dimanche 20 mai 2012

Vie de Saint Nil de la Sora et autres Vies de Saints.

7 – 20 mai 2012 Cycle mobile (Pascalion): Sixième Dimanche de Pâque ou Dimanche de l’Aveugle-né CE SIXIEME DIMANCHE DE PAQUE, NOUS CELEBRONS LE MIRACLE DE NOTRE SEIGNEUR, DIEU ET SAUVEUR JESUS CHRIST EN FAVEUR DE L'AVEUGLE-NE Lumière de Lumière et Source de clarté, Verbe, Tu rends la vue même à l'Aveugle-né! 2 Ce Miracle fut opéré à partir de l'élément liquide, de même que la conversion de la Samaritaine et la guérison du Paralytique. Il se produisit comme ceci : le Christ S'entretenant avec les Juifs et Se montrant à eux comme Egal au Père en disant : "Avant qu'Abraham fut, Moi, Je suis," ils lancèrent des pierres contre lui. S'étant retiré, Il rencontra l'Aveugle qui marchait à tâtons. Il était ainsi de naissance n'ayant que le contour et la cavité des yeux. Le Sauveur, l'ayant trouvé de la sorte, demanda à Ses Disciples (qui l'avaient entendu dire au Paralytique : "Te voici guéri, ne pèche plus" et qui savaient que "la faute des parents retombe sur les enfants") : "Maître, qui a péché : lui ou ses parents pour qu'il soit né aveugle?" D'ailleurs, une doctrine épicurienne soutenait que les âmes préexistaient et que si elles avaient péché immatériellement elles descendaient dans un corps. Rejetant tout cela, le Christ dit : "Ce n'est pas pour cette raison mais afin que se manifestent les Oeuvres de Dieu, c'est-à-dire les Miennes." Car il n'est pas question du Père : la conjonction "afin que" vise la Proclamation du Fils et non Sa Cause. Ayant dit cela et craché à terre, le Christ fit de la boue et enduisit le contour de ses yeux, lui ordonnant d'aller à la fontaine de Siloé et de s'y laver, cela pour montrer qu'Il est Lui-même Celui Qui au commencement prit du limon de la terre pour façonner le corps humain. Et puisque l'oeil est parmi les organes du corps le plus important, Il le façonne alors qu'il n'existait pas pour bien montrer qu'Il est également Celui Qui donne le mouvement à la force psychique. Il ne Se sert pas de l'eau mais de Sa Salive afin qu'on sache que toute Grâce provient de Sa Bouche et qu'il faut l'envoyer à Siloé. Et Il lui demande de s'y laver afin que ce ne soit pas un homme issu de la terre qui lui donne d'être guéri par la boue. Il l'envoie à Siloé afin qu'il y ait plusieurs témoins de sa guérison. Car plusieurs l'auraient rencontré alors qu'il s'en allait avec les yeux enduits de boue mais au dire de certains il ne fit pas partir la boue formée avec la Salive lorsqu'il se lava mais la boue ellemême, sous l'action de cet élément liquide qu'est la Salive, s'était transmuée pour former les yeux. Siloé signifie l'envoyé. Cette piscine se trouvait en dehors de la ville de Jérusalem. Sous Ezéchias alors que les ennemis assiégeaient la ville et qu'ils occupaient Siloé, l'eau y fut troublée. Avant qu'on n'y creusât des puits et des citernes pour obtenir de l'eau, chaque fois qu'on y envoyait quelqu'un sur l'ordre du Prophète Isaïe, le flot sortait de façon continue et l'on obtenait de l'eau. Mais si c'était quelqu'un de là-bas ou bien un ennemi, l'écoulement de l'eau s'arrêtait. De là le nom. Ainsi donc pour montrer aussi que Lui-même vient de Dieu, le Christ pour cette raison y envoie l'Aveugle et la Lumière suit aussitôt. Certains même ont pensé que Siloé signifie l'envoyé à cause de cet aveugle envoyé par le Christ. En se lavant, l'Aveugle recouvre la vue par une puissance ineffable sans que le patient luimême ait pu observer le Mystère. Ses voisins et ses connaissances, constatant qu'il voyait correctement, étaient perplexes. Quant à lui, il confessait avoir été aveugle et quand on lui demandait la raison pour laquelle il voyait à présent, il proclamait que le Christ avait guéri son mal. Alors les Pharisiens, à la nouvelle du Miracle étonnant, accusent de nouveau le Sauveur de ne pas observer le sabbat. Car c'est encore un jour de sabbat à ce qu'il semble que fut accomplie la guérison de l'Aveugle. Entre eux se crée donc une division, les uns disant que Jésus-Christ est Dieu à cause de Ses Miracles, les autres qu'il n'est pas Dieu puisqu'il n'observe pas le sabbat. Ceux qui ont une bonne opinion de Lui demandent à l'Aveugle : "Et toi que dis-tu de Lui?" Il répond ouvertement que c'est un Prophète, ce qui leur semble assez élogieux. Mais les autres 3 ne veulent pas croire qu'il eût été aveugle et que le Christ l'eût guéri. Ils font donc venir ses parents, peut-être parce qu'ils ne croient pas les voisins. Mais plus ils veulent cacher la Vérité, plus ils la rendent manifeste car les parents conviennent de tout, même au risque d'être chassés de la synagogue et sous prétexte que leur fils est assez grand ils se débarrassent sur lui de l'affaire. De nouveau les Pharisiens disent à l'Aveugle : "Rends Grâces à Dieu, cette guérison vient de Lui et non pas du Christ car c'est un pécheur puisqu'Il abolit le sabbat!" L'Aveugle désirant montrer par ses oeuvres qu'Il est Dieu, répond : "Je ne sais; la seule chose que je sache, c'est que j'étais aveugle et que grâce à Lui je vois!" De nouveau ils lui dirent : "Comment a-t-Il fait pour t'ouvrir les yeux?" Celui-ci, lassé, ne leur répond pas par le détail mais il condense : "S'Il n'était pas de Dieu, Il n'aurait pas fait ce Miracle!" Alors ils commencèrent à l'insulter parce qu'il avait ainsi reconnu être Son Disciple et pour avoir dit : "Personne n'a jamais ouvert les yeux à un aveugle-né; d'autres aveugles ont vu mais pas un aveugle de naissance!" Ils se moquèrent de lui et le chassèrent de la synagogue. Après quoi, Jésus-Christ le rencontre et lui dit : "Crois-tu au Fils de Dieu?" Et lui, apprenant Qui est Celui avec Qui il parle et Le voyant grâce à Lui (car il ne pouvait pas Le voir auparavant puisqu'il était aveugle), se prosterna devant Lui et devint Son Disciple, proclamant Ses Bienfaits. On pourrait dire aussi par anagogie que l'Aveugle, c'est le peuple issu du paganisme que le Christ a rencontré en passant alors qu'Il Se trouvait sur la terre et non au Ciel. Ou bien parce qu'Il est venu à cause du peuple hébreu, de passage Il s'est rendu aussi chez les païens. Crachant à terre et faisant de la boue, Il les a enduits au lieu de les avoir d'abord instruits. Car Il est venu comme rosée sur la terre et Il a pris chair de la Toute Pure. Ensuite Il a donné le Baptême Divin qui correspond à Siloé. Puis le Peuple chrétien venu du paganisme eut le courage de tout souffrir pour le Christ, Il fut persécuté et Il témoigna et finalement Il fut par lui reconnu et glorifié. 4 ICÔNE DE LA MÈRE DE DIEU DE "LA PASSION" 30 avril – 6ème Dim. de Pâque (Dim. de l'Aveugle-Né) – 13 août The icon received its name because on either side of the Mother of God are two angels with the implements of the Lord's suffering: the Cross, the lance, and the sponge. There was a certain pious woman, Katherine, who began to suffer seizures and madness after her marriage. She ran off into the forest and attempted suicide more than once. In a moment of clarity she prayed to the Mother of God and vowed that if she were healed, she would enter a monastery. After recovering her health, she only remembered her vow after a long time. Afraid and mentally afflicted, she took to her bed. Three times the Most Holy Theotokos appeared to her, commanding the sick woman to go to Nizhni-Novgorod and to buy Her icon from the iconographer Gregory. After she had done this, Katherine received healing. From that time on, Miracles have occurred from this icon. The Feast day of this icon is on August 13 commemorating its transfer from the village of Palitsa to Moscow in 1641. A church was built at the place where it was met at the Tver gates, and in 1654, the Strastna monastery was built. The icon is also commemorated on April 30, and on the sixth Sunday after Pascha (the Sunday of the Blind Man) in memory of the Miracles which occurred on this day. Other "Passion" icons of the Mother of God have been glorified in the Moscow church of the Conception of St. Anna, and also in the village of Enkaeva in Tambov diocese. Lecture de l’Epître Actes XVI : 16-34 16.16 Comme nous allions au lieu de prière, une servante qui avait un esprit de Python, et qui, en devinant, procurait un grand profit à ses maîtres, vint au-devant de nous, 16.17 et se mit à nous suivre, Paul et nous. Elle criait: Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très Haut, et ils vous annoncent la voie du salut. 16.18 Elle fit cela pendant plusieurs jours. Paul fatigué se retourna, et dit à l'esprit: Je t'ordonne, au nom de Jésus Christ, de sortir d'elle. Et il sortit à l'heure même. 16.19 Les maîtres de la servante, voyant disparaître l'espoir de leur gain, se saisirent de Paul et de Silas, et les traînèrent sur la place publique devant les magistrats. 16.20 Ils les présentèrent aux préteurs, en disant: Ces hommes troublent notre ville; 16.21 ce sont des Juifs, qui annoncent des coutumes qu'il ne nous est permis ni de recevoir ni de suivre, à nous qui sommes Romains. 16.22 La foule se souleva aussi contre eux, et les préteurs, ayant fait arracher leurs vêtements, ordonnèrent qu'on les battît de verges. 16.23 Après qu'on les eut chargés de coups, ils les jetèrent en prison, en recommandant au geôlier de les garder sûrement. 16.24 Le geôlier, ayant reçu cet ordre, les jeta dans la prison intérieure, et leur mit les ceps aux pieds. 16.25 Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu, et les prisonniers les entendaient. 16.26 Tout à coup il se fit un grand tremblement de terre, en sorte que les fondements de la prison furent ébranlés; au même instant, toutes les portes s'ouvrirent, et les liens de tous les prisonniers furent rompus. 16.27 Le geôlier se réveilla, et, lorsqu'il vit les portes de la prison ouvertes, il tira son épée et allait se tuer, pensant que les prisonniers s'étaient enfuis. 16.28 Mais Paul cria d'une voix forte: Ne te fais point de mal, nous sommes tous ici. 16.29 Alors le geôlier, ayant demandé de la lumière, entra précipitamment, et se jeta tout tremblant aux pieds de Paul et de Silas; 16.30 il les fit sortir, et dit: Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé? 16.31 Paul et Silas répondirent: Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille. 16.32 Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu'à tous ceux qui 5 étaient dans sa maison. 16.33 Il les prit avec lui, à cette heure même de la nuit, il lava leurs plaies, et aussitôt il fut baptisé, lui et tous les siens. 16.34 Les ayant conduits dans son logement, il leur servit à manger, et il se réjouit avec toute sa famille de ce qu'il avait cru en Dieu. Lecture de l’Evangile Jean IX : 1-38 9.1 Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance. 9.2 Ses disciples lui firent cette question: Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle? 9.3 Jésus répondit: Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c'est afin que les oeuvres de Dieu soient manifestées en lui. 9.4 Il faut que je fasse, tandis qu'il est jour, les oeuvres de celui qui m'a envoyé; la nuit vient, où personne ne peut travailler. 9.5 Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. 9.6 Après avoir dit cela, il cracha à terre, et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux de l'aveugle, 9.7 et lui dit: Va, et lave-toi au réservoir de Siloé (nom qui signifie envoyé). Il y alla, se lava, et s'en retourna voyant clair. 9.8 Ses voisins et ceux qui auparavant l'avaient connu comme un mendiant disaient: N'estce pas là celui qui se tenait assis et qui mendiait? 9.9 Les uns disaient: C'est lui. D'autres disaient: Non, mais il lui ressemble. Et lui-même disait: C'est moi. 9.10 Ils lui dirent donc: Comment tes yeux ont-ils été ouverts? 9.11 Il répondit: L'Homme qu'on appelle Jésus a fait de la boue, a oint mes yeux, et m'a dit: Va au réservoir de Siloé, et lave-toi. J'y suis allé, je me suis lavé, et j'ai recouvré la vue. 9.12 Ils lui dirent: Où est cet homme? Il répondit: Je ne sais. 9.13 Ils menèrent vers les pharisiens celui qui avait été aveugle. 9.14 Or, c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue, et lui avait ouvert les yeux. 9.15 De nouveau, les pharisiens aussi lui demandèrent comment il avait recouvré la vue. Et il leur dit: Il a appliqué de la boue sur mes yeux, je me suis lavé, et je vois. 9.16 Sur quoi quelques-uns des pharisiens dirent: Cet homme ne vient pas de Dieu, car il n'observe pas le sabbat. D'autres dirent: Comment un homme pécheur peut-il faire de tels Miracles? 9.17 Et il y eut division parmi eux. Ils dirent encore à l'aveugle: Toi, que dis-tu de lui, sur ce qu'il t'a ouvert les yeux? Il répondit: C'est un prophète. 9.18 Les Juifs ne crurent point qu'il eût été aveugle et qu'il eût recouvré la vue jusqu'à ce qu'ils eussent fait venir ses parents. 9.19 Et ils les interrogèrent, disant: Est-ce là votre fils, que vous dites être né aveugle? Comment donc voit-il maintenant? 9.20 Ses parents répondirent: Nous savons que c'est notre fils, et qu'il est né aveugle; 9.21 mais comment il voit maintenant, ou qui lui a ouvert les yeux, c'est ce que nous ne savons. Interrogez-le lui-même, il a de l'âge, il parlera de ce qui le concerne. 9.22 Ses parents dirent cela parce qu'ils craignaient les Juifs; car les Juifs étaient déjà convenus que, si quelqu'un reconnaissait Jésus pour le Christ, il serait exclu de la synagogue. 9.23 C'est pourquoi ses parents dirent: Il a de l'âge, interrogez-le lui-même. 9.24 Les pharisiens appelèrent une seconde fois l'homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent: Donne gloire à Dieu; nous savons que cet homme est un pécheur. 9.25 Il répondit: S'il est un pécheur, je ne sais; je sais une chose, c'est que j'étais aveugle et que maintenant je vois. 9.26 Ils lui dirent: Que t'a-t-il fait? Comment t'a-t-il ouvert les yeux? 9.27 Il leur répondit: Je vous l'ai déjà dit, et vous n'avez pas écouté; pourquoi voulez-vous l'entendre encore? Voulez-vous aussi devenir ses disciples? 9.28 Ils l'injurièrent et dirent: C'est toi qui es son disciple; nous, nous sommes disciples de Moïse. 9.29 Nous savons que Dieu a parlé à Moïse; mais celui-ci, nous ne savons d'où il est. 9.30 Cet homme leur répondit: Il est étonnant que vous ne sachiez d'où il est; et cependant il m'a ouvert les yeux. 9.31 Nous savons que Dieu n'exauce point les pécheurs; mais, si quelqu'un l'honore et fait sa volonté, c'est celui là qu'il l'exauce. 9.32 Jamais on n'a entendu dire que quelqu'un ait ouvert les yeux d'un aveugle-né. 9.33 Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. 9.34 Ils lui répondirent: Tu es né tout entier dans le péché, et tu nous enseignes! Et ils le chassèrent. 9.35 Jésus apprit qu'ils l'avaient chassé; et, l'ayant rencontré, il lui dit: Crois-tu au Fils de Dieu? 9.36 Il répondit: Et qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui? 9.37 Tu l'as vu, lui dit 6 Jésus, et celui qui te parle, c'est lui. 9.38 Et il dit: Je crois, Seigneur. Et il se prosterna devant lui. Cycle fixe : Commémorations SAINT EUTHYME LE GRAND (+ 473) 20 janvier – 7 mai (invention) Euthyme est né de parents aristocrates dans la ville arménienne de Melitène près de l'Euphrate vers l'an 377. Fils unique, il est né en réponse aux prières de sa mère Dionisiya qui eut une Vision Céleste sur la naissance d'Euthyme. Dès sa jeunesse, il mena une vie d'Ascète, au début à proximité de sa ville natale de Melitène puis ensuite après avoir visité Jérusalem à l'âge de vingt-neuf ans dans le Désert entre Jérusalem et Jéricho, appelé Pharan. Il passait ses jours et ses nuits en prière, pensant intérieurement à Dieu dans la Contemplation et les efforts physiques. Nombre de disciples se rassemblèrent dont certains sont de Glorieux Saints comme Cyriac l'Ermite, Saint Sabas le Sanctifié, Théoctiste et d'autres. Par la Grâce de Dieu, Euthyme fut un grand Thaumaturge; il chassa les démons, guérissant les gens gravement malades, amenant de l'eau dans le Désert, multipliant les pains et prophétisant. Il enseigna à ses Moines l'amour du travail en disant : "si vous mangez du pain qui ne provient pas de votre propre travail alors c'est le travail d'autrui que vous mangez." Lorsque certains des Moines les plus jeunes voulaient jeûner plus que les autres, il le leur interdisait et leur ordonnait de venir à la table commune afin qu'ils ne deviennent pas orgueilleux du fait de leur jeûne excessif. Il disait aussi qu'il n'était pas bon pour un Moine 7 d'aller de lieu en lieu, en expliquant que "un arbre qu'on transplante fréquemment ne porte pas de fruit. Quiconque désire faire ce qui convient, sait le faire dans le lieu où il se trouve." A propos de l'Amour (dilection), il disait "ce que le sel est au pain, l'Amour l'est aux autres vertus." Durant la première semaine du Grand Carême, il se retirait dans le Désert et y demeurait solitaire, silencieux, rempli de pensées pour Dieu et cela jusqu'à la Fête de la Résurrection. Durant sa vie terrestre, une archi-abbaye (laure, grand monastère) fut fondée à proximité de sa caverne; au cours des siècles, elle se remplira de Moines comme une ruche d'abeilles. Le dernier commandement qu'il leur laissera sera que le Monastère devra toujours être hospitalier et que les portes du monastère ne pourront jamais être fermées. Il s'endormit à quatre-vingt-dix-sept ans. Le Patriarche de Jérusalem célébra ses funérailles. Le Patriarche eut à patienter toute la journée avant que la grande masse de fidèles n'aient finit de vénérer le corps et ce ne fut qu'au soir qu'il put achever l'Office d'ensevelissement des défunts. Le septième jour après sa Naissance Céleste, Euthyme apparut radieux et dans la joie à son disciple Domentian. Saint Euthyme fut, en Vérité, un véritable "fils de la Lumière." Il s'endormit dans le Seigneur en 473. ou Comme Saint Antoine pour l'Egypte, notre Saint Père Euthyme fut quelques années plus tard, le fondateur et le père du grand mouvement monastique qui allait remplir le Désert de Palestine. Accordé par Dieu à ses parents longtemps restés sans enfants comme fruit de leurs prières, il naquit en 378 à Mélitène en Petite-Arménie, en signe précurseur de la période de joie et de paix qui allait bientôt s'ouvrir pour l'Eglise, troublée depuis quarante ans par la persécution arienne.* Quand il perdit son père à l'âge de trois ans, sa mère le confia à l'Evêque Otréios qui discerna la Faveur de Dieu sur l'enfant, le baptisa et le consacra aussitôt Lecteur de son église. Elevé dans la maison épiscopale dans la vertu, la tempérance et l'application aux Saintes Ecritures, Euthyme apprit très tôt à accomplir l'Office Divin aux temps fixés avec Crainte de Dieu et à prier d'un coeur non distrait. Il ne sortait guère que pour rendre visite aux Moines des alentours et à chaque Carême, en fait de la Théophanie à Pâque, il s'enfonçait dans le Désert pour y vivre dans le silence et la solitude à l'imitation du Saint Prophète Elie et de Saint Jean le Précurseur. Brillant ainsi de telles vertus, il fut ordonné Prêtre dès l'âge de dix-neuf ans et nommé aussitôt Archimandrite de tous les monastères du diocèse. Il s'acquitta de cette charge pendant une dizaine d'années puis voyant dans ces honneurs un obstacle à la vertu, il s'enfuit vers Jérusalem avec le désir d'imiter la Conduite de Notre Seigneur Jésus- Christ au Désert et s'établit un peu en dehors de la Laure de Pharan fondée plus d'un siècle plus tôt par Saint Chariton dans une cellule de Reclus où libéré de tout autre souci que de plaire à Dieu par les prières et par les jeûnes, il s'occupait à tresser des cordes afin de n'être à la charge de personne. Il se lia alors d'une amitié spirituelle si étroite avec son voisin Théoctiste que l'un et l'autre avaient tout en commun, pensée et manière de vivre comme s'ils n'étaient qu'une âme en deux corps. Euthyme l'emportait cependant par la douceur et l'humilité; c'est pourquoi Dieu lui accordait plus manifestement Sa Faveur et lui donnait l'initiative en toute chose. * Euthymia signifie : "bonne humeur," "confiance," "joie." Comme chaque année, les deux Ascètes allaient passer tout le Carême dans le grand Désert de Koutila vers la Mer Morte. Un jour, ils furent conduits par Dieu jusqu'à une grotte admirable située sur le flanc d'un précipice qu'ils élurent aussitôt comme demeure et qu'ils 8 transformèrent en Eglise de Dieu par la vertu sanctifiante de leurs Hymnes et de leurs prières. Après avoir passé quelque temps inconnus de tous à ne vivre que des herbes qui y poussaient, ils furent découverts par des bergers des environs. Dès lors les habitants du village le plus proche se firent un honneur de pourvoir à la subsistance de ces Hommes de Dieu et des Moines de Pharan commencèrent à les visiter et à se joindre à eux en nombre croissant. Comme Euthyme désirait rester libre de tout attachement et le lieu étant trop exigu pour y mener la vie érémitique d'une laure, il fonda au pied de la falaise un cénobion dirigé par Théoctiste. Quant à lui, il demeurait en solitaire toute la semaine dans la grotte transformée en oratoire et assurait la direction spirituelle et l'enseignement des frères, le samedi et le dimanche quand tous se réunissaient pour la Vigile et la Divine Liturgie. Le Vénérable Euthyme progressait ainsi sans cesse dans la conversation intime avec Dieu et il acquit en retour le pouvoir de faire des Miracles. Un jour de l'an 420, il guérit d'un Signe de Croix le fils du chef d'une bande de Sarrasins venu le trouver à la suite d'une vision. Les barbares émerveillés à la vue du Miracle, se jetèrent alors à ses pieds en lui demandant de leur enseigner la Doctrine qui donne à l'homme la victoire sur la mort et de les illuminer par le Saint Baptême. Certains d'entre eux se joignirent aux disciples d'Euthyme et leur chef ayant reçu le nom de Pierre, se fit ardent Missionnaire auprès des groupes nomades de Sarrasins essaimés en Palestine. Cette guérison rendit le nom d'Euthyme célèbre dans tout le pays. Les malades accouraient de partout en foule, en troublant fort sa retraite, aussi décida-t-il de s'enfuir malgré les instances de Théoctiste et des autres frères vers le Désert plus profond de Rouba en compagnie du seul Domitien* originaire lui aussi de Mélitène. Il passa ainsi quelques années dans divers endroits où ses Miracles ayant attiré de nouveaux disciples, il fonda des monastères puis il retourna finalement à proximité de Saint Théoctiste et s'installa avec Domitien dans une grotte située sur une petite colline au milieu d'une vaste plaine désertique (le Sahel). Au bout de peu de temps, Pierre lui amena une foule de Sarrasins qui demandaient le Saint Baptême. Ces loups du Désert ayant été transformés en Troupeau Spirituel du Christ, ils ne voulurent plus quitter le Saint et installèrent leur campement permanent à proximité, campement qui devint par la suite un Evêché avec Pierre pour Pasteur. Euthyme continuait à envoyer à Théoctiste ceux qui voulaient vivre sous sa direction jusqu'au moment où Dieu lui ordonna dans une vision de commencer à recevoir lui-même des disciples et de fonder une laure organisée sur le modèle de Pharan. Les Ermites y vivaient retirés toute la semaine, non plus dans des grottes mais dans des cellules construites par Pierre et les Sarrasins et se réunissaient pour la Vigile dominicale autour de leur Prêtre et Père Spirituel dans l'église consacrée en 428 par l'Archevêque Saint Juvénal. Lorsque Saint Euthyme célébrait la Divine Liturgie un feu venu du Ciel se déployait au-dessus de l'Autel et les recouvrait, lui et son Diacre Domitien comme un voile. L’oeil de l'intelligence illuminé par la Grâce, il pouvait distinguer clairement ceux qui s'approchaient dignement de la Sainte Communion et ceux qui, l'âme chargée de péchés, communiaient pour leur condamnation; il discernait les secrets des coeurs et prophétisait l'avenir. * Distinct de l'Evêque Dométien de Mélitène, commémoré le 10 janvier, il est ignoré des Synaxaires constantinopolitains mais il était commémoré dans l'ancien calendrier de Jérusalem (Kanonarion), le 5 novembre. Malgré la grande pauvreté de la Laure, le Saint se montrait hospitalier et généreux envers tous ceux qui venaient les visiter. Un jour, il fit par sa prière se remplir de pains le cellier vide en quantité suffisante pour nourrir les quatre cents pèlerins venus d'Arménie rendre visite à leur compatriote et pendant trois mois la réserve ne se désemplit pas. Aux nombreux Miracles que l'Homme de Dieu accomplissait, il joignait toujours l'enseignement sur l'obéissance, sur la 9 persévérance dans la condition où Dieu nous a placés et sur la pénitence si bien que la Grâce qu'il déversait sur ses disciples et sur le peuple était toujours pour leur édification et leur progrès dans la vertu. Saint Euthyme était en tout un modèle parfait de conduite évangélique et dans les temps troublés qui s'écoulèrent entre le Concile d'Ephèse (431) et le Concile de Chalcédoine (451), il fut pour les fidèles un critère sûr de Vérité et une Colonne d'Orthodoxie. Il envoya des disciples à l'un et l'autre des Conciles et ceux-ci y jouèrent un rôle notable. A l'issue du Concile de Chalcédoine, un imposteur du nom de Théodose réussit à s'emparer pendant vingt mois du trône de Jérusalem et à entraîner dans le parti monophysite une grande partie des Moines de Palestine pour qui la subtile terminologie théologique du Concile était peu compréhensible. Euthyme et ses disciples restèrent seuls à soutenir la Foi orthodoxe malgré toutes les menaces et les accusations de nestorianisme. Comme Saint Antoine, l'éclat de sa Sainteté était la preuve de la Vérité de sa doctrine; aussi, peu à peu, les Moines les plus pieux se rangèrent-ils derrière lui. L'Impératrice Eudocie, veuve de Théodose II, établie en Palestine, s'était elle aussi laissée attirer par les monophysites mais frappée par les malheurs advenus à sa famille lors de la prise de Rome, elle réalisa son égarement et cherchant à rentrer dans la communion de l'Eglise, elle envoya des émissaires auprès de Saint Syméon le Stylite près d'Antioche. Celui-ci l'exhorta à revenir en hâte à l'Orthodoxie et lui fit dire : "Pourquoi chercher au loin à puiser l'eau alors que tu as près de toi la source? Tu as l'Homme de Dieu Euthyme, suis ses enseignements et tu seras sauvée!" Elle se fit alors construire une tour près de la laure et y reçut les instructions d'Euthyme comme si elles sortaient de la Bouche même de Dieu. Elle prit ensuite fermement la défense de la Foi et couvrit la Palestine de généreuses donations : églises, monastères, hospices. Le Vénérable Ascète chargé de jours mais animé de toute la ferveur que donne l'Esprit Saint, guidait vers le Royaume des Cieux quantité de disciples parmi lesquels on compte les plus grandes figures monastiques de l'époque : Saints Sabas, Cyriaque, Gérasime et nombre d'Evêques. A l'âge de quatre-vingt-dix ans, il descendit visiter Théoctiste juste à temps pour assister à ses derniers moments, célébrer ses funérailles et désigner un nouvel Higoumène. Dieu lui accorda aussi de connaître à l'avance le jour de sa Naissance Céleste mais il n'en dit rien jusqu'au jour où selon sa coutume et malgré son grand âge, il devait partir passer le Carême au Désert. Pendant la Vigile de Saint Antoine, il réunit ses disciples et leur donna son ultime enseignement : "Gardez toujours comme principe et comme fin de toute bonne activité la charité sincère qui est le lien de toute perfection. Toute vertu se fortifie par la charité et l'humilité avec l'aide de l'expérience, du temps et de la Grâce. Mais la charité l'emporte sur l'humilité car c'est par charité que Le Verbe de Dieu s'est humilié en se faisant pareil à nous." Il leur recommanda aussi de rendre Grâces à Dieu en tout temps pour les avoir retirés de la confusion du monde et les avoir placés dans cette Condition Sainte, à l'imitation des Anges puis il leur fit élire son successeur, leur annonça le Départ prochain de Domitien et la transformation de la laure en cénobion. Il leur indiqua l'endroit où devaient être construits l'église et les bâtiments, les exhorta à ne pas négliger l'hospitalité, à consoler et stimuler les frères éprouvés par les tentations et à accomplir avec dévotion tous les Services Divins. Après être demeuré trois jours seul dans le Sanctuaire, il s'endormit en paix le 20 juin 473, le visage serein et tout blanc, plus Angélique que terrestre et il fut suivi quelques jours plus tard par Domitien, son fidèle disciple depuis cinquante ans. Une foule immense de Moines, de Clercs et de laïcs se rassembla pour les funérailles de ce Père du Désert. Un grand nombre de Miracles s'accomplit alors et continua longtemps de s'accomplir sur son tombeau placé à remplacement de sa grotte. Toute l'Eglise commença aussitôt à vénérer Saint Euthyme comme un de ses Pères parmi les plus grands car ayant mené toute sa vie dans la solitude, il n'avait 10 néanmoins jamais cessé d'être le soutien de la Foi, le Missionnaire, le législateur de la vie communautaire et l'économe de la Grâce de Dieu. http://www.encyclopedie-universelle.com/abbaye-origines-asie-georgie.html SAINT SHIO (OU SIMEON) DE MGVIME (+6°.S.) Jeudi de la Semaine des Laitages – 7 – 9 (repos) mai Saint Shio naquit à Antioche en Syrie. Ses parents étaient Chrétiens et élevèrent leur fils comme leur seul héritier. Le jeune homme reçut une bonne éducation, apprit les Ecritures Saintes et déjà en son jeune temps il fut gratifié de la capacité à interpréter la Parole de Dieu. Ayant entendu parler du Saint Ascète Jean, Shio quitta secrètement le domicile parental et partit rejoindre le Saint. Le Vénérable Jean renvoya le jeune à ses parents après avoir prédit que ses parents feraient profession monastique. La prophétie fut rapidement accomplie : Shio distribua son héritage et reçut la tonsure de Saint Jean. Vingt ans plus tard, Shio, parmi douze autres disciples choisis par Saint Jean, partit pour l'Ibérie (Géorgie) afin d'y prêcher la Parole de Dieu. En accord avec la bénédiction d'Eulabius, le Catholicos de Géorgie et son enseignant, Saint Shio s'installa dans une caverne à l'Ouest de la ville de Mtskheta où il entama une lutte ascétique fort sévère durant laquelle il sera gratifié de nombre de merveilleuses visions. La vie de l'Ascète fut découverte et bientôt le lieu du combat du Saint se transforma en monastère dans lequel une église fut fondée par ce Vénérable et dédiée à la Très Sainte Trinité. Par la suite, d'autres églises seront érigées en l'honneur de la Mère de Dieu et de Jean le Précurseur. Toutes les églises furent consacrées par le Catholicos Macaire. Le nombre des frères grandit alors le Vénérable bénit la fondation du 11 Monastère de Mgvime en leur faveur, pendant que lui-même continuait sa lutte pour le Salut en Reclus. Saint Shio s'endormit le 9 mai après avoir Communié aux Saints Mystères le jour d'avant et ayant donné aux frères ses salvifiques instructions finales. Les Précieuses Reliques de cet Ami de Dieu furent ensevelies dans le monastère qu'il avait fondé. Saint Shio est connu pour être l'auteur de cent soixante instructions pour ses frères. Son monastère : http://www.encyclopedie-universelle.com/abbaye-origines-asie-georgie.html COMMEMORATION DE L'APPARITION DANS LE CIEL DE JERUSALEM DU SIGNE DE LA PRECIEUSE ET VIVIFIANTE CROIX (346) Le 7 mai 346, jour de la Pentecôte, sous le règne de Constance et sous l'épiscopat de Saint Cyrille, apparut à la troisième heure du jour dans le Ciel de Jérusalem, une immense Croix lumineuse qui s'étendait du Golgotha au Mont des Oliviers. Sa clarté était telle qu'elle en surpassait les rayons du soleil. Aussi tout le peuple, jeunes et Vieillards et jusqu'aux nourrissons, accourut avec joie vers l'église de la Résurrection afin d'y offrir à Dieu des Hymnes d'Actions de Grâces pour ce Miracle qui manifestait la Gloire de la Croix et sa victoire sur les ténèbres. ou Durant le règne de l'empereur Constance, fils de Saint Constantin et celui du Saint Patriarche Cyrille de Jérusalem, la Sainte Croix apparut vers neuf heures du matin, s'étendant du Golgotha jusqu'au-dessus du Mont des Oliviers. Cette Croix était plus lumineuse que le soleil et plus belle que le plus beau des arcs-en-Ciel. Tout le peuple, tant les croyants que les incroyants quitta son travail et dans la crainte et l'étonnement, observa ce Signe Céleste. 12 Nombre d'incroyants se convertirent en la Foi en Christ, ainsi que nombre d'hérétiques ariens qui abandonnèrent leur diabolique hérésie et revinrent à l'Orthodoxie. Le Patriarche Cyrille écrivit à propos de ce signe une lettre à l'empereur Constance (337-361) qui avait glissé vers l'arianisme. Ceci eut lieu le 7 mai 357. Ainsi, en cette occasion, il fut démontré que la Foi chrétienne n'était pas une théorie mondaine, s'accordant avec la compréhension des sens humains mais plutôt la Puissance de Dieu, démontrée à travers d'innombrables Miracles et signes. ou Remembrance of the Appearance in the Heavens of the Cross of the Lord at Jerusalem (351): After the death of the first Christian emperor, Constantine the Great, the imperial throne was occupied by his son Constantius, who inclined towards the heresy of Arius, which denied the one self-same essence of the Son of God with the Father. In the reaffirming of holy Orthodoxy, the Lord manifest at Jerusalem a wondrous sign. On the day of Holy Pentecost, 7 May 351, at the third hour of the morning in the heavens there appeared the image of the equalproportioned Cross of the Lord, shining with an inexpressible light, and brighter than the light of the sun. All the people were eye-witness to this, and they were struck with great dread and amazement. The appearance of the Sign of the Cross began over holy Mount Golgotha, whereupon it was that the Lord had been crucified (Mt. 27: 32-33; Jn. 19: 17, 41; Heb. 13: 12), and it reached to the Mount of Olives (Jn. 8: 1; 18: 1-2), extending from Golgotha a distance of 15 stadia. The Sign was transfused with all the colours of the rainbow and it caught the sight of all the people. Many of the people, leaving off from whatever they were doing, went outside the houses and with awe stood contemplating the wondrous sign. Then a numerous throng of the people of Jerusalem with trembling and joy hastened to the holy Church of the Resurrection. The holy Jerusalem Patriarch Cyrille (350-387) advised the emissary of the emperor Constantius about this miraculous occurrence of the appearance of the Sign of the Cross, and he urged him to return to the Orthodox faith. And Sozomen, an historian of the Ancient Church, likewise testifies, that through this appearance of the Holy Cross many of the Jews and pagan Greeks came to the true faith, repenting in Christ God, and accepted Holy Baptism. SAINT PRETRE MISSELIN (OU MESCLIN) DE TARBES (+6°.S.) Misselin était Prêtre à Tarbes. Saint Grégoire de Tours en fait en quelques mots un grand éloge, comparant ses vertus et ses mérites à ceux de Saint Justin. On lit dans un vieux manuscrit que ce Saint Prêtre se mit à la tête des Bigorrais pour chasser de Tarbes les Goths ariens qui s'en étaient emparés et y exerçaient des cruautés inouïes. Pendant plusieurs siècles, on célébra la délivrance de Tarbes le 25 mai, jour auquel on faisait aussi la fête de Misselin. Depuis longtemps, la fête de Saint Misselin se célèbre le 7 mai. Il est le Saint Protecteur d'une paroisse des environs de Tarbes où une tradition porte qu'il était né. SAINT NOUVEAU MARTYR PACÔME D'OUSSAKI (+1730) Originaire de Biélorussie, il fut capturé par les Tatares qui le vendirent comme esclave aux Turcs. Il refusa de se convertir malgré son propriétaire, un tanneur qui après vingt sept ans de 13 services, lui rendit la liberté. Il partit pour le Mont-Athos où il vécut pendant environ douze ans. Mais il avait la résolution de témoigner pour Jésus-Christ par un martyre volontaire. Il retourna à Oussaki et par sa conduite devant la maison de son ancien maître, il se fit arrêter et condamner à la décapitation. ou The Holy Martyr Pakhomii was born in Little Russia. He had the name Prokopii and in childhood he was taken captive by Tatars, who sold him over into slavery to a certain Turk in the city of Usaki (Philadelphia in Anatolia). He spent 17 years in servitude, enduring patiently all the insults and abuse. Gaining his freedom, for 12 years he asceticised on Holy Mount Athos under the guidance of the starets-elder priestmonk Joseph, who tonsured him into monasticism with the name Pakhomii. Pakhomii afterwards resettled into the Kausokali sketemonastery, where he lived under the guidance of the starets-elder Akakios. Saint Pakhomii then returned to Usaki, where he openly confessed himself a Christian. The Turks arrested him and began to demand his acceptance of Mahometanism. Saint Pakhomii refused and was beheaded in the city of Usaki on the day of the Ascension of the Lord, 7 May 1730. The relics of the holy Martyr rest on the island of Patmos, in the monastery of the holy Apostle John the Theologian. SAINT MARTYR ACACE LE CENTURION DE BYZANCE (+303) Saint Acacius était un officier romain durant le règne de l'empereur Maximien. Répondant au tribunal pour sa Foi au Christ, il dit qu'il avait hérité la Vraie Foi de ses parents et était renforcé par la vue de nombreuses guérisons miraculeuses survenues sur les Précieuses Reliques de Saints Chrétiens. Après avoir courageusement enduré de grandes tortures dans la ville de Pyrrinthus en Thrace, Acacius fut emmené à Byzantium où il endura de nouvelles tortures jusqu’à ce qu'il soit pour finir décapité. Il souffrit honorablement et emménagea dans le Royaume de la Joie Eternelle en 303. ou The Holy Martyr Acacius, who lived mostly in the III Century, was born at Cappadocia and was a centurion of the Martesian regiment under the military officer Firmus. When the persecution against Christians was started up on order of the emperor Maximian Galerius (305-311), Firmus began one after the other to interrogate his soldiers about their faith. Saint Acacius thereupon firmly and openly confessed himself a Christian. Seeing the steadfastness of Saint Acacius, Firmus sent him off to the military officer higher up in command, named Vivianus. Vivianus gave the Saint over to fierce torture. After the tortures they put him in heavy chains and locked him up in prison. A certain while later they led the Martyr together with other prisoners to Byzantium, to the governor. The soldiers accompanying them went along quickly, showing the prisoners no mercy, and Saint Acacius weakened along the way from his wounds, and also from his chains and hunger and thirst. When finally they halted for the night, Saint Acacius offered up thanks to God, for granting him to suffer for His Holy Name. During the time of prayer the Saint heard a voice from the heavens: "Valour, Acacius, and be strong!" This voice was heard also by the other prisoners, and many of them believed in Christ and besought the Saint to instruct them and further them in the Christian faith. At Byzantium they situated the holy Martyr in onerous lockup, while the other prisoners were put under less severe conditions. But at night the other prisoners beheld, how radiant youths appeared to Saint Acacius and attended to him, washing his wounds and bringing him food. 14 After seven days, Vivianus again summoned Saint Acacius before him and was struck by his fresh appearance. Supposing, that the prison guard for money had given the prisoner both respite and food, he summoned the guard for a strict questioning. And not believing his answers, Vivianus had the guard severely beaten. Saint Acacius himself thereupon answered Vivianus: "My power and strength art given me by the Lord Jesus Christ, Who hath healed my wounds." Vivianus in a frenzy of rage gave orders to beat the Martyr about the face and smash his teeth for his unsolicited words. Striving all the more to intensify and prolong the torture of Saint Acacius, Vivianus sent him off to the governor Flaccinus with a letter. But having read the letter, Flaccinus became annoyed, that Vivianus had for so long and so cruelly tortured a soldier holding the venerable rank of centurion, and he gave orders to without further delay behead the Martyr. At the place of execution Saint Acacius lifted up his eyes to the heavens, offering up thanks to God for being granted to accept a Martyr's death for Him, and then with a calm joy he lay down his head beneathe the sword. This occurred in the year 303. Under Constantine the Great the relics of the holy Martyr Acacius rested at Constantinople in a church built in his honour, and later they were transferred to Calabria, to the city of Scillatio. The holy Martyr Acacius particularly helps those resorting to him in prayer in struggle with the flesh, as discovered by himself for Saint Epiphanios, a disciple of the Fool-for-Christ Saint Andrew. SAINT HIEROMARTYR ACACE L’EVEQUE DE JERUSALEM. En ce jour aussi, le Saint Evêque Acace de Jérusalem partit. Il était un homme pur et juste. Il fut longtemps persécuté et Dieu accomplit nombre de signes et merveilles par ses mais puis il partit en paix. SAINTE MASTIDIE (OU MATHIE DE TROYES), VIERGE (+4°.S.) Mastidie de Troyes était une Vierge d'une vertu extraordinaire. Ses actes ont disparu mais on suppose qu'elle vivait dans les premiers siècles de la Foi chrétienne. Mais le peu qui nous restent de sa vie suffit à faire entrevoir l'éclat de sa Sainteté. En 843, elle reposait sous l'Autel. Les habitants de la ville de Troyes et en particulier Sainte Maure, Vierge, l'honoraient pieusement avec dévotion. Mais Troyes avait été saccagée et brûlée avec toutes ses églises en 892 par les Normands et les Vénérables Reliques de notre Sainte disparurent longtemps sous les ruines amoncelées. Un siècle plus tard, en 992, l’Evêque Milon de Troyes inventa le corps de Sainte Mastidie en faisant fouiller le sol de la cathédrale : il était incorrompu et enveloppé d'un suaire de pourpre. Déposé dans l'église avec honneur, il brilla par de nombreux Miracles, surtout en 1007 où il fut porté pour une station dans l'église suburbaine de Saint-Remy pour le temps pascal et rendit la santé à un grand nombre de malades, selon ce qu'on lit dans l'histoire de son invention. Dans la suite comme une grande multitude de peuple affluait à Troyes pour honorer les Saintes Reliques, on désigna le 8 mai pour la célébration de la fête. Voici quelques-uns des Miracles opérés par la Sainte l'an 1007; elle guérit une femme de la ville de Tonnerre dont la main gauche était desséchée; elle guérit un enfant de trois ans de la ville de Sens, malade et débile des jambes; elle rendit la lumière à un aveugle ; elle redressa une femme qui était culde- jatte; elle rendit sain et dispos un paralytique malade depuis déjà trente ans; elle rendit l'ouïe à une femme de Sens et la vue à une autre femme ; elle fit marcher droit un enfant qui se traînait à la manière des bêtes; elle guérit deux petites filles âgées de cinq ans, un homme de Toul d'une contraction du visage et un jeune homme dont le côté gauche du corps était paralysé. Ces Miracles rendirent Sainte Mastidie très célèbre et très chère à toutes les populations voisines. L'auteur qui composa la relation de son Invention, l'appelle " Vierge royale, incomparable, vouée à Dieu. 15 De Précieuses Reliques de Sainte Mastidie se trouvent à la cathédrale de Troyes et qui ont été reconnues le 25 avril 1821. Saint-Remy de Troyes, le Chêne, Maixières-la-Grande-Paroisse, Jully-sur-Sarce, La Maison-des-Champs en possèdent des fragments qui sont partout l'objet d'une grande Vénération. SAINT JEAN ZEDAZNELI DE ZADEN EN GEORGIE AVEC SES 12 DISCIPLES MOINES EN GÉORGIE (+6°.S.) 4 novembre – 7 mai Les monastères de Géorgie prétendaient remonter à un groupe de treize Moines syriens venus au seizième siècle en Géorgie à la fois pour implanter la vie monastique et affermir le Christianisme. Ils ne nous sont connus qu'à travers des traditions postérieures de plusieurs siècles à leur venue; il n'en est pas moins intéressant de voir par quels liens la malheureuse Église de Géorgie, toujours persécutée, cherchait à se raccrocher aux grandes communautés chrétiennes, celle d'Antioche en particulier. Treize Moines syriens allèrent donc demander la bénédiction de Saint Siméon Stylite le Jeune pour partir en Géorgie. Leur chef, Jean, choisit pour demeure une caverne sur la célèbre montagne de Zaden, ce qui lui valut son surnom de Zedaznéli. Il y fonda un monastère qui connut une grande prospérité mais fut détruit par les infidèles au douzième siècle. On racontait que Jean avait apprivoisé les ours de la montagne. Le plus populaire des disciples de Jean, Chio, se retira lui aussi dans une grotte près de Mtzkhéta, au Nord-Ouest de Tiflis : un pigeon lui apportait sa nourriture. Son isolement ne dura pas longtemps : Évagre, un des personnages les plus importants du royaume, se joignit à lui et leur renommée de Sainteté fut telle que le Roi et les grands vinrent les visiter et leur firent de si abondantes donations que leur Désert se couvrit d'églises. Chio groupa autour de lui plus de deux mille disciples. On lui attribuait d'innombrables Miracles, entre autres la conversion d'un loup qui décimait les troupeaux du monastère. 16 David s'installa lui aussi dans une grotte au-dessus de la ville de Tiflis où il descendait chaque semaine pour prêcher. Il eut bientôt un compagnon, Lucien qui lui resta fidèle jusqu'à la mort. Au bout d'un certain temps, ils partirent ensemble dans un Désert où Dieu les nourrit miraculeusement du lait de trois biches mais les fidèles découvrirent leur retraite, des vocations surgirent et les Ermites durent construire un monastère. Peu avant sa Naissance au Ciel, David se rendit en pèlerinage à Jérusalem. Antoine de Martkofi qui vécut quelque temps sur une colonne, Joseph, Archimandrite d'Alaverdi Stéphane, Zénon, Thaddée, Pyrrhus, Michel, Isidore et le Diacre Elie travaillèrent eux aussi à l'établissement de monastères. Deux Syriens furent promus à l'épiscopat : Jessé à Dtzilkani et Habib à Nekressi; ils resserrèrent les liens de l'Eglise de Géorgie avec celle d'Antioche. Habib vit son diocèse occupé par les Perses qui cherchèrent à ruiner le Christianisme. Un jour, les vainqueurs essayaient de faire adorer le feu par les Chrétiens; l'Evêque accourut, jeta de l'eau sur le feu "sacré" et l'éteignit. Saisi et battu, il fut conduit devant le chef perse qui après avoir vainement essayé de l'amener à renier sa Foi, le condamna à être fustigé puis lapidé. Les Pères de l'Eglise géorgienne furent vénérés dans divers pays d'Orient. Jean avait deux fêtes, le 4 novembre et le 7 mai. ou MONK JOHN ZEDAZENI AND HIS TWELVE DISCIPLES: HABIB, BISHOP OF NEKRESS, ANTHONY OF MARTKOB, DAVID OF GAREJ, XENO OF IKALTO, THADDEUS OF STEPANTSMIND, ISE BISHOP OF TSILKAN, JOSEPH BISHOP OF ALAVERDI, ISIDOR OF SAMTAVI, MICHAEL OF ULUMBI, PYRRHOS OF BRETI, STEPHEN OF KHYRI, SHIO OF MGVIM Monk John Zedazeni and his Twelve Disciples: Habib, Bishop of Nekress, Anthony of Martkob, David of Garej, Xeno of Ikalto, Thaddeus of Stepantsmind, Ise Bishop of Tsilkan, Joseph Bishop of Alaverdi, Isidor of Samtavi, Michael of Ulumbi, Pyrrhos of Breti, Stephen of Khyri, Shio of Mgvim – were holy Syrian (Cappadocian) ascetics, the founders of Gruzian- Georgian monasticism, having arrived in Gruzia from Cappadocia in the mid-VI Century. The holy Thirteen Cappadocian Fathers were actually Gruzinians, who received their spiritual schooling at the reknown Laura of Saint Simeon the Pillar-Dweller and at other monasteries 17 of Syria and Mesopotamia, with the intent to return to their native land and assist in its Christian enlightenment. Saint John Zedazeni, the head of these ascetics, received his spiritual schooling at Antioch. Accounts have not been preserved about the place of his birth nor about his kin. In his youthful years he accepted monasticism and devoted himself to a solitary ascetic life, gaining afterwards an amazing geniality, humility and gift of wonderworking. The fame of his spiritual exploits attracted to him a throng of disciples, from which number Saint John Zedazeni chose by lot 12 men, and in fulfilling the command of the Mother of God, he set off with them to Gruzia. Along the way they received blessing from Saint Simeon the Younger Pillar-Dweller (+ 596), and at Mtsketia, the ancient capital of Gruzia, traversing "with undampened feet" the River Kura, they were joyfully met by the people, by the emperor Parsman (542-557), and by the Archbishop-Katholikos Eulabios (552-560). The chronicles relate, that the holy Cappadocian Fathers spoke in the Gruzian language to those meeting them, and going into the Svetitskhoveli cathedral church and prostrating themselves beneathe the Life-Creating Pillar (the hagiographic account about it is located under 1 October), they glorified and gave thanks to God. With the blessing of Katholikos Eulabios, Saint John together with his disciples settled on Mount Zedazeni (from which Saint John gets his name – Zedazeni), where formerly there had been a pagan-temple and an idol erected. The ascetics lived in lean-to huts, they ate grasses and roots, and they were constantly at prayer and spiritual meditation. A multitude of the sick flocked to them, receiving healing through their prayerful intercession. After the choosing of Saints Habib and Ise as bishops, the Mother of God appeared to Saint John in a dream and commanded him to send out his disciples into various parts of Gruzia, for the preaching of the Word of God and for pastoral edification. Hearkening to the instructions of Saint John, certain of the disciples set off to Kakhetia (Xeno, and later Stephen), others to Kartalin (Pyrrhos, Michael, Thaddeus and Isidor). The accounts about the other Saints – Habib, Anthony, David, Ise, Joseph, Shio – are located respectively under: 29 November, 19 January, 2 December, 15 September, 9 May. "They all... taught the nation, they instructed it in the faith, they abolished the darkness of superstition and they did away with what remained in the mountain gorges of pagan temples and idol-worship, in place of which they erected the holy cross and holy churches, and they established within the nation a civil sense..." Saint Xeno, "a pillar of sweet obedience," while completing his preaching in the mountains of Upper Kakhetia, founded a monastery at Ikalto, whereat also after great efforts he was buried in the cathedral church in honour of the Image of the Saviour Not-Wrought-by-Hand. Saint Thaddeus (in Gruzinian "Tate") at first remained at Mtsketia, organising at the bidding of Saint John the monastery at the foot of Mount Zedazeni, for instructing those that had come. After the death of Saint John, Saint Thaddeus preached in Kartalin, where he founded many churches, among which was a temple in honour of the holy First-Martyr Stephen in the city of Urbnisi. Later on he settled in a cave on Mount Tslevi near the city of Kaspi, at which summit he likewise founded a church in honour of the holy First-Martyr Stephen. In this cave at the church which he founded, there were buried the relics of Saint Thaddeus, "an image of pure truth and faith." Saint Isidor, "a vineyard of virtues," after his prolonged apostolic exploits, established a monastery at Samtavisi in honour of the Image of the Saviour Not-Wrought-by-Hand, and here also rest his relics. Saint Michael toiled much in the furthering of Christianity in the 18 mountains of Upper Kartalin and Osetia. In the vicinity of Ulumbi he founded a large monastery. In the cathedral church of this monastery, which in the XIX Century was converted into a parish church, rest his holy relics. Saint Pyrrhos, "a Divine image of tears," founded a monastery on the left bank of the River Dvanis-Tskhali, near the vicinity of Breti. Within a church of the monastery were placed his venerable relics. Saint Stephen, "wedding knowledge with strength," after prolonged apostolic labours in Lower Kakhetia, founded a monastery in the vicinity of Khrysa. He was buried in the cathedral church in honour of the holy First-Martyr Stephen, on the left side of the altar at the table of oblation. Having dispersed his disciples, Saint John Zedazeni kept with him Deacon Elias and absorbed himself in prayerful exploits. Saint John had to withstand the snares of evil spirits, which by the Name of Christ he expelled from the outskirts of Mtsketa. Through the prayer of Saint John, on Mount Zaden flowed forth a spring of healing waters. Having received a revelation about his impending end, the Monk John summoned to him his disciples – the holy Deacon Elias and Saint Thaddeus of Stepantsmind, whom he commanded to bury him in his narrow cave on the mountain, at the place of his exploits. Having communed the Holy Mysteries, the Monk John beheld the heavens opened and the hosts of the Bodiless Powers of Heaven together with a multitude of the Saints. In spiritual rapture he gave up his righteous soul to the Lord. The end of Saint John transpired between the years 557 and 560, during the time of the Katholikos Makarios (553- 569). His disciples, having forgotten his command, in an assemblage of clergy transported the body of the Saint to the monastery at the foot of Mount Zaden and placed it in a special crypt. But the earth roundabouts quaked and the tremours did not cease until the body of Saint John was placed in the cave atop the mountain, as the monk had commanded. During the X Century under Katholikos-archbishop Clement (908-923), on the south side of this cave was built a church in honour of John the Baptist, such that the holy relics of Saint John Zedazeni were in its chapel in the offertory. They were glorified by many signs of the mercy of the Lord. SAINT ÉVÊQUE LIUDHARD (OU LETARD) DE CANTERBURY (+600) Né au Ciel à Canterbury vers 600, Saint Liudhard était Franc et il fut le chapelain de la Reine Berthe du Kent qui avait accepté de se marier avec le roi païen Ethelbert à condition qu'elle soit libre de pratiquer sa Foi et d'emmener son Evêque avec elle. Liudhard était cet Evêque. On rapporte qu'il joua un grand rôle dans la conversion du roi au Christianisme. Néanmoins, il n’existe plus de lettre le concernant provenant du prolifique Saint Pape Grégoire de Rome. En revanche, on a pu dater de 601 une lettre à la Reine Berthe où il lui est reproché l'échec dans l'achèvement de la conversion de son mari. Liudhard restaura pour elle une ancienne église romano-britannique à Canterbury hors les murs. Il fut enseveli à l'Abbaye des Saints Pierre et Paul (à présent Saint-Augustin) à Canterbury. Au onzième siècle, Goselin rédigea une courte "Vita" de Liudhard mais de toute évidence il dut confondre avec Saint Liephard dont la fête est conservée à Cambrai et qui est appelé "Archevêque de Canterbury et Martyr." Liudhard ne fut ni l'un ni l'autre. 19 Avec St. Lucien, son fils spirituel SAINT DAVID GAREJI (+6°.S.) 7mai - Jeudi de l'Ascension Il est un des trente Pères de Géorgie commémoré le 7 mai. On l'appela Gareji à cause du Désert près de Tiflis où il mena une vie d'Ascète. Dans son vieil âge, David décida de visiter la Terre Sainte avec quelques-uns uns de ses disciples. Il confia le monastère aux soins des Anciens Lucien et Dodo. Lorsqu'ils atteignirent une colline d'où ils purent voir Jérusalem, David commença à pleurer, disant : "Comment ose-je être aussi effronté pour marcher sur les Pas du Dieu-homme avec mes pieds de pêcheur?" David dit à ses disciples qu'eux, étant plus dignes, pouvaient aller vénérer les Saints Tombeaux et lui il prit trois pierres et entama son retour. Mais le Seigneur ne voulut pas permettre qu'une telle humilité soit cachée du monde et un Ange apparut au Patriarche Elie de Jérusalem et lui dit : "Envoie immédiatement quérir l'Ancien qui retourne en Syrie. Il a trois pierres en sa possession. Il a emmené avec lui toute la Grâce de la Terre Sainte : une pierre lui suffirait comme bénédiction et les deux autres doivent être ramenées à Jérusalem." Le Patriarche envoya aussitôt des hommes qui arrêtèrent l'Ancien David, lui prirent deux pierres et le relâchèrent. Cette troisième pierre existe encore de nos jours : elle se trouve sur sa tombe et possède toujours une miraculeuse puissance de guérison. ou Saint David of Gareji was Syrian by birth. The future ascetic became a disciple of St. John of Zedazeni and journeyed with him to Georgia. St. David and his spiritual son Lucian settled on a mountain above Tbilisi, the capital of Kartli. At that time Kartli was constantly under threat of the Persian fire-worshippers. St. David would spend entire days in prayer, beseeching the Lord for forgiveness of the sins of those who dwelt in the city. When he was finished praying for the day, he would stand on the mountain and bless the whole city. Once a week Sts. David and Lucian would go down into the city to preach. A church dedicated to St. David was later built on the mountain where he labored. St. David’s authority and popularity alarmed the fire-worshippers, and they accused him of adultery, in an attempt to discredit him in the eyes of the people. As a “witness” they summoned a certain expectant prostitute, who accused him of being the child’s father. Hoping 20 in God, the holy father touched his staff to the prostitute’s womb and ordered the unborn child to declare the truth. From out of the womb the infant uttered the name of his true father. Outraged at this slander, the bystanders savagely stoned the woman to death. St. David pleaded with them to stop, but he was unable to placate the furious crowd. Deeply disturbed by these events, St. David departed the region with his disciple Lucian. The holy fathers settled in a small cave in the wilderness and began to spend all their time in prayer. They ate nothing but herbs and the bark of trees. When the herbs withered from the summer heat, the Lord sent them deer. Lucian milked them and brought the milk to St. David, and when the elder made the sign of the Cross over the milk it was miraculously transformed into cheese. Shaken by the holy father’s Miracle, Lucian told him, “Even if my body rots and wastes away from hunger and thirst, I will not permit myself to fret over the things of this temporal life.” The fathers kept a strict fast on Wednesdays and Fridays—they ate nothing, and even the deer did not come to them on those days. A frightful serpent inhabited a cave not far from where they lived and attacked all the animals around it. But at St. David’s command the serpent deserted that place. Once local hunters were tracking the fathers’ deer, and they caught sight of Lucian milking them as they stood there quietly, as though they were sheep. The hunters paid great respect to St. David and, having returned to their homes, reported what they had seen. Soon the Gareji wilderness filled with people who longed to draw nearer to Christ. A monastery was founded there, and for centuries it stood fast as a center and cornerstone of faith and learning in Georgia. After some time St. David set off on a pilgrimage to Jerusalem. He entrusted Lucian to fulfill his responsibilities at the monastery and took some of the other brothers with him. When the pilgrims were approaching the place called the “Ridge of Grace,” from which the holy city of Jerusalem becomes visible, St. David fell to his knees and glorified God with tears. Judging himself unworthy to follow in the footsteps of Jesus Christ, he was satisfied to gaze upon the city from afar. Then he stood at the city gates and prayed fervently while his companions entered the Holy City and venerated the holy places. Returning, St. David took with him three stones from the “Ridge of Grace.” That night an angel appeared to the patriarch of Jerusalem and informed him that a certain pious man named David, who was visiting from afar, had taken with him all the holiness of Jerusalem. The angel proceeded to tell him that the venerable one had marched through the city of Nablus, clothed in tatters and bearing on his shoulders an old sack in which he carried the three holy stones. The patriarch sent messengers after the stranger with a request that he return two of the stones and take only one for himself. St. David returned the two stones, but he declined the patriarch’s invitation to visit him. He took the third stone back with him to the monastery, and to this day it has been full of the grace of miraculous healing. 21 After St. David brought the miraculous stone from Jerusalem, the number of brothers at the monastery doubled. The venerable father ministered to all of them and encouraged them. He also visited the cells of the elder hermits to offer his solace. In accordance with his will, a monastery in the name of St. John the Baptist was founded in the place called “Mravalmta” (the Rolling Mountains). The Lord God informed St. David of his imminent departure to the Kingdom of Heaven. Then he gathered the fathers of the wilderness and instructed them for the last time not to fall into confusion, but to be firm and ceaselessly entreat the Lord for the salvation of their souls. He received Holy Communion, lifted up his hands to the Lord, and gave up his spirit. St. David’s holy relics have worked many Miracles: approaching them, those blind from birth have received their sight. To this day, believers have been healed of every spiritual and bodily affliction at his grave. 15 septembre – 7 mai SAINT JOSEPH D’ALAVERDI (+ 570) Il était l'un des douze Pères de Syrie qui furent envoyés aux confins du Caucase pour y prêcher l'Evangile et y fonder le monachisme géorgien. Ses Précieuses Reliques sont conservées dans la cathédrale d'Alaverdi où elles sont encore vénérées. ou Sainted Joseph, Bishop of Alaverdi, – was one of the Thirteen Holy Syrian (Cappadocian) Fathers, the establishers of Georgian Monasticism (the accounts concerning them is located under 7 May). He, as a "blossom of longed-for virginity," from his early years chose the monastic vocation. Having arrived in Gruzia (Georgia) with his teacher Saint John Zedazni (Comm. 7 May), Saint Joseph settled in Kakhetia in the unpopulated and barren Alaverdian steppes. Here he began his ascetic exploits. His spiritual strength was so great that even wild 22 beasts did not touch him, and the steppe deer came to him and nourished him with their milk. One of the Kakhetian nobles during an hunt found himself on the Alaverdian steppes and was so astonished, seeing Saint Joseph standing at prayer, that he remained with him. Reports about this personage becoming a monk and about the holy life of the Monk Joseph spread throughout Kakhetia. People fervent for piety and the ascetic life began to throng to the Alaverdian steppe to Saint Joseph. A monastery thus arose, and a church in honour of the GreatMartyr George was built. Chosen to lead the monastery, Saint Joseph with fatherly love concerned himself about the brethren of the monastery, and about the spiritual enlightenment of Kakhetia. Pagan superstitions were still not eradicated, and Saint Joseph – with cross in hand, often left the monastic solitude for preaching the Word of God. Beholding the saintly and immaculate life of the monk Joseph and his sincere desire to serve them, the Kakhetian people willingly and joyfully accepted the Gospel teaching, and abandoned their unbelief and pagan customs. Saint Joseph composed a catechism (lost in the XVI Century) by which he taught the flock entrusted to him. Nearing the end of his life of lofty service, Saint Joseph secluded himself in a tight cell for complete silence. In the year 570 occurred his peaceful and blessed end. Sainted Joseph was buried in the church of the holy GreatMartyr George in Alaverdi. In the IX Century in place of the former church was erected the great Alaverdi cathedral in which, on the left side of the Altar at the north wall, – under a grave-cover rests the body of Sainted Joseph. SAINT ÉVÊQUE DOMITIEN DE TONGRES-MAASTRICHT (+560) Saint Domitien est né en France sur la fin du cinquième siècle. D’abord élevé sur le siège épiscopal de Tongres, le peuple et le clergé de Maastricht qui connaissaient sa vertu et sa réputation l'élurent pour Evêque de leur ville, ce siège épisopal étant devenu vacant. Domitien accepta cette charge malgré lui mais il la remplit avec zèle. Par sa science et sa Sainteté il fut, à la lettre, la lumière du monde et le sel de la terre; c'est ce qu'on remarqua au cinquième Concile d'Orléans en 541. Dans une disette extraordinaire et dévastatrice où les riches cessaient leurs aumônes dans la crainte de manquer eux-mêmes du nécessaire, Domitien leur reprocha vivement leur dureté et leur peu de Foi, les conjurant de ne pas laisser mourir de faim leurs frères et pour qu'ils n'eussent rien à appréhender pour eux-mêmes, il les assura que la récolte prochaine malgré les apparences contraires, suffirait à tous les besoins; ce qui arriva. Il délivra par ses prières les habitants de Huy d'un animal extraordinaire qui avait causé de grands ravages et passa quelque temps dans cette ville où il convertit plusieurs de ceux qui étaient encore idolâtres. Domitien connut par Révélation l'époque de sa Naissance au Ciel; il visita par dévotion les tombeaux de plusieurs Saints, entre autres celui du Saint Evêque Servais de Tongres. Il s’endormit dans le Seigneur le 7 mai 560 et son corps fut enseveli à Huy dont il est le Saint Protecteur. Il s'opéra un grand nombre de Miracles à son tombeau et 23 son corps qui avait été levé de terre sous Charlemagne fut trouvé entier et incorrompu. Les papistes font encore tous les ans une procession à la fontaine près de laquelle Saint Domitien est censé avoir tué le monstre, le dragon comme disaient nos pères. Cette fontaine est probablement celle où le Saint baptisait et dès lors rien d'étonnant qu'on ait figuré sous les traits d'un dragon le démon dont la fonction est de détourner les hommes du Saint Baptême d'abord et de toute forme du Bien ensuite. SAINT NIL DE LA SORA (+1508) 7 avril – 7 mai (repos) Grand Ascète de l'Eglise en Russie, le Saint Moine Nil de la Sora descendait de la noblesse des Maikov. Il accepta le monachisme dans le Monastère de Saint Cyrille de Belozersk et suivit avec fruit les conseils du Pieux Staretz Paisius Yaroslavov qui devait devenir par la 24 suite Higoumène de la Laure de la Trinité-Saint-Serge. Le Moine Nil voyagea beaucoup vers l'Orient, étudiant la vie monastique en Palestine et sur l'Athos. Retournant en la Russie, il se retira sur la Sora dans les terres de Vologda et construisit une cellule et une chapelle qui grandiront vite en monastère selon une forme neuve pour cette époque en Russie, Saint Nil adoptant la Règle du skite de l'Athos. Suivant les directives de Saint Nil, les Moines devaient subvenir à leurs propres besoins par le travail de leurs mains, n'acceptant la charité qu'en dernière limite et briller de l'Amour pour tout et d'être resplendissants même à l'église. Les femmes n'étaient pas admises dans le skite monastique, les Moines n'avaient pas le droit de le quitter sous n'importe quel prétexte et interdite était la possession de terres ou domaines. Dispersés dans la forêt autour de la petite église en l'honneur de la Rencontre du Seigneur, en cellules séparées d'un ou deux mais jamais plus de trois personnes, les Moines des skites [= ermitages] se rejoignaient pour une journée entière de Services Liturgiques. En outre, à la Vigile de Toute la nuit, des lectures des Saints Pères étaient prescrites qui durait en effet toute la nuit. Les autres jours, chacun priait et travaillait dans sa propre cellule. Le point-clé de l'effort du Moine était la lutte contre ses pensées et ses passions afin de faire naître la paix dans son âme, la clarté dans son esprit, la contrition et l'Amour dans son coeur. Dans son oeuvre écrite "Une tradition pour mes disciples qui souhaitent vivre dans la nature sauvage," et la "Règle," Saint Nil décrit les étapes de cette activité mentale salvatrice. La première, c'est la renonciation au monde, en particulier aux distractions de ce monde. La seconde, c'est l'incessante prière accompagnée de la mémoire permanente de la mort à venir. Dans sa vie, le Saint se distingua par son extrême non-possessivité et son amour du travail. Il creusa un bassin et un puits dont l'eau se révéla par la suite source de guérisons. Pour sa Sainteté, le Staretz Nil fut profondément vénéré par les Hiérarques russes de son temps. Il participa aux Conciles de 1490 et 1503. Fuyant les honneurs et gloires de ce monde, juste avant sa Naissance Céleste, il supplia ses disciples de se débarrasser de son cadavre une fois endormi soit en le jetant à dévorer aux bêtes et aux oiseaux ou de l'ensevelir sans honneurs sur le lieu de ses combats. Le Saint s'endormit en la soixante-seizième année de sa vie le 7 mai 1508. Ensevelies dans le monastère qu'il avait fondé, ses Saintes Reliques furent glorifiées par d'innombrables Miracles. En anglais, on trouve des fragments de sa "Tradition" et de sa "Règle" dans le livre de G. Fedotov "Trésor de la Spiritualité Russe." ou Saint Nil naquit en 1433 au sein d'une famille d'aristocrates moscovites. D'abord employé comme secrétaire dans l'administration du Grand-Prince, il abandonna, encore jeune, la perspective d'une brillante carrière mondaine pour se retirer au Monastère de Saint-Cyrille du Lac-Blanc (cfr. 9 juin). Mais la rigueur du Monastère avait faibli depuis la Naissance au Ciel de son fondateur et Nil constata avec dépit que les Moines suivaient leurs volontés propres plutôt que les traditions des Saints Pères. Pour son profit spirituel, il quitta donc l'endroit et partit à la recherche des sources authentiques de la vie monastique en compagnie de son ami spirituel et disciple Saint Innocent, le futur fondateur du Monastère de Komel. Ils visitèrent les Monastères de Constantinople et restèrent plusieurs années sur la Sainte Montagne de l'Athos pour y étudier, par l'expérience, les traditions des Anciens Pères et le mode de vie hésychaste qui y florissait alors. Saint Nil y apprit le grec et put ainsi méditer en profondeur les écrits des Pères sur la garde de l'intellect et la prière du coeur. 25 Vers 1480, les deux Ascètes retournèrent au Monastère du Lac Blanc avec le projet d'y introduire le mode de vie des skites [ermitages] alors inconnu en Russie où l'on ne trouvait que des grands et riches monastères cénobitiques ou des Ermites. Cette voie médiane où les Moines vivent seuls dans des cellules séparées les unes des autres et se réunissent de temps à autre pour la célébration liturgique, fut à l'origine des glorieux centres monastiques d'Egypte et elle est louée par les Pères comme la meilleure.* * Cfr. Saint Jean Climaque, Echelle 1, 45. Nil se construisit d'abord une cellule à proximité du Monastère puis il s'éloigna à une quinzaine de kilomètres de là dans un Désert sauvage et lugubre où la rivière Sora coule paresseusement et transforme le terrain en un marécage qui n'offre aucun attrait pour les éventuels visiteurs. Il pouvait s'adonner à l'Hésychia, à la prière sans distraction et à l'étude des Saintes Ecritures, c'est-à-dire non seulement la Bible mais aussi les écrits des Saints Pères et les vies des Saints. Ayant abandonné à Dieu, disait-il, toute son incapacité et son ignorance, il ne faisait rien sans en avoir trouvé un témoignage dans ces écrits inspirés dont il avait fait sa vie et sa respiration. A ce sujet il écrivait à un Moine : "Que tu sois seul dans ta cellule d'Ermite ou au Monastère parmi tes frères Moines, fixe ton attention sur les Saintes Ecritures et marche sur les pas des Saints Pères car les Saintes Ecritures nous l'ordonnent. Ou bien, donne-toi dans l'obéissance à quelqu'un qui se sera montré réellement spirituel en pensées, paroles et actions (...) Si tu ne peux trouver ce guide alors donne-toi dans l'obéissance directement à Dieu à travers les Divines Ecritures."* * Lettre 1III. Traduction des écrits de Saint Nil dans la collection "Spiritualité Orientale n° 32," Abbaye de Bellefontaine. Il construisit d'abord une cellule de bois et une chapelle dédiée à la Sainte-Rencontre (Hypapante) mais refusait de recevoir les frères qui désiraient partager son mode de vie, prétextant qu'il était un homme pécheur et sans intelligence, malade de corps et d'esprit. Quelque-uns insistèrent pourtant et frappèrent continuellement à sa porte sans lui laisser le moindre repos. Se soumettant alors à la Volonté de Dieu, Nil les accepta, non comme disciples mais comme compagnons d'Ascèse et collaborateurs dans l'Oeuvre de Dieu. Il avait l'habitude de les nommer : "Mes seigneurs et mes frères." Il leur permit de construire leurs propres cellules à portée de voix, autour de l'église et les laissa y mener leur combat spirituel, selon le témoignage de leur conscience. Les frères se réunissaient tous ensemble, deux fois par semaine le samedi et le mercredi soir* pour célébrer dans l'église une Vigile de Toute la Nuit conclue au matin par la célébration de la Divine Liturgie et un repas commun. Cette Vigile était composée surtout de la récitation du Psautier interrompue par des lectures des écrits ascétiques ou par de brèves conversations spirituelles entre les Moines. On ne donnait qu'une très faible place au chant, considéré par les anciens Pères du Désert comme hostile à la componction et réservé aux églises du monde. Les autres jours, chacun vivait à part, passant la plus grande partie de son temps en prière ou à méditer les Ecritures. * Les jours de grandes fêtes, ils remplaçaient la Vigile du mercredi par celle de la fête, de sorte qu'il y ait toujours deux Vigiles par semaine. Dans le Typikon qu'il rédigea pour la skite, Saint Nil prescrit aux Moines de vivre du travail de leurs mains en évitant les lourds travaux agricoles et de n'accepter les aumônes qu'en cas de maladie ou d'extrême nécessité afin de pouvoir préserver leur liberté et leur Hésychia. Il leur était interdit de quitter la skite dont l'accès était prohibé aux femmes et aux enfants. Les Moines devaient vivre dans la plus grande simplicité en se contentant du strict nécessaire, conformément aux prescriptions de Saint Basile. La chapelle elle-même devait être pauvre, dépourvue de riches ornements et d'objets en métal précieux. Chaque Moine n'avait d'autre préoccupation que de lutter jour et nuit contre les pensées passionnées par le jeûne et la veille, en mettant surtout l'accent sur la prière ininterrompue de l'intellect dans le coeur. 26 Malgré cette retraite rigoureuse, la réputation de Nil parvint jusqu'aux grands centres de la Russie : Moscou et Novgorod. En 1490, il fut convoqué au Concile réuni à Moscou pour statuer sur les hérétiques judaïsants. Grâce à l'influence de cet Homme de Dieu, le Concile anathématisa les hérétiques et les condamna à l'exil mais il refusa d'employer contre eux la peine de mort, déclarant que leur châtiment devait être laissé à Dieu qui est assez puissant pour les corriger. En 1503, Nil est présent à un nouveau Concile au cours duquel il proposa de retirer aux grands Monastères cénobitiques la possession de villages et d'immenses propriétés qui les transformaient en puissances féodales et impliquaient les Moines dans de multiples soucis mondains sans rapport avec leur vocation. Ces excès dans les propriétés monastiques d'alors étaient la cause d'un déclin de la vie spirituelle et avait développé dans les Monastères russes la perverse idiorythmie.* De nombreux Moines du Monastère du Lac-Blanc et de la région de la Transvolga se rangèrent à l'opinion de Saint Nil mais Saint Joseph de Volokolamsk, appuyé par la hiérarchie, s'y opposa violemment, arguant que grâce à leurs propriétés les monastères pouvaient faire l'aumône et contribuer à l'instauration d'une société fondée sur les principes évangéliques. Ce fut le début d'une longue querelle entre les "non-possesseurs" et les "Joséphites" qui divisa cruellement l'Eglise russe et fut la source de bien des maux dans les siècles suivants. Quant à lui, dès qu'il sentit une opposition, Saint Nil refusa de s'impliquer dans une controverse ecclésiastique. Il disait : "Il ne convient pas qu'un Moine s'empêtre dans la discussion avec qui le prend à partie, il doit plutôt se retirer." Il se retira donc dans l'Hésychia de la Skite de la Sora et passa les dernières années de sa vie dans la prière, occupé à la copie des manuscrits des Saints Pères. * régime de certains monastères permettant aux Moines de s’organiser à leur propre rythme ; sorte d'autonomie dans la communauté monastique permettant aux Moines de vivre à part à l'intérieur du monastère Alors que son corps déclinait lentement, il rédigea son testament dans lequel il recommande à ses compagnons d'Ascèse de laisser son corps sans sépulture et de ne lui accorder aucun honneur. "Moi, indigne Nil, supplie mes supérieurs et les frères qui sont du même esprit que moi d'accomplir ma dernière volonté. Après ma mort, jetez mon corps dans le Désert pour que les animaux et les oiseaux le dévorent car il a si vilainement péché contre Dieu qu'il est indigne de sépulture. Et s'ils ne le font pas alors creusez un trou à l'endroit où nous vivons et enterrez-moi sans aucun égard. J'ai toujours tâché, de toutes mes forces, de ne recevoir ni honneur ni louange dans ce Monastère durant ma vie; qu'il en soit ainsi après ma mort." Il envoya son disciple Saint Innocent fonder un monastère cénobitique et prescrivit que la Skite de la Sora devait rester pauvre et que les Moines continuent d'y vivre chacun séparément dans sa cellule. Puis il s'endormit en paix, le 7 mai 1508. En 1569, le Tsar Ivan IV le Terrible visita la skite et décida d'y faire construire une église de pierre. Mais peu après, Saint Nil lui apparut et lui interdit de ne faire aucune transformation dans l'église et dans les cellules des Moines. La victoire des partisans des possessions monastiques prépara la sécularisation de l'Eglise russe au dix-septième et dix-huitième siècles* mais malgré les persécutions, l'esprit ascétique de Saint Nil demeura comme le feu qui couve sous la cendre et ses écrits eurent une influence considérable pour préparer la renaissance spirituelle que connut l'Eglise russe au dixneuvième siècle à partir de Saint Païssy Velitchkovsky et des Startsis [Anciens, guides spirituels; pluriel de ‘Staretz’] d'Optino. * En 1764, la plupart des Monastères de Russie furent fermés sur ordre de Catherine II. ou 27 Nil est un des plus fameux Pères de l'Eglise russe. Il fut l'initiateur de la manière de vivre du monachisme russe appelée "Skète." C'est dans les étendues sauvages et désertiques du Nord de la Russie au milieu des marais et des forêts qui s'étirent autour de la Volga que Saint Nil Sorki appela le monachisme russe à revenir à la simplicité, l'humilité, la prière et le coeur de l'enseignement des Anciens Pères de l'Eglise. On connaît peu de détails particuliers sur la vie de Saint Nil. Les traits principaux sont rapportés par le "Patericon" du Monastère de la Trinité-Saint-Serge. Il existe aussi quelques fragments de lettres, de commentaires et d'écrits qui survécurent soit à la destruction des Tatars, soit à la négligence ecclésiale. Des années durant, l'Eglise en Russie vit en Nil plus une énigme qu'une bénédiction. Les autorités de l'Eglise russe de l'époque n'avaient pas été à même d'apprécier la valeur de son point de vue ni de prêter attention à ses avertissements et elles firent en sorte que tant lui que ceux qui l'ont suivi et leurs idées, soient relégués aux dernières pages de l'histoire ecclésiastique. Il est bon pour l'Orthodoxie en général et donc pour l'Eglise russe en particulier qu'elle reconnût finalement tant Nil que ceux qui avaient des idées différentes de lui comme Saints. Mais ce ne sera pas avant de longues années après sa Naissance au Ciel qu'il y aura reprise d'intérêt en faveur de ses écrits et idées et de son merveilleux exemple personnel de dévotion et détermination chrétiennes. Bien qu'il ne sera jamais publiquement glorifié par l'Eglise en Russie, Saint Nil commença à apparaître dans les calendriers de paroisses au moins à partir de la fin du dix-huitième siècle (comme constaté en 1864) et on le retrouvera publiquement repris dans le calendrier ecclésiastique officiel à partir de 1903. ou Nil de la Sora (Nil Sorsky) naquit vers 1443 dans une famille appelée Maikov. Nil parle de lui-même en utilisant l'épithète poselyanin (habitant rural) et nombre d'auteurs acceptent son origine paysanne. Il entra jeune dans la vie monastique et fut tonsuré "dans ma jeunesse" d'après ses propres paroles. On ne sait pas grand chose de ses premières années comme Moine. Il entra au célèbre Monastère de Saint-Cyrille de Belozersk. On ne sait pas trop combien de temps il y demeura ni les raisons de son départ. Certains auteurs présentent l'idée que ses capacités d'érudit et ses diligents efforts le firent accepter dans le monastère russe sur la Sainte Montagne de l'Athos en Grèce. On possède cependant un fragment de lettre qui donne une autre raison et un sens plus personnel de frustration et de mécontentement à l'intérieur de la communauté spirituelle du Lac Blanc : "Est-ce que mon départ du monastère (du Lac Blanc) n'était pas pour le bien du profit spirituel? Oui pour son bien car je n'y voyais plus la préservation de la manière de vivre selon les Lois de Dieu et les traditions des Pères mais plutôt une vie selon la volonté propre de chacun et les idées humaines et ils y étaient nombreux ceux qui, agissant de cette manière corrompue, s'imaginaient mener une vie vertueuse." Il semble donc que Nil soit parti à la recherche d'une forme plus épurée de vie monastique et accompagné de son disciple Innocent (qui deviendra Saint Innocent de Komel), il fit le voyage de l'Orient pour la vénérable communauté monastique du Mont Athos. Quand y parvint-il et combien de temps demeura-t-il dans le monastère russe sur l'île grecque, on ne le sait pas. On pense qu'il maîtrisait le grec bien que nombre des anciens écrits des Pères de l'Eglise avaient déjà été traduits en russe. C'est à cette époque qu'il entama des années dédiées à la 28 lecture, la traduction et l'étude des Anciens Pères de l'Eglise. Il semble avoir été particulièrement attiré par les écrits des Saints Basile le Grand, Macaire d'Egypte, Isaac le Syrien, Philothée du Sinaï, Jean Cassien, Nil du Sinaï, Maxime le Confesseur, Siméon Stéthatos, Pierre Damascène, Jean Climaque et Grégoire le Sinaïte. On voit clairement sa joie à étudier ces écrits si profonds des Pères dans la citation suivante : "Je vivais comme une abeille voletant de belle fleur en belle fleur afin de connaître le jardin de la vie, la Vérité chrétienne et afin de ranimer mon âme, d'y paver un chemin pour la préparer à son Salut." C'est durant son séjour au Mont Athos que Nil commença à affiner sa pratique de toute une vie, la "prière mentale." Au Mont Athos, la "Prière de Jésus" était utilisée comme centre de la dévotion contemplative du Mystère et on présume qu'il y a travaillé sous la guidance d'un Staretz à cette époque. On rapporte que Nil se serait aventuré à partir du monastère méditerranéen pour partir en pèlerinage vers la Ville Sainte de Constantinople, visitant les monastères avoisinants, bien qu'il n'existe aucun détail de ces séjours. Apparemment, il voyageait avec son disciple Innocent et continua ses études et voyages jusqu'à ce que, soit il retournât au Mont Athos, soit en Russie. A nouveau, les détails sont vagues et il n'y a plus de chronologie fiable. Cependant Nil rentra en Russie et vint auprès de Saint Cyrille de Belokersk après ses voyages et son séjour au Mont Athos. Pénétré par l'enseignement et l'esprit du monachisme grec, il chercha à ramener en Russie ce qu'il avait appris. Après son retour de Grèce Nil demeura quelque temps au Monastère de Saint Cyrille, "s'étant construit une cellule hors du monastère." Apparemment cependant, ses dévotions et contemplations étaient constamment interrompues par les gens cherchant son conseil et sa compagnie et il décida de déplacer sa hutte vers un endroit plus éloigné et moins peuplé. "Alors je m'éloignai du monastère jusqu'où par la Grâce de Dieu, je trouvai un endroit approprié, peu fréquenté par des matérialistes." Du fait que ses premières expériences dans un grand monastère lui semblaient comporter nombre de désagréments Nil espéra ramener une nouvelle forme de vie monastique, basée sur de plus petites communautés de Moines. Ce qui deviendra connu sous le nom de système monastique du Skète (Skite) s'était développé hors de Russie. Nil avait observé les Skètes athonites et byzantins durant ses voyages et son séjour en Orient et pensa que cette forme résolvait nombre des problèmes qu'il sentait exister dans les grandes communautés où il avait auparavant vécu. Les Skètes sont fondés sur le principe de quelques Moines qui cherchent à entamer la vie contemplative en bâtissant des cellules individuelles pour la prière et la Contemplation, assez proches les unes des autres pour participer ensemble à la Liturgie et aux Offices et s'entraider en maintenant un moyen de subsistance ou au moins de quoi se nourrir chacun de sorte que la dévotion et la Contemplation privées étaient incorporées à la vie en communauté vécue à travers les Offices Liturgiques et à l'assistance matérielle et spirituelle pour son prochain. Le système du Skète que Nil amena en Russie était à mi-chemin entre les communautés cénobitiques et l'érémitisme (solitaires, Ermites) et leurs formes respectives de dévotion, prière et vie monastique. Le fondateur de plus petites communautés de Moines fervents permet à chaque adepte le plus de temps possible pour la prière privée et la méditation solitaire et reconnaît aussi l'importance des Liturgies communes, des Sacrements et du rituel. 29 Les communautés de Skètes sont basées sur la notion de travail individuel et l'idée que chaque Moine travaille pour ses propres besoins. Elles réalisent aussi ce fait incontournable que la vie réclame bien souvent le besoin d'assistance matérielle et spirituelle, en coopération avec les autres. Cette voie médiane dans l'ascétisme devint la base d'une nouvelle forme de monachisme qui allait se répandre par la suite en Russie et dans la région de la Trans-Volga. Pour Nil, c'était un moyen de créer une manière de vivre dans une solitude profonde et volontaire en relation avec Dieu, à l'intérieur du réseau d'une communauté. C'était sa manière d'accomplir l'adage de vivre "dans le monde sans en faire partie." L'endroit choisi par Nil pour devenir la base de son petit Skète fut décrit par les voyageurs comme une région marécageuse et boueuse près de la Rivière de la Sora. Il y avait de grandes étendues de sapins mais la rivière n'y coulait pas à flot en cet endroit-là et c'était décrit comme un endroit désertique stagnant et isolé. Le sol était détrempé et Nil dut élever beaucoup de terre pour y bâtir sa première cellule. C'est dans ce lieu solitaire et désolé que les fondements du système du Skète en Russie sont nés. De là, son influence se répandit et s'implanta fermement comme une "Troisième voie" pour le monachisme russe et les fondations de communautés contemplatives. Au début Nil repoussa ceux qui cherchaient à devenir ses disciples. Lorsqu'il s'éloigna plus encore du Monastère de Saint Cyrille, il pensa que l'isolement découragerait la perturbation et les Moines qui sollicitaient son conseil. Mais un petit groupe d'adeptes dévoués et insistants commença vite à se rassembler autour de lui pour ses enseignements et conseils spirituels. "Nombre de vertueux frères vinrent à moi, voulant vivre ensemble, bien que j'en refusai beaucoup parce que je suis un pécheur et une personne stupide et si faible d'âme et de corps. Mais certains de ceux que j'avais chassés revinrent en insistant pour rester et ne voulant pas cesser de frapper à ma demeure, ne me laissant pas tranquille. Alors je considérai cela, me disant que c'était peut-être la Volonté de Dieu qu'ils viennent à moi, peut-être avaient-ils le droit de partager la tradition des Saints et garder les Commandements de Dieu et vivre en accord avec la Tradition des Saints Pères." Nil ne se présenta jamais comme un Ancien [en russe 'Staretz'] dans le sens traditionnel. Il se présentait à ceux qui sollicitaient ses instructions comme un ami qui participait au même voyage qu'eux et qui connaissait quelques-uns des chemins et pistes qu'ils avaient à emprunter et qui avait quelque connaissance des épreuves nécessaires à affronter dans ce grand voyage vers Dieu. Il se voyait comme égal à ceux qui cherchaient ses conseils et ne voulut jamais demander le titre d'Ancien ni le statut spirituel élevé que cela impliquait. Il enseignait par des indications et exemples et partageait ce qu'il avait appris durant ses longues années à scruter les écrits des Evangiles, les Epîtres et les écrits des Pères de l'Eglise. Ce n'était pas un voyage facile. Il demandait l'attachement à Dieu et à la Règle du Skète. Les hommes qui restèrent avec lui pour étudier et prier n'étaient pas seulement confrontés à des évaluations spirituelles du voyage mais aussi à la dureté de la pauvreté qu'ils assumaient volontairement comme limites de leur Foi et de leur vie. "Si l'un d'eux ne voulait pas vivre selon les Commandements de Dieu et la Tradition des Saints Pères alors il devait cesser de frapper à mon humble demeure. Je le renvoyai comme s'étant prouvé paresseux et querelleur." Les activités des Moines à l'intérieur du Skète comme celles de Nil lui-même était d'abord centrées sur la prière et la dévotion. Chaque Moine, cependant, établissait ses propres règles 30 de prière et d'activités, était responsable du maintien de ses propres moyens de subsistance et soumis aux règles communes de la vie du Skète. "Les enseignements de Nil mettaient l'accent sur la dignité et la liberté. Ses Skètes étaient organisés pour assurer un maximum de liberté à l'intérieur de laquelle ses Moines étaient libres de chercher après Dieu selon leur manière propre. La vraie Sainteté, enseignait Nil, n'est pas définie par un nombre fixe de pratiques ascétiques ou de prière mais par les mouvements vers le but, c'est-à-dire le mouvement vers Dieu. Ce mouvement est ressenti comme le but de la vie humaine et dès lors la signification de la dignité humaine." Nil et ses disciples entreprirent de copier les livres et de corriger les erreurs majeures dont il ressentait la présence tant dans les textes traduits et dans les interprétations des leurs rédacteurs à l'intérieur des manuscrits, en particulier dans les Vies des Saints. Nil aurait rédigé un compendium majeur des "Vies des Saints" malheureusement perdu, bien que des références en ont été faites occasionnellement dans des études ultérieures sur sa vie et son oeuvre. A la fin du quinzième siècle, l'Eglise orthodoxe et les institutions monastiques avaient grandi et s'étaient consolidées en même temps que les grands du peuple russe. C'était devenu de puissants propriétaires terriens et les sièges tant du pouvoir séculier qu'ecclésiastique. On estime qu'à peu près le tiers des terres arables étaient propriété ou contrôlées par ces grands monastères et clercs ecclésiaux. La puissance politique de l'Etat féodal était à la fois soutenue et étayée par les Hiérarques ecclésiaux. Mais comme avec tous les grands conglomérats de pouvoir, on y trouvait de grands abus d'autorité, tant contre les paysans qui travaillaient sur les terres que dans les finances amassées par les propriétaires terriens ecclésiaux. "Les monastères furent parmi les premiers propriétaires terriens à demander à la Couronne des chartes fixant les paysans au sol. Le Monastère de la Trinité-Saint-Serge avait cent mille "âmes" cultivant ses propriétés dispersées sur quinze provinces." Non seulement l'Eglise et ses institutions monastiques étaient des acteurs économiques et politiques majeurs à l'intérieur d'une identité nationale croissante mais elles étaient aussi des sources majeures pour les hautes études et constituaient aussi autant de centres de l'expansion culturelle et du développement du pays. Les artisans, architectes, maçons et bâtisseurs, graveurs de bois, orfèvres, argentiers, bijoutiers, peintres et artistes, iconographes et les écrivains, tous commencèrent à se développer et à fleurir sous mécénat et service d'Eglise. Quelques-unes des plus belles et durables musiques de la civilisation occidentale ont aussi grandi de cette nouvelle floraison de cette culture nationale russe à la recherche de sa propre expression du Christianisme et de la musique locale. Tenter d'examiner les époques et influences dans lesquelles Saint Nil vécut, n'est pas tâche facile. Il y a beaucoup à dire à propos des douleurs de l'accouchement d'une nation quand les peuples luttaient pour trouver un commun dénominateur de langue, culture et religion. Des erreurs étaient commises et des excès pouvaient se produire. Parfois des valeurs se perdaient ou étaient oubliées et parfois des institutions religieuses attrapaient l'ivresse du pouvoir suite à leur croissance. Nous sommes tous de grands pécheurs et la propension bien humaine aux mauvaises habitudes semble trouver sa place y compris dans les institutions les plus religieuses et apparemment les plus morales. Ce sont ces contradictions que Saint Nil vit et au sujet desquelles il nous avertit d'être sur nos gardes. Le Christianisme orthodoxe ou Vraie Glorification de Dieu, affirme qu'afin de 31 maintenir le caractère sacré de ses rites et la véritable essence de ses enseignements, il nous faut être "dans le monde sans être de ce monde." Pour Saint Nil, c'est la responsabilité première du Chrétien. Être prévenant et doux au possible dans nos relations humaines, tout en étant en tout temps occupé à essayer de maintenir notre dévotion et notre fidèle relation à Dieu, ce à quoi le Christ appelle chacun d'entre nous. Nil vit l'hypocrisie et le danger d'une hiérarchie ecclésiale dont il pensait qu'elle avait parfois perdu le bon sens et la raison. L'édifice de l'Eglise avait certes grandi mais Saint Nil voyait que l'intérieur était délabré, pollué par l'avidité et l'aspiration au pouvoir et au contrôle. Il ne voulait pour rien sacrifier la véritable essence du Mystère de l'Eglise pour la grande architecture et la structure humaine et l'Etat. Nil et ses disciples menèrent une vie relativement obscure et en paix jusqu'en 1490 lorsqu'on lui demanda de participer à un Concile de l'Eglise pour décider du sort d'un groupe d'hérétiques connus comme les "Judaïsants." Ces judaïsants étaient un petit groupe d'intellectuels ecclésiastiques relativement bien placés qui commençaient à avoir une influence sur les interprétations théologiques et le développement de l'Eglise. Ils étaient contingentés dans la région autour de Novgorod et commencèrent des incursions dans les années 1470 lorsque d'autres critiques éclatèrent contre l'Eglise établie. Les judaïsants étaient aussi fort critiques face à la richesse croissante et aux propriétés terriennes des monastères et de l'Eglise et il cherchaient un retour à une forme plus simple de spiritualité et de dévotion. Leur menace pour l'Eglise ne fut pas vraiment considérée comme importante jusqu'à ce qu'ils commencent à "convertir" des Prêtres et à acquérir de la sympathie auprès de membres de la famille impériale. L'Archevêque Gennadij fut nommé dans le district de Novgorod en 1484 mais il n'eut vent de ces petites bandes d'hérétiques secrètement adeptes dans sa juridiction qu'en 1487 et il commença ses efforts pour écraser les hérétiques. En 1490, un Concile (ou le Synode?) fut réuni pour délibérer de l'hérésie judaïsante. Gennadij trouva un allié en la personne de l'Higoumène Joseph du Monastère de Volokolamsk. Joseph dirigeait strictement un grand monastère et ses capacités d'écrivain les rendaient capable de défendre ses points de vue. Il écrivit son traité bien connu "L'Illuminateur" (Prosvetiel) comme défense contre l'hérésie judaïsante. Il défendait les perspectives théologiques orthodoxes traditionnelles. Joseph était studieux et bon érudit. Très versé dans la Bible et les écrits patristiques, il présenta un dossier convainquant contre les hérétiques. Les quatre derniers chapitres de "L'Illuminateur" traitent en particulier des raisons pour lesquelles la punition corporelle et l'exécution devraient être suivies par l'Eglise à l'encontre des judaïsants. Il demandait la mort pour leurs dirigeants et la prison à vie pour la plupart des adeptes. Paisius Yaroslavov (un vénéré Staretz russe que nombreux pensent avoir été le maître de Nil en Russie) et Nil étaient tous deux présents au Synode de 1490. Ils étaient connus comme opposants tant aux persécutions séculières qu'au procès ecclésiastique contre les hérétiques. Et tous deux lorsqu'ils avaient à traiter d'infractions tant par des Moines que par des laïcs, conseillaient toujours le pardon et la charité. Nil pensait que la relation entre un être humain et Dieu n'était connue que de Dieu Seul. Il posa la question du rôle de l'Eglise pour tenter de ramener ceux qui étaient accusés d'hérésie dans le bercail de l'Eglise avec quoique ce soit comme autres moyens que l'admonition, la prière et l'exemple. Bien qu'il n'y ait plus de comptes-rendus des échanges entre ceux qui étaient contre les persécutions à l'encontre des judaïsants et les Joséphites qui soutenaient leur excommunication et mise à mort, Nil maintint toujours son opposition à la punition corporelle 32 et l'exécution. Certains auteurs avancent qu'il aurait pu avoir admis "certaines circonstances" où l'Etat pourrait intervenir dans la punition des hérétiques mais que lui "il était l'avocat de la clémence comme convenant mieux à des Chrétiens." Dans tous les cas, il s'opposa résolument à la peine capitale. Saint Nil enseigna sans la moindre compromission que la conscience humaine devait être libre et que "Nul ne devrait être persécuté pour ses vues religieuses."" On doit se rappeler que la torture et l'exécution des hérétiques par l'Eglise et l'Etat était la norme à travers l'Europe occidentale à cette époque-là. En ce qui concerne Nil, avoir parlé contre les persécutions tant civiles qu'ecclésiastiques des hérétiques consistait en une approche parfaitement conformes à l'esprit de l'Orthodoxie mais hors des normes qui prévalaient dans l'Occident hétérodoxe, normes qui avaient contaminé la Russie à l'instar, bien qu'à l'opposé, des idées franc-maçonnes elles aussi venues d'Occident. Les vues de Nil sur la liberté de l'individu à poursuivre une relation personnelle avec Dieu et l'idée que Dieu Seul pouvait définir la relation semblait alors incroyablement tolérante. Il n'y avait pas de philosophie compliquée ni théorie abstraite à la base de sa tolérance et de ses idées de liberté de conscience. Il basait sa vue sur la notion du pardon et de la charité chrétienne. Il se tournait toujours vers le Christ comme un exemple que tous nous devrions suivre, non seulement dans le développement de nos relations avec Dieu mais aussi pour les autorités civiles et la hiérarchie de l'Eglise. Il insistait pour que nous nous souvenions que l'idée civile d'une société chrétienne était basée en premier sur cet appel constant au pardon et à l'Amour. Dès lors, les institutions et autorités impériales qui cherchaient à imiter le Christ se devaient de servir d'exemple dans leur capacité à pardonner et à accepter de nouveau dans le bercail ceux qui s'étaient éloignés des traditions de l'Eglise. Mais quelles que soient les particularités de la chronologie, les hérétiques furent finalement tués ou emprisonnés et que l'hérésie des judaïsants effacée ou forcée à vivre encore plus cachée. La miséricorde et la charité chrétiennes que Nil conseillait pour le temps qu'elles ont pu durer, finirent par succomber face aux standards du moment concernant le traitement de ceux qui étaient "en dehors" des traditions de l'Église. Depuis des années Nil avait vécu dans son Skète [ou ‘skite’, = ermitage] du Désert avec une douzaine de Moines. Il avait peu de contacts avec le monde extérieur. Il était admiré pour son érudition et son humble dévotion à Dieu ainsi que pour son service effacé envers ses étudiants et l'Église. Ils avaient bâti ensemble des huttes individuelles comme cellules et une petite chapelle pour la Divine Liturgie. Ils maintenaient une vie sévère et simple comme Ascètes et contemplatifs hors des soucis mondains des grands monastères et des soucis et problèmes auxquels ces derniers devaient gérer en raison de l'étendue de leurs grandes propriétés. Les Moines du Skète de Nil étaient engagés dans la prière et la Contemplation, se rassemblaient chaque semaine pour célébrer la Divine Liturgie, copiaient et traduisaient les écrits dans Anciens Pères de l'Église. On rapporte que Nil aurait rédigé des "Vies de Saints" faisant autorité et un commentaire sur les Ascètes du Désert qui faisaient son admiration. Nil avait toujours insisté pour que les Moines de son Skète aient leur propre travail et de quoi se subvenir à leurs propres besoins. Ils ne possédaient pas de grandes terres ni n'employaient de paysans pour leurs travaux ni n'avaient de travailleurs ou de serviteurs attachés. Ils vivaient aussi simplement que possible. Nil évitait les intrigues politiques et ecclésiastiques qui étaient légions à cette époque et qui montaient Higoumènes l’Evêques et clercs les uns contre les autres. Personne ne s'attendait à ce que cet homme simple mais érudit, timide et retiré et visiblement engagé dans des activités loin des soucis du monde, vienne se tenir debout et dénoncer les 33 abus de pouvoir et du système des propriétés terriennes qui prévalait dans la communauté monastique. Alors que les clercs assemblés étaient assis, ébahis, à écouter son appel déchirant pour un retour à la simplicité spirituelle et à l'austérité, ils réalisèrent qu'il avait appelé à la destruction du système de propriété ecclésiale tel qu'il existait. Joseph qui était un grand partisan des grandes propriétés monastiques et communautés et qui avait quitté l'assemblée, fut ramené par ses collègues pour relever le défi de la position mise en avant par Nil. Joseph s'était trouvé de l'autre côté de la barrière durant les sessions concernant les Judaïsants. Lui et Nil avaient des vues divergentes sur les responsabilités spirituelles de l'Église. Joseph avait un agenda à la fois bien plus étendu et pointu du rôle de l'Église dans la politique russe et les luttes de pouvoir alors que Nil conseillait aux Moines de retourner à leurs voeux de pauvreté, prière et dévotion. Si la Contemplation était la raison première des Moines pour se rassembler dans des communautés très priantes alors il serait bon de ne pas être chargés par les soucis de diriger de grandes propriétés, des questions de travail des paysans et de servitude et de l'incroyable dépense de temps que prenait la gouvernance des villages attachés aux propriétés monastiques et ecclésiales. Non seulement la richesse personnelle atteinte par nombre de Moines et d'Higoumènes ainsi que le prestige et la puissance subséquents les éloignaient du leurs voeux de pauvreté mais ceci les entravait grandement dans leur voyage sacré vers Dieu. Nil avec les autres clercs et Moines qui le soutenaient, reçurent le nom des "Non Possesseurs." Ils devinrent la conscience qui rappelait à l'Église russe la nécessaire simplicité et l'humilité dans la relation de chacun avec Dieu dans la conception désintéressée de la propriété, la pureté et le détachement dans la prière pour les communautés dévotionnelles qu'ils espéraient voir ainsi pouvoir enrichir la vie spirituelle du peuple russe. Les "Non- Possesseurs" rappelèrent sans cesse à l'Église la tradition des Anciens Pères, le rôle de la prière hésychaste telle que propagée par le Mont Athos et la primauté des Évangiles et des Épîtres comme terre ferme pour la dévotion. Au moindre doute Nil se tournait toujours vers l'Évangile, priait et méditait pour comprendre ce qu'il lisait. C'était la source première de sa grande vision et de son appel au retour vers les fondements de la Tradition Trinitaire et le chemin chrétien de simplicité de l'Église de toujours. Ceux qui détenaient les clés du pouvoir avaient tout à perdre. Ils consolidèrent leur pouvoir et firent appel à Joseph pour les guider et repousser les arguments des "Non-Possesseurs." Joseph et son cercle de partisans furent appelés les "Possesseurs." Ils se firent les grands partisans de l'accroissement des possessions terrestres des communautés monastiques et de l'accroissement de la puissance de l'Église dans sa relation avec l'État russe en développement et nouvellement consolidé. Ils soutinrent l'aristocratie et les grands propriétaires terriens et reçurent quantité de terres du pouvoir politique en échange de leur continuel soutien. Joseph lui-même reçut sept villages de Sée Grandis en remerciement pour son soutien et sa guidance. Les "Non-Possesseurs" furent souvent accusés d'une forme de "puritanisme" relative à l'ornementation de l'église. Ils remirent même en question la valeur spirituelle des nombreuses Icônes ornées de bijoux que la plupart des grands monastères possédaient. On dit que Nil ne voulait ni or ni argent dans l'ornementation, les vases et les calices sacramentels de sa petite chapelle taillée à la rude. Bien qu'ils n'étaient sûrement pas iconoclastes, les "Non- Possesseurs" encourageaient une forme plus simple d'embellissement architectural et d'iconographie. Nil sentait que la beauté du sanctuaire pourrait finir par distraire le fidèle de sa prière et du développement de sa relation personnelle avec le Créateur. 34 Après que Nil eut présenté ses préoccupations et conseils au Synode, il s'en retourna simplement dans le Désert qu'il savait aussi être son refuge. L'inutilité du combat était visible dans l'avidité et le pouvoir qui avait déjà inondé la structure et la hiérarchie des grandes communautés monastiques. Les nombreux biens terrestres comme le développement du formalisme à travers le ritualisme à l'intérieur de l'Eglise avait déjà commencé à "dépersonnaliser" le Mystère de la relation sacrée entre l'homme et Dieu. Pour Nil, l'Eglise risquait vite de devenir ce monde auquel il voulait échapper et qu'elle-même semblait avoir oublié de promouvoir. Lorsqu'il retourna dans le monde noir et humide de son Skète et des quelques Moines qui s'étaient assemblés pour apprendre son chemin vers Dieu, il se retira finalement du monde. Il ouvrit la porte de sa cellule et vint à la maison de la Contemplation priante qui était le centre de sa vie. C'est cet exemple de retour qu'il a légué au monde. Le constant rappel que l'on doit toujours se retourner vers Dieu. Peu importe à quel point on aurait pu devenir puissant et riche et imprégné des plaisirs de ce monde : le coeur doit toujours faire chemin retour vers Dieu, la Puissance du Saint-Esprit et l'Exemple du Christ. Si quoique ce fût a subsisté de son héritage, c'est bien l'appel de Saint Nil de la Sora à se tourner vers Dieu. Cet héritage nous balise le chemin vers un Désert où nos coeurs peuvent contempler la Grande Bonté de l'Être Divin et où chacun d'entre nous doit lutter pour devenir comme le Christ, fondant nos vies sur la simplicité de l'Amour, de la Vérité et du pardon. Saint Nil naquit au Ciel en 1508 à l'âge de soixante-quinze ans. Il a laissé derrière lui sa dernière volonté et instruction à ses disciples : "Moi, l'indigne Nil, je supplie mes supérieurs et frères qui sont du même esprit que moi, d'accomplir cette dernière volonté qui est mienne. Après ma mort, jetez mon corps dans le Désert afin que les bêtes et les oiseaux puissent le dévorer car il a bassement péché contre Dieu et est indigne d'une sépulture. S'ils ne font pas cela alors creuser un grand trou là où nous vivons et ensevelissez-moi là avec toutes les sortes de manques de respect. Craignez les paroles que le Grand Arsène adressa comme commandement à ses disciples, disant : 'Je vous ferai citer au Jugement si vous donnez mon corps à qui que ce soit.' Il a toujours été mon plus cher désir autant que mes forces l'ont permis de ne recevoir ni honneur ni louange dans cette vie monastique alors qu'il en soit ainsi après ma mort. Je vous supplie tous de prier pour mon âme pécheresse et je vous demande à tous pardon comme je vous pardonne tous. Puisse Dieu nous pardonner tous." ou http://stnil.narod.ru/indexe.html SAINTS SERENIC (+7°.S.) ET SERENEE, SON FRERE ET DIACRE (+669) Nés dans l'aristocratie de Spolète en Campanie, ils furent Reclus aux diocèses de Sées et du Mans; nous savons par tradition que leur vie fut émaillée de Miracles même si nous n'avons que peu de détails. Ils s'installèrent sur les bords de la Sarthe. Sérénée demeura dans cette solitude jusqu'à la fin de sa vie. Quant à Saint Sérénic, il devint Diacre à Rome puis se fit Moine avec son frère et tous deux partirent alors s'installer comme Ermites dans le Maine, Sérénic ensuite pour la Normandie où il fonda un monastère de plus de cent quarante Moines dont il devint le premier Abbé. Leurs interventions dans la vie de l'Eglise furent toujours pour la Gloire de Dieu. Leur culte se répandit dans toute la région et leurs Saintes Reliques furent vénérées jusqu’en Anjou. 35 SAINT ÉVÊQUE JEAN DE BEVERLEY ET D'YORK (+721) 25 octobre (translation) – 7 mai Le Saint Evêque Jean d'York et fondateur du Monastère de Beverley naquit au milieu du septième siècle au village de Harphan dans le pays des Deïrois, alla étudier les sciences humaines et Divines dans la célèbre école fondée par Saint Théodore de Canterbury. Il étudia aussi à Oxford et aurait été le premier à recevoir en récompense de son savoir les marques de distinction appelées dans la suite maîtrise et doctorat de son maître le Saint Abbé Adrien. Il prit ensuite l'Habit Monastique au Monastère de Whitby alors gouverné par Sainte Hilde. Il fut tiré de sa solitude vers l'an 685 pour être placé sur le siège épiscopal d'Hexham mais il continua la vie qu'il menait dans le cloître et consacra à la Contemplation tous les moments qui n'étaient pas absorbés par ses fonctions épiscopales. A cet effet, il se retirait souvent dans une cellule près de l'église de Saint-Michel au-delà de la Tyne et il y passait ordinairement le Grand Carême. Au commencement d'un Carême, il emmena avec lui dans sa retraite un jeune homme muet de naissance et dont la tête était couverte d'une dartre hideuse. Quelques jours après, il lui rendit l'usage de la parole en formant le Signe de la Croix sur sa langue, ensuite il lui apprit à lire. 36 Un médecin s'étant chargé de soigner le mal que ce jeune homme avait à la tête, Jean donna sa bénédiction aux remèdes qui opérèrent une entière guérison. Le diocèse de Saint Wilfrid avait été démembré pour ériger plusieurs sièges nouveaux dont celui d'Hexham. Mais en 703, Saint Wilfrid fut rétabli dans l'intégrité des possessions dont on l'avait dépouillé et Jean quitta alors son siège qui venait d’être supprimé mais peu après, il fut obligé d'accepter l'évêché d'York que le même Wilfrid lui céda. Saint Bède qui reçut de lui le diaconat et la prêtrise lorsqu’il était encore Evêque d'Hexam, en rapporte plusieurs Miracles, entre autres la guérison de la femme d'un seigneur du voisinage à laquelle il rendit la santé avec de l'eau qu'il avait bénie. Le Saint Evêque fonda à sept milles d'York le Monastère de Beverley où il se rendait souvent pour se ressourcer en son coeur, siège de l’âme; il s'y fixa définitivement en 712 après avoir gouverné sept ans l'église d'York qu’il résigna à Saint Wilfrid le Jeune et passa le reste de sa vie dans les exercices de la Vie Monastique. Il naquit au Ciel le 7 mai 721. Son monastère détruit par les Danois, le Roi Athelstan qui avait remporté sur les Ecossais une victoire complète, de laquelle il se croyait redevable à l'intercession de Saint Jean, bâtit sur l'emplacement de l'ancien monastère une collégiale qui lui fut dédicacée. Quatre siècles plus tard, Henri V ayant gagné sur les Français la fameuse bataille d'Azincourt après avoir invoqué la protection de Saint Jean de Beverley, voulut, par reconnaissance que sa fête fût chômée dans toute l'Angleterre. En 1037, l’Archevêque Alfric de Canterbury transféra solennellement dans l'église les Précieuses Reliques de Saint Jean et en 1664, les anglicans retrouvèrent, en creusant une fosse dans cette église, une boîte de plomb qui renfermait plusieurs fragments d'os avec un peu de poussière ainsi que des inscriptions qui désignaient bien les Vénérables Reliques du Saint qu’on avait cachées au commencement du règne d'Edouard VI. ou Né à Harpham (Humberside) dans le Yorshire en Angleterre, Jean naquit au Ciel à Beverley le 7 mai 721. Il fut glorifié en 1037 et la fête de sa Translation est au 25 octobre. Saint Jean fut entraîné à la prêtrise et à la vie monastique dans le Kent sous la direction des Saints Adrian et Théodore mais retourna dans le Yorkshire à la fin de ses études pour devenir Moine à l'Abbaye de Whitby dirigée à l'époque par Sainte Hilda. Jean fonda un Monastère à Humberside sur le terrain d'une petite église dédiée à Saint Jean l'Evangéliste où il demanda à être enseveli. En 687, à la Naissance de Saint Eata, Jean fut sacré Evêque d'Hexham. On rapporte son soin particulier envers les pauvres et les handicapés. Tout ce qu'il pouvait épargner de temps sur son rôle en tant qu'Evêque, il le passait en Contemplation. Régulièrement et particulièrement durant le Grand Carême, il se retirait pour prier dans une cellule près de l'église de Saint Michel au-delà du Tyne près d'Hexham. Il invitait une pauvre personne à l'accompagner qu’il servait durant sa retraite. Il fut transféré à York comme Archevêque à la Naissance Céleste de Saint Bosa en 705 et Saint Wilfrid lui succéda à Hexham pour mettre un terme à la longue dispute avec les Rois de Northumbrie. Il continua d'y pratiquer ses retraites périodiques pour se rafraîchir spirituellement. Son lieu de retraite de prédilection était une abbaye qu'il avait construite à Beverley qui était avant cela une forêt. Il n'attendit pas d'être impotent à cause de l'âge pour 37 renoncer à son épiscopat et il le fit en faveur de Saint Wilfrid le Jeune afin de passer ses quatre dernières années de vie terrestre dans la paix de sa chère Abbaye à Beverley. Selon "l'Histoire Ecclésiastique" de Saint Bède le Vénérable qui fut ordonné Diacre puis Prêtre par Jean quand ce dernier était encore Evêque d'Hexham, Jean de Beverley possédait le don de guérison. Il guérit un jeune muet. (Apparemment, le garçon était aussi chauve suite à une maladie du cuir chevelu). Le Deuxième Dimanche du Grand Carême, Jean traça un Signe de la Croix sur la langue du jeune et il la libéra. Bède rapporte comment Jean apprit patiemment l'alphabet au jeune homme. Il lui apprit à dire "gea," ce qui veut dire "Yea" en saxon : "yes," "oui"; puis les lettres de l'alphabet puis les syllabes. Le jeune miraculé apprit ainsi à parler. Plus encore, par la bénédiction du Saint et l'usage d'un remède prescrit par un médecin, sa tête guérit entièrement et il devint chevelu. Bède rapporte aussi que Jean guérit une aristocrate d'une douleur si terrible qu'elle en était incapable de se mouvoir durant trois semaines. Nombre de gens qui étaient en danger de mort étaient sauvés sur-le-champ par sa prière. En plus des guérisons dont il a été le témoin direct, Bède rapporte des guérisons dont ont été témoins les Abbés Bercthun de Beverley et Herebald de Tinmouth. Après la Naissance Céleste du Saint, ce genre de Miracle continua autour de son tombeau qui devint un célèbre lieu de pèlerinage. Le papiste Henschenius ne remplit pas moins de quatre livres avec les Miracles constatés au tombeau du Saint Evêque. Il y eut tant de Miracles là qu'on bâtit la magnifique abbatiale de Beverley qui rivalise avec les plus grandes cathédrales d'Angleterre. Alcuin rapporte aussi des Miracles accomplis par l'intercession de Saint Jean. En 1307, les papistes firent une translation de ses Saintes Reliques. En creusant un tombeau en septembre 1664, on retrouva une partie de ses Précieuses Reliques dans un coffret en plomb placé dans un caveau en pierre; elles exhalaient une suave odeur. Ces Saintes Reliques avaient été cachées au début du règne du roi Edouard VI. SAINT NIL LE MYRRHOBLITE DE L’ATHOS (+1651) 7 mai (translation) Sts Codrat, Rufin et Saturnin de Nicomédie- St Acace le Centurion cappadocien, Martyr à Byzance sous Maximien (vers 305). - St Maxime- St Jean le Psychaïte Higoumène du Monastère de Psycha sur la côte européenne du Bosphore, confesseur des Stes Icônes et thaumaturge (après 825). - Invention des Reliques de St Nil le Myrhobolyte (1815).- St Pachôme d'Oussaki- Sts Jean Zedazneli et les 12 Pères Syriens, fondateur du monachisme en Géorgie- St Bason de Laon- St Hernin de Locarn- Ste Flavia Domitilla nièce du consul 38 Flavius Clemens, vierge, martyre à Terracine sous Domitien (vers 95). -St Martyr Maxime, mort lapidé après avoir enduré de nombreux supplices. -Ste Mastide, peut-être servante d'un boulanger de Troyes en Champagne, peut-être martyre et en tout cas thaumaturge (début du IVe siècle). (Son corps fut découvert entre 980 et 982.) -Ste Même, vierge, martyre à Dourdan en Beauce (IVe siècle). -St Valérien l’Evêque d'Auxerre en Bourgogne (366).- ,Commémoration de la translation des Reliques de St Euthyme le Grand.-St Berven, fondateur de paroisse à Plouvien en Bretagne (VIe siècle). -St Bugan, ermite près de Loudéac en Bretagne (VIe-VIIe siècles). -St Bason, confesseur à Laon en Picardie (VIIe siècle). -Ste Sesstrude, Moniale à Faremoutiers en Brie (vers 630). -St Serene, frère de St Sérénic, natif de Spolète en Campanie, Diacre à Rome, solitaire dans le Maine (vers 680). -St Benoit II, pape et patriarche de Rome (683-685) (685). -St Jean l’Evêque d'York, mort au Monastère de Beverley (721). -St Pierre l’Evêque de Pavie (738). -St Pacôme, esclave ukrainien d'un tanneur turc d'Oussaki près de Philadelphie en Asie mineure, devenu Moine à l'Athos, Martyr à Oussaki par la main des Musulmans (1730). (Autre mémoire le 21 mai.) - ICONE DE LA MERE DE DIEU, DE ZHIROVITS (1191 & 1470) The Zhirovitsk Icon of the Mother of God manifest itself in the year 1470 in the vicinity of Zhirovitsa on the Grodnensk frontier. In the forest, belonging to the Orthodox Lithuanian dignitary Alexander Solton, shepherds beheld an extraordinarily bright light, peering through the branches of a pear tree, standing over a brook at the foot of an hill. The shepherds approached closer and beheld on the tree a not-large icon of the Mother of God shining radiantly. The shepherds with reverence took hold the icon and conveyed it to Alexander Solton. Alexander Solton did not pay any special attention to the report of the shepherds, but he nonetheless took the icon and shut it away in a chest. On the following day Solton had guests, and he wanted to show them what had been found. To his amazement, he did not find the icon in the chest, although shortly before this he had seen it. After a certain while the shepherds again found the icon in the same place and again they brought it to Alexander Solton. This time however he received the icon with great reverence and gave a vow to build at the place of its discovery a church in honour of the MostHoly Mother of God. Around the wooden church soon gathered a settlement and a parish was formed. In about the year 1520 39 the church was completely burned, despite the efforts of the inhabitants to extinguish the blaze and save the icon. Everyone thought, that the icon had perished. But one time peasant children, returning from school, beheld a miraculous vision: the Virgin extraordinarily beautiful in resplendid radiance sat upon a stone at the burned church, and in Her hands was the icon, which everyone reckoned had been burnt. The children did not dare approach Her, but they hastened to tell about the vision to their kinsfolk and acquaintances. Everyone accepted the story about the vision as a Divine revelation and together with the priest they set off to the hill. On a stone with a burning candle stood the Zhirovitsk Icon of the Mother of God, totally unharmed by the fire. For awhile they placed the icon in the house of the priest, and the stone was fenced in. When they built a stone church, they placed the wonderworking icon there. A men's monastery later grew up around the church. Its brethren headed the struggle for Orthodoxy against the Unia and Latinism. In 1609 the monastery was seized by the Uniates and remained in their hands until the year 1839. During this time the Zhirovitsk Icon of the Mother of God was venerated by both Uniates and Catholics. In 1839 the monastery was returned to the Orthodox and became the first locale of the restoration of Orthodox Divine-services on the West-Russian frontier. During the time of the First World War, they conveyed the Zhirovitsk Icon of the Mother of God to Moscow, and at the beginning of the decade of the 1920's it was returned to the monastery. At present it is located in the cathedral in honour of the Uspenie (Dormition) of the MostHoly Mother of God of the Zhirovitsk monastery, Minsk diocese, and it is deeply reverenced for its graced help. The icon was carved in stone having the dimensions of 43x56 cm. L'ICÔNE DE LA MÈRE DE DIEU DE LIOUBIETCH PRÈS DE TCHERNIGOV EN UKRAINE ("LIOUBIETCHSKAÏA") (XIE SIÈCLE). The Liubech Icon of the Mother of God received its name from the city of Liubech, on the Chernigov outskirts. The icon manifest itself during the XI Century. The Miracles occurring from this icon were described by Sainted Dimitrii of Rostov. In 1653, when an onslaught of the Poles against Liubech was immanent, they sent off the icon to Kiev. In 1701 after the restoral they returned the icon to the Liubech church in honour of the Resurrection of Christ, and in the Kiev Sophia cathedral was left an exact copy. 40 Lecture de l’Epître Pour la Croix Actes XXVI : 1-5, 12-20 26.1 Agrippa dit à Paul: Il t'est permis de parler pour ta défense. Et Paul, ayant étendu la main, se justifia en ces termes: 26.2 Je m'estime heureux, roi Agrippa, d'avoir aujourd'hui à me justifier devant toi de toutes les choses dont je suis accusé par les Juifs, 26.3 car tu connais parfaitement leurs coutumes et leurs discussions. Je te prie donc de m'écouter avec patience. 26.4 Ma vie, dès les premiers temps de ma jeunesse, est connue de tous les Juifs, puisqu'elle s'est passée à Jérusalem, au milieu de ma nation. 26.5 Ils savent depuis longtemps, s'ils veulent le déclarer, que j'ai vécu pharisien, selon la secte la plus rigide de notre religion. 26.12 C'est dans ce but que je me rendis à Damas, avec l'autorisation et la permission des principaux sacrificateurs. 26.13 Vers le milieu du jour, ô roi, je vis en chemin resplendir autour de moi et de mes compagnons une lumière venant du ciel, et dont l'éclat surpassait celui du soleil. 26.14 Nous tombâmes tous par terre, et j'entendis une voix qui me disait en langue hébraïque: Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? Il te serait dur de regimber contre les aiguillons. 26.15 Je répondis: Qui es-tu, Seigneur? Et le Seigneur dit: Je suis Jésus que tu persécutes. 26.16 Mais lève-toi, et tiens-toi sur tes pieds; car je te suis apparu pour t'établir ministre et témoin des choses que tu as vues et de celles pour lesquelles je t'apparaîtrai. 26.17 Je t'ai choisi du milieu de ce peuple et du milieu des païens, vers qui je t'envoie, 26.18 afin que tu leur ouvres les yeux, pour qu'ils passent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu'ils reçoivent, par la foi en moi, le pardon des péchés et l'héritage avec les sanctifiés. 26.19 En conséquence, roi Agrippa, je n'ai point résisté à la vision céleste: 26.20 à ceux de Damas d'abord, puis à Jérusalem, dans toute la Judée, et chez les païens, j'ai prêché la repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique d'oeuvres dignes de la repentance. Pour l’usage slave 1Cor I : 18-24 1.18 Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. 1.19 Aussi est-il écrit: Je détruirai la sagesse des sages, Et j'anéantirai l'intelligence des intelligents. 1.20 Où est le sage? où est le scribe? où est le disputeur de ce siècle? Dieu n'a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde? 1.21 Car puisque le monde, avec sa sagesse, n'a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. 1.22 Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse: 1.23 nous, nous prêchons Christ crucifié; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, 1.24 mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs. Pour le Vénérable Père Nil, Thaumaturge de la Sora Gal V : 22-VI : 2 5.22 Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance; 5.23 la loi n'est pas contre ces choses. 5.24 Ceux qui sont à Jésus Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. 5.25 Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi selon l'Esprit. 5.26 Ne cherchons pas une vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres. 6.1 Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. 6.2 Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. Lecture de l’Evangile Pour la Croix 41 Jean XIX : 6-11, 13-28, 30-35 19.6 Lorsque les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s'écrièrent: Crucifie! crucifie! Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le; car moi, je ne trouve point de crime en lui. 19.7 Les Juifs lui répondirent: Nous avons une loi; et, selon notre loi, il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu. 19.8 Quand Pilate entendit cette parole, sa frayeur augmenta. 19.9 Il rentra dans le prétoire, et il dit à Jésus: D'où es-tu? Mais Jésus ne lui donna point de réponse. 19.10 Pilate lui dit: Est-ce à moi que tu ne parles pas? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te crucifier, et que j'ai le pouvoir de te relâcher? 19.11 Jésus répondit: Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné d'en haut. C'est pourquoi celui qui me livre à toi commet un plus grand péché. 19.13 Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors; et il s'assit sur le tribunal, au lieu appelé le Pavé, et en hébreu Gabbatha. 19.14 C'était la préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. Pilate dit aux Juifs: Voici votre roi. 19.15 Mais ils s'écrièrent: Ote, ôte, crucifiele! Pilate leur dit: Crucifierai-je votre roi? Les principaux sacrificateurs répondirent: Nous n'avons de roi que César. 19.16 Alors il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus, et l'emmenèrent. 19.17 Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha. 19.18 C'est là qu'il fut crucifié, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. 19.19 Pilate fit une inscription, qu'il plaça sur la croix, et qui était ainsi conçue: Jésus de Nazareth, roi des Juifs. 19.20 Beaucoup de Juifs lurent cette inscription, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville: elle était en hébreu, en grec et en latin. 19.21 Les principaux sacrificateurs des Juifs dirent à Pilate: N'écris pas: Roi des Juifs. Mais écris qu'il a dit: Je suis roi des Juifs. 19.22 Pilate répondit: Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit. 19.23 Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas. Et ils dirent entre eux: 19.24 Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera. Cela arriva afin que s'accomplît cette parole de l'Écriture: Ils se sont partagé mes vêtements, Et ils ont tiré au sort ma tunique. Voilà ce que firent les soldats. 19.25 Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. 19.26 Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. 19.27 Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui. 19.28 Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l'Écriture fût accomplie: J'ai soif. 19.30 Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: Tout est accompli. Et, baissant la tête, il rendit l'esprit. 19.31 Dans la crainte que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, -car c'était la préparation, et ce jour de sabbat était un grand jour, -les Juifs demandèrent à Pilate qu'on rompît les jambes aux crucifiés, et qu'on les enlevât. 19.32 Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes au premier, puis à l'autre qui avait été crucifié avec lui. 19.33 S'étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes; 19.34 mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l'eau. 19.35 Celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait qu'il dit vrai, afin que vous croyiez aussi. Pour le Vénérable Père Nil, Thaumaturge de la Sora Luc VI : 17-23 6.17 Il descendit avec eux, et s'arrêta sur un plateau, où se trouvaient une foule de ses disciples et une multitude de peuple de toute la Judée, de Jérusalem, et de la contrée maritime de Tyr et de Sidon. Ils étaient venus pour l'entendre, et pour être guéris de leurs maladies. 6.18 Ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs étaient guéris. 6.19 Et toute la foule cherchait à le 42 toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous. 6.20 Alors Jésus, levant les yeux sur ses disciples, dit: Heureux vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous! 6.21 Heureux vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés! Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous serez dans la joie! 6.22 Heureux serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsqu'on vous chassera, vous outragera, et qu'on rejettera votre nom comme infâme, à cause du Fils de l'homme! 6.23 Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez d'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans le ciel; car c'est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes. REFLEXION - "J'ai reconnu que j'étais grandement débiteur et qu'il m'avait été beaucoup pardonné. J'ai été appelé à la prêtrise alors que j'étais officier judiciaire et public et c'est pourquoi je crains de ne pas être trouvé suffisamment reconnaissant si j'étais trouvé aimant moins que ce pour quoi j'ai été pardonné." Telles sont les paroles de Saint Ambroise qui fut appelé de manière inattendue par Dieu pour changer de vocation, de juge séculier à Archevêque de l'Eglise du Christ. Avec ces paroles, le Saint montre à quel point l'appel à la prêtrise est plus grand que l'appel séculier; comment la vocation à la prêtrise vient de l'Appel de Dieu et comment celui qui est appelé est redevable de gratitude envers Dieu. Sans cette reconnaissance envers Dieu, il ne saurait y avoir de progrès dans la vie spirituelle. L'incessante reconnaissance à Dieu est la semence féconde d'où si elle est arrosée avec les larmes de la continuelle repentance, jaillira un magnifique fruit : l'Amour envers Dieu. CONTEMPLATION - Pour contempler la Descente de Dieu le Saint Esprit sur les Saints Apôtres : 1. Comment les Saints Apôtres se trouvaient un en esprit à prier; 2. Comment soudain survint un bruit des Cieux, surgissant comme un puissant vent. HOMELIE - Comment via le péché, le Bien est détourné de l'homme. "Vos péchés ont écarté de vous ces bénédictions." (Jérémie 5,25). Si vous ne possédez pas le Bien en abondance, Ô peuple, cela signifie que vous avez péché en abondance. Vos péchés ont détourné le Bien de vous. Ô peuple, si vous voulez le Bien pour vous, rejetez le péché et ne péchez plus et vous irez vers le Bien et le Bien viendra à vous et le Bien ne vous quittera plus. Ô homme, si tu n'as pas le Bien, cela veut dire que tu as péché. Le Bien ne sait pas demeurer dans la même maison que le péché, de même que la Lumière et les ténèbres ne savent exister au même endroit en même temps. Quand la Lumière s’en va, l’obscurité s’installe et quand la ténèbre s’en va, la Lumière brille. De la même manière, le péché et le Bien savent être échangés mais ils ne savent pas demeurer ensemble. Ô mes frères, "Vos péchés ont écarté de vous ces bénédictions." Ces paroles n'ont pas été adressées uniquement par un Prophète à un seul peuple mais au contraire chaque Vrai Prophète adresse ses paroles à son peuple. Les faux prophètes flattent les péchés de leurs peuples et dès lors contribuent à encore plus éloigner le Bien de ces peuples. Les Vrais Prophètes vont contre les péchés du peuple car ils vont avec le Bien et crient contre tout péché afin d'être à même d'introduire le Bien qui vient de Dieu dans l'âme de leurs peuples. Si la ruche commence à puer, est-ce que l'abeille portant le miel va y entrer et y déposer son miel? Non! Alors quand une abeille, être sans raison, ne veut pas entrer dans une ruche qui sent, enfumée, comment alors le rationnel Esprit de Dieu entrerait en ne âme qui pue et qui est enfumée par le péché? Et l'Esprit de Dieu est le possesseur et le dispensateur de tous les dons, de tout Bien. Ô Seigneur, Saint-Esprit, aide Ton Peuple par Ton Irrésistible Puissance afin qu'ils se détournent du péché en leurs âmes; afin que Toi, Tu puisses y entrer avec Tes Dons 43 Vivificateurs. A Toi soit la Gloire et la reconnaissance, à jamais. Amin. Saint Nicolas Velimirovitch l’Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid

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