jeudi 2 février 2012

Vies des Saints Nouveaux Martyrs et Confesseurs de la terre russe, et autres Vies de Saints.

23 janvier – 5 février 2012
Commémorations Spéciales : La Commémoration des Saints Nouveaux Martyrs et
Confesseurs de la Terre russe
25 janvier ou le dimanche le plus proche du 25 janvier
SYNAXE DE TOUS LES NOUVEAUX-MARTYRS ET CONFESSEURS DE L'ÉGLISE
RUSSE AU XXE SIECLE
2
Proposée dès le
Concile pan-russe
de 1918, la
célébration de tous
les Martyrs de la
persécution
soviétique a été
instituée en 1981
par le Synode de
l'Église Orthodoxe Russe Hors-Frontières et a été fixée au dimanche 25 janvier ou au
dimanche le plus proche du 25 janvier/7 février. On trouvera le récit du martyre de quelquesuns
uns des Saints Nouveaux Martyrs et Confesseurs Russes dans : "Les Nouveaux Martyrs
Russes," Editions Résiac , F 53150 Montsûrs, Octobre1976. L’ouvrage est parfois disponible
à l’achat sur les nombreux sites de vente de livres en ligne sur l’Internet.
Baptisée au dixième siècle par des Missionnaires venus de Byzance, l'Église russe a produit
dans la suite des temps quantité de Saints : Hiérarques, Moines et Justes ont pris place en
compagnie des Saints antérieurs dans la Cour Céleste. Mais il lui manquait d'être ornée
comme de pourpre et de lin fin, du sang des Martyrs pour être présentée parfaite et rayonnante
au Christ Son Époux.
La persécution sans précédent en cruauté et en extension qui, depuis le coup d'état bolchevik
de 1917 jusqu'à la célébration du Millénaire du Baptême de la Russie (1988), s'est abattue sur
l'Église de Russie, loin d'éteindre le Christianisme, lui a procuré au contraire son plus haut
titre de gloire. La fermeture systématique des églises et leur transformation en musées de
l'athéisme, l'interdiction de tout enseignement religieux, la grossière et oppressante
propagande athée, la délation répandue jusqu'au sein des familles, les vexations de toutes
sortes, les internements dans les hôpitaux psychiatriques d'où l'on ne ressortait qu'après avoir
été dépouillé de sa personnalité, les déportations dans les camps d'extermination, les tortures
sanguinaires ou psychiques qui ont dépassé en cruauté tout ce qu'avaient imaginé les
tortionnaires de jadis, toutes ces machinations de satan se sont révélées impuissantes à
éteindre la Foi et ont tourné à la confusion de leurs auteurs, en montrant que le Christianisme
n'est pas une doctrine humaine mais qu'il est Vie et Puissance de Dieu Qui habite en nos
coeurs pour nous rendre plus forts que la mort.
De 1918 à 1926, la tourmente révolutionnaire qui s'est
acharnée sur les représentants les plus dignes de l'Église
Russe, a produit plus de Martyrs que toutes les persécutions
d'antan. Parmi ces Nouveaux Martyrs, on compte soixantedix-
huit Evêques : le Saint "Premier-Martyr" Vladimir,
Métropolite de Kiev, le Saint Patriarche Tykhon (ci-contre),
les Saints Hiérarques Benjamin de Petrograd, Barsanuphe de
Kirillov, Andronic de Perm, Métrophane d'Astrakhan...
quelques deux mille sept cents Prêtres, deux mille Moines et
trois mille quatre cents Moniales, trépassés dans des
monastères transformés en camps de concentration, ainsi que
des centaines de milliers de Pieux laïcs connus ou inconnus
qui ont bravement affronté le dépouillement de leurs biens, le
mépris et les tortures de toutes sortes pour répondre à cette
Invitation du Seigneur : "Reste fidèle jusqu'à la mort et je te
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donnerai la couronne de la vie." (Apoc. 2:10). Leur sang versé en libation et leurs souffrances
sont les joyaux qui, en ces derniers temps, sont venus rehausser la robe nuptiale de l'Épouse
du Christ, de sorte qu'on peut chanter aujourd'hui en leur honneur avec le Psalmiste : "A sa
suite des Vierges sont amenées au Roi, ses compagnes lui sont présentées. Elles sont
introduites parmi la joie et l'allégresse, elles entrent dans le Temple du Roi." (Ps. 44:15-16).
Il est impossible de narrer leur confession de Foi et leurs
tourments. Nous nous limiterons ici à l'évocation de trois des
plus notables de ces athlètes de la piété dont le culte a été
récemment proclamé.
Le Saint Métropolite Vladimir de Kiev (ci-contre), premier des
Nouveaux-Martyrs de l'Église Russe, naquit en 1848 dans le
diocèse de Tambov, au sein d'une famille sacerdotale. Prêtre
marié, il perdit son épouse et son jeune fils après quatre années
de Sacerdoce et il entra alors au Monastère de Kozlov. En
1888, il fut consacré Evêque de Staraja-Russa dans le diocèse
de Novgorod et trois ans plus tard, fut transféré, au plus fort
d'une épidémie de choléra à Samara où il consacra toutes ses
forces au soulagement du peuple éprouvé. Puis il travailla,
pendant six ans à l'instruction spirituelle des peuples
orthodoxes du Caucase et fonda de nombreuses églises et
écoles ecclésiastiques. Son élection comme Métropolite de Moscou en 1898, marqua un
renouveau dans la vie ecclésiastique du diocèse. Il montrait un intérêt tout particulier pour la
formation des Prêtres qu'il choisissait judicieusement et pour l'enseignement des ouvriers
d'usine, à l'intention desquels il organisait des conférences spirituelles. Il aidait aussi les
Moines de la Laure de Saint-Serge et fut à cette époque le Père Spirituel de la Grande-
Duchesse Sainte Élisabeth. En 1912, il fut nommé Métropolite de Petrograd et président du
Saint-Synode. Mais sa résistance courageuse à l'ingérence de l'imposteur Raspoutine dans les
affaires de l'Église, provoqua sa disgrâce et il fut transféré à Kiev, au bout de trois ans.
Le coup d'état d'octobre ébranla la vie ecclésiastique en Ukraine comme dans toute la Russie
et l'on tenta d'y fonder une "Eglise nationale" ne reconnaissant pas le Métropolite Vladimir
qui s'était réfugié à la Laure des Grottes de Kiev. Au début 1918 alors que la guerre civile
avait atteint Kiev, le Métropolite continuait à célébrer la Divine Liturgie en plein
bombardement. Le 25 janvier, Kiev étant occupée par les
bolcheviks, un détachement de cinq hommes armés se
présenta au monastère qui avait été pillé quelques jours plus
tôt et appréhenda le Métropolite. Le Saint les suivit, en pleine
nuit, chantant et priant, aussi calmement que lorsqu'il se
préparait à célébrer la Divine Liturgie. Lorsqu'ils parvinrent
au lieu de l'exécution, il bénit ses bourreaux et dit : "Que Dieu
vous pardonne!" avant de tomber fusillé.
Le Saint Métropolite Benjamin (ci-contre avec Saint Tykhon),
connu pour son zèle pastoral, tout spécialement à l'égard des
populations ouvrières, fut élu pour le siège de Petrograd en
1917. Il entreprit aussitôt une réforme des paroisses et
s'efforça de libérer l'Eglise de toute implication dans les
affaires politiques. Sa parole, simple et spirituelle, attirait les
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foules dans les églises où il célébrait et malgré sa haute charge, il continuait de visiter les
pauvres et les ouvriers. Lors de la famine de 1921, conséquence du coup d'état d'octobre et de
la guerre civile qui fit plus de six millions de victimes, le Métropolite n'hésita pas à livrer à
l'État tous les biens de l'Église, à condition qu'ils restent un don délibéré, sévèrement contrôlé
par le Clergé et les fidèles. Les bolcheviks semblèrent alors devenir plus conciliants mais la
position intransigeante du Métropolite contre le mouvement de l'"Eglise Vivante" qui avait
pour but le démembrement de l'Église et de la Tradition, raviva leur haine. Arrêté le 29 mai
1922 avec quatre-vingt-cinq autres clercs et laïcs, il fut jugé devant un tribunal
révolutionnaire tandis qu'une foule immense de cent mille personnes se pressaient autour de
l'immeuble, soutenant leur Père Spirituel par leur silence et leur prière. Le Métropolite réfuta
avec calme toutes les accusations portées contre lui pour menées anti-révolutionnaires et
résista aux calomnies des clercs de l'Église Vivante, véritables "incarnations de Juda" Appelé
à se justifier de ces ignobles accusations, il dit : "Ce qui me coûte le plus est d'entendre que je
suis un ennemi du peuple." Et il ajouta : "Quelle que soit votre sentence, je tourne mes yeux
vers le Ciel et faisant mon Signe de Croix, je dis : "Gloire à Toi pour tout, Seigneur, Mon
Dieu!"
Malgré le soutien manifeste du peuple, le tribunal condamna à mort le Métropolite, ainsi que
l'Archimandrite Serge et les Prêtres Georges Novitsky et Jean Kavsarov; ils furent fusillés le
13 août. Les bolcheviks, craignant une insurrection, avaient fait croire que le Métropolite
avait été transféré à Moscou et dans le petit peuple, la rumeur se répandit que leur père n'avait
pas disparu mais qu'il se cachait pour revenir une fois la tourmente apaisée.
La Grande-Duchesse Sainte Élisabeth (ci-contre) naquit en
1864. Fille du duc de Darmstadt, elle se convertit du
protestantisme à l'Orthodoxie lors de son mariage avec le
Grand-Duc Serge Alexandrovitch, malgré l'opposition de sa
famille. Dès les premiers jours de sa vie matrimoniale, elle
commença à pratiquer largement l'aumône et à se consacrer à
des oeuvres philanthropiques et pendant la guerre russojaponaise,
elle organisa des convois d'ambulances et des
hôpitaux pour recevoir les blessés. Le 18 février 1905, son
époux fut assassiné par un terroriste. La Grande-Duchesse
accepta le deuil avec résignation et deux jours après, elle
rendit visite à l'assassin en prison pour l'exhorter au repentir.
Elle adressa au Tsar une demande de grâce et tout le reste de
sa vie, elle pria pour cet homme.
Ayant décidé de se consacrer tout entière à Dieu, Sainte Élisabeth vendit les nombreuses
oeuvres d'art quelle possédait et fonda à Moscou le Monastère de Marthe-et-Marie, dédié aux
oeuvres de miséricorde. Au printemps 1918, elle fut arrêtée par les bolcheviks en compagnie
de deux Moniales de ce monastère, Catherine et Barbara. La première fut libérée peu après
mais Barbara réussit à rester auprès de la Grande-Duchesse et partagea son martyre.
La nuit du 18 juillet 1918, Sainte Élisabeth et d'autres membres de la famille Romanov furent
précipités dans une galerie des mines d'Alapaevsky où l'on fit éclater des grenades. Leurs
corps furent retrouvés au mois d'octobre suivant après que des chants et des prières eurent été
entendus sur les lieux. Le corps de Sainte Élisabeth était intact et incorrompu. On envoya
alors ses Précieuses Reliques avec celle de la Moniale Barbara à Jérusalem où elles furent
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déposées dans l'église du Monastère de Sainte Marie-Madeleine construite par l'Empereur
Alexandre III.
Il faut déplorer le cours hypocrite de la juridiction contemporaine dite "patriarcale" qui, non
contente de n'avoir pas condamner définitivement le sergianisme, affirme toujours qu'il fallait
sauver l'Eglise oublieuse que c'est l'Eglise qui sauve. Dans cet état d'esprit jamais démenti à
ce jour, les hauts hiérarques de cette juridiction se sont expliqués : face à d'éventuelles
persécutions nouvelles d'un pouvoir anti-Dieu, "il faudrait bien" recommencer les
compromissions d'antan.
Il ne s'agit pas ici de condamner les personnes qui, pistolet sur la tempe, faillirent : qui
sommes-nous pour prétendre faire mieux face à ce type de situation? En revanche, il est
inadmissible de défendre aujourd'hui ce qui était déjà indéfendable à l'époque au prix du
mensonge et de la collaboration dans la persécution. On assiste même aujourd'hui dans notre
pauvre Russie souffrante à une confusion des concepts : le cours des Nouveaux Martyrs et
Confesseurs comme celui des Katakombnikis n'était pas le seul possible à suivre : il faut aussi
comprendre le "sacrifice"du Métropolite Serge Stragorodsky… Iront-ils jusqu'à le canoniser?
Il faut rappeler ici l'hérésie du sergianisme. Pour comprendre cette hérésie, il est nécessaire de
se pencher sur les particularités de la doctrine de l’Eglise Orthodoxe
L’Eglise Orthodoxe :
1. reconnaît le Christ comme autorité unique et absolue "au-dessus de toute autorité, de
toute puissance, de toute domination et de tout ce qui peut se nommer non seulement
dans le siècle présent mais encore dans le siècle à venir." (Ephes. I, 21)
2. se réfère dans l’organisation intérieure de sa vie spirituelle et morale non par des
définitions des pouvoirs terrestres mais par les Commandements Divins, les
Commandements des Béatitudes, des Règles des Saints Apôtres, des Canons des
Conciles des Saints Pères.
3. perd son statut d’Eglise légitime, si elle ne remplit pas les deux premières conditions.
Après la révolution en Russie, des dizaines de milliers de Prêtres furent assassinés ou relégués
dans des camps de concentration pour leur refus de collaboration avec les communistes. Au
Trépas du Confesseur de la Foi, le Patriarche Tykhon, la direction légitime de l’Eglise russe
s’est trouvée déplacée hors des frontières de la patrie.
" En effet le Patriarche Tykhon, de concert avec l’ensemble du Saint Synode et du
Conseil Ecclésial Supérieur, promulgua le 20 novembre 1920 l’oukaze n°362 qui donnait les
instructions as d’absence éventuelle d’un Centre canonique ou d’impossibilité de
communiquer avec un tel Centre. En vertu de ce décret les évêques de diocèses voisins
devaient se réunir et former des groupes ecclésiaux autonomes placés sous la direction de
l’Evêque le plus ancien jusqu'au rétablissement d’une situation normale. Ce décret
promulgué en toute liberté et indépendance par l’autorité suprême de l’Eglise, fut
irrémédiablement revêtu d’une autorité morale et canonique indiscutable et fut aussitôt
appliquée dans les provinces méridionales de la Russie encore tenues par les Armées
Blanches; peu après, la Direction Ecclésiale ainsi constituée, fut contrainte d’abandonner la
terre russe avec les restes de l’Armée Blanche défaite et près de deux millions de Russes qui
seront à l’origine de cette émigration dispersée sur tous les continents du monde libre. A la
tête de ce nouvel exode, trente-quatre Evêques, des centaines de Prêtres et Moines s’exilaient
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volontairement pour préserver une partie de l’Eglise en dehors de la sphère d’influence du
pouvoir athée et suppléer éventuellement, si l’occasion devait par malheur se présenter, la
direction patriarcale dans la défense des intérêts de l’Eglise. C’est ainsi que devait naître
l’Eglise Orthodoxe Russe Hors-Frontières, sur le fondement canonique du décret n°362 mais
également avec la bénédiction du Saint Synode de Constantinople (évidemment avant sa
dérive doctrinale de 1923) en décembre 1920 et avec le soutien fraternelle de l’Eglise de
Serbie qui accueillit l’administration de l’Eglise Hors-Frontières mettant à sa disposition
l’ancien siège patriarcal serbe de Sremsky-Karlovtsy (d’où le sobriquet " karlovtsien" utilisé
par ses détracteurs) et avec l’approbation implicite de l’ensemble de l’Orthodoxie"
("L’Eglise Russe dans la Tourmente," Germain Ivanoff-Trinadzaty, Monastery Press, 1995)*
* Des exemplaires gratuits de ce fascicule sont à votre disposition et à votre demande
auprès de votre serviteur.
Aussi, le pouvoir soviétique afin de soumettre les croyants au régime communiste,
avait-il contraint le Métropolite Serge Stragorodsky à servir un pouvoir dont l’objectif déclaré
était l’élimination de toute forme de foi. Ainsi fut établie, en contravention aux Canons de
l’Eglise, une nouvelle organisation ecclésiale qui allait devenir le Patriarcat de Moscou en
1943. En 1927, sur ordre de Staline, le Métropolite Serge rendit publique une Déclaration qui
justifiait les exactions du régime communiste, le reconnaissait comme légitime et lui
soumettait l’Eglise, y compris dans les questions de doctrine et de morale. Cette Déclaration a
placé le Patriarcat de Moscou dans une telle dépendance du pouvoir que personne ne pouvait
devenir évêque sans accepter d’être agent du KGB. En conséquence, l’Eglise dont le chef doit
être le Christ (point 1) est devenue l’instrument collaborant d’un régime gouvernemental dans
des conditions de persécution notamment anti-ecclésiales. De plus avec le temps, elle se
laissait de plus en plus gagner par une idéologie non-chrétienne, ce qui est inadmissible (point
2). Aussi, l’Eglise officielle en Russie n’est-elle pas cette Eglise légitime qu’elle prétend être
(point 3).
Le Patriarcat de Moscou actuel n’a pas jusqu’à présent réellement dénoncé la
Déclaration du Métropolite Serge (prédécesseur des Patriarches soviétiques) et ne s’est pas
libérée de la dépendance des forces anti-chrétiennes malgré ses allégations. Actuellement, des
forces en Russie essayent par l’intermédiaire du dit Patriarcat de Moscou de s’emparer de
toutes les paroisses de l’Eglise Orthodoxe Russe Hors-Frontières restées sous l’omophore du
son primat légitime, autrement dit non pas Lavr ni son successeur actuel Hilarion.
Ainsi, le sergianisme est la libre acceptation par les hiérarques de l’Eglise de servir le
pouvoir du monde sous l’action duquel est déformée la doctrine chrétienne et le règlement
intérieur de l’Eglise.
Voici une dépêche de l’AFP du 18 avril 2006 :
"Alexis II défend Mgr Serguiï, l'homme du compromis avec le Parti Communiste. Le
patriarche de Moscou Alexis II a appelé l'Eglise orthodoxe russe en Exil à abandonner ses
accusations de collaboration avec le communisme à l'encontre du métropolite Serguiï qui
freinent les efforts de réunification, selon la rapporté mardi la presse russe.
Interrogé par des journalistes russes sur les relations avec l'Eglise en exil, le chef de l'Eglise
russe a réaffirmé qu'il n'y avait "pas de raisons"pour maintenir la division "entre le
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patriarcat et les gens qui, aux temps difficiles de la révolution (de 1917) s'étaient trouvés à
l'étranger."
Le processus de réunification, lancé en mai 2004 avec la visite du chef de la diaspora
orthodoxe, le métropolite Lavr, progresse à un rythme lent. Le patriarche a appelé "cette
partie de l'Eglise en exil qui continue à accuser l'Eglise dans la patrie de collaboration avec
les bolcheviques" à "revoir sa position," a rapporté le quotidien offiCiel Rossiïskaïa Gazeta.
"La cible principale de reproches en la matière est habituellement le métropolite Serguiï qui,
en 1927, a adressé aux autorités soviétiques un appel à ne pas considérer l'Eglise comme une
organisation contre-révolutionnaire, ce qui a été accueilli par une partie de l'émigration
russe comme une collaboration avec le régime blasphématoire," a poursuivi Alexis II.
Selon lui, cette démarche de Mgr Serguiï n'était qu'une "tentative de sauver l'Eglise, de faire
cesser les exécutions de prêtres pour "contre-révolution," en montrant que l'Eglise faisait
siennes les joies et les chagrins de la Patrie."
Enfin, Alexis II rappelle que c'est Mgr Serguiï qui, le 22 juin 1941 (le jour de l'attaque
allemande contre la Russie), soit deux semaines avant le discours similaire de Staline, avait
lancé un appel au peuple soviétique à défendre sa patrie.
Cet appel du patriarche de Moscou intervient à un mois d'un Saint-synode de l'Eglise russe en
exil qui doit se tenir à San Francisco et se pencher sur les questions de réunification. »
Cette dépêche est consternante à plus d’un titre :
a) "Alexis II a appelé l'Eglise orthodoxe russe en Exil à abandonner ses accusations de
collaboration avec le communisme à l'encontre du métropolite Serguiï qui freinent les efforts
de réunification." Bien sûr que même les partisans de monseigneur Lavre trouvent à redire sur
cette Déclaration qu’Alexis II ne reconnaît pas comme canoniquement, théologiquement,
ecclésiologiquent rédhibitoire. Pire, en voulant le minimiser, il écarte toute illusion sur son
désir sincère de repentir et d’authentique métanoïa de toute sa hiérarchie et de lui-même.
b) Selon Alexis II, "il n'y avait "pas de raisons"pour maintenir la division "entre le patriarcat
et les gens qui, aux temps difficiles de la révolution (de 1917) s'étaient trouvés à l'étranger."
Alors pourquoi y en avait-il précédemment ? Qu’est-ce qui a changé depuis ? Pas grand-chose
: cfr 'a'.
c) Alexis II invite carrément "cette partie de l'Eglise en exil qui continue à accuser l'Eglise
dans la patrie de collaboration avec les bolcheviques" à "revoir sa position." Le sergianisme
est toujours justifié (cfr 'a') alors que les bolchéviks ne persécutent plus. Il ne faut donc
"surtout pas revoir" notre position sur le Patriarcat de Moscou.
d) Alexis II, malgré ses défenseurs, justifie encore comme au temps de l’URSS « cette
démarche de Mgr Serguiï n'était qu'une "tentative de sauver l'Eglise, de faire cesser les
exécutions de prêtres pour "contre-révolution," en montrant que l'Eglise faisait siennes les
joies et les chagrins de la Patrie." C’est exactement la justification du sergianisme qui vient
d’être défini plus haut. Pourtant, on nous dit que l’URSSS est morte et que l’Eglise en Russie
est libre. On oublie que nous n’avons pas à sauver l’Eglise : c’est l’Eglise qui sauve ceux qui
y sont fidèles.
8
Qu'il soit fait mémoire à tous les Nouveaux Martyrs et Confesseurs de Russie, connus ou
connus de Dieu Seul.
Pour davantage encore d’informations sur le plus tragique événement de l’Histoire de notre
Sainte Russie, voir : http://www.orthodox.net/russiannm/index.html :
Abercius, Archbishop And Hieromartyr Of Zhitomir
Agathangelus, Metropolitan And Hieroconfessor Of Yaroslavl
Agnia, Confessor-Abbess Of Vasilsursk
Alexander (Orlov), Hieroconfessor Of Omsk
Monastic Martyrs Of Alexander Svir Monastery
Hieroconfessor Alexis, Bishop Of Rylsk
Alexis, Bishop And Hieromartyr Of Voronezh And Those With Him
Ambrose, Bishop And Hieroconfessor Of Podolsk
Bishop Ambrose Of Mster
Anatolius And Demetrius, Hieromartyrs Of Kiev And Those With Them
Anatolius And Seraphim Of Optina, Hieroconfessors
Hieromartyr Andrew, Archbishop Of Ufa
Hieromartyr Andronicus, Archbishop Of Perm And Those With Him
Archbishop Anthony (Galysnky-Mikhailovsky) And Those With Him
Anthony, Schema-Archbishop And Hieroconfessor Of Tauris And Those With Him
Hieromartyr Arcadius, Bishop Of Lubny
Hieromartyr Arsenius, Bishop Of Serpukhov And Those With Him
Arsenius Metropolitan And Hieroconfessor Of Novgorod
Athanasius, Bishop And Hieromartyr Of Skvirsk
Hieromartyr Barlaam, Archbishop Of Perm
Barsonuphius, Abbot Of Alexandria And Those With Him
Barsonuphius, Bishop And Hieroconfessor Of Nikolsk
Hieromartyr Barsonuphius, Bishop Of Kirillovsk And Those With Him
Hieromartyr Basil, Archbishop Of Chernigov And Those With Him
Hieroconfessor Basil, Bishop Of Kineshma And Those With Him
Basil, Bishop And Hieromartyr Of Kargopol And Those With Him
Hieromartyr Basil, Bishop Of Priluky And Those With Him
Confessors Of Belarus
Hieromartyr Benjamin, Bishop Of Rybinsk
Hieromartyr Benjamin, Bishop Of Sterlitamak And Those With Him
Hieromartyr Benjamin, Metropolitan Of Petrograd And Those With Him
Hieroconfessor Paul, Bishop Of Starobela
Hieromartyr Bishop Claudius (Savinsky) And Those With Him
Hieromartyr Bishop Lazarus (Lyubimov) And Those With Him
Hieroconfessor Boris, Archbishop Of Ryazan
Hieromartyrs, Martyrs And Confessors Of The Caucasus Mountains
Hieromartyrs And Hieroconfessors Of Central Asia And Those With Them
Hieromartyrs Of The Crimea And Taganrog
Damascene, Bishop And Hieromartyr Of Glukhov And Those With Him
Dometian, Schema-Bishop And Hieroconfessor Of Tyumen
Hieromartyrs Of Eastern Siberia
Hieromartyrs, Martyrs And Confessors Of Elisavettgrad Region
Hieromartyr Ephraim, Bishop Of Selenginsk
Eudocia Nun-Martyr Of Diveyevo And Those With Her
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Hieromartyr Gabriel, Archbishop Of Vitebsk
Gabriel Hieroconfessor Of Akkerman
Gennadius(Sekach), Schema-Metropolitan
Gideon, Peter nicetas And Tiburtius ,Hieromartyrs And Those With Them
Hieromartyr Gregory, Bishop Of Schlisselburg And Those With Him
Hieromartyr Gurias, Archbishop Of Irkutsk
Hieromartyr Habbakuk, Bishop Of Old Ufa
Hieromartyr Hermogenes, Bishop Of Tobolsk And Those With Him
Hieroconfessor Benjamin, Bishop Of Aksinsk And Those With Him
Hieroconfessor Victor, Archbishop Of Vyatka
Hieromartyr Tykhon, Patriarch Of Moscow And All Russia
Hierotheus, Bishop And Hieromartyr Of Veliky Ustiug And Those With Him
Hilarion, Archbishop And Hieroconfessor Of Verey
Hilarion, Bishop And Hieromartyr Of Porech
Isaac, Hieromartyr Of Optina And Those With Him
Hieromartyr Isidore, Bishop Of Mikhailov
James (Vladimirov) Hieromartyr Of Plotava And Those With Him
Hieromartyr Joachim, Archbishop Of Nizhny-Novgorod And Those With Him
Joanna, Schema-Abbess Of Suzdal
Hieromartyr Joasaph, Bishop Of Bakhmut
Joasaph, Bishop And Hieromartyr Of Chistopol And Those With Him
Job, Bishop And Hieromartyr Of Ufa
John Archbishop And Hieromartyr Of Riga
John, Bishop And Hieromartyr Of Pechersk
John Hieroconfessor Of Yelevo
Jonah (Atamansky) Hieroconfessor Of Odessa
Joseph, New-Martyr Of Euboea, Greece
Hieromartyrs, Martyrs And Confessors Of Kazan Diocese
Hieromartyrs Of Kiev Province
Martyrs Of Kostroma Region
Kursk, Kharkov, Poltava And Belgorod Holy Confessors
Kursk, Kharkov, Poltava And Belgorod Holy Martyrs
Hieromartyr Laurence Of Balakhna And Those With Him
Hieromartyr Leontius Of Tsarevo
Lev, Martyr Of Saratov
Macarius, Archbishop And Hieromartyr Of Dnepropetrovsk And Those With Him
Macarius, Bishop And Hieromartyr Of Orel
Hieroconfessor Macarius, Schema-Bishop Of Malovishery
Http:/Www.Orthodox.Net/Saints/12apostles.Html
Margaret Martyr-Abbess Of Menzelinsk
Nun-Martyr Maria Of Gatchina And Those With Her
Hieromartyr Mark, Bishop Of Vladivostok
Martyr Maria The Soldier
Maximus Bishop And Hieromartyr Of Serpukhov And Those With Him
Reader Maximus Of Salsk And Those With Him
Hieromartyr Methodius, Bishop Of Petropavlovsk And Those With Him
Hieromartyr Metrophanes Of Mikhailov
Schema-Bishop Michael Of Chistopol
Hieroconfessor Nectarius Of Optina
Bishop Nicetas Of Nizhne-Tagilsk
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Nicetas, Hieroconfessor Of Vyatka And Those With Him
Nicetas (Lekhan) Hieroconfessor Of Kharkov
Hieromartyrs Nicholas And John Of Verkhniye Marki
Hieromartyr Nicholas, Archbishop Of Vladimir
Nicholas, Bishop And Hieroconfessor Of Vyazniki
Hieromartyr Nicholas, Bishop Of Aktar And Those With Him
Tsar-Martyr Nicholas Ii And His Family
Nicholas (Zagorovksy) Hieroconfessor Of Kharkov
Hieroconfessors Nicon And Clement Of Optina
Hieromartyrs And Martyrs Of Odessa, Kherson And Ekaterinoslav
Pachomius, Archbishop And Hieromartyr Of Chernigov
Hieroconfessor Pantaleimon Of Olchinki
Paul (Levashov) Hieromartyr Of Gomel And Those With Him
Holy Confessor Pelagia Of Berezovo And Those With Her
Hieromartyrs And Martyrs Of Perm
Hieromartyr Peter, Archbishop Of Voronezh And Those With Him
Hieromartyr Peter, Metropolitan Of Krutitsa
Petrograd Hieromartyrs Martyrs And Confessors
Plato Bishop And Hieromartyr Of Revel (Tallinn) And Those With Him
Procopius, Archbishop And Hieromartyr Of Kherson
Hieromartyrs, Martyrs And Confessors Of Ryazan
Monastic Martyrs And Confessors Of Sarov And Diveyevo
Hieroconfessors Seraphim And Seraphim Of Moscow
Seraphim, Archbishop And Hieromartyr Of Uglich And Those With Him
Hieromartyr Seraphim, Bishop Of Dmitrov And Those With Him
Seraphim, (Pozdeyev) Bishop
Sergius, Bishop And Hieromartyr Of Buzuluk And Those With Him
Sergius, Bishop And Hieromartyr Of Narva And Those With Him
Hieromartyr Sergius (Mechiev) Of Moscow
Hieromartyrs And Martyrs Of Solovki
Sophia Abbess-Confessor Of Kiev And Those With Her
Martyrs Stefan, Melania And Those With Them Of Krasnodar
Stephen, Bishop And Hieromartyr Of Izhevsk
Hieromartyr Sylvester, Archbishop Of Omsk
Hieromartyr Theodore (Andreyev) Of Petrograd
Hieromartyr Theodore, Archbishop Of Volokolamsk And Those With Him
Hieroconfessor Theodore (Rafanovich) Of Khymy
Hieroconfessor Bishop Theodosius (Bakhmetev) Of Yeniseisk
Hieroconfessor Theodosius Of Minvody
Hieromartyr Theophanes, Bishop Of Solikamsk
Tykhon, Archbishop And Hieromartyr Of Voronezh And Those With Him
Hieroconfessor Tykhon, Bishop Of Kirillovsk And Those With Him
Hieromartyr Timothy (Strelkov) Of Mikhailovka And Those With Him
Hieromartyrs And Martyrs Of Ufa And Orenburg
Blessed Varenka Of Sergach
Victorin Hieromartyr Of Petrograd
Vladimir (Abramov), Bishop
Vladimir, Metropolitan And Hieromartyr Of Kiev
Hieromartyrs, Martyrs And Confessors Of Vladimir, Suzdal And Ivanovo
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Hieromartyrs And Martyrs Of Western Siberia
Hieromartyrs, Martyrs And Confessors Of Yaroslavl And Rostov
Ne pas oublier de faire mémoire aux millions d’anonymes
connus seulement de Notre Seigneur
Lecture de l’Epître
Rom VIII : 28-39
8.28 Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de
ceux qui sont appelés selon son dessein.
8.29 Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image
de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. 8.30 Et ceux qu'il a
prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu'il a
justifiés, il les a aussi glorifiés.
8.31 Que dirons-nous donc à l'égard de ces choses? Si Dieu est pour nous, qui sera contre
nous? 8.32 Lui, qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous,
comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui? 8.33 Qui accusera les élus de
Dieu? C'est Dieu qui justifie! 8.34 Qui les condamnera? Christ est mort; bien plus, il est
ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous! 8.35 Qui nous séparera de l'amour
de Christ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou
le péril, ou l'épée? 8.36 selon qu'il est écrit: C'est à cause de toi qu'on nous met à mort tout le
jour, Qu'on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. 8.37 Mais dans toutes ces
choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. 8.38 Car j'ai l'assurance
que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à
venir, 8.39 ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra
nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur.
Lecture de l’Evangile
Luc XXI : 12-29
21.12 Mais, avant tout cela, on mettra la main sur vous, et l'on vous persécutera; on vous livrera
aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous mènera devant des rois et devant des
gouverneurs, à cause de mon nom. 21.13 Cela vous arrivera pour que vous serviez de
témoignage. 21.14 Mettez-vous donc dans l'esprit de ne pas préméditer votre défense; 21.15 car je
vous donnerai une bouche et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront résister
ou contredire. 21.16 Vous serez livrés même par vos parents, par vos frères, par vos proches et
par vos amis, et ils feront mourir plusieurs d'entre vous. 21.17 Vous serez haïs de tous, à cause
de mon nom. 21.18 Mais il ne se perdra pas un cheveu de votre tête; 21.19 par votre persévérance
vous sauverez vos âmes.
Homélie pour les Saints Nouveaux Martyrs et Confesseurs Russes,
par l’Archevêque Antony de Genève
Les Saintes Écritures de l’Ancien Testament nous relatent l’épreuve terrible à laquelle le
peuple d’Israël fut soumis durant la captivité de Babylone. Le roi de Babylone
Nabuchodonosor fit élever une immense statue d’or et porta à la connaissance du peuple que
tous ceux qui adoreront cette idole et la glorifieront comme Dieu seront graciés, tandis que
ceux qui le refuseront seront précipités dans une fournaise ardente.
Et voilà qu’au son de la trompette tous se prosternèrent devant cette statue et seuls, trois
jeunes gens d’Israël refusèrent d’obéir et dirent au roi : nous croyons au Dieu Unique et
Véritable et nous ne servirons pas tes dieux et nous n’adorerons pas la statue que tu as élevée.
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Ils furent alors précipités dans cette terrible fournaise ardente mais ils ne craignaient rien car
ils croyaient au Dieu Unique et Véridique. Et du fond de cette fournaise ils Lui élevèrent des
prières : "Tu es béni, Seigneur, Dieu de nos pères. Que Ton Nom soit loué et glorifié dans les
siècles." "Tu es juste dans tout ce que tu nous fais, à nous qui avons été précipités dans la
fournaise et à tout ton peuple d’Israël, l’esclavage de Babylone et la perte de notre patrie. Oui,
disaient les jeunes gens, nous avons mérité tout cela ; tu es juste Seigneur et toutes Tes
oeuvres sont Vérité et Tes Jugements sont justice."
Et le Seigneur entendit leur prière et leur envoya un ange qui refroidit la fournaise et préserva
les jeunes gens dans le feu.
Frères et soeurs bien-aimés! Nous aurions tort de penser que cette statue aurait été seulement
élevée quelque part dans la vallée de Dura, il y a très longtemps, au temps du roi
Nabuchodonosor. Cette statue est toujours dressée et ne demande plus à être vénérée par les
seuls habitants de Babylone mais elle exige une soumission universelle. Et malheur à celui qui
refusera de se prosterner devant cette idole contemporaine qui exige pour elle-même une
vénération plus grande que celle due à Dieu. Tous ceux que nous nommons disciples de satan
se prosternent devant cette idole contemporaine, tous ceux qui se sont détournés de leur
Créateur et qui se sont mis au service de satan comme étant plus avantageux car le Christ a
promis à Ses Disciples : Vous aurez des tribulations dans le monde ” /Jan, 16, 33/ alors que
satan leur promet tous les biens de ce monde et la gloire terrestre.
Tous les incroyants qui, non seulement ne croient pas eux-mêmes mais séduisent les autres et
font naître chez eux les tentations et l’incroyance, sont au service de cette statue d’or
contemporaine. De même la servent tous les hérétiques de toutes les époques et de toutes les
nations qui détournent les gens de la Foi véridique et de l’Unique Vrai Dieu.
De nos jours, la servent aussi tous les athées militants qui ont également élevé dans notre
patrie une statue en or et exigent que tous les peuples vivant sur la terre de Russie se
prosternent devant elle.
Mais ils se sont trompés. Ils pensaient que comme jadis à Babylone il ne se trouverait que
trois personnes pour s’opposer à eux et refuser de se prosterner devant l’idole alors que ce ne
sont pas trois mais des millions de Russes qui dans notre patrie éprouvée, ont confessé avec
intrépidité : non, nous ne servons pas tes dieux et nous ne nous prosternons pas devant l’idole!
C’est pourquoi la cohorte de tous nos Saints Martyrs et Confesseurs de Russie ont, par des
persécutions et des violences effroyables, payé le prix de leur refus de se prosterner devant
l’idole. Ils furent précipités dans la fournaise ardente du feu de la haine, de la méchanceté que
ce même satan, ennemi de notre Salut, allumait dans leurs coeurs. C’était un feu effrayant,
frères et soeurs bien-aimés, un feu de tourment dans lequel souffraient nos Martyrs mais qui
pour autant ne fléchirent pas et semblables à ces jeunes gens d’Israël, ils priaient au milieu de
ces flammes effroyables, ils priaient dans les prisons dans les camps, roués de coups,
torturés, ils priaient : "Tu es béni, Seigneur, Dieu de nos pères, Ton Nom est loué et glorifié
dans tous les siècles. Toutes Tes Ouvres sont Vraies et Tu as agi justement avec nous!"
C’est ainsi que priaient nos Martyrs, ayant conscience de leurs propres péchés et de ceux de
tout le peuple russe qui, à travers toute son histoire, s’est également éloigné de son Dieu, en a
cherché d’autres, désirant satisfaire ainsi ses passions terrestres.
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Oui, frères et soeurs bien-aimés, les Martyrs mouraient pour les péchés de tout notre peuple
pour nos péchés à nous. Jamais ils n’hésitèrent et ils subirent volontairement une mort
horrible : lorsque sonna l’heure de la mort, ils n’étaient déjà plus pareils aux autres hommes.
Battus, torturés, martyrisés ils remettaient leur esprit au Père Céleste.
Frères et soeurs bien-aimés, nous nous sommes réunis ici aujourd’hui pour glorifier les Saints
Nouveaux-Martyrs, bien qu’ils soient déjà glorifiés dans le Royaume de notre Père Céleste où
ils se réjouissent et sont dans l’allégresse. Mais ont-ils, eux, besoin de notre glorification ?
En réalité, nous sommes réunis ici pour les prier. Pour les prier de nous apprendre à les imiter
afin que, face à toutes les séductions et tentations de ce monde, nous sachions dire comme
eux : nous croyons en l’Unique Vrai Dieu, Notre Seigneur Jésus-Christ.
Prions pour qu’à chaque fois où dans notre vie, devant chacun de nous se pose la question de
vénérer l’idole, nous puissions répondre de la même façon qu’eux. Sachez que c’est à tout
moment nous nous laissons séduire par cette idole lorsque nous voulons vivre
confortablement dans ce monde lorsque nous cherchons à éviter tous les désagréments. Est-ce
que ce n’est pas devant cette idole que nous nous prosternons lorsque nous n’observons pas le
Carême que l’Église nous impose lorsque nous condamnons notre frère? A chaque pas, frères
et soeurs bien-aimés, nous nous prosternons devant cette idole, nous devons le comprendre et
en prendre pleinement conscience. Que les Saints Martyrs qui ont su dire non et ont
volontairement enduré les souffrances et les tourments, soient pour nous des exemples. Car à
travers ces souffrances et ces tourments ils ont hérité la félicité de la Vie Eternelle. Et si nous
voulons avoir cette vie en partage, si nous savons que notre existence terrestre est provisoire,
nous devons alors refuser de nous prosterner devant l’idole à chaque fois que les tentations
s’approchent de nous qu'elles essaient de nous persuader que nous vivons au milieu
d’hommes et de femmes qui agissent tous selon leur plaisir et qu’elles susurrent à notre
oreille : pourquoi donc n’en feriez vous pas autant?
N’oublions jamais que nous sommes des Chrétiens orthodoxes, nous sommes les frères et les
soeurs de ces Martyrs qui, à notre époque, n’ont pas hésité à donner leur vie pour l’Amour du
Christ. C’est à suivre leur exemple qu’ils nous appellent aujourd’hui. En les priant,
demandons-leur d’être comme eux les Enfants du Christ Sauveur Qui nous aime et des fils
fidèles de notre patrie très éprouvée.
Amin.
l’Archevêque Antony
le 4 / 17 juillet 1986 en l’église de Villemoisson
Traduction : Protodiacre Germain Ivanoff-Trinadtzaty
http://perso.orange.fr/stranitchka/VO29/Antony_de_Geneve.html
Excerpts from a talk given at the Dickinson College Conference in July, 1981 by James
McLellan.
And when he had opened the fifth seal, I saw under the altar the souls of them that were slain
for the word of God and for the testimony that they hale; and they cried with a loud voice
saying, How long O Lord, holy and true dost thou not judge and avenge our blood on them
that dwell on the earth? And white robes were given unto every one of them; and it was said
14
unto them, that they should rest yet for a little season, until their fellow servants also and
their brethren, that should be killed as they were, should be fulfilled. (Rev. 6-9-11)
In this most violent of centuries, the blood of the New Martyrs and Confessors of Holy Russia
fulfilled the above-quoted prophecy of St. John. Like the martyrdom of the first century of the
Holy Church, the martyrdom of the last century of the world is bringing to the human race its
last chance to comprehend the substance of things hoped for, the evidence of things not seen
which is the power of the true Christian faith. Our faith shines forth especially in two ways: in
the word ~f truth which defines the mystical unity of the Church and in the purity of the
Confession of Faith by the true priests and shepherds of God. The blood of the New Martyrs
of Russia underscores .our unity in Christ's ascetic struggle-the Cross, and enhances the sweet
fragrance of the prayers of the Saints who keep themselves pure and unspotted from the
world.
Who can ignore the history of Nicholas and Alexandra and their sweet innocent children:
Olga, Tatiana, Maria, Anastasia, and Alexis? Who is so heartless as not to be stirred by their
story? Who is so blind that he cannot grasp the love and spirit which perfected this family as a
spiritual burnt of- offering. as the blood of the prophets from Abel to Zachariah,their innocent
blood cries out to heaven from the walls of the House of Special Purpose in Ekaterinaburg
and from depth of the abandoned well into which their burnt relics were so rudely cast.... By
their deaths we receive a kingdom which cannot be moved, as St. Paul tells us (Heb. 12:28-
29). Wherefore, let us have grace whereby we ray serve God acceptably with reverence and
godly fear; for our God is a consuming fire.
Now mystically we see the Royal Family clothed in white robes and waiting for the command
of God when we and ours are added to their sacred number. With them we see Eugene the
physician, Anna the maid, Haritonov the cook, and Troop the footman, who shared their
glorious death. Also Klimenty Nagorny, the gentle, devoted seaman, and Sergei Sednev, the
family protectors who also gave their lives. Not far distant is Archimandrite Telegin, who
awaited his execution with great good cheer, who signed his execution papers "with pleasure,"
and who told everyone: "I cannot wait to meet- my Lord Jesus Christ."
The holiness of their lives touched all those around them including their English tutor Gibbes
who followed them all the way to Ekatennaburg, and who later became a priest of the
Orthodox Church. They showed that grace in the simplicity of their lives and death of which
the great ascetic Archbishop John (Maximovitch) of San Francisco wrote:
Holiness is not simply righteousness. . . but rather such a height of righteousness that men are
filled with the grace of God to the extent that it flows from them upon those who associate
with them. Great is their blessedness; it proceeds from personal experience of the Glory of
God. Being filled with love for men which proceeds from love of God, they are responsive to
men's needs and . . they appear as intercessors and defender: for them before God.
And so we are personally moved and blessed by the martyred Royal Family.... The are the
instruments of God the Father in fulfilling the prophecy of His Son: But the hour cometh and
now is when the true worshippers-literally the ortho-dox-shall worship the Father in spirit
and in truth, for the Father seeketh such to worship Him (John 4:23)...
Only through the humility which Orthododoxy teaches can we meet or understand the Tsar
whose yearning was toward his prototype the King of Glory Himself. As our Savior mounted
15
the Cross in great peace and triumph to pour out His Blood, Tsar Nicholas baffled the world
with his calm as he voluntarily shoveled snow and accepted menial tasks while in captivity....
With him and with of the New Martyrs we share the yearning and the wonder inspired by our
Saviour image on the Cross.
Patriarch Tikhon beheld the image of the Cross in his election as the first Patriarch in 217
years. With joy he set the foundation of two life-giving springs of Russian Orthodoxy-the
establishment of the Synod in Exile (the Russian Church Abroad) through Ukase 20, and the
blessing of the Catacomb Church through secret instructions to Bishop Maxim of Serpukhov
(formerly MA. Zhizhilenko, physician). To this day, true believers in Russia are referred to as
"Tikhonites," a term of abuse like the word "Christian" as first used in ancient Antioch. In his
humility, Patriarch Tikhon rejoiced that we of the Church Abroad under- stood all that he did
and did not judge him.
Thus, we who seek and follow the true Church must understand both the spirit and letter of
Patriarch Tikhon's life. We find that spirit in his mutilated friends in the hierarchy; for
example, Metropolitan Vladimir, Metropolitan Benjamin of Petrograd, Archbishop Hilarion
of Smolensk, and many others.
Metropolitan Vladimir was found dead, lying on his back, only covered with an over- coat.
He had been tortured, choked with the chain of his cross, a gunshot wound near his right eye,
a cut on his head, a gash under his right ear, four gashes on his lip, two gunshot wounds at the
right collarbone, his chest cavity opened by a deep wound, a gash wound in the waist, and two
more gashes in the chest. Metropolitan Peter was dresses in rags to face a firing squad, while
Vladika Hilarion was reduced to the status of a vermin-ridden, white-haired, emaciated
shadow of his former self when he died in transit prison. A woman relative fainted at his
appearance when the coffin was first opened.
We see in these offspring of Patriach Tikhon the definition given by St. Victorinus in his
Commentary on the Apocalypse of St. John of the true priest of Christ:
Blessed and holy is he who has part in his resurrection . . for he who shall have kept the
undertaking of virginity completely….and shall have destroyed the untrained nature or
impure thoughts within the retirement of the heart that they may not rule over him, this is the
true priest of Christ. . . and truly in his case the devil is bound.
America, with its clergy of many persuasions who secretly and openly preach sexual
perversion in opposition to the Apostolic canons, has learned from experience the sad truth of
St. Basil's dictum that bad theology breeds bad morals. We find in Patriarch Tikhon's
confession a way of life which over- comes modernism. But without shepherds, how will the
sheep not scatter?…
We must be true to the clergy we read of 8100 clergy shot and tortured to death in 1922 alone!
of Archimandrite Benjamin burned alive by the communists in his hut; we must hold fast to
the true faith delivered to the Saints. We read also of Archimandrite Matthew slashed with
swords; of Fr. Kuturov frozen to death in winter frost with water poured over him until he
turned into a stone statue; of 100 priests shot by communists in Tobolsk; of Fathers Peter,
John, Alexander, Michael and Seraphim disappearing without a trace; of Father Mitrophan
shot to death in front of his parents and children-and we marvel at the unsung crucifixion of
Christ in our century.
16
Finally, the New Martyrs leave us in awe. We follow with interest and enthusiasm the
writings of Professor Andreyev on the formation of the Catacomb Church in the Solovky
prison camp. We commemorate with intense love Bishop Maxim, Bishop Dmitri of Gdov and
Father Nicholas Zagarovsky (in tonsure Seraphim). We recall with warmth their lives in
Christ before their incarceration- how they healed the sick and buried the dead and chanted
the Liturgy through the chaos of war and violent revolution.
Thus, in the Russian New Martyrs, as in our true pastors, we see the same image longing for
its prototype, the Orthodox way of life, the secret work of our Saviour knocking at the doors
of our hearts, the Church pure and unspotted, the way of peace, the rich soil in which we and
our children can gain nourishment and growth. Blessed are we who find the never failing
power of the Cross.
http://www.roca.org/OA/14/14q.htm
Cycle mobile (Pascalion): Dimanche de la Trente-Quatrième Semaine, Dimanche du
Publicain et du Pharisien
Lecture de l’Epître
2Tim III : 10-15
3.10 Pour toi, tu as suivi de près mon enseignement, ma conduite, mes résolutions, ma foi, ma
douceur, ma charité, ma constance, 3.11 mes persécutions, mes souffrances. A quelles
souffrances n'ai-je pas été exposé à Antioche, à Icone, à Lystre? Quelles persécutions n'ai-je
pas supportées? Et le Seigneur m'a délivré de toutes. 3.12 Or, tous ceux qui veulent vivre
pieusement en Jésus Christ seront persécutés. 3.13 Mais les homme méchants et imposteurs
avanceront toujours plus dans le mal, égarants les autres et égarés eux-mêmes. 3.14 Toi,
demeure dans les choses que tu as apprises, et reconnues certaines, sachant de qui tu les as
apprises; 3.15 dès ton enfance, tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage à salut
par la foi en Jésus Christ.
Lecture de l’Evangile
Luc XVIII : 10-14
18.10 Deux hommes montèrent au temple pour prier; l'un était pharisien, et l'autre
publicain. 18.11 Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même: O Dieu, je te rends grâces de ce
que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou
même comme ce publicain; 18.12 je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes
revenus. 18.13 Le publicain, se tenant à distance, n'osait même pas lever les yeux au ciel; mais
il se frappait la poitrine, en disant: O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. 18.14 Je
vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l'autre. Car quiconque s'élève
sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé.
Cycle fixe : Commémorations
SAINTE ARCHEVÊQUE THEOCTISTE DE NOVGOROD (+1307)
23 décembre – 23 janvier (translation)
Sainted Theoktist, Archbishop of Novgorod, prior to taking the cathedra-seat, was hegumen
of the Annunciation monastery near Novgorod. After the death of archbishop Clement in the
year 1300, the Novgorod people chose him as their Vladyka, and metropolitan Maxim with
the Russian bishops Simeon of Rostov and Andrew of Tver ordained Saint Theoktist as
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bishop of Novgorod. A chief concern of Vladyka Theoktist was the renovation and building
of churches. He himself consecrated cathedrals in the name of Saints Boris and Gleb and in
the name of the Holy Fathers of the First Ecumenical Council. Under him was set in good
order the monastery at Valaamo. In the year 1307, because of poor health, the Saint withdrew
to the Annunciation monastery, where he dwelt right up to his death, devoting himself to the
ascetic deed of silence. The glorification of Saint Theoktist, owing to miraculous healings by
his relics, was made in the year 1664. In 1786 the relics of the Saint were transferred to
Yur'ev, where Archimandrite Photii constructed at the local cathedral a chapel in his honour.
SAINT LAOUENAN (+6°.S.) 23 novembre – 23 janvier
Saint breton, compagnon de Saint Tugdual et de Saint Pol, il évangélisa l'Armorique. Il est le
Saint Protecteur de la paroisse de Treflaouenan. Il est fêté en Bretagne le 23 janvier.
SAINT HIEROMARTYR CLÉMENT L'EVEQUE D'ANCYRE (+306)
Clément naquit vers l'an 258 dans la ville d'Ancyre [=Ankara actuelle] d'un père païen et
d'une mère chrétienne. Sa dévote mère Euphrosyne prophétisa que son fils mourrait en Martyr
et elle quitta ce monde lorsque Clément eut douze ans. Son amie prit Clément chez elle
comme si c'était son fils et l'aida à grandir dans l'esprit chrétien. Clément devint si renommé
pour sa vie vertueuse qu'il fut élu Evêque d'Ancyre à l'âge de vingt ans. Dans ses jeunes
années, il atteignit la sagesse habituelle à un âge bien plus avancé et par une grande lutte, il
réussit à vaincre son corps.
Clément ne se nourrissait que de pain et de légumes, ne mangeant rien de carné ou sanglant.
Durant le règne de Dioclétien, il fut si terriblement torturé que son biographe dit que jamais
rien d'aussi terrible n'avait eut lieu depuis les débuts du monde. Il passa vingt-huit ans dans les
épreuves et en prison. Onze différents bourreaux le tourmentèrent et le torturèrent. Un jour
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alors qu'ils le frappaient au visage, crachant sur lui et lui brisant les dents, il cria à son
bourreau Domentian : "Tu me fais un grand honneur, O Domentian car tu ne me tortures pas,
vu que même la bouche de Mon Seigneur Jésus-Christ a été martelée et Il a aussi été frappé au
visage et dès lors, vois, moi, l'indigne, je deviens digne du même traitement!" Lorsque
Clément fut amené à Rome devant l'empereur Dioclétien, l'empereur disposa diverses armes
d'un côté pour le tourmenter et de l'autre des cadeaux comme des médailles, des vêtements et
de l'argent. Tout ce que l'empereur pouvait proposer était là puis il demanda à Clément de
choisir.
Le Martyr du Christ regarda avec mépris les cadeaux de l'empereur et choisit les instruments
de torture. Clément fut torturé d'une manière indescriptible. On lui arracha lambeau après
lambeau sa chair jusqu'à laisser les os à vif. Pour finir, il fut décapité par un soldat à Ancyre
alors qu'il célébrait en Evêque la Divine Liturgie dans l'église, en 312. Les Miracles de Saint
Clément sont incalculables.
SAINT MARTYR AGATHANGE DISCIPLE DE SAINT CLEMENT (+306)
Saint Agathangelus was a disciple of St Clement (see below). Sts Clement and Agathangelus
were denounced as Christians and sent to the governor Agrippina, who subjected them to such
inhuman torments, that even the pagan on-lookers felt pity for the Martyrs and they began to
pelt the torturers with stones.
Having been set free, the Saints healed an inhabitant of the city through the laying on of hands
and they baptized and instructed people, thronging to them in multitudes. Arrested again on
orders of Maximian, they were sent home to Ancyra, where the ruler Cyrenius had them
tortured. Then they were sent to the city of Amasea to the proconsul Dometius, known for his
great cruelty.
In Amasea, the Martyrs were thrown into hot lime. They spent a whole day in it and remained
unharmed. They flayed them, beat them with iron rods, set them on red-hot beds, and poured
sulfur on their bodies. All this failed to harm the Saints, and they were sent to Tarsus for new
tortures. In the wilderness along the way St Clement had a revelation that he would suffer a
total of twenty-eight years for Christ. Then having endured a multitude of tortures, the Saints
were locked up in prison.
St Agathangelus was beheaded with the sword on November 5. The Christians of Ancyra
freed St Clement from prison and took him to a cave church. There, after celebrating Liturgy,
the Saint announced to the faithful the impending end of the persecution and his own
martyrdom. On January 23, the holy hierarch was killed by soldiers from the city, who
stormed the church. The Saint was beheaded as he stood before the altar and offered the
Bloodless Sacrifice. Two deacons, Christopher and Chariton, were beheaded with him, but no
one else was harmed.
SAINT ARCHEVÊQUE ILDEFONSE (OU ALPHONSE, ALONZO) DE TOLEDE (+669)
Neveu de Saint Eugène de Tolède, il étudia à Séville ayant pour maître Saint Isidore. Moine,
il devint Abbé de Tagli sur le Tage. Archevêque de Tolède en 657, il uniformisa les Liturgies
hispaniques. Parmi les nombreux ouvrages qu'il écrivit, il composa un traité pour défendre la
Virginité perpétuelle de la Très Sainte Mère de Dieu.
SAINT EVEQUE BARNARD DE VIENNE, FONDATEUR DE L'ABBAYE
D'AMBRONAY (+841)
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Originaire de la région de Lyon, il se marie et vit à la cour de l'empereur Charlemagne. Après
sept ans de vie commune et en accord avec sa femme, il se consacre à Dieu au Monastère
d'Ambronay en Bresse. Devenu Archevêque de Vienne sur le Rhône en 810, il devient l'un
des personnages les plus influents de son temps, n'ayant jamais quitté les relations qu'il s'était
faites à la cour impériale. En 837, il fonde l'Abbaye de Romans et c'est là qu'il retourna à la
maison du Père.
SAINT APOTRE ET MARTYR PARMENAS (+1°.S.)
Il fut l'un des sept premiers Diacres apostoliques avec Saint Stéphane/Etienne et témoin
immédiat de Notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ, il fut arrêté à Philippes en Macédoine et
reçut la Couronne du martyre.
SAINT DENYS DE L'OLYMPE (+1541) 23 (grec) – 24 (slave) janvier
Saint Denys naquit dans les dernières années du quinzième siècle d'un couple de modestes
Chrétiens du village de Slatina (aujourd'hui Drakotrypa) en Thessalie. Après le Départ de ses
parents l'adolescent exerça quelque temps les fonctions d'instituteur et de calligraphe mais
vivement attiré par Dieu, il se rendit bientôt au Monastère des Météores et devint disciple d'un
Ancien nommé Sabas. Il ne portait les vêtements monastiques (rasophore) que depuis peu
quand après avoir entendu vanter le mode de vie hésychaste, l'Ascèse et la prière des Moines
de l'Athos, il s'enfuit à l'insu de son Ancien qui voulait le retenir de force et parvenu à Karyès,
la capitale de la république athonite, il demanda à être reçu dans la communauté d'un Ancien
réputé pour sa sagesse, Gabriel. D'abord renvoyé quelque temps dans le monde auprès de
l'Evêque de Cassandra jusqu'à ce qu'il atteigne l'âge requis, il reçut le Grand-Habit Angélique
des mains de Gabriel qui avait discerné ses qualités et qui le fit bientôt ordonner Diacre puis
Prêtre afin de le remplacer dans le Service Liturgique du Protaton.
Le zèle de Denys pour l'Ascèse et son amour de la prière dans la solitude faisaient
l'admiration de tous, jeunes comme Anciens; aussi obtint-il facilement de son Père Spirituel
l'autorisation d'aller engager les rudes combats de la vie solitaire dans un lieu froid et
dépourvu de toute consolation humaine près du Monastère de Caracallou.
Nuit et Jour, sans relâche, il travaillait à faire croître en lui l'homme intérieur renouvelé à
l'Image du Christ. Sa nourriture fut la lecture de l'Ecriture Sainte et quelques châtaignes qui
abondaient en ce lieu et lui permettaient de vivre ainsi libre de tout souci pour la subsistance
de son corps. Il persévéra pendant trois années dans des combats dignes des Grands Ascètes
de jadis. Après un pèlerinage en Terre Sainte où le Patriarche Dorothée voulut le garder pour
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faire de lui son successeur, il retourna à l'Athos et se mit à l'ouvrage pour agrandir sa modeste
chapelle, aidé dans son travail par des Anges. Un jour un brigand qui avait remarqué que des
visiteurs commençaient à venir nombreux pour recevoir la bénédiction du Saint, s'embusqua
pour l'assassiner. Mais il fut frappé de berlue et ne le vit pas passer. Il se rendit alors à sa
cellule, en pensant la piller tout à son aise et y découvrit le Saint. Il tomba alors à ses pieds,
confessa en pleurant son mauvais dessein et devint ensuite Moine.
Au bout de sept années d'une vie plus Céleste que terrestre et comme sa renommée s'était
répandue sur toute la Sainte Montagne, les Moines de Philothéou lui demandèrent d'accepter
la charge d'Higoumène. Poussé par son Amour des hommes, le Saint se résolut à abandonner
les douceurs de la solitude pour le Salut de ses frères. Il restaura rapidement la condition
matérielle et spirituelle du monastère. Les nouvelles recrues commençaient à affluer quand
jaloux de s'être vus retirer la direction du couvent, certains moines bulgares fomentèrent un
complot contre lui avec le dessein de mettre fin à ses jours. Prévenu à temps, Saint Denys
s'enfuit alors avec quelques-uns de ses Moines et s'installa à la Skite de Bérée* où ne vivaient
alors péniblement que quelques Moines.
* Sur la Skite de Bérée, voir la notice de Saint Antoine le Jeune, au 17 janvier
Là aussi les vertus et les Grâces que Dieu faisait resplendir en lui attirèrent vers le Saint de
nombreux disciples comme le fer est attiré vers l'aimant. Il reconstruisit l'église du Précurseur,
transforma la skite en monastère cénobitique organisé selon la tradition de la Sainte Montagne
et laissa d'autres frères s'installer aux alentours, seuls ou en petites communautés si bien que
l'endroit devint bientôt une véritable cité monastique. Malgré les travaux de constructions et
les soucis de la direction spirituelle, Denys poursuivait en tout point sa vie ascétique comme
dans le Désert, ne mangeant que quelques fruits, ne portant en tout temps qu'un seul vêtement,
priant sans cesse, surtout dans le silence de la nuit et ajoutant à ses travaux une charité sans
limite à l'égard des malheureux qui venaient demander l'aumône au monastère. Il leur
distribuait sans compter: biens, nourritures et vêtements, laissant à la Providence Divine le
soin d'entretenir sa communauté. Père de tous, il était aussi à l'Imitation du Christ, le plus
humble et se faisait le serviteur de chacun de ses Moines. Chaque fois qu'il le pouvait, il se
rendait dans les villages de la région pour enseigner la Vie Evangélique et l'observation des
Commandements de Dieu au peuple qui en ces temps obscurs était souvent dépourvu de la
plus élémentaire éducation chrétienne. Qu'il lise, prêche ou prie, en toute circonstance des
larmes ne tardaient pas à couler en abondance sur son visage, amenant ceux qui l'approchaient
à le suivre et à l'écouter comme un Véritable Prophète de Dieu.
Comme le trône épiscopal de Bérée était resté vacant à la Naissance Céleste de l'Evêque, le
peuple décida à l'unanimité de choisir le Saint Moine comme pasteur. Denys demanda d'abord
un délai puis ayant reçu de Dieu l'assurance que telle n'était pas Sa Volonté, il se cacha et
partit peu après à la recherche d'un lieu de résidence plus retiré. Parvenu au pied du Mont
Olympe, il s'installa dans une magnifique vallée ornée d'arbres majestueux et arrosée de
sources abondantes. C'est là qu'après avoir mené peu de temps la vie solitaire, il commença la
fondation du Monastère de la Sainte-Trinité pour recevoir les disciples qui accouraient vers
lui. Or le gouverneur turc du lieu ayant appris qu'on avait entrepris cette fondation sans son
autorisation, s'irrita contre le Saint et décida de le faire arrêter et juger avec tous ses Moines.
Heureusement averti du danger, Denys prit la fuite et alla fonder avec ses disciples le
Monastère de la Sainte-Trinité de Sourbias sur le Mont Pilio. Entre temps la Colère Divine
s'abattit sur la région de l'Olympe et les villages proches du monastère souffrirent cruellement
de la sécheresse puis d'une grêle qui détruisit toutes les récoltes. Les paysans comprirent
aussitôt que l'exil du Saint était la cause de tous ces malheurs, ils se rendirent auprès du
21
gouverneur et le persuadèrent de rappeler Denys et ses disciples et de leur donner toutes
facilités pour construire leur église et leur monastère à la Gloire de Dieu pour la bénédiction
de la région.
De retour à l’Olympe, Saint Denys vécut quelque temps retiré dans une grotte puis les frères
affluant, il partagea ses activités en trois : la retraite silencieuse dans la grotte du Golgotha au
Mont des Oliviers ou au Mont Saint-Lazare –dénomination qu'il avait donnée à ces lieux en
revenant d'un second voyage en Terre Sainte–, la direction spirituelle des frères et la
collaboration à la construction du monastère et enfin le soin des pauvres et l'enseignement du
peuple. Dieu lui accordait en abondance Sa Grâce qu'il distribuait à son tour comme un fidèle
intendant. Tel Moïse, il fut ainsi pendant de longues années le Représentant de Dieu pour
corriger les pécheurs et les impies, consoler les éprouvés, guérir les malades, chasser les
démons, prédire l'avenir et conduire vers la Jérusalem Céleste tous ceux qui se confiaient à
lui.
Parvenu à un âge avancé et comme il se trouvait un jour de janvier en visite au Monastère du
Mont Dimitriade, il tomba malade et connut que l'heure était venue pour lui de quitter cette
terre. Toutefois, familier comme il l'était de Dieu et Ses Saints, il obtint de la Mère de Dieu un
sursis, non pour jouir davantage de ce monde auquel il était mort depuis longtemps mais pour
avoir le temps de transmettre ses derniers enseignements à ses disciples. Il retourna donc au
Mont Olympe, réunit quelques disciples dans la grotte où il avait demeuré précédemment et
leur recommanda de garder avec fidélité leur mode de vie selon la Tradition de la Sainte
Montagne, de persévérer dans la charité fraternelle dans la pauvreté, l'obéissance, l'humilité et
la prière pour être jugés digne du Royaume des Cieux. Il s'endormit en paix le 23 janvier 1541
en adressant pour eux sa prière au Seigneur.
23 janvier – 22 juin
SAINT EVEQUE PAULIN DE NOLE (+431)
Notre Saint Père Paulin naquit à Bordeaux vers 353 au sein d'une famille de la plus haute
aristocratie romaine qui possédait d'immenses domaines en Gaule, en Campanie et en
Espagne. Il reçut une éducation raffinée auprès d'Ausone, le plus grand orateur de ce temps et
excella tant dans l'art poétique qu'il reste honoré comme l'un des plus grands poètes de la
chrétienté latine. A peine parvenu à l'âge adulte, de hautes charges politiques lui furent
confiées : il devint membre du Sénat, reçut la dignité de consul et même la charge de
22
gouverneur de Campanie (380). Séjournant quelque temps en Espagne pour ses affaires, il y
épousa la riche matrone Thérasia puis revint s'établir sur ses terres d'Aquitaine, partageant son
temps entre la gestion de ses affaires et les activités littéraires. La rencontre de Saint Victrice
de Rouen et de Saint Martin de Tours qui le guérit d'une maladie à l'oeil ainsi qu'un pèlerinage
au tombeau de Saint Félix à Nole en Campanie mais surtout la salutaire influence de l'Evêque
Delphin de Bordeaux, lui firent prendre conscience de la vanité de sa vie mondaine pour se
tourner vers Dieu. Baptisé à la Nativité en 389 par Delphin, il commença aussitôt à mener une
vie ascétique et à se détacher des biens de ce monde.
Installé en Espagne pendant quatre années, il fut ordonné Prêtre contre son gré à Barcelone, à
la suite des pressions du peuple qui admirait ses vertus (393). Pendant ce séjour, la perte de
son fils nouveau-né approfondit sa conversion et son renoncement au monde et il commença à
liquider sa fortune pour acquérir les Biens Célestes. "Moyennant toutes mes richesses," écritil,
"j'achetai le droit de porter ma Croix; de tous mes biens terrestres, je payai l'Espoir du Ciel
car l'espérance et la Foi valent mieux que les richesses de la chair." Puis rentrant en Aquitaine,
il rendit la liberté à ses esclaves ouvrit ses greniers aux pauvres et employa l'argent qu'il tirait
de la vente de ses terres et de ses maisons au rachat des captifs et à l'assistance des déshérités.
De là, il se rendit à Milan où il rencontra Saint Ambroise qu'il considérait comme son Père
Spirituel puis à Rome où l'admiration que lui portait un grand nombre pour sa conversion lui
attira la jalousie de certains membres du haut clergé et le Pape lui-même le reçut froidement.
Quant aux membres de l'aristocratie qui étaient restés païens, ils considéraient cette vie
pénitente comme une extravagance et reprochaient à Paulin d'avoir privé l'Etat de ses services.
Tandis que le Saint était blâmé par tous les gens du siècle, il était loué par les hommes de
Dieu : Saint Martin disait à son propos qu'il était presque le seul homme au monde à pratiquer
tous les préceptes évangéliques et Saint Jérôme lui écrivit pour lui prodiguer des conseils sur
la vie ascétique.
Saint Paulin se retira alors à Nole où il organisa auprès de l'hospice qu'il avait fait construire
pour les pèlerins pauvres lors de son premier pèlerinage, une communauté d'Ascètes. Son
épouse avec laquelle il ne vivait depuis sa conversion que comme frère et soeur, s'installa à
proximité et l'assistait dans toutes ses activités charitables. Dépouillé de tous ses biens, il
portait un cilice de pénitent en poil de chameau, mangeait le soir venu un pain grossier
agrémenté d'herbes et de légumes dans une vaisselle de terre et s'adonnait avec ponctualité
aux prières et aux Hymnes, la nuit comme le jour. Chaque année, le 14 janvier, des foules de
pèlerins venaient là pour célébrer la fête de Saint Félix dans la vaste basilique que Paulin avait
fait ériger avec un baptistère et de nombreux bâtiments pour assurer l'hospitalité. Mais la
réputation de l'Homme de Dieu attirait elle aussi tout autant les visiteurs, pieux aristocrates ou
Ascètes comme Sainte Mélanie l'Ancienne et ensuite sa petite-fille Sainte Mélanie la Jeune.
La retraite et la vie pénitente ne firent pas abandonner à Paulin son activité poétique et il
continuait d'entretenir une vaste correspondance avec les grands hommes d'Eglise de ce temps
notamment Saint Augustin, Saint Ambroise et Saint Sulpice Sévère ainsi qu'avec de hauts
personnages de Gaule et de Rome auxquels il inspirait les vertus évangéliques.
En 409, il fut consacré Evêque de Nole et dut remplir sa charge dans une période
particulièrement troublée. L'année suivante et à la suite de la prise de Rome, les barbares
pénétrèrent à Nole et arrêtèrent le Saint Evêque qui confirmé par une apparition de Saint
Félix, leur fit face courageusement. En prison, il éleva cette prière : "Seigneur, que je ne sois
torturé ni pour mon or ni pour mon argent car où sont tous mes biens, Tu le sais." On raconte
qu'il se serait même livré en esclave aux barbares pour racheter le jeune fils d'une pauvre
veuve. Résumant son activité de pasteur, son biographe écrit : "Il n'affecta pas de se faire
23
craindre mais il s'étudia à se faire aimer de tout le monde. Comme il n'était pas touché des
injures qu'on lui faisait, rien n'était capable de le mettre en colère. Il ne séparait jamais la
Miséricorde de la Justice et s'il était obligé de châtier, il le faisait comme un père qui éduque.
Sa vie était l'exemple de toutes les bonnes oeuvres et son accueil le soulagement de tous les
éprouvés. Personne n'était éloigné de lui sans désirer s'en approcher et personne n'avait le
bonheur de lui parler sans souhaiter ne plus jamais se séparer de lui." Les empereurs même le
tenaient en si haute considération qu'ils le convoquèrent à un Concile tenu à Ravenne pour
qu'il tranche entre les deux prétendants à la succession du Pape Zosime (419).
Les derniers jours du Bienheureux étant arrivés alors qu'il se trouvait atteint d'une violente
maladie au côté, Saint Janvier et Saint Martin lui apparurent pour lui annoncer que sa
délivrance était proche. Il célébra la Divine Liturgie sur un Autel dressé près de son lit avec
deux Evêques qui étaient venus le visiter et appela à la communion tous les pénitents qu'il en
avait écartés puis il adressa une fervente prière à Dieu, les mains tendues vers le Ciel. Grâce à
de l'argent providentiellement apporté par un Prêtre, il fit ensuite rembourser la dette qu'il
avait contractée pour faire confectionner des vêtements aux pauvres puis après avoir dit adieu
à son clergé en prononçant des voeux de paix, il remit son âme au Seigneur dans la nuit du 22
juin 431. Ses Précieuses Reliques reposent aujourd'hui dans la Cathédrale de Nole.
ou
Il n'y a jamais eu personne qui ait fait plus d'efforts pour se cacher et pour se rendre inconnu
dans le monde que Saint Paulin et il n'y a jamais eu personne qui ait reçu plus de louanges,
personne que les Saints Pères se soient plus étudiés à relever par leurs éloges. Saint Ambroise,
Saint Augustin, Saint Jérôme et Saint Grégoire le Grand que l'Eglise latine alors encore
orthodoxe reconnaît pour ses quatre principaux Pères, ont voulu être ses panégyristes et ils
ont été suivis en cela par beaucoup d'autres Pères qui ont cru que c'était louer la vertu même
que de donner des louanges à cet excellent Evêque de Nole. Il naquit vers l'année 353 à
Bordeaux ou à Embrau qui n'en est éloigné que de quatre lieues. Ses parents étaient de Rome
et des plus nobles de cette ville, maîtresse du monde; ils comptaient dans leur maison des
consuls et des patrices et plusieurs même estiment que son père était de la famille des Anicius,
la plus illustre de toutes les familles de Tome. Ils avaient de si riches possessions, non
seulement dans l'Italie mais aussi dans les Gaules et dans l'Espagne que le poète Ausone ne
fait point difficulté de les appeler des royaumes. (Ponce Paulin, père de notre Saint, était
préfet du prétoire dans les Gaules et le premier magistrat de l'empire d'Occident.)
Paulin reçut une éducation conforme à sa naissance et lorsqu'il fut en âge d'étudier, il eut pour
précepteur le même Ausone qui passait pour le premier orateur et le plus excellent poète de
son temps. Le disciple ne fut pas longtemps sans égaler et même sans surpasser son maître; il
devint si éloquent que Saint Jérôme, ayant lu une apologie qu'il avait faite pour la défense de
l'Empereur Théodose contre les calomnies des païens, la loua comme un des ouvrages les plus
éloquents de cette époque et dit que Théodose était heureux d'avoir pour défenseur un tel
panégyriste. Il ajoute que Paulin est un écrivain accompli et que l'Eglise acquerrait un grand
trésor s'il voulait s'appliquer à composer sur l'Ecriture Sainte et sur les Mystères de notre
religion. Ausone même avoue qu'il était devenu meilleur poète que lui et qu'il avait remporté
en ce genre d'écriture un prix d'honneur que lui-même n'avait pas remporté.
Ces excellentes qualités jointes aux biens immenses dont il se vit bientôt l'héritier, le rendirent
célèbre par tout le monde. On dit qu'il fut quelque temps à la cour de l'empereur Valentinien
l'aîné et plaida aussi, étant jeune, plusieurs causes au barreau. Dieu lui donna une femme
24
digne de lui et dont la noblesse et les grandes richesses étaient relevées par une vertu audessus
du commun. C'est la célèbre Espagnole Thérasie qui contribua si heureusement à lui
faire quitter le monde et qui fut la compagne inséparable de sa vie pauvre et retirée comme
nous le dirons dans la suite. L'empereur trouva tant de jugement et de solidité dans son esprit
qu'il le fit consul à un âge où à peine les autres commencent à être employés aux affaires
publiques et lui donna ensuite le gouvernement de Rome, sous le nom de préfet. Lorsqu'il se
fut très dignement acquitté de ces grandes charges, les diverses négociations dont on le
chargea et ses affaires domestiques l'obligèrent pendant quinze ans à divers voyages, tant dans
les Gaules qu'en Italie et en Espagne. Dans ces voyages, il alla quelquefois à Milan où il eut le
bonheur de fréquenter Saint Ambroise qui conçut pour lui une affection toute singulière
comme il le témoigne dans son épître 45. Il y fut aussi connu de Saint Augustin et d'Alipius,
auxquels il a depuis écrit plusieurs lettres. Il eut un fils à Alcala de Hénarès qui est une ville
de l'Espagne tarragonaise mais il ne le posséda que huit jours et quoiqu'il eût souhaité fort
longtemps cette bénédiction de son mariage, il en fut privé presque aussitôt qu'il l'eut reçue
afin que rien ne l'empêchât de renoncer entièrement au monde.
Ce qui commença à l'en dégager, ce fut un pèlerinage au tombeau de Saint Félix, Prêtre de
Nole et Martyr. Les grands Miracles qui se firent devant ses yeux lui donnèrent tant
d'affection pour ce Glorieux Martyr de Jésus-Christ qu'il résolut dès lors, quoiqu'il n'eût que
vingt-sept ans, de se retirer dans les terres qu'il avait auprès de cette ville pour y passer le
reste de sa vie en homme privé. Il fut néanmoins encore plus de quinze ans sans exécuter ce
dessein. Les entretiens qu'il eut avec Saint Ambroise et les sages conseils de Thérasie, son
épouse, aidèrent aussi beaucoup à lui faire connaître la vanité des grandeurs du siècle mais
celui qui acheva sa conversion fut le Saint Evêque Delphin de Bordeaux. Il reçut de lui le
Saint Baptême à l'âge de trente-huit ans comme il paraît par une épître qu'il écrivit peu de
temps après à Saint Augustin, touchant ses cinq livres contre les Manichéens. Ensuite il se
retira pour la seconde fois, en Espagne et s'arrêta à Barcelone où il commença à faire
profession de la vie solitaire mais comme sa conduite donnait de l'admiration à tout le peuple
et que sa chasteté, sa modestie, son insigne charité et sa prière continuelle le faisaient juger
digne des emplois ecclésiastiques, un jour de la Nativité de Notre Seigneur, les clercs et les
laïques demandèrent instamment à l'Evêque Lampius qu'il l'ordonnât Prêtre. Saint Paulin s'y
opposa de toutes ses forces non pas comme il le dit lui-même en l'épître 6 qu'il dédaignât
d'être le Ministre de Jésus-Christ dans cette église peu considérable mais parce qu'il regardait
le sacerdoce comme une dignité au-dessus de ses qualités et que d'ailleurs il avait résolu de
vivre dans la retraite auprès de Nole dans la Campanie. Il se rendit néanmoins enfin à leur
volonté mais à condition qu'il ne serait nullement lié à l'église de Barcelone et qu'il aurait une
entière liberté de s'en aller quand il le voudrait.
En effet après avoir séjourné quatre ans en Espagne, le désir de la vie parfaite embrasant son
coeur de plus en plus, il vendit les biens qu'il avait en ce pays et en distribua le prix aux
pauvres; il repassa ensuite dans les Gaules pour y faire la même chose. Il donna la liberté à ses
esclaves, il ouvrit ses greniers qui étaient remplis de grains, aux nécessiteux et employa
l'argent qu'il tira de la vente de ses terres et de ses maisons à racheter les captifs, à délivrer les
prisonniers, à relever une infinité de familles que divers accidents avaient ruinées, à payer les
dettes de ceux qui étaient persécutés par leurs créanciers, à fournir de quoi à un grand nombre
de veuves et d'orphelins, à marier de pauvres filles que la nécessité aurait pu engager dans le
désordre, à pourvoir aux secours des malades et pour tout dire en un mot, à enrichir les
pauvres en s'appauvrissant lui-même.
Se voyant ainsi déchargé du poids difficile à porter des richesses, il se rendit à Milan où Saint
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Ambroise le reçut avec une joie et une tendresse merveilleuses et le pria même de trouver bon
qu'il le mit au nombre des Prêtres de son église; notre Saint ne put le lui refuser, quoiqu'il se
conservât toujours la liberté d'aller où Dieu l'appellerait. On a cru avec beaucoup de raison
que ce grand docteur en la Vraie Foi et qui était déjà fort âgé, jetait les yeux sur lui pour lui
succéder après sa Naissance au Ciel mais comme elle arriva dans un temps où Saint Paulin
était fort éloigné de Milan, le Saint Vieillard Simplicien fut mis en sa place.
Après que notre Saint eut fait quelque séjour dans cette ville, capitale de la Ligurie, il passa à
Rome, capitale de l'empire. Le peuple qui l'avait vu autrefois dans ses dignités éminentes de
consul et de préfet et qui connaissait ses rares qualités et l'excellence de sa vertu, l'y reçut
avec un honneur extraordinaire. Il fut visité, principalement dans une maladie, par tout
ce qu'il y avait de magistrats et de grands seigneurs en cette ville. Ceux des villes voisines qui
ne purent pas lui rendre ce devoir par eux-mêmes lui envoyèrent des députés pour lui
témoigner la joie qu'ils avaient de son retour et la part qu'ils prenaient à son incommodité. Il y
eut même peu d'Evêques des environs qui ne le vinssent voir ou qui ne lui écrivissent pour le
congratuler de ce qu'il avait quitté les espérances du monde pour embrasser l'état
ecclésiastique. Ces témoignages d'estime et de respect donnèrent de la jalousie aux principaux
du clergé de Rome et au lieu d'être les premiers à lui faire honneur, ils n'eurent pour lui que de
la froideur et de l'indifférence et lui suscitèrent même quelque persécution. Le Pape ne lui
témoigna pas non plus beaucoup d'amitié et il se plaint lui-même en sa première épître à
Sévère, de la réception un peu froide qu'il lui fit. Mais comme c'était le Pape de Rome Sirice
qui a mérité, par sa piété et par les grands services qu'il a rendus à l'Eglise d'être mis au
nombre des Saints, il faut croire que ce qui l'aigrit contre Saint Paulin ne fut autre chose qu'un
zèle un peu trop ardent pour l'observance de la discipline ecclésiastique qu'il crut avoir été
violée dans l'Ordination de ce Saint Prêtre car il avait été promu au sacerdoce aussitôt après
son Saint Baptême et sans avoir passé par les degrés inférieurs ou sans y être demeuré un
temps suffisant avant de monter plus haut. Néanmoins, Paulin n'était point coupable puisque
s'il avait souffert cette Ordination, ce n'était que par force et contre sa volonté et d'ailleurs
cette manière de conférer les ordres sans garder les interstices ni même les degrés
ecclésiastiques, était en ce temps-là, autorisée par beaucoup d'exemples.
Quoi qu'il en soit, ce grand personnage se voyant devenu une occasion de plainte et de
murmure, sortit promptement de Rome et se rendit, selon le dessein qu'il avait conçu quinze
ans auparavant, à une maison qui lui appartenait auprès de Nole. Thérasia son épouse l'y
suivit aussi mais ils logèrent séparément et ayant pris l'un et l'autre un habit de pénitence
semblable à celui des Anachorètes, ils se mirent à pratiquer chacun de son côté toutes les
pratiques de la vie monastique. Un changement si admirable fit aussitôt grand bruit dans le
monde; les païens encore nombreux dans le sénat et dans les premières magistratures de
l'empire, en parlèrent avec beaucoup d'indignation et comme d'une action extravagante. Il y
eut même des personnes considérables parmi les fidèles qui ne le purent goûter; elles disaient
ouvertement que Paulin étant capable de rendre de si grands services à l'Etat commettait une
injustice en lui dérobant ses soins, ses conseils et sa personne pour mener une vie oisive dans
un lieu champêtre et éloigné de la compagnie des autres hommes. Son ancien précepteur
Ausone fut surtout de ce nombre et il en écrivit souvent à ce cher disciple dès le temps même
qu'il quitta l'Aquitaine pour se retirer à Barcelone. Mais la Grâce du Saint Esprit Qui voulait
donner aux grands du monde en la personne de Paulin un excellent modèle du mépris de
toutes les choses de la terre, le fortifia contre ces plaintes et lui fit connaître par expérience
que ce qu'il avait quitté était beaucoup moindre que ce qu'il gagnait en suivant Jésus-Christ;
elle lui mit dans la bouche des réponses si Saintes et si Evangéliques qu'elles servent encore
aujourd'hui de justification à tous ceux qui imitant son exemple, renoncent aux plus grands
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emplois et aux fortunes les plus avantageuses pour suivre l'étendard de la Croix et pour se
faire humbles disciples d'un Dieu pauvre et souffrant pour l'Amour des hommes.
Aussi et tandis que Paulin était blâmé par les gens du siècle, il était au contraire loué par tout
ce qu'il y avait alors de docteurs et de Saints Personnages sur la terre. Saint Martin qui vivait
encore et qui l'avait autrefois guéri par attouchement d'une grande incommodité à l'oeil, le
proposait à ses disciples comme un exemple achevé de la perfection évangélique et leur disait
souvent qu'il était presque le seul dans le monde qui eût accompli les préceptes de l'Evangile;
que c'était lui qu'il fallait suivre; que c'était lui qu'il fallait imiter et que la plus grand bonheur
de son siècle était d'avoir porté un homme si rare et si admirable. C'est ce que rapporte
Sulpice Sévère dans la vie du Saint Evêque Martin de Tours.
Saint Ambroise n'en parlait aussi que comme d'un prodige et dans l'épître à Saban, il ne peut
assez relever sa générosité d'avoir quitté ce que le monde a de plus éclatant pour embrasser
l'humilité et la pauvreté de la vie monastique. Saint Jérôme lui écrivit de Bethléem et le
dissuada du voyage de Jérusalem où notre Saint avait dessein de se retirer pour une plus
grande perfection, lui représentant que son Désert de la Campanie était beaucoup plus
tranquille et plus propre aux exercices de la vie monastique que cette ville qui était alors
pleine de trouble et de confusion. Il lui prescrivit en même temps quelques règles de la vie
solitaire qu'il avait embrassée et lui témoigna qu'il ne pouvait assez louer sa résolution,
d'autant plus recommandable que ce qu'il avait abandonné pour Dieu avait plus de charmes
pour l'arrêter dans le siècle. Dans une autre épître adressée à Julien, il l'appelle un Prêtre d'une
Foi très fervente et dit que s'il avait quitté des richesses temporelles, il en était devenu plus
riche par l'heureuse possession de Jésus-Christ et que s'il avait renoncé aux premiers honneurs
de l'empire, la vie humble à laquelle il s'était consacré l'avait rendu incomparablement plus
glorieux qu'il n'était auparavant puisque ce que l'on perd pour Jésus-Christ ne se perd point
mais se change en quelque chose de meilleur et de plus utile.
Saint Augustin et Saint Alipius lièrent aussi une étroite amitié avec notre Saint et se firent
gloire d'avoir un fréquent commerce de lettres avec lui. Le premier lui adressant un jour un de
ses disciples, lui mande qu'il l'envoie à son école parce qu'il est sûr qu'il profitera beaucoup
plus par son exemple qu'il ne pouvait profiter de toutes les remontrances et de toutes les
exhortations qu'il lui faisait et écrivant à Décentius, il lui conseilla d'aller voir Paulin parce
qu'il trouverait en sa personne la modestie d'un Véritable Disciple de Jésus-Christ. Il y eut
même une illustre compagnie d'Evêques d'Afrique qui remplis d'une haute idée de sa Sainteté,
lui envoyèrent des députés avec une lettre pour lui témoigner l'estime et la vénération qu'ils
avaient pour son mérite. Le Saint Pape de Rome Anastase qui succéda à Sirice, conçut aussi
les mêmes sentiments pour lui car à peine fut-il élevé à la dignité patriarcale de Rome qu'il
écrivit en sa faveur à tous les Evêques de Campanie, leur témoignant l'Amour qu'il avait pour
ce Saint Prêtre. Et une fois que notre Saint vint à Rome pour assister à la solennité de la fête
de Saints Apôtres Pierre et Paul, il l'y reçut avec de grandes démonstrations de bienveillance
et d'honneur et depuis il l'invita à l'anniversaire de son couronnement : invitation que les
Patriarches de Rome ne faisaient ordinairement qu'aux Evêques. Enfin, Saint Paulin était si
célèbre par toute l'Europe qu'on le proposait continuellement pour exemple à ceux qu'on
voulait détromper de l'estime des biens de la terre et attirer au Service de Jésus-Christ comme
fit Saint Eucher dans son épître à Valérien. Ainsi sa conduite fut d'une grande utilité pour
toute l'Eglise et elle servit non seulement à la conversion d'une infinité de pécheurs mais aussi
à mettre en honneur la vie monastique et à la faire embrasser, par un grand nombre de
personnes de toutes sortes de conditions.
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Au reste, c'est une chose merveilleuse que la modestie et l'humilité avec lesquelles il recevait
toutes ces louanges. Il ne manquait jamais dans ses réponses, d'en témoigner son
mécontentement parce qu'il ne voyait rien en lui que de méprisable et qu'il ne souhaitait aussi
que du mépris. Sulpice Sévère l'ayant prié de lui envoyer son portrait, il ne fit point difficulté
de traiter cette demande de folie et lui répondit qu'il ne pouvait pas la lui accorder parce qu' il
ne portait plus l'Image de Dieu dans sa pureté, l'ayant, disait-il, souillée par la corruption de
l'homme terrestre. Cependant, ayant appris que, malgré ce refus, ce fidèle ami l'avait fait
peindre dans un baptistère à l'opposite de Saint Martin, il lui en exprima sa douleur et tourna
cette action à son propre désavantage, disant que cela s'était fait par une conduite particulière
de la Divine Providence afin que les nouveaux baptisés eussent devant les yeux en sortant des
fonts baptismaux d'un côté celui qu'ils devaient imiter en la personne de Saint Martin et de
l'autre celui dont ils devaient fuir l'exemple en la personne du pécheur Paulin.
Comme ce n'est pas assez d'entrer dans la voie de la perfection si l'on n'y persévère avec
constance, notre Saint persévéra toute sa vie dans l'amour de la pauvreté et de la mortification.
Il avait changé sa vaisselle d'argent en vaisselle de bois et de terre et jamais il n'en voulut
avoir d'autre. Sa table était si frugale que les Moines les plus austères avaient de la peine à en
supporter la rigueur. La viande et le poisson en étaient bannis et l'on n'y servait point d'autres
mets que des herbes et des légumes. Ayant tout donné, il était lui-même dans la disette et cette
nécessité lui attira une des plus rudes humiliations dont un homme de son rang soit capable;
ceux qui l'avaient autrefois honoré pour ses grands biens et pour les avantages qu'ils
espéraient de sa libéralité et les esclaves même qu'il avait affranchis, l'abandonnèrent et le
traitèrent quelquefois avec mépris. Cependant il croyait toujours n'avoir rien souffert pour
Dieu : "O misérables que nous sommes!" disait-il, "nous pensons avoir donné quelque chose à
Dieu, nous nous trompons, nous trafiquons seulement avec Lui, nous avons peu quitté pour
avoir beaucoup, nous avons abandonné les choses de la terre qui ne sont rien pour acquérir les
biens du Ciel qui sont solides, permanents et véritables. Oh! Que nous avons les choses à bon
marché! Dieu nous a rachetés bien plus cher : il nous a donné son sang et sa vie dont le prix
est infini pour acquérir de misérables esclaves!" Etant dans ces sentiments, il ne s'arrêtait
jamais dans le chemin de la perfection mais il s'y avançait à tout moment par la pratique de
toutes les vertus, tant intérieures qu'extérieures.
Saint Jérôme l'appelle dans une de ses épîtres "un Prêtre d'une Foi très fervente" mais cette
Foi éclata principalement lorsque les Goths eurent pris Nole et lui eurent enlevé à lui-même
tout ce qu'il avait dans sa maison pour sa subsistance. Saint Augustin au premier livre de la
Cité de Dieu, chapitre10, rapporte que ces barbares s'étant alors saisis de sa personne et
voulant le tourmenter pour l'obliger de déclarer où était son trésor, il disait à Dieu dans le
secret de son coeur :
"Seigneur, ne souffre pas que je sois tourmenté pour de l'or ou de l'argent car tu sais où sont
tous mes biens." Cette prière animée d'une Foi vive et d'une parfaite confiance en la Bonté
Divine, fut si efficace qu'on ne lui fit aucun mal et qu'il ne fut point non plus emmené en
captivité. Cependant, sa nécessité devint si grande qu'à peine avait-il du pain pour se nourrir
parce que les Goths ayant tout enlevé, il n'était rien resté dans Nole pour la subsistance de
ceux qu'ils y avaient laissés. Mais dans une si grande misère, il ne pouvait manger un morceau
de pain sans en faire part à ceux qu'il voyait dans la même peine parce qu'il savait que Dieu
qui nourrit les oiseaux du Ciel et les animaux de la terre, ne manquerait jamais de lui donner
les choses nécessaires à la vie. On raconte qu'un pauvre étant venu lui demander l'aumône, il
l'envoya à Thérasie qui de son épouse était devenue sa soeur, lui disant de donner à ce pauvre
ce qu'elle pourrait; elle lui répondit qu'il ne restait plus en sa maison qu'un petit pain qui ferait
28
tout son dîner. "Donne-le," répliqua le Saint; "Jésus-Christ qui demande par la bouche et par
la main de ce pauvre, doit être préféré à nous." Contre sa coutume, Thérasie n'en fit rien parce
qu'elle jugea sans doute selon la prudence humaine que dans un besoin égal, la vie de ce grand
homme était préférable à celle du mendiant et qu'ainsi il valait mieux garder le pain que de le
donner à cet étranger. Mais elle apprit bientôt que la Foi de Paulin était plus opulente et plus
efficace que la précaution timide et défiante dont elle avait usé car après arrivèrent des
hommes qui lui amenaient une grande provision de blé et de vin, s'excusant d'ailleurs et du
peu qu'ils apportaient et de leur retardement, sur ce qu'une tempête avait submergé un de leurs
vaisseaux qui était chargé de froment. "Voilà," dit alors Paulin à Thérasie, "le châtiment de
ton incrédulité. Tu as dérobé au pauvre le pain que je lui voulais donner et Dieu en punition
nous a privés de ce vaisseau de blé que Sa Providence nous envoyait."
Cette Grande Foi était dans notre Saint Prêtre la source de toutes les autres vertus. On ne peut
assez dignement représenter sa douceur, sa miséricorde pour toutes sortes d'affligés, sa
reconnaissance pour ceux qui lui faisaient du bien, sa vénération pour les excellents Prélats
qui vivaient de son temps, sa dévotion envers les Saints et surtout envers Saint Félix dont il
rendit la mémoire si célèbre par tout le monde et enfin, son grand Amour pour Jésus-Christ
dont selon le témoignage de Saint Augustin, il jetait partout une odeur Très Sainte et très
agréable.
Il y avait quinze ans que Paulin vivait dans la retraite lorsqu'on l'élut pour succéder à l'Evêque
Paul de Nole qui s'endormit sur la fin de l'année 409. "Dans la prélature," dit Uranius, un de
ses Prêtres, en l'abrégé de sa vie, "il n'affecta point de se faire craindre mais il s'étudia à se
faire aimer de tout le monde. Comme il n'était point touché des injures que l'on faisait à sa
personne, rien n'était capable de le mettre en colère; il ne séparait jamais la Miséricorde du
Jugement mais s'il était obligé de châtier, il le faisait d'une telle manière qu'il était aisé de voir
que c'étaient des châtiments de père et non pas des vengeances de juge irrité. Sa vie était
l'exemple de toutes sortes de bonnes oeuvres et son accueil était le soulagement de tous les
misérables. Qui a jamais imploré son secours sans en recevoir une consolation très
abondante? Et quel pécheur a-t-il jamais rencontré qu'il ne lui ait présenté la main pour le
relever de sa chute? Il était humble, bénin, charitable, miséricordieux et pacifique; il n'eut
jamais de fierté ni de dédain pour qui que ce fût. II encourageait les faibles, il adoucissait ceux
qui étaient d'une humeur emportée et violente. Il aidait les uns par l'autorité et le crédit que lui
donnait sa charge, d'autres par la profusion de ses revenus dont il ne se réservait que ce qui lui
était absolument nécessaire; d'autres, enfin, par ses sages conseils dont on trouvait toujours de
grands trésors dans sa conversation et dans ses lettres. Personne n'était éloigné de lui sans
désirer de s'en approcher et personne n'avait le bonheur de lui parler sans souhaiter de ne s'en
séparer jamais." En un mot comme sa réputation était si grande qu'à peine il y avait un seul
lieu sur la terre où le nom de Paulin ne fût célèbre; aussi ses bienfaits étaient si étendus que
les îles et les solitudes les plus éloignées en étaient participantes. Comme le remarque l'auteur
des livres de la "Vocation des Gentils" qui sont attribués à Saint Prosper, quoique Paulin eût
abandonné ses propres biens pour Jésus-Christ, il ne laissa pas, néanmoins, d'avoir grand soin
des biens ecclésiastiques de son évêché parce qu'il n'ignorait pas qu'il n'en était que le
dépositaire et le gardien et que, étant le patrimoine des pauvres, il était obligé de les conserver
pour ceux en faveur desquels les fidèles les avaient donnés à l'Eglise. Mais il en conserva les
fonds avec soin, il en distribua les revenus avec une liberté sans mesure; de sorte qu'il n'était
pas moins pauvre dans l'épiscopat qu'il l'avait été dans le monastère; rien ne demeurant entre
ses mains, il était autant dans la disette, sous l'éclat de la prélature qu'il l'était sous l'humble
habit monastique.
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Il ne faut pas oublier ici que ses éminentes vertus lui attirèrent même la vénération des
empereurs. Honorius le fils du Grand Théodose, avait pour lui la plus grande estime; il voulut
qu'il fût presque le seul arbitre du différend qui survint dans l'Eglise romaine pour la
succession au Saint Patriarche de Rome (Pape) Zosime. Car ayant ordonné l'assemblée d'un
Concile pour examiner les prétentions d'Eulalius, schismatique, contre le droit légitime de
Saint Boniface et sachant que ce Saint Evêque n'y pouvait pas assister parce qu'il était tombé
malade, il fit différer ce Concile jusqu'à ce qu'il fut entré en convalescence. Il lui écrivit
ensuite une lettre pleine d'un souverain respect, lui témoignant que rien ne pouvait être décidé
sans lui; il le prie de se trouver au Concile pour apprendre au monde la Volonté de Dieu pour
déclarer à l'Eglise de Rome qui était encore orthodoxe à cette époque quel était son véritable
pasteur et pour lui donner à lui-même sa bénédiction.
Il nous reste à rapporter de lui cette action héroïque de charité qui n'a presque point d'exemple
dans aucun des âges du monde mais qui est fidèlement décrite par Saint Grégoire le Grand au
livre troisième de ses Dialogues et dont le bréviaire et le martyrologe romains font Foi au 22
juin. "Au temps où les Vandales," dit Saint Grégoire, "ravageaient la Campanie et qu'ils
emmenaient la plupart des habitants en captivité, l'Homme de Dieu, Paulin, donna pour le
soulagement des captifs et des pauvres, tout ce qui était en sa disposition; lorsqu'il se fut
entièrement dépouillé, il survint encore une veuve qui lui ayant représenté que le gendre du
roi vandale avait emmené son fils en servitude, le supplia avec beaucoup d'instance de lui
donner de quoi le délivrer.
"L'esprit de ce Saint Evêque fut alors combattu de deux mouvements bien différents car d'un
côté, il voyait que n'ayant rien il lui était impossible de rien donner et de l'autre, il avait une
peine extrême à renvoyer une veuve pleine de douleur et accablée de tristesse; enfin Dieu lui
donna une invention admirable pour satisfaire à la nécessité de son ouaille et au zèle de sa
charité. Quoiqu'il eût donné tous ses biens, il se possédait encore lui-même et il fut inspiré de
s'offrir et de se donner lui-même, imitant Jésus-Christ Qui n'a point fait difficulté de donner
Sa Vie pour les hommes. Il dit donc à la veuve qu'il n'avait plus d'argent ni aucun bien mais
que si elle voulait, elle pouvait feindre qu'il était son esclave et l'échanger pour son fils. La
veuve surprise d'une telle proposition en croyait à peine ses oreilles mais le Saint l'obligea
d'accepter. Elle le mena donc en Afrique et le présenta au maître de son fils. Ce prince fit
d'abord quelque difficulté avant de le prendre en échange Mais lui ayant demandé ce qu'il
savait faire et le Saint lui ayant répondu qu'il savait bien travailler au jardin, il l'accepta avec
joie et renvoya libre le fils de la veuve. Ainsi Paulin s'acquitta éminemment du devoir d'un
véritable pasteur qui est de se donner pour ses ouailles.
Dieu lui fit ensuite trouver grâce auprès de ce nouveau maître et comme il le servit avec
beaucoup de fidélité et de prudence, il gagna tellement son affection qu'il quittait la
compagnie des plus grands seigneurs pour s'entretenir avec lui. Un jour Paulin lui dit qu'il
devait penser à ses affaires parce que le roi, son père, s'endormirait bientôt pour aller paraître
devant le Tribunal de Dieu. Le Prince en avertit le roi qui ayant fait venir le Saint, reconnut
qu'il était un de ceux qu'il avait vus en songe lui arracher le fouet de la main. Le mérite de ce
grand personnage ayant ainsi fait reconnaître qui il était, on le renvoya libre avec tous les
esclaves de son diocèse et beaucoup de vaisseaux chargés de blé pour la subsistance des
habitants de Nole. Peu de temps après, le roi des Vandales mourut, ce qui fit encore connaître
l'éminente Sainteté et l'esprit prophétique de Saint Paulin."
Il y a des auteurs qui trouvent des contradictions dans cette histoire, rapportée par Saint
Grégoire. Mais on remarque que le roi des Vandales dont il est parlé en cet endroit n'est pas
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Genséric qui vécut si longtemps après Saint Paulin mais son frère Gonthaire qui régna
quelque temps avec lui et qui mourut avant notre Saint Evêque.
On ne peut exprimer la joie avec laquelle il fut reçu dans Nole lorsqu'il y entra comme un
victorieux qui revient chargé des dépouilles des ennemis mais cette joie ne dura pas
longtemps parce que Dieu voulut enfin terminer la vie terrestre de Son Serviteur pour lui
donner la récompense de ses travaux. Le Prêtre Uranius dont nous avons déjà parlé, nous a
laissé par écrit les principales circonstances de son heureux Endormissement. Trois jours
avant sa Naissance au Ciel et étant déjà au lit pour un mal de côté très violent qui faisait
désespérer de sa vie, il fut visité par deux Evêques appelés Symmaque et Benoît. Il les
accueillit avec une douceur et une Bonté Angélique et s'étant fait dresser un Autel auprès de
son lit, il offrit avec eux le Sacrifice Non-Sanglant du Corps et du Sang de Notre Seigneur
Jésus-Christ et réconcilia les pénitents qui avaient été interdits du bonheur de la Communion.
Ensuite, s'étant recouché, il demanda où étaient ses frères; les assistants crurent qu'il parlait
des Evêques qui étaient dans sa chambre et devant lui : "Ce n'est pas de ceux-ci que je parlai,"
répliqua-t-il, "mais de Saint Janvier et de Saint Martin qui m'ont rendu visite il y a peu de
temps et qui m'ont promis de revenir au plus tôt." Ces deux Saints dont l'un avait été Evêque
de Bénévent et Martyr et l'autre Archevêque de Tours, lui étaient apparus et l'avaient assuré
que l'heure de sa délivrance était fort proche. Il leva alors les mains au Ciel et chanta en signe
d'allégresse le Psaume qui commence par ces paroles : "J'ai levé mes yeux vers les montagnes
d'où me doit venir du secours" (Ps. 120/121.) Un Saint Prêtre nommé Posthumien l'avertit
qu'il était dû quarante pièces d'argent à des marchands pour des habits que l'on avait fait faire
pour les pauvres. "Ne crains rien, mon fils," lui répondit-il en souriant : "nous avons de quoi
payer les dettes que nous avons contractées pour les pauvres." En effet peu de temps après
arriva un Prêtre de Lucanie qui lui présenta cinquante pièces d'argent que l'Evêque
Exupérance et son frère Ursac, homme de qualité, lui envoyaient pour ses besoins, il remercia
Dieu d'une Providence si paternelle et si aimable et ayant donné de ses propres mains douze
de ces pièces au Prêtre qui les avait apportées, il fit payer avec les autres ce qui était dû aux
marchands dont sa charité pour les pauvres l'avait rendu débiteur.
Il passa une partie de la nuit suivante dans de grandes souffrances mais elles ne l'empêchèrent
pas de réciter les Matines et de faire une exhortation à ses ecclésiastiques pour les animer à la
piété envers Dieu et à la charité les uns envers les antres. Il garda ensuite le silence jusqu'au
soir; alors s'éveillant comme d'un profond sommeil et voyant que la nuit commençait, il dit
doucement : "J'ai préparé ma lampe pour Mon Seigneur." Enfin et au milieu de la nuit, il se fit
dans sa chambre comme un grand tremblement de terre sans néanmoins qu'il en parût rien audehors
et durant ce tremblement qui obligea tous ceux qui étaient présents de se jeter à terre
pour implorer la Miséricorde de Notre Seigneur, il rendit paisiblement son esprit entre les
mains des Anges pour être porté dans les Cieux. Ce fut le 22 juin de l'année 434.
Tout le monde fut rempli de tristesse. Et quel est le Chrétien qui n'ait pas gémi en apprenant
que l'Evêque Paulin était endormi? L'Eglise fut pénétrée de douleur d'avoir perdu un si
excellent pasteur. Les Anges firent une grande fête pour se voir honorés de la compagnie de
cet Homme Céleste qui leur était si semblable mais les provinces, les royaumes et tout le
peuple chrétien furent en deuil de se voir privés de la présence de cet ange terrestre dont la vie
était le modèle de toutes sortes de perfections. Les Juifs mêmes et les païens déchirèrent leurs
habits et se joignant aux Chrétiens, déplorèrent avec eux la perte qu'ils faisaient tous de leur
père et de leur défenseur.
Quelque temps après sa Naissance Céleste, il apparut au Saint Evêque Jean de Naples dans
une Gloire merveilleuse. Son visage était brillant comme un astre, ses habits étaient parsemés
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d'étoiles sur un fond plus blanc que la neige; il rendait une odeur semblable à celle de
l'ambroisie et avait dans sa main un rayon de miel dont l'éclat égalait la douceur. Dans cet
état, il lui déclara qui il était et lui ayant fait goûter de ce miel, il l'invita à venir lui-même
prendre part à la gloire dont il le voyait comblé, ce qui arriva trois jours après.
Le corps de notre Saint Prélat fut enseveli dans l'église qu'il avait fait bâtir en l'honneur de
Saint Félix, d'où il a été translaté depuis à Rome dans l'église de Saint-Barthélémy au-delà du
Tibre où il se rend redoutable au démon par la délivrance des possédés. Sa fête est marquée
dans tous les martyrologes. Les écrits de Saint Paulin ne sont pas des ouvrages de longue
haleine mais il en avait laissé un assez grand nombre qui malheureusement ne nous ont pas
été tous conservés :
1. Nous avons un recueil de ses lettres, au nombre de cinquante qui ne sont qu'une partie de
celles qu'il a écrites et qui ne sont pas parvenues jusqu'à nous.
2. Parmi les lettres de Saint Paulin, nous avons l'unique sermon qui nous reste de lui. Il est
intitulé "De Gazophylacio," c'est à dire "Du Tronc"'.
3. A la fin du recueil des mêmes lettres, se trouve l'histoire du martyre de Saint Genès d'Arles.
4. Enfin, nous avons un recueil de Poésies qui contient trente-deux poèmes, en comptant les
fragments de quelques-uns pour des poèmes entiers.
Outre la grande quantité de lettres et plusieurs poésies dont nous sommes privés, on compte :
1. l'excellent abrégé qu'il fit en vers des trois livres de Suétone sur les "Rois des différentes
nations." Ausone manque d'expression pour en relever l'élégance;
2. la traduction du grec en latin des ouvrages de Saint Clément;
3. le "Panégyrique" de l'empereur Théodose;
4. l'ouvrage qu'il entreprit contre les païens;
5. un grand nombre de sermons;
6. un livre d'Hymnes;
7. un "Sacramentaire;"
8. son livre sur la "Pénitence" et sur la louange des Martyrs en général.
Parmi les autres écrits attribués à Saint Paulin, les uns sont douteux et les autres absolument
supposés.
Dans la première classe on peut mettre une lettre intitulée : "In Evagrium objurgatio quod
Levitam lapsum non consulatus sit" et deux autres dont l'une est adressée à Sainte Marcelle et
l'autre à Célancie.
Dans la deuxième classe, on peut ranger :
1. Deux poèmes dont l'un est une exhortation de l'auteur à sa femme pour la porter à se
consacrer entièrement à Dieu et l'autre qui est sur le Nom de Jésus;
2. un livre sur "les bénédictions des douze Patriarches."
Nous n'indiquerons qu'une édition des oeuvres de Saint Paulin : c'est celle de M. Migne, t.41
de la "Patrologie Latine;" c'est la reproduction de l'édition de Vérone (due à Muratori et au
marquis Maffei) avec les préfaces et additions de Mingarelli.
Saint Paulin montre partout une grande dévotion envers les Saints et assure (Ep. 23 "Ad
Sever." p.204) qu'on se servait de leurs Précieuses Reliques dans la consécration des Autels et
des églises, les fidèles ne doutant point qu'elles ne fussent pour eux une défense et un remède.
Il dit que leurs châsses étaient ornées de fleurs (Poèm, 14); qu'il s'y faisait un grand concours
de peuple (Poème 13); que ce concours avait pour principe les Miracles qui s'y opéraient; que
les choses perdues avaient été retrouvées et les malades guéris par l'intercession des Saints
(Poème 18). Il parle comme témoin oculaire d'un violent incendie qui n'ayant pu être éteint
par tous les secours humains, le fut par un petit morceau de la Vraie Croix (Poème 25). Il en
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envoya un enchâssé dans de l'or à Saint Sulpice Sévère. "Je te fais," disait-il, "un grand
présent dans un petit atome : c'est un préservatif contre les maux de cette vie et un gage de la
Vie Eternelle." (Ep. 32). Chaque année il faisait un voyage à Rome pour visiter les tombeaux
des Saints Apôtres (ep. 45 Ad Augustin, p.270) et pour assister à la fête des Saints Pierre et
Paul (ep. 17 Ad Sever.). Tous ses poèmes sur Saint Félix sont remplis de la confiance qu'il
témoignait au Saint. Il le conjure de s'intéresser pour lui auprès de Dieu et d'être son
Protecteur auprès de la Majesté Divine, surtout au jour du Jugement (Poème 14, p.3). Il
déclare qu'en recevant l'Eucharistie, nous mangeons la Chair de Jésus-Christ, cette même
chair qui fut attachée sur la Croix : "In cruce fixa caro est, qua pascor, de cruce sanguis Ille
fluit, vitam quo bibo, corda lavo" Ep 32, p.204
Souvent parle-t-il des Saintes Images. Il fait la description des peintures qui étaient dans
l'église de Saint-Félix de Nole, peintures où l'on voyait représentées les histoires dont on
trouve le récit dans le Pentateuque dans les livres de Josué, de Ruth, de Tobie, de Judith et
d'Esther (Poème 24 et 25). Il dit, en parlant de ces peintures qu'elles étaient les livres des
ignorants (Poème 24, p.156). Il exhorte ses amis à prier pour l'âme de son frère qui était mort
dans la persuasion que ces prières lui procureront du rafraîchissement et de la consolation en
cas qu'il souffre quelque peine dans l'autre vie (Ep. 35 Ad Delphin. et 36 Ad Amand., p.220).
Rien de plus énergique et de plus touchant que la manière dont il exprime en plusieurs
endroits les sentiments d'humilité et de componction dont il était pénétré et l'estime qu'il
faisait du don des larmes. (Ep. 23, p.146 etc).
SAINT MOINE SALAMAN LE SILENCIEUX DE L'EUPHRATE (+400)
Il naquit dans la ville de Kapersana près du fleuve Euphrate. Ayant trouvé une caverne près
des rives du fleuve, il y vécut en Ermite dans le silence et l'Ascèse. Ayant appris son
existence, l'Evêque de Kapersana voulut l'ordonner à la prêtrise mais l'Hésychaste ne voulut
pas même lui répondre un seul mot. Le Saint Ascète ne rompit pas son silence, ne conversant
qu'avec le Seigneur. L'Eglise orthodoxe le vénère comme le premier Saint à avoir accompli
l'exploit du silence dans lequel il persévéra jusqu'à sa fin.
SAINT EVEQUE COLMAN DE LISMORE (+702)
Saint Colman succéda à Saint Hierlug (Zailug) comme Abbé-Evêque de Lismore en 698.
Durant son épiscopat, la renommée de Lismore atteignit son apogée.
Le Monastère de Lismore
Comme l'Ecole d'Armagh dans le Nord de l'Irlande ou celle de Clonmacnoise dans le centre,
l'Ecole de Lismore fut fort renommée au sud de l'Irlande. Elle fut fondée en 635 par Saint
Carthach le Jeune, sur un site très pittoresque, surplombant abruptement les rives Sud de la
Blackwater. Son fondateur avait passé près de quarante ans de sa vie monastique au
Monastère de Rahan, à la frontière Sud de l'ancien Meath dans l'actuel Comté de King. Il
aimait profondément ce monastère qu'il avait fondé et qu'il espérait grandement être le lieu de
sa résurrection mais des gens du Meath –des clercs et des chefs– devinrent jaloux du grand
monastère fondé sur leur territoire par un étranger du Munster et ils persuadèrent le prince
Blathmac, fils d'Aedh Slaine, du Sud du Hy Mall qu'il faudrait expulser le Vénérable Ancien
de cette maison monastique qu'il aimait tant. Les chroniqueurs irlandais ont décrit cette
expulsion comme une des plus injustes et cruelles. Et cependant, permise par Dieu puisqu'elle
permettra la fondation de Lismore sur les bords magnifiques de ce qui était alors appelé
Avonmore, "la grande rivière," un lieu accordé à Saint Carthach par le Prince de Desil, de
Waterford.
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Lismore fut fondé en 635 et son fondateur ne vivra que deux ans de plus, naissant au Ciel en
637 mais la Providence bénira son oeuvre et son monastère grandira jusqu'à devenir un des
plus grands centres d'érudition et de piété dans tout le sud de l'Erin. La "Règle de Saint
Carthach" est un des monuments littéraires les plus importants que le fondateur laissa derrière
lui. Elle est heureusement encore conservée, en versets en vieux gaélique comme elle avait été
écrite. Elle consiste en cent quatre-vingt-cinq stances de quatre lignes qui ont été traduites par
O'Curry –qui ne doute pas de son authenticité– et c'est sans aucun doute un des plus
intéressants et importants documents de l'antique Eglise irlandaise.
La Règle de Saint Carthage se trouve dans l'ouvrage en anglais publié par les Cisterciens aux
USA, "The Celtic Monk: Rules & Writings of Early Irish Monks" Uinseann O'Maidin OCR,
pub. Cistercian Studies Series Number 162, 1996. ISBN: 0879076623 (pb) and 0879075627
(hb).
Mais Lismore produira un Saint et érudit encore plus célèbre, le Grand Saint Cathaldus de
Tarente. Son nom irlandais était Cathal et il serait né en un lieu appelé Rathan, pas loin de
Lismore. Les Annales irlandaises ne nous rapportent rien de Saint Cathaldus parce qu'il est
partit jeune au loin. Mais les frères Morini dans son pays adoptif nous en ont beaucoup
rapporté. Ils nous rapportent qu'il est né en Hibernie –né Rathan en Momonie– qu'il étudia à
Lismore et devint Evêque de son territoire natal de Rathan mais ensuite, inspiré par l'Amour
des oeuvres missionnaires, il fit le voyage de Jérusalem et à son retour avec ses compagnons,
fit naufrage à Tarente –la "belle Tarentum"– dans le talon de la "botte" de l'Italie. Ses
habitants, attirés par les plaisirs de ce monde, avaient oublié l'Evangile qui leur avait été
prêché par les Saints Pierre et Marc et étaient redevenus quasiment païens quand Cathal et ses
compagnons y furent jetés sur les rochers. Voyant la ville adonnée au vice et à la perversion,
l'Evêque irlandais prêcha avec beaucoup de ferveur et accomplit nombre de Miracles, ce qui
mena les Tarentins à quitter les chemins du péché et depuis ce jour, ils ont reconnu dans ce
Saint Irlandais leur Saint Protecteur, vénèrent beaucoup son tombeau que l'on a retrouvée
intacte dans la cathédrale en 1110 avec son nom "Cathaldus Rachan" inscrit sur une crosse à
l'intérieur. Un autre distingué érudit de Lismore et probablement son second Abbé, fut Saint
Cuanna, fort probablement demi-frère et successeur du fondateur. Il naquit à Kilcoonagh ou
Kilkooney, une paroisse près d'Headford dansle Comté de Galway qui tient d'ailleurs son nom
de lui. Il ne fait aucun doute qu'il vint à Lismore du fait de sa parenté avec Saint Carthach et
pour cette même raison fut choisit pour lui succéder à l'Ecole de Lismore. Colgan pense que
l'ancien livre, à présent perdu, le "Livre de Cuanach" cité dans les "Annales d'Ulster" mais
pas plus tard qu'en 628, fut l'oeuvre de ce Saint Cuanna de Kilcooney et Lismore. On dit aussi
que le roi Aldfrid de Northumbrie, passa quelque temps à l'Ecole de Lismore car il visita les
plus fameuses écoles d'Erin vers la fin du septième siècle et celle de Lismore était une des
plus célèbres. Ce fut aussi un lieu de pèlerinage et nombre de Princes irlandais abdiquèrent
leur sceptre et vinrent à Lismore pour achever leur vie dans la prière et la repentance. Là
aussi, de son propre souhait, Saint Celse d'Armagh qui s'endormit à Ardpatrick mais avait
ordonné de l'ensevelir à Lismore –mais nous avons cherché en vain la trace de son monument.
Deux mémoriaux intéressants sont heureusement préservés. Le premier est la crosse de
Lismore, trouvée par hasard dans le Château de Lismore en 1814. L'inscription nous rapporte
qu'elle fut réalisée pour l'évêque papiste Niall Mac Mic Aeducan de Lismore (1090-1113) par
l'artiste Neclan. Elle se réfère à la réalisation d'un ancien coffret ou reliquaire qui renfermait
un vieux morceau de chêne, la crosse originale du fondateur. La plupart des ornements sont
richement dorés, entrelacés avec de l'argent et niello et des embossements d'émaux émaillés.
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Le second est le "Livre de Lismore" que l'on trouva au château en même temps que la crosse,
à l'intérieur d'une boîte en bois dans un couloir fermé. Le château avait été bâtit vers 1185 par
le prince Jean. Par la suite, les évêques papistes de Lismore vinrent y vivre et sans aucun
doute, la crosse et le livre appartenaient aux Evêques et furent cachés par sûreté dans les
périodes de troubles. Le Livre de Lismore contient une importante série de Vies de Saints
irlandais, écrite dans le meilleur des Irlandais médiévaux. Il fut admirablement traduit en
anglais en 1890 par le dr. Whitley Stokes. On pourra lire un extrait paraphrasé d'une de ces
Vies de Saints, celle de Saint Fanahan de Brigown, ici :
http://incolor.inetnebr.com/jskean/Fanahan.htm
SAINT MAUSIMAS (OU MAYESMAS) LE SYRIEN (+APRÈS 423)
The Monk Mausima the Syrian lived in Syria, near the city of Cyr or Cyrtha. For the salvation
of soul he took upon himself voluntary poverty and devoted his life to the service of
neighbour. The doors of his hut were always open to anyone who had need of him. In his hut
there constantly stood two vessels: one with bread, and the other with oil. Anyone needing it
came to him and received the food from his hand. These vessels never became empty. The
monk died at the end of the IV Century.
SAINT MARTYR MAIMBOD (OU MAIMBODUS, MAIMBOEUF) (+880)
Endormi un 23 janvier, vers 880. Saint Maimbod fut un Martyr qui partit d'Irlande pour
l'Alsace comme Missionnaire. Mainbod fit le pèlerinage de la tombe de nombre de Saints,
tout au long de son voyage missionnaire pendant lequel il prêcha la Foi dans le Nord de
l'Italie et les Gaules. En Burgondie, un aristocrate lui donna l'hospitalité et ne réussit pas à le
faire rester chez lui et de s'y installer. Lors du départ de Maimbod, son hôte lui donna une
paire de gants afin qu'il se souvienne de prier pour lui. Il était occupé à prier dans l'église de
Domnipetra près de Katlenbrunn à huit miles de Besançon lorsqu'il fut tué par des voleurs qui
durent penser qu'il avait de l'argent puisqu'il avait des gants. Quand les Miracles
commencèrent à avoir lieu à son tombeau, le Comte Aszo de Monteliard demanda à l'Evêque
aveugle, Berengarius, de lui faire don de Précieuses Reliques du Saint. L'Evêque délégua la
cérémonie de la Translation à son Chorévêque Etienne. Durant l'Office, Berengarius retrouva
miraculeusement la vue et institua une fête en l'honneur du Saint. Les Précieuses Reliques de
Mainbod furent détruites au seizième siècle.
SAINT EVEQUE URBAIN DE LANGRES (+374) 23 janvier – 2 avril
Sixième Evêque de l'église de Langres, Urbain vit le jour dans un village près de Grancy-le-
Château nommé Colmiers-le-Bas. Son père se nommait Sénateur et sa mère Gisliarde. Il se
forma à la piété et se donna à Dieu dès son enfance. Dans un âge plus avancé, il donna tant de
marques d'une Sainteté consommée qu'après la Naissance au Ciel de l'Evêque Honorat de
Langres, il fut appelé à le remplacer par les voeux de tous les fidèles.
Il fut un Prélat accompli; par ses travaux incessants, il rendit au clergé la religion, au peuple la
dévotion, aux édifices ruinés leur éclat et leur beauté première, aux Divins Offices leur
splendeur. Le don des Miracles vint s'ajouter à sa Sainteté. Non seulement il guérissait les
malades par ses prières mais il chassait aussi les démons et commandait aux éléments. En
effet ses prières écartèrent souvent les orages, dissipèrent les ouragans et protégèrent les
moissons et les vignes contre la tempête et la grêle; de là vient que même encore aujourd'hui
on l'invoque contre le mauvais temps et qu'on a coutume de le représenter avec un raisin.
Il eut un long épiscopat pendant lequel il progressa sans cesse en Sainteté. Il vit avec joie
arriver le moment de sa sortie de ce monde. Il succomba à une maladie de quelques jours;
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après avoir reçu les Mystères de l'Eglise et recommandé son diocèse à Dieu, tandis qu'il priait
au milieu de son clergé et de son peuple en pleurs, il émigra, appelé par Jésus-Christ, aux
Célestes Demeures. Son vénérable corps fut transporté à Dijon selon qu'il l'avait désiré et
déposé dans la basilique de Saint-Jean-le-Précurseur. Cette basilique était alors située hors des
murs de la ville avec son cimetière. Saint Urbain passe dans la tradition pour avoir consacré
l'église de Saint-Etienne/Stéphane à Dijon, la première qui fut bâtie dans l'enceinte de cette
cité. Il était autrefois honoré à Langres le 23 janvier qui fut probablement le jour de sa
Naissance au Ciel mais le martyrologe romain le nomme au 2 avril qu'on croit être le jour de
son Ordination. Aujourd'hui sa fête se célèbre dans le diocèse papiste de Langres le 3 avril.
SAINT MOINE GENNADE DE KOSTROMA ET DE LIUBIMOGRAD (+1565)
The Monk Gennadii of Kostroma and Liubimograd, in the world Grigorii, was born in the city
of Mogilev into a rich family. He early displayed love for the church, and his frequent visits to
monasteries evoked the dismay of his parents. Grigorii himself was himself however firmly
resolved to devote himself to God, and having changed over into tattered clothing, he secretly
left his parental home and journeyed to Moscow. Having visited the Moscow holy places, he
did not however here find it suitable in spirit and so set out to the Novgorod region. The
destiny of the future ascetic was decided by an encounter with the Monk Alexander Svirsky
36
(Comm. 30 August). With his blessing, Grigorii set off to the Vologda forest to the Monk
Kornilii of Komel'sk (Comm. 19 May), and was monasticised by him with the name
Gennadii. Together with Saint Kornilii, Gennadii moved on to the Kostroma forest. Here, on
the shores of Lake Sura, in about the year 1529, there emerged the monastery of the
Transfiguration of the Lord, afterwards called "the Gennadiev monastery." Having become
hegumen, the Monk Gennadii did not slacken his monastic efforts, and together with the
brethren he went out to the monastery tasks: he chopped wood carried firewood, made candles
and baked prosphora. A beloved concern of the monk was the writing of icons, with he
adorned his new monastery. He wore heavy chains constantly.
For his holy life the Monk Gennadii received from the Lord the gift of perspicacity and
wonderworking. Journeying on monastic affairs to Moscow, at the house of the boyar-noble
Roman Yur'evich Zakhar'in, the Saint predicted to his daughter Anastasia, that she would
become tsaritsa. And actually, tsar Ivan the Terrible chose her for himself as spouse.
The Life of the Monk Gennadii was written by his disciple, the heguman Aleksei, between the
years 1584-1587. In it was inserted the spiritual last-testament, dictated by the Monk Gennadii
himself. In it he commands to observe the monastery ustav (rule) and to toil constantly, to be
at peace with everyone, and to preserve the books collected at the monastery, while striving to
understand their meaning. The monk appealed: "Strive towards the light, and shun the
darkness."
The Monk Gennadii died on 23 January 1565; on 19 August 1646 occurred his churchly
glorification.
SAINT ABBE BOISIL (OU BOSWELL) DE MELROSE (+664) 23 janvier – 23 février – 7 juillet
Saint Boisil fut le Prieur de la célèbre Abbaye de Melrose (Mailross) située sur la rivière
Tweed dans une grande forêt du Northumberland pendant que Saint Eata était Abbé. Ils
étaient tous deux de jeunes anglais entraînés dans le monachisme par Saint Aidan. Saint Bède
rapporte que Boisil était un homme de sublimes vertus, habité d'un esprit prophétique. Sa
Sainteté amena Saint Cuthbert à Melrose plutôt qu'à Lindisfarne durant sa jeunesse. Cuthbert
apprit de Boisil les Saintes Ecritures et la vertu.
Saint Boisil avait les Saints Noms de l'Adorable Trinité en permanence aux lèvres. Il répétait
le Nom de Jésus-Christ avec une merveille de sentiment de dévotion et souvent avec
abondance de larmes que d'autres lui essuyaient. A la première vue de Saint Cuthbert, Boisil
dit aux passants : "Voyez un Servant de Dieu!"
Bède produit le témoignage de Saint Cuthbert qui déclara que Boisil prédit devant lui les
évènements majeurs qui par la suite eurent lieu. Trois ans à l'avance, il prédit la grande peste
de 664 et que lui-même y succomberait mais que l'Abbé Eata survivrait.
En plus de continuellement instruire ses frères dans la religion, Boisil effectuait de fréquentes
excursions vers les villages pour prêcher aux pauvres et pour ramener les âmes égarées sur les
chemins de la Vérité et de la vie. On le connaissait aussi pour son aide aux pauvres.
A nouveau, Boisil dit à Cuthbert, récupérant de la peste : "Frère, tu vois que Dieu t'a délivré
de la peste et plus jamais tu n'en souffriras ni ne mourras cette fois mais ma mort est proche,
ne néglige pas d'apprendre encore de moi tant que je serai en mesure de t'enseigner ce qui ne
durera pas plus de sept jours." Alors Cuthbert demanda : "Et qu'est-ce qui me serait profitable
37
de lire que je puisse finir en sept jours?" Boisil répondit : "L'Evangile de Saint Jean que nous
pourrons avoir terminé dans ce délai et discuté autant que nécessaire."
Ayant accomplit la lecture en sept jours, Boisil l'Homme de Dieu devint malade et s'endormit
dans une extraordinaire jubilation de l'âme.
Durant sa vie, il instruisit sans relâche ses frères qu'"ils ne devraient jamais cesser de rendre
Grâces à Dieu pour le don de leur vocation monastique; qu'ils devraient toujours se préserver
de l'amour-propre et de tout attachement à leur propre volonté et leur jugement personnel
comme étant leur pire ennemi; qu'ils avaient à converser assidûment avec Dieu par la prière
intérieure et oeuvrer continuellement pour atteindre la plus grande perfection de pureté de
coeur, ceci étant la voie vraie et le chemin le plus court vers la perfection de la vertu
chrétienne."
Bède rapporte que Saint Boisil continua après son Repos à s'intéresser en particulier à obtenir
la Divine Miséricorde et la Grâce pour son pays et ses amis. Il apparut deux fois à un de ses
disciples, le chargeant d'assurer Saint Egbert qui avait été empêché de prêcher l'Evangile en
Germanie que Dieu lui ordonnait de réparer les Monastères de Saint Colomba sur Iona et dans
les Orkneys et l'instruisant sur la bonne manière de célébrer Pâque.
Les Précieuses Reliques de Boisil furent translatées à Durham et reposèrent près de celles de
son disciple, Saint Cuthbert, en 1030.
SAINT WANENG (OU VANENG, WANINGUS) DE FÉCAMP (+ 688)
9 (repos) - 23 janvier – 15 février
Saint Waneng naquit sous Clotaire II dans le diocèse de Rouen. Il appartenait à une famille
aristocratique et vertueuse. Il fut élevé avec grand soin dans l'Amour et la Crainte de Dieu.
Aussitôt qu'il fut en âge de se connaître ou le vit mettre en pratique dans sa conduite toutes les
vertus chrétiennes. Il était aimé et estimé de tous ceux qui le connaissaient. Les jeux et les
divertissements auxquels on le mêlait ne lui causaient aucun plaisir et il fuyait ceux où il
pouvait y avoir la moindre apparence d'offense de Dieu. Il suivit de bonne heure la profession
des armes et se conduisit en bon Chrétien dans cet état difficile et dangereux; il devint l'un des
grands capitaines de son temps. On le voyait aussi ardent à combattre les ennemis de son pays
qu'appliqué à faire la guerre aux ennemis de son Salut. Il recherchait avec soin la compagnie
des gens de bien et se lia intimement avec le Saint Archevêque Ouen de Rouen et avec le
Saint Abbé Wandrille de Fontenelle qui étaient alors deux lumières de l'Eglise. Il contribua
pour sa grande part à la construction de l'Abbaye de Fontenelle et fournit à Saint Wandrille
une partie des choses qui lui étaient nécessaires pour mener à bonne fin cette importante
fondation.
Saint Waneng avait toujours eu une grande attirance pour la vie monastique; il la trouvait de
beaucoup préférable à la sienne. Mais croyant que Dieu le voulait dans le monde, il résolut d'y
vivre comme n'y étant pas et de rester célibataire pour Dieu. Il choisit pour Protectrice Sainte
Eulalie de Mérida. De là est venu le culte que l'on rend à cette Sainte au Pays de Ham; de là
vient qu'elle a été choisie pour Sainte Protectice de Tùgny, village situé à une lieue de cette
ville. Dieu lui fit connaître qu'il le voulait dans l'état du mariage afin de servir d'exemple aux
personnes mariées. En effet il se montra le modèle des époux et respecta la chasteté conjugale
à une époque où les grands ne connaissaient guère cette vertu. Dieu lui donna un fils qu'il
appela Désiré. Il lui apprit à préférer Dieu et Ses Commandements à toutes les choses de la
terre. Et comme il savait que les exemples ont plus de force que les préceptes, il fut pour son
38
fils un modèle de toutes les vertus chrétiennes et ne voulut auprès de lui que des personnes
vertueuses. Plus tard, cet enfant alla s'enfermer dans l'Abbaye de Fontenelle. A la grande
satisfaction de sou père qui avait tout fait pour lui inspirer le goût de la vie monastique, Désiré
fut un excellent et Saint Moine et mérita plus tard après son Endormissement d'être rangé par
l'Eglise au nombre des Saints.
Le soin que Saint Waneng prenait de ses enfants ne l'empêchait pas de s'acquitter des devoirs
d'un grand capitaine et d'un sage courtisan mais il savait se donner au monde sans se séparer
de Dieu et à cause de cela il fut hautement estimé de Clotaire qui était Roi depuis 655. Il
contribua par ses sages conseils à la paix du royaume, à l'amoindrissement de la puissance des
maires du palais, à la diminution des impôts et à la répression des abus qui s'étaient glissés
dans l'Eglise. Le Roi ayant donné à Saint Waneng l'administration de la province de Caux, il
montra dans son gouvernement un grand zèle pour la justice et une sagesse admirable. Il se
crut obligé de donner l'exemple d'une Sainte Vie et pour cela il se fit une loi de ne jamais se
laisser aller à la raillerie, vice assez ordinaire de son temps; de ne jamais prononcer de paroles
qui pussent blesser la pudeur et l'honnêteté; il évita les festins et les grands repas dans lesquels
règnent ordinairement l'avidité et l'intempérance; il s'interdit le luxe dans ses habits et dans
ses ameublements. En retour il distribuait libéralement aux pauvres ce que son économie lui
faisait mettre de côté. Il consacra une partie de ses revenus à bâtir des monastères; le plus
célèbre fut celui de Fécamp, au pays de Caux dans le diocèse de Rouen. Ce fut Sainte Eulalie
à laquelle comme nous l'avons dit, il avait une dévotion toute particulière qui dans une vision
lui demanda de construire cette dernière abbaye.
Après en avoir obtenu la permission du Roi, il prépara tout ce qui était nécessaire pour élever
et édifice. Une seule chose l'arrêtait : il ne savait quel endroit choisir. Le Ciel vint à son aide;
le lieu lui fut indiqué dans une vision à la suite de laquelle il recouvra une santé parfaite. Il
était devenu tellement malade que, pendant quelques heures, on l'avait cru mort et que l'on
avait tout disposé pour ses funérailles. Le Roi et les grands du royaume félicitèrent à l'envi
Saint Waneng de sa guérison miraculeuse. Quant à lui, il s'occupait de mettre à exécution la
grande entreprise que le Ciel demandait de lui.
L'Abbaye de Fécamp fut rapidement construite, le Roi la dota magnifiquement. On rassembla
des Moniales qui furent placées sous la conduite de Saint Ouen et de Saint Wandrille. La
première Abbesse de ce monastère fut Sainte Hildemarque ou Childemarque qui, venue de
Bordeaux où elle avait gouverné une communauté, vivait alors dans le diocèse de Rouen,
peut-être à Fontenelle. Bientôt la nouvelle abbaye fut peuplée de Saintes Filles qui venaient
s'y consacrer à Dieu par des voeux perpétuels. Ce lieu désert fut un véritable paradis habité
par des Anges visibles qui vivaient dans une entière séparation du monde et qui n'avaient de
communications qu'avec Dieu par leurs prières et leurs Cantiques. En peu de temps on compta
dans cette abbaye jusqu'à trois cent soixante-six Moniales.
L'Abbaye de Fécamp eut bientôt une perte douloureuse à déplorer, la perte de Saint
Wandrille, son sage directeur. Fontenelle pleurait la disparition dans cette vie de son
fondateur et Saint Waneng celle d'un ami dévoué qui avec Saint Ouen, avait toute sa
confiance. C'était le moment où Ebroïn régnait en maître et où il faisait paraître son esprit
altier, violent et sanguinaire. Celui qui fut d'abord l'objet de sa haine fut Saint Léger,
conseiller de la reine Bathilde. Ebroin, depuis longtemps, détestait Saint Léger qu'il avait
toujours rencontré sur son chemin pour s'opposer à ses mauvais desseins.
Après qu'il l'eut fait arrêter, maltraiter et mutiler d'une horrible façon, il ordonna qu'on le
conduisît au château de Saint Waneng, auquel il avait fait des recommandations comme à un
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de ses émissaires. Mais c'était bien mal connaître Saint Waneng car celui-ci, loin de se prêter
aux desseins du tyran, traita Saint Léger comme un Martyr de Jésus-Christ et chercha à lui
adoucir sa captivité autant qu'il était en lui. La vengeance d'Ebroïn n'était pas satisfaite, il tira
Saint Léger des mains de Saint Waneng et le fit mettre à mort. Dieu vengea ce crime car trois
ans après il fut lui-même massacré.
Saint Waneng honora Saint Léger comme Martyr et se retira à l'Abbaye de Fécamp où il se
mit au rang des serviteurs de la maison : voulant finir là ses jours dans l'humilité et la prière, il
se montra un parfait modèle d'obéissance. Le travail le plus pénible et le plus bas était celui
qu'il choisissait de préférence et qu'il accomplissait avec le plus de joie. Il montrait à
l'Abbesse la même soumission qu'il eut montrée à Jésus-Christ. Il soupirait sans cesse après la
fin de son exil qui arriva le 9 janvier 686.
40
170 SAINTS PERES REUNIS POUR LE SIXIEME CONCILE OECUMENIQUE TENU A
CONSTANTINOPLE EN 680, CONTRE LES MONOTHELITES 14 septembre – 23 janvier
Ce Saint Concile fut réuni à Constantinople dans le Palais impérial sur l'ordre de l'Empereur
Constantin IV Pogonat, de 680 à 681. A la tête des Saints Pères se tenait Georges le Patriarche
de Constantinople. L'Evêque de Rome Agathon avait envoyé trois légats, les Patriarches
d'Alexandrie et de Jérusalem s'étaient fait également représenter et trois Evêques occidentaux
de passage dans la Capitale faisaient en outre partie des cent soixante-dix Pères qui en
présence de l'Empereur et au cours de dix-huit sessions réfutèrent la doctrine monothélite* et
anathématisèrent Serge, Pyrrhus, Pierre et Paul, les patriarches de Constantinople; Macaire,
patriarche d'Antioche; Honorius l'évêque de Rome Etienne/Stéphane, Polychronios et
Théodore les évêques de Pharan et tous ceux qui avec eux, avaient déclaré que le Christ n'a
qu'une volonté et qu'une énergie naturelle, rejoignant ainsi l'hérésie des monophysites. Grâce
aux luttes et à l'enseignement des grands Confesseurs de la Foi qui les avaient précédés tels
que Sophrone de Jérusalem et Maxime le Confesseur, les Saints Pères déclarèrent que la
volonté ou l'énergie se rapporte toujours à la nature et non à la personne et que par conséquent
il convient de considérer dans le Christ une seule Personne Divine et humaine et deux
volontés ou énergies naturelles, l'une Divine et l'autre humaine unies sans confusion. L'unique
Personne du Verbe Incarné a réuni et mélangé étroitement la nature humaine et la Nature
Divine mais elle a conservé les caractères de chacune d'elles, de sorte que c'est bien toute
notre humanité qui est déifiée dans la mesure même ou la Divinité S'est Incarnée.
* A des fins politiques, l'empereur Héraclius et ses théologiens avaient cherché à concilier le dogme de l'unité de
Personne en Christ dans la dualité de ses natures, Divine et humaine, tel qu'il avait été proclamé au Concile de
Chalcédoine (451) avec l'attachement des monophysites coptes et syriens à la terminologie de Saint Cyrille
d'Alexandrie sur l'unité concrète de l'être composé qu'est le Christ. C'est pourquoi, ils crurent pouvoir parler
d'une volonté unique puis d'une seule énergie dans le Christ.
SAINT JEAN V LE MISERICORDIEUX, PATRIARCHE D'ALEXANDRIE (+ 619)
41
12 novembre (en Orient) – 23 janvier (en Occident)
(Voir pièce jointe)
SYNAXE DES SAINTS DE KOSTROMA
St Clément l'Evêque d'Ancyre et St Agathange-St Eusèbe, Ascète sur le mont Coryphée près
d'Antioche (IVème -Vème siècles)-St Maésymas le Syrien, Ascète dans la région de Cyr
(IVème - Vème siècles)-St Salaman l'Hésychaste-St Denys de l'Olympe-St Gennade le
Lituanien, Higoumène du Monastère de Lioubemov près de Kostroma (Russie 1565).-Ste
Messaline, vierge et martyre à Foligno, lors de la persécution de Dèce (entre 249 et 251). -St
Clément l'Evêque d'Ancyre (aujourd'hui Ankara) et St Agathange, Martyrs sous Dioclétien
(vers 296)-Sts Anastase, soldat, Serge, Moine et 73 autres, Martyrs à Tarragone (Espagne)
sous Dioclétien. -Sts Beau, Florus, Saturnin, Minutius, Castule, Basile, Corneille, exorciste et
Cortille, vierge, Martyrs à Rome. -Ste Emerentienne, vierge, martyre à Rome alors qu'elle
était encore catéchumène (vers 305). -St Amase l'Evêque de Tiano en Campanie (vers 356). -
St Ascole, Acholios l'Evêque de Thessalonique, renommé pour ses vertus et qui participa au
IIème Concile oecuménique (383). -St Salaman l'Hésychaste (Haute-Mésopotamie, IVème -
Vème siècles.) -St Machaire des Mauges, Higoumène, apôtre du Bocage (Vème siècle). -St
Gaudence (Gaudens) l'Evêque de Novare en Italie (417). -Ste Grégoria, vierge à Rome
(VIème siècle). -St Ormond ou Armand, Higoumène de Mairé en Poitou (vers 597). -St
Boisile, prévot du Monastère de Melrose en Ecosse (vers 664). -St Ildefonse ou Alonzo
(Alphonse) l'Evêque de Tolède en Espagne (667). -Commémoration du VIème Concile
oecuménique (680).-St Colman, Higoumène de Lismore en Irlande et Evêque (vers 702). -St
Barnard, Higoumène du monastère d'Ambronay dans l'Ain puis Archevêque de Vienne en
Dauphiné, fondateur du Monastère de Romans-sur-Isère, confesseur de l'Orthodoxie contre
l'adoptianisme de Félix d'Urgel et contre l'iconoclasme mitigé des Conciles de Francfort et de
Paris (842). -St Maimboeuf, Irlandais, massacré par des brigands près d'un lieu nommé
Dampierre (Franche-Comté, vers 880). -St Denys de l'Olympe, Higoumène du monastère
athonite de Philothéou puis Ermite au pied de l'Olympe (Thessalie 1541). -Translation des
Reliques de St Théoctiste l'Archevêque de Novgorod (1786). -Stes Eudoxie et Catherine,
Moniales et Ste Militsa, laïque, Martyres (Russie 1938).
42
Lecture de l’Epître
Phil III : 20-IV : 3
3.20 Mais notre cité à nous est dans les cieux, d'où nous attendons aussi comme Sauveur le
Seigneur Jésus Christ, 3.21 qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant
semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu'il a de s'assujettir toutes choses.
4.1 C'est pourquoi, mes bien-aimés, et très chers frères, vous qui êtes ma joie et ma couronne,
demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés! 4.2 J'exhorte Évodie et j'exhorte
Syntyche à être d'un même sentiment dans le Seigneur. 4.3 Et toi aussi, fidèle collègue, oui, je
te prie de les aider, elles qui ont combattu pour l'Évangile avec moi, et avec Clément et mes
autres compagnons d'oeuvre, dont les noms sont dans le livre de vie.
Pour l’usage slave
Heb XIII : 7-16
13.7 Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu; considérez
quelle a été la fin de leur vie, et imitez leur foi. 13.8 Jésus Christ est le même hier, aujourd'hui,
et éternellement. 13.9 Ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses et étrangères; car
il est bon que le coeur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n'ont servi de rien
à ceux qui s'y sont attachés. 13.10 Nous avons un autel dont ceux qui font le service au
tabernacle n'ont pas le pouvoir de manger. 13.11 Le corps des animaux, dont le sang est porté
dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp. 13.12
C'est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors
de la porte. 13.13 Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre. 13.14 Car
nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir. 13.15
Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-a-dire le fruit de lèvres qui
confessent son nom. 13.16 Et n'oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c'est à de tels
sacrifices que Dieu prend plaisir.
Lecture de l’Evangile
Marc II : 23-III : 5
2.23 Il arriva, un jour de sabbat, que Jésus traversa des champs de blé. Ses disciples, chemin
faisant, se mirent à arracher des épis. 2.24 Les pharisiens lui dirent: Voici, pourquoi font-ils ce
qui n'est pas permis pendant le sabbat? 2.25 Jésus leur répondit: N'avez-vous jamais lu ce que fit
David, lorsqu'il fut dans la nécessité et qu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui; 2.26
comment il entra dans la maison de Dieu, du temps du souverain sacrificateur Abiathar, et
mangea les pains de proposition, qu'il n'est permis qu'aux sacrificateurs de manger, et en
donna même à ceux qui étaient avec lui! 2.27 Puis il leur dit: Le sabbat a été fait pour l'homme,
et non l'homme pour le sabbat, 2.28 de sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat.
3.1 Jésus entra de nouveau dans la synagogue. Il s'y trouvait un homme qui avait la main sèche.
3.2 Ils observaient Jésus, pour voir s'il le guérirait le jour du sabbat: c'était afin de pouvoir
l'accuser. 3.3 Et Jésus dit à l'homme qui avait la main sèche: Lève-toi, là au milieu. 3.4 Puis il
leur dit: Est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une
personne ou de la tuer? Mais ils gardèrent le silence. 3.5 Alors, promenant ses regards sur eux
avec indignation, et en même temps affligé de l'endurcissement de leur coeur, il dit à
l'homme: Étends ta main. Il l'étendit, et sa main fut guérie.
Pour l’usage slave
Jean X : 9-16
10.9 Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé; il entrera et il sortira, et il
trouvera des pâturages. 10.10 Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire; moi, je
suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles soient dans l'abondance. 10.11 Je suis le bon
43
berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. 10.12 Mais le mercenaire, qui n'est pas le
berger, et à qui n'appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, abandonne les brebis, et
prend la fuite; et le loup les ravit et les disperse. 10.13 Le mercenaire s'enfuit, parce qu'il est
mercenaire, et qu'il ne se met point en peine des brebis. Je suis le bon berger. 10.14 Je connais
mes brebis, et elles me connaissent, 10.15 comme le Père me connaît et comme je connais le
Père; et je donne ma vie pour mes brebis. 10.16 J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de
cette bergerie; celles-là, il faut que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul
troupeau, un seul berger.
RÉFLEXION - La compassion a toujours été la caractéristique du véritable berger du
Troupeau du Christ. Saint Jean Chrysostome dans ses glorieuses Homélies, n'insiste sur rien
autant que sur la compassion. Le Saint Patriarche d'Alexandrie Jean le Miséricordieux pleurait
chaque jour lorsqu'il n'avait pas eu l'occasion de faire preuve de compassion envers quelqu'un.
Saint Paulin mérita être appelé le Miséricordieux car en Vérité, il était rempli de compassion
dans toute la profondeur chrétienne du terme. Un jour alors que les Vandales pillaient Nole,
ils emmenèrent un grand nombre en esclavage. Une veuve dont le fils unique avait été
emmené en esclavage par le prince vandale Rig, vint trouver son Evêque, pleura, lui demanda
de l'argent pour payer la rançon pour son fils. Ne possédant rien, l'Evêque Paulin s'habilla
dans les vêtements d'un simple homme et demanda à la veuve de l'amener au prince et là de
l'échanger contre son fils. Le prince relâcha le fils de la veuve et emporta Paulin avec lui en
Afrique où Paulin servit comme jardinier au prince jusqu'à ce que, par la providence de Dieu,
il fut libéré et rentra à Nole avec les autres ex-esclaves.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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