samedi 28 janvier 2012

Vie de Saint Antoine et autres Vies de Saints.

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17 – 30 janvier 2012
Cycle mobile (Pascalion): Lundi de la Trente-Quatrième Semaine
Lecture de l’Epître
Eph I : 22-II : 3
1.22 Il a tout mis sous ses pieds, et il l'a donné pour chef suprême à l'Église, 1.23 qui est son
corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous.
2.1 Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, 2.2 dans lesquels vous marchiez
autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit
maintenant dans les fils de la rébellion. 2.3 Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et
nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la
chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres...
Lecture de l’Evangile
Luc III : 19-22
3.19 Mais Hérode le tétrarque, étant repris par Jean au sujet d'Hérodias, femme de son frère, et
pour toutes les mauvaises actions qu'il avait commises, 3.20 ajouta encore à toutes les autres
celle d'enfermer Jean dans la prison.
3.21 Tout le peuple se faisant baptiser, Jésus fut aussi baptisé; et, pendant qu'il priait, le ciel
s'ouvrit, 3.22 et le Saint Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une
colombe. Et une voix fit entendre du ciel ces paroles: Tu es mon Fils bien-aimé; en toi j'ai mis
toute mon affection.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT ARCHEVEQUE SULPICE II LE PIEUX OU LE DEBONNAIRE DE BOURGES
(+644)
Evêque de Bourges (647), Sulpice fut l'un des grands Evêques de Gaule. Il donna son nom à
la célèbre Abbaye de Saint Sulpice, anciennement Monastère de Notre-Dame-de-la-Nef où il
fut inhumé –aujourd'hui maison des Petites-Soeurs-des-Pauvres à Bourges. Plus de trois centcinquante
paroisses en France, en Belgique et en Suisse l'honorent comme leur Saint
Protecteur.
Dans les seules limites du Berry, bien qu'aucune commune ne porte son nom, on peut relever
vingt-deux paroisses ou chapelles dédiés à Saint Sulpice : Allogny, Ardenais, Azy, Bannegon,
Mornay-Berry, La Chapelle Montlinard, Balzème, Bazeiges, Bretagne, Buxeuil, La Châtre
l'Anglin, Guilly, Hervaux, Jeu-Maloche, Lingé, Mérigny, Niherne, Onzay, Orville, Roussines
et Sauzelles.
Dès le quinzième siècle, la paroisse de Vatan où la tradition place le berceau de Saint Sulpice,
avait chapelle et vicaire en son honneur. Une petite chapelle dans la forêt de Lancôme
(dépendant de Vendoeuvres) était encore voilà quelques années un lieu de pèlerinage où l'on
honorait Saint Sulpice le 27 août. Cette date rappelle celle de la translation opérée par les
papistes de ses Saintes Reliques qui eut lieu le 27 août 1518 de Bourges à Paris, en l'église
Saint-Sulpice, dépendant alors de l'Abbaye de Saint Germain des Prés. M. Olivier, prêtre
papiste de cette paroisse de 1642 à 1657, donna le nom de Saint Sulpice à la compagnie des
prêtres qu'il institua pour la formation du clergé papiste. Les "Sulpiciens" s'établirent à
Bourges en 1679 et depuis lors, à part les interruptions de la révolution et la séparation, ils
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n'ont cessé, en des résidences diverses, de former le clergé papiste berrichon.
Au Moyen-âge, l'opinion fait naître Saint Sulpice à Vatan; sa famille était de tout premier
rang. Il fut élevé au palais royal. Pieux dès l'enfance, il étudiait l'écriture, en nourrissait ses
desseins de continence et d'abstinence en même temps qu'une flamme d'apostolat. Il avait le
don précoce de persuasion : des hommes d'âge aussi bien que des jeunes gens se
convertissaient à sa voix. Il soulageait les pauvres et les prisonniers. On disait qu'il chassait
les démons et guérissait les malades. Il se revêtait d'un habit de pénitent pour aller prier en
secret la nuit dans une église abandonnée et à moitié détruite par les guerres; à l'aube il
reprenait son vêtement ordinaire et ses armes. Il aimait restaurer les églises ainsi ruinées
comme il y en avait alors beaucoup et à édifier des basiliques d'un travail nouveau.
C'est pendant son ministère à Bourges que le successeur de Thierry Clotaire II le réclame pour
le poste d'Abbé des camps (in castris abbatis), c'est à dire d'aumônier du palais. Il souscrit aux
actes du Concile de Clichy le 27 septembre 626 (ou 627). Il consacre son ami Didier le 8 avril
630 à Cahors. Il prit à tâche la conversion des hérétiques et des Juifs. Ainsi ses conquêtes
spirituelles furent immenses.
Il ne couchait pas dans un lit mais sur des nattes et des tapis grossiers. Il faisait répandre des
cendres dans sa cellule pour s'y prosterner en prière la nuit. Il avait une prédilection pour les
jeûnes qu'il prolongeait plusieurs jours. Pendant longtemps il ne posséda ni n'employa de
vaisselle d'argent; il ne se servait que de poteries, d'objets de bois ou de marbre. Il était
toujours affable et hospitalier. Sa charité s'étendait facilement aux méchants. Il prit comme
coadjuteur Vulfolède qui deviendra son successeur et qui est connu sous le nom actuel de
Saint Florent pour pouvoir se consacrer lui-même aux pauvres. Il s'endormit le 17 janvier 644
selon la Gallia Christiana.
ou
Saint Sulpice le Débonnaire vivait sous le règne de Clotaire II où il fut nourri en sa jeunesse.
Il le nomma Abbé de Notre-Dame-de-Nef qu'il avait nouvellement fondé. Il fut élu
Archevêque en l'an 625 et assista au Concile de Reims la même année. Il était Archidiacre de
Bourges lors de son élection. Il consacra Saint Didier Evêque de Cahors à la prière du Roi en
635. Il quitta volontairement la dignité archiépiscopale et fit subroger à sa place Vulfolade
(futur Saint Florent) l'an 642. Il rendit son âme au Seigneur le 16 janvier 644 et son corps fut
inhumé en l'église Notre-Dame-de-Nef à laquelle il donna son nom. Il eut pour amis Saint
Didier de Cahors, Saint Ouen de Rouen et Saint Éloy de Noyon.
SAINT ABBE NENNIUS (OU NENNIE, NENNIDHIUS) (+6°.S.)
Tout ce qu'on sait encore de lui, c'est qu'il était Irlandais, devint disciple de Saint Finnian de
Clonard, à Clonard dans le Meath et qu'il fut des douze Apôtres de l'Irlande. On rapporte que
dès sa jeunesse, Nennius fut un Chrétien voué à Dieu d'un coeur sans partage et qu'il reçut sa
première formation sous le Saint Evêque Fiace du Leinster. La tradition rapporte qu'il quitta
Clonard pour devenir Ermite sur l'Île d'Inismuighesamb sur le Lac Erne, Ulster où beaucoup
vinrent solliciter sa guidance spirituelle et il y fonda un monastère.
SAINT EVEQUE SABIN (OU SAVIN) DE PLAISANCE EN ITALIE, THAUMATURGE
(+4°.S.)
Sa parole fit rentrer dans son lit le fleuve du Pô qui ravageait son diocèse. Fin du quatrième
siècle.
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SAINTE MILWIDE (OU MILDGITHE), VIERGE, EN ANGLETERRE (+676)
Fille du roi Merwaldus de Mercie, arrière-petite-fille de Saint Ethelbert, le premier Roi
chrétien de Kent, alliée encore à d'autres Princes et personnages illustres, elle embrassa la vie
monastique dans un monastère de Canterbury où elle s'endormit vers l'an 676.
SAINT PERE THEOPHORE ANTOINE LE GRAND, MOINE EN EGYPTE, PERE DE
TOUS LES MOINES (+356)
Saint Antoine, la première fleur du Désert, naquit vers l'an 250 dans le petit village de Coma,
en Haute-Egypte. Ses parents, nobles et riches chrétiens, l'élevèrent dans la Foi et la Crainte
de Dieu. Ils se chargèrent eux-mêmes de l'éducation du jeune garçon car Antoine ne souhaitait
pas se mêler aux jeux turbulents des autres enfants et n'éprouvait que mépris pour les sciences
profanes. Il ne sortait de la maison que pour se rendre à l'église où il suivait avec attention la
lecture des Livres Saints et le récit des exploits des Saints.
Vers l'âge de vingt ans, l'Endormissement de ses parents le laissa à la tête du patrimoine
familial et seul responsable de l'éducation de sa jeune soeur. Un jour comme il se rendait à
l'église en méditant sur la vie paisible et dégagée de tout souci des Apôtres et des premiers
Chrétiens, il entendit la lecture de ces paroles de l'Evangile : "Si tu veux être parfait, vends
tout ce que tu as, donne-le aux pauvres puis viens et suis-moi" (Mat. 19:21). Convaincu
qu'elles n'avaient été dites que pour lui, il alla partager sans retard toutes les terres qu'il
possédait entre ses voisins, vendit ses meubles et en distribua le prix aux pauvres, ne gardant
que le nécessaire pour établir sa soeur. Une autre fois, après avoir entendu lire les paroles :
"Ne soyez pas en souci du lendemain" (Mat. 6:34), il décida de renoncer définitivement au
monde, distribua le reste de ses biens, confia sa soeur à quelque personne vertueuse et quitta
sa maison pour embrasser la vie ascétique.
Or, en ce temps-là, il n'existait pas encore de monastères constitués. On ne trouvait que
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quelques hommes vivant en Ermites non loin de leur village dans le jeûne et la prière. Un de
ces Anciens demeurait non loin de là. Antoine se proposa donc de l'imiter. Il s'installa lui
aussi dans un lieu isolé où l'esprit libre de toute préoccupation et de tout souvenir de sa vie
passée, il travaillait de ses mains, distribuait ses surplus aux pauvres, méditait les Livres
Saints et s'efforçait de garder imperturbable la prière en son coeur. Semblable à une abeille
industrieuse, chaque fois qu'il entendait louer la vertu de quelque solitaire, il se rendait auprès
de lui, observait l'humilité des uns, la mortification, l'assiduité à la prière ou à la méditation
des autres et une fois rentré dans sa cellule, il s'efforçait de rassembler en lui-même toutes ces
vertus.
Le démon, envieux de toutes les bonnes actions des hommes, ne pouvant souffrir de voir une
telle ardeur en un si jeune homme, décida de partir en guerre contre lui. Il lui suggéra d'abord
le souvenir des biens qu’il avait quittés, de sa soeur qu'il avait abandonnée et de tous les
plaisirs de sa vie passée. Puis il lui représenta de manière épouvantable les difficultés de la vie
ascétique, la faiblesse de son corps, le long combat qu’il aurait à soutenir pendant des années
et tout un nuage épais de pensées diverses. Comme Antoine résistait à ces assauts par la
fermeté de sa Foi, la patience et la prière continuelle, le malin passa à l’attaque sur un autre
front. Il lui présenta à l'esprit des pensées d'impureté et excita ses sens juvéniles par quantité
de suggestions obscènes. Et voyant qu'il tenait bon, il prit de nuit l'apparence d'une femme qui
l'invitait au péché par des gestes effrontés.
Mais le Vaillant Soldat du Christ repoussa satan par le souvenir des peines de l'enfer. Le
démon excédé lui apparut alors sous l'aspect d'un enfant hideux et sombre et se présentant
comme l'esprit de la fornication, il reconnut avoir été vaincu par lui. Devant cette apparition
aussi ridicule, Antoine le repoussa avec dédain, en chantant : "Le Seigneur est mon secours et
je mépriserai tous mes ennemis" (Ps 117:7). Il était convaincu que ce n'était pas lui-même qui
avait remporté cette première victoire mais la Grâce de Dieu qui était en lui (cf. I Cor. 15:10).
C'est pourquoi, sagement averti par les Saintes Ecritures des diverses machinations des
démons, il ne se laissait pas endormir dans une trompeuse sécurité mais toujours sur ses
gardes, il travaillait avec encore plus de soin à réduire son corps en servitude, de peur que,
victorieux dans un combat, il ne se trouvât vaincu dans un autre. Ayant désormais affermi sa
résolution par une Sainte habitude, il n'éprouvait plus de peine à passer souvent la nuit entière
en prière, il ne mangeait qu'un peu de pain et de sel, de deux jours en deux jours et se refusait
toute consolation humaine. Oubliant le temps déjà passé dans ce genre de vie et sans cesse
tendu plus avant (cf. Philippiens 3:14), il considérait chaque jour comme le début de son
Ascèse et faisait sienne les paroles du Prophète Elie : "Le Seigneur est vivant et il faut que je
paraisse aujourd'hui en sa présence" (III Rois 18:5).
C'est ainsi qu’il passa à l'offensive et se choisit pour retraite un des anciens sépulcres creusés
par les païens. Ne pouvant souffrir cette provocation, satan vint l'assaillir de nuit avec toute
une troupe de démons. Ils l'accablèrent de tant de coups qu'ils le laissèrent à terre, couvert de
plaies. Quand l'ami chargé de son ravitaillement le découvrit ainsi à demi-mort, il le
transporta en hâte à l'église. Mais aussitôt qu'il eut repris ses sens, Antoine supplia son ami de
le transporter de nouveau dans le sépulcre. Incapable de se tenir debout, il priait allongé et
défiait audacieusement les démons. Ceux-ci pénétrèrent en foule dans le tombeau, en prenant
l'apparence de toutes sortes de bêtes sauvages et de reptiles. Le preux guerrier était assailli de
tous côtés mais il les repoussait en leur criant avec force : "Si vous aviez quelque pouvoir un
de vous suffirait pour m'abattre mais comme le Seigneur vous a enlevé votre force, vous
essayez de m'épouvanter par votre nombre. Le signe de votre faiblesse est bien que vous en
êtes réduits à prendre la forme d'animaux dépourvus de raison. Si vous avez quelque pouvoir
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contre moi, allez, ne tardez pas davantage, attaquez! Si vous ne pouvez rien, inutile alors de
vous agiter ainsi. Le Signe de la Croix et la Foi me sont un rempart inexpugnable!" Les
démons, impuissants, en étaient réduits à grincer des dents de rage. Finalement le Seigneur
Jésus-Christ vint à son secours et mit en fuite ces esprits des ténèbres, en apparaissant du haut
du Ciel entouré d'une Eclatante Lumière. Antoine lui demanda : "Où étais-Tu, Seigneur?
Pourquoi n'as-Tu pas fait cesser plus tôt ce combat?" Le Christ lui répondit : "J'étais là, à tes
côtés. Mais je voulais être spectateur de ton combat. Puisque tu as résisté avec tant de
courage, je serai désormais toujours ton défenseur et je rendrai ton nom célèbre par toute la
terre."
Antoine alors âgé de trente-cinq ans, se trouva animé d'un surcroît de ferveur après ces
combats et décida de s'enfoncer seul dans le Désert. Il parvint sur la rive orientale du Nil,
trouva sur la montagne un vieux château abandonné et après avoir chassé les reptiles qui
l'habitaient, il s'y installa dans la plus complète solitude, en interdisant l'entrée à quiconque. Il
passa ainsi vingt années dans cette retraite où de six mois en six mois, un ami, venait lui jeter
du pain par-dessus la muraille. Nombreux étaient cependant ceux qui, attirés par sa réputation,
venaient jusque-là. Ils restaient au-dehors, en entendant à l'intérieur un grand tumulte et les
voix des démons vociférant contre celui qui était venu habiter leur demeure avec une si
grande témérité. Un jour dans l'excès de leur ferveur, ses admirateurs forcèrent la porte et
virent Antoine leur apparaître éclatant comme au sortir d'un sanctuaire mystique et l'aspect
inchangé après vingt ans, malgré toutes ses macérations.
Il accepta dès lors de recevoir des disciples en nombre sans cesse grandissant. Il fonda deux
monastères : l'un à l'Est du Nil, à Pispir, l'autre sur la rive gauche, non loin d'Arsinoé. Le
coeur apaisé et l'intelligence inébranlablement fixée en Dieu, Saint Antoine avait le pouvoir
de réconcilier les ennemis par sa seule présence, de faire régner autour de lui la charité entre
les hommes et de guérir les malades par sa prière. Inspiré par le Saint Esprit, il instruisait ses
Moines dans la science spirituelle. Il leur recommandait de ne jamais se laisser décourager par
les épreuves ou de se relâcher de leur première ferveur mais au contraire de la faire croître de
jour en jour comme s'ils ne faisaient que commencer, en méditant ces paroles de l'Apôtre : "Je
meurs tous les jours" (I Cor. 15:3). Il disait : "Efforçons-nous de ne rien posséder que ce que
nous emporterons avec nous dans le tombeau: à savoir la charité, la douceur, la justice etc. La
vertu, c'est-à-dire le Royaume des Cieux, n'a besoin que de notre volonté car elle se trouve en
nous-mêmes. Elle ne consiste en rien d'autre qu'à conserver la partie spirituelle de notre âme
dans la pureté et la beauté dans lesquelles elle a été créée."
"En gardant avec vigilance notre coeur contre la souillure des mauvaises pensées, contre
l'excitation des plaisirs et contre l'emportement de la colère, nous pourrons résister aux assauts
des démons qui nous entourent et entreprennent tout pour empêcher les Chrétiens de monter
au Ciel et d'occuper les places d'où ils ont été chassés à cause de leur orgueil et de leur
révolte. C'est seulement au prix d'une Ascèse soutenue et de beaucoup de prière que nous
pourrons recevoir du Saint-Esprit le charisme du discernement des esprits afin de déjouer
leurs ruses. Ils nous attaquent d'abord par les mauvaises pensées puis si nous les avons
repoussés par la Foi, le jeûne et la prière, ils reviennent à l'assaut par des imaginations
diverses dans l'espoir de nous effrayer. Derechef repoussés par la Puissance du Christ, ils
essaient alors de nous tromper en feignant de prédire les événements à venir, chose dont Dieu
seul est capable mais qu'ils parviennent à imiter grâce à l'agilité de leur nature incorporelle.
S'ils nous trouvent encore inébranlables alors leur prince lui-même, satan, apparaît dans tout
son faste, entouré d'une trompeuse lumière, image du feu qui lui est préparé pour l'éternité et
nous suggère visions, révélations, exploits ascétiques et toutes sortes d'embûches afin de nous
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faire tomber dans l'orgueil et l'illusion. Ne vous effrayez pas de toutes ces attaques. Ayant
perdu leur puissance depuis l'Incarnation de Notre Seigneur Jésus-Christ et ne pouvant
demeurer en repos, ils en sont réduits à nous menacer par des paroles, des bruits et de vaines
apparitions. S'ils avaient quelque pouvoir, ils n'auraient pas besoin de déployer une telle
pompe et auraient depuis longtemps arrêté l'accroissement et le progrès des Chrétiens. C'est
Dieu Seul Que nous devons craindre et loin d'avoir de l'appréhension, nous ne devons avoir à
l'égard des démons que du mépris. Car ils ne redoutent rien plus que le jeûne des Moines, leur
humilité, leur patience, leur Amour pour Dieu et pour leurs frères. S'il vous vient quelque
apparition, ne vous laissez pas troubler mais demandez à celui qui se présente : "Qui es-tu et
d'où viens-tu?" Si cette vision est Sainte, elle dissipera aussitôt vos doutes et changera votre
crainte en joie; si elle est du diable, celui-ci prendra immédiatement la fuite en voyant votre
fermeté. Toutes ces épreuves vous sont, en fait, profitables : supprimez la tentation et
personne ne sera sauvé."
Sous l'influence de Saint Antoine, le Désert devint une véritable ville, peuplée de quantités de
Moines qui avaient renoncé au monde pour devenir citoyens de la Cité Céleste. Tous ces
monastères étaient semblables à des temples où des hommes, unis en une douce harmonie par
le but unique qu'ils se proposaient, passaient leur vie à chanter des Psaumes, à méditer les
Saintes Ecritures, à jeûner, à prier dans la joie et l'espérance des biens futurs.
En ce temps-là, Maximin ralluma en Egypte le feu de la persécution et faisait couler à flot le
sang dans la ville d'Alexandrie (311). Antoine, brûlant du désir d'accéder lui aussi à la
perfection du martyre, se rendit à Alexandrie et s'exposa hardiment au danger pour se mettre
au service des Confesseurs, les visiter dans leurs prisons et dans les mines et les exhorter à
soutenir jusqu’au bout le bon combat. Malgré son ardent désir de partager leur sort, Dieu le
garda pour d'autres combats; il ne fut pas arrêté et retourna dans son monastère où il continua
son martyre non-sanglant de la conscience, en redoublant ses austérités.
Quoique restant Reclus, il continuait d'accomplir des Miracles et les visiteurs ne cessaient
d'affluer. C'est pourquoi il décida de se retirer seul dans un Désert plus profond. Il se joignit à
une caravane de Sarrasins et parvint à pied jusqu'au Mont Colzim (aujourd'hui Mont
Saint-Antoine) situé vers la mer Rouge où il s'installa après avoir été confirmé par une
Révélation de Dieu. Comme les bêtes sauvages venaient troubler l'eau de la source qui coulait
là, le Saint les en chassa délicatement au seul son de sa voix. Il cultivait un petit jardin pour sa
subsistance et excepté quelques rares visites de ses disciples, il pouvait s'adonner sans relâche
à la contemplation et au combat contre les démons furieux. Au bout de plusieurs années,
Antoine, déjà vieux, consentit à retourner visiter ses disciples à Pispir. En chemin, il fit jaillir
de l'eau dans le Désert pour abreuver ses compagnons de route accablés par la soif. Grande fut
la joie à l'arrivée de l'Homme de Dieu et tous les Moines trouvèrent dans sa visite l'occasion
de renouveler leur ardeur dans les combats de la vertu. Une grande foule le suivit lorsqu'il
regagna sa montagne : les uns demandaient la guérison des maladies du corps, d'autres
venaient pour recevoir réconfort et instruction de l'âme; le Saint donnait à tous selon leur
besoin comme Dieu Lui-même. Il ne rompait le silence qu'après avoir reçu une Inspiration du
Saint Esprit et il parlait alors en employant les paroles de la Sainte Ecriture comme s'il en était
lui-même l'auteur. Il pouvait dire avec confiance : "Moi je ne crains plus Dieu mais je L'aime.
Car l'Amour parfait chasse la crainte."
C'est pourquoi dans ses enseignements, il insistait surtout sur la charité fraternelle et la
purification du coeur. Il disait encore : "C'est du prochain que dépendent la vie et la mort. En
effet si nous gagnons notre frère, c'est Dieu Que nous gagnons mais si nous sommes pour
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notre frère occasion de péché, c'est contre le Christ que nous péchons." Père plein de
compassion, il savait relâcher en temps opportun l'Ascèse de ses disciples par quelque
divertissement et il leur transmettait la leçon qu'il avait lui-même reçue d'un Ange d'alterner
avec science la prière pure, la psalmodie et le travail manuel afin de lutter contre l'ennui. Il
considérait comme siennes les souffrances de ceux qui venaient le trouver et priait pour
chacun. Quand Dieu accomplissait par lui une guérison, il rendait Grâces et quand Il la lui
refusait, il rendait Grâces aussi et exhortait ces malheureux à rester dans l'espérance.
Un jour, pendant sa prière, Saint Antoine fut ravi en esprit et élevé corporellement dans les
airs par les Anges qui éloignèrent de lui la horde de démons qui voulaient examiner
impudemment sa conduite depuis sa naissance. Son visage dégageait un tel éclat de pureté et
tous les mouvements de son corps révélaient si bien l'état impassible de son âme qu'il
répandait autour de lui comme un orbe de paix, de joie et de douceur. Sans qu'il ait besoin de
se faire connaître, tous ceux qui le voyaient étaient irrésistiblement attirés vers lui. Il pouvait
lire dans leur coeur comme à livre ouvert et tel un habile médecin, il leur donnait toujours le
remède approprié. C'est ainsi que toute l'Egypte le tenait pour son père et son médecin, les
personnes les plus haut placées venaient jusqu'à son lointain Désert pour s'entretenir avec lui
ou seulement pour recevoir sa bénédiction et l'Empereur Constantin le Grand lui-même
échangea avec l'humble Moine une correspondance.
Détaché de tous ces honneurs et l'intelligence sans cesse tournée vers la Présence de Dieu en
lui, Antoine avait été pourtant instruit par Dieu comme par surcroît, de toute la science
nécessaire à confondre la sagesse de ce monde. Des philosophes païens, enflés d'orgueil par
leur prétendue science, vinrent avec mépris rendre visite à cet illettré dont toute l'Egypte
parlait. En peu de mots l'Homme-de-Dieu confondit leur assurance. Il leur montra comment la
sagesse de ce monde a été rendue folle par la folie de la Croix leur démontra l'insanité de leurs
mythes qui abaissent Dieu à la ressemblance d'animaux ou d'objets fabriqués alors que la
Doctrine du Christ élève l'homme à la communion avec la Nature Divine et leur fit
reconnaître que ce que les Chrétiens connaissent par la Foi et la puissance de l'expérience
vécue, eux essayent vainement de l'atteindre par les discours et les raisonnements. Il scella
enfin sa victoire en délivrant des possédés par la Puissance du Christ et congédia ses visiteurs
tout penauds.
Saint Antoine avait un grand respect pour les Clercs et les responsables de l'Eglise. Il était
certes étranger à toute affaire ecclésiastique mais il n'en soutenait pas moins vigoureusement
la Foi orthodoxe, gravement en péril en ces temps de troubles. Comme les ariens d'Alexandrie
avaient répandu la rumeur selon laquelle l'illustre ermite partageait leur doctrine insensée, le
Saint n'hésita pas à sortir de sa retraite et à se rendre dans la bruyante capitale pour proclamer
clairement, devant toute la population accourue pour parvenir le voir, sa Foi en la Divinité du
Fils et Verbe de Dieu, son adhésion inébranlable à la doctrine du Concile de Nicée et pour
affirmer son soutien de Saint Athanase.
Quand il parvint à l'âge de cent cinq ans, il partit selon sa coutume rendre visite aux Moines
installés dans la montagne plus avancée et leur annonça avec joie que Dieu allait bientôt le
rappeler vers sa véritable patrie. Il les exhorta à persévérer tous les jours dans les travaux de
l'Ascèse comme si la mort, était toute proche, à imiter l'exemple des Saints et à préserver avec
soin la Tradition des Pères inspirés de Dieu en évitant toute relation avec les hérétiques puis il
se retira dans le Désert profond, servi par deux disciples : Macaire et Amathe. Au moment de
rendre son âme au Seigneur, il leur recommanda de ne pas transporter son corps en Egypte, de
peur qu'il ne fût embaumé, conformément aux coutumes païennes encore en vigueur et leur
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ordonna de l'ensevelir dans un endroit inconnu de tous. Il légua une partie de ses vêtements
aux deux grands Confesseurs de l'Orthodoxie : Saint Athanase et Saint Sérapion de Thmuis et
sa tunique de poils à ses deux plus proches disciples pour que ceux-ci, en portant ces
vêtements, soient couverts de sa protection invisible. Puis il étendit les pieds et le visage
comblé de joie comme si des amis venaient à sa rencontre, il remit paisiblement son âme à
Dieu. C'était le 17 janvier 356. La réputation du Père des Moines s'étendit aux extrémités de
toute la terre et depuis des siècles, sa biographie, écrite avec Amour par Saint Athanase
d'Alexandrie, offre aux âmes éprises de Dieu un parfait modèle de la voie à suivre pour
parvenir à la perfection de la vie chrétienne.
Le corps de Saint Antoine fut découvert à la suite d'une Révélation en 561 et translaté à
Alexandrie. Vers 635, sous la menace de l'invasion arabe, il fut transporté à Constantinople et
selon le témoignage de la tradition occidentale, un seigneur du Dauphiné apporta une partie de
ses Précieuses Reliques en France (Saint-Antoine en Dauphiné) vers 1050 où elles devinrent
l'objet d'un célèbre pèlerinage.
ou
Antoine vient de ana (au-dessus) et de ateneus, celui qui tient les choses d'En-Haut et méprise
celles de la terre. Il méprisa d'ailleurs le monde qui est immonde, inquiet, transitoire, trompeur
et amer. Voici ce que Saint Augustin en dit : "O monde impur, pourquoi tant de bruit?
Pourquoi t'attaches-tu à nous perdre? Tu veux nous retenir et tu fuis. Que ferais-tu si tu n'étais
pas passager? Qui ne tromperais-tu pas si tu étais doux? Tu es amer et tu présentes des
aliments agréables seulement à l’extérieur." Saint Athanase a écrit sa vie.
Antoine avait vingt ans quand il entendit lire dans l’Eglise : "Si tu veux être parfait, va vendre
tout ce que tu as et le donne aux pauvres." Alors il vendit tous ses biens, les distribua aux
pauvres et mena la vie érémitique. Il eut à supporter de la part des démons d'innombrables
tourments. Une fois qu'aidé de la Foi il avait surmonté l’esprit de fornication, le diable ainsi
écrasé lui, apparut sous la figure d'un enfant noir et s'avoua vaincu par lui car il avait obtenu
aussi par ses prières de voir le démon de la fornication qui séduisait les jeunes gens et l’ayant
vu sous la forme que nous venons de mentionner, il dit : "Tu m’as apparu sous un aspect bien
vil et je ne te craindrai plus désormais." Une autre fois qu'il était caché dans un tombeau, une
multitude de démons le battit avec une telle violence que celui qui lui apportait à manger le
transporta comme un mort sur ses épaules : tous ceux qui s'étaient rassemblés pleuraient son
Départ mais Antoine reprit vie aussitôt en présence des assistants désolés et se fit reporter
dans le même tombeau par son serviteur. Comme il était étendu par terre à cause de la douleur
de ses blessures, il provoquait encore par force d'esprit les démons à de nouvelles luttes. Alors
ceux-ci lui apparurent sous différentes formes de bêtes féroces et le déchirèrent à coups de
dents, de cornes et de griffes. Mais tout à coup apparut une Clarté Admirable qui mit en fuite
les démons et Antoine fut incontinent guéri. Ayant reconnu que Notre Seigneur Jésus-Christ
était là, il dit: "Où étais-tu, Seigneur? Où étais-tu? Que n'étais-tu ici dès le commencement
pour me prêter secours et me guérir de mes blessures!" Notre Seigneur lui répondit :
"Antoine, J'étais ici mais je restais te regarder combattre; or maintenant que tu as lutté avec
vigueur, je rendrai ton nom célèbre dans tout l’univers." Sa ferveur était si grande qu'au
moment où l’empereur Maximien faisait massacrer les Chrétiens, il suivait lui-même les
Martyrs afin de mériter d'être martyrisé avec eux et se désolait véhémentement de ne recevoir
pas cette faveur.
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En voyageant dans un autre Désert, il trouva un plat d'argent et se mit à dire à part lui :
"Comment ce plat ici où il n'y a pas trace d'homme? Si un voyageur l’avait laissé tomber, il
n'eût pu ne pas s'en apercevoir à cause de sa grandeur. Ceci, diable, c'est un artifice de ta part
mais tu ne pourras jamais changer ma volonté." Et en disant cela, le plat s'évanouit comme de
la fumée. Peu de temps après, il trouva une grande masse d'or pur mais le Saint s'enfuit
comme devant du feu. Il arriva ainsi à une montagne où il passa vingt ans pendant lesquels il
se rendit illustre par d'innombrables Miracles. Une fois qu'il était ravi en esprit, il vit le monde
entier rempli de filets enlacés les uns dans les autres et il s'écria : "Oh! Qui pourra s'en
dégager? " Et il entendit une voix disant : "L'humilité." Une fois, les Anges l’élevaient en
l’air; viennent les démons qui l’empêchent de passer en lui opposant les péchés qu'il avait
commis depuis sa naissance. Les Anges leur dirent : "Vous ne devez pas raconter des fautes
qui ont été effacées par la Miséricorde de Notre Seigneur Jésus-Christ mais si vous en savez
d'autres qu'il ait commises depuis qu'il s'est fait Moine, produisez-les." Et comme ils n'en
pouvaient produire, Antoine est élevé librement en l’air par les Anges et déposé libre.
Voici ce que raconte Saint Antoine lui-même : "J'ai vu un jour un diable d'une stature
extraordinaire qui osa se dire la Force et la Providence de Dieu et m’adressa ces paroles :
"Que veux-tu que je te donne, Antoine?" Mais moi, je lui jetai une masse de crachats à la
figure; je me précipitai sur lui au Nom de Notre Seigneur Jésus-Christ et aussitôt il disparut."
Le diable lui apparut une fois comme un géant énorme dont la tête semblait toucher le Ciel.
Antoine lui ayant demandé qui il était et ayant reçu réponse qu'il était satan, celui-ci dit
ensuite : "Pourquoi les Moines m’attaquent-ils ainsi et pourquoi les Chrétiens me maudissentils?"
Antoine lui répondit : "Ils ont raison puisque tu les importunes souvent par tes
embûches." Et le diable reprit : "Je ne les importune pas du tout; ce sont eux-mêmes qui se
brouillent les uns les autres car je suis réduit à néant puisque Notre Seigneur Jésus-Christ
règne à présent partout." Un archer vit un jour Saint Antoine qui prenait quelque délassement
avec les frères et cela lui déplut. Alors Antoine lui dit : "Mets une flèche sur ton arc et tire." Il
le fit et comme il était prié de le faire une seconde et une troisième fois, l’archer dit : "Je
pourrai bien tirer tant de fois que je m’exposerai au chagrin de briser mon arc." Antoine
reprit : "Il en est de même dans le Service de Dieu; si nous voulions y persister outre mesure,
nous serions brisés vite : il convient donc de se délasser quelquefois." Ce qu'ayant entendu cet
homme, il se retira édifié.
Quelqu'un demanda à Antoine : "Que dois-je observer pour plaire à Dieu?" Antoine répondit :
"Quelque part que tu ailles, aies toujours Dieu devant les yeux : dans tes actions, appuies-tu
du témoignage des Saintes Écritures : en quelque lieu que tu te fixes, ne le quitte pas trop
vite : observe ces trois points et tu seras sauvé." Un Abba demanda à Antoine : "Que feraije?"
Antoine lui dit : "N'aies pas confiance en ta propre justice; contiens ton ventre et ta
langue et n'aies pas à te repentir d'une chose passée." Puis il ajouta : "De même que les
poissons meurent pour rester quelque temps sur la terre, de même les Moines qui restent hors
de leur cellule et qui séjournent avec les gens du monde perdent bientôt la résolution qu'ils ont
prise de vivre dans la retraite." Saint Antoine dit encore : "Celui qui une fois entré en solitude
y reste, est délivré de trois ennemis : l’ouïe, le parler et la vue : il ne lui en reste plus qu'un à
combattre : c'est son coeur."
Quelques frères vinrent avec un Vieillard visiter Abba Antoine; et celui-ci dit aux frères : "
Vous avez un bon compagnon dans ce Vieillard." Puis il dit au Vieillard : "Père, tu as trouvé
de bons frères avec toi!" "Ils sont bons, il est vrai," dit celui-ci "mais leur maison est sans
porte car qui veut entre dans l’étable et délie l’âne." Il parlait ainsi car ce qu'ils avaient au
fond du coeur était aussitôt sur leurs lèvres. Abba Antoine dit qu'il y a trois mouvements
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corporels : l’un qui vient de nature, l’autre de plénitude de nourriture et le troisième du
démon. Il y avait un frère qui n'avait renoncé au siècle qu'en partie car il s'était réservé
quelque bien. Antoine lui dit : "Va acheter de la viande." Il y alla et comme il rapportait sa
viande, les chiens se jetaient sur lui et le mordaient. Alors Antoine dit : "Ceux qui renoncent
au siècle et qui veulent avoir de l’argent sont ainsi attaqués et déchirés par les démons."
Dans son Désert, Antoine se trouva accablé d'ennui : "Seigneur," disait-il, "je veux être sauvé
et mes pensées m’en empêchent." Après quoi il se leva, sortit et vit quelqu'un qui s'asseyait et
travaillait puis qui se levait et priait. Or, c'était un Ange du Seigneur qui lui dit : "Fais de
même et tu seras sauvé." Un jour les frères interrogèrent Antoine sur l’état des âmes; la nuit
suivante, une voix l’appela et lui dit : "Lève-toi, sors et regarde." Et voilà qu'il vit un homme
très grand, affreux qui touchait par sa tête aux nuages : il étendait les mains pour empêcher
quelques hommes qui avaient des ailes de voler vers le Ciel; il n'en pouvait retenir d'autres qui
volaient sans difficulté et le Saint entendait des Cantiques de joie mêlés à des cris de douleur :
il comprit que c'était l’ascension des âmes dont quelques-unes étaient empêchées par le diable
qui les retenait dans ses filets et qui gémissait de ne pouvoir entraver les Saints dans leur vol.
Un jour, Antoine travaillait avec les frères, il leva les yeux au Ciel et eut une affligeante
vision : il se prosterna et pria Dieu de détourner le crime qui se devait commettre; alors les
frères l’interrogeant sur cela, il dit avec larmes et sanglots qu'un crime inouï menaçait le
monde. "J'ai vu," dit-il, "l’Autel du Seigneur entouré d'une multitude de chevaux qui brisaient
tout à coups de pied : la Vraie Foi sera renversée par un tourbillon affreux et les hommes,
semblables à des chevaux, saccageront les Choses Saintes." Puis une voix se fit entendre : "Ils
auront Mon autel en abomination." Or, deux arts après, les ariens firent irruption dans l’Église
dont ils scindèrent l’unité, souillèrent les baptistères et les églises et immolèrent comme des
brebis les Chrétiens sur les Autels.
Un grand d'Égypte, de la secte d'Arius et appelé Ballachius, ravageait l’Église de Dieu,
fouettait les Vierges et les Moines tout nus en public. Antoine lui écrivit en ces termes : "Je
vois venir sur toi la Colère de Dieu : cesse à l’instant de persécuter les Chrétiens de peur que
la Vengeance Divine ne te saisisse; Elle te menace d'une mort prochaine." Le malheureux lut
la lettre, s'en moqua et la jeta par terre en vomissant des imprécations; après avoir fait battre
rudement les porteurs, il répondit à Antoine : "De même que tu as grand soin des Moines,
nous te soumettrons, nous aussi, à une discipline rigoureuse." Et cinq jours après, il montait
un cheval très doux qui par ses morsures le jeta à terre, lui rongea et lui déchira les jambes; il
mourut le troisième jour. Quelques frères demandèrent une parole de Salut à Antoine et il leur
répondit : "Vous avez entendu la Parole du Seigneur : "si quelqu'un vous frappe sur une joue,
présentez-lui l’autre." "Nous ne pouvons," dirent-ils, "exécuter cela." "Au moins," reprit
Antoine, "supportez avec patience quand on vous frappera d'un côté." "Nous ne le saurions
encore," répondirent-ils. Antoine dit : "Au moins, laissez-vous plutôt frapper que de frapper
vous-mêmes." "Nous ne pouvons pas davantage." Alors Antoine dit à son disciple : "Prépare
des friandises à ces frères parce qu'ils sont bien délicats : la prière seule t'est nécessaire." On
lit ces détails dans les Vies des Pères. Enfin, Antoine, parvenu à l’âge de cent cinq ans,
embrassa ses frères et s'endormit en paix sous Constantin qui régna vers l’An du Seigneur
340.
Tropaire de Saint Antoine le Grand, ton 4
Ô Père Antoine,
Par ton zèle tu égalas Elie,
Tu imitas la vie de Saint Jean le Précurseur,
Tu fondas une ville dans le Désert,
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Tu établis l'Eglise sur les fermes fondations de tes prières.
Prie le Christ Notre Dieu afin qu'Il sauve nos âmes!
Kondakion de Saint Antoine le Grand, ton 2
Tu rejetas les douceurs de ce monde,
Accomplissant ta vie dans la bonté,
Imitant le Précurseur en Justice,
Avec lui nous t'honorons
Ô Antoine, Père des Pères!
SAINT ANTHONY (OU ANTOINE) LE ROMAIN L’HIGOUMÈNE ET THAUMATURGE
DE NOVGOROD (+1147) 17 janvier – 5 juillet - 3 août
Le Moine Anthony le Romain est né à Rome en l'année 1067 de parents riches et gardant la
Confession orthodoxe de la Foi. C’est par eux qu’il a été élevé dans la piété. Comme orphelin
ayant perdu ses parents à l'âge dix-sept ans, il entreprit l'étude des Pères dans la langue
grecque. Par la suite, il distribua une partie de son héritage aux pauvres. Il enferma l’autre
partie dans un tonneau en bois et la jeta à la mer. Il prononça alors ses voeux monastiques dans
le Désert d’une skète [= ermitage; autre nom : "skite"] où il vécut vingt ans. Une campagne de
persécutions des Latins contre les Orthodoxes contraignit les frères Moines à se séparer. Le
Moine Anthony a alors erré dans les environs, allant d'un endroit à l'autre, jusqu'à ce qu'il
parvienne à l’endroit d’un grand rocher sur la côte esseulée du littoral où il vécut pendant
toute une année dans le jeûne et la prière. Une terrible tempête se produisit le 5 septembre
1105 qui projeta au loin la pierre sur laquelle le Moine Anthony se trouvait qui le jeta luimême
dans la mer. A la Fête de la Nativité de la Très Sainte Mère de Dieu, le rocher s’arrêta à
trois verstes de Novgorod sur les berges du fleuve Volkhov près du village de Volkhovsk. Cet
événement est attesté dans les Chroniques de Novgorod. À cet endroit, le Moine Anthony
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avec la bénédiction de Saint Nikita l'Hermite (+ 1109, commémoration le 14 mai), fonda un
monastère en l'honneur de la Nativité de la Très Sainte Mère de Dieu. Une des années plus
tard, des pêcheurs parvinrent à attraper dans leur filet le tonneau contenant l’héritage du
Moine Anthony. Après avoir été capable de déclarer ce qui y était contenu, le Moine put
récupérer son bien et il acheta les terres nécessaires au monastère. L'ascétisme spirituel y était
combiné avec un travail physique intense.
Le Moine Anthony a été très
soucieux que les revenus du
monastère devaient être dévolus
aux nécessiteux, aux veuves et aux
orphelins. En l'an 1117, le Moine
s’attela à la construction en pierre
du monastère. Jusqu’à ce jour, on
peut y voir, préservée, la
cathédrale de la Nativité de la Très
Sainte Mère de Dieu, construite
pendant la vie du Moine entre
1117 et 1119 par l'architecte
renommé Pierre de Novgorod avec
des fresques murales datant de
1125. En 1131, le Moine Anthony
est fait Higoumène du Monastère
par Saint Niphont de Novgorod. Il
rendit son âme au Seigneur le 3
août 1147 et fut enseveli par Saint
Niphont.
Le Saint Moine Anthony fut
glorifié en 1597. Sa mémoire est
également notée (en l’honneur de
l’Invention de ses Précieuses
Reliques) au premier vendredi qui suit la Saints Pierre et Paul et le 17 janvier, donc le même
le jour de la commémoration de Saint Antoine le Grand.
La première vie du Saint Moine a été rédigée quelque temps après son Endormissement par
son élève et successeur comme Higoumène, le Hiéromoine Andrei. Un recueil de sa vie fut
écrit en 1698 par un novice du Monastère Antoniev, le Moine Niphont. On y trouve une
relation de l’Invention de ses Précieuses Reliques et traité digne d’éloge.
SAINT ANTOINE DE KRASNY KHOLM (+ 1481)
Saint Antoine de Krasny Kholm fut d'abord un habitant du Désert à proximité du Lac Blanc.
Le Hiéromoine arriva dans la région de Tver et s'installa près de "Krasny kholm," c'est-à-dire
"Belle petite colline" sur les bancs de la rivière Mologa, y bâtissant une chapelle et une
cellule. Après avoir découvert une Icône de Saint Nicolas, une église en pierre fut bâtie et un
monastère dirigé par le Saint qui enseigna aux frères tant par les paroles que par l'exemple,
tout au long de sa vie. Saint Antoine s'endormit en 1481.
SAINT MOINE ANTONY DE CHERNOEZERSK (+16°.S.)
Le Moine Antony de Chernoezersk fonda le Monastère de la Mère de Dieu au Lac Blanc
(Chernoezero) dans les possessions de Novgorod non loin de la ville de Chernopovets. Le
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monastère était situé sur une île de la campagne de Schirsk. Il fut victime à deux reprises
d'une destruction complète : en 1581 par les Lithuaniens et en 1682 par les Suédois. En
1764, le monastère fut fermé.
SAINT NÉO-MARTYR GEORGES D'IOANNINA (+1838)
Georges était Albanais. Il naquit dans le village de Churkli, Albanie dans une famille de
fermiers terriblement appauvris. Les Turcs usèrent de la force pour tenter de persuader
Georges d'apostasier en faveur de l'islam mais il demeura ferme dans la Foi chrétienne. Il fut
dès lors pendu à Ioannina le 17 janvier 1838. De nos jours encore, Georges est un grand
Thaumaturge et accomplit des guérisons.
SAINT ERMITE ACHILLE LE CONFESSEUR, D'EGYPTE (+5°.S.)
Saint Achille mena la vie d'Ermite en Egypte et s'endormit durant le cinquième siècle.
Il était ami de Saint Amoes de Scété.
SAINTE MARTYRE YOLAINE, VIERGE (+4°.S.)
Sainte Yolaine vécut au quatrième siècle. Vierge romaine, elle était une des compagnes de
Sainte Benoite, martyrisée à Origny, appelé depuis Origny-Sainte-Benoîte. Sainte Yolaine
s'était retirée dans les bois qui couvraient alors le pays pour travailler à la conversion des
peuples habitant les alentours. Dénoncée au gouverneur romain de la province, elle fut mise à
mort mais les fidèles ayant élevé un oratoire sur son tombeau, les pèlerins s'y rendirent de
toutes parts et des Miracles éclatants répondant à la ferveur de leurs prières, ils se bâtirent,
autour de cet oratoire, au milieu de ces bois, de petites huttes et se fixèrent là comme dans un
lieu béni du Ciel.
Le village qui résulta de cette agglomération de pèlerins prit naturellement le nom de Pleine-
Selve, "Plena-Sylva." Avant la révolution athée en France, on voyait encore dans le bois, près
du château aujourd'hui détruit, l'Ermitage et la chapelle élevés en l'honneur de Sainte Yolaine.
Il existe encore actuellement dans le bois dit du "château" une petite chapelle que les
connaisseurs font remonter à trois ou quatre ans, ce qui supposerait qu'elle aurait échappé au
vandalisme révolutionnaire. Cette chapelle recouvre une fontaine à l'eau de laquelle la Foi
populaire attribue la vertu de fortifier les enfants de faible constitution. Aussi, le concours des
pèlerins ne ralentit-il pas, malgré le dépérissement de la religion dans les coeurs. Pendant
toute l'année, des mères au coeur Pieux et croyant viennent de loin demander à Sainte Yolaine
la guérison de leurs enfants maladifs. Les Vieillards du village, sous l'ombre des grands
arbres, vont la supplier de bénir leurs derniers jours et de leur obtenir une fin tranquille dans
le Seigneur. Mais c'est le lundi de la Pentecôte, jour consacré au pèlerinage que la foule des
étrangers est immense.
SAINT HIERODIACRE MACAIRE KALOYERAS DE PATMOS (+1737)
He was born to a prosperous family on the island of Patmos. As soon as he was old enough to
leave home, he attended the Patriarchal School in Constantinople, where he distinguished
himself. He became a monk, then a deacon, but always refused to be ordained to the
priesthood, though the Metropolitan of Nikomedia wished Makarios to be his successor.
Instead, he returned to Patmos in 1713 and entered the Monastery of St John the Theologian,
where he remained until his death.
Though he lived in great asceticism and constant prayer, Saint Makarios was moved by a
concern for the salvation and education of the Orthodox people, who often lived in great
ignorance, even of their own faith, under Ottoman rule. He established a school in a building
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adjacent to the monastery, and offered courses free of charge to any who could come.
Modeling the curriculum on that of the Patriarchal School, he served more as a spiritual father
than a worldly professor. The school grew steadily, partly due to generous contributions from
a few wealthy Greek families and trade guilds in Constantinople. But students, many of them
very poor, still had to pay for their own needs, and Saint Makarios used his own funds to aid
the poorest of them. In addition, he secretly distributed any money that came to him
personally to the poor on Patmos. The school at Patmos became famous throughout the Greek
Church, and its head became a spiritual father not only to his students but througout the Greek
nation. Bishops often asked him to write homilies; about sixty of these were published in
book form as The Trumpet of the Gospel, which is still widely read today by the faithful.
Having greatly edified thousands while labouring tirelessly for the salvation of his soul, Saint
Makarios reposed in peace in 1737.
SAINT EMPEREUR THEODOSE LE GRAND (+395)
The Holy Emperor Theodosius the Great during the period of his reign (379-395) delivered a
decisive blow to paganism: he issued a legal edict, under which any sort of service to the
pagan gods was considered a transgression. The zealous proponent of Orthodoxy issued many
laws in defence of the Church and against heretics. The Second Ecumenical Council (381)
was convened by him.
SAINT PRÊTRE GAMALBERT (OU GAMELBERT) DE MICHELSBERG EN BAVIÈRE
(+800)
Né dans une famille de riches bavarois, il se détacha de cette vie mondaine en faisant tout
d'abord un pèlerinage à Rome. Ordonné Prêtre à son retour, il donna son héritage pour que
soit fondé le Monastère de Metten. Il fut durant plus de cinquante ans l'humble Prêtre de la
paroisse de Michelsberg, son village natal.
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SAINT MOINE ANTHONY DE DYMSK (+1224) 17 janvier – 24 juin (Repos)
Le Moine Antony de Dymsk est né à Novgorod vers 1157. Alors qu'il était à l'église, il
entendit ces Paroles du Christ : "Si quelqu'un veut venir après moi qu'il renonce à lui-même
qu'il se charge de sa Croix et qu'il me suive." (Matthieu 16, 24), le Saint décida de quitter
le monde et d'embrasser la Vocation Angélique sous Saint Varlaam de Khutynsk (com. 6
novembre) à son monastère. Mourant, le Saint Moine Varlaam Monk établit Saint Antony à la
tête du monastère mais Antony fuyant la gloire quitta le monastère pour aller s'installer sur les
rives du lac Dyma dans la banlieue de la ville de Tikhvine. Il y fonda un monastère et mena
une vie ascétique jusqu'à la fin de sa propre vie. Selon la tradition, le Saint Moine
Antony fit un voyage à Constantinople et auprès de Lieux Saints. Saint Antony
s'endormit en le 24 juin 1224. En l'an 1330 ses Précieuses Reliques furent inventées
incorrompues et furent depuis lors glorifiées par de nombreux Miracles.
St Théodose le Grand empereur très chrétien (395)-St Achille Ascète du Désert de Scété en
Egypte (Vème siècle). St Macaire Moine et directeur d'école à Patmos (1737).-St Sabin ou
Savin l'Evêque de Plaisance, thaumaturge qui apaisa les eaux du Pô (fin IVème siècle). -St
Diogène l'Evêque de Grenoble (vers 390). -St Joseph l'Evêque de Freising (764). -St Antoine
le Romain, Moine à Novgorod (1147). (Mémoire principale le 3 août.) -St Antoine, fondateur
du monastère de Dymsk (Novgorod 1273). (Mémoire principale le 24 juin.) -St Antoine le
Nouveau, Ascète et thaumaturge au skite de Berée en Macédoine-St Antoine, fondateur du
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monastère de la Belle-Colline (Krasnyikholm) (Russie 1481). -St Antoine, fondateur du
monastère de la Mère de Dieu sur les rives du Lac-Noir (Tchernoïezirsk) dans la région de
Novgorod (XVIème siècle). -St Georges, palefrenier, martyr par la main des Musulmans à
Ioannina (1838). -St Paul, prêtre, martyr (Russie 1938).
Lecture de l’Epître
Heb XIII : 17-21
13.17 Obéissez à vos conducteurs et ayez pour eux de la déférence, car ils veillent sur vos âmes
comme devant en rendre compte; qu'il en soit ainsi, afin qu'ils le fassent avec joie, et non en
gémissant, ce qui vous ne serait d'aucun avantage.
13.18 Priez pour nous; car nous croyons avoir une bonne conscience, voulant en toutes
choses nous bien conduire. 13.19 C'est avec instance que je vous demande de le faire, afin que je
vous sois rendu plus tôt. 13.20 Que le Dieu de paix, qui a ramené d'entre les morts le grand
pasteur des brebis, par le sang d'une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus, 13.21 vous rende
capables de toute bonne oeuvre pour l'accomplissement de sa volonté, et fasse en vous ce qui
lui est agréable, par Jésus Christ, auquel soit la gloire aux siècles des siècles! Amen!
Lecture de l’Evangile
Luc VI : 17-23
6.17 Il descendit avec eux, et s'arrêta sur un plateau, où se trouvaient une foule de ses disciples
et une multitude de peuple de toute la Judée, de Jérusalem, et de la contrée maritime de Tyr et
de Sidon. Ils étaient venus pour l'entendre, et pour être guéris de leurs maladies. 6.18 Ceux qui
étaient tourmentés par des esprits impurs étaient guéris. 6.19 Et toute la foule cherchait à le
toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous.
6.20 Alors Jésus, levant les yeux sur ses disciples, dit: Heureux vous qui êtes pauvres, car le
royaume de Dieu est à vous! 6.21 Heureux vous qui avez faim maintenant, car vous serez
rassasiés! Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous serez dans la joie! 6.22 Heureux
serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsqu'on vous chassera, vous outragera, et
qu'on rejettera votre nom comme infâme, à cause du Fils de l'homme! 6.23 Réjouissez-vous en
ce jour-là et tressaillez d'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans le Ciel; car
c'est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes.
RÉFLEXION - Saint Antoine enseigne : "Apprends à aimer l'humilité car elle couvrira tous
tes péchés. Tous les péchés sont répugnants pour Dieu mais le plus répugnant de tous, c'est la
fierté dans son coeur. Ne te considère pas comme érudit et sage, sinon tous tes efforts seront
vains et ta barque arrivera vide au port. Si tu as reçu grande autorité, ne menace personne de
mort. Sache que selon la nature, tu es aussi soumis à la mort et que chaque âme se dépouille
d'elle-même de son corps comme du dernier vêtement." Dans le Byzantium, il y avait une
coutume inhabituelle et instructive lors du couronnement des Empereurs dans l'église de
Sainte-Sophie. Cette coutume était que pendant que le Patriarche plaçait la couronne sur la
tête de l'Empereur, il lui remettait en même temps une bourse de soie remplie de saleté d'une
tombe. Ainsi, même l'empereur se rappellerait la mort et éviterait tout orgueil et deviendrait
humble.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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