mercredi 7 mars 2012

Vie de Saint Taraise de Constantinople et autres Vies de Saints.

25 février – 9 mars 2012
Cycle mobile (Pascalion): Vendredi de la Deuxième Semaine du Grand Carême
Il n’y a pas de Divine Liturgie ce jour en raison du Grand Carême
Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
Cycle fixe : Commémorations
SAINT HIEROMARTYR REGINOS L'EVEQUE DE SKOPELOS (+355)
Né à Lébadia en Béotie vers la fin du troisième siècle de parents chrétiens qui lui inculquèrent
l'Amour de la vertu et le zèle pour la Vérité, Saint Réginos fit fructifier avec abondance la
Grâce du Saint-Esprit de sorte qu'il devint célèbre dans tout l'Archipel des Cyclades et le reste
de la Grèce.
Lorsque l'Evêque de Skopelos vint à s'endormir, il fut choisi comme pasteur par tout le peuple
enthousiaste. Comme l'hérésie arienne continuait de sévir après le Concile de Nicée (325), on
réunit un nouveau Concile à Sardique (Sofia, en Bulgarie) en 343, au cours duquel Saint
Réginos se distingua par son habileté à réfuter les hérétiques.
Une fois confirmée la Vraie Foi sur la Divinité du Fils de Dieu, il retourna dans son diocèse
mais il ne put jouir bien longtemps de la paix car Julien l'Apostat déclencha sa persécution
contre les Chrétiens (361) et le préfet de l'Hellade parvint un jour dans l'Île de Skopelos pour
arrêter l'Evêque et les fidèles en vue. Tel le fer soumis au feu et frappé sur l'enclume qui fait
jaillir tout autour des étincelles, le Saint resplendissait sous les supplices et encourageait les
Chrétiens à tenir ferme dans la Foi. Constatant qu'il ne pourrait pas le fléchir, le magistrat le
fit finalement décapiter le 25 février 362.
Ses Insignes Reliques furent par la suite translatées en Chypre et ce n'est qu'au dix-neuvième
siècle que les fidèles de Skopelos purent en récupérer quelques fragments.
SAINT MARTYR ANTOINE
Il périt étendu sur un gril.
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SAINT PATRIARCHE TARAISE DE CONSTANTINOPLE (+806)
Remarquable par sa science et sa piété, on possède encore une lettre que le Pape Adrien I lui
écrivit pour la défense des Saintes Images. Evêque et Confesseur mais aussi hautfonctionnaire
sous les empereurs iconoclastes (briseurs d'images), Saint Taraise fut choisi par
l'Impératrice Irène car elle voulait mettre cet homme de valeur à la tête de l'Eglise pour qu'il
obtienne le rétablissement du culte des Saintes Icônes. Le laïc Taraise reçoit alors les ordres
sacrés et devient Patriarche de Constantinople en 784. Trois ans plus tard, le Deuxième
Concile de Nicée qu'il présidait rétablit en effet ce culte. Après cette victoire, Saint Taraise
pratique une politique de réconciliation pour ramener la paix dans l'Eglise, ce qui le fit
accuser de laxisme par beaucoup d'Evêques.
ou
Sainted Tarasias, Patriarch of Constantinople, came of illustrious lineage. He was born and
raised in Constantinople, where he received a fine education. He was rapidly promoted at the
court of the emperor Constantine VI Porphyrigenitos (780-797) and Constantine's mother, the
holy Empress Irene (797-802; Comm. 7 August), and the Saint reached the rank of senator.
During these times the Church was agitated by the turmoil of the Iconoclast disturbances. The
holy Patriarch Paul (780-784, Comm. 30 August) although not sympathetic in soul with
Iconoclasm, through his weakness of character was not able to decisively contend with the
heresy and he therefore withdrew to a monastery, where he to the schema. When the holy
Empress Irene together with her son the emperor came to him, Saint Paul declared to them,
that the most worthy successor to him would be Saint Tarasias (who at this time was still a
layman). Tarasias for a long time refused, not considering himself worthy of so very high a
dignity, but he then gave in to the common accord, on the condition, that an OEcumenical
Council be convened for rendering judgement on the Iconoclast heresy. Proceeding in a short
while through all the degrees of clergy dignity, Saint Tarasias was elevated to the Patriarchal
throne in the year 784. In the year 787 in the city of Nicea, with holy Patriarch Tarasias
presiding, – the Seventh OEcumenical Council was convened, at which were present 367
bishops. The affirmation of holy icons was confirmed at the Council. Those of the bishops,
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who repented of Iconoclasm, were again received by the Church.
Saint Tarasias wisely governed the Church for 22 years. He led a strict ascetic life. He used up
all his money on God-pleasing ends, feeding and giving comfort to the old, to the
impoverished, to widows and orphans, and on Holy Pascha he set out for them the meal at
which he himself served. The holy Patriarch fearlessly denounced the emperor Constantine
Porphyrigenitos when that one slandered his spouse, the empress Maria – the grand-daughter
of Righteous Philaretos the Merciful (+ 792, Comm. 1 December), so that he could be rid of
Maria to a monastery thus freeing him to marry his own kins-woman. Saint Tarasias
resolutely refused to dissolve the marriage of the emperor, for which the Saint fell into
disgrace. Soon, however, Constantine was deposed by his own mother, the Empress Irene.
Saint Tarasias died in the year 806. Before his death, devils reminded him of his life from the
time of his youth, and they tried to get the Saint to admit to sins that he had not even
committed. "I am innocent in that of which ye speak, – replied the Saint, – and ye do falsely
slander me, yet mustneeds it be ye have no power over me." Mourned by the Church, the
Saint was buried in a monastery built by him on the Bosphorus. From his grave was worked
many a Miracle.
SAINTE WALBURGE (OU WALBURGA) DE HEIDENHEIM (+779)
24 septembre (translation à Zutphen) – 12 octobre (translation à Eichstätt) – 25 février – 1 mai
Fille de Saint Richard et de sa femme Una, soeur des Saintes Willibald et Wunnibald, elle
resta à l'Abbaye de Wimbourne dirigée par l'Abbesse Sainte Tetta quand une partie de sa
famille partit pour la Terre Sainte. Plus tard, elle rejoignit ses frères en Allemagne quand son
oncle Saint Boniface demanda des soeurs à Wimborne pour l'aider dans son travail de
Missionnaire. Après quelques années avec Sainte Lioba à Bischofsheim, elle est nommée
Abbesse du Monastère de Moniales fondé par ses frères à Heidenheim. Quand Winnibald
naquit au Ciel, son monastère de Moines fut ajouté au sien pour faire une communauté double
qu'elle gouverna jusqu'à sa Naissance au Ciel. Elle fut tenue en très grande estime par tous et
est créditée de Miracles pendant son temps de vie, y compris l'extinction d'un feu qui
menaçait de détruire une agglomération de maisons en bois avec toits de chaume.
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Elle est parfois représentée avec l'emblème de trois grains de blé avec lesquels on dit qu'elle
guérit une fille qui avait un appétit vorace. C'est peut-être les Miracles après son
endormissement pour lesquels elle est la plus célèbre. Ensevelie en 779 d'abord à
Heidenheim, ensuite en 870, son corps fut translaté pour reposer avec ses frères à Eichstadt.
Peu après, un liquide parfumé se mit à exsuder de son tombeau; depuis lors, l'Huile de Sainte
Walburge est recherchée pour ses propriétés curatives.
ou
Sainte Walburge fut une de ces Moniales bénédictines anglo-saxonnes engagées dans l'oeuvre
missionnaire en Germanie au huitième siècle aux côtés du plus célèbre de tous, Saint
Boniface.
Walburga naquit vers 710 dans le Devon, fille d'un chef Saxon occidental. Ses liens familiaux
avec la famille royale le font dépeindre fréquemment avec l'écusson des armes des
Plantagenet.
Walburga fut envoyée pour être éduquée au Monastère double de Wimbourne dans le Dorset
où elle devint Moniale.* Son parent Saint Boniface fit appel à elle pour avoir de nouvelles
recrues afin de venir l'aider à l'évangélisation de la Germanie. Deux des frères de Walburga,
Saint Willibald et Saint Wynnebald, y étaient déjà partis en 739. Il n'est dès lors pas
surprenant que Walburga répondît à l'appel avec d'autres compagnes. Parmi les partants, on
trouvait Hugeburc qui écrira la "Vie de Saint Wynnebald" et qui est la source d'information
sur Walburga elle-même. Il existe une tradition rapportant qu'avant de quitter l'Angleterre, le
groupe rendit visite à l'Abbaye de Minster dans le Kent. C'est probable puisque l'Abbesse
Eadburga était amie et correspondante de Saint Boniface et que Minster était situé à proximité
d'un port qui permet la traversée de la Manche.
* Un monastère double est constitué d'une communauté de Moniales aux côtés d'une communauté de Moines
Sur le continent, elles firent d'abord le voyage vers Mayence où elles furent accueillies par
Saint Boniface lui-même. Ensuite elles furent envoyées à Tauberbischofsheim où Walburga
prêcha et développa ses talents médicaux. Après deux ans, elle fut envoyée à Heidenheim où
se trouvait un monastère de Moines fondé par ses frères Wynnebald et Willibald, ce dernier
étant Evêque d'Eichstätt. Avec ses Moniales, elle en fit un monastère double, le seul connu
pour avoir existé en Germanie. Heidenheim suivait la Règle de Saint Benoît de Nursie et
devint un centre important, non seulement pour la propagation de la Règle mais aussi pour
l'évangélisation et la prière.
Lorsque Saint Wynnebald s'endormit en 761, Walburga devint l'unique Higoumène tant pour
les Moniales que pour les Moines. D'après la "Vie de Wynnebald" par Hugeburc, Heidenheim
était un champ de mission fort difficile avec "beaucoup de dépravation païenne, beaucoup
d'idolâtres" et des adversaires "prêts à assassiner et incendier." Outre l'oeuvre missionnaire, il
y avait aussi les difficultés liées au fait d'être Higoumène d'un monastère d'hommes, peu
habitués à être dirigés par une femme, les monastères doubles étant inconnus en Germanie. Ce
fut une implantation relativement importante avec des ateliers, un moulin et des fermes
laitières. On possède peu de détails de la Règle de Walburge, sauf qu'elle était "une personne
sensible et vulnérable qui savait être patiente et pardonnait. Elle irradiait "la bonté et la
luminosité" (Brigitta zu Münster). C'est ainsi qu'est née la tradition du Miracle de la Lumière.
Lorsque le portier de l'abbatiale refusa d'éclairer le chemin pour Walburge et ses Moniales
durant une nuit noire, elle irradia d'elle-même d'une puissante et miraculeuse Lumière.
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Walburga s'endormit en 779 et fut ensevelie à Heidenheim. Après la Naissance Céleste de
Saint Willibald en 787, son successeur l'Evêque Gerhoh transforma le monastère en une
maison pour le chapitre d'Eichstätt pour Prêtres séculiers. Il ne redevint une abbaye
bénédictine mais papiste qu'en 1150.
Pendant ce temps, les Insignes Reliques de Walburga furent transférées en 870 dans le
tombeau de son frère à Eichstätt où son culte s'enracina et où elle fut vénérée comme Sainte.
De l'huile miraculeuse coula du rocher autour de sa tombe, qui devint un centre de pèlerinage;
il en est encore ainsi jusqu'à nos jours. En 893, sa tombe fut ouverte et ses Précieuses
Reliques répandues en divers lieu devinrent à leur tour des centres de son culte.
A Eichstätt, un monastère bénédictin fut fondé en 1035 et depuis cette époque, on y a toujours
trouvé des moniales bénédictines. Même lorsque le monastère fut sécularisé en 1806, les
moniales furent autorisées à y rester jusqu'à leur mort mais avant que cela n'ait lieu, Ludwig I
restaura le monastère en 1835.
Le monastère redevint une abbaye en 1914 et retrouva beaucoup de son importance, au point
que l'abbesse d'Eichstätt fut choisie pour négocier la reddition de la ville aux Américains en
1945.
L'abbaye d'Eichstätt est aussi importante parce qu'en 1851, Benedicta Riepp et deux moniales
papistes furent envoyées aux Etats-Unis d'Amérique pour aider l'oeuvre missionnaire papiste
de Boniface Wimmer OSB. De là s'étendit la grande famille des monastères bénédictins
féminins aux USA dont "Saint-Walburga Abbey," à présent Virginia Dale mais d'abord à
Boulder dans le Colorado.
Et 1937, un groupe de moniales papistes fut envoyé d'Eichstätt pour restaurer l'abbaye de
Minster dans le Kent, honorant ainsi le voyage missionnaire originel de Sainte Walburge.
SAINT PAPHNUCE DE KEPHALA (+4°.S.)
Ce grand Saint fut un contemporain de Saint Antoine le Grand dont il fut le disciple. On dit
aussi qu'il porta la soutane durant quatre-vingt ans. Saint Antoine le respectait grandement et
disait habituellement que Paphnuce était un vrai Ascète capable de venir sauver les âmes. Par
sa Sainteté, Paphnuce convertit nombre de pécheurs, les menant sur le chemin de la
repentance comme Sainte Thaïs commémorée le 8 octobre. Paphnuce ressemblait à un Ange
incorporel plus qu'à un homme corporel. Il s’endormit dans le Christ vers la fin du quatrième
siècle.
SAINTE ABBESSE ADELTRUDE DE MAUBEUGE (+ 696)
Le nom de cette Vénérable Vierge parait plusieurs fois, soit dans la vie de ses parents Saint
Vincent et Sainte Waudru, de son frère le Saint Evêque Landry de Meaux, soit enfin dans
celle de sa tante Sainte Aldegonde qu'elle suivit avec sa soeur Madelberte à Malbodium
(Maubeuge) quand elle alla y fonder un monastère.
Dès ses premières années, on remarquait déjà en elle un vif désir d'entendre la Parole de Dieu
et de la méditer en silence. Aussi faisait-elle de continuels efforts pour pratiquer toutes les
vertus de son âge. Ses Pieux Parents bénissaient sans cesse le Seigneur en considérant ces
effets étonnants de la Grâce dans une enfant si jeune encore et ils apportèrent tous leurs soins
pour lui faire produire des fruits plus abondants encore. Sainte Adeltrude qui avait le bonheur
de grandir dans une famille où ses yeux ne voyaient que de bons exemples où ses oreilles
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n'entendaient que des paroles sages et honnêtes, avançait donc rapidement dans la piété et ces
heureuses dispositions qui n'avaient point échappé à l'oeil vigilant de Sainte Aldegonde, ne
firent encore que se développer quand cette Vénérable Abbesse retirée dans son Monastère de
Maubeuge, se fut chargée spécialement de la conduite de ses deux vertueuses nièces.
Elle n'eut pas de peine pour faire entrer la jeune Adeltrude dans la vie monastique tant il
paraissait manifeste que Dieu l'y appelait. Uniquement occupée du désir de plaire à
Jésus-Christ et de Lui consacrer toutes ses affections et ses pensées, elle croissait en sagesse
et en Grâce et goûtait un bonheur ineffable dans l'accomplissement des devoirs qui lui étaient
imposés. Rien ne paraissait pénible à sa ferveur et loin d'accepter les adoucissements que son
jeune âge réclamait, elle semblait vouloir au contraire s'imposer de nouvelles charges.
Mais autant son Amour pour Dieu était vif et ardent, autant sa charité envers le prochain la
rendait attentive à tous leurs besoins. Cette douce sensibilité pour les malades et les pauvres
dont elle fut nourrie et entretenue au milieu de sa famille autant qu'elle avait sucé le lait
maternel, semblait augmenter en elle avec l'âge et chaque fois que les circonstances le lui
permettaient, elle s'appliquait à en donner des témoignages. Ses compagnes ressentaient les
effets de cette continuelle bienveillance dont son âme était remplie et elle leur rendait à toutes
avec une humilité et une modestie qui en relevaient encore le prix, tous les Offices de la plus
délicate prévenance. Aussi, la Jeune Servante de Jésus Christ était-elle chérie de ses soeurs
qu'elle édifiait par les continuels et admirables exemples de ses vertus.
Entre toutes celles qui brillaient en elle, on remarquait surtout son obéissance. Cette vertu qui
est le fondement de la vie monastique, avait toujours eu beaucoup d'attraits pour elle et Sainte
Aldegonde avait pris un soin particulier de l'y exercer. Peut-être fut-ce pour la récompenser de
ses efforts et pour donner en même temps un exemple à ses compagnes que Dieu permit en sa
faveur un de ces faits dans lesquels se révèlent toute Sa Bonté et l'Aimable Familiarité avec
laquelle Il condescend à agir au milieu des Âmes Saintes.
Un jour donc, Sainte Adeltrude fut chargée par sa tante Sainte Aldegonde de recueillir des
morceaux de cire qui s'étaient détachés et dont on voulait tirer parti pour le service de l'Autel.
Selon l'ordre qu'on lui avait donné, elle les plaça avec d'autres dans un vase exposé sur le feu.
Mais la flamme du foyer devint bientôt si ardente que la cire fondue et bouillonnante
s'échappait de toutes parts et augmentait encore son activité. La jeune Vierge alors, sans
redouter l'accident inévitable auquel elle s'expose, s'élance hardiment vers le feu et en retire le
vase sans en ressentir le moindre mal.
La parfaite obéissance de Sainte Adeltrude et toutes les autres vertus dont son âme était ornée,
furent récompensées même ici-bas par des Visions Angéliques et des Révélations qui la
remplissaient de consolations ineffables. Un jour une de ses Moniales vit au coin de l'Autel le
Saint Apôtre Pierre qui souriait et lui disait : " Courage, Adeltrude, je te garderai, toi et tes
filles dans la Paix du Seigneur."
Après le Départ Céleste de sa tante, elle fut choisie pour diriger la communauté déjà
importante de Maubeuge. Elle s'acquitta de cette charge avec une sagesse et une prudence de
conduite admirables. Toutes les Saintes filles qui y servaient le Seigneur lui obéirent avec joie
et continuèrent de faire de rapides progrès dans la perfection de sorte que l'on crut perdre une
seconde fois Sainte Aldegonde quand, douze ans plus tard (696), la Bienheureuse Adeltrude
alla la rejoindre dans les Cieux. Vers la fin de sa vie, une autre Moniale avait vu des étoiles
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brillantes qui montaient et descendaient sur la cellule de la Sainte Abbesse, puis la Vierge
Céleste qui semblait l'inviter aux Noces de Son Divin Fils.
Le souvenir de cette Sainte Abbesse se conserva précieusement dans l'abbaye naissante qu'elle
avait si longtemps édifiée par son esprit de Foi et de vie monastique; sa fête s'y célébrait
chaque année le 25 février avec beaucoup de solennité. Son nom, inséparable de celui de
l'Illustre Protectrice de Maubeuge, est encore cher aujourd'hui aux habitants papistes qui ont
conservé les traditions antiques laissées par leurs ancêtres.
On voyait autrefois dans cette ville une ancienne peinture représentant Sainte Adeltrude et
Sainte Aldegonde avec le voile blanc, un manteau violet semé de fleurs et une robe rouge
recouverte d'une tunique blanche.
Dans son grand ouvrage sur les ordres monastiques, Hélyot donne le dessin d'un habillement
tel que le portaient autrefois les Abbesses de Maubeuge; il ne parait pas s'éloigner beaucoup
de celui que nous venons de signaler. Ce dessin se trouve dans un ancien manuscrit de
l'Abbaye de Saint-Amand; il consistait eu un voile blanc obscur, un manteau violet parsemé
de fleurs, une robe rouge bordée de petit-gris, tombant jusqu'à mi-jambe et sous laquelle il y
avait une autre blanche qui descendait jusqu'aux talons.
SAINT LÉOBARD (OU LEUVART) DE L'ABBAYE DE MARMOUTIER (+618)
Rien ne prouve mieux combien la Vraie Foi était florissante en Alsace pendant les septième et
huitième siècles que l'établissement des nombreuses maisons monastiques qui furent fondées
à cette époque dans cette province. Plusieurs Pieux Solitaires accourus des pays étrangers
s'établirent au pied des Vosges dans des vallées incultes, couvertes de bois épais et d'eaux
stagnantes et hérissées de rochers. Les Moines défrichèrent les terres, desséchèrent les marais,
transformèrent en jardins fertiles ces champs frappés jusqu'alors d'une éternelle stérilité et par
là ils favorisèrent les progrès de l'agriculture et de la population. C'est ainsi qu'ils jetèrent les
fondements de cette prospérité qui s'est développée plus tard et qui fait de nos jours de
l'Alsace un des plus beaux pays de France. L'Abbaye de Marmoutier était la plus ancienne de
l'Alsace. Elle était située au pied des Vosges, à sept lieues de Strasbourg dans un bourg du
même nom auquel elle donna naissance. Les historiens s'accordent à reconnaître pour son
fondateur le disciple de Saint Colomban Saint Léobard et qui l'établit en l'honneur des Saints
Apôtres Pierre et Paul et du Saint Evêque Martin de Tours. Le Roi Childebert II d'Austrasie
accorda vers la fin du sixième siècle le vallon dans lequel il s'était fixé au fondateur. Ce
vallon, ainsi que les environs, était du domaine royal, connu alors sous le nom de "Marche
d'Aquilée."
Le territoire de l'abbaye s'étendait dans son origine bien plus loin que dans les derniers temps
et comprenait une grande quantité de villages et de hameaux mais dont on aliéna un grand
nombre par la suite. Le domaine de l'abbaye s'étendait depuis le pont de Schweincheim
jusqu'à la route de Saverne et celle de Marlenheim; depuis le ruisseau dit Griesbach jusqu'à la
Zinsel; depuis le village de Kugelberg, près Neuwiller jusqu'à Ottersthal, près de Saverne;
depuis Ottersthal, par la Sorr jusqu'à une petite distance de Hegenheim et de là aux murs de
l'abbaye.
Il fut remplacé dans l'administration de l'Abbaye par Anastase, Godefroi et Léobard II. A
Léobard II succéda Maur qui fut aussi mis au nombre des Saints et qui doit avoir été disciple
de Saint Firmin.
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Sous Léobard II, un incendie avait réduit en cendres l'église et tous les bâtiments du cloître.
Maur trouva le moyen de tout reconstruire : la Sainteté de sa vie, jointe à son zèle pour le
rétablissement du monastère, lui valurent le titre de second fondateur et depuis cette époque,
l'abbaye fut appelée de son nom "Maursmünster," Maurmoutier et par corruption Marmoutier.
Les études florissaient à cette époque à Marmoutier et les Moines suivaient le mouvement
donné à la renaissance des lettres par Charlemagne lorsqu'en 827 un incendie vient de
nouveau consumer l'abbaye et toutes ses archives. Celse qui en était l'Abbé ne négligea rien
pour rétablir le monastère et il crut devoir s'adresser à Louis le Débonnaire pour en obtenir
des secours. Celui-ci chargea de la restauration des édifices l'Evêque Drogon de Metz et son
frère naturel. Ce Prélat s'en acquitta avec un zèle digne des plus grands éloges et les bâtiments
furent parfaitement rétablis. Il paraît que la façade occidentale de l'église, telle qu'on la voit
encore de nos jours, est celle qui avait été construite par les ordres de Drogon. Le 7 mai 833,
Drogon transféra solennellement dans la nouvelle église les corps de deux de ses
prédécesseurs : Saint Céleste et Saint Auteur. Saint Céleste, successeur de Saint Clément,
vivait au commencement du deuxième siècle et Saint Auteur gouvernait l'église de Metz
lorsque les Huns saccagèrent cette ville en 451 Les Précieuses Reliques de ces deux Evêques
restèrent exposées à la Vénération jusqu'en 1525, époque à laquelle elles furent tirées de leurs
châsses et jetées sur le pavé par les rustauds d'Alsace, lors de l'insurrection de ceux-ci. Depuis
on n'a pas pu les distinguer et savoir ce qui appartient à chacun en particulier.
SAINTS MARTYRS VICTORIN, VICTOR, NICÉPHORE, CLAUDIEN, DIOSCORE,
SÉRAPION ET PAPIAS, EN EGYPTE (+ENTRE 249 ET 251) 31 janvier – 25 février
Ils endurèrent à Corinthe la persécution sous l'empereur Decius (249-251) en 251. Les deux
premiers, ayant enduré avec constance d'horribles supplices pour la défense de la Foi, eurent
la tête tranchée; Nicéphore après le gril et le feu, fut haché en morceaux; Claudien et Dioscore
furent consumés par les flammes; Sérapion et Papias remirent leur âme au Seigneur par le
tranchant de l'épée.
ou
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Saints Victorinus, Victor and Nicephorus were secured into a stone mortar and died under the
crushing of an huge stone pestle. Saint Claudius died after the cutting off of his hands and
feet. Saint Diodorus was burnt, Saint Serapion beheaded, and Saint Papias they drowned in
the sea.
SAINTS MARTYRS DONAT, JUSTE, HÉRÉNAS ET LEURS COMPAGNONS, EN
AFRIQUE
SAINT CESAIRE DE NAZIANCE (+369) 25 février – 9 mars
Médecin et frère de Saint Grégoire le Théologien, ce même Grégoire assure l'avoir vu parmi
les Bienheureux. Il fut intendant de Bithynie et s'endormit peu après son Saint Baptême
faisant des pauvres ses héritiers.
ou
Frère cadet de Saint Grégoire de Naziance, il le suivit dans les grands centres culturels de son
époque où il apprit avec succès les mathématiques, l'astronomie, la philosophie, donnant
toutefois préférence à la médecine. Nommé médecin du palais impérial à Constantinople, il
fut l'un des rares Chrétiens à ne pas avoir été exilés par Julien l'Apostat. Sous le règne de
Valens, il fut nommé questeur des finances publiques à Nicée. Ce n'est que plus tard qu'il
demandera le Saint Baptême, rendant son âme à Dieu quelque temps plus tard. Son frère Saint
Grégoire le Théologien prononcera son éloge funèbre dont nous avons encore le texte dans la
Patrologie grecque.
ou
Saint Césaire (Caesarius), frère de Saint Grégoire le Théologien (de Naziance) et qui
s’endormit dans le Seigneur en 369, fut aussi un auteur de théologie. Parmi d'autres choses, il
tenta de répondre à cette question : combien de temps vécurent Adam et Eve au Paradis avant
d'en être expulsés. Certains disaient six heures, d'autres vingt-quatre heures et d'autres trois
jours. Saint Césaire était d'avis que cela devait être quarante jours. "Parce que," disait-il,
"Notre Seigneur jeûna quarante jours dans le Désert et durant ce temps Il fut tenté par le
démon. Vu que le vieil Adam ne parvint pas à résister à la tentation du démon dans
l'abondance du Paradis, le nouvel Adam résista vaillamment dans le Désert de la faim et de la
soif."
SAINT CONCORDE DE SAINTES, 10ÈME EVÊQUE DE CETTE VILLE (VERS 510)
SAINTS MARTYRS ANANIE, PRETRE, PIERRE, PORTIER ET 7 SOLDATS, EN
PHENICIE
Martyrs dans la persécution de Dioclétien.
SAINT THEODORE SALUS
Par humilité, il feignit la folie et s’endormit dans le Seigneur en paix
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SAINT ROI ETHELBERT I DU KENT (+616) 24 – 25 février
Le premier des Anglo-Saxons à recevoir la Foi chrétienne était le Premier Roi ou Bretwalda,
de la confédération des Saxons, respecté non seulement en tant que petit-fils d'Hengist mais
aussi comme un grand guerrier. Il épousa Berthe, une princesse gauloise chrétienne et lui
consenti de continuer à pratiquer sa religion et d'amener avec elle comme aumônier l'Evêque
Luidhard de Senlis. Ethelbert donna à sa Reine l'ancienne église de Saint-Martin à Canterbury
construite aux temps romains qu'il restaura. Elle se trouvait hors des murs de la ville et il y a
encore un petit portail de poterne là-bas connu comme le Portail de Quenin par lequel elle
passait chaque jour pour entendre la Divine Liturgie.
Son mariage a rendu Ethelbert bien disposé vers Augustin quand ce dernier est arrivé avec ses
Moines dans l'Île de Thanet mais il restait circonspect. Il ne voulait pas rencontrer ces
étrangers, sauf en plein air, au cas où ils auraient tenté de lui lancer quelque maléfice de
magie et c'est ainsi qu'il reçut Augustin, assis sous un chêne avec Berthe à ses côtés. Il écouta
les mots de l'Evangile que lui traduisait un interprète et à la fin, il déclara qu'il ne pouvait pas
abandonner immédiatement tout qu'il avait tenu pour sacré mais que les Missionnaires
chrétiens étaient libres de prêcher dans son royaume. Il leur donna un lopin de terre entre les
murailles et Saint-Martin où les Moines établirent leur monastère qui est devenu la grande
Abbaye des Saints Pierre et Paul. Le portail du quatorzième de siècle, connu comme le Portail
de Fyndon, a une figure taillée sur un des murs, représentant Saint Ethelbert examinant sa
ville.
Le Roi observa soigneusement le comportement de ces Chrétiens et devint convaincu de la
Vérité de ce qu'ils prêchaient et ainsi, un dimanche de 597 (le "Whitsunday" / Dimanche de
Pentecôte) avec nombre d'aristocrates et de sujets, il reçut le Baptême dans la rivière Stour.
Augustin retourna en France pour être sacré Evêque et à son retour Ethelbert lui présenta son
palais en ville qu'il consacra comme l'église-cathédrale du Christ. En fait ce bâtiment était
probablement la basilique ou la mairie de la ville romaine de Durovernum. Le Roi se retira à
son palais de Reculver, un autre des vieux bâtiments romains mais continua à aider Augustin
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et sa compagnie en leur donnant des terres à Rochester où une autre cathédrale fut érigée,
dédiée cette fois à Saint André. Il encouragea aussi son neveu Sabert le roi des Saxons
orientaux à embrasser la Foi et donner une terre pour y construire la cathédrale Saint-Paul de
Londres qui était probablement un ancien site chrétien où les Britanniques avaient érigé
précédemment une église alors en ruine.
Dans sa lettre à Ethelbert, Saint Grégoire le loue de suivre ainsi l'exemple de Constantin, le
premier Empereur chrétien, en établissant la Foi en Christ dans ses territoires. Il termine avec
cette bénédiction : "que la Grâce d'En-Haut préserve votre excellence, mon Fils et Seigneur."
Saint Ethelbert a régné une vingtaine d'années encore après sa conversion et on nous en
apprend que durant ces années, il resta toujours juste, ne faisant jamais pression sur qui que ce
soit pour le convertir au Christianisme et ayant seulement une plus grande affection pour ceux
qui le faisaient mais ne leur accordant pas pour autant des faveurs. Il s’endormit en 616 et fut
ensevelit à Saints-Pierre-et-Paul avec sa Reine Berthe et le bon Evêque Luidhard . La grande
tour qui se trouvait à l'extrémité Ouest de l'église de l'abbaye, était appelée "la Tour
d'Ethelbert;" elle resta debout après la "dissolution impie" parmi les ruines du monastère
jusqu'en 1822 où elle s'écroula lors d'un violent orage.
St Alexandre le Romain-St Paphnuce Cephalas-St Antoine mort en étant étendu sur un gril -St
Théodore, Fol en Christ-Ste Walburge-St Alexandre le Romain, légionnaire, Martyr à
Drizipara en Thrace sous Dioclétien et Maximien.-St Paphunce Kephalas, Ascète du désert
d'Egypte (IVème siècle). -St Marcel l'Evêque d'Apamée sur l'Île de Chypre.-St Norgant,
fondateur de paroisse en Bretagne (VIème siècle). -St Maeldan l'Evêque en Irlande, puis
ermite en Bretagne (VIème siècle). -St Concorde l'Evêque de Stes en Stonge (vers 510).-St
Leobard Irlandais de nation, fondateur de l'abbaye de Marmoutier (Maurmünster) en Alsace
(618).-Ste Adeltrude nièce de Ste Aldegonde l'Abbesse à Maubeuge (696). -St Taraise,
patriarche de Constantinople (784-806), artisan de la restauration de l'Orthodoxie lors du
septième concile oecuménique de Nicée II en 787 qui condamna l'iconoclasme (806).-
Mémoire de Grégoire l'Abbé du Monastère de Narek en Arménie et poète (vers 1010).
Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
RÉFLEXION - Le Chrétien est semblable à la Vierge fiancée. Comme la fiancée pense sans
cesse à son fiancé, ainsi le Chrétien pense-t-il toujours au Christ. Même si le fiancé est au
loin, derrière dix montagnes, c'est toujours la même chose, la fiancée se comporte comme s'il
était toujours présent près d'elle et avec elle. Elle pense à lui, le chante, parle de lui, rêve de
lui et prépare des cadeaux pour lui. De la même manière, le Chrétien se comporte ainsi envers
le Christ. De la manière dont la fiancée sait qu'elle doit d'abord quitter et s'éloigner de la
maison où elle est née afin de rencontrer et de complètement s'unir à son fiancé, ainsi le
Chrétien sait qu'il ne saura jamais être totalement uni au Christ avant que la mort ne le sépare
du corps, c'est-à-dire de la maison matérielle en laquelle son âme, réside et grandit depuis sa
naissance.
HOMÉLIE - Au sujet de l'impossibilité des secrets.
"Car il n'est rien de caché qui ne doive être révélé." (Saint Marc 4,22).
Tous les secrets de l'homme seront révélés un jour. Aucun des travaux de l'homme ne sait être
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caché. Les Juifs pensaient qu'ils pouvaient cacher le meurtre de tant de Prophètes de Dieu et
que leur sanglant et abominable acte contre le Christ pourrait être caché de Dieu et des
hommes. Cependant, ce qu'ils avaient crû pouvoir cacher devint un récit raconté jour et nuit
tant dans les Cieux que sur terre et pour des milliers d'années.
Judas pensa cacher son arrangement de traître contre son Seigneur mais le Seigneur discerna
ce plan et le lui déclara de visu. "Jésus lui dit, `Judas est-ce par un baiser que tu trahis le Fils
de l'Homme?' " (Saint Luc 22,48).
Le Seigneur discernait aussi dans les coeurs des Pharisiens et lu leurs pensées maléfiques.
"Pourquoi pensez-vous au mal dans vos coeurs?" (Saint Matthieu 9,4). Quel type d'oeuvre,
quel type de chose, quel type d'évènement de ce monde pourrait être caché de Celui Qui voit
et révèle même les plus grands secrets à travers les coeurs des hommes?
"Car il n'y a rien de caché qui ne doive être révélé." A cause de cela, nous devrions être dans
la crainte; à cause de cela, nous devrions nous réjouir. Etre dans la crainte - car tous nos
secrets, actes mauvais, désirs mauvais ou pensées mauvaises, seront mis à nu. Pour nous
réjouir - pour tout ce qui est bien que nous l'ayons fait ou désiré ou pensé en secret ce sera
aussi rendu public. Si cela n'est pas dévoilé devant les hommes, cela le sera devant les Anges
du Ciel. La plus grande des peurs pour les pécheurs, bien plus grande que la joie des Justes.
Ô Seigneur Qui aime la race humaine, pardonne-nous nos péchés et ne laisse pas connaître la
destruction et la tristesse de Tes Saints Anges.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid

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