mardi 13 mars 2012

Vie de Sainte Eudocie la Samaritaine et autres Vies de Saints.

1 – 14 mars 2012
Cycle mobile (Pascalion): Mercredi de la Troisième Semaine du Grand Carême
Il n’y a pas de Divine Liturgie ce jour en raison du Grand Carême
Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
Cycle fixe : Commémorations
SAINTE ASCETE DOMNINA DE SYRIE, VIERGE (+ VERS 450-460)
The Nun Domnina of Syria was a disciple of Saint Maron. In her mother's garden the nun
built herself an hut, covered it with straw, and asceticised in it, taking as food only lentils
soaked in water. Each morning and evening the nun went to church, covered in a veil so that
no one ever saw her face. The voice of the nun, in the words of her biographer Blessed
Theodorit, was "resonant and expressive, and her words always accompanied by tears." The
holy ascetic peacefully expired to the Lord in about the years 450-460.
SAINT EVEQUE SUITBERT (OU SWITBERT) MISSIONNAIRE EN FRISE (+713)
Originaire d'Ecosse, il fut disciple de Saint Willibrord qu'il accompagna dans la Frise en 690
et apporta la lumière de l'Evangile en Westphalie. Evêque régionnaire en 693, il continua de
prêcher dans les provinces des bords du Rhin. Lors des invasions saxonnes dans ces régions, il
se retira sur une île du Rhin près de Düsseldorf et fonda l'Abbaye bénédictine de Kaiserswerth
où il s'endormit dans le Seigneur.
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SAINTE MARTYRE EUDOCIE LA SAMARITAINE (+152)
D'origine samaritaine, la Sainte Martyre du Christ Eudocie vivait à Héliopolis en Phénicie du
Liban, sous le règne de Trajan (96-116). Comme elle était dépourvue de toute Connaissance
de Dieu, elle s'était laissée entraîner à la débauche et avait livré à la prostitution son corps que
le Créateur avait orné d'une rare beauté. Nombreux étaient ceux qui venaient de loin et
offraient de fortes sommes d'argent pour jouir de ses charmes si bien qu'elle avait acquis par
ce honteux commerce une immense fortune et elle vécut dans l'insouciance jusqu'au jour où
un Moine nommé Germain arrivé en ville pour affaire, vint loger dans la maison voisine. Le
soir après avoir chanté l'Office dans sa chambre à l'heure prescrite et comme s'il se trouvait
dans son monastère, Germain se mit à lire à haute voix un livre qui décrivait le Jugement
dernier, les châtiments des pécheurs et les récompenses des justes. En entendant ces terribles
paroles, Eudocie fut tout ébranlée, sa conscience s'éveilla de la torpeur dans laquelle l'avaient
plongée de si longues années passées dans le péché et elle versa pendant toute la nuit des
torrents de larmes.
Au matin, elle se précipita vers Germain et tombant à ses pieds. Elle l'implora avec larmes de
lui indiquer la Voie du Salut. Après l'avoir dûment catéchisée, en Père Spirituel prudent,
celui-ci la renvoya chez elle pour qu'elle éprouve sa résolution pendant une semaine de
retraite et de prière. Comme elle priait de nuit en versant quantité de larmes sur sa vie passée,
Eudocie vit soudain une Grande Lumière et l'Archange Michel descendit pour la conduire au
Ciel où l'assemblée des Elus l'accueillit avec joie alors qu'à l'extérieur le diable, sous la forme
d'un être gigantesque, noir et répugnant accusait Dieu d'injustice pour avoir accepté si
rapidement le repentir de cette femme débauchée. Une voix très douce se fit alors entendre du
haut du Ciel qui disait : "Tel est le Bon Plaisir (eudokia) de Dieu : recevoir avec compassion
les hommes qui se repentent." Et sur l'Ordre de Dieu, l'Archange ramena Eudocie dans sa
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demeure en lui promettant l'assistance de la Grâce pour les combats qu'elle aurait dès lors à
mener contre le péché.
Pleine de joie et de confiance en la Miséricorde du Seigneur, Eudocie fut baptisée par
Théodote l'Evêque de la cité et suivant scrupuleusement les instructions de son Père Spirituel,
elle remit avec empressement sa fortune acquise dans l'iniquité à un Prêtre afin qu'il la
distribue aux nécessiteux puis ainsi délivrée de l'attachement au monde et de tout souci, elle
alla rejoindre Germain qui la fit admettre dans un monastère féminin situé non loin du sien.
Dès son entrée dans le stade de la vertu, la Bienheureuse montra un zèle ardent pour effacer
par l'Ascèse et par les larmes du repentir toutes traces de ses anciennes passions. Elle portait
constamment, sans jamais la changer, la tunique dont elle avait été revêtue à son Saint
Baptême; elle apprit le Psautier par coeur et faisait de la prière et de la méditation de la Parole
de Dieu sa nourriture, de préférence à tout autre aliment terrestre. Par cette conduite
admirable et cette belle transformation, elle reçut du Seigneur le pouvoir d'accomplir des
Miracles et à la Naissance Céleste de l'Higoumène, elle fut élue par la fraternité pour lui
succéder.
En ce temps-là, ayant appris que la belle Eudocie avait rejeté les plaisirs de cette vie et le culte
des idoles pour tourmenter son corps par Amour du Christ, certains de ses anciens amants la
dénoncèrent auprès de l'empereur, l'accusant d'utiliser sa fortune pour construire dans le
Désert, des refuges pour les Chrétiens rebelles à son autorité et à la religion de l'Empire.
Lorsque le dignitaire envoyé par l'empereur et les trois cents soldats de son escorte voulurent
pénétrer dans le monastère de la Sainte, ils en furent empêchés par une Force Divine et après
avoir tourné autour de l'enceinte pendant trois jours, en cherchant vainement l'entrée, ils
furent frappés de mort, à l'exception du magistrat et de trois soldats.
Quand l'empereur apprit ce lamentable échec, il envoya son propre fils pour arrêter la Sainte.
Mais celui-ci fut frappé par Dieu et mourut après avoir été jeté à bas de son cheval. Sur le
conseil d'un ancien amant d'Eudocie, le souverain éploré écrivit alors à la Sainte pour lui
demander d'intercéder afin que son fils revienne à la vie. Eudocie lui répondit avec humilité,
protestant de son impuissance à accomplir de tels Miracles et elle fit trois Signes de Croix sur
la lettre en la refermant. Dès que le messager apporta la missive au palais devant le cadavre
du prince, celui-ci reprit vie et l'empereur et toute la cour s'écrièrent : "Grand est le Dieu des
Chrétiens Qui accomplit de telles merveilles!" On raconte même que le souverain se fit
baptiser avec un grand nombre des siens et que le Prince ressuscité devint par la suite
Archevêque de la cité alors que sa soeur, Gélasia, prenait le voile dans le monastère de Sainte
Eudocie.
L'empereur Adrien (l17-138) qui prit la succession était un farouche adepte de l'idolâtrie. Il
envoya à Héliopolis un gouverneur célèbre pour sa cruauté nommé Diogène, lequel avait été
fiancé à Gélasia et que la fuite de sa promise avait mis dans la plus grande haine à l'égard
d'Eudocie. Sitôt installé, il envoya cinquante hommes d'armes pour se saisir de la Sainte.
Alors que ceux-ci étaient encore en route, le Christ apparut à Eudocie et lui annonça que
l'heure était venue pour elle de remporter la Couronne du Martyre. Elle se rendit alors dans
l'église, prit sur elle une parcelle de la Sainte Eucharistie et accueillant les soldats avec calme
et dignité, elle les suivit sans offrir de résistance. Sur le chemin, un Ange la précédait, tenant
un flambeau allumé sans que les païens s'en rendent compte.
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Après l'avoir laissée pendant quatre jours en prison, sans recevoir ni nourriture ni boisson, on
l'amena au tribunal le visage couvert et dès qu'on lui retira ce voile, une lueur éclatante en
resplendit, provoquant un cri de stupeur dans l'assistance. La Sainte répondit avec audace aux
questions du gouverneur et l'invita à mettre son dessein à exécution, sans perdre de temps en
de vains interrogatoires. On la somma de choisir entre trois solutions pour avoir la vie sauve :
adorer les idoles, revenir à son ancien mode de vie ou remettre sa fortune au trésor public.
Eudocie déclara qu'il était absolument exclu pour elle de retourner à sa vie passée, maintenant
qu'elle avait connu la Vérité et qu'elle n'était plus maîtresse de l'argent qu'elle avait distribué.
Sur l’ordre de Diogène, quatre hommes se saisirent d'elle et l'accablèrent de coups pendant
deux heures entières puis comme ils tentaient de la dénuder afin de l'attacher au poteau de
torture, ils trouvèrent sur elle le coffret contenant la Sainte Communion. Lorsque le
gouverneur tenta de l'ouvrir, une flamme s'en dégagea qui consuma tous ceux qui se
trouvaient aux alentours et qui laissa Diogène à demi paralysé. Comme il tombait à genoux en
priant le "dieu" soleil de le délivrer de ce sortilège, un éclair fendit le Ciel et le laissa raide
mort sur le sol : pendant ce temps, un Ange rayonnant descendait du Ciel et s'entretenait avec
la Sainte après l'avoir chastement recouverte d'un voile. Un soldat qui avait été témoin de
cette scène, saisi de repentir, alla la détacher et la pria d'intercéder pour ceux qui venaient
d'être frappés par la Colère de Dieu afin qu'ils recouvrent la vie et puissent se repentir. Prise
de compassion, Eudocie se mît en prière et aussitôt les morts ressuscitèrent, provoquant la
conversion d'une grande partie de la population.
La Sainte resta en ville quelque temps pour enseigner le peuple et elle accomplit encore
d'autres Miracles jusqu'au jour où Diogène étant décédé, un nouveau gouverneur, nommé
Vincent, s'installa à Héliopolis avec la ferme décision d'en finir avec la célébrité importune
d'Eudocie. Il envoya des soldats dans sa résidence et ceux-ci lui tranchèrent la tête, sans autre
forme de procès, lui offrant ainsi la satisfaction de son désir le plus cher : l'union définitive
avec son Epoux Céleste. Par la suite, les Insignes Reliques de Sainte Eudocie accomplirent de
nombreux Miracles qui témoignèrent pour des générations de Chrétiens de la puissance du
repentir.
SAINT AGAPIUS DE VATOPEDI, SKITE DE KOLISTOU SUR LE MONT ATHOS
(+13°.S.)
Il fut novice sous la direction spirituelle d'un Prêtre du Monastère de Vatopedi sur le Mont
Athos. Capturé par des pirates, Agapius fut vendu comme esclave en Magnésie. Après douze
ans, il fut miraculeusement libéré par l'aide de la Toute Sainte Mère de Dieu et rentra à
Vatopedi. Il baptisa son maître précédent et devint son Père Spirituel. Agapius passa le restant
de ses jours dans l'Ascèse à Vatopedi et s’endormit en paix dans le Seigneur.
ou
The Monk Agapios, a novice-obedient of an elder of silence at the former Batopedeia sketemonastery
Kalitsa, was taken into captivity by Turks that had landed on the shore of Athos,
and from there taken him to Magnezia and there he worked in chains for 12 years. But he did
not lose hope for freedom and fervently he prayed to the Mother of God. One time the
Heavenly Mediatrix manifested Her Mercy to the patient sufferer – in sleep She ordered him
"without fear to go to his elder." It turned out, that in reality he had become free of his
bounds. Without hindrance the Monk Agapios departed from his master and returned to Holy
Mount Athos. But his demanding guide, testing the humility of the novice, in having been
liberated so miraculously, and wanting still more to intensify within him faith in the almighty
Providence of God, counseled him to return and serve the Turks until such time, as God
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Himself would have the master in a state of mind to set free the captive. Saint Agapios
returned without complaint into servitude. Struck by such humility in a Christian and by his
great faith, the master with joy not only set free the Monk Agapios, but also he himself with
two of his sons departed with him to the Holy Mountain, and there he was baptised and
accepted monasticism and asceticised until his very end.
SAINTE MARTYRE ANTONINA DE NICEE (+302)
Sainte Antonina naquit à Nicée. En raison de sa Foi en Christ, elle fut arrêtée et brutalement
torturée. Pour finir, on l'enferma dans un sac que l'on courut et que l'on jeta dans un lac, en
302. Dieu sauva son âme et la glorifia continuellement parmi les Anges dans les Cieux et
parmi les fidèles sur terre.
ou
Antonine, Chrétienne de Nicée en Bithynie, endura le martyre sous le règne de Maxence.
Accusée d'avoir insulté les dieux, elle fut traduite devant l'empereur et refusa d'offrir de
l'encens aux idoles. Soumise à diverses tortures, elle demeura ferme dans la profession de sa
Foi en Jésus-Christ. Finalement, elle fut enfermée dans un tonneau ou une espèce de sac qui
fut jeté dans un étang.
Le culte de cette Sainte Martyre passa de l'Orient en Occident vers le seizième siècle. On
possède à Bologne le corps d'une Sainte Antonine. Baronius a inséré son nom au martyrologe
romain, à la date du 1er mars.
La méprise de Céa pour Nicea, a donné aux hagiographes espagnols l'occasion de placer le
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martyre d'Antonine à Ceija, province de Beïra en Portugal. Le culte de la Sainte est très
populaire en cette région.
ou
The Holy Martyress Antonina suffered at Nicea during a time of persecution under the
emperor Maximian (284-305). After fierce tortures, Saint Antonina was thrown into prison.
But in no way could Maximian compel the Saint to renounce Christ and offer sacrifice to
idols. Angels of God appeared to the holy martyress and the executioners took fright. And
even when they placed the martyress in Christ on a red-hot cot, Saint Antonina by the power
of God remained unharmed. Finally, after long torture they tied the Saint into a sack and sunk
it in a lake. And soon thereafter she was glorified in the rank of the Saints.
SAINT HIÉROMARTYR MONAN DE SAINT-ANDREW, ARCHIDIACRE EN ECOSSE
(+874)
Ce Moine écossais a été formé par Saint Adrian de Saint-Andrew. Saint Monan fut
Missionnaire dans le pays du Firth of Forth. Lui et un grand nombre d'autres Chrétiens ont été
tués ensemble par les Danois.
SAINT ÉVÊQUE MARNOCK (OU MARNANUS, MARNAN, MARNOC, MERNOCH,
MARNOCH) D'ANNANDALE ET DE KILMARNOCK (+625) 25 octobre – 1 mars
Irlandais, Moine sous Saint Colomba à Iona et ensuite Evêque Missionnaire, endormi à
Annandale, il était grandement vénéré dans la région de la frontière écossaise. Il a donné son
nom à Kilmarnock en Ecosse.
SAINT ARCHEVEQUE ALBIN D'EMBRUN (+ 437)
Les actes de ce Prélat sont peu connus, quoique la durée de son épiscopat ait été assez
longue mais sa Sainteté le fit être invoqué durant plusieurs siècles. Il avait reçu la
consécration épiscopale des mains de l'Evêque Proculus de Marseille.
Saint Albin dirigeait avec beaucoup de zèle son troupeau dans les Voies du Seigneur
lorsqu'une grande tribulation vint le jeter dans les plus vives alarmes. Les Ostrogoths trop
resserrés dans les Alpes ou ils s'étaient établis, avaient demandé à passer dans quelques
provinces de l'empire. Le Languedoc où déjà s'était fixée une colonie de Wisigoths, leur fut
assigné pour résidence. Ils se dirigeaient donc sans défiance vers cette province lorsque des
pièges tendus dans les défilés du Haut-Dauphiné pour inquiéter leur marche, les mirent en
fureur et les portèrent à des violences extrêmes contre les habitants des montagnes qu'ils
traversaient. Cette dévastation ne fut pas la dernière : à leur tour, les Vandales mêlés à d'autres
peuples venus du Nord de l'Europe comme les Goths, envahirent les Gaules et commirent
partout mille atrocités. Embrun, quoique au sein des montagnes, ne fut pas à l'abri de leurs
irruptions. Ils en formèrent le siège en 433.
La consternation régnait parmi les Chrétiens qui avaient cru trouver un refuge dans cette place
fortifiée. Il y allait pour tous du Salut et de la vie mais devant cette nuée d'ennemis la
résistance paraissait impossible. On avait perdu tout espoir lorsque Saint Albin entraîne son
peuple devant les Précieuses Reliques de Saint Marcellin : Pasteur et fidèles conjurent avec
larmes ce Puissant Protecteur de secourir les enfants de ceux qu'il a régénérés. Les ennemis
gagnaient déjà le haut des remparts quand Marcellin parut dans les airs, s'avance contre
l'ennemi le visage menaçant et leur montre de la main une Croix flamboyante prête à les
consumer. Alors une force invisible précipite des murs les premiers assaillants; les traits se
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retournent contre ceux qui les lancent et tombent dans leurs rangs. A la vue de ces prodiges,
les barbares, frappés d'épouvante, se débandent, fuient en désordre et lèvent le siège de la ville
dont ils s'éloignent pendant que des chants d'allégresse et de reconnaissance retentissent dans
son enceinte miraculeusement préservée.
A ces événements succédèrent des menées sacrilèges de certains laïques riches et puissants
qui, à l'exemple des ariens turbulents, se mêlaient des affaires de l'Eglise au détriment du
clergé et de la discipline. Le Pieux Vieillard ne put survivre à tant d'émotions auxquelles se
joignaient mille préoccupations sur l'avenir de son Eglise. Il tomba malade et à peine eut-il
fermé les yeux à la lumière que la division et le scandale éclatèrent au sein de sa ville
épiscopale, sur le choix de son successeur. Les suites malheureuses de cette discussion firent
sentir plus amèrement encore au peuple d'Embrun combien il avait perdu par la Naissance
Céleste de son premier pasteur. Aussi s'empressa-t-on de glorifier la pureté de Saint Albin et
la voix publique le plaça au rang des Saints de Dieu.
SAINT DAVID (OU DEWI SANT) PROTECTEUR DU PAYS DE GALLES (+6°.S.)
Saint David était fils de Xantus, Prince de la Cérétique, aujourd'hui le Cardiganshire. Il reçut
une éducation très chrétienne qui influa sur toute la suite de sa vie. Après avoir été ordonné
Prêtre, il se retira dans l'Île de Wight où il vécut sous la conduite du Pieux et Savant Paulin
qui avait été disciple de Saint Germain d'Auxerre. Dieu récompensa les éminentes vertus de
David par le don des Miracles. En faisant le Signe de la Croix, ce Saint rendit la vue à son
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maître, devenu aveugle soit par son grand âge, soit par un effet des larmes abondantes qu'il
versait dans la prière. Lorsqu'il se fut bien préparé aux fonctions du Saint Ministère, il quitta
sa solitude et comme un autre Jean-Baptiste serti du Désert, il alla prêcher aux Bretons la
parole de la Vie Eternelle. Il bâtit une chapelle à Glastenbury, lieu que les premiers Apôtres
de la Grande-Bretagne avaient consacré au culte du Vrai Dieu. Il fonda aussi douze
monastères dont le principal était dans la vallée de Boss près de Ménévie. On vit se former
dans ce Monastère un grand nombre de Saints dont plusieurs gouvernèrent l'Eglise en qualité
de premiers pasteurs.
La Règle que David donna à ses Moines était fort austère. Ils travaillaient continuellement des
mains en esprit de pénitence, sans jamais faire usage des animaux propres au labourage et cela
pour que leur travail fût plus pénible. La nécessité seule pouvait les autoriser à rompre le
silence. Une prière non interrompue, au moins mentalement, sanctifiait toutes leurs actions
extérieures. Vers la fin du jour, ils rentraient dans le monastère pour vaquer à la lecture et à la
prière vocale. Du pain et des racines dont le sel était le seul assaisonnement, faisaient toute
leur nourriture et ils n'avaient d'autre boisson que de l'eau mêlée avec un peu de lait. Après
leur repas, ils passaient trois heures en prière; ils donnaient ensuite quelque temps au
sommeil. Ils se levaient au chant du coq et se remettaient à prier jusqu'à ce que le moment du
travail fût arrivé. Leurs vêtements étaient grossiers et faits de peaux de bêtes. Quand
quelqu'un demandait à être reçu dans le monastère, il demeurait dix jours à la porte et pendant
ce temps-là en l'éprouvait par des paroles rudes, par des refus réitérés et par des travaux
pénibles afin de raccoutumer à mourir à lui-même. S'il souffrait cette épreuve avec constance
et avec humilité, il était admis dans la maison. Quant à ses biens, il les laissait dans le monde,
la Règle du monastère défendant de rien recevoir pour l'entrée dans la vie monastique. Tous
les frères étaient obligés de faire connaître leur intérieur à l'Abbé et de lui découvrir leurs
pensées et leurs tentations les plus secrètes.
Le pélagianisme s'était montré une seconde fois en la Grande-Bretagne et pour le déraciner
entièrement, les Evêques s'assemblèrent en 512 ou plutôt en 549 à Erevy dans le
Cardigaushire. Saint David fut invité à se trouver au Concile. Il y parut avec éclat et confondit
l'hérésie par la force réunie de son savoir, de son éloquence et de ses Miracles. Le Saint
Archevêque Dubrice de Caerléon profita de cette circonstance pour lui résigner le
gouvernement de son Eglise. David, alarmé de la proposition qui lui en fut faite, fendit en
larmes et protesta qu’il ne se chargerait jamais d'un fardeau qui était beaucoup au-dessus de
ses forces. En vain en allégua les raisons les plus pressantes pour l'y déterminer : jamais il ne
se fût rendu si les Pères du Concile ne lui eussent ordonné expressément d'acquiescer au choix
de Dubrice. Il obtint cependant de transférer le siége de Caerléon, ville alors très peuplée, à
Ménévie, aujourd'hui Saint-David, lieu retiré et solitaire. Peu après, il assembla un Concile à
Victoria où les Actes du Concile précédent furent confirmés. On y fit aussi plusieurs Canons
de discipline. C'était dans ces deux Conciles que les Eglises de Grande-Bretagne puisaient
autrefois des règles de conduite.
Cependant la réputation de notre Saint augmentait de jour en jour; il était devenu tout à la fois
l'ornement et le modèle des pasteurs de son siècle. Il possédait le talent de la parole dans un
degré éminent mais son éloquence avait encore bien moins d'efficacité que la force de ses
exemples; aussi a-t-il été regardé de tout temps comme une des plus brillantes lumières de
l'Eglise britannique. Par la fondation de ses divers monastères, il devint le Père Spirituel d'un
grand nombre de Saints qui illustrèrent l'Angleterre et l'Irlande leur patrie. Enfin après un
épiscopat long et laborieux, il s'endormit en paix vers l'an 544 dans un âge fort avancé. Saint
Kentigern vit des Anges porter son âme dans le Ciel. Son corps fut enseveli dans l'église de
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Saint-André qui depuis a pris le nom de Saint-David ainsi que la ville et le diocèse de
Ménévie. Auprès de cette église se trouvent plusieurs chapelles où la dévotion attirait au
Moyen-Âge un grand concours de peuple. La principale est celle de Sainte-Nun, mère de
notre Saint. Une autre est dédiée sous l'invocation de Saint Lily surnommé Gwas-Dewy, c'està-
dire l'homme de Saint David parce qu'il était un de ses plus chers disciples. Il y est honoré le
3/16 mars. En 962, les Précieuses Reliques de notre Saint furent solennellement translatées à
Glastenbury avec une partie de celles de Saint Stéphane/Etienne, premier Martyr.
ou
Il n'y a pas de certitude de date bien que nous savons que Saint David est un personnage réel,
fils du Roi Sant, Prince de Cardigan dans l'extrême Ouest du Pays de Galles. Toute
l'information que nous avons de lui vient d'une biographie écrite au onzième siècle par
Rhygyfarch, le fils de l'évêque papiste Sulien de Saint David. Le but principal de Rhygyfarch
était de soutenir l'affirmation de l'indépendance de l'évêché gallois face à Canterbury, ce
document ne mérite donc pas toute confiance.
David, probablement né à Henfynw dans le Cardigan, habita pendant l'âge d'or du
Christianisme celtique quand les Saints étaient nombreux et que nombre d'entre eux issus de
l'aristocratie devinrent Moines et construisirent oratoires et églises et prêchèrent l'Evangile.
Saint Cadoc fonda le grand Monastère de Llancarfan. Saint Illtyd quitta la vie de soldat pour
celle de mystique et s'établi en l'Abbaye de Llantwit où la tradition relie son nom à celui de
Sir Galahad. Mais plus grand d'entre eux fut David, cousin de Cadoc et élève d'Illtyd qui a été
instruit dans la "Maison blanche" de Carmarathen et qui fonda le Monastère de Menevia à
l'endroit qui porte maintenant son nom.
Selon sa biographie, David devint Prêtre, étudia avec Saint Paulin, le disciple de Saint
Germain d'Auxerre, sur une île non identifiée durant plusieurs années. Il s'engagea alors dans
des activités de Missionnaire, fonda douze monastères de Croyland à Pembrokeshire dont le
dernier à Mynyw (Menevia) au Sud-Ouest du Pays de Galles, était connu pour l'ascétisme
extrême de sa Règle basée sur celle des Moines égyptiens.
Dans cet exquis et isolé poste avancé, il rassembla ses disciples. La Règle était stricte : un seul
repas quotidien, de fréquents jeûnes et les heures de silence non-interrompu. Leurs journées
étaient remplies avec le dur travail manuel et aucune charrue n'était permise pour les travaux
des champs. "Que chaque homme soit son propre boeuf," disait Saint David. Qui ne
s'exemptait pas de pareille rigoureuse discipline : il ne buvait que de l'eau et devint ainsi
connu comme "David le buveur d'eau" et longtemps après les Vêpres quand le dernier de ses
Moines avait déjà rejoint sa cellule pour se coucher, il priait seul au long de la nuit.
On nous rapporte qu'il était d'une disposition fort aimable et joyeuse et un prédicateur
attrayant et persuasif. C'était peut-être sa mère Sainte Non qui lui avait inculqué
soigneusement la Foi chrétienne et qui lui permit de posséder tant de belles qualités. Par
conséquent, il n'est pas étonnant que quand vint le temps de choisir un nouvel Archevêque
pour le Pays de Galles, le choix tomba sur lui.
En 550, à Brevi dans Cardiganshire, un grand Concile fut convoqué, composé environ d'un
millier de membres mais David qui gardait ses distances face aux inquiétudes temporelles,
était resté dans sa retraite de Menevia. Cependant, le Concile tint à le faire venir. La foule et
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l'agitation étaient si grandes que la voix du Vieil et Saint Archevêque Dubricius put à peine
être entendue quand il nomma David comme son successeur.
David qui avait refusé au début, finit par s'avancer avec regret mais quand il parla, sa voix
devint comme une trompette d'argent et tout le monde l'entendit et fut profondément touché et
en cette heure de succession, une colombe blanche a été vue se posant sur son épaule comme
si c'était un signe de la Grâce de Dieu et de Sa Bénédiction.
On rapporte que c'est le Patriarche de Jérusalem qui aurait consacré David Archevêque et lui
donna une pierre d'Autel durant son pèlerinage en Terre Sainte. Mais il aimait tant Menevia et
ne parvenait pas à partir pour Caerleon, le siège archiépiscopal qu'il le transféra dans son
propre monastère sur les promontoires sauvages de la Mer de l'Ouest et qui porte encore
aujourd'hui son nom et reste un lieu de pèlerinage.
Et aussi, bien que la preuve soit faible, David aurait convoqué un Concile dit de la Victoire
parce qu'il aurait marqué la défaite finale du pélagianisme, ratifié par les décrets de Brevi et
formulé des Règles pour l'Eglise britannique.
Giraldus nous dit qu'à cette époque, les congrégations et les monastères essaimaient partout
dans le Pays de Galles et "ceux du Père David comme si placés sur un piédestal, étaient des
miroirs et modèles de vie."
On rapporte aussi qu' "il a fait jaillir beaucoup de fontaines dans les endroits secs et à travers
les siècles ses mots prononcés à l'heure de la mort résonnent encore : "Frères et Soeurs, soyez
joyeux et gardez votre Foi et faites ce qu'il convient."
Le dimanche avant sa Naissance au Ciel après avoir reçu la Communion, il donna sa
bénédiction aux gens, les enjoignant à être joyeux et garder la Foi car ils ne le verraient plus
dans ce monde. Il s'est endormi le mardi premier mars et les Moines se lamentèrent
d'angoisse : "Qui nous aidera? Qui priera pour nous? Qui sera notre père comme David
l'était?"
Saint David a été enseveli dans sa cathédrale et son tombeau est devenu et est toujours, un
grand lieu de pèlerinage. Même les rois normands Guillaume le Conquérant et Henry II sont
venus lui rendre hommage. L'évêque papiste Richard Carew a reconstruit l'église-cathédrale
principalement avec les offrandes au sanctuaire et les Saintes Reliques ont été transférées à
leur position actuelle au côté du Nord du presbytère en 1275.
Dans l'iconographie, Saint David est représenté en Evêque celte avec les cheveux longs et une
barbe et une colombe perchée sur son épaule. Il peut être montré prêchant sur une colline ou
tenant sa cathédrale. Il est le Saint Protecteur du Pays de Galles et surtout vénéré dans le
Pembrokeshire (Roeder.
La Cathédrale de Saint David se trouve dans une vallée de la rude péninsule Goewer, appelée
"Mynyw" en gallois, translittéré en latin en "Menevia," c'est la pointe la plus occidentale de
Grande-Bretagne. L'endroit est pur enchantement, le plancher inégal de la grande église
semble se déplacer avec le pouvoir spirituel et le petit reliquaire en chêne contenant les
Saintes Reliques de David et Justinien, son Confesseur et "ami d'âme," bouleverserait le plus
sceptique. Chaque pèlerin devait marcher un mile de plus vers l'étroite allée vers la fontaine
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Sainte Non et sa chapelle, surplombant le littoral rocheux avec ses petites îles car là est le lieu
de naissance de Dewi Sant ou de Saint David.
Tropaire de Saint David de Galles ton 1
Ayant accompli des Miracles durant ta jeunesse, fondé des monastères et converti les païens
qui avaient cherché à te détruire, Ô Père David, Christ Notre Dieu t'a béni pour recevoir
l'épiscopat au lieu de Sa Résurrection. Intercède pour nous afin que nos vies soient bénies et
nos âmes sauvées.
Kondakion de Saint David de Galles ton 6
Les eaux vivantes de la Divine Discipline t'ont entouré et les eaux salvatrices de la Foi ont
coulé par ta prédication, Ô David, Hiérarque qui aimait l'eau. Symbolisant le Saint Baptême
du Pays de Galles par ta vie, tu es digne de toute louange, c'est pourquoi nous fêtons en ton
honneur, glorifiant ta mémoire éternelle.
SAINT ÉVÊQUE AUBIN (OU ALBINUS) D'ANGERS (+554)
Né à Vannes, en Bretagne, il s’endormit dans Notre Seigneur vers 554. Voici un autre Saint
dont nous savons presque rien de l'enfance, sauf qu'il était Irlandais et de descendance
anglaise et a habité en Bretagne. Il sort de l'inconnu et entre pour ainsi dire dans un autre
inconnu car après avoir renoncé à la fortune de son père, il entre dans la vie recluse,
s'adonnant à la prière et au silence et la solitude.
A l'âge de trente-cinq ans, il devint l'Abbé du Monastère de Tincillac près d'Angers. Ce qu'on
sait avec certitude de lui nous montre une chose tout à fait clairement : c'est un homme qui
déteste tout ce qui est falsifié que ça soit vis-à-vis de la Règle de Saint-Benoît, les sacrements
de la Foi chrétienne ou du corps humain. Nous pourrions dire de lui que sa bouche n'a jamais
perdu son goût pour l'eau de source.
En 529 les gens d'Angers réussirent à avoir Aubin comme Evêque, pas tant parce qu'ils se
souciaient de sa sollicitude pour leur Foi mais parce qu'ils savaient que son caractère fort les
protégerait convenablement contre les autorités civiles et militaires. Ces gens l'ont choisi
pour protéger leurs intérêts.
Aubin rentra vite en conflit avec Childebert, le fils de Clovis. Une noble dame nommée
Etheria, incapable de payer ses dettes, avait été jetée en prison et appela son Evêque pour la
visiter. Dès qu'Etheria et Aubin furent attaqués par un des gardes, Aubin souffla simplement
une bouffée sur le garde qui, selon la tradition, s'écroula raide-mort.
Que l'histoire soit vraie ou même s'il ne s'agissait que d'une croyance locale, elle montre
facilement quelle était l'autorité d'Aubin et la crainte qu'il inspirait dans tout le territoire,
sinon comment expliquer que les créanciers annulaient les dettes de tous les prisonniers sur
simple suggestion du nouvel Evêque?
Le projet suivant d'Aubin était de faire libérer tous les prisonniers d'une autre prison d'Angers,
non qu'il ignorât que les détenus étaient des criminels au lieu de doux agneaux mais parce
qu'il avait perdu confiance dans le système carcéral, au moins dans celui de son diocèse.
Il alla voir le juge et demanda l'amnistie; ce dernier ayant refusé, il convoqua un énorme
rassemblement de ses fidèles devant la prison, tout le monde pria jusqu'à ce qu'une pierre
énorme se détache, tombant des murs de la prison. Les prisonniers sortirent comme l'eau par
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un tuyau, l'Evêque les mena à l'église où ils restèrent toute la nuit à prier et à promettre de
s'amender.
Aucun biographe n'a jamais suggéré que ces prisonniers, des brutes, se soient convertis en
Saints mais l'Evêque a cru sans aucun doute que leur libération était considérablement mieux
que la brutalité de la vie de prison de l'époque.
Aubin a convoqué des Conciles locaux, réformé son Eglise, combattu les abus dans les lois du
mariage civil et ecclésiastique et s'est opposé aux erreurs contre la Foi. Il prit un rôle éminent
dans le Troisième Concile d'Orléans en 538. Sa popularité est incontestable, ce que démontre
le grand nombre de villes qui portent son nom. La tradition rapporte que les villages entiers se
sont convertis et ont été baptisés à la suite de sa prédication.
Aubin n'a pas rendu son âme à Dieu en Martyr, son corps s'est simplement usé. L'Abbaye de
Saint-Aubin d'Angers a été érigée à sa mémoire.
SAINT MOINE MARTYRIUS DE ZELENETS (NOVGOROD) (+1603) 11 novembre - 1 mars
The Monk Martyrii of Zelenetsk, in the world Mina, hailed form the city of Velikie Luki. His
parents, Kozma and Stefanida, died when he was but ten years old. He was raised by his
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spiritual father, a priest of the city's Annunciation church, and the lad all more and more
became attached in soul to God.
Having become a widower, his guardian accepted monasticism with the name Bogolep at the
Velikoluksk Trinity-Sergeev monastery. Mina often visited with him at the monastery, and
later on he himself accepted monastic vows there taking the name Martyrii. For seven years
teacher and student toiled for the Lord unrelentingly in a single cell, encouraging each other
in deeds of work and prayer. The Monk Martyrii bore the obediences of "kellarios" (foodcellarer),
treasurer, and "ponomar" (or "ponomonarion," – church-candler and altar-helper).
It was at this time that the Mother of God first shew Her especial solicitude for the Monk
Martyrii. At mid-day he dozed off on a bell-tower and beheld on a fiery column an image of
the Hodegetria MostHoly Mother of God. The monk with trembling gave kiss to it, still hot
from the fiery column, and having awakened, he still sensed this heat on his forehead.
On the spiritual advise of the Monk Martyrii, the grievously ill monk Avramii went in
veneration to the wonderworking Tikhvinsk Icon of the Mother of God, and he received
healing. The Monk Martyrii was filled with intense faith in the intercession of the Mother of
God. He began to pray the Heavenly Queen, that She would show whither he might shelter
himself for going through the ascetic feat of complete silence, for which his soul did yearn.
The monk secretly withdrew into a desolate place situated 60 versts from Velikie Luki. As the
monk himself writes in his jottings, "in this wilderness I received great frights from demons,
but I prayed God, and the demons were shamed." In a letter to the starets Bogolep, the monk
besought blessing for wilderness life, but the spiritual father advised him to return to the
monastic common-life, where he would be of use to the brethren. Not daring to be disobedient
and not knowing, how to proceed, Saint Martyrii set out to Smolensk for veneration to the
wonderworking Hodegetria (Way-Guide) Icon of the Mother of God and to the
Wonderworker Avraamii (Abraham, Comm. 21 August). At Smolensk there appeared to the
Saint in a dream-vision the Monks Avraami and Ephrem, and they reassured him with the
saying, that by the Lord it would be allotted him to live in the wilderness, "where God would
bless and the MostHoly Mother of God would guide."
The monk thereupon set out to the Tikhvinsk monastery hoping, that there the Mother of God
would resolve his dilemma. And actually, the monk Avramii, who in gratitude to the Mother
of God for his healing remained at this monastery, told Saint Martyrii about a secret place,
over which for him there was a vision of the radiant Cross of the Lord. Having received this
time the blessing of the elder, the Monk Martyrii took with him two small, equally sized icons
– the one of the Life-Originating Trinity and the other of the Tikhvinsk MostHoly Mother of
God; he set out to the wilderness place, named Zelena (Green), since it rose up as a beautiful
green island amidst a forested swamp.
Harsh and with much sickness was the life of the monk in the wilderness, but neither cold, nor
deprivation, nor wild beasts, nor the wiles of the enemy were able to shake his resolve to
undergo the temptation to the end. He set up an oratory place for prayer of thanks and
glorification of the Lord and the MostHoly Mother of God, in which again he was granted to
see in sleep an image of the Mother of God, this time – sailing on the sea. To the right of the
icon appeared the Archangel Gabriel and summoned the monk to kiss the image. After his
trembling the Monk Martyrii went into the water, and the icon began to sink in the sea. The
monk then cried out, and a wave carried him from the image to shore.
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The wilderness was sanctified by the life of the hermit, and at it there began to arrive many,
not only for instruction by the word and example of the monk, but also for settling down there
together with him. The increased brotherhood of students prompted the monk to build a
church in the Name of the Life-Originating Trinity, wherein he set his own prayer icons. In
witness to the grace of God resting upon the monastery of the Monk Martyrii, the Monk Gurii
was vouchsafed to see over the cross atop the church – the Cross radiant in the heavens.
Thus occurred the beginning of the Trinity Zelenetsk monastery – "the Martyriev Green
wilderness-monastery." The Lord blessed the labour of the monk, and the grace of God shone
visibly upon him himself. There spread afar the fame of his perspicacity and gift of healing.
Many eminent people of Novgorod began to send gifts to the monastery. On the means
provided by the pious boyar-noble Feodor Syrkov an heated church was built, consecrated in
honour of the Annunciation of the MostHoly Mother of God in memory of the first church at
Velikie Luki, from whence the lad had begun his path to God.
From the Mother of God the monk continued to receive gracious invigoration. One time in an
exquisite dream the Mother of God Herself appeared to him in his cell, at the icon-shelf
whereupon stood the icons. "I glanced, not looking away, upon Her holy face, upon the eyes,
filled with tears, ready to trickle upon Her all-pure face. I awoke from the dream and was in
fright. Lighting a candle from the lampada, so as to look – did the MostPure Virgin indeed sit
at the place, where I saw Her in the dream. I went up to the image of the Hodegetria and was
convinced, that in truth the Mother of God in that image appeared to me, as She is depicted on
my icon," – reminisced the monk.
Soon after this (about the year 1570) the Monk Martyrii was ordained priest at Novgorod by
the archbishop (Alexander or Leonid). It is known, that in 1582 he was already hegumen.
Later on the Lord granted the Zelena wilderness-monastery still greater charitable bestowal of
wealth. In 1595 at Tver' Saint Martyrii healed the dying son of the former Kasimovsk ruler
Simeon Bekbulatovich, praying in front of his own icons of the Life-Originating Trinity and
the Tikhvinsk Mother of God, and then placing the image of the MostHoly Mother of God
upon the chest of the sick one. By way of gratitude from Simeon there was built a church in
honour of the Tikhvinsk Icon of the Mother of God and of Sainted John Chrysostom – the
Heavenly patron-Saint of the healed ruler's son John.
In 1595 tsar Feodor Ioannovich gave the monastery a grant of endowment, in furtherment of
the monastery founded by the monk.
Having reached extreme old age and preparing for death, the Monk Martyrii dug out a grave
for himself, set in it a coffin fashioned by his own hands, and there much wept. Sensing his
imminent departure, the monk convened the brethren and besought his children in the Lord to
have steadfast hope in the MostHoly Life-Originating Trinity and to trust implicitly on the
Mother of God, as he himself had always trusted on Her. Having communed the Holy
Mysteries of Christ, he gave the brethren blessing with the words: "Peace to all the
Orthodox," – and in spiritual happiness he reposed in the Lord on 1 March 1603.
The monk was buried in the grave dug out by him near the church of the Mother of God, and
later on his holy relics rested beneathe a crypt in the church of the MostHoly Trinity, beneathe
the under-temple in honour of Saint John the Theologian. A former monk of the Zelenetsk
monastery, later on Metropolitan of Kazan and Novgorod Kornilii (+ 1698), compiled a
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service and wrote down the life of the Monk Martyrii, making use of personal notes and the
testament of the monk.
SAINT ABBE SIVIARD D'ANISOLE, PLUS TARD SAINT-CALAIS (+687)
Saint Siviard naquit au pays du Maine dans la première moitié du septième siècle, de parents
également illustres par la noblesse de leur race et par l'éclat de leur vertu. Son père qui était
petit-neveu du Saint Evêque Bertrand du Mans, se nommait Sigiram et sa mère Adda. Il
donna dès sa jeunesse de grandes marques de la Sainteté à laquelle Dieu l'avait destiné car lui,
loin de passer son temps dans les divertissements ordinaires à cet âge, il l'employait à la
prière, à la retraite et à l'étude et quelque jeune qu'il fût, on ne voyait en toutes ses actions que
la maturité d'un vieillard. Il sut dès lors si bien allier l'esprit de dévotion avec l'application que
demandent les lettres humaines qu'il fut rempli des lumières de la Sagesse Divine, en même
temps qu'il apprit les sciences humaines. On remarque néanmoins que tout éclairé qu'il était, il
ne suivait jamais ses propres pensées qu'après les avoir fait approuver par les plus habiles
maîtres qu'il pouvait consulter il montrait, par cette soumission, le bas sentiment qu'il avait de
lui-même et combien son humilité devait être éminente puisqu'il l'établissait sur un fondement
si solide.
Toutes les belles connaissances de ce jeune homme ne servirent qu'à le convaincre plus
fortement de la vanité des choses de la terre et de la douceur que goûtent ceux qui se
consacrent entièrement au Service de Jésus-Christ. Il résolut de suivre à la lettre le conseil de
l'Evangile et d'embrasser l'état monastique dans le monastère que Saint Calais avait fondé le
siècle précédent, sur la rivière d'Anisole, au pays du Maine, aimant mieux vivre caché dans un
cloître pour ne plaire qu'à Dieu seul que d'être exposé aux tempêtes où font souvent naufrage
les personnes de haute condition.
Dès qu'il se vit revêtu du Saint Habit Angélique, il redoubla encore sa ferveur et il fit un si
grand progrès dans la vertu que les Moines qui le regardaient comme un modèle de
perfection, le choisirent pour être ordonné Prêtre afin qu'il leur servît à tous de Père Spirituel.
En effet une extrême douceur jointe à une profonde humilité le rendait aimable à Dieu et aux
hommes. Il était toujours d'une humeur égale, posé dans toutes ses actions, édifiant dans sa
conversation, zélé pour l'observance de la Règle et prompt à rendre service à tout le monde; il
compatissait aux peines de ses frères et tâchait de consoler ceux qu'il savait dans la tristesse; il
était assidu à la prière et la faisait avec tant de ferveur qu'il y répandait quelquefois des
torrents de larmes; il visitait les malades et les encourageait tellement à la patience qu'ils
demeuraient tout consolés de ses Pieux Entretiens; son abstinence était presque continuelle; il
passait souvent les nuits en prières; il était si retenu en tout ce qu'il disait qu'il n'offensait
jamais personne dans ses paroles. Son soin pour garder sa chasteté inviolable était si grand
qu'on peut la comparer à celle des Anges. Enfin pour se servir des termes de son historien,
toutes les vertus comme autant de pierres précieuses, semblaient être réunies en lui pour faire
éclater sa Sainteté.
Quelque effort que fit le Bienheureux Siviard pour demeurer caché aux yeux des hommes, on
ne laissa pas de découvrir les faveurs dont Dieu l'avait prévenu et les talents qui le rendaient
capable de gouverner les autres. C'est pourquoi après la Naissance Céleste de Saint Sigirano,
son père et qui était Abbé de ce même monastère où il s'était retiré après le Départ de sa
femme et où il avait vécu si Saintement que sa mémoire a depuis lors été marquée au 4
décembre dans les martyrologes de plusieurs églises de France, les Moines jetèrent les yeux
sur notre Saint pour lui donner la conduite de cette maison. L'histoire ne nous apprend rien de
particulier sur ce qu'il fit durant ce supériorat mais elle nous dit en général qu'il s'en acquitta
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très dignement, nourrissant l'âme de ses frères d'une nourriture toute Céleste et en
embellissant le monastère par la splendeur d'une observance très rigoureuse. C'est dans
l'exercice de ces Saintes Ffnctions qu'il acheva heureusement le cours de sa vie dans un âge
très avancé. A sa Naissance au Ciel, un des frères vit sa Sainte Âme toute brillante de Lumière
entre les Princes des Saints Apôtres Pierre et Paul qui la conduisaient au Ciel.
Il s'endormit dans le Seigneur le 1 mars, l'an 8 du règne de Thierry III le fils de Clovis II et
687 de Notre Seigneur. Le corps de Saint Siviard fut enseveli au Monastère de Savonnières
qu'il avait fondé au lieu où l'on voyait longtemps après une chapelle qui portait son nom, à
l'extrémité méridionale de Saint-Georges de flouée. Quant à ses Précieux Restes, elles furent
transportées à Sens à l'époque de l'invasion des Normands.
Saint Siviard se signala par son goût pour les lettres; il a laissé une vie de Saint Calais,
monument remarquable parmi toutes les traditions et l'une des pages les plus belles de
l'histoire du Maine.
SAINT HIEROMARTYR LÉON L'ARCHEVÈQUE DE ROUEN ET SES 2 FRÈRES
SAINTS MARTYRS GERVAIS ET PHILIPPE (+889)
Saint Léon est un de ces Evêques qu'on peut appeler apostoliques non seulement en raison de
sa Sainte Vie mais aussi pour l'ardeur et l'immensité de son zèle. Il naquit à Carentan, petite
ville de Normandie. L'histoire nous apprend qu'un Ange l'ayant promis à ses parents, ils le
reçurent comme un présent du Ciel. Nommée Alice, sa mère le mit au monde sans souffrir les
douleurs ordinaires de l'enfantement. Son père, un des premiers seigneurs de la province,
mécontent, dit-on, du Roi Charles I Chauve, alla s'établir avec sa famille vers le filin dans les
terres qui obéissaient aux frères de ce prince.
Dès que Léon eut atteint l'âge de douze ans, il fut envoyé à la cour de Louis dit de Germanie
ou de Bavière qui après l'endormissement de Louis le Débonnaire, son père, occupa la partie
de l'empire franc au-delà du Rhin. Mais voyant que l'atmosphère de la cour et le contact du
peuple germain ne convenaient pas à son fils, il le fit revenir en France pour étudier dans la
nouvelle école que Charlemagne avait fondée à Paris. Léon y fit de grands progrès et acquit
tant de réputation par la vivacité de son esprit, par son éloquence et plus encore par l'éclat de
ses vertus, particulièrement de son zèle pour la charité et de sa ferveur au Service de Dieu
qu'il s'attira l'admiration de tout le monde. Son mérite parut encore davantage quand il fut
élevé à la prêtrise car son coeur, brûlant d'un désir ardent du Salut des âmes, il s'appliqua à la
prédication avec tout le succès que l'on pouvait attendre d'un homme tout de feu pour la
Gloire de Dieu.
Ce grand zèle qui est le caractère d'un bon pasteur, fit jeter les yeux sur lui pour l'élire
Archevêque de Rouen. Il fit ce qu'il put pour n'être point chargé de ce fardeau qu'il jugeait audessus
de ses forces mais il n'osa résister à la Volonté de Dieu. Le Pape Stéphane/Etienne V
de Rome ayant confirmé cette élection, Saint Léon y acquiesça enfin malgré les répugnances
de son humilité. Tout cela se passa pendant son séjour à Rome. Cependant son épiscopat ne le
fit point renoncer à ce glorieux ministère car s'étant rendu en peu de temps à Rouen et y ayant
disposé toutes choses et établi deux vicaires à sa place, il se rendit en Navarre où les
incursions des Sarrasins et des Normands avaient presque éteint le flambeau de la Foi. Il prit
pour compagnons de cette généreuse entreprise ses deux frères Philippe et Gervais auxquels il
avait inspiré un semblable dessein et commençant à prêcher l'Evangile dans un village des
Landes, appelé Labouheyre, il convertit d'abord Argare qui en était le seigneur et le baptisa
avec toute sa famille.
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De là il s'en alla à Bayonne prêcher sur la place publique et convertit en un jour sept cent dixhuit
personnes; le lendemain il alla au temple et prit pour sujet de sa prédication l'idole du
"dieu" Mars qui y était adoré par ces habitants, nés dans les armes et accoutumés à la guerre.
Il s'adressa d'abord à celui qui faisait office de sacrificateur et eut avec lui quelques entretiens
pour s'efforcer de le convaincre mais voyant son obstination, il se tourna vers le peuple qui se
laissait abuser par des superstitions impies et par l'artifice de ce ministre de satan. Lorsqu'il
commençait à parler et à représenter combien il était déraisonnable de donner le titre de
"dieux" à des créatures qui ne méritaient pas même le nom d'hommes, ce qu'il faisait voir par
des démonstrations et des raisonnements irréfutables, ces prêtres interrompirent son discours
et excitèrent une grande sédition contre lui pour lui imposer silence. Cela l'obligea de cesser
parce qu'il vit bien que l'on n'était pas alors disposé à l'écouter mais il fit monter sa prière vers
Dieu et Le supplia d'avoir pitié de ce peuple et de faire un coup de Sa Puissance pour le
désabuser. Après sa prière et comme s'il avait reçu un esprit nouveau, il s'approcha de la
statue de Mars, la renversa par terre d'un souffle de sa bouche et la réduisit en poudre, ce qui
fut cause de la conversion des prêtres et de quelques personnes de diverses conditions.
Depuis cette ville a toujours conservé la Pureté de la Foi et persévéré dans la connaissance de
l'Evangile jusqu'au schisme de 1054. Aussi nous pouvons l'appeler l'Apôtre de Bayonne;
quelques-uns même le mettent au rang des Evêques de cette ville. Notre Saint ayant employé
quelque temps à cette entreprise, ne crut pas avoir assez rempli tous les devoirs de son
ministère pour qu'il lui fût permis de se reposer. C'est pourquoi, prenant congé de ses enfants
qu'il avait engendrés en Jésus-Christ par la prédication, il passa en Espagne pour évangéliser
la Biscaye et la Navarre; il trouva partent de quoi exercer sa vertu et faire valoir son talent
parce que ces peuples que la nature a cachés dans les recoins des Pyrénées, n'avaient vu qu'à
peu près le jour de l'Evangile et que peu de personnes étaient allées jusqu'à eux pour les
éclairer.
Cependant des pirates de Bayonne, revenant après une longue absence dans cette ville, furent
surpris de la voir toute changée et les temples renversés. Ils entrèrent dans une grande fureur,
surtout en apprenant qu'ils devaient renoncer à leurs pirateries et faire pénitence et en voyant
leurs parents et leurs amis obéir à l'Evangile. Ils conspirèrent contre l'auteur de cette
révolution et allèrent l'attendre en embuscade à son retour d'Espagne. Le Saint prêchait sur les
bords de la Nive lorsque ces forcenés se jettent sur lui, le frappent rudement, égorgent sous
ses yeux son frère Gervais et enfin le massacrent lui-même. On raconte que son sang, en
touchant le sol, en fit jaillir une source abondante et que son tronc saisissant sa tête abattue, la
porta à plus d'un mille jusqu'au lieu où il fut enseveli et où l'on bâtit depuis une chapelle en
son honneur. Ses Remarquables Reliques y reçurent l'hommage de la Vénération publique
jusqu'au quinzième siècle. La crainte des protestants les fit transférer par les papistes dans la
cathédrale et la chapelle elle-même fut abattue quand le maréchal de Vauhan éleva les
remparts de la citadelle.
On remarque que, un peu avant sa Naissance au Ciel, il demanda à Dieu que les femmes qui
auraient recours à lui pendant leur grossesse fussent préservées de toutes sortes d'accidents et
qu'il lui recommanda particulièrement la conservation de la ville de Bayonne. Il apparut
immédiatement après son martyre à ses grands vicaires de Rouen et ceux-ci se rendirent
aussitôt au lieu de son Départ Céleste où ils apprirent tout ce que nous venons de rapporter.
SAINT ABBÉ LÉON LUC DE CORLEONE, CONFESSEUR (+ VERS 900)
Léon Luc, appelé par quelques-uns Luc de Corléon, naquit en Sicile à l'époque où cette île
était dévastée par les Vandales; devenu orphelin, il alla se présenter au Monastère de Saint18
Philippe d'Argyrion. Un Ancien lui donna l'Habit Angélique puis on l'envoya à l'Abbaye de
Corléon gouvernée par l'Abbé Christophe. A la Naissance au Ciel de ce dernier, Léon Luc fut
choisi pour lui succéder; il administra la maison avec sagesse et Sainteté; aussi, en peu
d'années, ses Moines d'abord peu nombreux, arrivèrent à dépasser la centaine.
On rapporte de ce Saint Homme plusieurs Miracles : un paralytique amené de Saxe fut guéri
quand Léon Luc lui eut fait une onction avec de l'huile et qu'il eut invoqué le nom du
Seigneur. Au cours d'une discussion, le contradicteur de Léon Luc osa lui donner un soufflet
mais il fut saisi par le démon et mis en péril de mort. Léon Luc eut pitié de cet infortuné et par
ses prières obtint sa délivrance. Parvenu à l'âge de cent ans, le Saint Abbé qui en avait passé
quatre-vingts dans la vie monastique, annonça sa fin prochaine et désigna un frère nommé
Théodore pour son successeur. Le 1er mars d'une année qui n'est pas indiquée, il assista à la
Divine Liturgie, y communia puis étant rentré dans sa cellule, il expira après avoir donné à
tous le baiser de paix.
Le Monastère qu'il gouvernait était de l'ordre de Saint-Basile. Léon Luc est honoré en Calabre
et au Monastère de Corléon en Sicile.
SAINT PAPE FELIX III DE ROME (+492)
Il eut à lutter contre trois patriarches orientaux alors hérétiques occupant en même temps
Constantinople, Alexandrie et Antioche et refusant d'abjurer l'hérésie d'Eutychès.
Il fut le bisaïeul de Saint Grégoire le Grand; celui-ci rapporte de lui qu'il apparut à sa nièce
Sainte Tarsille et qu'il l'appela au Royaume Céleste.
ou
Saint Félix appartenait à la famille Anicia, la plus puissante, la plus riche et la plus noble de
Rome. Son père avait été marié avant d'être ordonné Prêtre. Mais en s'engageant dans les liens
du sacerdoce, il avait renoncé à ceux du mariage. Félix lui-même avait été marié avant de
devenir ecclésiastique de devenir Pape de Rome. Saint Grégoire le Grand qui était de la même
famille patricienne des Anicii, rappelle ce fait en ces termes dans une homélie prononcée
devant le peuple romain à la basilique de Saint-Clément :
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"Mon père eut trois soeurs, Tharsilla, Gordiana et Amiliana qui, éprises d'une même ardeur de
perfection, se consacrèrent le même jour au Seigneur, prirent le voile des Vierges et vécurent
ensemble dans leur maison, observant les règles monastiques. Ma tante Tharsilla se
distinguait par son assiduité à la prière, ses mortifications, son abstinence et l'édification d'une
vie consommée en Dieu. Une nuit dans une vision, mon quadrisaïeul le Pontife Félix qui me
précéda sur ce siège de Rome, lui apparut et découvrant à ses regards les magnifiques
Splendeurs du Royaume des Cieux, lui dit : 'Ma fille, l'heure est venue où je dois t'introduire
dans ce séjour de la Gloire Eternelle.' Quelques temps après, Tharsilla fut prise d'une maladie
soudaine et bientôt on comprit qu'elle allait mourir. Selon la coutume dans les familles
aristocratiques, une foule considérable remplit la demeure pour assister la malade et consoler
ses proches. Ma mère se trouvait au chevet de la mourante. Elle la vit tout à coup lever les
yeux au Ciel comme dans une extase puis en se tournant vers les assistants, elle dit : 'Retirezvous,
retirez-vous, Notre Seigneur vient à moi!' A ces mots, cette âme Sainte se dégagea des
liens du corps; un Parfum Céleste se répandit dans l'appartement comme si l'auteur de toute
suavité qui venait d'apparaître à Son Humble Servante eût voulu laisser à tous cette marque de
sa présence."
Félix succéda à Simplicius et fut élu le 8 mars de l'année 483 par le sénat, le clergé et le
peuple assemblés dans la basilique de Saint-Pierre. Durant l'interrègne qui fut de six jours
selon les uns, de vingt-six jours suivant les autres, Odoacre, en sa qualité de roi d'Italie,
intrigua pour diriger les affaires de l'assemblée et s'arroger le droit de confirmer l'élection. Le
mémoire qui contenait ces prétentions fut condamné vingt ans plus tard comme impie et
sacrilège par un Concile de Rome : toute l'antiquité ecclésiastique ratifia cette condamnation;
quant aux manoeuvres d'Odoacre, elles échouèrent complètement.
Le début du pontificat de Saint Félix coïncida avec la nouvelle apportée à Rome du
rétablissement de l'hérétique Pierre Monge sur le siège épiscopal d'Alexandrie, par l'influence
de l'Archevêque Acace de Constantinople –son hérésie était le monophysisme. Le Vénérable
Félix cita Acace à son tribunal et déposa Pierre Monge. Il fit partir pour Constantinople les
deux Evêques Misenus et Vital, les chargeant de notifier la sentence. Mais ces légats furent
circonvenus par les intrigues des deux prélats schismatiques.
Ils se laissèrent corrompre, moyennant une somme d'argent et n'exécutèrent pas les ordres du
Pape de Rome. A leur retour en Italie, Félix réunit un Concile où ils furent convaincus de
simonie et excommuniés. Après la déposition des légats, les Pères du Concile prononcèrent de
nouveau la déposition solennelle de Pierre Monge. Le Pape ne voulait point encore sévir
contre Acace dont les derniers évènements lui avaient fait connaître la mauvaise foi.
Cependant comme il ne daignait pas même répondre aux lettres paternelles du Patriarche de
Rome et qu'il continuait à demeurer en communion avec Pierre Monge, Félix fut obligé de le
ranger parmi les hérétiques et de le séparer de la communion. Pour porter ce décret à
Constantinople, le Pape fit choix du Prêtre Tutus. Il lui remit de plus deux lettres, l'une pour
l'empereur Zénon, l'autre pour le clergé et le peuple de Constantinople : cette dernière était
destinée à réparer le scandale donné publiquement par ses précédents légats. Acace refusa
obstinément de recevoir le décret du Pape : pour qu'il ne pût pas prétexter de son ignorance
sur une sentence qui l'excommuniait, un Moine du couvent où le légat avait trouvé un refuge
fut assez hardi pour attacher le décret à son manteau pontifical, un dimanche qu'il entrait dans
la basilique pour y célébrer.
Cet acte de courage attira la vengeance d'Acace sur tous les Moines de Constantinople : un
certain nombre d'entre eux furent égorgés par ses affidés. C'est ainsi qu'Acace eut le triste
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honneur d’être la cause d’un premier schisme entre Rome et Constantinople mais où Rome
maintenait l’Orthodoxie. Ce premier schisme dura trente-cinq ans (484-519). Qui pourrait dire
toutes les violences, toutes les persécutions, toutes les cruautés des eutychiens triomphants
contre les Orthodoxes? Trois intrus, trois apostats occupaient les trois grands sièges d'Orient :
Pierre le Foulon à Antioche, Pierre Monge à Alexandrie, Acace à Constantinople, tous tout
puissants à la cour de Zénon et unis dans leur révolte contre Rome et l'Orthodoxie. Ils durent
croire avoir triomphé et regarder l'eutychianisme [=monophycisme] implanté pour jamais en
Orient. Mais Dieu allait confondre leurs orgueilleuses pensées. Pierre le Foulon mourut le
premier en 488; Acace le suivit au tombeau quelques mois après : il expira chargé de la
malédiction de Dieu et des hommes. Quant à Zénon qui n'avait pas eu le courage de se
montrer ce qu'il était au fond, un prince vraiment Chrétien, il fut enseveli tout vif par sa
propre femme : il mourut dans son tombeau de faim et de rage.
Félix ne se contenta pas de donner des soins tendres et bienveillants aux intérêts de l'Eglise en
Orient; il se tourna avec compassion vers cette malheureuse Eglise d'Afrique foulée aux pieds
par les Vandales. Il écrivit à l'empereur pour qu'il intervînt auprès de Hunéric, leur roi et qu'il
l'engageât à cesser ses cruautés envers les Chrétiens. Le roi persécuteur vécut de courtes
années et Gondamond, son successeur, rendit la paix à l'Eglise. Ceux qui étaient tombés
pendant la persécution demandèrent à rentrer en grâce; Félix régla les conditions de leur
pénitence et rétablit les anciens Canons.
Dans le domaine politique, le pontificat de Saint Félix III fut marqué par l'invasion de
Théodoric le roi des Ostrogoths, en Italie et l'expulsion d'Odoacre le roi des Hérules. Les
habitants des provinces et des villes, horriblement persécutés par les barbares, n'avaient pas
d'autres ressources que la charité des Evêques. L'Eglise ne faillit pas à sa mission. Saint Félix
rendit son âme au Seigneur pendant cette lutte qui amenait une domination arienne en Italie
(492). D'un caractère énergique, prudent et modéré, il sut, au milieu des difficultés de l'Orient
agité par l'hérésie et de l'Occident déchiré par des guerres sanglantes, maintenir l'intégrité de
sa Foi orthodoxe et s’en prévaloir pour combattre l’hérésie et la faire respecter malgré les
intrigues, malgré les défections. Il fut inhumé dans la basilique du Saint Apôtre Paul.
Actes de son administration.
Il établit que les églises seraient consacrées par les Evêques seulement. Il défendit de
rebaptiser ceux qui l'avaient été une première fois. Il construisit la basilique de Saint-Agapet
près de celle de Saint-Laurent. Le premier, il donna aux empereurs le nom de "fils." Le
premier encore, il employa comme date l'indiction, c'est-à-dire une manière de compter par
périodes de quinze années, à partir de l'an 312 de Jésus-Christ, époque de la conversion de
Constantin.
Sous son pontificat et la troisième année de son règne, le Saint Apôtre Barnabé apparut à
l'Evêque Anthème de Salamine de Chypre, tenant en main l'Evangile de Saint Matthieu. Cette
Révélation se renouvela trois fois et le corps de Saint Barnabé fut retrouvé avec un exemplaire
de cet Evangile. C'est encore sous son pontificat que les habitants du Norique, fuyant leur
pays, apportèrent en Italie les Précieuses Reliques du Grand Saint Séverin.
Ste Domnine pénitente à Cyr en Syrie (vers 450). -Ste Antonine martyre à Nicée sous
Dioclétien et Maximien (vers 305)-Sts Marcel et Antoine-Sts Sylvestre et Sophrone-St
Nestorien-Sts Charise nicéphore et Agapios-St Agapios de Vatopédi Moine athonite qui
confessa la foi orthodoxe dans l'esclavage des Turcs. -St Martyrius fondateur du monastère de
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l'Île-Verte (Zelenetsk) au nord de l'actuelle St-Pétersbourg (1603). -St David l'Evêque du pays
de Galles-St Aubin, originaire du Vannetais, Moine de Cincillac en Anjou puis Evêque
d'Angers (549 ou 550). -Sts Adrien, Victor, Secundille, matyrs en Afrique. -St Donat, Martyr
à Carthage. -260 Martyrs de la porte Salaria à Rome sous Claude II le Gothique (vers 269).-St
Albin ou Gwen l'Evêque de Quimper en Bretagne (Vème siècle). -St Felix II, pape et
patriarche de Rome (483-492) qui confessa la foi orthodoxe face au monophysitisme (492). -
St Denek, Ermite en Bretagne (VIème siècle). -Ste Melarie, solitaire en Bretagne (VIème
siècle).-Translation des Reliques de St Herculan l'Evêque de Pérouse et Martyr sous Totila
(547).-St Jean Ier l'Evêque de Nîmes en Languedoc (550). -St Suitbert Evêque missionnaire
en Frise (713). -St Paul, Moine, Martyr (probablement par la main des Iconoclastes).-St
Monan, archidiacre, Martyr en Ecosse par la main des Vikings païens (874).-St Leon de
Carentan en Normandie l'Evêque itinérant, apôtre du Pays basque avec ses frères Gervais et
Philippe, tous Martyrs près de Bayonne (889). -St Paraskevas, originaire de Trébizonde où il
fut martyrisé par la main des Musulmans (1659). -St Méthode, Prêtre, Martyr (Russie 1920). -
Ste Anastasia Andreïevna, folle-en-Christ dans le Caucase du nord, martyre -Ste Antonine
l'Abbesse de Kizliar, martyre (Russie 1924).-St Jean, Prêtre, Martyr (Russie 1937).-Sts Basile
et Pierre, Prêtres, Antoine, Moine, Anne, Moniale et Nadejda, laïque, Martyrs (Russie 1938).-
St Alexandre, Prêtre, Martyr (1942).
Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
REFLEXION - Fidélité et obéissance à la Volonté de Dieu sont nécessaires pour orner la
vie de chaque Chrétien. Comme on le voit dans la vie de Saint Agapius, Dieu glorifie le fidèle
et l'obéissant. Lorsqu'il était un jeune homme, ce Saint fut capturé par des pirates, emmené en
Asie et vendu à un Arabe. Douze ans durant, Agapius resta un esclave paisible et tranquille de
cet Arabe. Douze ans durant, il pria la Toute Pure Mère de Dieu de l'aider à être libéré de son
esclavage. Une nuit, la Vierge Mère de Dieu lui apparut et lui dit : "Lève-toi et pars sans
crainte rejoindre ton Higoumène sur le Mont Athos." Agapius se leva et vint auprès de son
Ancien sur le Mont Athos, la Sainte Montagne. Lorsque l'Ancien vit Agapius, il fut attristé,
pensant qu'Agapius avait fui son maître. Il lui dit : "Mon enfant Agapius, tu as réussi à
tromper ton maître mais tu ne sauras jamais tromper Dieu. Le jour du Redoutable Jugement,
tu devras rendre compte pour l'argent que ton maître a dépensé pour t'acheter afin que tu le
serves. C'est pourquoi tu dois retourner et fidèlement servir ton maître." Agapius, fidèle et
obéissant, retourna aussitôt en Asie, se présenta à son maître et l'informa de tout ce qui s'était
passé. L'Arabe, apprenant tout cela, fut étonné et fut bouleversé par la charité des Chrétiens. Il
désira rencontrer l'Ancien d'Agapius. L'Arabe arriva à la Sainte Montagne, accompagné de
ses deux fils. Là, lui et ses deux fils furent baptisés. Tous les trois furent tonsurés comme
Moines. Ils y demeurèrent jusqu'à leur Naissance Céleste, menant une vie d'Ascète d'abord
sous la guidance du Père Spirituel d'Agapius et ensuite sous Agapius lui-même. Ainsi, les
autrefois cruels maîtres devinrent des disciples obéissants de leur ancien esclave, fidèles à la
Volonté du Dieu de l'obéissant Agapius.
HOMELIE - Concernant le savoir et le faire
"Sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites." (Saint Jean 13,17).
L'aspect le plus important de ce passage des Ecritures de Notre Seigneur, mes frères, c'est que
le Seigneur ne minimise pas la connaissance mais insiste sur son application. Il ne dit pas aux
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Apôtres : "Bénis êtes-vous quand vous saurez ceci." Certains enseignants païens qui ne
voyaient le Salut qu'en termes de connaissance en parlaient de cette manière. Cependant,
Notre Seigneur dit : "Bienheureux si vous le faites." La connaissance du Salut nous a été
donnée par le Seigneur Jésus-Christ Lui-même et personne n'est à même d'atteindre cette
connaissance par ses propres efforts.
Quelques anciens philosophes grecs avaient dit que l'humain ne pourrait pas venir à la
connaissance de la Vérité ni être sauvé jusqu'à ce que Dieu Lui-même vienne sur terre. Notre
Seigneur est venu parmi les hommes et leur a révélé cette connaissance. Quiconque reçoit
cette connaissance accepte aussi l'obligation de l'accomplir. Oh qu'il sera bien plus simple au
Jugement pour ceux qui n'ont jamais reçu cette connaissance et par conséquent, ne l'ont pas
accomplie que pour ceux qui l'ont reçue et ont négligé de la mettre en pratique.
Oh qu'il sera plus aisé au Jugement d'être un païen non-instruit qu'un érudit chrétien.
Notre Seigneur Lui-même ne S'est pas montré uniquement comme connaissant mais aussi
comme accomplissant. Sa Parfaite Connaissance complétait Sa parfaite Action. Sous les yeux
de Ses Disciples, Il a personnellement accompli tous Ses Propres Commandements. Il leur
donna ce Commandement et acheva cet acte d'humilité et d'Amour lorsqu'Il lava les pieds de
Ses Disciples. Puis Il leur commanda qu'ils dussent faire ceci les uns aux autres. Notre
Seigneur n'a pas demeuré parmi les hommes pour salir les hommes mais pour les laver. Il n'a
jamais sali qui que ce soit mais a lavé tous ceux qui souhaitaient l'être. Quelle sorte de honte
n'est-ce pas pour nombre d'entre nous qui oeuvrerons beaucoup pour nous laver mais deux fois
plus encore pour salir autrui? Ô mes frères, nous couvrons de boue nos propres frères de sang.
Même le Christ pleure lorsqu'Il voit comment avec la boue de la calomnie, nous souillons
ceux qu'Il a lavés avec Son propre Sang. Ô Seigneur, pardonne-nous! Nous péchons chaque
jour contre nos propres frères. Ô Seigneur, nos frères que nous avons salis, rends-les plus
brillants que nous dans Ton Royaume. Tu es Juste et Tu vois tout.
A Toi soit la Gloire et la Reconnaissance, à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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