dimanche 20 mai 2012

Vie de Sainte Pélagie de Tarse et autres Vies de Saints.

4 –17 mai 2012 Cycle mobile (Pascalion): Jeudi de la Cinquième Semaine Lecture de l’Epître Actes XIV : 20-XV : 4 14.20 Mais, les disciples l'ayant entouré, il se leva, et entra dans la ville. Le lendemain, il partit pour Derbe avec Barnabas. 14.21 Quand ils eurent évangélisé cette ville et fait un certain nombre de disciples, ils retournèrent à Lystre, à Icone et à Antioche, 14.22 fortifiant l'esprit des disciples, les exhortant à persévérer dans la foi, et disant que c'est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. 14.23 Ils firent nommer des anciens dans chaque Église, et, après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur, en qui ils avaient cru. 14.24 Traversant ensuite la Pisidie, ils vinrent en Pamphylie, 14.25 annoncèrent la parole à Perge, et descendirent à Attalie. 14.26 De là ils s'embarquèrent pour Antioche, d'où ils avaient été recommandés à la grâce de Dieu pour l'oeuvre qu'ils venaient d'accomplir. 14.27 Après leur arrivée, ils convoquèrent l'Église, et ils racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi. 14.28 Et ils demeurèrent assez longtemps avec les disciples. 15.1 Quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères, en disant: Si vous n'êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. 15.2 Paul et Barnabas eurent avec eux un débat et une vive discussion; et les frères décidèrent que Paul et Barnabas, et quelquesuns des leurs, monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les anciens, pour traiter cette question. 15.3 Après avoir été accompagnés par l'Église, ils poursuivirent leur route à travers la Phénicie et la Samarie, racontant la conversion des païens, et ils causèrent une grande joie à tous les frères. 15.4 Arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par l'Église, les apôtres et les anciens, et ils racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux. Lecture de l’Evangile Jean IX : 39-X : 9 9.39 Puis Jésus dit: Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient point voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles. 9.40 Quelques pharisiens qui étaient avec lui, ayant entendu ces paroles, lui dirent: Nous aussi, sommes-nous aveugles? 9.41 Jésus leur répondit: Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites: Nous voyons. C'est pour cela que votre péché subsiste. 10.1 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n'entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand. 10.2 Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis. 10.3 Le portier lui ouvre, et les brebis entendent sa voix; il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent, et il les conduit dehors. 10.4 Lorsqu'il a fait sortir toutes ses propres brebis, il marche devant elles; et les brebis le suivent, parce qu'elles connaissent sa voix. 10.5 Elles ne suivront point un étranger; mais elles fuiront loin de lui, parce qu'elles ne connaissent pas la voix des étrangers. 10.6 Jésus leur dit cette parabole, mais ils ne comprirent pas de quoi il leur parlait. 10.7 Jésus leur dit encore: En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis. 10.8 Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands; mais les brebis ne les ont point écoutés. 10.9 Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages. Cycle fixe : Commémorations SAINT EVEQUE CONLETH (OU CONLEAT) DE KILDARE (+519) 20 avril - 4 – 10 mai Conleth, un Reclus irlandais à Old Connell (Comté de Kildare) sur le Liffey, fut un artisan 2 métallurgiste et un copiste et enlumineur. Sainte Brigitte, selon sa "vita" par Cogitosus, vint à le connaître et l'invita pour lui fabriquer les vases sacrés pour son couvent et pour devenir le Père Spirituel de ses Moniales à Kildare. Finalement, il devint le premier Evêque de Kildare que l'Annuario Pontificio cite comme fondé en 519. Conleth, Tassach d'Elphin (l'artisan de Saint Patrick) et Daigh (l'artisan de Kieran de Saigher) furent acclamés comme les "trois artisans principaux d'Irlande" durant leur période. Conleth qui dirigeait l'école de métallurgie et de scribes de Kildare, est traditionnellement considéré comme le sculpteur de la crosse de Saint Finbar de Termon Barry que l'on peut voir de nos jours à l'Académie Royale Irlandaise. Il fabriqua aussi la couronne dorée qui était suspendue au-dessus du tombeau de Brigitte. Une note dans un martyrologe irlandais dit qu'il a été dévoré par des loups en chemin vers Rome, un voyage entrepris contre les souhaits de Brigitte. Ceci pourrait être une explication de son nom : coin "aux loups" et leth "moitié." Cogitosus qui écrit comme biographe de Sainte Brigitte un siècle après sa Naissance Céleste, a des choses intéressantes à dire de son monastère, de sa tombe et de la présence de nombreuses "images peintes" : .."....l'Ermite-Evêque qui rejoint Brigitte à Kildare était Saint Conleth, vénéré maintenant comme le Saint Protecteur du diocèse de Kildare. Il fut artisan en métallurgie; il existe encore une crosse dont on lui attribue la réalisation. Dans les vieux écrits, on l'appelait le"brasero de Brigitte." Une communauté de Moines grandit sous sa direction qui excellera dans la réalisation de splendides calices et autres objets en métal nécessités pour le service d'église et dans l'écriture et l'ornement de Missels, d'Evangiles et de Psautiers. ..".....Son Monastère double comme nous l'avons dit, était unique en Irlande. Il continua son existence durant plusieurs générations. Cogitosus qui écrivit la vie de Brigitte à la demande des Moniales au septième siècle, décrit la grande église monastique à Kildare comme elle existait à son époque à lui quand les corps de Conleth et Brigitte gisaient dans leur tombe du côté de l'Evangile et de l'Epitre de l'Autel, "posé dans des monuments décorés avec divers ornements d'or et d'argent et des pierres précieuses avec des couronnes d'or et l'argent pendant au-dessus d'eux." .."..... En dehors des tombeaux, la description de l'église aux de Cogitosus s'applique probablement au bâtiment tel qu'il était quand Conleth et Brigitte l'ont construit. Nous gagnons une image intéressante des anciennes églises irlandaises en bois pour la plupart. Cogitus écrit : "L'église occupait un large emplacement et fut élevée à une hauteur imposante et parée d'images peintes. Il avait dedans trois oratoires spacieux séparés par des cloisons de planches, sous le toit de la plus grande maison, à l'intérieur de laquelle une cloison décorée et peinte avec des figures et couverte de tentures de tissus, prolongées dans toute la largeur de la partie Est de l'église, d'un mur de l'église à l'autre." Ce qui fait penser que le sanctuaire devait être préservé par un écran orné un peu comme les iconostases dans une église grecque. "La cloison," poursuis Cogitosus, "possède deux ports à sa fin. Par la première, l'Evêque entre dans le sanctuaire, accompagné de ses Moines et ceux-là qui vont offrir le Sacrifice Non Sanglant Dominical; par l'autre, placée à gauche de cette paroi, entraient l'Abbesse avec ses Vierges et les veuves fidèles pour participer à la Fête du Corps et le Sang de Jésus-Christ." Cogitosus continue en disant qu'une cloison centrale part de la partie inférieure de l'église 3 jusqu'à la cloison du sanctuaire, divisant la nef en deux parties. Ces divisions étaient accessibles par des portes ornées séparées, à gauche et à droite de l'église; les hommes se plaçaient dans la partie droite (côté Evangile), les femmes à gauche. "Ainsi dans un très grand temple, une multitude de peuples de divers ordres et rangs séparés par une partition mais d'un seul esprit, louant Dieu Tout-Puissant." On ici trouvera d'autres détails en anglais, un texte long et passionnant : http://www.cin.org/Saints/bridget.html SAINT NICEPHORE L’HESYCHASTE DE L'ATHOS, CONFESSEUR (+1340) Originaire d'Italie, Saint Nicéphore se convertit à la Foi orthodoxe. Abandonnant sa patrie et sa famille par Amour de la Vérité, il se rendit à Constantinople. Après l'union de compromis avec l'église latine signée au concile de Lyon (1274) par l'empereur Michel VIII Paléologue, il fut condamné à l'exil. C'est peut-être à cette occasion qu'il rédigea un traité sur la Procession du Saint-Esprit. Désireux de confesser la Vraie Foi non seulement par la parole et par ses écrits mais aussi par toute sa vie, il embrassa la vie monastique sur la Sainte Montagne de l'Athos, foyer du lieu de passage de la terre au Ciel. Il montra pendant de longues années une humble obéissance à ses Anciens et fut ainsi initié aux principes de la Sainte Hésychia, la "Science des sciences." Il fonda ensuite une petite communauté sur les pentes les plus reculées de l'Athos où l'essentiel de la vie était consacré à la garde des pensées et à la prière. Pour préparer ses disciples au combat contre les puissances des ténèbres, Saint Nicéphore rédigea une anthologie tirée des Vies et des oeuvres des Saints Pères, sur : "La Sobriété, la garde du coeur et la prière." Constatant cependant que nombre de débutants ne parvenaient pas à maîtriser l'instabilité de leur intellect (noûs) pour prier sans distraction, il leur proposa 4 une méthode simple et élémentaire qui leur permettrait de trouver le lieu du coeur et d'y invoquer avec attention le Nom Béni de Jésus-Christ. "Vous qui brûlez d'obtenir la Grandiose Révélation Lumineuse et Divine de Notre Seigneur Jésus-Christ, vous qui voulez saisir sensiblement dans votre coeur le Feu plus que Céleste (...) Vous qui voulez saisir d'une connaissance expérimentale le Royaume de Dieu présent audedans de vous, venez que je vous expose la science (...) qui introduit sans fatigue ni sueur celui qui la pratique dans le port de l'impassibilité (apatheia) (...). Car il n'est qu'un moyen d'accéder au Pardon et à la Familiarité de Dieu : rentrer en nous-mêmes en nous retranchant du commerce du monde et des vains soucis pour nous attacher indéfectiblement au Royaume des Cieux qui est au-dedans de nous."* * Ce traité est un des principaux de la Philocalie, cfr. Philocalie des Pères Neptiques fasc. 10, Abbaye de Bellefontaine, 1990. Avant d'exposer sa "méthode," Saint Nicéphore recommande à ses disciples de mener une vie paisible, nette de tout souci et d'être en paix avec tous. Puis entrant dans leur chambre et s'asseyant dans un coin, il leur conseille de recueillir leur intellect et de l'introduire avec leur souffle jusqu'au lieu du coeur. Si cet exercice paraît difficile et contraignant au début à cause de l'instabilité de l'intellect qui se révolte contre ce resserrement, il trouvera peu à peu avec l'habitude une joie indicible à revenir sans cesse au rythme de la respiration dans ce siège de l'âme, "tel l'homme qui rentrant chez lui après une absence ne retient plus sa joie de pouvoir retrouver sa femme et ses enfants." Qu'il parvienne au lieu du coeur ou qu'il se contente de coller son attention à la respiration, l'intellect ne doit jamais rester oisif et inactif mais il lui faut rejeter toute pensée pour crier intérieurement et sans trêve le : "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu Vivant, aie pitié de moi, grand pécheur!" Cette pratique, assure Nicéphore en témoignant de sa propre expérience, lui ouvrira indubitablement le lieu du coeur et "Avec la joyeuse et toute désirable attention, tu verras venir à toi tout le choeur des vertus, l'Amour, la joie, la paix et le reste. Grâce à elles, toutes tes demandes seront exaucées en Notre Seigneur Jésus-Christ...."* * Ces méthodes d'association de la Prière de Jésus avec la respiration sont souvent mais bien à tort, assimilées aux techniques spirituelles qu'on trouve dans de nombreuses mystiques (yoga, bouddhisme, soufisme islamique etc.). Outre la différence fondamentale dans le but recherché par l'Ascète chrétien, il faut noter qu'il s'agit non pas d'une technique basée sur toute une physiologie du corps subtil et devant amener méthodiquement à un état spirituel mais d'un simple moyen pratique pour aider les débutants à combattre contre les distractions. Ces analogies ont conduit de nombreuses personnes à l'illusion ou à des excès préjudiciables à leur santé, sans aucun effet spirituel. C'est pourquoi les Pères Spirituels modernes comme Saint Ignace Briantchaninoff ou Saints Théophane le Reclus, préfèrent recommander à leurs disciples de fixer leur attention sur les mots même de la prière plutôt que de se confier en une méthode précise. Cela dit, diverses méthodes simples comme celle de la respiration peuvent être pratiquées sous la direction d'un Père Spirituel expérimenté mais il faut bien savoir que la Grâce reste un don gratuit accordé par Dieu quand Il le veut à ceux qui L'invoquent d'un coeur contrit et humilié. Telle est la fameuse "Méthode d'oraison" des Hésychastes qui connut un si grand succès chez les amants de la prière et provoqua aussi de si violentes oppositions de la part des esprits rationalistes et partisans d'une vie chrétienne extérieure. Parmi les disciples de Saint Nicéphore se trouvait aussi Saint Théolepte de Philadelphie (1250-1326) retiré à l'Athos pour sa Confession de l'Orthodoxie.* Il fut initié par lui à cette méthode de prière et la transmit à Saint Grégoire Palamas qui en montra les fondements théologiques et l'importance centrale dans la spiritualité orthodoxe.** * Ce Saint qui contribua grandement au développement de la Prière de Jésus dans des milieux de Pieux Laïcs, ne possède malheureusement pas de mémoire liturgique et ne pourra pas être inséré dans ce Synaxaire. ** C'est Saint Grégoire Palamas qui nous procure l'essentiel des éléments biographiques que nous possédons sur Saint Nicéphore, cfr. Triades pour la défense des Saints Hésychastes 11, 2, 2. 5 Parvenu à un grand âge, Saint Nicéphore écrivit pour ses disciples un testament dans lequel il leur recommande de garder intègre leur Foi en la Sainte Trinité puis il s'endormit en paix. Sur la Sainte Hésychia, voici un article de Marie-Hélène Congourdeau, chargée de recherche au CNRS : UNE GRANDE SPIRITUALITE ORTHODOXE : L'HESYCHASME L'hésychasme est un mouvement spirituel de l'Église d'Orient, marqué principalement par la répétition du nom de Jésus ; il remonte aux premiers siècles du christianisme, où il concernait principalement les provinces orientales de l'empire byzantin : Égypte, Palestine, Syrie. Il connut un renouveau spectaculaire au XIVe siècle, au coeur de l'empire byzantin et au mont Athos, suscitant une polémique autour de sa légitimité théologique, et finit par être adopté comme doctrine officielle de l'orthodoxie. Après la chute de l'Empire byzantin, il eut une existence souterraine, en pays d'islam puis dans les monastères slaves. La publication d'un recueil de textes hésychastes, la Philocalie, à la fin du XVIIIe siècle, provoqua un nouvel essor de ce mouvement spirituel, qui de nos jours déborde sur les Églises d'Occident. Nous avons demandé à Marie-Hélène Congourdeau de nous en donner les premières définitions. Le mot hésychasme a un double sens dans l'Église byzantine. Il désigne soit une vie solitaire, hésychaste est alors synonyme d'ermite, soit une forme de prière intérieure, continuelle, qui mène l'orant à prendre conscience de la présence du Christ en lui. Ces deux sens cohabitent dans les sources. Ainsi, au VIe siècle, Jean Climaque, abbé du monastère du Sinaï, l'actuel monastère Sainte-Catherine, écrit dans son Échelle : « Mieux vaut un cénobite pauvre qu'un hésychaste distrait » (Échelle, degré 27, 59), où l'hésychaste s'oppose au cénobite, le moine menant la vie commune dans un monastère ; mais il écrit aussi : « Hésychaste est celui qui dit : je dors mais mon coeur veille » (degré 27, 18), qui évoque la prière continuelle. Plus généralement, on appelle hésychasme le mouvement spirituel qui remonte aux origines du monachisme et qui, par la prière intérieure, recherche la présence sensible de Dieu et la déification de l'orant. D'abord réservé aux ermites, il s'est répandu peu à peu dans les monastères, pour se diffuser dans le monde à partir du XIVe siècle. Les grands thèmes de la prière hésychaste La garde du coeur Hésychasme vient du grec hèsychia qui évoque le silence et la tranquillité. Jean Climaque écrit : « Le commencement de l'hèsychia est d'éloigner tout bruit, parce que le bruit trouble les profondeurs de l'âme. Et sa perfection est de ne craindre aucun trouble et d'y demeurer insensible. » (degré 27, 4) Pour atteindre cet état, il faut se garder de toute pensée. La pensée – ou raisonnement – distrait de Dieu, et le démon utilise les pensées pour troubler le moine ; le moine mène donc le combat contre ces pensées pour acquérir la paix du coeur. Selon Jean Climaque, « l'ami de l'hèsychia est celui dont la pensée, toujours en éveil, se tient avec courage et intransigeance à la porte du coeur pour détruire ou repousser les pensées qui surviennent. » (degré 27, 3). La prière de Jésus La route vers l'hèsychia passe par la prière de Jésus. Il s'agit d'une prière monologique, c'est-àdire composée d'une phrase courte, indéfiniment répétée, qui unifie alors que l'abondance de 6 paroles disperse. Abba Macaire, un moine du désert de Scété au IVe siècle, disait déjà : « Point n'est besoin de se perdre en paroles ; il suffit d'étendre les mains et de dire : "Seigneur, comme il vous plaît et comme vous savez, ayez pitié." » (Apophtegmes des Pères du désert). Très tôt, le nom de Jésus devient le centre de cette invocation. Diadoque, évêque de Photicé en Grèce au Ve siècle, écrit : « L'esprit réclame de nous, lorsque nous fermons toutes ses issues par le souvenir de Dieu, une oeuvre qui satisfasse pleinement sa capacité d'exercice. Il faut donc lui donner le "Seigneur Jésus" comme la seule occupation pour arriver entièrement à ce but. » (c. 59). Dès le VIe siècle, la prière de Jésus fait partie de l'équipement du moine. « Arme-toi de la prière, écrit Jean Climaque, flagelle tes ennemis [les démons] avec le nom de Jésus » (degré 20, 7). Elle devient progressivement la caractéristique de l'hésychasme. Hésychius, moine au monastère de Batos, près du Sinaï, écrit : « Ne cessons de faire tournoyer le nom de Jésus dans les espaces de notre coeur comme l'éclair tournoie au firmament quand s'annonce la pluie. » (c. 105, in Philocalie, I, p. 207). Les fruits de l'hésychia : la vision de lumière À l'expérience de la garde du coeur et de la prière de Jésus se joint une mystique de lumière. Bien qu'on en trouve des traces dès les Pères du désert, cette mystique se développe surtout au Ve siècle, dans un corpus de textes que les historiens restituent à un certain Syméon de Mésopotamie, mais qui fut lu par les moines byzantins comme une oeuvre de Macaire – on l'appelle aussi, de ce fait, le Pseudo-Macaire. Dans ses Homélies spirituelles, cet auteur décrit des expériences de vision de Dieu et d'extases lumineuses. L'homme gratifié de ces visions devient lui-même lumineux, tel Moïse descendant… du Sinaï précisément. Grandes étapes de l'hésychasme L'hésychasme érémitique Dès le IVe siècle, l'effort spirituel des moines du désert égyptien se partage entre la prière intérieure et l'ascèse, cherchant une harmonie entre les deux. Et pourtant déjà une déviation menace, qui portera sur l'hésychasme la suspicion des théologiens : certains moines qu'on appelle euchites, les « prieurs », prétendent ne rien vouloir faire d'autre que prier. Contre cette tentation, les Pères recommandent rigoureusement le travail manuel, qui accompagne la prière tout en permettant d'aider de plus pauvres que soi. L'expérience spirituelle des Pères du désert est théorisée à la fin du IVe siècle par l'un d'entre eux, Évagre le Pontique, qui expose de manière synthétique la démarche de l'hésychaste : celui-ci doit passer par les étapes de l'ascèse corporelle – jeûne, veille – puis de l'ascèse des pensées – lutte contre l'orgueil, la colère, l'envie – pour parvenir à la prière pure, « relation intime avec Dieu » (Sur la Prière, c. 3), qui doit être sans figure ni imagination. Au Ve siècle, la déviation « euchite » devient menaçante : tout un courant sectaire, celui des messaliens – traduction syriaque du grec euchites – se répand dans les provinces orientales de l'empire. Leur doctrine, qui exclut tout ce qui n'est pas la prière et donc les sacrements et la vie ecclésiale, consiste à dire que le baptême est inutile et que seule la prière continuelle peut expulser le démon qui habite en tout homme dès sa naissance ; le départ du démon provoque une expérience sensible de l'Esprit Saint, seule garante du salut. Ce mouvement sera condamné par le concile d'Ephèse en 431. 7 En fait, le messalianisme n'est que la frange sectaire d'un mouvement spirituel plus vaste, celui que représente le Pseudo-Macaire. Ce mouvement, qui plonge ses racines en Syrie et en Mésopotamie, s'oppose à la tentation d'intellectualisme désincarné qui était en germe dans la théorisation d'Évagre ; à côté de la prière pure, sans figures, d'Évagre, Syméon-Macaire redonne une place à l'affectivité, au « goûter Dieu » dans la plénitude du coeur. Le danger messalien et sa condamnation radicale – qui jette la suspicion sur tous ceux qui parlent de prière continuelle et de perception de Dieu – écarteront pour longtemps la prière hésychaste des grands centres byzantins. Le mouvement se réfugiera dans les marges de l'empire, qui craignent moins les foudres d'une orthodoxie sourcilleuse : – au Sinaï, avec Jean Climaque qui décrit la prière hésychaste – « Le chat guette la souris ; et l'esprit de l'hésychaste guette la souris spirituelle » (degré 27, 8) – et ses fruits sensibles – « Quand le feu vient résider dans le coeur, il ressuscite la prière ; et quand celle-ci se sera réveillée et sera montée au ciel, il se fera une descente du feu dans le cénacle de l'âme » (degré 28, 48) ; – en Palestine, avec le reclus Barsanuphe et son disciple Dorothée de Gaza, qui insistent sur l'insouciance et la confiance totale en Dieu ; – en Syrie, avec Isaac le Syrien, ermite devenu évêque de Ninive puis redevenu moine, qui insiste sur la transformation qu'opère la prière hésychaste : « Que [l'orant] dorme ou qu'il veille, la prière désormais ne s'en va pas de son âme. Qu'il mange, qu'il boive, qu'il dorme, quoi qu'il fasse, et jusque dans le sommeil profond, le parfum de la prière s'élève sans peine dans son coeur. » (Traités ascétiques, 85). Cette transformation donne à l'orant un nouveau regard sur les êtres et les choses, un regard de compassion universelle qui englobe jusqu'aux serpents. Mais dès le VIIe siècle, dans ces marges byzantines devenues terres d'islam, l'hésychasme ne s'exprime plus que mezzo voce. Syméon le Nouveau Théologien, ou l'hésychasme au monastère Au Xe siècle, à Constantinople, un moine hors du commun, Syméon le Nouveau Théologien, retrouve les principaux thèmes hésychastes, mais en les intégrant cette fois à la vie cénobitique. Doté d'expériences mystiques dès sa jeunesse, il réconcilie la vie commune et la prière intérieure, en affirmant que la sainteté ne dépend pas du mode de vie. Il revendique la possibilité de pratiquer au monastère une prière contemplative et continuelle, et de vivre « de nos jours encore » une expérience consciente et lumineuse de l'Esprit Saint. Les Paléologues ou l'hésychasme sur la place publique Après la fulgurance mystique de Syméon, l'hésychasme s'enfonce à nouveau, comme une rivière souterraine, étouffé par le formalisme spirituel qui accompagne l'apogée politique de l'empire. Il resurgira à la fin du XIIIe siècle, après l'épreuve terrible que représentent pour les Byzantins, entre 1204 et 1261, la prise de Constantinople par les croisés et l'occupation latine. Quelques noms sont attachés à cette résurgence. Nicéphore l'Hésychaste, ermite au mont Athos, s'adresse à ceux qui veulent expérimenter dans la prière la présence de Dieu ; il est un des premiers à conseiller, pour introduire à cette prière, une méthode corporelle fondée sur le contrôle du souffle : « Toi donc, assis dans le calme de ta cellule, et recueillant ton 8 intelligence, fais-la entrer par la voie des narines, où le souffle pénètre dans le coeur. Poussela et force-la à demeurer avec le souffle inspiré dans le coeur… Quand ton intelligence en est arrivée à ce point, tu ne dois pas la laisser dans le silence et l'inertie, mais donne-lui d'avoir pour oeuvre et pour exercice continuel la prière : "Seigneur Jésus-Christ, ayez pitié de moi." Qu'elle ne cesse jamais de la dire. » (Sur la sobriété, in Philocalie II, p. 372) Un autre auteur de cette époque, le pseudo-Syméon, développe la méthode corporelle de façon plus détaillée, ce qui donnera lieu à des critiques acerbes : ainsi, lorsqu'il dit « pose ton menton sur ta poitrine, sois attentif à toi-même avec ton intelligence et tes yeux sensibles ; retiens un moment ta respiration le temps que ton intelligence trouve le lieu du coeur et qu'elle y demeure tout entière » (Sur les trois modes de la prière, in Philocalie II, p. 815), des critiques malveillants assimileront cette pratique à une contemplation du nombril comme lieu de l'âme. Des historiens contemporains, de leur côté, pointeront une étonnante convergence de ces méthodes avec le yoga. À la même époque, un moine devenu évêque, Théolepte de Philadelphie, enseigne la prière intérieure, dans la pure tradition hésychaste, à un monastère de moniales à Constantinople : l'hésychasme n'est réservé ni aux solitaires ni aux hommes. Ce ne sont que des frémissements. Le siècle suivant voit une éclosion de l'hésychasme, avec deux personnages exceptionnels : Grégoire le Sinaïte et Grégoire Palamas. Grégoire le Sinaïte, capturé par les Turcs et mené comme esclave à Laodicée, est racheté par des chrétiens du cru parce qu'il chante bien. Affranchi, il voyage et s'initie à la prière intérieure successivement à Chypre, au Sinaï et en Crète. Parvenu au mont Athos, il y forme des disciples, avant d'aller se fixer en Bulgarie. Son enseignement repose sur la nécessité de réveiller la grâce baptismale, engourdie par les soucis quotidiens ; pour cela s'ouvrent deux voies : la voie de l'ascèse, longue et difficile, et la voie de la prière continuelle par l'invocation du nom de Jésus. Cette voie rapide, il ne la veut pas réservée aux moines, même cénobites, mais il poussera ses disciples à la répandre jusque chez les laïcs. La querelle hésychaste En 1337, un moine philosophe, Barlaam le Calabrais, mène une enquête sur le mouvement qui commence à se répandre à l'Athos, et brosse une caricature des moines qui s'adonnent à cette forme de prière, les traitant d'« omphalopsyques » – ceux dont l'âme est dans le nombril. Grégoire Palamas, un moine de l'Athos, réplique par une série de traités « pour la défense des saints hésychastes » : les Triades. Il y défend entre autres la possibilité d'accéder à la vision de la lumière divine avec ses yeux corporels. Accusé de soutenir la possibilité de voir l'essence divine – ce qui est hérétique – il expose pour se disculper une doctrine qui sera considérée comme le fondement théologique de l'hésychasme : la distinction en Dieu entre l'essence inaccessible et les énergies – lumière, gloire – accessibles à l'homme et vecteurs de sa déification. Traduit devant le synode de Constantinople en 1341, Palamas est lavé de ces accusations, à la faveur d'un renversement politique qui met sur le trône impérial l'un de ses partisans. Ce qu'on appellera la doctrine palamite, c'est-à-dire cette défense de l'hésychasme par Palamas, devient alors la doctrine officielle de l'Église byzantine, malgré une résistance qui se poursuivra durant plusieurs décennies. Le soutien de l'empereur byzantin permettra à des partisans de Palamas d'occuper le siège du patriarcat de Constantinople jusqu'à la fin du 9 siècle et d'y développer paradoxalement une pratique d'indépendance de l'Église contre les empiétements de l'empereur. Parallèlement à ces développements politico-ecclésiastiques, le mouvement spirituel hésychaste continue à se propager, gagnant les cercles laïcs par la prédication des disciples de Grégoire le Sinaïte et les écrits de l'hésychaste laïc Nicolas Cabasilas. Après la chute de l'Empire byzantin en 1453, l'hésychasme reprend sa vie souterraine. En 1782, la publication à Venise, par Nicodème l'Hagiorite, de la Philocalie des Pères neptiques, recueil de textes spirituels byzantins sur la prière intérieure, lui redonne une visibilité, qui s'exprimera principalement au mont Athos et dans les pays slaves. Les Récits d'un pèlerin russe, qui content les pérégrinations d'un homme à la recherche de la prière continuelle et qui en trouve le secret dans cette Philocalie, connaîtront un grand succès. Traduits dans les diverses langues occidentales et en français dès 1928, ces Récits, conjointement avec le rayonnement de saints orthodoxes relevant de la même tradition spirituelle, tels Seraphim de Sarov au XIXe siècle et Silouane l'Athonite au XXe, contribueront à faire connaître l'hésychasme. La Philocalie s'engouffrera dans le sillage du pèlerin russe : la publication d'un florilège en français en 1953 sous le titre Petite Philocalie de la prière du coeur, sera suivie de la traduction intégrale de la Philocalie en anglais puis en français. Les trésors de l'hésychasme byzantin sont à présent accessibles au grand nombre. Marie-Hélène Congourdeau Juillet 2002 Copyright Clio 2011 - Tous droits réservés http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/une_grande_spiritualite_orthodoxe__l_hesychasme.a sp SAINTS MOINES ET FRERES ALPHANOV : NIKITA, CYRIL NICEPHORE, CLEMENT ET ISAAC, FONDATEURS DU MONASTERE DES SOKONITZKI (+14°.S.-15°.S) 4 mai (translation) - 17 juin Ils menèrent une vie vertueuse et fondèrent le Monastère de Sokol'nitsk. Les chroniques relatent : "Sur la colline Sokol' une église en bois dédiée à Saint-Nicolas fut construite et un monastère organisé" en 1389. Selon le chroniqueur Jacques Anphalov, les vertueux frères Alphanov étaient des parents qui avait fui sur la Dvina, se sauvant de poursuites pour des affaires avec Moscou. Les Justes Frères furent sujets au malheur à cause de leurs liens de parenté avec Jacques et ils se lavèrent eux-mêmes par une cruelle agonie d'innocentes souffrances pour la Béatitude Eternelle. Dans le "Récit" des frères, on rapporte un Miracle par leurs Précieuses Reliques après leur Naissance au Ciel. La célébration de leur mémoire est placée au 4 mai et au 17 juin. Suite à un incendie qui détruisit le Monastère de Sokol'nitsk, les Saintes Reliques des frères Moines furent transférées au Monastère d'Antoniev le 4 mai 1775. SAINT FLORIAN DE LORCH (+304) Natif de Cingoli, c'était un vétéran de l'armée romaine. Il y avait occupé une position importante dans une ville de la Basse Autriche nommée Cetium (aujourd'hui Zeiselmaur). Il était Chrétien quoique non connu comme tel. Quand éclata la persécution de Dioclétien, il crut devoir aller à Lorch dans le Norique pour y consoler les Chrétiens emprisonnés pour la Foi. Les soldats au service des persécuteurs se saisirent de sa personne, le conduisirent devant le préteur nommé Aquilin. Celui-ci après l'avoir entendu professer sa Foi, le fit fouetter par deux fois, lui infligea d'autres tourments et finalement le condamna à être précipité dans la rivière d'Enns (Anisus) près de Lorch. Au cinquième siècle, le corps fut, dit-on, transféré à Rome. 10 9 avril (translation) - 4 mai – 15 juin (avec Saint Augustin) SAINTE MONIQUE DE TAGASTE, MERE DE SAINT AUGUSTIN (+387) Modèle des épouses et des mères chrétiennes, Sainte Monique naquit dans une Famille Pieuse de l'Afrique du Nord romaine. Mariée à un païen bienveillant mais de caractère irascible, elle parvint grâce à sa patience et à sa douceur à le gagner à Dieu sur la fin de ses jours. Veuve, elle se consacra à une Vie Pieuse et à l'éducation de son fils Augustin. Elle suivit avec patience, larmes et prières les égarements du jeune homme qui finit par tomber dans l'hérésie manichéenne. Lorsqu'elle l'apprit, elle pleura davantage sur la mort de son âme que s'il avait cessé de vivre mais dans un songe Dieu la consola et l'assura de la future conversion de son fils. Comme elle avait demandé à un Evêque versé dans les Saintes Ecritures de convaincre Augustin par les arguments de la raison, celui-ci, préférant laisser le jeune homme tourmenté trouver lui-même la Vérité, répondit à Monique : "Va, laisse-moi. Il est impossible que le fils de tant de larmes soit perdu!" Augustin s'enfonçait cependant de plus en plus dans les désordres et ayant décidé de quitter Carthage pour Rome, la capitale des vices, il réussit à tromper sa mère qui voulait le suivre et à s'embarquer sans elle. Lorsqu'il commença sa carrière de rhéteur à Milan, Monique vint le rejoindre et elle accueillit dans un transport de joie la nouvelle de sa conversion sous la bienheureuse influence de Saint Ambroise. Quand il reçut finalement le Saint Baptême à Pâque en 387, les pleurs de sa Pieuse Mère se transformèrent en larmes de joie. Un plus tard alors que parvenus ensemble à Ostie avec le projet de regagner l'Afrique Monique et son fils s'entretenaient des promesses de la Vie Eternelle, elle lui dit : "Mon fils, rien ne m'attache plus à cette vie. Qu'y ferais-je et pourquoi y demeurer? La seule raison pour laquelle je désirais voir ma vie se prolonger un peu c'était pour te voir Chrétien avant de mourir. Dieu m'a surabondamment exaucée puisque je te vois maintenant mépriser les félicités de cette terre pour te vouer à Son Service. Que fais-je encore ici?" Cinq jours plus tard, elle fut prise de fièvre et s'alita. Entourée de ses deux fils à son 11 chevet elle se montrait désormais étrangère aux choses terrestres et leur disait que peu importait le lieu de sa sépulture dans sa patrie ou en Italie car Dieu saurait bien le lieu où Il devrait la ressusciter à la fin des temps; elle leur demandait seulement de se souvenir d'elle au moment de célébrer la Divine Liturgie. Elle s'endormit quelques jours plus tard dans sa cinquante-sixième année. SAINTE MARTYRE PELAGIE DE TARSE (+290) La tradition de cette Vierge Martyre paraît être une combinaison de la Pélagie d'Antioche dont Saint Jean Chrysostome a fait le panégyrique et de la Pélagie pénitente apocryphe de Jérusalem. Pélagie, dit-on, était remarquablement belle; elle fut fiancée à un fils de l'empereur Dioclétien mais le jeune homme apprit qu'elle était Chrétienne et tombait par conséquent sous les lois de persécution; il se tua. Alors la Vierge fut demandée en mariage par l'empereur luimême et comme elle refusa, elle fut enfermée dans un boeuf d'airain chauffé à blanc. ou The Holy Virgin Pelagia lived during the III Century in the city of Tarsis in the Cilician district of Asia Minor. She was the daughter of illustrious pagans and when she heard preaching from her Christian acquaintances about Jesus Christ the Son of God, she believed in Him and desired to preserve her chastity, dedicating her whole life to the Lord. The heir of emperor Diocletian (a youth adopted by him), having seen the maiden Pelagia, was captivated by her beauty and wanted to take her to be his wife. But the holy virgin told the youth, that she was betrothed to the Immortal Bridegroom, – the Son of God, and therefore she had renounced earthly marriage. This answer of Pelagia caused great anger in the imperial youth, but he decided to leave her in peace for awhile, hoping, that she would change her frame of mind. This same while Pelagia convinced her mother to send her off to her nurse who had raised her in childhood – secretly hoping to locate the bishop of Tarsis Klinon, who had fled to a mountain during a time of persecution against Christians, and to accept Holy Baptism from him. In a dream vision there appeared the form of the bishop – Klinon, profoundly impressing itself upon her memory. Saint Pelagia set off to her nurse in a chariot, in rich clothes and accompanied by a whole retinue of servants, as her mother had desired her to. Along the way Saint Pelagia, through some particular ordering of events by God, met bishop 12 Klinon. Pelagia immediately recognised the bishop, whose image had appeared to her in the dream. She fell at his feet requesting baptism. At the prayer of the bishop there flowed from the ground a spring of water. Bishop Klinon made the sign of the cross over Saint Pelagia, and during the time of the mystery (sacrament) Angels appeared and covered the chosen one of God with a bright mantle. Having communed the pious virgin with the Holy Mysteries, bishop Klinon raised himself up in prayer of thanksgiving to the Lord together with her, and then sent her off to continue her journey. Having returned to the servants awaiting her, Saint Pelagia preached to them about Christ, and many of them were converted and believed. She tried to convert her own mother to faith in Christ, but the obdurate woman sent a message to the imperial youth, – that Pelagia was a Christian and did not wish to be his spouse. The youth comprehended that Pelagia was lost for him, and not wishing to give her over to torture, he fell upon his sword. Pelagia's mother thereupon became fearful of the wrath of the emperor, tied her daughter and led her to the court of Diocletian as being a Christian and also the probable cause of the death of the heir to the throne. The emperor was captivated by the unusual beauty of the maiden and tried to sway her from her faith in Christ, promising her every earthly blessing and to make her his own wife. But the holy maiden refused the offer of the emperor with contempt and said: "Thou art insane, emperor, telling me such a speech. Know, that I wilt not do thine bidding, and I loathe thy vile marriage, since I have a Bridegroom – Christ, the King of Heaven. I desire not thy imperial, worldly, short-durationed crowns, since my Lord in the Heavenly Kingdom has prepared for me three imperishable crowns. The first for faith – since I have believed with all my heart in the True God; the second for purity – because I have entrusted to Him my virginity; the third for martyrdom – since I want to accept for Him every suffering and to offer up my soul because of my love for Him." Diocletian thereupon sentenced Pelagia to be burnt in a glowing red-hot copper oven. Not permitting the executioners to touch her body, the holy martyress herself – signing herself with the sign of the cross, went with a prayer into the red-hot oven – in which her flesh melted like myrh, filling all the city with fragrance; the bones of Saint Pelagia remained unharmed and were removed by the pagans to outside the city. Four lions then came from out of the wilderness and sat around the bones – letting get at them neither bird nor wild beast. The lions protected the remains of the Saint until such time as bishop Klinon came to that place. He gathered them up and buried them with honour. During the reign of emperor Constantine (306-337), when the persecutions against Christians had stopped, there was built a church at the place of burial of Saint Pelagia. SAINT HIEROMARTYR SILVAIN L'EVEQUE DE GAZA ET AVEC LUI 40 AUTRES MARTYRS DE PHENNO (+ 311) 14 octobre – 11 avril - 4 – 3 mai Il vint des environs de la ville de Gaza et fut soldat. Désirant servir le Roi du Ciel, il devint Prêtre et fut sacré Evêque de Gaza. Saint Silvain convertit nombre de païens au Christ. Durant la persécution contre les Chrétiens sous l'empereur Dioclétien, il fut emmené pour être jugé à la ville de Césarée. Il fut soumis à la torture et l'endura bravement puis fut condamné aux travaux forcés dans les mines de cuivre. Le Saint Evêque fut épuisé par ce travail mais demeura joyeux en esprit. Il ne cessa pas de prêcher le Christ à tous ceux autour de lui. Ceci rendit les païens enragés et ils le décapitèrent. Quarante Saints Martyrs qui crurent en Christ à la prédication du Saint Evêque, furent aussi martyrisés avec lui. Leur Naissance Céleste survient en 311. ou D`après Eusèbe (Martyrs de Palestine, 13, 4), Silvain, originaire de Gaza dont il était Evêque, portait en lui le type de la prudence et le modèle authentique du Christianisme. Depuis le 13 premier jour de la persécution et pendant tout le temps qu'elle avait duré, il s'était distingué dans les combats de toutes sortes de confessions. Chef des Confesseurs qui soit à cause de vieillesse, soit à cause de mutilations ou d'autres infirmités du corps, étaient exempts de service dans les travaux, il avait été conservé pour ce moment afin qu'il pût devenir le sceau final de toute la lutte en Palestine. Condamné aux mines de Phenno, il était incapable d'un travail aussi dur et il fut décapité avec bon nombre d'autres, affligés de la même incapacité. Outre ce premier groupe, le martyrologe romain signale le même jour un autre groupe de trente-neuf Martyrs qui se trouvèrent dans les mêmes conditions conduits aux mêmes mines et assujettis à divers tourments avant de subir la décapitation. Les uns venaient d'Égypte, les autres de Palestine. La mémoire, inscrite au 4 mai, se trouve ailleurs au 14 octobre et plus rarement au 11 avril et au 13 mai. ou The Holy PriestMartyr Siluan, Presbyter of Gaza (IV), was a native of the city of Gaza, where he as presbyter. For his zeal in preaching the faith of Christ, he was banished to work at digging in the Palestinian city of Phena. In spite of many a tribulation, the Saint did not renounce Christ. He later received a Martyr's end: he was beheaded together with forty Christian soldiers. ou Saint Sylvanus came from the vicinity of the city of Gaza. In the world Sylvanus was a soldier. Wishing to serve the Heavenly King, he became a priest, and was ordained bishop of Gaza. Saint Sylvanus converted many pagans to faith in Christ. During the time of the persecution against Christians under the emperor Diocletian he was taken for trial to the city of Caesarea, he underwent torture and bravely endured it, and was then sentenced to harsh labour in the copper mines. At this work the holy bishop reached the edge of exhaustion, but always cheerful of spirit, he incessantly preached Christ to all those around him. This occurrence angered the pagans, who beheaded him. Such death there also accepted together with him 40 holy Martyrs, who through the words of the bishop believed in Christ. Their death followed in the year 311. SAINT MARTYR ERASME (OU ELME) DE FORMIA EN CAMPANIE ET 20 000 MARTYRS AVEC LUI (+303) 4 mai (chez les Slaves) – 2 juin (chez les Grecs) Il menait une vie ascétique dans sa solitude d'Antioche. Mû par une Inspiration Divine, il annonça l'Evangile et parvint ainsi jusqu'à Ochrid en Macédoine Il y fut martyrisé, revêtu d'une cuirasse de bronze incandescent. Il est devenu le Saint Protecteur des marins. On attribue sa Protection à un prodige : entouré de fidèles, Saint Erasme était en train de prêcher quand un orage éclata brusquement; la terreur s'empara de l'assistance mais le Saint demeura absolument tranquille et l'on vit qu'au-dessus de sa tête, le Ciel restait calme et serein tandis que la foudre tombait à ses côtés, l'épargnant miraculeusement. C'est pourquoi les marins ont donné le nom de feux Saint-Elme aux aigrettes lumineuses qu'ils aperçoivent parfois à l'extrémité des vergues et des mâts de leurs bateaux; ce nom désigne aussi les petites flammes qui voltigent la nuit à la surface de l'eau. ou Saint Erasmus zealously served the Lord from the time of his youth. And in his mature years he was elevated to the dignity of bishop of the city of Formium (Italy). During the time of a 14 persecution against Christians under the emperors Diocletian (284-305) and Maximian Hercules (284-305), Saint Erasmus left his diocese and withdrew onto Mount Libanus, where he hid for seven years. One time however an Angel appeared to him and said: "Erasmus! No one vanquishes enemies, if he is asleep. Go into your own city, pursue it bravely and thou shalt vanquish thine enemies." Heeding the voice of the Angel, Saint Erasmus left his seclusion. The first ones who asked him about his faith were soldiers, having encountered him along the way. Saint Erasmus confessed himself a Christian. They took him to trial at Antioch to the emperor Diocletian, before whom the Saint fearlessly confessed his faith in Christ and audaciously denounced the emperor for his impiety. Saint Erasmus was subjected to fearsome tortures, but remained unbending. After the tortures the Saint was bound in iron chains and thrown into prison, whither in miraculous form there appeared an Angel, saying: "Follow after me – I lead thee to Italy. There thou shalt bring many people to salvation." In the city of Lycia Saint Erasmus preached boldly to the people about Christ and raised up the son of a certain illustrious citizen. After this Miracle at Lycia 10,000 men were baptised. The emperor of the Western half of the Roman empire – Maximian Hercules, gave orders to seize the Saint and bring him to trial. And in front of this emperor Saint Erasmus also bravely confessed his faith. They beat him and threatened him with crucifixion if he did not recant from Christ. They then forced him to go to an idolatrous temple, but along the going of the Saint all the idols situated there fell and were destroyed, and from the temple there came fire which fell upon many of the pagans. Having been set free, Saint Erasmus baptised many pagans, and afterwards went to the city of Sirmium, where he was again seized and subjected to torture. They seated him in a red-hot oven, but he remained alive and unharmed. This Miracle so shook up those were presiding, that the emperor, fearing civil unrest, retired into his own chambers. The Angel freed Saint Erasmus from his fetters and took him to the city of Formium, i.e. to his own diocese, where the Saint baptised many people. The Saint died there in the year 303. Christians buried the remains of the holy priestmartyr with honour. ou HIEROMARTYR ERASMUS OF OCHRID, WHO REPOSED IN PEACE, AND 20,000 MARTYRS WITH HIM (+303) "This Saint was born in Antioch and lived in the reigns of Diocletian and Maximian. He lived in strict asceticism on Mount Lebanon, and was endowed by God with great wonderworking gifts. As a bishop, he set out to preach the Gospel. Arriving at the city of Ochrid, he restored the son of a man called Anastasius to life by his prayers, and baptised him. At this time, Erazmus baptised many other pagans and tore down the idolatrous altar in Ochrid. For this he was denounced to the Emperor Maximian, who was at that time staying in Illyria. The Emperor brought him before the copper image of Zeus, and ordered him to bring sacrifices and worship the idol. St Erazmus, by his power, caused a terrible dragon to come out of the statue, which terrified all the people. The Saint then worked another wonder, and the dragon died. Then the Saint preached Christ and baptised 20,000 souls. The furious Emperor commanded that all 20,000 be beheaded, and put Erazmus to harsh torture, before throwing him into prison. But an angel of God appeared to him, as once to the Apostle Peter, and led him out of the prison. After that, this servant of God went to Campania, where he preached the Gospel to the people, then returned again to the town of Hermelia, where he withdrew to a cave and lived in asceticism for the rest of his days. At the time of his death, he prostrated three times towards the East and, with upraised hands, prayed to God to forgive and give eternal life to all those who would, with faith, call upon his name. At the end of his prayer, a voice was heard from heaven: 'Let it be as thou hast asked, My little healer Erazmus!' The Saint looked up once more to heaven with great joy and saw a wreath of glory descending 15 upon him, and a choir of angels, prophets, apostles and Martyrs waiting to receive his holy soul. He finally cried: 'Lord, receive my spirit!', and breathed his last, in about the year 303. The cave and chapel of St Erazmus stand to this day not far from Ochrid, and from there is proclaimed to this day the great power of the man of God, Erazmus the hieromartyr." (Prologue) Note: St Erazmus is commemorated on May 4th in the Slavonic Menaion, but St Nikolai Velomirovich gives today as the date on which he was been commemorated in Ochrid "from time immemorial." SAINT ROI ET MOINE ETHELRED DE BARDNEY (+716) Le Roi Ethelred de Mercie abdiqua pour devenir Moine à Bardney où il fut par la suite élu Abbé. Saint Ethelred est représenté comme un Abbé avec les insignes de la royauté à ses pieds. Il est vénéré à Leominster. SAINT CYRIAQUE D'ANCONE (+360-363) Pendant qu'il visitait les Lieux Saints, il y fut mis à mort sous Julien l'Apostat. Il n'y eut point de Cyriaque Evêque à Jérusalem au quatrième siècle. Les Vénérables Reliques de ce Saint sont à Ancône; c'est pourquoi des auteurs en ont fait un Evêque de cette ville. En somme, il y a bien des incertitudes autour de ce nom placé à cette date. SAINT HIEROMARTYR PORPHYRE A CAMERINO (+249-251) Sous l'empereur Dèce et le préfet Antiochus, il avait converti à la Foi du Christ de nombreux infidèles dont Venance. Pour ce motif, il fut décapité. Ce Martyr appartient à la tradition non historique de Saint Venance. Son nom est tiré d'une passion apocryphe de Saint Agapit de Palestrina. On croit avoir ses Précieux Restes dans l'église collégiale de Saint Venance à Camerino. SAINT MARTYR PAULIN A COLOGNE (+4°.S OU…8°.S.) Des auteurs en ont fait un Diacre de l'Evêque Materne au quatrième siècle. D'autres disent que ce fut un noble de la cour de l'empereur Constantin Copronyme. Il quitta le monde, reçut le diaconat, prit la défense de la Foi orthodoxe et fut tué par un lourd marteau en 750. Ses Saintes Reliques furent transférées à Venise et de là à Cologne où la fête se célèbre le 4 mai. SAINT EVEQUE VENERE DE MILAN (+408) Saint Jean Chrysostome a rendu témoignage à ses vertus dans une lettre qu'il lui écrivit. Vénère, disciple de Saint Ambroise qui l'ordonna Diacre, montra du zèle contre l'origénisme et reçut à cette occasion une lettre du Pape Anastase. Il succéda en 400 à Simplicien sur le siège de Milan. Les Evêques d'Afrique lui demandèrent des membres de son clergé pour réparer les maux causés par le donatisme. Il fut un ami de Saint Chromace d'Aquilée, de Saint Delphin de Bordeaux et s'intéressa vivement à la cause de Saint Jean Chrysostome chassé de son siège. Celui-ci lui écrivit du lieu de son exil. Il s’endormit dans le Seigneur en 409. En 1579, ses Vénérables Reliques furent transférées par le papiste Charles Borromée de l'église des Saints-Apôtres dans la cathédrale. SAINT HIEROMARTYR CORCODEME, DIACRE A AUXERRE, THAUMATURGE ET SES COMPAGNONS LES SAINTS MARTYRS MARSE, ALEXANDRE ET JUVINIEN (+3°.S.) Grec de nation et Diacre à Rome, Corcodème (Curcodomus) reçut du Saint Pape Sixte III la mission d'accompagner le Saint et premier Evêque Pérégrin d'Auxerre lorsque celui-ci fut 16 envoyé en Gaule. Il fut martyrisé avec ses compagnons les Saints Martyrs Marse, Alexandre et Jovinien, tous clercs. Le tombeau de ce Corcodème fut le lieu de nombreux Miracles et la mémoire du Saint fut en grande vénération en Bourgogne. Saints Albian d'Aneium et Acace de Cappadoce SAINT HIÉROMARTYR ALBIAN (OU OLBIAN) L'EVÊQUE D'ANEIUM (+304) Saint Albian was bishop of the city of Aneium in the Aseian district, and suffered for Christ in about the year 304 in a persecution against Christians under the emperor Diocletian and his co-ruler Maximian. Saint Albian was ordered to offer sacrifice to idols under the threat of death, but the Saint with firmness confessed his faith in Christ and refused to serve idols. They tortured him with red-hot iron and beat him mercilessly, but he remained unyielding. They tortured also together with him his student, who likewise remained faithful to the Lord Jesus Christ. Both of the holy Martyrs were sentenced to death and thrown into a red-hot oven, in which they died, having won the crowns of martyrdom. 17 SAINT EVEQUE TITIEN DE LODI ET CONFESSEUR (+ 477) 4 - 11 mai On ne sait rien de sa vie; il fut Evêque deux ans à peine. Ses Précieuses Reliques sont à la cathédrale de Lodi où on les vénère le 4 et le 11 mai. SAINT EVEQUE BENOIT D'ISERNIA EN CAMPANIE (+5°.S.) Cet Evêque rebâtit la cité qui avait été détruite durant la guerre. Les Saintes Reliques du Prélat sont à la cathédrale où la fête se célèbre le 4 mai. SAINT LUPIN, CONFESSEUR (+9°.S.) Chanoine de la cathédrale de Carcassonne au neuvième siècle, il y est vénéré le 4 mai SAINT ABBE GUI DE POMPOSE (+ 1046) 31 mars (repos) – 4 mai (translation) Saint Gui naquit près de Ravenne au village de Casemar. Son père, appelé Albert et sa mère, nommée Marie ou Marotie, étaient des personnes d'honnête famille et d'une insigne piété; il reçut d'eux une parfaite éducation et de fortes inclinations pour le bien et l'on vit en lui, dès sa jeunesse, avec l'amour de l'étude et des belles-lettres, la retenue et la maturité d'un homme adulte. Il avait cependant un défaut : il aimait être vêtu aussi splendidement que pas un autre de sa condition, quoiqu'il ne le fît que pour plaire à ses parents. Mais Dieu qui voulait en faire un homme selon son coeur le prévint d'un mouvement de Sa Grâce si fort et si efficace qu'il conçut tout d'un coup un mépris extrême de cette vanité et qu'il se détermina à changer l'éclat de ses habits mondains pour un froc qui le rendit méprisable devant le monde. Il se rendit donc à Ravenne la nuit même qu'on célébrait la fête du très illustre Martyr Saint Apollinaire, Protecteur de la ville; il se dépouilla de ses habits précieux, les donna aux pauvres et se revêtit à leur place d'un habit vil et déchiré. En cet état, il s'en alla à Rome à l'insu de ses parents pour y visiter les tombeaux des Saints Apôtres et y demeura quelque temps; il y reçut même la tonsure cléricale et comme le désir de la perfection embrasait son coeur de plus en plus, il prit la résolution de passer en Palestine pour y visiter les Lieux Saints et ne plus revenir en son pays. Mais pendant qu'il pensait au moyen de faire ce voyage, Dieu lui inspira de retourner à Ravenne et de se mettre sous la discipline d'un Saint Ermite nommé Martin qui vivait en solitude dans une petite île de la rivière du Pô. Il vint donc le trouver et ayant pris l'Habit Angélique, il vécut trois ans sous sa conduite avec beaucoup d'obéissance et de docilité. Au bout de trois ans, Martin qui venait de recevoir le soin de l'Abbaye de Pompose et qui la gouvernait par un Saint Moine nommé Guillaume, lequel faisait pour lui l'office d'Abbé, y fit entrer son disciple Gui afin qu'il pût apprendre les exercices de la vie monastique. Ce fut là qu'il fit paraître avec éclat les vertus éminentes que le secret d'un ermitage avait cachées jusqu'alors. De sorte qu'après avoir passé par toutes les charges du Monastère et s'en être acquitté à l'entière satisfaction de tous les Moines et après avoir aussi gouverné Saintement le Monastère de Saint Sévère à Ravenne dont Martin, son maître, lui donna la direction, l'Abbé Guillaume s'étant démis de son office pour embrasser la vie solitaire et Jean l'Ange qu'il avait laissé pour successeur s'étant endormi dans Notre Seigneur, Gui fut unanimement élu Abbé de Pompose. Sa réputation fut tout d'un coup si grande que plusieurs se vinrent ranger sous sa conduite, entre autres Albert son père et Gérard son frère. Obligé de bâtir un nouveau monastère, il préserva de la mort, par ses prières, quelques ouvriers qui devaient être accablés sous des ruines. Un jour que les ouvriers se plaignaient hautement qu'on les laissait manquer de vivres, il sortit pour en aller chercher à Ravenne; son voyage ne fut pas long ; il rencontra aussitôt 18 deux bateaux chargés de blé et de vin que la Divine Providence lui envoyait dans son besoin. Il fit aussi qu'un vase plein de vin qui tomba de dessus un mur ne fut point brisé ni le vin répandu. Plusieurs autres fois, des vases de terre et de verre tombant des mains de ses disciples, ne se cassèrent point; l'eau dont il s'était lavé les mains guérissait les fièvres et d'autres maladies; c'était une chose assez ordinaire que l'eau qu'on lui servait à table se changeât en vin. Sa vie, durant tout le temps de son ministère, fut plus Angélique qu'humaine : il se démit de tout le soin temporel et le confia à divers Abbés qu'il fit successivement ses vicaires; pour lui, il ne vaquait qu'au spirituel et pour être plus capable d'élever des âmes à Dieu, il avait toujours son esprit et son coeur dans le Ciel. Il se retirait ordinairement dans une solitude à une lieue du monastère où son abstinence était si grande et sa prière se continuelle qu'il semblait ne plus vivre que de jeûne et de prière. Il traitait son corps avec tant de sévérité, principalement en Carême que son historien ne fait point difficulté de dire que les tyrans et les bourreaux auraient eu de la peine à le traiter avec plus de rigueur. Cependant, il avait une douceur extrême et une charité vraiment paternelle pour ses Moines et eux, de leur côté, l'aimaient fort tendrement. L'un d'eux, Martin, s’étant endormi à trois ou quatre lieues du monastère, on y apporta son corps pour l'ensevelir mais après que l’Office funèbre et les autres prières pour les défunts furent achevés, comme on était près de le mettre en terre, il commença à donner des signes de vie et appela à haute voix son Saint Abbé. Le Saint lui demanda d'où il venait, ce qu'il avait vu et ce qui lui avait rendu la vie. Il répondit qu'il avait vu un lieu de tourments horribles où étaient plusieurs de ses parents et de ses connaissances; comme il les considérait avec horreur, Saint Michel lui avait apparu et après lui avoir fait goûter d'un miel d'une douceur extraordinaire, il lui avait commandé de revenir pour trois jours en son corps. En effet ce Bon Moine vécut encore trois jours, ayant toujours le goût de ce miel dans la bouche et au bout de ce temps, ayant reçu la bénédiction de son Abbé, il expira fort Saintement. Un autre, nommé Barthode, tomba malade à la mort. Dans son agonie, il fut si horriblement tenté par les démons que dans les peines où il était, il semblait donner des marques de désespoir. La communauté en fut tout épouvantée mais le Saint Higoumène fit tant par ses prières que le calme et la sérénité succédèrent à ce grand combat. Ses confrères lui demandèrent ce qui lui avait causé des frayeurs et des agitations si terribles; il leur dit : "J'ai vu les malins esprits en des formes épouvantables et extrêmement acharnés contre moi, quoiqu'ils n'eussent à me reprocher qu'un seul péché que j'ai commis il y a longtemps et dont je n'avais plus de mémoire : c'était d'avoir appris dans le monde une espèce de magie que je n'ai pas néanmoins exercée. Mais par la Grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ et par les prières de notre Saint Abbé et les vôtres, ils se sont retirés avec honte et m'ont laissé en repos." Il reçut ensuite l'absolution de cette offense et rendit son âme en grande paix. Ce Bienheureux Abbé, du consentement de son Chapitre, avait ordonné qu'on ne mangerait point de poisson le mercredi ni le vendredi. En son absence, le prieur on fit donner mais en même temps, un troupeau de l'abbaye se dispersa tellement dans la forêt qu'il fut impossible de le réunir et il ne revint qu'après que le Saint, ayant été informé de cette transgression, l'eut punie par une sévère pénitence. Mais quoique sa Sainteté fût si admirable, il ne laissa pas d'être exposé à la persécution. L'archevêque Héribert de Ravenne conçut tant de haine contre lui qu'il résolut de le perdre et de mener même des soldats dans son monastère pour le piller et le détruire. Saint Gui ne 19 voulut point s'opposer à cette tyrannie par d'autres armes que par les armes spirituelles de l'oraison et de la pénitence : il ordonna donc à ses Moines de jeûner pendant trois jours au pain d'orge et à l'eau pure et durant ce même temps, de ne manger qu'à terre, de porter toujours le cilice et de prendre souvent très rudement la discipline; lui-même leur servait d'exemple et cette austérité fut si puissante qu'elle désarma ce prélat, tout violent et tout furieux qu'il était. Il vint au monastère accompagné de gens d'armes; Gui, à la tête de ses Moines, alla au-devant de lui, le reçut avec une Gravité et une Modestie Angéliques, le conduisit à l'église, selon la coutume, avec beaucoup de solennité et le Saint-Esprit toucha si fort Héribert que, fondant en larmes et demandant pardon de ce mauvais dessein, il jura au Saint et à toute sa communauté une amitié et une protection perpétuelles. Enfin, ce grand homme ayant été mandé par l'Empereur Henri III qui voulait se servir de son conseil en des affaires très importantes, se rendit à Parme où trois jours après, n'ayant eu qu'une maladie fort courte, il rendit son âme à Dieu l'an 1046 et le huitième de son gouvernement. Comme les Moines reportaient son corps en leur abbaye, les Parmesans ayant reconnu par la guérison qu'il fit d'un aveugle et par leurs cloches qui sonnèrent sans nul ministère des hommes la grandeur du trésor qu'ils enlevaient, ils le saisirent et s'en rendirent les maîtres. Mais l'Empereur Henri III de Germanie survenant là-dessus, le fit porter d'abord à Vérone où il fut mis dans l'église de Saint-Zénon et y fit beaucoup de guérisons miraculeuses. Un an après, il le fit translater à Spire en Allemagne dans l'église de Saint-Jean-l'Evangéliste, laquelle depuis ce temps-là a pris aussi le titre de Saint-Gui ou Saint-Witen; on y célèbre cette Translation le 4 mai. Il ne faut pas omettre que notre Saint avait une liaison particulière d'amitié avec le Bienheureux Pierre Damien et qu'il le retint deux ans entiers à Pompose pour enseigner à ses Moines l'Ecriture Sainte. C'est le Bienheureux Pierre Damien qui nous apprend que le Moine de Pompose fut mis au nombre des Saints comme Saint Romuald, peu de temps après son Endormissement. Le convoi de bateaux qui abordent près de son monastère au moment où les vivres allaient manquer aux ouvriers occupés à construire son abbaye, est l'attribut iconographique de Saint Gui de Pompose. Il est un des Saints Protecteurs de Spire. SAINTE ABBESSE ETHELBURGE (OU EDILBURGE, AETHELBURH) DU MONASTÈRE DE BARKING (+VERS 675 OU 678) 23 septembre (translation) - 11 octobre - 7 mars (translation) - 4 mai (translation) Princesse anglo-saxonne, soeur du Saint Evêque Erconwald de Londres et résolue à se consacrer entièrement à Dieu, elle quitta le monde dès sa jeunesse et fit généreusement le sacrifice de tous les avantages qu'elle pouvait s'y promettre. Saint Erconwald la fit Abbesse du Monastère qu'il avait fondé à Barking et il n'eut égard dans ce choix qu'à la vertu de sa soeur. Ethelburge précéda toujours ses Moniales dans la voie de la perfection. Plusieurs d'entre elles naquirent au Ciel en raison de la peste en 664. L'Abbesse fut une de celles que le fléau épargna. Après sa Naissance Céleste, des marques visibles de la Puissance Divine attestèrent qu'elle jouissait de la Gloire des Bienheureux. ou 20 Née à Stallington à Lindsey en Angleterre et endormie à Barking en Angleterre en 678, elle originellement commémorée le 11 octobre; la fête de ses Translations sont au 7 mars, 4 mai et 23 septembre à Barking. Les récits des diverses Saintes appelées Ethelburge sont confuses au qu'il est difficile de les différencier. Deux dont celle fêtée ce jour, auraient été filles du roi Anna des Angles orientaux et s'endormirent à vingt ans d'intervalle. On n'en sait pas assez sur la vie de Sainte Ethelburge qui puisse la rendre remarquable au point de la commémorer plus de mille ans après sa Naissance Céleste, sauf qu'elle était d'une de ces incroyables familles de Saints. Sa soeur la plus âgée, Sainte Sexburge, épousa le Roi Erconbert de Kent et influença grandement son mari pour l'abandon complet et la destruction des idoles à travers son royaume. Il publia un édit stipulant que tout le monde aurait à suivre les jeûnes des Carêmes. Sa soeur la Sainte Reine Etheldreda fut Abbesse d'Ely. Sa plus jeune soeur, Sainte Withburge, prit le voile après qu'Anna aie été tué à la guerre et vécut presque uniquement dans le couvent qu'elle avait fondé à Dereham. Son frère Erconwald qui deviendra par la suite Evêque de Londres, fonda des monastères à Chertsey qu'il gouverna et à Barking à la tête duquel il placera sa soeur Ethelburge. Une tradition tardive note qu'Erconwald invita Sainte Hildelithe à quitter Chelles en "France" et à venir servir comme Prieuse à Barking dans l'Essex. Elle se trouva dans la délicate situation d'avoir à enseigner à Sainte Ethelburge les observances des traditions monastiques, tout en lui demeurant subordonnée. Finalement, Ethelburge ayant bien apprit, elle gouverna seule et fut une grande Abbesse. Le Vénérable Bède rapporte qu' "elle se montra en tout point digne de son frère, en Sainteté de vie et en constante sollicitude pour ceux commis à ses soins, attestés par des Miracles d'En-Haut." Il rapporte ensuite plusieurs évènements peu courants qui eurent lieu peu avant la Naissance au Ciel d'Ethelburge dont l'Endormissement d'un garçonnet de trois ans après avoir dit trois fois le nom Edith et la guérison de Saint Torghith qui était paralysé après une vision d'Ethelburge. Ste Martyre Pélagie de Tarse sous Dioclétien (vers 290). - St Hilaire le Thaumaturge- St Nicéphore, fondateur du Monastère du Médikion- St Athanase l'Evêque de Corinthe- Sts Aphrodisios, Léonce (ci-contre), Antonin, Melda (ou Meles), Valérien, Macrobe et leurs compagnons à Scythopolis en Palestine- Translation des Reliques du St et Juste Lazare ainsi que celle de Ste Marie Madeleine dans le Monastère de St Lazare à Constantinople- Sts frères Alfanov : Clément, Cyrille nicéphore nicétas et Isaac- St Nicéphore, l'Hésichaste, Italien converti à l'Orthodoxie et réfugié dans l'Empire, confesseur de l'Orthodoxie face à la fausse union de Lyon, moine de l'Athos et maître de la vie spirituelle (début du XIVème siècle). -Ste Monique, mère de St Augustin- St Porphyre, Martyr en Ombrie sous Dèce (entre 249 et 251).- Sts Heraclius, Juste et Maur, soldats, Martyrs à Foligno en Ombrie lors de la persécution de Dèce (entre 249 et 251). -St Corcodeme, Grec de nation, diacre à Auxerre en Bourgogne et thaumaturge et ses compagnons Sts Marse, Alexandre et Jovinien, clercs tous Martyrs (IIIème siècle).-St Paulin, Martyr. -St Florian, officier, Martyr près de l'actuelle Lorsch (Autriche) sous Dioclétien (304). -St Sylvain l'Evêque de Gaza en Palestine, Martyr sous Galère (311). - St Cyriaque l'Evêque d'Ancône dans les Marches qui fut martyrisé en Palestine sous Julien l'Apostat (entre 360 et 363). -St jacques, diacre à Bergame en Lombardie, Martyr par la main des Ariens (380). -Ste Monique de Thagaste dans l'actuelle Algérie, modèle des épouses et des mères chrétiennes (387).-St Venere l'Evêque de Milan, ami de St Jean Chrysostome (408). 21 -St Titien l'Evêque de Lodi en Lombardie (477).-St Antoine, higoumène du monastère de St- Julien à Tours puis ermite en Touraine, en un lieu appelé depuis St-Antoine-du-Rocher (VIème siècle). -St Nicephore, fondateur du monastère du Médikion en Bithynie, mort dans l'île de Halki près de Constantinople (813). -St Paulin l'Evêque et patron de Sinigaglia en Italie (826).-Commémoration du transfert des Reliques du St et juste Lazare, l'ami du Christ et de la Ste Myrophore Marie-Madeleine dans le monastère de St-Lazare à Constantinople, sous le règne de Léon VI le Sage (890). -St Athanase l'Evêque de Corinthe, écrivain ecclésiastique (vers 937). 18 septembre – 4 mai L'ICONE DE LA MERE DE DIEU DE STARO RUS' (STARORUSSKAYA), VERS 990. The Starorusskaya Icon of the Mother of God was titled such because for a long time it was located Stara Russa, whither it had been brought by the Greeks from Olviopolis during the very first period of Christianity in Russia. The icon was situated in Stara Russa until the XVII Century. In 1655 during the time of a plague it was revealed to a certain inhabitant of the city of Tikhvin that the pestilence would cease, if the wonderworking Starorusskaya Icon were transferred there, and the Tikhvin Icon sent to Stara Russa. After the transfer of the icons the plague ceased, but the Tikhvin people did not return the icon and only in the XVIII Century did they give permission to make a copy from the Starorusskaya Icon, which on 4 May 1768 was sent to Stara Russa. A feast was established in honour of this event. On 17 September 1888 the original was also returned to Stara Russa and a second festal date established. Lecture de l’Epître Pas de Lecture ce jour Lecture de l’Evangile Pas de Lecture ce jour 22 REFLEXION - Un homme jeune et inexpérimenté dans le combat spirituel souligne chacune de ses bonnes oeuvres par de l'autosatisfaction. Mais le soldat expérimenté au milieu des luttes avec les passions et les démons minimise chacun de ses actes et intensifie sa prière pour obtenir l'Aide de Dieu. Abba Matoes avait l'habitude de dire : "Au plus proche de Dieu est l'homme, au plus proche il se voit pécheur." Il disait aussi : "Quand j'étais jeune, je pensais que je faisais peut-être parfois quelque chose de bien. A présent que je suis vieux, je vois bien que je n'ai rien fait de bon." Est-ce que Notre Seigneur n'a pas dit : "Personne n'est bon sauf Un et c'est Dieu" (Saint Matthieu 19,17). Dès lors, si Seul Dieu est bon et la source de tout bien, en quoi une bonne action pourrait être si elle ne vient de Dieu? Dès lors comment quelqu'un pourrait-il s'attribuer une bonne action et non pas à Dieu? Et s'il en est ainsi pourquoi dès lors serait-il possible de louer un homme mortel? Pour rien, si ce n'est avec Dieu et avec la Bonté de Dieu! CONTEMPLATION - Pour contempler le Seigneur Jésus-Christ dans Son Ascension: 1. Comment, par Son Ascension, Il manifesta Sa Nature Divine et Sa Divine Puissance; 2. Comment, par Son Ascension aux Cieux, Il manifesta à l'homme qu'il existe un monde meilleur et une vie plus noble : un monde Céleste et une Vie Céleste. HOMELIE - A propos de l'idolâtrie comme adultère. "Comme le fit Israël, Juda a profané le pays et a commis l'adultère avec la pierre et le bois." (Jérémie 3,9 - LXX). Quelle sorte d'adultère est-ce que les peuples d'Israël et de Juda ont commis avec les pierres et le bois? C'était l'adoration des idoles de pierre et de bois. Avant ce péché, ils avaient commis un autre péché; ils s'étaient détournés de l'adoration du Vrai Dieu, le Dieu Vivant, le Dieu Unique. Pourquoi est-ce que leur idolatrie est appelée adultère? Parce qu'ils étaient d'abord liés par l'Amour au Vrai Dieu, au Dieu Vivant, au Dieu Unique et ensuite ils ont trahi cet Amour et ont donné leur coeur à d'étranges idoles de pierre et de bois. C'est pourquoi le Seigneur appelle leur idolâtrie de l'adultère. Est-ce que ce Reproche de Dieu était mérité uniquement pour les temps anciens et pas pour notre époque? Et uniquement pour Israël et Juda et pas pour les Chrétiens? Malheureusement, ce Reproche de Dieu est totalement mérité même de nos jours par beaucoup de Chrétiens. En quiconque l'Amour envers le Vrai Dieu, le Dieu Vivant, le Dieu Unique s'est refroidi et un amour bas s'est enflammé envers les objets de pierre et de bois, envers les choses qui dépérissent et les créatures mortelles, celui-là commet l'adultère et s'attire sur lui-même le Reproche de Dieu. Dès lors le Reproche de Dieu est approprié aujourd'hui : autant il l'était quand les hommes péchaient sans connaître le Christ : autant il l'est aujourd'hui par les hommes péchant en connaissant le Christ. Ô frères, combien de temps cette noire idolâtrie va-t-elle se traîner sur terre? Combien de temps encore la terre va-t-elle puer des relents de l'adultère de l'humanité avec leurs idoles de pierre et de bois ou d'argent et d'or ou de chair et de sang? Est-ce que le Tout Puissant Christ n'a pas détruit toutes les idoles, les rendant poussières et cendres? Pourquoi alors certains se penchent-ils et se font-ils des dieux pour eux avec cette poussière? A cause des mensonges du diable et de leur propre auto-illusion. Ô Seigneur Monté dans les Cieux les plus hauts, protège-nous des mensonges du démon et de notre auto-illusion. Préserve-nous de l'honteux adultère avec les idoles détruites par Ton Honorable Croix. Aide-nous Ô Seigneur, aide-nous afin que sans cesse nous Te louions, Toi le Seul Vrai Dieu, le Dieu Vivant, le Dieu Unique. Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid

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