mercredi 5 mai 2010

L'évergétinos (extraits)

L’EVERGETINOS,

ce qui est dire
TRESOR DE BIENFAITS SPIRITUELS,

ou SOMME des DIVINES PAROLES ET ENSEIGNEMENTS de nos SAINTS PERES THEOPHORES,
ce qui est dire
PORTEURS DE DIEU,
collectée & rassemblée d’ en toutes Ecritures Inspirées de l’Esprit de Sainteté
par PAUL le très SAINT moine
fondateur du Saint Monastère de la Toute Sainte Mère de Dieu Bienfaitrice, ou
Evergétine,
dès là dénommé SAINT PAUL L’EVERGETINOS
1783
Texte repris du Corpus Athonite & des Bibliothèques Sacrées
de la Sainte Montagne de l’Athos,
Jardin de la Toute Sainte.

Cinquième Edition.
Illustrée selon la Tradition Apostolique des Pères Saints
de l’Eglise Orthodoxe, Une, Indivise, Originelle, & Universelle.

Athènes, 1957.

Traduction française, librement adaptée, par Presbytéra Anna, 2008,
Pour les Editions Saint Grégoire Palamas
de La Revue Internationale de Théologie : La Lumière du Thabor,
30 Bd Sébastopol, 75001 Paris,
& de l’Eglise Orthodoxe Française,
& de Langue Française,
des Vrais Chrétiens Orthodoxes
de l’Eglise Résistante des Catacombes
sise en ce même lieu, sur les Saintes Reliques, qui y furent retrouvées en terre, de Saint Magloire,
Chapelle Fondée par le Saint Père Archimandrite Ambroise (Fontrier), dit Saint Ambroise de Paris, ( 1er juin 1917- 14 janvier 1990),
né à Smyrne, en Petite Asie ( Mineure),
Saint Starets, Hésychaste, & Prophète,
& Editions Fondées par son plus cher Fils Spirituel,
le Père Patric ( Ranson),( 2 juillet 1957- 25 décembre 1992),
Philosophe, Chercheur au C.N.R.S., Grand Théologien,
& Saint Martyr de la Sainte Orthodoxie.




EXTRAITS.

LIVRE UN

CHAPITRE UN

QU’IL NE FAUT JAMAIS DESESPERER DE SOI,
SI MEME L’ON A BEAUCOUP PECHE,
MAIS QU’IL SIED,
PAR LA PENITENCE,
D’ESPERER EN SON SALUT.

De SAINT PALLADE (1)


Notre Saint Père Jean de Lycos en Thébaïde, qu’ un autre chapitre évoquera plus au long comme illustre, lors même qu’il nous enseignait à fuir la conversation des femmes, nous faisait en outre ce récit :
1. Il y avait, disait-il, à la ville un jeune homme, lequel avait beaucoup péché, & fort effroyablement, & qui , par une permission divine, s’était repenti de ses péchés sans nombre. Ayant gagné le lieu des tombes, & s’étant enfermé en l’une d’elles, il s’y lamentait sur sa vie passée.prosterné contre terre& se répandant en gémissements continuels, poussés du fond du coeur.Lorsque se fut de la sorte passée la première semaine,les démons qui lui avaient tant nui dans sa précédente vie surgirent de nuit, criant & hurlant :“ Où est cet être impur & souillé ? Après s’être suffisamment vautré dans la luxure, voici que tout-à-coup, de façon intempestive, il se montre sage & bon; et, lors même qu’il ne peut plus rien, il veut se montrer chrétien à la conduite honorable. Mais que faut-il attendre de bon de quelqu’un qui est tout empli de tant de nos vices ? Ne vas-tu pas bien vite sortir d’ici ? Ne viendras-tu pas avec nous t’adonner à tes occupations habituelles ? Les cabaretiers & les catins t’attendent. Ne viendras-tu pas assouvir à satiété tes désirs ? Tout autre espoir est dissipé pour toi. Le jugement viendra bientôt pour toi, d’autant que tu t’es de la sorte condamné à mort. Et que te hâtes-tu, malheureux, de courir à ton jugement ? Pourquoi cherches-tu à te rendre plus vite à ta condamnation? Tu t’es exercé à toute iniquité. Tu es responsable de tous nos vices, & tu oses t’enfuir ? Tu ne réponds pas ? Paré pour venir avec nous ?”
Mais celui-ci, tenant bon , continuait de mener grand deuil, & ne répondait pas, ni même ne leur prêtait l’oreille. Lors ceux-ci, comme ils n’obtenaient rien, le prirent & le frappèrent durement. Ils lui infligèrent mille tourments sur tout le corps, & le laissèrent demi-mort. Mais lui continuant de gémir dans sa pénitence demeura sans bouger. Certains de ses familiers l’ayant trouvé là, &, ayant appris la cause de ses malheurs, voulurent le ramener chez
lui . Mais il s’y refusa. Lors, la nuit suivante, les démons étant revenus, ils lui infligèrent des tourments pires que les précédents. Et, de nouveau, ses proches étant eux aussi revenus ne purent le persuader de changer de lieu. Il leur disait en effet qu’il valait mieux pour lui mourir que retourner à son précédent fumier. La troisième nuit, les démons lui étant retombés dessus, il s’en fallut de peu qu’ils ne lui ôtassent impitoyablement la vie. Mais ils ne purent le voir changer d’avis. Et ils s’enfuirent en hurlant : “ Tu nous as vaincus ! Tu nous as vaincus! Tu nous as vaincus !” Dès lors, plus rien de fâcheux, ni nulle épreuve ne lui advint jamais plus, mais il vécut purement dans l’ascèse des vertus, jusqu’à la fin de sa vie, continuant d’habiter cette tombe, & devenu Vénérable à Dieu même, ainsi que l’attestait la force de ses Miracles.


2. EXTRAIT DE LA VIE DE SAINTE SYNCL2TIQUE.

La bienheureuse Synclétique disait qu’il sied de louer même les âmes molles, négligentes, & comme paralysées dans la quête & le progrès du bien, ainsi que celles qui sont promptes à se décourager, si mêmes elles ne présentaient que peu de bien à louer, & qu’il fallait pourtant le grossir & l’admirer ; qu’il ne fallait parler de leurs très grands & terribles manquements que comme de peu de choses & de riens. Pour ce que le Diable voulant tout tourner à notre perte, aux sérieux ascètes s’efforçait de cacher leurs péchés & de les conduire à l’oubli de ceux-ci, pour les jeter dans l’orgueil ; tandis que pour les âmes néophytes & ..., il leur plaçait avec ...leurs péchés devant les yeux, s’efforçant de les plonger dans le désespoir; que donc il fallait consoler les âmes ainsi vacillantes ; qu’il fallait leur rappeler la compassion ... & la bonté divines; leur redire combien notre Seigneur était compatissant, miséricordieux, & longanime pour les hommes qui se repentaient de leurs vices ; qu’il convenait de leur fournir le témoignage des divines Ecritures, montrant son ... compassion pour les pécheurs qui faisaient pénitence; et de leur dire que Raab était une prostituée, mais qu’elle avait été sauvée par sa foi; que Paul était un persécuteur, mais qu’il était devenu un vase d’élection; que le larron avait ...volé & tué; mais que, d’une seule parole il s’était ouvert le premier la porte du Paradis; leur redire encore la parabole du publicain, & celle du prodigue selon Saint Matthieu, & autres péricopes semblables; & par ces exemples les arracher au désespoir;
Quant aux âmes gouvernées par l’orgueil, il fallait les guérir par l’exemple de plus grandes qu’elles.

---(Note 2 ) : Cette Sainte Synclétique fleurit en l’an 340 après le Christ. Originaire

Cette Sainte Synclétique fleurit en l’an 340 après le Christ. Originaire
d’une famille glorieuse & illustre, elle laissa cependant tous les soucis du monde,
& devint moniale dans la région d’Alexandrie d’Egypte. Elle fut Higoumène d’un Saint Monastère & Instructrice Inspirée En Esprit d’une foule de Vierges. Ayant lutté de façon surhumaine, elle parvint à de telles mesures d’ascèse & de vertu qu’elle est considérée parmi les Saintes Femmes à l’égal de ce qu’est pour les hommes le Grand Saint Antoine. Pour ce qui est de voir plus au long sa vie toute merveilleuse, il sied de consulter notre Grand Synaxaire de l’Eglise Orthodoxe
( Tome un de la première édition page 60, & page 83 de la seconde édition).



( Note 1) :Ce Saint Pallade fleurit sous le règne du grand Théodose, en l’an 380.
Il devient par la suite Evêque d’Hélénopolis. Il s’érigea une cellule sur une montagne sise près d’un village nommé Immé ( caonisi que l l’écrit Théodoret
ainsi que le dit Théodoretq, qui écrivit sa vie au chapitre VIII de Philothée d’Adoleschia.). Reclus dans cette cellule, & y luttant selon Dieu, il fut jugé digne du charisme des miracles, & ressuscita même un mort, ainsi qu’il apparaît dans sa vie, telle qu’elle figure au Grand Synaxaire de notre Eglise Orthodoxe ( Tome 1, première édition p. 683, & seconde édition p. 688). Celui-ci, après qu’il eût laissé un fort grand nombre d’écrits à l’Eglise de Dieu, pour le bienfait de ceux qui le liraient, s’en fut en paix vers le Seigneur. Il est fêté le 28 juin de l’ancien calendrier. D’entre les écrits laissés par le Saint figurent aussi ceux-ci.



(Note 2) : Ce Saint Jean de Lycos vécut au temps du de l’empereur Théodose le Grand. Il habitait dans les régions du Désert de la Thébaïde, non loin de la ville de Lycos, sur une haute montagne, sise dans l’hésychia & fort difficile à gravir, sur laquelle l’on ne pouvait se rendre qu’au prix d’extrêmes difficultés. Ce Saint vivait reclus dans sa cellule, dans laquelle il s’était enfermé à l’âge de quarante ans. Il y passa encore autant d’années reclus sans qu’il en sortît jamais, ni que quiconque y entrât . Il recevait un peu de nourriture par le guichet d’une petite porte, derrière laquelle aussi il enseignait ceux qui y venaient pressés d’une grande nécessité. Mais il n’y reçut jamais aucune femme, ni même n’en admit à son enseignement. De ce Saint, hormis cet enseignement extrait par Pallade figurent aussi beaucoup d’autres dans cet ouvrage-ci, ainsi que dans le Lausaïque & dans sa vie qui figure dans notre Grand Synaxaire de l’Eglise Orthodoxe. ( Tome 2, page 104).

***


LIVRE QUATRE

CHAPITRE UN


QUE LE MOINE A FAIT VOEU DE PAUVRETE.
QUEL EST LE SAVOIR DE CELUI QUI NE VEUT PAS POSSEDER
DE BIENS MATERIELS, & COMMENT LES PERES ONT REUSSI A DEVENIR NON-POSSESSEURS.

1. DE SAINT PALLADE.

La bienheureuse Mélanie, dit Saint Pallade, me raconta l’histoire qui suit : “ Durant la première période de ma vie, venant de Rome, j’arrivai à Alexandrie. Là, j’entendis le bienheureux Isidore l’hôtelier parler de la vertu de l’Abba Pambô. Dès lors, à ma demande, Isidore m’accompagna jusque chez ce célèbre Ascète.
Après donc que je me fus un peu assise dans la cellule de l’Ascète, je lui offris une boîte qui contenait divers objets d’argent d’une valeur de trois cents kilos d’argent, & je le priai d’en prendre autant qu’il en voulait.
Saint Pambô, sans même lever les yeux pour regarder la boîte, continuait à tresser les joncs pour confectionner un panier. De la place où il était assis, il me bénit
& me dit d’une voix forte :
- Dieu te rétribuera pour ton salaire.
Ensuite de quoi, le bienheureux Pambô appela son disciple Origène & lui dit :
- Prends cela, & prends soin de les partager entre les Moines & les Monastères, qui se trouvent en Libye, dans la Pentapole, & dans les îles, parce que ces Monastères sont les plus pauvres de tous.”
Poursuivant son récit au sujet de l’Ascète, Sainte Mélanie me dit encore cela :
- “Après quelque temps, comme il allait mourir, il m’envoya chercher & me fit venir auprès de lui, alors qu’il finissait le dernier panier. En même temps, il me dit : “Reçois ce couffin de mes mains, pour me garder dans ton souvenir. Je n’ai rien d’autre à te laisser.”
Puis, le Saint s’en alla de ce monde en peu de temps, sans avoir contracté de maladie ni avoir, au sortir d’icelle, eu la moindre fièvre.


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