mardi 20 mars 2012

Vie des Quarante Martyrs de Sébaste et autres Vies de Saints.

9 – 22 mars 2012
Cycle mobile (Pascalion): Jeudi de la Quatrième Semaine du Grand Carême
Il n’y a pas de Divine Liturgie ce jour en raison du Grand Carême
Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
Cycle fixe : Commémorations
SAINTS QUARANTE GLORIEUX MARTYRS DE SEBASTE : QUIRON, CANDIDE,
DOMNUS, MELITON, DOMITIEN, EUNOÏQUE, SISINNIUS, HERACLIUS,
ALEXANDRE, JEAN, CLAUDE, ATHANASE, VALENS, ÉLIEN, ÉDITIUS, ACACE,
2
VIBIEN, ELIE, THEODULE, CYRILLE, FLAVIUS, SEVERIEN, VALERE, CUDION,
SACERDON, PRISQUE, EUTYCHIUS, EUTYCHES, SMARAGDE, PHILOCTIMON,
AETIUS NICOLAS, LYSIMAQUE, THEOPHILE, XANTHEAS, AUGIAS, LEONCE,
HESYCHE, CAIUS, GORGON (+320)
Lorsque le cruel Licinius (308-323) qui avait été associé à l'empire par Saint Constantin jeta
le masque de la dissimulation et rompit avec lui, il publia des édits contre les Chrétiens et
envoya dans toutes ses provinces des magistrats chargés d'exécuter ses ordres en mettant à
mort dans de terribles supplices ceux d'entre eux qui ne voulaient pas se soumettre. Le
gouverneur désigné pour la Cappadoce et la Petite Arménie, Agricolaos, était l'un des plus
zélés exécutants des édits de persécution et il avait convoqué dans la ville de Sébaste où il
résidait, la douzième légion impériale dite fulminante et dirigée par le duc Lysias. Quarante
soldats de cette légion, hommes jeunes, braves et appréciés pour leurs services, refusèrent
alors de sacrifier aux idoles de l'empire et se déclarèrent Chrétiens. Originaires de différentes
contrées mais unis comme un seul homme nouveau par la Foi et la charité, ils se présentèrent
un à un devant le gouverneur comme des athlètes qui se font inscrire au jour du combat et
déclinèrent leur véritable identité, en disant : "Je suis Chrétien!" Agricolaos essaya d'abord de
les gagner par la douceur, en vantant leurs actions d'éclat et en leur promettant avantages et
faveurs de la part de l'empereur s'ils se soumettaient à son ordre. Les Saints lui répondirent
par la voix de l'un d'entre eux : "Si nous avons vaillamment combattu comme tu le dis pour
l'empereur de la terre avec combien plus d'ardeur nous faut-il maintenant engager le combat
par Amour pour le Souverain de l'Univers. Car il n'y a pour nous qu'une vie : la mort pour le
Christ." Jetés en prison dans l'attente d'une nouvelle comparution, les Valeureux Combattants
de la piété tombèrent à genoux, en priant le Seigneur de les garder dans la Vraie Foi et de les
fortifier dans le combat. Comme ils passaient la nuit en chantant des Psaumes, le Christ leur
apparut et leur dit : "Vous avez bien commencé mais la couronne ne sera accordée qu'à celui
qui persévérera jusqu'au bout!"
Le lendemain matin, le gouverneur les fit comparaître de nouveau et recommença ses
flatteries mais l'un des Saints Martyrs, Candide, dénonça ouvertement sa douceur hypocrite,
déclenchant ainsi la colère du tyran. Toutefois, ne pouvant rien contre eux tant que leur
général, le duc Lysias, ne les avait pas jugés, Agricolaos les fit remettre en prison. Au bout de
sept jours, Lysias étant arrivé à Sébaste, on les conduisit devant lui. En chemin Quirion
encourageait ses compagnons en leur disant : "Nous avons trois ennemis : le diable, Lysias et
le gouverneur. Que peuvent-ils contre nous qui sommes quarante Soldats de Jésus-Christ?"
Quand il les vit si fermes et si résolus, Lysias ordonna aux autres soldats de leur briser les
dents à coups de pierres. Mais dès que ces derniers se précipitèrent, ils furent aveuglés par la
Puissance Divine et dans la confusion, ils se frappaient les uns les autres. Lysias, pris de
colère, saisit alors une pierre et voulut la lancer sur les Saints mais celle-ci alla frapper le
gouverneur en le blessant grièvement. On les remit en prison pour la nuit, en attendant de
prendre une décision sur le genre de supplice qu'il fallait leur appliquer.
Rassemblant les ressources de son imagination perverse, le gouverneur ordonna de les
dépouiller de leurs vêtements et de les laisser nus sur le lac gelé qui se trouvait à peu de
distance de la ville afin qu'ils périssent dans d'horribles souffrances causées par le froid. Pour
compléter le supplice il imagina de présenter sous leurs yeux comme ultime tentation, le
remède à leurs peines et fit préparer sur le bord du lac un bain d'eau chaude afin que celui qui
abandonnerait le combat, vaincu par la rigueur du froid, y trouvât de quoi se soulager.
Dès qu'ils entendirent la sentence, les Saints rivalisèrent à qui se dépouillerait le premier de
ses vêtements, disant : "En déposant ces vêtements, rejetons aussi le vieil homme! Puisque par
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la tromperie du serpent, nous avons revêtu jadis les tuniques de peau, dépouillons-nous
aujourd'hui pour obtenir le Paradis que nous avons perdu! Que rendre au Seigneur pour ce
qu'Il a souffert pour Notre Salut? Les soldats l'ont autrefois mis à nu, dépouillons-nous
maintenant de nos vêtements pour que tout l'ordre militaire obtienne le pardon! Le froid est
rigoureux mais le Paradis est doux! Prenons donc patience pour un court instant afin d'être
réchauffés dans le Sein d'Abraham. Achetons la Joie Eternelle au prix d'une courte nuit de
tourments! Puisque de toute manière ce corps corruptible doit mourir, acceptons maintenant
de mourir volontairement afin de vivre éternellement! Reçois, Seigneur, cet holocauste que le
froid et non le feu va consumer!" C'est en s'encourageant ainsi mutuellement que les quarante
Saints s'avancèrent comme un seul homme sur la glace, sans autre lien que leur propre volonté
et pendant toute la nuit ils endurèrent la morsure cruelle du vent, particulièrement glacial en
cette région, en priant le Seigneur pour que comme ils étaient entrés quarante dans le combat,
ils en sortent quarante victorieux, sans qu'il en manquât un seul à ce nombre sacré, symbole
de plénitude. Comme la nuit avançait et que leurs corps commençaient à se durcir et leur sang
à ralentir sa circulation en leur provoquant une insupportable souffrance au coeur, l'un d'entre
eux, vaincu par la douleur quitta le lac et se précipita vers le bain surchauffé. Mais la
différence soudaine de température le fit mourir presque aussitôt mais privé de la Couronne
de la Victoire. Les trente-neuf autres, navrés de la perte de leur compagnon, redoublèrent leur
prière et soudain une grande clarté vint percer le Ciel et s'arrêta au-dessus du lac en
réchauffant les Saints Martyrs et des Anges descendirent pour poser sur leurs têtes trente-neuf
Couronnes resplendissantes. Devant cette merveille, un des gardes nommé Aglaïos qui se
réchauffait près du bain, eut soudain la conscience illuminée par la Foi. Constatant qu'une
quarantième couronne restait suspendue en l'air, semblant attendre que quelqu'un vienne
compléter le nombre des Elus, il réveilla ses compagnons d'armes, leur jeta ses vêtements et il
s'avança avec empressement sur la glace pour rejoindre les Martyrs, criant que lui aussi était
Chrétien.
Lorsque le lendemain matin Agricolaos apprit l'événement, il ordonna de tirer les Saints hors
du lac et de les achever en leur rompant les jambes puis d'aller jeter leurs corps au feu afin
qu'il ne restât aucune trace de leur glorieux combat. Comme on les traînait vers l'ultime
supplice, les Glorieux Martyrs chantaient : "Nous avons passé par le feu et par l'eau mais Tu
nous en as tirés, Seigneur pour nous procurer le rafraîchissement!" (Ps. 65:12). Après avoir
exécuté leur besogne, les bourreaux chargèrent les corps des Saints sur un chariot pour les
conduire au bûcher. Ils s'aperçurent alors que le plus jeune d'entre eux, Méliton, était encore
vivant et le laissèrent dans l'espoir de le convaincre finalement à renier sa Foi. Mais sa mère
qui avait assisté au spectacle vint prendre son enfant dans ses bras et le déposa elle-même sur
le chariot avec les autres corps, en lui disant : "Ne reste pas privé de la Couronne, Ô mon cher
fils, rejoins tes compagnons pour jouir de cette Lumière Eternelle qui dissipera mon
affliction." Et sans répandre une larme, elle accompagna le chariot jusqu'au bûcher, le visage
rempli de joie.
Suivant les ordres du gouverneur, les soldats dispersèrent les cendres des Martyrs et jetèrent
leurs ossements dans le fleuve mais au bout de trois jours, les Saints apparurent en vision à
l'Evêque Pierre de Sébaste et lui indiquèrent l'endroit du fleuve où ils étaient retenus pour être
vénérés par les fidèles. Par la suite les Précieuses Reliques des Quarante Martyrs furent
distribuées dans de nombreux lieux et leur culte se répandit, principalement grâce à la famille
de Saint Basile qui leur portait une grande dévotion.*
* Sainte Emmelie, la mère de Saint Basile, fit bâtir la première église consacrée aux Quarante Martyrs et leur
dédia son monastère qui était dirigée par Sainte Macrine, Saint Basile et son frère Saint Grégoire de Nysse
prononcèrent quant à eux d'immortels discours en leur honneur.
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La nuit qui précéda leur martyre, les Saints dictèrent leurs dernières volontés sous forme
d'exhortation à un jeune esclave, Eunoïcus qui fut témoin de leurs combats et put échapper
aux persécuteurs. Il transmit cet admirable texte à la postérité et prit soin, par la suite, du
sanctuaire où étaient déposées leurs Insignes Reliques. C'est dans ce testament qu'on peut
trouver les noms des Quarante Martyrs : Acace, Aétius, Alexandre, Angias, Athanase,
Candide (ou Claude), Cyrille, Dométien, Domnus, Ecdikios, Elie, Eunoïque, Eutychius,
Flavius, Gaius, Gorgonius et un autre du même nom, Hélien, Héraclius, Hésychius, Jean,
Khoudion, (Léonce), Lysimaque, Mélèce, Méliton nicolas, Philoktimon, Priscus quirion,
Sacerdon, Sévérien, Sisinius, Smaragde, Théodule, Théophile, Valens, Valère, Vivien,
Xanthias. L'un d'entre eux ayant fait défaut, Aglaïos, le soldat, vint le remplacer pour
compléter leur nombre sacré.*
* Cette liste varie légèrement selon les rédactions de la Passion.
Testament des Quarante Martyrs
"Méletius, Aétius, Eutychius, Captifs du Christ, aux Saints Evêques, Prêtres, Diacres,
confesseurs, à tous les membres de l'Eglise, Salut dans le Christ.
1) Lorsque par la Grâce de Dieu et les communes prières de tous les fidèles, nous aurons livré
le combat qui nous attend et que nous irons recevoir la récompense d'En-Haut, nous voulons
que l'on considère ceci comme notre volonté suprême concernant nos Restes. Nous désirons
qu'ils soient recueillis par le Prêtre Proidos, notre père, par nos frères Crispin et Gordius et le
peuple zélé, par Cyrille, Marc et Saprice, fils d'Ammonius; qu'ils soient déposés dans la ville
de Zéla, au pays de Sarein. Quoiqu'issus de différentes contrées, nous préférons avoir le
même lieu de Repos. Puisque nous avons combattu le même combat, nous avons résolu de
n'avoir qu'un même lieu de repos dans le pays déjà nommé. C'est l'Avis du Saint-Esprit et
notre bon plaisir. Aussi, nous qui sommes auprès d'Aétius, d'Eutychius et des autres frères
dans le Christ, nous exhortons nos maîtres, parents et frères à bannir toute douleur et toute
inquiétude, à garder avec respect l'union fraternelle, à faire agréer avec empressement notre
dessein pour qu'ils reçoivent de notre commun Père la grande récompense de leur soumission
et de notre compassion. De plus, nous demandons que personne n'enlève nos Restes de la
fournaise et ne les garde en secret à part soi mais qu'au contraire il songe à les rassembler au
lieu désigné afin qu'ayant montré la force du zèle et l'intérêt de la sagesse, il reçoive aussi la
récompense de la compassion à ces maux. C'est ainsi que Madeleine pour être restée
fermement auprès du Tombeau du Christ et avoir vu le Seigneur avant les autres reçut, la
première, la Grâce de la joie et de la bénédiction. Si quelqu'un s'opposait à notre volonté qu'il
soit étranger à toute Grâce Divine et accusé de désobéissance. Ce serait violer la justice pour
un motif bien léger et s'efforcer autant qu'on le peut de séparer les uns les autres ceux que
notre Sauveur Saint a unis par une Grâce propre et la confiance en la Providence. Et si dans
les Desseins du Dieu Qui aime les hommes l'enfant Eunoïcus participe au même combat, il
sera digne d'avoir la même demeure que nous. Mais s'il est gardé sain et sauf par la Grâce du
Christ et s'il doit combattre encore dans ce monde, nous l'engageons à assister en toute liberté
à notre martyre, nous l'exhortons à garder les Commandements du Christ pour qu'au grand
jour de la Résurrection, il participe à notre jouissance comme ayant enduré les mêmes
tribulations que nous durant sa vie. Car la bienveillance envers un frère regarde la Justice de
Dieu; désobéir aux personnes de sa famille, c'est fouler aux pieds le Commandement de Dieu,
suivant ce qui est écrit : "Celui qui aime l'iniquité, hait son âme."
2) C'est pourquoi, frère Crispin, je vous demande (et je vous y exhorte) : éloignez-vous de
toute mollesse mondaine et de toute erreur. La gloire du monde est fragile et dure peu; elle
fleurit pour un peu de temps et bientôt se flétrit comme l'herbe, montrant plus rapidement la
fin que le commencement. Courez plutôt vers le Dieu Bon Qui donne une richesse sans fin à
ceux qui courent vers Lui et donne la Vie Eternelle à ceux qui croient en Lui. C'est une
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occasion excellente pour ceux qui veulent se sauver; elle offre à la fois la complète échéance
du repentir et l'action, sous prétexte de la vie, à ceux qui ne remettent pas à plus tard. Le
changement de vie ne se peut prévoir. Que si tu l'as prévu, assure ce qui t'est avantageux,
montre la pureté de ta piété pour te transformer et effacer l'écrit de tes fautes passées. "Dans
l'état où je t'aurai trouvé," est-il écrit, "je te jugerai." Efforcez-vous donc d'être trouvés
irréprochables dans les Commandements du Christ pour éviter le Feu Eternel car "le temps est
très court," crie de nouveau la Voix Divine. Avant tout donc, honorez l'Amour car Lui Seul
respecte la Justice de l'Amour fraternel en obéissant à la Loi de Dieu. C'est le Dieu Invisible
que l'on honore dans le frère que l'on voit. La parole a été aux frères nés de la même mère
mais l'esprit l'étend à tous ceux qui aiment le Christ. Notre Divin Sauveur et Dieu a dit :
"Ceux-là sont frères qui non seulement sont unis les uns aux autres par la nature mais qui sont
unis par la bonne action pour la foi, ainsi que l'accomplissement de la volonté du Père qui est
dans les Cieux."
3) Nous saluons le seigneur Prêtre Philippe et Proelien et Diogène et la Sainte Église. Nous
saluons le seigneur Prêtre Proclien qui demeure à Phidela, la Sainte Église et les siens.
…/… Nous saluons donc, nous tous les quarante frères et captifs. Donc nous tous les quarante
captifs du Seigneur Jésus-Christ, nous avons écrit par la main d'un seul d'entre nous, Mélèce
et nous avons sanctionné cet écrit et il nous a plu à tous. De toute notre âme et avec un Esprit
Divin, nous demandons d'obtenir tous les Biens Eternels de Dieu et Son Royaume, maintenant
et dans les siècles des siècles.
Amen.
Destin des Précieuses Reliques.
Saint Grégoire de Nysse : "Leurs cendres et tout ce que le feu a respecté de leurs ossements
ont été distribués au monde entier pour, ainsi dire, qu'il participe aux bénédictions de ce
Trésor Sacré. Moi-même j'en possède une part et j'ai placé les corps de mes parents près des
Saintes Reliques de ces soldats."
Saint Basile donna de ces Vénérables Reliques à deux de ses nièces qui gouvernaient des
Moniales dans la ville de Césarée. Il est naturel de supposer qu'une bonne part des Saintes
Reliques des Quarante Martyrs est restée à Sébaste mais Basile et Emmélie, parents des deux
grands Cappadociens, en ont eu dans une basilique bâtie sur leurs terres, près de la sépulture
familiale. Constantinople en eut au cinquième siècle. Sozomène (Histoire ecclésiastique, 1.
IX, e. ii) fait connaître une Invention des Saintes Reliques des Quarante Martyrs à
Constantinople sous Proclus (434-437).
Culte
La plus ancienne mention des Quarante Martyrs se rattache à ce que Saint Grégoire de Nysse
a écrit du premier anniversaire de son frère Pierre de Sébaste (+ 392). On célébra cet
anniversaire en même temps que la mémoire des Quarante Martyrs. La rédaction du manuscrit
d'Epternach du martyrologe hiéronymien, quoiqu'assez défectueuse, porte des traces de cette
association, au 26 mars, quoique cela nous éloigne un peu du 9 mars, date adoptée chez les
Grecs. C'est cette même date du 9 mars qu'adoptèrent chez les Latins, le martyrologe de Bède
et celui de Florus. L'auteur du Vetus romanum et Adon, ont pris la date du 11 mars. Jusqu'à la
"canonisation" de la papiste Françoise Romaine, le martyrologe romain se conformant aux
divers exemplaires d'Usuard, eut les Quarante Martyrs de Sébaste au 9 mars puis les a
reportés au 10 pour lui faire place.
Bibliographie
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Ont célébré les Quarante Martyrs, chez les Grecs, Saint Basile le Grand, Homélie, P. G., t.31,
col. 508, est considérée comme la pièce la plus authentique. Sain Grégoire de Nysse dans P.
G., t.46, coI. 479 dans ses deux Homélies, s'est inspiré de celle de son frère. Chez les Latins,
une Passion donnée par Acta sanctorum, 9 mars et une autre Passion, d'après Jean Diacre de
Naples, ibid.
Note intéressante chez les Petits Bollandistes, septième édition, Bar-le-Duc 1876 :
"M. Borcée dans sa correspondance d'Orient (1838), raconte qu'il visita le lieu du supplice des
Quarante Martyrs. Il est situé à l'Est de la ville près de la porte de Césarée. Il ne reste de
l'église élevée en cet endroit qu'une fontaine couverte de trente pieds carrés. Les Turcs savent
que c'est un Lieu Saint et viennent boire son eau pour guérir leurs maladies. Aujourd'hui
encore, les ruisseaux qui serpentent dans la prairie voisine de Sébaste (Siwas), débordent à la
fin de l'automne et forment un vaste lac. La ville étant construire sur un plateau très-élevé,
l'hiver y est rigoureux. Pendant plus de quatre mois la terre est couverte de glace et de neige."
SAINT EVEQUE BOSA DE YORK (+ 705)
Bosa était Moine à Whitby en Angleterre sous Sainte Hilda. En 678, il a été sacré
Evêque de Deira (la moitié méridionale de Northumbrie, à présent Yorkshire) par Saint
Théodore sur le siège épiscopal d'York lorsque Saint Wilfrid en a été expulsé par le Roi
Egfrid pour avoir refusé d'accepter la division de son diocèse. Wilfrid est revenu en 686 mais
Bosa a repris à nouveau le diocèse en 691 quand Wilfrid a été à nouveau exilé après une
querelle avec le Roi Aldfrid; Bosa a gouverné avec Grande Sainteté et grand savoir-faire
jusqu'à son Endormissement. Saint Bède loue Bosa comme "un Homme Bien-Aimé de Dieu
.../... d'un mérite et d'une Sainteté peu communs." Un de ses disciples était Saint Acca qui a
suivi par la suite Wilfrid et lui succéda à Hexham.
ou
Bosa, natif de Northumbrie en Angleterre, fut Moine de Streaneshalch (Whitby) où il avait été
élevé. En 678 après la déposition de Wilfrid, Bosa fut choisi pour le remplacer et reçut la
consécration épiscopale des mains de Théodore, Archevêque de Canterbury. Wilfrid qui était
allé faire appel à Rome, revint bientôt muni d'un décret qui le rétablissait sur son siège. Des
difficultés s'ensuivirent; Bosa après avoir exercé ses pouvoirs pendant une huitaine d'années
de façon à mériter le titre d'un Saint Evêque Aimé de Dieu, se retira dans son Monastère de
Whitby. Wilfrid rétabli sur son siège une première fois fut banni de nouveau : Bosa fut appelé
à gouverner l'Église d'York et s'endormit en 705. Il eut pour successeur Saint Jean de
Beverley.
Bède le Vénérable et Alcuin ont fait l'éloge de Bosa dont le nom figure sur divers calendriers
d'Angleterre au 9 mars.
SAINT PHILOROMUS (OU FILOROMUS) LE CONFESSEUR DE GALATIE (+4°.S.)
Il vécut et se mortifia en Galatie au quatrième siècle. On dit de lui qu'il était si parfait en
toutes les vertus qu'il ressemblait plus à un Ange qu'à un homme. Il fut particulièrement
glorifié à cause de sa patience. Il fut persécuté par l'empereur Julien l'Apostat et souffrit
beaucoup pour le Christ. Après la mort de Julien, ce maudit persécuteur du Christ, Saint
Filomorus vécut en paix, faisant du bien à beaucoup. Il rendit son âme au Seigneur dans sa
quatre-vingtième année.
SAINT CESAIRE DE NAZIANCE (+369) 25 février – 9 mars
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Médecin et frère de Saint Grégoire le Théologien, ce même Grégoire assure l'avoir vu parmi
les Bienheureux. Il fut intendant de Bithynie et s'endormit peu après son Saint Baptême
faisant des pauvres ses héritiers.
ou
Frère cadet de Saint Grégoire de Naziance, il le suivit dans les grands centres culturels de son
époque où il apprit avec succès les mathématiques, l'astronomie, la philosophie, donnant
toutefois préférence à la médecine. Nommé médecin du palais impérial à Constantinople, il
fut l'un des rares Chrétiens à ne pas avoir été exilés par Julien l'Apostat. Sous le règne de
Valens, il fut nommé questeur des finances publiques à Nicée. Ce n'est que plus tard qu'il
demandera le Saint Baptême, rendant son âme à Dieu quelque temps plus tard. Son frère Saint
Grégoire le Théologien prononcera son éloge funèbre dont nous avons encore le texte dans la
Patrologie grecque.
ou
Saint Césaire (Caesarius), frère de Saint Grégoire le Théologien (de Naziance) et qui
s’endormit dans le Seigneur en 369, fut aussi un auteur de théologie. Parmi d'autres choses, il
tenta de répondre à cette question : combien de temps vécurent Adam et Eve au Paradis avant
d'en être expulsés. Certains disaient six heures, d'autres vingt-quatre heures et d'autres trois
jours. Saint Césaire était d'avis que cela devait être quarante jours. "Parce que," disait-il,
"Notre Seigneur jeûna quarante jours dans le Désert et durant ce temps Il fut tenté par le
démon. Vu que le vieil Adam ne parvint pas à résister à la tentation du démon dans
l'abondance du Paradis, le nouvel Adam résista vaillamment dans le Désert de la faim et de la
soif."
SAINT MARTYR URPASIANUS DE NICOMEDIE (+295)
Le Saint Martyr Urpasianus souffrit dans la ville de Nicomédie. L'empereur Maximien
Gallère (305-311) persécuta cruellement les Chrétiens servant dans son armée et à sa cour.
Certaines âmes timides commencèrent à hésiter et à adorer les divinités païennes mais les
forts tinrent jusqu'au bout.
Le dignitaire Urpasianus jeta sa cape et sa ceinture aux pieds du dirigeant et dit : "Dès à
présent je suis un Guerrier du Roi Céleste, le Seigneur Jésus-Christ. Reprenez l'insigne qui
m'a été donné." Maximien ordonna de lier Urpasianus à un arbre et de le fouetter avec des
lanières.
Ensuite, ils attachèrent le Saint à une grille en fer et boutèrent le feu en dessous de lui. Saint
Urpasianus endura l'intolérable souffrance en priant sans cesse. Le Glorieux Martyr fut brûlé
vif et ses cendres dispersées en mer.
SAINT ABBÉ VITAL DE CASTRONOVO ET CONFESSEUR (+ 994)
Vital, né à Castro Nuovo en Sicile, abandonna son pays et tous les siens pour aller se former à
la vie monastique sous la conduite de Philippe d'Agyrone. Il édifia les frères pendant cinq et
les quitta pour faire le pèlerinage de Rome. Au cours de son voyage il fut piqué par un serpent
mais conjura l'effet du venin par un Signe de Croix sur la plaie. Après sa visite au tombeau
des Saints-Apôtres il se retira quelque temps en Calabre, alla en Sicile puis revint en Calabre.
Il mena la vie d'un Ermite près du mont Gibello, fonda un monastère à Armentum en Lucanie
et termina ses jours dans un autre monastère qu'il avait établi à Rapolla, sous la règle de Saint8
Basile. Il y eut plusieurs Translations de ses Précieux Restes qui se trouvent maintenant à
Armentum réunies à celles de l'Ermite Saint Luc.
ou
Saint Vital de Castronovo, Sicilien, Ermite et fondateur et Abbé à Armentum est né en Sicile
à peu près à la même époque que Saint Luc d'Armento qu'il rencontrera un jour sur sa route et
comme lui il est venu demander asile à la Calabre puis à la Basilicate; chacune de ses étapes,
Castro-Roseto, Monte-Raparo, Sant-Angelo de Asprono, Saint-Élie de Massaniello, Armento,
Rapolla enfin où il rend son âme au Seigneur, marque un pas de plus dans la marche en avant
de l'hellénisme calabrais. Lui aussi se trouve un jour en présence des Sarrasins et on nous le
montre après qu'il a protégé la fuite de son monde, restant seul pour faire front à l'ennemi
mais Dieu est avec lui, une splendeur l'enveloppe et les ismaélites sont terrassés.
SAINT EVEQUE PACIEN DE BARCELONE ET CONFESSEUR (+390)
Espagnol de naissance, le Saint Evêque Pacien de Barcelone naquit et s'endormit au quatrième
siècle. Selon Saint Jérôme [Patrologie Latine PL t.13 col.1051], il se rendit également
recommandable par la pureté et la Sainteté de sa vie et par son éloquence, c'est-à-dire par la
pureté et l'exactitude du discours et la beauté de l'esprit. Il avait été engagé dans le mariage
avant son épiscopat et avait un fils nommé Flavius Dexter qui fut de si grande considération
dans l'empire qu'on l'honora de la dignité de préfet du prétoire et qui fut l'ami particulier de
Saint Jérôme.
Il n'employa pas moins ses grands talents à combattre les hérésies que les vices. Nous en
avons des preuves, à l'égard des ariens et surtout des novatiens, contre les erreurs desquels il
écrivit quelques lettres à un homme qui était engagé dans leur secte. On nous en a conservé
trois qui non seulement justifient le jugement avantageux que Saint Jérôme faisait de lui mais
qui font voir encore combien il était attaché à la Vérité de la doctrine reçue successivement
dans toute l'Eglise depuis les Saints Apôtres, par le canal d'une tradition pure et constante.
C'est là qu'il apprend à tous les fidèles à se distinguer de toutes les sectes, en prenant comme
lui, "le nom de chrétien et le surnom de catholique [pas dans le sens catholique-romain],"
tandis que les hérétiques portent le nom de leurs chefs ou de leurs auteurs.
Ce n'est pas seulement dans des écrits contre les Novatiens que notre Saint s'est rendu le
défenseur de la pénitence : il n'a pas moins travaillé auprès des Chrétiens pour en établir la
nécessité et les avantages. Dans un de ses exhortations qui nous est restée sur ce sujet il
reconnaît qu'il est quelquefois plus à propos de ne point parler de certains vices que de les
reprendre en les exposant au jour parce qu'on apprend quelque fois le mal plutôt qu'on ne
l'empêche et qu'il y a des manières d'éteindre le feu qui ne servent qu'à le rallumer. Il se
plaignait d'en avoir fait une fâcheuse expérience contre son intention, en publiant son petit
livre "du Cerf." Il avait composé cet ouvrage contre une sorte de jeu profane appelé "le petit
Cerf" qui était fort en usage en Gaule Narbonnaise et l'Aquitaine et qui s'était introduit dans la
Catalogne. Mais au lieu du bon effet qu'il s'en était promis, il avait remarqué que son écrit
n'avait servi qu'à exciter davantage la curiosité des personnes portées au mal et qu'il fallait des
remèdes plus sûrs mais d'une vertu plus secrète pour agir contre des désordres qui sont publics
et soutenus par une multitude.
Ce petit traité "du Cerf" est du nombre des ouvrages de Saint Pacien que nous avons perdus et
il ne nous reste outre ceux dont nous avons parlé qu'un discours du Baptême, adressé aux
catéchumènes. Ce que valent de si Précieux Restes doit nous faire juger de la grandeur de la
9
perte que nous avons faite. Outre l'élégance du style qui était très rare en son siècle et plus
encore dans les suivants, on y trouve une justesse fort grande dans ses pensées, beaucoup de
solidité dans ses raisonnements, du tour, de la vivacité et de l'agrément dans sa manière
d'écrire, qualités qui, se trouvant jointes à la pureté de la doctrine et des moeurs dans Saint
Pacien, l'ont fait regarder comme l'un des plus grands ornements de l'Eglise. Il s’endormit
dans le Seigneur dans une grande et heureuse vieillesse sous le règne de Théodose l'ancien,
vers l'an 390.
SAINT MOINE ET PROTOMARTYR D'ECOSSE CONSTANTINE DE GOVAN LE ROI
DE CORNOUAILLES DANS LE KINTYRE. (+576)
9 (Cornouailles et au Pays de Galles) – 11 mars (en Ecosse)
Le Roi Constantine de Cornouailles a été l'époux de la fille du roi de Bretagne. Il mena une
vie pleine de vice et d'avidité jusqu'à ce qu'il soit mené à la conversion par Saint Petroc. A la
mort de sa femme, il céda son trône à son fils afin de devenir Moine pénitent au Monastère
Saint-Mochuda à Rahan, Irlande. Il a exécuté des tâches serviles au monastère puis a étudié
pour la prêtrise et été ordonné. Constantine devint Missionnaire des Pictes en Ecosse sous
Saint Columba et puis Saint Kentigern, prêché dans le Galloway et fondé et est devenu Abbé
d'un Monastère à Govan près du Clyde River. Attaqué par des pirates en chemin vers Kintyre
dans son vieil âge, ils lui coupèrent son bras droit et il saigna jusqu’à son Endormissement. Il
est considéré comme le premier Martyr d'Ecosse. Il y a deux endroits en Cornouailles appelés
Constantine: celui sur la Rivière de Helford et l'autre près de Padstow. L'église sur le premier
site était la plus grande et a survécu comme monastère jusqu'au onzième siècle. Il est aussi le
Saint Protecteur des églises de Milton-Abbot et de Dunsford dans le Devon.
ou
Constantine était Roi de Cornouailles, fils de Padeon dont la conversion probablement date
d'une confrontation avec Saint Petroc qui abritait un cerf qui avait trouvé refuge chez lui des
chasseurs de Constantine. Constantine a épousé une princesse de Bretagne qui est morte peu
après le mariage et le Roi était si désolé qu'il quitta son royaume d'abord pour le Monastère de
Saint-David à Menevia et puis pour l'Irlande à Rathin, rendu célèbre par Saints Carthage et
Mochuda. Arrivé à Rathin sans se présenter, il devint commis pour travailler dans le grenier,
meulant le maïs dans un moulin de pierre. Un jour un Moine l'entendit riant et se disant à
lui-même : "Est ce vraiment Constantine, le Roi de Cornouailles qui a porté un casque et un
bouclier, travaillant ce moulin à main? C'est le même et pourtant ce ne l'est plus."
Cette conversation a été rapportée à l'Abbé qui le prit dans la communauté et peu après on l'a
ordonné Prêtre. Il vécut sept ans à l'Abbaye avant d'être reconnu et à présent il était
relativement âgé mais il a désiré visiter Iona et partit avec la bénédiction de l'Abbé. Saint
Columba l'a reçu avec douceur et l'a envoyé à Saint Kentigern qu'il a pu rencontrer quand il
était à Menevia. En visitant Glasgow, il est resté quelque temps avec Saint Mirren à Paisley et
tous deux sont devenus de grands amis, tels que Constantine a décidé lui-même construire un
Monastère tout près à Govan près de la rivière. Il est intéressant de remarquer que l'église (en
ruine) de Saint Constantine, sur la rive de la Baie qui porte son nom, a la paroisse de Saint
Merryn contiguë et la fontaine dans l'église de Saint Merryn vient de Saint Constantine.
Après avoir fondé son Monastère à Govan, Saint Constantine se sentit appeler à prêcher la Foi
au Christ chez les païens et c'est ainsi qu'il partit à Kintyre avec une partie de ses Moines. Làbas,
près de Campbeltown Loch, un groupe de bandit les a attaqués, l'a haché avec un de ses
disciple. Les ruines d'une église à Kilchouslan sont supposées marquer l'endroit où le premier
10
des Martyrs d'Ecosse a été attaqué et rendit son âme au Seigneur, succombant à un bras
coupé. Ses frères l'ont retrouvé et reçurent sa bénédiction avant qu'il ne naissant au Ciel. Ils
ramenèrent son corps à Govan pour l'ensevelir enterré dans l'église qui porte son nom. Son
sarcophage a été découvert en 1855 et a été restitué à l'église qui garde sa fête le 11 mars.
Tropaire de Saint Constantine de Govan ton 5
Attristé par la perte de ta jeune épouse,/
tu renonças au monde, Ô Martyr Constantine,/
mais voyant ton humilité, Dieu t'a appelé à quitter ta solitude et Le servir comme Prêtre./
Suivant ton exemple,/
nous prions pour avoir la Grâce de voir que nous devons servir Dieu selon Sa Volonté/
et pas comme nous le désirons,/
afin d'être trouvés dignes de Sa Grande Miséricorde.
Kondakion de Saint Constantine de Govan ton 4
Tu étais né pour être le roi de Cornouailles,/
Ô Martyr Constantine,/
et qui aurait pu prévoir que tu deviendrais le Premier Hiéromartyr d'Ecosse./
En chantant tes louanges, Ô Saint Martyr,/
nous reconnaissons la vanité de préférer les projets humains à la Volonté de Notre Dieu.
SAINT EVEQUE GRÉGOIRE DE NYSSE (+395)
10 janvier (Orient orthodoxe) – 9 mars (Occident orthodoxe)
Fils de Basile l'Ancien et d'Emmélie, Grégoire naquit probablement à Césarée vers l'an 335.
Parmi ses frères, on distingua surtout Basile le Grand, l'aîné de la famille qui veilla sur son
éducation et parmi ses soeurs, Sainte Macrine dont il écrivit la Vie. Il fut appliqué à l'étude
11
des lettres mais il paraît certain qu'il n'eut pas l'avantage de fréquenter les grandes écoles. Il
remplissait déjà dans l'Eglise le rang de Lecteur quand il fut séduit par les attraits du monde,
se fit professeur de belles-lettres et se maria avec une jeune fille nommée Théosébie. Les vifs
reproches de ses amis le firent rentrer dans le clergé; il alla sur les bords de l'Iris dans le Pont
rejoindre son frère Basile qui y avait fondé un monastère. L'élévation de Basile sur le siège de
Césarée provoqua un mécontentement parmi les Evêques de Cappadoce. Grégoire par bonté
de coeur crut devoir s'interposer mais Basile dans une lettre lui fit savoir qu'il ferait mieux de
venir l'aider dans l'exercice de sa charge.
Vers la fin de 371, Grégoire consentit, bien qu'à contrecoeur, à se laisser sacrer Evêque par
Basile et fut appelé à monter sur le siège de Nysse. Fidèlement attaché à la doctrine de Saint
Athanase, il s'attira la haine et les persécutions des ariens.
En 376, un synode d'évêques ariens convoqué par le gouverneur du Pont Démosthène et tenu
à Nysse même, déposa Grégoire qui était absent. Celui-ci aurait bien voulu se retirer mais
Grégoire de Naziance à qui il écrivit l'exhorta à demeurer ferme.
A la mort de l'empereur Valens en 378, Grégoire put rentrer à Nysse en triomphe; sa joie fut
troublée par la Naissance au Ciel de son frère Saint Basile le Grand survenue le 1er janvier
379. Neuf mois plus tard, on le trouvait à Antioche où les Evêques orthodoxes le chargeaient
d'une mission auprès des Evêques d'Arabie et de Palestine. Pendant qu'il s'en acquittait, il fut
choisi sans doute au mois d'avril 380 comme Archevêque de Sébaste dans la Petite Arménie
et quoiqu'il eût protesté contre cette élection, il se chargea provisoirement durant quelques
mois de l'administration de ce diocèse.
En 381, il assista au Deuxième Concile
Oecuménique de Constantinople où sa science
théologique assura à sa parole une particulière
autorité. Nicéphore lui a fait l'honneur d'avoir
pris part à la rédaction du Symbole. Il fut choisi
par le Concile pour former le centre de la
communion dans les diocèses du Pont avec
Hellade de Césarée et Otrée de Mélitène.
On a placé vers 394 la Naissance Céleste de
son épouse Théosébie; depuis la rentrée de
Grégoire dans le clergé, on nous dit qu'ils
auraient vécu dans l'état de continence.
Grégoire reparut en diverses occasions à
Constantinople où il était recherché pour les
grandes oraisons funèbres et autres discours
d'apparat. On le retrouva pour la dernière fois
dans le Concile célébré en 394 sous la
présidence du Patriarche Nectaire. Puis son
nom s'effaça de l'histoire; comme on ne lui
donne aucune part dans les troubles de 403, on croit qu'il était déjà endormi à cette date.
Il fut un écrivain fécond dans l'exégèse, le dogme et l'ascétisme. Dans le dogme surtout, ses
écrits font partie des meilleures productions patristiques; il a une vue véritable du Mystère de
12
la Sainte Trinité. Ses panégyriques et éloges funèbres sont plutôt des compositions médiocres
pleines des défauts de l'époque.
Les Grecs l'honorent le 10 janvier, les Latins le 9 mars mais ceux-ci seulement depuis le
huitième siècle, peut-être à l'occasion de la fête des Quarante Martyrs de Sébaste pour
lesquels toute sa famille avait une dévotion particulière.
Bibl. -Voir les écrits de Grégoire de Nysse dans P. G., t. 44-46; les lettres de Saint Basile son
frère et de Saint Grégoire de Naziance. - Tillemont, Mémoires pour servir à l'histoire
ecclésiastique, t. 2., p. 581. - Diction. de théol. cath., t. 6, col. 1847.
ou
Quatrième fils de Saint Basile l'Ancien et de Sainte Emmélie et frère cadet de Sainte Macrine
et de Saint Basile, Saint Grégoire naquit vers 331 à Césarée de Cappadoce. Elevé dans le
climat de vertu et de piété créé par tant de Saints, il ne partit pas comme Saint Basile le Grand
dans les grands centres de la culture hellénique pour suivre les leçons de maîtres illustres mais
reçut son éducation profane de son père qui était maître de rhétorique; ce qui ne l'empêcha pas
d'assimiler de vastes connaissances philosophiques, littéraires et scientifiques et de devenir un
des plus grands artisans de la conversion de la culture antique au Christianisme.
Baptisé assez jeune et ordonné Lecteur, il se destinait à la carrière ecclésiastique quand,
changeant brutalement son projet il s'engagea dans la vie mondaine, devint professeur de
rhétorique et épousa la jeune et Pieuse Théosébie. Les remontrances de sa soeur Macrine qui
avait décidé sa mère et ses frères à embrasser la vie monastique et celles de Saint Grégoire de
Naziance (le Théologien), le décidèrent finalement à rejoindre pour quelque temps ce dernier
et Saint Basile le Grand dans leur retraite d'Annésis, sur les rives de l'Iris. Il put faire là
l'expérience des joies de la vie solitaire, du silence, de la libération des soins de la terre, des
méditations approfondies sur les Mystères de la Sainte Ecriture et des Saints Dogmes, de
l'Envolée vers Dieu de l'esprit en prière. Basile qui avait commencé à organiser la vie des
Moines de Cappadoce en publiant le début de ses Règles, le chargea bientôt d'écrire un traité
complémentaire sur la Virginité et la perfection chrétienne. Quel éloge plus admirable et plus
fervent de la Virginité ne pouvait-il être fait que par celui qui se lamentait de s'être laissé
prendre dans les filets de la vie commune et d'être ainsi séparé comme par un gouffre de la
Gloire de ce mode de vie qui rend l'homme semblable aux Anges et le fait participer dès cette
vie à l'Incorruptibilité Divine?
Devenu Archevêque de Césarée en 370, Saint Basile regroupa autour de lui des amis sûrs
pour résister aux persécutions de Valens contre les Orthodoxes défenseurs de la doctrine du
Concile de Nicée et fit élire Grégoire malgré sa résistance comme Evêque de la modeste cité
de Nysse. Peu fait pour l'administration et les finesses des affaires ecclésiastiques, trop
humble et candide pour résister aux méchants et aux intrigants, il fut rapidement victime des
machinations des ariens qui l'accusant d'ordination irrégulière et d'avoir détourné à son profit
les biens de son Eglise, réunirent pendant son absence un concile et obtinrent du préfet
Démosthène, ennemi déclaré des Orthodoxes, sa déposition et son exil (376). Muet et résigné
comme une brebis que l'on mène à l'abattoir (Isaïe 53:7), le Saint Evêque se laissa ainsi
chasser. Il ne put regagner son siège et rentrer triomphalement à Nysse que deux ans plus tard,
à la mort de Valens (378). Mais il ne put alors jouir de la paix que bien peu de temps. Au
début de 379, la Naissance au Ciel de Saint Basile qu'il avait toujours considéré davantage
comme son père selon Dieu que comme son frère selon la chair, fit de lui l'héritier et le
13
successeur du grand Hiérarque et champion de l'Orthodoxie. Lui, le philosophe, l'homme
doux et réservé, s'engagea alors avec fougue dans la lutte dogmatique et imposa rapidement à
tous son autorité grâce à la profondeur de sa réflexion théologique et à la puissance de son
éloquence.
Il participa au Concile d'Antioche réuni pour régler le schisme qui avait divisé cette Eglise
depuis plus de cinquante ans et parvint à faire triompher la cause de Saint Mélèce; il partit en
mission pour réorganiser l'Eglise du Pont et d'Arménie et y fit élire son frère Pierre comme
Evêque de Sébaste; il rédigea aussi une série d'ouvrages polémiques contre l'arien extrémiste
Eunome pour défendre l'Incompréhensibilité de la Nature Divine et contre Apollinaire pour
montrer que le Christ a bel et bien assumé l'homme complet, âme et corps. Et surtout, il prit
part en 381 au Saint et Grand Deuxième Concile Oecuménique de Constantinople, au cours
duquel il confondit les raisonnements des hérétiques ariens et pneumatomaques et fit
triompher la Doctrine orthodoxe sur la Sainte Trinité pour laquelle Basile avait tant lutté toute
sa vie. Alors salué par les Pères comme la "Colonne de l'Orthodoxie" et considéré comme le
digne successeur de Saint Athanase et de Saint Basile le Grand, Grégoire assista ensuite à tous
les Conciles et assemblées ecclésiastiques et fut envoyé en mission en Arabie et en Palestine
pour régler les troubles qui divisaient ces Eglises. A son retour à Constantinople, l'Empereur
Théodose le prit comme conseiller spirituel et le chargea de prononcer les oraisons funèbres
de son épouse Pulchérie et de sa fille Flacille (385).
Vers 386, la paix de l'Eglise étant désormais assurée et comme il se trouvait délivré de toute
attache avec le monde à la suite du Départ Céleste de Sainte Théosébie qui depuis de longues
années, d'épouse était devenue sa soeur et sa compagne spirituelle et du départ pour Milan de
l'empereur avec sa cour, Saint Grégoire put enfin se consacrer pleinement à la vie spirituelle
et à la direction des monastères fondés par Saint Basile. Tout comme il avait poursuivi
l'oeuvre dogmatique et ecclésiastique de son frère et avait complété certains de ses ouvrages
exégétiques et théologiques, Grégoire paracheva l'oeuvre monastique dont Saint Basile le
Grand avait été le fondateur, l'organisateur et le législateur en rédigeant des traités mystiques
d'une profondeur et d'une beauté croissant à mesure des années (Homélies sur le Cantique des
Cantiques, Vie de Moïse, Institution Chrétienne). On y trouve un exposé grandiose et
audacieux de la doctrine spirituelle orthodoxe; la théologie mystique par excellence, mise en
pratique dans le monachisme et que Grégoire exprime dans les termes et les catégories
éprouvés par les controverses dogmatiques.
Selon Saint Grégoire, l'homme a été créé comme Image de Dieu comme un reflet de Ses
Perfections et tout spécialement de Sa Souveraine Liberté. Tombé dans la corruption et revêtu
des "tuniques de peaux" de la mortalité et des passions par un mauvais usage de cette liberté,
il n'a pu être restauré dans sa condition première, entrer de nouveau en communion avec Dieu
et recouvrer sa dignité de Prêtre et de Roi de la Création que par l'Incarnation du Christ.
Adhérant par le Saint Baptême au Corps du Christ et faisant croître sans cesse la présence en
lui du Seigneur dans son âme par la Sainte Foi et les vertus volontairement et nécessairement
subséquentes et dans son corps par les Sacrements, il peut désormais progresser à l'infini dans
une union sans confusion avec le Dieu infini, en entraînant avec lui le genre humain et
l'univers entier qu'il transforme en Eglise. "Ainsi dans l'éternité du siècle sans fin, celui qui
court vers Toi devient toujours plus grand et plus haut que lui-même, augmentant toujours par
l'accroissement des Grâces …/… mais comme ce qui est recherché ne comporte pas en soi de
limite, le terme de ce qui est trouvé devient pour ceux qui montent le point de départ de la
découverte de biens plus élevés. Et celui qui monte ne s'arrête jamais d'aller de
commencement en commencement par des commencements qui n'ont jamais de fin."*
14
* Huitième Homélie sur le Cantique des cantiques (PG 44, 941) traduction dans: La Colombe et la Ténèbre. éd.
de l'Orante, Paris, 1965, pp 110-111.
Grégoire de Nysse, "Discours catéchétique"
Il faut absolument lire cet ouvrage désormais disponible dans la pièce jointe. De grande utilité
pour expliquer comment enseigner notre Foi, il répondra en outre à toutes les questions
embarrassantes : pourquoi le mal, pourquoi Dieu ne nous sauve-t-Il pas tous quoiqu'il arrive
etc. C'est un incontournable.
D'autre part, voici un site dédié au Grand et Saint Grégoire de Nysse avec plusieurs autres
oeuvres en traduction disponibles en ligne, bibliographie etc :
http://www.gregoiredenysse.com/
Présentation du projet et de ses acteurs:
Pourquoi ce site? - Contenu du site - Membres de l'équipe
Eléments historiques:
Biographie de Grégoire - Localisation de Nysse en Cappadoce - Cartes
(traduction de l'article de Hild et Restle sur la localisation de Nysse)
Textes disponibles:
La création de l'homme, traduction Jean Laplace (Sources chrétiennes 6, 1943, (c) Le Cerf)
Traité sur les six jours, traduction Timothée Lecaudey (maîtrise, 1999)
Discours sur les morts, traduction Guillaume Bady (maîtrise, 1994)
Lettre sur la nécromancienne, traduction de Pierre Maraval (Cahiers de Biblia Patristica)
Sur le sixième Psaume, concernant l'octave, traduction de Jean Reynard (maîtrise)
Sermon sur l'Ascension, traduction de Ch. Bouchet revue par Luc Fritz
Sur la Pentecôte, traduction de Serge Viudez (Maîtrise, 1985)
Eloge funèbre de Pulchérie, traduction de Léonce de Saporta (XIXe s.)
Eloge funèbre de Flacille, traduction de Léonce de Saporta (XIXe s.)
Homélie contre les usuriers, traduction de E. Sommer (1907)
Eloge funèbre de Mélèce, traduction de E. Sommer (1907)
Sur la naissance de Jésus-Christ, traduction de F. Quéré (1963)
Vie de Grégoire le Thaumaturge, nouvelle traduction de Pierre Maraval (2005)
Réfutation de la profession de Foi d'Eunome, traduction de Jan Van Parys & Luc Fritz
Bibliographie
Bibliographie sur Grégoire de Nysse, par Monique Alexandre
Liste des oeuvres et références, par Luc Fritz (pdf)
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Quelques mots de présentation :
Vous trouverez sur ce site quelques traductions françaises introuvables ou inédites d'oeuvres
de Saint Grégoire de Nysse ainsi que des extraits de livres disponibles chez les éditeurs. Ces
textes ont été réunis par un groupe d'étudiants et de jeunes enseignants chercheurs voulant
faire connaître la pensée de Saint Grégoire de Nysse. Des notes, des commentaires et des liens
15
vers d'autres sites sont proposés, ainsi que le téléchargement des documents. Ce site est appelé
à s'étoffer au fil du temps grâce à de nouvelles contributions (traductions commentaires, pistes
de réflexion).
SAINTE MARTYRE ALVERE, VIERGE (+3°.S.)
Alvère se fit la Servante du Christ dès son jeune âge. Elle cultiva la piété et la charité avec
persévérance et avec progrès et ainsi se rendit digne du martyre à Limeuil dans le Périgord.
Frappée avec une hache, par la main de scélérats, elle rendit son âme à Dieu le 9 de mars. Elle
a donné son nom au village de Sainte-Alvère, situé dans le diocèse de Périgueux; on y
conserve le Chef de la Vierge Martyre, lequel est marqué d'une large cicatrice. Dans la partie
du diocèse papiste de Rodez qui constituait autrefois le diocèse de Vabre, la Vierge Martyre
est honorée d'un culte particulier. Ses Vénérables Reliques sont conservées dans l'église de
Vabre, lieu près duquel coule un petit ruisseau nommé ruisseau de Sainte-Alvère.
SAINT ERMITE ANTOINE DE FROIDEMONT, MOINE DE LUXUEIL OU DE LURE
(+10°.S.) 8 – 9 mars
On montre encore, près du village qui porte son nom, le rocher qui lui servait d'asile. Au bas
coule un ruisseau où il allait, dit-on puiser de l'eau dans un panier d'osier et sur le versant de la
montagne opposée s'élève une chapelle en son honneur. De Pieux Pèlerins s'y rendent assez
souvent.
ou
Saint apparenté à Luxeuil, il n’y a pas été Moine mais a contribué au développement de la
mouvance colombanienne. Il est connu par l'auteur de la Vie de Saint Desle.* Il fut Ermite du
neuvième siècle dans un lieu appelé la Froide-Montagne à proximité de Plancher-les-Mines
(Haute-Saône) L’endroit prit le nom de Saint Antoine (montagne, forêt, source, grotte,
chapelle de Saint Antoine) sans qu’on sache à quelle époque. Plusieurs sites dans le
département de l’Oise portent le nom de Saint Antoine et la tradition les attribue à Saint
Antoine de Froidemont mais nous sommes encore à la recherche de documents pouvant
valider cette hypothèse. Toutes contributions seront les bienvenues.
* Saint Desle, fondateur du Monastère de Lure, Haute-Saône
St Urpasien-St Césaire de Naziance, fils de St Grégoire l'Ancien et de Ste Nonna, frère cadet
de St Grégoire le Théologien, archiatre (médecin chef) de la cour de Constantinople questeur
du trésor et des finances publiques, confesseur et Ascète (369). -St Pacien l'Evêque de
Barcelone en Catalogne et confesseur de la foi orthodoxe face à l'arianisme et au
novatianisme (vers 390).-Ste Alvère, vierge, martyre à Limeuil en Périgord (IIIème siècle). -
St Constantin, missionnaire en Ecosse, assassiné par des brigands et vénéré comme Martyr
(576). -St Botulphe, frère de St Aduplhe de Maëstricht, higoumène en Angleterre (655). -St
Abdel Massih, higoumène du Sinaï, Martyr à Ramlé par la main des Musulmans (début du
VIIIème siècle).-St Jonas, Archevêque de Novgorod (1470).-St Mitrophane Bouchnov,
archiprêtre à Voronège, Martyr (Russie 1931). -Sts Michel, Alexis, Demetre, Pierre, Serge et
Serge, prêtres nicolas, Diacre, Ioasaph, Moine et Nathalie, Moniale, Martyrs (Russie 1938).

16
L'ICONE DE LA MERE DE DIEU "VERBE TU T'ES FAIT CHAIR" ("SLOVO PLOT
BYST ") OU "D'ALABAZINE" ("ALBAZYNSKAÏA") (1666). (ALBAZINE EST UNE
VILLE DE L'EXTREME-ORIENT RUSSE, SUR L'AMOUR)
The Albazinsk Icon of the Mother of God "Word made Flesh" – is of great religious
significance in the Amur River region. It received its name from the Russian fortress of
Albazin (now the village of Albazino) along the Amur river, founded in the year 1650 by the
famous Russian frontier ataman Erofei Khabarov on the site of a settlement of the Daurian
prince Albaza.
The hue arising over the Amur Albazinsk fortress became an object of enmity for the Chinese
emperor and his generals, who then already dreamed of expanding their influence over all of
Russian Siberia.
On the eve of the feast of the Annunciation / Blagoveschenie, on 24 March 1652, there
occurred the first military clash of the Russians with the Chinese at the Amur. Through the
prayers of the MostHoly Mother of God the pagans were scattered and fled to their own
territory. This victory appeared as a blessed portent for the Russians. But the struggle had
only just begun. Still many a son of Holy Rus' went on to drain the cup of death in the
struggle for the Amur – for the triumph of Orthodoxy in the Far East.
In June of 1658 an Albazinsk military detachment, 270 Cossacks under the leadership of
Onufrei Stepanov, fell into an ambush and in an heroic fight they were completely annihilated
by the Chinese.
17
The enemy burned Albazin, overran Russian lands, and carried off into China the local
population. They wanted to turn the fertile cultivated area back into wilderness.
During these difficult years the MostHoly Mother of God shew particular signs of Her mercy
unto the Amur land. In 1665, when Russians returned and rebuilt Albazin, together with a
priest there came to the Amur the starets/elder Ermogen from the Kirensk Holy Trinity
monastery; he carried with him a blessing to regenerate the region, – a wonderworking icon of
the Mother of God "the Word made Flesh," called since that time the Albazinsk Icon. In 1671
the blessed elder built on the boundary mark of the Brusyan Stone (one and an half kilometers
from Albazin nearby along the Amur) a small monastery, where also was kept the holy icon
during the following years.
Albazin was built up. At two churches in the city – the Ascension of the Lord and Sainted
Nicholas the Wonderworker – Albazinsk priests raised up the Bloodless Sacrifice. Not far
from the city (up along the Amur) was built still another monastery, – the Spassky. The fertile
soil produced bread for all Eastern Siberia. The local populace adapted itself to Russian
Orthodox culture, peacefully entering into the assemblage of the multi-national Russian state,
and found Russian protection from the plundering raids of Chinese feudal war-lords.
At Moscow they did not forget the needs of the far-away Amur frontier: they strengthened
military defenses and improved regional governance. In 1682 was formed the Albazinsk
Military-Provincial Government. They concerned themselves about the spiritual nourishment
of the Amur region peoples. A local Sobor / Council of the Russian Church in 1681 adopted a
resolution about the sending to the far-off city on the Lena and Amur, "to the Daurian
people," "religious – archimandrites, hegumens or priests, both learned and good, for the
enlightening of unbelievers with the law of Christ." The Daurian and Tungusian peoples as a
whole accepted Holy Baptism; of great significance was the conversion to Orthodoxy of the
Daurian prince Hantimur, – christened Peter, and his eldest son Katana, – christened Paul.
The servants of the Chinese emperor planned among themselves for a new attack. After
several unsuccessful forays, on 10 July 1685, they marched against Albazin with an army
numbering 15 thousand and encircled the fortress. In it were 450 Russian soldiers and 3
cannon. The first assault was repulsed. The Chinese then from all sides piled up firewood and
kindling against the wooden walls of the fortress and set it afire. Further resistance proved
impossible. With its military standards and holy things, among which was the wonderworking
Albazinsk Icon, the garrison in military array abandoned the fortress.
But the Mother of God did not withhold Her intercession from Her chosen city. Scouts soon
reported, that the Chinese suddenly "hurriedly both day and night" began to withdraw from
Albazin, not even being able to fulfill the Chinese emperor's command to destroy the sown
crops of the Russian fields. The miraculous interference of the Heavenly Protectress not only
expelled the enemy from Russian territories, – it even preserved the bread, which then
sufficed the restored city for the winter months. On 20 August 1685 Russians were again
already in Albazin.
A year went by, and the fortress was again besieged by Chinese. There began an heroic fivemonth
defense of Albazin, – "the Albazinsk sitting-tight," which occupies a most honoured
place in the history of Russian military glory. Thrice – in July, in September and in October, –
the forces of the Chinese emperor made an assault on the wooden fortifications. An hail of
fiery arrows and red-hot cannon balls fell on the town. The battle was such, that neither the
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city nor its defenders could be seen in the smoke and fire. And all three times the Invisible
Protectress, the Mother of God, defended the Albazinsk inhabitants from their fierce enemy.
Until December 1686, when the Chinese, – having acknowledged their inability to succeed –
lifted the siege of Albazin, in the city of its 826 defenders only 150 men remained alive.
These forces were inadequate to continue the war against the Chinese emperor. In August
1690 the last of the Cossacks, under the leadership of Vasilii Smirenikov – one of the heroes
of the defense of Albazin, departed from Albazin. Neither the fortress, nor its holy things, fell
into the hands of the enemy: the fortifications were razed and leveled by the Cossacks, and the
Albazinsk Icon of the Mother of God was taken to Sretensk, a city on the river Shilka, which
flows into the Amur.
But even after the destruction of Albazin, God destined its inhabitants to fulfill yet another
service for the good of the Church. By Divine Providence the cessation of the military effort
contributed to the increase of the influence of the grace of Orthodoxy among the peoples of
the Far East. During the years of war, a company of about an hundred Russian cossacks and
peasants from Albazin and its environs were taken captive and dispatched to Peking. The
Chinese emperor even gave orders to give over one of the Buddhist temples for establishing in
the Chinese capital an Orthodox church in the name of Sophia, the Wisdom of God. In 1695
the metropolitan of Tobol'sk, Ignatii, sent off to the Sophia church – antimins, chrism, Divineservice
books and church vessels. In a missive to the captive priest Maksim, "the Preacher of
the Holy Gospel to the Chinese Empire," Metropolitan Ignatii wrote: "Be thou not troubled,
nor hereafter troubled of soul for thyself and all captive with thee, – since who is able to
oppose the Will of God? And captivity for you is not without purpose to the Chinese people,
such that the light of Christ's Orthodox Faith may be revealed to them by you."
The preaching of the Gospel in the Chinese empire soon bore fruit – and resulted in the first
baptisms of Chinese. The Russian Church zealously concerned itself over the new flock. The
metropolitan of Tobol'sk, Sainted Philothei – "the Apostle to Siberia" (+1727), in 1715 wrote
a grammota to the Peking clergy and the faithful living under the Peking Spiritual Mission,
having uninterruptedly continued with the Christian work of enlightening pagans up through
the then present time.
The years went by, and the new epoch brought with it the Russian deliverance of the Amur. In
the year 1850 on 1 August, on the feast of the All-Merciful Saviour, captain G. I. Nevel'sky
raised up the Russian Andreev flag at the mouth of the Amur River and founded the city of
Nikolaevsk-on-Amur. Through the efforts of the Governor-General of Eastern Siberia, N. N.
Murav'ev-Amursky (+ 1881), and the holy Equal-to-the-Apostles Innokentii, ArchBishop of
Kamchatka (+ 1879, Comm. 31 March), and through the spiritual nourishment which
obtained in the Amur and Sea-coast regions, – in several years all the left bank of the Amur
was built up with Russian cities, villages and cossack settlements. Each year brought
important advances in the development of the liberated territory, its Christian enlightenment
and welfare. In the year 1857 on the bank of the Amur were established fifteen way-stations
and settlements (among which number the larger, – the Albazinsk on the site of the old
fortress and the Innokentiev, named in honour of Sainted Innokentii). So too for the single
year 1858 were more than thirty settlements, among which were three cities, – Khabarovsk,
Blagoveschensk and Sophiisk.
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In May 1858, on the day of holy Sainted Nicholas the God-Pleasing, N. N. Murav'ev-
Amursky and ArchBishop Innokentii of Kamchatka arrived in the cossack post at Ust'-Zeisk.
Sainted Innokentii was here to dedicate a temple in honour of the Annunciation /
Blagoveschenie of the Mother of God, – the first building in the new city. Because of the
name of the temple, the city was also called Blagoveschensk, – in memory of the first victory
over the Chinese on the feast of the Annunciation in 1652, and in memory of the
Blagoveschenie church at Irkutsk, – in which Sainted Innokentii began his own priestly
service; but it was also as a symbol, that "from hence hath proceeded the blessed news of the
re-integration of the Amur region territory under Russian sovereignty." New settlers on the
way to the Amur, journeying through Sretensk, fervently offered up their prayers to the Holy
Protectress of the Amur region in front of her Wonderworking Albazinsk Icon. Their prayers
were heard: the Aigunsk (1858) and Peking (1860) treaties decisively secured for Russia the
left-bank of the Amur and Sea-coast regions.
In 1868 the bishop of Kamchatka, Benjamin Blagonravov – the successor to Sainted
Innokentii, transferred the holy icon from Sretensk to Blagoveschensk, thereby returning to
the Amur territory its famous holy icon. A new period in the veneration of the Albazinsk Icon
of the Mother of God began with the year 1885 and is associated with the name of the
Kamchatka bishop Gurii, who established an annual commemoration on 9 March and a
weekly reading of an akathist with prayerful song.
In the summer of 1900, during the time of the "Boxer Rebellion" in China, the waves of
insurrection reached all the way to the Russian border. Chinese troops suddenly appeared on
the banks of the Amur in front of peaceful Blagoveschensk. For nineteen days the enemy
stood before the undefended city, raining artillery fire down upon it, and menacing the
Russian bank with invasion. The shallows of the Amur afforded passage to the adversary. But
in the Blagoveschensk church the services were incessant, and akathists were read before the
Wonderworking Albazinsk Icon. And the Protection of the Mother of God, just like in earlier
times of battles over Albazin, was again extended over the city: not daring to cross over the
Amur, the enemy departed from Blagoveschensk. Through the accounts of the Chinese
themselves, they often saw by day over the bank of the Amur a Radiant Woman, inspiring
them with insuppressible fear and depriving their projectiles of destructive power.
For more than 300 years the Wonderworking Albazinsk Icon of the Mother of God watched
over the Amur frontier of Russia. Orthodox people venerate it not only as Protectress of
Russian soldiers, but also as a Patroness of mothers. Believers pray before the icon for
mothers during the time of their pregnancy and at childbirth, – "so that the Mother of God
might give the true gift of abundant health from the inexhaustible well-spring of holiness of
the Albazinsk Icon."
Lecture de l’Epître
Heb XII : 1-10
12.1 Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins,
rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec
persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, 12.2 ayant les regards sur Jésus, le chef et le
consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix,
méprisé l'ignominie, et s'est assis à la droite du trône de Dieu. 12.3 Considérez, en effet, celui
qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous
ne vous lassiez point, l'âme découragée.
12.4 Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang, en luttant contre le péché. 12.5 Et vous
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avez oubliez l'exhortation qui vous est adressée comme à des fils: Mon fils, ne méprise pas le
châtiment du Seigneur, Et ne perds pas courage lorsqu'il te reprend; 12.6 Car le Seigneur châtie
celui qu'il aime, Et il frappe de la verge tous ceux qu'il reconnaît pour ses fils. 12.7 Supportez le
châtiment: c'est comme des fils que Dieu vous traite; car quel est le fils qu'un père ne châtie
pas? 12.8 Mais si vous êtes exempts du châtiment auquel tous ont part, vous êtes donc des
enfants illégitimes, et non des fils. 12.9 D'ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous ont
châtiés, et que nous les avons respectés, ne devons nous pas à bien plus forte raison nous
soumettre au Père des esprits, pour avoir la vie? 12.10 Nos pères nous châtiaient pour peu de
jours, comme ils le trouvaient bon; mais Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous
participions à sa sainteté.
Lecture de l’Evangile
Matthieu XX : 1-16
20.1 Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le matin, afin
de louer des ouvriers pour sa vigne. 20.2 Il convint avec eux d'un denier par jour, et il les
envoya à sa vigne. 20.3 Il sortit vers la troisième heure, et il en vit d'autres qui étaient sur la
place sans rien faire. 20.4 Il leur dit: Allez aussi à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera
raisonnable. 20.5 Et ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers la sixième heure et vers la neuvième,
et il fit de même. 20.6 Étant sorti vers la onzième heure, il en trouva d'autres qui étaient sur la
place, et il leur dit: Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire? 20.7 Ils lui
répondirent: C'est que personne ne nous a loués. Allez aussi à ma vigne, leur dit-il. 20.8 Quand
le soir fut venu, le maître de la vigne dit à son intendant: Appelle les ouvriers, et paie-leur le
salaire, en allant des derniers aux premiers. 20.9 Ceux de la onzième heure vinrent, et reçurent
chacun un denier. 20.10 Les premiers vinrent ensuite, croyant recevoir davantage; mais ils
reçurent aussi chacun un denier. 20.11 En le recevant, ils murmurèrent contre le maître de la
maison, 20.12 et dirent: Ces derniers n'ont travaillé qu'une heure, et tu les traites à l'égal de nous,
qui avons supporté la fatigue du jour et la chaleur. 20.13 Il répondit à l'un d'eux: Mon ami, je ne
te fais pas tort; n'es-tu pas convenu avec moi d'un denier? 20.14 Prends ce qui te revient, et vat'en.
Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi. 20.15 Ne m'est-il pas permis de faire de mon
bien ce que je veux? Ou vois-tu de mauvais oeil que je sois bon? - 20.16 Ainsi les derniers
seront les premiers, et les premiers seront les derniers.
REFLEXION - Dissimulez vos trésors spirituels et ne les révélez pas quand cela n'est pas
nécessaire. Voyez comment les gens dissimulent leur richesse matérielle et comment
lorsqu'ils sont forcés de révéler combien ils ont, ils dissimulent toujours le plus gros et ne
révèlent qu'une infime partie. Ils sont forts peu nombreux ceux qui veulent dévoiler tout ce
qu'ils possèdent et moins encore ceux qui révèleraient plus que ce qu'ils n'ont en réalité. Car
voilà ce que le monde considère comme frivole et insensé. Ceci montre clairement comment
vous devez dissimuler votre richesse spirituelle, c'est-à-dire vos vertus, vos bonnes oeuvres,
vos jeûnes, vos veilles et vos prières. Pourquoi est-ce que les avisés enfants de ce monde ne
révèlent pas leur richesse matérielle? Pour deux raisons : afin que les voleurs n'en entendent
pas parler et pour ne pas provoquer l'envie des mauvais hommes. Il existe aussi des voleurs
envieux et jaloux des trésors spirituels. Ce sont les esprits de l'envie. Aussitôt que vous
révélez votre trésor spirituel, ils vont tenter de le déprécier et de le gâcher. A peine l'avez vous
révélé sans nécessité (par exemple par vanité ou pour être loué) qu'ils s'en sont emparés et
l'ont dénigré et vous, Ô homme riche d'un trésor spirituel, imperceptiblement et
soudainement, vous voila pauvre. Nombre de ceux qui étaient riches spirituellement, les
Saints, se sont fait passer pour fous aux yeux de ce monde afin qu'en ayant l'air de fous, ils
puissent dissimuler leur grande sagesse et force en eux-mêmes. Abba Isaïe écrit : "Les bonnes
oeuvres qui sont accomplies en secret sont celles qui plaisent le plus à Dieu." Saint Nil du
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Sinaï dit : "La peau couverte du corps est blanche mais la peau découverte est desséchée et
noire." Ainsi en est-il avec nos oeuvres cachées et révélées.
HOMELIE - A propos de l'endurance jusqu'à la fin.
"Mais celui qui persévèrera jusqu'à la fin sera sauvé" (Saint Matthieu 24,13).
Ô Très Merveilleux Seigneur, Tu as tout enduré, tout jusqu'au bout. C'est pourquoi Tu fus non
seulement bénit mais devins la Source des bénédictions pour tous les hommes qui désirent le
meilleur pour eux-mêmes à travers les âges.
Les Saints Apôtres endurèrent tout jusqu'au bout et entrèrent dans l'Eternité Bienheureuse.
Les Saints endurèrent volontairement les difficultés et les souffrances jusqu'au bout et furent
glorifiés, tant au Ciel que sur terre.
Les Martyrs endurèrent toutes les souffrances jusqu'au bout et devinrent les co-héritiers
adoptifs du Royaume du Christ. Chaque fondateur d'une nouvelle organisation recrute des
adeptes pour lui-même avec la promesse de bons fruits et de bons plaisirs mais demeure
volontairement silencieux sur les difficultés et les labeurs qui mènent aux fruits et aux plaisirs.
Notre Seigneur Jésus-Christ est le Seul Qui parle en disant toute la Vérité à Ses Disciples, tant
les côtés amers que les bons côtés de la Vérité. Il n'a pas promis de fruits sans le service ni de
gloire sans souffrances ni le Repos final sans le chemin épineux ni la victoire sans la lutte ni
le plaisir sans l'amertume ni le Royaume sans les larmes et le renoncement à soi-même. Bien
que Notre Seigneur ait énuméré les nombreuses difficultés qui s'abattraient sur Ses Adeptes, Il
ne les laisse pas sans réconfort pour finir. Il donne le sens à leurs souffrances et ne les laisse
pas dans les ténèbres. Il dit : "Celui qui persévèrera jusqu'au bout sera sauvé." Quelle est cette
bénédiction qui attend ceux qui auront enduré jusqu'au bout et que Lui Jésus-Christ aurait
pleinement révélée et a été attestée jusque nos jours encore et est attestée par nombre de
Saints qui, ayant soit apparu en Gloire aux fidèles de l'autre monde ou qui, pendant qu'encore
dans la chair, furent élevés en esprit à la vision de la Gloire et de la bénédiction qui attend le
fidèle, l'élu, le persévérant?
Ô Seigneur, Tu es notre force. Aide-nous à supporter jusqu'au bout avec Foi avec Toi à nos
côtés.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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