vendredi 28 mai 2010
Prologue d'Ochrid,( Extraits) de Saint Nicolas Vélimirovitch, Evêque Serbe (Ed.L'Age d'Homme).Travail de Philippe Crévieaux..
Cycle mobile (Pascalion): Jeudi de la Première Semaine
Lecture de l’Epître
Rom I : 28-II : 9
1.28 Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé,
pour commettre des choses indignes, 1.29 étant remplis de toute espèce d'injustice, de
méchanceté, de cupidité, de malice; pleins d'envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de
malignité; 1.30 rapporteurs, médisants, impies, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal,
rebelles à leurs parents, dépourvus d'intelligence, 1.31 de loyauté, d'affection naturelle, de
miséricorde. 1.32 Et, bien qu'ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes de mort ceux
qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais ils approuvent ceux qui les
font.
2.1 O homme, qui que tu sois, toi qui juges, tu es donc inexcusable; car, en jugeant les autres,
tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses. 2.2 Nous savons, en
effet, que le jugement de Dieu contre ceux qui commettent de telles choses est selon la vérité.
2.3 Et penses-tu, ô homme, qui juges ceux qui commettent de telles choses, et qui les fais, que
tu échapperas au jugement de Dieu? 2.4 Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa
patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la
repentance? 2.5 Mais, par ton endurcissement et par ton coeur impénitent, tu t'amasses un trésor
de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, 2.6 qui
rendra à chacun selon ses oeuvres; 2.7 réservant la vie éternelle à ceux qui, par la persévérance
à bien faire, cherchent l'honneur, la gloire et l'immortalité; 2.8 mais l'irritation et la colère à
ceux qui, par esprit de dispute, sont rebelles à la vérité et obéissent à l'injustice. 2.9 Tribulation
et angoisse sur toute âme d'homme qui fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le Grec!
Lecture de l’Evangile
Matthieu V : 27-32
5.27 Vous avez appris qu'il a été dit: Tu ne commettras point d'adultère. 5.28 Mais moi, je vous
dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle
dans son coeur. 5.29 Si ton oeil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le
loin de toi; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps
entier ne soit pas jeté dans la géhenne. 5.30 Et si ta main droite est pour toi une occasion de
chute, coupe-la et jette-la loin de toi; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres
périsse, et que ton corps entier n'aille pas dans la géhenne. 5.31 Il a été dit: Que celui qui
répudie sa femme lui donne une lettre de divorce. 5.32 Mais moi, je vous dis que celui qui
répudie sa femme, sauf pour cause d'infidélité, l'expose à devenir adultère, et que celui qui
épouse une femme répudiée commet un adultère.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT MARTYR JEAN (OU RAIKO) DE SHUMENA, BULGARIE (+ 1802)
Le Saint Martyr Jean le Bulgare fut martyrisé par les Turcs en tant que Chrétien en 1802.
SAINT NÉO-MARTYR MARC DE CRÈTE (+ 1643)
Le Saint Néo-Martyr Marc de Crète fut décapité à Smyrne par les Turcs en 1643 pour avoir
confessé la Foi en Christ.
SAINT MARTYR MAXIMUS (+250)
The Holy Martyr Maximos suffered under the emperor Decius (249-251). Maximos was a
layman and plied the trade of merchant. He was a pious Christian and he led many pagans to
faith in Christ the Saviour, and persuaded them to accept Baptism. One time, when the pagans
had gathered for offering to their gods an human sacrifice, Saint Maximos plucked up his
courage, and unable to bear the sight of such a spectacle, he rushed at them, loudly
denouncing their impiety and error, calling the idols soulless creations of mankind. The
frenzied pagans stoned the martyr to death.
SAINT ISIDORE, FOL-EN-CHRIST, THAUMATURGE DE ROSTOV (+1474)
Le Bienheureux Isidore est appelé "Tverdislov" ["Parlant toujours"] du fait qu'il parlait sans
cesse.
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Originaire de Prusse et élevé dans le catholicisme papiste, Saint Isidore devint Orthodoxe
dans sa jeunesse puis quittant la maison familiale le bâton de pèlerin à la main, il entreprit de
simuler la folie par amour du Christ. Parvenu à Rostov, il s'y construisit une cabane où il ne se
rendait que pour prier la nuit. Ses journées, il les passait dans les rues en s'exposant à toutes
sortes d'humiliations.
Un jour, un navire pris dans une tempête risquait de sombrer et les passagers tirèrent au sort
pour désigner le pécheur qui avait attiré sur eux cette malédiction; un commerçant de Rostov
fut désigné. Abandonné à la mer sur une planche, il avait perdu tout espoir quand Saint
Isidore lui apparut et le ramena à bord du navire.
Une autre fois à l'occasion des noces du Prince Sabbas Obolensky, le Saint fit soudain
irruption dans le palais et posant sur la tête du jeune marié un bonnet fait d'herbe et de fleurs,
il lui dit : "Voici ta coiffe épiscopale!" Peu après, l'épouse du prince s'endormit à la naissance
de leur premier enfant et le prince veuf devint Moine sous le nom de Joasaph puis fut
consacré Evêque de Rostov, en 1481.
Quelques jours avant son Départ Céleste (1474), Saint Isidore s'enferma dans sa cabane et y
pria avec larmes. Lorsqu'il trépassa, un Parfum Céleste se répandit dans toute la ville. Il fut
enterré dans sa cabane à l'emplacement de laquelle on construisit plus tard une chapelle
dédiée à l'Ascension et où s'accomplirent quantité de Miracles.
ou
Le Vénérable Isidore Tverdislov ["Parlant toujours"], Fol-en-Christ et Thaumaturge de
Rostov, naquit en Allemagne de riches parents et "dès sa jeunesse"il eut "une vie pure et une
compassion bienveillante."
Ayant quitté le domicile parental, "désirant le Royaume de Dieu," Saint Isidore distribua ses
richesses aux pauvres et avec le bâton du pèlerin, il partit à travers pays et villes; on ignore où
il accepta la Sainte Foi orthodoxe, lui qui avait été élevé dans le catholicisme papiste. Il arriva
finalement en Russie et choisit de s'installer à Rostov. "Dans la saleté et la neige et la pluie et
le froid" et "endurant toutes sortes d'outrages," Saint Isidore s'installa dans une cabane en bois
fort bancale qu'il se construisit lui-même. Il choisit "une manière de vivre misérable et folle
comme dans l'Epître" (1 Co 4,10-13) pour l'Amour du Christ.
Saint Isidore passa son temps dans la prière perpétuelle, ne s'adonnant pas au "repos
permanent" et au "sommeil." "Il accomplissait debout sa Vigile toute la nuit et louait" pour
rendre son corps "éternellement à Dieu." Durant la journée, le Bienheureux se promenait en
ville, agissant comme s'il était fou. "Comme en Job vieux dans la patience," le Bienheureux
Isidore, selon l'expression de la Sainte Eglise, était "comme un Ange terrestre et un homme
Céleste," bien qu'encore vivant.
"Ayant une âme compatissante, des pures pensées, un coeur vigilant, une Foi invulnérable et
un vrai Amour sans prétention," il fut glorifié durant sa vie par l'accomplissement de
Miracles. Saint Isidore se reposa dans le Seigneur en 1474. Les gens ne découvrirent sa
Naissance Céleste qu'en passant devant sa cabane depuis laquelle exhalait un parfum spécial.
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A lieu de sa sépulture dans la ville de Rostov, on construisit l'église de l'Ascension du
Seigneur dans la crypte de laquelle se trouve encore de nos jours ses Saintes Reliques,
toujours source de Miracles.
SAINT MARTYR ISIDORE DE CHIOS (+251)
Lieutenant dans l'armée romaine, il était originaire d'Alexandrie. Comme tant d'autres soldats,
il refuse d'adorer l'empereur en offrant l'encens, lors d'une escale à Chio. Il fut attaché derrière
des chevaux emballés et traîné à terre sur une longue distance puis décapité.
ou
The Holy Martyr Isidor lived during the III Century on the Island of Chios, and was a native
of Alexandria. During the first year of rule of the emperor Decius (249-251) there was issued
an edict to make a census of all those capable to serve in the armies of the Roman empire.
Saint Isidor, tall and strong of body, was drafted into the regiment of the military-commander
Numerius. Saint Isidor was a Christian, he led a life of temperance and abstinence, he was
chaste and he shunned all the pagan customs. Another imperial edict then commanded, that all
the soldiers were to worship the Roman pagan gods and to offer them sacrifice. Not to obey
the edict carried the penalty of torture and death. The centurion reported to the militarycommander
Numerius, that Isidor was a Christian. At the interrogation before Numerius Saint
Isidor without flinching confessed his faith in Christ the Saviour and refused to offer sacrifice
to idols. Numerius urged the Saint not to expose himself to tortures and to obey the will of the
emperor, but Saint Isidor answered, that he would obey only the will of the eternal God,
Christ the Saviour, and never would he renounce Him. The Saint was handed over to torture.
During the time of torments he praised Christ God and denounced the pagan idols. The
military-commander gave orders to cut out the tongue of the Saint, but even after this the
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Saint continued distinctly to give glory to Christ. Numerius in fright fell to the ground and
himself lost the gift of speech. Getting up with the help of soldiers, by means of gestures he
demanded a small board and on it wrote an order – to cut off the head of Saint Isidor. Saint
Isidor welcomed his death sentence with joy and said: "I glorify Thee, O my Master, that by
Thy mercy Thou hast accepted me in Thine Heavenly Habitation!" The death of the martyr
occurred in the year 251. After execution his body was cast out without burial, but another
Saint, the secret Christian Ammonios, took up his body and committed it to earth. Later on
Ammonios himself accepted a martyr's death in the city of Kyzikos (Comm. 4 September).
At the beginning of the XII Century the Russian pilgrim Daniel saw the relics of the holy
Martyr Isidor on the Island of Chios. His relics were later transferred to Constantinople and
placed in the church of Saint Irene.
SAINT MOINE SERAPION LE SINDONITE, EGYPTE (+5°.S.)
(Sindon signifie "vêtement de lin, linceul" dans lequel les corps des défunts étaient drapés.)
Sérapion était appelé le Sindonite parce qu'il couvrait son corps nu avec un seul drap de lin. Il
portait le Livre des Evangiles en main. Sérapion vécut comme un oiseau sans avoir de toit et
allant de lieu en lieu sans se soucier. Il donna son linceul à une personne dans le besoin qui
était à trembler à cause du froid et demeura complètement nu.
Lorsque quelqu'un lui demanda, "Sérapion qui t'a mis à nu?" Il montra les Saints Evangiles et
dit : "Ceci!" Ensuite, il donna même le Livre des Evangiles pour payer la rançon d'un homme
endetté que son prêteur menaçait de la prison pour sa dette.
Une fois à Athènes, il resta quatre jours sans manger car il n'avait rien et commença à crier de
famine. Lorsque les philosophes athéniens lui demandèrent pourquoi il criait de la sorte,
Sérapion répondit : "J'avais des dettes envers trois prêteurs; j'ai satisfait les deux premiers
mais le troisième me tourmente encore. Le premier était la passion de la chair qui m'a
tourmentée durant ma jeunesse; le deuxième était l'avarice et le troisième est l'estomac. Les
deux premiers m'ont quitté mais le troisième me tourmente encore."
Les philosophes lui donnèrent une pièce d'or pour acheter du pain. Il alla chez le boulanger,
acheta une miche de pain et laissa la pièce d'or et partit. Dans son vieil âge, il se présenta en
paix au Seigneur, au cinquième siècle.
ou
The Monk Serapion lived during the V Century in Egypt. He was called the Syndonite-wearer
since he wore only a coarse linen garb, called a "syndon." From the time of his youth the
monk lived, like the birds of the sky, not having a shelter, and for several days at a time he did
not eat, not having the means to buy bread. He gave away his syndon-garb to a beggar,
shivering from the cold, and he himself remained half-naked. A certain Greek philosopher,
wanting to test the non-covetousness of the monk, one time gave the monk a gold coin and
kept an eye on him. The Saint went to the bread market bought with it one loaf of bread, gave
the merchant the gold coin and left, having no regard for the exchange value of the money.
Saint Serapion by a special path led many on the way of salvation. One time he gave himself
over into slavery to a Greek actor, whom he saw fit to convert to Christ. The actor, imitating
the example of the holy life of the Saint, believed and was baptised together with all his
family. He besought Saint Serapion to remain with him not as a servant, but as a guide and
friend, but the monk withdrew, not taking any of the money offered him. Having set off to
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Rome, Saint Serapion got on a ship, but paid nothing to the ship-owners. At first they began
to reproach him for this, but noticing that the elder had gone five days already without eating,
they began to feed him for the sake of God and in this they fulfilled the command of the Lord.
At Rome the monk continued to wander about, going from house to house, having nothing,
gathering together only but spiritual wealth for himself and for his neighbour.
SAINT CARTHAG (OU CARTHACH, MOCHUDA) LE JEUNE, ABBE EVEQUE DE
LINSMORE ET CONFESSEUR (+ 638)
Carthag le Jeune ou Mochuda, fils de Fingen, naquit vers 555; il fut élevé par Carthag
l'Ancien. En 580, il bâtit une cellule à Kiltallagh en vue d'y mener la vie d'un Ermite, passa
une année à Bangor. Plus tard, sur l'avis de Saint Colman, il fonda le Monastère de Rathin
pour lequel il aurait rédigé une Règle monastique. Ce monastère devint une grande école de
piété et de science où les disciples vinrent nombreux tant de Bretagne que d'Irlande.
Après une quarantaine d'années c'est-à-dire vers 636, Carthage qui gouvernait alors plus de
huit cents Moines, fut obligé de quitter Rathin. Il partit alors fonder le siège épiscopal de
Linsmore dont il est regardé comme le premier Evêque; il y établit en même temps une
grande école qui y fut longtemps prospère. Carthag naquit au Ciel le 14 mai en 637 ou 638,
peu de temps après avoir achevé sa cathédrale. Celle-ci fut placée sous son vocable et la ville
elle-même fut appelée Lismore Mochuda.
ou
Né à Castlemaine, Kerry, Irlande; endormi près de Lismore, Irlande, le 14 Mai vers 637.
Voici un autre Saint qui est souvent connu par un surnom affectif, comme Simon Bar Jonas
était et est toujours appelé Pierre.
Fils d'un chef appelé Fingen et de son épouse Maeve, Carthag naquit dans le Kerry. Ses
biographes disent que pendant qu'il surveillait le troupeau de porcs de son père, un groupe de
Moines passa, chantant des Psaumes et le garçon fut si ravi qu'il les suivit jusqu'à leur
monastère où il passa la nuit au dehors à les écouter chanter. Les serviteurs de son père le
retrouvèrent le lendemain et le ramenèrent à la maison mais quand Fingen entendit le motif de
la fugue de son fils, il l'envoya à l'Abbaye, demandant qu'il puisse être admis dans la
communauté. Il devint disciple de l'Abbé Saint Carthag l'Ancien qui l'ordonna; c'est ainsi que
Carthag le Jeune devint connu par son nom de Baptême qui était Chud ou Cuddy, auquel
l'Abbé ajouta le préfix affectif Mo, en faisant Mochuda.
Vers 590, il devint Ermite à Kiltlaugh puis partit à Bangor sous Saint Comgall.
Après avoir visité différents monastères, Carthag s'installa quelques temps à Rahan en Offaly
en 595 où il dirigea cents Moines, attirant par ses enseignements et sa puissance spirituelle.
C'est à Rahan qu'un combat de puissance eu lieu entre lui et un sorcier local, ou druide,
combat au cours duquel Mochuda fit pousser des feuilles sur un pommier au coeur de l'hiver
puis le fit fleurir et donner des fruits.
Deux Moines anglais tentèrent de le faire partir, pensant qu'il était temps que le monastère ait
un nouvel Abbé. Il fut aussi probablement Evêque de Fircall. Carthag écrivit une Règle en
versets métriques dont une version tardive existe encore.
Après quarante ans, la fondation provoqua la jalousie dans certains monastères des terres
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avoisinantes et Carthag et ses Moines furent chassés à Pâque en 630 avec un groupe de
lépreux dont ils s'occupaient, par un chef local du nom de Blathmac. Après avoir refusé un
site que leur offrait le Roi de Cashel, ils parvinrent à la rivière Blackwater et y construisirent
un nouveau monastère qui devait devenir aussi célèbre, Lismore. On rapporte le récit suivant :
pendant que le Saint était occupé à construire l'abbaye, une femme lui demanda ce qu'il faisait
et il répondit en irlandais qu'il était occupé à construire une petite "Lios," le terme pour
"clôture." La femme répondit "nil se uos beag ach liosnor," "pas une petite clôture mais une
grande" et c'est ainsi que cela sera connu comme Lismore.
Carthag survivra suffisamment longtemps pour donner à ses Moines une ferme tradition à ce
qui devrait devenir une des plus célèbres de toutes les écoles monastiques irlandaises. Un de
ses disciple sera Saint Cathal qui sera élu Evêque de Taranto en Italie à son retour de Terre
Sainte.
Saint Carthag fut exceptionnellement strict concernant la propriété; à Rathan, il ne permit pas
à la communauté de disposer de chevaux ou de bovins pour aider aux labours.
Le Saint se retira dans une caverne près de Lismore où il vécut les derniers dix-huit mois de
sa vie en Ermite mais à sa Naissance au Ciel en 637, il fut enterré dans l'église de l'Abbaye à
Lismore. A Rahan il y reste trois églises dont une est devenue une paroisse de l'Eglise
d'Irlande. A Lismore, il y eut jusque vingt églises mais il n'en reste plus que quelques
vestiges. La cathédrale de l'Eglise d'Irlande se trouve probablement sur l'emplacement du
monastère.
Tropaire de Saint Carthag le Jeune ton 6
Prenant le nom de ton Père Spirituel au Baptême, Ô Saint Carthag/
tu échangeas un héritage royal mais païen pour la vie monastique./
Comme en ce monde tu pris soin de ceux/
qui souffraient en leurs corps de la corruption de la lèpre,/
à présent, nous t'implorons, intercède auprès du Christ Notre Dieu /
qu'Il lave nos âmes lépreuses et nous sauve.
SAINT MARTYR DYFAN (OU DERUVIANUS, DAMIAN) (+2°.S.)
Dyfan serait un des Missionnaires envoyés en Bretagne par l'Evêque de Rome Saint Eleuthère
à la demande du Roi Saint Lucius. Son église à Merthyr Dyfan montre la tradition populaire
rapportant sa fin terrestre par le martyre.
SAINT LEONCE, PATRIARCHE DE JÉRUSALEM, THGAUMATURGE (+1175 OU 1184
OU 1190)
Né en Macédoine, il vint dans la capitale de l'empire pour entrer au Monastère de la Mère de
Dieu de Ptélidion dans les faubourgs de Constantinople. Lors d'un pèlerinage à Patmos, il
resta au Monastère de Saint Jean le Théologien, y menant une vie ascétique très rude, dormant
dans une tombe, allongé nu, sur des ossements la nuit et se fustigeant d'une lanière cloutée
durant le jour. Il dut abandonner ces pratiques quand il fut appelé à diverses charges dans son
monastère, protégeant ses frères par son état paisible lors de plusieurs pillages par des
corsaires. Après une longue maladie, il se rendit en pèlerinage à Jérusalem et c'est à son retour
qu'il s'endormit dans la paix du Seigneur, à Constantinople.
ou
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Saint Léonce, Higoumène du Monastère de Jean le Théologien à Patmos et Patriarche de
Jérusalem (1174-1185); sa vie écrite vers 1200 relate une courte visite de onze mois du
Patriarche en Palestine (1177-1178). Ce pourrait être comme dans le cas seul connu jusqu'à
présent, du Patriarche Athanase d'Antioche, le résultat d'un arrangement diplomatique entre
Francs et Constantinople.
ou
Saint Leontios, Patriarch of Jerusalem, by the account of Saint Gregory Palamas, was
Patriarch during the years 1223-1261. His life was similarly described by Theodore, a monk
of Constantinople. This Vita was translated in abridged form from the Greek into the Russian
language. It was translated a second time more fully by the Monk Nikodemos of the Holy
Mountain, who indicates the death of the Patriarch was instead actually in the year 1175.
SAINT MARTYR PONTIUS (OU PONS) A CIMIEZ (+257)
Pontius était fils d'un sénateur de la ville de Rome. Il étudia les belles-lettres et la philosophie
comme les jeunes hommes de sa condition et il le fit avec succès. S'étant un jour levé à l'aube,
il se promenait lorsqu'il entendit les Chrétiens qui psalmodiaient aux Matines. Cette chose
nouvelle pour lui attisa sa curiosité. Touché par les Saintes Mélodies, il se présenta à celui qui
présidait l'assemblée : c'était le Pontife Saint Pontien (230-235). Il reçut le jeune homme avec
aménité, lui fit connaître la religion, l'admit d'abord parmi les catéchumènes et peu après le
plongea dans les eaux salutaires du Baptême.
Devenu Chrétien, Pontius eut le bonheur de donner la Foi à celui qui lui avait donné le jour; il
convertit son père avec toute sa maison. Après l'endormissement de son père, Pontius qui était
appelé à lui succéder et qui jouissait déjà de l'affection du prince et de l'estime de tous ses
collègues, dédaigna tous ces avantages et donnant à l'Evêque Saint Fabien tous ses biens pour
être distribués aux pauvres. Il prit la résolution de consacrer sa vie à la prédication de
l'Evangile.
Il quitta Rome après le meurtre de Philippe au moment où éclatait la persécution de Valérien
et de Galien. Il se rendit à Cimiez, ville située au pied des Alpes-Maritimes qui fut plus tard
détruite par les Lombards et près des ruines de laquelle s'est élevée la ville de Nice. Le
président Claudius qui connaissait Pontius étant venu à Cimiez exécuter les ordres donnés par
les empereurs de détruire le nom chrétien, le fit venir devant lui pour le forcer à sacrifier aux
dieux. Pontius répondit qu'étant Chrétien il lui était impossible de faire cette sorte de sacrifice.
Il fut donc suspendu au chevalet exposé aux coups, placé sur un bûcher mais n'en ayant pas
été blessé, il accomplit son martyre par le tranchant du glaive.
Le sépulcre du Martyr était fréquenté par un grand concours de peuple, ainsi que l'atteste
l'Evêque de Cimiez Saint Valérien qui vivait au temps du Pape de Rome Saint Léon et qui
prononça trois homélies à la louange de Saint Pontius, Protecteur de son église. Plus tard,
Charlemagne fit élever une Abbaye de Bénédictins sur son tombeau, près de Nice.
L’emplacement en est occupé aujourd'hui par un couvent papiste. L'église actuelle a été bâtie
par des moines papistes et achevée vers 1730 : sur un rocher éloigné de cent mètres du
monastère, on rebâtit à peu près à la même époque la petite chapelle qui indiquait le lieu
précis où Saint Pontius avait souffert le martyre. Cette chapelle détruite par la Révolution, n'a
pas été relevée. L'église de Saint-Pons dans le diocèse de Nice ne possède plus que des
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fragments de ses Reliques de son Protecteur.
En 936, le Comte de Toulouse Raymon Pons bâtit en l'honneur de son Protecteur un
Monastère à Thomières, lequel fut érigé en sièce épiscopal par le pape hérético-schismatique
Jean XXII. La plus grande partie du corps de Saint Pontius fut transférée dans cette église
mais ces Reliques furent détruites par des hérétiques au seizième siècle.
SAINT ERMITE GILDÉRIC (OU JOUDRY) LE SCOT À EXMÈS (+7°.S.)
Saint Gildéric naquit en Ecosse au début du septième siècle. De parents pauvres, il mena de
bonne heure une vie dure et laborieuse qui le prépara aux grandes austérités qu'il pratiqua
dans la suite. Parvenu à l'âge mûr, le désir d'arriver à la perfection évangélique embrasa
tellement son coeur qu'il résolut d'abandonner le monde. Il fit part de ce dessein à un Saint
Personnage qui lui conseilla d'abandonner sa patrie et de passer en France où il pourrait mener
plus facilement une vie solitaire et inconnue du monde. Après fait ses adieux à ses parents, il
s'embarqua sur un vaisseau pour la France et qui le déposa sur les côtes de la Neustrie, dans le
diocèse de Coutances (Normandie).
Après avoir sanctifié par sa présence plusieurs solitudes, il se retira dans une épaisse forêt
proche de la ville d'Exmes. La prière et la méditation de la Vérité Eternelle lui donna la force
nécessaire pour accomplir ces grands sacrifices. La prière lui adoucit les austérités effrayantes
qu'il pratiqua dans cette profonde solitude, sous les seuls Yeux de Dieu et ceux des Anges. En
effet après s'être bâti une petite cellule avec des branches d'arbres, il réduisit tellement sa chair
sous l'obéissance de l'esprit, qu'il n'avait pour tout vêtement qu'un cilice et pour toute
nourriture qu'un peu d'orge mêlé avec des écorces d'arbres. Souvent, au plus fort de l'hiver et
au milieu de la nuit, il se plongeait jusqu'aux épaules dans la rivière voisine et restait dans
cette eau glacée jusqu'à ce qu'il eût récité tout le Psautier. Ayant déclaré la guerre à ses
passions charnelles comme à son ennemi le plus mortel, il prenait tous les moyens d'immoler
son corps chaque jour à la Gloire de Dieu.
Mais ses efforts pour cacher ses austérités, elles furent découvertes et la renommée de sa
Sainteté attira bientôt une foule de personnes venues se recommander à ses prières. Parmis
eux, le Comte d'Exmes qui non content de lui témoigner sa vénération, lui donna quelques
arpents de terre pour y bâtir un oratoire. Le Saint éleva de ses mains un petit sanctuaire, y fit
placer deux Autels dont l'un fut dédié à la Mère de Dieu et l'autre à Sainte Marie Madeleine.
Il cultiva le reste du terrain et par ses prières, il éloigna de cette contrée les animaux nuisibles
qui venaient ravager non seulement son petit enclos mais encore les campagnes voisines. Un
autre visiteur qui comblait Saint Gildéric de sa bienveillance fut l'Evêque de Séez Saint
Annobert. Il le soutenait dans le chemin de la perfection par ses exhortations paternelles et il
lui procura jusqu'à la fin de sa vie tous les secours spirituels et temporels qui furent en son
pouvoir.
Saint Gildéric parvint à une grande vieillesse, tout en pratiquant ces austérités. Il fut enseveli
dans l'oratoire qu’il avait lui-même bâti, par son ami Saint Annobert. Après avoir reposé
quelque temps dans cette chapelle, son corps devenu objet de la vénération des fidèles, fut
translaté à l'Abbaye d'Almenèches. C'est de là qu'il fut enlevé vers l'année 1137 par le papiste
Geoffroy, comte de Vendôme et déposé dans une église située entre Chauvigny et la Villeaux-
Clercs.
14 mai (invention) – 13 août
SAINT TIKHON DE VORONÈGE, THAUMATURGE DE ZADONSK (+1783)
Cet astre resplendissant de la Sainteté en Russie vit le jour en 1724 au sein de la famille d'un
pauvre starosta [=marguilier] au village de Koretzk dans le diocèse de Novgorod. La famille
menant une vie d'une grande misère après le départ prématuré de son père, l'enfant allait
travailler chez des paysans pour gagner tout juste son pain quotidien. Pieux et assidu à l'étude,
il fit ses études à l'école ecclésiastique puis au séminaire de Novgorod où il fut nommé
professeur de rhétorique dès l'obtention de son diplôme. Pendant ces années et alors encore
professeur, il avait le sentiment de la Présence Continuelle de Dieu et il aimait à lire ou
méditer pendant des nuits entières. Au cours d'une de ces veilles, comme il méditait sur la
béatitude éternelle, le Ciel s'entrouvrit soudain et une Lumière Ineffable resplendit devant lui
qui alluma en son coeur un désir ardent pour la vie monastique, la prière et la contemplation.
Au bout de quatre ans (1758), il fut tonsuré Moine sous le nom de Tikhon et après avoir été
ordonné Prêtre la même année, on lui confia la direction du séminaire de Tver
Malgré son désir de mener la vie monastique dans la quiétude et la prière, il fut élevé à la
dignité épiscopale à l'âge de trente-sept ans (1761) et bientôt nommé Evêque de Voronège,
diocèse à la population disparate à demi barbare et dont l'administration présentait d'énormes
difficultés. Il déploya aussitôt une extraordinaire activité pastorale, surtout pour relever le
niveau culturel et moral du clergé. Il visitait les paroisses, corrigeait les dérèglements
scandaleux et enseignait sans relâche tant par ses sermons que par ses écrits, les vérités
morales de l'Évangile qu'il rattachait toujours à la Personne du Christ. Il exhortait les
Chrétiens à se considérer comme les membres du Corps dont le Christ est la tête et de même
que les membres du corps sont les instruments de la tête, ainsi les Chrétiens doivent être les
Instruments du Christ. Comme le Sauveur a souffert, il leur faut donc souffrir dans le monde
et être raillés avec Lui. Sachant se montrer ferme et appliquant strictement des mesures contre
les superstitions et les dérèglements de la population, l'Evêque était prêt à franchir tous les
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obstacles pour rendre visite à toute âme qui souffrait afin de lui apporter
la Consolation du Seigneur. Sa douceur et son humilité n'avaient pas de
limite et lorsqu'il croyait avoir blessé quelqu'un, il demandait
immédiatement pardon en se prosternant jusqu'à terre. C'est ainsi
qu'invité un jour dans la demeure d'un hobereau, le Saint fut pris à parti
par un jeune voltairien qui se vantait de ses opinions antichrétiennes. La
douceur et la justesse de ses réponses firent perdre toute contenance à
l'effronté qui souffleta l'Evêque. Tombant alors à genoux devant son
offenseur, le Saint lui demanda pardon de l'avoir mis par ses paroles
dans cet état de colère si bien que le jeune homme se repentit et devint
un bon Chrétien.
Emporté par sa charité et par son zèle, l'Homme de Dieu n'avait pas
escompté ses forces physiques et au bout de cinq ans seulement, il dut renoncer à sa charge
pour raison de santé (1768). Il se retira au modeste Monastère de Zadonsk à quatre-vingts
kilomètres de Voronège sur la rive du Don où il passa le reste de ses jours dans une Ascèse
agréable à Dieu, édifiant la Sainte Eglise par ses prières et ses ouvrages inspirés par le Saint-
Esprit.
Sa cellule était dépourvue de tout confort : en guise de lit, il avait un tapis étendu par terre et
deux coussins et pour couverture une peau de mouton, quelques Icônes au mur, une table, une
chaise et quelques livres. Vêtu d'une soutane de laine grossière et de chaussures d'écorce
tressée, il distribuait toute sa pension et les dons qu'on lui envoyait aux pauvres. Et quand il
n'avait plus rien à donner, il envoyait ses disciples emprunter chez tel ou tel marchand. Les
jours où de nombreux miséreux se présentaient pour demander l'aumône, il était joyeux mais
il s'affligeait quand leur nombre diminuait. Sa porte était toujours ouverte tant aux pauvres
qu'à tout voyageur qui trouvaient auprès du Saint Evêque nourriture, vêtements et paroles de
consolation spirituelle. Il ne sortait guère que pour participer à la Divine Liturgie, chantant
avec les Moines dans le choeur mais ne célébrant jamais lui-même. Il communiait toujours
avec larmes; ses larmes coulaient d'ailleurs continuellement de ses yeux, telles deux sources
d'eaux vives. Après la Divine Liturgie, il s'occupait à la rédaction de ses oeuvres théologiques
et morales. Pendant les repas, il se faisait lire l'Ancien Testament par l'un de ses disciples et
souvent, oubliant la nourriture, il se mettait à pleurer surtout à la lecture du Prophète Isaïe.
Après le repas, il prenait une heure de repos puis lisait les Vies des Saints ou d'autres
ouvrages. A l'heure des Vêpres, il se faisait lire le Nouveau Testament et passait de longs
moments à en expliquer les passages obscurs à ses disciples.
Doté d'une mémoire exceptionnelle, il enrichissait ces explications de nombreuses citations
tirées de l'Ecriture, des Saints Pères et des Vies des Saints. Quand il dictait ses écrits, les
Paroles Inspirées par l'Esprit-Saint sortaient de sa bouche avec une telle rapidité que son
secrétaire n'avait pas le temps de les écrire. La nuit venue, il congédiait ses disciples pour se
consacrer à la prière intense accompagnée de métanies jusqu'à l'aurore. De son coeur brûlant
et broyé de repentir, jaillissaient telles des flammes de courtes prières de supplication ou
d'Actions de Grâces. Une nuit, le Christ lui apparut ensanglanté et couvert de blessures et le
Saint se jeta à Ses Pieds pour les couvrir de baisers, en s'écriant : "Toi, Toi Mon Sauveur, Tu
viens vers moi!"
Une autre nuit alors que conformément à son habitude il faisait le tour de l'église en faisant
des prosternations devant chacune de ses portes et en rendant Gloire à Dieu avec larmes, il se
tourna vers le Sanctuaire et vit que les Cieux s'ouvraient pour laisser jaillir une Lumière
12
resplendissante qui éclaira tout le Monastère. Tombant à terre, il entendit une voix dire :
"Voici les biens préparés pour ceux qui aiment Dieu!" Une autre fois, il vit la Mère de Dieu
trônant au-dessus des nuages avec les Saints Apôtres Pierre et Paul à ses côtés. Fléchissant les
genoux, le Saint Lui demanda alors d'intercéder pour que Dieu continue d'accorder Sa Grâce
au monde entier.
Quand il faisait une promenade dans le jardin, il demandait à ceux qui voulaient l'aborder de
tousser auparavant afin de dégager son intelligence absorbée par la Pensée de Dieu. Et
parfois, on le trouvait tellement immergé dans la prière, les bras levés au Ciel, qu'il fallait lui
crier à l'oreille pour l'arracher à sa contemplation.
Bien qu'incompris des Moines du Monastère et en particulier de l'higoumène, homme violent
et orgueilleux qui avait été choisi parmi les clercs déposés par lui, Saint Tikhon éprouvait une
sincère compassion pour ceux qui le calomniaient ou l'injuriaient, considérant le diable
comme seul responsable de leur attitude. Il était toujours le premier à demander pardon à son
offenseur qu'il soit même novice ou domestique, si bien que d'ennemi il devenait son ami et
son plus fervent admirateur.
Au bout de quelques années et sa santé s'étant fortifiée, il se demanda s'il ne devait pas obéir
aux pressions de son ami le Métropolite Gabriel de Saint-Pétersbourg et reprendre sa charge.
Il était prêt à quitter le Monastère quand un Vieux et Saint Moine lui déclara que la Sainte
Mère de Dieu ne voulait pas qu'il quittât ce lieu. Quand il était assailli par des pensées ou des
idées sombres, il aimait à répéter ce verset : "C'est un bien pour moi que Tu m'aies humilié"
(Ps. 118:71). Longuement éprouvé dans le combat des pensées et par les divers assauts des
démons, il écrivait : "Dans les tentations, Dieu nous montre ce que nous sommes et à quoi
nous sommes inclinés par notre nature... ce qui se cache dans notre coeur."
Le Reclus de Zadonsk n'en cessait pas pour autant d'être un pasteur avide de procurer le Salut
au Peuple de Dieu et dans ses écrits abondants, il portait témoignage de la Lumière du Christ.
De nombreux visiteurs de tous âges et de toutes conditions souvent venus de lointaines
régions, affluaient vers sa cellule au grand désagrément de l'higoumène pour s'y abreuver à
cette source d'eau vive. Le Saint Evêque était le réconciliateur des ennemis et l'intercesseur
pour les paysans ou les innocents condamnés. Il avait un sourire et une parole de consolation
ou d'encouragement pour chacun, selon ses besoins et sa main était toujours tendue pour bénir
ou pour distribuer quelque aumône.
A partir de 1779, Saint Tikhon entra en complète réclusion : il ne recevait plus de visiteur,
n'adressait que rarement la parole à ses serviteurs de cellule, ne se rendait plus à l'église et ne
sortait que pour aller rendre visite les jours de Grandes Fêtes aux détenus de la prison. Dans
cette retraite, il s'adonnait sans distraction à la contrition et à la prière et méditait sur la mort
devant le cercueil qu'il avait fait préparer. Il passa ainsi quatre ans jusqu'au jour où à la suite
d'une vision, il fut atteint de paralysie du côté gauche et dut garder le lit. Sentant ses forces
décliner, il fit convoquer ses proches et bienfaiteurs trois jours avant son Départ et leur dit en
leur montrant la Croix : "Je vous recommande tous au Seigneur." Ce furent ses dernières
paroles et trois jours plus tard, il s'endormit dans le Seigneur âgé de cinquante-neuf ans.
Dans son testament, il écrivait comme Saint Jean Chrysostome : "Gloire à Dieu pour tout!
Gloire à Dieu pour ce qu'Il a eu soin de moi, l'indigne, par Sa Providence. Gloire à Dieu pour
les consolations qu'Il m'a accordées quand j'étais affligé... Combien ai-je reçu de bienfaits de
Lui, combien de Grâces?"
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Son culte commença immédiatement après sa Naissance au Ciel et s'étendit rapidement à
toute la terre russe. Il a été publiquement glorifié par l'Église le jour de l'exhumation de ses
Saintes Reliques en présence d'une foule de plusieurs centaines de milliers de fidèles le 25
août 1861.
MALHEUR… AU LIEU DE LUMIERE
( Trésor spirituel de Saint Tikhon de Zadonsk)
Malheur au lieu privé de Lumière! Les hommes y errent comme des aveugles sans distinguer
l'utile du nuisible; on y trébuche, on y tombe, on y rencontre toutes sortes de calamités, de
maux et de nuisances. Malheur surtout aux âmes privées de la Véritable Lumière, le Christ!
Elles n’abritent que les ténèbres, l'ombre de la mort, les malheurs, la misère et la perdition!
"Je suis la Lumière du monde, celui qui Me suit ne marchera pas dans les ténèbres mais il
aura la lumière de la vie" (Jn.8,12). "Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d'entre les morts et le
Christ t'éclairera"(Eph.5,14).
Malheur à la maison dont le maître n'est pas raisonnable! Il y règne toute sorte de désordre!
Malheur surtout aux âmes que n'habite pas le Christ tel un Maître de maison! On y voit du
trouble et du désordre, c'est le repaire de divers esprits méchants.
Malheur au navire qui n'a pas de bon timonier car il est près du naufrage! Malheur surtout à
l'âme qui navigue sur l'océan de ce monde sans avoir le Christ pour sage pilote car elle aussi
s'approche du naufrage! "Si quelqu'un n'a pas l'Esprit du Christ, il ne Lui appartient pas!"
(Rom.8,9).
Malheur aux gens qui n'ont ni pain ni eau car ils meurent de faim et de soif! Malheur surtout
aux âmes qui sont privées du Pain de Vie, Jésus-Christ, car elles dépériront et devront mourir.
"Je suis le pain de vie...Le pain de Dieu, c'est celui qui descend du Ciel et donne la vie au
monde" (Jn.6). "Celui qui boira de l'eau que Je lui donnerai n'aura jamais soif et l'eau que Je
lui donnerai deviendra en lui une source qui jaillira jusque dans la vie éternelle" (Jn.4,14). Le
corps est nourri par le pain et désaltéré par l'eau, sans eux il s'affaiblit et meurt. Le Christ est
la Véritable Nourriture et la Véritable Boisson de l'âme par lesquelles elle s'anime et vit. Sans
cette nourriture et cette boisson, elle s'affaiblit et meurt.
Celui qui n'a pas l'Esprit du Christ n'a pas le Christ et la vie du Christ se manifeste chez celui
en qui Il demeure. Avec cette vie apparaissent l'humilité, l'amour, la patience et la douceur. Le
Christ ne peut pas demeurer dans l'homme sans que cela ne produise d'effet : infailliblement
naissent les Oeuvres que le Christ désire. De la même façon, le soleil ne peut pas briller sans
darder ses rayons, un poêle ne peut pas chauffer sans dégager de chaleur, un bon arbre ne peut
pas pousser sans porter de doux fruits. Si le Christ qui est la Lumière de la Vie demeure en
quelqu'un, Sa Lumière apparaît aussi chez cette personne, les ténèbres sont chassées et les
oeuvres obscures ne se font pas jour. Si le Christ qui est un feu purificateur demeure en
quelqu'un, cette personne diffuse la Chaleur de l'Amour et de la Miséricorde. Si le Christ qui
est l'humble et Très Doux Agneau de Dieu demeure en quelqu'un, en cette personne naissent
Son Humilité, Sa Douceur et Sa Patience. Si le Christ qui est l'Arbre de Vie croît en
quelqu'un, alors Il lui fait porter de doux fruits car tel est l'arbre, tels sont les fruits.
Celui qui est uni au Christ comme un membre au corps ou comme un sarment au cep, celui-là
porte des Fruits Semblables à Ceux du Christ. La Présence du Christ dans l'homme ne peut
pas être sans effet elle s'exprime par des mouvements spirituels et par les actes qui leur
correspondent. Chrétiens, tournons-nous donc de tout notre coeur vers le Christ, soupirons et
pleurons devant Lui, repentons-nous avec un coeur broyé, prions-Le avec ferveur de venir
vers les pécheurs que nous sommes, de demeurer en nous par la Foi et de Lui appartenir;
demandons sans relâche, cherchons et frappons aux portes de Sa Miséricorde, "jusqu'à ce que
le Christ soit formé en nous" (Gal.4,19).
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SAINT APRONCULE, ÉVÊQUE DE CLERMONT FERRAND ET CONFESSEUR (+488)
Aproncule, né à Autun, fut Evêque de Langres d'où il fut expulsé par Gondebaud, roi des
Burgondes. Arrivé à Clermont au moment de la Naissance au Ciel de Sidoine Apollinaire, il
fut élu pour lui succéder et s’endormit vers 488.
SAINT BÉNIGNAT, CONFESSEUR (+ VERS 500).
Natif de Pérouse, Bévignat, fils d'un pauvre paysan, mena près de la ville la vie d'un Ermite. Il
remit son âme au Seigneur le 14 mai vers 500. Une église fut construite sur son tombeau; une
partie de ses Reliques est à la cathédrale de Pérouse où la fête est au 14 mai.
SAINT TUTON, ÉVÊQUE DE RATISBONNE ET CONFESSEUR (+ 930)
Après avoir été Moine de Saint-Emmeran, Tuton devint Evêque de Ratishonne : il réglementa
et restaura les possessions temporelles de son évêché qui avait subi des pertes par suite de
l'avarice de l'empereur Arnoul. Il défendit aussi les droits des sièges de Passau et de
Ratisbonne contre les prétentions slaves. Ayant perdu la vue, il fit tourner cette épreuve au
bien de son âme.
SAINT MARTYR HALWARD (OU HARWALD) (+ 1043).
Fils d'un fermier de Lier près Dramman (Norvège) , négociant norvégien et cousin du roi
Olaf. Il fut tué assassiné lors d'un voyage au Gotland pour avoir pris la défense d'une femme
injustement persécutée sous l'accusation de vol et qui avait imploré sa protection. Protecteur
de la ville d'Oslo, il fut tué pendant qu'il protégeait cette femme.
SAINT AMPÈLE (OU APELLES) LE FORGERON, CONFESSEUR (+5°.S.)
Originaire d'Égypte, Ampelius ou Apellus, exerça au cinquième siècle le métier de forgeron.
Désireux de mener une vie plus parfaite, il alla se mêler aux Ermites de la Thébaïde et leur
rendit les divers services de son art. Un jour, le diable lui apparut sous la forme d'une femme
impudique et tenta de le faire tomber dans le péché par ses séductions. Cette femme s'était
introduite jusque dans son atelier; il saisit alors un fer rouge et la mit en fuite. L'histoire
lausiaque de Palladius rapporte ce même trait à un Anachorète nommé Apelle, ce qui a amené
les hagiographes à rapporter le trait au même personnage.
On ne sait ni comment ni pourquoi le personnage de la Thébaïde s'embarqua sur ses vieux
jours pour la Ligurie, alla mener dans les environs de Gênes une vie partagée entre la
mortification et la contemplation. Il s’endormit le 5 octobre d'une année qui n'est pas
désignée. Les Reliques demeurèrent longtemps cachées.
SAINT EREMBERT DU PECQ, EVEQUE DE TOULOUSE ET CONFESSEUR (+ 678)
On croit que Saint Erembert naquit au bourg du Pecq près de Saint-Germain-en-Laye et qu'il
s'enferma, jeune encore, dans le Monastère de Fontenelle en Normandie où il se forma à la
science et à la piété sous la direction de Saint Wandrille qui en était alors Abbé. Clotaire III et
Sainte Bathilde sa mère, le tirèrent du cloître pour le placer sur le siège de Toulouse; les
habitants de cette ville qui avaient entendu parler de la vertu d'Erembert l'appelaient de tous
leurs voeux.
Devenu Evêque, il s'appliqua avec le plus grand soin à la pratique de la Foi, étudiant avec soin
les Ecritures Saintes et cherchant à mettre en harmonie ses prédications et ses oeuvres. C'est
ainsi que semblable à un éclatant flambeau, il brilla par la lumière de ses exemples et le don
de faire des Miracles parmi lesquels nous devons en rapporter un plus éclatant que tous les
autres. Erembert avait quitté sa ville épiscopale pour revoir sa patrie et les parents qu'il y avait
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laissés. Il arriva à Viocourt. Pendant son séjour en ce lieu survint un affreux incendie qui se
communiquait de maison eu maison et menaçait de détruire le bourg entier et tous les efforts
paraissaient inutiles pour l'éteindre. Les voisins désespérant de s'en rendre maîtres,
conjurèrent Erembert de prier Dieu pour eux. Or il y avait en ce lieu une basilique dédiée à
Saint Saturnin, Martyr. L'Evêque se trouvait en prière dans cet oratoire lorsque les cris de la
multitude effrayée et les coups redoublés dont elle frappait les portes du temple arrivèrent
jusqu'à lui. Le Secours du Ciel fit ce que n'avaient pu faire les moyens humains. Erembert fut
touché des maux et des plaintes de la foule; prenant alors son bâton pastoral, il le présenta aux
flammes et continua sa prière. Aussitôt le vent qui menaçait de propager l'incendie sur le
village entier s'apaisa et perdant toute sa violence, le feu s'éteignit. Aux larmes succéda la joie
et la tristesse fit place à la reconnaissance.
A cette époque (vers 668), Erembert se retira au Monastère de Fontenelle dont Lambert était
alors Abbé; il y vécut quelque temps en grande Sainteté et parvint à une extrême vieillesse.
C'est là qu'il s'endormit le 14 mai 678. Il avait conservé jusqu'à la fin de sa vie le titre
d'Evêque de Toulouse. Son corps fut déposé dans la partie inférieure de l'église Saint-Paul de
Fontenelle. En 704, Saint Bain le cinquième Abbé de ce lieu, le transféra dans l'abside de la
même basilique et orna son sépulcre d'une couronne demi-circulaire qui formait comme une
espèce de dôme au-dessus du tombeau. Le corps du Saint Evêque reposa pendant plusieurs
années dans l'église Saint-Paul; un concours immense de peuple avait lieu à son tombeau et il
s'y opérait un grand nombre de Miracles.
3 mai – 14 (translation) – 28 août – 2 septembre
SAINT THEODOSE HIGOUMENE DE LA LAURE DES GROTTES DE KIEV ET
FONDATEUR DU CENOBITISME EN RUSSIE (+1074)
Notre Saint Père Théodose naquit à Vasiliev, ville proche de Kiev, de parents chrétiens qui
s'installèrent ensuite à Koursk. Dès son enfance il fuyait les rires et les jeux pour se consacrer
à la méditation des Livres Saints et à la prière. Agé de treize ans à l'endormissement de son
père, il entreprit de mener une vie plus strictement conforme aux enseignements évangéliques.
Désirant imiter le Seigneur qui s'est abaissé jusqu'à la condition d'esclave, il allait travailler
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aux champs avec les serviteurs et se faisait de bon gré le dernier de tous. Sa mère était fort
irritée par cette conduite et considérait qu'il jetait ainsi le discrédit sur sa lignée en se mêlant
aux gens de basse condition. Malgré les corrections répétées, l'esprit de Théodose n'en restait
pas moins attaché au souci de plaire à Dieu et il nourrissait le désir ardent de faire un
pèlerinage aux Lieux Saints. Un jour, il quitta de nuit, secrètement, la maison familiale pour
suivre un groupe de pèlerins en marche vers la Terre Sainte. Dès qu'elle s'aperçut de sa fugue,
sa mère s'élança à leur poursuite. Les ayant rejoints, elle attrapa son fils par les cheveux et
après l'avoir frappé à coups de pieds, elle le ramena à la maison comme un criminel.
Théodose promit de ne plus la quitter tant qu'il pourrait travailler au salut de son âme et il
reprit sa vie pieuse, assistant chaque jour à la Liturgie et confectionnant lui-même les
prosphores. Au bout de quelque temps, craignant les railleries de leurs proches, sa mère
voulut lui interdire de s'abaisser ainsi à la tâche de boulanger mais Théodose lui montra à
l'aide de citations tirées de la Sainte Ecriture qu'il n'y a pas de plus noble activité que de
préparer les offrandes pour le Saint Sacrifice et elle le laissa en paix. Une année plus tard,
persécutions et mauvais traitements recommencèrent contre le Serviteur de Dieu et sa mère le
rudoya plus violemment encore lorsqu'elle découvrit la ceinture de fer qu'il portait serrée
autour de son corps et qui avait laissé des traces de sang sur sa chemise.
Finalement à l'âge de vingt-trois ans (1032), il s'enfuit à pied vers Kiev et guidé par Dieu,
atteignit la grotte où vivait Saint Antoine. Tombant aux pieds de l'Ancien avec larmes, il le -
supplia de le recevoir comme disciple. Antoine essaya d'abord de dissuader le jeune noble, en
lui évoquant les difficultés de ce genre de vie mais voyant son Ardent Amour de Dieu, il
l'accepta et chargea Saint Nicon de le revêtir du Saint Habit angélique. Théodose commença
aussitôt de grands combats ascétiques, jeûnant strictement et veillant toute la nuit. Lorsque sa
mère le retrouva après de longues recherches et demanda à le voir, Théodose refusa de la
recevoir. Comme elle menaçait de se donner la mort sur place, il sortit de la grotte et lui dit :
"Mère, si tu veux me revoir, reste à Kiev et prends le voile dans un des couvents de la ville,
ainsi tu pourras faire ton salut." Ayant d'abord opposé de fortes résistances, elle réalisa ensuite
la vanité des choses de ce monde et devint Moniale au Monastère de Saint-Nicolas à Kiev où
elle trouva le repos.
Après le départ de Saint Nicon, Saint Théodose fut ordonné Prêtre de la communauté qui
comptait alors douze Moines ayant Saint Barlaam pour Higoumène. Ils menaient une vie très
rude, travaillaient de leurs mains et priaient sans cesse. Au matin ils se réunissaient dans
l'église de fortune pour l'Office puis ils retournaient quelque temps au travail ou à la lecture
avant la Liturgie et après avoir mangé un peu de pain sec, ils reprenaient en silence leur
travail jusqu'aux Vêpres. Théodose surpassait tous les frères, non seulement par ses labeurs
ascétiques mais surtout par sa douceur et son amour fraternel. Il passait fréquemment toute la
nuit en prière ou à lire le Psautier en plein air, indifférent aux piqûres des moustiques et il ne
prenait de repos qu'assis sur un siège. D'autres fois, pendant que les autres Moines étaient
assoupis, il moulait le grain pour leur épargner de la peine et à l'aurore, il se trouvait le
premier à l'église qu'il était le dernier à quitter.
Lorsque Saint Barlaam fut transféré dans un autre Monastère, les frères choisirent
unanimement Théodose pour les diriger, sous la conduite paternelle de Saint Antoine. La
communauté prit alors une grande extension, de sorte qu'il devint nécessaire de construire de
nouvelles cellules et une église à quelque distance des grottes. Grâce à l'aide du Prince de
Kiev, Iziaslav, l'entreprise put être menée à bien et le nouveau Monastère fut inauguré en
1062.
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Il n'était cependant plus possible de garder pour cette
importante communauté la liberté et la souplesse de vie
du premier groupe d'Ascètes des grottes. Une règle de
vie cénobitique était nécessaire. C'est pourquoi Saint
Théodose chargea le Moine Ephrem qui avait entrepris
un pèlerinage aux Lieux Saints et à Constantinople, de
s'informer sur les usages des Monastères byzantins et
de rapporter en Russie une copie du Typikon de
l'illustre Monastère du Studion. Le Monastère des
Grottes de Kiev garda le titre de Laure, en mémoire du
groupement semi-érémitique initialement réuni autour
de Saint Antoine mais il s'agissait en fait désormais
d'un véritable Cénobion, fidèle héritier du monachisme
byzantin qui allait servir de prototype à tous les autres
monastères de Russie au cours des siècles. Le bon ordre
et l'harmonie y régnaient et faisaient du Monastère une image du Royaume des Cieux et un
modèle de vie pour tous les amis de la vertu. Le Prince Iziaslav avait une grande vénération
pour Saint Théodose et il venait souvent lui rendre visite pour solliciter ses conseils. Un jour
qu'il arriva après la fermeture des portes, le portier refusa de lui ouvrir en disant que
l'Higoumène avait donné l'ordre de n'ouvrir à personne une fois la nuit tombée, même s'il
s'agissait du Prince. Il laissa donc le souverain dehors et alla prévenir le Saint. Cet épisode
édifia fort le Prince qui loin de s'irriter montra encore plus de respect envers Saint Théodose
et son Monastère. Lorsque le prince Svyatoslav de Tchernikov chassa son frère Iziaslav du
trône de Kiev, Saint Théodose lui reprocha ouvertement son acte et refusa de commémorer
l'usurpateur dans les litanies.
Pendant le Grand Carême, le Saint avait coutume de se retirer dans la grotte où ils avaient
commencé leur vie ascétique et il ne réapparaissait que le vendredi avant la Grande Semaine,
pour instruire les frères. Il endurait dans cette grotte de nombreuses attaques des démons mais
les repoussait bravement par le jeûne et la prière et en ressortait triomphant pour célébrer la
résurrection du Seigneur.
Il enseignait surtout par l'exemple : travaillait souvent lui-même à la boulangerie ou à la
cuisine et entreprenait sans murmure les travaux que d'autres frères avaient refusé
d'accomplir. S'il apprenait que le repas avait été préparé sans la bénédiction d'usage de
l'Higoumène, ou si quelque querelle avait eu lieu lors de sa préparation, il ordonnait de jeter
toute la nourriture au feu. Lorsqu'en visitant les cellules des Moines, il y trouvait des objets
inutiles, de l'argent ou de la nourriture, il les brûlait aussitôt et leur rappelait qu'un vrai Moine
ne doit rien posséder en particulier.
Saint Théodose montrait aussi un grand amour pour les pauvres et avait fait construire une
hôtellerie près du Monastère où l'on accueillait tous les nécessiteux qui se présentaient.
Chaque samedi, le Saint envoyait une cargaison de pains aux détenus dans les prisons de
Kiev. Ayant acquis par sa charité et par sa persévérance dans la prière une grande faveur
auprès de Dieu, il chassait les esprits impurs, guérissait les malades et avait acquis le don de
clairvoyance.
Une nuit, des voleurs voulurent dérober les objets précieux dans l'église mais chaque fois
qu'ils s'approchaient, ils étaient repoussés par des Voix Angéliques venant de l'intérieur et
qu'ils croyaient être celles des Moines. Lorsque au matin les Moines vinrent pour célébrer
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l'office, les voleurs voulurent se précipiter dans l'église et les massacrer mais à leur grande
stupeur ils virent soudain l'église s'élever dans les airs. Ils prirent la fuite et quelque temps
plus tard, leur chef et trois de ses compagnons vinrent demander pardon au Saint et lui
apprendre ce qui était arrivé, car aucun des Moines ne s'était rendu compte de ce Miracle.
La communauté ne cessant de croître, Saint Théodose pria pour que Dieu permît
l'agrandissement du Monastère et la construction d'une église de pierre. Peu de temps après,
quatre bâtisseurs grecs venus de Constantinople se présentèrent au Monastère, en disant qu'ils
avaient été engagés par la Mère de Dieu elle-même, pour construire l'église dont Elle leur
avait montré en vision le modèle. Ils étaient porteurs de Reliques de Saints Martyrs, destinées
à être placées dans les fondements et d'une Icône miraculeuse de la Toute Sainte.* L'endroit
ayant été révélé par Dieu, on mesura les proportions de l'édifice à l'aide d'une ceinture en or
donnée par Simon le Prince des Varègues et ce fut le Sviatislav Prince de Kiev qui commença
lui-même les travaux de fondations. La même année (1073), Saint Antoine remit son âme au
Seigneur et un an plus tard, Dieu révéla à Théodose son prochain départ. Le Saint Higoumène
convoqua les frères et leur demanda de choisir un successeur. Saint Stéphane/Etienne ayant
été élu, Théodose lui donna sa bénédiction, embrassa paternellement chaque frère puis il
s'endormit en paix (1074). Par la suite, le tombeau du Saint fondateur du monachisme
cénobitique russe devint une source de Miracles.**
* On célèbre la fête de cette Icône le 3 mai
** Le transfert de ses Reliques est commémoré le 14 août.
Saints Antoine et Théodose ne cessèrent pas de veiller sur le Monastère et dix ans plus tard,
ils apparurent à des iconographes de Constantinople pour leur commander d'aller procéder à
la décoration de l'église de la Laure,* laquelle une fois achevée fut inaugurée en 1089 par
Jean, Métropolite de Kiev.
* Cf. la notice de St. Alypios l'Iconographe, au 17 août.
*
VÉNÉRABLE THÉODOSE, ABBÉ DU MONASTÈRE DES CAVERNES DE KIEV ET
FONDATEUR DU MONACHISME CÉNOBITIQUE EN RUSSIE (+ 1074)
Le Moine Théodose de Pechersk, fut l'initiateur d'une règle cénobitique* et Père du
monachisme sur la terre russe. Il naquit à Vasilevo non loin de Kiev. Dès son plus jeune âge,
il ressentit un attrait irrésistible pour la vie ascétique et mena une vie d'Ascète bien qu'encore
au domicile parental. Il dédaigna les jeux et attractions enfantines, préférant aller
constamment à l'église. Il demandait lui-même à ses parents de lui permettre d'aller étudier et
lire les Livres Saints et par ses capacités évidentes et son rare zèle, il appris rapidement à lire
au point que tout le monde fut stupéfié par l'intelligence du garçon.
19
* Aux premiers temps du Christianisme, le cénobitisme était une des formes de vie monastique en communauté;
par opposition, les Anachorètes ou Ermites, vivaient seuls une vie consacrée à la prière et la contemplation.
L'étymologie explique bien cette différence essentielle à travers deux mots grecs: koinos qui signifie "en
commun" et bios qui signifie "vie."
A quatorze ans il perdit son père et resta sous la supervision de sa mère, une femme stricte et
tyrannique mais qui aimait beaucoup son fils. Longtemps, elle blâma sévèrement son fils pour
son désir pour l'ascétisme mais il se maintint fermement sur sa voie. A vingt-quatre ans il
quitta secrètement sa maison parentale et prononça ses voeux monastiques au Monastère de
Saint-Antoine de la Laure de Kiev sous le nom de Théodose. Quatre ans plus tard, sa mère le
retrouva et le supplia dans les larmes de revenir à la maison mais le Saint la convainquit de
rester à Kiev et d'embrasser la vie monastique, ce qu'elle fit au Monastère de Saint-Nicolas
près du cimetière d'Askol'd.
Saint Théodose peina au monastère plus que les autres et prit souvent sur lui la partie du
travail d'autres frères. Il porta l'eau, coupa du bois, s'occupa de moudre le grain de seigle et de
porter la farine à chaque Moine. Pendant les froides nuits, il découvrait son corps et l'offrait
en nourriture aux moucherons et moustiques. Le sang coulait sur lui mais le Saint s'occupait
patiemment d'objets artisanaux en chantant des Psaumes. Il arrivait à l'église avant les autres
et restant debout à sa place, il n'en partait pas avant la fin des Offices Divins. Il prêtait aussi
une oreille particulièrement attentive aux Lectures.
En 1054 Saint Théodose fut élevé à la dignité de Hiéromoine [Moine-Prêtre] et en 1057 il fut
choisi comme Higoumène [=Abbé]. La renommée de ses actions attira nombre de Moines au
monastère pour lesquels il bâtit une nouvelle église et de nouvelles cellules et il introduisit la
règle cénobitique du Monastère du Studion à Constantinople dont il avait commandé une
copie à Constantinople. Dans la dignité d'Higoumène Saint Théodose continua à accomplir
des tâches ardues au monastère. Le Moine ne mangeait d'habitude que du pain sec et cuisait
des herbes sans huile. Il passa ses nuits en prière, sans dormir, ce que les frères constatèrent
souvent malgré que l'Elu de Dieu fasse des efforts pour le dissimuler.
Personne ne voyait quand Saint Théodose somnolait légèrement et d'habitude il se reposait
assis. Durant le Grand Carême, le Saint se retirait dans une caverne proche du Monastère où il
pouvait lutter sans être aperçu de qui que ce soit. Son habit était une rude tunique de poils
portée à même le corps. Il ressemblait tant à un mendiant qu'il était impossible de reconnaître
dans ce vieillard l'Higoumène renommé et profondément respecté par tous ceux qui le
connaissaient.
Un jour Saint Théodose revenait de chez le Grand-Prince Izyaslav. Le cocher ne le
reconnaissant pas, lui dit crânement : "Toi, le Moine, tu es toujours en vacances mais je suis
constamment au travail. Prendre ma place et laisse-moi voyager à l'intérieur." Le Saint Ancien
humblement accepta et conduisit le serviteur. Voyant comment les aristocrates se
prosternaient le long du chemin face au Moine conduisant l'attelage, le serviteur prit peur
mais le Saint Ascète le calma et à l'arrivée au monastère il lui fit servir un grand repas. Plein
de confiance en l'Aide de Dieu, le Moine ne gardait pas une grande provision de nourriture au
monastère et par conséquent les frères étaient dans le besoin pour leur pain quotidien.
Cependant par ses prières, des bienfaiteurs inconnus apparurent au monastère et fournirent le
nécessaire pour les frères.
Les Grands Princes et surtout Izyaslav, aimaient écouter les discours spirituels de Saint
Théodose. Le Saint ne craignait pas de dénoncer les abus des puissants de ce monde. Celui
20
qui était injustement condamné le trouvait toujours comme défenseur et les juges devaient
revoir leurs jugements pour ce Moine qui était vénéré de tous. Le Moine était particulièrement
concerné par les misérables. Il construisit une cour spéciale pour eux au monastère où
n'importe qui dans le besoin pourrait recevoir la nourriture et la boisson. Ayant connu
d'avance sa proche fin, Saint Théodose s'endormit paisiblement dans le Seigneur en 1074. Il
fut enterré dans une caverne creusée par lui et dans laquelle
il s'isolait durant les périodes de Carême.
On découvrit les Reliques incorrompues de l'Ascète en
1091. Saint Théodose fut glorifié parmi les Saints dès 1108.
Des ouvrages écrits de Saint Théodose ont survécu jusqu'à
notre époque : six discours, deux lettres au Grand-Prince
Izyaslav et une prière pour tous les Chrétiens orthodoxes.
Moins de trente années après son repos, la Vie de Saint
Théodose a été rédigée par un disciple du grand Staretz [=
Guide Spirituel, Ancien], le Moine Nestor le Chroniqueur et
elle fut toujours une des lectures préférées de la nation
russe.
Extrait d'une conférence donnée à Bruxelles le samedi 4
octobre 2003 sur le thème "la Sainteté"
"Regardons ensuite les Saints Moines. La vie monastique aura eu des débuts difficiles. Les
premiers évêques arrivés de Constantinople y ont prêché, du côté de Kiev. Les Moines
byzantins ont tenté de communiquer leur admiration de la vie monastique mais le courant ne
passait pas. Il y avait différence culturelle. Il faudra attendre Saint Antoine des Cavernes de
Kiev qui avait été au Mont Athos, fut renvoyé chez lui. Il vécut un ascétisme très sombre,
luttant contre l'enfer. Il faudra qu'un de ses disciples, Saint Théodose de Petschesk à la mort
de Saint Antoine, chercha la lumière. Il créa un monastère hors de la grotte, vers la lumière.
L'expérience de la grotte n'engageait en effet pas forcément à la bonne humeur. Il met
l'accent sur la charité. Il marque la façon de la prière du mont Athos " tout ce que tu fais en
cellule, la lecture de tout le Psautier, ne vaut pas un seul "Seigneur ait pitié" dit en
communauté." Chacun son charisme, certes mais il y avait cet appel à ne pas chercher à se
sauver seul. Il faut avoir devant soi le besoin du Salut pour tout l'Homme, de l'aider à
s'avancer vers Dieu. Là est la Sainteté. Un homme qui s'approche de la Sainteté de Dieu
permet à la nature humaine de faire une percée vers Dieu. C'est ça, l'intérêt des Saints : ils
sont des guides, des agents de changement de la démarche de l'homme dans la vie spirituelle.
Saint Théodose est donc un homme qui s'est ouvert à la démarche de charité pure, il ouvrit un
hospice etc. Il ne poussait pas tant l'Ascèse dans ses extrêmes, plutôt aller vers la modération
dans la nourriture que l'extrême dans les jeûnes. Surtout les vertus évangéliques de l'humilité
et de l'amour. Ce sera marqué dans sa vie. Pendant deux ans, dans sa propre cellule, il a
soigné un frère Isaac qui était si affaiblit qu'il ne pouvait pas même se retourner sur son lit; il
lui réapprit à manger à marcher. C'est un témoignage pratique : ce qu'il dit, ce qu'il croit,
c'est ce qu'il vit.
Les jeunes, de nos jours, il ne faut pas leur parler de théorie mais leur montrer le témoignage
de gens qui pratiquent. Si le mouvement monastique a pris en Russie, le mouvement en
chaîne, c'est parce que quelqu'un a vécu ce qu'il disait puis les autres l'ont vu et ont suivit."
(Hiéromoine Paul (Pellemans), chapelle de "Tous les Saints qui ont illuminé la terre russe"
Ottignies-Louvain-la-Neuve, Belgique)
21
ou
"Our righteous Father Theodosius was born in 1009, not far from Kiev, and brought up in
Kursk. From early childhood he showed the wisdom of an elder, avoiding childish games and
refusing to wear anything but the poorest of clothing. When he was about thirteen years old,
and his father died, he began to humble himself even more, going out to work with the serfs in
the field. His mother went so far as to beat him in her attempts to make him behave more
respectably. Hearing of the labours of Saint Anthony of Kiev, he fled to him secretly and was
accepted by him as his disciple. He was tonsured at the age of twenty-four by Saint Anthony's
disciple Nicon, and was elected Abbot of the Caves Monastery in 1057, since Saint Anthony
refused this out of humility, and lived his whole life as a hermit. It was Saint Theodosius who
introduced in Russia the cenobitic rule of the Monastery of Studium in Constantinople, and
under his guidance many monks attained to great holiness, and the monastic life spread. When
Prince Svyatoslav drove out his elder brother the pious Prince Isyaslav, and ascended to the
throne of Chernigov in his place, Saint Theodosius courageously rebuked him, and continued
reproving him even when threatened with exile. At the request of Prince Shimon, the son of a
Varangian (Viking) prince, the Saint wrote a prayer for the nobleman's forgiveness of sins,
and, at his behest, had it placed in his coffin, whence arose this custom in Rusia. He reposed
on May 3, 1074, being sixty-five years of age." (Great Horologion)
ou
The Monk Theodosii (Feodosii) of Pechersk, was the initiator of a life-in-common ustav
(rule) and a father of monasticism in the Russian land. He was born at Vasilevo, not far from
Kiev. From his youthful years he felt an irresistible attraction for the ascetic life, and led an
ascetic lifestyle while still in his parental home. He disdained childish games and attractions,
and constantly went to church. He himself asked his parents to let him go to study reading of
the holy books, and through his evident abilities and rare zeal, he quickly learned the reading
of the books, such that everyone was amazed at the intellect of the lad. At 14 years of age he
lost his father and remained under the supervision of his mother – a woman strict and
domineering, but very much loving her son. She many a time chastised her son for his
yearning after asceticism, but he remained firmly committed to his path. At 24 years of age he
secretly left his parental home and took monastic vows, with the blessing of the Monk Antonii
(Anthony), at the Kievo-Pechersk monastery with the name Theodosii. After four years his
mother found him and with tears besought him to return home, but the Saint himself
persuaded her to remain in Kiev and accept monasticism in the monastery of Saint Nicholas at
the Askol'd cemetery.
The Monk Theodosii toiled at the monastery more than others and not seldom he took upon
himself part of the work of the other brethren: he carried water, chopped wood, ground up the
rye-grain and carried the flour to each monk. On cold nights he uncovered his body and let it
be food for gnats and mosquitoes, the blood flowed on him, but the Saint patiently occupied
himself with handicrafts and sang psalms. In church he appeared before others and, standing
at a place, he did not leave it until the finish of Divine-services; the readings he listened to
with particular attention.
In 1054 the Monk Theodosii was ordained to the dignity of priest-monk, and in 1057 he was
chosen hegumen. The fame of his deeds attracted a number of monks to the monastery, at
which he built a new church and cells, and he introduced the Studite common-life monastic22
rule (ustav), a copy of which was made by his commissioning at Constantinople. In the
dignity of hegumen the Monk Theodosii continued to fulfill very difficult duties at the
monastery. The monk usually partook of only dry bread and cooked greens without oil. The
nights passed for him without sleep in prayer, such that the brethren often took notice of this,
although the chosen one of God also tried to conceal his efforts from others. No one was to
see when the Monk Theodosii dozed lightly, and usually he rested sitting. During the period
of Great Lent the Saint withdrew into a cave situated not far from the monastery, where he
asceticised with no one seeing. His attire was a coarse hair-shirt worn straight over his body,
such that in this old man looking like a beggar it was impossible to recognise the reknown
hegumen, deeply respected by all that knew him.
One time the Monk Theodosii was returning from GreatPrince Izyaslav. The coachman, not
recognising whom he was, said gruffly: :Thou, monk, art always on holiday, but I constantly
am at work. Get up on my place, and let me ride in the carriage." The holy elder meekly
complied and drove the servant. Seeing how boyar nobles along the way bowed to the monk
driving the horses, the servant took fright, but the holy ascetic calmed him, and upon their
arrival gave him a meal at the monastery. Trusting on the help of God, the monk did not keep
a large supply of food at the monastery, and therefore the brethren were in want of their daily
bread. Through his prayers, however, unknown benefactors appeared at the monastery and
furnished the necessities for the brethren. The great princes, and especially Izyaslav, loved to
listen to the spiritual discourse of the Monk Theodosii. The Saint was not afraid to denounce
the mighty ones of this world. The unjustly condemned always found in him a defender, and
judges would review matters at the request of the hegumen revered by all. The monk was
particularly concerned about the destitute: he built for them at the monastery a special
courtyard where anyone in need could receive food and drink. Having sensed beforehand his
own end, the Monk Theodosii peacefully expired to the Lord in the year 1074. He was buried
in a cave dug out by him, into which he secluded himself during lenten periods. The relics of
the ascetic were found uncorrupt in the year 1091. The Monk Theodosii was enumerated to
the ranks of the Saints in 1108. From the written works of the Monk Theodosii there have
survived to our time: 6 discourses, 2 missives to GreatPrince Izyaslav, and a prayer for all
Christians. The Vita (Life) of the Monk Theodosii was compiled by the Monk Nestor the
Chronicler, a student of the great abba, a mere 30 years after his repose, and it was always one
of the favourite readings of the Russian nation. An account about the Monk Theodosii also is
located under 28 September.
SAINT HIEROMARTYR THERAPONTE DE CHYPRE (+632)
SAINT NIKITA, EVEQUE DE NOVGOROD ET RECLUS DES CAVERNES DE KIEV
(+1108) 31 janvier (repos) – 30 avril (invention) - 14 mai
La mémoire du Saint Moine Nikita, Ermite de Kievo-Pechersk, Evêque de Novgorod, fut
d'abord célébrée le 14 Mai à Novgorod où se trouvent ses Reliques. La mémoire du Saint est
aussi célébrée au 31 Janvier, jour de son Repos et au 30 avril, jour de l'Invention de ses
Reliques (1558). On trouvera sa vie au 31 janvier.
ou
Les Reliques du Saint furent découvertes, encore en vêtements liturgiques, le 30 Avril 1558.
Le jour de l'Invention des Reliques de Saint Nikita fut marqué par la guérison de nombre de
gens. A présent, ses Saintes Reliques reposent dans la cathédrale de Novgorod dédiée au Saint
Apôtre Philippe.
ou
Etant Moine, Nicétas désobéit à son Higoumène puis quitta le monastère et s'enferma dans
une cellule. En raison de sa désobéissance, Dieu permit que de grandes tentations l'assaillent.
Alors que Nicétas était en prière, le diable lui apparut sous l'apparence d'un ange radieux et lui
dit : "Ne prie plus; lis plutôt des livres et je prierai pour toi!" Nicetas obéit et cessa de prier et
24
commença à lire des livres. Il ne lut que l'Ancien Testament. Il fut même incapable d'ouvrir le
livre du Nouveau Testament car la puissance du démon l'empêchait d'y parvenir. Avec l'aide
du diable, Nicétas prophétisa uniquement des crimes, vols, incendies criminels et autres actes
maléfiques qui ne sont connus que du diable et auquel lui, le diable, participe. Finalement, les
Saints Pères des Cavernes réalisèrent que Nicétas avait succombé à la tentation du diable et ils
commencèrent à prier Dieu pour lui. Nicétas revint au Monastère, prit conscience de l'état de
délabrement dans lequel il s'était retrouvé et se remit sur le droit chemin. Après une longue
pénitence et nombre de larmes, Dieu lui pardonna et lui accorda le don des Miracles. Il
s’endormit en 1108.
ou
Sainted Nikita, Bishop of Novgorod, in his youth entered the Kievo-Pechersk monastery and
soon wished to become an hermit. The hegumen cautioned him that such an exploit for a
young monk was premature, but he trusting in his own strength would not take heed. In the
hermitage Saint Nikita fell into temptation. The devil appeared to him in the guise of an angel,
and the inexperienced ascetic bowed down to him. The devil gave him advice, as it were to
one having attained to perfection: "Bother not to pray, but only read and study other things,
and I shall pray in place of thee," – and he stood about the hermit, giving the appearance of
seeming to pray for him. The seduced monk Nikita came to surpass everyone in knowledge of
the Books of the Old Testament, but about the Gospel he would not speak, nor wanted to hear
it. The Kievo-Pechersk elders went to the seduced monk, and having prayed, they drove out
the devil from him. After this the Monk Nikita, remaining an hermit with the blessing of the
elders, lived in strict fasting and prayer, more than anyone else practising obedience and
humility. Through the prayer of the holy elders, the Merciful Lord brought him up from the
depths of his fall to an high degree of spiritual perfection. Afterwards he was made bishop in
Novgorod and for his holy life he was rewarded of God with a gift of wonderworking. Once
during a time of drought by his prayer he brought down rain from the heavens, and another
time by his prayer he stopped a conflagration in the city. Saint Nikita guided the Novgorod
flock for 13 years and he died peacefully in 1108. In 1558 during the time of tsar Ioann
Vasilievich, the glorification of the Saint was made. His relics now rest in the church of the
holy Apostle Philip in Novgorod.
St Isidore de Chio martyr à Chio sous Dèce (vers 250).- Sts Alexandre, Barbaros et
Acolouthos- St Théraponte évêque en Chypre, martyr.- St Léonce, Patriarche de Jérusalem-
St Marc le Crétois- St Jean orfèvre bulgare, martyr (1802). - St Rhétice, Evêque d'Autun- Stes
Justa, Justine et Henedine (probablement une maîtresse et ses deux servantes), martyres en
Sardaigne sous Hadrien (vers 130). -St Maxime, martyr (vers 250). -St Pons évêque de
Cimiez dans le comté de Nice, martyr (258 ou 261) -Sts Aristote et Leandre, martyrs. -Ste
Augie, martyre à Apt en Provence (IVe siècle). -St Serapion le Sidonite (Ve siècle). -St
Bevignat, Moine et ermite à Pérouse en Ombrie (vers 500). -St Boniface, évêque de Ferentino
en Toscane (VIe siècle). On l'invoque contre l'alcoolisme. -St Pever, ermite en Bretagne (VIe
siècle). -St Bonose, évêque de Salerne en Campanie. -St Pomponne, évêque de Naples en
Campanie (536). -Sts Heracles, évêque de Kofinon, Thelthas, Theodose et Therapon du Sinaï,
des 300 Saints "Allemands" de l'île de Chypre (fin du VIIe siècle). -St Erembert, Moine de
Fontenelle en Normandie puis archevêque de Toulouse en Languedoc (678). -St Pascal Ier,
pape et patriarche de Rome (817-824) qui confessa la foi orthodoxe face à l'iconoclasme et au
semi-iconoclasme (824). -St Iso le Thurgovien, maître d'école à St-Gall puis abbé de Moutier-
Grandval dans la prévôté de Moutier (Jura bernois 871). -St Halward, négociant norvégien,
cousin de St Olaf, assassiné lors d'un voyage au Gotland pour avoir pris la défense d'une
25
femme injustement accusée de vol et patron de la ville d'Oslo (vers 1045). -St Nicetas
(Nikita), évêque de Novgorod et reclus de la Laure des Grottes de Kiev (1109). -St Léonce,
patriarche de Jérusalem et thaumaturge (1175). -St André, higoumène du monastère de
Raphaël à Tobolsk en Sibérie (1820).- Invention des reliques de St Tikhon de Zadonsk
(1846).
L'ICONE DE LA MERE DE DIEU DE IAROSLAVL ET DE PETCHERSK (1823).
The Yaroslavsk (Pechersk) Icon of the Mother of God: In the city of Yaroslavl' the
townswoman Aleksandra Dobychkina suffered terribly for 17 years from emotional and
bodily illness. In 1823 she had a vision in her sleep: of a church with an icon of the Mother of
God. She decided to seek out the Yaroslavl' visionary temple and icon. This church turned out
to be the temple in honour of the Procession of the Venerable Wood of the Cross of the Lord
(Comm. 1 August), situated under the bell-tower of the archbishop's residence. Entering the
church, the afflicted Aleksandra beheld on the wall the depiction of the Kievo-Pechersk
Mother of God. Suddenly she had a powerful attack of fever, after which at first there was an
onset of relief, and later a full healing from the grievous illness. And from that time began
miraculous healings through prayers to the MostHoly Mother of God.
Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
REFLEXION - Le péché qui est cause de scandale pour autrui est un péché à deux faces. Le
sage s'efforce de ne scandaliser personne et n'induit personne dans le péché par son exemple
pécheur. Saint Ambroise loue ainsi la sagesse de l'Empereur Valentien qui mourut jeune en
citant des exemples de sa vie : l'Empereur entendant dire que l'on parlait de lui dans tout
Rome comme d'un chasseur passionné et d'un amateur de bêtes sauvages -alors qu'il n'en était
rien- et à quel point cette passion détournerait l'empereur loin de ses devoirs d'Etat, ordonna
qu'immédiatement toutes les bêtes sauvages de sa réserve soient tuées. Une autre fois, ayant
entendu comment certaines personnes pleines de malice répandaient la rumeur qu'il dînait fort
tôt (voulant de la sorte le présenter comme glouton), l'Empereur s'imposa un jeûne strict tant
en privé qu'en public. Dans les banquets publics, on ne le voyait que rarement prendre un
morceau de nourriture en bouche. Et encore, lorsque ses soeurs se disputèrent avec quelqu'un
au sujet d'une propriété, l'empereur bien qu'il était en droit de juger la dispute, renvoya le cas
à la cour publique afin qu'il ne soit pas accusé de partialité." C'est ainsi que craignant
beaucoup le Seigneur, ce Pieux Empereur en appliqua les Paroles : " Malheur si quelqu'un
doit scandaliser l'un de ces petits qui croient en Moi" (Saint Matthieu 18,6)
CONTEMPLATION - Pour contempler l'Action de Dieu le Saint Esprit
sur les Saints Apôtres :
1. Comment le Saint Esprit guide les Saints Apôtres à travers toutes les peines et tribulations,
remplissant leurs coeurs avec la consolation et la joie;
2. Comment le Saint Esprit fait en sorte que la Semence de l'Evangile que les Saints Apôtres
sèment à travers le monde grandit et porte fruit même là où il semble qu'elle a été semée en
vain.
HOMELIE - A propos du Christ comme Branche issue de David.
"En ces jours-là, en ce temps-là, Je ferai germer pour David un germe de justice qui exercera
26
droit et justice dans le pays." (Jérémie 33,15).
Par ces mots, le Saint Prophète Jérémie prophétise la Venue du Saint Sauveur dans le monde
dans la lignée de David.
Le Rameau de Justice est Jésus-Christ Lui-même. Ces mots n'ont pas pu être appliqués à qui
que ce soit d'autre car à l'époque de la venue du Seigneur Jésus, il n'y avait plus de prince de
la lignée de David sur le trône de Jérusalem mais plutôt un étranger, Hérode l'Iduméen. Il n'y
en eu pas plus depuis lors jusqu'à nos jours, que ça soit dans le domaine temporel ou spirituel,
de dirigeant issu de David. A l'époque de la Nativité du Christ, il n'y avait plus que quelques
gens de la Tribu de David et ils étaient méconnus et appauvris. Parmi eux, il y avait la Toute
Sainte Vierge et le Juste Ancien Joseph, le charpentier. Il est dès lors évident que pour les
mille ans écoulés depuis que la prophétie avait été prononcée, aucune autre branche
majestueuse n'est issue de la lignée de David, sauf le Seigneur Jésus-Christ. Cela devient
encore plus évident en lisant les paroles suivantes : "Comme l'armée des Cieux qui ne peut
être dénombrée, comme le sable de la mer qui ne peut être compté, ainsi multiplierai-Je la
postérité de David Mon serviteur et les lévites qui assurent Mon service." (Jérémie 33,22).
Ces paroles ne peuvent s'appliquer qu'aux descendants spirituels de David à travers le Christ,
c'est-à-dire les Chrétiens car seul le nombre des Chrétiens (et pas les descendants physiques
de David qui n'existent plus du tout) depuis vingt siècles peut être comparé avec les étoiles
dans le Ciel et avec le sable de la mer.
Ô mes frères, réjouissons-nous que même nous Chrétiens appartenons à l'Innombrable Peuple
de Dieu, au plus grand peuple de l'histoire du monde tant numériquement que par sa force
morale. Réjouissons-nous encore plus que nous soyons membres de cette Céleste Branche de
David qui par Son Sang nous a sauvés, nous les étrangers, et nous a adoptés et faits héritiers et
co-héritiers du Royaume Eternel. A Seigneur de Toute Bonté, Tu nous as rachetés, nous les
fils prodigues, de la méprisable humiliation et de la faim et nous a faits fils du Royaume.
A Toi soient la Gloire et la reconnaissance à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch, Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid
Lecture de l’Epître
Rom I : 28-II : 9
1.28 Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé,
pour commettre des choses indignes, 1.29 étant remplis de toute espèce d'injustice, de
méchanceté, de cupidité, de malice; pleins d'envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de
malignité; 1.30 rapporteurs, médisants, impies, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal,
rebelles à leurs parents, dépourvus d'intelligence, 1.31 de loyauté, d'affection naturelle, de
miséricorde. 1.32 Et, bien qu'ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes de mort ceux
qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais ils approuvent ceux qui les
font.
2.1 O homme, qui que tu sois, toi qui juges, tu es donc inexcusable; car, en jugeant les autres,
tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses. 2.2 Nous savons, en
effet, que le jugement de Dieu contre ceux qui commettent de telles choses est selon la vérité.
2.3 Et penses-tu, ô homme, qui juges ceux qui commettent de telles choses, et qui les fais, que
tu échapperas au jugement de Dieu? 2.4 Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa
patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la
repentance? 2.5 Mais, par ton endurcissement et par ton coeur impénitent, tu t'amasses un trésor
de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, 2.6 qui
rendra à chacun selon ses oeuvres; 2.7 réservant la vie éternelle à ceux qui, par la persévérance
à bien faire, cherchent l'honneur, la gloire et l'immortalité; 2.8 mais l'irritation et la colère à
ceux qui, par esprit de dispute, sont rebelles à la vérité et obéissent à l'injustice. 2.9 Tribulation
et angoisse sur toute âme d'homme qui fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le Grec!
Lecture de l’Evangile
Matthieu V : 27-32
5.27 Vous avez appris qu'il a été dit: Tu ne commettras point d'adultère. 5.28 Mais moi, je vous
dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle
dans son coeur. 5.29 Si ton oeil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le
loin de toi; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps
entier ne soit pas jeté dans la géhenne. 5.30 Et si ta main droite est pour toi une occasion de
chute, coupe-la et jette-la loin de toi; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres
périsse, et que ton corps entier n'aille pas dans la géhenne. 5.31 Il a été dit: Que celui qui
répudie sa femme lui donne une lettre de divorce. 5.32 Mais moi, je vous dis que celui qui
répudie sa femme, sauf pour cause d'infidélité, l'expose à devenir adultère, et que celui qui
épouse une femme répudiée commet un adultère.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT MARTYR JEAN (OU RAIKO) DE SHUMENA, BULGARIE (+ 1802)
Le Saint Martyr Jean le Bulgare fut martyrisé par les Turcs en tant que Chrétien en 1802.
SAINT NÉO-MARTYR MARC DE CRÈTE (+ 1643)
Le Saint Néo-Martyr Marc de Crète fut décapité à Smyrne par les Turcs en 1643 pour avoir
confessé la Foi en Christ.
SAINT MARTYR MAXIMUS (+250)
The Holy Martyr Maximos suffered under the emperor Decius (249-251). Maximos was a
layman and plied the trade of merchant. He was a pious Christian and he led many pagans to
faith in Christ the Saviour, and persuaded them to accept Baptism. One time, when the pagans
had gathered for offering to their gods an human sacrifice, Saint Maximos plucked up his
courage, and unable to bear the sight of such a spectacle, he rushed at them, loudly
denouncing their impiety and error, calling the idols soulless creations of mankind. The
frenzied pagans stoned the martyr to death.
SAINT ISIDORE, FOL-EN-CHRIST, THAUMATURGE DE ROSTOV (+1474)
Le Bienheureux Isidore est appelé "Tverdislov" ["Parlant toujours"] du fait qu'il parlait sans
cesse.
3
Originaire de Prusse et élevé dans le catholicisme papiste, Saint Isidore devint Orthodoxe
dans sa jeunesse puis quittant la maison familiale le bâton de pèlerin à la main, il entreprit de
simuler la folie par amour du Christ. Parvenu à Rostov, il s'y construisit une cabane où il ne se
rendait que pour prier la nuit. Ses journées, il les passait dans les rues en s'exposant à toutes
sortes d'humiliations.
Un jour, un navire pris dans une tempête risquait de sombrer et les passagers tirèrent au sort
pour désigner le pécheur qui avait attiré sur eux cette malédiction; un commerçant de Rostov
fut désigné. Abandonné à la mer sur une planche, il avait perdu tout espoir quand Saint
Isidore lui apparut et le ramena à bord du navire.
Une autre fois à l'occasion des noces du Prince Sabbas Obolensky, le Saint fit soudain
irruption dans le palais et posant sur la tête du jeune marié un bonnet fait d'herbe et de fleurs,
il lui dit : "Voici ta coiffe épiscopale!" Peu après, l'épouse du prince s'endormit à la naissance
de leur premier enfant et le prince veuf devint Moine sous le nom de Joasaph puis fut
consacré Evêque de Rostov, en 1481.
Quelques jours avant son Départ Céleste (1474), Saint Isidore s'enferma dans sa cabane et y
pria avec larmes. Lorsqu'il trépassa, un Parfum Céleste se répandit dans toute la ville. Il fut
enterré dans sa cabane à l'emplacement de laquelle on construisit plus tard une chapelle
dédiée à l'Ascension et où s'accomplirent quantité de Miracles.
ou
Le Vénérable Isidore Tverdislov ["Parlant toujours"], Fol-en-Christ et Thaumaturge de
Rostov, naquit en Allemagne de riches parents et "dès sa jeunesse"il eut "une vie pure et une
compassion bienveillante."
Ayant quitté le domicile parental, "désirant le Royaume de Dieu," Saint Isidore distribua ses
richesses aux pauvres et avec le bâton du pèlerin, il partit à travers pays et villes; on ignore où
il accepta la Sainte Foi orthodoxe, lui qui avait été élevé dans le catholicisme papiste. Il arriva
finalement en Russie et choisit de s'installer à Rostov. "Dans la saleté et la neige et la pluie et
le froid" et "endurant toutes sortes d'outrages," Saint Isidore s'installa dans une cabane en bois
fort bancale qu'il se construisit lui-même. Il choisit "une manière de vivre misérable et folle
comme dans l'Epître" (1 Co 4,10-13) pour l'Amour du Christ.
Saint Isidore passa son temps dans la prière perpétuelle, ne s'adonnant pas au "repos
permanent" et au "sommeil." "Il accomplissait debout sa Vigile toute la nuit et louait" pour
rendre son corps "éternellement à Dieu." Durant la journée, le Bienheureux se promenait en
ville, agissant comme s'il était fou. "Comme en Job vieux dans la patience," le Bienheureux
Isidore, selon l'expression de la Sainte Eglise, était "comme un Ange terrestre et un homme
Céleste," bien qu'encore vivant.
"Ayant une âme compatissante, des pures pensées, un coeur vigilant, une Foi invulnérable et
un vrai Amour sans prétention," il fut glorifié durant sa vie par l'accomplissement de
Miracles. Saint Isidore se reposa dans le Seigneur en 1474. Les gens ne découvrirent sa
Naissance Céleste qu'en passant devant sa cabane depuis laquelle exhalait un parfum spécial.
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A lieu de sa sépulture dans la ville de Rostov, on construisit l'église de l'Ascension du
Seigneur dans la crypte de laquelle se trouve encore de nos jours ses Saintes Reliques,
toujours source de Miracles.
SAINT MARTYR ISIDORE DE CHIOS (+251)
Lieutenant dans l'armée romaine, il était originaire d'Alexandrie. Comme tant d'autres soldats,
il refuse d'adorer l'empereur en offrant l'encens, lors d'une escale à Chio. Il fut attaché derrière
des chevaux emballés et traîné à terre sur une longue distance puis décapité.
ou
The Holy Martyr Isidor lived during the III Century on the Island of Chios, and was a native
of Alexandria. During the first year of rule of the emperor Decius (249-251) there was issued
an edict to make a census of all those capable to serve in the armies of the Roman empire.
Saint Isidor, tall and strong of body, was drafted into the regiment of the military-commander
Numerius. Saint Isidor was a Christian, he led a life of temperance and abstinence, he was
chaste and he shunned all the pagan customs. Another imperial edict then commanded, that all
the soldiers were to worship the Roman pagan gods and to offer them sacrifice. Not to obey
the edict carried the penalty of torture and death. The centurion reported to the militarycommander
Numerius, that Isidor was a Christian. At the interrogation before Numerius Saint
Isidor without flinching confessed his faith in Christ the Saviour and refused to offer sacrifice
to idols. Numerius urged the Saint not to expose himself to tortures and to obey the will of the
emperor, but Saint Isidor answered, that he would obey only the will of the eternal God,
Christ the Saviour, and never would he renounce Him. The Saint was handed over to torture.
During the time of torments he praised Christ God and denounced the pagan idols. The
military-commander gave orders to cut out the tongue of the Saint, but even after this the
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Saint continued distinctly to give glory to Christ. Numerius in fright fell to the ground and
himself lost the gift of speech. Getting up with the help of soldiers, by means of gestures he
demanded a small board and on it wrote an order – to cut off the head of Saint Isidor. Saint
Isidor welcomed his death sentence with joy and said: "I glorify Thee, O my Master, that by
Thy mercy Thou hast accepted me in Thine Heavenly Habitation!" The death of the martyr
occurred in the year 251. After execution his body was cast out without burial, but another
Saint, the secret Christian Ammonios, took up his body and committed it to earth. Later on
Ammonios himself accepted a martyr's death in the city of Kyzikos (Comm. 4 September).
At the beginning of the XII Century the Russian pilgrim Daniel saw the relics of the holy
Martyr Isidor on the Island of Chios. His relics were later transferred to Constantinople and
placed in the church of Saint Irene.
SAINT MOINE SERAPION LE SINDONITE, EGYPTE (+5°.S.)
(Sindon signifie "vêtement de lin, linceul" dans lequel les corps des défunts étaient drapés.)
Sérapion était appelé le Sindonite parce qu'il couvrait son corps nu avec un seul drap de lin. Il
portait le Livre des Evangiles en main. Sérapion vécut comme un oiseau sans avoir de toit et
allant de lieu en lieu sans se soucier. Il donna son linceul à une personne dans le besoin qui
était à trembler à cause du froid et demeura complètement nu.
Lorsque quelqu'un lui demanda, "Sérapion qui t'a mis à nu?" Il montra les Saints Evangiles et
dit : "Ceci!" Ensuite, il donna même le Livre des Evangiles pour payer la rançon d'un homme
endetté que son prêteur menaçait de la prison pour sa dette.
Une fois à Athènes, il resta quatre jours sans manger car il n'avait rien et commença à crier de
famine. Lorsque les philosophes athéniens lui demandèrent pourquoi il criait de la sorte,
Sérapion répondit : "J'avais des dettes envers trois prêteurs; j'ai satisfait les deux premiers
mais le troisième me tourmente encore. Le premier était la passion de la chair qui m'a
tourmentée durant ma jeunesse; le deuxième était l'avarice et le troisième est l'estomac. Les
deux premiers m'ont quitté mais le troisième me tourmente encore."
Les philosophes lui donnèrent une pièce d'or pour acheter du pain. Il alla chez le boulanger,
acheta une miche de pain et laissa la pièce d'or et partit. Dans son vieil âge, il se présenta en
paix au Seigneur, au cinquième siècle.
ou
The Monk Serapion lived during the V Century in Egypt. He was called the Syndonite-wearer
since he wore only a coarse linen garb, called a "syndon." From the time of his youth the
monk lived, like the birds of the sky, not having a shelter, and for several days at a time he did
not eat, not having the means to buy bread. He gave away his syndon-garb to a beggar,
shivering from the cold, and he himself remained half-naked. A certain Greek philosopher,
wanting to test the non-covetousness of the monk, one time gave the monk a gold coin and
kept an eye on him. The Saint went to the bread market bought with it one loaf of bread, gave
the merchant the gold coin and left, having no regard for the exchange value of the money.
Saint Serapion by a special path led many on the way of salvation. One time he gave himself
over into slavery to a Greek actor, whom he saw fit to convert to Christ. The actor, imitating
the example of the holy life of the Saint, believed and was baptised together with all his
family. He besought Saint Serapion to remain with him not as a servant, but as a guide and
friend, but the monk withdrew, not taking any of the money offered him. Having set off to
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Rome, Saint Serapion got on a ship, but paid nothing to the ship-owners. At first they began
to reproach him for this, but noticing that the elder had gone five days already without eating,
they began to feed him for the sake of God and in this they fulfilled the command of the Lord.
At Rome the monk continued to wander about, going from house to house, having nothing,
gathering together only but spiritual wealth for himself and for his neighbour.
SAINT CARTHAG (OU CARTHACH, MOCHUDA) LE JEUNE, ABBE EVEQUE DE
LINSMORE ET CONFESSEUR (+ 638)
Carthag le Jeune ou Mochuda, fils de Fingen, naquit vers 555; il fut élevé par Carthag
l'Ancien. En 580, il bâtit une cellule à Kiltallagh en vue d'y mener la vie d'un Ermite, passa
une année à Bangor. Plus tard, sur l'avis de Saint Colman, il fonda le Monastère de Rathin
pour lequel il aurait rédigé une Règle monastique. Ce monastère devint une grande école de
piété et de science où les disciples vinrent nombreux tant de Bretagne que d'Irlande.
Après une quarantaine d'années c'est-à-dire vers 636, Carthage qui gouvernait alors plus de
huit cents Moines, fut obligé de quitter Rathin. Il partit alors fonder le siège épiscopal de
Linsmore dont il est regardé comme le premier Evêque; il y établit en même temps une
grande école qui y fut longtemps prospère. Carthag naquit au Ciel le 14 mai en 637 ou 638,
peu de temps après avoir achevé sa cathédrale. Celle-ci fut placée sous son vocable et la ville
elle-même fut appelée Lismore Mochuda.
ou
Né à Castlemaine, Kerry, Irlande; endormi près de Lismore, Irlande, le 14 Mai vers 637.
Voici un autre Saint qui est souvent connu par un surnom affectif, comme Simon Bar Jonas
était et est toujours appelé Pierre.
Fils d'un chef appelé Fingen et de son épouse Maeve, Carthag naquit dans le Kerry. Ses
biographes disent que pendant qu'il surveillait le troupeau de porcs de son père, un groupe de
Moines passa, chantant des Psaumes et le garçon fut si ravi qu'il les suivit jusqu'à leur
monastère où il passa la nuit au dehors à les écouter chanter. Les serviteurs de son père le
retrouvèrent le lendemain et le ramenèrent à la maison mais quand Fingen entendit le motif de
la fugue de son fils, il l'envoya à l'Abbaye, demandant qu'il puisse être admis dans la
communauté. Il devint disciple de l'Abbé Saint Carthag l'Ancien qui l'ordonna; c'est ainsi que
Carthag le Jeune devint connu par son nom de Baptême qui était Chud ou Cuddy, auquel
l'Abbé ajouta le préfix affectif Mo, en faisant Mochuda.
Vers 590, il devint Ermite à Kiltlaugh puis partit à Bangor sous Saint Comgall.
Après avoir visité différents monastères, Carthag s'installa quelques temps à Rahan en Offaly
en 595 où il dirigea cents Moines, attirant par ses enseignements et sa puissance spirituelle.
C'est à Rahan qu'un combat de puissance eu lieu entre lui et un sorcier local, ou druide,
combat au cours duquel Mochuda fit pousser des feuilles sur un pommier au coeur de l'hiver
puis le fit fleurir et donner des fruits.
Deux Moines anglais tentèrent de le faire partir, pensant qu'il était temps que le monastère ait
un nouvel Abbé. Il fut aussi probablement Evêque de Fircall. Carthag écrivit une Règle en
versets métriques dont une version tardive existe encore.
Après quarante ans, la fondation provoqua la jalousie dans certains monastères des terres
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avoisinantes et Carthag et ses Moines furent chassés à Pâque en 630 avec un groupe de
lépreux dont ils s'occupaient, par un chef local du nom de Blathmac. Après avoir refusé un
site que leur offrait le Roi de Cashel, ils parvinrent à la rivière Blackwater et y construisirent
un nouveau monastère qui devait devenir aussi célèbre, Lismore. On rapporte le récit suivant :
pendant que le Saint était occupé à construire l'abbaye, une femme lui demanda ce qu'il faisait
et il répondit en irlandais qu'il était occupé à construire une petite "Lios," le terme pour
"clôture." La femme répondit "nil se uos beag ach liosnor," "pas une petite clôture mais une
grande" et c'est ainsi que cela sera connu comme Lismore.
Carthag survivra suffisamment longtemps pour donner à ses Moines une ferme tradition à ce
qui devrait devenir une des plus célèbres de toutes les écoles monastiques irlandaises. Un de
ses disciple sera Saint Cathal qui sera élu Evêque de Taranto en Italie à son retour de Terre
Sainte.
Saint Carthag fut exceptionnellement strict concernant la propriété; à Rathan, il ne permit pas
à la communauté de disposer de chevaux ou de bovins pour aider aux labours.
Le Saint se retira dans une caverne près de Lismore où il vécut les derniers dix-huit mois de
sa vie en Ermite mais à sa Naissance au Ciel en 637, il fut enterré dans l'église de l'Abbaye à
Lismore. A Rahan il y reste trois églises dont une est devenue une paroisse de l'Eglise
d'Irlande. A Lismore, il y eut jusque vingt églises mais il n'en reste plus que quelques
vestiges. La cathédrale de l'Eglise d'Irlande se trouve probablement sur l'emplacement du
monastère.
Tropaire de Saint Carthag le Jeune ton 6
Prenant le nom de ton Père Spirituel au Baptême, Ô Saint Carthag/
tu échangeas un héritage royal mais païen pour la vie monastique./
Comme en ce monde tu pris soin de ceux/
qui souffraient en leurs corps de la corruption de la lèpre,/
à présent, nous t'implorons, intercède auprès du Christ Notre Dieu /
qu'Il lave nos âmes lépreuses et nous sauve.
SAINT MARTYR DYFAN (OU DERUVIANUS, DAMIAN) (+2°.S.)
Dyfan serait un des Missionnaires envoyés en Bretagne par l'Evêque de Rome Saint Eleuthère
à la demande du Roi Saint Lucius. Son église à Merthyr Dyfan montre la tradition populaire
rapportant sa fin terrestre par le martyre.
SAINT LEONCE, PATRIARCHE DE JÉRUSALEM, THGAUMATURGE (+1175 OU 1184
OU 1190)
Né en Macédoine, il vint dans la capitale de l'empire pour entrer au Monastère de la Mère de
Dieu de Ptélidion dans les faubourgs de Constantinople. Lors d'un pèlerinage à Patmos, il
resta au Monastère de Saint Jean le Théologien, y menant une vie ascétique très rude, dormant
dans une tombe, allongé nu, sur des ossements la nuit et se fustigeant d'une lanière cloutée
durant le jour. Il dut abandonner ces pratiques quand il fut appelé à diverses charges dans son
monastère, protégeant ses frères par son état paisible lors de plusieurs pillages par des
corsaires. Après une longue maladie, il se rendit en pèlerinage à Jérusalem et c'est à son retour
qu'il s'endormit dans la paix du Seigneur, à Constantinople.
ou
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Saint Léonce, Higoumène du Monastère de Jean le Théologien à Patmos et Patriarche de
Jérusalem (1174-1185); sa vie écrite vers 1200 relate une courte visite de onze mois du
Patriarche en Palestine (1177-1178). Ce pourrait être comme dans le cas seul connu jusqu'à
présent, du Patriarche Athanase d'Antioche, le résultat d'un arrangement diplomatique entre
Francs et Constantinople.
ou
Saint Leontios, Patriarch of Jerusalem, by the account of Saint Gregory Palamas, was
Patriarch during the years 1223-1261. His life was similarly described by Theodore, a monk
of Constantinople. This Vita was translated in abridged form from the Greek into the Russian
language. It was translated a second time more fully by the Monk Nikodemos of the Holy
Mountain, who indicates the death of the Patriarch was instead actually in the year 1175.
SAINT MARTYR PONTIUS (OU PONS) A CIMIEZ (+257)
Pontius était fils d'un sénateur de la ville de Rome. Il étudia les belles-lettres et la philosophie
comme les jeunes hommes de sa condition et il le fit avec succès. S'étant un jour levé à l'aube,
il se promenait lorsqu'il entendit les Chrétiens qui psalmodiaient aux Matines. Cette chose
nouvelle pour lui attisa sa curiosité. Touché par les Saintes Mélodies, il se présenta à celui qui
présidait l'assemblée : c'était le Pontife Saint Pontien (230-235). Il reçut le jeune homme avec
aménité, lui fit connaître la religion, l'admit d'abord parmi les catéchumènes et peu après le
plongea dans les eaux salutaires du Baptême.
Devenu Chrétien, Pontius eut le bonheur de donner la Foi à celui qui lui avait donné le jour; il
convertit son père avec toute sa maison. Après l'endormissement de son père, Pontius qui était
appelé à lui succéder et qui jouissait déjà de l'affection du prince et de l'estime de tous ses
collègues, dédaigna tous ces avantages et donnant à l'Evêque Saint Fabien tous ses biens pour
être distribués aux pauvres. Il prit la résolution de consacrer sa vie à la prédication de
l'Evangile.
Il quitta Rome après le meurtre de Philippe au moment où éclatait la persécution de Valérien
et de Galien. Il se rendit à Cimiez, ville située au pied des Alpes-Maritimes qui fut plus tard
détruite par les Lombards et près des ruines de laquelle s'est élevée la ville de Nice. Le
président Claudius qui connaissait Pontius étant venu à Cimiez exécuter les ordres donnés par
les empereurs de détruire le nom chrétien, le fit venir devant lui pour le forcer à sacrifier aux
dieux. Pontius répondit qu'étant Chrétien il lui était impossible de faire cette sorte de sacrifice.
Il fut donc suspendu au chevalet exposé aux coups, placé sur un bûcher mais n'en ayant pas
été blessé, il accomplit son martyre par le tranchant du glaive.
Le sépulcre du Martyr était fréquenté par un grand concours de peuple, ainsi que l'atteste
l'Evêque de Cimiez Saint Valérien qui vivait au temps du Pape de Rome Saint Léon et qui
prononça trois homélies à la louange de Saint Pontius, Protecteur de son église. Plus tard,
Charlemagne fit élever une Abbaye de Bénédictins sur son tombeau, près de Nice.
L’emplacement en est occupé aujourd'hui par un couvent papiste. L'église actuelle a été bâtie
par des moines papistes et achevée vers 1730 : sur un rocher éloigné de cent mètres du
monastère, on rebâtit à peu près à la même époque la petite chapelle qui indiquait le lieu
précis où Saint Pontius avait souffert le martyre. Cette chapelle détruite par la Révolution, n'a
pas été relevée. L'église de Saint-Pons dans le diocèse de Nice ne possède plus que des
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fragments de ses Reliques de son Protecteur.
En 936, le Comte de Toulouse Raymon Pons bâtit en l'honneur de son Protecteur un
Monastère à Thomières, lequel fut érigé en sièce épiscopal par le pape hérético-schismatique
Jean XXII. La plus grande partie du corps de Saint Pontius fut transférée dans cette église
mais ces Reliques furent détruites par des hérétiques au seizième siècle.
SAINT ERMITE GILDÉRIC (OU JOUDRY) LE SCOT À EXMÈS (+7°.S.)
Saint Gildéric naquit en Ecosse au début du septième siècle. De parents pauvres, il mena de
bonne heure une vie dure et laborieuse qui le prépara aux grandes austérités qu'il pratiqua
dans la suite. Parvenu à l'âge mûr, le désir d'arriver à la perfection évangélique embrasa
tellement son coeur qu'il résolut d'abandonner le monde. Il fit part de ce dessein à un Saint
Personnage qui lui conseilla d'abandonner sa patrie et de passer en France où il pourrait mener
plus facilement une vie solitaire et inconnue du monde. Après fait ses adieux à ses parents, il
s'embarqua sur un vaisseau pour la France et qui le déposa sur les côtes de la Neustrie, dans le
diocèse de Coutances (Normandie).
Après avoir sanctifié par sa présence plusieurs solitudes, il se retira dans une épaisse forêt
proche de la ville d'Exmes. La prière et la méditation de la Vérité Eternelle lui donna la force
nécessaire pour accomplir ces grands sacrifices. La prière lui adoucit les austérités effrayantes
qu'il pratiqua dans cette profonde solitude, sous les seuls Yeux de Dieu et ceux des Anges. En
effet après s'être bâti une petite cellule avec des branches d'arbres, il réduisit tellement sa chair
sous l'obéissance de l'esprit, qu'il n'avait pour tout vêtement qu'un cilice et pour toute
nourriture qu'un peu d'orge mêlé avec des écorces d'arbres. Souvent, au plus fort de l'hiver et
au milieu de la nuit, il se plongeait jusqu'aux épaules dans la rivière voisine et restait dans
cette eau glacée jusqu'à ce qu'il eût récité tout le Psautier. Ayant déclaré la guerre à ses
passions charnelles comme à son ennemi le plus mortel, il prenait tous les moyens d'immoler
son corps chaque jour à la Gloire de Dieu.
Mais ses efforts pour cacher ses austérités, elles furent découvertes et la renommée de sa
Sainteté attira bientôt une foule de personnes venues se recommander à ses prières. Parmis
eux, le Comte d'Exmes qui non content de lui témoigner sa vénération, lui donna quelques
arpents de terre pour y bâtir un oratoire. Le Saint éleva de ses mains un petit sanctuaire, y fit
placer deux Autels dont l'un fut dédié à la Mère de Dieu et l'autre à Sainte Marie Madeleine.
Il cultiva le reste du terrain et par ses prières, il éloigna de cette contrée les animaux nuisibles
qui venaient ravager non seulement son petit enclos mais encore les campagnes voisines. Un
autre visiteur qui comblait Saint Gildéric de sa bienveillance fut l'Evêque de Séez Saint
Annobert. Il le soutenait dans le chemin de la perfection par ses exhortations paternelles et il
lui procura jusqu'à la fin de sa vie tous les secours spirituels et temporels qui furent en son
pouvoir.
Saint Gildéric parvint à une grande vieillesse, tout en pratiquant ces austérités. Il fut enseveli
dans l'oratoire qu’il avait lui-même bâti, par son ami Saint Annobert. Après avoir reposé
quelque temps dans cette chapelle, son corps devenu objet de la vénération des fidèles, fut
translaté à l'Abbaye d'Almenèches. C'est de là qu'il fut enlevé vers l'année 1137 par le papiste
Geoffroy, comte de Vendôme et déposé dans une église située entre Chauvigny et la Villeaux-
Clercs.
14 mai (invention) – 13 août
SAINT TIKHON DE VORONÈGE, THAUMATURGE DE ZADONSK (+1783)
Cet astre resplendissant de la Sainteté en Russie vit le jour en 1724 au sein de la famille d'un
pauvre starosta [=marguilier] au village de Koretzk dans le diocèse de Novgorod. La famille
menant une vie d'une grande misère après le départ prématuré de son père, l'enfant allait
travailler chez des paysans pour gagner tout juste son pain quotidien. Pieux et assidu à l'étude,
il fit ses études à l'école ecclésiastique puis au séminaire de Novgorod où il fut nommé
professeur de rhétorique dès l'obtention de son diplôme. Pendant ces années et alors encore
professeur, il avait le sentiment de la Présence Continuelle de Dieu et il aimait à lire ou
méditer pendant des nuits entières. Au cours d'une de ces veilles, comme il méditait sur la
béatitude éternelle, le Ciel s'entrouvrit soudain et une Lumière Ineffable resplendit devant lui
qui alluma en son coeur un désir ardent pour la vie monastique, la prière et la contemplation.
Au bout de quatre ans (1758), il fut tonsuré Moine sous le nom de Tikhon et après avoir été
ordonné Prêtre la même année, on lui confia la direction du séminaire de Tver
Malgré son désir de mener la vie monastique dans la quiétude et la prière, il fut élevé à la
dignité épiscopale à l'âge de trente-sept ans (1761) et bientôt nommé Evêque de Voronège,
diocèse à la population disparate à demi barbare et dont l'administration présentait d'énormes
difficultés. Il déploya aussitôt une extraordinaire activité pastorale, surtout pour relever le
niveau culturel et moral du clergé. Il visitait les paroisses, corrigeait les dérèglements
scandaleux et enseignait sans relâche tant par ses sermons que par ses écrits, les vérités
morales de l'Évangile qu'il rattachait toujours à la Personne du Christ. Il exhortait les
Chrétiens à se considérer comme les membres du Corps dont le Christ est la tête et de même
que les membres du corps sont les instruments de la tête, ainsi les Chrétiens doivent être les
Instruments du Christ. Comme le Sauveur a souffert, il leur faut donc souffrir dans le monde
et être raillés avec Lui. Sachant se montrer ferme et appliquant strictement des mesures contre
les superstitions et les dérèglements de la population, l'Evêque était prêt à franchir tous les
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obstacles pour rendre visite à toute âme qui souffrait afin de lui apporter
la Consolation du Seigneur. Sa douceur et son humilité n'avaient pas de
limite et lorsqu'il croyait avoir blessé quelqu'un, il demandait
immédiatement pardon en se prosternant jusqu'à terre. C'est ainsi
qu'invité un jour dans la demeure d'un hobereau, le Saint fut pris à parti
par un jeune voltairien qui se vantait de ses opinions antichrétiennes. La
douceur et la justesse de ses réponses firent perdre toute contenance à
l'effronté qui souffleta l'Evêque. Tombant alors à genoux devant son
offenseur, le Saint lui demanda pardon de l'avoir mis par ses paroles
dans cet état de colère si bien que le jeune homme se repentit et devint
un bon Chrétien.
Emporté par sa charité et par son zèle, l'Homme de Dieu n'avait pas
escompté ses forces physiques et au bout de cinq ans seulement, il dut renoncer à sa charge
pour raison de santé (1768). Il se retira au modeste Monastère de Zadonsk à quatre-vingts
kilomètres de Voronège sur la rive du Don où il passa le reste de ses jours dans une Ascèse
agréable à Dieu, édifiant la Sainte Eglise par ses prières et ses ouvrages inspirés par le Saint-
Esprit.
Sa cellule était dépourvue de tout confort : en guise de lit, il avait un tapis étendu par terre et
deux coussins et pour couverture une peau de mouton, quelques Icônes au mur, une table, une
chaise et quelques livres. Vêtu d'une soutane de laine grossière et de chaussures d'écorce
tressée, il distribuait toute sa pension et les dons qu'on lui envoyait aux pauvres. Et quand il
n'avait plus rien à donner, il envoyait ses disciples emprunter chez tel ou tel marchand. Les
jours où de nombreux miséreux se présentaient pour demander l'aumône, il était joyeux mais
il s'affligeait quand leur nombre diminuait. Sa porte était toujours ouverte tant aux pauvres
qu'à tout voyageur qui trouvaient auprès du Saint Evêque nourriture, vêtements et paroles de
consolation spirituelle. Il ne sortait guère que pour participer à la Divine Liturgie, chantant
avec les Moines dans le choeur mais ne célébrant jamais lui-même. Il communiait toujours
avec larmes; ses larmes coulaient d'ailleurs continuellement de ses yeux, telles deux sources
d'eaux vives. Après la Divine Liturgie, il s'occupait à la rédaction de ses oeuvres théologiques
et morales. Pendant les repas, il se faisait lire l'Ancien Testament par l'un de ses disciples et
souvent, oubliant la nourriture, il se mettait à pleurer surtout à la lecture du Prophète Isaïe.
Après le repas, il prenait une heure de repos puis lisait les Vies des Saints ou d'autres
ouvrages. A l'heure des Vêpres, il se faisait lire le Nouveau Testament et passait de longs
moments à en expliquer les passages obscurs à ses disciples.
Doté d'une mémoire exceptionnelle, il enrichissait ces explications de nombreuses citations
tirées de l'Ecriture, des Saints Pères et des Vies des Saints. Quand il dictait ses écrits, les
Paroles Inspirées par l'Esprit-Saint sortaient de sa bouche avec une telle rapidité que son
secrétaire n'avait pas le temps de les écrire. La nuit venue, il congédiait ses disciples pour se
consacrer à la prière intense accompagnée de métanies jusqu'à l'aurore. De son coeur brûlant
et broyé de repentir, jaillissaient telles des flammes de courtes prières de supplication ou
d'Actions de Grâces. Une nuit, le Christ lui apparut ensanglanté et couvert de blessures et le
Saint se jeta à Ses Pieds pour les couvrir de baisers, en s'écriant : "Toi, Toi Mon Sauveur, Tu
viens vers moi!"
Une autre nuit alors que conformément à son habitude il faisait le tour de l'église en faisant
des prosternations devant chacune de ses portes et en rendant Gloire à Dieu avec larmes, il se
tourna vers le Sanctuaire et vit que les Cieux s'ouvraient pour laisser jaillir une Lumière
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resplendissante qui éclaira tout le Monastère. Tombant à terre, il entendit une voix dire :
"Voici les biens préparés pour ceux qui aiment Dieu!" Une autre fois, il vit la Mère de Dieu
trônant au-dessus des nuages avec les Saints Apôtres Pierre et Paul à ses côtés. Fléchissant les
genoux, le Saint Lui demanda alors d'intercéder pour que Dieu continue d'accorder Sa Grâce
au monde entier.
Quand il faisait une promenade dans le jardin, il demandait à ceux qui voulaient l'aborder de
tousser auparavant afin de dégager son intelligence absorbée par la Pensée de Dieu. Et
parfois, on le trouvait tellement immergé dans la prière, les bras levés au Ciel, qu'il fallait lui
crier à l'oreille pour l'arracher à sa contemplation.
Bien qu'incompris des Moines du Monastère et en particulier de l'higoumène, homme violent
et orgueilleux qui avait été choisi parmi les clercs déposés par lui, Saint Tikhon éprouvait une
sincère compassion pour ceux qui le calomniaient ou l'injuriaient, considérant le diable
comme seul responsable de leur attitude. Il était toujours le premier à demander pardon à son
offenseur qu'il soit même novice ou domestique, si bien que d'ennemi il devenait son ami et
son plus fervent admirateur.
Au bout de quelques années et sa santé s'étant fortifiée, il se demanda s'il ne devait pas obéir
aux pressions de son ami le Métropolite Gabriel de Saint-Pétersbourg et reprendre sa charge.
Il était prêt à quitter le Monastère quand un Vieux et Saint Moine lui déclara que la Sainte
Mère de Dieu ne voulait pas qu'il quittât ce lieu. Quand il était assailli par des pensées ou des
idées sombres, il aimait à répéter ce verset : "C'est un bien pour moi que Tu m'aies humilié"
(Ps. 118:71). Longuement éprouvé dans le combat des pensées et par les divers assauts des
démons, il écrivait : "Dans les tentations, Dieu nous montre ce que nous sommes et à quoi
nous sommes inclinés par notre nature... ce qui se cache dans notre coeur."
Le Reclus de Zadonsk n'en cessait pas pour autant d'être un pasteur avide de procurer le Salut
au Peuple de Dieu et dans ses écrits abondants, il portait témoignage de la Lumière du Christ.
De nombreux visiteurs de tous âges et de toutes conditions souvent venus de lointaines
régions, affluaient vers sa cellule au grand désagrément de l'higoumène pour s'y abreuver à
cette source d'eau vive. Le Saint Evêque était le réconciliateur des ennemis et l'intercesseur
pour les paysans ou les innocents condamnés. Il avait un sourire et une parole de consolation
ou d'encouragement pour chacun, selon ses besoins et sa main était toujours tendue pour bénir
ou pour distribuer quelque aumône.
A partir de 1779, Saint Tikhon entra en complète réclusion : il ne recevait plus de visiteur,
n'adressait que rarement la parole à ses serviteurs de cellule, ne se rendait plus à l'église et ne
sortait que pour aller rendre visite les jours de Grandes Fêtes aux détenus de la prison. Dans
cette retraite, il s'adonnait sans distraction à la contrition et à la prière et méditait sur la mort
devant le cercueil qu'il avait fait préparer. Il passa ainsi quatre ans jusqu'au jour où à la suite
d'une vision, il fut atteint de paralysie du côté gauche et dut garder le lit. Sentant ses forces
décliner, il fit convoquer ses proches et bienfaiteurs trois jours avant son Départ et leur dit en
leur montrant la Croix : "Je vous recommande tous au Seigneur." Ce furent ses dernières
paroles et trois jours plus tard, il s'endormit dans le Seigneur âgé de cinquante-neuf ans.
Dans son testament, il écrivait comme Saint Jean Chrysostome : "Gloire à Dieu pour tout!
Gloire à Dieu pour ce qu'Il a eu soin de moi, l'indigne, par Sa Providence. Gloire à Dieu pour
les consolations qu'Il m'a accordées quand j'étais affligé... Combien ai-je reçu de bienfaits de
Lui, combien de Grâces?"
13
Son culte commença immédiatement après sa Naissance au Ciel et s'étendit rapidement à
toute la terre russe. Il a été publiquement glorifié par l'Église le jour de l'exhumation de ses
Saintes Reliques en présence d'une foule de plusieurs centaines de milliers de fidèles le 25
août 1861.
MALHEUR… AU LIEU DE LUMIERE
( Trésor spirituel de Saint Tikhon de Zadonsk)
Malheur au lieu privé de Lumière! Les hommes y errent comme des aveugles sans distinguer
l'utile du nuisible; on y trébuche, on y tombe, on y rencontre toutes sortes de calamités, de
maux et de nuisances. Malheur surtout aux âmes privées de la Véritable Lumière, le Christ!
Elles n’abritent que les ténèbres, l'ombre de la mort, les malheurs, la misère et la perdition!
"Je suis la Lumière du monde, celui qui Me suit ne marchera pas dans les ténèbres mais il
aura la lumière de la vie" (Jn.8,12). "Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d'entre les morts et le
Christ t'éclairera"(Eph.5,14).
Malheur à la maison dont le maître n'est pas raisonnable! Il y règne toute sorte de désordre!
Malheur surtout aux âmes que n'habite pas le Christ tel un Maître de maison! On y voit du
trouble et du désordre, c'est le repaire de divers esprits méchants.
Malheur au navire qui n'a pas de bon timonier car il est près du naufrage! Malheur surtout à
l'âme qui navigue sur l'océan de ce monde sans avoir le Christ pour sage pilote car elle aussi
s'approche du naufrage! "Si quelqu'un n'a pas l'Esprit du Christ, il ne Lui appartient pas!"
(Rom.8,9).
Malheur aux gens qui n'ont ni pain ni eau car ils meurent de faim et de soif! Malheur surtout
aux âmes qui sont privées du Pain de Vie, Jésus-Christ, car elles dépériront et devront mourir.
"Je suis le pain de vie...Le pain de Dieu, c'est celui qui descend du Ciel et donne la vie au
monde" (Jn.6). "Celui qui boira de l'eau que Je lui donnerai n'aura jamais soif et l'eau que Je
lui donnerai deviendra en lui une source qui jaillira jusque dans la vie éternelle" (Jn.4,14). Le
corps est nourri par le pain et désaltéré par l'eau, sans eux il s'affaiblit et meurt. Le Christ est
la Véritable Nourriture et la Véritable Boisson de l'âme par lesquelles elle s'anime et vit. Sans
cette nourriture et cette boisson, elle s'affaiblit et meurt.
Celui qui n'a pas l'Esprit du Christ n'a pas le Christ et la vie du Christ se manifeste chez celui
en qui Il demeure. Avec cette vie apparaissent l'humilité, l'amour, la patience et la douceur. Le
Christ ne peut pas demeurer dans l'homme sans que cela ne produise d'effet : infailliblement
naissent les Oeuvres que le Christ désire. De la même façon, le soleil ne peut pas briller sans
darder ses rayons, un poêle ne peut pas chauffer sans dégager de chaleur, un bon arbre ne peut
pas pousser sans porter de doux fruits. Si le Christ qui est la Lumière de la Vie demeure en
quelqu'un, Sa Lumière apparaît aussi chez cette personne, les ténèbres sont chassées et les
oeuvres obscures ne se font pas jour. Si le Christ qui est un feu purificateur demeure en
quelqu'un, cette personne diffuse la Chaleur de l'Amour et de la Miséricorde. Si le Christ qui
est l'humble et Très Doux Agneau de Dieu demeure en quelqu'un, en cette personne naissent
Son Humilité, Sa Douceur et Sa Patience. Si le Christ qui est l'Arbre de Vie croît en
quelqu'un, alors Il lui fait porter de doux fruits car tel est l'arbre, tels sont les fruits.
Celui qui est uni au Christ comme un membre au corps ou comme un sarment au cep, celui-là
porte des Fruits Semblables à Ceux du Christ. La Présence du Christ dans l'homme ne peut
pas être sans effet elle s'exprime par des mouvements spirituels et par les actes qui leur
correspondent. Chrétiens, tournons-nous donc de tout notre coeur vers le Christ, soupirons et
pleurons devant Lui, repentons-nous avec un coeur broyé, prions-Le avec ferveur de venir
vers les pécheurs que nous sommes, de demeurer en nous par la Foi et de Lui appartenir;
demandons sans relâche, cherchons et frappons aux portes de Sa Miséricorde, "jusqu'à ce que
le Christ soit formé en nous" (Gal.4,19).
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SAINT APRONCULE, ÉVÊQUE DE CLERMONT FERRAND ET CONFESSEUR (+488)
Aproncule, né à Autun, fut Evêque de Langres d'où il fut expulsé par Gondebaud, roi des
Burgondes. Arrivé à Clermont au moment de la Naissance au Ciel de Sidoine Apollinaire, il
fut élu pour lui succéder et s’endormit vers 488.
SAINT BÉNIGNAT, CONFESSEUR (+ VERS 500).
Natif de Pérouse, Bévignat, fils d'un pauvre paysan, mena près de la ville la vie d'un Ermite. Il
remit son âme au Seigneur le 14 mai vers 500. Une église fut construite sur son tombeau; une
partie de ses Reliques est à la cathédrale de Pérouse où la fête est au 14 mai.
SAINT TUTON, ÉVÊQUE DE RATISBONNE ET CONFESSEUR (+ 930)
Après avoir été Moine de Saint-Emmeran, Tuton devint Evêque de Ratishonne : il réglementa
et restaura les possessions temporelles de son évêché qui avait subi des pertes par suite de
l'avarice de l'empereur Arnoul. Il défendit aussi les droits des sièges de Passau et de
Ratisbonne contre les prétentions slaves. Ayant perdu la vue, il fit tourner cette épreuve au
bien de son âme.
SAINT MARTYR HALWARD (OU HARWALD) (+ 1043).
Fils d'un fermier de Lier près Dramman (Norvège) , négociant norvégien et cousin du roi
Olaf. Il fut tué assassiné lors d'un voyage au Gotland pour avoir pris la défense d'une femme
injustement persécutée sous l'accusation de vol et qui avait imploré sa protection. Protecteur
de la ville d'Oslo, il fut tué pendant qu'il protégeait cette femme.
SAINT AMPÈLE (OU APELLES) LE FORGERON, CONFESSEUR (+5°.S.)
Originaire d'Égypte, Ampelius ou Apellus, exerça au cinquième siècle le métier de forgeron.
Désireux de mener une vie plus parfaite, il alla se mêler aux Ermites de la Thébaïde et leur
rendit les divers services de son art. Un jour, le diable lui apparut sous la forme d'une femme
impudique et tenta de le faire tomber dans le péché par ses séductions. Cette femme s'était
introduite jusque dans son atelier; il saisit alors un fer rouge et la mit en fuite. L'histoire
lausiaque de Palladius rapporte ce même trait à un Anachorète nommé Apelle, ce qui a amené
les hagiographes à rapporter le trait au même personnage.
On ne sait ni comment ni pourquoi le personnage de la Thébaïde s'embarqua sur ses vieux
jours pour la Ligurie, alla mener dans les environs de Gênes une vie partagée entre la
mortification et la contemplation. Il s’endormit le 5 octobre d'une année qui n'est pas
désignée. Les Reliques demeurèrent longtemps cachées.
SAINT EREMBERT DU PECQ, EVEQUE DE TOULOUSE ET CONFESSEUR (+ 678)
On croit que Saint Erembert naquit au bourg du Pecq près de Saint-Germain-en-Laye et qu'il
s'enferma, jeune encore, dans le Monastère de Fontenelle en Normandie où il se forma à la
science et à la piété sous la direction de Saint Wandrille qui en était alors Abbé. Clotaire III et
Sainte Bathilde sa mère, le tirèrent du cloître pour le placer sur le siège de Toulouse; les
habitants de cette ville qui avaient entendu parler de la vertu d'Erembert l'appelaient de tous
leurs voeux.
Devenu Evêque, il s'appliqua avec le plus grand soin à la pratique de la Foi, étudiant avec soin
les Ecritures Saintes et cherchant à mettre en harmonie ses prédications et ses oeuvres. C'est
ainsi que semblable à un éclatant flambeau, il brilla par la lumière de ses exemples et le don
de faire des Miracles parmi lesquels nous devons en rapporter un plus éclatant que tous les
autres. Erembert avait quitté sa ville épiscopale pour revoir sa patrie et les parents qu'il y avait
15
laissés. Il arriva à Viocourt. Pendant son séjour en ce lieu survint un affreux incendie qui se
communiquait de maison eu maison et menaçait de détruire le bourg entier et tous les efforts
paraissaient inutiles pour l'éteindre. Les voisins désespérant de s'en rendre maîtres,
conjurèrent Erembert de prier Dieu pour eux. Or il y avait en ce lieu une basilique dédiée à
Saint Saturnin, Martyr. L'Evêque se trouvait en prière dans cet oratoire lorsque les cris de la
multitude effrayée et les coups redoublés dont elle frappait les portes du temple arrivèrent
jusqu'à lui. Le Secours du Ciel fit ce que n'avaient pu faire les moyens humains. Erembert fut
touché des maux et des plaintes de la foule; prenant alors son bâton pastoral, il le présenta aux
flammes et continua sa prière. Aussitôt le vent qui menaçait de propager l'incendie sur le
village entier s'apaisa et perdant toute sa violence, le feu s'éteignit. Aux larmes succéda la joie
et la tristesse fit place à la reconnaissance.
A cette époque (vers 668), Erembert se retira au Monastère de Fontenelle dont Lambert était
alors Abbé; il y vécut quelque temps en grande Sainteté et parvint à une extrême vieillesse.
C'est là qu'il s'endormit le 14 mai 678. Il avait conservé jusqu'à la fin de sa vie le titre
d'Evêque de Toulouse. Son corps fut déposé dans la partie inférieure de l'église Saint-Paul de
Fontenelle. En 704, Saint Bain le cinquième Abbé de ce lieu, le transféra dans l'abside de la
même basilique et orna son sépulcre d'une couronne demi-circulaire qui formait comme une
espèce de dôme au-dessus du tombeau. Le corps du Saint Evêque reposa pendant plusieurs
années dans l'église Saint-Paul; un concours immense de peuple avait lieu à son tombeau et il
s'y opérait un grand nombre de Miracles.
3 mai – 14 (translation) – 28 août – 2 septembre
SAINT THEODOSE HIGOUMENE DE LA LAURE DES GROTTES DE KIEV ET
FONDATEUR DU CENOBITISME EN RUSSIE (+1074)
Notre Saint Père Théodose naquit à Vasiliev, ville proche de Kiev, de parents chrétiens qui
s'installèrent ensuite à Koursk. Dès son enfance il fuyait les rires et les jeux pour se consacrer
à la méditation des Livres Saints et à la prière. Agé de treize ans à l'endormissement de son
père, il entreprit de mener une vie plus strictement conforme aux enseignements évangéliques.
Désirant imiter le Seigneur qui s'est abaissé jusqu'à la condition d'esclave, il allait travailler
16
aux champs avec les serviteurs et se faisait de bon gré le dernier de tous. Sa mère était fort
irritée par cette conduite et considérait qu'il jetait ainsi le discrédit sur sa lignée en se mêlant
aux gens de basse condition. Malgré les corrections répétées, l'esprit de Théodose n'en restait
pas moins attaché au souci de plaire à Dieu et il nourrissait le désir ardent de faire un
pèlerinage aux Lieux Saints. Un jour, il quitta de nuit, secrètement, la maison familiale pour
suivre un groupe de pèlerins en marche vers la Terre Sainte. Dès qu'elle s'aperçut de sa fugue,
sa mère s'élança à leur poursuite. Les ayant rejoints, elle attrapa son fils par les cheveux et
après l'avoir frappé à coups de pieds, elle le ramena à la maison comme un criminel.
Théodose promit de ne plus la quitter tant qu'il pourrait travailler au salut de son âme et il
reprit sa vie pieuse, assistant chaque jour à la Liturgie et confectionnant lui-même les
prosphores. Au bout de quelque temps, craignant les railleries de leurs proches, sa mère
voulut lui interdire de s'abaisser ainsi à la tâche de boulanger mais Théodose lui montra à
l'aide de citations tirées de la Sainte Ecriture qu'il n'y a pas de plus noble activité que de
préparer les offrandes pour le Saint Sacrifice et elle le laissa en paix. Une année plus tard,
persécutions et mauvais traitements recommencèrent contre le Serviteur de Dieu et sa mère le
rudoya plus violemment encore lorsqu'elle découvrit la ceinture de fer qu'il portait serrée
autour de son corps et qui avait laissé des traces de sang sur sa chemise.
Finalement à l'âge de vingt-trois ans (1032), il s'enfuit à pied vers Kiev et guidé par Dieu,
atteignit la grotte où vivait Saint Antoine. Tombant aux pieds de l'Ancien avec larmes, il le -
supplia de le recevoir comme disciple. Antoine essaya d'abord de dissuader le jeune noble, en
lui évoquant les difficultés de ce genre de vie mais voyant son Ardent Amour de Dieu, il
l'accepta et chargea Saint Nicon de le revêtir du Saint Habit angélique. Théodose commença
aussitôt de grands combats ascétiques, jeûnant strictement et veillant toute la nuit. Lorsque sa
mère le retrouva après de longues recherches et demanda à le voir, Théodose refusa de la
recevoir. Comme elle menaçait de se donner la mort sur place, il sortit de la grotte et lui dit :
"Mère, si tu veux me revoir, reste à Kiev et prends le voile dans un des couvents de la ville,
ainsi tu pourras faire ton salut." Ayant d'abord opposé de fortes résistances, elle réalisa ensuite
la vanité des choses de ce monde et devint Moniale au Monastère de Saint-Nicolas à Kiev où
elle trouva le repos.
Après le départ de Saint Nicon, Saint Théodose fut ordonné Prêtre de la communauté qui
comptait alors douze Moines ayant Saint Barlaam pour Higoumène. Ils menaient une vie très
rude, travaillaient de leurs mains et priaient sans cesse. Au matin ils se réunissaient dans
l'église de fortune pour l'Office puis ils retournaient quelque temps au travail ou à la lecture
avant la Liturgie et après avoir mangé un peu de pain sec, ils reprenaient en silence leur
travail jusqu'aux Vêpres. Théodose surpassait tous les frères, non seulement par ses labeurs
ascétiques mais surtout par sa douceur et son amour fraternel. Il passait fréquemment toute la
nuit en prière ou à lire le Psautier en plein air, indifférent aux piqûres des moustiques et il ne
prenait de repos qu'assis sur un siège. D'autres fois, pendant que les autres Moines étaient
assoupis, il moulait le grain pour leur épargner de la peine et à l'aurore, il se trouvait le
premier à l'église qu'il était le dernier à quitter.
Lorsque Saint Barlaam fut transféré dans un autre Monastère, les frères choisirent
unanimement Théodose pour les diriger, sous la conduite paternelle de Saint Antoine. La
communauté prit alors une grande extension, de sorte qu'il devint nécessaire de construire de
nouvelles cellules et une église à quelque distance des grottes. Grâce à l'aide du Prince de
Kiev, Iziaslav, l'entreprise put être menée à bien et le nouveau Monastère fut inauguré en
1062.
17
Il n'était cependant plus possible de garder pour cette
importante communauté la liberté et la souplesse de vie
du premier groupe d'Ascètes des grottes. Une règle de
vie cénobitique était nécessaire. C'est pourquoi Saint
Théodose chargea le Moine Ephrem qui avait entrepris
un pèlerinage aux Lieux Saints et à Constantinople, de
s'informer sur les usages des Monastères byzantins et
de rapporter en Russie une copie du Typikon de
l'illustre Monastère du Studion. Le Monastère des
Grottes de Kiev garda le titre de Laure, en mémoire du
groupement semi-érémitique initialement réuni autour
de Saint Antoine mais il s'agissait en fait désormais
d'un véritable Cénobion, fidèle héritier du monachisme
byzantin qui allait servir de prototype à tous les autres
monastères de Russie au cours des siècles. Le bon ordre
et l'harmonie y régnaient et faisaient du Monastère une image du Royaume des Cieux et un
modèle de vie pour tous les amis de la vertu. Le Prince Iziaslav avait une grande vénération
pour Saint Théodose et il venait souvent lui rendre visite pour solliciter ses conseils. Un jour
qu'il arriva après la fermeture des portes, le portier refusa de lui ouvrir en disant que
l'Higoumène avait donné l'ordre de n'ouvrir à personne une fois la nuit tombée, même s'il
s'agissait du Prince. Il laissa donc le souverain dehors et alla prévenir le Saint. Cet épisode
édifia fort le Prince qui loin de s'irriter montra encore plus de respect envers Saint Théodose
et son Monastère. Lorsque le prince Svyatoslav de Tchernikov chassa son frère Iziaslav du
trône de Kiev, Saint Théodose lui reprocha ouvertement son acte et refusa de commémorer
l'usurpateur dans les litanies.
Pendant le Grand Carême, le Saint avait coutume de se retirer dans la grotte où ils avaient
commencé leur vie ascétique et il ne réapparaissait que le vendredi avant la Grande Semaine,
pour instruire les frères. Il endurait dans cette grotte de nombreuses attaques des démons mais
les repoussait bravement par le jeûne et la prière et en ressortait triomphant pour célébrer la
résurrection du Seigneur.
Il enseignait surtout par l'exemple : travaillait souvent lui-même à la boulangerie ou à la
cuisine et entreprenait sans murmure les travaux que d'autres frères avaient refusé
d'accomplir. S'il apprenait que le repas avait été préparé sans la bénédiction d'usage de
l'Higoumène, ou si quelque querelle avait eu lieu lors de sa préparation, il ordonnait de jeter
toute la nourriture au feu. Lorsqu'en visitant les cellules des Moines, il y trouvait des objets
inutiles, de l'argent ou de la nourriture, il les brûlait aussitôt et leur rappelait qu'un vrai Moine
ne doit rien posséder en particulier.
Saint Théodose montrait aussi un grand amour pour les pauvres et avait fait construire une
hôtellerie près du Monastère où l'on accueillait tous les nécessiteux qui se présentaient.
Chaque samedi, le Saint envoyait une cargaison de pains aux détenus dans les prisons de
Kiev. Ayant acquis par sa charité et par sa persévérance dans la prière une grande faveur
auprès de Dieu, il chassait les esprits impurs, guérissait les malades et avait acquis le don de
clairvoyance.
Une nuit, des voleurs voulurent dérober les objets précieux dans l'église mais chaque fois
qu'ils s'approchaient, ils étaient repoussés par des Voix Angéliques venant de l'intérieur et
qu'ils croyaient être celles des Moines. Lorsque au matin les Moines vinrent pour célébrer
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l'office, les voleurs voulurent se précipiter dans l'église et les massacrer mais à leur grande
stupeur ils virent soudain l'église s'élever dans les airs. Ils prirent la fuite et quelque temps
plus tard, leur chef et trois de ses compagnons vinrent demander pardon au Saint et lui
apprendre ce qui était arrivé, car aucun des Moines ne s'était rendu compte de ce Miracle.
La communauté ne cessant de croître, Saint Théodose pria pour que Dieu permît
l'agrandissement du Monastère et la construction d'une église de pierre. Peu de temps après,
quatre bâtisseurs grecs venus de Constantinople se présentèrent au Monastère, en disant qu'ils
avaient été engagés par la Mère de Dieu elle-même, pour construire l'église dont Elle leur
avait montré en vision le modèle. Ils étaient porteurs de Reliques de Saints Martyrs, destinées
à être placées dans les fondements et d'une Icône miraculeuse de la Toute Sainte.* L'endroit
ayant été révélé par Dieu, on mesura les proportions de l'édifice à l'aide d'une ceinture en or
donnée par Simon le Prince des Varègues et ce fut le Sviatislav Prince de Kiev qui commença
lui-même les travaux de fondations. La même année (1073), Saint Antoine remit son âme au
Seigneur et un an plus tard, Dieu révéla à Théodose son prochain départ. Le Saint Higoumène
convoqua les frères et leur demanda de choisir un successeur. Saint Stéphane/Etienne ayant
été élu, Théodose lui donna sa bénédiction, embrassa paternellement chaque frère puis il
s'endormit en paix (1074). Par la suite, le tombeau du Saint fondateur du monachisme
cénobitique russe devint une source de Miracles.**
* On célèbre la fête de cette Icône le 3 mai
** Le transfert de ses Reliques est commémoré le 14 août.
Saints Antoine et Théodose ne cessèrent pas de veiller sur le Monastère et dix ans plus tard,
ils apparurent à des iconographes de Constantinople pour leur commander d'aller procéder à
la décoration de l'église de la Laure,* laquelle une fois achevée fut inaugurée en 1089 par
Jean, Métropolite de Kiev.
* Cf. la notice de St. Alypios l'Iconographe, au 17 août.
*
VÉNÉRABLE THÉODOSE, ABBÉ DU MONASTÈRE DES CAVERNES DE KIEV ET
FONDATEUR DU MONACHISME CÉNOBITIQUE EN RUSSIE (+ 1074)
Le Moine Théodose de Pechersk, fut l'initiateur d'une règle cénobitique* et Père du
monachisme sur la terre russe. Il naquit à Vasilevo non loin de Kiev. Dès son plus jeune âge,
il ressentit un attrait irrésistible pour la vie ascétique et mena une vie d'Ascète bien qu'encore
au domicile parental. Il dédaigna les jeux et attractions enfantines, préférant aller
constamment à l'église. Il demandait lui-même à ses parents de lui permettre d'aller étudier et
lire les Livres Saints et par ses capacités évidentes et son rare zèle, il appris rapidement à lire
au point que tout le monde fut stupéfié par l'intelligence du garçon.
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* Aux premiers temps du Christianisme, le cénobitisme était une des formes de vie monastique en communauté;
par opposition, les Anachorètes ou Ermites, vivaient seuls une vie consacrée à la prière et la contemplation.
L'étymologie explique bien cette différence essentielle à travers deux mots grecs: koinos qui signifie "en
commun" et bios qui signifie "vie."
A quatorze ans il perdit son père et resta sous la supervision de sa mère, une femme stricte et
tyrannique mais qui aimait beaucoup son fils. Longtemps, elle blâma sévèrement son fils pour
son désir pour l'ascétisme mais il se maintint fermement sur sa voie. A vingt-quatre ans il
quitta secrètement sa maison parentale et prononça ses voeux monastiques au Monastère de
Saint-Antoine de la Laure de Kiev sous le nom de Théodose. Quatre ans plus tard, sa mère le
retrouva et le supplia dans les larmes de revenir à la maison mais le Saint la convainquit de
rester à Kiev et d'embrasser la vie monastique, ce qu'elle fit au Monastère de Saint-Nicolas
près du cimetière d'Askol'd.
Saint Théodose peina au monastère plus que les autres et prit souvent sur lui la partie du
travail d'autres frères. Il porta l'eau, coupa du bois, s'occupa de moudre le grain de seigle et de
porter la farine à chaque Moine. Pendant les froides nuits, il découvrait son corps et l'offrait
en nourriture aux moucherons et moustiques. Le sang coulait sur lui mais le Saint s'occupait
patiemment d'objets artisanaux en chantant des Psaumes. Il arrivait à l'église avant les autres
et restant debout à sa place, il n'en partait pas avant la fin des Offices Divins. Il prêtait aussi
une oreille particulièrement attentive aux Lectures.
En 1054 Saint Théodose fut élevé à la dignité de Hiéromoine [Moine-Prêtre] et en 1057 il fut
choisi comme Higoumène [=Abbé]. La renommée de ses actions attira nombre de Moines au
monastère pour lesquels il bâtit une nouvelle église et de nouvelles cellules et il introduisit la
règle cénobitique du Monastère du Studion à Constantinople dont il avait commandé une
copie à Constantinople. Dans la dignité d'Higoumène Saint Théodose continua à accomplir
des tâches ardues au monastère. Le Moine ne mangeait d'habitude que du pain sec et cuisait
des herbes sans huile. Il passa ses nuits en prière, sans dormir, ce que les frères constatèrent
souvent malgré que l'Elu de Dieu fasse des efforts pour le dissimuler.
Personne ne voyait quand Saint Théodose somnolait légèrement et d'habitude il se reposait
assis. Durant le Grand Carême, le Saint se retirait dans une caverne proche du Monastère où il
pouvait lutter sans être aperçu de qui que ce soit. Son habit était une rude tunique de poils
portée à même le corps. Il ressemblait tant à un mendiant qu'il était impossible de reconnaître
dans ce vieillard l'Higoumène renommé et profondément respecté par tous ceux qui le
connaissaient.
Un jour Saint Théodose revenait de chez le Grand-Prince Izyaslav. Le cocher ne le
reconnaissant pas, lui dit crânement : "Toi, le Moine, tu es toujours en vacances mais je suis
constamment au travail. Prendre ma place et laisse-moi voyager à l'intérieur." Le Saint Ancien
humblement accepta et conduisit le serviteur. Voyant comment les aristocrates se
prosternaient le long du chemin face au Moine conduisant l'attelage, le serviteur prit peur
mais le Saint Ascète le calma et à l'arrivée au monastère il lui fit servir un grand repas. Plein
de confiance en l'Aide de Dieu, le Moine ne gardait pas une grande provision de nourriture au
monastère et par conséquent les frères étaient dans le besoin pour leur pain quotidien.
Cependant par ses prières, des bienfaiteurs inconnus apparurent au monastère et fournirent le
nécessaire pour les frères.
Les Grands Princes et surtout Izyaslav, aimaient écouter les discours spirituels de Saint
Théodose. Le Saint ne craignait pas de dénoncer les abus des puissants de ce monde. Celui
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qui était injustement condamné le trouvait toujours comme défenseur et les juges devaient
revoir leurs jugements pour ce Moine qui était vénéré de tous. Le Moine était particulièrement
concerné par les misérables. Il construisit une cour spéciale pour eux au monastère où
n'importe qui dans le besoin pourrait recevoir la nourriture et la boisson. Ayant connu
d'avance sa proche fin, Saint Théodose s'endormit paisiblement dans le Seigneur en 1074. Il
fut enterré dans une caverne creusée par lui et dans laquelle
il s'isolait durant les périodes de Carême.
On découvrit les Reliques incorrompues de l'Ascète en
1091. Saint Théodose fut glorifié parmi les Saints dès 1108.
Des ouvrages écrits de Saint Théodose ont survécu jusqu'à
notre époque : six discours, deux lettres au Grand-Prince
Izyaslav et une prière pour tous les Chrétiens orthodoxes.
Moins de trente années après son repos, la Vie de Saint
Théodose a été rédigée par un disciple du grand Staretz [=
Guide Spirituel, Ancien], le Moine Nestor le Chroniqueur et
elle fut toujours une des lectures préférées de la nation
russe.
Extrait d'une conférence donnée à Bruxelles le samedi 4
octobre 2003 sur le thème "la Sainteté"
"Regardons ensuite les Saints Moines. La vie monastique aura eu des débuts difficiles. Les
premiers évêques arrivés de Constantinople y ont prêché, du côté de Kiev. Les Moines
byzantins ont tenté de communiquer leur admiration de la vie monastique mais le courant ne
passait pas. Il y avait différence culturelle. Il faudra attendre Saint Antoine des Cavernes de
Kiev qui avait été au Mont Athos, fut renvoyé chez lui. Il vécut un ascétisme très sombre,
luttant contre l'enfer. Il faudra qu'un de ses disciples, Saint Théodose de Petschesk à la mort
de Saint Antoine, chercha la lumière. Il créa un monastère hors de la grotte, vers la lumière.
L'expérience de la grotte n'engageait en effet pas forcément à la bonne humeur. Il met
l'accent sur la charité. Il marque la façon de la prière du mont Athos " tout ce que tu fais en
cellule, la lecture de tout le Psautier, ne vaut pas un seul "Seigneur ait pitié" dit en
communauté." Chacun son charisme, certes mais il y avait cet appel à ne pas chercher à se
sauver seul. Il faut avoir devant soi le besoin du Salut pour tout l'Homme, de l'aider à
s'avancer vers Dieu. Là est la Sainteté. Un homme qui s'approche de la Sainteté de Dieu
permet à la nature humaine de faire une percée vers Dieu. C'est ça, l'intérêt des Saints : ils
sont des guides, des agents de changement de la démarche de l'homme dans la vie spirituelle.
Saint Théodose est donc un homme qui s'est ouvert à la démarche de charité pure, il ouvrit un
hospice etc. Il ne poussait pas tant l'Ascèse dans ses extrêmes, plutôt aller vers la modération
dans la nourriture que l'extrême dans les jeûnes. Surtout les vertus évangéliques de l'humilité
et de l'amour. Ce sera marqué dans sa vie. Pendant deux ans, dans sa propre cellule, il a
soigné un frère Isaac qui était si affaiblit qu'il ne pouvait pas même se retourner sur son lit; il
lui réapprit à manger à marcher. C'est un témoignage pratique : ce qu'il dit, ce qu'il croit,
c'est ce qu'il vit.
Les jeunes, de nos jours, il ne faut pas leur parler de théorie mais leur montrer le témoignage
de gens qui pratiquent. Si le mouvement monastique a pris en Russie, le mouvement en
chaîne, c'est parce que quelqu'un a vécu ce qu'il disait puis les autres l'ont vu et ont suivit."
(Hiéromoine Paul (Pellemans), chapelle de "Tous les Saints qui ont illuminé la terre russe"
Ottignies-Louvain-la-Neuve, Belgique)
21
ou
"Our righteous Father Theodosius was born in 1009, not far from Kiev, and brought up in
Kursk. From early childhood he showed the wisdom of an elder, avoiding childish games and
refusing to wear anything but the poorest of clothing. When he was about thirteen years old,
and his father died, he began to humble himself even more, going out to work with the serfs in
the field. His mother went so far as to beat him in her attempts to make him behave more
respectably. Hearing of the labours of Saint Anthony of Kiev, he fled to him secretly and was
accepted by him as his disciple. He was tonsured at the age of twenty-four by Saint Anthony's
disciple Nicon, and was elected Abbot of the Caves Monastery in 1057, since Saint Anthony
refused this out of humility, and lived his whole life as a hermit. It was Saint Theodosius who
introduced in Russia the cenobitic rule of the Monastery of Studium in Constantinople, and
under his guidance many monks attained to great holiness, and the monastic life spread. When
Prince Svyatoslav drove out his elder brother the pious Prince Isyaslav, and ascended to the
throne of Chernigov in his place, Saint Theodosius courageously rebuked him, and continued
reproving him even when threatened with exile. At the request of Prince Shimon, the son of a
Varangian (Viking) prince, the Saint wrote a prayer for the nobleman's forgiveness of sins,
and, at his behest, had it placed in his coffin, whence arose this custom in Rusia. He reposed
on May 3, 1074, being sixty-five years of age." (Great Horologion)
ou
The Monk Theodosii (Feodosii) of Pechersk, was the initiator of a life-in-common ustav
(rule) and a father of monasticism in the Russian land. He was born at Vasilevo, not far from
Kiev. From his youthful years he felt an irresistible attraction for the ascetic life, and led an
ascetic lifestyle while still in his parental home. He disdained childish games and attractions,
and constantly went to church. He himself asked his parents to let him go to study reading of
the holy books, and through his evident abilities and rare zeal, he quickly learned the reading
of the books, such that everyone was amazed at the intellect of the lad. At 14 years of age he
lost his father and remained under the supervision of his mother – a woman strict and
domineering, but very much loving her son. She many a time chastised her son for his
yearning after asceticism, but he remained firmly committed to his path. At 24 years of age he
secretly left his parental home and took monastic vows, with the blessing of the Monk Antonii
(Anthony), at the Kievo-Pechersk monastery with the name Theodosii. After four years his
mother found him and with tears besought him to return home, but the Saint himself
persuaded her to remain in Kiev and accept monasticism in the monastery of Saint Nicholas at
the Askol'd cemetery.
The Monk Theodosii toiled at the monastery more than others and not seldom he took upon
himself part of the work of the other brethren: he carried water, chopped wood, ground up the
rye-grain and carried the flour to each monk. On cold nights he uncovered his body and let it
be food for gnats and mosquitoes, the blood flowed on him, but the Saint patiently occupied
himself with handicrafts and sang psalms. In church he appeared before others and, standing
at a place, he did not leave it until the finish of Divine-services; the readings he listened to
with particular attention.
In 1054 the Monk Theodosii was ordained to the dignity of priest-monk, and in 1057 he was
chosen hegumen. The fame of his deeds attracted a number of monks to the monastery, at
which he built a new church and cells, and he introduced the Studite common-life monastic22
rule (ustav), a copy of which was made by his commissioning at Constantinople. In the
dignity of hegumen the Monk Theodosii continued to fulfill very difficult duties at the
monastery. The monk usually partook of only dry bread and cooked greens without oil. The
nights passed for him without sleep in prayer, such that the brethren often took notice of this,
although the chosen one of God also tried to conceal his efforts from others. No one was to
see when the Monk Theodosii dozed lightly, and usually he rested sitting. During the period
of Great Lent the Saint withdrew into a cave situated not far from the monastery, where he
asceticised with no one seeing. His attire was a coarse hair-shirt worn straight over his body,
such that in this old man looking like a beggar it was impossible to recognise the reknown
hegumen, deeply respected by all that knew him.
One time the Monk Theodosii was returning from GreatPrince Izyaslav. The coachman, not
recognising whom he was, said gruffly: :Thou, monk, art always on holiday, but I constantly
am at work. Get up on my place, and let me ride in the carriage." The holy elder meekly
complied and drove the servant. Seeing how boyar nobles along the way bowed to the monk
driving the horses, the servant took fright, but the holy ascetic calmed him, and upon their
arrival gave him a meal at the monastery. Trusting on the help of God, the monk did not keep
a large supply of food at the monastery, and therefore the brethren were in want of their daily
bread. Through his prayers, however, unknown benefactors appeared at the monastery and
furnished the necessities for the brethren. The great princes, and especially Izyaslav, loved to
listen to the spiritual discourse of the Monk Theodosii. The Saint was not afraid to denounce
the mighty ones of this world. The unjustly condemned always found in him a defender, and
judges would review matters at the request of the hegumen revered by all. The monk was
particularly concerned about the destitute: he built for them at the monastery a special
courtyard where anyone in need could receive food and drink. Having sensed beforehand his
own end, the Monk Theodosii peacefully expired to the Lord in the year 1074. He was buried
in a cave dug out by him, into which he secluded himself during lenten periods. The relics of
the ascetic were found uncorrupt in the year 1091. The Monk Theodosii was enumerated to
the ranks of the Saints in 1108. From the written works of the Monk Theodosii there have
survived to our time: 6 discourses, 2 missives to GreatPrince Izyaslav, and a prayer for all
Christians. The Vita (Life) of the Monk Theodosii was compiled by the Monk Nestor the
Chronicler, a student of the great abba, a mere 30 years after his repose, and it was always one
of the favourite readings of the Russian nation. An account about the Monk Theodosii also is
located under 28 September.
SAINT HIEROMARTYR THERAPONTE DE CHYPRE (+632)
SAINT NIKITA, EVEQUE DE NOVGOROD ET RECLUS DES CAVERNES DE KIEV
(+1108) 31 janvier (repos) – 30 avril (invention) - 14 mai
La mémoire du Saint Moine Nikita, Ermite de Kievo-Pechersk, Evêque de Novgorod, fut
d'abord célébrée le 14 Mai à Novgorod où se trouvent ses Reliques. La mémoire du Saint est
aussi célébrée au 31 Janvier, jour de son Repos et au 30 avril, jour de l'Invention de ses
Reliques (1558). On trouvera sa vie au 31 janvier.
ou
Les Reliques du Saint furent découvertes, encore en vêtements liturgiques, le 30 Avril 1558.
Le jour de l'Invention des Reliques de Saint Nikita fut marqué par la guérison de nombre de
gens. A présent, ses Saintes Reliques reposent dans la cathédrale de Novgorod dédiée au Saint
Apôtre Philippe.
ou
Etant Moine, Nicétas désobéit à son Higoumène puis quitta le monastère et s'enferma dans
une cellule. En raison de sa désobéissance, Dieu permit que de grandes tentations l'assaillent.
Alors que Nicétas était en prière, le diable lui apparut sous l'apparence d'un ange radieux et lui
dit : "Ne prie plus; lis plutôt des livres et je prierai pour toi!" Nicetas obéit et cessa de prier et
24
commença à lire des livres. Il ne lut que l'Ancien Testament. Il fut même incapable d'ouvrir le
livre du Nouveau Testament car la puissance du démon l'empêchait d'y parvenir. Avec l'aide
du diable, Nicétas prophétisa uniquement des crimes, vols, incendies criminels et autres actes
maléfiques qui ne sont connus que du diable et auquel lui, le diable, participe. Finalement, les
Saints Pères des Cavernes réalisèrent que Nicétas avait succombé à la tentation du diable et ils
commencèrent à prier Dieu pour lui. Nicétas revint au Monastère, prit conscience de l'état de
délabrement dans lequel il s'était retrouvé et se remit sur le droit chemin. Après une longue
pénitence et nombre de larmes, Dieu lui pardonna et lui accorda le don des Miracles. Il
s’endormit en 1108.
ou
Sainted Nikita, Bishop of Novgorod, in his youth entered the Kievo-Pechersk monastery and
soon wished to become an hermit. The hegumen cautioned him that such an exploit for a
young monk was premature, but he trusting in his own strength would not take heed. In the
hermitage Saint Nikita fell into temptation. The devil appeared to him in the guise of an angel,
and the inexperienced ascetic bowed down to him. The devil gave him advice, as it were to
one having attained to perfection: "Bother not to pray, but only read and study other things,
and I shall pray in place of thee," – and he stood about the hermit, giving the appearance of
seeming to pray for him. The seduced monk Nikita came to surpass everyone in knowledge of
the Books of the Old Testament, but about the Gospel he would not speak, nor wanted to hear
it. The Kievo-Pechersk elders went to the seduced monk, and having prayed, they drove out
the devil from him. After this the Monk Nikita, remaining an hermit with the blessing of the
elders, lived in strict fasting and prayer, more than anyone else practising obedience and
humility. Through the prayer of the holy elders, the Merciful Lord brought him up from the
depths of his fall to an high degree of spiritual perfection. Afterwards he was made bishop in
Novgorod and for his holy life he was rewarded of God with a gift of wonderworking. Once
during a time of drought by his prayer he brought down rain from the heavens, and another
time by his prayer he stopped a conflagration in the city. Saint Nikita guided the Novgorod
flock for 13 years and he died peacefully in 1108. In 1558 during the time of tsar Ioann
Vasilievich, the glorification of the Saint was made. His relics now rest in the church of the
holy Apostle Philip in Novgorod.
St Isidore de Chio martyr à Chio sous Dèce (vers 250).- Sts Alexandre, Barbaros et
Acolouthos- St Théraponte évêque en Chypre, martyr.- St Léonce, Patriarche de Jérusalem-
St Marc le Crétois- St Jean orfèvre bulgare, martyr (1802). - St Rhétice, Evêque d'Autun- Stes
Justa, Justine et Henedine (probablement une maîtresse et ses deux servantes), martyres en
Sardaigne sous Hadrien (vers 130). -St Maxime, martyr (vers 250). -St Pons évêque de
Cimiez dans le comté de Nice, martyr (258 ou 261) -Sts Aristote et Leandre, martyrs. -Ste
Augie, martyre à Apt en Provence (IVe siècle). -St Serapion le Sidonite (Ve siècle). -St
Bevignat, Moine et ermite à Pérouse en Ombrie (vers 500). -St Boniface, évêque de Ferentino
en Toscane (VIe siècle). On l'invoque contre l'alcoolisme. -St Pever, ermite en Bretagne (VIe
siècle). -St Bonose, évêque de Salerne en Campanie. -St Pomponne, évêque de Naples en
Campanie (536). -Sts Heracles, évêque de Kofinon, Thelthas, Theodose et Therapon du Sinaï,
des 300 Saints "Allemands" de l'île de Chypre (fin du VIIe siècle). -St Erembert, Moine de
Fontenelle en Normandie puis archevêque de Toulouse en Languedoc (678). -St Pascal Ier,
pape et patriarche de Rome (817-824) qui confessa la foi orthodoxe face à l'iconoclasme et au
semi-iconoclasme (824). -St Iso le Thurgovien, maître d'école à St-Gall puis abbé de Moutier-
Grandval dans la prévôté de Moutier (Jura bernois 871). -St Halward, négociant norvégien,
cousin de St Olaf, assassiné lors d'un voyage au Gotland pour avoir pris la défense d'une
25
femme injustement accusée de vol et patron de la ville d'Oslo (vers 1045). -St Nicetas
(Nikita), évêque de Novgorod et reclus de la Laure des Grottes de Kiev (1109). -St Léonce,
patriarche de Jérusalem et thaumaturge (1175). -St André, higoumène du monastère de
Raphaël à Tobolsk en Sibérie (1820).- Invention des reliques de St Tikhon de Zadonsk
(1846).
L'ICONE DE LA MERE DE DIEU DE IAROSLAVL ET DE PETCHERSK (1823).
The Yaroslavsk (Pechersk) Icon of the Mother of God: In the city of Yaroslavl' the
townswoman Aleksandra Dobychkina suffered terribly for 17 years from emotional and
bodily illness. In 1823 she had a vision in her sleep: of a church with an icon of the Mother of
God. She decided to seek out the Yaroslavl' visionary temple and icon. This church turned out
to be the temple in honour of the Procession of the Venerable Wood of the Cross of the Lord
(Comm. 1 August), situated under the bell-tower of the archbishop's residence. Entering the
church, the afflicted Aleksandra beheld on the wall the depiction of the Kievo-Pechersk
Mother of God. Suddenly she had a powerful attack of fever, after which at first there was an
onset of relief, and later a full healing from the grievous illness. And from that time began
miraculous healings through prayers to the MostHoly Mother of God.
Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
REFLEXION - Le péché qui est cause de scandale pour autrui est un péché à deux faces. Le
sage s'efforce de ne scandaliser personne et n'induit personne dans le péché par son exemple
pécheur. Saint Ambroise loue ainsi la sagesse de l'Empereur Valentien qui mourut jeune en
citant des exemples de sa vie : l'Empereur entendant dire que l'on parlait de lui dans tout
Rome comme d'un chasseur passionné et d'un amateur de bêtes sauvages -alors qu'il n'en était
rien- et à quel point cette passion détournerait l'empereur loin de ses devoirs d'Etat, ordonna
qu'immédiatement toutes les bêtes sauvages de sa réserve soient tuées. Une autre fois, ayant
entendu comment certaines personnes pleines de malice répandaient la rumeur qu'il dînait fort
tôt (voulant de la sorte le présenter comme glouton), l'Empereur s'imposa un jeûne strict tant
en privé qu'en public. Dans les banquets publics, on ne le voyait que rarement prendre un
morceau de nourriture en bouche. Et encore, lorsque ses soeurs se disputèrent avec quelqu'un
au sujet d'une propriété, l'empereur bien qu'il était en droit de juger la dispute, renvoya le cas
à la cour publique afin qu'il ne soit pas accusé de partialité." C'est ainsi que craignant
beaucoup le Seigneur, ce Pieux Empereur en appliqua les Paroles : " Malheur si quelqu'un
doit scandaliser l'un de ces petits qui croient en Moi" (Saint Matthieu 18,6)
CONTEMPLATION - Pour contempler l'Action de Dieu le Saint Esprit
sur les Saints Apôtres :
1. Comment le Saint Esprit guide les Saints Apôtres à travers toutes les peines et tribulations,
remplissant leurs coeurs avec la consolation et la joie;
2. Comment le Saint Esprit fait en sorte que la Semence de l'Evangile que les Saints Apôtres
sèment à travers le monde grandit et porte fruit même là où il semble qu'elle a été semée en
vain.
HOMELIE - A propos du Christ comme Branche issue de David.
"En ces jours-là, en ce temps-là, Je ferai germer pour David un germe de justice qui exercera
26
droit et justice dans le pays." (Jérémie 33,15).
Par ces mots, le Saint Prophète Jérémie prophétise la Venue du Saint Sauveur dans le monde
dans la lignée de David.
Le Rameau de Justice est Jésus-Christ Lui-même. Ces mots n'ont pas pu être appliqués à qui
que ce soit d'autre car à l'époque de la venue du Seigneur Jésus, il n'y avait plus de prince de
la lignée de David sur le trône de Jérusalem mais plutôt un étranger, Hérode l'Iduméen. Il n'y
en eu pas plus depuis lors jusqu'à nos jours, que ça soit dans le domaine temporel ou spirituel,
de dirigeant issu de David. A l'époque de la Nativité du Christ, il n'y avait plus que quelques
gens de la Tribu de David et ils étaient méconnus et appauvris. Parmi eux, il y avait la Toute
Sainte Vierge et le Juste Ancien Joseph, le charpentier. Il est dès lors évident que pour les
mille ans écoulés depuis que la prophétie avait été prononcée, aucune autre branche
majestueuse n'est issue de la lignée de David, sauf le Seigneur Jésus-Christ. Cela devient
encore plus évident en lisant les paroles suivantes : "Comme l'armée des Cieux qui ne peut
être dénombrée, comme le sable de la mer qui ne peut être compté, ainsi multiplierai-Je la
postérité de David Mon serviteur et les lévites qui assurent Mon service." (Jérémie 33,22).
Ces paroles ne peuvent s'appliquer qu'aux descendants spirituels de David à travers le Christ,
c'est-à-dire les Chrétiens car seul le nombre des Chrétiens (et pas les descendants physiques
de David qui n'existent plus du tout) depuis vingt siècles peut être comparé avec les étoiles
dans le Ciel et avec le sable de la mer.
Ô mes frères, réjouissons-nous que même nous Chrétiens appartenons à l'Innombrable Peuple
de Dieu, au plus grand peuple de l'histoire du monde tant numériquement que par sa force
morale. Réjouissons-nous encore plus que nous soyons membres de cette Céleste Branche de
David qui par Son Sang nous a sauvés, nous les étrangers, et nous a adoptés et faits héritiers et
co-héritiers du Royaume Eternel. A Seigneur de Toute Bonté, Tu nous as rachetés, nous les
fils prodigues, de la méprisable humiliation et de la faim et nous a faits fils du Royaume.
A Toi soient la Gloire et la reconnaissance à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch, Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid
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