mercredi 8 février 2012
Vie de Sainte Marie de Constantinople et autres Vies de Saints.
26 janvier – 8 février 2012
Cycle mobile (Pascalion): Mercredi de la Trente-Quatrième Semaine
Lecture de l’Epître
2Pierre III : 1-18
2.1 Voici déjà, bien-aimés, la seconde lettre que je vous écris. Dans l'une et dans l'autre je
cherche à éveiller par des avertissements votre saine intelligence, 2.2 afin que vous vous
souveniez des choses annoncées d'avance par les saints prophètes, et du commandement du
Seigneur et Sauveur,
2.3 enseigné par vos apôtres, sachant avant tout que, dans les derniers jours, il viendra des
moqueurs avec leurs railleries, marchant selon leurs propres convoitises, 2.4 et disant: Où est la
promesse de son avènement? Car, depuis que les pères sont morts, tout demeure comme dès le
commencement de la création. 2.5Ils veulent ignorer, en effet, que des cieux existèrent
autrefois par la parole de Dieu, de même qu'une terre tirée de l'eau et formée au moyen de
l'eau, 2.6 et que par ces choses le monde d'alors périt, submergé par l'eau, 2.7 tandis que, par la
même parole, les cieux et la terre d'à présent sont gardés et réservés pour le feu, pour le jour
du jugement et de la ruine des hommes impies.
2.8 Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c'est que, devant le
Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour.
2.9 Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le
croient; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant
que tous arrivent à la repentance. 2.10 Le jour du Seigneur viendra comme un voleur; en ce
jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les
oeuvres qu'elle renferme sera consumée.
2.11 Puisque donc toutes ces choses doivent se dissoudre, quelles ne doivent pas être la
sainteté de votre conduite et votre piété, 2.12 tandis que vous attendez et hâtez l'avènement du
jour de Dieu, à cause duquel les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se
fondront! 2.13 Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle
terre, où la justice habitera. 2.14C'est pourquoi, bien-aimés, en attendant ces choses, appliquez-
vous à être trouvés par lui sans tache et irrépréhensibles dans la paix. 2.15 Croyez que la
patience de notre Seigneur est votre salut, comme notre bien-aimé frère Paul vous l'a aussi
écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée. 2.16 C'est ce qu'il fait dans toutes les lettres, où il
parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les
personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour
leur propre ruine. 2.17 Vous donc, bien-aimés, qui êtes avertis, mettez-vous sur vos gardes, de
peur qu'entraînés par l'égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre
fermeté. 2.18 Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur
Jésus Christ. A lui soit la gloire, maintenant et pour l'éternité! Amen!
Lecture de l’Evangile
Marc XIII : 24-31
13.24 Mais dans ces jours, après cette détresse, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa
lumière, 13.25 les étoiles tomberont du ciel, et les puissances qui sont dans les cieux seront
ébranlées. 13.26 Alors on verra le Fils de l'homme venant sur les nuées avec une grande
puissance et avec gloire. 13.27 Alors il enverra les anges, et il rassemblera les élus des quatre
vents, de l'extrémité de la terre jusqu'à l'extrémité du ciel.
13.28 Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent
tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l'été est proche. 13.29 De même,
quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le Fils de l'homme est proche, à la
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porte. 13.30 Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela
n'arrive. 13.31 Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.
Cycle fixe : Commémorations
SAINTS MOINE XENOPHON DE CONSTANTINOPLE, SON ÉPOUSE MARIA ET SES
FILS ARKADIOS ET JEAN (+6°.S.)
Saint Xénophon était un riche et honoré sénateur de Constantinople, sous le règne de
Justinien (527-565). De sa vertueuse épouse Marie, il eut deux fils, Arcade et Jean, auxquels il
donna une excellente éducation et quand ils en eurent atteint l'âge, il les envoya poursuivre
leurs études de droit à la fameuse école de Béryte (Beyrouth). Au bout de quelque temps, il
tomba gravement malade et rappela ses deux fils à la capitale afin de leur transmettre ses
dernières recommandations mais il revint à la santé et les deux jeunes gens prirent
joyeusement la route du retour. Le navire sur lequel ils s'étaient embarqués fut alors pris dans
une terrible tempête, il fut fracassé par les flots et les deux frères, séparés l'un de l'autre, furent
sauvés par la Grâce de Dieu.
En échouant sur le rivage, près de Tyr, Jean rendit Grâces au Seigneur et prenant alors
conscience de la vanité de toute chose en cette vie terrestre, il devint Moine dans un
monastère de la région. Rejeté lui aussi sur le rivage, à quelque distance de là, Arcade mêla
ses larmes à la joie d'avoir eu la vie sauve, pensant que son frère avait probablement péri dans
les flots. Mais la nuit même, il vit en songe Jean souriant qui le rassura et lui recommanda
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d'embrasser lui aussi la vie monastique que leur père leur avait enseigné à honorer par-dessus
tout. Il se rendit à Jérusalem, vénéra les Lieux Saints et rencontra en chemin un Saint
Vieillard qui, voyant sa peine, lui dit : "Ne sois pas triste, mon enfant, ton frère est vivant. Il
est devenu Moine et tu reverras tes parents qui eux aussi deviendront Moines." Puis le
Vieillard l'emmena dans la Laure de Souka fondée par Saint Chariton et l'installa dans la
cellule où il avait passé cinquante années, en le laissant vivre seul dans le jeûne et la prière,
pendant une année.
Deux ans plus tard, n'ayant reçu aucune nouvelle de ses enfants, Xénophon envoya un de ses
serviteurs à Béryte. Ne les trouvant pas, celui-ci prit la route d'Athènes et comme un soir il
s'était arrêté dans une auberge, il reconnut un des serviteurs des deux garçons sous un Habit
Monastique. Celui-ci lui raconta le naufrage et lui dit qu'il était devenu Moine, pensant que
ses deux maîtres avaient péri noyés. Lorsque Marie apprit la nouvelle, elle retint sa douleur
pour rendre Gloire à Dieu qui donne et retire ses bienfaits selon son bon plaisir. Le soir venu
quand Xénophon rentra au foyer, apprenant le retour de son serviteur et pensant qu'il était
porteur d'un message, il demanda à voir la lettre de ses fils. Marie éclata alors en larmes, en
lui révélant qu'ils avaient péris dans un naufrage. Ce fut alors au tour de Xénophon de montrer
sa foi et sa fermeté d'âme. Il dit à son épouse : "Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris. Que
le Nom du Seigneur soit béni" (Job 1:21). Revêtant l'un et l'autre le cilice, ils passèrent toute
la nuit en prière et au petit matin, ils virent en songe leurs deux fils se tenir devant le Christ, la
tête ornée d'une couronne d'or et de pierres précieuses. Puis ils partirent en pèlerinage vers les
Lieux Saints. Arrivés à Jérusalem, ils rencontrèrent le père spirituel d'Arcade qui leur révéla
que leurs fils étaient bien vivants et qu'ils allaient bientôt les voir, au retour de leur visite aux
monastères du Jourdain. Entre temps, par un merveilleux effet de la Providence, Jean et
Arcade se retrouvèrent au Golgotha, en rendant visite au Saint Vieillard. Deux jours plus tard
leurs parents arrivèrent de leur pèlerinage, vénérèrent le Saint Sépulcre et se rendirent auprès
de l'Ancien, en lui rappelant sa promesse. Remarquant la bonne tenue, la discrétion et le
charme des deux disciples qui servaient le repas, sans reconnaître leurs enfants tant ils avaient
été transformés par les labeurs de l'Ascèse, Xénophon et Marie demandèrent d'où venaient ces
deux jeunes gens d'apparence si distinguée. Arcade révéla alors son origine à ses parents qui
éclatèrent en larmes de joie et décidèrent sans retard de consacrer eux aussi leur vie à Dieu
dans l'Ordre Angélique. Les deux frères quittèrent leurs parents et suivirent l'Ancien dans le
Désert, Xénophon revêtit le cilice et s’enfonça dans la solitude après avoir distribué tous ses
biens et avoir placé son épouse dans un couvent. Les uns et les autres parvinrent à un degré
élevé dans la vertu et reçurent de Dieu le don de clairvoyance et le pouvoir d'accomplir des
Miracles.
ou
The Monk Xenophontes, his spouse Maria and their sons Arkadios and John, were noted
citizens of Constantinople and lived in the V Century. Despite riches and position, they
distinguished themselves by their simplicity of soul and goodness of heart. Wishing to give
their sons John and Arkadios a more complete education, they sent them off to the Phoenician
city of Beirut. Through Divine Providence the ship on which both brothers sailed became
ship-wrecked. The brothers were pitched by the waves onto shore at different places.
Aggrieved at being separated, the brothers dedicated themselves to God and accepted
monasticism. For a long time the parents received no news about their children and presumed
them to have perished. Xenophontes, however, now already quite old, maintained firm hope
in the Lord and consoled his wife Maria, telling her not to sorrow but to believe that their
children were watched over by the Lord. After several years the spouses made pilgrimage to
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the Holy places and at Jerusalem they met their sons, pursuing asceticsm at different
monasteries. The joyful parents gave thanks to the Lord for providently re-uniting the whole
family. For the remainder of their lives, the monastics Xenophontes and Maria dedicated
themselves to God and accepted monasticism. The Monks Arkadios and John, having taken
leave of their parents, went out into the wilderness, where after long ascetic toil they were
glorified by gifts of wonderworking and perspicacity. The monastic elders Xenophontes and
Maria, having pursued asceticism in silence and strict fasting, also received of God the gift of
wonderworking.
SAINT HIGOUMENE XENOPHON DE ROBEIKA (NOVGOROD) (+1292)
26 janvier – 28 juin (repos)
Saint Xénophon fut un élève de Saint Barlaam de Khutyn (+ 1192, 6 novembre). Nommé à la
tête du Monastère de Khutyn après l'Higoumène Isidore (+ 1243) mais démissionnant plus
tard, Saint Xénophon fonda le Monastère de la Sainte Trinité sur les bancs de la Robeika (non
loin de Novgorod). Il s'endormit dans le Seigneur le 28 juin 1262.
SAINT EVEQUE CONAN D'IONA, DE L'ÎLE DE MAN (+ 648)
Nous savons que Conan a réellement vécu mais tout le restant qui nous est parvenu est
incertain. Il était probablement d'Ecosse ou d'Irlande où l'on rapporte qu'il aurait été un
modèle de piété dès son enfance. Il a pu avoir été le maître de Saint Fiacre durant l'enfance de
ce dernier (selon certaines des "vitae" de Saint Fiacre). Apparemment, il vécut et oeuvra dans
les Hébrides, en Écosse et sur l'Ile de Man où il acheva l'évangélisation des peuples entamée
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par Saint Patrick parce que nombre de lieux portent son nom. Il fut probablement consacré
Evêque de l'Ile de Man où il est vénéré comme le premier Evêque de Sodor, ce qui est un
anachronisme puisque c'est un terme viking qui veut dire "les Îles du Sud" pour les distinguer
des Hébrides et Orkneys qui sont les "Îles du Nord."
Tropaire de Saint Conan ton 1
Nous célébrons ta brillante mémoire,
Très Vénérable Hiérarque Conan,
consolation des affligés, enseignant de la Vraie Foi
et berger des âmes sur l'Île de Man.
Prie pour nos efforts, aussi faibles soient-ils,
Afin que le Christ nous sauve.
SAINT DAVID III LE RESTAURATEUR LE ROI DE GEORGIE (+1125)
Le Saint Empereur David III le Restaurateur d'Ibérie et d'Abkhazie (1089-1125), d'autres
disent 1084-1125, influença le gouvernement, la culture et l'Eglise en Géorgie. Il fut éduqué
par son Prêtre le Saint Arsène d'Ikaltoi qui était renommé pour son érudition théologique et
encyclopédique.
La nation géorgienne donna au Saint Roi David le titre de "Restaurateur" pour ses grands
efforts de restauration de la Géorgie et la revitalisation de l'Eglise orthodoxe de Géorgie. Le
pays avait été dévasté sans répit par les Turcs et souffrait de luttes internes, fut alors réunifié
sous le sceptre de David le Restaurateur en un état centralisé solide.
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Le Roi considéra qu'une Eglise florissante était la garantie de la sécurité et de l'unité de l'Etat,
ce qui fait qu'elle eut toutes ses attentions. Saint David était remarqué pour sa grande piété. Il
honorait les Canons de l'Eglise et par sa puissance les fit confirmer et appliquer. Sur initiative
du Restaurateur, un Concile de l'Eglise fut convoqué en 1103 à Ruisa. Ses décrets
contribuèrent au renforcement de la vie canonique de l'Eglise et l'affirmation de la piété.
Homme de grande éducation, Saint David était familier avec nombre d'aspects de la
connaissance. Il fonda les académies de Gelatia et d'Ikaltoi. Durant le règne de Saint David le
Restaurateur, des dizaines d'églises et de monastères furent bâtis en Géorgie, il fit aussi bâtir
de nouvelles villes et restaura des anciennes. Le Pieux Roi se soucia beaucoup du bien-être et
de la prospérité des monastères géorgiens en Palestine et sur le Sinaï, à Antioche et à la Sainte
Montagne de l'Athos. Quand Saint David décida de bâtir une église dédiée au Saint
Mégalomartyr Georges dont il avait sollicité l'intercession dans sa guerre de libération, Saint
Georges lui apparut en vision et lui montra où il devrait bâtir le temple.
Regardant l'établissement de la paix comme l'accomplissement du Commandement du
Seigneur le Roi David réconcilia le khan Kipchak Atrak avec le peuple ossète et amena la
paix dans la vallée Daryal.
En 1123, peu avant sa Naissance Céleste, le Pieux Roi libéra l'Arménie de la domination
turque. Il ordonna de faire reconsacrer les églises car elles avaient été transformées en
mosquées par les Turcs. Selon la tradition quand le Roi entra dans une des églises pour visiter
la tombe de sa grand-mère, l'épouse de l'Empereur Arménien Gaglik I, il dit : "Réjouis-toi, Ô
Reine! Dieu a délivré ton église des musulmans." Soudain une voix fut entendue : "Dieu soit
loué!"
Le souci du Roi David pour la réunion avec l'Eglise arménienne aboutit à un Concile d'Eglise
réunit dans la ville d'Ano. Quelques évêques pré-chalcédoniens voulurent y accepter
l'Orthodoxie mais le Concile n'aboutit pas dans ses travaux. Les travaux patriotiques de Saint
David ne le génèrent pas dans ses luttes spirituelles. Dès ses plus jeunes années, le Saint se
sentit appelé aux bonnes oeuvres et intention par Crainte de Dieu, ce qui est le
commencement de la sagesse. Une des occupations préférées de Saint David fut la lecture des
Saintes Ecritures. Le "Canon Pénitentiel" qu'il composa montre sa profonde spiritualité, il
comporte neuf odes pleines de contrition et très émouvantes.
Sentant l'approche de sa fin terrestre, le Saint Roi David écrivit un testament spirituel par
lequel il remettait la direction de son pays à son fils Dimitri. Il écrivit : "A présent la Divine
Providence du Juste Dieu m'appelle au large et me convoque au Royaume de la destinée. Tout
ce que j'ai accompli l'a été par la Puissance de la Vénérable et Vivificatrice Croix."
Ayant reçu les Saints Mystères et avec la Louange à ses lèvres il offrit son âme au Seigneur, à
cinquante-cinq ans, le samedi 24 janvier 1125.
Le Roi fut enseveli au Monastère de Gelatia sous l'entrée de l'église près de la porte. Par la
suite quelques-unes unes de ses Insignes Reliques glorifiées par les marques de la Divine
Miséricorde, furent transférées sous l'Autel de la cathédrale. A la fin du treizième siècle, le
Roi David III le Restaurateur fut glorifié et un Office fut composé en son honneur.
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11 novembre – 26 janvier (translation)
SAINT THÉODORE STUDITE, LE CONFESSEUR (+826)
Notre Père Saint Théodore naquit en 759 dans le milieu choisi de l'aristocratie de
Constantinople. En ces temps troublés où l'empereur Constantin V Copronyme persécutait les
Défenseurs du Culte des Saintes Images, son père Photin, gardien du trésor impérial et
ministre des finances et sa mère Théoctiste surent lui transmettre la fermeté de leur Foi
orthodoxe et leur amour de la vertu. Il reçut l'éducation la plus complète du temps dans les
sciences sacrées et profanes mais acquit, surtout de sa mère, un grand zèle pour l'Ascèse et la
prière, ainsi qu'un profond Amour pour la vie monastique.
A la mort de Constantin V et après le court règne de Léon IV (775-780), l'Impératrice Irène
assura la régence et avec l'aide du Saint Patriarche Taraise, elle restaura prudemment le culte
des Saintes Icônes en rappelant d'exil les Confesseurs de l'Orthodoxie. C'est ainsi qu'en 780,
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l'oncle maternel de Théodore, Platon, put revenir à Constantinople après être resté dix ans
Higoumène du Monastère des Symboles en Bithynie. En retrouvant sa famille, il sut si bien
lui inspirer l'Amour de la vie monastique qu’il décida Théodore, ses parents, ses frères et
soeurs et quelques-uns de leurs amis à embrasser la Vie Angélique. Photin vendit tous ses
biens et en distribua le revenu aux pauvres, à l'exception d'une propriété qu'il possédait au
Mont Olympe de Bithynie : le Sakkoudion qui, par sa situation et ses conditions favorables,
pouvait être transformé en monastère car à cette époque la plupart des monastères avaient été
désertés du fait des persécutions.
Sous la sage direction de Platon, ils transformèrent bientôt l'endroit en un monastère
cénobitique où Théodore fit de rapides progrès. Il montrait un zèle ardent pour vaincre le
moindre mouvement de sa volonté propre par l'obéissance absolue et la révélation de toutes
ses pensées à son Higoumène. Malgré sa constitution délicate et son éducation raffinée, il
entreprenait tous les travaux les plus pénibles de manière à en soulager les autres frères: il
transportait l'eau et le bois, bêchait le jardin et se levait même la nuit, en secret pour
transporter le fumier sur ses épaules afin de n'être pas vu et ne pas recevoir de louange.
Méditant constamment l'exemple de l'Infinie Condescendance du Christ pour le Salut des
hommes, Théodore ne vivait plus pour lui-même mais seulement pour Dieu et ses frères et il
parvint ainsi rapidement au sommet de la Sainte Humilité.
Comme il unissait le Souvenir de Dieu à la pensée de la mort, il obtint le don des larmes avec
une telle abondance qu'il ne passa pas un jour jusqu'à son Départ sans verser de douces larmes
de componction pendant sa prière. Confiant en ses nombreuses qualités et en son obéissance,
Saint Platon lui confia la responsabilité de la construction de l'église, laquelle fut bientôt
terminée et attirait l'admiration de tous les visiteurs. Théodore y était toujours le premier pour
les Offices qu’il suivait avec vigilance et componction et il en ressortait le dernier. Il aimait
aussi s'y retirer seul la nuit, pendant de longues heures pour y converser plus intimement avec
Dieu. Il montrait une grande austérité dans l'Ascèse et le jeûne, sans jamais toutefois dépasser
les limites de ses forces. Il ne se rassasiait jamais pour ne pas rendre son intelligence lourde et
ténébreuse mais mangeait de tout ce qu'on lui présentait en petite quantité et se trouvait ainsi
bien disposé pour la prière sans qu'on remarquât qu'il jeûnait.
En 787, il fut ordonné Prêtre par le Patriarche Taraise et se livra dès lors à une Ascèse plus
rigoureuse: il ne dormait qu'une heure par nuit et consacrait tout le reste de sa longue veille
quotidienne à la prière et à la méditation des Saints Pères dont il était un disciple fervent.
Saint Basile, Saint Dorothée de Gaza, Saint Nil le Sinaïte, Saint Jean Climaque étaient ses
compagnons préférés. C'est en se pénétrant de leur enseignement sur le renoncement au
monde et la pauvreté monastique qu'il corrigea certains excès qui s'étaient introduits au Mont
Olympe : quelques Moines gardaient en effet des biens personnels, avaient des serviteurs,
faisaient de l'élevage. L'autorité et le sens qu'avait Théodore des grands principes du
monachisme amenèrent Saint Platon à lui proposer de prendre sa place comme Higoumène du
Sakkoudion qui comptait alors près de cent Moines, parmi lesquels brillaient Saint Joseph, le
frère de Théodore et futur Archevêque de Thessalonique, Naucratios, Euthyme et Timothée
(deux futurs Martyrs des iconoclastes) mais Théodore refusait par humilité. Quelques années
plus tard, il fut cependant obligé d'accepter cette charge, à cause d'une grave maladie de
Platon.
Au début de 795, l'empereur Constantin VI (780-797) répudia Marie l'Arménienne son épouse
pour s'unir à Théodote, une cousine de Théodore Le Patriarche Taraise refusa de bénir cette
union mais l'empereur fit tout de même célébrer le mariage par un prêtre opportuniste :
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Joseph, économe de la Grande-Eglise. Saints Platon et Théodore s'élevèrent alors indignés
contre cette prétention du souverain à échapper aux Canons de l'Eglise et à se placer au-
dessus des fidèles. Ils étaient seuls à se rebeller contre cet abus de pouvoir et pendant plus
d'un an, ils résistèrent à toutes les tentatives de concessions de l'empereur et de la cour.
Finalement, Platon fut arrêté et emprisonné à Constantinople alors que Théodore et quelques-
uns de ses Moines étaient envoyés en exil à Thessalonique où ils souffrirent de nombreuses
tribulations.
Lorsqu'en 797, Constantin VI fut écarté du pouvoir au profit de sa mère Irène (797-802),
Platon, Théodore et leurs compagnons (surnommés les Zélotes) furent libérés et purent rentrer
au Sakkoudion dans l'allégresse de leurs disciples avec les témoignages de respect du
Patriarche, du Pape de Rome et des grands de l'empire et l'admiration du peuple qui voyait en
eux l'incarnation de l'indépendance de l'Eglise et de la fermeté de la tradition face au pouvoir
temporel. Leur nouvelle installation fut pourtant de courte durée. Les fréquentes incursions
des Arabes les obligèrent en effet à quitter le Mont Olympe pour se refugier Constantinople
où on leur offrit le Monastère du Studion (ou plutôt Stoudion), du nom du consul romain
Studius qui le fonda en 463. Ce transfert de la communauté qui allait bientôt compter près de
mille Moines, fut l'occasion pour Théodore d'adapter plus strictement qu'au Sakkoudion le
mode de vie commune prescrit par Saint Basile. On vivait au Stoudion une très parfaite image
de la première communauté apostolique : tous "n'avaient qu'un coeur et qu'une âme et nul
n'appelait sien ce qui lui appartenait.- entre eux tout était commun" (Actes 4:32). Les Moines
n'avaient pas de cellule particulière mais résidaient dans de grands dortoirs, ils ne portaient
qu'un vêtement qu'ils échangeaient régulièrement. Tout s'accomplissait avec ordre et
harmonie sous la direction de Théodore qui était comme la tête de ce corps aux multiples
membres.
De même que Moïse instituant les juges pour le peuple d'Israël (Ex. 18), il avait constitué
toute une hiérarchie de Moines responsables de la vie spirituelle comme de l'organisation
matérielle de la communauté, de sorte qu'il pouvait rester le Père de tous et de chacun en
particulier pour les décisions importantes de sa vie. Il avait réglé les Offices Liturgiques de
manière à ce que les Moines se trouvent dans l'église comme les Anges dans le Ciel qui
chantent éternellement la Goire de Dieu avec concorde et harmonie. Pendant l'Office, il ne
cessait de confesser et de recevoir la révélation des pensées de ses fils spirituels. Trois fois par
semaine, pendant l'Office du matin, il prononçait une courte catéchèse, au cours de laquelle il
rappelait la grandeur de la Virginité, l'exigence du renoncement au monde et à sa volonté
propre, la nécessité du combat permanent contre nos passions pour que le Christ demeure et
grandisse en nous. Il insistait à temps et à contre temps, reprenait, exhortait en toute patience,
à l'exemple du Saint Apôtre Paul (II Tim. 4:2), en n'ayant d'autre souci que le Salut de ses
frères. Il composa lui-même un grand nombre d'Hymnes liturgiques pleins de Componction
dont le Triode de Carême qui est en usage de nos jours. Le monastère ressemblait à une vaste
ruche: chacun y avait une tâche en fonction de ses capacités pour assurer la bonne marche de
la communauté et son rayonnement dans l'Eglise. On y trouvait ainsi des peintres d'Icônes,
des copistes de manuscrits et des enlumineurs et toutes sortes d'arts et de métiers qui firent du
Stoudion le principal centre monastique et culturel du temps.*
* Le mode de vie du Stoudion devint le modèle d'une grande partie des monastères byzantins, en particulier de
la Grande Lavra de Saint Athanase l'Athonite, fondée au dixième siècle et des monastères de Russie, à partir du
onzième siècle.
A la Naissance au Ciel de Saint Taraise (806) l'empereur Nicéphore I (802-811) s'attira
l'opposition de Théodore et des Studites en élevant Saint Nicéphore de la condition de laïc au
trône patriarcal et surtout en rétablissant Joseph dans les Ordres sacrés. Platon, Joseph (alors
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Archevêque de Thessalonique) et Théodore furent exilés chacun dans une île différente de
l'Archipel des Princes. Les tentatives faites par l'empereur pour soumettre les autres Moines
restèrent vaines, aussi les dispersa-t-on dans toutes les extrémités de l'empire. De sa prison,
Théodore encourageait ses disciples par une abondante correspondance. Deux ans plus tard, à
la mort de l'empereur Nicéphore (811), les exilés purent retourner dans leur monastère et jouir
d'une brève paix mais en 815 l'empereur Léon l'Arménien reprit la persécution contre les
Défenseurs du Culte des Saintes Icônes. Théodore se révolta à nouveau contre les ingérences
du pouvoir impérial dans le domaine ecclésiastique et prit audacieusement la parole pour
soutenir la Foi orthodoxe. Par ses catéchèses, ses lettres et ses traités dogmatiques, il montra
que le Christ et ses Saints sont véritablement présents dans l'Icône du fait de la ressemblance
de l'image avec son prototype et que la vénération que leur portent les fidèles est une
authentique Confession du Mystère de l'Incarnation.
Le Dimanche des Palmes (815), il organisa dans les rues de la capitale une grande procession
composée de mille Moines qui portaient des Icônes et chantaient d'une seule voix des Hymnes
en leur honneur. Sa fermeté le conduisit une nouvelle fois à l'exil et à l'emprisonnement à
Métope, près du lac Apolloniade en Phrygie. De là, il parvenait tout de même à envoyer un
grand nombre de lettres aux Orthodoxes et à ses Moines dispersés pour leur transmettre ses
conseils de courage, d'endurance et d'espérance en Dieu. On essaya de l'éloigner davantage en
l'envoyant à Bonita dans le Thème lointain des Anatoliques (816) où on l'enferma au sommet
d'une tour dans une chambre qu'on avait isolée en détruisant l'escalier qui y conduisait.
Souffrant de l'humidité et du froid, il ne recevait pour toute nourriture qu'un morceau de pain
tous les deux jours mais ne perdait rien de son zèle. Il se disait prêt à se servir de sa propre
peau comme parchemin et de son sang comme encre afin de poursuivre sa correspondance. Et
en effet grâce à l'ingéniosité de ses disciples, il parvenait à envoyer des lettres par centaines
pour soutenir l'Orthodoxie dans toutes les directions jusqu’à Jérusalem, Rome et Alexandrie.
Un grand nombre de ses disciples fut alors torturé et subit le martyre; il fut lui-même soumis à
la flagellation et laissé comme mort, baignant dans son propre sang. On le transféra alors à
Smyrne dans une prison où il était privé de toute communication avec l'extérieur. Il ne put en
sortir qu'en 820, à la mort de l'empereur. Son successeur Michel II la Traulien (820-829) avait
ouvert les prisons mais n'avait pas permis la restauration officielle des Saintes Icônes, aussi
Théodore ne fut-il pas autorisé à rentrer à Constantinople où son monastère avait d'ailleurs été
occupé par d'autres Moines. Il s'installa donc provisoirement avec quelques disciples au
Monastère de Crescens dans le golfe de Nicomédie et séjourna dans quelques autres lieux
pour y renforcer le camp des Orthodoxes. C'est à l'issue de ces voyages que Théodore, accablé
par les privations, les mauvais traitements de l'exil et les labeurs de l'Ascèse, tomba
gravement malade de l'estomac. Il retourna à Crescens, le corps presque réduit à l'état de
squelette mais ne cessa pas pourtant de présider à la vie de la communauté, d'enseigner et de
célébrer les Saints Mystères. Il trouva finalement le repos de ses nombreux combats le 11
novembre 826 après avoir communié une dernière fois et avoir donné l'ordre à ses Moines de
commencer la célébration de l'Office des funérailles et de chanter le Psaume 118. C'est
lorsqu'ils parvinrent au verset : "Jamais je n'oublierai Tes jugements car c'est par eux que Tu
m'as fait vivre" (Ps 118:93) que Théodore rendit son âme à Dieu. Il était âgé de soixante-sept
ans.
SAINT THEOFROY (OU THEOFFROY, THIFROI, THEODEFRIDE) DE LUXEUIL
(+688) 9 octobre – 26 janvier
Moine de Luxeuil puis Abbé de Corbie, il résulte d'un acte du Roi Thierry I que Théofroy fut
Evêque mais on ne dit point de quelle ville; ce serait Alby ou Amiens. L'histoire se tait
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entièrement sur la durée et les Actes de son épiscopat. Les érudits placent approximativement
sa Naissance au Ciel vers l'an 690. Un ancien martyrologe de Corbie écrit au dixième siècle,
suppose qu'il fut enseveli dans ce monastère et que sa fête s'y célébrait le 7 des ides d'octobre,
autrement dit le 9 octobre.
26 janvier - 14 juillet
SAINT ARCHEVEQUE JOSEPH LE CONFESSEUR DE THESSALONIQUE (+832)
Notre Saint Père Joseph était le frère cadet de Saint Théodore Studite. Né vers 761, il reçut
comme son frère une éducation très soignée et conforme à sa haute condition. En 781, sous
l'influence de son oncle Saint Platon, sa mère Théoctiste et sa soeur prirent le voile dans un
Monastère de Constantinople tandis que son père Photin, lui et ses deux frères ainsi que
d'autres membres de la famille se retiraient dans leur propriété du Sakkoudion au Mont
Olympe de Bithynie qu'ils transformèrent en monastère. La communauté prospéra sous la
sage direction de Saint Platon et Joseph, rivalisant de zèle dans les oeuvres ascétiques avec
son frère, était regardé comme un autre Théodore. La paix de ces Hommes de Dieu fut
cependant troublée quand l'empereur Constant VI répudia sa femme légitime et "épousa" une
parente de Théoctiste et de Saint Platon (795). Les Moines protestèrent au nom de la Tradition
de l'Eglise et des Saints Canons. Ils refusèrent toutes les avances du monarque pour se les
concilier. Comme ils avaient même refusé d'aller présenter leurs hommages à l'empereur en
visite aux eaux thermales de Prousse, celui-ci fit investir le Monastère par des soldats et
plusieurs Moines dont Platon, Théodore et Joseph furent enfermés dans la forteresse des
Cathares. Théodore et Joseph furent flagellés puis déportés à Thessalonique avec leur père et
une dizaine d'autres Moines. Leur mère Théoctiste qui avait réussi à s'introduire dans leur
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cachot pour panser leurs plaies, les retrouva sur la route de l'exil et les encouragea à endurer
toutes les épreuves pour la cause de la Vérité. Après un pénible voyage de trente-six jours à
pied, le jour de l'Annonciation de l'an 797, ils parvinrent à Thessalonique où le gouverneur et
l'Archevêque Thomas les reçurent avec courtoisie. Un ordre impérial arriva bientôt
prescrivant de séparer les détenus mais ils parvenaient cependant à communiquer entre eux
par lettres. Cette captivité fut de courte durée. Après la chute de Constantin VI et la prise du
pouvoir par sa mère Irène, les exilés furent libérés et purent rentrer au Sakkoudion vers la fin
de l'année. Ils n'y retrouvèrent pas cependant la paix qu'ils désiraient car le pays était
constamment ravagé par les barbares, aussi allèrent-ils s'installer à Constantinople dans le
Monastère abandonné du Studion en 799 que leur avaient offert l'Impératrice et le Patriarche
Taraise. Sous la direction de Saint Théodore, le Monastère connut un admirable
développement qui en fit le centre et la métropole du monachisme byzantin. Saint Joseph y
était simple Moine et soumis en tout à son frère; il s'occupait principalement de la
composition d'Hymnes dont beaucoup sont restées dans les livres liturgiques actuellement en
usage.*
* Il est en particulier l'auteur avec son frère Théodore du Triode de Carême. Ses compositions dont un grand
nombre reste inédit, ont souvent été confondues avec celles de Saint Joseph l'Hymnographe (cfr. 3 av.).
L'élévation de Saint Nicéphore à la dignité patriarcale, sur ordre de l'empereur, ranima bientôt
la lutte des Studites pour la défense des droits de l'Église et de la discipline canonique contre
les ingérences du pouvoir civil (806). Théodore et Platon s'opposèrent à l'élection et furent
emprisonnés pendant quelques jours. Ils finirent par reconnaître le Patriarche mais quand le
prêtre Joseph qui avait béni le mariage illégal de Constantin VI se trouva rétabli dans ses
fonctions d'économe de la Grande-Église, les Studites protestèrent. Pour essayer de se
réconcilier avec les Moines qui avaient pour eux la faveur du peuple, l'empereur fit élire
Joseph Archevêque de Thessalonique. Celui-ci accepta mais alla se faire consacrer par les
Evêques de cette province et non par le Patriarche. La tension se prolongeant depuis deux
années, l'empereur convoqua le Saint Hiérarque ainsi que les chefs des Moines et les somma
de se soumettre. Comme ils avaient refusé, un fonctionnaire vint annoncer à Joseph qu'il
n'était plus Archevêque de Thessalonique et peu après, les troupes investirent le Studion. En
janvier 809, ils furent traduits devant un synode qui prononça contre eux l'anathème : Platon
et Théodore furent emprisonnés à Saint Mamas* tandis que Joseph, privé du Sacerdoce pour
avoir célébré la Divine Liturgie au Studion sans l'autorisation du Patriarche, était déporté dans
l'Île d'Oxia de l'Archipel des Princes et soumis à de rudes privations. Il fut ensuite ramené
dans la prison du palais puis exilé dans une autre île.
* Platon fut ensuite interné à Oxia et Théodore à Halki.
Le départ de l'empereur Nicéphore I et l'avènement de Michel I en 811 permirent la
réconciliation des Studites avec le Patriarche Nicéphore. On les rappela d'exil et alors que
Théodore devenait conseiller du nouvel l'empereur, Joseph regagnait son siège épiscopal.
L'intermède fut bref et les Confesseurs de la Foi durent bientôt affronter de nouvelles
tribulations à l'occasion de l'hérésie iconoclaste renouvelée par l'empereur Léon V
l'Arménien. Avant de reprendre la persécution, ce dernier consulta plusieurs Evêques dont
Joseph et qui se montrèrent inflexibles dans la défense des Saintes Images. De nouveau
arraché à son troupeau, le Saint Prélat reçut ordre de se retirer au Sakkoudion d'où il put
entretenir une correspondance avec son frère Théodore qui se trouvait exilé à Métopa.
Peu après, l'empereur le convoqua à Constantinople pour une entrevue dont le résultat fut une
sentence de bannissement. Déporté dans une île en plein hiver en compagnie de quelques
Moines et d'un de ses clercs, le Saint endurait avec joie les peines de l'exil car il pouvait
correspondre avec Théodore qui de Métopa avait été transféré dans la forteresse plus
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rigoureuse de Bonita et finalement à Smyrne. Sa détention devint cependant plus lourde
quand on le transféra dans la forteresse d'Élpizon où il resta jusqu'à la mort de Léon V en 820.
En prenant le pouvoir Michel II décréta l'amnistie de tous les Confesseurs et Théodore et
Joseph purent revenir à Constantinople en 820. Mais l'accès au Studion leur resta interdit.
Chassés de leur résidence par une incursion arabe, ils se rendirent dans l'Île de Prinkipo. Saint
Joseph n'était pas présent lors de l'Endormissement de son frère en 826 et la persécution
reprenant avec fureur sous l'empereur Théophile, il fut de nouveau exilé dans un bourg
lointain de Thessalie où on le laissa manquer du plus strict nécessaire. C'est là qu'il rendit son
âme à Dieu le 15 juillet 832. Son corps fut abandonné sans sépulture dans un endroit boisé et
humide. Une douzaine d'années plus tard, Saint Naucrace réussit à en retrouver quelques
fragments qu'il fit solennellement translater à Constantinople avec les Insignes Reliques de
Saint Théodore. Les Précieux Restes des deux Saints Confesseurs furent alors déposés dans la
tombe de Saint Platon dans l'église du Studion.
ou
Sainted Joseph, ArchBishop of Soluneia / Thessalonika, was brother of the Monk Theodore
the Studite, and together with him pursued asceticism under the guidance of the Monk Platon
(Comm. 5 April) at the Sakudion Monastery. Because of his ascetic life, the monk Joseph was
unanimously chosen archbishop of the city of Soluneia. Together with his brother he came out
against the unlawful marriage of the emperor Constantine (780-797), for which after torture
he was condemned to confinement on a wild island. The emperor Michael Rangabes (811-
813) freed Saint Joseph from imprisonment. Under the emperor Leo V the Armenian (813-
820) the sainted hierarch again suffered together with his brother the monk Theodore for their
veneration of holy icons. In prison they subjected him to torture, but he remained steadfast in
his faith. The iconoclast emperor demanded him to sign the iconoclast confession of faith; for
his refusal they threw him into another more fetid prison. Under the emperor Michael the
Stammerer (820-829) Saint Joseph was set free, together with other monks that had suffered
for their veneration of icons. He spent his final years at the Studite Monastery, where he died
in 830. Sainted Joseph, ArchBishop of Soluneia, is reknown as a spiritual melodist. He
compiled three odes and stikhera of the Lenten Triodion, a canon of repentance for the
Sunday of Prodigal Son and other church-song. He wrote several sermons for feastdays, of
which the best known is the Sermon on the Exaltation of the Venerable Cross of the Lord.
SAINT EVEQUE MARUS DE TRÈVES ET CONFESSEUR (+479).
Ce Marus est au seizième rang dans le catalogue des Evêques de Trèves; ces Actes sont
perdus. Une inscription dans la basilique Saint-Paul de Trèves assure que de nombreux
Miracles furent opérés sur son tombeau.
ou
Saint Marus, successeur de l'Evêque Evemète sur le siége de Trèves, florissait, dit-on, à
l'époque du Pape Hilaire de Rome, successeur de Saint Léon le Grand. L'injure du temps a
dérobé à la postérité la connaissance de sa vie; cependant il nous est resté quelques traces de
ses vertus, confiées par la tradition de nos pères à la mémoire fidèle des générations. Sa
principale occupation consista à relever et à embellir les basiliques et les sépulcres des
Martyrs ; il déploya particulièrement son zèle dans la reconstruction d'une église à la Très
Sainte Mère de Dieu, bâtie autrefois par Saint Félix et que les Huns venaient du brûler et de
ruiner avec tout le reste de la ville. Il mérita d'y avoir une place pour sa sépulture parmi les
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corps nombreux des Saints Martyrs et des Saints Evêques qui s'y trouvaient, notamment celui
de Saint Paulin l'Evêque et Martyr.
Les Miracles qui se sont opérés à son tombeau et qui l'ont rendu glorieux dans la suite des
âges, ont montré combien cet homme avait été éminent en Sainteté et en pureté et combien
son âme fut trouvée précieuse devant Dieu. Il était autrefois l'objet d'un culte empressé de la
part des indigènes et des étrangers et les malades affligés de la goutte ou de la paralysie ou de
convulsions nerveuses, éprouvaient particulièrement l'effet de sa protection. Le concours des
pèlerins était considérable dans la basilique de Saint-Paulin où le peuple de Trèves célébrait
annuellement sa fête solennelle et la pierre du seuil de son tombeau paraissait tout usée par les
genoux des suppliants.
SAINT EVEQUE SÉVERIEN DE MENDE (+3°.S.)
Bien que l'injure du temps, les dévastations des guerres civiles et l'aveugle fureur des
hérétiques aient fait périr des documents aussi nombreux qu'importants sur les antiquités de la
très ancienne Eglise de Mende, il reste néanmoins encore des monuments historiques du
caractère le plus authentique, tels que plusieurs martyrologes et un assez grand nombre de
manuscrits religieusement conservés à Mende, desquels il résulte que Séverin, fidèle
compagnon de Saint Martial de Limoges dans la prédication de l'Evangile, suivit comme
Prêtre ce grand Apôtre de l'Aquitaine dans ses courses à travers les montagnes du Pays de
Gabale, futur Gévaudan. Bientôt une église ayant été fondée au bourg de Mende et placée
sous la protection de la Mère de Dieu, Martial, au moment d'aller visiter d'autres contrées, fit
Evêque celui qui avait été son disciple, le compagnon de ses travaux et l'imitateur de ses
vertus. Il l'ordonna et le laissa dans le pays de Gabale [=Gévaudan] pour qu'il gagne à
l'Evangile le peuple encore assis dans les ténèbres et à l'ombre de la mort.
On parle d'un Prince de Gévaudan qui, ayant été converti par Saint Sévérien et étant sans
enfants, légua au Saint Evêque le pouvoir qu'il possédait dans le pays. On ne sait pas au juste
combien de temps Saint Sévérin remplit ses fonctions apostoliques et l'on ignore absolument
si sa vie précieuse devant Dieu fut couronnée par le martyre ousi le vieux Pontife s'endormit
en paix dans le Seigneur.
SAINT EVEQUE AUSILE DE FRÉJUS (+483)
Ausile, aussi nommé Antiole ou Ansile, d'abord Moine de Lérins et compagnon de cellule de
Saint Loup et de Saint Maximin et d'autres hommes d'une grande Sainteté, a reçu de Saint
Sidoine Apollinaire de grands éloges pour ses rares vertus, en particulier pour l'extrême
abstinence dans laquelle il vivait jusqu'à égaler, sinon surpasser, les Saints habitants des
Déserts égyptiens. Une tradition antique témoigne qu'il gouvernait l'Eglise de Fréjus et qu'il
fut couronné du martyre sous Evaric le roi Arien des Wisigoths. Aussi figure-t-il comme
Evêque et Martyr dans les litanies et bréviaires les plus anciens.
De temps immémorial, la paroisse de Callas (diocèse de Fréjus), honore Saint Ausile et
conserve ses Précieuses Reliques. A une époque ancienne, une chapelle y fut élevée en son
honneur, renommée par ses Miracles et le concours des pèlerins. On invoque principalement
ce Saint pour obtenir la guérison de la surdité.
En 1639, l'évêque papiste de Fréjus Pierre de Camelius, fit placer ces Saintes Reliques dans
une châsse de plomb. L'année suivante, il permit qu'on les transportât à l'église paroissiale où
elles furent mises dans une armoire. Enfin, le 16 mai 1642, le dit évêque papiste décida que
"d'après les nombreux (infinis) Miracles constatés par les règles du droit, il permettait
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d'honorer à l'avenir les Précieuses Reliques de Saint Ausile, soit en particulier soit
publiquement." En 1803, l'authenticité de ces Saintes Reliques a été constatée par m. Cavalier,
prêtre papiste de Draguignan, délégué de l'évêque papiste d'Aix.
SAINT AMOUN (OU AMMON) D'ÉGYPTE (+VERS 350) 4 octobre - 26 janvier
Fondateur des Ermitages de Nitrie, Amoun naquit en Egypte d'une famille noble et riche.
Lorsqu'il eut atteint l'âge de vingt-deux ans, ses tuteurs et curateurs l'obligèrent de se marier
mais le jour même de son mariage il lut à sa femme l'éloge que fait Saint Paul de la Virginité
et lui persuada facilement de s'engager avec lui à vivre dans une continence perpétuelle. Ils
passèrent dix-huit ans dans la même maison, se conduisant comme frère et soeur et
uniquement occupés de l'exercice de la prière et de la pratique des bonnes oeuvres.
Amoun s'exerçait à toutes les austérités propres au genre de vie qu'il se proposait d'embrasser.
Il partageait le jour entre la prière et le travail des mains. Son travail consistait à cultiver un
vaste jardin où il avait planté des arbrisseaux nommés "Balsamum" parce qu'ils distillent le
baume. Toute sa nourriture n'était composée que d'herbes et de fruits. Il se retirait ensuite et
donnait à la prière une grande partie de la nuit.
Après le Départ de ceux de ses parents et de ses amis qui jusque-là s'étaient opposés à sa
retraite, il alla fixer sa demeure sur la Montagne de Nitrie. Sa femme consentit à cette
séparation; elle rassembla dans sa maison un grand nombre de Vierges ferventes qui
retraçaient sous sa conduite les austérités et les vertus des plus célèbres Anachorètes.
Saint Amoun fut le premier Anachorète à habiter la montagne de Nitrie. Il y passa vingt-deux
ans et la rendit fort célèbre par sa Sainteté ainsi que par les nombreux ermitages qu'il y forma
et qu'il emplit de disciples dignes de lui. Ils vécurent tous d'abord dans des cellules séparées
mais Saint Antoine, ayant fait une visite à Amoun, lui conseilla de fonder un monastère et d'y
rassembler une grande partie de ses disciples sous la conduite d'un supérieur expérimenté. Il
désigna lui-même le lieu où devait être bâti le monastère en y plantant une Croix. Cassien le
met à cinq milles de la ville de Nitrie. A la fin du quatrième siècle, il y avait sur la montagne
de ce nom cinquante monastères habités par cinq mille Moines. Saint Amoun peupla aussi de
ses disciples le Désert des cellules qui était à dix ou douze milles de la montagne de Nitrie*
mais toujours dans un seul et même Désert.
* La Montagne de Nitrie était à soixante-dix lieues d'Alexandrie, au-delà du Lac de Maria (ou Maréotis) et
s'étendait vers l'Ethiopie
Notre Saint pratiquait des austérités extraordinaires et n'interrompait jamais l'exercice de la
prière. Au commencement de sa retraite dans le Désert, il ne mangeait qu'une fois le jour, sur
le soir. Ses jeûnes furent plus rigoureux par la suite et il lui arrivait quelquefois d'être jusqu'à
quatre jours sans prendre aucune nourriture. Entre autres Miracles qu'il opéra, Saint Athanase
rapporte le suivant : un jour qu'il était sur le point de passer la rivière appelée Lycus, les bords
se trouvèrent inondés. Comme il était avec Théodore, un de ses disciples, il lui dit de s'écarter
afin qu'il ne le vît pas nu pendant qu'il nagerait. Quoiqu'il fût seul, il resta quelque temps
pensif, ne pouvant se déterminer à quitter ses vêtements parce qu'il ne lui était jamais arrivé
de se voir nu. Sa modestie et son amour pour la pureté furent récompensés; il se trouva tout à
coup transporté de l'autre côté de la rivière. Théodore, étonné, lui demanda ce qui s'était
passé. Il lui avoua le Miracle mais après lui avoir fait promettre qu'il n'en dirait rien tant qu'il
vivrait.
Saint Amoun et Saint Antoine se faisaient de fréquentes visites afin de s'édifier mutuellement.
Le premier s'endormit à l'âge de soixante-deux ans. Quoique éloigné de treize jours de
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marche, Saint Antoine connut sa Bienheureuse Naissance Céleste, Dieu lui ayant fait voir son
âme monter au Ciel.
Fondateur de la célèbre colonie d’Anachorètes de Nitrie à soixante kilomètres au Sud
d’Alexandrie en Egypte. Une grande amitié l’unissait à Saint Antoine et c’est avec Abba
Amoun que Saint Antoine le Grand fonda le Désert des cellules où plus de six cents Moines
vinrent avec leur bénédiction, chacun retiré dans sa cellule y vivre la quiétude de
l’Hésychasme.
ou
"Saint Ammonas was a disciple of Saint Antony the Great and became his successor at the
head of the hermits of the outer mountain of Pispir, after having spent fourteen years at Scetis
in ceaseless prayer to the Lord to be granted victory over anger. He was afterwards
consecrated bishop, probably by Saint Athanasius the Great. He possessed impassibility to the
extent of being as though ignorant of the existence of evil, and incapable of passing judgment
on anyone.
"One day some people came to ask him to settle a difference among them. The Saint
responded by pretending to be insane, and answered a woman who treated him as a madman:
'You don't realize how much trouble I've given myself in the desert to acquire this madness
and I have lost it today because of you!' On another occasion when he was taken to visit a
brother with a bad reputation, he sat on the barrel where his concubine was hiding while his
accusers searched his cell in vain. Then, taking his leave of the unfortunate man, he simply
said: 'Brother, have a care for yourself!'
"When he was asked which deeds of ascesis are most pleasing to God, he replied: 'Just sit in
your cell and eat a little every day, always keeping the prayer of the Publican in your heart
(Luke 18:13), and you can be saved.' He also said that the fear of God begets moans and tears
and these cause joy to arise in the soul, filling it with Divine strength to do what is pleasing to
God, and that this power from on high establishes us in the company of the Angels. Raised
thus from height to height as we humbly pray to be delivered from sin, we shall (he said)
receive as if of itself, revelation of the mysteries of God." (Synaxarion)
SAINTE TORTGITH (OU THEORIGITHA, THORDGITH, THORCTGYD) DE BARKING
(+VERS 681-700)
Tortgith, maîtresse des novices à l'Abbaye de Barking sous Sainte Etheldrede, était l'amie de
sa fondatrice Sainte Ethelburga. On la décrit comme un Miracle de patience dans la
souffrance, zélée et prévenante pour les jeunes. Elle souffrit de paralysie six ans durant (669-
675) et eu une vision d'Ethelburge juste avant la Naissance Céleste de l'Abbesse. Trois ans
plus tard, elle perdit la faculté de parler. Elle eut une autre vision et fit comprendre à
Ethelburga que sa Naissance Céleste était là. Les témoins oculaires ont rapporté ses paroles
mais pas celles d'Ethelburge et les ont envoyées à Saint Bède le Vénérable.
SAINT HIEROMARTYR THÉOGÈNE L'EVEQUE D'HIPPONE ET SES COMPAGNONS
MARTYRS (+ 257)
On a vu d'ordinaire dans ce Théogène l'Evêque d'Hippone qui assista au Concile de Carthage
de 256; dans ce Concile présidé par Saint Cyprien, on devait traiter la question du Baptême
des hérétiques. Théogène souffrit sous Valérien pendant la persécution qui fit beaucoup de
victimes, surtout en Afrique; avec lui furent immolés trente-six Chrétiens de son Eglise.
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Hippone l'honorait comme Martyr dès le temps de Saint Augustin. Celui-ci y fait allusion
quand il parle du Saint Sacrifice offert dans les basiliques des Saints : "Les Saints Martyrs,"
dit-il, "ont un rang honorable, cependant on ne les adore pas à la Place de Jésus-Christ. Quand
vous avez entendu dire soit à moi-même, soit à l'un de mes frères dans la memoria de Saint
Théogène : "Je vous offre à vous, Théogène... ," etc., ce n'est pas Théogène etc. que j'adore
mais le Dieu Qu'il adore."
SAINT HIÉROMARTYR ANANIE (DES 72 DISCIPLES) L'EVÊQUE DE DAMAS ET
D'ELEUTHÉROPOLIS, SAINT MARTYR PIERRE LE GEOLIER ET 7 SAINTS
MARTYRS SOLDATS (+295)
The Holy Martyrs Ananias the Presbyter, Peter the Prison Guard, and with them 7 Soldiers,
suffered in Phoenicia in the year 295. During the time of persecution against christians under
the emperor Diocletian (284-305), Saint Ananias was brought before Maximus the governor
of Phoenicia, for confessing faith in Christ and refusal to worship idols. They beat him with
hammers, burnt at him with fire, and on his scorched body they sprinkled salt. After his
terrible sufferings, an idolatrous temple and the idols standing in it were destroyed through the
prayers of the holy Martyr. They locked up the holy Martyr in prison. Stationed as witnesses
to the tortures of holy presbyter Ananias and guarding him, were Peter and 7 other soldiers
who came to believe in Christ. For this they were drowned in the sea after lengthy torture. For
their act of martyrdom they, together with the holy Martyr Ananias, received from Christ
crowns of glory.
SAINT SIMÉON L'ANCIEN DU MONT SINAÏ [VETNI] (+390)
Siméon fut compagnon et ami de Saint Palade. Depuis sa plus jeune enfance jusqu'à sa
Naissance au Ciel, Siméon mena une vie d'Ascète dans une caverne. Il fonda deux monastères
et s'endormit dans le Seigneur en 390. On l'appelle le Vieux ou Vetni pour le distinguer de
Siméon le Stylite qui mena une vie ascétique bien plus tard.
ou
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The Monk Simeon the Old was called this in distinction from the Monk Simeon the Stylite
(Comm. 1 September). He practised asceticism in Syria in the V Century, and in his
childhood years went out into the Syrian wilderness and settled in a cave in complete solitude.
Constant prayer, inner meditation and thought about God were his constant occupation. The
ascetic ate only the grass which grew about his cave. When people began to come to him to
receive guidance, he in wishing to preserve his silence left his cave and settled on one of the
mountains of the Aman range. But here also his ascetic solitude was disturbed by a throng of
visitors. The Monk Simeon then withdrew onto Mount Sinai, where formerly the Prophet
Moses (Comm. 4 September) received revelation from God. By Divine Providence, after a
short stay on Sinai the holy ascetic returned to Aman and founded two monasteries: one at the
top of the mountain, the other at its base. Being head of these monasteries, the Monk Simeon
spiritually guided the monks, warning them about the wiles of the enemy of humankind, and
he taught them to struggle against temptations. He inspired and encouraged them in ascetic
deeds, rousing them to meditate about salvation. Because of the holiness of his life the Monk
Simeon received of God the gift of grace-abundant wonderworking. After the many toils of
his ascetic life the Monk Simeon expired to God in about the year 390.
SAINT THÉODORE D'AJARELI
SAINTE PAULA DE PALESTINE, VEUVE ROMAINE ET DISCIPLE DE SAINT
JÉRÔME (+404)
Cette grande dame romaine avait épousé à dix-sept ans un mari qui la rendit heureuse et dont
elle eut cinq enfants. Elle souffrit beaucoup quand elle le perdit. Alors elle décida de rejoindre
Saint Jérôme en Palestine puisqu'elle l'avait connu à Rome. Elle distribua son héritage à ses
enfants et partit avec une de ses filles, Sainte Eustochium dans l'un des monastères fondés par
Saint Jérôme à Bethléem. Elle assura à Saint Jérôme deux biens précieux : une grande part de
sa fortune pour continuer les travaux du monastère, une grande patience pour calmer ses
colères.
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ou
She was born in 347 to a noble family in Rome, and at age sixteen married Toxotius, a
prominent nobleman. Though her husband was a pagan, he was devoted to her and gave her
freedom to keep a Christian home and rear her children as Christians. They were blessed with
five children. When she was thirty-two her husband died suddenly, and Paula resolved to turn
her large house in Rome into a monastery. Later she traveled to the Holy Land with her
spiritual father St Jerome (June 15). In Bethlehem she established two monasteries, one for
women (where she dwelt) and one for St Jerome and his companions. Every day the nuns
chanted the entire Psalter, which they were required to learn by heart. Paula was exceptionally
austere in her fasting and lavish in her almsgiving, often giving away to the poor even the
goods needed by her community for subsistence. She aided her spiritual father and brother
Jerome in his controversies with Origen's followers: St Jerome himself was hot-tempered, and
St Paula often exhorted him to confront his enemies with patience and humility.
When she was fifty-six years old, she felt her death approaching, and heard Christ say to
her 'Rise up, my love, my fair one, and come away; for lo, the winter is past, the rain is over
and gone' (Song of Songs 2:10-11). To this she replied 'The time of harvest has come. I shall
truly see the good things of the Lord in the land of the living,' and gave up her soul joyfully.
Her funeral was attended by throngs of monks, nuns and poor people, all of whom revered her
as their mother and benefactress.
Sts Xénophon, son épouse Marie et leurs fils Jean et Arcade, famille sénatoriale de
Constantinople entrée dans la vie ascétique (VIème siècle)-St Syméon l'Ancien Ascète au
Mont Amane près d'Antioche (fin du IVème siècle)-Sts Ananie, Pierre gardien de prison et
leurs 7 compagnons en Phénicie Martyrs sous Dioclétien et Maximien (303).-St Ammonas
Ascète puis Evêque en Egypte (IVème siècle).-St Gabriel, Higoumène à Jérusalem-St
Clément qui pratiqua l'Ascèse en se tenant pendant des années sur une étroite colonne au
Mont Sagmation près de Thèbes (Grèce XIIème siècle).-Ste Paule de Rome veuve (elle fut la
mère des Stes Blésille et Eustochie) devenue Ascète à Bethléem (404).-St Cyrille le
Métropolite de Kazan-Ste Matouchka Maria de Gatchina-St Severien l'Evêque de Mende et
du pays des Gabales, futur Gévaudan (IIIème siècle?). -St Théogène l'Evêque d'Hippone
Martyr avec 36 autres (vers 260). -St Marus l'Evêque de Trèves (Vème siècle). -Mémoire du
grand tremblement de terre de Constantinople sous Théodose II le Jeune. -St Ausike l'Evêque
de Fréjus (vers 483). -St Conan l'Evêque de l'Île de Man (vers 648). -Ste Radegonde, fille
spirituelle de l'ex-reine de France Ste Bathilde (mémoire le 30 janvier), morte âgée seulement
de 7 ans (vers 670). -St Theofroy, Moine de Luxeuil puis Higoumène de Corbie et enfin
Evêque d'Albi (690). -Transfert des Reliques de nos Sts Pères Théodote Studite et Joseph de
Thessalonique (844). -St Xénophon, fondateur du monastère athonite du même nom. -St
David III le Bâtisseur le roi de Géorgie (1089-1130), défenseur de la foi contre la menace
musulmane et poète (1130). -St Xenophon de Robeïka, Moine (Novgorod 1262).
Lecture de l’Epître
Pas de lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de lecture ce jour
RÉFLEXION - L'absence de jalousie chez les Saints est un phénomène saisissant et
magnifique. Non seulement les Saints ne permettent pas à la jalousie d'avoir prise sur leur
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coeur mais en plus, de toutes leurs forces, ils travaillent afin d'élever leurs compagnons et de
se diminuer eux-mêmes. En une occasion lorsque Saint Hilarion de Palestine visita Saint
Antoine le Grand, en Egypte, Saint Antoine s'exclama : "Bienvenue Vénus, étoile du matin!"
A cela Saint Hilarion répondit : "Salutation et santé à toi, pilier radieux qui soutien l'univers!"
Lorsqu'on le loua comme Moine, Saint Macaire répondit : "Frères, excusez-moi mais je ne
suis pas Moine; cependant j'en ai vu, des Moines!" Lorsque certains dirent à Saint Sisoës qu'il
avait atteint le même degré de perfection que Saint Antoine, Sisoës répondit : "Si j'avais
seulement une seule des pensées d'Antoine alors je serais enflammé."
RÉFLEXION - Le plus grand trésor de tout royaume, ce sont les Saints et braves qui y
vivent. Comparé à cette richesse, toute autre richesse n'est rien. Les Pieux Empereurs
chrétiens considéraient les Saints dans leurs royaumes comme la plus grande bénédiction de
Dieu. L'Empereur Constantin le Grand disait : "Je rends Grâces au Seigneur Jésus-Christ
qu'en mes jours, il existe trois lumières : les Bienheureux Abba Antoine, Abba Elenius et
Abba Euchius." Avant la bataille de Kulikovo, capitale pour les Russes, le Pieux Prince
Dimitri Donskoi avec ses principaux assistants et Ducs, partit pour la forêt de Radonège
chercher le Vénérable Serge et implora son intercession devant Dieu. Quand bien même le
Prince avait préparé son armée pour la guerre de libération contre les Tartares, malgré cela, il
plaçait de plus grands espoirs dans les prières de ce Saint Homme que dans une grande armée
et nombre d'armes.
HOMÉLIE - A propos de l'état de confusion dans lequel sont ceux enténébrés par le
péché
"Qui est-Il, Celui-là qui pardonne les péchés?" (Saint Luc 7,49).
Voilà ce que demandaient ces pécheurs non-repentants : "Qui est ce Jésus?"
Il est Celui Qui ressent le plus la morsure du péché humain; Celui sur Qui tout le péché de
l'humanité s'abat comme un coup. Il est Celui Qui, autrefois, en Paradis, voyait l'homme sans
péché. Il est Celui Qui a créé l'homme sans péché et Il est Celui Qui est Lui-même sans péché,
depuis toujours et pour l'éternité.
Seulement Celui Qui peut pardonner peut aussi sévir. L'homme fort cherche à se venger par
les représailles. L'homme faible chercher la revanche dans la haine. Si vous êtes à même de
rendre un coup reçu et que vous ne le faites pas, ça ne veut pas dire que vous avez pardonné
tant que vous n'avez pas arraché de votre coeur la colère. Grand est cet Unique Seigneur Qui
peut aussi chercher vengeance et pardonner. Il est grand dans Sa justice car Il sévira contre le
pécheur non-repentant. Il est grand dans Sa Miséricorde car Il pardonnera au pécheur pénitent.
Oh, si seulement les gens pouvaient connaître la puissance du pardon des péchés! Voyez,
lorsque les péchés de l'aveugle lui ont été pardonnés, il a retrouvé la vue. Lorsque les péchés
du sourd lui ont été remis, il a retrouvé l'ouïe. Lorsque les péchés de la femme bossue furent
pardonnés, elle a retrouvé son dos droit. Lorsque les péchés de la femme hémorroïsse ont été
remis, elle aussi s'est retrouvée guérie. Lorsque les péchés de l'homme affligé par la folie ont
été pardonnés, il a retrouvé la santé mentale. Lorsque les péchés de l'homme possédé de
démons ont été pardonnés, il a été libéré. Lorsque les péchés de la prostituée ont été remis,
elle aussi a été purifiée. Lorsque les péchés du mort ont été pardonnés, il est revenu à la vie!
Oh, qu'elle est terrible la chaîne du péché! Qu'elles sont lourdes, les chaînes de nombreux
péchés! Ces chaînes ne savent pas être brisées par des mains pécheresses. Mais lorsque les
Mains du Tout-Pur Seigneur les touchent, alors, d'elles-mêmes, elles se détachent et elles
tombent. Lorsque la Voix du Pur les atteint, elles s'effondrent. Et d'un coup d'oeil du Seul Pur,
elles se brisent. Oui, même par les pensées du Seul Pur, elles tombent, ces terribles chaînes du
péché.
"Qui est-Il, Celui-là Qui pardonne les péchés?"
21
O pécheurs, c'est le Tout-Pur Seigneur, et de par la pureté, Tout-Puissant.
O Seigneur, Tout-Pur et Tout-Puissant, libère-nous des chaînes des péchés.
A Toi soit la Gloire et la Louange à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."
Cycle mobile (Pascalion): Mercredi de la Trente-Quatrième Semaine
Lecture de l’Epître
2Pierre III : 1-18
2.1 Voici déjà, bien-aimés, la seconde lettre que je vous écris. Dans l'une et dans l'autre je
cherche à éveiller par des avertissements votre saine intelligence, 2.2 afin que vous vous
souveniez des choses annoncées d'avance par les saints prophètes, et du commandement du
Seigneur et Sauveur,
2.3 enseigné par vos apôtres, sachant avant tout que, dans les derniers jours, il viendra des
moqueurs avec leurs railleries, marchant selon leurs propres convoitises, 2.4 et disant: Où est la
promesse de son avènement? Car, depuis que les pères sont morts, tout demeure comme dès le
commencement de la création. 2.5Ils veulent ignorer, en effet, que des cieux existèrent
autrefois par la parole de Dieu, de même qu'une terre tirée de l'eau et formée au moyen de
l'eau, 2.6 et que par ces choses le monde d'alors périt, submergé par l'eau, 2.7 tandis que, par la
même parole, les cieux et la terre d'à présent sont gardés et réservés pour le feu, pour le jour
du jugement et de la ruine des hommes impies.
2.8 Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c'est que, devant le
Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour.
2.9 Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le
croient; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant
que tous arrivent à la repentance. 2.10 Le jour du Seigneur viendra comme un voleur; en ce
jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les
oeuvres qu'elle renferme sera consumée.
2.11 Puisque donc toutes ces choses doivent se dissoudre, quelles ne doivent pas être la
sainteté de votre conduite et votre piété, 2.12 tandis que vous attendez et hâtez l'avènement du
jour de Dieu, à cause duquel les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se
fondront! 2.13 Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle
terre, où la justice habitera. 2.14C'est pourquoi, bien-aimés, en attendant ces choses, appliquez-
vous à être trouvés par lui sans tache et irrépréhensibles dans la paix. 2.15 Croyez que la
patience de notre Seigneur est votre salut, comme notre bien-aimé frère Paul vous l'a aussi
écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée. 2.16 C'est ce qu'il fait dans toutes les lettres, où il
parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les
personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour
leur propre ruine. 2.17 Vous donc, bien-aimés, qui êtes avertis, mettez-vous sur vos gardes, de
peur qu'entraînés par l'égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre
fermeté. 2.18 Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur
Jésus Christ. A lui soit la gloire, maintenant et pour l'éternité! Amen!
Lecture de l’Evangile
Marc XIII : 24-31
13.24 Mais dans ces jours, après cette détresse, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa
lumière, 13.25 les étoiles tomberont du ciel, et les puissances qui sont dans les cieux seront
ébranlées. 13.26 Alors on verra le Fils de l'homme venant sur les nuées avec une grande
puissance et avec gloire. 13.27 Alors il enverra les anges, et il rassemblera les élus des quatre
vents, de l'extrémité de la terre jusqu'à l'extrémité du ciel.
13.28 Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent
tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l'été est proche. 13.29 De même,
quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le Fils de l'homme est proche, à la
2
porte. 13.30 Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela
n'arrive. 13.31 Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.
Cycle fixe : Commémorations
SAINTS MOINE XENOPHON DE CONSTANTINOPLE, SON ÉPOUSE MARIA ET SES
FILS ARKADIOS ET JEAN (+6°.S.)
Saint Xénophon était un riche et honoré sénateur de Constantinople, sous le règne de
Justinien (527-565). De sa vertueuse épouse Marie, il eut deux fils, Arcade et Jean, auxquels il
donna une excellente éducation et quand ils en eurent atteint l'âge, il les envoya poursuivre
leurs études de droit à la fameuse école de Béryte (Beyrouth). Au bout de quelque temps, il
tomba gravement malade et rappela ses deux fils à la capitale afin de leur transmettre ses
dernières recommandations mais il revint à la santé et les deux jeunes gens prirent
joyeusement la route du retour. Le navire sur lequel ils s'étaient embarqués fut alors pris dans
une terrible tempête, il fut fracassé par les flots et les deux frères, séparés l'un de l'autre, furent
sauvés par la Grâce de Dieu.
En échouant sur le rivage, près de Tyr, Jean rendit Grâces au Seigneur et prenant alors
conscience de la vanité de toute chose en cette vie terrestre, il devint Moine dans un
monastère de la région. Rejeté lui aussi sur le rivage, à quelque distance de là, Arcade mêla
ses larmes à la joie d'avoir eu la vie sauve, pensant que son frère avait probablement péri dans
les flots. Mais la nuit même, il vit en songe Jean souriant qui le rassura et lui recommanda
3
d'embrasser lui aussi la vie monastique que leur père leur avait enseigné à honorer par-dessus
tout. Il se rendit à Jérusalem, vénéra les Lieux Saints et rencontra en chemin un Saint
Vieillard qui, voyant sa peine, lui dit : "Ne sois pas triste, mon enfant, ton frère est vivant. Il
est devenu Moine et tu reverras tes parents qui eux aussi deviendront Moines." Puis le
Vieillard l'emmena dans la Laure de Souka fondée par Saint Chariton et l'installa dans la
cellule où il avait passé cinquante années, en le laissant vivre seul dans le jeûne et la prière,
pendant une année.
Deux ans plus tard, n'ayant reçu aucune nouvelle de ses enfants, Xénophon envoya un de ses
serviteurs à Béryte. Ne les trouvant pas, celui-ci prit la route d'Athènes et comme un soir il
s'était arrêté dans une auberge, il reconnut un des serviteurs des deux garçons sous un Habit
Monastique. Celui-ci lui raconta le naufrage et lui dit qu'il était devenu Moine, pensant que
ses deux maîtres avaient péri noyés. Lorsque Marie apprit la nouvelle, elle retint sa douleur
pour rendre Gloire à Dieu qui donne et retire ses bienfaits selon son bon plaisir. Le soir venu
quand Xénophon rentra au foyer, apprenant le retour de son serviteur et pensant qu'il était
porteur d'un message, il demanda à voir la lettre de ses fils. Marie éclata alors en larmes, en
lui révélant qu'ils avaient péris dans un naufrage. Ce fut alors au tour de Xénophon de montrer
sa foi et sa fermeté d'âme. Il dit à son épouse : "Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris. Que
le Nom du Seigneur soit béni" (Job 1:21). Revêtant l'un et l'autre le cilice, ils passèrent toute
la nuit en prière et au petit matin, ils virent en songe leurs deux fils se tenir devant le Christ, la
tête ornée d'une couronne d'or et de pierres précieuses. Puis ils partirent en pèlerinage vers les
Lieux Saints. Arrivés à Jérusalem, ils rencontrèrent le père spirituel d'Arcade qui leur révéla
que leurs fils étaient bien vivants et qu'ils allaient bientôt les voir, au retour de leur visite aux
monastères du Jourdain. Entre temps, par un merveilleux effet de la Providence, Jean et
Arcade se retrouvèrent au Golgotha, en rendant visite au Saint Vieillard. Deux jours plus tard
leurs parents arrivèrent de leur pèlerinage, vénérèrent le Saint Sépulcre et se rendirent auprès
de l'Ancien, en lui rappelant sa promesse. Remarquant la bonne tenue, la discrétion et le
charme des deux disciples qui servaient le repas, sans reconnaître leurs enfants tant ils avaient
été transformés par les labeurs de l'Ascèse, Xénophon et Marie demandèrent d'où venaient ces
deux jeunes gens d'apparence si distinguée. Arcade révéla alors son origine à ses parents qui
éclatèrent en larmes de joie et décidèrent sans retard de consacrer eux aussi leur vie à Dieu
dans l'Ordre Angélique. Les deux frères quittèrent leurs parents et suivirent l'Ancien dans le
Désert, Xénophon revêtit le cilice et s’enfonça dans la solitude après avoir distribué tous ses
biens et avoir placé son épouse dans un couvent. Les uns et les autres parvinrent à un degré
élevé dans la vertu et reçurent de Dieu le don de clairvoyance et le pouvoir d'accomplir des
Miracles.
ou
The Monk Xenophontes, his spouse Maria and their sons Arkadios and John, were noted
citizens of Constantinople and lived in the V Century. Despite riches and position, they
distinguished themselves by their simplicity of soul and goodness of heart. Wishing to give
their sons John and Arkadios a more complete education, they sent them off to the Phoenician
city of Beirut. Through Divine Providence the ship on which both brothers sailed became
ship-wrecked. The brothers were pitched by the waves onto shore at different places.
Aggrieved at being separated, the brothers dedicated themselves to God and accepted
monasticism. For a long time the parents received no news about their children and presumed
them to have perished. Xenophontes, however, now already quite old, maintained firm hope
in the Lord and consoled his wife Maria, telling her not to sorrow but to believe that their
children were watched over by the Lord. After several years the spouses made pilgrimage to
4
the Holy places and at Jerusalem they met their sons, pursuing asceticsm at different
monasteries. The joyful parents gave thanks to the Lord for providently re-uniting the whole
family. For the remainder of their lives, the monastics Xenophontes and Maria dedicated
themselves to God and accepted monasticism. The Monks Arkadios and John, having taken
leave of their parents, went out into the wilderness, where after long ascetic toil they were
glorified by gifts of wonderworking and perspicacity. The monastic elders Xenophontes and
Maria, having pursued asceticism in silence and strict fasting, also received of God the gift of
wonderworking.
SAINT HIGOUMENE XENOPHON DE ROBEIKA (NOVGOROD) (+1292)
26 janvier – 28 juin (repos)
Saint Xénophon fut un élève de Saint Barlaam de Khutyn (+ 1192, 6 novembre). Nommé à la
tête du Monastère de Khutyn après l'Higoumène Isidore (+ 1243) mais démissionnant plus
tard, Saint Xénophon fonda le Monastère de la Sainte Trinité sur les bancs de la Robeika (non
loin de Novgorod). Il s'endormit dans le Seigneur le 28 juin 1262.
SAINT EVEQUE CONAN D'IONA, DE L'ÎLE DE MAN (+ 648)
Nous savons que Conan a réellement vécu mais tout le restant qui nous est parvenu est
incertain. Il était probablement d'Ecosse ou d'Irlande où l'on rapporte qu'il aurait été un
modèle de piété dès son enfance. Il a pu avoir été le maître de Saint Fiacre durant l'enfance de
ce dernier (selon certaines des "vitae" de Saint Fiacre). Apparemment, il vécut et oeuvra dans
les Hébrides, en Écosse et sur l'Ile de Man où il acheva l'évangélisation des peuples entamée
5
par Saint Patrick parce que nombre de lieux portent son nom. Il fut probablement consacré
Evêque de l'Ile de Man où il est vénéré comme le premier Evêque de Sodor, ce qui est un
anachronisme puisque c'est un terme viking qui veut dire "les Îles du Sud" pour les distinguer
des Hébrides et Orkneys qui sont les "Îles du Nord."
Tropaire de Saint Conan ton 1
Nous célébrons ta brillante mémoire,
Très Vénérable Hiérarque Conan,
consolation des affligés, enseignant de la Vraie Foi
et berger des âmes sur l'Île de Man.
Prie pour nos efforts, aussi faibles soient-ils,
Afin que le Christ nous sauve.
SAINT DAVID III LE RESTAURATEUR LE ROI DE GEORGIE (+1125)
Le Saint Empereur David III le Restaurateur d'Ibérie et d'Abkhazie (1089-1125), d'autres
disent 1084-1125, influença le gouvernement, la culture et l'Eglise en Géorgie. Il fut éduqué
par son Prêtre le Saint Arsène d'Ikaltoi qui était renommé pour son érudition théologique et
encyclopédique.
La nation géorgienne donna au Saint Roi David le titre de "Restaurateur" pour ses grands
efforts de restauration de la Géorgie et la revitalisation de l'Eglise orthodoxe de Géorgie. Le
pays avait été dévasté sans répit par les Turcs et souffrait de luttes internes, fut alors réunifié
sous le sceptre de David le Restaurateur en un état centralisé solide.
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Le Roi considéra qu'une Eglise florissante était la garantie de la sécurité et de l'unité de l'Etat,
ce qui fait qu'elle eut toutes ses attentions. Saint David était remarqué pour sa grande piété. Il
honorait les Canons de l'Eglise et par sa puissance les fit confirmer et appliquer. Sur initiative
du Restaurateur, un Concile de l'Eglise fut convoqué en 1103 à Ruisa. Ses décrets
contribuèrent au renforcement de la vie canonique de l'Eglise et l'affirmation de la piété.
Homme de grande éducation, Saint David était familier avec nombre d'aspects de la
connaissance. Il fonda les académies de Gelatia et d'Ikaltoi. Durant le règne de Saint David le
Restaurateur, des dizaines d'églises et de monastères furent bâtis en Géorgie, il fit aussi bâtir
de nouvelles villes et restaura des anciennes. Le Pieux Roi se soucia beaucoup du bien-être et
de la prospérité des monastères géorgiens en Palestine et sur le Sinaï, à Antioche et à la Sainte
Montagne de l'Athos. Quand Saint David décida de bâtir une église dédiée au Saint
Mégalomartyr Georges dont il avait sollicité l'intercession dans sa guerre de libération, Saint
Georges lui apparut en vision et lui montra où il devrait bâtir le temple.
Regardant l'établissement de la paix comme l'accomplissement du Commandement du
Seigneur le Roi David réconcilia le khan Kipchak Atrak avec le peuple ossète et amena la
paix dans la vallée Daryal.
En 1123, peu avant sa Naissance Céleste, le Pieux Roi libéra l'Arménie de la domination
turque. Il ordonna de faire reconsacrer les églises car elles avaient été transformées en
mosquées par les Turcs. Selon la tradition quand le Roi entra dans une des églises pour visiter
la tombe de sa grand-mère, l'épouse de l'Empereur Arménien Gaglik I, il dit : "Réjouis-toi, Ô
Reine! Dieu a délivré ton église des musulmans." Soudain une voix fut entendue : "Dieu soit
loué!"
Le souci du Roi David pour la réunion avec l'Eglise arménienne aboutit à un Concile d'Eglise
réunit dans la ville d'Ano. Quelques évêques pré-chalcédoniens voulurent y accepter
l'Orthodoxie mais le Concile n'aboutit pas dans ses travaux. Les travaux patriotiques de Saint
David ne le génèrent pas dans ses luttes spirituelles. Dès ses plus jeunes années, le Saint se
sentit appelé aux bonnes oeuvres et intention par Crainte de Dieu, ce qui est le
commencement de la sagesse. Une des occupations préférées de Saint David fut la lecture des
Saintes Ecritures. Le "Canon Pénitentiel" qu'il composa montre sa profonde spiritualité, il
comporte neuf odes pleines de contrition et très émouvantes.
Sentant l'approche de sa fin terrestre, le Saint Roi David écrivit un testament spirituel par
lequel il remettait la direction de son pays à son fils Dimitri. Il écrivit : "A présent la Divine
Providence du Juste Dieu m'appelle au large et me convoque au Royaume de la destinée. Tout
ce que j'ai accompli l'a été par la Puissance de la Vénérable et Vivificatrice Croix."
Ayant reçu les Saints Mystères et avec la Louange à ses lèvres il offrit son âme au Seigneur, à
cinquante-cinq ans, le samedi 24 janvier 1125.
Le Roi fut enseveli au Monastère de Gelatia sous l'entrée de l'église près de la porte. Par la
suite quelques-unes unes de ses Insignes Reliques glorifiées par les marques de la Divine
Miséricorde, furent transférées sous l'Autel de la cathédrale. A la fin du treizième siècle, le
Roi David III le Restaurateur fut glorifié et un Office fut composé en son honneur.
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11 novembre – 26 janvier (translation)
SAINT THÉODORE STUDITE, LE CONFESSEUR (+826)
Notre Père Saint Théodore naquit en 759 dans le milieu choisi de l'aristocratie de
Constantinople. En ces temps troublés où l'empereur Constantin V Copronyme persécutait les
Défenseurs du Culte des Saintes Images, son père Photin, gardien du trésor impérial et
ministre des finances et sa mère Théoctiste surent lui transmettre la fermeté de leur Foi
orthodoxe et leur amour de la vertu. Il reçut l'éducation la plus complète du temps dans les
sciences sacrées et profanes mais acquit, surtout de sa mère, un grand zèle pour l'Ascèse et la
prière, ainsi qu'un profond Amour pour la vie monastique.
A la mort de Constantin V et après le court règne de Léon IV (775-780), l'Impératrice Irène
assura la régence et avec l'aide du Saint Patriarche Taraise, elle restaura prudemment le culte
des Saintes Icônes en rappelant d'exil les Confesseurs de l'Orthodoxie. C'est ainsi qu'en 780,
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l'oncle maternel de Théodore, Platon, put revenir à Constantinople après être resté dix ans
Higoumène du Monastère des Symboles en Bithynie. En retrouvant sa famille, il sut si bien
lui inspirer l'Amour de la vie monastique qu’il décida Théodore, ses parents, ses frères et
soeurs et quelques-uns de leurs amis à embrasser la Vie Angélique. Photin vendit tous ses
biens et en distribua le revenu aux pauvres, à l'exception d'une propriété qu'il possédait au
Mont Olympe de Bithynie : le Sakkoudion qui, par sa situation et ses conditions favorables,
pouvait être transformé en monastère car à cette époque la plupart des monastères avaient été
désertés du fait des persécutions.
Sous la sage direction de Platon, ils transformèrent bientôt l'endroit en un monastère
cénobitique où Théodore fit de rapides progrès. Il montrait un zèle ardent pour vaincre le
moindre mouvement de sa volonté propre par l'obéissance absolue et la révélation de toutes
ses pensées à son Higoumène. Malgré sa constitution délicate et son éducation raffinée, il
entreprenait tous les travaux les plus pénibles de manière à en soulager les autres frères: il
transportait l'eau et le bois, bêchait le jardin et se levait même la nuit, en secret pour
transporter le fumier sur ses épaules afin de n'être pas vu et ne pas recevoir de louange.
Méditant constamment l'exemple de l'Infinie Condescendance du Christ pour le Salut des
hommes, Théodore ne vivait plus pour lui-même mais seulement pour Dieu et ses frères et il
parvint ainsi rapidement au sommet de la Sainte Humilité.
Comme il unissait le Souvenir de Dieu à la pensée de la mort, il obtint le don des larmes avec
une telle abondance qu'il ne passa pas un jour jusqu'à son Départ sans verser de douces larmes
de componction pendant sa prière. Confiant en ses nombreuses qualités et en son obéissance,
Saint Platon lui confia la responsabilité de la construction de l'église, laquelle fut bientôt
terminée et attirait l'admiration de tous les visiteurs. Théodore y était toujours le premier pour
les Offices qu’il suivait avec vigilance et componction et il en ressortait le dernier. Il aimait
aussi s'y retirer seul la nuit, pendant de longues heures pour y converser plus intimement avec
Dieu. Il montrait une grande austérité dans l'Ascèse et le jeûne, sans jamais toutefois dépasser
les limites de ses forces. Il ne se rassasiait jamais pour ne pas rendre son intelligence lourde et
ténébreuse mais mangeait de tout ce qu'on lui présentait en petite quantité et se trouvait ainsi
bien disposé pour la prière sans qu'on remarquât qu'il jeûnait.
En 787, il fut ordonné Prêtre par le Patriarche Taraise et se livra dès lors à une Ascèse plus
rigoureuse: il ne dormait qu'une heure par nuit et consacrait tout le reste de sa longue veille
quotidienne à la prière et à la méditation des Saints Pères dont il était un disciple fervent.
Saint Basile, Saint Dorothée de Gaza, Saint Nil le Sinaïte, Saint Jean Climaque étaient ses
compagnons préférés. C'est en se pénétrant de leur enseignement sur le renoncement au
monde et la pauvreté monastique qu'il corrigea certains excès qui s'étaient introduits au Mont
Olympe : quelques Moines gardaient en effet des biens personnels, avaient des serviteurs,
faisaient de l'élevage. L'autorité et le sens qu'avait Théodore des grands principes du
monachisme amenèrent Saint Platon à lui proposer de prendre sa place comme Higoumène du
Sakkoudion qui comptait alors près de cent Moines, parmi lesquels brillaient Saint Joseph, le
frère de Théodore et futur Archevêque de Thessalonique, Naucratios, Euthyme et Timothée
(deux futurs Martyrs des iconoclastes) mais Théodore refusait par humilité. Quelques années
plus tard, il fut cependant obligé d'accepter cette charge, à cause d'une grave maladie de
Platon.
Au début de 795, l'empereur Constantin VI (780-797) répudia Marie l'Arménienne son épouse
pour s'unir à Théodote, une cousine de Théodore Le Patriarche Taraise refusa de bénir cette
union mais l'empereur fit tout de même célébrer le mariage par un prêtre opportuniste :
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Joseph, économe de la Grande-Eglise. Saints Platon et Théodore s'élevèrent alors indignés
contre cette prétention du souverain à échapper aux Canons de l'Eglise et à se placer au-
dessus des fidèles. Ils étaient seuls à se rebeller contre cet abus de pouvoir et pendant plus
d'un an, ils résistèrent à toutes les tentatives de concessions de l'empereur et de la cour.
Finalement, Platon fut arrêté et emprisonné à Constantinople alors que Théodore et quelques-
uns de ses Moines étaient envoyés en exil à Thessalonique où ils souffrirent de nombreuses
tribulations.
Lorsqu'en 797, Constantin VI fut écarté du pouvoir au profit de sa mère Irène (797-802),
Platon, Théodore et leurs compagnons (surnommés les Zélotes) furent libérés et purent rentrer
au Sakkoudion dans l'allégresse de leurs disciples avec les témoignages de respect du
Patriarche, du Pape de Rome et des grands de l'empire et l'admiration du peuple qui voyait en
eux l'incarnation de l'indépendance de l'Eglise et de la fermeté de la tradition face au pouvoir
temporel. Leur nouvelle installation fut pourtant de courte durée. Les fréquentes incursions
des Arabes les obligèrent en effet à quitter le Mont Olympe pour se refugier Constantinople
où on leur offrit le Monastère du Studion (ou plutôt Stoudion), du nom du consul romain
Studius qui le fonda en 463. Ce transfert de la communauté qui allait bientôt compter près de
mille Moines, fut l'occasion pour Théodore d'adapter plus strictement qu'au Sakkoudion le
mode de vie commune prescrit par Saint Basile. On vivait au Stoudion une très parfaite image
de la première communauté apostolique : tous "n'avaient qu'un coeur et qu'une âme et nul
n'appelait sien ce qui lui appartenait.- entre eux tout était commun" (Actes 4:32). Les Moines
n'avaient pas de cellule particulière mais résidaient dans de grands dortoirs, ils ne portaient
qu'un vêtement qu'ils échangeaient régulièrement. Tout s'accomplissait avec ordre et
harmonie sous la direction de Théodore qui était comme la tête de ce corps aux multiples
membres.
De même que Moïse instituant les juges pour le peuple d'Israël (Ex. 18), il avait constitué
toute une hiérarchie de Moines responsables de la vie spirituelle comme de l'organisation
matérielle de la communauté, de sorte qu'il pouvait rester le Père de tous et de chacun en
particulier pour les décisions importantes de sa vie. Il avait réglé les Offices Liturgiques de
manière à ce que les Moines se trouvent dans l'église comme les Anges dans le Ciel qui
chantent éternellement la Goire de Dieu avec concorde et harmonie. Pendant l'Office, il ne
cessait de confesser et de recevoir la révélation des pensées de ses fils spirituels. Trois fois par
semaine, pendant l'Office du matin, il prononçait une courte catéchèse, au cours de laquelle il
rappelait la grandeur de la Virginité, l'exigence du renoncement au monde et à sa volonté
propre, la nécessité du combat permanent contre nos passions pour que le Christ demeure et
grandisse en nous. Il insistait à temps et à contre temps, reprenait, exhortait en toute patience,
à l'exemple du Saint Apôtre Paul (II Tim. 4:2), en n'ayant d'autre souci que le Salut de ses
frères. Il composa lui-même un grand nombre d'Hymnes liturgiques pleins de Componction
dont le Triode de Carême qui est en usage de nos jours. Le monastère ressemblait à une vaste
ruche: chacun y avait une tâche en fonction de ses capacités pour assurer la bonne marche de
la communauté et son rayonnement dans l'Eglise. On y trouvait ainsi des peintres d'Icônes,
des copistes de manuscrits et des enlumineurs et toutes sortes d'arts et de métiers qui firent du
Stoudion le principal centre monastique et culturel du temps.*
* Le mode de vie du Stoudion devint le modèle d'une grande partie des monastères byzantins, en particulier de
la Grande Lavra de Saint Athanase l'Athonite, fondée au dixième siècle et des monastères de Russie, à partir du
onzième siècle.
A la Naissance au Ciel de Saint Taraise (806) l'empereur Nicéphore I (802-811) s'attira
l'opposition de Théodore et des Studites en élevant Saint Nicéphore de la condition de laïc au
trône patriarcal et surtout en rétablissant Joseph dans les Ordres sacrés. Platon, Joseph (alors
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Archevêque de Thessalonique) et Théodore furent exilés chacun dans une île différente de
l'Archipel des Princes. Les tentatives faites par l'empereur pour soumettre les autres Moines
restèrent vaines, aussi les dispersa-t-on dans toutes les extrémités de l'empire. De sa prison,
Théodore encourageait ses disciples par une abondante correspondance. Deux ans plus tard, à
la mort de l'empereur Nicéphore (811), les exilés purent retourner dans leur monastère et jouir
d'une brève paix mais en 815 l'empereur Léon l'Arménien reprit la persécution contre les
Défenseurs du Culte des Saintes Icônes. Théodore se révolta à nouveau contre les ingérences
du pouvoir impérial dans le domaine ecclésiastique et prit audacieusement la parole pour
soutenir la Foi orthodoxe. Par ses catéchèses, ses lettres et ses traités dogmatiques, il montra
que le Christ et ses Saints sont véritablement présents dans l'Icône du fait de la ressemblance
de l'image avec son prototype et que la vénération que leur portent les fidèles est une
authentique Confession du Mystère de l'Incarnation.
Le Dimanche des Palmes (815), il organisa dans les rues de la capitale une grande procession
composée de mille Moines qui portaient des Icônes et chantaient d'une seule voix des Hymnes
en leur honneur. Sa fermeté le conduisit une nouvelle fois à l'exil et à l'emprisonnement à
Métope, près du lac Apolloniade en Phrygie. De là, il parvenait tout de même à envoyer un
grand nombre de lettres aux Orthodoxes et à ses Moines dispersés pour leur transmettre ses
conseils de courage, d'endurance et d'espérance en Dieu. On essaya de l'éloigner davantage en
l'envoyant à Bonita dans le Thème lointain des Anatoliques (816) où on l'enferma au sommet
d'une tour dans une chambre qu'on avait isolée en détruisant l'escalier qui y conduisait.
Souffrant de l'humidité et du froid, il ne recevait pour toute nourriture qu'un morceau de pain
tous les deux jours mais ne perdait rien de son zèle. Il se disait prêt à se servir de sa propre
peau comme parchemin et de son sang comme encre afin de poursuivre sa correspondance. Et
en effet grâce à l'ingéniosité de ses disciples, il parvenait à envoyer des lettres par centaines
pour soutenir l'Orthodoxie dans toutes les directions jusqu’à Jérusalem, Rome et Alexandrie.
Un grand nombre de ses disciples fut alors torturé et subit le martyre; il fut lui-même soumis à
la flagellation et laissé comme mort, baignant dans son propre sang. On le transféra alors à
Smyrne dans une prison où il était privé de toute communication avec l'extérieur. Il ne put en
sortir qu'en 820, à la mort de l'empereur. Son successeur Michel II la Traulien (820-829) avait
ouvert les prisons mais n'avait pas permis la restauration officielle des Saintes Icônes, aussi
Théodore ne fut-il pas autorisé à rentrer à Constantinople où son monastère avait d'ailleurs été
occupé par d'autres Moines. Il s'installa donc provisoirement avec quelques disciples au
Monastère de Crescens dans le golfe de Nicomédie et séjourna dans quelques autres lieux
pour y renforcer le camp des Orthodoxes. C'est à l'issue de ces voyages que Théodore, accablé
par les privations, les mauvais traitements de l'exil et les labeurs de l'Ascèse, tomba
gravement malade de l'estomac. Il retourna à Crescens, le corps presque réduit à l'état de
squelette mais ne cessa pas pourtant de présider à la vie de la communauté, d'enseigner et de
célébrer les Saints Mystères. Il trouva finalement le repos de ses nombreux combats le 11
novembre 826 après avoir communié une dernière fois et avoir donné l'ordre à ses Moines de
commencer la célébration de l'Office des funérailles et de chanter le Psaume 118. C'est
lorsqu'ils parvinrent au verset : "Jamais je n'oublierai Tes jugements car c'est par eux que Tu
m'as fait vivre" (Ps 118:93) que Théodore rendit son âme à Dieu. Il était âgé de soixante-sept
ans.
SAINT THEOFROY (OU THEOFFROY, THIFROI, THEODEFRIDE) DE LUXEUIL
(+688) 9 octobre – 26 janvier
Moine de Luxeuil puis Abbé de Corbie, il résulte d'un acte du Roi Thierry I que Théofroy fut
Evêque mais on ne dit point de quelle ville; ce serait Alby ou Amiens. L'histoire se tait
11
entièrement sur la durée et les Actes de son épiscopat. Les érudits placent approximativement
sa Naissance au Ciel vers l'an 690. Un ancien martyrologe de Corbie écrit au dixième siècle,
suppose qu'il fut enseveli dans ce monastère et que sa fête s'y célébrait le 7 des ides d'octobre,
autrement dit le 9 octobre.
26 janvier - 14 juillet
SAINT ARCHEVEQUE JOSEPH LE CONFESSEUR DE THESSALONIQUE (+832)
Notre Saint Père Joseph était le frère cadet de Saint Théodore Studite. Né vers 761, il reçut
comme son frère une éducation très soignée et conforme à sa haute condition. En 781, sous
l'influence de son oncle Saint Platon, sa mère Théoctiste et sa soeur prirent le voile dans un
Monastère de Constantinople tandis que son père Photin, lui et ses deux frères ainsi que
d'autres membres de la famille se retiraient dans leur propriété du Sakkoudion au Mont
Olympe de Bithynie qu'ils transformèrent en monastère. La communauté prospéra sous la
sage direction de Saint Platon et Joseph, rivalisant de zèle dans les oeuvres ascétiques avec
son frère, était regardé comme un autre Théodore. La paix de ces Hommes de Dieu fut
cependant troublée quand l'empereur Constant VI répudia sa femme légitime et "épousa" une
parente de Théoctiste et de Saint Platon (795). Les Moines protestèrent au nom de la Tradition
de l'Eglise et des Saints Canons. Ils refusèrent toutes les avances du monarque pour se les
concilier. Comme ils avaient même refusé d'aller présenter leurs hommages à l'empereur en
visite aux eaux thermales de Prousse, celui-ci fit investir le Monastère par des soldats et
plusieurs Moines dont Platon, Théodore et Joseph furent enfermés dans la forteresse des
Cathares. Théodore et Joseph furent flagellés puis déportés à Thessalonique avec leur père et
une dizaine d'autres Moines. Leur mère Théoctiste qui avait réussi à s'introduire dans leur
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cachot pour panser leurs plaies, les retrouva sur la route de l'exil et les encouragea à endurer
toutes les épreuves pour la cause de la Vérité. Après un pénible voyage de trente-six jours à
pied, le jour de l'Annonciation de l'an 797, ils parvinrent à Thessalonique où le gouverneur et
l'Archevêque Thomas les reçurent avec courtoisie. Un ordre impérial arriva bientôt
prescrivant de séparer les détenus mais ils parvenaient cependant à communiquer entre eux
par lettres. Cette captivité fut de courte durée. Après la chute de Constantin VI et la prise du
pouvoir par sa mère Irène, les exilés furent libérés et purent rentrer au Sakkoudion vers la fin
de l'année. Ils n'y retrouvèrent pas cependant la paix qu'ils désiraient car le pays était
constamment ravagé par les barbares, aussi allèrent-ils s'installer à Constantinople dans le
Monastère abandonné du Studion en 799 que leur avaient offert l'Impératrice et le Patriarche
Taraise. Sous la direction de Saint Théodore, le Monastère connut un admirable
développement qui en fit le centre et la métropole du monachisme byzantin. Saint Joseph y
était simple Moine et soumis en tout à son frère; il s'occupait principalement de la
composition d'Hymnes dont beaucoup sont restées dans les livres liturgiques actuellement en
usage.*
* Il est en particulier l'auteur avec son frère Théodore du Triode de Carême. Ses compositions dont un grand
nombre reste inédit, ont souvent été confondues avec celles de Saint Joseph l'Hymnographe (cfr. 3 av.).
L'élévation de Saint Nicéphore à la dignité patriarcale, sur ordre de l'empereur, ranima bientôt
la lutte des Studites pour la défense des droits de l'Église et de la discipline canonique contre
les ingérences du pouvoir civil (806). Théodore et Platon s'opposèrent à l'élection et furent
emprisonnés pendant quelques jours. Ils finirent par reconnaître le Patriarche mais quand le
prêtre Joseph qui avait béni le mariage illégal de Constantin VI se trouva rétabli dans ses
fonctions d'économe de la Grande-Église, les Studites protestèrent. Pour essayer de se
réconcilier avec les Moines qui avaient pour eux la faveur du peuple, l'empereur fit élire
Joseph Archevêque de Thessalonique. Celui-ci accepta mais alla se faire consacrer par les
Evêques de cette province et non par le Patriarche. La tension se prolongeant depuis deux
années, l'empereur convoqua le Saint Hiérarque ainsi que les chefs des Moines et les somma
de se soumettre. Comme ils avaient refusé, un fonctionnaire vint annoncer à Joseph qu'il
n'était plus Archevêque de Thessalonique et peu après, les troupes investirent le Studion. En
janvier 809, ils furent traduits devant un synode qui prononça contre eux l'anathème : Platon
et Théodore furent emprisonnés à Saint Mamas* tandis que Joseph, privé du Sacerdoce pour
avoir célébré la Divine Liturgie au Studion sans l'autorisation du Patriarche, était déporté dans
l'Île d'Oxia de l'Archipel des Princes et soumis à de rudes privations. Il fut ensuite ramené
dans la prison du palais puis exilé dans une autre île.
* Platon fut ensuite interné à Oxia et Théodore à Halki.
Le départ de l'empereur Nicéphore I et l'avènement de Michel I en 811 permirent la
réconciliation des Studites avec le Patriarche Nicéphore. On les rappela d'exil et alors que
Théodore devenait conseiller du nouvel l'empereur, Joseph regagnait son siège épiscopal.
L'intermède fut bref et les Confesseurs de la Foi durent bientôt affronter de nouvelles
tribulations à l'occasion de l'hérésie iconoclaste renouvelée par l'empereur Léon V
l'Arménien. Avant de reprendre la persécution, ce dernier consulta plusieurs Evêques dont
Joseph et qui se montrèrent inflexibles dans la défense des Saintes Images. De nouveau
arraché à son troupeau, le Saint Prélat reçut ordre de se retirer au Sakkoudion d'où il put
entretenir une correspondance avec son frère Théodore qui se trouvait exilé à Métopa.
Peu après, l'empereur le convoqua à Constantinople pour une entrevue dont le résultat fut une
sentence de bannissement. Déporté dans une île en plein hiver en compagnie de quelques
Moines et d'un de ses clercs, le Saint endurait avec joie les peines de l'exil car il pouvait
correspondre avec Théodore qui de Métopa avait été transféré dans la forteresse plus
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rigoureuse de Bonita et finalement à Smyrne. Sa détention devint cependant plus lourde
quand on le transféra dans la forteresse d'Élpizon où il resta jusqu'à la mort de Léon V en 820.
En prenant le pouvoir Michel II décréta l'amnistie de tous les Confesseurs et Théodore et
Joseph purent revenir à Constantinople en 820. Mais l'accès au Studion leur resta interdit.
Chassés de leur résidence par une incursion arabe, ils se rendirent dans l'Île de Prinkipo. Saint
Joseph n'était pas présent lors de l'Endormissement de son frère en 826 et la persécution
reprenant avec fureur sous l'empereur Théophile, il fut de nouveau exilé dans un bourg
lointain de Thessalie où on le laissa manquer du plus strict nécessaire. C'est là qu'il rendit son
âme à Dieu le 15 juillet 832. Son corps fut abandonné sans sépulture dans un endroit boisé et
humide. Une douzaine d'années plus tard, Saint Naucrace réussit à en retrouver quelques
fragments qu'il fit solennellement translater à Constantinople avec les Insignes Reliques de
Saint Théodore. Les Précieux Restes des deux Saints Confesseurs furent alors déposés dans la
tombe de Saint Platon dans l'église du Studion.
ou
Sainted Joseph, ArchBishop of Soluneia / Thessalonika, was brother of the Monk Theodore
the Studite, and together with him pursued asceticism under the guidance of the Monk Platon
(Comm. 5 April) at the Sakudion Monastery. Because of his ascetic life, the monk Joseph was
unanimously chosen archbishop of the city of Soluneia. Together with his brother he came out
against the unlawful marriage of the emperor Constantine (780-797), for which after torture
he was condemned to confinement on a wild island. The emperor Michael Rangabes (811-
813) freed Saint Joseph from imprisonment. Under the emperor Leo V the Armenian (813-
820) the sainted hierarch again suffered together with his brother the monk Theodore for their
veneration of holy icons. In prison they subjected him to torture, but he remained steadfast in
his faith. The iconoclast emperor demanded him to sign the iconoclast confession of faith; for
his refusal they threw him into another more fetid prison. Under the emperor Michael the
Stammerer (820-829) Saint Joseph was set free, together with other monks that had suffered
for their veneration of icons. He spent his final years at the Studite Monastery, where he died
in 830. Sainted Joseph, ArchBishop of Soluneia, is reknown as a spiritual melodist. He
compiled three odes and stikhera of the Lenten Triodion, a canon of repentance for the
Sunday of Prodigal Son and other church-song. He wrote several sermons for feastdays, of
which the best known is the Sermon on the Exaltation of the Venerable Cross of the Lord.
SAINT EVEQUE MARUS DE TRÈVES ET CONFESSEUR (+479).
Ce Marus est au seizième rang dans le catalogue des Evêques de Trèves; ces Actes sont
perdus. Une inscription dans la basilique Saint-Paul de Trèves assure que de nombreux
Miracles furent opérés sur son tombeau.
ou
Saint Marus, successeur de l'Evêque Evemète sur le siége de Trèves, florissait, dit-on, à
l'époque du Pape Hilaire de Rome, successeur de Saint Léon le Grand. L'injure du temps a
dérobé à la postérité la connaissance de sa vie; cependant il nous est resté quelques traces de
ses vertus, confiées par la tradition de nos pères à la mémoire fidèle des générations. Sa
principale occupation consista à relever et à embellir les basiliques et les sépulcres des
Martyrs ; il déploya particulièrement son zèle dans la reconstruction d'une église à la Très
Sainte Mère de Dieu, bâtie autrefois par Saint Félix et que les Huns venaient du brûler et de
ruiner avec tout le reste de la ville. Il mérita d'y avoir une place pour sa sépulture parmi les
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corps nombreux des Saints Martyrs et des Saints Evêques qui s'y trouvaient, notamment celui
de Saint Paulin l'Evêque et Martyr.
Les Miracles qui se sont opérés à son tombeau et qui l'ont rendu glorieux dans la suite des
âges, ont montré combien cet homme avait été éminent en Sainteté et en pureté et combien
son âme fut trouvée précieuse devant Dieu. Il était autrefois l'objet d'un culte empressé de la
part des indigènes et des étrangers et les malades affligés de la goutte ou de la paralysie ou de
convulsions nerveuses, éprouvaient particulièrement l'effet de sa protection. Le concours des
pèlerins était considérable dans la basilique de Saint-Paulin où le peuple de Trèves célébrait
annuellement sa fête solennelle et la pierre du seuil de son tombeau paraissait tout usée par les
genoux des suppliants.
SAINT EVEQUE SÉVERIEN DE MENDE (+3°.S.)
Bien que l'injure du temps, les dévastations des guerres civiles et l'aveugle fureur des
hérétiques aient fait périr des documents aussi nombreux qu'importants sur les antiquités de la
très ancienne Eglise de Mende, il reste néanmoins encore des monuments historiques du
caractère le plus authentique, tels que plusieurs martyrologes et un assez grand nombre de
manuscrits religieusement conservés à Mende, desquels il résulte que Séverin, fidèle
compagnon de Saint Martial de Limoges dans la prédication de l'Evangile, suivit comme
Prêtre ce grand Apôtre de l'Aquitaine dans ses courses à travers les montagnes du Pays de
Gabale, futur Gévaudan. Bientôt une église ayant été fondée au bourg de Mende et placée
sous la protection de la Mère de Dieu, Martial, au moment d'aller visiter d'autres contrées, fit
Evêque celui qui avait été son disciple, le compagnon de ses travaux et l'imitateur de ses
vertus. Il l'ordonna et le laissa dans le pays de Gabale [=Gévaudan] pour qu'il gagne à
l'Evangile le peuple encore assis dans les ténèbres et à l'ombre de la mort.
On parle d'un Prince de Gévaudan qui, ayant été converti par Saint Sévérien et étant sans
enfants, légua au Saint Evêque le pouvoir qu'il possédait dans le pays. On ne sait pas au juste
combien de temps Saint Sévérin remplit ses fonctions apostoliques et l'on ignore absolument
si sa vie précieuse devant Dieu fut couronnée par le martyre ousi le vieux Pontife s'endormit
en paix dans le Seigneur.
SAINT EVEQUE AUSILE DE FRÉJUS (+483)
Ausile, aussi nommé Antiole ou Ansile, d'abord Moine de Lérins et compagnon de cellule de
Saint Loup et de Saint Maximin et d'autres hommes d'une grande Sainteté, a reçu de Saint
Sidoine Apollinaire de grands éloges pour ses rares vertus, en particulier pour l'extrême
abstinence dans laquelle il vivait jusqu'à égaler, sinon surpasser, les Saints habitants des
Déserts égyptiens. Une tradition antique témoigne qu'il gouvernait l'Eglise de Fréjus et qu'il
fut couronné du martyre sous Evaric le roi Arien des Wisigoths. Aussi figure-t-il comme
Evêque et Martyr dans les litanies et bréviaires les plus anciens.
De temps immémorial, la paroisse de Callas (diocèse de Fréjus), honore Saint Ausile et
conserve ses Précieuses Reliques. A une époque ancienne, une chapelle y fut élevée en son
honneur, renommée par ses Miracles et le concours des pèlerins. On invoque principalement
ce Saint pour obtenir la guérison de la surdité.
En 1639, l'évêque papiste de Fréjus Pierre de Camelius, fit placer ces Saintes Reliques dans
une châsse de plomb. L'année suivante, il permit qu'on les transportât à l'église paroissiale où
elles furent mises dans une armoire. Enfin, le 16 mai 1642, le dit évêque papiste décida que
"d'après les nombreux (infinis) Miracles constatés par les règles du droit, il permettait
15
d'honorer à l'avenir les Précieuses Reliques de Saint Ausile, soit en particulier soit
publiquement." En 1803, l'authenticité de ces Saintes Reliques a été constatée par m. Cavalier,
prêtre papiste de Draguignan, délégué de l'évêque papiste d'Aix.
SAINT AMOUN (OU AMMON) D'ÉGYPTE (+VERS 350) 4 octobre - 26 janvier
Fondateur des Ermitages de Nitrie, Amoun naquit en Egypte d'une famille noble et riche.
Lorsqu'il eut atteint l'âge de vingt-deux ans, ses tuteurs et curateurs l'obligèrent de se marier
mais le jour même de son mariage il lut à sa femme l'éloge que fait Saint Paul de la Virginité
et lui persuada facilement de s'engager avec lui à vivre dans une continence perpétuelle. Ils
passèrent dix-huit ans dans la même maison, se conduisant comme frère et soeur et
uniquement occupés de l'exercice de la prière et de la pratique des bonnes oeuvres.
Amoun s'exerçait à toutes les austérités propres au genre de vie qu'il se proposait d'embrasser.
Il partageait le jour entre la prière et le travail des mains. Son travail consistait à cultiver un
vaste jardin où il avait planté des arbrisseaux nommés "Balsamum" parce qu'ils distillent le
baume. Toute sa nourriture n'était composée que d'herbes et de fruits. Il se retirait ensuite et
donnait à la prière une grande partie de la nuit.
Après le Départ de ceux de ses parents et de ses amis qui jusque-là s'étaient opposés à sa
retraite, il alla fixer sa demeure sur la Montagne de Nitrie. Sa femme consentit à cette
séparation; elle rassembla dans sa maison un grand nombre de Vierges ferventes qui
retraçaient sous sa conduite les austérités et les vertus des plus célèbres Anachorètes.
Saint Amoun fut le premier Anachorète à habiter la montagne de Nitrie. Il y passa vingt-deux
ans et la rendit fort célèbre par sa Sainteté ainsi que par les nombreux ermitages qu'il y forma
et qu'il emplit de disciples dignes de lui. Ils vécurent tous d'abord dans des cellules séparées
mais Saint Antoine, ayant fait une visite à Amoun, lui conseilla de fonder un monastère et d'y
rassembler une grande partie de ses disciples sous la conduite d'un supérieur expérimenté. Il
désigna lui-même le lieu où devait être bâti le monastère en y plantant une Croix. Cassien le
met à cinq milles de la ville de Nitrie. A la fin du quatrième siècle, il y avait sur la montagne
de ce nom cinquante monastères habités par cinq mille Moines. Saint Amoun peupla aussi de
ses disciples le Désert des cellules qui était à dix ou douze milles de la montagne de Nitrie*
mais toujours dans un seul et même Désert.
* La Montagne de Nitrie était à soixante-dix lieues d'Alexandrie, au-delà du Lac de Maria (ou Maréotis) et
s'étendait vers l'Ethiopie
Notre Saint pratiquait des austérités extraordinaires et n'interrompait jamais l'exercice de la
prière. Au commencement de sa retraite dans le Désert, il ne mangeait qu'une fois le jour, sur
le soir. Ses jeûnes furent plus rigoureux par la suite et il lui arrivait quelquefois d'être jusqu'à
quatre jours sans prendre aucune nourriture. Entre autres Miracles qu'il opéra, Saint Athanase
rapporte le suivant : un jour qu'il était sur le point de passer la rivière appelée Lycus, les bords
se trouvèrent inondés. Comme il était avec Théodore, un de ses disciples, il lui dit de s'écarter
afin qu'il ne le vît pas nu pendant qu'il nagerait. Quoiqu'il fût seul, il resta quelque temps
pensif, ne pouvant se déterminer à quitter ses vêtements parce qu'il ne lui était jamais arrivé
de se voir nu. Sa modestie et son amour pour la pureté furent récompensés; il se trouva tout à
coup transporté de l'autre côté de la rivière. Théodore, étonné, lui demanda ce qui s'était
passé. Il lui avoua le Miracle mais après lui avoir fait promettre qu'il n'en dirait rien tant qu'il
vivrait.
Saint Amoun et Saint Antoine se faisaient de fréquentes visites afin de s'édifier mutuellement.
Le premier s'endormit à l'âge de soixante-deux ans. Quoique éloigné de treize jours de
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marche, Saint Antoine connut sa Bienheureuse Naissance Céleste, Dieu lui ayant fait voir son
âme monter au Ciel.
Fondateur de la célèbre colonie d’Anachorètes de Nitrie à soixante kilomètres au Sud
d’Alexandrie en Egypte. Une grande amitié l’unissait à Saint Antoine et c’est avec Abba
Amoun que Saint Antoine le Grand fonda le Désert des cellules où plus de six cents Moines
vinrent avec leur bénédiction, chacun retiré dans sa cellule y vivre la quiétude de
l’Hésychasme.
ou
"Saint Ammonas was a disciple of Saint Antony the Great and became his successor at the
head of the hermits of the outer mountain of Pispir, after having spent fourteen years at Scetis
in ceaseless prayer to the Lord to be granted victory over anger. He was afterwards
consecrated bishop, probably by Saint Athanasius the Great. He possessed impassibility to the
extent of being as though ignorant of the existence of evil, and incapable of passing judgment
on anyone.
"One day some people came to ask him to settle a difference among them. The Saint
responded by pretending to be insane, and answered a woman who treated him as a madman:
'You don't realize how much trouble I've given myself in the desert to acquire this madness
and I have lost it today because of you!' On another occasion when he was taken to visit a
brother with a bad reputation, he sat on the barrel where his concubine was hiding while his
accusers searched his cell in vain. Then, taking his leave of the unfortunate man, he simply
said: 'Brother, have a care for yourself!'
"When he was asked which deeds of ascesis are most pleasing to God, he replied: 'Just sit in
your cell and eat a little every day, always keeping the prayer of the Publican in your heart
(Luke 18:13), and you can be saved.' He also said that the fear of God begets moans and tears
and these cause joy to arise in the soul, filling it with Divine strength to do what is pleasing to
God, and that this power from on high establishes us in the company of the Angels. Raised
thus from height to height as we humbly pray to be delivered from sin, we shall (he said)
receive as if of itself, revelation of the mysteries of God." (Synaxarion)
SAINTE TORTGITH (OU THEORIGITHA, THORDGITH, THORCTGYD) DE BARKING
(+VERS 681-700)
Tortgith, maîtresse des novices à l'Abbaye de Barking sous Sainte Etheldrede, était l'amie de
sa fondatrice Sainte Ethelburga. On la décrit comme un Miracle de patience dans la
souffrance, zélée et prévenante pour les jeunes. Elle souffrit de paralysie six ans durant (669-
675) et eu une vision d'Ethelburge juste avant la Naissance Céleste de l'Abbesse. Trois ans
plus tard, elle perdit la faculté de parler. Elle eut une autre vision et fit comprendre à
Ethelburga que sa Naissance Céleste était là. Les témoins oculaires ont rapporté ses paroles
mais pas celles d'Ethelburge et les ont envoyées à Saint Bède le Vénérable.
SAINT HIEROMARTYR THÉOGÈNE L'EVEQUE D'HIPPONE ET SES COMPAGNONS
MARTYRS (+ 257)
On a vu d'ordinaire dans ce Théogène l'Evêque d'Hippone qui assista au Concile de Carthage
de 256; dans ce Concile présidé par Saint Cyprien, on devait traiter la question du Baptême
des hérétiques. Théogène souffrit sous Valérien pendant la persécution qui fit beaucoup de
victimes, surtout en Afrique; avec lui furent immolés trente-six Chrétiens de son Eglise.
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Hippone l'honorait comme Martyr dès le temps de Saint Augustin. Celui-ci y fait allusion
quand il parle du Saint Sacrifice offert dans les basiliques des Saints : "Les Saints Martyrs,"
dit-il, "ont un rang honorable, cependant on ne les adore pas à la Place de Jésus-Christ. Quand
vous avez entendu dire soit à moi-même, soit à l'un de mes frères dans la memoria de Saint
Théogène : "Je vous offre à vous, Théogène... ," etc., ce n'est pas Théogène etc. que j'adore
mais le Dieu Qu'il adore."
SAINT HIÉROMARTYR ANANIE (DES 72 DISCIPLES) L'EVÊQUE DE DAMAS ET
D'ELEUTHÉROPOLIS, SAINT MARTYR PIERRE LE GEOLIER ET 7 SAINTS
MARTYRS SOLDATS (+295)
The Holy Martyrs Ananias the Presbyter, Peter the Prison Guard, and with them 7 Soldiers,
suffered in Phoenicia in the year 295. During the time of persecution against christians under
the emperor Diocletian (284-305), Saint Ananias was brought before Maximus the governor
of Phoenicia, for confessing faith in Christ and refusal to worship idols. They beat him with
hammers, burnt at him with fire, and on his scorched body they sprinkled salt. After his
terrible sufferings, an idolatrous temple and the idols standing in it were destroyed through the
prayers of the holy Martyr. They locked up the holy Martyr in prison. Stationed as witnesses
to the tortures of holy presbyter Ananias and guarding him, were Peter and 7 other soldiers
who came to believe in Christ. For this they were drowned in the sea after lengthy torture. For
their act of martyrdom they, together with the holy Martyr Ananias, received from Christ
crowns of glory.
SAINT SIMÉON L'ANCIEN DU MONT SINAÏ [VETNI] (+390)
Siméon fut compagnon et ami de Saint Palade. Depuis sa plus jeune enfance jusqu'à sa
Naissance au Ciel, Siméon mena une vie d'Ascète dans une caverne. Il fonda deux monastères
et s'endormit dans le Seigneur en 390. On l'appelle le Vieux ou Vetni pour le distinguer de
Siméon le Stylite qui mena une vie ascétique bien plus tard.
ou
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The Monk Simeon the Old was called this in distinction from the Monk Simeon the Stylite
(Comm. 1 September). He practised asceticism in Syria in the V Century, and in his
childhood years went out into the Syrian wilderness and settled in a cave in complete solitude.
Constant prayer, inner meditation and thought about God were his constant occupation. The
ascetic ate only the grass which grew about his cave. When people began to come to him to
receive guidance, he in wishing to preserve his silence left his cave and settled on one of the
mountains of the Aman range. But here also his ascetic solitude was disturbed by a throng of
visitors. The Monk Simeon then withdrew onto Mount Sinai, where formerly the Prophet
Moses (Comm. 4 September) received revelation from God. By Divine Providence, after a
short stay on Sinai the holy ascetic returned to Aman and founded two monasteries: one at the
top of the mountain, the other at its base. Being head of these monasteries, the Monk Simeon
spiritually guided the monks, warning them about the wiles of the enemy of humankind, and
he taught them to struggle against temptations. He inspired and encouraged them in ascetic
deeds, rousing them to meditate about salvation. Because of the holiness of his life the Monk
Simeon received of God the gift of grace-abundant wonderworking. After the many toils of
his ascetic life the Monk Simeon expired to God in about the year 390.
SAINT THÉODORE D'AJARELI
SAINTE PAULA DE PALESTINE, VEUVE ROMAINE ET DISCIPLE DE SAINT
JÉRÔME (+404)
Cette grande dame romaine avait épousé à dix-sept ans un mari qui la rendit heureuse et dont
elle eut cinq enfants. Elle souffrit beaucoup quand elle le perdit. Alors elle décida de rejoindre
Saint Jérôme en Palestine puisqu'elle l'avait connu à Rome. Elle distribua son héritage à ses
enfants et partit avec une de ses filles, Sainte Eustochium dans l'un des monastères fondés par
Saint Jérôme à Bethléem. Elle assura à Saint Jérôme deux biens précieux : une grande part de
sa fortune pour continuer les travaux du monastère, une grande patience pour calmer ses
colères.
19
ou
She was born in 347 to a noble family in Rome, and at age sixteen married Toxotius, a
prominent nobleman. Though her husband was a pagan, he was devoted to her and gave her
freedom to keep a Christian home and rear her children as Christians. They were blessed with
five children. When she was thirty-two her husband died suddenly, and Paula resolved to turn
her large house in Rome into a monastery. Later she traveled to the Holy Land with her
spiritual father St Jerome (June 15). In Bethlehem she established two monasteries, one for
women (where she dwelt) and one for St Jerome and his companions. Every day the nuns
chanted the entire Psalter, which they were required to learn by heart. Paula was exceptionally
austere in her fasting and lavish in her almsgiving, often giving away to the poor even the
goods needed by her community for subsistence. She aided her spiritual father and brother
Jerome in his controversies with Origen's followers: St Jerome himself was hot-tempered, and
St Paula often exhorted him to confront his enemies with patience and humility.
When she was fifty-six years old, she felt her death approaching, and heard Christ say to
her 'Rise up, my love, my fair one, and come away; for lo, the winter is past, the rain is over
and gone' (Song of Songs 2:10-11). To this she replied 'The time of harvest has come. I shall
truly see the good things of the Lord in the land of the living,' and gave up her soul joyfully.
Her funeral was attended by throngs of monks, nuns and poor people, all of whom revered her
as their mother and benefactress.
Sts Xénophon, son épouse Marie et leurs fils Jean et Arcade, famille sénatoriale de
Constantinople entrée dans la vie ascétique (VIème siècle)-St Syméon l'Ancien Ascète au
Mont Amane près d'Antioche (fin du IVème siècle)-Sts Ananie, Pierre gardien de prison et
leurs 7 compagnons en Phénicie Martyrs sous Dioclétien et Maximien (303).-St Ammonas
Ascète puis Evêque en Egypte (IVème siècle).-St Gabriel, Higoumène à Jérusalem-St
Clément qui pratiqua l'Ascèse en se tenant pendant des années sur une étroite colonne au
Mont Sagmation près de Thèbes (Grèce XIIème siècle).-Ste Paule de Rome veuve (elle fut la
mère des Stes Blésille et Eustochie) devenue Ascète à Bethléem (404).-St Cyrille le
Métropolite de Kazan-Ste Matouchka Maria de Gatchina-St Severien l'Evêque de Mende et
du pays des Gabales, futur Gévaudan (IIIème siècle?). -St Théogène l'Evêque d'Hippone
Martyr avec 36 autres (vers 260). -St Marus l'Evêque de Trèves (Vème siècle). -Mémoire du
grand tremblement de terre de Constantinople sous Théodose II le Jeune. -St Ausike l'Evêque
de Fréjus (vers 483). -St Conan l'Evêque de l'Île de Man (vers 648). -Ste Radegonde, fille
spirituelle de l'ex-reine de France Ste Bathilde (mémoire le 30 janvier), morte âgée seulement
de 7 ans (vers 670). -St Theofroy, Moine de Luxeuil puis Higoumène de Corbie et enfin
Evêque d'Albi (690). -Transfert des Reliques de nos Sts Pères Théodote Studite et Joseph de
Thessalonique (844). -St Xénophon, fondateur du monastère athonite du même nom. -St
David III le Bâtisseur le roi de Géorgie (1089-1130), défenseur de la foi contre la menace
musulmane et poète (1130). -St Xenophon de Robeïka, Moine (Novgorod 1262).
Lecture de l’Epître
Pas de lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de lecture ce jour
RÉFLEXION - L'absence de jalousie chez les Saints est un phénomène saisissant et
magnifique. Non seulement les Saints ne permettent pas à la jalousie d'avoir prise sur leur
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coeur mais en plus, de toutes leurs forces, ils travaillent afin d'élever leurs compagnons et de
se diminuer eux-mêmes. En une occasion lorsque Saint Hilarion de Palestine visita Saint
Antoine le Grand, en Egypte, Saint Antoine s'exclama : "Bienvenue Vénus, étoile du matin!"
A cela Saint Hilarion répondit : "Salutation et santé à toi, pilier radieux qui soutien l'univers!"
Lorsqu'on le loua comme Moine, Saint Macaire répondit : "Frères, excusez-moi mais je ne
suis pas Moine; cependant j'en ai vu, des Moines!" Lorsque certains dirent à Saint Sisoës qu'il
avait atteint le même degré de perfection que Saint Antoine, Sisoës répondit : "Si j'avais
seulement une seule des pensées d'Antoine alors je serais enflammé."
RÉFLEXION - Le plus grand trésor de tout royaume, ce sont les Saints et braves qui y
vivent. Comparé à cette richesse, toute autre richesse n'est rien. Les Pieux Empereurs
chrétiens considéraient les Saints dans leurs royaumes comme la plus grande bénédiction de
Dieu. L'Empereur Constantin le Grand disait : "Je rends Grâces au Seigneur Jésus-Christ
qu'en mes jours, il existe trois lumières : les Bienheureux Abba Antoine, Abba Elenius et
Abba Euchius." Avant la bataille de Kulikovo, capitale pour les Russes, le Pieux Prince
Dimitri Donskoi avec ses principaux assistants et Ducs, partit pour la forêt de Radonège
chercher le Vénérable Serge et implora son intercession devant Dieu. Quand bien même le
Prince avait préparé son armée pour la guerre de libération contre les Tartares, malgré cela, il
plaçait de plus grands espoirs dans les prières de ce Saint Homme que dans une grande armée
et nombre d'armes.
HOMÉLIE - A propos de l'état de confusion dans lequel sont ceux enténébrés par le
péché
"Qui est-Il, Celui-là qui pardonne les péchés?" (Saint Luc 7,49).
Voilà ce que demandaient ces pécheurs non-repentants : "Qui est ce Jésus?"
Il est Celui Qui ressent le plus la morsure du péché humain; Celui sur Qui tout le péché de
l'humanité s'abat comme un coup. Il est Celui Qui, autrefois, en Paradis, voyait l'homme sans
péché. Il est Celui Qui a créé l'homme sans péché et Il est Celui Qui est Lui-même sans péché,
depuis toujours et pour l'éternité.
Seulement Celui Qui peut pardonner peut aussi sévir. L'homme fort cherche à se venger par
les représailles. L'homme faible chercher la revanche dans la haine. Si vous êtes à même de
rendre un coup reçu et que vous ne le faites pas, ça ne veut pas dire que vous avez pardonné
tant que vous n'avez pas arraché de votre coeur la colère. Grand est cet Unique Seigneur Qui
peut aussi chercher vengeance et pardonner. Il est grand dans Sa justice car Il sévira contre le
pécheur non-repentant. Il est grand dans Sa Miséricorde car Il pardonnera au pécheur pénitent.
Oh, si seulement les gens pouvaient connaître la puissance du pardon des péchés! Voyez,
lorsque les péchés de l'aveugle lui ont été pardonnés, il a retrouvé la vue. Lorsque les péchés
du sourd lui ont été remis, il a retrouvé l'ouïe. Lorsque les péchés de la femme bossue furent
pardonnés, elle a retrouvé son dos droit. Lorsque les péchés de la femme hémorroïsse ont été
remis, elle aussi s'est retrouvée guérie. Lorsque les péchés de l'homme affligé par la folie ont
été pardonnés, il a retrouvé la santé mentale. Lorsque les péchés de l'homme possédé de
démons ont été pardonnés, il a été libéré. Lorsque les péchés de la prostituée ont été remis,
elle aussi a été purifiée. Lorsque les péchés du mort ont été pardonnés, il est revenu à la vie!
Oh, qu'elle est terrible la chaîne du péché! Qu'elles sont lourdes, les chaînes de nombreux
péchés! Ces chaînes ne savent pas être brisées par des mains pécheresses. Mais lorsque les
Mains du Tout-Pur Seigneur les touchent, alors, d'elles-mêmes, elles se détachent et elles
tombent. Lorsque la Voix du Pur les atteint, elles s'effondrent. Et d'un coup d'oeil du Seul Pur,
elles se brisent. Oui, même par les pensées du Seul Pur, elles tombent, ces terribles chaînes du
péché.
"Qui est-Il, Celui-là Qui pardonne les péchés?"
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O pécheurs, c'est le Tout-Pur Seigneur, et de par la pureté, Tout-Puissant.
O Seigneur, Tout-Pur et Tout-Puissant, libère-nous des chaînes des péchés.
A Toi soit la Gloire et la Louange à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."
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