mardi 29 mai 2012
Vie de Saint Pachôme et autres Vies de Saints.
14 – 27 mai 2012
Cycle mobile (Pascalion): Septième Dimanche de Pâque ou Dimanche des Saints Pères
du Premier Concile Oecuménique
CE SEPTIEME DIMANCHE DEPUIS PAQUE,
NOUS CELEBRONS LE PREMIER CONCILE OECUMENIQUE DE NICEE,
OU SE REUNIRENT TROIS CENT DIX-HUIT PERES THEOPHORES
Astres resplendissants du Ciel Spirituel,
illuminez mon âme de votre clarté.
Ayant sevré le Fils de l'Être Paternel,
à la Gloire de Dieu Arius soit étranger!
La Commémoration et la Louange des Saints Pères du Premier Concile Oecuménique ont lieu
le septième dimanche après Pâque. Ce Concile eut lieu à Nicée en 325 durant le règne du
Saint Empereur Constantin le Grand. Ce Concile fut convoqué pour éliminer la confusion
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qu'Arius, un prêtre d'Alexandrie, avait créée par son enseignement erroné. En clair, il
répandait un enseignement dans lequel il affirmait que le Christ avait été créé dans le temps
par Dieu et qu'Il n'était pas le Pré-Eternel Fils de Dieu égal en être (essence) avec Dieu le
Père. Trois cent dix-huit Saints Pères participèrent à ce Concile. Ils condamnèrent
l'enseignement d'Arius et Arius, refusant de se repentir, fut anathémisé. Le Concile confirma
finalement le Symbole de la Foi (Credo) qui sera plus tard augmenté au Second Concile
Oecuménique en 381. Nombre de Saints renommés furent présents à ce premier Concile
Oecuménique parmi lesquels les plus notables furent Nicolas de Myre en Lycie, Spyridon,
Athanase, Acillus, Paphnuce, Jacques de Nisibe, Macaire de Jérusalem, Alexandre
d'Alexandrie, Eustathius d'Antioche, Eusèbe de Césarée, Métrophanes de Constantinople,
Jean de Perse, Aristarchus d'Arménie et nombre d'autres d'Orient. De l'Occident, Osius de
Cordoue, Théophile le Goth, Cecilianus de Carthage et d'autres. Le travail le plus important
de ce Concile fut la confirmation du Symbole de la Foi (Credo). Le Concile établit aussi le
calcul pour la célébration de la Fête de la Résurrection du Christ (Pâque) et publia vingt
Canons.
ou
Voici la raison pour laquelle nous célébrons cette Fête. Puisque le Seigneur Jésus Christ après
avoir porté une chair semblable à la nôtre a ineffablement accompli tout le plan du Salut et
qu'Il est retourné sur le trône paternel, les Saints Hiérarques ont voulu montrer que le Fils de
Dieu S'est vraiment fait homme et qu'en un homme parfait Dieu S'est élevé pour S'asseoir à la
droite de la Majesté dans les hauteurs. Et puisque ce Concile des Pères Saints L'a défini ainsi,
Le reconnaissant de même nature et dignité que le Père, c'est pour cette raison que la présente
Fête fut instituée après Sa Glorieuse Ascension comme pour exalter l'assemblée de ces Pères
conciliaires qui avaient proclamé Dieu Véritable et dans la chair parfaitement homme Celui
Qui dans Sa chair S'était élevé au Ciel.
Ce Concile eut lieu sous Constantin le Grand, la vingtième année de son règne. Ayant fait
cesser la persécution, il régna d'abord à Rome puis il fonda la ville si agréable qui porte son
nom, l'an de la Création cinq mille huit cent trente-huit. C'est alors que l'on commença à
parler d'Arius. Il était originaire de Libye et devint Diacre à Alexandrie. Ordonné par le Saint
Hiéromartyr Pierre d'Alexandrie, il se mit à divaguer contre le Fils de Dieu, affirmant que
c'était une créature tirée du néant et qu'ensuite il avait accédé au Rang Divin; qu'on le disait
improprement Sagesse et Verbe de Dieu comme pour s'opposer à l'impie Sabellius lorsqu'il
disait que la Divinité était unipersonnelle, mono-hypostatique car elle était tantôt le Père,
tantôt le Fils, tantôt l'Esprit Saint.
Puisque Arius proposait ces blasphèmes, Saint Pierre d'Alexandrie l'écarta du Sacerdoce après
avoir vu sur l'Autel le Christ comme un enfant Qui portait une tunique déchirée, disant
qu'Arius la Lui avait déchirée. Mais Achillas qui après Pierre fut Archevêque d'Alexandrie, le
réintégra, malgré ses promesses. En outre, il l'ordonna Prêtre et lui permit d'enseigner à
Alexandrie. Quand Achillas s'endormit, Alexandre devint Patriarche et comme il voyait
qu'Arius prêchait toujours les mêmes hérésies et même pire encore, il le chassa de l'Eglise en
le faisant condamner par le Concile comme le dit Théodoret car il enseignait que le Christ
avait changé de nature, que le Seigneur avait assumé une chair privée d'âme et d'esprit. Il fut
le premier à dire cela. Puis ajoutant bien d'autres impiétés à celle-ci, Arius écrit et il se
concilie Eusèbe de Nicomédie, Paulin de Tyr, Eusèbe de Césarée et d'autres et il s'avance
contre Alexandre. Celui-ci écrivit dans le monde entier, dénonçant l'hérésie et les blasphèmes
d'Arius, ce qui incita de nombreux Pères à la défense.
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L'Eglise était donc troublée et comme il ne semblait y avoir aucun remède à cette querelle
d'opinion, Constantin le Grand fit venir du monde entier, sur des chars publics, les Pères
conciliaires qu'il réunit à Nicée et il s'y rendit lui-même. Alors que tous les Pères occupaient
leurs places, il fut lui-même invité et il s'assit, non sur le trône impérial mais sur un siège
inférieur à sa dignité. Après qu'ils eurent parlé contre Arius, celui-ci fut voué à l'anathème de
même que tous ceux qui pensaient comme lui. Le Verbe de Dieu fut déclaré par les Saints
Pères Consubstantiel et Coéternel au Père et de même dignité que Lui. Et ils composèrent le
Symbole de Foi jusqu'à "Et au Saint Esprit" car cette dernière partie fut rédigée par le
Deuxième Concile. En outre, le premier Concile décida de la Fête de Pâque, de la façon dont
il fallait la célébrer, c'est-à-dire non avec les Juifs comme c'était la coutume auparavant. Et ils
composèrent les vingt Canons sur la Constitution de l'Eglise. Quant au Symbole de Foi,
Constantin le Grand, l'Egal-aux-Apôtres, le ratifia à l'encre rouge, le dernier de tous.
Parmi ces Pères Saints, deux cent trente-deux étaient Evêques, quatre-vingt-six Prêtres,
Diacres et Moines, ce qui fait en tout trois cent dix-huit. Les plus importants étaient Silvestre
de Rome et l'Archevêque Métrophane de Constantinople (ces deux-là étaient représentés par
des légats), Alexandre d'Alexandrie avec Athanase le Grand qui était alors Archidiacre,
Eustathe d'Antioche et Macaire de Jérusalem, l'Evêque Hosios de Cordoue, Paphnuce le
Confesseur, Nicolas le Myrrhoblyte et Spyridon et Trimythonte (qui, ayant triomphé du
philosophe de l'endroit, le baptisa, en lui montrant le Triple Soleil). Au milieu de l'assemblée
conciliaire et devant Dieu, deux Pères Evêques se tenant avec Constantin le Grand qui avait
mis la décision du Saint Concile dans leurs cassettes et les avait soigneusement fermées, la
trouva ratifiée par eux et signée avec d'Ineffables Paroles Divines.
Lorsque le Concile s'acheva, la Ville était complètement construite. Constantin le Grand
invita tous ces Saints Hommes à faire le tour de la ville en priant et ils convinrent qu'elle était
de manière satisfaisante la Reine des cités. Sur l'ordre de l'Empereur, il la dédièrent à la Mère
de Dieu. Et les Saints Pères s'en retournèrent chacun chez soi.
A peine Constantin le Grand fut-il passé de ce monde vers Dieu, laissant le sceptre à son fils
Constance, Arius vint trouver l'Empereur et lui dit : "J'abandonne tout et je veux m'unir à
l'Eglise de Dieu." Ayant écrit ses hérésies, il les suspendit à son cou et faisant comme s'il
obéissait au Concile, il les frappa de sa main et dit qu'il se soumettait. Dans sa négligence,
l'Empereur ordonna au Patriarche de Constantinople de recevoir Arius à la Communion.
C'était alors Alexandre qui avait succédé à Métrophane. Connaissant les mauvaises
dispositions de cet homme, il hésitait et pria Dieu de lui montrer s'il était de Sa Volonté qu'il
communiât Arius. Quand vint le moment où il devait concélébrer avec lui, la prière se fit plus
ardente. Arius en se rendant à l'église, heurta quelque part la colonne du forum et son ventre
s'ouvrit au point que ses excréments s'écoulèrent en public. Ayant ainsi éclaté, il laissa
s'échapper par-dessous sa constitution intime, imitant Judas en sa façon de se déchirer par le
milieu pour avoir trahi le Verbe Lui aussi. Ayant arraché le Fils de Dieu à la Nature du Père, il
se déchira lui-même et fut trouvé mort. Et c'est ainsi que l'Eglise de Dieu fut délivrée d'un
pareil fléau.
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L'ICONE DE LA TRES SAINTE MERE DE DIEU "TENDRESSE" DES GROTTES DE
PSKOV (RUSSIE 1812) 7 octobre – 7ème Dim. de Pâque – 21 mai - 23 juin – 26 août
The "Umilenie-Tenderness" Pskovo-Pechersk Icon of the Mother of God was written and
brought to the Pskovo-Pechersk monastery through the efforts of the Pskov merchants Vasilii
and Feodor in about the year 1521. It was glorified especially by Miracles of healing in the
year 1524. This holy icon and also the "Uspenie-Dormition" Icon were glorified in 1581
during the time of the siege of Pskov by the Polish king Stefan Bathory. The 7 October
feastday of the "Umilenie" Icon was established in memory of the deliverance of Pskov from
the invasion of Napoleon in 1812.
Lecture de l’Epître
Actes XX : 16-18, 28-36
20.16 Paul avait résolu de passer devant Éphèse sans s'y arrêter, afin de ne pas perdre de temps
en Asie; car il se hâtait pour se trouver, si cela lui était possible, à Jérusalem le jour de la
Pentecôte.
20.17 Cependant, de Milet Paul envoya chercher à Éphèse les anciens de l'Église. 20.18
Lorsqu'ils furent arrivés vers lui, il leur dit: Vous savez de quelle manière, depuis le premier
jour où je suis entré en Asie, je me suis sans cesse conduit avec vous,
…/…
20.28 Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint Esprit vous a
établis évêques, pour paître l'Église du Seigneur, qu'il s'est acquise par son propre sang. 20.29
5
Je sais qu'il s'introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n'épargneront pas
le troupeau, 20.30 et qu'il s'élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses
pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux. 20.31 Veillez donc, vous souvenant que,
durant trois années, je n'ai cessé nuit et jour d'exhorter avec larmes chacun de vous. 20.32 Et
maintenant je vous recommande à Dieu et à la parole de sa grâce, à celui qui peut édifier et
donner l'héritage avec tous les sanctifiés. 20.33 Je n'ai désiré ni l'argent, ni l'or, ni les vêtements
de personne. 20.34 Vous savez vous-mêmes que ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux
des personnes qui étaient avec moi. 20.35 Je vous ai montré de toutes manières que c'est en
travaillant ainsi qu'il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit
lui-même: Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir.
20.36 Après avoir ainsi parlé, il se mit à genoux, et il pria avec eux tous.
Lecture de l’Evangile
Jean XVII : 1-13
17.1 Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel, et dit: Père, l'heure est venue! Glorifie
ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, 17.2 selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin
qu'il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. 17.3 Or, la vie éternelle, c'est
qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. 17.4 Je t'ai
glorifié sur la terre, j'ai achevé l'oeuvre que tu m'as donnée à faire. 17.5 Et maintenant toi, Père,
glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût.
17.6 J'ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde. Ils
étaient à toi, et tu me les as donnés; et ils ont gardé ta parole. 17.7 Maintenant ils ont connu que
tout ce que tu m'as donné vient de toi. 17.8 Car je leur ai donné les paroles que tu m'as données;
et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m'as
envoyé. 17.9 C'est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu
m'as donnés, parce qu'ils sont à toi; - 17.10 et tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est
à moi; -et je suis glorifié en eux.
17.11 Je ne suis plus dans le monde, et ils sont dans le monde, et je vais à toi. Père saint,
garde en ton nom ceux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un comme nous. 17.12 Lorsque
j'étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J'ai gardé ceux que tu m'as donnés,
et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l'Écriture fût accomplie. 17.13
Et maintenant je vais à toi, et je dis ces choses dans le monde, afin qu'ils aient en eux ma joie
parfaite.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT MARTYR JEAN (OU RAIKO) DE SHUMENA, BULGARIE (+ 1802)
Le Saint Martyr Jean le Bulgare fut martyrisé par les Turcs en 1802.
SAINT NÉO-MARTYR MARC DE CRÈTE (+ 1643)
Le Saint Néo-Martyr Marc de Crète fut décapité à Smyrne par les Turcs en 1643 pour avoir
confessé la Foi en Christ.
SAINT MARTYR MAXIMUS (+250)
The Holy Martyr Maximos suffered under the emperor Decius (249-251). Maximos was a
layman and plied the trade of merchant. He was a pious Christian and he led many pagans to
faith in Christ the Saviour, and persuaded them to accept Baptism. One time, when the pagans
had gathered for offering to their gods an human sacrifice, Saint Maximos plucked up his
courage, and unable to bear the sight of such a spectacle, he rushed at them, loudly
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denouncing their impiety and error, calling the idols soulless creations of mankind. The
frenzied pagans stoned the martyr to death.
SAINT ISIDORE, FOL-EN-CHRIST, THAUMATURGE DE ROSTOV (+1474)
Le Bienheureux Isidore est appelé "Tverdislov" ["Parlant toujours"] car il parlait sans cesse.
Originaire de Prusse et élevé dans le catholicisme papiste, Saint Isidore devint Orthodoxe
dans sa jeunesse puis quittant la maison familiale le bâton de pèlerin à la main, il entreprit de
simuler la folie par Amour du Christ. Parvenu à Rostov, il s'y construisit une cabane où il ne
se rendait que pour prier la nuit. Ses journées, il les passait dans les rues en s'exposant à toutes
sortes d'humiliations.
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Un jour, un navire pris dans une tempête risquait de sombrer et les passagers tirèrent au sort
pour désigner le pécheur qui avait attiré sur eux cette malédiction; un commerçant de Rostov
fut désigné. Abandonné à la mer sur une planche, il avait perdu tout espoir quand Saint
Isidore lui apparut et le ramena à bord du navire.
Une autre fois à l'occasion des noces du Prince Sabbas Obolensky, le Saint fit soudain
irruption dans le palais et posant sur la tête du jeune marié un bonnet fait d'herbe et de fleurs,
il lui dit : "Voici ta coiffe épiscopale!" Peu après, l'épouse du Prince s'endormit à la naissance
de leur premier enfant et le Prince veuf devint Moine sous le nom de Joasaph puis fut
consacré Evêque de Rostov en 1481.
Quelques jours avant son Départ Céleste (1474), Saint Isidore s'enferma dans sa cabane et y
pria avec larmes. Lorsqu'il partit, un Parfum Céleste se répandit dans toute la ville. Il fut
enseveli dans sa cabane à l'emplacement de laquelle on construisit plus tard une chapelle
dédiée à l'Ascension et où s'accomplirent quantité de Miracles.
ou
Le Vénérable Fol-en-Christ et Thaumaturge Isidore Tverdislov ["Parlant toujours"] de Rostov
naquit en Allemagne de riches parents et dès sa jeunesse il eut une vie pure et une compassion
bienveillante.
Ayant quitté le domicile parental et désirant le Royaume de Dieu, Saint Isidore distribua ses
richesses aux pauvres et avec le bâton du pèlerin, il partit à travers pays et villes; on ignore où
il accepta la Sainte Foi orthodoxe, lui qui avait été élevé dans le catholicisme papiste. Il arriva
finalement en Russie et choisit de s'installer à Rostov. Dans la saleté et la neige et la pluie et
le froid et endurant toutes sortes d'outrages, Saint Isidore s'installa dans une cabane en bois
fort bancale qu'il se construisit lui-même. Il choisit "une manière de vivre misérable et folle
comme dans l'Epître" (1 Co 4,10-13) pour l'Amour du Christ.
Saint Isidore passa son temps dans la prière perpétuelle, ne s'adonnant pas au repos permanent
et au sommeil. Il accomplissait debout sa Vigile toute la nuit et louait pour rendre son corps
éternellement à Dieu. Durant la journée, le Bienheureux se promenait en ville, agissant
comme s'il était fou. Comme en Job vieux dans la patience, le Bienheureux Isidore, selon
l'expression de la Sainte Eglise, était comme un Ange terrestre et un homme Céleste, bien
qu'encore vivant.
Ayant une âme compatissante, des pures pensées, un coeur vigilant, une Foi invulnérable et
un vrai Amour sans prétention, il fut glorifié durant sa vie par l'accomplissement de Miracles.
Saint Isidore se reposa dans le Seigneur en 1474. Les gens ne découvrirent sa Naissance
Céleste qu'en passant devant sa cabane depuis laquelle exhalait un parfum suave.
A lieu de sa sépulture dans la ville de Rostov, on construisit l'église de l'Ascension du
Seigneur dans la crypte de laquelle se trouvent encore de nos jours ses Saintes Reliques,
toujours sources de Miracles.
SAINT MARTYR DYFAN (OU DERUVIANUS, DAMIAN) (+2°.S.)
Dyfan serait un des Missionnaires envoyés en Bretagne par le Saint Evêque Eleuthère de
Rome à la demande du Saint Roi Lucius. Son église à Merthyr Dyfan montre la tradition
populaire rapportant sa fin terrestre par le martyre.
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SAINT ÉVÊQUE APRONCULE DE CLERMONT FERRAND ET CONFESSEUR (+488)
Aproncule, né à Autun, fut Evêque de Langres d'où il fut expulsé par Gondebaud le roi des
Burgondes. Arrivé à Clermont au moment de la Naissance au Ciel de Sidoine Apollinaire, il
fut élu pour lui succéder et s’endormit vers 488.
SAINT BÉNIGNAT, CONFESSEUR (+ VERS 500).
Natif de Pérouse, Bévignat, fils d'un pauvre paysan, mena près de la ville la vie d'un Ermite. Il
remit son âme au Seigneur le 14 mai vers 500. Une église fut construite sur son tombeau; une
partie de ses Précieuses Reliques est à la cathédrale de Pérouse où la fête est au 14 mai.
SAINT ÉVÊQUE TUTON DE RATISBONNE ET CONFESSEUR (+ 930)
D'abord Moine de Saint-Emmeran, Tuton devint Evêque de Ratishonne : il réglementa et
restaura les possessions temporelles de son évêché qui avait subi des pertes par suite de
l'avarice de l'empereur Arnoul. Il défendit aussi les droits des sièges de Passau et de
Ratisbonne contre les prétentions slaves. Ayant perdu la vue, il fit tourner cette épreuve au
bien de son âme.
SAINT MARTYR HALWARD (OU HARWALD) (+ 1043).
Fils d'un fermier de Lier près Dramman (Norvège), négociant norvégien et cousin du Roi
Olaf, il fut tué assassiné lors d'un voyage au Gotland pour avoir pris la défense d'une femme
injustement persécutée sous l'accusation de vol et qui avait imploré sa protection. Saint
Protecteur de la ville d'Oslo, il fut tué pendant qu'il protégeait cette femme.
SAINT MARTYR ISIDORE DE CHIOS (+251)
Lieutenant dans l'armée romaine, il était originaire d'Alexandrie. Comme tant d'autres soldats,
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il refusa d'adorer l'empereur en offrant l'encens lors d'une escale à Chio. Il fut attaché derrière
des chevaux emballés et traîné à terre sur une longue distance puis décapité.
ou
The Holy Martyr Isidor lived during the III Century on the Island of Chios, and was a native
of Alexandria. During the first year of rule of the emperor Decius (249-251) there was issued
an edict to make a census of all those capable to serve in the armies of the Roman empire.
Saint Isidor, tall and strong of body, was drafted into the regiment of the military-commander
Numerius. Saint Isidor was a Christian, he led a life of temperance and abstinence, he was
chaste and he shunned all the pagan customs. Another imperial edict then commanded, that all
the soldiers were to worship the Roman pagan gods and to offer them sacrifice. Not to obey
the edict carried the penalty of torture and death. The centurion reported to the militarycommander
Numerius, that Isidor was a Christian. At the interrogation before Numerius Saint
Isidor without flinching confessed his faith in Christ the Saviour and refused to offer sacrifice
to idols. Numerius urged the Saint not to expose himself to tortures and to obey the will of the
emperor, but Saint Isidor answered, that he would obey only the will of the eternal God,
Christ the Saviour, and never would he renounce Him. The Saint was handed over to torture.
During the time of torments he praised Christ God and denounced the pagan idols. The
military-commander gave orders to cut out the tongue of the Saint, but even after this the
Saint continued distinctly to give glory to Christ. Numerius in fright fell to the ground and
himself lost the gift of speech. Getting up with the help of soldiers, by means of gestures he
demanded a small board and on it wrote an order – to cut off the head of Saint Isidor. Saint
Isidor welcomed his death sentence with joy and said: "I glorify Thee, O my Master, that by
Thy mercy Thou hast accepted me in Thine Heavenly Habitation!" The death of the martyr
occurred in the year 251. After execution his body was cast out without burial, but another
Saint, the secret Christian Ammonios, took up his body and committed it to earth. Later on
Ammonios himself accepted a martyr's death in the city of Kyzikos (Comm. 4 September).
At the beginning of the XII Century the Russian pilgrim Daniel saw the relics of the holy
Martyr Isidor on the Island of Chios. His relics were later transferred to Constantinople and
placed in the church of Saint Irene.
SAINT MOINE SERAPION LE SINDONITE, EGYPTE (+5°.S.)
Sérapion était appelé le Sindonite* parce qu'il couvrait son corps nu avec un seul drap de lin.
Il portait le Livre des Evangiles en main. Sérapion vécut comme un oiseau sans avoir de toit
et allant de lieu en lieu sans se soucier. Il donna son linceul à une personne dans le besoin qui
était à trembler à cause du froid et demeura complètement nu.
* Sindon signifie "vêtement de lin, linceul" dans lequel les corps des défunts étaient drapés.
Lorsque quelqu'un lui demanda : "Sérapion, qui t'a mis à nu?", il montra les Saints Evangiles
et dit : "Ceci!" Ensuite, il donna même le Livre des Evangiles pour payer la rançon d'un
homme endetté que son prêteur menaçait de la prison pour sa dette.
Un jour, il resta à Athènes quatre jours sans manger car il n'avait rien et commença à crier de
famine. Lorsque les philosophes athéniens lui demandèrent pourquoi il criait de la sorte,
Sérapion répondit : "J'avais des dettes envers trois prêteurs; j'ai satisfait les deux premiers
mais le troisième me tourmente encore. Le premier était la passion de la chair qui m'a
tourmentée durant ma jeunesse; le deuxième était l'avarice et le troisième est l'estomac. Les
deux premiers m'ont quitté mais le troisième me tourmente encore."
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Les philosophes lui donnèrent une pièce d'or pour acheter du pain. Il alla chez le boulanger,
acheta une miche de pain et laissa la pièce d'or et partit. Dans son vieil âge, il se présenta en
paix au Seigneur au cinquième siècle.
ou
The Monk Serapion lived during the V Century in Egypt. He was called the Syndonite-wearer
since he wore only a coarse linen garb, called a "syndon." From the time of his youth the
monk lived, like the birds of the sky, not having a shelter, and for several days at a time he did
not eat, not having the means to buy bread. He gave away his syndon-garb to a beggar,
shivering from the cold, and he himself remained half-naked. A certain Greek philosopher,
wanting to test the non-covetousness of the monk, one time gave the monk a gold coin and
kept an eye on him. The Saint went to the bread market bought with it one loaf of bread, gave
the merchant the gold coin and left, having no regard for the exchange value of the money.
Saint Serapion by a special path led many on the way of salvation. One time he gave himself
over into slavery to a Greek actor, whom he saw fit to convert to Christ. The actor, imitating
the example of the holy life of the Saint, believed and was baptised together with all his
family. He besought Saint Serapion to remain with him not as a servant, but as a guide and
friend, but the monk withdrew, not taking any of the money offered him. Having set off to
Rome, Saint Serapion got on a ship, but paid nothing to the ship-owners. At first they began
to reproach him for this, but noticing that the elder had gone five days already without eating,
they began to feed him for the sake of God and in this they fulfilled the command of the Lord.
At Rome the monk continued to wander about, going from house to house, having nothing,
gathering together only but spiritual wealth for himself and for his neighbour.
SAINT ABBE EVEQUE CARTHAG (OU CARTHACH, MOCHUDA) LE JEUNE DE
LINSMORE ET CONFESSEUR (+ 638)
Elevé par Carthag l'Ancien, Carthag le Jeune, fils de Fingen, naquit vers 555. En 580, il bâtit
une cellule à Kiltallagh pour y mener la vie d'Ermite et passa une année à Bangor. Plus tard,
sur l'avis de Saint Colman, il fonda le Monastère de Rathin pour lequel il aurait rédigé une
Règle monastique. Ce monastère devint une grande école de piété et de science où les
disciples vinrent nombreux tant de Bretagne que d'Irlande.
Après une quarantaine d'années, c'est-à-dire vers 636, Carthage qui gouvernait alors plus de
huit cents Moines fut obligé de quitter Rathin. Il partit alors fonder le siège épiscopal de
Linsmore dont il fut le premier Evêque; il y établit en même temps une grande école qui y fut
longtemps prospère. Carthag naquit au Ciel le 14 mai en 637 ou 638, peu après avoir achevé
sa cathédrale. Celle-ci fut placée sous sa dédicace et la ville elle-même fut appelée Lismore
Mochuda.
ou
Né à Castlemaine dans le Kerry en Irlande et endormi près de Lismore le 14 mai vers 637, il
est souvent désigné par un surnom affectif comme Simon Bar Jonas était et est toujours
appelé Pierre.
Fils d'un chef appelé Fingen et de son épouse Maeve, Carthag naquit dans le Kerry. Ses
biographes disent que pendant qu'il surveillait le troupeau de porcs de son père, un groupe de
Moines passa en chantant des Psaumes. Le garçon en fut si ravi qu'il les suivit jusqu'à leur
monastère où il passa la nuit dehors à les écouter chanter. Les serviteurs de son père le
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retrouvèrent le lendemain et le ramenèrent à la maison mais quand Fingen entendit le motif de
la fugue de son fils, il l'envoya à l'Abbaye et demanda qu'il puisse être admis dans la
communauté. Il devint disciple du Saint Abbé Carthag l'Ancien qui l'ordonna; c'est ainsi que
Carthag le Jeune devint connu par son nom de Baptême qui était Chud ou Cuddy auquel
l'Abbé ajouta le préfixe affectif Mo, ce qui donne Mochuda.
Vers 590, il devint Ermite à Kiltlaugh puis partit à Bangor sous Saint Comgall.
Après avoir visité différents monastères, Carthag s'installa quelques temps à Rahan en Offaly
en 595 où il dirigea cents Moines attirés par ses enseignements et sa puissance spirituelle.
C'est à Rahan qu'un combat de puissance eut lieu entre lui et un sorcier local ou druide,
combat au cours duquel Mochuda fit pousser des feuilles sur un pommier au coeur de l'hiver
puis le fit fleurir et donner des fruits.
Deux Moines anglais tentèrent de le faire partir, pensant qu'il était temps que le monastère ait
un nouvel Abbé. Il fut aussi probablement Evêque de Fircall. Carthag écrivit une Règle en
versets métriques dont une version tardive existe encore.
Après quarante ans, la fondation provoqua la jalousie dans certains monastères des terres
avoisinantes et Carthag et ses Moines furent chassés par un chef local du nom de Blathmac à
Pâque 630 avec un groupe de lépreux dont ils s'occupaient. Après avoir refusé un site que leur
offrait le Roi de Cashel, ils parvinrent à la rivière Blackwater et y construisirent un nouveau
monastère qui devait devenir aussi célèbre, Lismore. On rapporte le récit suivant : pendant
que le Saint était occupé à construire l'abbaye, une femme lui demanda ce qu'il faisait et il
répondit en irlandais qu'il était occupé à construire une petite "Lios," le terme pour "clôture."
La femme répondit "nil se uos beag ach liosnor," "pas une petite clôture mais une grande" et
c'est ainsi que cela sera connu comme Lismore.
Carthag survivra suffisamment longtemps pour procurer à ses Moines une tradition stable ce
qui devra devenir une des plus célèbres écoles monastiques irlandaises. Un de ses disciple
sera Saint Cathal qui sera élu Evêque de Taranto en Italie à son retour de Terre Sainte.
Saint Carthag fut exceptionnellement strict concernant la propriété; à Rathan, il ne permit pas
à la communauté de disposer de chevaux ou de bovins pour aider aux labours.
Saint Carthag se retira dans une caverne près de Lismore où il vécut les derniers dix-huit mois
de sa vie en Ermite mais à sa Naissance au Ciel en 637, il fut enseveli dans l'église de
l'Abbaye à Lismore. A Rahan il y reste trois églises dont une est devenue une paroisse de
l'Eglise d'Irlande. A Lismore, il y eut jusque vingt églises mais il n'en reste plus que quelques
vestiges. La cathédrale de l'Eglise d'Irlande se trouve probablement sur l'emplacement du
monastère.
Tropaire de Saint Carthag le Jeune ton 6
Prenant le nom de ton Père Spirituel au Baptême, Ô Saint Carthag/
tu échangeas un héritage royal mais païen pour la vie monastique./
Comme en ce monde tu pris soin de ceux/
qui souffraient en leurs corps de la corruption de la lèpre,/
à présent, nous t'implorons, intercède auprès du Christ Notre Dieu /
qu'Il lave nos âmes lépreuses et nous sauve.
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SAINT PATRIARCHE LEONCE DE JÉRUSALEM, THAUMATURGE (+1175 OU 1184
OU 1190)
Né en Macédoine, il vint dans la capitale de l'empire pour entrer au Monastère de la Mère de
Dieu de Ptélidion dans les faubourgs de Constantinople. Lors d'un pèlerinage à Patmos, il
resta au Monastère de Saint Jean le Théologien, y menant une vie ascétique très rude, dormant
dans une tombe, allongé nu, sur des ossements la nuit et se fustigeant d'une lanière cloutée
durant le jour. Il dut abandonner ces pratiques quand il fut appelé à diverses charges dans son
monastère, protégeant ses frères par son état paisible lors de plusieurs pillages par des
corsaires. Après une longue maladie, il se rendit en pèlerinage à Jérusalem et c'est à son retour
qu'il s'endormit à Constantinople dans la paix du Seigneur.
ou
La vie de Saint Higoumène Léonce du Monastère de Jean-le-Théologien à Patmos et
Patriarche de Jérusalem (1174-1185) fut rédigée vers 1200. Elle relate une courte visite de
onze mois du Patriarche en Palestine (1177-1178). Comme dans le seul cas similaire à ce jour
du Patriarche Athanase d'Antioche, ce pourrait être le résultat d'un arrangement diplomatique
entre Francs et Constantinople.
Ce pourrait être le seul cas connu jusqu'à présent, du Patriarche Athanase d'Antioche, le
résultat d'un arrangement diplomatique entre Francs et Constantinople. [???]
ou
Saint Leontios, Patriarch of Jerusalem, by the account of Saint Gregory Palamas, was
Patriarch during the years 1223-1261. His life was similarly described by Theodore, a monk
of Constantinople. This Vita was translated in abridged form from the Greek into the Russian
language. It was translated a second time more fully by the Monk Nikodemos of the Holy
Mountain, who indicates the death of the Patriarch was instead actually in the year 1175.
SAINT ERMITE GILDÉRIC (OU JOUDRY) LE SCOT À EXMÈS (+7°.S.)
Saint Gildéric naquit en Ecosse au début du septième siècle. De parents pauvres, il mena de
bonne heure une vie dure et laborieuse qui le prépara aux grandes austérités. Parvenu à l'âge
mûr, son désir d'arriver à la perfection évangélique le fit abandonner le monde. Il fit part de ce
dessein à un Saint Personnage qui lui conseilla d'abandonner sa patrie et de passer en France
où il pourrait mener plus facilement une vie solitaire et inconnue du monde. Après fait ses
adieux à ses parents, il s'embarqua sur un vaisseau pour la France et qui le déposa sur les
côtes de la Neustrie dans le diocèse de Coutances (Normandie).
Après avoir sanctifié par sa présence plusieurs solitudes, il se retira dans une épaisse forêt
proche de la ville d'Exmes. La prière et la méditation de la Vérité de Dieu lui donna la force
d'accomplir ces grands sacrifices. La prière lui adoucit les austérités effrayantes qu'il pratiqua
dans cette profonde solitude sous les seuls Yeux de Dieu et ceux des Anges. Et en effet, il se
bâtit une petite cellule avec des branches d'arbres puis il réduisit tellement sa chair sous
l'obéissance de l'esprit qu'il n'avait pour tout vêtement qu'un cilice et pour toute nourriture
qu'un peu d'orge mêlé à des écorces d'arbres. Souvent, au plus fort de l'hiver et au milieu de la
nuit, il se plongeait jusqu'aux épaules dans la rivière voisine et restait dans cette eau glacée
jusqu'à ce qu'il eût récité tout le Psautier. Ayant déclaré la guerre à ses passions charnelles
comme à son ennemi le plus mortel, il prenait tous les moyens d'immoler son corps chaque
jour à la Gloire de Dieu.
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Malgré ses efforts pour cacher ses austérités, celles-ci furent découvertes et la renommée de
sa Sainteté attira bientôt une foule de personnes venues se recommander à ses prières. Parmi
eux se trouvait le Comte d'Exmes ravi de lui témoigner sa vénération et qui lui donna
quelques arpents de terre pour y bâtir un oratoire. Le Saint éleva de ses mains un petit
sanctuaire, y fit placer deux Autels dont l'un fut dédicacé à la Mère de Dieu et l'autre à Sainte
Marie Madeleine.
Il cultiva le reste du terrain et par ses prières, il éloigna de cette contrée les animaux nuisibles
qui venaient ravager non seulement son petit enclos mais encore les campagnes voisines. Un
autre visiteur qui comblait Saint Gildéric de sa bienveillance fut Saint Evêque Annobert de
Séez qui le soutenait dans le chemin de la perfection par ses exhortations paternelles et qui lui
procura jusqu'à la fin de sa vie tous les secours spirituels et temporels qui furent en son
pouvoir.
Saint Gildéric parvint à un grand âge tout en pratiquant ces austérités. Il fut enseveli par son
ami Saint Annobert dans l'oratoire qu’il avait lui-même bâti. Après avoir reposé quelque
temps dans cette chapelle, son corps devint objet de la vénération des fidèles et il fut translaté
à l'Abbaye d'Almenèches. C'est de là qu'il fut enlevé vers l'année 1137 par le comte papiste
Geoffroy de Vendôme et déposé dans une église située entre Chauvigny et la Ville-aux-
Clercs.
14 mai (invention) – 13 août
SAINT TIKHON DE VORONÈGE, THAUMATURGE DE ZADONSK (+1783)
Cet astre resplendissant de la Sainteté en Russie vit le jour en 1724 au sein de la famille d'un
pauvre starosta [=marguillier] au village de Koretzk dans l'éparchie [=diocèse] de Novgorod.
Après le Départ prématuré de son père, la famille mena une vie d'une grande misère et l'enfant
alla travailler chez des paysans pour à peine gagner son pain quotidien. Pieux et assidu à
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l'étude, il fit ses études à l'école ecclésiastique puis au séminaire de Novgorod où il fut
nommé professeur de rhétorique dès l'obtention de son diplôme. Pendant ces années et alors
encore professeur, il avait le sentiment de la Présence Continuelle de Dieu et il aimait à lire ou
méditer pendant des nuits entières. Au cours d'une de ces veilles durant laquelle il méditait sur
la Béatitude Eternelle, le Ciel s'entrouvrit soudain et une Lumière Ineffable resplendit devant
lui qui alluma en son coeur un désir ardent pour la vie monastique, la prière et la
Contemplation. Au bout de quatre ans (1758), il fut tonsuré Moine sous le nom de Tikhon et
après avoir été ordonné Prêtre la même année, on lui confia la direction du séminaire de Tver
Malgré son désir de mener la vie monastique dans la quiétude et la
prière, il fut élevé à la dignité épiscopale à l'âge de trente-sept ans
(1761) et nommé bientôt Evêque de Voronège, éparchie à la population
disparate à moitié barbare et dont l'administration présentait d'énormes
difficultés. Il déploya aussitôt une extraordinaire activité pastorale,
surtout pour relever le niveau culturel et moral du clergé. Il visitait les
paroisses, corrigeait les dérèglements scandaleux et enseignait sans
relâche tant par ses sermons que par ses écrits les vérités morales issues
de l'Evangile qu'il rattachait toujours à la Personne du Christ. Il exhortait
les Chrétiens à se considérer comme les membres du Corps dont le
Christ est la Tête et de même que les membres du corps sont les
instruments de la tête, ainsi les Chrétiens doivent être les Instruments du
Christ. Comme le Sauveur a souffert, il leur faut donc souffrir dans le
monde et être raillés avec Lui. Sachant se montrer ferme et appliquant strictement des
mesures contre les superstitions et les dérèglements de la population, l'Evêque était prêt à
franchir tous les obstacles pour rendre visite à toute âme qui souffrait afin de lui apporter la
Consolation du Seigneur. Sa douceur et son humilité n'avaient pas de limite et lorsqu'il croyait
avoir blessé quelqu'un, il demandait immédiatement pardon en se prosternant jusqu'à terre.
C'est ainsi qu'invité un jour dans la demeure d'un hobereau, le Saint fut pris à parti par un
jeune voltairien qui se vantait de ses opinions anti-chrétiennes. La douceur et la justesse de
ses réponses firent perdre toute contenance à l'effronté qui souffleta l'Evêque. Tombant alors à
genoux devant son offenseur, le Saint lui demanda pardon de l'avoir mis par ses paroles dans
cet état de colère si bien que le jeune homme se repentit et devint un bon Chrétien.
Emporté par sa charité et par son zèle, l'Homme de Dieu n'avait pas ménagé ses forces
physiques et au bout de cinq ans seulement, il dut renoncer à sa charge pour raison de santé
(1768). Il se retira au modeste Monastère de Zadonsk à quatre-vingts kilomètres de Voronège
sur la rive du Don où il passa le reste de ses jours dans une Ascèse agréable à Dieu, édifiant la
Sainte Eglise par ses prières et ses ouvrages inspirés par le Saint-Esprit.
Sa cellule était dépourvue de tout confort : il avait pour lit un tapis étendu par terre et deux
coussins et pour couverture une peau de mouton ainsi que quelques Icônes au mur, une table,
une chaise et quelques livres. Vêtu d'une soutane de laine grossière et de chaussures d'écorce
tressée, il distribuait toute sa pension et les dons qu'on lui envoyait aux pauvres. Et quand il
n'avait plus rien à donner, il envoyait ses disciples emprunter chez tel ou tel marchand. Les
jours où de nombreux miséreux se présentaient pour demander l'aumône, il était joyeux mais
il s'affligeait quand leur nombre diminuait. Sa porte était toujours ouverte tant aux pauvres
qu'à tout voyageur qui trouvaient auprès du Saint Evêque nourriture, vêtements et paroles de
Consolation Spirituelle. Il ne sortait guère que pour participer à la Divine Liturgie, chantant
avec les Moines dans le choeur mais ne célébrant jamais lui-même. Il communiait toujours
avec larmes; ses larmes coulaient d'ailleurs continuellement de ses yeux, telles deux sources
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d'eaux vives. Après la Divine Liturgie, il s'occupait à la rédaction de ses oeuvres théologiques
et morales. Pendant les repas, il se faisait lire l'Ancien Testament par l'un de ses disciples et
souvent oubliant la nourriture, il se mettait à pleurer surtout à la lecture du Prophète Isaïe.
Après le repas, il prenait une heure de repos puis lisait les Vies des Saints ou d'autres
ouvrages. A l'heure des Vêpres, il se faisait lire le Nouveau Testament et passait de longs
moments à en expliquer les passages obscurs à ses disciples.
Doté d'une mémoire exceptionnelle, il enrichissait ces explications de nombreuses citations
tirées de l'Ecriture, des Saints Pères et des Vies des Saints. Quand il dictait ses écrits, les
Paroles Inspirées par l'Esprit-Saint sortaient de sa bouche avec une telle rapidité que son
secrétaire n'avait pas le temps de les écrire. La nuit venue, il congédiait ses disciples pour se
consacrer à la prière intense accompagnée de métanies jusqu'à l'aurore. De son coeur brûlant
et broyé de repentir, jaillissaient telles des flammes de courtes prières de supplication ou
d'Actions de Grâces. Une nuit, le Christ lui apparut ensanglanté et couvert de blessures et le
Saint se jeta à Ses Pieds pour les couvrir de baisers, en s'écriant : "Toi, Toi Mon Sauveur, Tu
viens vers moi!"
Une autre nuit alors que conformément à son habitude il faisait le tour de l'église en faisant
des prosternations devant chacune de ses portes en rendant Gloire à Dieu avec larmes, il se
tourna vers le Sanctuaire et vit que les Cieux s'ouvraient pour laisser jaillir une Lumière
resplendissante qui éclaira tout le Monastère. Tombant à terre, il entendit une voix dire :
"Voici les biens préparés pour ceux qui aiment Dieu!" Une autre fois, il vit la Mère de Dieu
trônant au-dessus des nuages avec les Saints Apôtres Pierre et Paul à Ses Côtés. Fléchissant
les genoux, le Saint Lui demanda alors d'intercéder pour que Dieu continue d'accorder Sa
Grâce au monde entier.
Quand il faisait une promenade dans le jardin, il demandait à ceux qui voulaient l'aborder de
tousser auparavant afin de dégager son intelligence absorbée par la Pensée de Dieu. Et
parfois, on le trouvait tellement immergé dans la prière, les bras levés au Ciel qu'il fallait lui
crier à l'oreille pour l'arracher à sa Contemplation.
Bien qu'incompris des Moines du Monastère et en particulier de l'higoumène, homme violent
et orgueilleux choisi parmi les clercs déposés par lui, Saint Tikhon éprouvait une sincère
compassion pour ceux qui le calomniaient ou l'injuriaient, considérant le diable comme seul
responsable de leur attitude. Il était toujours le premier à demander pardon à son offenseur
qu'il soit même novice ou domestique si bien que d'ennemi il devenait son ami et son plus
fervent admirateur.
Au bout de quelques années, sa santé s'était fortifiée et il se demanda s'il ne devait pas obéir
aux pressions de son ami le Métropolite Gabriel de Saint-Pétersbourg et reprendre sa charge.
Il était prêt à quitter le Monastère quand un Vieux et Saint Moine lui déclara que la Sainte
Mère de Dieu ne voulait pas qu'il quittât ce lieu. Quand il était assailli par des pensées ou des
idées sombres, il aimait à répéter ce verset : "C'est un bien pour moi que Tu m'aies humilié"
(Ps. 118:71). Longuement éprouvé dans le combat des pensées et par les divers assauts des
démons, il écrivait : "Dans les tentations, Dieu nous montre ce que nous sommes et à quoi
nous sommes inclinés par notre nature, ce qui se cache dans notre coeur."
Le Reclus de Zadonsk n'en cessait pas pour autant d'être un pasteur avide de procurer le Salut
au Peuple de Dieu et dans ses écrits abondants, il portait témoignage de la Lumière du Christ.
De nombreux visiteurs de tous âges et de toutes conditions souvent venus de lointaines
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régions, affluaient vers sa cellule au grand désagrément de l'higoumène pour s'y abreuver à
cette source d'eau vive. Le Saint Evêque était le réconciliateur des ennemis et l'intercesseur
pour les paysans ou les innocents condamnés. Il avait un sourire et une parole de consolation
ou d'encouragement pour chacun selon ses besoins et sa main était toujours tendue pour bénir
ou pour distribuer quelque aumône.
A partir de 1779, Saint Tikhon entra en complète réclusion : il ne recevait plus de visiteur,
n'adressait que rarement la parole à ses serviteurs de cellule, ne se rendait plus à l'église et ne
sortait que pour aller rendre visite les jours de Grandes Fêtes aux détenus de la prison. Dans
cette retraite, il s'adonnait sans distraction à la contrition et à la prière et méditait sur la mort
devant le cercueil qu'il avait fait préparer. Il passa ainsi quatre ans jusqu'au jour où à la suite
d'une vision, il fut atteint de paralysie du côté gauche et dut garder le lit. Sentant ses forces
décliner, il fit convoquer ses proches et bienfaiteurs trois jours avant son Départ et leur dit en
leur montrant la Croix : "Je vous recommande tous au Seigneur." Ce furent ses dernières
paroles et trois jours plus tard, il s'endormit dans le Seigneur âgé de cinquante-neuf ans.
Dans son testament, il écrivait comme Saint Jean Chrysostome : "Gloire à Dieu pour tout!
Gloire à Dieu pour ce qu'Il a eu soin de moi, l'indigne, par Sa Providence. Gloire à Dieu pour
les consolations qu'Il m'a accordées quand j'étais affligé... Combien ai-je reçu de bienfaits de
Lui, combien de Grâces?"
On commença immédiatement à le vénérer immédiatement après sa Naissance au Ciel dans
toute la Russie. Il a été publiquement glorifié par l'Église le jour de l'exhumation de ses
Saintes Reliques en présence d'une foule de plusieurs centaines de milliers de fidèles le 25
août 1861.
MALHEUR… AU LIEU DE LUMIERE
(Trésor Spirituel de Saint Tikhon de Zadonsk)
Malheur au lieu privé de Lumière! Les hommes y errent comme des aveugles sans distinguer
l'utile du nuisible; on y trébuche, on y tombe, on y rencontre toutes sortes de calamités, de
maux et de nuisances. Malheur surtout aux âmes privées de la Véritable Lumière, le Christ!
Elles n’abritent que les ténèbres, l'ombre de la mort, les malheurs, la misère et la perdition!
"Je suis la Lumière du monde, celui qui Me suit ne marchera pas dans les ténèbres mais il
aura la lumière de la vie" (Jn.8,12). "Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d'entre les morts et le
Christ t'éclairera"(Eph.5,14).
Malheur à la maison dont le maître n'est pas raisonnable! Il y règne toute sorte de désordre!
Malheur surtout aux âmes que n'habite pas le Christ tel un Maître de maison! On y voit du
trouble et du désordre, c'est le repaire de divers esprits méchants.
Malheur au navire qui n'a pas de bon timonier car il est près du naufrage! Malheur surtout à
l'âme qui navigue sur l'océan de ce monde sans avoir le Christ pour sage pilote car elle aussi
s'approche du naufrage! "Si quelqu'un n'a pas l'Esprit du Christ, il ne Lui appartient pas!"
(Rom.8,9).
Malheur aux gens qui n'ont ni pain ni eau car ils meurent de faim et de soif! Malheur surtout
aux âmes qui sont privées du Pain de Vie, Jésus-Christ car elles dépériront et devront mourir.
"Je suis le pain de vie...Le pain de Dieu, c'est celui qui descend du Ciel et donne la vie au
monde" (Jn.6). "Celui qui boira de l'eau que Je lui donnerai n'aura jamais soif et l'eau que Je
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lui donnerai deviendra en lui une source qui jaillira jusque dans la vie Eternelle" (Jn.4,14). Le
corps est nourri par le pain et désaltéré par l'eau, sans eux il s'affaiblit et meurt. Le Christ est
la Véritable Nourriture et la Véritable Boisson de l'âme par lesquelles elle s'anime et vit. Sans
cette nourriture et cette boisson, elle s'affaiblit et meurt.
Celui qui n'a pas l'Esprit du Christ n'a pas le Christ et la Vie du Christ se manifeste chez celui
en qui Il demeure. Avec cette vie apparaissent l'humilité, l'Amour, la patience et la douceur.
Le Christ ne peut pas demeurer dans l'homme sans que cela ne produise d'effet :
infailliblement naissent les Oeuvres que le Christ désire. De la même façon, le soleil ne peut
pas briller sans darder ses rayons, un poêle ne peut pas chauffer sans dégager de chaleur, un
bon arbre ne peut pas pousser sans porter de doux fruits. Si le Christ Qui est la Lumière de la
Vie demeure en quelqu'un, Sa Lumière apparaît aussi chez cette personne, les ténèbres sont
chassées et les oeuvres obscures ne se font pas jour. Si le Christ qui est un feu purificateur
demeure en quelqu'un, cette personne diffuse la Chaleur de l'Amour et de la Miséricorde. Si le
Christ qui est l'Humble et Très Doux Agneau de Dieu demeure en quelqu'un, en cette
personne naissent Son Humilité, Sa Douceur et Sa Patience. Si le Christ qui est l'Arbre de Vie
croît en quelqu'un alors Il lui fait porter de doux fruits car tel est l'arbre, tels sont les fruits.
Celui qui est uni au Christ comme un membre au corps ou comme un sarment au cep, celui-là
porte des Fruits Semblables à Ceux du Christ. La Présence du Christ dans l'homme ne peut
pas être sans effet elle s'exprime par des mouvements spirituels et par les actes qui leur
correspondent. Chrétiens, tournons-nous donc de tout notre coeur vers le Christ, soupirons et
pleurons devant Lui, repentons-nous avec un coeur broyé, prions-Le avec ferveur de venir
vers les pécheurs que nous sommes de demeurer en nous par la Foi et de Lui appartenir;
demandons sans relâche, cherchons et frappons aux portes de Sa Miséricorde, "jusqu'à ce que
le Christ soit formé en nous" (Gal.4,19).
SAINT AMPÈLE (OU APELLES, APPELLUS) LE FORGERON, CONFESSEUR (+5°.S.)
Originaire d'Égypte, Ampelius exerça au cinquième siècle le métier de forgeron. Désireux de
mener une vie plus parfaite, il alla se mêler aux Ermites de la Thébaïde et leur rendit les
divers services de son art. Un jour, le diable lui apparut sous la forme d'une femme impudique
et tenta de le faire tomber dans le péché par ses séductions. Cette femme s'était introduite
jusque dans son atelier; il saisit alors un fer rouge et la mit en fuite. L'histoire lausiaque de
Palladius rapporte ce même trait à un Anachorète nommé Apelle, ce qui a amené les
hagiographes à rapporter le trait au même personnage.
On ne sait ni comment ni pourquoi le personnage de la Thébaïde s'embarqua sur ses vieux
jours pour la Ligurie, alla mener dans les environs de Gênes une vie partagée entre la
mortification et la contemplation. Il s’endormit le 5 octobre d'une année qui n'est pas
désignée. Ses Saintes Reliques demeurèrent longtemps cachées.
SAINT EVEQUE EREMBERT DU PECQ DE TOULOUSE ET CONFESSEUR (+ 678)
On croit que Saint Erembert naquit au bourg du Pecq près de Saint-Germain-en-Laye et
qu'encore jeune, il s'enferma dans le Monastère de Fontenelle en Normandie où il se forma à
la science et à la piété sous la direction de Saint Wandrille qui en était alors Abbé. Clotaire III
et Sainte Bathilde sa mère, le tirèrent du cloître pour le placer sur le siège de Toulouse; les
habitants de cette ville qui avaient entendu parler de la vertu d'Erembert l'appelaient de tous
leurs voeux.
Devenu Evêque, il s'appliqua avec le plus grand soin à la pratique de la Foi, étudiant avec soin
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les Ecritures Saintes et cherchant à mettre en harmonie ses prédications et ses oeuvres. C'est
ainsi que semblable à un éclatant flambeau, il brilla par la lumière de ses exemples et le don
de faire des Miracles parmi lesquels nous devons en rapporter un plus éclatant que tous les
autres. Erembert avait quitté sa ville épiscopale pour revoir sa patrie et les parents qu'il y avait
laissés. Il arriva à Viocourt. Pendant son séjour en ce lieu survint un affreux incendie qui se
communiquait de maison en maison et menaçait de détruire le bourg entier et tous les efforts
paraissaient inutiles pour l'éteindre. Désespérant de s'en rendre maîtres, les voisins conjurèrent
Erembert de prier Dieu pour eux. Or il y avait en ce lieu une basilique dédiée à Saint Saturnin,
Martyr. L'Evêque se trouvait en prière dans cet oratoire lorsque les cris de la multitude
effrayée et les coups redoublés dont elle frappait les portes du temple arrivèrent jusqu'à lui. Le
Secours du Ciel fit ce que n'avaient pu faire les moyens humains. Erembert fut touché des
maux et des plaintes de la foule; prenant alors son bâton pastoral, il le présenta aux flammes
et continua sa prière. Aussitôt le vent qui menaçait de propager l'incendie sur le village entier
s'apaisa et perdant toute sa violence, le feu s'éteignit. Aux larmes succéda la joie et la tristesse
fit place à la reconnaissance.
A cette époque (vers 668), Erembert se retira au Monastère de Fontenelle dont Lambert était
alors Abbé; il y vécut quelque temps en grande Sainteté et parvint à une extrême vieillesse.
C'est là qu'il s'endormit le 14 mai 678. Il avait conservé jusqu'à la fin de sa vie le titre
d'Evêque de Toulouse. Son corps fut déposé dans la partie inférieure de l'église Saint-Paul de
Fontenelle. En 704, le cinquième Abbé de ce lieu, Saint Bain, le transféra dans l'abside de la
même basilique et orna son sépulcre d'une couronne demi-circulaire qui formait comme une
espèce de dôme au-dessus du tombeau. Le corps du Saint Evêque reposa pendant plusieurs
années dans l'église Saint-Paul; un concours immense de peuple avait lieu à son tombeau et il
s'y opérait un grand nombre de Miracles.
14 (Occident) – 15 (Orient) mai
SAINT PACÔME LE GRAND,* FONDATEUR DU MONACHISME CENOBITIQUE
(+346)
Notre Bienheureux Père Pacôme naquit de parents païens en Haute Egypte vers 292 mais dès
son enfance il ressentit une vive répulsion à l'égard du culte idolâtre et montra un penchant
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naturel pour le bien. Enrôlé de force dans l'année lors de la campagne de Maximin-Daïa
contre Licinius (312), il fut ému par l'attitude charitable des Chrétiens de Thèbes envers les
conscrits que l'on traînait sans ménagement vers leur garnison comme des prisonniers. Dès
que libéré de ses obligations militaires, il fut baptisé au village de Schenesèt et la nuit
suivante, il vit une rosée descendre du Ciel et se répandre sur sa tête et qui se condensa dans
sa main droite pour devenir du miel qui s'écoula sur toute la terre. Il commença aussitôt à
mener une vie ascétique en se guidant selon sa conscience et à servir les habitants du lieu,
surtout lors d'une épidémie de peste. Au bout de trois ans, incommodé par la fréquentation des
séculiers et mû désormais par un violent Amour pour Dieu seul, il devint disciple d'un Saint
Vieillard rude et austère qui vivait en Reclus en dehors du village : Saint Palamon.
* Nous utilisons pour cette notice la Première Vie grecque, traduite par A. J. Festugière, Les Moines d'Orient
IV/2, Paris, 1965 et les Vies coptes traduites par A. Veilleux in "Spiritualité orientale n° 38," Abbaye de
Bellefontaine, 1984.
Après l'avoir rudement éprouvé, celui-ci le revêtit de l'Habit Angélique et lui enseigna à
veiller comme il le faisait lui-même, la moitié de la nuit et souvent la nuit entière en récitant
des passages de l'Ecriture Sainte, à jeûner tous les jours jusqu'au soir en été et à ne manger en
hiver qu'un jour sur deux ou trois sans jamais consommer ni huile ni vin ni mets cuits. Leur
Office Liturgique consistait en cinquante groupes de Psaumes conclus par une prière pendant
la nuit et soixante pendant la journée, sans compter le Perpétuel Souvenir de Dieu qu'ils
entretenaient dans leur esprit et dans leur coeur selon la recommandation de l'Apôtre (IThess.
5:17).
Pour subvenir à leurs besoins et surtout au soin des pauvres, ils tressaient des objets en fil ou
en poil ou en fibre de palmier et travaillaient même pendant la nuit en récitant la Parole de
Dieu afin de lutter contre le sommeil. Si malgré le travail manuel le sommeil les accablait, ils
se levaient et allaient transporter du sable dans des paniers d'un endroit du Désert à l'autre. Un
jour de Pâque, Pacôme versa un peu d'huile sur le sel écrasé qui était leur nourriture
habituelle. Palamon se frappa le visage, se mit alors à pleurer et dit : "Mon Seigneur est
crucifié et moi je mange de l'huile!"
Pacôme supportait non seulement de bon gré la discipline rigoureuse du Vieillard mais il
s'appliquait surtout à garder son coeur pur par une stricte vigilance sur ses pensées, dépensant
toutes les ressources de son esprit à apprendre par coeur les Paroles de Dieu afin de les faire
siennes. Il avait coutume de s'éloigner dans le Désert pour prier ou de se tenir debout la nuit
entière dans les tombeaux en tendant les mains vers le Ciel comme s'il était crucifié et versant
tant de sueur que le sol en devenait boueux à ses pieds. Pendant ces prières nocturnes les
démons s'acharnaient contre lui et l'attaquaient ouvertement mais l'Homme de Dieu les
couvrait de confusion en louant Dieu et en se moquant de leurs vains artifices. Comme leurs
attaques se faisaient plus pressantes, il affligea davantage son corps et demanda à Dieu de lui
retirer le sommeil jusqu'à ce qu'il remporte définitivement la victoire. Il fut exaucé et acquit
alors une telle faveur auprès de Dieu que son corps jouissait déjà en partie de l'incorruptibilité
promise aux Elus : il pouvait marcher sans danger sur les serpents et les scorpions et traverser
le Nil au milieu des crocodiles.
Au bout de quatre ans de luttes, la vision de la Rosée Céleste se renouvela mais il attendit
encore trois années avant de s'éloigner seul dans le Désert. Lorsqu'il parvint à un lieu nommé
Tabennêsis sur la rive Nord-Est du Nil, il entendit une Voix Céleste qui lui ordonnait d'y
rester pour y fonder un Monastère. Ayant obtenu l'autorisation de Palamon juste avant son
Départ Céleste, Pacôme s'y installa et s'adonna seul à une Ascèse stricte jusqu'à ce que son
frère aîné Jean vînt le rejoindre.
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Mettant tout en commun, ils vivaient dans un grand renoncement et distribuaient aux pauvres
le fruit de leur travail en ne gardant que le strict nécessaire pour vivre : deux pains et un peu
de sel par jour. A la fin de leur veille quotidienne, ils prenaient un peu de repos, assis, sans
s'appuyer le dos au mur. Pendant le jour, ils s'exposaient aux ardeurs du soleil, gardant en
esprit la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ et les épreuves des Martyrs.
Un jour un Ange de Dieu apparut à Pacôme pendant sa Vigile et lui dit à trois reprises :
"Pachôme, la Volonté de Dieu est que tu serves la race des hommes pour les réconcilier avec
Lui." Dès lors des hommes des villages alentours se rassemblèrent autour de lui pour mener
ensemble la vie d'Anachorète : chacun vivait séparément comme il l'entendait et fournissait sa
part pour les besoins matériels de la communauté. Pacôme se mettait humblement à leur
service, préparait la nourriture qu'ils désiraient, recevait les hôtes et servait les frères quand ils
étaient souffrants alors qu'il se contentait pour lui-même de pain et de sel en tout temps. Ces
hommes rudes ne lui montraient cependant aucun respect, ils méprisaient son humilité et se
moquaient même de lui. L'Homme de Dieu prit patience pendant cinq ans, jusqu'au jour où
après en avoir reçu l'Ordre de Dieu au cours d'une nuit de prière, il leur imposa une Règle de
vie commune et chassa avec autorité tous ceux qui ne voulaient pas s'y conformer.* De
nouveaux candidats à la vie monastique s'étant présentés, Pacôme après les avoir rudement
éprouvés, leur imposa de vivre "selon les Ecritures" en mettant tout en commun dans une
parfaite égalité à l'imitation de la communauté apostolique (cfr. Actes 2). Se mettant à leur
service comme auparavant, il leur enseignait à porter leur Croix pour suivre le Christ et à
n'avoir d'autre souci que de repasser dans leur esprit les Paroles du Seigneur. On rapporte
qu'un Ange vêtu en Moine lui montra le modèle de leur habit et lui remit une tablette sur
laquelle était inscrite la Règle de la communauté. Elle prescrivait de donner à manger et à
boire à chacun en fonction de sa constitution et de son travail, sans empêcher ceux qui
voulaient pratiquer davantage l'Ascèse. Ils devaient vivre dans des cellules séparées mais
regroupées en "maisons"** selon leurs affinités ou leurs occupations et se réunir trois fois par
jour pour adresser à Dieu douze groupes de Psaumes et de prières. Comme Pacôme objectait
que cela ne faisait pas beaucoup de prières, l'Ange répondit : "Tout ce que je prescris c'est
pour être sûr que même les petits pourront observer la Règle sans découragement. Quant aux
parfaits, ils n'ont pas besoin de loi puisque dans leur cellule, ils consacrent leur vie entière à la
Contemplation de Dieu.***
* Cet épisode n'est rapporté que par une des Vies coptes.
** Chaque maison comprenait de vingt à quarante Moines.
*** Cet épisode de la Règle révélée par l'Ange n'apparaÎt que dans Pallade, Histoire Lausiaque, 34.
Lorsque les frères furent cent, Pacôme leur bâtit une église dans le monastère et le dimanche,
il invitait un Prêtre du village à venir célébrer la Divine Liturgie car il refusait qu'aucun des
Moines ne soit ordonné clerc de crainte que la vaine gloire et la jalousie ne viennent rompre
leur belle harmonie. Peu après sa consécration comme Archevêque d'Alexandrie, Saint
Athanase rendit visite au Monastère de Tabennêsis (329) mais Pacôme ayant appris qu'on
voulait l'ordonner Prêtre, se cacha jusqu'au départ du Prélat.
La communauté appelée par lui Koinonia* devenant nombreuse, Pacôme désigna des frères
affermis dans la vertu pour l'assister : l'un comme administrateur du service matériel avec un
second, d'autres comme responsables des "maisons;" d'autres encore étaient chargés du soin
des malades, de la réception des hôtes ou de la vente à l'extérieur des produits fabriqués au
monastère. Trois fois par semaine, Saint Pacôme instruisait lui-même l'ensemble de la
communauté en interprétant les Ecritures et aux deux jours de jeûnes, les chefs des maisons
faisaient à leur tour une catéchèse destinée à leurs Moines respectifs.
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* C'est-à-dire "Communion," terme qui évoque clairement que la communauté monastique est une image de
l'Eglise en sa plénitude en tant qu'assemblée eucharistique.
La soeur de Pacôme Marie était elle aussi venue le rejoindre et le Saint lui fit construire un
monastère dans le village où de nombreuses soeurs se rassemblèrent pour y mener une vie
toute semblable à celle des Moines guidées par un Vieillard grave et avisé nommé Pierre.
Le Saint recevait avec circonspection les candidats qui se présentaient et n'acceptait qu'un
petit nombre de ceux qui avaient mené auparavant une vie impure ou avaient un caractère
revêche de peur qu'ils n'entraînassent les autres frères dans la perdition. Mais pour ceux
d'entre eux qu'il acceptait, il luttait avec eux jour et nuit afin de les tirer de l'asservissement
aux passions. Lorsqu'il trouvait des Moines rétifs, il essayait de les corriger et priait pour eux
instamment, augmentant ses jeûnes, ses veilles et ses macérations afin qu'ils se repentissent et
apprennent le mystère de la vie monastique et la paix que l'on tire de l'obéissance. Mais s'ils
persistaient à contredire, il les renvoyait de la communauté pour ne pas empêcher les autres
frères de croître dans la Crainte de Dieu. Une année, il renvoya ainsi jusqu'à cent Moines sur
les trois cents que comportait la communauté.
Grâce à son don de clairvoyance, Saint Pacôme devinait les fautes et les pensées perverses des
frères et il savait les guérir avant qu'ils ne commettent le péché. Bien qu'il guérît des malades
et délivrât des possédés tant parmi les frères que parmi les séculiers qui se pressaient au
monastère, il s'en remettait en tout à la Volonté de Dieu et ne se fâchait jamais quand le
Seigneur n'exauçait pas sa prière. Il enseignait que supérieures aux guérisons corporelles sont
les guérisons spirituelles des âmes qui de l'erreur ou de la négligence parviennent à la
Connaissance du Vrai Dieu et au repentir. Il ne demandait jamais à Dieu de recevoir des
visions car elles peuvent être une voie d'illusion et disait : "Si tu vois un homme pur et
humble, c'est une grande vision. Quoi de plus grand en effet que de voir Dieu Invisible dans
un homme visible, Temple de Dieu."
Même lorsqu'il était accablé par la maladie, le Bienheureux refusait de se faire servir ou de
s'accorder un quelconque soulagement. Il n'acceptait qu'un seul remède : le Nom du Seigneur
et enseignait aux malades par son exemple à supporter avec patience et Actions de Grâces
leurs maux afin de remporter une double couronne : celle de l'Ascèse et de la patience dans
les épreuves. Dans les maladies des frères, il savait discerner infailliblement celles qui étaient
provoquées par les démons ou par un effet de leurs passions et il leur enseignait à les vaincre
par la bonne résolution de l'âme. Mais lorsqu'il s'agissait de véritables faiblesses du corps, il
venait alors lui-même servir les malades et n'hésitait pas à donner à certains de la viande en
nourriture en dépit de l'usage monastique.
Le nombre des frères ne cessant de croître, Pacôme alla fonder à la suite d'une vision, un autre
monastère à Pabau (en copte : Phbôou), un peu en aval du Nil à environ trois kilomètres de
Tabennêsis. Il le fit construire très vaste et l'organisa de la même manière que Tabennêsis.
Lorsque Pabau fut peuplé, l'Higoumène d'un monastère appelé Chenoboskion (Senesêt)
demanda au Saint de placer sa communauté sous sa juridiction avec la même Règle de vie.
Pacôme s'y rendit avec quelques frères qu'il laissa là pour y instruire les Moines sur la
discipline de la Koinonia. Il fit de même pour le Monastère de Monchôsis (Thmousons) puis à
la suite d'une nouvelle vision, il alla fonder un nouveau monastère à Tsè (Tasé). A la requête
de l'Evêque Smin de Panopolis, il en fonda un autre dans cette région, peinant lui-même avec
les frères pour la construction des bâtiments. Peu après, un notable, Pétronios, offrit le
monastère qu'il avait fondé à Thbéou (Tébeu) dans la région de Diospolis. Saint Pacôme mit
un certain Apollonios à la tête du monastère et fit de Pétronios l'Higoumène d'une autre
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fondation : Tsmine (Tsménai) proche de Panopolis. Enfin et après une nouvelle vision, il
fonda un très grand monastère à Phnoum (Pichnoum) loin au Sud dans le Désert de Snê. Cette
vaste congrégation de neuf monastères et deux couvents féminins comptait trois mille Moines
durant la vie de Saint Pacôme et jusqu'à sept mille par la suite. Tous y vivaient dans
l'harmonie et la fidélité aux lois instituées par l'Homme de Dieu. Chez eux il n'y avait aucun
souci pour les affaires du monde et ils étaient constamment transportés au Ciel à cause de leur
tranquillité (Hésychia) et de leur mode de vie semblable à celle des Anges. Le Saint visitait
fréquemment les uns et les autres pour les instruire de la Parole de Dieu, corriger les
égarements et encourager les frères à persévérer dans leurs combats. Il résidait habituellement
au Monastère de Pabau où il vivait comme un simple Moine membre d'une "maison" et
soumis à la discipline commune car inébranlablement afermi sur le roc de l'humilité, il n'avait
jamais eu la pensée qu'il était chef ou Père des Moines mais seulement leur serviteur. En
visite un jour à Tabennêsis, il s'assit pour le travail manuel et se laissa instruire par un enfant-
Moine qui lui reprochait de ne pas travailler correctement.
L'économe du grand Monastère de Pabau était chargé de superviser l'administration matérielle
de la Koinonia : il recueillait les objets fabriqués dans les monastères et les desservait dans
tous leurs besoins. Deux fois l'an, les frères se réunissaient à Pabau pour célébrer la Fête de
Pâque tous ensemble et après la récolte du mois d'août, les intendants remettaient leurs
comptes et l'on procédait à la nomination de nouveaux responsables. Lorsque Pacôme n'avait
pas le loisir de se rendre dans un monastère, il envoyait son disciple le plus cher Théodore ou
adressait une lettre à l'économe écrite dans un langage secret que lui seul pouvait comprendre.
Il avait toujours le visage grave et triste car Dieu lui avait accordé de contempler en vision les
tourments éternels réservés aux pécheurs et aux Moines indignes de leur profession et c'est
pourquoi chaque fois qu'il prenait la parole, il avertissait ses disciples sur le Jugement à venir.
Un jour, un Moine négligent vint à mourir. Le Saint ordonna avec autorité de ne chanter ni
office de funérailles ni d'offrir de sacrifice en sa mémoire et il fit brûler ses vêtements,
laissant tous les frères dans l'effroi pour leur correction.
Lors d'une famine, l'Homme de Dieu resta à jeun et dit : "Moi non plus je ne mangerai pas
aussi longtemps que mes frères auront faim et ne trouveront pas de pain à manger," appliquant
ainsi la parole de l'Apôtre : "Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui"
(ICor. 12:26).
La réputation de Saint Pacôme s'était répandue dans toute l'Egypte et il advint que certains
mirent en doute son charisme de clairvoyance et ses Révélations. Convoqué à Latopolis (en
345) devant un Concile d'Evêques qui le questionnèrent à ce sujet, Pacôme répondit que le
Seigneur ne lui accordait pas constamment une telle Grâce du discernement et de la
clairvoyance des coeurs mais seulement quand Il le voulait pour l'édification de la Koinonia et
le Salut des âmes et dans la mesure de sa propre soumission à la Volonté de Dieu. Il fut
innocenté et rendant Grâces à Dieu, déclara à propos de cette épreuve et du nouvel exil de
Saint Athanase : "Il nous faut soutenir toutes sortes d'épreuves car cela ne nuit pas."
Vers Pâque 346, une épidémie de peste se déclara dans la Koinonia et extermina plus de cent
frères parmi les plus éminents. Le Saint fut atteint à son tour mais refusa tout traitement
particulier. Bien que son corps fût affaibli à l'extrême, ses yeux étaient flamboyants. Il passa
les premiers jours de la Grande Semaine à prier le Seigneur pour que l'unité de la Koinonia ne
soit pas rompue après sa Naissance au Ciel.. Puis réunissant les frères, il les prit à témoin que
durant toute sa vie, il ne leur avait rien caché et avait vécu comme l'un d'entre eux, se
conduisant envers tous comme un serviteur et comme une nourrice qui réchauffe ses enfants.
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Il ajouta que les Règles et traditions qu'il avait instituées pour eux sous l'inspiration du
Seigneur, étaient la seule voie pour obtenir le Repos de l'âme et le Salut Eternel. Vers la
Pentecôte, il désigna Pétronios qui avait été lui aussi atteint par la maladie comme successeur
puis ordonna aux frères de cesser leurs larmes car l'ordre lui était venu du Seigneur d'aller
rejoindre le séjour des Pères. Il ordonna avec grande sévérité à Théodore d'aller ensevelir son
corps dans un endroit secret afin qu'on ne lui offrît pas de culte et l'exhorta à prendre soin des
frères négligents. Il remit son âme apostolique à Dieu le 9 mai 346 à l'âge de soixante ans. A
ce moment-là, l'endroit fut agité d'un tremblement de terre et un Parfum Céleste se dégagea;
plusieurs Anciens virent des troupes d'Anges escorter l'âme du Saint jusqu'au lieu de son
Repos.
Lorsque Saint Antoine le Grand apprit la Naissance au Ciel de Saint Pacôme dans son Désert
lointain, il le loua comme un nouvel Apôtre et fit les plus grands éloges de la vie cénobitique
dont il avait été le fondateur. Répliquant à ceux qui lui disaient qu'il avait atteint une plus
grande gloire dans la vie érémitique, il répondit que c'était par nécessité qu'il avait embrassé la
vie solitaire car il n'y avait pas alors de cénobion et il ajouta : "Dans le Royaume des Cieux,
nous nous verrons l'un et l'autre, nous verrons tous les Pères et surtout Notre Maître et Notre
Dieu Jésus-Christ."
Après le Départ Céleste de Saint Pacôme, Pétronios gouverna la Koinonia seulement quelques
jours avant de remettre lui aussi son âme à Dieu. Abba Horsièse fut alors désigné pour veiller
au respect des traditions et assurer à l'exemple de Pacôme le ministère de la parole. Mais à la
suite de la révolte d'Apollonios, higoumène du Monastère de Monchôsis, Horsièse
démissionna et désigna Théodore comme Higoumène à sa place. Après la disparition des
premiers disciples de Saint Pacôme, les monastères de la Koinonia se développèrent
grandement tant en nombre qu'en biens matériels mais cet éclat fut de courte durée et après
avoir sombré dans la décadence, ils furent ensuite emportés par les invasions des barbares.
Les institutions, les Règles écrites et surtout l'esprit du cénobitisme dont Pacôme avait été le
fondateur, furent néanmoins léguées à l'Eglise comme la voie parfaite d'imitation de la
communauté apostolique et comme une échelle dressée vers le Royaume des Cieux.*
* De manière paradoxale, les institutions pachômiennes ont laissé moins d'impact en Orient qu'en Occident où
elles furent diffusées grâce aux traductions de Saint Jérôme et aux oeuvres de Saint Cassien qui avaient l'un et
l'autre visité des monastères pachômiens du Delta du Nil.
ou
Pacôme partage avec Antoine l'honneur d'avoir institué la vie cénobitique et il est le premier à
en avoir fixé les Règles par écrit. Il naquit dans la Haute-Thébaïde, vers 292. Ses parents
étaient idolâtres, ils l'élevèrent dans cette aveugle superstition en même temps qu'ils lui
faisaient étudier les sciences égyptiennes. Dès l'enfance, il donna les marques d'un caractère
doux et modeste mais il eut toujours une grande aversion pour les cérémonies profanes des
infidèles dans le culte des idoles. Vers l'âge de vingt ans, il fut presque contraint de s'enrôler
dans les armées impériales, probablement celles de l'empereur Maximin alors maître de
l'Égypte depuis 310. En effet c'est en 312 que celui-ci dut faire de grandes levées de troupes
pour poursuivre la guerre contre Licinius et Constantin. Pacôme avec plusieurs autres recrues,
fut embarqué sur un vaisseau qui descendait le courant de la rivière. Ils arrivèrent un soir à
Thébes ou Diospolis, capitale de la Thébaïde où habitaient beaucoup de Chrétiens. Ces Vrais
Disciples du Christ profitèrent de toutes les occasions pour soulager et fortifier ceux qui
étaient dans l'abattement : ils étaient particulièrement émus de compassion pour les pauvres
recrues mises à l'étroit et soumises à toutes sortes de mauvais traitements. Les Chrétiens de
Thèbes témoignèrent à ces soldats la même tendresse qu'ils auraient eue pour leurs propres
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enfants, ils en prirent tout le soin possible, leur fournirent de l'argent et tous les secours
nécessaires. Un tel exemple de désintéressement peu commun fit une profonde impression sur
l'esprit de Pacôme.
Il demanda quels étaient ces tendres bienfaiteurs; quand il sut que c'était des Disciples de
Jésus-Christ le Fils Unique de Dieu et que dans l'unique espoir d'une récompense d'un monde
à venir ils peinaient continuellement pour faire du bien aux hommes, il se sentit embrasé d'un
grand Amour pour une Loi aussi Sainte et d'un ardent désir de servir le Dieu que ces hommes
adoraient.
Lorsque le lendemain il se fut rembarqué pour descendre le cours de la rivière, le souvenir de
sa résolution le soutint dans une lutte contre une tentation de la chair. Depuis son enfance, il
avait toujours eu un grand amour pour la chasteté et la tempérance mais la rencontre et
l'exemple de ces Chrétiens avaient fait briller à ses yeux d'un nouveau lustre ces vertus déjà
aimables en elles-mêmes. La défaite de Maximin amena la dispersion de ses troupes. Au lieu
de retourner chez ses parents, Pacôme alla se fixer en une ville de Thébaïde où il y avait une
église et des Chrétiens; il se fit inscrire au nombre des catéchumènes et se prépara à la
réception du Saint Baptême. Il en suivit toutes les étapes, reçut toutes les instructions
préliminaires avec attention et ferveur, reçut le Saint Baptême à Chenoboscia avec de grands
sentiments de piété et de dévotion. Dès son premier contact avec la Vraie Foi à Thèbes, il
avait souvent récité cette prière : "Ô Dieu, Créateur du Ciel et de la terre, jette sur moi un
regard de compassion, délivre-moi de mes misères; apprends-moi le véritable moyen de Te
plaire; ce sera toute mon occupation et la plus grande application de ma vie, de Te servir et
d'accomplir Ta Volonté." Ce parfait sacrifice de son coeur à Dieu fut le point de départ de
son éminente vertu. La Grâce par laquelle Dieu règne sur une âme est un trésor qui surpasse
infiniment toutes les richesses. Nous devons tout donner pour l'acquérir. Le désirer d'un coeur
languissant n'est pas l'apprécier à sa juste valeur. Celui-là n'est pas apte à recevoir une si
grande bénédiction ni digne de la recevoir qui ne la recherche qu'à demi et qui n'estime
comme de la boue tout ce qui ne sert pas à l'acquérir.
Quand Pacôme eut reçu le Saint Baptême, il commença à examiner sérieusement en lui-même
comment il devrait en remplir fidèlement les obligations et atteindre le but vers lequel il
aspirait. La ferveur elle-même n'est pas sans offrir quelque danger. C'est souvent un artifice
du démon de pousser un novice à de trop grandes entreprises au commencement et à courir
d'une façon indiscrète au-delà de ce que permettent les forces de chacun. Si le navigateur
gonfle trop sa voile, le vaisseau est poussé de l'avant et va échouer ou se briser contre quelque
roc. L'empressement excessif est le symptôme d'une passion secrète et non un signe de la
Vraie Vertu car il ne peut supporter le frein. Pacôme était bien éloigné d'une disposition aussi
dangereuse parce que son désir était pur et que son premier soin fût d'avoir un habile
conducteur. Il apprit qu'un Vénérable Vieillard nommé Palémon servait Dieu dans le Désert
avec une grande perfection; il alla à sa recherche et quand il l'eut trouvé, il demanda avec
beaucoup d'instance à vivre sous sa direction. L'Ermite commença par lui mettre d'abord sous
les yeux les difficultés et les austérités que renfermait sa manière de vivre : il ajouta que
beaucoup avaient déjà tenta de le suivre et avaient renoncé. "Essaye, ajouta-t-il encore, tes
forces et ton ardeur dans quelque monastère. Considère d'ailleurs, mon fils que ma nourriture
n'est que d'un peu de pain et de sel, que je ne bois point de vin et n'use point d'huile, que je
veille la moitié de la nuit, que je passe tout ce temps à chanter des Psaumes, à méditer sur les
Saintes Ecritures et que quelquefois je passe toute la nuit sans sommeil."
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Pacôme fut surpris mais non découragé en entendant ce discours. Il s'estima capable
d'entreprendre tout ce qui pouvait être pour lui un moyen de rendre soit âme agréable à Dieu
et il promit résolument d'observer tout ce que Palémon jugerait à propos de lui enjoindre.
Alors celui-ci admit Pacôme dans sa cellule et lui donna l'Habit Angélique. Encouragé par son
exemple, Pacôme apprit à supporter la vie solitaire et à se familiariser avec elle. De temps en
temps, tous deux récitaient le Psautier ensemble puis s'exerçaient au travail manuel, toujours
accompagné de la prière mentale; le fruit de leur travail allait à assurer leur propre subsistance
et le soulagement des pauvres. Pacôme dans ses prières demandait surtout la parfaite pureté
du coeur afin que dégagé de tout secret attachement aux créatures il put aimer Dieu de toutes
ses forces et pour détruire jusqu'à la racine des passions désordonnées, sa première application
était d'obtenir une profonde humilité, une patience et une douceur parfaites. Souvent, il priait
les bras étendus en forme de Croix. Au début, il lui arrivait de s'assoupir en commençant
l'Office de nuit. "Travaille et veille, mon cher Pacôme, lui disait Palémon pour que l'ennemi
ne renverse pas et ne ruine pas tous tes efforts." Contre cette faiblesse et cette tentation, il lui
enjoignait en certaines occasions de transporter du sable d'un endroit à un autre. C'est ainsi
que le novice parvint à se fortifier dans la pratique des veilles. Toutes les instructions qu'il
lisait ou entendait, Pacôme s'appliquait aussitôt à les mettre en pratique avec toute la ferveur
dont il était capable.
Un jour de Pâque, Palémon ordonna à son disciple de préparer à dîner pour cette grande
solennité. Pacôme prit un peu d'huile à laquelle il mêla un peu de sel pesé d'avance et y ajouta
quelques herbes sauvages, le tout pour être mangé avec leur pain. Après avoir fait sa prière, le
Saint Vieillard s'approcha de la table. A la vue de l'huile, il se frappa le front et dit en versant
des larmes : "Eh, quoi! Mon Sauveur a été mis en Croix et moi je vais me donner cette
satisfaction de prendre de l'huile." Et rien ne put le déterminer à goûter de cette huile. Pacôme
prit l'habitude de se retirer quelquefois dans un vaste Désert inhabité sur les bords du Nil; ce
Désert était appelé Tabenne et appartenait au diocèse de Teutyre. Un jour qu'il y était en
prière, il entendit une voix qui lui disait : "Tu bâtiras ici un monastère pour y abriter ceux que
Dieu t'enverra pour le servir." Dans le même temps, un Ange lui apparut pour lui donner
certaines instructions concernant la vie monastique. Revenu auprès de Palémon, Pacôme lui
fit part de sa vision; tous deux allèrent à Tabenne, y bâtirent une petite cellule vers 325, vingt
ans après qu'Antoine eut fondé son premier monastère. Au bout de quelque temps, Palémon
rejoignit sa première résidence après avoir promis à Pacôme une visite annuelle. Mais il
s’endormit dans le Seigneur peu après.
Pacôme reçut d'abord comme disciple son frère aîné Jean et quand celui-ci fut endormi, il lui
en vint beaucoup d'autres de sorte qu'il dut agrandir sa maison. En peu de temps, le nombre de
ses disciples s'éleva à une centaine; comme vêtement, il leur donna une laine grossière, le sien
était souvent un cilice. Il vécut quinze années sans se coucher; il prenait un peu de repos assis
sur une pierre. Il prélevait encore sur le temps nécessaire au sommeil pour donner le plus de
temps possible à l'exercice du Divin Amour. A partir du premier moment de sa conversion, il
ne prit jamais un repas complet. D'après les dispositions de sa Règle, les jeûnes et les heures
de travail étaient proportionnés aux forces de chacun; tous mangeaient ensemble en silence
dans un même réfectoire avec le capuchon rabattu sur la tête de telle sorte que personne ne
pouvait voir son voisin pendant le repas. Chaque Moins avait une tunique de laine blanche
sans manches avec une coule de même étoffe; sur les épaules, il avait un manteau de peau de
chèvre appelé mélote. Il recevait la communion le premier et le dernier jour de chaque
semaine. On usait d'une grande sévérité à l'égard des novices avant de les admettre à la
profession monastique et à l'émission de leurs voeux. Pacôme n'admettait point ses Moines à
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la prêtrise : des Prêtres du dehors desservaient ses monastères. Toutefois, il consentait à
donner l'habit à des Prêtres et leur permettait l'exercice les fonctions sacerdotales.
Tous ses Moines étaient occupés aux divers travaux manuels, aucun moment n'était laissé à
l'oisiveté. L'Abbé lui-même soignait les malades avec une grande sollicitude. Le silence était
strictement gardé à Tabenne : on ne s'exprimait que par signes pour obtenir ce dont on avait
besoin. En allant d'un endroit à un autre, le Moine devait méditer sur quelque passage de la
Sainte Écriture; le travail était accompagné du chant des Psaumes. A la Naissance Céleste de
chaque Moine, on célébrait la Panikhida [=requiem] pour le Repos de son âme.
La Règle de Pacôme fut traduite en latin par Saint Jérôme et elle existe encore. Le fondateur
recevait les malades et les faibles désireux de conduire au Ciel toutes les âmes qui avaient la
ferveur de marcher dans les sentiers de la perfection. Il bâtit six autres monastères dans la
Thébaïde, établit sa résidence dans celui de Pabau près de Thèbes. Ce Monastère devint plus
célèbre que Tabenne même. Sur l'avis de l'Evêque Sérapion de Tentyra, Pacôme bâtit une
église dans un village pour les pauvres bergers de l'endroit; il y remplit l'office de Lecteur et
fit avec une admirable ferveur la lecture de la Parole de Dieu. Dans cette fonction, il paraissait
plutôt un Ange qu'un homme. Il fit de nombreuses conversions, s'opposa vigoureusement aux
ariens : malgré les instances de son Evêque, il ne voulut jamais recevoir le sacerdoce. En 333,
Athanase l'honora d'une visite à Tabenne.
Sa propre soeur se présenta un jour à la porte de son monastère et demanda à le voir; il lui
envoya dire qu'aucune femme ne pouvait franchir la clôture et qu'elle devait se contenter de
savoir qu'il était encore vivant. Cependant comme elle désirait mener la vie monastique, il lui
fit construire un couvent de l'autre côté du Nil. Un jour qu'il allait visiter un de ses
monastères, Pacôme rencontra un cortège funèbre qui conduisait au cimetière le corps d'un
Moine qui avait vécu dans la tiédeur. Pour inspirer une crainte salutaire aux autres, il défendit
de continuer la psalmodie, fit brûler les vêtements qui recouvraient le cadavre. "Ces honneurs
qu'on lui rend," dit-il, "ne peuvent qu'accroître ses tourments, tandis que l'ignominie dont son
corps sera abreuvé pourra déterminer Dieu à avoir pitié de son âme car Dieu pardonne
certains péchés, non seulement en ce monde mais encore dans l'autre."
Un jour que le cellérier avait vendu au marché quelques nattes à un prix plus élevé qu'il en
avait reçu l'ordre, Pacôme ordonna de rendre l'argent aux acheteurs et châtia le cellérier de son
avarice.
Parmi les nombreux Miracles qu'opéra Pacôme, son biographe raconte que n'ayant jamais
appris ni le grec ni le latin, le Saint Homme parla néanmoins parfois ces deux langues, qu'il
guérit des malades et délivra des possédés à l'aide d'huile bénite. Mais il disait souvent aux
malades et aux affligés que leurs épreuves étaient en effet de la Divine Bonté à leur égard; il
se contentait de prier pour leur obtenir force et courage du moment que le mal ne pouvait être
préjudiciable à leurs âmes. Théodore, son plus cher disciple qui lui succéda dans le
gouvernement des monastères, souffrait constamment de maux de tête. Pacôme auquel les
frères demandaient de le guérir, répondit : "L'abstinence et la prière sont sûrement une source
de grands mérites mais la maladie supportée avec patience est assurément d'un plus grand
mérite encore." Avant tout, il demandait à Dieu la santé spirituelle de ses disciples et des
autres personnes et saisissait toutes les occasions de guérir leurs passions, spécialement celle
de l'orgueil. Un de ses Moines apporta un jour plus d'application au travail et fabriqua deux
nattes au lieu d'une puis il fit en sorte que Pacôme les vit. Dévoilant le piège du démon,
Pacôme se contenta de dire : "Ce frère s'est donné bien de la peine du matin jusqu'au soir pour
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livrer son travail au démon." Et pour le guérir de sa vanité, il lui donna comme pénitence de
demeurer pendant cinq mois dans sa cellule sans autre pitance qu'un peu de pain, de sel et
d'eau.
Après avoir travaillé comme acteur de théâtre, un jeune homme nommé Silvain vint au
Monastère de Pacôme pour y faire pénitence. Il y mena pendant quelque temps une vie
indisciplinée, transgressant les Règles, s'amusant volontiers à des bouffonneries. Par de
charitables remontrances, l'Homme de Dieu essaya de lui montrer à quel danger il s'exposait
puis il eut recours aux larmes et à la prière pour le Salut de cette pauvre âme. Ces essais
demeurèrent vains. A la fin, Pacôme représenta à ce pécheur impénitent qu'on ne se moquait
pas impunément de Dieu. Silvain en fut profondément touché et changea complètement, fut
un grand sujet d'édification pour tous les autres frères. Vainement on l'invita à se modérer.
Les sentiments de contrition qu'il manifestait en toute circonstance furent tels que Pacôme le
proposa comme un modèle à toute sa communauté. Lorsque Silvain remit son âme au
Seigneur, Pacôme reçut du Ciel l'assurance que l'âme de ce Moine avait été présentée comme
une victime très agréable à Jésus-Christ.
Pacôme qui eut aussi l'esprit de prophétie, annonça avec beaucoup de peine à ses Moines que
l'ordre établi par ses soins perdrait de sa première ferveur dans la suite des âges. En 348, il fut
convoqué à un Concile d'Evêques à Latopolis pour se justifier de certaines accusations. Il le
fit en des termes tels que tous admirèrent son extraordinaire humilité. Cette même année,
Dieu éprouva ses monastères par une maladie pestilentielle qui enleva des centaines de
Moines. Pacôme lui-même en fut atteint : il montra une patience incroyable; avec joie et
entrain il salua la fin de son pèlerinage sur cette terre. Au dernier moment, il exhorta ses
religieux à se montrer toujours fervents dans le Service de Dieu, s'arma du Signe de la Croix
et remit son âme entre les mains du Seigneur. Il put compter dans ses différents monastères
jusqu'à sept milliers de Moines. Il s'endormit dans le Seigneur le 9 mai 348.
Inscrit au 14 mai dans le martyrologe romain, il est en grande vénération dans l'Eglise grecque
au 15 mai.
ou
Pacôme dont le nom signifie "ce grand aigle" naît en 292 en Haute Egypte, de parents païens;
militaire, il découvre lors d'une campagne la charité des Chrétiens de Thèbes et promet : "Je
servirai le genre humain tous les jours de ma vie." Il quitte l'armée et reçoit le Saint Baptême.
Sa reconnaissance envers la communauté chrétienne le mène après une période de vie
érémitique auprès de l'Ascète Palamon, à devenir peu à peu "l'inventeur" du cénobitisme c'està-
dire de la vie monastique communautaire et un fondateur prolifique. Cette orientation
correspond profondément au caractère de la spiritualité de Pacôme : le Service de Dieu et
celui des hommes. Il rend son âme au Seigneur le 9 mai 347 après avoir accompli une oeuvre
considérable en donnant au monachisme chrétien une forme et un élan qui se perpétuent
jusqu'à nos jours.
Pacôme place la "pratique" au premier plan car mieux que les livres, elle permet de
transmettre et d'enseigner. Si donc la Vie de Pacôme est une source plus sûre de spiritualité
que ses Règles, celles-ci sont néanmoins importantes comme moyen de Salut et loi de liberté.
Pacôme est en effet à l'origine du premier code cénobitique connu, les Pracepta qui lui sont
globalement attribuées et les Règlements de son fils spirituel et successeur Horsièse. Par ces
Règles, le cénobitisme propose une uniformité de vie et de cadre qui garantit la solidarité
28
intérieure et extérieure tandis que l'obéissance liée à l'observance de la Règle, devient la
forme cénobitique de l'humilité.
La désappropriation (aucun objet n'appartient en propre au Moine) est un élément nouveau
relativement à la vie d'Anachorète. Les rythmes de vie et de prière équilibrent solitude et vie
communautaire; l'exégèse s'appuie non sur des principes abstraits mais sur des exemples
vécus.
Obéissance et observance se retrouvent aussi dans la structure de la communauté qui met en
oeuvre toute une pédagogie : la koïnonia c'est-à-dire l'ensemble de la communauté, se
compose de couvents eux-mêmes répartis en maisons; à chaque niveau, un responsable prend
le relais du Père Spirituel. Cette remarquable organisation ne fut reconnue officiellement que
lors du Concile de Chalcédoine en 451.
SAINT EVEQUE NIKITA DE NOVGOROD ET RECLUS DES CAVERNES DE KIEV
(+1108) 31 janvier (repos) – 30 avril (invention) - 14 mai
La mémoire du Saint Moine Nikita Ermite de Kievo-Pechersk et Evêque de Novgorod fut
d'abord célébrée le 14 mai à Novgorod où se trouvent ses Précieuses Reliques. La mémoire du
Saint est aussi célébrée au 31 Janvier, jour de son Repos et au 30 avril, jour de l'Invention de
ses Saintes Reliques en 1558 encore en vêtements liturgiques. Ce jour fut marqué par de
nombreuses guérisons. A présent, ses Saintes Reliques reposent dans la cathédrale de
Novgorod dédiée au Saint Apôtre Philippe. On trouvera sa vie aussi au 31 janvier.
29
ou
Le Moine Nicétas désobéit à son Higoumène puis quitta le monastère et s'enferma dans une
cellule. En raison de sa désobéissance, Dieu permit que de grandes tentations l'assaillent.
Alors que Nicétas était en prière, le diable lui apparut sous l'apparence d'un ange radieux et lui
dit : "Ne prie plus; lis plutôt des livres et je prierai pour toi!" Nicetas obéit, cessa de prier et
commença à lire des livres. Il ne lut que l'Ancien Testament. Il fut même incapable d'ouvrir le
Nouveau car la puissance du démon l'empêchait d'y parvenir. Avec l'aide du diable nicétas
prophétisa uniquement crimes, vols, incendies criminels et autres actes maléfiques qui ne sont
connus que du diable et auquel lui, le diable, participe. Finalement, les Saints Pères des
Cavernes réalisèrent que Nicétas avait succombé à la tentation du diable et ils commencèrent
à prier Dieu pour lui. Nicétas revint au Monastère, prit conscience de l'état de délabrement
dans lequel il s'était retrouvé et se remit sur le droit chemin. Après une longue pénitence et
nombre de larmes, Dieu lui pardonna et lui accorda le don des Miracles. Il s’endormit en
1108.
ou
Sainted Nikita, Bishop of Novgorod, in his youth
entered the Kievo-Pechersk monastery and soon
wished to become an hermit. The hegumen
cautioned him that such an exploit for a young
monk was premature, but he trusting in his own
strength would not take heed. In the hermitage
Saint Nikita fell into temptation. The devil
appeared to him in the guise of an angel, and the
inexperienced ascetic bowed down to him. The
devil gave him advice, as it were to one having
attained to perfection: "Bother not to pray, but
only read and study other things, and I shall pray
in place of thee," – and he stood about the hermit,
giving the appearance of seeming to pray for him.
The seduced monk Nikita came to surpass
everyone in knowledge of the Books of the Old
Testament, but about the Gospel he would not
speak, nor wanted to hear it. The Kievo-Pechersk
elders went to the seduced monk, and having prayed, they drove out the devil from him. After
this the Monk Nikita, remaining an hermit with the blessing of the elders, lived in strict
fasting and prayer, more than anyone else practising obedience and humility. Through the
prayer of the holy elders, the Merciful Lord brought him up from the depths of his fall to an
high degree of spiritual perfection. Afterwards he was made bishop in Novgorod and for his
holy life he was rewarded of God with a gift of wonderworking. Once during a time of
drought by his prayer he brought down rain from the heavens, and another time by his prayer
he stopped a conflagration in the city. Saint Nikita guided the Novgorod flock for 13 years
and he died peacefully in 1108. In 1558 during the time of tsar Ioann Vasilievich, the
glorification of the Saint was made. His relics now rest in the church of the holy Apostle
Philip in Novgorod.
30
SAINT HIEROMARTYR THERAPONTE L'EVEQUE DE CHYPRE (+632)
St Isidore de Chio martyr à Chio sous Dèce (vers 250).- Sts Alexandre, Barbaros et
Acolouthos- St Théraponte évêque en Chypre, martyr.- St Léonce le Patriarche de Jérusalem-
St Marc le Crétois- St Jean orfèvre bulgare, martyr (1802). - St Rhétice l'Evêque d'Autun-
Stes Justa, Justine et Henedine (probablement une maîtresse et ses deux servantes), martyres
en Sardaigne sous Hadrien (vers 130). -St Maxime, martyr (vers 250). -St Pons évêque de
Cimiez dans le comté de Nice, martyr (258 ou 261) -Sts Aristote et Leandre, martyrs. -Ste
Augie, martyre à Apt en Provence (IVe siècle). -St Serapion le Sidonite (Ve siècle). -St
Bevignat, Moine et ermite à Pérouse en Ombrie (vers 500). -St Boniface l'Evêque de
Ferentino en Toscane (VIe siècle). On l'invoque contre l'alcoolisme. -St Pever, ermite en
Bretagne (VIe siècle). -St Bonose l'Evêque de Salerne en Campanie. -St Pomponne l'Evêque
de Naples en Campanie (536). -Sts Heracles l'Evêque de Kofinon, Thelthas, Theodose et
Therapon du Sinaï, des 300 Saints "Allemands" de l'île de Chypre (fin du VIIe siècle). -St
Erembert, Moine de Fontenelle en Normandie puis archevêque de Toulouse en Languedoc
(678). -St Pascal Ier, pape et patriarche de Rome (817-824) qui confessa la foi orthodoxe face
à l'iconoclasme et au semi-iconoclasme (824). -St Iso le Thurgovien, maître d'école à St-Gall
puis abbé de Moutier-Grandval dans la prévôté de Moutier (Jura bernois 871). -St Halward,
négociant norvégien, cousin de St Olaf, assassiné lors d'un voyage au Gotland pour avoir pris
la défense d'une femme injustement accusée de vol et patron de la ville d'Oslo (vers 1045). -St
Nicetas (Nikita) l'Evêque de Novgorod et reclus de la Laure des Grottes de Kiev (1109). -St
Léonce le Patriarche de Jérusalem et thaumaturge (1175). -St André, higoumène du monastère
de Raphaël à Tobolsk en Sibérie (1820).- Invention des Reliques de St Tikhon de Zadonsk
(1846).
L'ICONE DE LA MERE DE DIEU DE IAROSLAVL ET DE PETCHERSK (1823).
The Yaroslavsk (Pechersk) Icon of the Mother of God: In the city of Yaroslavl' the
townswoman Aleksandra Dobychkina suffered terribly for 17 years from emotional and
bodily illness. In 1823 she had a vision in her sleep: of a church with an icon of the Mother of
God. She decided to seek out the Yaroslavl' visionary temple and icon. This church turned out
to be the temple in honour of the Procession of the Venerable Wood of the Cross of the Lord
(Comm. 1 August), situated under the bell-tower of the archbishop's residence. Entering the
church, the afflicted Aleksandra beheld on the wall the depiction of the Kievo-Pechersk
Mother of God. Suddenly she had a powerful attack of fever, after which at first there was an
onset of relief, and later a full healing from the grievous illness. And from that time began
miraculous healings through prayers to the MostHoly Mother of God.
Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour
31
Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
REFLEXION - Le péché qui est cause de scandale pour autrui est un péché à deux faces. Le
sage s'efforce de ne scandaliser personne et n'induit personne dans le péché par son exemple
pécheur. Saint Ambroise loue ainsi la sagesse de l'Empereur Valentien qui mourut jeune en
citant des exemples de sa vie : l'Empereur entendant dire que l'on parlait de lui dans tout
Rome comme d'un chasseur passionné et d'un amateur de bêtes sauvages -alors qu'il n'en était
rien- et à quel point cette passion détournerait l'empereur loin de ses devoirs d'Etat, ordonna
qu'immédiatement toutes les bêtes sauvages de sa réserve soient tuées. Une autre fois, ayant
entendu comment certaines personnes pleines de malice répandaient la rumeur qu'il dînait fort
tôt (voulant de la sorte le présenter comme glouton), l'Empereur s'imposa un jeûne strict tant
en privé qu'en public. Dans les banquets publics, on ne le voyait que rarement prendre un
morceau de nourriture en bouche. Et encore lorsque ses soeurs se disputèrent avec quelqu'un
au sujet d'une propriété, bien qu'il était en droit de juger la dispute, l'Empereur renvoya le cas
à la cour publique afin qu'il ne soit pas accusé de partialité." C'est ainsi que craignant
beaucoup le Seigneur, ce Pieux Empereur en appliqua les Paroles : "Malheur si quelqu'un doit
scandaliser l'un de ces petits qui croient en Moi" (Saint Matthieu 18,6)
CONTEMPLATION - Pour contempler l'Action de Dieu le Saint Esprit sur les Saints
Apôtres :
1. Comment le Saint Esprit guide les Saints Apôtres à travers toutes les peines et tribulations,
remplissant leurs coeurs avec la consolation et la joie;
2. Comment le Saint Esprit fait en sorte que la Semence de l'Evangile que les Saints Apôtres
sèment à travers le monde grandit et porte fruit même là où il semble qu'elle a été semée en
vain.
HOMELIE - A propos du Christ comme Branche issue de David.
"En ces jours-là, en ce temps-là, Je ferai germer pour David un germe de justice qui exercera
droit et justice dans le pays." (Jérémie 33,15).
Par ces mots, le Saint Prophète Jérémie prophétise la Venue du Saint Sauveur dans le monde
dans la lignée de David.
Le Rameau de Justice est Jésus-Christ Lui-même. Ces mots n'ont pas pu être appliqués à qui
que ce soit d'autre car à l'époque de la Venue du Seigneur Jésus, il n'y avait plus de prince de
la lignée de David sur le trône de Jérusalem mais plutôt un étranger, Hérode l'Iduméen. Il n'y
eut pas plus de dirigeant issu de David depuis lors jusqu'à nos jours, soit dans le domaine
temporel ou spirituel. A l'époque de la Nativité du Christ, il n'y avait plus que quelques gens
de la Tribu de David et ils étaient méconnus et appauvris. Parmi eux, il y avait la Toute Sainte
Vierge et le Juste Ancien charpentier Joseph. Il est dès lors évident que pour les mille ans
écoulés depuis que la prophétie avait été prononcée, aucune autre branche majestueuse n'est
issue de la lignée de David, sauf le Seigneur Jésus-Christ. Cela devient encore plus évident en
lisant les paroles suivantes : "Comme l'armée des Cieux qui ne peut être dénombrée comme le
sable de la mer qui ne peut être compté, ainsi multiplierai-Je la postérité de David Mon
serviteur et les lévites qui assurent Mon service." (Jérémie 33,22). Ces paroles ne peuvent
s'appliquer qu'aux descendants spirituels de David à travers le Christ, c'est-à-dire les Chrétiens
car seul le nombre des Chrétiens (et pas les descendants physiques de David qui n'existent
plus du tout) depuis vingt siècles peut être comparé avec les étoiles dans le Ciel et avec le
sable de la mer.
Ô mes frères, réjouissons-nous que même nous Chrétiens appartenons à l'Innombrable Peuple
32
de Dieu, au plus grand peuple de l'histoire du monde tant numériquement que par sa force
morale. Réjouissons-nous encore plus que nous soyons membres de cette Céleste Branche de
David qui par Son Sang nous a sauvés, nous les étrangers et nous a adoptés et faits héritiers et
co-héritiers du Royaume Eternel. A Seigneur de Toute Bonté, Tu nous as rachetés, nous les
fils prodigues, de la méprisable humiliation et de la faim et nous a faits fils du Royaume.
A Toi soient la Gloire et la reconnaissance à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid
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