vendredi 7 octobre 2011
Ballade des âmes
PRESBYTERA ANNA
BALLADE DES AMES
Tome II
CHANT TROIS
PARADIS
NOTRE DIEU EST AU CIEL,
IL FAIT TOUT CE QU’IL VEUT.
Ps. 115, 3.
A TOUS LES SAINTS DU CIEL DEDIE,
QUE PAR LEUR SAINTE PRIERE ILS NOUS PORTENT,
QUI FAIT TOUT CE QU’ELLE VEUT.
Avez-vous vu, amants, avez-vous Vu leurs Ames?
Ils ont quitté rivage, aux grèves d’oriflammes,
Folle de vie; en Nef de Mort, leur Jour dérobent;
Poupe au Levant tournée, la rame en voile monte,
Voile en manteau de Prière, jusqu’où la mer
Sur tous se referme; y ondulent ses escarpes;
Au palanquin des Eaux, le Sang n’est plus si rouge;
Résédas, lyserons, shintz à son Coeur, l’en ornent;
A Noces d’Or Dieu, grand' favorite l’on Mène;
Qui L’Aime, avec lui Marche Dieu. Qui, au Secret,
Juste se Fait, Christ de Ses Eaux le lave, épure;
Au Déluge, Esprit met l’Arc-En-Ciel En Nuée;
Des amis très chers chèrement parlent d'Amour;
C'est qu'un Lien très fort étreint leurs âmes d'Amour;
Christ brûle leurs Coeurs; entre eux se brûlent d'Amour;
Las, en terre ont Laissé ceux qui leur Bonheur pur
Partager n’eussent Su, ni leur Souffle En Baiser,
En Haute Mer mener, à l’horizon jointive;
Se pourraient-ils déjoindre, s’ils ne se discernent?
De poussière d’étoiles Une même Nuit
Désennuie Mer et Ciel; à leur reflet s’ajointent ;
Ton Ange les Accompagne; Ses Voies sont sûres;
Larmes, au Rayon Vert Guidez, des Anses Saintes!
En Comète Sacrée, Marine a Ciels limpides.
Alizés propices en tous sens y agite,
Sous Tes Zéphirs ils ondoient, ses Bons Vents sont saufs;
Si se profilent brisants, les changes d’amure;
En la mâture, as Exhalé Faveur d’Amour;
Au rinceau de nos Coeurs, coque En Fusion ne plie;
Au Pays de l’Aimé porte Amants le Vaisseau;
Sous Ta Lumière, ils font route; cinglent au Large;
La Mer Son Tulle irise. Dieu! Quelle Beauté!
L’ai-je donc Rêvé? Non, ces Noces Bien advinrent;
Toi! qui d’algues bleues nouas l’Ame aux noeuds du Voile!
Dont franges aux quatre coins de Terre en mis, angles
Où Ton fil, d’azur Tu brodas, Gaze en turquoise,
Qu’en Dais Nuptial, sur la Mariée, posas,
Qu’au Palais de Saphir, Voile couvre d’Amour,
Dont Tu nous borderas, quand serons en Linceuls !
Lors, les vêt l’Anneau d’Epithalame, Manteau
FleurdeLysé de l’ancolie, près l’Ile Heureuse
D’Amour Parfait; en Nef d’Amour, les mène En Gloire;
Comme d’Occident En Orient vont les Astres,
Amour, aux pourpris du Palais, Mène les Ames;
Et c’Est à l’Orient qu’éclate Sa Splendeur!
“Enamourée, Joyeuseté, m’en vais Périe;
D’Amour ne suis laissée, Ses débords m’emportèrent,
Fors Sien Baiser, à Ses Lèvres retient mon âme”;
Au gré vont du rebond, des lames de Haut-Fonds;
Or, si tôt départis, par Voie des Airs, relâchent;
Aux avant-ports de Désirade est leur mouillage;
A leur chaîne s’amarre Liberté d’En-Haut;
Y ondoie la Lune; elle, oh! à leurs doigts s’effile,
Qui leur semblait si loin, tout près, d’avoisinance;
Qui, de chaîne d’Ancre jetée, au Navie d’Ame
Intérieure arrimé demeure, un Jour parvient,
Au plus ProFonds du Coeur, au point d’IncoNaissance;
A mi-cercle, de Lune d’Eau, en cycloïde
Réflection, Tourne Ta Roue sans loi, Parfaite,
En Lune du Coeur, sans éclipse, dans Son Cercle;
Au Visage nous Regardes, d’Un seul Regard
Tien, en l’Ame ennoblie versés, si vile n’est,
Fleur de Sceau de Lumière, en Cire d’Estampille;
Amant du Christ, l’Etre à Cire est fait le Semblable,
De Sceau Tien de Justice, en Perle au Monde, digne
Receleur de Souffrance issu, qu’au front, Dieu pose;
Lors, descend du Ciel de l’Ame le véhicule
Divin sur l’Epouse de Beauté Nuptiale,
Fleur de Beauté, biche d’Amour, Resplendissante;
Ta Fiancée! ce Sceau, au Coeur pris du Seigneur,
Qui son Coeur Fit, et son Amour, plus Fort que Mort.
Car, éteindre l’Amour, les grandes eaux ne peuvent;
Aux cerisiers où s’embrassaient les Amants,
Ce même temps Pleurions, où vînmes complaignants;
D’en l’Amoureuse Vie, Pleurs En Toi nous transfèrent;
Aux cerisiers où s'embrassaient les Amants,
En Fleurs son Ame, à la Passion grandit Cypres;
Aux cerisiers de Pâcque, Pleure Joie de l’Ame;
Si tant sublime est l’amour qu’à la fiancée
Porte le fiancé, que de plus Haute Amour
L’Aime encor' Dieu de Belle Amour Précieuse!
Tant qu’à Abraham, l’arrachement de l’Epouse,
A bu l’Aimé ce qu’il lui en coûta de Larmes;
EnSerrée Sirène, en chambre gondolière!
Or nous, qui sous cette onde étions enterrée,
Aux Vanités de la terre y dormîmes-nous?
De vains madrigaux aux notes renais qui s’Aiment;
D’où cascades en mers, ouragans sur la grève,
En rocailles s’ouvrent, aux grottes du CoNaître;
Que s’y rie le jour, lui appartient la Veille;
Comme En Ta Nudité se cherche Vérité,
Par Tes berges en noyés nous laissons rouler,
A fonds de barque étendus de la Vie sous Toi;
En nous Vit Christ; où nous ne voudrions nous mène;
Nous fait Paix jaillir; A Joie, des Vertus, l'Arôme;
Mais, au Nard de Myrrhe, En Vertu, Tous Parfums entrent;
A la Face de l'Oint, par Larmes s’en épanchent;
Ô Joie Nuptiale ! Myrmidons, n'en Savez Rien.
L'Epoux mon coeur a pris. Du Sien promit l’Aurore.
D'aimer à grand Deuil, Lui, fait Aimer à grand'Joie.
Sur Ses Mains Il Porte : C'est flèche d'Ascension.
En cet Envol Il presse; elle, à Son Sein, repose.
Ce qu’ell’ possède, fuit; Plus Haut, tous Jours, désire.
L’Archer arme à gauche; de Sa Droite l’étreint;
A son côté, blessure elle porte, d’Amour;
Pleure sa vie; jusqu’à Mourir, en Pleurera;
A ce Signe, Seigneur, les Tiens reconnaitras;
Et Ta Paix leur donneras: ô Blanche Colombe!
Ô coucou de mon Amour ! ô ma Liberté !
Colombe, ô Justice! Ma Liberté d’envol!
Liberté : Grande Dame, qui, à l'aumônière,
Suspendit Coeur du Monde, esclaves d’attelage,
Qu'au char de Mort elle arrache - Oeuvre de Merci-.
Obscènes empires, sans Gloire, elle piétine,
De ses pieds nus, que nul roi n'embrasse du monde
Vaincu! Dieu de Splendeur d’Amour te fait Diadème,
De cristal de Larmes, de cristallin de Ciel!
Sa Couronne est Sagesse, qui donne Allégresse;
Colombe, son Nom de Toi, Dieu de Tout, Esprit!
De son Seigneur, Fiancée, la Dame d’Amour;
Ceignons de Vie les Couronnes! Demain, vois-tu,
Nous Mourons, déjà! N’attendons d’en partager
Roses rouges, d’en efFeuiller Partage au Vent!
A Vie noue ta vie, qui plus n’Erre au songe - creux;
Mort d’Amour plus ne s’offense. Amour l’a Vaincue;
D’Amour la Mort Est Vie; Sa Senteur Vit En Myrrhe;
Qui? Douceur saurait du Vivre en rémission;
A nous qui sommes en Sursis, ajournés ivres,
Elle n’est qu’avant-part d’entre Frères du Ciel;
L’on s’y fait Joie des insoumises. Passion
D’Amants ceint le Thyrse, ce dont Couronne Est Vertu;
Amour s’en honore, comme maître d’ancille;
Dieu vêt l’Ame, Sa Fiancée, En Plénitude
De Gloire, de Sa Beauté Sublime. Plus Belle
Qu’Aaron la fit, d’habits d’Amour d’Or, de Pourpre
Violine, d’un damasseur tissée d’Ecarlate.
Loin que la fît Périr à l’Hyménée sa robe,
Ains’, de jalouse Médée mise à sa rivale,
Pour qu’elle en chût Morte, tréspassées ses amours,
Icelle, En Amour, dès là que portée, la Hausse.
Rosée du Fiancé ! Beau, plus que Lune Céleste,
Larmes d’Amour en Tête; en sont pleines Ses boucles,
Des gouttes de la Nuit. Car c’est la Nuit qu’Il vient,
Par l’Huis du Coeur d’Ame qui son Amour Lui donne;
Suis allée Voir en la Nuit si m’Ami m’Aimait;
Par seule Amour, reçus En Toi cette Fiance :
Ton Sang fut Signe à la porte; Tu la rouvris;
Nous qui de Mer n’avions vue que fente aux volets,
En Prince changé, par l’huis du coeur, Regardais;
L’oculus heurtas. Qu’Eblouit les Yeux Ta Vue!
Ah! Dieu! Te Vois ci, ô mon Epoux, qui arrives!
Bel Amant de mon âme Indigne! Ô mon Sauveur,
Je n’ai pas la Robe, ni Tunique des Noces!
Ô mon Dieu! Désonge-moi, du Baiser d’Amour!
Si long Temps! j’ai dormi...et c’est la onzième Heure!
A Dos de Dieu m’emmène en palefroi montée!
S’était souillée mon âme, maculée, vêtant
De fautes costumée tunique. A Vents rebrousse,
De Mer la déFerlaient ceux qui Tes Eaux ne craignent;
Mais Ta Divinité vêtis de moi, Manteau
De mon humanité vraie, que fût retirée
De sa prison mon âme aux portes de la Mort;
Ô mon Maître! moi qui dormais en Nonchaloir,
Quand ravit mes dépouilles, du Mal le Stratège.
D’Exil rappelle-moi, et de la Servitude!
D’où Répons me fis qu’à l’Ame éprise Te Fiances,
Pour, au Clos d’elle, y établir Ta Demeurance;
Mis Robe pour Lui Plaire. Lui Se Vit Lumière;
Ô mon Aimé, Donne-les moi, et m’en revêts!
Rossignols, Doux Citharèdes, à mon Seigneur
Chantez! Qu’en Palais Nuptial d’Âme, en fin, Il entre!
L'Homme Libre, s’il se Veut Saint, par Grâce, incline;
Lors, le Christ-Roy, de tous les amans le plus Doux,
L'Unique à toute épreuve Fidèle, l’Amante
Sienne, Portant ses pas, par tout, mène, Accompagne,
En Enchanteur, de tous ses Voeux Puissant Servant.
D'esclave amère, de souillarde, en Fée de Joie
Après sale Peau d’Ane, et, du Temps couleur lente,
Pour qu'à Robe de l'Ame, Il mette le Soleil,
Qu'au Bal des Astres, Cendrillon, son Prince mène;
La Change. Et, sur sa nuque, Son Souffle Très Saint,
Pour qu'en son Sein Béni, se pût Porter le Monde,
Jour après Jour, à tout instant d'Heure, Il Inspire;
Si Pudiques étaient nos Pères! Abraham
Vit la Terre Promise, Israël, puis l’Egypte,
Avant qu’il n’eût Bien regardé Sarah, sa Femme,
De si Long Temps son Accordée. Aux Eaux d’Egypte,
Son Voile ôté mit son reflet. “Aimée”, dit-il,
“Je te Sais à présent de Chaldée la plus Belle.”
En Voit plus une Servante, aux Hautes Epoques,
Qu’un Prophète. A Abraham Dit l’Eternel : “Fais
Ce que dit Sarah.” - Génération de Désert. -
Pour ce Jour d’hui que si peu Savent, Dieu Sa Grâce
Moins Malaisément donne, aux pécheurs aidés même,
Rien, qu’au Coeur d’Amour Vrai Probe, ne regarde autre;
Ô Dieu! qu’à Ta Vérité s’ouvrent les mémoires,
De Tes Dits Oublieuses! Surseois à la Peine,
Et tout cayolar excepte! où Piété règne,
Comme dans l’Egypte aux Hébreux Tu fis, lors que
Au long leurs portes Tu passas, du Sang marquées
Des Justes, qui de Souffrir leur Scellent l’Alliance!
Mais, du Cantique, la Fiancée, est du Christ
La Soeur, du Péché de Pharaon non plus Serve;
De s’offrir elle néglige aux regards des hommes;
La Séparée, tant soudainement, s’ébahit :
Delà l’Etre, c’Est àsavoir, Christ, Vient, lui Verse,
Epanche à ses Soupirs Consolation Suave;
Sous les flots fougueux, Vois! ci, roulée d’Amour, l’Ame,
Qu’en Trombe, en Mer, en Terre, sous la Nue Balaie,
Tout, au tour de Toi, Christ, Irradiant Ta Bonté;
Intelligiblement, Vient l’Amant Divin d’Ame;
Elle marche aux flots d’un Océan de Délices;
Deuil de vie reflète Son Visage En Lumière;
A qui s’Efforce plus, Il Dispense Son Feu;
Qui, d’Amour de Lui, se Meurt, Il mène à Sa Gloire.
L’Ame, à sa trame, les variations emperle,
D’Amour; l’Avancée En Lumière aux Lais poursuit;
Comme le Musicien à ses mêmes vieux thèmes
Se retrouve, en chute a point de rebroussement,
D’En Abyme - En Dieu - de Sagesse, elle resaute;
Sa robe de tristesse elle n’a dévêtue
Que pour leur corps de Christ Vêtir, Ame d’Amour;
De Sanctimonie Vêts Tienne! aux damasquinures,
Dieu, qui, devant l’Arche, à Ton Peuple, toute entrave
Dissipes, au Désert du Bon - Bonté, Ton Nom-;
Le Lys des champs qu’a Dieu de Sa Splendeur Vêtu
Que leur Radieux Visage point plus ne Scintille,
Epure de Lune en marche, sous quelle ils vaguent;
Que de plus Grand Beauté l’Ame est de Dieu Vêtue,
Lui, de l’Ame! qui toute forfaiture oublie,
Et le Nu Amour, plus que d’amour, lui décèle;
Leurs Ames tissulaires, les a Dieu frangées,
Aux plages d’amour, du bleu prison coquillage,
Qu’au Monde ils redéploient de Prière ses Voiles;
De leur Sein sourd l’Aurore, Soleil n’en décline :
Dieu, Lumière Incréée leur est de Création,
Sa traîne de Gloire à leurs pas. En proue, Justice;
En cette Lumière Contemplait tout Adam.
A l’Aube de Création, il y Voyait
D’un bord l’autre, Espace, Temps, Bords, Rives du Monde;
Du Seigneur la Fiancée est comme l’Aurore,
La Lune, et le Soleil. Elle est l’Ame Divine.
D’Apparat Robe est En Dieu, de Joie Sa Parure;
Ci, comme une Fiancée, l’Eglise, la Belle,
De sa Blanche Robe des Noces a Ornée,
De Sa Chlamyde d'Or la revêt Son Seigneur;
Pour Tunique, a pris sinople, au bliaud du Ciel;
Des Belles Vertus Il veut faire la Parure,
Qui, de Ses Beautés, voudrait la Semblance prendre;
Outre Lune et Soleil, Christ s’y fait Jupiter;
Ainsi Sa fiancée rend-t-Il, si sa comète,
Trop près de Lui passée, n’en fut désintégrée;
Noueuse, aux voûtes d En-Haut, pose soie d Iris,
De leurs couleurs tissée, de son sang s'entre-tisse;
A sa voilure, a mis blancs anneaux d’Astres perles;
Sa toque de Soleil, safrané Pourpre y dore :
Du sang d’Aimés, ses chers Morts, Vivants y abreuve,
Fontaine au carrefour des Vents, ruissel d’Amour;
Des fouleurs de pressoir s’assortit sa vêture;
A la saignée s’allie du Manteau de l'Epoux;
L'épouse, à Son Ombre, désirée, s'est assise,
D'Amour soumise; en elle, Lui, l'Amour ordonne :
Justice lui est, par seule Grâce, infusée;
Lors, plus n’est nôtre notre vie; Christ vient, nous presse;
Vêtement de Gloire est sa Robe, Vêture, oh!
De Thaborique Lumière, qui Transfigure,
Lors qu’âme, par l’Union, est faite Ame En Gloire!
De son fort cyprès, a pris sa Robe de Gloire,
Plus qu’olivier, Ta Paix, Justice emblématise,
Qu’à l’Abyme, en sa profondeur, Toi seul mesures;
"Pour Don Nuptial, de Feu t’envoie l’escarboucle :
Mon Esprit," Souffle-t-Il, "sens, sur ce cou t’ Effuse.
Fille de Roy te fais, pour entrer en ton Ame,
Qu' à ton paraître, n'aie de mon Nom déshonneur."
En sa coiffure, Il a mis l’Or de cheveux d'Anges,
A la tête a posé Voile d'argent de Grâce,
Lui qui, Gracieuse, et Glorieuse, désire,
Aux lais des harpeurs de Divine Epithalame,
Sa Fiancée, d’Abyssinie, qu'en Reine Il voile,
Qu’aux confins de l'Occident et de l’Orient,
Qu'au Khamstchatka même se reconnût Sa Gloire,
Surnaturelle, Suressentielle Puissance,
Au Monomotapa, plus que reine de pluie,
Qui sur les hommes règne de sa sombre Afrique,
Exauçant qui L’Aime en Véridicité Simple,
Là-bas, sous la berce des Vents, loin dessus îles
Aléoutiennes, en la ceinture de feu,
Aux lieux où glaciers choient dedans le Pacifique,
Ces hauteurs immenses, au Désert de Montagne,
Où, d’en Skyte de Feu, Prie le Prophète Elie,
Qu’au jour de sa fête à découvrir il donna,
Aux pentes des volcans qui ces lieux embrasent,
Où, glabres, les morses plus ne se colorisent,
Aux polaires froidures où meurt chromatisme,
Aux sites oubliés où vit le Roi des glaces,
Naufrageant en tempête aux jours de découverte,
Rien, que le Mourir restant, d’Aléoute Trace,
De main de Germain d’Alaska, Saint, d’Orthodoxes
Chapelles, kayaks de mer, d’entoilage en loutres,
Et, mers veillant, ces vives princesses marines;
Torturé des Latins, Saint Pierre l’Aléoute,
Prie pour nous! Ô Saints Martyrs! vos pas vénérons,
Qui sur brisées marchant de Christ, audace en prîtes!
Ô Dieu des glaces! au fonds demeuré du puits
De Vie, fraîchissant, gardé des Humbles, secret,
Qui gentement rétribues, Te treuillant, doigts d’Or!
Neige aux branches, repousse à l’Ultime, oh! limites
Au son des Vents, d’en baies, à Ton tonnerre affixes,
Que sous l’ombre au déclin regagnât Lumière!
Qui, un soir, à sa porte, Ta Sagesse y vit,
Assise, sans en rien dire venue, furtive,
Qu’il le sache, onques plus ne s’éloignera-t-elle;
En grand désir, il n’a cesse qu’il ne La veille;
Elle, à mesure d’Amour, en retour le couvre;
Chacun jour, de plus Beau elle orne sa parure;
A nul elle ne vint qu’il ne l’eût suppliée,
L’en eût requise, à grand peine de Patience.
Persévérance brûle en veilleuse du Moine;
Il en oublie son pain. A peine s’il boirait;
Il en Perd le Sommeil. Son Esprit, d’Elle est plein;
D’Amoureux transports frémissant, s’ouvre son Coeür;
Ce qu’Elle Aime, pour Elle, transi devient;
Passion le transporte; En Esprit, il jubile;
S’ouvre Infini d’Amour, tous jours plus grandiose;
Sagesse, Est d’Esprit la figure. Sa forme, ample,
Sait. Haillons, habits noircis, tant humiliée,
Sa Beauté ne voilent, par trop resplendissante;
Qui la verrait sans Voile, en terre tomberait;
A Telle Sublimité, ses yeux s’obscurcissent.
Mais Elle, veut, d’Amour, Paupières lui ouvrir;
“Qui s’Unit au Seigneur avec Lui plus n’est qu’Un
Esprit, Chair de Sa Chair, os de Ses Os. Y brille,
D’Irrégénéré d’Antan, l’étincellement Pur;
De ses vêtements le dépouille, du vieil homme,
L’Abandon; Nudité le vêt d’insigne Voile :
A couronne d’Äme, Honorance! de son oeuvre
Qu’au Christ Mort en myrrhe, au péché Mort se joigne,
Mystiquement, avec Lui se Meure, de saintes
Luttes, par quoi remodèle le Plasmateur;
Si pour sa nudité fut acquittée Phryné
D’à la déesse sculptée n’être ressemblante,
N’est le Mystère le plus bel signe sensible;
Qui d’Aphrodite revêt la ceinture, un court
Temps semble irrésistible, mais qui, pour Toi, ceint
De Charité Chapelet, tous jours invincible.
De Toi, pour Toi, se dépouille Ta Fiancée;
Le coeür lui brisas; Sois lui Bon; Ouïs s’exhaler
Soupirs où, voie de Joie, danse Ame, à Toi se Voile;
A Son Aimée, tous Ses Hauts Dons, Seigneur prodigue,
Plus de Biens profus que n'en eût, ce Temps, rêvés;
Son Amante Ondine Epousant, Fait, Nue, Sortir
De Cythère du péché, Lui, le Roy des Ondes,
Loin de toute souillure, Lui qui Créa purs
Soleil et Lune, et le Ciel à la Terre Unit,
Sur la voûte étoilée, au firmament des Cieux,
Harmonisa les Astres, et posa la Terre
Par-dessus les Eaux. Mais, ce jour, Il la Recrée;
Que si étroitement tient embrassée l’aimé
L’aimée, Christ, Lui, au plus près Séjourne de l’Ame
Qu’Il Aime, Son Habitacle fait d’Ame Amante;
Et comme d’Yseult Tristan disant : “Je ne puis
Me séparer d’elle, ni elle de moi,” l’Ame
Eprise de Christ désassembler ne s’en Peut;
Ah ! Plus chère qu’avec l’ami la Demeurance,
Si même enserrée eût en la jonchée fraîchie,
Jusqu’à la Rosée, tout contre son noir manteau
Veillé, l’eût-il délacé, devant l’Aubépine,
Entre ses bras l’eût-il prise, eussent-ils en lits
De Fleurs songé, que pour amants en fussent pris,
Plus que chastes Noces, et qu’en Terre épousailles,
Delà Brumes des Mers, qui les Amours Séparent,
Franchiment du Noroît, Chère Ta retrouvance!
Christ à l’Eglise, Orthodoxie, s’Est Fiancé.
Belle comme Lune, Il la Dit, En Soleil pure;
Bosquet de Fontaine Il la fait, que grand’ Il ouvre;
Sa Beauté ne décline; elle est inaltérable.
De Nuits en aurores, s’avive sa splendeur;
Aux opulentes chambres, de Désir, Elle entre;
Il Est sa Vie; au jardin de son Coeur Descend;
En l'intérieure chambre, au Palais Nuptial
Des Noces, Radieux, Paraît, En Sa Mandorle;
Dès avant la naissante Aurore, traversés,
Sans que nul les eût su en cette sorte lire,
De Sa Belle-de-Nuit les Souhaits Il devance,
Avant que les proférer n'eût pu, consciente,
A la clairière des pensers, devÿnéz,
De Son Amante, Il Est le Souffle; Il Est son Air;
Grand Parc, qu’Eternité, où plus rien n’est, adoncques
Tout entre, qui, de pureté, s’envoile, Ÿcelle
L’impur désnudement, d’elle Sanctifiant;
Aux Yeux de Sa Bien-Aimée seule, Il Se dévêt;
Du Manteau de Sa Gloire, Il la Pare; Il Vient; ah!
Et l'étreignant, Célèbre leur Union Sainte.
Seigneur! Icelle FaIs Reine d’Amour de Toi
Qui souillon se fit, en dessaisissement, vide
Y Combles, En l’Intensité, de Ta Présence!
Dans le Silence, qui murailles Très Haut borde,
Où Flotte, si Tangible, Présente, la Grâce,
Fleure, Embaumante, Son Exhalaison, Suave;
Y Soufflent la Tendresse Ses Baisers d’Amour;
Ce qu’Il déroule à sa Vue exhale Sa Bouche;
Dieu, de Son Aimée, le Fondement Fait du Monde;
Des Baisers de Sa Bouche, Il tient ses paupières
Closes; lui fait Oublier Tout. Lors, s’abolit
Sa Peine, de ce que, d'Amour, Toute, Il l'enivre;
Lui découvre en son Coeur des Jardins d'Hespérides,
En Nectar, Senteurs, Blanche Fleur Belle, Ambroisie;
Là, plus n'est Soif, ni Faim, ni Sommeil : Aux Rivages
Sans Rives Il la mène, aux Contrées Oublieuses,
En Paradis nouveau, aborde son Esquif.
De Mara, Il l'a retirée, des eaux amères :
Loin flots noirs du péché, ses Tempêtes atroces,
A Ses Lèvres, Goût s’est pris, des Eaux du Repos;
Ce qu'Il lui donne à Voir sont les Splendeurs des Saints;
Après terr’ d’Exil, croix & bannière Bien
Est-ce, par Vents follets de Mer, Terre Promise;
C'est Oriflamme-Victoire, au Pays planté;
C'est Lune, c'est Miel, Bon Heurs d'Abondance Irène,
Dont est l'Omphale planté du Rameau de Paix;
Après Désespérance, Message d'Espoir;
Parmi vasques, Roses, et jets, sont Paradis
De l'Ame, aux blancs cerisiers du Coeür, qui Pleure;
CrèveCoeürs, fonstaines d’Amour y chantepleürënt;
Aux miroirs d'icelles, Rosée d’Ame se mire;
D'Embellie gouttelettes, à la fraîche, bruinent;
Douce est l'Heure, Clair le Temps, l'Ame a mal de Bien;
Celle, Il fait un Jardin fermé, et sa fontaine
Son Sceau prend; car cette Ame est à Lui, Lui à elle.
Il la Garde, Celui qui le Jour lui Donna;
Au Lieu Saint qui tout enclot - sein de Fiancée-
Du Fleuve de l’Eden sourd la Source gardée;
Les Eaux d’En-Haut, toutes eaux, engelées, s’englacent;
Souffle à ces eaux le Vent du Nord; s’en cristallisent,
Givrées, Fleurs de Neige. N’en eût fondu nulle eau,
Si bris n’eût Vent du Sud - Résistance de Glace-.
Tout autant incessamment qu'en glace eau, et Glace
En Eau, l'une en l'autre, mutuellement, se fondent,
Ainsi fait l'âme en Dieu, et Dieu en la surAme;
Elle, de Lui, monte bonne garde. Il la Rend
Terrible, plus qu’aux Oriflammes les guisarmes.
A sa Parole Il Donne Tranchet de la Sienne;
Par ses Prières s’accomplit le Mieux du Bien;
Se détourne le Mal, s’opère le Prodige.
Atterrés en demeurent tous ses Ennemis.
En Dieu dépouille tout; abaisse armes, bannières;
Se Voit En Lui l'Univers, Galaxies scintillent;
Et Voix qui s’y entendent sont Voix d'Ames pures;
C’est Un Immatériel, aux Yeux rendu sensible,
Qui l’Irreprésentable met En Suavité;
Terrifiant, Son Sublime il apaise En Beau;
Amante! est Justice, Levant comme l’Aurore,
Fulgente, plus que Lune En Mer, exquisément!
Ah! Dis-moi celle en huile, qu’à l’eau ne se mêle;
De la Blanche, la Parole, du Désert, monte,
Qui plus qu’inclinée sur son Bien-Aimé ne Vit;
Au Désert des Jardins d’Eden, Christ, habitante
La fait; aux portes, met Fruits des grenadiers,
Tout le Mieux sous les Cieux, tant que durent les Cieux;
En sa Fleur laissée, Il lui sourd un Jardin d’Eaux;
A Cour et à Jardin d’Eden se configurent
Splendeurs d’Esprit ruisselées, En Verbe aux effluves
D’Encens, d’Amour Blanchoyant sur rives nacrées;
Seigneur! de Sanctification Source, en Fonstaine
Baptismale! En Tes Théophanies, s’enfle l’oued!
Sur l’Océan d’Amour, au Large, au Long T’éploies;
Comme Eau a Mer reçue de tant et si grands Fleuves,
Flot de Vie coule En Christ, roule, en Surpuissant Court,
Que tout l'impur emporte en l'Océan de Joie;
Y vont bateaux, de Ciel pleins, Libre, oiseaux servants
Dieu, Enfant des grèves, en Pleurement assis,
La Vague à l'Ame, de rêverie fluctuant,
Temps restés du Lac d'Ame à surface flottanst,
Centre, En Immersion l'Eau, sur tous points sent de l'Etre,
Au Profonds du Méditer plongeant des Mystères;
Tant y enfoncent que plus ils ne se soutiennent,
Passé plus outre au point où Dieu tout leur pardonne,
Manquements, défauts de Force, à tout, Suppléant,
Défaillies leurs forces, Dieu, de Tout leur tient lieu;
Ils touchent au lieu de Vÿe qu'est l'Indescriptible;
Ils y sont illunés; y Voient le Christ Azur;
Les murs poussière y choient de la prison du moi;
D'âme individuelle, d’ego se fond le sens
En moi Universel, joint de Toi-moi l'Abyme;
Toi! Qui des Exilés le Prince, l’Exilarque,
De Perse, au Jardin de Tes Roses, rappelas,
Des endeuillés pleuré de Sion, que Tu épargnes!
Au Lieu des Délices, un Royaume Tu Donnes;
Tiens Règnent sur les Humbles. Sur eux Tes Parfums
Les mandragores exhalent, aux Fruits d’Amour;
Plus même ils ne songent des Ennemis haïr
Lunes nouvelles, pâles, d’hiver de péché;
Car, En Vye, l’Amour, plus Fort, a Vaincu la Mort;
Et cet Amour est fol, qu’enivre Sa Passion;
Embaumant Il découle, aux Grandes Eaux ne Meurt,
Où d’Amoür, aü Palaÿz Doülceür, Vÿst Süavÿté;
Jardÿn Sëcret! où së Cultÿve Eternÿté
Aülx Urnës où Pensche Dÿeü, Murmure à Noèsë:
“Faÿs cÿ, Va là, reGarde, Escoüte, poür le Dÿsre;”
Au Jardin de l’Ame entrée où Bien s’y éploie
Libre, l’Ame perçoit, pur, le phrasé du siècle.
Elle saisit que Dieu est Bien, le Lieu du Monde;
Lors, à ses fautes, la Grâce Supplée; ses manques,
Elle corrige. En ce qu’elle ne pouvait, seule,
Dans sa nuit, mener à Bien, Elle y met son Jour;
Psyché, Femme, est l’Ame, quy s’y fait Pénitente;
De Nuit, en Lieux Secrets, s’Unit à l’Invisible,
Devant qu’En Eden, au Jardin d’Amour, conçoive
Volupté, après que ses Ailes lui aura
Rendu l’Amour, en cime dernière, à l’Un Beau,
Son point Haut, centre de l’Ame, en Lui coïncide;
Elle y peine extrêmement, tout le jour Prostrée
D’épuisement demeure. Acédie vient, l’assaille;
Mais à la Lune, au soir, talents du Jour déterre;
Ô! ce Jardin qu’est l’Ame! en dispendieuse crue,
Des énergies fertile, de l’Intelligible!
Mais Indigente, qu’En Désir tout seuil recule;
D’où fut Aphrodite Mère, puis Soeur d’Amour;
De Richesse et de Pauvreté naquit cette Ame,
Qui, ce Jour, plus n’est Psyché, mais Fille de Roy;
Du Principe Divin la Fille, du Roy-Dieu,
Reine est Psyché, au Jardin d’Amour, qui détient,
De l’Age d’Or, la tout Edénique Science :
De l’Esprit les Mystères aux Devineresses
Découvre Dieu; Lit d’Amour, plus qu’Alphée, Suave,
L’Esprit, le Saint, le Lien d’Amour de l’Anneau Trinë;
S’y habite des Mystères Contemplation,
Qu’à Ses Amants déploie Dieu, de Lui consumés;
Transis ils demeurent, et dans la Stupeur Vivent;
S’arrêtent leurs membres, leurs Yeux, mi-clos, se ferment;
Tels Mortz, Immobiles, mais Vivants en Louange;
De l’effort, surhumain, même ils ne se ressentent;
Dieu, d’Invisibilité leur prête le casque,
De Méduse le Miroir, Terrifique aux Vils,
Et tous Monstres leurs Ombres pour la proie méprennent;
S'y juge un roi que rien ne fit roi que couronne
D'araigne à qui Voit Dieu tisser toile de Vie,
Sachant qu'au Crépuscule est plus brillant Soleil;
Que des Cohortes Saintes Prenions Courage,
Aux traversée des gués, à Dieu nous recommande,
Couleur de vair de paon, Dame si Bien Parlante;
Ses Souffles en baiser, sous Vents d’Autan, murmurent :
“Gagnez d’un Fils l’Amour, pour entrer en Sa lande;
Dès Rosissante l’Aube, y vient le Vavasseur;
Vous, qui en Vallée de Mort, sans nulle balise,
Aux Vents, moindre brise guettiez, de l’Ombre Trine,
Sous vos pas écloront des Cierges sur les Eaux;
Cabot de cabotinage : arbre à singeresses
Figures. Qu'adviendra-t-il de lui? s’il Meurt,
Dépouille & Cadavre abandonné au Singe-Diable?
Il n'en veut soi Pleurer? Fort bien. Qu'il se voit Mort,
Quelque Insensible que soit son être sans âme -,
Au Cercueil étendu, que l'on va reclouer,
Lors qu'à l 'Office des Funérailles chantée
Lui sera l'hymne : « Venez mes Frères, donnons
Au défunt le Dernier Baiser... ». Ah! Il Pleure...
Mais vois qu'au Méditant Croît l'Arbre, Devient Ange,
En Pays Haut, Constellation Météore,
Va les Cieux traversant, Galaxie d'Andromède,
-Tel mendiants errants, passant leur Vie à tous
Les Vents, de Pélerinage en Pardon, fraîcheur
Lunaire, qu'après torride, comme Nul ils goûtent,-
D'éternité En Eternité perpétuée,
Sans s'accrocher à Rien, moins que Lune au clocher
Perche, sur pins flotte, Demeure sa Mémoire;
Aux quérant Droits de Droiture, pins mariti
PRESBYTERA ANNA
BALLADE DES AMES
Tome II
CHANT TROIS
PARADIS
NOTRE DIEU EST AU CIEL,
IL FAIT TOUT CE QU’IL VEUT.
Ps. 115, 3.
A TOUS LES SAINTS DU CIEL DEDIE,
QUE PAR LEUR SAINTE PRIERE ILS NOUS PORTENT,
QUI FAIT TOUT CE QU’ELLE VEUT.
Avez-vous vu, amants, avez-vous Vu leurs Ames?
Ils ont quitté rivage, aux grèves d’oriflammes,
Folle de vie; en Nef de Mort, leur Jour dérobent;
Poupe au Levant tournée, la rame en voile monte,
Voile en manteau de Prière, jusqu’où la mer
Sur tous se referme; y ondulent ses escarpes;
Au palanquin des Eaux, le Sang n’est plus si rouge;
Résédas, lyserons, shintz à son Coeur, l’en ornent;
A Noces d’Or Dieu, grand' favorite l’on Mène;
Qui L’Aime, avec lui Marche Dieu. Qui, au Secret,
Juste se Fait, Christ de Ses Eaux le lave, épure;
Au Déluge, Esprit met l’Arc-En-Ciel En Nuée;
Des amis très chers chèrement parlent d'Amour;
C'est qu'un Lien très fort étreint leurs âmes d'Amour;
Christ brûle leurs Coeurs; entre eux se brûlent d'Amour;
Las, en terre ont Laissé ceux qui leur Bonheur pur
Partager n’eussent Su, ni leur Souffle En Baiser,
En Haute Mer mener, à l’horizon jointive;
Se pourraient-ils déjoindre, s’ils ne se discernent?
De poussière d’étoiles Une même Nuit
Désennuie Mer et Ciel; à leur reflet s’ajointent ;
Ton Ange les Accompagne; Ses Voies sont sûres;
Larmes, au Rayon Vert Guidez, des Anses Saintes!
En Comète Sacrée, Marine a Ciels limpides.
Alizés propices en tous sens y agite,
Sous Tes Zéphirs ils ondoient, ses Bons Vents sont saufs;
Si se profilent brisants, les changes d’amure;
En la mâture, as Exhalé Faveur d’Amour;
Au rinceau de nos Coeurs, coque En Fusion ne plie;
Au Pays de l’Aimé porte Amants le Vaisseau;
Sous Ta Lumière, ils font route; cinglent au Large;
La Mer Son Tulle irise. Dieu! Quelle Beauté!
L’ai-je donc Rêvé? Non, ces Noces Bien advinrent;
Toi! qui d’algues bleues nouas l’Ame aux noeuds du Voile!
Dont franges aux quatre coins de Terre en mis, angles
Où Ton fil, d’azur Tu brodas, Gaze en turquoise,
Qu’en Dais Nuptial, sur la Mariée, posas,
Qu’au Palais de Saphir, Voile couvre d’Amour,
Dont Tu nous borderas, quand serons en Linceuls !
Lors, les vêt l’Anneau d’Epithalame, Manteau
FleurdeLysé de l’ancolie, près l’Ile Heureuse
D’Amour Parfait; en Nef d’Amour, les mène En Gloire;
Comme d’Occident En Orient vont les Astres,
Amour, aux pourpris du Palais, Mène les Ames;
Et c’Est à l’Orient qu’éclate Sa Splendeur!
“Enamourée, Joyeuseté, m’en vais Périe;
D’Amour ne suis laissée, Ses débords m’emportèrent,
Fors Sien Baiser, à Ses Lèvres retient mon âme”;
Au gré vont du rebond, des lames de Haut-Fonds;
Or, si tôt départis, par Voie des Airs, relâchent;
Aux avant-ports de Désirade est leur mouillage;
A leur chaîne s’amarre Liberté d’En-Haut;
Y ondoie la Lune; elle, oh! à leurs doigts s’effile,
Qui leur semblait si loin, tout près, d’avoisinance;
Qui, de chaîne d’Ancre jetée, au Navie d’Ame
Intérieure arrimé demeure, un Jour parvient,
Au plus ProFonds du Coeur, au point d’IncoNaissance;
A mi-cercle, de Lune d’Eau, en cycloïde
Réflection, Tourne Ta Roue sans loi, Parfaite,
En Lune du Coeur, sans éclipse, dans Son Cercle;
Au Visage nous Regardes, d’Un seul Regard
Tien, en l’Ame ennoblie versés, si vile n’est,
Fleur de Sceau de Lumière, en Cire d’Estampille;
Amant du Christ, l’Etre à Cire est fait le Semblable,
De Sceau Tien de Justice, en Perle au Monde, digne
Receleur de Souffrance issu, qu’au front, Dieu pose;
Lors, descend du Ciel de l’Ame le véhicule
Divin sur l’Epouse de Beauté Nuptiale,
Fleur de Beauté, biche d’Amour, Resplendissante;
Ta Fiancée! ce Sceau, au Coeur pris du Seigneur,
Qui son Coeur Fit, et son Amour, plus Fort que Mort.
Car, éteindre l’Amour, les grandes eaux ne peuvent;
Aux cerisiers où s’embrassaient les Amants,
Ce même temps Pleurions, où vînmes complaignants;
D’en l’Amoureuse Vie, Pleurs En Toi nous transfèrent;
Aux cerisiers où s'embrassaient les Amants,
En Fleurs son Ame, à la Passion grandit Cypres;
Aux cerisiers de Pâcque, Pleure Joie de l’Ame;
Si tant sublime est l’amour qu’à la fiancée
Porte le fiancé, que de plus Haute Amour
L’Aime encor' Dieu de Belle Amour Précieuse!
Tant qu’à Abraham, l’arrachement de l’Epouse,
A bu l’Aimé ce qu’il lui en coûta de Larmes;
EnSerrée Sirène, en chambre gondolière!
Or nous, qui sous cette onde étions enterrée,
Aux Vanités de la terre y dormîmes-nous?
De vains madrigaux aux notes renais qui s’Aiment;
D’où cascades en mers, ouragans sur la grève,
En rocailles s’ouvrent, aux grottes du CoNaître;
Que s’y rie le jour, lui appartient la Veille;
Comme En Ta Nudité se cherche Vérité,
Par Tes berges en noyés nous laissons rouler,
A fonds de barque étendus de la Vie sous Toi;
En nous Vit Christ; où nous ne voudrions nous mène;
Nous fait Paix jaillir; A Joie, des Vertus, l'Arôme;
Mais, au Nard de Myrrhe, En Vertu, Tous Parfums entrent;
A la Face de l'Oint, par Larmes s’en épanchent;
Ô Joie Nuptiale ! Myrmidons, n'en Savez Rien.
L'Epoux mon coeur a pris. Du Sien promit l’Aurore.
D'aimer à grand Deuil, Lui, fait Aimer à grand'Joie.
Sur Ses Mains Il Porte : C'est flèche d'Ascension.
En cet Envol Il presse; elle, à Son Sein, repose.
Ce qu’ell’ possède, fuit; Plus Haut, tous Jours, désire.
L’Archer arme à gauche; de Sa Droite l’étreint;
A son côté, blessure elle porte, d’Amour;
Pleure sa vie; jusqu’à Mourir, en Pleurera;
A ce Signe, Seigneur, les Tiens reconnaitras;
Et Ta Paix leur donneras: ô Blanche Colombe!
Ô coucou de mon Amour ! ô ma Liberté !
Colombe, ô Justice! Ma Liberté d’envol!
Liberté : Grande Dame, qui, à l'aumônière,
Suspendit Coeur du Monde, esclaves d’attelage,
Qu'au char de Mort elle arrache - Oeuvre de Merci-.
Obscènes empires, sans Gloire, elle piétine,
De ses pieds nus, que nul roi n'embrasse du monde
Vaincu! Dieu de Splendeur d’Amour te fait Diadème,
De cristal de Larmes, de cristallin de Ciel!
Sa Couronne est Sagesse, qui donne Allégresse;
Colombe, son Nom de Toi, Dieu de Tout, Esprit!
De son Seigneur, Fiancée, la Dame d’Amour;
Ceignons de Vie les Couronnes! Demain, vois-tu,
Nous Mourons, déjà! N’attendons d’en partager
Roses rouges, d’en efFeuiller Partage au Vent!
A Vie noue ta vie, qui plus n’Erre au songe - creux;
Mort d’Amour plus ne s’offense. Amour l’a Vaincue;
D’Amour la Mort Est Vie; Sa Senteur Vit En Myrrhe;
Qui? Douceur saurait du Vivre en rémission;
A nous qui sommes en Sursis, ajournés ivres,
Elle n’est qu’avant-part d’entre Frères du Ciel;
L’on s’y fait Joie des insoumises. Passion
D’Amants ceint le Thyrse, ce dont Couronne Est Vertu;
Amour s’en honore, comme maître d’ancille;
Dieu vêt l’Ame, Sa Fiancée, En Plénitude
De Gloire, de Sa Beauté Sublime. Plus Belle
Qu’Aaron la fit, d’habits d’Amour d’Or, de Pourpre
Violine, d’un damasseur tissée d’Ecarlate.
Loin que la fît Périr à l’Hyménée sa robe,
Ains’, de jalouse Médée mise à sa rivale,
Pour qu’elle en chût Morte, tréspassées ses amours,
Icelle, En Amour, dès là que portée, la Hausse.
Rosée du Fiancé ! Beau, plus que Lune Céleste,
Larmes d’Amour en Tête; en sont pleines Ses boucles,
Des gouttes de la Nuit. Car c’est la Nuit qu’Il vient,
Par l’Huis du Coeur d’Ame qui son Amour Lui donne;
Suis allée Voir en la Nuit si m’Ami m’Aimait;
Par seule Amour, reçus En Toi cette Fiance :
Ton Sang fut Signe à la porte; Tu la rouvris;
Nous qui de Mer n’avions vue que fente aux volets,
En Prince changé, par l’huis du coeur, Regardais;
L’oculus heurtas. Qu’Eblouit les Yeux Ta Vue!
Ah! Dieu! Te Vois ci, ô mon Epoux, qui arrives!
Bel Amant de mon âme Indigne! Ô mon Sauveur,
Je n’ai pas la Robe, ni Tunique des Noces!
Ô mon Dieu! Désonge-moi, du Baiser d’Amour!
Si long Temps! j’ai dormi...et c’est la onzième Heure!
A Dos de Dieu m’emmène en palefroi montée!
S’était souillée mon âme, maculée, vêtant
De fautes costumée tunique. A Vents rebrousse,
De Mer la déFerlaient ceux qui Tes Eaux ne craignent;
Mais Ta Divinité vêtis de moi, Manteau
De mon humanité vraie, que fût retirée
De sa prison mon âme aux portes de la Mort;
Ô mon Maître! moi qui dormais en Nonchaloir,
Quand ravit mes dépouilles, du Mal le Stratège.
D’Exil rappelle-moi, et de la Servitude!
D’où Répons me fis qu’à l’Ame éprise Te Fiances,
Pour, au Clos d’elle, y établir Ta Demeurance;
Mis Robe pour Lui Plaire. Lui Se Vit Lumière;
Ô mon Aimé, Donne-les moi, et m’en revêts!
Rossignols, Doux Citharèdes, à mon Seigneur
Chantez! Qu’en Palais Nuptial d’Âme, en fin, Il entre!
L'Homme Libre, s’il se Veut Saint, par Grâce, incline;
Lors, le Christ-Roy, de tous les amans le plus Doux,
L'Unique à toute épreuve Fidèle, l’Amante
Sienne, Portant ses pas, par tout, mène, Accompagne,
En Enchanteur, de tous ses Voeux Puissant Servant.
D'esclave amère, de souillarde, en Fée de Joie
Après sale Peau d’Ane, et, du Temps couleur lente,
Pour qu'à Robe de l'Ame, Il mette le Soleil,
Qu'au Bal des Astres, Cendrillon, son Prince mène;
La Change. Et, sur sa nuque, Son Souffle Très Saint,
Pour qu'en son Sein Béni, se pût Porter le Monde,
Jour après Jour, à tout instant d'Heure, Il Inspire;
Si Pudiques étaient nos Pères! Abraham
Vit la Terre Promise, Israël, puis l’Egypte,
Avant qu’il n’eût Bien regardé Sarah, sa Femme,
De si Long Temps son Accordée. Aux Eaux d’Egypte,
Son Voile ôté mit son reflet. “Aimée”, dit-il,
“Je te Sais à présent de Chaldée la plus Belle.”
En Voit plus une Servante, aux Hautes Epoques,
Qu’un Prophète. A Abraham Dit l’Eternel : “Fais
Ce que dit Sarah.” - Génération de Désert. -
Pour ce Jour d’hui que si peu Savent, Dieu Sa Grâce
Moins Malaisément donne, aux pécheurs aidés même,
Rien, qu’au Coeur d’Amour Vrai Probe, ne regarde autre;
Ô Dieu! qu’à Ta Vérité s’ouvrent les mémoires,
De Tes Dits Oublieuses! Surseois à la Peine,
Et tout cayolar excepte! où Piété règne,
Comme dans l’Egypte aux Hébreux Tu fis, lors que
Au long leurs portes Tu passas, du Sang marquées
Des Justes, qui de Souffrir leur Scellent l’Alliance!
Mais, du Cantique, la Fiancée, est du Christ
La Soeur, du Péché de Pharaon non plus Serve;
De s’offrir elle néglige aux regards des hommes;
La Séparée, tant soudainement, s’ébahit :
Delà l’Etre, c’Est àsavoir, Christ, Vient, lui Verse,
Epanche à ses Soupirs Consolation Suave;
Sous les flots fougueux, Vois! ci, roulée d’Amour, l’Ame,
Qu’en Trombe, en Mer, en Terre, sous la Nue Balaie,
Tout, au tour de Toi, Christ, Irradiant Ta Bonté;
Intelligiblement, Vient l’Amant Divin d’Ame;
Elle marche aux flots d’un Océan de Délices;
Deuil de vie reflète Son Visage En Lumière;
A qui s’Efforce plus, Il Dispense Son Feu;
Qui, d’Amour de Lui, se Meurt, Il mène à Sa Gloire.
L’Ame, à sa trame, les variations emperle,
D’Amour; l’Avancée En Lumière aux Lais poursuit;
Comme le Musicien à ses mêmes vieux thèmes
Se retrouve, en chute a point de rebroussement,
D’En Abyme - En Dieu - de Sagesse, elle resaute;
Sa robe de tristesse elle n’a dévêtue
Que pour leur corps de Christ Vêtir, Ame d’Amour;
De Sanctimonie Vêts Tienne! aux damasquinures,
Dieu, qui, devant l’Arche, à Ton Peuple, toute entrave
Dissipes, au Désert du Bon - Bonté, Ton Nom-;
Le Lys des champs qu’a Dieu de Sa Splendeur Vêtu
Que leur Radieux Visage point plus ne Scintille,
Epure de Lune en marche, sous quelle ils vaguent;
Que de plus Grand Beauté l’Ame est de Dieu Vêtue,
Lui, de l’Ame! qui toute forfaiture oublie,
Et le Nu Amour, plus que d’amour, lui décèle;
Leurs Ames tissulaires, les a Dieu frangées,
Aux plages d’amour, du bleu prison coquillage,
Qu’au Monde ils redéploient de Prière ses Voiles;
De leur Sein sourd l’Aurore, Soleil n’en décline :
Dieu, Lumière Incréée leur est de Création,
Sa traîne de Gloire à leurs pas. En proue, Justice;
En cette Lumière Contemplait tout Adam.
A l’Aube de Création, il y Voyait
D’un bord l’autre, Espace, Temps, Bords, Rives du Monde;
Du Seigneur la Fiancée est comme l’Aurore,
La Lune, et le Soleil. Elle est l’Ame Divine.
D’Apparat Robe est En Dieu, de Joie Sa Parure;
Ci, comme une Fiancée, l’Eglise, la Belle,
De sa Blanche Robe des Noces a Ornée,
De Sa Chlamyde d'Or la revêt Son Seigneur;
Pour Tunique, a pris sinople, au bliaud du Ciel;
Des Belles Vertus Il veut faire la Parure,
Qui, de Ses Beautés, voudrait la Semblance prendre;
Outre Lune et Soleil, Christ s’y fait Jupiter;
Ainsi Sa fiancée rend-t-Il, si sa comète,
Trop près de Lui passée, n’en fut désintégrée;
Noueuse, aux voûtes d En-Haut, pose soie d Iris,
De leurs couleurs tissée, de son sang s'entre-tisse;
A sa voilure, a mis blancs anneaux d’Astres perles;
Sa toque de Soleil, safrané Pourpre y dore :
Du sang d’Aimés, ses chers Morts, Vivants y abreuve,
Fontaine au carrefour des Vents, ruissel d’Amour;
Des fouleurs de pressoir s’assortit sa vêture;
A la saignée s’allie du Manteau de l'Epoux;
L'épouse, à Son Ombre, désirée, s'est assise,
D'Amour soumise; en elle, Lui, l'Amour ordonne :
Justice lui est, par seule Grâce, infusée;
Lors, plus n’est nôtre notre vie; Christ vient, nous presse;
Vêtement de Gloire est sa Robe, Vêture, oh!
De Thaborique Lumière, qui Transfigure,
Lors qu’âme, par l’Union, est faite Ame En Gloire!
De son fort cyprès, a pris sa Robe de Gloire,
Plus qu’olivier, Ta Paix, Justice emblématise,
Qu’à l’Abyme, en sa profondeur, Toi seul mesures;
"Pour Don Nuptial, de Feu t’envoie l’escarboucle :
Mon Esprit," Souffle-t-Il, "sens, sur ce cou t’ Effuse.
Fille de Roy te fais, pour entrer en ton Ame,
Qu' à ton paraître, n'aie de mon Nom déshonneur."
En sa coiffure, Il a mis l’Or de cheveux d'Anges,
A la tête a posé Voile d'argent de Grâce,
Lui qui, Gracieuse, et Glorieuse, désire,
Aux lais des harpeurs de Divine Epithalame,
Sa Fiancée, d’Abyssinie, qu'en Reine Il voile,
Qu’aux confins de l'Occident et de l’Orient,
Qu'au Khamstchatka même se reconnût Sa Gloire,
Surnaturelle, Suressentielle Puissance,
Au Monomotapa, plus que reine de pluie,
Qui sur les hommes règne de sa sombre Afrique,
Exauçant qui L’Aime en Véridicité Simple,
Là-bas, sous la berce des Vents, loin dessus îles
Aléoutiennes, en la ceinture de feu,
Aux lieux où glaciers choient dedans le Pacifique,
Ces hauteurs immenses, au Désert de Montagne,
Où, d’en Skyte de Feu, Prie le Prophète Elie,
Qu’au jour de sa fête à découvrir il donna,
Aux pentes des volcans qui ces lieux embrasent,
Où, glabres, les morses plus ne se colorisent,
Aux polaires froidures où meurt chromatisme,
Aux sites oubliés où vit le Roi des glaces,
Naufrageant en tempête aux jours de découverte,
Rien, que le Mourir restant, d’Aléoute Trace,
De main de Germain d’Alaska, Saint, d’Orthodoxes
Chapelles, kayaks de mer, d’entoilage en loutres,
Et, mers veillant, ces vives princesses marines;
Torturé des Latins, Saint Pierre l’Aléoute,
Prie pour nous! Ô Saints Martyrs! vos pas vénérons,
Qui sur brisées marchant de Christ, audace en prîtes!
Ô Dieu des glaces! au fonds demeuré du puits
De Vie, fraîchissant, gardé des Humbles, secret,
Qui gentement rétribues, Te treuillant, doigts d’Or!
Neige aux branches, repousse à l’Ultime, oh! limites
Au son des Vents, d’en baies, à Ton tonnerre affixes,
Que sous l’ombre au déclin regagnât Lumière!
Qui, un soir, à sa porte, Ta Sagesse y vit,
Assise, sans en rien dire venue, furtive,
Qu’il le sache, onques plus ne s’éloignera-t-elle;
En grand désir, il n’a cesse qu’il ne La veille;
Elle, à mesure d’Amour, en retour le couvre;
Chacun jour, de plus Beau elle orne sa parure;
A nul elle ne vint qu’il ne l’eût suppliée,
L’en eût requise, à grand peine de Patience.
Persévérance brûle en veilleuse du Moine;
Il en oublie son pain. A peine s’il boirait;
Il en Perd le Sommeil. Son Esprit, d’Elle est plein;
D’Amoureux transports frémissant, s’ouvre son Coeür;
Ce qu’Elle Aime, pour Elle, transi devient;
Passion le transporte; En Esprit, il jubile;
S’ouvre Infini d’Amour, tous jours plus grandiose;
Sagesse, Est d’Esprit la figure. Sa forme, ample,
Sait. Haillons, habits noircis, tant humiliée,
Sa Beauté ne voilent, par trop resplendissante;
Qui la verrait sans Voile, en terre tomberait;
A Telle Sublimité, ses yeux s’obscurcissent.
Mais Elle, veut, d’Amour, Paupières lui ouvrir;
“Qui s’Unit au Seigneur avec Lui plus n’est qu’Un
Esprit, Chair de Sa Chair, os de Ses Os. Y brille,
D’Irrégénéré d’Antan, l’étincellement Pur;
De ses vêtements le dépouille, du vieil homme,
L’Abandon; Nudité le vêt d’insigne Voile :
A couronne d’Äme, Honorance! de son oeuvre
Qu’au Christ Mort en myrrhe, au péché Mort se joigne,
Mystiquement, avec Lui se Meure, de saintes
Luttes, par quoi remodèle le Plasmateur;
Si pour sa nudité fut acquittée Phryné
D’à la déesse sculptée n’être ressemblante,
N’est le Mystère le plus bel signe sensible;
Qui d’Aphrodite revêt la ceinture, un court
Temps semble irrésistible, mais qui, pour Toi, ceint
De Charité Chapelet, tous jours invincible.
De Toi, pour Toi, se dépouille Ta Fiancée;
Le coeür lui brisas; Sois lui Bon; Ouïs s’exhaler
Soupirs où, voie de Joie, danse Ame, à Toi se Voile;
A Son Aimée, tous Ses Hauts Dons, Seigneur prodigue,
Plus de Biens profus que n'en eût, ce Temps, rêvés;
Son Amante Ondine Epousant, Fait, Nue, Sortir
De Cythère du péché, Lui, le Roy des Ondes,
Loin de toute souillure, Lui qui Créa purs
Soleil et Lune, et le Ciel à la Terre Unit,
Sur la voûte étoilée, au firmament des Cieux,
Harmonisa les Astres, et posa la Terre
Par-dessus les Eaux. Mais, ce jour, Il la Recrée;
Que si étroitement tient embrassée l’aimé
L’aimée, Christ, Lui, au plus près Séjourne de l’Ame
Qu’Il Aime, Son Habitacle fait d’Ame Amante;
Et comme d’Yseult Tristan disant : “Je ne puis
Me séparer d’elle, ni elle de moi,” l’Ame
Eprise de Christ désassembler ne s’en Peut;
Ah ! Plus chère qu’avec l’ami la Demeurance,
Si même enserrée eût en la jonchée fraîchie,
Jusqu’à la Rosée, tout contre son noir manteau
Veillé, l’eût-il délacé, devant l’Aubépine,
Entre ses bras l’eût-il prise, eussent-ils en lits
De Fleurs songé, que pour amants en fussent pris,
Plus que chastes Noces, et qu’en Terre épousailles,
Delà Brumes des Mers, qui les Amours Séparent,
Franchiment du Noroît, Chère Ta retrouvance!
Christ à l’Eglise, Orthodoxie, s’Est Fiancé.
Belle comme Lune, Il la Dit, En Soleil pure;
Bosquet de Fontaine Il la fait, que grand’ Il ouvre;
Sa Beauté ne décline; elle est inaltérable.
De Nuits en aurores, s’avive sa splendeur;
Aux opulentes chambres, de Désir, Elle entre;
Il Est sa Vie; au jardin de son Coeur Descend;
En l'intérieure chambre, au Palais Nuptial
Des Noces, Radieux, Paraît, En Sa Mandorle;
Dès avant la naissante Aurore, traversés,
Sans que nul les eût su en cette sorte lire,
De Sa Belle-de-Nuit les Souhaits Il devance,
Avant que les proférer n'eût pu, consciente,
A la clairière des pensers, devinés,
De Son Amante, Il Est le Souffle; Il Est son Air;
Grand Parc, qu’Eternité, où plus rien n’est, adoncques
Tout entre, qui, de pureté, s’envoile, Ÿcelle
L’impur désnudement, d’elle Sanctifiant;
Aux Yeux de Sa Bien-Aimée seule, Il Se dévêt;
Du Manteau de Sa Gloire, Il la Pare; Il Vient; ah!
Et l'étreignant, Célèbre leur Union Sainte.
Seigneur! Icelle Fais Reine d’Amour de Toi
Qui souillon se fit, en dessaisissement, vide
Y Combles, En l’Intensité, de Ta Présence!
Dans le Silence, qui murailles Très Haut borde,
Où Flotte, si Tangible, Présente, la Grâce,
Fleure, Embaumante, Son Exhalaison, Suave;
Y Soufflent la Tendresse Ses Baisers d’Amour;
Ce qu’Il déroule à sa Vue exhale Sa Bouche;
Dieu, de Son Aimée, le Fondement Fait du Monde;
Des Baisers de Sa Bouche, Il tient ses paupières
Closes; lui fait Oublier Tout. Lors, s’abolit
Sa Peine, de ce que, d'Amour, Toute, Il l'enivre;
Lui découvre en son Coeur des Jardins d'Hespérides,
En Nectar, Senteurs, Blanche Fleur Belle, Ambroisie;
Là, plus n'est Soif, ni Faim, ni Sommeil : Aux Rivages
Sans Rives Il la mène, aux Contrées Oublieuses,
En Paradis nouveau, aborde son Esquif.
De Mara, Il l'a retirée, des eaux amères :
Loin flots noirs du péché, ses Tempêtes atroces,
A Ses Lèvres, Goût s’est pris, des Eaux du Repos;
Ce qu'Il lui donne à Voir sont les Splendeurs des Saints;
Elles sont ineffables & elles embaument.
En nuit des Douleurs, Vierge, et Dieu, Lieu Sa Fontaine
Vôtre est; l’Ame, au Faîte incanté, Couronne y lève;
Près d’elle est un vieux Sage assis, rajeuni;
Comme en Terre, il Lit, mais saisit ce qu’il Lit d’ores;
Bible en chinois plus ne requiert lire : Livre il est;
Haux Ecrits - des vertigineuses Ecritures;
Veilleurs de Tours des Vertus, Femmes Inspirées!
Qui d’Esprit Visités de Prophétie, au Char
Céleste pris, En Ravissante Grâce, Vîtes
Mystique Contemplé, aux Mains Flambeaux d’Amoür,
Après Josué, En Nard entrez! aux Aires Hautes
De cell’ Promse Terre qu’est d’OrthoDoxie
Contemplation, que, recousue, vêt la Tunique
Antan scindée : Christ Chrétien, Tradition d’Anciens;
Les uns, pour ne l’avoir Connu, n’ont reconnu
Christ; catholiques, en autodafés, Tuèrent
Ses Juifs Ancêtres; puis, au confluent des deux,
Les Chrétiens Orthodoxes leurs Traditions
Durcirent, de Littéralisme empiégés;
L’Esprit, aux Vrais Orthodoxes, Son Souffle Agite
Aux Eaux. Par tout du Christ, nomade, est la Demeure;
Ne soit Guerre d’eaux aux Caravanières Pistes!”
A ces Mots Ouïr, nous reconnûmes la Vierge;
Sa Couronne est tressée, des Vertus Exemplaires,
Qui Roses sont d’hiver de Vie, n’étions-nous,
D’Auréation dénués, Mortelles Choses;
“ Si, d’Enfer sortis, fussiez En Paradis
Avancés, tel Saint Joseph de l’Athos, peut être
Nous eussiez-vous Vus, mon Fils et moi, de l’Icône
Sortis soudain, à ses Yeux, Animés, Vivants;
N’en Sut, à telle Enseigne, Irradiée sa Celle,
Si Plaine était, Ciel, Paradis, Palais, ou Trône;”
Las! pour ce faire, au Champ de Forces sied, Puissant,
De Prière, atomiques durs coeurs en église
Muer, mieux qu’en antimoine l’étain ne change;
Christ, ce Vavasseur était ! pour Dieu-Roy Oeuvrant,
Qui Sa Gente Vierge en litière étendue mène,
Par irisé damier des champs, Chevaucheresse;
Jusqu’en fontaine trôner - CoNaissance à source
Eternelle - où l'Un se réalise de l'Etre,
D'Accès qu'aux Ames Libres, Epanouies, Ouvertes;
Ce n'est chose autre sinon Divine Union,
Perfection Spirituelle en tout délivre,
Aux Seuls, aux Mariés, dont Dieu, Joyau, Tout Exauce;
Au Point de Passage entre l’être et le Divin
Qu’Est le Temps sous la Nuée d’Union à Toi,
S’Inaugure, Ame Déifiée, l’Etre Dieu;
Point de Rencontre et de retournement, point d’Etre,
Où, sans Nécessité, l’Esprit Libre, Amoureux,
Sur Dieu incliné, aux saules s’éploie, de Grâce;
Lors le point-Homme, par Centration Vraie, Divine,
Vers le Point-Dieu sa chaîne tend, de Convenance,
Ses anneaux à Dieu arrime; Se l’allie Dieu;
Libre, en ses Jardins de Nuit, s’accomplit le Temps;
Roy de l’Univers! qui, matin, viens l’ouverture
Du Jour rendre à l’Ame d’Oeuvres de nuit scellée;
L’Ame aux confins croisait. Gardez-lui Souvenance,
D’Absolue Perfection, aux Marches du Royaume;
Lors, par Dieu, se tisse sa Chair de Grâce Sainte;
Est ce Joyau pour les Non-possesseurs
Qui Le Gardent, Tout Reste dériver laissant,
Que plus Rien n'afflige, d’être Enfants de la Joie;
A leur Fête Nuptiale, Orient les Voile;
Vous, vos regards abaissés, qu'à Lui vous Elève
Où les abrupts tout l'espace épousent en Ciel;
Sur Byzance, la Toute Orthodoxe, au loin, reine
Des villes d’Ame, aux sables lève Ta Splendeur;
De toutes beautés se Pare, de Beauté reine;
Dans Constanstinople, brille encore Ta Gloire.
D’ivresse d’Amoür En Ivresse s’est enclose,
Relique de Baisers, en Châsse Reliquaire;
Au seuil du Temple s’image l’Eternité.
D’un même trait ténu s’éveille Ame de Chair,
Que l’Esprit seul y trace, aux mille crayons d’Or,
Telle Ombre Astrale reflétant la Lumière.
Comme d’un Habit Royal l’Entourent ses Oeuvres;
En leur déliaison se goûte le Repos;
En cet Abyme de Dieu s’évanouit l’Ame...
L’ouvre en Psyché l’Esprit d’Intérieure Ame et Science,
Et Tout lui Souffle, Temps et Lieux, et Faits d’Amour;
Puis, de Ci-Haut, huis de Délices, lui entr’ouvre;
Mais, Embaumante et Suave - ô Combien ! - Sa Grâce,
A ses seuls Pauvres En Esprit Dieu la déscelle,
Aux Déserts étendus à la paroi des Cieux;
L’Ame, au Firmament du Ciel suprêmement mise,
Des Pays immenses prend Vision du Coeür;
Aux branches de ses Fleurz, de tous fruits naissent miels;
Aux violes d'Amour de Dieu s’ ajuste l'Ame;
Mystique, En Erotique de l'Ame, s'y Fiance;
Là, sourdent Fontaines, Sources de Lait, plus vives,
Dont la Rosée Gazelles de Désert étanche,
Mieux que tous les mirages du grand monde ensemble
De délectations mièvres. Car du Roy l'Ame
Epousée est à festin conviée d'Hyménée
D'Amour, aux parvis du Ciel; aux Marges Gardée
Des Palais de Séraphims, des anges Servie;
Là, plus de Nul Autre, non, ni Prince, ni Pauvre,
N'est besoin . En Dieu Tout Est . Rien, d'Amour, jamais,
Plus n’y saurait faillir. A qui L'ont Trouvé, grottes
De Sirènes sont chateaux forts ; De feu géhennes,
D'Exil, sont palais; Déserts, Cités interdites
D'Impératrices; caves nues de Solitaires,
Foules diamantées; Ermitages, Basiliques;
Seuils inviolés, d’inassignables, Cathédrales
En sables fins, de Traîne ne balaiera Reine;
Il Est des Habits quels, En Manteau de Nue, Voilent;
Pour l'Ame Recluse des Renonçants du monde,
Aux filets de l'Amour de leur Seigneur captifs,
Tout, Palais comme bouge, émine Citadelles
Intérieures, d'où Vue distanciée s’acquiert
De Plein-Pied sur Cosmique Infinité s’ouvrant;
Vermisseaux, Etoiles, Tout, en leur Coeur s’avive;
De vaisseau d'âme errante à nef des Fols, ils Savent;
Métaxique, Eros d’Ame, en l’intervalle tient,
D’indépassée finitude à Face Divine;
Que Tes Paupières à mes cils, Aimé, sont Douces!
L’Ame, qui l’Un au Vrai Contempla, tout soi-même
Devient, sans dualité ni schize, enfin,
D’amoureux maux passant, au Pur Amour Atteint;
Ceux qui mal Aimés furent, s’apprend à Chérir ;
De chaque instant Fruit se Cueille, En Sa Jouissance;
Et toute chose se Goûte, ah! d'Intense Sorte!
Qui, pour ce Pur Amour, de Tout, En Pur Esprit
Se délie, l’Esprit l’Inhabite, et Se le lie,
De l’Aube des Siècles à la Fin le Soutient;
Ineffablement. Mais nul, avant que d'atteindre
A cette anse sacrée, Havre de sûreté,
Ne perçoit, semblablement, d'Amour Ses Mystères,
Qui d'Amour purifié sont les Divins Secrets.
C'est là, qu'après la Lutte, Il restaure les Forces
Par rage démâtées, tempêtes anciennes,
Et le Jaloux courroux, des Démons et des hommes.
D’Esprit, Puissance, à ligne infinie d'horizon,
En Voile Ample, Illimite, à ceux dont l'Amour fol
Piètre faiblesse, à l'aune d'homme, outrepasse;
A l’Ancre, au Mouillage, là, Paisible, Il confère
Clairvoyante Sagesse, Félicité, Liesse,
Sereine Allégresse introublée; Rêverie, songe,
Statue s’y sculpte, plus parfaite, d’Ame -Vie.
Mais à ceux seuls Il Donne, qui Voeu Lui ont Fait
Mourir, et, pour leur Seigneur d'Amour, remourir;
-D’Invisible Mourir, être Tout l’Un à l’Autre,
Qui, de tous, le plus Beau risque à courir demeure-;
Que si disent amants: “Il nous faut séparer”,
Ne se Peut, de crainte d’en même jour Mourir,
Comme se vit “ lui par elle, et elle par lui,”
Ains’ s’il fallait à l’épris de Dieu qu’il En Meure,
Ce ne serait que par Lui, avec Lui, En Lui.
Car n’est telle la Lune apparaissant plus grande
A l’Horizon qu’au Zénith, mais tel, de cet Astre
Soleil, diffère, en Eclat, Puissance, et Beauté,
De l’Etre Chéri de Lui, l’Amour, Dieu Soleil;
Aux Sables de Vie Visage en vague s’Efface;
Toute face en la Mer s’engouffre, En Toi renaît;
Si Lui par elle Meurt, elle par Lui Revit;
Enamourée, Joyeuseté, m’en vais périe;
D’Amour ne suis laissée, ses débords m’emportèrent,
Fors Sien Baiser à Ses Lèvres retient mon Ame”;
A mes Lèvres Il Porta Sa Coupe d'Amour;
Philtre en est plus Fort que Tous Breuvages ensemble,
Dont Sortilège, à qui la boit, ne se Puit rompre,
Ni longues Nuits d'Amour Jamais oublier plus;
Et, de Liesse, Larmes m’en ruissellent encore,
Et sans Pleurer n'y puis, à Bonne Heure, Songer;
De Ses Lèvres l’Effleurement plus Enamoure.
Qu’on ne mésentende : de soi Déposition
Ne dérobe à soi : Aux Insondées Profondeurs,
L’Ame, en Terre, à la Racine s’ente du Ciel;
De soi Dépossession Fait l’Ame En Amour;
Des Doux Archanges se Transmet la CoNaissance;
Sur leurs Orbes, Planètes, Comètes ils Meuvent;
Depuis des Choses le Commencement, aux Ames
Les mirent de Retranchement, de Vigilance;
Rien ne Peut Dieu refuser, nulle Grâce, à l’Humble;
Racine au Fonds entée de Vertu de ténèbre,
Qu’Humilité germine, En Lumière Diffuse;
Grand Dieu, Sa Déité lui Donne, Etincelante,
Quelle en lui Flue, de Son Effluence fluctue,
Par Prière Emanée de l’Essentielle Cause;
Ce qu’a l’hiver de Vie, en Dormance, germé,
En l’opacifiée Chair de ses saints, l’Eden,
En Dieu, le transparaît, et les corps Irradie.
Où Sont Temps Passés, que Claquemurés vécûmes?
Qui, de nos Saisons, nous rend Couleur dérobée?
Qui restaurera? las! péries, nos amours Mortes,
Dont, pavoisés, nos Coeurs portent à s’enchérir,
A la Rive Posés des hommes de Douleur.
Mais Tu nous tends Chaîne de Foy qui treuille aux Cieux.
Fallut-il qu’en Telle Durée Tu nous Laissasses,
Au Gros du Temps, Leçons repasser de Ténèbres,
Avant qu’au Secret d’Ineffables Tu nous misses?
Plis des Choses, d’En-Haut, défont Caducité
D’En-bas, Duration Vaine, aux amours Meurtrissure,
S’entournant vrille aux ombres, du Domaine vieil:
Péremption. En désportement d’appartenance
Où, chevillé l’Oeil, d’Ebauches ne se repose,
Le Temps, des venets, sur l’Eternel prend l’Echappe!
Songe, au Vrai, que va cell’ vie vers sa Mort Marchant,
Qu’aux Yeux des Volants, en son Plonge, en Vain, s’Abyme,
Où les Dormants, d’un Somme, tous Souffrirs se creusent!
Sur eux se sont, en Gouffre, Déjointes les Rives
De l’Ame et du Corps, qui de Chair eussent rendu
La Consonance Atteinte, au seul Sortir de soi;
D’où vint qu’à Ton Penser eussions perdu Mémoire?
Tyrannie des Passions le Cède à Paix Fertile?
Qu’En Ravissements Fonte de Larmes Muassent?
Quelle est cette Douceur, qui pénètre nos âmes?
D’où, vers nous, s’insuffle? Là-bas, dans ce Silence,
Dort le Sonneur. Lui, l’Eveilleur, songe et resonge...
Evanescence, En bas, de formes phantomales!
Tout s’abolit, de ce qui nous tint lieu de sûr;
Qu’à dérobée de Vie nos yeux Tant s’Abusèrent?
Nous qui de Glace étions, pareils à Tes anges
Dormants long endormement, recrus de Fatigue,
De Martyre épuisés, en leur Grotte Reclus,
De tant étrange Vie Morte, la Remembrance
Se Garde, Mourir d’entreveille au Naufragé,
Lors qu’Hautement Dérive aux Rives Oüblieuses,
De l’Endormement des Dormants, en Dormitance
Oubliés, à l’ Office Angéliciel accourt
Ce que Somme dérobe, à Vigilance Rendre;
Beaux Sept Dormants! Priants Enfants, Persécutés,
Dans Ephèse emmurés, Vifs, en Grotte, l’An deux
Cent cinquante, après deux Siècles, trouvés d’un Pâtre!
L’on les eût dits Péris, d’un Mortel sommeil chus,
- Psyché, pour Cent Années Dormante restée, qu’eût
Au Royaume des Morts, Cru l’élixir Parfum -,
Par Pleurement d’Aimance, Pris à ce Dormir;
-De leur Destin la trame, en semblance, défaite;-
Puis, de tardance tell’, Vigilants, s’Eveillèrent;
A Chuter vers le Haut Veillions notre Veille,
Au grès des Grottes grèges, Soupirant, d’humides
Pièces d’Eaux, vers Ta Sainteté de Chaleur Chaude;
Plus que du puyloubier au Secret des Celliers,
Dont seules Danaïdes, de Résiné, Savent
La Cache, clairet si Rare, dont Fleurent Pleurs,
Vin vieux, Bleu d’Aiguière, en potiche à Vers, d’Hercule
Sang, pour Christ : Ah! Si vos Péchés Rouge Ecarlate
Sont, Neige ils seront; Blanc Pur, si Pourpre Incarnate!
Dieu dit Platon pour d’Orgueil Punissement d’hommes
Vin donne. Ils banquettent, se soûlent, la pie croquent,
Ripaillent. Mais, Siens, d’Ambroisie, Il Ensuave;
Que s’en allât leur mie, ils Font En Dieu l’ Amour,
Nicement. Les Désireux outre ce S’Allie,
Qui sur les bords Le Prient de l’Abyme Divin;
Au Sublime Ardente Vocation! Aux Cieux Noirs
S’entoilant, uniques, ces Dilections, Ames,
D’Emmurement, reçoivent dérobade, en fin;
Des Fenêtres de l’Ame, En Miroir Numineuse
Captation de Dieu, Principe Intelligible,
Mue Son Icônique Apparence, En Radiance;
De Sébaste les Quarante Martyrs, en Lac
Gelé Jetés, à Nuit Périr, en leur Dormant
Mourant debout, de Glace En Feu d’Amour Passèrent;
Au Saint des saints, Vide de Tout, n’Est que Son Trône
De Gloire, d’Ame Divine, qui Tout Emplit,
Et Tient le Rien, d’Oeil d’Ame, qui Bien Beau Désire;
Au Seuil du Palais, se penche au Trône Son Ombre;
Nul désormais ne triomphera de son Ame :
De ce qu’elle a Vu, il n’est plus d’Abdication.
Vois ! de Tous Etres le plus Noble, l’Amant Veille,
Tel le Veilleur du Guet, sur son Eternité
D’Amante. Ô Lui! qui fut Proue ! et Poupe du Monde!
Servants! Suspendez vos soins! Vous, Ses Affranchis!
Elle ira seule au Roi poser Son Diadème!
De vos mains la fit s’enjalouser Sa Beauté!
Toi ! qui, des Temps, la Naissance élus, et son Jour!
Toi ! qui, des Lieux, fixas le Centre, où Tu n’habites!
Penche-Toi, et Regarde : Ici se tient Ton Sacre!
Ah! Qu’au Rivage, en Lunaison, Splendeur s’incline,
Qu’au Cercle Solaire, Aurée, Fulgure Ton Ombre,
Qu’à ceux Tu Mets, qui ont En Toi leur Demeurance !
Sur Son Coeur Il la pose, où battit l’Univers;
L’Exilée, Sienne Il proclame, à Face des Astres;
A Chambre Haute la mène, Royale, où s’Aiment,
Et, Hors le Temps, s’Aymèrent Tous Amants du Ciel.
Des saints la Fuite au Désert, Réprouvés pour Dieu,
Voyage au Pays Haut, mouille Ancre En Ciel d’Abysse;
De Coeur du Tout à Tes Splendeurs, Guide! ô mon Ame!
Lors, ainsi que Colombelles, à l’Orthodoxe
Nous Aimerons, Colombellement, Vie d’un Siècle;
Mon Bien-Aimé! Mon Doux Amour! Ô ma Colombe!
Rends nos Pieds de Biches! nous Passe aux Lieux Très Hauts!
Que de Ta Grâce nous y étanche Rosée!
A Ta Fontaine, les Colombelles d’amour,
Venues s’aimer, à leur insu l’Amour y burent,
Vie qui ne Meurt, ô Source, au Monde, d’Immortel!
Ah! Que sous l’Arc-En-Ciel, ne suis-je Colombelle,
L’Arc d’Amour Archant, aux Ponts d’Art Désert, Nuage,
Des Fiançailles Lieu-Christ, qui Ses Ailes Donne!
Que n’ai-je ces Ailes, pour nos Morts y Pleurer,
Aux Pleins Souffles du Vivre Toucher au Soleil,
De Lune oublier plein, Isis aux eaux baignant!
De Terre Tes Eaux rouvrir qui, dès Prime, y Furent,
Quand, au Temps Primordial, Tout n’Etait qu’Eaux encore,
L’Eau de Dieu qui monte, et vers Rébecca s’en vint!
De malgracieux chameaux suivie, Rébecca
Vers Elyézer s’en fut; Femme-clavecine,
A chaque touche vibre, aux traits de l’Envoyé;
La Terre au Ciel Monte, Embrasée, s’y afraîchir;
D’humus s’embuent les Chaudes Vapeurs, aux Senteurs
Se Mêlent; Tous Parfums s’Exhalent d’Ames Vives;
Toi! Qui de mainte Peine Tressas la Couronne,
De Violence Telle Aimas que nonpareille,
A Tes Amants Fervents, en Insuffles, Infuses,
Qu’ En Gloire Porteuse de Grâce, Tu T’Attaches,
Mère de Délectation! Qui Ailes les Ames,
Et de nos Coeurs le Colombier de Paix Consumes!
Colombe de l’Ame, Palombe à Tourterelles,
Joignons, En Jardin d’Amour, aux Hyacinthes d’Eaux!
Par Amour, aux Portes du Jour, m’en Vais Mourir;
Ô Dieu! Toi ! qui Donnes, à qui T’Aime d’Amour,
Et de Toi la requiert, Ta Grâce en Luxuriance,
Puis, sur Ton Trésor, Prodigues, à Foisonance!
En Son Temple, Son Coeur a mon coeur dérobé;
Pour Lui Navrée, d’Aubade Prie Sa Colombelle;
Amin! Amin! Tôt nous reviennes et nous Vives!
L’Epousée, des Mondes Hérite; sa Prière
Point ne retombe inexaucée. Elle Prononce,
Résolu son Empire, et Dieu Scelle, et Couronne;
Eaux! Ecartez-vous devant l’Arche! Chérubims,
Couvrez-la de vos Ailes! Des Parfums l’Autel,
Son Repos , Vierge Figure, au Bois d’Oliviers;
Qui de Colombe Tes Ailes nous donnera?
Que d’Ame Ailée Volions vers Tes Eaux Salutaires?
Aux sentes du Ciel, Garde! En l’Etat de Vertu!
Goélette a quitté l’Arche; tous les pinsons;
Dessus les Grandes Eaux a Eployé ses Ailes;
Musc ÿ Fleure d’Aloès; ô Paix! sur sa Bouche!
Ô mon Seigneur! Libérateur! Ta Puissance ouvre
L’Image, où Pleurait l’Aloe ; a pris son Envol ;
Ô Viduité Sainte! S’y Abyme l’Extase.
Par Tes Prières, qu’ils me pardonnent Folie
De follement T’Aimer. Tu ouvris Ton Silence;
Pour Toi cette Pavane fit Ton Flamant Rose;
Ô Nobles Alcyons! Craignez de Révérer
Ses Pieds, Lui qui, pour L’Adorer, aux Séraphims
Fit Don Nature, aux Six Ailes, de Vacuité!
Comme Au-Delà d’aimer Aime de Dieu l’Amour,
A qui n’en Veut s’Offre l’Amour, intempestif;
Violant Pudicité, l’Etre Pudique Est Don;
Qui de Toi Jouit plus Rien ne Veut que Trop Aimer,
A En Mourir, de ce Trop de Jouissance, ah!
Mourir. Mais Tu le Ressuscites, pour qu’il Crie:
“Je Crie vers Toi, mon Dieu, qui m’Entends; Vois, Tu Viens!
En Toi, Seigneur je Crie! Emmène-moi encore!
Je Crie pour Toi, Sauveur! Qui T’aime nous revienne!”
Qui T’Adore, de Pureté Tu rebaptises;
Ce Baptême est de Feu. S’y ordore tout miasme.
En Son Criste Est Colombe. S’y complaît Amour.
Avez-vous vu, amants, avez-vous Vu leurs Ames?
Ils ont quitté rivage, aux grèves d’Oriflammes,
Folle de vie; en Nef de Mort, leur Jour dérobent;
L’Aurore, de ses Doigts, à leurs Mains Mit l’Alliance,
A leur Lèvre, éclose, Incarnat, Sa Rose Amour,
En leur Coeur, Perle Sans Prix du Royaume, Enchâsse;
Le Lys des champs, qu’a Dieu de Sa Splendeur Vêtu,
Que leur Radieux Visage pas plus ne Scintille,
Epure de Lune en Marche, sous quelle ils Vaguent,
Lorsqu’aux Flots en Soleil s’Abyme Astre Rapide,
Des Splendeurs du Couchant en Fleurs Sombré de Mer,
Aux Reflets d’Yeux Ocellés, d’un Paon nué Cent Plumes;
En l’Océan du Ciel, sur la Barque du Jour,
Dieu de Soleil, à Fleur de Sa Terre, Navigue;
En Barque de Nuit, aux Fonds d’Embaumeurs, s’enfonce;
Caps Vif-argent, Lames dorées, Rosaces d’Onde,
Plus Rien, à Ton Cou d’Aède, n’effraie l’Amante;
Au Miroir de Tes Eaux, Tu As Miré Tes Chantres;
Leur âme Tu Fais Tienne; et cette Ame est Ton Ame;
S’y Contemplent Cryste, Aigues-Marines, Glycines
De Ciel, Cristallines Lueurs, Opale En Feu.
Brûlant l'Esquif d’au Pays de l’Ame amarrer,
De Justice Hissâmes Foc, aux Plis de Vertus;
Chantant Lais d’Amour, d’abordée Vîmes le Prince;
Vite! A la Belle! Courons : C’est Là qu’est le Prince!
Ailleurs tout Dort, Rêvant de Dormir. Floralie,
L’Exode du Mal, de l’Estive Tient la scène;
Comme au cou de l’amant l’amante fort s’accroche,
L’Amante à l’Amant son âme lasse recharge;
De son coeur sur le Sien Ouït le Pulsatile;
Ains’ à Dieu se refait en sa cale épuisée;
A Dieu, d’Ultime effort défaite à Lui s’agrippe;
Les Ondes Divines Capte en Miroir Brisé;
Dessus Son Coeur s’Incline d’âme violine;
A Source s’accorde de Divine Puissance;
D’Enstase s’Enforce, qui l’Ekstase précède;
Lors, Tu Dévoiles l’Ampleur, Amplifies le Coeur;
Aux Souffles du Large, Tu Eploies sa Mandia;
Jours Alcyoniens, d’Amplitude Etayent Ton Amble;
Yeux lui ferme, Intensifie Captation celle,
La Force Invoque, en biche assoiffée s’y étanche,
Et Vertu de celle Eau, Dynamique Puissance;
Nuit, de Rosée ses Pleurs éverse; or, c’est Superbe
D’Orgueil. Coeur, siens Cache : c’est de Contrition ;
Couronne en Soleil sa Peine Secrète Etoile;
Soleil que leur Nuit! Noce à l’Arrachée du monde.
Hors entrelacement, se prenant de Courage,
Souffrance s’avouent, à l’Extrême leur Possible;
Aÿns’ s’entrécit l’âme, qu’Ascèse Canalise;
De Souffrir pathique, Absolue de tout, s’émonde,
En Bleuissement d’Espace, Anneau d’Horyzon
Hisse; de son voile d’Affalement Surgit,
D’Assombrissement. Prend Couleurs en Sa Parure;
-Non plus voile d’Isis - ; en Envoile le Monde;
Elle, l’Inséparée, qui plus n’est l’Epochale
Aux Désétablis, Hélitreuillés Antan, Fleure
- D’Economie de Pénurie - Vie, Succulence;
Du ventre en terre, nue Surgie, Nue Chair retourne.
L’Ame, elle, En Ciel, que d’avoir Su Voir ne Pense
Sa propre Approche, que nul, en ses Yeux, n’y Vit;
Telle est la Rose, qui, de soi, plus n’a Souci,
Ni d’être vue ne désire, car Dieu de Tout
Prend Soin, En Son Désert de Sel Fleurit l’Or Blanc;
Désert, sous Linceul de ses Sables, Ses Eaux Cèle,
Sous Ecarlates Plis Courant Chaudes Fontaines,
En Fleuve Bleu du Monde, à Glisser Barcarolles;
Chair contre Chair, coeur contre Coeur, âme contre Ame,
De sacs de peaux aux doux grains dessaisis enfin,
De Rassembler Un Monde se Trouve la Force;
Au corps à Corps, Energie de Vie se Diffuse,
Souffle Vital, En Respiration de Toute Ame,
Au Diapason Ciellé de la Pulsation;
Vif, l’Etre En Soi-même au Bonheur Parfait Atteint;
Souverain Bien, Qui de son Etat le seul n’est
Contentement, mais l’Unitive Fusion
De l’Hypostase Humaine avecques la Divine,
Somptueuse, Splendide, en quoi s’Accroît chacune,
Et, Croissant Sans Cesse, son Essence Conserve :
En Rien Extirpés, ses Opposés Coïncident;
Se Quitte enfin l’Enfer de la Disproportion
De soi à soi. Voit le Coeur, En Sa Transparence;
L’on y Voit dans l’Azur. Pensée, en la Passion
D’un corps de vivant, Trop Lourde, plus ne s’y Meut;
S’Allège Tout Fardeau. Souffrants se font Chantants;
Que nul plus ne nous chante la Souffrance Informe!
Qu’au flageole un pâtre nous dépeigne Eurydice,
D’Inferne sortant, qu’Alerte allant, elle quitte!
Maryam, soeur de Moyse & d’Aaron, Libre
Sortie d’Egypte au Tambourin dansait Mer Rouge,
Et des Vents les Flûtes, et des Oyseaux les Fifres;
Au Portail Royal, leurs faisons Acclamation;
Jambes s’enguirlandent aux Mains des Tympanons;
Boys d’Emmêlement, qu’aux Vents aillent les Clarines!
Rhapsodes Chamoisés ! Vos Pieds, Cabris aux pentes,
Des lestes Dahus Foulèrent Sentes Sacrées,
Où l’Ame En Dieu l’Illumination Reçoit;
Aux Rapièçants-Poètes, “Lyres de l’Esprit ”,
Consonnez-vous? - Fut ains’ Nommé Saint Isaac
Le Syrien, Cygne En Voix de Dieu, Poète d’Art;
Dieu, dans l’Etre, comme à Sa Porture, se Tient;
Mais Il est Temple, sur ce Parvis Erigé,
Plus Haut Intellect qu’en qui Tient Lieu, Etre, et Temps;
Sur la Vague de Fonds, lors, de l’Eclipse où Lune
Et Soleil s’Encontrent, en Nuit de Dol Posèrent,
Aux Sycles du Parvis, Rose du Témoignage;
Du Seigneur de la Mer Sont Fleuris les Parvis.
En Mimésis se Cherche Originarité;.
L’Ame, à Flux Saisir d’Energies Divines, Colle;
Point ne se dévêt, car elle Touche à l’Essence;
Des Mers la Souveraine Approche à son rescrit,
Qui du Désir les Bleues Transparences Arpente;
Au Péril du Temps, à l’Absolu Va sa Guylde;
En la Nuit, Matin, d’intérieure Retrouvaille,
Au Cône du Coeur Sise, où s’Aiguise Acuité;
C’est Descente Delà Pente de Rêverie,
Au plus intime Enclos, au plus Forclos de soi,
Que, des Choses, Toi, Ton Monde Secret, en Sourdent;
En l’Etat se Mettre, au plus Retiré de soi,
De recueillie Méditation, Surartistique,
Pour En ces Régions Entrer de Contemplation;
Mon Christ! Théophanie! D’Amour Visitation!
De Tes Yeux, miens, Tons Changent, de Cryste, et Couleur!
Grands Transparents En Félicité Pèslerinent;
Oui, à qui Te Chérit, Est Ta Couleur Non-Peinte
D’Inassouvissement, d’Inommé Nom, Pastel;
Car parmi les Lumineux Principes Te Meus;
Qui du Monde les Couleurs Voit, Saisir ne Peut
Secret de Création qu’Angélification
De Perfection, Sereine, En Lumière Incréée;
Diaphane Intelligence! en l’Ame qui Laissa
Passer En Paradis la Lumière des Anges,
Dont Prime Ordre, En Haut, Cryste, est de Christ Irradié!
Pivoine est la Mauve, où d’Eaux s’Aère la Robe;
Brûlante, Ta Tiédeur, qui ne se Nomme encore;
Va ce Vaisseau, d’Amour; lé vif Joint les Amants;
Au Commencement Sera l’Etre. Oublie l’amour.
L’Amour est seul possible. Deçà gît le Reste.
L’Innocence, au Premier Joür, cy restaure Eden.
Ici n’ont rien laissé, Beaux Frères, que Chanson
Douce d’Aimer. En Fenêtres de Firmament,
Désencordés, Veillent Rys, Pleurs, et vos amours;
En Palais Crystal, Amour, Sa Cage de Verre
Elève d’Air; les Larmes y transmue, filantes;
Lucarne de Lune, Nuit, Veillent Sa Radiance;
Au Navigateur des Passes, Phare est le Temple;
Nuit y Flamboie, Soleil, Fuschia, aux Pieds de Rose;
D’Ocelles-Paons l’immense Or, en Voûte est d’Azur;
Criantes Couleurs! - Ô Plumes de ces Oysels!-
Dont Vibrantes de Dieu ils Ornèrent le Trône,
En leur Coeur sis, par l’Oint fait Coeur de l’Oeil de Dieu!
Aux Yeux Fertiles, se décoche Ailée, Sa Flèche;
Du Dôme, en Son Ray, Fuse au Spectacle du Monde,
Qui retour lui fait d’Un Transverbéré Surmonde;
Ainsi Vit Sainte Sophie Paul le Silentiaire,
Qui Ta Basilique de Silence Habita,
Où de Ton Esprit s’approfondit Un Mystère;
Que sous Miséricorde d’Or de ces Coupoles
Au Grand Jour Triomphe! de ces Resplendissantes
Gemmes, Enfouie, Puissance! et de ces Perles, Gloire!
Mystère Sacré de la Quête du Salut!
Qui Meurt avec Toi, Seigneur, avec Toi renaît!
Comment l’Officier? En Nef Basilicale;
Saint Patriarche Photios de Constanstinople,
D’en Bibliothèque Immense Te peinturas,
En Grand Humaniste, dont Basilique Est l’Oeuvre;
Sophia! Ta Divine Sagesse, qu’aux saints
De Tes Lèvres Fuses! d’Arbre Immense, Ramure
Sienne Ombrage, à l’Ame Germée, l’Entier Royaume;
Ses Pommes d’Or, de Ton Immortalité Fruits,
Sont d’Ame de Dieu, Splendides, Vertus Jouissives;
Sa Table d’Ecrits, Marbrine, Ta Cène porte;
Aux Frondaisons, Rinceaux Fleuris, Pointes, Pinacles,
De Baptistères Encorbellements, Fleurons;
Aux Ramées, ressauts sublirés, Voûtes d’ogives;
Des Transepts s’Ouvrent les Roses, Couleur de Grâce;
Des Lapidaires les Sables, Perles de Pierre
Fine, au Dessin Brillent, d’où s’éclot Vérité;
Mosaïques-miroirs ! Tesselles d’Or n’ont Gemmes
De semblable Eau. Sur ces bains, Brocarts Diaphanes,
Silhouettes ondulent, d’Eau Drapées de Mer;
L’Embellie du Soleil, Mosaïste, s’Everse
Lumière; A Vaisseau d’abside meut Planétaire
Résonance, aux Rays d’Arche, en Thalamique Chambre;
D’un Voile masquées, se renchérissent Beautés.
Mais, par Lumière, aux Orbes Haillonnée des Fresques,
Couleur En Majesté, sa Gaze ôte à l’Aveugle;
Luminescence d’Ether, d’Ondes Concentriques,
Sur la Voûte, à Plis lents, se Déploie, du Regard
Christifiant; qui n’en décloue, Limpide, Il Transperce.
Foyer, Mi Lieu Lumineux, Feux y Consonnent
Du Liquide Miroir où, Réfléchi, Frissonne
L’Oeil Vivant : Dieu, Pan-Voyant, Splendeur dissémine;
Oeil de Dieu! Oh! Pantocrator! Christ Tout-Puissant!
Fresqué, Tout Tu Rassembles, l’Espace Relève
Sur la Terre au Théurgique Sacre du Ciel;
Solsticial Espace où s’Echangent Tous Poincts,
Où l’Ascensionnel au Descensionnel se Noue,
Le Rédime, sur les Mains du Très-Haut l’Envole;
Ains’ Priants relie Ta Chaîn d’Or, Invisible,
Des Fidèles, qui sont Portants, au Vide Immense,
Sous Ta Coupole, à Ton Essence Nue s’ouvrant;
En Chambre Intime d’Intériorité, l’Ame
Résonne. Jaspée Vibrance, Colombe, Sein
D’une Vierge, au Lutrin Te Méditant, Féconde;
Las! Mon Luth est sans cordes, mon coeur sans Pitié;
Qu’ouïrais-je en l’esprit tinter la Voix Divine?
Qu’En Espryt Te Peindre ? Un Vertige Est Ta Louange!
Robe En Simplesse au Bleu de Spiritualité
En Lumière se Tisse, en Cheveux disant Vierge,
Qui ce lit rouge à désir, pour Ton Feu, Renonce;
A ce Clos Virginal, Surgi, l’Archistratège
En l’Espryt Met Sanguine, - Tableau d’Arc-En-Ciel-;
Iris, au Beau du Ciel son écharpe en oublie;
Or, qui d’elle ne peut son écharpe Donner,
Un Fil en tient Lieu; un Pétale à qui n’a Rose;
Mais, plus est Bon Heur, qu’à recevoir, à Donner;
Homme Vil est Caméléon, de Couleur Muant;
Mais, Retiré, Contemplateur, En Sanctuaire
De l’Esprit, Est Une Divine Puissance;
Ô Toi, l’Annoncée! Puits Sans Fonds, que ne sonda
D’homme nulle main! Que fussent Intempérés
Emus! à Ta Fontenelle Boire le Pur ;
Ô Vierge! Esprit, Ensemencée Te Voulut Eve,
Sanz qu’en Ta Matrice verrous ni Sceau s’ouvrissent ;
D’Etoiles, Brillants, s’y Assemblent Polyèdres;
En Toi du Ciel se Forme la Constellation
Des constellations. Au Front, Tu Ceins l’Estoile,
Deux aux Epaules : Tu Portes la Trinité!
Dieu, celle Constellation Tienne Est, d’Où Fluent
Toutes Choses, en émanations, Ruissellent, Roses,
Qu’en Puits d’Eaux la Rosée de l’Hermon plus Suaves;
Ô Mère de Dieu ! Robe Vêts de Soleil,
Or des Impératrices en Haut Diadème,
Te Couvre de Dieu l’Ombre, Parée de Lumière !
En Soleil Rayonne Ta Gloire, en Pluie d’Etoiles;
Ô Fille d’Israël! Plus Proche Es Tu des Hommes,
D’eux l’Intercessrisse, à Ton Seigneur la Plus Chère;
“L’Infiniment Touchante ! d’Etre Infiniment
Touchée ! ô Toÿ ! l’Infiniment Droite ! pour Etre
Infiniment Clinée, Vers Dieu devers les Hommes!”;
Los à la Reine! Des Arbres muscades Fusent
Blancs Pétales! Que Musquent Son Sein Mille Fleurs!
Cloches aux Rosiers! Au Ciel en blêmit la Lune;
Aurorale Grâce! Intelligible Lumière
De l’Ame Clairvoyante! Son Regard Voyant
Se Voit; Déité Contemplant, a Vue de Tout;
Mysticité, au Couronnement de Vierge
D’Etoiles Tiarée; - Opale Boréale,
Enigme en Miroir, Ombre de Myste Lumière -;
Louange Virginale! dont, Mystérieuse,
Présence, Habitant, Incontenable, Tout Lieu,
Son Trône En Fit Ton Sein, Plus Vaste que les Cieux!
De Toi, Mère de Dieu, le Sein est Infini
Ciel Azur, Bliaud, Vêtement de Sainteté
D’Incorruptibilité, Vie Delà la Mort;
Icône au Miroir, T’avons Ecrite, Onirique;
Sur Ta Nef, aux membrures ajustant les Voiles,
Embrassons Ton Ombre, ce peu d’Illuminisme;
De Voie Lactée l’Etoffe, Chemin suivant Rêves,
A l’Emerveillante Foule menant des Saints,
Mire au Crépuscule en Soir du Matin l’Etoile :
Christ En Mère de Dieu, Mère de la Lumière!
Reine du Ciel et Terre! Haute Reine des Anges!
Pour Cygnes Poètes, Plumes de Science Insuffles;
Sous Vitres d’Emeraude, aux Médaillons ouvrés,
S’Elucide un Reflet, Moire d’Etoffe Peinte;
Lors, dans l’Or et le Sang, s’Abolit le Couchant;
S’est couché l’Astre, en a dedans la Mer Pleuré,
Sans pour quoi Savoir; Vapeurs, à Rosée s’en mouillent,
Où de Girouette coq aux Vents tourne, s’affole;
Aux Lieux où Entre le Divin plus n’est nul Vide:
Surgit Surabondance, En Plénitude d’Etre;
D’Enceinte d’une Fenêtre, la Vie s’effracte;
En Clôture Enceinte, l’Ame, Ses Yeux Contemple;
De Grand Verrière Spiralée s’Effuse au Myste,
A Rosace, Diaphane, le pénètre Grâce;
La Fantaisie, Tous les Vertueux y Reçoivent,
En Image, de la Contemplation du Bien
Vertueux, de Son Etre assurée Certitude;
Véronique! Tu es Verrine Verrière
Du Conseiller Merveilleux Estampillée, qui
Des Etoiles Mortes la Lumière Capte;
Cette Assurance, de l’Unique, Est l’Infaillible.
Hors de Toute raison discursive, Il délivre,
Par Sa Vision, la CoNaissance Parfaite ;
Puis, aux Injonctions de Conscience, pour leurs Frères;
Par leur Vÿe, leurs Oeuvres d’Amour, l’Amour ils Crient;
Ains’ ces Statues - Colonnes, aux Tympans d’églises,
Aux Porches, d’Humble Mutisme un instant Surgis,
Aux Fidèles Sortent Pavois, Voile au Parvis,
D’Arachné Toile Tissée, en Vision Blanche,
Aux Fleuris Brocarts éployée, Fils de Soie, Tresse
D’Amour aux Ors mêlés, d’Esprit Faste Puissance,
-Invite à Entrer-, puis, en Statuaire, s’Effacent;
Aux Cryptes Voûtées, Bat, de Coeur Basilical,
L’Edifice Ecclésial, où sont Reines d’Antan,
Emperesses d’Eglise, et leur Sainte éponyme;
De royal époux Laissée, Gisante, Ingebruge,
En Abbaye Fermée, soit Douleur, soit Blessure,
De s’Abymer prit Désir En Tienne Amour, Sainte!
D’en Chambre en Berceau, Tombe aux Baies Lovée du Coeur,
Géminées, Ta Clef, Verrouillée Croisée d’ogives,
Aux plafonds de Glace ouvre, Delà Voûte En Ciel,
Des Eaux Très Elevées les Etendues Célestes;
Surplis s’En Font; du Ciel des Cieux s’y prend Naissance
D’où CoNaître, En Phyale, émane - Ô ce Nud sans Forme! -;
Sont Etres pour Morts Laissés, leur Mal En Bien Mu,
- A ce Grand Douloir, Maints en Deuil Soulas Vécurent
Depuis -, qui, par Dieu, d’En Ciel Grande Grâce étendent;
Ce ne sont Vierges Tendres Tous Jours, qui Soleil
Rapportent, et ce Beau Temps Nouveau; mais si est-ce
Par Miracle Vraiment, et Divine Mission;
L’Esprit Poïétique, ou ce Bon heur partagé!
Le Réel qu’il Rêve advient. Quels plus Vrais Poètes
Que les saints? Conscience Entre en l’Aube, Mue la terre;
Dieu, Matin, ce qu’au Soir elle dira, lui Souffle;
Rois, or Est saint cel dont Toute requête Il Ouït.
De ce la Chose en Sut, si Long Temps épleurée,
Christine de Pisan, Mésaise en vers celant,
Veuve en Despoir, si Seule, et Moniale Hors moniage;
Qu’éscrivassière obscure Il Aime, à Lui la Hisse;
Serait-ce Epistolière, quelque Ephéméride
Lisant? Ou la Lettre d’Amour, d’un Prince, en Veille
Qu’il Trépassera, seule en Gésine Laissée?
A Sa Poïésie, de Dieu les Voyants appris,
Aux bassins Voient Lacs; canaux, Ruisseaux; mers, Naissances;
Aux parterres, Prairies; aux Fonds, des Pinèdes;
Sauve-nous! Seigneur : Il n’est plus de Saints en France!
Ô vous ! Saints du Seigneur! nous Priez! Dieu Louez!
Et vous, Louez Le, Astres, et Sa Lumière!
Louez Le, Cieux des cieux! et l’Eau! dessus les ciels !
Dragons! et Tous les Abymes! par l’Eau Lustrale
En Christ Purifiéz des Puissances Hostiles!
Qui Saurait l’Art conter de la Geste des Saints?
Qui pourrait ces Ames Sentir, aux Mille Fleurs ?
Ceux aux Fil et Pages des Synaxaires, Saints
Peignirent, soi Lamentant, vie de Finitude.
Au Parc des Saints a Dessein, Sans Fin, ProVidence,
Vice Extirpant, Sienne Geste d’Amour Fleurir;
Car plus n’est l’Ame ce falot entendement
Qui Rien n’Entendait, n’Intelligeait. Pulsatile,
Intuitive, et Sensitive, En Toy, Coeur, Bat l’Ame;
Heureux ! ceux par l’Echappée des Portes Entrés
De la Pénitence, de Pleurs Lavant leurs Robes :
Dieu, Celles d’Amour leur Ouvre, Qui Tout Eclaire;
Mère de Dieu, Porte du Ciel, de là d’Yglise,
Marie la Vierge, Amante, et, de Christ, Mère Ensemble,
Ô Douceur des Anges! Souveraine aux Archanges!
Pareille est la Vierge au Protecteur Mantel,
A l’ Eternelle Sagesse Infante Figure,
D' Humilité Vêtue, Couvrant la Race Humaine,
Au Trône Chérubique Assise, de Dieu Droite,
Seconde après Christ, Un de Trinité, qu’en terre
En Mère eut Tant Pleuré, Gisant, Son Christ Voilé;
Reine! Ô! Tour de David! Porte de l’Orient!
Porte Sacrée, par où Fut la Mort Terrassée,
Qu’y fît Nidation l’Orient des Orients!
Sur soi, son Baptême, s’est la Porte des Cieux
Déclose, qu’aux Battants, Grand’, Tiennent les Pasteurs,
Cortège Lui faisant, Dans la Gloire des Anges,
Devant les Tyens, auxquels Tes Consacrés d’Yglyse,
Par le Baptême, en Immersion, d’Orthodoxie,
Seul Passage au Saint Peuple Livrent du Royaume;
Saints, du Haut du Donjon, et de Tour Désertée,
D’Acrimonieux forcloz, Ermites en creux d’Arbres,
Loin, de Jalouse Haine, à Cholère Voués,
Ont Vu qu’au Jugement d’Ame, quand Trépassé
Sera l’être, à qui n’auront Cru, Christ apparaître,
Et qu’assis seront en Ténèbre du Schéol.
Face à l’Occident, des Mains, Satan se Repousse;
Le Souffle, à terre, trois fois, Crache, le Renonce.
Christ à Lui Lia l’Homme, Indissolublement;
Tous les Regards, En Un Centre, se surimposent;
Christ, ce Centre, qui, dans les Commencements, Fut;
Du Crâne d’Adam, Mort, rejoint Vie d’Azurine;
Du Profonds de Son Coeur, où Gîte Jas d’Amour,
De l’Ame Sourd la Brisure, dont le Tombeau
Se rouvre, au seul à Seul, où n’est plus seul En Dieu;
Sous Ses Ailes Brille du Firmament l’Eclat;
Au Roy des rois, son Usufruit, se Lie son âme;
Lui, l’Eternel, des Passions, En Fin, la Délie;
Tes Filles de Nuit - Libellule, Ailes Turquoise -,
Tournoient; Lumière à l’Ombre rejoint Sépulture;
D’icelle Ame Tienne, Sort Pieux Récitatif;
Au Sein de Ta Clôture, sur Tes Fils s’ouvrirent
De Paix les Portes! Ô mon Seigneur! Tes Enfants,
Vois vers les Portes du Ciel ont tendu leurs Mains!
A leur Voûte d’Ombre enclose, en Bois de Pilastres
Du Coeur, dont d’Eau Rosat, à Tous Jours, Stalactites
Au Dieu de Source, En Verticale, ont remontance,
En Cave Cloîtrés, dont s’Invisibilisant
Ne se déclosent, Coeur au monde leur Palpite,
Triste Brouillage, sous d’Ame Claire Vision;
Sages, en Palimpseste Vieil, Monde Voient Prime;
Si Pur leur Univers, qu’y Rend Chryst Son Reflet;
Transparution, Sous Réel, d’illusoires encres;
De ses Bris, a réassemblé, leur Liberté,
L’Un Miroir, dont chacun Fragment d’Ame réfracte
Le Beau Désintérêt, et l’Eclat Magnanime;
A leur Huis du Seigneur admirant les Beautés,
Et l’Aurore la Pourpre Vêtir du Grand Roy,
Comme au Jour, une à Une, Mènent les Etoiles,
Veille au Fenêstron l’Observant de Dieu Veilleur;
Des Yeux Suit les Astres, En son Esprit parcourt
Des Plages les Dunes, au Long du Noir Rivage
Où s’Allume Alternance d’Etoiles. Les unes
A leur Fin vont, du Faîte Voûtent la Courbure.
Vénus, Invisible, de près le Soleil Suit;
Le Sage est de Ciel Miroir, de Terre Ecritoire;
En lui se reflète le Tout. Son Esprit, d’Anges
Se Tisse. Bien Peu l’approcher Osent, de Crainte;
Mais Dieu Est Perfection, par Tout, par Tout, par Tout.
Au Balancement oscillant de Son Vertige,
De cet Enchantement, plus n’est d’Escamotage;
Lune, au Lac de Mer d’Ame, ombre Joint de son Ame;
Qu’Ombre de Lune trop Tôt, trop Tard, au point-noeud
Frôle la Terre, en Minue, Solaire, l’Eclipse;
Ains’, qu’au Tien Soleil, notre Lune à Temps s’Egale,
Toi! Qui Ton Fils Fis à Toi Egal, et la Femme
Egale à l’Homme, au point-noeud sa Côte reprise!
Au Lieu d’Effervescence, s’y Consume l’Etre,
Plus qu’au sol de Vénus, en Planète d’Amour;
L’Ame Purifiée, Seule, la Brûlure En Souffre;
Que Vénus, la Libre Etoile, Matutinale,
Au-Devant Soleil se Lève, de Dessus Lui,
Jusqu’Après Cel, à la Nuitée, Posant sa Course,
Vespérale, se couche, Etoile d’un Long Soir,
Celle qui du Matin Fut l’Etoile, Radieuse
Encor’ Paraît, sous son Soleil sa Course Mène,
Tous Jours, du Soleil Proche Egalement demeure,
Ni plus Proche, ni plus Lointaine, que Toute Autre
Etoile, Sa Très Blanche, Seule Confidente,
Ou comme est la Lune en son Plein, Pleine en ses Jours,
Sur Nature Humide ayant Seigneurie, Pleureuse,
Au Sommet de sa Force au plus Loin la Mer Jette,
Ains’, qui Veut d’Ame à Divine Union parvenir,
Ne doit, lune faible, en terre sa Clarté perdre,
Qui Tache, Offusque, et Pâlit, mais en Lune Pleine,
Ou, de son dense brouillard Sortie, Libre Etoile,
Seule en sa Nuit Silencieuse demeurant
Près Dieu Etre, En Prière, Acte, ou Pensée Captive;
A qui, Humblement, pour l’Amour de Christ, Tout Fait,
Dieu Donne à diriger du Monde le Navire,
Que, de l’Ombre Sortant, il le Mette En Lumière;
Fi de toute Manence ! Angélique est le Temps
De ceux qui délaissèrent ce qu’ils Embrassèrent,
Des Vitreux Veilleurs, sous Verres d’Eternité;
Maître d’Oeuvre Verrier, Trois Rosaces en Une
Enceignant, Tous Bris de Lumière, En Vision
Fond, d’Un Monde Unitaire - Unicité Divine -;
Or Est Un le Monde où Dieu l’Homme Egal Créa,
Dit Saint Vassili, que d’anges Pluricolores
Ailés Il Vêtit, couché dans la Mort n’étant;
Qui de l’Un ne fut Enveloppé l’Un n’a Vu;
Mais qui le Fut, par Union ce Fut, non par Science;
Las! l’oeil de glaucome atteint le Soleil ne Voit;
Qui le Fut, c’Est en Lien d’un à Un, Delà Science,
D’Unitive Amour, au Ciel, de Crevés, Taillé
L’Habit de Nuée, sans Océan l’île en Pare
Du monde, qu’à l’Image de l’Etre il Devînt
Cosmos, qui Tout l’Univers Contient, Réel,
Psychique, et Spirituel : Trois Roses d’Homme En Un;
D’Un même Oeil s’y Contemple au Ciel les Porches Mauves
De Blanc de céruse Peints, de Gloire de Naples,
De Rouge laque, au Feuillet effeuillé Pétales
Fusant aux Astres, - sur Fonds d’Or leur Course Achèvent-,
Et l’Ordre, En Dieu Réglé, avec Munificence,
Sens, qu’aux Coeurs Ses Saints, Etamines Il dévoile;
Point réel Voilé, que ne Voit Science; Oeil de Dieu
Bien plus Tôt, au Puits qu’Enserre, Etrange, Arc de Roses
En Ciel, alentour nous, Poussière Nés d’Etoiles;
Aux Arceaux du Cloître assis, en Coeur, leur Vision
De l’Art Spirituel, au Monde ouvre les Croisées,
Des Verres Colorés Serties du Grand Vitrail;
En Cime Suraiguë de la Plus Haute Chambre
D’Esprit, Pure en l’Intellect du Plus Haut du Front,
En Coeur Profonds, Lieu Intérieur, Descendant, Viens!
A la Pointe Fine de la Concentration,
Ceux se Sont En Dieu par la Prière Immergés,
Qui, la Mer Divine, aux Feux de leur Coeur, balisent;
C’Est là, En cette Vue, que se Tient leur Repos,
En Sa Chambre d’Echos, que s’Epanouit l’Ame;
Le Diamant du Beau, Librement, s’Irise au Prisme;
Ceux-là, dans les Espaces Intuitifs Vécurent,
D’Intériorité Profonde, En l’Ile d’Amour;
Fons éclaira du recueillement leur Lampion;
Muance à Ta Palette! en Lanterne Magique
De Vie Mue Couleur au Dais d’Etoffe d’Esprit,
Sur d’autres théâtres portant Ton Oeil Voyant;
Sous cabochons Ternis des Verrières du Monde,
L’Art Pur d’un coeur Chamoiser Révèlance y Meuvent,
Qu’en Premier Lieu Tissa Dieu, Coeur en Sein de Mère;
Les Justes, En Cénacle, le Tout parachèvent,
Des Divines Beautés Investissant le Monde;
De ceux En Joie qui Meurent, aux Chevets s’Inclinent;
Vous qui de vous jugiez toute vie retirée,
Debout! Jeunes Accoudées, Courez aux Fenêtres,
Au Matin Penchées, sous Triple Arcade où vous Vîmes,
En vos Intérieurs Profonds! Ô Reines des Iles!
Si Long Temps qu’en dérobement Disparaissantes!
Revenez, Fondées, d’où, Flots, fûtes effondées!
Aux Arcatures Cloîtrée d’Hyperborée Celle
D’Esprit, qui, Grand Vol de Geais Bleus, Plane, Tournoie,
L’Ame, d’Oubli de Mort aux Astres fait Mémoire,
Le Mal dévêtant, que Vaille d’Apprêt la Touche.
A qui de soi se déprend, le Temps ne s’égrène,
En Heures Conté par chaises de malle-poste;
De son petit Coin sombre où la Restreint Amour,
“Où d’Etre Homme d’Honneur on Ait la Liberté”,
Conscience Désirante entre au Réduit d’Autrui;
Voi ci les Douze, en ce Pavillon, aux pagodes
Fort pareil des poupines maisons! Coolies d'âmes,
Exténués, plus ne s’y font voiturer même;
Mais il leur semble d’y être, pour Tant qu’ils fussent
En cellules Restés, la Vierge Assister, qui
D’en Pâmoison revient, près Tous Christs Crucifiés;
Fils, lors, sous la Colonnade ces Coeurs Voyant,
D’Un seul Coeur L’Attendant, sur eux l’Esprit resouffle,
De Sa Droite les Elève, que leurs Mains Sauvent;
Les saints, Usés, T’acclament, Gisants sur leur couche,
En Canal de leur Voix le Glaive, et Ceps de Fer,
Liant rois de Chaînes : C’est aussi, des saints, Gloire;
Hauts sont les Pays, Là-Bas, des amas Stellaires,
Où Vont, en leurs Constellations, les étoiles,
Et Couleurs d’Amour, Chanteresse, la Figure
De Dieu Célébrantes, d’Enchanteresse Gloire,
D’un Même Jet Sourdant, Sacrée, Poésie pure,
Doctrinale un peu, pour disPoser à Ses Voies;
Saints Anargyres ! Conscience, et si Haute Science
A ces Princes Artistes, d’Art Spirituel!
D’Essence Religieuse fut le plus Grand Art;
Art des arts, longanimes Sacrés, l’Univers
Leur Jugement Sait, qui Beauté se représente,
Et qu’en son Fonds Spiritualiser se Veut l’homme;
Vous ! qui, Tout à Tous vous étant Faits, fûtes Un,
En votre Universalité, de Plusieurs fait,
Poètes vous fit Dieu, comme à Tous Vrais Mystiques;
Christ, en vos Ames, Sa Parole a Déposé .
De Sa Divine Incompréhensibilité,
Incirconscriptible, fîtes le Ménologe;
Du Passionnaire, Il Enseigne Sublimité
A Ses Passionnistes poètes aux violes
D’Amour, contre gré, Religieux Passionnément;
C’est Déni de croire que de Nécessité,
Moïra, mère des Parques, se Pût Enfanter
L’Art, dont long Temps elle se dit seule accouchée;
De ce Coeür s’y Scrutèrent les Secrets couloirs,
D’Oculis, ses Confins en Calanques, Cherchant
Si s’enniche un Enfant, sous Chaleur Douce en Mère;
Las! de son Art, le Peintre n’a Secret, ni Fin,
Ni Ton Poÿétique Génie, Contemplateur,
Dont chacune Galaxie ouvre En Nues d’Etoiles;
Quel Art ils se sont Acquis se Voit aux Artistes :
Celui qu’Accomplit Christ, au-Dessus Est de ceux
Qui point ne Savent même Abroger. Christ, de l’Homme
Est, Parfait, l’Accomplissement d’homme En Dieu-Homme.
Ceux qu’Il éclaire, Il Fait Devenir, Tout, Lumière,
De Surnaturelle Beauté l’Esprit adorne;
C’est l’Heure Délicate, où, l’Ame, le Fermoir
Clos des livres, plus Rien n’en lit, l’Envie éteinte;
Où, du Désir, nul plus n’a Voix, que de Celui
Dont Rien ne décèlent ouvrages, que des Saints,
Qui que de Vivre n’écrivirent, Typhons Fauves
Domptés, d’Odysséïsme; Ames de peine en Peine ;
Au Bord du monde où demeuraient, Ensevelies,
Auprès Toi, qui fut Vague, Ton Silence, Vaste,
Plus ne déplient d'eau les ombres leur Sentiment;
Qu’apaisée, Male Mort, ce Temps, Rôde aux Parages,
De Qualité Changeant, vie, En Vie - Dramatique,
Antan -, Monte l’Intensité, Béatifique;
Dieu Poïète! De Ton Amplitude ouvre Un Monde!
Aux Romances Anciennes Mis Ciselure
De Peïthô qui Persuade, fais d’Aube Déesse,
Et de l’Artiste Tien, l’Assonancé - Toi, Don,
Qui Ta Mesure Donnes, Cadence, et l’Idée
Spirantises, Pensée Flues, Voiles d’Aube EmBrasses;
Qui, de Dieu, en son Penser, Tout Attend, se Meuve
Par Son seul Veuil. Si quel parti lui ne Sait, Dieu,
Au Temps Dit, à Tel état de fait, le Lie, Libre;
Libre n’est noble en haut lignage, mais Lié
De Toi, qu’à la Montante Douleur Misses Haute
Halte, avant l’Irrévélé, où s’Annuit la Nuit;
Mon Dieu! Voy cy qu’à Vains vers Futiles grimer,
A notre insu Passe Impartie la vie, si Brève,
Et que n’aurons Rien Fait d’Amour! que T’en Ecrire !
Eux, de ce qu’ils ont Vu, ont soulevé le Voile;
Du Reste, à Goûter l’Eau Précieuse, Eau Sainte, ils Donnent;
Ce qu’ils ont Fait, ils l’ont Ecrit avec leur Sang;
Ce qu’ils dépeignirent, Textes Sacrés Lièrent;
Jeûneurs, pour Art au Ciel Arquer, d’Amour Chantant,
Aèdes Inspirés, de Dieu Prirent leurs Plumes;
Ceux, de Livre, Amples Forêts, d’Amour Magicien,
Enchantées, en Chanteries, a Cappella, firent,
D’Ames Vraies, Théorétique, Saisir Sagesse :
Sous Sagesse Pratique, l’Authenticité,
Au Labyrinthique, l’Authentique Secret;
Sous l’Allusif, se Restitue l’Esotérique;
De l’Alchimiste, l’oeuvre au noir ils ont passée,
De la Nuit l’Espace ont de Silence Sculptée,
Sont En l’Abyme Entrés de l’Absolue Ténèbre;
L’Originelle Nuit ont Jointe, point l’antique
Nuit, de nos voiles celle alourdie de péchés,
Du Chaos venue la Primordiale Nuit,
Qui Chronos-temps, Gaïa-terre, Mort, Somme enfante,
Mal Faisante Tombée, jamais plus ne se Lève,
Nuit de l’âme Obscurée, aux Enfers dévolue,
Abyme de l’Informe, quel n’est Nuit Divine,
De Moyse Entré En la Ténèbre Divine,
Celle où, Dévoilé, Sourd, Nuée, Voile de Gloire;
Ils ont déscellé, de Sept Sceaux Scellé, le Livre
Qu’au Temps de la Captivité déscelle l’Ange
Au Coeur de qui, dans l’Ombre, Crie vers la Lumière,
Sachant qu'autant hâtivement Tristesse et Joie,
Que nuit et Jour, se succèdent. Mais Joie En Dieu
D'Amour, Tristesse sur Elle plus ne l'emporte;
Celle Irrépressible Joie aux Adversités
Demeure, d'Erythrée, qui dans les Premiers Ages
Fut, d'en l'An du Monde Un, du Temps qu'en Vie d'Antan,
D'avant toutes ces Traversées d'Années, dont Rien
Ne demeure, se nageait en Béatitude
En l’océan des Yeux d'Intérieure Vision;
Solitude, plus avantageuse y Serait,
Justice, et Mort, qu’être à soi lyre dissonante;
Mais, en Bonne compagnie ils s’y Voient, et Belle
Harmonie des Contraires, sous Christ subsumés,
D’un factieux, piètre Dualisme, antipodique;
Dieu leur y Est Jour et Nuit, Ombre de Lumière;
De la Mer en Fureur, Sauvée, des Déchaînés
Eléments, l’Ame avec le Ciel l’Affinité
D’Incorruption y retrouve, et Chaîne des Etres;
Sous les Vents ils Attendent d'Etreinte Pensée,
Manifestations Fastes, les Entresignes;
De sa Révélation, l’Effet Libérateur :
Cel qui ne Pouvait, aux Ailes du Désespoir,
Que choir, à Présent Serein, l’Ame Libérée,
Quoi qu’il en eût, Lût-il En Dieu, Plane En Esprit ;
L’escorte, en Blanche éployée, l’Oyselle des Mers,
Guide à la Paix des Médusés Radeau Mouru
De l’Ame, aux Lieux Hauts Fortifiés, Antres des Sages,
Vers l’Idéale Cité le Menant, aux Portes
Eternelles, leurs Linteaux Etageant, Vers Dieu,
De Mille Fenêtres à la Lumière ouvrant,
D’Eclairs Transperçant de l’Apparence la Chape;
Aux Solives, Quarts de Coursive Adage y Virent:
“Aime, et Fais ce que Voudras”, d’un qui n’appliqua;
Ô vous! qui Toute Nébuleuse aviez Perdu!
Regards d’orbites! Bouches chues! Plis d’Amertume!
Ames idiotistes! inaccomplies! éparses!
Vous qui des yeux ne Pouviez Sonder nulle Abysse,
Sans crainte d’y Sombrer votre Désespérance!
Ô vous, Approchez! Son Abyme Est Plénitude!
Nuit! de Ta Grande Pâque! Ondée Spirituelle!
De Tout Lumière le Voile y Lève, Ô! Tous Jette
A la Voile, sur Toi, le Ciel, l’Enfer, la Terre!
Venez! Naissez Lumière! où s’Allume l’Aurore;
Le Prince y Gîte de Toute Mansuétude!
Qui Vient à Lui, Courbé, d’Autre Age Exténué,
A Sa Source, Flots n’épuise, du Libre Aimer;
S’y Verse Volupté, en corne d’abondance;
Au Dard des Yeux, n’y sont Pétrifiées Licornes;
Si veut Licorne ce qu’Eléphant Fuit, ains que,
D’Effroi, Chevaux de Cyrus, à Vue de Crésus
Chameaux Luttant, Vois! Cerf, Brame Ton Solitaire;
Aux Pieds d’Hyérôme son Fauve, de Séraphim
Son Ours, de Marc l’Aigle, Ane, Boeuf, Lyon en l’Etable,
Chauffe aux naseaux, ont leur Dieu Reconnu . Point l’homme.
Si fut Licorne Orgueil, Sirène, Flatterie,
Christ-Dieu Est Pélican, qui Donne aux Siens Son Sang,
Lequel, par l’Air Lancé, sur les Impies retombe.
Encontre Ininterrogés Présupposés, faites
Ce que Voudrez, si Clef d’Amour Trouvez - l’Arcane-.
Car, vers le Soir, Tu Vins, sur l’Autel Mis Ta Lampe,
A l’Heure où, de Désir, ce Brasier s’Allume,
Que ni le Doux ni l’Amer n’entre au Pays d’Ame,
Fort de Toutes Audaces, Amour Fais Descendre;
Saints ont Cessé de parcourir toute la terre
Sous le Soleil, le Sachant devers Dieu Rien n’être
Du Soleil de Justice En Char Doré qu’un Ray;
Pour Christ, se Purifier, en Pénitence sainte,
Devant Dieu, plus Grand est, que tous ses biens Donner,
Et monde courir, en vaticination;
De cette Terre qui, Jadis, Fût Un Soleil,
Ils ont Vu, semi Lunes, les solaires Taches
Des Péchés de ceux qu’ Humblesse ferait des Astres;
Ô Verbe! du Soleil Seigneur Intelligible!
Au Ciel Char de Joie Tournant, l’Univers Ordonnes,
D’où que, ne Détruisant Ténèbres, les Eclaires!
Au Soleil allait Constanstin se Dévouer,
L’Empereur, du dieu Phoïbos fervent Idolâtre,
Aux autels sacrifiant de Cendre et de Sang,
Lorsqu’à l’astre il Vit ce Signe en Croix du Sauveur,
Et ces Idéogrammes : “Jésus - Christ Vainqueur” :
“Par ce Signe d’Air, Vaincras”, Disait le Prodige;
Comme au Jour où, d’Ancien Calendrier la Fête,
Sur l’Yglise Assiégée des Chrétiens, Diamantée,
Se Vit au Ciel Paraître Longue Croix d’Etoiles;
Sans Plus de Nuit, de Pluie, de tous Vents Abrités,
Sur les Mondes Intérieurs, les Yeux ouverts
Distinguent l’Immense, En Bienveillance Divine;
Triste Pouvoir, du Temps même, désagrégeant,
N’y a prise. De non Savance, où Nuit s’Embrase
Tu fais Esprit l’Oeil Pur, dont s’Enflambe Un Soleil;
A l’ Unique Oeil du Globe, En Intérieure Vue,
-Lumineuse!- d’Intuitive CoNaissance -,
L’Ame, de Phénoménalité, se Délie;
De la Chaîne causale des causes causées,
Qui des choses n’exhibe que le seul Comment,
Au Pourquoi de la Cause Incausée se Délivre;
De Beauté Révélation ! Ô Terrifique
Miroir ! qu’En Splendeur lui Restitue, Sa Figure,
Qu’aux Feux envoûtée Vision Réfléchit Mystère!
S’y Voit, à Fonds de Ciel, renversé, l’Infini.
La Fée des Eaux en Garde le Thrésor. D’Oyseaux
Ailés, elle Tient l’Äme; dans sa Paume, Un Monde :
Orthodoxie! Cause Planétaire! A Sauver
Celle Cité nôtre EnGloutie, se Sauvera
Le Monde, par elle appris à se Haut Sauver;
Du Soleil plus Proche, plus Vite, Sa Planète
Intercède, en elliptique Orbite voyage,
Qui que Dieu ne Rencontre, que nul ne rattrape;
S’y Sublime l’Approfondissement; s’Elève
Tout, - nul Dolorisme-, en Souffrance, et Ton Suave;
L’Eternité, d’Un Seul Jour, En Fin se recourbe !
A Perte de Vue, sans Cloisonnages nuls, Plaine
S’étend de Vérité - ô Beauté! - : Dieu! Splendeurs!
Les Reines des Steppes, aux coeurs ouverts y Lisent;
Sainte Vassilissa, qui a nom de Princesse,
Guenièvre, Bel Objet, trop Belle Dame Blanche,
Et Tendre Amante, Fée, sous l’Arbre aux âmes sise;
Sur la Brèche, au Créneau s’exhaussant, Coeur qui T’Aime
Droit des Vifs Défend, Pleurs d’Antigone au Rempart,
Du Christ, à Bataille s’Epouvantant, ses Frères,
Demi-Morts, puis Tombant, l’un par l’autre Percés,
De Volupté, en Temps Prompt Flétrie, Voir ne Pussent
La Robe, que peau plus jaune, des Grées, Nées Vieilles;
Telle Antigone encore, pour le Droit des Morts
Vint l’Ame à s’Ensevelir, Menée, Blanche, aux Marches
De la Mort, d’un Tombeau, sur Mer, s’emmurer Vive;
Aux Fenêtres s’encadre la Mer, Pont, déesse
Ains’ Fanstasmagorie, Carnaval Portant, Masques
D’Aphryque, un miroir plein d’ombre Vendus ses Fyls;
La Joconde, Maitresse d’un Doge en Secret
S’est Esvanouie. De son Palais, aux Fenêtres,
La Charmeuse, la Dormeuse, plus n’apparaît;
- En Loggia sur Rien Accoudée, d’où s’admirait,
Au Fons du Val d’Eau, Miroir, venir grand’ Princesse,
Qu’aux Noces Escortent Tritons, Génies, et Nymphes;
D’oeuvre-Fenêtre éloignant Vue d’ombre portée,
A faire Oeuvre-Miroir s’enclot, semblance à Dieu
Capte, aux décousues Formes, l’Habit Crée de l’Ame;
D’Apollon l’inspir au poète plus ne tombe,
Cédée, des cordes d’un luth vide à l’autre accord;
Qu’admirer fenêtre vue d’en miroir enclose ?
Le roi et la reine plus n’y viennent poser;
A Dieu! princesses! Voi cy le roi mis en caisse;
C’est de Toute vie Fin, un Memento Mori;
Léonard, sa commande plus ne livre. Il aime
Sa Modèle. A Amboise, Tous Jours, la refait,
Monde, à sa Crédence ; Inachevés, Mort les Laisse;
- Qu’eût Cultivé la Vertu, Mona, son sourire
Enigmatique semblance eût eu de Gandji,
D’Illuminisme Sérénité Souriante;
C’est du bonze Ascète Sourys d’excès de Peine;
De l’Enfant-Misère le Sourire Angélique :
Sérénité, sur Tous Souffrirs du monde, y Flotte;
Ô! ces Yeux mi-Clos, ces Paupières Baissées, Sages,
Qui du Coeur Coupolé Tout l’Intérieur Espace
D’un Unifiant Regard Embrasse, et l’Innocence -;
Ni Cléopâtre, en l’Intemporel enfouie,
Console d’un Phare, Fenêtre Alexandrine,
Dont nul aux Miroirs Luminescence ne Sut;
S’y Voit qu’en Pyramide, au Profonds, s’en Etagent
Force appartements, à la Montée plus Somptueux;
Loin du viol de Lucrèce est l’Etage Nival;
Aux Pièces d’Eaux Penchées des Intérieurs Jardins,
Sous les Mortes ondes, Dormantes, des Canaux,
Flamboyantes, Flottent sur les Fonds, cathédrales
D’ombre sombrées, leurs Villes englouties, à s’être
Au Gouffre Brisées du Mauvais Infini, qui,
Sur pilotis lacustres, tremblés, T’édifièrent;
Péris leurs Architectes, Gauches Astronomes,
Ton Ciel par Petit bout scrutant de Lorgnette, où
Ne se dévoile, Infinie, des Choses la Suite.
Où sont de Ninive les Murs, de Babylone
Les Murailles, de Persépolis les Palais,
Temples de Balbeck, de Jérusalem le roi?
Et des rois de Juda Nécropoles Royales?
Où? la Basilique d’ombre au Soleil Offerte,
Dont Mosaïque Unit ce que Vitrail divise;
Babel n’était “ de Dieu la Porte”, ô Doux Messie
Du Monde! aux Pieds de qui point ne s’Etaient assis,
Avant que de la Bâtir, ceux qui Ton Nom Saint
Sans Tes Fondations y Creuser, usurpèrent.
Qui Veut, l’Entier Edifice, au Faîte apposer
Du Ciel, Sache que, Toi Seul, en Choisis les Graves:
Non point Egée, qu’aux bras de Phèdre Oublie Thésée,
Au Faîte de sa Terrasse la Voile Guette,
Noire, par Faute d’Oubli : en Mer Meurt, Jeté;
Ni les royales Momies, bleues aux Nécropoles,
En bracelets lazuli leurs sceaux, inhumés
Pharaons, quels, Etoiles se Levant se Crurent,
Et soleils huréus en jaspe scarabées,
Mascques d’ör, façanst dieü Granit, en SarcoPhages,
- Serait-ce tête d’Ibis, Faux dieu de Sagesse,
Thôt, qui, l’Habit Plissé posé, fut en Linceul
Emmaillotté, puis aux Marais Déserts Laissé ? -,
Dont les Convois par la Plaine à Présent l’on mène,
Ne Croisant qu’Ânons dont Nourrit la Poussière
Cobras, nos Puits Bouchant, où d’Eaux Ecrit Maryam,
Dont, au Crépuscule de la Création,
Les Bouches ouvrit qui nos Lèvres Descella,
Bénissant, Transgressifs, nos Dits. Car Dieu Est Grand.
Ni Tancrède en Prison Mis du Château d’Armide,
Ni Charlemagne, ombre de Mort, Croisés, Impies,
Qui nos Livres Brûlèrent, nos Tours arasèrent,
Dieu ne Touchèrent, aux Fondements Orthodoxes;
Mais Saint Wladimir, de Vraie Foy en Quête, Tous
Ambassadeurs, par Tout, envoie. D’Orthodoxie
Vraie Splendeur Apprise, En l’Amour Russie Baptise;
Plus ne savions en l’Yglize, au dire des Hommes,
Si qu’ au Ciel étions, Figuré de Coupoles,
Ou, de tant de Beauté sur Terre, En Haut Portés;
Qu’à la Lune Apparent Temps Cessions mesurer,
A la Ligne d’Horizon Faite Floue, sans Nue;
Que Claire Fût la Nuit du Jour des Corps Célestes;
Telle une Perle Irradiait, en boue enfouie,
Parmi les ombres de vie, qui Passe, Olga, Sainte,
Princesse de Kiev, de Saint Wladimir l’Aïeule;
Saint Serge de Radonège! aux Résineux Pins,
D’Ermite Ange En Ciel; de par Dieu Préservé
Des Tentations, aux Tempérants Sa Paix Instille!
Toi qui, de ta Retraite Secrète Mûri
Assez, pour devenir, Sortis, de l’Entière
Russie, l’Iluminateur, de Tout Spirituel!
L’Astronaute, en Lune, Vit qu’était Bleue Planète;
Se Féconde au Fleuve Amour, la Sainte Russie;
Ses Saints! D’Amour, Fluence Azur, Avez Puissance!
Saint François, de Dieu le Louangeur, et Son Pauvre!
D’Evangélique Simplesse Acquit l’Ame Orphique,
Qui Tout Chante, Eau Pure, Frère Soleil, Soeur Lune!
Terre! Icône du Ciel Archangélique! Eau Bleue
D’Etre Intensification ! - Vie Phlogistique! -
En Science des Miroirs, Océan Catoptrique!
Ô Dieu! Qui Pareille à Roseraie Voit Céleste
Sphère! Au Buisson d'Ardentes Roses, Feuilles Lustrent,
En Ta Créante Puissance, Flots du Temps Bouclent!
Cette Paix Profonde, Ô! de Ton Fleuve Epanchée,
De Bleue Saphyrique Amour qu’ont de Toi les Tiens;
Pour ne qu’à Toi Songer, Tout Souci T’y déposent;
Spirituelle Vie! Emerveillante En Dieu!
S’y Reçoit l’Esprit, d’Adoption Légitime;
Juste Est le Fils, En Mystère de Liberté;
S’y Contemple Providence, qui, de Son Ombre,
Couvre. A la Fluide Surface Marche d'Eaux:
Tout il Peut Dans le Christ, qui Sa Force lui Donne;
Par Conversion des Yeux, l’Entité du Monde,
De l’Intérieur Regard Métamorphosé tout,
De par ses Saints, Touche à la Conscience Totale;
Par-Delà l’Union des Mystiques, l’Ame
A la Plus Haute Atteint, EkStasiée, de l’Un,
De Saint Denys cell’, qui, sur l’Arès, Saint Paul ouït;
Au Pleur des Moires Semblable, Soie de leurs Jeux
D’Eaux, En Lumière, EkStasie Jade aux Rivages;
Ces Yeux le Tour ont fait du monde et de la vie;
Qui Pyramidal s’est cru, qu’il Voie, dans les Sables,
Evanoui, des Siècles son Néant ; se Voie
A Rien Tombé, de n’avoir que des Riens Couru.
Pour vous, Philistins! qui avez bouché nos Sources
De Perfection, Dieu de nos Pères Censuré,
Sites Erasé, sont Plus-Value nos Souffrirs;
Mais qui, Perdant Tout, et ce qu’il a de Plus Cher,
En Prière du Coeur s’Enclot, Tout Oubliera:
Christ y Est, tel qu’en Rocher d’Horeb, Jaillit Eau;
Qui pour Dieu Tout Oublie, d’en Aimer hommes même,
Dieu, En Celle Amour de Christ, Tout lui Rend, Amour
De Dieu, cell’ des Hommes, et cell’ des UniVers;
Du Divin Trine, il découvre l’Essence Intime,
Des Choses, des Hommes, Soi au plus Haut des Trônes,
Où, du Logos, Sourd l’Eau, de Tout Raisons oyant;
Car l’Ame a Vu d’Amour se Déchirer les Voiles,
Et, de son Coeur ouvert, a Dieu Jailli les Eaux
De Vie, qu’au Pays de la Soif, Jardin, Fleurisse!
Celle Mystique de l’Un, qui s’EfFuse encore,
Invisiblement, de la Visible Nuée,
Laquelle Est Christ, Fleur d’Un Siècle, et de Tous les Siècles;
Lors, sur l’Antique dit, et poïétique dire,
Se rouvre, au recueillir Fleurs d’Ecritoire, Un Dit
D’Amour de Dieu, Pour Dieu, qui Son Feu ne Consume;
Qui entre en Dieu saisit que Lui seul Est au monde ;
Oui, Dieu Est l’Un, dont Riens ne suis qu’une Expression,
Et, par cet Un, Tout s’Exprime, et Tout s’Entr’exprime;
A Celle Vie du Dedans s’y Eclot, d’Avant,
Comme En Avant de l’Yglise. Car, qui Christ Cherche
Au Sépulcre, en Marie, ne s’Arrête à Ses Anges:
Magdeleine en soi Christ Portait, comme une Femme
Son Amour Porte; plus que soi l’Amour Aimant;
La Consolation des Anges en Refuse;
Plus dur l’Effort vers Toi, plus Forte Ta Présence;
De Tes Parfums Tu Couvres - Baume aux anxieuses
Apories; Ton Choix Divin Tu y Manifestes :
Si Mort Terrassante à vie Nature Horizonne,
La Vie En Christ, de Mort Est l’EkSistence Vive:
Nul, que Christ, ne Pousse Homme Crû jusqu’aux Essences;
A Ta Fontaine, les Colombelles d’amour,
Venues s’aimer, à leur insu l’Amour y Burent,
Vie qui ne Meurt, ô Source, au Monde, d’Immortel!
Dès Avant l’Origine - Originarité -,
Sur la Fontaine de Vie, Fontaine d’Amour,
Sous l’emprise d’Amour, les Amants s’y Penchèrent;
-En Ciel et Vie Foetale sont faits les Mariages-.
Tirés de Dorveille, en Anneaux d’Abyme y Virent
Le Coeür d’Arbre de Vye qui relie Terre au Ciel;
- “L’Homme qui, Jour et Nuict, Médite, Est comme Un Arbre
Près d’Un Courant d’Eau” germé. Son Fruit d’Hespéryde
Naît d’Or, Christ, Secret Parfum, de Rien Contenu -;
L’un Tend à Hauteur qu’Autre son Reflet renvoie,
Au Miroitier, Delà Tristitia, des Couleurs,
Où l’Ame Tant Est Une, si que Transparente;
Dieu, des liens de Mort, de Temps, de Tout, de soi, Soi
Délie, Libère; aux entours du Monde Il Effuse
L’Oint Christ, Rose à Rien Tenue, remontance Exhale;
Entés En Toi ont Végété Mots, aux Racines
D’En-Haut. Jambes en Croix repliées de Lotus,
Ramifications s’ébranch’, Méditant Corps d’Arbre;
Le Juste Est Racine, Colonne, Arborescence,
Fait Christ, Arbre de Vie; Discernements Goutant
De CoNaissance, En Bien, du Mal, il n’en a mal;
Joie, contre-saison, contre -Arc de Mâture, Meut
Ses Ailes, d’au Pilier d’Ame Décloue, Lieu Faite
De Présence; Arbre de Vie Croît - Haut Paradis;
Rien plus ne lui est à Douleur. C’Est CoNaissance
Parfaite, qui Tient En Silence, Emerveillé.
A Christ ne Plaise que sans Lui Demeurions Vie!
Dieu, Sa Vie Prête aux Figurations d’Eternel:
D’un Même Cep ont Fleur tous Pampres aux Charmilles;
Navigateurs Aériens à Vue y Naviguent;
Qui dans la Vigne de son Coeur a Travaillé,
Les Passions déracine, qu’endort le Désert;
Au Coeur Secret, Lieu d’En-Haut se Voit, Ses Mystères;
Fleurit Coeür Racine En Arbre de Perfection;
En Coeur saint, Branches saintes. coeür d’Arbre ébranché;
Ascèse, esprit épure. Coeür Pur, Mort du monde.
L’intelligence, des sens n’est qu’un d’âme impure;
Mais le Coeür, Tous les Sens de l’Intérieur, Contient:
Autre est pureté d’Intellect; Autre Est Coeur Pur;
Tourelle, en cel Arbre, s’Enclot, d’Ivoire, aux Côtes
Du Coeür, l’Hésychaste, En Sagesse - OrthoDoxie
Splendide -, au Ciel, Corps, remonte. Ô Christ, la Bâtis!
Car c’Est au Plus Profonds du Coeur que s’ouvre un Ciel,
Qui Mène aux Tiens, d’Escaliers, par Volées, Tournés,
Aux Lieux dont, à Tes Enfants, les Plus Beaux Tu Gardes;
Cinq pour l’Esprit sont ses Degrés, Quatre d’Amour :
Sensible, Imagination, Raison, Intellect
En Noèse, Intelligence d’Intelligible;
Tour de Corps, du Greffe Gardée, d’Amants Mésmoire,
Par Neuf Degrés étagés, au Coeur Plein d’Yver,
Temps Ame Hyverna ; En Haut, à Ta Porte assise,
Abattue, s’éplora, sans Fruit, Prostrée : “ Viens, Père !”,
Criant à Ta Grâce, yeux appendus, Cantilène
Plorant de Palombe, à Jours Plus Précieux Prise;
Qui Veut, au dépli de Lumière, ouvrir ses Portes
D’Ame, Dieu l’Assiste, et Sauve Garde! Qui, tous
Huis et pertuis, clôt de volets, Dieu Aie Pitié!
Qui, Tant soit Peu, les entr’ouvre, Bien Tôt Après
Sur lui Perçoit Manteau, d’Irradiantes Ondes
De Ta Grâce. Amour, Sa Surpuissance En Effuse;
S’y Virilise la Force, en Croît le Divin;
S’y Epaissit le Silence; s’ approfondit
Le Mystère; plus Irrésistible Il Se fait;
C’Est, par Purification, Montée En Puissance
Vraie; ce sont, degré par Degré, Visitations
Des Châteaux d’Ame. Il n’est lors Jours de Vie qu’en Bribes
S’Exhalât ce qui, seul, ne se fut Laissé dire;
Où se Prendre? Bris, en la Tissure s’insèrent;
Jà, Tout se dérobe, En l’Espace d’un Vertige;
Rien n’y Contemplait que ce Globe qui se Meurt,
Le Temps s’enfuyant, Nul En Dieu ne se Sauvant.
Y Priait qu’Un Monde se Levât, des Croyants;
Tes Parvis, au Vrai, maintes Demeures recèlent,
Dont plus dorées Chambres d’Amour à qui s’élève,
Du plus bas d’Ame Intime, aux Trésors de Tes Heirs;
Ô Tour, dont Tu Bâtis le Faîte et la Corniche,
D’Art de l’Ame Créée, du Verbe la Demeure,
Qui du Temps ne se Souvient, désensevelie,
En Temps d’Essences Entrée, - Exhalation ! -,
Dont Miroirs, auxquels nulle Appendue, ne ternissent
De leurs Regards, Couleurs Bleutées, en Nimbe aux Brumes;
D’ÿ demeurer ensevelie tout ce Temps d’ombre
Qu’avons-nous fait, en Nuit du Monde et de Bords sombres,
Quand Tu n’Es Dit Habiter qui de Toi ne Chante?
D’Immature, à Trop Pouvoir Goûter Vapeurs ’core
Du Doux-Amer de Ta CoNaissance aux Mystères,
L’Echelle, en deux, s’y Brise, aux Parois - Verticale,
Devers sa Fin. Plus Haut, de son corps, Tu Sors l’Ame.
Et déjà, où Va l’Etre, il n’est plus Riens de soi,
Mais Ta Chair. Car où Tu la Hisses, elle seule
N’eût Su la Stature où se Met Tout En Lumière.
Derrière elle Est son Dieu, de Transcendance l’Ombre;
Sa Main, qui la Couvrait, Désormais Fort la Pousse;
Quand, Transcendant Tout, en Dédain, Mépris d’eux-mêmes,
Tes Oints l’Extase y Souffrent, à Scruter Tâchant,
De l’Essence Divine, Profondeur sans Fonds,
Des Ecritures Sacrées la Lampe Brillante
En l’Obscur du monde, ouvre! de l’Esprit ces Yeux,
Qui, du Matin l’Astre, de Ton Plein Jour Contemplent!
Si c’est Mantel d’Amour, Couvre En refloraison,
Qui, malgré soi, plus Haut qu’eux, Tous Jours les entraîne,
Qu’ au Fil des Jours, attire à Dieu Force Aimantine;
Qui Semblance a de Toi Est d’Essence Miroir,
Des Lumières l’Archétype En leur Ciel d’EkStase,
Verbe Totalisant, de Divinisation;
De Ton Calame il Ecrit, cel d’Intelligence,
Sur la Cire des Coeurs, en Céleste Ecritoire,
Style son Ame Tienne, Monde Enveloppant;
Plus il ne Peint Dieu qu’Amour, Amant, et Aimé,
Du Sang de ses Sanglots dont Tu Brûles le Coeur
De qui, pour Toi, prend des Amants la Voie, Royale;
Son Chant Lève Lavande, où Love Nef aux Siècles;
Ses Cédrats sous la Langue leurs Secrets Explosent;
Blanche, ô la Nuit! aux plus Aimés d’y Vivre Veille;
Dépeindre aux Calames des Eaux! qui Miroirs sont
Ciels, où, Lettres de Feux, Etoiles Croisent Roses,
Sur l’Autel des Coeurs, en Croix Gemmant leur presqu’ Iles!
Leur Voyage de l’âme En Ciel de Coeur Progresse,
Au Paradis de l’Ame, où des Beautés l’Idée,
Sur l’Oeil Spirituel, à s’y Mirer Trésluit;
A Son Serviteur, qui dans la Lune Officie,
Vient Christ S’Unir, lors qu’Il l’a Fait de Pleine Lune;
Lune renouvelée, Son Soleil Irradie;
Ce Serviteur, lors, les Chameaux Prend de Son Maître;
Dix sont les Chameaux, des Dix Degrés Angéliques;
Reliques d’Os Ecrits s’en Pare, qu’Agenouille
Près la Bouche d’Eau l’Existenciante Présence,
Quell’, Dessous Ecritures, de Vie l’Arbre Pleure;
En Sourd, la Nuit, un Filet; le Jour, son Filin;
Au Temps de Vêpres, lors que du Soir Nacres ombres
S’inclinent, s’Agenouille au Puits la Caravane
De qui Vécurent, Vive Eau, d’Ames Parchemines;
A celles Ames Ecrit Dieu, d’Esprit Sourire,
Ne Fane, en Roses renvoie Lumière Splendide,
Qu’en Clair Matin, Rare, Capte l’Aquarelliste ;
Aux Rives du Jourdain, Foison de Braves Bougres
En Sinaï, avec leurs bestiaux, chiens, cavales,
A l’ombre des Dattiers reposants, au Baptiste,
De Miel Tien, et Sauterelles, Nourri, Quéraient
Ce qui se Devait d’eux faire. “Partager”, plore
L’Echevelé Saint, “Partager aux Efflanqués”;
Lors, au Juste Dit Dieu : “Je ferai Boire aussi
Tes Chameaux. De l’Eveil ils Boiront, que suscite
Au saint sa Prière;” - Il en Perd, au vrai, le Somme -;
Par le Verbe, Force Brise, des Ecritures;
- Eau qui Sourd en Monde, Idéalités y Crée;
D’Esprit, Myriam, Puits d’Eaux, à Moyse Flux faite;-
“Voi ci que Prospérera mon Vrai Serviteur;
Il Montera, Il s’Elèvera, Il sera
Exalté, au Faîte, à l’Extrême de Splendeur.”
Sur son Désert, qui fut Glacé, de Solitude,
De Sa Ferveur, Brûlant, Un Désert, Souffle Christ,
Fait l’Ame irradiante, au Jeûne, en Veille Embrasée.
Ô mon Christ! Fils de Mariam, Princesse des Eaux!
Tu Habitais donc “de l’Autre Côté des Eaux”,
Où le vivre en Mourir se fait Mourir En Vivre!
En Lui, Mourant, nous Vivons, qui nos Laments Ouït;
De Funébreux désirs Délie, à Faillir Souffle;
Aux déjetés de Haute Tour, Sa Voix résonne;
Comme d’Ouranopolis la Tour, cet Ultime
Avant-Poste, des hommes démarque les anges,
Dans la Crique d’Athos, en Phare Océanide;
Nul à Son Ombre Assis n’a plus crainte de Mort.
Psyché n’eût, aux Enfers, d’en Tour feint se jeter.
Ô l’Arbre de Jessé, Mère de Dieu, nous Sauve!
Au Coeur Criant d’Amour grièvement sa Peine,
Descend Christ. D’avec lui plus il ne se déjoint;
Ce que Foy Noua, sans qu’aucunement décrusse,
Dès à ce Jour l’Etreignit, à Lui Contraignit;
Délicats Liens d’Amour dissoudre ne se Peuvent;
Par les cheveux d’Anneaux Liés, nous Tient à Ses Boucles;
Qui Le Reçut aux Bras Etrangement Eprouve
Que cet Amour Subtil, quoi qu’il en ait, Agit;
De Non Mourir le Lie, qui ne se Peut dévaincre;
Dans la Tour aux Rideaux, Clair-obscur se dégrade,
Voile à l’Esprit Lié, qui de Tout se Délie,
Pour ce qu’à l’Etat Nud, d’Eclaircie, Tout Il Lie;
Assez de cette Pensée pénétrés nous sommes :
“ Il faut Mourir”; à vaincre peur l’usant qu’ont tous;
Prince de Haute Tour la Dompte, en Plonge, aux Iles;
Du Christ les Aimés furent à part déjetés,
De Dieu Consacrés, des hommes Persécutés.
L’Eternel, au Secret, les Instruit de leur Tâche;
Du Pâtir qui Gît, à sa Plénitude Atteinte,
Règne de l’être, avec l’Etre, s’Harmonisant,
C’Est d’Originaire l’Imageante Vision;
Eux qui Savaient des êtres la Réalité,
Des Méchants Mauvaiseté, au Désert Fuyant,
Pour à Toi s’Unir, Tout ce qui T’était Obstacle,
A Présent, leurs Retraites Quittent, s’en retournent,
En Sphéricité de terre, Ton Nom Clamer,
“Par l’Eternelle Blessure vaincus d’Amour”;
Etres de Larmes! Dieu ! L’Affliction vous Plût,
Dont Mieux S’Approche. Ô Saint Ephrem le Syrien!
De Tes Pleurs abreuvé, refleurit le Désert!
Ô vous! dont Saigne le Coeur d’une Affliction
Sans Tréfonds! Dieu, de vous, Ses Martyrs Fera
De Patience Longue! Ô Guetteurs dans la Nuit!
Vous qui Logettes sous la Terre en Gel Creusâtes,
Aux Rupes Grottes en Cappadoce Neigeuse :
Aux Vagants Froids Blessés Exerciez Charité;
Où Dieu Veille aux Abymes, vos Cris lanciez!
Votre Beauté En la Clarté Refleurira
De Rose Aurore, où, Flambeaux, Monde Allumerez!
Saints Vassile le Grand, Grégoire Théologue,
Jean Bouche d’Or d’Orthodoxie, Saints Patriarches!
Ô vous! les Trois Saints Docteurs, Hiérarques Evêques!
Fleurs de Sagesse de la Parole En Sa Gloire!
Du Triple Soleil de Justice Luminaires,
Qui, des Flots de Théologie, Monde inondâtes!
Ô Christ ! Qui Ravis! à l’Union Mystique Elèsves!
Qui, aux Prisons d’Amour, Ta Liberté Profuses,
Ses Portes austères Romps, sous folle Fluence!
Qui Peine pour Toi, du Labyrinthique, en monde
D’Egarement, Tu Sors, et de l’Apostasie;
Ses Fenêtres apures en Psyché de Vie;
Zachée, sur son Sycomore, Vers Toi se Hisse;
“Je Viens chez toi,” Dit Christ, sous toit de l’Ame Entré;
-“A Ton Visage Ouvre l’Huis, Portes que Tu Crées!”
Collecteur d’Impôts plus veut n’être Trouble-fête;
Qu’il fut pour Rome Collabo, Taxant Fidèles,
Se Repent : Quatre fois Rend à ceux qu’il Lésa;
Qui par Ta Porte En Ta Contemplation Pénètre,
Amour, Son Très Libre Enfant, Fait Entrer, Sortir,
Des Révélations par Tous Degrés le Passe;
D’Entrés en la Mer, où du Ciel la Nue se Voile,
Les âmes à quai, pour Survenance frissonnent;
Les Vents dans les Voiles, pour l’Evitage Sifflent;
Comme Est la Terre du Soleil Enspiralée,
Au Travers Menée de la Galaxie, par Voie
Lactée, aux Ans Venant, sur Constellation Vierge;
Sa Spiral’ ains’, Spiritualité Dessine,
A des Stades Parcourus déjà nous Repasse,
Au plus Haut Niveau, d’En Sursomption s’Exhausse Autre;
Des grands Souffrants d’Ame, l’Harmonique Unité,
Delà Sa Mélodie, dont s’épure la Ligne,
S’Inaugure, se Fait Jour, l’Embellie du Monde;
Après Didon la Reine, aux ôcreuses Terrasses
De son morne Palais, d’un Pâle amour Périe,
En Mer Porteuse ils se Jettent de Vaisseaux d’Hommes;
Qui, depuis Océan jusques vers Orient
Sa face Tourne, Hors d’Espoir, de Falaise aux Ondes
Jà Précipité, Doux Zéphyrs Dieu lui Dépêche;
Griserie d’Elémental! Ains’ au Marineur,
En l’Ile abordé du Non-Dit, et du Non-Vu,
A l’Eau s’Unit, au Vent, à l’Air, Terre En Lumière,
Telle, la Pensée du Monde, à l’ Origine
Retour faisant; la Création il y Voit,
Et, de l’Elémental Eprouve la Fusion;
Sa Dépossession, du Ciel a pris Possession.
Divins Mendiants! Ulysse, roulé, nud, des Vagues,
Sur l’Ile des Phéaciens, Long Temps différa
Du Nom de Soi Révéler. Suppliant Misère,
Homère il figure, de Marins déjeté,
Infâmes, sur une Anse, où l’Hospitalité,
Compatissante, Dons lui Offrit de Fortune;
Admirable Aède il s’avère, de ses Hôtes
Miséricorde Surpassant. Lui, l’être vil,
Pitoyable, en contre-Don, son Chant leur Dispense;
Tout ainsi, Saint Alexis, que Manant des Iles,
Iros d’Ithaque, aux abords des Royaux Palais,
Mendier s’en revint aux Portes de son Père;
Nul, sous ce Gueux Quémandant, cel ne reconnut
Où Dieu, à Demeure, d’Or, Rétablit Ses Fastes,
Dont se Lambrissait, Embaumante, la Belle Ame.
Aux feintes de Sots, Subtils sans Exil ont Vie,
Et, des Vertus Sublimes, Noble Intelligence.
Sainte Xénie de Pétersbourg! Fuyant un homme
Acariâtre et brutal, Mendier tu t’en Pars,
Sur les Chemins, En Gloire. Ô Saints-Lumière! En Dieu,
Votre Capital Symbolique, et Glorieux,
Sur terre par Mendicité rétribué,
Au Ciel, Portes vous ouvre de Sublimité!
Sainte Hospitalité d’Abraham! Si Parfaite,
Qu’aux Pauvres s’en ouvraient Grandes, de sa Demeure,
Quatre Portes : Du Couchant, d’Orient, aux Pôles;
Jusqu’au Jour, à son insu, où - Théophanie-
Sous le Chêne de Mambré, le Visita Dieu,
De Trois Anges, En Trinité - ô Préfigure!
Quand de son Ombre l’Homme Sera-t-il le Maître?
Hommelet, non plus qu’arbre, n’est tel l’Arbre Sec
D’Abram, du Bout du Monde, où Tourne Roue du Temps;
Saint Jean l’Aumônier! Dispensateur de l’Aumône!
Vous Tous! qui avez Nourri, Vêtu, Visité,
Pauvres, Malades, et Prisonniers : Vie de Grâce!
Qui, par après, pour mieux T’Aimer, s’enfuirent
Aux Déserts : Hésychastes, Ermites, Stylites,
Hérauts de Dieu! Bouches d’Or d’Orthodoxie : Gloire!
Dieu, leur Vie, Emparadise : Au Ciel d’Or y Vivent
Taureaux et Lionnes, En Profonde Intelligence;
Déliées, Colombes entrelacent leurs cols;
Divins Oiseaux, qui Vivez En Esprit! Leur Souffle
A Son Insufflation Vole. En eux Il Respire;
Ils Le Servent. Anges et Saints le Lieu leur Trouvent:
Abyme Insaisissable et Tout Inconaissable!
Charité n’y devra plus Pain Mendier des Pauvres,
Mettre en son Lit Lépreux, ses pères Allaiter,
Aux vaisseaux de vie Privés Donner Sépulture;
Plus que Dame de Bien Faisance, elle Aime Amour;
Amour Indivisible, de Sa Chaîne, Unit
Ceux qu’elle Aime; à Tous Donnée s’étant si Entière,
Que Rien ne lui Reste, que ce qu’elle a Donné;
De soi départie, que possède-t-elle encore?
Ce qu’elle a, plus ne lui appartient, de Long Temps;
Du Reste, Rien n’a-t-elle à départir Ailleurs;
Fille-Flamme, Rideau du Monde elle Outre Passe;
De ce qu’elle se coNaît soi-même, elle Est Belle;
Divine, pensant ce qu’elle Sait, elle Est l’Ame,
Enthousiaste, En Dieu, qu’En Soi elle y Contemple.
Ains’ sur l’Athos, se vit, de Joseph l’Hésychaste,
A sa Porte un Pannel : “ Dieu Sait, mes Frères, comme
Je vous Aime. Aussi, de Grâce, En Lui, Laissez-moi.”
De cette Désertification refleurit
L’Oeil, l’Ame, et l’Emotion d’Ame, Regard d’étoiles,
Plume de Cygne, car n’ont de penne les Anges;
Qui du Seigneur Secourt, et Protège les saints,
De Dieu Salut, Secours et Protection s’assure,
Rétribution sur Terre, et Palais dans les Cieux;
Ains ’ Meurt des hommes, qui le Vain Commerce en Fuit,
L’Hésychaste En Prière, à son Seigneur, de Coeur,
Monte, Arche En Ciels, au Royaume d’Ame fait voile,
D’Amoureux Désirer. Quand Sera l’Ouragan
Cessé, quel des Vents Hurlants ses Flots Battit, Lames
Au Large Posant, il remontera ses rames;
Lors, du Sac et du ressac Bercé, des Phantômes
Délivre, mugissants songe-creux, de Nuit Blanche
Les Puissants il Verra Renversés de leurs trônes;
Le Jour, la Nuit, se Modèlent Poupes et Proues,
Pour au Monde Annoncer son Retour à l’Airée;
Car, Peu Avant l’Aurore, Ressuscite Un Dieu;
Pour ce qu’ont les Justes, l’Une après l’Autre, en l’Ordre,
Les Vertus Acquis, en leur Suite, qui s’enchaînent,
Au Plus Haut maillon de Chaîne des Saints Atteignent,
De Toutes le Faîte, à l’Amour parfait des Etres;
Pour ce que Scellée leur Echelle Sainte ils Tinrent
Sur les Fondements Justes de l’Orthodoxie,
De la Foi Juste, de la Foi Droite, il leur fut
Donné d’au Sommet s’Elever de l’Ascension,
Au Toit du Monde de l’Universel Amour;
Or, qui s’Est, Un Jour, de soi à la Verticale
Trouvé, s’ennuirait dès après à s’Enliser
En Encaissée Vallée de Ténébreuse Plaine;
Qui de Sagesse Sait Bâtir Dôme En Prière,
Un Jour, au Campanile, Palais Sien Distingue,
Et Perçoit, de Folie, la Sagesse Divine;
Toi, Seigneur, Qui pour Créature Première
Fis Ta Sagesse! en Puits enclose, Océaniques;
En Sourd, Ailé, l’Ange, qui Hausse l’Attelage;
Arrachée, Dieu l’Ame Fait Centre au Monde Sien,
Où Resplendit Tout, plus que Constellés Joyaux,
Gemmés, au Coeur Cornaline d’Etre Lumière;
En Balustrade du Globe, Ame a Vue de Haute
Tour; En Panoptique, En Monarchie Oculaire,
Touche à l’Ataraxie, Quelle Est l’IrréVersible;
A ce Balcon Maritime, en Tour Belvédère,
De son Palais déchu, Penchée d’en Echauguette,
Entrées, des Baies Sorties du Monde, et Passes Voit,
Et Comment l’Expansion Croît, Tous Jours Plus Vite,
De l’Univers, s’Accélère, Plus Loin Tous Jours
Etoiles lançant, qui Tous Jours Plus Vite Tournent;
C’Est des Astres l’EkStase, et Mystère d’Amour,
Macroscopiques Planètes, En Macrocosme,
Et, de leur Microcosme, à Dieu, saints s’attirant;
Cosaque, en Chevauchée Galopant, Portant Siècles,
A Bride abattue Court travers l’Histoire au Monde,
Dont micro-historiens ne virent Génocides,
En Pingouin Provençal Joue au Cheval des Steppes,
Malaise des Iles y oublie, qui Sortir
Ne l’en eût fait que pour Nostalgie d’y rentrer;
Ivoirine, y Emplit des Nations Basilique,
D’En-Haut, de Témoignage, une Force Reçoit,
Pour Christ, et Son Patriarche Métropolite;
En Aristocratie de l’Esprit l’admet Dieu,
Aux Noces de l’Epoux, au Festin du Banquet,
Des Choses lui découvrant, Cachées, les Raisons,
De la Causalité, de l’Espace et du Temps
Mythiques, des êtres en Théâtreuse Toile,
Où Rien plus n’Est, que Vile et Vulgaire Quincaille;
De celui Temps d’Or En Dieu Philosophante Ame
Est, Toute, Ame Désirante, et son Créateur
La rédime, de ses Péchés Fait Biens plus Grands;
Il l’Absout, de son Mal la Délie - ce n’Est qu’Un;
Car Péché, de Limitation a Provenance -,
Puis, à la Science de Vision mène des Anges,
Qui science n’est de simple Intelligence, mais
De Pur Intellect, Ailé, des Ames Divines,
Qui, par la connexion des Vertus, l’Accès
S’Acquirent à l’Intériorité du Principe;
Delà Toute Logique des Contradictoires,
De ses étroitesses s’y Affranchissant l’Ame,
- D’Imperfection l’Inscience inglorieuse - Touche
A Science d’Anges qui, Sondant les coeurs, prédisent;
Cy, d’en Ziggurat, Monte l’Ame, à Dieu Mendiante,
Dieu Voulant, au Plus Haut de la Plus Haute Tour
Priante, appostée, qu’en vos Prières Gardez;
Souventes Fois Pleura, que nul n’y vit Venir;
Les Amants d’Absolu, des Hauteurs ne reviennent;
Le Pur, l’Impur, Peut leur Pureté Contempler;
L’Impureté, par l’Impur Prise, Rien n’en Voit.
Qui se Hisse, avec soi l’Horizon Voit Monter;
L’Image, qui le miroir annule, n’en Voit
Les mouchetures; sur un autre Espace s’ouvre,
Pour Imaginaires Purs; par mi cett’ Fenêtre
Entré, l’Amour, Devant qui Tournent Toutes Portes,
En l’An vingt-cinquième de Son Age, y Séjourne;
S’y Voit mieux que, d’huis en huis, Alexandre épiant
Aristote Réduit, par Railleuse Phylis,
La Courtisane, à s’éhonter, de quatre pattes;
Elle qui regardait, à l’Oeilleton du corps,
Derrière un Portillon, des femmes nues couchées,
Mise au Puits du Temps son Image, en Perspective,
Des Mouvements de l’Ame elle Apprend l’Art Subtil;
Par parties agencées, de leur corps Dotées, sveltes,
Des tableaux du monde, que prou elle Modère;
Portes entrouvertes, Fenêtres s’entrebâillent;
Trop Loin, Trop d’Ombre, Inassignable, Un Dieu Simule;
Trop Près, Trop de Lumière, Ecrase l’Amplitude,
Qui, d’en Terre des Patriarches d’Orient,
Fonde, Dessus Folies, sémantiques Chapelles,
Sur l’Univers, Basilique de Charité,
De Toute pierre vôtre, l’Attente en Erige;
Car l’Amour n’a point d’Heure; Il Vient sans en Rien Dire,
N’Attend Fin de Misère, des Exclus d’Amour;
Lors, par Tout, s’éclairent Fenêtres, en Pinacles,
L’Eclat Lumine, au Cristal, Vantaux, Verres, Glaces
D’Eau, Rais Accroche, Eparse, Sa Brillance éploie,
Et, sur la Crudité des Contrastes, trop Forte,
Au Jugement du Miroir Voit si Couleur Tient,
D’autres Distribue, déséquilibres Pondère,
De crainte que trop proches, ains’que les Planètes
Ils ne Brillent assez. Qui n’a du Géomètre
Froide Raison, d’Arc-En-Ciel Etudie la Science;
Tels, ceux sous l'Arc de Vie Cantilènes Mélodent,
Aux Cordes d'Arc-En-Ciel, de Supérieure Vie
D'Ultime Vérité; - point du jour mélopées;
Paysages du Monde, dont les Points de Fuite
D’Essences Sont, à l’Origine Inassignée,
Spoliés de leur Centre, à peine d’en Etre, y Quêtent;
En Ombre Délicate Noirceurs Font Changeance;
Du Contraste Guidé, qui Relief Met au Monde,
La Lumière Saisit, qui, En Beauté, Haillonne;
Par Voile Interposé se Voit représenter
-De Directionnalité le Don - l’Histoire ;
L’A Venir en Ecrit, pour qui n’ a de Futur;
A présent, au Miroir, Réfléchit, qui Fonds Prit,
Rédimé, le Monde, Tableau, Fenêtre ouverte
Sur l’Ame, où, des Lumières, Fait Dieu Réception;
S’y Plient les Figures, sur leur Nuque s’Inclinent;
Delà qu’ouvre la Toile à virtuelle forme,
S’Encadre Image aux Siècles, de Jérusalem
D’En-Haut. par cet Autre, Grand Schème Consacré,
D’un En Bas Malformé se Regarde l’Histoire;
A Quand réécrire Nôtre, en Rouleaux Sacrés?
Aux caissons résonne, en son rebondissement
Quêtant Clef d’Amour, l’Inachevée Perspective,
Et son Chiffre. A Fragmentante Vue Est l’Essence;
Sériels, de l’Infini s’Echangent Points de Vues;
Aux Incommunicants S’Unit le Disloqué;
Les Effets en Retour y sont de résonance;
Les terres et les mers leurs Voiles entr’échangent,
D’entrelacs Guirlande de Sainteté suggèrent;
Leurs Points d’Union s’enroulent, au Roulis des âmes;
Aux Bras Endormis l’Un de l’Autre se Berçaient,
Didymes, la Terre à l’Océan; les Nuées,
D’Oyseaux se Joignaient; le Ciel Embrassait la Mer;
Livré son Parcours, de ces deux aires distinctes,
Du Profane et du Sacré, en Fin s’Articule
De l’Esprit Pur une Phénoménologie;
D’Aplats cette Facture, à deux pas Près de Rompre;
De l’Essence a pris le Style, de Nud Vaisseau,
Phanstôme, à Faute d’Etre, aux Mers d’âmes Mourant;
Les Toiles cabanées, en Hâte cabochées,
Avaries réparées, d’affections plâtreuses,
Que plus ne s’en ressente, en la Förce du Vent
Et du courant la Contreforce, la Nef trop
Immobile; à Fuir Près la Reine de la Nuit,
A l’entour de Lumière Vient son Ombre Epandre;
En Particules ses Joyaux de Nuit Essaime,
A Cascade sous Glace où son Coeur était Pris,
Telle, en des Eaux, Jusques alors, Inexplorées,
Ta Reine de Flibuste, ses Voiles Perlées;
En Hune au Mât de Vergue Montée, de Soleil
Lie la Lune, où Pierrot ses Rêves, berce, troubles,
De Colombine charmé, Tant d’Heures Soufferte,
Qu’en Tableau de Chevalet l’Insauvable Sauve,
Par sa Foy Porté, plus que Valeureux Tancrède ;
Tancrède à Mort eût issue Clorinde en baptêsme;
Mais de Pierrot & Colombine est Foire ouverte;
Riens font que Chicaneries, un pied en la Tombe;
Du fil du Pinceau Trace, devanst qu’ la Souffler,
Chandelle au lumignon, qui n’en valait sa Peine,
A pleurer voué des yeux crétine puissance;
Qu’il lui dise, lors, de ne Prendre onque Impression
De fols au Soleil Levant, Fusées Surhumaines
De Détresse, Peignant, qui Chevalet Plantèrent
Par mi des mondes Bruts Sales Foires d’Empoigne,
Pleurs de copiste en Atelier Laissés, allant
Au Motif, jeune Artiste, à genoux se Jetant,
S’écriant : “Délivre-moi du Modèle! ô Dieu!”
Elle Fera Bien, ne s’affligeant de mieux Faire;
Ce que n’aura Pu, Dieu, pour Accompli, le tient.
Raphaël, dans la manière peint de Titien,
Sans se savoir n’étant qu’un tâcheron plus d’art,
Du brocart mal portant, d’évaporé noblaille;
Rembrandt, sa femme peignant, vie entière, Morte,
L’âme aimée n’en put Saisir, Tant Radiante-Active :
Fit l’Ame du Monde, Flamant aux Ailes Flammes;
Belle Matineuse! Ô ! ReNoue! tes Liens d’Aurore!
-Des Boucles de Ton Ancien, tu ne Vaux un seul
Cheveu!-, qu’aux Cimes, leur Stridulation s’en Porte!
D’En-Haut, Voile de Grâce, d’Ondées Successives,
Tels, dont s’enserre un Visage, Plis d’un Tissé,
Sa Luminance y Met, Tôt Déposée, en Nimbe,
Dans l’encadrement d’une Fenêtre, Motif
Si Beau, que d’une Figure il Fournit l’Etude;
- Eblouissement sous un store vénitien;-
Son aimée Métamorphose Désirement,
Aimée la nomme, qui plus d’aimée n’a désir.
Des Quatre Régions du Ciel Secrets lui dévoile;
Ces autres lunes sont de Crapauds infestées;
Les Faux soleils, sous Poids Croulés des noirs Corbeaux,
Tombés à l’Eau, Sont Péris. Plus que Vrai ne Reste;
Mourussent Crapauds! aux cinq Fausses lunes, Pâles;
Corbeaux, aux neuf Faux soleils. Six furent les lunes,
Dix, les soleils; ce Jour, Lune Une En Tien Soleil;
Toi qui de Sang Fus Lune, du Soleil Eprise,
A ce reJoindre, dûs Mourir, Vers Lui Sautas,
Dans ta Hâte en Perdis ta Sandale aux Secrets;
Passementière, Vieux Rose, un peu fané, choit
Ces souliers bonbon; vint l’Enfant, ses Ballerines
Voit, qu’ Essayant, à son Goût Trouvées, s’adjugea;
N’en Garde qu’Un Ruban, atour d’âme poète;
A revaraper les fit en Lune Servir;
A l’Ame de l’Eau, Bluettes, pour Guimpe, Emprunte;
Lors qu’Auront les Eaux remonté, la Lune Aimée
Du Soleil, qu’à la Volée, Fit Choir Satin, Rose
Haute, et son chausson, l’aura Soleil Epousée;
Le Peintre, ce Campanile Tâche à sa Grimpe;
Plus Fort que le monde, en l’Observatoire y Rêve;
Si Long Temps, au Tour du Mystère il a Tourné,
Riens ne peignant que Reines, Déesses, et Mortes,
Pour les Trois, d’Immixion, Passer En l’Eternel,
Delà Niobé qui fut Reine, Pleurant, Sept, Fils
Siens, et Sept, ses Filles, d’Apollon Massacrées,
Semi-Terrée, leur Tombel ne Voulut, Mourante,
Laisser, que Zeus, son Cri pétrifié, Pleur fit Flots;
Sur Styx, à son Tombeau, du Couchant aux Aurores,
Fille d’Océan, père de Violence, Rien
Faisait qu’aux Prunelles Perler d’Obscurité,
Des Supplications louches, filles de Zeus,
Assistée, d’être Antan belle et leste Oublieuse;
Mais voi ci qu’elle Enfante, Rend Ultimité;
D’avant qu’à l’Air Neuf Souffrissent nos Bronchioles,
Dépliées, de Nerfs et d’Os Laiteux, Tu nous Tisses;
Dès en ce Moment, d’Avant les Temps, nous Choisis,
Pour que de nos Yeux de Chair nous Vissions Ta Gloire,
Qu’à la Poussière ne retournions qu’En Joie,
De l’Ultime Echappée, devers Ta Resplendance;
Toi ! Qui, du Sein de Ta Colonne de Lumière,
Les Hébreux Guidas, qui Marchaient, comme en la Lande,
Au Désert que Nul n’Habitait, Tu nous Voulus;
“N’y avait-il point en Egypte de Sépulcres,
Qu’au Vide Désert nous eusses Menés Mourir?”,
Ceux Geignaient qu’enfermés tenait clos l’étendue;
Lors Dieu, d’En la Colonne, sur eux fit Pleuvoir
Frimas, Feu, Grézil, Grêle et Neige, Fleurs de Givre,
A la Rosée Soufflés, Vents de Rose d’Amour;
Tout plus n’Est que Beauté, quand, au Désert, Tout Manque;
Qui T’Aime, à Beauté de sa Vie Te reconnaît,
EmBroderie des Dires : Amour, Fort du Beau!
S’y Reçoit, Surinfinie, Ta Métamorphose,
En Mouvoir qui Hisse à Dieu, Intensité d’Etre,
De Manifestation Tienne Saisie s’Opère;
Du Lever de l’Aurore, au Couchant En Sa Pourpre,
Ta Rosée sous Vent Brûle Son Feu d’Orient;
Tu Poses les Ténèbres, Eclairant la Nuit;
Des Ombres Fortes Vont aux Clairs Eblouissants,
Delà Ternissement, l’Innocence retrouvent,
Rayonneuse, quell’, mieux que Midas, Tout fait d’Or,
Qui de Nulle part Surgis, à l’Irrésistible
Eclat de Gloire, aux Musiques d’Ame, Suaves,
Derrière Toi Marchent, au Sortir des Ténèbres;
L’on Dirait des gens de Mer aux Flambeaux l’Escorte,
Les Surpris du Grain, d’en Pays d’où Viennent, Guident,
De Nuit, aux Jardins d’Eaux de Ton Inflorescence;
A la Jetée, Nautoniers ont reconnu Dieu:
Sur l’Aire, Roses de Sable ont laissé Ses Pas.
“-Où vas-Tu, Maître, où Vas-Tu?” “- A Bord m’en retourne,
Ma Bien-Aimée m’en vais rejoindre. Par ces Mots
Vous Quiers d’Aller vos Filets rejeter en Terre,
Pêcheurs d’Hommes. L’Ame Choisie, Là-bas m’Attend;”
Aux Rives Abandonnée, Jusques au Palais
Son Roi elle poursuit. De Tout s’est dénuée;
Tout a Précipité; en sa Course, s’essouffle;
Comme la Patineuse, à Brise-vents, se Courbe,
Dans sa Force, en Biche, Courant reMonte aux Glaces,
L’Ame-Aigle, En Ton Jour, sur Tes Ailes Va, de Brise;
En Rêve de Glace, de tout à Tout Glissant,
En Monde où fait Glace Tout, sa Danse Sacrée
De Mort à Vie s’Evolue, au Fleuve Frontière;
De ceux seuls, en Lions des Neiges, Saints Ermites,
Aux Solitudes des Lieux Déserts enfoncés,
D'Atteindre l'Eveil Capables Haut devancée;
Ses Yeux sont aveugles, et ses Sens étrangers;
Plus elle n’ouïra les voix de ses Morts Aimés;
Plus ne se retourne, dans sa Quête, s’Efforce;
A la première brise, au Contre Flots remonte
Des Choses la Primordiale CoNaissance,
Tout, Dans le Jour Spirituel, ressaisit du Verbe;
Au Souffle de l’Ame, ceux, Dieu Mêle, d’Esprit;
L’Etreint leur Suavité, qui sur les Eaux repose
De celle Ame. L’Impur a Décanté son Cours.
Au demeurant des Belliqueux, aux Clameurs Pris
Du Siècle, voi ci, Souple, oh! Suprêmement Libre,
Sous sa Bannière Avance Liberté d’Aimer;
Du Manteau Parée de Divine Compassion
Qu’aux Epaules, Dessus ses Entraves, Dieu Jette,
Sur la Frange d’Ecumes, qui le Berceau lance
D’Idéalité, en son Enchevêtrement
De tiges à Fourbir de Fer En Feu d’Amour,
A Fin que la Pleine Mer ses étendues rouvre,
Que n’y Jette ses ombres, Liquide, la Plaine,
Dont, Enveloppé Tout, Jusqu’au Soleil s’Eclipse,
L’Usage de soi-même à chacun dérobant;
Amour, Son Flambeau, Porte Drapeau d’ Etre Juste.
Qui son Coeur a Trouvé, y Pleure Joie de l’Ame.
Comme en l’Eglise nous Avons Tout, Toi, Seigneur
Des Puissances, l’Espace Tu Sais de l’Ame,
Comme nul, Habiter. Dedans ce Tien Cénacle,
Soi Seul, Tu Peuples Tout. Mais l’ Eglise Est au Coeur,
Quand Dieu s’ y Love, qui Fait Joie Mener, ParFaite,
Méconnue! Nul grande Voyageuse Pigeonne,
Las! n’y accoste: Car la Vraie Vie Est Ailleurs.
“- Rien de ce que Dites”, Dit Dieu, “ de vous ne Dites;
Caution Divine à vos Silences Fit Violence;
S’il n’a Dieu, le Purifiant, nul ne s’Ethère;
Car J’ai l’âme Choisie de ceux qui, pour l’Amour
De Moi, Tout ont Quitté, à Fin si Tôt Me Suivre;
Et ces Ames, Mortes même, Seront Vivantes;
Avec Moi, par Tout, Je les mène. A Même Philtre
Avons Bu d’Amour: Or Amer en est le Goût
De Fiel, de Sang, de Mort de l’Ange de l’Alliance;
Tant Amer d’abord, que Bien Peu Osent d’y Boire;
Mais par ce Voeu de Mort, Vie Suave ils se Scellent;
Ceux-là, la Mort Traversant, déjà l’ont Vaincue;
A Tous ceux qui la Lie disent à ce Calice
Vouloir, Je n’y Fais point Boire. Car ils ne Savent
Ce qu’Est la Coupe. D’Autres, l’Allégresse y Burent;
De leur Passion de Douleur, les Ressuscite
Miennes, leur Guide, et, Jamais plus, n’abandonne;
Leur Chemin Suy; d’Intérieure Pureté, Haute;
Ne s’y proclament de soi. C’Est Moi qui les Hausse;
Que de les Condamner l’on Cesse, atteints tenus
D’Orgueil d’Election! Entre Deux partis a Choix
L’Ame : Se Taire, ou, comme se Sachant, se Dire.
Qui Christ Suit, Sa Lumière Verra, sans plus Voile
Pour les en Séparer. Brièveté de vie!”
- “Las, mon Seigneur! Quel parti Prendre? Où se Ranger?
Parler, c’est Vanter. Des Humbles, Peu Ecri
PRESBYTERA ANNA
BALLADE DES AMES
Tome II
CHANT TROIS
PARADIS
NOTRE DIEU EST AU CIEL,
IL FAIT TOUT CE QU’IL VEUT.
Ps. 115, 3.
A TOUS LES SAINTS DU CIEL DEDIE,
QUE PAR LEUR SAINTE PRIERE ILS NOUS PORTENT,
QUI FAIT TOUT CE QU’ELLE VEUT.
Avez-vous vu, amants, avez-vous Vu leurs Ames?
Ils ont quitté rivage, aux grèves d’oriflammes,
Folle de vie; en Nef de Mort, leur Jour dérobent;
Poupe au Levant tournée, la rame en voile monte,
Voile en manteau de Prière, jusqu’où la mer
Sur tous se referme; y ondulent ses escarpes;
Au palanquin des Eaux, le Sang n’est plus si rouge;
Résédas, lyserons, shintz à son Coeur, l’en ornent;
A Noces d’Or Dieu, grand' favorite l’on Mène;
Qui L’Aime, avec lui Marche Dieu. Qui, au Secret,
Juste se Fait, Christ de Ses Eaux le lave, épure;
Au Déluge, Esprit met l’Arc-En-Ciel En Nuée;
Des amis très chers chèrement parlent d'Amour;
C'est qu'un Lien très fort étreint leurs âmes d'Amour;
Christ brûle leurs Coeurs; entre eux se brûlent d'Amour;
Las, en terre ont Laissé ceux qui leur Bonheur pur
Partager n’eussent Su, ni leur Souffle En Baiser,
En Haute Mer mener, à l’horizon jointive;
Se pourraient-ils déjoindre, s’ils ne se discernent?
De poussière d’étoiles Une même Nuit
Désennuie Mer et Ciel; à leur reflet s’ajointent ;
Ton Ange les Accompagne; Ses Voies sont sûres;
Larmes, au Rayon Vert Guidez, des Anses Saintes!
En Comète Sacrée, Marine a Ciels limpides.
Alizés propices en tous sens y agite,
Sous Tes Zéphirs ils ondoient, ses Bons Vents sont saufs;
Si se profilent brisants, les changes d’amure;
En la mâture, as Exhalé Faveur d’Amour;
Au rinceau de nos Coeurs, coque En Fusion ne plie;
Au Pays de l’Aimé porte Amants le Vaisseau;
Sous Ta Lumière, ils font route; cinglent au Large;
La Mer Son Tulle irise. Dieu! Quelle Beauté!
L’ai-je donc Rêvé? Non, ces Noces Bien advinrent;
Toi! qui d’algues bleues nouas l’Ame aux noeuds du Voile!
Dont franges aux quatre coins de Terre en mis, angles
Où Ton fil, d’azur Tu brodas, Gaze en turquoise,
Qu’en Dais Nuptial, sur la Mariée, posas,
Qu’au Palais de Saphir, Voile couvre d’Amour,
Dont Tu nous borderas, quand serons en Linceuls !
Lors, les vêt l’Anneau d’Epithalame, Manteau
FleurdeLysé de l’ancolie, près l’Ile Heureuse
D’Amour Parfait; en Nef d’Amour, les mène En Gloire;
Comme d’Occident En Orient vont les Astres,
Amour, aux pourpris du Palais, Mène les Ames;
Et c’Est à l’Orient qu’éclate Sa Splendeur!
“Enamourée, Joyeuseté, m’en vais Périe;
D’Amour ne suis laissée, Ses débords m’emportèrent,
Fors Sien Baiser, à Ses Lèvres retient mon âme”;
Au gré vont du rebond, des lames de Haut-Fonds;
Or, si tôt départis, par Voie des Airs, relâchent;
Aux avant-ports de Désirade est leur mouillage;
A leur chaîne s’amarre Liberté d’En-Haut;
Y ondoie la Lune; elle, oh! à leurs doigts s’effile,
Qui leur semblait si loin, tout près, d’avoisinance;
Qui, de chaîne d’Ancre jetée, au Navie d’Ame
Intérieure arrimé demeure, un Jour parvient,
Au plus ProFonds du Coeur, au point d’IncoNaissance;
A mi-cercle, de Lune d’Eau, en cycloïde
Réflection, Tourne Ta Roue sans loi, Parfaite,
En Lune du Coeur, sans éclipse, dans Son Cercle;
Au Visage nous Regardes, d’Un seul Regard
Tien, en l’Ame ennoblie versés, si vile n’est,
Fleur de Sceau de Lumière, en Cire d’Estampille;
Amant du Christ, l’Etre à Cire est fait le Semblable,
De Sceau Tien de Justice, en Perle au Monde, digne
Receleur de Souffrance issu, qu’au front, Dieu pose;
Lors, descend du Ciel de l’Ame le véhicule
Divin sur l’Epouse de Beauté Nuptiale,
Fleur de Beauté, biche d’Amour, Resplendissante;
Ta Fiancée! ce Sceau, au Coeur pris du Seigneur,
Qui son Coeur Fit, et son Amour, plus Fort que Mort.
Car, éteindre l’Amour, les grandes eaux ne peuvent;
Aux cerisiers où s’embrassaient les Amants,
Ce même temps Pleurions, où vînmes complaignants;
D’en l’Amoureuse Vie, Pleurs En Toi nous transfèrent;
Aux cerisiers où s'embrassaient les Amants,
En Fleurs son Ame, à la Passion grandit Cypres;
Aux cerisiers de Pâcque, Pleure Joie de l’Ame;
Si tant sublime est l’amour qu’à la fiancée
Porte le fiancé, que de plus Haute Amour
L’Aime encor' Dieu de Belle Amour Précieuse!
Tant qu’à Abraham, l’arrachement de l’Epouse,
A bu l’Aimé ce qu’il lui en coûta de Larmes;
EnSerrée Sirène, en chambre gondolière!
Or nous, qui sous cette onde étions enterrée,
Aux Vanités de la terre y dormîmes-nous?
De vains madrigaux aux notes renais qui s’Aiment;
D’où cascades en mers, ouragans sur la grève,
En rocailles s’ouvrent, aux grottes du CoNaître;
Que s’y rie le jour, lui appartient la Veille;
Comme En Ta Nudité se cherche Vérité,
Par Tes berges en noyés nous laissons rouler,
A fonds de barque étendus de la Vie sous Toi;
En nous Vit Christ; où nous ne voudrions nous mène;
Nous fait Paix jaillir; A Joie, des Vertus, l'Arôme;
Mais, au Nard de Myrrhe, En Vertu, Tous Parfums entrent;
A la Face de l'Oint, par Larmes s’en épanchent;
Ô Joie Nuptiale ! Myrmidons, n'en Savez Rien.
L'Epoux mon coeur a pris. Du Sien promit l’Aurore.
D'aimer à grand Deuil, Lui, fait Aimer à grand'Joie.
Sur Ses Mains Il Porte : C'est flèche d'Ascension.
En cet Envol Il presse; elle, à Son Sein, repose.
Ce qu’ell’ possède, fuit; Plus Haut, tous Jours, désire.
L’Archer arme à gauche; de Sa Droite l’étreint;
A son côté, blessure elle porte, d’Amour;
Pleure sa vie; jusqu’à Mourir, en Pleurera;
A ce Signe, Seigneur, les Tiens reconnaitras;
Et Ta Paix leur donneras: ô Blanche Colombe!
Ô coucou de mon Amour ! ô ma Liberté !
Colombe, ô Justice! Ma Liberté d’envol!
Liberté : Grande Dame, qui, à l'aumônière,
Suspendit Coeur du Monde, esclaves d’attelage,
Qu'au char de Mort elle arrache - Oeuvre de Merci-.
Obscènes empires, sans Gloire, elle piétine,
De ses pieds nus, que nul roi n'embrasse du monde
Vaincu! Dieu de Splendeur d’Amour te fait Diadème,
De cristal de Larmes, de cristallin de Ciel!
Sa Couronne est Sagesse, qui donne Allégresse;
Colombe, son Nom de Toi, Dieu de Tout, Esprit!
De son Seigneur, Fiancée, la Dame d’Amour;
Ceignons de Vie les Couronnes! Demain, vois-tu,
Nous Mourons, déjà! N’attendons d’en partager
Roses rouges, d’en efFeuiller Partage au Vent!
A Vie noue ta vie, qui plus n’Erre au songe - creux;
Mort d’Amour plus ne s’offense. Amour l’a Vaincue;
D’Amour la Mort Est Vie; Sa Senteur Vit En Myrrhe;
Qui? Douceur saurait du Vivre en rémission;
A nous qui sommes en Sursis, ajournés ivres,
Elle n’est qu’avant-part d’entre Frères du Ciel;
L’on s’y fait Joie des insoumises. Passion
D’Amants ceint le Thyrse, ce dont Couronne Est Vertu;
Amour s’en honore, comme maître d’ancille;
Dieu vêt l’Ame, Sa Fiancée, En Plénitude
De Gloire, de Sa Beauté Sublime. Plus Belle
Qu’Aaron la fit, d’habits d’Amour d’Or, de Pourpre
Violine, d’un damasseur tissée d’Ecarlate.
Loin que la fît Périr à l’Hyménée sa robe,
Ains’, de jalouse Médée mise à sa rivale,
Pour qu’elle en chût Morte, tréspassées ses amours,
Icelle, En Amour, dès là que portée, la Hausse.
Rosée du Fiancé ! Beau, plus que Lune Céleste,
Larmes d’Amour en Tête; en sont pleines Ses boucles,
Des gouttes de la Nuit. Car c’est la Nuit qu’Il vient,
Par l’Huis du Coeur d’Ame qui son Amour Lui donne;
Suis allée Voir en la Nuit si m’Ami m’Aimait;
Par seule Amour, reçus En Toi cette Fiance :
Ton Sang fut Signe à la porte; Tu la rouvris;
Nous qui de Mer n’avions vue que fente aux volets,
En Prince changé, par l’huis du coeur, Regardais;
L’oculus heurtas. Qu’Eblouit les Yeux Ta Vue!
Ah! Dieu! Te Vois ci, ô mon Epoux, qui arrives!
Bel Amant de mon âme Indigne! Ô mon Sauveur,
Je n’ai pas la Robe, ni Tunique des Noces!
Ô mon Dieu! Désonge-moi, du Baiser d’Amour!
Si long Temps! j’ai dormi...et c’est la onzième Heure!
A Dos de Dieu m’emmène en palefroi montée!
S’était souillée mon âme, maculée, vêtant
De fautes costumée tunique. A Vents rebrousse,
De Mer la déFerlaient ceux qui Tes Eaux ne craignent;
Mais Ta Divinité vêtis de moi, Manteau
De mon humanité vraie, que fût retirée
De sa prison mon âme aux portes de la Mort;
Ô mon Maître! moi qui dormais en Nonchaloir,
Quand ravit mes dépouilles, du Mal le Stratège.
D’Exil rappelle-moi, et de la Servitude!
D’où Répons me fis qu’à l’Ame éprise Te Fiances,
Pour, au Clos d’elle, y établir Ta Demeurance;
Mis Robe pour Lui Plaire. Lui Se Vit Lumière;
Ô mon Aimé, Donne-les moi, et m’en revêts!
Rossignols, Doux Citharèdes, à mon Seigneur
Chantez! Qu’en Palais Nuptial d’Âme, en fin, Il entre!
L'Homme Libre, s’il se Veut Saint, par Grâce, incline;
Lors, le Christ-Roy, de tous les amans le plus Doux,
L'Unique à toute épreuve Fidèle, l’Amante
Sienne, Portant ses pas, par tout, mène, Accompagne,
En Enchanteur, de tous ses Voeux Puissant Servant.
D'esclave amère, de souillarde, en Fée de Joie
Après sale Peau d’Ane, et, du Temps couleur lente,
Pour qu'à Robe de l'Ame, Il mette le Soleil,
Qu'au Bal des Astres, Cendrillon, son Prince mène;
La Change. Et, sur sa nuque, Son Souffle Très Saint,
Pour qu'en son Sein Béni, se pût Porter le Monde,
Jour après Jour, à tout instant d'Heure, Il Inspire;
Si Pudiques étaient nos Pères! Abraham
Vit la Terre Promise, Israël, puis l’Egypte,
Avant qu’il n’eût Bien regardé Sarah, sa Femme,
De si Long Temps son Accordée. Aux Eaux d’Egypte,
Son Voile ôté mit son reflet. “Aimée”, dit-il,
“Je te Sais à présent de Chaldée la plus Belle.”
En Voit plus une Servante, aux Hautes Epoques,
Qu’un Prophète. A Abraham Dit l’Eternel : “Fais
Ce que dit Sarah.” - Génération de Désert. -
Pour ce Jour d’hui que si peu Savent, Dieu Sa Grâce
Moins Malaisément donne, aux pécheurs aidés même,
Rien, qu’au Coeur d’Amour Vrai Probe, ne regarde autre;
Ô Dieu! qu’à Ta Vérité s’ouvrent les mémoires,
De Tes Dits Oublieuses! Surseois à la Peine,
Et tout cayolar excepte! où Piété règne,
Comme dans l’Egypte aux Hébreux Tu fis, lors que
Au long leurs portes Tu passas, du Sang marquées
Des Justes, qui de Souffrir leur Scellent l’Alliance!
Mais, du Cantique, la Fiancée, est du Christ
La Soeur, du Péché de Pharaon non plus Serve;
De s’offrir elle néglige aux regards des hommes;
La Séparée, tant soudainement, s’ébahit :
Delà l’Etre, c’Est àsavoir, Christ, Vient, lui Verse,
Epanche à ses Soupirs Consolation Suave;
Sous les flots fougueux, Vois! ci, roulée d’Amour, l’Ame,
Qu’en Trombe, en Mer, en Terre, sous la Nue Balaie,
Tout, au tour de Toi, Christ, Irradiant Ta Bonté;
Intelligiblement, Vient l’Amant Divin d’Ame;
Elle marche aux flots d’un Océan de Délices;
Deuil de vie reflète Son Visage En Lumière;
A qui s’Efforce plus, Il Dispense Son Feu;
Qui, d’Amour de Lui, se Meurt, Il mène à Sa Gloire.
L’Ame, à sa trame, les variations emperle,
D’Amour; l’Avancée En Lumière aux Lais poursuit;
Comme le Musicien à ses mêmes vieux thèmes
Se retrouve, en chute a point de rebroussement,
D’En Abyme - En Dieu - de Sagesse, elle resaute;
Sa robe de tristesse elle n’a dévêtue
Que pour leur corps de Christ Vêtir, Ame d’Amour;
De Sanctimonie Vêts Tienne! aux damasquinures,
Dieu, qui, devant l’Arche, à Ton Peuple, toute entrave
Dissipes, au Désert du Bon - Bonté, Ton Nom-;
Le Lys des champs qu’a Dieu de Sa Splendeur Vêtu
Que leur Radieux Visage point plus ne Scintille,
Epure de Lune en marche, sous quelle ils vaguent;
Que de plus Grand Beauté l’Ame est de Dieu Vêtue,
Lui, de l’Ame! qui toute forfaiture oublie,
Et le Nu Amour, plus que d’amour, lui décèle;
Leurs Ames tissulaires, les a Dieu frangées,
Aux plages d’amour, du bleu prison coquillage,
Qu’au Monde ils redéploient de Prière ses Voiles;
De leur Sein sourd l’Aurore, Soleil n’en décline :
Dieu, Lumière Incréée leur est de Création,
Sa traîne de Gloire à leurs pas. En proue, Justice;
En cette Lumière Contemplait tout Adam.
A l’Aube de Création, il y Voyait
D’un bord l’autre, Espace, Temps, Bords, Rives du Monde;
Du Seigneur la Fiancée est comme l’Aurore,
La Lune, et le Soleil. Elle est l’Ame Divine.
D’Apparat Robe est En Dieu, de Joie Sa Parure;
Ci, comme une Fiancée, l’Eglise, la Belle,
De sa Blanche Robe des Noces a Ornée,
De Sa Chlamyde d'Or la revêt Son Seigneur;
Pour Tunique, a pris sinople, au bliaud du Ciel;
Des Belles Vertus Il veut faire la Parure,
Qui, de Ses Beautés, voudrait la Semblance prendre;
Outre Lune et Soleil, Christ s’y fait Jupiter;
Ainsi Sa fiancée rend-t-Il, si sa comète,
Trop près de Lui passée, n’en fut désintégrée;
Noueuse, aux voûtes d En-Haut, pose soie d Iris,
De leurs couleurs tissée, de son sang s'entre-tisse;
A sa voilure, a mis blancs anneaux d’Astres perles;
Sa toque de Soleil, safrané Pourpre y dore :
Du sang d’Aimés, ses chers Morts, Vivants y abreuve,
Fontaine au carrefour des Vents, ruissel d’Amour;
Des fouleurs de pressoir s’assortit sa vêture;
A la saignée s’allie du Manteau de l'Epoux;
L'épouse, à Son Ombre, désirée, s'est assise,
D'Amour soumise; en elle, Lui, l'Amour ordonne :
Justice lui est, par seule Grâce, infusée;
Lors, plus n’est nôtre notre vie; Christ vient, nous presse;
Vêtement de Gloire est sa Robe, Vêture, oh!
De Thaborique Lumière, qui Transfigure,
Lors qu’âme, par l’Union, est faite Ame En Gloire!
De son fort cyprès, a pris sa Robe de Gloire,
Plus qu’olivier, Ta Paix, Justice emblématise,
Qu’à l’Abyme, en sa profondeur, Toi seul mesures;
"Pour Don Nuptial, de Feu t’envoie l’escarboucle :
Mon Esprit," Souffle-t-Il, "sens, sur ce cou t’ Effuse.
Fille de Roy te fais, pour entrer en ton Ame,
Qu' à ton paraître, n'aie de mon Nom déshonneur."
En sa coiffure, Il a mis l’Or de cheveux d'Anges,
A la tête a posé Voile d'argent de Grâce,
Lui qui, Gracieuse, et Glorieuse, désire,
Aux lais des harpeurs de Divine Epithalame,
Sa Fiancée, d’Abyssinie, qu'en Reine Il voile,
Qu’aux confins de l'Occident et de l’Orient,
Qu'au Khamstchatka même se reconnût Sa Gloire,
Surnaturelle, Suressentielle Puissance,
Au Monomotapa, plus que reine de pluie,
Qui sur les hommes règne de sa sombre Afrique,
Exauçant qui L’Aime en Véridicité Simple,
Là-bas, sous la berce des Vents, loin dessus îles
Aléoutiennes, en la ceinture de feu,
Aux lieux où glaciers choient dedans le Pacifique,
Ces hauteurs immenses, au Désert de Montagne,
Où, d’en Skyte de Feu, Prie le Prophète Elie,
Qu’au jour de sa fête à découvrir il donna,
Aux pentes des volcans qui ces lieux embrasent,
Où, glabres, les morses plus ne se colorisent,
Aux polaires froidures où meurt chromatisme,
Aux sites oubliés où vit le Roi des glaces,
Naufrageant en tempête aux jours de découverte,
Rien, que le Mourir restant, d’Aléoute Trace,
De main de Germain d’Alaska, Saint, d’Orthodoxes
Chapelles, kayaks de mer, d’entoilage en loutres,
Et, mers veillant, ces vives princesses marines;
Torturé des Latins, Saint Pierre l’Aléoute,
Prie pour nous! Ô Saints Martyrs! vos pas vénérons,
Qui sur brisées marchant de Christ, audace en prîtes!
Ô Dieu des glaces! au fonds demeuré du puits
De Vie, fraîchissant, gardé des Humbles, secret,
Qui gentement rétribues, Te treuillant, doigts d’Or!
Neige aux branches, repousse à l’Ultime, oh! limites
Au son des Vents, d’en baies, à Ton tonnerre affixes,
Que sous l’ombre au déclin regagnât Lumière!
Qui, un soir, à sa porte, Ta Sagesse y vit,
Assise, sans en rien dire venue, furtive,
Qu’il le sache, onques plus ne s’éloignera-t-elle;
En grand désir, il n’a cesse qu’il ne La veille;
Elle, à mesure d’Amour, en retour le couvre;
Chacun jour, de plus Beau elle orne sa parure;
A nul elle ne vint qu’il ne l’eût suppliée,
L’en eût requise, à grand peine de Patience.
Persévérance brûle en veilleuse du Moine;
Il en oublie son pain. A peine s’il boirait;
Il en Perd le Sommeil. Son Esprit, d’Elle est plein;
D’Amoureux transports frémissant, s’ouvre son Coeür;
Ce qu’Elle Aime, pour Elle, transi devient;
Passion le transporte; En Esprit, il jubile;
S’ouvre Infini d’Amour, tous jours plus grandiose;
Sagesse, Est d’Esprit la figure. Sa forme, ample,
Sait. Haillons, habits noircis, tant humiliée,
Sa Beauté ne voilent, par trop resplendissante;
Qui la verrait sans Voile, en terre tomberait;
A Telle Sublimité, ses yeux s’obscurcissent.
Mais Elle, veut, d’Amour, Paupières lui ouvrir;
“Qui s’Unit au Seigneur avec Lui plus n’est qu’Un
Esprit, Chair de Sa Chair, os de Ses Os. Y brille,
D’Irrégénéré d’Antan, l’étincellement Pur;
De ses vêtements le dépouille, du vieil homme,
L’Abandon; Nudité le vêt d’insigne Voile :
A couronne d’Äme, Honorance! de son oeuvre
Qu’au Christ Mort en myrrhe, au péché Mort se joigne,
Mystiquement, avec Lui se Meure, de saintes
Luttes, par quoi remodèle le Plasmateur;
Si pour sa nudité fut acquittée Phryné
D’à la déesse sculptée n’être ressemblante,
N’est le Mystère le plus bel signe sensible;
Qui d’Aphrodite revêt la ceinture, un court
Temps semble irrésistible, mais qui, pour Toi, ceint
De Charité Chapelet, tous jours invincible.
De Toi, pour Toi, se dépouille Ta Fiancée;
Le coeür lui brisas; Sois lui Bon; Ouïs s’exhaler
Soupirs où, voie de Joie, danse Ame, à Toi se Voile;
A Son Aimée, tous Ses Hauts Dons, Seigneur prodigue,
Plus de Biens profus que n'en eût, ce Temps, rêvés;
Son Amante Ondine Epousant, Fait, Nue, Sortir
De Cythère du péché, Lui, le Roy des Ondes,
Loin de toute souillure, Lui qui Créa purs
Soleil et Lune, et le Ciel à la Terre Unit,
Sur la voûte étoilée, au firmament des Cieux,
Harmonisa les Astres, et posa la Terre
Par-dessus les Eaux. Mais, ce jour, Il la Recrée;
Que si étroitement tient embrassée l’aimé
L’aimée, Christ, Lui, au plus près Séjourne de l’Ame
Qu’Il Aime, Son Habitacle fait d’Ame Amante;
Et comme d’Yseult Tristan disant : “Je ne puis
Me séparer d’elle, ni elle de moi,” l’Ame
Eprise de Christ désassembler ne s’en Peut;
Ah ! Plus chère qu’avec l’ami la Demeurance,
Si même enserrée eût en la jonchée fraîchie,
Jusqu’à la Rosée, tout contre son noir manteau
Veillé, l’eût-il délacé, devant l’Aubépine,
Entre ses bras l’eût-il prise, eussent-ils en lits
De Fleurs songé, que pour amants en fussent pris,
Plus que chastes Noces, et qu’en Terre épousailles,
Delà Brumes des Mers, qui les Amours Séparent,
Franchiment du Noroît, Chère Ta retrouvance!
Christ à l’Eglise, Orthodoxie, s’Est Fiancé.
Belle comme Lune, Il la Dit, En Soleil pure;
Bosquet de Fontaine Il la fait, que grand’ Il ouvre;
Sa Beauté ne décline; elle est inaltérable.
De Nuits en aurores, s’avive sa splendeur;
Aux opulentes chambres, de Désir, Elle entre;
Il Est sa Vie; au jardin de son Coeur Descend;
En l'intérieure chambre, au Palais Nuptial
Des Noces, Radieux, Paraît, En Sa Mandorle;
Dès avant la naissante Aurore, traversés,
Sans que nul les eût su en cette sorte lire,
De Sa Belle-de-Nuit les Souhaits Il devance,
Avant que les proférer n'eût pu, consciente,
A la clairière des pensers, devÿnéz,
De Son Amante, Il Est le Souffle; Il Est son Air;
Grand Parc, qu’Eternité, où plus rien n’est, adoncques
Tout entre, qui, de pureté, s’envoile, Ÿcelle
L’impur désnudement, d’elle Sanctifiant;
Aux Yeux de Sa Bien-Aimée seule, Il Se dévêt;
Du Manteau de Sa Gloire, Il la Pare; Il Vient; ah!
Et l'étreignant, Célèbre leur Union Sainte.
Seigneur! Icelle FaIs Reine d’Amour de Toi
Qui souillon se fit, en dessaisissement, vide
Y Combles, En l’Intensité, de Ta Présence!
Dans le Silence, qui murailles Très Haut borde,
Où Flotte, si Tangible, Présente, la Grâce,
Fleure, Embaumante, Son Exhalaison, Suave;
Y Soufflent la Tendresse Ses Baisers d’Amour;
Ce qu’Il déroule à sa Vue exhale Sa Bouche;
Dieu, de Son Aimée, le Fondement Fait du Monde;
Des Baisers de Sa Bouche, Il tient ses paupières
Closes; lui fait Oublier Tout. Lors, s’abolit
Sa Peine, de ce que, d'Amour, Toute, Il l'enivre;
Lui découvre en son Coeur des Jardins d'Hespérides,
En Nectar, Senteurs, Blanche Fleur Belle, Ambroisie;
Là, plus n'est Soif, ni Faim, ni Sommeil : Aux Rivages
Sans Rives Il la mène, aux Contrées Oublieuses,
En Paradis nouveau, aborde son Esquif.
De Mara, Il l'a retirée, des eaux amères :
Loin flots noirs du péché, ses Tempêtes atroces,
A Ses Lèvres, Goût s’est pris, des Eaux du Repos;
Ce qu'Il lui donne à Voir sont les Splendeurs des Saints;
Après terr’ d’Exil, croix & bannière Bien
Est-ce, par Vents follets de Mer, Terre Promise;
C'est Oriflamme-Victoire, au Pays planté;
C'est Lune, c'est Miel, Bon Heurs d'Abondance Irène,
Dont est l'Omphale planté du Rameau de Paix;
Après Désespérance, Message d'Espoir;
Parmi vasques, Roses, et jets, sont Paradis
De l'Ame, aux blancs cerisiers du Coeür, qui Pleure;
CrèveCoeürs, fonstaines d’Amour y chantepleürënt;
Aux miroirs d'icelles, Rosée d’Ame se mire;
D'Embellie gouttelettes, à la fraîche, bruinent;
Douce est l'Heure, Clair le Temps, l'Ame a mal de Bien;
Celle, Il fait un Jardin fermé, et sa fontaine
Son Sceau prend; car cette Ame est à Lui, Lui à elle.
Il la Garde, Celui qui le Jour lui Donna;
Au Lieu Saint qui tout enclot - sein de Fiancée-
Du Fleuve de l’Eden sourd la Source gardée;
Les Eaux d’En-Haut, toutes eaux, engelées, s’englacent;
Souffle à ces eaux le Vent du Nord; s’en cristallisent,
Givrées, Fleurs de Neige. N’en eût fondu nulle eau,
Si bris n’eût Vent du Sud - Résistance de Glace-.
Tout autant incessamment qu'en glace eau, et Glace
En Eau, l'une en l'autre, mutuellement, se fondent,
Ainsi fait l'âme en Dieu, et Dieu en la surAme;
Elle, de Lui, monte bonne garde. Il la Rend
Terrible, plus qu’aux Oriflammes les guisarmes.
A sa Parole Il Donne Tranchet de la Sienne;
Par ses Prières s’accomplit le Mieux du Bien;
Se détourne le Mal, s’opère le Prodige.
Atterrés en demeurent tous ses Ennemis.
En Dieu dépouille tout; abaisse armes, bannières;
Se Voit En Lui l'Univers, Galaxies scintillent;
Et Voix qui s’y entendent sont Voix d'Ames pures;
C’est Un Immatériel, aux Yeux rendu sensible,
Qui l’Irreprésentable met En Suavité;
Terrifiant, Son Sublime il apaise En Beau;
Amante! est Justice, Levant comme l’Aurore,
Fulgente, plus que Lune En Mer, exquisément!
Ah! Dis-moi celle en huile, qu’à l’eau ne se mêle;
De la Blanche, la Parole, du Désert, monte,
Qui plus qu’inclinée sur son Bien-Aimé ne Vit;
Au Désert des Jardins d’Eden, Christ, habitante
La fait; aux portes, met Fruits des grenadiers,
Tout le Mieux sous les Cieux, tant que durent les Cieux;
En sa Fleur laissée, Il lui sourd un Jardin d’Eaux;
A Cour et à Jardin d’Eden se configurent
Splendeurs d’Esprit ruisselées, En Verbe aux effluves
D’Encens, d’Amour Blanchoyant sur rives nacrées;
Seigneur! de Sanctification Source, en Fonstaine
Baptismale! En Tes Théophanies, s’enfle l’oued!
Sur l’Océan d’Amour, au Large, au Long T’éploies;
Comme Eau a Mer reçue de tant et si grands Fleuves,
Flot de Vie coule En Christ, roule, en Surpuissant Court,
Que tout l'impur emporte en l'Océan de Joie;
Y vont bateaux, de Ciel pleins, Libre, oiseaux servants
Dieu, Enfant des grèves, en Pleurement assis,
La Vague à l'Ame, de rêverie fluctuant,
Temps restés du Lac d'Ame à surface flottanst,
Centre, En Immersion l'Eau, sur tous points sent de l'Etre,
Au Profonds du Méditer plongeant des Mystères;
Tant y enfoncent que plus ils ne se soutiennent,
Passé plus outre au point où Dieu tout leur pardonne,
Manquements, défauts de Force, à tout, Suppléant,
Défaillies leurs forces, Dieu, de Tout leur tient lieu;
Ils touchent au lieu de Vÿe qu'est l'Indescriptible;
Ils y sont illunés; y Voient le Christ Azur;
Les murs poussière y choient de la prison du moi;
D'âme individuelle, d’ego se fond le sens
En moi Universel, joint de Toi-moi l'Abyme;
Toi! Qui des Exilés le Prince, l’Exilarque,
De Perse, au Jardin de Tes Roses, rappelas,
Des endeuillés pleuré de Sion, que Tu épargnes!
Au Lieu des Délices, un Royaume Tu Donnes;
Tiens Règnent sur les Humbles. Sur eux Tes Parfums
Les mandragores exhalent, aux Fruits d’Amour;
Plus même ils ne songent des Ennemis haïr
Lunes nouvelles, pâles, d’hiver de péché;
Car, En Vye, l’Amour, plus Fort, a Vaincu la Mort;
Et cet Amour est fol, qu’enivre Sa Passion;
Embaumant Il découle, aux Grandes Eaux ne Meurt,
Où d’Amoür, aü Palaÿz Doülceür, Vÿst Süavÿté;
Jardÿn Sëcret! où së Cultÿve Eternÿté
Aülx Urnës où Pensche Dÿeü, Murmure à Noèsë:
“Faÿs cÿ, Va là, reGarde, Escoüte, poür le Dÿsre;”
Au Jardin de l’Ame entrée où Bien s’y éploie
Libre, l’Ame perçoit, pur, le phrasé du siècle.
Elle saisit que Dieu est Bien, le Lieu du Monde;
Lors, à ses fautes, la Grâce Supplée; ses manques,
Elle corrige. En ce qu’elle ne pouvait, seule,
Dans sa nuit, mener à Bien, Elle y met son Jour;
Psyché, Femme, est l’Ame, quy s’y fait Pénitente;
De Nuit, en Lieux Secrets, s’Unit à l’Invisible,
Devant qu’En Eden, au Jardin d’Amour, conçoive
Volupté, après que ses Ailes lui aura
Rendu l’Amour, en cime dernière, à l’Un Beau,
Son point Haut, centre de l’Ame, en Lui coïncide;
Elle y peine extrêmement, tout le jour Prostrée
D’épuisement demeure. Acédie vient, l’assaille;
Mais à la Lune, au soir, talents du Jour déterre;
Ô! ce Jardin qu’est l’Ame! en dispendieuse crue,
Des énergies fertile, de l’Intelligible!
Mais Indigente, qu’En Désir tout seuil recule;
D’où fut Aphrodite Mère, puis Soeur d’Amour;
De Richesse et de Pauvreté naquit cette Ame,
Qui, ce Jour, plus n’est Psyché, mais Fille de Roy;
Du Principe Divin la Fille, du Roy-Dieu,
Reine est Psyché, au Jardin d’Amour, qui détient,
De l’Age d’Or, la tout Edénique Science :
De l’Esprit les Mystères aux Devineresses
Découvre Dieu; Lit d’Amour, plus qu’Alphée, Suave,
L’Esprit, le Saint, le Lien d’Amour de l’Anneau Trinë;
S’y habite des Mystères Contemplation,
Qu’à Ses Amants déploie Dieu, de Lui consumés;
Transis ils demeurent, et dans la Stupeur Vivent;
S’arrêtent leurs membres, leurs Yeux, mi-clos, se ferment;
Tels Mortz, Immobiles, mais Vivants en Louange;
De l’effort, surhumain, même ils ne se ressentent;
Dieu, d’Invisibilité leur prête le casque,
De Méduse le Miroir, Terrifique aux Vils,
Et tous Monstres leurs Ombres pour la proie méprennent;
S'y juge un roi que rien ne fit roi que couronne
D'araigne à qui Voit Dieu tisser toile de Vie,
Sachant qu'au Crépuscule est plus brillant Soleil;
Que des Cohortes Saintes Prenions Courage,
Aux traversée des gués, à Dieu nous recommande,
Couleur de vair de paon, Dame si Bien Parlante;
Ses Souffles en baiser, sous Vents d’Autan, murmurent :
“Gagnez d’un Fils l’Amour, pour entrer en Sa lande;
Dès Rosissante l’Aube, y vient le Vavasseur;
Vous, qui en Vallée de Mort, sans nulle balise,
Aux Vents, moindre brise guettiez, de l’Ombre Trine,
Sous vos pas écloront des Cierges sur les Eaux;
Cabot de cabotinage : arbre à singeresses
Figures. Qu'adviendra-t-il de lui? s’il Meurt,
Dépouille & Cadavre abandonné au Singe-Diable?
Il n'en veut soi Pleurer? Fort bien. Qu'il se voit Mort,
Quelque Insensible que soit son être sans âme -,
Au Cercueil étendu, que l'on va reclouer,
Lors qu'à l 'Office des Funérailles chantée
Lui sera l'hymne : « Venez mes Frères, donnons
Au défunt le Dernier Baiser... ». Ah! Il Pleure...
Mais vois qu'au Méditant Croît l'Arbre, Devient Ange,
En Pays Haut, Constellation Météore,
Va les Cieux traversant, Galaxie d'Andromède,
-Tel mendiants errants, passant leur Vie à tous
Les Vents, de Pélerinage en Pardon, fraîcheur
Lunaire, qu'après torride, comme Nul ils goûtent,-
D'éternité En Eternité perpétuée,
Sans s'accrocher à Rien, moins que Lune au clocher
Perche, sur pins flotte, Demeure sa Mémoire;
Aux quérant Droits de Droiture, pins mariti
PRESBYTERA ANNA
BALLADE DES AMES
Tome II
CHANT TROIS
PARADIS
NOTRE DIEU EST AU CIEL,
IL FAIT TOUT CE QU’IL VEUT.
Ps. 115, 3.
A TOUS LES SAINTS DU CIEL DEDIE,
QUE PAR LEUR SAINTE PRIERE ILS NOUS PORTENT,
QUI FAIT TOUT CE QU’ELLE VEUT.
Avez-vous vu, amants, avez-vous Vu leurs Ames?
Ils ont quitté rivage, aux grèves d’oriflammes,
Folle de vie; en Nef de Mort, leur Jour dérobent;
Poupe au Levant tournée, la rame en voile monte,
Voile en manteau de Prière, jusqu’où la mer
Sur tous se referme; y ondulent ses escarpes;
Au palanquin des Eaux, le Sang n’est plus si rouge;
Résédas, lyserons, shintz à son Coeur, l’en ornent;
A Noces d’Or Dieu, grand' favorite l’on Mène;
Qui L’Aime, avec lui Marche Dieu. Qui, au Secret,
Juste se Fait, Christ de Ses Eaux le lave, épure;
Au Déluge, Esprit met l’Arc-En-Ciel En Nuée;
Des amis très chers chèrement parlent d'Amour;
C'est qu'un Lien très fort étreint leurs âmes d'Amour;
Christ brûle leurs Coeurs; entre eux se brûlent d'Amour;
Las, en terre ont Laissé ceux qui leur Bonheur pur
Partager n’eussent Su, ni leur Souffle En Baiser,
En Haute Mer mener, à l’horizon jointive;
Se pourraient-ils déjoindre, s’ils ne se discernent?
De poussière d’étoiles Une même Nuit
Désennuie Mer et Ciel; à leur reflet s’ajointent ;
Ton Ange les Accompagne; Ses Voies sont sûres;
Larmes, au Rayon Vert Guidez, des Anses Saintes!
En Comète Sacrée, Marine a Ciels limpides.
Alizés propices en tous sens y agite,
Sous Tes Zéphirs ils ondoient, ses Bons Vents sont saufs;
Si se profilent brisants, les changes d’amure;
En la mâture, as Exhalé Faveur d’Amour;
Au rinceau de nos Coeurs, coque En Fusion ne plie;
Au Pays de l’Aimé porte Amants le Vaisseau;
Sous Ta Lumière, ils font route; cinglent au Large;
La Mer Son Tulle irise. Dieu! Quelle Beauté!
L’ai-je donc Rêvé? Non, ces Noces Bien advinrent;
Toi! qui d’algues bleues nouas l’Ame aux noeuds du Voile!
Dont franges aux quatre coins de Terre en mis, angles
Où Ton fil, d’azur Tu brodas, Gaze en turquoise,
Qu’en Dais Nuptial, sur la Mariée, posas,
Qu’au Palais de Saphir, Voile couvre d’Amour,
Dont Tu nous borderas, quand serons en Linceuls !
Lors, les vêt l’Anneau d’Epithalame, Manteau
FleurdeLysé de l’ancolie, près l’Ile Heureuse
D’Amour Parfait; en Nef d’Amour, les mène En Gloire;
Comme d’Occident En Orient vont les Astres,
Amour, aux pourpris du Palais, Mène les Ames;
Et c’Est à l’Orient qu’éclate Sa Splendeur!
“Enamourée, Joyeuseté, m’en vais Périe;
D’Amour ne suis laissée, Ses débords m’emportèrent,
Fors Sien Baiser, à Ses Lèvres retient mon âme”;
Au gré vont du rebond, des lames de Haut-Fonds;
Or, si tôt départis, par Voie des Airs, relâchent;
Aux avant-ports de Désirade est leur mouillage;
A leur chaîne s’amarre Liberté d’En-Haut;
Y ondoie la Lune; elle, oh! à leurs doigts s’effile,
Qui leur semblait si loin, tout près, d’avoisinance;
Qui, de chaîne d’Ancre jetée, au Navie d’Ame
Intérieure arrimé demeure, un Jour parvient,
Au plus ProFonds du Coeur, au point d’IncoNaissance;
A mi-cercle, de Lune d’Eau, en cycloïde
Réflection, Tourne Ta Roue sans loi, Parfaite,
En Lune du Coeur, sans éclipse, dans Son Cercle;
Au Visage nous Regardes, d’Un seul Regard
Tien, en l’Ame ennoblie versés, si vile n’est,
Fleur de Sceau de Lumière, en Cire d’Estampille;
Amant du Christ, l’Etre à Cire est fait le Semblable,
De Sceau Tien de Justice, en Perle au Monde, digne
Receleur de Souffrance issu, qu’au front, Dieu pose;
Lors, descend du Ciel de l’Ame le véhicule
Divin sur l’Epouse de Beauté Nuptiale,
Fleur de Beauté, biche d’Amour, Resplendissante;
Ta Fiancée! ce Sceau, au Coeur pris du Seigneur,
Qui son Coeur Fit, et son Amour, plus Fort que Mort.
Car, éteindre l’Amour, les grandes eaux ne peuvent;
Aux cerisiers où s’embrassaient les Amants,
Ce même temps Pleurions, où vînmes complaignants;
D’en l’Amoureuse Vie, Pleurs En Toi nous transfèrent;
Aux cerisiers où s'embrassaient les Amants,
En Fleurs son Ame, à la Passion grandit Cypres;
Aux cerisiers de Pâcque, Pleure Joie de l’Ame;
Si tant sublime est l’amour qu’à la fiancée
Porte le fiancé, que de plus Haute Amour
L’Aime encor' Dieu de Belle Amour Précieuse!
Tant qu’à Abraham, l’arrachement de l’Epouse,
A bu l’Aimé ce qu’il lui en coûta de Larmes;
EnSerrée Sirène, en chambre gondolière!
Or nous, qui sous cette onde étions enterrée,
Aux Vanités de la terre y dormîmes-nous?
De vains madrigaux aux notes renais qui s’Aiment;
D’où cascades en mers, ouragans sur la grève,
En rocailles s’ouvrent, aux grottes du CoNaître;
Que s’y rie le jour, lui appartient la Veille;
Comme En Ta Nudité se cherche Vérité,
Par Tes berges en noyés nous laissons rouler,
A fonds de barque étendus de la Vie sous Toi;
En nous Vit Christ; où nous ne voudrions nous mène;
Nous fait Paix jaillir; A Joie, des Vertus, l'Arôme;
Mais, au Nard de Myrrhe, En Vertu, Tous Parfums entrent;
A la Face de l'Oint, par Larmes s’en épanchent;
Ô Joie Nuptiale ! Myrmidons, n'en Savez Rien.
L'Epoux mon coeur a pris. Du Sien promit l’Aurore.
D'aimer à grand Deuil, Lui, fait Aimer à grand'Joie.
Sur Ses Mains Il Porte : C'est flèche d'Ascension.
En cet Envol Il presse; elle, à Son Sein, repose.
Ce qu’ell’ possède, fuit; Plus Haut, tous Jours, désire.
L’Archer arme à gauche; de Sa Droite l’étreint;
A son côté, blessure elle porte, d’Amour;
Pleure sa vie; jusqu’à Mourir, en Pleurera;
A ce Signe, Seigneur, les Tiens reconnaitras;
Et Ta Paix leur donneras: ô Blanche Colombe!
Ô coucou de mon Amour ! ô ma Liberté !
Colombe, ô Justice! Ma Liberté d’envol!
Liberté : Grande Dame, qui, à l'aumônière,
Suspendit Coeur du Monde, esclaves d’attelage,
Qu'au char de Mort elle arrache - Oeuvre de Merci-.
Obscènes empires, sans Gloire, elle piétine,
De ses pieds nus, que nul roi n'embrasse du monde
Vaincu! Dieu de Splendeur d’Amour te fait Diadème,
De cristal de Larmes, de cristallin de Ciel!
Sa Couronne est Sagesse, qui donne Allégresse;
Colombe, son Nom de Toi, Dieu de Tout, Esprit!
De son Seigneur, Fiancée, la Dame d’Amour;
Ceignons de Vie les Couronnes! Demain, vois-tu,
Nous Mourons, déjà! N’attendons d’en partager
Roses rouges, d’en efFeuiller Partage au Vent!
A Vie noue ta vie, qui plus n’Erre au songe - creux;
Mort d’Amour plus ne s’offense. Amour l’a Vaincue;
D’Amour la Mort Est Vie; Sa Senteur Vit En Myrrhe;
Qui? Douceur saurait du Vivre en rémission;
A nous qui sommes en Sursis, ajournés ivres,
Elle n’est qu’avant-part d’entre Frères du Ciel;
L’on s’y fait Joie des insoumises. Passion
D’Amants ceint le Thyrse, ce dont Couronne Est Vertu;
Amour s’en honore, comme maître d’ancille;
Dieu vêt l’Ame, Sa Fiancée, En Plénitude
De Gloire, de Sa Beauté Sublime. Plus Belle
Qu’Aaron la fit, d’habits d’Amour d’Or, de Pourpre
Violine, d’un damasseur tissée d’Ecarlate.
Loin que la fît Périr à l’Hyménée sa robe,
Ains’, de jalouse Médée mise à sa rivale,
Pour qu’elle en chût Morte, tréspassées ses amours,
Icelle, En Amour, dès là que portée, la Hausse.
Rosée du Fiancé ! Beau, plus que Lune Céleste,
Larmes d’Amour en Tête; en sont pleines Ses boucles,
Des gouttes de la Nuit. Car c’est la Nuit qu’Il vient,
Par l’Huis du Coeur d’Ame qui son Amour Lui donne;
Suis allée Voir en la Nuit si m’Ami m’Aimait;
Par seule Amour, reçus En Toi cette Fiance :
Ton Sang fut Signe à la porte; Tu la rouvris;
Nous qui de Mer n’avions vue que fente aux volets,
En Prince changé, par l’huis du coeur, Regardais;
L’oculus heurtas. Qu’Eblouit les Yeux Ta Vue!
Ah! Dieu! Te Vois ci, ô mon Epoux, qui arrives!
Bel Amant de mon âme Indigne! Ô mon Sauveur,
Je n’ai pas la Robe, ni Tunique des Noces!
Ô mon Dieu! Désonge-moi, du Baiser d’Amour!
Si long Temps! j’ai dormi...et c’est la onzième Heure!
A Dos de Dieu m’emmène en palefroi montée!
S’était souillée mon âme, maculée, vêtant
De fautes costumée tunique. A Vents rebrousse,
De Mer la déFerlaient ceux qui Tes Eaux ne craignent;
Mais Ta Divinité vêtis de moi, Manteau
De mon humanité vraie, que fût retirée
De sa prison mon âme aux portes de la Mort;
Ô mon Maître! moi qui dormais en Nonchaloir,
Quand ravit mes dépouilles, du Mal le Stratège.
D’Exil rappelle-moi, et de la Servitude!
D’où Répons me fis qu’à l’Ame éprise Te Fiances,
Pour, au Clos d’elle, y établir Ta Demeurance;
Mis Robe pour Lui Plaire. Lui Se Vit Lumière;
Ô mon Aimé, Donne-les moi, et m’en revêts!
Rossignols, Doux Citharèdes, à mon Seigneur
Chantez! Qu’en Palais Nuptial d’Âme, en fin, Il entre!
L'Homme Libre, s’il se Veut Saint, par Grâce, incline;
Lors, le Christ-Roy, de tous les amans le plus Doux,
L'Unique à toute épreuve Fidèle, l’Amante
Sienne, Portant ses pas, par tout, mène, Accompagne,
En Enchanteur, de tous ses Voeux Puissant Servant.
D'esclave amère, de souillarde, en Fée de Joie
Après sale Peau d’Ane, et, du Temps couleur lente,
Pour qu'à Robe de l'Ame, Il mette le Soleil,
Qu'au Bal des Astres, Cendrillon, son Prince mène;
La Change. Et, sur sa nuque, Son Souffle Très Saint,
Pour qu'en son Sein Béni, se pût Porter le Monde,
Jour après Jour, à tout instant d'Heure, Il Inspire;
Si Pudiques étaient nos Pères! Abraham
Vit la Terre Promise, Israël, puis l’Egypte,
Avant qu’il n’eût Bien regardé Sarah, sa Femme,
De si Long Temps son Accordée. Aux Eaux d’Egypte,
Son Voile ôté mit son reflet. “Aimée”, dit-il,
“Je te Sais à présent de Chaldée la plus Belle.”
En Voit plus une Servante, aux Hautes Epoques,
Qu’un Prophète. A Abraham Dit l’Eternel : “Fais
Ce que dit Sarah.” - Génération de Désert. -
Pour ce Jour d’hui que si peu Savent, Dieu Sa Grâce
Moins Malaisément donne, aux pécheurs aidés même,
Rien, qu’au Coeur d’Amour Vrai Probe, ne regarde autre;
Ô Dieu! qu’à Ta Vérité s’ouvrent les mémoires,
De Tes Dits Oublieuses! Surseois à la Peine,
Et tout cayolar excepte! où Piété règne,
Comme dans l’Egypte aux Hébreux Tu fis, lors que
Au long leurs portes Tu passas, du Sang marquées
Des Justes, qui de Souffrir leur Scellent l’Alliance!
Mais, du Cantique, la Fiancée, est du Christ
La Soeur, du Péché de Pharaon non plus Serve;
De s’offrir elle néglige aux regards des hommes;
La Séparée, tant soudainement, s’ébahit :
Delà l’Etre, c’Est àsavoir, Christ, Vient, lui Verse,
Epanche à ses Soupirs Consolation Suave;
Sous les flots fougueux, Vois! ci, roulée d’Amour, l’Ame,
Qu’en Trombe, en Mer, en Terre, sous la Nue Balaie,
Tout, au tour de Toi, Christ, Irradiant Ta Bonté;
Intelligiblement, Vient l’Amant Divin d’Ame;
Elle marche aux flots d’un Océan de Délices;
Deuil de vie reflète Son Visage En Lumière;
A qui s’Efforce plus, Il Dispense Son Feu;
Qui, d’Amour de Lui, se Meurt, Il mène à Sa Gloire.
L’Ame, à sa trame, les variations emperle,
D’Amour; l’Avancée En Lumière aux Lais poursuit;
Comme le Musicien à ses mêmes vieux thèmes
Se retrouve, en chute a point de rebroussement,
D’En Abyme - En Dieu - de Sagesse, elle resaute;
Sa robe de tristesse elle n’a dévêtue
Que pour leur corps de Christ Vêtir, Ame d’Amour;
De Sanctimonie Vêts Tienne! aux damasquinures,
Dieu, qui, devant l’Arche, à Ton Peuple, toute entrave
Dissipes, au Désert du Bon - Bonté, Ton Nom-;
Le Lys des champs qu’a Dieu de Sa Splendeur Vêtu
Que leur Radieux Visage point plus ne Scintille,
Epure de Lune en marche, sous quelle ils vaguent;
Que de plus Grand Beauté l’Ame est de Dieu Vêtue,
Lui, de l’Ame! qui toute forfaiture oublie,
Et le Nu Amour, plus que d’amour, lui décèle;
Leurs Ames tissulaires, les a Dieu frangées,
Aux plages d’amour, du bleu prison coquillage,
Qu’au Monde ils redéploient de Prière ses Voiles;
De leur Sein sourd l’Aurore, Soleil n’en décline :
Dieu, Lumière Incréée leur est de Création,
Sa traîne de Gloire à leurs pas. En proue, Justice;
En cette Lumière Contemplait tout Adam.
A l’Aube de Création, il y Voyait
D’un bord l’autre, Espace, Temps, Bords, Rives du Monde;
Du Seigneur la Fiancée est comme l’Aurore,
La Lune, et le Soleil. Elle est l’Ame Divine.
D’Apparat Robe est En Dieu, de Joie Sa Parure;
Ci, comme une Fiancée, l’Eglise, la Belle,
De sa Blanche Robe des Noces a Ornée,
De Sa Chlamyde d'Or la revêt Son Seigneur;
Pour Tunique, a pris sinople, au bliaud du Ciel;
Des Belles Vertus Il veut faire la Parure,
Qui, de Ses Beautés, voudrait la Semblance prendre;
Outre Lune et Soleil, Christ s’y fait Jupiter;
Ainsi Sa fiancée rend-t-Il, si sa comète,
Trop près de Lui passée, n’en fut désintégrée;
Noueuse, aux voûtes d En-Haut, pose soie d Iris,
De leurs couleurs tissée, de son sang s'entre-tisse;
A sa voilure, a mis blancs anneaux d’Astres perles;
Sa toque de Soleil, safrané Pourpre y dore :
Du sang d’Aimés, ses chers Morts, Vivants y abreuve,
Fontaine au carrefour des Vents, ruissel d’Amour;
Des fouleurs de pressoir s’assortit sa vêture;
A la saignée s’allie du Manteau de l'Epoux;
L'épouse, à Son Ombre, désirée, s'est assise,
D'Amour soumise; en elle, Lui, l'Amour ordonne :
Justice lui est, par seule Grâce, infusée;
Lors, plus n’est nôtre notre vie; Christ vient, nous presse;
Vêtement de Gloire est sa Robe, Vêture, oh!
De Thaborique Lumière, qui Transfigure,
Lors qu’âme, par l’Union, est faite Ame En Gloire!
De son fort cyprès, a pris sa Robe de Gloire,
Plus qu’olivier, Ta Paix, Justice emblématise,
Qu’à l’Abyme, en sa profondeur, Toi seul mesures;
"Pour Don Nuptial, de Feu t’envoie l’escarboucle :
Mon Esprit," Souffle-t-Il, "sens, sur ce cou t’ Effuse.
Fille de Roy te fais, pour entrer en ton Ame,
Qu' à ton paraître, n'aie de mon Nom déshonneur."
En sa coiffure, Il a mis l’Or de cheveux d'Anges,
A la tête a posé Voile d'argent de Grâce,
Lui qui, Gracieuse, et Glorieuse, désire,
Aux lais des harpeurs de Divine Epithalame,
Sa Fiancée, d’Abyssinie, qu'en Reine Il voile,
Qu’aux confins de l'Occident et de l’Orient,
Qu'au Khamstchatka même se reconnût Sa Gloire,
Surnaturelle, Suressentielle Puissance,
Au Monomotapa, plus que reine de pluie,
Qui sur les hommes règne de sa sombre Afrique,
Exauçant qui L’Aime en Véridicité Simple,
Là-bas, sous la berce des Vents, loin dessus îles
Aléoutiennes, en la ceinture de feu,
Aux lieux où glaciers choient dedans le Pacifique,
Ces hauteurs immenses, au Désert de Montagne,
Où, d’en Skyte de Feu, Prie le Prophète Elie,
Qu’au jour de sa fête à découvrir il donna,
Aux pentes des volcans qui ces lieux embrasent,
Où, glabres, les morses plus ne se colorisent,
Aux polaires froidures où meurt chromatisme,
Aux sites oubliés où vit le Roi des glaces,
Naufrageant en tempête aux jours de découverte,
Rien, que le Mourir restant, d’Aléoute Trace,
De main de Germain d’Alaska, Saint, d’Orthodoxes
Chapelles, kayaks de mer, d’entoilage en loutres,
Et, mers veillant, ces vives princesses marines;
Torturé des Latins, Saint Pierre l’Aléoute,
Prie pour nous! Ô Saints Martyrs! vos pas vénérons,
Qui sur brisées marchant de Christ, audace en prîtes!
Ô Dieu des glaces! au fonds demeuré du puits
De Vie, fraîchissant, gardé des Humbles, secret,
Qui gentement rétribues, Te treuillant, doigts d’Or!
Neige aux branches, repousse à l’Ultime, oh! limites
Au son des Vents, d’en baies, à Ton tonnerre affixes,
Que sous l’ombre au déclin regagnât Lumière!
Qui, un soir, à sa porte, Ta Sagesse y vit,
Assise, sans en rien dire venue, furtive,
Qu’il le sache, onques plus ne s’éloignera-t-elle;
En grand désir, il n’a cesse qu’il ne La veille;
Elle, à mesure d’Amour, en retour le couvre;
Chacun jour, de plus Beau elle orne sa parure;
A nul elle ne vint qu’il ne l’eût suppliée,
L’en eût requise, à grand peine de Patience.
Persévérance brûle en veilleuse du Moine;
Il en oublie son pain. A peine s’il boirait;
Il en Perd le Sommeil. Son Esprit, d’Elle est plein;
D’Amoureux transports frémissant, s’ouvre son Coeür;
Ce qu’Elle Aime, pour Elle, transi devient;
Passion le transporte; En Esprit, il jubile;
S’ouvre Infini d’Amour, tous jours plus grandiose;
Sagesse, Est d’Esprit la figure. Sa forme, ample,
Sait. Haillons, habits noircis, tant humiliée,
Sa Beauté ne voilent, par trop resplendissante;
Qui la verrait sans Voile, en terre tomberait;
A Telle Sublimité, ses yeux s’obscurcissent.
Mais Elle, veut, d’Amour, Paupières lui ouvrir;
“Qui s’Unit au Seigneur avec Lui plus n’est qu’Un
Esprit, Chair de Sa Chair, os de Ses Os. Y brille,
D’Irrégénéré d’Antan, l’étincellement Pur;
De ses vêtements le dépouille, du vieil homme,
L’Abandon; Nudité le vêt d’insigne Voile :
A couronne d’Äme, Honorance! de son oeuvre
Qu’au Christ Mort en myrrhe, au péché Mort se joigne,
Mystiquement, avec Lui se Meure, de saintes
Luttes, par quoi remodèle le Plasmateur;
Si pour sa nudité fut acquittée Phryné
D’à la déesse sculptée n’être ressemblante,
N’est le Mystère le plus bel signe sensible;
Qui d’Aphrodite revêt la ceinture, un court
Temps semble irrésistible, mais qui, pour Toi, ceint
De Charité Chapelet, tous jours invincible.
De Toi, pour Toi, se dépouille Ta Fiancée;
Le coeür lui brisas; Sois lui Bon; Ouïs s’exhaler
Soupirs où, voie de Joie, danse Ame, à Toi se Voile;
A Son Aimée, tous Ses Hauts Dons, Seigneur prodigue,
Plus de Biens profus que n'en eût, ce Temps, rêvés;
Son Amante Ondine Epousant, Fait, Nue, Sortir
De Cythère du péché, Lui, le Roy des Ondes,
Loin de toute souillure, Lui qui Créa purs
Soleil et Lune, et le Ciel à la Terre Unit,
Sur la voûte étoilée, au firmament des Cieux,
Harmonisa les Astres, et posa la Terre
Par-dessus les Eaux. Mais, ce jour, Il la Recrée;
Que si étroitement tient embrassée l’aimé
L’aimée, Christ, Lui, au plus près Séjourne de l’Ame
Qu’Il Aime, Son Habitacle fait d’Ame Amante;
Et comme d’Yseult Tristan disant : “Je ne puis
Me séparer d’elle, ni elle de moi,” l’Ame
Eprise de Christ désassembler ne s’en Peut;
Ah ! Plus chère qu’avec l’ami la Demeurance,
Si même enserrée eût en la jonchée fraîchie,
Jusqu’à la Rosée, tout contre son noir manteau
Veillé, l’eût-il délacé, devant l’Aubépine,
Entre ses bras l’eût-il prise, eussent-ils en lits
De Fleurs songé, que pour amants en fussent pris,
Plus que chastes Noces, et qu’en Terre épousailles,
Delà Brumes des Mers, qui les Amours Séparent,
Franchiment du Noroît, Chère Ta retrouvance!
Christ à l’Eglise, Orthodoxie, s’Est Fiancé.
Belle comme Lune, Il la Dit, En Soleil pure;
Bosquet de Fontaine Il la fait, que grand’ Il ouvre;
Sa Beauté ne décline; elle est inaltérable.
De Nuits en aurores, s’avive sa splendeur;
Aux opulentes chambres, de Désir, Elle entre;
Il Est sa Vie; au jardin de son Coeur Descend;
En l'intérieure chambre, au Palais Nuptial
Des Noces, Radieux, Paraît, En Sa Mandorle;
Dès avant la naissante Aurore, traversés,
Sans que nul les eût su en cette sorte lire,
De Sa Belle-de-Nuit les Souhaits Il devance,
Avant que les proférer n'eût pu, consciente,
A la clairière des pensers, devinés,
De Son Amante, Il Est le Souffle; Il Est son Air;
Grand Parc, qu’Eternité, où plus rien n’est, adoncques
Tout entre, qui, de pureté, s’envoile, Ÿcelle
L’impur désnudement, d’elle Sanctifiant;
Aux Yeux de Sa Bien-Aimée seule, Il Se dévêt;
Du Manteau de Sa Gloire, Il la Pare; Il Vient; ah!
Et l'étreignant, Célèbre leur Union Sainte.
Seigneur! Icelle Fais Reine d’Amour de Toi
Qui souillon se fit, en dessaisissement, vide
Y Combles, En l’Intensité, de Ta Présence!
Dans le Silence, qui murailles Très Haut borde,
Où Flotte, si Tangible, Présente, la Grâce,
Fleure, Embaumante, Son Exhalaison, Suave;
Y Soufflent la Tendresse Ses Baisers d’Amour;
Ce qu’Il déroule à sa Vue exhale Sa Bouche;
Dieu, de Son Aimée, le Fondement Fait du Monde;
Des Baisers de Sa Bouche, Il tient ses paupières
Closes; lui fait Oublier Tout. Lors, s’abolit
Sa Peine, de ce que, d'Amour, Toute, Il l'enivre;
Lui découvre en son Coeur des Jardins d'Hespérides,
En Nectar, Senteurs, Blanche Fleur Belle, Ambroisie;
Là, plus n'est Soif, ni Faim, ni Sommeil : Aux Rivages
Sans Rives Il la mène, aux Contrées Oublieuses,
En Paradis nouveau, aborde son Esquif.
De Mara, Il l'a retirée, des eaux amères :
Loin flots noirs du péché, ses Tempêtes atroces,
A Ses Lèvres, Goût s’est pris, des Eaux du Repos;
Ce qu'Il lui donne à Voir sont les Splendeurs des Saints;
Elles sont ineffables & elles embaument.
En nuit des Douleurs, Vierge, et Dieu, Lieu Sa Fontaine
Vôtre est; l’Ame, au Faîte incanté, Couronne y lève;
Près d’elle est un vieux Sage assis, rajeuni;
Comme en Terre, il Lit, mais saisit ce qu’il Lit d’ores;
Bible en chinois plus ne requiert lire : Livre il est;
Haux Ecrits - des vertigineuses Ecritures;
Veilleurs de Tours des Vertus, Femmes Inspirées!
Qui d’Esprit Visités de Prophétie, au Char
Céleste pris, En Ravissante Grâce, Vîtes
Mystique Contemplé, aux Mains Flambeaux d’Amoür,
Après Josué, En Nard entrez! aux Aires Hautes
De cell’ Promse Terre qu’est d’OrthoDoxie
Contemplation, que, recousue, vêt la Tunique
Antan scindée : Christ Chrétien, Tradition d’Anciens;
Les uns, pour ne l’avoir Connu, n’ont reconnu
Christ; catholiques, en autodafés, Tuèrent
Ses Juifs Ancêtres; puis, au confluent des deux,
Les Chrétiens Orthodoxes leurs Traditions
Durcirent, de Littéralisme empiégés;
L’Esprit, aux Vrais Orthodoxes, Son Souffle Agite
Aux Eaux. Par tout du Christ, nomade, est la Demeure;
Ne soit Guerre d’eaux aux Caravanières Pistes!”
A ces Mots Ouïr, nous reconnûmes la Vierge;
Sa Couronne est tressée, des Vertus Exemplaires,
Qui Roses sont d’hiver de Vie, n’étions-nous,
D’Auréation dénués, Mortelles Choses;
“ Si, d’Enfer sortis, fussiez En Paradis
Avancés, tel Saint Joseph de l’Athos, peut être
Nous eussiez-vous Vus, mon Fils et moi, de l’Icône
Sortis soudain, à ses Yeux, Animés, Vivants;
N’en Sut, à telle Enseigne, Irradiée sa Celle,
Si Plaine était, Ciel, Paradis, Palais, ou Trône;”
Las! pour ce faire, au Champ de Forces sied, Puissant,
De Prière, atomiques durs coeurs en église
Muer, mieux qu’en antimoine l’étain ne change;
Christ, ce Vavasseur était ! pour Dieu-Roy Oeuvrant,
Qui Sa Gente Vierge en litière étendue mène,
Par irisé damier des champs, Chevaucheresse;
Jusqu’en fontaine trôner - CoNaissance à source
Eternelle - où l'Un se réalise de l'Etre,
D'Accès qu'aux Ames Libres, Epanouies, Ouvertes;
Ce n'est chose autre sinon Divine Union,
Perfection Spirituelle en tout délivre,
Aux Seuls, aux Mariés, dont Dieu, Joyau, Tout Exauce;
Au Point de Passage entre l’être et le Divin
Qu’Est le Temps sous la Nuée d’Union à Toi,
S’Inaugure, Ame Déifiée, l’Etre Dieu;
Point de Rencontre et de retournement, point d’Etre,
Où, sans Nécessité, l’Esprit Libre, Amoureux,
Sur Dieu incliné, aux saules s’éploie, de Grâce;
Lors le point-Homme, par Centration Vraie, Divine,
Vers le Point-Dieu sa chaîne tend, de Convenance,
Ses anneaux à Dieu arrime; Se l’allie Dieu;
Libre, en ses Jardins de Nuit, s’accomplit le Temps;
Roy de l’Univers! qui, matin, viens l’ouverture
Du Jour rendre à l’Ame d’Oeuvres de nuit scellée;
L’Ame aux confins croisait. Gardez-lui Souvenance,
D’Absolue Perfection, aux Marches du Royaume;
Lors, par Dieu, se tisse sa Chair de Grâce Sainte;
Est ce Joyau pour les Non-possesseurs
Qui Le Gardent, Tout Reste dériver laissant,
Que plus Rien n'afflige, d’être Enfants de la Joie;
A leur Fête Nuptiale, Orient les Voile;
Vous, vos regards abaissés, qu'à Lui vous Elève
Où les abrupts tout l'espace épousent en Ciel;
Sur Byzance, la Toute Orthodoxe, au loin, reine
Des villes d’Ame, aux sables lève Ta Splendeur;
De toutes beautés se Pare, de Beauté reine;
Dans Constanstinople, brille encore Ta Gloire.
D’ivresse d’Amoür En Ivresse s’est enclose,
Relique de Baisers, en Châsse Reliquaire;
Au seuil du Temple s’image l’Eternité.
D’un même trait ténu s’éveille Ame de Chair,
Que l’Esprit seul y trace, aux mille crayons d’Or,
Telle Ombre Astrale reflétant la Lumière.
Comme d’un Habit Royal l’Entourent ses Oeuvres;
En leur déliaison se goûte le Repos;
En cet Abyme de Dieu s’évanouit l’Ame...
L’ouvre en Psyché l’Esprit d’Intérieure Ame et Science,
Et Tout lui Souffle, Temps et Lieux, et Faits d’Amour;
Puis, de Ci-Haut, huis de Délices, lui entr’ouvre;
Mais, Embaumante et Suave - ô Combien ! - Sa Grâce,
A ses seuls Pauvres En Esprit Dieu la déscelle,
Aux Déserts étendus à la paroi des Cieux;
L’Ame, au Firmament du Ciel suprêmement mise,
Des Pays immenses prend Vision du Coeür;
Aux branches de ses Fleurz, de tous fruits naissent miels;
Aux violes d'Amour de Dieu s’ ajuste l'Ame;
Mystique, En Erotique de l'Ame, s'y Fiance;
Là, sourdent Fontaines, Sources de Lait, plus vives,
Dont la Rosée Gazelles de Désert étanche,
Mieux que tous les mirages du grand monde ensemble
De délectations mièvres. Car du Roy l'Ame
Epousée est à festin conviée d'Hyménée
D'Amour, aux parvis du Ciel; aux Marges Gardée
Des Palais de Séraphims, des anges Servie;
Là, plus de Nul Autre, non, ni Prince, ni Pauvre,
N'est besoin . En Dieu Tout Est . Rien, d'Amour, jamais,
Plus n’y saurait faillir. A qui L'ont Trouvé, grottes
De Sirènes sont chateaux forts ; De feu géhennes,
D'Exil, sont palais; Déserts, Cités interdites
D'Impératrices; caves nues de Solitaires,
Foules diamantées; Ermitages, Basiliques;
Seuils inviolés, d’inassignables, Cathédrales
En sables fins, de Traîne ne balaiera Reine;
Il Est des Habits quels, En Manteau de Nue, Voilent;
Pour l'Ame Recluse des Renonçants du monde,
Aux filets de l'Amour de leur Seigneur captifs,
Tout, Palais comme bouge, émine Citadelles
Intérieures, d'où Vue distanciée s’acquiert
De Plein-Pied sur Cosmique Infinité s’ouvrant;
Vermisseaux, Etoiles, Tout, en leur Coeur s’avive;
De vaisseau d'âme errante à nef des Fols, ils Savent;
Métaxique, Eros d’Ame, en l’intervalle tient,
D’indépassée finitude à Face Divine;
Que Tes Paupières à mes cils, Aimé, sont Douces!
L’Ame, qui l’Un au Vrai Contempla, tout soi-même
Devient, sans dualité ni schize, enfin,
D’amoureux maux passant, au Pur Amour Atteint;
Ceux qui mal Aimés furent, s’apprend à Chérir ;
De chaque instant Fruit se Cueille, En Sa Jouissance;
Et toute chose se Goûte, ah! d'Intense Sorte!
Qui, pour ce Pur Amour, de Tout, En Pur Esprit
Se délie, l’Esprit l’Inhabite, et Se le lie,
De l’Aube des Siècles à la Fin le Soutient;
Ineffablement. Mais nul, avant que d'atteindre
A cette anse sacrée, Havre de sûreté,
Ne perçoit, semblablement, d'Amour Ses Mystères,
Qui d'Amour purifié sont les Divins Secrets.
C'est là, qu'après la Lutte, Il restaure les Forces
Par rage démâtées, tempêtes anciennes,
Et le Jaloux courroux, des Démons et des hommes.
D’Esprit, Puissance, à ligne infinie d'horizon,
En Voile Ample, Illimite, à ceux dont l'Amour fol
Piètre faiblesse, à l'aune d'homme, outrepasse;
A l’Ancre, au Mouillage, là, Paisible, Il confère
Clairvoyante Sagesse, Félicité, Liesse,
Sereine Allégresse introublée; Rêverie, songe,
Statue s’y sculpte, plus parfaite, d’Ame -Vie.
Mais à ceux seuls Il Donne, qui Voeu Lui ont Fait
Mourir, et, pour leur Seigneur d'Amour, remourir;
-D’Invisible Mourir, être Tout l’Un à l’Autre,
Qui, de tous, le plus Beau risque à courir demeure-;
Que si disent amants: “Il nous faut séparer”,
Ne se Peut, de crainte d’en même jour Mourir,
Comme se vit “ lui par elle, et elle par lui,”
Ains’ s’il fallait à l’épris de Dieu qu’il En Meure,
Ce ne serait que par Lui, avec Lui, En Lui.
Car n’est telle la Lune apparaissant plus grande
A l’Horizon qu’au Zénith, mais tel, de cet Astre
Soleil, diffère, en Eclat, Puissance, et Beauté,
De l’Etre Chéri de Lui, l’Amour, Dieu Soleil;
Aux Sables de Vie Visage en vague s’Efface;
Toute face en la Mer s’engouffre, En Toi renaît;
Si Lui par elle Meurt, elle par Lui Revit;
Enamourée, Joyeuseté, m’en vais périe;
D’Amour ne suis laissée, ses débords m’emportèrent,
Fors Sien Baiser à Ses Lèvres retient mon Ame”;
A mes Lèvres Il Porta Sa Coupe d'Amour;
Philtre en est plus Fort que Tous Breuvages ensemble,
Dont Sortilège, à qui la boit, ne se Puit rompre,
Ni longues Nuits d'Amour Jamais oublier plus;
Et, de Liesse, Larmes m’en ruissellent encore,
Et sans Pleurer n'y puis, à Bonne Heure, Songer;
De Ses Lèvres l’Effleurement plus Enamoure.
Qu’on ne mésentende : de soi Déposition
Ne dérobe à soi : Aux Insondées Profondeurs,
L’Ame, en Terre, à la Racine s’ente du Ciel;
De soi Dépossession Fait l’Ame En Amour;
Des Doux Archanges se Transmet la CoNaissance;
Sur leurs Orbes, Planètes, Comètes ils Meuvent;
Depuis des Choses le Commencement, aux Ames
Les mirent de Retranchement, de Vigilance;
Rien ne Peut Dieu refuser, nulle Grâce, à l’Humble;
Racine au Fonds entée de Vertu de ténèbre,
Qu’Humilité germine, En Lumière Diffuse;
Grand Dieu, Sa Déité lui Donne, Etincelante,
Quelle en lui Flue, de Son Effluence fluctue,
Par Prière Emanée de l’Essentielle Cause;
Ce qu’a l’hiver de Vie, en Dormance, germé,
En l’opacifiée Chair de ses saints, l’Eden,
En Dieu, le transparaît, et les corps Irradie.
Où Sont Temps Passés, que Claquemurés vécûmes?
Qui, de nos Saisons, nous rend Couleur dérobée?
Qui restaurera? las! péries, nos amours Mortes,
Dont, pavoisés, nos Coeurs portent à s’enchérir,
A la Rive Posés des hommes de Douleur.
Mais Tu nous tends Chaîne de Foy qui treuille aux Cieux.
Fallut-il qu’en Telle Durée Tu nous Laissasses,
Au Gros du Temps, Leçons repasser de Ténèbres,
Avant qu’au Secret d’Ineffables Tu nous misses?
Plis des Choses, d’En-Haut, défont Caducité
D’En-bas, Duration Vaine, aux amours Meurtrissure,
S’entournant vrille aux ombres, du Domaine vieil:
Péremption. En désportement d’appartenance
Où, chevillé l’Oeil, d’Ebauches ne se repose,
Le Temps, des venets, sur l’Eternel prend l’Echappe!
Songe, au Vrai, que va cell’ vie vers sa Mort Marchant,
Qu’aux Yeux des Volants, en son Plonge, en Vain, s’Abyme,
Où les Dormants, d’un Somme, tous Souffrirs se creusent!
Sur eux se sont, en Gouffre, Déjointes les Rives
De l’Ame et du Corps, qui de Chair eussent rendu
La Consonance Atteinte, au seul Sortir de soi;
D’où vint qu’à Ton Penser eussions perdu Mémoire?
Tyrannie des Passions le Cède à Paix Fertile?
Qu’En Ravissements Fonte de Larmes Muassent?
Quelle est cette Douceur, qui pénètre nos âmes?
D’où, vers nous, s’insuffle? Là-bas, dans ce Silence,
Dort le Sonneur. Lui, l’Eveilleur, songe et resonge...
Evanescence, En bas, de formes phantomales!
Tout s’abolit, de ce qui nous tint lieu de sûr;
Qu’à dérobée de Vie nos yeux Tant s’Abusèrent?
Nous qui de Glace étions, pareils à Tes anges
Dormants long endormement, recrus de Fatigue,
De Martyre épuisés, en leur Grotte Reclus,
De tant étrange Vie Morte, la Remembrance
Se Garde, Mourir d’entreveille au Naufragé,
Lors qu’Hautement Dérive aux Rives Oüblieuses,
De l’Endormement des Dormants, en Dormitance
Oubliés, à l’ Office Angéliciel accourt
Ce que Somme dérobe, à Vigilance Rendre;
Beaux Sept Dormants! Priants Enfants, Persécutés,
Dans Ephèse emmurés, Vifs, en Grotte, l’An deux
Cent cinquante, après deux Siècles, trouvés d’un Pâtre!
L’on les eût dits Péris, d’un Mortel sommeil chus,
- Psyché, pour Cent Années Dormante restée, qu’eût
Au Royaume des Morts, Cru l’élixir Parfum -,
Par Pleurement d’Aimance, Pris à ce Dormir;
-De leur Destin la trame, en semblance, défaite;-
Puis, de tardance tell’, Vigilants, s’Eveillèrent;
A Chuter vers le Haut Veillions notre Veille,
Au grès des Grottes grèges, Soupirant, d’humides
Pièces d’Eaux, vers Ta Sainteté de Chaleur Chaude;
Plus que du puyloubier au Secret des Celliers,
Dont seules Danaïdes, de Résiné, Savent
La Cache, clairet si Rare, dont Fleurent Pleurs,
Vin vieux, Bleu d’Aiguière, en potiche à Vers, d’Hercule
Sang, pour Christ : Ah! Si vos Péchés Rouge Ecarlate
Sont, Neige ils seront; Blanc Pur, si Pourpre Incarnate!
Dieu dit Platon pour d’Orgueil Punissement d’hommes
Vin donne. Ils banquettent, se soûlent, la pie croquent,
Ripaillent. Mais, Siens, d’Ambroisie, Il Ensuave;
Que s’en allât leur mie, ils Font En Dieu l’ Amour,
Nicement. Les Désireux outre ce S’Allie,
Qui sur les bords Le Prient de l’Abyme Divin;
Au Sublime Ardente Vocation! Aux Cieux Noirs
S’entoilant, uniques, ces Dilections, Ames,
D’Emmurement, reçoivent dérobade, en fin;
Des Fenêtres de l’Ame, En Miroir Numineuse
Captation de Dieu, Principe Intelligible,
Mue Son Icônique Apparence, En Radiance;
De Sébaste les Quarante Martyrs, en Lac
Gelé Jetés, à Nuit Périr, en leur Dormant
Mourant debout, de Glace En Feu d’Amour Passèrent;
Au Saint des saints, Vide de Tout, n’Est que Son Trône
De Gloire, d’Ame Divine, qui Tout Emplit,
Et Tient le Rien, d’Oeil d’Ame, qui Bien Beau Désire;
Au Seuil du Palais, se penche au Trône Son Ombre;
Nul désormais ne triomphera de son Ame :
De ce qu’elle a Vu, il n’est plus d’Abdication.
Vois ! de Tous Etres le plus Noble, l’Amant Veille,
Tel le Veilleur du Guet, sur son Eternité
D’Amante. Ô Lui! qui fut Proue ! et Poupe du Monde!
Servants! Suspendez vos soins! Vous, Ses Affranchis!
Elle ira seule au Roi poser Son Diadème!
De vos mains la fit s’enjalouser Sa Beauté!
Toi ! qui, des Temps, la Naissance élus, et son Jour!
Toi ! qui, des Lieux, fixas le Centre, où Tu n’habites!
Penche-Toi, et Regarde : Ici se tient Ton Sacre!
Ah! Qu’au Rivage, en Lunaison, Splendeur s’incline,
Qu’au Cercle Solaire, Aurée, Fulgure Ton Ombre,
Qu’à ceux Tu Mets, qui ont En Toi leur Demeurance !
Sur Son Coeur Il la pose, où battit l’Univers;
L’Exilée, Sienne Il proclame, à Face des Astres;
A Chambre Haute la mène, Royale, où s’Aiment,
Et, Hors le Temps, s’Aymèrent Tous Amants du Ciel.
Des saints la Fuite au Désert, Réprouvés pour Dieu,
Voyage au Pays Haut, mouille Ancre En Ciel d’Abysse;
De Coeur du Tout à Tes Splendeurs, Guide! ô mon Ame!
Lors, ainsi que Colombelles, à l’Orthodoxe
Nous Aimerons, Colombellement, Vie d’un Siècle;
Mon Bien-Aimé! Mon Doux Amour! Ô ma Colombe!
Rends nos Pieds de Biches! nous Passe aux Lieux Très Hauts!
Que de Ta Grâce nous y étanche Rosée!
A Ta Fontaine, les Colombelles d’amour,
Venues s’aimer, à leur insu l’Amour y burent,
Vie qui ne Meurt, ô Source, au Monde, d’Immortel!
Ah! Que sous l’Arc-En-Ciel, ne suis-je Colombelle,
L’Arc d’Amour Archant, aux Ponts d’Art Désert, Nuage,
Des Fiançailles Lieu-Christ, qui Ses Ailes Donne!
Que n’ai-je ces Ailes, pour nos Morts y Pleurer,
Aux Pleins Souffles du Vivre Toucher au Soleil,
De Lune oublier plein, Isis aux eaux baignant!
De Terre Tes Eaux rouvrir qui, dès Prime, y Furent,
Quand, au Temps Primordial, Tout n’Etait qu’Eaux encore,
L’Eau de Dieu qui monte, et vers Rébecca s’en vint!
De malgracieux chameaux suivie, Rébecca
Vers Elyézer s’en fut; Femme-clavecine,
A chaque touche vibre, aux traits de l’Envoyé;
La Terre au Ciel Monte, Embrasée, s’y afraîchir;
D’humus s’embuent les Chaudes Vapeurs, aux Senteurs
Se Mêlent; Tous Parfums s’Exhalent d’Ames Vives;
Toi! Qui de mainte Peine Tressas la Couronne,
De Violence Telle Aimas que nonpareille,
A Tes Amants Fervents, en Insuffles, Infuses,
Qu’ En Gloire Porteuse de Grâce, Tu T’Attaches,
Mère de Délectation! Qui Ailes les Ames,
Et de nos Coeurs le Colombier de Paix Consumes!
Colombe de l’Ame, Palombe à Tourterelles,
Joignons, En Jardin d’Amour, aux Hyacinthes d’Eaux!
Par Amour, aux Portes du Jour, m’en Vais Mourir;
Ô Dieu! Toi ! qui Donnes, à qui T’Aime d’Amour,
Et de Toi la requiert, Ta Grâce en Luxuriance,
Puis, sur Ton Trésor, Prodigues, à Foisonance!
En Son Temple, Son Coeur a mon coeur dérobé;
Pour Lui Navrée, d’Aubade Prie Sa Colombelle;
Amin! Amin! Tôt nous reviennes et nous Vives!
L’Epousée, des Mondes Hérite; sa Prière
Point ne retombe inexaucée. Elle Prononce,
Résolu son Empire, et Dieu Scelle, et Couronne;
Eaux! Ecartez-vous devant l’Arche! Chérubims,
Couvrez-la de vos Ailes! Des Parfums l’Autel,
Son Repos , Vierge Figure, au Bois d’Oliviers;
Qui de Colombe Tes Ailes nous donnera?
Que d’Ame Ailée Volions vers Tes Eaux Salutaires?
Aux sentes du Ciel, Garde! En l’Etat de Vertu!
Goélette a quitté l’Arche; tous les pinsons;
Dessus les Grandes Eaux a Eployé ses Ailes;
Musc ÿ Fleure d’Aloès; ô Paix! sur sa Bouche!
Ô mon Seigneur! Libérateur! Ta Puissance ouvre
L’Image, où Pleurait l’Aloe ; a pris son Envol ;
Ô Viduité Sainte! S’y Abyme l’Extase.
Par Tes Prières, qu’ils me pardonnent Folie
De follement T’Aimer. Tu ouvris Ton Silence;
Pour Toi cette Pavane fit Ton Flamant Rose;
Ô Nobles Alcyons! Craignez de Révérer
Ses Pieds, Lui qui, pour L’Adorer, aux Séraphims
Fit Don Nature, aux Six Ailes, de Vacuité!
Comme Au-Delà d’aimer Aime de Dieu l’Amour,
A qui n’en Veut s’Offre l’Amour, intempestif;
Violant Pudicité, l’Etre Pudique Est Don;
Qui de Toi Jouit plus Rien ne Veut que Trop Aimer,
A En Mourir, de ce Trop de Jouissance, ah!
Mourir. Mais Tu le Ressuscites, pour qu’il Crie:
“Je Crie vers Toi, mon Dieu, qui m’Entends; Vois, Tu Viens!
En Toi, Seigneur je Crie! Emmène-moi encore!
Je Crie pour Toi, Sauveur! Qui T’aime nous revienne!”
Qui T’Adore, de Pureté Tu rebaptises;
Ce Baptême est de Feu. S’y ordore tout miasme.
En Son Criste Est Colombe. S’y complaît Amour.
Avez-vous vu, amants, avez-vous Vu leurs Ames?
Ils ont quitté rivage, aux grèves d’Oriflammes,
Folle de vie; en Nef de Mort, leur Jour dérobent;
L’Aurore, de ses Doigts, à leurs Mains Mit l’Alliance,
A leur Lèvre, éclose, Incarnat, Sa Rose Amour,
En leur Coeur, Perle Sans Prix du Royaume, Enchâsse;
Le Lys des champs, qu’a Dieu de Sa Splendeur Vêtu,
Que leur Radieux Visage pas plus ne Scintille,
Epure de Lune en Marche, sous quelle ils Vaguent,
Lorsqu’aux Flots en Soleil s’Abyme Astre Rapide,
Des Splendeurs du Couchant en Fleurs Sombré de Mer,
Aux Reflets d’Yeux Ocellés, d’un Paon nué Cent Plumes;
En l’Océan du Ciel, sur la Barque du Jour,
Dieu de Soleil, à Fleur de Sa Terre, Navigue;
En Barque de Nuit, aux Fonds d’Embaumeurs, s’enfonce;
Caps Vif-argent, Lames dorées, Rosaces d’Onde,
Plus Rien, à Ton Cou d’Aède, n’effraie l’Amante;
Au Miroir de Tes Eaux, Tu As Miré Tes Chantres;
Leur âme Tu Fais Tienne; et cette Ame est Ton Ame;
S’y Contemplent Cryste, Aigues-Marines, Glycines
De Ciel, Cristallines Lueurs, Opale En Feu.
Brûlant l'Esquif d’au Pays de l’Ame amarrer,
De Justice Hissâmes Foc, aux Plis de Vertus;
Chantant Lais d’Amour, d’abordée Vîmes le Prince;
Vite! A la Belle! Courons : C’est Là qu’est le Prince!
Ailleurs tout Dort, Rêvant de Dormir. Floralie,
L’Exode du Mal, de l’Estive Tient la scène;
Comme au cou de l’amant l’amante fort s’accroche,
L’Amante à l’Amant son âme lasse recharge;
De son coeur sur le Sien Ouït le Pulsatile;
Ains’ à Dieu se refait en sa cale épuisée;
A Dieu, d’Ultime effort défaite à Lui s’agrippe;
Les Ondes Divines Capte en Miroir Brisé;
Dessus Son Coeur s’Incline d’âme violine;
A Source s’accorde de Divine Puissance;
D’Enstase s’Enforce, qui l’Ekstase précède;
Lors, Tu Dévoiles l’Ampleur, Amplifies le Coeur;
Aux Souffles du Large, Tu Eploies sa Mandia;
Jours Alcyoniens, d’Amplitude Etayent Ton Amble;
Yeux lui ferme, Intensifie Captation celle,
La Force Invoque, en biche assoiffée s’y étanche,
Et Vertu de celle Eau, Dynamique Puissance;
Nuit, de Rosée ses Pleurs éverse; or, c’est Superbe
D’Orgueil. Coeur, siens Cache : c’est de Contrition ;
Couronne en Soleil sa Peine Secrète Etoile;
Soleil que leur Nuit! Noce à l’Arrachée du monde.
Hors entrelacement, se prenant de Courage,
Souffrance s’avouent, à l’Extrême leur Possible;
Aÿns’ s’entrécit l’âme, qu’Ascèse Canalise;
De Souffrir pathique, Absolue de tout, s’émonde,
En Bleuissement d’Espace, Anneau d’Horyzon
Hisse; de son voile d’Affalement Surgit,
D’Assombrissement. Prend Couleurs en Sa Parure;
-Non plus voile d’Isis - ; en Envoile le Monde;
Elle, l’Inséparée, qui plus n’est l’Epochale
Aux Désétablis, Hélitreuillés Antan, Fleure
- D’Economie de Pénurie - Vie, Succulence;
Du ventre en terre, nue Surgie, Nue Chair retourne.
L’Ame, elle, En Ciel, que d’avoir Su Voir ne Pense
Sa propre Approche, que nul, en ses Yeux, n’y Vit;
Telle est la Rose, qui, de soi, plus n’a Souci,
Ni d’être vue ne désire, car Dieu de Tout
Prend Soin, En Son Désert de Sel Fleurit l’Or Blanc;
Désert, sous Linceul de ses Sables, Ses Eaux Cèle,
Sous Ecarlates Plis Courant Chaudes Fontaines,
En Fleuve Bleu du Monde, à Glisser Barcarolles;
Chair contre Chair, coeur contre Coeur, âme contre Ame,
De sacs de peaux aux doux grains dessaisis enfin,
De Rassembler Un Monde se Trouve la Force;
Au corps à Corps, Energie de Vie se Diffuse,
Souffle Vital, En Respiration de Toute Ame,
Au Diapason Ciellé de la Pulsation;
Vif, l’Etre En Soi-même au Bonheur Parfait Atteint;
Souverain Bien, Qui de son Etat le seul n’est
Contentement, mais l’Unitive Fusion
De l’Hypostase Humaine avecques la Divine,
Somptueuse, Splendide, en quoi s’Accroît chacune,
Et, Croissant Sans Cesse, son Essence Conserve :
En Rien Extirpés, ses Opposés Coïncident;
Se Quitte enfin l’Enfer de la Disproportion
De soi à soi. Voit le Coeur, En Sa Transparence;
L’on y Voit dans l’Azur. Pensée, en la Passion
D’un corps de vivant, Trop Lourde, plus ne s’y Meut;
S’Allège Tout Fardeau. Souffrants se font Chantants;
Que nul plus ne nous chante la Souffrance Informe!
Qu’au flageole un pâtre nous dépeigne Eurydice,
D’Inferne sortant, qu’Alerte allant, elle quitte!
Maryam, soeur de Moyse & d’Aaron, Libre
Sortie d’Egypte au Tambourin dansait Mer Rouge,
Et des Vents les Flûtes, et des Oyseaux les Fifres;
Au Portail Royal, leurs faisons Acclamation;
Jambes s’enguirlandent aux Mains des Tympanons;
Boys d’Emmêlement, qu’aux Vents aillent les Clarines!
Rhapsodes Chamoisés ! Vos Pieds, Cabris aux pentes,
Des lestes Dahus Foulèrent Sentes Sacrées,
Où l’Ame En Dieu l’Illumination Reçoit;
Aux Rapièçants-Poètes, “Lyres de l’Esprit ”,
Consonnez-vous? - Fut ains’ Nommé Saint Isaac
Le Syrien, Cygne En Voix de Dieu, Poète d’Art;
Dieu, dans l’Etre, comme à Sa Porture, se Tient;
Mais Il est Temple, sur ce Parvis Erigé,
Plus Haut Intellect qu’en qui Tient Lieu, Etre, et Temps;
Sur la Vague de Fonds, lors, de l’Eclipse où Lune
Et Soleil s’Encontrent, en Nuit de Dol Posèrent,
Aux Sycles du Parvis, Rose du Témoignage;
Du Seigneur de la Mer Sont Fleuris les Parvis.
En Mimésis se Cherche Originarité;.
L’Ame, à Flux Saisir d’Energies Divines, Colle;
Point ne se dévêt, car elle Touche à l’Essence;
Des Mers la Souveraine Approche à son rescrit,
Qui du Désir les Bleues Transparences Arpente;
Au Péril du Temps, à l’Absolu Va sa Guylde;
En la Nuit, Matin, d’intérieure Retrouvaille,
Au Cône du Coeur Sise, où s’Aiguise Acuité;
C’est Descente Delà Pente de Rêverie,
Au plus intime Enclos, au plus Forclos de soi,
Que, des Choses, Toi, Ton Monde Secret, en Sourdent;
En l’Etat se Mettre, au plus Retiré de soi,
De recueillie Méditation, Surartistique,
Pour En ces Régions Entrer de Contemplation;
Mon Christ! Théophanie! D’Amour Visitation!
De Tes Yeux, miens, Tons Changent, de Cryste, et Couleur!
Grands Transparents En Félicité Pèslerinent;
Oui, à qui Te Chérit, Est Ta Couleur Non-Peinte
D’Inassouvissement, d’Inommé Nom, Pastel;
Car parmi les Lumineux Principes Te Meus;
Qui du Monde les Couleurs Voit, Saisir ne Peut
Secret de Création qu’Angélification
De Perfection, Sereine, En Lumière Incréée;
Diaphane Intelligence! en l’Ame qui Laissa
Passer En Paradis la Lumière des Anges,
Dont Prime Ordre, En Haut, Cryste, est de Christ Irradié!
Pivoine est la Mauve, où d’Eaux s’Aère la Robe;
Brûlante, Ta Tiédeur, qui ne se Nomme encore;
Va ce Vaisseau, d’Amour; lé vif Joint les Amants;
Au Commencement Sera l’Etre. Oublie l’amour.
L’Amour est seul possible. Deçà gît le Reste.
L’Innocence, au Premier Joür, cy restaure Eden.
Ici n’ont rien laissé, Beaux Frères, que Chanson
Douce d’Aimer. En Fenêtres de Firmament,
Désencordés, Veillent Rys, Pleurs, et vos amours;
En Palais Crystal, Amour, Sa Cage de Verre
Elève d’Air; les Larmes y transmue, filantes;
Lucarne de Lune, Nuit, Veillent Sa Radiance;
Au Navigateur des Passes, Phare est le Temple;
Nuit y Flamboie, Soleil, Fuschia, aux Pieds de Rose;
D’Ocelles-Paons l’immense Or, en Voûte est d’Azur;
Criantes Couleurs! - Ô Plumes de ces Oysels!-
Dont Vibrantes de Dieu ils Ornèrent le Trône,
En leur Coeur sis, par l’Oint fait Coeur de l’Oeil de Dieu!
Aux Yeux Fertiles, se décoche Ailée, Sa Flèche;
Du Dôme, en Son Ray, Fuse au Spectacle du Monde,
Qui retour lui fait d’Un Transverbéré Surmonde;
Ainsi Vit Sainte Sophie Paul le Silentiaire,
Qui Ta Basilique de Silence Habita,
Où de Ton Esprit s’approfondit Un Mystère;
Que sous Miséricorde d’Or de ces Coupoles
Au Grand Jour Triomphe! de ces Resplendissantes
Gemmes, Enfouie, Puissance! et de ces Perles, Gloire!
Mystère Sacré de la Quête du Salut!
Qui Meurt avec Toi, Seigneur, avec Toi renaît!
Comment l’Officier? En Nef Basilicale;
Saint Patriarche Photios de Constanstinople,
D’en Bibliothèque Immense Te peinturas,
En Grand Humaniste, dont Basilique Est l’Oeuvre;
Sophia! Ta Divine Sagesse, qu’aux saints
De Tes Lèvres Fuses! d’Arbre Immense, Ramure
Sienne Ombrage, à l’Ame Germée, l’Entier Royaume;
Ses Pommes d’Or, de Ton Immortalité Fruits,
Sont d’Ame de Dieu, Splendides, Vertus Jouissives;
Sa Table d’Ecrits, Marbrine, Ta Cène porte;
Aux Frondaisons, Rinceaux Fleuris, Pointes, Pinacles,
De Baptistères Encorbellements, Fleurons;
Aux Ramées, ressauts sublirés, Voûtes d’ogives;
Des Transepts s’Ouvrent les Roses, Couleur de Grâce;
Des Lapidaires les Sables, Perles de Pierre
Fine, au Dessin Brillent, d’où s’éclot Vérité;
Mosaïques-miroirs ! Tesselles d’Or n’ont Gemmes
De semblable Eau. Sur ces bains, Brocarts Diaphanes,
Silhouettes ondulent, d’Eau Drapées de Mer;
L’Embellie du Soleil, Mosaïste, s’Everse
Lumière; A Vaisseau d’abside meut Planétaire
Résonance, aux Rays d’Arche, en Thalamique Chambre;
D’un Voile masquées, se renchérissent Beautés.
Mais, par Lumière, aux Orbes Haillonnée des Fresques,
Couleur En Majesté, sa Gaze ôte à l’Aveugle;
Luminescence d’Ether, d’Ondes Concentriques,
Sur la Voûte, à Plis lents, se Déploie, du Regard
Christifiant; qui n’en décloue, Limpide, Il Transperce.
Foyer, Mi Lieu Lumineux, Feux y Consonnent
Du Liquide Miroir où, Réfléchi, Frissonne
L’Oeil Vivant : Dieu, Pan-Voyant, Splendeur dissémine;
Oeil de Dieu! Oh! Pantocrator! Christ Tout-Puissant!
Fresqué, Tout Tu Rassembles, l’Espace Relève
Sur la Terre au Théurgique Sacre du Ciel;
Solsticial Espace où s’Echangent Tous Poincts,
Où l’Ascensionnel au Descensionnel se Noue,
Le Rédime, sur les Mains du Très-Haut l’Envole;
Ains’ Priants relie Ta Chaîn d’Or, Invisible,
Des Fidèles, qui sont Portants, au Vide Immense,
Sous Ta Coupole, à Ton Essence Nue s’ouvrant;
En Chambre Intime d’Intériorité, l’Ame
Résonne. Jaspée Vibrance, Colombe, Sein
D’une Vierge, au Lutrin Te Méditant, Féconde;
Las! Mon Luth est sans cordes, mon coeur sans Pitié;
Qu’ouïrais-je en l’esprit tinter la Voix Divine?
Qu’En Espryt Te Peindre ? Un Vertige Est Ta Louange!
Robe En Simplesse au Bleu de Spiritualité
En Lumière se Tisse, en Cheveux disant Vierge,
Qui ce lit rouge à désir, pour Ton Feu, Renonce;
A ce Clos Virginal, Surgi, l’Archistratège
En l’Espryt Met Sanguine, - Tableau d’Arc-En-Ciel-;
Iris, au Beau du Ciel son écharpe en oublie;
Or, qui d’elle ne peut son écharpe Donner,
Un Fil en tient Lieu; un Pétale à qui n’a Rose;
Mais, plus est Bon Heur, qu’à recevoir, à Donner;
Homme Vil est Caméléon, de Couleur Muant;
Mais, Retiré, Contemplateur, En Sanctuaire
De l’Esprit, Est Une Divine Puissance;
Ô Toi, l’Annoncée! Puits Sans Fonds, que ne sonda
D’homme nulle main! Que fussent Intempérés
Emus! à Ta Fontenelle Boire le Pur ;
Ô Vierge! Esprit, Ensemencée Te Voulut Eve,
Sanz qu’en Ta Matrice verrous ni Sceau s’ouvrissent ;
D’Etoiles, Brillants, s’y Assemblent Polyèdres;
En Toi du Ciel se Forme la Constellation
Des constellations. Au Front, Tu Ceins l’Estoile,
Deux aux Epaules : Tu Portes la Trinité!
Dieu, celle Constellation Tienne Est, d’Où Fluent
Toutes Choses, en émanations, Ruissellent, Roses,
Qu’en Puits d’Eaux la Rosée de l’Hermon plus Suaves;
Ô Mère de Dieu ! Robe Vêts de Soleil,
Or des Impératrices en Haut Diadème,
Te Couvre de Dieu l’Ombre, Parée de Lumière !
En Soleil Rayonne Ta Gloire, en Pluie d’Etoiles;
Ô Fille d’Israël! Plus Proche Es Tu des Hommes,
D’eux l’Intercessrisse, à Ton Seigneur la Plus Chère;
“L’Infiniment Touchante ! d’Etre Infiniment
Touchée ! ô Toÿ ! l’Infiniment Droite ! pour Etre
Infiniment Clinée, Vers Dieu devers les Hommes!”;
Los à la Reine! Des Arbres muscades Fusent
Blancs Pétales! Que Musquent Son Sein Mille Fleurs!
Cloches aux Rosiers! Au Ciel en blêmit la Lune;
Aurorale Grâce! Intelligible Lumière
De l’Ame Clairvoyante! Son Regard Voyant
Se Voit; Déité Contemplant, a Vue de Tout;
Mysticité, au Couronnement de Vierge
D’Etoiles Tiarée; - Opale Boréale,
Enigme en Miroir, Ombre de Myste Lumière -;
Louange Virginale! dont, Mystérieuse,
Présence, Habitant, Incontenable, Tout Lieu,
Son Trône En Fit Ton Sein, Plus Vaste que les Cieux!
De Toi, Mère de Dieu, le Sein est Infini
Ciel Azur, Bliaud, Vêtement de Sainteté
D’Incorruptibilité, Vie Delà la Mort;
Icône au Miroir, T’avons Ecrite, Onirique;
Sur Ta Nef, aux membrures ajustant les Voiles,
Embrassons Ton Ombre, ce peu d’Illuminisme;
De Voie Lactée l’Etoffe, Chemin suivant Rêves,
A l’Emerveillante Foule menant des Saints,
Mire au Crépuscule en Soir du Matin l’Etoile :
Christ En Mère de Dieu, Mère de la Lumière!
Reine du Ciel et Terre! Haute Reine des Anges!
Pour Cygnes Poètes, Plumes de Science Insuffles;
Sous Vitres d’Emeraude, aux Médaillons ouvrés,
S’Elucide un Reflet, Moire d’Etoffe Peinte;
Lors, dans l’Or et le Sang, s’Abolit le Couchant;
S’est couché l’Astre, en a dedans la Mer Pleuré,
Sans pour quoi Savoir; Vapeurs, à Rosée s’en mouillent,
Où de Girouette coq aux Vents tourne, s’affole;
Aux Lieux où Entre le Divin plus n’est nul Vide:
Surgit Surabondance, En Plénitude d’Etre;
D’Enceinte d’une Fenêtre, la Vie s’effracte;
En Clôture Enceinte, l’Ame, Ses Yeux Contemple;
De Grand Verrière Spiralée s’Effuse au Myste,
A Rosace, Diaphane, le pénètre Grâce;
La Fantaisie, Tous les Vertueux y Reçoivent,
En Image, de la Contemplation du Bien
Vertueux, de Son Etre assurée Certitude;
Véronique! Tu es Verrine Verrière
Du Conseiller Merveilleux Estampillée, qui
Des Etoiles Mortes la Lumière Capte;
Cette Assurance, de l’Unique, Est l’Infaillible.
Hors de Toute raison discursive, Il délivre,
Par Sa Vision, la CoNaissance Parfaite ;
Puis, aux Injonctions de Conscience, pour leurs Frères;
Par leur Vÿe, leurs Oeuvres d’Amour, l’Amour ils Crient;
Ains’ ces Statues - Colonnes, aux Tympans d’églises,
Aux Porches, d’Humble Mutisme un instant Surgis,
Aux Fidèles Sortent Pavois, Voile au Parvis,
D’Arachné Toile Tissée, en Vision Blanche,
Aux Fleuris Brocarts éployée, Fils de Soie, Tresse
D’Amour aux Ors mêlés, d’Esprit Faste Puissance,
-Invite à Entrer-, puis, en Statuaire, s’Effacent;
Aux Cryptes Voûtées, Bat, de Coeur Basilical,
L’Edifice Ecclésial, où sont Reines d’Antan,
Emperesses d’Eglise, et leur Sainte éponyme;
De royal époux Laissée, Gisante, Ingebruge,
En Abbaye Fermée, soit Douleur, soit Blessure,
De s’Abymer prit Désir En Tienne Amour, Sainte!
D’en Chambre en Berceau, Tombe aux Baies Lovée du Coeur,
Géminées, Ta Clef, Verrouillée Croisée d’ogives,
Aux plafonds de Glace ouvre, Delà Voûte En Ciel,
Des Eaux Très Elevées les Etendues Célestes;
Surplis s’En Font; du Ciel des Cieux s’y prend Naissance
D’où CoNaître, En Phyale, émane - Ô ce Nud sans Forme! -;
Sont Etres pour Morts Laissés, leur Mal En Bien Mu,
- A ce Grand Douloir, Maints en Deuil Soulas Vécurent
Depuis -, qui, par Dieu, d’En Ciel Grande Grâce étendent;
Ce ne sont Vierges Tendres Tous Jours, qui Soleil
Rapportent, et ce Beau Temps Nouveau; mais si est-ce
Par Miracle Vraiment, et Divine Mission;
L’Esprit Poïétique, ou ce Bon heur partagé!
Le Réel qu’il Rêve advient. Quels plus Vrais Poètes
Que les saints? Conscience Entre en l’Aube, Mue la terre;
Dieu, Matin, ce qu’au Soir elle dira, lui Souffle;
Rois, or Est saint cel dont Toute requête Il Ouït.
De ce la Chose en Sut, si Long Temps épleurée,
Christine de Pisan, Mésaise en vers celant,
Veuve en Despoir, si Seule, et Moniale Hors moniage;
Qu’éscrivassière obscure Il Aime, à Lui la Hisse;
Serait-ce Epistolière, quelque Ephéméride
Lisant? Ou la Lettre d’Amour, d’un Prince, en Veille
Qu’il Trépassera, seule en Gésine Laissée?
A Sa Poïésie, de Dieu les Voyants appris,
Aux bassins Voient Lacs; canaux, Ruisseaux; mers, Naissances;
Aux parterres, Prairies; aux Fonds, des Pinèdes;
Sauve-nous! Seigneur : Il n’est plus de Saints en France!
Ô vous ! Saints du Seigneur! nous Priez! Dieu Louez!
Et vous, Louez Le, Astres, et Sa Lumière!
Louez Le, Cieux des cieux! et l’Eau! dessus les ciels !
Dragons! et Tous les Abymes! par l’Eau Lustrale
En Christ Purifiéz des Puissances Hostiles!
Qui Saurait l’Art conter de la Geste des Saints?
Qui pourrait ces Ames Sentir, aux Mille Fleurs ?
Ceux aux Fil et Pages des Synaxaires, Saints
Peignirent, soi Lamentant, vie de Finitude.
Au Parc des Saints a Dessein, Sans Fin, ProVidence,
Vice Extirpant, Sienne Geste d’Amour Fleurir;
Car plus n’est l’Ame ce falot entendement
Qui Rien n’Entendait, n’Intelligeait. Pulsatile,
Intuitive, et Sensitive, En Toy, Coeur, Bat l’Ame;
Heureux ! ceux par l’Echappée des Portes Entrés
De la Pénitence, de Pleurs Lavant leurs Robes :
Dieu, Celles d’Amour leur Ouvre, Qui Tout Eclaire;
Mère de Dieu, Porte du Ciel, de là d’Yglise,
Marie la Vierge, Amante, et, de Christ, Mère Ensemble,
Ô Douceur des Anges! Souveraine aux Archanges!
Pareille est la Vierge au Protecteur Mantel,
A l’ Eternelle Sagesse Infante Figure,
D' Humilité Vêtue, Couvrant la Race Humaine,
Au Trône Chérubique Assise, de Dieu Droite,
Seconde après Christ, Un de Trinité, qu’en terre
En Mère eut Tant Pleuré, Gisant, Son Christ Voilé;
Reine! Ô! Tour de David! Porte de l’Orient!
Porte Sacrée, par où Fut la Mort Terrassée,
Qu’y fît Nidation l’Orient des Orients!
Sur soi, son Baptême, s’est la Porte des Cieux
Déclose, qu’aux Battants, Grand’, Tiennent les Pasteurs,
Cortège Lui faisant, Dans la Gloire des Anges,
Devant les Tyens, auxquels Tes Consacrés d’Yglyse,
Par le Baptême, en Immersion, d’Orthodoxie,
Seul Passage au Saint Peuple Livrent du Royaume;
Saints, du Haut du Donjon, et de Tour Désertée,
D’Acrimonieux forcloz, Ermites en creux d’Arbres,
Loin, de Jalouse Haine, à Cholère Voués,
Ont Vu qu’au Jugement d’Ame, quand Trépassé
Sera l’être, à qui n’auront Cru, Christ apparaître,
Et qu’assis seront en Ténèbre du Schéol.
Face à l’Occident, des Mains, Satan se Repousse;
Le Souffle, à terre, trois fois, Crache, le Renonce.
Christ à Lui Lia l’Homme, Indissolublement;
Tous les Regards, En Un Centre, se surimposent;
Christ, ce Centre, qui, dans les Commencements, Fut;
Du Crâne d’Adam, Mort, rejoint Vie d’Azurine;
Du Profonds de Son Coeur, où Gîte Jas d’Amour,
De l’Ame Sourd la Brisure, dont le Tombeau
Se rouvre, au seul à Seul, où n’est plus seul En Dieu;
Sous Ses Ailes Brille du Firmament l’Eclat;
Au Roy des rois, son Usufruit, se Lie son âme;
Lui, l’Eternel, des Passions, En Fin, la Délie;
Tes Filles de Nuit - Libellule, Ailes Turquoise -,
Tournoient; Lumière à l’Ombre rejoint Sépulture;
D’icelle Ame Tienne, Sort Pieux Récitatif;
Au Sein de Ta Clôture, sur Tes Fils s’ouvrirent
De Paix les Portes! Ô mon Seigneur! Tes Enfants,
Vois vers les Portes du Ciel ont tendu leurs Mains!
A leur Voûte d’Ombre enclose, en Bois de Pilastres
Du Coeur, dont d’Eau Rosat, à Tous Jours, Stalactites
Au Dieu de Source, En Verticale, ont remontance,
En Cave Cloîtrés, dont s’Invisibilisant
Ne se déclosent, Coeur au monde leur Palpite,
Triste Brouillage, sous d’Ame Claire Vision;
Sages, en Palimpseste Vieil, Monde Voient Prime;
Si Pur leur Univers, qu’y Rend Chryst Son Reflet;
Transparution, Sous Réel, d’illusoires encres;
De ses Bris, a réassemblé, leur Liberté,
L’Un Miroir, dont chacun Fragment d’Ame réfracte
Le Beau Désintérêt, et l’Eclat Magnanime;
A leur Huis du Seigneur admirant les Beautés,
Et l’Aurore la Pourpre Vêtir du Grand Roy,
Comme au Jour, une à Une, Mènent les Etoiles,
Veille au Fenêstron l’Observant de Dieu Veilleur;
Des Yeux Suit les Astres, En son Esprit parcourt
Des Plages les Dunes, au Long du Noir Rivage
Où s’Allume Alternance d’Etoiles. Les unes
A leur Fin vont, du Faîte Voûtent la Courbure.
Vénus, Invisible, de près le Soleil Suit;
Le Sage est de Ciel Miroir, de Terre Ecritoire;
En lui se reflète le Tout. Son Esprit, d’Anges
Se Tisse. Bien Peu l’approcher Osent, de Crainte;
Mais Dieu Est Perfection, par Tout, par Tout, par Tout.
Au Balancement oscillant de Son Vertige,
De cet Enchantement, plus n’est d’Escamotage;
Lune, au Lac de Mer d’Ame, ombre Joint de son Ame;
Qu’Ombre de Lune trop Tôt, trop Tard, au point-noeud
Frôle la Terre, en Minue, Solaire, l’Eclipse;
Ains’, qu’au Tien Soleil, notre Lune à Temps s’Egale,
Toi! Qui Ton Fils Fis à Toi Egal, et la Femme
Egale à l’Homme, au point-noeud sa Côte reprise!
Au Lieu d’Effervescence, s’y Consume l’Etre,
Plus qu’au sol de Vénus, en Planète d’Amour;
L’Ame Purifiée, Seule, la Brûlure En Souffre;
Que Vénus, la Libre Etoile, Matutinale,
Au-Devant Soleil se Lève, de Dessus Lui,
Jusqu’Après Cel, à la Nuitée, Posant sa Course,
Vespérale, se couche, Etoile d’un Long Soir,
Celle qui du Matin Fut l’Etoile, Radieuse
Encor’ Paraît, sous son Soleil sa Course Mène,
Tous Jours, du Soleil Proche Egalement demeure,
Ni plus Proche, ni plus Lointaine, que Toute Autre
Etoile, Sa Très Blanche, Seule Confidente,
Ou comme est la Lune en son Plein, Pleine en ses Jours,
Sur Nature Humide ayant Seigneurie, Pleureuse,
Au Sommet de sa Force au plus Loin la Mer Jette,
Ains’, qui Veut d’Ame à Divine Union parvenir,
Ne doit, lune faible, en terre sa Clarté perdre,
Qui Tache, Offusque, et Pâlit, mais en Lune Pleine,
Ou, de son dense brouillard Sortie, Libre Etoile,
Seule en sa Nuit Silencieuse demeurant
Près Dieu Etre, En Prière, Acte, ou Pensée Captive;
A qui, Humblement, pour l’Amour de Christ, Tout Fait,
Dieu Donne à diriger du Monde le Navire,
Que, de l’Ombre Sortant, il le Mette En Lumière;
Fi de toute Manence ! Angélique est le Temps
De ceux qui délaissèrent ce qu’ils Embrassèrent,
Des Vitreux Veilleurs, sous Verres d’Eternité;
Maître d’Oeuvre Verrier, Trois Rosaces en Une
Enceignant, Tous Bris de Lumière, En Vision
Fond, d’Un Monde Unitaire - Unicité Divine -;
Or Est Un le Monde où Dieu l’Homme Egal Créa,
Dit Saint Vassili, que d’anges Pluricolores
Ailés Il Vêtit, couché dans la Mort n’étant;
Qui de l’Un ne fut Enveloppé l’Un n’a Vu;
Mais qui le Fut, par Union ce Fut, non par Science;
Las! l’oeil de glaucome atteint le Soleil ne Voit;
Qui le Fut, c’Est en Lien d’un à Un, Delà Science,
D’Unitive Amour, au Ciel, de Crevés, Taillé
L’Habit de Nuée, sans Océan l’île en Pare
Du monde, qu’à l’Image de l’Etre il Devînt
Cosmos, qui Tout l’Univers Contient, Réel,
Psychique, et Spirituel : Trois Roses d’Homme En Un;
D’Un même Oeil s’y Contemple au Ciel les Porches Mauves
De Blanc de céruse Peints, de Gloire de Naples,
De Rouge laque, au Feuillet effeuillé Pétales
Fusant aux Astres, - sur Fonds d’Or leur Course Achèvent-,
Et l’Ordre, En Dieu Réglé, avec Munificence,
Sens, qu’aux Coeurs Ses Saints, Etamines Il dévoile;
Point réel Voilé, que ne Voit Science; Oeil de Dieu
Bien plus Tôt, au Puits qu’Enserre, Etrange, Arc de Roses
En Ciel, alentour nous, Poussière Nés d’Etoiles;
Aux Arceaux du Cloître assis, en Coeur, leur Vision
De l’Art Spirituel, au Monde ouvre les Croisées,
Des Verres Colorés Serties du Grand Vitrail;
En Cime Suraiguë de la Plus Haute Chambre
D’Esprit, Pure en l’Intellect du Plus Haut du Front,
En Coeur Profonds, Lieu Intérieur, Descendant, Viens!
A la Pointe Fine de la Concentration,
Ceux se Sont En Dieu par la Prière Immergés,
Qui, la Mer Divine, aux Feux de leur Coeur, balisent;
C’Est là, En cette Vue, que se Tient leur Repos,
En Sa Chambre d’Echos, que s’Epanouit l’Ame;
Le Diamant du Beau, Librement, s’Irise au Prisme;
Ceux-là, dans les Espaces Intuitifs Vécurent,
D’Intériorité Profonde, En l’Ile d’Amour;
Fons éclaira du recueillement leur Lampion;
Muance à Ta Palette! en Lanterne Magique
De Vie Mue Couleur au Dais d’Etoffe d’Esprit,
Sur d’autres théâtres portant Ton Oeil Voyant;
Sous cabochons Ternis des Verrières du Monde,
L’Art Pur d’un coeur Chamoiser Révèlance y Meuvent,
Qu’en Premier Lieu Tissa Dieu, Coeur en Sein de Mère;
Les Justes, En Cénacle, le Tout parachèvent,
Des Divines Beautés Investissant le Monde;
De ceux En Joie qui Meurent, aux Chevets s’Inclinent;
Vous qui de vous jugiez toute vie retirée,
Debout! Jeunes Accoudées, Courez aux Fenêtres,
Au Matin Penchées, sous Triple Arcade où vous Vîmes,
En vos Intérieurs Profonds! Ô Reines des Iles!
Si Long Temps qu’en dérobement Disparaissantes!
Revenez, Fondées, d’où, Flots, fûtes effondées!
Aux Arcatures Cloîtrée d’Hyperborée Celle
D’Esprit, qui, Grand Vol de Geais Bleus, Plane, Tournoie,
L’Ame, d’Oubli de Mort aux Astres fait Mémoire,
Le Mal dévêtant, que Vaille d’Apprêt la Touche.
A qui de soi se déprend, le Temps ne s’égrène,
En Heures Conté par chaises de malle-poste;
De son petit Coin sombre où la Restreint Amour,
“Où d’Etre Homme d’Honneur on Ait la Liberté”,
Conscience Désirante entre au Réduit d’Autrui;
Voi ci les Douze, en ce Pavillon, aux pagodes
Fort pareil des poupines maisons! Coolies d'âmes,
Exténués, plus ne s’y font voiturer même;
Mais il leur semble d’y être, pour Tant qu’ils fussent
En cellules Restés, la Vierge Assister, qui
D’en Pâmoison revient, près Tous Christs Crucifiés;
Fils, lors, sous la Colonnade ces Coeurs Voyant,
D’Un seul Coeur L’Attendant, sur eux l’Esprit resouffle,
De Sa Droite les Elève, que leurs Mains Sauvent;
Les saints, Usés, T’acclament, Gisants sur leur couche,
En Canal de leur Voix le Glaive, et Ceps de Fer,
Liant rois de Chaînes : C’est aussi, des saints, Gloire;
Hauts sont les Pays, Là-Bas, des amas Stellaires,
Où Vont, en leurs Constellations, les étoiles,
Et Couleurs d’Amour, Chanteresse, la Figure
De Dieu Célébrantes, d’Enchanteresse Gloire,
D’un Même Jet Sourdant, Sacrée, Poésie pure,
Doctrinale un peu, pour disPoser à Ses Voies;
Saints Anargyres ! Conscience, et si Haute Science
A ces Princes Artistes, d’Art Spirituel!
D’Essence Religieuse fut le plus Grand Art;
Art des arts, longanimes Sacrés, l’Univers
Leur Jugement Sait, qui Beauté se représente,
Et qu’en son Fonds Spiritualiser se Veut l’homme;
Vous ! qui, Tout à Tous vous étant Faits, fûtes Un,
En votre Universalité, de Plusieurs fait,
Poètes vous fit Dieu, comme à Tous Vrais Mystiques;
Christ, en vos Ames, Sa Parole a Déposé .
De Sa Divine Incompréhensibilité,
Incirconscriptible, fîtes le Ménologe;
Du Passionnaire, Il Enseigne Sublimité
A Ses Passionnistes poètes aux violes
D’Amour, contre gré, Religieux Passionnément;
C’est Déni de croire que de Nécessité,
Moïra, mère des Parques, se Pût Enfanter
L’Art, dont long Temps elle se dit seule accouchée;
De ce Coeür s’y Scrutèrent les Secrets couloirs,
D’Oculis, ses Confins en Calanques, Cherchant
Si s’enniche un Enfant, sous Chaleur Douce en Mère;
Las! de son Art, le Peintre n’a Secret, ni Fin,
Ni Ton Poÿétique Génie, Contemplateur,
Dont chacune Galaxie ouvre En Nues d’Etoiles;
Quel Art ils se sont Acquis se Voit aux Artistes :
Celui qu’Accomplit Christ, au-Dessus Est de ceux
Qui point ne Savent même Abroger. Christ, de l’Homme
Est, Parfait, l’Accomplissement d’homme En Dieu-Homme.
Ceux qu’Il éclaire, Il Fait Devenir, Tout, Lumière,
De Surnaturelle Beauté l’Esprit adorne;
C’est l’Heure Délicate, où, l’Ame, le Fermoir
Clos des livres, plus Rien n’en lit, l’Envie éteinte;
Où, du Désir, nul plus n’a Voix, que de Celui
Dont Rien ne décèlent ouvrages, que des Saints,
Qui que de Vivre n’écrivirent, Typhons Fauves
Domptés, d’Odysséïsme; Ames de peine en Peine ;
Au Bord du monde où demeuraient, Ensevelies,
Auprès Toi, qui fut Vague, Ton Silence, Vaste,
Plus ne déplient d'eau les ombres leur Sentiment;
Qu’apaisée, Male Mort, ce Temps, Rôde aux Parages,
De Qualité Changeant, vie, En Vie - Dramatique,
Antan -, Monte l’Intensité, Béatifique;
Dieu Poïète! De Ton Amplitude ouvre Un Monde!
Aux Romances Anciennes Mis Ciselure
De Peïthô qui Persuade, fais d’Aube Déesse,
Et de l’Artiste Tien, l’Assonancé - Toi, Don,
Qui Ta Mesure Donnes, Cadence, et l’Idée
Spirantises, Pensée Flues, Voiles d’Aube EmBrasses;
Qui, de Dieu, en son Penser, Tout Attend, se Meuve
Par Son seul Veuil. Si quel parti lui ne Sait, Dieu,
Au Temps Dit, à Tel état de fait, le Lie, Libre;
Libre n’est noble en haut lignage, mais Lié
De Toi, qu’à la Montante Douleur Misses Haute
Halte, avant l’Irrévélé, où s’Annuit la Nuit;
Mon Dieu! Voy cy qu’à Vains vers Futiles grimer,
A notre insu Passe Impartie la vie, si Brève,
Et que n’aurons Rien Fait d’Amour! que T’en Ecrire !
Eux, de ce qu’ils ont Vu, ont soulevé le Voile;
Du Reste, à Goûter l’Eau Précieuse, Eau Sainte, ils Donnent;
Ce qu’ils ont Fait, ils l’ont Ecrit avec leur Sang;
Ce qu’ils dépeignirent, Textes Sacrés Lièrent;
Jeûneurs, pour Art au Ciel Arquer, d’Amour Chantant,
Aèdes Inspirés, de Dieu Prirent leurs Plumes;
Ceux, de Livre, Amples Forêts, d’Amour Magicien,
Enchantées, en Chanteries, a Cappella, firent,
D’Ames Vraies, Théorétique, Saisir Sagesse :
Sous Sagesse Pratique, l’Authenticité,
Au Labyrinthique, l’Authentique Secret;
Sous l’Allusif, se Restitue l’Esotérique;
De l’Alchimiste, l’oeuvre au noir ils ont passée,
De la Nuit l’Espace ont de Silence Sculptée,
Sont En l’Abyme Entrés de l’Absolue Ténèbre;
L’Originelle Nuit ont Jointe, point l’antique
Nuit, de nos voiles celle alourdie de péchés,
Du Chaos venue la Primordiale Nuit,
Qui Chronos-temps, Gaïa-terre, Mort, Somme enfante,
Mal Faisante Tombée, jamais plus ne se Lève,
Nuit de l’âme Obscurée, aux Enfers dévolue,
Abyme de l’Informe, quel n’est Nuit Divine,
De Moyse Entré En la Ténèbre Divine,
Celle où, Dévoilé, Sourd, Nuée, Voile de Gloire;
Ils ont déscellé, de Sept Sceaux Scellé, le Livre
Qu’au Temps de la Captivité déscelle l’Ange
Au Coeur de qui, dans l’Ombre, Crie vers la Lumière,
Sachant qu'autant hâtivement Tristesse et Joie,
Que nuit et Jour, se succèdent. Mais Joie En Dieu
D'Amour, Tristesse sur Elle plus ne l'emporte;
Celle Irrépressible Joie aux Adversités
Demeure, d'Erythrée, qui dans les Premiers Ages
Fut, d'en l'An du Monde Un, du Temps qu'en Vie d'Antan,
D'avant toutes ces Traversées d'Années, dont Rien
Ne demeure, se nageait en Béatitude
En l’océan des Yeux d'Intérieure Vision;
Solitude, plus avantageuse y Serait,
Justice, et Mort, qu’être à soi lyre dissonante;
Mais, en Bonne compagnie ils s’y Voient, et Belle
Harmonie des Contraires, sous Christ subsumés,
D’un factieux, piètre Dualisme, antipodique;
Dieu leur y Est Jour et Nuit, Ombre de Lumière;
De la Mer en Fureur, Sauvée, des Déchaînés
Eléments, l’Ame avec le Ciel l’Affinité
D’Incorruption y retrouve, et Chaîne des Etres;
Sous les Vents ils Attendent d'Etreinte Pensée,
Manifestations Fastes, les Entresignes;
De sa Révélation, l’Effet Libérateur :
Cel qui ne Pouvait, aux Ailes du Désespoir,
Que choir, à Présent Serein, l’Ame Libérée,
Quoi qu’il en eût, Lût-il En Dieu, Plane En Esprit ;
L’escorte, en Blanche éployée, l’Oyselle des Mers,
Guide à la Paix des Médusés Radeau Mouru
De l’Ame, aux Lieux Hauts Fortifiés, Antres des Sages,
Vers l’Idéale Cité le Menant, aux Portes
Eternelles, leurs Linteaux Etageant, Vers Dieu,
De Mille Fenêtres à la Lumière ouvrant,
D’Eclairs Transperçant de l’Apparence la Chape;
Aux Solives, Quarts de Coursive Adage y Virent:
“Aime, et Fais ce que Voudras”, d’un qui n’appliqua;
Ô vous! qui Toute Nébuleuse aviez Perdu!
Regards d’orbites! Bouches chues! Plis d’Amertume!
Ames idiotistes! inaccomplies! éparses!
Vous qui des yeux ne Pouviez Sonder nulle Abysse,
Sans crainte d’y Sombrer votre Désespérance!
Ô vous, Approchez! Son Abyme Est Plénitude!
Nuit! de Ta Grande Pâque! Ondée Spirituelle!
De Tout Lumière le Voile y Lève, Ô! Tous Jette
A la Voile, sur Toi, le Ciel, l’Enfer, la Terre!
Venez! Naissez Lumière! où s’Allume l’Aurore;
Le Prince y Gîte de Toute Mansuétude!
Qui Vient à Lui, Courbé, d’Autre Age Exténué,
A Sa Source, Flots n’épuise, du Libre Aimer;
S’y Verse Volupté, en corne d’abondance;
Au Dard des Yeux, n’y sont Pétrifiées Licornes;
Si veut Licorne ce qu’Eléphant Fuit, ains que,
D’Effroi, Chevaux de Cyrus, à Vue de Crésus
Chameaux Luttant, Vois! Cerf, Brame Ton Solitaire;
Aux Pieds d’Hyérôme son Fauve, de Séraphim
Son Ours, de Marc l’Aigle, Ane, Boeuf, Lyon en l’Etable,
Chauffe aux naseaux, ont leur Dieu Reconnu . Point l’homme.
Si fut Licorne Orgueil, Sirène, Flatterie,
Christ-Dieu Est Pélican, qui Donne aux Siens Son Sang,
Lequel, par l’Air Lancé, sur les Impies retombe.
Encontre Ininterrogés Présupposés, faites
Ce que Voudrez, si Clef d’Amour Trouvez - l’Arcane-.
Car, vers le Soir, Tu Vins, sur l’Autel Mis Ta Lampe,
A l’Heure où, de Désir, ce Brasier s’Allume,
Que ni le Doux ni l’Amer n’entre au Pays d’Ame,
Fort de Toutes Audaces, Amour Fais Descendre;
Saints ont Cessé de parcourir toute la terre
Sous le Soleil, le Sachant devers Dieu Rien n’être
Du Soleil de Justice En Char Doré qu’un Ray;
Pour Christ, se Purifier, en Pénitence sainte,
Devant Dieu, plus Grand est, que tous ses biens Donner,
Et monde courir, en vaticination;
De cette Terre qui, Jadis, Fût Un Soleil,
Ils ont Vu, semi Lunes, les solaires Taches
Des Péchés de ceux qu’ Humblesse ferait des Astres;
Ô Verbe! du Soleil Seigneur Intelligible!
Au Ciel Char de Joie Tournant, l’Univers Ordonnes,
D’où que, ne Détruisant Ténèbres, les Eclaires!
Au Soleil allait Constanstin se Dévouer,
L’Empereur, du dieu Phoïbos fervent Idolâtre,
Aux autels sacrifiant de Cendre et de Sang,
Lorsqu’à l’astre il Vit ce Signe en Croix du Sauveur,
Et ces Idéogrammes : “Jésus - Christ Vainqueur” :
“Par ce Signe d’Air, Vaincras”, Disait le Prodige;
Comme au Jour où, d’Ancien Calendrier la Fête,
Sur l’Yglise Assiégée des Chrétiens, Diamantée,
Se Vit au Ciel Paraître Longue Croix d’Etoiles;
Sans Plus de Nuit, de Pluie, de tous Vents Abrités,
Sur les Mondes Intérieurs, les Yeux ouverts
Distinguent l’Immense, En Bienveillance Divine;
Triste Pouvoir, du Temps même, désagrégeant,
N’y a prise. De non Savance, où Nuit s’Embrase
Tu fais Esprit l’Oeil Pur, dont s’Enflambe Un Soleil;
A l’ Unique Oeil du Globe, En Intérieure Vue,
-Lumineuse!- d’Intuitive CoNaissance -,
L’Ame, de Phénoménalité, se Délie;
De la Chaîne causale des causes causées,
Qui des choses n’exhibe que le seul Comment,
Au Pourquoi de la Cause Incausée se Délivre;
De Beauté Révélation ! Ô Terrifique
Miroir ! qu’En Splendeur lui Restitue, Sa Figure,
Qu’aux Feux envoûtée Vision Réfléchit Mystère!
S’y Voit, à Fonds de Ciel, renversé, l’Infini.
La Fée des Eaux en Garde le Thrésor. D’Oyseaux
Ailés, elle Tient l’Äme; dans sa Paume, Un Monde :
Orthodoxie! Cause Planétaire! A Sauver
Celle Cité nôtre EnGloutie, se Sauvera
Le Monde, par elle appris à se Haut Sauver;
Du Soleil plus Proche, plus Vite, Sa Planète
Intercède, en elliptique Orbite voyage,
Qui que Dieu ne Rencontre, que nul ne rattrape;
S’y Sublime l’Approfondissement; s’Elève
Tout, - nul Dolorisme-, en Souffrance, et Ton Suave;
L’Eternité, d’Un Seul Jour, En Fin se recourbe !
A Perte de Vue, sans Cloisonnages nuls, Plaine
S’étend de Vérité - ô Beauté! - : Dieu! Splendeurs!
Les Reines des Steppes, aux coeurs ouverts y Lisent;
Sainte Vassilissa, qui a nom de Princesse,
Guenièvre, Bel Objet, trop Belle Dame Blanche,
Et Tendre Amante, Fée, sous l’Arbre aux âmes sise;
Sur la Brèche, au Créneau s’exhaussant, Coeur qui T’Aime
Droit des Vifs Défend, Pleurs d’Antigone au Rempart,
Du Christ, à Bataille s’Epouvantant, ses Frères,
Demi-Morts, puis Tombant, l’un par l’autre Percés,
De Volupté, en Temps Prompt Flétrie, Voir ne Pussent
La Robe, que peau plus jaune, des Grées, Nées Vieilles;
Telle Antigone encore, pour le Droit des Morts
Vint l’Ame à s’Ensevelir, Menée, Blanche, aux Marches
De la Mort, d’un Tombeau, sur Mer, s’emmurer Vive;
Aux Fenêtres s’encadre la Mer, Pont, déesse
Ains’ Fanstasmagorie, Carnaval Portant, Masques
D’Aphryque, un miroir plein d’ombre Vendus ses Fyls;
La Joconde, Maitresse d’un Doge en Secret
S’est Esvanouie. De son Palais, aux Fenêtres,
La Charmeuse, la Dormeuse, plus n’apparaît;
- En Loggia sur Rien Accoudée, d’où s’admirait,
Au Fons du Val d’Eau, Miroir, venir grand’ Princesse,
Qu’aux Noces Escortent Tritons, Génies, et Nymphes;
D’oeuvre-Fenêtre éloignant Vue d’ombre portée,
A faire Oeuvre-Miroir s’enclot, semblance à Dieu
Capte, aux décousues Formes, l’Habit Crée de l’Ame;
D’Apollon l’inspir au poète plus ne tombe,
Cédée, des cordes d’un luth vide à l’autre accord;
Qu’admirer fenêtre vue d’en miroir enclose ?
Le roi et la reine plus n’y viennent poser;
A Dieu! princesses! Voi cy le roi mis en caisse;
C’est de Toute vie Fin, un Memento Mori;
Léonard, sa commande plus ne livre. Il aime
Sa Modèle. A Amboise, Tous Jours, la refait,
Monde, à sa Crédence ; Inachevés, Mort les Laisse;
- Qu’eût Cultivé la Vertu, Mona, son sourire
Enigmatique semblance eût eu de Gandji,
D’Illuminisme Sérénité Souriante;
C’est du bonze Ascète Sourys d’excès de Peine;
De l’Enfant-Misère le Sourire Angélique :
Sérénité, sur Tous Souffrirs du monde, y Flotte;
Ô! ces Yeux mi-Clos, ces Paupières Baissées, Sages,
Qui du Coeur Coupolé Tout l’Intérieur Espace
D’un Unifiant Regard Embrasse, et l’Innocence -;
Ni Cléopâtre, en l’Intemporel enfouie,
Console d’un Phare, Fenêtre Alexandrine,
Dont nul aux Miroirs Luminescence ne Sut;
S’y Voit qu’en Pyramide, au Profonds, s’en Etagent
Force appartements, à la Montée plus Somptueux;
Loin du viol de Lucrèce est l’Etage Nival;
Aux Pièces d’Eaux Penchées des Intérieurs Jardins,
Sous les Mortes ondes, Dormantes, des Canaux,
Flamboyantes, Flottent sur les Fonds, cathédrales
D’ombre sombrées, leurs Villes englouties, à s’être
Au Gouffre Brisées du Mauvais Infini, qui,
Sur pilotis lacustres, tremblés, T’édifièrent;
Péris leurs Architectes, Gauches Astronomes,
Ton Ciel par Petit bout scrutant de Lorgnette, où
Ne se dévoile, Infinie, des Choses la Suite.
Où sont de Ninive les Murs, de Babylone
Les Murailles, de Persépolis les Palais,
Temples de Balbeck, de Jérusalem le roi?
Et des rois de Juda Nécropoles Royales?
Où? la Basilique d’ombre au Soleil Offerte,
Dont Mosaïque Unit ce que Vitrail divise;
Babel n’était “ de Dieu la Porte”, ô Doux Messie
Du Monde! aux Pieds de qui point ne s’Etaient assis,
Avant que de la Bâtir, ceux qui Ton Nom Saint
Sans Tes Fondations y Creuser, usurpèrent.
Qui Veut, l’Entier Edifice, au Faîte apposer
Du Ciel, Sache que, Toi Seul, en Choisis les Graves:
Non point Egée, qu’aux bras de Phèdre Oublie Thésée,
Au Faîte de sa Terrasse la Voile Guette,
Noire, par Faute d’Oubli : en Mer Meurt, Jeté;
Ni les royales Momies, bleues aux Nécropoles,
En bracelets lazuli leurs sceaux, inhumés
Pharaons, quels, Etoiles se Levant se Crurent,
Et soleils huréus en jaspe scarabées,
Mascques d’ör, façanst dieü Granit, en SarcoPhages,
- Serait-ce tête d’Ibis, Faux dieu de Sagesse,
Thôt, qui, l’Habit Plissé posé, fut en Linceul
Emmaillotté, puis aux Marais Déserts Laissé ? -,
Dont les Convois par la Plaine à Présent l’on mène,
Ne Croisant qu’Ânons dont Nourrit la Poussière
Cobras, nos Puits Bouchant, où d’Eaux Ecrit Maryam,
Dont, au Crépuscule de la Création,
Les Bouches ouvrit qui nos Lèvres Descella,
Bénissant, Transgressifs, nos Dits. Car Dieu Est Grand.
Ni Tancrède en Prison Mis du Château d’Armide,
Ni Charlemagne, ombre de Mort, Croisés, Impies,
Qui nos Livres Brûlèrent, nos Tours arasèrent,
Dieu ne Touchèrent, aux Fondements Orthodoxes;
Mais Saint Wladimir, de Vraie Foy en Quête, Tous
Ambassadeurs, par Tout, envoie. D’Orthodoxie
Vraie Splendeur Apprise, En l’Amour Russie Baptise;
Plus ne savions en l’Yglize, au dire des Hommes,
Si qu’ au Ciel étions, Figuré de Coupoles,
Ou, de tant de Beauté sur Terre, En Haut Portés;
Qu’à la Lune Apparent Temps Cessions mesurer,
A la Ligne d’Horizon Faite Floue, sans Nue;
Que Claire Fût la Nuit du Jour des Corps Célestes;
Telle une Perle Irradiait, en boue enfouie,
Parmi les ombres de vie, qui Passe, Olga, Sainte,
Princesse de Kiev, de Saint Wladimir l’Aïeule;
Saint Serge de Radonège! aux Résineux Pins,
D’Ermite Ange En Ciel; de par Dieu Préservé
Des Tentations, aux Tempérants Sa Paix Instille!
Toi qui, de ta Retraite Secrète Mûri
Assez, pour devenir, Sortis, de l’Entière
Russie, l’Iluminateur, de Tout Spirituel!
L’Astronaute, en Lune, Vit qu’était Bleue Planète;
Se Féconde au Fleuve Amour, la Sainte Russie;
Ses Saints! D’Amour, Fluence Azur, Avez Puissance!
Saint François, de Dieu le Louangeur, et Son Pauvre!
D’Evangélique Simplesse Acquit l’Ame Orphique,
Qui Tout Chante, Eau Pure, Frère Soleil, Soeur Lune!
Terre! Icône du Ciel Archangélique! Eau Bleue
D’Etre Intensification ! - Vie Phlogistique! -
En Science des Miroirs, Océan Catoptrique!
Ô Dieu! Qui Pareille à Roseraie Voit Céleste
Sphère! Au Buisson d'Ardentes Roses, Feuilles Lustrent,
En Ta Créante Puissance, Flots du Temps Bouclent!
Cette Paix Profonde, Ô! de Ton Fleuve Epanchée,
De Bleue Saphyrique Amour qu’ont de Toi les Tiens;
Pour ne qu’à Toi Songer, Tout Souci T’y déposent;
Spirituelle Vie! Emerveillante En Dieu!
S’y Reçoit l’Esprit, d’Adoption Légitime;
Juste Est le Fils, En Mystère de Liberté;
S’y Contemple Providence, qui, de Son Ombre,
Couvre. A la Fluide Surface Marche d'Eaux:
Tout il Peut Dans le Christ, qui Sa Force lui Donne;
Par Conversion des Yeux, l’Entité du Monde,
De l’Intérieur Regard Métamorphosé tout,
De par ses Saints, Touche à la Conscience Totale;
Par-Delà l’Union des Mystiques, l’Ame
A la Plus Haute Atteint, EkStasiée, de l’Un,
De Saint Denys cell’, qui, sur l’Arès, Saint Paul ouït;
Au Pleur des Moires Semblable, Soie de leurs Jeux
D’Eaux, En Lumière, EkStasie Jade aux Rivages;
Ces Yeux le Tour ont fait du monde et de la vie;
Qui Pyramidal s’est cru, qu’il Voie, dans les Sables,
Evanoui, des Siècles son Néant ; se Voie
A Rien Tombé, de n’avoir que des Riens Couru.
Pour vous, Philistins! qui avez bouché nos Sources
De Perfection, Dieu de nos Pères Censuré,
Sites Erasé, sont Plus-Value nos Souffrirs;
Mais qui, Perdant Tout, et ce qu’il a de Plus Cher,
En Prière du Coeur s’Enclot, Tout Oubliera:
Christ y Est, tel qu’en Rocher d’Horeb, Jaillit Eau;
Qui pour Dieu Tout Oublie, d’en Aimer hommes même,
Dieu, En Celle Amour de Christ, Tout lui Rend, Amour
De Dieu, cell’ des Hommes, et cell’ des UniVers;
Du Divin Trine, il découvre l’Essence Intime,
Des Choses, des Hommes, Soi au plus Haut des Trônes,
Où, du Logos, Sourd l’Eau, de Tout Raisons oyant;
Car l’Ame a Vu d’Amour se Déchirer les Voiles,
Et, de son Coeur ouvert, a Dieu Jailli les Eaux
De Vie, qu’au Pays de la Soif, Jardin, Fleurisse!
Celle Mystique de l’Un, qui s’EfFuse encore,
Invisiblement, de la Visible Nuée,
Laquelle Est Christ, Fleur d’Un Siècle, et de Tous les Siècles;
Lors, sur l’Antique dit, et poïétique dire,
Se rouvre, au recueillir Fleurs d’Ecritoire, Un Dit
D’Amour de Dieu, Pour Dieu, qui Son Feu ne Consume;
Qui entre en Dieu saisit que Lui seul Est au monde ;
Oui, Dieu Est l’Un, dont Riens ne suis qu’une Expression,
Et, par cet Un, Tout s’Exprime, et Tout s’Entr’exprime;
A Celle Vie du Dedans s’y Eclot, d’Avant,
Comme En Avant de l’Yglise. Car, qui Christ Cherche
Au Sépulcre, en Marie, ne s’Arrête à Ses Anges:
Magdeleine en soi Christ Portait, comme une Femme
Son Amour Porte; plus que soi l’Amour Aimant;
La Consolation des Anges en Refuse;
Plus dur l’Effort vers Toi, plus Forte Ta Présence;
De Tes Parfums Tu Couvres - Baume aux anxieuses
Apories; Ton Choix Divin Tu y Manifestes :
Si Mort Terrassante à vie Nature Horizonne,
La Vie En Christ, de Mort Est l’EkSistence Vive:
Nul, que Christ, ne Pousse Homme Crû jusqu’aux Essences;
A Ta Fontaine, les Colombelles d’amour,
Venues s’aimer, à leur insu l’Amour y Burent,
Vie qui ne Meurt, ô Source, au Monde, d’Immortel!
Dès Avant l’Origine - Originarité -,
Sur la Fontaine de Vie, Fontaine d’Amour,
Sous l’emprise d’Amour, les Amants s’y Penchèrent;
-En Ciel et Vie Foetale sont faits les Mariages-.
Tirés de Dorveille, en Anneaux d’Abyme y Virent
Le Coeür d’Arbre de Vye qui relie Terre au Ciel;
- “L’Homme qui, Jour et Nuict, Médite, Est comme Un Arbre
Près d’Un Courant d’Eau” germé. Son Fruit d’Hespéryde
Naît d’Or, Christ, Secret Parfum, de Rien Contenu -;
L’un Tend à Hauteur qu’Autre son Reflet renvoie,
Au Miroitier, Delà Tristitia, des Couleurs,
Où l’Ame Tant Est Une, si que Transparente;
Dieu, des liens de Mort, de Temps, de Tout, de soi, Soi
Délie, Libère; aux entours du Monde Il Effuse
L’Oint Christ, Rose à Rien Tenue, remontance Exhale;
Entés En Toi ont Végété Mots, aux Racines
D’En-Haut. Jambes en Croix repliées de Lotus,
Ramifications s’ébranch’, Méditant Corps d’Arbre;
Le Juste Est Racine, Colonne, Arborescence,
Fait Christ, Arbre de Vie; Discernements Goutant
De CoNaissance, En Bien, du Mal, il n’en a mal;
Joie, contre-saison, contre -Arc de Mâture, Meut
Ses Ailes, d’au Pilier d’Ame Décloue, Lieu Faite
De Présence; Arbre de Vie Croît - Haut Paradis;
Rien plus ne lui est à Douleur. C’Est CoNaissance
Parfaite, qui Tient En Silence, Emerveillé.
A Christ ne Plaise que sans Lui Demeurions Vie!
Dieu, Sa Vie Prête aux Figurations d’Eternel:
D’un Même Cep ont Fleur tous Pampres aux Charmilles;
Navigateurs Aériens à Vue y Naviguent;
Qui dans la Vigne de son Coeur a Travaillé,
Les Passions déracine, qu’endort le Désert;
Au Coeur Secret, Lieu d’En-Haut se Voit, Ses Mystères;
Fleurit Coeür Racine En Arbre de Perfection;
En Coeur saint, Branches saintes. coeür d’Arbre ébranché;
Ascèse, esprit épure. Coeür Pur, Mort du monde.
L’intelligence, des sens n’est qu’un d’âme impure;
Mais le Coeür, Tous les Sens de l’Intérieur, Contient:
Autre est pureté d’Intellect; Autre Est Coeur Pur;
Tourelle, en cel Arbre, s’Enclot, d’Ivoire, aux Côtes
Du Coeür, l’Hésychaste, En Sagesse - OrthoDoxie
Splendide -, au Ciel, Corps, remonte. Ô Christ, la Bâtis!
Car c’Est au Plus Profonds du Coeur que s’ouvre un Ciel,
Qui Mène aux Tiens, d’Escaliers, par Volées, Tournés,
Aux Lieux dont, à Tes Enfants, les Plus Beaux Tu Gardes;
Cinq pour l’Esprit sont ses Degrés, Quatre d’Amour :
Sensible, Imagination, Raison, Intellect
En Noèse, Intelligence d’Intelligible;
Tour de Corps, du Greffe Gardée, d’Amants Mésmoire,
Par Neuf Degrés étagés, au Coeur Plein d’Yver,
Temps Ame Hyverna ; En Haut, à Ta Porte assise,
Abattue, s’éplora, sans Fruit, Prostrée : “ Viens, Père !”,
Criant à Ta Grâce, yeux appendus, Cantilène
Plorant de Palombe, à Jours Plus Précieux Prise;
Qui Veut, au dépli de Lumière, ouvrir ses Portes
D’Ame, Dieu l’Assiste, et Sauve Garde! Qui, tous
Huis et pertuis, clôt de volets, Dieu Aie Pitié!
Qui, Tant soit Peu, les entr’ouvre, Bien Tôt Après
Sur lui Perçoit Manteau, d’Irradiantes Ondes
De Ta Grâce. Amour, Sa Surpuissance En Effuse;
S’y Virilise la Force, en Croît le Divin;
S’y Epaissit le Silence; s’ approfondit
Le Mystère; plus Irrésistible Il Se fait;
C’Est, par Purification, Montée En Puissance
Vraie; ce sont, degré par Degré, Visitations
Des Châteaux d’Ame. Il n’est lors Jours de Vie qu’en Bribes
S’Exhalât ce qui, seul, ne se fut Laissé dire;
Où se Prendre? Bris, en la Tissure s’insèrent;
Jà, Tout se dérobe, En l’Espace d’un Vertige;
Rien n’y Contemplait que ce Globe qui se Meurt,
Le Temps s’enfuyant, Nul En Dieu ne se Sauvant.
Y Priait qu’Un Monde se Levât, des Croyants;
Tes Parvis, au Vrai, maintes Demeures recèlent,
Dont plus dorées Chambres d’Amour à qui s’élève,
Du plus bas d’Ame Intime, aux Trésors de Tes Heirs;
Ô Tour, dont Tu Bâtis le Faîte et la Corniche,
D’Art de l’Ame Créée, du Verbe la Demeure,
Qui du Temps ne se Souvient, désensevelie,
En Temps d’Essences Entrée, - Exhalation ! -,
Dont Miroirs, auxquels nulle Appendue, ne ternissent
De leurs Regards, Couleurs Bleutées, en Nimbe aux Brumes;
D’ÿ demeurer ensevelie tout ce Temps d’ombre
Qu’avons-nous fait, en Nuit du Monde et de Bords sombres,
Quand Tu n’Es Dit Habiter qui de Toi ne Chante?
D’Immature, à Trop Pouvoir Goûter Vapeurs ’core
Du Doux-Amer de Ta CoNaissance aux Mystères,
L’Echelle, en deux, s’y Brise, aux Parois - Verticale,
Devers sa Fin. Plus Haut, de son corps, Tu Sors l’Ame.
Et déjà, où Va l’Etre, il n’est plus Riens de soi,
Mais Ta Chair. Car où Tu la Hisses, elle seule
N’eût Su la Stature où se Met Tout En Lumière.
Derrière elle Est son Dieu, de Transcendance l’Ombre;
Sa Main, qui la Couvrait, Désormais Fort la Pousse;
Quand, Transcendant Tout, en Dédain, Mépris d’eux-mêmes,
Tes Oints l’Extase y Souffrent, à Scruter Tâchant,
De l’Essence Divine, Profondeur sans Fonds,
Des Ecritures Sacrées la Lampe Brillante
En l’Obscur du monde, ouvre! de l’Esprit ces Yeux,
Qui, du Matin l’Astre, de Ton Plein Jour Contemplent!
Si c’est Mantel d’Amour, Couvre En refloraison,
Qui, malgré soi, plus Haut qu’eux, Tous Jours les entraîne,
Qu’ au Fil des Jours, attire à Dieu Force Aimantine;
Qui Semblance a de Toi Est d’Essence Miroir,
Des Lumières l’Archétype En leur Ciel d’EkStase,
Verbe Totalisant, de Divinisation;
De Ton Calame il Ecrit, cel d’Intelligence,
Sur la Cire des Coeurs, en Céleste Ecritoire,
Style son Ame Tienne, Monde Enveloppant;
Plus il ne Peint Dieu qu’Amour, Amant, et Aimé,
Du Sang de ses Sanglots dont Tu Brûles le Coeur
De qui, pour Toi, prend des Amants la Voie, Royale;
Son Chant Lève Lavande, où Love Nef aux Siècles;
Ses Cédrats sous la Langue leurs Secrets Explosent;
Blanche, ô la Nuit! aux plus Aimés d’y Vivre Veille;
Dépeindre aux Calames des Eaux! qui Miroirs sont
Ciels, où, Lettres de Feux, Etoiles Croisent Roses,
Sur l’Autel des Coeurs, en Croix Gemmant leur presqu’ Iles!
Leur Voyage de l’âme En Ciel de Coeur Progresse,
Au Paradis de l’Ame, où des Beautés l’Idée,
Sur l’Oeil Spirituel, à s’y Mirer Trésluit;
A Son Serviteur, qui dans la Lune Officie,
Vient Christ S’Unir, lors qu’Il l’a Fait de Pleine Lune;
Lune renouvelée, Son Soleil Irradie;
Ce Serviteur, lors, les Chameaux Prend de Son Maître;
Dix sont les Chameaux, des Dix Degrés Angéliques;
Reliques d’Os Ecrits s’en Pare, qu’Agenouille
Près la Bouche d’Eau l’Existenciante Présence,
Quell’, Dessous Ecritures, de Vie l’Arbre Pleure;
En Sourd, la Nuit, un Filet; le Jour, son Filin;
Au Temps de Vêpres, lors que du Soir Nacres ombres
S’inclinent, s’Agenouille au Puits la Caravane
De qui Vécurent, Vive Eau, d’Ames Parchemines;
A celles Ames Ecrit Dieu, d’Esprit Sourire,
Ne Fane, en Roses renvoie Lumière Splendide,
Qu’en Clair Matin, Rare, Capte l’Aquarelliste ;
Aux Rives du Jourdain, Foison de Braves Bougres
En Sinaï, avec leurs bestiaux, chiens, cavales,
A l’ombre des Dattiers reposants, au Baptiste,
De Miel Tien, et Sauterelles, Nourri, Quéraient
Ce qui se Devait d’eux faire. “Partager”, plore
L’Echevelé Saint, “Partager aux Efflanqués”;
Lors, au Juste Dit Dieu : “Je ferai Boire aussi
Tes Chameaux. De l’Eveil ils Boiront, que suscite
Au saint sa Prière;” - Il en Perd, au vrai, le Somme -;
Par le Verbe, Force Brise, des Ecritures;
- Eau qui Sourd en Monde, Idéalités y Crée;
D’Esprit, Myriam, Puits d’Eaux, à Moyse Flux faite;-
“Voi ci que Prospérera mon Vrai Serviteur;
Il Montera, Il s’Elèvera, Il sera
Exalté, au Faîte, à l’Extrême de Splendeur.”
Sur son Désert, qui fut Glacé, de Solitude,
De Sa Ferveur, Brûlant, Un Désert, Souffle Christ,
Fait l’Ame irradiante, au Jeûne, en Veille Embrasée.
Ô mon Christ! Fils de Mariam, Princesse des Eaux!
Tu Habitais donc “de l’Autre Côté des Eaux”,
Où le vivre en Mourir se fait Mourir En Vivre!
En Lui, Mourant, nous Vivons, qui nos Laments Ouït;
De Funébreux désirs Délie, à Faillir Souffle;
Aux déjetés de Haute Tour, Sa Voix résonne;
Comme d’Ouranopolis la Tour, cet Ultime
Avant-Poste, des hommes démarque les anges,
Dans la Crique d’Athos, en Phare Océanide;
Nul à Son Ombre Assis n’a plus crainte de Mort.
Psyché n’eût, aux Enfers, d’en Tour feint se jeter.
Ô l’Arbre de Jessé, Mère de Dieu, nous Sauve!
Au Coeur Criant d’Amour grièvement sa Peine,
Descend Christ. D’avec lui plus il ne se déjoint;
Ce que Foy Noua, sans qu’aucunement décrusse,
Dès à ce Jour l’Etreignit, à Lui Contraignit;
Délicats Liens d’Amour dissoudre ne se Peuvent;
Par les cheveux d’Anneaux Liés, nous Tient à Ses Boucles;
Qui Le Reçut aux Bras Etrangement Eprouve
Que cet Amour Subtil, quoi qu’il en ait, Agit;
De Non Mourir le Lie, qui ne se Peut dévaincre;
Dans la Tour aux Rideaux, Clair-obscur se dégrade,
Voile à l’Esprit Lié, qui de Tout se Délie,
Pour ce qu’à l’Etat Nud, d’Eclaircie, Tout Il Lie;
Assez de cette Pensée pénétrés nous sommes :
“ Il faut Mourir”; à vaincre peur l’usant qu’ont tous;
Prince de Haute Tour la Dompte, en Plonge, aux Iles;
Du Christ les Aimés furent à part déjetés,
De Dieu Consacrés, des hommes Persécutés.
L’Eternel, au Secret, les Instruit de leur Tâche;
Du Pâtir qui Gît, à sa Plénitude Atteinte,
Règne de l’être, avec l’Etre, s’Harmonisant,
C’Est d’Originaire l’Imageante Vision;
Eux qui Savaient des êtres la Réalité,
Des Méchants Mauvaiseté, au Désert Fuyant,
Pour à Toi s’Unir, Tout ce qui T’était Obstacle,
A Présent, leurs Retraites Quittent, s’en retournent,
En Sphéricité de terre, Ton Nom Clamer,
“Par l’Eternelle Blessure vaincus d’Amour”;
Etres de Larmes! Dieu ! L’Affliction vous Plût,
Dont Mieux S’Approche. Ô Saint Ephrem le Syrien!
De Tes Pleurs abreuvé, refleurit le Désert!
Ô vous! dont Saigne le Coeur d’une Affliction
Sans Tréfonds! Dieu, de vous, Ses Martyrs Fera
De Patience Longue! Ô Guetteurs dans la Nuit!
Vous qui Logettes sous la Terre en Gel Creusâtes,
Aux Rupes Grottes en Cappadoce Neigeuse :
Aux Vagants Froids Blessés Exerciez Charité;
Où Dieu Veille aux Abymes, vos Cris lanciez!
Votre Beauté En la Clarté Refleurira
De Rose Aurore, où, Flambeaux, Monde Allumerez!
Saints Vassile le Grand, Grégoire Théologue,
Jean Bouche d’Or d’Orthodoxie, Saints Patriarches!
Ô vous! les Trois Saints Docteurs, Hiérarques Evêques!
Fleurs de Sagesse de la Parole En Sa Gloire!
Du Triple Soleil de Justice Luminaires,
Qui, des Flots de Théologie, Monde inondâtes!
Ô Christ ! Qui Ravis! à l’Union Mystique Elèsves!
Qui, aux Prisons d’Amour, Ta Liberté Profuses,
Ses Portes austères Romps, sous folle Fluence!
Qui Peine pour Toi, du Labyrinthique, en monde
D’Egarement, Tu Sors, et de l’Apostasie;
Ses Fenêtres apures en Psyché de Vie;
Zachée, sur son Sycomore, Vers Toi se Hisse;
“Je Viens chez toi,” Dit Christ, sous toit de l’Ame Entré;
-“A Ton Visage Ouvre l’Huis, Portes que Tu Crées!”
Collecteur d’Impôts plus veut n’être Trouble-fête;
Qu’il fut pour Rome Collabo, Taxant Fidèles,
Se Repent : Quatre fois Rend à ceux qu’il Lésa;
Qui par Ta Porte En Ta Contemplation Pénètre,
Amour, Son Très Libre Enfant, Fait Entrer, Sortir,
Des Révélations par Tous Degrés le Passe;
D’Entrés en la Mer, où du Ciel la Nue se Voile,
Les âmes à quai, pour Survenance frissonnent;
Les Vents dans les Voiles, pour l’Evitage Sifflent;
Comme Est la Terre du Soleil Enspiralée,
Au Travers Menée de la Galaxie, par Voie
Lactée, aux Ans Venant, sur Constellation Vierge;
Sa Spiral’ ains’, Spiritualité Dessine,
A des Stades Parcourus déjà nous Repasse,
Au plus Haut Niveau, d’En Sursomption s’Exhausse Autre;
Des grands Souffrants d’Ame, l’Harmonique Unité,
Delà Sa Mélodie, dont s’épure la Ligne,
S’Inaugure, se Fait Jour, l’Embellie du Monde;
Après Didon la Reine, aux ôcreuses Terrasses
De son morne Palais, d’un Pâle amour Périe,
En Mer Porteuse ils se Jettent de Vaisseaux d’Hommes;
Qui, depuis Océan jusques vers Orient
Sa face Tourne, Hors d’Espoir, de Falaise aux Ondes
Jà Précipité, Doux Zéphyrs Dieu lui Dépêche;
Griserie d’Elémental! Ains’ au Marineur,
En l’Ile abordé du Non-Dit, et du Non-Vu,
A l’Eau s’Unit, au Vent, à l’Air, Terre En Lumière,
Telle, la Pensée du Monde, à l’ Origine
Retour faisant; la Création il y Voit,
Et, de l’Elémental Eprouve la Fusion;
Sa Dépossession, du Ciel a pris Possession.
Divins Mendiants! Ulysse, roulé, nud, des Vagues,
Sur l’Ile des Phéaciens, Long Temps différa
Du Nom de Soi Révéler. Suppliant Misère,
Homère il figure, de Marins déjeté,
Infâmes, sur une Anse, où l’Hospitalité,
Compatissante, Dons lui Offrit de Fortune;
Admirable Aède il s’avère, de ses Hôtes
Miséricorde Surpassant. Lui, l’être vil,
Pitoyable, en contre-Don, son Chant leur Dispense;
Tout ainsi, Saint Alexis, que Manant des Iles,
Iros d’Ithaque, aux abords des Royaux Palais,
Mendier s’en revint aux Portes de son Père;
Nul, sous ce Gueux Quémandant, cel ne reconnut
Où Dieu, à Demeure, d’Or, Rétablit Ses Fastes,
Dont se Lambrissait, Embaumante, la Belle Ame.
Aux feintes de Sots, Subtils sans Exil ont Vie,
Et, des Vertus Sublimes, Noble Intelligence.
Sainte Xénie de Pétersbourg! Fuyant un homme
Acariâtre et brutal, Mendier tu t’en Pars,
Sur les Chemins, En Gloire. Ô Saints-Lumière! En Dieu,
Votre Capital Symbolique, et Glorieux,
Sur terre par Mendicité rétribué,
Au Ciel, Portes vous ouvre de Sublimité!
Sainte Hospitalité d’Abraham! Si Parfaite,
Qu’aux Pauvres s’en ouvraient Grandes, de sa Demeure,
Quatre Portes : Du Couchant, d’Orient, aux Pôles;
Jusqu’au Jour, à son insu, où - Théophanie-
Sous le Chêne de Mambré, le Visita Dieu,
De Trois Anges, En Trinité - ô Préfigure!
Quand de son Ombre l’Homme Sera-t-il le Maître?
Hommelet, non plus qu’arbre, n’est tel l’Arbre Sec
D’Abram, du Bout du Monde, où Tourne Roue du Temps;
Saint Jean l’Aumônier! Dispensateur de l’Aumône!
Vous Tous! qui avez Nourri, Vêtu, Visité,
Pauvres, Malades, et Prisonniers : Vie de Grâce!
Qui, par après, pour mieux T’Aimer, s’enfuirent
Aux Déserts : Hésychastes, Ermites, Stylites,
Hérauts de Dieu! Bouches d’Or d’Orthodoxie : Gloire!
Dieu, leur Vie, Emparadise : Au Ciel d’Or y Vivent
Taureaux et Lionnes, En Profonde Intelligence;
Déliées, Colombes entrelacent leurs cols;
Divins Oiseaux, qui Vivez En Esprit! Leur Souffle
A Son Insufflation Vole. En eux Il Respire;
Ils Le Servent. Anges et Saints le Lieu leur Trouvent:
Abyme Insaisissable et Tout Inconaissable!
Charité n’y devra plus Pain Mendier des Pauvres,
Mettre en son Lit Lépreux, ses pères Allaiter,
Aux vaisseaux de vie Privés Donner Sépulture;
Plus que Dame de Bien Faisance, elle Aime Amour;
Amour Indivisible, de Sa Chaîne, Unit
Ceux qu’elle Aime; à Tous Donnée s’étant si Entière,
Que Rien ne lui Reste, que ce qu’elle a Donné;
De soi départie, que possède-t-elle encore?
Ce qu’elle a, plus ne lui appartient, de Long Temps;
Du Reste, Rien n’a-t-elle à départir Ailleurs;
Fille-Flamme, Rideau du Monde elle Outre Passe;
De ce qu’elle se coNaît soi-même, elle Est Belle;
Divine, pensant ce qu’elle Sait, elle Est l’Ame,
Enthousiaste, En Dieu, qu’En Soi elle y Contemple.
Ains’ sur l’Athos, se vit, de Joseph l’Hésychaste,
A sa Porte un Pannel : “ Dieu Sait, mes Frères, comme
Je vous Aime. Aussi, de Grâce, En Lui, Laissez-moi.”
De cette Désertification refleurit
L’Oeil, l’Ame, et l’Emotion d’Ame, Regard d’étoiles,
Plume de Cygne, car n’ont de penne les Anges;
Qui du Seigneur Secourt, et Protège les saints,
De Dieu Salut, Secours et Protection s’assure,
Rétribution sur Terre, et Palais dans les Cieux;
Ains ’ Meurt des hommes, qui le Vain Commerce en Fuit,
L’Hésychaste En Prière, à son Seigneur, de Coeur,
Monte, Arche En Ciels, au Royaume d’Ame fait voile,
D’Amoureux Désirer. Quand Sera l’Ouragan
Cessé, quel des Vents Hurlants ses Flots Battit, Lames
Au Large Posant, il remontera ses rames;
Lors, du Sac et du ressac Bercé, des Phantômes
Délivre, mugissants songe-creux, de Nuit Blanche
Les Puissants il Verra Renversés de leurs trônes;
Le Jour, la Nuit, se Modèlent Poupes et Proues,
Pour au Monde Annoncer son Retour à l’Airée;
Car, Peu Avant l’Aurore, Ressuscite Un Dieu;
Pour ce qu’ont les Justes, l’Une après l’Autre, en l’Ordre,
Les Vertus Acquis, en leur Suite, qui s’enchaînent,
Au Plus Haut maillon de Chaîne des Saints Atteignent,
De Toutes le Faîte, à l’Amour parfait des Etres;
Pour ce que Scellée leur Echelle Sainte ils Tinrent
Sur les Fondements Justes de l’Orthodoxie,
De la Foi Juste, de la Foi Droite, il leur fut
Donné d’au Sommet s’Elever de l’Ascension,
Au Toit du Monde de l’Universel Amour;
Or, qui s’Est, Un Jour, de soi à la Verticale
Trouvé, s’ennuirait dès après à s’Enliser
En Encaissée Vallée de Ténébreuse Plaine;
Qui de Sagesse Sait Bâtir Dôme En Prière,
Un Jour, au Campanile, Palais Sien Distingue,
Et Perçoit, de Folie, la Sagesse Divine;
Toi, Seigneur, Qui pour Créature Première
Fis Ta Sagesse! en Puits enclose, Océaniques;
En Sourd, Ailé, l’Ange, qui Hausse l’Attelage;
Arrachée, Dieu l’Ame Fait Centre au Monde Sien,
Où Resplendit Tout, plus que Constellés Joyaux,
Gemmés, au Coeur Cornaline d’Etre Lumière;
En Balustrade du Globe, Ame a Vue de Haute
Tour; En Panoptique, En Monarchie Oculaire,
Touche à l’Ataraxie, Quelle Est l’IrréVersible;
A ce Balcon Maritime, en Tour Belvédère,
De son Palais déchu, Penchée d’en Echauguette,
Entrées, des Baies Sorties du Monde, et Passes Voit,
Et Comment l’Expansion Croît, Tous Jours Plus Vite,
De l’Univers, s’Accélère, Plus Loin Tous Jours
Etoiles lançant, qui Tous Jours Plus Vite Tournent;
C’Est des Astres l’EkStase, et Mystère d’Amour,
Macroscopiques Planètes, En Macrocosme,
Et, de leur Microcosme, à Dieu, saints s’attirant;
Cosaque, en Chevauchée Galopant, Portant Siècles,
A Bride abattue Court travers l’Histoire au Monde,
Dont micro-historiens ne virent Génocides,
En Pingouin Provençal Joue au Cheval des Steppes,
Malaise des Iles y oublie, qui Sortir
Ne l’en eût fait que pour Nostalgie d’y rentrer;
Ivoirine, y Emplit des Nations Basilique,
D’En-Haut, de Témoignage, une Force Reçoit,
Pour Christ, et Son Patriarche Métropolite;
En Aristocratie de l’Esprit l’admet Dieu,
Aux Noces de l’Epoux, au Festin du Banquet,
Des Choses lui découvrant, Cachées, les Raisons,
De la Causalité, de l’Espace et du Temps
Mythiques, des êtres en Théâtreuse Toile,
Où Rien plus n’Est, que Vile et Vulgaire Quincaille;
De celui Temps d’Or En Dieu Philosophante Ame
Est, Toute, Ame Désirante, et son Créateur
La rédime, de ses Péchés Fait Biens plus Grands;
Il l’Absout, de son Mal la Délie - ce n’Est qu’Un;
Car Péché, de Limitation a Provenance -,
Puis, à la Science de Vision mène des Anges,
Qui science n’est de simple Intelligence, mais
De Pur Intellect, Ailé, des Ames Divines,
Qui, par la connexion des Vertus, l’Accès
S’Acquirent à l’Intériorité du Principe;
Delà Toute Logique des Contradictoires,
De ses étroitesses s’y Affranchissant l’Ame,
- D’Imperfection l’Inscience inglorieuse - Touche
A Science d’Anges qui, Sondant les coeurs, prédisent;
Cy, d’en Ziggurat, Monte l’Ame, à Dieu Mendiante,
Dieu Voulant, au Plus Haut de la Plus Haute Tour
Priante, appostée, qu’en vos Prières Gardez;
Souventes Fois Pleura, que nul n’y vit Venir;
Les Amants d’Absolu, des Hauteurs ne reviennent;
Le Pur, l’Impur, Peut leur Pureté Contempler;
L’Impureté, par l’Impur Prise, Rien n’en Voit.
Qui se Hisse, avec soi l’Horizon Voit Monter;
L’Image, qui le miroir annule, n’en Voit
Les mouchetures; sur un autre Espace s’ouvre,
Pour Imaginaires Purs; par mi cett’ Fenêtre
Entré, l’Amour, Devant qui Tournent Toutes Portes,
En l’An vingt-cinquième de Son Age, y Séjourne;
S’y Voit mieux que, d’huis en huis, Alexandre épiant
Aristote Réduit, par Railleuse Phylis,
La Courtisane, à s’éhonter, de quatre pattes;
Elle qui regardait, à l’Oeilleton du corps,
Derrière un Portillon, des femmes nues couchées,
Mise au Puits du Temps son Image, en Perspective,
Des Mouvements de l’Ame elle Apprend l’Art Subtil;
Par parties agencées, de leur corps Dotées, sveltes,
Des tableaux du monde, que prou elle Modère;
Portes entrouvertes, Fenêtres s’entrebâillent;
Trop Loin, Trop d’Ombre, Inassignable, Un Dieu Simule;
Trop Près, Trop de Lumière, Ecrase l’Amplitude,
Qui, d’en Terre des Patriarches d’Orient,
Fonde, Dessus Folies, sémantiques Chapelles,
Sur l’Univers, Basilique de Charité,
De Toute pierre vôtre, l’Attente en Erige;
Car l’Amour n’a point d’Heure; Il Vient sans en Rien Dire,
N’Attend Fin de Misère, des Exclus d’Amour;
Lors, par Tout, s’éclairent Fenêtres, en Pinacles,
L’Eclat Lumine, au Cristal, Vantaux, Verres, Glaces
D’Eau, Rais Accroche, Eparse, Sa Brillance éploie,
Et, sur la Crudité des Contrastes, trop Forte,
Au Jugement du Miroir Voit si Couleur Tient,
D’autres Distribue, déséquilibres Pondère,
De crainte que trop proches, ains’que les Planètes
Ils ne Brillent assez. Qui n’a du Géomètre
Froide Raison, d’Arc-En-Ciel Etudie la Science;
Tels, ceux sous l'Arc de Vie Cantilènes Mélodent,
Aux Cordes d'Arc-En-Ciel, de Supérieure Vie
D'Ultime Vérité; - point du jour mélopées;
Paysages du Monde, dont les Points de Fuite
D’Essences Sont, à l’Origine Inassignée,
Spoliés de leur Centre, à peine d’en Etre, y Quêtent;
En Ombre Délicate Noirceurs Font Changeance;
Du Contraste Guidé, qui Relief Met au Monde,
La Lumière Saisit, qui, En Beauté, Haillonne;
Par Voile Interposé se Voit représenter
-De Directionnalité le Don - l’Histoire ;
L’A Venir en Ecrit, pour qui n’ a de Futur;
A présent, au Miroir, Réfléchit, qui Fonds Prit,
Rédimé, le Monde, Tableau, Fenêtre ouverte
Sur l’Ame, où, des Lumières, Fait Dieu Réception;
S’y Plient les Figures, sur leur Nuque s’Inclinent;
Delà qu’ouvre la Toile à virtuelle forme,
S’Encadre Image aux Siècles, de Jérusalem
D’En-Haut. par cet Autre, Grand Schème Consacré,
D’un En Bas Malformé se Regarde l’Histoire;
A Quand réécrire Nôtre, en Rouleaux Sacrés?
Aux caissons résonne, en son rebondissement
Quêtant Clef d’Amour, l’Inachevée Perspective,
Et son Chiffre. A Fragmentante Vue Est l’Essence;
Sériels, de l’Infini s’Echangent Points de Vues;
Aux Incommunicants S’Unit le Disloqué;
Les Effets en Retour y sont de résonance;
Les terres et les mers leurs Voiles entr’échangent,
D’entrelacs Guirlande de Sainteté suggèrent;
Leurs Points d’Union s’enroulent, au Roulis des âmes;
Aux Bras Endormis l’Un de l’Autre se Berçaient,
Didymes, la Terre à l’Océan; les Nuées,
D’Oyseaux se Joignaient; le Ciel Embrassait la Mer;
Livré son Parcours, de ces deux aires distinctes,
Du Profane et du Sacré, en Fin s’Articule
De l’Esprit Pur une Phénoménologie;
D’Aplats cette Facture, à deux pas Près de Rompre;
De l’Essence a pris le Style, de Nud Vaisseau,
Phanstôme, à Faute d’Etre, aux Mers d’âmes Mourant;
Les Toiles cabanées, en Hâte cabochées,
Avaries réparées, d’affections plâtreuses,
Que plus ne s’en ressente, en la Förce du Vent
Et du courant la Contreforce, la Nef trop
Immobile; à Fuir Près la Reine de la Nuit,
A l’entour de Lumière Vient son Ombre Epandre;
En Particules ses Joyaux de Nuit Essaime,
A Cascade sous Glace où son Coeur était Pris,
Telle, en des Eaux, Jusques alors, Inexplorées,
Ta Reine de Flibuste, ses Voiles Perlées;
En Hune au Mât de Vergue Montée, de Soleil
Lie la Lune, où Pierrot ses Rêves, berce, troubles,
De Colombine charmé, Tant d’Heures Soufferte,
Qu’en Tableau de Chevalet l’Insauvable Sauve,
Par sa Foy Porté, plus que Valeureux Tancrède ;
Tancrède à Mort eût issue Clorinde en baptêsme;
Mais de Pierrot & Colombine est Foire ouverte;
Riens font que Chicaneries, un pied en la Tombe;
Du fil du Pinceau Trace, devanst qu’ la Souffler,
Chandelle au lumignon, qui n’en valait sa Peine,
A pleurer voué des yeux crétine puissance;
Qu’il lui dise, lors, de ne Prendre onque Impression
De fols au Soleil Levant, Fusées Surhumaines
De Déstresse, Peignant, qui Chevalet Plantèrent
Par mi des mondes Bruts Sales Foires d’Empoigne,
Pleurs de copiste en Atelier Laissés, allant
Au Motif, jeune Artiste, à genoux se Jetant,
S’éscriant : “Délivre-moi du Modèle! ô Dieu!”
Elle Fera Bien, ne s’affligeant de mieux Faire;
Ce que n’aura Pu, Dieu, pour Accompli, le tient.
Raphaël, dans la manière peint de Titien,
Sans se savoir n’étant qu’un tâcheron plus d’art,
Du brocart mal portant, d’évaporé noblaille;
Rembrandt, sa femme peignant, vie entière, Morte,
L’âme aimée n’en put Saisir, Tant Radiante-Active :
Fit l’Ame du Monde, Flamant aux Ailes Flammes;
Belle Matineuse! Ô ! ReNoue! tes Liens d’Aurore!
-Des Boucles de Ton Ancien, tu ne Vaux un seul
Cheveu!-, qu’aux Cimes, leur Stridulation s’en Porte!
D’En-Haut, Voile de Grâce, d’Ondées Successives,
Tels, dont s’enserre un Visage, Plis d’un Tissé,
Sa Luminance y Met, Tôt Déposée, en Nimbe,
Dans l’encadrement d’une Fenêtre, Motif
Si Beau, que d’une Figure il Fournit l’Etude;
- Eblouissement sous un store vénitien;-
Son aimée Métamorphose Désirement,
Aimée la nomme, qui plus d’aimée n’a désir.
Des Quatre Régions du Ciel Secrets lui dévoile;
Ces autres lunes sont de Crapauds infestées;
Les Faux soleils, sous Poids Crouslés des noirs Corbeaux,
Tombés à l’Eau, Sont Périz. Plus que Vrai ne Reste;
Mourussent Crapauds! aux cinq Fausses lunes, Pâles;
Corbeaux, aux neuf Faux soleils. Six furent les lunes,
Dix, les soleils; ce Jour, Lune Une En Tien Soleil;
Toi qui de Sang Fus Lune, du Soleil Eprise,
A ce reJoindre, Dûs Mourir, Vers Lui Sautas,
Dans ta Hâte en Perdis ta Sandale aux Secretz;
Passementière, Vieux Rose, un peu fané, choit
Ces souliers bonbon; vint l’Enfant, ses Ballerines
Voit, qu’ Essayant, à son Goût Trouvées, s’adjugea;
N’en Garde qu’Un Ruban, atour d’âme poète;
A revaraper les fit en Lune Servir;
A l’Ame de l’Eau, Bluettes, pour Guimpe, Emprunte;
Lors qu’Auront les Eaux remonté, la Lune Aimée
Du Soleil, qu’à la Volée, Fit Choir Satin, Rose
Haute, et son chausson, l’aura Soleil Epousée;
Le Peintre, ce Campanile Tâche à sa Grimpe;
Plus Fort que le monde, en l’Observatoire y Rêve;
Si Long Temps, au Tour du Mystère il a Tourné,
Riens ne peignant que Reines, Déesses, et Mortes,
Pour les Trois, d’Immixion, Passer En l’Eternel,
Delà Niobé qui fut Reine, Pleurant, Sept, Fils
Siens, et Sept, ses Filles, d’Apollon Massacrées,
Semi-Terrée, leur Tombel ne Voulut, Mourante,
Laisser, que Zeus, son Cri pétrifié, Pleur fit Flots;
Sur Styx, à son Tombeau, du Couchant aux Aurores,
Fille d’Océan, père de Violence, Rien
Faisait qu’aux Prunelles Perler d’Obscurité,
Des Supplications louches, filles de Zeus,
Assistée, d’être Antan belle et leste Oublieuse;
Mais voi ci qu’elle Enfante, Rend Ultimité;
D’avant qu’à l’Air Neuf Souffrissent nos Bronchioles,
Dépliées, de Nerfs et d’Os Laiteux, Tu nous Tisses;
Dès en ce Moment, d’Avant les Temps, nous Choisis,
Pour que de nos Yeux de Chair nous Vissions Ta Gloire,
Qu’à la Poussière ne retournions qu’En Joie,
De l’Ultime Echappée, devers Ta Resplendance;
MANQUENT DES PAGES. ………………………………………………………………………
Seigneur, quel parti prendre ? Se taire ou se dire ?
Des humbles peu écrivirent : Crainte d’orgueil.
C’eût été Vie Trahir. Se Taire, Amour dérobe.
C’est à Proportion même Inverse de l’Orgueil,
A ses Seuls Humbles Vrais, que se Dévoile Dieu;
Ceux-là, de Tous Mal jugés, quiconque ne Jugent;
De Dieu l’Enfant, non plus que la Rose, de Rien,
Ni de soi ne s’occupe, En Royaume d’Aurore,
Sait que le ProVident Chacun détail Adorne,
D’ Eclat, Hâtiveté, et Vive Puissance,
Nonobstant que ne l’eût Cru qui Soleil fixa
En Chauve-souris, ou, Chaton Mort-né, Aveugle;
ProVidence! Qui Rien au Hasard ne Dispose,
Qui pour Ses Aimés d’Un chacun détail s’Occupe,
Du Pain, du Moineau : C’Est Grâce Singulière;
Du plus petit Cheveu, de l’âme qui s’affole,
De l’Oyseau, du Souci futile, Dieu a Soin,
En l’Eclair Tout Il Arrange, l’Insubstanstiel;
Quoi! qui se Faisait Humble, Apprend de soi l’Estime!
Plus ne rase les Murs, se Voyant Exaucé;
Mais qu’en Tell’ Pitié Dieu l’Exhausse, plus s’abaisse;
Pareil aux Vivantes Veuves se devrait faire
L’Humble, à ces Morts ressemblant, qui point ne reviennent;
Qui pour Dieu Peu renonce, à lui lors, d’Or, Tout Vient;
Péché, ni, Vaine, Gloriole; Gloire attestée;
Plus n’ont ces Elus nulle Superbe; ils Célèbrent,
Aux Désespérants, leur Dieu, d’En Jubilation,
Pour y Saisir, d’Eternité - Sublimité
D’Absolu -, en Un Moment du monde, ce Dire,
Du Christ, au Coeur Chaleur, dont Est Vibrante l’Ame;
Point n’est-ce Morale de l’Exemplarité;
Morale Meurt Statufiée. Morale Tue. Dieu,
Dynamicien, Fait Spiritualité Vive,
A l’Hydromel du Vivre, Excursion Noétique;
A l’Eau de Sagesse, l’Amertume ayant Bue,
Sous miel des plaisirs, que Grâce ne Rédime,
A l’Ame est Pitié, En l’Invisibilité,
Des Gentilices Pris au Strangulant Lacis
D’Irreligiosité. A Vue de Collets d’âmes,
Aux Pièges Enchevêtrés, Péril Destinal,
Elle qui de Détestation fut Objet,
Et de Déprécation, de son Mutisme Sort.
Vertu sans Angélisme Souffre en Souriant;
En Duration, l’aveu fait à son Christ d’Amour;
Ce Voyant, lui Fait Dieu Donné Bon Heur, Pérenne.
Ô Christ! Qui de Ton Amour nous Séparera?
L’Affliction, ni l’Angoisse, Faim, ni Dénuement.
Ceux, Entés à Toi, qui T’Aiment, Nul ne disjoint :
Justes, Dans la Main Sont de Dieu, Juste des Justes;
Jusqu’à Mort les Garde, leur Sauvance Promit;
Qu’en Tombassent les Justes, n’Ouvrirait Sa Droite;
Avant l’Aube, Il l’a Juré; oui, qu’elle s’Eclaire!
C’est par l’Aurore, En Son Jour, mécrue, que nuit Passe:
Qui Son Salut a Vu, Il Gardera de Chutes;
Qui à Toutes forces Le Veut, Dieu l’Elit, et,
Sans Outrecuidance d’homme, Son Bien d’Extrême
Lui Dévoile; de l’Extrême du Mal le Sauve;
Que l’homme de Vouloir Cesse, la Grâce, en Mère,
Se retire, qui son Enfant Laisse Buter
Au Noir, se désentêter, et se défâcher;
Qui L’Aime, Dieu, par Temps, le Lâche. Il ne l’Oublie;
S’aguerrir le Laisse En Peine, pousser en l’ombre
D’Espreuves. Ains’, du Noisetier, Fleurit la Branche;
Sur la Table des Eaux, l’Algue a Pris Ton Parfum;
De drisse et haubans, Tu reposes En Eau Vive;
A Ton Orbe relie Ton Diamanté Rayon,
Que plus des Remparts en la Mer ne Sombrions,
Qu’aux Fûts des Cocotiers les Rouliers nous Hâlions,
Du monde la barge Laissée, Buvions Ton Coeur;
Aux Iles sous la Lune, au Jardin de l’Amour,
Au Lever Prochain d’Astre, nous reviendrons,
De Brume Pourpre Immortels, au dos d’Oies Sauvages;
Vois, d’Emeraudes se Sont Drapées les Montagnes!
Près l’Ile aux Sirènes, à l’Onde Impénétrable,
Au Large de l’Ombre, dessus Moire des Mers,
Sont des Visages Ombrés, qui, des Energies
De l’Esprit le Miel Goûté, plus ne s’en déprennent,
Jusques au Temps que leurs Yeux Ton Jour Voient Hors Bruines;
A ces Eaux étendues, Christ Echoue des Lagunes,
Du Coral Ôte Barrières, aü Sang Purpure
Turquoises Fond d’Etiage, et basse mer en Haute;
De ce Coeur les Fons Sont Baies Bleues en Transparence;
Les Suggestions Viles, Toutes, et Pensées
Malignes, qui Flots d’Effluves agiteraient
De sa Sérénité; de son Souffle s’en Chasse,
A qui, de la Paix des Pensées, Trouble ne Souffre,
Qu’Appuyées Pulsations Dieu Palpite au Coeur;
Comme s’Entend Battre, de Siréniques Vagues,
Coralien, le Récif, à l’endroit du Chenal,
Au Fons du fonds des Eaux, du Lagon, Saphirines,
Où pêchent les Enfants, sans craindre plus les Femmes
A nageoires diurnes, les Fonds, de Sépulcrales
Torches, aux Equipiers Révèlent, à l’entour
Des pirogues à Voiles, le Contemplateur,
Quel aü Miroir d’Ame, point en Prudence, Abyme;
Mais en Vigie du Guet, de Dieu Fait Sentinelle;
Anses, d’Amphores s’y Ornent, aux Tendres Courbes,
Féminines, sous leurs Nuées, de Ciel Drapées,
De Vives Flammèches s’Ouvrant l’Océan Pur;
S’Offrent Criques d’Amour, Sable plus Chaud d’Etre Eau;
Cristal s’y Voit l’Onde; Azur, Filons de Saphir,
Soie d’Or Chyprée, qu’Anges Eploient, de Feu, leurs Ailes;
Oh! Donnez, Anges! à l’Ame ses Ailes, Gloire,
Sans quelle Abyme vie serait, sans Nuit ni Jour,
Et vous, Roses, Pleurez, Sanglotez Coeurs d’Amour;
Ô! Plaisance des Iles, où Vogue Ame pure!
Tel Plaisir se Goûte aux Affects de l’Etre Sauf!
Après Saison des Pleurs, au Bon Heur l’on Navigue!
Ains’, d’Archipel, amour, pur Amour Naît en l’Ile;
Mais, son Ardeur, Jusques au Firmament Embrase;
D’un Breuvage Céleste, Prend Douce Rosée;
N’est-il si grand amour qui ne Déserte plus?
Las! Mais le Tien, ô mon Amant, Est Eternel.
Nuit sur Jour, Jurée Ta Foy, Tous Jours Naît Plus Belle;
Amour, de Mort n’Est Oubliance; ni son Ile,
D’Enfer n’A la Douleur. Douce Est Sa Souvenance;
S’y Perpétue l’Amour; En Paradou s’en Rêve;
BALLADE DES AMES
Tome II
CHANT TROIS
PARADIS
NOTRE DIEU EST AU CIEL,
IL FAIT TOUT CE QU’IL VEUT.
Ps. 115, 3.
A TOUS LES SAINTS DU CIEL DEDIE,
QUE PAR LEUR SAINTE PRIERE ILS NOUS PORTENT,
QUI FAIT TOUT CE QU’ELLE VEUT.
Avez-vous vu, amants, avez-vous Vu leurs Ames?
Ils ont quitté rivage, aux grèves d’oriflammes,
Folle de vie; en Nef de Mort, leur Jour dérobent;
Poupe au Levant tournée, la rame en voile monte,
Voile en manteau de Prière, jusqu’où la mer
Sur tous se referme; y ondulent ses escarpes;
Au palanquin des Eaux, le Sang n’est plus si rouge;
Résédas, lyserons, shintz à son Coeur, l’en ornent;
A Noces d’Or Dieu, grand' favorite l’on Mène;
Qui L’Aime, avec lui Marche Dieu. Qui, au Secret,
Juste se Fait, Christ de Ses Eaux le lave, épure;
Au Déluge, Esprit met l’Arc-En-Ciel En Nuée;
Des amis très chers chèrement parlent d'Amour;
C'est qu'un Lien très fort étreint leurs âmes d'Amour;
Christ brûle leurs Coeurs; entre eux se brûlent d'Amour;
Las, en terre ont Laissé ceux qui leur Bonheur pur
Partager n’eussent Su, ni leur Souffle En Baiser,
En Haute Mer mener, à l’horizon jointive;
Se pourraient-ils déjoindre, s’ils ne se discernent?
De poussière d’étoiles Une même Nuit
Désennuie Mer et Ciel; à leur reflet s’ajointent ;
Ton Ange les Accompagne; Ses Voies sont sûres;
Larmes, au Rayon Vert Guidez, des Anses Saintes!
En Comète Sacrée, Marine a Ciels limpides.
Alizés propices en tous sens y agite,
Sous Tes Zéphirs ils ondoient, ses Bons Vents sont saufs;
Si se profilent brisants, les changes d’amure;
En la mâture, as Exhalé Faveur d’Amour;
Au rinceau de nos Coeurs, coque En Fusion ne plie;
Au Pays de l’Aimé porte Amants le Vaisseau;
Sous Ta Lumière, ils font route; cinglent au Large;
La Mer Son Tulle irise. Dieu! Quelle Beauté!
L’ai-je donc Rêvé? Non, ces Noces Bien advinrent;
Toi! qui d’algues bleues nouas l’Ame aux noeuds du Voile!
Dont franges aux quatre coins de Terre en mis, angles
Où Ton fil, d’azur Tu brodas, Gaze en turquoise,
Qu’en Dais Nuptial, sur la Mariée, posas,
Qu’au Palais de Saphir, Voile couvre d’Amour,
Dont Tu nous borderas, quand serons en Linceuls !
Lors, les vêt l’Anneau d’Epithalame, Manteau
FleurdeLysé de l’ancolie, près l’Ile Heureuse
D’Amour Parfait; en Nef d’Amour, les mène En Gloire;
Comme d’Occident En Orient vont les Astres,
Amour, aux pourpris du Palais, Mène les Ames;
Et c’Est à l’Orient qu’éclate Sa Splendeur!
“Enamourée, Joyeuseté, m’en vais Périe;
D’Amour ne suis laissée, Ses débords m’emportèrent,
Fors Sien Baiser, à Ses Lèvres retient mon âme”;
Au gré vont du rebond, des lames de Haut-Fonds;
Or, si tôt départis, par Voie des Airs, relâchent;
Aux avant-ports de Désirade est leur mouillage;
A leur chaîne s’amarre Liberté d’En-Haut;
Y ondoie la Lune; elle, oh! à leurs doigts s’effile,
Qui leur semblait si loin, tout près, d’avoisinance;
Qui, de chaîne d’Ancre jetée, au Navie d’Ame
Intérieure arrimé demeure, un Jour parvient,
Au plus ProFonds du Coeur, au point d’IncoNaissance;
A mi-cercle, de Lune d’Eau, en cycloïde
Réflection, Tourne Ta Roue sans loi, Parfaite,
En Lune du Coeur, sans éclipse, dans Son Cercle;
Au Visage nous Regardes, d’Un seul Regard
Tien, en l’Ame ennoblie versés, si vile n’est,
Fleur de Sceau de Lumière, en Cire d’Estampille;
Amant du Christ, l’Etre à Cire est fait le Semblable,
De Sceau Tien de Justice, en Perle au Monde, digne
Receleur de Souffrance issu, qu’au front, Dieu pose;
Lors, descend du Ciel de l’Ame le véhicule
Divin sur l’Epouse de Beauté Nuptiale,
Fleur de Beauté, biche d’Amour, Resplendissante;
Ta Fiancée! ce Sceau, au Coeur pris du Seigneur,
Qui son Coeur Fit, et son Amour, plus Fort que Mort.
Car, éteindre l’Amour, les grandes eaux ne peuvent;
Aux cerisiers où s’embrassaient les Amants,
Ce même temps Pleurions, où vînmes complaignants;
D’en l’Amoureuse Vie, Pleurs En Toi nous transfèrent;
Aux cerisiers où s'embrassaient les Amants,
En Fleurs son Ame, à la Passion grandit Cypres;
Aux cerisiers de Pâcque, Pleure Joie de l’Ame;
Si tant sublime est l’amour qu’à la fiancée
Porte le fiancé, que de plus Haute Amour
L’Aime encor' Dieu de Belle Amour Précieuse!
Tant qu’à Abraham, l’arrachement de l’Epouse,
A bu l’Aimé ce qu’il lui en coûta de Larmes;
EnSerrée Sirène, en chambre gondolière!
Or nous, qui sous cette onde étions enterrée,
Aux Vanités de la terre y dormîmes-nous?
De vains madrigaux aux notes renais qui s’Aiment;
D’où cascades en mers, ouragans sur la grève,
En rocailles s’ouvrent, aux grottes du CoNaître;
Que s’y rie le jour, lui appartient la Veille;
Comme En Ta Nudité se cherche Vérité,
Par Tes berges en noyés nous laissons rouler,
A fonds de barque étendus de la Vie sous Toi;
En nous Vit Christ; où nous ne voudrions nous mène;
Nous fait Paix jaillir; A Joie, des Vertus, l'Arôme;
Mais, au Nard de Myrrhe, En Vertu, Tous Parfums entrent;
A la Face de l'Oint, par Larmes s’en épanchent;
Ô Joie Nuptiale ! Myrmidons, n'en Savez Rien.
L'Epoux mon coeur a pris. Du Sien promit l’Aurore.
D'aimer à grand Deuil, Lui, fait Aimer à grand'Joie.
Sur Ses Mains Il Porte : C'est flèche d'Ascension.
En cet Envol Il presse; elle, à Son Sein, repose.
Ce qu’ell’ possède, fuit; Plus Haut, tous Jours, désire.
L’Archer arme à gauche; de Sa Droite l’étreint;
A son côté, blessure elle porte, d’Amour;
Pleure sa vie; jusqu’à Mourir, en Pleurera;
A ce Signe, Seigneur, les Tiens reconnaitras;
Et Ta Paix leur donneras: ô Blanche Colombe!
Ô coucou de mon Amour ! ô ma Liberté !
Colombe, ô Justice! Ma Liberté d’envol!
Liberté : Grande Dame, qui, à l'aumônière,
Suspendit Coeur du Monde, esclaves d’attelage,
Qu'au char de Mort elle arrache - Oeuvre de Merci-.
Obscènes empires, sans Gloire, elle piétine,
De ses pieds nus, que nul roi n'embrasse du monde
Vaincu! Dieu de Splendeur d’Amour te fait Diadème,
De cristal de Larmes, de cristallin de Ciel!
Sa Couronne est Sagesse, qui donne Allégresse;
Colombe, son Nom de Toi, Dieu de Tout, Esprit!
De son Seigneur, Fiancée, la Dame d’Amour;
Ceignons de Vie les Couronnes! Demain, vois-tu,
Nous Mourons, déjà! N’attendons d’en partager
Roses rouges, d’en efFeuiller Partage au Vent!
A Vie noue ta vie, qui plus n’Erre au songe - creux;
Mort d’Amour plus ne s’offense. Amour l’a Vaincue;
D’Amour la Mort Est Vie; Sa Senteur Vit En Myrrhe;
Qui? Douceur saurait du Vivre en rémission;
A nous qui sommes en Sursis, ajournés ivres,
Elle n’est qu’avant-part d’entre Frères du Ciel;
L’on s’y fait Joie des insoumises. Passion
D’Amants ceint le Thyrse, ce dont Couronne Est Vertu;
Amour s’en honore, comme maître d’ancille;
Dieu vêt l’Ame, Sa Fiancée, En Plénitude
De Gloire, de Sa Beauté Sublime. Plus Belle
Qu’Aaron la fit, d’habits d’Amour d’Or, de Pourpre
Violine, d’un damasseur tissée d’Ecarlate.
Loin que la fît Périr à l’Hyménée sa robe,
Ains’, de jalouse Médée mise à sa rivale,
Pour qu’elle en chût Morte, tréspassées ses amours,
Icelle, En Amour, dès là que portée, la Hausse.
Rosée du Fiancé ! Beau, plus que Lune Céleste,
Larmes d’Amour en Tête; en sont pleines Ses boucles,
Des gouttes de la Nuit. Car c’est la Nuit qu’Il vient,
Par l’Huis du Coeur d’Ame qui son Amour Lui donne;
Suis allée Voir en la Nuit si m’Ami m’Aimait;
Par seule Amour, reçus En Toi cette Fiance :
Ton Sang fut Signe à la porte; Tu la rouvris;
Nous qui de Mer n’avions vue que fente aux volets,
En Prince changé, par l’huis du coeur, Regardais;
L’oculus heurtas. Qu’Eblouit les Yeux Ta Vue!
Ah! Dieu! Te Vois ci, ô mon Epoux, qui arrives!
Bel Amant de mon âme Indigne! Ô mon Sauveur,
Je n’ai pas la Robe, ni Tunique des Noces!
Ô mon Dieu! Désonge-moi, du Baiser d’Amour!
Si long Temps! j’ai dormi...et c’est la onzième Heure!
A Dos de Dieu m’emmène en palefroi montée!
S’était souillée mon âme, maculée, vêtant
De fautes costumée tunique. A Vents rebrousse,
De Mer la déFerlaient ceux qui Tes Eaux ne craignent;
Mais Ta Divinité vêtis de moi, Manteau
De mon humanité vraie, que fût retirée
De sa prison mon âme aux portes de la Mort;
Ô mon Maître! moi qui dormais en Nonchaloir,
Quand ravit mes dépouilles, du Mal le Stratège.
D’Exil rappelle-moi, et de la Servitude!
D’où Répons me fis qu’à l’Ame éprise Te Fiances,
Pour, au Clos d’elle, y établir Ta Demeurance;
Mis Robe pour Lui Plaire. Lui Se Vit Lumière;
Ô mon Aimé, Donne-les moi, et m’en revêts!
Rossignols, Doux Citharèdes, à mon Seigneur
Chantez! Qu’en Palais Nuptial d’Âme, en fin, Il entre!
L'Homme Libre, s’il se Veut Saint, par Grâce, incline;
Lors, le Christ-Roy, de tous les amans le plus Doux,
L'Unique à toute épreuve Fidèle, l’Amante
Sienne, Portant ses pas, par tout, mène, Accompagne,
En Enchanteur, de tous ses Voeux Puissant Servant.
D'esclave amère, de souillarde, en Fée de Joie
Après sale Peau d’Ane, et, du Temps couleur lente,
Pour qu'à Robe de l'Ame, Il mette le Soleil,
Qu'au Bal des Astres, Cendrillon, son Prince mène;
La Change. Et, sur sa nuque, Son Souffle Très Saint,
Pour qu'en son Sein Béni, se pût Porter le Monde,
Jour après Jour, à tout instant d'Heure, Il Inspire;
Si Pudiques étaient nos Pères! Abraham
Vit la Terre Promise, Israël, puis l’Egypte,
Avant qu’il n’eût Bien regardé Sarah, sa Femme,
De si Long Temps son Accordée. Aux Eaux d’Egypte,
Son Voile ôté mit son reflet. “Aimée”, dit-il,
“Je te Sais à présent de Chaldée la plus Belle.”
En Voit plus une Servante, aux Hautes Epoques,
Qu’un Prophète. A Abraham Dit l’Eternel : “Fais
Ce que dit Sarah.” - Génération de Désert. -
Pour ce Jour d’hui que si peu Savent, Dieu Sa Grâce
Moins Malaisément donne, aux pécheurs aidés même,
Rien, qu’au Coeur d’Amour Vrai Probe, ne regarde autre;
Ô Dieu! qu’à Ta Vérité s’ouvrent les mémoires,
De Tes Dits Oublieuses! Surseois à la Peine,
Et tout cayolar excepte! où Piété règne,
Comme dans l’Egypte aux Hébreux Tu fis, lors que
Au long leurs portes Tu passas, du Sang marquées
Des Justes, qui de Souffrir leur Scellent l’Alliance!
Mais, du Cantique, la Fiancée, est du Christ
La Soeur, du Péché de Pharaon non plus Serve;
De s’offrir elle néglige aux regards des hommes;
La Séparée, tant soudainement, s’ébahit :
Delà l’Etre, c’Est àsavoir, Christ, Vient, lui Verse,
Epanche à ses Soupirs Consolation Suave;
Sous les flots fougueux, Vois! ci, roulée d’Amour, l’Ame,
Qu’en Trombe, en Mer, en Terre, sous la Nue Balaie,
Tout, au tour de Toi, Christ, Irradiant Ta Bonté;
Intelligiblement, Vient l’Amant Divin d’Ame;
Elle marche aux flots d’un Océan de Délices;
Deuil de vie reflète Son Visage En Lumière;
A qui s’Efforce plus, Il Dispense Son Feu;
Qui, d’Amour de Lui, se Meurt, Il mène à Sa Gloire.
L’Ame, à sa trame, les variations emperle,
D’Amour; l’Avancée En Lumière aux Lais poursuit;
Comme le Musicien à ses mêmes vieux thèmes
Se retrouve, en chute a point de rebroussement,
D’En Abyme - En Dieu - de Sagesse, elle resaute;
Sa robe de tristesse elle n’a dévêtue
Que pour leur corps de Christ Vêtir, Ame d’Amour;
De Sanctimonie Vêts Tienne! aux damasquinures,
Dieu, qui, devant l’Arche, à Ton Peuple, toute entrave
Dissipes, au Désert du Bon - Bonté, Ton Nom-;
Le Lys des champs qu’a Dieu de Sa Splendeur Vêtu
Que leur Radieux Visage point plus ne Scintille,
Epure de Lune en marche, sous quelle ils vaguent;
Que de plus Grand Beauté l’Ame est de Dieu Vêtue,
Lui, de l’Ame! qui toute forfaiture oublie,
Et le Nu Amour, plus que d’amour, lui décèle;
Leurs Ames tissulaires, les a Dieu frangées,
Aux plages d’amour, du bleu prison coquillage,
Qu’au Monde ils redéploient de Prière ses Voiles;
De leur Sein sourd l’Aurore, Soleil n’en décline :
Dieu, Lumière Incréée leur est de Création,
Sa traîne de Gloire à leurs pas. En proue, Justice;
En cette Lumière Contemplait tout Adam.
A l’Aube de Création, il y Voyait
D’un bord l’autre, Espace, Temps, Bords, Rives du Monde;
Du Seigneur la Fiancée est comme l’Aurore,
La Lune, et le Soleil. Elle est l’Ame Divine.
D’Apparat Robe est En Dieu, de Joie Sa Parure;
Ci, comme une Fiancée, l’Eglise, la Belle,
De sa Blanche Robe des Noces a Ornée,
De Sa Chlamyde d'Or la revêt Son Seigneur;
Pour Tunique, a pris sinople, au bliaud du Ciel;
Des Belles Vertus Il veut faire la Parure,
Qui, de Ses Beautés, voudrait la Semblance prendre;
Outre Lune et Soleil, Christ s’y fait Jupiter;
Ainsi Sa fiancée rend-t-Il, si sa comète,
Trop près de Lui passée, n’en fut désintégrée;
Noueuse, aux voûtes d En-Haut, pose soie d Iris,
De leurs couleurs tissée, de son sang s'entre-tisse;
A sa voilure, a mis blancs anneaux d’Astres perles;
Sa toque de Soleil, safrané Pourpre y dore :
Du sang d’Aimés, ses chers Morts, Vivants y abreuve,
Fontaine au carrefour des Vents, ruissel d’Amour;
Des fouleurs de pressoir s’assortit sa vêture;
A la saignée s’allie du Manteau de l'Epoux;
L'épouse, à Son Ombre, désirée, s'est assise,
D'Amour soumise; en elle, Lui, l'Amour ordonne :
Justice lui est, par seule Grâce, infusée;
Lors, plus n’est nôtre notre vie; Christ vient, nous presse;
Vêtement de Gloire est sa Robe, Vêture, oh!
De Thaborique Lumière, qui Transfigure,
Lors qu’âme, par l’Union, est faite Ame En Gloire!
De son fort cyprès, a pris sa Robe de Gloire,
Plus qu’olivier, Ta Paix, Justice emblématise,
Qu’à l’Abyme, en sa profondeur, Toi seul mesures;
"Pour Don Nuptial, de Feu t’envoie l’escarboucle :
Mon Esprit," Souffle-t-Il, "sens, sur ce cou t’ Effuse.
Fille de Roy te fais, pour entrer en ton Ame,
Qu' à ton paraître, n'aie de mon Nom déshonneur."
En sa coiffure, Il a mis l’Or de cheveux d'Anges,
A la tête a posé Voile d'argent de Grâce,
Lui qui, Gracieuse, et Glorieuse, désire,
Aux lais des harpeurs de Divine Epithalame,
Sa Fiancée, d’Abyssinie, qu'en Reine Il voile,
Qu’aux confins de l'Occident et de l’Orient,
Qu'au Khamstchatka même se reconnût Sa Gloire,
Surnaturelle, Suressentielle Puissance,
Au Monomotapa, plus que reine de pluie,
Qui sur les hommes règne de sa sombre Afrique,
Exauçant qui L’Aime en Véridicité Simple,
Là-bas, sous la berce des Vents, loin dessus îles
Aléoutiennes, en la ceinture de feu,
Aux lieux où glaciers choient dedans le Pacifique,
Ces hauteurs immenses, au Désert de Montagne,
Où, d’en Skyte de Feu, Prie le Prophète Elie,
Qu’au jour de sa fête à découvrir il donna,
Aux pentes des volcans qui ces lieux embrasent,
Où, glabres, les morses plus ne se colorisent,
Aux polaires froidures où meurt chromatisme,
Aux sites oubliés où vit le Roi des glaces,
Naufrageant en tempête aux jours de découverte,
Rien, que le Mourir restant, d’Aléoute Trace,
De main de Germain d’Alaska, Saint, d’Orthodoxes
Chapelles, kayaks de mer, d’entoilage en loutres,
Et, mers veillant, ces vives princesses marines;
Torturé des Latins, Saint Pierre l’Aléoute,
Prie pour nous! Ô Saints Martyrs! vos pas vénérons,
Qui sur brisées marchant de Christ, audace en prîtes!
Ô Dieu des glaces! au fonds demeuré du puits
De Vie, fraîchissant, gardé des Humbles, secret,
Qui gentement rétribues, Te treuillant, doigts d’Or!
Neige aux branches, repousse à l’Ultime, oh! limites
Au son des Vents, d’en baies, à Ton tonnerre affixes,
Que sous l’ombre au déclin regagnât Lumière!
Qui, un soir, à sa porte, Ta Sagesse y vit,
Assise, sans en rien dire venue, furtive,
Qu’il le sache, onques plus ne s’éloignera-t-elle;
En grand désir, il n’a cesse qu’il ne La veille;
Elle, à mesure d’Amour, en retour le couvre;
Chacun jour, de plus Beau elle orne sa parure;
A nul elle ne vint qu’il ne l’eût suppliée,
L’en eût requise, à grand peine de Patience.
Persévérance brûle en veilleuse du Moine;
Il en oublie son pain. A peine s’il boirait;
Il en Perd le Sommeil. Son Esprit, d’Elle est plein;
D’Amoureux transports frémissant, s’ouvre son Coeür;
Ce qu’Elle Aime, pour Elle, transi devient;
Passion le transporte; En Esprit, il jubile;
S’ouvre Infini d’Amour, tous jours plus grandiose;
Sagesse, Est d’Esprit la figure. Sa forme, ample,
Sait. Haillons, habits noircis, tant humiliée,
Sa Beauté ne voilent, par trop resplendissante;
Qui la verrait sans Voile, en terre tomberait;
A Telle Sublimité, ses yeux s’obscurcissent.
Mais Elle, veut, d’Amour, Paupières lui ouvrir;
“Qui s’Unit au Seigneur avec Lui plus n’est qu’Un
Esprit, Chair de Sa Chair, os de Ses Os. Y brille,
D’Irrégénéré d’Antan, l’étincellement Pur;
De ses vêtements le dépouille, du vieil homme,
L’Abandon; Nudité le vêt d’insigne Voile :
A couronne d’Äme, Honorance! de son oeuvre
Qu’au Christ Mort en myrrhe, au péché Mort se joigne,
Mystiquement, avec Lui se Meure, de saintes
Luttes, par quoi remodèle le Plasmateur;
Si pour sa nudité fut acquittée Phryné
D’à la déesse sculptée n’être ressemblante,
N’est le Mystère le plus bel signe sensible;
Qui d’Aphrodite revêt la ceinture, un court
Temps semble irrésistible, mais qui, pour Toi, ceint
De Charité Chapelet, tous jours invincible.
De Toi, pour Toi, se dépouille Ta Fiancée;
Le coeür lui brisas; Sois lui Bon; Ouïs s’exhaler
Soupirs où, voie de Joie, danse Ame, à Toi se Voile;
A Son Aimée, tous Ses Hauts Dons, Seigneur prodigue,
Plus de Biens profus que n'en eût, ce Temps, rêvés;
Son Amante Ondine Epousant, Fait, Nue, Sortir
De Cythère du péché, Lui, le Roy des Ondes,
Loin de toute souillure, Lui qui Créa purs
Soleil et Lune, et le Ciel à la Terre Unit,
Sur la voûte étoilée, au firmament des Cieux,
Harmonisa les Astres, et posa la Terre
Par-dessus les Eaux. Mais, ce jour, Il la Recrée;
Que si étroitement tient embrassée l’aimé
L’aimée, Christ, Lui, au plus près Séjourne de l’Ame
Qu’Il Aime, Son Habitacle fait d’Ame Amante;
Et comme d’Yseult Tristan disant : “Je ne puis
Me séparer d’elle, ni elle de moi,” l’Ame
Eprise de Christ désassembler ne s’en Peut;
Ah ! Plus chère qu’avec l’ami la Demeurance,
Si même enserrée eût en la jonchée fraîchie,
Jusqu’à la Rosée, tout contre son noir manteau
Veillé, l’eût-il délacé, devant l’Aubépine,
Entre ses bras l’eût-il prise, eussent-ils en lits
De Fleurs songé, que pour amants en fussent pris,
Plus que chastes Noces, et qu’en Terre épousailles,
Delà Brumes des Mers, qui les Amours Séparent,
Franchiment du Noroît, Chère Ta retrouvance!
Christ à l’Eglise, Orthodoxie, s’Est Fiancé.
Belle comme Lune, Il la Dit, En Soleil pure;
Bosquet de Fontaine Il la fait, que grand’ Il ouvre;
Sa Beauté ne décline; elle est inaltérable.
De Nuits en aurores, s’avive sa splendeur;
Aux opulentes chambres, de Désir, Elle entre;
Il Est sa Vie; au jardin de son Coeur Descend;
En l'intérieure chambre, au Palais Nuptial
Des Noces, Radieux, Paraît, En Sa Mandorle;
Dès avant la naissante Aurore, traversés,
Sans que nul les eût su en cette sorte lire,
De Sa Belle-de-Nuit les Souhaits Il devance,
Avant que les proférer n'eût pu, consciente,
A la clairière des pensers, devÿnéz,
De Son Amante, Il Est le Souffle; Il Est son Air;
Grand Parc, qu’Eternité, où plus rien n’est, adoncques
Tout entre, qui, de pureté, s’envoile, Ÿcelle
L’impur désnudement, d’elle Sanctifiant;
Aux Yeux de Sa Bien-Aimée seule, Il Se dévêt;
Du Manteau de Sa Gloire, Il la Pare; Il Vient; ah!
Et l'étreignant, Célèbre leur Union Sainte.
Seigneur! Icelle FaIs Reine d’Amour de Toi
Qui souillon se fit, en dessaisissement, vide
Y Combles, En l’Intensité, de Ta Présence!
Dans le Silence, qui murailles Très Haut borde,
Où Flotte, si Tangible, Présente, la Grâce,
Fleure, Embaumante, Son Exhalaison, Suave;
Y Soufflent la Tendresse Ses Baisers d’Amour;
Ce qu’Il déroule à sa Vue exhale Sa Bouche;
Dieu, de Son Aimée, le Fondement Fait du Monde;
Des Baisers de Sa Bouche, Il tient ses paupières
Closes; lui fait Oublier Tout. Lors, s’abolit
Sa Peine, de ce que, d'Amour, Toute, Il l'enivre;
Lui découvre en son Coeur des Jardins d'Hespérides,
En Nectar, Senteurs, Blanche Fleur Belle, Ambroisie;
Là, plus n'est Soif, ni Faim, ni Sommeil : Aux Rivages
Sans Rives Il la mène, aux Contrées Oublieuses,
En Paradis nouveau, aborde son Esquif.
De Mara, Il l'a retirée, des eaux amères :
Loin flots noirs du péché, ses Tempêtes atroces,
A Ses Lèvres, Goût s’est pris, des Eaux du Repos;
Ce qu'Il lui donne à Voir sont les Splendeurs des Saints;
Après terr’ d’Exil, croix & bannière Bien
Est-ce, par Vents follets de Mer, Terre Promise;
C'est Oriflamme-Victoire, au Pays planté;
C'est Lune, c'est Miel, Bon Heurs d'Abondance Irène,
Dont est l'Omphale planté du Rameau de Paix;
Après Désespérance, Message d'Espoir;
Parmi vasques, Roses, et jets, sont Paradis
De l'Ame, aux blancs cerisiers du Coeür, qui Pleure;
CrèveCoeürs, fonstaines d’Amour y chantepleürënt;
Aux miroirs d'icelles, Rosée d’Ame se mire;
D'Embellie gouttelettes, à la fraîche, bruinent;
Douce est l'Heure, Clair le Temps, l'Ame a mal de Bien;
Celle, Il fait un Jardin fermé, et sa fontaine
Son Sceau prend; car cette Ame est à Lui, Lui à elle.
Il la Garde, Celui qui le Jour lui Donna;
Au Lieu Saint qui tout enclot - sein de Fiancée-
Du Fleuve de l’Eden sourd la Source gardée;
Les Eaux d’En-Haut, toutes eaux, engelées, s’englacent;
Souffle à ces eaux le Vent du Nord; s’en cristallisent,
Givrées, Fleurs de Neige. N’en eût fondu nulle eau,
Si bris n’eût Vent du Sud - Résistance de Glace-.
Tout autant incessamment qu'en glace eau, et Glace
En Eau, l'une en l'autre, mutuellement, se fondent,
Ainsi fait l'âme en Dieu, et Dieu en la surAme;
Elle, de Lui, monte bonne garde. Il la Rend
Terrible, plus qu’aux Oriflammes les guisarmes.
A sa Parole Il Donne Tranchet de la Sienne;
Par ses Prières s’accomplit le Mieux du Bien;
Se détourne le Mal, s’opère le Prodige.
Atterrés en demeurent tous ses Ennemis.
En Dieu dépouille tout; abaisse armes, bannières;
Se Voit En Lui l'Univers, Galaxies scintillent;
Et Voix qui s’y entendent sont Voix d'Ames pures;
C’est Un Immatériel, aux Yeux rendu sensible,
Qui l’Irreprésentable met En Suavité;
Terrifiant, Son Sublime il apaise En Beau;
Amante! est Justice, Levant comme l’Aurore,
Fulgente, plus que Lune En Mer, exquisément!
Ah! Dis-moi celle en huile, qu’à l’eau ne se mêle;
De la Blanche, la Parole, du Désert, monte,
Qui plus qu’inclinée sur son Bien-Aimé ne Vit;
Au Désert des Jardins d’Eden, Christ, habitante
La fait; aux portes, met Fruits des grenadiers,
Tout le Mieux sous les Cieux, tant que durent les Cieux;
En sa Fleur laissée, Il lui sourd un Jardin d’Eaux;
A Cour et à Jardin d’Eden se configurent
Splendeurs d’Esprit ruisselées, En Verbe aux effluves
D’Encens, d’Amour Blanchoyant sur rives nacrées;
Seigneur! de Sanctification Source, en Fonstaine
Baptismale! En Tes Théophanies, s’enfle l’oued!
Sur l’Océan d’Amour, au Large, au Long T’éploies;
Comme Eau a Mer reçue de tant et si grands Fleuves,
Flot de Vie coule En Christ, roule, en Surpuissant Court,
Que tout l'impur emporte en l'Océan de Joie;
Y vont bateaux, de Ciel pleins, Libre, oiseaux servants
Dieu, Enfant des grèves, en Pleurement assis,
La Vague à l'Ame, de rêverie fluctuant,
Temps restés du Lac d'Ame à surface flottanst,
Centre, En Immersion l'Eau, sur tous points sent de l'Etre,
Au Profonds du Méditer plongeant des Mystères;
Tant y enfoncent que plus ils ne se soutiennent,
Passé plus outre au point où Dieu tout leur pardonne,
Manquements, défauts de Force, à tout, Suppléant,
Défaillies leurs forces, Dieu, de Tout leur tient lieu;
Ils touchent au lieu de Vÿe qu'est l'Indescriptible;
Ils y sont illunés; y Voient le Christ Azur;
Les murs poussière y choient de la prison du moi;
D'âme individuelle, d’ego se fond le sens
En moi Universel, joint de Toi-moi l'Abyme;
Toi! Qui des Exilés le Prince, l’Exilarque,
De Perse, au Jardin de Tes Roses, rappelas,
Des endeuillés pleuré de Sion, que Tu épargnes!
Au Lieu des Délices, un Royaume Tu Donnes;
Tiens Règnent sur les Humbles. Sur eux Tes Parfums
Les mandragores exhalent, aux Fruits d’Amour;
Plus même ils ne songent des Ennemis haïr
Lunes nouvelles, pâles, d’hiver de péché;
Car, En Vye, l’Amour, plus Fort, a Vaincu la Mort;
Et cet Amour est fol, qu’enivre Sa Passion;
Embaumant Il découle, aux Grandes Eaux ne Meurt,
Où d’Amoür, aü Palaÿz Doülceür, Vÿst Süavÿté;
Jardÿn Sëcret! où së Cultÿve Eternÿté
Aülx Urnës où Pensche Dÿeü, Murmure à Noèsë:
“Faÿs cÿ, Va là, reGarde, Escoüte, poür le Dÿsre;”
Au Jardin de l’Ame entrée où Bien s’y éploie
Libre, l’Ame perçoit, pur, le phrasé du siècle.
Elle saisit que Dieu est Bien, le Lieu du Monde;
Lors, à ses fautes, la Grâce Supplée; ses manques,
Elle corrige. En ce qu’elle ne pouvait, seule,
Dans sa nuit, mener à Bien, Elle y met son Jour;
Psyché, Femme, est l’Ame, quy s’y fait Pénitente;
De Nuit, en Lieux Secrets, s’Unit à l’Invisible,
Devant qu’En Eden, au Jardin d’Amour, conçoive
Volupté, après que ses Ailes lui aura
Rendu l’Amour, en cime dernière, à l’Un Beau,
Son point Haut, centre de l’Ame, en Lui coïncide;
Elle y peine extrêmement, tout le jour Prostrée
D’épuisement demeure. Acédie vient, l’assaille;
Mais à la Lune, au soir, talents du Jour déterre;
Ô! ce Jardin qu’est l’Ame! en dispendieuse crue,
Des énergies fertile, de l’Intelligible!
Mais Indigente, qu’En Désir tout seuil recule;
D’où fut Aphrodite Mère, puis Soeur d’Amour;
De Richesse et de Pauvreté naquit cette Ame,
Qui, ce Jour, plus n’est Psyché, mais Fille de Roy;
Du Principe Divin la Fille, du Roy-Dieu,
Reine est Psyché, au Jardin d’Amour, qui détient,
De l’Age d’Or, la tout Edénique Science :
De l’Esprit les Mystères aux Devineresses
Découvre Dieu; Lit d’Amour, plus qu’Alphée, Suave,
L’Esprit, le Saint, le Lien d’Amour de l’Anneau Trinë;
S’y habite des Mystères Contemplation,
Qu’à Ses Amants déploie Dieu, de Lui consumés;
Transis ils demeurent, et dans la Stupeur Vivent;
S’arrêtent leurs membres, leurs Yeux, mi-clos, se ferment;
Tels Mortz, Immobiles, mais Vivants en Louange;
De l’effort, surhumain, même ils ne se ressentent;
Dieu, d’Invisibilité leur prête le casque,
De Méduse le Miroir, Terrifique aux Vils,
Et tous Monstres leurs Ombres pour la proie méprennent;
S'y juge un roi que rien ne fit roi que couronne
D'araigne à qui Voit Dieu tisser toile de Vie,
Sachant qu'au Crépuscule est plus brillant Soleil;
Que des Cohortes Saintes Prenions Courage,
Aux traversée des gués, à Dieu nous recommande,
Couleur de vair de paon, Dame si Bien Parlante;
Ses Souffles en baiser, sous Vents d’Autan, murmurent :
“Gagnez d’un Fils l’Amour, pour entrer en Sa lande;
Dès Rosissante l’Aube, y vient le Vavasseur;
Vous, qui en Vallée de Mort, sans nulle balise,
Aux Vents, moindre brise guettiez, de l’Ombre Trine,
Sous vos pas écloront des Cierges sur les Eaux;
Cabot de cabotinage : arbre à singeresses
Figures. Qu'adviendra-t-il de lui? s’il Meurt,
Dépouille & Cadavre abandonné au Singe-Diable?
Il n'en veut soi Pleurer? Fort bien. Qu'il se voit Mort,
Quelque Insensible que soit son être sans âme -,
Au Cercueil étendu, que l'on va reclouer,
Lors qu'à l 'Office des Funérailles chantée
Lui sera l'hymne : « Venez mes Frères, donnons
Au défunt le Dernier Baiser... ». Ah! Il Pleure...
Mais vois qu'au Méditant Croît l'Arbre, Devient Ange,
En Pays Haut, Constellation Météore,
Va les Cieux traversant, Galaxie d'Andromède,
-Tel mendiants errants, passant leur Vie à tous
Les Vents, de Pélerinage en Pardon, fraîcheur
Lunaire, qu'après torride, comme Nul ils goûtent,-
D'éternité En Eternité perpétuée,
Sans s'accrocher à Rien, moins que Lune au clocher
Perche, sur pins flotte, Demeure sa Mémoire;
Aux quérant Droits de Droiture, pins mariti
PRESBYTERA ANNA
BALLADE DES AMES
Tome II
CHANT TROIS
PARADIS
NOTRE DIEU EST AU CIEL,
IL FAIT TOUT CE QU’IL VEUT.
Ps. 115, 3.
A TOUS LES SAINTS DU CIEL DEDIE,
QUE PAR LEUR SAINTE PRIERE ILS NOUS PORTENT,
QUI FAIT TOUT CE QU’ELLE VEUT.
Avez-vous vu, amants, avez-vous Vu leurs Ames?
Ils ont quitté rivage, aux grèves d’oriflammes,
Folle de vie; en Nef de Mort, leur Jour dérobent;
Poupe au Levant tournée, la rame en voile monte,
Voile en manteau de Prière, jusqu’où la mer
Sur tous se referme; y ondulent ses escarpes;
Au palanquin des Eaux, le Sang n’est plus si rouge;
Résédas, lyserons, shintz à son Coeur, l’en ornent;
A Noces d’Or Dieu, grand' favorite l’on Mène;
Qui L’Aime, avec lui Marche Dieu. Qui, au Secret,
Juste se Fait, Christ de Ses Eaux le lave, épure;
Au Déluge, Esprit met l’Arc-En-Ciel En Nuée;
Des amis très chers chèrement parlent d'Amour;
C'est qu'un Lien très fort étreint leurs âmes d'Amour;
Christ brûle leurs Coeurs; entre eux se brûlent d'Amour;
Las, en terre ont Laissé ceux qui leur Bonheur pur
Partager n’eussent Su, ni leur Souffle En Baiser,
En Haute Mer mener, à l’horizon jointive;
Se pourraient-ils déjoindre, s’ils ne se discernent?
De poussière d’étoiles Une même Nuit
Désennuie Mer et Ciel; à leur reflet s’ajointent ;
Ton Ange les Accompagne; Ses Voies sont sûres;
Larmes, au Rayon Vert Guidez, des Anses Saintes!
En Comète Sacrée, Marine a Ciels limpides.
Alizés propices en tous sens y agite,
Sous Tes Zéphirs ils ondoient, ses Bons Vents sont saufs;
Si se profilent brisants, les changes d’amure;
En la mâture, as Exhalé Faveur d’Amour;
Au rinceau de nos Coeurs, coque En Fusion ne plie;
Au Pays de l’Aimé porte Amants le Vaisseau;
Sous Ta Lumière, ils font route; cinglent au Large;
La Mer Son Tulle irise. Dieu! Quelle Beauté!
L’ai-je donc Rêvé? Non, ces Noces Bien advinrent;
Toi! qui d’algues bleues nouas l’Ame aux noeuds du Voile!
Dont franges aux quatre coins de Terre en mis, angles
Où Ton fil, d’azur Tu brodas, Gaze en turquoise,
Qu’en Dais Nuptial, sur la Mariée, posas,
Qu’au Palais de Saphir, Voile couvre d’Amour,
Dont Tu nous borderas, quand serons en Linceuls !
Lors, les vêt l’Anneau d’Epithalame, Manteau
FleurdeLysé de l’ancolie, près l’Ile Heureuse
D’Amour Parfait; en Nef d’Amour, les mène En Gloire;
Comme d’Occident En Orient vont les Astres,
Amour, aux pourpris du Palais, Mène les Ames;
Et c’Est à l’Orient qu’éclate Sa Splendeur!
“Enamourée, Joyeuseté, m’en vais Périe;
D’Amour ne suis laissée, Ses débords m’emportèrent,
Fors Sien Baiser, à Ses Lèvres retient mon âme”;
Au gré vont du rebond, des lames de Haut-Fonds;
Or, si tôt départis, par Voie des Airs, relâchent;
Aux avant-ports de Désirade est leur mouillage;
A leur chaîne s’amarre Liberté d’En-Haut;
Y ondoie la Lune; elle, oh! à leurs doigts s’effile,
Qui leur semblait si loin, tout près, d’avoisinance;
Qui, de chaîne d’Ancre jetée, au Navie d’Ame
Intérieure arrimé demeure, un Jour parvient,
Au plus ProFonds du Coeur, au point d’IncoNaissance;
A mi-cercle, de Lune d’Eau, en cycloïde
Réflection, Tourne Ta Roue sans loi, Parfaite,
En Lune du Coeur, sans éclipse, dans Son Cercle;
Au Visage nous Regardes, d’Un seul Regard
Tien, en l’Ame ennoblie versés, si vile n’est,
Fleur de Sceau de Lumière, en Cire d’Estampille;
Amant du Christ, l’Etre à Cire est fait le Semblable,
De Sceau Tien de Justice, en Perle au Monde, digne
Receleur de Souffrance issu, qu’au front, Dieu pose;
Lors, descend du Ciel de l’Ame le véhicule
Divin sur l’Epouse de Beauté Nuptiale,
Fleur de Beauté, biche d’Amour, Resplendissante;
Ta Fiancée! ce Sceau, au Coeur pris du Seigneur,
Qui son Coeur Fit, et son Amour, plus Fort que Mort.
Car, éteindre l’Amour, les grandes eaux ne peuvent;
Aux cerisiers où s’embrassaient les Amants,
Ce même temps Pleurions, où vînmes complaignants;
D’en l’Amoureuse Vie, Pleurs En Toi nous transfèrent;
Aux cerisiers où s'embrassaient les Amants,
En Fleurs son Ame, à la Passion grandit Cypres;
Aux cerisiers de Pâcque, Pleure Joie de l’Ame;
Si tant sublime est l’amour qu’à la fiancée
Porte le fiancé, que de plus Haute Amour
L’Aime encor' Dieu de Belle Amour Précieuse!
Tant qu’à Abraham, l’arrachement de l’Epouse,
A bu l’Aimé ce qu’il lui en coûta de Larmes;
EnSerrée Sirène, en chambre gondolière!
Or nous, qui sous cette onde étions enterrée,
Aux Vanités de la terre y dormîmes-nous?
De vains madrigaux aux notes renais qui s’Aiment;
D’où cascades en mers, ouragans sur la grève,
En rocailles s’ouvrent, aux grottes du CoNaître;
Que s’y rie le jour, lui appartient la Veille;
Comme En Ta Nudité se cherche Vérité,
Par Tes berges en noyés nous laissons rouler,
A fonds de barque étendus de la Vie sous Toi;
En nous Vit Christ; où nous ne voudrions nous mène;
Nous fait Paix jaillir; A Joie, des Vertus, l'Arôme;
Mais, au Nard de Myrrhe, En Vertu, Tous Parfums entrent;
A la Face de l'Oint, par Larmes s’en épanchent;
Ô Joie Nuptiale ! Myrmidons, n'en Savez Rien.
L'Epoux mon coeur a pris. Du Sien promit l’Aurore.
D'aimer à grand Deuil, Lui, fait Aimer à grand'Joie.
Sur Ses Mains Il Porte : C'est flèche d'Ascension.
En cet Envol Il presse; elle, à Son Sein, repose.
Ce qu’ell’ possède, fuit; Plus Haut, tous Jours, désire.
L’Archer arme à gauche; de Sa Droite l’étreint;
A son côté, blessure elle porte, d’Amour;
Pleure sa vie; jusqu’à Mourir, en Pleurera;
A ce Signe, Seigneur, les Tiens reconnaitras;
Et Ta Paix leur donneras: ô Blanche Colombe!
Ô coucou de mon Amour ! ô ma Liberté !
Colombe, ô Justice! Ma Liberté d’envol!
Liberté : Grande Dame, qui, à l'aumônière,
Suspendit Coeur du Monde, esclaves d’attelage,
Qu'au char de Mort elle arrache - Oeuvre de Merci-.
Obscènes empires, sans Gloire, elle piétine,
De ses pieds nus, que nul roi n'embrasse du monde
Vaincu! Dieu de Splendeur d’Amour te fait Diadème,
De cristal de Larmes, de cristallin de Ciel!
Sa Couronne est Sagesse, qui donne Allégresse;
Colombe, son Nom de Toi, Dieu de Tout, Esprit!
De son Seigneur, Fiancée, la Dame d’Amour;
Ceignons de Vie les Couronnes! Demain, vois-tu,
Nous Mourons, déjà! N’attendons d’en partager
Roses rouges, d’en efFeuiller Partage au Vent!
A Vie noue ta vie, qui plus n’Erre au songe - creux;
Mort d’Amour plus ne s’offense. Amour l’a Vaincue;
D’Amour la Mort Est Vie; Sa Senteur Vit En Myrrhe;
Qui? Douceur saurait du Vivre en rémission;
A nous qui sommes en Sursis, ajournés ivres,
Elle n’est qu’avant-part d’entre Frères du Ciel;
L’on s’y fait Joie des insoumises. Passion
D’Amants ceint le Thyrse, ce dont Couronne Est Vertu;
Amour s’en honore, comme maître d’ancille;
Dieu vêt l’Ame, Sa Fiancée, En Plénitude
De Gloire, de Sa Beauté Sublime. Plus Belle
Qu’Aaron la fit, d’habits d’Amour d’Or, de Pourpre
Violine, d’un damasseur tissée d’Ecarlate.
Loin que la fît Périr à l’Hyménée sa robe,
Ains’, de jalouse Médée mise à sa rivale,
Pour qu’elle en chût Morte, tréspassées ses amours,
Icelle, En Amour, dès là que portée, la Hausse.
Rosée du Fiancé ! Beau, plus que Lune Céleste,
Larmes d’Amour en Tête; en sont pleines Ses boucles,
Des gouttes de la Nuit. Car c’est la Nuit qu’Il vient,
Par l’Huis du Coeur d’Ame qui son Amour Lui donne;
Suis allée Voir en la Nuit si m’Ami m’Aimait;
Par seule Amour, reçus En Toi cette Fiance :
Ton Sang fut Signe à la porte; Tu la rouvris;
Nous qui de Mer n’avions vue que fente aux volets,
En Prince changé, par l’huis du coeur, Regardais;
L’oculus heurtas. Qu’Eblouit les Yeux Ta Vue!
Ah! Dieu! Te Vois ci, ô mon Epoux, qui arrives!
Bel Amant de mon âme Indigne! Ô mon Sauveur,
Je n’ai pas la Robe, ni Tunique des Noces!
Ô mon Dieu! Désonge-moi, du Baiser d’Amour!
Si long Temps! j’ai dormi...et c’est la onzième Heure!
A Dos de Dieu m’emmène en palefroi montée!
S’était souillée mon âme, maculée, vêtant
De fautes costumée tunique. A Vents rebrousse,
De Mer la déFerlaient ceux qui Tes Eaux ne craignent;
Mais Ta Divinité vêtis de moi, Manteau
De mon humanité vraie, que fût retirée
De sa prison mon âme aux portes de la Mort;
Ô mon Maître! moi qui dormais en Nonchaloir,
Quand ravit mes dépouilles, du Mal le Stratège.
D’Exil rappelle-moi, et de la Servitude!
D’où Répons me fis qu’à l’Ame éprise Te Fiances,
Pour, au Clos d’elle, y établir Ta Demeurance;
Mis Robe pour Lui Plaire. Lui Se Vit Lumière;
Ô mon Aimé, Donne-les moi, et m’en revêts!
Rossignols, Doux Citharèdes, à mon Seigneur
Chantez! Qu’en Palais Nuptial d’Âme, en fin, Il entre!
L'Homme Libre, s’il se Veut Saint, par Grâce, incline;
Lors, le Christ-Roy, de tous les amans le plus Doux,
L'Unique à toute épreuve Fidèle, l’Amante
Sienne, Portant ses pas, par tout, mène, Accompagne,
En Enchanteur, de tous ses Voeux Puissant Servant.
D'esclave amère, de souillarde, en Fée de Joie
Après sale Peau d’Ane, et, du Temps couleur lente,
Pour qu'à Robe de l'Ame, Il mette le Soleil,
Qu'au Bal des Astres, Cendrillon, son Prince mène;
La Change. Et, sur sa nuque, Son Souffle Très Saint,
Pour qu'en son Sein Béni, se pût Porter le Monde,
Jour après Jour, à tout instant d'Heure, Il Inspire;
Si Pudiques étaient nos Pères! Abraham
Vit la Terre Promise, Israël, puis l’Egypte,
Avant qu’il n’eût Bien regardé Sarah, sa Femme,
De si Long Temps son Accordée. Aux Eaux d’Egypte,
Son Voile ôté mit son reflet. “Aimée”, dit-il,
“Je te Sais à présent de Chaldée la plus Belle.”
En Voit plus une Servante, aux Hautes Epoques,
Qu’un Prophète. A Abraham Dit l’Eternel : “Fais
Ce que dit Sarah.” - Génération de Désert. -
Pour ce Jour d’hui que si peu Savent, Dieu Sa Grâce
Moins Malaisément donne, aux pécheurs aidés même,
Rien, qu’au Coeur d’Amour Vrai Probe, ne regarde autre;
Ô Dieu! qu’à Ta Vérité s’ouvrent les mémoires,
De Tes Dits Oublieuses! Surseois à la Peine,
Et tout cayolar excepte! où Piété règne,
Comme dans l’Egypte aux Hébreux Tu fis, lors que
Au long leurs portes Tu passas, du Sang marquées
Des Justes, qui de Souffrir leur Scellent l’Alliance!
Mais, du Cantique, la Fiancée, est du Christ
La Soeur, du Péché de Pharaon non plus Serve;
De s’offrir elle néglige aux regards des hommes;
La Séparée, tant soudainement, s’ébahit :
Delà l’Etre, c’Est àsavoir, Christ, Vient, lui Verse,
Epanche à ses Soupirs Consolation Suave;
Sous les flots fougueux, Vois! ci, roulée d’Amour, l’Ame,
Qu’en Trombe, en Mer, en Terre, sous la Nue Balaie,
Tout, au tour de Toi, Christ, Irradiant Ta Bonté;
Intelligiblement, Vient l’Amant Divin d’Ame;
Elle marche aux flots d’un Océan de Délices;
Deuil de vie reflète Son Visage En Lumière;
A qui s’Efforce plus, Il Dispense Son Feu;
Qui, d’Amour de Lui, se Meurt, Il mène à Sa Gloire.
L’Ame, à sa trame, les variations emperle,
D’Amour; l’Avancée En Lumière aux Lais poursuit;
Comme le Musicien à ses mêmes vieux thèmes
Se retrouve, en chute a point de rebroussement,
D’En Abyme - En Dieu - de Sagesse, elle resaute;
Sa robe de tristesse elle n’a dévêtue
Que pour leur corps de Christ Vêtir, Ame d’Amour;
De Sanctimonie Vêts Tienne! aux damasquinures,
Dieu, qui, devant l’Arche, à Ton Peuple, toute entrave
Dissipes, au Désert du Bon - Bonté, Ton Nom-;
Le Lys des champs qu’a Dieu de Sa Splendeur Vêtu
Que leur Radieux Visage point plus ne Scintille,
Epure de Lune en marche, sous quelle ils vaguent;
Que de plus Grand Beauté l’Ame est de Dieu Vêtue,
Lui, de l’Ame! qui toute forfaiture oublie,
Et le Nu Amour, plus que d’amour, lui décèle;
Leurs Ames tissulaires, les a Dieu frangées,
Aux plages d’amour, du bleu prison coquillage,
Qu’au Monde ils redéploient de Prière ses Voiles;
De leur Sein sourd l’Aurore, Soleil n’en décline :
Dieu, Lumière Incréée leur est de Création,
Sa traîne de Gloire à leurs pas. En proue, Justice;
En cette Lumière Contemplait tout Adam.
A l’Aube de Création, il y Voyait
D’un bord l’autre, Espace, Temps, Bords, Rives du Monde;
Du Seigneur la Fiancée est comme l’Aurore,
La Lune, et le Soleil. Elle est l’Ame Divine.
D’Apparat Robe est En Dieu, de Joie Sa Parure;
Ci, comme une Fiancée, l’Eglise, la Belle,
De sa Blanche Robe des Noces a Ornée,
De Sa Chlamyde d'Or la revêt Son Seigneur;
Pour Tunique, a pris sinople, au bliaud du Ciel;
Des Belles Vertus Il veut faire la Parure,
Qui, de Ses Beautés, voudrait la Semblance prendre;
Outre Lune et Soleil, Christ s’y fait Jupiter;
Ainsi Sa fiancée rend-t-Il, si sa comète,
Trop près de Lui passée, n’en fut désintégrée;
Noueuse, aux voûtes d En-Haut, pose soie d Iris,
De leurs couleurs tissée, de son sang s'entre-tisse;
A sa voilure, a mis blancs anneaux d’Astres perles;
Sa toque de Soleil, safrané Pourpre y dore :
Du sang d’Aimés, ses chers Morts, Vivants y abreuve,
Fontaine au carrefour des Vents, ruissel d’Amour;
Des fouleurs de pressoir s’assortit sa vêture;
A la saignée s’allie du Manteau de l'Epoux;
L'épouse, à Son Ombre, désirée, s'est assise,
D'Amour soumise; en elle, Lui, l'Amour ordonne :
Justice lui est, par seule Grâce, infusée;
Lors, plus n’est nôtre notre vie; Christ vient, nous presse;
Vêtement de Gloire est sa Robe, Vêture, oh!
De Thaborique Lumière, qui Transfigure,
Lors qu’âme, par l’Union, est faite Ame En Gloire!
De son fort cyprès, a pris sa Robe de Gloire,
Plus qu’olivier, Ta Paix, Justice emblématise,
Qu’à l’Abyme, en sa profondeur, Toi seul mesures;
"Pour Don Nuptial, de Feu t’envoie l’escarboucle :
Mon Esprit," Souffle-t-Il, "sens, sur ce cou t’ Effuse.
Fille de Roy te fais, pour entrer en ton Ame,
Qu' à ton paraître, n'aie de mon Nom déshonneur."
En sa coiffure, Il a mis l’Or de cheveux d'Anges,
A la tête a posé Voile d'argent de Grâce,
Lui qui, Gracieuse, et Glorieuse, désire,
Aux lais des harpeurs de Divine Epithalame,
Sa Fiancée, d’Abyssinie, qu'en Reine Il voile,
Qu’aux confins de l'Occident et de l’Orient,
Qu'au Khamstchatka même se reconnût Sa Gloire,
Surnaturelle, Suressentielle Puissance,
Au Monomotapa, plus que reine de pluie,
Qui sur les hommes règne de sa sombre Afrique,
Exauçant qui L’Aime en Véridicité Simple,
Là-bas, sous la berce des Vents, loin dessus îles
Aléoutiennes, en la ceinture de feu,
Aux lieux où glaciers choient dedans le Pacifique,
Ces hauteurs immenses, au Désert de Montagne,
Où, d’en Skyte de Feu, Prie le Prophète Elie,
Qu’au jour de sa fête à découvrir il donna,
Aux pentes des volcans qui ces lieux embrasent,
Où, glabres, les morses plus ne se colorisent,
Aux polaires froidures où meurt chromatisme,
Aux sites oubliés où vit le Roi des glaces,
Naufrageant en tempête aux jours de découverte,
Rien, que le Mourir restant, d’Aléoute Trace,
De main de Germain d’Alaska, Saint, d’Orthodoxes
Chapelles, kayaks de mer, d’entoilage en loutres,
Et, mers veillant, ces vives princesses marines;
Torturé des Latins, Saint Pierre l’Aléoute,
Prie pour nous! Ô Saints Martyrs! vos pas vénérons,
Qui sur brisées marchant de Christ, audace en prîtes!
Ô Dieu des glaces! au fonds demeuré du puits
De Vie, fraîchissant, gardé des Humbles, secret,
Qui gentement rétribues, Te treuillant, doigts d’Or!
Neige aux branches, repousse à l’Ultime, oh! limites
Au son des Vents, d’en baies, à Ton tonnerre affixes,
Que sous l’ombre au déclin regagnât Lumière!
Qui, un soir, à sa porte, Ta Sagesse y vit,
Assise, sans en rien dire venue, furtive,
Qu’il le sache, onques plus ne s’éloignera-t-elle;
En grand désir, il n’a cesse qu’il ne La veille;
Elle, à mesure d’Amour, en retour le couvre;
Chacun jour, de plus Beau elle orne sa parure;
A nul elle ne vint qu’il ne l’eût suppliée,
L’en eût requise, à grand peine de Patience.
Persévérance brûle en veilleuse du Moine;
Il en oublie son pain. A peine s’il boirait;
Il en Perd le Sommeil. Son Esprit, d’Elle est plein;
D’Amoureux transports frémissant, s’ouvre son Coeür;
Ce qu’Elle Aime, pour Elle, transi devient;
Passion le transporte; En Esprit, il jubile;
S’ouvre Infini d’Amour, tous jours plus grandiose;
Sagesse, Est d’Esprit la figure. Sa forme, ample,
Sait. Haillons, habits noircis, tant humiliée,
Sa Beauté ne voilent, par trop resplendissante;
Qui la verrait sans Voile, en terre tomberait;
A Telle Sublimité, ses yeux s’obscurcissent.
Mais Elle, veut, d’Amour, Paupières lui ouvrir;
“Qui s’Unit au Seigneur avec Lui plus n’est qu’Un
Esprit, Chair de Sa Chair, os de Ses Os. Y brille,
D’Irrégénéré d’Antan, l’étincellement Pur;
De ses vêtements le dépouille, du vieil homme,
L’Abandon; Nudité le vêt d’insigne Voile :
A couronne d’Äme, Honorance! de son oeuvre
Qu’au Christ Mort en myrrhe, au péché Mort se joigne,
Mystiquement, avec Lui se Meure, de saintes
Luttes, par quoi remodèle le Plasmateur;
Si pour sa nudité fut acquittée Phryné
D’à la déesse sculptée n’être ressemblante,
N’est le Mystère le plus bel signe sensible;
Qui d’Aphrodite revêt la ceinture, un court
Temps semble irrésistible, mais qui, pour Toi, ceint
De Charité Chapelet, tous jours invincible.
De Toi, pour Toi, se dépouille Ta Fiancée;
Le coeür lui brisas; Sois lui Bon; Ouïs s’exhaler
Soupirs où, voie de Joie, danse Ame, à Toi se Voile;
A Son Aimée, tous Ses Hauts Dons, Seigneur prodigue,
Plus de Biens profus que n'en eût, ce Temps, rêvés;
Son Amante Ondine Epousant, Fait, Nue, Sortir
De Cythère du péché, Lui, le Roy des Ondes,
Loin de toute souillure, Lui qui Créa purs
Soleil et Lune, et le Ciel à la Terre Unit,
Sur la voûte étoilée, au firmament des Cieux,
Harmonisa les Astres, et posa la Terre
Par-dessus les Eaux. Mais, ce jour, Il la Recrée;
Que si étroitement tient embrassée l’aimé
L’aimée, Christ, Lui, au plus près Séjourne de l’Ame
Qu’Il Aime, Son Habitacle fait d’Ame Amante;
Et comme d’Yseult Tristan disant : “Je ne puis
Me séparer d’elle, ni elle de moi,” l’Ame
Eprise de Christ désassembler ne s’en Peut;
Ah ! Plus chère qu’avec l’ami la Demeurance,
Si même enserrée eût en la jonchée fraîchie,
Jusqu’à la Rosée, tout contre son noir manteau
Veillé, l’eût-il délacé, devant l’Aubépine,
Entre ses bras l’eût-il prise, eussent-ils en lits
De Fleurs songé, que pour amants en fussent pris,
Plus que chastes Noces, et qu’en Terre épousailles,
Delà Brumes des Mers, qui les Amours Séparent,
Franchiment du Noroît, Chère Ta retrouvance!
Christ à l’Eglise, Orthodoxie, s’Est Fiancé.
Belle comme Lune, Il la Dit, En Soleil pure;
Bosquet de Fontaine Il la fait, que grand’ Il ouvre;
Sa Beauté ne décline; elle est inaltérable.
De Nuits en aurores, s’avive sa splendeur;
Aux opulentes chambres, de Désir, Elle entre;
Il Est sa Vie; au jardin de son Coeur Descend;
En l'intérieure chambre, au Palais Nuptial
Des Noces, Radieux, Paraît, En Sa Mandorle;
Dès avant la naissante Aurore, traversés,
Sans que nul les eût su en cette sorte lire,
De Sa Belle-de-Nuit les Souhaits Il devance,
Avant que les proférer n'eût pu, consciente,
A la clairière des pensers, devinés,
De Son Amante, Il Est le Souffle; Il Est son Air;
Grand Parc, qu’Eternité, où plus rien n’est, adoncques
Tout entre, qui, de pureté, s’envoile, Ÿcelle
L’impur désnudement, d’elle Sanctifiant;
Aux Yeux de Sa Bien-Aimée seule, Il Se dévêt;
Du Manteau de Sa Gloire, Il la Pare; Il Vient; ah!
Et l'étreignant, Célèbre leur Union Sainte.
Seigneur! Icelle Fais Reine d’Amour de Toi
Qui souillon se fit, en dessaisissement, vide
Y Combles, En l’Intensité, de Ta Présence!
Dans le Silence, qui murailles Très Haut borde,
Où Flotte, si Tangible, Présente, la Grâce,
Fleure, Embaumante, Son Exhalaison, Suave;
Y Soufflent la Tendresse Ses Baisers d’Amour;
Ce qu’Il déroule à sa Vue exhale Sa Bouche;
Dieu, de Son Aimée, le Fondement Fait du Monde;
Des Baisers de Sa Bouche, Il tient ses paupières
Closes; lui fait Oublier Tout. Lors, s’abolit
Sa Peine, de ce que, d'Amour, Toute, Il l'enivre;
Lui découvre en son Coeur des Jardins d'Hespérides,
En Nectar, Senteurs, Blanche Fleur Belle, Ambroisie;
Là, plus n'est Soif, ni Faim, ni Sommeil : Aux Rivages
Sans Rives Il la mène, aux Contrées Oublieuses,
En Paradis nouveau, aborde son Esquif.
De Mara, Il l'a retirée, des eaux amères :
Loin flots noirs du péché, ses Tempêtes atroces,
A Ses Lèvres, Goût s’est pris, des Eaux du Repos;
Ce qu'Il lui donne à Voir sont les Splendeurs des Saints;
Elles sont ineffables & elles embaument.
En nuit des Douleurs, Vierge, et Dieu, Lieu Sa Fontaine
Vôtre est; l’Ame, au Faîte incanté, Couronne y lève;
Près d’elle est un vieux Sage assis, rajeuni;
Comme en Terre, il Lit, mais saisit ce qu’il Lit d’ores;
Bible en chinois plus ne requiert lire : Livre il est;
Haux Ecrits - des vertigineuses Ecritures;
Veilleurs de Tours des Vertus, Femmes Inspirées!
Qui d’Esprit Visités de Prophétie, au Char
Céleste pris, En Ravissante Grâce, Vîtes
Mystique Contemplé, aux Mains Flambeaux d’Amoür,
Après Josué, En Nard entrez! aux Aires Hautes
De cell’ Promse Terre qu’est d’OrthoDoxie
Contemplation, que, recousue, vêt la Tunique
Antan scindée : Christ Chrétien, Tradition d’Anciens;
Les uns, pour ne l’avoir Connu, n’ont reconnu
Christ; catholiques, en autodafés, Tuèrent
Ses Juifs Ancêtres; puis, au confluent des deux,
Les Chrétiens Orthodoxes leurs Traditions
Durcirent, de Littéralisme empiégés;
L’Esprit, aux Vrais Orthodoxes, Son Souffle Agite
Aux Eaux. Par tout du Christ, nomade, est la Demeure;
Ne soit Guerre d’eaux aux Caravanières Pistes!”
A ces Mots Ouïr, nous reconnûmes la Vierge;
Sa Couronne est tressée, des Vertus Exemplaires,
Qui Roses sont d’hiver de Vie, n’étions-nous,
D’Auréation dénués, Mortelles Choses;
“ Si, d’Enfer sortis, fussiez En Paradis
Avancés, tel Saint Joseph de l’Athos, peut être
Nous eussiez-vous Vus, mon Fils et moi, de l’Icône
Sortis soudain, à ses Yeux, Animés, Vivants;
N’en Sut, à telle Enseigne, Irradiée sa Celle,
Si Plaine était, Ciel, Paradis, Palais, ou Trône;”
Las! pour ce faire, au Champ de Forces sied, Puissant,
De Prière, atomiques durs coeurs en église
Muer, mieux qu’en antimoine l’étain ne change;
Christ, ce Vavasseur était ! pour Dieu-Roy Oeuvrant,
Qui Sa Gente Vierge en litière étendue mène,
Par irisé damier des champs, Chevaucheresse;
Jusqu’en fontaine trôner - CoNaissance à source
Eternelle - où l'Un se réalise de l'Etre,
D'Accès qu'aux Ames Libres, Epanouies, Ouvertes;
Ce n'est chose autre sinon Divine Union,
Perfection Spirituelle en tout délivre,
Aux Seuls, aux Mariés, dont Dieu, Joyau, Tout Exauce;
Au Point de Passage entre l’être et le Divin
Qu’Est le Temps sous la Nuée d’Union à Toi,
S’Inaugure, Ame Déifiée, l’Etre Dieu;
Point de Rencontre et de retournement, point d’Etre,
Où, sans Nécessité, l’Esprit Libre, Amoureux,
Sur Dieu incliné, aux saules s’éploie, de Grâce;
Lors le point-Homme, par Centration Vraie, Divine,
Vers le Point-Dieu sa chaîne tend, de Convenance,
Ses anneaux à Dieu arrime; Se l’allie Dieu;
Libre, en ses Jardins de Nuit, s’accomplit le Temps;
Roy de l’Univers! qui, matin, viens l’ouverture
Du Jour rendre à l’Ame d’Oeuvres de nuit scellée;
L’Ame aux confins croisait. Gardez-lui Souvenance,
D’Absolue Perfection, aux Marches du Royaume;
Lors, par Dieu, se tisse sa Chair de Grâce Sainte;
Est ce Joyau pour les Non-possesseurs
Qui Le Gardent, Tout Reste dériver laissant,
Que plus Rien n'afflige, d’être Enfants de la Joie;
A leur Fête Nuptiale, Orient les Voile;
Vous, vos regards abaissés, qu'à Lui vous Elève
Où les abrupts tout l'espace épousent en Ciel;
Sur Byzance, la Toute Orthodoxe, au loin, reine
Des villes d’Ame, aux sables lève Ta Splendeur;
De toutes beautés se Pare, de Beauté reine;
Dans Constanstinople, brille encore Ta Gloire.
D’ivresse d’Amoür En Ivresse s’est enclose,
Relique de Baisers, en Châsse Reliquaire;
Au seuil du Temple s’image l’Eternité.
D’un même trait ténu s’éveille Ame de Chair,
Que l’Esprit seul y trace, aux mille crayons d’Or,
Telle Ombre Astrale reflétant la Lumière.
Comme d’un Habit Royal l’Entourent ses Oeuvres;
En leur déliaison se goûte le Repos;
En cet Abyme de Dieu s’évanouit l’Ame...
L’ouvre en Psyché l’Esprit d’Intérieure Ame et Science,
Et Tout lui Souffle, Temps et Lieux, et Faits d’Amour;
Puis, de Ci-Haut, huis de Délices, lui entr’ouvre;
Mais, Embaumante et Suave - ô Combien ! - Sa Grâce,
A ses seuls Pauvres En Esprit Dieu la déscelle,
Aux Déserts étendus à la paroi des Cieux;
L’Ame, au Firmament du Ciel suprêmement mise,
Des Pays immenses prend Vision du Coeür;
Aux branches de ses Fleurz, de tous fruits naissent miels;
Aux violes d'Amour de Dieu s’ ajuste l'Ame;
Mystique, En Erotique de l'Ame, s'y Fiance;
Là, sourdent Fontaines, Sources de Lait, plus vives,
Dont la Rosée Gazelles de Désert étanche,
Mieux que tous les mirages du grand monde ensemble
De délectations mièvres. Car du Roy l'Ame
Epousée est à festin conviée d'Hyménée
D'Amour, aux parvis du Ciel; aux Marges Gardée
Des Palais de Séraphims, des anges Servie;
Là, plus de Nul Autre, non, ni Prince, ni Pauvre,
N'est besoin . En Dieu Tout Est . Rien, d'Amour, jamais,
Plus n’y saurait faillir. A qui L'ont Trouvé, grottes
De Sirènes sont chateaux forts ; De feu géhennes,
D'Exil, sont palais; Déserts, Cités interdites
D'Impératrices; caves nues de Solitaires,
Foules diamantées; Ermitages, Basiliques;
Seuils inviolés, d’inassignables, Cathédrales
En sables fins, de Traîne ne balaiera Reine;
Il Est des Habits quels, En Manteau de Nue, Voilent;
Pour l'Ame Recluse des Renonçants du monde,
Aux filets de l'Amour de leur Seigneur captifs,
Tout, Palais comme bouge, émine Citadelles
Intérieures, d'où Vue distanciée s’acquiert
De Plein-Pied sur Cosmique Infinité s’ouvrant;
Vermisseaux, Etoiles, Tout, en leur Coeur s’avive;
De vaisseau d'âme errante à nef des Fols, ils Savent;
Métaxique, Eros d’Ame, en l’intervalle tient,
D’indépassée finitude à Face Divine;
Que Tes Paupières à mes cils, Aimé, sont Douces!
L’Ame, qui l’Un au Vrai Contempla, tout soi-même
Devient, sans dualité ni schize, enfin,
D’amoureux maux passant, au Pur Amour Atteint;
Ceux qui mal Aimés furent, s’apprend à Chérir ;
De chaque instant Fruit se Cueille, En Sa Jouissance;
Et toute chose se Goûte, ah! d'Intense Sorte!
Qui, pour ce Pur Amour, de Tout, En Pur Esprit
Se délie, l’Esprit l’Inhabite, et Se le lie,
De l’Aube des Siècles à la Fin le Soutient;
Ineffablement. Mais nul, avant que d'atteindre
A cette anse sacrée, Havre de sûreté,
Ne perçoit, semblablement, d'Amour Ses Mystères,
Qui d'Amour purifié sont les Divins Secrets.
C'est là, qu'après la Lutte, Il restaure les Forces
Par rage démâtées, tempêtes anciennes,
Et le Jaloux courroux, des Démons et des hommes.
D’Esprit, Puissance, à ligne infinie d'horizon,
En Voile Ample, Illimite, à ceux dont l'Amour fol
Piètre faiblesse, à l'aune d'homme, outrepasse;
A l’Ancre, au Mouillage, là, Paisible, Il confère
Clairvoyante Sagesse, Félicité, Liesse,
Sereine Allégresse introublée; Rêverie, songe,
Statue s’y sculpte, plus parfaite, d’Ame -Vie.
Mais à ceux seuls Il Donne, qui Voeu Lui ont Fait
Mourir, et, pour leur Seigneur d'Amour, remourir;
-D’Invisible Mourir, être Tout l’Un à l’Autre,
Qui, de tous, le plus Beau risque à courir demeure-;
Que si disent amants: “Il nous faut séparer”,
Ne se Peut, de crainte d’en même jour Mourir,
Comme se vit “ lui par elle, et elle par lui,”
Ains’ s’il fallait à l’épris de Dieu qu’il En Meure,
Ce ne serait que par Lui, avec Lui, En Lui.
Car n’est telle la Lune apparaissant plus grande
A l’Horizon qu’au Zénith, mais tel, de cet Astre
Soleil, diffère, en Eclat, Puissance, et Beauté,
De l’Etre Chéri de Lui, l’Amour, Dieu Soleil;
Aux Sables de Vie Visage en vague s’Efface;
Toute face en la Mer s’engouffre, En Toi renaît;
Si Lui par elle Meurt, elle par Lui Revit;
Enamourée, Joyeuseté, m’en vais périe;
D’Amour ne suis laissée, ses débords m’emportèrent,
Fors Sien Baiser à Ses Lèvres retient mon Ame”;
A mes Lèvres Il Porta Sa Coupe d'Amour;
Philtre en est plus Fort que Tous Breuvages ensemble,
Dont Sortilège, à qui la boit, ne se Puit rompre,
Ni longues Nuits d'Amour Jamais oublier plus;
Et, de Liesse, Larmes m’en ruissellent encore,
Et sans Pleurer n'y puis, à Bonne Heure, Songer;
De Ses Lèvres l’Effleurement plus Enamoure.
Qu’on ne mésentende : de soi Déposition
Ne dérobe à soi : Aux Insondées Profondeurs,
L’Ame, en Terre, à la Racine s’ente du Ciel;
De soi Dépossession Fait l’Ame En Amour;
Des Doux Archanges se Transmet la CoNaissance;
Sur leurs Orbes, Planètes, Comètes ils Meuvent;
Depuis des Choses le Commencement, aux Ames
Les mirent de Retranchement, de Vigilance;
Rien ne Peut Dieu refuser, nulle Grâce, à l’Humble;
Racine au Fonds entée de Vertu de ténèbre,
Qu’Humilité germine, En Lumière Diffuse;
Grand Dieu, Sa Déité lui Donne, Etincelante,
Quelle en lui Flue, de Son Effluence fluctue,
Par Prière Emanée de l’Essentielle Cause;
Ce qu’a l’hiver de Vie, en Dormance, germé,
En l’opacifiée Chair de ses saints, l’Eden,
En Dieu, le transparaît, et les corps Irradie.
Où Sont Temps Passés, que Claquemurés vécûmes?
Qui, de nos Saisons, nous rend Couleur dérobée?
Qui restaurera? las! péries, nos amours Mortes,
Dont, pavoisés, nos Coeurs portent à s’enchérir,
A la Rive Posés des hommes de Douleur.
Mais Tu nous tends Chaîne de Foy qui treuille aux Cieux.
Fallut-il qu’en Telle Durée Tu nous Laissasses,
Au Gros du Temps, Leçons repasser de Ténèbres,
Avant qu’au Secret d’Ineffables Tu nous misses?
Plis des Choses, d’En-Haut, défont Caducité
D’En-bas, Duration Vaine, aux amours Meurtrissure,
S’entournant vrille aux ombres, du Domaine vieil:
Péremption. En désportement d’appartenance
Où, chevillé l’Oeil, d’Ebauches ne se repose,
Le Temps, des venets, sur l’Eternel prend l’Echappe!
Songe, au Vrai, que va cell’ vie vers sa Mort Marchant,
Qu’aux Yeux des Volants, en son Plonge, en Vain, s’Abyme,
Où les Dormants, d’un Somme, tous Souffrirs se creusent!
Sur eux se sont, en Gouffre, Déjointes les Rives
De l’Ame et du Corps, qui de Chair eussent rendu
La Consonance Atteinte, au seul Sortir de soi;
D’où vint qu’à Ton Penser eussions perdu Mémoire?
Tyrannie des Passions le Cède à Paix Fertile?
Qu’En Ravissements Fonte de Larmes Muassent?
Quelle est cette Douceur, qui pénètre nos âmes?
D’où, vers nous, s’insuffle? Là-bas, dans ce Silence,
Dort le Sonneur. Lui, l’Eveilleur, songe et resonge...
Evanescence, En bas, de formes phantomales!
Tout s’abolit, de ce qui nous tint lieu de sûr;
Qu’à dérobée de Vie nos yeux Tant s’Abusèrent?
Nous qui de Glace étions, pareils à Tes anges
Dormants long endormement, recrus de Fatigue,
De Martyre épuisés, en leur Grotte Reclus,
De tant étrange Vie Morte, la Remembrance
Se Garde, Mourir d’entreveille au Naufragé,
Lors qu’Hautement Dérive aux Rives Oüblieuses,
De l’Endormement des Dormants, en Dormitance
Oubliés, à l’ Office Angéliciel accourt
Ce que Somme dérobe, à Vigilance Rendre;
Beaux Sept Dormants! Priants Enfants, Persécutés,
Dans Ephèse emmurés, Vifs, en Grotte, l’An deux
Cent cinquante, après deux Siècles, trouvés d’un Pâtre!
L’on les eût dits Péris, d’un Mortel sommeil chus,
- Psyché, pour Cent Années Dormante restée, qu’eût
Au Royaume des Morts, Cru l’élixir Parfum -,
Par Pleurement d’Aimance, Pris à ce Dormir;
-De leur Destin la trame, en semblance, défaite;-
Puis, de tardance tell’, Vigilants, s’Eveillèrent;
A Chuter vers le Haut Veillions notre Veille,
Au grès des Grottes grèges, Soupirant, d’humides
Pièces d’Eaux, vers Ta Sainteté de Chaleur Chaude;
Plus que du puyloubier au Secret des Celliers,
Dont seules Danaïdes, de Résiné, Savent
La Cache, clairet si Rare, dont Fleurent Pleurs,
Vin vieux, Bleu d’Aiguière, en potiche à Vers, d’Hercule
Sang, pour Christ : Ah! Si vos Péchés Rouge Ecarlate
Sont, Neige ils seront; Blanc Pur, si Pourpre Incarnate!
Dieu dit Platon pour d’Orgueil Punissement d’hommes
Vin donne. Ils banquettent, se soûlent, la pie croquent,
Ripaillent. Mais, Siens, d’Ambroisie, Il Ensuave;
Que s’en allât leur mie, ils Font En Dieu l’ Amour,
Nicement. Les Désireux outre ce S’Allie,
Qui sur les bords Le Prient de l’Abyme Divin;
Au Sublime Ardente Vocation! Aux Cieux Noirs
S’entoilant, uniques, ces Dilections, Ames,
D’Emmurement, reçoivent dérobade, en fin;
Des Fenêtres de l’Ame, En Miroir Numineuse
Captation de Dieu, Principe Intelligible,
Mue Son Icônique Apparence, En Radiance;
De Sébaste les Quarante Martyrs, en Lac
Gelé Jetés, à Nuit Périr, en leur Dormant
Mourant debout, de Glace En Feu d’Amour Passèrent;
Au Saint des saints, Vide de Tout, n’Est que Son Trône
De Gloire, d’Ame Divine, qui Tout Emplit,
Et Tient le Rien, d’Oeil d’Ame, qui Bien Beau Désire;
Au Seuil du Palais, se penche au Trône Son Ombre;
Nul désormais ne triomphera de son Ame :
De ce qu’elle a Vu, il n’est plus d’Abdication.
Vois ! de Tous Etres le plus Noble, l’Amant Veille,
Tel le Veilleur du Guet, sur son Eternité
D’Amante. Ô Lui! qui fut Proue ! et Poupe du Monde!
Servants! Suspendez vos soins! Vous, Ses Affranchis!
Elle ira seule au Roi poser Son Diadème!
De vos mains la fit s’enjalouser Sa Beauté!
Toi ! qui, des Temps, la Naissance élus, et son Jour!
Toi ! qui, des Lieux, fixas le Centre, où Tu n’habites!
Penche-Toi, et Regarde : Ici se tient Ton Sacre!
Ah! Qu’au Rivage, en Lunaison, Splendeur s’incline,
Qu’au Cercle Solaire, Aurée, Fulgure Ton Ombre,
Qu’à ceux Tu Mets, qui ont En Toi leur Demeurance !
Sur Son Coeur Il la pose, où battit l’Univers;
L’Exilée, Sienne Il proclame, à Face des Astres;
A Chambre Haute la mène, Royale, où s’Aiment,
Et, Hors le Temps, s’Aymèrent Tous Amants du Ciel.
Des saints la Fuite au Désert, Réprouvés pour Dieu,
Voyage au Pays Haut, mouille Ancre En Ciel d’Abysse;
De Coeur du Tout à Tes Splendeurs, Guide! ô mon Ame!
Lors, ainsi que Colombelles, à l’Orthodoxe
Nous Aimerons, Colombellement, Vie d’un Siècle;
Mon Bien-Aimé! Mon Doux Amour! Ô ma Colombe!
Rends nos Pieds de Biches! nous Passe aux Lieux Très Hauts!
Que de Ta Grâce nous y étanche Rosée!
A Ta Fontaine, les Colombelles d’amour,
Venues s’aimer, à leur insu l’Amour y burent,
Vie qui ne Meurt, ô Source, au Monde, d’Immortel!
Ah! Que sous l’Arc-En-Ciel, ne suis-je Colombelle,
L’Arc d’Amour Archant, aux Ponts d’Art Désert, Nuage,
Des Fiançailles Lieu-Christ, qui Ses Ailes Donne!
Que n’ai-je ces Ailes, pour nos Morts y Pleurer,
Aux Pleins Souffles du Vivre Toucher au Soleil,
De Lune oublier plein, Isis aux eaux baignant!
De Terre Tes Eaux rouvrir qui, dès Prime, y Furent,
Quand, au Temps Primordial, Tout n’Etait qu’Eaux encore,
L’Eau de Dieu qui monte, et vers Rébecca s’en vint!
De malgracieux chameaux suivie, Rébecca
Vers Elyézer s’en fut; Femme-clavecine,
A chaque touche vibre, aux traits de l’Envoyé;
La Terre au Ciel Monte, Embrasée, s’y afraîchir;
D’humus s’embuent les Chaudes Vapeurs, aux Senteurs
Se Mêlent; Tous Parfums s’Exhalent d’Ames Vives;
Toi! Qui de mainte Peine Tressas la Couronne,
De Violence Telle Aimas que nonpareille,
A Tes Amants Fervents, en Insuffles, Infuses,
Qu’ En Gloire Porteuse de Grâce, Tu T’Attaches,
Mère de Délectation! Qui Ailes les Ames,
Et de nos Coeurs le Colombier de Paix Consumes!
Colombe de l’Ame, Palombe à Tourterelles,
Joignons, En Jardin d’Amour, aux Hyacinthes d’Eaux!
Par Amour, aux Portes du Jour, m’en Vais Mourir;
Ô Dieu! Toi ! qui Donnes, à qui T’Aime d’Amour,
Et de Toi la requiert, Ta Grâce en Luxuriance,
Puis, sur Ton Trésor, Prodigues, à Foisonance!
En Son Temple, Son Coeur a mon coeur dérobé;
Pour Lui Navrée, d’Aubade Prie Sa Colombelle;
Amin! Amin! Tôt nous reviennes et nous Vives!
L’Epousée, des Mondes Hérite; sa Prière
Point ne retombe inexaucée. Elle Prononce,
Résolu son Empire, et Dieu Scelle, et Couronne;
Eaux! Ecartez-vous devant l’Arche! Chérubims,
Couvrez-la de vos Ailes! Des Parfums l’Autel,
Son Repos , Vierge Figure, au Bois d’Oliviers;
Qui de Colombe Tes Ailes nous donnera?
Que d’Ame Ailée Volions vers Tes Eaux Salutaires?
Aux sentes du Ciel, Garde! En l’Etat de Vertu!
Goélette a quitté l’Arche; tous les pinsons;
Dessus les Grandes Eaux a Eployé ses Ailes;
Musc ÿ Fleure d’Aloès; ô Paix! sur sa Bouche!
Ô mon Seigneur! Libérateur! Ta Puissance ouvre
L’Image, où Pleurait l’Aloe ; a pris son Envol ;
Ô Viduité Sainte! S’y Abyme l’Extase.
Par Tes Prières, qu’ils me pardonnent Folie
De follement T’Aimer. Tu ouvris Ton Silence;
Pour Toi cette Pavane fit Ton Flamant Rose;
Ô Nobles Alcyons! Craignez de Révérer
Ses Pieds, Lui qui, pour L’Adorer, aux Séraphims
Fit Don Nature, aux Six Ailes, de Vacuité!
Comme Au-Delà d’aimer Aime de Dieu l’Amour,
A qui n’en Veut s’Offre l’Amour, intempestif;
Violant Pudicité, l’Etre Pudique Est Don;
Qui de Toi Jouit plus Rien ne Veut que Trop Aimer,
A En Mourir, de ce Trop de Jouissance, ah!
Mourir. Mais Tu le Ressuscites, pour qu’il Crie:
“Je Crie vers Toi, mon Dieu, qui m’Entends; Vois, Tu Viens!
En Toi, Seigneur je Crie! Emmène-moi encore!
Je Crie pour Toi, Sauveur! Qui T’aime nous revienne!”
Qui T’Adore, de Pureté Tu rebaptises;
Ce Baptême est de Feu. S’y ordore tout miasme.
En Son Criste Est Colombe. S’y complaît Amour.
Avez-vous vu, amants, avez-vous Vu leurs Ames?
Ils ont quitté rivage, aux grèves d’Oriflammes,
Folle de vie; en Nef de Mort, leur Jour dérobent;
L’Aurore, de ses Doigts, à leurs Mains Mit l’Alliance,
A leur Lèvre, éclose, Incarnat, Sa Rose Amour,
En leur Coeur, Perle Sans Prix du Royaume, Enchâsse;
Le Lys des champs, qu’a Dieu de Sa Splendeur Vêtu,
Que leur Radieux Visage pas plus ne Scintille,
Epure de Lune en Marche, sous quelle ils Vaguent,
Lorsqu’aux Flots en Soleil s’Abyme Astre Rapide,
Des Splendeurs du Couchant en Fleurs Sombré de Mer,
Aux Reflets d’Yeux Ocellés, d’un Paon nué Cent Plumes;
En l’Océan du Ciel, sur la Barque du Jour,
Dieu de Soleil, à Fleur de Sa Terre, Navigue;
En Barque de Nuit, aux Fonds d’Embaumeurs, s’enfonce;
Caps Vif-argent, Lames dorées, Rosaces d’Onde,
Plus Rien, à Ton Cou d’Aède, n’effraie l’Amante;
Au Miroir de Tes Eaux, Tu As Miré Tes Chantres;
Leur âme Tu Fais Tienne; et cette Ame est Ton Ame;
S’y Contemplent Cryste, Aigues-Marines, Glycines
De Ciel, Cristallines Lueurs, Opale En Feu.
Brûlant l'Esquif d’au Pays de l’Ame amarrer,
De Justice Hissâmes Foc, aux Plis de Vertus;
Chantant Lais d’Amour, d’abordée Vîmes le Prince;
Vite! A la Belle! Courons : C’est Là qu’est le Prince!
Ailleurs tout Dort, Rêvant de Dormir. Floralie,
L’Exode du Mal, de l’Estive Tient la scène;
Comme au cou de l’amant l’amante fort s’accroche,
L’Amante à l’Amant son âme lasse recharge;
De son coeur sur le Sien Ouït le Pulsatile;
Ains’ à Dieu se refait en sa cale épuisée;
A Dieu, d’Ultime effort défaite à Lui s’agrippe;
Les Ondes Divines Capte en Miroir Brisé;
Dessus Son Coeur s’Incline d’âme violine;
A Source s’accorde de Divine Puissance;
D’Enstase s’Enforce, qui l’Ekstase précède;
Lors, Tu Dévoiles l’Ampleur, Amplifies le Coeur;
Aux Souffles du Large, Tu Eploies sa Mandia;
Jours Alcyoniens, d’Amplitude Etayent Ton Amble;
Yeux lui ferme, Intensifie Captation celle,
La Force Invoque, en biche assoiffée s’y étanche,
Et Vertu de celle Eau, Dynamique Puissance;
Nuit, de Rosée ses Pleurs éverse; or, c’est Superbe
D’Orgueil. Coeur, siens Cache : c’est de Contrition ;
Couronne en Soleil sa Peine Secrète Etoile;
Soleil que leur Nuit! Noce à l’Arrachée du monde.
Hors entrelacement, se prenant de Courage,
Souffrance s’avouent, à l’Extrême leur Possible;
Aÿns’ s’entrécit l’âme, qu’Ascèse Canalise;
De Souffrir pathique, Absolue de tout, s’émonde,
En Bleuissement d’Espace, Anneau d’Horyzon
Hisse; de son voile d’Affalement Surgit,
D’Assombrissement. Prend Couleurs en Sa Parure;
-Non plus voile d’Isis - ; en Envoile le Monde;
Elle, l’Inséparée, qui plus n’est l’Epochale
Aux Désétablis, Hélitreuillés Antan, Fleure
- D’Economie de Pénurie - Vie, Succulence;
Du ventre en terre, nue Surgie, Nue Chair retourne.
L’Ame, elle, En Ciel, que d’avoir Su Voir ne Pense
Sa propre Approche, que nul, en ses Yeux, n’y Vit;
Telle est la Rose, qui, de soi, plus n’a Souci,
Ni d’être vue ne désire, car Dieu de Tout
Prend Soin, En Son Désert de Sel Fleurit l’Or Blanc;
Désert, sous Linceul de ses Sables, Ses Eaux Cèle,
Sous Ecarlates Plis Courant Chaudes Fontaines,
En Fleuve Bleu du Monde, à Glisser Barcarolles;
Chair contre Chair, coeur contre Coeur, âme contre Ame,
De sacs de peaux aux doux grains dessaisis enfin,
De Rassembler Un Monde se Trouve la Force;
Au corps à Corps, Energie de Vie se Diffuse,
Souffle Vital, En Respiration de Toute Ame,
Au Diapason Ciellé de la Pulsation;
Vif, l’Etre En Soi-même au Bonheur Parfait Atteint;
Souverain Bien, Qui de son Etat le seul n’est
Contentement, mais l’Unitive Fusion
De l’Hypostase Humaine avecques la Divine,
Somptueuse, Splendide, en quoi s’Accroît chacune,
Et, Croissant Sans Cesse, son Essence Conserve :
En Rien Extirpés, ses Opposés Coïncident;
Se Quitte enfin l’Enfer de la Disproportion
De soi à soi. Voit le Coeur, En Sa Transparence;
L’on y Voit dans l’Azur. Pensée, en la Passion
D’un corps de vivant, Trop Lourde, plus ne s’y Meut;
S’Allège Tout Fardeau. Souffrants se font Chantants;
Que nul plus ne nous chante la Souffrance Informe!
Qu’au flageole un pâtre nous dépeigne Eurydice,
D’Inferne sortant, qu’Alerte allant, elle quitte!
Maryam, soeur de Moyse & d’Aaron, Libre
Sortie d’Egypte au Tambourin dansait Mer Rouge,
Et des Vents les Flûtes, et des Oyseaux les Fifres;
Au Portail Royal, leurs faisons Acclamation;
Jambes s’enguirlandent aux Mains des Tympanons;
Boys d’Emmêlement, qu’aux Vents aillent les Clarines!
Rhapsodes Chamoisés ! Vos Pieds, Cabris aux pentes,
Des lestes Dahus Foulèrent Sentes Sacrées,
Où l’Ame En Dieu l’Illumination Reçoit;
Aux Rapièçants-Poètes, “Lyres de l’Esprit ”,
Consonnez-vous? - Fut ains’ Nommé Saint Isaac
Le Syrien, Cygne En Voix de Dieu, Poète d’Art;
Dieu, dans l’Etre, comme à Sa Porture, se Tient;
Mais Il est Temple, sur ce Parvis Erigé,
Plus Haut Intellect qu’en qui Tient Lieu, Etre, et Temps;
Sur la Vague de Fonds, lors, de l’Eclipse où Lune
Et Soleil s’Encontrent, en Nuit de Dol Posèrent,
Aux Sycles du Parvis, Rose du Témoignage;
Du Seigneur de la Mer Sont Fleuris les Parvis.
En Mimésis se Cherche Originarité;.
L’Ame, à Flux Saisir d’Energies Divines, Colle;
Point ne se dévêt, car elle Touche à l’Essence;
Des Mers la Souveraine Approche à son rescrit,
Qui du Désir les Bleues Transparences Arpente;
Au Péril du Temps, à l’Absolu Va sa Guylde;
En la Nuit, Matin, d’intérieure Retrouvaille,
Au Cône du Coeur Sise, où s’Aiguise Acuité;
C’est Descente Delà Pente de Rêverie,
Au plus intime Enclos, au plus Forclos de soi,
Que, des Choses, Toi, Ton Monde Secret, en Sourdent;
En l’Etat se Mettre, au plus Retiré de soi,
De recueillie Méditation, Surartistique,
Pour En ces Régions Entrer de Contemplation;
Mon Christ! Théophanie! D’Amour Visitation!
De Tes Yeux, miens, Tons Changent, de Cryste, et Couleur!
Grands Transparents En Félicité Pèslerinent;
Oui, à qui Te Chérit, Est Ta Couleur Non-Peinte
D’Inassouvissement, d’Inommé Nom, Pastel;
Car parmi les Lumineux Principes Te Meus;
Qui du Monde les Couleurs Voit, Saisir ne Peut
Secret de Création qu’Angélification
De Perfection, Sereine, En Lumière Incréée;
Diaphane Intelligence! en l’Ame qui Laissa
Passer En Paradis la Lumière des Anges,
Dont Prime Ordre, En Haut, Cryste, est de Christ Irradié!
Pivoine est la Mauve, où d’Eaux s’Aère la Robe;
Brûlante, Ta Tiédeur, qui ne se Nomme encore;
Va ce Vaisseau, d’Amour; lé vif Joint les Amants;
Au Commencement Sera l’Etre. Oublie l’amour.
L’Amour est seul possible. Deçà gît le Reste.
L’Innocence, au Premier Joür, cy restaure Eden.
Ici n’ont rien laissé, Beaux Frères, que Chanson
Douce d’Aimer. En Fenêtres de Firmament,
Désencordés, Veillent Rys, Pleurs, et vos amours;
En Palais Crystal, Amour, Sa Cage de Verre
Elève d’Air; les Larmes y transmue, filantes;
Lucarne de Lune, Nuit, Veillent Sa Radiance;
Au Navigateur des Passes, Phare est le Temple;
Nuit y Flamboie, Soleil, Fuschia, aux Pieds de Rose;
D’Ocelles-Paons l’immense Or, en Voûte est d’Azur;
Criantes Couleurs! - Ô Plumes de ces Oysels!-
Dont Vibrantes de Dieu ils Ornèrent le Trône,
En leur Coeur sis, par l’Oint fait Coeur de l’Oeil de Dieu!
Aux Yeux Fertiles, se décoche Ailée, Sa Flèche;
Du Dôme, en Son Ray, Fuse au Spectacle du Monde,
Qui retour lui fait d’Un Transverbéré Surmonde;
Ainsi Vit Sainte Sophie Paul le Silentiaire,
Qui Ta Basilique de Silence Habita,
Où de Ton Esprit s’approfondit Un Mystère;
Que sous Miséricorde d’Or de ces Coupoles
Au Grand Jour Triomphe! de ces Resplendissantes
Gemmes, Enfouie, Puissance! et de ces Perles, Gloire!
Mystère Sacré de la Quête du Salut!
Qui Meurt avec Toi, Seigneur, avec Toi renaît!
Comment l’Officier? En Nef Basilicale;
Saint Patriarche Photios de Constanstinople,
D’en Bibliothèque Immense Te peinturas,
En Grand Humaniste, dont Basilique Est l’Oeuvre;
Sophia! Ta Divine Sagesse, qu’aux saints
De Tes Lèvres Fuses! d’Arbre Immense, Ramure
Sienne Ombrage, à l’Ame Germée, l’Entier Royaume;
Ses Pommes d’Or, de Ton Immortalité Fruits,
Sont d’Ame de Dieu, Splendides, Vertus Jouissives;
Sa Table d’Ecrits, Marbrine, Ta Cène porte;
Aux Frondaisons, Rinceaux Fleuris, Pointes, Pinacles,
De Baptistères Encorbellements, Fleurons;
Aux Ramées, ressauts sublirés, Voûtes d’ogives;
Des Transepts s’Ouvrent les Roses, Couleur de Grâce;
Des Lapidaires les Sables, Perles de Pierre
Fine, au Dessin Brillent, d’où s’éclot Vérité;
Mosaïques-miroirs ! Tesselles d’Or n’ont Gemmes
De semblable Eau. Sur ces bains, Brocarts Diaphanes,
Silhouettes ondulent, d’Eau Drapées de Mer;
L’Embellie du Soleil, Mosaïste, s’Everse
Lumière; A Vaisseau d’abside meut Planétaire
Résonance, aux Rays d’Arche, en Thalamique Chambre;
D’un Voile masquées, se renchérissent Beautés.
Mais, par Lumière, aux Orbes Haillonnée des Fresques,
Couleur En Majesté, sa Gaze ôte à l’Aveugle;
Luminescence d’Ether, d’Ondes Concentriques,
Sur la Voûte, à Plis lents, se Déploie, du Regard
Christifiant; qui n’en décloue, Limpide, Il Transperce.
Foyer, Mi Lieu Lumineux, Feux y Consonnent
Du Liquide Miroir où, Réfléchi, Frissonne
L’Oeil Vivant : Dieu, Pan-Voyant, Splendeur dissémine;
Oeil de Dieu! Oh! Pantocrator! Christ Tout-Puissant!
Fresqué, Tout Tu Rassembles, l’Espace Relève
Sur la Terre au Théurgique Sacre du Ciel;
Solsticial Espace où s’Echangent Tous Poincts,
Où l’Ascensionnel au Descensionnel se Noue,
Le Rédime, sur les Mains du Très-Haut l’Envole;
Ains’ Priants relie Ta Chaîn d’Or, Invisible,
Des Fidèles, qui sont Portants, au Vide Immense,
Sous Ta Coupole, à Ton Essence Nue s’ouvrant;
En Chambre Intime d’Intériorité, l’Ame
Résonne. Jaspée Vibrance, Colombe, Sein
D’une Vierge, au Lutrin Te Méditant, Féconde;
Las! Mon Luth est sans cordes, mon coeur sans Pitié;
Qu’ouïrais-je en l’esprit tinter la Voix Divine?
Qu’En Espryt Te Peindre ? Un Vertige Est Ta Louange!
Robe En Simplesse au Bleu de Spiritualité
En Lumière se Tisse, en Cheveux disant Vierge,
Qui ce lit rouge à désir, pour Ton Feu, Renonce;
A ce Clos Virginal, Surgi, l’Archistratège
En l’Espryt Met Sanguine, - Tableau d’Arc-En-Ciel-;
Iris, au Beau du Ciel son écharpe en oublie;
Or, qui d’elle ne peut son écharpe Donner,
Un Fil en tient Lieu; un Pétale à qui n’a Rose;
Mais, plus est Bon Heur, qu’à recevoir, à Donner;
Homme Vil est Caméléon, de Couleur Muant;
Mais, Retiré, Contemplateur, En Sanctuaire
De l’Esprit, Est Une Divine Puissance;
Ô Toi, l’Annoncée! Puits Sans Fonds, que ne sonda
D’homme nulle main! Que fussent Intempérés
Emus! à Ta Fontenelle Boire le Pur ;
Ô Vierge! Esprit, Ensemencée Te Voulut Eve,
Sanz qu’en Ta Matrice verrous ni Sceau s’ouvrissent ;
D’Etoiles, Brillants, s’y Assemblent Polyèdres;
En Toi du Ciel se Forme la Constellation
Des constellations. Au Front, Tu Ceins l’Estoile,
Deux aux Epaules : Tu Portes la Trinité!
Dieu, celle Constellation Tienne Est, d’Où Fluent
Toutes Choses, en émanations, Ruissellent, Roses,
Qu’en Puits d’Eaux la Rosée de l’Hermon plus Suaves;
Ô Mère de Dieu ! Robe Vêts de Soleil,
Or des Impératrices en Haut Diadème,
Te Couvre de Dieu l’Ombre, Parée de Lumière !
En Soleil Rayonne Ta Gloire, en Pluie d’Etoiles;
Ô Fille d’Israël! Plus Proche Es Tu des Hommes,
D’eux l’Intercessrisse, à Ton Seigneur la Plus Chère;
“L’Infiniment Touchante ! d’Etre Infiniment
Touchée ! ô Toÿ ! l’Infiniment Droite ! pour Etre
Infiniment Clinée, Vers Dieu devers les Hommes!”;
Los à la Reine! Des Arbres muscades Fusent
Blancs Pétales! Que Musquent Son Sein Mille Fleurs!
Cloches aux Rosiers! Au Ciel en blêmit la Lune;
Aurorale Grâce! Intelligible Lumière
De l’Ame Clairvoyante! Son Regard Voyant
Se Voit; Déité Contemplant, a Vue de Tout;
Mysticité, au Couronnement de Vierge
D’Etoiles Tiarée; - Opale Boréale,
Enigme en Miroir, Ombre de Myste Lumière -;
Louange Virginale! dont, Mystérieuse,
Présence, Habitant, Incontenable, Tout Lieu,
Son Trône En Fit Ton Sein, Plus Vaste que les Cieux!
De Toi, Mère de Dieu, le Sein est Infini
Ciel Azur, Bliaud, Vêtement de Sainteté
D’Incorruptibilité, Vie Delà la Mort;
Icône au Miroir, T’avons Ecrite, Onirique;
Sur Ta Nef, aux membrures ajustant les Voiles,
Embrassons Ton Ombre, ce peu d’Illuminisme;
De Voie Lactée l’Etoffe, Chemin suivant Rêves,
A l’Emerveillante Foule menant des Saints,
Mire au Crépuscule en Soir du Matin l’Etoile :
Christ En Mère de Dieu, Mère de la Lumière!
Reine du Ciel et Terre! Haute Reine des Anges!
Pour Cygnes Poètes, Plumes de Science Insuffles;
Sous Vitres d’Emeraude, aux Médaillons ouvrés,
S’Elucide un Reflet, Moire d’Etoffe Peinte;
Lors, dans l’Or et le Sang, s’Abolit le Couchant;
S’est couché l’Astre, en a dedans la Mer Pleuré,
Sans pour quoi Savoir; Vapeurs, à Rosée s’en mouillent,
Où de Girouette coq aux Vents tourne, s’affole;
Aux Lieux où Entre le Divin plus n’est nul Vide:
Surgit Surabondance, En Plénitude d’Etre;
D’Enceinte d’une Fenêtre, la Vie s’effracte;
En Clôture Enceinte, l’Ame, Ses Yeux Contemple;
De Grand Verrière Spiralée s’Effuse au Myste,
A Rosace, Diaphane, le pénètre Grâce;
La Fantaisie, Tous les Vertueux y Reçoivent,
En Image, de la Contemplation du Bien
Vertueux, de Son Etre assurée Certitude;
Véronique! Tu es Verrine Verrière
Du Conseiller Merveilleux Estampillée, qui
Des Etoiles Mortes la Lumière Capte;
Cette Assurance, de l’Unique, Est l’Infaillible.
Hors de Toute raison discursive, Il délivre,
Par Sa Vision, la CoNaissance Parfaite ;
Puis, aux Injonctions de Conscience, pour leurs Frères;
Par leur Vÿe, leurs Oeuvres d’Amour, l’Amour ils Crient;
Ains’ ces Statues - Colonnes, aux Tympans d’églises,
Aux Porches, d’Humble Mutisme un instant Surgis,
Aux Fidèles Sortent Pavois, Voile au Parvis,
D’Arachné Toile Tissée, en Vision Blanche,
Aux Fleuris Brocarts éployée, Fils de Soie, Tresse
D’Amour aux Ors mêlés, d’Esprit Faste Puissance,
-Invite à Entrer-, puis, en Statuaire, s’Effacent;
Aux Cryptes Voûtées, Bat, de Coeur Basilical,
L’Edifice Ecclésial, où sont Reines d’Antan,
Emperesses d’Eglise, et leur Sainte éponyme;
De royal époux Laissée, Gisante, Ingebruge,
En Abbaye Fermée, soit Douleur, soit Blessure,
De s’Abymer prit Désir En Tienne Amour, Sainte!
D’en Chambre en Berceau, Tombe aux Baies Lovée du Coeur,
Géminées, Ta Clef, Verrouillée Croisée d’ogives,
Aux plafonds de Glace ouvre, Delà Voûte En Ciel,
Des Eaux Très Elevées les Etendues Célestes;
Surplis s’En Font; du Ciel des Cieux s’y prend Naissance
D’où CoNaître, En Phyale, émane - Ô ce Nud sans Forme! -;
Sont Etres pour Morts Laissés, leur Mal En Bien Mu,
- A ce Grand Douloir, Maints en Deuil Soulas Vécurent
Depuis -, qui, par Dieu, d’En Ciel Grande Grâce étendent;
Ce ne sont Vierges Tendres Tous Jours, qui Soleil
Rapportent, et ce Beau Temps Nouveau; mais si est-ce
Par Miracle Vraiment, et Divine Mission;
L’Esprit Poïétique, ou ce Bon heur partagé!
Le Réel qu’il Rêve advient. Quels plus Vrais Poètes
Que les saints? Conscience Entre en l’Aube, Mue la terre;
Dieu, Matin, ce qu’au Soir elle dira, lui Souffle;
Rois, or Est saint cel dont Toute requête Il Ouït.
De ce la Chose en Sut, si Long Temps épleurée,
Christine de Pisan, Mésaise en vers celant,
Veuve en Despoir, si Seule, et Moniale Hors moniage;
Qu’éscrivassière obscure Il Aime, à Lui la Hisse;
Serait-ce Epistolière, quelque Ephéméride
Lisant? Ou la Lettre d’Amour, d’un Prince, en Veille
Qu’il Trépassera, seule en Gésine Laissée?
A Sa Poïésie, de Dieu les Voyants appris,
Aux bassins Voient Lacs; canaux, Ruisseaux; mers, Naissances;
Aux parterres, Prairies; aux Fonds, des Pinèdes;
Sauve-nous! Seigneur : Il n’est plus de Saints en France!
Ô vous ! Saints du Seigneur! nous Priez! Dieu Louez!
Et vous, Louez Le, Astres, et Sa Lumière!
Louez Le, Cieux des cieux! et l’Eau! dessus les ciels !
Dragons! et Tous les Abymes! par l’Eau Lustrale
En Christ Purifiéz des Puissances Hostiles!
Qui Saurait l’Art conter de la Geste des Saints?
Qui pourrait ces Ames Sentir, aux Mille Fleurs ?
Ceux aux Fil et Pages des Synaxaires, Saints
Peignirent, soi Lamentant, vie de Finitude.
Au Parc des Saints a Dessein, Sans Fin, ProVidence,
Vice Extirpant, Sienne Geste d’Amour Fleurir;
Car plus n’est l’Ame ce falot entendement
Qui Rien n’Entendait, n’Intelligeait. Pulsatile,
Intuitive, et Sensitive, En Toy, Coeur, Bat l’Ame;
Heureux ! ceux par l’Echappée des Portes Entrés
De la Pénitence, de Pleurs Lavant leurs Robes :
Dieu, Celles d’Amour leur Ouvre, Qui Tout Eclaire;
Mère de Dieu, Porte du Ciel, de là d’Yglise,
Marie la Vierge, Amante, et, de Christ, Mère Ensemble,
Ô Douceur des Anges! Souveraine aux Archanges!
Pareille est la Vierge au Protecteur Mantel,
A l’ Eternelle Sagesse Infante Figure,
D' Humilité Vêtue, Couvrant la Race Humaine,
Au Trône Chérubique Assise, de Dieu Droite,
Seconde après Christ, Un de Trinité, qu’en terre
En Mère eut Tant Pleuré, Gisant, Son Christ Voilé;
Reine! Ô! Tour de David! Porte de l’Orient!
Porte Sacrée, par où Fut la Mort Terrassée,
Qu’y fît Nidation l’Orient des Orients!
Sur soi, son Baptême, s’est la Porte des Cieux
Déclose, qu’aux Battants, Grand’, Tiennent les Pasteurs,
Cortège Lui faisant, Dans la Gloire des Anges,
Devant les Tyens, auxquels Tes Consacrés d’Yglyse,
Par le Baptême, en Immersion, d’Orthodoxie,
Seul Passage au Saint Peuple Livrent du Royaume;
Saints, du Haut du Donjon, et de Tour Désertée,
D’Acrimonieux forcloz, Ermites en creux d’Arbres,
Loin, de Jalouse Haine, à Cholère Voués,
Ont Vu qu’au Jugement d’Ame, quand Trépassé
Sera l’être, à qui n’auront Cru, Christ apparaître,
Et qu’assis seront en Ténèbre du Schéol.
Face à l’Occident, des Mains, Satan se Repousse;
Le Souffle, à terre, trois fois, Crache, le Renonce.
Christ à Lui Lia l’Homme, Indissolublement;
Tous les Regards, En Un Centre, se surimposent;
Christ, ce Centre, qui, dans les Commencements, Fut;
Du Crâne d’Adam, Mort, rejoint Vie d’Azurine;
Du Profonds de Son Coeur, où Gîte Jas d’Amour,
De l’Ame Sourd la Brisure, dont le Tombeau
Se rouvre, au seul à Seul, où n’est plus seul En Dieu;
Sous Ses Ailes Brille du Firmament l’Eclat;
Au Roy des rois, son Usufruit, se Lie son âme;
Lui, l’Eternel, des Passions, En Fin, la Délie;
Tes Filles de Nuit - Libellule, Ailes Turquoise -,
Tournoient; Lumière à l’Ombre rejoint Sépulture;
D’icelle Ame Tienne, Sort Pieux Récitatif;
Au Sein de Ta Clôture, sur Tes Fils s’ouvrirent
De Paix les Portes! Ô mon Seigneur! Tes Enfants,
Vois vers les Portes du Ciel ont tendu leurs Mains!
A leur Voûte d’Ombre enclose, en Bois de Pilastres
Du Coeur, dont d’Eau Rosat, à Tous Jours, Stalactites
Au Dieu de Source, En Verticale, ont remontance,
En Cave Cloîtrés, dont s’Invisibilisant
Ne se déclosent, Coeur au monde leur Palpite,
Triste Brouillage, sous d’Ame Claire Vision;
Sages, en Palimpseste Vieil, Monde Voient Prime;
Si Pur leur Univers, qu’y Rend Chryst Son Reflet;
Transparution, Sous Réel, d’illusoires encres;
De ses Bris, a réassemblé, leur Liberté,
L’Un Miroir, dont chacun Fragment d’Ame réfracte
Le Beau Désintérêt, et l’Eclat Magnanime;
A leur Huis du Seigneur admirant les Beautés,
Et l’Aurore la Pourpre Vêtir du Grand Roy,
Comme au Jour, une à Une, Mènent les Etoiles,
Veille au Fenêstron l’Observant de Dieu Veilleur;
Des Yeux Suit les Astres, En son Esprit parcourt
Des Plages les Dunes, au Long du Noir Rivage
Où s’Allume Alternance d’Etoiles. Les unes
A leur Fin vont, du Faîte Voûtent la Courbure.
Vénus, Invisible, de près le Soleil Suit;
Le Sage est de Ciel Miroir, de Terre Ecritoire;
En lui se reflète le Tout. Son Esprit, d’Anges
Se Tisse. Bien Peu l’approcher Osent, de Crainte;
Mais Dieu Est Perfection, par Tout, par Tout, par Tout.
Au Balancement oscillant de Son Vertige,
De cet Enchantement, plus n’est d’Escamotage;
Lune, au Lac de Mer d’Ame, ombre Joint de son Ame;
Qu’Ombre de Lune trop Tôt, trop Tard, au point-noeud
Frôle la Terre, en Minue, Solaire, l’Eclipse;
Ains’, qu’au Tien Soleil, notre Lune à Temps s’Egale,
Toi! Qui Ton Fils Fis à Toi Egal, et la Femme
Egale à l’Homme, au point-noeud sa Côte reprise!
Au Lieu d’Effervescence, s’y Consume l’Etre,
Plus qu’au sol de Vénus, en Planète d’Amour;
L’Ame Purifiée, Seule, la Brûlure En Souffre;
Que Vénus, la Libre Etoile, Matutinale,
Au-Devant Soleil se Lève, de Dessus Lui,
Jusqu’Après Cel, à la Nuitée, Posant sa Course,
Vespérale, se couche, Etoile d’un Long Soir,
Celle qui du Matin Fut l’Etoile, Radieuse
Encor’ Paraît, sous son Soleil sa Course Mène,
Tous Jours, du Soleil Proche Egalement demeure,
Ni plus Proche, ni plus Lointaine, que Toute Autre
Etoile, Sa Très Blanche, Seule Confidente,
Ou comme est la Lune en son Plein, Pleine en ses Jours,
Sur Nature Humide ayant Seigneurie, Pleureuse,
Au Sommet de sa Force au plus Loin la Mer Jette,
Ains’, qui Veut d’Ame à Divine Union parvenir,
Ne doit, lune faible, en terre sa Clarté perdre,
Qui Tache, Offusque, et Pâlit, mais en Lune Pleine,
Ou, de son dense brouillard Sortie, Libre Etoile,
Seule en sa Nuit Silencieuse demeurant
Près Dieu Etre, En Prière, Acte, ou Pensée Captive;
A qui, Humblement, pour l’Amour de Christ, Tout Fait,
Dieu Donne à diriger du Monde le Navire,
Que, de l’Ombre Sortant, il le Mette En Lumière;
Fi de toute Manence ! Angélique est le Temps
De ceux qui délaissèrent ce qu’ils Embrassèrent,
Des Vitreux Veilleurs, sous Verres d’Eternité;
Maître d’Oeuvre Verrier, Trois Rosaces en Une
Enceignant, Tous Bris de Lumière, En Vision
Fond, d’Un Monde Unitaire - Unicité Divine -;
Or Est Un le Monde où Dieu l’Homme Egal Créa,
Dit Saint Vassili, que d’anges Pluricolores
Ailés Il Vêtit, couché dans la Mort n’étant;
Qui de l’Un ne fut Enveloppé l’Un n’a Vu;
Mais qui le Fut, par Union ce Fut, non par Science;
Las! l’oeil de glaucome atteint le Soleil ne Voit;
Qui le Fut, c’Est en Lien d’un à Un, Delà Science,
D’Unitive Amour, au Ciel, de Crevés, Taillé
L’Habit de Nuée, sans Océan l’île en Pare
Du monde, qu’à l’Image de l’Etre il Devînt
Cosmos, qui Tout l’Univers Contient, Réel,
Psychique, et Spirituel : Trois Roses d’Homme En Un;
D’Un même Oeil s’y Contemple au Ciel les Porches Mauves
De Blanc de céruse Peints, de Gloire de Naples,
De Rouge laque, au Feuillet effeuillé Pétales
Fusant aux Astres, - sur Fonds d’Or leur Course Achèvent-,
Et l’Ordre, En Dieu Réglé, avec Munificence,
Sens, qu’aux Coeurs Ses Saints, Etamines Il dévoile;
Point réel Voilé, que ne Voit Science; Oeil de Dieu
Bien plus Tôt, au Puits qu’Enserre, Etrange, Arc de Roses
En Ciel, alentour nous, Poussière Nés d’Etoiles;
Aux Arceaux du Cloître assis, en Coeur, leur Vision
De l’Art Spirituel, au Monde ouvre les Croisées,
Des Verres Colorés Serties du Grand Vitrail;
En Cime Suraiguë de la Plus Haute Chambre
D’Esprit, Pure en l’Intellect du Plus Haut du Front,
En Coeur Profonds, Lieu Intérieur, Descendant, Viens!
A la Pointe Fine de la Concentration,
Ceux se Sont En Dieu par la Prière Immergés,
Qui, la Mer Divine, aux Feux de leur Coeur, balisent;
C’Est là, En cette Vue, que se Tient leur Repos,
En Sa Chambre d’Echos, que s’Epanouit l’Ame;
Le Diamant du Beau, Librement, s’Irise au Prisme;
Ceux-là, dans les Espaces Intuitifs Vécurent,
D’Intériorité Profonde, En l’Ile d’Amour;
Fons éclaira du recueillement leur Lampion;
Muance à Ta Palette! en Lanterne Magique
De Vie Mue Couleur au Dais d’Etoffe d’Esprit,
Sur d’autres théâtres portant Ton Oeil Voyant;
Sous cabochons Ternis des Verrières du Monde,
L’Art Pur d’un coeur Chamoiser Révèlance y Meuvent,
Qu’en Premier Lieu Tissa Dieu, Coeur en Sein de Mère;
Les Justes, En Cénacle, le Tout parachèvent,
Des Divines Beautés Investissant le Monde;
De ceux En Joie qui Meurent, aux Chevets s’Inclinent;
Vous qui de vous jugiez toute vie retirée,
Debout! Jeunes Accoudées, Courez aux Fenêtres,
Au Matin Penchées, sous Triple Arcade où vous Vîmes,
En vos Intérieurs Profonds! Ô Reines des Iles!
Si Long Temps qu’en dérobement Disparaissantes!
Revenez, Fondées, d’où, Flots, fûtes effondées!
Aux Arcatures Cloîtrée d’Hyperborée Celle
D’Esprit, qui, Grand Vol de Geais Bleus, Plane, Tournoie,
L’Ame, d’Oubli de Mort aux Astres fait Mémoire,
Le Mal dévêtant, que Vaille d’Apprêt la Touche.
A qui de soi se déprend, le Temps ne s’égrène,
En Heures Conté par chaises de malle-poste;
De son petit Coin sombre où la Restreint Amour,
“Où d’Etre Homme d’Honneur on Ait la Liberté”,
Conscience Désirante entre au Réduit d’Autrui;
Voi ci les Douze, en ce Pavillon, aux pagodes
Fort pareil des poupines maisons! Coolies d'âmes,
Exténués, plus ne s’y font voiturer même;
Mais il leur semble d’y être, pour Tant qu’ils fussent
En cellules Restés, la Vierge Assister, qui
D’en Pâmoison revient, près Tous Christs Crucifiés;
Fils, lors, sous la Colonnade ces Coeurs Voyant,
D’Un seul Coeur L’Attendant, sur eux l’Esprit resouffle,
De Sa Droite les Elève, que leurs Mains Sauvent;
Les saints, Usés, T’acclament, Gisants sur leur couche,
En Canal de leur Voix le Glaive, et Ceps de Fer,
Liant rois de Chaînes : C’est aussi, des saints, Gloire;
Hauts sont les Pays, Là-Bas, des amas Stellaires,
Où Vont, en leurs Constellations, les étoiles,
Et Couleurs d’Amour, Chanteresse, la Figure
De Dieu Célébrantes, d’Enchanteresse Gloire,
D’un Même Jet Sourdant, Sacrée, Poésie pure,
Doctrinale un peu, pour disPoser à Ses Voies;
Saints Anargyres ! Conscience, et si Haute Science
A ces Princes Artistes, d’Art Spirituel!
D’Essence Religieuse fut le plus Grand Art;
Art des arts, longanimes Sacrés, l’Univers
Leur Jugement Sait, qui Beauté se représente,
Et qu’en son Fonds Spiritualiser se Veut l’homme;
Vous ! qui, Tout à Tous vous étant Faits, fûtes Un,
En votre Universalité, de Plusieurs fait,
Poètes vous fit Dieu, comme à Tous Vrais Mystiques;
Christ, en vos Ames, Sa Parole a Déposé .
De Sa Divine Incompréhensibilité,
Incirconscriptible, fîtes le Ménologe;
Du Passionnaire, Il Enseigne Sublimité
A Ses Passionnistes poètes aux violes
D’Amour, contre gré, Religieux Passionnément;
C’est Déni de croire que de Nécessité,
Moïra, mère des Parques, se Pût Enfanter
L’Art, dont long Temps elle se dit seule accouchée;
De ce Coeür s’y Scrutèrent les Secrets couloirs,
D’Oculis, ses Confins en Calanques, Cherchant
Si s’enniche un Enfant, sous Chaleur Douce en Mère;
Las! de son Art, le Peintre n’a Secret, ni Fin,
Ni Ton Poÿétique Génie, Contemplateur,
Dont chacune Galaxie ouvre En Nues d’Etoiles;
Quel Art ils se sont Acquis se Voit aux Artistes :
Celui qu’Accomplit Christ, au-Dessus Est de ceux
Qui point ne Savent même Abroger. Christ, de l’Homme
Est, Parfait, l’Accomplissement d’homme En Dieu-Homme.
Ceux qu’Il éclaire, Il Fait Devenir, Tout, Lumière,
De Surnaturelle Beauté l’Esprit adorne;
C’est l’Heure Délicate, où, l’Ame, le Fermoir
Clos des livres, plus Rien n’en lit, l’Envie éteinte;
Où, du Désir, nul plus n’a Voix, que de Celui
Dont Rien ne décèlent ouvrages, que des Saints,
Qui que de Vivre n’écrivirent, Typhons Fauves
Domptés, d’Odysséïsme; Ames de peine en Peine ;
Au Bord du monde où demeuraient, Ensevelies,
Auprès Toi, qui fut Vague, Ton Silence, Vaste,
Plus ne déplient d'eau les ombres leur Sentiment;
Qu’apaisée, Male Mort, ce Temps, Rôde aux Parages,
De Qualité Changeant, vie, En Vie - Dramatique,
Antan -, Monte l’Intensité, Béatifique;
Dieu Poïète! De Ton Amplitude ouvre Un Monde!
Aux Romances Anciennes Mis Ciselure
De Peïthô qui Persuade, fais d’Aube Déesse,
Et de l’Artiste Tien, l’Assonancé - Toi, Don,
Qui Ta Mesure Donnes, Cadence, et l’Idée
Spirantises, Pensée Flues, Voiles d’Aube EmBrasses;
Qui, de Dieu, en son Penser, Tout Attend, se Meuve
Par Son seul Veuil. Si quel parti lui ne Sait, Dieu,
Au Temps Dit, à Tel état de fait, le Lie, Libre;
Libre n’est noble en haut lignage, mais Lié
De Toi, qu’à la Montante Douleur Misses Haute
Halte, avant l’Irrévélé, où s’Annuit la Nuit;
Mon Dieu! Voy cy qu’à Vains vers Futiles grimer,
A notre insu Passe Impartie la vie, si Brève,
Et que n’aurons Rien Fait d’Amour! que T’en Ecrire !
Eux, de ce qu’ils ont Vu, ont soulevé le Voile;
Du Reste, à Goûter l’Eau Précieuse, Eau Sainte, ils Donnent;
Ce qu’ils ont Fait, ils l’ont Ecrit avec leur Sang;
Ce qu’ils dépeignirent, Textes Sacrés Lièrent;
Jeûneurs, pour Art au Ciel Arquer, d’Amour Chantant,
Aèdes Inspirés, de Dieu Prirent leurs Plumes;
Ceux, de Livre, Amples Forêts, d’Amour Magicien,
Enchantées, en Chanteries, a Cappella, firent,
D’Ames Vraies, Théorétique, Saisir Sagesse :
Sous Sagesse Pratique, l’Authenticité,
Au Labyrinthique, l’Authentique Secret;
Sous l’Allusif, se Restitue l’Esotérique;
De l’Alchimiste, l’oeuvre au noir ils ont passée,
De la Nuit l’Espace ont de Silence Sculptée,
Sont En l’Abyme Entrés de l’Absolue Ténèbre;
L’Originelle Nuit ont Jointe, point l’antique
Nuit, de nos voiles celle alourdie de péchés,
Du Chaos venue la Primordiale Nuit,
Qui Chronos-temps, Gaïa-terre, Mort, Somme enfante,
Mal Faisante Tombée, jamais plus ne se Lève,
Nuit de l’âme Obscurée, aux Enfers dévolue,
Abyme de l’Informe, quel n’est Nuit Divine,
De Moyse Entré En la Ténèbre Divine,
Celle où, Dévoilé, Sourd, Nuée, Voile de Gloire;
Ils ont déscellé, de Sept Sceaux Scellé, le Livre
Qu’au Temps de la Captivité déscelle l’Ange
Au Coeur de qui, dans l’Ombre, Crie vers la Lumière,
Sachant qu'autant hâtivement Tristesse et Joie,
Que nuit et Jour, se succèdent. Mais Joie En Dieu
D'Amour, Tristesse sur Elle plus ne l'emporte;
Celle Irrépressible Joie aux Adversités
Demeure, d'Erythrée, qui dans les Premiers Ages
Fut, d'en l'An du Monde Un, du Temps qu'en Vie d'Antan,
D'avant toutes ces Traversées d'Années, dont Rien
Ne demeure, se nageait en Béatitude
En l’océan des Yeux d'Intérieure Vision;
Solitude, plus avantageuse y Serait,
Justice, et Mort, qu’être à soi lyre dissonante;
Mais, en Bonne compagnie ils s’y Voient, et Belle
Harmonie des Contraires, sous Christ subsumés,
D’un factieux, piètre Dualisme, antipodique;
Dieu leur y Est Jour et Nuit, Ombre de Lumière;
De la Mer en Fureur, Sauvée, des Déchaînés
Eléments, l’Ame avec le Ciel l’Affinité
D’Incorruption y retrouve, et Chaîne des Etres;
Sous les Vents ils Attendent d'Etreinte Pensée,
Manifestations Fastes, les Entresignes;
De sa Révélation, l’Effet Libérateur :
Cel qui ne Pouvait, aux Ailes du Désespoir,
Que choir, à Présent Serein, l’Ame Libérée,
Quoi qu’il en eût, Lût-il En Dieu, Plane En Esprit ;
L’escorte, en Blanche éployée, l’Oyselle des Mers,
Guide à la Paix des Médusés Radeau Mouru
De l’Ame, aux Lieux Hauts Fortifiés, Antres des Sages,
Vers l’Idéale Cité le Menant, aux Portes
Eternelles, leurs Linteaux Etageant, Vers Dieu,
De Mille Fenêtres à la Lumière ouvrant,
D’Eclairs Transperçant de l’Apparence la Chape;
Aux Solives, Quarts de Coursive Adage y Virent:
“Aime, et Fais ce que Voudras”, d’un qui n’appliqua;
Ô vous! qui Toute Nébuleuse aviez Perdu!
Regards d’orbites! Bouches chues! Plis d’Amertume!
Ames idiotistes! inaccomplies! éparses!
Vous qui des yeux ne Pouviez Sonder nulle Abysse,
Sans crainte d’y Sombrer votre Désespérance!
Ô vous, Approchez! Son Abyme Est Plénitude!
Nuit! de Ta Grande Pâque! Ondée Spirituelle!
De Tout Lumière le Voile y Lève, Ô! Tous Jette
A la Voile, sur Toi, le Ciel, l’Enfer, la Terre!
Venez! Naissez Lumière! où s’Allume l’Aurore;
Le Prince y Gîte de Toute Mansuétude!
Qui Vient à Lui, Courbé, d’Autre Age Exténué,
A Sa Source, Flots n’épuise, du Libre Aimer;
S’y Verse Volupté, en corne d’abondance;
Au Dard des Yeux, n’y sont Pétrifiées Licornes;
Si veut Licorne ce qu’Eléphant Fuit, ains que,
D’Effroi, Chevaux de Cyrus, à Vue de Crésus
Chameaux Luttant, Vois! Cerf, Brame Ton Solitaire;
Aux Pieds d’Hyérôme son Fauve, de Séraphim
Son Ours, de Marc l’Aigle, Ane, Boeuf, Lyon en l’Etable,
Chauffe aux naseaux, ont leur Dieu Reconnu . Point l’homme.
Si fut Licorne Orgueil, Sirène, Flatterie,
Christ-Dieu Est Pélican, qui Donne aux Siens Son Sang,
Lequel, par l’Air Lancé, sur les Impies retombe.
Encontre Ininterrogés Présupposés, faites
Ce que Voudrez, si Clef d’Amour Trouvez - l’Arcane-.
Car, vers le Soir, Tu Vins, sur l’Autel Mis Ta Lampe,
A l’Heure où, de Désir, ce Brasier s’Allume,
Que ni le Doux ni l’Amer n’entre au Pays d’Ame,
Fort de Toutes Audaces, Amour Fais Descendre;
Saints ont Cessé de parcourir toute la terre
Sous le Soleil, le Sachant devers Dieu Rien n’être
Du Soleil de Justice En Char Doré qu’un Ray;
Pour Christ, se Purifier, en Pénitence sainte,
Devant Dieu, plus Grand est, que tous ses biens Donner,
Et monde courir, en vaticination;
De cette Terre qui, Jadis, Fût Un Soleil,
Ils ont Vu, semi Lunes, les solaires Taches
Des Péchés de ceux qu’ Humblesse ferait des Astres;
Ô Verbe! du Soleil Seigneur Intelligible!
Au Ciel Char de Joie Tournant, l’Univers Ordonnes,
D’où que, ne Détruisant Ténèbres, les Eclaires!
Au Soleil allait Constanstin se Dévouer,
L’Empereur, du dieu Phoïbos fervent Idolâtre,
Aux autels sacrifiant de Cendre et de Sang,
Lorsqu’à l’astre il Vit ce Signe en Croix du Sauveur,
Et ces Idéogrammes : “Jésus - Christ Vainqueur” :
“Par ce Signe d’Air, Vaincras”, Disait le Prodige;
Comme au Jour où, d’Ancien Calendrier la Fête,
Sur l’Yglise Assiégée des Chrétiens, Diamantée,
Se Vit au Ciel Paraître Longue Croix d’Etoiles;
Sans Plus de Nuit, de Pluie, de tous Vents Abrités,
Sur les Mondes Intérieurs, les Yeux ouverts
Distinguent l’Immense, En Bienveillance Divine;
Triste Pouvoir, du Temps même, désagrégeant,
N’y a prise. De non Savance, où Nuit s’Embrase
Tu fais Esprit l’Oeil Pur, dont s’Enflambe Un Soleil;
A l’ Unique Oeil du Globe, En Intérieure Vue,
-Lumineuse!- d’Intuitive CoNaissance -,
L’Ame, de Phénoménalité, se Délie;
De la Chaîne causale des causes causées,
Qui des choses n’exhibe que le seul Comment,
Au Pourquoi de la Cause Incausée se Délivre;
De Beauté Révélation ! Ô Terrifique
Miroir ! qu’En Splendeur lui Restitue, Sa Figure,
Qu’aux Feux envoûtée Vision Réfléchit Mystère!
S’y Voit, à Fonds de Ciel, renversé, l’Infini.
La Fée des Eaux en Garde le Thrésor. D’Oyseaux
Ailés, elle Tient l’Äme; dans sa Paume, Un Monde :
Orthodoxie! Cause Planétaire! A Sauver
Celle Cité nôtre EnGloutie, se Sauvera
Le Monde, par elle appris à se Haut Sauver;
Du Soleil plus Proche, plus Vite, Sa Planète
Intercède, en elliptique Orbite voyage,
Qui que Dieu ne Rencontre, que nul ne rattrape;
S’y Sublime l’Approfondissement; s’Elève
Tout, - nul Dolorisme-, en Souffrance, et Ton Suave;
L’Eternité, d’Un Seul Jour, En Fin se recourbe !
A Perte de Vue, sans Cloisonnages nuls, Plaine
S’étend de Vérité - ô Beauté! - : Dieu! Splendeurs!
Les Reines des Steppes, aux coeurs ouverts y Lisent;
Sainte Vassilissa, qui a nom de Princesse,
Guenièvre, Bel Objet, trop Belle Dame Blanche,
Et Tendre Amante, Fée, sous l’Arbre aux âmes sise;
Sur la Brèche, au Créneau s’exhaussant, Coeur qui T’Aime
Droit des Vifs Défend, Pleurs d’Antigone au Rempart,
Du Christ, à Bataille s’Epouvantant, ses Frères,
Demi-Morts, puis Tombant, l’un par l’autre Percés,
De Volupté, en Temps Prompt Flétrie, Voir ne Pussent
La Robe, que peau plus jaune, des Grées, Nées Vieilles;
Telle Antigone encore, pour le Droit des Morts
Vint l’Ame à s’Ensevelir, Menée, Blanche, aux Marches
De la Mort, d’un Tombeau, sur Mer, s’emmurer Vive;
Aux Fenêtres s’encadre la Mer, Pont, déesse
Ains’ Fanstasmagorie, Carnaval Portant, Masques
D’Aphryque, un miroir plein d’ombre Vendus ses Fyls;
La Joconde, Maitresse d’un Doge en Secret
S’est Esvanouie. De son Palais, aux Fenêtres,
La Charmeuse, la Dormeuse, plus n’apparaît;
- En Loggia sur Rien Accoudée, d’où s’admirait,
Au Fons du Val d’Eau, Miroir, venir grand’ Princesse,
Qu’aux Noces Escortent Tritons, Génies, et Nymphes;
D’oeuvre-Fenêtre éloignant Vue d’ombre portée,
A faire Oeuvre-Miroir s’enclot, semblance à Dieu
Capte, aux décousues Formes, l’Habit Crée de l’Ame;
D’Apollon l’inspir au poète plus ne tombe,
Cédée, des cordes d’un luth vide à l’autre accord;
Qu’admirer fenêtre vue d’en miroir enclose ?
Le roi et la reine plus n’y viennent poser;
A Dieu! princesses! Voi cy le roi mis en caisse;
C’est de Toute vie Fin, un Memento Mori;
Léonard, sa commande plus ne livre. Il aime
Sa Modèle. A Amboise, Tous Jours, la refait,
Monde, à sa Crédence ; Inachevés, Mort les Laisse;
- Qu’eût Cultivé la Vertu, Mona, son sourire
Enigmatique semblance eût eu de Gandji,
D’Illuminisme Sérénité Souriante;
C’est du bonze Ascète Sourys d’excès de Peine;
De l’Enfant-Misère le Sourire Angélique :
Sérénité, sur Tous Souffrirs du monde, y Flotte;
Ô! ces Yeux mi-Clos, ces Paupières Baissées, Sages,
Qui du Coeur Coupolé Tout l’Intérieur Espace
D’un Unifiant Regard Embrasse, et l’Innocence -;
Ni Cléopâtre, en l’Intemporel enfouie,
Console d’un Phare, Fenêtre Alexandrine,
Dont nul aux Miroirs Luminescence ne Sut;
S’y Voit qu’en Pyramide, au Profonds, s’en Etagent
Force appartements, à la Montée plus Somptueux;
Loin du viol de Lucrèce est l’Etage Nival;
Aux Pièces d’Eaux Penchées des Intérieurs Jardins,
Sous les Mortes ondes, Dormantes, des Canaux,
Flamboyantes, Flottent sur les Fonds, cathédrales
D’ombre sombrées, leurs Villes englouties, à s’être
Au Gouffre Brisées du Mauvais Infini, qui,
Sur pilotis lacustres, tremblés, T’édifièrent;
Péris leurs Architectes, Gauches Astronomes,
Ton Ciel par Petit bout scrutant de Lorgnette, où
Ne se dévoile, Infinie, des Choses la Suite.
Où sont de Ninive les Murs, de Babylone
Les Murailles, de Persépolis les Palais,
Temples de Balbeck, de Jérusalem le roi?
Et des rois de Juda Nécropoles Royales?
Où? la Basilique d’ombre au Soleil Offerte,
Dont Mosaïque Unit ce que Vitrail divise;
Babel n’était “ de Dieu la Porte”, ô Doux Messie
Du Monde! aux Pieds de qui point ne s’Etaient assis,
Avant que de la Bâtir, ceux qui Ton Nom Saint
Sans Tes Fondations y Creuser, usurpèrent.
Qui Veut, l’Entier Edifice, au Faîte apposer
Du Ciel, Sache que, Toi Seul, en Choisis les Graves:
Non point Egée, qu’aux bras de Phèdre Oublie Thésée,
Au Faîte de sa Terrasse la Voile Guette,
Noire, par Faute d’Oubli : en Mer Meurt, Jeté;
Ni les royales Momies, bleues aux Nécropoles,
En bracelets lazuli leurs sceaux, inhumés
Pharaons, quels, Etoiles se Levant se Crurent,
Et soleils huréus en jaspe scarabées,
Mascques d’ör, façanst dieü Granit, en SarcoPhages,
- Serait-ce tête d’Ibis, Faux dieu de Sagesse,
Thôt, qui, l’Habit Plissé posé, fut en Linceul
Emmaillotté, puis aux Marais Déserts Laissé ? -,
Dont les Convois par la Plaine à Présent l’on mène,
Ne Croisant qu’Ânons dont Nourrit la Poussière
Cobras, nos Puits Bouchant, où d’Eaux Ecrit Maryam,
Dont, au Crépuscule de la Création,
Les Bouches ouvrit qui nos Lèvres Descella,
Bénissant, Transgressifs, nos Dits. Car Dieu Est Grand.
Ni Tancrède en Prison Mis du Château d’Armide,
Ni Charlemagne, ombre de Mort, Croisés, Impies,
Qui nos Livres Brûlèrent, nos Tours arasèrent,
Dieu ne Touchèrent, aux Fondements Orthodoxes;
Mais Saint Wladimir, de Vraie Foy en Quête, Tous
Ambassadeurs, par Tout, envoie. D’Orthodoxie
Vraie Splendeur Apprise, En l’Amour Russie Baptise;
Plus ne savions en l’Yglize, au dire des Hommes,
Si qu’ au Ciel étions, Figuré de Coupoles,
Ou, de tant de Beauté sur Terre, En Haut Portés;
Qu’à la Lune Apparent Temps Cessions mesurer,
A la Ligne d’Horizon Faite Floue, sans Nue;
Que Claire Fût la Nuit du Jour des Corps Célestes;
Telle une Perle Irradiait, en boue enfouie,
Parmi les ombres de vie, qui Passe, Olga, Sainte,
Princesse de Kiev, de Saint Wladimir l’Aïeule;
Saint Serge de Radonège! aux Résineux Pins,
D’Ermite Ange En Ciel; de par Dieu Préservé
Des Tentations, aux Tempérants Sa Paix Instille!
Toi qui, de ta Retraite Secrète Mûri
Assez, pour devenir, Sortis, de l’Entière
Russie, l’Iluminateur, de Tout Spirituel!
L’Astronaute, en Lune, Vit qu’était Bleue Planète;
Se Féconde au Fleuve Amour, la Sainte Russie;
Ses Saints! D’Amour, Fluence Azur, Avez Puissance!
Saint François, de Dieu le Louangeur, et Son Pauvre!
D’Evangélique Simplesse Acquit l’Ame Orphique,
Qui Tout Chante, Eau Pure, Frère Soleil, Soeur Lune!
Terre! Icône du Ciel Archangélique! Eau Bleue
D’Etre Intensification ! - Vie Phlogistique! -
En Science des Miroirs, Océan Catoptrique!
Ô Dieu! Qui Pareille à Roseraie Voit Céleste
Sphère! Au Buisson d'Ardentes Roses, Feuilles Lustrent,
En Ta Créante Puissance, Flots du Temps Bouclent!
Cette Paix Profonde, Ô! de Ton Fleuve Epanchée,
De Bleue Saphyrique Amour qu’ont de Toi les Tiens;
Pour ne qu’à Toi Songer, Tout Souci T’y déposent;
Spirituelle Vie! Emerveillante En Dieu!
S’y Reçoit l’Esprit, d’Adoption Légitime;
Juste Est le Fils, En Mystère de Liberté;
S’y Contemple Providence, qui, de Son Ombre,
Couvre. A la Fluide Surface Marche d'Eaux:
Tout il Peut Dans le Christ, qui Sa Force lui Donne;
Par Conversion des Yeux, l’Entité du Monde,
De l’Intérieur Regard Métamorphosé tout,
De par ses Saints, Touche à la Conscience Totale;
Par-Delà l’Union des Mystiques, l’Ame
A la Plus Haute Atteint, EkStasiée, de l’Un,
De Saint Denys cell’, qui, sur l’Arès, Saint Paul ouït;
Au Pleur des Moires Semblable, Soie de leurs Jeux
D’Eaux, En Lumière, EkStasie Jade aux Rivages;
Ces Yeux le Tour ont fait du monde et de la vie;
Qui Pyramidal s’est cru, qu’il Voie, dans les Sables,
Evanoui, des Siècles son Néant ; se Voie
A Rien Tombé, de n’avoir que des Riens Couru.
Pour vous, Philistins! qui avez bouché nos Sources
De Perfection, Dieu de nos Pères Censuré,
Sites Erasé, sont Plus-Value nos Souffrirs;
Mais qui, Perdant Tout, et ce qu’il a de Plus Cher,
En Prière du Coeur s’Enclot, Tout Oubliera:
Christ y Est, tel qu’en Rocher d’Horeb, Jaillit Eau;
Qui pour Dieu Tout Oublie, d’en Aimer hommes même,
Dieu, En Celle Amour de Christ, Tout lui Rend, Amour
De Dieu, cell’ des Hommes, et cell’ des UniVers;
Du Divin Trine, il découvre l’Essence Intime,
Des Choses, des Hommes, Soi au plus Haut des Trônes,
Où, du Logos, Sourd l’Eau, de Tout Raisons oyant;
Car l’Ame a Vu d’Amour se Déchirer les Voiles,
Et, de son Coeur ouvert, a Dieu Jailli les Eaux
De Vie, qu’au Pays de la Soif, Jardin, Fleurisse!
Celle Mystique de l’Un, qui s’EfFuse encore,
Invisiblement, de la Visible Nuée,
Laquelle Est Christ, Fleur d’Un Siècle, et de Tous les Siècles;
Lors, sur l’Antique dit, et poïétique dire,
Se rouvre, au recueillir Fleurs d’Ecritoire, Un Dit
D’Amour de Dieu, Pour Dieu, qui Son Feu ne Consume;
Qui entre en Dieu saisit que Lui seul Est au monde ;
Oui, Dieu Est l’Un, dont Riens ne suis qu’une Expression,
Et, par cet Un, Tout s’Exprime, et Tout s’Entr’exprime;
A Celle Vie du Dedans s’y Eclot, d’Avant,
Comme En Avant de l’Yglise. Car, qui Christ Cherche
Au Sépulcre, en Marie, ne s’Arrête à Ses Anges:
Magdeleine en soi Christ Portait, comme une Femme
Son Amour Porte; plus que soi l’Amour Aimant;
La Consolation des Anges en Refuse;
Plus dur l’Effort vers Toi, plus Forte Ta Présence;
De Tes Parfums Tu Couvres - Baume aux anxieuses
Apories; Ton Choix Divin Tu y Manifestes :
Si Mort Terrassante à vie Nature Horizonne,
La Vie En Christ, de Mort Est l’EkSistence Vive:
Nul, que Christ, ne Pousse Homme Crû jusqu’aux Essences;
A Ta Fontaine, les Colombelles d’amour,
Venues s’aimer, à leur insu l’Amour y Burent,
Vie qui ne Meurt, ô Source, au Monde, d’Immortel!
Dès Avant l’Origine - Originarité -,
Sur la Fontaine de Vie, Fontaine d’Amour,
Sous l’emprise d’Amour, les Amants s’y Penchèrent;
-En Ciel et Vie Foetale sont faits les Mariages-.
Tirés de Dorveille, en Anneaux d’Abyme y Virent
Le Coeür d’Arbre de Vye qui relie Terre au Ciel;
- “L’Homme qui, Jour et Nuict, Médite, Est comme Un Arbre
Près d’Un Courant d’Eau” germé. Son Fruit d’Hespéryde
Naît d’Or, Christ, Secret Parfum, de Rien Contenu -;
L’un Tend à Hauteur qu’Autre son Reflet renvoie,
Au Miroitier, Delà Tristitia, des Couleurs,
Où l’Ame Tant Est Une, si que Transparente;
Dieu, des liens de Mort, de Temps, de Tout, de soi, Soi
Délie, Libère; aux entours du Monde Il Effuse
L’Oint Christ, Rose à Rien Tenue, remontance Exhale;
Entés En Toi ont Végété Mots, aux Racines
D’En-Haut. Jambes en Croix repliées de Lotus,
Ramifications s’ébranch’, Méditant Corps d’Arbre;
Le Juste Est Racine, Colonne, Arborescence,
Fait Christ, Arbre de Vie; Discernements Goutant
De CoNaissance, En Bien, du Mal, il n’en a mal;
Joie, contre-saison, contre -Arc de Mâture, Meut
Ses Ailes, d’au Pilier d’Ame Décloue, Lieu Faite
De Présence; Arbre de Vie Croît - Haut Paradis;
Rien plus ne lui est à Douleur. C’Est CoNaissance
Parfaite, qui Tient En Silence, Emerveillé.
A Christ ne Plaise que sans Lui Demeurions Vie!
Dieu, Sa Vie Prête aux Figurations d’Eternel:
D’un Même Cep ont Fleur tous Pampres aux Charmilles;
Navigateurs Aériens à Vue y Naviguent;
Qui dans la Vigne de son Coeur a Travaillé,
Les Passions déracine, qu’endort le Désert;
Au Coeur Secret, Lieu d’En-Haut se Voit, Ses Mystères;
Fleurit Coeür Racine En Arbre de Perfection;
En Coeur saint, Branches saintes. coeür d’Arbre ébranché;
Ascèse, esprit épure. Coeür Pur, Mort du monde.
L’intelligence, des sens n’est qu’un d’âme impure;
Mais le Coeür, Tous les Sens de l’Intérieur, Contient:
Autre est pureté d’Intellect; Autre Est Coeur Pur;
Tourelle, en cel Arbre, s’Enclot, d’Ivoire, aux Côtes
Du Coeür, l’Hésychaste, En Sagesse - OrthoDoxie
Splendide -, au Ciel, Corps, remonte. Ô Christ, la Bâtis!
Car c’Est au Plus Profonds du Coeur que s’ouvre un Ciel,
Qui Mène aux Tiens, d’Escaliers, par Volées, Tournés,
Aux Lieux dont, à Tes Enfants, les Plus Beaux Tu Gardes;
Cinq pour l’Esprit sont ses Degrés, Quatre d’Amour :
Sensible, Imagination, Raison, Intellect
En Noèse, Intelligence d’Intelligible;
Tour de Corps, du Greffe Gardée, d’Amants Mésmoire,
Par Neuf Degrés étagés, au Coeur Plein d’Yver,
Temps Ame Hyverna ; En Haut, à Ta Porte assise,
Abattue, s’éplora, sans Fruit, Prostrée : “ Viens, Père !”,
Criant à Ta Grâce, yeux appendus, Cantilène
Plorant de Palombe, à Jours Plus Précieux Prise;
Qui Veut, au dépli de Lumière, ouvrir ses Portes
D’Ame, Dieu l’Assiste, et Sauve Garde! Qui, tous
Huis et pertuis, clôt de volets, Dieu Aie Pitié!
Qui, Tant soit Peu, les entr’ouvre, Bien Tôt Après
Sur lui Perçoit Manteau, d’Irradiantes Ondes
De Ta Grâce. Amour, Sa Surpuissance En Effuse;
S’y Virilise la Force, en Croît le Divin;
S’y Epaissit le Silence; s’ approfondit
Le Mystère; plus Irrésistible Il Se fait;
C’Est, par Purification, Montée En Puissance
Vraie; ce sont, degré par Degré, Visitations
Des Châteaux d’Ame. Il n’est lors Jours de Vie qu’en Bribes
S’Exhalât ce qui, seul, ne se fut Laissé dire;
Où se Prendre? Bris, en la Tissure s’insèrent;
Jà, Tout se dérobe, En l’Espace d’un Vertige;
Rien n’y Contemplait que ce Globe qui se Meurt,
Le Temps s’enfuyant, Nul En Dieu ne se Sauvant.
Y Priait qu’Un Monde se Levât, des Croyants;
Tes Parvis, au Vrai, maintes Demeures recèlent,
Dont plus dorées Chambres d’Amour à qui s’élève,
Du plus bas d’Ame Intime, aux Trésors de Tes Heirs;
Ô Tour, dont Tu Bâtis le Faîte et la Corniche,
D’Art de l’Ame Créée, du Verbe la Demeure,
Qui du Temps ne se Souvient, désensevelie,
En Temps d’Essences Entrée, - Exhalation ! -,
Dont Miroirs, auxquels nulle Appendue, ne ternissent
De leurs Regards, Couleurs Bleutées, en Nimbe aux Brumes;
D’ÿ demeurer ensevelie tout ce Temps d’ombre
Qu’avons-nous fait, en Nuit du Monde et de Bords sombres,
Quand Tu n’Es Dit Habiter qui de Toi ne Chante?
D’Immature, à Trop Pouvoir Goûter Vapeurs ’core
Du Doux-Amer de Ta CoNaissance aux Mystères,
L’Echelle, en deux, s’y Brise, aux Parois - Verticale,
Devers sa Fin. Plus Haut, de son corps, Tu Sors l’Ame.
Et déjà, où Va l’Etre, il n’est plus Riens de soi,
Mais Ta Chair. Car où Tu la Hisses, elle seule
N’eût Su la Stature où se Met Tout En Lumière.
Derrière elle Est son Dieu, de Transcendance l’Ombre;
Sa Main, qui la Couvrait, Désormais Fort la Pousse;
Quand, Transcendant Tout, en Dédain, Mépris d’eux-mêmes,
Tes Oints l’Extase y Souffrent, à Scruter Tâchant,
De l’Essence Divine, Profondeur sans Fonds,
Des Ecritures Sacrées la Lampe Brillante
En l’Obscur du monde, ouvre! de l’Esprit ces Yeux,
Qui, du Matin l’Astre, de Ton Plein Jour Contemplent!
Si c’est Mantel d’Amour, Couvre En refloraison,
Qui, malgré soi, plus Haut qu’eux, Tous Jours les entraîne,
Qu’ au Fil des Jours, attire à Dieu Force Aimantine;
Qui Semblance a de Toi Est d’Essence Miroir,
Des Lumières l’Archétype En leur Ciel d’EkStase,
Verbe Totalisant, de Divinisation;
De Ton Calame il Ecrit, cel d’Intelligence,
Sur la Cire des Coeurs, en Céleste Ecritoire,
Style son Ame Tienne, Monde Enveloppant;
Plus il ne Peint Dieu qu’Amour, Amant, et Aimé,
Du Sang de ses Sanglots dont Tu Brûles le Coeur
De qui, pour Toi, prend des Amants la Voie, Royale;
Son Chant Lève Lavande, où Love Nef aux Siècles;
Ses Cédrats sous la Langue leurs Secrets Explosent;
Blanche, ô la Nuit! aux plus Aimés d’y Vivre Veille;
Dépeindre aux Calames des Eaux! qui Miroirs sont
Ciels, où, Lettres de Feux, Etoiles Croisent Roses,
Sur l’Autel des Coeurs, en Croix Gemmant leur presqu’ Iles!
Leur Voyage de l’âme En Ciel de Coeur Progresse,
Au Paradis de l’Ame, où des Beautés l’Idée,
Sur l’Oeil Spirituel, à s’y Mirer Trésluit;
A Son Serviteur, qui dans la Lune Officie,
Vient Christ S’Unir, lors qu’Il l’a Fait de Pleine Lune;
Lune renouvelée, Son Soleil Irradie;
Ce Serviteur, lors, les Chameaux Prend de Son Maître;
Dix sont les Chameaux, des Dix Degrés Angéliques;
Reliques d’Os Ecrits s’en Pare, qu’Agenouille
Près la Bouche d’Eau l’Existenciante Présence,
Quell’, Dessous Ecritures, de Vie l’Arbre Pleure;
En Sourd, la Nuit, un Filet; le Jour, son Filin;
Au Temps de Vêpres, lors que du Soir Nacres ombres
S’inclinent, s’Agenouille au Puits la Caravane
De qui Vécurent, Vive Eau, d’Ames Parchemines;
A celles Ames Ecrit Dieu, d’Esprit Sourire,
Ne Fane, en Roses renvoie Lumière Splendide,
Qu’en Clair Matin, Rare, Capte l’Aquarelliste ;
Aux Rives du Jourdain, Foison de Braves Bougres
En Sinaï, avec leurs bestiaux, chiens, cavales,
A l’ombre des Dattiers reposants, au Baptiste,
De Miel Tien, et Sauterelles, Nourri, Quéraient
Ce qui se Devait d’eux faire. “Partager”, plore
L’Echevelé Saint, “Partager aux Efflanqués”;
Lors, au Juste Dit Dieu : “Je ferai Boire aussi
Tes Chameaux. De l’Eveil ils Boiront, que suscite
Au saint sa Prière;” - Il en Perd, au vrai, le Somme -;
Par le Verbe, Force Brise, des Ecritures;
- Eau qui Sourd en Monde, Idéalités y Crée;
D’Esprit, Myriam, Puits d’Eaux, à Moyse Flux faite;-
“Voi ci que Prospérera mon Vrai Serviteur;
Il Montera, Il s’Elèvera, Il sera
Exalté, au Faîte, à l’Extrême de Splendeur.”
Sur son Désert, qui fut Glacé, de Solitude,
De Sa Ferveur, Brûlant, Un Désert, Souffle Christ,
Fait l’Ame irradiante, au Jeûne, en Veille Embrasée.
Ô mon Christ! Fils de Mariam, Princesse des Eaux!
Tu Habitais donc “de l’Autre Côté des Eaux”,
Où le vivre en Mourir se fait Mourir En Vivre!
En Lui, Mourant, nous Vivons, qui nos Laments Ouït;
De Funébreux désirs Délie, à Faillir Souffle;
Aux déjetés de Haute Tour, Sa Voix résonne;
Comme d’Ouranopolis la Tour, cet Ultime
Avant-Poste, des hommes démarque les anges,
Dans la Crique d’Athos, en Phare Océanide;
Nul à Son Ombre Assis n’a plus crainte de Mort.
Psyché n’eût, aux Enfers, d’en Tour feint se jeter.
Ô l’Arbre de Jessé, Mère de Dieu, nous Sauve!
Au Coeur Criant d’Amour grièvement sa Peine,
Descend Christ. D’avec lui plus il ne se déjoint;
Ce que Foy Noua, sans qu’aucunement décrusse,
Dès à ce Jour l’Etreignit, à Lui Contraignit;
Délicats Liens d’Amour dissoudre ne se Peuvent;
Par les cheveux d’Anneaux Liés, nous Tient à Ses Boucles;
Qui Le Reçut aux Bras Etrangement Eprouve
Que cet Amour Subtil, quoi qu’il en ait, Agit;
De Non Mourir le Lie, qui ne se Peut dévaincre;
Dans la Tour aux Rideaux, Clair-obscur se dégrade,
Voile à l’Esprit Lié, qui de Tout se Délie,
Pour ce qu’à l’Etat Nud, d’Eclaircie, Tout Il Lie;
Assez de cette Pensée pénétrés nous sommes :
“ Il faut Mourir”; à vaincre peur l’usant qu’ont tous;
Prince de Haute Tour la Dompte, en Plonge, aux Iles;
Du Christ les Aimés furent à part déjetés,
De Dieu Consacrés, des hommes Persécutés.
L’Eternel, au Secret, les Instruit de leur Tâche;
Du Pâtir qui Gît, à sa Plénitude Atteinte,
Règne de l’être, avec l’Etre, s’Harmonisant,
C’Est d’Originaire l’Imageante Vision;
Eux qui Savaient des êtres la Réalité,
Des Méchants Mauvaiseté, au Désert Fuyant,
Pour à Toi s’Unir, Tout ce qui T’était Obstacle,
A Présent, leurs Retraites Quittent, s’en retournent,
En Sphéricité de terre, Ton Nom Clamer,
“Par l’Eternelle Blessure vaincus d’Amour”;
Etres de Larmes! Dieu ! L’Affliction vous Plût,
Dont Mieux S’Approche. Ô Saint Ephrem le Syrien!
De Tes Pleurs abreuvé, refleurit le Désert!
Ô vous! dont Saigne le Coeur d’une Affliction
Sans Tréfonds! Dieu, de vous, Ses Martyrs Fera
De Patience Longue! Ô Guetteurs dans la Nuit!
Vous qui Logettes sous la Terre en Gel Creusâtes,
Aux Rupes Grottes en Cappadoce Neigeuse :
Aux Vagants Froids Blessés Exerciez Charité;
Où Dieu Veille aux Abymes, vos Cris lanciez!
Votre Beauté En la Clarté Refleurira
De Rose Aurore, où, Flambeaux, Monde Allumerez!
Saints Vassile le Grand, Grégoire Théologue,
Jean Bouche d’Or d’Orthodoxie, Saints Patriarches!
Ô vous! les Trois Saints Docteurs, Hiérarques Evêques!
Fleurs de Sagesse de la Parole En Sa Gloire!
Du Triple Soleil de Justice Luminaires,
Qui, des Flots de Théologie, Monde inondâtes!
Ô Christ ! Qui Ravis! à l’Union Mystique Elèsves!
Qui, aux Prisons d’Amour, Ta Liberté Profuses,
Ses Portes austères Romps, sous folle Fluence!
Qui Peine pour Toi, du Labyrinthique, en monde
D’Egarement, Tu Sors, et de l’Apostasie;
Ses Fenêtres apures en Psyché de Vie;
Zachée, sur son Sycomore, Vers Toi se Hisse;
“Je Viens chez toi,” Dit Christ, sous toit de l’Ame Entré;
-“A Ton Visage Ouvre l’Huis, Portes que Tu Crées!”
Collecteur d’Impôts plus veut n’être Trouble-fête;
Qu’il fut pour Rome Collabo, Taxant Fidèles,
Se Repent : Quatre fois Rend à ceux qu’il Lésa;
Qui par Ta Porte En Ta Contemplation Pénètre,
Amour, Son Très Libre Enfant, Fait Entrer, Sortir,
Des Révélations par Tous Degrés le Passe;
D’Entrés en la Mer, où du Ciel la Nue se Voile,
Les âmes à quai, pour Survenance frissonnent;
Les Vents dans les Voiles, pour l’Evitage Sifflent;
Comme Est la Terre du Soleil Enspiralée,
Au Travers Menée de la Galaxie, par Voie
Lactée, aux Ans Venant, sur Constellation Vierge;
Sa Spiral’ ains’, Spiritualité Dessine,
A des Stades Parcourus déjà nous Repasse,
Au plus Haut Niveau, d’En Sursomption s’Exhausse Autre;
Des grands Souffrants d’Ame, l’Harmonique Unité,
Delà Sa Mélodie, dont s’épure la Ligne,
S’Inaugure, se Fait Jour, l’Embellie du Monde;
Après Didon la Reine, aux ôcreuses Terrasses
De son morne Palais, d’un Pâle amour Périe,
En Mer Porteuse ils se Jettent de Vaisseaux d’Hommes;
Qui, depuis Océan jusques vers Orient
Sa face Tourne, Hors d’Espoir, de Falaise aux Ondes
Jà Précipité, Doux Zéphyrs Dieu lui Dépêche;
Griserie d’Elémental! Ains’ au Marineur,
En l’Ile abordé du Non-Dit, et du Non-Vu,
A l’Eau s’Unit, au Vent, à l’Air, Terre En Lumière,
Telle, la Pensée du Monde, à l’ Origine
Retour faisant; la Création il y Voit,
Et, de l’Elémental Eprouve la Fusion;
Sa Dépossession, du Ciel a pris Possession.
Divins Mendiants! Ulysse, roulé, nud, des Vagues,
Sur l’Ile des Phéaciens, Long Temps différa
Du Nom de Soi Révéler. Suppliant Misère,
Homère il figure, de Marins déjeté,
Infâmes, sur une Anse, où l’Hospitalité,
Compatissante, Dons lui Offrit de Fortune;
Admirable Aède il s’avère, de ses Hôtes
Miséricorde Surpassant. Lui, l’être vil,
Pitoyable, en contre-Don, son Chant leur Dispense;
Tout ainsi, Saint Alexis, que Manant des Iles,
Iros d’Ithaque, aux abords des Royaux Palais,
Mendier s’en revint aux Portes de son Père;
Nul, sous ce Gueux Quémandant, cel ne reconnut
Où Dieu, à Demeure, d’Or, Rétablit Ses Fastes,
Dont se Lambrissait, Embaumante, la Belle Ame.
Aux feintes de Sots, Subtils sans Exil ont Vie,
Et, des Vertus Sublimes, Noble Intelligence.
Sainte Xénie de Pétersbourg! Fuyant un homme
Acariâtre et brutal, Mendier tu t’en Pars,
Sur les Chemins, En Gloire. Ô Saints-Lumière! En Dieu,
Votre Capital Symbolique, et Glorieux,
Sur terre par Mendicité rétribué,
Au Ciel, Portes vous ouvre de Sublimité!
Sainte Hospitalité d’Abraham! Si Parfaite,
Qu’aux Pauvres s’en ouvraient Grandes, de sa Demeure,
Quatre Portes : Du Couchant, d’Orient, aux Pôles;
Jusqu’au Jour, à son insu, où - Théophanie-
Sous le Chêne de Mambré, le Visita Dieu,
De Trois Anges, En Trinité - ô Préfigure!
Quand de son Ombre l’Homme Sera-t-il le Maître?
Hommelet, non plus qu’arbre, n’est tel l’Arbre Sec
D’Abram, du Bout du Monde, où Tourne Roue du Temps;
Saint Jean l’Aumônier! Dispensateur de l’Aumône!
Vous Tous! qui avez Nourri, Vêtu, Visité,
Pauvres, Malades, et Prisonniers : Vie de Grâce!
Qui, par après, pour mieux T’Aimer, s’enfuirent
Aux Déserts : Hésychastes, Ermites, Stylites,
Hérauts de Dieu! Bouches d’Or d’Orthodoxie : Gloire!
Dieu, leur Vie, Emparadise : Au Ciel d’Or y Vivent
Taureaux et Lionnes, En Profonde Intelligence;
Déliées, Colombes entrelacent leurs cols;
Divins Oiseaux, qui Vivez En Esprit! Leur Souffle
A Son Insufflation Vole. En eux Il Respire;
Ils Le Servent. Anges et Saints le Lieu leur Trouvent:
Abyme Insaisissable et Tout Inconaissable!
Charité n’y devra plus Pain Mendier des Pauvres,
Mettre en son Lit Lépreux, ses pères Allaiter,
Aux vaisseaux de vie Privés Donner Sépulture;
Plus que Dame de Bien Faisance, elle Aime Amour;
Amour Indivisible, de Sa Chaîne, Unit
Ceux qu’elle Aime; à Tous Donnée s’étant si Entière,
Que Rien ne lui Reste, que ce qu’elle a Donné;
De soi départie, que possède-t-elle encore?
Ce qu’elle a, plus ne lui appartient, de Long Temps;
Du Reste, Rien n’a-t-elle à départir Ailleurs;
Fille-Flamme, Rideau du Monde elle Outre Passe;
De ce qu’elle se coNaît soi-même, elle Est Belle;
Divine, pensant ce qu’elle Sait, elle Est l’Ame,
Enthousiaste, En Dieu, qu’En Soi elle y Contemple.
Ains’ sur l’Athos, se vit, de Joseph l’Hésychaste,
A sa Porte un Pannel : “ Dieu Sait, mes Frères, comme
Je vous Aime. Aussi, de Grâce, En Lui, Laissez-moi.”
De cette Désertification refleurit
L’Oeil, l’Ame, et l’Emotion d’Ame, Regard d’étoiles,
Plume de Cygne, car n’ont de penne les Anges;
Qui du Seigneur Secourt, et Protège les saints,
De Dieu Salut, Secours et Protection s’assure,
Rétribution sur Terre, et Palais dans les Cieux;
Ains ’ Meurt des hommes, qui le Vain Commerce en Fuit,
L’Hésychaste En Prière, à son Seigneur, de Coeur,
Monte, Arche En Ciels, au Royaume d’Ame fait voile,
D’Amoureux Désirer. Quand Sera l’Ouragan
Cessé, quel des Vents Hurlants ses Flots Battit, Lames
Au Large Posant, il remontera ses rames;
Lors, du Sac et du ressac Bercé, des Phantômes
Délivre, mugissants songe-creux, de Nuit Blanche
Les Puissants il Verra Renversés de leurs trônes;
Le Jour, la Nuit, se Modèlent Poupes et Proues,
Pour au Monde Annoncer son Retour à l’Airée;
Car, Peu Avant l’Aurore, Ressuscite Un Dieu;
Pour ce qu’ont les Justes, l’Une après l’Autre, en l’Ordre,
Les Vertus Acquis, en leur Suite, qui s’enchaînent,
Au Plus Haut maillon de Chaîne des Saints Atteignent,
De Toutes le Faîte, à l’Amour parfait des Etres;
Pour ce que Scellée leur Echelle Sainte ils Tinrent
Sur les Fondements Justes de l’Orthodoxie,
De la Foi Juste, de la Foi Droite, il leur fut
Donné d’au Sommet s’Elever de l’Ascension,
Au Toit du Monde de l’Universel Amour;
Or, qui s’Est, Un Jour, de soi à la Verticale
Trouvé, s’ennuirait dès après à s’Enliser
En Encaissée Vallée de Ténébreuse Plaine;
Qui de Sagesse Sait Bâtir Dôme En Prière,
Un Jour, au Campanile, Palais Sien Distingue,
Et Perçoit, de Folie, la Sagesse Divine;
Toi, Seigneur, Qui pour Créature Première
Fis Ta Sagesse! en Puits enclose, Océaniques;
En Sourd, Ailé, l’Ange, qui Hausse l’Attelage;
Arrachée, Dieu l’Ame Fait Centre au Monde Sien,
Où Resplendit Tout, plus que Constellés Joyaux,
Gemmés, au Coeur Cornaline d’Etre Lumière;
En Balustrade du Globe, Ame a Vue de Haute
Tour; En Panoptique, En Monarchie Oculaire,
Touche à l’Ataraxie, Quelle Est l’IrréVersible;
A ce Balcon Maritime, en Tour Belvédère,
De son Palais déchu, Penchée d’en Echauguette,
Entrées, des Baies Sorties du Monde, et Passes Voit,
Et Comment l’Expansion Croît, Tous Jours Plus Vite,
De l’Univers, s’Accélère, Plus Loin Tous Jours
Etoiles lançant, qui Tous Jours Plus Vite Tournent;
C’Est des Astres l’EkStase, et Mystère d’Amour,
Macroscopiques Planètes, En Macrocosme,
Et, de leur Microcosme, à Dieu, saints s’attirant;
Cosaque, en Chevauchée Galopant, Portant Siècles,
A Bride abattue Court travers l’Histoire au Monde,
Dont micro-historiens ne virent Génocides,
En Pingouin Provençal Joue au Cheval des Steppes,
Malaise des Iles y oublie, qui Sortir
Ne l’en eût fait que pour Nostalgie d’y rentrer;
Ivoirine, y Emplit des Nations Basilique,
D’En-Haut, de Témoignage, une Force Reçoit,
Pour Christ, et Son Patriarche Métropolite;
En Aristocratie de l’Esprit l’admet Dieu,
Aux Noces de l’Epoux, au Festin du Banquet,
Des Choses lui découvrant, Cachées, les Raisons,
De la Causalité, de l’Espace et du Temps
Mythiques, des êtres en Théâtreuse Toile,
Où Rien plus n’Est, que Vile et Vulgaire Quincaille;
De celui Temps d’Or En Dieu Philosophante Ame
Est, Toute, Ame Désirante, et son Créateur
La rédime, de ses Péchés Fait Biens plus Grands;
Il l’Absout, de son Mal la Délie - ce n’Est qu’Un;
Car Péché, de Limitation a Provenance -,
Puis, à la Science de Vision mène des Anges,
Qui science n’est de simple Intelligence, mais
De Pur Intellect, Ailé, des Ames Divines,
Qui, par la connexion des Vertus, l’Accès
S’Acquirent à l’Intériorité du Principe;
Delà Toute Logique des Contradictoires,
De ses étroitesses s’y Affranchissant l’Ame,
- D’Imperfection l’Inscience inglorieuse - Touche
A Science d’Anges qui, Sondant les coeurs, prédisent;
Cy, d’en Ziggurat, Monte l’Ame, à Dieu Mendiante,
Dieu Voulant, au Plus Haut de la Plus Haute Tour
Priante, appostée, qu’en vos Prières Gardez;
Souventes Fois Pleura, que nul n’y vit Venir;
Les Amants d’Absolu, des Hauteurs ne reviennent;
Le Pur, l’Impur, Peut leur Pureté Contempler;
L’Impureté, par l’Impur Prise, Rien n’en Voit.
Qui se Hisse, avec soi l’Horizon Voit Monter;
L’Image, qui le miroir annule, n’en Voit
Les mouchetures; sur un autre Espace s’ouvre,
Pour Imaginaires Purs; par mi cett’ Fenêtre
Entré, l’Amour, Devant qui Tournent Toutes Portes,
En l’An vingt-cinquième de Son Age, y Séjourne;
S’y Voit mieux que, d’huis en huis, Alexandre épiant
Aristote Réduit, par Railleuse Phylis,
La Courtisane, à s’éhonter, de quatre pattes;
Elle qui regardait, à l’Oeilleton du corps,
Derrière un Portillon, des femmes nues couchées,
Mise au Puits du Temps son Image, en Perspective,
Des Mouvements de l’Ame elle Apprend l’Art Subtil;
Par parties agencées, de leur corps Dotées, sveltes,
Des tableaux du monde, que prou elle Modère;
Portes entrouvertes, Fenêtres s’entrebâillent;
Trop Loin, Trop d’Ombre, Inassignable, Un Dieu Simule;
Trop Près, Trop de Lumière, Ecrase l’Amplitude,
Qui, d’en Terre des Patriarches d’Orient,
Fonde, Dessus Folies, sémantiques Chapelles,
Sur l’Univers, Basilique de Charité,
De Toute pierre vôtre, l’Attente en Erige;
Car l’Amour n’a point d’Heure; Il Vient sans en Rien Dire,
N’Attend Fin de Misère, des Exclus d’Amour;
Lors, par Tout, s’éclairent Fenêtres, en Pinacles,
L’Eclat Lumine, au Cristal, Vantaux, Verres, Glaces
D’Eau, Rais Accroche, Eparse, Sa Brillance éploie,
Et, sur la Crudité des Contrastes, trop Forte,
Au Jugement du Miroir Voit si Couleur Tient,
D’autres Distribue, déséquilibres Pondère,
De crainte que trop proches, ains’que les Planètes
Ils ne Brillent assez. Qui n’a du Géomètre
Froide Raison, d’Arc-En-Ciel Etudie la Science;
Tels, ceux sous l'Arc de Vie Cantilènes Mélodent,
Aux Cordes d'Arc-En-Ciel, de Supérieure Vie
D'Ultime Vérité; - point du jour mélopées;
Paysages du Monde, dont les Points de Fuite
D’Essences Sont, à l’Origine Inassignée,
Spoliés de leur Centre, à peine d’en Etre, y Quêtent;
En Ombre Délicate Noirceurs Font Changeance;
Du Contraste Guidé, qui Relief Met au Monde,
La Lumière Saisit, qui, En Beauté, Haillonne;
Par Voile Interposé se Voit représenter
-De Directionnalité le Don - l’Histoire ;
L’A Venir en Ecrit, pour qui n’ a de Futur;
A présent, au Miroir, Réfléchit, qui Fonds Prit,
Rédimé, le Monde, Tableau, Fenêtre ouverte
Sur l’Ame, où, des Lumières, Fait Dieu Réception;
S’y Plient les Figures, sur leur Nuque s’Inclinent;
Delà qu’ouvre la Toile à virtuelle forme,
S’Encadre Image aux Siècles, de Jérusalem
D’En-Haut. par cet Autre, Grand Schème Consacré,
D’un En Bas Malformé se Regarde l’Histoire;
A Quand réécrire Nôtre, en Rouleaux Sacrés?
Aux caissons résonne, en son rebondissement
Quêtant Clef d’Amour, l’Inachevée Perspective,
Et son Chiffre. A Fragmentante Vue Est l’Essence;
Sériels, de l’Infini s’Echangent Points de Vues;
Aux Incommunicants S’Unit le Disloqué;
Les Effets en Retour y sont de résonance;
Les terres et les mers leurs Voiles entr’échangent,
D’entrelacs Guirlande de Sainteté suggèrent;
Leurs Points d’Union s’enroulent, au Roulis des âmes;
Aux Bras Endormis l’Un de l’Autre se Berçaient,
Didymes, la Terre à l’Océan; les Nuées,
D’Oyseaux se Joignaient; le Ciel Embrassait la Mer;
Livré son Parcours, de ces deux aires distinctes,
Du Profane et du Sacré, en Fin s’Articule
De l’Esprit Pur une Phénoménologie;
D’Aplats cette Facture, à deux pas Près de Rompre;
De l’Essence a pris le Style, de Nud Vaisseau,
Phanstôme, à Faute d’Etre, aux Mers d’âmes Mourant;
Les Toiles cabanées, en Hâte cabochées,
Avaries réparées, d’affections plâtreuses,
Que plus ne s’en ressente, en la Förce du Vent
Et du courant la Contreforce, la Nef trop
Immobile; à Fuir Près la Reine de la Nuit,
A l’entour de Lumière Vient son Ombre Epandre;
En Particules ses Joyaux de Nuit Essaime,
A Cascade sous Glace où son Coeur était Pris,
Telle, en des Eaux, Jusques alors, Inexplorées,
Ta Reine de Flibuste, ses Voiles Perlées;
En Hune au Mât de Vergue Montée, de Soleil
Lie la Lune, où Pierrot ses Rêves, berce, troubles,
De Colombine charmé, Tant d’Heures Soufferte,
Qu’en Tableau de Chevalet l’Insauvable Sauve,
Par sa Foy Porté, plus que Valeureux Tancrède ;
Tancrède à Mort eût issue Clorinde en baptêsme;
Mais de Pierrot & Colombine est Foire ouverte;
Riens font que Chicaneries, un pied en la Tombe;
Du fil du Pinceau Trace, devanst qu’ la Souffler,
Chandelle au lumignon, qui n’en valait sa Peine,
A pleurer voué des yeux crétine puissance;
Qu’il lui dise, lors, de ne Prendre onque Impression
De fols au Soleil Levant, Fusées Surhumaines
De Détresse, Peignant, qui Chevalet Plantèrent
Par mi des mondes Bruts Sales Foires d’Empoigne,
Pleurs de copiste en Atelier Laissés, allant
Au Motif, jeune Artiste, à genoux se Jetant,
S’écriant : “Délivre-moi du Modèle! ô Dieu!”
Elle Fera Bien, ne s’affligeant de mieux Faire;
Ce que n’aura Pu, Dieu, pour Accompli, le tient.
Raphaël, dans la manière peint de Titien,
Sans se savoir n’étant qu’un tâcheron plus d’art,
Du brocart mal portant, d’évaporé noblaille;
Rembrandt, sa femme peignant, vie entière, Morte,
L’âme aimée n’en put Saisir, Tant Radiante-Active :
Fit l’Ame du Monde, Flamant aux Ailes Flammes;
Belle Matineuse! Ô ! ReNoue! tes Liens d’Aurore!
-Des Boucles de Ton Ancien, tu ne Vaux un seul
Cheveu!-, qu’aux Cimes, leur Stridulation s’en Porte!
D’En-Haut, Voile de Grâce, d’Ondées Successives,
Tels, dont s’enserre un Visage, Plis d’un Tissé,
Sa Luminance y Met, Tôt Déposée, en Nimbe,
Dans l’encadrement d’une Fenêtre, Motif
Si Beau, que d’une Figure il Fournit l’Etude;
- Eblouissement sous un store vénitien;-
Son aimée Métamorphose Désirement,
Aimée la nomme, qui plus d’aimée n’a désir.
Des Quatre Régions du Ciel Secrets lui dévoile;
Ces autres lunes sont de Crapauds infestées;
Les Faux soleils, sous Poids Croulés des noirs Corbeaux,
Tombés à l’Eau, Sont Péris. Plus que Vrai ne Reste;
Mourussent Crapauds! aux cinq Fausses lunes, Pâles;
Corbeaux, aux neuf Faux soleils. Six furent les lunes,
Dix, les soleils; ce Jour, Lune Une En Tien Soleil;
Toi qui de Sang Fus Lune, du Soleil Eprise,
A ce reJoindre, dûs Mourir, Vers Lui Sautas,
Dans ta Hâte en Perdis ta Sandale aux Secrets;
Passementière, Vieux Rose, un peu fané, choit
Ces souliers bonbon; vint l’Enfant, ses Ballerines
Voit, qu’ Essayant, à son Goût Trouvées, s’adjugea;
N’en Garde qu’Un Ruban, atour d’âme poète;
A revaraper les fit en Lune Servir;
A l’Ame de l’Eau, Bluettes, pour Guimpe, Emprunte;
Lors qu’Auront les Eaux remonté, la Lune Aimée
Du Soleil, qu’à la Volée, Fit Choir Satin, Rose
Haute, et son chausson, l’aura Soleil Epousée;
Le Peintre, ce Campanile Tâche à sa Grimpe;
Plus Fort que le monde, en l’Observatoire y Rêve;
Si Long Temps, au Tour du Mystère il a Tourné,
Riens ne peignant que Reines, Déesses, et Mortes,
Pour les Trois, d’Immixion, Passer En l’Eternel,
Delà Niobé qui fut Reine, Pleurant, Sept, Fils
Siens, et Sept, ses Filles, d’Apollon Massacrées,
Semi-Terrée, leur Tombel ne Voulut, Mourante,
Laisser, que Zeus, son Cri pétrifié, Pleur fit Flots;
Sur Styx, à son Tombeau, du Couchant aux Aurores,
Fille d’Océan, père de Violence, Rien
Faisait qu’aux Prunelles Perler d’Obscurité,
Des Supplications louches, filles de Zeus,
Assistée, d’être Antan belle et leste Oublieuse;
Mais voi ci qu’elle Enfante, Rend Ultimité;
D’avant qu’à l’Air Neuf Souffrissent nos Bronchioles,
Dépliées, de Nerfs et d’Os Laiteux, Tu nous Tisses;
Dès en ce Moment, d’Avant les Temps, nous Choisis,
Pour que de nos Yeux de Chair nous Vissions Ta Gloire,
Qu’à la Poussière ne retournions qu’En Joie,
De l’Ultime Echappée, devers Ta Resplendance;
Toi ! Qui, du Sein de Ta Colonne de Lumière,
Les Hébreux Guidas, qui Marchaient, comme en la Lande,
Au Désert que Nul n’Habitait, Tu nous Voulus;
“N’y avait-il point en Egypte de Sépulcres,
Qu’au Vide Désert nous eusses Menés Mourir?”,
Ceux Geignaient qu’enfermés tenait clos l’étendue;
Lors Dieu, d’En la Colonne, sur eux fit Pleuvoir
Frimas, Feu, Grézil, Grêle et Neige, Fleurs de Givre,
A la Rosée Soufflés, Vents de Rose d’Amour;
Tout plus n’Est que Beauté, quand, au Désert, Tout Manque;
Qui T’Aime, à Beauté de sa Vie Te reconnaît,
EmBroderie des Dires : Amour, Fort du Beau!
S’y Reçoit, Surinfinie, Ta Métamorphose,
En Mouvoir qui Hisse à Dieu, Intensité d’Etre,
De Manifestation Tienne Saisie s’Opère;
Du Lever de l’Aurore, au Couchant En Sa Pourpre,
Ta Rosée sous Vent Brûle Son Feu d’Orient;
Tu Poses les Ténèbres, Eclairant la Nuit;
Des Ombres Fortes Vont aux Clairs Eblouissants,
Delà Ternissement, l’Innocence retrouvent,
Rayonneuse, quell’, mieux que Midas, Tout fait d’Or,
Qui de Nulle part Surgis, à l’Irrésistible
Eclat de Gloire, aux Musiques d’Ame, Suaves,
Derrière Toi Marchent, au Sortir des Ténèbres;
L’on Dirait des gens de Mer aux Flambeaux l’Escorte,
Les Surpris du Grain, d’en Pays d’où Viennent, Guident,
De Nuit, aux Jardins d’Eaux de Ton Inflorescence;
A la Jetée, Nautoniers ont reconnu Dieu:
Sur l’Aire, Roses de Sable ont laissé Ses Pas.
“-Où vas-Tu, Maître, où Vas-Tu?” “- A Bord m’en retourne,
Ma Bien-Aimée m’en vais rejoindre. Par ces Mots
Vous Quiers d’Aller vos Filets rejeter en Terre,
Pêcheurs d’Hommes. L’Ame Choisie, Là-bas m’Attend;”
Aux Rives Abandonnée, Jusques au Palais
Son Roi elle poursuit. De Tout s’est dénuée;
Tout a Précipité; en sa Course, s’essouffle;
Comme la Patineuse, à Brise-vents, se Courbe,
Dans sa Force, en Biche, Courant reMonte aux Glaces,
L’Ame-Aigle, En Ton Jour, sur Tes Ailes Va, de Brise;
En Rêve de Glace, de tout à Tout Glissant,
En Monde où fait Glace Tout, sa Danse Sacrée
De Mort à Vie s’Evolue, au Fleuve Frontière;
De ceux seuls, en Lions des Neiges, Saints Ermites,
Aux Solitudes des Lieux Déserts enfoncés,
D'Atteindre l'Eveil Capables Haut devancée;
Ses Yeux sont aveugles, et ses Sens étrangers;
Plus elle n’ouïra les voix de ses Morts Aimés;
Plus ne se retourne, dans sa Quête, s’Efforce;
A la première brise, au Contre Flots remonte
Des Choses la Primordiale CoNaissance,
Tout, Dans le Jour Spirituel, ressaisit du Verbe;
Au Souffle de l’Ame, ceux, Dieu Mêle, d’Esprit;
L’Etreint leur Suavité, qui sur les Eaux repose
De celle Ame. L’Impur a Décanté son Cours.
Au demeurant des Belliqueux, aux Clameurs Pris
Du Siècle, voi ci, Souple, oh! Suprêmement Libre,
Sous sa Bannière Avance Liberté d’Aimer;
Du Manteau Parée de Divine Compassion
Qu’aux Epaules, Dessus ses Entraves, Dieu Jette,
Sur la Frange d’Ecumes, qui le Berceau lance
D’Idéalité, en son Enchevêtrement
De tiges à Fourbir de Fer En Feu d’Amour,
A Fin que la Pleine Mer ses étendues rouvre,
Que n’y Jette ses ombres, Liquide, la Plaine,
Dont, Enveloppé Tout, Jusqu’au Soleil s’Eclipse,
L’Usage de soi-même à chacun dérobant;
Amour, Son Flambeau, Porte Drapeau d’ Etre Juste.
Qui son Coeur a Trouvé, y Pleure Joie de l’Ame.
Comme en l’Eglise nous Avons Tout, Toi, Seigneur
Des Puissances, l’Espace Tu Sais de l’Ame,
Comme nul, Habiter. Dedans ce Tien Cénacle,
Soi Seul, Tu Peuples Tout. Mais l’ Eglise Est au Coeur,
Quand Dieu s’ y Love, qui Fait Joie Mener, ParFaite,
Méconnue! Nul grande Voyageuse Pigeonne,
Las! n’y accoste: Car la Vraie Vie Est Ailleurs.
“- Rien de ce que Dites”, Dit Dieu, “ de vous ne Dites;
Caution Divine à vos Silences Fit Violence;
S’il n’a Dieu, le Purifiant, nul ne s’Ethère;
Car J’ai l’âme Choisie de ceux qui, pour l’Amour
De Moi, Tout ont Quitté, à Fin si Tôt Me Suivre;
Et ces Ames, Mortes même, Seront Vivantes;
Avec Moi, par Tout, Je les mène. A Même Philtre
Avons Bu d’Amour: Or Amer en est le Goût
De Fiel, de Sang, de Mort de l’Ange de l’Alliance;
Tant Amer d’abord, que Bien Peu Osent d’y Boire;
Mais par ce Voeu de Mort, Vie Suave ils se Scellent;
Ceux-là, la Mort Traversant, déjà l’ont Vaincue;
A Tous ceux qui la Lie disent à ce Calice
Vouloir, Je n’y Fais point Boire. Car ils ne Savent
Ce qu’Est la Coupe. D’Autres, l’Allégresse y Burent;
De leur Passion de Douleur, les Ressuscite
Miennes, leur Guide, et, Jamais plus, n’abandonne;
Leur Chemin Suy; d’Intérieure Pureté, Haute;
Ne s’y proclament de soi. C’Est Moi qui les Hausse;
Que de les Condamner l’on Cesse, atteints tenus
D’Orgueil d’Election! Entre Deux partis a Choix
L’Ame : Se Taire, ou, comme se Sachant, se Dire.
Qui Christ Suit, Sa Lumière Verra, sans plus Voile
Pour les en Séparer. Brièveté de vie!”
- “Las, mon Seigneur! Quel parti Prendre? Où se Ranger?
Parler, c’est Vanter. Des Humbles, Peu Ecri
PRESBYTERA ANNA
BALLADE DES AMES
Tome II
CHANT TROIS
PARADIS
NOTRE DIEU EST AU CIEL,
IL FAIT TOUT CE QU’IL VEUT.
Ps. 115, 3.
A TOUS LES SAINTS DU CIEL DEDIE,
QUE PAR LEUR SAINTE PRIERE ILS NOUS PORTENT,
QUI FAIT TOUT CE QU’ELLE VEUT.
Avez-vous vu, amants, avez-vous Vu leurs Ames?
Ils ont quitté rivage, aux grèves d’oriflammes,
Folle de vie; en Nef de Mort, leur Jour dérobent;
Poupe au Levant tournée, la rame en voile monte,
Voile en manteau de Prière, jusqu’où la mer
Sur tous se referme; y ondulent ses escarpes;
Au palanquin des Eaux, le Sang n’est plus si rouge;
Résédas, lyserons, shintz à son Coeur, l’en ornent;
A Noces d’Or Dieu, grand' favorite l’on Mène;
Qui L’Aime, avec lui Marche Dieu. Qui, au Secret,
Juste se Fait, Christ de Ses Eaux le lave, épure;
Au Déluge, Esprit met l’Arc-En-Ciel En Nuée;
Des amis très chers chèrement parlent d'Amour;
C'est qu'un Lien très fort étreint leurs âmes d'Amour;
Christ brûle leurs Coeurs; entre eux se brûlent d'Amour;
Las, en terre ont Laissé ceux qui leur Bonheur pur
Partager n’eussent Su, ni leur Souffle En Baiser,
En Haute Mer mener, à l’horizon jointive;
Se pourraient-ils déjoindre, s’ils ne se discernent?
De poussière d’étoiles Une même Nuit
Désennuie Mer et Ciel; à leur reflet s’ajointent ;
Ton Ange les Accompagne; Ses Voies sont sûres;
Larmes, au Rayon Vert Guidez, des Anses Saintes!
En Comète Sacrée, Marine a Ciels limpides.
Alizés propices en tous sens y agite,
Sous Tes Zéphirs ils ondoient, ses Bons Vents sont saufs;
Si se profilent brisants, les changes d’amure;
En la mâture, as Exhalé Faveur d’Amour;
Au rinceau de nos Coeurs, coque En Fusion ne plie;
Au Pays de l’Aimé porte Amants le Vaisseau;
Sous Ta Lumière, ils font route; cinglent au Large;
La Mer Son Tulle irise. Dieu! Quelle Beauté!
L’ai-je donc Rêvé? Non, ces Noces Bien advinrent;
Toi! qui d’algues bleues nouas l’Ame aux noeuds du Voile!
Dont franges aux quatre coins de Terre en mis, angles
Où Ton fil, d’azur Tu brodas, Gaze en turquoise,
Qu’en Dais Nuptial, sur la Mariée, posas,
Qu’au Palais de Saphir, Voile couvre d’Amour,
Dont Tu nous borderas, quand serons en Linceuls !
Lors, les vêt l’Anneau d’Epithalame, Manteau
FleurdeLysé de l’ancolie, près l’Ile Heureuse
D’Amour Parfait; en Nef d’Amour, les mène En Gloire;
Comme d’Occident En Orient vont les Astres,
Amour, aux pourpris du Palais, Mène les Ames;
Et c’Est à l’Orient qu’éclate Sa Splendeur!
“Enamourée, Joyeuseté, m’en vais Périe;
D’Amour ne suis laissée, Ses débords m’emportèrent,
Fors Sien Baiser, à Ses Lèvres retient mon âme”;
Au gré vont du rebond, des lames de Haut-Fonds;
Or, si tôt départis, par Voie des Airs, relâchent;
Aux avant-ports de Désirade est leur mouillage;
A leur chaîne s’amarre Liberté d’En-Haut;
Y ondoie la Lune; elle, oh! à leurs doigts s’effile,
Qui leur semblait si loin, tout près, d’avoisinance;
Qui, de chaîne d’Ancre jetée, au Navie d’Ame
Intérieure arrimé demeure, un Jour parvient,
Au plus ProFonds du Coeur, au point d’IncoNaissance;
A mi-cercle, de Lune d’Eau, en cycloïde
Réflection, Tourne Ta Roue sans loi, Parfaite,
En Lune du Coeur, sans éclipse, dans Son Cercle;
Au Visage nous Regardes, d’Un seul Regard
Tien, en l’Ame ennoblie versés, si vile n’est,
Fleur de Sceau de Lumière, en Cire d’Estampille;
Amant du Christ, l’Etre à Cire est fait le Semblable,
De Sceau Tien de Justice, en Perle au Monde, digne
Receleur de Souffrance issu, qu’au front, Dieu pose;
Lors, descend du Ciel de l’Ame le véhicule
Divin sur l’Epouse de Beauté Nuptiale,
Fleur de Beauté, biche d’Amour, Resplendissante;
Ta Fiancée! ce Sceau, au Coeur pris du Seigneur,
Qui son Coeur Fit, et son Amour, plus Fort que Mort.
Car, éteindre l’Amour, les grandes eaux ne peuvent;
Aux cerisiers où s’embrassaient les Amants,
Ce même temps Pleurions, où vînmes complaignants;
D’en l’Amoureuse Vie, Pleurs En Toi nous transfèrent;
Aux cerisiers où s'embrassaient les Amants,
En Fleurs son Ame, à la Passion grandit Cypres;
Aux cerisiers de Pâcque, Pleure Joie de l’Ame;
Si tant sublime est l’amour qu’à la fiancée
Porte le fiancé, que de plus Haute Amour
L’Aime encor' Dieu de Belle Amour Précieuse!
Tant qu’à Abraham, l’arrachement de l’Epouse,
A bu l’Aimé ce qu’il lui en coûta de Larmes;
EnSerrée Sirène, en chambre gondolière!
Or nous, qui sous cette onde étions enterrée,
Aux Vanités de la terre y dormîmes-nous?
De vains madrigaux aux notes renais qui s’Aiment;
D’où cascades en mers, ouragans sur la grève,
En rocailles s’ouvrent, aux grottes du CoNaître;
Que s’y rie le jour, lui appartient la Veille;
Comme En Ta Nudité se cherche Vérité,
Par Tes berges en noyés nous laissons rouler,
A fonds de barque étendus de la Vie sous Toi;
En nous Vit Christ; où nous ne voudrions nous mène;
Nous fait Paix jaillir; A Joie, des Vertus, l'Arôme;
Mais, au Nard de Myrrhe, En Vertu, Tous Parfums entrent;
A la Face de l'Oint, par Larmes s’en épanchent;
Ô Joie Nuptiale ! Myrmidons, n'en Savez Rien.
L'Epoux mon coeur a pris. Du Sien promit l’Aurore.
D'aimer à grand Deuil, Lui, fait Aimer à grand'Joie.
Sur Ses Mains Il Porte : C'est flèche d'Ascension.
En cet Envol Il presse; elle, à Son Sein, repose.
Ce qu’ell’ possède, fuit; Plus Haut, tous Jours, désire.
L’Archer arme à gauche; de Sa Droite l’étreint;
A son côté, blessure elle porte, d’Amour;
Pleure sa vie; jusqu’à Mourir, en Pleurera;
A ce Signe, Seigneur, les Tiens reconnaitras;
Et Ta Paix leur donneras: ô Blanche Colombe!
Ô coucou de mon Amour ! ô ma Liberté !
Colombe, ô Justice! Ma Liberté d’envol!
Liberté : Grande Dame, qui, à l'aumônière,
Suspendit Coeur du Monde, esclaves d’attelage,
Qu'au char de Mort elle arrache - Oeuvre de Merci-.
Obscènes empires, sans Gloire, elle piétine,
De ses pieds nus, que nul roi n'embrasse du monde
Vaincu! Dieu de Splendeur d’Amour te fait Diadème,
De cristal de Larmes, de cristallin de Ciel!
Sa Couronne est Sagesse, qui donne Allégresse;
Colombe, son Nom de Toi, Dieu de Tout, Esprit!
De son Seigneur, Fiancée, la Dame d’Amour;
Ceignons de Vie les Couronnes! Demain, vois-tu,
Nous Mourons, déjà! N’attendons d’en partager
Roses rouges, d’en efFeuiller Partage au Vent!
A Vie noue ta vie, qui plus n’Erre au songe - creux;
Mort d’Amour plus ne s’offense. Amour l’a Vaincue;
D’Amour la Mort Est Vie; Sa Senteur Vit En Myrrhe;
Qui? Douceur saurait du Vivre en rémission;
A nous qui sommes en Sursis, ajournés ivres,
Elle n’est qu’avant-part d’entre Frères du Ciel;
L’on s’y fait Joie des insoumises. Passion
D’Amants ceint le Thyrse, ce dont Couronne Est Vertu;
Amour s’en honore, comme maître d’ancille;
Dieu vêt l’Ame, Sa Fiancée, En Plénitude
De Gloire, de Sa Beauté Sublime. Plus Belle
Qu’Aaron la fit, d’habits d’Amour d’Or, de Pourpre
Violine, d’un damasseur tissée d’Ecarlate.
Loin que la fît Périr à l’Hyménée sa robe,
Ains’, de jalouse Médée mise à sa rivale,
Pour qu’elle en chût Morte, tréspassées ses amours,
Icelle, En Amour, dès là que portée, la Hausse.
Rosée du Fiancé ! Beau, plus que Lune Céleste,
Larmes d’Amour en Tête; en sont pleines Ses boucles,
Des gouttes de la Nuit. Car c’est la Nuit qu’Il vient,
Par l’Huis du Coeur d’Ame qui son Amour Lui donne;
Suis allée Voir en la Nuit si m’Ami m’Aimait;
Par seule Amour, reçus En Toi cette Fiance :
Ton Sang fut Signe à la porte; Tu la rouvris;
Nous qui de Mer n’avions vue que fente aux volets,
En Prince changé, par l’huis du coeur, Regardais;
L’oculus heurtas. Qu’Eblouit les Yeux Ta Vue!
Ah! Dieu! Te Vois ci, ô mon Epoux, qui arrives!
Bel Amant de mon âme Indigne! Ô mon Sauveur,
Je n’ai pas la Robe, ni Tunique des Noces!
Ô mon Dieu! Désonge-moi, du Baiser d’Amour!
Si long Temps! j’ai dormi...et c’est la onzième Heure!
A Dos de Dieu m’emmène en palefroi montée!
S’était souillée mon âme, maculée, vêtant
De fautes costumée tunique. A Vents rebrousse,
De Mer la déFerlaient ceux qui Tes Eaux ne craignent;
Mais Ta Divinité vêtis de moi, Manteau
De mon humanité vraie, que fût retirée
De sa prison mon âme aux portes de la Mort;
Ô mon Maître! moi qui dormais en Nonchaloir,
Quand ravit mes dépouilles, du Mal le Stratège.
D’Exil rappelle-moi, et de la Servitude!
D’où Répons me fis qu’à l’Ame éprise Te Fiances,
Pour, au Clos d’elle, y établir Ta Demeurance;
Mis Robe pour Lui Plaire. Lui Se Vit Lumière;
Ô mon Aimé, Donne-les moi, et m’en revêts!
Rossignols, Doux Citharèdes, à mon Seigneur
Chantez! Qu’en Palais Nuptial d’Âme, en fin, Il entre!
L'Homme Libre, s’il se Veut Saint, par Grâce, incline;
Lors, le Christ-Roy, de tous les amans le plus Doux,
L'Unique à toute épreuve Fidèle, l’Amante
Sienne, Portant ses pas, par tout, mène, Accompagne,
En Enchanteur, de tous ses Voeux Puissant Servant.
D'esclave amère, de souillarde, en Fée de Joie
Après sale Peau d’Ane, et, du Temps couleur lente,
Pour qu'à Robe de l'Ame, Il mette le Soleil,
Qu'au Bal des Astres, Cendrillon, son Prince mène;
La Change. Et, sur sa nuque, Son Souffle Très Saint,
Pour qu'en son Sein Béni, se pût Porter le Monde,
Jour après Jour, à tout instant d'Heure, Il Inspire;
Si Pudiques étaient nos Pères! Abraham
Vit la Terre Promise, Israël, puis l’Egypte,
Avant qu’il n’eût Bien regardé Sarah, sa Femme,
De si Long Temps son Accordée. Aux Eaux d’Egypte,
Son Voile ôté mit son reflet. “Aimée”, dit-il,
“Je te Sais à présent de Chaldée la plus Belle.”
En Voit plus une Servante, aux Hautes Epoques,
Qu’un Prophète. A Abraham Dit l’Eternel : “Fais
Ce que dit Sarah.” - Génération de Désert. -
Pour ce Jour d’hui que si peu Savent, Dieu Sa Grâce
Moins Malaisément donne, aux pécheurs aidés même,
Rien, qu’au Coeur d’Amour Vrai Probe, ne regarde autre;
Ô Dieu! qu’à Ta Vérité s’ouvrent les mémoires,
De Tes Dits Oublieuses! Surseois à la Peine,
Et tout cayolar excepte! où Piété règne,
Comme dans l’Egypte aux Hébreux Tu fis, lors que
Au long leurs portes Tu passas, du Sang marquées
Des Justes, qui de Souffrir leur Scellent l’Alliance!
Mais, du Cantique, la Fiancée, est du Christ
La Soeur, du Péché de Pharaon non plus Serve;
De s’offrir elle néglige aux regards des hommes;
La Séparée, tant soudainement, s’ébahit :
Delà l’Etre, c’Est àsavoir, Christ, Vient, lui Verse,
Epanche à ses Soupirs Consolation Suave;
Sous les flots fougueux, Vois! ci, roulée d’Amour, l’Ame,
Qu’en Trombe, en Mer, en Terre, sous la Nue Balaie,
Tout, au tour de Toi, Christ, Irradiant Ta Bonté;
Intelligiblement, Vient l’Amant Divin d’Ame;
Elle marche aux flots d’un Océan de Délices;
Deuil de vie reflète Son Visage En Lumière;
A qui s’Efforce plus, Il Dispense Son Feu;
Qui, d’Amour de Lui, se Meurt, Il mène à Sa Gloire.
L’Ame, à sa trame, les variations emperle,
D’Amour; l’Avancée En Lumière aux Lais poursuit;
Comme le Musicien à ses mêmes vieux thèmes
Se retrouve, en chute a point de rebroussement,
D’En Abyme - En Dieu - de Sagesse, elle resaute;
Sa robe de tristesse elle n’a dévêtue
Que pour leur corps de Christ Vêtir, Ame d’Amour;
De Sanctimonie Vêts Tienne! aux damasquinures,
Dieu, qui, devant l’Arche, à Ton Peuple, toute entrave
Dissipes, au Désert du Bon - Bonté, Ton Nom-;
Le Lys des champs qu’a Dieu de Sa Splendeur Vêtu
Que leur Radieux Visage point plus ne Scintille,
Epure de Lune en marche, sous quelle ils vaguent;
Que de plus Grand Beauté l’Ame est de Dieu Vêtue,
Lui, de l’Ame! qui toute forfaiture oublie,
Et le Nu Amour, plus que d’amour, lui décèle;
Leurs Ames tissulaires, les a Dieu frangées,
Aux plages d’amour, du bleu prison coquillage,
Qu’au Monde ils redéploient de Prière ses Voiles;
De leur Sein sourd l’Aurore, Soleil n’en décline :
Dieu, Lumière Incréée leur est de Création,
Sa traîne de Gloire à leurs pas. En proue, Justice;
En cette Lumière Contemplait tout Adam.
A l’Aube de Création, il y Voyait
D’un bord l’autre, Espace, Temps, Bords, Rives du Monde;
Du Seigneur la Fiancée est comme l’Aurore,
La Lune, et le Soleil. Elle est l’Ame Divine.
D’Apparat Robe est En Dieu, de Joie Sa Parure;
Ci, comme une Fiancée, l’Eglise, la Belle,
De sa Blanche Robe des Noces a Ornée,
De Sa Chlamyde d'Or la revêt Son Seigneur;
Pour Tunique, a pris sinople, au bliaud du Ciel;
Des Belles Vertus Il veut faire la Parure,
Qui, de Ses Beautés, voudrait la Semblance prendre;
Outre Lune et Soleil, Christ s’y fait Jupiter;
Ainsi Sa fiancée rend-t-Il, si sa comète,
Trop près de Lui passée, n’en fut désintégrée;
Noueuse, aux voûtes d En-Haut, pose soie d Iris,
De leurs couleurs tissée, de son sang s'entre-tisse;
A sa voilure, a mis blancs anneaux d’Astres perles;
Sa toque de Soleil, safrané Pourpre y dore :
Du sang d’Aimés, ses chers Morts, Vivants y abreuve,
Fontaine au carrefour des Vents, ruissel d’Amour;
Des fouleurs de pressoir s’assortit sa vêture;
A la saignée s’allie du Manteau de l'Epoux;
L'épouse, à Son Ombre, désirée, s'est assise,
D'Amour soumise; en elle, Lui, l'Amour ordonne :
Justice lui est, par seule Grâce, infusée;
Lors, plus n’est nôtre notre vie; Christ vient, nous presse;
Vêtement de Gloire est sa Robe, Vêture, oh!
De Thaborique Lumière, qui Transfigure,
Lors qu’âme, par l’Union, est faite Ame En Gloire!
De son fort cyprès, a pris sa Robe de Gloire,
Plus qu’olivier, Ta Paix, Justice emblématise,
Qu’à l’Abyme, en sa profondeur, Toi seul mesures;
"Pour Don Nuptial, de Feu t’envoie l’escarboucle :
Mon Esprit," Souffle-t-Il, "sens, sur ce cou t’ Effuse.
Fille de Roy te fais, pour entrer en ton Ame,
Qu' à ton paraître, n'aie de mon Nom déshonneur."
En sa coiffure, Il a mis l’Or de cheveux d'Anges,
A la tête a posé Voile d'argent de Grâce,
Lui qui, Gracieuse, et Glorieuse, désire,
Aux lais des harpeurs de Divine Epithalame,
Sa Fiancée, d’Abyssinie, qu'en Reine Il voile,
Qu’aux confins de l'Occident et de l’Orient,
Qu'au Khamstchatka même se reconnût Sa Gloire,
Surnaturelle, Suressentielle Puissance,
Au Monomotapa, plus que reine de pluie,
Qui sur les hommes règne de sa sombre Afrique,
Exauçant qui L’Aime en Véridicité Simple,
Là-bas, sous la berce des Vents, loin dessus îles
Aléoutiennes, en la ceinture de feu,
Aux lieux où glaciers choient dedans le Pacifique,
Ces hauteurs immenses, au Désert de Montagne,
Où, d’en Skyte de Feu, Prie le Prophète Elie,
Qu’au jour de sa fête à découvrir il donna,
Aux pentes des volcans qui ces lieux embrasent,
Où, glabres, les morses plus ne se colorisent,
Aux polaires froidures où meurt chromatisme,
Aux sites oubliés où vit le Roi des glaces,
Naufrageant en tempête aux jours de découverte,
Rien, que le Mourir restant, d’Aléoute Trace,
De main de Germain d’Alaska, Saint, d’Orthodoxes
Chapelles, kayaks de mer, d’entoilage en loutres,
Et, mers veillant, ces vives princesses marines;
Torturé des Latins, Saint Pierre l’Aléoute,
Prie pour nous! Ô Saints Martyrs! vos pas vénérons,
Qui sur brisées marchant de Christ, audace en prîtes!
Ô Dieu des glaces! au fonds demeuré du puits
De Vie, fraîchissant, gardé des Humbles, secret,
Qui gentement rétribues, Te treuillant, doigts d’Or!
Neige aux branches, repousse à l’Ultime, oh! limites
Au son des Vents, d’en baies, à Ton tonnerre affixes,
Que sous l’ombre au déclin regagnât Lumière!
Qui, un soir, à sa porte, Ta Sagesse y vit,
Assise, sans en rien dire venue, furtive,
Qu’il le sache, onques plus ne s’éloignera-t-elle;
En grand désir, il n’a cesse qu’il ne La veille;
Elle, à mesure d’Amour, en retour le couvre;
Chacun jour, de plus Beau elle orne sa parure;
A nul elle ne vint qu’il ne l’eût suppliée,
L’en eût requise, à grand peine de Patience.
Persévérance brûle en veilleuse du Moine;
Il en oublie son pain. A peine s’il boirait;
Il en Perd le Sommeil. Son Esprit, d’Elle est plein;
D’Amoureux transports frémissant, s’ouvre son Coeür;
Ce qu’Elle Aime, pour Elle, transi devient;
Passion le transporte; En Esprit, il jubile;
S’ouvre Infini d’Amour, tous jours plus grandiose;
Sagesse, Est d’Esprit la figure. Sa forme, ample,
Sait. Haillons, habits noircis, tant humiliée,
Sa Beauté ne voilent, par trop resplendissante;
Qui la verrait sans Voile, en terre tomberait;
A Telle Sublimité, ses yeux s’obscurcissent.
Mais Elle, veut, d’Amour, Paupières lui ouvrir;
“Qui s’Unit au Seigneur avec Lui plus n’est qu’Un
Esprit, Chair de Sa Chair, os de Ses Os. Y brille,
D’Irrégénéré d’Antan, l’étincellement Pur;
De ses vêtements le dépouille, du vieil homme,
L’Abandon; Nudité le vêt d’insigne Voile :
A couronne d’Äme, Honorance! de son oeuvre
Qu’au Christ Mort en myrrhe, au péché Mort se joigne,
Mystiquement, avec Lui se Meure, de saintes
Luttes, par quoi remodèle le Plasmateur;
Si pour sa nudité fut acquittée Phryné
D’à la déesse sculptée n’être ressemblante,
N’est le Mystère le plus bel signe sensible;
Qui d’Aphrodite revêt la ceinture, un court
Temps semble irrésistible, mais qui, pour Toi, ceint
De Charité Chapelet, tous jours invincible.
De Toi, pour Toi, se dépouille Ta Fiancée;
Le coeür lui brisas; Sois lui Bon; Ouïs s’exhaler
Soupirs où, voie de Joie, danse Ame, à Toi se Voile;
A Son Aimée, tous Ses Hauts Dons, Seigneur prodigue,
Plus de Biens profus que n'en eût, ce Temps, rêvés;
Son Amante Ondine Epousant, Fait, Nue, Sortir
De Cythère du péché, Lui, le Roy des Ondes,
Loin de toute souillure, Lui qui Créa purs
Soleil et Lune, et le Ciel à la Terre Unit,
Sur la voûte étoilée, au firmament des Cieux,
Harmonisa les Astres, et posa la Terre
Par-dessus les Eaux. Mais, ce jour, Il la Recrée;
Que si étroitement tient embrassée l’aimé
L’aimée, Christ, Lui, au plus près Séjourne de l’Ame
Qu’Il Aime, Son Habitacle fait d’Ame Amante;
Et comme d’Yseult Tristan disant : “Je ne puis
Me séparer d’elle, ni elle de moi,” l’Ame
Eprise de Christ désassembler ne s’en Peut;
Ah ! Plus chère qu’avec l’ami la Demeurance,
Si même enserrée eût en la jonchée fraîchie,
Jusqu’à la Rosée, tout contre son noir manteau
Veillé, l’eût-il délacé, devant l’Aubépine,
Entre ses bras l’eût-il prise, eussent-ils en lits
De Fleurs songé, que pour amants en fussent pris,
Plus que chastes Noces, et qu’en Terre épousailles,
Delà Brumes des Mers, qui les Amours Séparent,
Franchiment du Noroît, Chère Ta retrouvance!
Christ à l’Eglise, Orthodoxie, s’Est Fiancé.
Belle comme Lune, Il la Dit, En Soleil pure;
Bosquet de Fontaine Il la fait, que grand’ Il ouvre;
Sa Beauté ne décline; elle est inaltérable.
De Nuits en aurores, s’avive sa splendeur;
Aux opulentes chambres, de Désir, Elle entre;
Il Est sa Vie; au jardin de son Coeur Descend;
En l'intérieure chambre, au Palais Nuptial
Des Noces, Radieux, Paraît, En Sa Mandorle;
Dès avant la naissante Aurore, traversés,
Sans que nul les eût su en cette sorte lire,
De Sa Belle-de-Nuit les Souhaits Il devance,
Avant que les proférer n'eût pu, consciente,
A la clairière des pensers, devÿnéz,
De Son Amante, Il Est le Souffle; Il Est son Air;
Grand Parc, qu’Eternité, où plus rien n’est, adoncques
Tout entre, qui, de pureté, s’envoile, Ÿcelle
L’impur désnudement, d’elle Sanctifiant;
Aux Yeux de Sa Bien-Aimée seule, Il Se dévêt;
Du Manteau de Sa Gloire, Il la Pare; Il Vient; ah!
Et l'étreignant, Célèbre leur Union Sainte.
Seigneur! Icelle FaIs Reine d’Amour de Toi
Qui souillon se fit, en dessaisissement, vide
Y Combles, En l’Intensité, de Ta Présence!
Dans le Silence, qui murailles Très Haut borde,
Où Flotte, si Tangible, Présente, la Grâce,
Fleure, Embaumante, Son Exhalaison, Suave;
Y Soufflent la Tendresse Ses Baisers d’Amour;
Ce qu’Il déroule à sa Vue exhale Sa Bouche;
Dieu, de Son Aimée, le Fondement Fait du Monde;
Des Baisers de Sa Bouche, Il tient ses paupières
Closes; lui fait Oublier Tout. Lors, s’abolit
Sa Peine, de ce que, d'Amour, Toute, Il l'enivre;
Lui découvre en son Coeur des Jardins d'Hespérides,
En Nectar, Senteurs, Blanche Fleur Belle, Ambroisie;
Là, plus n'est Soif, ni Faim, ni Sommeil : Aux Rivages
Sans Rives Il la mène, aux Contrées Oublieuses,
En Paradis nouveau, aborde son Esquif.
De Mara, Il l'a retirée, des eaux amères :
Loin flots noirs du péché, ses Tempêtes atroces,
A Ses Lèvres, Goût s’est pris, des Eaux du Repos;
Ce qu'Il lui donne à Voir sont les Splendeurs des Saints;
Après terr’ d’Exil, croix & bannière Bien
Est-ce, par Vents follets de Mer, Terre Promise;
C'est Oriflamme-Victoire, au Pays planté;
C'est Lune, c'est Miel, Bon Heurs d'Abondance Irène,
Dont est l'Omphale planté du Rameau de Paix;
Après Désespérance, Message d'Espoir;
Parmi vasques, Roses, et jets, sont Paradis
De l'Ame, aux blancs cerisiers du Coeür, qui Pleure;
CrèveCoeürs, fonstaines d’Amour y chantepleürënt;
Aux miroirs d'icelles, Rosée d’Ame se mire;
D'Embellie gouttelettes, à la fraîche, bruinent;
Douce est l'Heure, Clair le Temps, l'Ame a mal de Bien;
Celle, Il fait un Jardin fermé, et sa fontaine
Son Sceau prend; car cette Ame est à Lui, Lui à elle.
Il la Garde, Celui qui le Jour lui Donna;
Au Lieu Saint qui tout enclot - sein de Fiancée-
Du Fleuve de l’Eden sourd la Source gardée;
Les Eaux d’En-Haut, toutes eaux, engelées, s’englacent;
Souffle à ces eaux le Vent du Nord; s’en cristallisent,
Givrées, Fleurs de Neige. N’en eût fondu nulle eau,
Si bris n’eût Vent du Sud - Résistance de Glace-.
Tout autant incessamment qu'en glace eau, et Glace
En Eau, l'une en l'autre, mutuellement, se fondent,
Ainsi fait l'âme en Dieu, et Dieu en la surAme;
Elle, de Lui, monte bonne garde. Il la Rend
Terrible, plus qu’aux Oriflammes les guisarmes.
A sa Parole Il Donne Tranchet de la Sienne;
Par ses Prières s’accomplit le Mieux du Bien;
Se détourne le Mal, s’opère le Prodige.
Atterrés en demeurent tous ses Ennemis.
En Dieu dépouille tout; abaisse armes, bannières;
Se Voit En Lui l'Univers, Galaxies scintillent;
Et Voix qui s’y entendent sont Voix d'Ames pures;
C’est Un Immatériel, aux Yeux rendu sensible,
Qui l’Irreprésentable met En Suavité;
Terrifiant, Son Sublime il apaise En Beau;
Amante! est Justice, Levant comme l’Aurore,
Fulgente, plus que Lune En Mer, exquisément!
Ah! Dis-moi celle en huile, qu’à l’eau ne se mêle;
De la Blanche, la Parole, du Désert, monte,
Qui plus qu’inclinée sur son Bien-Aimé ne Vit;
Au Désert des Jardins d’Eden, Christ, habitante
La fait; aux portes, met Fruits des grenadiers,
Tout le Mieux sous les Cieux, tant que durent les Cieux;
En sa Fleur laissée, Il lui sourd un Jardin d’Eaux;
A Cour et à Jardin d’Eden se configurent
Splendeurs d’Esprit ruisselées, En Verbe aux effluves
D’Encens, d’Amour Blanchoyant sur rives nacrées;
Seigneur! de Sanctification Source, en Fonstaine
Baptismale! En Tes Théophanies, s’enfle l’oued!
Sur l’Océan d’Amour, au Large, au Long T’éploies;
Comme Eau a Mer reçue de tant et si grands Fleuves,
Flot de Vie coule En Christ, roule, en Surpuissant Court,
Que tout l'impur emporte en l'Océan de Joie;
Y vont bateaux, de Ciel pleins, Libre, oiseaux servants
Dieu, Enfant des grèves, en Pleurement assis,
La Vague à l'Ame, de rêverie fluctuant,
Temps restés du Lac d'Ame à surface flottanst,
Centre, En Immersion l'Eau, sur tous points sent de l'Etre,
Au Profonds du Méditer plongeant des Mystères;
Tant y enfoncent que plus ils ne se soutiennent,
Passé plus outre au point où Dieu tout leur pardonne,
Manquements, défauts de Force, à tout, Suppléant,
Défaillies leurs forces, Dieu, de Tout leur tient lieu;
Ils touchent au lieu de Vÿe qu'est l'Indescriptible;
Ils y sont illunés; y Voient le Christ Azur;
Les murs poussière y choient de la prison du moi;
D'âme individuelle, d’ego se fond le sens
En moi Universel, joint de Toi-moi l'Abyme;
Toi! Qui des Exilés le Prince, l’Exilarque,
De Perse, au Jardin de Tes Roses, rappelas,
Des endeuillés pleuré de Sion, que Tu épargnes!
Au Lieu des Délices, un Royaume Tu Donnes;
Tiens Règnent sur les Humbles. Sur eux Tes Parfums
Les mandragores exhalent, aux Fruits d’Amour;
Plus même ils ne songent des Ennemis haïr
Lunes nouvelles, pâles, d’hiver de péché;
Car, En Vye, l’Amour, plus Fort, a Vaincu la Mort;
Et cet Amour est fol, qu’enivre Sa Passion;
Embaumant Il découle, aux Grandes Eaux ne Meurt,
Où d’Amoür, aü Palaÿz Doülceür, Vÿst Süavÿté;
Jardÿn Sëcret! où së Cultÿve Eternÿté
Aülx Urnës où Pensche Dÿeü, Murmure à Noèsë:
“Faÿs cÿ, Va là, reGarde, Escoüte, poür le Dÿsre;”
Au Jardin de l’Ame entrée où Bien s’y éploie
Libre, l’Ame perçoit, pur, le phrasé du siècle.
Elle saisit que Dieu est Bien, le Lieu du Monde;
Lors, à ses fautes, la Grâce Supplée; ses manques,
Elle corrige. En ce qu’elle ne pouvait, seule,
Dans sa nuit, mener à Bien, Elle y met son Jour;
Psyché, Femme, est l’Ame, quy s’y fait Pénitente;
De Nuit, en Lieux Secrets, s’Unit à l’Invisible,
Devant qu’En Eden, au Jardin d’Amour, conçoive
Volupté, après que ses Ailes lui aura
Rendu l’Amour, en cime dernière, à l’Un Beau,
Son point Haut, centre de l’Ame, en Lui coïncide;
Elle y peine extrêmement, tout le jour Prostrée
D’épuisement demeure. Acédie vient, l’assaille;
Mais à la Lune, au soir, talents du Jour déterre;
Ô! ce Jardin qu’est l’Ame! en dispendieuse crue,
Des énergies fertile, de l’Intelligible!
Mais Indigente, qu’En Désir tout seuil recule;
D’où fut Aphrodite Mère, puis Soeur d’Amour;
De Richesse et de Pauvreté naquit cette Ame,
Qui, ce Jour, plus n’est Psyché, mais Fille de Roy;
Du Principe Divin la Fille, du Roy-Dieu,
Reine est Psyché, au Jardin d’Amour, qui détient,
De l’Age d’Or, la tout Edénique Science :
De l’Esprit les Mystères aux Devineresses
Découvre Dieu; Lit d’Amour, plus qu’Alphée, Suave,
L’Esprit, le Saint, le Lien d’Amour de l’Anneau Trinë;
S’y habite des Mystères Contemplation,
Qu’à Ses Amants déploie Dieu, de Lui consumés;
Transis ils demeurent, et dans la Stupeur Vivent;
S’arrêtent leurs membres, leurs Yeux, mi-clos, se ferment;
Tels Mortz, Immobiles, mais Vivants en Louange;
De l’effort, surhumain, même ils ne se ressentent;
Dieu, d’Invisibilité leur prête le casque,
De Méduse le Miroir, Terrifique aux Vils,
Et tous Monstres leurs Ombres pour la proie méprennent;
S'y juge un roi que rien ne fit roi que couronne
D'araigne à qui Voit Dieu tisser toile de Vie,
Sachant qu'au Crépuscule est plus brillant Soleil;
Que des Cohortes Saintes Prenions Courage,
Aux traversée des gués, à Dieu nous recommande,
Couleur de vair de paon, Dame si Bien Parlante;
Ses Souffles en baiser, sous Vents d’Autan, murmurent :
“Gagnez d’un Fils l’Amour, pour entrer en Sa lande;
Dès Rosissante l’Aube, y vient le Vavasseur;
Vous, qui en Vallée de Mort, sans nulle balise,
Aux Vents, moindre brise guettiez, de l’Ombre Trine,
Sous vos pas écloront des Cierges sur les Eaux;
Cabot de cabotinage : arbre à singeresses
Figures. Qu'adviendra-t-il de lui? s’il Meurt,
Dépouille & Cadavre abandonné au Singe-Diable?
Il n'en veut soi Pleurer? Fort bien. Qu'il se voit Mort,
Quelque Insensible que soit son être sans âme -,
Au Cercueil étendu, que l'on va reclouer,
Lors qu'à l 'Office des Funérailles chantée
Lui sera l'hymne : « Venez mes Frères, donnons
Au défunt le Dernier Baiser... ». Ah! Il Pleure...
Mais vois qu'au Méditant Croît l'Arbre, Devient Ange,
En Pays Haut, Constellation Météore,
Va les Cieux traversant, Galaxie d'Andromède,
-Tel mendiants errants, passant leur Vie à tous
Les Vents, de Pélerinage en Pardon, fraîcheur
Lunaire, qu'après torride, comme Nul ils goûtent,-
D'éternité En Eternité perpétuée,
Sans s'accrocher à Rien, moins que Lune au clocher
Perche, sur pins flotte, Demeure sa Mémoire;
Aux quérant Droits de Droiture, pins mariti
PRESBYTERA ANNA
BALLADE DES AMES
Tome II
CHANT TROIS
PARADIS
NOTRE DIEU EST AU CIEL,
IL FAIT TOUT CE QU’IL VEUT.
Ps. 115, 3.
A TOUS LES SAINTS DU CIEL DEDIE,
QUE PAR LEUR SAINTE PRIERE ILS NOUS PORTENT,
QUI FAIT TOUT CE QU’ELLE VEUT.
Avez-vous vu, amants, avez-vous Vu leurs Ames?
Ils ont quitté rivage, aux grèves d’oriflammes,
Folle de vie; en Nef de Mort, leur Jour dérobent;
Poupe au Levant tournée, la rame en voile monte,
Voile en manteau de Prière, jusqu’où la mer
Sur tous se referme; y ondulent ses escarpes;
Au palanquin des Eaux, le Sang n’est plus si rouge;
Résédas, lyserons, shintz à son Coeur, l’en ornent;
A Noces d’Or Dieu, grand' favorite l’on Mène;
Qui L’Aime, avec lui Marche Dieu. Qui, au Secret,
Juste se Fait, Christ de Ses Eaux le lave, épure;
Au Déluge, Esprit met l’Arc-En-Ciel En Nuée;
Des amis très chers chèrement parlent d'Amour;
C'est qu'un Lien très fort étreint leurs âmes d'Amour;
Christ brûle leurs Coeurs; entre eux se brûlent d'Amour;
Las, en terre ont Laissé ceux qui leur Bonheur pur
Partager n’eussent Su, ni leur Souffle En Baiser,
En Haute Mer mener, à l’horizon jointive;
Se pourraient-ils déjoindre, s’ils ne se discernent?
De poussière d’étoiles Une même Nuit
Désennuie Mer et Ciel; à leur reflet s’ajointent ;
Ton Ange les Accompagne; Ses Voies sont sûres;
Larmes, au Rayon Vert Guidez, des Anses Saintes!
En Comète Sacrée, Marine a Ciels limpides.
Alizés propices en tous sens y agite,
Sous Tes Zéphirs ils ondoient, ses Bons Vents sont saufs;
Si se profilent brisants, les changes d’amure;
En la mâture, as Exhalé Faveur d’Amour;
Au rinceau de nos Coeurs, coque En Fusion ne plie;
Au Pays de l’Aimé porte Amants le Vaisseau;
Sous Ta Lumière, ils font route; cinglent au Large;
La Mer Son Tulle irise. Dieu! Quelle Beauté!
L’ai-je donc Rêvé? Non, ces Noces Bien advinrent;
Toi! qui d’algues bleues nouas l’Ame aux noeuds du Voile!
Dont franges aux quatre coins de Terre en mis, angles
Où Ton fil, d’azur Tu brodas, Gaze en turquoise,
Qu’en Dais Nuptial, sur la Mariée, posas,
Qu’au Palais de Saphir, Voile couvre d’Amour,
Dont Tu nous borderas, quand serons en Linceuls !
Lors, les vêt l’Anneau d’Epithalame, Manteau
FleurdeLysé de l’ancolie, près l’Ile Heureuse
D’Amour Parfait; en Nef d’Amour, les mène En Gloire;
Comme d’Occident En Orient vont les Astres,
Amour, aux pourpris du Palais, Mène les Ames;
Et c’Est à l’Orient qu’éclate Sa Splendeur!
“Enamourée, Joyeuseté, m’en vais Périe;
D’Amour ne suis laissée, Ses débords m’emportèrent,
Fors Sien Baiser, à Ses Lèvres retient mon âme”;
Au gré vont du rebond, des lames de Haut-Fonds;
Or, si tôt départis, par Voie des Airs, relâchent;
Aux avant-ports de Désirade est leur mouillage;
A leur chaîne s’amarre Liberté d’En-Haut;
Y ondoie la Lune; elle, oh! à leurs doigts s’effile,
Qui leur semblait si loin, tout près, d’avoisinance;
Qui, de chaîne d’Ancre jetée, au Navie d’Ame
Intérieure arrimé demeure, un Jour parvient,
Au plus ProFonds du Coeur, au point d’IncoNaissance;
A mi-cercle, de Lune d’Eau, en cycloïde
Réflection, Tourne Ta Roue sans loi, Parfaite,
En Lune du Coeur, sans éclipse, dans Son Cercle;
Au Visage nous Regardes, d’Un seul Regard
Tien, en l’Ame ennoblie versés, si vile n’est,
Fleur de Sceau de Lumière, en Cire d’Estampille;
Amant du Christ, l’Etre à Cire est fait le Semblable,
De Sceau Tien de Justice, en Perle au Monde, digne
Receleur de Souffrance issu, qu’au front, Dieu pose;
Lors, descend du Ciel de l’Ame le véhicule
Divin sur l’Epouse de Beauté Nuptiale,
Fleur de Beauté, biche d’Amour, Resplendissante;
Ta Fiancée! ce Sceau, au Coeur pris du Seigneur,
Qui son Coeur Fit, et son Amour, plus Fort que Mort.
Car, éteindre l’Amour, les grandes eaux ne peuvent;
Aux cerisiers où s’embrassaient les Amants,
Ce même temps Pleurions, où vînmes complaignants;
D’en l’Amoureuse Vie, Pleurs En Toi nous transfèrent;
Aux cerisiers où s'embrassaient les Amants,
En Fleurs son Ame, à la Passion grandit Cypres;
Aux cerisiers de Pâcque, Pleure Joie de l’Ame;
Si tant sublime est l’amour qu’à la fiancée
Porte le fiancé, que de plus Haute Amour
L’Aime encor' Dieu de Belle Amour Précieuse!
Tant qu’à Abraham, l’arrachement de l’Epouse,
A bu l’Aimé ce qu’il lui en coûta de Larmes;
EnSerrée Sirène, en chambre gondolière!
Or nous, qui sous cette onde étions enterrée,
Aux Vanités de la terre y dormîmes-nous?
De vains madrigaux aux notes renais qui s’Aiment;
D’où cascades en mers, ouragans sur la grève,
En rocailles s’ouvrent, aux grottes du CoNaître;
Que s’y rie le jour, lui appartient la Veille;
Comme En Ta Nudité se cherche Vérité,
Par Tes berges en noyés nous laissons rouler,
A fonds de barque étendus de la Vie sous Toi;
En nous Vit Christ; où nous ne voudrions nous mène;
Nous fait Paix jaillir; A Joie, des Vertus, l'Arôme;
Mais, au Nard de Myrrhe, En Vertu, Tous Parfums entrent;
A la Face de l'Oint, par Larmes s’en épanchent;
Ô Joie Nuptiale ! Myrmidons, n'en Savez Rien.
L'Epoux mon coeur a pris. Du Sien promit l’Aurore.
D'aimer à grand Deuil, Lui, fait Aimer à grand'Joie.
Sur Ses Mains Il Porte : C'est flèche d'Ascension.
En cet Envol Il presse; elle, à Son Sein, repose.
Ce qu’ell’ possède, fuit; Plus Haut, tous Jours, désire.
L’Archer arme à gauche; de Sa Droite l’étreint;
A son côté, blessure elle porte, d’Amour;
Pleure sa vie; jusqu’à Mourir, en Pleurera;
A ce Signe, Seigneur, les Tiens reconnaitras;
Et Ta Paix leur donneras: ô Blanche Colombe!
Ô coucou de mon Amour ! ô ma Liberté !
Colombe, ô Justice! Ma Liberté d’envol!
Liberté : Grande Dame, qui, à l'aumônière,
Suspendit Coeur du Monde, esclaves d’attelage,
Qu'au char de Mort elle arrache - Oeuvre de Merci-.
Obscènes empires, sans Gloire, elle piétine,
De ses pieds nus, que nul roi n'embrasse du monde
Vaincu! Dieu de Splendeur d’Amour te fait Diadème,
De cristal de Larmes, de cristallin de Ciel!
Sa Couronne est Sagesse, qui donne Allégresse;
Colombe, son Nom de Toi, Dieu de Tout, Esprit!
De son Seigneur, Fiancée, la Dame d’Amour;
Ceignons de Vie les Couronnes! Demain, vois-tu,
Nous Mourons, déjà! N’attendons d’en partager
Roses rouges, d’en efFeuiller Partage au Vent!
A Vie noue ta vie, qui plus n’Erre au songe - creux;
Mort d’Amour plus ne s’offense. Amour l’a Vaincue;
D’Amour la Mort Est Vie; Sa Senteur Vit En Myrrhe;
Qui? Douceur saurait du Vivre en rémission;
A nous qui sommes en Sursis, ajournés ivres,
Elle n’est qu’avant-part d’entre Frères du Ciel;
L’on s’y fait Joie des insoumises. Passion
D’Amants ceint le Thyrse, ce dont Couronne Est Vertu;
Amour s’en honore, comme maître d’ancille;
Dieu vêt l’Ame, Sa Fiancée, En Plénitude
De Gloire, de Sa Beauté Sublime. Plus Belle
Qu’Aaron la fit, d’habits d’Amour d’Or, de Pourpre
Violine, d’un damasseur tissée d’Ecarlate.
Loin que la fît Périr à l’Hyménée sa robe,
Ains’, de jalouse Médée mise à sa rivale,
Pour qu’elle en chût Morte, tréspassées ses amours,
Icelle, En Amour, dès là que portée, la Hausse.
Rosée du Fiancé ! Beau, plus que Lune Céleste,
Larmes d’Amour en Tête; en sont pleines Ses boucles,
Des gouttes de la Nuit. Car c’est la Nuit qu’Il vient,
Par l’Huis du Coeur d’Ame qui son Amour Lui donne;
Suis allée Voir en la Nuit si m’Ami m’Aimait;
Par seule Amour, reçus En Toi cette Fiance :
Ton Sang fut Signe à la porte; Tu la rouvris;
Nous qui de Mer n’avions vue que fente aux volets,
En Prince changé, par l’huis du coeur, Regardais;
L’oculus heurtas. Qu’Eblouit les Yeux Ta Vue!
Ah! Dieu! Te Vois ci, ô mon Epoux, qui arrives!
Bel Amant de mon âme Indigne! Ô mon Sauveur,
Je n’ai pas la Robe, ni Tunique des Noces!
Ô mon Dieu! Désonge-moi, du Baiser d’Amour!
Si long Temps! j’ai dormi...et c’est la onzième Heure!
A Dos de Dieu m’emmène en palefroi montée!
S’était souillée mon âme, maculée, vêtant
De fautes costumée tunique. A Vents rebrousse,
De Mer la déFerlaient ceux qui Tes Eaux ne craignent;
Mais Ta Divinité vêtis de moi, Manteau
De mon humanité vraie, que fût retirée
De sa prison mon âme aux portes de la Mort;
Ô mon Maître! moi qui dormais en Nonchaloir,
Quand ravit mes dépouilles, du Mal le Stratège.
D’Exil rappelle-moi, et de la Servitude!
D’où Répons me fis qu’à l’Ame éprise Te Fiances,
Pour, au Clos d’elle, y établir Ta Demeurance;
Mis Robe pour Lui Plaire. Lui Se Vit Lumière;
Ô mon Aimé, Donne-les moi, et m’en revêts!
Rossignols, Doux Citharèdes, à mon Seigneur
Chantez! Qu’en Palais Nuptial d’Âme, en fin, Il entre!
L'Homme Libre, s’il se Veut Saint, par Grâce, incline;
Lors, le Christ-Roy, de tous les amans le plus Doux,
L'Unique à toute épreuve Fidèle, l’Amante
Sienne, Portant ses pas, par tout, mène, Accompagne,
En Enchanteur, de tous ses Voeux Puissant Servant.
D'esclave amère, de souillarde, en Fée de Joie
Après sale Peau d’Ane, et, du Temps couleur lente,
Pour qu'à Robe de l'Ame, Il mette le Soleil,
Qu'au Bal des Astres, Cendrillon, son Prince mène;
La Change. Et, sur sa nuque, Son Souffle Très Saint,
Pour qu'en son Sein Béni, se pût Porter le Monde,
Jour après Jour, à tout instant d'Heure, Il Inspire;
Si Pudiques étaient nos Pères! Abraham
Vit la Terre Promise, Israël, puis l’Egypte,
Avant qu’il n’eût Bien regardé Sarah, sa Femme,
De si Long Temps son Accordée. Aux Eaux d’Egypte,
Son Voile ôté mit son reflet. “Aimée”, dit-il,
“Je te Sais à présent de Chaldée la plus Belle.”
En Voit plus une Servante, aux Hautes Epoques,
Qu’un Prophète. A Abraham Dit l’Eternel : “Fais
Ce que dit Sarah.” - Génération de Désert. -
Pour ce Jour d’hui que si peu Savent, Dieu Sa Grâce
Moins Malaisément donne, aux pécheurs aidés même,
Rien, qu’au Coeur d’Amour Vrai Probe, ne regarde autre;
Ô Dieu! qu’à Ta Vérité s’ouvrent les mémoires,
De Tes Dits Oublieuses! Surseois à la Peine,
Et tout cayolar excepte! où Piété règne,
Comme dans l’Egypte aux Hébreux Tu fis, lors que
Au long leurs portes Tu passas, du Sang marquées
Des Justes, qui de Souffrir leur Scellent l’Alliance!
Mais, du Cantique, la Fiancée, est du Christ
La Soeur, du Péché de Pharaon non plus Serve;
De s’offrir elle néglige aux regards des hommes;
La Séparée, tant soudainement, s’ébahit :
Delà l’Etre, c’Est àsavoir, Christ, Vient, lui Verse,
Epanche à ses Soupirs Consolation Suave;
Sous les flots fougueux, Vois! ci, roulée d’Amour, l’Ame,
Qu’en Trombe, en Mer, en Terre, sous la Nue Balaie,
Tout, au tour de Toi, Christ, Irradiant Ta Bonté;
Intelligiblement, Vient l’Amant Divin d’Ame;
Elle marche aux flots d’un Océan de Délices;
Deuil de vie reflète Son Visage En Lumière;
A qui s’Efforce plus, Il Dispense Son Feu;
Qui, d’Amour de Lui, se Meurt, Il mène à Sa Gloire.
L’Ame, à sa trame, les variations emperle,
D’Amour; l’Avancée En Lumière aux Lais poursuit;
Comme le Musicien à ses mêmes vieux thèmes
Se retrouve, en chute a point de rebroussement,
D’En Abyme - En Dieu - de Sagesse, elle resaute;
Sa robe de tristesse elle n’a dévêtue
Que pour leur corps de Christ Vêtir, Ame d’Amour;
De Sanctimonie Vêts Tienne! aux damasquinures,
Dieu, qui, devant l’Arche, à Ton Peuple, toute entrave
Dissipes, au Désert du Bon - Bonté, Ton Nom-;
Le Lys des champs qu’a Dieu de Sa Splendeur Vêtu
Que leur Radieux Visage point plus ne Scintille,
Epure de Lune en marche, sous quelle ils vaguent;
Que de plus Grand Beauté l’Ame est de Dieu Vêtue,
Lui, de l’Ame! qui toute forfaiture oublie,
Et le Nu Amour, plus que d’amour, lui décèle;
Leurs Ames tissulaires, les a Dieu frangées,
Aux plages d’amour, du bleu prison coquillage,
Qu’au Monde ils redéploient de Prière ses Voiles;
De leur Sein sourd l’Aurore, Soleil n’en décline :
Dieu, Lumière Incréée leur est de Création,
Sa traîne de Gloire à leurs pas. En proue, Justice;
En cette Lumière Contemplait tout Adam.
A l’Aube de Création, il y Voyait
D’un bord l’autre, Espace, Temps, Bords, Rives du Monde;
Du Seigneur la Fiancée est comme l’Aurore,
La Lune, et le Soleil. Elle est l’Ame Divine.
D’Apparat Robe est En Dieu, de Joie Sa Parure;
Ci, comme une Fiancée, l’Eglise, la Belle,
De sa Blanche Robe des Noces a Ornée,
De Sa Chlamyde d'Or la revêt Son Seigneur;
Pour Tunique, a pris sinople, au bliaud du Ciel;
Des Belles Vertus Il veut faire la Parure,
Qui, de Ses Beautés, voudrait la Semblance prendre;
Outre Lune et Soleil, Christ s’y fait Jupiter;
Ainsi Sa fiancée rend-t-Il, si sa comète,
Trop près de Lui passée, n’en fut désintégrée;
Noueuse, aux voûtes d En-Haut, pose soie d Iris,
De leurs couleurs tissée, de son sang s'entre-tisse;
A sa voilure, a mis blancs anneaux d’Astres perles;
Sa toque de Soleil, safrané Pourpre y dore :
Du sang d’Aimés, ses chers Morts, Vivants y abreuve,
Fontaine au carrefour des Vents, ruissel d’Amour;
Des fouleurs de pressoir s’assortit sa vêture;
A la saignée s’allie du Manteau de l'Epoux;
L'épouse, à Son Ombre, désirée, s'est assise,
D'Amour soumise; en elle, Lui, l'Amour ordonne :
Justice lui est, par seule Grâce, infusée;
Lors, plus n’est nôtre notre vie; Christ vient, nous presse;
Vêtement de Gloire est sa Robe, Vêture, oh!
De Thaborique Lumière, qui Transfigure,
Lors qu’âme, par l’Union, est faite Ame En Gloire!
De son fort cyprès, a pris sa Robe de Gloire,
Plus qu’olivier, Ta Paix, Justice emblématise,
Qu’à l’Abyme, en sa profondeur, Toi seul mesures;
"Pour Don Nuptial, de Feu t’envoie l’escarboucle :
Mon Esprit," Souffle-t-Il, "sens, sur ce cou t’ Effuse.
Fille de Roy te fais, pour entrer en ton Ame,
Qu' à ton paraître, n'aie de mon Nom déshonneur."
En sa coiffure, Il a mis l’Or de cheveux d'Anges,
A la tête a posé Voile d'argent de Grâce,
Lui qui, Gracieuse, et Glorieuse, désire,
Aux lais des harpeurs de Divine Epithalame,
Sa Fiancée, d’Abyssinie, qu'en Reine Il voile,
Qu’aux confins de l'Occident et de l’Orient,
Qu'au Khamstchatka même se reconnût Sa Gloire,
Surnaturelle, Suressentielle Puissance,
Au Monomotapa, plus que reine de pluie,
Qui sur les hommes règne de sa sombre Afrique,
Exauçant qui L’Aime en Véridicité Simple,
Là-bas, sous la berce des Vents, loin dessus îles
Aléoutiennes, en la ceinture de feu,
Aux lieux où glaciers choient dedans le Pacifique,
Ces hauteurs immenses, au Désert de Montagne,
Où, d’en Skyte de Feu, Prie le Prophète Elie,
Qu’au jour de sa fête à découvrir il donna,
Aux pentes des volcans qui ces lieux embrasent,
Où, glabres, les morses plus ne se colorisent,
Aux polaires froidures où meurt chromatisme,
Aux sites oubliés où vit le Roi des glaces,
Naufrageant en tempête aux jours de découverte,
Rien, que le Mourir restant, d’Aléoute Trace,
De main de Germain d’Alaska, Saint, d’Orthodoxes
Chapelles, kayaks de mer, d’entoilage en loutres,
Et, mers veillant, ces vives princesses marines;
Torturé des Latins, Saint Pierre l’Aléoute,
Prie pour nous! Ô Saints Martyrs! vos pas vénérons,
Qui sur brisées marchant de Christ, audace en prîtes!
Ô Dieu des glaces! au fonds demeuré du puits
De Vie, fraîchissant, gardé des Humbles, secret,
Qui gentement rétribues, Te treuillant, doigts d’Or!
Neige aux branches, repousse à l’Ultime, oh! limites
Au son des Vents, d’en baies, à Ton tonnerre affixes,
Que sous l’ombre au déclin regagnât Lumière!
Qui, un soir, à sa porte, Ta Sagesse y vit,
Assise, sans en rien dire venue, furtive,
Qu’il le sache, onques plus ne s’éloignera-t-elle;
En grand désir, il n’a cesse qu’il ne La veille;
Elle, à mesure d’Amour, en retour le couvre;
Chacun jour, de plus Beau elle orne sa parure;
A nul elle ne vint qu’il ne l’eût suppliée,
L’en eût requise, à grand peine de Patience.
Persévérance brûle en veilleuse du Moine;
Il en oublie son pain. A peine s’il boirait;
Il en Perd le Sommeil. Son Esprit, d’Elle est plein;
D’Amoureux transports frémissant, s’ouvre son Coeür;
Ce qu’Elle Aime, pour Elle, transi devient;
Passion le transporte; En Esprit, il jubile;
S’ouvre Infini d’Amour, tous jours plus grandiose;
Sagesse, Est d’Esprit la figure. Sa forme, ample,
Sait. Haillons, habits noircis, tant humiliée,
Sa Beauté ne voilent, par trop resplendissante;
Qui la verrait sans Voile, en terre tomberait;
A Telle Sublimité, ses yeux s’obscurcissent.
Mais Elle, veut, d’Amour, Paupières lui ouvrir;
“Qui s’Unit au Seigneur avec Lui plus n’est qu’Un
Esprit, Chair de Sa Chair, os de Ses Os. Y brille,
D’Irrégénéré d’Antan, l’étincellement Pur;
De ses vêtements le dépouille, du vieil homme,
L’Abandon; Nudité le vêt d’insigne Voile :
A couronne d’Äme, Honorance! de son oeuvre
Qu’au Christ Mort en myrrhe, au péché Mort se joigne,
Mystiquement, avec Lui se Meure, de saintes
Luttes, par quoi remodèle le Plasmateur;
Si pour sa nudité fut acquittée Phryné
D’à la déesse sculptée n’être ressemblante,
N’est le Mystère le plus bel signe sensible;
Qui d’Aphrodite revêt la ceinture, un court
Temps semble irrésistible, mais qui, pour Toi, ceint
De Charité Chapelet, tous jours invincible.
De Toi, pour Toi, se dépouille Ta Fiancée;
Le coeür lui brisas; Sois lui Bon; Ouïs s’exhaler
Soupirs où, voie de Joie, danse Ame, à Toi se Voile;
A Son Aimée, tous Ses Hauts Dons, Seigneur prodigue,
Plus de Biens profus que n'en eût, ce Temps, rêvés;
Son Amante Ondine Epousant, Fait, Nue, Sortir
De Cythère du péché, Lui, le Roy des Ondes,
Loin de toute souillure, Lui qui Créa purs
Soleil et Lune, et le Ciel à la Terre Unit,
Sur la voûte étoilée, au firmament des Cieux,
Harmonisa les Astres, et posa la Terre
Par-dessus les Eaux. Mais, ce jour, Il la Recrée;
Que si étroitement tient embrassée l’aimé
L’aimée, Christ, Lui, au plus près Séjourne de l’Ame
Qu’Il Aime, Son Habitacle fait d’Ame Amante;
Et comme d’Yseult Tristan disant : “Je ne puis
Me séparer d’elle, ni elle de moi,” l’Ame
Eprise de Christ désassembler ne s’en Peut;
Ah ! Plus chère qu’avec l’ami la Demeurance,
Si même enserrée eût en la jonchée fraîchie,
Jusqu’à la Rosée, tout contre son noir manteau
Veillé, l’eût-il délacé, devant l’Aubépine,
Entre ses bras l’eût-il prise, eussent-ils en lits
De Fleurs songé, que pour amants en fussent pris,
Plus que chastes Noces, et qu’en Terre épousailles,
Delà Brumes des Mers, qui les Amours Séparent,
Franchiment du Noroît, Chère Ta retrouvance!
Christ à l’Eglise, Orthodoxie, s’Est Fiancé.
Belle comme Lune, Il la Dit, En Soleil pure;
Bosquet de Fontaine Il la fait, que grand’ Il ouvre;
Sa Beauté ne décline; elle est inaltérable.
De Nuits en aurores, s’avive sa splendeur;
Aux opulentes chambres, de Désir, Elle entre;
Il Est sa Vie; au jardin de son Coeur Descend;
En l'intérieure chambre, au Palais Nuptial
Des Noces, Radieux, Paraît, En Sa Mandorle;
Dès avant la naissante Aurore, traversés,
Sans que nul les eût su en cette sorte lire,
De Sa Belle-de-Nuit les Souhaits Il devance,
Avant que les proférer n'eût pu, consciente,
A la clairière des pensers, devinés,
De Son Amante, Il Est le Souffle; Il Est son Air;
Grand Parc, qu’Eternité, où plus rien n’est, adoncques
Tout entre, qui, de pureté, s’envoile, Ÿcelle
L’impur désnudement, d’elle Sanctifiant;
Aux Yeux de Sa Bien-Aimée seule, Il Se dévêt;
Du Manteau de Sa Gloire, Il la Pare; Il Vient; ah!
Et l'étreignant, Célèbre leur Union Sainte.
Seigneur! Icelle Fais Reine d’Amour de Toi
Qui souillon se fit, en dessaisissement, vide
Y Combles, En l’Intensité, de Ta Présence!
Dans le Silence, qui murailles Très Haut borde,
Où Flotte, si Tangible, Présente, la Grâce,
Fleure, Embaumante, Son Exhalaison, Suave;
Y Soufflent la Tendresse Ses Baisers d’Amour;
Ce qu’Il déroule à sa Vue exhale Sa Bouche;
Dieu, de Son Aimée, le Fondement Fait du Monde;
Des Baisers de Sa Bouche, Il tient ses paupières
Closes; lui fait Oublier Tout. Lors, s’abolit
Sa Peine, de ce que, d'Amour, Toute, Il l'enivre;
Lui découvre en son Coeur des Jardins d'Hespérides,
En Nectar, Senteurs, Blanche Fleur Belle, Ambroisie;
Là, plus n'est Soif, ni Faim, ni Sommeil : Aux Rivages
Sans Rives Il la mène, aux Contrées Oublieuses,
En Paradis nouveau, aborde son Esquif.
De Mara, Il l'a retirée, des eaux amères :
Loin flots noirs du péché, ses Tempêtes atroces,
A Ses Lèvres, Goût s’est pris, des Eaux du Repos;
Ce qu'Il lui donne à Voir sont les Splendeurs des Saints;
Elles sont ineffables & elles embaument.
En nuit des Douleurs, Vierge, et Dieu, Lieu Sa Fontaine
Vôtre est; l’Ame, au Faîte incanté, Couronne y lève;
Près d’elle est un vieux Sage assis, rajeuni;
Comme en Terre, il Lit, mais saisit ce qu’il Lit d’ores;
Bible en chinois plus ne requiert lire : Livre il est;
Haux Ecrits - des vertigineuses Ecritures;
Veilleurs de Tours des Vertus, Femmes Inspirées!
Qui d’Esprit Visités de Prophétie, au Char
Céleste pris, En Ravissante Grâce, Vîtes
Mystique Contemplé, aux Mains Flambeaux d’Amoür,
Après Josué, En Nard entrez! aux Aires Hautes
De cell’ Promse Terre qu’est d’OrthoDoxie
Contemplation, que, recousue, vêt la Tunique
Antan scindée : Christ Chrétien, Tradition d’Anciens;
Les uns, pour ne l’avoir Connu, n’ont reconnu
Christ; catholiques, en autodafés, Tuèrent
Ses Juifs Ancêtres; puis, au confluent des deux,
Les Chrétiens Orthodoxes leurs Traditions
Durcirent, de Littéralisme empiégés;
L’Esprit, aux Vrais Orthodoxes, Son Souffle Agite
Aux Eaux. Par tout du Christ, nomade, est la Demeure;
Ne soit Guerre d’eaux aux Caravanières Pistes!”
A ces Mots Ouïr, nous reconnûmes la Vierge;
Sa Couronne est tressée, des Vertus Exemplaires,
Qui Roses sont d’hiver de Vie, n’étions-nous,
D’Auréation dénués, Mortelles Choses;
“ Si, d’Enfer sortis, fussiez En Paradis
Avancés, tel Saint Joseph de l’Athos, peut être
Nous eussiez-vous Vus, mon Fils et moi, de l’Icône
Sortis soudain, à ses Yeux, Animés, Vivants;
N’en Sut, à telle Enseigne, Irradiée sa Celle,
Si Plaine était, Ciel, Paradis, Palais, ou Trône;”
Las! pour ce faire, au Champ de Forces sied, Puissant,
De Prière, atomiques durs coeurs en église
Muer, mieux qu’en antimoine l’étain ne change;
Christ, ce Vavasseur était ! pour Dieu-Roy Oeuvrant,
Qui Sa Gente Vierge en litière étendue mène,
Par irisé damier des champs, Chevaucheresse;
Jusqu’en fontaine trôner - CoNaissance à source
Eternelle - où l'Un se réalise de l'Etre,
D'Accès qu'aux Ames Libres, Epanouies, Ouvertes;
Ce n'est chose autre sinon Divine Union,
Perfection Spirituelle en tout délivre,
Aux Seuls, aux Mariés, dont Dieu, Joyau, Tout Exauce;
Au Point de Passage entre l’être et le Divin
Qu’Est le Temps sous la Nuée d’Union à Toi,
S’Inaugure, Ame Déifiée, l’Etre Dieu;
Point de Rencontre et de retournement, point d’Etre,
Où, sans Nécessité, l’Esprit Libre, Amoureux,
Sur Dieu incliné, aux saules s’éploie, de Grâce;
Lors le point-Homme, par Centration Vraie, Divine,
Vers le Point-Dieu sa chaîne tend, de Convenance,
Ses anneaux à Dieu arrime; Se l’allie Dieu;
Libre, en ses Jardins de Nuit, s’accomplit le Temps;
Roy de l’Univers! qui, matin, viens l’ouverture
Du Jour rendre à l’Ame d’Oeuvres de nuit scellée;
L’Ame aux confins croisait. Gardez-lui Souvenance,
D’Absolue Perfection, aux Marches du Royaume;
Lors, par Dieu, se tisse sa Chair de Grâce Sainte;
Est ce Joyau pour les Non-possesseurs
Qui Le Gardent, Tout Reste dériver laissant,
Que plus Rien n'afflige, d’être Enfants de la Joie;
A leur Fête Nuptiale, Orient les Voile;
Vous, vos regards abaissés, qu'à Lui vous Elève
Où les abrupts tout l'espace épousent en Ciel;
Sur Byzance, la Toute Orthodoxe, au loin, reine
Des villes d’Ame, aux sables lève Ta Splendeur;
De toutes beautés se Pare, de Beauté reine;
Dans Constanstinople, brille encore Ta Gloire.
D’ivresse d’Amoür En Ivresse s’est enclose,
Relique de Baisers, en Châsse Reliquaire;
Au seuil du Temple s’image l’Eternité.
D’un même trait ténu s’éveille Ame de Chair,
Que l’Esprit seul y trace, aux mille crayons d’Or,
Telle Ombre Astrale reflétant la Lumière.
Comme d’un Habit Royal l’Entourent ses Oeuvres;
En leur déliaison se goûte le Repos;
En cet Abyme de Dieu s’évanouit l’Ame...
L’ouvre en Psyché l’Esprit d’Intérieure Ame et Science,
Et Tout lui Souffle, Temps et Lieux, et Faits d’Amour;
Puis, de Ci-Haut, huis de Délices, lui entr’ouvre;
Mais, Embaumante et Suave - ô Combien ! - Sa Grâce,
A ses seuls Pauvres En Esprit Dieu la déscelle,
Aux Déserts étendus à la paroi des Cieux;
L’Ame, au Firmament du Ciel suprêmement mise,
Des Pays immenses prend Vision du Coeür;
Aux branches de ses Fleurz, de tous fruits naissent miels;
Aux violes d'Amour de Dieu s’ ajuste l'Ame;
Mystique, En Erotique de l'Ame, s'y Fiance;
Là, sourdent Fontaines, Sources de Lait, plus vives,
Dont la Rosée Gazelles de Désert étanche,
Mieux que tous les mirages du grand monde ensemble
De délectations mièvres. Car du Roy l'Ame
Epousée est à festin conviée d'Hyménée
D'Amour, aux parvis du Ciel; aux Marges Gardée
Des Palais de Séraphims, des anges Servie;
Là, plus de Nul Autre, non, ni Prince, ni Pauvre,
N'est besoin . En Dieu Tout Est . Rien, d'Amour, jamais,
Plus n’y saurait faillir. A qui L'ont Trouvé, grottes
De Sirènes sont chateaux forts ; De feu géhennes,
D'Exil, sont palais; Déserts, Cités interdites
D'Impératrices; caves nues de Solitaires,
Foules diamantées; Ermitages, Basiliques;
Seuils inviolés, d’inassignables, Cathédrales
En sables fins, de Traîne ne balaiera Reine;
Il Est des Habits quels, En Manteau de Nue, Voilent;
Pour l'Ame Recluse des Renonçants du monde,
Aux filets de l'Amour de leur Seigneur captifs,
Tout, Palais comme bouge, émine Citadelles
Intérieures, d'où Vue distanciée s’acquiert
De Plein-Pied sur Cosmique Infinité s’ouvrant;
Vermisseaux, Etoiles, Tout, en leur Coeur s’avive;
De vaisseau d'âme errante à nef des Fols, ils Savent;
Métaxique, Eros d’Ame, en l’intervalle tient,
D’indépassée finitude à Face Divine;
Que Tes Paupières à mes cils, Aimé, sont Douces!
L’Ame, qui l’Un au Vrai Contempla, tout soi-même
Devient, sans dualité ni schize, enfin,
D’amoureux maux passant, au Pur Amour Atteint;
Ceux qui mal Aimés furent, s’apprend à Chérir ;
De chaque instant Fruit se Cueille, En Sa Jouissance;
Et toute chose se Goûte, ah! d'Intense Sorte!
Qui, pour ce Pur Amour, de Tout, En Pur Esprit
Se délie, l’Esprit l’Inhabite, et Se le lie,
De l’Aube des Siècles à la Fin le Soutient;
Ineffablement. Mais nul, avant que d'atteindre
A cette anse sacrée, Havre de sûreté,
Ne perçoit, semblablement, d'Amour Ses Mystères,
Qui d'Amour purifié sont les Divins Secrets.
C'est là, qu'après la Lutte, Il restaure les Forces
Par rage démâtées, tempêtes anciennes,
Et le Jaloux courroux, des Démons et des hommes.
D’Esprit, Puissance, à ligne infinie d'horizon,
En Voile Ample, Illimite, à ceux dont l'Amour fol
Piètre faiblesse, à l'aune d'homme, outrepasse;
A l’Ancre, au Mouillage, là, Paisible, Il confère
Clairvoyante Sagesse, Félicité, Liesse,
Sereine Allégresse introublée; Rêverie, songe,
Statue s’y sculpte, plus parfaite, d’Ame -Vie.
Mais à ceux seuls Il Donne, qui Voeu Lui ont Fait
Mourir, et, pour leur Seigneur d'Amour, remourir;
-D’Invisible Mourir, être Tout l’Un à l’Autre,
Qui, de tous, le plus Beau risque à courir demeure-;
Que si disent amants: “Il nous faut séparer”,
Ne se Peut, de crainte d’en même jour Mourir,
Comme se vit “ lui par elle, et elle par lui,”
Ains’ s’il fallait à l’épris de Dieu qu’il En Meure,
Ce ne serait que par Lui, avec Lui, En Lui.
Car n’est telle la Lune apparaissant plus grande
A l’Horizon qu’au Zénith, mais tel, de cet Astre
Soleil, diffère, en Eclat, Puissance, et Beauté,
De l’Etre Chéri de Lui, l’Amour, Dieu Soleil;
Aux Sables de Vie Visage en vague s’Efface;
Toute face en la Mer s’engouffre, En Toi renaît;
Si Lui par elle Meurt, elle par Lui Revit;
Enamourée, Joyeuseté, m’en vais périe;
D’Amour ne suis laissée, ses débords m’emportèrent,
Fors Sien Baiser à Ses Lèvres retient mon Ame”;
A mes Lèvres Il Porta Sa Coupe d'Amour;
Philtre en est plus Fort que Tous Breuvages ensemble,
Dont Sortilège, à qui la boit, ne se Puit rompre,
Ni longues Nuits d'Amour Jamais oublier plus;
Et, de Liesse, Larmes m’en ruissellent encore,
Et sans Pleurer n'y puis, à Bonne Heure, Songer;
De Ses Lèvres l’Effleurement plus Enamoure.
Qu’on ne mésentende : de soi Déposition
Ne dérobe à soi : Aux Insondées Profondeurs,
L’Ame, en Terre, à la Racine s’ente du Ciel;
De soi Dépossession Fait l’Ame En Amour;
Des Doux Archanges se Transmet la CoNaissance;
Sur leurs Orbes, Planètes, Comètes ils Meuvent;
Depuis des Choses le Commencement, aux Ames
Les mirent de Retranchement, de Vigilance;
Rien ne Peut Dieu refuser, nulle Grâce, à l’Humble;
Racine au Fonds entée de Vertu de ténèbre,
Qu’Humilité germine, En Lumière Diffuse;
Grand Dieu, Sa Déité lui Donne, Etincelante,
Quelle en lui Flue, de Son Effluence fluctue,
Par Prière Emanée de l’Essentielle Cause;
Ce qu’a l’hiver de Vie, en Dormance, germé,
En l’opacifiée Chair de ses saints, l’Eden,
En Dieu, le transparaît, et les corps Irradie.
Où Sont Temps Passés, que Claquemurés vécûmes?
Qui, de nos Saisons, nous rend Couleur dérobée?
Qui restaurera? las! péries, nos amours Mortes,
Dont, pavoisés, nos Coeurs portent à s’enchérir,
A la Rive Posés des hommes de Douleur.
Mais Tu nous tends Chaîne de Foy qui treuille aux Cieux.
Fallut-il qu’en Telle Durée Tu nous Laissasses,
Au Gros du Temps, Leçons repasser de Ténèbres,
Avant qu’au Secret d’Ineffables Tu nous misses?
Plis des Choses, d’En-Haut, défont Caducité
D’En-bas, Duration Vaine, aux amours Meurtrissure,
S’entournant vrille aux ombres, du Domaine vieil:
Péremption. En désportement d’appartenance
Où, chevillé l’Oeil, d’Ebauches ne se repose,
Le Temps, des venets, sur l’Eternel prend l’Echappe!
Songe, au Vrai, que va cell’ vie vers sa Mort Marchant,
Qu’aux Yeux des Volants, en son Plonge, en Vain, s’Abyme,
Où les Dormants, d’un Somme, tous Souffrirs se creusent!
Sur eux se sont, en Gouffre, Déjointes les Rives
De l’Ame et du Corps, qui de Chair eussent rendu
La Consonance Atteinte, au seul Sortir de soi;
D’où vint qu’à Ton Penser eussions perdu Mémoire?
Tyrannie des Passions le Cède à Paix Fertile?
Qu’En Ravissements Fonte de Larmes Muassent?
Quelle est cette Douceur, qui pénètre nos âmes?
D’où, vers nous, s’insuffle? Là-bas, dans ce Silence,
Dort le Sonneur. Lui, l’Eveilleur, songe et resonge...
Evanescence, En bas, de formes phantomales!
Tout s’abolit, de ce qui nous tint lieu de sûr;
Qu’à dérobée de Vie nos yeux Tant s’Abusèrent?
Nous qui de Glace étions, pareils à Tes anges
Dormants long endormement, recrus de Fatigue,
De Martyre épuisés, en leur Grotte Reclus,
De tant étrange Vie Morte, la Remembrance
Se Garde, Mourir d’entreveille au Naufragé,
Lors qu’Hautement Dérive aux Rives Oüblieuses,
De l’Endormement des Dormants, en Dormitance
Oubliés, à l’ Office Angéliciel accourt
Ce que Somme dérobe, à Vigilance Rendre;
Beaux Sept Dormants! Priants Enfants, Persécutés,
Dans Ephèse emmurés, Vifs, en Grotte, l’An deux
Cent cinquante, après deux Siècles, trouvés d’un Pâtre!
L’on les eût dits Péris, d’un Mortel sommeil chus,
- Psyché, pour Cent Années Dormante restée, qu’eût
Au Royaume des Morts, Cru l’élixir Parfum -,
Par Pleurement d’Aimance, Pris à ce Dormir;
-De leur Destin la trame, en semblance, défaite;-
Puis, de tardance tell’, Vigilants, s’Eveillèrent;
A Chuter vers le Haut Veillions notre Veille,
Au grès des Grottes grèges, Soupirant, d’humides
Pièces d’Eaux, vers Ta Sainteté de Chaleur Chaude;
Plus que du puyloubier au Secret des Celliers,
Dont seules Danaïdes, de Résiné, Savent
La Cache, clairet si Rare, dont Fleurent Pleurs,
Vin vieux, Bleu d’Aiguière, en potiche à Vers, d’Hercule
Sang, pour Christ : Ah! Si vos Péchés Rouge Ecarlate
Sont, Neige ils seront; Blanc Pur, si Pourpre Incarnate!
Dieu dit Platon pour d’Orgueil Punissement d’hommes
Vin donne. Ils banquettent, se soûlent, la pie croquent,
Ripaillent. Mais, Siens, d’Ambroisie, Il Ensuave;
Que s’en allât leur mie, ils Font En Dieu l’ Amour,
Nicement. Les Désireux outre ce S’Allie,
Qui sur les bords Le Prient de l’Abyme Divin;
Au Sublime Ardente Vocation! Aux Cieux Noirs
S’entoilant, uniques, ces Dilections, Ames,
D’Emmurement, reçoivent dérobade, en fin;
Des Fenêtres de l’Ame, En Miroir Numineuse
Captation de Dieu, Principe Intelligible,
Mue Son Icônique Apparence, En Radiance;
De Sébaste les Quarante Martyrs, en Lac
Gelé Jetés, à Nuit Périr, en leur Dormant
Mourant debout, de Glace En Feu d’Amour Passèrent;
Au Saint des saints, Vide de Tout, n’Est que Son Trône
De Gloire, d’Ame Divine, qui Tout Emplit,
Et Tient le Rien, d’Oeil d’Ame, qui Bien Beau Désire;
Au Seuil du Palais, se penche au Trône Son Ombre;
Nul désormais ne triomphera de son Ame :
De ce qu’elle a Vu, il n’est plus d’Abdication.
Vois ! de Tous Etres le plus Noble, l’Amant Veille,
Tel le Veilleur du Guet, sur son Eternité
D’Amante. Ô Lui! qui fut Proue ! et Poupe du Monde!
Servants! Suspendez vos soins! Vous, Ses Affranchis!
Elle ira seule au Roi poser Son Diadème!
De vos mains la fit s’enjalouser Sa Beauté!
Toi ! qui, des Temps, la Naissance élus, et son Jour!
Toi ! qui, des Lieux, fixas le Centre, où Tu n’habites!
Penche-Toi, et Regarde : Ici se tient Ton Sacre!
Ah! Qu’au Rivage, en Lunaison, Splendeur s’incline,
Qu’au Cercle Solaire, Aurée, Fulgure Ton Ombre,
Qu’à ceux Tu Mets, qui ont En Toi leur Demeurance !
Sur Son Coeur Il la pose, où battit l’Univers;
L’Exilée, Sienne Il proclame, à Face des Astres;
A Chambre Haute la mène, Royale, où s’Aiment,
Et, Hors le Temps, s’Aymèrent Tous Amants du Ciel.
Des saints la Fuite au Désert, Réprouvés pour Dieu,
Voyage au Pays Haut, mouille Ancre En Ciel d’Abysse;
De Coeur du Tout à Tes Splendeurs, Guide! ô mon Ame!
Lors, ainsi que Colombelles, à l’Orthodoxe
Nous Aimerons, Colombellement, Vie d’un Siècle;
Mon Bien-Aimé! Mon Doux Amour! Ô ma Colombe!
Rends nos Pieds de Biches! nous Passe aux Lieux Très Hauts!
Que de Ta Grâce nous y étanche Rosée!
A Ta Fontaine, les Colombelles d’amour,
Venues s’aimer, à leur insu l’Amour y burent,
Vie qui ne Meurt, ô Source, au Monde, d’Immortel!
Ah! Que sous l’Arc-En-Ciel, ne suis-je Colombelle,
L’Arc d’Amour Archant, aux Ponts d’Art Désert, Nuage,
Des Fiançailles Lieu-Christ, qui Ses Ailes Donne!
Que n’ai-je ces Ailes, pour nos Morts y Pleurer,
Aux Pleins Souffles du Vivre Toucher au Soleil,
De Lune oublier plein, Isis aux eaux baignant!
De Terre Tes Eaux rouvrir qui, dès Prime, y Furent,
Quand, au Temps Primordial, Tout n’Etait qu’Eaux encore,
L’Eau de Dieu qui monte, et vers Rébecca s’en vint!
De malgracieux chameaux suivie, Rébecca
Vers Elyézer s’en fut; Femme-clavecine,
A chaque touche vibre, aux traits de l’Envoyé;
La Terre au Ciel Monte, Embrasée, s’y afraîchir;
D’humus s’embuent les Chaudes Vapeurs, aux Senteurs
Se Mêlent; Tous Parfums s’Exhalent d’Ames Vives;
Toi! Qui de mainte Peine Tressas la Couronne,
De Violence Telle Aimas que nonpareille,
A Tes Amants Fervents, en Insuffles, Infuses,
Qu’ En Gloire Porteuse de Grâce, Tu T’Attaches,
Mère de Délectation! Qui Ailes les Ames,
Et de nos Coeurs le Colombier de Paix Consumes!
Colombe de l’Ame, Palombe à Tourterelles,
Joignons, En Jardin d’Amour, aux Hyacinthes d’Eaux!
Par Amour, aux Portes du Jour, m’en Vais Mourir;
Ô Dieu! Toi ! qui Donnes, à qui T’Aime d’Amour,
Et de Toi la requiert, Ta Grâce en Luxuriance,
Puis, sur Ton Trésor, Prodigues, à Foisonance!
En Son Temple, Son Coeur a mon coeur dérobé;
Pour Lui Navrée, d’Aubade Prie Sa Colombelle;
Amin! Amin! Tôt nous reviennes et nous Vives!
L’Epousée, des Mondes Hérite; sa Prière
Point ne retombe inexaucée. Elle Prononce,
Résolu son Empire, et Dieu Scelle, et Couronne;
Eaux! Ecartez-vous devant l’Arche! Chérubims,
Couvrez-la de vos Ailes! Des Parfums l’Autel,
Son Repos , Vierge Figure, au Bois d’Oliviers;
Qui de Colombe Tes Ailes nous donnera?
Que d’Ame Ailée Volions vers Tes Eaux Salutaires?
Aux sentes du Ciel, Garde! En l’Etat de Vertu!
Goélette a quitté l’Arche; tous les pinsons;
Dessus les Grandes Eaux a Eployé ses Ailes;
Musc ÿ Fleure d’Aloès; ô Paix! sur sa Bouche!
Ô mon Seigneur! Libérateur! Ta Puissance ouvre
L’Image, où Pleurait l’Aloe ; a pris son Envol ;
Ô Viduité Sainte! S’y Abyme l’Extase.
Par Tes Prières, qu’ils me pardonnent Folie
De follement T’Aimer. Tu ouvris Ton Silence;
Pour Toi cette Pavane fit Ton Flamant Rose;
Ô Nobles Alcyons! Craignez de Révérer
Ses Pieds, Lui qui, pour L’Adorer, aux Séraphims
Fit Don Nature, aux Six Ailes, de Vacuité!
Comme Au-Delà d’aimer Aime de Dieu l’Amour,
A qui n’en Veut s’Offre l’Amour, intempestif;
Violant Pudicité, l’Etre Pudique Est Don;
Qui de Toi Jouit plus Rien ne Veut que Trop Aimer,
A En Mourir, de ce Trop de Jouissance, ah!
Mourir. Mais Tu le Ressuscites, pour qu’il Crie:
“Je Crie vers Toi, mon Dieu, qui m’Entends; Vois, Tu Viens!
En Toi, Seigneur je Crie! Emmène-moi encore!
Je Crie pour Toi, Sauveur! Qui T’aime nous revienne!”
Qui T’Adore, de Pureté Tu rebaptises;
Ce Baptême est de Feu. S’y ordore tout miasme.
En Son Criste Est Colombe. S’y complaît Amour.
Avez-vous vu, amants, avez-vous Vu leurs Ames?
Ils ont quitté rivage, aux grèves d’Oriflammes,
Folle de vie; en Nef de Mort, leur Jour dérobent;
L’Aurore, de ses Doigts, à leurs Mains Mit l’Alliance,
A leur Lèvre, éclose, Incarnat, Sa Rose Amour,
En leur Coeur, Perle Sans Prix du Royaume, Enchâsse;
Le Lys des champs, qu’a Dieu de Sa Splendeur Vêtu,
Que leur Radieux Visage pas plus ne Scintille,
Epure de Lune en Marche, sous quelle ils Vaguent,
Lorsqu’aux Flots en Soleil s’Abyme Astre Rapide,
Des Splendeurs du Couchant en Fleurs Sombré de Mer,
Aux Reflets d’Yeux Ocellés, d’un Paon nué Cent Plumes;
En l’Océan du Ciel, sur la Barque du Jour,
Dieu de Soleil, à Fleur de Sa Terre, Navigue;
En Barque de Nuit, aux Fonds d’Embaumeurs, s’enfonce;
Caps Vif-argent, Lames dorées, Rosaces d’Onde,
Plus Rien, à Ton Cou d’Aède, n’effraie l’Amante;
Au Miroir de Tes Eaux, Tu As Miré Tes Chantres;
Leur âme Tu Fais Tienne; et cette Ame est Ton Ame;
S’y Contemplent Cryste, Aigues-Marines, Glycines
De Ciel, Cristallines Lueurs, Opale En Feu.
Brûlant l'Esquif d’au Pays de l’Ame amarrer,
De Justice Hissâmes Foc, aux Plis de Vertus;
Chantant Lais d’Amour, d’abordée Vîmes le Prince;
Vite! A la Belle! Courons : C’est Là qu’est le Prince!
Ailleurs tout Dort, Rêvant de Dormir. Floralie,
L’Exode du Mal, de l’Estive Tient la scène;
Comme au cou de l’amant l’amante fort s’accroche,
L’Amante à l’Amant son âme lasse recharge;
De son coeur sur le Sien Ouït le Pulsatile;
Ains’ à Dieu se refait en sa cale épuisée;
A Dieu, d’Ultime effort défaite à Lui s’agrippe;
Les Ondes Divines Capte en Miroir Brisé;
Dessus Son Coeur s’Incline d’âme violine;
A Source s’accorde de Divine Puissance;
D’Enstase s’Enforce, qui l’Ekstase précède;
Lors, Tu Dévoiles l’Ampleur, Amplifies le Coeur;
Aux Souffles du Large, Tu Eploies sa Mandia;
Jours Alcyoniens, d’Amplitude Etayent Ton Amble;
Yeux lui ferme, Intensifie Captation celle,
La Force Invoque, en biche assoiffée s’y étanche,
Et Vertu de celle Eau, Dynamique Puissance;
Nuit, de Rosée ses Pleurs éverse; or, c’est Superbe
D’Orgueil. Coeur, siens Cache : c’est de Contrition ;
Couronne en Soleil sa Peine Secrète Etoile;
Soleil que leur Nuit! Noce à l’Arrachée du monde.
Hors entrelacement, se prenant de Courage,
Souffrance s’avouent, à l’Extrême leur Possible;
Aÿns’ s’entrécit l’âme, qu’Ascèse Canalise;
De Souffrir pathique, Absolue de tout, s’émonde,
En Bleuissement d’Espace, Anneau d’Horyzon
Hisse; de son voile d’Affalement Surgit,
D’Assombrissement. Prend Couleurs en Sa Parure;
-Non plus voile d’Isis - ; en Envoile le Monde;
Elle, l’Inséparée, qui plus n’est l’Epochale
Aux Désétablis, Hélitreuillés Antan, Fleure
- D’Economie de Pénurie - Vie, Succulence;
Du ventre en terre, nue Surgie, Nue Chair retourne.
L’Ame, elle, En Ciel, que d’avoir Su Voir ne Pense
Sa propre Approche, que nul, en ses Yeux, n’y Vit;
Telle est la Rose, qui, de soi, plus n’a Souci,
Ni d’être vue ne désire, car Dieu de Tout
Prend Soin, En Son Désert de Sel Fleurit l’Or Blanc;
Désert, sous Linceul de ses Sables, Ses Eaux Cèle,
Sous Ecarlates Plis Courant Chaudes Fontaines,
En Fleuve Bleu du Monde, à Glisser Barcarolles;
Chair contre Chair, coeur contre Coeur, âme contre Ame,
De sacs de peaux aux doux grains dessaisis enfin,
De Rassembler Un Monde se Trouve la Force;
Au corps à Corps, Energie de Vie se Diffuse,
Souffle Vital, En Respiration de Toute Ame,
Au Diapason Ciellé de la Pulsation;
Vif, l’Etre En Soi-même au Bonheur Parfait Atteint;
Souverain Bien, Qui de son Etat le seul n’est
Contentement, mais l’Unitive Fusion
De l’Hypostase Humaine avecques la Divine,
Somptueuse, Splendide, en quoi s’Accroît chacune,
Et, Croissant Sans Cesse, son Essence Conserve :
En Rien Extirpés, ses Opposés Coïncident;
Se Quitte enfin l’Enfer de la Disproportion
De soi à soi. Voit le Coeur, En Sa Transparence;
L’on y Voit dans l’Azur. Pensée, en la Passion
D’un corps de vivant, Trop Lourde, plus ne s’y Meut;
S’Allège Tout Fardeau. Souffrants se font Chantants;
Que nul plus ne nous chante la Souffrance Informe!
Qu’au flageole un pâtre nous dépeigne Eurydice,
D’Inferne sortant, qu’Alerte allant, elle quitte!
Maryam, soeur de Moyse & d’Aaron, Libre
Sortie d’Egypte au Tambourin dansait Mer Rouge,
Et des Vents les Flûtes, et des Oyseaux les Fifres;
Au Portail Royal, leurs faisons Acclamation;
Jambes s’enguirlandent aux Mains des Tympanons;
Boys d’Emmêlement, qu’aux Vents aillent les Clarines!
Rhapsodes Chamoisés ! Vos Pieds, Cabris aux pentes,
Des lestes Dahus Foulèrent Sentes Sacrées,
Où l’Ame En Dieu l’Illumination Reçoit;
Aux Rapièçants-Poètes, “Lyres de l’Esprit ”,
Consonnez-vous? - Fut ains’ Nommé Saint Isaac
Le Syrien, Cygne En Voix de Dieu, Poète d’Art;
Dieu, dans l’Etre, comme à Sa Porture, se Tient;
Mais Il est Temple, sur ce Parvis Erigé,
Plus Haut Intellect qu’en qui Tient Lieu, Etre, et Temps;
Sur la Vague de Fonds, lors, de l’Eclipse où Lune
Et Soleil s’Encontrent, en Nuit de Dol Posèrent,
Aux Sycles du Parvis, Rose du Témoignage;
Du Seigneur de la Mer Sont Fleuris les Parvis.
En Mimésis se Cherche Originarité;.
L’Ame, à Flux Saisir d’Energies Divines, Colle;
Point ne se dévêt, car elle Touche à l’Essence;
Des Mers la Souveraine Approche à son rescrit,
Qui du Désir les Bleues Transparences Arpente;
Au Péril du Temps, à l’Absolu Va sa Guylde;
En la Nuit, Matin, d’intérieure Retrouvaille,
Au Cône du Coeur Sise, où s’Aiguise Acuité;
C’est Descente Delà Pente de Rêverie,
Au plus intime Enclos, au plus Forclos de soi,
Que, des Choses, Toi, Ton Monde Secret, en Sourdent;
En l’Etat se Mettre, au plus Retiré de soi,
De recueillie Méditation, Surartistique,
Pour En ces Régions Entrer de Contemplation;
Mon Christ! Théophanie! D’Amour Visitation!
De Tes Yeux, miens, Tons Changent, de Cryste, et Couleur!
Grands Transparents En Félicité Pèslerinent;
Oui, à qui Te Chérit, Est Ta Couleur Non-Peinte
D’Inassouvissement, d’Inommé Nom, Pastel;
Car parmi les Lumineux Principes Te Meus;
Qui du Monde les Couleurs Voit, Saisir ne Peut
Secret de Création qu’Angélification
De Perfection, Sereine, En Lumière Incréée;
Diaphane Intelligence! en l’Ame qui Laissa
Passer En Paradis la Lumière des Anges,
Dont Prime Ordre, En Haut, Cryste, est de Christ Irradié!
Pivoine est la Mauve, où d’Eaux s’Aère la Robe;
Brûlante, Ta Tiédeur, qui ne se Nomme encore;
Va ce Vaisseau, d’Amour; lé vif Joint les Amants;
Au Commencement Sera l’Etre. Oublie l’amour.
L’Amour est seul possible. Deçà gît le Reste.
L’Innocence, au Premier Joür, cy restaure Eden.
Ici n’ont rien laissé, Beaux Frères, que Chanson
Douce d’Aimer. En Fenêtres de Firmament,
Désencordés, Veillent Rys, Pleurs, et vos amours;
En Palais Crystal, Amour, Sa Cage de Verre
Elève d’Air; les Larmes y transmue, filantes;
Lucarne de Lune, Nuit, Veillent Sa Radiance;
Au Navigateur des Passes, Phare est le Temple;
Nuit y Flamboie, Soleil, Fuschia, aux Pieds de Rose;
D’Ocelles-Paons l’immense Or, en Voûte est d’Azur;
Criantes Couleurs! - Ô Plumes de ces Oysels!-
Dont Vibrantes de Dieu ils Ornèrent le Trône,
En leur Coeur sis, par l’Oint fait Coeur de l’Oeil de Dieu!
Aux Yeux Fertiles, se décoche Ailée, Sa Flèche;
Du Dôme, en Son Ray, Fuse au Spectacle du Monde,
Qui retour lui fait d’Un Transverbéré Surmonde;
Ainsi Vit Sainte Sophie Paul le Silentiaire,
Qui Ta Basilique de Silence Habita,
Où de Ton Esprit s’approfondit Un Mystère;
Que sous Miséricorde d’Or de ces Coupoles
Au Grand Jour Triomphe! de ces Resplendissantes
Gemmes, Enfouie, Puissance! et de ces Perles, Gloire!
Mystère Sacré de la Quête du Salut!
Qui Meurt avec Toi, Seigneur, avec Toi renaît!
Comment l’Officier? En Nef Basilicale;
Saint Patriarche Photios de Constanstinople,
D’en Bibliothèque Immense Te peinturas,
En Grand Humaniste, dont Basilique Est l’Oeuvre;
Sophia! Ta Divine Sagesse, qu’aux saints
De Tes Lèvres Fuses! d’Arbre Immense, Ramure
Sienne Ombrage, à l’Ame Germée, l’Entier Royaume;
Ses Pommes d’Or, de Ton Immortalité Fruits,
Sont d’Ame de Dieu, Splendides, Vertus Jouissives;
Sa Table d’Ecrits, Marbrine, Ta Cène porte;
Aux Frondaisons, Rinceaux Fleuris, Pointes, Pinacles,
De Baptistères Encorbellements, Fleurons;
Aux Ramées, ressauts sublirés, Voûtes d’ogives;
Des Transepts s’Ouvrent les Roses, Couleur de Grâce;
Des Lapidaires les Sables, Perles de Pierre
Fine, au Dessin Brillent, d’où s’éclot Vérité;
Mosaïques-miroirs ! Tesselles d’Or n’ont Gemmes
De semblable Eau. Sur ces bains, Brocarts Diaphanes,
Silhouettes ondulent, d’Eau Drapées de Mer;
L’Embellie du Soleil, Mosaïste, s’Everse
Lumière; A Vaisseau d’abside meut Planétaire
Résonance, aux Rays d’Arche, en Thalamique Chambre;
D’un Voile masquées, se renchérissent Beautés.
Mais, par Lumière, aux Orbes Haillonnée des Fresques,
Couleur En Majesté, sa Gaze ôte à l’Aveugle;
Luminescence d’Ether, d’Ondes Concentriques,
Sur la Voûte, à Plis lents, se Déploie, du Regard
Christifiant; qui n’en décloue, Limpide, Il Transperce.
Foyer, Mi Lieu Lumineux, Feux y Consonnent
Du Liquide Miroir où, Réfléchi, Frissonne
L’Oeil Vivant : Dieu, Pan-Voyant, Splendeur dissémine;
Oeil de Dieu! Oh! Pantocrator! Christ Tout-Puissant!
Fresqué, Tout Tu Rassembles, l’Espace Relève
Sur la Terre au Théurgique Sacre du Ciel;
Solsticial Espace où s’Echangent Tous Poincts,
Où l’Ascensionnel au Descensionnel se Noue,
Le Rédime, sur les Mains du Très-Haut l’Envole;
Ains’ Priants relie Ta Chaîn d’Or, Invisible,
Des Fidèles, qui sont Portants, au Vide Immense,
Sous Ta Coupole, à Ton Essence Nue s’ouvrant;
En Chambre Intime d’Intériorité, l’Ame
Résonne. Jaspée Vibrance, Colombe, Sein
D’une Vierge, au Lutrin Te Méditant, Féconde;
Las! Mon Luth est sans cordes, mon coeur sans Pitié;
Qu’ouïrais-je en l’esprit tinter la Voix Divine?
Qu’En Espryt Te Peindre ? Un Vertige Est Ta Louange!
Robe En Simplesse au Bleu de Spiritualité
En Lumière se Tisse, en Cheveux disant Vierge,
Qui ce lit rouge à désir, pour Ton Feu, Renonce;
A ce Clos Virginal, Surgi, l’Archistratège
En l’Espryt Met Sanguine, - Tableau d’Arc-En-Ciel-;
Iris, au Beau du Ciel son écharpe en oublie;
Or, qui d’elle ne peut son écharpe Donner,
Un Fil en tient Lieu; un Pétale à qui n’a Rose;
Mais, plus est Bon Heur, qu’à recevoir, à Donner;
Homme Vil est Caméléon, de Couleur Muant;
Mais, Retiré, Contemplateur, En Sanctuaire
De l’Esprit, Est Une Divine Puissance;
Ô Toi, l’Annoncée! Puits Sans Fonds, que ne sonda
D’homme nulle main! Que fussent Intempérés
Emus! à Ta Fontenelle Boire le Pur ;
Ô Vierge! Esprit, Ensemencée Te Voulut Eve,
Sanz qu’en Ta Matrice verrous ni Sceau s’ouvrissent ;
D’Etoiles, Brillants, s’y Assemblent Polyèdres;
En Toi du Ciel se Forme la Constellation
Des constellations. Au Front, Tu Ceins l’Estoile,
Deux aux Epaules : Tu Portes la Trinité!
Dieu, celle Constellation Tienne Est, d’Où Fluent
Toutes Choses, en émanations, Ruissellent, Roses,
Qu’en Puits d’Eaux la Rosée de l’Hermon plus Suaves;
Ô Mère de Dieu ! Robe Vêts de Soleil,
Or des Impératrices en Haut Diadème,
Te Couvre de Dieu l’Ombre, Parée de Lumière !
En Soleil Rayonne Ta Gloire, en Pluie d’Etoiles;
Ô Fille d’Israël! Plus Proche Es Tu des Hommes,
D’eux l’Intercessrisse, à Ton Seigneur la Plus Chère;
“L’Infiniment Touchante ! d’Etre Infiniment
Touchée ! ô Toÿ ! l’Infiniment Droite ! pour Etre
Infiniment Clinée, Vers Dieu devers les Hommes!”;
Los à la Reine! Des Arbres muscades Fusent
Blancs Pétales! Que Musquent Son Sein Mille Fleurs!
Cloches aux Rosiers! Au Ciel en blêmit la Lune;
Aurorale Grâce! Intelligible Lumière
De l’Ame Clairvoyante! Son Regard Voyant
Se Voit; Déité Contemplant, a Vue de Tout;
Mysticité, au Couronnement de Vierge
D’Etoiles Tiarée; - Opale Boréale,
Enigme en Miroir, Ombre de Myste Lumière -;
Louange Virginale! dont, Mystérieuse,
Présence, Habitant, Incontenable, Tout Lieu,
Son Trône En Fit Ton Sein, Plus Vaste que les Cieux!
De Toi, Mère de Dieu, le Sein est Infini
Ciel Azur, Bliaud, Vêtement de Sainteté
D’Incorruptibilité, Vie Delà la Mort;
Icône au Miroir, T’avons Ecrite, Onirique;
Sur Ta Nef, aux membrures ajustant les Voiles,
Embrassons Ton Ombre, ce peu d’Illuminisme;
De Voie Lactée l’Etoffe, Chemin suivant Rêves,
A l’Emerveillante Foule menant des Saints,
Mire au Crépuscule en Soir du Matin l’Etoile :
Christ En Mère de Dieu, Mère de la Lumière!
Reine du Ciel et Terre! Haute Reine des Anges!
Pour Cygnes Poètes, Plumes de Science Insuffles;
Sous Vitres d’Emeraude, aux Médaillons ouvrés,
S’Elucide un Reflet, Moire d’Etoffe Peinte;
Lors, dans l’Or et le Sang, s’Abolit le Couchant;
S’est couché l’Astre, en a dedans la Mer Pleuré,
Sans pour quoi Savoir; Vapeurs, à Rosée s’en mouillent,
Où de Girouette coq aux Vents tourne, s’affole;
Aux Lieux où Entre le Divin plus n’est nul Vide:
Surgit Surabondance, En Plénitude d’Etre;
D’Enceinte d’une Fenêtre, la Vie s’effracte;
En Clôture Enceinte, l’Ame, Ses Yeux Contemple;
De Grand Verrière Spiralée s’Effuse au Myste,
A Rosace, Diaphane, le pénètre Grâce;
La Fantaisie, Tous les Vertueux y Reçoivent,
En Image, de la Contemplation du Bien
Vertueux, de Son Etre assurée Certitude;
Véronique! Tu es Verrine Verrière
Du Conseiller Merveilleux Estampillée, qui
Des Etoiles Mortes la Lumière Capte;
Cette Assurance, de l’Unique, Est l’Infaillible.
Hors de Toute raison discursive, Il délivre,
Par Sa Vision, la CoNaissance Parfaite ;
Puis, aux Injonctions de Conscience, pour leurs Frères;
Par leur Vÿe, leurs Oeuvres d’Amour, l’Amour ils Crient;
Ains’ ces Statues - Colonnes, aux Tympans d’églises,
Aux Porches, d’Humble Mutisme un instant Surgis,
Aux Fidèles Sortent Pavois, Voile au Parvis,
D’Arachné Toile Tissée, en Vision Blanche,
Aux Fleuris Brocarts éployée, Fils de Soie, Tresse
D’Amour aux Ors mêlés, d’Esprit Faste Puissance,
-Invite à Entrer-, puis, en Statuaire, s’Effacent;
Aux Cryptes Voûtées, Bat, de Coeur Basilical,
L’Edifice Ecclésial, où sont Reines d’Antan,
Emperesses d’Eglise, et leur Sainte éponyme;
De royal époux Laissée, Gisante, Ingebruge,
En Abbaye Fermée, soit Douleur, soit Blessure,
De s’Abymer prit Désir En Tienne Amour, Sainte!
D’en Chambre en Berceau, Tombe aux Baies Lovée du Coeur,
Géminées, Ta Clef, Verrouillée Croisée d’ogives,
Aux plafonds de Glace ouvre, Delà Voûte En Ciel,
Des Eaux Très Elevées les Etendues Célestes;
Surplis s’En Font; du Ciel des Cieux s’y prend Naissance
D’où CoNaître, En Phyale, émane - Ô ce Nud sans Forme! -;
Sont Etres pour Morts Laissés, leur Mal En Bien Mu,
- A ce Grand Douloir, Maints en Deuil Soulas Vécurent
Depuis -, qui, par Dieu, d’En Ciel Grande Grâce étendent;
Ce ne sont Vierges Tendres Tous Jours, qui Soleil
Rapportent, et ce Beau Temps Nouveau; mais si est-ce
Par Miracle Vraiment, et Divine Mission;
L’Esprit Poïétique, ou ce Bon heur partagé!
Le Réel qu’il Rêve advient. Quels plus Vrais Poètes
Que les saints? Conscience Entre en l’Aube, Mue la terre;
Dieu, Matin, ce qu’au Soir elle dira, lui Souffle;
Rois, or Est saint cel dont Toute requête Il Ouït.
De ce la Chose en Sut, si Long Temps épleurée,
Christine de Pisan, Mésaise en vers celant,
Veuve en Despoir, si Seule, et Moniale Hors moniage;
Qu’éscrivassière obscure Il Aime, à Lui la Hisse;
Serait-ce Epistolière, quelque Ephéméride
Lisant? Ou la Lettre d’Amour, d’un Prince, en Veille
Qu’il Trépassera, seule en Gésine Laissée?
A Sa Poïésie, de Dieu les Voyants appris,
Aux bassins Voient Lacs; canaux, Ruisseaux; mers, Naissances;
Aux parterres, Prairies; aux Fonds, des Pinèdes;
Sauve-nous! Seigneur : Il n’est plus de Saints en France!
Ô vous ! Saints du Seigneur! nous Priez! Dieu Louez!
Et vous, Louez Le, Astres, et Sa Lumière!
Louez Le, Cieux des cieux! et l’Eau! dessus les ciels !
Dragons! et Tous les Abymes! par l’Eau Lustrale
En Christ Purifiéz des Puissances Hostiles!
Qui Saurait l’Art conter de la Geste des Saints?
Qui pourrait ces Ames Sentir, aux Mille Fleurs ?
Ceux aux Fil et Pages des Synaxaires, Saints
Peignirent, soi Lamentant, vie de Finitude.
Au Parc des Saints a Dessein, Sans Fin, ProVidence,
Vice Extirpant, Sienne Geste d’Amour Fleurir;
Car plus n’est l’Ame ce falot entendement
Qui Rien n’Entendait, n’Intelligeait. Pulsatile,
Intuitive, et Sensitive, En Toy, Coeur, Bat l’Ame;
Heureux ! ceux par l’Echappée des Portes Entrés
De la Pénitence, de Pleurs Lavant leurs Robes :
Dieu, Celles d’Amour leur Ouvre, Qui Tout Eclaire;
Mère de Dieu, Porte du Ciel, de là d’Yglise,
Marie la Vierge, Amante, et, de Christ, Mère Ensemble,
Ô Douceur des Anges! Souveraine aux Archanges!
Pareille est la Vierge au Protecteur Mantel,
A l’ Eternelle Sagesse Infante Figure,
D' Humilité Vêtue, Couvrant la Race Humaine,
Au Trône Chérubique Assise, de Dieu Droite,
Seconde après Christ, Un de Trinité, qu’en terre
En Mère eut Tant Pleuré, Gisant, Son Christ Voilé;
Reine! Ô! Tour de David! Porte de l’Orient!
Porte Sacrée, par où Fut la Mort Terrassée,
Qu’y fît Nidation l’Orient des Orients!
Sur soi, son Baptême, s’est la Porte des Cieux
Déclose, qu’aux Battants, Grand’, Tiennent les Pasteurs,
Cortège Lui faisant, Dans la Gloire des Anges,
Devant les Tyens, auxquels Tes Consacrés d’Yglyse,
Par le Baptême, en Immersion, d’Orthodoxie,
Seul Passage au Saint Peuple Livrent du Royaume;
Saints, du Haut du Donjon, et de Tour Désertée,
D’Acrimonieux forcloz, Ermites en creux d’Arbres,
Loin, de Jalouse Haine, à Cholère Voués,
Ont Vu qu’au Jugement d’Ame, quand Trépassé
Sera l’être, à qui n’auront Cru, Christ apparaître,
Et qu’assis seront en Ténèbre du Schéol.
Face à l’Occident, des Mains, Satan se Repousse;
Le Souffle, à terre, trois fois, Crache, le Renonce.
Christ à Lui Lia l’Homme, Indissolublement;
Tous les Regards, En Un Centre, se surimposent;
Christ, ce Centre, qui, dans les Commencements, Fut;
Du Crâne d’Adam, Mort, rejoint Vie d’Azurine;
Du Profonds de Son Coeur, où Gîte Jas d’Amour,
De l’Ame Sourd la Brisure, dont le Tombeau
Se rouvre, au seul à Seul, où n’est plus seul En Dieu;
Sous Ses Ailes Brille du Firmament l’Eclat;
Au Roy des rois, son Usufruit, se Lie son âme;
Lui, l’Eternel, des Passions, En Fin, la Délie;
Tes Filles de Nuit - Libellule, Ailes Turquoise -,
Tournoient; Lumière à l’Ombre rejoint Sépulture;
D’icelle Ame Tienne, Sort Pieux Récitatif;
Au Sein de Ta Clôture, sur Tes Fils s’ouvrirent
De Paix les Portes! Ô mon Seigneur! Tes Enfants,
Vois vers les Portes du Ciel ont tendu leurs Mains!
A leur Voûte d’Ombre enclose, en Bois de Pilastres
Du Coeur, dont d’Eau Rosat, à Tous Jours, Stalactites
Au Dieu de Source, En Verticale, ont remontance,
En Cave Cloîtrés, dont s’Invisibilisant
Ne se déclosent, Coeur au monde leur Palpite,
Triste Brouillage, sous d’Ame Claire Vision;
Sages, en Palimpseste Vieil, Monde Voient Prime;
Si Pur leur Univers, qu’y Rend Chryst Son Reflet;
Transparution, Sous Réel, d’illusoires encres;
De ses Bris, a réassemblé, leur Liberté,
L’Un Miroir, dont chacun Fragment d’Ame réfracte
Le Beau Désintérêt, et l’Eclat Magnanime;
A leur Huis du Seigneur admirant les Beautés,
Et l’Aurore la Pourpre Vêtir du Grand Roy,
Comme au Jour, une à Une, Mènent les Etoiles,
Veille au Fenêstron l’Observant de Dieu Veilleur;
Des Yeux Suit les Astres, En son Esprit parcourt
Des Plages les Dunes, au Long du Noir Rivage
Où s’Allume Alternance d’Etoiles. Les unes
A leur Fin vont, du Faîte Voûtent la Courbure.
Vénus, Invisible, de près le Soleil Suit;
Le Sage est de Ciel Miroir, de Terre Ecritoire;
En lui se reflète le Tout. Son Esprit, d’Anges
Se Tisse. Bien Peu l’approcher Osent, de Crainte;
Mais Dieu Est Perfection, par Tout, par Tout, par Tout.
Au Balancement oscillant de Son Vertige,
De cet Enchantement, plus n’est d’Escamotage;
Lune, au Lac de Mer d’Ame, ombre Joint de son Ame;
Qu’Ombre de Lune trop Tôt, trop Tard, au point-noeud
Frôle la Terre, en Minue, Solaire, l’Eclipse;
Ains’, qu’au Tien Soleil, notre Lune à Temps s’Egale,
Toi! Qui Ton Fils Fis à Toi Egal, et la Femme
Egale à l’Homme, au point-noeud sa Côte reprise!
Au Lieu d’Effervescence, s’y Consume l’Etre,
Plus qu’au sol de Vénus, en Planète d’Amour;
L’Ame Purifiée, Seule, la Brûlure En Souffre;
Que Vénus, la Libre Etoile, Matutinale,
Au-Devant Soleil se Lève, de Dessus Lui,
Jusqu’Après Cel, à la Nuitée, Posant sa Course,
Vespérale, se couche, Etoile d’un Long Soir,
Celle qui du Matin Fut l’Etoile, Radieuse
Encor’ Paraît, sous son Soleil sa Course Mène,
Tous Jours, du Soleil Proche Egalement demeure,
Ni plus Proche, ni plus Lointaine, que Toute Autre
Etoile, Sa Très Blanche, Seule Confidente,
Ou comme est la Lune en son Plein, Pleine en ses Jours,
Sur Nature Humide ayant Seigneurie, Pleureuse,
Au Sommet de sa Force au plus Loin la Mer Jette,
Ains’, qui Veut d’Ame à Divine Union parvenir,
Ne doit, lune faible, en terre sa Clarté perdre,
Qui Tache, Offusque, et Pâlit, mais en Lune Pleine,
Ou, de son dense brouillard Sortie, Libre Etoile,
Seule en sa Nuit Silencieuse demeurant
Près Dieu Etre, En Prière, Acte, ou Pensée Captive;
A qui, Humblement, pour l’Amour de Christ, Tout Fait,
Dieu Donne à diriger du Monde le Navire,
Que, de l’Ombre Sortant, il le Mette En Lumière;
Fi de toute Manence ! Angélique est le Temps
De ceux qui délaissèrent ce qu’ils Embrassèrent,
Des Vitreux Veilleurs, sous Verres d’Eternité;
Maître d’Oeuvre Verrier, Trois Rosaces en Une
Enceignant, Tous Bris de Lumière, En Vision
Fond, d’Un Monde Unitaire - Unicité Divine -;
Or Est Un le Monde où Dieu l’Homme Egal Créa,
Dit Saint Vassili, que d’anges Pluricolores
Ailés Il Vêtit, couché dans la Mort n’étant;
Qui de l’Un ne fut Enveloppé l’Un n’a Vu;
Mais qui le Fut, par Union ce Fut, non par Science;
Las! l’oeil de glaucome atteint le Soleil ne Voit;
Qui le Fut, c’Est en Lien d’un à Un, Delà Science,
D’Unitive Amour, au Ciel, de Crevés, Taillé
L’Habit de Nuée, sans Océan l’île en Pare
Du monde, qu’à l’Image de l’Etre il Devînt
Cosmos, qui Tout l’Univers Contient, Réel,
Psychique, et Spirituel : Trois Roses d’Homme En Un;
D’Un même Oeil s’y Contemple au Ciel les Porches Mauves
De Blanc de céruse Peints, de Gloire de Naples,
De Rouge laque, au Feuillet effeuillé Pétales
Fusant aux Astres, - sur Fonds d’Or leur Course Achèvent-,
Et l’Ordre, En Dieu Réglé, avec Munificence,
Sens, qu’aux Coeurs Ses Saints, Etamines Il dévoile;
Point réel Voilé, que ne Voit Science; Oeil de Dieu
Bien plus Tôt, au Puits qu’Enserre, Etrange, Arc de Roses
En Ciel, alentour nous, Poussière Nés d’Etoiles;
Aux Arceaux du Cloître assis, en Coeur, leur Vision
De l’Art Spirituel, au Monde ouvre les Croisées,
Des Verres Colorés Serties du Grand Vitrail;
En Cime Suraiguë de la Plus Haute Chambre
D’Esprit, Pure en l’Intellect du Plus Haut du Front,
En Coeur Profonds, Lieu Intérieur, Descendant, Viens!
A la Pointe Fine de la Concentration,
Ceux se Sont En Dieu par la Prière Immergés,
Qui, la Mer Divine, aux Feux de leur Coeur, balisent;
C’Est là, En cette Vue, que se Tient leur Repos,
En Sa Chambre d’Echos, que s’Epanouit l’Ame;
Le Diamant du Beau, Librement, s’Irise au Prisme;
Ceux-là, dans les Espaces Intuitifs Vécurent,
D’Intériorité Profonde, En l’Ile d’Amour;
Fons éclaira du recueillement leur Lampion;
Muance à Ta Palette! en Lanterne Magique
De Vie Mue Couleur au Dais d’Etoffe d’Esprit,
Sur d’autres théâtres portant Ton Oeil Voyant;
Sous cabochons Ternis des Verrières du Monde,
L’Art Pur d’un coeur Chamoiser Révèlance y Meuvent,
Qu’en Premier Lieu Tissa Dieu, Coeur en Sein de Mère;
Les Justes, En Cénacle, le Tout parachèvent,
Des Divines Beautés Investissant le Monde;
De ceux En Joie qui Meurent, aux Chevets s’Inclinent;
Vous qui de vous jugiez toute vie retirée,
Debout! Jeunes Accoudées, Courez aux Fenêtres,
Au Matin Penchées, sous Triple Arcade où vous Vîmes,
En vos Intérieurs Profonds! Ô Reines des Iles!
Si Long Temps qu’en dérobement Disparaissantes!
Revenez, Fondées, d’où, Flots, fûtes effondées!
Aux Arcatures Cloîtrée d’Hyperborée Celle
D’Esprit, qui, Grand Vol de Geais Bleus, Plane, Tournoie,
L’Ame, d’Oubli de Mort aux Astres fait Mémoire,
Le Mal dévêtant, que Vaille d’Apprêt la Touche.
A qui de soi se déprend, le Temps ne s’égrène,
En Heures Conté par chaises de malle-poste;
De son petit Coin sombre où la Restreint Amour,
“Où d’Etre Homme d’Honneur on Ait la Liberté”,
Conscience Désirante entre au Réduit d’Autrui;
Voi ci les Douze, en ce Pavillon, aux pagodes
Fort pareil des poupines maisons! Coolies d'âmes,
Exténués, plus ne s’y font voiturer même;
Mais il leur semble d’y être, pour Tant qu’ils fussent
En cellules Restés, la Vierge Assister, qui
D’en Pâmoison revient, près Tous Christs Crucifiés;
Fils, lors, sous la Colonnade ces Coeurs Voyant,
D’Un seul Coeur L’Attendant, sur eux l’Esprit resouffle,
De Sa Droite les Elève, que leurs Mains Sauvent;
Les saints, Usés, T’acclament, Gisants sur leur couche,
En Canal de leur Voix le Glaive, et Ceps de Fer,
Liant rois de Chaînes : C’est aussi, des saints, Gloire;
Hauts sont les Pays, Là-Bas, des amas Stellaires,
Où Vont, en leurs Constellations, les étoiles,
Et Couleurs d’Amour, Chanteresse, la Figure
De Dieu Célébrantes, d’Enchanteresse Gloire,
D’un Même Jet Sourdant, Sacrée, Poésie pure,
Doctrinale un peu, pour disPoser à Ses Voies;
Saints Anargyres ! Conscience, et si Haute Science
A ces Princes Artistes, d’Art Spirituel!
D’Essence Religieuse fut le plus Grand Art;
Art des arts, longanimes Sacrés, l’Univers
Leur Jugement Sait, qui Beauté se représente,
Et qu’en son Fonds Spiritualiser se Veut l’homme;
Vous ! qui, Tout à Tous vous étant Faits, fûtes Un,
En votre Universalité, de Plusieurs fait,
Poètes vous fit Dieu, comme à Tous Vrais Mystiques;
Christ, en vos Ames, Sa Parole a Déposé .
De Sa Divine Incompréhensibilité,
Incirconscriptible, fîtes le Ménologe;
Du Passionnaire, Il Enseigne Sublimité
A Ses Passionnistes poètes aux violes
D’Amour, contre gré, Religieux Passionnément;
C’est Déni de croire que de Nécessité,
Moïra, mère des Parques, se Pût Enfanter
L’Art, dont long Temps elle se dit seule accouchée;
De ce Coeür s’y Scrutèrent les Secrets couloirs,
D’Oculis, ses Confins en Calanques, Cherchant
Si s’enniche un Enfant, sous Chaleur Douce en Mère;
Las! de son Art, le Peintre n’a Secret, ni Fin,
Ni Ton Poÿétique Génie, Contemplateur,
Dont chacune Galaxie ouvre En Nues d’Etoiles;
Quel Art ils se sont Acquis se Voit aux Artistes :
Celui qu’Accomplit Christ, au-Dessus Est de ceux
Qui point ne Savent même Abroger. Christ, de l’Homme
Est, Parfait, l’Accomplissement d’homme En Dieu-Homme.
Ceux qu’Il éclaire, Il Fait Devenir, Tout, Lumière,
De Surnaturelle Beauté l’Esprit adorne;
C’est l’Heure Délicate, où, l’Ame, le Fermoir
Clos des livres, plus Rien n’en lit, l’Envie éteinte;
Où, du Désir, nul plus n’a Voix, que de Celui
Dont Rien ne décèlent ouvrages, que des Saints,
Qui que de Vivre n’écrivirent, Typhons Fauves
Domptés, d’Odysséïsme; Ames de peine en Peine ;
Au Bord du monde où demeuraient, Ensevelies,
Auprès Toi, qui fut Vague, Ton Silence, Vaste,
Plus ne déplient d'eau les ombres leur Sentiment;
Qu’apaisée, Male Mort, ce Temps, Rôde aux Parages,
De Qualité Changeant, vie, En Vie - Dramatique,
Antan -, Monte l’Intensité, Béatifique;
Dieu Poïète! De Ton Amplitude ouvre Un Monde!
Aux Romances Anciennes Mis Ciselure
De Peïthô qui Persuade, fais d’Aube Déesse,
Et de l’Artiste Tien, l’Assonancé - Toi, Don,
Qui Ta Mesure Donnes, Cadence, et l’Idée
Spirantises, Pensée Flues, Voiles d’Aube EmBrasses;
Qui, de Dieu, en son Penser, Tout Attend, se Meuve
Par Son seul Veuil. Si quel parti lui ne Sait, Dieu,
Au Temps Dit, à Tel état de fait, le Lie, Libre;
Libre n’est noble en haut lignage, mais Lié
De Toi, qu’à la Montante Douleur Misses Haute
Halte, avant l’Irrévélé, où s’Annuit la Nuit;
Mon Dieu! Voy cy qu’à Vains vers Futiles grimer,
A notre insu Passe Impartie la vie, si Brève,
Et que n’aurons Rien Fait d’Amour! que T’en Ecrire !
Eux, de ce qu’ils ont Vu, ont soulevé le Voile;
Du Reste, à Goûter l’Eau Précieuse, Eau Sainte, ils Donnent;
Ce qu’ils ont Fait, ils l’ont Ecrit avec leur Sang;
Ce qu’ils dépeignirent, Textes Sacrés Lièrent;
Jeûneurs, pour Art au Ciel Arquer, d’Amour Chantant,
Aèdes Inspirés, de Dieu Prirent leurs Plumes;
Ceux, de Livre, Amples Forêts, d’Amour Magicien,
Enchantées, en Chanteries, a Cappella, firent,
D’Ames Vraies, Théorétique, Saisir Sagesse :
Sous Sagesse Pratique, l’Authenticité,
Au Labyrinthique, l’Authentique Secret;
Sous l’Allusif, se Restitue l’Esotérique;
De l’Alchimiste, l’oeuvre au noir ils ont passée,
De la Nuit l’Espace ont de Silence Sculptée,
Sont En l’Abyme Entrés de l’Absolue Ténèbre;
L’Originelle Nuit ont Jointe, point l’antique
Nuit, de nos voiles celle alourdie de péchés,
Du Chaos venue la Primordiale Nuit,
Qui Chronos-temps, Gaïa-terre, Mort, Somme enfante,
Mal Faisante Tombée, jamais plus ne se Lève,
Nuit de l’âme Obscurée, aux Enfers dévolue,
Abyme de l’Informe, quel n’est Nuit Divine,
De Moyse Entré En la Ténèbre Divine,
Celle où, Dévoilé, Sourd, Nuée, Voile de Gloire;
Ils ont déscellé, de Sept Sceaux Scellé, le Livre
Qu’au Temps de la Captivité déscelle l’Ange
Au Coeur de qui, dans l’Ombre, Crie vers la Lumière,
Sachant qu'autant hâtivement Tristesse et Joie,
Que nuit et Jour, se succèdent. Mais Joie En Dieu
D'Amour, Tristesse sur Elle plus ne l'emporte;
Celle Irrépressible Joie aux Adversités
Demeure, d'Erythrée, qui dans les Premiers Ages
Fut, d'en l'An du Monde Un, du Temps qu'en Vie d'Antan,
D'avant toutes ces Traversées d'Années, dont Rien
Ne demeure, se nageait en Béatitude
En l’océan des Yeux d'Intérieure Vision;
Solitude, plus avantageuse y Serait,
Justice, et Mort, qu’être à soi lyre dissonante;
Mais, en Bonne compagnie ils s’y Voient, et Belle
Harmonie des Contraires, sous Christ subsumés,
D’un factieux, piètre Dualisme, antipodique;
Dieu leur y Est Jour et Nuit, Ombre de Lumière;
De la Mer en Fureur, Sauvée, des Déchaînés
Eléments, l’Ame avec le Ciel l’Affinité
D’Incorruption y retrouve, et Chaîne des Etres;
Sous les Vents ils Attendent d'Etreinte Pensée,
Manifestations Fastes, les Entresignes;
De sa Révélation, l’Effet Libérateur :
Cel qui ne Pouvait, aux Ailes du Désespoir,
Que choir, à Présent Serein, l’Ame Libérée,
Quoi qu’il en eût, Lût-il En Dieu, Plane En Esprit ;
L’escorte, en Blanche éployée, l’Oyselle des Mers,
Guide à la Paix des Médusés Radeau Mouru
De l’Ame, aux Lieux Hauts Fortifiés, Antres des Sages,
Vers l’Idéale Cité le Menant, aux Portes
Eternelles, leurs Linteaux Etageant, Vers Dieu,
De Mille Fenêtres à la Lumière ouvrant,
D’Eclairs Transperçant de l’Apparence la Chape;
Aux Solives, Quarts de Coursive Adage y Virent:
“Aime, et Fais ce que Voudras”, d’un qui n’appliqua;
Ô vous! qui Toute Nébuleuse aviez Perdu!
Regards d’orbites! Bouches chues! Plis d’Amertume!
Ames idiotistes! inaccomplies! éparses!
Vous qui des yeux ne Pouviez Sonder nulle Abysse,
Sans crainte d’y Sombrer votre Désespérance!
Ô vous, Approchez! Son Abyme Est Plénitude!
Nuit! de Ta Grande Pâque! Ondée Spirituelle!
De Tout Lumière le Voile y Lève, Ô! Tous Jette
A la Voile, sur Toi, le Ciel, l’Enfer, la Terre!
Venez! Naissez Lumière! où s’Allume l’Aurore;
Le Prince y Gîte de Toute Mansuétude!
Qui Vient à Lui, Courbé, d’Autre Age Exténué,
A Sa Source, Flots n’épuise, du Libre Aimer;
S’y Verse Volupté, en corne d’abondance;
Au Dard des Yeux, n’y sont Pétrifiées Licornes;
Si veut Licorne ce qu’Eléphant Fuit, ains que,
D’Effroi, Chevaux de Cyrus, à Vue de Crésus
Chameaux Luttant, Vois! Cerf, Brame Ton Solitaire;
Aux Pieds d’Hyérôme son Fauve, de Séraphim
Son Ours, de Marc l’Aigle, Ane, Boeuf, Lyon en l’Etable,
Chauffe aux naseaux, ont leur Dieu Reconnu . Point l’homme.
Si fut Licorne Orgueil, Sirène, Flatterie,
Christ-Dieu Est Pélican, qui Donne aux Siens Son Sang,
Lequel, par l’Air Lancé, sur les Impies retombe.
Encontre Ininterrogés Présupposés, faites
Ce que Voudrez, si Clef d’Amour Trouvez - l’Arcane-.
Car, vers le Soir, Tu Vins, sur l’Autel Mis Ta Lampe,
A l’Heure où, de Désir, ce Brasier s’Allume,
Que ni le Doux ni l’Amer n’entre au Pays d’Ame,
Fort de Toutes Audaces, Amour Fais Descendre;
Saints ont Cessé de parcourir toute la terre
Sous le Soleil, le Sachant devers Dieu Rien n’être
Du Soleil de Justice En Char Doré qu’un Ray;
Pour Christ, se Purifier, en Pénitence sainte,
Devant Dieu, plus Grand est, que tous ses biens Donner,
Et monde courir, en vaticination;
De cette Terre qui, Jadis, Fût Un Soleil,
Ils ont Vu, semi Lunes, les solaires Taches
Des Péchés de ceux qu’ Humblesse ferait des Astres;
Ô Verbe! du Soleil Seigneur Intelligible!
Au Ciel Char de Joie Tournant, l’Univers Ordonnes,
D’où que, ne Détruisant Ténèbres, les Eclaires!
Au Soleil allait Constanstin se Dévouer,
L’Empereur, du dieu Phoïbos fervent Idolâtre,
Aux autels sacrifiant de Cendre et de Sang,
Lorsqu’à l’astre il Vit ce Signe en Croix du Sauveur,
Et ces Idéogrammes : “Jésus - Christ Vainqueur” :
“Par ce Signe d’Air, Vaincras”, Disait le Prodige;
Comme au Jour où, d’Ancien Calendrier la Fête,
Sur l’Yglise Assiégée des Chrétiens, Diamantée,
Se Vit au Ciel Paraître Longue Croix d’Etoiles;
Sans Plus de Nuit, de Pluie, de tous Vents Abrités,
Sur les Mondes Intérieurs, les Yeux ouverts
Distinguent l’Immense, En Bienveillance Divine;
Triste Pouvoir, du Temps même, désagrégeant,
N’y a prise. De non Savance, où Nuit s’Embrase
Tu fais Esprit l’Oeil Pur, dont s’Enflambe Un Soleil;
A l’ Unique Oeil du Globe, En Intérieure Vue,
-Lumineuse!- d’Intuitive CoNaissance -,
L’Ame, de Phénoménalité, se Délie;
De la Chaîne causale des causes causées,
Qui des choses n’exhibe que le seul Comment,
Au Pourquoi de la Cause Incausée se Délivre;
De Beauté Révélation ! Ô Terrifique
Miroir ! qu’En Splendeur lui Restitue, Sa Figure,
Qu’aux Feux envoûtée Vision Réfléchit Mystère!
S’y Voit, à Fonds de Ciel, renversé, l’Infini.
La Fée des Eaux en Garde le Thrésor. D’Oyseaux
Ailés, elle Tient l’Äme; dans sa Paume, Un Monde :
Orthodoxie! Cause Planétaire! A Sauver
Celle Cité nôtre EnGloutie, se Sauvera
Le Monde, par elle appris à se Haut Sauver;
Du Soleil plus Proche, plus Vite, Sa Planète
Intercède, en elliptique Orbite voyage,
Qui que Dieu ne Rencontre, que nul ne rattrape;
S’y Sublime l’Approfondissement; s’Elève
Tout, - nul Dolorisme-, en Souffrance, et Ton Suave;
L’Eternité, d’Un Seul Jour, En Fin se recourbe !
A Perte de Vue, sans Cloisonnages nuls, Plaine
S’étend de Vérité - ô Beauté! - : Dieu! Splendeurs!
Les Reines des Steppes, aux coeurs ouverts y Lisent;
Sainte Vassilissa, qui a nom de Princesse,
Guenièvre, Bel Objet, trop Belle Dame Blanche,
Et Tendre Amante, Fée, sous l’Arbre aux âmes sise;
Sur la Brèche, au Créneau s’exhaussant, Coeur qui T’Aime
Droit des Vifs Défend, Pleurs d’Antigone au Rempart,
Du Christ, à Bataille s’Epouvantant, ses Frères,
Demi-Morts, puis Tombant, l’un par l’autre Percés,
De Volupté, en Temps Prompt Flétrie, Voir ne Pussent
La Robe, que peau plus jaune, des Grées, Nées Vieilles;
Telle Antigone encore, pour le Droit des Morts
Vint l’Ame à s’Ensevelir, Menée, Blanche, aux Marches
De la Mort, d’un Tombeau, sur Mer, s’emmurer Vive;
Aux Fenêtres s’encadre la Mer, Pont, déesse
Ains’ Fanstasmagorie, Carnaval Portant, Masques
D’Aphryque, un miroir plein d’ombre Vendus ses Fyls;
La Joconde, Maitresse d’un Doge en Secret
S’est Esvanouie. De son Palais, aux Fenêtres,
La Charmeuse, la Dormeuse, plus n’apparaît;
- En Loggia sur Rien Accoudée, d’où s’admirait,
Au Fons du Val d’Eau, Miroir, venir grand’ Princesse,
Qu’aux Noces Escortent Tritons, Génies, et Nymphes;
D’oeuvre-Fenêtre éloignant Vue d’ombre portée,
A faire Oeuvre-Miroir s’enclot, semblance à Dieu
Capte, aux décousues Formes, l’Habit Crée de l’Ame;
D’Apollon l’inspir au poète plus ne tombe,
Cédée, des cordes d’un luth vide à l’autre accord;
Qu’admirer fenêtre vue d’en miroir enclose ?
Le roi et la reine plus n’y viennent poser;
A Dieu! princesses! Voi cy le roi mis en caisse;
C’est de Toute vie Fin, un Memento Mori;
Léonard, sa commande plus ne livre. Il aime
Sa Modèle. A Amboise, Tous Jours, la refait,
Monde, à sa Crédence ; Inachevés, Mort les Laisse;
- Qu’eût Cultivé la Vertu, Mona, son sourire
Enigmatique semblance eût eu de Gandji,
D’Illuminisme Sérénité Souriante;
C’est du bonze Ascète Sourys d’excès de Peine;
De l’Enfant-Misère le Sourire Angélique :
Sérénité, sur Tous Souffrirs du monde, y Flotte;
Ô! ces Yeux mi-Clos, ces Paupières Baissées, Sages,
Qui du Coeur Coupolé Tout l’Intérieur Espace
D’un Unifiant Regard Embrasse, et l’Innocence -;
Ni Cléopâtre, en l’Intemporel enfouie,
Console d’un Phare, Fenêtre Alexandrine,
Dont nul aux Miroirs Luminescence ne Sut;
S’y Voit qu’en Pyramide, au Profonds, s’en Etagent
Force appartements, à la Montée plus Somptueux;
Loin du viol de Lucrèce est l’Etage Nival;
Aux Pièces d’Eaux Penchées des Intérieurs Jardins,
Sous les Mortes ondes, Dormantes, des Canaux,
Flamboyantes, Flottent sur les Fonds, cathédrales
D’ombre sombrées, leurs Villes englouties, à s’être
Au Gouffre Brisées du Mauvais Infini, qui,
Sur pilotis lacustres, tremblés, T’édifièrent;
Péris leurs Architectes, Gauches Astronomes,
Ton Ciel par Petit bout scrutant de Lorgnette, où
Ne se dévoile, Infinie, des Choses la Suite.
Où sont de Ninive les Murs, de Babylone
Les Murailles, de Persépolis les Palais,
Temples de Balbeck, de Jérusalem le roi?
Et des rois de Juda Nécropoles Royales?
Où? la Basilique d’ombre au Soleil Offerte,
Dont Mosaïque Unit ce que Vitrail divise;
Babel n’était “ de Dieu la Porte”, ô Doux Messie
Du Monde! aux Pieds de qui point ne s’Etaient assis,
Avant que de la Bâtir, ceux qui Ton Nom Saint
Sans Tes Fondations y Creuser, usurpèrent.
Qui Veut, l’Entier Edifice, au Faîte apposer
Du Ciel, Sache que, Toi Seul, en Choisis les Graves:
Non point Egée, qu’aux bras de Phèdre Oublie Thésée,
Au Faîte de sa Terrasse la Voile Guette,
Noire, par Faute d’Oubli : en Mer Meurt, Jeté;
Ni les royales Momies, bleues aux Nécropoles,
En bracelets lazuli leurs sceaux, inhumés
Pharaons, quels, Etoiles se Levant se Crurent,
Et soleils huréus en jaspe scarabées,
Mascques d’ör, façanst dieü Granit, en SarcoPhages,
- Serait-ce tête d’Ibis, Faux dieu de Sagesse,
Thôt, qui, l’Habit Plissé posé, fut en Linceul
Emmaillotté, puis aux Marais Déserts Laissé ? -,
Dont les Convois par la Plaine à Présent l’on mène,
Ne Croisant qu’Ânons dont Nourrit la Poussière
Cobras, nos Puits Bouchant, où d’Eaux Ecrit Maryam,
Dont, au Crépuscule de la Création,
Les Bouches ouvrit qui nos Lèvres Descella,
Bénissant, Transgressifs, nos Dits. Car Dieu Est Grand.
Ni Tancrède en Prison Mis du Château d’Armide,
Ni Charlemagne, ombre de Mort, Croisés, Impies,
Qui nos Livres Brûlèrent, nos Tours arasèrent,
Dieu ne Touchèrent, aux Fondements Orthodoxes;
Mais Saint Wladimir, de Vraie Foy en Quête, Tous
Ambassadeurs, par Tout, envoie. D’Orthodoxie
Vraie Splendeur Apprise, En l’Amour Russie Baptise;
Plus ne savions en l’Yglize, au dire des Hommes,
Si qu’ au Ciel étions, Figuré de Coupoles,
Ou, de tant de Beauté sur Terre, En Haut Portés;
Qu’à la Lune Apparent Temps Cessions mesurer,
A la Ligne d’Horizon Faite Floue, sans Nue;
Que Claire Fût la Nuit du Jour des Corps Célestes;
Telle une Perle Irradiait, en boue enfouie,
Parmi les ombres de vie, qui Passe, Olga, Sainte,
Princesse de Kiev, de Saint Wladimir l’Aïeule;
Saint Serge de Radonège! aux Résineux Pins,
D’Ermite Ange En Ciel; de par Dieu Préservé
Des Tentations, aux Tempérants Sa Paix Instille!
Toi qui, de ta Retraite Secrète Mûri
Assez, pour devenir, Sortis, de l’Entière
Russie, l’Iluminateur, de Tout Spirituel!
L’Astronaute, en Lune, Vit qu’était Bleue Planète;
Se Féconde au Fleuve Amour, la Sainte Russie;
Ses Saints! D’Amour, Fluence Azur, Avez Puissance!
Saint François, de Dieu le Louangeur, et Son Pauvre!
D’Evangélique Simplesse Acquit l’Ame Orphique,
Qui Tout Chante, Eau Pure, Frère Soleil, Soeur Lune!
Terre! Icône du Ciel Archangélique! Eau Bleue
D’Etre Intensification ! - Vie Phlogistique! -
En Science des Miroirs, Océan Catoptrique!
Ô Dieu! Qui Pareille à Roseraie Voit Céleste
Sphère! Au Buisson d'Ardentes Roses, Feuilles Lustrent,
En Ta Créante Puissance, Flots du Temps Bouclent!
Cette Paix Profonde, Ô! de Ton Fleuve Epanchée,
De Bleue Saphyrique Amour qu’ont de Toi les Tiens;
Pour ne qu’à Toi Songer, Tout Souci T’y déposent;
Spirituelle Vie! Emerveillante En Dieu!
S’y Reçoit l’Esprit, d’Adoption Légitime;
Juste Est le Fils, En Mystère de Liberté;
S’y Contemple Providence, qui, de Son Ombre,
Couvre. A la Fluide Surface Marche d'Eaux:
Tout il Peut Dans le Christ, qui Sa Force lui Donne;
Par Conversion des Yeux, l’Entité du Monde,
De l’Intérieur Regard Métamorphosé tout,
De par ses Saints, Touche à la Conscience Totale;
Par-Delà l’Union des Mystiques, l’Ame
A la Plus Haute Atteint, EkStasiée, de l’Un,
De Saint Denys cell’, qui, sur l’Arès, Saint Paul ouït;
Au Pleur des Moires Semblable, Soie de leurs Jeux
D’Eaux, En Lumière, EkStasie Jade aux Rivages;
Ces Yeux le Tour ont fait du monde et de la vie;
Qui Pyramidal s’est cru, qu’il Voie, dans les Sables,
Evanoui, des Siècles son Néant ; se Voie
A Rien Tombé, de n’avoir que des Riens Couru.
Pour vous, Philistins! qui avez bouché nos Sources
De Perfection, Dieu de nos Pères Censuré,
Sites Erasé, sont Plus-Value nos Souffrirs;
Mais qui, Perdant Tout, et ce qu’il a de Plus Cher,
En Prière du Coeur s’Enclot, Tout Oubliera:
Christ y Est, tel qu’en Rocher d’Horeb, Jaillit Eau;
Qui pour Dieu Tout Oublie, d’en Aimer hommes même,
Dieu, En Celle Amour de Christ, Tout lui Rend, Amour
De Dieu, cell’ des Hommes, et cell’ des UniVers;
Du Divin Trine, il découvre l’Essence Intime,
Des Choses, des Hommes, Soi au plus Haut des Trônes,
Où, du Logos, Sourd l’Eau, de Tout Raisons oyant;
Car l’Ame a Vu d’Amour se Déchirer les Voiles,
Et, de son Coeur ouvert, a Dieu Jailli les Eaux
De Vie, qu’au Pays de la Soif, Jardin, Fleurisse!
Celle Mystique de l’Un, qui s’EfFuse encore,
Invisiblement, de la Visible Nuée,
Laquelle Est Christ, Fleur d’Un Siècle, et de Tous les Siècles;
Lors, sur l’Antique dit, et poïétique dire,
Se rouvre, au recueillir Fleurs d’Ecritoire, Un Dit
D’Amour de Dieu, Pour Dieu, qui Son Feu ne Consume;
Qui entre en Dieu saisit que Lui seul Est au monde ;
Oui, Dieu Est l’Un, dont Riens ne suis qu’une Expression,
Et, par cet Un, Tout s’Exprime, et Tout s’Entr’exprime;
A Celle Vie du Dedans s’y Eclot, d’Avant,
Comme En Avant de l’Yglise. Car, qui Christ Cherche
Au Sépulcre, en Marie, ne s’Arrête à Ses Anges:
Magdeleine en soi Christ Portait, comme une Femme
Son Amour Porte; plus que soi l’Amour Aimant;
La Consolation des Anges en Refuse;
Plus dur l’Effort vers Toi, plus Forte Ta Présence;
De Tes Parfums Tu Couvres - Baume aux anxieuses
Apories; Ton Choix Divin Tu y Manifestes :
Si Mort Terrassante à vie Nature Horizonne,
La Vie En Christ, de Mort Est l’EkSistence Vive:
Nul, que Christ, ne Pousse Homme Crû jusqu’aux Essences;
A Ta Fontaine, les Colombelles d’amour,
Venues s’aimer, à leur insu l’Amour y Burent,
Vie qui ne Meurt, ô Source, au Monde, d’Immortel!
Dès Avant l’Origine - Originarité -,
Sur la Fontaine de Vie, Fontaine d’Amour,
Sous l’emprise d’Amour, les Amants s’y Penchèrent;
-En Ciel et Vie Foetale sont faits les Mariages-.
Tirés de Dorveille, en Anneaux d’Abyme y Virent
Le Coeür d’Arbre de Vye qui relie Terre au Ciel;
- “L’Homme qui, Jour et Nuict, Médite, Est comme Un Arbre
Près d’Un Courant d’Eau” germé. Son Fruit d’Hespéryde
Naît d’Or, Christ, Secret Parfum, de Rien Contenu -;
L’un Tend à Hauteur qu’Autre son Reflet renvoie,
Au Miroitier, Delà Tristitia, des Couleurs,
Où l’Ame Tant Est Une, si que Transparente;
Dieu, des liens de Mort, de Temps, de Tout, de soi, Soi
Délie, Libère; aux entours du Monde Il Effuse
L’Oint Christ, Rose à Rien Tenue, remontance Exhale;
Entés En Toi ont Végété Mots, aux Racines
D’En-Haut. Jambes en Croix repliées de Lotus,
Ramifications s’ébranch’, Méditant Corps d’Arbre;
Le Juste Est Racine, Colonne, Arborescence,
Fait Christ, Arbre de Vie; Discernements Goutant
De CoNaissance, En Bien, du Mal, il n’en a mal;
Joie, contre-saison, contre -Arc de Mâture, Meut
Ses Ailes, d’au Pilier d’Ame Décloue, Lieu Faite
De Présence; Arbre de Vie Croît - Haut Paradis;
Rien plus ne lui est à Douleur. C’Est CoNaissance
Parfaite, qui Tient En Silence, Emerveillé.
A Christ ne Plaise que sans Lui Demeurions Vie!
Dieu, Sa Vie Prête aux Figurations d’Eternel:
D’un Même Cep ont Fleur tous Pampres aux Charmilles;
Navigateurs Aériens à Vue y Naviguent;
Qui dans la Vigne de son Coeur a Travaillé,
Les Passions déracine, qu’endort le Désert;
Au Coeur Secret, Lieu d’En-Haut se Voit, Ses Mystères;
Fleurit Coeür Racine En Arbre de Perfection;
En Coeur saint, Branches saintes. coeür d’Arbre ébranché;
Ascèse, esprit épure. Coeür Pur, Mort du monde.
L’intelligence, des sens n’est qu’un d’âme impure;
Mais le Coeür, Tous les Sens de l’Intérieur, Contient:
Autre est pureté d’Intellect; Autre Est Coeur Pur;
Tourelle, en cel Arbre, s’Enclot, d’Ivoire, aux Côtes
Du Coeür, l’Hésychaste, En Sagesse - OrthoDoxie
Splendide -, au Ciel, Corps, remonte. Ô Christ, la Bâtis!
Car c’Est au Plus Profonds du Coeur que s’ouvre un Ciel,
Qui Mène aux Tiens, d’Escaliers, par Volées, Tournés,
Aux Lieux dont, à Tes Enfants, les Plus Beaux Tu Gardes;
Cinq pour l’Esprit sont ses Degrés, Quatre d’Amour :
Sensible, Imagination, Raison, Intellect
En Noèse, Intelligence d’Intelligible;
Tour de Corps, du Greffe Gardée, d’Amants Mésmoire,
Par Neuf Degrés étagés, au Coeur Plein d’Yver,
Temps Ame Hyverna ; En Haut, à Ta Porte assise,
Abattue, s’éplora, sans Fruit, Prostrée : “ Viens, Père !”,
Criant à Ta Grâce, yeux appendus, Cantilène
Plorant de Palombe, à Jours Plus Précieux Prise;
Qui Veut, au dépli de Lumière, ouvrir ses Portes
D’Ame, Dieu l’Assiste, et Sauve Garde! Qui, tous
Huis et pertuis, clôt de volets, Dieu Aie Pitié!
Qui, Tant soit Peu, les entr’ouvre, Bien Tôt Après
Sur lui Perçoit Manteau, d’Irradiantes Ondes
De Ta Grâce. Amour, Sa Surpuissance En Effuse;
S’y Virilise la Force, en Croît le Divin;
S’y Epaissit le Silence; s’ approfondit
Le Mystère; plus Irrésistible Il Se fait;
C’Est, par Purification, Montée En Puissance
Vraie; ce sont, degré par Degré, Visitations
Des Châteaux d’Ame. Il n’est lors Jours de Vie qu’en Bribes
S’Exhalât ce qui, seul, ne se fut Laissé dire;
Où se Prendre? Bris, en la Tissure s’insèrent;
Jà, Tout se dérobe, En l’Espace d’un Vertige;
Rien n’y Contemplait que ce Globe qui se Meurt,
Le Temps s’enfuyant, Nul En Dieu ne se Sauvant.
Y Priait qu’Un Monde se Levât, des Croyants;
Tes Parvis, au Vrai, maintes Demeures recèlent,
Dont plus dorées Chambres d’Amour à qui s’élève,
Du plus bas d’Ame Intime, aux Trésors de Tes Heirs;
Ô Tour, dont Tu Bâtis le Faîte et la Corniche,
D’Art de l’Ame Créée, du Verbe la Demeure,
Qui du Temps ne se Souvient, désensevelie,
En Temps d’Essences Entrée, - Exhalation ! -,
Dont Miroirs, auxquels nulle Appendue, ne ternissent
De leurs Regards, Couleurs Bleutées, en Nimbe aux Brumes;
D’ÿ demeurer ensevelie tout ce Temps d’ombre
Qu’avons-nous fait, en Nuit du Monde et de Bords sombres,
Quand Tu n’Es Dit Habiter qui de Toi ne Chante?
D’Immature, à Trop Pouvoir Goûter Vapeurs ’core
Du Doux-Amer de Ta CoNaissance aux Mystères,
L’Echelle, en deux, s’y Brise, aux Parois - Verticale,
Devers sa Fin. Plus Haut, de son corps, Tu Sors l’Ame.
Et déjà, où Va l’Etre, il n’est plus Riens de soi,
Mais Ta Chair. Car où Tu la Hisses, elle seule
N’eût Su la Stature où se Met Tout En Lumière.
Derrière elle Est son Dieu, de Transcendance l’Ombre;
Sa Main, qui la Couvrait, Désormais Fort la Pousse;
Quand, Transcendant Tout, en Dédain, Mépris d’eux-mêmes,
Tes Oints l’Extase y Souffrent, à Scruter Tâchant,
De l’Essence Divine, Profondeur sans Fonds,
Des Ecritures Sacrées la Lampe Brillante
En l’Obscur du monde, ouvre! de l’Esprit ces Yeux,
Qui, du Matin l’Astre, de Ton Plein Jour Contemplent!
Si c’est Mantel d’Amour, Couvre En refloraison,
Qui, malgré soi, plus Haut qu’eux, Tous Jours les entraîne,
Qu’ au Fil des Jours, attire à Dieu Force Aimantine;
Qui Semblance a de Toi Est d’Essence Miroir,
Des Lumières l’Archétype En leur Ciel d’EkStase,
Verbe Totalisant, de Divinisation;
De Ton Calame il Ecrit, cel d’Intelligence,
Sur la Cire des Coeurs, en Céleste Ecritoire,
Style son Ame Tienne, Monde Enveloppant;
Plus il ne Peint Dieu qu’Amour, Amant, et Aimé,
Du Sang de ses Sanglots dont Tu Brûles le Coeur
De qui, pour Toi, prend des Amants la Voie, Royale;
Son Chant Lève Lavande, où Love Nef aux Siècles;
Ses Cédrats sous la Langue leurs Secrets Explosent;
Blanche, ô la Nuit! aux plus Aimés d’y Vivre Veille;
Dépeindre aux Calames des Eaux! qui Miroirs sont
Ciels, où, Lettres de Feux, Etoiles Croisent Roses,
Sur l’Autel des Coeurs, en Croix Gemmant leur presqu’ Iles!
Leur Voyage de l’âme En Ciel de Coeur Progresse,
Au Paradis de l’Ame, où des Beautés l’Idée,
Sur l’Oeil Spirituel, à s’y Mirer Trésluit;
A Son Serviteur, qui dans la Lune Officie,
Vient Christ S’Unir, lors qu’Il l’a Fait de Pleine Lune;
Lune renouvelée, Son Soleil Irradie;
Ce Serviteur, lors, les Chameaux Prend de Son Maître;
Dix sont les Chameaux, des Dix Degrés Angéliques;
Reliques d’Os Ecrits s’en Pare, qu’Agenouille
Près la Bouche d’Eau l’Existenciante Présence,
Quell’, Dessous Ecritures, de Vie l’Arbre Pleure;
En Sourd, la Nuit, un Filet; le Jour, son Filin;
Au Temps de Vêpres, lors que du Soir Nacres ombres
S’inclinent, s’Agenouille au Puits la Caravane
De qui Vécurent, Vive Eau, d’Ames Parchemines;
A celles Ames Ecrit Dieu, d’Esprit Sourire,
Ne Fane, en Roses renvoie Lumière Splendide,
Qu’en Clair Matin, Rare, Capte l’Aquarelliste ;
Aux Rives du Jourdain, Foison de Braves Bougres
En Sinaï, avec leurs bestiaux, chiens, cavales,
A l’ombre des Dattiers reposants, au Baptiste,
De Miel Tien, et Sauterelles, Nourri, Quéraient
Ce qui se Devait d’eux faire. “Partager”, plore
L’Echevelé Saint, “Partager aux Efflanqués”;
Lors, au Juste Dit Dieu : “Je ferai Boire aussi
Tes Chameaux. De l’Eveil ils Boiront, que suscite
Au saint sa Prière;” - Il en Perd, au vrai, le Somme -;
Par le Verbe, Force Brise, des Ecritures;
- Eau qui Sourd en Monde, Idéalités y Crée;
D’Esprit, Myriam, Puits d’Eaux, à Moyse Flux faite;-
“Voi ci que Prospérera mon Vrai Serviteur;
Il Montera, Il s’Elèvera, Il sera
Exalté, au Faîte, à l’Extrême de Splendeur.”
Sur son Désert, qui fut Glacé, de Solitude,
De Sa Ferveur, Brûlant, Un Désert, Souffle Christ,
Fait l’Ame irradiante, au Jeûne, en Veille Embrasée.
Ô mon Christ! Fils de Mariam, Princesse des Eaux!
Tu Habitais donc “de l’Autre Côté des Eaux”,
Où le vivre en Mourir se fait Mourir En Vivre!
En Lui, Mourant, nous Vivons, qui nos Laments Ouït;
De Funébreux désirs Délie, à Faillir Souffle;
Aux déjetés de Haute Tour, Sa Voix résonne;
Comme d’Ouranopolis la Tour, cet Ultime
Avant-Poste, des hommes démarque les anges,
Dans la Crique d’Athos, en Phare Océanide;
Nul à Son Ombre Assis n’a plus crainte de Mort.
Psyché n’eût, aux Enfers, d’en Tour feint se jeter.
Ô l’Arbre de Jessé, Mère de Dieu, nous Sauve!
Au Coeur Criant d’Amour grièvement sa Peine,
Descend Christ. D’avec lui plus il ne se déjoint;
Ce que Foy Noua, sans qu’aucunement décrusse,
Dès à ce Jour l’Etreignit, à Lui Contraignit;
Délicats Liens d’Amour dissoudre ne se Peuvent;
Par les cheveux d’Anneaux Liés, nous Tient à Ses Boucles;
Qui Le Reçut aux Bras Etrangement Eprouve
Que cet Amour Subtil, quoi qu’il en ait, Agit;
De Non Mourir le Lie, qui ne se Peut dévaincre;
Dans la Tour aux Rideaux, Clair-obscur se dégrade,
Voile à l’Esprit Lié, qui de Tout se Délie,
Pour ce qu’à l’Etat Nud, d’Eclaircie, Tout Il Lie;
Assez de cette Pensée pénétrés nous sommes :
“ Il faut Mourir”; à vaincre peur l’usant qu’ont tous;
Prince de Haute Tour la Dompte, en Plonge, aux Iles;
Du Christ les Aimés furent à part déjetés,
De Dieu Consacrés, des hommes Persécutés.
L’Eternel, au Secret, les Instruit de leur Tâche;
Du Pâtir qui Gît, à sa Plénitude Atteinte,
Règne de l’être, avec l’Etre, s’Harmonisant,
C’Est d’Originaire l’Imageante Vision;
Eux qui Savaient des êtres la Réalité,
Des Méchants Mauvaiseté, au Désert Fuyant,
Pour à Toi s’Unir, Tout ce qui T’était Obstacle,
A Présent, leurs Retraites Quittent, s’en retournent,
En Sphéricité de terre, Ton Nom Clamer,
“Par l’Eternelle Blessure vaincus d’Amour”;
Etres de Larmes! Dieu ! L’Affliction vous Plût,
Dont Mieux S’Approche. Ô Saint Ephrem le Syrien!
De Tes Pleurs abreuvé, refleurit le Désert!
Ô vous! dont Saigne le Coeur d’une Affliction
Sans Tréfonds! Dieu, de vous, Ses Martyrs Fera
De Patience Longue! Ô Guetteurs dans la Nuit!
Vous qui Logettes sous la Terre en Gel Creusâtes,
Aux Rupes Grottes en Cappadoce Neigeuse :
Aux Vagants Froids Blessés Exerciez Charité;
Où Dieu Veille aux Abymes, vos Cris lanciez!
Votre Beauté En la Clarté Refleurira
De Rose Aurore, où, Flambeaux, Monde Allumerez!
Saints Vassile le Grand, Grégoire Théologue,
Jean Bouche d’Or d’Orthodoxie, Saints Patriarches!
Ô vous! les Trois Saints Docteurs, Hiérarques Evêques!
Fleurs de Sagesse de la Parole En Sa Gloire!
Du Triple Soleil de Justice Luminaires,
Qui, des Flots de Théologie, Monde inondâtes!
Ô Christ ! Qui Ravis! à l’Union Mystique Elèsves!
Qui, aux Prisons d’Amour, Ta Liberté Profuses,
Ses Portes austères Romps, sous folle Fluence!
Qui Peine pour Toi, du Labyrinthique, en monde
D’Egarement, Tu Sors, et de l’Apostasie;
Ses Fenêtres apures en Psyché de Vie;
Zachée, sur son Sycomore, Vers Toi se Hisse;
“Je Viens chez toi,” Dit Christ, sous toit de l’Ame Entré;
-“A Ton Visage Ouvre l’Huis, Portes que Tu Crées!”
Collecteur d’Impôts plus veut n’être Trouble-fête;
Qu’il fut pour Rome Collabo, Taxant Fidèles,
Se Repent : Quatre fois Rend à ceux qu’il Lésa;
Qui par Ta Porte En Ta Contemplation Pénètre,
Amour, Son Très Libre Enfant, Fait Entrer, Sortir,
Des Révélations par Tous Degrés le Passe;
D’Entrés en la Mer, où du Ciel la Nue se Voile,
Les âmes à quai, pour Survenance frissonnent;
Les Vents dans les Voiles, pour l’Evitage Sifflent;
Comme Est la Terre du Soleil Enspiralée,
Au Travers Menée de la Galaxie, par Voie
Lactée, aux Ans Venant, sur Constellation Vierge;
Sa Spiral’ ains’, Spiritualité Dessine,
A des Stades Parcourus déjà nous Repasse,
Au plus Haut Niveau, d’En Sursomption s’Exhausse Autre;
Des grands Souffrants d’Ame, l’Harmonique Unité,
Delà Sa Mélodie, dont s’épure la Ligne,
S’Inaugure, se Fait Jour, l’Embellie du Monde;
Après Didon la Reine, aux ôcreuses Terrasses
De son morne Palais, d’un Pâle amour Périe,
En Mer Porteuse ils se Jettent de Vaisseaux d’Hommes;
Qui, depuis Océan jusques vers Orient
Sa face Tourne, Hors d’Espoir, de Falaise aux Ondes
Jà Précipité, Doux Zéphyrs Dieu lui Dépêche;
Griserie d’Elémental! Ains’ au Marineur,
En l’Ile abordé du Non-Dit, et du Non-Vu,
A l’Eau s’Unit, au Vent, à l’Air, Terre En Lumière,
Telle, la Pensée du Monde, à l’ Origine
Retour faisant; la Création il y Voit,
Et, de l’Elémental Eprouve la Fusion;
Sa Dépossession, du Ciel a pris Possession.
Divins Mendiants! Ulysse, roulé, nud, des Vagues,
Sur l’Ile des Phéaciens, Long Temps différa
Du Nom de Soi Révéler. Suppliant Misère,
Homère il figure, de Marins déjeté,
Infâmes, sur une Anse, où l’Hospitalité,
Compatissante, Dons lui Offrit de Fortune;
Admirable Aède il s’avère, de ses Hôtes
Miséricorde Surpassant. Lui, l’être vil,
Pitoyable, en contre-Don, son Chant leur Dispense;
Tout ainsi, Saint Alexis, que Manant des Iles,
Iros d’Ithaque, aux abords des Royaux Palais,
Mendier s’en revint aux Portes de son Père;
Nul, sous ce Gueux Quémandant, cel ne reconnut
Où Dieu, à Demeure, d’Or, Rétablit Ses Fastes,
Dont se Lambrissait, Embaumante, la Belle Ame.
Aux feintes de Sots, Subtils sans Exil ont Vie,
Et, des Vertus Sublimes, Noble Intelligence.
Sainte Xénie de Pétersbourg! Fuyant un homme
Acariâtre et brutal, Mendier tu t’en Pars,
Sur les Chemins, En Gloire. Ô Saints-Lumière! En Dieu,
Votre Capital Symbolique, et Glorieux,
Sur terre par Mendicité rétribué,
Au Ciel, Portes vous ouvre de Sublimité!
Sainte Hospitalité d’Abraham! Si Parfaite,
Qu’aux Pauvres s’en ouvraient Grandes, de sa Demeure,
Quatre Portes : Du Couchant, d’Orient, aux Pôles;
Jusqu’au Jour, à son insu, où - Théophanie-
Sous le Chêne de Mambré, le Visita Dieu,
De Trois Anges, En Trinité - ô Préfigure!
Quand de son Ombre l’Homme Sera-t-il le Maître?
Hommelet, non plus qu’arbre, n’est tel l’Arbre Sec
D’Abram, du Bout du Monde, où Tourne Roue du Temps;
Saint Jean l’Aumônier! Dispensateur de l’Aumône!
Vous Tous! qui avez Nourri, Vêtu, Visité,
Pauvres, Malades, et Prisonniers : Vie de Grâce!
Qui, par après, pour mieux T’Aimer, s’enfuirent
Aux Déserts : Hésychastes, Ermites, Stylites,
Hérauts de Dieu! Bouches d’Or d’Orthodoxie : Gloire!
Dieu, leur Vie, Emparadise : Au Ciel d’Or y Vivent
Taureaux et Lionnes, En Profonde Intelligence;
Déliées, Colombes entrelacent leurs cols;
Divins Oiseaux, qui Vivez En Esprit! Leur Souffle
A Son Insufflation Vole. En eux Il Respire;
Ils Le Servent. Anges et Saints le Lieu leur Trouvent:
Abyme Insaisissable et Tout Inconaissable!
Charité n’y devra plus Pain Mendier des Pauvres,
Mettre en son Lit Lépreux, ses pères Allaiter,
Aux vaisseaux de vie Privés Donner Sépulture;
Plus que Dame de Bien Faisance, elle Aime Amour;
Amour Indivisible, de Sa Chaîne, Unit
Ceux qu’elle Aime; à Tous Donnée s’étant si Entière,
Que Rien ne lui Reste, que ce qu’elle a Donné;
De soi départie, que possède-t-elle encore?
Ce qu’elle a, plus ne lui appartient, de Long Temps;
Du Reste, Rien n’a-t-elle à départir Ailleurs;
Fille-Flamme, Rideau du Monde elle Outre Passe;
De ce qu’elle se coNaît soi-même, elle Est Belle;
Divine, pensant ce qu’elle Sait, elle Est l’Ame,
Enthousiaste, En Dieu, qu’En Soi elle y Contemple.
Ains’ sur l’Athos, se vit, de Joseph l’Hésychaste,
A sa Porte un Pannel : “ Dieu Sait, mes Frères, comme
Je vous Aime. Aussi, de Grâce, En Lui, Laissez-moi.”
De cette Désertification refleurit
L’Oeil, l’Ame, et l’Emotion d’Ame, Regard d’étoiles,
Plume de Cygne, car n’ont de penne les Anges;
Qui du Seigneur Secourt, et Protège les saints,
De Dieu Salut, Secours et Protection s’assure,
Rétribution sur Terre, et Palais dans les Cieux;
Ains ’ Meurt des hommes, qui le Vain Commerce en Fuit,
L’Hésychaste En Prière, à son Seigneur, de Coeur,
Monte, Arche En Ciels, au Royaume d’Ame fait voile,
D’Amoureux Désirer. Quand Sera l’Ouragan
Cessé, quel des Vents Hurlants ses Flots Battit, Lames
Au Large Posant, il remontera ses rames;
Lors, du Sac et du ressac Bercé, des Phantômes
Délivre, mugissants songe-creux, de Nuit Blanche
Les Puissants il Verra Renversés de leurs trônes;
Le Jour, la Nuit, se Modèlent Poupes et Proues,
Pour au Monde Annoncer son Retour à l’Airée;
Car, Peu Avant l’Aurore, Ressuscite Un Dieu;
Pour ce qu’ont les Justes, l’Une après l’Autre, en l’Ordre,
Les Vertus Acquis, en leur Suite, qui s’enchaînent,
Au Plus Haut maillon de Chaîne des Saints Atteignent,
De Toutes le Faîte, à l’Amour parfait des Etres;
Pour ce que Scellée leur Echelle Sainte ils Tinrent
Sur les Fondements Justes de l’Orthodoxie,
De la Foi Juste, de la Foi Droite, il leur fut
Donné d’au Sommet s’Elever de l’Ascension,
Au Toit du Monde de l’Universel Amour;
Or, qui s’Est, Un Jour, de soi à la Verticale
Trouvé, s’ennuirait dès après à s’Enliser
En Encaissée Vallée de Ténébreuse Plaine;
Qui de Sagesse Sait Bâtir Dôme En Prière,
Un Jour, au Campanile, Palais Sien Distingue,
Et Perçoit, de Folie, la Sagesse Divine;
Toi, Seigneur, Qui pour Créature Première
Fis Ta Sagesse! en Puits enclose, Océaniques;
En Sourd, Ailé, l’Ange, qui Hausse l’Attelage;
Arrachée, Dieu l’Ame Fait Centre au Monde Sien,
Où Resplendit Tout, plus que Constellés Joyaux,
Gemmés, au Coeur Cornaline d’Etre Lumière;
En Balustrade du Globe, Ame a Vue de Haute
Tour; En Panoptique, En Monarchie Oculaire,
Touche à l’Ataraxie, Quelle Est l’IrréVersible;
A ce Balcon Maritime, en Tour Belvédère,
De son Palais déchu, Penchée d’en Echauguette,
Entrées, des Baies Sorties du Monde, et Passes Voit,
Et Comment l’Expansion Croît, Tous Jours Plus Vite,
De l’Univers, s’Accélère, Plus Loin Tous Jours
Etoiles lançant, qui Tous Jours Plus Vite Tournent;
C’Est des Astres l’EkStase, et Mystère d’Amour,
Macroscopiques Planètes, En Macrocosme,
Et, de leur Microcosme, à Dieu, saints s’attirant;
Cosaque, en Chevauchée Galopant, Portant Siècles,
A Bride abattue Court travers l’Histoire au Monde,
Dont micro-historiens ne virent Génocides,
En Pingouin Provençal Joue au Cheval des Steppes,
Malaise des Iles y oublie, qui Sortir
Ne l’en eût fait que pour Nostalgie d’y rentrer;
Ivoirine, y Emplit des Nations Basilique,
D’En-Haut, de Témoignage, une Force Reçoit,
Pour Christ, et Son Patriarche Métropolite;
En Aristocratie de l’Esprit l’admet Dieu,
Aux Noces de l’Epoux, au Festin du Banquet,
Des Choses lui découvrant, Cachées, les Raisons,
De la Causalité, de l’Espace et du Temps
Mythiques, des êtres en Théâtreuse Toile,
Où Rien plus n’Est, que Vile et Vulgaire Quincaille;
De celui Temps d’Or En Dieu Philosophante Ame
Est, Toute, Ame Désirante, et son Créateur
La rédime, de ses Péchés Fait Biens plus Grands;
Il l’Absout, de son Mal la Délie - ce n’Est qu’Un;
Car Péché, de Limitation a Provenance -,
Puis, à la Science de Vision mène des Anges,
Qui science n’est de simple Intelligence, mais
De Pur Intellect, Ailé, des Ames Divines,
Qui, par la connexion des Vertus, l’Accès
S’Acquirent à l’Intériorité du Principe;
Delà Toute Logique des Contradictoires,
De ses étroitesses s’y Affranchissant l’Ame,
- D’Imperfection l’Inscience inglorieuse - Touche
A Science d’Anges qui, Sondant les coeurs, prédisent;
Cy, d’en Ziggurat, Monte l’Ame, à Dieu Mendiante,
Dieu Voulant, au Plus Haut de la Plus Haute Tour
Priante, appostée, qu’en vos Prières Gardez;
Souventes Fois Pleura, que nul n’y vit Venir;
Les Amants d’Absolu, des Hauteurs ne reviennent;
Le Pur, l’Impur, Peut leur Pureté Contempler;
L’Impureté, par l’Impur Prise, Rien n’en Voit.
Qui se Hisse, avec soi l’Horizon Voit Monter;
L’Image, qui le miroir annule, n’en Voit
Les mouchetures; sur un autre Espace s’ouvre,
Pour Imaginaires Purs; par mi cett’ Fenêtre
Entré, l’Amour, Devant qui Tournent Toutes Portes,
En l’An vingt-cinquième de Son Age, y Séjourne;
S’y Voit mieux que, d’huis en huis, Alexandre épiant
Aristote Réduit, par Railleuse Phylis,
La Courtisane, à s’éhonter, de quatre pattes;
Elle qui regardait, à l’Oeilleton du corps,
Derrière un Portillon, des femmes nues couchées,
Mise au Puits du Temps son Image, en Perspective,
Des Mouvements de l’Ame elle Apprend l’Art Subtil;
Par parties agencées, de leur corps Dotées, sveltes,
Des tableaux du monde, que prou elle Modère;
Portes entrouvertes, Fenêtres s’entrebâillent;
Trop Loin, Trop d’Ombre, Inassignable, Un Dieu Simule;
Trop Près, Trop de Lumière, Ecrase l’Amplitude,
Qui, d’en Terre des Patriarches d’Orient,
Fonde, Dessus Folies, sémantiques Chapelles,
Sur l’Univers, Basilique de Charité,
De Toute pierre vôtre, l’Attente en Erige;
Car l’Amour n’a point d’Heure; Il Vient sans en Rien Dire,
N’Attend Fin de Misère, des Exclus d’Amour;
Lors, par Tout, s’éclairent Fenêtres, en Pinacles,
L’Eclat Lumine, au Cristal, Vantaux, Verres, Glaces
D’Eau, Rais Accroche, Eparse, Sa Brillance éploie,
Et, sur la Crudité des Contrastes, trop Forte,
Au Jugement du Miroir Voit si Couleur Tient,
D’autres Distribue, déséquilibres Pondère,
De crainte que trop proches, ains’que les Planètes
Ils ne Brillent assez. Qui n’a du Géomètre
Froide Raison, d’Arc-En-Ciel Etudie la Science;
Tels, ceux sous l'Arc de Vie Cantilènes Mélodent,
Aux Cordes d'Arc-En-Ciel, de Supérieure Vie
D'Ultime Vérité; - point du jour mélopées;
Paysages du Monde, dont les Points de Fuite
D’Essences Sont, à l’Origine Inassignée,
Spoliés de leur Centre, à peine d’en Etre, y Quêtent;
En Ombre Délicate Noirceurs Font Changeance;
Du Contraste Guidé, qui Relief Met au Monde,
La Lumière Saisit, qui, En Beauté, Haillonne;
Par Voile Interposé se Voit représenter
-De Directionnalité le Don - l’Histoire ;
L’A Venir en Ecrit, pour qui n’ a de Futur;
A présent, au Miroir, Réfléchit, qui Fonds Prit,
Rédimé, le Monde, Tableau, Fenêtre ouverte
Sur l’Ame, où, des Lumières, Fait Dieu Réception;
S’y Plient les Figures, sur leur Nuque s’Inclinent;
Delà qu’ouvre la Toile à virtuelle forme,
S’Encadre Image aux Siècles, de Jérusalem
D’En-Haut. par cet Autre, Grand Schème Consacré,
D’un En Bas Malformé se Regarde l’Histoire;
A Quand réécrire Nôtre, en Rouleaux Sacrés?
Aux caissons résonne, en son rebondissement
Quêtant Clef d’Amour, l’Inachevée Perspective,
Et son Chiffre. A Fragmentante Vue Est l’Essence;
Sériels, de l’Infini s’Echangent Points de Vues;
Aux Incommunicants S’Unit le Disloqué;
Les Effets en Retour y sont de résonance;
Les terres et les mers leurs Voiles entr’échangent,
D’entrelacs Guirlande de Sainteté suggèrent;
Leurs Points d’Union s’enroulent, au Roulis des âmes;
Aux Bras Endormis l’Un de l’Autre se Berçaient,
Didymes, la Terre à l’Océan; les Nuées,
D’Oyseaux se Joignaient; le Ciel Embrassait la Mer;
Livré son Parcours, de ces deux aires distinctes,
Du Profane et du Sacré, en Fin s’Articule
De l’Esprit Pur une Phénoménologie;
D’Aplats cette Facture, à deux pas Près de Rompre;
De l’Essence a pris le Style, de Nud Vaisseau,
Phanstôme, à Faute d’Etre, aux Mers d’âmes Mourant;
Les Toiles cabanées, en Hâte cabochées,
Avaries réparées, d’affections plâtreuses,
Que plus ne s’en ressente, en la Förce du Vent
Et du courant la Contreforce, la Nef trop
Immobile; à Fuir Près la Reine de la Nuit,
A l’entour de Lumière Vient son Ombre Epandre;
En Particules ses Joyaux de Nuit Essaime,
A Cascade sous Glace où son Coeur était Pris,
Telle, en des Eaux, Jusques alors, Inexplorées,
Ta Reine de Flibuste, ses Voiles Perlées;
En Hune au Mât de Vergue Montée, de Soleil
Lie la Lune, où Pierrot ses Rêves, berce, troubles,
De Colombine charmé, Tant d’Heures Soufferte,
Qu’en Tableau de Chevalet l’Insauvable Sauve,
Par sa Foy Porté, plus que Valeureux Tancrède ;
Tancrède à Mort eût issue Clorinde en baptêsme;
Mais de Pierrot & Colombine est Foire ouverte;
Riens font que Chicaneries, un pied en la Tombe;
Du fil du Pinceau Trace, devanst qu’ la Souffler,
Chandelle au lumignon, qui n’en valait sa Peine,
A pleurer voué des yeux crétine puissance;
Qu’il lui dise, lors, de ne Prendre onque Impression
De fols au Soleil Levant, Fusées Surhumaines
De Déstresse, Peignant, qui Chevalet Plantèrent
Par mi des mondes Bruts Sales Foires d’Empoigne,
Pleurs de copiste en Atelier Laissés, allant
Au Motif, jeune Artiste, à genoux se Jetant,
S’éscriant : “Délivre-moi du Modèle! ô Dieu!”
Elle Fera Bien, ne s’affligeant de mieux Faire;
Ce que n’aura Pu, Dieu, pour Accompli, le tient.
Raphaël, dans la manière peint de Titien,
Sans se savoir n’étant qu’un tâcheron plus d’art,
Du brocart mal portant, d’évaporé noblaille;
Rembrandt, sa femme peignant, vie entière, Morte,
L’âme aimée n’en put Saisir, Tant Radiante-Active :
Fit l’Ame du Monde, Flamant aux Ailes Flammes;
Belle Matineuse! Ô ! ReNoue! tes Liens d’Aurore!
-Des Boucles de Ton Ancien, tu ne Vaux un seul
Cheveu!-, qu’aux Cimes, leur Stridulation s’en Porte!
D’En-Haut, Voile de Grâce, d’Ondées Successives,
Tels, dont s’enserre un Visage, Plis d’un Tissé,
Sa Luminance y Met, Tôt Déposée, en Nimbe,
Dans l’encadrement d’une Fenêtre, Motif
Si Beau, que d’une Figure il Fournit l’Etude;
- Eblouissement sous un store vénitien;-
Son aimée Métamorphose Désirement,
Aimée la nomme, qui plus d’aimée n’a désir.
Des Quatre Régions du Ciel Secrets lui dévoile;
Ces autres lunes sont de Crapauds infestées;
Les Faux soleils, sous Poids Crouslés des noirs Corbeaux,
Tombés à l’Eau, Sont Périz. Plus que Vrai ne Reste;
Mourussent Crapauds! aux cinq Fausses lunes, Pâles;
Corbeaux, aux neuf Faux soleils. Six furent les lunes,
Dix, les soleils; ce Jour, Lune Une En Tien Soleil;
Toi qui de Sang Fus Lune, du Soleil Eprise,
A ce reJoindre, Dûs Mourir, Vers Lui Sautas,
Dans ta Hâte en Perdis ta Sandale aux Secretz;
Passementière, Vieux Rose, un peu fané, choit
Ces souliers bonbon; vint l’Enfant, ses Ballerines
Voit, qu’ Essayant, à son Goût Trouvées, s’adjugea;
N’en Garde qu’Un Ruban, atour d’âme poète;
A revaraper les fit en Lune Servir;
A l’Ame de l’Eau, Bluettes, pour Guimpe, Emprunte;
Lors qu’Auront les Eaux remonté, la Lune Aimée
Du Soleil, qu’à la Volée, Fit Choir Satin, Rose
Haute, et son chausson, l’aura Soleil Epousée;
Le Peintre, ce Campanile Tâche à sa Grimpe;
Plus Fort que le monde, en l’Observatoire y Rêve;
Si Long Temps, au Tour du Mystère il a Tourné,
Riens ne peignant que Reines, Déesses, et Mortes,
Pour les Trois, d’Immixion, Passer En l’Eternel,
Delà Niobé qui fut Reine, Pleurant, Sept, Fils
Siens, et Sept, ses Filles, d’Apollon Massacrées,
Semi-Terrée, leur Tombel ne Voulut, Mourante,
Laisser, que Zeus, son Cri pétrifié, Pleur fit Flots;
Sur Styx, à son Tombeau, du Couchant aux Aurores,
Fille d’Océan, père de Violence, Rien
Faisait qu’aux Prunelles Perler d’Obscurité,
Des Supplications louches, filles de Zeus,
Assistée, d’être Antan belle et leste Oublieuse;
Mais voi ci qu’elle Enfante, Rend Ultimité;
D’avant qu’à l’Air Neuf Souffrissent nos Bronchioles,
Dépliées, de Nerfs et d’Os Laiteux, Tu nous Tisses;
Dès en ce Moment, d’Avant les Temps, nous Choisis,
Pour que de nos Yeux de Chair nous Vissions Ta Gloire,
Qu’à la Poussière ne retournions qu’En Joie,
De l’Ultime Echappée, devers Ta Resplendance;
MANQUENT DES PAGES. ………………………………………………………………………
Seigneur, quel parti prendre ? Se taire ou se dire ?
Des humbles peu écrivirent : Crainte d’orgueil.
C’eût été Vie Trahir. Se Taire, Amour dérobe.
C’est à Proportion même Inverse de l’Orgueil,
A ses Seuls Humbles Vrais, que se Dévoile Dieu;
Ceux-là, de Tous Mal jugés, quiconque ne Jugent;
De Dieu l’Enfant, non plus que la Rose, de Rien,
Ni de soi ne s’occupe, En Royaume d’Aurore,
Sait que le ProVident Chacun détail Adorne,
D’ Eclat, Hâtiveté, et Vive Puissance,
Nonobstant que ne l’eût Cru qui Soleil fixa
En Chauve-souris, ou, Chaton Mort-né, Aveugle;
ProVidence! Qui Rien au Hasard ne Dispose,
Qui pour Ses Aimés d’Un chacun détail s’Occupe,
Du Pain, du Moineau : C’Est Grâce Singulière;
Du plus petit Cheveu, de l’âme qui s’affole,
De l’Oyseau, du Souci futile, Dieu a Soin,
En l’Eclair Tout Il Arrange, l’Insubstanstiel;
Quoi! qui se Faisait Humble, Apprend de soi l’Estime!
Plus ne rase les Murs, se Voyant Exaucé;
Mais qu’en Tell’ Pitié Dieu l’Exhausse, plus s’abaisse;
Pareil aux Vivantes Veuves se devrait faire
L’Humble, à ces Morts ressemblant, qui point ne reviennent;
Qui pour Dieu Peu renonce, à lui lors, d’Or, Tout Vient;
Péché, ni, Vaine, Gloriole; Gloire attestée;
Plus n’ont ces Elus nulle Superbe; ils Célèbrent,
Aux Désespérants, leur Dieu, d’En Jubilation,
Pour y Saisir, d’Eternité - Sublimité
D’Absolu -, en Un Moment du monde, ce Dire,
Du Christ, au Coeur Chaleur, dont Est Vibrante l’Ame;
Point n’est-ce Morale de l’Exemplarité;
Morale Meurt Statufiée. Morale Tue. Dieu,
Dynamicien, Fait Spiritualité Vive,
A l’Hydromel du Vivre, Excursion Noétique;
A l’Eau de Sagesse, l’Amertume ayant Bue,
Sous miel des plaisirs, que Grâce ne Rédime,
A l’Ame est Pitié, En l’Invisibilité,
Des Gentilices Pris au Strangulant Lacis
D’Irreligiosité. A Vue de Collets d’âmes,
Aux Pièges Enchevêtrés, Péril Destinal,
Elle qui de Détestation fut Objet,
Et de Déprécation, de son Mutisme Sort.
Vertu sans Angélisme Souffre en Souriant;
En Duration, l’aveu fait à son Christ d’Amour;
Ce Voyant, lui Fait Dieu Donné Bon Heur, Pérenne.
Ô Christ! Qui de Ton Amour nous Séparera?
L’Affliction, ni l’Angoisse, Faim, ni Dénuement.
Ceux, Entés à Toi, qui T’Aiment, Nul ne disjoint :
Justes, Dans la Main Sont de Dieu, Juste des Justes;
Jusqu’à Mort les Garde, leur Sauvance Promit;
Qu’en Tombassent les Justes, n’Ouvrirait Sa Droite;
Avant l’Aube, Il l’a Juré; oui, qu’elle s’Eclaire!
C’est par l’Aurore, En Son Jour, mécrue, que nuit Passe:
Qui Son Salut a Vu, Il Gardera de Chutes;
Qui à Toutes forces Le Veut, Dieu l’Elit, et,
Sans Outrecuidance d’homme, Son Bien d’Extrême
Lui Dévoile; de l’Extrême du Mal le Sauve;
Que l’homme de Vouloir Cesse, la Grâce, en Mère,
Se retire, qui son Enfant Laisse Buter
Au Noir, se désentêter, et se défâcher;
Qui L’Aime, Dieu, par Temps, le Lâche. Il ne l’Oublie;
S’aguerrir le Laisse En Peine, pousser en l’ombre
D’Espreuves. Ains’, du Noisetier, Fleurit la Branche;
Sur la Table des Eaux, l’Algue a Pris Ton Parfum;
De drisse et haubans, Tu reposes En Eau Vive;
A Ton Orbe relie Ton Diamanté Rayon,
Que plus des Remparts en la Mer ne Sombrions,
Qu’aux Fûts des Cocotiers les Rouliers nous Hâlions,
Du monde la barge Laissée, Buvions Ton Coeur;
Aux Iles sous la Lune, au Jardin de l’Amour,
Au Lever Prochain d’Astre, nous reviendrons,
De Brume Pourpre Immortels, au dos d’Oies Sauvages;
Vois, d’Emeraudes se Sont Drapées les Montagnes!
Près l’Ile aux Sirènes, à l’Onde Impénétrable,
Au Large de l’Ombre, dessus Moire des Mers,
Sont des Visages Ombrés, qui, des Energies
De l’Esprit le Miel Goûté, plus ne s’en déprennent,
Jusques au Temps que leurs Yeux Ton Jour Voient Hors Bruines;
A ces Eaux étendues, Christ Echoue des Lagunes,
Du Coral Ôte Barrières, aü Sang Purpure
Turquoises Fond d’Etiage, et basse mer en Haute;
De ce Coeur les Fons Sont Baies Bleues en Transparence;
Les Suggestions Viles, Toutes, et Pensées
Malignes, qui Flots d’Effluves agiteraient
De sa Sérénité; de son Souffle s’en Chasse,
A qui, de la Paix des Pensées, Trouble ne Souffre,
Qu’Appuyées Pulsations Dieu Palpite au Coeur;
Comme s’Entend Battre, de Siréniques Vagues,
Coralien, le Récif, à l’endroit du Chenal,
Au Fons du fonds des Eaux, du Lagon, Saphirines,
Où pêchent les Enfants, sans craindre plus les Femmes
A nageoires diurnes, les Fonds, de Sépulcrales
Torches, aux Equipiers Révèlent, à l’entour
Des pirogues à Voiles, le Contemplateur,
Quel aü Miroir d’Ame, point en Prudence, Abyme;
Mais en Vigie du Guet, de Dieu Fait Sentinelle;
Anses, d’Amphores s’y Ornent, aux Tendres Courbes,
Féminines, sous leurs Nuées, de Ciel Drapées,
De Vives Flammèches s’Ouvrant l’Océan Pur;
S’Offrent Criques d’Amour, Sable plus Chaud d’Etre Eau;
Cristal s’y Voit l’Onde; Azur, Filons de Saphir,
Soie d’Or Chyprée, qu’Anges Eploient, de Feu, leurs Ailes;
Oh! Donnez, Anges! à l’Ame ses Ailes, Gloire,
Sans quelle Abyme vie serait, sans Nuit ni Jour,
Et vous, Roses, Pleurez, Sanglotez Coeurs d’Amour;
Ô! Plaisance des Iles, où Vogue Ame pure!
Tel Plaisir se Goûte aux Affects de l’Etre Sauf!
Après Saison des Pleurs, au Bon Heur l’on Navigue!
Ains’, d’Archipel, amour, pur Amour Naît en l’Ile;
Mais, son Ardeur, Jusques au Firmament Embrase;
D’un Breuvage Céleste, Prend Douce Rosée;
N’est-il si grand amour qui ne Déserte plus?
Las! Mais le Tien, ô mon Amant, Est Eternel.
Nuit sur Jour, Jurée Ta Foy, Tous Jours Naît Plus Belle;
Amour, de Mort n’Est Oubliance; ni son Ile,
D’Enfer n’A la Douleur. Douce Est Sa Souvenance;
S’y Perpétue l’Amour; En Paradou s’en Rêve;
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