dimanche 6 mai 2012
Vie de Saint Georges et autres Vies de Saints.
23 avril – 6 mai 2012
Cycle mobile (Pascalion): Quatrième dimanche de Pâque ou Dimanche du Paralytique
CE JOUR, QUATRIEME DIMANCHE DE PAQUE, NOUS FAISONS MEMOIRE DU
PARALYTIQUE ET CELEBRONS UN TEL MIRACLE COMME IL SE DOIT.
A la piscine probatique, le Christ, en sage médecin,
a guéri le Paralytique par Son Seul Verbe souverain.
Ce Miracle fut placé ici parce que le Christ L'a fait au temps des Cinquante Jours, la Pentecôte
hébraïque. Monté à Jérusalem pour la fête, Il se rendit à la Piscine aux cinq portiques, édifiée
par Salomon et appelée également Piscine Probatique parce que c'est là qu'on lavait les
entrailles des brebis immolées en sacrifice dans le Temple. C'est là aussi que se trouvait guéri
le premier qui entrait lorsque l'eau était agitée par l'Ange une fois l'an. Le Christ trouve donc
là un homme de trente-huit ans qui gît dans l'attente que quelqu'un le mette à l'eau. Nous
apprenons par là quels biens sont l'endurance et la patience. Et puisqu'il devait nous donner un
Baptême capable de laver toute faute, Dieu a montré dans l'Ancienne Alliance que des
Miracles pouvaient être produits par l'eau afin que lorsque viendrait le Saint Baptême, on fût
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enclin à le recevoir. Jésus-Christ S'approche donc de ce Paralytique appelé Jaros ou de
quelque nom approchant et l'interroge. Celui-ci Lui expose qu'il n'a personne pour l'aider. Et
Jésus-Christ sachant à quel point cet homme est consumé par l'infirmité lui dit : "Prends ton
grabat et marche." Aussitôt il recouvre la santé et prenant sa couche sur ses épaules afin que
cela ne paraisse pas une illusion, il marche jusque chez lui. Mais comme c'est le sabbat, les
Juifs l'empêchent de faire cette marche. Lui, il se retranche derrière Celui Qui l'a guéri
puisqu'Il lui a dit de marcher un jour de sabbat; toutefois il ne sait pas qui Il est. Car Jésus-
Christ, dit l'Evangile, avait disparu dans la foule qui se pressait en ce lieu.
Plus tard, Jésus-Christ le trouva dans le Temple et lui dit : "Te voilà guéri, ne pèche plus
désormais de peur qu'il ne t'arrive plus grande infirmité!" Ceux qui rapportent ces Paroles du
Christ ont omis de dire que cet homme fut justement celui qui plus tard devait donner un
soufflet à Jésus-Christ lorsqu'Il comparut devant le grand prêtre Caïphe : il devait donc
trouver en l'au-delà dans le feu éternel une épreuve plus terrible que la paralysie et être châtié
non pas trente-huit ans mais pour l'éternité. Ainsi le Seigneur a bien montré que l'infirmité de
la paralysie lui était arrivée à cause de ses péchés. Cependant toute maladie ne vient pas du
péché, elle peut provenir d'une cause naturelle que ce soit la gloutonnerie, le manque d'appétit
ou pour bien d'autres raisons. Or le Paralytique ayant appris que c'était Jésus-Christ Qui l'avait
guéri, l'a fait savoir aux Juifs. Et ceux-ci, incités à Le punir, cherchaient à faire mourir le
Christ parce qu'il avait violé le sabbat. Jésus-Christ eut de nombreuses discussions avec eux,
soutenant qu'il est juste de faire du bien même le jour du sabbat; qu'Il était Lui-même, étant
l'égal du Père, Celui Qui avait demandé d'observer le sabbat et qu'à Son Exemple Il agissait
encore.
Il faut savoir que ce paralytique est différent de celui qui nous est présenté en Matthieu car
cela se passe à l'intérieur, qu'il y a des gens pour l'aider et que Jésus-Christ lui dit seulement :
"Tes péchés te sont remis!" Le Miracle qui nous occupe s'accomplit au Portique de Salomon
et l'infirme n'a personne pour l'aider comme dit le Saint Evangile. Dans les deux cas
cependant il porte son grabat.
La guérison est fêtée à ce moment parce qu'elle fut opérée durant la période des Cinquante
Jours, de même que la conversion de la Samaritaine et la guérison de l'Aveugle. Thomas et les
Myrrhophores, nous les fêtons pour confirmer la Résurrection du Christ d'entre les morts; les
autres événements jusqu'à l'Ascension sont là parce qu'ils se sont produits à diverses
occasions durant le temps des Cinquante Jours, la Pentecôte hébraïque et parce que Jean les
mentionne à peu près dans cet ordre.
SAINT MARTYR ABRAHAM LE BULGARE, THAUMATURGE DE VLADIMIR
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(+1229) 6 mars (translation) – 1 avril - 4ème Dim de Pâque (2ème translation)
Il vécut au troisième siècle et descendait des Bulgares Kamska et fut élevé comme musulman.
Il était doux et bon envers les pauvres et lorsque le Seigneur l'illumina avec la lumière de la
raison, il accepta le Christianisme. Dans la ville de Bolgara, sur les basses étendues de la
Volga, Saint Abraham commença à prêcher à ses compatriotes au sujet du Vrai Dieu. Ils le
saisirent et tentèrent de le forcer à renoncer au Christ mais le Saint demeura ferme dans sa
confession. Ils torturèrent le Martyr terriblement et pour un long moment mais il endura tout
avec une patience invincible. Le 1er avril 1229, ils écartelèrent le Saint Martyr Abraham puis
décapitèrent son Vénérable Chef. Les Chrétiens russes vivant dans la ville ensevelirent le
corps du Saint dans le cimetière chrétien. Le 6 mars 1230, les Vénérables Reliques de Saint
Abraham furent transférées par le Grand Prince Saint Georges Vsevolodovich de Vladimir
vers la cathédrale de la Dormition du Monastère de Knyaginin (Princesse). On commença dès
lors à célébrer sa mémoire.
SAINT NOUVEAU MARTYR THÉODORE DE CONSTANTINOPLE (+1795)
17 février - 4ème Dim de Pâque
Le Saint Martyr Théodore était natif de Neokhoreia près de Constantinople. Durant l'enfance,
il fut séduit par l'islam. Pour son retour à la Vraie Foi, il fut pendu par les Turcs dans la cite
de Mytilène en 1795.
Lecture de l’Epître
Actes IX : 32-42
9.32 Comme Pierre visitait tous les saints, il descendit aussi vers ceux qui demeuraient à Lydde.
9.33 Il y trouva un homme nommé Énée, couché sur un lit depuis huit ans, et paralytique. 9.34
Pierre lui dit: Énée, Jésus Christ te guérit; lève-toi, et arrange ton lit. Et aussitôt il se leva. 9.35
Tous les habitants de Lydde et du Saron le virent, et ils se convertirent au Seigneur.
9.36 Il y avait à Joppé, parmi les disciples, une femme nommée Tabitha, ce qui signifie
Dorcas: elle faisait beaucoup de bonnes oeuvres et d'aumônes. 9.37 Elle tomba malade en ce
temps-là, et mourut. Après l'avoir lavée, on la déposa dans une chambre haute. 9.38 Comme
Lydde est près de Joppé, les disciples, ayant appris que Pierre s'y trouvait, envoyèrent deux
hommes vers lui, pour le prier de venir chez eux sans tarder. 9.39 Pierre se leva, et partit avec
ces hommes. Lorsqu'il fut arrivé, on le conduisit dans la chambre haute. Toutes les veuves
l'entourèrent en pleurant, et lui montrèrent les tuniques et les vêtements que faisait Dorcas
pendant qu'elle était avec elles. 9.40 Pierre fit sortir tout le monde, se mit à genoux, et pria; puis,
se tournant vers le corps, il dit: Tabitha, lève-toi! Elle ouvrit les yeux, et ayant vu Pierre, elle
s'assit. 9.41 Il lui donna la main, et la fit lever. Il appela ensuite les saints et les veuves, et la leur
présenta vivante. 9.42 Cela fut connu de tout Joppé, et beaucoup crurent au Seigneur.
Lecture de l’Evangile
Jean V : 1-15
5.1 Après cela, il y eut une fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem. 5.2 Or, à Jérusalem, près
de la porte des brebis, il y a une piscine qui s'appelle en hébreu Béthesda, et qui a cinq
portiques. 5.3 Sous ces portiques étaient couchés en grand nombre des malades, des aveugles,
des boiteux, des paralytiques, qui attendaient le mouvement de l'eau; 5.4 car un ange descendait
de temps en temps dans la piscine, et agitait l'eau; et celui qui y descendait le premier après
que l'eau avait été agitée était guéri, quelle que fût sa maladie. 5.5 Là se trouvait un homme
malade depuis trente-huit ans. 5.6 Jésus, l'ayant vu couché, et sachant qu'il était malade depuis
longtemps, lui dit: Veux-tu être guéri? 5.7 Le malade lui répondit: Seigneur, je n'ai personne
pour me jeter dans la piscine quand l'eau est agitée, et, pendant que j'y vais, un autre descend
avant moi. 5.8 Lève-toi, lui dit Jésus, prends ton lit, et marche. 5.9 Aussitôt cet homme fut guéri;
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il prit son lit, et marcha. 5.10 C'était un jour de sabbat. Les Juifs dirent donc à celui qui avait été
guéri: C'est le sabbat; il ne t'est pas permis d'emporter ton lit. 5.11 Il leur répondit: Celui qui m'a
guéri m'a dit: Prends ton lit, et marche. 5.12 Ils lui demandèrent: Qui est l'homme qui t'a dit:
Prends ton lit, et marche? 5.13 Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c'était; car Jésus
avait disparu de la foule qui était en ce lieu. 5.14 Depuis, Jésus le trouva dans le temple, et lui
dit: Voici, tu as été guéri; ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive quelque chose de pire. 5.15 Cet
homme s'en alla, et annonça aux Juifs que c'était Jésus qui l'avait guéri.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT RIEUL, 1ER EVÊQUE DE SENLIS (+3°.S.) 30 mars – 23 – 24 avril
Sur la vie de ce Saint Evêque, on ne peut fournir que des conjectures : le fait de son existence
repose sur le culte que la reconnaissance des peuples lui a rendu depuis les temps reculés.
Quant aux détails de sa vie, à l'époque où il vécut, l'accord n'existe point. Nous résumons ici
quelques données.
Quelques auteurs veulent que le Rieul (latin, Regulus) et Evêque d'Arles ainsi que le Rieul
honoré à Senlis, soient deux personnages. Le premier, ont-ils dit, florissait dans la première
moitié du troisième siècle; il est mentionné dans une lettre de Saint Cyprien au Pape Saint
Étienne/Stéphane. On ignore les détails de sa vie : il n'est guère connu que par le culte qu'on
lui rend surtout à Senlis; mais quelle est l'origine de ce culte? On ne nous le dit point. Le
second, premier Evêque de Senlis, vint prêcher l'Évangile dans cette ville au milieu du
troisième siècle, vers le temps où Saint Denis arriva à Paris. Il convertit un grand nombre
d'infidèles, fonda une Église dont il fut le premier pasteur; il s’endormit dans le Christ en paix
au milieu de ce troupeau. Il y a près de Lamballe un village qui porte son nom.
Ceux qui rattachent Saint Rieul au premier siècle ont dit : Rieul (Regulus) d'origine grecque
fit un voyage en Judée où il rencontra le Saint Apôtre Jean qui le convertit. Envoyé dans les
Gaules par le Pape Saint Clément, il travailla à la conversion des habitants d'Arles, détruisit
un temple d'idoles, fut choisi comme premier Evêque d'Arles. Quand une Vision Céleste lui
eut appris le martyre de Saint Denis (placé ici au premier siècle), il fut porté par son zèle à se
rendre dans le Nord de la Gaule. Il vint rassurer les fidèles de Paris, effrayés de la persécution
qui venait de leur enlever leur Evêque puis se rendit à Senlis où des Miracles lui permirent
d'implanter la Foi dans les âmes. Après le martyre de Lucien à Beauvais, on le vit encore dans
cette ville pour raffermir les Chrétiens et leur donner un nouvel Evêque. Les Miracles se
multipliaient sous ses pas; on raconte que dans une visite au village de Rully, la foule
accourue pour l'entendre ne pouvant pénétrer dans l'église, resta au dehors et le Missionnaire
prêcha en plein air. Mais le coassement des grenouilles empêchait d'entendre ses paroles, il
imposa silence à ces batraciens et put continuer sa prédication. Dans ces conditions, le
Missionnaire dut vivre jusqu'à un âge avancé avant d'aller recevoir au Ciel sa récompense.
Suivant une autre tradition, les premiers Missionnaires qui convertirent les Gaules vinrent de
Rome au milieu du troisième siècle sous l'empereur Dèce. Trophime évangélisa la ville
d'Arles, y fonda une Église dont il fut le premier titulaire et eut pour premier successeur Rieul
(Regulus). Une nouvelle troupe de Missionnaires partit de Rome sous Dioclétien; parmi eux
se trouvaient Lucien de Beauvais, Quentin etc. Rieul se joignit à eux quand ils passèrent à
Arles, vint dans le Nord de la Gaule, évangélisa la ville de Senlis dont il fut créé Evêque. Il
s’endormit après un épiscopat de trente années, fut inhumé dans l'église des Saints-Pierre-et-
Paul et des Miracles illustrèrent son tombeau; un culte public fut rendu à sa mémoire.
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Le culte rendu à Saint Rieul est très ancien. Après le Saint Baptême de Clovis et lorsque
celui-ci visita successivement les sanctuaires de son royaume, le renom de Saint Rieul le
conduisit à Senlis; il se fit raconter l'histoire et les Miracles du Saint, voulut qu'on ouvrît son
tombeau et qu'on lui donnât de ses Vénérables Reliques. L'Evêque, probablement Livianus,
s'opposa avec énergie à la demande du Roi qu'il considérait comme une profanation. Le Roi
insista, la tombe fut ouverte, un Parfum Céleste s'en exhala. L'Evêque enleva une dent et de la
bouche dont le temps avait rongé les chairs et un flot de sang s'en échappa. Le Roi prit la
Précieuse Relique mais bouleversé par le prodige dont il était témoin, négligea de vénérer le
Précieux Reste. Il ne put retrouver son chemin et les Evêques lui firent comprendre que pour
faire cesser l'hallucination, il devait restituer la Précieuse Relique au tombeau du Saint et faire
à la basilique des dons qui permettraient de la reconstruire. Le Roi se conforma à ces conseils
et put retrouver les portes de la ville.
On peut supposer que le culte de Saint Rieul était publiquement établi quand on commença à
écrire ses Actes au dixième ou onzième siècle. Quand sous Charles le Chauve Usuard mit le
nom de Rieul au 30 mars dans son martyrologe, la fête se célébrait sans doute à cette date.
D'autres documents cependant indiquent la fête au 23 ou 24 avril. Le martyrologe romain qui
suivi Usuard, suppose que Rieul s’endormit dans le Seigneur à Senlis mais qu'il ne fut
seulement Evêque d'Arles.
SAINT ET GLORIEUX MEGALOMARTYR GEORGES LE TROPEOPHORE ET SES
SAINTS COMPAGNONS MARTYRS : ANATOLE, PROTOLEON, ATHANASE,
GLYKERIOS* 23 avril
* D'autres compagnons de martyre de Saint Georges sont commémorés le 24.
TRANSFERT DES PRECIEUSES RELIQUES DU SAINT MEGALOMARTYR GEORGES
ET DE LA DEDICACE DE SON EGLISE A LYDDA (DIOSPOLIS) PRES DE JOPEE EN
PALESTINE SOUS LE REGNE DE SAINT CONSTANTIN LE GRAND (4°. S.) 3 novembre
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Ce Grand et Admirable Athlète du Christ était issu d'une famille de Cappadoce, riche et de
haute condition. Il perdit son père à l'âge de dix ans mais sa mère Polychronia qui était
devenue Chrétienne à l'insu de son mari, retourna dans sa Palestine natale et éleva son jeune
fils dans les Vertus Evangéliques. De belle apparence, intelligent et de moeurs raffinées,
Georges entra dans la carrière militaire à l'âge de dix-huit ans. Il plut à ses supérieurs et fut
rapidement élevé au grade de tribun de la garde impériale puis à la dignité de préfet, semble-til.
De retour vers la Cappadoce après une campagne victorieuse, il passa dans la région d'Attalia
en Pamphylie, y délivra la fille du roi qui avait été livrée en pâture à un redoutable dragon et
mit à mort la bête par la force surnaturelle qu'il tirait de sa Foi. Admiratifs devant la Puissance
accordée par le Christ à Ses Fidèles contre les puissances du mal, les païens de l'endroit se
convertirent tous au Christianisme.*
* Bien qu'absent des plus anciennes Passions, ce Miracle est devenu le thème le plus célèbre des représentations
iconographiques de Saint Georges.
Au temps de la Grande Persécution de Dioclétien (vers 304) et comme l'empereur avait
convoqué à Nicomédie tous les gouverneurs d'Orient pour leur communiquer ses décrets
contre les Chrétiens, Saint Georges sentit que moment opportun pour confesser publiquement
le Christ; il distribua tous ses biens aux pauvres, affranchit ses esclaves et se rendit à la cour.
Il se présenta au milieu de l'assemblée et reprocha au souverain de verser injustement le sang
innocent des Chrétiens. Stupéfait, Dioclétien chargea Magnence, son second, d'interroger cet
insolent sur sa croyance. Georges répondit que c'était parce qu'il croyait au Christ, Vrai Dieu
qu’il était venu sans crainte leur adresser ces reproches. Remis de sa stupeur, l'empereur qui
craignait l'agitation de l'assistance proposa au Saint de le couvrir d'honneurs à condition qu'il
accepte de sacrifier aux "dieux" de l'empire. Georges répondit : "Ton règne se corrompra et
disparaîtra rapidement sans te procurer aucun profit mais ceux qui offrent un sacrifice de
Louanges au Roi des Cieux règneront avec Lui pour l'Eternité!"
Sur l'ordre du souverain, les gardes frappèrent de leurs lances le Saint au ventre. Le sang se
mit à couler à flot mais dès les premiers coups, leurs armes se tordirent comme si elles étaient
faites de matière molle. Le Soldat du Christ fut alors jeté en prison avec une lourde pierre sur
la poitrine. Le lendemain, il comparut de nouveau devant le tyran et montra la même fermeté;
aussi, l'attacha-t-on à une roue suspendue au-dessus d'instruments tranchants de sorte qu'en la
faisant tourner, le corps du Saint était progressivement coupé en morceaux. Surmontant la
douleur par le débordement de son Amour pour le Créateur, Saint Georges ne cessait pas de
rendre Grâces au Seigneur. Une voix se fit alors entendre du Ciel, disant : "Ne crains rien,
Georges. Je suis avec toi!" Et un Ange vêtu d'une robe blanche plus brillante que le soleil,
descendit pour le délier et le guérir de ses blessures.
Lorsqu'il se présenta sain et sauf devant l'empereur, deux officiers de la garde, Anatole et
Protoléon, confessèrent le Christ à haute voix. Ils furent aussitôt décapités. L'Impératrice
Alexandra (cfr. 21 av.), elle aussi, se déclara Chrétienne mais Magnence la contraignit à se
retirer au palais.
On jeta alors le Saint dans une fosse remplie de chaux vive mais tel les Trois Jeunes Gens
dans la fournaise de Babylone, il en sortit sain et sauf au bout de trois jours, salué par la foule
qui s'écriait : "Grand est le Dieu de Georges!"
Toutefois l'empereur resta insensible devant ces démonstrations de la Puissance du Christ et il
ordonna de forcer le Martyr à marcher avec des chaussures garnies de pointes rougies au feu.
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"Cours, Georges, vers l'objet de tes désirs!" se disait le Saint en invoquant le Secours du
Seigneur. Et c'est une fois de plus incorrompu et rayonnant de Grâce
qu'il se présenta devant le tyran.
Par la Grâce de Dieu, il échappa aussi au poison préparé par un mage
nommé Athanase. Comme celui-ci et ses congénères restaient encore
incrédules pensant que Georges usait de quelque artifice magique, il
ressuscita à leur demande un mort enseveli depuis trois cents ans. Celuici
se prosterna devant le Saint; déclarant qu'il avait été tiré de l'enfer par
sa prière, il confessa le Christ. Le mage vaincu tomba alors aux pieds du
Serviteur de Dieu, lui demanda pardon et proclama à son tour la Vraie
Foi. Eclatant de fureur, Dioclétien ordonna de décapiter sur-le-champ
Athanase et le ressuscité.
Nombre de ceux qui avaient cru au Christ à la suite des Miracles de Saint Georges trouvèrent
le moyen d'aller le visiter dans sa prison afin d'être instruits de la Vérité de Dieu ou pour
recevoir la guérison de leurs maux. Le Saint compatissait à la douleur de chacun et il
ressuscita même le boeuf d'un paysan nommé Glykérios. Ce dernier fut ensuite arrêté et
décapité sans autre forme de procès.
Le lendemain, Dioclétien fit comparaître Georges au temple d'Apollon en présence d'une
foule considérable. Feignant de vouloir sacrifier, le Martyr entra dans le temple et s'adressa à
l'idole en faisant le Signe de la Croix. Les démons qui habitaient la statue confessèrent alors
avec frayeur que seul le Christ est Dieu Véritable et ils sortirent dans un grand brouhaha,
laissant les inertes statues s'effondrer à terre. Les prêtres et les païens chassèrent alors le Saint
à grands cris et le ramenèrent au palais. Attirée par le tumulte, l'Impératrice Alexandra sortit,
fendit la foule et cria : "Dieu de Georges, viens à mon aide!" et elle tomba aux pieds du Saint.
Ne pouvant plus contenir sa rage, le tyran dont le coeur s'était endurci comme autrefois celui
de Pharaon, ordonna de les décapiter tous les deux. Mais la veille de l'exécution, Alexandra
remit paisiblement son âme à Dieu dans la prison.
Le jour venu, Saint Georges se rendit sur les lieux de l'exécution suivie d'une grande foule. Il
rendit Grâces à Dieu pour tous Ses Bienfaits et demanda Son Assistance en faveur de tous
ceux qui invoqueront avec confiance son intercession dans la suite des siècles; il inclina la
nuque sous le glaive et partit pour remporter au Ciel le trophée de la Gloire Eternelle.
Conformément à la recommandation du Saint, son serviteur transporta ensuite sa Précieuse
Relique dans sa patrie, Lydda (Diospolis) en Palestine où d'innombrables Miracles
s'accomplirent dans la vaste église que l'on construisit en son honneur.
Le culte de Saint Georges connut une immense faveur dans tout le monde chrétien tant en
Orient qu’en Occident. Il fut choisi pour être le Saint Protecteur de pays comme la Géorgie et
la Grande-Bretagne, des milliers d'églises lui furent consacrées et toute âme chrétienne voit en
lui l'incarnation des vertus de vaillance, de patience dans les afflictions et de confiance en
l'assistance de la Grâce que le Christ, Maître du combat, a recommandées à tous les soldats de
la piété.
ou
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Né au Ciel vers 303, nombre de traditions se sont rassemblées autour du nom de Saint
Georges et différents récits sur son origine. Il apparaît que Georges fut Martyr qu'il souffrit à
Diospolis (Lydda, Ludd) en Palestine avant l'époque de Constantin, probablement sous
Dioclétien. Il naquit de parents chrétiens en Cappadoce où son père fut martyrisé. Par la suite
il se réfugia en Palestine y devint un soldat de grand courage dans l'armée romaine. On dit
qu'il aurait été élevé au grave de tribun militaire des gardes impériaux. A l'Endormissement de
sa mère, il hérita d'une fortune et s'attacha à la cour de l'empereur Dioclétien dans l'espoir
d'obtenir de l'avancement.
Un jour que l'empereur était présent, des prêtres païens étaient occupés à consulter les
entrailles d'animaux pour prédire l'avenir. Les Chrétiens se trouvant parmi les gardes firent le
Signe de Croix sur leur front. L'empereur fut terriblement fâché et ordonna de les flageller
puis de les congédier. Il publia alors un édit ordonnant au clergé chrétien de sacrifier aux
"divinités" païennes.
Lorsque fut déclenchée la persécution, Georges se déclara Chrétien et distribua son argent aux
pauvres. Lorsque le décret précédant la persécution fut publié contre les églises à Nicomédie,
"un homme," nous dit Eusèbe dans son Histoire Ecclésiastique, "d'origine non sans
importance mais hautement estimé pour ses dignités temporelles, stimulé par un Zèle Divin et
excité par une Foi ardente, le prit [cet édit] car il était placé en public et affiché pour être lu du
public et le déchira en morceaux comme si c'était l'acte le plus profane et le plus maudit." Cet
homme qui montra un tel courage, on pense qu'il s'agissait de Saint Georges et une telle action
courageuse et défiante correspond bien avec ce que nous connaissons de son caractère. Plus
tard, il fut soumis à d'innommables tortures durant sept ans. Attaché à une roue équipée de
lames et d'épées puis jeté dans un trou de chaux vive, on le fit courir avec des souliers en
métal chauffé à blanc, flageller avec des fouets de cuir, battre avec des marteaux et jeter dans
un précipice; ses entrailles furent brisées et exposées à la flamme et il souffrit encore bien
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d'autres tourments.
Un des éléments les plus connus de sa vie est son combat avec le dragon. On rapporte que
Georges chevauchait dans la province de Libye et parvint à une ville appelée Sylène près de
laquelle se trouvait un marécage dans lequel vivait un dragon. Les gens avaient tenté de le
tuer mais furent empoisonnés par l'haleine fétide de la créature.
Pour apaiser le dragon, ils lui offrirent chaque jour deux moutons mais quand leurs moutons
vinrent à manquer, ils furent obliger d'y substituer un humain, chaque jour aussi, tirant au sort
pour savoir qui serait sacrifié. Lorsqu'arriva Saint Georges, le sort venait juste de s'abattre sur
la fille du roi. Personne ne voulut être volontaire pour prendre sa place et elle fut donc
habillée avec les vêtements de fiancée et envoyée à la rencontre du dragon.
Georges arriva à cheval sur les lieux, attaqua le dragon et le perça de sa lance. Puis il lui
attacha la ceinture de la princesse autour du cou et la fille amena le dragon en ville. Le peuple
fut effrayé et commença à s'enfuir mais Georges leur dit de ne pas avoir peur et que si toute la
ville se mettait à croire en Jésus-Christ et être baptisé, il tuerait le dragon. Le roi et le peuple
acceptèrent et plus de quinze mille furent baptisés. Georges tua le dragon et il fut transporté
en morceaux sur quatre chars à boeuf. Il refusa toute récompense mais demanda au roi de bâtir
des églises, d'honorer les Prêtres et de faire preuve de compassion envers les pauvres.
Le récit ci-dessus est bien plus tardif que Georges lui-même. Cependant, les paroles qu'on lui
attribue sont caractéristiques de sa Foi et de son courage et pourraient bien avoir été sur ses
lèvres pendant qu'il faisait face à ses tortures comme par ici : "Christ, Mon Capitaine, Mon
Seigneur, je n'ai pas de force si ce n'est celle que Tu me donnes. Aide-moi ce jour et la Gloire
sera à Toi à jamais."
Il prêcha l'Evangile et baptisa nombre de gens dans la Foi chrétienne. Nous autres Orthodoxes
l'appelons "le Mégalomartyr." Son nom et son influence se sont aussi largement répandus en
Occident sous l'influence des Croisés mais cette dévotion date d'avant cette période. Depuis le
cinquième siècle, nombre d'églises furent fondées en Occident et dédicacées sous sa
Protection mais c'est en Angleterre que sa renommée devint la plus populaire. On ne sait pas
avec certitude la raison pour laquelle il en est devenu le Saint Protecteur, bien que son culte se
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soit répandu dans les Îles britanniques avant la conquête normande (1066). Dans les églises
occidentales, les traditions qui avaient grandi autour de son nom ne furent pas facilement
acceptées et au cinquième siècle, le Pape de Rome Gélase place Saint Georges parmi ces
Saints "dont les noms sont à juste titre vénérés parmi les hommes mais dont les actions ne
sont connues que de Dieu." Cependant, au Moyen-Age, l'histoire de Saint Georges et du
dragon devint une lecture populaire et fut reprise dans la "Légende Dorée," un des premiers
livres à être imprimé par Caxton* dans sa propre traduction.
* http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Caxton
Ce sont donc les Croisades qui rendirent Saint Georges vraiment populaire en Occident, bien
que sa présence fût déjà avérée dans les antiques calendriers irlandais et anglo-saxons. A
Canterbury, existe une ancienne église dédiée à Saint Georges et il est tentant de penser que la
dédicace serait l'oeuvre de Saint Théodore le Grec venu comme Archevêque en 609 à
Canterbury d'Asie Mineure, patrie de Saint Georges. Cependant lorsque les armées papistes
d'Europe Occidentale arrivèrent en Terre Sainte, elles se retrouvèrent pour la première fois
dans cette partie du monde où Saint Georges était glorifié comme un Saint de toute première
importance.
"Les bras de Saint Georges" sont devenus la base des uniformes des soldats des marins
britanniques et la Croix rouge de Saint Georges apparaît dans l'Union Jack (drapeau
britannique).
Hymne de louange au Saint Mégalomartyr Georges
Saint Georges sur un grand cheval
Sauva la Vierge du dragon,
Sur sa lance, le Signe de la Croix,
Arme Sainte et Invincible,
Avec cette arme, il tua le dragon,
La Vierge épargnée, à son père il ramena,
Avec sa bonté, Dieu Lui-même lui fut redevable
Et avec la Couronne de Gloire, Dieu le repaya.
Saint Georges avec le coeur d'un héros,
Toute sa richesse, il la distribua aux pauvres,
Rejeta les honneurs et la gloire de ce monde,
Pour l'Amour du Nom du Christ, le Victorieux,
Il embrassa les souffrances; souffrances volontaires,
Avec son corps écrasé pour le Salut des âmes,
Avec sa bonté, il fit de Dieu Lui-même son débiteur,
Avec la Couronne de Gloire, Dieu le repaya.
Georges, le Saint et Porteur de la victoire
Même maintenant marche avec la Croix sur sa lance,
Il défend la Justice, punit l'injustice,
Quiconque l'invoque avec Foi et larmes,
Quiconque le prie avec une âme repentante,
Georges, le Saint, vole à son aide.
Avec sa bonté, il fit de Dieu Lui-même son débiteur,
Avec la Couronne de Gloire, Dieu le repaya.
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EN GEORGIE, COMMEMORAISON DE LA MISE A LA TORTURE SUR LA ROUE DU
SAINT MEGALOMARTYR GEORGES (+303)
The Breaking on the Wheel of the Holy GreatMartyr George: Gruzia (Georgia), – having been
enlightened with the Christian faith by the holy Equal-to-the-Apostles Nina (+ 335, Comm.
14 January), a kinswoman of the holy GreatMartyr George the Victory-Bearer (+ 303, Comm.
23 April) – has especial veneration to Saint George as its patron-Saint. One of the names of
Gruzia (Georgia) – is in honour of George (this name is preserved now in many languages of
the world). In his honour the holy GreatMartyr Nina established a feastday. It is celebrated at
present in Georgia on 10 November, in remembrance of the Breaking on the Wheel of Saint
George. During the year 1891 in the Caucassus, near the village of Kakha in the Zakatal'sk
region, a new church in place of the old was built in honour of the holy GreatMartyr George
the Victory-Bearer, and many of the heterodox Bogomils thronged to it.
ou
FONDATION DE L'EGLISE DU MEGALOMARTYR GEORGES EN GEORGIE (+303)
La Géorgie fut illuminée par la Foi Chrétienne par Sainte Egale-aux-Apôtres Nina, parente du
Saint Mégalomartyr Georges le Victorieux. Depuis lors, la Géorgie témoigne d'une grande
Vénération pour Saint Georges au point de s'être placée sous sa protection. Le nom de
Géorgie dérive lui-même de Georges. Sainte Nina établit une fête en son honneur et célébrée
le 10 novembre en Géorgie en souvenir des souffrances de Saint Georges. C'est en 1891 que
près du village de Kakha dans la région de Zakatalsk dans le Caucase, une nouvelle église fut
bâtie à la place de l'ancienne, en l'honneur du Saint Mégalomartyr Georges le Victorieux et
nombre d'hétérodoxes bogomils* y vinrent en masse.
* http://fr.wikipedia.org/wiki/Bogomilisme
SAINT EVEQUE IBAR (OU IVOR, IBERIUS OU IBHAR) DE MEATH (OU BEG-ERI)
(+5°.S.)
Peut-être un Missionnaire en Irlande avant Patrick mais plus probablement un de ses
disciples, Ibar prêcha dans le Leinster et Meath. Des indications montrent qu'il aurait été
ordonné Evêque à Rome puis qu'il prêcha avec les Saints Declan, Ailbeus et Kieran.
Cependant Usher nous rapporte que c'est bien Patrick qui l'aurait fait Evêque. Il fonda aussi
une école monastique sur l'Île de Beg-Eire (Beggery) où il entraîna un grand nombre dont son
neveu le Prince Saint Abban qui succèdera à Ibar comme Abbé de Magarnoide dans le
Kenselach.
Ses Précieuses Reliques étaient particulièrement vénérées dans son Monastère de Beg-Eire, ce
qui attira l'attention des agents anglais de la "réforme" qui tentèrent de détruire son culte ainsi
12
que les nombreuses traditions touchant son image en bois dans sa petite chapelle; ils tentèrent
aussi de brûler cette image. A chaque fois, elle fut retrouvée incorrompue et à sa place.
ou
Irlandais pré-patricien, Ibar travailla dans l'actuel Comté de Wexford de 425 à 450
reconnaissant la juridiction de Saint Patrick et il y fut confirmé dans son épiscopat. Ainsi, bien
que Missionnaire avant l'arrivée du grand Apôtre national, Saint Ibar en fut un contemporain.
Considéré comme le Saint Protecteur de Begerin dans le port de Wexford, au début il n'était
pas disposé à céder la place à Saint Patrick mais il s'y soumit par la suite et en devint son
disciple.
Tout ce qui touche à sa prime formation est fort obscur mais vers 480, il s'installa à Begerin
où il bâtit un oratoire et une cellule. Dans la "Vie de Saint Abban," il est indiqué que la
retraite de Saint Ibar fut vite remplie de nombreux disciples en provenance de partout en
Irlande et la "Litanie d'Aengus" invoque les trois mille Confesseurs qui se placèrent sous la
direction de Saint Ibar. Son neveu Saint Abban, un garçon de douze, vint à Begerin dans le
vieil âge de Saint Ibar et l'accompagna à Rome. Son nom est écrit de diverses manières. Sa
Naissance au Ciel est rapportée par une chronique le 23 avril en 500 qui est le jour où sa fête
est observée.
Bien que Begerin était à l'époque une île au Nord du port de Wexford, elle est depuis
longtemps devenue une terre des "Sloblands" gagnés sur la mer.
Tropaire de Saint Ibar Ton 8
Tu préparas le chemin pour Saint Patrick par ta prédication sans peur en Irlande, Ô Saint
Père Ibar./
Prie pour les habitants actuels du Meath et Leinster et pour tous en ces îles,/
Afin que la vraie Foie soit répandue en nous jours pour la Gloire de Dieu.
SAINT NEO-MARTYR LAZARE DE BULGARIE, A PERGAME (+1802)
Bulgare de naissance, Lazare était de Gabrovo. Jeune homme, il gardait les moutons dans le
village de Soma. En Chrétien, Lazare attira la colère des Turcs sur lui et fut jeté en prison par
un certain Aga. Après des tortures prolongées que Lazare supporta héroïquement par Amour
du Christ, ce jeune Martyr fut tué le 23 avril 1802 à vingt-huit ans. Le Seigneur le reçut dans
Sa Cour Eternelle et le glorifia au Ciel comme ici-bas. Des Miracles innombrables ont lieu sur
les Saintes Reliques de Saint Lazare.
SAINT HIEROMARTYR ADALBERT L'EVEQUE DE PRAGUE (+997)
Après des études à Magdebourg, ce fils d'un magnat de Bohème revint dans son pays où il fut
choisi pour Evêque de Prague. Il vécut cette charge pastorale avec beaucoup d'abnégation
d'autant que par sa conduite, le clergé lui-même neutralisait les efforts de réforme du Saint
Evêque. Il se retira quelque temps pour devenir Moine au Mont-Cassin et quand il revint à
Prague, il fut très mal reçu par ses fidèles. Il se dirigea alors vers Gdansk puis vers le Nord de
la Pologne pour évangéliser ces régions encore païennes. C'est au cours de cette mission qu'il
fut arrêté par des païens avec ses deux compagnons. Chargés de fer, ils remirent leur âme au
Seigneur, percés d'un coup de lance. Leurs Saintes Reliques sont désormais à Gniezno.
ou
13
Il souffrit beaucoup, entreprit plusieurs voyages pour le Christ, travailla activement à extirper
les habitudes païennes mais constatant qu’il n’obtenait que peu de résultat, il s’en alla à Rome
et s’y fit Moine sur l’Aventin. Enfin, il alla en Pologne et comme il avait l’intention d’attirer à
la Foi les Borusses* voisins, il fut assailli en 997 par les païens à Tenkitten, près de Gdansk,
un lieu sacré pour eux qui le percèrent de leurs lances.
* http://fr.wikipedia.org/wiki/Prussiens
SAINT GEORGES DE SHENKURSK, FOL-EN-CHRIST (+1462)
Blessed Georgii of Shenkursk was a contemporary of the Monk Varlaam of Vazhsk and
Shenkursk (+ 1462, Comm. 19 June). According to the sacral manuscripts, he died on the day
of his Saint's-name-in-common (tezoimenstvo), 23 April. Blessed Georgii is depicted in
tattered clothing, barefoot, and with prayerfully placed hands. In the praises, compiled during
the XVI Century for Righteous Prokopii, Fool-for-Christ, Ustiug Wonderworker (+ 1303,
Comm. 8 July), it says: "The River Vaga, on which is Shenkursk city, the Fool Georgii doth
bless." Other accounts about him have not been preserved.
SAINTE IMPERATRICE MARTYRE ALEXANDRA (+314)
Epouse de Dioclétien, on trouve le récit de sa Naissance au Ciel résumé dans le martyre de
Saint Georges qui fut écrit immédiatement après sa Naissance au Ciel. Cependant,
l'Impératrice reçut la Couronne du martyre plusieurs années plus tard, en 314. Nombre
d'évènements eurent lieu en ces années-là. En 305, l'empereur Dioclétien abdiqua du trône et
le pouvoir passa à son co-régnant Maximien Galère (305-311), aussi païen fanatique que
soldat grossier et farouche. Son épouse était Sainte Valéria, la fille de la Sainte Impératrice
Alexandra que Dioclétien avait donné en mariage contre sa volonté. Sainte Alexandra éleva sa
fille dans la piété chrétienne. Lorsque Galère mourut, l'empereur Maximin la voulut en
mariage. Comme elle refusa, il bannit Sainte Valérie en Syrie où elle vécut avec sa mère.
Après la mort de Maximin en 311, la mère et la fille arrivèrent à Nicomédie, faisant confiance
en la pitié de l'empereur Licinius (311-324). Il avait souscrit en même temps que Constantin à
l'Edit de Milan* qui donnait aux Chrétiens la liberté de religion mais secrètement il demeura
un ennemi du Christianisme. Licinius donna des ordres pour exécuter la Sainte Impératrice
Alexandra et sa fille Valérie. Elles furent décapitées et leurs corps jetés à la mer.
14
* Il n'en existe nulle trace écrite, pas même de mention dans les Chroniques de l'Etat romain pourtant très
pointilleuses en matière de législation et de conservation. Tous les auteurs consultés, les cours de théologie,
partout on rappelle que ce dut plutôt être un accord de paix purement verbal.
ou
Georges comparait devant un tribunal dressé en plein air près du temple d'Apollon.
L'empereur essaie encore de le convaincre de sacrifier aux "dieux." Georges répond : "Mais
où sont donc ces "dieux?" Allons les voir." Le prisonnier demande à être conduit dans le
temple. Par un nouveau Miracle, Georges fait avouer au démon caché dans une idole qu'il n'y
a qu'Un Seul Dieu puis d'un Signe de Croix, il provoque l'écroulement de toutes les statues
païennes, ce qui soulève une véritable émeute.
Attirée par les cris de la foule, l'Impératrice Alexandra s'approche cependant de Dioclétien et
lui déclare qu'après tout ce qu'elle venait d'apprendre, elle veut être Chrétienne. Au comble de
la fureur, Dioclétien la fait battre puis mettre à mort avec trois de ses serviteurs, les Saints
Apollin, Isaac et Codrat ou Crotate.
ou
The Holy Empress Alexandra: her supposed death was described in the Martyrdom Act of
Saint George, which was compiled immediately after his death. The empress, however, was
vouchsafed the crown of martyrdom some several years later, in the year 314.
During these years occurred many events. In the year 305 the emperor Diocletian resigned the
throne and power passed to his co-ruler Maximian Galerius (305-311), a fanatic pagan, and a
coarse and fierce soldier. His wife was the daughter of the holy Empress Alexandra – the holy
Martyress Valeria, whom Diocletian had given in marriage against her will back during the
years of his reign. Saint Alexandra raised her daughter in Christian piety. When Galerius died,
the emperor Maximinus sought her hand in marriage. Having received a refusal, he banished
Saint Valeria to Syria, where she lived with her mother. After the death of Maximinus in 313
the mother and daughter arrived in Nicomedia, hoping on the mercy of the emperor Licinius
(313-324). Together with the holy Equal-to-the-Apostles Constantine, he had subscribed to
the Edict of Milan, which presented Christians the freedom to confess their faith, but secretly
he remained an enemy of Christianity. Licinius gave orders to execute the holy Empress
Alexandra and her daughter Valeria. They were beheaded, and their bodies thrown into the
sea.
SAINT EVEQUE GERARD DE TOUL (+ 994)
Entre tous les Evêques de Toul, Saint Gérard brille d'un éclat particulier; son épiscopat
domine avec grandeur dans le lointain des âges et son nom s'est d'autant mieux popularisé
que les principaux monuments qui encore aujourd'hui ornent la ville de Toul et par lesquels
elle conserve quelque importance, sont dus à son inspiration et à sa générosité.
La ville de Cologne fut le lieu de la naissance de Saint Gérard. Son père Ingramme et Emma
sa mère y tenaient un des premiers rangs. Sa vertueuse mère lui inspira de bonne heure la
Crainte de Dieu, l'amour des Saints Autels et modèle de piété elle-même, elle lui en persuada
la pratique par l'autorité de ses exemples. Comme il semblait appelé à l'état ecclésiastique, ses
parents le firent entrer dans la communauté des clercs qui desservaient la cathédrale de
Cologne et qui suivaient la Règle des Chanoines réguliers. Sa mère rappelée à Dieu d'un coup
de foudre, il imputa ce malheur à ses propres péchés et redoubla ses macérations; il en agit de
15
même pour une faute qu'il commit par inadvertance dans son office de cellérier. Les
austérités, les veilles, la psalmodie et les humiliations furent ses pratiques ordinaires depuis
son entrée dans ce Chapitre jusqu'à l'âge de vingt-huit ans où il en sortit.
Plus il cachait ses mérites, plus ils éclataient : il était connu dans toute la Germanie et
l'empereur l'estimait beaucoup.
Après la Naissance Céleste de l'Evêque Gauzelin de Toul (963), Gérard fut élu pour lui
succéder par l'Archevêque Brunon de Cologne, à la fois Duc de Lorraine et premier ministre
de l'Empereur Othon, son frère. Il ne se soumit à cette élection que par pure obéissance.
Sacré à Trèves en 963, il fut reçu la même année dans la ville de Toul comme l'Ange tutélaire
de la province au milieu des acclamations du peuple. Malgré les fatigues de l'épiscopat, il ne
renonça jamais ni à ses austérités ni à ses pénitences accoutumées. Chaque jour il récitait
treize "heures canoniales," joignant l'Office des Moines à celui des Chanoines. Il se faisait lire
l'Ecriture Sainte pendant qu'il était à table et même au lit afin d'avoir l'esprit occupé de Saintes
Pensées tant que le sommeil le laissait libre. Cette dévote pratique fut si agréable à Dieu qu'Il
l'approuva par un Miracle.
Une femme avait mis une chandelle allumée sur l'Autel de Saint-Mansuy pour y honorer les
Vénérables Reliques de ce premier Evêque et le sacristain s'étant retiré dans sa chambre pour
y prendre son repas sans éteindre la chandelle, la flamme se communiqua aux ornements de
l'Autel. Elle menaçait l'église d'un incendie; Saint Gérard connut par Révélation ce danger et
dit au clerc qui lisait devant son lit de courir à l'église de Saint-Mansuy pour y éteindre le feu
et de reprendre le sacristain de sa négligence. L'on conserva longtemps l'ornement qui portait
les marques du feu comme un signe de sa Sainteté qui en avait arrêté le cours par ses prières.
S'il parfois interrompait la prière, la lecture de l'Ecriture Sainte et de la Vie des Saints qui
remplissaient ses jours, c'était pour prêcher la Divine Parole ou pour remplir d'autres devoirs
indispensables de son ministère. La Belgique n'avait pas alors d'Evêque qui égalât notre Saint
dans le talent de la chaire. Aussi, ne se contenta-t-il point de prêcher dans sa ville épiscopale :
il alla fréquemment dans les paroisses voisines pour distribuer au peuple le pain de la Parole
de Dieu.
Les Evêques de Toul étaient alors en même temps les souverains temporels du diocèse,
prémices des dérapages césaro-papistes des "princes-évêques" aux mains ensanglantées,
comme on en verra beaucoup dans nos régions à partir du siècle suivant. La confusion entre
pouvoir spirituel et temporel fut une forte tentation de tous temps et tous lieux mais c'est en
Occident qu'elle culminera dans ses pires dérives. Seuls de grands et authentiques Saints qui
avaient hérité malgré eux de ces fonctions indues, parviendront à en éviter les écueils. Saint
Gérard de Toul est assurément l'un d'eux. Il donna d'excellentes lois à sa cité, régla la police,
établit des poids et des mesures fixes. L'administration de la justice fut aussi un de ses soins
importants; on montre encore de nos jours le siège en pierre sur lequel il s'asseyait pour rendre
la justice aux peuples.
Saint Gérard s'adjoignit son frère Ancelin pour administrer les affaires civiles dans le Comté
de Toul afin de s'appliquer plus spécialement aux devoirs d'un véritable pasteur. Il cherchait
les pauvres et les conduisait lui -même dans son palais pour leur laver les pieds et les faire
asseoir à sa table. Le Comte, son frère, l'implorait souvent d'avoir rang parmi les conviés. Il
rétablit dans les monastères la discipline qui s'affaiblissait. Il reconstruisit celui de Saint16
Mansuy et y attacha de nouveaux revenus; il fonda la Maison-Dieu, le plus ancien hôpital de
Toul et lui assigna des fonds suffisants; il enrichit une foule d'églises et de monastères de son
diocèse soit de ses propres deniers, soit des libéralités qu'il obtenait de l'Empereur; il fit bâtir
sur un plus vaste plan la basilique de Saint-Stéphane/Etienne, cette magnifique cathédrale que
nous admirons encore aujourd'hui; il construisit aussi la belle église et les cloîtres de Saint-
Gengoul et y attacha une collégiale. En récompense de tant d'actions qui avaient en vue la
Gloire de Dieu et de la Foi chrétienne, Saint Gérard obtint le don des Miracles.
Les affaires de son Eglise le pressant d'aller à la cour de l'Empereur Othon II, il partit de Toul
et s'embarqua sur la Moselle aux pieds des murailles de cette ville. Dommartin, le clerc qui
l'accompagnait dans ce voyage, voulut se laver les mains dans la rivière. Tandis qu'il s'y
penchait, un reliquaire contenant une petite portion de la Vraie Croix que le Saint lui avait
confiée, tomba dans l'eau et il lui fut impossible de l'en retirer. Lorsque le Saint Evêque eut
heureusement terminé ses affaires à la cour, il remonta dans sa barque pour revenir à Toul.
Sitôt arrivé à l'endroit où avait été perdu son reliquaire, il se mit à prier et plongea sa main
dans l'eau et l'en retira. Ce Miracle surprit tous ceux qui l'accompagnaient.
Lorsque Saint Gérard eut suffisamment avancé la construction de la cathédrale pour qu'on pût
y célébrer le Divin Office, il résolut d'en faire la dédicace et pour rendre la cérémonie plus
auguste, il y invita l'Evêque Théodoric de Metz mais Théodoric n'ayant pu s'y trouver, Saint
Gérard le pria de donner à sa nouvelle église une partie d'une pierre qui avait servi au martyre
de Saint Stéphane/Etienne et dont l'église de Metz était depuis longtemps dépositaire. Notre
Evêque alla lui-même à Metz pour obtenir plus facilement cette Précieuse Relique. Il prit ce
trésor entre les mains, le baisa et l'arrosa de ses larmes et désigna la partie qu'il en souhaitait.
Dieu n'attendit pas que Théodoric eut satisfait à la demande de notre Pieux Evêque : frappée
d'une main invisible, la pierre se divisa d'elle-même et la portion que Saint Gérard avait
marquée de son doigt demeura dans ses mains. L'étonnement saisit les spectateurs à la vue
d'un Miracle qu'ils regardèrent comme la récompense de la piété du Saint. On lui permit
d'emporter dans son église cette Sainte Relique dont le Ciel semblait approuver la Translation.
Les papistes la renfermèrent depuis dans une image de Saint Stéphane/Etienne donnée par
Nicolas de Sane, archidiacre papiste de Toul au quinzième siècle et enrichie par Antoine, duc
de Lorraine, d'une portion de la côte de ce même Saint Martyr. Ce prince vint à Toul le 20
avril 1540, accompagné des princes et des princesses ses enfants; il porta lui-même cette
Sainte Relique sur l'Autel.
L'Evêque Théodoric de Metz ayant bâti ou réparé le Monastère d'Epinal, voulut y honorer par
une nouvelle Translation les Précieuses Reliques de son prédécesseur Saint Goëric de Metz. Il
pria à cet effet Saint Gérard de faire lui-même la cérémonie comme étant l'Evêque
métropolitain. On avait pour ce sujet préparé deux châsses, l'une d'argent et l'autre de fer:
celle-ci devait être emboîtée dans la première mais l'ouvrier qui avait mal pris ses mesures les
fit toutes deux d'une même grandeur. Cet inconvénient imprévu retarda la cérémonie.
L'Evêque de Metz qui y avait invité un grand nombre de personnes illustres, se chagrinait de
ce retard. Saint Gérard qui célébrait la Divine Liturgie ayant conjecturé par le bruit confus qui
s'élevait parmi le peuple le sujet du chagrin de Théodoric, demanda à Dieu qu'Il honorât Son
Serviteur Goëric en ôtant l'obstacle qui s'opposait à la cérémonie de la Translation de son
corps. A peine Gérard eut-il achevé sa prière que ces deux châsses posées l'une sur l'autre
s'emboîtèrent en un instant, la trop étroite s'étant élargie pour recevoir l'autre sans le secours
d'un ouvrier.
Notre Saint nourrissait un grand nombre d'Irlandais et de Grecs que la misère des temps avait
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fait sortir de leur pays et qui attirés par la réputation de sa charité, étaient venus chercher un
asile dans la ville de Toul. Il les assemblait tous les jours et les partageait en plusieurs choeurs
pour chanter les Louanges de Dieu en leur langue. Il apprit que l'un de ces étrangers venait
d'expirer et quoiqu'il se fût déjà retiré pour prendre son repos, il sortit, assembla ses clercs et
se transporta au lieu où était le corps du défunt pour y faire les prières dont l'Eglise a coutume
de se servir dans cette occasion et pour lui donner la sépulture. Il arriva alors une chose
extraordinaire. Les cierges qu'on portait aux obsèques du défunt ne s'éteignirent jamais
quoiqu'un vent impétueux et mêlé d'orage soufflât violemment dans le temps même que le
convoi était en marche.
La charité de Gérard parut si agréable à Dieu que pour la révéler Il fit un Miracle que l'auteur
de sa vie a rapporté en ces termes :
"Ce Saint Evêque s'était retiré avant le repas dans son cabinet pour prier selon sa coutume
mais lorsqu'il s'acquittait de ce devoir, il entendit la voix plaintive de trois pauvres qui lui
demandaient l'aumône. Le Pieux Evêque, touché de compassion, sortit de son cabinet et prit
sur la table trois pains et quelques viandes qu'il leur tendit par la fenêtre. S'étant mis ensuite à
table, il y trouva les mêmes pains et les mêmes viandes qu'il avait distribués aux pauvres.
Surpris d'un événement si extraordinaire, il demanda au maître d'hôtel s'il n'avait pas remplacé
ce qu'il avait donné aux pauvres. Le domestique protestant qu'il n'y avait pas touché depuis
qu'on l'avait servi, on connut que Dieu avait récompensé par ce Miracle la charité du Saint
Evêque et tous les assistants en rendirent Grâces à Dieu."
Sous la minorité de l'Empereur Othon III, le Roi Lothaire de France entreprit la guerre par
pour reprendre la Lorraine à l'Empire. Suite à cette guerre, la famine et la peste désolèrent les
Toulois et c'est là que la charité et la Sainteté de Gérard parurent avec le plus d'éclat. Il se
dévoua tout entier au soulagement de son peuple : il vida ses greniers, fit venir des denrées
des contrées voisines et nourrit ainsi les populations jusqu'à la moisson suivante. Pour
détourner le fléau de la peste et désarmer la Colère de Dieu, il ordonna un jeûne de trois jours,
lequel ayant été exécuté dans un esprit de pénitence. Après ce jeûne, il assembla les paroisses
de sa ville épiscopale et celles des environs et fit une procession générale où l'on portait les
corps des Saints Evêques de Toul.
En même temps que la procession était en marche et qu'elle entrait dans l'église de Saint-
Mansuy, seize personnes de celles qui étaient à la suite rendirent leur âme au Seigneur en
raison de la peste. Le peuple alarmé, craignant un sort pareil, fondait en larmes. Le Saint
Pasteur armé d'une vive confiance redoubla ses prières, versa des torrents de larmes et exhorta
par son exemple le peuple à s'humilier devant le Seigneur : "Il n'y a qu'une pénitence sincère
qui soit capable de Le fléchir; humilions-nous lorsqu'Il nous corrige et croyons que nos
péchés sont cause de ce châtiment rigoureux." Le Saint conduisit la procession dans l'église de
Saint-Epvre où après s'être prosterné devant les châsses et avoir chanté sept fois les Litanies,
il se leva pour entonner l'Antienne "A la voix de nos supplications." ("In voce deprecationis")
Dieu Qui semblait toujours plus irrité, frappa sur l'heure même trois autres personnes de la
peste, lesquelles rendirent leur âme à Notre Seigneur dans les bras du Pasteur. Cet accident
aurait pu sans doute lui faire perdre courage et ralentir la ferveur de son peuple mais il ne
servit au contraire qu'à aviver son zèle et à donner une nouvelle ferveur à ses prières. La
persévérance de notre charitable Evêque désarma enfin l'ange exterminateur : l'air se purifia,
la peste suspendit ses ravages et les éléments ne firent plus sentir leur inclémence pendant
l'année.
18
A l'exemple des plus Pieux Evêques, Saint Gérard résolut de faire le voyage de Rome pour y
visiter les lieux où les Saints Apôtres Pierre et Paul ont rendu témoignage au Christ par le prix
de leur sang. Il choisit douze personnes entre les clercs et les Moines de son diocèse pour l'y
accompagner. Cette petite troupe parut si modeste et si régulière dans sa marche que tout le
monde en fut édifié. La Croix précédait les douze voyageurs qui, allant deux à deux,
psalmodiaient alternativement. Le Saint Pontife fit à Paris la connaissance des Bienheureux
Mayeul et Adalbert, le premier Abbé de Cluny et le second futur Evêque de Prague et Martyr
que l'on fête aussi ce jour. Leur entrevue fut suivie d'un repas mais comme c'était un jour de
jeûne et que selon sa coutume Saint Gérard ne buvait que de l'eau, il appela un de ses gens et
lui dit à l'oreille sans qu'on l'entendît de lui en apporter. Il obéit mais cette eau qu'il venait de
puiser dans la fontaine se trouva changée en vin. Le Saint crut qu'il n'avait point voulu lui
obéir : il le reprit avec sa modération ordinaire mais le serviteur ayant protesté qu'il lui avait
versé de l'eau et non pas du vin, Saint Gérard attribua ce Miracle aux Bienheureux Mayeul et
Adalbert qui s'en défendirent à leur tour, rendant à Gérard l'honneur qu'il se dérobait par son
humilité.
Il reçut à Rome du clergé, des magistrats et du peuple des honneurs extraordinaires. Il en fut
de même sur toute la route : les populations se pressaient autour de lui pour recevoir sa
bénédiction et le conduisaient avec solennité d'une ville à l'autre.
Notre Saint Evêque n'avait pas seulement reçu de Dieu le don des Miracles : il avait aussi
celui de connaître ce qui se passait dans les provinces étrangères. L'auteur de sa vie nous en
fournit quelques exemples; nous en choisissons un qui lui fait trop d'honneur pour ne pas le
rapporter ici :
Othon II avait laissé un fils de même nom pour son successeur mais comme il était fort jeune
et que l'empire semblait demander un Prince qui pût gouverner par lui-même, le duc Henri de
Bavière enleva le jeune Othon dans le dessein de se faire empereur. Les partisans d'Othon
s'assemblèrent pour conserver l'empire au jeune Prince. Saint Gérard fut appelé à cette
assemblée mais ses incommodités ne lui ayant pas permis de s'y trouver, il se contente de
prier le Seigneur, si telle était Sa Sainte Volonté, de bien vouloir soutenir les intérêts de ce
Prince contre les desseins de l'usurpateur et dans l'intérêt de la concorde civile : on conclut
dans cette assemblée de prendre les armes; Henri de Bavière s'arma de son côté. Les deux
partis en présence sur le point de livrer combat convinrent de vider le différend dans une
seconde assemblée à laquelle chaque parti enverrait des députés.
Après quelques contestations, les députés convinrent de laisser l'empire au jeune Othon et de
donner par traité la paix à toute la Germanie. Dieu qui avait réuni les coeurs des députés par
les prières de notre Evêque, lui révéla à l'heure même de la conclusion du traité l'heureuse
issue de cette assemblée. Saint Gérard conversa familièrement avec ses clercs et ses
domestiques devant la porte de son palais et leur dit : "La paix est faite et la tranquillité est
rendue à l'Etat; le Duc de Bavière s'est départi de ses prétentions et le Prince Othon jouira de
l'Empire."
L'aristocratie du Toulois n'accepta pas de plein gré les règles de police et de bonne
administration établies par notre Saint; elle murmurait hautement sur ce qu'il voulait rendre
justice aux pauvres et empêcher les riches de les opprimer. Olderic et Richard, deux des
seigneurs les plus puissants de la province, furent les premiers à faire révolter les peuples,
leur insinuant que l'Evêque, sous prétexte de charité mais en réalité pour s'enrichir, les
dépouillait de leurs biens. Comme il se sentait innocent, la patience de notre Saint lui fit
19
surmonter aisément la calomnie mais sa modération ne put rappeler ces opiniâtres à leur
devoir; ils persuadèrent les simples que le silence de l'Evêque était un aveu de ses crimes.
Gérard, craignant que la douceur n'augmentât le mal au lieu de le diminuer, crut qu'il était
enfin de son devoir d'excommunier Olderic et Richard; il le fit solennellement dans son
église-cathédrale en présence des Abbés réguliers, du doyen, des Archidiacres et des
Chanoines.
Les rebelles méprisant les censures, formèrent le funeste dessein de lui ôter la vie et
cherchèrent les moyens d'exécuter leur cruel attentat. Ayant appris qu'il était allé à
Manoncourt, village dépendant de l'Abbaye de Saint-Epvre, ils y firent marcher une troupe de
séditieux qui ne pouvant pénétrer dans la maison où notre Saint s'était retiré, y mirent le feu.
Saint Gérard s'échappa et se réfugia dans l'église voisine où prosterné contre terre auprès de
l'Autel, il offrait à Dieu sa vie en chantant ces versets de David : "Le Seigneur est ma lumière
et ma force; qui craindrai-je? Si des armées entières se lèvent contre moi, mon coeur ne
faiblira pas."
Olderic entra dans l'église et trouva notre Saint Evêque dans cette posture humiliée mais au
lieu d'en être touché, il s'approcha de lui le poignard à la main et le menaça de le tuer s'il ne
lui donnait l'absolution de sa censure. Insensible à ces menaces et résolu de mourir plutôt que
de trahir son ministère, le Prélat refusa de l'absoudre et lui fit voir par sa constance qu'on ne
pourrait extorquer de lui, par le crime, la Grâce qui ne s'accordait qu'à une sincère pénitence.
Olderic fut vaincu par la fermeté de son pasteur et oubliant tout à coup ses injustes
ressentiments, il se jeta à ses genoux, lui promit d'exécuter point par point ce qu'il plaisait au
Saint Evêque de lui prescrire. Sur ces promesses qui semblaient partir du fond d'un coeur
pénitent, Saint Gérard lui donna l'absolution des censures. Mais le repentir d'Olderic n'était
qu'apparent : il se révolta de nouveau; de nouveau il fut frappé d'excommunication, non
seulement par le Saint mais par tous les Evêques de France qu'on avait assemblés en Concile
pour ce sujet. Dieu montra visiblement par l'extinction entière de la famille d'Olderic combien
Il approuvait la sévérité du châtiment dont ce seigneur relaps avait été frappé.
A la même époque, l'Evêque Théodoric de Metz ayant fait bâtir une chapelle en l'honneur de
Sainte Luce dans l’Abbaye de Saint-Vincent de Metz, invita Gérard à assister à la dédicace.
Presque dans le temps de cette cérémonie, un comte nommé Sigebert était en guerre avec
l'Evêque Vicfrid de Verdun et l'attaqua dans le château de Vendresel près de Sivry-sur-Meuse.
Richer, neveu de Vicfrid et Archidiacre de Verdun, y fut tué et l'Evêque fait prisonnier. Le
Pape de Rome fut informé de cet attentat. Il adressa son soutien à l'Archevêque Egbert de
Trèves et à Saint Gérard pour contraindre le comte Sigebert à réparer l'insulte faite à l'Evêque
de Verdun et expier son crime. Après avoir adressé les monitions juridiques à ce comte, les
deux Evêques le frappèrent d'excommunication. Sigebert, effrayé, rendit la liberté à Vicfrid,
se soumit à la pénitence qui lui fut imposée et paya une somme d'argent qui fut employée à la
décoration de la cathédrale de Verdun.
L'Eglise de Toul possédait avec les Abbayes de Saint-Mihiel et de Saint-Denis, une partie des
terres qui avoisinaient la ville de Bar. Frédéric qui devint quelques années plus tard premier
Duc de Lorraine et premier Comte de Bar (959) par suite de son mariage avec Béatrix, soeur
de Hugues Capet et nièce d'Othon Ier, avait fait bâtir ou réparer sous l'épiscopat de Saint
Gauzelin le château de Bar malgré l'opposition du Roi et de l'Evêque. Saint Gérard s'en
plaignit à l'Empereur. Frédéric dut donner à l'Evêque un certain nombre de villages avec les
avocaties de Saint-Dié et de Moyen-Moûtiers en échange des terres qu'il possédait dans le
Barrois et dont la réunion à la ville et au château de Bar paraît avoir été l'origine de ce comté.
20
A la suite de ce raccommodement et de cet échange, Saint Gérard consacra et en 992 dédia la
chapelle du château de Bar à Saint Stéphane/Etienne.
Outre la collégiale de Saint-Stéphane/Etienne de Bar, Saint Gérard consacra celle de Lignyen-
Barrois sous le titre de la Mère de Dieu et de Saint-Epvre. Il bâtit et consacra un grand
nombre d'autres églises dans les paroisses de son diocèse. Sa vénération pour Saint Mansuy et
Saint Elophe, deux de ses prédécesseurs, était profonde; il fit faire avec solennité la
Translation de leurs Précieuses Reliques. Il avouait souvent qu'il était redevable à leur
intercession d'un grand nombre de faveurs qu'il avait reçues du Ciel.
Sa dévotion envers la Mère de Dieu d'Ecrouves mérite aussi d'être rappelée en raison du grand
nombre de Miracles qui s'y opéraient en ce temps-là. Saint Gérard avait la plus tendre
affection pour les Chanoines de sa cathédrale; il leur accorda de grandes faveurs temporelles
et les combla de ses libéralités. Il leur permit de disposer de leurs biens soit par testament soit
autrement quand même ils décéderaient dans le palais épiscopal ou qu'ils seraient attachés à
l'Evêque. Cette affection sincère de Saint Gérard pour ses Chanoines est suffisamment
prouvée par tous les monuments qui nous en restent et surtout par son testament dans lequel il
les déclare ses vrais et légitimes héritiers et leur donne le village de Tranqueville, tant pour la
fondation de son anniversaire que pour l'augmentation de la prébende du doyen avec cette
clause qu'ils feraient une aumône extraordinaire aux pauvres le jour de l'ordination du doyen.
Cet aspect matérialiste est probablement une des rares zones d'ombres de sa biographie : on
sait que les règles monastiques qui s'écartent de la pauvreté évangélique mènent à la ruine
spirituelle des Moines. Il en sera de même dans le canonicat.*
* En Occident, CANONICAT = titre d'un bénéfice de chanoine. Il y avait autrefois cette différence entre le
canonicat et la prébende que le canonicat était simplement un privilège qui donnait une place au choeur et au
chapitre d'une église cathédrale ou collégiale tandis que la prébende donnait droit à une certaine portion des
revenus de ces églises.
Après avoir rempli tous les devoirs d'un Bon Pasteur, le Saint Evêque sentit ses forces
diminuer considérablement et qu'il devrait bientôt quitter cette vie. Bien loin de se servir des
dispenses que l'âge et la faiblesse auraient pu lui permettre, il redoubla ses austérités pour
paraître plus agréable aux Yeux du Seigneur car "il sert peu d'avoir bien commencé si l'on
achève mal puisque la Couronne n'est promise qu'à celui qui persévérera jusqu'à la fin. Ne
pouvant plus compter que sur quelques jours de vie, il faut que j'emploie ces précieux
moments à orner mon âme de vertus et puisque mon corps doit servir de pierre dans l'édifice
de la Céleste Jérusalem, il faut tailler cette pierre et la polir par l'Ascèse, si je prétends qu'elle
trouve place dans le Ciel. Les Jugements de Dieu sont si redoutables et Son Oeil si pénétrant
que la justice la plus parfaite doit trembler devant Lui. Il faut qu'un Chrétien amasse des
trésors de bonnes oeuvres afin que la mort lui soit un passage au bonheur des Saints; il faut
qu'il sème des pleurs dans le temps s'il veut recueillir des joies dans l'Eternité."
Le moment qui devait finir sa vie arriva enfin; il fut révélé à un Ecossais que ce Saint Evêque
nourrissait et entretenait dans son palais. Aussitôt cet étranger que Videric, le premier
historien de Saint Gérard, dit avoir été un homme de bien, annonça au peuple de Toul avec
abondance de larmes la triste nouvelle du trépas prochain de son pasteur. Ce peuple l'apprit
avec douleur mais notre Saint n'en fut point ému. Toujours lui-même, il alla au choeur réciter
ses Matines avec les Chanoines et s'étant approché de l'Autel de Saint-Blaise pour y dire
quelques Psaumes, il fut subitement saisi d'une douleur si aiguë à la tête qu'il crut qu'on l'avait
frappé d'un coup de lance. Cette douleur fut suivie d'une si grande faiblesse qu'on le porta
dans son lit. Il fit assembler autour de lui son clergé et son peuple pour leur déclarer que
l'heure de sa Naissance au Ciel était proche; il les exhorta à l'Amour de Dieu; il leur
21
recommanda l'observance de Sa Loi et leur donna enfin sa bénédiction qu'il étendit jusqu'aux
absents.
Après quoi, ayant reçu l'Onction des malades et la Sainte Communion, il rendit son âme à
Dieu le 22 avril 994, la cinquante-neuvième année de son âge et la trente et unième avec trois
semaines et trois jours de son épiscopat.
Un clerc de Metz appelé Fulcuin et qui s'était fait Moine dans l'Abbaye de Saiut-Arnoul où il
avait vécu dans une grande réputation de Sainteté, étant à l'extrémité dans le temps même que
notre Saint Evêque expira, eut une extase, de laquelle étant revenu, il dit aux assistants : "Ah!
mes frères, le Ciel est en joie, on y fait une fête extraordinaire car j'ai vu un grand nombre
d'esprits bienheureux aller au-devant d'une âme pour la conduire dans la Gloire qu'elle s'est
acquise par les travaux de cette vie mortelle." On connut bientôt que l'âme dont parlait ce
Moine était celle de Saint Gérard. Le Saint Abbé Mayeul de Cluny qui avait été l'ami de ce
Saint, eut aussi une Révélation de sa Naissance Céleste; il l'annonça à ses Moines lorsqu'ils se
mettaient à table : "Notre frère l'Evêque Gérard de Toul vient de mourir. Quoiqu'il ait été très
vertueux pendant sa vie, il se peut faire qu'il ait besoin de notre secours car on ne peut entrer
dans le Ciel sans une grande pureté; prions pour lui." Tous les Moines de Cluny se mirent en
prières pour le Repos de l'âme de l'Evêque et l'Abbé lui rendit les devoirs d'un parfait ami.
Le bruit de l’Endormissement du Saint Pontife s'étant répandu dans tout le pays, les Evêques
et les grands du Royaume de Lorraine voulurent l'honorer en assistant à ses obsèques. Une
foule de peuple y accourut de toutes parts et après que les grands et les petits lui eurent baisé
les pieds et les mains, le clergé fit la cérémonie de sa sépulture avec tout le faste que le Saint
méritait. Il fut inhumé au milieu du choeur de la cathédrale où Frédéric de Void, Chanoine de
cette église, a fait depuis lors élever un très beau mausolée de cuivre. La charité qui fut la
source des plus grands Miracles que Saint Gérard opéra pendant sa vie, ayant pris de
nouveaux accroissements après sa Naissance au Ciel. Son tombeau devint un asile public à
tous les malheureux qui implorèrent le secours de sa puissance, trouvèrent aide et protection,
soulagement et consolation.
Le premier exemple que Videric en rapporte est la guérison d'un paralytique de la paroisse de
Saint-Agnant : après avoir raconté en détail ce Miracle et beaucoup d'autres, l'historien
ajoute : "Ce Saint a cessé de faire des Miracles lorsque le peuple a malheureusement oublié de
rendre à Dieu le culte qui Lui est dû sans vouloir se convertir à Lui par une meilleure vie.
Aussi, a-t-on vu depuis ce temps-là que les pestes et les guerres ont affligé cette ville et son
territoire; qu'Eudes, comte de Champagne, est entré à main armée dans le Barrois et dans le
comté de Toul; qu'il y a porté la désolation et les meurtres; que les Leuquois et les Barisiens
furent châtiés par le Seigneur jusqu'en 1038 mais qu'ayant alors eu recours à leur Bienheureux
Evêque dans des sentiments de pénitence, il a recommencé à leur faire sentir les effets de son
intercession." Cet auteur donne ensuite, entre autres preuves, la guérison d'un aveugle l'an
1050, le jour même que l'on faisait la fête de notre Saint avant son élévation à l'honneur des
Autels.
Une Sainteté déclarée par tant de Miracles, si connue et si respectée dans le royaume de
Lorraine devait porter l'Eglise à mettre Gérard dans le catalogue des Saints. Il demeura
néanmoins cinquante-sept ans ou environ sans être "canonisé," comme le disent les Latins,
c’est-à-dire publiquement glorifié. Mais Dieu Qui avait couronné dans le Ciel Son serviteur,
voulut qu'un de ses successeurs dans l'évêché de Toul lui rendit la justice qui lui était due sur
la terre.
22
Léon IX, successeur de Saint Gérard à l'évêché de Toul, fut entre-temps élu évêque et pape de
Rome, hérético-schismatique depuis 1054. Bien qu'en devenant évêque de Rome Léon
n'aurait pas dû ni pu rester en même temps évêque de Toul, il se fit qu'il occupa les deux
sièges. Aussi, c'est en tant que successeur de Gérard qu'il introduisit donc la cause lors d'un
concile tenu à Rome en 1050 qui ordonna qu'on ferait sa fête ainsi qu'il paraît dans la Bulle de
sa "canonisation" qui se lit tout au long dans le manuscrit de Saint-Mansuy mais dont nous ne
donnerons ici qu'un extrait qui terminera dignement la vie de ce Saint Evêque :
"Léon l'Evêque, Serviteur des Serviteurs de Dieu,* etc. Peu de temps avant nous, un Evêque
nommé Gérard occupait le siège épiscopal de Toul d'où nous avons été tiré pour être promu
au siège apostolique de Rome non pas assurément pour nos mérites mais par la Volonté du
Tout Puissant Qui dispose de toutes choses à Son Gré. Cet Evêque avait reçu du Père Céleste
deux talents : la connaissance du Bien et la pratique de ce même Bien, à l'aide desquels il put
comprendre intimement la Loi Divine et l'accomplir en tous points. Il sut faire fructifier les
talents que Dieu lui avait donnés; il convertit les âmes en leur annonçant les paroles du Salut
et en pratiquant lui-même ce qu'il enseignait, de manière qu'il offrait au Seigneur un double
gain, gage des Eternelles Récompenses. Il ceignit ses reins d'une chasteté angélique et porta
dans ses mains des lampes ardentes par les exemples de vertu qu'il s'appliqua sans cesse à
donner aux autres. Il désirait si vivement s'unir à son Dieu qu'il répétait tous les jours que son
âme soupirait après Lui comme le cerf altéré soupire après l'eau des fontaines. Et comme sa
vie était l'innocence même, qu'il admettait les pauvres à sa table, qu'il pratiquait toutes les
vertus évangéliques et qu'il ne faisait rien, soit en prêchant, soit en enseignant qui ne fût Saint
et agréable à Dieu, il obtint de Lui de faire des Miracles dont plusieurs témoins sont encore
vivants. Nous avons demandé au synode s'il devait être mis au nombre des Saints. Les
archevêques, les évêques, les abbés, les clercs et les laïques ont répondu tous unanimement
que Gérard était un Homme Saint et qu'il devait être vénéré comme Saint. En conséquence,
nous avons ordonné avec le consentement des pères du concile que dès maintenant il soit tenu
Saint et honoré comme tel à Toul, le 9 des calendes de mai comme le sont Saint Mansuy et
Saint Epvre et tous les autres Saints par tout l'univers. Nous désirons aller nous-même faire la
translation de son corps vénérable et le placer sous un autel particulier pour la plus grande
Gloire de Jésus-Christ Qui S'est fait homme pour nous."
Léon IX vint en effet à Toul en 1051 pour faire la translation du corps de Saint Gérard,
accompagné de l'archevêque Halinard de Lyon; de l'archevêque Hugues de Besançon; de
l'archevêque Georges de Colozza; de plusieurs évêques et d'un grand nombre de personnes.
Le peuple y était venu de la province en si grand nombre que le pontife papiste dut retarder la
cérémonie et ordonner qu'elle se fit de nuit pour éviter les désordres qui accompagnent
ordinairement les grandes foules. Le corps de notre Saint fut trouvé incorrompu; il en fut de
même de ses vêtements, à l'exception de quelques parties réduites en poudre. Son visage était
plus vermeil et plus blanc que pendant sa vie. Cette translation eut lieu le 22 octobre. Il est
désormais fêté le 23 avril.
* terme remontant à Saint Grégoire le Grand.
SAINTS MARTYRS EUSÈBE, NÉON, LÉONCE, LONGIN ET QUATRE AUTRES À
NICOMÉDIE 21 septembre - 23 – 24 – 28 avril
Après avoir été cruellement tourmentés, ils périrent par le glaive durant la persécution de
Dioclétien (vers 303). D'après une tradition, ces huit Chrétiens se seraient converti en voyant
le supplice de Saint Georges et auraient été martyrisés un jour après lui.
ou
23
Ces quatre étaient les compagnons soldats de Saint Georges. Etant témoins de la courageuse
endurance et des Miracles de Saint Georges, ces magnifiques soldats devinrent Chrétiens, ce
pour quoi ils furent décapités.
ou
The Martyrs Eusebios, Neon, Leontios, Longin and 40 Others were present at the sufferings
of the GreatMartyr George (+ 303, Comm. 23 April), through which they came to believe in
Christ. They were then locked up in prison. After the execution of the GreatMartyr George,
the emperor Diocletian (284-305) issued an edict, that all the prisoners were to offer sacrifice
to the idols. The Martyrs refused. They beat them with iron rods, almost laying bare their
insides, and then their heads were chopped off with the sword (+ 303).
Sts Anatole et Protoleon, officiers de la garde, Athanase, magicien converti et Glykerios,
paysan, compagnons de martyre de St Georges (vers 304). Sts. Martyrs Félix, Fortunat et
Achillée de Valence- St Thérinos de Bothrote- St Georges Chypriote de nation, domestique
d'un diplomate occidental, Martyr par la main des Musulmans à Ptolémaïs (St-Jean-d'Acre) en
Palestine (1752). - St Lazare le Bulgare- St Donat, Martyr par le glaive. -St Valere, Martyr par
le glaive. -St Ibar, apôtre en Irlande (Ve siècle). -Ste Pusine, soeur des Stes Lindrue, Emma,
Houe, Francule et Menehould, Vierge consacrée en Champagne, disciple de St Alpin l'Evêque
de Châlons-en-Champagne (Ve siècle). -St Marole, Syrien de nation l'Evêque de Milan,
confesseur (423). -St Gerard, natif de Cologne en Rhénanie, prince-évêque de Toul en
Lorraine (994). Bien qu'il vécut à une date tardive, son orthodoxie est prouvée par le fait qu'il
attira à lui des moines grecs et irlandais et qu'il créa un choeur qui chantait en grec, ce qui
n'était pas neutre dans le contexte où se préparait le schisme.-St Georges de Chenkoursk, folen-
Christ (Russie 1462). -St Lazare, berger bulgare, Martyr par la main des Musulmans près
de Pergame en Asie mineure (1802). -St Igor, prêtre, Martyr (1918). -St Jean, prêtre, Martyr
(1940).
Lecture de l’Epître
Actes XII : 1-11
12.1 Vers le même temps, le roi Hérode se mit à maltraiter quelques membres de l'Église, 12.2 et
il fit mourir par l'épée Jacques, frère de Jean. 12.3 Voyant que cela était agréable aux Juifs, il fit
encore arrêter Pierre. -C'était pendant les jours des pains sans levain. - 12.4 Après l'avoir saisi
et jeté en prison, il le mit sous la garde de quatre escouades de quatre soldats chacune, avec
l'intention de le faire comparaître devant le peuple après la Pâque.
12.5 Pierre donc était gardé dans la prison; et l'Église ne cessait d'adresser pour lui des
prières à Dieu. 12.6 La nuit qui précéda le jour où Hérode allait le faire comparaître, Pierre, lié
de deux chaînes, dormait entre deux soldats; et des sentinelles devant la porte gardaient la
prison. 12.7 Et voici, un ange du Seigneur survint, et une lumière brilla dans la prison. L'ange
réveilla Pierre, en le frappant au côté, et en disant: Lève-toi promptement! Les chaînes
tombèrent de ses mains. 12.8 Et l'ange lui dit: Mets ta ceinture et tes sandales. Et il fit ainsi.
L'ange lui dit encore: Enveloppe-toi de ton manteau, et suis-moi. 12.9 Pierre sortit, et le suivit,
ne sachant pas que ce qui se faisait par l'ange fût réel, et s'imaginant avoir une vision. 12.10
Lorsqu'ils eurent passé la première garde, puis la seconde, ils arrivèrent à la porte de fer qui
mène à la ville, et qui s'ouvrit d'elle-même devant eux; ils sortirent, et s'avancèrent dans une
rue. Aussitôt l'ange quitta Pierre. 12.11 Revenu à lui-même, Pierre dit: Je vois maintenant d'une
manière certaine que le Seigneur a envoyé son ange, et qu'il m'a délivré de la main d'Hérode
et de tout ce que le peuple juif attendait. 12.12 Après avoir réfléchi, il se dirigea vers la maison
24
de Marie, mère de Jean, surnommé Marc, où beaucoup de personnes étaient réunies et
priaient.
Lecture de l’Evangile
Jean XV : 17-XVI : 2
15.17 Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres.
15.18 Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. 15.19 Si vous étiez du monde, le
monde aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai
choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait. 15.20 Souvenez-vous de la
parole que je vous ai dite: Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont
persécuté, ils vous persécuteront aussi; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre.
15.21 Mais ils vous feront toutes ces choses à cause de mon nom, parce qu'ils ne connaissent
pas celui qui m'a envoyé. 15.22 Si je n'étais pas venu et que je ne leur eusses point parlé, ils
n'auraient pas de péché; mais maintenant ils n'ont aucune excuse de leur péché. 15.23 Celui qui
me hait, hait aussi mon Père. 15.24 Si je n'avais pas fait parmi eux des oeuvres que nul autre n'a
faites, ils n'auraient pas de péché; mais maintenant ils les ont vues, et ils ont haï et moi et mon
Père. 15.25 Mais cela est arrivé afin que s'accomplît la parole qui est écrite dans leur loi: Ils
m'ont haï sans cause.
15.26 Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l'Esprit de
vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi; 15.27 et vous aussi, vous rendrez
témoignage, parce que vous êtes avec moi dès le commencement.
16.1 Je vous ai dit ces choses, afin qu'elles ne soient pas pour vous une occasion de chute. 16.2
Ils vous excluront des synagogues; et même l'heure vient où quiconque vous fera mourir
croira rendre un culte à Dieu.
REFLEXION - Durant une des révoltes à Constantinople sous le règne de l'Empereur
Constantin, quelques aigris brisèrent le nez et les oreilles de la statue de l'Empereur dans la
ville. Nombre d'adulateurs se précipitèrent chez l'Empereur et avec grand dégoût lui
rapportèrent comment les rebelles avaient brisé le nez et les oreilles de ses statues et lui
demandèrent de punir les transgresseurs avec les plus sévères peines. Le Grand Empereur tâta
son nez et ses oreilles avec ses mains et dit aux flatteurs : "Je sens que mon nez et mes oreilles
sont entiers et intacts!" Les flatteurs furent honteux et se retirèrent. Chaque royale libéralité
fait que nous aurons tous à endurer les insultes d'autres. Et pourtant, soyons particulièrement
prudents lorsque nous écoutons des accusations portées contre d'autres que nos flatteurs nous
apportent. Nous devrions toujours confesser devant Dieu et devant nous-mêmes que nous, par
nos péchés, nous méritons des injures bien plus grandes que celles qui sont perpétrées à notre
encontre.
CONTEMPLATION - Pour contempler le Seigneur Jésus-Christ Ressuscité :
1. Comment Sa Résurrection est le début d'un jour neuf et radieux dans l'Histoire de
l'humanité;
2. Comment Sa Résurrection est ma paix, ma force et la résurrection de mon âme déjà
maintenant alors que je suis encore dans mon corps.
HOMELIE - A propos du réveil des esprits purs.
"Voici déjà, très chers, la deuxième lettre que je vous écris; dans les deux je fais appel à vos
souvenirs pour éveiller en vous une saine intelligence." (2 Saint Pierre 3,1).
Voyez-vous, frères, le but avec lequel le Saint Apôtre Pierre rédige son épître? Pour éveiller
dans les gens leur esprit pur!
Le Saint Apôtre considère cela comme essentiel. Et en vérité, c'est la chose principale. Car si
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en chaque homme l'esprit pur qui sommeille était réveillé, il n'y aurait plus la moindre âme
humaine sur terre laissée sans croire dans le Christ Seigneur; plus aucune qui ne L'aurait pas
confessé comme le Crucifié et Ressuscité, le Sauveur du monde et qui ne se serait pas, plein
de contrition, tourné vers la repentance pour tous les péchés commis par les encouragements
d'un esprit impur.
Rien ne nous tient plus éloigné de la Bonne Nouvelle (Evangile) qu'un esprit impur. Qu'est-ce
qui rend l'esprit humain de l'homme impur? Le péché rend l'esprit humain impur comme le
lait quand on y verse du poison; il devient entièrement empoisonné et ainsi en est-il de l'esprit
humain lorsque le péché impur y pénètre, tout devient aussi impur. Tout péché est impur; tout
péché rend l'esprit de l'homme impur, boueux et empoisonné. Toute connaissance qu'un esprit
impur possède est impure comme une image boueuse et souillée d'un objet vu dans un miroir
boueux et souillé. "Pour le pur, toutes les choses sont pures" (Tite 1,15) dit Paul, l'autre Chef-
Apôtre. Pendant qu'Adam avait un esprit pur en Paradis, toute sa Connaissance du Créateur et
des choses créées était claire et pure. Le péché obscurcit son esprit et celui de ses descendants.
Cet esprit paradisiaque, pur, de l'homme sans péché n'est pas mort, il est plutôt endormi dans
l'homme soumis au péché. Il est nécessaire de seulement le réveiller et alors il va sans se
tromper ramener l'homme au Christ. C'est pourquoi l'Apôtre prend la responsabilité de
réveiller les hommes à cet esprit originel pur, clair et capable de discernement que Dieu lui
avait donné.
Ô mes frères, aidons le Saint Apôtre dans l'éveil des hommes, lui qui fut crucifié tête en bas
sur la Croix en raison de sa prédication, aidons-le autant que nous sommes concernés et afin
d'éveiller en chacun de nous notre propre esprit pur. Si chacun d'entre nous fait cela, nous
verrons que tous nous avons un seul esprit. Car l'esprit pur est un tandis que les esprits impurs
sont légion!
Ô Seigneur Ressuscité, Tu éveilles en nous un pur esprit par les prières de Ton Saint Apôtre
Pierre.
A Toi soient la Gloire et la reconnaissance, à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."
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