samedi 28 janvier 2012

Vie de Saint Honorat et autres vies de Saints.

16 – 29 janvier 2012
Cycle mobile (Pascalion): Dimanche de la Trente-Troisième Semaine ou Dimanche de
Zachée
SAINT ZACHEE 5ème Dim. Avant Gd. Carême – 20 avril
La période pascale dans l'Eglise est précédée par le temps du Grand Carême, lequel est
précédé par sa propre préparation liturgique. Le premier signe de l'approche du Grand Carême
commence cinq Dimanches avant son commencement. Ce Dimanche, la lecture de l'Evangile
porte sur Zachée, le collecteur d'impôts. Il nous dit comment le Christ apporta le Salut au
pécheur et comment sa vie en fut transformée simplement parce qu' "il cherchait à voir qui
était Jésus (Luc 19:3). Le désir et l'effort de voir Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ initie
le mouvement entier à travers le Carême jusque Pâque. C'est le premier mouvement vers la
Salut.
Notre progression carémiques débute avec la reconnaissance de nos propres péchés, tout
comme Zachée reconnut le sien. Il promit de restituer la moitié de ses richesses aux pauvres et
de rembourser au quadruple ceux qu'il avait escroqués. En cela, il dépassa les exigences de la
Loi (Ex. 22:3-12).
L'exemple de Zachée nous enseigne que nous devrions nous détourner de nos péchés et
expier pour eux. La véritable preuve de notre tristesse et de notre repentance ne consiste pas
seulement en des excuses verbales mais lorsque nous nous corrigeons et que nous tentons de
nous amender pour les conséquences de nos mauvaises actions.
Nous sommes aussi assurés de la Miséricorde et de la Compassion de Dieu par les Paroles du
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Christ à Zachée : "Aujourd'hui cette maison a reçu le salut" (Luc 19:9). Après la Grande
Doxologie des Matines dominicales (lorsque le ton de la semaine est 1, 3, 5, 7), nous
chantons l'Hymne du Congé, de la Résurrection "Aujourd'hui le Salut est venu au monde," qui
fait écho aux Paroles du Seigneur à Zachée.
Zachée était de petite taille, aussi grimpa-t-il sur un arbre afin de voir le Seigneur. Nous tous
avons péché et sont privés de la Gloire de Dieu (Rom. 3:23). Nous aussi sommes minuscules
en notre stature spirituelle; voilà pourquoi nous devons gravir l'échelle des vertus. En d'autres
termes, nous devons nous préparer à l'effort et la croissance spirituels.
Saint Zachée est également commémoré le 20 avril.
Lecture de l’Epître
1Tim IV : 9-15
19.1 Jésus, étant entré dans Jéricho, traversait la ville. 19.2 Et voici, un homme riche, appelé
Zachée, chef des publicains, cherchait à voir qui était Jésus; 19.3 mais il ne pouvait y parvenir,
à cause de la foule, car il était de petite taille. 19.4 Il courut en avant, et monta sur un sycomore
pour le voir, parce qu'il devait passer par là. 19.5Lorsque Jésus fut arrivé à cet endroit, il leva
les yeux et lui dit: Zachée, hâte-toi de descendre; car il faut que je demeure aujourd'hui dans
ta maison. 19.6 Zachée se hâta de descendre, et le reçut avec joie. 19.7 Voyant cela, tous
murmuraient, et disaient: Il est allé loger chez un homme pécheur. 19.8 Mais Zachée, se tenant
devant le Seigneur, lui dit: Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si
j'ai fait tort de quelque chose à quelqu'un, je lui rends le quadruple. 19.9 Jésus lui dit: Le salut
est entré aujourd'hui dans cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils
d'Abraham. 19.10 Car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.
Lecture de l’Evangile
Luc XIX : 1-10
19.1 Jésus, étant entré dans Jéricho, traversait la ville. 19.2 Et voici, un homme riche, appelé
Zachée, chef des publicains, cherchait à voir qui était Jésus; 19.3 mais il ne pouvait y parvenir,
à cause de la foule, car il était de petite taille. 19.4 Il courut en avant, et monta sur un sycomore
pour le voir, parce qu'il devait passer par là. 19.5 Lorsque Jésus fut arrivé à cet endroit, il leva
les yeux et lui dit: Zachée, hâte-toi de descendre; car il faut que je demeure aujourd'hui dans
ta maison. 19.6 Zachée se hâta de descendre, et le reçut avec joie. 19.7 Voyant cela, tous
murmuraient, et disaient: Il est allé loger chez un homme pécheur. 19.8 Mais Zachée, se tenant
devant le Seigneur, lui dit: Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si
j'ai fait tort de quelque chose à quelqu'un, je lui rends le quadruple. 19.9 Jésus lui dit: Le salut
est entré aujourd'hui dans cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils d'Abraham. 19.10
Car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT ABBE DUNCHAID O'BRAOIN DE CLONMACNOISE (+988)
Né dans le Westmeath, Saint Dunchaid fut Anachorète jusqu'en 969 puis il fut choisi comme
Abbé du Monastère de Clonmacnoise. Lorsqu'il devint âgé, il se retira à Armagh où il
s'endormit.
SAINT MARTYR DANAX (OU DANACTE) LE LECTEUR, EN MACEDOINE (+2°.S.)
Saint Danax vécut au deuxième siècle; il était Lecteur dans l'église d'Auleneia en Macédoine.
Durant une invasion de païens, le Saint prit les vases sacrés de l'église et tenta de les cacher
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mais il fut capturé par des soldats. Refusant d'adorer leurs répugnantes idoles, il fut transpercé
par une épée.
SAINT TRIVIER DE THÉROUANNE, SOLITAIRE ET CONFESSEUR (+550)
Né en Neustrie d'une famille romaine qui avait habité le pays de Cahors, Trivier manifesta dès
le jeune âge son goût pour la vie contemplative. Il alla chercher asile dans un monastère près
de Thérouanne. A quarante ans, il fut ordonné Prêtre. Il eut à s'occuper de deux prisonniers de
guerre que le roi d'Austrasie voulut bien abandonner à l'Abbé du monastère; durant trois ans,
ils furent confiés aux soins de Trivier qui put ensuite les ramener dans leur pays des Dombes.
Ceux-ci déterminèrent leur guide à fixer son séjour dans une solitude des Dombes, offrant par
reconnaissance de lui céder toutes leurs possessions : il n'en voulut recevoir qu'une humble
cabane avec un jardin où il vivrait en Ermite. Il y partagea son temps entre la prière, le chant
des Hymnes et des Psaumes, le jeûne, les veilles et les macérations. Il remit son âme au
Seigneur le 16 janvier, vers 550.
Suivant l'usage, on déposa son corps au lieu même qui lui servait d'oratoire. Soixante-dix ans
plus tard, des Miracles s'étant opérés sur son tombeau, on exhuma son corps qui fut trouvé
sans corruption. L'Evêque Secundinus de Lyon le fit transporter dans son diocèse, à Neuvilleles-
Dames où un oratoire fut érigé en l'honneur du Saint.
SAINT FURSY DE LAGNY (+650)
De tous les anciens Saints irlandais, Fursy est celui dont la vie nous est le mieux connue. Ses
parents, Fintan et Gelgès, étaient de familles princières. Heureusement doué d'esprit et du
coeur, Fursy fut confié pour son éducation à la direction des Prêtres et des Moines; il se rendit
très habile et très expert dans les sciences, notamment dans la connaissance des Saintes
Écritures. Personne ne fut surpris de le voir embrasser la vie monastique et bientôt on le vit à
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la tête d'un monastère à Hathmat (Killursa?) où affluèrent des recrues venues de toutes les
parties de l'Irlande. Il sortait souvent pour évangéliser les contrées voisines; un jour qu'il allait
en mission dans le royaume de son père, il tomba malade et fut bientôt réduit à la dernière
extrémité. Au cours de sa maladie, il eut des visions et des extases qui lui firent entrevoir les
difficultés et les tribulations auxquelles il serait en butte.
Quand il fut rétabli, il songea à bâtir un nouveau monastère; il passa en Angleterre et grâce
aux libéralités du Roi Sigebert, souverain de l'Anglie orientale, il fonda Cnobbetsburg (plus
tard appelé Burg-Castle dans le comté de Suffolk). Laissant le gouvernement de cette maison
à son frère Foillan, il se retira au Désert avec son autre frère Ultan pour s'y adonner à la
Contemplation et à la pénitence. Troublés dans cette retraite par le turbulent roi Penda de
Mercie, ils passèrent en France dans le dessein d'aller jusqu'à Rome. Des Miracles accomplis
par Fursy attirèrent sur lui l'attention d'Erchinoald le maire du palais sous Clovis II.
Erchinoald conduisit d'abord Fursy à son château de Péronne et lui demanda de baptiser son
fils; ensuite il le pria de choisir un de ses domaines pour y bâtir un monastère; le choix de
Fursy se fixa sur Lagny-en-Brie dans le voisinage de Chelles dans le diocèse de Paris, vers
644.
Grâce aux Saints Exemples de Fursy et aux sages règlements qu'il lui donna, l'Abbaye de
Lagny enrichie des libéralités d'Erchinoald, de Clovis II et de la Reine Bathilde devint en peu
de temps un modèle de perfection monastique pour tous les autres monastères de France. Les
soins de Fursy pour y former de Saints Moines ne l'empêchèrent pas de songer aux Églises
qu'il avait autrefois évangélisées. Il se préparait à les visiter pour affermir le bien accompli
puis à revoir ses frères restés en Angleterre quand il tomba malade à Mézerolles, bourgade du
Ponthieu. Le gouverneur de Picardie Haymon avait voulu le retenir en cet endroit lorsqu'il
était venu d'Angleterre et Fursy lui avait promis qu'il l'avertirait du moment de son Départ.
Haymon fut en effet prévenu par une apparition et il vint en toute hâte à Mézerolles où le
Saint Abbé expira effectivement le 16 janvier 648 après une maladie de quelques jours.
Une contestation s'éleva entre Haynuon et Erchinoald au sujet des Précieux Restes du Saint
Abbé. Erchinoald consentit à ce qu'on appelait alors le Jugement de Dieu. Le corps fut mis sur
un chariot attelé de II taureaux indomptés; on convint qu'il appartiendrait à celui sur les
domaines duquel le chariot s'arrêterait. Sur le parcours, il y eut de nombreux Miracles de
guérison : aveugles, paralytiques etc. Le chariot arriva sans encombre à Péronne; dans l'église
de Saint-Pierre, en construction, le corps fut déposé pour être placé derrière le Grand-Autel.
Saint Fursy est le Saint Protecteur de Lagny-sur-Marne, de sept églises dans le diocèse
d'Amiens. On a compté plusieurs Translations de ses Précieuses Reliques outre celle de 654
pour la reposition du corps dans l'église achevée, il y eut celle du 17 septembre en 1256, en
présence de roi papiste Louis IX; celle du 13 septembre 1641 où un fragment du Chef fut
donné à l'abbaye papiste bénédictine de Lagny. En 1793, des ossements échappèrent à la
profanation et les papistes en firent une reconnaissance solennelle en 1853.
ou
Saint Fursy était Evêque et Bède* passe pour avoir écrit sa vie. Il était parvenu à un haut
degré de vertus et de bonté lorsque sa fin approcha et qu'il rendit son âme à Notre Seigneur. Il
vit alors deux Anges venir à lui pour emporter son âme; il en distingua un troisième qui
marchait en avant, armé d'un bouclier éclatant de blancheur et d'un glaive flamboyant; ensuite
il entendit les démons crier : "Allons en avant et suscitons des combats en sa présence." Ils
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s'avancèrent donc et en se retournant, ils lancèrent contre Fursy des traits enflammés mais
l’Ange qui allait en avant, les recevait sur son bouclier et en éteignait la flamme aussitôt.
Alors les démons qui s'opposaient aux Anges parlèrent ainsi : "Souvent il disait des paroles
oiseuses, en conséquence, il ne doit pas, sans avoir été puni, jouir de la Vie Eternelle." L'Ange
leur dit : "Si vous ne faites valoir contre lui des vices de premier ordre, il ne périra pas pour
ceux qui sont de minime importance." Alors le démon reprit : "Si Dieu est Juste, cet homme
ne sera pas sauvé car il est écrit (Math. 18) "Si vous ne vous convertissez et si vous ne
devenez comme de petits enfants; vous n'entrerez point dans le royaume des Cieux." L'Ange
dit pour l’excuser : "Il savait cela au fond du coeur mais les pratiques des hommes lui firent
garder le silence… " Le démon lui répondit : "Puisqu'il fit le mal en cédant à l’usage qu'il
subisse donc les effets de la vengeance du Souverain Juge." Le Saint Ange dit : "Eh bien!
Portons l’affaire au Jugement de Dieu." Quand la lutte fut engagée, les adversaires des Anges
furent écrasés. Alors le démon dit : "Le serviteur qui aura connu la volonté de son maître et
qui n'aura point exécuté ses ordres, sera battu de plusieurs coups." (Luc 12). L'Ange lui
répliqua : "En quoi donc cet homme a-t-il manqué à accomplir la volonté de son maître?" "Il a
reçu des dons de la main des méchants," dit le démon. L'Ange lui répondit : "Il a cru que
chacun d'eux avait fait pénitence." Le démon reprit : "Il devait auparavant s'assurer qu'ils
avaient persévéré dans leur pénitence et alors recevoir les fruits qu'elle produisait." L'Ange
répondit : "Portons l’affaire au Tribunal de Dieu." Mais le démon succomba. Celui-ci suscita
une nouvelle lutte et dit : "Jusqu'alors je redoutais la Véracité de Dieu qui a promis de punir
pour l’Eternité tout péché qui n'est point expié sur la terre. Or, cet homme a reçu un vêtement
d'un usurier et il n'en a point été puni; où donc est la Justice de Dieu?" L'Ange répliqua :
"Taisez-vous car vous ne connaissez point les Secrets Jugements de Dieu. Tant que la
Miséricorde Divine espère des actes de pénitence de la part d'un homme, elle ne l’abandonne
pas." Le démon répondit : "Mais ici il n'y a aucun vestige de pénitence." "Vous ignorez,"
reprit l’Ange, "la profondeur des Jugements de Dieu." Alors le diable frappa Fursy avec une
telle force que par la suite quand il fut revenu à la vie, il porta toujours la marque du coup :
car les démons avaient saisi un de ceux qu'ils tourmentaient dans les flammes et le jetèrent sur
Fursy dont l’épaule et la joue furent brûlées. Or le Saint reconnut que c'était l’homme dont il
avait reçu le vêtement. Alors l’Ange dit : "Ce que tu as embrasé te brûle car si tu n'avais pas
accepté un présent de cet homme qui n'a pas fait pénitence, tu n'aurais pas eu à endurer cette
brûlure." Et il reçut ce coup, par la Permission de Dieu pour avoir accepté ce vêtement. Mais
alors un autre démon dit : "Il lui reste encore une porte étroite où nous pourrons le vaincre :
"Vous aimerez le prochain comme vous-même." L'Ange répondit : "Cet homme a fait du bien
à son prochain." L'adversaire reprit : "Cela ne suffit pas, s'il ne l’a encore aimé comme soimême."
L'Ange lui dit : "Le fruit de la charité, c'est de bien faire car Dieu rendra à chacun
selon ses oeuvres." Et le démon reprit : "Mais pour n'avoir pas accompli le commandement de
l’Amour, il sera damné." Dans ce combat avec l’infernale troupe, les Saints Anges furent
vainqueurs. Le démon dit encore : "Si Dieu n'est pas injuste et si la violation de Sa Loi Lui
déplaît, cet homme ne manquera pas d'être puni car il a promis de renoncer au monde et au
contraire, il a aimé le monde, malgré ce qui a été dit (Jean, I, 2) "N'aimez point le monde ni ce
qui est dans le monde." Le Saint Ange répondit : "Il n'aima pas les biens du monde mais il
aima à les distribuer aux indigents." Le diable répliqua : "De quelque manière qu'on l’aime,
c'est contraire au Précepte Divin." Les adversaires ayant été confondus, le diable revint là
charge avec des accusations astucieuses : "Il est écrit," dit-il : "Si vous ne faites pas connaître
au méchant son iniquité, je vous redemanderai son sang." (Ezéch., II). Or, cet homme n'a pas
annoncé comme il le devait, aux pécheurs, de faire pénitence." Le Saint Ange répondit :
"Quand les auditeurs méprisent la Parole de Dieu, la langue du prédicateur est liée puisqu'il
voit que les paroles qu'il a fait entendre sont méprisées. C'est donc l’oeuvre de l’homme
prudent de savoir se taire quand il n'est pas temps de parler." Dans toutes les circonstances de
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ce débat, la lutte fut excessivement vive jusqu'à ce qu'enfin, d'après le Jugement du Seigneur,
les Anges ayant triomphé et les ennemis ayant été vaincus, le Saint Homme fut environné
d'une Immense Clarté. Bède ajoute encore qu'un des Anges dit à Saint Fursy : "Regarde le
monde." Et il regarda et il vit une vallée ténébreuse et en l’air quatre feux placés à une
certaine distance l’un de l’autre. Alors l’Ange lui dit : "Ce sont les quatre feux qui embrasent
le monde. Le premier, c'est le feu du mensonge. Par là les hommes n'accomplissent en aucune
manière la promesse qu'ils ont faite de renoncer au diable et à toutes ses pompes. Le second,
c'est le feu de la cupidité qui fait préférer les richesses du monde à l’amour des choses du
Ciel. Le troisième, c'est le feu de la dissension qui engage à ne pas craindre de blesser l’esprit
du prochain par des vanités. Le quatrième, c'est le feu de la cruauté, on compte alors pour rien
de dépouiller les faibles et de leur faire tort." Bientôt ces feux qui se rapprochaient n'en firent
plus qu'un et s'avancèrent sur lui. Il en fut effrayé et dit à l’Ange : "Seigneur, ce feu
s'approche de moi." L'Ange lui répondit : "Ce que tu n'as pas allumé ne brûlera pas en toi car
ce feu traite chaque homme selon ses mérites. En effet si le corps brûle de voluptés illicites, il
brûlera aussi dans les châtiments." Enfin, Saint Fursy fut ramené dans son propre corps en
présence de ses proches qui le pleuraient, en le croyant mort. Or, il survécut encore quelque
temps et finit sa vie dans la pratique des bonnes oeuvres.
ou
http://www.lamp.ac.uk/celtic/VitaSFursey.htm
http://pagesperso-orange.fr/ot-peronne/html/fursy.html
http://www.abbaye-Saint-benoit.ch/voragine/tome03/145.htm
http://menarpalud.chez.com/expansions1f.htm
Tropaire de Saint Fursey de Burgh Castle ton 5
En fondant ton monastère dans les ruines d'un fort romain, tu nous enseignas que la Foi
orthodoxe est l'unique bastion/
contre les assauts de toutes les forces du mal, Ô Père Fursy./
Dès lors prie Dieu pour nous/
pour que nous puissions devenir des bastions de la Foi/
nous tenant fermes contre les vagues de fausseté qui nous assaillent,/
afin que nos âmes puissent être sauvées.
Kondakion de Saint Fursey ton 4
Tu utilisas les murs de pierre/
pour protéger la Foi contre ses ennemis païens, Ô Père Fursy/
mais prie pour nous afin que nous soyons entourés de murs spirituels/
pour défendre la Foi contre ses ennemis./
Te suivant et louant à jamais ta mémoire,/
nous nous élevons fermement contre toute erreur, en chantant :/
Réjouis-toi Fursy Notre Père, Bien-Aimé de Dieu.
SAINT MARTYR DAMASKIN DE GABROVO (+1771)
Damaskin mena une vie d'Ascète au Monastère athonite d'Hilandar dont il devint
l'Higoumène. Lorsqu'il voulut obtenir de quelques Turcs le paiement d'une dette qu'ils avaient
envers le Monastère, ils persuadèrent une musulmane d'entrer dans la maison où Damaskin
vivait. Ensuite ces mêmes Turcs pénétrèrent dans ladite maison et y trouvant la femme,
traînèrent Damaskin devant le Cadi (juge musulman) qui lui donna de choisir entre être pendu
ou apostasier en faveur de l'islam. A cela, Damaskin répondit sans hésiter : "Ce serait
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monstrueux si j'achetais la mort éternelle pour préserver cette vie passagère." Il fut pendu en
1771 à Svishtov. C'est ainsi que Damaskin avait sacrifié son corps afin de sauver son âme. La
Punition de Dieu frappa aussitôt ses meurtriers. Alors qu'ils traversaient le Danube dans une
barque, une tempête éclata et fit chavirer l'embarcation et ils se noyèrent.
SAINT HIEROMARTYR FEUILLEN (OU FOILLAN, FAILLAN) L'ABBE DE FOSSESLA-
VILLE (+ 655?) 24 – 31 octobre (repos) – 16 janvier (invention)
Né en Irlande et endormi en Belgique vers 655, Saint Fursey avait deux frères : Saints
Feuillen et Ultain qui partirent pour l'Angleterre avec lui vers 630. Là ils bâtirent le Monastère
de Burgh Castle en Suffolk près de Yarmouth et devinrent des Moines Missionnaires parmi
les Angles orientaux. Quand Fursey partit pour les Gaules, Feuillen lui succéda comme Abbé
mais lorsque Penda le Mercien fit piller et détruire le monastère, Feuillen et Ultan suivirent
leur frère et traversèrent la mer.
Ils furent accueillis par le Roi Clovis II de Neustrie. La Sainte Abbesse de Nivelles donna à
Feuillen des terres à Fosses-la-Ville en Belgique où il fonda un monastère et entama les
oeuvres missionnaires parmi les Brabançons du pays avoisinant sur lesquels il fit grande et
durable impression. Il garda de très étroits liens avec le Monastère de Sainte Gertrude à
Nivelles et ce fut l'occasion de sa fin anticipée : en revenant d'avoir célébré la Divine Liturgie
à Nivelles, il fut agressé par des bandits dans la forêt de Seneffe et assassiné avec trois
compagnons. Leurs corps ne furent retrouvés que trois mois plus tard. Ultan succéda à
Feuillen comme Abbé de Fosses et lui aussi fut vénéré comme Saint.
En Septembre, tous les sept ans à Fosses, il y a une procession spectaculaire appelée "Marche
de Saint Feuillen" pour honorer le Saint.
ou
La Belgique pays n'a pas reçu l'Evangile de Rome ou de Constantinople : Saint Feuillen
comme tant d'autres est Irlandais et l'Irlande, c'est d'Egypte surtout qu'elle tint l'Evangile et la
vie monastique. Les deux "mamelles" belges sont donc la Terre Sainte (Saint Materne envoyé
par Saint Pierre) et nos frères celtes; à l'origine, la Belgique est elle aussi terre celte.
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On trouvera un aperçu de la vie de ce Saint sur le site Internet de la ville qui s'est développée
autour du monastère qu'il a fondé à Fosses-la-Ville en Belgique :
http://www.fosses-la-ville.be/spip.php?article7 :
Feuillen est originaire de cette terre de Saints que fut l’Irlande au septième siècle. Il y naquit à
cette époque ainsi que ses frères Fursy et Ultain et tous trois nous apparaissent comme des
fondateurs d’abbayes et des Missionnaires passant d’abord d’Irlande en Angleterre puis se
réfugiant, en compagnie d’autres Moines dans nos régions de Gaule belgique.
Feuillen et ses compagnons furent accueillis au Monastère de Nivelles par Itte, veuve de
Pépin de Landen et par sa fille Gertrude qui leur concédèrent, vers 650, des terres situées dans
la vallée de la Bebrona, affluent de la Sambre.
C’est ainsi que naquit le Monastère des "Scotti" de Fosses. Feuillen après avoir établi son
frère Ultain à la tête de la communauté poursuivit son oeuvre d’évangélisation dans la région.
C’est en revenant de Nivelles qu’il fut assassiné par des voleurs aux environs de Roeulx le 31
octobre 655. Son corps, d’abord ramené à Nivelles, fut translaté ensuite à Fosses où il avait
souhaité pouvoir reposer après sa Naissance Céleste. Selon la tradition, à Franière, les boeufs
qui tiraient le chariot de ses Saintes Reliques se lancèrent à l’eau "et les flots gonflés se
retirèrent pour laisser passer le Saint Martyr." Cet endroit s’appelle encore en patois le "Wez
des boûs" (Gué des boeufs). Ainsi, le cortège arriva "à l’endroit très célèbre qui s’appelait
Fosses" (selon un manuscrit du dixième siècle) et au monastère fondé par Feuillen. Il y fut
enseveli dans une chapelle proche de l’église abbatiale dédiée à Saint Pierre.
Pendant trois siècles, la fondation de Saint Feuillen fut peuplée de Moines irlandais puis
progressivement d’autochtones mais était toujours appelée "Abbaye des Scots." Selon la
manière insulaire, il s’agissait probablement de cellules distinctes pour une vie semiérémitique
avec des bâtiments communs : réfectoire, infirmerie, église dont les fondations ont
été trouvées sous la collégiale actuelle et estimées au huitième siècle.
La renommée de Feuillen, déjà important à Fosses de son vivant, ne fit que grandir à la suite
des Miracles qui lui furent attribués après son Endormissement et qui nous sont connus grâce
au "Liber miraculorum Sti Foillani" rédigé par le chanoine papiste Hillin vers 1110. Il y est
fait mention de malades guéris à l’endroit où le Saint avait été assassiné ainsi que du sang
sorti du sol au même endroit et recueilli par le Prêtre de l’église de Soignies. Dans les rochers
de Frênes, près de Lustin où les Précieuses Reliques de Saint Feuillen furent cachées lors de
l’attaque des Hongrois (les Huns), une femme sourde et muette retrouva parole et ouïe devant
la foule émerveillée et reconnaissante.
Le pays a une dévotion spéciale envers le Saint Protecteur de Fosses dans les calamités
publiques telles que pluies ou sécheresses nuisibles aux moissons. En ce cas, on fait des
processions solennelles et l’on parcourt les campagnes avec les Vénérables Reliques de Saint
Feuillen.
ou
Saint Foillan (chez les Belges Feuillien et à Liège Pholien; à Aix-la-Chapelle Flien) avait pour
frères Saints Fursy (Fursée) et Saint Ultan (Ultain). Ils étaient Irlandais. Après avoir prêché
dans son île natale, "l'Île des Saints," Fursy passa en Angleterre où il fonda une abbaye en
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Anglie orientale. De là il se rendit en Gaule après avoir confié ses Moines à Foillan. Il fut bien
reçu par Clovis II et le patrice maire du palais Erchinoald, fonda Lagny sur la Marne dans la
région de Meaux . Il naquit au Ciel entre 641 et 652. On l'ensevelit à Péronne dans une église
bâtie en son honneur. Mais Penda, le roi païen des Merciens, avait pillé l'Abbaye d'Anglie
orientale; les Moines avaient réussi à prendre le large sur un navire avec leurs Précieuses
Reliques, leur sacristie et leurs livres. Erchinoald les accueillit à Péronne. De là, Foillan gagna
Fosses, non loin de Namur.
A Fosses, sur la Bebrona, affluent de la Sambre, s'éleva un Monastère destiné à Foillan et à
ses Moines par Sainte Itte et ses deux filles Gertrude (+ 659?) et Begge (+ 693?). Itte (+ 656?)
était la femme de Saint Pépin de Landen (+ 639) et avait fondé, à l'instigation de Saint Amand
(+ 676?), un Aquitain qui s'inspirait de l'idéal irlandais, le Monastère de Nivelles, en Brabant,
aux confins du Hainaut.
Saint Foillan, Abbé ou peut-être même Evêque, était encore à Nivelles pour chanter l'Office
de la Vigile de Saint Quentin le 30 octobre vers 655. Puis il partit pour Fosses sans tarder avec
trois compagnons : chose curieuse, il recommanda de chercher soigneusement son corps, s'il
venait à rendre en chemin son âme à Notre Seigneur. La nuit venue, un coquin les égara et les
mena à une cabane perdue dans la forêt de Seneffe (partie de la forêt Charbonnière; on a
localisé la cabane près de Strépy dans le Hainaut). Les compères de la cabane accueillirent les
voyageurs avec une feinte cordialité. Les compagnons du Saint, inquiets, ne pouvaient dormir.
On récita les Matines et les Laudes. Foillan parla aimablement à ses hôtes, causa un peu avec
ses compagnons puis s'assoupit. Alors nos hommes diaboliques qui étaient allés chercher
main-forte, tombèrent sur le Saint et le tuèrent avec ses compagnons. Foillan remit son âme au
Seigneur en criant : "Deo gratias!" On lui coupa la tête et on fourra les quatre corps nus et
dépecés dans un trou creusé sous une porcherie. Le crime resta longtemps ignoré car les
malandrins eurent soin de vendre leur butin très loin. Les Moines cherchaient en vain les
disparus. Gertrude priait, jeûnait et lançait des enquêtes. Soixante-dix-sept jours après le
meurtre, on découvrit la "ténébreuse affaire." C'était l'anniversaire de la Naissance Céleste de
Saint Fursy, le 16 janvier.
On plaça les corps sur des brancards et on les ramena portés sur les épaules à Nivelles, en
chantant des Cantiques et des Antiennes. Ce retour se fit de nuit à la lueur des cierges et des
torches. Justement, étaient de passage au monastère l'Evêque de Poitiers Dido et le patrice et
maire du palais Grimoald, fils de Pépin. L'Evêque somnolait après les Laudes quand une voix
lui dit d'aller au-devant de Saint Elie. Il s'y rendit avec Grimoald et ils portèrent sur leurs
épaules le corps vénérable. Les Moniales y prélevèrent de Précieuses Reliques puis le corps
fut porté à Fosses au chant des Psaumes et des Cantiques. L'aristocratie tint à honneur de
fournir ses épaules.
Dans un recueil de Miracles compilé vers 1080, on relate un procès de limites entre moines
(papistes) et un aristocrate, il détourne le cours d'un ruisseau.
Au dixième siècle, on avait dû cacher ses Saintes Reliques dans une grotte près de la Meuse,
ce qui expliquerait la tradition selon laquelle on aurait trouvé ses os dans une rivière. Au
quatorzième siècle, les papistes de Saint-Pierre d'Abbeville se flattaient de posséder des
ossements de Saint Foillan. Vers 970, un Monastère fut bâti à Roeulx. En 1125, les papistes
opérèrent une translation de ses Saintes Reliques de Fosses à Roeulx puis en 1176 elles
réintégrèrent Fosses. En 1408, les Précieux Restes du Saint furent translatés à Mons en
Hainaut et une partie resta dans l'église Sainte-Waudru. En 1792, le Chef du Saint fut préservé
10
à Fosses.
Au moins depuis 1549, tous les sept ans, à Fosses, les papistes célébrèrent une grande
procession populaire sous le nom de "marche de Saint Feuillen." En 1928, il y avait plusieurs
centaines de militaires "marcheurs" de presque tous les corps, même des "Congolais" et des
"mousquetaires." A chacune des sept haltes, une décharge d'armes à feu. Mais en 1737 et en
1771, il y avait eu comme clou de la fête des "hommes sauvages." Le Saint avait trois fêtes à
Fosses : 16 janvier (Invention du corps), 3 septembre (translation papiste de 1086), 24-31
octobre (Repos; fête avec octave).
Tropaire de Saint Foillan ton 8
Des bandits païens t'offrirent la Couronne du martyre, Ô Juste Feuillen,/
Car ta vie était un reproche pour les impies et les cruels./
Ayant oeuvré avec tes Saints Frères, Nos Pères Fursey et Ultan,/
En Anglie orientale puis en Belgique,/
Prie Dieu pour nous qui t'en supplions afin que tant en paroles qu'en actes/
Nos vies puissent être des témoignages missionnaires afin d'être trouvés dignes de Sa Grande
Miséricorde.
Tropaire de Saint Feuillen Ton 4
Lumière de l'Entre-Sambre-et-Meuse,
Tu traversas les mers, Vénérable Feuillen,
Pour répandre le doux message
Que le Christ est Ressuscité
Et tu versas ton noble sang
Pour la Gloire de Son Saint Nom.
Aussi aujourd'hui nous te prions
D'intercéder auprès du Christ Notre Dieu
Pour le Salut de nos âmes.
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SAINTS MARTYRS SPEUSIPPOS, ELEUSIPPOS, MELEUSIPPOS ET LEUR GRANDMÈRE
LEONILLA TOGETHER, AVEC EUX : NEONOS, TURBONOS ET JOVILLA (OU
JONILLA) (+ENTRE 161 ET 180)
The Holy Martyrs Speusippos, Eleusippos, Meleusippos, and their grandmother Leonilla
together with Neonos, Turbonos and Jovilla suffered in Galilee (by another account, in
Cappadocia) in the Second Century, during the time of the persecution under Marcus Aurelius
(161-180). Leonilla received Baptism in her declining years from one of the disciples of Saint
Polycarp, Bishop of Smyrna, and she afterwards converted to Christ her three grandchildren.
The brothers out of their enthusiasm for the Lord, pulled down idols and reproached the
pagans for their folly. The torturers, leading Leonilla to the place of execution, ordered her to
say to her grandchildren that they should renounce Christ, but she in passing by them praised
them for their bravery and their firm confession of faith. Then the Martyrs were thrown into a
fire, but it did not harm them. After the torturing and death of her grandchildren, Saint
Leonilla was beheaded by the sword. Together with her suffered also Saint Jovilla. She beheld
the unflinching faith of the holy Martyrs and confessed herself a Christian, leaving behind an
husband and young son. The torturers, having hung her up by the hair, lacerated her body and
beheaded her. Saint Neonos beheld the exploits of the holy brothers, and having recorded
their sufferings, gave his manuscript to Turbonos, and he openly confessed himself a
Christian, for which he was fiercely beaten and died from his beating. Saint Turbonos, having
copied out the exploits of the passion-bearers, also ended his life by Martyrdom. These
Martyrs are particularly revered in Spain, where many churches are dedicated to them. The
relics of the holy Martyrs were given by the Greek emperor Zenon to France, in the city of
Langre.
SAINT MAXIME LE FOL-EN-CHRIST DE TOTMA, VOLOGDA (+ 1650)
Saint Maxime fut pendant un certain temps Prêtre à Totma dans l'éparchie de Vologda.
Quarante ans durant, il entreprit le difficile exploit de simuler la folie pour le Christ, jeûnant
et priant constamment. Saint Maxime s'endormit fort âgé le 16 janvier 1650 et fut enseveli
dans l'église de la Résurrection où il avait officié. La vénération locale du Saint commença en
1715 en raison des nombreux Miracles opérés sur sa tombe.
SAINT ROMIL LE SINAÏTE DE RAVANICA (+1375)
Romil naquit à Vidin. Il fut disciple de Saint Grégoire le Sinaïte. Il mena une vie d'Ascète
dans plusieurs monastères. Constantin Camblak vécut avec lui au Monastère Ravanica en
Serbie. Saint Romil s'endormit dans le Seigneur en 1375 au Monastère Ravanica.
SAINTS JACQUES LE PREMIER EVÊQUE DE TARENTAISE (+429) ET MARCEL LE
DEUXIÈME EVÊQUE DE TARENTAISE (+450), CONFESSEURS
Syrien d'origine, Jacques servait dans les armées du roi de Perse quand il se convertit, éclairé
par la persécution dont souffraient les Chrétiens et la sublimité de leur religion. Il venait de
recevoir le Baptême quand il fit la rencontre d'Honorat de Lérins et de son frère Venance. Ce
dernier s'étant endormi à Méthone, Hononat retourna en Gaule et emmena à sa suite Jacques
qui se fit Moine à Lérins. Honorat, devenu Evêque d'Arles, se préoccupa d'évangéliser non
seulement la Provence mais aussi le pays des Ceutrons; il ordonna donc Jacques pour être le
premier Missionnaire de ce pays. Ce dernier y arriva vers 426, établit son siège à Tarentaise;
après trois années d'épiscopat, il désigna son successeur, un Saint Marcel qui est inconnu des
Acta sanctorum puis averti de sa fin prochaine comme de celle d'Honorat, il retourna à Arles
pour y rendre son âme à Dieu, le jour même où Honorat naquit au Ciel.
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VENERATION DE LA PRECIEUSE CHAÎNE DU SAINT ET GLORIEUX APOTRE
PIERRE
Vers l'an 43, le roi des Juifs Hérode Agrippa vit les progrès de la prédication des Saints
Apôtres. Pris de folie sanguinaire contre les Chrétiens, il fit périr par le glaive Saint Jacques,
le frère de Jean. Voyant que cela était agréable aux Juifs, il fit aussi arrêter Saint Pierre, l'un
des deux princes (avec Saint Paul) des Apôtres et le fit jeter en prison jusqu'au moment de
l'offrir en oblation pour le plaisir du peuple après la Pâque. De peur de le voir s'enfuir, on
avait chargé l'Apôtre de deux lourdes chaînes de fer attachées aux deux soldats qui montaient
la garde à ses côtés et on avait posté des sentinelles à toutes les issues de la prison. Mais la
nuit même et grâce aux prières de l'Eglise, Dieu envoya auprès de lui un Ange resplendissant
qui remplit le cachot de lumière en apparaissant. Il secoua l'Apôtre endormi pour le faire lever
et aussitôt les chaînes tombèrent de ses mains. Sans trop comprendre ce qui se passait et se
croyant encore endormi, Pierre mit sa ceinture, chaussa ses sandales et guidé par l'Ange, il
franchit sans encombre tous les postes de garde. Quand ils parvinrent enfin en pleine ville,
l'Ange, ayant accompli sa mission quitta Pierre qui, sortant de sa torpeur, rendit Grâces à
Dieu. Il courut alors vers la maison de Marie, mère de Jean (surnommé Marc) où les
Chrétiens assemblés le reçurent avec grande joie (Actes des Apôtres 12:1-19).
Ces chaînes tombées des mains du Saint Apôtre furent ensuite recueillies par de Pieux
Chrétiens et transmises de génération en génération jusqu'à ce qu'elles fussent transférées par
l'Empereur byzantin à Constantinople et déposées dans l'Eglise de Saint-Pierre, près de
Sainte-Sophie où elles accomplirent pendant des siècles quantité de Miracles et de guérisons.*
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* On vénère à Rome, de temps immémorial, une autre chaîne de Saint Pierre
(Fête de la dédicace de la Basilique de Saint-Pierre-aux-Liens, célébrée le
ler août dans la tradition occidentale). Mais il semble qu'il s'agisse des
chaînes dont fut lié le Saint à Rome même dans l'attente de son martyre. Une
tradition médiévale rapporte que les chaînes de la prison de Jérusalem
furent d'abord envoyées à Rome puis une partie en fut donnée à
Constantinople.
Il n'y a rien d'étonnant à ce que non seulement les ossements
des Saints opèrent des Miracles mais aussi leurs vêtements ou
les objets qu'ils ont touchés. L'Ecriture Sainte rapporte que la
Grâce de Dieu accomplissait de tels Miracles par l'entremise du
Saint Apôtre Paul qu'il suffisait aux habitants d'Ephèse
d'appliquer sur les malades des mouchoirs ou des linges qui
avaient touché son corps pour que la maladie les quitte et que les esprits mauvais soient mis
en déroute (Actes 19:11-12). La Grâce Incréée de Dieu qui remplit l'âme purifiée des Saints,
déborde, en effet sur leur corps, du corps sur leurs vêtements et de leurs vêtements même sur
leur ombre pour accomplir des Miracles. C'est ainsi que les Actes des Apôtres rapportent
encore à propos de Saint Pierre qu'une multitude d'hommes et de femmes allait jusqu'à
transporter les malades dans les rues et les déposait à terre, de sorte que l'ombre du Saint les
couvrait à son passage et leur procurait ainsi la guérison ou tout au moins la force de
demeurer dans l'espérance (Actes 5:15). C'est ainsi que l'Eglise orthodoxe a hérité du Pieux
Usage de ne pas vénérer seulement le corps des Saints devenus porteurs de la Grâce mais
aussi leurs vêtements, leurs objets familiers ou les instruments par lesquels ils ont souffert
pour le Seigneur.
SAINT EVEQUE HONORAT D'ARLES, FONDATEUR DE LERINS (+429)
Honorat vint au monde d'une famille consulaire fixée en Gaule vers la fin du règne de
Constance. Contre la volonté de son père, il demanda le Saint Baptême des Chrétiens et gagna
au Christ Venance, son frère aîné. Tous deux désiraient se détacher entièrement du monde
mais rencontraient des obstacles de la part de leur père demeuré païen. A la fin, ils décidèrent
d'abandonner leur pays et d'aller se cacher au loin dans quelque Désert; pour ne rien faire qui
pût être suspecté de légèreté, ils emmenèrent avec eux un Saint et vieillard nommé Caprais
(vers le 1er juin) qui pût leur servir de guide et de maître, Ils s'arrêtèrent un nomment à
Marseille où l'Evêque Procule fit tous ses efforts pour les attacher à son Église. Honorat fut un
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instant ébranlé mais pour couper court, tous trois s'embarquèrent pour la Grèce et abordèrent
heureusement à Modon. Venance s'y endormit; Honorat lui-même tomba malade, il reprit
alors le chemin des Gaules avec son guide. D'Italie où ils débarquèrent, ils gagnèrent la
Provence, se lièrent d'amitié avec l'Evêque Léonce de Fréjus, choisirent une première retraite
en un lieu qui fut appelé la Baume de Saint Honorat et finalement, allèrent s'établir d'une
façon définitive dans une des îles de Lérins.
La quantité de serpents dont cette île était remplie l'avait rendue entièrement déserte, les
populations en parlaient comme d'un lieu maudit. Honorat n'en fut point effrayé, confiant dans
la Parole du Sauveur (Marc 16, 12); il mit en fuite une grande partie de ces serpents et rendit
les autres inoffensifs. En peu de temps, l'île, autrefois déserte, devint comme une nouvelle
Thébaïde, eut une école célèbre de théologie, un asile pour les lettres et les sciences et fut,
enfin, une pépinière d'Evêques et de Saints pour la Gaule. L'Evêque de Fréjus, témoin des
faveurs et des Bénédictions Célestes répandues en ce lieu, y vint conférer le sacerdoce à
Honorat dont il était parvenu à vaincre les résistances. Devenu Prêtre, l'humble solitaire mit
tout en oeuvre pour faine avancer ses disciples dans les voies de la perfection; nonobstant ses
infirmités corporelles, il exerça les fonctions les plus variées avec une vigilance de tous les
instants, visita les malades et s'appliqua à leur procurer du soulagement, veilla à maintenir la
bonne harmonie entre tous les frères.
Ainsi se forma à Lérins sous la direction d'Honorat la compagnie d'Ermites la plus illustre et
la plus Sainte qu'on eût jamais vue en Occident; ce monastère fut, durant plusieurs siècles, le
séminaire des Evêques de Provence, de France et d'Italie; on en vit sortir Saint Maxime de
Hiez, Saint Hilaire d'Arles, Saint Loup de Troyes, Saint Eucher de Lyon, Saint Jacques de
Tarentaise, notamment. En se retirant à Lérins, Honorat qui ainsi avait voulu s'isoler du
monde et s'ensevelir dans la solitude, recevait des hôtes qui allaient ensuite publier ses vertus,
formait des disciples qui devenaient des Apôtres; lui-même dut exercer son zèle sur un plus
vaste théâtre et dans une dignité plus haute : à la Naissance au Ciel de Patrocle en 426,
l'Eglise d'Arles le choisit pour Evêque et il dut céder à toutes les instances, obéir à l'Appel de
Dieu. Il laissa Maxime en sa place pour gouverner Lénins, s'appliqua à rétablir la paix dans
l'Eglise d'Arles longtemps troublée sous le simoniaque Patrocle, à réunir dans les liens de la
charité les esprits partagés par les divisions des années précédentes. Il fut aidé dans cette
oeuvre par Hilaire, son disciple et son premier biographe qu'il avait amené avec lui et qui
devait plus tard lui succéder. En peu de temps, l'Eglise d'Arles devint aussi florissante que
l'était le Monastère de Lérins, ce qui fit dire à Saint Eucher de Lyon que pour représenter la
charité sous une figure humaine, il aurait fallu faire le portrait d'Honorat.
Ce Saint Evêque montra particulièrement son grand détachement des honneurs et des biens de
ce monde. Ayant appris qu'il était devenu Evêque d'Arles, ses proches vinrent le visiter mais il
les regarda comme des étrangers et ne voulut rien changer dans son attitude à leur égard.
Enfin, il assura le maintien de la discipline dans les Églises de la Narbonnaise et dénonça au
Saint Pape Célestin I de Rome plusieurs abus qui s'y étaient glissés.
L'épiscopat d'Honorat fut de courte durée. Il plut à Dieu de l'appeler à lui par une lente
diminution des forces corporelles, résultat de ses grandes austérités. Honorat ne voulut rien
relâcher de ses travaux; les efforts qu'il fit pour prêcher encore dans son église le jour de la
Théophanie achevèrent de l'épuiser.
Dieu lui conserva jusqu'à la fin l'usage de la langue dont il se servit pour exhorter et consoler
lui-même ses visiteurs. Il régla avec une présence d'esprit admirable les détails concernant son
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Église et la conduite des particuliers, fit connaître qu'Hilaire, revenu de Lérins pour l'assister,
serait son successeur et sans agitation ni sans agonie, il passa de ce monde pour entrer dans la
Gloire Céleste (16 janvier 429).
Au moment de sa Naissance au Ciel, beaucoup de personnes virent son âme entrer dans les
choeurs des Anges. Le corps fut porté à l'église Saint-Geniès, selon les uns, au cimetière des
Aliscamps, selon les autres pour être inhumé auprès de celui de Saint Trophime. La chapelle a
été appelée dans la suite Notre-Dame-des-Champs ou Notre-Dame-de-Grâce. Les historiens
ont rapporté peu de Miracles de Saint Honorat; Hilaire, son biographe, croit qu'il avait
demandé à Dieu de n'en point faire.
Vers la fin du quatorzième siècle, en 1391, les Précieuses Reliques d'Honorat ont été
transférées dans l'Île de Lérins qui a porté son nom depuis lors. L'anniversaire en était célébré
le 20 janvier et la principale fête était au 15 mai. En 1788 quand l'Abbaye de Lérins fut
supprimée par les papistes, les Saintes Reliques d'Honorat furent partagées entre l'église de
Grasse dont il est Saint Protecteur, celles d'Auribeau et celle de Cannes. On a attribué à Saint
Honorat une Règle écrite pour ses Moines; elle s'est perdue dans la suite des temps, surtout
depuis qu'on lui a substitué, en Occident, la Règle de Saint Benoît de Nursie.
ou
L'Archipel de Lérins, au large de Cannes, est formé de deux îles. La plus grande est l'Île de
Sainte-Marguerite, celle que l'on découvre la première à l'horizon. Derrière elle se cache l'Île,
plus petite, de Saint-Honorat. Elle porte le nom du Saint dont nous allons faire connaissance.
Incertitudes sur la vie de Saint Honorat
C'est Saint Hilaire d'Arles, successeur d'Honorat sur ce siège épiscopal qui nous renseigne le
mieux sur la vie d'Honorat. Les autres sources d'information sont peu nombreuses et très
fragmentaires. Les repères chronologiques font défaut. La seule date qu'il soit possible de
fixer, sans certitude absolue cependant, est celle de sa Naissance au Ciel, en janvier 430. Mais
comme on ignore son âge exact au moment de son Départ Céleste, il est bien difficile de
savoir à quelle date précise il est né. On suppose qu'Honorat a pu voir le jour vers 370 à
Trèves (A l'époque romaine, cette ville de Rhénanie s'appelait Augusta Trevirorum. Centre
des opérations militaires des Romains sur le Rhin, c'était une des villes les plus importantes de
l'Empire. Elle fut la patrie non seulement de Saint Honorat mais aussi de Saint Ambroise de
Milan et du sinistre Karl Marx. Saint Athanase y fut envoyé en exil. Mais peu importe. Car
bien plus passionnante et attachante est la Sainteté d'Honorat si l'on considère la noblesse de
ses origines et les talents qui le destinaient à une brillante carrière civile.
La conversion d'Honorat
Honorat appartenait à l'aristocratie gallo-romaine pour qui le consulat apparaît encore, au
cinquième siècle comme le plus beau couronnement d'une carrière. Sa famille était aisée. Elle
possédait des domaines dont Honorat hérita avec son frère à la mort de leur père. Ce dernier
était probablement déjà avancé en âge au moment de la conversion de son fils. L'enfance
d'Honorat fut choyée, sa jeunesse se passa dans la richesse et le luxe. Il reçut une éducation
classique. Hilaire parle avec admiration et vénération des lettres écrites par Honorat. Il nous
dit aussi que, devenu Evêque d'Arles, Honorat prêchait chaque jour avec perspicacité et clarté,
surtout lorsqu'il dissertait sur la Divine Trinité. La vocation monastique d'Honorat se
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manifeste très tôt et le désir du Baptême semble lié à l'attirance qu'il éprouve pour la vie
monastique. Et c'est ce renoncement au monde qui va entraîner l'hostilité de sa famille, en
particulier celle du père qui voyait s'effondrer tous les espoirs placés en son jeune et brillant
fils. Doit-on déduire de cette attitude que sa famille était païenne? Cela n'est pas évident. Car
le milieu où grandit Honorat était sûrement imprégné de Christianisme. Sinon comment son
désir du Baptême aurait-il pu se manifester si tôt? D'après Hilaire d'Arles, le jeune Honorat
n'avait à cette époque pas plus de douze ans. Son père chercha donc par tous les moyens à le
détourner du Saint Baptême et tenta de le distraire par toutes sortes de divertissements :
chasse, jeu de balle, course, saut, natation. Mais ce fut en vain : Honorat tint bon et patienta
jusqu'à l'adolescence. Il entama alors un catéchuménat qui dura trois années. C'est bien un
tout jeune homme qui s'élance alors vers la vie religieuse. Son frère aîné, Venantius, se
convertit à son tour. Et tous deux se mirent à pratiquer l'Ascèse dans leur patrie, à Trèves.
Dans leur demeure dont ils ont hérité et qui avait connu le faste et les brillantes réceptions, ils
accueillaient les voyageurs et offraient l'hospitalité aux pauvres sur leurs propres terres. Ils
cherchaient en tout point à mettre en pratique les préceptes de l'Evangile. Et ils y réussirent si
bien que leur renommée se répandit et déborda la ville et la contrée au point que, effrayés par
leur propre gloire, ils décidèrent de fuir en vendant tous leurs biens afin d'en distribuer aux
pauvres les bénéfices.
Le voyage en Orient
Voici donc nos deux frères escortés par leur ami Caprais quittant leur patrie pour échapper
avant tout à une renommée encombrante qu'ils jugent contraire à leur esprit d'humilité. Où
songent-ils aller? Nul ne le sait. Ils recherchent d'abord l'obscurité dans un pays étranger. Rien
ne nous dit qu'ils aient eu l'intention de gagner des contrées lointaines comme l'Egypte ou la
Palestine, pépinières du monachisme oriental. Ils s'embarquent à Marseille pour rejoindre la
Grèce. Hélas, Venantius y meurt. Et Honorat, malade, après ce séjour malheureux, revient en
Occident afin de poursuivre son Ascèse sous des Cieux plus cléments. Après un bref séjour en
Italie où il noue des liens d'amitié avec les communautés chrétiennes du pays, il rentre en
Gaule du Sud pour s'installer à Lérins.
L'installation à Lérins
C'est par la route et à pied que Caprais et Honorat, cheminant sur la Via Aurelia qui longeait
la côte de Toscane et menait en Gaule, empruntent le vallon de Laghet se désaltérant peut-être
à la source au pied de laquelle s'élèvera au dix-septième siècle le sanctuaire marial papiste de
"Notre-Dame de Laghet." Ils passent la nuit à Cimiez alors grande cité romaine. Puis
reprenant la belle route tracée sous les oliviers, les pins et les chênes-lièges, ils franchissent le
Var au gué de Saint-Christophe et continuent vers Saint-Jeannet et Vence. Délaissant Antibes,
grand port romain à l'époque, ils cheminent le long de la mer puis remontent jusqu'à Vallauris
pour atteindre enfin le castrum qui, de la colline du Pézou domine l'actuelle rade de Cannes.
Honorat et Caprais sont saisis par l'admirable paysage. Baignant dans les eaux bleues de la
Méditerranée, deux îles s'étendent à quelques brasses du rivage : Léro et Lérina. Suivant sans
peine la Voie aurélienne, ils s'enfoncent dans les massifs boisés de l'Estérel puis empruntant
une voie étroite qui s'élève vers un col, entre le pic d'Aurelle et le pic du Cap-Roux, ils s'y
arrêtent pour y passer la nuit. Ils aperçoivent des châtaigniers sous l'ombre fraîche desquels
coule une source limpide. On peut aisément imaginer qu'ils trempèrent dans l'eau vive leurs
mains et leur visage brûlé par le soleil et qu'ensuite ils mangèrent des châtaignes et les fruits
rouges des arbousiers selon la saison durant laquelle eut lieu leur voyage. Caprais connaissait
sans doute les lieux. Cherchant un refuge pour la nuit, les deux pèlerins escaladèrent le pic du
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Cap-Roux. Presque au sommet une excavation du rocher forme une grotte profonde où ils
s'installèrent. Ils se mirent à prier. Lorsqu'ils achevèrent leur prière, la nuit était tombée,
vivante de milliers d'astres. Elle leur faisait penser au Désert. Ils s'endormirent dans la paix.
Le lendemain, ils reprirent leur route, abandonnant avec regret ce lieu privilégié de parfaite
solitude. Après une étape à Agay, ils atteignirent Fréjus, grande cité romaine militaire où ils
s'arrêtèrent. Ils avaient une lettre de recommandation pour Léonce, le nouvel Evêque qui
dirigeait la petite communauté chrétienne. Hilaire d'Arles ne nous dit pas combien de temps
Honorat et Caprais demeurèrent à Fréjus. Peut-être fût-ce plusieurs années car Léonce avait
besoin de Missionnaires pour évangéliser la région. Par contre, nous savons qu'Honorat devint
célèbre et que les foules accouraient de loin pour entendre sa parole. Mais cette célébrité lui
devint pesante et pour finir intolérable. L'appel de la solitude retentissait en lui de façon de
plus en plus impérieuse. Il fallut donc partir. La grotte du Cap-Roux, perdue dans le Désert
odorant du massif de l'Estérel, avec sa source au pied de la montagne, l'appelait. C'est là
qu'avec Caprais il tentera de mettre en pratique les enseignements des Pères du Désert.
Honorat descendait parfois de la montagne pour exercer son apostolat auprès des pêcheurs du
petit port d'Agay. Mais bientôt la grotte reçut la visite des quémandeurs. Il fallut donc partir à
nouveau! Mais où? A Lérins, bien sûr, sur la petite île qui ressemblait à un Désert. Honorat
demanda à un pêcheur d'Agay de les conduire sur l'île. Ce fut la stupeur et un concert de
lamentations : l'île était petite, inhabitable, sans eau, remplie de serpents. Mais rien de tout
cela ne fit peur à Honorat ni à Caprais. Finalement, il se trouva un pêcheur assez courageux, –
ou assez inconscient! – pour accepter de les conduire à Lérina. Personne ne croyait qu'ils y
resteraient plus d'une journée. La tradition raconte que lorsque Honorat posa le pied sur
Lérina, celle-ci trembla! Les serpents grouillaient partout. Honorat étendit les mains et
invoqua le Christ. Aussitôt tous les serpents expirèrent en provoquant une odeur pestilentielle.
Honorat se remit alors à prier. Le vent se leva et un raz de marée balaya l'île. Honorat et
Caprais s'étaient réfugiés en haut d'un palmier. Quand la mer se retira, l'île était purifiée, le
soleil brillait et dans les buissons chantaient les premiers oiseaux venus du continent. Mais
passons de la légende à la réalité. Honorat et Caprais arrachèrent petit à petit les ronces, les
salsepareilles et bientôt abondèrent lentisques, cistes, genévriers et genêts. Honorat et Caprais
bâtirent deux abris sommaires avec des pierres plates et des branchages et ils reprirent la vie
érémitique commencée au pic du Cap-Roux. Ainsi, peu à peu dans l'absolue solitude de
Lérins à peine troublée par le passage, de temps en temps, d'un pécheur qui apportait l'eau et
quelques galettes de pain, offrande du petit peuple fidèle d'Agay, Honorat se préparait à la
plus haute perfection, en compagnie de Caprais. Mais comme il fallait s'y attendre,
l'installation d'Honorat et de Caprais à Lérins provoqua un grand mouvement de curiosité sur
tout le littoral. Et au grand désappointement des deux solitaires, se produisit le contraire de ce
qu'ils avaient espéré : de plus en plus nombreuse la foule réapparut devant leur ermitage.
Certains, parmi cette foule, touchés par l'exemple des deux Moines, se construisaient un abri
sur le rocher, quémandant humblement chaque jour un conseil pour se livrer à leur tour aux
mortifications corporelles et à la purification de l'esprit, prélude au grand voyage vers les
immensités intérieures où les happait l'Irrésistible Appel de Dieu. Peu à peu se constituait sur
l'île, contre le désir des deux Moines, ce type intermédiaire entre l'érémitisme et le monastère
organisé : la laure où chacun vivait seul dans son abri pour se retrouver le dimanche à la
célébration de la Synaxe eucharistique. L'Evêque Léonce avait ordonné Prêtre Honorat qui
s'en était défendu en vain. Après avoir longuement prié, Honorat demanda conseil à l'Evêque
Léonce et il se décida, à l'heure même où Saint Cassien songeait à fonder à Marseille le grand
Monastère de Saint-Victor, à faire à son tour acte solennel de cénobitisme. Il grouperait
autour d'une règle monastique commune inspirée des Pères, les hommes épris de Dieu et prêts
à tout quitter pour son seul amour. Peu d'éléments permettent de fixer la date de la fondation
du Monastère de Lérins. La première mention remonte à Paulin de Nole dans une lettre
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adressée à Eucher de Lyon entre 412 et 420. Aux environs de 427, Cassien parle à propos de
Lérins d'une immense communauté de frères, ce qui laisse entendre que le monastère existait
depuis plusieurs années. On situe généralement dans la deuxième décennie du cinquième
siècle l'installation d'Honorat sur l'île, donc vers 410. Les débuts de la vie monastique à
Lérins. Pour désigner l'Île d'Honorat, Hilaire d'Arles utilise à plusieurs reprises le mot Désert
selon une tradition qui remonte aux premiers Moines d'Orient qui dès le troisième siècle
avaient choisi de vivre en Anachorètes dans les Déserts égyptiens notamment. Ce mode
d'existence fut révélé à l'Occident grâce à la Vie de Saint Antoine composée par Saint
Athanase vers 357 et traduite du grec en latin vers 370-374 par Evagre d'Antioche. Mais si les
Déserts se peuplent de Moines, vivant chacun dans sa cellule et se regroupant de temps à autre
auprès d'un Père Spirituel, on sait qu'il existe aussi dans tout l'Orient chrétien antique –
Egypte, Syrie, Asie Mineure– un autre type d'organisation monastique qui privilégie la vie en
communauté et dont Saint Pacôme fut le fondateur. De 358 à 379, Basile de Césarée, par
exemple, fonde et gouverne des monastères auxquels il donne des règles monastiques. Or,
depuis 397, circule une traduction en latin de la rédaction primitive de l'oeuvre de Saint Basile,
le Petit Asceticon. Il est possible qu'Honorat ait connu cette version lors de son passage en
Italie. Au moment où Honorat décida de s'installer dans l'Île de Lérins, le mouvement
monastique a atteint l'Occident. Saint Athanase exilé à Trèves en 336 puis à Rome en 341 l'a
certainement fait connaître. Vers 360, Saint Martin s'établit dans la solitude à Ligugé, près de
Poitiers. Devenu Evêque de Tours, il fonda un Monastère à Marmoutier. En 382, Jérôme venu
vivre à Rome auprès du Pape Damase avait propagé l'idéal ascétique. En 386, un monastère
naît à Milan. Enfin, l'Evêque Augustin d'Hippone lui-même, établit un monastère épiscopal où
il vivait en communauté avec tout son clergé sous une règle stricte : Ascèse faite d'obéissance,
de continence, de pauvreté, d'humilité. Parmi tous les modèles de vie monastique il n'est pas
facile de dire quel est celui que choisit Honorat. Au départ, c'est vers une forme de vie
cénobitique que tous les indices nous orientent. Et nous avons vu qu'en 427 Cassien parle
d'une immense communauté de frères. Le mot utilisé par Cassien est coenobium qui désigne
précisément un monastère où l'on vit en communauté, selon une règle. Honorat n'a jamais eu
comme Saint Antoine le désir de vivre dans un isolement complet. Il brûle, c'est vrai, d'être
retranché du monde. Mais dès lors que d'autres hommes éprouvent ce même besoin, il ne les
rejette pas. Et ce nombre devint suffisamment important pour justifier la construction d'une
église et de bâtiments adaptés à l'habitat des Moines. Le récit de Saint Hilaire d'Arles qui suit
l'ordre chronologique, permet de penser que ces installations ont été réalisées très tôt. S'il y a
eu une expérience de la vie érémitique pour Honorat, celle-ci n'a pas duré longtemps. Car le
témoignage d'Hilaire montre bien qu'Honorat est toujours resté en contact avec les
communautés chrétiennes auprès desquelles il s'était installé. Les liens noués en Italie avec le
clergé, l'affection qui l'attache à l'Evêque de Fréjus, sont autant de preuves de l'importance
que Honorat a toujours accordée aux relations humaines. Et l'Evêque Fauste de Riez dans un
passage de son sermon dédié à Honorat, nous dit : "En vérité, ils ont été comblés de joie ceux
qui ont eu le bonheur de vivre aux côtés d'Honorat, de manger avec lui et d'être Soldats de
Dieu sous sa discipline."
Une structure verticale et hiérarchisée
Le renom du fondateur de Lérins a dépassé très vite les limites de la Provence et du Sud de la
Gaule. Le retentissement de Lérins, son rayonnement n'a pas tardé à susciter des vocations
illustres : Hilaire d'Arles, Loup de Troyes, Hucher de Lyon, Vincent de Lérins, Fauste de
Riez, Salvien de Marseille. Tous ont vécu dans l'île avant l'an 430 et parmi ces hommes qui
venaient rejoindre Honorat, beaucoup étaient originaires du Nord de la Gaule. Les textes
d'Hilaire d'Arles et de Fauste de Riez parlent de la vie harmonieuse des membres du
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monastère regroupés autour de son fondateur. Les deux auteurs insistent sur le rôle essentiel
que joue Honorat à la tête de sa communauté. Fauste de Riez insiste tout particulièrement sur
sa fonction de pasteur attentif qui veille, en gardien vigilant de son troupeau et qui lui montre
le chemin de la Vie Eternelle. Père Spirituel, guide infatigable tel Moïse, il ouvre le chemin
du Désert et délivre ses frères de la servitude. Avec Caprais qui n'a jamais quitté Honorat, ils
étaient comme les deux colonnes qui précédaient les fils d'Israël pour leur montrer la route.
Mais Honorat, pasteur qui guide et protège son troupeau, évoque aussi le Christ Lui-même :
Je suis le bon pasteur, dit Jésus-Christ, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent
(Jean 10, 14). Par la perfection de ses vertus, Honorat est l'Image même du Christ. Ce
rapprochement suggéré par Fauste de Riez est manifeste dans le sermon d'Hilaire d'Arles : "Il
a cherché à rejoindre Honorat celui qui a désiré le Christ et vraiment c'est le Christ qu'il a
trouvé, celui qui a cherché à rejoindre Honorat. Par sa douceur, c'est à l'Amour du Christ qu'il
invite tous ses frères. En aimant ses frères, il fait naître l'Amour du Christ dans leurs coeurs.
Inversement, ces hommes partagent un même amour pour Honorat. Il est le médiateur qui leur
permet d'accéder à l'Amour de Dieu. Ainsi Honorat, aimé de tous, n'occupe pas seulement une
place centrale au milieu de ses frères. L'Amour qui l'unit à chaque membre de la communauté
s'exerce aussi selon une ligne verticale à l'intérieur d'une structure hiérarchique dans laquelle
il occupe une place intermédiaire entre Dieu et les frères de la communauté monastique. Et
cette structure se retrouve dans l'organisation de toute la vie communautaire. Honorat est
appelé maître et père par les frères qui lui doivent obéissance. Cependant, Honorat dirige son
monastère avec une autorité bienveillante. Pour changer ce qui avait besoin d'être corrigé, le
plus souvent il changeait sa façon même de corriger, si bien qu'il suscitait autant d'amour que
de crainte. Et les frères qui l'aimaient tant essayaient de ne point commettre de fautes. Et la
crainte qu'il provoquait faisait naître l'amour de la discipline."
Discipline et Règle
Les Moines étaient donc soumis à une discipline qu'Honorat se réservait le droit d'adapter à
chacun. La première des exigences était l'obéissance, première vertu du vrai Moine. L'autorité
d'Honorat s'exerçait dans tous les domaines de la vie quotidienne : travail, sommeil, nourriture
étaient selon Hilaire d'Arles, adaptés à la constitution physique de chacun. Honorat avait le
souci d'apaiser les querelles qui pouvaient naître entre les frères et de maintenir la cohésion de
sa communauté. La soumission des Moines à ses exhortations s'accompagnait en retour d'une
sollicitude constante à l'égard de chacun. Honorat s'efforçait ainsi de rendre plus léger le Joug
du Christ et de faire naître la joie dans le coeur des frères. Cette joie de vivre sous la discipline
d'Honorat est mentionnée par Fauste de Riez dans un passage où il évoque la Sainte Règle qui
permet au monastère d'assurer sa solidité. L'emploi du mot règle ne suffit pas à attester
l'existence, à Lérins, d'une règle monastique rigoureusement définie. Il peut s'agir simplement
d'un ensemble de préceptes qu'Honorat a appliqués à Lérins. Cette Règle ou ces préceptes
tirés de l'enseignement des Moines d'Egypte, semblent n'avoir jamais été formulés par écrit.
Ce qui ne signifie pas que la Règle n'ait jamais existé. De toute manière, nous savons par
Hilaire d'Arles et par Fauste de Riez, les principaux témoins de Saint Honorat que
l'obéissance, l'humilité, l'égalité d'humeur, l'amour fraternel, le silence, les jeûnes et les
mortifications, la célébration liturgique et la prière personnelle, la méditation et le travail
manuel étaient de rigueur à Lérins et que tout cela faisait office de Règle. Honorat fuyait la
renommée mais plus il la fuyait plus elle s'attachait à lui et qu'il le voulût ou non, partout où il
allait, la renommée l'accompagnait. Car par l'exemple de ses vertus il régénérait tous les lieux
où il séjournait. Partout, nous dit Hilaire d'Arles, il répand la manne et exhale le Doux Parfum
du Christ. Son monastère était un phare dont la réputation s'étendra très tôt à toute la Gaule. Il
attirait une multitude de visiteurs, de pèlerins et surtout des pauvres venus des régions les plus
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diverses. Honorat distribuait sans compter et parfois son trésor se trouva épuisé. Sa Foi ne le
fut jamais. Et Hilaire nous raconte qu'un jour le coffre ne contenait plus qu'une seule pièce
d'or. Un pauvre se présenta, Honorat la lui donna et à Hilaire inquiet il dit : "Puisque nous
n'avons plus rien à donner, il est bien certain que quelqu'un est en route pour nous apporter de
quoi pouvoir le faire encore." Effectivement, à la tombée du jour, un donateur se présenta.
Avec la charité, le secret de la réussite d'Honorat était la joie. Tel fut Honorat, fondateur de
l'Abbaye de Lérins en Provence. Mais sa réputation allait lui jouer, une fois encore, un drôle
de tour. A la Naissance au Ciel de l'Evêque d'Arles, il allait devoir quitter son île bienheureuse
pour être, contre son gré, placé sur le siège épiscopal d'Arles.
Saint Evêque Honorat d'Arles
Honorat avait été ordonné Prêtre malgré lui par l'Evêque Léonce de Fréjus. Et lui qui avait
toujours fait preuve d'une humilité exemplaire et souhaitait finir sa vie dans la solitude, la paix
et même l'oubli, devait donc recevoir la consécration épiscopale pour siéger à la tête de l'une
des plus importantes métropoles chrétiennes. Car après qu'ils furent chassés de Trèves –ville
natale de notre Saint–, les empereurs constantiniens s'étaient installés en Arles, devenue en
395 capitale des Gaules et de l'Empire. De ce fait, l'Evêque d'Arles était le Primat des Gaules.
Plus tard cette fonction sera transférée à Lyon. Ce siège épiscopal était donc très important.
C'est ce qui explique les luttes partisanes socio-politico-religieuses qui, hélas, entourèrent
souvent l'élection de l'Evêque métropolitain d'Arles. L'élection d'Honorat eut lieu par surprise
et derrière son dos. Il n'avait même pas été consulté! Aussi ne voulut-il pas de ce siège
épiscopal. De plus, l'Abbaye de Lérins n'était pas du tout décidée à laisser partir son Abbé.
Hilaire déclara aux Arlésiens, sans y mettre de formes "Qui vous a donné le désir de posséder
pour vous cet homme, au détriment de ceux à qui Dieu l'avait accordé en son Désert?" Bien
entendu, ce désir provenait de la haute réputation d'Honorat, déjà considéré comme un Saint
et comme un organisateur de premier ordre. On savait aussi que c'était un homme de paix. Il
ne réunit pourtant pas sur son nom l'unanimité des suffrages. Mais l'affaire fit grand bruit.
Alerté, le Pape Célestin Ier qui n'avait aucun grief contre Honorat, écrivit en 428 à tous les
Evêques du Sud-Est de la Gaule pour leur demander qu'à l'avenir "un Prêtre ne soit élu,
venant d'une autre Eglise que dans le cas où aucun clerc de l'Eglise à pourvoir ne serait jugé
digne, ce que nous croyons, ne pouvoir se produire. Il faut réprouver le fait de préférer ceux
des Eglises étrangères, ne pas faire appel à des étrangers de peur que l'on ne paraisse avoir
établi une sorte de nouveau collège d'où seraient tirés les Evêques." Or, c'est exactement ce
qui allait se produire avec l'Abbaye de Lérins qui deviendra au cinquième et sixième siècle la
pépinière des Evêques du Sud de la Gaule. Honorat ne se rendit pas immédiatement aux
Arlésiens. Il lui fallait réfléchir et prier. Et ce n'est qu'après de longs mois de tractations et de
supplications qu'il accepta. Il savait que son oeuvre de Lérins était solide. Mais il se savait
aussi malade et en sursis. Il renonça à finir sa vie dans la paix de son île et se jeta dans ce
guêpier politico-socio-religieux de la métropole d'Arles car il y aperçut finalement la Volonté
de Dieu de l'y voir rétablir la concorde et l'amour fraternel. Après avoir dit un adieu (qu'il
savait n'être pas un au revoir) à ses Moines, il prit la route d'Arles. Mais Arles lui paraissait
tellement redoutable qu'il emmena deux Moines, Jacques d'Assyrie et Hilaire qui, lui, ne
supporta pas la ville et s'en retourna promptement à Lérins. Quand Honorat s'assit sur le siège
épiscopal d'Arles, il trouva les caisses du trésor pleines de richesses amassées par ses
prédécesseurs. Le dernier, Helladius, était pourtant un Moine. Honorat n'hésita pas et nous dit
Hilaire, "il exclut tout amas d'injustes richesses et tout ce qui avait été accumulé sans but fut
enfin affecté à des usages légitimes. Ceux qui étaient morts commencèrent à bénéficier de
leurs trésors et les donateurs purent enfin éprouver les soulagements qu'ils avaient voulus en
faisant leurs offrandes. Il ne réserva pour l'évêché que ce qui devait suffire aux nécessités du
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ministère." Alors la ville commença à respirer et la concorde revint dans les coeurs. Honorat
fit rapidement l'unanimité dans son diocèse. Mais l'effort fut énorme. Le 6 janvier 430, bien
que faible, il voulut prêcher dans sa cathédrale. A son retour, il dut s'aliter.
L’Endormissement d'Honorat
A cette nouvelle, ses amis du diocèse d'Arles et de l'Île de Lérins accoururent à son chevet
Hilaire en tête qui nous dit : "Leur douleur lui était plus pénible que la sienne propre." Et
s'adressant à Hilaire lui-même il demanda : "Pourquoi pleures-tu?" "Est-ce pour cette loi
commune à l'espèce humaine Faut-il que mon départ te trouve mal préparé alors qu'il n'a pas
pu me surprendre?" Lorsqu'il entra en agonie, les corps constitués affluèrent, ainsi que le
préfet en exercice et les anciens préfets, selon l'usage de l'époque. Le Saint ne manqua pas une
si belle occasion de les chapitrer. Et toujours grâce à Hilaire, nous possédons l'unique sermon
qui ait été conservé d'Honorat : "Voyez quelle fragile demeure nous habitons! Si haut que
nous montions, la mort nous en fera descendre. Vivez donc votre vie de telle façon que vous
ne redoutiez pas le terme et ce que nous appelons la mort, attendez-le comme un simple
passage." Puis après les avoir menacés de l'enfer, il rappela ce que fut sa règle monastique :
"Il faut que l'esprit reconnaisse sa nature supérieure et livre combat aux vices charnels. Ce
n'est qu'à ce prix qu'il conservera l'une et l'autre substance sans tache pour la paix éternelle."
Enfin, il lança un suprême avertissement concernant tous les Moines de l'avenir : "Que nul
parmi vous ne soit prisonnier de l'amour excessif dit monde. Que personne ne s'abandonne
aux richesses." Et il répétera avant de s'endormir : "Que nul ne soit l'esclave de l'argent que
nul ne se laisse corrompre par la vaine apparence des biens terrestres. C'est un crime de faire
un instrument de perdition de ce qui pourrait vous servir à acheter le salut et de rendre
esclave au moyen de ce qui pourrait vous reconquérir la liberté." Il se mit alors à parler de
tous ceux qu'il avait aimés et chargea ses amis de leur faire parvenir un dernier message. Et à
la demande du clergé, il désigna son successeur : Hilaire. Mais le Moine ne rêvait que de
retourner à Lérins, ne souhaitant rien moins que cette charge épiscopale. Honorat reposait
maintenant, calme et détendu. Il se laissa envahir par une sorte de sommeil. Croyant qu'il
allait mourir, ses amis le secouèrent. Il ouvrit un oeil et leur dit malicieusement : "Je m'étonne
que, me voyant si bas et sachant combien j'ai été longtemps privé de sommeil, vous ne
puissiez seulement me laisser dormir!" Il se moqua d'eux avec tendresse puis il se tut et entra
dans le sommeil de la mort. Hilaire a ce mot étonnant : Alors sa vie s'éteignit presque avant sa
bonté. La Naissance Céleste d'Honorat, très douce, sans combat, fut accompagnée de
phénomènes étranges. A l'instant même où son esprit quittait son corps, au milieu de la nuit,
de nombreux arlésiens réveillés furent frappés, par la vision du Saint que recevait une cohorte
Céleste. Tous se levèrent puis coururent jusqu'à l'évêché. "On aurait dit," note Hilaire, "que
tout le monde avait été réveillé par un avertissement des Anges."
Les obsèques d'Honorat
Accompagné du peuple, le corps fut conduit à la cathédrale. Honorat était revêtu de ses riches
habits épiscopaux qu'il n'avait jamais portés de son vivant! En effet épris de simplicité et
d'humilité, il avait toujours préféré la bure du Moine. Après la célébration dans la cathédrale,
le corps fut transporté solennellement jusqu'au cimetière extérieur des Alyscamps. Alors une
dispute éclata entre les Prêtres de Saint-Stéphane/Etienne (c'est-à-dire la cathédrale) et les
Moines de Lérins, chacun revendiquant âprement l'honneur de porter le corps. Avant que ce
dernier ne disparaisse dans le sarcophage de pierre taillée, la foule se précipita et lui arracha
ses vêtements pour en faire de Vénérables Reliques. Quant aux Saintes Reliques proprement
corporelles, les ossements, elles eurent une longue histoire. Les Moines de Lérins ne reçurent
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qu'un os. Plus tard, le corps du Saint fut déposé dans la chapelle de Saint-Genès des
Alyscamps puis dans l'église Saint-Honorat dès qu'elle fut construite. Il y demeura presque un
millénaire. En 1390, des pillages firent craindre pour les biens d'Arles. L'abbé papiste de
Ganagobie (dans le département actuel des Alpes de Haute Provence qui en avait la garde),
transporta les Précieuses Reliques du Saint chez lui. Mais à cette époque médiévale, les
Précieuses Reliques représentaient un tel trésor qu'il offrit à l'Abbaye de Lérins de les
récupérer, pensant qu'elles y seraient mieux en sécurité qu'à Ganagobie. Il ne posa qu'une
condition, aussitôt acceptée, d'être admis comme moine à Lérins. Lorsque le 20 janvier 1391,
les Saintes Reliques arrivèrent à Lérins, l'abbé papiste Jean de Tournefort fit ouvrir le
reliquaire. Au milieu des ossements un certificat en attestait l'authenticité. L'abbé fit apporter
l'os que possédait son abbaye, lequel remis à sa place, s'adapta parfaitement. En 1788, les
Insignes Reliques furent distribuées au diocèse papiste de Grasse. Comme on vient de le voir,
le corps de Saint Honorat demeura longtemps en Arles, ce qui contristait beaucoup les
Moines de Lérins. Mais Fauste de Riez, un autre témoin de la vie d'Honorat, les en consola :
"Ne croyons pas avoir quelque chose de moins du fait que la cité d'Arles revendique comme
sa propriété les Précieux Restes de ce corps. Qu'ils détiennent le réceptacle de l'esprit, le
Corps, nous, nous conservons l'âme elle-même, en ses effets merveilleux. Qu'ils détiennent les
os, nous les mérites. Honorat se souviendra de l'un et de l'autre lieu mais il se doit à Lérins à
un titre spécial. Car s'il cultiva avec soin Arles, cette Vigne du Seigneur, il a cependant planté
le premier cette vigne, Lérins."
Les Miracles de Saint Honorat
Ecoutons le sermon d'Hilaire devenu Evêque d'Arles pour l'anniversaire de la Naissance au
Ciel de Saint Honorat : "Que ta gloire est grande et illustre, Honorat! Tes mérites n'ont pas
eu besoin d'être illustrés par des Miracles. Ta vie elle-même pleine de vertus et exaltée par
une admiration renouvelée, a servi en quelque sorte de Miracle perpétuel. Nous savons tous,
nous qui vivions auprès de toi que les dons nombreux que Dieu t'a accordés ont tenu lieu de
Miracles. Mais pour ta part, tu en faisais bien peu de cas et tu te réjouissais bien plus de
savoir tes mérites et tes vertus consignés par Dieu que de voir les hommes relever tes
Miracles. Et pourtant quel plus grand Miracle de la vertu peut-il exister que de fuir les
Miracles et de cacher ses vertus? Et en vérité, ta prière était pour ainsi dire, si familière aux
Oreilles du Christ que tu as obtenu, je crois, par les supplications si ferventes, de ne pas voir
des Miracles proclamer ta vertu. La paix a aussi ses Martyrs car aussi longtemps que tu as
habité ton corps, tu as toujours été le Témoin (rappelons que Martyr vient d'un mot grec
signifiant témoin) du Christ... Il n'y eut jamais sur tes lèvres que la paix, la chasteté, la piété,
la charité. Il n'y eut jamais dans ton coeur que le Christ... Ceux qui désiraient Dieu ont trouvé
en toi un secours commun à tous." Saint Honorat avait l'habitude de rapporter à ses Moines
ses songes. Hilaire écrit à ce propos : "Ils n'étaient pas prophétiques, ils n'étaient pas
provoqués par quelque inquiétude pour l'avenir mais ils étaient suscités par les aspirations
d'une âme qui ne connaît pas le repos. C'est le Martyre, sur lequel portait sans cesse ta
méditation que tu subissais, tandis que le Seigneur prenait plaisir, je crois, à faire naître en
toi le désir et c'était comme une persécution menée contre ta Foi. En vérité, personne, je
pense, ne peut nier que pour subir le martyre, c'est l'occasion et non pas le courage qui t'a
manqué." Saint Hilaire attribue sa conversion à Saint Honorat. Il n'en parle pas comme d'un
Miracle et pourtant, nous pourrions y voir un Miracle. Honorat, en effet avait été averti par
des amis venant de Trèves et de passage dans son monastère qu'Hilaire et d'autres jeunes gens
vivant encore à Trèves, menaient une vie de débauche. Hilaire était apparenté à Honorat. Dès
qu'il entend cela, il ne rejette pas, malgré ses ennuis de santé, la perspective d'un long voyage.
Il revient dans sa patrie afin de sauver Hilaire. Mais en ces années-là, Hilaire était attaché au
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monde et rebelle à Dieu. Honorat l'exhorte avec tout son talent à ouvrir son coeur à Dieu. Mais
nous dit Hilaire lui-même, "ses paroles pleines de piété ne pénétraient pas dans mes oreilles...
je résistais... et faisais le serment de ne pas céder." Et cependant, par une vision presque
prophétique Honorat lui prédit : "Ce que tu me refuses, Dieu me l'accorde." Hilaire conclut :
"C'est ainsi oui, c'est ainsi que la prière d'un Saint ramène les fugitifs, c'est ainsi qu'elle
dompte les obstinés, c'est ainsi qu'elle soumet les rebelles." Fauste de Riez, lui aussi, a bien
connu Honorat en tant que Moine à Lérins. Il en fait aussi l'éloge, non point en Arles mais à
Lérins. "En vérité, mes frères très chers," dit-il aux Moines de cette abbaye, "ils ont été
comblés de joie ceux qui ont eu le bonheur de se trouver face à face avec cet homme
angélique... Et celui qui se sera efforcé d'être l'héritier de ses mérites ici-bas, aura le bonheur
d'être aussi un jour le cohéritier des faveurs qu'il a reçues... Or alors qu'il s'était élevé au
faîte de ses vertus, il n'a jamais pensé qu'il fallait mettre sa confiance en lui seul. Mais il avait
pris comme assistant et collègue le Bienheureux Caprais et il s'en remit pour tout ce quel
avait à régler ou à exécuter, à l'examen et à la décision de celui-ci comme à la plus juste
balance du jugement. En sa compagnie, il a introduit dans ce Désert la Gloire du Christ et tel
Moïse en compagnie d'Aaron, il a établi un camp pour tous ceux qui sont destinés à marcher
vers la terre promise... En effet aussi longtemps que celui-ci, tel Moïse, a élevé ses mains
Saintes, ici, il a toujours sauvegardé l'invincibilité de son peuple contre Amaleq, c'est-à-dire
contre le diable. Aussi, mes très chers frère gardons surtout l'Orthodoxie de la Foi; croyons
que le Père et le Fils et le Saint Esprit sont un seul Dieu. Gardons l'esprit d'obéissance qu'il
conseillait toujours plus particulièrement et avec plus d'empressement car si un Moine ne le
possède pas, il est vraiment pauvre et nu. En effet quand le premier homme eut manqué au
devoir d'obéissance, il sut qu'il était nu. Gardons aussi l'humilité, la vraie." Fauste de Riez
considère comme des Miracles réalisés par Honorat le fait qu'il a, par sa Foi, écarté le poison
des bêtes venimeuses : l'Île de Lérins était alors infestée de serpents. Et non seulement,
affirme Fauste, "il a marché sur l'aspic et le basilic mais il a restauré chez beaucoup
d'hommes l'image, peut-être déjà perdue, du Christ. Tantôt il changeait des bêtes sauvages en
hommes, tantôt il changeait des hommes pour ainsi dire, en Anges." Car Honorat a mené un
combat spirituel pour tuer les vices qui existent en l'homme. Et Fauste de poursuivre : "Celui
dont je dois faire l'éloge mettait en fuite des esprit malins qui se tenaient cachés, non pas
dans le corps mais dans l'esprit et le coeur. Il a ramené à la vie des cadavres qui ne
possédaient plus ni esprit ni âme. S'il n'a pas redonné la vie fragile d'ici-bas, il a fait
davantage en montrant le chemin de la Vie Eternelle." Fauste compare une fois de plus
Honorat à Moïse. Car tel Moïse dans le Désert, Honorat sur son île Désertique n'avait pas
d'eau. Etant un bon sourcier, "il a fait jaillir du rocher aride une source d'eau douce, non
seulement au milieu du Désert mais au milieu de la mer." En effet sans eau, toute vie humaine
eût été impossible à Lérins. Au début, les pêcheurs apportaient à Caprais et à Honorat l'eau du
continent. Mais comment vivre nombreux sur cette île sans le Miracle accordé par Dieu à
Saint Honorat? L'image de Saint Honorat que nous conserverons dans nos mémoires, est celle
d'un pasteur doux et bienveillant, priant sans cesse pour son troupeau afin qu'aucune des
brebis qui lui avaient été confiées par le Seigneur ne se perde ou ne s'égare. Si Honorat était
tant aimé par tous ses Moines, s'ils lui obéissaient si bien, c'est parce que lui-même savait être
tout pour tous. Aussi rare était la discorde dans ce troupeau. Et pourquoi ne pas lui adresser
cette belle prière composée par Hilaire? "Souviens-toi donc, toi qui es l'Ami de Dieu,
souviens-toi sans cesse de nous, toi qui te trouves si pur auprès de Dieu, chantant le
"cantique nouveau" et suivant l'Agneau partout où il va. Toi qui marches à sa suite, toi notre
Saint Protecteur, l'interprète agréé de nos prières et notre solide défenseur, transmets-lui les
supplications répandues auprès de ton tombeau par le troupeau de tes disciples. Obtiens que
dans une aspiration commune, nous méritions de respecter tes ordres et tes enseignements."
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ou
"La vida de sant Honorat arquebisbe de Arles. Impresor: Juan Joffre. Valencia, 31 de octubre
de 1513," rééditée en 1999 en Espagne : http://www.vgesa.com/vgeant26.html
SAINT HIEROMARTYR FERREOL (OU FERJUS) L'EVEQUE DE GRENOBLE (+ 680)
12 - 16 janvier (martyre)
Saint Ferjus fut Evêque de Gratianopolis (l’actuel Grenoble) de 654 jusqu'à 659, année
estimée de son martyre. Son nom latin était Ferreolus mais au fil du temps ce nom devint
Ferriolus puis Fergeol ou Ferjeuil ou Fergeolus pour les clercs et finalement Ferjoux puis
Ferjus.
Saint Ferjus était issu d'une illustre famille gallo-romaine qui appartenait à l'aristocratie
sénatoriale de la Viennoise et de la Narbonnaise. Une tradition qui peut être discutée veut que
Charlemagne et Saint Ferjus présentent une lignée commune. Les Evêques de cette époque
assuraient le ministère spirituel mais étaient aussi les défenseurs de leurs cités face au pouvoir
royal et ils étaient de ce fait les représentants naturels de la population gallo-romaine.
De 522 à 534, les rois francs du Nord envahirent le royaume burgond (pays des vallées du
Rhône et de la Saône, capitale Genève) dont ils éliminèrent la dynastie régnante. Toutefois, ils
laissèrent pendant un siècle subsister pacifiquement les coutumes, les moeurs, la civilisation et
le sentiment national des populations.
L'ancien royaume burgond fut finalement rattaché au royaume de Neustrie –qui occupait une
large partie du Nord et de l'Ouest de la France actuelle, avec Soissons comme capitale– et des
conflits se développèrent, conflits dont les Evêques, défenseurs de leur peuple, furent souvent
les victimes.
A l'Endormissement de Clovis II en 657, Clotaire III, âgé de cinq ans, devint Roi de Neustrie
et de Bourgogne, la régence étant exercée par la Sainte Reine-mère Bathilde. En réalité le
pouvoir passa aux mains du nouveau maire du palais Ebroïn, personnage violent et sans
scrupules. Les maires du palais étaient initialement les intendants du palais royal, à ce titre
chargés de la domesticité mais ils étaient devenus en fait les chefs de l'aristocratie, ce qui
faisait d'eux les vrais détendeurs du pouvoir.
Ebroïn se donna pour tâche d'assimiler brutalement toutes les populations qui étaient sous
l'autorité de son Roi. Ceci le conduisit notamment à décider l'élimination du Saint Evêque
Ferjus dont l'indépendance d'esprit et le souci de défense de ses administrés menaçait son
action.
Le 12 janvier 659, Saint Ferjus parlait à son peuple en un lieu situé sur le flanc du Mont
Esson, appelé aujourd'hui Mont Rachais, probablement au niveau de la Petite Tronche. Sur les
ordres d'Ebroïn, une bande de malandrins se mêla aux fidèles et l'un d'eux fracassa la tête de
l'Evêque avec une perche de saule, le tuant sur le coup. Ces malandrins jetèrent alors le corps
de l'Evêque dans un four à pain allumé proche pour éviter des troubles probables lors de
funérailles.
L'Evêque fut immédiatement considéré comme un Martyr et glorifié par le suffrage du peuple
chrétien. Le martyre de Saint Ferjus est commémoré le 16 janvier.
25
SAINT EVÊQUE TOZZO (OU TOZON, TOZOZON, TOSSON, TOSSO, THOSSO),
D'AUGSBOURG EN BAVIERE (+ 661 OU 755)
Tozzo était Evêque d'Augsbourg. On vante ses vertus sans être sûrs de leur véracité mais sa
personnalité spirituelle fut suffisamment grande pour qu'on lui en attribue autant.
SAINT MARTYR FRITZ, À BASSOUES (+732)
Guerrier frison, il est tombé pour le Christ à Bassoues (Gascogne) en combattant les
envahisseurs musulmans; il fut également Thaumaturge.
SAINT MARTYR EULOGE DE CORDOUE (+ 859)
20 septembre - 16 janvier (translation) - 11 mars (Martyre) – 1 juin (élévation avec Sainte Léocritie)
Envahie par les Arabes en 771, la cité wisigothique fut une ville rayonnante au dixième siècle
mais dut subir une politique d'islamisation active jusqu' à la Reconquista de Ferdinand qui
libéra les populations indigènes. Les musulmans avaient imposé le statut de dhimitude aux
Chrétiens leur empêchant de manifester publiquement leur Foi et les obligeant de verser un
impôt discriminatoire.
A partir du gouvernement de Mahomet I, la politique d'islamisation se durcit. Les populations
se soulevaient sporadiquement mais à chaque fois la répression maure avait raison de leur
volonté d'indépendance. C'est ainsi que lors de l'une de ces manisfestations au début du
pouvoir musulman en Andalousie, Euloge, Prêtre issu d'une famille sénatoriale hispanoromaine
ayant voyagé en Espagne non-musulmane du Nord, se mit à écrire et à prononcer des
Homélies contre le coran.
Nommé Evêque de Tolède, il fut emprisonné une première fois et relâché non sans avoir
composé un traité pour confirmer dans la Foi ses frères prisonniers en particulier deux futures
Martyres Sainte Fleur et Sainte Marie de Cordoue. Lorsqu'il prit la défense d'une jeune
femme, Lucrèce, d'une famille devenue mahométane qui voulait retrouver la Foi de ses
ancêtres, ce qui était passible de mort, il lui fut interdit d'être consacré Evêque à Tolède et de
gagner son siège épiscopal. Le pouvoir musulman lui offrit de se convertir pour avoir la vie
sauve. Il refusa devant ses juges et fut décapité à la suite de Lucrèce à Cordoue le 11 mars
859.
Ses Précieuses Reliques ainsi que celles de Sainte Lucrèce (Leocritia) reposent à Orvieto.
ou
Euloge, d'une des premières familles de Cordoue, fut confié dès sa jeunesse à la communauté
des Prêtres de Saint-Zoïle et se forma sous leur direction à la piété et à la science sacrée. On
remarqua en lui un vif attrait pour l'étude des Saints Livres. Il s'appliqua à en pénétrer le sens
et en fit l'objet préféré de ses méditations. Il se mit ensuite sous la conduite d'un Pieux et
Savant Abbé nommé Espérandieu qui gouvernait le Monastère de Cutelar près Cordoue : c'est
là qu'il connut son biographe Alvare avec qui il se lia d'une étroite amitié. En sortant de cette
école, Euloge parut comme un homme plein en sagesse et exercé à la pratique des vertus; son
humilité surtout puis sa douceur et sa charité lui concilièrent l'estime, le respect, l'affection de
tous ceux qui le connurent. Il enseigna pendant quelque temps les lettres à Cordoue, fut élevé
au diaconat et peu après au sacerdoce.
Attaché au service d'une église, il fut pour tous, Prêtres et fidèles, un modèle de continence,
de piété et d'Ascèse. Il dressa des Règles pour ceux qui servent Dieu dans les communautés,
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vécut lui-même comme un Vrai Moine dans le clergé, se montra un ecclésiastique parfait au
milieu des Moines. Après avoir visité les monastères de son pays, il voulut voir ceux des
provinces éloignées pour en confronter les constitutions avec les Règles dressées par lui et
recueillir ce qu'il trouverait de meilleur. Il revint ensuite à Cordoue pour travailler avec une
nouvelle ardeur à l'oeuvre de sa sanctification.
En 850, la vingtième année du règne d'Abdérame, les Maures pris d'une fureur subite qu'on ne
put s'expliquer, commencèrent à persécuter les Chrétiens. Un évêque d'Andalousie nommé
Récarède soit par apostasie, soit par faiblesse en face de là violence, se fit l'instrument de cette
nouvelle persécution : il fit arrêter les Prêtres de Cordoue avec leur Evêque. Tous furent
enfermés dans les prisons. Euloge était parmi eux : il employa le temps de sa détention à prier
à encourager ses frères. Il composa une exhortation au martyre pour deux Vierges nommées
Flore et Marie. Ces Saintes Filles dociles à ses instructions, souffrirent généreusement le
martyre l'année suivante. Euloge et les autres prisonniers en rendirent Grâces au Seigneur :
quand ils sortirent de prison quelques jours après leur supplice, Euloge se hâta d'écrire
l'histoire de ce supplice pour exciter les autres Confesseurs à imiter leur exemple.
Profitant ensuite de la liberté qui lui était laissée, il travailla par ses prédications et ses écrits à
instruire les fidèles. Son zèle fut couronné de succès. Sous Mohammed, fils d'Abdérame, il
empêcha beaucoup de Chrétiens faibles de renier Jésus-Christ et il envoya au martyre des
Moines, des ecclésiastiques comme des personnes mariées. Il recueillit ensuite les Actes de
ces Martyrs, en composa trois livres sous le titre de Mémorial. En même temps, il justifiait la
conduite de ces héros dans une Apologétique.
Lorsque vers la fin de 858 l'Archevêque de Tolède vint à partir, le clergé et les fidèles
donnèrent leurs suffrages à Euloge : c'est qu'en effet il était considéré comme le premier
homme de l'Église d'Espagne par sa doctrine, sa capacité, sa vertu comme aussi par le courage
avec lequel il avait confessé la Foi de Jésus-Christ devant les persécuteurs. Mais Dieu voulut
le rappeler à Lui avant qu'il pût être sacré. Il y avait à Cordoue une Vierge chrétienne
nommée Léocritie, convertie toute jeune à la Foi de Jésus-Christ par l'une de ses parentes.
Maltraitée par les siens demeurés païens ou mahométans, en danger d'apostasier si elle cédait
à leurs menaces, cette jeune fille vint chercher un refuge près d'Euloge qui la prit sous sa
protection, la confia à sa soeur, l'instruisit plus amplement de ses devoirs, fortifia ses
résolutions et la fit mettre en sûreté chez un ami. Les parents de Léocritie soupçonnèrent ce
qui s'était passé, prétendirent qu'il y avait eu enlèvement de leur fille et se firent autoriser par
le magistrat à ouvrir une enquête. A cette occasion, beaucoup de personnes furent saisies et
soumises à la question. Pendant ce temps, Euloge veillait sur sa protégée, la faisait passer
secrètement d'une maison dans une autre, affermissait sa Foi et la préparait au Martyre car il
lui était difficile d'y échapper. Il passait les nuits en prières pour elle dans l'église de Saint-
Zoïle. De son côté, Léocritie veillait, jeûnait et couchait sur la cendre pour se préparer au
combat.
A la fin, tous deux furent arrêtés; on les jeta en prison et on les traduisit devant le juge.
Euloge fut accusé d'avoir séduit Léocritie, de l'avoir détournée de l'obéissance qu'elle devait à
ses parents; il répondit qu'un Prêtre ne pouvait refuser l'instruction aux personnes qui la lui
demandaient que selon les principes mêmes des persécuteurs, il avait eu raison de dire à
Léocritie qu'elle devait dans la circonstance préférer Dieu à ses parents. Il alla même jusqu'à
proposer au juge de lui montrer le chemin du Ciel comme il l'avait fait pour cette jeune fille,
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de lui découvrir les impostures du faux prophète Mahomet et de lui prouver que Jésus-Christ
est l'Unique Voie par laquelle on arrive au Salut Eternel. Il n'avait pas enseigné autre chose à
Léocritie.
Entendant cette proposition, le juge entra en fureur et fit fouetter Euloge : "Tu aurais plutôt
fait, déclara celui-ci, de me condamner immédiatement à la mort car de me faire changer tu
n'y peux prétendre; je donnerais avec joie plusieurs vies si je le pouvais pour la défense de ma
Foi." Le juge à ces mots, fit conduire Euloge devant le conseil du roi. Cependant un des
conseillers prit à part le Saint Confesseur; il lui déclara qu'on aurait égard à son mérite et qu'il
serait épargné, s'il consentait à renier de bouche Jésus-Christ devant le tribunal; à cette
condition on lui laisserait toute liberté de demeurer Chrétien. Indigné d'une telle proposition,
Euloge répondit à ce conseiller : "Si tu pouvais seulement connaître les récompenses qui
attendent ceux qui conservent Notre Foi, tu renoncerais aussitôt à toute dignité temporelle
pour les obtenir." Amené devant le conseil du roi, Euloge parla comme devant son premier
juge : il alla même jusqu'à exposer devant tout l'auditoire la Vérité de l'Évangile : pour ne pas
entendre cet enseignement, on le condamna aussitôt à être décapité.
Comme on le conduisait au supplice, un eunuque lui donna un soufflet. Euloge; sans se
plaindre, il lui présenta l'autre joue; l'infidèle eut l'insolence de la frapper encore. Arrivé au
lieu de l'exécution, Euloge pria à genoux, étendit les mains vers le Ciel et fit le Signe de la
Croix sur tout son corps. Puis avec une fermeté admirable, il présenta la tête au bourreau et
consomma ainsi son glorieux martyre un samedi (11 mars 859). Léocritie fut décapitée le
mercredi suivant, le 15 mars. Le fouet qui est placé près d'Euloge dans l’iconographie
rappelle qu'avant son dernier supplice il fut cruellement flagellé.
Les écrits d'Euloge que nous avons énumérés (Mémorial des Saints ou Actes des Martyrs de
Cordoue en trois livres; Exhortation au Martyre, adressée aux Vierges Flore et Marie;
Apologétique des Martyrs et un certain nombre de Lettres) sont dans P. L., t. 115, col. 736.
Les fidèles de Cordoue rachetèrent au bourreau la tête d'Euloge et l'enterrèrent avec son corps
dans l'église de Saint-Zoïle au service de laquelle il avait été attaché comme Prêtre durant
toute sa vie. Le 1er juin 860, on fit l'Elévation de son corps et parce que le 11 mars date de sa
Naissance Saint était ordinairement en Carême et parce qu'en ce Saint temps l'Église
mozarabe ne célébrait aucune fête, la mémoire des deux Martyrs Euloge et Léocritie fut
célébrée solennellement le 1er juin à Cordoue.
En 883, les deux corps furent transférés de Cordoue à Oviédo et on en fit l'anniversaire le 16
janvier. Une troisième translation fut exécutée par les papistes le 9 janvier 1300 à
Camarasanta. Ainsi s'explique comment le nom d'Euloge reparaît à ces diverses dates. Des
exemplaires du Martyrologe d'Usuard marquent encore ce nom au 20 septembre.
Sts Speusippe, Éleusippe, Méleusippe et Ste Néonille- St Damascène de Chilandari (Athos)-St
Maxime de Totma (Vologda), Fol en Christ-Sts Romylos et ses compagnons-Ste Priscille qui
mit sa personne et ses biens au service des Martyrs (Rome, Ier siècle). -Sts Marin, prêtre et
Etienne, diacre, Martyrs à Brescia sous Adrien (entre 117 et 138).-Sts saturnin, Faustin,
naffanien et sept autres, Martyrs en Afrique. -Sts Anan et Marius, Martyrs à Rome sur la Via
Appia. -Neuf Soldats Martyrs à Rome sur la Via Corneliana. -St Honorius et Treize autres,
Martyrs à Rome. -St Danacte ou Danax, lecteur de l'Eglise d'Aulone en Illyrie, Martyr. -St
Firmin l'Evêque de Mende en Gévaudan (vers 300). -St Marcel Ier, pape et patriarche de
Rome, Martyr sous Maxence (310). -St Jacques, Syrien de nation, Moine de Lérins, apôtre de
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la Savoie, premier évêque de la Tarentaise (429). -St Honorat l'Archevêque d'Arles, fondateur
du Monastère de Lérins au large des côtes de Provence (429 ou 430). -St Marcel, deuxième
évêque de Tarentaise (vers 450). -Ste Liberate, vierge à Pavie, soeur de l'évêque St Epiphane
de Pavie et de trois autres Stes (VIème siècle). -St Romare, confesseur à St-Savin en Poitou. -
Ste Meroflete, vierge. -St Trivier, Moine dans la Dombes, aujourd'hui dans le département de
l'Ain (vers 550). -St Honorat, Abbé de Fondi (Italie, VIème siècle). -St Valere l'Evêque de
Sorrente (Italie, VIIème siècle). -St Maxime de Totma (Vologda), fol-en-Christ (Russie
1650). -St Damascène, hiéroMoine bulgare du monastère athonite serbe de Chilandar, Martyr
(Bulgarie 1771). -St Nicolas, Martyr(Mytilène 1777).
Lecture de l’Epître
Actes XII : 1-11
12.1 Vers le même temps, le roi Hérode se mit à maltraiter quelques membres de l'Église, 12.2 et
il fit mourir par l'épée Jacques, frère de Jean. 12.3 Voyant que cela était agréable aux Juifs, il fit
encore arrêter Pierre. -C'était pendant les jours des pains sans levain. - 12.4 Après l'avoir saisi et
jeté en prison, il le mit sous la garde de quatre escouades de quatre soldats chacune, avec
l'intention de le faire comparaître devant le peuple après la Pâque.
12.5 Pierre donc était gardé dans la prison; et l'Église ne cessait d'adresser pour lui des
prières à Dieu. 12.6 La nuit qui précéda le jour où Hérode allait le faire comparaître, Pierre, lié
de deux chaînes, dormait entre deux soldats; et des sentinelles devant la porte gardaient la
prison. 12.7 Et voici, un ange du Seigneur survint, et une lumière brilla dans la prison. L'ange
réveilla Pierre, en le frappant au côté, et en disant: Lève-toi promptement! Les chaînes
tombèrent de ses mains. 12.8 Et l'ange lui dit: Mets ta ceinture et tes sandales. Et il fit ainsi.
L'ange lui dit encore: Enveloppe-toi de ton manteau, et suis-moi. 12.9 Pierre sortit, et le suivit,
ne sachant pas que ce qui se faisait par l'ange fût réel, et s'imaginant avoir une vision. 12.10
Lorsqu'ils eurent passé la première garde, puis la seconde, ils arrivèrent à la porte de fer qui
mène à la ville, et qui s'ouvrit d'elle-même devant eux; ils sortirent, et s'avancèrent dans une
rue. Aussitôt l'ange quitta Pierre. 12.11 Revenu à lui-même, Pierre dit: Je vois maintenant d'une
manière certaine que le Seigneur a envoyé son ange, et qu'il m'a délivré de la main d'Hérode
et de tout ce que le peuple juif attendait.
Lecture de l’Evangile
Jean XXI : 14-25
21.14 C'était déjà la troisième fois que Jésus se montrait à ses disciples depuis qu'il était
ressuscité des morts.
21.15 Après qu'ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu
plus que ne m'aiment ceux-ci? Il lui répondit: Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit:
Pais mes agneaux. 21.16 Il lui dit une seconde fois: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu? Pierre lui
répondit: Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis. 21.17 Il lui dit pour
la troisième fois: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu? Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit
pour la troisième fois: M'aimes-tu? Et il lui répondit: Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais
que je t'aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis. 21.18 En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais
plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu
étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas. 21.19 Il dit cela
pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu. Et ayant ainsi parlé, il lui dit: Suis-moi.
21.20 Pierre, s'étant retourné, vit venir après eux le disciple que Jésus aimait, celui qui,
pendant le souper, s'était penché sur la poitrine de Jésus, et avait dit: Seigneur, qui est celui
qui te livre? 21.21 En le voyant, Pierre dit à Jésus: Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il? 21.22
Jésus lui dit: Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe? Toi, suis-moi.
21.23 Là-dessus, le bruit courut parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Cependant
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Jésus n'avait pas dit à Pierre qu'il ne mourrait point; mais: Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce
que je vienne, que t'importe? 21.24 C'est ce disciple qui rend témoignage de ces choses, et qui
les a écrites. Et nous savons que son témoignage est vrai. 21.25 Jésus a fait encore beaucoup
d'autres choses; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir
les livres qu'on écrirait.
RÉFLEXION - Rien ne brise mieux l'orgueil humain que l'obéissance habituelle envers les
Anciens. Dans l'antique Sparte, l'obéissance était considérée comme une grande vertu. On
rapporte qu'un jour un soldat spartiate qui s'était jeté dans un combat avec l'épée à la main,
venait d'attraper un ennemi et au moment où il s'apprêtait à le tuer, la trompette sonna pour
annoncer la fin du combat. Le Spartiate replaça son épée dans son fourreau. Lorsque
quelqu'un qui l'avait vu agir de la sorte lui demanda : "Mais pourquoi n'as-tu pas tué
l'ennemi?", il répondit : "Il vaut mieux obéir au commandant que tuer un ennemi."
L'obéissance chrétienne diffère de l'obéissance spartiate en ce qu'elle est volontaire et que son
but est le Salut de l'âme, c'est-à-dire non pas la préservation d'un royaume terrestre mais
l'obtention du Royaume Céleste.
Saint Jean le Nain (Colobus) commença la vie ascétique avec un Ancien de Thèbes (Egypte).
Afin d'enseigner l'obéissance à son disciple, l'Ancien planta une branche de bois mort dans le
sol et ordonna à son disciple de l'arroser tous les jours. Trois ans durant, Jean arrosa sans
murmurer ce bois mort. Jusqu'à ce qu'à la fin il redevienne vert et donne du fruit. C'est le fruit
de l'obéissance résignée. Le Seigneur Crucifié Lui-même "devint obéissant jusqu'à la mort."
(Philippien 2, 8)
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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