dimanche 20 mai 2012
Vie de Saint Nil de la Sora et autres Vies de Saints.
7 – 20 mai 2012
Cycle mobile (Pascalion): Sixième Dimanche de Pâque ou Dimanche de l’Aveugle-né
CE SIXIEME DIMANCHE DE PAQUE,
NOUS CELEBRONS LE MIRACLE DE NOTRE SEIGNEUR, DIEU ET SAUVEUR
JESUS CHRIST EN FAVEUR DE L'AVEUGLE-NE
Lumière de Lumière et Source de clarté,
Verbe, Tu rends la vue même à l'Aveugle-né!
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Ce Miracle fut opéré à partir de l'élément liquide, de même que la conversion de la
Samaritaine et la guérison du Paralytique. Il se produisit comme ceci : le Christ S'entretenant
avec les Juifs et Se montrant à eux comme Egal au Père en disant : "Avant qu'Abraham fut,
Moi, Je suis," ils lancèrent des pierres contre lui. S'étant retiré, Il rencontra l'Aveugle qui
marchait à tâtons. Il était ainsi de naissance n'ayant que le contour et la cavité des yeux. Le
Sauveur, l'ayant trouvé de la sorte, demanda à Ses Disciples (qui l'avaient entendu dire au
Paralytique : "Te voici guéri, ne pèche plus" et qui savaient que "la faute des parents retombe
sur les enfants") : "Maître, qui a péché : lui ou ses parents pour qu'il soit né aveugle?"
D'ailleurs, une doctrine épicurienne soutenait que les âmes préexistaient et que si elles avaient
péché immatériellement elles descendaient dans un corps. Rejetant tout cela, le Christ dit :
"Ce n'est pas pour cette raison mais afin que se manifestent les Oeuvres de Dieu, c'est-à-dire
les Miennes." Car il n'est pas question du Père : la conjonction "afin que" vise la Proclamation
du Fils et non Sa Cause.
Ayant dit cela et craché à terre, le Christ fit de la boue et enduisit le contour de ses yeux, lui
ordonnant d'aller à la fontaine de Siloé et de s'y laver, cela pour montrer qu'Il est Lui-même
Celui Qui au commencement prit du limon de la terre pour façonner le corps humain. Et
puisque l'oeil est parmi les organes du corps le plus important, Il le façonne alors qu'il
n'existait pas pour bien montrer qu'Il est également Celui Qui donne le mouvement à la force
psychique. Il ne Se sert pas de l'eau mais de Sa Salive afin qu'on sache que toute Grâce
provient de Sa Bouche et qu'il faut l'envoyer à Siloé.
Et Il lui demande de s'y laver afin que ce ne soit pas un homme issu de la terre qui lui donne
d'être guéri par la boue. Il l'envoie à Siloé afin qu'il y ait plusieurs témoins de sa guérison. Car
plusieurs l'auraient rencontré alors qu'il s'en allait avec les yeux enduits de boue mais au dire
de certains il ne fit pas partir la boue formée avec la Salive lorsqu'il se lava mais la boue ellemême,
sous l'action de cet élément liquide qu'est la Salive, s'était transmuée pour former les
yeux.
Siloé signifie l'envoyé. Cette piscine se trouvait en dehors de la ville de Jérusalem. Sous
Ezéchias alors que les ennemis assiégeaient la ville et qu'ils occupaient Siloé, l'eau y fut
troublée. Avant qu'on n'y creusât des puits et des citernes pour obtenir de l'eau, chaque fois
qu'on y envoyait quelqu'un sur l'ordre du Prophète Isaïe, le flot sortait de façon continue et
l'on obtenait de l'eau. Mais si c'était quelqu'un de là-bas ou bien un ennemi, l'écoulement de
l'eau s'arrêtait. De là le nom. Ainsi donc pour montrer aussi que Lui-même vient de Dieu, le
Christ pour cette raison y envoie l'Aveugle et la Lumière suit aussitôt. Certains même ont
pensé que Siloé signifie l'envoyé à cause de cet aveugle envoyé par le Christ.
En se lavant, l'Aveugle recouvre la vue par une puissance ineffable sans que le patient luimême
ait pu observer le Mystère. Ses voisins et ses connaissances, constatant qu'il voyait
correctement, étaient perplexes. Quant à lui, il confessait avoir été aveugle et quand on lui
demandait la raison pour laquelle il voyait à présent, il proclamait que le Christ avait guéri son
mal. Alors les Pharisiens, à la nouvelle du Miracle étonnant, accusent de nouveau le Sauveur
de ne pas observer le sabbat. Car c'est encore un jour de sabbat à ce qu'il semble que fut
accomplie la guérison de l'Aveugle. Entre eux se crée donc une division, les uns disant que
Jésus-Christ est Dieu à cause de Ses Miracles, les autres qu'il n'est pas Dieu puisqu'il
n'observe pas le sabbat.
Ceux qui ont une bonne opinion de Lui demandent à l'Aveugle : "Et toi que dis-tu de Lui?" Il
répond ouvertement que c'est un Prophète, ce qui leur semble assez élogieux. Mais les autres
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ne veulent pas croire qu'il eût été aveugle et que le Christ l'eût guéri. Ils font donc venir ses
parents, peut-être parce qu'ils ne croient pas les voisins. Mais plus ils veulent cacher la Vérité,
plus ils la rendent manifeste car les parents conviennent de tout, même au risque d'être
chassés de la synagogue et sous prétexte que leur fils est assez grand ils se débarrassent sur lui
de l'affaire. De nouveau les Pharisiens disent à l'Aveugle : "Rends Grâces à Dieu, cette
guérison vient de Lui et non pas du Christ car c'est un pécheur puisqu'Il abolit le sabbat!"
L'Aveugle désirant montrer par ses oeuvres qu'Il est Dieu, répond : "Je ne sais; la seule chose
que je sache, c'est que j'étais aveugle et que grâce à Lui je vois!"
De nouveau ils lui dirent : "Comment a-t-Il fait pour t'ouvrir les yeux?" Celui-ci, lassé, ne leur
répond pas par le détail mais il condense : "S'Il n'était pas de Dieu, Il n'aurait pas fait ce
Miracle!" Alors ils commencèrent à l'insulter parce qu'il avait ainsi reconnu être Son Disciple
et pour avoir dit : "Personne n'a jamais ouvert les yeux à un aveugle-né; d'autres aveugles ont
vu mais pas un aveugle de naissance!" Ils se moquèrent de lui et le chassèrent de la
synagogue. Après quoi, Jésus-Christ le rencontre et lui dit : "Crois-tu au Fils de Dieu?" Et lui,
apprenant Qui est Celui avec Qui il parle et Le voyant grâce à Lui (car il ne pouvait pas Le
voir auparavant puisqu'il était aveugle), se prosterna devant Lui et devint Son Disciple,
proclamant Ses Bienfaits.
On pourrait dire aussi par anagogie que l'Aveugle, c'est le peuple issu du paganisme que le
Christ a rencontré en passant alors qu'Il Se trouvait sur la terre et non au Ciel. Ou bien parce
qu'Il est venu à cause du peuple hébreu, de passage Il s'est rendu aussi chez les païens.
Crachant à terre et faisant de la boue, Il les a enduits au lieu de les avoir d'abord instruits. Car
Il est venu comme rosée sur la terre et Il a pris chair de la Toute Pure. Ensuite Il a donné le
Baptême Divin qui correspond à Siloé. Puis le Peuple chrétien venu du paganisme eut le
courage de tout souffrir pour le Christ, Il fut persécuté et Il témoigna et finalement Il fut par
lui reconnu et glorifié.
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ICÔNE DE LA MÈRE DE DIEU DE "LA PASSION" 30 avril – 6ème Dim. de Pâque (Dim. de
l'Aveugle-Né) – 13 août
The icon received its name because on either side of the Mother of God are two angels with
the implements of the Lord's suffering: the Cross, the lance, and the sponge.
There was a certain pious woman, Katherine, who began to suffer seizures and madness after
her marriage. She ran off into the forest and attempted suicide more than once.
In a moment of clarity she prayed to the Mother of God and vowed that if she were healed,
she would enter a monastery. After recovering her health, she only remembered her vow after
a long time. Afraid and mentally afflicted, she took to her bed. Three times the Most Holy
Theotokos appeared to her, commanding the sick woman to go to Nizhni-Novgorod and to
buy Her icon from the iconographer Gregory.
After she had done this, Katherine received healing. From that time on, Miracles have
occurred from this icon. The Feast day of this icon is on August 13 commemorating its
transfer from the village of Palitsa to Moscow in 1641. A church was built at the place where
it was met at the Tver gates, and in 1654, the Strastna monastery was built.
The icon is also commemorated on April 30, and on the sixth Sunday after Pascha (the
Sunday of the Blind Man) in memory of the Miracles which occurred on this day. Other
"Passion" icons of the Mother of God have been glorified in the Moscow church of the
Conception of St. Anna, and also in the village of Enkaeva in Tambov diocese.
Lecture de l’Epître
Actes XVI : 16-34
16.16 Comme nous allions au lieu de prière, une servante qui avait un esprit de Python, et qui,
en devinant, procurait un grand profit à ses maîtres, vint au-devant de nous, 16.17 et se mit à
nous suivre, Paul et nous. Elle criait: Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très Haut, et ils
vous annoncent la voie du salut. 16.18 Elle fit cela pendant plusieurs jours. Paul fatigué se
retourna, et dit à l'esprit: Je t'ordonne, au nom de Jésus Christ, de sortir d'elle. Et il sortit à
l'heure même. 16.19 Les maîtres de la servante, voyant disparaître l'espoir de leur gain, se
saisirent de Paul et de Silas, et les traînèrent sur la place publique devant les magistrats. 16.20 Ils
les présentèrent aux préteurs, en disant: Ces hommes troublent notre ville; 16.21 ce sont des
Juifs, qui annoncent des coutumes qu'il ne nous est permis ni de recevoir ni de suivre, à nous
qui sommes Romains. 16.22 La foule se souleva aussi contre eux, et les préteurs, ayant fait
arracher leurs vêtements, ordonnèrent qu'on les battît de verges. 16.23 Après qu'on les eut
chargés de coups, ils les jetèrent en prison, en recommandant au geôlier de les garder
sûrement. 16.24 Le geôlier, ayant reçu cet ordre, les jeta dans la prison intérieure, et leur mit les
ceps aux pieds.
16.25 Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu, et
les prisonniers les entendaient. 16.26 Tout à coup il se fit un grand tremblement de terre, en sorte
que les fondements de la prison furent ébranlés; au même instant, toutes les portes s'ouvrirent,
et les liens de tous les prisonniers furent rompus. 16.27 Le geôlier se réveilla, et, lorsqu'il vit les
portes de la prison ouvertes, il tira son épée et allait se tuer, pensant que les prisonniers
s'étaient enfuis. 16.28 Mais Paul cria d'une voix forte: Ne te fais point de mal, nous sommes tous
ici. 16.29 Alors le geôlier, ayant demandé de la lumière, entra précipitamment, et se jeta tout
tremblant aux pieds de Paul et de Silas; 16.30 il les fit sortir, et dit: Seigneurs, que faut-il que je
fasse pour être sauvé? 16.31 Paul et Silas répondirent: Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé,
toi et ta famille. 16.32 Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu'à tous ceux qui
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étaient dans sa maison. 16.33 Il les prit avec lui, à cette heure même de la nuit, il lava leurs
plaies, et aussitôt il fut baptisé, lui et tous les siens. 16.34 Les ayant conduits dans son logement,
il leur servit à manger, et il se réjouit avec toute sa famille de ce qu'il avait cru en Dieu.
Lecture de l’Evangile
Jean IX : 1-38
9.1 Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance. 9.2 Ses disciples lui firent cette
question: Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle? 9.3 Jésus
répondit: Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c'est afin que les oeuvres de
Dieu soient manifestées en lui. 9.4 Il faut que je fasse, tandis qu'il est jour, les oeuvres de celui
qui m'a envoyé; la nuit vient, où personne ne peut travailler. 9.5 Pendant que je suis dans le
monde, je suis la lumière du monde. 9.6 Après avoir dit cela, il cracha à terre, et fit de la boue
avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux de l'aveugle, 9.7 et lui dit: Va, et lave-toi
au réservoir de Siloé (nom qui signifie envoyé). Il y alla, se lava, et s'en retourna voyant clair.
9.8 Ses voisins et ceux qui auparavant l'avaient connu comme un mendiant disaient: N'estce
pas là celui qui se tenait assis et qui mendiait? 9.9 Les uns disaient: C'est lui. D'autres
disaient: Non, mais il lui ressemble. Et lui-même disait: C'est moi. 9.10 Ils lui dirent donc:
Comment tes yeux ont-ils été ouverts? 9.11 Il répondit: L'Homme qu'on appelle Jésus a fait de
la boue, a oint mes yeux, et m'a dit: Va au réservoir de Siloé, et lave-toi. J'y suis allé, je me
suis lavé, et j'ai recouvré la vue. 9.12 Ils lui dirent: Où est cet homme? Il répondit: Je ne sais.
9.13 Ils menèrent vers les pharisiens celui qui avait été aveugle. 9.14 Or, c'était un jour de
sabbat que Jésus avait fait de la boue, et lui avait ouvert les yeux. 9.15 De nouveau, les
pharisiens aussi lui demandèrent comment il avait recouvré la vue. Et il leur dit: Il a appliqué
de la boue sur mes yeux, je me suis lavé, et je vois. 9.16 Sur quoi quelques-uns des pharisiens
dirent: Cet homme ne vient pas de Dieu, car il n'observe pas le sabbat. D'autres dirent:
Comment un homme pécheur peut-il faire de tels Miracles? 9.17 Et il y eut division parmi eux.
Ils dirent encore à l'aveugle: Toi, que dis-tu de lui, sur ce qu'il t'a ouvert les yeux? Il répondit:
C'est un prophète. 9.18 Les Juifs ne crurent point qu'il eût été aveugle et qu'il eût recouvré la
vue jusqu'à ce qu'ils eussent fait venir ses parents. 9.19 Et ils les interrogèrent, disant: Est-ce là
votre fils, que vous dites être né aveugle? Comment donc voit-il maintenant? 9.20 Ses parents
répondirent: Nous savons que c'est notre fils, et qu'il est né aveugle; 9.21 mais comment il voit
maintenant, ou qui lui a ouvert les yeux, c'est ce que nous ne savons. Interrogez-le lui-même,
il a de l'âge, il parlera de ce qui le concerne. 9.22 Ses parents dirent cela parce qu'ils craignaient
les Juifs; car les Juifs étaient déjà convenus que, si quelqu'un reconnaissait Jésus pour le
Christ, il serait exclu de la synagogue. 9.23 C'est pourquoi ses parents dirent: Il a de l'âge,
interrogez-le lui-même. 9.24 Les pharisiens appelèrent une seconde fois l'homme qui avait été
aveugle, et ils lui dirent: Donne gloire à Dieu; nous savons que cet homme est un pécheur. 9.25
Il répondit: S'il est un pécheur, je ne sais; je sais une chose, c'est que j'étais aveugle et que
maintenant je vois. 9.26 Ils lui dirent: Que t'a-t-il fait? Comment t'a-t-il ouvert les yeux? 9.27 Il
leur répondit: Je vous l'ai déjà dit, et vous n'avez pas écouté; pourquoi voulez-vous l'entendre
encore? Voulez-vous aussi devenir ses disciples? 9.28 Ils l'injurièrent et dirent: C'est toi qui es
son disciple; nous, nous sommes disciples de Moïse. 9.29 Nous savons que Dieu a parlé à
Moïse; mais celui-ci, nous ne savons d'où il est. 9.30 Cet homme leur répondit: Il est étonnant
que vous ne sachiez d'où il est; et cependant il m'a ouvert les yeux. 9.31 Nous savons que Dieu
n'exauce point les pécheurs; mais, si quelqu'un l'honore et fait sa volonté, c'est celui là qu'il
l'exauce. 9.32 Jamais on n'a entendu dire que quelqu'un ait ouvert les yeux d'un aveugle-né. 9.33
Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. 9.34 Ils lui répondirent: Tu es né
tout entier dans le péché, et tu nous enseignes! Et ils le chassèrent.
9.35 Jésus apprit qu'ils l'avaient chassé; et, l'ayant rencontré, il lui dit: Crois-tu au Fils de
Dieu? 9.36 Il répondit: Et qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui? 9.37 Tu l'as vu, lui dit
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Jésus, et celui qui te parle, c'est lui. 9.38 Et il dit: Je crois, Seigneur. Et il se prosterna devant
lui.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT EUTHYME LE GRAND (+ 473) 20 janvier – 7 mai (invention)
Euthyme est né de parents aristocrates dans la ville arménienne de Melitène près de l'Euphrate
vers l'an 377. Fils unique, il est né en réponse aux prières de sa mère Dionisiya qui eut une
Vision Céleste sur la naissance d'Euthyme.
Dès sa jeunesse, il mena une vie d'Ascète, au début à proximité de sa ville natale de Melitène
puis ensuite après avoir visité Jérusalem à l'âge de vingt-neuf ans dans le Désert entre
Jérusalem et Jéricho, appelé Pharan. Il passait ses jours et ses nuits en prière, pensant
intérieurement à Dieu dans la Contemplation et les efforts physiques. Nombre de disciples se
rassemblèrent dont certains sont de Glorieux Saints comme Cyriac l'Ermite, Saint Sabas le
Sanctifié, Théoctiste et d'autres.
Par la Grâce de Dieu, Euthyme fut un grand Thaumaturge; il chassa les démons, guérissant les
gens gravement malades, amenant de l'eau dans le Désert, multipliant les pains et
prophétisant. Il enseigna à ses Moines l'amour du travail en disant : "si vous mangez du pain
qui ne provient pas de votre propre travail alors c'est le travail d'autrui que vous mangez."
Lorsque certains des Moines les plus jeunes voulaient jeûner plus que les autres, il le leur
interdisait et leur ordonnait de venir à la table commune afin qu'ils ne deviennent pas
orgueilleux du fait de leur jeûne excessif. Il disait aussi qu'il n'était pas bon pour un Moine
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d'aller de lieu en lieu, en expliquant que "un arbre qu'on transplante fréquemment ne porte pas
de fruit. Quiconque désire faire ce qui convient, sait le faire dans le lieu où il se trouve."
A propos de l'Amour (dilection), il disait "ce que le sel est au pain, l'Amour l'est aux autres
vertus." Durant la première semaine du Grand Carême, il se retirait dans le Désert et y
demeurait solitaire, silencieux, rempli de pensées pour Dieu et cela jusqu'à la Fête de la
Résurrection.
Durant sa vie terrestre, une archi-abbaye (laure, grand monastère) fut fondée à proximité de sa
caverne; au cours des siècles, elle se remplira de Moines comme une ruche d'abeilles. Le
dernier commandement qu'il leur laissera sera que le Monastère devra toujours être hospitalier
et que les portes du monastère ne pourront jamais être fermées.
Il s'endormit à quatre-vingt-dix-sept ans. Le Patriarche de Jérusalem célébra ses funérailles.
Le Patriarche eut à patienter toute la journée avant que la grande masse de fidèles n'aient finit
de vénérer le corps et ce ne fut qu'au soir qu'il put achever l'Office d'ensevelissement des
défunts. Le septième jour après sa Naissance Céleste, Euthyme apparut radieux et dans la joie
à son disciple Domentian. Saint Euthyme fut, en Vérité, un véritable "fils de la Lumière." Il
s'endormit dans le Seigneur en 473.
ou
Comme Saint Antoine pour l'Egypte, notre Saint Père Euthyme fut quelques années plus tard,
le fondateur et le père du grand mouvement monastique qui allait remplir le Désert de
Palestine. Accordé par Dieu à ses parents longtemps restés sans enfants comme fruit de leurs
prières, il naquit en 378 à Mélitène en Petite-Arménie, en signe précurseur de la période de
joie et de paix qui allait bientôt s'ouvrir pour l'Eglise, troublée depuis quarante ans par la
persécution arienne.* Quand il perdit son père à l'âge de trois ans, sa mère le confia à l'Evêque
Otréios qui discerna la Faveur de Dieu sur l'enfant, le baptisa et le consacra aussitôt Lecteur
de son église. Elevé dans la maison épiscopale dans la vertu, la tempérance et l'application
aux Saintes Ecritures, Euthyme apprit très tôt à accomplir l'Office Divin aux temps fixés avec
Crainte de Dieu et à prier d'un coeur non distrait. Il ne sortait guère que pour rendre visite aux
Moines des alentours et à chaque Carême, en fait de la Théophanie à Pâque, il s'enfonçait
dans le Désert pour y vivre dans le silence et la solitude à l'imitation du Saint Prophète Elie et
de Saint Jean le Précurseur. Brillant ainsi de telles vertus, il fut ordonné Prêtre dès l'âge de
dix-neuf ans et nommé aussitôt Archimandrite de tous les monastères du diocèse. Il s'acquitta
de cette charge pendant une dizaine d'années puis voyant dans ces honneurs un obstacle à la
vertu, il s'enfuit vers Jérusalem avec le désir d'imiter la Conduite de Notre Seigneur Jésus-
Christ au Désert et s'établit un peu en dehors de la Laure de Pharan fondée plus d'un siècle
plus tôt par Saint Chariton dans une cellule de Reclus où libéré de tout autre souci que de
plaire à Dieu par les prières et par les jeûnes, il s'occupait à tresser des cordes afin de n'être à
la charge de personne. Il se lia alors d'une amitié spirituelle si étroite avec son voisin
Théoctiste que l'un et l'autre avaient tout en commun, pensée et manière de vivre comme s'ils
n'étaient qu'une âme en deux corps. Euthyme l'emportait cependant par la douceur et
l'humilité; c'est pourquoi Dieu lui accordait plus manifestement Sa Faveur et lui donnait
l'initiative en toute chose.
* Euthymia signifie : "bonne humeur," "confiance," "joie."
Comme chaque année, les deux Ascètes allaient passer tout le Carême dans le grand Désert de
Koutila vers la Mer Morte. Un jour, ils furent conduits par Dieu jusqu'à une grotte admirable
située sur le flanc d'un précipice qu'ils élurent aussitôt comme demeure et qu'ils
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transformèrent en Eglise de Dieu par la vertu sanctifiante de leurs Hymnes et de leurs prières.
Après avoir passé quelque temps inconnus de tous à ne vivre que des herbes qui y poussaient,
ils furent découverts par des bergers des environs. Dès lors les habitants du village le plus
proche se firent un honneur de pourvoir à la subsistance de ces Hommes de Dieu et des
Moines de Pharan commencèrent à les visiter et à se joindre à eux en nombre croissant.
Comme Euthyme désirait rester libre de tout attachement et le lieu étant trop exigu pour y
mener la vie érémitique d'une laure, il fonda au pied de la falaise un cénobion dirigé par
Théoctiste. Quant à lui, il demeurait en solitaire toute la semaine dans la grotte transformée en
oratoire et assurait la direction spirituelle et l'enseignement des frères, le samedi et le
dimanche quand tous se réunissaient pour la Vigile et la Divine Liturgie.
Le Vénérable Euthyme progressait ainsi sans cesse dans la conversation intime avec Dieu et il
acquit en retour le pouvoir de faire des Miracles. Un jour de l'an 420, il guérit d'un Signe de
Croix le fils du chef d'une bande de Sarrasins venu le trouver à la suite d'une vision. Les
barbares émerveillés à la vue du Miracle, se jetèrent alors à ses pieds en lui demandant de leur
enseigner la Doctrine qui donne à l'homme la victoire sur la mort et de les illuminer par le
Saint Baptême. Certains d'entre eux se joignirent aux disciples d'Euthyme et leur chef ayant
reçu le nom de Pierre, se fit ardent Missionnaire auprès des groupes nomades de Sarrasins
essaimés en Palestine.
Cette guérison rendit le nom d'Euthyme célèbre dans tout le pays. Les malades accouraient de
partout en foule, en troublant fort sa retraite, aussi décida-t-il de s'enfuir malgré les instances
de Théoctiste et des autres frères vers le Désert plus profond de Rouba en compagnie du seul
Domitien* originaire lui aussi de Mélitène. Il passa ainsi quelques années dans divers endroits
où ses Miracles ayant attiré de nouveaux disciples, il fonda des monastères puis il retourna
finalement à proximité de Saint Théoctiste et s'installa avec Domitien dans une grotte située
sur une petite colline au milieu d'une vaste plaine désertique (le Sahel). Au bout de peu de
temps, Pierre lui amena une foule de Sarrasins qui demandaient le Saint Baptême. Ces loups
du Désert ayant été transformés en Troupeau Spirituel du Christ, ils ne voulurent plus quitter
le Saint et installèrent leur campement permanent à proximité, campement qui devint par la
suite un Evêché avec Pierre pour Pasteur. Euthyme continuait à envoyer à Théoctiste ceux qui
voulaient vivre sous sa direction jusqu'au moment où Dieu lui ordonna dans une vision de
commencer à recevoir lui-même des disciples et de fonder une laure organisée sur le modèle
de Pharan. Les Ermites y vivaient retirés toute la semaine, non plus dans des grottes mais dans
des cellules construites par Pierre et les Sarrasins et se réunissaient pour la Vigile dominicale
autour de leur Prêtre et Père Spirituel dans l'église consacrée en 428 par l'Archevêque Saint
Juvénal. Lorsque Saint Euthyme célébrait la Divine Liturgie un feu venu du Ciel se déployait
au-dessus de l'Autel et les recouvrait, lui et son Diacre Domitien comme un voile. L’oeil de
l'intelligence illuminé par la Grâce, il pouvait distinguer clairement ceux qui s'approchaient
dignement de la Sainte Communion et ceux qui, l'âme chargée de péchés, communiaient pour
leur condamnation; il discernait les secrets des coeurs et prophétisait l'avenir.
* Distinct de l'Evêque Dométien de Mélitène, commémoré le 10 janvier, il est ignoré des Synaxaires
constantinopolitains mais il était commémoré dans l'ancien calendrier de Jérusalem (Kanonarion), le 5
novembre.
Malgré la grande pauvreté de la Laure, le Saint se montrait hospitalier et généreux envers tous
ceux qui venaient les visiter. Un jour, il fit par sa prière se remplir de pains le cellier vide en
quantité suffisante pour nourrir les quatre cents pèlerins venus d'Arménie rendre visite à leur
compatriote et pendant trois mois la réserve ne se désemplit pas. Aux nombreux Miracles que
l'Homme de Dieu accomplissait, il joignait toujours l'enseignement sur l'obéissance, sur la
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persévérance dans la condition où Dieu nous a placés et sur la pénitence si bien que la Grâce
qu'il déversait sur ses disciples et sur le peuple était toujours pour leur édification et leur
progrès dans la vertu.
Saint Euthyme était en tout un modèle parfait de conduite évangélique et dans les temps
troublés qui s'écoulèrent entre le Concile d'Ephèse (431) et le Concile de Chalcédoine (451), il
fut pour les fidèles un critère sûr de Vérité et une Colonne d'Orthodoxie. Il envoya des
disciples à l'un et l'autre des Conciles et ceux-ci y jouèrent un rôle notable. A l'issue du
Concile de Chalcédoine, un imposteur du nom de Théodose réussit à s'emparer pendant vingt
mois du trône de Jérusalem et à entraîner dans le parti monophysite une grande partie des
Moines de Palestine pour qui la subtile terminologie théologique du Concile était peu
compréhensible. Euthyme et ses disciples restèrent seuls à soutenir la Foi orthodoxe malgré
toutes les menaces et les accusations de nestorianisme. Comme Saint Antoine, l'éclat de sa
Sainteté était la preuve de la Vérité de sa doctrine; aussi, peu à peu, les Moines les plus pieux
se rangèrent-ils derrière lui. L'Impératrice Eudocie, veuve de Théodose II, établie en
Palestine, s'était elle aussi laissée attirer par les monophysites mais frappée par les malheurs
advenus à sa famille lors de la prise de Rome, elle réalisa son égarement et cherchant à rentrer
dans la communion de l'Eglise, elle envoya des émissaires auprès de Saint Syméon le Stylite
près d'Antioche. Celui-ci l'exhorta à revenir en hâte à l'Orthodoxie et lui fit dire : "Pourquoi
chercher au loin à puiser l'eau alors que tu as près de toi la source? Tu as l'Homme de Dieu
Euthyme, suis ses enseignements et tu seras sauvée!" Elle se fit alors construire une tour près
de la laure et y reçut les instructions d'Euthyme comme si elles sortaient de la Bouche même
de Dieu. Elle prit ensuite fermement la défense de la Foi et couvrit la Palestine de généreuses
donations : églises, monastères, hospices. Le Vénérable Ascète chargé de jours mais animé de
toute la ferveur que donne l'Esprit Saint, guidait vers le Royaume des Cieux quantité de
disciples parmi lesquels on compte les plus grandes figures monastiques de l'époque : Saints
Sabas, Cyriaque, Gérasime et nombre d'Evêques. A l'âge de quatre-vingt-dix ans, il descendit
visiter Théoctiste juste à temps pour assister à ses derniers moments, célébrer ses funérailles
et désigner un nouvel Higoumène.
Dieu lui accorda aussi de connaître à l'avance le jour de sa Naissance Céleste mais il n'en dit
rien jusqu'au jour où selon sa coutume et malgré son grand âge, il devait partir passer le
Carême au Désert. Pendant la Vigile de Saint Antoine, il réunit ses disciples et leur donna son
ultime enseignement : "Gardez toujours comme principe et comme fin de toute bonne activité
la charité sincère qui est le lien de toute perfection. Toute vertu se fortifie par la charité et
l'humilité avec l'aide de l'expérience, du temps et de la Grâce. Mais la charité l'emporte sur
l'humilité car c'est par charité que Le Verbe de Dieu s'est humilié en se faisant pareil à nous."
Il leur recommanda aussi de rendre Grâces à Dieu en tout temps pour les avoir retirés de la
confusion du monde et les avoir placés dans cette Condition Sainte, à l'imitation des Anges
puis il leur fit élire son successeur, leur annonça le Départ prochain de Domitien et la
transformation de la laure en cénobion. Il leur indiqua l'endroit où devaient être construits
l'église et les bâtiments, les exhorta à ne pas négliger l'hospitalité, à consoler et stimuler les
frères éprouvés par les tentations et à accomplir avec dévotion tous les Services Divins. Après
être demeuré trois jours seul dans le Sanctuaire, il s'endormit en paix le 20 juin 473, le visage
serein et tout blanc, plus Angélique que terrestre et il fut suivi quelques jours plus tard par
Domitien, son fidèle disciple depuis cinquante ans. Une foule immense de Moines, de Clercs
et de laïcs se rassembla pour les funérailles de ce Père du Désert. Un grand nombre de
Miracles s'accomplit alors et continua longtemps de s'accomplir sur son tombeau placé à
remplacement de sa grotte. Toute l'Eglise commença aussitôt à vénérer Saint Euthyme comme
un de ses Pères parmi les plus grands car ayant mené toute sa vie dans la solitude, il n'avait
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néanmoins jamais cessé d'être le soutien de la Foi, le Missionnaire, le législateur de la vie
communautaire et l'économe de la Grâce de Dieu.
http://www.encyclopedie-universelle.com/abbaye-origines-asie-georgie.html
SAINT SHIO (OU SIMEON) DE MGVIME (+6°.S.)
Jeudi de la Semaine des Laitages – 7 – 9 (repos) mai
Saint Shio naquit à Antioche en Syrie. Ses parents étaient Chrétiens et élevèrent leur fils
comme leur seul héritier. Le jeune homme reçut une bonne éducation, apprit les Ecritures
Saintes et déjà en son jeune temps il fut gratifié de la capacité à interpréter la Parole de Dieu.
Ayant entendu parler du Saint Ascète Jean, Shio quitta secrètement le domicile parental et
partit rejoindre le Saint. Le Vénérable Jean renvoya le jeune à ses parents après avoir prédit
que ses parents feraient profession monastique. La prophétie fut rapidement accomplie : Shio
distribua son héritage et reçut la tonsure de Saint Jean.
Vingt ans plus tard, Shio, parmi douze autres disciples choisis par Saint Jean, partit pour
l'Ibérie (Géorgie) afin d'y prêcher la Parole de Dieu. En accord avec la bénédiction d'Eulabius,
le Catholicos de Géorgie et son enseignant, Saint Shio s'installa dans une caverne à l'Ouest de
la ville de Mtskheta où il entama une lutte ascétique fort sévère durant laquelle il sera gratifié
de nombre de merveilleuses visions. La vie de l'Ascète fut découverte et bientôt le lieu du
combat du Saint se transforma en monastère dans lequel une église fut fondée par ce
Vénérable et dédiée à la Très Sainte Trinité. Par la suite, d'autres églises seront érigées en
l'honneur de la Mère de Dieu et de Jean le Précurseur. Toutes les églises furent consacrées par
le Catholicos Macaire. Le nombre des frères grandit alors le Vénérable bénit la fondation du
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Monastère de Mgvime en leur faveur, pendant que lui-même continuait sa lutte pour le Salut
en Reclus. Saint Shio s'endormit le 9 mai après avoir Communié aux Saints Mystères le jour
d'avant et ayant donné aux frères ses salvifiques instructions finales.
Les Précieuses Reliques de cet Ami de Dieu furent ensevelies dans le monastère qu'il avait
fondé.
Saint Shio est connu pour être l'auteur de cent soixante instructions pour ses frères.
Son monastère : http://www.encyclopedie-universelle.com/abbaye-origines-asie-georgie.html
COMMEMORATION DE L'APPARITION DANS LE CIEL DE JERUSALEM DU SIGNE
DE LA PRECIEUSE ET VIVIFIANTE CROIX (346)
Le 7 mai 346, jour de la Pentecôte, sous le règne de Constance et sous l'épiscopat de Saint
Cyrille, apparut à la troisième heure du jour dans le Ciel de Jérusalem, une immense Croix
lumineuse qui s'étendait du Golgotha au Mont des Oliviers. Sa clarté était telle qu'elle en
surpassait les rayons du soleil. Aussi tout le peuple, jeunes et Vieillards et jusqu'aux
nourrissons, accourut avec joie vers l'église de la Résurrection afin d'y offrir à Dieu des
Hymnes d'Actions de Grâces pour ce Miracle qui manifestait la Gloire de la Croix et sa
victoire sur les ténèbres.
ou
Durant le règne de l'empereur Constance, fils de Saint Constantin et celui du Saint Patriarche
Cyrille de Jérusalem, la Sainte Croix apparut vers neuf heures du matin, s'étendant du
Golgotha jusqu'au-dessus du Mont des Oliviers. Cette Croix était plus lumineuse que le soleil
et plus belle que le plus beau des arcs-en-Ciel. Tout le peuple, tant les croyants que les
incroyants quitta son travail et dans la crainte et l'étonnement, observa ce Signe Céleste.
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Nombre d'incroyants se convertirent en la Foi en Christ, ainsi que nombre d'hérétiques ariens
qui abandonnèrent leur diabolique hérésie et revinrent à l'Orthodoxie. Le Patriarche Cyrille
écrivit à propos de ce signe une lettre à l'empereur Constance (337-361) qui avait glissé vers
l'arianisme. Ceci eut lieu le 7 mai 357. Ainsi, en cette occasion, il fut démontré que la Foi
chrétienne n'était pas une théorie mondaine, s'accordant avec la compréhension des sens
humains mais plutôt la Puissance de Dieu, démontrée à travers d'innombrables Miracles et
signes.
ou
Remembrance of the Appearance in the Heavens of the Cross of
the Lord at Jerusalem (351): After the death of the first
Christian emperor, Constantine the Great, the imperial throne
was occupied by his son Constantius, who inclined towards the
heresy of Arius, which denied the one self-same essence of the
Son of God with the Father. In the reaffirming of holy
Orthodoxy, the Lord manifest at Jerusalem a wondrous sign. On
the day of Holy Pentecost, 7 May 351, at the third hour of the
morning in the heavens there appeared the image of the equalproportioned
Cross of the Lord, shining with an inexpressible
light, and brighter than the light of the sun. All the people were
eye-witness to this, and they were struck with great dread and
amazement. The appearance of the Sign of the Cross began over
holy Mount Golgotha, whereupon it was that the Lord had been
crucified (Mt. 27: 32-33; Jn. 19: 17, 41; Heb. 13: 12), and it
reached to the Mount of Olives (Jn. 8: 1; 18: 1-2), extending from Golgotha a distance of 15
stadia. The Sign was transfused with all the colours of the rainbow and it caught the sight of
all the people. Many of the people, leaving off from whatever they were doing, went outside
the houses and with awe stood contemplating the wondrous sign. Then a numerous throng of
the people of Jerusalem with trembling and joy hastened to the holy Church of the
Resurrection.
The holy Jerusalem Patriarch Cyrille (350-387) advised the emissary of the emperor
Constantius about this miraculous occurrence of the appearance of the Sign of the Cross, and
he urged him to return to the Orthodox faith. And Sozomen, an historian of the Ancient
Church, likewise testifies, that through this appearance of the Holy Cross many of the Jews
and pagan Greeks came to the true faith, repenting in Christ God, and accepted Holy Baptism.
SAINT PRETRE MISSELIN (OU MESCLIN) DE TARBES (+6°.S.)
Misselin était Prêtre à Tarbes. Saint Grégoire de Tours en fait en quelques mots un grand
éloge, comparant ses vertus et ses mérites à ceux de Saint Justin. On lit dans un vieux
manuscrit que ce Saint Prêtre se mit à la tête des Bigorrais pour chasser de Tarbes les Goths
ariens qui s'en étaient emparés et y exerçaient des cruautés inouïes. Pendant plusieurs siècles,
on célébra la délivrance de Tarbes le 25 mai, jour auquel on faisait aussi la fête de Misselin.
Depuis longtemps, la fête de Saint Misselin se célèbre le 7 mai. Il est le Saint Protecteur d'une
paroisse des environs de Tarbes où une tradition porte qu'il était né.
SAINT NOUVEAU MARTYR PACÔME D'OUSSAKI (+1730)
Originaire de Biélorussie, il fut capturé par les Tatares qui le vendirent comme esclave aux
Turcs. Il refusa de se convertir malgré son propriétaire, un tanneur qui après vingt sept ans de
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services, lui rendit la liberté. Il partit pour le Mont-Athos où il vécut pendant environ douze
ans. Mais il avait la résolution de témoigner pour Jésus-Christ par un martyre volontaire. Il
retourna à Oussaki et par sa conduite devant la maison de son ancien maître, il se fit arrêter et
condamner à la décapitation.
ou
The Holy Martyr Pakhomii was born in Little Russia. He had the name Prokopii and in
childhood he was taken captive by Tatars, who sold him over into slavery to a certain Turk in
the city of Usaki (Philadelphia in Anatolia). He spent 17 years in servitude, enduring patiently
all the insults and abuse. Gaining his freedom, for 12 years he asceticised on Holy Mount
Athos under the guidance of the starets-elder priestmonk Joseph, who tonsured him into
monasticism with the name Pakhomii. Pakhomii afterwards resettled into the Kausokali sketemonastery,
where he lived under the guidance of the starets-elder Akakios. Saint Pakhomii
then returned to Usaki, where he openly confessed himself a Christian. The Turks arrested
him and began to demand his acceptance of Mahometanism. Saint Pakhomii refused and was
beheaded in the city of Usaki on the day of the Ascension of the Lord, 7 May 1730. The relics
of the holy Martyr rest on the island of Patmos, in the monastery of the holy Apostle John the
Theologian.
SAINT MARTYR ACACE LE CENTURION DE BYZANCE (+303)
Saint Acacius était un officier romain durant le règne de l'empereur Maximien. Répondant au
tribunal pour sa Foi au Christ, il dit qu'il avait hérité la Vraie Foi de ses parents et était
renforcé par la vue de nombreuses guérisons miraculeuses survenues sur les Précieuses
Reliques de Saints Chrétiens. Après avoir courageusement enduré de grandes tortures dans la
ville de Pyrrinthus en Thrace, Acacius fut emmené à Byzantium où il endura de nouvelles
tortures jusqu’à ce qu'il soit pour finir décapité. Il souffrit honorablement et emménagea dans
le Royaume de la Joie Eternelle en 303.
ou
The Holy Martyr Acacius, who lived mostly in the III Century, was born at Cappadocia and
was a centurion of the Martesian regiment under the military officer Firmus. When the
persecution against Christians was started up on order of the emperor Maximian Galerius
(305-311), Firmus began one after the other to interrogate his soldiers about their faith. Saint
Acacius thereupon firmly and openly confessed himself a Christian. Seeing the steadfastness
of Saint Acacius, Firmus sent him off to the military officer higher up in command, named
Vivianus. Vivianus gave the Saint over to fierce torture. After the tortures they put him in
heavy chains and locked him up in prison. A certain while later they led the Martyr together
with other prisoners to Byzantium, to the governor. The soldiers accompanying them went
along quickly, showing the prisoners no mercy, and Saint Acacius weakened along the way
from his wounds, and also from his chains and hunger and thirst. When finally they halted for
the night, Saint Acacius offered up thanks to God, for granting him to suffer for His Holy
Name. During the time of prayer the Saint heard a voice from the heavens: "Valour, Acacius,
and be strong!" This voice was heard also by the other prisoners, and many of them believed
in Christ and besought the Saint to instruct them and further them in the Christian faith.
At Byzantium they situated the holy Martyr in onerous lockup, while the other prisoners were
put under less severe conditions. But at night the other prisoners beheld, how radiant youths
appeared to Saint Acacius and attended to him, washing his wounds and bringing him food.
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After seven days, Vivianus again summoned Saint Acacius before him and was struck by his
fresh appearance. Supposing, that the prison guard for money had given the prisoner both
respite and food, he summoned the guard for a strict questioning. And not believing his
answers, Vivianus had the guard severely beaten. Saint Acacius himself thereupon answered
Vivianus: "My power and strength art given me by the Lord Jesus Christ, Who hath healed
my wounds." Vivianus in a frenzy of rage gave orders to beat the Martyr about the face and
smash his teeth for his unsolicited words. Striving all the more to intensify and prolong the
torture of Saint Acacius, Vivianus sent him off to the governor Flaccinus with a letter. But
having read the letter, Flaccinus became annoyed, that Vivianus had for so long and so cruelly
tortured a soldier holding the venerable rank of centurion, and he gave orders to without
further delay behead the Martyr. At the place of execution Saint Acacius lifted up his eyes to
the heavens, offering up thanks to God for being granted to accept a Martyr's death for Him,
and then with a calm joy he lay down his head beneathe the sword. This occurred in the year
303. Under Constantine the Great the relics of the holy Martyr Acacius rested at
Constantinople in a church built in his honour, and later they were transferred to Calabria, to
the city of Scillatio. The holy Martyr Acacius particularly helps those resorting to him in
prayer in struggle with the flesh, as discovered by himself for Saint Epiphanios, a disciple of
the Fool-for-Christ Saint Andrew.
SAINT HIEROMARTYR ACACE L’EVEQUE DE JERUSALEM.
En ce jour aussi, le Saint Evêque Acace de Jérusalem partit. Il était un homme pur et juste. Il
fut longtemps persécuté et Dieu accomplit nombre de signes et merveilles par ses mais puis il
partit en paix.
SAINTE MASTIDIE (OU MATHIE DE TROYES), VIERGE (+4°.S.)
Mastidie de Troyes était une Vierge d'une vertu extraordinaire. Ses actes ont disparu mais on
suppose qu'elle vivait dans les premiers siècles de la Foi chrétienne. Mais le peu qui nous
restent de sa vie suffit à faire entrevoir l'éclat de sa Sainteté. En 843, elle reposait sous l'Autel.
Les habitants de la ville de Troyes et en particulier Sainte Maure, Vierge, l'honoraient
pieusement avec dévotion. Mais Troyes avait été saccagée et brûlée avec toutes ses églises en
892 par les Normands et les Vénérables Reliques de notre Sainte disparurent longtemps sous
les ruines amoncelées. Un siècle plus tard, en 992, l’Evêque Milon de Troyes inventa le corps
de Sainte Mastidie en faisant fouiller le sol de la cathédrale : il était incorrompu et enveloppé
d'un suaire de pourpre. Déposé dans l'église avec honneur, il brilla par de nombreux Miracles,
surtout en 1007 où il fut porté pour une station dans l'église suburbaine de Saint-Remy pour le
temps pascal et rendit la santé à un grand nombre de malades, selon ce qu'on lit dans l'histoire
de son invention.
Dans la suite comme une grande multitude de peuple affluait à Troyes pour honorer les
Saintes Reliques, on désigna le 8 mai pour la célébration de la fête. Voici quelques-uns des
Miracles opérés par la Sainte l'an 1007; elle guérit une femme de la ville de Tonnerre dont la
main gauche était desséchée; elle guérit un enfant de trois ans de la ville de Sens, malade et
débile des jambes; elle rendit la lumière à un aveugle ; elle redressa une femme qui était culde-
jatte; elle rendit sain et dispos un paralytique malade depuis déjà trente ans; elle rendit
l'ouïe à une femme de Sens et la vue à une autre femme ; elle fit marcher droit un enfant qui
se traînait à la manière des bêtes; elle guérit deux petites filles âgées de cinq ans, un homme
de Toul d'une contraction du visage et un jeune homme dont le côté gauche du corps était
paralysé. Ces Miracles rendirent Sainte Mastidie très célèbre et très chère à toutes les
populations voisines. L'auteur qui composa la relation de son Invention, l'appelle " Vierge
royale, incomparable, vouée à Dieu.
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De Précieuses Reliques de Sainte Mastidie se trouvent à la cathédrale de Troyes et qui ont été
reconnues le 25 avril 1821. Saint-Remy de Troyes, le Chêne, Maixières-la-Grande-Paroisse,
Jully-sur-Sarce, La Maison-des-Champs en possèdent des fragments qui sont partout l'objet
d'une grande Vénération.
SAINT JEAN ZEDAZNELI DE ZADEN EN GEORGIE AVEC SES 12 DISCIPLES
MOINES EN GÉORGIE (+6°.S.) 4 novembre – 7 mai
Les monastères de Géorgie prétendaient remonter à un groupe de treize Moines syriens venus
au seizième siècle en Géorgie à la fois pour implanter la vie monastique et affermir le
Christianisme. Ils ne nous sont connus qu'à travers des traditions postérieures de plusieurs
siècles à leur venue; il n'en est pas moins intéressant de voir par quels liens la malheureuse
Église de Géorgie, toujours persécutée, cherchait à se raccrocher aux grandes communautés
chrétiennes, celle d'Antioche en particulier.
Treize Moines syriens allèrent donc demander la bénédiction de Saint Siméon Stylite le Jeune
pour partir en Géorgie. Leur chef, Jean, choisit pour demeure une caverne sur la célèbre
montagne de Zaden, ce qui lui valut son surnom de Zedaznéli. Il y fonda un monastère qui
connut une grande prospérité mais fut détruit par les infidèles au douzième siècle. On
racontait que Jean avait apprivoisé les ours de la montagne.
Le plus populaire des disciples de Jean, Chio, se retira lui aussi dans une grotte près de
Mtzkhéta, au Nord-Ouest de Tiflis : un pigeon lui apportait sa nourriture. Son isolement ne
dura pas longtemps : Évagre, un des personnages les plus importants du royaume, se joignit à
lui et leur renommée de Sainteté fut telle que le Roi et les grands vinrent les visiter et leur
firent de si abondantes donations que leur Désert se couvrit d'églises. Chio groupa autour de
lui plus de deux mille disciples. On lui attribuait d'innombrables Miracles, entre autres la
conversion d'un loup qui décimait les troupeaux du monastère.
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David s'installa lui aussi dans une grotte au-dessus de la ville de Tiflis où il descendait chaque
semaine pour prêcher. Il eut bientôt un compagnon, Lucien qui lui resta fidèle jusqu'à la mort.
Au bout d'un certain temps, ils partirent ensemble dans un Désert où Dieu les nourrit
miraculeusement du lait de trois biches mais les fidèles découvrirent leur retraite, des
vocations surgirent et les Ermites durent construire un monastère. Peu avant sa Naissance au
Ciel, David se rendit en pèlerinage à Jérusalem.
Antoine de Martkofi qui vécut quelque temps sur une colonne, Joseph, Archimandrite
d'Alaverdi Stéphane, Zénon, Thaddée, Pyrrhus, Michel, Isidore et le Diacre Elie travaillèrent
eux aussi à l'établissement de monastères. Deux Syriens furent promus à l'épiscopat : Jessé à
Dtzilkani et Habib à Nekressi; ils resserrèrent les liens de l'Eglise de Géorgie avec celle
d'Antioche. Habib vit son diocèse occupé par les Perses qui cherchèrent à ruiner le
Christianisme. Un jour, les vainqueurs essayaient de faire adorer le feu par les Chrétiens;
l'Evêque accourut, jeta de l'eau sur le feu "sacré" et l'éteignit. Saisi et battu, il fut conduit
devant le chef perse qui après avoir vainement essayé de l'amener à renier sa Foi, le
condamna à être fustigé puis lapidé.
Les Pères de l'Eglise géorgienne furent vénérés dans divers pays d'Orient. Jean avait deux
fêtes, le 4 novembre et le 7 mai.
ou
MONK JOHN ZEDAZENI AND HIS TWELVE DISCIPLES: HABIB, BISHOP OF
NEKRESS, ANTHONY OF MARTKOB, DAVID OF GAREJ, XENO OF IKALTO,
THADDEUS OF STEPANTSMIND, ISE BISHOP OF TSILKAN, JOSEPH BISHOP OF
ALAVERDI, ISIDOR OF SAMTAVI, MICHAEL OF ULUMBI, PYRRHOS OF BRETI,
STEPHEN OF KHYRI, SHIO OF MGVIM
Monk John Zedazeni and his Twelve Disciples: Habib, Bishop of Nekress, Anthony of
Martkob, David of Garej, Xeno of Ikalto, Thaddeus of Stepantsmind, Ise Bishop of Tsilkan,
Joseph Bishop of Alaverdi, Isidor of Samtavi, Michael of Ulumbi, Pyrrhos of Breti, Stephen
of Khyri, Shio of Mgvim – were holy Syrian (Cappadocian) ascetics, the founders of Gruzian-
Georgian monasticism, having arrived in Gruzia from Cappadocia in the mid-VI Century. The
holy Thirteen Cappadocian Fathers were actually Gruzinians, who received their spiritual
schooling at the reknown Laura of Saint Simeon the Pillar-Dweller and at other monasteries
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of Syria and Mesopotamia, with the intent to return to their native land and assist in its
Christian enlightenment.
Saint John Zedazeni, the head of these ascetics, received his spiritual schooling at Antioch.
Accounts have not been preserved about the place of his birth nor about his kin. In his
youthful years he accepted monasticism and devoted himself to a solitary ascetic life, gaining
afterwards an amazing geniality, humility and gift of wonderworking. The fame of his
spiritual exploits attracted to him a throng of disciples, from which number Saint John
Zedazeni chose by lot 12 men, and in fulfilling the command of the Mother of God, he set off
with them to Gruzia. Along the way they received blessing from Saint Simeon the Younger
Pillar-Dweller (+ 596), and at Mtsketia, the ancient capital of Gruzia, traversing "with
undampened feet" the River Kura, they were joyfully met by the people, by the emperor
Parsman (542-557), and by the Archbishop-Katholikos Eulabios (552-560). The chronicles
relate, that the holy Cappadocian Fathers spoke in the Gruzian language to those meeting
them, and going into the Svetitskhoveli cathedral church and prostrating themselves beneathe
the Life-Creating Pillar (the hagiographic account about it is located under 1 October), they
glorified and gave thanks to God. With the blessing of Katholikos Eulabios, Saint John
together with his disciples settled on Mount Zedazeni (from which Saint John gets his name –
Zedazeni), where formerly there had been a pagan-temple and an idol erected. The ascetics
lived in lean-to huts, they ate grasses and roots, and they were constantly at prayer and
spiritual meditation. A multitude of the sick flocked to them, receiving healing through their
prayerful intercession. After the choosing of Saints Habib and Ise as bishops, the Mother of
God appeared to Saint John in a dream and commanded him to send out his disciples into
various parts of Gruzia, for the preaching of the Word of God and for pastoral edification.
Hearkening to the instructions of Saint John, certain of the disciples set off to Kakhetia (Xeno,
and later Stephen), others to Kartalin (Pyrrhos, Michael, Thaddeus and Isidor). The accounts
about the other Saints – Habib, Anthony, David, Ise, Joseph, Shio – are located respectively
under: 29 November, 19 January, 2 December, 15 September, 9 May.
"They all... taught the nation, they instructed it in the faith, they abolished the darkness of
superstition and they did away with what remained in the mountain gorges of pagan temples
and idol-worship, in place of which they erected the holy cross and holy churches, and they
established within the nation a civil sense..."
Saint Xeno, "a pillar of sweet obedience," while completing his preaching in the mountains of
Upper Kakhetia, founded a monastery at Ikalto, whereat also after great efforts he was buried
in the cathedral church in honour of the Image of the Saviour Not-Wrought-by-Hand.
Saint Thaddeus (in Gruzinian "Tate") at first remained at Mtsketia, organising at the bidding
of Saint John the monastery at the foot of Mount Zedazeni, for instructing those that had
come. After the death of Saint John, Saint Thaddeus preached in Kartalin, where he founded
many churches, among which was a temple in honour of the holy First-Martyr Stephen in the
city of Urbnisi. Later on he settled in a cave on Mount Tslevi near the city of Kaspi, at which
summit he likewise founded a church in honour of the holy First-Martyr Stephen. In this cave
at the church which he founded, there were buried the relics of Saint Thaddeus, "an image of
pure truth and faith."
Saint Isidor, "a vineyard of virtues," after his prolonged apostolic exploits, established a
monastery at Samtavisi in honour of the Image of the Saviour Not-Wrought-by-Hand, and
here also rest his relics. Saint Michael toiled much in the furthering of Christianity in the
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mountains of Upper Kartalin and Osetia. In the vicinity of Ulumbi he founded a large
monastery. In the cathedral church of this monastery, which in the XIX Century was
converted into a parish church, rest his holy relics.
Saint Pyrrhos, "a Divine image of tears," founded a monastery on the left bank of the River
Dvanis-Tskhali, near the vicinity of Breti. Within a church of the monastery were placed his
venerable relics.
Saint Stephen, "wedding knowledge with strength," after prolonged apostolic labours in
Lower Kakhetia, founded a monastery in the vicinity of Khrysa. He was buried in the
cathedral church in honour of the holy First-Martyr Stephen, on the left side of the altar at the
table of oblation.
Having dispersed his disciples, Saint John Zedazeni kept with him Deacon Elias and absorbed
himself in prayerful exploits.
Saint John had to withstand the snares of evil spirits, which by the Name of Christ he expelled
from the outskirts of Mtsketa. Through the prayer of Saint John, on Mount Zaden flowed forth
a spring of healing waters. Having received a revelation about his impending end, the Monk
John summoned to him his disciples – the holy Deacon Elias and Saint Thaddeus of
Stepantsmind, whom he commanded to bury him in his narrow cave on the mountain, at the
place of his exploits. Having communed the Holy Mysteries, the Monk John beheld the
heavens opened and the hosts of the Bodiless Powers of Heaven together with a multitude of
the Saints. In spiritual rapture he gave up his righteous soul to the Lord. The end of Saint John
transpired between the years 557 and 560, during the time of the Katholikos Makarios (553-
569). His disciples, having forgotten his command, in an assemblage of clergy transported the
body of the Saint to the monastery at the foot of Mount Zaden and placed it in a special crypt.
But the earth roundabouts quaked and the tremours did not cease until the body of Saint John
was placed in the cave atop the mountain, as the monk had commanded. During the X
Century under Katholikos-archbishop Clement (908-923), on the south side of this cave was
built a church in honour of John the Baptist, such that the holy relics of Saint John Zedazeni
were in its chapel in the offertory. They were glorified by many signs of the mercy of the
Lord.
SAINT ÉVÊQUE LIUDHARD (OU LETARD) DE CANTERBURY (+600)
Né au Ciel à Canterbury vers 600, Saint Liudhard était Franc et il fut le chapelain de la Reine
Berthe du Kent qui avait accepté de se marier avec le roi païen Ethelbert à condition qu'elle
soit libre de pratiquer sa Foi et d'emmener son Evêque avec elle. Liudhard était cet Evêque.
On rapporte qu'il joua un grand rôle dans la conversion du roi au Christianisme. Néanmoins, il
n’existe plus de lettre le concernant provenant du prolifique Saint Pape Grégoire de Rome. En
revanche, on a pu dater de 601 une lettre à la Reine Berthe où il lui est reproché l'échec dans
l'achèvement de la conversion de son mari. Liudhard restaura pour elle une ancienne église
romano-britannique à Canterbury hors les murs. Il fut enseveli à l'Abbaye des Saints Pierre et
Paul (à présent Saint-Augustin) à Canterbury. Au onzième siècle, Goselin rédigea une courte
"Vita" de Liudhard mais de toute évidence il dut confondre avec Saint Liephard dont la fête
est conservée à Cambrai et qui est appelé "Archevêque de Canterbury et Martyr." Liudhard ne
fut ni l'un ni l'autre.
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Avec St. Lucien, son fils spirituel
SAINT DAVID GAREJI (+6°.S.) 7mai - Jeudi de l'Ascension
Il est un des trente Pères de Géorgie commémoré le 7 mai. On l'appela Gareji à cause du
Désert près de Tiflis où il mena une vie d'Ascète. Dans son vieil âge, David décida de visiter
la Terre Sainte avec quelques-uns uns de ses disciples. Il confia le monastère aux soins des
Anciens Lucien et Dodo. Lorsqu'ils atteignirent une colline d'où ils purent voir Jérusalem,
David commença à pleurer, disant : "Comment ose-je être aussi effronté pour marcher sur les
Pas du Dieu-homme avec mes pieds de pêcheur?" David dit à ses disciples qu'eux, étant plus
dignes, pouvaient aller vénérer les Saints Tombeaux et lui il prit trois pierres et entama son
retour. Mais le Seigneur ne voulut pas permettre qu'une telle humilité soit cachée du monde et
un Ange apparut au Patriarche Elie de Jérusalem et lui dit : "Envoie immédiatement quérir
l'Ancien qui retourne en Syrie. Il a trois pierres en sa possession. Il a emmené avec lui toute la
Grâce de la Terre Sainte : une pierre lui suffirait comme bénédiction et les deux autres doivent
être ramenées à Jérusalem." Le Patriarche envoya aussitôt des hommes qui arrêtèrent l'Ancien
David, lui prirent deux pierres et le relâchèrent. Cette troisième pierre existe encore de nos
jours : elle se trouve sur sa tombe et possède toujours une miraculeuse puissance de guérison.
ou
Saint David of Gareji was Syrian by birth. The future ascetic became a disciple of St. John of
Zedazeni and journeyed with him to Georgia. St. David and his spiritual son Lucian settled on
a mountain above Tbilisi, the capital of Kartli.
At that time Kartli was constantly under threat of the Persian fire-worshippers. St. David
would spend entire days in prayer, beseeching the Lord for forgiveness of the sins of those
who dwelt in the city. When he was finished praying for the day, he would stand on the
mountain and bless the whole city. Once a week Sts. David and Lucian would go down into
the city to preach. A church dedicated to St. David was later built on the mountain where he
labored.
St. David’s authority and popularity alarmed the fire-worshippers, and they accused him of
adultery, in an attempt to discredit him in the eyes of the people. As a “witness” they
summoned a certain expectant prostitute, who accused him of being the child’s father. Hoping
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in God, the holy father touched his staff to the prostitute’s womb and ordered the unborn child
to declare the truth. From out of the womb the infant uttered the name of his true father.
Outraged at this slander, the bystanders savagely stoned the woman to death. St. David
pleaded with them to stop, but he was unable to placate the furious crowd. Deeply disturbed
by these events, St. David departed the region with his disciple Lucian.
The holy fathers settled in a small cave in the wilderness and began to spend all their time in
prayer. They ate nothing but herbs and the bark of trees. When the herbs withered from the
summer heat, the Lord sent them deer. Lucian milked them and brought the milk to St. David,
and when the elder made the sign of the Cross over the milk it was miraculously transformed
into cheese.
Shaken by the holy father’s Miracle, Lucian told him, “Even if my body rots and wastes away
from hunger and thirst, I will not permit myself to fret over the things of this temporal life.”
The fathers kept a strict fast on Wednesdays and Fridays—they ate nothing, and even the deer
did not come to them on those days.
A frightful serpent inhabited a cave not far from where they lived and attacked all the animals
around it. But at St. David’s command the serpent deserted that place.
Once local hunters were tracking the fathers’ deer, and they caught sight of Lucian milking
them as they stood there quietly, as though they were sheep. The hunters paid great respect to
St. David and, having returned to their homes, reported what they had seen.
Soon the Gareji wilderness filled with people who longed to draw nearer to Christ. A
monastery was founded there, and for centuries it stood fast as a center and cornerstone of
faith and learning in Georgia.
After some time St. David set off on a pilgrimage to Jerusalem. He entrusted Lucian to fulfill
his responsibilities at the monastery and took some of the other brothers with him. When the
pilgrims were approaching the place called the “Ridge of Grace,” from which the holy city of
Jerusalem becomes visible, St. David fell to his knees and glorified God with tears. Judging
himself unworthy to follow in the footsteps of Jesus Christ, he was satisfied to gaze upon the
city from afar.
Then he stood at the city gates and prayed fervently while his companions entered the Holy
City and venerated the holy places. Returning, St. David took with him three stones from the
“Ridge of Grace.” That night an angel appeared to the patriarch of Jerusalem and informed
him that a certain pious man named David, who was visiting from afar, had taken with him all
the holiness of Jerusalem.
The angel proceeded to tell him that the venerable one had marched through the city of
Nablus, clothed in tatters and bearing on his shoulders an old sack in which he carried the
three holy stones. The patriarch sent messengers after the stranger with a request that he
return two of the stones and take only one for himself. St. David returned the two stones, but
he declined the patriarch’s invitation to visit him. He took the third stone back with him to the
monastery, and to this day it has been full of the grace of miraculous healing.
21
After St. David brought the miraculous stone from Jerusalem, the number of brothers at the
monastery doubled. The venerable father ministered to all of them and encouraged them. He
also visited the cells of the elder hermits to offer his solace. In accordance with his will, a
monastery in the name of St. John the Baptist was founded in the place called “Mravalmta”
(the Rolling Mountains).
The Lord God informed St. David of his imminent departure to the Kingdom of Heaven. Then
he gathered the fathers of the wilderness and instructed them for the last time not to fall into
confusion, but to be firm and ceaselessly entreat the Lord for the salvation of their souls.
He received Holy Communion, lifted up his hands to the Lord, and gave up his spirit.
St. David’s holy relics have worked many Miracles: approaching them, those blind from birth
have received their sight. To this day, believers have been healed of every spiritual and bodily
affliction at his grave.
15 septembre – 7 mai
SAINT JOSEPH D’ALAVERDI (+ 570)
Il était l'un des douze Pères de Syrie qui furent envoyés aux confins du Caucase pour y
prêcher l'Evangile et y fonder le monachisme géorgien. Ses Précieuses Reliques sont
conservées dans la cathédrale d'Alaverdi où elles sont encore vénérées.
ou
Sainted Joseph, Bishop of Alaverdi, – was one of the Thirteen Holy Syrian (Cappadocian)
Fathers, the establishers of Georgian Monasticism (the accounts concerning them is located
under 7 May). He, as a "blossom of longed-for virginity," from his early years chose the
monastic vocation. Having arrived in Gruzia (Georgia) with his teacher Saint John Zedazni
(Comm. 7 May), Saint Joseph settled in Kakhetia in the unpopulated and barren Alaverdian
steppes. Here he began his ascetic exploits. His spiritual strength was so great that even wild
22
beasts did not touch him, and the steppe deer came to him and nourished him with their milk.
One of the Kakhetian nobles during an hunt found himself on the Alaverdian steppes and was
so astonished, seeing Saint Joseph standing at prayer, that he remained with him.
Reports about this personage becoming a monk and about the holy life of the Monk Joseph
spread throughout Kakhetia. People fervent for piety and the ascetic life began to throng to
the Alaverdian steppe to Saint Joseph. A monastery thus arose, and a church in honour of the
GreatMartyr George was built.
Chosen to lead the monastery, Saint Joseph with fatherly love concerned himself about the
brethren of the monastery, and about the spiritual enlightenment of Kakhetia. Pagan
superstitions were still not eradicated, and Saint Joseph – with cross in hand, often left the
monastic solitude for preaching the Word of God.
Beholding the saintly and immaculate life of the monk Joseph and his sincere desire to serve
them, the Kakhetian people willingly and joyfully accepted the Gospel teaching, and
abandoned their unbelief and pagan customs.
Saint Joseph composed a catechism (lost in the XVI Century) by which he taught the flock
entrusted to him. Nearing the end of his life of lofty service, Saint Joseph secluded himself in
a tight cell for complete silence.
In the year 570 occurred his peaceful and blessed end. Sainted Joseph was buried in the
church of the holy GreatMartyr George in Alaverdi.
In the IX Century in place of the former church was erected the great Alaverdi cathedral in
which, on the left side of the Altar at the north wall, – under a grave-cover rests the body of
Sainted Joseph.
SAINT ÉVÊQUE DOMITIEN DE TONGRES-MAASTRICHT (+560)
Saint Domitien est né en France sur la fin du cinquième siècle. D’abord élevé sur le siège
épiscopal de Tongres, le peuple et le clergé de Maastricht qui connaissaient sa vertu et sa
réputation l'élurent pour Evêque de leur ville, ce siège épisopal étant devenu vacant. Domitien
accepta cette charge malgré lui mais il la remplit avec zèle. Par sa science et sa Sainteté il fut,
à la lettre, la lumière du monde et le sel de la terre; c'est ce qu'on remarqua au cinquième
Concile d'Orléans en 541. Dans une disette extraordinaire et dévastatrice où les riches
cessaient leurs aumônes dans la crainte de manquer eux-mêmes du nécessaire, Domitien leur
reprocha vivement leur dureté et leur peu de Foi, les conjurant de ne pas laisser mourir de
faim leurs frères et pour qu'ils n'eussent rien à appréhender pour eux-mêmes, il les assura que
la récolte prochaine malgré les apparences contraires, suffirait à tous les besoins; ce qui
arriva.
Il délivra par ses prières les habitants de Huy d'un animal extraordinaire qui avait causé de
grands ravages et passa quelque temps dans cette ville où il convertit plusieurs de ceux qui
étaient encore idolâtres. Domitien connut par Révélation l'époque de sa Naissance au Ciel; il
visita par dévotion les tombeaux de plusieurs Saints, entre autres celui du Saint Evêque
Servais de Tongres. Il s’endormit dans le Seigneur le 7 mai 560 et son corps fut enseveli à
Huy dont il est le Saint Protecteur. Il s'opéra un grand nombre de Miracles à son tombeau et
23
son corps qui avait été levé de terre sous Charlemagne fut trouvé entier et incorrompu.
Les papistes font encore tous les ans une procession à la fontaine près de laquelle Saint
Domitien est censé avoir tué le monstre, le dragon comme disaient nos pères. Cette fontaine
est probablement celle où le Saint baptisait et dès lors rien d'étonnant qu'on ait figuré sous les
traits d'un dragon le démon dont la fonction est de détourner les hommes du Saint Baptême
d'abord et de toute forme du Bien ensuite.
SAINT NIL DE LA SORA (+1508) 7 avril – 7 mai (repos)
Grand Ascète de l'Eglise en Russie, le Saint Moine Nil de la Sora descendait de la noblesse
des Maikov. Il accepta le monachisme dans le Monastère de Saint Cyrille de Belozersk et
suivit avec fruit les conseils du Pieux Staretz Paisius Yaroslavov qui devait devenir par la
24
suite Higoumène de la Laure de la Trinité-Saint-Serge. Le Moine Nil voyagea beaucoup vers
l'Orient, étudiant la vie monastique en Palestine et sur l'Athos. Retournant en la Russie, il se
retira sur la Sora dans les terres de Vologda et construisit une cellule et une chapelle qui
grandiront vite en monastère selon une forme neuve pour cette époque en Russie, Saint Nil
adoptant la Règle du skite de l'Athos. Suivant les directives de Saint Nil, les Moines devaient
subvenir à leurs propres besoins par le travail de leurs mains, n'acceptant la charité qu'en
dernière limite et briller de l'Amour pour tout et d'être resplendissants même à l'église. Les
femmes n'étaient pas admises dans le skite monastique, les Moines n'avaient pas le droit de le
quitter sous n'importe quel prétexte et interdite était la possession de terres ou domaines.
Dispersés dans la forêt autour de la petite église en l'honneur de la Rencontre du Seigneur, en
cellules séparées d'un ou deux mais jamais plus de trois personnes, les Moines des skites
[= ermitages] se rejoignaient pour une journée entière de Services Liturgiques. En outre, à la
Vigile de Toute la nuit, des lectures des Saints Pères étaient prescrites qui durait en effet toute
la nuit. Les autres jours, chacun priait et travaillait dans sa propre cellule. Le point-clé de
l'effort du Moine était la lutte contre ses pensées et ses passions afin de faire naître la paix
dans son âme, la clarté dans son esprit, la contrition et l'Amour dans son coeur. Dans son
oeuvre écrite "Une tradition pour mes disciples qui souhaitent vivre dans la nature sauvage,"
et la "Règle," Saint Nil décrit les étapes de cette activité mentale salvatrice. La première, c'est
la renonciation au monde, en particulier aux distractions de ce monde. La seconde, c'est
l'incessante prière accompagnée de la mémoire permanente de la mort à venir.
Dans sa vie, le Saint se distingua par son extrême non-possessivité et son amour du travail. Il
creusa un bassin et un puits dont l'eau se révéla par la suite source de guérisons. Pour sa
Sainteté, le Staretz Nil fut profondément vénéré par les Hiérarques russes de son temps. Il
participa aux Conciles de 1490 et 1503. Fuyant les honneurs et gloires de ce monde, juste
avant sa Naissance Céleste, il supplia ses disciples de se débarrasser de son cadavre une fois
endormi soit en le jetant à dévorer aux bêtes et aux oiseaux ou de l'ensevelir sans honneurs sur
le lieu de ses combats.
Le Saint s'endormit en la soixante-seizième année de sa vie le 7 mai 1508. Ensevelies dans le
monastère qu'il avait fondé, ses Saintes Reliques furent glorifiées par d'innombrables
Miracles.
En anglais, on trouve des fragments de sa "Tradition" et de sa "Règle" dans le livre de G.
Fedotov "Trésor de la Spiritualité Russe."
ou
Saint Nil naquit en 1433 au sein d'une famille d'aristocrates moscovites. D'abord employé
comme secrétaire dans l'administration du Grand-Prince, il abandonna, encore jeune, la
perspective d'une brillante carrière mondaine pour se retirer au Monastère de Saint-Cyrille du
Lac-Blanc (cfr. 9 juin). Mais la rigueur du Monastère avait faibli depuis la Naissance au Ciel
de son fondateur et Nil constata avec dépit que les Moines suivaient leurs volontés propres
plutôt que les traditions des Saints Pères. Pour son profit spirituel, il quitta donc l'endroit et
partit à la recherche des sources authentiques de la vie monastique en compagnie de son ami
spirituel et disciple Saint Innocent, le futur fondateur du Monastère de Komel. Ils visitèrent
les Monastères de Constantinople et restèrent plusieurs années sur la Sainte Montagne de
l'Athos pour y étudier, par l'expérience, les traditions des Anciens Pères et le mode de vie
hésychaste qui y florissait alors. Saint Nil y apprit le grec et put ainsi méditer en profondeur
les écrits des Pères sur la garde de l'intellect et la prière du coeur.
25
Vers 1480, les deux Ascètes retournèrent au Monastère du Lac Blanc avec le projet d'y
introduire le mode de vie des skites [ermitages] alors inconnu en Russie où l'on ne trouvait
que des grands et riches monastères cénobitiques ou des Ermites. Cette voie médiane où les
Moines vivent seuls dans des cellules séparées les unes des autres et se réunissent de temps à
autre pour la célébration liturgique, fut à l'origine des glorieux centres monastiques d'Egypte
et elle est louée par les Pères comme la meilleure.*
* Cfr. Saint Jean Climaque, Echelle 1, 45.
Nil se construisit d'abord une cellule à proximité du Monastère puis il s'éloigna à une
quinzaine de kilomètres de là dans un Désert sauvage et lugubre où la rivière Sora coule
paresseusement et transforme le terrain en un marécage qui n'offre aucun attrait pour les
éventuels visiteurs. Il pouvait s'adonner à l'Hésychia, à la prière sans distraction et à l'étude
des Saintes Ecritures, c'est-à-dire non seulement la Bible mais aussi les écrits des Saints Pères
et les vies des Saints. Ayant abandonné à Dieu, disait-il, toute son incapacité et son ignorance,
il ne faisait rien sans en avoir trouvé un témoignage dans ces écrits inspirés dont il avait fait sa
vie et sa respiration. A ce sujet il écrivait à un Moine : "Que tu sois seul dans ta cellule
d'Ermite ou au Monastère parmi tes frères Moines, fixe ton attention sur les Saintes Ecritures
et marche sur les pas des Saints Pères car les Saintes Ecritures nous l'ordonnent. Ou bien,
donne-toi dans l'obéissance à quelqu'un qui se sera montré réellement spirituel en pensées,
paroles et actions (...) Si tu ne peux trouver ce guide alors donne-toi dans l'obéissance
directement à Dieu à travers les Divines Ecritures."*
* Lettre 1III. Traduction des écrits de Saint Nil dans la collection "Spiritualité Orientale n° 32," Abbaye de
Bellefontaine.
Il construisit d'abord une cellule de bois et une chapelle dédiée à la Sainte-Rencontre
(Hypapante) mais refusait de recevoir les frères qui désiraient partager son mode de vie,
prétextant qu'il était un homme pécheur et sans intelligence, malade de corps et d'esprit.
Quelque-uns insistèrent pourtant et frappèrent continuellement à sa porte sans lui laisser le
moindre repos. Se soumettant alors à la Volonté de Dieu, Nil les accepta, non comme
disciples mais comme compagnons d'Ascèse et collaborateurs dans l'Oeuvre de Dieu. Il avait
l'habitude de les nommer : "Mes seigneurs et mes frères." Il leur permit de construire leurs
propres cellules à portée de voix, autour de l'église et les laissa y mener leur combat spirituel,
selon le témoignage de leur conscience. Les frères se réunissaient tous ensemble, deux fois
par semaine le samedi et le mercredi soir* pour célébrer dans l'église une Vigile de Toute la
Nuit conclue au matin par la célébration de la Divine Liturgie et un repas commun. Cette
Vigile était composée surtout de la récitation du Psautier interrompue par des lectures des
écrits ascétiques ou par de brèves conversations spirituelles entre les Moines. On ne donnait
qu'une très faible place au chant, considéré par les anciens Pères du Désert comme hostile à la
componction et réservé aux églises du monde. Les autres jours, chacun vivait à part, passant
la plus grande partie de son temps en prière ou à méditer les Ecritures.
* Les jours de grandes fêtes, ils remplaçaient la Vigile du mercredi par celle de la fête, de sorte qu'il y ait
toujours deux Vigiles par semaine.
Dans le Typikon qu'il rédigea pour la skite, Saint Nil prescrit aux Moines de vivre du travail
de leurs mains en évitant les lourds travaux agricoles et de n'accepter les aumônes qu'en cas
de maladie ou d'extrême nécessité afin de pouvoir préserver leur liberté et leur Hésychia. Il
leur était interdit de quitter la skite dont l'accès était prohibé aux femmes et aux enfants. Les
Moines devaient vivre dans la plus grande simplicité en se contentant du strict nécessaire,
conformément aux prescriptions de Saint Basile. La chapelle elle-même devait être pauvre,
dépourvue de riches ornements et d'objets en métal précieux. Chaque Moine n'avait d'autre
préoccupation que de lutter jour et nuit contre les pensées passionnées par le jeûne et la veille,
en mettant surtout l'accent sur la prière ininterrompue de l'intellect dans le coeur.
26
Malgré cette retraite rigoureuse, la réputation de Nil parvint jusqu'aux grands centres de la
Russie : Moscou et Novgorod. En 1490, il fut convoqué au Concile réuni à Moscou pour
statuer sur les hérétiques judaïsants. Grâce à l'influence de cet Homme de Dieu, le Concile
anathématisa les hérétiques et les condamna à l'exil mais il refusa d'employer contre eux la
peine de mort, déclarant que leur châtiment devait être laissé à Dieu qui est assez puissant
pour les corriger.
En 1503, Nil est présent à un nouveau Concile au cours duquel il proposa de retirer aux
grands Monastères cénobitiques la possession de villages et d'immenses propriétés qui les
transformaient en puissances féodales et impliquaient les Moines dans de multiples soucis
mondains sans rapport avec leur vocation. Ces excès dans les propriétés monastiques d'alors
étaient la cause d'un déclin de la vie spirituelle et avait développé dans les Monastères russes
la perverse idiorythmie.* De nombreux Moines du Monastère du Lac-Blanc et de la région de
la Transvolga se rangèrent à l'opinion de Saint Nil mais Saint Joseph de Volokolamsk, appuyé
par la hiérarchie, s'y opposa violemment, arguant que grâce à leurs propriétés les monastères
pouvaient faire l'aumône et contribuer à l'instauration d'une société fondée sur les principes
évangéliques. Ce fut le début d'une longue querelle entre les "non-possesseurs" et les
"Joséphites" qui divisa cruellement l'Eglise russe et fut la source de bien des maux dans les
siècles suivants. Quant à lui, dès qu'il sentit une opposition, Saint Nil refusa de s'impliquer
dans une controverse ecclésiastique. Il disait : "Il ne convient pas qu'un Moine s'empêtre dans
la discussion avec qui le prend à partie, il doit plutôt se retirer." Il se retira donc dans
l'Hésychia de la Skite de la Sora et passa les dernières années de sa vie dans la prière, occupé
à la copie des manuscrits des Saints Pères.
* régime de certains monastères permettant aux Moines de s’organiser à leur propre rythme ; sorte d'autonomie
dans la communauté monastique permettant aux Moines de vivre à part à l'intérieur du monastère
Alors que son corps déclinait lentement, il rédigea son testament dans lequel il recommande à
ses compagnons d'Ascèse de laisser son corps sans sépulture et de ne lui accorder aucun
honneur. "Moi, indigne Nil, supplie mes supérieurs et les frères qui sont du même esprit que
moi d'accomplir ma dernière volonté. Après ma mort, jetez mon corps dans le Désert pour que
les animaux et les oiseaux le dévorent car il a si vilainement péché contre Dieu qu'il est
indigne de sépulture. Et s'ils ne le font pas alors creusez un trou à l'endroit où nous vivons et
enterrez-moi sans aucun égard. J'ai toujours tâché, de toutes mes forces, de ne recevoir ni
honneur ni louange dans ce Monastère durant ma vie; qu'il en soit ainsi après ma mort."
Il envoya son disciple Saint Innocent fonder un monastère cénobitique et prescrivit que la
Skite de la Sora devait rester pauvre et que les Moines continuent d'y vivre chacun
séparément dans sa cellule. Puis il s'endormit en paix, le 7 mai 1508.
En 1569, le Tsar Ivan IV le Terrible visita la skite et décida d'y faire construire une église de
pierre. Mais peu après, Saint Nil lui apparut et lui interdit de ne faire aucune transformation
dans l'église et dans les cellules des Moines.
La victoire des partisans des possessions monastiques prépara la sécularisation de l'Eglise
russe au dix-septième et dix-huitième siècles* mais malgré les persécutions, l'esprit ascétique
de Saint Nil demeura comme le feu qui couve sous la cendre et ses écrits eurent une influence
considérable pour préparer la renaissance spirituelle que connut l'Eglise russe au dixneuvième
siècle à partir de Saint Païssy Velitchkovsky et des Startsis [Anciens, guides
spirituels; pluriel de ‘Staretz’] d'Optino.
* En 1764, la plupart des Monastères de Russie furent fermés sur ordre de Catherine II.
ou
27
Nil est un des plus fameux Pères de l'Eglise russe. Il fut l'initiateur de la manière de vivre du
monachisme russe appelée "Skète." C'est dans les étendues sauvages et désertiques du Nord
de la Russie au milieu des marais et des forêts qui s'étirent autour de la Volga que Saint Nil
Sorki appela le monachisme russe à revenir à la simplicité, l'humilité, la prière et le coeur de
l'enseignement des Anciens Pères de l'Eglise.
On connaît peu de détails particuliers sur la vie de Saint Nil. Les traits principaux sont
rapportés par le "Patericon" du Monastère de la Trinité-Saint-Serge. Il existe aussi quelques
fragments de lettres, de commentaires et d'écrits qui survécurent soit à la destruction des
Tatars, soit à la négligence ecclésiale. Des années durant, l'Eglise en Russie vit en Nil plus
une énigme qu'une bénédiction. Les autorités de l'Eglise russe de l'époque n'avaient pas été à
même d'apprécier la valeur de son point de vue ni de prêter attention à ses avertissements et
elles firent en sorte que tant lui que ceux qui l'ont suivi et leurs idées, soient relégués aux
dernières pages de l'histoire ecclésiastique.
Il est bon pour l'Orthodoxie en général et donc pour l'Eglise russe en particulier qu'elle
reconnût finalement tant Nil que ceux qui avaient des idées différentes de lui comme Saints.
Mais ce ne sera pas avant de longues années après sa Naissance au Ciel qu'il y aura reprise
d'intérêt en faveur de ses écrits et idées et de son merveilleux exemple personnel de dévotion
et détermination chrétiennes. Bien qu'il ne sera jamais publiquement glorifié par l'Eglise en
Russie, Saint Nil commença à apparaître dans les calendriers de paroisses au moins à partir de
la fin du dix-huitième siècle (comme constaté en 1864) et on le retrouvera publiquement
repris dans le calendrier ecclésiastique officiel à partir de 1903.
ou
Nil de la Sora (Nil Sorsky) naquit vers 1443 dans une famille appelée Maikov. Nil parle de
lui-même en utilisant l'épithète poselyanin (habitant rural) et nombre d'auteurs acceptent son
origine paysanne. Il entra jeune dans la vie monastique et fut tonsuré "dans ma jeunesse"
d'après ses propres paroles. On ne sait pas grand chose de ses premières années comme
Moine. Il entra au célèbre Monastère de Saint-Cyrille de Belozersk. On ne sait pas trop
combien de temps il y demeura ni les raisons de son départ. Certains auteurs présentent l'idée
que ses capacités d'érudit et ses diligents efforts le firent accepter dans le monastère russe sur
la Sainte Montagne de l'Athos en Grèce. On possède cependant un fragment de lettre qui
donne une autre raison et un sens plus personnel de frustration et de mécontentement à
l'intérieur de la communauté spirituelle du Lac Blanc :
"Est-ce que mon départ du monastère (du Lac Blanc) n'était pas pour le bien du profit
spirituel? Oui pour son bien car je n'y voyais plus la préservation de la manière de vivre selon
les Lois de Dieu et les traditions des Pères mais plutôt une vie selon la volonté propre de
chacun et les idées humaines et ils y étaient nombreux ceux qui, agissant de cette manière
corrompue, s'imaginaient mener une vie vertueuse."
Il semble donc que Nil soit parti à la recherche d'une forme plus épurée de vie monastique et
accompagné de son disciple Innocent (qui deviendra Saint Innocent de Komel), il fit le
voyage de l'Orient pour la vénérable communauté monastique du Mont Athos. Quand y
parvint-il et combien de temps demeura-t-il dans le monastère russe sur l'île grecque, on ne le
sait pas.
On pense qu'il maîtrisait le grec bien que nombre des anciens écrits des Pères de l'Eglise
avaient déjà été traduits en russe. C'est à cette époque qu'il entama des années dédiées à la
28
lecture, la traduction et l'étude des Anciens Pères de l'Eglise. Il semble avoir été
particulièrement attiré par les écrits des Saints Basile le Grand, Macaire d'Egypte, Isaac le
Syrien, Philothée du Sinaï, Jean Cassien, Nil du Sinaï, Maxime le Confesseur, Siméon
Stéthatos, Pierre Damascène, Jean Climaque et Grégoire le Sinaïte. On voit clairement sa joie
à étudier ces écrits si profonds des Pères dans la citation suivante : "Je vivais comme une
abeille voletant de belle fleur en belle fleur afin de connaître le jardin de la vie, la Vérité
chrétienne et afin de ranimer mon âme, d'y paver un chemin pour la préparer à son Salut."
C'est durant son séjour au Mont Athos que Nil commença à affiner sa pratique de toute une
vie, la "prière mentale." Au Mont Athos, la "Prière de Jésus" était utilisée comme centre de la
dévotion contemplative du Mystère et on présume qu'il y a travaillé sous la guidance d'un
Staretz à cette époque.
On rapporte que Nil se serait aventuré à partir du monastère méditerranéen pour partir en
pèlerinage vers la Ville Sainte de Constantinople, visitant les monastères avoisinants, bien
qu'il n'existe aucun détail de ces séjours. Apparemment, il voyageait avec son disciple
Innocent et continua ses études et voyages jusqu'à ce que, soit il retournât au Mont Athos, soit
en Russie. A nouveau, les détails sont vagues et il n'y a plus de chronologie fiable.
Cependant Nil rentra en Russie et vint auprès de Saint Cyrille de Belokersk après ses voyages
et son séjour au Mont Athos. Pénétré par l'enseignement et l'esprit du monachisme grec, il
chercha à ramener en Russie ce qu'il avait appris. Après son retour de Grèce Nil demeura
quelque temps au Monastère de Saint Cyrille, "s'étant construit une cellule hors du
monastère." Apparemment cependant, ses dévotions et contemplations étaient constamment
interrompues par les gens cherchant son conseil et sa compagnie et il décida de déplacer sa
hutte vers un endroit plus éloigné et moins peuplé.
"Alors je m'éloignai du monastère jusqu'où par la Grâce de Dieu, je trouvai un endroit
approprié, peu fréquenté par des matérialistes."
Du fait que ses premières expériences dans un grand monastère lui semblaient comporter
nombre de désagréments Nil espéra ramener une nouvelle forme de vie monastique, basée sur
de plus petites communautés de Moines. Ce qui deviendra connu sous le nom de système
monastique du Skète (Skite) s'était développé hors de Russie. Nil avait observé les Skètes
athonites et byzantins durant ses voyages et son séjour en Orient et pensa que cette forme
résolvait nombre des problèmes qu'il sentait exister dans les grandes communautés où il avait
auparavant vécu.
Les Skètes sont fondés sur le principe de quelques Moines qui cherchent à entamer la vie
contemplative en bâtissant des cellules individuelles pour la prière et la Contemplation, assez
proches les unes des autres pour participer ensemble à la Liturgie et aux Offices et s'entraider
en maintenant un moyen de subsistance ou au moins de quoi se nourrir chacun de sorte que la
dévotion et la Contemplation privées étaient incorporées à la vie en communauté vécue à
travers les Offices Liturgiques et à l'assistance matérielle et spirituelle pour son prochain.
Le système du Skète que Nil amena en Russie était à mi-chemin entre les communautés
cénobitiques et l'érémitisme (solitaires, Ermites) et leurs formes respectives de dévotion,
prière et vie monastique. Le fondateur de plus petites communautés de Moines fervents
permet à chaque adepte le plus de temps possible pour la prière privée et la méditation
solitaire et reconnaît aussi l'importance des Liturgies communes, des Sacrements et du rituel.
29
Les communautés de Skètes sont basées sur la notion de travail individuel et l'idée que chaque
Moine travaille pour ses propres besoins. Elles réalisent aussi ce fait incontournable que la vie
réclame bien souvent le besoin d'assistance matérielle et spirituelle, en coopération avec les
autres. Cette voie médiane dans l'ascétisme devint la base d'une nouvelle forme de
monachisme qui allait se répandre par la suite en Russie et dans la région de la Trans-Volga.
Pour Nil, c'était un moyen de créer une manière de vivre dans une solitude profonde et
volontaire en relation avec Dieu, à l'intérieur du réseau d'une communauté. C'était sa manière
d'accomplir l'adage de vivre "dans le monde sans en faire partie."
L'endroit choisi par Nil pour devenir la base de son petit Skète fut décrit par les voyageurs
comme une région marécageuse et boueuse près de la Rivière de la Sora. Il y avait de grandes
étendues de sapins mais la rivière n'y coulait pas à flot en cet endroit-là et c'était décrit comme
un endroit désertique stagnant et isolé. Le sol était détrempé et Nil dut élever beaucoup de
terre pour y bâtir sa première cellule. C'est dans ce lieu solitaire et désolé que les fondements
du système du Skète en Russie sont nés. De là, son influence se répandit et s'implanta
fermement comme une "Troisième voie" pour le monachisme russe et les fondations de
communautés contemplatives.
Au début Nil repoussa ceux qui cherchaient à devenir ses disciples. Lorsqu'il s'éloigna plus
encore du Monastère de Saint Cyrille, il pensa que l'isolement découragerait la perturbation et
les Moines qui sollicitaient son conseil. Mais un petit groupe d'adeptes dévoués et insistants
commença vite à se rassembler autour de lui pour ses enseignements et conseils spirituels.
"Nombre de vertueux frères vinrent à moi, voulant vivre ensemble, bien que j'en refusai
beaucoup parce que je suis un pécheur et une personne stupide et si faible d'âme et de corps.
Mais certains de ceux que j'avais chassés revinrent en insistant pour rester et ne voulant pas
cesser de frapper à ma demeure, ne me laissant pas tranquille. Alors je considérai cela, me
disant que c'était peut-être la Volonté de Dieu qu'ils viennent à moi, peut-être avaient-ils le
droit de partager la tradition des Saints et garder les Commandements de Dieu et vivre en
accord avec la Tradition des Saints Pères."
Nil ne se présenta jamais comme un Ancien [en russe 'Staretz'] dans le sens traditionnel. Il se
présentait à ceux qui sollicitaient ses instructions comme un ami qui participait au même
voyage qu'eux et qui connaissait quelques-uns des chemins et pistes qu'ils avaient à emprunter
et qui avait quelque connaissance des épreuves nécessaires à affronter dans ce grand voyage
vers Dieu. Il se voyait comme égal à ceux qui cherchaient ses conseils et ne voulut jamais
demander le titre d'Ancien ni le statut spirituel élevé que cela impliquait. Il enseignait par des
indications et exemples et partageait ce qu'il avait appris durant ses longues années à scruter
les écrits des Evangiles, les Epîtres et les écrits des Pères de l'Eglise. Ce n'était pas un voyage
facile. Il demandait l'attachement à Dieu et à la Règle du Skète. Les hommes qui restèrent
avec lui pour étudier et prier n'étaient pas seulement confrontés à des évaluations spirituelles
du voyage mais aussi à la dureté de la pauvreté qu'ils assumaient volontairement comme
limites de leur Foi et de leur vie.
"Si l'un d'eux ne voulait pas vivre selon les Commandements de Dieu et la Tradition des
Saints Pères alors il devait cesser de frapper à mon humble demeure. Je le renvoyai comme
s'étant prouvé paresseux et querelleur."
Les activités des Moines à l'intérieur du Skète comme celles de Nil lui-même était d'abord
centrées sur la prière et la dévotion. Chaque Moine, cependant, établissait ses propres règles
30
de prière et d'activités, était responsable du maintien de ses propres moyens de subsistance et
soumis aux règles communes de la vie du Skète.
"Les enseignements de Nil mettaient l'accent sur la dignité et la liberté. Ses Skètes étaient
organisés pour assurer un maximum de liberté à l'intérieur de laquelle ses Moines étaient
libres de chercher après Dieu selon leur manière propre. La vraie Sainteté, enseignait Nil,
n'est pas définie par un nombre fixe de pratiques ascétiques ou de prière mais par les
mouvements vers le but, c'est-à-dire le mouvement vers Dieu. Ce mouvement est ressenti
comme le but de la vie humaine et dès lors la signification de la dignité humaine."
Nil et ses disciples entreprirent de copier les livres et de corriger les erreurs majeures dont il
ressentait la présence tant dans les textes traduits et dans les interprétations des leurs
rédacteurs à l'intérieur des manuscrits, en particulier dans les Vies des Saints. Nil aurait rédigé
un compendium majeur des "Vies des Saints" malheureusement perdu, bien que des
références en ont été faites occasionnellement dans des études ultérieures sur sa vie et son
oeuvre.
A la fin du quinzième siècle, l'Eglise orthodoxe et les institutions monastiques avaient grandi
et s'étaient consolidées en même temps que les grands du peuple russe. C'était devenu de
puissants propriétaires terriens et les sièges tant du pouvoir séculier qu'ecclésiastique. On
estime qu'à peu près le tiers des terres arables étaient propriété ou contrôlées par ces grands
monastères et clercs ecclésiaux. La puissance politique de l'Etat féodal était à la fois soutenue
et étayée par les Hiérarques ecclésiaux. Mais comme avec tous les grands conglomérats de
pouvoir, on y trouvait de grands abus d'autorité, tant contre les paysans qui travaillaient sur
les terres que dans les finances amassées par les propriétaires terriens ecclésiaux.
"Les monastères furent parmi les premiers propriétaires terriens à demander à la Couronne
des chartes fixant les paysans au sol. Le Monastère de la Trinité-Saint-Serge avait cent mille
"âmes" cultivant ses propriétés dispersées sur quinze provinces."
Non seulement l'Eglise et ses institutions monastiques étaient des acteurs économiques et
politiques majeurs à l'intérieur d'une identité nationale croissante mais elles étaient aussi des
sources majeures pour les hautes études et constituaient aussi autant de centres de l'expansion
culturelle et du développement du pays. Les artisans, architectes, maçons et bâtisseurs,
graveurs de bois, orfèvres, argentiers, bijoutiers, peintres et artistes, iconographes et les
écrivains, tous commencèrent à se développer et à fleurir sous mécénat et service d'Eglise.
Quelques-unes des plus belles et durables musiques de la civilisation occidentale ont aussi
grandi de cette nouvelle floraison de cette culture nationale russe à la recherche de sa propre
expression du Christianisme et de la musique locale. Tenter d'examiner les époques et
influences dans lesquelles Saint Nil vécut, n'est pas tâche facile. Il y a beaucoup à dire à
propos des douleurs de l'accouchement d'une nation quand les peuples luttaient pour trouver
un commun dénominateur de langue, culture et religion. Des erreurs étaient commises et des
excès pouvaient se produire. Parfois des valeurs se perdaient ou étaient oubliées et parfois des
institutions religieuses attrapaient l'ivresse du pouvoir suite à leur croissance. Nous sommes
tous de grands pécheurs et la propension bien humaine aux mauvaises habitudes semble
trouver sa place y compris dans les institutions les plus religieuses et apparemment les plus
morales.
Ce sont ces contradictions que Saint Nil vit et au sujet desquelles il nous avertit d'être sur nos
gardes. Le Christianisme orthodoxe ou Vraie Glorification de Dieu, affirme qu'afin de
31
maintenir le caractère sacré de ses rites et la véritable essence de ses enseignements, il nous
faut être "dans le monde sans être de ce monde." Pour Saint Nil, c'est la responsabilité
première du Chrétien. Être prévenant et doux au possible dans nos relations humaines, tout en
étant en tout temps occupé à essayer de maintenir notre dévotion et notre fidèle relation à
Dieu, ce à quoi le Christ appelle chacun d'entre nous. Nil vit l'hypocrisie et le danger d'une
hiérarchie ecclésiale dont il pensait qu'elle avait parfois perdu le bon sens et la raison.
L'édifice de l'Eglise avait certes grandi mais Saint Nil voyait que l'intérieur était délabré,
pollué par l'avidité et l'aspiration au pouvoir et au contrôle. Il ne voulait pour rien sacrifier la
véritable essence du Mystère de l'Eglise pour la grande architecture et la structure humaine et
l'Etat.
Nil et ses disciples menèrent une vie relativement obscure et en paix jusqu'en 1490 lorsqu'on
lui demanda de participer à un Concile de l'Eglise pour décider du sort d'un groupe
d'hérétiques connus comme les "Judaïsants." Ces judaïsants étaient un petit groupe
d'intellectuels ecclésiastiques relativement bien placés qui commençaient à avoir une
influence sur les interprétations théologiques et le développement de l'Eglise. Ils étaient
contingentés dans la région autour de Novgorod et commencèrent des incursions dans les
années 1470 lorsque d'autres critiques éclatèrent contre l'Eglise établie. Les judaïsants étaient
aussi fort critiques face à la richesse croissante et aux propriétés terriennes des monastères et
de l'Eglise et il cherchaient un retour à une forme plus simple de spiritualité et de dévotion.
Leur menace pour l'Eglise ne fut pas vraiment considérée comme importante jusqu'à ce qu'ils
commencent à "convertir" des Prêtres et à acquérir de la sympathie auprès de membres de la
famille impériale.
L'Archevêque Gennadij fut nommé dans le district de Novgorod en 1484 mais il n'eut vent de
ces petites bandes d'hérétiques secrètement adeptes dans sa juridiction qu'en 1487 et il
commença ses efforts pour écraser les hérétiques. En 1490, un Concile (ou le Synode?) fut
réuni pour délibérer de l'hérésie judaïsante. Gennadij trouva un allié en la personne de
l'Higoumène Joseph du Monastère de Volokolamsk. Joseph dirigeait strictement un grand
monastère et ses capacités d'écrivain les rendaient capable de défendre ses points de vue. Il
écrivit son traité bien connu "L'Illuminateur" (Prosvetiel) comme défense contre l'hérésie
judaïsante. Il défendait les perspectives théologiques orthodoxes traditionnelles. Joseph était
studieux et bon érudit. Très versé dans la Bible et les écrits patristiques, il présenta un dossier
convainquant contre les hérétiques. Les quatre derniers chapitres de "L'Illuminateur" traitent
en particulier des raisons pour lesquelles la punition corporelle et l'exécution devraient être
suivies par l'Eglise à l'encontre des judaïsants. Il demandait la mort pour leurs dirigeants et la
prison à vie pour la plupart des adeptes.
Paisius Yaroslavov (un vénéré Staretz russe que nombreux pensent avoir été le maître de Nil
en Russie) et Nil étaient tous deux présents au Synode de 1490. Ils étaient connus comme
opposants tant aux persécutions séculières qu'au procès ecclésiastique contre les hérétiques. Et
tous deux lorsqu'ils avaient à traiter d'infractions tant par des Moines que par des laïcs,
conseillaient toujours le pardon et la charité.
Nil pensait que la relation entre un être humain et Dieu n'était connue que de Dieu Seul. Il
posa la question du rôle de l'Eglise pour tenter de ramener ceux qui étaient accusés d'hérésie
dans le bercail de l'Eglise avec quoique ce soit comme autres moyens que l'admonition, la
prière et l'exemple. Bien qu'il n'y ait plus de comptes-rendus des échanges entre ceux qui
étaient contre les persécutions à l'encontre des judaïsants et les Joséphites qui soutenaient leur
excommunication et mise à mort, Nil maintint toujours son opposition à la punition corporelle
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et l'exécution. Certains auteurs avancent qu'il aurait pu avoir admis "certaines circonstances"
où l'Etat pourrait intervenir dans la punition des hérétiques mais que lui "il était l'avocat de la
clémence comme convenant mieux à des Chrétiens." Dans tous les cas, il s'opposa résolument
à la peine capitale. Saint Nil enseigna sans la moindre compromission que la conscience
humaine devait être libre et que "Nul ne devrait être persécuté pour ses vues religieuses.""
On doit se rappeler que la torture et l'exécution des hérétiques par l'Eglise et l'Etat était la
norme à travers l'Europe occidentale à cette époque-là. En ce qui concerne Nil, avoir parlé
contre les persécutions tant civiles qu'ecclésiastiques des hérétiques consistait en une
approche parfaitement conformes à l'esprit de l'Orthodoxie mais hors des normes qui
prévalaient dans l'Occident hétérodoxe, normes qui avaient contaminé la Russie à l'instar, bien
qu'à l'opposé, des idées franc-maçonnes elles aussi venues d'Occident. Les vues de Nil sur la
liberté de l'individu à poursuivre une relation personnelle avec Dieu et l'idée que Dieu Seul
pouvait définir la relation semblait alors incroyablement tolérante. Il n'y avait pas de
philosophie compliquée ni théorie abstraite à la base de sa tolérance et de ses idées de liberté
de conscience. Il basait sa vue sur la notion du pardon et de la charité chrétienne. Il se tournait
toujours vers le Christ comme un exemple que tous nous devrions suivre, non seulement dans
le développement de nos relations avec Dieu mais aussi pour les autorités civiles et la
hiérarchie de l'Eglise. Il insistait pour que nous nous souvenions que l'idée civile d'une société
chrétienne était basée en premier sur cet appel constant au pardon et à l'Amour. Dès lors, les
institutions et autorités impériales qui cherchaient à imiter le Christ se devaient de servir
d'exemple dans leur capacité à pardonner et à accepter de nouveau dans le bercail ceux qui
s'étaient éloignés des traditions de l'Eglise.
Mais quelles que soient les particularités de la chronologie, les hérétiques furent finalement
tués ou emprisonnés et que l'hérésie des judaïsants effacée ou forcée à vivre encore plus
cachée. La miséricorde et la charité chrétiennes que Nil conseillait pour le temps qu'elles ont
pu durer, finirent par succomber face aux standards du moment concernant le traitement de
ceux qui étaient "en dehors" des traditions de l'Église.
Depuis des années Nil avait vécu dans son Skète [ou ‘skite’, = ermitage] du Désert avec une
douzaine de Moines. Il avait peu de contacts avec le monde extérieur. Il était admiré pour son
érudition et son humble dévotion à Dieu ainsi que pour son service effacé envers ses étudiants
et l'Église. Ils avaient bâti ensemble des huttes individuelles comme cellules et une petite
chapelle pour la Divine Liturgie. Ils maintenaient une vie sévère et simple comme Ascètes et
contemplatifs hors des soucis mondains des grands monastères et des soucis et problèmes
auxquels ces derniers devaient gérer en raison de l'étendue de leurs grandes propriétés. Les
Moines du Skète de Nil étaient engagés dans la prière et la Contemplation, se rassemblaient
chaque semaine pour célébrer la Divine Liturgie, copiaient et traduisaient les écrits dans
Anciens Pères de l'Église. On rapporte que Nil aurait rédigé des "Vies de Saints" faisant
autorité et un commentaire sur les Ascètes du Désert qui faisaient son admiration. Nil avait
toujours insisté pour que les Moines de son Skète aient leur propre travail et de quoi se
subvenir à leurs propres besoins. Ils ne possédaient pas de grandes terres ni n'employaient de
paysans pour leurs travaux ni n'avaient de travailleurs ou de serviteurs attachés. Ils vivaient
aussi simplement que possible. Nil évitait les intrigues politiques et ecclésiastiques qui étaient
légions à cette époque et qui montaient Higoumènes l’Evêques et clercs les uns contre les
autres.
Personne ne s'attendait à ce que cet homme simple mais érudit, timide et retiré et visiblement
engagé dans des activités loin des soucis du monde, vienne se tenir debout et dénoncer les
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abus de pouvoir et du système des propriétés terriennes qui prévalait dans la communauté
monastique. Alors que les clercs assemblés étaient assis, ébahis, à écouter son appel déchirant
pour un retour à la simplicité spirituelle et à l'austérité, ils réalisèrent qu'il avait appelé à la
destruction du système de propriété ecclésiale tel qu'il existait. Joseph qui était un grand
partisan des grandes propriétés monastiques et communautés et qui avait quitté l'assemblée,
fut ramené par ses collègues pour relever le défi de la position mise en avant par Nil.
Joseph s'était trouvé de l'autre côté de la barrière durant les sessions concernant les Judaïsants.
Lui et Nil avaient des vues divergentes sur les responsabilités spirituelles de l'Église. Joseph
avait un agenda à la fois bien plus étendu et pointu du rôle de l'Église dans la politique russe
et les luttes de pouvoir alors que Nil conseillait aux Moines de retourner à leurs voeux de
pauvreté, prière et dévotion. Si la Contemplation était la raison première des Moines pour se
rassembler dans des communautés très priantes alors il serait bon de ne pas être chargés par
les soucis de diriger de grandes propriétés, des questions de travail des paysans et de servitude
et de l'incroyable dépense de temps que prenait la gouvernance des villages attachés aux
propriétés monastiques et ecclésiales. Non seulement la richesse personnelle atteinte par
nombre de Moines et d'Higoumènes ainsi que le prestige et la puissance subséquents les
éloignaient du leurs voeux de pauvreté mais ceci les entravait grandement dans leur voyage
sacré vers Dieu.
Nil avec les autres clercs et Moines qui le soutenaient, reçurent le nom des "Non
Possesseurs." Ils devinrent la conscience qui rappelait à l'Église russe la nécessaire simplicité
et l'humilité dans la relation de chacun avec Dieu dans la conception désintéressée de la
propriété, la pureté et le détachement dans la prière pour les communautés dévotionnelles
qu'ils espéraient voir ainsi pouvoir enrichir la vie spirituelle du peuple russe. Les "Non-
Possesseurs" rappelèrent sans cesse à l'Église la tradition des Anciens Pères, le rôle de la
prière hésychaste telle que propagée par le Mont Athos et la primauté des Évangiles et des
Épîtres comme terre ferme pour la dévotion. Au moindre doute Nil se tournait toujours vers
l'Évangile, priait et méditait pour comprendre ce qu'il lisait. C'était la source première de sa
grande vision et de son appel au retour vers les fondements de la Tradition Trinitaire et le
chemin chrétien de simplicité de l'Église de toujours.
Ceux qui détenaient les clés du pouvoir avaient tout à perdre. Ils consolidèrent leur pouvoir et
firent appel à Joseph pour les guider et repousser les arguments des "Non-Possesseurs."
Joseph et son cercle de partisans furent appelés les "Possesseurs." Ils se firent les grands
partisans de l'accroissement des possessions terrestres des communautés monastiques et de
l'accroissement de la puissance de l'Église dans sa relation avec l'État russe en développement
et nouvellement consolidé. Ils soutinrent l'aristocratie et les grands propriétaires terriens et
reçurent quantité de terres du pouvoir politique en échange de leur continuel soutien. Joseph
lui-même reçut sept villages de Sée Grandis en remerciement pour son soutien et sa guidance.
Les "Non-Possesseurs" furent souvent accusés d'une forme de "puritanisme" relative à
l'ornementation de l'église. Ils remirent même en question la valeur spirituelle des nombreuses
Icônes ornées de bijoux que la plupart des grands monastères possédaient. On dit que Nil ne
voulait ni or ni argent dans l'ornementation, les vases et les calices sacramentels de sa petite
chapelle taillée à la rude. Bien qu'ils n'étaient sûrement pas iconoclastes, les "Non-
Possesseurs" encourageaient une forme plus simple d'embellissement architectural et
d'iconographie. Nil sentait que la beauté du sanctuaire pourrait finir par distraire le fidèle de
sa prière et du développement de sa relation personnelle avec le Créateur.
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Après que Nil eut présenté ses préoccupations et conseils au Synode, il s'en retourna
simplement dans le Désert qu'il savait aussi être son refuge. L'inutilité du combat était visible
dans l'avidité et le pouvoir qui avait déjà inondé la structure et la hiérarchie des grandes
communautés monastiques. Les nombreux biens terrestres comme le développement du
formalisme à travers le ritualisme à l'intérieur de l'Eglise avait déjà commencé à
"dépersonnaliser" le Mystère de la relation sacrée entre l'homme et Dieu. Pour Nil, l'Eglise
risquait vite de devenir ce monde auquel il voulait échapper et qu'elle-même semblait avoir
oublié de promouvoir. Lorsqu'il retourna dans le monde noir et humide de son Skète et des
quelques Moines qui s'étaient assemblés pour apprendre son chemin vers Dieu, il se retira
finalement du monde. Il ouvrit la porte de sa cellule et vint à la maison de la Contemplation
priante qui était le centre de sa vie. C'est cet exemple de retour qu'il a légué au monde. Le
constant rappel que l'on doit toujours se retourner vers Dieu. Peu importe à quel point on
aurait pu devenir puissant et riche et imprégné des plaisirs de ce monde : le coeur doit
toujours faire chemin retour vers Dieu, la Puissance du Saint-Esprit et l'Exemple du Christ. Si
quoique ce fût a subsisté de son héritage, c'est bien l'appel de Saint Nil de la Sora à se tourner
vers Dieu. Cet héritage nous balise le chemin vers un Désert où nos coeurs peuvent
contempler la Grande Bonté de l'Être Divin et où chacun d'entre nous doit lutter pour devenir
comme le Christ, fondant nos vies sur la simplicité de l'Amour, de la Vérité et du pardon.
Saint Nil naquit au Ciel en 1508 à l'âge de soixante-quinze ans. Il a laissé derrière lui sa
dernière volonté et instruction à ses disciples :
"Moi, l'indigne Nil, je supplie mes supérieurs et frères qui sont du même esprit que moi,
d'accomplir cette dernière volonté qui est mienne. Après ma mort, jetez mon corps dans le
Désert afin que les bêtes et les oiseaux puissent le dévorer car il a bassement péché contre
Dieu et est indigne d'une sépulture. S'ils ne font pas cela alors creuser un grand trou là où
nous vivons et ensevelissez-moi là avec toutes les sortes de manques de respect. Craignez les
paroles que le Grand Arsène adressa comme commandement à ses disciples, disant : 'Je vous
ferai citer au Jugement si vous donnez mon corps à qui que ce soit.' Il a toujours été mon plus
cher désir autant que mes forces l'ont permis de ne recevoir ni honneur ni louange dans cette
vie monastique alors qu'il en soit ainsi après ma mort. Je vous supplie tous de prier pour mon
âme pécheresse et je vous demande à tous pardon comme je vous pardonne tous. Puisse Dieu
nous pardonner tous."
ou
http://stnil.narod.ru/indexe.html
SAINTS SERENIC (+7°.S.) ET SERENEE, SON FRERE ET DIACRE (+669)
Nés dans l'aristocratie de Spolète en Campanie, ils furent Reclus aux diocèses de Sées et du
Mans; nous savons par tradition que leur vie fut émaillée de Miracles même si nous n'avons
que peu de détails. Ils s'installèrent sur les bords de la Sarthe. Sérénée demeura dans cette
solitude jusqu'à la fin de sa vie. Quant à Saint Sérénic, il devint Diacre à Rome puis se fit
Moine avec son frère et tous deux partirent alors s'installer comme Ermites dans le Maine,
Sérénic ensuite pour la Normandie où il fonda un monastère de plus de cent quarante Moines
dont il devint le premier Abbé.
Leurs interventions dans la vie de l'Eglise furent toujours pour la Gloire de Dieu. Leur culte se
répandit dans toute la région et leurs Saintes Reliques furent vénérées jusqu’en Anjou.
35
SAINT ÉVÊQUE JEAN DE BEVERLEY ET D'YORK (+721) 25 octobre (translation) – 7 mai
Le Saint Evêque Jean d'York et fondateur du Monastère de Beverley naquit au milieu du
septième siècle au village de Harphan dans le pays des Deïrois, alla étudier les sciences
humaines et Divines dans la célèbre école fondée par Saint Théodore de Canterbury. Il étudia
aussi à Oxford et aurait été le premier à recevoir en récompense de son savoir les marques de
distinction appelées dans la suite maîtrise et doctorat de son maître le Saint Abbé Adrien. Il
prit ensuite l'Habit Monastique au Monastère de Whitby alors gouverné par Sainte Hilde. Il
fut tiré de sa solitude vers l'an 685 pour être placé sur le siège épiscopal d'Hexham mais il
continua la vie qu'il menait dans le cloître et consacra à la Contemplation tous les moments
qui n'étaient pas absorbés par ses fonctions épiscopales. A cet effet, il se retirait souvent dans
une cellule près de l'église de Saint-Michel au-delà de la Tyne et il y passait ordinairement le
Grand Carême.
Au commencement d'un Carême, il emmena avec lui dans sa retraite un jeune homme muet de
naissance et dont la tête était couverte d'une dartre hideuse. Quelques jours après, il lui rendit
l'usage de la parole en formant le Signe de la Croix sur sa langue, ensuite il lui apprit à lire.
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Un médecin s'étant chargé de soigner le mal que ce jeune homme avait à la tête, Jean donna sa
bénédiction aux remèdes qui opérèrent une entière guérison.
Le diocèse de Saint Wilfrid avait été démembré pour ériger plusieurs sièges nouveaux dont
celui d'Hexham. Mais en 703, Saint Wilfrid fut rétabli dans l'intégrité des possessions dont on
l'avait dépouillé et Jean quitta alors son siège qui venait d’être supprimé mais peu après, il fut
obligé d'accepter l'évêché d'York que le même Wilfrid lui céda. Saint Bède qui reçut de lui le
diaconat et la prêtrise lorsqu’il était encore Evêque d'Hexam, en rapporte plusieurs Miracles,
entre autres la guérison de la femme d'un seigneur du voisinage à laquelle il rendit la santé
avec de l'eau qu'il avait bénie.
Le Saint Evêque fonda à sept milles d'York le Monastère de Beverley où il se rendait souvent
pour se ressourcer en son coeur, siège de l’âme; il s'y fixa définitivement en 712 après avoir
gouverné sept ans l'église d'York qu’il résigna à Saint Wilfrid le Jeune et passa le reste de sa
vie dans les exercices de la Vie Monastique. Il naquit au Ciel le 7 mai 721.
Son monastère détruit par les Danois, le Roi Athelstan qui avait remporté sur les Ecossais une
victoire complète, de laquelle il se croyait redevable à l'intercession de Saint Jean, bâtit sur
l'emplacement de l'ancien monastère une collégiale qui lui fut dédicacée. Quatre siècles plus
tard, Henri V ayant gagné sur les Français la fameuse bataille d'Azincourt après avoir invoqué
la protection de Saint Jean de Beverley, voulut, par reconnaissance que sa fête fût chômée
dans toute l'Angleterre.
En 1037, l’Archevêque Alfric de Canterbury transféra solennellement dans l'église les
Précieuses Reliques de Saint Jean et en 1664, les anglicans retrouvèrent, en creusant une fosse
dans cette église, une boîte de plomb qui renfermait plusieurs fragments d'os avec un peu de
poussière ainsi que des inscriptions qui désignaient bien les Vénérables Reliques du Saint
qu’on avait cachées au commencement du règne d'Edouard VI.
ou
Né à Harpham (Humberside) dans le Yorshire en Angleterre, Jean naquit au Ciel à Beverley
le 7 mai 721. Il fut glorifié en 1037 et la fête de sa Translation est au 25 octobre. Saint Jean
fut entraîné à la prêtrise et à la vie monastique dans le Kent sous la direction des Saints
Adrian et Théodore mais retourna dans le Yorkshire à la fin de ses études pour devenir Moine
à l'Abbaye de Whitby dirigée à l'époque par Sainte Hilda.
Jean fonda un Monastère à Humberside sur le terrain d'une petite église dédiée à Saint Jean
l'Evangéliste où il demanda à être enseveli. En 687, à la Naissance de Saint Eata, Jean fut
sacré Evêque d'Hexham. On rapporte son soin particulier envers les pauvres et les handicapés.
Tout ce qu'il pouvait épargner de temps sur son rôle en tant qu'Evêque, il le passait en
Contemplation. Régulièrement et particulièrement durant le Grand Carême, il se retirait pour
prier dans une cellule près de l'église de Saint Michel au-delà du Tyne près d'Hexham. Il
invitait une pauvre personne à l'accompagner qu’il servait durant sa retraite.
Il fut transféré à York comme Archevêque à la Naissance Céleste de Saint Bosa en 705 et
Saint Wilfrid lui succéda à Hexham pour mettre un terme à la longue dispute avec les Rois de
Northumbrie. Il continua d'y pratiquer ses retraites périodiques pour se rafraîchir
spirituellement. Son lieu de retraite de prédilection était une abbaye qu'il avait construite à
Beverley qui était avant cela une forêt. Il n'attendit pas d'être impotent à cause de l'âge pour
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renoncer à son épiscopat et il le fit en faveur de Saint Wilfrid le Jeune afin de passer ses
quatre dernières années de vie terrestre dans la paix de sa chère Abbaye à Beverley.
Selon "l'Histoire Ecclésiastique" de Saint Bède le Vénérable qui fut ordonné Diacre puis
Prêtre par Jean quand ce dernier était encore Evêque d'Hexham, Jean de Beverley possédait le
don de guérison. Il guérit un jeune muet. (Apparemment, le garçon était aussi chauve suite à
une maladie du cuir chevelu). Le Deuxième Dimanche du Grand Carême, Jean traça un Signe
de la Croix sur la langue du jeune et il la libéra. Bède rapporte comment Jean apprit
patiemment l'alphabet au jeune homme. Il lui apprit à dire "gea," ce qui veut dire "Yea" en
saxon : "yes," "oui"; puis les lettres de l'alphabet puis les syllabes. Le jeune miraculé apprit
ainsi à parler. Plus encore, par la bénédiction du Saint et l'usage d'un remède prescrit par un
médecin, sa tête guérit entièrement et il devint chevelu.
Bède rapporte aussi que Jean guérit une aristocrate d'une douleur si terrible qu'elle en était
incapable de se mouvoir durant trois semaines. Nombre de gens qui étaient en danger de mort
étaient sauvés sur-le-champ par sa prière. En plus des guérisons dont il a été le témoin direct,
Bède rapporte des guérisons dont ont été témoins les Abbés Bercthun de Beverley et Herebald
de Tinmouth.
Après la Naissance Céleste du Saint, ce genre de Miracle continua autour de son tombeau qui
devint un célèbre lieu de pèlerinage. Le papiste Henschenius ne remplit pas moins de quatre
livres avec les Miracles constatés au tombeau du Saint Evêque. Il y eut tant de Miracles là
qu'on bâtit la magnifique abbatiale de Beverley qui rivalise avec les plus grandes cathédrales
d'Angleterre. Alcuin rapporte aussi des Miracles accomplis par l'intercession de Saint Jean. En
1307, les papistes firent une translation de ses Saintes Reliques. En creusant un tombeau en
septembre 1664, on retrouva une partie de ses Précieuses Reliques dans un coffret en plomb
placé dans un caveau en pierre; elles exhalaient une suave odeur. Ces Saintes Reliques avaient
été cachées au début du règne du roi Edouard VI.
SAINT NIL LE MYRRHOBLITE DE L’ATHOS (+1651) 7 mai (translation)
Sts Codrat, Rufin et Saturnin de Nicomédie- St Acace le Centurion cappadocien, Martyr à
Byzance sous Maximien (vers 305). - St Maxime- St Jean le Psychaïte Higoumène du
Monastère de Psycha sur la côte européenne du Bosphore, confesseur des Stes Icônes et
thaumaturge (après 825). - Invention des Reliques de St Nil le Myrhobolyte (1815).- St
Pachôme d'Oussaki- Sts Jean Zedazneli et les 12 Pères Syriens, fondateur du monachisme en
Géorgie- St Bason de Laon- St Hernin de Locarn- Ste Flavia Domitilla nièce du consul
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Flavius Clemens, vierge, martyre à Terracine sous Domitien (vers 95). -St Martyr Maxime,
mort lapidé après avoir enduré de nombreux supplices. -Ste Mastide, peut-être servante d'un
boulanger de Troyes en Champagne, peut-être martyre et en tout cas thaumaturge (début du
IVe siècle). (Son corps fut découvert entre 980 et 982.) -Ste Même, vierge, martyre à Dourdan
en Beauce (IVe siècle). -St Valérien l’Evêque d'Auxerre en Bourgogne (366).-
,Commémoration de la translation des Reliques de St Euthyme le Grand.-St Berven, fondateur
de paroisse à Plouvien en Bretagne (VIe siècle). -St Bugan, ermite près de Loudéac en
Bretagne (VIe-VIIe siècles). -St Bason, confesseur à Laon en Picardie (VIIe siècle). -Ste
Sesstrude, Moniale à Faremoutiers en Brie (vers 630). -St Serene, frère de St Sérénic, natif de
Spolète en Campanie, Diacre à Rome, solitaire dans le Maine (vers 680). -St Benoit II, pape et
patriarche de Rome (683-685) (685). -St Jean l’Evêque d'York, mort au Monastère de
Beverley (721). -St Pierre l’Evêque de Pavie (738). -St Pacôme, esclave ukrainien d'un
tanneur turc d'Oussaki près de Philadelphie en Asie mineure, devenu Moine à l'Athos, Martyr
à Oussaki par la main des Musulmans (1730). (Autre mémoire le 21 mai.) -
ICONE DE LA MERE DE DIEU, DE ZHIROVITS (1191 & 1470)
The Zhirovitsk Icon of the Mother of God manifest itself in the year 1470 in the vicinity of
Zhirovitsa on the Grodnensk frontier. In the forest, belonging to the Orthodox Lithuanian
dignitary Alexander Solton, shepherds beheld an extraordinarily bright light, peering through
the branches of a pear tree, standing over a brook at the foot of an hill. The shepherds
approached closer and beheld on the tree a not-large icon of the Mother of God shining
radiantly. The shepherds with reverence took hold the icon and conveyed it to Alexander
Solton. Alexander Solton did not pay any special attention to the report of the shepherds, but
he nonetheless took the icon and shut it away in a chest. On the following day Solton had
guests, and he wanted to show them what had been found. To his amazement, he did not find
the icon in the chest, although shortly before this he had seen it. After a certain while the
shepherds again found the icon in the same place and again they brought it to Alexander
Solton. This time however he received the icon with great reverence and gave a vow to build
at the place of its discovery a church in honour of the MostHoly Mother of God. Around the
wooden church soon gathered a settlement and a parish was formed. In about the year 1520
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the church was completely burned, despite the efforts of the inhabitants to extinguish the
blaze and save the icon. Everyone thought, that the icon had perished. But one time peasant
children, returning from school, beheld a miraculous vision: the Virgin extraordinarily
beautiful in resplendid radiance sat upon a stone at the burned church, and in Her hands was
the icon, which everyone reckoned had been burnt. The children did not dare approach Her,
but they hastened to tell about the vision to their kinsfolk and acquaintances. Everyone
accepted the story about the vision as a Divine revelation and together with the priest they set
off to the hill. On a stone with a burning candle stood the Zhirovitsk Icon of the Mother of
God, totally unharmed by the fire. For awhile they placed the icon in the house of the priest,
and the stone was fenced in. When they built a stone church, they placed the wonderworking
icon there. A men's monastery later grew up around the church. Its brethren headed the
struggle for Orthodoxy against the Unia and Latinism. In 1609 the monastery was seized by
the Uniates and remained in their hands until the year 1839. During this time the Zhirovitsk
Icon of the Mother of God was venerated by both Uniates and Catholics. In 1839 the
monastery was returned to the Orthodox and became the first locale of the restoration of
Orthodox Divine-services on the West-Russian frontier. During the time of the First World
War, they conveyed the Zhirovitsk Icon of the Mother of God to Moscow, and at the
beginning of the decade of the 1920's it was returned to the monastery. At present it is located
in the cathedral in honour of the Uspenie (Dormition) of the MostHoly Mother of God of the
Zhirovitsk monastery, Minsk diocese, and it is deeply reverenced for its graced help. The icon
was carved in stone having the dimensions of 43x56 cm.
L'ICÔNE DE LA MÈRE DE DIEU DE LIOUBIETCH PRÈS DE TCHERNIGOV EN
UKRAINE ("LIOUBIETCHSKAÏA") (XIE SIÈCLE).
The Liubech Icon of the Mother of God received its name from the city of Liubech, on the
Chernigov outskirts. The icon manifest itself during the XI Century. The Miracles occurring
from this icon were described by Sainted Dimitrii of Rostov. In 1653, when an onslaught of
the Poles against Liubech was immanent, they sent off the icon to Kiev. In 1701 after the
restoral they returned the icon to the Liubech church in honour of the Resurrection of Christ,
and in the Kiev Sophia cathedral was left an exact copy.
40
Lecture de l’Epître
Pour la Croix
Actes XXVI : 1-5, 12-20
26.1 Agrippa dit à Paul: Il t'est permis de parler pour ta défense. Et Paul, ayant étendu la main,
se justifia en ces termes: 26.2 Je m'estime heureux, roi Agrippa, d'avoir aujourd'hui à me
justifier devant toi de toutes les choses dont je suis accusé par les Juifs, 26.3 car tu connais
parfaitement leurs coutumes et leurs discussions. Je te prie donc de m'écouter avec patience.
26.4 Ma vie, dès les premiers temps de ma jeunesse, est connue de tous les Juifs, puisqu'elle
s'est passée à Jérusalem, au milieu de ma nation. 26.5 Ils savent depuis longtemps, s'ils veulent
le déclarer, que j'ai vécu pharisien, selon la secte la plus rigide de notre religion.
26.12 C'est dans ce but que je me rendis à Damas, avec l'autorisation et la permission des
principaux sacrificateurs. 26.13 Vers le milieu du jour, ô roi, je vis en chemin resplendir autour
de moi et de mes compagnons une lumière venant du ciel, et dont l'éclat surpassait celui du
soleil. 26.14 Nous tombâmes tous par terre, et j'entendis une voix qui me disait en langue
hébraïque: Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? Il te serait dur de regimber contre les
aiguillons. 26.15 Je répondis: Qui es-tu, Seigneur? Et le Seigneur dit: Je suis Jésus que tu
persécutes. 26.16 Mais lève-toi, et tiens-toi sur tes pieds; car je te suis apparu pour t'établir
ministre et témoin des choses que tu as vues et de celles pour lesquelles je t'apparaîtrai. 26.17 Je
t'ai choisi du milieu de ce peuple et du milieu des païens, vers qui je t'envoie, 26.18 afin que tu
leur ouvres les yeux, pour qu'ils passent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à
Dieu, pour qu'ils reçoivent, par la foi en moi, le pardon des péchés et l'héritage avec les
sanctifiés. 26.19 En conséquence, roi Agrippa, je n'ai point résisté à la vision céleste: 26.20 à ceux
de Damas d'abord, puis à Jérusalem, dans toute la Judée, et chez les païens, j'ai prêché la
repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique d'oeuvres dignes de la repentance.
Pour l’usage slave
1Cor I : 18-24
1.18 Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui
sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. 1.19 Aussi est-il écrit: Je détruirai la sagesse des
sages, Et j'anéantirai l'intelligence des intelligents. 1.20 Où est le sage? où est le scribe? où est
le disputeur de ce siècle? Dieu n'a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde? 1.21 Car
puisque le monde, avec sa sagesse, n'a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à
Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. 1.22 Les Juifs demandent des miracles
et les Grecs cherchent la sagesse: 1.23 nous, nous prêchons Christ crucifié; scandale pour les
Juifs et folie pour les païens, 1.24 mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont
appelés, tant Juifs que Grecs.
Pour le Vénérable Père Nil, Thaumaturge de la Sora
Gal V : 22-VI : 2
5.22 Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la
fidélité, la douceur, la tempérance; 5.23 la loi n'est pas contre ces choses. 5.24 Ceux qui sont à
Jésus Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. 5.25 Si nous vivons par l'Esprit,
marchons aussi selon l'Esprit. 5.26 Ne cherchons pas une vaine gloire, en nous provoquant les
uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres.
6.1 Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels,
redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi
tenté. 6.2 Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ.
Lecture de l’Evangile
Pour la Croix
41
Jean XIX : 6-11, 13-28, 30-35
19.6 Lorsque les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s'écrièrent: Crucifie!
crucifie! Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le; car moi, je ne trouve point de
crime en lui. 19.7 Les Juifs lui répondirent: Nous avons une loi; et, selon notre loi, il doit
mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu. 19.8 Quand Pilate entendit cette parole, sa frayeur
augmenta. 19.9 Il rentra dans le prétoire, et il dit à Jésus: D'où es-tu? Mais Jésus ne lui donna
point de réponse. 19.10 Pilate lui dit: Est-ce à moi que tu ne parles pas? Ne sais-tu pas que j'ai le
pouvoir de te crucifier, et que j'ai le pouvoir de te relâcher? 19.11 Jésus répondit: Tu n'aurais sur
moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné d'en haut. C'est pourquoi celui qui me livre à toi
commet un plus grand péché.
19.13 Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors; et il s'assit sur le tribunal, au lieu
appelé le Pavé, et en hébreu Gabbatha. 19.14 C'était la préparation de la Pâque, et environ la
sixième heure. Pilate dit aux Juifs: Voici votre roi. 19.15 Mais ils s'écrièrent: Ote, ôte, crucifiele!
Pilate leur dit: Crucifierai-je votre roi? Les principaux sacrificateurs répondirent: Nous
n'avons de roi que César.
19.16 Alors il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus, et l'emmenèrent. 19.17
Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha. 19.18 C'est là
qu'il fut crucifié, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu.
19.19 Pilate fit une inscription, qu'il plaça sur la croix, et qui était ainsi conçue: Jésus de
Nazareth, roi des Juifs. 19.20 Beaucoup de Juifs lurent cette inscription, parce que le lieu où
Jésus fut crucifié était près de la ville: elle était en hébreu, en grec et en latin. 19.21 Les
principaux sacrificateurs des Juifs dirent à Pilate: N'écris pas: Roi des Juifs. Mais écris qu'il a
dit: Je suis roi des Juifs. 19.22 Pilate répondit: Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit. 19.23 Les soldats, après
avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque
soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d'un seul tissu depuis le haut
jusqu'en bas. Et ils dirent entre eux: 19.24 Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera.
Cela arriva afin que s'accomplît cette parole de l'Écriture: Ils se sont partagé mes vêtements,
Et ils ont tiré au sort ma tunique. Voilà ce que firent les soldats. 19.25 Près de la croix de Jésus
se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. 19.26
Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton
fils. 19.27 Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui. 19.28
Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l'Écriture fût
accomplie: J'ai soif.
19.30 Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: Tout est accompli. Et, baissant la tête, il rendit
l'esprit.
19.31 Dans la crainte que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, -car c'était la
préparation, et ce jour de sabbat était un grand jour, -les Juifs demandèrent à Pilate qu'on
rompît les jambes aux crucifiés, et qu'on les enlevât. 19.32 Les soldats vinrent donc, et ils
rompirent les jambes au premier, puis à l'autre qui avait été crucifié avec lui. 19.33 S'étant
approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes; 19.34 mais un des
soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l'eau. 19.35 Celui qui l'a
vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait qu'il dit vrai, afin que vous
croyiez aussi.
Pour le Vénérable Père Nil, Thaumaturge de la Sora
Luc VI : 17-23
6.17 Il descendit avec eux, et s'arrêta sur un plateau, où se trouvaient une foule de ses disciples
et une multitude de peuple de toute la Judée, de Jérusalem, et de la contrée maritime de Tyr et
de Sidon. Ils étaient venus pour l'entendre, et pour être guéris de leurs maladies. 6.18 Ceux qui
étaient tourmentés par des esprits impurs étaient guéris. 6.19 Et toute la foule cherchait à le
42
toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous.
6.20 Alors Jésus, levant les yeux sur ses disciples, dit: Heureux vous qui êtes pauvres, car le
royaume de Dieu est à vous! 6.21 Heureux vous qui avez faim maintenant, car vous serez
rassasiés! Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous serez dans la joie! 6.22 Heureux
serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsqu'on vous chassera, vous outragera, et
qu'on rejettera votre nom comme infâme, à cause du Fils de l'homme! 6.23 Réjouissez-vous en
ce jour-là et tressaillez d'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans le ciel; car
c'est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes.
REFLEXION - "J'ai reconnu que j'étais grandement débiteur et qu'il m'avait été beaucoup
pardonné. J'ai été appelé à la prêtrise alors que j'étais officier judiciaire et public et c'est
pourquoi je crains de ne pas être trouvé suffisamment reconnaissant si j'étais trouvé aimant
moins que ce pour quoi j'ai été pardonné." Telles sont les paroles de Saint Ambroise qui fut
appelé de manière inattendue par Dieu pour changer de vocation, de juge séculier à
Archevêque de l'Eglise du Christ. Avec ces paroles, le Saint montre à quel point l'appel à la
prêtrise est plus grand que l'appel séculier; comment la vocation à la prêtrise vient de l'Appel
de Dieu et comment celui qui est appelé est redevable de gratitude envers Dieu. Sans cette
reconnaissance envers Dieu, il ne saurait y avoir de progrès dans la vie spirituelle.
L'incessante reconnaissance à Dieu est la semence féconde d'où si elle est arrosée avec les
larmes de la continuelle repentance, jaillira un magnifique fruit : l'Amour envers Dieu.
CONTEMPLATION - Pour contempler la Descente de Dieu le Saint Esprit sur les
Saints Apôtres :
1. Comment les Saints Apôtres se trouvaient un en esprit à prier;
2. Comment soudain survint un bruit des Cieux, surgissant comme un puissant vent.
HOMELIE - Comment via le péché, le Bien est détourné de l'homme.
"Vos péchés ont écarté de vous ces bénédictions." (Jérémie 5,25).
Si vous ne possédez pas le Bien en abondance, Ô peuple, cela signifie que vous avez péché en
abondance. Vos péchés ont détourné le Bien de vous. Ô peuple, si vous voulez le Bien pour
vous, rejetez le péché et ne péchez plus et vous irez vers le Bien et le Bien viendra à vous et le
Bien ne vous quittera plus.
Ô homme, si tu n'as pas le Bien, cela veut dire que tu as péché. Le Bien ne sait pas demeurer
dans la même maison que le péché, de même que la Lumière et les ténèbres ne savent exister
au même endroit en même temps. Quand la Lumière s’en va, l’obscurité s’installe et quand la
ténèbre s’en va, la Lumière brille. De la même manière, le péché et le Bien savent être
échangés mais ils ne savent pas demeurer ensemble.
Ô mes frères, "Vos péchés ont écarté de vous ces bénédictions." Ces paroles n'ont pas été
adressées uniquement par un Prophète à un seul peuple mais au contraire chaque Vrai
Prophète adresse ses paroles à son peuple. Les faux prophètes flattent les péchés de leurs
peuples et dès lors contribuent à encore plus éloigner le Bien de ces peuples. Les Vrais
Prophètes vont contre les péchés du peuple car ils vont avec le Bien et crient contre tout péché
afin d'être à même d'introduire le Bien qui vient de Dieu dans l'âme de leurs peuples. Si la
ruche commence à puer, est-ce que l'abeille portant le miel va y entrer et y déposer son miel?
Non! Alors quand une abeille, être sans raison, ne veut pas entrer dans une ruche qui sent,
enfumée, comment alors le rationnel Esprit de Dieu entrerait en ne âme qui pue et qui est
enfumée par le péché? Et l'Esprit de Dieu est le possesseur et le dispensateur de tous les dons,
de tout Bien.
Ô Seigneur, Saint-Esprit, aide Ton Peuple par Ton Irrésistible Puissance afin qu'ils se
détournent du péché en leurs âmes; afin que Toi, Tu puisses y entrer avec Tes Dons
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Vivificateurs.
A Toi soit la Gloire et la reconnaissance, à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch l’Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid
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