vendredi 24 février 2012

Vie de Sainte Zoé et autres Vies de Saints.

13 – 26 février 2012
Cycle mobile (Pascalion): Dimanche de la Semaine des Laitages (Tyrophagie)* ou
Dimanche du Pardon, Dimanche avant le Grand Carême, Dimanche durant lequel nous
commémorons l’Expulsion d’Adam du Paradis
* dernier jour de la semaine des laitages (laitages, oeufs, poisson, huile et vin)
Création d’Adam et Eve, Expulsion du Paradis *
* Pour qui s’exclamerait qu’on ne représente pas le Père, souvenons-nous du Credo : Nous croyons en un seul
Dieu, le Père tout puissant, Créateur du Ciel et de la terre, de toutes choses visibles et invisibles. Et en un seul
Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles. Lumière de Lumière, vrai Dieu de
vrai Dieu, engendré, non créé consubstantiel au Père, par qui tout a été fait.
MEMOIRE D'ADAM, NOTRE PREMIER PERE, CHASSE DU PARADIS DE DELICES
Avec Adam et Eve amèrement déchus
pleure le genre humain son Paradis perdu.
Cette mémoire, nos Saints Pères l'ont placée avant le Carême comme pour nous montrer par
les faits combien le remède du jeûne est utile à la nature humaine et combien est lamentable
ce qui vient de la satiété et de la désobéissance. Omettant donc les dommages infinis causés
au monde par suite de sa faute, les Pères ont voulu présenter Adam le premier homme, en
nous montrant clairement le mal souffert par lui pour n'avoir pu s'abstenir d'un peu de
nourriture et par là, introduit également dans notre nature et aussi le bien-fondé du jeûne, ce
Premier Commandement de Dieu parmi les hommes. Ne l'ayant pas observé mais ayant cédé
à son ventre ou plutôt, par l'intermédiaire d'Eve, au serpent trompeur, non seulement il n'est
pas devenu Dieu mais de plus il s'est attiré la mort dont il a transmis le mal à tout le genre
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humain. C'est donc pour la gourmandise du premier Adam que le Seigneur a jeûné quarante
jours et s'est montré obéissant et c'est pour cela que le présent Carême a été conçu par les
Saints Apôtres afin qu'en observant ce qu'Adam n'a pas observé nous jouissions, par le jeûne,
de l'immortalité dont il a lui-même souffert la perte. D'ailleurs comme nous l'avons déjà dit, le
but des Saints est d'embrasser en peu de temps les Oeuvres Divines depuis le début jusqu'à la
fin. Et puisque à la responsabilité de tous nos semblables incombent et la transgression
d'Adam et sa chute du Paradis de délices, c'est pour cette raison les Pères ont proposé qu'en en
faisant mémoire, nous fuyions son exemple au lieu d'en imiter l'intempérance.
Le sixième jour, Adam fut donc
façonné par la Main de Dieu,
honoré par Son Souffle de Son
Image et Ressemblance et
recevant aussitôt Son
Commandement, il passa jusqu'à
six heures dans le Paradis puis
ayant transgressé le
Commandement, il en fut chassé.
L'Hébreu Philon dit qu'Adam
aurait passé cent ans dans le
Paradis; d'autres parlent de sept
jours ou années, à cause de la
valeur de ce nombre. Mais qu'à
la sixième heure il étendit la
main et saisit le fruit, le Christ nous l'a montré, Lui le nouvel Adam Qui le sixième jour et à la
sixième heure étendit Ses Mains sur la Croix pour réparer sa perte. Adam a été créé à michemin
entre la corruption et l'incorruptibilité afin que, de quelque côté qu'il penchât par son
choix, cela lui fût acquis. Car il était également possible à Dieu de le créer immortel mais
pour que soit justifié son choix, il lui donna comme Loi de toucher à tous les arbres mais pas à
celui-là; c'est-à-dire, probablement : avoir la connaissance de toutes les créatures de la
Puissance Divine mais en aucun cas celle qui se réfère à la Nature de Dieu. Saint Grégoire le
Théologien (de Naziance), pensant en philosophe que les arbres sont les Connaissances
Divines tandis que l'arbre représente la Contemplation, a dit : Dieu a donc ordonné à Adam de
s'intéresser à tous les autres principes et aux autres qualités, d'y appliquer son esprit et de
rendre Gloire à Dieu car c'est là que résident les vraies délices. Peut-être lui a-t-il demandé de
s'enquérir aussi sur sa propre nature mais pour ce qui est de Dieu, de ne pas chercher à savoir
qui Il est par nature ni où ni comment Il a tiré l'univers du néant. Mais lui, délaissant les autres
recherches, se mit plutôt à sonder ce qui concerne Dieu et à scruter soigneusement sa nature et
comme il était, en ces matières, un enfant, un débutant parfaitement inexpert, il tomba lorsque
satan lui suggéra, par l'intermédiaire d'Eve, l'idée de déification. Saint Jean Chrysostome dit
que cet arbre avait un double pouvoir et il affirme que le Paradis était sur terre; en philosophe,
il l'imagine à la fois intellectuel et sensible comme l'était Adam et le place "au milieu" entre la
corruption et l'incorruptibilité pour sauvegarder l'Ecriture mais sans s'en tenir à la lettre.
Certains disent que l'arbre de la désobéissance fut le figuier puisque, sachant leur nudité, ils se
couvrirent aussitôt en se servant de ses feuilles. Et c'est la raison pour laquelle le Christ aurait
maudit le figuier comme s'il avait été la cause de la transgression. Car il a une certaine
ressemblance avec le péché : d'abord la douceur du fruit, ensuite l'âpreté de ses feuilles et
enfin la glu qui provient de son lait. Et il en est qui ont compris de façon peu convenable et
l'arbre et la conversation d'Adam avec Eve et leur "connaissance." Donc et après avoir
transgressé et revêtu la chair mortelle après avoir été l'objet de la malédiction, il fut chassé du
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Paradis dont la porte, sur l'Ordre de Dieu, fut gardée par un glaive de feu. Devant cette porte,
Adam s'assit et pleura tous les biens dont il s'était privé pour n'avoir pas jeûné en temps
opportun et le fait que tout le genre humain issu de lui devait partager la même condition
jusqu'à ce que Notre Créateur, ayant pitié de notre nature détériorée par satan, naisse de la
Très Pure et Toujours Vierge Marie et vive Son Admirable Vie dans la chair, nous montrant la
voie par ce qui s'oppose au démon, à savoir le jeûne et l'humilité et que, triomphant de celui
qui par ruse nous avait séduits, Il ramène notre nature à son ancienne dignité.
Tout cela, les Pères Théophores ont donc voulu le rendre présent à travers tout le Triode et ils
ont mis en première place l'Ancien Testament : d'abord la Création puis la chute d'Adam dont
nous faisons mémoire présentement puis tout le reste, à travers les écrits de Moïse et des
Prophètes, plus encore avec les Psaumes de David auxquels s'ajoutent, tout au long, les
Ecritures de la Grâce. Suivent aussi dans l'ordre, les événements de la Nouvelle Alliance dont
le premier est l'Annonciation qui selon l'Ineffable Economie de Dieu, trouve presque toujours
place pendant le Saint et Grand Carême; viennent ensuite Lazare et les Rameaux, la Sainte et
Grande Semaine, la lecture des Saints Evangiles et les Hymnes qui chantent en détail les
Saintes et Salutaires Souffrances du Christ puis la Résurrection et le reste jusqu'à la Descente
de l'Esprit Saint tandis que les Actes des Apôtres exposent comment advint la prédication et
comment elle rassembla tous les Saints car les Actes confirment la Résurrection à travers les
Miracles.
Puisque donc nous avons souffert de tels maux par le fait qu'Adam, une seule fois, n'a pas
jeûné, voici qu'il en est fait mémoire à présent à l'entrée du Saint Carême afin que nous
rappelant tout le mal qu'a entraîné le fait de ne pas jeûner, nous nous empressions d'accueillir
le jeûne avec joie et de l'observer. Alors ce qu'Adam n'a pu atteindre, à savoir la divinisation,
nous l'obtiendrons, nous, par le Carême, pleurant, jeûnant et nous humiliant jusqu'à ce que
Dieu vienne nous visiter car sans cela, il est impossible de retrouver ce que nous avons perdu.
Il faut savoir en outre que ce Saint et Grand Carême est la dîme de toute l'année : puisque par
paresse en effet nous ne voulons pas toujours jeûner et nous abstenir du mal, c'est comme une
moisson des âmes que les Apôtres et les Saints Pères nous ont confiée. De cette façon, tout le
mal que nous avons fait au cours de l'année, nous le rejetons maintenant dans la contrition et
en nous humiliant par ce Carême que nous avons avantage à observer de façon plus précise.
Car les Divins Pères nous ont transmis également trois autres jeûnes : celui des Saints
Apôtres, celui de la Mère de Dieu et le Carême de la Nativité, ce qui fait quatre, un pour
chaque saison de l'année. Mais ce Carême, nous l'estimons davantage à cause de la Passion ou
parce que c'est celui qu'a observé le Christ Lui-même en lui donnant une certaine gloire ou
bien que Moïse a reçu la Loi après avoir jeûné quarante jours; pensons aussi à Elie, à Daniel
et à tous ceux qui ont fait leurs preuves auprès de Dieu. Et le bien-fondé du jeûne, Adam le
montre par son contraire. C'est donc pour cette raison que les Saint Pères ont voulu rappeler
ici l'exil d'Adam.
Par Ton Ineffable Miséricorde, Ô Christ Notre Dieu, rends-nous dignes des délices du Paradis
et dans Ton Amour pour les hommes, aies pitié de nous. Amin.
Lecture de l’Epître
Rom XIII : 11-XIV : 4
13.11 Cela importe d'autant plus que vous savez en quel temps nous sommes: c'est l'heure de
vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le Salut est plus près de nous que lorsque
nous avons cru. 13.12 La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des oeuvres
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des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière. 13.13 Marchons honnêtement, comme en plein
jour, loin des excès et de l'ivrognerie, de la luxure et de l'impudicité, des querelles et des
jalousies. 13.14 Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ, et n'ayez pas soin de la chair pour
en satisfaire les convoitises.
14.1 Faites accueil à celui qui est faible dans la foi, et ne discutez pas sur les opinions. 14.2 Tel
croit pouvoir manger de tout: tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes. 14.3 Que
celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne
juge point celui qui mange, car Dieu l'a accueilli. 14.4 Qui es-tu, toi qui juges un serviteur
d'autrui? S'il se tient debout, ou s'il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout,
car le Seigneur a le pouvoir de l'affermir.
Lecture de l’Evangile
Matthieu VI : 14-21
6.14 Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi;
6.15 mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus
vos offenses.
6.16 Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites, qui se rendent
le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Je vous le dis en vérité, ils
reçoivent leur récompense. 6.17 Mais quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, 6.18
afin de ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est là dans le lieu
secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
6.19 Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où
les voleurs percent et dérobent; 6.20 mais amassez-vous des trésors dans le Ciel, où la teigne et
la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. 6.21 Car là où est ton
trésor, là aussi sera ton coeur.
Le Dimanche de Tyrophagie, pardon et expulsion d'Adam du Paradis
"Accueillez celui qui est faible dans la Foi, sans critiquer ses opinions." Tel est le conseil que
nous donne aujourd'hui l'Apôtre Saint Paul.
Il nous montre la différence entre l'Amour et une frigide Confession d'une Orthodoxie qui est
correcte par sa précision dogmatique et canonique mais qui n'ouvre pas le chemin vers Dieu
ni pour les autres ni pour celui qui l'a fait.
Saint Paul dit dans son premier Épître aux Corinthiens qu'il est même possible de donner son
corps pour être brûlé pour la Foi chrétienne et ne pas avoir l'Amour. Et il dit qu'un tel sacrifice
ne donne rien.
Frères et soeurs! Admettons notre manque d'Amour aussi bien que notre manque de
Conviction pour vraiment confesser notre Foi en ce monde. Soyons honnêtes avec
nous- mêmes, avec Dieu et avec nos frères et soeurs dans le temple d'aujourd'hui. Nous ne
sommes pas venus aujourd'hui pour montrer notre supériorité devant les autres mais plutôt
pour recevoir de Dieu, le pardon et l'aide.
Et pour que tant se réalise, il faut que nous pardonnions à tous ceux qui nous ont offensés. Il
faut procéder ainsi, par le Carême afin de poursuivre le voyage vers Pâque. Dieu aide ceux
qui sont humbles et qui seront prêts à accueillir leurs frères et soeurs avec un coeur rempli
d'Amour Divin.
(par l’Archiprêtre Ihor George Kutash)
Cycle fixe : Commémorations
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SAINT LEUBACE (OU LEUBAIS) DE SENNEVIERES (+ VERS 540)
"Pauvre volontaire, il annonçait le Christ pauvre." Tel est l'éloge de l'ancien propre liturgique
du diocèse de Tours pour cet Ermite qui vivait à Sennevières en Touraine.
SAINT EVEQUE DOMNIN (OU DONNIS) DE DIGNE (+ 379)
Sans doute originaire d'Afrique dont l'Eglise très vivante était également missionnaire, il
aborde à Nice sur la Côte d'Azur et remonte dans les régions alpines où il choisit Digne pour
être la ville de son évangélisation.
SAINT EVEQUE FULCRAN DE LODEVE, CONFESSEUR (+ 1006)
L'Evêque de Lodève, tout autant que ses diocésains, avait remarqué cet Ascète rigoureux. Il
l'ordonna Prêtre. Après le Départ de l'Evêque, le clergé et les fidèles souhaitent que Fulcran
lui succède. Il se cache mais il est découvert. Sacré Evêque, il commence à parcourir aussitôt
son diocèse, visitant les malades, soutenant les hôpitaux, aidant les pauvres, reprochant aux
puissants et aux riches leurs scandales. Il enseigne, il catéchise, il fonde des monastères pour
que la prière soit permanente. Il construit des églises. Ayant donné toute sa vie à l'Église dans
la plus grande disponibilité et la plus grande humilité, il s'endort en paix après cinquante-sept
ans d'épiscopat. Sa mémoire reste vive dans l'ancien diocèse de Lodève. Tous les soirs depuis
mille avant l'angélus du soir, le glas de la cathédrale qui porte son nom sonne treize coups en
mémoire du Grand Saint
SAINTES ZOE DE BETHLEHEM ET PHOTINA, VIERGE (+5°.S.)
The Blessed Maiden Photinia stayed living on the island, where she spent 6 years in solitude,
and then she gave up her soul to God. Everything about her end was reported by that same
sailor who brought her food, just as he had also previously for the Monk Martinian. The sailor
conveyed the body of Blessed Photinia to Palestinian Caesarea, where it was solemnly buried
by the bishop and clergy.
The memory of the Monastics Zoa and Photinia is celebrated on the same day together with
that of the Monk Martinian.
SAINT HUNA D'ELY (+VERS 690)
Saint Huna était Hiéromoine [=Moine et Prêtre] d'Ely sous Sainte Etheldreda qu'il a assistée
dans ses derniers moments et ensevelie. Ensuite, il reprit sa retraite dans un ermitage à
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Huneya dans les Fens (marais) où il s'endormit. Ses Saintes Reliques ont été portées à
l'Abbaye de Thorney où elles sont vénérées depuis au moins le onzième siècle.
SAINT DYFNOG DE GALLES (+7°.S.)
Dyfnog était Gallois de la famille de Caradog.
SAINT STEPHANE-SYMEON (NEMANJA) LE MYROBLITE, FONDATEUR DU
MONASTERE DE CHILANDAR* (+1200)
Saint Stéphane Némanja naquit en 1114 dans la province de Zeta dans l'actuel Monténégro
qui se trouvait alors sous dépendance latine. Dès que ses parents purent regagner la Serbie, ils
lui firent conférer le Saint Baptême de l'Eglise orthodoxe et l'élevèrent dans l'Amour de la
Vraie Foi et des Saintes vertus. Son père lui confia de bonne heure le gouvernement d'une
province et grâce à ses grandes capacités de gouvernement et à l'affection que lui portait le
peuple, il devint par la suite Grand-Prince de toute la Serbie (1165) qu'il avait réussi à unifier
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en un seul royaume. Il fut ainsi le fondateur de la dynastie némanide qui allait régner sur le
peuple serbe pendant deux cents ans (1172-1371) et qui donna à l'Eglise un grand nombre de
Saints.*
* Outre Saint Stéphane-Syméon, son épouse, son fils Sabas (14janv.), son autre fils et successeur sur le trône
Stéphane II le Premier-Couronné devint lui aussi Moine et est honoré comme Saint (cfr. 24 septembre). Le fils
de ce dernier, Stéphane III devint lui aussi Moine.
Au cours de son règne il dut affronter ses frères rivaux et subit l'emprisonnement pour la
cause de l'Orthodoxie. Mais grâce à sa Foi inébranlable et à l'assistance visible du Saint
Mégalomartyr Georges, il put remporter la victoire sur ses ennemis. Il réunit alors un Concile
pour débarrasser le pays de l'infâme hérésie des bogomiles. Avec l'aide de son épouse Anne, il
fît construire de nombreuses églises et monastères et fit de riches donations aux grands
sanctuaires du monde chrétien. Lorsqu'il eut affermi l'indépendance de son Etat face à
Constantinople et assuré la bonne organisation de l'Eglise, il suivit l'exemple de son fils
Rastko-Sabas et reçut l'habit monastique au Monastère de Studenitsa (1199) sous le nom de
Syméon pendant que son épouse se retirait dans un monastère en prenant le nom d'Anastasie.
Au bout de deux années, il alla rejoindre son fils sur la Sainte Montagne, au Monastère de
Vatopédi et devint son humble disciple, imitant autant que lui permettait son âge, le zèle de
Sabas pour la prière. Ils contribuèrent tous deux à l'embellissement du monastère puis après
avoir acquis les ruines de Chilandar, ils fondèrent ce beau et grand monastère qui devait rester
le berceau de la culture serbe. Huit mois seulement après leur installation à Chilandar,
Syméon tomba malade. Il appela son fils Sabas, lui fit de touchants adieux et lui demanda de
le revêtir de ses vêtements funéraires et de l'étendre à même le sol sur la cendre, en posant sa
tête sur une pierre. Il convoqua alors tous les Moines, leur demanda pardon et les yeux fixés
sur l'Icône de la Mère de Dieu, il remit son âme à Dieu en disant : "Que toute vie soit louange
au Seigneur." (Ps 150,6). C’était le 13 février 1200.
Peu de temps après, son corps commença à dégager un baume miraculeux qui accomplit
quantité de Miracles. Ses Vénérables Reliques furent ramenées en Serbie par Saint Sabas et
contribuèrent à la réconciliation de ses deux autres fils : Stéphane et Vukan. Lorsque le Prince
Stéphane voulut renier l'Orthodoxie pour des raisons politiques (1216), le baume miraculeux
cessa de couler mais après l'envoi d'une lettre de Sabas adressée à son père qu'on lut devant le
tombeau, le Saint montra de nouveau sa faveur et sa protection pour le peuple. Du tombeau
vide de Saint Syméon qui était resté à Chilandar, poussa miraculeusement une vigne dont les
grains de raisin desséchés sont distribués encore aujourd'hui dans le monde entier pour la
bénédiction des couples restés sans enfants.
ou
Stéphane Nemanja [Nehemiah], le grand dirigeant [Grand
Zupan] du peuple serbe, le consolideur des terres serbes et
le créateur de l'Etat indépendant de Serbie fut le défenseur
de l'Orthodoxie et l'exterminateur de l'hérésie. Il fut baptisé
dans l'église romaine mais par la suite il embrassa la Foi
orthodoxe. Il avait dépendu des Grecs pour les questions
étatiques mais par la suite, il se libéra de cette dépendance
et devint complètement autonome. Quand Stéphane eut
consolidé l'Etat et la Foi orthodoxe dans l'Etat alors, suivant
l'exemple de son fils Sava, il reçut la tonsure monastique au Monastère du Studenica en 1195
sous le nom de Siméon. Son épouse Anne se retira dans un monastère, embrassa la vie
monastique et reçut le nom d'Anastasie.
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Après deux ans comme Moine au Studenica, Siméon partit vers l'Athos, la Sainte Montagne.
Là, il s'installa dans le Monastère Vatopedi avec son fils Sava. Père et fils passèrent leurs
nuits en prière. Ils y ils bâtirent six chapelles dédiées au Sauveur, les Saints Anargyres, Saint
Georges, Saint Théodore, le Précurseur et Saint Nicolas. Ils achetèrent les ruines d'Hilendar et
érigèrent un glorieux monastère dans lequel Siméon ne vécut que huit mois puis s'endormit.
Lorsque Siméon fut sur son lit de mort, Sava, d'après le voeux paternel, le plaça sur un simple
paillasson. Avec les yeux tournés vers l'Icône de la Mère de Dieu et du Sauveur, le
Bienheureux Ancien prononça ses derniers mots : "Que toute vie soit louange au Seigneur."
(Ps 150,6) et il prit sa demeure chez le Seigneur le 13 février 1200.
Tropaire de Saint Stéphane le Myroblite de Serbie ton 4
Tu fus illuminé par l'image de la Grâce Divine,
Et après la mort tu brillas de la lumière de ta vie,
En diffusant une myrrhe au doux parfum
Qui coule du tombeau de tes Précieuses Reliques,
Et soutien tes amis sur cette terre,
Ô Notre Père Siméon qui discerna le Chemin de Dieu,
Prie le Christ Notre Dieu afin qu'Il nous accorde Sa Grande Miséricorde.
SAINT EVEQUE MODOMNOC O'NEIL (OU DOMNOC, DOMINIC, MODOMNOCK) DE
KILKENNY (+VERS 550)
Modomnoc appartenait à la lignée royale irlandaise des O'Neil. Pour entamer les études
conduisant à la prêtrise, les grands monastères irlandais n'ayant pas encore été créés, il dut
quitter l'Irlande. Son nom réel est probablement Dom ou Donogh mais les Saints celtes étant
si aimés, on leur rajoutait un affectueux "mon" ou "petit" ou "cher" à leur nom, ce qui finissait
par le changer complètement. Un autre disciple irlandais bien aimé de Saint David était appelé
au début Aidan mais apparaît d'habitude dans les registres du monastère comme Maidoc.
Il traversa le bras de mer anglaise pour être instruit par le grand Saint David au Monastère de
Mynyw (Menevia, maintenant Saint David) dans le Pays de Galles. Il était prévu que tous
ceux qui résidaient dans la communauté prennent part au travail manuel, en plus de l'étude et
des Offices. Une histoire nous raconte comment un jour Modomnoc travaillait avec un autre
Moine à faire une route quand il dut le réprimander pour quelque question. L'autre Moine fut
saisi de colère et pris une pince mais avant qu'il ne put en frapper Modomnoc, Saint David qui
était témoin de l'incident, bloqua son bras et il resta paralysé.
Modomnoc reçut la charge des abeilles, tâche qu'il aimait beaucoup. Et si tous les autres
aimaient le miel, peu aimaient s'occuper des ruches. Modomnoc a aimé les abeilles presque
plus qu'il n'a aimé leur miel. Il les a soignées, les gardant tendrement dans abris de paille dans
un coin spécial et abrité du jardin où il planta les fleurs préférées des abeilles.
Chaque fois qu'elles fourmillaient en groupe, il prenait l'essaim très délicatement et avec
amour et il préparait une nouvelle ruche. Il parlait aux abeilles tout en travaillant au milieu
d'elles et elles bourdonnaient en nuage autour de sa tête comme si elles répondaient. Et bien
sûr, elles ne l'ont jamais piqué.
A la fin d'été, elles lui donnaient tellement de miel que Modomnoc avait besoin de l'aide pour
porter le tout à l'intérieur. Les Moines n'ont jamais manqué de miel pour leurs repas ou de
faire de l'hydromel. Le bon Modomnoc remerciait Dieu pour cela et aussi les abeilles. Il
marchait parmi les abris le soir et parlait aux abeilles et elles, de leur côté, venaient à sa
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rencontre. Tous les autres Moines évitaient soigneusement ce coin du jardin de monastère
parce qu'ils avaient peur d'être piqués.
De même que remerciant les abeilles, Modomnoc faisait tout son possible pour prendre soin
d'elles dans le froid et l'orage. Bientôt ses années d'étude terminées, Modomnoc put retourner
en Irlande pour commencer son ministère de Prêtre. Tout en étant heureux de rentrer chez lui,
il sentit qu'il manquerait à ses abeilles. Le jour de son Départ, il dit au revoir à l'Abbé, aux
Moines et ses collègues étudiants. Puis il descendit au jardin pour dire adieu à ses abeilles.
Elles sortirent par centaines, par milliers à l'appel de sa voix et jamais là-bas un tel
bourdonnement et une telle agitation n'eurent lieu parmi les rangs et les rangs de ruches. Les
Moines restés à distance admiraient le prodige. "On dirait que les abeilles ont su," disaient-ils.
"On dirait qu'elles savaient que Modomnoc partait."
Modomnoc s'en alla résolument et descendit sur la rive et embarqua dans un bateau. Quand ils
étaient à peu près à trois miles de la rive, Modomnoc vit ce qui ressemblait à un petit nuage
noir dans le Ciel dans la direction de la côte galloise. Il le regarda et comme il se rapprochait
de plus en plus, il vit à son étonnement que c'était un essaim d'abeilles se rapprochant jusqu'à
finalement se poser sur le bord du bateau. C'était un essaim gigantesque; toutes les abeilles de
toutes les ruches, en fait, l'avaient suivi!
Cette fois Modomnoc ne félicita pas ses amies : "Mais vous êtes sottes, vous ne m'appartenez
pas mais au monastère! Comment voulez-vous que les Moines fassent sans vous le miel ou
l'hydromel? Retournez tout de suite, petites sottes!" Mais si les abeilles ont compris ce qu'il
avait dit, elles ne lui ont pas obéi. D'abord, elles se posèrent dans le calme sur le bateau dans
un murmure d'endormissement et restèrent là. La réticence des marins fut grande et ils
demandèrent à Modomnoc ses intentions.
Il dit de reprendre le cap sur le Pays de Galles. C'était déjà trop loin pour que les abeilles
puissent retourner en volant, même si elles avaient voulu lui obéir. Il ne voulait pas laisser ses
petites amies souffrir de leur bêtise. Mais le vent poussait le bateau vers l'Irlande et quand ils
réussirent le changement de cap, la voile était devenue inutilisable. Les marins durent ramer
jusqu'à la côte galloise. Ils le firent de très mauvaise grâce mais ils avaient si peur des abeilles
qu'ils auraient fait n'importe quoi.
Saint David et les Moines furent très étonnés de voir revenir Modomnoc qui avait l'air plutôt
honteux. Il leur expliqua ce qui était arrivé. Au moment où le bateau toucha la terre ferme, les
abeilles retournèrent à leurs ruches et s'y calmèrent. "Attends jusqu'à demain," lui conseilla
l'Abbé, "mais ne fais pas tes adieux aux abeilles. Elles arriveront à accepter la séparation dans
ce cas."
Le lendemain matin, le bateau était à nouveau prêt pour Modomnoc et cette fois il partit
précipitamment sans dire adieu à personne. Mais arrivés à peu près trois miles de la rive, il fut
découragé de voir encore ce petit nuage noir s'élevant au-dessus de la côte galloise. Tout le
monde reconnu la situation et les marins refirent cap sur la terre immédiatement. Une fois
plus Modomnoc, honteux, revint chercher David et lui dit son histoire. "Que dois-je faire?"
demanda-t-il. "Je dois rentrer à la maison. Les abeilles ne me permettent pas de partir sans
elles. Je ne peux pas vous priver d'elles, si utiles au monastère."
David dit : "Modomnoc, je te donne les abeilles. Prends-les avec ma bénédiction. Je suis sûr
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qu'elles ne prospéreront plus sans toi. Prends-les. Nous obtiendrons d'autres abeilles plus tard
pour le monastère." L'Abbé descendit au bateau et raconta l'histoire aux marins : "Si les
abeilles suivent Modomnoc pour la troisième fois, emmenez-les en Irlande avec lui et avec ma
bénédiction." Mais cela lui pris du temps et beaucoup de palabres pour obtenir que les marins
l'acceptent. Ils ne se souciaient pas de savoir qui avait les abeilles tant qu'elles n'étaient pas
dans leur bateau.
L'Abbé rassura les marins : les abeilles ne feraient pas d'ennui aussi longtemps que
Modomnoc serait à bord. Les marins demandèrent pourquoi les abeilles n'avaient pas obéi à
l'ordre de Modomnoc de retourner au monastère. Après beaucoup de longues explications, les
marins furent finalement persuadés de reprendre la mer.
Pour la troisième fois que le bateau repartait, Modomnoc pria intensément afin que les
abeilles aient la bonne idée de rester dans leur jardin au lieu de risquer leurs vies en mer. Pour
la troisième fois, il vit un petit nuage noir s'élevant en haut, approchant de plus en plus,
jusqu'à ce qu'il vît que c'était le même essaim qui s'installa sur le bateau une fois de plus.
Cette fois il ne fit pas revenir le bateau au port. Modomnoc cajola ses fidèles amies dans un
coin abrité du bateau où elles restèrent silencieusement durant le voyage, au grand
soulagement des marins.
Quand il arriva en Irlande, il établit une église à un endroit nommé Bremore près de
Balbriggan dans le Comté de Dublin et il y installa les abeilles dans un jardin heureux tout
comme elles en avaient eu un au Pays de Galles. L'endroit est connu encore aujourd'hui
comme "l'église de l'apiculteur." Il devint Ermite à Tibberaghny dans le Comté de Kilkenny et
quelques-uns disent qu'il fut sacré Evêque ultérieurement.
Tropaire de Saint Modomnock ton 4
Le faste et la splendeur n'avait aucune attirance pour toi, Ô Père Modomnock./
en quittant le scintillement du monde, tu embrassa librement la pauvreté avec le Christ,/
priant pour le Salut de toutes les âmes fidèles.
Kondakion de Saint Modomnock ton 7
Te retirant de la compagnie des hommes,/
tu servit Dieu dans la solitude, Ô Père Modomnock,/
et Ton Père, voyant ta vertu dans le secret/
t'a récompensé ouvertement./
c'est pourquoi nous glorifions ton nom/
et louons et bénissons ta mémoire vertueuse.
SAINTE ERMENGILD (OU ERMENILDA, ERMINILDA) D'ELY (+703)
Veuve et fille du Roi Erconbert et de Sainte, Erminilda devint Reine, épousant Wulfhere le
Roi de Mercia et utilisant sa puissante influence pour extirper les poches restantes d'idolâtrie
dans une terre qui avait été la dernière forteresse du paganisme anglo-saxon. Par son exemple
vertueux et sa bienveillance, elle gagna les coeurs de ses sujets; elle avait grande pitié pour
tous ceux dans la détresse et au long de sa vie se comporta en Reine chrétienne.
Comme sa mère avant elle Sainte Sexburga, la Reine-veuve de Kent et Abbesse de Minster à
Sheppey, elle désira être entièrement dévouée à Dieu. A l'Endormissement de Wulfhere,
Erminilda rejoignit sa mère et lui succéda comme Abbesse quand sa mère partit pour Ely.
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Plus tard, Erminilda aussi partit pour l'Abbaye d'Ely qui était le centre d'une communauté
florissante et avait la distinction insolite d'avoir comme ses premières Abbesses une
succession de trois Reines; avant Sexburga, sa soeur, la Reine Ethelreda en avait eut la
charge. Erminilda était la mère de Sainte Werburga et donc cette succession royale de témoins
chrétiens continua pour une quatrième génération.
Dans une époque primitive, ces Nobles et Saintes femmes, par leur vie d'Amour pour leur
prochain et consacrée, offrirent au peuple un haut exemple de service chrétien et leur
influence eut un très grand effet bien au-delà de la période durant laquelle elles vécurent.
Elles sont comptées parmi les Saints d'Angleterre et ont leur place parmi les Disciples les plus
Fidèles et Renommés de Notre Seigneur.
SAINT ARCHEVEQUE EULOGE D'ALEXANDRIE (+607-608)
Patriarche d'Alexandrie et Syrien de naissance, ses connaissances théologiques et
philosophiques étaient fort grandes, ce qui le fit être choisi pour devenir Patriarche. Il se lia
d'amitié avec le Pape de Rome Saint Grégoire le Grand et lutta avec vigueur contre la
propagation des doctrines monophysites.
ou
Saint Euloge était Syrien de naissance. Encore jeune, il embrassa la vie monastique dans sa
patrie. C'est sous l'Habit Monastique qu'il se mit à étudier la théologie dans les vraies sources
de cette science : l'Ecriture, les Conciles et les ouvrages des Pères. Comme il joignait à une
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application infatigable un esprit pénétrant, une conception vive et un jugement solide, ses
progrès furent rapides et il fut bientôt en état de combattre pour la Vérité. Ce fut cette
considération qui engagea Tibère-Constantin dès son avènement au trône à le choisir comme
Patriarche d'Alexandrie à la Naissance Céleste de Jean. Euloge composa d'excellents ouvrages
contre les acéphales et les autres sectes des eutychiens. On connaît aussi de lui onze
"Discours" dont le neuvième est un éloge de la vie monastique et six livres contre les
novatiens d'Alexandrie. Il ne nous reste plus de ces ouvrages que des fragments qui nous ont
été conservés par le Saint Patriarche Photius de Constantinople.
ou
Le Saint Archevêque Euloge d'Alexandrie fut un des Hiérarques illuminés au sixième siècle.
D'abord Higoumène du Monastère de la Mère de Dieu à Antioche puis en 579, il fut choisi
comme Patriarche d'Alexandrie où il servit durant vingt-sept ans. Toute sa vie, le Saint lutta
vigoureusement contre les hérésies. Il fut aussi l'ami du Saint Pape Grégoire le Grand de
Rome; on a conservé une partie de leur correspondance.
Saint Euloge s'endormit en 607 ou 608. Saint Photius cite certains de ses écrits qui révèlent la
théologie orthodoxe des deux natures de Notre Seigneur Jésus-Christ. On n'a conservé
intégralement qu'un seul de ses sermons, celui sur le Dimanche des Rameaux.
SAINT MOINE MARTINIAN DE CÉSARÉE (+ 422)
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The Monk Martinian at age 18 settled into the wilderness, somewhat off from the city of
Palestinian Caesarea, where he dwelt in ascetic deeds and silence for 25 years, and he was
granted a graced gift of healing illness. But the enemy of the race of man would not stop
bothering the hermit with various temptations. One time a profligate woman got into a wager
with some dissolute people, as to whether she could seduce Saint Martinian, the fame of
whose virtuous life had spread throughout all the city. She came to him at night-time under
the guise of a wandering suppliant asking night lodging. The Saint let her enter, since the
weather outside was inclement. But here the wicked guest changed over into her good clothes
and began to tempt the ascetic. The Saint thereupon rushed out of the cell, set alight a fire and
put his bare feet upon the burning coals. He said such as this to himself: "It is hard enough for
thee, Martinian, to suffer this temporal fire, now then wilt thou instead suffer the eternal fire,
prepared for thee by the devil?" The woman, shaken by the spectacle, became repentant and
besought the Saint to guide her onto the way of repentance. At his directing she set off to
Bethlehem, to a monastery of Saint Paula, where she dwelt for 12 years in strict ascetic deeds
until her blessed end. The name of this woman was Zoa.
Having recovered from his scorching, Saint Martinian set off to an uninhabited rocky island,
and lived on it under the open sky for several years, nourished by the victuals brought by a
certain sailor from time to time, and in return the monk weaved baskets for him.
One time a powerful storm wrecked a ship, and to the island of Saint Martinian the waves
carried on the ship debris a maiden named Photinia. Saint Martinian helped her to survive the
island. "Remain here, – said he to her, – for here is bread and water, and in two months a boat
will come," – and he jumped into the sea and swam off. Two dolphins carried him to dry land.
Thereafter Blessed Martinian began to lead the life of a wanderer. And so passed two years.
One time, having come to Athens, the Saint fell ill, and sensing the nearness of his end, he
went into church and lay upon the floor, and calling out to the bishop he besought him to give
his body over to burial. This occurred in about the year 422.
SAINT CASTOR DE KARDEN, PRÊTRE, PROTECTEUR DE COBLENCE (+ 389)
Castor que ses nobles et Pieux parents confièrent au Saint Evêque Maximin de Trèves, second
du nom, reçut sous la conduite de ce prélat la meilleure éducation puis comme il faisait de
continuels progrès dans la piété et dans la pureté des moeurs, il fut d'abord ordonné Diacre et
ensuite Prêtre. Mais comme il avait un penchant déterminé pour la vie salutaire, il se retira au
désert de Cardon pour vaquer à Dieu seul. Et plusieurs, conduits par l'Amour de la solitude et
de la piété, suivirent l'Homme de Dieu et se mirent sous sa conduite. Au milieu de ses
disciples, il mena pendant longtemps une Vie Très Sainte, plus connue de Dieu et de luimême
que des hommes.
Il commença bientôt, quoique malgré lui à être renommé pour sa Sainteté. Un bateau chargé
de sel qui naviguait sur la Moselle vint à passer non loin de Cardon où demeurait Castor;
celui-ci demanda mais en vain qu'on lui donnât un peu de ce sel lorsque tout à coup le bateau
fut agité par une si violente tempête que les hommes se virent en danger de périr avec leur
bâtiment et implorèrent le Secours de Dieu et l'intercession de Castor qu'ils venaient de
mépriser. Sur-le-champ, le Saint solitaire, faisant le Signe de la Croix, délivra du péril et de la
mort qui les menaçait ces hommes peu charitables. Les autres Miracles du Saint ont été ravis à
la mémoire des hommes, tant par sa modestie que par la longueur du temps et il a donné plus
de marques de sa Sainteté après sa mort que pendant sa vie.
Après avoir été longtemps ignorées, ses Précieux Restes furent indiquées au Saint Archevêque
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Weomade de Trèves par un Prêtre de Très Sainte Vie nommé Martin que Saint Castor avant
averti trois fois par une voix venant du Ciel. Après trois jours de jeûnes et de prières
solennelles, Saint Weomade descendit à Cardon avec tout son clergé, trouva le Saint corps et
le déposa avec honneur dans la basilique de Saint-Paulin où il fut glorifié de plusieurs
Miracles. C'est pourquoi l'Archevêque Hettus du même siège, averti par Saint Materne dans
une vision et voulant attirer par le Culte Divin des habitants de la ville de Coblenz, y transféra
une partie des Précieuses Reliques de Saint Castor et les plaça avec grand honneur dans une
église nouvellement construite pour être desservie par un collège de Chanoines. Ainsi, notre
Saint à peine connu auparavant, est désormais honoré dans deux églises célèbres où
florissaient autrefois deux collèges de Chanoines.
SAINT EVÊQUE LEZIN D'ANGERS, CONFESSEUR (+ 606 OU 616) 1 novembre – 13 février
Il fut d'abord le connétable du Roi Clotaire puis gouverneur des provinces armoricaines. Il
vint habiter à Angers qui en était alors la capitale. Il remplit toutes ces fonctions avec
conscience, habileté et honnêteté. Puis, un beau jour, il changea d'orientation et se retira pour
devenir Moine dans l'Abbaye de Châlonne. C'est là qu'à la Naissance Céleste de l'Evêque
d'Angers, les Angevins se souvenant de lui, le tirent du monastère et l'élisent pour être leur
Evêque. Il mit au service de l'Eglise les qualités dont il avait fait la preuve durant son
gouvernement civil. D'après l'abbé papiste Louis Tardif, auteur de "Saint Lézin l’Evêque
d'Angers," il vécut au sixième siècle et non au septième. Il serait né entre 530 et 540.
SAINT HADELIN DE CELLES (+ 676) 11 octobre - 3 février (Visé, diocèse de Liège) - 13 février
(Celles, diocèse de Namur) - dimanche dans l'octave de la Nativité de la Mère de Dieu
Saint Hadelin naquit en 617 dans le royaume d'Aquitaine. Il vint à Dinant et non loin de là, il
fit construire pour ses compagnons quelques cellules qui donnèrent son nom au village de
Celles. S'appliquant à conduire ses disciples dans l'exercice des vertus chrétiennes, Hadelin
reçu de l'Evêque de Liège la terre et la seigneurie de Franchimont.
Une extrême sécheresse ayant tari toutes les sources de l'endroit au moment de la moisson, les
habitants se trouvaient réduits à la dernière misère. Dans ce triste état, ils envoyèrent
quelques-uns d'entre eux vers Saint Hadelin pour le conjurer d'apporter, par ses prières
quelque remède à leurs maux.
Hadelin se rendit sur les lieux et touché de compassion à la vue de ce que souffraient ces
pauvres villageois, il se prosterna plein de confiance et d'humilité et fit ses prières : "Dieu
d'Abraham, Dieu d'Isaac et de Jacob Qui par l'entremise de Moïse et d'Aaron, as fait sortir
l'eau d'un rocher dans le Désert pour subvenir aux nécessités des enfants d'lsraël ouvre dans ce
lieu la fontaine de Ta Miséricorde, souviens-Toi, Seigneur, de Ta promesse lorsque Tu as
dit : "Demandez, il vous sera accordé." En disant ces paroles, il enfonça son bâton en terre et
l'on vit à l'instant sortir du roc une source d'eau vive qui surprit et réjouit tous les spectateurs
et leur inspira le plus grand respect pour leur Saint Bienfaiteur. La fontaine, toujours active, se
trouve un peu plus bas que l'église, presque en face du cimetière de Franchimont près de
Philippeville en Belgique.
ou
On retrouve déjà des traces de vie humaine à Celles au deuxième siècle : occupation romaine
et adoration du "dieu" Neptune. La région vivait sous "La Tène" avant l'invasion des
Romains.
15
Au septième siècle, Saint Hadelin, disciple de Saint Remacle qui venait de quitter son siège
épiscopal de Maastricht pour venir se retirer dans la vie monastique à Stavelot, envoyé par ce
dernier, vint évangéliser la région et y fonda des "cellules" monastiques, cellules qui
donneront à la ville son nom, Celles et deviendront par la suite un monastère.
A sa Naissance Céleste, ses Précieuses Reliques ont été enchâssées par ses compagnons. La
châsse a été emmurée ce qui est à présent la crypte occidentale de l'église mais qui à l'époque
était le centre de l'église, sous la tour. Plusieurs Miracles sur la tombe du Saint ont vite
transformé le village en un important centre de pèlerinage. A la fin du dixième siècle, les
Moines ont décidé de construire l'église telle qu'on peut encore la voir aujourd'hui, en style
"otthonien."
En 1337 les moines, devenus papistes, ont quitté le village pour aller à Visé près de Liège, à
cause du comportement des Seigneurs de Celles. Ils ont emporté avec eux les Insignes
Reliques du Saint. A partir de 1338 quand les moines sont partis, la colline au-dessus de
l'église, a été habitée par des Ermites. C'est eux qui ont veillé à l'entretien des lieux où a vécu
Saint Hadelin. Les Comtes de Liedekerke-Beaufort y ont fait construire un couvent à la fin du
dix-huitième siècle. Ils y ont fait venir une communauté de moniales qui s'éteignit en 1973.
Depuis le lieu est devenu l'école communale, primaire et maternelle. La chapelle et les cryptes
ont été transformées en centre d'accueil touristique et un musée local. Au vingtième siècle, un
évêque papiste a obtenu une partie des Précieuses Reliques de Saint Hadelin, une vertèbre
pour le sanctuaire de Celles, retirée de la châsse à Visé.
ou
Saint Hadelin, né en Aquitaine quitta sa patrie et tout ce qu'il possédait dans le monde pour
suivre Jésus-Christ; il embrassa la pénitence dans l'Abbaye de Solignac en Limousin; il passa
depuis dans celle de Cougnon, située sur la rivière de Sémoy, entre Chiny et Bouillon avec
Saint Remacle, son Abbé. Quelques années après, il fut obligé de sortir de sa solitude pour
servir l'Eglise de Maastricht dont le gouvernement avait été confié à Saint Remacle sur la
démission de Saint Amand. Le nouvel Evêque l'éleva au sacerdoce afin de donner à son zèle
plus d'étendue et plus d'activité.
Lorsque Saint Remacle se retira dans l'Abbaye de Stavelot, Saint Hadelin l'y suivit encore : ils
se séparèrent cependant depuis. Hadelin alla fixer sa demeure vers la rivière de Lesch, à une
demi-lieue de Dinant. Quelques autres solitaires se joignirent bientôt à lui. Tous servaient
Dieu avec une grande ferveur par la prière, le jeûne et les veilles. La réputation de Sainteté
dont jouissait Hadelin lui attira de fréquentes visites. Pépin, maire du palais, vint le voir avec
Plectrude, sa femme et il leur donna à l'un et à l'autre des instructions sur les vanités du
monde, sur la grandeur des Biens du Ciel et sur l'obligation commune à tous les hommes
d'observer les Saintes Maximes de l'Evangile.
Les libéralités de Pépin et de quelques autres seigneurs le mirent en état de bâtir un monastère
où il rassembla ses disciples qu’il continua d'édifier par ses vertus. Ce monastère prit le nom
de Celles en raison des petites cellules auxquelles il avait été substitué. Tombé malade,
Hadelin se prépara avec une nouvelle ferveur à paraître devant Notre Seigneur et exhorta ses
disciples à s'occuper sans cesse de leur dernier moment.
Il s'endormit vers l'an 698 après avoir reçu la Sainte Communion. Son corps fut enterré à
Celles où par la suite des temps, on mit des Chanoines à la place des Moines. En 1338, le
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chapitre fut transféré par les papistes à Visé, petite ville située sur la Meuse, entre Liège et
Maastricht; on y porta aussi les Précieuses Reliques du Saint. Sa fête se célèbre le 11 octobre
et le dimanche dans l'octave de la Nativité de la Mère de Dieu mais on la faisait anciennement
le 3 février.
ou
VIE DE SAINT HADELIN, ADAPTATION D'APRES LE "CARNET DU PELERIN," TONGERLO,
IMPRIMATUR A. COLLIN, VIC. GEN. NAMUR 24 MAI 1932.
Chapitre 1
Saint Hadelin naquit vers l'an 617 dans le royaume d'Aquitaine, devenu depuis une partie de
la France. De ce pays sortirent alors plusieurs célèbres personnages qui vinrent illustrer la
Belgique par leur Sainteté. Tels furent Saint Agrice, Saint Maxirnin, Saint Paulin
l'Archevêque de Trêves, Saint Remacle l’Evêque de Tongres ou de Maastricht et fondateur de
Stavelot, Saint Oscar et après eux Ode, tante de Saint Hubert, enfin Saint Hubert lui-même.
Les parents d'Hadelin étaient de riches aristocrates et ce qui vaut infiniment plus que tous les
titres, d'une grande et solide piété. Il reçut, en naissant, la douceur de caractère et une grande
bonté d'âme. Les exemples domestiques, les soins d'une éducation chrétienne et les
bénédictions du Ciel le fortifièrent à mesure qu'il avança en âge. Ses premières pensées furent
celles de son Salut et la Loi de son Dieu fut le premier objet de son étude. Croissant donc en
Grâce et en sagesse, Hadelin découvre bientôt les dangers du monde : la vanité des richesses
et les honneurs que donne la naissance et il se détermine alors à quitter tout ce qui pourrait
mettre un obstacle au son Salut.
Déjà il assujettissait la chair à l'esprit par les jeûnes, les veilles, le cilice et l'Ascèse la plus
rude lorsque Dieu lui inspira de se mettre sous la conduite de Saint Remacle. Hadelin quitte
ses parents les plus chers et renonce à ses riches possessions, à tous les avantages que lui
offrent sa naissance et sa patrie pour embrasser le genre de vie que lui inspire la Divine
Providence.
Saint Remacle gouvernait en ce temps le Couvent de Solignac nouvellement bâti dans le
Limousin, par Eloy, le Saint Ministre du Roi Dagobert; ce fut vers cette pieuse retraite
qu'Hadelin se dirigea; il fit des progrès rapides dans la vertu et il devint bientôt la règle et le
modèle de ses condisciples.
Saint Remacle découvrant tant de vertus dans son jeune élève, voulut se l'attacher étroitement
et n'hésita point à le choisir entre tous les autres pour le faire participer à tous ses pieux
exercices pour être le fidèle compagnon de ses travaux et le témoin de sa vie privée.
Chapitre 2
Le bruit des merveilles de la vie et des actions de Saint Remacle s'était déjà répandu dans
toutes les Gaules. Il était parvenu jusqu'à la cour de Sigebert le roi d'Austrasie, pays qui
comprenait alors la province de Liège. Ce Prince l'y fit venir, le combla d'honneurs et de
bienfaits et le pria de se charger de la conduite du Monastère de Cugnon qu’il venait de fonder
entre Chiny et Bouillon sur la rivière de la Semoy. Remacle y conduisit son cher disciple qui
l'avait accompagné à la cour du Roi et ce fut dans cette retraite qu'Hadelin résolut de passer
toute sa vie dans la piété et l'étude.
Cependant trois ou quatre ans plus tard, Saint Amand s'étant démis de l'évêché de Maastricht,
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devenu plus tard évêché de Liège et Saint Remacle y étant nommé par Sigebert, à la demande
du clergé et du peuple, il voulut qu'Hadelin l'y suivît sachant de quelle utilité il lui serait, tant
pour sa propre édification que pour l'instruction du troupeau qu'il allait gouverner. Il l'éleva
donc au sacerdoce pour l'employer au ministère de son Eglise et afin que ses lumières et ses
vertus puissent servir à la sanctification de ses ouailles. C'est alors en effet que Saint Hadelin
déploya tout son zèle pour le Salut des âmes, s'appliquant sans cesse à instruire et à ramener
les pécheurs à la pénitence et à convertir les idolâtres, encore en grand nombre dans les
environs.
Mais il arriva qu'après avoir été dix ans Evêque, Saint Remacle résolut de quitter le monde,
toutes ses dignités et de se retirer dans la solitude pour laquelle il avait toujours eu la plus
grande affection. Il y avait quelque temps qu'il avait fait construire à l'aide des libéralités du
Pieux Roi Sigebert le Couvent de Stavelot, origine première de la ville de ce nom.
Ce fut dans cette solitude que le Saint Evêque se retira pour y finir ses jours loin du bruit du
monde dans les exercices continuels de piété et de pénitence. Hadelin, disciple inséparable
d'un si cher maître, ne put encore se résoudre à l'abandonner et voulut le suivre dans sa
retraite. Saint Remacle entreprit peu après le pèlerinage de Rome où son fidèle ami
l'accompagna pour aller se recueillir sur les tombeaux des Saints Apôtres Pierre et Paul.
Chapitre 3
C'est au retour de ce pieux pèlerinage que Dieu voulut manifester la Sainteté d'Hadelin :
accablé de chaleur, de fatigue et de sommeil, le Saint s'était couché sur la dure et reposant
profondément endormi; le soleil dardait ses rayons sur le visage d'Hadelin lorsque Remacle
qui veillait près de lui, vit une colombe d'une extrême blancheur qui vint étendre ses ailes audessus
du visage de son compagnon et le garantit par son ombre de la chaleur qui aurait pu
interrompre son sommeil.
Après son réveil, Hadelin à qui la colombe était apparu en vision, résolut de prier quelques
jours avant de donner connaissance de ce fait à son Pieux Guide Spirituel parce qu'il pensait
que ce n'était qu'une illusion mais Saint Remacle, le prévenant, l'obligea à lui déclarer ce qu'il
avait vu pendant son sommeil. Hadelin surpris de cette demande mais convaincu que
l'obéissance est une source féconde en bénédictions et qu'obéir à son Abbé, c'est obéir à Dieu
même, lui dit d'un ton modeste et plein d'humilité : "Puisque tu me l'ordonnes, Ô Père
Vénérable! je me fais un devoir de te découvrir la vision que j'ai eue. J'ai vu, pendant mon
sommeil, une colombe descendre du Ciel, voltiger autour de mon visage et se reposer ensuite
sur ma tête mais je t'avoue que je ne puis comprendre ce que ce présage peut signifier."
Alors Remacle qui savait à quoi Dieu destinait son bien aimé disciple, le regardant d'un oeil
plein de tendresse s'écrie avec transport : "Ô Hadelin, mon cher Hadelin que ta vertu est
grande! Je reconnais que ta vertu surpasse beaucoup la mienne et que je ne suis pas digne de
t'avoir plus longtemps pour compagnon, toi que les Anges daignent servir. Cette colombe
signifie-t-elle autre chose que l'Esprit-Saint qui reposa sur la tête du Sauveur dans le fleuve du
Jourdain. Ce même Esprit a épanché Sa Grâce dans ton coeur et t'a choisi de toute éternité
pour le servir. N'hésite point, mon cher fils, suis la Voix du Tout Puissant qui t'appelle, va
établir ta demeure dans une vallée que tu trouveras entre quatre montagnes assez près de la
Lesse; tu y bâtiras un oratoire où tu chanteras les Louanges du Créateur avec des disciples que
l'amour de la pénitence t'y attirera mais ne m'oublie pas, ô mon cher fils! Souviens-toi de moi
dans tes prières, viens puisque tu en as encore les forces; viens te dis-je, consoler ma
vieillesse de la perte que je vais faire."
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En disant ces mots Remacle embrassait tendrement son ami et fondait en larmes, Hadelin se
jeta à ses genoux, lui demanda sa bénédiction et après mille protestations d'amitié, ils se
séparèrent.
Chapitre 4
Hadelin se soumettant aux ordres de la Providence, partit pour aller se mettre au rang des
pénitents dans l'endroit qui lui avait été désigné; après quelques jours de marche il arriva chez
un nommé Béon à qui il demanda l'hospitalité. Béon lui en fit difficulté, alléguant que sa
femme était mourante. Hadelin demanda à la voir, se mit à prier et lui rendit subitement la
santé. Béon se repentant alors de son refus et surpris que cet étranger eût tant de pouvoir
auprès de Dieu, ne sut quelles marques lui donner de sa reconnaissance et lui accorda avec
plaisir tout ce qu'il lui demanda.
Ainsi Dieu qui avait destiné Hadelin pour être l'apôtre de cette contrée, voulut manifester la
Sainteté de cet homme apostolique, en prouvant la Divinité de sa mission par le don des
Miracles afin qu'y étant honoré dès son entrée dans ce pays, il pût produire les effets
merveilleux de la Grâce de la Foi chrétienne.
La guérison inattendue de la femme de Béon remplit tous ceux qui en avaient été témoins et
Béon surtout, d'admiration et de vénération pour le Saint. Ils eussent désiré posséder plus
longtemps chez eux un hôte aussi précieux mais Hadelin, se hâtant de se rendre à l'ordre qu'il
avait reçu, s'informa de l'endroit qu'il cherchait, en demanda le chemin et Béon lui donna un
de ses serviteurs qui l'y conduisit à travers les forêts et les montagnes.
Arrivé dans ce lieu désiré, notre Saint se prosterna, remercia Dieu et le pria d'y répandre ses
bénédictions. Il parcourut ensuite la vallée et y ayant trouvé un endroit propre à ses desseins
dans le creux d'un rocher, il en fit son oratoire et se creusa comme il put une grotte dans le
pied de la montagne.
C'est là qu'il vécut le reste de ses jours dans les austérités continuelles, supportant la faim et la
soif, le froid et la nudité oubliant les vanités du monde et ne vivant plus que pour le Ciel.
L'eau pure d'une fontaine était toute sa boisson; des herbes et des racines sauvages faisaient sa
principale nourriture; une pierre froide et humide lui tenait lieu d'oreiller et son lit n'était
qu'une couche de pierres, large de deux pieds et longue de sept, telle qu'on la voyait encore il
y a quelques années.
Chapitre 5
Tout isolée que fut la retraite de notre Saint Ermite, l'éclat de ses vertus ne put se concentrer
dans l'enceinte de cette solitude. Bientôt la réputation d'Hadelin se répandit dans les environs
et parvint jusqu'à la cour de Pépin de Herstal, l'un des ancêtres de Charlemagne qui avait toute
autorité en Austrasie et qui faisait alors sa résidence ordinaire à Jupille près de Liège.
Pépin se rendit à la grotte du Saint comme auprès d'un autre Salomon pour entendre la sagesse
du Fidèle Serviteur de Dieu et prendre ses avis, tant sur le gouvernement des peuples que sur
celui de sa propre conscience. Ce Prince fut édifié sur ce qu'il avait vu et entendu sur les
grandeurs du monde, sur les obligations qu'ont les Princes de demeurer parfaitement soumis à
Dieu et de conduire leurs sujets selon les maximes de l'Evangile; il lui fit donation de
quelques terres pour subvenir à ses besoins et revint dans son palais de Jupille pénétré de
vénération pour Hadelin.
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Peu de temps après, trois gentilshommes, Béon dont nous avons parlé et ses deux frères,
Triclin et Baudouin, vinrent aussi trouver Hadelin et lui annoncèrent qu'ils avaient résolu de
quitter le monde, le priant d'accepter tous les biens qu'ils possédaient et de les recevoir sous sa
conduite.
Tous les jours arrivaient en foule à sa cabane des pèlerins de tout pays qu’il instruisait de la
Parole de Dieu et dont il guérissait les maladies. On y vit aussi accourir d'autres personnages
pieux et distingués qui désiraient passer leur vie dans la Sainte Ecole de notre Reclus et
profiter de ses leçons évangéliques. De tous ceux qui se présentèrent, Hadelin ne retint que
douze dont il avait particulièrement reconnu la vertu et la vocation.
Avec les secours charitables qu'il avait reçu de ses hôtes, il fit construire pour ses
compagnons, à une lieue et demie de Dinant, entre quatre montagnes dans le voisinage d'une
forêt où l'on voit encore une fontaine qui porte le nom du Saint quelques cellules propres
seulement à garantir leurs habitants des intempéries de l'air et de l'incursion des bêtes féroces.
De ces cellules est venu le nom de Celles que porte aujourd'hui le village qui s'y forma dans la
suite autour de l'Eglise et du monastère élevés par le Saint.
Chapitre 6
Saint Hadelin s'appliqua à conduire ses disciples dans l'exercice de toutes les vertus
chrétiennes et de conseils évangéliques commençant par ses propres exemples les instructions
qu'il leur faisait. On vit alors combien Dieu voulait qu'on respectât une vallée qu'un si grand
homme sanctifiait par sa présence. Deux cavaliers qui y étaient entrés avec leurs veneurs pour
y chasser furent bientôt punis de l'avoir ainsi osé profaner : ils trouvèrent le lendemain matin
tous leurs chevaux étendus morts et sur ceux-ci leurs propres chiens qui en faisaient leur curée
à bonnes dents; châtiment qui doit nous apprendre avec combien plus de respect nous devons
nous approcher de nos Eglises où demeure, non un Saint mais notre Dieu Lui-même.
L'Evêque du diocèse de Liège, probablement Saint Lambert, informé de cet événement,
défendit, dit-on que personne de quelque qualité que ce fût, ne se permît dans la suite d'entrer
à cheval dans l'enceinte de cette solitude. Ce même Evêque aurait fait présent au Saint, de la
terre et seigneurie de Franchimont, village de la commune de Philippeville entre Sambre et
Meuse, près de la ville de Florennes. Cette terre, à cause des événements, est devenue
propriété des Chanoines de Visé qui l'ont possédée longtemps. Nous pouvons croire que cette
campagne est celle que les gens de la localité appellent encore : Visé.
Souvent Dieu, par un effet de Sa Miséricorde, permet que nous soyons soumis à des calamités
qui nous font recourir aux Prêtres établis, Ses ministres pour nous convertir. Ils lui offrent le
Saint Sacrifice de nos Autels et obtiennent ainsi des effets merveilleux de Sa Toute Puissance.
C'est ce qu'on vit arriver à Franchimont, soit en punition des péchés du peuple, soit que Dieu
voulut toucher plus sensiblement le coeur des habitants de ce village qu'il voulait rappeler
vers lui. Une extrême sécheresse avait tari toutes les sources de l'endroit dans le temps de la
moisson et les habitants se trouvaient réduits à la dernière misère.
Dans ce triste état ils envoyèrent quelques-uns d'entre eux vers Saint Hadelin pour le conjurer
d'apporter, par ses prières quelque remède à leurs maux. Hadelin se rendit sur les lieux et
touché de compassion à la vue de ce que souffraient ces pauvres villageois, il se prosterna
plein de confiance et d'humilité et fit cette prière : "Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac et de Jacob
qui, par l'entremise de Moïse et d'Aaron, as fait sortir l'eau d'un rocher dans le Désert pour
subvenir aux nécessités des enfants d'Israël ouvre dans ce lieu la fontaine de Tes
Miséricordes; souviens-toi Seigneur, de Ta Promesse lorsque Tu as dit : demandez, il vous
sera accordé!"
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En disant ces paroles il enfonça son bâton en terre et l'on vit à l'instant sortir du roc une source
d'eau vive qui surprit et réjouit tous les spectateurs et leur inspira le plus grand respect pour
leur Saint Bienfaiteur.
Bien des siècles après, l'an 1692, en suite d'un grand tremblement de terre, cette fontaine
miraculeuse tarit entièrement; le peuple alarmé eut de nouveau recours à l'intercession de son
protecteur; le prêtre papiste du lieu célébra une "messe" en son honneur après laquelle les
papistes portèrent en procession ce qu'ils appellent le "Saint-Sacrement" [=le pain "consacré,"
nous voulons dire prétendument consacré] jusqu'à la source, les fidèles papistes redoublèrent
de prières.
La tradition dit qu'à peine furent-ils rentrés dans l'église, la fontaine reprit son cours ordinaire
et donna de l'eau en abondance. Le même prodige se renouvela au même lieu, en 1781. La
fontaine a gardé le nom du Saint qui la fit jaillir de terre et bon nombre de personnes atteintes
de la fièvre vont encore boire de son eau, en invoquant pour obtenir leur guérison
l'intercession de Saint Hadelin.
Chapitre 7
La ville de Dinant fut aussi témoin de la puissante intervention de notre Glorieux Saint auprès
de Dieu. Il passait un jour par cette ville, une femme vint à lui et se jeta à ses pieds, poussant
des hurlements lamentables : le Saint s'arrêta et demanda au peuple que cette scène avait
rassemblé, ce que voulait cette femme qui elle était et quel accident lui était arrivé. Ces gens
lui dirent qu'elle était muette depuis bien des années et réunirent leurs prières pour exciter sa
piété et l'engager à la guérir.
Il eut beau s'en défendre en disant qu'il était indigne d'obtenir cette Grâce de Dieu Qi n'en
accordait de semblable qu'aux prières des plus grands Saints, les assistants redoublèrent leurs
instances et lui représentèrent que puisqu'il prêchait si souvent la charité et la miséricorde, il
devait lui-même, les pratiquer envers cette pauvre misérable. Hadelin se laissa enfin toucher;
il se jette à genoux et versant un torrent de larmes. "Seigneur Jésus-Christ, dit-il qui as ouvert
les yeux à l'aveugle-né et Qui rend la langue des enfants éloquente, daigne exaucer ma prière,
aies pitié de cette femme, délie-lui la langue et rends-lui l'organe de la parole comme autrefois
à Ton Serviteur Zacharie afin que non pas elle seulement mais aussi tous ceux qui
apprendront cette merveille, bénissent Ton Saint Nom, Te glorifie et Te servent avec plus de
fidélité; accorde-nous cette Grâce, Ô Puissant Fils de Dieu Qui règnes sans fin avec le Père et
le Saint Esprit."
Cette prière achevée, il fit le Signe de la Croix sur la bouche de la femme qui dans l'instant et
à la vue du peuple rendit à haute voix des Actions de Grâces à Dieu, retourna chez elle en
bénissant son nom et publiant sa gloire et demeura tout le reste de sa vie fidèlement attachée à
son service.
Il convient encore de rapporter ici ce qu'il arriva à une riche dame du pays de Namur qui avait
eu occasion de se convaincre de la Sainteté d'Hadelin et qui en avait conçu la plus haute
opinion. Cette châtelaine nommée Guiza se trouvait dangereusement malade; ses parents et
amis que le désir de partager ses possessions avait réunis près d'elle, l'importunaient sans
cesse pour savoir à qui d'entre eux elle laisserait ses biens : "à Hadelin, répondait chaque fois
la malade, au grand Saint Hadelin."
21
Elle demandait avec de vives instances qu'on le fit venir mais elle expira avant son arrivée,
sans avoir voulu laisser ses biens à aucun de ses proches. Enfin le Saint arrive, approche du lit
de Guiza; la morte ouvre les yeux, lève la main et lui présente ses gants pour le constituer
ainsi son héritier, selon l'usage de ce temps où l'on adjugeait la possession d'un bien par
quelque signe symbolique comme la remise d'un épi, d'un gazon, d'un gant etc.
Chapitre 8
Après plusieurs années d'une vie consacrée à Dieu et à la propagation de la Foi dans les
Ardennes et le Condroz, Hadelin qui avait communiqué à ses disciples, son amour pour la
pénitence et son zèle infatigable pour le Salut du prochain, Hadelin accablé sous le poids des
années et de ses travaux, plus consumé par le feu de la charité qui le dévorait que par l'ardeur
de la fièvre qui vint l'attaquer, vit enfin comme Saint Remacle l'en avait prévenu que le terme
de sa carrière approchait. Il fit donc convoquer tous ses chers disciples et se fit administrer au
milieu d'eux le Précieux Corps et le Précieux Sang de Jésus-Christ.
Sentant son heure approcher, il leur adressa les instructions les plus touchantes, les exhortant
à se préparer tous les jours à la mort et à se la rendre familière par des méditations
continuelles puis il rendit paisiblement son âme à Dieu, entre les prières et les sanglots de ses
frères qui ne pouvaient se consoler de perdre leur Père Spirituel.
Sa Naissance au Ciel arriva le troisième jour de février 690; son corps fut enterré dans
l'endroit que lui-même avait choisi, c'est-à-dire dans la grotte chérie où il avait exercé tant
d'austérités. Il s'y est opéré dans la suite un grand nombre de Miracles.
Chapitre 9
Quelque temps après l'endormissement du Saint, prévoyant sans doute que quelque puissant
du siècle leur envierait les biens que la charité des fidèles leur avait donnés, ses disciples se
choisirent un avoué, c'est-à-dire un défenseur pour les protéger contre les vexations qu'on
pourrait susciter à de paisibles solitaires qui faisaient un Saint Usage de leurs revenus en les
partageant avec les pauvres du pays et les pèlerins arrivant de toutes parts au tombeau de
Saint Hadelin pour réclamer son intercession.
Mais leurs précautions furent inutiles; des avoués qu'ils choisirent pour maintenir leurs droits
et veiller au temporel de leur église devinrent eux-mêmes leurs premiers persécuteurs.
Abusant de la bonté de ces hommes apostoliques et de l'autorité d'une charge dont ils leur
étaient redevables, de simples officiers qu'ils étaient, ils s'érigèrent en maîtres, bientôt en
tyrans et dépouillèrent d'une manière atroce leurs pacifiques bienfaiteurs.
Ce fut à cause de ces persécutions qu'ils avaient souffertes pendant des années qu'Adolphe de
la Marck l’évêque papiste et prince de Liège, résolut en 1338 de transférer le chapitre de
Celles à Visé. Les involontaires émigrants ne quittèrent point sans verser des larmes, la
solitude sacrée que la nécessité les obligeait d'abandonner. Leur premier soin fut d'emporter
avec eux le corps de Saint Hadelin, persuadés que cette Précieuse Relique était préférable aux
biens terrestres que la force leur enlevait dans les environs de Celles.
Arrivés à Liège, ils allèrent déposer la vénérable châsse qui contenait les Saintes Reliques
dans l'église cathédrale de Saint Lambert où l'évêque papiste Adolphe en fit la visite en
présence de son chapitre; il trouva le corps de Saint Hadelin en entier, à l'exception d'un bras
qui en avait été détaché et transporté à l'Abbaye de Stavelot.
22
On referma ensuite la châsse avec soin et on la transporta le 11 octobre 1338 à Visé que
l'Evêque Adolphe venait tout nouvellement de faire entourer de remparts. Les Vénérables
Reliques y reçurent une place dans l'église paroissiale, bâtie, à ce qu'on rapporte, par la
princesse Berthe, fille de l'empereur Charlemagne, église qui avait été consacrée par le Pape
de Rome Léon, troisième de ce nom lorsqu’il vint dans cette ville vers l'an 800, accompagné,
dit-on, de l'empereur Charlemagne.
L'an 1413, l'avant-veille de Saints Simon et Jude, les papistes ouvrirent encore l'ouverture de
la précieuse châsse et du consentement de Jean Bavière alors prince-évêque (papiste) de
Liège, on en tira le Chef du Saint avec un corporal dont il s'était servi pour l'enchâsser dans un
buste.
C'est alors qu'on trouva dans la châsse un parchemin très ancien, écrit en latin, très difficile à
lire dont copie se fit et se trouve dans les registres de l'église. En voici la traduction exacte :
"Les os du très bienheureux Hadelin, Confesseur de l'église de Celles, ont été mis dans ce
coffre et enfermés dans ce lieu l'an de l'Incarnation de Notre Seigneur 704 le 15 des calendes
de Juin de l'indiction quatrième. Les noms de ceux qui furent présents Waton l’Evêque,
Veron, Abbé; Jean, Prévot, Amand, Coste, Lanfrid, Doyen de Stavelot avec le Chapitre de
l'église de Celles."
Chapitre 10
Ce n'est pas sans peine que Visé a conservé jusqu'à ce jour le précieux trésor des Précieuses
Reliques de son Saint Protecteur. En 1467 en effet Charles Le Téméraire, duc de Bourgogne,
à la tête de son armée répandait le ravage et la désolation dans tout le pays de Liège. Les
chanoines papistes de Visé songèrent à sauver leur trésor et le réfugièrent le 26 novembre
dans la forteresse établie au haut du rocher d'Argenteau.
Cette forteresse cependant tomba au pouvoir de l'ennemi qui en fit un riche butin dont
malheureusement la châsse d'argent où reposait le corps du Bienheureux Hadelin, faisait la
plus précieuse partie mais par une Permission de Dieu, il fut défendu aux soldats d'y porter
leurs mains profanes. Le commandant de la troupe connaissant le prix de sa capture, résolut
d'abord d'en honorer son pays de Bourgogne; il la fit charger sur une voiture pour l'y
transporter.
Cette nouvelle alarma les chanoines papistes de Visé et les plongea dans la plus grande
consternation. Les uns coururent se jeter aux pieds des autels, fondant en larmes et conjurant
le Ciel de ne point permettre qu'on leur enlève leur Saint tandis qu'un autre, envoyé de tout le
chapitre, va trouver le duc de Bourgogne et aborde ce prince à Liège où le corps du Saint était
déjà arrivé. Il le supplie par tout ce qu'il y a de plus sacré et pour l'amour du Saint de daigner
le restituer à son église, lui rappelant qu'il s'exposait aux vengeances Divines, s'il se refusait à
leurs prières.
Le duc Charles n'était guère disposé à accorder aucune grâce aux gens d'un pays sur lequel il
venait de décharger toute sa cruauté car après avoir pris et saccagé Tongres, battu et dispersé
l'armée liégeoise à Othée, il s'était emparé de Liège, y avait commis toutes les horreurs
imaginables et n'avait fait aucun quartier aux habitants, sans distinction ni d'âge ni de sexe.
Ceux que le bras fatigué de ses soldats barbares ne daignait point égorger, avaient été
impitoyablement précipités dans la Meuse, liés dos contre dos et la ville entière avait été
livrée aux flammes.
Voici cependant qu'en entendant les plaintes des chanoines de Visé, ce vainqueur implacable -
23
touché par la Grâce Divine?- se sent tout-à-coup attendri. Il ordonne qu'on dépose le Saint
corps dans l'église des "pères dominicains" [congrégation papiste] de Liège où des soldats
devaient le garder à vue et décide d'en disposer plus tard.
Chapitre 11
Les précautions des hommes ne servent souvent qu'à remplir les Desseins de l'Eternel. Dieu
permit en effet que le duc, se retirant dans ses terres, laissât pour gouverneur de Liège,
Hembercour, Seigneur de Brémieu qui, convaincu par les instances réitérées dont on l'entoura,
se détermina enfin à faire de lui-même la restitution tant désirée.
Avant toutefois d'accomplir cette restitution il voulut voir les Saintes Reliques et demanda
l'ouverture de la châsse. Devant les évêques papistes et plusieurs personnes de l'aristocratie,
on déposa la châsse sur le grand Autel de l'église des Dominicains où elle fut ouverte en
présence de cette nombreuse compagnie. On y trouva deux billets enveloppés l'un dans l'autre,
le premier était celui qu'on y avait mis en 704 et dont nous avons déjà parlé; le second
marquait qu'en 1413 on en avait tiré la tête pour l'enchâsser dans un buste comme nous
l'avons dit. On trouva en outre deux grands linges dont l'un était le linceul dans lequel Saint
Hadelin avait été enseveli en 690. Les os du Saint parurent ensuite dans un état naturel d'une
couleur rougeâtre et complètement différente des autres os de n'importe quelle ancienne date
qui sont ordinairement pâles; on remarquait même encore et fort distinctement les tendons et
les nerfs séchés au bout de ces os.
Cet aspect remplit tous les spectateurs d'étonnement et de respect pour le Saint dont ils
invoquèrent les suffrages, en adorant la Toute Puissance de Dieu qui se plaît souvent à faire
éclater Sa Gloire dans ses fidèles serviteurs.
Chapitre 12
Hembercourt que ce spectacle avait également ravi, entra aussi dans les sentiments les plus
respectueux et demanda en grâce qu'on lui accordât quelques parcelles de ces Précieuses
Reliques pour les exposer à la Vénération des peuples de ses terres. On ne put pas se refuser à
sa demande et on lui donna outre quelques parcelles des vêtements, une partie d'un bras, celle
qu'on croit être honorée à Hublin, au-delà de Chiny. On fit aussi présent d'une côte aux "pères
dominicains."
N'est-ce pas à ce dépôt sacré que la ville de Visé doit sa conservation dans toutes les calamités
dont elle a été menacée, tant par la peste en 1578 lorsqu’il y mourut deux mille cinq cents
personnes qu’en 1667 lorsque la même épidémie commençait à porter la terreur parmi toute la
ville? Dans cette extrémité, pendant qu'un chanoine papiste et charitable crut administrer aux
pestiférés les "sacrements," pendant que les autres invoquaient le secours du Ciel, par
l'intercession de Saint Hadelin qu’ils exposèrent à la Vénération du peuple, ils firent la
procession parmi la ville et cette procession ne fut pas plutôt achevée que la maladie cessa et
ne fit plus aucun progrès.
N'est-ce pas par la puissante protection du même Saint qu'au milieu de tant de guerres et
durant l'invasion de tant d'armées composées de tant de nations étrangères, Visé n'a jamais été
brûlée ni pillée, malgré les ordres réitérés donnés, pendant les guerres du protestantisme au
gouverneur de Maastricht pour qu'il détruisît Visé comme il avait fait de Tongres et Zittart
l'an 1675.
A cette époque les prétentions des Hollandais firent prendre aux chanoines les précautions
24
nécessaires : ceux-ci se réfugièrent à temps avec le corps de Saint Hadelin dans l'église de
Saint Barthélemi à Liège où ils prièrent le Saint de garantir leur ville qui fut encore conservée
et où ils résidèrent trois mois.
Quand ils purent reconduire le corps du Saint en triomphe, celui-ci fut reçu en procession
solennelle au faubourg de Souvré et l'on vit le peuple assemblé pour le recevoir, rendre
Grâces à Dieu jusque dans l'église, pendant que les principaux de la ville se disputaient
l'honneur de le porter tour à tour, marquaient leur zèle et leur piété par leurs exclamations, par
des feux de joie et le bruit des armes retentissant de toutes parts.
Chapitre 13
La châsse de Saint Hadelin fut encore ouverte en 1606, à l'instance de la cathédrale de Liège
pour donner de Précieuses Reliques à l'abbé papiste d'Orval lorsqu’il fit rebâtir le Monastère
de Cugnon, autrefois habité par Saint Hadelin, sous la discipline de Saint Remacle qui en était
alors abbé.
Une nouvelle visite à la châsse eut lieu le 14 septembre 1788, quatre cent cinquante ans après
la Translation des Précieuses Reliques de Saint Hadelin opérées à Visé par les papistes. Elle
fut l'occasion d'un jubilé qui dura huit jours.
Pendant qu'à Visé se célébrait pompeusement le jubilé de 1788, une grande révolution se
préparait en France, révolution qui devait étendre ses ravages jusque dans nos pays et y causa
bien des ruines. Les chanoines papistes de Visé, heureusement, n'attendirent pas l'arrivée des
révolutionnaires français. Quand les armées de ces pillards anti-Dieu s'emparèrent du pays,
déjà la tête contenant le buste du Saint avait été transporté en Allemagne et les ossements qui
se trouvaient sous scellé dans la châsse, étaient cachés, à Visé même, par les soins avisés M.
Pesser, chanoine papiste et écolâtre de Liège.
Ils ne furent replacés dans l'église que le 3 février 1804 lorsque la liberté fut rendue aux
croyants, en même temps que le buste était solennellement ramené d'Allemagne. A l'occasion
du grand jubilé de 1845, les papistes procédèrent encore une fois à la visite de Vénérables
Reliques de Saint Hadelin.
Depuis le commencement du siècle tout avait changé ou avait péri : la révolution française
avait dépouillé, anéanti le célèbre chapitre des chanoines de Visé; elle avait renversé
l'indépendance du pays de Liège mais elle n'avait pu déraciner du coeur des populations le
culte de Saint Hadelin et aujourd'hui encore, malgré tous les efforts, malgré tous les progrès
de l'impiété, Saint Hadelin est plus que jamais révéré comme Saint Protecteur des Visétois.
Chapitre 14
C'est à la vie du Saint, publiée lors de la solennité de 1788 que nous avons emprunté la
plupart des détails qu'on vient de lire; nous ne voulons pas finir sans reproduire les excellentes
réflexions par lesquelles l'auteur de cette vie terminait alors son récit. Ces réflexions sont
applicables non seulement à la fin du dix-neuvième siècle mais aussi au malheureux temps où
nous vivons, non seulement à la ville de Visé mais encore au village de Franchimont où de
nombreux pèlerins viennent honorer Saint Hadelin qui en possède aussi une Relique
Précieuse :
"Les philosophes du siècle, c'est-à-dire les libertins [= francs-maçons] à en juger par leurs
oeuvres, ces deux mots signifient la même chose, ridiculiseront peut-être, dit-il, notre pieuse
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créance mais ils ne nous empêcheront pas de rendre témoignage à la Vérité; nous ne cesserons
jamais d'honorer les Saintes Reliques avec l'Eglise et nous remercierons toujours Saint
Hadelin des grands bienfaits qu'il nous a obtenus étant sur la terre, il a rendu la santé à une
femme moribonde, la parole à une autre qui était muette; il a fait jaillir une eau vive d'un
rocher etc. Son crédit dans le Ciel ne s'est point terminé avec sa vie; il serait trop long de
rapporter les merveilles qu'il opère encore journellement à Visé; tous nos voisins en sont
témoins. On en voit venir tous les dimanches et jours de fête avec des enfants malades,
perclus des mains et des jambes que les plus expérimentés dans la médecine et la chirurgie
n'ont pu assister et obtenir une parfaite guérison par l'entremise de notre Glorieux Saint.
Quelle attestation serait plus authentique que celle de ces bonnes gens qui retournent chez eux
en publiant la Gloire de Dieu et le grand pouvoir de Saint Hadelin auprès de Lui. Ô Grand
Saint puisque Dieu a illustré toute ta vie par des vertus et des Miracles et qu'il fait honorer
encore aujourd'hui tes vertus par des prodiges nombreux, sois notre puissant protecteur,
ranime en nous par ton intercession, les ardeurs de la charité chrétienne, le don de la Foi et le
zèle de la religion. Contrits et humiliés devant Dieu, nous implorons ta puissante médiation;
accorde-nous ta protection, apaise la Colère de Dieu justement irrité par nos désordres,
obtiens-nous le pardon de nos crimes et attire sur nous la bénédiction du Ciel."
Cette prière que nos ancêtres adressaient il y a deux cents ans à Saint Hadelin, les pèlerins qui
viennent si nombreux à Franchimont, la lui adresseront encore à cette époque avec autant de
Foi, autant de confiance qu'eux avec plus d'ardeur même car les besoins de l'Eglise sont plus
pressants et les périls qui nous entourent sont plus imminents.
Saint Hadelin du haut des Cieux sera heureux de voir que les pèlerins et les croyants de
Franchimont se montrent aussi les imitateurs de celui qu'ils tiennent pour leur Saint, il joindra
devant Dieu ses supplications aux leurs; il leur obtiendra les faveurs qu'ils ont à solliciter du
Ciel pour eux et pour leur famille. Il les aidera surtout à hâter par ses prières le triomphe de
cette Eglise pour laquelle Saint Hadelin a vécu et à laquelle il doit une Gloire Eternelle.
Tropaire de Saint Hadelin, Ton 8
Sur terre tu parus comme un astre resplendissant
Eclairant ceux qui venaient trouver auprès de toi
La Lumière du Christ et la guérison de leurs maux.
Gloire du Condroz et Vigoureux Ascète,
Porte ton regard sur les fidèles qui te prient
Afin qu'ils puissent te chanter à haute voix :
Réjouis-toi, Père Hadelin.
SAINT EVEQUE GILBERT DE HAM DE MEAUX (+ 1009)
Une très ancienne tradition fait naître Saint Gilbert à Ham en Picardie. Son père Fuichard et sa
mère Geila (ou Gisèle) appartenaient à l'aristocratie du Vermandois. Ils confièrent l'éducation
de leur fils aux Chanoines de Saint-Quentin de Vermand, renommés pour leur science et leur
Sainteté. Gilbert fit de rapides progrès dans les lettres et de plus grands encore dans la vertu.
Ses éminentes qualités le firent distinguer du Comte Albert qui le pourvut d'un canonicat à la
collégiale de Saint-Quentin. Sa régularité et son zèle lui attirèrent bientôt l'estime et
l'admiration de tous ceux qui le connurent. Le second fils d'Albert, Othon qui du vivant de son
père portait le titre de Comte de Vemandois, l'attirait souvent à la cour et lui témoignait une
vive affection. Le Pieux Chanoine se rendait volontiers à ces invitations et sa piété ne
souffrait aucune atteinte au contact du monde.
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Déterminé par la renommée de Gilbert, l'Evêque Archanrad de Meaux le choisit pour être son
Archidiacre. On put alors apprécier le zèle, la prudence et la charité qu'il mettait à réprimer la
violation des règles et à garantir l'honneur sacerdotal. Il fit honneur à cette collégiale de Saint-
Quentin, pépinière féconde qui fournit des sujets à presque toutes les églises de France et qui
vit sortir de son sein près de quarante Evêques.
A la Naissance Céleste d'Archanrad (995), tous les suffrages se portèrent sur Gilbert qui mit
autant de répugnance à accepter cette dignité qu'on mettait d'empressement à la lui offrir. Le
Comte Etienne I de Meaux et de Troyes exprima toute sa joie aux deux clercs qui vinrent à
Epernay soumettre à son approbation le choix du peuple et du clergé.
Malgré son élévation, Gilbert ne changea rien à sa manière de vivre, restant toujours fidèle à
ses exercices de piété, à ses prières, à ses jeûnes et à son Ascèse. Voyant dans ses nouvelles
fonctions une charge obligatoire et non pas un honneur, il puisait dans le profond sentiment de
ses devoirs la résolution d'être toujours miséricordieux pour les pauvres, sévère pour les
méchants, indulgent pour les bons; aussi était-ce par un régime tout paternel qu'il gouvernait
son bercail. Pendant ses vingt années d'épiscopat, il donna l'exemple de toutes les vertus et
surtout d'une parfaite humilité.
Nous ne connaissons qu'un fort petit nombre des actes épiscopaux de Saint Gilbert. En 998,
nous le voyons souscrire à une charte du Roi Etobert en faveur du Monastère de Saint-Denis;
en 1003, il appose son sceau à une charte du même Roi, octroyée à l'Abbaye de Saint-Père de
Melun; en 1006, il donne à son chapitre les revenus de la petite Abbaye de Saint-Rigomer,
située dans un faubourg de Meaux; en 1008, il assiste au Concile de Chelles dans le palais du
Roi Itobert; enfin, nous le voyons donner des secours pécuniaires à l'Abbaye de Saint-Pèreen-
Vallée-de-Chartres pour qu'elle puisse augmenter le nombre de ses Moines.
Gilbert fut un des premiers Evêques de France qui, à l'exemple de l'Evêque Lisiard de Paris,
divisa les revenus de son église en deux menses, l'une épiscopale et l'autre capitulaire. Ce
voeu lui avait été exprimé par son Chapitre qui désirait pouvoir user des revenus de son lot
sans le concours de l'Evêque. Avant ce partage qui date du 12 mars 1004 et fut approuvé par
le Pape de Rome Léon IX (encore pape à la date du schisme de 1054), l'Evêque, seul
administrateur des biens de son Eglise, en faisait la répartition entre les clercs et les
Chanoines, affectant la part que bon lui semblait au service du culte, au besoin des pauvres et
à ses dépenses personnelles.
Gilbert, étant tombé gravement malade et sentant sa fin approcher, réclama les derniers
secours spirituels à l'Archevêque Léotheric de Sens et à l'Evêque Fulbert de Chartres qui se
rendirent à son appel. "Grâces Immortelles vous soient rendues," leur dit-il, "ô vous, lumières
des Eglises des Gaules qui venez recevoir les soupirs d'un vieil ami; vous qui, en m'apportant
le Viatique des mourants, venez m'aider à lutter contre les embûches de la mort et les ruses de
l'ennemi du Salut; vous qui, d'une Main Pieuse, confierez mes restes mortels à une tombe
chrétienne."
Après vingt ans de sage administration, le Saint Evêque s'endormit, le 13 février de l'an 1009
ou 1010. Il fut enseveli dans l'église dédiée à la Mère de Dieu et à Saint Etienne [=Stéphane
pour les greco-slaves] devant l'Autel sous les gradins de l'abside. De nombreux Miracles
s'accomplirent bientôt sur son tombeau.
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13 février (Occident) – 9 janvier (Orient)
SAINT MARTYR POLYEUCTE DE MÉLITÈNE EN ARMÉNIE (+ 259)
Officier de la douzième légion romaine en Arménie, Néarque était Chrétien et son ami
Polyeucte encore païen. La persécution devait les séparer mais la Foi les réunit. Ils furent
arrêtés parce qu'il était demandé aux soldats de sacrifier l'encens à l'empereur. Pauline,
l'épouse de Polyeucte, le poussait à renier Jésus-Christ. Néarque et lui furent décapités. Une
tragédie de Corneille perpétue ce combat de la Foi.
ou
Officier de la légion romaine, son zèle de nouveau converti lui fit déchirer les ordres de
l'empereur Valérian de persécuter les Chrétiens. Ensuite, il détruisit les idoles que les païens
transportaient dans leurs processions. Tourmenté et martyrisé, son histoire était bien connue
des anciens qui édifièrent plusieurs églises à sa dédicace, notamment une très grande à
Constantinople où il était d'usage de prêter serment. Les actes de son martyre ont été
largement lus et diffusés au point d'être à l'origine d'une tragédie théâtrale.
ou
Saint Polyeucte fut le premier Martyr de la ville arménienne de Melitène. Il était soldat sous
les empereurs Dèce (249-251) et sous l'empereur Valérien (253-259). Il souffrit pour le Christ
sous ce dernier. Saint Polyeucte était aussi ami de Nearchos, un compagnon soldat et ferme
chrétien mais Polyeucte, bien qu'ayant une vie vertueuse, était resté païen.
Lorsqu'éclata la persécution contre les Chrétiens, Nearchos dit à Polyeucte : "Ami, nous
allons bientôt être séparés car ils vont m'emmener pour me torturer et toi, hélas, tu renonceras
à ton amitié envers moi." Polyeucte lui répondit qu'il avait vu le Christ en songe Qui lui avait
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ôté sa toge maculée de soldat et l'avait revêtu de vêtements radieux. "A présent," dit-il, "je
suis prêt à servir le Seigneur Jésus-Christ." D'un zèle de feu, Saint Polyeucte partit pour la
place de la ville et y déchira l'édit de Dèce qui ordonnait à chacun d'adorer les idoles. Peu
après, il rencontra une procession transportant douze idoles à travers les rues de la ville. Il
renversa les idoles au sol et les piétina.
Son beau-père, le magistrat Félix qui était responsable pour faire appliquer l'édit impérial, fut
horrifié de ce que Saint Polyeucte avait fait et déclara que cela lui vaudrait la mort. "Va donc
dire adieu à ta femme et tes enfants," dit Félix. Paulina vint et en larmes, supplia son mari de
renoncer au Christ. Son beau-père Félix pleura aussi mais Saint Polyeucte demeura ferme
dans sa résolution de souffrir pour le Christ.
Avec joie, il présenta sa tête sous l'épée du bourreau et fut baptisé dans son propre sang. Bien
vite lorsque l'Eglise du Christ triompha dans tout l'empire romain durant le règne de
Constantin le Grand, une église fut bâtie à Mélitène en l'honneur du Saint Martyr Polyeucte.
Nombre de Miracles eurent lieu par son intercession. Dans cette église-là, les parents de Saint
Euthyme le Grand (20 janvier) prièrent avec ferveur pour avoir un fils. La naissance de ce
grand luminaire de l'Orthodoxie en 376 eut lieu grâce à l'aide du Saint Martyr Polyeucte.
Saint Polyeucte fut aussi vénéré par Saint Acace l'Evêque de Mélitène (31 mars), un
participant du Troisième Concile Oecuménique et un grand partisan de l'Orthodoxie. En
Orient et aussi en Occident, le Saint Martyr Polyeucte est vénéré comme le Saint Protecteur
de ceux qui font des serments et des traités d'accord.
L'ouverture de "Polyeucte" du compositeur Français Paul Dukas est une des nombreuses
pièces de musique classique inspirées par le Saint. Sa première exécution eut lieu en janvier
1892. Le dramaturge Français Pierre Corneille a aussi composé une oeuvre, Polyeucte (1642),
basée sur la vie du Martyr.
SAINT DISCIPLE ET MARTYR AGABUS, DES SOIXANTE-DIX (+1°.S.)
Juif converti et mentionné dans les Actes 11 : 28-29, il avait le don de prophétie et prédit une
famine à l'échelle de tout l'empire qui eut lieu en 49. Il est probablement celui qui prédit à
Saint Paul son emprisonnement à Jérusalem dans Actes 21 : 10.
SAINT HIEROMARTYR VOLUSIEN (OU VOUSSIEN) L'EVEQUE DE TOURS (+507)
8 janvier – 11 - 13 février
Le Saint Evêque Volusien de Tours naquit à Lyon d'une famille sénatoriale, originaire de
l'Auvergne. Malgré les bienveillantes attentions des empereurs dont ils furent souvent l'objet
ses ancêtres préférèrent aux faveurs impériales la Grâce du Baptême. Ils n'hésitèrent point, en
effet à embrasser le Christianisme dès qu'ils en eurent connu la divinité. Le père de Volusien
se nommait Apollinaire et sa mère Matertera.
Fidèle aux glorieuses traditions de sa famille, le jeune Volusien donna de bonne heure
l'exemple des vertus chrétiennes mais son âme ardente et généreuse le fit embrasser la vie
monastique au célèbre Monastère de Lérins, cette pépinière d'Evêques qui jeta un si vif éclat
dans les Eglises des Gaules.
Nous ignorons les circonstances qui l'amenèrent à Tours, sous l'épiscopat de Saint Eustache.
Ce Pieux Evêque, charmé de ses vertus, le retint près de lui et il y resta sous l'épiscopat de
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Saint Perpet dont il était d'ailleurs le parent. On prétend qu'il était également parent de Sidoine
Apollinaire mais cette opinion ne nous paraît pas assez solidement établie.
A la Naissance Céleste de Saint Perpet le peuple de Tours, grand admirateur des vertus de
Volusien, le choisit pour son Evêque. C'était en l'année 491. Digne imitateur de son illustre
parent, il employa son immense fortune au soulagement des pauvres et aux besoins de son
Eglise. Il érigea la paroisse de Manthelan dans l'arrondissement de Loches et consacra la
basilique de Saint-Jean à Marmoutier. Les honneurs de l'épiscopat ne diminuèrent en rien
l'éclat de son humilité et il conserva sur le siège épiscopal la simplicité et la modestie du
Moine. Il sut par sa douceur gagner l'affection de son peuple mais homme de conscience, de
fermeté, il se rendit bientôt suspect à Alaric qui tenait alors sous sa domination une grande
partie de la Gaule et de la Touraine jusqu'à la Loire. Le chef arien comprenant que la
conversion de Clovis au Christ allait porter un rude coup à son autorité et redoutant par-dessus
tout l'influence des Evêques, ne recula pas devant la persécution. La courageuse éloquence et
les abondantes aumônes de Volusien le désignèrent l'un des premiers aux rigueurs du roi
barbare. Arraché violemment du siège épiscopal qu'il occupait si dignement depuis sept ans, il
fut emmené en exil dans la ville de Toulouse.
Malgré le profond chagrin qu'il éprouvait d'être séparé de son église, Volusien ne resta pas
inactif; ne pouvant plus instruire son peuple, il fit entendre constamment sa parole aux ariens;
il discutait avec leurs évêques et par l'ardeur de son zèle et l'efficacité de ses discours, il fit
triompher la Foi orthodoxie.
Les Goths chassés par les troupes victorieuses de Clovis, résolurent d'emmener le Saint
Evêque dans leur fuite jusqu'en Espagne mais comme le courageux Evêque ne cessait de leur
reprocher leur hérésie avec une Sainte Hardiesse, ils lui tranchèrent la tête dans les environs
de Pamiers vers l'année 499.
La tradition rapporte que le Saint s'appuyait sur son bâton en présentant sa tête au glaive du
bourreau. Ce bâton demeura en terre et il devint dans la suite un bel arbre qu'on voyait encore
au neuvième siècle. Son corps, enseveli d'abord auprès de Foix, fut transporté plus tard dans
une église que le Comte Roger fit élever en son honneur. On construisit un monastère autour
de cette tombe qui devint bientôt un lieu de pèlerinage que de nombreux Miracles rendirent
très célèbre.
Le martyrologe romain fixe sa fête au 8 janvier mais l'église de Tours la célèbre le 11 février
et celui de Pamiers le 13.
Nous ajoutons un document de 1384 [ou 1354] extrait d'une "Histoire du Languedoc" :
"À tous ceux qui liront le présent écrit faisons savoir que nous Hugues, par la Grâce de Dieu,
Humble Abbé du Monastère de Saint-Augustin de Pamiers, avons trouvé, vu, appris et lu mot
à mot dans les archives …/…de la sacristie de notre monastère divers actes, livres et anciens
manuscrits destinés à conserver le souvenir des faits relatifs à l'abbaye, à sa basilique et à ses
anciens Canons ou règlements. Nous avons vu dans ces titres que le Bienheureux Volusien
Martyr de Jésus-Christ et Archevêque de Tours (sic) de noble mémoire dont le corps repose
dans la basilique de Poix [ou Foix?] du temps de Clovis, premier Roi Chrétien de France alors
qu'une bande de Goths et d'ariens, vraie peste publique, envahit la Gaule et que la ville de
Tours décimée par le fer et livrée au pillage, fut privée de son Evêque et pasteur, nous avons
lu que le Bienheureux Volusien fut pris et lié par ces détestables ennemis de la Foi et conduit
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en exil jusqu'à Toulouse. On y fit entrer que ces farouches Wisigoths, soupçonnant leur propre
roi Alaric qui habitait Toulouse de s'entendre avec Volusien pour rendre la ville aux armées
franques, éloignèrent celui-ci qui était tenu en dehors des murs de la ville lié et enchaîné. Ils
voulurent tout conduire le Saint Evêque en Espagne ou dans quelque contrée éloignée; afin de
dominer seuls sur la ville et de pouvoir sans obstacle naturaliser leurs doctrines perverses sur
[???] la population chrétienne. Volusien, entravé jusqu'au lieu de Coureuse…/…[il fut]
décapité par ces soldats barbares et reçut ainsi d'eux la Couronne du martyre. De plus, on lit
que la même nuit où le Saint fut mis à mort, il apparut à deux Femmes Pieuses [???] et [???]
et qu'il leur raconta les circonstances de son martyre, leur ordonnant d'aller trouver les clercs
et les fidèles de Foix [ou de Poix] afin que son corps fût porté dans la basilique de cette ville
et y reçut la sépulture : ce qui fut fait sans retard et comme pas enchantement, d'après ce que
rapportent ces écrits authentiques et dignes de toute croyance.../…Nous avons trouvé ces faits
rapportés dans des monuments anciens dans des manuscrits dignes de Foi et nous y puisons
un témoignage irrévocable de ce que nous avançons et afin que toute croyance soit aussi
ajoutée, nous, abbé susdit, à la prière des consuls et de la communauté de Poix [ou de Foix?],
nous dressons le présent diplôme et le revêtons de notre propre sceau. Fait et donné dans notre
susdit monastère, le 23 du mois d'octobre, année de l'Incarnation du Seigneur, 1354 [ou
1384?]
SAINT VAAST (OU GASTON) D'ARRAS L'EVANGELISATEUR DE CLOVIS ET DE
SES FRANCS (+540) 6 – 13 février
Au sixième siècle après avoir catéchisé Clovis, Saint Vaast arriva à Arras. La cité croupissait
dans une complète incurie et l'église dans l'abandon le plus total. Saint Vaast entreprit d'en
nettoyer l'intérieur quand des habitants l'appelèrent soudain à l'aide : un monstre dévorait les
bêtes et les gens, un ours! Grâce aux indications des pauvres gens, le Saint arriva devant un
ruisseau, le Crinchon, le traversa et arriva devant l'ours. Il lui ordonna au Nom de Dieu de
quitter les lieux. L'ours se radoucit et passa le ruisseau et nul ne revit la bête. En remerciement
à Dieu, Saint Vaast aidé par ses disciples, restaura l'église et vint se recueillir quotidiennement
dans l'oratoire dressé sur la rive droite du Crinchon où s'était opéré le Miracle.
Après un long apostolat, Saint Vaast naquit au Ciel en 540. Il est inhumé en son église. Un
siècle plus tard, Saint Géry respecta la dernière volonté exprimée par le Saint et fit translater
ses Précieuses Reliques de l'autre côté du Crinchon dans son oratoire. Dès lors, la chapelle
devient un Lieu Saint où vinrent prier les pèlerins. Une communauté de Moines de la Règle de
Saint Benoît de Nursie est à l'origine de l'abbaye. En 783, celle-ci brûle mais Charlemagne en
ordonne la reconstruction; trois églises juxtaposées sont construites, la plus grande est
dédicacée à Saint Vaast.
ou
Près de l'abbaye trappistine de Belval dans la région de Saint-Pol sur Ternoise et à l'entrée de
l'église de Troisvaux, un bas relief représente un Evêque avec un ours bien docile à ses pieds.
Nous sommes en l'an 500 et il y a quelques mois, à la Nativité de Notre Seigneur en 499, le
Roi des Francs Clovis fut baptisé à Reims. Nous ne connaissons rien des origines de Saint
Vaast, sans doute né d'une famille de l'aristocratie gallo-romaine. Appelé à devenir Moine-
Ermite, il se retira pour vivre Reclus dans la région de Toul mais il vient en aide aux malades
qui le sollicitent. Il apprend aussi à lire et c'est ainsi qu'il se retrouve appelé à une vie
publique. Quand Clovis passe part Toul pour se rendre à Reims, on l'invite à rencontrer Saint
Vaast. C'est ainsi qu'il lui donne les premiers enseignements sur la Foi chrétienne avant Saint
Rémi.
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La guérison d'un aveugle sur la route de Reims symbolise aussi l'ouverture de Clovis à la Foi
chrétienne. C'était après la victoire de Tolbiac où Clovis fit voeu de se convertir au Dieu de
son épouse Clotilde s'il gagnait la bataille. A Reims, Saint Rémi confie l'éducation chrétienne
de Clovis à Saint Vaast. Bientôt Saint Vaast est consacré Evêque et envoyé plus au Nord du
Royaume à Cambrai et Arras, Arras qui est alors un pays mal géré, pillé et ravagé par les
barbares. L'histoire rapporte que Saint Vaast entra dans les ruines d'une église pour se trouver
face à un ours. Saint Vaast le fit reculer et retourner dans la forêt.
Saint Vaast guérit aveugles et boiteux et l'espérance chrétienne qu'il apporte à toute une
population broyée dans la misère la rendit capable de voir la Vérité et de marcher dans la Foi.
Il fit rebâtir églises maisons et granges et l'église d'Arras sera mise sous la protection de la
Mère de Dieu. Mais Saint Vaast cherchait bâtisseurs et collaborateurs pour les ordonner
Prêtres et les envoyer dans les campagnes baptiser, prier et enseigner. Mais à peine partis
ailleurs, le peuple s'en retourna au paganisme. En quarante ans de présence, Saint Vaast
évangélisa son diocèse et devient le Saint Protecteur de l'Église d'Arras. Soixante-treize
églises comme celle de Troisvaux portent son nom. Il est fêté le 6 février.
ou
Ce Saint Evangélisateur fut le catéchète de Clovis qui donna son nom au berceau de La
Louvière. Précisons que son prénom Vaast (en latin Vedastus) est la forme ancienne du
prénom Gaston.
De sa naissance et de son enfance, les chroniqueurs ne nous ont presque rien rapporté. On sait
juste qu’il était originaire du Périgord. Il vit sans doute le jour à Villac mais ignore la date.
Adolescent, le jeune Vaast désire se tourner vers Dieu. Il choisit alors la solitude et la
Contemplation.
Mais le roi des Wisigoths Euric qui occupaient la région périgourdine, mit tout en oeuvre pour
supprimer la religion chrétienne. Saint Vaast dut donc fuir devant les persécutions. Il trouva
refuge au Nord de La Loire et s’établit à Toul où il fut introduit dans le collège presbytéral.
Alors de passage à Toul, le Roi franc Clovis s’inquièta de trouver un Saint Homme pour
commencer son éducation chrétienne. En effet Clovis avait promis de croire au Dieu des
Chrétiens s’Il lui donnait la victoire contre les Allamans à Tolbiac en 496 : "Dieu de Clotilde,
si Tu me donnes la victoire, je croirai en Toi." Clovis prononça ce serment par sur le champ
de bataille en voyant ses troupes menacées.
La rumeur publique lui indique alors Saint Vaast qui se vit alors prier par Clovis de
l’accompagner jusqu’à Reims pour l’instruire et le préparer au Mystère du Saint Baptême, ce
qui le ferait mieux accueillir auprès du peuple chrétien, outre que son entrée dans l'Eglise du
Christ rendit possible son Salut.
Une tradition rapporte qu’en chemin, au village de Von, près de Rilly-sur-Aisne, un aveugle
vint à leur rencontre et supplia Saint Vaast de lui rendre la vue. Le Saint imposa alors les
mains sur le malheureux et le guérit sur-le-champ. Cette tradition explique le culte rendu à
Saint Vaast pour les maladies des yeux : "Saint-Vaast ouvre nos yeux aux Lumières de la
Foi"…
A Reims, Saint Vaast rencontra Saint Rémy l'Evêque de cette ville. Et sur la recommandation
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de Clovis, Rémy donne l’Onction à Saint Vaast et le fait Evêque d’Arras. C’était aux environs
de l’année 500 mais la région était totalement désorganisée. Les invasions barbares avaient
mis à mal la Gaule romaine : les terres étaient abandonnées, les édifices du culte avaient
disparu et étaient remplacés par des idoles et, surtout, l'évangélisation devait être reprise à
zéro ou presque.
Un jour qu’il recherchait l’emplacement des anciens Lieux Saints, un ours féroce s’élança sur
Saint Vaast. Mais ce dernier commanda d’une voix calme et forte à l’animal de se retirer dans
le bois sans faire aucun mal et de ne plus jamais franchir la rivière qui marquait l’entrée de la
ville. L’ours lui obéit et ne réapparut plus en ville. Cette anecdote explique pourquoi le Saint
est souvent représenté avec un ours à ses pieds.
Après avoir reconstruit la cité d’Arras et relevé de ses ruines la cathédrale primitive, le Saint
Evêque Vaast partit évangéliser les vallées de la Scarpe, de la Clarence, de la Haute-Deule et
une partie de la vallée de la Haine. Les rives de la Haine étaient très sauvages et outre son rôle
d'Evangélisateur, Vaast contribua également à la relance de l’économie en organisant de
nombreux défrichements.
Il érigea de nombreux oratoires et des familles nouvellement converties à la Foi chrétienne
vinrent s’établir autour de ceux-ci. A propos du village de Saint-Vaast en Hainaut belge, le
village naquit grâce à des habitations qui s’établirent autour de la maison de Saint Vaast et le
village devenu paroisse reçut comme Protecteur le Saint Evêque qui l’avait créé. Saint Vaast
s'endormit le 6 février 540 à Arras après avoir poursuivi son oeuvre ecclésiastique et gouverné
son diocèse pendant quarante ans.
Il fut d’abord enseveli dans la cathédrale de la Mère de Dieu d’Arras qu’il chérissait puis sa
dépouille fut translatée cent vingt-huit ans plus tard (septième siècle) dans la chapelle bâtie
au-delà de la rivière, là où se dresse actuellement l’Abbaye de Saint-Vaast auprès de laquelle
se développa la grande ville d’Arras.
Le plus ancien texte biographique sur Saint-Vaast nous est parvenu grâce au Moine italien
Jonas de Bobbio. Il rédigea sa "Vita" entre 639 et 642. Ce récit de Jonas, rédigé plus d’un
siècle après la Naissance Céleste du Saint, a recueilli des traditions très anciennes. Environ
cent cinquante ans plus tard, c’est le Moine et homme de confiance de Charlemagne Alcuin
qui retravailla cette première biographie. Alcuin était un des hommes les plus cultivés de son
temps. Il organisa, entre autres, les premières écoles d’abord au palais de l’empereur (Aix-la-
Chapelle) puis dans tout l’Empire. Il se chargea également de rédiger l’épitaphe inscrite sur la
tombe de Saint Vaast à Arras.
Bref outre le grand Evangélisateur que l’on connaît (pas moins d’une centaine d’églises sont
dédiées à Saint-Vaast dans les seuls diocèses de Lille et d’Arras), Saint Vaast fut le moteur,
l’initiateur de Clovis qui par son baptême le 25 décembre 496 (ou 498) a posé les premiers
fondements de l’Europe. Il inaugura l’alliance de la force germanique à la tradition romaine
encore orthodoxe. Cette alliance permettra la naissance du plus puissant état germanique, ce
royaume des Francs qui mènera par la suite à l’empire de Charlemagne, Charlemagne qui fut
le grand responsable de l'imposition quasi kagébiste du "Filioque" dans l'Eglise d'Occident.
Cette hérésie conduisit plus tard l'Eglise de Rome a confessé des positions doctrinales de plus
en plus éloignée de l'Eglise du Christ et qui aboutit au terrible schisme de 1054 qui vit cette
même Eglise d'Occident se séparer du reste de la chrétienté d'alors et qui était restée
orthodoxe.
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Vita par le Moine Alcuin, texte des MGH en traduction anglaise :
http://www.mtholyoke.edu/courses/cstraw/PrimaryDocuments/thelifeofsaintvedastus.html
SAINT LIENNE (OU LEONE, LEONIUS) CONFESSEUR (+308)
3 (Occident) – 13 (Orient) février
Disciple de Saint Hilaire, Lienne en reçut l'ordre de prêtrise, devint le confident de ses
pensées, l'accompagna dans son exil, souffrit avec lui pour la Foi et au retour en Gaule, y
combattit l'arianisme. Il assista Hilaire à son lit de mort et s'endormit lui-même très vieux le
jour que lui avait prédit Saint Hilaire (fin du quatrième siècle). En 994, il y eut une
Translation de son corps à La Roche-sur-Yon mais ses Précieux Restes disparurent à l'époque
des guerres des Anglais dans le Poitou.
SAINTS MARTYRS APÔTRE AQUILA ET SON ÉPOUSE SAINTE PRISCILLA (+1°.S.)
Aquila and his wife Priscilla (or Prisca) were Jews from Pontus who settled in Rome, where
they worked as tent-makers. When the Emperor Claudius expelled all Jews from Rome in 49-
50, they moved to Corinth. (They may already have been Christians; at that time the Empire
made no distinction between Christians and Jews.) In Corinth they hosted the Apostle Paul,
who lived and worked with them for awhile (Acts 18:1-3). They worked diligently with the
Apostle, traveled with him, and were considered worthy to bring Apollos (December 8) to a
full knowledge of the Faith (Acts 18:26)
Priscilla and Aquila returned to Rome around 58, and later went to Ephesus; they were living
there when Saint Paul asked his disciple Timothy, Bishop of Ephesus, to greet them (2 Tim.
4:19). It was probably in Ephesus that they were martyred by the pagans.
Saint Euloge l'Archevêque d'Alexandrie-Saint Syméon de Serbie (Némanja) le Myroblite
(père de Saint Sava), fondateur du Monastère de Chilandar (Mont Athos)-Saint apôtre Aquila,
Hébreu de nation et fabricant de tentes à Rome et son épouse Ste Priscille, disciples du Saint
apôtre Paul et Martyrs, probablement à Ephèse (Ier siècle).-Saint Policete, Diacre, Martyr à
Caravi, ancienne ville d'Espagne près de Saragosse, sous Néron (entre 64 et 68). -Stes Fusque,
vierge et Maure, sa nourrice, Martyres à Ravenne lors de la persécution de Dèce (entre 249 et
251). -Saint Julien, Martyr à Lyon. -Ste Julienne, pieuse matrone de Turin qui recueillit les
Reliques des Sts Martyrs Octave, Soluteur et Adventeur de la légion thébaine (IVème siècle).
-Saint Benigne, Martyr à Todi en Ombrie sous Dioclétien (vers 303). -Saint Timothée, pape et
patriarche d'Alexandrie (385). -Saint Castor, Prêtre et confesseur au diocèse de Trèves, patron
de la ville de Coblence en Rhénanie (vers 389). -Saint Martinien, Ascète en Palestine (fin
IVème siècle)-Stes Zoé et Photine (Claire), Saintes femmes de Palestine à l'époque de Saint
Martinien. -Saint Abraham, originaire de Cyr, Ascète (fin IVème siècle). -Saint Maïoumas. -
Sts Geronce et Sévère, Martyrs à Tarbes par la main des Vandales ariens (Vème siècle). -Saint
Guimier, premier Evêque de Carcassonne (VIème siècle). -Saint Volusien l'Evêque de Tours,
Martyr à Pamiers dans le comté de Foix par la main des Wisigoths ariens (507). -Saint
Etienne l'Evêque de Lyon et confesseur (vers 512). -Saint Leubace, Abbé à Sennevières en
Touraine (vers 540). -Saint Etienne, Higoumène de Riéti en Italie (vers 590). -Saint Euloge,
pape et patriarche d'Alexandrie (607 ou 608). -Saint Lezin, Ermite en Anjou puis Evêque
d'Angers (616). -Saint Huna, hiéromoine à Ely en Angleterre (vers 690). -Saint Gregoire II,
pape et patriarche de Rome qui confessa l'Orthodoxie face à l'hérésie iconoclaste (731). -
Saint Sylvestre l'Evêque d'Omsk, Martyr (Russie 1920). -Sts Zosime nicolas, Basile, Jean,
Leonce, Prêtres, Paul, Anne et Foi (vera), Martyrs (Russie 1938).
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Lecture de l’Epître
Pas de Lectures ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de Lectures ce jour
RÉFLEXION - Le Grand Stéphane Nemanja dont tout le monde prêtait attention aux paroles
pleines d'autorité et devant qui peuples et empereurs tremblaient, devint Moine et servit les
Moines de la Sainte Montagne de l'Athos comme un exemple, un idéal de douceur, d'humilité,
de bonté et de piété. Même son Départ fut celui d'un Véritable Homme de Dieu et Guide
Spirituel. Il dut garder le lit dès le 7 février. Il fit venir Saint Sava, plaça ses mains sur lui et le
bénit en disant : "Mon enfant bien-aimé, lumière de mes yeux, réconfort et protecteur dans ma
vieillesse! Vois donc : le temps de notre séparation est arrivé. Vois donc : le Seigneur me
libère dans la paix. Mais toi, mon enfant, ne t'afflige pas à cause de notre séparation. Car
partir est le lot commun pour tous; ici nous nous séparerons mais nous nous retrouverons là
où il n'y a plus de séparation." Le 12 février, Saint Siméon demanda à Sava de l'habiller de sa
tenue de funérailles, de poser un paillasson sur le sol, l'y placer et placer une pierre sous sa
tête. Puis il fit venir tous les Moines et leur demanda pardon. A l'aurore, le 13 février, pendant
que les Moines chantaient l'Office des Matines à l'église et que leurs voix atteignaient la
cellule du mourrant, Saint Siméon, le visage radieux, rendit son âme à Dieu.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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