lundi 30 janvier 2012

Vie de Saint Athanase d'Alexandrie et autres Vies de Saints.

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18 – 31 janvier 2012
Cycle mobile (Pascalion): Mardi de la Trente-Quatrième Semaine
Lecture de l’Epître
Eph. II : 19-III : 7
2.19 Ainsi donc, vous n'êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors; mais vous êtes
concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu. 2.20 Vous avez été édifiés sur le fondement
des apôtres et des prophètes, Jésus Christ lui-même étant la pierre angulaire. 2.21 En lui tout
l'édifice, bien coordonné, s'élève pour être un temple saint dans le Seigneur. 2.22 En lui vous
êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit.
3.1 A cause de cela, moi Paul, le prisonnier de Christ pour vous païens... 3.2 si du moins vous
avez appris quelle est la dispensation de la grâce de Dieu, qui m'a été donnée pour
vous. 3.3 C'est par révélation que j'ai eu connaissance du mystère sur lequel je viens d'écrire en
peu de mots. 3.4 En les lisant, vous pouvez vous représenter l'intelligence que j'ai du mystère
de Christ. 3.5 Il n'a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres générations, comme
il a été révélé maintenant par l'Esprit aux saints apôtres et prophètes de Christ. 3.6 Ce mystère,
c'est que les païens sont cohéritiers, forment un même corps, et participent à la même
promesse en Jésus Christ par l'Évangile, 3.7 dont j'ai été fait ministre selon le don de la grâce
de Dieu, qui m'a été accordée par l'efficacité de sa puissance.
Lecture de l’Evangile
Luc III : 23-IV : 1
3.23 Jésus avait environ trente ans lorsqu'il commença son ministère, étant, comme on le
croyait, fils de Joseph, fils d'Héli, 3.24 fils de Matthat, fils de Lévi, fils de Melchi, fils de
Jannaï, fils de Joseph,3.25 fils de Mattathias, fils d'Amos, fils de Nahum, fils d'Esli, fils de
Naggaï, 3.26 fils de Maath, fils de Mattathias, fils de Sémeï, fils de Josech, fils de Joda, 3.27 fils
de Joanan, fils de Rhésa, fils de Zorobabel, fils de Salathiel, fils de Néri, 3.28 fils de Melchi,
fils d'Addi, fils de Kosam, fils d'Elmadam, fils D'Er, 3.29 fils de Jésus, fils d'Éliézer, fils de
Jorim, fils de Matthat, fils de Lévi, 3.30 fils de Siméon, fils de Juda, fils de Joseph, fils de
Jonam, fils d'Éliakim, 3.31 fils de Méléa, fils de Menna, fils de Mattatha, fils de Nathan, fils de
David, 3.32 fils d'Isaï, fils de Jobed, fils de Booz, fils de Salmon, fils de Naasson, 3.33 fils
d'Aminadab, fils d'Admin, fils d'Arni, fils d'Esrom, fils de Pharès, fils de Juda, 3.34 fils de
Jacob, fils d'Isaac, fils d'Abraham, fis de Thara, fils de Nachor, 3.35 fils de Seruch, fils de
Ragau, fils de Phalek, fils d'Éber, fils de Sala,3.36 fils de Kaïnam, fils d'Arphaxad, fils de Sem,
fils de Noé, fils de Lamech, 3.37 fils de Mathusala, fils d'Énoch, fils de Jared, fils de Maléléel,
fils de Kaïnan, 3.38 fils d'Énos, fils de Seth, fils d'Adam, fils de Dieu.
4.1 Jésus, rempli du Saint Esprit, revint du Jourdain, et il fut conduit par l'Esprit dans le désert,
Cycle fixe : Commémorations
SAINT ABBE DICUIL (OU DEEL, DEICUIL, DESLE, DICHUL, DEICOLUS) DE LURE
(+625)
Compatriote irlandais de Saint Colomban, il fonda un monastère non loin de Luxeuil qui
donna plus tard naissance à la ville de Lure en Haute-Saône. Saint Desle était d'une
extraordinaire gaieté : "C'est parce que le Dieu Que je possède, personne ne pourra me Le
ravir."
ou
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Né dans le Leinster en Irlande vers 530, endormi à Lure en France vers 625, Deicolus, frère
aîné de Saint Gall, était un des douze disciples de Saint Colomban qui l'accompagnèrent en
France en 576 et aidèrent à fonder la grande Abbaye de Luxeuil. Deicolus travailla avec
Colomban en Austrasie et Burgondie. Bien que la vie y était fort rude, Deicolus était connu
pour la paix et la joie qui irradiaient de son âme et pouvait être vue sur son visage. Colomban
lui demanda un jour : "Pourquoi souris-tu toujours?" Il répondit simplement : "Parce que
personne ne pourra me retirer Dieu."
Lorsque Colomban fut expulsé par Thierry en 610, Deicolus s'écroula de fatigue à quelques
kilomètres de Luxeuil. Colomban bénit le Moine qui n'était plus capable de l'accompagner en
exil à cause de son âge. Deicolus erra un peu dans la forêt régionale. Lorsqu'il eut soif et ne
trouva pas de quoi boire, il s'agenouilla en prière. Miraculeusement, une source jaillit de sous
son bâton de marche. Il s'installa là où l'eau avait jaillit, à Lure (Lutra) dans les Vosges.
Mais la source n'est pas le seul Miracle attribué à Deicolus. Le pasteur de la proche chapelle
de Saint-Martin maugréa parce que le Saint venait y prier chaque nuit. Il était perturbé par cet
étranger pour qui les "portes s'ouvraient sans clé." Bientôt cependant, une communauté se
regroupa autour de l'ancien Moine. Le Roi Clotaire donna de l'argent au monastère qu'il fonda
sur le lieu. Alors Deicolus se retira pour aller vivre comme Ermite jusqu'à sa Naissance au
Ciel.
Sa cellule solitaire en montagne fut prémices de la ville de Lure dans le Nord-Est de la
France. Les Abbés de Lure furent fait princes du "Saint empire romain" plus de mille ans plus
tard. Le culte de Deicolus est toujours vivace à Lure où même à la fin du dix-neuvième siècle,
on lavait encore les vêtements des enfants dans la source parce qu'elle guérissait les maladies
infantiles. Deicolus nous enseigne que les âmes joyeuses réjouissent le Seigneur et les autres.
Dans l’iconographie, Saint Deicolus est représenté en Ermite. Un sanglier pourchassé par le
Roi Clotaire se réfugie à ses pieds. Parfois il y a un rayon de lumière sur lui.
SAINT EVEQUE VENERAND DE CLERMONT (+ 423)
Vénérand était du nombre des sénateurs d'Auvergne. On met sa naissance vers le milieu du
quatrième siècle. Après la Naissance au Ciel de Saint Artène, il fut placé sur le siège
d'Auvergne qu'on transféra ensuite dans la ville de Clermont. Il occupa un rang distingué dans
l'Eglise des Gaules et on l'a comparé aux plus Illustres Evêques de son temps. Il naquit au
Ciel le 24 décembre de l'an 423 et eut pour successeur Saint Rustiqne, vulgairement appelé
Rotiri. L'église qui fut bâtie sur son tombeau était dans l'enceinte du Monastère de
Saint-Allyre, près de Clermont. Plusieurs Miracles s'opérèrent par son intersession. Ses
Précieuses Reliques furent translatées en 1131 par les papistes dans l'église de Saint-Allyre.
La fête de Saint Vénérand se fait à Clermont le 18 janvier.
SAINT MOINE ATHANASE DE NOVOLOK (+16°.S. OU 17°.S.)
Saint Athanase de Navolotsk partit à la fin du seizième siècle de la région de Kargopol vers la
terre des Olonets où il fonda un monastère à soixante-dix-huit vesdres de ce qui devait devenir
par la suite la ville de Petrozavodsk. Le Saint rendit son âme à Dieu dans les environs de
Verkholedsk, pas loin de Shenkursk.
SAINT ATHÉNOGÈNE (+196)
Saint Athénogène a été loué excellemment par Saint Basile dans son "Traité du Saint-Esprit."
Ce grand docteur cite son témoignage en faveur de la Divinité du Saint-Esprit. Il y eut aussi
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un Evêque de Sébaste qui portait le même nom. On pense que Saint Athénogène pourrait bien
être l'auteur de la belle apologie du Christianisme adressée aux empereurs Marc-Aurèle et
Commode et communément attribuée à un Athénagore dont on ne sait absolument rien. Selon
cette opinion, le nom d'Athénagore ne serait qu'une altération d'Athénogène.
SAINT ARCHEVÊQUE MAXIME LE NOUVEAU DE WALLACHIE (+1516)
Maxime était le fils du Despote [= prince] de Serbie Stéphane l'Aveugle et de la Despote [=
princesse] Sainte Angelina, il devint plus tard le Métropolite de l'Oungro-Valachie. Tonsuré
Moine dans le Monastère Manasija et persécuté par les Turcs, il dût fuir en Roumanie où il fut
consacré au trône vacant de l'éparchie de Wallachie. Il promut une trêve entre les belliqueux
chefs Radul et Bogdan et prévint une guerre entre eux. Durant ses dernières années, il
retourna à Krusedol où il bâtit un monastère et après une longue vie d'Ascète, naquit au Ciel
le 18 janvier 1546. Ses Reliques Miraculeuses et incorrompues reposent de nos jours encore
dans ce monastère.
SAINT HIEROMARTYR ULFRID (OU WOLFRED) L'EVEQUE DE SUEDE (+ 1028)
Ulfrid ou Wolfred, originaire d'Angleterre, fut un homme de grand savoir et de haute vertu. Il
quitta son pays pour aller prêcher l'Évangile, en Germanie d'abord et ensuite en Suède. Le
Prince Très Pieux Olaf qui avait pris le premier le titre de Roi de Suède, favorisa son
entreprise. De nombreux païens se convertirent. Dans une réunion d'infidèles où il annonçait
la Vérité de l'Evangile, Ulfrid renversa l'idole de Thor ou Thorstan, divinité du pays
scandinave. Les païens, furieux et indignés, se jetèrent aussitôt sur lui, le criblèrent de
blessures et lui firent remporter ainsi la palme du martyre. Ils mirent son cadavre en morceaux
et les jetèrent dans un lac voisin.
SAINTS PERES ATHANASE LE GRAND (+373) ET CYRILLE (+444), PATRIARCHES
D'ALEXANDRIE
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Saint Athanase et Saint Cyrille, Patriarches d'Alexandrie, ont une fête conjointe établie par la
Sainte Eglise du Christ en profonde reconnaissance de leur labeur incessant dans l'affirmation
des dogmes de la Foi orthodoxe et leur zèle dans la défense contre les doctrines hérétiques.
Voir la biographie de Saint Cyrille le jour de sa mémoire primitive, 9 juin; celle de Saint
Athanase le jour de sa mémoire primitive, 2 mai.
ou
SAINT PERE THEOPHORE LE PATRIARCHE ATHANASE D'ALEXANDRIE (+373) 18
janvier (commémoré avec Saint Cyrille d'Alexandrie) – 2 mai (translation)
Athanase est né en 296 à Alexandrie. Dès son plus jeune âge, il montra son attrait pour la
vie spirituelle. Il devint Diacre du Pape Alexandre l'Archevêque d'Alexandrie et l'accompagna
au premier Concile Oecuménique à Nicée en 325. C'est à ce Concile qu'Athanase acquis sa
renommée pour son érudition, sa dévotion et son zèle pour l'Orthodoxie. Il contribua
grandement à anéantir l'hérésie d'Arius et à renforcer l'Orthodoxie. Il rédigea le Symbole de la
Foi (Credo) qui fut adopté au Concile. Après à la Naissance au Ciel d'Alexandre, il fut sacré
Evêque [Pape] d'Alexandrie. Il restera quarante ans à assumer ce siège patriarcal bien qu'il ne
sera pas tout le temps présent dans son archevêché. A quelques exceptions près, il sera toute
sa vie durant persécuté par les hérétiques dont, parmi les empereurs, principalement
Constance, Julien et Valens; parmi les évêques, Eusèbe de Nicomédie et bien d'autres mais
aussi par l'hérétique Arius et ses disciples. Athanase fut parfois forcé de se cacher de ses
persécuteurs jusqu'à se dissimuler dans une citerne ou une tombe ou encore dans des maisons
privées ou les Déserts. A deux reprises, il dut s'enfuir à Rome. Ce n'est qu'avant sa Naissance
Céleste qu'il put vivre en paix quelque temps durant en bon berger au milieu de son bon
troupeau qui l'aimait tant. Il est peu de Saints qui ont été persécutés avec tant d'acharnement
que Saint Athanase. Sa grande âme a patiemment tout supporté pour l'Amour du Christ; c'est
lui qui est sorti victorieux de cette lutte longue, terrible et totale. Afin d'obtenir conseil,
réconfort et soutien moral, Athanase rendit souvent visite à Saint Antoine qu'il respectait
comme son Père Spirituel. Homme qui avait formulé la plus grande des vérités, Athanase eut
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à souffrir pour cette Vérité jusqu'en 373 quand le Seigneur donna à Son Fidèle Serviteur
d'alors se reposer dans Son Royaume.
ou
Notre Saint Père Athanase, la Colonne de l'Orthodoxie et la Lumière de l'univers, naquit de
Parents Pieux et Orthodoxes en 295, juste avant l'éclatement de la grande persécution de
Dioclétien (297-313) dans la ville cosmopolite d'Alexandrie où se côtoyaient les peuples les
plus divers et s'affrontaient toutes sortes de cultes et de croyances. Jeune enfant, il n'avait de
goût que pour Dieu et l'Eglise. Un jour qu'il jouait sur la plage avec des camarades en
reproduisant dans le plus grand sérieux les Offices ecclésiastiques, Athanase procéda comme
Evêque au Baptême d'enfants qui n'avaient pas encore reçu la Sainte Illumination. L'Evêque
Alexandre le remarqua avec admiration, déclara le Baptême valide et prit le jeune garçon sous
sa protection.
Pendant ses études, Athanase n'accorda qu'un intérêt modéré pour les sciences profanes. Il
préférait tisser en silence la tunique des Saintes Vertus par la méditation de l'Ancien et du
Nouveau Testaments et il se retira quelque temps au Désert auprès de Saint Antoine dont il
resta toute sa vie le fervent disciple. De retour à Alexandrie, il fut ordonné Diacre et
commença son oeuvre théologique et pastorale. C'est alors qu'il rédigea ses deux premiers
ouvrages : le Traité contre les Païens et le Traité sur l'Incarnation du Verbe. Après avoir
condamné l'absurdité des philosophies et des croyances païennes, il y montre que le Verbe du
Père n'est pas seulement le Créateur du monde, Sa Sagesse et Sa Providence mais qu'Il S'est
fait aussi Sauveur des hommes tombés dans la corruption : "Le Verbe s'est fait homme pour
que nous devenions dieu."* Par notre union au Christ, nous devenons vraiment participants de
la Nature Divine (II Pierre 1:4) car Il n'est pas une simple créature mais Il est Verbe naturel du
Père, Fils Unique de Dieu et Dieu devenu homme pour nous rendre fils adoptifs du Père.
Cette conviction absolue allait bientôt devenir pour le Saint la raison d'être de sa vie et de ses
combats. Défenseur inflexible du Dogme de la Divinité du Verbe et de la Foi en la Sainte
Trinité, il était ainsi le prédicateur de la Sainteté chrétienne et de la possibilité de notre
divinisation.
* Sur l'Incarnation du Verbe, 54.
A cette époque, un prêtre d'Alexandrie dénommé Arius, homme épris de disputes et qui
mettait plus sa confiance dans la raison humaine que dans la Foi pour approcher les Mystères
de Dieu, commença à semer le trouble dans le peuple en enseignant que le Verbe de Dieu
n'est pas Eternel et qu'Il a été créé dans le temps et que, par conséquent, Il ne peut être appelé
Fils de Dieu que par métaphore. Chassé d'Alexandrie, il se réfugia à Césarée et répandit
bientôt la confusion dans tout l'empire si bien que l'Empereur Constantin le Grand décida la
convocation d'un Grand Concile Oecuménique de toute l'Eglise à Nicée (325) pour déclarer
clairement la Divinité du Verbe. Saint Athanase y accompagna le vieil Archevêque Alexandre
et joua un rôle si déterminant dans la défense de la Vérité qu'il s'attira l'admiration des
Orthodoxes et la haine acharnée des hérétiques. Dès lors toute sa vie allait s'identifier à la
défense et à la proclamation de la pleine consubstantialité (homoousios) du Verbe et du Père.
Le nom d'Athanase allait devenir synonyme de la Foi de Nicée, de la Foi orthodoxe. A la
Naissance au Ciel de Saint Alexandre en 326, l'Ardent Athanase fut unanimement choisi par
le peuple d'Alexandrie pour devenir successeur de Saint Marc. Sa première tâche fut de
rétablir l'unité et le bon ordre dans son immense diocèse divisé non seulement par les
séquelles de l'hérésie arienne mais aussi par les schismatiques mélétiens* et par la décadence
des moeurs et de la discipline ecclésiastique. Pendant plusieurs années, il parcourut toutes les
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parties de l'Egypte jusqu'à la frontière éthiopienne, prêchant et sacrant des Evêques et acquit
ainsi l'amour du peuple qui le considéra jusqu'à la fin comme son père. Il visitait aussi les
innombrables monastères jusque dans le Désert de Thébaïde et séjourna à Tabennesis dans la
grande congrégation monastique de Saint Pachôme, auquel il conféra l'Ordination sacerdotale.
* Partisans de l'évêque Mélèce de Lycopolis qui, au temps de la grande persécution, s'était élevé contre
l'attitude miséricordieuse de Saint Pierre d'Alexandrie (24 nov.) envers ceux qui avaient cédé (lapsi). Par la
suite il ordonna prêtres et évêques et constitua une hiérarchie parallèle qui troubla pendant longtemps la vie de
l'Eglise d'Egypte.
Mais les mélétiens avaient fait circuler sur lui toutes sortes de calomnies pendant son absence
et quand il regagna Alexandrie, il fut accusé d'avoir été ordonné irrégulièrement, d'avoir
imposé à son diocèse un pesant tribut, d'avoir usé de toutes sortes de violences contre ses
opposants, en particulier d'avoir fait renverser et piétiner le calice d'un prêtre mélétien et enfin
d'avoir soutenu financièrement un complot ourdi contre l'Empereur. L'Archevêque n'eut guère
de peine à démontrer son innocence en se rendant à Nicomédie, la résidence impériale. Mais
dès son retour, il fut accusé d'avoir fait assassiner l'évêque mélétien Arsène d'Ipsale et
d'utiliser sa main coupée pour des rites magiques. Athanase fit retrouver Arsène dans le
monastère où il s'était caché et fit éclater son innocence au cours du procès en présentant la
prétendue victime. Pendant ce temps, Arius exilé à la suite du Concile de Nicée réussit à
gagner la faveur de l'Empereur grâce à son ami Eusèbe de Nicomédie, homme de cour fourbe
et rusé. Il réussit ainsi à obtenir son rétablissement à Alexandrie et répandit son enseignement
dans le peuple par l'intermédiaire de chansons et de maximes. Athanase tenait bon cependant
et refusait énergiquement de recevoir l'hérétique dans sa communion. En 335, à l'occasion des
fêtes organisées pour le trentième anniversaire de son règne, Constantin réunit un nouveau
concile à Tyr (Palestine) afin de rétablir l'ordre. Mais la plupart des participants avaient été
choisis parmi les adversaires les plus acharnés d'Athanase. Aussi lorsque le Saint se présenta
avec quarante-neuf autres Evêques égyptiens, on refusa l'entrée à ses compagnons et les
mélétiens purent exposer tout à leur aise leurs accusations calomnieuses contre Athanase
isolé, arguant en particulier qu'il avait empêché la livraison du blé indispensable au
ravitaillement de Constantinople. On présenta même une femme qui prétendait avoir été
violentée par lui. Athanase fit avancer à sa place un de ses amis et aussitôt la misérable
créature qui n'avait jamais vu le Saint déclara reconnaître son agresseur, faisant ainsi éclater
son imposture. Il était clair que ses ennemis voulaient sa perte à tout prix. La foule
insidieusement excitée au-dehors le traitait à grands cris de sorcier, de brute et d'indigne.
Athanase prit donc le parti le plus sage : il se déroba et partit en secret pour Constantinople où
il demanda justice à Constantin en l'interpellant au cours d'une promenade à cheval. Malgré le
soutien du peuple d'Alexandrie et les lettres de Saint Antoine à l'Empereur, le Saint Evêque
fut alors envoyé en exil à Trèves, la capitale des Gaules. On réintégra officiellement Arius
dans l'Eglise et l'Empereur, influencé par Eusèbe, ordonna à l'Archevêque de Constantinople
de concélébrer avec l'hérétique. Toutefois l'impie fut frappé par la Justice Divine et périt de
manière ignoble juste avant la célébration, en répandant ses entrailles dans un lieu d'aisance.
Près de deux ans plus tard, à l'endormissement de l'Empereur Constantin, la sentence d'exil fut
levée par son fils Constantin II et Saint Athanase put regagner Alexandrie en faisant un détour
par Césarée de Cappadoce et Antioche afin d'y confirmer la Foi orthodoxe. A son entrée à
Alexandrie (le 23 novembre 337), il fut salué par la foule et le Clergé en liesse. Mais Eusèbe
de Nicomédie et les ariens ne s'en estimaient cependant pas vaincus. Ils reprirent aussitôt leurs
calomnies en déclarant la réintégration d'Athanase irrégulière. Un Concile des Confesseurs de
la Foi réuni à Alexandrie en 338 assura le Saint du soutien unanime de tout l'Episcopat
égyptien et Saint Antoine le Grand lui-même décida alors de sortir de son lointain Désert pour
se rendre à la capitale et soutenir l'Evêque par le témoignage de sa parole et de ses Miracles
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(voir le 17 janvier). Ses ennemis rassemblèrent leur propre concile à Antioche et tentèrent
d'installer par la force sur le siège d'Alexandrie un certain Grégoire de Cappadoce en faisant
le siège des églises une à une pour les enlever aux Orthodoxes (339). La ville entière n'était
plus qu'émeutes et massacres, aussi Athanase décida-t-il de se retirer provisoirement pour
empêcher l'extension du mal et il s'enfuit à Rome après avoir exhorté son clergé à rester uni
contre l'intrus.
Le Pape Jules l'accueillit avec bienveillance et accorda tout son soutien à celui qui n'était pas
seulement un Evêque en exil mais qui était devenu le champion de l'Orthodoxie. Il rassembla
un Concile qui le déclara seul Evêque légitime d'Alexandrie et le reconnut innocent des
accusations ridicules portées contre lui. A Rome, Athanase avait retrouvé d'autres
Confesseurs en exil comme Saint Paul de Constantinople. Il continua d'administrer son
diocèse par correspondance et contribua grandement à l'essor du monachisme en Occident en
faisant connaître la vie de Saint Antoine et des Ascètes égyptiens.
En 343, les deux co-empereurs Constant (Occident) et Constance (Orient) décidèrent de réunir
un grand concile à Sardique (Sofia) pour trancher la question du siège d'Alexandrie et
s'entendre sur une profession de Foi. Les évêques orientaux avaient certes rejeté la personne
d'Arius mais ils s'obstinaient contre le terme "consubstantiel" (homoousiôs). Sans dire
ouvertement que le Fils de Dieu est une créature, ils se refusaient pourtant à proclamer sa
pleine identité de nature avec le Père. Toute leur opposition contre la Foi du Concile de Nicée
se cristallisait en fait sur la personne d'Athanase. Comme ils exigeaient comme préalable à la
réunion du concile que l'Evêque d'Alexandrie n'y siégeât pas, ils quittèrent la ville avec fracas
en faisant ainsi éclater le premier schisme entre l'Orient et l'Occident. L'empereur d'Orient
Constance gagné à l'arianisme empêcha la réintégration des exilés, confirma Grégoire de
Cappadoce sur le siège d'Alexandrie, pourchassa les Orthodoxes et fit régner la terreur dans
tout l'empire.
Après la mort de Grégoire, Constance proposa à plusieurs reprises au Saint en résidence à
Aquilée, de reprendre son siège. C'est finalement sur les instances de Constant, du Pape et des
dignitaires de la cour qu'Athanase accepta de regagner l'Egypte en passant par Antioche où
l'empereur l'assura de son soutien et de son admiration puis Césarée et Jérusalem. En rentrant
à Alexandrie après un exil de plus de six ans, il fut accueilli le 21 octobre 346 par une foule
immense assemblée comme un fleuve d'or de tous les coins de l'Egypte qui le saluait avec des
rameaux de feuillage, des chants et des danses comme le Christ entrant à Jérusalem. Athanase
présent, c'était en effet le Christ présent dans Son Eglise en paix. Pendant une dizaine
d'années le Saint Evêque put alors se consacrer à son troupeau spirituel, au développement du
monachisme et à l'envoi de Missionnaires dans des contrées nouvellement converties comme
Saint Frumence en Ethiopie.
Cette victoire de l'Orthodoxie fut malheureusement éphémère. En 353, Constance devint seul
empereur et céda de nouveau à l'influence des ariens qui relançaient avec une virulence accrue
leurs attaques contre la Foi de Nicée et contre la personne d'Athanase. L'empereur fit
condamner l'Archevêque d'Alexandrie et contraignit même, sous menace d'exil, les Evêques
occidentaux jusque-là fidèles partisans de l'Orthodoxie, à confirmer la déposition du Saint
(Milan, 355). Le Pape Libère et le vénérable Osius de Cordoue, âgé de près de cent ans,
protestèrent. Ils furent exilés sans pitié, ainsi que le grand Saint Hilaire. Il ne restait plus qu'à
procéder à l'expulsion d'Athanase qui était protégé par tout le peuple d'Alexandrie.
Dans la nuit du 8 février 356, le duc syrien à la tête de plus de cinq mille hommes de troupe
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investit l'église de Saint-Théonas où les Chrétiens étaient rassemblés en foule pour célébrer
les Vigiles. Au milieu des cris et du tumulte, Athanase restait imperturbable sur sa chaire,
entouré de ces fidèles en rangs serrés et prêts à mourir pour protéger leur pasteur. Finalement,
ses amis le tirèrent contre son gré hors de l'église et le persuadèrent de s'enfuir au Désert. Des
émeutes éclatèrent bientôt dans toute la ville contre les autorités. Les soldats massacrèrent
hommes, femmes et enfants outragèrent les Vierges consacrées et pillèrent les lieux de culte.
On ordonna de poursuivre Athanase pour sédition et de punir sévèrement toute personne qui
l'hébergerait. Sans cesse pourchassé, le Saint était contraint de changer fréquemment de
résidence. C'est chez les Moines qu'il trouvait le soutien le plus ferme et l'hospitalité la plus
empressée. Il vécut ainsi en fugitif pendant six ans (356-362) en soutenant la Vraie Foi par
quantité d'écrits polémiques, d'encycliques et de lettres aux Evêques du monde entier. A
Alexandrie, on avait installé sur le trône épiscopal un homme cupide, violent et sans scrupule,
du nom de Georges de Cappadocce qui mit bientôt toute l'Egypte à feu et à sang pour
soumettre les Orthodoxes. Il exila les Evêques, condamna aux mines tous ceux qui étaient en
communion avec Athanase, interdit les réunions de fidèles, fit écorcher vifs tous les
récalcitrants. Au bout d'une année de telles cruautés, le peuple d'Alexandrie excédé se souleva
et l'obligea à s'enfuir en 358.
La situation de l'Eglise était alors plus dramatique que jamais. Toutes les grandes voix qui
auraient pu s'élever en faveur de l'Orthodoxie et contre les intrusions de l'empereur dans les
affaires de l'Eglise, étaient réduites au silence. Partout les sièges épiscopaux étaient vacants
ou occupés par des hérétiques. Forts de la faveur impériale, les ariens prirent alors de l'audace
et tentèrent d'imposer des formules de foi plus extrémistes niant absolument la Divinité du
Fils et toute ressemblance avec le Père (Aèce, Eunome). Les Evêques orientaux modérés pour
la plupart et seulement opposés à la confusion des Personnes Divines que pouvait entraîner le
mot "homoousios," s'en émurent et déclarèrent que le Fils est d'une essence semblable à celle
du Père (homoiousios) (Basile d'Ancyre). Ils parvinrent à gagner Constance à leur doctrine, le
convainquirent de condamner les ariens extrémistes et de rappeler d'exil le Pape Libère. Saint
Athanase et Saint Hilaire de Poitiers profitèrent de ce fléchissement doctrinal pour tenter une
conciliation. On réunit deux conciles, à Sirmium pour l'Occident et à Séleucie pour l'Orient
(359) afin de s'entendre sur une formule de foi qui aurait pu satisfaire les Orthodoxes nicéens
et les homéoussiens. Mais l'année suivante, au concile de Constantinople, l'empereur
capricieux fit proclamer la doctrine arienne, sous le couvert d'une formulation vague et
perfide (homéisme) et la fit imposer par la force dans tout l'empire. Saint Mélèce d'Antioche
et tous les chefs de file de l'Orthodoxie furent exilés. L'hérésie triomphait partout. "Toute la
terre était dans le gémissement, surprise de se voir devenue arienne," écrit Saint Jérôme. Mais
le Seigneur veille sur Son Eglise et Il apaisa la tempête au moment où le naufrage semblait
inévitable.
En 360, Julien l'Apostat usurpa le pouvoir impérial et proclama d'abord la tolérance pour tous
les cultes. Athanase put alors sortir du Désert et rentrer à Alexandrie où il convoqua un
Concile réunissant tous les Confesseurs de la Foi dispersés depuis des années. On profita de
cette réunion pour définir la Divinité du Saint-Esprit qui commençait à être attaquée à son
tour par les hérétiques.* Mais la liberté fut bien brève. L'empereur montra bientôt ses
véritables intentions et déclencha sa furieuse persécution dans l'espoir de rétablir le
paganisme. Sur l'avis de ses mages et de ses devins, Julien envoya des troupes pour assassiner
le champion de la Vraie Foi, Athanase. Mais, gardé par la Grâce de Dieu, le Saint put une fois
de plus s'échapper de l'église entourée par les soldats et prit un bateau pour remonter le Nil
vers la Thébaïde. Les hommes de l'empereur le prirent en chasse et leur embarcation allait
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bientôt arriver en vue de celle de l'Evêque quand Athanase ordonna au capitaine stupéfait de
virer de bord et d'aller à leur rencontre. Lorsqu'il arriva à leur hauteur, les soldats leur
crièrent : "Avez-vous vu Athanase?" Celui-ci répondit, en dissimulant sa voix : "Oui, nous
venons juste de le croiser. Hâtez-vous!" Et tandis qu'ils faisaient force de rame, le Saint put
continuer sa route par un autre chemin. Il resta plus d'un an en Thébaïde dans la douce et
consolante compagnie des Moines de Saint Pachôme jusqu'à la mort de l'Apostat en 363.
* La définition de la Divinité du Saint-Esprit devint un brûlant sujet de controverse avec Macédonius. C'est
Saint Basile qui acheva là aussi l'oeuvre amorcée par Saint Athanase, cfr. son "Traité du Saint Esprit."
Aussitôt monté sur le trône, l'Orthodoxe Jovien prit des mesures pour le soutien de la Foi. Il
invita Athanase à Antioche pour régler la délicate situation ecclésiastique de ce siège. Mais sa
Naissance Céleste prématurée laissa la place à l'impie Valens qui reprit avec une férocité
accrue la politique de Constance. Il ordonna de renvoyer en exil tous les Evêques rappelés par
Jovien. Athanase se cacha alors pendant quatre mois dans un cimetière de la banlieue
d'Alexandrie pour échapper aux poursuites du gouverneur. Finalement, l'empereur leva son
décret de persécution et ordonna la réintégration du grand Evêque. La foule joyeuse courut de
toute part jusqu’à la cachette du Saint pour le porter triomphalement dans son église. Le
peuple était désormais bien décidé à garder coûte que coûte son Pasteur. Après tant de luttes
et de souffrances, le Vieillard put jouir paisiblement de ses dernières années, entouré de
l'amour de ses fidèles et de l'admiration du monde entier. Il passait le flambeau de
l'Orthodoxie à Saint Basile pour continuer le grand combat de la définition du dogme de la
Sainte Unité, combat qui ne s'achèvera qu'avec le Second Concile Oecuménique de
Constantinople en 381.
Saint Athanase remit sa grande âme apostolique au Seigneur le 2 mai 373, à l'âge de soixantequinze
ans avec la confiance de celui qui a mené jusqu'au bout le bon combat pour la Foi, la
Justice et la charité. Cinq fois exilé, il avait passé plus de seize ans sur ses quarante-six années
d'épiscopat, éloigné de son troupeau. Mais à aucun moment, il n'avait jamais cessé d'être
l'Evêque, c'est-à-dire l'episkopos, autrement dit le "surveillant," le défenseur irréprochable de
la Foi, l'Image Vivante du Christ, le Grand Prêtre de Notre Salut. Sa fermeté et son énergie
dans les questions dogmatiques n'empêchaient nullement ce Soldat du Christ d'être le pasteur
humble, doux et compatissant de ses brebis spirituelles, l'ami des Moines, le père des
orphelins et le secours des pauvres. Par le Verbe Qui habitait en lui, il se faisait tout pour tous.
Il fut immédiatement honoré dans toute l'Eglise à l'égal des Patriarches, des Prophètes, des
Saints Apôtres et des Martyrs.
Le même jour, la Sainte Eglise joint à la mémoire de Saint Athanase celle de son successeur
sur le trône épiscopal d'Alexandrie, l'ardent Saint Cyrille (412-444). Tout comme le premier
avait brillé seul contre tous dans la défense de la Divinité du Verbe de Dieu, celui-ci dépensa
ses forces pour le soutien du Dogme de l'Incarnation contre l'impie Nestorius. Il montra que le
Verbe de Dieu, consubstantiel au Père, confessé par Athanase, a vraiment pris sur Lui la
nature humaine qu'Il a assumée en Sa Propre Personne pour la faire communier à Sa Nature
Divine. De sorte qu'avec Athanase et Cyrille, nous pouvons proclamer notre Foi en Jésus-
Christ, Fils unique et Verbe du Père, l'Un de la Trinité, devenu homme sans changement,
connu, aimé et adoré en deux natures, Divine et humaine, par Qui et en Qui nous avons accès
au Père, par la Grâce du Saint-Esprit.
TRANSLATION DES PRECIEUSES RELIQUES DE SAINT PATRIARCHE ATHANASE D'ALEXANDRIE
Né à Damanhour près d'Alexandrie d'Égypte en 298, consacré Evêque en 328, appelé dans la
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liturgie copte " l'apostolique," ses titres de gloire sont innombrables : Phare de l'Orient,
Colonne de la Foi, Défenseur du Concile de Nicée. Il s’endormit dans le Seigneur auréolé de
Gloire et de vertus le 2 mai 373.
" Au moment même où l'Eglise recevait son droit de cité dans l'Empire romain et connaissait
la crise de pensée la plus violente de son histoire, Saint Athanase fût le défenseur acharné de
la Foi traditionnelle et permit le triomphe de l'Orthodoxie.
En outre, il eut à lutter pour assurer l'indépendance de l'Eglise en face d'un pouvoir temporel
qui aurait souhaité mettre la Foi chrétienne au service de l'État. Enfin la vie mouvementée du
Glorieux Evêque ne l'empêcha nullement d'orienter son peuple vers lui un idéal de perfection
chrétienne toujours plus approfondi " J. M. Leroux in "Athanase d'Alexandrie."
Par sa Foi, ses qualités de pasteur, sa parfaite connaissance de la tradition chrétienne, son
caractère indomptable tempéré par sa fidélité en amitié, Saint Athanase eut la force de
soutenir pendant près d'un demi-siècle le poids de la Chrétienté tout entière pour défendre la
Divinité du Verbe Incarné Consubstantiel au Père et ainsi assurer la transmission de la Foi
orthodoxe (Concile de Nicée en 325 contre Arius).
Ni l'exil ni la proscription ni la lâcheté du clergé ni la solitude ni la chute de ses amis ne le
firent dévier un seul instant de la ligne droite qu'il s'était tracée.
Grand ami des Moines, Athanase nous a retracé la vie de Saint Antoine, fondateur de la vie
érémitique en Égypte.
Toutes ses oeuvres n'étant pas encore traduites en français, citons parmi les plus connues :
"Contre les Païens," " De l'Incarnation du Verbe de Dieu," " Lettre aux Evêques d'Egypte,"
"Quatre lettres à Sérapion sur le Saint Esprit."
Malgré la difficulté du texte qui repose sur toute une doctrine philosophique et théologique, il
est apparu essentiel d'exposer ici la doctrine d'Arius, telle que l'a résumée Athanase puisque sa
vie fut une lutte incessante contre cette doctrine.
Le Bienheureux Alexandre rejeta Arius de l'Église parce que cet impie disait : "Que le Père
n'a pas toujours été Dieu et que le Fils ne l'a pas toujours été non plus mais que toute chose
venant du néant, le Fils venait aussi du néant; que tout ayant été créé, le Fils aussi a été créé.
En outre, comme toutes les choses ont eu commencement, le Verbe de Dieu aussi n'était pas
d'abord mais il a eu également un commencement et il n'est venu à l'existence que lorsque
Dieu se résolut de le créer.
Le Verbe est donc l'une des Oeuvres de Dieu.
De sa nature, il est changeant mais par la force de sa volonté, il est resté bon alors qu'il
aurait pu comme tout autre être bon ou mauvais; aussi Dieu, connaissant par Sa Science
infinie que le Verbe serait toujours bon, lui a donné par avance cette gloire qu'il méritait à
juste titre par sa force de volonté puisqu'il s'est montré dans ses oeuvres tel que Dieu l'avait
prévu."
Aussi disent-ils que "Le Christ n'est pas vraiment Dieu" mais qu'il n'est appelé ainsi que par
11
communication...!
Et voici la réfutation de Saint Athanase :
Peut-on appeler Chrétien celui qui professe de telles idées puisqu'elles sont la négation même
de l'Évangile?
Saint Jean affirme en effet : "Au commencement était le Verbe" et ils osent dire que le Verbe
n'existait pas avant d'être créé.
Saint Jean dit ensuite : "Et nous sommes dans Son Fils Véritable Jésus-Christ et Lui est le
Vrai Dieu et la Vie Eternelle;" et ils prétendent que le Christ n'est pas Dieu mais qu'Il n'est
appelé ainsi que par communication.
L'Apôtre Saint Paul de son côté s'adresse aux païens et leur reproche "d'adorer la créature et
de la préférer au Créateur" et ils ont l'audace de dire que le Fils est une créature et ils
l'adorent comme tel !
Et que font-ils alors des textes où le Seigneur lui-même dit : "Moi et Mon Père, nous sommes
un" et "Qui Me voit, voit Mon Père" ou de cette parole de Saint Paul qui dit : "Il est le rayon
de la Gloire de Dieu et l'Image de Sa Substance."
Qui donc pourtant ne voit que le rayon est inséparable de la lumière qu'il participe à
sa nature et ne peut en être distingué ? (Lettre aux évêques d'Égypte, 14)
Plus complètement, voici ce qu'Arius adresse comme "profession de foi" à l'Evêque Saint
Alexandre d'Alexandrie avant ce Concile de Nicée :
La foi que nous avons reçue de nos ancêtres et que nous avons apprises de toi, très
bienheureux père, est celle-ci : nous connaissons un Dieu seul inengendré, seul éternel,
seul sans principe, seul vrai, immortel, seul sage, seul bon, seul tout-puissant, seul juge,
modérateur et gouverneur de toutes choses, immuable et sans changement… qui a
engendré avant les temps éternels son fils unique, par qui il a fait les siècles et toutes
choses. (Fils) engendré non en apparence mais en vérité, subsistant par un effet de sa
volonté, immuable et sans changement, Créature parfaite de Dieu mais non comme une
des créatures; produit mais non comme une des choses produites…
Mais, comme nous le disons, il a été créé avec les temps et avant les siècles et il a reçu du
Père la vie et l'être et les splendeurs de gloire que le Père lui a conférées. En effet en lui
donnant l'héritage de toutes choses le Père ne s'est pas privé de ce qu'il a en lui-même,
d'être sans principe. Car il est la source de tout.
C'est pourquoi il y a trois substances, le Père, le Fils et le Saint Esprit. Dieu qui est
justement cause de tous les êtres, est absolument seul à être sans principe. Le Fils,
engendré hors du temps par le Père, créé et fondé avant les siècles, n'était pas avant d'être
engendré mais, engendré hors du temps avant toutes choses, seul il a été produit par le
Père seul. Il n'est ni éternel ni coéternel et ne partage pas d'être inengendré comme et
avec le Père. Il n'a pas l'existence avec le Père, comme certains le disent de l'un et l'autre,
en affirmant deux principes inengendrés. Mais comme unité et principe de tout, Dieu est
avant toutes choses. C'est pourquoi il est aussi avant le Christ… Dans la mesure donc où
son être, sa vie et sa gloire et tout ce qui lui a été conféré lui viennent de Dieu, Dieu est
son principe. Il lui est supérieur comme son Dieu et il a son être avant lui; lui, le tient de
Dieu.
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("Nicée et Constantinople," Ortiz De Urbina, Collection "Histoires des conciles
oecuméniques," Paris, L'Orante, 1963 [avec documents traduits], pp252-253; cité dans
"Les Père de l'Église," Vol. 1, Jacques Liébart, Desclée, Paris, 1986, p136)
Pour réfuter l'hérésie d'Arius, Saint Alexandre d'Alexandrie plonge dans les Écritures Saintes :
Qui a jamais entendu pareilles choses?* Qui, maintenant qu'il les entend, ne bouchera pas
ses oreilles pour empêcher d'y parvenir ces ignobles paroles? Qui, en entendant Jean
dire : "Au commencement était la Parole et la Parole était avec Dieu et la Parole était
Dieu."(Jean 1 : 1) ne condamnera pas ceux qui disent : "ils fut un temps où il n'était
pas"? Qui encore, entendant ces mots de l'Évangile "…/…FilsUnique de Dieu."(Jean 3 :
18) et "Toutes choses ont été faites par elle [la Parole de Dieu, Son Verbe]…/…"(Jean 1 :
3), ne haïra pas ceux qui affirment que le Fils est une des créatures? Comment peut-il être
égal à ce qui a été fait par lui? Comment peut-il être Fils unique, celui que l'on range
alors avec toutes les choses dans leur catégorie? Comment viendrait-il du néant alors que
le Père dit : "De mon sein je t'ai engendré avant l'étoile du matin"(Psaume 109)?
Comment serait-il en sa substance dissemblable du Père, lui qui est à l'image parfaite et la
splendeur du Père : "…/…Christ qui est l'image de Dieu." (2Corinthiens 4 : 4); "Après
avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les
prophètes, Dieu dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils qu'il a établi héritier de
toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde et qui, étant le reflet de sa gloire et
l'empreinte de sa personne et soutenant toutes choses par sa parole puissante, a fait la
purification des péchés et s'est assis à la droite de la majesté Divine dans les lieux très
hauts," (Hébreux 1 : 1-3) et qui dit : "…/…Celui qui m'a vu a vu le Père…/…" (Jean 14 :
9)? Comment, si le Fils est le Verbe et le Sagesse du Père, y eut-il un temps où il n'était
pas? C'est comme s'ils disaient qu'il y eut un temps où Dieu fut sans Parole et sans
Sagesse. Comment est sujet au changement et à l'altération celui qui dit de lui-même :
"…/…afin que vous sachiez et reconnaissiez que le Père est en moi et que je suis dans le
Père." (Jean 10 : 38) et "Moi et le Père nous sommes un."(Jean 10 : 30) et qui a dit par le
prophète : "Car je suis l'Éternel, je ne change pas…/…"(Malachie 3 : 6)? Même si l'on
pense que cette parole peut être dite du Père lui-même, il serait cependant plus à propos
maintenant de la juger dite du Christ parce que devenu homme, il ne change pas mais,
comme dit l'Apôtre "Jésus Christ est le même hier, aujourd'hui et éternellement."
(Hébreux 13 : 8). Qui les pousse à dire que c'est pour nous qu'il a été fait alors que Saint
Paul dit : "…/…celui pour qui et par qui sont toutes choses,…/…" (Hébreux 2 : 10)?
Quant à leur affirmation blasphématoire que le Fils ne connaît pas parfaitement le Père,
on ne saurait s'en étonner. Car une fois qu'ils se sont décidés à combattre le Christ, ils
méprisent aussi les paroles de Seigneur lui-même qui dit : "comme le Père me connaît et
comme je connais le Père;…/…" (Jean 10 : 15)
("Nicée et Constantinople," Ortiz De Urbina, Collection "Histoires des conciles
oecuméniques," Paris, L'Orante, 1963 [avec documents traduits], pp250-251; cité dans
"Les Père de l'Église," Vol. 1, Jacques Liébart, Desclée, Paris, 1986, p137)
(Edition de Segond pour passages bibliques mais édition du Père Placide pour les
Psaumes)
* Admirez la référence qui a jamais entendu chose pareille; Athanase fait bien référence au
critère fondamental de validation d'exposé de la Foi véritable : ce qui a toujours été cru
partout et par tous, comme l'exprime magistralement Saint Vincent de Lérins :
5. Et, dans l'Église catholique elle-même, il faut veiller soigneusement à s'en tenir à ce
qui a été cru partout et toujours et par tous; car c'est cela qui est véritablement et
proprement catholique, comme le montrent la force et l'étymologie du mot lui-même qui
enveloppe l'universalité des choses. 6. Et il en sera finalement ainsi, si nous suivons
l'universalité, l'antiquité, le consentement général. Nous suivrons l'universalité si nous
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confessons comme uniquement Vraie la Foi que confesse l'Église entière répandue par
tout l'univers; l'antiquité, si nous ne nous écartons en aucun point des sentiments
manifestement partagés par nos Saints Aïeux et par nos Pères; le consentement enfin si,
dans cette antiquité même, nous adoptons les définitions et les doctrines de tous, ou du
moins de presque tous les évêques et les docteurs.
(Commonitorium II, 5, 6; Saint Vincent de Lérins)
C'est que les partisans de l'infériorité du Fils relativement au Père oublient, c'est que durant
Son Incarnation sur la terre, Dieu le Fils vécut dans l'infirmité de la chair jointe à la Divinité :
également Dieu et également homme, illustrant de manière vivante cet abaissement inouï
auquel Il Se livra lorsque Il S'incarna en chair d'homme pour offrir aux hommes la possibilité
d'être sauvé du mal. L'épître de Saint Paul aux Philippiens l'exprime parfaitement :
2.1 Si donc il y a quelque consolation en Christ, s'il y a quelque soulagement dans la
charité, s'il y a quelque union d'esprit, s'il y a quelque compassion et quelque miséricorde,
2.2 rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment, un même amour, une même âme,
une même pensée. 2.3 Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire mais que
l'humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. 2.4 Que
chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des
autres. 2.5 Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus Christ, 2.6 lequel, existant
en forme de Dieu, n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec
Dieu, 2.7 mais s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en
devenant semblable aux hommes et ayant paru comme un simple homme, 2.8 il s'est
humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la
Croix. 2.9 C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé et lui a donné le nom
qui est au-dessus de tout nom, 2.10 afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les
Cieux, sur la terre et sous la terre, 2.11 et que toute langue confesse que Jésus Christ est
Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. (Philippiens 2 : 1-11)
Et quel nom est au-dessus de tout nom si ce n'est celui de l'Éternel, Celui Qui est, c'est-à-dire
Dieu Lui-même?
Cet article du Symbole de Nicée prend alors tout son sens :
[Je crois]../.. en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père
avant tout les siècles. Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non
créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait.
SAINT PAPE ATHANASE D'ALEXANDRIE PAR LE SAINT EVEQUE SERVAIS DE TONGRES (EN
BELGIQUE) -MAASTRICHT, LE GRAND EVEQUE DE BELGIQUE AU QUATRIEME SIECLE, AU
CONCILE DE COLOGNE DU 12 MAI 346 SOUS LA PRESIDENCE DU SAINT METROPOLIE MAXIMIN
DE TREVES (ET MEME DE STATUT PATRIARCAL, SELON LA LETTRE DE SAINT SYLVESTRE I DE
ROME)
"1. L'Evêque Maximinus dit : "Puisque la Volonté de Dieu le Père et de Notre Seigneur
Jésus-Christ a voulu que nous nous réunissions dans cette ville de Cologne à la demande de
nos frères à propos d'Eufratas, homme perdu et blasphémateur que le monde entier sait être
déjà condamné par la Bouche du Seigneur, lui qui blasphème contre l'Esprit-Saint au point
de nier que le Christ soit Dieu, ma modeste personne porte la sentence même qui a été
prononcée par la bouche de Notre Seigneur et Dieu le Sauveur lorsqu'Il a dit : Tous les péchés
et les blasphèmes seront remis aux hommes mais celui qui blasphème contre l'Esprit-Saint, il
14
ne lui sera pardonné ni maintenant ni plus tard; il sera sous le coup du jugement éternel. Par
conséquent, il est évident qu'il ne peut être Evêque.
…/…
13. L'Evêque Servatius dit : " Ce qu'a fait, ce qu'a enseigné le pseudo-évêque Eufratas, ce
n'est pas par ouï-dire mais en vérité que je l'ai su, étant donné les relations de voisinage avec
ma cité,* je me suis souvent opposé à lui en public et en privé alors qu' il niait que le Christ
fût Dieu, comme l'entendirent aussi l'Evêque Athanase d'Alexandrie et de très nombreux
Prêtres et Diacres.** Voilà pourquoi je suis d'avis qu'il ne peut être Evêque pour des
Chrétiens puisqu'il a nié d'une voix sacrilège que le Christ soit Dieu, d'avis aussi que l'on ne
doit pas tenir pour Chrétien quelqu'un qu'on reconnaitraît tout proche de lui."
* Pro finitimi loci coniuncta civitate : de toutes les cités épiscopales, Tongres est la plus proche de Cologne, sa
métropole dont elle s'était détachée peu auparavant.
** Athanase qui avait séjourné à Trèves en 335-337, y passa de nouveau en 343. II y revint au printemps de 346.
In : "Conciles des Gaules au quatrième siècle," Sources Chrétiennes n° 241
http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/fichelivre.asp?N_LIV_CERF=829
SAINT ATHANASE FUT EXILE CINQ FOIS DE SON SIEGE EPISCOPAL :
1. Premier Exil :
Après avoir été excommunié, Arius tenta de revenir à Alexandrie en envoyant une lettre
trompeuse et flatteuse à l'Empereur Constantin qui se laissa toucher. L'Empereur demanda au
Pape Athanase de le reprendre. Athanase refusa de l'accepter parce que ce serait une
contradiction avec la décision du Concile Oecuménique. Les ariens accusèrent le Pape
Athanase avec les charges suivantes :
1. il aurait soutenu le Pape Philominus qui s'était rebellé contre le gouvernement;
2. il aurait brisé le vase de communion du prêtre Eskira et détruit son Autel;
3. il aurait tué l'évêque Arsanius et utilisé ses bras pour faire de la sorcellerie;
4. il aurait aussi violé une Moniale.
Le Pape s'innocenta lui-même de la première charge. Un concile fut réuni à Tyre et dont la
plupart des participants étaient ariens et opposés à ce qu'Athanase examine ces charges.
Pour la deuxième charge, le Seigneur toucha le coeur du prêtre Eskira qui avait conspiré avec
eux pour donner un faux témoignage contre lui et il innocenta le Pape de cette charge.
Concernant le troisième chef d'accusation, l'évêque Arsanius qui avait acquiescé pour accuser
faussement avec eux le Pape pour son meurtre, vint au concile. Le Pape Athanase le garda
dans une pièce adjacente. Les ariens apportèrent deux bras d'un mort et affirmèrent que
c'étaient les bras d'Arsanius. Alors Arsanius entra et montra ses bras au concile, en exprimant
ses regrets. Les ariens dirent qu'Athanase était un sorcier et qu'il était capable de lui donner
des bras. Ils devinrent violents contre Arsanius qui fut obligé de quitter le concile et d'aller
auprès de l'empereur.
Ensuite ils examinèrent l'accusation de viol et firent entrer une prostituée qui déclara
qu'Athanase l'avait violée. Parmi l'entourage du Pape Athanase, un Prêtre appelé Timothée lui
dit : "Comment oses-tu dire que je suis venu dans ta maison et que j'ai dominé ta volonté?"
15
Elle pensa que le Prêtre était Athanase car elle ne les connaissait pas et elle dit : "Tu l'as fais."
C'est ainsi que la fausseté de l'accusation fut dévoilée.
Athanase ne parvint pas à rencontrer l'Empereur à cause des perturbations des ariens qui
l'accusèrent devant l'Empereur d'avoir empêché l'arrivée en Egypte du blé envoyé par
l'Empereur. Ce dernier ordonna d'exiler Athanase à Trèves en Gaule belgique le 5 février 335,
Trèves dont l'Evêque l'accueillera avec grand honneur. Arius mourut d'une terrible mort
comme le rapporte Socrates : "Dieu fit mourir Arius dans un bain public où ses entrailles se
répandirent sur son corps et le peuple vit en sa mort la punition de la Justice Divine."
Lorsque l'Empereur entendit parler de la mort d'Arius, il reconnut l'innocence d'Athanase et
alors qu'il gisait sur son lit de mort en 337, il recommanda qu'Athanase soit ramené à
Alexandrie. Après le Départ de Constantin, l'empire fut divisé. Constantin II régna sur les
Gaules, l'Egypte passa sous le règne de Constantius et Constance eut l'Italie. Par la médiation
de Constantin II, le Pape Athanase rentra en 338. Le peuple d'Alexandrie le reçut avec grande
joie.
2. Deuxième exil :
Les ariens ne s'arrêtèrent pas là mais réunirent un concile où ils excommunièrent Athanase. Ils
nommèrent à sa place un nommé Grégoire et envoyèrent leur décision à Jules le Pape de
Rome. Le Pape Athanase assembla un Concile à Alexandrie en 340 où il protesta contre les
ariens puis rédigea une lettre à toutes les églises pour déclarer son innocence. Cependant, les
ariens influencèrent Philogorius de les aider à installer le "patriarche" Grégoire qu'ils s'étaient
nommés pour prendre les églises d'Alexandrie et ils influencèrent aussi l'empereur
Constantius. Le peuple d'Alexandrie fut horrifié et décida de résister mais les ariens
attaquèrent les églises à Alexandrie le Vendredi Saint, violant et tuant nombre de fidèles
présents. Le Pape Athanase demanda l'aide de toutes les Eglises du monde quitta son siège
épiscopal et voyagea vers Rome. Un Concile fut réuni à Sardique où :
a. ils déclarèrent l'innocence du Pape Athanase;
b. ils confirmèrent les Canons et le Credo de Foi du Concile de Nicée;
c. ils excommunièrent les évêques ariens;
d. ils déposèrent Grégoire.
Ils déléguèrent deux Evêques pour rencontrer l'empereur Constance, dirigeant de l'Italie qui
acquiesça à ce que le Concile avait décidé et menaça son frère l'empereur Constantius de lui
livrer la guerre s'il ne laissait pas Athanase rentrer à Alexandrie. Au même moment quelques
Egyptiens radicaux se révoltèrent et tuèrent Grégoire en 349. Athanase revint pour la 2ème
fois sur son siège épiscopal et le peuple le reçut avec joie. Saint Grégoire le Théologien décrit
cet accueil : "Le peuple arriva comme une crue du Nil." Il mentionne aussi les branches de
palmier, les tapis et les nombreuses mains qui l'applaudirent.
3. Troisième Exil:
Le retour d'Athanase à Alexandrie incommoda les ariens qui furent obligés d'attendre le
Départ de l'Empereur Constance. Les ariens accusèrent Athanase devant Constantius de
collaboration avec Magneutius, ennemi de l'empereur. Constantius obtint la condamnation
d'Athanase et son exil lors d'un "concile" assemblé à Arles et un autre à Milan.
Les soldats vinrent à l'église de la Mère-de-Dieu qui avait été bâtie par le seizième Patriarche
et Pape d'Alexandrie Théonas. Athanase priait l'Office des Vêpres. Les soldats entrèrent en
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trombe dans l'église pour l'arrêter mais Dieu perturba leur vue, ils ne parvinrent pas à le
distinguer dans la foule et les lampes s'éteignirent.
Athanase parvint à s'échapper pour partir au Désert et y demeura un temps parmi les Moines.
Les ariens nommèrent Georges de Cappadoce évêque d'Alexandrie mais les Orthodoxes le
refusèrent l'anathématisèrent. Il s'empara de toutes les églises et de leurs propriétés. Mais les
païens qu'il persécuta, le tuèrent et brûlèrent son corps.
4. Quatrième Exil:
Après la mort de Constantius, son cousin Julien (le futur Apostat) devint empereur. Pour se
concilier le peuple d'Alexandrie, il permit le retour d'Athanase qui réunit un Concile en 362
qui édicta les conditions de retour des anciens ariens dans l'Eglise. Il s'attacha
particulièrement à la prédication chez les païens, ce qui déplut à Julien qui soutenait les
païens.
Il ordonna l'arrestation d'Athanase qui quitta Alexandrie en bateau pour la Haute Egypte. Le
gouverneur le poursuivit et lorsque son bateau s'approcha de celui d'Athanase, il lui demanda
ce qu'il savait… sur le bateau d'Athanase qui lui répondit ne pas être très loin. Le gouverneur
se hâta, bien sûr en vain.
Dévasté par toutes les tribulations qui lui arrivaient, Athanase répondit qu'en temps de
persécution il ressentait une grande paix intérieure et que Dieu prenait soin de lui et
l'enveloppait de Sa Grâce plus qu'à aucun autre moment de sa vie. Il dit aussi : "La
persécution de l'empereur Julien est comme un nuage d'été qui va vite passer."
Durant cette conversation, la nouvelle leur parvint que Julien avait été tué durant la guerre
contre les Perses par Saint Mercurius (Abu Sefain) et qu'il s'était exclamé juste avant de
mourir : "Tu m'as vaincu, O Toi le Fils de Marie."
5. Cinquième Exil:
Jovien devint Empereur après la mort de Julien avant que Valence, arien, ne lui succède. En
367, Valence ordonna un nouvel exil pour Athanase. Ce dernier fut contraint de quitter
Alexandrie pour aller se cacher dans la tombe de son père. Pendant ce temps, l'empereur tua
trente Evêques tous partisans d'Athanase mais face à la détermination des Egyptiens,
l'empereur mit un terme à la persécution et ré-instaurer Athanase sur son siège épiscopal en
368.
Bien qu'Athanase ait atteint l'âge de soixante-douze ans, il ne se compromit pas dans
l'accomplissement de ses devoirs. Pour sa persévérance et sa fermeté en faveur de la Justice,
le monde le décrit en disant : "Athanase contre le monde."
Il rédigea plusieurs livres sur les ariens, sur l'Incarnation et d'autres sujets. Abba Cosma le
quarante-quatrième Patriarche et Pape d'Alexandrie loua ses publications en disant : "Je
demande à quiconque trouve les livres d'Athanase de les recopier sur papier et à qui n'a pas de
papier de les recopier sur ses vêtements."
Athanase fut le premier Patriarche d'Alexandrie à porter la tenue monastique reçue des mains
de Saint Antoine. Il en fit la tenue des Evêques et Patriarches d'Alexandrie. Il fut celui qui
ordonna Saint Antoine Prêtre puis qui le fit Archiprêtre.
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Il partit en paix après avoir été sur le siège épiscopal apostolique durant quarante-quatre ans.
18 janvier (avec Saint Athanase) – 9 juin
SAINT PERE THEOPHORE LE PATRIARCHE CYRILLE D'ALEXANDRIE* (+444)
Après Saint Athanase qui fut le défenseur irréductible de l'Homoousios ("Consubstantiel"),
l'Eglise d'Alexandrie fut pour l'univers le phare de l'Orthodoxie grâce à Saint Cyrille, le
champion de la Théotokos ("Mère de Dieu"), la pierre de touche du dogme de l'Incarnation.
* Sa mémoire solennelle est célébrée avec celle de Saint Athanase, le 18 janv.
Né vers 380, il fut placé très tôt sous la protection de son oncle Théophile l'Archevêque
d'Alexandrie qui lui assura une formation complète dans la rhétorique et la philosophie mais
surtout dans l'Ecriture Sainte qu'il connaissait presque par coeur et dont il savait
admirablement user. Mettant cette large culture au service de l'Eglise, le jeune Cyrille fut
rangé dans le Clergé et appelé à succéder à Théophile. Il l'accompagna à Constantinople et
18
assista au conciliabule du Chêne (403) qui condamna injustement Saint Jean Chrysostome.
Par la suite, il refusa longtemps d'inscrire son nom dans les diptyques, plus par attachement à
la mémoire de son oncle que par une opposition doctrinale au Saint Hiérarque et ce ne fut que
sur les instances de Saint Isidore de Péluse et dit-on après une vision de la Mère de Dieu ayant
à ses côtés Saint Jean Chrysostome qu'il consentit à le réintroduire et devint même un fervent
propagateur de son culte (417).
A la Naissance au Ciel de Théophile (412), il fut aussitôt consacré Archevêque d'Alexandrie
malgré l'opposition violente des partisans de l'archidiacre Timothée. De caractère énergique et
doté d'un zèle ardent pour la défense de la Vérité, Saint Cyrille entreprit de consolider l'unité
de son Eglise qui se trouvait alors en plein épanouissement mais qui restait menacée par
divers éléments de divisions. Prêchant à son peuple l'Amour de la Vraie Foi, préservée par les
Saints Pères par tant de luttes contre les hérétiques, il prit des mesures d'autorité contre les
schismatiques novatiens qui attiraient beaucoup d'Orthodoxes à leur parti en raison de leur
austérité et de leur rigueur morale. Il fit fermer leurs églises et interdit à leur évêque de
remplir ses fonctions. Pour lutter contre les résidus de paganisme et contre les superstitions
qui restaient tenaces au sein du peuple, il fit transférer les Précieuses Reliques des Saints Cyr
et Jean depuis Alexandrie jusqu'au sanctuaire païen de Ménouthis près de Canope, célèbre par
ses oracles inspirés du démon et prit lui-même la tête de la procession qui dura une semaine
entière.
Pour chrétienne qu'elle fût, la ville d'Alexandrie comportait encore une importante colonie
juive qui en troublait souvent la paix par des émeutes et des agressions contre les Chrétiens.
Suite à l'un de ces incidents, l'Evêque convoqua les chefs juifs et les réprimanda avec
menaces. Pour se venger, ceux-ci faisant croire à un incendie dans l'église Saint-Alexandre,
ameutèrent de nuit les Chrétiens et en massacrèrent un grand nombre. L'inertie du préfet
Oreste s'expliqua par la montée en puissance de l'Evêque dans les affaires civiles. C'est ainsi
qu'il devint plutôt favorable aux Juifs. Saint Cyrille les fit tous expulser de la ville et
transforma les synagogues en églises. C'est ainsi que la colonie juive d'Alexandrie, fameuse
depuis le temps d'Alexandre le Grand, prit fin. Mais ces événements envenimèrent les
relations du Patriarche avec le préfet. Des Moines de Nitrie dévoués à Cyrille, se postèrent un
jour sur le passage du magistrat et le traitèrent de païen. L'un d'eux, Ammonios, saisit une
pierre et la lui jeta à la tête. Il fut aussitôt arrêté et torturé avec une telle violence qu'il en
mourut. De nouveaux désordres entraînèrent également le meurtre ignoble d'Hypatia. Cette
femme vertueuse de haute autorité en philosophie était vénérée du monde entier. Elle fut tuée
par un groupe chrétiens fanatiques qui la soupçonnaient de s'entremettre entre l'Evêque et le
préfet Oreste alors que ces exaltés voulaient empêcher leur réconciliation. Au milieu de ces
troubles sanglants, Saint Cyrille lutta pour faire respecter la Justice et il parvint finalement à
assurer l'autorité de l'Eglise dans tous les domaines de la vie de la cité.
Héritier de la fameuse Ecole d'Alexandrie et probablement élève de Didyme l'Aveugle, le
Saint Evêque consacrait une grande part de son temps à la rédaction d'ouvrages exégétiques,
commentant de manière systématique sur le mode allégorique et moral, tous les détails de
l'Ancien Testament dans lesquels il discernait le "Mystère du Christ manifesté en énigmes."
C'est cette vision du Christ Un, terme de la Loi et des Prophètes qui commandera toute sa vie
et que la Providence allait bientôt requérir de lui qu'il l'appliquât tant sur le plan théologique
que sur celui de l'activité ecclésiastique.
En 428, on appela Nestorius d'Antioche à Constantinople pour l'élever au siège patriarcal. Ce
prêtre était réputé pour son éloquence et pour la vie austère dont il faisait profession. Cette
19
élection fut saluée avec grande joie non seulement par le peuple de la capitale qui espérait
recevoir en lui un nouveau Chrysostome mais aussi par l'épiscopat universel, Cyrille compris.
Cependant et dès son ordination, Nestorius leva son masque de piété et montra un zèle
intempestif pour lutter contre les hérétiques, se déclarant prêt à bouleverser toutes les villes
pour les en chasser. Il se rendit bientôt odieux par ses violences et son orgueil et il commença
à faire d'imprudentes déclarations au sujet de l'Incarnation. Poussant dans ses dernières
conséquences la tradition théologique de l'Ecole d'Antioche qui se plaisait à distinguer dans
les Actes du Seigneur ceux qui relevaient de Sa Nature Divine de ceux qui appartenaient à Sa
nature humaine, Nestorius entreprenait de donner une explication abstraite et rationaliste de
l'Incarnation sans toutefois disposer des concepts adéquats pour expliquer le mode de l'union
des natures. Introduisant une dualité de sujets entre le Verbe de Dieu et le Christ, "homme
assumé," il prétendait que l'on devait attribuer soit à l'un soit à l'autre les caractères de la
Nature Divine et de la nature humaine. Il en était amené par conséquent à considérer que le
Verbe n'avait pris l'humanité que comme une tente, comme un instrument et que la Vierge
Marie n'était pas la "Mère de Dieu" (Théotokos), terme que la Tradition de l'Eglise avait
depuis longtemps consacré mais seulement la "Mère du Christ" (Christotokos). Proclamant
que l'on ne peut dire que "Dieu soit né de la Vierge mais seulement qu'Il S'est uni à celui qui
est né et qui est mort," il ne voyait au fond dans le Christ qu'un homme exemplaire,
théophore, "Divinisé" de manière éminente par ses vertus dans lequel Dieu habitait de
manière semblable à celle dont il inspirait les Prophètes et les Saints mais en aucune manière
le Dieu-Homme qui est pour les hommes la source du Salut, de la vie et de la Grâce de la
sanctification. Sans jamais parler lui-même de deux "personnes" dans le Christ, il ne cessait
de s'attaquer à la Théotokos et l'un de ses disciples, l'évêque Dorothée, proclama même un
jour dans un sermon en présence de Nestorius : "Si quelqu'un dit que Marie est Théotokos
qu'il soit anathème!" Cela revenait à anathématiser tous les Pères théophores qui avaient usé
de ce terme et les Evêques du monde entier qui confessaient la Maternité Divine.
Informé de cette hérésie naissante, Saint Cyrille exposa solennellement dans son homélie
pascale de l'année suivante (429) que la Vierge a bel et bien enfanté le Fils de Dieu fait
homme et qu'Elle doit donc être appelée avec raison Théotokos. Il écrivit à Nestorius une
lettre de remontrance fraternelle pour lui demander d'accepter ce terme sur lequel repose tout
le dogme de notre Salut en Christ. Devant le refus hautain et dédaigneux de Nestorius qui
retourna les accusations contre l'Archevêque d'Alexandrie, répandit des calomnies à son égard
et prétendait le faire traduire en justice, Cyrille se résolut à prendre les armes pour la défense
de la Vérité et se déclara "prêt à tout souffrir jusqu'à la mort plutôt que d'abandonner la Foi."*
Il adressa à l'empereur Théodose II, à sa femme et à ses soeurs un traité "Sur la Vraie Foi" et
fit parvenir à l'Evêque Célestin de Rome (cf 8 av.), un dossier sur les erreurs de Nestorius.
L'Evêque réunit un Concile à Rome qui les condamna et il chargea l'Archevêque d'Alexandrie
de faire exécuter la sentence prononcée contre l'hérétique s'il refusait de se rétracter dans les
dix jours (430). Entre-temps Saint Cyrille avait réuni un Synode des Evêques d'Egypte qui
rédigea un exposé de la doctrine christologique, suivi des douze anathèmes contre les
propositions de Nestorius que Cyrille avait adressés à l'hérétique dans sa troisième lettre.
* Ep. 7 (PG 77, 64).
Dans ces écrits polémiques contre Nestorius, fidèle à l'enseignement de l'Ecriture Sainte sur le
Verbe "fait chair" (Jn. 1:14) et aux Pères du Concile de Nicée qui avaient confessé que le
même Fils de Dieu demeurant dans le Sein du Père, S'est fait homme, est mort et est
ressuscité, Saint Cyrille soulignait l'unité du Mystère du Christ. Il s'attache à montrer que dès
le premier moment de Sa Conception, le Seigneur a uni définitivement la nature humaine et la
Nature Divine et il contemple dans cette mystérieuse "union" (hénôsis) et non point
20
"conjonction" (synapheia) comme le prétendait Nestorius, l'échange des propriétés naturelles
et l'unité d'agir du Sauveur qui a ouvert à l'homme la possibilité d'une véritable participation à
Dieu, de sa déification dont la Mère de Dieu est le prototype et le modèle. Le Seigneur ayant
ainsi inauguré un nouveau mode d'existence Divino-humain en Son Corps, l'Eglise, c'est de Sa
Chair devenue vraiment "Chair du Verbe" que nous recevons la Vie. Le "Christ Un" de Saint
Cyrille est donc celui de l'Eucharistie et de l'expérience spirituelle qu'au prix de longues et
pénibles controverses l'Eglise allait définir dans les générations suivantes.**
* Sur le dogme de la Maternité Divine, voir aussi notre notice de la Synaxe de la Mère de Dieu, au 26 déc.
** C'est principalement grâce à la puissante synthèse christologique de Saint Maxime le Confesseur (cf 21 janv.
p. 471) que l'Eglise parviendra à préciser certaines ambiguïtés du langage de Saint Cyrille et à définir le dogme
de la "communication des idiomes" et de la "compénétration" (périchorèse) des natures dans le Christ, principe
de notre déification et de toute la vie du Chrétien dans l'Eglise.
Pendant ce temps, Nestorius appuyé sur l'autorité impériale et par ses amis à la cour, tentait
d'imposer ses idées dans la capitale par des menaces, par la corruption, des excommunications
et des persécutions envers quiconque osait lui résister. La situation devint telle que le Clergé
orthodoxe supplia Théodose de réunir un Concile Oecuménique pour mettre fin au "scandale
universel" de l'évêque de Constantinople. Mais par un tour habile ce fut l'hérétique qui obtint
du souverain la convocation du Concile à Ephèse pour la Pentecôte de l'année suivante (431)
afin de juger Saint Cyrille sur ses anathèmes taxés d'hérésie.
Cyrille et Nestorius étant parvenus à Ephèse à la tête de suites imposantes, on attendit la
venue de l'archevêque Jean d'Antioche et des évêques orientaux que Nestorius avait acquis à
sa cause non sur le rejet du Théotokos mais en leur envoyant les anathèmes de Cyrille qu'ils
ne pouvaient lire, tirés de leur contexte que comme une restauration de l'hérésie
apollinariste.* Finalement on décida d'ouvrir sans eux la première session le 22 juin 431.
Saint Cyrille la présidait au titre de remplaçant du Pape de Rome dont les légats avaient eux
aussi tardé. Après avoir fait lire le Symbole de Nicée, la lettre de Cyrille à Nestorius et la
réponse de ce dernier, les quelques deux cents Pères présents proclamèrent la légitimité du
Théotokos et déposèrent Nestorius qui avait refusé à trois reprises de se présenter. Au sortir
de l'église ils furent accueillis par les ovations d'une foule de fidèles attachés à la Vénération
de la Mère de Dieu, les femmes brûlant de l'encens sur leur passage.
* Apollinaire de Laodicée soutenait que le Christ était Un car le Verbe S'était, selon lui, uni à une humanité
incomplète, en prenant la place de la partie intellective de l'âme (noûs).
Dès leur arrivée à Ephèse cinq jours plus tard, Jean d'Antioche et les siens, offensés de ce
qu'on ne les avait pas attendus, se réunirent en concile au nombre de quarante-trois évêques et
accusant Cyrille d'avoir renouvelé l'hérésie d'Apollinaire, ils prononcèrent sa déposition sans
autre forme de procès ainsi que celle de Mémnon d'Ephèse. Le Concile se trouva ainsi
transformé en une lutte violente et passionnée entre deux partis qui essayaient de s'attirer la
protection de l'empereur. Mal informé et éloigné, Théodose après de vaines tentatives de
réconciliation, fit arrêter Cyrille et Mémnon, tout en déclarant Nestorius hérétique et il
ordonna de dissoudre l'Assemblée. Le seul résultat du Concile était d'avoir proclamé le bienfondé
du terme Théotokos et d'avoir procédé à la déposition de Nestorius qui fut renvoyé dans
son monastère d'Antioche puis exilé en Libye (435) où il mourut lamentablement. On se
trouvait néanmoins devant une nouvelle et cruelle division. Au moment où l'Empire menacé
par les barbares avait besoin de la plus grande cohésion, on ne voyait alors, sous prétexte
d'attachement à la Vérité que querelles, anathèmes mutuels et désordres qui exposaient la
Sainteté de l'Eglise à la raillerie de ses ennemis. Pendant les laborieuses tractations qui
suivirent, Saint Cyrille qui avait regagné Alexandrie où le peuple l'avait accueilli
triomphalement, manifesta non seulement son Orthodoxie mais aussi son humilité et
l'abondance de sa vertu. Renonçant à demander justice des mauvais traitements qu'il avait
21
endurés à Ephèse pendant son emprisonnement, il donna aux Orientaux des explications sur
les anathèmes qui les avaient si fort touchés, précisant qu'ils ne visaient que les dogmes
hérétiques de Nestorius et il se déclara prêt à les corriger, à condition que Jean et son parti
consentent à la condamnation de Nestorius. On parvint finalement à un accord et les
Orientaux envoyèrent à Cyrille une Confession de Foi que celui-ci accueillit par une lettre aux
accents de jubilation. Dans un esprit de paix mais sans abandonner sa thèse fondamentale, il
faisait de justes concessions à la terminologie traditionnelle d'Antioche et souscrivait à la
distinction qui y était faite des deux natures unies, sans confusion ni mélange dans l'Unique
Personne de Jésus-Christ :
"…/… le même consubstantiel au Père selon la Divinité et le même consubstantiel à
nous selon l'humanité. Car de deux natures l'union s'est accomplie, c'est pourquoi nous
confessons un Christ, un Fils, un Seigneur. En raison de cette union sans confusion, nous
confessons que la Sainte Vierge est Mère de Dieu (Théotokos) parce que le Dieu Verbe a
pris chair et s'est fait homme et dès l'instant de sa conception, s'est uni le temple pris
d'elle" cité dans la lettre 39 (PG 77, 177).
Cet Acte d'Union (avril 433), quoiqu'il ne soit pas une décision du Concile, est pourtant
considéré comme la profession de foi du Troisième Concile OEcuménique et la règle de
l'Orthodoxie. Il réfutait à l'avance les propositions hérétiques d'Euthychès et des
monophysites qui se réclameront des écrits de Saint Cyrille pour soutenir que la nature
humaine du Christ a été comme "absorbée" par la Divinité et le Concile de Chalcédoine (451)
ne fera qu'en reprendre et en préciser les termes essentiels.*
* Dans ses deux lettres à Succensus Cyrille emploiera les termes mêmes de la profession de foi de Chalcédoine
en parlant des deux natures unies sans séparation, sans confusion et sans transformation (PG 77, 232).
Une paix fragile étant rétablie, Saint Cyrille passa les dernières années de son épiscopat à
confirmer l'unité de l'Eglise et à modérer les excès de ses partisans trop zélés qui l'accusaient
d'avoir trahi leur cause par l'union avec les Orientaux. Aguerri par l'expérience des affaires
ecclésiastiques et des passions humaines, il se montra en ces circonstances un modèle de
modération et de condescendance pastorale. C'est ainsi qu'il réfuta les écrits de Théodore de
Mopsueste, le grand théologien de l'Ecole d'Antioche qui s'était endormi dans la paix de
l'Eglise (+428) mais refusa d'exiger sa condamnation* pour ne pas provoquer à nouveau la
sensibilité des Orientaux et mettre en danger l'unité de l'Eglise. Ayant accompli l'oeuvre que
Dieu lui avait confiée pour l'édification de Son Eglise, Saint Cyrille s'endormit en paix, le 27
juin 444 ** pour rejoindre le choeur des Saints Pères et siéger avec Saint Jean Chrysostome
aux côtés de la Mère de Dieu. Il fut aussitôt vénéré comme Saint et loué comme le "luminaire
de l'univers," "le défenseur invincible de l'Orthodoxie" et le "Sceau des Pères."
* Il sera condamné au Cinquième Concile OEcuménique (553) avec Théodoret de Cyr et Ibas d'Edesse (les
"Trois Chapitres").
** C'est à cette date qu'il est commémoré dans l'Eglise Copte.
SAINT RECLUS LÉOBARD (OU LIBERT) EN TOURAINE (+ 583)
Cet Auvergnat ne connut point de soucis matériels dans sa jeunesse. Il se laissait vivre tout en
étudiant les belles-lettres. Mais il ne songeait pas au mariage. Aussi quand son père lui
proposa une belle jeune fille, il se borna à prolonger les fiançailles pour ne pas avoir à
s'opposer à son père qui, sur ces entre-faits, remit son âme à Dieu. Léobard fit cadeau de sa
fiancée à son frère et s'en fut en pèlerinage au tombeau de Saint Martin à Tours. C'est là qu'il
fit connaissance de son compatriote auvergnat et historien Saint Grégoire de Tours qui devint
pour toujours son ami. Il trouva son bonheur dans la solitude, installé dans une grotte, passant
les vingt-deux ans de sa vie dans la prière et les études des Saintes Ecritures. Pour gagner sa
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vie, il fabriquait des parchemins. Pour se cultiver, il avait à sa disposition la riche bibliothèque
de son ami. Pour vivre l'Evangile, il réconfortait les âmes affligées.
Saints Cyrille, Serge et Maria de Radonège
28 septembre – 18 janvier – 6 juillet
SAINT MOINE CYRILLLE DU SCHEME, PERE DE SAINT SERGE DE RADONEGE ET
SAINTE MONIALE MARIA DU SCHEME, MERE DE SAINT SERGE DE RADONEGE
Saint Cyril and his wife Maria were the parents of St Sergius of Radonezh (September 25).
They belonged to the nobility, but more importantly, they were pious and faithful Christians
who were adorned with every virtue.
When the child in Maria's womb cried out three times in church during Liturgy, people were
astonished. Although frightened at first, Maria came to see this event as a sign from God that
her child would become a chosen vessel of Divine grace. She and her husband agreed that if
the child was a boy, they would bring him to church and dedicate him to God. This child, the
second of their three sons, was born around 1314. He was named Bartholomew at his baptism.
Because of civil strife, St Cyril moved his family from Rostov to Radonezh when
Bartholomew was still a boy.
Later, when their son expressed a desire to enter the monastic life, Sts Cyril and Maria asked
him to wait and take care of them until they passed away, because his brothers Stephen and
Peter were both married and had their own family responsibilities. The young Bartholomew
obeyed his parents, and did everything he could to please them. They later decided to retire to
separate monasteries, and departed to the Lord after a few years. It is believed that Sts Cyril
and Maria both reposed in 1337.
Forty days after burying his parents, Bartholomew settled their estate, giving his share to his
brother Peter. He then went to the monastery when he was twenty-three years old, and was
tonsured on October 7 with the name Sergius (in honor of the Martyr St Sergius who is
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commemorated on that day). As everyone knows, St Sergius of Radonezh became one of
Russia's greatest and most revered Saints.
St Cyril was glorified by the Orthodox Church of Russia in 1992. He is also commemorated
on September 28, and on July 6 (Synaxis of the Saints of Radonezh).
SAINT EPHRAIM LE PHILOSOPHE DE GÉORGIE (+1101)
Today little is known about the life of venerable Ephraim the Lesser, the great 11th-century
writer, translator, philosopher, and defender of the Georgian Church. His work Reminiscences
and other sources, however, provide us with the means to speculate about the major periods of
his life and labors.
In 1027, when King Bagrat IV (1027–1072) ascended the Georgian throne, many noblemen of
the Tao region in southern Georgia relocated to Greece. Among them was the honorable
Vache, son of Karichi, whom scholars believe was Ephraim’s father.
After receiving a Greek education in Constantinople, Ephraim settled in the Black Mountains
near Antioch and began his labors there. His achievements in Georgian theological and
philosophical writing are immeasurable. The number of his works is almost one hundred, and
the subjects cover nearly every branch of theological inquiry. Ephraim even developed his
own theory of translation, which later formed the foundation for written composition in the
Georgian language. His theory consists of three essential points:
1. A composition must be translated from the original, that is, from the language in which it
was first written. 2. The translation must carry the same literal meaning as the original, but
accuracy in this regard must not violate the nature of the language into which the text is being
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translated. 3. A section of commentary that examines all relevant historical, grammatical, and
literary issues should be included with the translated text.
Ephraim translated five of the works of St. Dionysius the Areopagite, The Ascetic Rules of St.
Basil the Great, the writings of St. Ephraim the Syrian, commentaries on the Epistles and
Psalms, and many other important patristic writings.
Among Ephraim the Lesser’s original works, his most significant is An Explanation of the
Reasons for the Conversion of Georgia, a compilation of existing essays and his own
commentaries on the nation’s conversion.
In the second half of the 11th century, the monks of Antioch and the Black Mountains began
to deny the independence of the Georgian Church. Among other claims, they argued that none
of the Apostles had preached the Christian Faith in Georgia. It became necessary to prove that
the Georgian Church was indeed autocephalous, and members of the nation’s elite
accordingly called upon Ephraim to settle this issue. Ephraim studied many patristic writings
in the original Greek, gathered the ancient sources, and succeeded in fully securing the
independent existence of the Georgian Church.
St. Ephraim wrote the following about the Apostles’ preaching: “Know that from the time the
Apostles were preaching, according to the Prophet David: Their voice was heard through all
the earth, and their words resounded in every village (c.f. Ps. 18:4). In Georgia, Andrew the
First-called preached the Gospel in Avazgia (now Abkhazeti), and from there he journeyed to
Ossetia (now Shida Kartli). Bartholomew also preached in Georgia, in the Kartli region.”
St. Ephraim never left the Black Mountains. In 1091 he was enthroned as the abbot of
Kastana Monastery (The precise location of Kastana is unknown, but according to modern
archaeologists, it was probably in the Black Mountains. For a full discussion of the subject
see: Wachtang Z. Djobadze, Materials for the study of Georgian monasteries in the Western
environs of Antioch on the Orontes (Louvain: Corpus Scriptorum Christianorum Orientalium,
1976), pp. 101–3)
Our holy father Ephraim reposed in the Lord around the year 1101. He is included in a list of
the departed compiled by the Council of Ruisi-Urbnisi in 1103, and the year of his death has
been approximated from the information given in this source.
Ephraim was canonized by the Orthodox Church of Georgia because of his God-pleasing life
and the many commendable works he performed on behalf of the Church and his nation.
OK SAINT HIÉROMOINE ALEXEI DE TEKLATI, GÉORGIE (+1923)
Saint Alexi (Shushania) was born September 23, 1852, in the village of Noqalaqevi, in the
Senaki district of Samegrelo, to a pious Christian couple. His father died in 1868, after giving
the sixteen-year-old future hieromonk his blessing to care for the family.
In the same year that his father died, Alexi journeyed to Jerusalem on a pilgrimage, and from
there to Constantinople to visit his uncle, Islam Shushania, a successful merchant and a clever
and pious man. During this visit, Alexi became fascinated with the trade industry and resolved
to become a merchant as well. But he would soon discover that God’s will was different from
his own.
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One day Alexi borrowed a small icon of St. John the Baptist from his uncle, confined himself
to his room, and there began to experience great inner warfare. He was moved by a profound
love for his mother, sisters, brothers, and friends, but at the same time he sensed an invisible
force calling him to the spiritual life.
After several agonizing hours, Alexi finally asked himself, “How can I fulfill my father’s
will? He entrusted me with the responsibility to look after the family—how can I reconcile
this with God’s calling?”
To his great wonder, an invisible instructor answered him, saying, “If you die now, who will
take over your responsibilities?” The answer was clear. “God will!” Alexi proclaimed. And he
heard the voice again.
“So die to the world, entrust everything to God, and He will minister to your family.”
The encounter transformed Alexi’s life. Afterwards he confined himself to his room for
months, reading the Holy Scriptures, and keeping a strict fast. Witnessing the radical change
in Alexi’s way of life, his uncle thought it would be best for them to leave Constantinople and
return to Georgia.
It was not long before Alexi’s loved ones realized he had made a covenant with God, and that
he would enter the monastic life. His brothers and sisters were distressed upon hearing the
news, but his mother gave thanks to God and blessed her son.
At the age of twenty Alexi moved to Teklati Women’s Monastery. He began to lead a strict
ascetic life and went from village to village caring for those ill with tuberculosis, cholera, and
other serious illnesses, and burying the corpses of the homeless.
Several years passed, and many became convinced that Alexi was a fool-for-Christ. He
preached the Word of God with intensity, and his life was an example for many. His
preaching inspired his mother, Elene, his younger sister Salome, and his brother Besarion to
join him in the monastic life. After he was tonsured a monk, Besarion made a pilgrimage to
Jerusalem and remained there for several years.
Because of his exemplary service to the Lord, he was ordained a priest at Martvili Monastery.
Later he was tonsured into the great schema. Alexi also spent time on Mt. Athos. After
returning from the Holy Mountain, he made a pilgrimage to the Kiev Caves Monastery, then
returned to Georgia to continue his labors.
Around the year 1885 St. Alexi moved to Gelati Monastery, where he continued to study and
produced several original works. In 1886 he was reassigned to Khobi Monastery and ordained
a deacon by Bishop Grigol, and in 1888 he was ordained a hieromonk. Two years later, in
1890, he became ill and returned to be with his mother and sisters at Teklati Monastery.
According to God’s will his health was restored, and in 1891 Alexi fashioned a cell for
himself in the mountainous village of Menji (also called “Archangels’ Hill”), near the place
where he was born. He gathered his disciples and undertook a stricter ascetic life. Fr. Alexi’s
health was so improved that he was able to celebrate the Divine services again.
The holy father would receive alms, but he distributed most of what was given to him. He
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divided the alms in three parts: the first he put aside for his personal needs, the second, for the
church and its guests, and the third, for the poor and infirm.
St. Alexi kept a life-size cross in his cell, and when he prayed he supported the cross on his
back, since it reminded him of the position in which St. Simon of Cyrene carried the Holy
Cross to Christ’s Crucifixion on Golgotha.
In spite of his strict ascetic life, Hieromonk Alexi was remarkably close to the people in his
community and was loved by many for the spiritual warmth that he radiated.
After many years the strict ascetic life finally took its toll on Fr. Alexi’s health. He dismissed
his pupils and spent the last years of his earthly life (from around the year 1915) with his
cousins, the schemanuns Akepsima and Pasto. St. Alexi reposed January 18, 1923, frail from
a long and labor-filled life in the service of the Lord.
For forty days after his death, the schemanuns Akepsima and Pasto remained in his cell for
fear that the Communist government’s henchmen would destroy his humble dwelling. Later
they buried Fr. Alexi’s body at Teklati, and themselves began to labor at the Archangels’
Monastery. With the blessing of Metropolitan Eprem of Batumi-hemokmedi and Chqondidi,
Schemanun Akepsima and Abbess Pasto translated Fr. Alexi’s incorrupt relics from Teklati to
the Archangels’ Monastery and buried them near the east wall of the temple on January 8,
1960.
St. Alexi was canonized on September 18, 1995.
SAINT HIHOUMENE ATHANASE DE SYANDEM ET VOLOGDA (+1550)
The Monk Athanasii (Afanasii) of Syadem and Vologda was a disciple of the Monk
Alexander of Svir (+ 1533, Comm. 30 August). After the death of his mentor, he established
in the forests of Karelia the Dormition (Uspenie) hermitage, not far from the city of Olonets,
amidst the islands of Syadem and Roschinsk. The slander and pettiness of the local
inhabitants compelled the Monk Athanasii to move back to the Svir monastery, where they
chose him as hegumen. Later returning to the Uspenie hermitage, the monk died in about the
year 1550 in extreme old age and was buried on one of the promontories of Roschinsk island.
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Afterwards there was built over his grave a church in the name of Saints Athanasias and Cyril
of Alexandria, into which in 1720 were placed the unperished relics of the Saint.
SAINT ABBE DERMOT (OU DIARMAID) D'INNIS-CLOTRAN (+7°.S.) 10 – 18 janvier
On trouve des ruines de six églises à Inchcleraun (Innis Clothran) sur Louch Ree où Saint
Dermot fonda un monastère. Son lieu de sépulture est devenu un lieu de pèlerinage. On pense
que Dermot était natif du Connaught et de sang royal. Il est associé à Saint Senan.
SAINT ABBE DAY (DYE)
Epoque inconnue; une église des Cornouailles britanniques est dédicacée à Saint Day dont on
ne sait plus rien d'autre. Il pourrait être cependant identique à Saint Deicola.
SAINTE MARTYRE PRISQUE (OU PRISCA, PRISCILLE), VIERGE (+1°.S. OU 3°.S.)
Les uns placent son martyre sous l'empereur Claude Tibère (54), d'autres sous l'empereur
Claude le Gothique (270). Dans tous les cas, les actes de son martyre sont "très améliorés."
Son culte, lui, est historique et très ancien.
SAINT MARCIAN DE CYRUS (+388) 2 novembre – 18 janvier
Il naquit dans la ville de Cyrus en Syrie et fut distingué par sa haute aristocratie et sa beauté
physique. Il quitta tout pour le Christ et se retira au Désert d'Halkis pour y vivre en solitaire. Il
fut un contemporain de l'Evêque Flavien d'Antioche et des empereurs Constance et Valence.
Une Lumière Divine grâce à laquelle il lisait les Saintes Ecritures, brillait dans sa cellule la
nuit et il n'avait jamais besoin d'une autre lumière, étant un grand Thaumaturge tant durant sa
vie terrestre qu'après. Au moment de sa Naissance Céleste, il ordonna à son disciple Eusèbe
de cacher son corps et de l'ensevelir en secret pour éviter la vénération. Il entra dans le Repos
du Seigneur en 388.
ou
Saint Marcien sortait d'une famille patricienne et fut élevé à la cour mais il reconnut bientôt la
vanité du monde et quittant sa patrie et ses amis, il se retira dans le Désert de Chalchis en
Syrie où il mena dans une cellule étroite, la vie d'un Grand Ascète. Sa Sainteté le fit découvrir
et des disciples nombreux affluèrent à son ermitage : il consentit à en recevoir deux, Eusèbe et
Agapet. Plus tard, un monastère s'éleva autour de sa cellule et Eusèbe en eut la conduite.
Quand Saint Marcien s'endormit dans le Seigneur, ses disciples, selon la recommandation que
leur en avait faite leur maître, l'ensevelirent en un lieu ignoré. Mais bientôt son corps fut
découvert et on l'enferma dans un cercueil de pierre. Son tombeau devint un lieu de grande
dévotion et il s'y opéra des Miracles.
ou
The Monk Marcian lived during the IV Century. Having gone off into the wilderness, he lived
for many years in solitude, in unceasing prayer and strict fasting. And having built himself a
small cell, he settled in it and never lit up candles when by night he did his prayerful rule
according to the Psalter, since the Lord lighted the cell with Divine Light. After several years
the monk accepted two disciples, settling them beside him, but as before he lived as an hermit.
The Antioch Patriarch Flavian (Comm. 18 February) and other bishops entreated the monk to
abandon his strict solitude for the benefit of Christians, but the monk would not agree.
However, while not quitting his cell, he taught those coming to him for instruction and he
turned many away from heresy and led them to the Orthodox faith. Before his end, the Monk
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Marcian instructed his disciple Eusebios to bury him secretly far off from his cell, so as to
shun posthumous glory and avoid contention among those wanting his remains for nearby
churches. The Monk Marcian died in the year 388.
Ste Théodulie et ses compagnons(vers 298). -Ste Xénie-St Maxime, Prince de Serbie et
Métropolite d'Hongro-Valachie-St Athanase, fondateur du Monastère de Syademsk-Ste
Prisca, martyre à Rome (Ier ou IIIème siècle). -Sts Aster, Fortunat, Zenon, Zosime, Menelape,
Dedale et Valens, Martyrs à Ostie (vers 269). -Stes Archelas, Thècle et Suzanne, vierges et
Martyres à Salerne sous Dioclétien (vers 293). -St Marcien de Cyr en Syrie, moine (vers 388).
-St Venerand l'Evêque de Clermont en Auvergne (vers 423). -Stes Faustine (vers 580) et sa
soeur Ste Liberate (581), fondatrices d'un monastère à Côme en Italie du Nord. -St Leobard
reclus au monastère de Marmoutier près de Tours (vers 583). -St Leobard, disicple de St
Colomban, fondateur du premier monastère d'Alsace (618). -St Desle ou Deicole, Irlandais de
nation, moine de Luxeuil puis fondateur de l'abbaye de Lure en Franche-Comté (vers 625). -St
Ephrem le Jeune ou le Philosophe (Géorgie 1101). -St Maxime, fils du despote de Serbie St
Etienne l'Aveugle et de Ste Angéline, métropolite de l'Oungro-Valachie (1546). -St Athanase,
fondateur du monastère de Syademsk (Russie 1550). -St Athanase de Novolotsk, moine
(Russie, XVIème-XVIIème siècles). -St Michel, prêtre, Martyr (Russie 1919). -St Alexis
(Chouchania), hiéromoine (Géorgie, 1923). -Sts Vladimir et Nicolas, prêtres, Martyrs (Russie
1938).
Lecture de l’Epître
Heb XIII : 7-16
13.7 Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu; considérez
quelle a été la fin de leur vie, et imitez leur foi. 13.8 Jésus Christ est le même hier, aujourd'hui,
et éternellement. 13.9 Ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses et étrangères; car
il est bon que le coeur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n'ont servi de rien
à ceux qui s'y sont attachés. 13.10 Nous avons un autel dont ceux qui font le service au
tabernacle n'ont pas le pouvoir de manger. 13.11 Le corps des animaux, dont le sang est porté
dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp. 13.12
C'est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors
de la porte. 13.13 Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre. 13.14 Car
nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir. 13.15
Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-a-dire le fruit de lèvres qui
confessent son nom. 13.16 Et n'oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c'est à de tels
sacrifices que Dieu prend plaisir.
Lecture de l’Evangile
Matthieu V : 14-19
5.14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée; 5.15
et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier,
et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. 5.16 Que votre lumière luise ainsi devant les
hommes, afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les
cieux.
5.17 Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non
pour abolir, mais pour accomplir. 5.18 Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne
passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce
que tout soit arrivé. 5.19 Celui donc qui supprimera l'un de ces plus petits commandements, et
qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des
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cieux; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand
dans le royaume des cieux.
RÉFLEXION - A la question : "Pourquoi est-ce que le Fils de Dieu est apparut sur terre dans
un corps humain et non pas sous une quelconque autre forme de la création?", le Brillant Saint
Athanase répondit de la manière suivante : "Ils vous demandent pourquoi Il n'est pas apparu
sous quelque meilleure forme de création, par exemple comme un soleil ou une lune ou des
étoiles ou du feu ou du vent mais seulement comme un homme. Apprenez-leur que le
Seigneur n'est pas venu pour Se montrer mais pour guérir et enseigner aux malades. Car si
cela n'avait été que pour Se révéler afin d'épater les spectateurs, cela aurait signifié qu'Il ne
venait que pour un spectacle. Il était nécessaire pour le Médecin et le Maître non seulement de
venir mais aussi de servir pour le plus grand bénéfice des souffrants et de Se révéler de sorte
que cette Révélation soit supportable par les souffrants. Aux Yeux de Dieu, il n'y avait pas
d'autre créature dans l'erreur que l'homme : ni le soleil ni la lune ni le Ciel ni les étoiles ni
l'eau ni le vent n'ont trahi leur rôle mais au contraire, ont connu leur Créateur et leur Roi –le
Verbe [Logos]– ils sont tous restés comme ils avaient été créés. Il n'y a que les humains pour
s'être séparés du Bien et avoir remplacé la Vérité par la tromperie et les honneurs dus à Dieu
comme toute la connaissance Le concernant, ils les ont transférés aux démons et aux idoles
qu'ils se sont taillées dans la pierre. Qu'y-a-t-il dès lors de si incroyable que le Logos –le
Verbe, le Fils de Dieu– soit apparut comme homme pour sauver l'humanité?" De nos jours
encore, nous pouvons poser la même question aux incroyants : sous quelle forme
souhaiteriez-vous que Dieu apparaisse, si ce n'est sous celle d'un humain?
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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