mercredi 1 février 2012

Vie de Saint Maxime le Confesseur et autres Vies de Saints.

21 janvier – 3 février 2012
Cycle mobile (Pascalion): Vendredi de la Trente-quatrième Semaine
Lecture de l’Epître
Eph IV : 17-25
4.17 Voici donc ce que je dis et ce que je déclare dans le Seigneur, c'est que vous ne devez plus
marcher comme les païens, qui marchent selon la vanité de leurs pensées. 4.18 Ils ont
l'intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l'ignorance qui est en
eux, à cause de l'endurcissement de leur coeur. 4.19Ayant perdu tout sentiment, ils se sont
livrés à la dissolution, pour commettre toute espèce d'impureté jointe à la cupidité. 4.20 Mais
vous, ce n'est pas ainsi que vous avez appris Christ, 4.21 si du moins vous l'avez entendu, et si,
conformément à la vérité qui est en Jésus, c'est en lui que vous avez été instruits à vous
dépouiller,4.22 eu égard à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises
trompeuses, 4.23 à être renouvelés dans l'esprit de votre intelligence, 4.24 et à revêtir l'homme
nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité. 4.25 C'est
pourquoi, renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain;
car nous sommes membres les uns des autre
Lecture de l’Evangile
Luc IX : 22-30
4.22 Et tous lui rendaient témoignage; ils étaient étonnés des paroles de grâce qui sortaient de
sa bouche, et ils disaient: N'est-ce pas le fils de Joseph? 4.23 Jésus leur dit: Sans doute vous
m'appliquerez ce proverbe: Médecin, guéris-toi toi-même; et vous me direz: Fais ici, dans ta
patrie, tout ce que nous avons appris que tu as fait à Capernaüm. 4.24 Mais, ajouta-t-il, je vous
le dis en vérité, aucun prophète n'est bien reçu dans sa patrie. 4.4.25 Je vous le dis en vérité: il y
avait plusieurs veuves en Israël du temps d'Élie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois
et qu'il y eut une grande famine sur toute la terre; 4.26 et cependant Élie ne fut envoyé vers
aucune d'elles, si ce n'est vers une femme veuve, à Sarepta, dans le pays de Sidon. 4.27 Il y
avait aussi plusieurs lépreux en Israël du temps d'Élisée, le prophète; et cependant aucun d'eux
ne fut purifié, si ce n'est Naaman le Syrien. 4.28 Ils furent tous remplis de colère dans la
synagogue, lorsqu'ils entendirent ces choses. 4.29 Et s'étant levés, ils le chassèrent de la ville, et
le menèrent jusqu'au sommet de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, afin de le
précipiter en bas. 4.30 Mais Jésus, passant au milieu d'eux, s'en alla.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT AVIT II DE CLERMONT (+ 689)
Vingt-neuvième Evêque de Clermont en Auvergne, ce Saint Prélat qui appartenait à l'illustre
famille des Avit fut élevé à l'épiscopat après Saint Prix (ou Project) en 679. Sa science égalait
ses vertus. Son premier et principal soin fut d'orner les lieux consacrés à Dieu. Son
prédécesseur avait eu la grande et belle pensée d'édifier une église en l'honneur de chaque
Martyr d'Auvergne et en avait commencé la réalisation. Avit la poursuivit. Il fit bâtir, entre
autres, le Monastère de Volvic pour honorer le tombeau de Saint Prix et de ses compagnons
Martyrs, Saint Amarin et Saint Alyre. Il y transféra aussi les Précieuses Reliques de Saint
Austremoine après la ruine du Monastère de Saint-Pierre-d'Issoire. Il s'employa avec
beaucoup de zèle à former un bon clergé et à semer le grain pur de la Foi dans toute l'étendue
de son diocèse. Les fidèles répandirent toutes les larmes de leurs yeux quand ils virent que le
Saint Evêque ne quitterait son lit que pour prendre le chemin du tombeau. Il rendit son âme à
Dieu en 689. Il fut enseveli dans l'église de Saint-Vénérand. Peu après, ses Vénérables
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Reliques furent translatées dans l'église de Saint-Allyre.
SAINTE BRIGID (OU BRIGA) DE KILBRIDE, VIERGE (+6°.S.)
Sainte Brigid est vénérée dans le diocèse de Lismore. On rapporte que sa célèbre homonyme
de Kildare lui rendit plusieurs fois visite à Kilbride.
SAINT LAWDOG (+6°.S.)
Il est le Saint Protecteur de quatre églises du diocèse de Saint-David dans le Pays de Galles et
peut-être identique au Saint Abbé Lleuddad de Bardsey.
SAINT MAXIME LE GREC DE RUSSIE (+1556) 21 janvier - 21 juin (Invention des Reliques)
Originaire d'Arta dans le Péloponnèse grec, c'est jeune adolescent qu'il partit à Florence faire
ses études classiques. Il observa le papiste Savonarole dans son mouvement de rénovation
religieuse et spirituelle qui se termina tragiquement. Une fois ses études terminées, Saint
Maxime se rendit sur la Sainte Montagne de l'Athos au Monastère de Vatopedi dans l'étude et
la méditation. Appelé par le Prince russe Basile Ivanovitch, il vient en Russie pour traduire en
slavon le Psautier et d'autres livres liturgiques dont la traduction du grec était imparfaite. Ce
travail effectué, on l'obligea à rester pour continuer d'autres traductions mais accusé par
certains de se mêler de ce qui ne le regardait pas, il fut condamné pour hérésie et relégué au
Monastère de Volokolamsk. On lui reprochait notamment de défendre la primauté du siège de
Constantinople contre les prétentions de Moscou de s'y substituer comme "troisième Rome."
Il fut condamné aux fers dans le Monastère de Tver. Ce qui ne l'empêchait pas d'avoir une
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importante correspondance et d'écrire encore des traités de théologie. A la fin de sa vie, il fut
envoyé au Monastère de la Trinité Saint Serge près de Moscou où il eut une plus grande
liberté. Il continua sa production littéraire jusqu'à l'épuisement de ses forces à quatre-vingt-six
ans. Il s'opposa à l'infiltration de l'humanisme occidental et il transmit au peuple russe les
trésors spirituels de Constantinople. C'est à ce titre qu'il est surnommé "l'Illuminateur de la
Russie."
Cfr. livre : http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=12595373
ou
Devenu Moine sous le nom de Maxime ouvert au mouvement de la "Renaissance" et
adversaire du courant "joséphien" de la troisième Rome, Michel Trivolis, né à Arta (Épire), se
rendit d'abord en Occident pour s'y former à l'humanisme que les savants byzantins de la
génération précédente y avaient développé. Il séjourna à Paris, à Florence, à Venise et à
Padoue. Il se convertit sous l'influence de Savonarole puis entra dans l'ordre papiste des
dominicains. Mais bientôt de retour en Grèce, il devient Moine à l'Athos sous le nom de
Maxime. Il met au service de sa Foi ses connaissances d'humaniste et réorganise les
bibliothèques athonites. En 1518, il se rend en Russie à la demande du Grand-Prince
Basile III. Il apporte de précieux manuscrits et se consacre à la traduction du Psautier et à la
révision des livres liturgiques.
Des "humanistes" grecs se rendirent à la cour de Moscou avec Sophie Paléologue la mère de
Basile et des savants et des artistes italiens les y rejoignent mais ce mouvement est
inacceptable pour la civilisation russe, figée dans sa conscience de nation née depuis et
uniquement par son Baptême en 988. Cet isolement salvateur du reste du monde procède à sa
propre sacralisation par le mythe de Moscou "Troisième Rome" orchestré surtout par les
joséphiens (josifljane), disciples de Joseph de Volokolamsk.
Contre ceux-ci Maxime appuie les Hésychastes d'outre-Volga (nestjažateli), partisans de la
pauvreté et de l'indépendance de l'Église et respectueux de la liberté d'esprit. Les joséphiens
l'emportent en utilisant contre les réformes liturgiques proposées par Maxime, l'instant parfois
irréfléchi du génie du peuple russe face à tout ce qui n'est pas russe, donc dans son esprit tout
ce qui n'est pas orthodoxe. Ils l'emportent aussi contre son sens de la liberté spirituelle grâce à
la jalousie du Grand-Prince
Condamné en 1525 et en 1531, Maxime le Grec est soumis aux pires épreuves et emprisonné
au Monastère de Volokolamsk. Il continue cependant d'écrire de brefs ouvrages de spiritualité
et de théologie (sur la spécificité de l'Orthodoxie face au judaïsme, à l'islam et au monde
latin). En 1551, il est enfin libéré et finit sa vie vénéré comme un Confesseur au Monastère de
la Trinité-Saint-Serge.
Refusant le pseudo-humanisme venu d'Occident et l' "esprit critique" subséquent, la Russie
demeura dans le Divino-humanisme chrétien mais au lieu de voir chez Saint Maxime le Grec
un magnifique exemple de discernement et de juste exercice de la liberté intérieure, l'Église
russe s'est peu à peu acheminée vers une forme de symbiose avec l'État, ce qui la conduira à
l'asservissement de la période synodale sous l'impulsion du protestantisant Pierre dit "le
Grand."
S'ouvrait alors une période étonnante. En effet, le principe très orthodoxe de la symphonie des
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deux pouvoirs fut supplanté par l'exercice très occidental d'une forme d'assujettissement
administratif de la structure ecclésiale au pouvoir civil demeuré, grâce à Dieu, suffisamment
orthodoxe pour que l'Eglise n'ait pas perdu sa liberté spirituelle. Cette situation, non-idéale,
sert fréquemment d'occasion aux tenants du "Patriarcat de Moscou" actuel pour se livrer à
l'exercice de la casuistique qui fait comparer des situations et des organisations vraiment très
différentes.
Voir aussi :
http://books.google.be/books?id=wZkkm6sCwUsC&pg=PA26&lpg=PA26&dq=Saint+maxi
me+le+grec+de+russie&source=bl&ots=AKQGlbBMUO&sig=iIZ0GcbJaUhquTkfFjsPJSsIk
JQ&hl=fr&ei=YUQvTKmVLJa6jAfLj_SWBg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=8
&ved=0CDkQ6AEwBw#v=onepage&q=Saint%20maxime%20le%20grec%20de%20russie&
f=false
http://books.google.be/books?id=pdbbyEN8dQ4C&pg=PA34&lpg=PA34&dq=Saint+maxim
e+le+grec+de+russie&source=bl&ots=wqHXpqPvJG&sig=dFKt0UzYEZDu6m9tPEdykcYin
hU&hl=fr&ei=NE0vTJfxCI_QjAfwlaSWBg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&
ved=0CBgQ6AEwADgK#v=onepage&q=Saint%20maxime%20le%20grec%20de%20russie
&f=false
http://books.google.be/books?id=SXWRbswIvjsC&pg=PA30&lpg=PA30&dq=Saint+maxime
+le+grec+de+russie&source=bl&ots=TvxumM1eB3&sig=zL7BMRgQqoHOyaeTL9ABt_cK
mCA&hl=fr&ei=NE0vTJfxCI_QjAfwlaSWBg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4
&ved=0CCQQ6AEwAzgK#v=onepage&q=Saint%20maxime%20le%20grec%20de%20russi
e&f=false
http://books.google.be/books?id=8QGmFv93zoIC&pg=PA404&lpg=PA404&dq=Saint+maxi
me+le+grec+de+russie&source=bl&ots=ZgC7AaB4gi&sig=aDReWO7J0uw19Ymq0vLRWa
Uvs24&hl=fr&ei=NE0vTJfxCI_QjAfwlaSWBg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=
7&ved=0CC4Q6AEwBjgK#v=onepage&q=Saint%20maxime%20le%20grec%20de%20russi
e&f=false
ou
The Monk Maxim the Greek (XV-XVI Centuries), was the son of a rich Greek dignitary in
the city of Arta (Albania), and he received a splendid education. In his youth he travelled
widely and he studied the languages and sciences (i.e. intellectual disciplines) in the European
lands – he spent time at Paris, Florence, Venice. Upon returning to his native land, he went to
Athos and accepted monasticism at the Batopedeia monastery. And with enthusiasm he
studied ancient manuscripts, left on Athos by monasticised Byzantine Greek emperors
(Andronikos Paleologos and Ioannes Kantakuzenos). During this period the Moscow
Greatprince Vasilii Ioannovich (1505-1533) wanted to have insights into the Greek
manuscripts and books of his mother, Sophia Paleologa, and he recoursed to the
Constantinople patriarch with a request to send him a learned Greek. The Monk Maxim
received the commission to go to Moscow. Upon his arrival, he was entrusted to render into
Slavonic translation a Commentary on the Psalter, and somewhat later a Commentary on the
Book of the Acts of the Apostles, and also certain other Divine-service books.
The Monk Maxim tried zealously and accurately to fulfill everything entrusted to him. But in
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view that Slavonic was not his native language as a translator, there essentially arose certain
imprecisions in the translations.
The Metropolitan of Moscow Varlaam highly valued the work of the Monk Maxim. But when
the Moscow throne came to be occupied by metropolitan Daniel, the situation changed.
The new metropolitan demanded that the Monk Maxim translate into the Slavonic language
the Church history of Theodorit. Maxim the Greek resolutely refused this commission,
pointing out that "in this history are included letters of the heretic Arius, and this might
present danger for the semi-literate." This refusal caused a rift between the monk and the
metropolitan. Despite their differences, the Monk Maxim continued zealously to toil in the
field of the spiritual enlightenment of Rus'. He wrote letters against the Mahometans, Papism
and the pagans. He translated the Commentaries of Saint John Chrysostom on the Gospels
from Matthew to John, and likewise he wrote several works of his own.
When the Greatprince set out to dissolve his marriage with his spouse Solomonia because of
her infertility, the dauntless confessor Maxim sent the prince his "Chapters Instructive
towards Initiating Right-Belief," in which he persuasively pointed out, that the situation
obliged the prince not to yield to beast-like passions. For this they locked up the Monk Maxim
in prison. And from this moment there began a new period in the life of the monk, filled with
much suffering. Inaccuracies found in his translations were imputed to the Monk Maxim as
deliberate and intentional corruptions of the text. It was difficult for the monk in prison, but
amidst his sufferings the Saint gained also the great mercy of God. An Angel appeared to him
and said: "Endure, elder! These torments deliver thee of torments eternal." In prison the
monastic starets (elder) wrote in charcoal upon a wall a Canon to the Holy Spirit, which even
at present is read in the Church: "Wherefore with manna having sustained Israel in the
wilderness of old, and my soul, O Lord-Vladyka, is filled of the All-Holy Spirit, through
Which vouchsafe that I shalt serve Thee always..."
After six years the Monk Maxim was set free from prison and sent off under church interdict
to Tver. There he lived under the supervision of the good-natured bishop Akakii, who dealt
kindly with guiltless sufferer. The monk then wrote his autobiographical work: "Thoughts, by
which a Monk in Woe and Imprisoned, did Console and Strengthen himself with Patience."
Here are some several words from this vivid text: "Neither grieve, nor sorrow, nor be
saddened, beloved soul, of this, that thou hast suffered unjustly, from which it becometh thee
to accept all to benefit, and wherefore thou employ it spiritually, proffering it as sustenance,
filled of the Holy Spirit..." Only after twenty years of dwelling at Tver did they decide to let
the monk live freely, and remove from him the church interdict. The Monk Maxim the Greek
spent the final years of his life at the Trinity Sergiev Lavra. He was already about 70 years of
age. Oppression and work took their toil on the health of the monk, but his spirits remains
vigorous, and he continued on at his work. Together with his cell-attendant and student Nil,
the monk with zeal translated the Psalter from Greek into the Slavonic language. Neither
oppression nor prison discouraged the Monk Maxim.
The Monk Maxim reposed on 21 January 1556. He was buried at the northwest wall of the
Spirit church of the Trinity Sergiev Lavra. Graced manifestations were to no little extent
witnessed at the grave of the Monk Maxim, and a tropar and kondak to him was compiled.
The image of the Monk Maxim is often depicted on the icon of the Sobor (Assemblage) of
Radonezh Saints.
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SAINT ABBE MACCALLIN (OU MALCALLAN, MAOLCALAIN) DE WAULSORT
(+978)
Irlandais, Maccallin fit un pèlerinage au tombeau de Saint Fursy à Péronne durant la terreur
des Vikings. Il entra ensuite à l'Abbaye bénédictine de Gorze. Par la suite, il devint Ermite et
reçut une terre sur laquelle il fonda le Monastère de Saint-Michel en Thiérache et le gouverna
comme Abbé. Peu après il réalisa une seconde fondation, l'Abbaye de Waulsort
("Valciodorum") près de Dinant en Belgique, sur la Meuse, à la tête de laquelle il plaça Saint
Cadroe. En 946, l'Empereur Otton I édicta une charte stipulant que Waulsort serait dirigée par
un Abbé irlandais aussi longtemps qu'il y en aurait de disponible dans la communauté.
SAINTE MARTYRE AGNES (+304)
A l'âge de onze ans, Agnès fut jetée au feu pour la Foi en Christ puis décapitée. Elle se montra
une Grande Thaumaturge durant sa vie et après sa Naissance Céleste. Agnès souffrit durant le
règne de Dioclétien, en l'an 304.
ou
Il est certain qu'il y eut à Rome vers cette date une fillette de treize ans qui souffrit
volontairement pour la Foi en Jésus-Christ. La nouvelle s'en répandit très vite chez les
Chrétiens de l'Empire. On s'indigna de la cruauté des bourreaux, on s'apitoya sur la jeune
victime dont le nom se perdit au fur et mesure que la distance était lointaine de Rome. Et
comme on ne savait pas exactement son nom, elle est devenue "l'agneau" qui donne sa vie
comme l' ''Agneau de Dieu," d'où son nom d'Agnès. Elle fut mise au tombeau en ce jour sur la
voie Nomentane.
Elle devint un personnage mythifié, chacun imaginant les détails de sa Naissance au Ciel. En
Occident, on transmit la tradition qu'elle eût la tête coupée; en Orient, on dit qu'elle aurait été
enfermée dans un lupanar où personne n'osa la toucher avant d'être brûlée vive. Quoi qu'il en
soit des détails de son martyre, gardons présent en notre mémoire ce fait historique qu'une
jeune romaine de treize ans n'hésita pas à sacrifier la vie terrestre qui s'ouvrait à elle pour se
donner à la Vie du Dieu Qu'elle adorait. Le Saint Evêque Ambroise de Milan dira d'elle
qu'elle sut donner au Christ un double témoignage : celui de sa chasteté et celui de sa Foi. (de
virginitate. II. 5 à 9)
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On lui prête ces mots : "A moi aussi, Dieu veuille m’accorder de ne condamner personne et de
ne pas prétendre que je suis seul à être sauvée. Je préfère mourir plutôt que de sentir ma
conscience tourmentée pour avoir trahi ma Foi en Dieu, en quelque façon que ce soit."
ou
The Holy Martyress Agnes was born at Rome during the III Century. Her parents were
Christians and they raised her in the precepts of the Christian faith. From her youthful years
she devoted herself to God, and decided to dedicate herself to a life of virginity. When she
refused to enter into marriage with the son of the city official Symphronius, one of his
associates revealed to him that Agnes was a Christian. The wicked governor decided to
subject the holy virgin to shame and he gave orders to strip and send her off to a house of
harlotry for her insult against the pagan gods. But the Lord would not permit the shaming of
the Saint – on her head there instantly grew out her long thick hair covering her body from
people; later situated in the house of harlotry the Saint shone with a Heavenly light, which
blinded the sight of anyone approaching her. The son of the governor, himself having come to
dishonour the virgin, fell down dead in merely having touched her hand. But through the
fervent prayer of Saint Agnes he was restored to life and before the face of his father and
many other people he proclaimed: "There is One God in the heavens and on earth – the
Christian God, and the other gods be but dust and ashes!" In seeing this Miracle, 160 men
believed in God and were baptised, and then in short order accepted a Martyr's death from the
pagans.
Saint Agnes, at the demand of the pagan priests, was given over to torture. They tried to burn
her in a bon-fire as a witch, but the Saint remained unharmed in the fire, praying to God, and
after this they killed her with a strike of the sword to the throat. The holy virgin martyress was
buried by her parents not far from the city of Rome (in about the year 304).
At the grave of Saint Agnes occurred many a Miracle. The relics of Saint Agnes rest at Rome
in a church on the outskirts, built in honour of her name, along the Via Nomentana.
SAINT EVEQUE VIMIN (OU VIVIAN, WYNNIN, GWYNNIN) D'HOLYWOOD (+6°.S.)
Evêque Ecossais dont l'histoire est très confuse, Saint Vimin aurait été le fondateur du
Monastère d'Holywood à Nithsdale. Il est rapporté que Vimin fut un Abbé dans le Fifeshire
lorsqu'il fut consacré Evêque. Il évangélisa activement la région. Afin d'éviter les tentations
de l'orgueil qui accompagnaient ses nombreux Miracles, il se retira vers un lieu désert et
fonda Holywood ("Sacrumboscum") qui devint par la suite un célèbre lieu de formation de
nombreux hommes Saints et érudits. La famille de Wemse dans le Fifeshire serait de la même
lignée que Vimin.
SAINT MARTYR ANASTASIUS (+662)
The Holy Martyr Anastasias was a student of the Monk Maximos the Confessor, and together
with him suffered persecution under the Monothelites. He penned the Vita of his teacher. He
died in the year 662
SAINT MOINE NÉOPHYTES DE VATOPÉDI
The Monk Neophytes of Batopedeia was a church warden at the Batopedeia monastery at
Athos. One time, having fallen grievously ill, he turned with intense prayer to the MostHoly
Mother of God, asking for healing, and he heard a voice from the icon of the Mother of God:
"A year of life is given thee, so as to prepare for death." The miraculously healed Neophytes
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intensified his monastic efforts, preparing himself for the exodus from earthly life. After a
year on one of the Sundays, when he was preparing himself to receive the Holy Mysteries of
Christ, he again heard the voice from the icon of the Mother of God, that the time of his end
was already come, and after communing the Holy Mysteries he expired peacefully to the
Lord.
20 septembre – 21 janvier – 13 août (translation alors qu'en fait dormition)
SAINT MARTYR MAXIME LE CONFESSEUR* (+662)
Saint Maxime naquit en 580 au sein d'une illustre famille de Constantinople. Doué d'une
intelligence exceptionnelle et de rares capacités pour les hautes spéculations philosophiques,
il fit de brillantes études et entra en politique. A son avènement au trône en 610, l'Empereur
Héraclius, discernant sa valeur et appréciant ses vertus chrétiennes, fit de Maxime son premier
secrétaire. Honneurs, pouvoir et richesses ne pouvaient cependant éteindre en lui le désir qu'il
entretenait secrètement depuis sa jeunesse, de mener une vie conforme à la Vraie Philosophie.
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Au bout de seulement trois ans, il abandonna sa charge et les vaines distinctions du monde et
pour devenir Moine au Monastère de la Mère de Dieu de Chryssopolis près de
Constantinople. Admirablement préparé au combat spirituel par la méditation de l'Ecriture
Sainte et l'étude des Saints Pères, il progressa rapidement vers la bienheureuse impassibilité.
Il maîtrisait avec science les élans de la convoitise par l'Ascèse, l'irritation par la douceur et
libérant ainsi son âme de la tyrannie des passions, il nourrissait son intelligence par la prière
en s'élevant paisiblement vers les hauteurs de la Contemplation. Penché sur l'abîme de son
coeur dans le silence de sa cellule, il considérait en lui-même le Grand Mystère de notre Salut
selon lequel poussé par Son Amour Infini des hommes, le Verbe de Dieu condescendit à
S'unir à notre nature séparée de Dieu et divisée contre elle-même par l'amour égoïste de soi
afin de la ramener à l'unité, de faire régner entre les hommes l'union harmonieuse de la charité
fraternelle et de leur ouvrir la voie de l'union avec Dieu car Dieu est Amour (I Jean 4:16).
* A la suite d'une confusion les Synaxaires commémorent la Translation des Précieuses Reliques de Saint
Maxime le 13 août alors qu'il s'agit de la date de son Endormissement. La mémoire du 21 janvier a peut-être été
placée là pour ranger le Confesseur dans la série des grands Docteurs commémorés pendant le mois de janvier.
Il est encore commémoré le
20 septembre avec Saint
Martin.
Après avoir passé ainsi
une dizaine d'années
dans l'Hésychia, il
s'installa avec son
disciple Anastase dans
le petit Monastère de
Saint-Georges à
Cyzique et commença
à rédiger ses premières
oeuvres : des traités
ascétiques sur la lutte
contre les passions, sur
la prière, sur
l'impassibilité et sur la
Sainte Charité. Mais
en 626 l'offensive
conjuguée des Avars et
des Perses sur
Constantinople qui
devait être repoussée
grâce à l'Intervention
Miraculeuse de la
Mère de Dieu*
contraignit les Moines
à se disperser. Un
nouveau mode de vie
s'ouvrait pour Saint
Maxime : l'errance. Il
lui fallait désormais
porter témoignage de
la Charité Divine par
sa conduite et ses écrits dans un monde byzantin au bord de la catastrophe à la suite des
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invasions perses. Il séjourna quelque temps en Crète où il commença le combat pour la Foi
orthodoxe en affrontant des théologiens monophysites, passa en Chypre et parvint finalement
à Carthage en 632 où il se rangea sous la direction spirituelle de Saint Sophrone, grand
connaisseur de la tradition monastique et Théologien renommé pour son Orthodoxie et qui
séjournait au Monastère d'Eukrata avec d'autres Moines réfugiés de Palestine après la prise de
Jérusalem par les Perses.
* C'est à l'occasion de ce Miracle qu'a probablement été composé l'Hymne Acathiste à la Mère de Dieu. Il est
commémoré le cinquième samedi du Grand Carême ou Samedi de l'Acathiste.
Pendant cette période (626-634) avant de s'engager dans la lutte pour la Foi, Saint Maxime
put approfondir comme nul autre avant lui la Doctrine de la déification en exposant les
fondements philosophiques et théologiques de la spiritualité orthodoxe. En de profonds et
difficiles traités sur les passages obscurs de l'Ecriture Sainte, sur les difficultés de Saint Denys
l’Aréopagite et Saint Grégoire le Théologien (de Naziance) et sur la Divine Liturgie, il dresse
une grandiose synthèse théologique selon laquelle l'homme, placé par Dieu dans le monde
pour être le Prêtre d'une liturgie cosmique, est appelé à rassembler les raisons (logoi) de tous
les êtres pour les offrir au Verbe Divin, leur Principe, en un dialogue de libre Amour de sorte
qu'en accomplissant le dessein pour lequel il a été créé, son union à Dieu, il amène aussi
l'univers entier à sa perfection dans le Christ, le Dieu-Homme.
Depuis son accession au trône, Héraclius s'était efforcé de réorganiser l'empire byzantin
ébranlé et de préparer la contre-offensive contre les Perses par une série de réformes
administratives et militaires et surtout de rétablir l'unité des Chrétiens pour éviter que les
monophysites ne se tournent vers les Perses ou vers les Arabes. Le patriarche Serge de
Constantinople avait été chargé par l'empereur de trouver à cette fin une formule dogmatique
de compromis susceptible de satisfaire les monophysites sans renier le Concile de
Chalcédoine ; il proposa la doctrine du monoénergisme selon laquelle la Nature humaine du
Christ serait restée passive et neutre, Son Energie propre ayant été absorbée par l'Energie du
Verbe de Dieu. En fait, il ne s'agissait que d'un monophysisme déguisé où on remplaçait le
terme nature par celui d'énergie. En 630, l'empereur nomma Cyrus de Fasis patriarche
d'Alexandrie avec la mission de réaliser l'union avec les monophysites particulièrement
nombreux en Egypte. Aussitôt l'union signée (633) alors que dans les tavernes d'Alexandrie le
peuple se vantait d'avoir gagné les Chalcédoniens à la cause monophysite, Saint Sophrone
éleva seul la voix pour défendre les deux Natures du Christ. Il se rendit à Alexandrie auprès
de Cyrus qui le renvoya à Constantinople vers Serge pour éviter une lutte ouverte. Après de
longues discussions sans résultat réel, Sophrone se vit interdire de soulever davantage le débat
sur les Natures et les Energies. Il regagna la Palestine où il fut accueilli par le peuple comme
le soutien de l'Orthodoxie et fut élu Patriarche de Jérusalem au moment même où les Arabes
envahissaient le pays et commençaient une série de conquêtes qui allaient plus que jamais
mettre l'empire en péril. Sitôt élu, Saint Sophrone publia une lettre encyclique dans laquelle il
précisait que si chaque nature a son énergie propre, c’est bien une qu’est la Personne du Christ
mais deux sont Ses Natures et Ses Opérations (Energies).
Resté à Carthage pendant ce temps, Saint Maxime entrait discrètement dans la lutte
dogmatique pour soutenir son Père Spirituel et sans s'opposer à l'interdiction de parler des
deux Energies, il montrait avec finesse que "le Christ opère humainement ce qui est Divin par
Ses Miracles et Divinement ce qui est humain dans sa Passion Vivifiante." Mais quand en 638
Héraclius publia un édit (l'Ecthésis) confirmant l'interdiction de parler des deux énergies et
imposant à tous de confesser une seule volonté dans le Christ (Monothélisme), le Moine dut
sortir de sa réserve et passer désormais à la confession publique de la Vérité. Saint Sophrone
s’étant endormi la même année, Maxime était alors regardé par tous comme le porte-parole le
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plus autorisé de l'Orthodoxie et comme à l'époque de Saint Athanase ou de Saint Basile, le
soutien de la Vraie Foi dépendit alors d'un seul homme.
Dans une abondante correspondance adressée au Patriarche/Pape de Rome, au souverain et
aux personnages influents de l'empire et dans des traités d'une profondeur inégalée, Maxime
le Sage montrait que par un Amour et un respect infinis pour Sa Créature le Verbe de Dieu a
assumé la nature humaine dans toute son intégrité, sans rien altérer de sa liberté. Libre de
reculer devant la Passion, Il S'était soumis volontairement en tant qu'homme à la Volonté et
au Dessein Divin, nous ouvrant ainsi la Voie du Salut (Mat. 26:39) par la soumission et
l'obéissance. Parfaitement unie à l'absolue Liberté de Dieu dans la Personne du Christ, la
liberté humaine se trouvait ainsi restaurée dans son mouvement naturel vers l'union avec Dieu
et avec les autres hommes par la charité. Ce que l'expérience de la prière et de la
Contemplation lui avait permis d'entrevoir, Maxime pouvait désormais l'exposer en fondant la
doctrine de la déification de l'homme sur la théologie de l'Incarnation. Nul autre Père de
l'Eglise n'avait jusque là poussé aussi loin l'examen de la liberté humaine et de son union avec
Dieu dans la Personne du Christ comme chez les Saints. Avec Saint Maxime, la Doctrine
orthodoxe de l'Incarnation trouve son exposé le plus complet plus tard et il ne restera plus à
Saint Jean Damascène qu'à la présenter de manière plus accessible pour la livrer aux
générations à venir comme une tradition immuable.
Serge de Constantinople s'endormit lui aussi en 638 et Pyrrhus le nouveau patriarche se fit le
promoteur ardent de la nouvelle hérésie. Cependant et malgré les pressions, une grande partie
des Chrétiens résistait à l'application du décret impérial et un peu avant de mourir (en 641),
Héraclius dut reconnaître l'échec de sa politique religieuse. Tombé en disgrâce au moment de
la succession, Pyrrhus s'enfuit en Afrique et affronta Saint Maxime à Carthage dans une
dispute publique sur la Personne du Christ (645). Exposant le Mystère du Salut avec une
argumentation d'une rigueur infaillible, le Saint réussit à faire reconnaître ses erreurs au
patriarche qui proposa finalement d'aller en personne à Rome pour jeter l'anathème sur le
monothélisme devant le tombeau des Saints Apôtres. Toutefois, peu après, il retourna à son
vomissement et s'enfuit à Ravenne. Le Pape Théodore l'excommunia aussitôt et condamna
pour hérésie Paul son successeur sur le trône de Constantinople. En réaction contre cette
intervention du Pape et craignant qu'une rupture ouverte avec Rome n'aggravât la situation
politique devenue plus que jamais précaire à la suite de la conquête de l'Egypte par les
Arabes, l'empereur Constant II (641-668) publia le Typos (648) qui interdisait à tout Chrétien
de discuter des deux Natures et des deux Volontés sous peine de châtiment sévère. On
commença alors à poursuivre et à persécuter les Orthodoxes, surtout les Moines et amis de
Saint Maxime. Celui-ci rejoignit à Rome le nouveau Pape Martin Ier qui était fermement
décidé à soutenir la Vraie Foi et il fut l'inspirateur du Concile du Latran (649) qui condamna
le monothélisme et rejeta l'édit impérial. Irrité au plus haut point contre cette résistance,
l'empereur envoya alors un exarque à Rome à la tête d'une armée (653). Ils arrêtèrent le Pape
malade et impotent, le conduisirent au prix de mille sévices à Constantinople où il fut jugé
comme un criminel outragé publiquement et de là fut conduit en exil à Cherson où il naquit au
Ciel dans des conditions charnelles des plus lamentables en septembre 655.
Quant à Saint Maxime, il avait été arrêté un peu avant Martin avec son fidèle disciple
Anastase et un autre Anastase, Apocrisaire (Légat) du Pape. Il avait attendu en prison de longs
mois avant de comparaître devant le tribunal qui avait si odieusement condamné le Saint
Prélat. On voulait présenter le jugement du chef de l'Orthodoxie comme un procès politique;
aussi l'accusa-t-on de s'être élevé contre le pouvoir impérial et d'avoir favorisé la conquête de
l'Egypte et de l'Afrique par les Arabes puis on l'accusa d'avoir semé la division dans l'Eglise
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par sa Doctrine. Fixé en Dieu et avec charité pour ses ennemis, le Saint répondait avec un
calme impassible aux calomnies et se défendant de ne confesser aucune doctrine particulière,
il se déclarait prêt à rompre la communion avec tous les Patriarcats et même à mourir plutôt
que de jeter le trouble dans sa conscience en trahissant la Foi. Condamné à l'exil, il fut conduit
à Byzia (Thrace), son disciple Anastase à Perbéris et l'autre Anastase à Mésembria dans le
dénuement le plus complet mais sans perdre leur joie de souffrir ainsi pour le Nom du
Seigneur dans l'attente de la Résurrection.
Ayant appris au cours de son procès que le nouveau pape Eugène Ier était prêt à accepter une
formule de compromis supposant une troisième énergie dans le Christ, Saint Maxime écrivit
une lettre dogmatique grâce à laquelle le peuple de Rome se révolta et poussa le Pape à se
passer de l'accord impérial pour se faire consacrer. Comprenant alors qu'il ne pourrait pas
soumettre les Orthodoxes avant d'avoir gagné Maxime, l'empereur envoya vers lui l'évêque
Théodose et deux habiles courtisans. Les souffrances de l'exil et le long séjour en prison
n'avaient en rien fait perdre à Maxime sa maîtrise de soi. Il repoussa sans peine tous leurs
arguments, exposa de nouveau la Doctrine orthodoxe et termina en exhortant avec larmes
l'empereur et le patriarche à se repentir et à revenir à la Vraie Foi. Pour toute réponse, les
envoyés du souverain se jetèrent sur lui comme des bêtes sauvages, l'accablèrent d'injures et
le couvrirent de crachats.
Transféré à Perbéris, Saint Maxime resta enfermé six ans avec Anastase jusqu'à leur nouveau
procès en 662 devant le patriarche de Constantinople et son synode. On lui demanda : "De
quelle Eglise es-tu donc : de Constantinople? de Rome? d'Antioche? d'Alexandrie? de
Jérusalem? Car voici que toutes sont unies à nous." Le Confesseur répondit : "L'Eglise
catholique [=universelle, celle qui renferme à elle seule l'universalité entière de la Vérité de
Dieu Révélé], c'est la droite et salutaire Confession de la Foi dans le Dieu de l'univers."
Menacé de la peine capitale, il répliqua : "Que ce que Dieu a déterminé avant tous les siècles
trouve en moi le terme qui lui rende la Gloire qu'Il a avant tous les siècles!" Après les avoir
maudits et injuriés, le tribunal ecclésiastique les livra, lui et ses compagnons, au préfet de la
ville qui les condamna à la flagellation et leur fit couper les organes de leur Confession : la
langue et la main droite. Après les avoir promenés à travers la ville tout ensanglantés, il les fit
incarcérer dans des forteresses séparées dans le lointain Caucase, à Lazique. C'est là qu'à l'âge
de quatre-vingt deux ans, le 13 août 662, Saint Maxime fut définitivement uni au Verbe de
Dieu qu'il avait tant aimé et dont il avait imité la Passion Vivifiante par la Confession de Foi
et le martyre. On raconte que chaque nuit trois lampes, symbole de la Sainte Trinité,
s'allumaient d'elles-mêmes au-dessus de son tombeau.
ou
http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Philocalie/maxime.html
L'oeuvre de Maxime comporte quelque quatre-vingt dix ouvrages majeurs. Retenons ses
"Opuscula theologica et polemica ad Marinum" - "Opuscules théologique et polémiques" -,
vers 640, ses "Ambiga," qui relèvent des "ambiguïtés" dans l'oeuvre de Saint Grégoire de
Nazianze et datent de 628 à 630, ses nombreuses "Scholia" sur l'oeuvre du pseudo-Denys et
enfin, ses "CD capita de caritate" - "Quatre cents chapitres sur l'Amour."
Paradoxalement, Maxime ne parle qu'assez peu de la prière, au moins de manière explicite
dans ce que la Philocalie a retenu de lui.
Citations des "centuries sur l'Amour."
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I-10. Quand, par le désir ardent de l'Amour, l'intelligence émigre vers Dieu alors elle ne sent
absolument plus aucun des êtres. Tout illuminée par la Lumière Infinie de Dieu, elle est
insensible à tout ce qu'Il a créé, de même que l'oeil ne voit plus les étoiles quand le soleil se
lève.
I-11. Toutes les vertus aident l'intelligence à parvenir au Désir Ardent de Dieu mais plus que
toutes la prière pure. Par cette prière, s'élevant vers Dieu comme sur des ailes, l'intelligence se
dégage de tous les êtres.
I-88. Quand jamais au moment de la prière, aucune pensée du monde ne vient plus troubler
l'intelligence, sache alors que tu n'es plus hors des frontières de l'impassibilité.
II-1. Celui qui véritablement aime Dieu, celui-là aussi prie sans se laisser nullement distraire.
Et celui qui prie sans se laisser nullement distraire, celui-là aussi véritablement aime Dieu.
Mais il ne prie pas sans se laisser distraire, celui qui a l'intelligence attachée à quelqu'une des
choses terrestres.
II-6. Il existe deux très hauts états de la prière pure. L'un est donné aux actifs, l'autre aux
contemplatifs. L'un naît de la Crainte de Dieu et de la bonne espérance. L'autre naît de l'Éros
Divin et d'une extrême purification. On reconnaît la première mesure à ces signes : quand
l'intelligence se recueille hors de toutes les pensées du monde comme si Dieu Lui-même était
près d'elle - et Il l'est en effet-, elle prie sans se laisser distraire ni troubler. Et on reconnaît la
seconde mesure à ceci : dans l'élan même de la prière, l'intelligence est ravie par la Lumière
Infinie de Dieu, elle perd tout sentiment d'elle-même et ne sent plus du tout aucun autre être,
sinon Celui-là seul Qui, par l'Amour, opère en elle une telle illumination. Alors, portée vers
les Raisons de Dieu, elle reçoit des images de Lui pures et claires.
II-35. Bien des choses que font les hommes sont naturellement bonnes. Mais elles peuvent
aussi ne pas être bonnes à cause de leur motif. Ainsi le jeûne, les veilles, la prière, la
psalmodie, l'aumône et l'hospitalité sont naturellement des oeuvres bonnes. Mais quand elles
sont faites par vanité, elles ne sont pas bonnes.
II-61. Il est dit que tel est l'état le plus haut de la prière : l'intelligence quand elle prie, est hors
de la chair et du monde, hors de toute matière et de toute forme. Celui-là donc qui maintient
cet état sans faille, en vérité prie continuellement.
II-62. De même que le corps quand il meurt, se sépare totalement des choses du monde, de
même l'âme qui s'applique à demeurer en cet état très haut de la prière et qui meurt, se sépare
de toutes les pensées du monde. Car si elle ne meurt pas de cette mort, elle ne peut se trouver
et vivre avec Dieu.
III-11. À Dieu plaisent l'Amour, la chasteté, la Contemplation, la prière. Mais à la chair
plaisent la gourmandise, la débauche et ce qui les fait croître. C'est pourquoi ceux qui vivent
dans la chair ne peuvent plaire à Dieu. Mais ceux qui sont au Christ ont crucifié la chair avec
les passions et les convoitises.
III-50. Si nous aimons vraiment Dieu, par cet Amour même nous rejetons les passions. Or
aimer Dieu, c'est le préférer au monde, c'est préférer l'âme à la chair en méprisant les choses
mondaines et en se consacrant toujours à Dieu par la tempérance, par l'Amour, par la prière,
par la psalmodie et par ce qui s'ensuit.
III-87. L'humilité est une prière continuelle dans les larmes et les peines. Ne cessant d'appeler
Dieu au secours, elle ne permet à personne de se confier follement dans sa propre puissance et
sa propre sagesse ni de s'élever au-dessus des autres. Ce sont là les dures maladies de la
passion d'orgueil.
III-90. Si tu as du ressentiment contre quelqu'un, prie pour lui et tu empêcheras la passion
d'aller plus avant. Par la prière, tu soustrairas la tristesse au souvenir du mal qui t'a été fait.
Parvenu à l'Amour et à la bienveillance, tu effaceras complètement de l'âme la passion. Et si
un autre a du ressentiment contre toi, fais-lui du bien, sois humble, vis avec lui en paix et tu le
délivreras de la passion.
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IV-22. As-tu connu l'épreuve du fait de ton frère et la tristesse t'a-t-elle mené à la haine ? Ne
te laisse pas vaincre par la haine mais vaincs la haine par l'Amour. Voici comment tu
vaincras : en priant sincèrement Dieu pour lui, en faisant droit à sa défense ou même en
l'assistant pour le justifier, en considérant que tu es toi-même responsable de ton épreuve et en
la supportant avec patience jusqu'à ce que le nuage soit passé.
Citations extraites des "centuries sur la théologie."
V-80. Dès lors qu'il est dit que la prière du Juste peut beaucoup par son action, je sais qu'elle
agit selon deux modes. Elle agit selon un premier mode quand avec les oeuvres qu'ordonne le
Commandement, celui qui vient à Dieu lui porte cette prière, non comme la prière inerte et
inconsistante qui sort de la langue et n'est faite que de mots et du vain bruit de la voix mais
comme la prière active, vivante et animée par les oeuvres des Commandements. Car le
fondement de toute prière, c'est à l'évidence l'accomplissement des Commandements par les
vertus, (accomplissement) grâce auquel le Juste a en lui la prière puissante qui peut tout,
(prière) mise en oeuvre par les Commandements. Enfin la prière agit selon l'autre mode quand
celui qui désire la prière du Juste la met en oeuvre en redressant sa première vie et en
assumant cette prière puissante fortifiée par sa propre bonne conduite.
V-81. La prière du Juste ne sert à rien quand celui-ci fait appel à elle plus qu'aux vertus de
celui qui prend plaisir à ses fautes. Ainsi le grand Samuel, jadis, pleurait Saül coupable mais il
ne put apaiser Dieu car il ne reçut pas pour exaucer ses larmes, le redressement que devait
opérer le coupable. C'est pourquoi Dieu, détournant son serviteur de ses larmes insensées, lui
dit : "Jusqu'à quand pleureras-tu Saül ? Je l'ai rejeté pour qu'il ne règne plus sur Israël."
V-82. Le très compatissant Jérémie n'est pas non plus entendu quand il prie pour le peuple des
Juifs qui demeurait attaché à l'erreur des démons. Car il ne porte pas en lui pour donner de la
puissance à sa prière la conversion des Juifs athées revenus de leur erreur. C'est pourquoi, le
dissuadant de prier en vain, Dieu lui dit : "Ne prie pas pour ce peuple, ne demande pas pour
eux la pitié, ne supplie pas, ne viens plus vers moi intercéder pour eux : car je ne t'écouterai
pas."
V-83. Celui qui s'adonne au plaisir est vraiment d'une grande ignorance pour ne pas dire
vraiment fou s'il cherche le Salut par la prière des Justes et s'il demande le pardon de ceux
dans lesquels il se glorifie alors que par tous ses actes il se souille délibérément. Celui qui
désire la prière du Juste ne doit pas permettre qu'elle devienne inerte et immobile, si toutefois
il est vraiment poursuivi par la haine des démons malins. Mais il doit faire qu'elle soit active
et puissante, portée par les ailes de ses propres vertus pour qu'elle atteigne Celui Qui peut
accorder le pardon des fautes.
V-84. La prière du Juste peut beaucoup si elle est mise en oeuvre soit par le Juste qui la fait,
soit par celui qui la demande au Juste. Quand elle est mise en oeuvre par le Juste, elle lui
donne toute liberté auprès de Celui qui peut exaucer les demandes des Justes. Et quand elle est
mise en oeuvre par celui qui la demande au Juste, elle l'éloigne de sa première peine, en le
disposant à la vertu.
ou
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MAXIME LE CONFESSEUR
Opuscules théologiques et polémiques
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MAXIME LE CONFESSEUR, Opuscules théologiques et polémiques, Introduction par Jean-
Claude LARCHET, traduction et notes par Emmanuel PONSOYE, Paris, Éditions du Cerf,
“Sagesses chrétiennes”, 1998, 282 p.
Respectivement comme traducteur et comme commentateur, E. Ponsoye et J.-C. Larchet
poursuivent le grand projet de faire connaître à l’Occident l’oeuvre entière de Saint Maxime le
Confesseur. Les textes ici publiés, rédigés entre 626 et 649, sont une étape importante de ce
projet car “c’est dans cette collection que figurent ses oeuvres théologiques les plus
importantes, celles qui ont longtemps été retenues comme constituant son apport le plus
original” (p. 17). On saluera donc cet ouvrage comme un précieux apport à notre
connaissance du plus spéculatif des Pères orientaux.
Précisons d’emblée que sa lecture est difficile à la fois parce que Maxime s’exprime par
périphrases, que les concepts auxquels il recourt n’ont pas d’équivalent exact en français et
que la traduction ne nous épargne pas certaines lourdeurs qui auraient peut-être été évitables.
De plus, les thèmes abordés se croisent indéfiniment au sein de développements "circulaires"
plutôt que linéaires. Une longue introduction (cent pages) permet de surmonter certains de ces
obstacles. Après une courte biographie de l’auteur, elle offre une présentation détaillée des
vingt-sept petits traités traduits pour la première fois en français. Mais elle suppose bien
connue la problématique des deux Volontés Naturelles du Christ et exige une réelle familiarité
avec les concepts de la théologie byzantine. Il aurait peut-être été utile de cerner les enjeux de
la pensée de Maxime d’une manière qui les rende plus accessibles.
De fait, le concept moderne de volonté ne se prête pas aisément à la thèse que soutient
Maxime car il est très proche de celui de liberté et associé à la personne plutôt qu’à la nature;
en ce sens, l’idée d’une Volonté-liberté hypostatique du Christ n’est pas nécessairement
suspecte d’hérésie monothélite. Mais Maxime entend la volonté comme faculté ou "puissance
appétente de l’être à vivre selon la nature" (p. 112), ce qui impose d’affirmer la distinction de
deux Volontés en Christ, associées à ses deux Natures. Comment éviter que cette doctrine ne
penche, à l’inverse, vers un dualisme christologique de type nestorien? Sans entrer ici dans la
complexité du problème, nous croyons devoir attirer l’attention sur le concept de volonté
gnômique (ou : de libre choix) comme pouvant aider à exprimer l’unité personnelle des
Volontés Divine et Humaine du Christ.
Maxime voit dans la gnômè "une marque distincte déterminant non pas la nature mais
proprement la personne ou l’hypostase" (p. 219). Ne peut-on le dire, de façon tout à fait
éminente, du Verbe Incarné? J.-C. Larchet écrit que "l’Humanité du Christ n’est pas mue
comme la nôtre par le choix [...] Elle est mue seulement par la volonté naturelle" (p. 91). Cette
phrase est quelque peu discutable car Maxime lui-même admet que "notre propre libre choix
existe en Dieu Incarné par appropriation" (p. 123), étant assumé par l’Hypostase du Verbe.
N’est-ce pas cette Personne unique Qui "choisit" de sauver l’homme et engage chacun des
actes qui réalisent ce dessein? Il est vrai que cette volonté de choix est vécue par l’homme
pécheur comme oscillante et ambiguë, voire comme disposition "à n’en faire qu’à sa tête" (p.
195). Mais en Christ, elle se présente comme l’acte unique d’une décision personnelle stable
dont le secret est l’Obéissance au Père et dont le but est justement de rendre à l’homme sa
liberté perdue. Cette réflexion s’écarte peut-être de certains textes du Confesseur ou ici de son
commentateur (cfr. Opuscule XVI, p. 215s. et 59s.). Elle n’est pas pour autant incompatible
avec la pensée, toujours très nuancée, de Maxime. On sait que lui-même, tout en combattant
le monophysisme et le mono-énergisme, approuvait les formules unitaires de Cyrille sur
l’"Unique Nature du Verbe incarnée" ou du Pseudo-Denys sur l’"nique opération
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théandrique"… L’Incarnation demeure une crux interpretum pour la pensée humaine et la
distinction des Natures, en le Christ, doit toujours être rapportée à Son Unité Personnelle. Les
dialogues récents entre chalcédoniens et non-chalcédoniens ont permis de dissiper bien des
désaccords à ce sujet. Comment donc relire aujourd’hui l’oeuvre de Maxime le Confesseur en
admettant comme orthodoxe la foi de ces Eglises appelées autrefois monophysites et qui
ignorent le dogme des Deux Natures et celui des Deux Volontés? Ici encore, la question de
l’actualité de l’oeuvre de Maxime appelle une réflexion en profondeur.
L’Opuscule XI, en forme d’éloge de l’Église de Rome et de sa foi inébranlable et l’Opuscule
X qui déclare acceptable le Filioque en tant que celui-ci établit l’Unité d’essence dans la
Trinité mais sans faire du Fils la Cause du Saint-Esprit, sont, quant à eux, de précieux
documents historiques à verser au dossier du dialogue entre catholiques et orthodoxes. J.-C.
Larchet en fait l’objet de son livre sur Maxime le Confesseur, médiateur entre l’Orient et
l’Occident dont nous proposons une recension ci-après. Comme on le voit, par les questions
que son oeuvre soulève autant que par les réponses qu’elle propose (et qui ont été, rappelonsle,
authentifiées en 680 par le Sixième Concile Oecuménique), la pensée de Maxime le
Confesseur demeure un repère incontournable dans l’histoire du Christianisme. Au-delà des
querelles dogmatiques qu’elle a permis de dépasser, elle nous aide aujourd’hui à approfondir,
en Dieu et en l’homme, le mystère de la liberté.
Jean-Claude LARCHET
Maxime le Confesseur, médiateur entre l’Orient et l’Occident
Jean-Claude LARCHET, Maxime le Confesseur, médiateur entre l’Orient et l’Occident, Paris,
Éditions du Cerf, “Cogitatio fidei, n° 208”, 1998, 226 p.
En complément de son grand ouvrage sur La Divinisation de l’homme chez Maxime le
Confesseur, Jean-Claude Larchet rassemble ici trois études distinctes, touchant des points
particuliers de la pensée de Maxime. Ces trois chapitres ont en commun de toucher des points
sensibles du dialogue entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe (à laquelle appartient
l’auteur). D’où le titre choisi, qui déborde un peu le contenu du livre mais qui a le mérite
d’attirer l’attention !
1. Le premier chapitre concerne la question du Filioque. Il prend appui sur un texte important
des Opuscules théologiques et polémiques (récemment traduit, cfr. notre recension supra), qui
justifie la tradition théologique latine quant à la procession de l’Esprit-Saint en précisant en
quel sens le Filioque doit être compris : le Fils n’est pas cause de l’Esprit car celui-ci a dans le
Père la cause unique de sa procession éternelle mais l’Esprit-Saint provient du Fils en ce qu’Il
Se manifeste par Lui dans l’histoire du Salut. Comme on le voit, l’interprétation de ce texte
repose sur la distinction entre théologie et économie ou entre Procession (éternelle) et
provenance (historique). J.-C. Larchet examine les positions de cinq Pères latins (Hilaire,
Ambroise, Augustin, Léon le Grand et Grégoire le Grand) ainsi que celle de Cyrille
d’Alexandrie pour conclure qu’à part certaines expressions ambiguës d’Augustin, toutes ces
pensées s’accordent avec celle de Maxime. L’analyse est bien conduite, les conclusions que
l’on ne peut reprendre ici en détail, sont convaincantes. Une question, toutefois, demeure. Si
"l’économie révèle la théologie," selon l’adage classique, la Manifestation de l’Esprit dans le
temps ne doit-elle pas être vue comme manifestation de Sa Procession Eternelle elle-même?
Dans cette mesure, le fait que l’Esprit "provienne" du Christ ressuscité n’exprime-t-il pas
quelque chose de son lien d’origine au Fils Eternel? Notons cependant que dans l’histoire du
Salut, l’Action de l’Esprit ne suit pas seulement celle du Fils mais aussi la précède, c’est-à17
dire la prépare (l’Esprit "a parlé par les Prophètes") et dans le Mystère de l’Incarnation, la
conditionne (le Fils est "conçu de l’Esprit-Saint").
Double lien donc du Fils et de l’Esprit dans l’histoire : il s’agirait d’en rendre compte
également dans la Trinité Eternelle. Il reste donc place pour une réflexion qui, en prenant
pleinement appui sur la Révélation et dans le prolongement de la pensée des Pères et en
fidélité aux traditions théologiques de l’Orient et de l’Occident, continue d’explorer les
profondeurs du mystère trinitaire. Le travail de J.-C. Larchet contribue à faire avancer cette
réflexion; puisse-t-elle aider les Églises à retrouver la confiance qui était celle de Maxime, en
une Foi Unique et commune (malgré des expressions diverses) à ce Mystère.
2. Le deuxième chapitre traite du péché originel ou plutôt "ancestral" et de ses conséquences.
A la suite de Maxime et de l’ensemble de la tradition orientale, l’auteur prend ses distances
par rapport à l’idée de culpabilité héréditaire : "Les hommes ne sont responsables et coupables
que des péchés qu’ils ont commis personnellement" (p. 103). On en conviendra volontiers,
malgré ce qu’un augustinisme radical a pu affirmer par la plume de Pascal. Mais à vrai dire,
Maxime n’est pas très éloigné du pessimisme d’Augustin car l’un et l’autre voient l’humanité
irrésistiblement entraînée au mal suite à la faute d’Adam et focalisent sur la sexualité les
conséquences et la transmission de cette tendance. Maxime reprend ici l’idée de Grégoire de
Nysse selon laquelle la différenciation sexuelle et l’engendrement sont l’effet du péché : aux
origines "un mode d’engendrement non sexuel […] devait permettre à l’humanité de se
reproduire” (p. 80). Adam, créé impassible, "n’éprouvait ni plaisir ni douleur sensibles." Or
l’union sexuelle s’accompagnant de plaisir, l’homme ainsi conçu doit en payer le prix : "La
mort est condamnation de la nature qui a eu la jouissance pour inaugurer sa genèse" (p. 84)
[un érudit nous signale à ce sujet qu’une citation des Questions à Thalassios, p. 119, semble
fautive : en PG 90, 632A (et non 636), le texte dit "s’établit évidemment père de Vie
Eternelle" et non point "mère de mort et de corruption;" quoi qu’il en soit, le sens de ce
passage est obscur]. On reste étonné que J.-C. Larchet ne marque pas de recul par rapport à
cette vision foncièrement négative de la sexualité. Sans ironiser sur le fait que la conception in
vitro pourrait apparaître comme permettant une "procréation sans jouissance," avouons que
l’opinion de Maxime paraît relever davantage d’un platonisme mal assumé que de la
Révélation judéo-chrétienne comme telle. Sur ce point, la pensée de Maxime n’a ni rôle
médiateur (elle accentue une dérive au lieu de la corriger) ni valeur normative. La Tradition
chrétienne n’a d’ailleurs pas authentifié son point de vue.
3. Le troisième chapitre traite de la primauté romaine. Le dossier historique établi par l’auteur
et en particulier le XIIe Opuscule théologique et polémique, montre l’honneur en lequel
Maxime tient le siège de Rome et l’autorité qu’il lui reconnaît "sur toutes les Saintes Églises
de Dieu qui sont sur toute la surface de la terre" (p. 141). Ce témoignage analysé par des
auteurs tels A. Riou et J.-M. Garrigues, est vu comme une reconnaissance explicite de la
primauté telle qu’elle s’exerce dans l’Église catholique. J.-C. Larchet s’oppose à cette
interprétation qu’il juge suspecte de "faire dire à Maxime autre chose que ce qu’il dit" (p.
171). Les objections fusent : l’hommage de Maxime est lié à une situation historique dans
laquelle il cherche l’appui du pape (p. 180); l’autorité de l’Église de Rome "n’était pas alors
conçue en termes de pouvoir" (p. 147); le siège romain n’a cette autorité que dans la mesure
où il professe la Vraie Foi (p. 186)… Bref, "l’Église catholique est celle qui confesse la Foi
orthodoxe" (p. 161), formule dont le sens actuel pour l’auteur, ne fait pas de doute.
On échappe difficilement à l’impression que J.-C. Larchet s’efforce de minimiser un
témoignage qui n’est pas favorable à ses convictions. Mais il serait trop facile de le suspecter
de partialité parce que son analyse ne rejoint pas le point de vue catholique : en vérité, il est
18
précieux que des historiens de diverses confessions étudient de près les conditions dans
lesquelles la primauté romaine s’est exercée au premier millénaire. Jean-Paul II, on le sait,
s’est montré ouvert à des ajustements de sa fonction qui tiendraient compte de la tradition
orientale. Aussi les réserves que nous avons émises doivent-elles être entendues comme un
appel à poursuivre ensemble la réflexion théologique et ecclésiologique. Maxime le
Confesseur est pour cela mieux qu’un médiateur : il est un témoin de l’Église indivise.
MAXIME LE CONFESSEUR
Questions et difficultés (Quaestiones et dubia)
MAXIME LE CONFESSEUR, Questions et difficultés (Quaestiones et dubia), Introduction
par Jean-Claude Larchet, traduction par Emmanuel Ponsoye, Paris, Éditions du Cerf,
“Sagesses chrétiennes”, 2000, 188 p.
Il s’agit d’une oeuvre de jeunesse, rédigée au monastère de Constantinople où Maxime vivait
avant son départ pour l’Afrique du Nord (626). L’éditeur du texte dans la Patrologie de Migne
ne connaissait que soixante-dix-neuf de ces Questions; la découverte d’un manuscrit du
dixième siècle a permis d’en ajouter cent soixante autres; le recueil complet est ici traduit
pour la première fois.
La plupart des Questions concernent des versets énigmatiques de l’Ancien Testament,
auxquels Maxime donne un sens allégorique en rapport avec la vie spirituelle. Savoureux
commentaires inventifs et parfois discrètement ironiques qui ne prétendent évidemment pas
livrer la signification exacte des textes étudiés mais en tirent parti pour édifier. Maxime s’y
montre familier de la symbolique des nombres qu’il utilise souvent et de l’exégèse
origénienne dont il s’inspire constamment. Mais il est avant tout héritier de la grande tradition
monastique et patristique : la spiritualité évagrienne revue et corrigée par l’Hésychasme
byzantin, les écrits des Pères cappadociens, spécialement de Grégoire de Nazianze, affleurent
partout en ces pages.
Outre les questions à caractère scripturaire, le texte aborde des sujets très variés : Pourquoi
dit-on que certains Saints ont eu de la tristesse? Peut-on trouver une démonstration naturelle
de la Trinité? Que signifie le mot gastrimargie? Certaines questions délicates sur
l’apocatastase (p. 42), l’ignorance du Christ (p. 175), le lien du Fils et de l’Esprit (p. 173),
sont commentées dans l’Introduction.
La brièveté des réponses de Maxime, souvent données en quelques lignes, fait le charme de ce
livre qui s’il ne fait pas partie des oeuvres essentielles du Confesseur, est l’un des plus
accessibles. On le recommandera volontiers à titre introductif voire "récréatif."
D. VIGNE
source: MAXIME LE CONFESSEUR - BLE - Bulletin de Littérature Ecclésiastique - Institut
Catholique Toulouse
ou
A mighty spiritual giant who was broken by nothing and no one, and whose image does not
fade with time, Venerable Maximos the Confessor is a faithful indicator, even till now, of
how one may follow after Christ by that path by which he himself so faithfully followed the
Lord.
19
St. Maximos the Confessor was born in 580, a citizen of Constantinople and a nobleman. He
became a high-ranking courtier at the court of the Byzantine Emperor Heraclius, and later
became a monk and the abbot of a monastery not far from the capital. He was the greatest
defender of Orthodoxy against what was called the Monothelite heresy, which developed
from the heresy of Eutyches, i.e., as Eutyches asserted that there is only one nature in Christ,
so the Monothelites asserted that there is only one will in Him - the Divine. This heresy was
diametrically opposed to the long accepted Orthodox doctrine that Christ had two wills - the
Divine and the human. St. Maximos resisted this assertion and found himself in opposition to
both the Emperor and the Patriarch. Emperor Constans II, the successor to the Emperor
Heraclius, issued his infamous "Typus" Declaration, formally accepting the Monothelite
teaching as official dogma.
But St. Maximos was fearless and persevered to the end in proving that there are in the Lord
two wills and also two natures. By his efforts, one Council in Carthage and one in Rome
stood firm, and both these Councils anathematized the Monothelite teaching. St. Maximos'
sufferings for Orthodoxy went beyond description: he was tortured by hierarchs, spat upon by
the masses, beaten by soldiers, persecuted, imprisoned, until finally, with his tongue cut out
and one hand cut off, to keep him from speaking or writing, he was condemned to exile for
life in Skhimaris. But his faithful assistant, St. Anastasios, continued his work of writing in
defence of Orthodoxy after these events.
A profound theologian of his time and a strict defender of Orthodoxy, Maximos successfully
demonstrated the incorrectness of the Monothelite heresy, for the enemies of the church
persecuted him many times.
Venerable Maximos' arguments in behalf of Orthodoxy were so powerful that, after a public
debate on the faith with Pyrrhus, the Monothelite Patriarch of Constantinople, the latter
renounced the heresy in 645.
The heretics often went from urging and appealing Maximos, to threatening, abusing and
beating him. Venerable Maximos was sent into exile several times and called back to
Constantinople each time. On one occasion, St. Maximos was called back, and the imperial
grandees, Troilus and Sergius, subjected him yet again to interrogation. They began to accuse
St. Maximos of pride for esteeming himself as the only Orthodox who would be saved and for
considering all others to be heretics who would perish.
To this the saint replied, "When all the people in Babylon were worshipping the golden idol,
the Three Holy Youths did not condemn anyone to perdition. They did not concern
themselves with what others were doing, but took care only for themselves, so as not to fall
away from true piety. In precisely the same way, Daniel also, when cast into the den, did not
condemn any of those who, in fulfilling the law of Darius, did not want to pray to God; but he
bore in mind his duty, and desired rather to die than to sin and be tormented by his conscience
for transgressing God's Law. God forbid that I, too, should condemn anyone, or say that I
alone am being saved. However, I would sooner agree to die than, having apostatized in any
way from the right faith, endure the torments of my conscience."
Then Troilus and Sergius pointed out to St. Maximos that the whole Christian world
recognized the Monothelite Patriarch of Constantinople as legitimate, that all the Eastern
Patriarchs and their locum tenentes were in communion with him, and that the plenipotentiary
20
representatives of the Roman Pope would serve with the Patriarch and commune with him.
Thus, he was the only one remaining in the whole world who did not recognize the Patriarch.
The St. answered, "If even the whole universe should begin to commune with the Patriarch, I
will not commune with him. For I know from the writings of the holy Apostle Paul that the
Holy Spirit will give over to anathema even the angels, if they should begin to preach any
other gospel, introducing anything new."
Venerable Maximos remained unshaken in his religious convictions. Finally, they cut off his
right hand and tongue, so that he could not proclaim or defend the truth, either by word or
pen. They then dispatched him to confinement in Lazov, a region of Mingrelia in the
Caucasus. Here his faithful assistant St. Anastasios continued his work of writing in defense
of Orthodoxy. Venerable Maximos died on August 13, 662, foreknowing his approaching
death.
ou
St. Maximos was a true defender of Orthodoxy against the Monothelite heresy, which was
opposed to the long accepted Orthodox doctrine that Christ had two natures - the Divine and
the human. This left St. Maximos opposed to both the Emperor and the Patriarch, which was
not a concern to him since he fearless and determined to prove that the two wills did in fact
exist. For this he was criticized and ridiculed as well as tortured by hierarchs, spat upon by
the people, beaten by soldiers, persecuted, imprisoned, until finally, with his tongue cut out
and one hand cut off, to keep him from speaking or writing, he was condemned to exile for
life. St. Maximos refused to give up his beliefs and finally, his right hand and tongue were
cut, so that he could not proclaim or defend the truth, either by word or pen, however his
faithful assistant St. Anastasios continued his work of writing in defence of Orthodoxy.
Venerable Maximos the Confessor is a faithful indicator, even until now, of how one may
follow after Christ by that path by which he himself so faithfully followed the Lord and
upheld the truth.
Jennifer Wihbey
SAINT EVÊQUE PUBLIUS D'ATHENES (+180)
Denys l'Evêque de Corinthe, nous apprend que Saint Publius succéda à Denys l'Aéropagite
dans l'Eglise d'Athènes et nous lisons dans Eusèbe (Hist. eccl. liv. 4, ch. 22) et dans Saint
Jérôme (Viris illustribus) qu'il fut remplacé lui-même par Quadratus. Selon quelques-uns, ce
Publius serait le fils de ce magistrat de l'Île de Malte que Saint Paul guérit de la dysenterie.
SAINT MEINRAD DE REICHENAU (+861)
Voilà plus de dix siècles que l'on vénère à Einsiedeln en Suisse, au canton de Schwytz, "la
Mère de Dieu des Ermites," un don fait par la petite-fille de Charlemagne à son cousin le
Saint Ermite Meinrad qui vivait là depuis de longues années. Après avoir fait ses études des
belles-lettres qui introduisaient à la lecture de l'Ecriture Sainte, il partit mener la vie
érémitique. Peu à peu et comme toujours, la Sainteté attire les pèlerins qui purent ainsi
vénérer la Sainte Mère de Dieu en ce sanctuaire. Un soir, deux garçons de mauvaise vie
demandèrent à Saint Meinrad l'hospitalité. Il les logea et les nourrit. Le lendemain matin, il
célébra la Divine Liturgie et c'est là que les deux hommes l'assassinèrent, pensant trouver
beaucoup d'argent. Ils ne trouvèrent aucun trésor car Saint Meinrad n'acceptait jamais d'argent
21
de la part des pèlerins.
St. Eugène de Trébizonde
SAINTS MARTYRS EUGENE, CANDIDUS, VALERIAN ET AQUILA A TREBIZONDE
(+303)
The Holy Martyrs Eugene, Candidus, Valerian and Aquila suffered for their faith in Christ
during the reign of Diocletian and Maximian (284-305), under the regimental commander
Licius. Valerian, Candidus and Aquila had hidden themselves away during the time of the
persecution in the Granezond hills, preferring life among the wild beasts over living with the
pagans. But there also there were soon found and brought to Granezond. For their bold and
steadfast confession of faith in Christ the holy Martyrs were whipped with ox thongs, cut at
with iron, and then had salt poured on their wounds which then were scorched with fire.
Several days later Saint Eugene was also arrested, and subjected to the same tortures. After
the tortures they threw the four Martyrs into a red-hot oven; when they emerged from it
unharmed, they were beheaded. The Saints accepted a Martyr's death towards the end of the
III Century.
SAINT HIÉROMARTYR FRUCTUEUX L'EVÊQUE DE TARRAGONE ET SES
COMPAGNONS, LES SAINTS MARTYRS AUGURE ET EULOGE (+ 259)
Durant la persécution de l'empereur Gallien, ils furent d'abord jetés en prison puis condamnés
à être brûlés vifs. Quand leurs liens furent consumés, ils se mirent à prier les bras en Croix et
c'est ainsi qu'ils terminèrent leur martyre.
SAINT EVÊQUE EPIPHANE DE PAVIE (+496)
Evêque de Pavie en Italie auquel ses diocésains décernèrent de son vivant les titres de
"pacifique," "gloire de l'Italie" et "lumière des Evêques." Il connut la période troublée des
invasions de Théodoric et d'Ordoacre et travailla avec ardeur à réparer les brèches que tant de
troubles avaient faites dans l'Eglise et dans la vie paisible du petit peuple.
22
SAINT MARTYR NÉPHYTES DE NICÉE (+305)
The Holy Martyr Neophytes, a native of the city of Nicea, was raised by his parents in strict
Christian piety. For his virtue, temperance and unceasing prayer, it pleased God to glorify
Saint Neophytes with the gift of wonderworking, while the Saint was yet but a lad! Like unto
Moses, the holy lad brought forth water from a stone of the city wall and gave this water to
those suffering thirst. In answer to the prayer of the mother of Saint Neophytes, seeking that
the Will of God concerning her son might be revealed to her, a white dove miraculously
appeared, and announced about the salvific path awaiting him. The Saint was led forth from
his parental home by this dove and brought to a mountain cave, which served as a sheltering
den for a lion. The lad dwelt there until his fifteenth year, leaving it but once to bury his
parents and distribute their substance to the poor.
During the time of the persecution by Diocletian (284-305), he voluntarily appeared in Nicea
and boldly began to denounce the impiety of the pagan faith. The enraged persecutors
suspended the Saint on a tree, they whipped him with ox thongs and cut at his body with iron.
Then they threw him into a red-hot oven, but the holy Martyr remained unharmed, spending 3
days and 3 nights in it. The torturers, not knowing what more to do with him, decided to kill
him. One of the pagans thrust a spear into his chest, and the Saint expired to the Lord in his
16th year of life, somewhere in the years 303-305, at Nicea.
SAINT MARTYR PATROCLE DE TROYES (+270-275) 21 janvier (Occident) – 17 août (Orient)
Saint Patrocle vécut au troisième siècle sous l'empereur Aurélien (270-275). Natif de la ville
de Tricassinum à présent Troyes en Champagne, il y menait une Vie Pieuse et Chrétienne : il
aimait prier, lire les Saintes Ecritures, jeûner et être charitable envers les nécessiteux. Pour
cela, le Seigneur lui accorda le don d'accomplir des Miracles.
L'empereur convoqua Saint Patrocle et lui ordonna d'adorer les idoles, lui promettant grands
honneurs et richesses. Le Saint méprisa le culte idolâtre en disant que l'empereur lui-même
n'était qu'un mendiant.
"Comment peux-tu m'appeler, moi, l'empereur, un mendiant?" demanda Aurélien. Le Saint
répondit : "Tu possèdes nombre de trésors terrestres mais tu n'as aucun Trésor Céleste. C'est
pourquoi puisque tu ne crois pas en Jésus-Christ et en la vie future, tu ne recevras pas la
bénédiction du Royaume Eternel. Dès lors, tu es pauvre."
Aurélien le condamna à être décapité par l'épée. Les soldats l'amenèrent sur les rives de la
Sequanum (Seine) mais soudain leurs yeux furent aveuglés et Saint Patrocle traversa le fleuve
en marchant sur l'eau et commença à prier sur la colline sur l'autre rive. Reprenant leurs
23
esprits, certains soldats furent émerveillés de la disparition du Martyr et glorifièrent Dieu mais
d'autres attribuèrent le Miracle à de la magie.
Une païenne montra aux soldats où se trouvait Saint Patrocle, sur l'autre rive. Ils traversèrent
et tuèrent le Martyr. Son corps fut enseveli de nuit par le Prêtre Eusèbe et le Diacre Libère.
ou
http://homepage.mac.com/thm72/orthodoxievco/ecrits/vies/Martyrs/janvier/patrocle.htm
St Néophyte Martyr à Nicée (vers 305).-St Zosime l'Evêque de Syracuse en Sicile (662).-Sts
Eugène, Valérien, Candide et Aquilas de Trébizonde-Ste Agnès vierge, martyre à Rome sous
Dioclétien (vers 304)-Sts 40 Martyrs de Tyr-St Néophyte de Vatopédi (Athos)-St Maxime le
Confesseur, Moine qui souffrit les pires tourments pour avoir défendu l'Orthodoxie contre le
monothélisme (662)-Mémoire de tous les Martyrs qui sont morts pour la foi orthodoxe depuis
le temps du premier-Martyr Etienne jusqu'à nos jours -St Publius, premier Evêque de Malte
(?) puis Evêque d'Athènes (?), Martyr sous Trajan (vers 112). -Sts Hermes et Soluteur,
Martyrs en Afrique. -Ste Brigitte de Kilbride (Irlande, VIème siècle). -Sts Fructueux l'Evêque,
Augure et Euloge, Diacres, Martyrs à Tarragone (Espagne) sous Valérien (259). -St Patrocle,
Martyr à Langres en Bourgogne (vers 259 ou vers 275). Sts Eugène, Valérien, Candide et
Aquilas, Martyrs à Trébizonde lors de la persécution de Dioclétien (vers 303)-St Apollonios
l'Anachorète (IVème siècle). -L'Icône de la Mère de Dieu "Du Fondateur" ("Ktitorskaïa" ) ou
"De l'Autel" ("Altarnitsa") (IVème siècle). -Synaxe de la Ste Irène dont l'église, construite par
St Marcien se trouvait au bord de la mer. -St Epiphane l'Evêque de Pavie (496). -St Lawdog
(Pays de Galles, VIème siècle). -St Vimin l'Evêque en Ecosse (VIème siècle). -St Aptat
l'Evêque de Metz (VIIème siècle). -Ste Mildgithe, vierge en Angleterre (vers 676). -St Avit II
l'Evêque de Clermont qui eut St Bonnet pour coadjuteur (vers 689). -L'Icône de la Mère de
Dieu de Vatopédi, "De la joie" ("Otrada") ou "De la consolation" ("Outiechenie") (807). -St
Meinrad, issu de la famille de Hohenzollern (dont une branche donna les rois de Roumanie de
1866 à 1947 et une autre branche les empereurs d'Allemagne de 1871 à 1918), admirateur des
écrits de St Jean Cassien, fondateur du Monastère de Notre-Dame-des-Ermites (Einsiedeln) en
Suisse, assassiné par des brigands (861 ou 863). -St Maxime le Grec, originaire d'Arta, ancien
compagnon de Savonarole à Florence puis Moine de Vatopédi au Mont Athos puis traducteur
et confesseur en Russie (Sergiev Possad, 1556). -St Elie, Prêtre, Martyr (Russie 1938).

24
ICÔNE MIRACULEUSE DE LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU "HODOGITRIA" DE
PARAMYTHIA (MONASTÈRE ATHONITE DE VATOPEDI)
The Batopedeia Icon of the Mother of God is located within the old Batopedeia monastery on
Athos, in the church of the Annunciation. It received the appellation of "Batopedeia" from
this, that nearby this monastery a young prince named Arkadios fell off a ship into the sea,
and by the miraculous intercession of the Mother of God he was carried to shore safe and
unharmed. They found him here standing by a bush, not far from the monastery. From this
event came the name "Batopedeia" ("batos paidos" – "shrub of the Lord"). The holy Emperor
Theodosius the Great in gratitude for the miraculous deliverance of his son embellished and
generously endowed the Batopedeia monastery.
On the Batopedeia Icon, the Mother of God is depicted with face turned towards the right
shoulder, in memory that in the year 807 on 21 January, She turned Her face towards the
hegumen of the monastery, who was standing at prayer near the holy icon, and forewarned
him of the intent of robbers to pillage the monastery. The hegumen took measures of
precaution, and the monastery was saved. In memory of this miraculous event in front of the
wonderworking icon there burns a perpetual lampada. On Athos this icon is called also
"Consolation" ("Otrada") or "Solace" ("Uteshenie").
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ICONE DE LA TRES SAINTE MERE DE DIEU "HODOGITRIA" DE XENOPHONTOS
The Icon of the Mother of God named "Xenophite Hodegetria": According to tradition, this
wonderworking icon from time immemorial was situated at the Athonite Batopedeia
monastery, in the cathedral. In the year 1730 from behind closed doors it disappeared not only
from the church, but also from the monastery. They found the icon at the Xenophite
monastery, a three hour journey from the Batopedeia monastery. Returned to the Batopedeia
monastery, the icon was restored to its former place, and the fathers of the monastery took
protective measures of precaution for preventing the theft of the icon. But again a second time
the icon of the Mother of God left the Batopedeia monastery and appeared at Xenophe.
Persuaded of the providential aspect of this event, the brethren of the monastery gave up on
returning the icon to their monastery and left it at Xenophe. As a sign of their blessing, the
brethren after several years furnished for the icon both tapers and oil.
The "Hodegetria" Icon at Xenophe is situated in the cathedral church, nearby a column of the
left kleros-choir, the very same place it occupied at the Batopedeia monastery.
ICONE DE LA TRES SAINTE MERE DE DIEU "HODOGITRIA" "ZAKLANNAYA"
The Icon of the Mother of God, named the "Stabbed" ("Zaklannaya"), is situated in the
Batopedeia monastery on Athos, in a church in honour of Saint Demetrios of Thessalonika,
built on next to the cathedral church. The icon was written on canvas, and its name of "The
Stabbed" it received from the following instance. A certain ecclesiarch, a deacon of the
Batopedeia monastery, was occupied during a long service with the arrangement of the order,
and getting delayed, he was late for refectory meal. The annoyed cook reminded him, that it
was necessary to come on time. Offended, the deacon flew into such a rage, that he went off
again to the church, and standing afront the icon of the Mother of God, he said: "How much
time must I put in at serving Thee, O Mother of God? I have toiled, and toiled, and for
everything I have nothing to show for it, not even a morsel of bread!." And with these words
he struck Her on the cheek with a knife and pierced right through the canvas. From the wound
blood splattered, and the face went pallid. The terrified transgressor fell down right in front of
the icon, blind, senseless, his limbs went weak, and he was trembling all over, like Cain, the
murderer of old. The hegumen, making all-night vigil for mercy and the saving of the hapless
one, prayed fervently for him and after three years received news of his forgiveness. And
actually, the deacon came to his senses, recovered his sight, and deeply repented of his
thoughtless transgression. Settling himself afront the place of the icon stabbed by him, in
repentance he spent all the rest of his remaining life before it.
Before the death of the deacon, the Mother of God appeared to him and was gladdened by his
repentance, but said, that his impudent hand should undergo censure until the Second Coming
of Christ. And when, according to the Athonite custom, after three years time the bones of the
dead were uncovered, an astonishing sight struck everyone: all the bones of the repentant
culprit were bright, but the impudent hand was decayed and blackened. This hand is kept at
the monastery in memory of the unfathomable love of the Mother of God, ready to pardon all
the offences borne by Her, both voluntary and involuntary.
Lecture de l’Epître
Pour Notre Vénérable Père Saint Maxime le Confesseur
Phil I : 12-20
1.12 Je veux que vous sachiez, frères, que ce qui m'est arrivé a plutôt contribué aux progrès de
l'Évangile. 1.13 En effet, dans tout le prétoire et partout ailleurs, nul n'ignore que c'est pour
Christ que je suis dans les liens, 1.14 et la plupart des frères dans le Seigneur, encouragés par
26
mes liens, ont plus d'assurance pour annoncer sans crainte la parole. 1.15 Quelques-uns, il est
vrai, prêchent Christ par envie et par esprit de dispute; mais d'autres le prêchent avec des
dispositions bienveillantes. 1.16 Ceux-ci agissent par amour, sachant que je suis établi pour la
défense de l'Évangile, 1.17 tandis que ceux-là, animés d'un esprit de dispute, annoncent Christ
par des motifs qui ne sont pas purs et avec la pensée de me susciter quelque tribulation dans
mes liens. 1.18 Qu'importe? De toute manière, que ce soit pour l'apparence, que ce soit
sincèrement, Christ n'est pas moins annoncé: je m'en réjouis, et je m'en réjouirai encore. 1.19
Car je sais que cela tournera à mon Salut, grâce à vos prières et à l'assistance de l'Esprit de
Jésus Christ, 1.20 selon ma ferme attente et mon espérance que je n'aurai honte de rien, mais
que, maintenant comme toujours, Christ sera glorifié dans mon corps avec une pleine
assurance, soit par ma vie, soit par ma mort;
Pour l’usage slave
Heb XI : 33-40
11.33 qui, par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent des promesses,
fermèrent la gueule des lions, 11.34 éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant de
l'épée, guérirent de leurs maladies, furent vaillants à la guerre, mirent en fuite des armées
étrangères. 11.35 Des femmes recouvrèrent leurs morts par la résurrection; d'autres furent livrés
aux tourments, et n'acceptèrent point de délivrance, afin d'obtenir une meilleure résurrection;
11.36 d'autres subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison; 11.37 ils furent lapidés,
sciés, torturés, ils moururent tués par l'épée, ils allèrent çà et là vêtus de peaux de brebis et de
peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités, 11.38 eux dont le monde n'était pas
digne, errants dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre. 11.39
Tous ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, n'ont pas obtenu ce qui leur était
promis, 11.40 Dieu ayant en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu'ils ne parvinssent
pas sans nous à la perfection.
Pour les Saints Martyrs Néophytos de Nicée et les Saints Martyrs Eugène, Candide, Valérien
et Aquila de Trébizonde
Heb XI : 33-40
11.33 qui, par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent des promesses,
fermèrent la gueule des lions, 11.34 éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant de
l'épée, guérirent de leurs maladies, furent vaillants à la guerre, mirent en fuite des armées
étrangères. 11.35 Des femmes recouvrèrent leurs morts par la résurrection; d'autres furent livrés
aux tourments, et n'acceptèrent point de délivrance, afin d'obtenir une meilleure résurrection;
11.36 d'autres subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison; 11.37 ils furent lapidés,
sciés, torturés, ils moururent tués par l'épée, ils allèrent çà et là vêtus de peaux de brebis et de
peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités, 11.38 eux dont le monde n'était pas
digne, errants dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre. 11.39
Tous ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, n'ont pas obtenu ce qui leur était
promis, 11.40 Dieu ayant en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu'ils ne parvinssent
pas sans nous à la perfection.
Heb XII : 1, 2
12.1 Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins,
rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec
persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, 12.2 ayant les regards sur Jésus, le chef et le
consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix,
méprisé l'ignominie, et s'est assis à la droite du trône de Dieu.
27
Lecture de l’Evangile
Luc XII : 8-12
12.8 Je vous le dis, quiconque me confessera devant les hommes, le Fils de l'homme le
confessera aussi devant les anges de Dieu; 12.9 mais celui qui me reniera devant les hommes
sera renié devant les anges de Dieu. 12.10 Et quiconque parlera contre le Fils de l'homme, il lui
sera pardonné; mais à celui qui blasphémera contre le Saint Esprit il ne sera point pardonné.
12.11 Quand on vous mènera devant les synagogues, les magistrats et les autorités, ne vous
inquiétez pas de la manière dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz; 12.12 car le Saint
Esprit vous enseignera à l'heure même ce qu'il faudra dire.
RÉFLEXION - La Foi chrétienne est la seule foi dans le monde qui a une échelle de valeur
instaurée une seule fois et intangible. Ce sur quoi et comment le Christianisme mesure et
classifie ses valeurs, Saint Jean Chrysostome l'expliquait clairement. Il disait : "Il y existe une
distinction en trois volets : la première, ce sont les choses qui sont bonnes et ne savent pas
devenir mauvaises, par exemple, la sagesse, la charité etc. La seconde, ce sont les choses qui
sont mauvaises et ne savent jamais être bonnes, par exemple, la perversion, l'inhumanité et la
cruauté. La troisième, ce sont les choses qui varient, selon les dispositions de ceux qui en font
usage."
Ce Divin Enseignant explique "comment la richesse et la pauvreté, la liberté et l'esclavage, la
puissance, la maladie et même la mort tombent dans la catégorie neutre, n'étant ni bien ni mal
en eux-mêmes mais deviennent l'un ou l'autre en fonction des dispositions des gens et selon
l'usage qu'ils en font. Par exemple, si la richesse était un bien et la pauvreté un mal alors tous
les riches seraient bons et tous les pauvres seraient mauvais. Cependant, nous constatons
chaque jour qu'il y a des bons et des mauvais parmi les riches, de même que parmi les
pauvres. On peut appliquer la même chose aux gens en bonne santé et aux malades, au libre et
à l'esclave, à celui qui est rassasié et à l'affamé, à ceux qui ont autorité et aux soumis. Même
la mort n'est pas un mal car les Martyrs, par la mort, sont devenus bien plus heureux que
tous."
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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