mardi 29 mai 2012

Vie de Saint Isaïe de Kiev et autres Vies de Saints.

15 – 28 mai 2012 Cycle mobile (Pascalion): Lundi de la Septième Semaine Lecture de l’Epître Actes XXI : 8-14 21.8 Nous partîmes le lendemain, et nous arrivâmes à Césarée. Étant entrés dans la maison de Philippe l'évangéliste, qui était l'un des sept, nous logeâmes chez lui. 21.9 Il avait quatre filles vierges qui prophétisaient. 21.10 Comme nous étions là depuis plusieurs jours, un prophète, nommé Agabus, descendit de Judée, 21.11 et vint nous trouver. Il prit la ceinture de Paul, se lia les pieds et les mains, et dit: Voici ce que déclare le Saint Esprit: L'homme à qui appartient cette ceinture, les Juifs le lieront de la même manière à Jérusalem, et le livreront entre les mains des païens. 21.12 Quand nous entendîmes cela, nous et ceux de l'endroit, nous priâmes Paul de ne pas monter à Jérusalem. 21.13 Alors il répondit: Que faites-vous, en pleurant et en me brisant le coeur? Je suis prêt, non seulement à être lié, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus. 21.14 Comme il ne se laissait pas persuader, nous n'insistâmes pas, et nous dîmes: Que la volonté du Seigneur se fasse! Lecture de l’Evangile Jean XIV : 27-XV : 7 14.27 Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre coeur ne se trouble point, et ne s'alarme point. 14.28 Vous avez entendu que je vous ai dit: Je m'en vais, et je reviens vers vous. Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père; car le Père est plus grand que moi. 14.29 Et maintenant je vous ai dit ces choses avant qu'elles arrivent, afin que, lorsqu'elles arriveront, vous croyiez. 14.30 Je ne parlerai plus guère avec vous; car le prince du monde vient. Il n'a rien en moi; 14.31 mais afin que le monde sache que j'aime le Père, et que j'agis selon l'ordre que le Père m'a donné, levez-vous, partons d'ici. 15.1 Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. 15.2 Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche; et tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde, afin qu'il porte encore plus de fruit. 15.3 Déjà vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée. 15.4 Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s'il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. 15.5 Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. 15.6 Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu, et ils brûlent. 15.7 Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. Cycle fixe : Commémorations SAINT ABBÉ BRITWIN (OU BRITHWIN, BRITHUN, BERCHTUN) DE BEVERLEY (+733) 24 septembre – 15 mai Quand Saint Jean de Beverley se retira de l'épiscopat d'York, son grand ami le Saint Abbé Brithwin l'accueillit dans son Monastère de Beverley dont il fut le premier Abbé. SAINT SILVAIN DE TABENNISI (+4°.S.) Silvain était comédien, imitant tout et tous. Par la suite, enflammé de l'Amour du Christ, il devint disciple de Saint Pacôme. "Je suis prêt à donner ma vie," disait Saint Silvain, "rien que pour recevoir le pardon de mes péchés." 2 ou Comédien, il quitta le monde pour se faire Moine à Tabennisi sous Saint Pacôme. Devenu indiscipliné après vingt ans de vie monastique, il fut excommunié par Saint Pacôme. Reconverti, il mena une Vie Sainte. 14 (Occident) – 15 (Orient) mai SAINT PACÔME LE GRAND,* FONDATEUR DU MONACHISME CENOBITIQUE (+346) Notre Bienheureux Père Pacôme naquit de parents païens en Haute Egypte vers 292 mais dès son enfance il ressentit une vive répulsion à l'égard du culte idolâtre et montra un penchant naturel pour le bien. Enrôlé de force dans l'année lors de la campagne de Maximin-Daïa contre Licinius (312), il fut ému par l'attitude charitable des Chrétiens de Thèbes envers les conscrits que l'on traînait sans ménagement vers leur garnison comme des prisonniers. Dès que libéré de ses obligations militaires, il fut baptisé au village de Schenesèt et la nuit suivante, il vit une rosée descendre du Ciel et se répandre sur sa tête et qui se condensa dans sa main droite pour devenir du miel qui s'écoula sur toute la terre. Il commença aussitôt à mener une vie ascétique en se guidant selon sa conscience et à servir les habitants du lieu, surtout lors d'une épidémie de peste. Au bout de trois ans, incommodé par la fréquentation des séculiers et mû désormais par un violent Amour pour Dieu seul, il devint disciple d'un Saint Vieillard rude et austère qui vivait en Reclus en dehors du village : Saint Palamon. * Nous utilisons pour cette notice la Première Vie grecque, traduite par A. J. Festugière, Les Moines d'Orient IV/2, Paris, 1965 et les Vies coptes traduites par A. Veilleux in "Spiritualité orientale n° 38," Abbaye de Bellefontaine, 1984. 3 Après l'avoir rudement éprouvé, celui-ci le revêtit de l'Habit Angélique et lui enseigna à veiller comme il le faisait lui-même, la moitié de la nuit et souvent la nuit entière en récitant des passages de l'Ecriture Sainte, à jeûner tous les jours jusqu'au soir en été et à ne manger en hiver qu'un jour sur deux ou trois sans jamais consommer ni huile ni vin ni mets cuits. Leur Office Liturgique consistait en cinquante groupes de Psaumes conclus par une prière pendant la nuit et soixante pendant la journée, sans compter le Perpétuel Souvenir de Dieu qu'ils entretenaient dans leur esprit et dans leur coeur selon la recommandation de l'Apôtre (IThess. 5:17). Pour subvenir à leurs besoins et surtout au soin des pauvres, ils tressaient des objets en fil ou en poil ou en fibre de palmier et travaillaient même pendant la nuit en récitant la Parole de Dieu afin de lutter contre le sommeil. Si malgré le travail manuel le sommeil les accablait, ils se levaient et allaient transporter du sable dans des paniers d'un endroit du Désert à l'autre. Un jour de Pâque, Pacôme versa un peu d'huile sur le sel écrasé qui était leur nourriture habituelle. Palamon se frappa le visage, se mit alors à pleurer et dit : "Mon Seigneur est crucifié et moi je mange de l'huile!" Pacôme supportait non seulement de bon gré la discipline rigoureuse du Vieillard mais il s'appliquait surtout à garder son coeur pur par une stricte vigilance sur ses pensées, dépensant toutes les ressources de son esprit à apprendre par coeur les Paroles de Dieu afin de les faire siennes. Il avait coutume de s'éloigner dans le Désert pour prier ou de se tenir debout la nuit entière dans les tombeaux en tendant les mains vers le Ciel comme s'il était crucifié et versant tant de sueur que le sol en devenait boueux à ses pieds. Pendant ces prières nocturnes les démons s'acharnaient contre lui et l'attaquaient ouvertement mais l'Homme de Dieu les couvrait de confusion en louant Dieu et en se moquant de leurs vains artifices. Comme leurs attaques se faisaient plus pressantes, il affligea davantage son corps et demanda à Dieu de lui retirer le sommeil jusqu'à ce qu'il remporte définitivement la victoire. Il fut exaucé et acquit alors une telle faveur auprès de Dieu que son corps jouissait déjà en partie de l'incorruptibilité promise aux Elus : il pouvait marcher sans danger sur les serpents et les scorpions et traverser le Nil au milieu des crocodiles. Au bout de quatre ans de luttes, la vision de la Rosée Céleste se renouvela mais il attendit encore trois années avant de s'éloigner seul dans le Désert. Lorsqu'il parvint à un lieu nommé Tabennêsis sur la rive Nord-Est du Nil, il entendit une Voix Céleste qui lui ordonnait d'y rester pour y fonder un Monastère. Ayant obtenu l'autorisation de Palamon juste avant son Départ Céleste, Pacôme s'y installa et s'adonna seul à une Ascèse stricte jusqu'à ce que son frère aîné Jean vînt le rejoindre. Mettant tout en commun, ils vivaient dans un grand renoncement et distribuaient aux pauvres le fruit de leur travail en ne gardant que le strict nécessaire pour vivre : deux pains et un peu de sel par jour. A la fin de leur veille quotidienne, ils prenaient un peu de repos, assis, sans s'appuyer le dos au mur. Pendant le jour, ils s'exposaient aux ardeurs du soleil, gardant en esprit la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ et les épreuves des Martyrs. Un jour un Ange de Dieu apparut à Pacôme pendant sa Vigile et lui dit à trois reprises : "Pachôme, la Volonté de Dieu est que tu serves la race des hommes pour les réconcilier avec Lui." Dès lors des hommes des villages alentours se rassemblèrent autour de lui pour mener ensemble la vie d'Anachorète : chacun vivait séparément comme il l'entendait et fournissait sa part pour les besoins matériels de la communauté. Pacôme se mettait humblement à leur 4 service, préparait la nourriture qu'ils désiraient, recevait les hôtes et servait les frères quand ils étaient souffrants alors qu'il se contentait pour lui-même de pain et de sel en tout temps. Ces hommes rudes ne lui montraient cependant aucun respect, ils méprisaient son humilité et se moquaient même de lui. L'Homme de Dieu prit patience pendant cinq ans, jusqu'au jour où après en avoir reçu l'Ordre de Dieu au cours d'une nuit de prière, il leur imposa une Règle de vie commune et chassa avec autorité tous ceux qui ne voulaient pas s'y conformer.* De nouveaux candidats à la vie monastique s'étant présentés, Pacôme après les avoir rudement éprouvés, leur imposa de vivre "selon les Ecritures" en mettant tout en commun dans une parfaite égalité à l'imitation de la communauté apostolique (cfr. Actes 2). Se mettant à leur service comme auparavant, il leur enseignait à porter leur Croix pour suivre le Christ et à n'avoir d'autre souci que de repasser dans leur esprit les Paroles du Seigneur. On rapporte qu'un Ange vêtu en Moine lui montra le modèle de leur habit et lui remit une tablette sur laquelle était inscrite la Règle de la communauté. Elle prescrivait de donner à manger et à boire à chacun en fonction de sa constitution et de son travail, sans empêcher ceux qui voulaient pratiquer davantage l'Ascèse. Ils devaient vivre dans des cellules séparées mais regroupées en "maisons"** selon leurs affinités ou leurs occupations et se réunir trois fois par jour pour adresser à Dieu douze groupes de Psaumes et de prières. Comme Pacôme objectait que cela ne faisait pas beaucoup de prières, l'Ange répondit : "Tout ce que je prescris c'est pour être sûr que même les petits pourront observer la Règle sans découragement. Quant aux parfaits, ils n'ont pas besoin de loi puisque dans leur cellule, ils consacrent leur vie entière à la Contemplation de Dieu.*** * Cet épisode n'est rapporté que par une des Vies coptes. ** Chaque maison comprenait de vingt à quarante Moines. *** Cet épisode de la Règle révélée par l'Ange n'apparaÎt que dans Pallade, Histoire Lausiaque, 34. Lorsque les frères furent cent, Pacôme leur bâtit une église dans le monastère et le dimanche, il invitait un Prêtre du village à venir célébrer la Divine Liturgie car il refusait qu'aucun des Moines ne soit ordonné clerc de crainte que la vaine gloire et la jalousie ne viennent rompre leur belle harmonie. Peu après sa consécration comme Archevêque d'Alexandrie, Saint Athanase rendit visite au Monastère de Tabennêsis (329) mais Pacôme ayant appris qu'on voulait l'ordonner Prêtre, se cacha jusqu'au départ du Prélat. La communauté appelée par lui Koinonia* devenant nombreuse, Pacôme désigna des frères affermis dans la vertu pour l'assister : l'un comme administrateur du service matériel avec un second, d'autres comme responsables des "maisons;" d'autres encore étaient chargés du soin des malades, de la réception des hôtes ou de la vente à l'extérieur des produits fabriqués au monastère. Trois fois par semaine, Saint Pacôme instruisait lui-même l'ensemble de la communauté en interprétant les Ecritures et aux deux jours de jeûnes, les chefs des maisons faisaient à leur tour une catéchèse destinée à leurs Moines respectifs. * C'est-à-dire "Communion," terme qui évoque clairement que la communauté monastique est une image de l'Eglise en sa plénitude en tant qu'assemblée eucharistique. La soeur de Pacôme Marie était elle aussi venue le rejoindre et le Saint lui fit construire un monastère dans le village où de nombreuses soeurs se rassemblèrent pour y mener une vie toute semblable à celle des Moines guidées par un Vieillard grave et avisé nommé Pierre. Le Saint recevait avec circonspection les candidats qui se présentaient et n'acceptait qu'un petit nombre de ceux qui avaient mené auparavant une vie impure ou avaient un caractère revêche de peur qu'ils n'entraînassent les autres frères dans la perdition. Mais pour ceux d'entre eux qu'il acceptait, il luttait avec eux jour et nuit afin de les tirer de l'asservissement aux passions. Lorsqu'il trouvait des Moines rétifs, il essayait de les corriger et priait pour eux 5 instamment, augmentant ses jeûnes, ses veilles et ses macérations afin qu'ils se repentissent et apprennent le mystère de la vie monastique et la paix que l'on tire de l'obéissance. Mais s'ils persistaient à contredire, il les renvoyait de la communauté pour ne pas empêcher les autres frères de croître dans la Crainte de Dieu. Une année, il renvoya ainsi jusqu'à cent Moines sur les trois cents que comportait la communauté. Grâce à son don de clairvoyance, Saint Pacôme devinait les fautes et les pensées perverses des frères et il savait les guérir avant qu'ils ne commettent le péché. Bien qu'il guérît des malades et délivrât des possédés tant parmi les frères que parmi les séculiers qui se pressaient au monastère, il s'en remettait en tout à la Volonté de Dieu et ne se fâchait jamais quand le Seigneur n'exauçait pas sa prière. Il enseignait que supérieures aux guérisons corporelles sont les guérisons spirituelles des âmes qui de l'erreur ou de la négligence parviennent à la Connaissance du Vrai Dieu et au repentir. Il ne demandait jamais à Dieu de recevoir des visions car elles peuvent être une voie d'illusion et disait : "Si tu vois un homme pur et humble, c'est une grande vision. Quoi de plus grand en effet que de voir Dieu Invisible dans un homme visible, Temple de Dieu." Même lorsqu'il était accablé par la maladie, le Bienheureux refusait de se faire servir ou de s'accorder un quelconque soulagement. Il n'acceptait qu'un seul remède : le Nom du Seigneur et enseignait aux malades par son exemple à supporter avec patience et Actions de Grâces leurs maux afin de remporter une double couronne : celle de l'Ascèse et de la patience dans les épreuves. Dans les maladies des frères, il savait discerner infailliblement celles qui étaient provoquées par les démons ou par un effet de leurs passions et il leur enseignait à les vaincre par la bonne résolution de l'âme. Mais lorsqu'il s'agissait de véritables faiblesses du corps, il venait alors lui-même servir les malades et n'hésitait pas à donner à certains de la viande en nourriture en dépit de l'usage monastique. Le nombre des frères ne cessant de croître, Pacôme alla fonder à la suite d'une vision, un autre monastère à Pabau (en copte : Phbôou), un peu en aval du Nil à environ trois kilomètres de Tabennêsis. Il le fit construire très vaste et l'organisa de la même manière que Tabennêsis. Lorsque Pabau fut peuplé, l'Higoumène d'un monastère appelé Chenoboskion (Senesêt) demanda au Saint de placer sa communauté sous sa juridiction avec la même Règle de vie. Pacôme s'y rendit avec quelques frères qu'il laissa là pour y instruire les Moines sur la discipline de la Koinonia. Il fit de même pour le Monastère de Monchôsis (Thmousons) puis à la suite d'une nouvelle vision, il alla fonder un nouveau monastère à Tsè (Tasé). A la requête de l'Evêque Smin de Panopolis, il en fonda un autre dans cette région, peinant lui-même avec les frères pour la construction des bâtiments. Peu après, un notable, Pétronios, offrit le monastère qu'il avait fondé à Thbéou (Tébeu) dans la région de Diospolis. Saint Pacôme mit un certain Apollonios à la tête du monastère et fit de Pétronios l'Higoumène d'une autre fondation : Tsmine (Tsménai) proche de Panopolis. Enfin et après une nouvelle vision, il fonda un très grand monastère à Phnoum (Pichnoum) loin au Sud dans le Désert de Snê. Cette vaste congrégation de neuf monastères et deux couvents féminins comptait trois mille Moines durant la vie de Saint Pacôme et jusqu'à sept mille par la suite. Tous y vivaient dans l'harmonie et la fidélité aux lois instituées par l'Homme de Dieu. Chez eux il n'y avait aucun souci pour les affaires du monde et ils étaient constamment transportés au Ciel à cause de leur tranquillité (Hésychia) et de leur mode de vie semblable à celle des Anges. Le Saint visitait fréquemment les uns et les autres pour les instruire de la Parole de Dieu, corriger les égarements et encourager les frères à persévérer dans leurs combats. Il résidait habituellement au Monastère de Pabau où il vivait comme un simple Moine membre d'une "maison" et soumis à la discipline commune car inébranlablement afermi sur le roc de l'humilité, il n'avait 6 jamais eu la pensée qu'il était chef ou Père des Moines mais seulement leur serviteur. En visite un jour à Tabennêsis, il s'assit pour le travail manuel et se laissa instruire par un enfant- Moine qui lui reprochait de ne pas travailler correctement. L'économe du grand Monastère de Pabau était chargé de superviser l'administration matérielle de la Koinonia : il recueillait les objets fabriqués dans les monastères et les desservait dans tous leurs besoins. Deux fois l'an, les frères se réunissaient à Pabau pour célébrer la Fête de Pâque tous ensemble et après la récolte du mois d'août, les intendants remettaient leurs comptes et l'on procédait à la nomination de nouveaux responsables. Lorsque Pacôme n'avait pas le loisir de se rendre dans un monastère, il envoyait son disciple le plus cher Théodore ou adressait une lettre à l'économe écrite dans un langage secret que lui seul pouvait comprendre. Il avait toujours le visage grave et triste car Dieu lui avait accordé de contempler en vision les tourments éternels réservés aux pécheurs et aux Moines indignes de leur profession et c'est pourquoi chaque fois qu'il prenait la parole, il avertissait ses disciples sur le Jugement à venir. Un jour, un Moine négligent vint à mourir. Le Saint ordonna avec autorité de ne chanter ni office de funérailles ni d'offrir de sacrifice en sa mémoire et il fit brûler ses vêtements, laissant tous les frères dans l'effroi pour leur correction. Lors d'une famine, l'Homme de Dieu resta à jeun et dit : "Moi non plus je ne mangerai pas aussi longtemps que mes frères auront faim et ne trouveront pas de pain à manger," appliquant ainsi la parole de l'Apôtre : "Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui" (ICor. 12:26). La réputation de Saint Pacôme s'était répandue dans toute l'Egypte et il advint que certains mirent en doute son charisme de clairvoyance et ses Révélations. Convoqué à Latopolis (en 345) devant un Concile d'Evêques qui le questionnèrent à ce sujet, Pacôme répondit que le Seigneur ne lui accordait pas constamment une telle Grâce du discernement et de la clairvoyance des coeurs mais seulement quand Il le voulait pour l'édification de la Koinonia et le Salut des âmes et dans la mesure de sa propre soumission à la Volonté de Dieu. Il fut innocenté et rendant Grâces à Dieu, déclara à propos de cette épreuve et du nouvel exil de Saint Athanase : "Il nous faut soutenir toutes sortes d'épreuves car cela ne nuit pas." Vers Pâque 346, une épidémie de peste se déclara dans la Koinonia et extermina plus de cent frères parmi les plus éminents. Le Saint fut atteint à son tour mais refusa tout traitement particulier. Bien que son corps fût affaibli à l'extrême, ses yeux étaient flamboyants. Il passa les premiers jours de la Grande Semaine à prier le Seigneur pour que l'unité de la Koinonia ne soit pas rompue après sa Naissance au Ciel.. Puis réunissant les frères, il les prit à témoin que durant toute sa vie, il ne leur avait rien caché et avait vécu comme l'un d'entre eux, se conduisant envers tous comme un serviteur et comme une nourrice qui réchauffe ses enfants. Il ajouta que les Règles et traditions qu'il avait instituées pour eux sous l'inspiration du Seigneur, étaient la seule voie pour obtenir le Repos de l'âme et le Salut Eternel. Vers la Pentecôte, il désigna Pétronios qui avait été lui aussi atteint par la maladie comme successeur puis ordonna aux frères de cesser leurs larmes car l'ordre lui était venu du Seigneur d'aller rejoindre le séjour des Pères. Il ordonna avec grande sévérité à Théodore d'aller ensevelir son corps dans un endroit secret afin qu'on ne lui offrît pas de culte et l'exhorta à prendre soin des frères négligents. Il remit son âme apostolique à Dieu le 9 mai 346 à l'âge de soixante ans. A ce moment-là, l'endroit fut agité d'un tremblement de terre et un Parfum Céleste se dégagea; plusieurs Anciens virent des troupes d'Anges escorter l'âme du Saint jusqu'au lieu de son Repos. 7 Lorsque Saint Antoine le Grand apprit la Naissance au Ciel de Saint Pacôme dans son Désert lointain, il le loua comme un nouvel Apôtre et fit les plus grands éloges de la vie cénobitique dont il avait été le fondateur. Répliquant à ceux qui lui disaient qu'il avait atteint une plus grande gloire dans la vie érémitique, il répondit que c'était par nécessité qu'il avait embrassé la vie solitaire car il n'y avait pas alors de cénobion et il ajouta : "Dans le Royaume des Cieux, nous nous verrons l'un et l'autre, nous verrons tous les Pères et surtout Notre Maître et Notre Dieu Jésus-Christ." Après le Départ Céleste de Saint Pacôme, Pétronios gouverna la Koinonia seulement quelques jours avant de remettre lui aussi son âme à Dieu. Abba Horsièse fut alors désigné pour veiller au respect des traditions et assurer à l'exemple de Pacôme le ministère de la parole. Mais à la suite de la révolte d'Apollonios, higoumène du Monastère de Monchôsis, Horsièse démissionna et désigna Théodore comme Higoumène à sa place. Après la disparition des premiers disciples de Saint Pacôme, les monastères de la Koinonia se développèrent grandement tant en nombre qu'en biens matériels mais cet éclat fut de courte durée et après avoir sombré dans la décadence, ils furent ensuite emportés par les invasions des barbares. Les institutions, les Règles écrites et surtout l'esprit du cénobitisme dont Pacôme avait été le fondateur, furent néanmoins léguées à l'Eglise comme la voie parfaite d'imitation de la communauté apostolique et comme une échelle dressée vers le Royaume des Cieux.* * De manière paradoxale, les institutions pachômiennes ont laissé moins d'impact en Orient qu'en Occident où elles furent diffusées grâce aux traductions de Saint Jérôme et aux oeuvres de Saint Cassien qui avaient l'un et l'autre visité des monastères pachômiens du Delta du Nil. ou Pacôme partage avec Antoine l'honneur d'avoir institué la vie cénobitique et il est le premier à en avoir fixé les Règles par écrit. Il naquit dans la Haute-Thébaïde, vers 292. Ses parents étaient idolâtres, ils l'élevèrent dans cette aveugle superstition en même temps qu'ils lui faisaient étudier les sciences égyptiennes. Dès l'enfance, il donna les marques d'un caractère doux et modeste mais il eut toujours une grande aversion pour les cérémonies profanes des infidèles dans le culte des idoles. Vers l'âge de vingt ans, il fut presque contraint de s'enrôler dans les armées impériales, probablement celles de l'empereur Maximin alors maître de l'Égypte depuis 310. En effet c'est en 312 que celui-ci dut faire de grandes levées de troupes pour poursuivre la guerre contre Licinius et Constantin. Pacôme avec plusieurs autres recrues, fut embarqué sur un vaisseau qui descendait le courant de la rivière. Ils arrivèrent un soir à Thébes ou Diospolis, capitale de la Thébaïde où habitaient beaucoup de Chrétiens. Ces Vrais Disciples du Christ profitèrent de toutes les occasions pour soulager et fortifier ceux qui étaient dans l'abattement : ils étaient particulièrement émus de compassion pour les pauvres recrues mises à l'étroit et soumises à toutes sortes de mauvais traitements. Les Chrétiens de Thèbes témoignèrent à ces soldats la même tendresse qu'ils auraient eue pour leurs propres enfants, ils en prirent tout le soin possible, leur fournirent de l'argent et tous les secours nécessaires. Un tel exemple de désintéressement peu commun fit une profonde impression sur l'esprit de Pacôme. Il demanda quels étaient ces tendres bienfaiteurs; quand il sut que c'était des Disciples de Jésus-Christ le Fils Unique de Dieu et que dans l'unique espoir d'une récompense d'un monde à venir ils peinaient continuellement pour faire du bien aux hommes, il se sentit embrasé d'un grand Amour pour une Loi aussi Sainte et d'un ardent désir de servir le Dieu que ces hommes adoraient. 8 Lorsque le lendemain il se fut rembarqué pour descendre le cours de la rivière, le souvenir de sa résolution le soutint dans une lutte contre une tentation de la chair. Depuis son enfance, il avait toujours eu un grand amour pour la chasteté et la tempérance mais la rencontre et l'exemple de ces Chrétiens avaient fait briller à ses yeux d'un nouveau lustre ces vertus déjà aimables en elles-mêmes. La défaite de Maximin amena la dispersion de ses troupes. Au lieu de retourner chez ses parents, Pacôme alla se fixer en une ville de Thébaïde où il y avait une église et des Chrétiens; il se fit inscrire au nombre des catéchumènes et se prépara à la réception du Saint Baptême. Il en suivit toutes les étapes, reçut toutes les instructions préliminaires avec attention et ferveur, reçut le Saint Baptême à Chenoboscia avec de grands sentiments de piété et de dévotion. Dès son premier contact avec la Vraie Foi à Thèbes, il avait souvent récité cette prière : "Ô Dieu, Créateur du Ciel et de la terre, jette sur moi un regard de compassion, délivre-moi de mes misères; apprends-moi le véritable moyen de Te plaire; ce sera toute mon occupation et la plus grande application de ma vie, de Te servir et d'accomplir Ta Volonté." Ce parfait sacrifice de son coeur à Dieu fut le point de départ de son éminente vertu. La Grâce par laquelle Dieu règne sur une âme est un trésor qui surpasse infiniment toutes les richesses. Nous devons tout donner pour l'acquérir. Le désirer d'un coeur languissant n'est pas l'apprécier à sa juste valeur. Celui-là n'est pas apte à recevoir une si grande bénédiction ni digne de la recevoir qui ne la recherche qu'à demi et qui n'estime comme de la boue tout ce qui ne sert pas à l'acquérir. Quand Pacôme eut reçu le Saint Baptême, il commença à examiner sérieusement en lui-même comment il devrait en remplir fidèlement les obligations et atteindre le but vers lequel il aspirait. La ferveur elle-même n'est pas sans offrir quelque danger. C'est souvent un artifice du démon de pousser un novice à de trop grandes entreprises au commencement et à courir d'une façon indiscrète au-delà de ce que permettent les forces de chacun. Si le navigateur gonfle trop sa voile, le vaisseau est poussé de l'avant et va échouer ou se briser contre quelque roc. L'empressement excessif est le symptôme d'une passion secrète et non un signe de la Vraie Vertu car il ne peut supporter le frein. Pacôme était bien éloigné d'une disposition aussi dangereuse parce que son désir était pur et que son premier soin fût d'avoir un habile conducteur. Il apprit qu'un Vénérable Vieillard nommé Palémon servait Dieu dans le Désert avec une grande perfection; il alla à sa recherche et quand il l'eut trouvé, il demanda avec beaucoup d'instance à vivre sous sa direction. L'Ermite commença par lui mettre d'abord sous les yeux les difficultés et les austérités que renfermait sa manière de vivre : il ajouta que beaucoup avaient déjà tenta de le suivre et avaient renoncé. "Essaye, ajouta-t-il encore, tes forces et ton ardeur dans quelque monastère. Considère d'ailleurs, mon fils que ma nourriture n'est que d'un peu de pain et de sel, que je ne bois point de vin et n'use point d'huile, que je veille la moitié de la nuit, que je passe tout ce temps à chanter des Psaumes, à méditer sur les Saintes Ecritures et que quelquefois je passe toute la nuit sans sommeil." Pacôme fut surpris mais non découragé en entendant ce discours. Il s'estima capable d'entreprendre tout ce qui pouvait être pour lui un moyen de rendre soit âme agréable à Dieu et il promit résolument d'observer tout ce que Palémon jugerait à propos de lui enjoindre. Alors celui-ci admit Pacôme dans sa cellule et lui donna l'Habit Angélique. Encouragé par son exemple, Pacôme apprit à supporter la vie solitaire et à se familiariser avec elle. De temps en temps, tous deux récitaient le Psautier ensemble puis s'exerçaient au travail manuel, toujours accompagné de la prière mentale; le fruit de leur travail allait à assurer leur propre subsistance et le soulagement des pauvres. Pacôme dans ses prières demandait surtout la parfaite pureté du coeur afin que dégagé de tout secret attachement aux créatures il put aimer Dieu de toutes ses forces et pour détruire jusqu'à la racine des passions désordonnées, sa première application était d'obtenir une profonde humilité, une patience et une douceur parfaites. Souvent, il priait 9 les bras étendus en forme de Croix. Au début, il lui arrivait de s'assoupir en commençant l'Office de nuit. "Travaille et veille, mon cher Pacôme, lui disait Palémon pour que l'ennemi ne renverse pas et ne ruine pas tous tes efforts." Contre cette faiblesse et cette tentation, il lui enjoignait en certaines occasions de transporter du sable d'un endroit à un autre. C'est ainsi que le novice parvint à se fortifier dans la pratique des veilles. Toutes les instructions qu'il lisait ou entendait, Pacôme s'appliquait aussitôt à les mettre en pratique avec toute la ferveur dont il était capable. Un jour de Pâque, Palémon ordonna à son disciple de préparer à dîner pour cette grande solennité. Pacôme prit un peu d'huile à laquelle il mêla un peu de sel pesé d'avance et y ajouta quelques herbes sauvages, le tout pour être mangé avec leur pain. Après avoir fait sa prière, le Saint Vieillard s'approcha de la table. A la vue de l'huile, il se frappa le front et dit en versant des larmes : "Eh, quoi! Mon Sauveur a été mis en Croix et moi je vais me donner cette satisfaction de prendre de l'huile." Et rien ne put le déterminer à goûter de cette huile. Pacôme prit l'habitude de se retirer quelquefois dans un vaste Désert inhabité sur les bords du Nil; ce Désert était appelé Tabenne et appartenait au diocèse de Teutyre. Un jour qu'il y était en prière, il entendit une voix qui lui disait : "Tu bâtiras ici un monastère pour y abriter ceux que Dieu t'enverra pour le servir." Dans le même temps, un Ange lui apparut pour lui donner certaines instructions concernant la vie monastique. Revenu auprès de Palémon, Pacôme lui fit part de sa vision; tous deux allèrent à Tabenne, y bâtirent une petite cellule vers 325, vingt ans après qu'Antoine eut fondé son premier monastère. Au bout de quelque temps, Palémon rejoignit sa première résidence après avoir promis à Pacôme une visite annuelle. Mais il s’endormit dans le Seigneur peu après. Pacôme reçut d'abord comme disciple son frère aîné Jean et quand celui-ci fut endormi, il lui en vint beaucoup d'autres de sorte qu'il dut agrandir sa maison. En peu de temps, le nombre de ses disciples s'éleva à une centaine; comme vêtement, il leur donna une laine grossière, le sien était souvent un cilice. Il vécut quinze années sans se coucher; il prenait un peu de repos assis sur une pierre. Il prélevait encore sur le temps nécessaire au sommeil pour donner le plus de temps possible à l'exercice du Divin Amour. A partir du premier moment de sa conversion, il ne prit jamais un repas complet. D'après les dispositions de sa Règle, les jeûnes et les heures de travail étaient proportionnés aux forces de chacun; tous mangeaient ensemble en silence dans un même réfectoire avec le capuchon rabattu sur la tête de telle sorte que personne ne pouvait voir son voisin pendant le repas. Chaque Moins avait une tunique de laine blanche sans manches avec une coule de même étoffe; sur les épaules, il avait un manteau de peau de chèvre appelé mélote. Il recevait la communion le premier et le dernier jour de chaque semaine. On usait d'une grande sévérité à l'égard des novices avant de les admettre à la profession monastique et à l'émission de leurs voeux. Pacôme n'admettait point ses Moines à la prêtrise : des Prêtres du dehors desservaient ses monastères. Toutefois, il consentait à donner l'habit à des Prêtres et leur permettait l'exercice les fonctions sacerdotales. Tous ses Moines étaient occupés aux divers travaux manuels, aucun moment n'était laissé à l'oisiveté. L'Abbé lui-même soignait les malades avec une grande sollicitude. Le silence était strictement gardé à Tabenne : on ne s'exprimait que par signes pour obtenir ce dont on avait besoin. En allant d'un endroit à un autre, le Moine devait méditer sur quelque passage de la Sainte Écriture; le travail était accompagné du chant des Psaumes. A la Naissance Céleste de chaque Moine, on célébrait la Panikhida [=requiem] pour le Repos de son âme. La Règle de Pacôme fut traduite en latin par Saint Jérôme et elle existe encore. Le fondateur recevait les malades et les faibles désireux de conduire au Ciel toutes les âmes qui avaient la 10 ferveur de marcher dans les sentiers de la perfection. Il bâtit six autres monastères dans la Thébaïde, établit sa résidence dans celui de Pabau près de Thèbes. Ce Monastère devint plus célèbre que Tabenne même. Sur l'avis de l'Evêque Sérapion de Tentyra, Pacôme bâtit une église dans un village pour les pauvres bergers de l'endroit; il y remplit l'office de Lecteur et fit avec une admirable ferveur la lecture de la Parole de Dieu. Dans cette fonction, il paraissait plutôt un Ange qu'un homme. Il fit de nombreuses conversions, s'opposa vigoureusement aux ariens : malgré les instances de son Evêque, il ne voulut jamais recevoir le sacerdoce. En 333, Athanase l'honora d'une visite à Tabenne. Sa propre soeur se présenta un jour à la porte de son monastère et demanda à le voir; il lui envoya dire qu'aucune femme ne pouvait franchir la clôture et qu'elle devait se contenter de savoir qu'il était encore vivant. Cependant comme elle désirait mener la vie monastique, il lui fit construire un couvent de l'autre côté du Nil. Un jour qu'il allait visiter un de ses monastères, Pacôme rencontra un cortège funèbre qui conduisait au cimetière le corps d'un Moine qui avait vécu dans la tiédeur. Pour inspirer une crainte salutaire aux autres, il défendit de continuer la psalmodie, fit brûler les vêtements qui recouvraient le cadavre. "Ces honneurs qu'on lui rend," dit-il, "ne peuvent qu'accroître ses tourments, tandis que l'ignominie dont son corps sera abreuvé pourra déterminer Dieu à avoir pitié de son âme car Dieu pardonne certains péchés, non seulement en ce monde mais encore dans l'autre." Un jour que le cellérier avait vendu au marché quelques nattes à un prix plus élevé qu'il en avait reçu l'ordre, Pacôme ordonna de rendre l'argent aux acheteurs et châtia le cellérier de son avarice. Parmi les nombreux Miracles qu'opéra Pacôme, son biographe raconte que n'ayant jamais appris ni le grec ni le latin, le Saint Homme parla néanmoins parfois ces deux langues, qu'il guérit des malades et délivra des possédés à l'aide d'huile bénite. Mais il disait souvent aux malades et aux affligés que leurs épreuves étaient en effet de la Divine Bonté à leur égard; il se contentait de prier pour leur obtenir force et courage du moment que le mal ne pouvait être préjudiciable à leurs âmes. Théodore, son plus cher disciple qui lui succéda dans le gouvernement des monastères, souffrait constamment de maux de tête. Pacôme auquel les frères demandaient de le guérir, répondit : "L'abstinence et la prière sont sûrement une source de grands mérites mais la maladie supportée avec patience est assurément d'un plus grand mérite encore." Avant tout, il demandait à Dieu la santé spirituelle de ses disciples et des autres personnes et saisissait toutes les occasions de guérir leurs passions, spécialement celle de l'orgueil. Un de ses Moines apporta un jour plus d'application au travail et fabriqua deux nattes au lieu d'une puis il fit en sorte que Pacôme les vit. Dévoilant le piège du démon, Pacôme se contenta de dire : "Ce frère s'est donné bien de la peine du matin jusqu'au soir pour livrer son travail au démon." Et pour le guérir de sa vanité, il lui donna comme pénitence de demeurer pendant cinq mois dans sa cellule sans autre pitance qu'un peu de pain, de sel et d'eau. Après avoir travaillé comme acteur de théâtre, un jeune homme nommé Silvain vint au Monastère de Pacôme pour y faire pénitence. Il y mena pendant quelque temps une vie indisciplinée, transgressant les Règles, s'amusant volontiers à des bouffonneries. Par de charitables remontrances, l'Homme de Dieu essaya de lui montrer à quel danger il s'exposait puis il eut recours aux larmes et à la prière pour le Salut de cette pauvre âme. Ces essais demeurèrent vains. A la fin, Pacôme représenta à ce pécheur impénitent qu'on ne se moquait pas impunément de Dieu. Silvain en fut profondément touché et changea complètement, fut un grand sujet d'édification pour tous les autres frères. Vainement on l'invita à se modérer. 11 Les sentiments de contrition qu'il manifestait en toute circonstance furent tels que Pacôme le proposa comme un modèle à toute sa communauté. Lorsque Silvain remit son âme au Seigneur, Pacôme reçut du Ciel l'assurance que l'âme de ce Moine avait été présentée comme une victime très agréable à Jésus-Christ. Pacôme qui eut aussi l'esprit de prophétie, annonça avec beaucoup de peine à ses Moines que l'ordre établi par ses soins perdrait de sa première ferveur dans la suite des âges. En 348, il fut convoqué à un Concile d'Evêques à Latopolis pour se justifier de certaines accusations. Il le fit en des termes tels que tous admirèrent son extraordinaire humilité. Cette même année, Dieu éprouva ses monastères par une maladie pestilentielle qui enleva des centaines de Moines. Pacôme lui-même en fut atteint : il montra une patience incroyable; avec joie et entrain il salua la fin de son pèlerinage sur cette terre. Au dernier moment, il exhorta ses religieux à se montrer toujours fervents dans le Service de Dieu, s'arma du Signe de la Croix et remit son âme entre les mains du Seigneur. Il put compter dans ses différents monastères jusqu'à sept milliers de Moines. Il s'endormit dans le Seigneur le 9 mai 348. Inscrit au 14 mai dans le martyrologe romain, il est en grande vénération dans l'Eglise grecque au 15 mai. ou Pacôme dont le nom signifie "ce grand aigle" naît en 292 en Haute Egypte, de parents païens; militaire, il découvre lors d'une campagne la charité des Chrétiens de Thèbes et promet : "Je servirai le genre humain tous les jours de ma vie." Il quitte l'armée et reçoit le Saint Baptême. Sa reconnaissance envers la communauté chrétienne le mène après une période de vie érémitique auprès de l'Ascète Palamon, à devenir peu à peu "l'inventeur" du cénobitisme c'està- dire de la vie monastique communautaire et un fondateur prolifique. Cette orientation correspond profondément au caractère de la spiritualité de Pacôme : le Service de Dieu et celui des hommes. Il rend son âme au Seigneur le 9 mai 347 après avoir accompli une oeuvre considérable en donnant au monachisme chrétien une forme et un élan qui se perpétuent jusqu'à nos jours. Pacôme place la "pratique" au premier plan car mieux que les livres, elle permet de transmettre et d'enseigner. Si donc la Vie de Pacôme est une source plus sûre de spiritualité que ses Règles, celles-ci sont néanmoins importantes comme moyen de Salut et loi de liberté. Pacôme est en effet à l'origine du premier code cénobitique connu, les Pracepta qui lui sont globalement attribuées et les Règlements de son fils spirituel et successeur Horsièse. Par ces Règles, le cénobitisme propose une uniformité de vie et de cadre qui garantit la solidarité intérieure et extérieure tandis que l'obéissance liée à l'observance de la Règle, devient la forme cénobitique de l'humilité. La désappropriation (aucun objet n'appartient en propre au Moine) est un élément nouveau relativement à la vie d'Anachorète. Les rythmes de vie et de prière équilibrent solitude et vie communautaire; l'exégèse s'appuie non sur des principes abstraits mais sur des exemples vécus. Obéissance et observance se retrouvent aussi dans la structure de la communauté qui met en oeuvre toute une pédagogie : la koïnonia c'est-à-dire l'ensemble de la communauté, se compose de couvents eux-mêmes répartis en maisons; à chaque niveau, un responsable prend 12 le relais du Père Spirituel. Cette remarquable organisation ne fut reconnue officiellement que lors du Concile de Chalcédoine en 451. SAINT HIGOUMENE PACÔME DE NEREKHTA (+ 1384) DANS LE MONDE YAKOV 23 mars (repos) - 15 mai Il naquit dans la famille d'un Prêtre à Vladimir sur la Klyazma. Il fut envoyé à l'école à l'âge de sept ans, connaissant déjà fort bien les Saintes Ecritures. Tonsuré au Monastère de la Nativité de Vladimir, il remplissant diverses tâches au monastère sans jamais se plaindre. Aspirant à la vie solitaire dans la nature, l'Ascète quitta secrètement le monastère et se retira à la lisière de Nerekhta. Là, à la rivière Gridenka, il trouva un endroit adéquat pour la vie monastique, une presqu'île dans la forêt profonde. Le Moine s'adressa aux habitants des environs de Nerekhta pour établir et construire un monastère à proximité de Sypanovo sur la frontière de Kostroma. Les habitants de Nerekhta consentirent avec joie et l'aidèrent à la construction du monastère. Saint Pacôme peignit une Icône de la Sainte Trinité et après avoir chanté un Moleben, il la porta à l'endroit où il devait ériger une église du Nom de la Sainte Trinité. Quand l'église fut terminée, Saint Pacôme organisa le nouveau monastère qui attira vite des Moines. Dans ce nouveau monastère, les Moines durent cultiver eux-mêmes la terre et se nourrir du fruit de leur labeur. Le Saint montra en la matière l'exemple à ses frères. Il naquit au Ciel en 1384 avancé en âge et fut enseveli dans l'église de la Trinité qu'il avait construite. Un de ses disciples, Irinarchos, peignit une Icône du Saint et plus tard on construisit une crypte pour ses Saintes Reliques. Le jour principal de commémoration de Saint Pacôme est le 15 mai et le 23 mars est le jour de son Repos. SAINT ARCHEVEQUE PACÔME DE TCHERNIGOV EN UKRAINE, SON FRERE SAINT ARCHEVEQUE ABERCIUS LEUR PERE NICOLAS KEDROV, PRETRE ET LEUR BEAU-FRERE VLADIMIR ZAGARSKY, TOUS MARTYRS (1938, 1927, 1936 ET 1937). SAINTE MARTYRE DYMPNA (OU DYMPHNA, DYMPNE) DE GEEL EN BELGIQUE, VIERGE ET SAINT HIEROMARTYR GEBERNE (+7°.S.) 27 octobre (translation) - 15 mai Dympne, fille d'un prince d'Irlande, perdit sa mère en bas âge. Le père était païen mais les femmes à qui l'enfant fut confiée étaient Chrétiennes : elles l'instruisirent de la Vérité de la Foi et la firent baptiser secrètement. Le père frappé de la beauté de sa fille, voulut l'épouser dans l'aveuglement de sa passion. Dympne qui s'était consacrée au Seigneur, repoussa avec horreur cette abominable proposition. Elle prit la fuite, de l'avis d'un Saint Prêtre (voir Gerebern) qui l'accompagna. Tous deux abordèrent en Brabant, à quelques lieues d'Anvers. Dympne avec quelques servantes qui l'avaient suivie, forma à Geel une sorte de monastère. Le père à force de recherches, découvrit ce lieu de retraite; il traversa la mer pour ramener sa fille de gré ou de force auprès de lui. N'ayant pu vaincre les résistances de Dympne, il la tua de sa propre main. Le corps de la victime fut inhumé à Geel et une église fut bâtie sur le tombeau de la victime glorifiée Sainte. Au treizième siècle, le corps fut retrouvé et à cette occasion fut renouvelée la tradition du roi voulant épouser sa propre fille. Des insensés retrouvèrent la raison à son tombeau et ainsi la Sainte Martyre fut vénérée comme la Sainte Protectrice des maniaques. Geel eut un asile de lunatiques. La fête de Sainte Dympne est au 15 mai; au 27 octobre est la Translation des Précieuses Reliques. ou Endormie vers 650. Dympna était la fille d'un roi païen, irlandais (de Monaghan?), anglais ou armoricain et d'une Princesse chrétienne. Sa mère s'endormit quand Dymphne était encore très 13 jeune mais elle lui avait fait donner le Saint Baptême. Quand Dymphne grandit et devint une jeune femme, sa ressemblance frappante avec sa défunte mère fit naître une passion incestueuse dans le coeur de son père. Sur l'avis de son Confesseur, Saint Gerebernus (fêté ce jour), Dympna s'enfuit de chez elle. Accompagnée de Gereberne, du bouffon du roi et de sa femme, elle s'embarqua vers Anvers. De là elle traversa la forêt sauvage jusqu'à atteindre un petit oratoire dédié à Saint Martin sur le site de l'actuelle ville de Geel (quarante-cinq km d'Anvers.) Le groupe s'y installa un petit ermitage. Et durant les quelques mois qu'ils vécurent là avant d'être découverts, Dymphne acquit une réputation de Sainteté de par sa dévotion pour les pauvres et les souffrants. Le père de Dympna la poursuivit jusqu'à Anvers et il envoya des espions pour retrouver sa trace en recherchant de l'argent étranger. Le roi tenta de la persuader de revenir mais face à son refus, il ordonna qu'elle et le Prêtre Gerberne soient mis à mort. Les hommes du roi tuèrent le Prêtre et ses compagnons mais hésitèrent à tuer Dympna. Le roi lui-même lui coupa la tête avec son épée. Les cadavres furent laissés à même le sol. Mais des mains soit Angéliques soit humaines, finirent par les ensevelir à l'endroit même où ils avaient périt. Le récit frappa l'imagination de tout le pays en particulier parce que selon la tradition, les lunatiques furent guéris à sa tombe. Il y eut un grand renouvellement d'intérêt pour son culte lors de la Translation des Saintes Reliques de Dympna parce que nombre de guérisons d'épileptiques, de lunatiques et de personnes possédées par le démon eurent lieu pour les concernés visitant son tombeau. Sous sa protection, les habitants de Geel furent connus pour le soin qu'ils donnaient aux malades mentaux. Vers le treizième siècle, les papistes ont bâti une infirmerie. De nos jours, la ville possède un sanatorium de premier ordre, un des meilleurs centres de traitement des maladies au monde. Ce fut l'un des premiers à développer un programme où les patients ont une vie normale chez des fermiers ou des résidents locaux qu'ils assistent dans leurs travaux et dont ils partagent la vie de famille. Cette activité bienfaitrice est toujours de mise de nos jours à Geel. La puissance du culte de Sainte Dympna est rendue évidente par les oeuvres de miséricorde du peuple de Geel envers les malades mentaux, depuis une époque où ils étaient universellement rejetés voire traités avec hostilité. Les Saintes Reliques de Dympna sont préservées dans un reliquaire en argent dans l'église portant son nom. Seul le Chef de Gerberne s'y trouve là, le restant ayant été transféré à Sonsbeck dans le diocèse de Muenster. ou La Virginité inconnue aux idolâtres a toujours jeté un très vif éclat au milieu des peuples barbares dès les premiers moments de leur conversion à la Foi : elle n'a pas peu contribué à leur faire comprendre toute la Sainteté et la sublimité du Christianisme et en même temps adoucir leurs moeurs dures et farouches. La vie de Sainte Dympna offre un exemple extraordinaire mais qui s'est renouvelé plus d'une fois chez ces nations dont Saint Jérôme disait qu'elles ne connaissaient aucune loi dans leurs alliances et suivaient avec une aveugle brutalité tous les instincts de leurs passions grossières. Dympna était fille d'un roi ou prince de Bretagne : peut-être faut-il entendre sous ce nom le successeur d'un chef des Angles ou Saxons qui vinrent faire invasion dans cette île au 14 cinquième et sixième siècles. Son père était païen; sa mère dont les actes ne disent que ce seul mot, était Chrétienne comme sa fille. Un Saint Prêtre nommé Géreberne qui vivait dans les environs de leur demeure, les avait baptisées l'une et l'autre et les entretenait dans la pratique de la religion. De bonne heure la jeune Dympna donna les plus belles espérances et sa vertu qui se développait en elle avec les années annonçait déjà qu'elle saurait dans l'occasion faire preuve d'un grand courage. Elle était douce, modeste, pleine de retenue, de pudeur et ne cherchait à plaire en toutes choses qu'à Dieu et aux auteurs de ses jour. Dympna perdit sa mère dans un âge peu avancé encore et cette perte déjà si triste pour son coeur, devint encore pour elle l'occasion d'une grande et pénible tentation. En effet son père que la mort de son épouse avait rempli d'une profonde douleur, ayant dans la suite formé le projet de se remarier, ordonna à ses officiers de lui faire connaître une personne dont les traits pussent lui rappeler celle qui lui avait été si chère. Après de longues et inutiles recherches dans la contrée, ils vinrent le trouver et par un inconcevable oubli de toute pudeur, ils lui conseillèrent d'épouser sa fille Dympna dont les traits de ressemblance avec sa mère étaient frappants. Malgré l'horreur qu'inspire la nature pour de semblables alliances, la corruption et la grossièreté de ces peuples ne le repoussaient point toujours : aussi n'est-on qu'à demi étonné en voyant le roi barbare accepter la proposition de ses officiers.* La jeune Vierge frémit à cette parole et malgré toutes les instances et toutes les promesses qu'on lui faisait, elle déclara qu'elle n'y consentirait jamais. Comme ses refus ne faisaient qu'irriter les désirs de son père, elle demanda quarante jours pour réfléchir. Le roi y consentit ne doutant pas que cet intervalle écoulé, elle se rendrait à ses sollicitations mais la Pieuse Dympna avait dans le coeur une pensée bien différente. * On peut voir dans Saint Jérôme (liv II, contre Jovinien), ce qu'il rapporte des moeurs des barbares et des alliances qu'ils contractaient. Après de pareils exemples, il n'y a rien qui doive nous étonner dans celui que nous avons ici sous les yeux. Elle visita aussitôt le Saint Prêtre Géréberne qui continuait de la diriger dans la vertu et la pratique de ses devoirs. Elle lui exposa la situation critique dans laquelle on la plaçait. Géréberne, hors de lui-même en l'entendant ainsi parler, leva les yeux au Ciel et conjura le Seigneur de lui faire connaître Sa Volonté dans un si pressant danger. Dieu exauça cette fervente prière de Son Serviteur et lui déclara qu'il fallait réaliser au plus tôt le projet conçu par la jeune Vierge et fuir dans un pays étranger où elle pourrait le servir sans obstacle. Dès ce moment, Dympna fit avec des précautions extrêmes tous les préparatifs de son départ : elle gagna un serviteur de son père et son épouse qui promirent de l'accompagner avec le Saint Prêtre Géréberne. Tout étant disposé, ils profitèrent d'un moment favorable et se mirent en mer s'abandonnant au milieu des flots à la Providence qui leur avait inspiré cette résolution. Après une heureuse traversée, ils abordèrent non loin des embouchures de l'Escaut près des lieux où se trouve aujourd'hui la ville d'Anvers. S'étant mis aussitôt à chercher une retraite où ils pussent se reposer de leurs fatigues, ils s'arrêtèrent à Geel. Ce pays était alors peu habité : on ne voyait presque partout que des broussailles ou des bois, au milieu desquels ils rencontrèrent une petite église dédiée à Saint Martin. Ce lieu leur parut convenable : ils s'y arrêtèrent et c'est là que le Saint Prêtre Géréberne célébra les Divins Mystères. A quelque distance, ils construisirent dans le lieu appelé Zemmale une petite habitation où ils vécurent l'espace de trois mois dans les prières, les aumônes et la pratique de toutes les vertus. Cependant le père de Dympna fut bientôt averti de la fuite précipitée de sa fille et il en fut 15 pénétré de douleur. Aussitôt il envoie de toutes parts des gens pour chercher à connaître où elle s'est cachée; lui-même accompagné d'un grand nombre de gens armés, se met à sa poursuite et s'embarquant sur ses vaisseaux, il arrive auprès des embouchures de l'Escaut où quelques indices semblaient lui faire espérer de trouver la fugitive. Il ordonne alors à une partie des siens de se disperser dans le pays comme ils avaient fait précédemment en Bretagne et de s'informer partout si sa fille a paru dans la contrée. Quelques-uns d'entre eux étant arrivés dans un village appelé Westerloo proche de Zemmale, passèrent la nuit dans une auberge puis le matin, au moment de partir, ils payèrent l'hôte qui les avait traités. Celui-ci en recevant de leurs mains des pièces d'argent, les regarda avec attention et observa qu'elles étaient tout à fait semblables à d'autres pièces qu'il possédait : cette réflexion frappa les envoyés qui lui demandèrent de qui il avait pu recevoir une monnaie étrangère comme cellelà. C'est, dit l'hôte, d'une jeune fille de Bretagne qui mène une vie solitaire et retirée non loin d'ici et qui achète avec ces pièces les choses nécessaires à la vie. Ces paroles ne firent qu'augmenter les soupçons des officiers du roi : ils l'interrogèrent de nouveau sur l'extérieur de cette personne, son âge et ses traits; l'hôte répondit encore à ces questions; il ajouta qu'elle était accompagnée d'un Vénérable Vieillard, Prêtre et de plusieurs autres personnes; que du reste s'ils le désiraient, il pourrait les conduire en peu de temps au lieu qu'elle habitait. Les envoyés acceptèrent cette proposition avec joie et ayant accompagné leur guide, ils arrivèrent dans un lieu désert, inculte, sauvage où au milieu d'autres personnes, ils aperçurent Dympna. Aussitôt ils s'empressèrent de venir annoncer cette nouvelle au roi qui se mit en chemin avec les gens de sa suite et se rendit à l'endroit indiqué. Arrivé près de sa fille, il lui adresse tour à tour des paroles flatteuses, des reproches et des promesses. "Qu'as-tu pensé en fuyant ainsi ton père et comment as-tu pu abandonner son palais pour venir habiter cette solitude affreuse? Ne sais-tu donc pas quelle place t'est destinée dans mon royaume? Est-ce que les paroles d'un vieillard décrépit et sans force auraient troublé ton esprit au point de te faire perdre de vue les honneurs qui t'attendent près de moi?" Le Vénérable Prêtre Géréberne qui était présent quand le roi parlait ainsi ne put s'empêcher de prendre alors la parole : "O roi comment la passion a-t-elle pu ainsi pervertir tes pensées? Comment peux-tu concevoir des projets si contraires à ta gloire et à la vertu de ta fille? Ignores-tu donc que la pureté est le plus précieux de tous les trésors qu’elle donne la sagesse aux jeunes gens et aux vieillards la Sainteté? Cesse de tenir un pareil langage indigne de toi, ne sollicite pas davantage ta fille, elle persiste et persistera toujours dans son généreux dessein." Puis, se tournant vers Dympna, il l'exhorta de nouveau à ne point écouter les propositions criminelles qui lui avaient été faites. Plein de fureur en entendant ce discours, le roi fait saisir le Vénérable Géréberne par ses gens qui l'accablent d'injures et de coups et voyant qu'il continue de protester à haute voix contre une telle violence, il donne un signe et les soldats le renversent sans vie. Après de nouvelles instances qui provoquent de nouveaux et plus énergiques refus de la part de Dympna, le roi s'irrite, menace et déclare à sa fille que si elle ne renonce à suivre les folles pensées que lui a suggérées ce Vieillard qui vient de payer de sa tête son audace et son insolence, elle ressentira elle-même les effets de sa colère. "Mon Père," répond Dympna, "n'espère pas d'obtenir mon consentement, jamais je ne le donnerai." A ces mots, le roi furieux commande à ses gens de la tuer mais ils n'osent obéir à un pareil ordre donné dans la colère. Voyant leur hésitation, il saisit lui-même son glaive et d'un seul coup, il abat la tête de sa fille qui tombe à ses pieds baignée dans son sang. Le corps de Dympna et celui du Vénérable Géréberne restèrent quelques jours exposés aux animaux et aux oiseaux de proie qui les respectèrent puis de pieux habitants du pays les déposèrent dans 16 la terre. Plus tard, à cause des Miracles qui s'opéraient en ce lieu, le clergé et le peuple cherchèrent les Précieux Restes des deux Martyrs et les trouvèrent renfermés dans deux tombeaux d'une pierre extrêmement blanche, ce qui parut d'autant plus étonnant que toutes les pierres dans ce pays sont noires. Peut-être Dieu voulut-il manifester de cette manière combien lui avait été agréable le sacrifice de ces deux Martyrs de la chasteté. Il se fit depuis un grand nombre de guérisons extraordinaires au tombeau des deux Saints. De toutes parts on y accourait pour implorer leur protection. C'est alors que les habitants de Xantes sur le Rhin cherchèrent à s'emparer de ces Précieuses Reliques afin de les conserver au milieu de leur ville mais ayant été surpris au moment où ils venaient de les enlever, ils furent forcés de les rendre. Les principaux habitants de Geel pensèrent alors à agrandir l'église dans laquelle était renfermé le tombeau et à placer les Vénérables Reliques de Sainte Dympna dans une châsse plus belle. On en prépara une qui était très riche et dans laquelle l'Evêque de Cambrai transporta ces Vénérables Dépouilles. L'époque précise de la Naissance Céleste de Sainte Dympna n'est pas connue. Les auteurs varient sur l'année qui peut être placée vers le milieu de la seconde partie du septième siècle. Pour le jour, le manuscrit d'Utrecht qui rapporte la vie de la Sainte, le fixe au 30 mai mais c'est le 15 que sa fêté est célébrée. Le village de Geel prit beaucoup d'accroissement par le culte et les Miracles de Sainte Dympna. On y trouve dans la suite une baronnie, un hôpital et une église qui fut érigée en collégiale. On représente Sainte Dympna tenant un démon enchaîné : c'est qu'elle est renommée pour la délivrance des possédés et la guérison de la folie et de l'épilepsie car ce qui était possession chez les anciens est regardé comme folie ou épilepsie chez les modernes. A ce titre, on a établi à Geel et sous sa Sainte Protection une maison d'aliénés aussi célèbre en Belgique que le Bicêtre en France : cette maison existe de temps immémorial. Si l'on nous demande pourquoi l'on invoque Sainte Dympna pour les possédés, aliénés ou épileptiques, nous trouvons facilement le motif de cette Protection dans l'acte insensé de son père qui à son projet d'inceste, ajouta le meurtre : par un rapprochement facile à concevoir, il est naturellement venu à l'esprit du peuple d'invoquer contre la folie celle qui avait été victime de la fureur et de la démence de son père. Tropaire de Sainte Dympna, ton 4 Pour échapper à la folie des pécheurs, Tu t'en allas sur les flots de la mer Avec le Prêtre Géréberne Pour trouver un asile où louer le Christ. Et tu couronnas par le martyre Une vie toute tournée vers le Seigneur. Aujourd'hui nous te prions, Vierge Dymphne, D'intercéder auprès de Dieu pour le Salut de nos âmes. ou SAINT HIEROMARTYR GEREBERNE (OU GEREBORN, GEREBRAND, GENEBRARD) 17 Appelé aussi Génébrard, Gerebern est un Prêtre irlandais du sixième siècle qui donna le Baptême à Dympne et accompagna cette Sainte fille dans sa fuite en Brabant. Il partagea son sort et fut martyrisé à Geel (sixième siècle). Ses Précieuses Reliques furent transférées à Sonsheck près Xanten, sur le Rhin. On y implore son intercession pour être guéri de la goutte et des fièvres. ou Déjà âgé, le Prêtre irlandais Gerebernus accompagna Sainte Dympna qu'il avait baptisée durant son enfance vers la Belgique où il partagera son martyre à Geel. Il est le Saint Protecteur du village de Sonsbeck (Santbeck), Cleves, sur le Rhin en Allemagne où ses Précieuses Reliques sont dans une châsse, sauf son Chef qui est à Geel. Curieusement, il fut la victime des "Saints voleurs de Xanten" qui s'étaient spécialisés dans le vol de Saintes Reliques bien qu'ils n'aient pas réussi à emporter celles de Dympna. SAINT COLMAN D'OUGHAVAL (+6°. S.) Saint Colman fut disciple du Saint Abbé Columba d'Iona et le Abbé Saint Fintan de Clonenangh. Dans le Martyrologe de Tallagh, il est repris comme "Colman Mac h Laighsi" au 15 mai. Il était du clan de Laoighsigh Ceannmoir, descendant de Conall Cearnach, un célèbre héros Ultonien qui vécut au premier siècle. Son père fut Lugna et son grand-père fut Eugene. Leur nom clanique était Mac Ua Loighse. La première mention de Saint Colman, un Pieux Jeune Homme natif de la région de Portlaoise dans la Province de Leinster, est dans la Vie de Saint Fintan de Clonenagh. Il désira dédier toute sa vie au Service du Christ dans la prière et les oeuvres d'Ascèse. Il fit dans ce but un pèlerinage à Iona pour chercher les conseils spirituels du très renommé Abbé de cette Sainte Île, Saint Columba. Il demeura plusieurs années à Iona comme novice apprenant les disciplines de la vie monastique. 18 Par la suite, Colman ressentit un appel à retourner en Irlande et il demanda à Saint Columba comment il lui serait possible de vivre là-bas sans la possibilité de confesser ses péchés à son Abbé. Saint Columba lui dit "Va chaque Dimanche soir vers cet Homme Pieux que je vois se tenir parmi les Anges et devant le Tribunal du Christ." Colman demanda : "Qui et quelle sorte d'homme est-ce?" Et le Saint Abbé répondit : "Il y a un Homme Saint et Beau, là d'où tu viens, au teint rougeâtre dont les yeux sont larges et brillants et dont les blancs cheveux sont finement parsemés sur sa tête." A cela, Colman répondit : "Je ne connais personne dans mon pays répondant à cette description sauf l'Abbé Fintan." Alors Saint Columba confirma : "C'est lui, mon fils que je vois devant le Tribunal du Christ comme je viens de te le dire. Va le trouver car il est un authentique Berger du Troupeau du Christ et il amènera un grand nombre d'âmes au Royaume du Christ." Colman reçut la bénédiction de Saint Columba et entama le voyage vers son pays natal. Arrivant chez Saint Fintan, Colman lui rapporta tout ce que le Saint Abbé d'Iona lui avait dit. En entendant cela, le vieil Abbé rougit profondément qu'on aurait cru sa face en feu. Il ordonna à Colman de ne répéter cela à personne, au moins tant qu'il serait en vie. Colman choisit Oughaval comme emplacement pour sa fondation monastique une ville de campagne dans l'actuelle Paroisse de Stradbally dans le Comté de Laois. On ne connaît pas la date exacte de la fondation du monastère mais ce fut peu après le repos de Saint Fintan vers 595. On peut encore en identifier l'emplacement et le cimetière est toujours utilisé. Pourtant, il est impossible de reconnaître l'église actuelle ou le bâtiment monastique parce que les pierres furent réutilisées au dix-huitième siècle pour construire un mausolée. Ce fut une église médiévale jusqu'a dix-huitième siècle. Les murs Mick et la tour du West End sont très anciens. Colman est très populaire en Irlande. Le Martyrologe de Donegal donne la liste de quatrevingt- seize Saints portant son nom et le Livre de Leinster en comptabilise pas moins de deux cent neuf. En outre, il semblerait qu'il règne une certaine confusion dans les anciens textes entre Colman (Colmanus en Latin) et Columban. Peu avant sa propre Naissance au Ciel, Saint Colomba d'Iona prédit le Départ du Saint Evêque Columbanus dans la Province de Leinster que certains hagiographes ont identifié avec Saint Colman de Oughaval. Cependant il n'y a pas de fondement historique sérieux dans cette assertion; en effet, nous n'avons pas la moindre preuve que notre Saint Protecteur fut Evêque. Il est notoire que les pays celtes et l'Irlande en particulier durant cette période avaient peu de grandes implantations que l'on pourrait décrire comme des cités ou des villes et l'administration de l'église était donc basée davantage sur le monastère local que sur une structure diocésaine. L'Abbé d'un grand monastère avait dès lors une plus grande influence que la plupart des Evêques dont la fonction de base était l'ordination. Le sort de la fondation monastique de Saint Colman relève du mystère. L'histoire du monastère postérieure au Repos de Saint Colman est l'objet d'investigations actuelles. SAINT DIACRE DOMNIN A PLAISANCE (+ 443) Il fut ordonné par Maurqui fut le troisième Evêque de cette ville au cinquième siècle. Il s’endormit en 443. Son corps fut transféré à la cathédrale en 933 puis à l'église par les papistes de Saint-Domnino en 1481. La fête est au 15 mai. SAINT PRIMAËL À QUIMPER, CONFESSEUR (+ VERS 450) 19 Natif de la Grande-Bretagne, il mena la vie solitaire au diocèse de Quimper où des églises lui sont dédiées et où l'on en fait mémoire le 15 mai. SAINT EVEQUE ACHILLE DE LARISSA EN THESSALIE (+330) Achille, ce grand Hiérarque et Thaumaturge, naquit en Cappadoce. Il participa au Premier Concile Oecuménique de Nicée en 325 où il ridiculisa les hérétiques et tant par son érudition que par sa Sainteté, il commanda un grand respect. Prenant un morceau de rocher, Saint Achille cria aux ariens : "Si le Christ est une Créature de Dieu comme vous le dites alors dites 'que de l'huile coule de ce roc'." Les hérétiques restèrent silencieux et étaient surpris d'une telle demande de Saint Achille. Alors le Saint reparla et dit : "Et si le Fils de Dieu est égal au Père comme nous le croyons alors que coule l'huile de ce roc." Et en effet à la surprise générale, l'huile en coula. Saint Achille s’endormit dans le Seigneur en paix à Larissa en 330. Lorsque le roi macédonien Samuel conquit la Thessalie, il transféra les Précieuses Reliques de 20 Saint Achille de Prespa sur l'île d'un lac qui porta dès lors et jusqu'à nos jours le nom d'Achille ou Ailus. 28 septembre – 2ème Dim. du Gd. Carême - 15 mai SAINT ISAÏE, THAUMATURGE DES PROCHES CAVERNES DE KIEV (+ 1115) Le Vénérable Isaïe fut un des Saints des Cavernes de Kiev qui vécurent le combat de l'Ascèse durant les onzième et douzième siècle. Ses qualités remarquables dans la vie furent sa tranquillité et son travail sans regarder à la fatigue, ce qui le fit surnommer "aimant le travail." Le Saint Ascète naquit au Ciel en 1115 et ses Vénérables Reliques se trouvent dans les Proches Cavernes de la Laure de Kiev. SAINTS APOTRES D'ESPAGNE : SAINT TORQUAT A CADIX, SAINT CTESIPHON A VIERGO, SAINT SECOND A AVILA, SAINT INDALECE A PORTILLA, SAINT CECILIUS A ELVIRE, SAINT HESICHIUS A GIBRALTAR ET SAINT EUPHRASE A ANDUJAR (+1°.S.) D'après le Martyrologe romain, le témoignage de Grégoire VII et une lettre adressée au roi Alphonse, les Saints Apôtres Pierre et Paul envoyèrent sept Missionnaires destinés à évangéliser l'Espagne. Ils étaient déjà âgés et après être débarqués à Cadix, fatigués de leur voyage, ils s'arrêtèrent en une campagne agréable d'où ils envoyèrent acheter à la ville de quoi acheter les provisions dont ils avaient besoin pour vivre. Il y avait, à Cadix, fête en l'honneur des faux "dieux." En voyant ces hommes qui paraissaient étrangers, les idolâtres craignirent que leurs cérémonies ne fussent troublées. Ils voulurent outrager ces inconnus qui se retirèrent afin d'éviter le péril qui les menaçait. Les idolâtres revinrent à leur poursuite mais le Ciel intervint. Un pont de pierres se présente, les Chrétiens passent mais à peine les païens se sont-ils engagés sur ce pont qu'il s'écroule et s'engloutit dans les eaux avec ceux qu'il portait. 21 Les idolâtres sont frappés de ce dont ils viennent d'être témoins et ils commencent à regarder les Chrétiens avec crainte et avec respect. Les conversions commencèrent et se multiplièrent dans Cadix. Saint Torquat devint Evêque de la ville et ses compagnons se dispersèrent dans différentes parties d'Espagne qu'ils éclairèrent des lumières de la Foi. On ne sait rien du martyre de ces Apôtres. On raconte qu'un olivier planté de la main de Saint Torquat devant l'église qui lui est dédiée à Cadix, fleurissait miraculeusement chaque année le jour de la fête de l'Apôtre, au grand étonnement des idolâtres. Son corps se voyait autrefois et se voit peut-être encore aujourd'hui en un Monastère de Saint-Benoît près de la ville d'Orense en Gallice. Avila possède une église de Saint Second et se croit en possession de ses Précieuses Reliques. Saint Cécilius est le Saint Protecteur d'une paroisse de Grenade. Les Aragonais ont une grande dévotion à Saint Indalèce dont ils possèdent les Reliques. Le corps de Saint Euphrase est en Galice où se voit une église qui lui est dédiée sur la montagne du Val d'Emmaüs près du Monastère de Saint- Benoît. La fête de ces Martyrs se célèbre le 15 mai. 19 octobre (naissance) - 15 mai (martyre) – 3 juin (translation) SAINT MARTYR TSAREVITCH DIMITRI DE RUSSIE (+ 1591). Frère du dernier tsar de la branche des Riourik, il avait huit ou neuf ans quand il fut appelé à en être l'héritier. Le régent Boris Godounov méditait de monter sur le trône de la Russie. Il fit assassiner Dimitri par un homme de main. C'est dans la ville d'Uglich qu'il reçut la Couronne du martyre en 1591. Après sa Naissance au Ciel, il apparut à un Moine et prophétisa qu'un faux Dimitri viendrait qui provoquerait le meurtre de Boris Godounov. Ce qui advint. Des Miracles sans nombre se sont produits sur la tombe du Tsarevitch Martyr. Ses Précieuses Reliques furent levées quinze ans plus tard entières et incorrompues et furent solennellement translatées à Moscou et ensevelies dans l'église de l'Archange Michel. 22 ou TRANSLATION DES SAINTES RELIQUES DU DÉFUNT PRINCE ROYAL DIMITRI D'UGLICH À MOSCOU EN 1606 La Translation des Saintes Reliques du Noble Tsarevich Dimitri, assassiné le 15 mai 1591 eut lieu en 1606. Le motif de cette Translation, aux dires mêmes du Tsar Basile Shuisky, fut de "faire taire les mensonges et l'aveuglément de ceux qui prétendaient que le Tsarevitch aurait échappé des mains de ses meurtriers." Cela venait de l'apparence d'un prétendant qui affirmait être le Tsarevitch Dimitri. Les Saintes Reliques furent solennellement translatées et placées dans la cathédrale de l'Archange Michel au Kremlin de Moscou "dans l'Autel latéral de Saint Jean le Précurseur où son père et ses frères furent ensevelis." Après un grand nombre de guérisons miraculeuses par les Saintes Reliques, "on établit en cette année 1606 trois jours de fêtes pour le Tsarevitch, sa naissance (19 octobre), son Départ (15 mai) et la Translation de ses Précieuses Reliques à Moscou (3 juin) ou He was murdered at the age of eight by the evil designs of Boris Godunov, in the town of Uglich. After his death he appeared to a monk and accurately foretold Boris Godunov's death. Countless Miracles were worked at the grave of the Tsarevich. When his tomb was opened fifteen years after his death, his relics were found whole and incorrupt, and were solemnly buried in the Church of the Archangel Michael in Moscow. The circumstances of Boris Godunov's death are worth telling. He first tried to kill the Tsarevich using the strongest poison, but it had no effect. He then had the child publicly beheaded. Not long afterwards a 'false Dimitri' arose, claiming to be the Tsarevich, and rallied a great army against Godunov. Godunov was driven to such a desperate position that he took his own life by poison, the 'remedy' he had intended for the true Dimitri. SAINT HIGOUMÈNE ET THAUMATURGE EUPHROSYNUS (ELEAZAR) DE PSKOV ET SON DISCIPLE SAINT SÉRAPION DE PSKOV (+ 1481) 8 septembre (sans Saint Euphrosyne) – 15 mai (avec Saint Euphrosyne) Saint Euphrosynus St. Euphrosynos of Pskov, in the world Eleazar, was born in about the year 1386 in the village of Videlebo, near Pskov, the same village where St. Nikandr of Pskov (September 24) had also been born. His parents wanted Eleazar to marry, but secretly he withdrew to the Snetogorsk monastery (on the Snyatni hill, now in Pskov itself) and there accepted tonsure. In about the year 1425, searching to more deeply concentrate at prayer, St. Euphrosynos with the blessing of the abbot resettled in a solitary cell at the River Tolva, not far from Pskov. But concern for the salvation of neighbor impelled the Saint to disrupt his wilderness dwelling, and he began to receive everyone that was in need of an experienced Elder and guide. St. Euphrosynos blessed those coming to him to live according to a skete monastic rule, compiled by himself. The Rule of St. Euphrosynos presents a rather generalized guidance for monks about the worthiness of proceeding on the monastic path, "how it becomes monks to dwell." He does not address the strict ordering of all aspects of monastic life, as did, for example, the Rule of 23 St. Joseph of Volokolamsk there is nothing at all in it concerning the order of Divine services. In 1447 at the request of the brethren, St. Euphrosynos built a church in honor of the Three Holy Hierarchs Basil the Great, Gregory the Theologian and John Chrysostom, who appeared to him, and also in honor of St. Onouphrios the Great (June 12). The monastery later received the name Spaso-Eleazarov. Out of humility and his love for solitary efforts, the Saint did not accept the title of igumen, but instead bestowed this upon his disciple Ignatios, and he lived in the forest near a lake. St. Euphrosynos died at the advanced age of ninety-five, on May 15, 1481. At his crypt, by order of Archbishop Gennadios of Novgorod, was placed an icon painted by his disciple Ignatios while the Saint was still alive, also included was the last testament of the Saint to the brethren on a piece of parchment, imprinted with the lead seal of Archbishop Theophilos of Novgorod. This is one of very few surviving wills written by ascetics in their own hand. St. Euphrosynos, the originator of Pskov wilderness life, taught many famed disciples, who also created monasteries and carried the seeds of ascetic life throughout all the lands of Pskov. Among the disciples of St. Euphrosynos were the skete Elders Sabbas of Krypetsk (August 28; St. Dositheos of Verkhneostrov (October 8); St. Onouphrios of Malsk (June 12); St. Joachim of Opochsk (September 9); St. Hilarion of Gdovsk (October 21; St. Chariton of Kudinsk, founder and igumen of a monastery at Lake Kudina near Toroptsa; and the locally venerated brothers from Pskov Ignatios, Charalampos and Pamphilios, buried at the Spaso- Eleazar monastery. Saint Sérapion SAINT SERAPION DU MONASTÈRE SPASO-ELEAZAR À PSKOV (+1481) Originaire de Youriev en Russie, il s’installa dans la région de Pskov auprès de Saint Euphrosyne dont il suivit la rigoureuse Ascèse. Il s’efforçait de ne jamais rester oisif et consacrait son temps à la prière et à la lecture de l’Ecriture Sainte. Il avait coutume de dire qu’un seul "Kyrie" chanté à l’église par les Moines rassemblés en un seul corps devant Dieu par la prière liturgique valait mieux que les Douze Psaumes récités dans sa cellule selon la Règle monastique. Connaissant le lituanien et le finnois, il consacra une partie de sa vie à affermir la Foi orthodoxe chez ceux qui parlaient ces langues. ou The Monk Serapion of Pskov was born at Yur'ev (now Tartu), which then was under the rule of Germans, who sought to stamp out Orthodoxy. His parents were parishioners of a Russian church in the name of Saint Nicholas. The Monk Serapion was versed in the Holy Scripture and more than once he entered into the defense of Orthodoxy. When they wanted to convert him by force to the foreign faith, he departed to the Tolvsk wilderness, not far from Pskov, where the Pskov ascetic monk Evphrosyn (Comm. 15 May) began his prayerful work. Under his nurturing the Monk Serapion began to acquire the wisdom of wilderness life. But soon he happened to undergo temptations: on the basis of his own powers he wanted without blessing to quit his guide and in complete solitude to start independent ascetic life. But the Lord brought the inexperienced novice to his senses: having seriously hurt his leg, he repented his self-will and disobedience and returned to the elder. Having taken on the great schema, for 55 years he dwelt constantly with the Monk Evphrosyn, strictly keeping the vow of silence. Brethren began gradually to gather around the Monk Evphrosyn, for which the elder built a 24 temple in the name of the Three Hierarchs and gave a skete ustav (rule). The Monk Serapion zealously fulfilled everything commanded of him and was a role-model for the monks. The monk so strictly fulfilled the monastic vow of uncovetousness, that a copyist of his life called him "an unburied corpse." He bore every insult with extraordinary humility, always blaming only himself alone, and he himself asked forgiveness of his insulter. The monk deeply sensed the power of in-common church-prayers and he said, that "the order of the twelve psalms" sung alone in the dell cannot equal one "Lord, have mercy" sung in church. The Monk Serapion died on 8 September 1480, on the feastday of the Nativity of the MostHoly Mother of God. Since the day of repose of the Monk Serapion coincides with the twelve great-feasts, his memory is made on 7 September. A tropar and kondak to the monk were compiled. The Monk Evphrosyn himself gave over to the earth the body of his disciple, who from his fervent deeds had transformed himself into mere "bones, covered by skin." The Monk Serapion was not separated from his spiritual father even after death: their holy relics were placed alongside each other, and to the Monks Evphrosyn and Serapion there was composed a common service on 15 May, wherein the Monk Serapion is glorified as the first co-ascetic, "companion and friend" of the Monk Evphrosyn. ou He was born in (what is now) Lithuania, but entered monastic life in the Pskov district. His spiritual father was St Euphrosynus (May 15), under whose care he lived for more than fiftyfive years. He became known for his exceptional humility and asceticism. He tried never to be idle, giving any free moment to prayer and reading of Scripture. He emphasized the importance of the common prayer of the Church, saying that reciting the entire Twelve Psalm rule in one's cell was not worth one Kyrie Eleison chanted by the brethren assembled together in church. His knowledge of Lithuanian and Finnish allowed him to strengthen the faith among the peoples of those lands. When he died, at the age of ninety, his clothing was so threadbare that no one wanted it. Soon after his repose, a blind man recovered his sight at St Serapion's tomb, which has been the site of many Miracles ever since. SAINTS MARTYRS CASSIUS, VICTORIN, MAXIME ET LEURS COMPAGNONS EN AUVERGNE (+ 264) Le païen Chrocus avait envahi la Gaule à la tête des Alamans, tribu teutonne. Il parvint jusqu'à Clermont en Auvergne. Il y mit à mort un grand nombre de Chrétiens parmi lesquels un Prêtre nommé Cassius ainsi que Victorin, Maxime et d'autres. On trouvera au 1er novembre des détails sur les premiers Apôtres de l'Auvergne. SAINT EVÊQUE RHÉTICE D'AUTUN, CONFESSEUR (+ 334) Rhétice (ou Rétice, Reticius) d'une noble famille des Gaules naquit à Autun à l'époque où y enseignait le fameux Eumène. Il s'y montra un brillant écolier en même temps qu'un édifiant jeune homme. A l'âge de contracter mariage, il trouva une compagne honorable et passa plusieurs années à faire le bien dans un calme modeste, béni de Dieu et des hommes. Devenu veuf, il fut appelé à gouverner l'Eglise d'Autun; il sacrifia son repos, se sacrifia lui-même et se donna tout entier. Il montra dès lors ce que peut un Evêque quand vient se joindre à la piété et au zèle la haute influence que donnent la naissance, les talents et la vertu. Ce choix et cette élévation de Rhétice à l'épiscopat parurent providentiels dans les circonstances où se trouvait l'Eglise. A Constance Chlore venait de succéder Constantin qui montrait pour Autun et pour 25 les Chrétiens beaucoup de bienveillance mais l'idolâtrie avait aussi de zélés défenseurs parmi lesquels se distinguait Eumène. Il fallait à celui-ci opposer un homme d'une haute valeur, estimé et considéré de tout le monde, distingué par sa position sociale, son mérite et ses talents oratoires et Rhétice était cet homme. Constantin vint à Autun en 311 et accorda de grandes faveurs. Rhétice après avoir préparé l'esprit du prince à sa conversion, fut choisi pour l'instruire de la Vérité de la Foi et mérita d'être appelé le premier catéchiste de Constantin. Ces deux hommes semblaient faits l'un pour l'autre; ils surent se comprendre dès qu'ils se connurent et dès lors Rhétice jouit toujours auprès de Constantin de la plus haute considération. La voix de l’Evêque se fit entendre dans les Conciles, ses paroles furent recueillies avec un soin respectueux. Appelé au Concile de Rome du 2 octobre 313, il fut placé auprès du Pape Miltiade pour juger la cause des donatistes. En 314, un Concile pour la même cause fut assemblé à Arles : Rhétice faisait partie des treize Evêques de Gaule qui s'y trouvèrent. Il y fit paraître une profonde doctrine unie à la force de l'éloquence : on maintint dans ce Concile le jugement porté précédemment et l'on rédigea en outre vingt-deux Canons disciplinaires. L'Evêque Rhétice d'Autun fut grand par l'estime du Pape et de l'Empereur, grand dans les réunions d'Evêques dont il était la Lumière, grand par son éloquence, sa vertu et sa célébrité, grand par les éloges que lui ont prodigués deux des plus illustres docteurs de son siècle, Augustin et Jérôme : le premier l'appelle un Homme de Dieu. De plus ce Saint Prélat a été la Lumière de la postérité par les éloquents écrits qu'il laissa après lui : ce sont, d'après Saint Jérôme, un traité considérable contre les novatiens et des commentaires sur le Cantique des Cantiques; du premier ouvrage un seul fragment nous reste qui fait vivement regretter la perte d'un tel trésor. Quant aux commentaires sur le Cantique des Cantiques, ils sont également perdus, sauf un passage relatif à l'Eucharistie. Rhétice ne se contenta point d'avoir parlé admirablement du Baptême, il rendit plus vénérable ce grand acte de l'initiation chrétienne en faisant venir de l'eau du Jourdain pour la mêler à celle du baptistère de son église (Saint-Jean le Grand ou Saint-Andoche, on ne sait s'ils existaient déjà). Il rendit son âme à Dieu vers 334 et son corps fut inhumé près de celui de son épouse non loin de la tombe de Saint Symphorien au cimetière de la Via Strata à l'ombre de l'église de Saint-Étienne. La fête est au 15 mai. SAINT FRANCHY (OU FRANCOVEE, FRANCOVEUS OU FRANCONEUS), CONFESSEUR (+7°.S.) Franchy naquit dans les Amognes en Nivernais à la fin du sixième siècle d'une famille riche et pieuse. Elevé dès l'enfance dans les habitudes de la plus haute vertu et diligemment instruit, il devint un Chrétien accompli, assidu aux veilles et à la prière. Les "Actes des Saints" font remarquer qu'il portait bien son nom car il était "affranchi" de toutes les vanités humaines. Jeune homme, il faisait l'aumône avec une grande charité; il alla un jour jusqu'à donner un vase d'argent de la vaisselle familiale. Cette âme profonde méditait souvent cette Parole du Seigneur : "Qu'il est difficile aux riches d'entrer dans le Royaume de Dieu!" Il se retira bientôt au Moustier Saint-Martin non loin des terres de sa famille. Ce monastère, appelé à partir du quatorzième siècle "de la Bretonnière" par les papistes, était situé sur le territoire actuel de la paroisse Sainte-Marie, canton de Saint-Saulge nièvre. Franchy y pratiqua une observance très rigoureuse, ce qui lui fit éprouver la Vérité de cette sentence de Saint Paul : "Tous ceux qui veulent vivre avec piété dans le Christ Jésus auront à souffrir persécution." Une fois quelques-uns de ses frères jaloux de ses vertus, lui cachèrent 26 les instruments de la boulangerie. Il ne se départit pas pour autant de sa patience accoutumée et à leur confusion, présenta à la communauté un pain parfaitement réussi. Le monastère ayant été dévasté et brûlé, Franchy gagna la solitude avec un de ses fervents compagnons, Antoine. A la fin de sa vie, il désira revoir son pays natal mais ses forces l'abandonnèrent en chemin. La tradition rapporte qu'Antoine parvint à s'emparer de deux taureaux sauvages, à les dominer et qu'ils transportèrent le Vénérable Ermite qui s’endomit peu après; c'était vers le milieu du septième siècle. Mais d'après le papiste Pierre le Venier, pénitencier d'Auxerre (dix-septième siècle), l'époque où vécut notre Saint ne saurait être précisée. Un village situé à trois kilomètres de Saint-Martin de la Bretonnière porte le nom de Saint- Franchy. Le lieu de la solitude distant de mille huit cents mètres du village, conserve également son nom mais il ne reste pas de vestige de l'ermitage. A l'emplacement de l'église paroissiale actuelle se trouvait autrefois un sanctuaire : la chapelle de Saint-Franchy. On construisit un monastère à l'endroit que le Saint avait illustré dans son enfance et sanctifié par ses mérites. En 1031, l'Evêque Hugues II abandonna ce monastère aux Chanoines de son chapitre. Le légendaire de l'église d'Autun porte que les Précieuses Reliques de Saint Franchy furent déposées dans l'église Saint-Symphorien d'Autun. St Achille l'Evêque de Larissa- St André l'Ermite- St Panigyrios le Thaumaturge à Chypre- St Isaie des Grottes de Kiev- St Dimitri de Moscou- St Isaie l'Evêque de Rostov-Sts Martyrs Cassius, Victorin, Maxime en Auvergne- Les sept Apôtres fondateurs de l'Espagne: Sts Torquat, Ctesiphon, Second, Indalece , Cecilius, Hesychius et Euphrase (Ier siècle). -Sts Chrysanthe et Fortunat, Prêtres, ordonnées par St Syrus, premier Evêque de Pavie en Lombardie (Ier siècle). -St Dimidrien l'Evêque de Vérone en Vénétie (IIIe siècle). -Stes Quirille et Sophie, vierges, martyres vénérées à Rome. -St Retice Evêque d'Autun en Bourgogne, catéchiste du St empereur Constantin le Grand (334). -St Pacôme le Grand, organisateur du monachisme cénobitique en Egypte (346) -St Barbaros le Myrrhoblyte, soldat romain, martyr à Méthone sous Julien l'Apostat (361).- Ste Césarie, vierge devenue ermite près d'Otrante dans les Pouilles pour sauver sa pureté. -St Primaël, père spirituel de St Corentin, Prêtre et ermite près de Quimper en Bretagne (vers 450). -St Hilaire, fondateur du Monastère de Golliata dans les Apennins, aux confins de la Romagne (496 ou 558). -St Jean l'Evêque de Châlon-sur-Saône en Bourgogne (VIIe siècle). (Il fut canonisé en 879, lors d'un séjour à Châlon-sur-Saône, par le pape Jean VIII qui rétablit le siège de Rome dans l'Orthodoxie avant de connaître le martyre le 16 décembre 882.) -Ste Dymphne, princesse irlandaise, martyre de la viriginité et son père spirituel St Gereberne, martyr avec elle à Geel en Brabant flamand (VIIe siècle). On invoque Ste Dymphne pour la guérison des possédés, des schizophrènes, des épileptiques, des simples d'esprit, des maniaques et des somnambules et contre l'inceste. On invoque St Géréberne pour obtenir l'atténuation des douleurs causées par la goutte. -St Ours l'Evêque de Fano en Italie (VIIe siècle). -St Rupert, duc de Bingen, ermite en un lieu qui porte aujourd'hui son nom (Rupersberg) et sa mère Ste Berthe, Ascète (Rhénanie, IXe siècle). -St Pacôme l'Abbé de Nerekhta (1384) et St Sylvain de Nerekhta. -St Euphrosinius, nommé Eliazar au St Baptême, Ascète et thaumaturge dans la région de Pskov (1481) et son disciple St Serapion (1480). -St Dimitri de Moscou tsarévitch, fils d'Ivan le Terrible et frère de Théodore, mort à neuf ans, thaumaturge (1591). -St Macaire (Gloukharev), hiéromoine missionnaire, illuminateur de l'Altaï (1843). -St Arethas de Verkhotourié et Valaam (Russie 1903). 27 Lecture de l’Epître Pour le Vénérable Père Pacôme le Grand Gal V : 22-VI : 2 22 Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance; 5.23 la loi n'est pas contre ces choses. 5.24 Ceux qui sont à Jésus Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. 5.25 Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi selon l'Esprit. 5.26 Ne cherchons pas une vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres. 6.1 Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. 6.2 Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. Pour l’usage slave 2Cor IV : 6-15 4.6 Car Dieu, qui a dit: La lumière brillera du sein des ténèbres! a fait briller la lumière dans nos coeurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. 4.7 Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous. 4.8 Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l'extrémité; dans la détresse, mais non dans le désespoir; 4.9 persécutés, mais non abandonnés; abattus, mais non perdus; 4.10 portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. 4.11 Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle. 4.12 Ainsi la mort agit en nous, et la vie agit en vous. 4.13 Et, comme nous avons le même esprit de foi qui est exprimé dans cette parole de l'Écriture: J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé! nous aussi nous croyons, et c'est pour cela que nous parlons, 4.14 sachant que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi avec Jésus, et nous fera paraître avec vous en sa présence. 4.15 Car tout cela arrive à cause de vous, afin que la grâce en se multipliant, fasse abonder, à la gloire de Dieu, les actions de grâces d'un plus grand nombre. Lecture de l’Evangile Matthieu IV : 23- V : 13 4.23 Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple. 4.24 Sa renommée se répandit dans toute la Syrie, et on lui amenait tous ceux qui souffraient de maladies et de douleurs de divers genres, des démoniaques, des lunatiques, des paralytiques; et il les guérissait. 4.25 Une grande foule le suivit, de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée, et d'au-delà du Jourdain. 5.1 Voyant la foule, Jésus monta sur la montagne; et, après qu'il se fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui. 5.2 Puis, ayant ouvert la bouche, il les enseigna, et dit: 5.3 Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux! 5.4 Heureux les affligés, car ils seront consolés! 5.5 Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre! 5.6 Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés! 5.7 Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde! 5.8 Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu! 5.9 Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu! 5.10 Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux! 5.11 Heureux serez-vous, lorsqu'on vous outragera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. 5.12 Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux; car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous. 28 5.13 Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu'à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes. Pour l’usage slave Luc XIV : 25-35 14.25 De grandes foules faisaient route avec Jésus. Il se retourna, et leur dit: 14.26 Si quelqu'un vient à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. 14.27 Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suis pas, ne peut être mon disciple. 14.28 Car, lequel de vous, s'il veut bâtir une tour, ne s'assied d'abord pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi la terminer, 14.29 de peur qu'après avoir posé les fondements, il ne puisse l'achever, et que tous ceux qui le verront ne se mettent à le railler, 14.30 en disant: Cet homme a commencé à bâtir, et il n'a pu achever? 14.31 Ou quel roi, s'il va faire la guerre à un autre roi, ne s'assied d'abord pour examiner s'il peut, avec dix mille hommes, marcher à la rencontre de celui qui vient l'attaquer avec vingt mille? 14.32 S'il ne le peut, tandis que cet autre roi est encore loin, il lui envoie une ambassade pour demander la paix. 14.33 Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple. 14.34 Le sel est une bonne chose; mais si le sel perd sa saveur, avec quoi l'assaisonnera-t-on? 14.35 Il n'est bon ni pour la terre, ni pour le fumier; on le jette dehors. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. REFLEXION - Lorsqu'un tyran commet un acte violent contre un Juste uniquement par avidité alors la violence rapporte du bénéfice à l'un et du détriment à l'autre, c'est-à-dire au détriment au tyran et bénéfice à celui qui a souffert violemment. Boris Goudounov assassina Dimitri, le Prince royal, l'héritier âgé de huit ans afin de s'assurer le contrôle du trône sans compétiteur. Les jours impériaux de Boris furent rapidement achevés et le tyran livré à la pourriture et damnation tandis que Dimitri fut glorifié Saint. Après quinze ans dans la tombe, le corps de Dimitri fut exhumé et trouvé incorrompu et des Miracles eurent lieu par lui. Quarante-cinq guérisons miraculeuses [reconnues] ont eu lieu à travers son corps. Dès lors, à qui bénéficie la tyrannie et à qui apporte-t-elle un détriment? Si le tyran avait su que par sa tyrannie il aiderait son opposant à être compté parmi les Saints et qu'il se préparerait pour lui défaite et damnation, il aurait abandonné sa violence planifiée. Mais les pensées contorsionnées sont les précurseurs et compagnes de la tyrannie. CONTEMPLATION - Pour contempler l'Action de Dieu le Saint Esprit sur les Saints Apôtres : 1. Comment, par le Saint Esprit, les Apôtres ont reçu des visions mystiques de l'autre monde; 2. Comment, par le Saint Esprit, les Saints Apôtres ont perçut les Mystères dans les coeurs des hommes. HOMELIE - A propos de la destruction prophétisée et actuelle des idoles d'Egypte. "Il brisera les obélisques du temple du Soleil qui se trouve en Egypte et incendiera les temples des dieux de l'Egypte." (Jérémie 43,13). Qui les brûlera? Nabuchodonosor, le roi de Babylone, Mon serviteur, dit le Seigneur. Cette prophétie s'accomplit. Nabuchodonosor conquit l'Egypte et il détruisit les maisons des faux dieux par le feu; les idoles des Egyptiens. Il les brûla mais ne les détruisit pas à jamais. Car après vint la destruction de Babylone, à nouveau d'après la prophétie du Saint Prophète Jérémie et Babylone devint et est encore de nos jours "un tas de pierres, un repaire de chacals, un objet d'épouvante et de dérision, sans plus d'habitants." (Jérémie 51,37). Mais dans une tradition que nous a rapportée Saint 29 Epiphane de Salamine (Chypre), il restait l'autre prophétie de Jérémie à propos de la destruction finale des idoles d'Egypte : "Toutes les idoles tomberont," dit la prophétie, "et tout ce qui a été fait de la main sera détruit au temps où la Vierge Mère viendra avec le jeune Enfant né dans une caverne et placé dans une mangeoire." Et cette prophétie fut préservée par les prêtres païens eux-mêmes qui au temps de Jérémie introduisirent la coutume de dépeindre la Vierge allongée sur un lit et son jeune Enfant enveloppé dans des linges de nourrisson couché dans la mangeoire. Nabuchodonosor, le serviteur par la Permission de Dieu, n'a pu que raser le mal mais n'a pas pu le déraciner. Et comme l'herbe coupée, le mal tondu repousse. Lorsque le Seigneur vint sur terre, Il coupa le mal jusqu'à la racine. Nabuchodonosor, le serviteur, brûla les temples et les idoles mais les temples furent rebâtis et de nouvelles idoles furent fabriquées car elles n'avaient pas été extirpées de l'âme humaine. Lorsque le Seigneur vint et entama Son Règne dans les âmes des Egyptiens, les temples et les idoles tombèrent à jamais. Il en fut de même avec les Juifs désobéissants qui livrèrent combat à Dieu. Nabuchodonosor, le serviteur, les a emmenés enchaînés pour soixante-dix ans et le Seigneur offensé les a dispersés à travers le monde entier où nombre d'entre eux se trouvent encore dispersés deux millénaires plus tard. Cette dispersion du peuple juif à travers le monde entier fut clairement prophétisée par Jérémie. Et ainsi le temps justifia le Prophète de Dieu en toutes ses paroles. Ô Seigneur Omniscient, accorde-nous d'adhérer aux Paroles de Ton Vrai Prophète. Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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