mardi 6 mars 2012

Vie de Saint Polycarpe de Smyrne et autres Vies de Saints.

23 février – 7 mars 2012
Cycle mobile (Pascalion): Mercredi la Deuxième Semaine du Grand Carême
Il n’y a pas de Divine Liturgie ce jour en raison du Grand Carême
Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
Cycle fixe : Commémorations
SAINT HIÉROMARTYR POLYCARPE L'EVÊQUE DE SMYRNE (+ 167)
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Dans sa jeunesse, il connut le Saint Apôtre Saint Jean le Théologien dont il est devenu le
disciple. Evêque de Smyrne, il transmettra la tradition johannique au jeune Irénée, le futur
Evêque de Lyon. Lorsqu'éclate la persécution commandée par Marc-Aurèle, l'empereurphilosophe,
Saint Polycarpe est très âgé. Il est plein de noblesse devant le proconsul : "Voilà
bientôt quatre-vingt six ans que je sers le Christ et Il ne m'a fait aucun mal. Comment
pourrais-je outrager Mon Roi et Mon Sauveur?" Il est alors brûlé vif "comme un pain dans le
four" selon son expression.
Paroles de Saint Polycarpe au moment de son martyre
Seigneur Dieu Tout Puissant, Père de Jésus Christ Ton Enfant Bien-Aimé, de Qui nous avons
reçu connaissance de Ton Nom, Toi, le Dieu des Anges, des Puissances et de toute la
Création ainsi que de la race des Justes qui vivent en ta présence, je Te bénis de m’avoir jugé
digne de ce jour et de cette heure afin de me faire prendre part au nombre de Tes Témoins et
de participer au Calice de Ton Christ pour la Résurrection de la Vie Eternelle de l’âme et du
corps
ou
Le Glorieux Polycarpe qui fut d'après son disciple Saint Irénée de Lyon "Disciple des Apôtres
et familier de ceux qui avaient vu le Seigneur" naquit à Ephèse au temps de l'empereur
Vespasien (vers l'an 70). Avant de consommer leur martyre, ses Saints Parents confièrent leur
enfant à une Pieuse et Noble Femme, Callista qui l'éleva dans la Crainte de Dieu et l'Amour
des Saintes Vertus. Mû de compassion, l'enfant appliquait si bien les préceptes de l'aumône
qu'il vida les réserves de sa mère adoptive pour les distribuer aux pauvres. Et comme celles-ci
s'étaient de nouveau miraculeusement remplies, Callista changea son nom de Pancrace pour
celui de Polycarpe (c'est-à-dire "fruit abondant").
Parvenu à maturité, il devint disciple de Saint Jean le Théologien qui proclamait alors la
Bonne Nouvelle dans la province d'Asie, en compagnie de Saint Boucole et de Saint Ignace le
Théophore s'imprégnant de son enseignement et de tout ce qui pouvait rappeler la vie du
Seigneur, Polycarpe partagea avec empressement toutes les tribulations du Disciple Bien-aimé
jusqu'à son exil à Patmos. Saint Jean ordonna alors Boucole Evêque de la grande et illustre
cité de Smyrne et il lui confia Polycarpe comme aide et compagnon de travaux. Parvenu à
Smyrne, Polycarpe fut ordonné Prêtre et chargé du soin des orphelins jusqu'au jour où
prévoyant sa Naissance Céleste prochaine, Saint Boucole désigna l'humble Polycarpe pour lui
succéder.
Devenu par la Volonté de Dieu et de son Père Spirituel pasteur de l'Eglise de Smyrne,
Polycarpe s'acquitta dès lors de sa tâche en imitant parfaitement la conduite de ses pères et
répétant avec fidélité leurs paroles et celles qu'ils avaient recueillies de la bouche même du
Seigneur. De son exil à Patmos, Saint Jean adressait ses éloges à l'Ange de l'Eglise de Smyrne
et l'encourageait à rester fidèle jusqu'à la mort pour recevoir la Couronne de la Vie Eternelle.
Revêtu de la Grâce Divine, il accomplit de nombreux Miracles : il éteignit par sa prière un
incendie qui menaçait la contrée depuis sept jours, fit tomber une pluie bienfaisante au terme
d'une longue sécheresse, délivra des possédés et guérit des malades de sorte que grâce à lui
les païens se convertissaient en grand nombre.
Quand, vers le début de l'épiscopat de Polycarpe (vers 101), Saint Ignace fut condamné à mort
et envoyé enchaîné à Rome pour être livré aux bêtes; il passa par Smyrne et fut heureux
d'embrasser une dernière fois le Saint Evêque. Parvenu à Troade, il lui adressa une lettre pour
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le remercier de son hospitalité, lui remit le soin de l'Eglise d'Antioche et lui transmit des
conseils Divinement inspirés sur les devoirs du pasteur : "Je glorifie le Seigneur de m'avoir
jugé digne de contempler ton visage irréprochable. Justifie ta dignité épiscopale par une
entière sollicitude de chair et d'esprit. Préoccupe-toi de l'union au-dessus de laquelle il n'y a
rien de meilleur. Supporte avec patience tous les frères comme le Seigneur le supporte toimême.
Porte les infirmités de tous, comme un athlète accompli. Le temps présent te réclame
pour obtenir Dieu, comme le pilote attend le vent et comme l'homme battu par la tempête
attend le port ..."*
* Saint Ignace d'Antioche, Epître à Polycarpe 1-3
Par la suite, Saint Polycarpe écrivit aux Chrétiens de Philippes pour les féliciter d'avoir
accueilli Ignace et les Saints Martyrs : "... /… les images de la véritable charité que vous avez
escortées comme il convenait de le faire, eux qui étaient enchaînés de ces liens dignes des
Saints qui sont les diadèmes de ceux qui ont été vraiment choisis par Dieu."* Il les exhorte à
persévérer dans cette patience qu'ils ont vue chez les Martyrs et il leur expose les principes de
vie d'une communauté chrétienne amie de la charité : "La Foi est notre mère à tous, elle est
source de l'Espérance et elle est précédée de l'Amour pour Dieu pour le Christ et pour le
prochain. Celui qui demeure en ces vertus a accompli les Commandements de la Justice car
celui qui a la charité est loin de tout péché."*
* Epître aux Philippiens 1
Il dirigea ainsi, de manière tout apostolique, Son Eglise pendant plus de cinquante ans. Vers
154 alors qu'il était un vieillard chargé de jours, il fit un voyage à Rome pour s'entretenir avec
le Pape Anicet du différend qui séparait Rome des Eglises d'Asie sur la date de Pâque et pour
prendre la défense de la Vraie Foi contre les hérésies. Le rayonnement de sa Sainteté et son
enseignement y provoquèrent la conversion d'un grand nombre d'âmes qui s'étaient laissées
séduire par les hérétiques Valentin et Marcion. Au moment de quitter Rome, le Pape lui céda,
par déférence, la présidence de la Synaxe eucharistique et après avoir échangé un Saint
Baiser, ils se quittèrent en paix dans le respect mutuel des différences légitimes entre les
Eglises locales.
Peu de temps après son retour à Smyrne (l55), une très violente persécution déclenchée par
l'empereur Marc Aurèle (161-180) bouleversa toutes les Eglises d'Asie. C'est alors qu'à la
suite d'un groupe de douze Martyrs originaires de Philadelphie, Saint Polycarpe, âgé de
quatre-vingt-six ans, trouva une mort glorieuse, le Grand Samedi, de manière semblable à la
Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Nous résumons et produisons ici la lettre de l'Eglise de Smyrne sur le martyre de Saint
Polycarpe, un des premiers documents hagiographiques écrit par un témoin oculaire qui reste
frappant par sa sobre grandeur. Traduction française cfr. Les Ecrits des Pères Apostoliques,
Paris, Cerf, 1963, pp. 222-237. Il est transmis sous une forme légèrement différente par
Eusèbe de Césarée, Hist. Eccles. IV, 15 (SC 31, 181-190) :
Le martyre de Polycarpe : Lettre de l’Eglise de Smyrne
L'Église de Dieu qui séjourne à Smyrne à l'Église de Dieu qui séjourne à Philomelium et à
toutes les communautés de la Sainte Eglise Catholique [=universelle; pas catholique romaine
ou papiste] qui séjournent en tout lieu : que la Miséricorde, la Paix et l'Amour de Dieu le Père
et de Notre Seigneur Jésus-Christ vous soient données en plénitude (cfr. Jude 2).
1.1. Nous vous écrivons, frères, au sujet des Martyrs et du Bienheureux Polycarpe qui par son
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martyre a pour ainsi dire mis le sceau à la persécution en la faisant cesser. Presque tous les
événements antérieurs sont arrivés pour que le Seigneur nous montre encore une fois un
martyre conforme à l'Évangile.
2. Comme le Seigneur, en effet Polycarpe a attendu d'être livré pour que nous aussi nous
soyons ses imitateurs, sans regarder seulement à notre intérêt mais aussi à celui du prochain
(cfr. Ph 2, 4). Car c'est le fait d'une charité vraie et solide que de ne pas chercher seulement à
se sauver soi-même mais aussi à sauver tous les frères.
2.1. Bienheureux donc et généreux tous ces Martyrs qui sont arrivés selon la Volonté de Dieu.
Car il nous faut être assez pieux pour attribuer à Dieu la puissance sur toutes choses.
2. Qui n'admirerait la générosité de ces héros, leur patience, leur amour pour le Maître?
Déchirés par les fouets, au point qu'on pouvait voir la constitution de leur chair jusqu'aux
veines et aux artères intérieures, ils demeuraient fermes si bien que les spectateurs eux-mêmes
en gémissaient de compassion. Ils en vinrent à un tel degré de courage que pas un d'entre eux
ne dit un mot ni ne poussa un soupir. Ils nous montrèrent à tous que dans leurs tortures les
Généreux Martyrs du Christ n'étaient plus dans leur corps ou plutôt que le Seigneur était là
qui s'entretenait avec eux.
3. Attentif à la Grâce du Christ, ils méprisaient les tortures de ce monde et en une heure ils
achetaient la Vie Eternelle. Le feu même des bourreaux inhumains était froid pour eux car ils
avaient devant les yeux la pensée d'échapper au feu éternel qui ne s'éteint pas et des yeux de
leur coeur ils regardaient les biens réservés à la patience, biens que l'oreille n'a pas entendus
que l'oeil n'a pas vus, auxquels le coeur de l'homme n'a pas songé (1Co 2, 9; cfr. Is 64, 3) mais
que le Seigneur leur a montrés, à eux qui n'étaient plus des hommes mais déjà des Anges. 4.
De même ceux qui avaient été condamnés aux bêtes enduraient de terribles supplices; on les
étendit sur des coquillages piquants et on leur fit subir toutes sortes de tourments variés pour
les amener à renier, si possible, par ce supplice prolongé.
3.1. Le diable machinait contre eux toutes sortes de supplices mais grâce à Dieu, il ne put
l'emporter contre aucun d'entre eux. Le généreux Germanicus fortifiait leur timidité par sa
constance; il fut admirable dans la lutte contre les bêtes; le proconsul voulait le fléchir et lui
disait d'avoir pitié de sa jeunesse mais il attira sur lui la bête en lui faisant violence, voulant
être plus vite délivré de cette vie injuste et inique.
2. Alors toute la foule étonnée devant le courage de la Sainte et Pieuse Race des Chrétiens,
s'écria : "A bas les athées; faites venir Polycarpe."
4.1. Mais l'un d'entre eux, nommé Quintus, un Phrygien récemment arrivé de Phrygie, fut pris
de peur à la vue des bêtes. C'est lui qui avait entraîné quelques frères à se présenter
spontanément avec lui devant le juge. Le proconsul, par ses prières instantes, réussit à le
persuader de jurer et de sacrifier. C'est pourquoi, frères, nous ne louons pas ceux qui se
présentent d'eux-mêmes puisque ce n'est pas l'Enseignement de l'Évangile.
5.1. Quant à l'Admirable Polycarpe, tout d'abord il ne se troubla pas à ces nouvelles mais il
voulait rester en ville mais la plupart cherchaient à le persuader de s'éloigner secrètement. Il
se retira donc dans une petite propriété située non loin de la ville avec un petit nombre de
compagnons; nuit et jour il ne faisait que prier pour tous les hommes et pour les Églises du
monde entier, comme c'était son habitude.
2. Et étant en prière, il eut une vision, trois jours avant d'être arrêté : il vit son oreiller
entièrement brûlé par le feu et se tournant vers ses compagnons il leur dit : "Je dois être brûlé
vif."
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6.1. Comme on continuait à le chercher, il passa dans une autre propriété et aussitôt arrivèrent
ceux qui le cherchaient. Ne le trouvant pas, ils arrêtèrent deux petits esclaves et l'un d'eux, mis
à la torture, avoua.
2. Il lui était donc impossible d'échapper puisque ceux qui le livraient étaient dans sa maison
et l'irénarque qui avait reçu le même nom qu'Hérode, était pressé de le conduire au stade; ainsi
lui, il accomplirait sa destinée, en entrant en communion avec le Christ, tandis que ceux qui
l'avaient livré recevraient le châtiment de Judas lui-même.
7.1. Prenant avec eux l'esclave, c'était un vendredi vers l'heure du dîner, les policiers et les
cavaliers, armés comme à l'ordinaire, partirent comme pour courir "après un bandit" (cfr. Mt
26, 55). Et tard dans la soirée, survenant tous ensemble, ils le trouvèrent couché dans une
petite chambre à l'étage supérieur. Il pouvait encore s'en aller dans une autre propriété mais il
ne le voulut pas et dit : " Que la Volonté de Dieu soit faite. "
2. Apprenant donc que les agents étaient là, il descendit et causa avec eux; ils s'étonnaient de
son âge et de son calme et de toute la peine qu'on prenait pour arrêter un homme aussi âgé.
Aussitôt, à l'heure qu'il était, il leur fit servir à manger et à boire autant qu'ils voulaient; il leur
demanda seulement de lui donner une heure pour prier à son gré.
3. Ils le lui accordèrent et debout, il se mit à prier, rempli de la Grâce de Dieu au point que
deux heures durant il ne put s'arrêter de parler et que ceux qui l'entendaient en étaient étonnés
et que beaucoup se repentirent d'être venus arrêter un si Saint Vieillard.
8.1. Quant enfin, il cessa sa prière dans laquelle il avait rappelé tous ceux qu'il avait jamais
rencontrés, petits et grands, illustres ou obscurs et toute l'Église catholique [=universelle]
répandue par toute la terre, l'heure étant venue de partir, on le fit monter sur un âne et on
l'emmena vers la ville; c'était jour de grand sabbat.
2. L'irénarque Hérode et son père Nicétès vinrent au-devant de lui et le firent monter dans leur
voiture; assis à côté de lui, ils essayaient de le persuader en disant : "Quel mal y a-t-il à dire :
César est Seigneur, à sacrifier et tout le reste pour sauver sa vie?" Lui, d'abord, ne répondit
pas et comme ils insistaient, il dit : "Je ne ferai pas ce que vous me conseillez."
3. Alors, ne réussissant pas à le persuader, ils lui dirent toutes sortes d'injures et il le firent
descendre de la voiture si précipitamment qu'il se déchira le devant de la jambe. Sans se
retourner et comme si rien ne lui était arrivé, il marchait allègrement; il allait vers le stade et il
y avait un tel tumulte dans le stade que personne ne pouvait s'y faire entendre.
9.1. Quand Polycarpe entra dans le stade, une voix du Ciel se fit entendre : "Courage,
Polycarpe et sois un homme." Personne ne vit celui qui parlait mais la voix, ceux des nôtres
qui étaient là l'entendirent. Enfin, on le fit entrer et le tumulte fut grand quant le public apprit
que Polycarpe était arrêté.
2. Le proconsul se le fit amener et lui demanda si c'était lui Polycarpe. Il répondit que oui et le
proconsul cherchait à le faire renier en lui disant : "Respecte ton grand âge" et tout le reste
qu'on a coutume de dire en pareil cas; "Jure par la fortune de César, change d'avis, dis : A bas
les athées." Mais Polycarpe regarda d'un oeil sévère toute cette foule de païens impies dans le
stade et fit un geste de la main contre elle puis soupirant et levant les yeux, il dit : "A bas les
athées."
3. Le proconsul insistait et disait : "Jure et je te laisse aller, maudis le Christ;" Polycarpe
répondit : " Il y a quatre-vingt six ans que je le sers et il ne m'a fait aucun mal; comment
pourrais-je blasphémer mon roi qui m'a sauvé?"
10.1. Et comme il insistait encore et disait : "Jure par la fortune de César." Polycarpe
répondit : "Si tu t'imagines que je vais jurer par la fortune de César, comme tu dis et si tu fais
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semblant de ne pas savoir qui je suis, écoute je te le dis franchement : Je suis Chrétien. Et si tu
veux apprendre de moi la doctrine du Christianisme, donne-moi un jour et écoute-moi."
2. Le proconsul répondit : "Persuade cela au peuple." Polycarpe reprit : "Avec toi, je veux
bien discuter; nous avons appris en effet à donner aux autorités et aux puissances établies par
Dieu le respect convenable, si cela ne nous fait pas tort. Mais ceux-là, je ne les estime pas si
dignes que je me défende devant eux."
11.1. Le proconsul dit : "J'ai des bêtes et je te livrerai à elles si tu ne changes pas d'avis." Il
dit : "Appelle-les, il est impossible pour nous de changer d'avis pour passer du mieux au pire
mais il est bon de changer pour passer du mal à la Justice."
2. Le proconsul lui répondit : "Je te ferai brûler par le feu puisque tu méprises les bêtes, si tu
ne changes pas d'avis." Polycarpe lui dit : "Tu me menaces d'un feu qui brûle un moment et
peu de temps après s'éteint car tu ignores le feu du Jugement à venir et du supplice éternel
réservé aux impies. Mais pourquoi tarder? Va, fais ce que tu veux. "
12.1. Voilà ce qu'il disait et beaucoup d'autres choses encore; il était tout plein de force et de
joie et son visage se remplissait de Grâce. Non seulement il n'avait pas été abattu ni troublé
par tout ce qu'on lui disait mais c'était au contraire le proconsul qui était stupéfait; il envoya
son héraut au milieu du stade proclamer trois fois : " Polycarpe s'est déclaré Chrétien."
2. A ces paroles du héraut, toute la foule des païens et des Juifs, établis à Smyrne avec un
déchaînement de colère, se mit à pousser de grands cris : "Voilà le Docteur de l'Asie, le Père
des Chrétiens, le destructeur de nos dieux; c'est lui qui enseigne tant de gens à ne pas sacrifier
et à ne pas adorer." En disant cela, ils poussaient des cris et demandaient à l'asiarque Philippe
de lâcher un lion sur Polycarpe. Celui-ci répondit qu'il n'en avait pas le droit puisque les
combats de bêtes étaient terminés.
3. Alors il leur vint à l'esprit de crier tous ensemble : "Que Polycarpe soit brûlé vif!" Il fallait
que s'accomplît la vision qui lui avait été montrée : pendant sa prière, voyant son oreiller en
feu, il avait dit d'un ton prophétique aux fidèles qui étaient avec lui : "Je dois être brûlé vif"
(V, 2).
13.1. Alors les choses allèrent très vite, en moins de temps qu'il n'en fallait pour les dire : surle-
champ la foule alla ramasser dans les ateliers et dans les bains du bois et des fagots, les
Juifs surtout y mettaient de l'ardeur, selon leur habitude.
2. Quand le bûcher fut prêt, il déposa lui-même tous ses vêtements et détacha sa ceinture puis
il voulut se déchausser lui-même : il ne le faisait pas auparavant parce que toujours les fidèles
s'empressaient à qui le premier toucherait son corps : même avant son martyre, il était
toujours entouré de respect à cause de la Sainteté de sa vie.
3. Aussitôt donc, on plaça autour de lui les matériaux préparés pour le bûcher; comme on
allait l'y clouer, il dit : "Laissez-moi ainsi : celui qui me donne la force de supporter le feu, me
donnera aussi, même sans la protection de vos clous, de rester immobile sur le bûcher."
14.1. On ne le cloua donc pas mais on l'attacha. Les mains derrière le dos et attaché, il
paraissait comme un bélier de choix pris d'un grand troupeau pour le sacrifice, un holocauste
agréable préparé pour Dieu. Levant les yeux au Ciel, il dit : "Seigneur, Dieu Tout Puissant,
Père de Ton enfant bien-aimé, Jésus-Christ, par Qui nous avons reçu la connaissance de Ton
Nom, Dieu des Anges, des Puissances, de toute la création et de toute la race des Justes qui
vivent en Ta Présence,
2. je Te bénis pour m'avoir jugé digne de ce jour et de cette heure, de prendre part au nombre
de Tes Martyrs, au Calice de Ton Christ pour la Résurrection de la Vie Eternelle de l'âme et
du corps dans l'incorruptibilité de l'Esprit-Saint. Avec eux puissé-je être admis aujourd'hui en
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Ta Présence comme un sacrifice gras et agréable, comme Tu l'avais préparé et manifesté
d'avance, comme Tu l'as réalisé, Dieu sans mensonge et véritable.
3. Et c'est pourquoi pour toutes choses je Te loue, je Te bénis, je Te glorifie, par le Grand
Prêtre Eternel et Céleste Jésus-Christ, Ton enfant bien-aimé, par qui soit la Gloire à Toi avec
Lui et l'Esprit-Saint maintenant et dans les siècles à venir.
15.1. Quand il eut fait monter cet Amen et achevé sa prière, les hommes du feu allumèrent le
feu. Une grande flamme brilla et nous vîmes une merveille, nous à qui il fut donné de le voir
et qui avions été gardés pour annoncer aux autres ces événements.
2. Le feu présenta la forme d'une voûte comme la voile d'un vaisseau gonflée par le vent qui
entourait comme d'un rempart le corps du Martyr. Il était au milieu, non comme une chair qui
brûle mais comme un pain qui cuit ou comme de l'or ou de l'argent brillant dans la fournaise.
Et nous sentions un parfum pareil à une bouffée d'encens ou à quelque autre précieux
aromate.
16.1. A la fin, voyant que le feu ne pouvait consumer son corps, les impies ordonnèrent au
confector d'aller le percer de son poignard. Quand il le fit, jaillit une quantité de sang qui
éteignit le feu et toute la foule s'étonna de voir une telle différence entre les incroyants et les
élus.
2. Parmi ceux-ci fut l'Admirable Martyr Polycarpe qui fut, en nos jours, un maître apostolique
et prophétique, l'Evêque de l'Église catholique [=universelle] de Smyrne; toute parole qui est
sortie de sa bouche s'est accomplie ou s'accomplira.
17.1. Mais l'envieux, le jaloux, le mauvais, l'adversaire de la race des Justes, voyant la
grandeur de son témoignage et sa vie irréprochable dès le début, le voyant couronné de la
Couronne d'Immortalité et emportant une récompense incontestée, essaya de nous empêcher
d'enlever son corps, bien que beaucoup d'entre nous voulussent le faire pour posséder sa
Sainte chair.
2. Il suggéra donc à Nicétès, le père d'Hérode, le frère d'Akè, d'aller trouver le magistrat pour
qu'il ne nous livre pas le corps : "Pour qu'ils n'aillent pas, dit-il, abandonner le crucifié et se
mettre à rendre un culte à celui-ci." Il disait cela à la suggestion insistante des Juifs qui nous
avaient surveillés quand nous voulions retirer le corps du feu. Ils ignoraient que nous ne
pourrons jamais ni abandonner le Christ qui a souffert pour le salut de tous ceux qui sont
sauvés dans le monde, lui l'innocent pour les pécheurs ni rendre un culte à un autre.
3. Car lui, nous L'adorons parce qu'il est le Fils de Dieu; quant aux Martyrs, nous les aimons
comme Disciples et Imitateurs du Seigneur et c'est juste, à cause de leur dévotion
incomparable envers leur Roi et Maître puissions-nous, nous aussi, être leurs compagnons et
leurs condisciples.
18.1. Le centurion, voyant la querelle suscitée par les Juifs, exposa le corps au milieu et le fit
brûler comme c'était l'usage.
2. Ainsi, nous pûmes plus tard recueillir ses ossements plus précieux que des pierres de grand
prix et plus précieux que l'or pour les déposer en un lieu convenable.
3. C'est là, autant que possible que le Seigneur nous donnera de nous réunir dans l'allégresse
et la joie pour célébrer l'anniversaire de son martyre, de sa naissance, en mémoire de ceux qui
ont combattu avant nous et pour exercer et préparer ceux qui doivent combattre à l'avenir.
19.1. Telle fut l'histoire du Bienheureux Polycarpe qui fut avec les frères de Philadelphie, le
douzième à souffrir le martyre à Smyrne mais de lui seul on garde le souvenir plus que des
autres, au point que partout les païens eux-mêmes parlent de lui. Il fut non seulement un
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docteur célèbre mais aussi un Martyr éminent dont tous désirent imiter le martyre conforme à
l'Évangile du Christ.
2. Par sa patience, il a triomphé du magistrat inique et ainsi il a remporté la couronne de
l'immortalité; avec les Apôtres et tous les Justes dans l'allégresse, il glorifie Dieu, le Père
Tout-Puissant et bénit Notre Seigneur Jésus-Christ, le Sauveur de nos âmes et le Pilote de nos
corps, le Berger de l'Église universelle par toute la terre.
20.1. Vous aviez désiré être informés avec plus de détail sur ces événements; pour l'instant,
nous vous en avons donné un récit sommaire par notre frère Marcion. Quand vous aurez pris
connaissance de cette lettre, transmettez-la aux frères qui sont plus loin pour qu'eux aussi
glorifient le Seigneur qui fait son choix parmi Ses Serviteurs.
2. A celui Qui par Sa Grâce et par Son Don peut nous introduire tous dans Son Royaume
Eternel par Son Fils Unique Jésus-Christ, à lui la Gloire, l'honneur, la puissance, la grandeur
dans les siècles (cfr. 1 Tm 6, 16; 1 P. 4, 11; Jude 25; Ap 1,16; 5,13 etc.). Saluez tous les
Saints (cfr. Rm 16, 15; Hé 13, 24 etc.)
Ceux qui sont avec nous vous saluent et aussi Erariste qui a écrit cette lettre avec toute sa
famille.
21.1. Le Bienheureux Polycarpe a rendu témoignage au début du mois de Xanthique, le
deuxième jour, le septième jour avant les calendes de mars, un jour de grand sabbat, à la
huitième heure. Il avait été arrêté par Hérode, sous le pontificat de Philippe de Tralles et le
proconsulat de Statius Quadratus mais sous le Règne Eternel de Notre Seigneur Jésus-Christ;
à Lui soit la Gloire, l'honneur, la grandeur, le Trône Eternel de génération en génération.
Amen.
Appendice.
22.1. Nous vous souhaitons bonne santé, frères, marchez selon l'Évangile dans la Parole de
Jésus-Christ; avec Lui, Gloire à Dieu le Père et au Saint-Esprit pour le salut des Saints Elus.
C'est ainsi que témoigna le Bienheureux Polycarpe puissions-nous marcher sur ses traces et
être trouvés avec lui dans le Royaume de Dieu.
2. Gaïus a transcrit cette lettre sur le manuscrit d'Irénée, disciple de Polycarpe; Gaïus a vécu
avec Irénée. Et moi, Socrate, je l'ai copiée d'après la copie de Gaïus. La grâce soit avec tous.
3. Et moi, à mon tour, Pionius, je l'ai copiée sur l'exemplaire ci-dessus; je l'ai recherché après
que le bienheureux Polycarpe me l'eût montré dans une Révélation, comme je le raconterai
par la suite. J'ai rassemblé les fragments presque détruits par le temps; que le Seigneur Jésus-
Christ me rassemble aussi avec Ses Elus dans le Royaume du Ciel; à lui la gloire avec le Père
et le Saint-Esprit dans les siècles des siècles. Amen.
Appendice du manuscrit de Moscou.
1. Gaïus a copié ceci dans les écrits d'Irénée; il avait vécu avec Irénée qui fut disciple de Saint
Polycarpe.
2. Cet Irénée qui était à Rome à l'époque du martyre de l'Evêque Polycarpe, instruisit
beaucoup de personnes. On a de lui beaucoup d'écrits très beaux et très orthodoxes; il y fait
mention de Polycarpe, disant qu'il avait été son disciple; il réfuta vigoureusement toutes les
hérésies et nous transmet la règle ecclésiastique et catholique, telle qu'il l'avait reçue du Saint.
3. Il dit aussi ceci : Marcion, d'où viennent ceux qu'on appelle les marcionites, ayant un jour
rencontré Saint Polycarpe, lui dit : "Reconnais-nous, Polycarpe." Mais lui dit à Marcion : "Je
reconnais, je reconnais le premier-né de satan."
4. On lit aussi ceci dans les écrits d'Irénée : Au jour et à l'heure où Polycarpe souffrit le
martyre à Smyrne, Irénée se trouvant à Rome entendit une voix pareille à une trompette qui
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disait : Polycarpe a été martyrisé.
5. Comme on l'a dit, c'est donc dans les écrits d'Irénée que Gaïus a copié ceci et Isocrate à
Corinthe l'a transcrit sur la copie de Gaïus. Et moi, Pionius, à mon tour je l'ai copié sur
l'exemplaire d'Isocrate que j'avais recherché d'après une Révélation de Saint Polycarpe. J'en ai
rassemblé les fragments presque détruits par le temps. Que le Seigneur Jésus-Christ me
rassemble aussi avec ses élus dans la gloire du Ciel; à lui la Gloire avec le Père et le Saint-
Esprit dans les siècles des siècles.
Amen.
SAINTS ET VÉNÉRABLES JEAN, ANTIOCHOS, ANTONIN, MOÏSES, ZEBINAS,
POLYCHRONIUS, MOÏSE ET DAMIEN, ASCÈTES AU DÉSERT D SYRIE (+5°.S.)
THE MONK JOHN
The Monk John, disciple of Saint Limnios (Comm. 22 February), lived in Syria in the V
Century, and chose for himself the ascetic deed of "a shelterless life." He settled on an hill,
closed off from the wind on all sides, and lived there for 25 years. He nourished himself but
with bread and salt, and he exhausted his body under heavy chains. When one of the nearby
ascetics planted an almond tree on the hill so that the monk might get under its shade and out
of the vicious heat, the Saint bid him to cut it down, so as not to give his body any respite.
THE MONK MOSES
The Monk Moses, copying Saint John, settled on an high mountain near the village of Rama.
The Monks Antiochos and Antoninos likewise pursued asceticism with him. Until extreme
old age they continued with their ascetic deed, offering an example of spiritual strength, and
having surmounted every obstacle.
THE MONK ZEVINOS
The Monk Zevinos pursued ascetic life on the same mountain. He reached extreme old age,
but never did he sit down during his rule of prayer, though sometimes he merely leaned on his
staff. The neighbouring inhabitants venerated the monk Zevinos, and they received through
his prayers great help in their sorrows and needs.
SAINT POLYCHRONIOS
Saint Polychronios, a disciple of the monk Zevinos, copying the life of his elder spent both
day and night in fasting and vigil. Chains the monk Polychronios had not, but at the time of
prayer he put upon his shoulders an heavy oaken root, which he himself had extracted from
the earth. By his prayer Saint Polychronios interceded with God for rain during a time of
drought, and for the needy he filled up a stone vessel with oil.
With the monk Polychronios there lived his student the Monk Moses. Copying his elder in
everything, Saint Moses was the very model of austere ascetic life.
Another student – the Monk Damian, withdrew to a monastery named Ieros and there pursued
asceticism, having in his cell only a small box of lentils from which he ate.
All these monastic fathers died peacefully in the V Century in Syria.
10
SAINT MOÏSE DU LAC BLANC (+1480)
Il était Ascète au Monastère de la Sainte Trinité sur le Lac Blanc, à la fin du quinzième au
début du seizième. L'Ustishekhansk Trinité dans lequel Saint Moïse pratiqua son Ascèse, fut
transféré par lui à l'embouchure de la rivière Sheksna dans les environs du Lac Blanc, vers
l'an 1480. Saint Moïse fut distingué par le don de clairvoyance.
SAINT MOINE LAZARE DU CAUCASE, PEINTRE (+880)
Lazare quitta de bonne heure le Caucase où il était né pour embraser la vie contemplative
dans un monastère de Constantinople. Durant les heures qu'il ne consacrait point à la
dévotion, il apprit la peinture, étude dont on s’occupait généralement dans les monastères
depuis que les iconoclastes avaient déclaré la guerre aux Saintes Icônes.
L'empereur Théophile, grand fauteur de ces hérétiques (829), déclara particulièrement la
guerre à tous les peintres chrétiens qu'il résolut de faire mourir, s’ils ne crachaient pas euxmêmes
sur les Saintes Images et ne les foulaient aux pieds. Notre Saint qui excellait en l’art
de peindre, était donc l'un de ceux qui furent arrêtés pour ce sujet. Dès que l’empereur l’eut
vu, il s’efforça de le gagner par de belles paroles afin qu'il se rangea de son parti mais voyant
11
qu’il perdait son temps et sa peine, il eut recours à ses violences ordinaires et fit tourmenter ce
Moine avec tant de cruauté que, ne le croyant plus en état de pouvoir vivre, il le fit jeter dans
un cloaque.
Mais peu de temps après, le Confesseur de Jésus-Christ, ayant recouvré quelque peu de force
et de santé, recommença à travailler à ses ouvrages ordinaires et à peindre des Icônes;
Théophile lui fit appliquer des lames de fer ardentes sur les paumes des mains, ce qui lui
consuma toute la chair et le fit tomber à demi-mort.
Alors, la Divine Providence qui voulait réserver ce bon peintre pour servir encore son Eglise,
permit que Théophile, gagné par les prières de sa femme l'Impératrice Théodore et de ses
favoris, fit sortir notre Saint de prison. Etant délivré de la sorte, il se tint quelque temps caché
à Constantinople dans une église dédiée à Saint Jean le Précurseur que l'on appelait "la
Terrible;" quoi qu'estropié des mains, il y réalisa une Icône du Saint Baptiste et Précurseur;
elle a duré longtemps et Dieu s’en est servi pour faire beaucoup de Miracles.
Quelques années après, cet empereur mourut misérablement de la dysenterie à la suite d’une
bataille perdue contre les Sarrasins (842) et Michel III son fils, lui succéda à l'empire. Ce
Prince, ayant rétabli, par le soin de sa mère, le culte des Saintes Images, le Moine Lazare se
remit plus que jamais à travailler à de beaux ouvrages parmi lesquels on remarque une
excellente Icône de Notre Seigneur Jésus-Christ qu'il posa sur une colonne d’airain. Supplié
par la Sainte Impératrice Théodora de pardonner à son défunt mari et de prier Dieu pour son
âme pour qu'il lui fit miséricorde, il lui répondit qu’il n’était plus temps de fléchir la Justice de
Dieu.
On ne sait rien des autres actions de Saint Lazare, sinon qu’il passa le reste de sa vie dans un
grand repos. Il rendit son âme à Dieu en chemin dans un second voyage qu’il fit à Rome. On
n’en peut déterminer l’année : il est probable que ce fut vers l’an 880.
SAINTE GORGONIA (+ 372) 9 décembre (Occident) – 23 février (Orient)
"Je suis Gorgonia, la fille de Nonna et de Grégoire, le même Evêque de Naziance.
Je suis seulement devenue Chrétienne plus tard dans la vie après avoir élevé ma famille. J’ai
été baptisée et ordonnée Diaconesse ce qui m’a conduite à convertir ma maison en abri dans
lequel les pauvres et les sans logis trouvaient de bons soins."
ou
Soeur de Saint Grégoire de Nazianze (le Théologien), elle se distingua par sa grande vertu,
piété, douceur, sagacité et son labeur. Sa maison était le havre des pauvres. Mère de cinq
enfants, elle rendit son âme au Seigneur en 372 à l'âge de trente-neuf ans. Ses dernières
paroles furent : "En paix je vais me coucher et dormir." (Psaume 4,8).
ou
Gorgones était la fille de Saint Grégoire de Naziance l'Ancien et de Sainte Nonna. Ses deux
frères sont également Saints : Saint Grégoire de Naziance (le Théologien) et Saint Césaire.
Beaucoup de ce que nous savons sur Gorgonia provient de l'éloge funèbre prononcé par son
frère Saint Grégoire à ses funérailles et dans lequel il loue sa modestie et sa vertu.
12
Mère de plusieurs enfants, elle fut miraculeusement guérie à deux reprises de blessures et de
maladies graves : une fois après avoir été piétinée par des mules lui ayant occasionné fractures
et écrasement de certains organes internes, l'autre fois lors d'une maladie qui se manifesta
avec de fortes fièvres, des migraines et un coma. Sa guérison fut le fait de la force de sa Foi
exprimée par la totale et pleine sincérité de ses prières mais aussi par l'onction qu'elle fit ellemême
avec les espèces consacrées de la Sainte Communion, mélangées à ses propres larmes
répandues sur l'Autel.
Ses derniers mots auraient été : "Je vais me coucher en paix et prendre mon repos." Elle
s'endormit dans le Seigneur dans la paix en 375 à l'âge de trente-neuf ans.
ou
Chacun de nous est appelé à la Sainteté, à penser, agir et parler comme le désire Notre
Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. C'est le défi qui est placé en face de nous tous que nous
choisissions de la réaliser en notre vie terrestre ou pas.
Au cinquième siècle, vécut une famille de cinq qui choisirent la Sainteté tous les jours de
leurs vies. Le père, Saint Grégoire l'Ancien l'Evêque de Naziance, son épouse Sainte Nonna et
leurs trois enfants : Saint Césaire, Saint Grégoire de Naziance (le Théologien) et Sainte
Gorgonia. Tous accédèrent à la Sainteté, tous vécurent une vie de la droiture par leurs
pensées, leurs actes et les paroles, ainsi que nous le recommande Notre Seigneur et Sauveur
Jésus-Christ.
Aujourd'hui, le 23 février, l'Eglise orthodoxe fait mémoire de Sainte Gorgonia. On se
rappellera la fille douce, l'épouse affectueuse et la mère de consolation qui en Vraie
Chrétienne se dévoua dans la charité à une époque où la santé des hommes était précaire et où
les afflictions étaient redoutables. C'est ainsi qui ses oeuvres lui ont valurent les noms de
"Mère des Orphelins," "Yeux de l'Aveugle," "Garde de refuge du Pauvre" etc.
En raison de sa vie consacrée à son prochain, Créature de Dieu créée à Son Image, elle fut
bénie par Notre Seigneur jusqu'à ce qu'elle Lui rende son âme le 23 février. Avec une égale
ferveur, nous devrions choisir de poursuivre cette même une vie en Christ.
Bien qu'entourée par de véritables Géants Spirituels, c'est en puisant au plus profond de son
propre coeur et avec l'aide de ses seules Ressources Spirituelles que Sainte Gorgonia réalisa sa
lente mais constante progression vers le Créateur. Puisions-nous, par son intercession, trouver
la force de choisir la manière de vivre agréable à Dieu.
SAINT EVEQUE CELSE DE TREVES, CONFESSEUR (+150) 4 janvier – 23 février (invention)
Celse aurait été le cinquième Evêque de Trèves et se serait endormi en Notre Seigneur vers
150. Vers 978, sous l'Evêque Egbert, on trouva le corps du Confesseur Celse au Monastère de
Saint-Euchaire à Trèves; c'était le 23 février, du temps d'Othon II; le récit de l'Invention des
Saintes Reliques est repris dans les martyrologes.
SAINT MOINE POLYCARPE DE BRYANSK (+1620-1621)
The Monk Polykarp of Bryansk, so they conjecture, was in the world prince Peter Ivanovich
Boryatinsky, a descendant of Saint Michael, Prince of Chernigov (Comm. 20 September).
This supposition has been put forward because of the Boryatinsky in the destiny of the
Bryansk Saviour Transfiguration (Spaso-Preobrazhensk) monastery. His life transpired during
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the course of the XVI Century. The name of prince Peter Boryatinsky is often encountered in
documents of the XVI Century. Thus, he was among those sent off to wage war against the
Swedish king at the river Sestra. In 1576 he was named voevoda at Tula. In 1580
Boryatinsky, having been appointed voevoda at Kholm, was captured by the Lithuanians
under a siege headed by Panin. Upon his release from captivity under Boris Godinov,
Boryatinsky returned in disgrace. In 1591 he was named voevoda at Tiumen', but after several
years he left the world, settled at Bryansk and took monastic vows with the name Polykarp.
From his means the monk built a monastery of the Transfiguration of the Lord and established
in it strict ascetic life. Saint Polykarp was the first head of this monastery. He died and was
buried there in 1620 or 1621.
SAINT ABBE BOISIL (OU BOSWELL) DE MELROSE (+664) 23 janvier – 23 février – 7 juillet
Saint Boisil fut le Prieur de la célèbre Abbaye de Melrose (Mailross) située sur la rivière
Tweed dans une grande forêt du Northumberland pendant que Saint Eata était Abbé. Ils
étaient tous deux de jeunes anglais entraînés dans le monachisme par Saint Aidan. Saint Bède
rapporte que Boisil était un homme de sublimes vertus, habité d'un esprit prophétique. Sa
Sainteté amena Saint Cuthbert à Melrose plutôt qu'à Lindisfarne durant sa jeunesse. Cuthbert
apprit de Boisil les Saintes Ecritures et la vertu.
Saint Boisil avait les Saints Noms de l'Adorable Trinité en permanence aux lèvres. Il répétait
le Nom de Jésus-Christ avec une merveille de sentiment de dévotion et souvent avec
abondance de larmes que d'autres lui essuyaient. A la première vue de Saint Cuthbert, Boisil
dit aux passants : "Voyez un Servant de Dieu!"
Bède produit le témoignage de Saint Cuthbert qui déclara que Boisil prédit devant lui les
évènements majeurs qui par la suite eurent lieu. Trois ans à l'avance, il prédit la grande peste
de 664 et que lui-même y succomberait mais que l'Abbé Eata survivrait.
En plus de continuellement instruire ses frères dans la religion, Boisil effectuait de fréquentes
excursions vers les villages pour prêcher aux pauvres et pour ramener les âmes égarées sur les
chemins de la Vérité et de la vie. On le connaissait aussi pour son aide aux pauvres.
A nouveau, Boisil dit à Cuthbert, récupérant de la peste : "Frère, tu vois que Dieu t'a délivré
de la peste et plus jamais tu n'en souffriras ni ne mourras cette fois mais ma mort est proche,
ne néglige pas d'apprendre encore de moi tant que je serai en mesure de t'enseigner ce qui ne
durera pas plus de sept jours." Alors Cuthbert demanda : "Et qu'est-ce qui me serait profitable
de lire que je puisse finir en sept jours?" Boisil répondit : "L'Evangile de Saint Jean que nous
pourrons avoir terminé dans ce délai et discuté autant que nécessaire."
Ayant accomplit la lecture en sept jours, Boisil l'Homme de Dieu devint malade et s'endormit
dans une extraordinaire jubilation de l'âme.
Durant sa vie, il instruisit sans relâche ses frères qu'"ils ne devraient jamais cesser de rendre
Grâces à Dieu pour le don de leur vocation monastique; qu'ils devraient toujours se préserver
de l'amour-propre et de tout attachement à leur propre volonté et leur jugement personnel
comme étant leur pire ennemi; qu'ils avaient à converser assidûment avec Dieu par la prière
intérieure et oeuvrer continuellement pour atteindre la plus grande perfection de pureté de
coeur, ceci étant la voie vraie et le chemin le plus court vers la perfection de la vertu
chrétienne."
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Bède rapporte que Saint Boisil continua après son Repos à s'intéresser en particulier à obtenir
la Divine Miséricorde et la Grâce pour son pays et ses amis. Il apparut deux fois à un de ses
disciples, le chargeant d'assurer Saint Egbert qui avait été empêché de prêcher l'Evangile en
Germanie que Dieu lui ordonnait de réparer les Monastères de Saint Colomba sur Iona et dans
les Orkneys et l'instruisant sur la bonne manière de célébrer Pâque.
Les Précieuses Reliques de Boisil furent translatées à Durham et reposèrent près de celles de
son disciple, Saint Cuthbert, en 1030.
SAINT JURMIN D'ANGLIE ORIENTALE (+653)
Saint Jurmin était Prince d'Anglie orientale et fils ou neveu du Roi Anna. C'est plus probable
qu'il était un neveu parce que les historiens modernes doutent qu'Anna ait eu le moindre fils.
Il a pu être le fils d'Athelhere, le frère et le successeur de Anna. Ses Précieuses Reliques se
trouvaient à Blythburgh dans le Suffolk avant d'être enchâssées à Bury-Saint-Edmunds en
1095. William de Malmesbury signale son tombeau à Bury (avec celui de Botulf) mais on ne
pourrait rien en apprendre de plus que le fait qu'il était le frère de Saint Etheldreda.
SAINT MOINE ALEXANDRE L'ACÉMÈTE (+430) 23 février – 3 juillet
The Monk Alexander, First-Head of the "Unceasing Vigilance" Monastery, was born in Asia
and received his education at Constantinople. He spent some time in military service but,
sensing a call to other service, he left the world and accepted monastic tonsure in one of the
Syrian wilderness monasteries near Antioch, under the guidance of hegumen Elias. He spent
four years in strict obedience and monastic effort, after which he received from the hegumen
blessing to dwell in the wilderness. Going into the wilderness, the monk took with him
nothing from the monastery, except the Gospel. The monk then asceticised in the wilderness
for seven years. Afterwards, the Lord summoned him to preach to pagans. The Saint
converted to Christ the local city-ruler named Rabul, who afterwards was granted the dignity
of bishop and for 30 years occupying the bishop's cathedra-chair at the city of Edessa.
Together with Rabul all the local inhabitants accepted Baptism, and before receiving the
sacrament they burned their idols in the city-square. Having confirmed the newly-converted in
the faith, the Monk Alexander again went into the wilderness, where by chance he came upon
a cave of robbers. Fearless of the death that might threaten him, he preached the Gospel to
them and urged them to repent. And actually, all the robbers sincerely did repent, the accepted
holy Baptism, and their cave they transformed into a monastery, where they dwelt in prayer
and penitence. The Monk Alexander appointed an hegumen for them, gave them a monastic
rule, and he himself resettled still farther in the wilderness. For several years he lived in
complete solitude. But even there lovers of solitude began to throng to the monk. A monastery
emerged, numbering 400 monks. Desiring at this monastery to establish uninterrupted praise
to the Lord, the monk prayed for three years, that the Creator would reveal to him His will,
and having then received the revelation, he initiated at the monastery the following order: all
the monks were divided into 24 watches of prayer. Changing shifts each hour, day and night
they sang in two choirs the Psalms of David, interrupting this only for the times of making
Divine-services. The monastery received the name "Unceasing Vigilance," since ascetics
throughout the cycle of both day and night sang praise to God.
The Monk Alexander guided the monastery on the Euphrates for twelve years. Afterwards,
having left as its hegumen one of his disciples, the experienced elder Trophymos, he set out
with some chosen brethren through the cities bordering on Persia, preaching the Gospel
among the pagans. After this missionary journeying, the Monk Alexander lived with his
monks for a certain while at Antioch. There he built for the city-dwellers a church, and an
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home for the sick and homeless, from the means which charitable Antiochians abundantly put
at his disposal. However, through the intrigues of the jealous, the Monk Alexander was
compelled to move away to Constantinople. Here he founded a new monastery, in which
likewise he initiated a monastic rule of "unceasing vigilance." The Monk Alexander and his
monks suffered at Constantinople under the Nestorian heretics, enduring beatings and
imprisonment. After this, when the storm of heretic unrest abated, the Monk Alexander spent
the last days of his life at the Constantinople monastery founded by him. He died in extreme
old age in about the year 430, after 50 years of incessant monastic effort.
SAINT EVEQUE WILLIGISE DE MAYENCE (+ 1011)
Saint Willigise naquit à Stromingen de Schonenbourg, village de Saxe. Pendant que sa mère
le portait dans son sein, il lui apparut sous la figure d'un soleil qui éclairait la terre. Ce signe
annonçait quelles seraient un jour sa doctrine et sa vertu. En effet devenu Achi-Chapelain
d'Othon II puis Archevêque de Mayence, il fut la lumière de l'empire et de l'Eglise. Il fut le
précepteur d'Othon III, gouverna l'Etat pendant la minorité de ce Prince et fut appelé par les
peuples "Père de l'Empereur et de l'Empire." Othon III n'ayant pas d'enfant, le Saint
Archevêque lui conseilla pour éviter les discordes intestines, de remettre l'élection de son
successeur à certains Princes de la Germanie, en admettant aussi le suffrage du Pontife romain
Grégoire V. Le règne de Saint Henri II fut le fruit de ce sage conseil. Willigise s'appliqua avec
un égal soin à donner des Prélats capables aux églises d'Allemagne : celle de Worms lui dut
Burchard, son disciple; celle d'Illdesheim, Gothard; celle de Prague, Adelbert. Il avait bâti
l'église métropolitaine de Mayence qui fut brûlée le jour même de la consécration; il se remit
à l'oeuvre pour la relever mais prévenu de sa Naissance Céleste, il laissa ce soin à son
successeur, Saint Bardon. Il bâtit encore à Mayence l'église de Saint-Stéphane/Etienne,
Protomartyr [=premier Martyr]. Il agrandit à ses frais le Monastère de Saint-Victor. Il
s'endormit dans le Seigneur dans un âge avancé, l'an 1011 et fut enseveli à Saint-
Stéphane/Etienne.
Outre qu'elle l'a adopté pour un de ses protecteurs, la ville de Mayence a conservé la "roue de
Saint Willigise" dans ses armoiries pour rappeler que l'Evêque était fils d'un charron. Par une
conséquence toute naturelle, les charrons d'Outre-Rhin l'ont choisi pour le Protecteur spécial
de leur profession. Les artistes qui ont représenté ce Saint Evêque lui ont aussi mis une église
sur la main, par allusion à la cathédrale de Mayence qu'il recommença deux fois.
L'église de Saint-Stéphane/Etienne où il fut enseveli, conserve encore aujourd'hui une de ses
chasubles.
SAINTE ABBESSE MILBURGE DE WENLOCK (+700 OU 722)
23 février – 25 juin (translation)
Les ruines de l'Abbaye de Wenlock dans le Shropshire datant du onzième siècle nous
rappellent Sainte Milburge dont le nom est toujours connu dans ce pays. Elle était d'une
famille de Saints renommés et appartenait à la maison royale de Mercie. Comment souvent,
une bonne mère est bénie dans ses enfants. Sa mère la Princesse de Kent Domneva (Domna
Ebba) avait trois filles : Milburge, Mildred et Mildgytha, chacune d'elle ayant grandi en
suivant le modèle de Foi de sa mère et chacune après une vie entièrement consacrée au Christ,
a été glorifiée comme Sainte. C'était l'époque où les filles des Rois étaient fières et désireuses
de dédier leur richesse et leurs talents dans la direction chrétienne et dépenser leur jeunesse et
leur force au service de l'Eglise. Elles ont fondé et dirigé de grandes abbayes, enseigné les
jeunes, soigné les malades et soulagé les pauvres.
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Comme sa mère avant elle, Milburge abandonna sa grande propriété, le luxe et le confort de
sa maison et a compté comme son plus haut privilège celui de servir Dieu dans une vie
chrétienne consacrée. Aidée par son père le chef angle Merewald et son oncle le Roi Wulfhere
de Mercie, elle fonda le Monastère de Wenlock qui fut placé sous la direction de Sainte Botulf
d'Anglie orientale. Sa première Abbesse fut Liobsynde, une Moniale franque de Chelles. Sa
seconde fut Milburge, consacrée Abbesse par le Saint Archevêque Théodore, d'origine
grecque. Ce n'était pas un monastère ordinaire; tout y reflétait la Grâce et le parfum de son pur
esprit. Les jardins étaient pleins des fleurs de choix, les vergers portaient fruits les plus doux
et on y trouva dans ses murs, nous dit-on, la paix même du Ciel.
Par sa bonté véritable, Milburge en a converti beaucoup à la Foi chrétienne et ceci dans une
époque sombre et primitive quand hors des murs du monastère, la campagne était sauvage et
étrange et pleine de dangers inconnus. Un jour elle fut terrifiée par un prince avoisinant qui
souhaitant l'épouser, l'intercepta avec une bande de soldats mais elle s'échappa
providentiellement. Elle franchit un petit ruisseau appelé le Corve et lui quand il l'eut atteint,
il constata que les eaux s'étaient élevées et son projet contrecarré. L'endroit est appelé encore
aujourd'hui Stoke Saint Milburgh.
Elle aimait les fleurs, les oiseaux (sur lesquels elle avait un pouvoir mystérieux), la vie de la
campagne et les campagnards, s'asseoir et travailler dans le soleil et s'occuper des herbes dans
son jardin et visiter les villages des environ. Les gens venaient à elle avec leurs ennuis et
problèmes et suivaient ses remèdes miraculeux. Milburge a été vénérée pour son humilité, sa
Sainteté, les Miracles qu'elle a accomplis et pour son don de lévitation.
Selon Boniface, la vision célèbre du Moine de Wenlock est arrivée pendant que Milburge était
Abbesse. Goscelin a conservé aussi son testament qui est une longue liste apparemment
authentique, de terres qui lui appartenaient à sa Naissance au Ciel. Sur son lit de mort, elle dit
à ses disciples : "J'ai été votre mère. J'ai veillé sur vous comme une mère avec des soins
pieux. Et dans la pitié, je vois le destin de toute chair. Un plus haut appel m'invite." Un à un,
ils lui font leur adieu, on lui donna la Saintes Communion et après sa Naissance Céleste on
enseveli son corps près de l'Autel de l'abbaye.
Son tombeau a longtemps été vénéré mais son emplacement fut perdu lorsque les moines
papistes de Cluniac de La-Charité-sur-Loire ont refondé Wenlock en 1079. L'église avait un
cercueil d'argent qui contenait ses Précieuses Reliques et les documents décrivant le site de sa
tombe, proche d'un Autel alors inconnu. Apparemment, l'église fut détruite par les Danois.
Les moines papistes découvrirent une église vieille et abandonnée. Ainsi, des siècles plus tard,
deux garçons qui jouaient parmi ses ruines sont tombés à travers le trottoir sur l'Autel brisé et
c'est ainsi que son tombeau fut redécouvert. A son ouverture, il en sortit un Parfum Céleste et
le jardin perdu du monastère sembla rempli à nouveau du parfum des fleurs qu'elle y avait
plantées.
SAINT DAMIAN, MOINE AU MONASTERE ATHONITE D'ESPHIGMENOU (+1281)
Contemporain et compagnon du grand Cosmas de Zographou il vécut en Ascète sur le Mont
Samareia, entre Esphigmenou et Hilendar. Lorsqu’il s’endormit en Notre Seigneur en paix en
1281, un arôme agréable et doux s'exhala de son corps durant quarante jours.
ou
17
The Monk Damian practised silence on Athos, in the skete Esthigmena monastery, on a
mountain in Samaria, and in one of the caves wherein asceticism had been pursued by the
Father of Russian Monasticism – the Monk Antonii of Pechersk (Comm. 10 July). Blessed
Damian enjoyed the especial friendship of Saint Kozma of Zografsk (Comm. 22 September).
Having been a true obedient and having kept firmly the injunctions of the fathers, the monk
was glorified upon his death by a miraculous fragrance, which issued from his grave during
the course of 40 days.
SAINT NICOLAS DE TVER (+1938)
Saint Polycarpe l'Evêque de Smyrne Martyr sous Marc Aurèle (167). -Ste Gorgonie fille de
Saint Grégoire de Nazianze l'Ancien (mémoire le 1er janvier) et de Ste Nonne (mémoire le 5
août), soeur aînée de Saint Grégoire le Théologien modèle des épouses et des mères de
famille chrétiennes (372). -Saint Alexandre l'Acémète originaire d'une île de la mer Egée,
ascète en Syrie, missionnaire dans le sud de l'Egypte puis premier fondateur du monastère des
Acémètes alors situé à Gomon (430). -Sts Jean, Moïse, Antiochus et Antonin-Saint Zebinas et
ses disciples ascètes près de Cyr en Syrie (Vème siècle). -Saint Clément.-Ste Théa.-Saint
Damien d'Esphigménou moine puis ermite sur la Ste Montagne (vers 1280). -Saint Jean le
Moissonneur (Theristis)-Saint Moïse moine du monastère de la Ste-Trinité près du Lac Blanc
(Biéloziro) en Russie (1480). -Saint Polycarpe , fondateur du monastère de Briansk (Russie,
1620 ou 1621). -Saint Lazare du prêtre originaire d'Hydropolitsa dans le Péloponnèse, Martyr
par la main des Musulmans (vers 1618). -Saint Polychronios Evêque de Babylone et ses
compagnons.-Ste Marthe, vierge et martyre à Astorga en Espagne sous Dèce (vers 251). -Sts
Crescon, Zenon carinien, Arion, Hippolyte, Diodore, Menelante, Athore, Pierre, Lambese,
Lucien, Felix et trent-cinq autres, Martyrs en Afrique.-Ste Thea, morte par le glaive.-Ste
Romaine, vierge et ascète à Todi en Ombrie (324).-Saint Veterin de Gennes, disicple de Saint
Martin de Tours et apôtre d'une partie de l'Anjou (Vème siècle).-Sts Jean, Moïse, Antiochus et
Antonin, ascètes des montagnes de Syrie (Vème siècle). -Saint Florent, confesseur à Séville
en Espagne (485).-Ste Milburge soeur aînée de Ste Mildred, abbesse de Wenlock en
Angleterre et thaumaturge (715).-Sts Alexis et Nicolas, prêtres et Serge (Russie 1938)
Lecture de l’Epître
Eph IV : 7-13
4.7 Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ. 4.8 C'est
pourquoi il est dit: Étant monté en haut, il a emmené des captifs, Et il a fait des dons aux
hommes. 4.9 Or, que signifie: Il est monté, sinon qu'il est aussi descendu dans les régions
inférieures de la terre? 4.10 Celui qui est descendu, c'est le même qui est monté au-dessus de
tous les cieux, afin de remplir toutes choses. 4.11 Et il a donné les uns comme apôtres, les autres
comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, 4.12
pour le perfectionnement des Saints en vue de l'oeuvre du ministère et de l'édification du
18
corps de Christ, 4.13 jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la
connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de
Christ,
Lecture de l’Evangile
Jean XII : 24-36
12.24 En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il
reste seul; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. 12.25 Celui qui aime sa vie la perdra, et
celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. 12.26 Si quelqu'un me
sert, qu'il me suive; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, le Père
l'honorera.
12.27 Maintenant mon âme est troublée. Et que dirais-je?... Père, délivre-moi de cette
heure?... Mais c'est pour cela que je suis venu jusqu'à cette heure. 12.28 Père, glorifie ton nom!
Et une voix vint du Ciel: Je l'ai glorifié, et je le glorifierai encore. 12.29 La foule qui était là, et
qui avait entendu, disait que c'était un tonnerre. D'autres disaient: Un Ange lui a parlé. 12.30
Jésus dit: Ce n'est pas à cause de moi que cette voix s'est fait entendre; c'est à cause de vous.
12.31 Maintenant a lieu le jugement de ce monde; maintenant le prince de ce monde sera jeté
dehors. 12.32 Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi. 12.33 En
parlant ainsi, il indiquait de quelle mort il devait mourir. - 12.34 La foule lui répondit: Nous
avons appris par la loi que le Christ demeure éternellement; comment donc dis-tu: Il faut que
le Fils de l'homme soit élevé? Qui est ce Fils de l'homme? 12.35 Jésus leur dit: La lumière est
encore pour un peu de temps au milieu de vous. Marchez, pendant que vous avez la lumière,
afin que les ténèbres ne vous surprennent point: celui qui marche dans les ténèbres ne sait où
il va. 12.36 Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez des
enfants de lumière. Jésus dit ces choses, puis il s'en alla, et se cacha loin d'eux.
RÉFLEXION - Saint Polycarpe écrivait ceci aux Philippiens à propos du prêtre Valentin qui
était tombé dans le péché d'avarice et cachait secrètement de l'argent appartenant à l'église :
"11.1. J'ai été bien peiné au sujet de Valentin qui avait été quelque temps Presbytre chez vous,
de voir qu'il méconnaît à ce point la charge qui lui avait été donnée. Je vous avertis donc de
vous abstenir de l'avarice et d'être chastes et vrais. Abstenez-vous de tout mal. 2. Celui qui ne
peut pas se diriger lui-même en ceci, comment peut-il y exhorter les autres? Si quelqu'un ne
s'abstient pas de l'avarice, il se laissera souiller par l'idolâtrie et sera compté parmi les païens
qui "ignorent le Jugement du Seigneur" (Jr 5, 4) ou "ignorons-nous que les Saints jugeront le
monde" comme l'enseigne Paul (1Co 6, 2)? 3. Pour moi, je n'ai rien remarqué ou entendu dire
de tel à votre sujet vous chez qui a travaillé le Bienheureux Paul, vous qui êtes au
commencement de sa lettre. C'est de vous en effet qu'il "se glorifie devant toutes les Églises"
(2 Th 1, 4) qui, seules alors, connaissaient Dieu, nous autres nous ne le connaissions pas
encore. 4. Ainsi donc, je suis bien peiné pour lui et pour son épouse; (2 Th 3, 15) mais
rappelez-les comme des membres souffrants et égarés pour sauver votre corps tout entier. Ce
faisant, vous vous faites grandir vous-mêmes."
C'est ainsi que les Saints traitent les pécheurs : avec précaution et compassion; avec
précaution pour éviter à d'autres un pareil péché et avec compassion afin de corriger et sauver
les pécheurs.
CONTEMPLATION - Contempler le Seigneur Jésus en conversation avec la femme de
Samarie
(Saint Jean, Chapitre 4):
1. Comment, au début, l'esprit de la femme était complètement étouffé par le sophisme
charnel.
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2. Comment le Doux Seigneur, progressivement, guide son esprit vers un raisonnement altier
et spirituel.
3. Comment cette rencontre a culminé dans la conversion d'une multitude au Christ
4. Comment les semences éparpillées du Seigneur semblent d'abord se désagréger dans l'esprit
physique et comment par la suite elles ressuscitent, grandissent, mûrissent et produisent
beaucoup de fruit spirituel.
HOMÉLIE - A propos des Oeuvres du Christ
"Mais j'ai plus grand que le témoignage de Jean : les oeuvres que le Père m'a donné à mener à
bonne fin, ces oeuvres même que je fais me rendent témoignage que le Père m'envoie." (Saint
Jean 5,36).
Frères quelles sont ces Oeuvres du Christ? Ce sont les Oeuvres du Maître de Maison Qui est
rentré de voyage et a trouvé la maison pillée et bouleversée. Ce sont les Oeuvres du Médecin
Qui est entré dans l'hôpital le plus contaminé et apporte des médicaments et commence à
guérir. Plus encore, ce sont les Oeuvres du Roi Qui est rentré dans Son Pays et l'a trouvé
divisé et ruiné et Ses Sujets déportés comme esclaves dans un pays étranger. Ce sont les
Oeuvres du Frère aîné Qui a voyagé vers une terre lointaine pour chercher Ses plus jeunes
frères qui, errant s'appauvrirent en dilapidant et devinrent sauvages. Ce sont aussi les Oeuvres
du Guérisseur, Berger, Héros et de Celui Qui pourvoit. En vérité, ce ne sont pas de petits
travaux! Le commun des hommes, même avec la plus grande connaissance de ce monde,
habileté et courage, ne parviendrait pas à accomplir tout cela même en trois mille ans, tout ce
que le Christ a accomplit en trois ans. Ni un seul homme ni même tous les hommes de tous les
temps, tous ensemble, ne seraient à même d'accomplir toutes les Oeuvres du Christ en toute
l'Eternité.
Comment le Seigneur a-t-Il accompli tant d'oeuvres? Il les a accomplies à l'aide de cinq
Miracles principaux : Humilité, Paroles, Acte, Sang et Résurrection.
Que témoignent les Oeuvres du Christ? D'abord, les oeuvres témoignent que ce n'est pas la
terre qui L'a envoyé mais le Ciel; deuxièmement qu'un Ange ne L'a pas envoyé mais le Père
Céleste Lui-même; troisièmement que puisque personne ne serait à même d'accomplir les
Oeuvres qu'Il a accomplies, personne sauf Lui Qui est aussi Grand que Dieu, aussi Sage que
Dieu, aussi Puissant que Dieu et Qui est aussi Miséricordieux que Dieu parce qu'Il est Luimême
égal à Dieu.
Ô combien toutes nos oeuvres sont insignifiantes comparées aux Oeuvres du Christ! Avec
seulement une once de Bonté, de Zèle, de Diligence, de Véracité du Christ, nous pouvons
accomplir notre travail parfaitement. Accorde-nous cette parcelle, Ô Seigneur Jésus-Christ car
nulle part sur terre nous ne la trouverons ni ne la méritons.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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