhii, Hegumen of Glushetsk, already a monk of priestly dignity, came
from Ustiug to the monk Dionysii of Glushetsk (Comm. 1 July) in the year 1417. Saint
Dionysii, learning of the wish of Amphylokhii to become an ascetic, told him about the
severity and harshness of life in his monastery, but this did not deter the newcomer. Then
Saint Dionysii said: "If thou wishest to dwell here, then we shalt make a testament – not to be
distinct one from another, while we dwell upon the earth." Amphylokhii joyfully agreed and
vowed to fulfill the ustav (rule) of the monastery.
The Monk Amphylokhii spent twenty years in deeds of fasting, prayer and obedience under
the guidance of the Monk Dionysii, striving in all things to imitate him and assisting in the
work of building up the monastery. After the death of Saint Dionysii, the Monk Amphylokhii
was for 15 years the head of the Glushetsk monastery. The monk died peacefully in the year
1452 and was buried alongside his preceptor.
SAINT HIGOUMÈNE MACARIUS DE GLUSHITSA (+ 1480) 12 octobre – 13 mai
On célèbre ce jour la mémoire de son Repos dans le Seigneur. Le Moine Macaire fut enseveli
au Monastère Pokrov-Protection de Glushitsk. Sa mémoire est célébrée une seconde fois au
12 octobre, ensemble avec d'autres Saints de Glushitsk.
ou
The Monk Amphylokhii, Hegumen of Glushetsk, already a monk of priestly dignity, came
from Ustiug to the monk Dionysii of Glushetsk (Comm. 1 July) in the year 1417. Saint
Dionysii, learning of the wish of Amphylokhii to become an ascetic, told him about the
severity and harshness of life in his monastery, but this did not deter the newcomer. Then
Saint Dionysii said: "If thou wishest to dwell here, then we shalt make a testament – not to be
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distinct one from another, while we dwell upon the earth." Amphylokhii joyfully agreed and
vowed to fulfill the ustav (rule) of the monastery.
The Monk Amphylokhii spent twenty years in deeds of fasting, prayer and obedience under
the guidance of the Monk Dionysii, striving in all things to imitate him and assisting in the
work of building up the monastery. After the death of Saint Dionysii, the Monk Amphylokhii
was for 15 years the head of the Glushetsk monastery. The monk died peacefully in the year
1452 and was buried alongside his preceptor.
30 avril – 13 mai
SAINT EVEQUE ERCONWALD (OU ERKENWALD) DE LONDRES ET ABBE DE
CHERTSEY (+693)
Né en Anglie orientale et endormi à Barking le 30 avril vers 686-693, Erconwald était de sang
royal, fils d'Annas ou Offa. En 675, Saint Théodore de Canterbury nomma Erconwald Evêque
des Saxons orientaux pour siège Londres jusqu'à l'Essex et Middlesex. Son épiscopat fut le
plus important dans ce diocèse entre celui de Saint Mellitus et celui de Saint Dunstan. Son
tombeau dans la Cathédrale Saint-Paul était un des nombreux lieux de pèlerinage au Moyen-
Age où des Miracles furent rapportés par les papistes jusqu’au seizième siècle, bien qu'on ne
sache que peu de sa vie sinon qu'il fonda et gouverna un monastère à Chertsey dans le Surrey
et un couvent à Barking dans l'Essex où il installa sa soeur Ethelburge comme Abbesse.
Erconwald est en partie l'auteur de la réconciliation entre Saint Théodore et Saint Wilfrid. A
l'époque de Saint Bède, ses Miracles furent rapportés à la suite du toucher du lit qu'Erconwald
utilisa dans ses dernières années. A sa Naissance Céleste, ses Précieux Restes furent
réclamées par Barking, Chertsey et Londres; il fut finalement enseveli dans la cathédrale
Saint-Paul de Londres qu'il avait contribué à agrandir. Ses Saintes Reliques échappèrent à
l'incendie de 1087 et furent placées dans la crypte. Le 14 novembre 1148, il y eut une
nouvelle translation faite par les papistes vers un nouveau tombeau derrière le maître-Autel.
Dans l'iconographie, on dépeint Erconwald comme un Evêque dans un petit 'char'
(l'équivalent saxon d'un fauteuil roulant) dans lequel il voyagea à cause de sa goutte. Parfois il
y a une femme le touchant ou il peut être montré avec Sainte Ethelburge de Barking.
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ou
On pense qu'il fut un des premiers convertis de la mission menée par Saint Mellitus.
Erconwald fonda deux maisons monastiques, une sur chaque rive de la Tamise, selon un
modèle qui sera ultérieurement adopté par Saint Benoît Biscop quand il construira les
Monastères jumeaux de Saint-Pierre, à savoir Moine Wearmouth et Saint-Paul, Jarrow.
Erconwald devint Abbé de l'abbaye qu'il construisit à Chertsey mais il donna celle de
Barking à sa soeur Sainte Ethelburge, rappelant Sainte Hildelid de France pour qu'elle
l'entraîne à la vie monastique et à la direction d'un monastère double de Moines et de
Moniales. Sa soeur resta très proche de lui; quand il deviendra Evêque de Londres, elle
l'accompagnera régulièrement dans ses périples. Sur le tard, il sera handicapé par une crise de
goutte et devra être aidé par un siège à roulettes, ancêtre du fauteuil roulant et dont les restes
sont conservés dans l'ancien Saint-Paul et montrés comme Reliques.
Lorsque Saint Cedd trépassa de la peste en 664, Erconwald qui descendait de la maison
d'Uffa, une famille royale des Angles orientaux, fut recommandé par le Roi Sebbi à
l'Archevêque Théodore pour devenir le nouvel Evêque de Londres. Son ministère durant les
onze années suivantes fut celui de la réconciliation. Il y avait encore quelques Bretons dans
son diocèse après que les terres avaient été envahies par les Saxons mais les envahisseurs
étaient la population prédominante. Ils avaient reçu la Foi chrétienne tout d'abord par le clergé
romain envoyé par Saint Grégoire [le Grand] mais elle avait été affermie par les Moines de
Lindisfarne sous Saint Cedd qui étaient de l'Eglise celte, ce qui fait que son siège avait une
tradition mixte. De plus, il y avait une certaine résistance aux réformes introduites par Saint
Théodore et Erconwald mena une action de guérison des divisions de l'Eglise anglaise à un
point tel que la querelle entre Wilfrid et Théodore fut réglée dans la maison d'Erconwald
immédiatement avant la Naissance au Ciel de l'Archevêque.
Sa Sainteté et son tempérament de pacificateur lui valurent une place de prédilection dans le
coeur des Londoniens. On rapporte aussi nombre de Miracles. Pendant la reconstruction de
Saint-Paul, on rapporta qu'un cercueil fut découvert contenant le corps d'un homme portant
couronne et un sceptre dans la main. Rien n'indiquait de qui était ce corps incorrumpu. Le
lendemain, Saint Erconwald célébra la Divine Liturgie pour lui puis il demanda au cadavre
qui il était. Le cadavre lui répondit aussitôt qu'il avait été juge de New Troy, un nom
légendaire pour Londres et parce qu'il était si renommé pour ses jugements exemplaires, il
avait reçut le nom de roi des juges. L'Evêque lui demanda où il était maintenant et le juge
répondit que parce qu'il était mort sans le Baptême, il s'était vu refuser l'entrée dans la Ville
Eternelle. Saint Erconwald en fut si affligé qu'il commença à pleurer, disant combien il aurait
souhaité pouvoir le baptiser au Nom de Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Une partie des
larmes tombèrent sur la face du juge vertueux et d'un grand cri de joie, il remercia le Saint de
l'avoir libéré de son état terrestre par le lavement avec les larmes au Nom de la Trinité et
aussitôt son corps se désintégra en poussière.
Saint Erconwald s’endormit dans le Seigneur à l'Abbaye de sa soeur à Barking. Il y eut une
dispute entre les Prêtres de Saint-Paul et les Moines de Barking portant sur son le lieu de
sépulture. Un violent orage éclata au dehors, la rivière déborda mais le soleil perça à travers
les nuages, indiquant un chemin doré vers la Cathédrale. Son corps fut enseveli dans la crypte
mais quand l'église fut reconstruite en 1148, il y eut une translation par les papistes dans un
tombeau derrière le maître-autel. C'était un des lieux de pèlerinage préférés par les papistes
jusqu'au seizième siècle. On conserva son jour de fête au 30 avril avec grand faste. Le 14
novembre, on (depuis l'époque déjà papiste?) fête la translation de ses Saintes Reliques.
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SAINTE MARTYRE GLYCERIE D'HERACLEE ET SAINT MARTYR LAODICIOS SON
GEOLIER (+138)
La première année du règne d'Antonin le Pieux (138), vivait à Trajanopolis une jeune
Chrétienne et fille d'un officier romain de haut rang qui se consacrait à confirmer les
Chrétiens dans la Foi. Le jour d'une fête païenne, elle marqua sur son front le Signe de la
Croix et s'avança vers le gouverneur Sabin présent dans le temple, en se confessant
ouvertement Servante du Christ. Comme Sabin lui ordonnait de sacrifier aux "dieux," elle se
dirigea vers les idoles et abattit la statue de Zeus par l'Invocation du Sauveur puis elle la mit
en pièces. Les païens se précipitèrent avec rage sur elle et essayèrent de la lapider sans que les
pierres ne puissent l'atteindre. On la pendit alors par les cheveux et on lui déchira la chair avec
des ongles de fer puis elle fut jetée en prison et laissée sans vivres ni boisson pendant de
nombreux jours. Mais un Ange du Seigneur lui apporta de la nourriture et la fortifia dans
l'espérance des biens futurs. Aussi quand le gouverneur la convoqua de nouveau, c'est avec
stupéfaction qu'il vit la Sainte apparaître devant lui en bonne santé et rayonnante de confiance
en Dieu.
Devant quitter la cité pour se rendre à Héraclée de Thrace, Sabin se fit accompagner par
Glycérie. Elle fut reçue avec déférence par l'Evêque Domitius et par les Chrétiens qui avaient
été informés de son valeureux combat. Après une nouvelle séance au tribunal, elle fut
condamnée à être brûlée vive mais une Rosée Céleste éteignit la fournaise dans laquelle elle
avait été jetée. Le juge lui fit alors arracher le cuir chevelu puis on la conduisit en prison dans
l'attente de nouveaux supplices. Cette fois encore un Ange vint à son secours. Devant de tels
Signes Divins, le geôlier Laodicios se convertit et fut aussitôt condamné à la décapitation.
Finalement la Sainte fut livrée aux bêtes sauvages. Une lionne s'élança, furieuse, sur elle mais
elle s'arrêta soudain dans son élan et vint lécher tendrement ses pieds. Une autre lionne bondit
à son tour et d'un léger coup de dent, sans lui provoquer la moindre blessure, permit à Sainte
Glycérie de rejoindre dans la joie son Epoux Céleste.
Le juge périt peu après misérablement tandis que l'Evêque allait ensevelir le corps de la
valeureuse Athlète du Christ non loin de la cité. On édifia ensuite en ce lieu une vaste et
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magnifique église où Sainte Glycérie était vénérée par tous les habitants de la cité dont elle
était devenue la Sainte Protectrice. Par la suite son corps fut transféré à Lemnos. Cependant,
de son crâne resté à Héraclée continuait de jaillir un Saint Baume qui telle une source d'eau
vive, procurait la guérison à de nombreux pèlerins.
SAINT EUTHYME LE NOUVEAU, FONDATEUR DU MONASTERE D'IVERON SUR
LE MONT ATHOS ET SES SAINTS FRERES IBERIENS DE L'ATHOS : SON PERE
JEAN (+998), SON COUSIN GEORGES (+1066) ET GABRIEL (+10°.S.)
Ces quatre Vénérables furent les fondateurs du célèbre Monastère ibérien [= géorgien] sur la
Sainte Montagne de l'Athos. Au début, Saint Jean vivait en Ascète dans la Laure d'Athanasiu;
ensuite, il fonda son Monastère d'Iviron. Jean prit son Repos dans le Seigneur en 998.
Euthyme et Georges traduisirent les Saintes Ecritures en géorgien. Euthyme remit son âme au
Seigneur en 1029 et Georges en 1066. Gabriel fut trouvé digne de recevoir une Icône
miraculeuse de la Mère de Dieu (la Portaïtissa d’Iviron) qui arriva au monastère par voie de
mer.
ou
Born in Georgia, son of the famous Prince John, he from childhood began to lead a monastic
life under the direction of his father who was tonsured in Constantinople. At a more mature
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age he transferred to the Laura of St. Athanasius on Mount Athos and there he became so
glorified for his virtuous life and asceticism, that, at the request of the brethren, he became the
rector of the Laura. In this capacity he worked hard for the adornment and the construction of
Athonite monasteries. For his righteous life the St. Euthymius was granted the gift of
wonderworking by the Lord. In 1028 the St. Euthymius, being in Constantinople on the affairs
of the monastery, once, accompanied by a monk, rode on a mule through the streets of city.
Seeing a beggar sitting by the road asking for a handout, and not getting off the mule, St.
Euthymius wanted to give him alms. But the pleased beggar was pulled behind the handout
because the mule, probably frightened by his movements, ran away down the street of the
city. St. Euthymius, not being able to hold and stay on the frightened animal, was thrown
from the far side, hit about the ground and was beaten to death. The Lord God after such an
end, by and by, glorified him. From his holy relics flowed out much healing and wonders.
And later his relics, translated to the John the Forerunner Monastery on Athos, have become
famous for many wonderful healings.
Venerable John, father of Ven. Euthymius the New, died in 998.
Venerable George, a relative of Ven. Euthymius the New, and after his death became the
Hegumen of the Iviron Monastery. Together with Ven. Euthymius he translated the Holy
Scriptures into the Georgian language. He died in 1068. His relics are in the Iviron
Monastery.
Venerable Gabriel the Iberian He was tonsured as a hermit within the confines of the
monastery. For his saintly life he was worthy to receive the wonderworking icon of the
Iberian Mother of God (see Feb. 12) from the sea. He died in the 10th century.
SAINT GABRIEL L’IBÈRE (+10°.S.)
Au temps de l'hérésie iconoclaste, une Pieuse Veuve de Nicée jeta à la mer une merveilleuse
Icône de la Mère de Dieu afin qu'elle échappât à la destruction. Au onzième siècle, les Moines
du Monastère d'Iviron virent pendant plusieurs jours une immense colonne de feu s'élever de
la mer vers le Ciel au-dessus de la Sainte Icône qui flottait debout sur les flots. Mais chaque
fois que l'un d'eux cherchait à s'en approcher, l'Icône s'éloignait.
A cette époque vivait à Iviron un Saint Moine géorgien nommé Gabriel qui en période d'été
allait vivre dans la montagne proche du Monastère. Il était vêtu d'une tunique de poil et ne se
nourrissait que d'herbes mais son aspect était celui d'un Ange. La Mère de Dieu lui apparut et
lui ordonna de se rendre sur le rivage pour y recueillir Son Icône. Tous les Moines réunis
virent alors avec stupéfaction Gabriel marcher avec assurance sur les flots comme sur la terre
ferme venir recueillir l'Icône dans ses bras et la ramener sur la berge où elle fut accueillie avec
des Hymnes d'Actions de Grâces et déposée ensuite dans le Catholicon du Monastère.
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Le lendemain matin, au moment d'allumer les veilleuses pour l'Office, le sacristain constata
que l'Icône avait disparu. Après bien des recherches on la découvrit au-dessus de la porte
d'entrée du Monastère. Ramenée dans le Sanctuaire, elle alla à plusieurs reprises se replacer
d'elle-même au-dessus de la porte. Finalement la Mère de Dieu apparut à Gabriel et lui
demanda de faire savoir aux frères qu'Elle ne désirait pas être gardée et protégée par eux mais
qu'Elle était venue, Elle pour les préserver de tout danger dans cette vie comme dans la vie
future conformément à la Grâce qu'elle avait acquise de Son Fils quand Elle lui avait demandé
que la Sainte Montagne lui soit accordée pour devenir Son "Jardin."
Depuis lors la "Portaïtissa"* est vénérée dans une chapelle construite spécialement à l'entrée
du Monastère. Cette Icône a accompli un si grand nombre de Miracles tant pour la protection
d'Iviron et de la Sainte Montagne en temps de périls que pour l'ensemble du peuple** qu'Elle
est à juste titre considérée comme l'Icône par excellence de la Mère de Dieu
miséricordieuse.***
* C'est-à-dire "Gardienne de la porte."
** Le peuple russe vénère tout particulièrement sa copie exposée à Moscou laquelle a accompli également de
nombreux Miracles. Mère de Dieu d’Iviron, Monastère de Saint Alexis, Moscou
*** La Synaxe de cette Icône est célébrée localement le Mardi du Renouveau et trois fois par an, elle est
conduite solennellement en procession de sa chapelle au Catholicon du Monastère. Cfr. aussi la commémoration
de l'Axion Estin, au 11 juin.
SAINTE GLYCERIE, VIERGE DE NOVGOROD (+1522)
Fille de Panteleimon, starosta [marguillier] de la paroisse de la rue Legoscha à Novgorod, la
Sainte s’endormit vers 1522. Ses Précieuses Reliques incorrompues comme en témoigne la
Seconde Chronique de Novgorod, furent retrouvées le 14 juillet 1572 près de l'église en pierre
dédiée aux Saints Florus et Laurus. L'Archevêque Léonide de Novgorod entouré d'un
nombreux clergé lui fit célébrer des funérailles solennelles dans son église. Pendant la
célébration, des guérisons eurent lieu de par les Insignes Reliques de la Sainte.
SAINT ABBAN (OU ABBEN) D'ABINGDON (+2°.S.)
Il donna son nom à Abingdon, anciennement Abbendun dans le Berkshire en Angleterre.
L'utilisation du postfixe "dun" ("forteresse" ou "siège") indique une origine celtique, ce qui
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ferait d'Abban le plus ancien Saint irlandais. Ce Saint vint d'Irlande en l'Angleterre où il fut
baptisé vers 165. Il prêcha efficacement et reçut un don généreux de terrain à Berroccense
(Berkshire) sur lequel il fonda un monastère. Un autre monastère financé par le Prince Cissa
et fondé par Hean remplacera ce monastère en 685
SAINT MAEL (OU MEL, MAHEL) DE BARDSEY (+6°.S.)
Saint Mael suivit Saint Cadfan de Bretagne jusqu'au Pays de Galles où il devint un des
Ermites solitaires sur l'Île de Bardsey.
Tropaire de Saint Mael ton 5
Ô Saint Mael, /
digne disciple de Cadfan le fondateur de Bardsey, /
et Ermite sur l'Île des Saints : /
ensemble avec tes frères Moines /
qui êtes parvenus à la gloire, /
priez pour nous le Christ Notre Dieu /
afin qu'Il nous accorde Sa Grande Miséricorde.
SAINTE ABBESSE MEREWENNA (OU MERWENNA, MERWINNA) DE RUMSEY
(+ 970) 23 octobre (translation) – 13 mai
Merewenna fut la première Abbesse du Monastère de Rumsey dans le Hampshire après sa
restauration par le Roi Edouard le Pacifique (ou Edgard?) qui le refonda en 967. Sous sa
direction, le monastère prospéra et attira de nombreuses aristocrates dont Sainte Elfleda qui
gît à ses côtés dans l'église de l'abbaye.
SAINT EUTHYME L'ATHONITE, LE TRADUCTEUR
The venerable Euthymius of Mt. Athos was the son of St. John of Mt. Athos, a military
commander during the reign of King Davit Kuropalates, who abandoned the world to enter
the monastic life.
While St. John was laboring on Mt. Olympus, the Byzantine emperor returned a large portion
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of the conquered Georgian lands, but in exchange for this benefaction he ordered that the
children of certain eminent aristocrats be taken to Constantinople as surety.
Among his hostages was St. John’s young son, Euthymius. When John discovered that his son
was being held captive in Constantinople, he departed immediately to appeal to the emperor
for his release. Eventually John’s request was granted, and he took Euthymius back with him
to the monastery. However, by this time the young Euthymius had already forgotten his native
language.
Soon St. John’s name was known in every monastery on Mt. Olympus, so the holy father
withdrew with his son and several disciples to Mt. Athos, to the Lavra of St. Athanasius the
Great, to escape the homage and praise.
From his youth Euthymius received great grace from the Holy Spirit. While still a child he fell
deeply ill, and his father, losing hope in his recovery, sent for a priest to bring him Holy
Communion. Then he went into a church, knelt before the icon of the Most Holy Theotokos,
and began to pray for his son. When he returned to his cell he was greeted by the pleasant
scent of myrrh and the sight of his son, standing in perfect health.
Euthymius told his father that a magnificent Queen had appeared to him and asked him in
Georgian, “What has happened to you? What has disturbed you so, Euthymius?”
“I am dying, my Queen,” he had said.
Then the Queen embraced him, saying, “Arise, do not be afraid, but speak freely in your
native Georgian tongue!”
After this miraculous healing the Georgian language flowed from Euthymius’s mouth like
water pouring forth from a clear spring, and the young man surpassed all others in eloquence.
Venerable John gave great thanks to God and explained to his son the meaning of the vision:
“My son! Our country is suffering from a terrible shortage of books. But the Lord has
bestowed upon you a gift, and now you must labor diligently in order to more abundantly
recompence the Lord.”
St. Euthymius began his new task with great joy, and many people marveled at his success.
St. Giorgi of Mt. Athos recorded the life of St. Euthymius, and his account mentions more
than fifty works that he translated from the original Greek into Georgian.
After St. John’s death, Euthymius succeeded him as abbot of the Iveron Monastery on Mt.
Athos. (St. John had founded the Iveron Monastery with St. John-Tornike.) His leadership of
the monastery brought with it many responsibilities, and Euthymius was obliged to continue
his translations at night.
St. Euthymius performed many Miracles. Once, while his father was still living, Byzantium
was struck by a terrible drought. The earth became cracked, trees and vineyards withered, and
all the vegetation dried up after four months without rain. St. John sent Euthymius and his
brothers to the Church of the Prophet Elijah to celebrate an All-Night vigil. (During periods of
drought Orthodox Christians have traditionally turned to the Prophet Elijah to bring rain as he
did in the Old Testament.) During the Gospel reading a dark cloud formed in the sky, and at
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the moment Euthymius received Holy Communion it began to rain.
Once, during the Feast of the Transfiguration, the faithful of Mt. Athos saw Fr. Euthymius
embraced by divine fire. The crowd of witnesses fell on their knees before him, but the Saint
calmed them, saying, “Do not be afraid, my brothers; God has looked down on us, and Christ
has glorified His feast!”
But the devil could not tolerate the godly labors of the venerable Euthymius and his brothers
at the monastery, so he persuaded a certain beggar, who resembled a monk, to kill the holy
father.
When the killer approached Fr. Euthymius’s cell, two monks blocked his way. So the assassin
slashed them with his sword. Upon hearing the noise, Father Euthymius came outside and
served Holy Communion to his fallen brothers. The two monks were fatally wounded and
crowned as martyrs of the Church, while the killer confessed his sin and died, greatly afflicted
in spirit.
Later a monastery gardener attempted to murder St. Euthymius, but when he lifted his hand to
strike the Saint, it withered suddenly, and only the prayers of Fr. Euthymius could heal it.
St. Euthymius labored as abbot of the Iveron Monastery on Mt. Athos for fourteen years. His
literary endeavors demanded much time and great effort, so, according to his father’s will, he
appointed a certain George (later St. George of Mt. Athos, the Builder) his successor.
Then he locked himself in his cell and dedicated himself exclusively to his translations.
Once the Byzantine Emperor Constantine VIII (1027–1039) summoned Fr. Euthymius to his
court. Before departing for Constantinople, the venerable father gathered his brothers,
prepared for them a meal, and asked them for their prayers. Then, just before he left on his
journey, he visited his childhood friend, the elder Theophan. When they were bidding each
other farewell, Theophan embraced him tearfully, crying out, “What grief I am suffering, O
holy Father, for I will not see you again in the flesh!” The elder’s prophecy was soon fulfilled.
The emperor received St. Euthymius with great honor. On May 8th, following the Liturgy for
the feast of St. John the Theologian, St. Euthymius set off to visit a certain iconographer from
whom he had earlier commissioned an icon. He was seated on a young mule and sent on his
way. But along the road he was approached by a beggar, clad all in black, who asked alms of
him. The venerable father reached into his pocket but when the mule suddenly noticed the
strange man by the roadside, he was frightened, lurched violently, and cast the holy father to
the ground, killing him.
All of Byzantium mourned the death of St. Euthymius. His holy relics are buried in the
Church of St. John the Baptist at the Iveron Monastery on Mt. Athos.
SAINT EVEQUE MARCELLIEN D'AUXERRE ET CONFESSEUR (+314 OU 330)
D'après le martyrologe hiéronymien, Marcellien succéda à Pérégrin qui fut premier Evêque
d'Auxerre. Il s’endormit le 13 mai sous Constantin le Grand. Sa fête est au 12 mai dans le
martyrologe hiéronymien. Ses principaux collaborateurs furent le Prêtre Marsus, le Diacre
Cordodème, les Sous-Diacres Alexandre et Jovien.
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SAINT EVEQUE NATALIS (OU NOËL) DE MILAN ET CONFESSEUR (+ 751)
SAINTS MARTYRS DU MONASTÈRE ATHONITE IVIRON, MASSACRÉS PAR LES
PAPISTES (+13°.S.)
Georgian monks began to settle on Mt. Athos in the middle of the 10th century, and a
Georgian monastery, Iveron, was founded there not long after.
At that time foreign armies were constantly invading Mt. Athos. In the 13th century the
Crusaders stormed through the region, and between 1259 and 1306 the pope’s private army
devastated Mt. Athos several times. Monks of Zographou and Vatopedi monasteries and the
Protaton were martyred for the Orthodox Faith, and the monks of the Iveron Monastery
eventually met the same fate.
During this period Georgian and Greek ascetics labored together at the Iveron Monastery, and
many young ascetics of the new generation began to arrive from Georgia.
The Crusaders demanded that the Iveron monks convert to Catholicism and acknowledge the
primacy of the Roman pope. But the monks condemned their fallacies and anathematized the
doctrine of the Catholics.
According to the Patericon of Athos, the Iveron monks were forcibly expelled from their
monastery. Nearly two hundred elderly monks were goaded like animals onto a ship that was
subsequently sunk in the depths of the sea. The younger, healthier monks were deported to
13
Italy and sold as slaves to the Jews.
Some sources claim this tragedy took place in the year 1259, while others record that the
Georgian monks of the Holy Mountain were subject to the Latin persecutions over the course
of four years, from 1276 to 1280.
SAINT MARTYR ALEXANDRE DE ROME (+298)
The Holy Martyr Alexander suffered for Christ at the beginning of the IV Century. He was a
soldier, and he served in the regiment of the tribune Tiberian at Rome. He was age 18, when
the Roman emperor Maximian Hercules (284-305) issued an edict, that on a designated day
all the citizenry was to appear at the temple of Zeus outside the city for the offering of
sacrifice. The tribune Tiberian assembled his soldiers and he ordered them to go to this
festival, but the youth Alexander, raised from childhood in the Christian faith, refused and he
declared that he would not offer sacrifice to devils. Tiberian out of fear for himself, reported
to the emperor Maximian that in his regiment there was a soldier, who was a Christian.
Soldiers were immediately dispatched for Alexander. During this time Alexander was asleep.
An Angel roused him and announced to the youth about his impending act of martyrdom, and
that he would constantly be with him during this time. When the soldiers arrived, Alexander
came out to meet them; his face shone with so bright a light, that the soldiers in glancing at
him fell to the ground. The Saint upbraided them and besought them to fulfill the orders given
them. Standing before Maximian, Saint Alexander boldly confessed his faith in Christ and he
refused to worship the idols, adding moreover, that he was afraid neither of the emperor, nor
of his threats. The emperor tried to persuade the youth with promises of honours, but
Alexander remained steadfast in his confession, and he denounced the emperor and all the
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pagans. They began torturing the holy martyr, but he bravely endured all the sufferings.
Maximian remanded Saint Alexander back under the authority of the tribune Tiberian, who
was being sent to Thrace for the persecution of Christians there. So they led off the martyr,
fettered in chains, to Thrace. At this time the Angel of the Lord made it known to Saint
Alexander's mother, Pimenia, about the martyr's deed of her son. Pimenia found her son in the
city of Carthage, where he stood before Tiberian at trial and again he steadfastly confessed
himself a Christian. They subjected him to torture before the eyes of his mother, and then they
ordered the prisoner on the way to his final journey, behind the chariot of Tiberian. The brave
Pimenia asked the soldiers to let her go up to her son and she encouraged him to undergo the
torments for Christ. The soldiers were astonished at the stoic strength of the martyr and they
said one to another: "Great is the Christian God!." The Angel appeared several times to the
martyr, strengthening him. By night a fearsome Angel with sword in hand appeared to
Tiberian, and commanded the tribune to hasten on his way to Byzantium, since the end was
drawing near for the holy martyr. Tiberian continued on his way with haste. In the city of
Philippopolis Tiberian made anew the trial over Saint Alexander, in the presence of the city
dignitaries gathered for this event. And at this trial Saint Alexander likewise remained
steadfast. During the time of his grievous journey the holy martyr had been repeatedly
subjected to cruel torments, but strengthened by God, he endured all the torments and he
himself provided strength for the soldiers weakened by thirst, having besought of the Lord a
spring of water for them. During the time remaining on the journey, the martyr prayed
beneathe a tree for strength in his sufferings, and the fruit and leaves of this tree received a
curative power. At a place, named Burtodexion, the Saint again met up with his mother
Pimenia, who with weeping fell down at his feet. The holy martyr said to her: "Weep not, my
mother, the morning after the day following the Lord shalt help me finish matters." In the city
of Drizipera Tiberian imposed the death sentence on the Saint. Before death the holy martyr
gave thanks to the Lord, for that the Lord had given him the strength to undergo all the
innumerable torments and to accept a martyr's end. The soldier, who was supposed to carry
out the execution, besought the forgiveness of the Saint and for a long while he could not
bring himself to lift his hand with the sword, since he saw Angels coming for the soul of the
martyr. Through the prayer of the Saint, the Angels became invisible to the executioner, and
only then did he cut off the Saint's holy head. The body of the Saint was cast into a river, but
four dogs dragged it out of the water, and they would not let anyone near it, until Saint
Alexander's mother Pimenia came. She took up the remains of her martyred son and
reverently gave them burial near the River Erigona. At the grave of Saint Alexander healings
at once began. Soon the holy martyr appeared to his mother in a dream, in which he
comforted her and related, that soon she too would be transported to the Heavenly habitations.
SAINT EVEQUE PAUSICACUS DE SYNNADA (+606)
Après avoir exercé la médecine gratuitement pour les pauvres, il se fit Moine. Tout en
continuant de soigner les corps, il soignait aussi les âmes. Le Patriarche de Constantinople lui
conféra l'épiscopat et son ministère auprès de ses fidèles était une Grâce pour leur Salut.
ou
Saint Pausikakios, Bishop of Synada, lived at the end of the VI Century in the Syrian city of
Apameia. He had been raised since childhood in the Christian faith by his pious parents, and
he began in youth to lead an ascetic life of prayer, vigil and fasting. He was given by the Lord
the gift of treating sicknesses of both soul and body. The Constantinople Patriarch Kyriakos
(591-606) ordained Saint Pausikakios as bishop of Synada. Saint Pausikakios was zealous in
his concern that in his flock there should be neither heretics nor dissolute people. He
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constantly taught his flock about the virtuous life, and his discourse was always powerful and
lively. Having come to Constantinople on affairs of the Church, he healed the emperor
Maurice of sickness, and on his return journey he besought of the Lord water for the
quenching the thirst of his companions: after the prayer of the Saint there issued forth from
the ground a spring of pure water. Saint Pausikakios died peacefully in the year 606.
SAINT SERVAIS DE TONGRES ET MAASTRICHT (+384)
On ignore l'origine de Saint Servais. L'Abbé Héribert de Lobbes qui a fait l'abrégé de sa vie,
dit seulement qu'il était de grande naissance qu'il fut élevé avec beaucoup de soin et que sa
conduite se sentit toujours de la noblesse et de la générosité de son sang. D'autres auteurs
rapportés par Chapeauville, disent qu'il naquit sur les frontières de Perse d'une famille juive
apparentée à Sainte Anne mère de la Très Sainte et Vierge Marie Mère de Dieu; qu'il fut
amené à Tongres par un Ange; que ne parlant qu'une langue il était entendu en toutes sortes
de nations; que son abstinence était si admirable que souvent il ne vivait que de la Sainte
Eucharistie; qu'il posséda le don de guérisons les malades qui pouvaient ou le toucher ou
avoir des restes de sa table ou même boire de l'eau dont il s'était lavé les mains, étaient assurés
de leur guérison.
Son zèle pour la Foi orthodoxe parut principalement en trois Conciles. Le premier fut celui de
Cologne réuni l'an 346 où il fit condamner et déposer l'évêque de la même ville, coupable de
l'hérésie des ariens; il est vraisemblable que cet évêque condamné pour hérésie fut non pas
Euphratas comme l'ont cru quelques auteurs mais son prédécesseur. Les termes dont usa Saint
Servais en opinant dans le Concile sont si importants qu'ils méritent bien d'être rapportés :
"Je sais certainement ce que ce faux évêque a enseigné; je n'en parle pas par ouï-dire mais
pour l'avoir moi-même entendu. Comme nos églises étaient voisines, je me suis souvent
opposé à sa fausse doctrine lorsqu'il niait la Divinité de Jésus-Christ. Je l'ai fait non seulement
en particulier mais aussi en public en présence d'Athanase l'Evêque d'Alexandrie et de
plusieurs Prêtres et Diacres. Mon avis est qu'il ne peut être Evêque des Chrétiens et que ceux
qui auront des communications avec lui ne pourront porter le nom de Chrétiens." Dans ces
paroles, il parle de Saint Athanase comme d'un témoin fidèle des blasphèmes de cet Evêque
parce que ce Saint Patriarche ayant été exilé à Trèves depuis 338 jusqu'à 338, avait pu
aisément l'entendre à Cologne ou en quelque autre lieu voisin.
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Le Second Concile où Saint Servais fit éclater sa Foi et son zèle pour la Vérité orthodoxe fut
celui de Sardique : on y confirma la consubstantialité du Verbe Eternel avec son Père que le
Concile de Nicée avait définie et Saint Athanase, le plus généreux défenseur de cette
consubstantialité, y fut absous de toutes les calomnies que les ariens avaient forgées contre
lui. Ce Concile fut tenu l'an 347. Enfin, le troisième Concile fut celui de Rimini réuni l'an 359
où Saint Servais, assisté de Saint Phoebade Evêque d'Agen, résista avec un courage intrépide
et une force merveilleuse à la puissance et à la malice des ennemis de la Foi sans craindre ni
l'exil ni la faim et la soif ni la prison ni même la mort dont il était menacé. Il est vrai qu'après
une longue résistance, il fut enfin trompé par les ariens qui lui firent signer une formule qui,
paraissant tout à fait orthodoxe, avait néanmoins un sens hérétique dont ils se prévalurent
ensuite mais cette surprise ne fit que l'animer davantage contre eux et lorsqu'il fut revenu en
France, il travailla avec un zèle infatigable à en bannir leur hérésie et à y faire régner la Foi
orthodoxe que Saturnin l'hérésiarque d'Arles et Paterne celui de Périgueux avaient entrepris de
ruiner.
Dans l'intervalle qui sépara ces deux Conciles, le tyran Magnence qui avait eu part au meurtre
de l'empereur Constant et s'était fait proclamer empereur en sa place. Connaissant le mérite
incomparable de Saint Servais et combien il avait de force et d'éloquence pour persuader ce
qu'il voulait, il l'envoya avec un autre Evêque nommé Maxime vers l'empereur Constance,
frère du défunt pour ménager un accommodement avec lui et lui faire agréer qu'il conservât la
pourpre et qu'il fût associé à l'empire. Mais l'événement nous fait voir qu'ils n'obtinrent pas ce
que Magnence souhaitait; ils n'avaient d'ailleurs entrepris ce voyage que par force et pour
empêcher que ce tyran ne tourmentât les églises s'ils lui refusaient ce bon office.
Pendant que Saint Servais après le Concile de Rimmi travaillait à maintenir la Foi orthodoxe
dans son diocèse et à en bannir le vice qui attire l'hérésie, Dieu lui fit connaître que les Huns,
peuple barbare et cruel, entreraient bientôt dans les Gaules et que parmi beaucoup d'autres
villes, ils saccageraient et détruiraient celle de Tongres. Cette Révélation le remplit d'une
extrême douleur; néanmoins, la prenant d'abord plutôt comme une menace qu'on pouvait
détourner par les prières et par les larmes que comme une prédiction absolue et inévitable, il
monta en chaire, exhorta son peuple à la pénitence afin d'arracher les verges de la main du
Tout Puissant. Il s'offrit aussi lui-même en sacrifice pour ses enfants et par ses austérités et ses
suppliques continuelles, il tâcha de rendre Dieu propice à un peuple pour qui il avait la
tendresse d'une mère. Mais voyant que le Ciel était inflexible et que tous ses soupirs ne
l'attendrissaient point, il résolut de faire un voyage à Rome pour intéresser plus efficacement
les Saints Apôtres Pierre et Paul à la protection de sa ville. Il y alla donc et passa plusieurs
jours en jeûne et en prière auprès de leurs tombeaux. Il pria aussi pour la ville de Metz parce
que Saint Auteur qui en était Evêque et qui ne put l'accompagner dans ce voyage, l'avait
conjuré dans son passage par sa ville épiscopale d'intercéder pour elle aussi bien que pour
celle de Tongres. Saint Pierre apparut à Servais et lui dit "que l'arrêt irrévocable était donné
contre le pays des Gaules; les Huns y descendraient et y saccageraient les villes et les
provinces; celle de Tongres serait enveloppée pour ses crimes dans cette inondation mais
Saint Stéphane/Etienne avait puissamment intercédé pour celle de Metz dont Auteur était
Evêque qu'on lui avait encore pardonné pour cette fois; pour lui, il ne verrait point les maux
dont son pays était menacé : il devait s'en retourner promptement, préparer les choses
nécessaires à sa sépulture, se retirer à Maastricht et y attendre la Volonté de Dieu." On dit que
le Saint Apôtre Pierre lui donna aussi pour gage de son affection et pour assurance de ce qu'il
lui disait une clef d'argent faite de la main des Anges qui a depuis opéré beaucoup de
Miracles. Mais il y a des auteurs qui croient que la clef que l'on appelle de Saint Servais lui
fut donnée par le Pape et que c'est une de ces clefs où l'on mettait un peu de limaille des
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chaînes de Saint Pierre et que les Papes donnaient par dévotion aux pèlerins illustres qui
venaient à Rome. C'est une conjecture qui a quelque vraisemblance. Mais n'étant appuyée de
nulle preuve, elle ne peut être aussi forte que la tradition des églises de Maastricht et de Liége
qui porte que cette clef est un présent de Saint Pierre. En revenant de Rome, il tomba entre les
mains des Huns qui ravageaient déjà l'Italie; ils le jetèrent d'abord dans une basse fosse
pendant qu'ils délibérèrent entre eux sur ce qu'ils en feraient mais Dieu qui n'abandonne
jamais Ses Serviteurs et qui descend avec eux dans les cachots les plus obscurs, fit paraître au
milieu de la nuit dans cette prison une si grande lumière que ces barbares, épouvantés, se
crurent trop heureux de délivrer leur prisonnier et de le mettre en liberté. Il en convertit même
quelques-uns parce qu'une splendeur merveilleuse qui parut sur son visage et un aigle qui la
couvrit d'une de ses ailes durant son sommeil et le rafraîchit du mouvement de l'autre, leur fit
connaître que le Dieu qu'il adorait était le Maître et le souverain Seigneur de toutes choses.
Lorsqu'il fut en liberté, il se remit en chemin et traversa l'Italie et les montagnes de la Savoie.
Dans les Vosges il fit sourdre miraculeusement une fontaine dont il étancha sa soif et qui
servit depuis à la guérison de plusieurs malades. Le Saint Evêque Auteur de Metz étant venu
le rejoindre à Worms, il se transporta dans sa ville pour y annoncer au clergé et au peuple ce
qu'il avait appris à Rome par l'apparition de Saint Pierre. Il leur déclara donc que leur punition
était différée mais qu'ils devaient mériter cette faveur et éloigner de plus en plus de leurs murs
l'Indignation de Dieu et la rigueur de ses châtiments par la pénitence et par le changement de
leurs moeurs.
Quand il arriva à Tongres, ses diocésains l'y reçurent avec une joie incroyable. Mais cette joie
se changea bientôt en un torrent de larmes lorsqu'il leur fit connaître l'arrêt irrévocable que
Dieu avait porté contre eux. Leur douleur augmenta beaucoup lorsqu'il leur dit qu'il était
obligé de les quitter et de passer en une autre ville pour y trouver la paix du tombeau, ils
l'environnèrent comme autrefois les fidèles d'Ephèse et de Milet avaient environné Saint Paul
pour le conjurer de ne les point laisser orphelins. Mais quoique son coeur fût attendri par les
pleurs de ses enfants, il ne put pas se dispenser d'obéir à l'Ordre de Dieu. Il sortit donc de
Tongres, emportant avec lui ce qui était nécessaire pour sa sépulture. On dit qu'il emporta
aussi les ossements sacrés de ses prédécesseurs et de plusieurs autres Saints honorés d'un culte
public dans son diocèse afin qu'ils ne fussent pas exposés à la profanation des barbares et que
les diocésains réfugiés à Maastricht après la ruine de Tongres, y trouvassent par leur moyen
une longue et continuelle protection. Ces Saints qui l'avaient précédé sont Saint Valentin,
Saint Navite, Saint Marcel, Saint Métropole, Saint Séverin, Saint Florence et Saint Martin.
Avant de partir, il avait guéri une partie des malades de la ville; les autres furent réservés pour
recevoir la santé après sa Naissance au Ciel par l'attouchement de son corps.
Il ne fut pas longtemps à Maastricht sans voir l'effet de la prédiction de Saint Pierre. A peine
eut-il placé décemment les Saintes Reliques qu'il avait apportées de Tongres, marqué le lieu
de sa sépulture et fait ses dernières dispositions qu'étant à l'Autel où il célébrait les Divins
Mystères, il fut averti par un Ange du jour et de l'heure de son Départ. Une fièvre le saisit
aussitôt et au bout de trois jours, après avoir reçu l’Onction des malades, exhorté son peuple à
la Crainte de Dieu et prié instamment pour son Salut, il remit paisiblement son âme au
Seigneur au milieu d'une grande splendeur qui l'environna. Ce fut sur les trois heures de
l'après-midi qui est l'heure de None, le 13 mai de l'année 384.
Son Repos Céleste fut accompagné de plusieurs Miracles : un Ange descendit du Ciel et
apporta un voile de soie dont il le couvrit. On entendit dans l'air une Musique Céleste,
célébrant les victoires qu'il avait remportées sur les puissances de l'enfer. Tous les malades de
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Maastricht et ceux de Tongres qui assistèrent à son convoi furent guéris. Enfin, il fit de si
grands Miracles que sa mémoire fut rendue célèbre dans toutes les Gaules. Il fut enseveli près
du pont de la digue publique et l'on remarqua que la neige ne couvrit jamais sa pierre
tumulaire, quoiqu'elle tombât en abondance partout alentour. Le martyrologe romain n'oublie
pas ce prodige rapporté par Saint Grégoire de Tours.
La même année, les Huns firent irruption dans les Gaules et saccagèrent la ville de Tongres
qui ne put jamais se relever entièrement de ce désastre. Notre Saint n'eut de successeur que
cent ans après lorsque Saint Remi après le Baptême de Clovis, rétablit les Eglises de Flandre
et les pourvut de pasteurs. Celui qu'il donna à Maastricht et à Tongres fut Saint Agricole qui
par un respect singulier pour Saint Servais, fit bâtir une église sur son sépulcre. En 583, Saint
Monulphe en fit bâtir une autre bien plus magnifique en son honneur dans laquelle il
transporta son corps comme le dit Saint Grégoire de Tours dans le livre de la "Gloire des
Confesseurs." Après la célèbre victoire de Charles Martel sur les Sarrasins (732), Saint Hubert
fit une nouvelle Translation des Précieux Restes de Saint Servais le jour de sa
commémoration. On trouva son corps incorrompu; le visage étant découvert, parut si
resplendissant qu'il remplit de lumière tout le caveau. On trouva aussi la clef qu'il avait
apportée de Rome avec le voile que les Anges avaient mis sur lui après son Départ Céleste.
On le transféra dans une châsse d'argent doré et on le plaça au-dessus du grand Autel. Depuis
l'empereur Othon l'avait fait transférer à Quedlimbourg dans une église dédiée sous son nom
mais il fut bientôt rapporté dans la ville de Maastricht où il a fait de très grandes merveilles.
Saint Servais est l'un des "trois Saints de neige;" les deux autres sont Saint Mamert, 11 mai et
Saint Pancrace, 12 mai. L'expérience a constaté que quelle que soit la température antérieure,
elle s'abaisse en l'un de ces trois jours; on n'a pas encore expliqué scientifiquement ce
phénomène mais les jardiniers au courant de leur métier se gardent bien de sortir les plantes
de serre chaude, par exemple avant la fête de Saint Servais.
En plusieurs endroits, on invoque Saint Servais contre le mal de jambes (même des animaux)
pour le bon succès des entreprises, contre les rats et les souris.
Tous les martyrologes latins font une honorable mémoire de Saint Servais. Sa "Vie" a été
écrite comme nous l'avons dit, par Héribert l'Abbé de Lobbes. Gilles, Moine d'Orval, y a fait
quelques additions.
Saint Servais de Tongres et les Conciles des Gaules du quatrième siècle
Saint Servais l'Evêque de Tongeren - Maastricht, le grand Evêque de Belgique au quatrième
siècle, au Concile de Cologne du 12 mai 346, sous la présidence de Saint Maximin le
Métropolite de Trèves (et même de statut patriarcal, selon la lettre de Saint Sylvestre Ier de
Rome)
"1. L'Evêque Maximinus dit : "Puisque la Volonté de Dieu le Père et de Notre Seigneur Jésus-
Christ a voulu que nous nous réunissions dans cette ville de Cologne, à la demande de nos
frères, à propos d'Eufratas, homme perdu et blasphémateur que le monde entier sait être déjà
condamné par la Bouche du Seigneur, lui qui blasphème contre l'Esprit Saint au point de nier
que le Christ soit Dieu, ma modeste personne porte la sentence même qui a été prononcée par
la Bouche de Notre Dieu et Seigneur, le Sauveur lorsqu'il a dit : Tous les péchés et les
blasphèmes seront remis aux hommes mais celui qui blasphème contre l'Esprit Saint, il ne lui
sera pardonné ni maintenant ni plus tard; il sera sous le coup du Jugement Eternel. Par
conséquent, il est évident qu'il ne peut être Evêque.
[...]
13. L'Evêque Servatius dit : "Ce qu'a fait, ce qu'a enseigné le pseudo-évêque Eufratas, ce
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n'est pas par ouï-dire mais en vérité que je l'ai su, étant donné les relations de voisinage avec
ma cité;* je me suis souvent opposé à lui en public et en privé alors qu' il niait que le Christ
fût Dieu comme l'entendirent aussi l'Evêque Athanase d'Alexandrie et de très nombreux
Prêtres et Diacres.** Voilà pourquoi je suis d'avis qu'il ne peut être Evêque pour des
Chrétiens puisqu'il a nié d'une voix sacrilège que le Christ soit Dieu, d'avis aussi que l'on ne
doit pas tenir pour Chrétien quelqu'un qu'on reconnaîtrait tout proche de lui."
* Pro finitimi loci coniuncta civitate : de toutes les cités épiscopales, Tongres est la plus proche de Cologne, sa
métropole dont elle s'était détachée peu auparavant.
** Athanase qui avait séjourné à Trèves en 335-337, y passa de nouveau en 343. Il y revint au printemps de 346.
In : "Conciles des Gaules au quatrième siècle," Sources Chrétiennes n° 241
ou
http://hermeton.skynetblogs.be/post/4230185/gimnee-vie-de-Saint-servais
http://www.larousse.fr/encyclopedie/article/Servais%20%28saint%29/11010725
Tropaire Ton 8
Célébrons aujourd’hui le Digne Défenseur de la Foi orthodoxe :
Toi Pontife Servais qui initias les fidèles aux justes enseignements
Et par tes paroles dissipas les ténèbres de l’arianisme
En proclamant le Fils concubstanciel au Père.
Père Saint, prie le Christ Notre Dieu
De nous accorder la Grâce du Salut.
SAINT EVEQUE FLAVIUS DE CHALON-SUR-SAONE (+ 591 OU 595)
Saint Flavius n'était pas moins distingué par ses vertus que par sa naissance (Bréviaire et
Histoire de Chalon). La haute considération dont il jouissait détermina le Saint Roi Gontran
de Bourgogne à le choisir pour son référendaire ou chancelier. Il lui confia donc le sceau royal
et le soin de distribuer les aumônes. Cette charge honorable demandait un homme juste, zélé,
vigilant, ferme et charitable. Flavius réunissait toutes ces qualités et le choix de Gontran fit
autant d'honneur au Roi qu'à son ministre.
Après le Repos en Notre Seigneur de Saint Agricole en 580, le clergé et le peuple de Châlon
élurent pour Evêque le Pieux Chancelier. On pensait que ses talents pour l'administration et
l'habitude de traiter d'importantes affaires, lui faciliteraient l'exercice de la charge pastorale.
Le Roi de Bourgonge y consentit, heureux de voir choisir un Evêque parmi ses principaux
officiers. Les historiens du temps vantent l'éloquence de Flavius forte et douce, également
puissante à foudroyer le vice et à charmer les coeurs par les attraits de la vertu. Ce Pieux
Evêque assista aux deux premiers Conciles de Mâcon en 581 et 585, au Troisième de Lyon en
583 et au second de Valence en 584. On le voit encore assister à Nemours (Nemptodurum) au
Baptême du jeune Clotaire, fils de Frédégonde, avec Aetherius de Lyon et Saint Syagre
d'Autun.
Saint Flavius fonda ou du moins restaura l'Abbaye de Saint-Pierre en 584. L'Abbaye de Saint-
Pierre était placée sur une éminence au Nord de la ville dans un lieu où un Saint Ermite avait
élevé un oratoire près du cimetière public.
Détruite par les Sarrasins, l'Evêque Gilbold la rétablit en 887 sous la Règle de Saint Benoît et
y choisit sa sépulture et celle des Chanoines. Elle fut fort endommagée par le feu du Ciel, le
29 août 965. Riche et superbe en ses bâtiments, elle était comme une forteresse entourée de
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murs et de fossés. L'Abbé de Saint-Pierre avait reçu de Clément V le droit de porter la crosse
et la mitre. Les Evêques de Châlon, à leur première entrée, étaient défrayés à l'abbaye pendant
un jour et une nuit mais l'Abbé les obligeait à jurer la conservation des privilèges et
exemptions du monastère.
Pillée par les calvinistes en 1562, elle fut, l'année suivante, changée en citadelle, par ordre de
Charles IX.
Saint Flavius remit son âme au Seigneur avant la fin du sixième siècle et fut inhumé dans
l'église de Saint-Pierre. Relevé de terre par l'Evêque Gilbold, il fut glorifié par Jean VIII en
879. Son Chef que l'on conservait à l'abbaye dans un reliquaire d'argent, fut profané et pillé
par les huguenots. Ces funestes iconoclastes enlevèrent aussi le Chef de Saint Loup que l'on a
retrouvé depuis lors.
SAINT EVEQUE ONESIME DE SOISSONS (+4°.S.)
Contemporain de Saint Hilaire de Poitiers et de Saint Martin de Tours, Onésime imita leur
zèle en travaillant à extirper de son diocèse les restes de l'idolâtrie qui avaient survécu aux
efforts apostoliques des premiers Evêques surtout dans les campagnes dans les forêts et sur le
bord des rivières où le culte druidique conserva longtemps quelque empire. On peut même
dire qu'il ne put jamais être tellement aboli qu'il n'en restât quelque réminiscence dans les
superstitions dont certaines fontaines et pierres extraordinaires sont encore aujourd'hui l'objet.
Du reste pour transformer le culte idolâtre rendu aux arbres antiques, aux rochers par les
anciens Gaulois en un culte moins superstitieux, les Evêques y placèrent de Saintes Reliques,
y figurèrent des Croix ou y attachèrent la mémoire de quelque Saint qui aura remplacé la
divinité à laquelle ils étaient primitivement dédiés.
Mais les croyances druidiques transportées dans les usages religieux et naïfs du peuple lors de
la diffusion du Christianisme, n'en demeurèrent pas moins fort entachées de superstition. On a
vénéré de tout temps ces grès énormes et ces pierres sacrées qu'on voit près des églises à
Brétigny, à Neuilly-Saint-Front, à Bitry ou à Caisne. Ce sont il est vrai, selon la croyance
populaire, des Saints qui y ont touché qui s'y sont reposés ou qui y ont laissé l'empreinte de
leurs pas comme sur la pierre Saint-Martin à Autrèches mais la confiance que l'on a en leur
Sainteté, plus que problématique, ne rappelle que trop les erreurs grossières de nos pères
avant leur conversion à la Foi.
Onésime s'appliqua donc à soumettre au joug léger de l'Evangile le pays soissonnais où
dominait encore la puissance du démon. Partout les Autels des faux dieux sont renversés et les
temples païens détruits.
Il administre le Saint Baptême à de nombreux néophytes et il fait "dans la vallée soissonnaise
beaucoup de Miracles nécessaires à la tendre enfance de cette Eglise naissante." Il s'efforça
aussi de la préserver de l'hérésie arienne qui avait gagné les Gaules. Les Evêques galloromains
réussissaient d'autant plus dans leurs entreprises pour l'avancement du Christianisme
qu'ils étaient mieux secondés par le pouvoir impérial. Julien l'Apostat avait bien essayé
quelques efforts pour la restauration du paganisme Mais outre que ce culte absurde ne pouvait
ternir aux Lumières de la Foi, Théodose eut bientôt fait oublier ces tentatives passagères en
décrétant la fermeture des temples et la proscription définitive du vieux culte agonisant (393-
395).
Onésime comme son confrère Martin de Tours, joignait à la parole ardente d'un autre une
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piété exemplaire, l'amour ou plutôt la passion des souffrances, le mépris des richesses et
l'aversion des plaisirs. D'une constitution faible et maladive, il savait dominer par la puissance
de son âme les infirmités d'un corps travaillé par la douleur. Il s'était voué à lui-même une
haine qui faisait de sa vie un martyre continuel. Sa Naissance Céleste fut si édifiante que les
fidèles qui l'avaient regardé comme un Saint pendant sa vie, le glorifièrent d'une voix
unanime après son Départ survenu dans une extrême vieillesse, le 3 des ides de mai (13 mai),
vers la fin du quatrième siècle.
Il fut inhumé dans la chapelle de Saint-Georges située au cimetière de ce nom dans le fisc de
Crouy. Selon l'historien de la métropole de Reims, le corps de Saint Onésime fut dans la suite
transféré dans l'église du monastère qui s'éleva sur l'emplacement du domaine impérial de
Crouy et il y resta quatre-vingt-dix ans après lesquels il fut conduit dans l'église de Saint-
Amand de Douai et dont les Moines au dixième siècle en donnèrent une partie au Prieuré de
Donchery près de Sedan, dépendant de l'Abbaye de Saint-Médard.
En l'absence de tout monument historique, on peut conjecturer que ce fut Saint Onésime qui
construisit vers 388 sur l'emplacement de l'ancien oratoire dédié à la Mère de Dieu, la
basilique de Saint-Gervais et Saint-Protais lorsque Saint Ambroise ayant fait la découverte de
leurs Précieuses Reliques, en distribua, selon Grégoire de Tours, une partie entre plusieurs
villes des Gaules et de l'Italie.
Selon toutes les probabilités, cette basilique dédiée de temps immémorial à la Mère de Dieu et
à ces deux Saints, fut dès lors la Mère Eglise (Matrix Ecclesia), le chef de la ville et de tout le
diocèse, celle où siégeait l'Evêque dans sa chaire (cathedra) entouré de l'élite de son clergé, la
cathédrale dont il n'est fait une mention authentique qu'en 646 et qui paraît avoir toujours
existé à travers toutes ses transformations architecturales, à l'endroit qu'elle occupe
aujourd'hui.
SAINTES AGNES ET DISCIOLE, VIERGES A POITIERS (+588 ET +583)
Sainte Agnès la très chère fille en Jésus-Christ de Sainte Radegonde, fut élevée auprès de
cette Reine dès sa plus tendre enfance. Lorsque Radegonde se retira de la cour avec la
permission du Roi et se consacra à Dieu dans le monastère qu'elle fonda à Poitiers, Agnès la
suivit dans cette retraite. Ses progrès dans la perfection chrétienne furent tels que la Reine
admirant sa Sainteté, la vénérait comme sa maîtresse et comme sa mère et qu'elle voulut se
mettre sous sa direction avec toutes les Vierges des plus grandes familles qui affluaient au
monastère. C'est pourquoi avec le consentement des soeurs et de tous les Prélats de la
province, Agnès reçut la bénédiction abbatiale de l'Evêque de Paris, Saint Germain que
Clotaire avait amené avec lui à Tours et présenté à la Pieuse Reine. Elle fit le voyage d'Arles
avec Sainte Radegonde et adopta pour le nouveau Monastère de Poitiers, la règle dressée par
Saint Césaire pour une Congrégation de Vierges que dirigeait sa soeur Césarie.
Agnès montra dans son gouvernement autant de prudence que de zèle et autant de fermeté que
de douceur. Elle eut bientôt deux cents Moniales sous sa conduite. Cédant enfin à ses
instantes prières, l'Evêque Mérovée de Poitiers, accepta la haute direction du monastère. Saint
[Venance] Fortunat qui monta depuis sur le siège de Poitiers et qui exerça dans l'Abbaye le
ministère sacerdotal du vivant d'Agnès et de Sainte Radegonde, nous a laissé dans ses poésies
de précieux témoignages sur la Sainte Abbesse. Il la représente comme le modèle des Vierges
par sa fidélité au Céleste Epoux comme l'exemple des Abbesses par le zèle de ses devoirs et
ne parle d'elle que dans les termes d'une Pieuse Vénération. Sainte Agnès s'envola dans le sein
22
de la Céleste Béatitude le 13 de mai, l'an 588, neuf mois après Sainte Radegonde; elle fut
ensevelie dans l'église de Sainte-Marie hors des murs, aujourd'hui de Sainte-Radegonde.
Parmi les Moniales que l'exemple et les entretiens de Sainte Radegonde attiraient en grand
nombre dans le monastère gouverné par Sainte Agnès, il y en eut une qui brilla d'une manière
particulière par son humilité, sa modestie, la simplicité de ses moeurs, par l'observance
attentive de la règle : ce fut la bienheureuse Disciole nièce du Saint Evêque Sauve d'Albi. Se
sentant près de partir, elle dit à ses soeurs rassemblées auprès d'elle et qu'attristait l'attente de
son dernier soupir : "Retirez-vous un peu afin que je puisse reposer." Elles la quittèrent donc
tout en ne s'éloignant pas de sa cellule et purent s'apercevoir des ardents désirs du Ciel qu'elle
exprimait par ses ferventes aspirations. Après sa Naissance Céleste, son corps brilla d'un éclat
extraordinaire.
Les Précieux Restes de Sainte Agnès et de Sainte Disciole furent déposés près du tombeau de
leur mère, déjà vénérée alors comme une Sainte et qui les avait précédées de peu de temps
dans la Bienheureuse Eternité. Placées l'une à droite à cause de sa dignité d'Abbesse, l'autre à
gauche de l'illustre Reine, elles semblaient consacrer ensemble dans la crypte de l'église bâtie
par elle, le pieux souvenir de leur monacale proximité. Toutes deux furent et sont encore
l'objet des prières et de la vénération des populations du Poitou auxquelles viennent se joindre
chaque année celles de toutes les provinces limitrophes attirées vers elles par une confiance
que d'éclatants Miracles ont justifiée mille fois. Souvent, on puisa dans ces deux tombes de
nombreuses portions de ces Précieux Restes. Mais les derniers Restes ne cessent pas de
sanctifier par leur présence l'église souterraine où Sainte Radegonde n'a plus aussi qu'une
portion d'elle-même.
7 septembre (repos) – 10 octobre (synaxe des 7 Sts. de Volhynia) - 13 mai (Translation)
SAINT MARTYR MACAIRE (OU MAKARIE) DE KANEV (+ 1678)
Originaire de Volhynie au Nord-Ouest de l’Ukraine, il entra au Monastère d’Ovroutch. Il s’y
consacra à la prière et à l’étude des Pères de l’Eglise. Devenu Higoumène, il eut la tristesse de
voir son monastère entièrement détruit par les catholiques romains. Il se rendit au Monastère
de Kanev et il y connut une deuxième tristesse : les Tatares. Après leur victoire, ceux-ci
martyrisèrent Saint Macaire jusqu’à la mort.
23
Les Saintes Reliques du Hiéromoine Archimandrite Macaire de Kanev furent translatées le 13
mai 1688 de Kanev vers la ville de Pereslavl' en raison de la menace d'une invasion ennemie.
La célébration de la mémoire du Repos du Hiéromartyr Macaire est au 7 septembre.
ou
The MonkMartyr Makarii of Kanevsk lived in the XVII Century. This was a most terrible of
times for Orthodox Christians in western Rus'. The vital effort, made by the monkmartyr, was
an effort of defence of the Orthodox Faith under conditions of inequitably exhaustive
struggle, when it was possible only to defend the future of the Russian Orthodox Church,
which was preserved from the brusque passing of the hurricane of the Unia, endured together
with Tatar incursions.
The holy MonkMartyr Makarii was born in 1605 in the city of Ovrucha in Volynia – into the
illustrious Tokarevsky family, reknown adherents of Orthodoxy. In the years between 1614-
1620 the Saint studied at the Ovruchsk Dormition (Uspenie) monastery, and upon the death of
his parents he became a monk at this monastery, having begun his service in the minor
monastic rank of novice. In 1625 the Monk Makarii, with the blessing of the archimandrite,
left the Uspensk monastery and was sent to the Pinsk bishop, – Avramii, who assigned him to
the Pinsk Kupyatichsk monastery. In 1630 he was ordained to the dignity of monk-deacon,
and in 1632 – to the dignity of priest-monk. Fame about the excellence of the monastic life of
the priest-monk Makarii spread beyond the bounds of the Kupyatichsk monastery, and in
1637 the brethren of the Bretsk Simonovsk monastery turned with a request to the hegumen of
the Kupyatichsk monastery – Ilarion (Denisevich), to send them Saint Makarii to be their
head. But the Kupyatichsk hegumen also had need of the priest-monk Makarii. In 1637 the
head of the Kupyatichsk monastery sent him to the Kiev metropolitan Peter Moghila to hand
over money collected by the brethren for the rebuilding of the Kiev Sophia temple, and for the
solicitation of help for the construction and repair of damaged monastery churches. Seeing in
the priest-monk Makarii a talented son of God's Church, the metropolitan issued him an
universal certificate for the collection of offerings, and in 1638 appointed him head of the
Kamenetsk Resurrection (Voskresenie) monastery (in Grodnensk district). Until the pillaging
and seizing of the monastery by the Uniates in 1642, the Monk Makarii guided the brethren of
the Voskresensk monastery. In these harsh times the brethren of the Kupyatichsk monastery
summoned as hegumen the Monk Makarii, who held the monastery until 1656. From 1656
through 1659 the Monk Makarii headed the Pinsk monastery, and from 1660 in the dignity of
archimandrite the Monk Makarii guided the brethren of his original Ovruchsk Uspenie
monastery. More than ten years passed in incessant struggle with the Latino-Polish in
Ovrucha. But neither the tearing-away by the Dominicans of the farm-lands belonging to the
monastery, nor the rapacious pillaging of moveable property, nor thrashing, – nothing was
able to compel the brethren to quit the monastery. Only in the year 1671, after the devastation
of Ovrucha by the Tatars, did the holy archimandrite Makarii leave the monastery, in which
there remained not a single monk, and he set off for spiritual deeds to the Kievo-Pechersk
Lavra. But the defenders of Orthodoxy, like the Monk Makarii, were needed not only at Kiev,
but even moreso outside of Kiev. Metropolitan Joseph (Neliubovich-Tukal'sky) assigned
Archimandrite Makarii as head of the Kanevsk monastery. Thus, after thirty years of struggle
with the Uniates, the Monk Makarii was again on the front lines of giving battle for the
Orthodox Faith.
In 1672 at the Kanevsk monastery the son of Bogdan Khmel'nitsky, – Yuri, sought shelter.
The hetman Doroshenko, having petitioned Metropolitan Joseph for the assignment of the
24
Monk Makarii, repeatedly visited Kanevsk monastery and in 1675 switched to Russian
allegiance, having renounced allegiance to the Turks, evidently, not without counsel from the
Monk Makarii. In response the Turkish powers dispatched an army to Little Russia. On 4
September 1678 the aggressors rushed on the monastery. Saint Makarii met the enemy with
cross in hand at the entrance to the church. The Turks demanded from the monk to hand over
to them the monastery treasury. Hearing the answer of the monk, that his treasure was in
Heaven, the furious robbers hung the Saint hand and foot between two posts. After two days
they beheaded the monkmartyr (+ 7 September 1678). Witnesses to the martyr's death of
Archimandrite Makarii carried his body to the monastery church, in which for safety they
were hidden. But the returning Turks placed firewood around the church and burnt everything
concealed in the temple. When the citizens of Kanev that survived began removing the bodies
of those that perished, then only one body was found whole and as though alive – this was the
body of the MonkMartyr Makarii, attired in hairshirt, with a cross on the breast and another
cross in the hand. The holy body was buried in this temple beneathe the altar on 8 September
1678.
The holy MonkMartyr Makarii was a man of highly righteous and spiritual life, glorified
while still alive by Miracles and the gift of perspicacity. At Kanev he healed the blind and the
dying.
In 1688, during renovation of the temple, the grave of the monkmartyr was opened and in it
was found the undecayed body of the Saint. In connection with the danger of invasion for the
Kanevsk monastery, on 13 May 1688 the holy relics were solemnly transferred to the
Pereyaslavl' regimental Resurrection church. There also they transferred the beloved book of
the monkmartyr – "Discourse of John Chrysostom on the 14th Epistle of the holy Apostle
Paul" (Kiev edition 1621-1623) with his signature on one of the page-leafs. Under Bishop
Zakharii (Kornilovich) the relics were transferred in 1713 to a new-built temple of the
Pereyaslavl' Mikhailovsk monastery, and after its closing the relics reposed from 4 August
1786 at the Pereyaslavl' Resurrection monastery.
In 1942 the relics were transferred to the Trinity church in the city of Cherkassa, and from
1965 they are situated in a temple in honour of the Nativity of the Most Holy Mother of God
in that same city.
The commemoration of the MonkMartyr Makarii is made twice: 7 September – on the day of
repose, and on 13 May – on the day of transfer of the holy relics
SAINT ABBÉ MOELDOD (OU MAC EINGIN) (+?)
Il fut Abbé de Mcknor ou Monaghan.
SAINT MARTYR CHRISTANTIEN D’ASCOLI
Fêté aussi à Ascoli.
SAINTE MARTYRE RASTRAGENE DE SOISSONS, VIERGE
Convertie des temps barbares et Martyre de la chasteté, elle est honorée à Coincy en
Tardenois où ses Saintes Reliques sont conservées.
25
13 – 17 mai
SAINTE ROLENDE DE GERPINNES, VIERGE ROYALE (+ 774)
Née au milieu du huitième siècle dans la chaleureuse Lombardie, Rolende suivit dans son
chemin de vaincu son père le Roi Didier des Toscans et Lombards. Exilés par Charlemagne
dans les Flandres, sa famille vécut à l'Abbaye de Corbie. Apprenant de ces événements à
mépriser les dignités humaines et à préférer le Christ par dessus-tout, Rolende s'échappa pour
fuir un mariage arrangé à un prince terrestre et rejoindre les filles d'Ursule à Cologne, épouses
du Roi des rois. D'épuisement, elle s'effondre à Villers-Poterie et le Christ reçoit sa jeune
épouse bien-aimée. Mais à peine son âme était-elle partie que son corps déjà guérissait un
aveugle et toute l'Entre-Sambre-et-Meuse depuis mille deux cents ans de chanter : c'est une
Grande Sainte que le Ciel nous a donné!
ou
De noble extraction, éminent par sa haute fortune et illustre héritier de la dignité princière,
Didier commandait aux peuples de la Gaule. Le chevalier brillait déjà dès son jeune âge par
l'ascendant de son autorité. Il s'unit à une épouse très vertueuse, digne de son rang et issue
d'une antique famille royale et Dieu leur donna une fille unique nommée Rolende. L'heureux
père sourit à sa naissance : il avait en perspective l'apanage qui revient au premier-né. Il se dit
que Rolende est destinée à régner un jour sur les Gaules et il la fait élever et éduquer
royalement.
Adulte, la Princesse projeta un vif éclat dans toute la province; la Foi brûlait dans son coeur.
Elle surpassait par la noblesse de sa naissance toutes les autres Vierges mais elle les éclipsait
bien davantage par l'éclat de ses vertus et la pureté de ses moeurs. Son nom parvint jusqu'à
l'oreille des Princes latins et même des Rois les plus illustres des confins du pays. Aussi le fils
du Roi d'Ecosse, guerrier de valeur et de renom, s'enflamma pour elle. Accoutumé de
26
conduire dans les camps gaulois une troupe formant la fleur de l'armée, le désir de jouir d'une
entrevue avec la Princesse l'amena quelque fois à la cour de son père. Auprès de ce Prince, les
lois de l'hospitalité et les égards qui étaient dus à sa naissance lui valurent un bon accueil mais
auprès de la Pieuse Vierge qui se consacrait chaque jour à servir Dieu, il n'eut aucune faveur.
Le noble prétendant n'en fut que plus épris; aussi, sans plus tarder, demanda-t-il Rolende en
mariage. Didier prit aussitôt conseil sur cette proposition avec sa cour et elle-ci y applaudit.
Le père accepta donc un gendre d'une si haute lignée et se reposant sur l'assentiment de ses
chevaliers, il agréa la demande du fiancé. La Vierge, au contraire, montra bien que c'était pour
Dieu qu'elle voulait couronner son oeuvre et exécuta son dessein de n'appartenir qu'à Lui.
Contente d'un simple vêtement et escortée d'une suite restreinte, une servante et deux valets,
Rolende entreprit, la nuit, un voyage inspiré d'En-Haut pour se soustraire à la corruption d'une
union charnelle.
C'est alors qu'elle commence à marcher d'un coeur joyeux dans la voie des Commandements
Divins. Elle rejette toutes les entraves du monde loin d'elle ainsi que les pompes et les plaisirs
du siècle; c'est aux choses Célestes qu'elle s'applique désormais et s'attache tout entière. Sa
première sollicitude est d'observer la Loi du Seigneur et de pénétrer bien avant dans la
Bienheureuse Connaissance de Dieu. Déjà Rolende avait appris qu'il existait à Cologne une
communauté "des onze mille Vierges" et le coeur embrasé d'un Saint Zèle de s'unir à ces filles
de Sainte-Ursule, elle céda au désir de quitter sa patrie et partit pour les contrées situées à
l'Est. Ce qu'elle avait à coeur, c'était de pouvoir avec ces Vierges, s'attacher comme une
Epouse à son Divin Epoux.
Tandis qu'elle traversait d'un pas ralenti les terres d'une villa pour suivre un sentier plus direct,
le soleil étant presque à son midi, force lui fut de s'arrêter. La distance parcourue et l'état
impraticable des chemins l'avaient épuisée. Aussi les douces remontrances des trois personnes
qui s'étaient vouées à partager toutes les privations qu'elle aurait à endurer, l'obligèrent à
prendre quelque repos dans la villa de Gerpinnes.
Toutefois, soupirant vers la ville de Cologne, elle ne voulut nullement séjourner à Gerpinnes,
craignant qu'on ne la découvrît et la retardât dans son voyage. Elle sortit donc au plus vite
mais bientôt harassée par une marche excessive et des fatigues inaccoutumées, les forces
l'abandonnèrent et malade, elle se traîna jusqu'à un érable; l'endroit en porte encore le nom.
Là, vaincue par l'épuisement, elle s'assit. Auprès d'elle se tenait toujours son modeste
entourage qui cherchait à lui procurer quelque soulagement et versait sur elle des larmes de
compassion.
On réfléchit à quelque hôtellerie où Rolende pourrait reprendre des forces et l'aimable Vierge
accéda volontiers à ce désir. Après avoir gagné un endroit fortifié appelé en langue romane
Viliers, on y demanda l'hospitalité pour la Princesse. Elle y fut bien accueillie par un métayer
et traitée avec le confort qu'on peut trouver à la campagne. Mais quand les premières lueurs
de l'aurore vinrent dissiper les ténèbres de la nuit, la courageuse Vierge voulut prendre congé
de son hôte. Elle aspirait après la ville fortifiée de Fosses, ne fût-ce que pour être plus
rapprochée des Vierges qu'elle cherchait et s'y reposer avec plus de sécurité mais elle ne put
partir. Affligée de ce retard, Rolende demeura huit jours en ce hameau qu'elle ne devait pas
dépasser. Enfin, la Royale Princesse qui avait laissé à des étrangers la propriété de tant de
biens et qui se contentait désormais d'une chambrette fut admise dans le sein de son Véritable
Epoux pour lequel elle avait conservé sans tache le lis de sa Virginité.
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Le Véritable Epoux des âmes, source intarissable de pureté, rendit la vue à un aveugle pour
faire éclater la Sainteté de sa bien-aimée Rolende aux yeux de tous. Celui-ci s'était senti
poussé à venir auprès du corps de la Vierge Rolende et s'était agenouillé devant elle. Le
Miracle avait suivi et l'hospitalier campagnard qui avait accueilli Rolende sous son toit en
reconnut la réalité envoya l'aveugle guéri à l'église-mère [Gerpinnes] ainsi que beaucoup de
personnes qui étaient dans la jubilation et l'admiration face à ce Miracle. La dite église
rassembla ses enfants qui se distinguaient à cette époque par les armes et par une insigne
probité. La réalité du Miracle fut dûment constatée puis on se hâta d'aller pieds nus avec le
plus grand respect et versant des larmes de dévotion prendre le corps de la Très Pieuse Vierge.
Prêtres et soldats, tout ce que Gerpinnes comptait alors d'hommes distingués ou de notables,
le portèrent. Quand ces personnages de marque eurent ramené avec pompe la dépouille sacrée
de Rolende, ils la déposèrent dans l'église du côté droit où un mausolée lui fut érigé.
Ce tombeau devint si célèbre par les Miracles éclatants qui s'y opérèrent qu'y affluèrent une
foule innombrable, même de régions éloignées, avide d'obtenir soit la délivrance des
infirmités corporelles soit de l'aveuglement spirituel.
Du corps virginal de Rolende exudait en grande abondance de la myrrhe dont l'onction
guérissait les plaies. Or il arriva qu'un homme s'emporta avec quelque violence, mécontent de
voir cette grande affluence de gens car lui-même ne disposait que de peu de temps : il répandit
l'Huile Sainte par terre et jeta la fiole. Le châtiment atteignit le coupable et ses descendants :
des tumeurs apparurent dans ses mains et ses enfants les apportèrent en naissant. Quant au
corps de la Vierge, il cessa de suinter le baume suave et bienfait mais Notre Seigneur et Dieu
Jésus-Christ ne désira point que la Foi de Ses Fidèles restât sans récompense et il ne priva
point le tombeau de sa privilégiée de la gloire des Miracles.
Dans l'entretemps, la mère de Rolende avait ordonné des recherches dans toutes les directions.
Elle avait appris ce qui était advenu par notamment par la servante et l'un des valets de la
Princesse fugitive. Après le Départ de leur maîtresse, ceux-ci étaient retournés dans leur
patrie. Pour l'autre serviteur, il fit voeu de la servir là même le reste de ses jours, lui
demandant en retour la santé du corps et de l'âme. Après son endormissement, on l'ensevelit
honorablement dans la même église.
Quant à la mère de Rolende, la Sainteté de sa fille tempéra bien sa douleur mais l'amour
qu'elle lui portait lui fit entreprendre les préparatifs d'un voyage et elle vint elle aussi à son
tombeau. Comme il était récemment construit, elle le trouva dépourvu de tout ornement. Le
voyant exposé aux vents et aux rayons du soleil, à la merci de la pluie et de la grêle, elle
éprouva une grande tristesse, considérant qu'on n'avait pas plus d'égard à l'éclat et à la
renommée des Miracles opérés par sa fille qu'aux honneurs qui revenaient à sa condition
royale. Aussi ne laissa-t-elle à cette église qu'une partie de l'ample manteau de pourpre dans
lequel elle était drapée puis faisant un détour, elle traversa la ville fortifiée de Fosses où elle
distribua une partie de ses trésors à l'église de Saint-Feuillen.
A Gerpinnes, on accepta le vêtement en souvenir de la Reine et on en fit avec beaucoup d'art,
une chasuble où s'harmonisaient diverses couleurs. Les chevaliers et autres notables du lieu,
piqués des remontrances de cette noble Dame, eurent soin de faire construire une chapelle
annexée au côté droit de l'église en l'honneur de la Bienheureuse Vierge Rolende. C'est là
qu'en l'honneur de Dieu, de la Vierge Rolende et de Sainte Aldegonde, les papistes
"consacrèrent" un autel avec l'assentiment et le concours de l'évêque papiste Otbert de Liège
en 1103.
28
Longtemps après, cette région fut éprouvée par une grande stérilité. La terre ne rendait rien ou
très peu de choses en retour des labeurs qu'on dépensait. S'il arrivait qu'un champ vînt à
produire quelque récolte, de terribles orages ravageaient en peu de temps les espérances du
pauvre laboureur. Survint un plus grand fléau : une mortalité extraordinaire sévit dans
plusieurs provinces et un grand nombre de personnages princiers en furent victimes. Les
magistrats, frappés de terreur à cette calamité et voulant la détourner, mirent leur confiance en
la protection de la Bienheureuse Rolende. Ils se rassemblèrent unanimement autour de son
tombeau, toujours célèbre par les Miracles, convaincus qu'elle les délivrerait d'un tel fléau et
décidèrent que chaque année après des jeûnes et des larmes de pénitence, le très Saint Corps
de la Vierge serait porté en grande pompe dans une procession autour des limites de la
paroisse. Plus on mit de dévotion à accomplir cet acte de piété, plus le Ciel et Rolende
s'empressèrent de mettre fin à la calamité.
Tropaire de Sainte Rolende ton 1
Sainte Rolende, Belle Epouse du Christ,
Toi qui connus la dureté de cette vallée de larmes,
A genoux devant tes Précieux Restes,
Nous implorons ton intercession.
O Vierge de Gerpinnes soulage nos corps et guéris nos âmes,
Afin que nos vies soient agréables à Dieu
Kondakion de Sainte Rolende ton 4
Auprès de son tombeau,
Des prodiges nouveaux
Sans nombre et sans mesure,
Qui s'y font tous les jours
Par son puissant secours
Sont des preuves bien sûres
Que vivante dans le Ciel
Rolende agit d'auprès l'Époux Éternel.
Ste. Irina
SAINT GEORGES LE CONFESSEUR, AVEC SON EPOUSE IRENE ET LEURS
ENFANTS, DE CONSTANTINOPLE (+842)
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The Holy Confessor George suffered for the veneration of holy icons at Constantinople in the
first half of the IX Century. The emperor Theophilos demanded that Saint George renounce
the veneration of holy icons, but the brave confessor refused the order, and declared to the
impious emperor, that in venerating holy icons, we give worship to their eternal Primal-Image
{i.e. Christ the Logos]. For his disobedience, the emperor gave orders to take away and seize
the property of Saint George, and with a rope about his neck to drag him through the streets of
Constantinople and then cast him into prison. After this, Saint George was sent off into exile,
together with his wife Irene and their children. Having suffered in exile much affliction, the
holy Confessor George died.
St Serge père de famille, confesseur des Stes Icônes sous Théophile (vers 835). - St Pausicace
l'Evêque de Synnades- St Nicéphore du Monastère d'Alphapsis- Sts Jean et Euthyme,
fondateurs du Monastère d'Iviron et leur parent St Georges 1er., troisième higoumène d'Iviron
(1005, 1028 et vers 1066). - St Euphrosynos d'Iviron doué du charisme de discernement des
âmes (première moitié du XVIIIe siècle). - St Sertvatius l'Evêque de Tongres (Belgique) -St
Onesime l'Evêque de Soissons en Picardie (vers 360). -St Servais l'Evêque de Tongres en
Toxandrie (aujourd'hui en Limbourg belge), confesseur de la foi orthodoxe face à l'arianisme
(383). On l'invoque contre les poux et pour faire cesser les chutes de neige-Ste Dominique,
vierge à Côme en Lombardie, soeur de St Agrippin l'Evêque de cette ville (VIe siècle). -St
Maël, ermite au pays de Galles (VIe siècle). -Ste Agnès, vierge l'Abbesse de Ste-Croix de
Poitiers (588) et Ste Disciole, sa compagne d'ascèse, vierge (583). -St Flaive ou Flavius
l'Evêque de Châlon-sur-Saône en Bourgogne (591 ou 595). -St Dridan, ermite à Coray en
Bretagne (VIe-VIIe siècles). -St Pausicas l'Evêque de Synnades en Phrygie, thaumaturge qui
guérit l'empereur Maurice d'une cruelle maladie (vers 606).-Ste Rolande, fille de Didier le roi
des Lombards, déportée avec sa famille à Liège sur ordre de Charlemagne, ascète et
thaumaturge morte à Villiers-la-Poterie près de Namur (778). On l'invoque contre la gravelle
et la colique. -St Anno l'Evêque de Vérone en Vénétie (780). -Mémoire des Sts moines et
martyrs d'Iviron qui furent jetés à la mer par les Latinophrones partisans de l'union avec la
Papauté (vers 1280). -Translation des Reliques de St Macaire d'Ovroutch, archimandrite de
Kanev, higoumène de Pinsk, thaumaturge de Péréieslav, martyr par la main des Musulmans
tatars le 7 septembre 1678 (1688). -Sts Basile, Alexandre et Christophore, prêtres, martyrs
(Russie 1922).
Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
REFLEXION - Concernant la puissance de la mort et la Puissance de la Croix du Christ,
Saint Athanase écrivait : "De qui la mort a-t-elle jamais pu chasser les démons? Et de qui la
mort effraie les démons comme le fait la mort du Christ? Là où on ne fait qu'évoquer le Nom
du Christ, déjà, tout démon en est chassé. Qui parvint à ce point à maîtriser les passions
spirituelles en l'homme de sorte que les prostituées vécurent une vie chaste et les assassins
n'utilisèrent plus leur épée et le craintif devint courageux? Est-ce que ce n'est pas la Foi en
Christ? Est-ce que ce n'est pas le Signe de Croix? Et qui d'autre a réussi à ce point à
convaincre les hommes au sujet de l'immortalité si ce n'est la Croix du Christ et la
Résurrection du Corps du Christ? La mort de l'Unique Sans-péché et la Croix du Philanthrope
ont amené une plus grande et plus durable victoire que tous les rois de la terre avec
innombrables et millions d'armées. Quelle armée a réussi à vaincre le moindre démon? Alors
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que la seule mention du Nom du Crucifié sur la Croix fait détaller les armées de démons. Oh
si tous les Chrétiens pouvaient connaître le trésor qu'ils ont dans le Nom du Christ et quelle
sorte d'arme ils ont en la Croix du Christ!"
CONTEMPLATION - Pour contempler l'Action de Dieu le Saint-Esprit sur
les Saints Apôtres :
1. Comment les Saints Apôtres guidés par le Saint Esprit voyagèrent à travers le monde entier
sans moyens ni amis;
2. Comment ils convertirent le riche et le pauvre à la Foi en Christ rien que par leur parole, vie
et Miracles.
HOMELIE - Comment Dieu utilise les incroyants afin de punir les croyants.
"Nabucodonosor, le roi de Babylone, Mon serviteur" (Jérémie 25,9).
N'est-ce pas une parole difficile? Qui pourrait acquiescer? Ce roi païen, ce roi idolâtre, le
Seigneur l'appelle Son Serviteur.
S'il est le Serviteur de Dieu, c'est quelqu'un qui connaît le Vrai Dieu et qui adhère à la Loi de
Dieu alors comment pourrait être Serviteur de Dieu celui qui ne connaît pas le Vrai Dieu et
qui n'adhère pas à la Loi de Dieu?
En vérité, le Véritable Serviteur de Dieu est celui qui connaît le Vrai Dieu et qui garde la Loi
de Dieu mais quand celui à qui Dieu a donné la connaissance à Son égard et Sa Loi, pervertit
la connaissance en méconnaissance et la Loi en anarchie alors Dieu prend pour Son Serviteur
celui qui est ignorant afin de punir l'apostat. Car un apostat de Dieu est pire qu'un païen et un
apostat de la Loi de Dieu est plus bas qu'un idolâtre de naissance.
Dès lors quand Israël en tant qu'ancienne Eglise de Dieu s'écarta d'elle-même de Dieu et de la
Loi de Dieu, Dieu choisit alors Nabucodonosor comme Son Serviteur pour punir Israël
l'Apostat.
Dès lors lorsque les peuples chrétiens en Asie et en Afrique par d'innombrables hérésies se
sont écartés eux-mêmes de Dieu, Il choisit alors pour Ses Serviteurs les Arabes afin de punir
les Chrétiens pour leur faire retrouver la raison.
Et lorsque les peuples chrétiens dans les Balkans se sont d'eux-mêmes écartés de Dieu et de la
Loi de Dieu, alors Il invita les Turcs à être Ses Serviteurs pour punir les apostats afin que par
la punition ils reviennent à la raison.
A chaque fois que le croyant s'écarte de Dieu, Dieu tresse un fouet avec les incroyants pour
ramener les croyants à la raison. Et de même que les fidèles se détournent consciencieusement
et volontairement de Dieu, les incroyants deviennent involontairement et inconsciemment
Serviteurs de Dieu, le Fouet de Dieu.
Mais Dieu ne prend que temporairement à Son Service les incroyants contre les croyants.
Concernant le pays de Nabucodonosor, dit le même Seigneur qu'Il le visitera pour son
absence de morale et en fera "une désolation perpétuelle" (Jérémie 25,12), trouvera-t-on alors
un Serviteur contre le Serviteur? Car Dieu n'a pas pris les Babyloniens comme Serviteurs à
cause de leur bonté et Foi mais plutôt à cause de la méchanceté et de l'incroyance d'Israël.
Ô Juste Seigneur, aide-nous par Ton Très Saint Esprit à toujours adhérer à Toi, l'Unique, le
Vrai Dieu et à Ta Loi Salvatrice.
A Toi soient la Gloire et la reconnaissance, à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid
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