dimanche 27 mai 2012
Vies des Saints Cyrille et Méthode et autres Vies de Saints.
11 – 24 mai 2012
Cycle mobile (Pascalion): Jeudi de l’Ascension
CE JOUR, JEUDI DE LA SIXIEME SEMAINE DE PAQUE, NOUS FETONS
L'ASCENSION DE NOTRE SEIGNEUR, DIEU ET SAUVEUR JESUS-CHRIST.
A la droite du Père, Ô Verbe, Tu T'assois,
de Tes Apôtres Saints affermissant la Foi.
Lorsque avant Sa Passion le Sauveur se trouvait avec Ses Disciples, Il leur annonça la Venue
de l'Esprit Saint en disant : "Il faut que Je M'en aille car si Je ne M'en vais pas, le Paraclet ne
viendra pas!" Et encore : "Lorsque Il viendra, Il vous enseignera toute la Vérité!" C'est
pourquoi après Sa Résurrection d'entre les morts, pendant quarante jours, Il se fit voir à eux,
non pas constamment mais de façon intermittente, mangeant et buvant avec eux pour rendre
plus certaine Sa Résurrection. Finalement après les avoir longuement entretenus sur le
Royaume de Dieu, Il leur demanda de ne pas s'éloigner de Jérusalem mais d'y rester pour
attendre la Venue de l'Esprit Très Saint dans Lequel ils devaient aussi être baptisés car
jusqu'alors ils n'avaient été baptisés que par Saint Jean le Précurseur et Baptiste même si plus
tard Epiphane de Chypre a raconté que Saint Jean le Théologien aurait baptisé la Mère de
Dieu et que Pierre, à son tour, aurait baptisé les autres Saints Apôtres. Il les prie donc de rester
à Jérusalem afin que ce soit là que soit d'abord effectuée la prédication de la Bonne Nouvelle,
de peur que s'ils partaient vers d'autres lieux, il ne fût trop facile de les diviser. Comme des
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soldats, il fallait qu'ils s'exerçassent aux Armes de l'Esprit afin de marcher au combat spirituel
contre les ennemis du Christ.
Lorsqu'arriva le moment de Son Ascension, Il les entraîna sur le Mont des Oliviers appelé
ainsi parce qu'il était planté de nombreux oliviers. Les ayant entretenus de ce qu'ils devaient
prêcher à Son Sujet jusqu'au bout de la terre, leur ayant parlé de Son Royaume Indissoluble
du siècle à venir et lorsqu'Il vit qu'ils allaient aussi L'interroger sur ce qu'il ne fallait pas, Il fit
venir auprès d'eux alors que Sa Mère Immaculée était aussi présente en ce lieu, des Anges qui
leur montrèrent Sa Montée vers les Cieux. A leur vue, Il fut ravi du milieu d'eux, s'élevant
dans la nuée qui Le reçut. Ainsi escorté par les Anges qui l'un à l'autre se disaient d'élever les
Portes des Cieux et qui s'étonnaient de Sa Chair rougie par le sang, Il monta et S'assit à la
Droite du Père, divinisant Sa Chair de sorte que par elle nous avons été réconciliés avec Lui et
absous de l'antique inimitié. Quant aux Saints Apôtres, des Anges à l'aspect d'hommes
survinrent pour leur dire : "Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous dans l'étonnement à
regarder vers le Ciel? Ce Jésus Que vous avez vu comme Dieu dans la chair, Lui-même
reviendra et ce dans Sa Chair, non pas de la manière pauvre et modeste qu'Il avait auparavant
mais avec Grande Gloire comme vous Le voyez maintenant escorté par les Anges."
Alors les Saints Apôtres cessant de regarder, retournèrent de la Montagne des Oliviers. Elle se
trouve près de Jérusalem à une distance de deux mille quarante pieds, le chemin qu'il est
permis de faire un jour de sabbat. Et si la Loi de Moïse permet de faire ce chemin un jour de
sabbat, c'est parce que la tente du témoignage se trouvait à cette distance du camp des
Hébreux. Car durant le sabbat, il était permis aux fidèles de s'y rendre mais ils ne pouvaient
marcher au-delà, c'est pourquoi on appela cette distance : chemin de sabbat. De là, certains
ont cru que l'Ascension du Christ avait eu lieu un jour de sabbat, ce qui jusque là était
impensable.
De retour, les Saints Apôtres montèrent à la chambre haute dans laquelle ils demeuraient avec
les femmes myrrhophores et la Mère du Verbe, s'adonnant au jeûne, à la prière et attendant la
Venue de l'Esprit Très Saint comme ils en avaient reçu la promesse.
SAINT ANTOINE DE LEOKHNOV, NOVGOROD (+ 1611)
17 octobre (repos) – Ascension du Seigneur - 2ème Vendredi après la Fête des Saint Apôtres (translation) –
13 juillet (translation)
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Aristocrate, il préféra devenir Ermite avec un petit lopin de terre plutôt que d'être un grand
propriétaire. On dit de lui qu'il avait une poutre comme oreiller et le sol comme lit. Mais, il
dormait si peu, la nuit se passant en prière. Lors de l'invasion suédoise, le Métropolite de
Novgorod le fit venir à Novgorod pour le protéger. Il y remit son âme au Seigneur au
Seigneur.
ou
Saint Antoine de Leokhnov, Novgorod, appartenait à la lignée de Tver des aristocrates
Veniaminov. Le Moine vécut en Ermite pas loin de Novgorod dans le Désert de Roublev à la
rivière Perekhoda. Vers 1556, il s'installa avec l’Ermite Tarasios qui vivait au-delà du Lac
Ilmen à Leokhnov près de Stara Rus et reçut de lui la tonsure monastique. Ainsi commença le
monastère du Désert sauvage en l'honneur de la Transfiguration du Seigneur, par la suite
appelé le Monastère Leokhnov ou Ivetsk-Antoniev. Saint Antoine vécut fort vieux et reçut le
don de clairvoyance.
A l'invitation du Métropolite Isidore, le Moine déménagea vers Novgorod en 1611 quand les
Suédois semèrent la désolation dans la région autour de Novgorod. Il s'endormit le 4
septembre 1611 à l'âge de quatre-vingt-cinq ans et fut enseveli à l'église du Saint Evangéliste
Luc, se trouvant à côté de l'église Sainte-Sophie. Avant sa Naissance Céleste et en présence
de nombreux Moines, il dit que son corps devrait reposer dans son monastère du Désert. Un
disciple du Moine appelé Grégoire, retourna sur le lieu du monastère qui avait été dévasté et
incendié par les Suédois, bâtit une cellule et une chapelle et y resta.
Saint Antoine lui apparut trois fois en songe et dit : "Frère Grégoire, va à Novgorod, dit au
Métropolite Cyprien et aux Anciens de la ville qu'ils devraient m'amener dans mon
monastère." Après le rapport de Grégoire, le Métropolite mena une procession ecclésiale vers
la tombe de Saint Antoine. Les Précieuses Reliques incorrompues furent translatées au
Monastère Leokhnov le 13 juillet 1620. Lors de l'Elévation des Saintes Reliques, un aveugle
appelé Joseph retrouva la vue et nombre d'autres Miracles eurent lieu.
Il existe un Typicon spécial de commémorations célébré dans les églises du nom de Saint
Antoine de Leokhnov tant dans le village de Leokhnov que dans le Monastère du Désert de
Rublev. Le deuxième vendredi après la Fête des Saints Apôtres Pierre et Paul (29 juin), nous
célébrons l'Invention et la Translation des Précieuses Reliques de Saint Antoine de Novgorod
vers le Monastère Leokhnov. A l'Ascension du Seigneur, on fait mémoire de la venue de Saint
Antoine du Désert de Rublev vers Leokhnov. Le 17 octobre on commémore le Repos du Saint
qui s'endormit lors de la Fête de l'Exaltation de la Sainte Croix à la Neuvième heure du soir.
Au Monastère du Désert de Rublev, la mémoire de la Consécration de l'église au nom du
Vénérable Antoine est célébrée le 30 août 1873.
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Avec St. Lucien, son fils spirituel
SAINT DAVID GAREJI (+6°.S.) 7 mai - Jeudi de l'Ascension
Il est un des trente Pères de Géorgie commémoré le 7 mai. On l'appela Gareji à cause du
Désert près de Tiflis où il mena une vie d'Ascète. Dans son vieil âge, David décida de visiter
la Terre Sainte avec quelques-uns uns de ses disciples. Il confia le monastère aux soins des
Anciens Lucien et Dodo. Lorsqu'ils atteignirent une colline d'où ils purent voir Jérusalem,
David commença à pleurer, disant : "Comment ose-je être aussi effronté pour marcher sur les
Pas du Dieu-homme avec mes pieds de pêcheur?" David dit à ses disciples qu'eux, étant plus
dignes, pouvaient aller vénérer les Saints Tombeaux et lui il prit trois pierres et entama son
retour. Mais le Seigneur ne voulut pas permettre qu'une telle humilité soit cachée du monde et
un Ange apparut au Patriarche Elie de Jérusalem et lui dit : "Envoie immédiatement quérir
l'Ancien qui retourne en Syrie. Il a trois pierres en sa possession. Il a emmené avec lui toute la
Grâce de la Terre Sainte : une pierre lui suffirait comme bénédiction et les deux autres doivent
être ramenées à Jérusalem." Le Patriarche envoya aussitôt des hommes qui arrêtèrent l'Ancien
David, lui prirent deux pierres et le relâchèrent. Cette troisième pierre existe encore de nos
jours : elle se trouve sur sa tombe et possède toujours une miraculeuse puissance de guérison.
ou
Saint David of Gareji was Syrian by birth. The future ascetic became a disciple of St. John of
Zedazeni and journeyed with him to Georgia. St. David and his spiritual son Lucian settled on
a mountain above Tbilisi, the capital of Kartli.
At that time Kartli was constantly under threat of the Persian fire-worshippers. St. David
would spend entire days in prayer, beseeching the Lord for forgiveness of the sins of those
who dwelt in the city. When he was finished praying for the day, he would stand on the
mountain and bless the whole city. Once a week Sts. David and Lucian would go down into
the city to preach. A church dedicated to St. David was later built on the mountain where he
labored.
St. David’s authority and popularity alarmed the fire-worshippers, and they accused him of
adultery, in an attempt to discredit him in the eyes of the people. As a “witness” they
summoned a certain expectant prostitute, who accused him of being the child’s father. Hoping
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in God, the holy father touched his staff to the prostitute’s womb and ordered the unborn child
to declare the truth. From out of the womb the infant uttered the name of his true father.
Outraged at this slander, the bystanders savagely stoned the woman to death. St. David
pleaded with them to stop, but he was unable to placate the furious crowd. Deeply disturbed
by these events, St. David departed the region with his disciple Lucian.
The holy fathers settled in a small cave in the wilderness and began to spend all their time in
prayer. They ate nothing but herbs and the bark of trees. When the herbs withered from the
summer heat, the Lord sent them deer. Lucian milked them and brought the milk to St. David,
and when the elder made the sign of the Cross over the milk it was miraculously transformed
into cheese.
Shaken by the holy father’s Miracle, Lucian told him, “Even if my body rots and wastes away
from hunger and thirst, I will not permit myself to fret over the things of this temporal life.”
The fathers kept a strict fast on Wednesdays and Fridays—they ate nothing, and even the deer
did not come to them on those days.
A frightful serpent inhabited a cave not far from where they lived and attacked all the animals
around it. But at St. David’s command the serpent deserted that place.
Once local hunters were tracking the fathers’ deer, and they caught sight of Lucian milking
them as they stood there quietly, as though they were sheep. The hunters paid great respect to
St. David and, having returned to their homes, reported what they had seen.
Soon the Gareji wilderness filled with people who longed to draw nearer to Christ. A
monastery was founded there, and for centuries it stood fast as a center and cornerstone of
faith and learning in Georgia.
After some time St. David set off on a pilgrimage to Jerusalem. He entrusted Lucian to fulfill
his responsibilities at the monastery and took some of the other brothers with him. When the
pilgrims were approaching the place called the “Ridge of Grace,” from which the holy city of
Jerusalem becomes visible, St. David fell to his knees and glorified God with tears. Judging
himself unworthy to follow in the footsteps of Jesus Christ, he was satisfied to gaze upon the
city from afar.
Then he stood at the city gates and prayed fervently while his companions entered the Holy
City and venerated the holy places. Returning, St. David took with him three stones from the
“Ridge of Grace.” That night an angel appeared to the patriarch of Jerusalem and informed
him that a certain pious man named David, who was visiting from afar, had taken with him all
the holiness of Jerusalem.
The angel proceeded to tell him that the venerable one had marched through the city of
Nablus, clothed in tatters and bearing on his shoulders an old sack in which he carried the
three holy stones. The patriarch sent messengers after the stranger with a request that he
return two of the stones and take only one for himself. St. David returned the two stones, but
he declined the patriarch’s invitation to visit him. He took the third stone back with him to the
monastery, and to this day it has been full of the grace of miraculous healing.
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After St. David brought the miraculous stone from Jerusalem, the number of brothers at the
monastery doubled. The venerable father ministered to all of them and encouraged them. He
also visited the cells of the elder hermits to offer his solace. In accordance with his will, a
monastery in the name of St. John the Baptist was founded in the place called “Mravalmta”
(the Rolling Mountains).
The Lord God informed St. David of his imminent departure to the Kingdom of Heaven. Then
he gathered the fathers of the wilderness and instructed them for the last time not to fall into
confusion, but to be firm and ceaselessly entreat the Lord for the salvation of their souls.
He received Holy Communion, lifted up his hands to the Lord, and gave up his spirit.
St. David’s holy relics have worked many Miracles: approaching them, those blind from birth
have received their sight. To this day, believers have been healed of every spiritual and bodily
affliction at his grave.
Lecture de l’Epître
Actes I : 1-12
1.1 Théophile, j'ai parlé, dans mon premier livre, de tout ce que Jésus a commencé de faire et
d'enseigner dès le commencement 1.2 jusqu'au jour où il fut enlevé au ciel, après avoir donné
ses ordres, par le Saint Esprit, aux apôtres qu'il avait choisis. 1.3 Après qu'il eut souffert, il leur
apparut vivant, et leur en donna plusieurs preuves, se montrant à eux pendant quarante jours,
et parlant des choses qui concernent le royaume de Dieu. 1.4 Comme il se trouvait avec eux, il
leur recommanda de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre ce que le Père avait
promis, ce que je vous ai annoncé, leur dit-il; 1.5 car Jean a baptisé d'eau, mais vous, dans peu
de jours, vous serez baptisés du Saint Esprit.
1.6 Alors les apôtres réunis lui demandèrent: Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras
le royaume d'Israël? 1.7 Il leur répondit: Ce n'est pas à vous de connaître les temps ou les
moments que le Père a fixés de sa propre autorité. 1.8 Mais vous recevrez une puissance, le
Saint Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée,
dans la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. 1.9 Après avoir dit cela, il fut élevé pendant
qu'ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux. 1.10 Et comme ils avaient les regards
fixés vers le ciel pendant qu'il s'en allait, voici, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent,
1.11 et dirent: Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel? Ce Jésus, qui
a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l'avez vu allant
au ciel.
1.12 Alors ils retournèrent à Jérusalem, de la montagne appelée des oliviers, qui est près de
Jérusalem, à la distance d'un chemin de sabbat.
Lecture de l’Evangile
Dans l’Orthros [Matines]
Marc XVI : 9-20
16.9 Jésus, étant ressuscité le matin du premier jour de la semaine, apparut d'abord à Marie de
Magdala, de laquelle il avait chassé sept démons. 16.10 Elle alla en porter la nouvelle à ceux qui
avaient été avec lui, et qui s'affligeaient et pleuraient. 16.11 Quand ils entendirent qu'il vivait, et
qu'elle l'avait vu, ils ne le crurent point. 16.12 Après cela, il apparut, sous une autre forme, à
deux d'entre eux qui étaient en chemin pour aller à la campagne. 16.13 Ils revinrent l'annoncer
aux autres, qui ne les crurent pas non plus.
16.14 Enfin, il apparut aux onze, pendant qu'ils étaient à table; et il leur reprocha leur
incrédulité et la dureté de leur coeur, parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu
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ressuscité. 16.15 Puis il leur dit: Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la
création. 16.16 Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera
condamné. 16.17 Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils
chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; 16.18 ils saisiront des serpents; s'ils
boivent quelque breuvage mortel, il ne leur feront point de mal; ils imposeront les mains aux
malades, et les malades, seront guéris.
16.19 Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s'assit à la droite de Dieu.
16.20 Et ils s'en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole
par les miracles qui l'accompagnaient.
Dans la Liturgie
Luc XXIV : 36-53
24.36 Tandis qu'ils parlaient de la sorte, lui-même se présenta au milieu d'eux, et leur dit: La
paix soit avec vous! 24.37 Saisis de frayeur et d'épouvante, ils croyaient voir un esprit. 24.38 Mais
il leur dit: Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi pareilles pensées s'élèvent-elles dans vos
coeurs? 24.39 Voyez mes mains et mes pieds, c'est bien moi; touchez-moi et voyez: un esprit n'a
ni chair ni os, comme vous voyez que j'ai. 24.40 Et en disant cela, il leur montra ses mains et ses
pieds. 24.41 Comme, dans leur joie, ils ne croyaient point encore, et qu'ils étaient dans
l'étonnement, il leur dit: Avez-vous ici quelque chose à manger? 24.42 Ils lui présentèrent du
poisson rôti et un rayon de miel. 24.43 Il en prit, et il mangea devant eux. 24.44 Puis il leur dit:
C'est là ce que je vous disais lorsque j'étais encore avec vous, qu'il fallait que s'accomplît tout
ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les psaumes. 24.45 Alors
il leur ouvrit l'esprit, afin qu'ils comprissent les Écritures. 24.46 Et il leur dit: Ainsi il est écrit
que le Christ souffrirait, et qu'il ressusciterait des morts le troisième jour, 24.47 et que la
repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à
commencer par Jérusalem. 24.48 Vous êtes témoins de ces choses. 24.49 Et voici, j'enverrai sur
vous ce que mon Père a promis; mais vous, restez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez
revêtus de la puissance d'en haut.
24.50 Il les conduisit jusque vers Béthanie, et, ayant levé les mains, il les bénit. 24.51 Pendant
qu'il les bénissait, il se sépara d'eux, et fut enlevé au ciel. 24.52 Pour eux, après l'avoir adoré, ils
retournèrent à Jérusalem avec une grande joie; 24.53 et ils étaient continuellement dans le
temple, louant et bénissant Dieu.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT SOPHRONE LE RECLUS DES LOINTAINES CAVERNES DE KIEV (+13°.S.)
11 mars – 11 mai – 28 août
Saint Sophrone, Ermite des Cavernes, fut un Ascète des Lointaines Cavernes (Cavernes
Théodosiev) au treizième siècle. Le Saint portait un cilice et une lourde ceinture en métal et il
lisait le Psautier en entier chaque jour.
Les Précieuses Reliques du Moine Sophrony furent ensevelies dans la Caverne la plus
éloignée du Monastère de Kievo-Pechersk. Dans le Canon des Moines des Cavernes les Plus
Eloignées, il y a un récit des exploits du Saint Ascète ayant été considéré comme digne d'entre
les chants des Anges.
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SAINTS CYRILLE (CONSTANTIN) (+869) ET METHODE (+885), EGAUX-AUXAPOTRES
ET ILLUMINATEURS DES SLAVES 14 février (Saint Cyrille) – 11 mai (conjointement)
Ces nouveaux Apôtres naquirent dans une famille de l'aristocratie de Thessalonique, ville qui
se trouvant au carrefour des peuples, avait subi en ce neuvième siècle de fortes influences
slaves. Dès leur enfance les deux frères avaient été en contact avec les populations slaves
installées dans la région, apprenant leur dialecte et s'accoutumant à leurs moeurs. Méthode,
l'aîné né en 815, était d'un caractère calme et doux. Il acquit de solides connaissances
juridiques et montra rapidement de bonnes aptitudes dans l'administration de sorte qu'on lui
confia le gouvernement d'une province où résidaient des Slaves.* Toutefois au bout de
plusieurs années, il réalisa qu'il ne convient pas de perdre son temps en se souciant de choses
"qui n'ont pas de valeur éternelle" et démissionna. Fuyant le monde comme le passereau
échappe au filet de l'oiseleur, il gagna le prestigieux centre monastique du Mont Olympe de
Bithynie où il devint un Moine exemplaire tant par son obéissance et son amour de la prière
que pour son application à l'étude des Ecritures Saintes.
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* Il s'agit peut-être du thème de l'Opsikion (Bithynie) où avait été transférées d'importantes populations slaves,
peu à peu assimilées. C'est ce qui expliquerait sa retraite au Mont Olympe et les éventuels travaux préparatoires
à I'oeuvre de traductions des livres ecclésiastiques.
Constantin, né en 827, avait été doté par Dieu d'une intelligence et d'une mémoire
exceptionnelles et dès son plus jeune âge, il rêvait de prendre pour épouse non pas une belle
princesse mais la Sagesse de Dieu, tel un nouveau Salomon. A l'âge de quatorze ans, il avait
appris par coeur les poèmes de Saint Grégoire le Théologien et c'est avec larmes qu'il suppliait
les professeurs de lui enseigner la Grammaire afin d'en pénétrer le sens. La renommée des
talents du jeune garçon parvint jusqu'au tout puissant Logothète Théoctiste qui le fit venir à
Constantinople et le prit sous sa protection. Constantin compléta rapidement ses
connaissances générales et fut initié aux sciences supérieures par les meilleurs maîtres du
temps : Léon le Mathématicien et Saint Photios dont il devint le disciple bien-aimé. Auprès de
Photios, il apprit quelle est la Vraie Sagesse, c'est-à-dire : "La connaissance des choses
Divines et humaines qui enseigne à l'homme à se conduire en tout à l'Image et à la
Ressemblance de Son Créateur." Il reçut le surnom de "Philosophe" et devenu familier des
plus hauts milieux de la Cour, Théoctiste projetait pour lui une brillante carrière politique qu'il
voulait inaugurer par un mariage avec l'une de ses nièces. Le Philosophe le remercia de sa
proposition mais il répondit que pour lui rien d'autre ne comptait que l'acquisition de la
"science" et de recouvrer la gloire perdue par notre Premier Père. Il dut néanmoins accepter
d'être ordonner Diacre et reçut la dignité de chartophylax * du Patriarche Ignace. Il renonça
toutefois rapidement à cette charge pour se retirer dans un Monastère du Bosphore (le
Kleidion) où il rencontra le patriarche iconoclaste déchu Jean VII Grammaticos et engagea
avec lui une ardente controverse pour la défense de l'Orthodoxie.
* C'est-à-dire directeur de la chancellerie patriarcale.
Au bout de six mois, il fut rappelé à la capitale et dut accepter sous la pression de Théoctiste,
le poste de professeur de philosophie. En 851 alors qu'il était à peine âgé de vingt-quatre ans,
l'Empereur Michel III l'envoya en mission diplomatique auprès du calife Al Moutaoukil (847-
861). Les discussions avec les Arabes tournèrent rapidement de la politique à la théologie et
c'est avec l'assurance des anciens Martyrs que Constantin fit une apologie de la Sainte Trinité
devant leurs sages et qu'il leur montra la supériorité des moeurs chrétiennes. Echappant de
peu à une tentative d'empoisonnement, il put rentrer sain et sauf à Byzance. Lorsque le césar
Bardas fit assassiner son protecteur Théoctiste pour prendre le pouvoir (855), Constantin
abandonnant de nouveau les soucis du monde pour chercher la Sagesse dans le silence et la
prière, partit rejoindre son frère Méthode au Mont Olympe où ils s'adonnèrent ensemble à
l'étude.
Après avoir consulté le Patriarche Photios, l'Empereur fit sortir Constantin de sa retraite e 860
pour l'envoyer en mission chez le khan des Khazars,* lequel avait demandé qu'on lui envoyât
un homme lettré afin de discuter de religion avec les Juifs et les Arabes qui tentaient de
convertir son peuple. Accompagné de son frère et d'une suite imposante, le Philosophe apprit
l'hébreu en cours de route et reçut miraculeusement la connaissance du dialecte samaritain. A
la cour des Khazars, ils eurent de longues discussions théologiques avec les Juifs et
Constantin confondit les docteurs de la Loi en leur montrant la supériorité de l'Evangile,
obtenant ainsi la conversion de nombreux dignitaires ainsi que la libération des captifs
chrétiens. Après avoir signé un traité d'alliance avec le khan, les deux frères prirent le chemin
du retour, convertissant en chemin des peuplades païennes de Chersonèse Taurique et ils
rapportèrent avec eux les Précieuses Reliques de Saint Clément de Rome qu'ils avaient
découvertes par Miracle à Cherson.
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* Peuplade d'origine turque alors cantonnée au Nord de la Mer Caspienne qui avait en fait déjà adhéré au
judaïsme. Il semble que cette mission fut plutôt organisée par les Byzantins pour s'assurer l'alliance des Khazars
à la suite de l'attaque des Russes contre Constantinople (860).
Aussitôt après avoir remis son rapport à l'Empereur, Constantin se retira dans l'Hésychia et la
prière à proximité de l'église des Saints Apôtres. Méthode ayant refusé l'ordination épiscopale
qu'on lui proposait, dut toutefois accepter la charge d'Higoumène du Monastère de
Polychronion où vivaient alors soixante-dix Moines.
Ce retour à leur chère quiétude dura bien peu de temps car en 863 une ambassade envoyée par
le Prince de Moravie* Ratislav arriva à Constantinople pour demander à l'Empereur un
Evêque et un maître capable de leur enseigner dans leur langue la Foi chrétienne qu'ils avaient
déjà reçue en partie de missionnaires francs venus de Bavière. Mais ceux-ci prêchaient en
latin et célébraient une liturgie incompréhensible de sorte que les conversions avaient été peu
nombreuses et le peuple avait de plus gardé ses coutumes idolâtres. Michel III leur répondit :
"Il ne m'appartient pas de régenter votre Foi" et il refusa de leur donner un Evêque car il ne
prétendait pas usurper cette région à la juridiction du Pape de Rome mais il promit de leur
envoyer des hommes capables de les instruire sur la Doctrine du Salut dans leur langue sans
chercher à leur imposer la langue grecque.
* Située dans l'ancienne Tchécoslovaquie, cette région avait été occupée pendant les siècles précédents par des
tribus slaves venues du Nord. Après la mort de Charlemagne (814) et le démembrement de son empire, celles-ci
s'organisèrent en un royaume à la puissance grandissante, la Grande Moravie (846-856) qui incluait la Bohème
et la Slovaquie. Après avoir accepté l'influence germanique, Ratislav s'efforça de s'émanciper de l'hégémonie
franque malgré les résistances armées de Louis le Germanique et il se tourna vers Byzance en vue d'une alliance
non militaire mais culturelle et religieuse.
Constantin le Philosophe était le seul homme qui possédait toutes les qualités requises pour
cette mission, non seulement par sa sagesse mais aussi à cause de sa connaissance du dialecte
bulgare et des principales langues du temps : le grec, le latin, l'hébreu, l'arabe (plutôt la langue
turco-khazare), le syriaque et le samaritain. Le Philosophe accepta cette mission comme un
Ordre venu de Dieu mais il demanda un temps de préparation et se tournant comme il en avait
coutume vers la prière, il sollicita de Dieu la Révélation d'une écriture capable de rendre
convenablement les sons de la langue slave. De même que l'Ancienne Loi avait été révélée à
Moïse au Sinaï à la suite d'une théophanie sur des plaques de pierre gravées de la Main de
Dieu (Ex. 31:18), de même Constantin, ce nouveau Moïse, reçut la Révélation d'un nouvel
alphabet avec lequel il put écrire aussitôt la traduction slave des premiers versets de l'Evangile
selon Saint Jean. C'est cette écriture qui après étude et corrections devint l'instrument grâce
auquel les peuples slaves jusque-là barbares et grossiers, purent être placés par les Saints
Missionnaires au rang des peuples civilisés "qui louent Dieu dans leur propre langue."*
Assisté par Méthode et par d'autres disciples d'origine slave,** Saint Constantin traduisit alors
avec empressement les péricopes de l'Evangile pour toute l'année, la Divine Liturgie, le Livre
d'Heures et le Psautier et c'est ainsi munis des instruments essentiels à leur oeuvre apostolique
que les Missionnaires byzantins partirent pour la Moravie (863).
* Lettre de Michel III à Ratislav. Cet alphabet dit glagolitique, subira par la suite des modifications en Bulgarie
pour des raisons pratiques, par le disciple de Saint Cyrille, Constantin Evêque de Pliska qui lui donnera le nom
d'écriture cyrillique.
** Dont probablement Saint Clément
Ils furent reçus avec de grands honneurs à la cour de Ratislav qui leur confia un groupe de
disciples pour qu'ils leur enseignent la nouvelle écriture. L'usage de la langue slave dans la
célébration du Culte Divin et dans la prédication, la fidélité de leur enseignement à la
Tradition Apostolique et le rayonnement de la Sainteté des deux frères assurèrent un rapide
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succès à la mission et en moins de trois ans (863-866), ils avaient rassemblé plus de cent
disciples qui diffusaient à leur tour la Bonne Nouvelle dans tout le royaume. Mais cette
réussite suscita la jalousie et les oppositions des missionnaires francs qui voyant leur
influence rapidement occultée par celle des Byzantins, les accusaient de célébrer la Divine
Liturgie en slave alors qu'il n'est permis, disaient-ils, de la célébrer seulement en grec, en latin
ou en hébreu.
Une fois les premiers fondements de leur entreprise jetés, les deux frères décidèrent de
retourner à Constantinople pour y faire ordonner leurs principaux disciples. Mais la route
ayant été coupée à cause de la détérioration des relations entre Byzance et la Bulgarie, ils
décidèrent de se rendre à Venise pour emprunter la voie maritime. Alors que les
Missionnaires y attendaient l'affrètement d'un navire, le clergé local reprit à leur égard les
mêmes accusations que les missionnaires francs. L'affaire fut déférée au Pape Nicolas I qui
les convoqua à Rome. Lorsqu'ils y arrivèrent apportant avec eux en offrande la Précieuse
Relique de Saint Clément, le peuple leur réserva un accueil enthousiaste. Le Pape Adrien II
qui venait d'être élu après le Départ soudain de Nicolas, approuva l'oeuvre des deux Apôtres
et il déposa solennellement leur traduction slave des Livres Sacrés sur l'Autel de Sainte-
Marie-Majeure, condamnant comme hérétiques leurs accusateurs, les "Triglossites." Puis il
ordonna lui-même Méthode Prêtre, fit élever au Sacerdoce trois de leurs disciples et les jours
suivants, tous purent célébrer en slave dans plusieurs églises de la ville.
Pendant ce séjour à Rome, Constantin épuisé par les voyages et les labeurs de la mission,
tomba gravement malade et le 14 février 869 après avoir reçu l'Habit Angélique sous le nom
de Cyrille, il remit son âme apostolique au Seigneur en priant pour la confirmation des
peuples slaves dans la Foi orthodoxe. Il fut enseveli avec de grands honneurs dans la basilique
Saint-Clément et des Miracles s'accomplirent ensuite sur son tombeau.*
* Les seules Précieuses Reliques de Saint Cyrille qui ont été sauvegardées ont été offertes en 1976 par le pape
Paul VI à la ville de Thessalonique et reposent dans la nouvelle église consacrée aux deux Saints.
Le Prince Kocel de Pannonie* admirant l'oeuvre des Missionnaires byzantins en Moravie et
désirant lui aussi soustraire son peuple à l'influence des missionnaires bavarois venus de
Passau, leur avait proposé lors de leur passage dans son pays sur la route de Venise de leur
confier la formation de cinquante disciples. Peu après le Départ Céleste de Saint Cyrille, il
envoya des messagers à Rome, demandant qu'on lui dépêchât Méthode. Le Pape Adrien
accéda à cette requête. Après une première mission couronnée de succès, Méthode retourna à
Rome pour y être sacré par le Pape Evêque de Sirmium, siège fondé jadis par le Saint Apôtre
Andronique** avec juridiction non seulement sur la Pannonie mais sur tous les peuples slaves
d'Europe centrale dont il était chargé de superviser la conversion (870). Au milieu des peines
et des labeurs, sans se lasser, le Saint continua son oeuvre d'évangélisation ayant comme
principal instrument de prédication la Divine Liturgie traduite qui procurait aux néophytes
l'aliment nécessaire à leur croissance spirituelle. Il ordonna des Prêtres et des Diacres et grâce
à son expérience de l'administration, il donna à cette nouvelle Eglise les fondements
canoniques de son organisation. Mais lorsqu'il parvint en Moravie (873), la situation avait
bien changé. Svatoplouk s'était emparé du pouvoir après avoir fait aveugler Ratislav et il avait
de nouveau livré le pays à l'influence germanique. A peine arrivé, Méthode fut arrêté et dut
comparaître devant un concile en Bavière qui après un simulacre de jugement, le fit enfermer
en souabe dans une tour où il eut à souffrir cruellement des rigueurs du climat.
* Comprise entre l'Ouest de la Hongrie actuelle, l'Est de l'Autriche et le Nord de la Yougoslavie.
** Cette cité avait été entièrement détruite en 582 par les Avars
12
Ce n'est qu'au bout de deux ans et demi que le Pape Jean VIII fut informé de la situation et put
faire remettre le Saint en liberté. Dès son retour en Moravie, Méthode reprit son activité avec
un zèle accru sans tenir compte de l'interdiction qui lui avait été faite de célébrer la Liturgie
en slave. Il n'hésitait pas à reprocher avec sévérité à Svatoplouk sa conduite déréglée et
s'opposa sans compromis à la doctrine erronée du filioque que le clergé franc tentait déjà
d'imposer dans ces pays de mission. Les Francs firent appel à Rome mais après une apologie
de son activité devant le Pape (879), Méthode rentra triomphant avec la confirmation de tous
ses droits à la confusion de son ennemi juré, Wiching l'évêque suffragant de Neira. Ce dernier
n'en cessa pas pour autant ses intrigues et il accusa cette fois le Saint de rébellion contre
l'Empereur. Cette nouvelle épreuve fut pour Méthode l'occasion d'entreprendre un voyage à
Constantinople afin d'informer l'Empereur Basile Ier et le Patriarche Photios des résultats de
la mission et de les assurer de son inébranlable fidélité (881). Il fut reçu avec de grands égards
à la Cour et le souverain comme le Patriarche approuvèrent pleinement la mission et l'oeuvre
de traduction des nouveaux Apôtres.
Réconforté par ce soutien de la Grande-Eglise,* Méthode retourna en Moravie avec ses
disciples et c'est dans la paix et le calme sans être désormais troublés par le clergé franc qu'ils
poursuivirent leurs traductions des Livres Ecclésiastiques. Méthode acheva en six mois la
traduction complète de la Bible ainsi que celle de textes patristiques et canoniques : tout ce
qui était nécessaire à l'Eglise slave pour assimiler l'héritage du Christianisme orthodoxe. Une
fois cette oeuvre menée à son terme, il rassembla ses disciples et célébra une Liturgie
solennelle en l'honneur de Saint Dimitrios. Puis il désigna son successeur Saint Gorazd qui,
originaire de Moravie, avait acquis une parfaite connaissance du grec et après avoir béni les
souverains et son peuple, il remit en paix son âme à Dieu le 6 avril 885. Ses funérailles furent
célébrées en grec, latin et slave en présence d'une foule innombrable qui l'accompagnait avec
des cierges en pleurant le maître et le bon pasteur, celui qui s'était fait tout pour tous afin de
les conduire tous au Salut (cfr. 1 Cor. 9:22).
* La basilique Sainte-Sophie et par analogie le siège patriarcal de Constantinople
La disparition de l'Apôtre des Slaves fut l'occasion pour Wiching et les siens de reprendre leur
conspiration contre les Missionnaires byzantins. Il devança Gorazd à Rome et parvint à
convaincre le pape Stéphane V de l'hétérodoxie de Méthode et c'est muni d'une lettre lui
donnant pleins pouvoirs qu'il rentra en Moravie. Avec l'appui de Svatoplouk qui se souciait
bien peu des questions théologiques, le félon mena une persécution sans merci contre les
disciples de Méthode : Gorazd, Clément et plus de deux cents autres Saints Confesseurs.
Certains furent frappés et traînés dans les ronces, les plus jeunes furent vendus comme
esclaves à des marchands vénitiens, d'autres furent exilés aux extrémités du royaume. Gorazd
trouva refuge en Pologne, d'autres en Bohème alors que Clément, Nahum, Sabas, Angélaire et
Laurent purent atteindre la Bulgarie où ils furent accueillis comme des Anges de Dieu par le
Tsar Boris.
Leurs persécuteurs trouvèrent un juste châtiment à leur conduite car en 907 : la Moravie fut
envahie et ravagée par les Hongrois et elle passa dès lors définitivement sous la domination
latine. L'oeuvre des deux frères Egaux-aux-Apôtres Cyrille et Méthode ne laissa en cette terre
aucune trace mais par l'intermédiaire de l'Eglise bulgare, elle devint la semence d'une riche
tradition byzantino-slave qui trouva son apogée dans la Russie de Kiev à la suite de la
conversion de Saint Vladimir en 888.
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Hymne de Louange – Saint Cyrille
Les chefs musulmans demandaient à Cyril
Quelle sorte de trois personnes il y avait en Dieu?
Car si Dieu est un, d'où viennent trois personnes?
Notre Dieu est un, le vôtre est trois!
Cyril répondit : Il n'en est pas ainsi, non,
Mais comme le soleil brillant qui réchauffe à midi,
Et éclaire, la chaleur a son cycle,
Mais ce n'est qu'une pâle image de la Divine Trinité,
Qui est Une en Essence et Trois en Personnes Divines.
Par le Christ, cette Vérité est révélée.
Jamais aucun homme mortel ne comprendra ceci,
Dieu Lui-même l'a révélé et c'est ce qu'enseigne l'Eglise.
SAINT ARCHEVEQUE NICODEME DE PEC EN SERBIE (+1325)
Ce grand Hiérarque était Serbe de naissance. Il menait une vie d'Ascète sur la Sainte
Montagne de l'Athos et était Higoumène du Monastère d'Hilendar. Suite au Départ Céleste de
Sava III, il fut élu comme Archevêque de "Tous les Serbes et des Terres Côtières" en l'an
1317. Nicodème couronna le Roi Milutin en 1321. Il traduisit le Typikon de Jérusalem en
serbe. Il aimait la vie ascétique et oeuvra pour la renforcer à travers toute la terre serbe. Il
travailla sans arrêt pour déraciner l'hérésie des Bogomils et renforcer la Foi orthodoxe. Il
s’endormit dans le Seigneur en 1325. Ses Précieuses Reliques sur lesquelles s'accomplissent
toujours des Miracles reposent au Monastère de Pec.
ou
Le Saint Archevêque Nicodème de Serbie, fut Higoumène du Monastère de Khilendaria et de
là élevé à la dignité d'Evêque en l'an 1316. Il est à noter son oeuvre remarquable de traduction
en slavon en 1319, du Typikon [=Ustav, Ordo] de Saint Sabbas le Sanctifié, de Jérusalem et
en ordonna l'usage en Serbie. Saint Nikodème naquit au Ciel en 1325.
SAINT HIEROMARTYR JOSEPH LE METROPOLITE D'ASTRAKHAN (+1672)
Il naquit en Astrakhan en 1579. Après avoir prononcé ses voeux monastiques, il fut élevé à
l'âge de cinquante-deux ans à la dignité d'Archimandrite du Monastère de la Trinité
d'Astrakhan. En 1656, il partit pour Moscou où il fut élevé à la dignité de Métropolite
d'Astrakhan. Le 11 mai 1672 durant une émeute de la population de la ville, Saint Joseph
accepta le martyre à Astrakhan. Ce pénible évènement est rapporté par des témoins oculaires,
les Prêtres desservant la cathédrale des Saints Cyrille et Pierre. Les Prêtres emportèrent le
corps du Martyr et l'ayant revêtu de son costume épiscopal, ils le placèrent dans un cercueil
préparé. Le lendemain pendant qu'ils célébraient la panifier, le corps fut emporté vers une des
chapelles de l'église et il y demeura neuf jours sans sépulture. Les Saintes Reliques du Saint
Hiérarque furent ensuite placées dans le tombeau et peu après elles furent glorifiées par des
Miracles. La Glorification du Saint eut lieu au Sobor [=Concile] local de l'Eglise orthodoxe
russe en avril 1918.
SAINT EVEQUE TITIEN DE LODI ET CONFESSEUR (+ 477) 4 - 11 mai
On ne sait rien de sa vie; il fut Evêque deux ans à peine. Ses Précieuses Reliques sont à la
cathédrale de Lodi où on les vénère le 4 et le 11 mai.
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DEDICACE DE LA VILLE DE CONSTANTINOPLE, GARDEE PAR DIEU ET DEDIEE A
LA PROTECTION DE NOTRE SOUVERAINE LA TRES SAINTE MERE DE DIEU (330)
En 324, le Saint Empereur Constantin le Grand décida que la capitale impériale devait être
plus proche des provinces orientales et cependant conserver une communication directe avec
l'Occident. La ville de Byzantium remplissait ces critères et le 8 novembre 324,
l'emplacement de la nouvelle capitale fut consacré.
La tradition nous rapporte que l'Empereur était occupé à dessiner les limites de la ville avec
une flèche lorsque certains de sa cour furent surpris par l'ampleur des nouvelles dimensions de
la capitale. "Seigneur," demandèrent-ils, "combien de temps continueras-tu?" Constantin
répondit : "Je continuerai jusqu'à ce qu'un qui marche en avant de moi s'arrête."
Ils comprirent alors que l'Empereur était guidé par la Puissance Divine. Il existe une
représentation iconographique de Rallis Kopsides montrant un Ange du Seigneur allant
devant Saint Constantin pendant qu'il trace les nouvelles frontières de la ville. La construction
des principaux bâtiments de la ville était commencée en 325 et des monuments païens de
Rome, Athènes et d'autres villes furent utilisés pour agrémenter la nouvelle capitale. Le
besoin d'une nouvelle ville est en partie expliqué par les besoins du gouvernement, par
l'invasion germanique à l'Ouest et par des intérêts commerciaux mais la nouvelle ville avait
aussi à devenir une capitale chrétienne. Pour cela, une nouvelle fondation était requise.
En 330, les travaux en étaient à ce point avancés qu'il fut possible pour Constantin de
dédicacer la nouvelle capitale. La dédicace eut lieu le 11 mai suivie de quarante jours de
joyeuses célébrations. La Constantinople chrétienne fut placée sous la protection de la Très
Sainte Mère de Dieu et éclipsa la Byzance païenne. Saint Constantin fut le premier Empereur
à se soumettre volontairement au Christ et Constantinople devint le symbole de l'empire
chrétien qui dura mille ans.
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Tropaire Ton 4
La ville de la Theotokos [Mère de Dieu] dédicace sa fondation comme une offrande à la Mère
de Dieu. Car elle a été fondée pour demeurer en Elle et elle vit et est renforcée par Elle, Lui
criant, "Salut, espoir de tous jusqu'au bout du monde."
ou
Lorsque Saint Constantin le Grand eut entouré de murailles et considérablement agrandi la
ville de Byzance qu'il avait choisie pour capitale de l'Empire chrétien le 11 mai 330 après
avoir solennellement dédié la cité à la Toute-Sainte Mère de Dieu, il prit avec le Patriarche la
tête d'une grande procession à laquelle se joignirent le Clergé et tout le peuple. Parvenu au
Forum, on érigea au sommet d'une colonne de porphyre la statue de l'Empereur après avoir
déposé dans sa tête les Précieux Clous avec lesquels le Christ avait été crucifié et à ses pieds
les douze corbeilles qui avaient servi à recueillir les Restes lors du Miracle de la
multiplication des pains. Dès lors cette fête fut célébrée chaque année avec faste par une
procession qui allait du Forum à Sainte-Sophie.
A de multiples reprises, la Très Sainte Mère de Dieu manifesta Sa Protection sur la ville
impériale qui était devenue par ses magnifiques églises et ses Innombrables Reliques de
Saints, une anticipation de la Jérusalem Céleste. En particulier en 626 lors de l'attaque
conjuguée des Avars et des Perses, l'Icône de la Mère de Dieu repoussa miraculeusement les
ennemis.* Sous Léon l'Isaurien, elle renouvela un Miracle semblable en chassant les Sarrasins
qui assiégeaient la cité depuis trois ans. Et de même en temps d'épidémies ou de calamités
naturelles, elle ne cessa de montrer Sa Protection jusqu'au jour où conformément aux desseins
insondables de la Providence, la Cité et l'Empire disparurent de la scène de l'histoire (1453)
mais ils demeurent pour les Chrétiens des symboles du Royaume à venir qui n'aura pas de fin.
* C'est le Miracle de l'Acathiste que nous commémorons chaque année le cinquième samedi du Grand Carême.
SAINT LUA DE KILLALOE (+7°.S.)
Saint Lua donna son nom à l'ancienne ville de Killaloe (Eglise de Lua). On rapporte qu'il
naquit de noble ascendance à Limerick et fut éduqué à Bangor et Clonard. Il fonda une église
et une école sur le fleuve Shannon où un de ses élèves devint le futur Evêque Flannan qui
succèdera à Lua comme Abbé.
Son refuge sur l'Île Friar auomté de Tipperary devint une destination de pèlerinages jusqu'au
vingtième siècle jusqu'à ce qu'un barrage d'une centrale hydraulique élevât le niveau du
Shannon en 1929 et submergea l'île. La chapelle de Lua avait été déplacée, ses pierres
numérotées et ré-assemblées sur l'ancien site de Brian Boru en face du Shannon.
Une tradition rapporte que les empreintes de sabots de cheval dans les rochers de l'Île Friar
étaient celles de l'animal de Saint Patrick laissées quand l'Apôtre de l'Irlande fut obligé de lui
faire effectuer un saut gigantesque jusqu'à l'autre rive pour échapper à des païens hostiles. Son
cheval s'éleva en hauteur et atterrit avec une telle force sur l'île que les empreintes de ses
sabots s'enfoncèrent profondément dans le rocher.
SAINT HIEROMARTYR OTIMUS
Il était né à Fowa et parce qu'il était Juste, il fut ordonné Prêtre pour sa ville. Il enseigna et
confirma les fidèles dans la Foi. Ensuite, il partit pour Ansena. Lorsque l'empereur Dioclétien
déclencha la persécution contre les Chrétiens, on parla de ce Saint à Arianus, le gouverneur
d'Ansena. Il se le fit amener et lui proposa d'offrir un culte aux idoles mais le Saint ne voulut
pas obéir à ses ordres. Il le fit grandement torturer mais le Seigneur le renforça. Lorsque le
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gouverneur se fut lassé de le faire torturer, il ordonna de le faire brûler. Il fut brûlé et reçut la
Couronne du martyre. Son corps fut emmené par un Prêtre craignant Dieu qui le plaça dans un
linceul et le cacha jusqu'à la fin de l'époque des persécutions. Ensuite ils lui bâtirent une église
où Dieu révéla nombre de Miracles. On pense que son corps existe encore dans la ville de
Kalabsha près d'El-Santa.
SAINT HIEROMARTYR MOCIUS, PRETRE D'AMPHIPOLIS EN MACEDOINE (+295)
Saint Mokios was a presbyter in Macedonia in the city of Amphypolis. During a time of
persecution against Christians under the emperor Diocletian (284-305), Saint Mokios
exhorted the pagans – who had assembled for the pagan feast to the divinity Dionysos
(Bacchus), to forsake iniquity and the vile customs which accompanied this solemnity, and to
repent and be converted to the Lord Jesus Christ and be cleansed through holy baptism. The
Saint was brought to trial to the governor of Laodiceia; he confessed before him the true faith,
and against the threats he answered: "My death for Christ – is a great accomplishment for
me." Saint Mokios was subjected to torture, which he bore with marvelous endurance, and in
no wise ceasing to denounce the idol-worshippers. Taken to the pagan temple of Dionysos,
the Saint shattered the idols with the Name of Jesus Christ. After this he was put into a red-hot
oven, where he remained unharmed, but the flames coming out of the oven scorched the
governor. And again the assigned commander subjected Saint Mokios to fierce torture, which
with the help of God he stoically endured; given for devouring by wild beasts, he remained
unharmed – the lions but lay down at the feet of the Saint. The people, having witnessed such
Miracles, began to urge that the Saint be set free. The governor ordered the Saint to be sent to
the city of Perinth, and from there to Byzantium, where Saint Mokios was executed. Before
his death he gave thanks to the Lord, for having bestown upon him the strength to go to the
very end with the act of martyrdom. "Lord, receive my spirit in peace," – were his last words,
after which he was beheaded. Saint Mokios died in about the year 295. Later on, the emperor
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Constantine built a church in honour of the Priestmartyr Mokios and transferred his holy
passion-bearing relics into it.
SAINT EVEQUE ADALGAR (OU ADGER, AUGER, ALGER), CONFESSEUR EN SAXE
(+ 909)
Après avoir été Moine de Corvey ou Corbie-la-Jeune, il fut coadjuteur de Saint Rembert
comme Evêque d'Hambourg et Brême. Sous son épiscopat, le diocèse eut beaucoup à souffrir
de l'invasion des Slaves. Sa Naissance Céleste survint le 9 mai 909. La fête est au 11 mai.
SAINT CREDAN (OU CREDUS, CREDANUS)
Date inconnue. On trouve les preuves de l'existence de ce Saint peu connu de Cornouailles
dans le Comté de Moyne et celui de Wicklow en Irlande, ainsi que dans l'église de Sancreed
qu'il fonda. Selon Roscarrock, "il tua son père par accident, ce qui le bouleversa au point
d'abandonner le monde pour se faire porcher et vécut d'une manière si exemplative qu'il fut
glorifié Saint.
SAINT HIEROMARTYR UDAUT, PRETRE, APOTRE DES HUNS DU DANUBE ET DES
VALLEES PYRENEENNES DE L'ARIEGE (+ 452)
Né en Lombardie, il vient dans les Pyrénées pour y vivre en Ermite. Ordonné Prêtre après
avoir tenté de convertir les Huns, il fonde une église dans le territoire d’Urgel en l’honneur de
Saint Saturnin dont il reçut des Précieuses Reliques. Devenu l’Evangélisateur de la Haute
Ariège au temps des Wisigoths, il est arrêté par le roi Valami des Ostrogoths près d’Ax-les-
Thermes. Le 11 mai 452, il est enfermé dans un tonneau hérissé de clous qui dévala la
montagne : à cet endroit une colonne commémore son martyre. Enseveli à Ax, ses Précieux
Restes sont transférés en 978 au Monastère de Ripoli (entre Gérone et Vich) puis ramenés à
Ax en 1886 par les papistes et déposés dans l’église Saint-Vincent. Saint Udault est fêté le 11
mai.
SAINT MOINE MAMERT CLAUDIEN (+5°.S.)
Saint Mamert avec un frère plus jeune que lui. Ce fut Mamert Claudien, Moine puis Prêtre et
coopérateur fidèle de l'Evêque de Vienne. Il vivait au milieu du cinquième siècle et rendit son
âme au Seigneur entre 470 et 474. Sidoine Apollinaire le regardait comme le plus beau génie
de son siècle. Il était à la fois poète, philosophe et théologien : il pouvait répondre à toutes
sortes de questions et combattre toutes les erreurs mais sa modestie et sa vertu le rendaient
bien plus recommandable encore que son savoir. Il enseigna au clergé de son frère les Saintes
Ecritures, le chant ecclésiastique et la Divine Liturgie qu'il enrichit de plusieurs Hymnes,
entre autres celle du Dimanche de la Passion :
Pange, lingua, gloriosi Redis, ô ma langue
Lauream certaminis du Christ Souffrant le combat glorieux
Son ouvrage le plus important est son traité en trois livres sur "la Nature de l'âme" (P.L. t.53).
Le but de Mamert Claudien est de réfuter Faust de Riez en Provence qui aurait nié
l'incorporéité des Anges et des âmes humaines et n'admettait que l'Incorporéité de Dieu (à
vérifier). Il dédie son écrit à Sidoine Apollinaire, encore laïque. On n'avait pas encore si bien
raisonné sur la nature du corps, sur celle de l'âme et sur la distinction entre les deux
substances. L'auteur y enseigne clairement "l'animisme" : "L'âme est la vie du corps en cette
vie; elle est également dans tout le corps et chacune de ses parties; elle n'est point locale, elle
est autant dans chaque partie du corps que dans le tout." Il prouve par dix syllogismes
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excellents que l'âme est incorporelle. On ne parle guère plus solidement ni plus clairement
aujourd'hui que la science psychologique a fait d'incontestables et funestes progrès.
SAINT MARTYR GENGOUL (OU GENGOU GENGOUX, GIGOU GENF, GANDOUL,
GINGOLPH, GANGULFUS, GANGULFE, GOLF) DE BURGONDIE (OU BOURGOGNE)
(+ 760)
Saint Gengoul était d'une maison très illustre de Bourgogne; ses parents qui n'avaient pas
moins de vertus que de richesses, eurent grand soin de son éducation. Il passa son enfance et
les premières années de sa jeunesse dans une parfaite innocence joignant à l'étude des lettres
où il réussit extrêmement, les exercices de la piété chrétienne. Honnête et pudique, il fuyait la
compagnie des libertins et la vue de tous les objets qui pouvaient ternir la fleur de sa chasteté.
Son plaisir était de visiter les églises, d'entendre la Parole de Dieu, de la méditer dans le secret
de son coeur et de lire des livres spirituels et capables de l'instruire de l'Evangile. On
n'entendait jamais sortir de sa bouche des paroles indiscrètes ni inutiles. Son visage, par sa
modestie, inspirait de la dévotion à ceux qui avaient le bonheur de le rencontrer.
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Ses parents nés au Ciel, il se vit maître de beaucoup de terres et de seigneuries mais loin de
dissiper ces biens par des dépenses criminelles ou superflues, il les administra la prudence et
la sagesse d'un vieillard sage dans l'art de l'économie et du gouvernement domestique. Les
églises et les pauvres y eurent beaucoup de part. Il voulait témoigner sa reconnaissance envers
le Créateur Qui lui avait permis ces richesses en les Lui rendant par l'assistance à Ses
Ministres et à ceux dont Il veut que l'indigence nous permette de L'y voir, à Son Image. En
âge de se marier, il prit une femme qui était aussi d'une maison noble et riche mais elle n'avait
point sa piété et était vaniteuse, mondaine, légère.
Gengoul était un des principaux seigneurs de Bourgogne; il avait beaucoup de bravoure. Il prit
une grande part aux guerres nombreuses que fit le Roi Pépin le Bref; il passa pour avoir prêté
le secours du bras séculier à la prédication de l'Evangile dans la Frise, ce qui expliquerait la
dévotion dont il a été et est encore l'objet aux Pays-Bas.
Pépin l'estimait singulièrement pour ses faits d'armes mais aussi pour sa Sainteté qu'il vit
éclater des prodiges. Il le faisait coucher dans sa tente. Un soir alors ils furent tous deux au lit,
la lampe qu'on avait éteinte se ralluma. Le Roi s'étant réveillé, fut surpris de cette lumière; il
se leva et souffla la lampe qui se ralluma encore; le prodige se renouvela trois fois et
convainquit Pépin qu'un Saint reposait dans sa tente.
La Vie de Gengoul raconte une merveille bien plus extraordinaire : il s'en retournait en
Bourgogne pour s'y reposer des fatigues de la guerre et en passant par le Bassigny, il s'arrêta
dans un endroit délicieux pour y prendre sa réfection : c'était sur le bord d'une fontaine dont
les eaux étaient très belles et excellentes. Il l'acheta et la paya à celui qui en était le
possesseur. Dieu voulut punir l'avarice de ce dernier car il croyait bien avoir à la fois la
fontaine et son prix, ne voyant pas comment le Saint pourrait la transporter dans ses terres.
Gengoul arrivé à Varennes, sa résidence habituelle, ficha son bâton dans la terre et en fit jaillir
une magnifique fontaine : c'était celle qu'il avait achetée car elle cessa d'exister dans la terre
du vendeur avare.
Notre Seigneur destinait Gengoul à être un grand modèle de patience, un autre Tobie, un autre
Job. Sa femme se moquait de sa piété comme de ses vertus; elle lui devint finalement infidèle.
Le Saint s'en étant aperçu, fut plongé dans une vive douleur et une grande perplexité, trouvant
également pénible et funeste de punir ce crime et de le laisser impuni. Il était toujours dans cet
embarras lorsqu'un jour se promenant seul avec la coupable, il lui dit : "Il y a longtemps qu'il
court des bruits contre ton honneur. Je n'ai pas voulu t'en parler avant de savoir s'ils étaient
fondés mais aujourd'hui, il ne m'est plus permis de garder le silence : je te rappelle donc
qu'une femme n'a rien de plus cher au monde que son honneur; elle doit tout faire pour le
conserver ou le recouvrer."
Cette misérable épouse lui répondit avec impudence qu'il n'y avait rien de plus injuste que les
bruits qu'on faisait courir contre elle, qu'elle lui avait gardé sa confiance jusqu'alors et la lui
garderait toujours, qu'il était malheureux pour elle d'être victime de telles calomnies.Le Saint
répliqua : "S'il en est ainsi, voici une eau limpide et qui n'est ni assez chaude ni assez froide
pour nuire (ils étaient alors sur le bord d'une fontaine). Plonges-y ton bras : si tu n'en éprouves
aucun mal, tu seras innocente à mes yeux." La coupable considérant cette épreuve comme un
trait de la simplicité de son mari, s'empressa de fournir un témoignage si facile de son
innocence et plongea son bras dans l'eau jusqu'au coude. Elle fut bien surprise quand à mesure
qu'elle l'en retira, la peau se détachant comme si on l'eut écorchée et vint pendre jusqu'au bout
de ses doigts d'une manière horrible : elle ressentit des douleurs excessives. Confuse et
interdite, elle n'osait plus lever les yeux sur son mari et néanmoins l'orgueil l'empêchant
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encore de s'avouer coupable et de demander pardon, elle demeura dans un honteux silence à
l'exception des cris que la douleur lui arrachait. Alors Gengoul lui dit : "Je pourrais te livrer à
toute la sévérité de la loi mais j'aime mieux te laisser la liberté d'expier toi-même dans la
pénitence et les larmes l'adultère dont le Ciel vient de te confondre. Cependant je ne
demeurerai pas plus longtemps avec toi; retire-toi dans la terre que je t'ai affectée pour ton
douaire, tâche d'y apaiser la Colère de Dieu justement irrité contre toi, compense par de
bonnes oeuvres les iniquités que tu as commises et pour moi, je me retirerai aussi afin que la
compagnie d'une adultère ne me fasse pas participant de son crime."
Ainsi Saint Gengoul mit sa femme dans une de ses seigneuries et lui assigna un certain revenu
pour sa subsistance; lui de son côté se retira dans un château qu'il avait auprès d'Avallon, ville
de Bourgogne sur le Cussin, entre Auxerre et Autun. De là, il continua de veiller sur la
conduite de celle que son infidélité avait rendue indignes de ses soins : il l'exhortait souvent,
par lettres à rentrer en elle-même et à expier ses fautes passées par une meilleure vie. Mais ses
remontrances furent fort inutiles. Cette femme libertine se voyant séparée de son mari, en
profita pour confirmer ses désordres. Elle ne se contenta pas de vivre publiquement dans
l'adultère mais craignant que son mari ne donnât tous ses biens aux pauvres ou ne la punît
selon toute la rigueur des lois, elle résolut sa mort avec le complice de ses désordres qui se
chargea de l'exécution. Cet assassin se rend donc secrètement à la résidence de Gengoul et
ayant trouvé le moyen d'entrer dans sa chambre lorsqu'il était seul et encore couché, prend
l'épée qui était pendue près de son chevet et lève le bras pour lui en décharger un grand coup
sur la tête. Mais Gengoul s'étant réveillé en ce moment, pare le coup qui le frappe seulement
sur la cuisse. La blessure était néanmoins mortelle. Le Martyr de la Justice et de la chasteté
eut le temps de recevoir l'Onction des malades avant de s'endormir dans le Seigneur, le 11 mai
760.
Il avait deux tantes d'une insigne vertu qu'il avait laissées à Varennes : Villetrude et
Villegose. Ces Saintes Femmes ayant appris la Naissance Céleste de leur neveu, souhaitèrent
que son corps fût enseveli en l'église de leur bourg; c'était d'autant plus juste qu'il en était le
fondateur et qu'il avait donné de grands revenus pour l'entretien des clercs qui la desservaient.
Elles prirent avec elles tout le clergé et une partie des habitants, elles se transportèrent en
diligence au lieu où il avait trépassé. Il fut donc conduit à Varennes avec beaucoup de
solennité et au milieu des flambeaux et des chants ecclésiastiques qui ne discontinuèrent
presque point durant tout ce chemin qui est de plusieurs lieues. Ce qui rendit cette pompe
funèbre fort éclatante, ce fut que Saint Gengoul fit paraître par plusieurs Miracles la gloire
dont son âme jouissait déjà dans le Ciel.
Dieu continua à manifester par de nombreux Miracles la vertu et la Sainteté du Martyr. La
France, les Pays-Bas et l'Allemagne lui élevèrent des Autels. La Suisse plaça sous son
invocation plusieurs de ses églises et au pied des Alpes sur le bord du Lac de Genève dans le
diocèse d'Annecy, un village qui porte le nom de Saint Gingolph est dédié à Saint Gengoul.
La tradition rapporte qu'il y séjourna quelque temps retiré parmi les rochers comme un
Anachorète et se livrant à la contemplation, à la prière et à la pénitence.
Le meurtre de Saint Gengoul ne demeura pas impuni : l'adultère assassin étant retourné vers
sa maîtresse lui donner avis de son homicide, il fut saisi sur-le-champ de violentes coliques et
mourut dans un lieu digne de lui, au milieu des plus atroces douleurs. La femme du Saint qui
ajouta à ses crimes celui de se moquer de ses Miracles, fut châtiée par une incommodité
honteuse qui lui dura toute la vie.
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On représente Saint Gengoul en costume de baron, armé de toutes pièces avec une Croix sur
son écu, la main posée sur la garde de son épée dont la pointe fait sortir de terre une source.
Saint Gengoul est l'un des Saints Protecteurs de Harlem aux Pays-Bas, de Florennes dans la
province belge de Namur, de Toul, de Varennes, en Champagne, de Montreuil-sur-Mer etc. Il
est spécialement invoqué par les mal mariés.
SAINT ARCHEVÊQUE MAMERT DE VIENNE EN DAUPHINÉ (+ 477)
L'Antiquité nous a laissé peu de détails sur la vie de Saint Mamert. Mais il s'est rendu fort
célèbre par l'établissement des Rogations. Ce n'est pas qu'il soit le premier auteur de ces
Processions Saintes faites pour attirer les Bénédictions de Dieu sur les fruits de la terre. Mais
de son temps, elles étaient presque tombées en désuétude ou faites sans dévotion. Mamert les
rétablit et y ajoutant le jeûne à la prière et il ordonna de les faire les trois jours qui précèdent
l'Ascension. Cette Pieuse Réforme fut d'abord reçue de toutes les Eglises de France suivant le
décret du premier Concile d'Orléans tenu sous Clovis le Grand et le fut ensuite dans l'Eglise
de Rome, par l'autorité de son Pape Léon III.
Saint Mamert eut cette Pieuse Pensée lorsqu'il occupait le siège archiépiscopal de Vienne
dans lequel il avait succédé à Saint Simplicius dans le milieu du cinquième siècle. Outre les
calamités publiques de toutes les Gaules qui étaient alors exposées aux irruptions des nations
barbares, spécialement des Huns et des Goths, la ville et le pays de Vienne se virent affligés
par des malheurs particuliers porteurs de désolation universelle : cette ville était souvent
ébranlée par de si effroyables tremblements de terre que ses habitants étaient contraints de
l'abandonner, de peur d'être accablés sous ses ruines; d'ailleurs, certains feux s'embrasaient
sous terre et faisant fumer les montagnes et les forêts, en chassaient les cerfs, les ours, les
sangliers et les autres bêtes sauvages qui se sauvaient épouvantés dans les bourgs et dans les
villes où leur présence répandait la terreur. Le vigilant pasteur consola, encouragea son peuple
par d'éloquents discours : il fit voir dans ces malheurs autant de coups de verges d'un père
courroucé dont il fallait implorer la clémence par la soumission et par des prières ferventes et
continuelles.
Il arriva de plus que dans la nuit de Pâque, le feu prit à un édifice public de Vienne et y
continua avec tant de violence que chacun s'attendait à un embrasement général. Mamert qui
avait déjà opéré des prodiges semblables, se prosterna devant l'Autel et ses larmes et ses
prières arrêtèrent l'incendie. Saint Avit dit expressément que les flammes s'éteignirent d'une
manière miraculeuse.
Ce fut dans cette nuit épouvantable que Mamert conçut, devant Dieu, le projet des
"Rogations," en régla les Psaumes et les prières; il y ajouta le jeûne, la confession des péchés,
les larmes par la componction du coeur. Quant au but de ces processions salutaires, le voici,
d'après une Homélie que l'on croit être de Saint Mamert et qui se trouve parmi les sermons
attribués à Eusèbe d'Emèse : "Nous y prierons le Seigneur de nous délivrer de nos infirmités,
de détourner ses fléaux de dessus nous, de nous préserver de tout malheur, de nous garantir de
la peste, de la grêle, de la sécheresse et de la fureur de nos ennemis; de nous donner un temps
favorable pour la santé des corps et pour la fertilité de la terre, de nous faire jouir de la paix et
du calme et de nous pardonner nos péchés."
Tel est à peu près tout ce que l'on sait de Saint Mamert. Saint Avit le nomme son parrain :
"spiritualem a baptismo patrem." Il bâtit à Vienne une nouvelle église en l'honneur du Saint
Hiéromartyr Ferréol dont il avait transféré le corps après l'avoir découvert. On voit un Evêque
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Mamert au Concile d'Arles de 475. C'est vraisemblablement notre Saint. Il s’endormit, dit-on,
en 477. Son corps inhumé à Vienne fut ensuite transporté à Orléans par l'ordre du Pape Jean
III et du Roi Gontran et déposé en la cathédrale de cette ville où il était en grande vénération.
Les protestants le brûlèrent dans le seizième siècle.
SAINT PRINCE ROSTISLAV DE GRANDE MORAVIE (+870)
Après 846, il est poussé à la succession de Mojmir par Louis le Germanique. Il tente par la
suite de s'affranchir de la tutelle de celui-ci et se convertit au Christianisme. Il défait ses
armées en 855 pour s'étendre sur la Tisza à la frontière avec la Bulgarie. Ratislav s'allie
ensuite à Byzance pour l'aider à évangéliser son peuple. Il invite Saints Cyrille et Méthode en
863. La Liturgie et les Saintes Écritures sont alors traduites en slavon en inventant l'alphabet
glagolitique. La conversion fut un grand succès. Ratislav est ensuite détrôné par son neveu
Svatopluk, aveuglé puis condamné. Il s'endort dans le Seigneur en Bavière.
Ainsi le Christianisme s'est propagé sur le territoire morave depuis le début du neuvième
siècle. En 845, quatorze princes tchèques se convertissent au Christianisme. Au fur et à
mesure, la principauté de Moravie devient le centre autour duquel se développe la nouvelle
formation étatique, le premier Etat commun des Tchèques et des Slovaques, l'empire de la
Grande Moravie. Le Prince Rostislav décide de la création d'organismes ecclésiastiques
moraves autonomes hors de toute influence bavaroise. A cette fin, il s'adresse déjà vers 861
au Pape Nicolas Ier avec la demande d'envoyer des maîtres du Christianisme directement de
Rome. Le Pape est resté sourd envers sa demande. Rostislav s'est donc adressé à
Constantinople, le deuxième centre du Christianisme. L'Empereur constantinopolitain Michel
III, par contre, se montre disposé à satisfaire la demande du Prince morave. Il a chargé de
mission les deux Grecs de Salonique, Saints Cyrille et Méthode qui non seulement
connaissaient les langues slaves mais qui étaient des Missionnaires expérimentés après avoir
déjà introduit le Christianisme en Dalmatie, en Hongrie, en Pologne et en Crimée.
Les Saints Apôtres Cyrille et Méthode furent cordialement accueillis à Velegrad, capitale de
la Grande Moravie. Pendant trois ans et demi, ils baptisaient, traduisaient des livres d'église,
fondaient des écoles... Mais des partisans (clergé germanique) du seul usage des trois langues
grecque, latin et hébraïque se dressèrent contre les activités des Apôtres qui se déroulaient sur
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le territoire de la Moravie et de la Slovaquie. Finalement, le Pape lui-même intervint pour
reconnaître la nouvelle écriture slave créée en 855. Il bénit les livres traduits et permit les
sermons en slave. La soudaine Naissance Céleste de Rostislav mit fin a ce grand projet. La
Grande Moravie exista jusqu'à 906 quand elle fut détruite par les Magyars (Hongrois).
SAINT ROI MARTYR FREMUND (OU FREMOND) DE DUNSTABLE, A HARBURY
EN WARWICKSHIRE, ANGLETERRE (+866)
Martyrisé vers 866, Saint Fremund est parfois représenté en roi mais il est plus probable qu'il
fut le fils d'un aristocrate, quoiqu'on pourrait le rattacher au Saint Roi Edmund d'Anglie
orientale. Il naquit dans le Warwickshire près d'Offchurch mais très jeune, il quitta le foyer
parental pour aller mener une vie d'Ermite solitaire sur une île appelée Ylefagel qui pourrait
être l'actuelle Steep Holm ou Flat Holm dans le Bristol Channel. A cette époque les Anglais
vivaient constamment sous la menace d'invasions des Danois et il semble que Fredmund se
sentit obligé de quitter son ermitage pour prendre les armes afin de défendre la religion
chrétienne et la liberté de son peuple.
Il remit son âme au Seigneur à la bataille d'Harbury, non loin de sa maison et on croit que
c'est un parent apostat nommé Oswi qui serait le responsable de sa Naissance Céleste, s'étant
allié aux païens danois afin d'assouvir ses ambitions. Le corps de Fredmund fut emmené à
Offchurch pour y être enseveli et le fait que cette église ait été fondée par le Roi Offa pourrait
être la raison pour laquelle on décrit Fremund comme son fils.
Sa "Vie" par William de Ramsay et ultérieurement par le moine papiste John Lydgate de
Burry rapporte que son tombeau était visité par nombre de pèlerins en quête de guérison et
qu'en 931, il y eut une Translation de ses Saintes Reliques de Cropredy vers Oxfordshire. Il
est certain qu'au Moyen-Age, il y eut là une châsse contenant ses Vénérables Reliques et il y a
une prairie près de la rivière Cherwell qui s'appelle Freeman's Holm. Richard, prieur papiste
de la nouvelle fondation de Dunstable, visita le diocèse de Lincoln en 1206 et découvrit que
nombre de visiteurs se rendaient dans cette petite église.
SAINT MAYEUL (OU MAÏEUL) DE CLUNY (+994)
Né vers 910 à Valensole en Provence orientale dans une riche famille s'alleutiers* et né au
Ciel 994 à Souvigny, il était le quatrième Abbé de Cluny. Pendant ses quarante années
d'abbatiat, ses liens avec le Saint Empire Romain Germanique favorisèrent l'extension de
l'Ecclesia Cluniacensis vers l'Est. Il fut certainement l'un des conseillers écoutés d'Hugues
Capet duc puis Roi des Francs, ce qui lui permit de réformer des monastères et d'y placer des
Abbés réguliers. Enfin, il poursuivit les relations qu'Odon avait nouées avec la papauté de
Rome encore orthodoxe à cette époque. Le destin de Mayeul est exceptionnel. Il fut
spontanément glorifié comme Saint immédiatement après sa Naissance Céleste et son culte
qui constitua le premier grand culte abbatial clunisien, fut l'un des plus importants du Moyen
Âge et persista au Puy et à Souvigny jusqu'à la révolution proto-bolchevik de 1789.
* Un alleutier était un paysan libre. Il possédait sa propre terre mais se plaçait néanmoins sous la protection
d'un seigneur. En échange, il payait diverses taxes pour l'utilisation des moulins, fours, ponts, etc. appartenant
à celui-ci et effectuait des corvées.
De son côté, le seigneur le plaçait sous sa protection en cas d'attaque ennemie. L'accord pouvait être rompu à
tout moment et l'alleutier passer sous la protection d'un autre seigneur ou devenir autonome. Cette dernière
option étant toutefois complètement irréalisable dans le système féodal.
Dans son enfance en 916-918, il fuit avec les siens la Provence ravagée par les guerres
féodales entre les familles aristocratiques provençales et les familles bourguignonnes amenées
en Provence en 911 par Hughes d'Arles, conflits au cours desquels ses parents trouvent la
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mort. Il se réfugie en Bourgogne à Mâcon. Il entre dans le clergé séculier, étudie ensuite à
Lyon, devient ensuite Chanoine de la cathédrale Saint-Vincent de Mâcon puis Archidiacre. En
930, il refuse l’archevêché de Besançon.
Ce n'est que dix ans plus tard qu'il rentre comme Moine à Cluny où il prononce ses voeux en
943 ou 944. Il exerce alors la fonction d'"armarius" (garde des livres et maître des
cérémonies). En 948, l'Abbé Aymard de Cluny devenu aveugle, lui laisse diriger le monastère
comme coadjuteur. Aymard démissionne de sa charge d'Abbé en 954, ouvrant quarante ans
d'abbatiat à Mayeul. Ses bonnes relations avec Adélaïde, soeur du Roi de Bourgogne Conrad
le Pacifique (937-993) et épouse du Roi Otton I de Germanie, Empereur dès 962, lui confèrent
une certaine influence tant à sa cour qu'à celle de son fils Otton II du Saint-Empire. Il
intervient jusque dans des querelles privées de la famille impériale, ce qui lui valut de se voir
proposer le siège pontifical après la Naissance Céleste de Benoît VI ou VII, siège qu'il refusa,
se jugeant plus utile au milieu de ses Moines.
Mayeul prit à coeur le développement financier de l'abbaye, gérant avec soin les donations qui
affluaient vers un Abbé dont le renom était immense. En tout, environ neuf cents villages,
droits et revenus paroissiaux, dîmes etc. des alentours de Cluny, des régions de la Loire, du
Bourbonnais, du Nivernais, des vallées de la Saône et du Rhône enrichirent le patrimoine de
l'abbaye. Ces donations sont pour nombre d'entre elles liées à l'organisation nouvelle de la
mémoire des défunts. Le culte qui leur est consacré prend à Cluny une grande importance.
Outre les Moines, il s'adresse aussi aux bienfaiteurs du monastère. À cette époque, le bourg de
Cluny alors situé au Nord-Ouest de l'abbaye, se développe et se dote d'une église. Il dépend de
l'abbaye, véritable seigneurie incluant probablement une cour de justice.
Dès 967 Mayeul poursuit également l'oeuvre de réforme initiée par Odon, instaurant la Règle
de Saint Benoît de Nursie dans de nombreux monastères, renforçant ainsi l'influence de Cluny
en Occident jusque dans des régions éloignées comme Pavie qui la propagera à son tour. Avec
lui, l'Ecclesia Cluniacensis débutée avec Odon, connaît un essor important assuré par le
contrôle étroit de Cluny sur l'ensemble des monastères qui lui sont liés. Les trois monastères
de Cluny, Souvigny et Charlieu en forment alors le coeur. Mayeul étant d’une grande culture
et les copistes du scriptorum de Cluny furent très actifs pendant son long abbatiat. L'abbaye
devenue trop petite pour la communauté grandissante, Mayeul engage de nouveaux travaux à
Cluny en 955. L'édification d'une nouvelle église (Saint-Pierre le Vieil [Cluny II]) est
entreprise. Elle sera dédicacée le 14 février 981 par l'Archevêque de Lyon. Lors de l'un de ses
voyages à Rome, il ramène avec lui Guillaume de Volpiano. Quoique profondément attaché à
sa recrue, Mayeul préfèrera Odilon pour lui succéder à Cluny, confiant au premier l'Abbaye
de Sainte-Bénigne de Dijon d'où il réforma de nombreux monastères notamment en
Normandie.
En juillet 972, sa capture dans les Alpes par les Sarrasins de Fraxinetum entraîne une
mobilisation générale de l’aristocratie provençale autour du comte Guillaume. De nombreux
objets de culte et d'orfèvrerie du trésor de Cluny furent fondus pour payer sa rançon. Dès sa
libération, le Comte Guillaume de Provence organise "au nom de Mayeul" une guerre de
libération contre les Sarrasins qu’il chasse de Provence après la bataille de Tourtour (973). En
993, ce même prince se sentant mourir le fait appeler à Avignon pour soulager son âme et
donner ou restituer à l'Abbaye de Cluny plusieurs domaines.
Appelé par Hugues Capet à réformer Saint-Denis, Mayeul s'éteint en route au prieuré de
Souvigny le 11 mai 994 où il est enseveli. Le Roi prend en charge ses funérailles. Avant sa
Naissance au Ciel, il avait fait élire Odilon pour diriger la destinée de l'abbaye. Mayeul fut
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l'organisateur de la réforme monastique au dixième siècle : il fut un personnage "ferme,
austère, brillant et séduisant."
Le culte de Saint Mayeul a revêtu une importance considérable au Moyen-Age en Occident.
La reconnaissance de la Sainteté de Mayeul est attestée dans les premières années qui suivent
son endormissement :
· Dès 996, le Roi de France Hugues Capet se rend en pèlerinage à Souvigny sur son
tombeau.
· La bulle d’exemption délivrée par le Pape Grégoire V le 22 avril 998 évoque "la
bienheureuse mémoire de Saint Mayeul" ce qui atteste en quelque sorte de sa
Sainteté.
· En 999, une chapelle du Monastère Sainte-Marie de Pavie est placée sous le vocable
de Saint Mayeul; ce vocable est étendu par la suite à l’ensemble du monastère.
· L’arrêt à Souvigny de Robert le Pieux, Roi de France en 1019-1020 atteste un
pèlerinage désormais bien établi.
Son culte se répand jusqu’en Bretagne (Saint-Mayeux, Côtes d’Armor) et dans le Jura
(Chapois) et le Lyonnais (Ternais, Rhône). Libérateur de la Provence grâce à la guerre menée
en son nom contre les Sarrasins, il est aussi dans la perspective clunisienne, "le premier Abbé"
de Cluny reconnu comme Saint, figure emblématique de l’Eglise clunisienne affranchie de la
tutelle des laïques et des Evêques.
SAINT EVEQUE POSSESSEUR DE VERDUN ET CONFESSEUR (+486)
Membre de la magistrature de Verdun à l'époque des invasions du cinquième siècle, il consola
les peuples au milieu des afflictions, fit nommer Pulchrone comme Evêque et lui succéda. Il
s’endormit dans le Seigneur vers 485; son corp, déposé dans l'église des Saints-Pierre-et-Paul,
fut vénéré plus tard dans l'église cathédrale.
SAINT ERMITE PHILIPPE DE ZELL, CONFESSEUR (+VERS 770) 3 – 11 mai
La ville de Zell, en Allemagne, s'éleva autour de la "cellule" de Saint Philippe dont elle tira
son nom (Cell / Zell). C'était un pèlerin anglo-saxon devenu Ermite près de Worms. Il fut
rejoint par nombre de disciples et y fonda un monastère. Il fut aussi ami du Roi Pépin.
ou
Anglo-saxon de naissance, Philippe fit le pèlerinage de Rome et y fut ordonné Prêtre. Au
retour, il s'arrêta dans le village de Nahegau près de Worms pour y vivre en Ermite. Ses
Précieuses Reliques furent retrouvées en 970 au lieu qu'on appela Zell ou Cellule. La fête se
célébrait le 11 mai dans l'ancien diocèse de Worms, ailleurs le 3 mai.
SAINT EVEQUE ANSFRID (OU AUFRID, ANFROI) D'UTRECHT, CONFESSEUR
(+ 1000 OU 1003) 3 mai - 11 mai - 8 août
Le Comte Ansfrid de Brabant et de Huy avait suivi la carrière militaire sous les Empereurs
Othon III et Saint Henri. De son mariage avec Hilsunde, Comtesse de Streyn, il eut une fille
nommé Benoîte; après la naissance de cette enfant, ils gardèrent la chasteté d'un mutuel
consentement et répandirent d'abondantes aumônes. Ansfrid donna son comté de Huy à
l'évêché de Liége et Hilsunde consacra sa fortune à fonder l'Abbaye de Thom près de Liége, y
prit le voile avec sa fille et toutes deux vécurent dans une grande Sainteté. La maison passa
ensuite aux Chanoinesses de Saint-Augustin.
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Quant à Ansfrid, il succéda en 994 comme Evêque d'Utrecht à Balduin. Il fallut lui faire
violence pour qu'il acceptât cette dignité. Sur les instances de l'Empereur Henri qui se joignit
aux Evêques, Ansfrid déposa ses armes sur un Autel dédié à la Mère de Marie. "Jusqu'à ce
jour, dit-il, j'ai combattu pour une gloire temporelle et pour la défense des droits des pauvres,
des veuves et des orphelins; désormais je me place sous la Protection de la Mère de Dieu pour
travailler sans relâche à la conquête des âmes, à la Gloire de Dieu et à mon Salut." Il fut sacré
en 995. De temps en temps, il interrompait ses travaux pour se recueillir dans une de ses
fondations, l'Abbaye de Fohorst ou le Saint-Mon où il se retira complètement quand il fut
privé de la vue durant ses dernières années. Il s'endormit dans le Seigneur le 3 mai 1008.
Son corps fut apporté à Utrecht dans la cathédrale où on le vénéra comme un Saint. Sa fête se
célèbre le 11 mai.
ou
SAINT AUSFROID ET SON EPOUSE SAINTE HILSUINDE
Nous sommes aux alentours de l'an 1000 à l'époque où Notger était Prince-Evêque de Liège
Dans la ville de Huy aussi riche en témoignages de Sainteté qu'elle ne l'est d'histoire, le
Comte, remarquable de piété, s'appelait Ausfroid ou Amfroid. Il avait épousé la fille d'un
Marquis de Franchimont nommée Hilsuinde aussi remarquable par sa beauté que par ses
vertus : excellente maîtresse de maison, elle poussait la piété jusqu'à se lever au milieu de la
nuit pour se rendre à l'église. Mais hélas pour la Comtesse comme pour toute autre personne,
les portes des Lieux Saints sont fermées à double tour à cette heure. La Pieuse Hilsuinde
s'agenouillait alors devant le seuil, se prosternait la face contre terre et demeurait des heures
en prière.
Le Bon Comte avait trop d'estime pour son épouse pour y voir autre chose qu'une Piété réelle
et lui laissait toute liberté. Mais d'autres en profitèrent pour faire naître dans l'esprit du Comte
des soupçons aussi odieux que mensongers. Un de ses serviteurs ne cessait de lui répéter que
la piété d'Hilsuinde n'était que de façade et qu'elle profitait de la bonté du Comte pour courir
chaque nuit à des rendez-vous galants. A force d'entendre ces choses, Ausfroid finit par avoir
des doutes. Une nuit, il suivit sa femme en secret la vit se prosterner devant la porte fermée et
se livrer à d'ardentes prières. Et tandis qu'il la contemplait, une Lumière surnaturelle descendit
sur la Comtesse et l'enveloppa d'une Clarté Céleste. Ausfroid comprit alors que le Ciel lui
donnait un signe éclatant de la Sainteté de son épouse. Il fut rempli de vénération pour sa
Pieuse épouse et voulut guérir à larges coups d'épée l'envie de son serviteur de calomnier son
prochain. Hilsuinde sut heureusement trouver à temps les mots qu'il fallait pour l'en dissuader.
Ces évènement marquèrent définitivement l'âme du Comte Ausfroid et depuis lors, il se laissa
conduire par les conseils pleins d'amour de sa femme. Il se lia avec elle par un voeu de
chasteté perpétuelle et pour n'être pas distrait par les affaires temporelles du soin de parvenir
au Royaume Divin, il fit don de son comté à l'Evêque de Liège. Ausfroid entra donc dans la
vie monastique, consacra son temps à la prière et à la méditation. Mais on remarqua très vite
sa vertu et à son grand désespoir, il fut obligé de monter sur le siège épiscopal d'Utrecht. Là, il
se distingua par sa charité envers les plus démunis : tous les jours, il nourrissait soixantedouze
indigents. Devenu aveugle vers la fin de sa vie, il se retira au Monastère de Heyligberg
qu'il avait fait bâtir près d'Amersfort (Pays-Bas) et s'y endormit en 1008. Quant à Hilsuinde,
elle fonda un couvent à Thom, entre Roermond et Maeseyk, fit en faveur de ce couvent de
solides donations et s'y retira avec sa fille Benoîte qui après sa Naissance Céleste (dont on
ignore la date) devint Abbesse.
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Les deux Saints époux sont fêtés le 8 août.
Tropaire Ton 6
Pour répondre à l'Appel de Dieu, chastes époux,
Modèles de piété et de Sainteté,
Vous avez rompu avec les choses du monde,
Et trouvé refuge dans la louange et la prière,
C'est pourquoi aujourd'hui, nous vous prions
Vénérables Ausfroid et Hilsuinde,
De supplier le Seigneur pour nos familles,
Qu'il leur donne la paix.
SAINT CHRISTOPHE APPELE CHRISTESIAN DE GAREJI (+1771)
Blessed Christesia’s family was from Egrisi in western Georgia. From his youth Christesia
longed for the divine services and the solitary life, but he was forced by his master to marry,
and by this marriage he begot a son. Later, when both his wife and son had died, his master
insisted that he marry again, but the pious Christesia would not heed his master’s order.
Instead he related the order to his spiritual father, who advised him to depart from the world
and journey to the Davit-Gareji Wilderness. Deeply inspired by his spiritual father’s counsel,
Christesia abandoned his possessions and his life in the world and withdrew to the Monastery
of Saint John the Baptist in the Davit-Gareji Wilderness.
The holy father spent many years in humble service to the Lord. He was assigned to gather
firewood and bring water for the monastery, and he performed these tasks obediently and in
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perfect meekness. Every day he walked over four miles to fill a pitcher with water and then
carried it to a small hut nearby. He hung the pitcher at the entrance to make it visible from a
distance, and travelers who passed by would come to quench their thirst.
He also kept a small vegetable garden to feed the passers-by. Every Saturday he prepared
kolio (a dish of wheat and honey traditionally offered to commemorate the departed) and
divided it in three parts: one part commemorated the family and loved ones of those who had
donated the wheat and honey; the second, the deceased fathers of the monastery; and the last,
all departed Orthodox Christians.
It always disturbed Saint Christesia to see his brothers and sisters at odds with one another, so
when he heard that two people were quarreling, he would go and reconcile them. “My
children!” he would say, “If you do not heed my words, I will leave in sorrow, and the devil,
who is always resistant to peace, will rejoice and send more tribulations upon you. I came to
you hungry, and I will depart hungry!” His words warmed the hearts of those whom he
counseled and helped them to be reconciled with one another.
One hot evening after Vespers, Saint Christesia set off on foot for a certain village. He left
during twilight, and when night fell the sky was without a moon and extraordinarily dark.
Before long it became difficult to walk any farther, so Saint Christesia stopped to pray, and a
bright light appeared before him to light the way. The divine light guided him all through the
night, until he reached the village of Sartichala.
Saint Christesia’s cell was poor and cramped. He slept on a bed of wooden planks that he
covered in sheepskin, and instead of a pillow he rested his head on a stone. The pious ascetic
wore a sheepskin coat and sandals made of bark. Whatever he received he gave to the poor.
Having placed complete trust in God, he would not permit himself to worry about the
morrow, nor did he bother to store up food or supplies for the harsh winter months.
Father Christesia was already advanced in age when he was tonsured a monk and given the
new name Christopher. He reposed peacefully in 1771, at the age of eighty.
Mémoire de la Dédicace ou Inauguration de la ville de Constantinople, gardée par Dieu et
dédiée à la protection de notre souveraine la Très Sainte Mère de Dieu..-St Dioscoride- St
Argyros de Thessalonique- St Joseph l'Archevêque de Kazan- St Sophrone, reclus des Grottes
de Kiev- St Nicodème l'Archevêque de Petch- St Evellius ou Evele, probablement esclave de
haut rang appartenant à la Maison de Néron, Martyr à Pise sous Néron (vers 66). -St Anastase,
tribun militaire, peut-être originaire de Lérida en Catalogne, Martyr avec sa famille et ses
esclaves sous Dèce (251). Ils sont vénérés à Camerino dans les Marches. -St Mocius, prêtre,
Martyr à Byzance sous Dioclétien (288, 289 ou 295). - St Bassus, Martyr à Héraclée en
Thrace. -Ste Lissière ou Lethère, Vierge et martyre, vénérée à Sens. -St Eudal, Martyr à Dax
en Guyenne (IVème siècle). -St Anthime, prêtre, Martyr à Rome sous Dioclétien (303). -St
Harmodios. -Ste principia, Vierge à Rome, disciple de Ste Marcelle (vers 420). -St Udaut,
originaire d'Italie, prêtre et Martyr à Pamiers dans le comté de Foix et aujourd'hui dans le
département de l'Ariège (452). -St Mamert l'Archevêque de Vienne en Dauphiné qui établit
définitivement en 469 l'usage des rogations que St Lazare de Milan avait établi, confessa la
foi orthodoxe face à l'arianisme et écrivit un commentaire de la liturgie gallicane qui a comme
par hasard, entièrement disparu (475 ou 477). -St Possesseur l'Evêque de Verdun en Lorraine
(vers 485). -St Maillard l'Evêque de Sées en Normandie (VIIe siècle). -St Tudy , premier
abbé de Loctudy en Bretagne (VIIe siècle). - St Gengoul (Gangulf en anglais, Golf en
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allemand), noble bourguignon, lieutenant de Pépin le Bref, modèle de patience et de piété,
Martyr de la justice et de la chasteté, assassiné à Varennes en Champagne sur ordre de son
épouse méchante et volage dont il s'était séparé pour vivre en Anachorète dans son château
après avoir découvert son adultère (760). On l'invoque pour la protection de l'union
conjugale.-St Fremond (Fremund), ermite en Angleterre, Martyr par la main des Vikings
païens (vers 866). -St Ratislav, prince de Grande-Moravie (870).- Stes Olympia l'Abbesse et
Euphrosyne, moniale, Martyres à Mytilène par la main de pirates (1235). -St Joseph le
Métropolite d'Astrakhan, Martyr par la main des Cosaques insurgés à l'époque de Stenka
Razine (Russie 1671). -St Christesia ou Christophore de Garédja, moine (Géorgie 1771).- St
Argyros l'Epanomite, aide-tailleur de profession, Martyr par la main des Musulmans à
Thessalonique (1806) - St Alexandre l'Archevêque de Kharkov, Martyr (Ukraine 1940).
Lecture de l’Epître
Pour le Hiéromartyr Mocius
Col III : 12-16
3.12 Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d'entrailles de
miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience. 3.13 Supportez-vous les uns les
autres, et, si l'un a sujet de se plaindre de l'autre, pardonnez-vous réciproquement. De même
que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. 3.14 Mais par-dessus toutes ces choses
revêtez-vous de la charité, qui est le lien de la perfection. 3.15 Et que la paix de Christ, à
laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos coeurs. Et soyez
reconnaissants. 3.16 Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment; instruisez-vous et
exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des
cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos coeurs sous l'inspiration de la grâce.
Pour l’usage slave
2Tim II : 1-10
2.1 Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus Christ. 2.2 Et ce que tu as
entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui
soient capables de l'enseigner aussi à d'autres. 2.3 Souffre avec moi, comme un bon soldat de
Jésus Christ. 2.4 Il n'est pas de soldat qui s'embarrasse des affaires de la vie, s'il veut plaire à
celui qui l'a enrôlé; 2.5 et l'athlète n'est pas couronné, s'il n'a combattu suivant les règles. 2.6 Il
faut que le laboureur travaille avant de recueillir les fruits. 2.7 Comprends ce que je dis, car le
Seigneur te donnera de l'intelligence en toutes choses.
2.8 Souviens-toi de Jésus Christ, issu de la postérité de David, ressuscité des morts, selon
mon Évangile, 2.9 pour lequel je souffre jusqu'à être lié comme un malfaiteur. Mais la parole
de Dieu n'est pas liée. 2.10 C'est pourquoi je supporte tout à cause des élus, afin qu'eux aussi
obtiennent le salut qui est en Jésus Christ, avec la gloire éternelle.
Pour les Saints Cyrille et Méthode, Egaux-aux-Apôtres
Heb VII : 26-VIII : 2
7.26 Il nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent,
sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, 7.27 qui n'a pas besoin, comme les
souverains sacrificateurs, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés,
ensuite pour ceux du peuple, -car ceci, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même. 7.28
En effet, la loi établit souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse; mais la
parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est parfait pour l'éternité.
8.1 Le point capital de ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur,
qui s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux, 8.2 comme ministre du
sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme.
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Pour le Hiéromartyr Joseph, Métropolited’Astrakhan
Heb XIII : 7-16
13.7 Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu; considérez
quelle a été la fin de leur vie, et imitez leur foi. 13.8 Jésus Christ est le même hier, aujourd'hui,
et éternellement. 13.9 Ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses et étrangères; car
il est bon que le coeur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n'ont servi de rien
à ceux qui s'y sont attachés. 13.10 Nous avons un autel dont ceux qui font le service au
tabernacle n'ont pas le pouvoir de manger. 13.11 Le corps des animaux, dont le sang est porté
dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp. 13.12
C'est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors
de la porte. 13.13 Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre. 13.14 Car
nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir. 13.15
Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-a-dire le fruit de lèvres qui
confessent son nom. 13.16 Et n'oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c'est à de tels
sacrifices que Dieu prend plaisir.
Lecture de l’Evangile
Pour le Hiéromartyr Mocius
Jean XV : 9-16
15.9 Comme le Père m'a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour. 15.10 Si vous
gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j'ai gardé les
commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. 15.11 Je vous ai dit ces
choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. 15.12 C'est ici mon
commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. 15.13 Il n'y a pas de
plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. 15.14 Vous êtes mes amis, si vous faites
ce que je vous commande. 15.15 Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait
pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître
tout ce que j'ai appris de mon Père. 15.16 Ce n'est pas vous qui m'avez choisi; mais moi, je vous
ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre
fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne.
Pour les Saints Cyrille et Méthode, Egaux-aux-Apôtres
Matthieu V : 14-19
5.14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée; 5.15
et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier,
et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. 5.16 Que votre lumière luise ainsi devant les
hommes, afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les
cieux.
5.17 Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non
pour abolir, mais pour accomplir. 5.18 Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne
passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce
que tout soit arrivé. 5.19 Celui donc qui supprimera l'un de ces plus petits commandements, et
qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des
cieux; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand
dans le royaume des cieux.
Pour le Hiéromartyr Joseph, Métropolited’Astrakhan
Luc XII : 32-40
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5.32 Mais moi, je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d'infidélité, l'expose
à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère.
5.33 Vous avez encore appris qu'il a été dit aux anciens: Tu ne te parjureras point, mais tu
t'acquitteras envers le Seigneur de ce que tu as déclaré par serment. 5.34 Mais moi, je vous dis
de ne jurer aucunement, ni par le ciel, parce que c'est le trône de Dieu; 5.35 ni par la terre, parce
que c'est son marchepied; ni par Jérusalem, parce que c'est la ville du grand roi. 5.36 Ne jure pas
non plus par ta tête, car tu ne peux rendre blanc ou noir un seul cheveu. 5.37 Que votre parole
soit oui, oui, non, non; ce qu'on y ajoute vient du malin.
5.38 Vous avez appris qu'il a été dit: oeil pour oeil, et dent pour dent. 5.39 Mais moi, je vous
dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi
l'autre. 5.40 Si quelqu'un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton
manteau.
REFLEXION - Dans le campement des Sarrasins, ils demandèrent à Saint Cyrille :
"Comment est-ce que les Chrétiens arrivent à livrer une guerre et en même temps accomplir
le Commandement du Christ concernant la prière à Dieu pour leurs ennemis?" A cela, Saint
Cyrille répondit : "Si deux commandements étaient écrits dans une loi et donnés aux hommes
pour les accomplir, quel serait l'homme qui serait le meilleur accomplisseur de la loi : celui
qui en accomplit un des deux commandements ou celui qui accomplit les deux?" A cela, les
Sarrasins répondirent : "Sans aucun doute, celui qui accomplit les deux commandements."
Saint Cyrille continua : "Christ Notre Dieu nous commande de prier Dieu pour ceux qui nous
persécutent et même de leur faire du bien mais Il nous a dit aussi : il n'est pas de plus grand
amour que de donner sa vie pour ses amis." (Saint Jean 15,13). C'est pourquoi nous
supportons les insultes que nous adressent individuellement nos ennemis et nous prions Dieu
pour eux et en tant que société, nous nous défendons mutuellement et nous donnons nos vies
afin que vous ne puissiez pas réduire nos frères en esclavage que ce soit de leurs âmes avec
leurs corps ni de les tuer, corps et âme."
CONTEMPLATION - Pour contempler l'Action de Dieu le Saint-Esprit sur les Saints
Apôtres :
1. Comment d'un simple, Il fait un Sage;
2. Comment d'un incapable de s'exprimer, Il fait un Eloquent.
HOMELIE - A propos de l'Irrésistible Volonté de Dieu.
"Je me disais : Je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plus en son Nom mais c'était en mon
coeur comme un feu dévorant, enfermé dans mes os. Je m'épuisais à le contenir mais je n'ai
pas pu." (Jérémie 20,9).
Si qui que ce soit doute encore que Dieu a parlé à travers les Prophètes, faites-lui lire cette
Confession du Grand Prophète Jérémie et qu'il ne doute plus. Le Prophète confesse qu'il avait
décidé de ne plus parler à quiconque au Nom du Seigneur. Pourquoi? Parce que si peu
prêtaient attention à ses paroles. Si quiconque avait prêté attention à ses paroles, le Prophète
endurait "reproches et dérisions quotidiennes" (Jérémie 20,8). Mais quand il décida de rester
silencieux, est-ce qu'il est vraiment resté muet? En pratique? Non, il n'aurait pas pu : "Je
m'épuisais à le contenir mais je n'ai pas pu!" Il était tant écrasé par cette Irrésistible Puissance
de l'Esprit de Dieu sur lui pour parler et il avait à parler. Ce n'est dès lors pas l'affaire du
Prophète qu'il ait à parler ou non : c'est l'affaire du Tout Puissant Esprit de Dieu. C'est ainsi
que toute Ecriture Sainte est rédigée, non pas selon la volonté de l'homme mais selon la
Volonté de Dieu et non selon la pensée humaine mais selon la Pensée de Dieu.
Quelle est la sensation que produit la Parole de Dieu lorsqu'elle entre par l'Esprit de Dieu dans
le Prophète; c'est ce que le grand Jérémie explique par son expérience personnelle : "c'était en
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mon coeur comme un feu dévorant, enfermé dans mes os." Voilà ce qu'est l'Inspiration du
Tout Puissant Esprit de Dieu. Sous une telle irrésistible pression interne comme sous la
pression du feu emprisonné dans mes os, ainsi écrivit le Saint Homme de Dieu. Et nombre
d'entre eux se sont écriés : "Je m'épuisais à le contenir mais je n'ai pas pu!" Qui irait d'ailleurs
contre l'Esprit de Dieu sans punition et destruction? Qui Le contiendra lorsqu'Il veut dire ou
faire quelque chose?
Mes frères, seule l'Action de Dieu le Saint-Esprit est irrésistible!
Ô Tout-Puissant Esprit de Dieu, dirige-nous irrésistiblement sur le Chemin du Salut.
A Toi soient la Gloire et la reconnaissance, à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid
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