mardi 24 janvier 2012
Vie de Saint Jacques de Nisibe et autres Vies de Saints.
13 – 26 janvier 2012
Cycle mobile (Pascalion): Jeudi de la Trente-Troisième Semaine
Lecture de l’Epître
1Pierre IV : 12-V : 5
4.12 Bien-aimés, ne soyez pas surpris, comme d'une chose étrange qui vous arrive, de la
fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. 4.13 Réjouissez-vous, au contraire, de
la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans
l'allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. 4.14 Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous
êtes heureux, parce que l'Esprit de gloire, l'Esprit de Dieu, repose sur vous. 4.15 Que nul de
vous, en effet, ne souffre comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s'ingérant
dans les affaires d'autrui. 4.16 Mais si quelqu'un souffre comme chrétien, qu'il n'en ait point
honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom. 4.17 Car c'est le moment où le jugement
va commencer par la maison de Dieu. Or, si c'est par nous qu'il commence, quelle sera la fin
de ceux qui n'obéissent pas à l'Évangile de Dieu? 4.18 Et si le juste se sauve avec peine, que
deviendront l'impie et le pécheur? 4.19 Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu
remettent leurs âmes au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien.
5.1 Voici les exhortations que j'adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme
eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée: 5.2
Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement,
selon Dieu; non pour un gain sordide, mais avec dévouement; 5.3 non comme dominant sur
ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. 5.4 Et lorsque le
souverain pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire.
5.5 De mêmes, vous qui êtes jeunes, soyez soumis aux anciens. Et tous, dans vos rapports
mutuels, revêtez-vous d'humilité; car Dieu résiste aux orgueilleux, Mais il fait grâce aux
humbles.
Lecture de l’Evangile
Marc XI : 27-33
11.27 Ils se rendirent de nouveau à Jérusalem, et, pendant que Jésus se promenait dans le
temple, les principaux sacrificateurs, les scribes et les anciens, vinrent à lui,11.28 et lui dirent:
Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t'a donné l'autorité de les faire? 11.29 Jésus leur
répondit: Je vous adresserai aussi une question; répondez-moi, et je vous dirai par quelle
autorité je fais ces choses. 11.30 Le baptême de Jean venait-il du ciel, ou des hommes?
Répondez-moi. 11.31 Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux: Si nous répondons: Du ciel, il dira:
Pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui? 11.32 Et si nous répondons: Des hommes... Ils
craignaient le peuple, car tous tenaient réellement Jean pour un prophète. 11.33 Alors ils
répondirent à Jésus: Nous ne savons. Et Jésus leur dit: Moi non plus, je ne vous dirai pas par
quelle autorité je fais ces choses.
Cycle fixe : Commémorations
SAINTS MARTYRS GOMEZ (OU GOMESENDUS) ET SERVUS-DEI DE CORDOUE
(+ 852)
Tolède avait vu naître Gomez. Ses parents qui désiraient le voir entrer dans la milice
sacerdotale, l'amenèrent encore enfant à Cordoue. Devenu Diacre, il se consacra à former de
Pieux Maîtres pour la jeunesse : son école était près de la basilique des trois Martyrs Fauste,
Janvier et Martial dont le glorieux combat est inscrit au martyrologe romain au 13 octobre.
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Plus tard, Gomez fut donné pour pasteur à une paroisse de la campagne de Cordone mais un
jour qu'il vint à la ville, accompagné de Servus-Dei, ils furent dénoncés au juge musulman et
décapités; c'était sous Abdérame II, en 852. Leurs corps, enlevés furtivement par les
Chrétiens, furent ensevelis dans l'église Saint-Christophe, au-delà de Guadalquivir.
SAINT MAXIME LE KAVSOKALYVITE (+1364)
Natif de la ville de Lampsaque (Hellespont), Saint Maxime grandit dans la Piété avec une
fervente dévotion pour la Sainte Mère de Dieu en visitant fréquemment les Moines de la
région. Vers l'âge de dix-sept ans, il revêtit l'Habit Angélique et devint le disciple d'un Moine
du Mont Ganos (Thrace). Son Ancien s'étant endormi, Maxime partit à la recherche d'un
nouveau Père Spirituel; il séjourna quelque temps auprès des Ascètes du Mont Papikion puis
se rendit en pèlerinage à Constantinople. Grandement apprécié par le Saint Patriarche
Athanase I, il commença à simuler la folie pour dissimuler ses vertus au monde. Il restait tout
le jour près de l'Eglise des Blachernes, exposé à la dérision publique et passait ses nuits en
prière accompagnée de larmes devant la Toute Pure Mère de Dieu. De là il partit pour la
Sainte Montagne de l'Athos et devint Moine à la Grande-Laure de Saint Athanase. Dans une
soumission totale et une parfaite obéissance, il imitait les vertus des Saints qui avaient illustré
ces lieux. Privé de tout confort et même de cellule, il chantait dans l'église sans divertir son
intelligence de la prière intérieure, les yeux continuellement arrosés de larmes. Un jour, la
Mère de Dieu l'invita en songe à monter au sommet de l'Athos pour y recevoir les tables de la
Loi Spirituelle comme Moïse. Il y persévéra seul dans la prière pendant trois jours et trois
nuits, résistant aux assauts répétés des démons. Finalement, la Mère de Dieu lui apparut
entourée de la Cour Céleste et tout étincelante de Gloire Divine. Elle le réconforta avec un
pain miraculeux, lui donna le pouvoir contre les démons et lui ordonna de vivre désormais en
Anachorète sur les pentes de l'Athos afin de devenir un Luminaire pour le Salut d'un grand
nombre d'âmes. Une fois la Toute Sainte disparue, le Saint resta encore trois jours à jouir
comme au Paradis de la Lumière et du Parfum qu'Elle avait laissés puis il redescendit plein de
joie et rapporta sa vision à un Ancien. Mais celui-ci manqua de discernement spirituel : il
l'accusa d'avoir été le jouet de l'illusion. Au lieu de chercher à se justifier, l'Humble Maxime
prit ces paroles comme un Signe de Dieu et décida de paraître dès lors aux yeux de tous
comme un fou et un illusionné. Dépourvu des choses les plus nécessaires, il allait pieds nus,
exposé aux brûlures du soleil et aux rigueurs du froid. Il vivait tel un Ange du Désert et
construisait de lieu en lieu une cabane primitive en branchages qu’il brûlait sitôt construite,
d'où son nom de kavsokalybe [= brûleur de cabane].
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Désirant s'exposer à la risée du monde pour l'Amour du Christ, il était pourtant connu de ceux
qui brillaient alors sur l'Athos par leur vertu et leur science spirituelle : les Hésychastes. C'est
ainsi que Saint Grégoire le Sinaïte, le grand maître de la prière du coeur et le restaurateur de la
vie hésychaste, ayant entendu parler de la conduite de Saint Maxime, partit à sa recherche
comme un chasseur en quête d'un gibier de choix et l'ayant enfin débusqué, il le pressa, au
nom de la Charité du Christ et pour son édification spirituelle, de lui raconter sa vie. Malgré
ses réticences, Maxime lui raconta les Merveilles que Dieu avait accomplies en lui depuis sa
jeunesse.
"Gardes-tu constamment la prière spirituelle?", demanda Grégoire. Maxime lui raconta alors
que tout jeune encore, un jour qu'il priait avec larmes devant l'Icône de la Mère de Dieu en
Lui demandant d'obtenir la Grâce de la prière et se penchait pour La vénérer, une chaleur
douce comme la rosée remplit soudain sa poitrine et son coeur en produisant une abondante
componction et que depuis son intelligence inébranlablement installée dans son coeur n'avait
pas cessé d'invoquer avec une douceur indicible le Nom de Jésus et Celui de la Mère de Dieu.
"En disant la prière, t'arrive-t-il d'être emporté en extase?", reprit Grégoire. – "C'est bien pour
cela que j'ai couru vers le Désert et que j'ai désiré la solitude afin de trouver en abondance les
fruits de la prière, c'est-à-dire le Pur Amour de Dieu et le ravissement de l'intelligence vers le
Seigneur." – "Que fait alors l'intelligence? Continue-t-elle à prononcer la prière dans le
coeur?" - "En aucun cas", répondit le Saint. "Lorsque le Saint Esprit visite l'homme de prière
alors cesse la prière car l'intelligence, tout absorbée par l'Esprit de Dieu, cesse alors d'agir
selon ses activités propres : elle se laisse conduire là où le veut l'Esprit dans le Ciel
Immatériel de la Lumière Divine ou en d'autres Contemplations ou encore dans un
inexprimable entretien avec Dieu. En effet, de même que la cire dure, c'est par sa nature
qu'elle fond, brûle et devient tout feu et toute lumière quand on la met au contact du feu, tout
en restant une matière distincte du feu; de même pour l'intellect (noûs) : tant qu'il reste dans sa
nature isolée, il conçoit seulement ce qui est lié à sa nature et se trouve sous sa puissance mais
lorsque le Feu Divin, le Saint-Esprit, l'approche, emporté alors par la Puissance de l'Esprit, il
brûle du Feu de la Divinité, dissout toute pensée et tout concept et absorbé par la Lumière de
Dieu, il devient tout entier Lumière Divine et radieuse."
"Quels sont donc les signes de l'illusion et ceux de la Grâce?", demanda encore Grégoire. –
"Les signes de l'illusion du diable sont le trouble de l'esprit, la dureté du coeur, la crainte,
l'agitation des pensées, les imaginations et les visions terrifiantes de lumière et de feu visibles,
la vanité et la colère. Mais lorsque l'Esprit Saint S'approche de notre esprit, Il le rassemble
dans l'unité, le rend sage, humble et mesuré. Il lui inspire la pensée de la mort et du Jugement
et lui fait verser des larmes de componction à la pensée de la Miséricorde du Seigneur. Il
élève l'intelligence dans des Contemplations élevées et l'illumine en la plongeant dans la
Lumière Divine. Il donne la paix au coeur et fait grâce à toutes ses facultés d'une joie et d'une
allégresse indicibles. Comme l'enseigne l'Apôtre, les "fruits de l'Esprit sont la joie, la paix, la
patience, la douceur, la charité, la compassion, l'humilité" (Gal. 5:22)."
Plein d'admiration en entendant ces paroles, Saint Grégoire ne regardait plus Maxime comme
un homme mais plutôt comme un Ange terrestre. Il le supplia de cesser sa vie errante et sa
folie simulée pour s'installer en un lieu fixe et éclairer le monde de la lumière de son
expérience. Saint Maxime fit obéissance et s'installa dans une cabane en branchages sans
toutefois garder avec lui même le nécessaire pour vivre. Ainsi abandonné à la Providence, il
recevait du Ciel régulièrement un pain chaud pour se nourrir et buvait de l'eau de mer qu'il
adoucissait par sa prière.
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A plusieurs reprises des Moines le virent élevé dans les airs pendant sa prière ou tout entouré
d'une Lumière si éclatante qu'ils crurent que sa cellule avait pris feu. La prière permanente qui
jaillissait comme un feu de son coeur, repoussait tous les assauts des démons et délivrait de
nombreux possédés qu'on lui amenait. Dieu lui avait fait grâce d'un extraordinaire don de
prophétie par lequel il corrigeait les pécheurs en révélant les secrets de leur coeur, dévoilait
les hérétiques venus pour le tromper et prévoyait les événements. C'est ainsi qu'il prédit aux
deux co-empereurs Jean VI Cantacuzène (l347-1354) et Jean V Paléologue (1391-1391)
venus lui rendre visite, la guerre civile qui devait bientôt les diviser (l347- 1352) et qu'il
annonça son Endormissement prochain (+ 1363) au Saint Patriarche Calliste I.
Au-dessus de sa cabane, ll y avait une grotte dans laquelle il passa ensuite plus de quatorze
ans puis de là, il alla s'installer à peu de distance de Lavra dans une petite cellule qu'il légua à
son disciple et biographe Saint Niphon. Saint Maxime remit en paix son âme au Seigneur vers
1365 à l'âge de quatre-vingt-quinze ans. Tous les Moines de l'Athos, Ermites et Cénobites, le
pleurèrent comme leur Père et Maître et le vénérèrent aussitôt comme un Saint.
SAINT EVÊQUE KENTIGERN (OU MUNGO) DE GLASGOW, CONFESSEUR (+ 603)
La mère de Kentigern nommée Thaney était de sang royal, son père ayant été le roi Loth qui
avait donné son nom au pays des Lothiens. Recherchée en mariage par un aristocrate breton
nommé Owen (ou Ewen), elle refusa ce parti sous prétexte qu'elle voulait garder sa Virginité.
Son père, furieux de ce refus, la confia à la garde d'un de ses fermiers qui était secrètement
Chrétien. Le prétendant réussit à découvrir celle qu'il voulait pour épouse et lui fit violence.
Quand Loth apprit que Thaney était enceinte, il ordonna de la jeter du haut d'une montagne; la
malheureuse échappa à la mort; on l'exposa alors sur un bateau à l'embouchure de la rivière de
Firth et on l'abandonna ainsi à la merci des vents. Le bateau fut porté sur la rive opposée de
l'estuaire à Culross et c'est là que Thaney donna le jour à son enfant qui reçut le nom de
Kentigern vers 518.
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La mère et l'enfant furent présentés à l'Evêque local Serf (ou Servan) qui les prit sous sa
protection. Après avoir baptisé Kentigern, il se chargea de son éducation, remarqua en lui
d'aimables qualités et lui témoigna une telle affection qu'il le surnomma Mungo, ce qui dans
la langue du pays signifie "le bien-aimé." "Kentigern, devenu grand, se sentit attiré vers la vie
des Cénobites et alla se fixer dans une solitude appelée Glasghu –d' où l'on a fait Glasgow par
la suite. Une communauté se groupa autour de sa retraite; l'éclat de ses vertus attira sur lui
l'attention du clergé et du peuple et on voulut l'avoir pour Evêque. Un Prélat mandé d'Irlande
vint lui donner la consécration épiscopale. De grande étendue et peuplé en partie de païens, le
diocèse donna beaucoup d'exercice à son zèle. Il le parcourut à pied; touchés de ses
instructions, les païens venaient en foule lui demander le Saint Baptême; il mit en même
temps tout son zèle à maintenir la pureté de la Foi car le pélagianisme menaçait de faire des
progrès en Écosse. Les travaux apostoliques de Kentigern étaient animés par l'esprit de prière;
chaque jour il récitait le Psautier, ajoutait d'autres pratiques de dévotion, vivait dans une
constante union avec Dieu dans une perpétuelle abstinence et s'imposait des jeûnes rigoureux.
Durant les six semaines du Grand Carême, il s'éloignait du commerce des hommes, ne
s'entretenait qu'avec le Ciel. A son tour, il forma des Apôtres qui suivirent ses exemples; il les
envoya prêcher la Foi au Nord de l'Écosse dans les Îles d'Orkhney, en Islande et en Norvège.
Le pays était partagé entre plusieurs petits seigneurs qui obéissaient tous à un même chef dont
la résidence était Alcluid (aujourd'hui Dumbarton). Au temps de l'apostolat de Kentigern, le
Pieux Roi Rydderch-Hael s'était fait son protecteur mais l'impie Morken (ou Morcan) s'était
emparé du pouvoir et Kentigern fut obligé de se réfugier dans le pays de Galles; il séjourna
quelque temps auprès du Saint Evêque David (Dewi) de Menevia. Un Prince chrétien nommé
Cathwallan lui donna un vaste terrain au confluent de l'Elwy et de la Clyde pour la fondation
d'un vaste monastère appelé Llan-Elwy et désigné plus tard sous le nom de Saint-Asaph.
L'école de ce monastère devint célèbre sous la direction de Kentigern qui s'y trouvait encore
quand s'endormit David de Menevia vers 544.
Après la mort de l'usurpateur Morken et le rétablissement de Rydderch, Kentigern fut rappelé
à Glascow; en quittant son Abbaye de Llan-Elwy, il en laissa le gouvernement à son disciple
Asaph qui devait plus tard écrire la Vie de son Père Spirituel. Le retour des événements avait
été déterminé par la victoire remportée en 573 à Arthuret près de Carlyle où de concert avec le
Roi chrétien Aidan, Rydderch avait battu Gwendololau, le représentant du paganisme dans la
Bretagne du Nord. Rydderch vint à la rencontre de Kentigern à Hoddam où l'Evêque s'arrêta
quelque temps avant de rentrer à Glascow. C'est l'époque où il visita le Pays de Galloway
pour retirer de l'idolâtrie et de l'hérésie les Pictes qui y étaient retombés après la Naissance au
Ciel de Saint Ninian.
Quand Kentigern y fut rentré définitivement, Glascow devint le grand centre du Christianisme
pour les Bretons de Strathclyde. Le souvenir de la dédicace de plusieurs églises à Aberdeen
témoigne aussi des travaux de Kentigern dans cette partie de l'Écosse. On a dit aussi que dans
ses dernières années, Saint Columba (ou Columkill) vint d'Iona à Glasgow pour rendre visite
à Kentigern. L'Abbé d'Iona, écrit Montalembert, arriva avec un grand cortège de Moines qu'il
distribua en trois sections au moment d'entrer à Glascow. Kentigern en fit autant pour les
nombreux Moines qui vivaient dans son monastère épiscopal. Des deux côtés retentit l'allléuia
et ce fut avec les paroles de la Sainte Écriture que les deux Apôtres des Pictes et des Scots se
rencontrèrent à l'extrême limite de ce qui avait été l'empire romain. Columba et Kentigern
s'embrassèrent tendrement, passèrent quelques jours dans une douce familiarité et ne se
séparèrent qu'après avoir échangé leurs deux crosses pastorales en signe d'affection
réciproque.
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Dans quelle mesure faut-il ajouter foi à un autre récit de l'hagiographe qui semble emprunté
plutôt à l'épopée gallo-bretonne de Tristan et d'Iseult qu'à la légende monastique, il est
difficile de le dire. Ce trait est pourtant resté le titre le plus populaire de l'Evêque Kentigern.
Le voici, d'après Montalembert : "La femme du Roi Rydderch, cédant à la passion adultère
pour un chevalier de la cour, eut la faiblesse de lui abandonner l'anneau qu'elle tenait du Roi
son mari. Rydderch étant allé à la chasse avec ce chevalier et tous deux s'étant reposés au bord
de la Clyde, le chevalier s'endormit, étendit involontairement la main pendant son sommeil.
Le Roi vit à son doigt l'anneau qu'il avait donné à la reine, eut grand'peine à ne pas tuer sur
place le chevalier mais sut rester maître de lui-même et sans éveiller le coupable, se contenta
de lui enlever l'anneau du doigt pour le jeter dans la rivière. Puis revenu à la ville, il demanda
à la reine son anneau et comme elle ne pouvait le lui rendre, il la fit mettre en prison pour être
conduite à la mort. Elle obtint un délai de trois jours et après avoir en vain fait demander
l'anneau au chevalier, elle eut recours à la protection de l'Evêque Kentigern. Ce bon pasteur
avait tout su ou tout deviné : la bague trouvée dans le ventre d'un saumon qu'il avait fait
pêcher dans la Clyde, était entre ses mains. Il l'envoya à la reine qui put ainsi la montrer à son
mari et échapper au châtiment. Rydderch lui demanda pardon et offrit de punir ses
accusateurs. Elle l'en détourna puis alla aussitôt s'accuser elle-même auprès de Kentigern qui
lui fit passer le reste de sa vie dans la pénitence. C'est pourquoi les anciennes effigies de
Kentigern le représentent toujours tendant la crosse épiscopale d'une main et de l'autre un
saumon avec une bague entre les lèvres."
Il y a une curieuse description de la Naissance Céleste du Saint Evêque qui expire au moment
où il prend un bain chaud, le jour de l'Octave de la Théophanie parce qu'en ce jour il avait
pour pratique de baptiser une multitude de convertis; ce qui sans doute indique que le
biographe écrivant la Vie avait quelque source plus ancienne sous les yeux. Le Rappel au
Seigneur de Kentigern survint le 13 janvier 603; il avait alors quatre-vingt-cinq ans et non
cent quatre-vingt-cinq comme l'écrivit Jocelin. Il fut enseveli dans la cathédrale de Glasgow
dont il devint le premier Protecteur; son tombeau a été en grande Vénération jusqu'à
l'établissement du calvinisme en Écosse.
ou encore : http://www.gypsyfire.com/Translation.htm
SAINT MARTYR POTIT DE SARDAIGNE (+ 166)
Il naquit à Cagliari en Sardaigne. Quelques années plus tard, il se retira en Epire. Sous Marc-
Aurèle, c'est là qu'il sera arrêté comme Chrétien et soumis à la torture pour qu'il renie sa Foi.
Une autre tradition le fait remettre son âme au Seigneur à Ascoli en Italie où il aurait eu la tête
tranchée.
SAINT LÉONCE DE CÉSARÉE (+4°.S.)
Saint Grégoire de Naziance parle de lui au jour des funérailles de son père. Saint Athanase
d'Alexandrie en fait son éloge public. L'histoire retient aussi qu'il ordonna Evêque Saint
Grégoire l'Illuminateur qui vint en Arménie et baptisa le Roi Tiridate qui, devenu Chrétien,
voulut que le Christianisme fût la Foi de son royaume.
SAINT HILAIRE (+4°.S.)
Filleul du Saint Père Hilaire de Poitiers, on ne le connaît plus autrement que comme disciple
de Saint Hilaire alors qu'avant sa conversion, celui-ci enseignait l'éloquence et la philosophie
dans les écoles publiques de Poitiers.
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13 janvier (repos) – 26 juin (translation)
SAINT EVEQUE HILAIRE DE POITIERS (+368)
Fils d'un illustre patricien de la région de Poitiers, Saint Hilaire fut élevé dans le paganisme;
"mais son âme inquiète, sentant la nécessité d'un Dieu Unique et Eternel, restait insatisfaite de
tous les systèmes et opinions qu'on lui proposait. Au cours de ses recherches et de ses
lectures, il reçut les premières lueurs de la Vérité en lisant dans l'Ancien Testament le
témoignage que Dieu Se rend à Lui-même : "Je suis celui qui suis" (Exode 3:14). Il progressa
encore dans la Connaissance de Dieu, en reconnaissant que la beauté des créatures nous rend
visible la beauté incompréhensible et combien plus élevée du Créateur. Mais ce n'est qu'en
apprenant que le Verbe et Fils Unique de Dieu s'est fait chair pour nous libérer de la mort que,
débordant d'allégresse, il parvint au terme de sa recherche, embrassa la doctrine de la Sainte
Trinité et reçut la nouvelle naissance par le Saint Baptême. Brûlant d'enthousiasme, il prêchait
sans relâche la Vraie Foi, exhortait les païens à devenir Chrétiens et les Chrétiens à devenir
des Saints. Il convertit aussi son épouse qui consentit à ne plus l'aimer que comme une fille
spirituelle quand il devint Prêtre et il persuada sa fille de préférer le mariage mystique avec le
Christ à l'union terrestre.
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Vers 350 lorsque l'Evêque de Poitiers vint à s'endormir, les fidèles le choisirent unanimement
comme père et pasteur. Il enseignait son troupeau dans la vertu et la vraie Foi avec un zèle
infatigable. Quand l'empereur arien Constance prétendit imposer l'hérésie en Occident, Hilaire
se dressa pour la défense de la Vérité. Se concertant avec d'autres Evêques, il excommunia
ceux qui avaient accepté la déposition de Saint Athanase et se rendit auprès de l'empereur afin
de lui témoigner du rattachement de la Gaule au Concile de Nicée. Le tyran punit son audace
par le bannissement au fond de l'Asie Mineure, en Phrygie. "On peut bien exiler les Evêques,"
déclara le Saint, "mais peut-on exiler la Vérité?"
Dans son exil, il travailla activement non seulement à la confirmation de la Foi en Occident
par ses traités et sa correspondance mais aussi à la réconciliation des Orientaux
douloureusement divisés. Dans son magistral traité "Sur la Trinité" composé entre 356 et 359,
il a le premier fait entrer dans la langue latine les subtilités et les délicatesses de la pensée
grecque. De tous les Pères latins, Saint Hilaire est certainement celui dont la pensée est la plus
proche de celle des Pères grecs. Il se rendit au Concile de Séleucie (359) et demanda
d'affronter publiquement les évêques hérétiques. Effrayés de son influence, les ariens ne
purent échapper à cette confrontation qu’en demandant à l'empereur son retour en Gaule. C'est
ainsi que grâce aux hérétiques d'Orient, il put regagner Poitiers où la population lui réserva un
accueil triomphal et s'empressa de réparer les ravages causés par l'arianisme dans son diocèse
et dans toute la Gaule en usant d'indulgence et de miséricorde pour réconcilier avec l'Eglise
ceux qui étaient tombés dans l'hérésie. Il alla même jusqu'à Milan combattre l'évêque arien
Auxence mais les hérétiques parvinrent à l'en chasser. De retour à Poitiers, la paix revenue, il
guida avec sagesse son troupeau spirituel sur les voies du Salut, répandant sur lui en
abondance la Grâce de Dieu. Un jour, une femme vint se jeter en larmes à ses pieds en tenant
dans ses bras son enfant mort sans Baptême. Pris de compassion, l'Evêque se prosterna alors
en prière et bientôt l'enfant ouvrit les yeux et revint à la vie. De temps à autre Saint Hilaire
aimait à passer quelque temps au monastère de son disciple Saint Martin, à Ligugé. Il suivait
alors le mode de vie des Moines et leur Ascèse s'associait à leurs prières et les nourrissait du
pain de sa doctrine.
Il s’endormit en paix le 13 janvier 368. Peu avant son trépas, une lumière éblouissante avait
rempli sa chambre puis elle diminua progressivement et disparut à l'instant même de sa
Naissance au Ciel. Un des plus grands Pères de l'Eglise latine et alors encore orthodoxe, Saint
Hilaire a été justement appelé l'Athanase de l'Occident. Il a été particulièrement en honneur en
France où de nombreuses églises lui sont dédiées et où quantité de lieux portent son nom.
ou
L'événement majeur de la vie de Saint Hilaire de Poitiers a été l'exil en Phrygie auquel l'a
condamné l'empereur Constance à cause de son refus d'accepter la théologie arianisante que
celui-ci voulait imposer à l'épiscopat d'Occident. Avant cet exil, Saint Hilaire est un témoin
intéressant de la théologie et de l'exégèse latines traditionnelles. À l'occasion de son exil,
Saint Hilaire va découvrir la théologie et l'exégèse grecques. Il s'efforcera alors de concilier la
théologie trinitaire de l'Orient et de l'Occident, tout en conservant à la postérité de précieux
documents historiques sur les querelles religieuses de l'époque. Découvrant aussi l'oeuvre
exégétique d'Origène, il traduira en partie le commentaire de cet auteur sur les Psaumes et
contribuera ainsi à transmettre la pensée origénienne à l'Occident latin et au Moyen Âge.
1. Premiers combats théologiques
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De la vie de Saint Hilaire, on ne connaît à peu près que les douze dernières années (355-367).
Mais ce sont celles pendant lesquelles, sous la pression des circonstances extérieures, il a
composé ses principales oeuvres et joué un rôle de premier plan dans la controverse arienne
qui agitait à cette époque l'Église et l'Empire romain d'Orient et d'Occident. Élu Evêque de
Poitiers aux environs de 350, Saint Hilaire semble avoir composé vers 353-355 son
Commentaire sur l'Évangile de Matthieu qui insiste sur les aspects typologiques (ratio typica)
du récit évangélique : les différents personnages sont les "types" du peuple juif, des nations
païennes ou de l'Église et révèlent ainsi les Lois de l'avènement du Royaume de Dieu. La
théologie trinitaire se situe encore dans la manière de Tertullien avec peu d'allusions à la
controverse arienne. Après la victoire de l'empereur Constance sur l'usurpateur Magnence
(353), une politique religieuse inspirée par certains évêques orientaux et par les deux évêques
de cour Ursace et Valens commença à triompher en Occident; cette politique, hostile à la
théologie impliquée dans la profession de Foi de Nicée (325) et surtout aux hommes qui la
défendaient, notamment Saint Athanase d'Alexandrie, était tout à fait étrangère aux traditions
de l'Église d'Occident et se heurta aux réticences de la plupart des Evêques, à commencer par
le Pape Libère. Pourtant, certains d'entre eux s'y rallièrent, en particulier Saturnin d'Arles qui
réunit un Concile à Béziers en 356. Saint Hilaire résista violemment à Saturnin; une sentence
d'exil fut donc prononcée contre lui par l'empereur en juin 356. Avant de partir à l'automne
356 pour la Phrygie où il devait être relégué, il rédigea un dossier justificatif comportant des
documents officiels (notamment à propos du Concile de Sardique en 343) qu'il accompagna
d'un commentaire. Plusieurs fois par la suite, il composera des recueils du même genre. De cet
ensemble de dossiers, on ne possède plus maintenant que des fragments séparés de leur
contexte que A. Feder a rassemblés et remis en ordre sous le titre de Collectanea antiariana
Parisina.
2. L'exil et les controverses en Orient
L'exil de Saint Hilaire en Phrygie fut pour lui l'occasion de précieuses découvertes
intellectuelles. Mis en contact avec l'épiscopat oriental, il approfondit sa connaissance du
grec, étudia la littérature chrétienne grecque, notamment Origène, s'initia à une pensée
théologique qui jusque-là lui était restée étrangère. Au cours de ses loisirs forcés, il entreprit
la rédaction d'une grande oeuvre théologique destinée à réfuter sous tous ses aspects l'hérésie
arienne. La tradition appela cet ouvrage De Trinitate, titre impropre car Saint Hilaire, semblet-
il, n'emploie jamais le mot trinitas. Les trois premiers livres qui ont dû être composés en
357-358, montrent comment la doctrine orthodoxe de la Trinité s'appuie sur la formule
baptismale et cherchent à définir la manière dont le Père et le Fils sont, suivant l'expression
évangélique, intérieurs l'un à l'autre.
À la fin de l'année 358, Saint Hilaire doit interrompre son oeuvre à la suite de graves
événements. Une partie de l'épiscopat oriental rassemblée autour de Basile d'Ancyre s'est
opposée ouvertement à Ursace et à Valens. Au Concile d'Ancyre et pour la fête de Pâque
358, Basile d'Ancyre fait approuver une lettre dogmatique qui dénonce le caractère hérétique
et arien de la profession de foi qu'Ursace et Valens avaient rédigée en 357. Pendant l'été 358,
au cours d'un Concile réuni en présence de l'empereur Constance à Sirmium, il présente un
volumineux dossier qui comprend les anathèmes promulgués au Concile d'Ancyre, plusieurs
symboles de Foi correspondant à sa propre tendance doctrinale, enfin une nouvelle lettre
doctrinale dans laquelle il introduit, à la place de la notion de consubstantialité proposée à
Nicée en 325, celle de similitude de substance entre le Père et le Fils. Saint Hilaire s'empresse
alors de tenter un rapprochement entre l'épiscopat occidental hostile à Ursace et Valens et le
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parti de Basile d'Ancyre. C'est le sens de son ouvrage De synodis dans lequel il commente les
différentes pièces du dossier que celui-ci venait de faire approuver à Sirmium.
Lorsqu'il reprit la rédaction de son De Trinitate, Saint Hilaire tint compte de la récente
évolution de la situation théologique en Orient. On en trouve la trace dès le début du livre IV
(IV, 4). Discutant les arguments ariens tirés de l'Ancien Testament, l'auteur montre dans le
livre IV que celui-ci affirme l'existence d'un vrai Fils de Dieu sans renoncer au dogme de
l'unité divine et dans le livre V que l'Ancien Testament présente clairement le Vrai Fils de
Dieu comme étant lui-même Vrai Dieu. Les livres VI et VII suivent un développement
exactement parallèle et visent à la même démonstration mais en s'appuyant sur les Evangiles
et les écrits apostoliques. Les livres suivants décrivent l'unité qui existe entre le Père et le Fils
(VIII) et répondent aux objections ariennes (IX à XII) notamment au sujet de la Passion du
Christ (X), de la sujétion du Fils au Père dont semble parler Saint Paul (XI) et du texte des
Proverbes où la sagesse paraît comme créée par Dieu (XII).
En 359 et 360, Saint Hilaire vit tous ses espoirs anéantis par une éclatante revanche d'Ursace
et de Valens : au concile de Séleucie auquel il assista (sept.-déc. 359) puis à la réunion de
Constantinople (janv. 360), les partisans de Basile furent condamnés et les représentants des
épiscopats occidentaux et orientaux se rallièrent aux positions défendues par Ursace et
Valens. C'est probablement pour réfuter le recueil composé par ces derniers à ce moment-là
que Saint Hilaire rédigea lui-même en 360 un Livre contre Ursace et Valens qui contient,
selon Jérôme, l'histoire des conciles de Rimini et de Séleucie et dont les fragments se trouvent
dans les Collectanea antiariana Parisina. Saint Hilaire y dénonçait les subtilités et arguties
grâce auxquelles Ursace et Valens avaient pu faire admettre par une majorité d'Evêques
orthodoxes des formules qui pouvaient s'interpréter dans un sens arien. À la faveur de la
réunion de Constantinople, Saint Hilaire avait demandé dans sa lettre Ad Constantium
l'abrogation de la sentence d'exil qui le frappait. Peu de temps après, il semble bien qu'il ait
effectivement été renvoyé en Gaule parce que ses interventions en Orient étaient jugées trop
intempestives.
3. Le retour en Gaule
À peine revenu d'exil, Saint Hilaire vit encore une fois tout l'horizon de la scène politique se
transformer. À Lutèce, pendant l'été 360, Julien fut proclamé empereur par ses troupes et
l'année suivante, celles-ci s'avancèrent le long du Danube à la rencontre des armées de
Constance. L'Occident échappait ainsi à l'emprise de la politique religieuse de l'empereur
d'Orient. Répondant à une lettre des Evêques orientaux reçue par Saint Hilaire, le Concile de
Paris réuni au cours de l'été 360, proclama le "consubstantiel" nicéen et condamna Ursace,
Valens et Saturnin. Saint Hilaire lui-même avait composé en cette même année un virulent
pamphlet Contra Constantium dans lequel l'empereur était traité d'Antéchrist à cause de sa
politique religieuse.
C'est après son retour d'exil que Saint Hilaire adapta pour le public latin certains
commentaires d'Origène sur les Psaumes et sur Job et peut-être aussi qu'il rédigea alors ce
petit traité de typologie qui s'intitule Tractatus mysteriorum. Cependant les luttes religieuses
n'étaient pas terminées. Saint Hilaire fit déposer les évêques du parti d'Ursace et Valens,
notamment Saturnin d'Arles. Mais il échoua dans sa tentative de faire subir le même sort à
Auxence de Milan. Il composa toutefois un Contra Auxentium dans lequel il dénonçait les
ambiguïtés des formules de Foi professées par celui-ci.
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Cet homme d'action fut un styliste. Il prend modèle consciemment sur le prologue des
Histoires de Tacite dans le prologue de son Livre contre Ursace et Valens. Jérôme qui
l'appelle "le Rhône de l'éloquence latine," fait remarquer que le De Trinitate imite par le style
et le nombre des livres les Institutions de Quintilien. Mais Saint Hilaire fut surtout un maître à
penser pour les générations postérieures. Avant lui, la théologie latine considérait que le
Verbe n'avait été engendré qu'au moment de la création; sous l'influence de la théologie
orientale, Saint Hilaire affirme fortement l'éternité de la génération du Verbe et oriente ainsi
la théologie occidentale dans une direction nouvelle. Sa célèbre formule trinitaire (De Trin.,
II, 1) – "dans le Père, le Fils et l'Esprit Saint, il y a l'Infinité en Celui Qui est l'Éternel, la
Beauté (Species) en Celui Qui est son Image, la Jouissance en Celui Qui est la Grâce" – doit
s'interpréter à l'aide de la description de la quête du divin contenue dans le premier livre du
De Trinitate : l'Infini de l'Eternité Divine serait inaccessible à l'esprit humain s'il n'était
délimité par le contour de la Beauté qui le manifeste (I, 7). On reconnaît là des idées
traditionnelles de la théologie orientale et on croit déjà lire du Saint Grégoire de Nysse
lorsqu'on rencontre des formules comme celles-ci : "Dans la mesure même où l'infinité de
notre esprit s'élance pour atteindre quelque idée conjecturale de l'Infinité Divine, c'est dans
cette mesure même que l'infinité de l'éternité sans mesure échappe à l'infinité de la nature qui
la poursuit" (De Trin., I, 6).
HYMNUS - HYMNE : Beata nobis gaudia
(Hymne attribuée à Saint Hilaire de Poitiers)
Beata nobis gaudia
Anni reduxit orbita,
Cum Spiritus Paracitus
Illapsus est Apostolis.
Le cycle de l'année nous a ramené les joies
bienheureuses
du jour où l'Esprit Paraclet
a envahi les Apôtres.
Ignis vibrante lumine
Linguae figuram détulit,
Verbis ut essent proflui,
Et caritate fervidi.
Le Feu à l'éclat vibrant
a pris la forme de langue
pour qu'ils fussent abondants en paroles,
et brûlants de charité.
Linguis loquuntur omnium
Turbae pavent gentilium,
Musto madere députant
Quos Spiritus repleverat.
Ils parlent les langues de tous;
les foules des Nations sont dans la stupeur;
ils croient pris de vin nouveau
ceux que l'Esprit avait comblés.
Patrata sunt haec mystice,
Paschae peracto tempore,
Sacro dierum circulo,
Quo lege fit remissio.
Ces choses se sont accomplies selon le Mystère,
lorsque le temps de la Pâque fut accompli,
dans le cycle sacré des jours
où se fait légalement la remise des dettes*
Te nunc, Deus piissime,
Vultu precemur cernuo:
Illapsa nobis caelitus
Largire dona Spiritus.
C'est Toi, maintenant, Dieu Très Bon,
Que nous prions, prosternés :
accorde-nous les Dons de l'Esprit,
qui nous viennent du Ciel
Dudum sacrata pectora
Tua replesti gratia
Dimitte nostra crimina,
Et da quieta tempora.
Ces coeurs récemment consacrés,
Tu les as remplis de Ta Grâce:
remets-nous nos fautes,
et donne-nous des jours paisibles.
Deo Patri sit gloria,
Et Filio qui a mortuis
Surrexit, ac Paraclito,
A Dieu le Père soit la Gloire,
et au Fils Qui ressuscita des morts,
et au Paraclet
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In saecularum saecula. Amen. dans les siècles des siècles. Amen.
V. Repleti sunt omnes Spiritu
Sancto, alleluia.
R. Et coeperunt loqui, alleluia.
V. Ils furent tous remplis du Saint-Esprit, alléluia.
R. Et ils commencèrent à parler, alléluia.
* lors du Jubilé mosaïque, tous les cinquante ans, il y a
remise de toute dette pardon, libération des esclaves.
ou
ou
Note du transcripteur : ce qui suit est un texte papiste revu et corrigé; s'il demeure quelque
propos de teneur hérétique, faites-le-moi savoir.
Evêque de Poitiers et originaire du pays d'Aquitaine, Hilaire fut d'abord marié et eut une fille
mais il menait la vie d'un Moine sous des habits laïcs; il était avancé en âge et en science
quand il fut élu Evêque. Comme le Bienheureux Hilaire préservait non seulement sa ville
mais toute la France contre les hérétiques, il fut relégué en exil avec le Saint Evêque Eusèbe
de Verceil par l’empereur fauteur des hérétiques à la suggestion de deux évêques qui s'étaient
laissé gâter par l’hérésie. Mais comme l’arianisme jetait partout des racines et que liberté avait
été donnée par l’empereur aux évêques de se réunir et de discuter de la Vérité de la Foi, Saint
Hilaire vint à la requête des susdits évêques qui ne pouvaient supporter son éloquence et il fut
forcé de revenir à Poitiers.
Ayant abordé l'Île de Gallinarie* qui était pleine de serpents, en y descendant, il mit par son
regard ces reptiles en fuite : il planta un pieu au milieu de l’île et ils ne purent le franchir
comme si cette partie d'île eût été une mer et non la terre. A Poitiers, par ses prières, il rendit
la vie à un enfant mort sans Baptême. En effet il resta prosterné sur la poussière jusqu'à
l’instant où l’un et l’autre se levèrent : le Vieillard de sa prière et l’enfant des bras de 1a mort.
Apia, sa fille, voulant se marier, Hilaire, son père, l’instruisit et l’affermit dans le dessein de
sauvegarder sa Virginité. Au moment où il la vit bien résolue, craignant qu'elle ne variât dans
sa conduite, il pria le Seigneur avec grande instance de la retirer à lui de la vie de ce monde et
il en fut ainsi car peu après, elle s'endormit dans le Seigneur. Il l’ensevelit de ses propres
mains; en voyant cela, la mère d'Apia pria l’Evêque de lui obtenir ce qu'il avait obtenu pour sa
fille; il le fit encore car par sa prière, Dieu lui permit de l’envoyer par avance dans le
Royaume des Cieux.
* Isolotta d'Arbenga, petite île de la mer de Gênes.
En ce temps-là, le pape Léon avait été corrompu par la perfidie des hérétiques. Il convoqua un
concile de tous les évêques, moins Saint Hilaire qui y vint pourtant. Le pape l’ayant su,
ordonna qu'à son arrivée personne ne se lèverait ni ne lui ferait place. Quand il fut entré, le
pape lui dit : "Tu es Hilaire, Gaulois." "Je ne suis pas Gaulois," répondit Hilaire, "mais de la
Gaule; c'est-à-dire je ne suis pas né dans la Gaule mais je suis Evêque dans la Gaule." Le
pape reprit : "Eh bien! Si tu es Hilaire de la Gaule, je suis, moi, Léon, le juge et l’apostolique
du siège de Rome. " Hilaire dit : "Quand bien même tu serais Léon, tu n'es pas le lion de la
tribu de Juda et si tu sièges en qualité de juge, ce n'est pas sur le siège de la majesté.*" Alors
le pape se leva plein d'indignation en disant : "Attend un instant, je vais rentrer et je te dirai ce
que tu mérites." Hilaire reprit : "Si tu ne rentres pas, qui me répondra à ta place?" Le pape dit :
"Je vais rentrer aussitôt et j'humilierai ton orgueil." Puis étant allé où les besoins de la nature
l’appelaient, il fut attaqué de la dysenterie et il mourut misérablement en rejetant tous ses
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intestins. Pendant ce temps, Hilaire voyant que personne ne se levait pour lui faire place,
s'assit avec calme et patience par terre en disant les mots du Psautier : Domini est terra, "la
terre est au Seigneur," et tout aussitôt, par la Permission de Dieu, la terre sur laquelle il était
assis s'exhaussa jusqu'à ce qu'il eût été aussi haut placé que les autres évêques. Quand l’on eut
connu la mort misérable du pape, Hilaire se leva et confirma tous les Evêques dans la Vraie
Foi et il les renvoya pleins de fermeté en leur pays. Mais ce Miracle touchant la mort du pape
Léon est douteux car l’Histoire ecclésiastique et l’Histoire tripartite n'en font pas mention :
d'ailleurs la chronique ne place pas un pape de ce nom à cette époque et si on prête à Saint
Jérôme d'avoir dit que l'Eglise de Rome resterait toujours immaculée sans être souillée par un
hérétique –ce que l'avenir contredira, on peut dire cependant qu'il y a eu alors un pape de ce
nom mais qu'il ne fut pas élu canoniquement, qu'il était tyranniquement intrus ou même que
c'était le pape Libère qu'on aurait appelé Léon.
SAINT ALAN AB ERBIN, CONFESSEUR EN CORNOUAILLES BRITTONIQUES
12 – 13 janvier – 29 mai
Roi de Cornouailles britanniques, fils de Cystennin Gorneau (Constantin le Cornique), frère
de Saint Digain le fondateur de Llangernywn, Denbighshire, père de Geraint qui lui succéda,
ses deux autres fils sont Dywel et Erinid. La légende arthurienne les mentionne comme
guerriers de la cour du roi Arthur.
A Erbistock (Erbin's Stock ou Stockdale) au Pays de Galles, on trouvait une église qui lui était
dédiée. Elle est en partie sur Denbighshire et en partie sur Flintshire. Le val en dessous de
l'église s'appelle le Val d'Erbine. Il est possible qu'il ait été le fondateur de l'église Saint-Ervan
en Cornouailles.
Outre le 12 janvier quelques antiques calendriers gallois indiquent sa fête au 13 janvier ou 29
mai. On ne possède pas de date pour sa naissance ou son Repos dans le Seigneur.
SAINT ERBIN (OU ERVAN, ERBYN, ERME, HERMES)
Cinquième siècle (?). Saint Erbin paraît être un proche d'un des chefs de Cornouailles
brittonique ou du Devon. On trouve des églises qui lui sont dédiées en Cornouailles.
Tropaire de Saint Erbin ton 3
Suivant les pas de ton Père le Hiéromartyr Constantin,/
tu as offert ta vie au Christ, Ô Père Erbin./
Prie pour nous afin que nous ne préférions rien au Christ/
et n'offrions qu'à Lui seul nos vies,/
afin qu'au Jour du Jugement nous soyons trouvés dignes de Sa Grande Miséricorde.
Kondakion de Saint Erbin ton 6
Ô Bienheureux et à jamais mémorable fondateur d'une église et d'un monastère,/
nous élevons nos voix pour te chanter une hymne, Père Erbin, Pilier des Ascètes./
Tu es une Véritable Clé pour le Ciel,/
dès lors nous implorons ton aide afin que suivant ton exemple/
nous puissions être les instruments pour faire renaître la Foi orthodoxe/
en nos terres désolées.
SAINT PRÊTRE VIVENCE A POITIERS (+ 400)
Prêtre et disciple de Saint Martin qu'il accompagna durant son exil en Orient. Ses Précieuses
Reliques se trouvent à Poitiers.
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SAINT EVEQUE ENOGATUS D'ALETH (+631)
L'Evêque Enogatus fut le cinquième successeur de Saint Malo sur le siège d'Aleth en
Bretagne.
SAINT IRÉNARQUE LE RECLUS DE ROSTOV (+1616)
The Monk Irinarch, Hermit of Rostov, was born into a peasant family in the village of
Kondakovo in the Rostov district. In Baptism he received the name Ilia. During his 30th year
of life took monastic vows at the Rostov Borisoglebsk monastery. There he began fervently to
labour at monastic tasks, he attended church services, and by night he prayed and slept on the
ground. Once, taking pity on a vagrant who did not have shoes, Saint Irinarch gave him his
own boots and from that time he began to go barefoot through the frost. The hegumen did not
fancy such an ascetic behaviour, and he began to humiliate him, compelling him to stand for
an hour or nearly two on the frost opposite his cell, or to ring the bells for a long time. The
Saint endured everything with patience but he did not change his conduct. The hegumen
continued to be hard-hearted, and the monk was obliged to transfer to the Abramiev
Theophany monastery, where he was accepted into the number of the brethren and he was
soon chosen as steward. The monk fulfilled his monastic obediences with zeal, but grieved
that the monastic brethren and servants did not look after the property of the monastery,
wasting it without measure. One time in a dream he saw the Monk Abraham of Rostov
(Comm. 29 October), who comforted him and gave him blessing to distribute necessities to all
without consternation. Later, during a time of the singing of the Cherubimic hymn, the monk
Irinarch sobbed out loudly. To the question of the archimandrite he answered: "My mother
has died!"
Leaving Abramiev monastery, the monk Irinarch transferred to the Rostov monastery of Saint
Lazarus, settled into a solitary cell and dwelt in it for three years in privation and hunger. Here
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he was visited by Blessed John the Fool nicknamed the Big Simpleton. The Saints encouraged
each other by spiritual conversation. The starets / elder, however, had a desire to return to his
original monastery – the Borisogleb monastery. He was accepted back with love by the strict
Varlaam and he began even more severely to practise ascetic deeds at the monastery. Having
withdrawn into solitude, the monk chained himself with iron chains to a wooden chair, and he
placed on himself heavy chains and crosses. For this he endured the mockery and sneers of
the monastic brethren. During this time he was visited by his old friend, Blessed John the
Fool, predicting the Lithuanian invasion upon Moscow. The Monk Irinarch spent 25 years
shackled in chains and fetters at arduous tasks. His ascetic deeds accused those living
carelessly at the monastery, and they made up lies to the hegumen, that the starets taught that
they should not go to monastic work but rather pursue asceticism like him. The hegumen
believed the slander and he banished the holy starets from the monastery. Humbly submitting,
the Monk Irinarch again went to Rostov and dwelt in the monastery of Saint Lazarus for one
year. Meanwhile the Borisoglebsk hegumen regretted his conduct and sent monks after the
monk Irinarch. He returned, blaming himself, that he did not live such as the brethren who
underwent righteous work, of which he was lacking. The monk continued to bear his own
heavy fetters, and working, he made clothes for the needy, and he knitted hairshirts and
klobuks. He slept at night for an hour or two, the remaining time he prayed and beat his body
with an iron cane.
Saint Irinarch had a vision that Lithuania would invade Moscow, and that churches there
would be destroyed. He began to weep bitterly about the impending disaster, and the hegumen
ordered him to go to Moscow and warn tsar Vasilii Ioannovich Shuisky (1606-1610) about
the terrible misfortune. The Monk Irinarch carried out the order. He refused the gifts offered
him and having returned, he began to pray fervently, that the Lord would show mercy on the
Russian land.
Enemies appeared against Russia, they began the conquest of the city, beat up the inhabitants,
and robbed churches and monasteries. The False-Dimitrii and a second Pretender sought to
conquer Russia for the Polish king. Borisogleb monastery was also overrun by the enemy,
who came to the holy hermit and were amazed at the direct and bold talk of the elder,
predicting catastrophe for them.
Sapega, remaining at the Borisogleb monastery, wanted to see the elder sitting in chains, and
he was amazed at such an ascetic exploit. When the Polish nobles in company with Sapega
told him, that the elder prayed for Shuisky, the monk boldly said: "I am born and baptised in
Russia, and for the Russian tsar I pray to God." Sapega answered: "The truth in granddad
there is great – in what land one lives, that land also one serves." After this the monk Irinarch
began to urge Sapega to leave Russia, predicting death for him otherwise.
The Monk Irinarch paid attention to the course of the war and sent his blessings and a
prosphora to prince Dimitrii Pozharsky. He gave an order for him to come nigh Moscow,
predicting: "Ye shall see the glory of God." To assist Pozharsky and Minin the monk handed
over his cross. With the help of god the Russians vanquished the Lithuanians, prince
Pozharsky took possession of the Kremlin, and in the Russian land peace gradually began to
return. Starets Irinarch as before incessantly prayed God with tears for the deliverance of Rus'
from enemies and, possessing the power to work miracles, he healed the sick and demoniacs.
The day of his death was revealed to him, and summoning his students Alexander and
Kornilii he gave them his instructions, After taking leave from all he quietly expired to the
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Lord into eternal peace (+ 13 January 1616). The holy elder left behind 142 copper crosses,
seven shoulder chains, chains in length 20 sazhen which he carried on his neck, iron foot
shackles, eighteen hand fetters, "bonds" which he wore on his belt, by weight in poods, and
iron canes by which he thrashed his body to drive away demons. In these works, as the elder
called them, he spent 38 years, and having lived in the world for 30 years, he died in his 68th
year from birth. After the death of the Monk Irinarch many miracles occurred at his grave,
especially the healing of the sick and the demoniac by the laying upon them of the crosses and
chains of the saintly ascetic.
SAINT MOINE ELÉAZAR DE SOLOVSKI, ASCÈTE SUR L'ÎLE D'ANZERSK DANS LA
MER BLANCHE (+1656)
The Monk Eleazar of Anzersk was born in the city of Kozel'sk into the merchant family
Sevriukin. With the blessing of his parents he went off to the Solovetsk monastery, where he
took monastic vows from the hegumen Saint Irinarch (+ 1628, Comm. 17 July). At the
monastery he displayed an astonishing artistic gift: he learned carving imagery on wood and
he took part of the embellishing of the Transfiguration cathedral. With the blessing of the
hegumen, he went off in 1612 to the island of Anzersk, where he became an hermit and dwelt
constantly in prayer and meditation on God. In order to obtain subsistence for himself on the
island wilderness, the Monk Eleazar carved wooden goblets, which he left at the landing
place. In the year 1616 the Monk Eleazar was elevated to schema-monk. Monastics, having
gathered round the monk, organised a skete with a strict rule of monastic life along the ancient
form. Monastic cells were built far away from one another. The hermits gathered together
only for Saturday and Sunday Divine-services. Among the disciples of the Monk Eleazar was
the priest-monk Nikita – the future Patriarch Nikon. Tsar Mikhail Feodorovich (1613-1645),
learning about the ascetic life of the Saint, summoned him to Moscow. The Monk Eleazar
there predicted for him the birth of a son, and in return the tsar generously gave him help to
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build on the island a stone church in the Name of the Holy Trinity and a monastery. The
Monk Eleazar was interested in the writing of books. He composed and copied out three
books – "Flower-beds," in which he relates ancient accounts. There belongs to him also a
commentary on the order of the rule on monastic cell life. The Monk Eleazar died in extreme
old age.
SAINT EVEQUE JACQUES DE NISIBE ET CONFESSEUR (+ 338)
31 octobre (Orient orthodoxe) - 13 janvier (Orient orthodoxe) - 15 juillet (Occident orthodoxe)
En tant qu'Ermite, Jacques vivait en plein champ l'été et l'hiver dans une caverne. Une fois, il
partit pour la ville de Nisibe afin de voir comment la Foi chrétienne prospérait et comment
vivaient les Chrétiens. Là, il se retrouva élu Evêque. Il participa au premier Concile
Oecuménique (Nicée 325) et protégea l'Orthodoxie contre l'hérésie arienne. Il advint qu'un
jour les infidèles perses attaquèrent Nisibe avec leurs armées. Saint Jacques dans une
procession avec la Croix et la bannière (Litija), grimpa sur les remparts de la ville. Seul, il
grimpa et les parcourut, sans redouter les flèches que l'adversaire tirait sur lui. Marchant
comme il le faisait, il priait Dieu de préserver la ville et les fidèles de cette manière : "Qu'il
plaise à Dieu d'envoyer un fléau de mouches et de moustiques sur les Perses et que par cela ils
soient forcés de s'enfuir loin des murs de la ville de Nisibe." Jacques ne cherchait pas la mort
des ennemis ni que quelque catastrophe ou défaite mais plutôt qu’une petite vexation soit la
cause de leur fuite loin de Nisibe. Dieu écouta les prières de Son élu et envoya ce fléau de
mouches et de moustiques sur les Perses, les forçant à s'enfuir. C'est ainsi que la ville de
Nisibe fut épargnée. Saint Jacques vécut longtemps et honorablement. Il s'endormit en paix à
un âge avancé, en l'an 350.
ou
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Ce Saint fut le premier Evêque de Nisibe en Mésopotamie dans l'empire romain, peut-être de
308-309 jusqu'à sa Naissance Céleste.
Saint Éphrem, notre meilleure source, nomme plusieurs fois Saint Jacques dans ses hymnes. Il
dit que l'Eglise de Nisibe est "fille de Jacques." C'est Jacques qui a défriché, fécondé ce sol.
Lorsque Constantin procura la paix aux Chrétiens, Jacques entreprit la construction d'un vaste
temple qui fut achevé en sept ans. Il vint au Concile de Nicée et Saint Athanase le cite comme
un des meilleurs adversaires de l'arianisme. Sur toutes les listes de signataires du concile, son
nom se trouve. Peut-être fonda-t-il peu après une école à Nisibe où il installa Saint Éphren.
En 338, le roi perse Sapor attaqua Nisibe. Jacques prit une part active à la défense de la ville
et rendit son âme à Dieu cette année pendant l'été. Il fut enseveli à l'intérieur des murs.
Le culte de Saint Jacques se trouve anciennement et dans toutes les Eglises. Il paraît dans le
martyrologe hiéronymien. Au 15 juillet date qui concorde avec celle fournie par le bréviaire
syriaque et dans les synaxaires le 31 octobre, le 13 janvier ou le 14. Les Syriens fêtent Saint
Jacques le 18 mai; les Arméniens le 15 décembre. Il aurait été ami de Saint Grégoire
l'Illuminateur de l'Arménie. En 363 lorsque Nisibe fut cédée aux Perses, le corps de Saint
Jacques fut porté par les Chrétiens à Amida. L'empereur Jean Tzimiscès (969-976) amena ses
Précieux Restes à Constantinople. L'Arménie est fière de posséder plusieurs souvenirs du
Saint ami de son illustre Grégoire.
ou
Nisibe, aujourd'hui Nisibin ou Nézib, est une grande ville de la province de Mésopotamie, en
Asie [= Irak actuel]. Elle était autrefois sur les confins de l'empire romain et du royaume de
Perse, ce qui la rendait très célèbre et était le sujet ordinaire des guerres entre ces deux grands
Etats. Aujourd'hui elle est encore un siège épiscopal, bien que sous la domination des Turcs.
Ce fut là que naquit Saint Jacques. Il semblait dans son enfance que la piété fût née avec lui,
tant il avait d'aversion pour tout ce qui est contraire à la vertu et d'inclination pour le Service
de Dieu et les exercices de la perfection chrétienne. Ayant passé ses premières années dans
l'étude, il se retira dans un Désert qui était sur une montagne voisine pour y passer sa vie dans
le silence, la prière et la contemplation des Vérités Eternelles. Dans les beaux jours de l'année,
c'est-à-dire au printemps, en été et en automne, il demeurait dans les bois où il n'avait point
d'autre toit que le Ciel mais pendant l'hiver, il se retirait dans une caverne qui lui servait de
maison et d'oratoire. Il n'avait pour nourriture, en cette solitude que des fruits sauvages et des
herbes que la terre produit d'elle-même. Ses habits n'étaient point de laine mais seulement de
poil de chèvre; en le couvrant, ils le piquaient continuellement et lui servaient de cilice. En
affligeant son corps, il fortifiait son âme de l'aliment spirituel de la Parole de Dieu qu’il
méditait sans cesse et dont il faisait son mets le plus délicieux.
A mesure qu'il avançait en âge, il avançait aussi en vertu et en zèle pour la Gloire de Dieu,
Ainsi, sachant que le paganisme régnait encore dans toute la Perse et qu'à côté d'un petit
nombre de personnes qui s'y maintenaient dans la Foi, la multitude des idolâtres y était
presque infinie, il résolut d'y faire un voyage pour voir s'il ne pouvait pas apporter quelque
remède à un mal si digne de larmes et par la force de sa parole, changer le culte des démons
en celui du Vrai Dieu Tout Puissant. Passant auprès d'une ville, il aperçut des jeunes filles qui
lavaient des draps dans un ruisseau et qui pour les rendre plus nets, les foulaient dans l'eau
avec leurs pieds. Bien loin d'avoir quelque honte à la vue d'un homme aussi vénérable, ces
jeunes filles se mirent au contraire à le regarder avec impudence sans couvrir leur tète ni
devenir plus modestes. Le Saint, transporté d'une juste colère et touché en même temps du
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désir de la conversion de ces pauvres aveugles, donna sa malédiction à la fontaine qui servait
à leur lessive ce qui la fit tarir sur-le-champ. Il prononça aussi contre elles une exécration qui
fut si efficace que leurs cheveux blanchirent à l'heure même et devinrent semblables à des
feuilles d'arbres qui ont essuyé toute la rigueur de l'hiver. Un châtiment si surprenant les ayant
remplies de confusion, elles coururent promptement à la ville pour apprendre leur malheur à
leurs parents. Tous les habitants, étonnés de cet accident et surtout touchés de la perte de leur
fontaine, vinrent en foule au-devant du Saint et se jetant à ses pieds, ils le prièrent avec
instance de révoquer la sentence qu'il avait fulminée, promettant que leurs filles seraient plus
modestes à l'avenir. Il se laissa vaincre par leurs larmes et avec la même facilité qu'il avait tari
cette source et blanchi les cheveux, il fit couler l'eau comme auparavant et reprendre aux
cheveux blancs leur première couleur. A ce propos le savant Théodoret remarque que s'il avait
imité le zèle du Prophète Elisée en châtiant sévèrement ces filles coupables, il montra par son
indulgence envers elles qu'il n'agissait pas par l'esprit de la loi ancienne qui était un esprit de
rigueur mais par celui de la Loi Nouvelle qui n'est autre que la Charité et la Mansuétude de
Jésus-Christ.
Une autre fois, se trouvant devant un juge qui rendait un jugement inique, il lui fit voir par
une action étonnante le châtiment que méritait son crime : il donna sa malédiction à une
grosse pierre qui était proche, la cassa par sa seule parole et la partagea en mille morceaux; le
juge, surpris, changea aussitôt sa sentence et donna le droit à celui à qui il appartenait.
Cependant, l'évêché de Nisibe étant devenu vacant, le clergé et le peuple élurent unanimement
Saint Jacques pour leur Evêque. L'éminence de cette dignité qu’il n'accepta qu'à regret et par
une pure soumission aux ordres de la Divine Providence, ne lui fit point changer de conduite;
il ne diminua rien de ses jeûnes ni de ses veilles : sa table fut toujours pauvre, ses habits
humbles et abjects et il n'eut jamais d'autre lit que la terre couverte d'un sac. A toutes ces
rigueurs, il ajouta un soin tout particulier du troupeau que Dieu lui avait confié. Ses plus
chères occupations étaient de consoler les affligés, de secourir les veuves et les orphelins, de
mettre la paix dans les familles où il trouvait quelque altération, de soulager les misérables; en
un mot, de faire du bien à tout le monde.
Une si grande bonté suggéra à quelques pauvres l'idée de tirer de lui de l'argent par fraude.
S'étant présentés à lui sur le chemin, ils lui firent croire qu'un de leurs compagnons venait de
mourir et que, n'ayant pas de quoi le faire ensevelir, ils avaient besoin d'une aumône pour lui
pouvoir rendre cet office de la charité chrétienne. Le Saint Evêque qui jugeait des autres par
lui-même, prit cette imposture pour une vérité sincère et après avoir prié Notre Seigneur de
pardonner au défunt les offenses qu'il avait commises durant sa vie et de le recevoir dans le
Sein de Sa Gloire, il donna aux autres ce qui était nécessaire pour faire mettre son corps en
terre et continua ensuite son chemin. Il n'était pas encore à dix pas que ces fourbes, étant
retournés à leur compagnon pour le réveiller de son faux sommeil et partager avec lui le fruit
de leur mensonge, trouvèrent qu'il était effectivement mort. Un accident si imprévu les saisit
d'horreur; ils reconnurent la grandeur de leur faute et la pleurèrent amèrement et n'y trouvant
point d'autre remède que d'avoir recours au Saint même qu'ils avaient trompé, ils coururent
vers lui, se jetèrent à ses pieds, lui découvrant leur stratagème et le mauvais effet qu'il avait
produit puis lui en ayant demandé pardon, protestant que la seule nécessité les avait contraints
d'en user ainsi, ils le supplièrent de ressusciter leur mort. L'admirable Saint Jacques qui était
une colombe sans fiel, se rendit favorable à leurs voeux et imitant encore la Bonté Ineffable
du Sauveur, il ressuscita le coupable.
On ne sait pas ce qu'il souffrit dans la persécution de Maximien-Galère, héritier de la cruauté
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de Dioclétien et de Maximien-Hercule et gendre du premier mais le martyrologe romain nous
apprend qu'il est l'un des Confesseurs qui furent l'objet de sa fureur et qu'il endura quelques
tourments durant son empire pour la Confession du Christianisme. Quelque temps après,
l'impie Arius, faisant d'étranges ravages dans l'Eglise, par ses blasphèmes contre la Divinité
du Fils de Dieu, l'Empereur Constantin qui avait établi le Christianisme dans tout l'empire
romain, se vit obligé de faire convoquer un Concile OEcuménique dans la fameuse ville de
Nicée, en Bithynie; il s'y trouva des Evêques de toutes les parties du monde, même de Perse,
de Scythie et de Gothie jusqu'au nombre de trois cent dix-huit pour déterminer du point
fondamental de notre religion et Saint Jacques de Nisibe comme un des plus zélés pour la
défense de la Vérité, ne manqua pas d'y assister. Aussi il s'y fit admirer par sa doctrine, par sa
piété et par son courage et contribua de toutes ses forces à confondre les impiétés d'un si
dangereux ennemi de la Foi. Mais, ce qu'il y a de plus glorieux sur ce point pour notre Saint
Prélat, c'est que, onze ans après, se trouvant à Constantinople, au temps que le même
Constantin, trompé par la fausse confession de Foi d'Arius, avait résolu de le faire recevoir à
la communion des fidèles dans la grande église de cette ville royale, il servit beaucoup avec
Saint Alexandre qui en était Evêque, à empêcher un si grand scandale car voyant qu'on ne
pouvait aborder l'empereur pour le dissuader d'un dessein si pernicieux, il conseilla à
Alexandre de passer le reste du jour qui était un samedi et toute la nuit suivante, en jeûne, en
prières et en larmes avec tout le peuple chrétien, aux pieds des Autels pour détourner ce
malheur. Le lendemain, l'hérésiarque se mit en chemin avec une grande troupe de ses
partisans et une compagnie de soldats pour entrer en triomphe dans Constantinople : lorsqu'il
fut arrivé sur la place publique, il y mourut honteusement.
Après avoir remporté cette victoire sur l'erreur, Saint Jacques s'en retourna plein de joie dans
son diocèse pour y reprendre le soin de son troupeau.
Il fut le sauveur de sa ville épiscopale, ce qui l'a surtout rendu célèbre dans la postérité.
Sapor II le roi de Perse qui avait inutilement tenté de prendre cette ville en 338, l'assiégea de
nouveau en 350. Après avoir mis en usage toutes sortes de machines pour y faire une brèche,
il imagina de faire arrêter le cours du fleuve Migdonius qui passe au travers et quand il fut
bien enflé, à cause des grandes chaussées qu'on avait élevées exprès, il le fit lâcher avec
impétuosité contre les murs de la ville; ceux-ci, ne pouvant soutenir un si grand effort,
s'écroulèrent en plusieurs endroits et Sapor, voyant que les brèches étaient trop grandes pour
être réparées ou défendues, résolut de donner le lendemain un assaut général à la place, si on
ne la lui rendait la nuit à discrétion. Mais, il ne savait pas qu'elle était sous la protection d'un
Evêque plus puissant à lui seul que toutes ses armées. En effet Saint Jacques passa toute cette
nuit en prières; les brèches se trouvèrent le lendemain parfaitement réparées : elles ne
pouvaient être renversées ni escaladées. Le Persan fut bien étonné de ce prodige; ce qui le
surprit encore davantage, c'est que, regardant de loin sur les murs, il y aperçut un homme qui
avait tout l'extérieur d'un roi et dont la pourpre et le diadème jetaient un éclat extraordinaire. Il
crut que c'était l'Empereur Constance et menaça de mort ceux qui lui avaient dit que ce Prince
était à Constantinople. Mais, il connut bientôt qu'ils ne l'avaient pas trompé et que le Dieu des
Chrétiens lui faisait voir, par là qu’Il entreprenait Lui-même la défense de Nisibe. Dans un
accès de rage impie, il lança un javelot contre le Ciel comme pour se venger de la Divinité
ennemie. Saint Ephrem qui était pour lors à Nisibe, pria Saint Jacques de monter sur les murs
et de lancer contre l'armée ennemie ses justes imprécations que Dieu ne manquerait pas
d'exaucer. Le Saint Evêque qui ne désirait la perte de personne, se contenta de prier Dieu de
délivrer la ville des malheurs d'un si long siège. Etant monté sur le haut d'une tour, d'où il
découvrit la plaine toute couverte d'hommes et d'animaux, il dit, le visage tourné vers
l'ennemi : "Seigneur qui peux par les plus faibles moyens humilier l'orgueil de Tes ennemis,
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défais cette multitude que je vois, par une armée de moucherons." Cette prière fut exaucée et
l'on vit renouveler le prodige que Moïse avait autrefois opéré en Egypte pour la délivrance du
peuple d'Israël. A peine le Saint eut-il cessé de parler qu’un horrible essaim de mouches vint
s'attacher aux trompes des éléphants ainsi qu'aux oreilles et aux narines des chevaux.
L'aiguillon de ces insectes rendit ces animaux furieux; ils renversèrent par terre ceux qui les
montaient et mirent en désordre toute l'armée des Perses. Une grande partie de ces peuples fut
emportée par la famine et par la peste qui survint bientôt après. Sapor outré de désespoir, mit
le feu à ses machines, abandonna le siége qui durait depuis plus de trois mois et prit la route
de Perse avec les débris de son armée.
Saint Jacques s'endormit peu de temps après dans le Seigneur (l'an 350). Les habitants de
Nisibe rendirent toutes sortes d'honneurs à ses Précieux Restes. L'empereur Constance,
quoique arien, ordonna de l'enterrer dans l'enceinte de la ville, ce qui était contraire aux lois.
L'Empereur Jovien ayant été obligé de céder aux Perses la ville de Nisibe, le corps de Saint
Jacques en fut retiré. Il fut translaté à Constantinople en 970.
Le nom de Saint Jacques de Nisibe est célèbre dans les Eglises en Orient et en Occident. Les
Latins le commémorent le 15 juillet; les Grecs le 13 janvier et le 31 octobre; les Syriens le 18
janvier et les Arméniens, un samedi du mois de décembre. Saint Jacques est mis comme Saint
Ephrem, au nombre des plus célèbres docteurs de l'Eglise de Syrie.
Il est des tableaux ou des images où l'on voit Saint Jacques de Nisibe, implorant du haut des
murailles de sa ville épiscopale le secours du Ciel contre les Perses. Ces images rappellent le
fait si remarquable que nous venons de raconter où Dieu montre sa toute-puissance d'une
façon si visible et si éclatante et le pouvoir que les Saints ont sur son coeur.
ÉCRITS DE SAINT JACQUES DE NISIBE
Quoique Saint Jacques ait composé divers traités sur les matières de religion, Saint Jérôme ne
l'a point mis au nombre des écrivains ecclésiastiques, apparemment parce que de son temps
les ouvrages de ce Père n'avaient pas encore été traduits du syriaque en grec. Ils ne l'étaient
pas même du temps de Gennade qui remarqua qu'ils étaient divisés en vingt-six livres, sous
différents titres mais cet auteur n'en nomme que vingt-quatre. Le premier est de la Foi; le
second, contre les hérésies; le troisième, de le Charité en général; le quatrième, de la Charité
envers le prochain; le cinquième, du Jeûne; le sixième, de l'Oraison; le septième, de la
Résurrection; le huitième, de la Vie après la mort; le neuvième, de l'Humilité; le dixième, de
la Patience; le onzième, de la Pénitence; le douzième, de la Satisfaction; le treizième, de la
Virginité; le quatorzième, de la Vie de l'âme; le quinzième, de la Circoncision; le sixième, du
Grain de raisin que l'on conserve dans une grappe parce qu'il fut béni de Dieu; le dixseptième,
de Jésus-Christ pour prouver qu'Il est Fils de Dieu et Consubstantiel à son Père; le
dix-huitième, de la Chasteté; le dix-neuvième, contre les Gentils [= païens]; le vingtième, de
la Construction du tabernacle; le vingt et unième, de la Conversion des Gentils [= païens]; le
vingt-deuxième, du royaume des Perses; le vingt-troisième, de la Persécution, apparemment
celle que Sapor excita vers l'an 344, contre les Chrétiens de ses Etats dont un grand nombre
souffrirent le martyre. Le vingt-quatrième était une Chronique, moins curieuse, dit Gennade
que celle des Grecs mais plus solide car elle n'était composée que de passages de l'Ecriture et
tendait à fermer la bouche à ceux qui veulent philosopher vainement sur l'Antéchrist ou sur le
dernier avènement de Notre-Seigneur. Grégoire, neveu de l'Apôtre d'Arménie, surnommé
l'Illuminateur, ayant prié par lettre Saint Jacques de Nisibe de lui envoyer quelques-uns de ses
écrits sur la religion, ce Saint lui envoya les suivants, auxquels il joignit une réponse à la lettre
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qu'il avait reçue un traité de la Foi; un de la Charité; un du Jeûne; un de l'Oraison; un du
Combat spirituel; un de la Pitié; un de la Pénitence; un de la Résurrection des morts; un de
l'Humilité; un des Devoirs des Pasteurs; un de la Circoncision, contre les Juifs; un du Sabbat,
contre les Juifs; un de la Distinction des viandes; un de la Pâque; un de l'Election des Gentils
[= païens] et de la réprobation des Juifs; un pour montrer que Jésus-Christ est le Fils de Dieu;
un de la Virginité et de la Chasteté, contre les Juifs; un contre les Juifs qui attendent que le
Messie vienne pour les réunir.
Ces traités qui sont au nombre de dix-huit, se trouvent manuscrits en langue arménienne dans
la Bibliothèque des moines arméniens, dits Saint-Antoine, à Venise avec la lettre de Grégoire
et celle de Saint Jacques dont nous venons de parler. Ces traités ont été publiés en arménien et
en latin par Nicolas Antonelli, sous ce titre : Sancti fratres Jacobi Nisibeni Sermones; Rome,
un volume in-folio, 1756. Joseph Assémani a donné dans sa "Bibliothèque orientale,"
quelques lettres du même Saint. Les traités des sermons de Saint Jacques se trouvent encore
dans Galland, tome 5 de la "Bibliothèque des Pères." II y a aussi une lettre de Saint Jacques
aux Evêques, aux Prêtres et aux Diacres de Séleucie et de Ctésiphon où traitant des divisions
et des contradictions, suites naturelles de l'orgueil et de l'ambition, il touchait, en passant, le
schisme qui s'était élevé dans l'Assyrie.
Dans le Recueil des Liturgies orientales, il y en a une qui porte le nom de Saint Jacques de
Nisibe et que des auteurs mettent au nombre de celles qui étaient autrefois en usage chez les
Syriens. Mais, on convient qu'elle n'est point de ce Père et qu'on ne l'a publiée sous son nom
qu'à cause de la grande célébrité du Saint Evêque.
SAINTS MARTYRS STRATONICUS ET HERMYLUS DE SIGIDUNUM (BELGRADE)
(+315.)
Saint Hermile était Diacre à Sigidunum près de Belgrade. Dénoncé comme Chrétien, il fut
conduit dans l'amphithéâtre mais refusa d'adorer les idoles. Devant les tortures qu'il subissait,
le geôlier de la prison, Stratonique, fut gagné par la Foi chrétienne. On les enveloppa tous
deux dans un filet et ils furent jetés dans le Danube.
ou
23
The Holy Martyrs Ermil and Stratonik, by origin Slavs, lived at the beginning of the IV
Century during the time of persecution against Christians by the emperor Licinius (307-324).
They were friends. Saint Ermil served as deacon in the city of Singedonum (Belgrade).
Condemned by Licinius to imprisonment, he was long and cruelly tortured for the Name of
Christ, but he remained unyielding. Saint Stratonik was a superintendent of the prison and a
secret christian. Seeing the agonising torments of his friend, he was not able to keep from
weeping, and he revealed that he was a christian. They subjected him also to torture. After the
torturing, they put the Martyrs into a net and threw them into the Danube/Dunai. On the third
day, the bodies of the Saints were discovered on the bank of the river by christians and buried
near Singedonum. Their venerable heads are located in the Church of Saint Sophia, where the
Russian pilgrim Antonii saw them in the year 1200.
SAINT EVEQUE AGRICE (OU AGRY, AGRICIUS) DE TRÊVES (+335) 13 – 19 janvier
Quatrième Evêque de Trèves, la Vie de Saint Agritius, écrite seulement au onzième siècle, est
néanmoins un des plus anciens monuments de l'historiographie trévirienne et présente un
intérêt très réel. Elle fait connaître les idées qui avaient cours à Trèves en ce temps-là sur les
origines chrétiennes du diocèse.
ou
Après le Départ de ce monde des premiers fondateurs de l'Eglise de Trèves et comme la
Semence du Verbe Divin par eux répandue s'était en partie développée en une abondante
moisson de Saints et en partie desséchée dans les coeurs pendant une ardente persécution de
deux siècles, il plut à la Divine Miséricorde lorsque la paix eut été rendue à l'Eglise par
l'Empereur Constantin, d'inspirer à Sainte Hélène, mère de ce Prince, de rappeler à la vie dans
la cité de Trèves, la Foi chrétienne qui s'y mourait. Lors donc qu'elle apprit que ce siège était
dépourvu de pasteur, soucieuse de combler ce vide, elle présenta au Pontife de Rome un
homme distingué par ses vertus pour être ordonné : Agrice, clerc de l'Eglise d'Antioche.
Voulant pourvoir au Salut de ce peuple non moins que correspondre aux désirs de
l'Impératrice, Saint Sylvestre créa Agrice Primat des Gaules et des deux Germanies et le mit à
la tête de l'Eglise de Trèves avec l'autorité et le titre d'Archevêque. Saint Agrice ayant reçu de
la Sainte Impératrice d'Insignes et Précieuses Reliques apportées d'Orient, les déposa dans un
sanctuaire de l'église confiée à ses soins. Entre ces Très Saintes Reliques, nous comptons
principalement la Tunique sans couture du Sauveur et un des clous dont Son Très Saint Corps
fut percé et attaché à la Croix; de plus, les ossements du Saint Apôtre Matthieu et beaucoup
d'autres qui sont encore aujourd'hui l'objet de la vénération des peuples et attirent un grand
concours de pèlerins.
24
Il convertit le palais de Sainte Hélène en une basilique métropolitaine dédiée au Saint Apôtre
Paul dans laquelle il déposa le trésor de ces Saintes Reliques, excepté le corps de Saint
Matthieu qu’il donna à la vieille église de Saint-Euchaire où le siège des Evêques de Trèves
avait été établi jusqu'alors; plus tard, c'est augmentée d'un célèbre monastère que cette église
prit le nom de cet Apôtre.
Le principal soin de Saint Agrice fut d'extirper radicalement tout ce qui restait des
superstitions idolâtriques à Trèves et avec le secours des deux Constantin, le père et le fils et
de l'Impératrice Hélène, de propager la Salutaire Doctrine du Christ dans la Gaule et chez les
Belges. Il s'en occupa infatigablement jusqu'à ce que, mûr pour le Ciel par son âge et ses
vertus après avoir conduit le troupeau du Seigneur pendant vingt ans et plus, choisissant entre
ses deux disciples Maximin et Paulin le premier comme plus âgé pour être son successeur, il
passa du milieu de ses travaux au repos de la bienheureuse éternité, laissant son corps à la
basilique de Saint-Jean l'Evangéliste, aujourd'hui nommée de Saint-Maximin. Il y repose dans
une crypte à côté de son successeur; autrefois tout le clergé de Trèves se réunissait
annuellement le 13 de janvier pour faire mémoire de sa Naissance Céleste.
SAINT EVEQUE DESIGNE (OU DESIGNATUS) DE MAASTRICHT (+520)
Il ressuscita trois soldats qui donnèrent leurs biens à son église. D'après Hériger, il fut le
treizième Evêque de Tongres-Maastricht. C’est la seule mention que nous ayons de ce
personnage, si ce n’est une allusion de Jean d’Outremeuse selon qui Designatus était fils d’un
duc d’Athènes et d’une princesse écossaise; il passa sa vie à opérer des conversions et des
Miracles et il s'endormit en 438 après vingt-quatre ans d’épiscopat. Il est vrai que Jean
d’Outremeuse est un chroniqueur de la plus haute fantaisie et que ce serait du temps perdu
que de chercher à confirmer ou à infirmer ce qu’il raconte.
SAINT ELIAN (OU ÉLIEN, EILAN, ALLAN), MISSIONAIRE EN CORNOUAILLES
(+6°.S.)
Ermite, Saint Elian est originaire des Cornouailles et installé dans l'Île d'Anglesey. De la
famille de Saint Ismaël, Saint Elian a donné son nom à Llanelian sur Anglesey et Llanelian
dans le Denbigshire. Il était le Saint Titulaire principal de l'église Saint Allen's en
Cornouailles.
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SAINT ABBE BERNON DE BAUME, FONDATEUR DE CLUNY (+927)
Abbé de Baume dans le Jura, il fonda sur les terres du Duc Guillaume le Pieux d'Aquitaine
l'Abbaye de Cluny lorsque les invasions normandes chassèrent les Moines des bords de la
Loire. Dans la charte de fondation, il fut stipulé que les Moines du futur monastère placé sous
la Règle de Saint Benoît de Nursie, chercheraient à jamais les merveilles d'un entretien avec le
Ciel.
SAINT MARTYR PIERRE D'ANIUM, A HIEROPOLIS
St Jacques l’Evêque de Nisibe -St Irénarque de Rostov-St Eléazar d'Anzersk-St Hilaire
l’Evêque de Poitiers-St Potit, Martyr en Sardaigne sous Marc-Aurèle (166). -St Martyr
Athanse. -Sts Martyrs Pachôme et Papyrin. -Sts Hermyle, diacre et Stratonique, geôlier
converti, Martyrs à Sigidunum (aujourd'hui Belgrade) sous Licinius (avant 324)-St Jacques
l’Evêque de Nisibe en Haute-Mésopotamie, un des Pères du 1er concile oecuménique de
Nicée en 325 (vers 350). -St Hilaire l’Evêque de Poitiers, écrivain ecclésiastique, confessa la
Foi orthodoxe face à l'arianisme, surnommé "l'Athanase de l'Occident" (368). -Sts Hilaire et
Juventius, disicples de St Hilaire de Poitiers (IVème siècle). -St Theodore, onzième évêque de
Sens (394). -St Kentigern Mungo l’Evêque de Glasgow en Ecosse (608). -St Enogat l’Evêque
d'Aleth en Bretagne (siège épiscopal transféré à St-Malo en 1141) (631). -Sts Gomez, prêtre et
servus Dei, moine, Martyrs à Cordoue (Espagne) (852). -St Eutice, fondateur du monastère de
Baume-les-Messieurs en Franche-Comté (855). -St Bernon, higoumène du monastère de
Baume-les-Messieurs et fondateur de la grande abbaye de Cluny en Bourgogne (927). -St
Maxime le Capsocalyvite, ascète et visionnaire au Mont Athos (vers 1365). -St Irenarque,
moine à Rostov (Russie 1616).-St Eleazar, moine de Solovski puis ascète sur l'île d'Anzersk
dans la Mer Blanche (1656).
Lecture de l’Epître
Gal I : 3-10
1.3 que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu le Père et de notre Seigneur
Jésus Christ, 1.4 qui s'est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher du présent
siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père, 1.5 à qui soit la gloire aux siècles des
siècles! Amen!
1.6 Je m'étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par
la grâce de Christ, pour passer à un autre Évangile. 1.7 Non pas qu'il y ait un autre Évangile,
mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l'Évangile de Christ. 1.8 Mais,
quand nous-mêmes, quand un ange du Ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous
vous avons prêché, qu'il soit anathème! 1.9 Nous l'avons dit précédemment, et je le répète à
cette heure: si quelqu'un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu'il
soit anathème!
1.10 Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu? Est-ce que
je cherche à plaire aux hommes? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur
de Christ.
Lecture de l’Evangile
Pour les Saints Martyrs Hermylos et Stratonikos de Belgrade
Luc VI : 17-23
6.17 Il descendit avec eux, et s'arrêta sur un plateau, où se trouvaient une foule de ses disciples
et une multitude de peuple de toute la Judée, de Jérusalem, et de la contrée maritime de Tyr et
de Sidon. Ils étaient venus pour l'entendre, et pour être guéris de leurs maladies. 6.18 Ceux qui
étaient tourmentés par des esprits impurs étaient guéris. 6.19 Et toute la foule cherchait à le
26
toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous.
6.20 Alors Jésus, levant les yeux sur ses disciples, dit: Heureux vous qui êtes pauvres, car le
royaume de Dieu est à vous! 6.21 Heureux vous qui avez faim maintenant, car vous serez
rassasiés! Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous serez dans la joie! 6.22 Heureux
serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsqu'on vous chassera, vous outragera, et
qu'on rejettera votre nom comme infâme, à cause du Fils de l'homme! 6.23 Réjouissez-vous en
ce jour-là et tressaillez d'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans le Ciel; car
c'est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes.
RÉFLEXION - Une bonne oeuvre accomplie en silence vaut bien plus qu'une bonne oeuvre
accomplie avec explication et incomparablement plus que la plus spirituelle des explications
non accompagnée d'une bonne action. On n'a pas conservé de paroles écrites de Saint Nicolas
de Myre mais ses oeuvres sont demeurées. En trois occasions, sans la moindre explication, il
est venu de nuit à la maison d'un pauvre homme et secrètement, a jeté à travers la fenêtre un
sac d'or.
Un Ancien de Sceté en Egypte tomba gravement malade et désira manger un peu de pain frais
car celui que mangeaient les Moines de l'époque était desséché par le soleil et vieux de
plusieurs mois. Entendant cela, un des Moines quitta Scété sans rien dire à personne, partit
pour une ville lointaine où il acheta du pain frais pour l'Ancien souffrant. Apprenant les
efforts accomplis par le Moine, l'Ancien ne voulut pas du pain en disant : "C'est le sang de
mon frère!" (C'est-à-dire : le frère l'a fourni en ayant accompli quelque chose de très pénible
pour l'obtenir). Alors les autres Moines implorèrent l'Ancien de manger, lui disant : "Ne
méprise pas le sacrifice du frère."
Quelle sorte d'explication, quels mots décrivant l'Amour fraternel seraient à même de
remplacer cet acte simple et silencieux d'Amour fraternel?
Saint Nicolas Velimirovitch l’Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."
Cycle mobile (Pascalion): Jeudi de la Trente-Troisième Semaine
Lecture de l’Epître
1Pierre IV : 12-V : 5
4.12 Bien-aimés, ne soyez pas surpris, comme d'une chose étrange qui vous arrive, de la
fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. 4.13 Réjouissez-vous, au contraire, de
la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans
l'allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. 4.14 Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous
êtes heureux, parce que l'Esprit de gloire, l'Esprit de Dieu, repose sur vous. 4.15 Que nul de
vous, en effet, ne souffre comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s'ingérant
dans les affaires d'autrui. 4.16 Mais si quelqu'un souffre comme chrétien, qu'il n'en ait point
honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom. 4.17 Car c'est le moment où le jugement
va commencer par la maison de Dieu. Or, si c'est par nous qu'il commence, quelle sera la fin
de ceux qui n'obéissent pas à l'Évangile de Dieu? 4.18 Et si le juste se sauve avec peine, que
deviendront l'impie et le pécheur? 4.19 Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu
remettent leurs âmes au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien.
5.1 Voici les exhortations que j'adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme
eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée: 5.2
Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement,
selon Dieu; non pour un gain sordide, mais avec dévouement; 5.3 non comme dominant sur
ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. 5.4 Et lorsque le
souverain pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire.
5.5 De mêmes, vous qui êtes jeunes, soyez soumis aux anciens. Et tous, dans vos rapports
mutuels, revêtez-vous d'humilité; car Dieu résiste aux orgueilleux, Mais il fait grâce aux
humbles.
Lecture de l’Evangile
Marc XI : 27-33
11.27 Ils se rendirent de nouveau à Jérusalem, et, pendant que Jésus se promenait dans le
temple, les principaux sacrificateurs, les scribes et les anciens, vinrent à lui,11.28 et lui dirent:
Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t'a donné l'autorité de les faire? 11.29 Jésus leur
répondit: Je vous adresserai aussi une question; répondez-moi, et je vous dirai par quelle
autorité je fais ces choses. 11.30 Le baptême de Jean venait-il du ciel, ou des hommes?
Répondez-moi. 11.31 Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux: Si nous répondons: Du ciel, il dira:
Pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui? 11.32 Et si nous répondons: Des hommes... Ils
craignaient le peuple, car tous tenaient réellement Jean pour un prophète. 11.33 Alors ils
répondirent à Jésus: Nous ne savons. Et Jésus leur dit: Moi non plus, je ne vous dirai pas par
quelle autorité je fais ces choses.
Cycle fixe : Commémorations
SAINTS MARTYRS GOMEZ (OU GOMESENDUS) ET SERVUS-DEI DE CORDOUE
(+ 852)
Tolède avait vu naître Gomez. Ses parents qui désiraient le voir entrer dans la milice
sacerdotale, l'amenèrent encore enfant à Cordoue. Devenu Diacre, il se consacra à former de
Pieux Maîtres pour la jeunesse : son école était près de la basilique des trois Martyrs Fauste,
Janvier et Martial dont le glorieux combat est inscrit au martyrologe romain au 13 octobre.
2
Plus tard, Gomez fut donné pour pasteur à une paroisse de la campagne de Cordone mais un
jour qu'il vint à la ville, accompagné de Servus-Dei, ils furent dénoncés au juge musulman et
décapités; c'était sous Abdérame II, en 852. Leurs corps, enlevés furtivement par les
Chrétiens, furent ensevelis dans l'église Saint-Christophe, au-delà de Guadalquivir.
SAINT MAXIME LE KAVSOKALYVITE (+1364)
Natif de la ville de Lampsaque (Hellespont), Saint Maxime grandit dans la Piété avec une
fervente dévotion pour la Sainte Mère de Dieu en visitant fréquemment les Moines de la
région. Vers l'âge de dix-sept ans, il revêtit l'Habit Angélique et devint le disciple d'un Moine
du Mont Ganos (Thrace). Son Ancien s'étant endormi, Maxime partit à la recherche d'un
nouveau Père Spirituel; il séjourna quelque temps auprès des Ascètes du Mont Papikion puis
se rendit en pèlerinage à Constantinople. Grandement apprécié par le Saint Patriarche
Athanase I, il commença à simuler la folie pour dissimuler ses vertus au monde. Il restait tout
le jour près de l'Eglise des Blachernes, exposé à la dérision publique et passait ses nuits en
prière accompagnée de larmes devant la Toute Pure Mère de Dieu. De là il partit pour la
Sainte Montagne de l'Athos et devint Moine à la Grande-Laure de Saint Athanase. Dans une
soumission totale et une parfaite obéissance, il imitait les vertus des Saints qui avaient illustré
ces lieux. Privé de tout confort et même de cellule, il chantait dans l'église sans divertir son
intelligence de la prière intérieure, les yeux continuellement arrosés de larmes. Un jour, la
Mère de Dieu l'invita en songe à monter au sommet de l'Athos pour y recevoir les tables de la
Loi Spirituelle comme Moïse. Il y persévéra seul dans la prière pendant trois jours et trois
nuits, résistant aux assauts répétés des démons. Finalement, la Mère de Dieu lui apparut
entourée de la Cour Céleste et tout étincelante de Gloire Divine. Elle le réconforta avec un
pain miraculeux, lui donna le pouvoir contre les démons et lui ordonna de vivre désormais en
Anachorète sur les pentes de l'Athos afin de devenir un Luminaire pour le Salut d'un grand
nombre d'âmes. Une fois la Toute Sainte disparue, le Saint resta encore trois jours à jouir
comme au Paradis de la Lumière et du Parfum qu'Elle avait laissés puis il redescendit plein de
joie et rapporta sa vision à un Ancien. Mais celui-ci manqua de discernement spirituel : il
l'accusa d'avoir été le jouet de l'illusion. Au lieu de chercher à se justifier, l'Humble Maxime
prit ces paroles comme un Signe de Dieu et décida de paraître dès lors aux yeux de tous
comme un fou et un illusionné. Dépourvu des choses les plus nécessaires, il allait pieds nus,
exposé aux brûlures du soleil et aux rigueurs du froid. Il vivait tel un Ange du Désert et
construisait de lieu en lieu une cabane primitive en branchages qu’il brûlait sitôt construite,
d'où son nom de kavsokalybe [= brûleur de cabane].
3
Désirant s'exposer à la risée du monde pour l'Amour du Christ, il était pourtant connu de ceux
qui brillaient alors sur l'Athos par leur vertu et leur science spirituelle : les Hésychastes. C'est
ainsi que Saint Grégoire le Sinaïte, le grand maître de la prière du coeur et le restaurateur de la
vie hésychaste, ayant entendu parler de la conduite de Saint Maxime, partit à sa recherche
comme un chasseur en quête d'un gibier de choix et l'ayant enfin débusqué, il le pressa, au
nom de la Charité du Christ et pour son édification spirituelle, de lui raconter sa vie. Malgré
ses réticences, Maxime lui raconta les Merveilles que Dieu avait accomplies en lui depuis sa
jeunesse.
"Gardes-tu constamment la prière spirituelle?", demanda Grégoire. Maxime lui raconta alors
que tout jeune encore, un jour qu'il priait avec larmes devant l'Icône de la Mère de Dieu en
Lui demandant d'obtenir la Grâce de la prière et se penchait pour La vénérer, une chaleur
douce comme la rosée remplit soudain sa poitrine et son coeur en produisant une abondante
componction et que depuis son intelligence inébranlablement installée dans son coeur n'avait
pas cessé d'invoquer avec une douceur indicible le Nom de Jésus et Celui de la Mère de Dieu.
"En disant la prière, t'arrive-t-il d'être emporté en extase?", reprit Grégoire. – "C'est bien pour
cela que j'ai couru vers le Désert et que j'ai désiré la solitude afin de trouver en abondance les
fruits de la prière, c'est-à-dire le Pur Amour de Dieu et le ravissement de l'intelligence vers le
Seigneur." – "Que fait alors l'intelligence? Continue-t-elle à prononcer la prière dans le
coeur?" - "En aucun cas", répondit le Saint. "Lorsque le Saint Esprit visite l'homme de prière
alors cesse la prière car l'intelligence, tout absorbée par l'Esprit de Dieu, cesse alors d'agir
selon ses activités propres : elle se laisse conduire là où le veut l'Esprit dans le Ciel
Immatériel de la Lumière Divine ou en d'autres Contemplations ou encore dans un
inexprimable entretien avec Dieu. En effet, de même que la cire dure, c'est par sa nature
qu'elle fond, brûle et devient tout feu et toute lumière quand on la met au contact du feu, tout
en restant une matière distincte du feu; de même pour l'intellect (noûs) : tant qu'il reste dans sa
nature isolée, il conçoit seulement ce qui est lié à sa nature et se trouve sous sa puissance mais
lorsque le Feu Divin, le Saint-Esprit, l'approche, emporté alors par la Puissance de l'Esprit, il
brûle du Feu de la Divinité, dissout toute pensée et tout concept et absorbé par la Lumière de
Dieu, il devient tout entier Lumière Divine et radieuse."
"Quels sont donc les signes de l'illusion et ceux de la Grâce?", demanda encore Grégoire. –
"Les signes de l'illusion du diable sont le trouble de l'esprit, la dureté du coeur, la crainte,
l'agitation des pensées, les imaginations et les visions terrifiantes de lumière et de feu visibles,
la vanité et la colère. Mais lorsque l'Esprit Saint S'approche de notre esprit, Il le rassemble
dans l'unité, le rend sage, humble et mesuré. Il lui inspire la pensée de la mort et du Jugement
et lui fait verser des larmes de componction à la pensée de la Miséricorde du Seigneur. Il
élève l'intelligence dans des Contemplations élevées et l'illumine en la plongeant dans la
Lumière Divine. Il donne la paix au coeur et fait grâce à toutes ses facultés d'une joie et d'une
allégresse indicibles. Comme l'enseigne l'Apôtre, les "fruits de l'Esprit sont la joie, la paix, la
patience, la douceur, la charité, la compassion, l'humilité" (Gal. 5:22)."
Plein d'admiration en entendant ces paroles, Saint Grégoire ne regardait plus Maxime comme
un homme mais plutôt comme un Ange terrestre. Il le supplia de cesser sa vie errante et sa
folie simulée pour s'installer en un lieu fixe et éclairer le monde de la lumière de son
expérience. Saint Maxime fit obéissance et s'installa dans une cabane en branchages sans
toutefois garder avec lui même le nécessaire pour vivre. Ainsi abandonné à la Providence, il
recevait du Ciel régulièrement un pain chaud pour se nourrir et buvait de l'eau de mer qu'il
adoucissait par sa prière.
4
A plusieurs reprises des Moines le virent élevé dans les airs pendant sa prière ou tout entouré
d'une Lumière si éclatante qu'ils crurent que sa cellule avait pris feu. La prière permanente qui
jaillissait comme un feu de son coeur, repoussait tous les assauts des démons et délivrait de
nombreux possédés qu'on lui amenait. Dieu lui avait fait grâce d'un extraordinaire don de
prophétie par lequel il corrigeait les pécheurs en révélant les secrets de leur coeur, dévoilait
les hérétiques venus pour le tromper et prévoyait les événements. C'est ainsi qu'il prédit aux
deux co-empereurs Jean VI Cantacuzène (l347-1354) et Jean V Paléologue (1391-1391)
venus lui rendre visite, la guerre civile qui devait bientôt les diviser (l347- 1352) et qu'il
annonça son Endormissement prochain (+ 1363) au Saint Patriarche Calliste I.
Au-dessus de sa cabane, ll y avait une grotte dans laquelle il passa ensuite plus de quatorze
ans puis de là, il alla s'installer à peu de distance de Lavra dans une petite cellule qu'il légua à
son disciple et biographe Saint Niphon. Saint Maxime remit en paix son âme au Seigneur vers
1365 à l'âge de quatre-vingt-quinze ans. Tous les Moines de l'Athos, Ermites et Cénobites, le
pleurèrent comme leur Père et Maître et le vénérèrent aussitôt comme un Saint.
SAINT EVÊQUE KENTIGERN (OU MUNGO) DE GLASGOW, CONFESSEUR (+ 603)
La mère de Kentigern nommée Thaney était de sang royal, son père ayant été le roi Loth qui
avait donné son nom au pays des Lothiens. Recherchée en mariage par un aristocrate breton
nommé Owen (ou Ewen), elle refusa ce parti sous prétexte qu'elle voulait garder sa Virginité.
Son père, furieux de ce refus, la confia à la garde d'un de ses fermiers qui était secrètement
Chrétien. Le prétendant réussit à découvrir celle qu'il voulait pour épouse et lui fit violence.
Quand Loth apprit que Thaney était enceinte, il ordonna de la jeter du haut d'une montagne; la
malheureuse échappa à la mort; on l'exposa alors sur un bateau à l'embouchure de la rivière de
Firth et on l'abandonna ainsi à la merci des vents. Le bateau fut porté sur la rive opposée de
l'estuaire à Culross et c'est là que Thaney donna le jour à son enfant qui reçut le nom de
Kentigern vers 518.
5
La mère et l'enfant furent présentés à l'Evêque local Serf (ou Servan) qui les prit sous sa
protection. Après avoir baptisé Kentigern, il se chargea de son éducation, remarqua en lui
d'aimables qualités et lui témoigna une telle affection qu'il le surnomma Mungo, ce qui dans
la langue du pays signifie "le bien-aimé." "Kentigern, devenu grand, se sentit attiré vers la vie
des Cénobites et alla se fixer dans une solitude appelée Glasghu –d' où l'on a fait Glasgow par
la suite. Une communauté se groupa autour de sa retraite; l'éclat de ses vertus attira sur lui
l'attention du clergé et du peuple et on voulut l'avoir pour Evêque. Un Prélat mandé d'Irlande
vint lui donner la consécration épiscopale. De grande étendue et peuplé en partie de païens, le
diocèse donna beaucoup d'exercice à son zèle. Il le parcourut à pied; touchés de ses
instructions, les païens venaient en foule lui demander le Saint Baptême; il mit en même
temps tout son zèle à maintenir la pureté de la Foi car le pélagianisme menaçait de faire des
progrès en Écosse. Les travaux apostoliques de Kentigern étaient animés par l'esprit de prière;
chaque jour il récitait le Psautier, ajoutait d'autres pratiques de dévotion, vivait dans une
constante union avec Dieu dans une perpétuelle abstinence et s'imposait des jeûnes rigoureux.
Durant les six semaines du Grand Carême, il s'éloignait du commerce des hommes, ne
s'entretenait qu'avec le Ciel. A son tour, il forma des Apôtres qui suivirent ses exemples; il les
envoya prêcher la Foi au Nord de l'Écosse dans les Îles d'Orkhney, en Islande et en Norvège.
Le pays était partagé entre plusieurs petits seigneurs qui obéissaient tous à un même chef dont
la résidence était Alcluid (aujourd'hui Dumbarton). Au temps de l'apostolat de Kentigern, le
Pieux Roi Rydderch-Hael s'était fait son protecteur mais l'impie Morken (ou Morcan) s'était
emparé du pouvoir et Kentigern fut obligé de se réfugier dans le pays de Galles; il séjourna
quelque temps auprès du Saint Evêque David (Dewi) de Menevia. Un Prince chrétien nommé
Cathwallan lui donna un vaste terrain au confluent de l'Elwy et de la Clyde pour la fondation
d'un vaste monastère appelé Llan-Elwy et désigné plus tard sous le nom de Saint-Asaph.
L'école de ce monastère devint célèbre sous la direction de Kentigern qui s'y trouvait encore
quand s'endormit David de Menevia vers 544.
Après la mort de l'usurpateur Morken et le rétablissement de Rydderch, Kentigern fut rappelé
à Glascow; en quittant son Abbaye de Llan-Elwy, il en laissa le gouvernement à son disciple
Asaph qui devait plus tard écrire la Vie de son Père Spirituel. Le retour des événements avait
été déterminé par la victoire remportée en 573 à Arthuret près de Carlyle où de concert avec le
Roi chrétien Aidan, Rydderch avait battu Gwendololau, le représentant du paganisme dans la
Bretagne du Nord. Rydderch vint à la rencontre de Kentigern à Hoddam où l'Evêque s'arrêta
quelque temps avant de rentrer à Glascow. C'est l'époque où il visita le Pays de Galloway
pour retirer de l'idolâtrie et de l'hérésie les Pictes qui y étaient retombés après la Naissance au
Ciel de Saint Ninian.
Quand Kentigern y fut rentré définitivement, Glascow devint le grand centre du Christianisme
pour les Bretons de Strathclyde. Le souvenir de la dédicace de plusieurs églises à Aberdeen
témoigne aussi des travaux de Kentigern dans cette partie de l'Écosse. On a dit aussi que dans
ses dernières années, Saint Columba (ou Columkill) vint d'Iona à Glasgow pour rendre visite
à Kentigern. L'Abbé d'Iona, écrit Montalembert, arriva avec un grand cortège de Moines qu'il
distribua en trois sections au moment d'entrer à Glascow. Kentigern en fit autant pour les
nombreux Moines qui vivaient dans son monastère épiscopal. Des deux côtés retentit l'allléuia
et ce fut avec les paroles de la Sainte Écriture que les deux Apôtres des Pictes et des Scots se
rencontrèrent à l'extrême limite de ce qui avait été l'empire romain. Columba et Kentigern
s'embrassèrent tendrement, passèrent quelques jours dans une douce familiarité et ne se
séparèrent qu'après avoir échangé leurs deux crosses pastorales en signe d'affection
réciproque.
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Dans quelle mesure faut-il ajouter foi à un autre récit de l'hagiographe qui semble emprunté
plutôt à l'épopée gallo-bretonne de Tristan et d'Iseult qu'à la légende monastique, il est
difficile de le dire. Ce trait est pourtant resté le titre le plus populaire de l'Evêque Kentigern.
Le voici, d'après Montalembert : "La femme du Roi Rydderch, cédant à la passion adultère
pour un chevalier de la cour, eut la faiblesse de lui abandonner l'anneau qu'elle tenait du Roi
son mari. Rydderch étant allé à la chasse avec ce chevalier et tous deux s'étant reposés au bord
de la Clyde, le chevalier s'endormit, étendit involontairement la main pendant son sommeil.
Le Roi vit à son doigt l'anneau qu'il avait donné à la reine, eut grand'peine à ne pas tuer sur
place le chevalier mais sut rester maître de lui-même et sans éveiller le coupable, se contenta
de lui enlever l'anneau du doigt pour le jeter dans la rivière. Puis revenu à la ville, il demanda
à la reine son anneau et comme elle ne pouvait le lui rendre, il la fit mettre en prison pour être
conduite à la mort. Elle obtint un délai de trois jours et après avoir en vain fait demander
l'anneau au chevalier, elle eut recours à la protection de l'Evêque Kentigern. Ce bon pasteur
avait tout su ou tout deviné : la bague trouvée dans le ventre d'un saumon qu'il avait fait
pêcher dans la Clyde, était entre ses mains. Il l'envoya à la reine qui put ainsi la montrer à son
mari et échapper au châtiment. Rydderch lui demanda pardon et offrit de punir ses
accusateurs. Elle l'en détourna puis alla aussitôt s'accuser elle-même auprès de Kentigern qui
lui fit passer le reste de sa vie dans la pénitence. C'est pourquoi les anciennes effigies de
Kentigern le représentent toujours tendant la crosse épiscopale d'une main et de l'autre un
saumon avec une bague entre les lèvres."
Il y a une curieuse description de la Naissance Céleste du Saint Evêque qui expire au moment
où il prend un bain chaud, le jour de l'Octave de la Théophanie parce qu'en ce jour il avait
pour pratique de baptiser une multitude de convertis; ce qui sans doute indique que le
biographe écrivant la Vie avait quelque source plus ancienne sous les yeux. Le Rappel au
Seigneur de Kentigern survint le 13 janvier 603; il avait alors quatre-vingt-cinq ans et non
cent quatre-vingt-cinq comme l'écrivit Jocelin. Il fut enseveli dans la cathédrale de Glasgow
dont il devint le premier Protecteur; son tombeau a été en grande Vénération jusqu'à
l'établissement du calvinisme en Écosse.
ou encore : http://www.gypsyfire.com/Translation.htm
SAINT MARTYR POTIT DE SARDAIGNE (+ 166)
Il naquit à Cagliari en Sardaigne. Quelques années plus tard, il se retira en Epire. Sous Marc-
Aurèle, c'est là qu'il sera arrêté comme Chrétien et soumis à la torture pour qu'il renie sa Foi.
Une autre tradition le fait remettre son âme au Seigneur à Ascoli en Italie où il aurait eu la tête
tranchée.
SAINT LÉONCE DE CÉSARÉE (+4°.S.)
Saint Grégoire de Naziance parle de lui au jour des funérailles de son père. Saint Athanase
d'Alexandrie en fait son éloge public. L'histoire retient aussi qu'il ordonna Evêque Saint
Grégoire l'Illuminateur qui vint en Arménie et baptisa le Roi Tiridate qui, devenu Chrétien,
voulut que le Christianisme fût la Foi de son royaume.
SAINT HILAIRE (+4°.S.)
Filleul du Saint Père Hilaire de Poitiers, on ne le connaît plus autrement que comme disciple
de Saint Hilaire alors qu'avant sa conversion, celui-ci enseignait l'éloquence et la philosophie
dans les écoles publiques de Poitiers.
7
13 janvier (repos) – 26 juin (translation)
SAINT EVEQUE HILAIRE DE POITIERS (+368)
Fils d'un illustre patricien de la région de Poitiers, Saint Hilaire fut élevé dans le paganisme;
"mais son âme inquiète, sentant la nécessité d'un Dieu Unique et Eternel, restait insatisfaite de
tous les systèmes et opinions qu'on lui proposait. Au cours de ses recherches et de ses
lectures, il reçut les premières lueurs de la Vérité en lisant dans l'Ancien Testament le
témoignage que Dieu Se rend à Lui-même : "Je suis celui qui suis" (Exode 3:14). Il progressa
encore dans la Connaissance de Dieu, en reconnaissant que la beauté des créatures nous rend
visible la beauté incompréhensible et combien plus élevée du Créateur. Mais ce n'est qu'en
apprenant que le Verbe et Fils Unique de Dieu s'est fait chair pour nous libérer de la mort que,
débordant d'allégresse, il parvint au terme de sa recherche, embrassa la doctrine de la Sainte
Trinité et reçut la nouvelle naissance par le Saint Baptême. Brûlant d'enthousiasme, il prêchait
sans relâche la Vraie Foi, exhortait les païens à devenir Chrétiens et les Chrétiens à devenir
des Saints. Il convertit aussi son épouse qui consentit à ne plus l'aimer que comme une fille
spirituelle quand il devint Prêtre et il persuada sa fille de préférer le mariage mystique avec le
Christ à l'union terrestre.
8
Vers 350 lorsque l'Evêque de Poitiers vint à s'endormir, les fidèles le choisirent unanimement
comme père et pasteur. Il enseignait son troupeau dans la vertu et la vraie Foi avec un zèle
infatigable. Quand l'empereur arien Constance prétendit imposer l'hérésie en Occident, Hilaire
se dressa pour la défense de la Vérité. Se concertant avec d'autres Evêques, il excommunia
ceux qui avaient accepté la déposition de Saint Athanase et se rendit auprès de l'empereur afin
de lui témoigner du rattachement de la Gaule au Concile de Nicée. Le tyran punit son audace
par le bannissement au fond de l'Asie Mineure, en Phrygie. "On peut bien exiler les Evêques,"
déclara le Saint, "mais peut-on exiler la Vérité?"
Dans son exil, il travailla activement non seulement à la confirmation de la Foi en Occident
par ses traités et sa correspondance mais aussi à la réconciliation des Orientaux
douloureusement divisés. Dans son magistral traité "Sur la Trinité" composé entre 356 et 359,
il a le premier fait entrer dans la langue latine les subtilités et les délicatesses de la pensée
grecque. De tous les Pères latins, Saint Hilaire est certainement celui dont la pensée est la plus
proche de celle des Pères grecs. Il se rendit au Concile de Séleucie (359) et demanda
d'affronter publiquement les évêques hérétiques. Effrayés de son influence, les ariens ne
purent échapper à cette confrontation qu’en demandant à l'empereur son retour en Gaule. C'est
ainsi que grâce aux hérétiques d'Orient, il put regagner Poitiers où la population lui réserva un
accueil triomphal et s'empressa de réparer les ravages causés par l'arianisme dans son diocèse
et dans toute la Gaule en usant d'indulgence et de miséricorde pour réconcilier avec l'Eglise
ceux qui étaient tombés dans l'hérésie. Il alla même jusqu'à Milan combattre l'évêque arien
Auxence mais les hérétiques parvinrent à l'en chasser. De retour à Poitiers, la paix revenue, il
guida avec sagesse son troupeau spirituel sur les voies du Salut, répandant sur lui en
abondance la Grâce de Dieu. Un jour, une femme vint se jeter en larmes à ses pieds en tenant
dans ses bras son enfant mort sans Baptême. Pris de compassion, l'Evêque se prosterna alors
en prière et bientôt l'enfant ouvrit les yeux et revint à la vie. De temps à autre Saint Hilaire
aimait à passer quelque temps au monastère de son disciple Saint Martin, à Ligugé. Il suivait
alors le mode de vie des Moines et leur Ascèse s'associait à leurs prières et les nourrissait du
pain de sa doctrine.
Il s’endormit en paix le 13 janvier 368. Peu avant son trépas, une lumière éblouissante avait
rempli sa chambre puis elle diminua progressivement et disparut à l'instant même de sa
Naissance au Ciel. Un des plus grands Pères de l'Eglise latine et alors encore orthodoxe, Saint
Hilaire a été justement appelé l'Athanase de l'Occident. Il a été particulièrement en honneur en
France où de nombreuses églises lui sont dédiées et où quantité de lieux portent son nom.
ou
L'événement majeur de la vie de Saint Hilaire de Poitiers a été l'exil en Phrygie auquel l'a
condamné l'empereur Constance à cause de son refus d'accepter la théologie arianisante que
celui-ci voulait imposer à l'épiscopat d'Occident. Avant cet exil, Saint Hilaire est un témoin
intéressant de la théologie et de l'exégèse latines traditionnelles. À l'occasion de son exil,
Saint Hilaire va découvrir la théologie et l'exégèse grecques. Il s'efforcera alors de concilier la
théologie trinitaire de l'Orient et de l'Occident, tout en conservant à la postérité de précieux
documents historiques sur les querelles religieuses de l'époque. Découvrant aussi l'oeuvre
exégétique d'Origène, il traduira en partie le commentaire de cet auteur sur les Psaumes et
contribuera ainsi à transmettre la pensée origénienne à l'Occident latin et au Moyen Âge.
1. Premiers combats théologiques
9
De la vie de Saint Hilaire, on ne connaît à peu près que les douze dernières années (355-367).
Mais ce sont celles pendant lesquelles, sous la pression des circonstances extérieures, il a
composé ses principales oeuvres et joué un rôle de premier plan dans la controverse arienne
qui agitait à cette époque l'Église et l'Empire romain d'Orient et d'Occident. Élu Evêque de
Poitiers aux environs de 350, Saint Hilaire semble avoir composé vers 353-355 son
Commentaire sur l'Évangile de Matthieu qui insiste sur les aspects typologiques (ratio typica)
du récit évangélique : les différents personnages sont les "types" du peuple juif, des nations
païennes ou de l'Église et révèlent ainsi les Lois de l'avènement du Royaume de Dieu. La
théologie trinitaire se situe encore dans la manière de Tertullien avec peu d'allusions à la
controverse arienne. Après la victoire de l'empereur Constance sur l'usurpateur Magnence
(353), une politique religieuse inspirée par certains évêques orientaux et par les deux évêques
de cour Ursace et Valens commença à triompher en Occident; cette politique, hostile à la
théologie impliquée dans la profession de Foi de Nicée (325) et surtout aux hommes qui la
défendaient, notamment Saint Athanase d'Alexandrie, était tout à fait étrangère aux traditions
de l'Église d'Occident et se heurta aux réticences de la plupart des Evêques, à commencer par
le Pape Libère. Pourtant, certains d'entre eux s'y rallièrent, en particulier Saturnin d'Arles qui
réunit un Concile à Béziers en 356. Saint Hilaire résista violemment à Saturnin; une sentence
d'exil fut donc prononcée contre lui par l'empereur en juin 356. Avant de partir à l'automne
356 pour la Phrygie où il devait être relégué, il rédigea un dossier justificatif comportant des
documents officiels (notamment à propos du Concile de Sardique en 343) qu'il accompagna
d'un commentaire. Plusieurs fois par la suite, il composera des recueils du même genre. De cet
ensemble de dossiers, on ne possède plus maintenant que des fragments séparés de leur
contexte que A. Feder a rassemblés et remis en ordre sous le titre de Collectanea antiariana
Parisina.
2. L'exil et les controverses en Orient
L'exil de Saint Hilaire en Phrygie fut pour lui l'occasion de précieuses découvertes
intellectuelles. Mis en contact avec l'épiscopat oriental, il approfondit sa connaissance du
grec, étudia la littérature chrétienne grecque, notamment Origène, s'initia à une pensée
théologique qui jusque-là lui était restée étrangère. Au cours de ses loisirs forcés, il entreprit
la rédaction d'une grande oeuvre théologique destinée à réfuter sous tous ses aspects l'hérésie
arienne. La tradition appela cet ouvrage De Trinitate, titre impropre car Saint Hilaire, semblet-
il, n'emploie jamais le mot trinitas. Les trois premiers livres qui ont dû être composés en
357-358, montrent comment la doctrine orthodoxe de la Trinité s'appuie sur la formule
baptismale et cherchent à définir la manière dont le Père et le Fils sont, suivant l'expression
évangélique, intérieurs l'un à l'autre.
À la fin de l'année 358, Saint Hilaire doit interrompre son oeuvre à la suite de graves
événements. Une partie de l'épiscopat oriental rassemblée autour de Basile d'Ancyre s'est
opposée ouvertement à Ursace et à Valens. Au Concile d'Ancyre et pour la fête de Pâque
358, Basile d'Ancyre fait approuver une lettre dogmatique qui dénonce le caractère hérétique
et arien de la profession de foi qu'Ursace et Valens avaient rédigée en 357. Pendant l'été 358,
au cours d'un Concile réuni en présence de l'empereur Constance à Sirmium, il présente un
volumineux dossier qui comprend les anathèmes promulgués au Concile d'Ancyre, plusieurs
symboles de Foi correspondant à sa propre tendance doctrinale, enfin une nouvelle lettre
doctrinale dans laquelle il introduit, à la place de la notion de consubstantialité proposée à
Nicée en 325, celle de similitude de substance entre le Père et le Fils. Saint Hilaire s'empresse
alors de tenter un rapprochement entre l'épiscopat occidental hostile à Ursace et Valens et le
10
parti de Basile d'Ancyre. C'est le sens de son ouvrage De synodis dans lequel il commente les
différentes pièces du dossier que celui-ci venait de faire approuver à Sirmium.
Lorsqu'il reprit la rédaction de son De Trinitate, Saint Hilaire tint compte de la récente
évolution de la situation théologique en Orient. On en trouve la trace dès le début du livre IV
(IV, 4). Discutant les arguments ariens tirés de l'Ancien Testament, l'auteur montre dans le
livre IV que celui-ci affirme l'existence d'un vrai Fils de Dieu sans renoncer au dogme de
l'unité divine et dans le livre V que l'Ancien Testament présente clairement le Vrai Fils de
Dieu comme étant lui-même Vrai Dieu. Les livres VI et VII suivent un développement
exactement parallèle et visent à la même démonstration mais en s'appuyant sur les Evangiles
et les écrits apostoliques. Les livres suivants décrivent l'unité qui existe entre le Père et le Fils
(VIII) et répondent aux objections ariennes (IX à XII) notamment au sujet de la Passion du
Christ (X), de la sujétion du Fils au Père dont semble parler Saint Paul (XI) et du texte des
Proverbes où la sagesse paraît comme créée par Dieu (XII).
En 359 et 360, Saint Hilaire vit tous ses espoirs anéantis par une éclatante revanche d'Ursace
et de Valens : au concile de Séleucie auquel il assista (sept.-déc. 359) puis à la réunion de
Constantinople (janv. 360), les partisans de Basile furent condamnés et les représentants des
épiscopats occidentaux et orientaux se rallièrent aux positions défendues par Ursace et
Valens. C'est probablement pour réfuter le recueil composé par ces derniers à ce moment-là
que Saint Hilaire rédigea lui-même en 360 un Livre contre Ursace et Valens qui contient,
selon Jérôme, l'histoire des conciles de Rimini et de Séleucie et dont les fragments se trouvent
dans les Collectanea antiariana Parisina. Saint Hilaire y dénonçait les subtilités et arguties
grâce auxquelles Ursace et Valens avaient pu faire admettre par une majorité d'Evêques
orthodoxes des formules qui pouvaient s'interpréter dans un sens arien. À la faveur de la
réunion de Constantinople, Saint Hilaire avait demandé dans sa lettre Ad Constantium
l'abrogation de la sentence d'exil qui le frappait. Peu de temps après, il semble bien qu'il ait
effectivement été renvoyé en Gaule parce que ses interventions en Orient étaient jugées trop
intempestives.
3. Le retour en Gaule
À peine revenu d'exil, Saint Hilaire vit encore une fois tout l'horizon de la scène politique se
transformer. À Lutèce, pendant l'été 360, Julien fut proclamé empereur par ses troupes et
l'année suivante, celles-ci s'avancèrent le long du Danube à la rencontre des armées de
Constance. L'Occident échappait ainsi à l'emprise de la politique religieuse de l'empereur
d'Orient. Répondant à une lettre des Evêques orientaux reçue par Saint Hilaire, le Concile de
Paris réuni au cours de l'été 360, proclama le "consubstantiel" nicéen et condamna Ursace,
Valens et Saturnin. Saint Hilaire lui-même avait composé en cette même année un virulent
pamphlet Contra Constantium dans lequel l'empereur était traité d'Antéchrist à cause de sa
politique religieuse.
C'est après son retour d'exil que Saint Hilaire adapta pour le public latin certains
commentaires d'Origène sur les Psaumes et sur Job et peut-être aussi qu'il rédigea alors ce
petit traité de typologie qui s'intitule Tractatus mysteriorum. Cependant les luttes religieuses
n'étaient pas terminées. Saint Hilaire fit déposer les évêques du parti d'Ursace et Valens,
notamment Saturnin d'Arles. Mais il échoua dans sa tentative de faire subir le même sort à
Auxence de Milan. Il composa toutefois un Contra Auxentium dans lequel il dénonçait les
ambiguïtés des formules de Foi professées par celui-ci.
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Cet homme d'action fut un styliste. Il prend modèle consciemment sur le prologue des
Histoires de Tacite dans le prologue de son Livre contre Ursace et Valens. Jérôme qui
l'appelle "le Rhône de l'éloquence latine," fait remarquer que le De Trinitate imite par le style
et le nombre des livres les Institutions de Quintilien. Mais Saint Hilaire fut surtout un maître à
penser pour les générations postérieures. Avant lui, la théologie latine considérait que le
Verbe n'avait été engendré qu'au moment de la création; sous l'influence de la théologie
orientale, Saint Hilaire affirme fortement l'éternité de la génération du Verbe et oriente ainsi
la théologie occidentale dans une direction nouvelle. Sa célèbre formule trinitaire (De Trin.,
II, 1) – "dans le Père, le Fils et l'Esprit Saint, il y a l'Infinité en Celui Qui est l'Éternel, la
Beauté (Species) en Celui Qui est son Image, la Jouissance en Celui Qui est la Grâce" – doit
s'interpréter à l'aide de la description de la quête du divin contenue dans le premier livre du
De Trinitate : l'Infini de l'Eternité Divine serait inaccessible à l'esprit humain s'il n'était
délimité par le contour de la Beauté qui le manifeste (I, 7). On reconnaît là des idées
traditionnelles de la théologie orientale et on croit déjà lire du Saint Grégoire de Nysse
lorsqu'on rencontre des formules comme celles-ci : "Dans la mesure même où l'infinité de
notre esprit s'élance pour atteindre quelque idée conjecturale de l'Infinité Divine, c'est dans
cette mesure même que l'infinité de l'éternité sans mesure échappe à l'infinité de la nature qui
la poursuit" (De Trin., I, 6).
HYMNUS - HYMNE : Beata nobis gaudia
(Hymne attribuée à Saint Hilaire de Poitiers)
Beata nobis gaudia
Anni reduxit orbita,
Cum Spiritus Paracitus
Illapsus est Apostolis.
Le cycle de l'année nous a ramené les joies
bienheureuses
du jour où l'Esprit Paraclet
a envahi les Apôtres.
Ignis vibrante lumine
Linguae figuram détulit,
Verbis ut essent proflui,
Et caritate fervidi.
Le Feu à l'éclat vibrant
a pris la forme de langue
pour qu'ils fussent abondants en paroles,
et brûlants de charité.
Linguis loquuntur omnium
Turbae pavent gentilium,
Musto madere députant
Quos Spiritus repleverat.
Ils parlent les langues de tous;
les foules des Nations sont dans la stupeur;
ils croient pris de vin nouveau
ceux que l'Esprit avait comblés.
Patrata sunt haec mystice,
Paschae peracto tempore,
Sacro dierum circulo,
Quo lege fit remissio.
Ces choses se sont accomplies selon le Mystère,
lorsque le temps de la Pâque fut accompli,
dans le cycle sacré des jours
où se fait légalement la remise des dettes*
Te nunc, Deus piissime,
Vultu precemur cernuo:
Illapsa nobis caelitus
Largire dona Spiritus.
C'est Toi, maintenant, Dieu Très Bon,
Que nous prions, prosternés :
accorde-nous les Dons de l'Esprit,
qui nous viennent du Ciel
Dudum sacrata pectora
Tua replesti gratia
Dimitte nostra crimina,
Et da quieta tempora.
Ces coeurs récemment consacrés,
Tu les as remplis de Ta Grâce:
remets-nous nos fautes,
et donne-nous des jours paisibles.
Deo Patri sit gloria,
Et Filio qui a mortuis
Surrexit, ac Paraclito,
A Dieu le Père soit la Gloire,
et au Fils Qui ressuscita des morts,
et au Paraclet
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In saecularum saecula. Amen. dans les siècles des siècles. Amen.
V. Repleti sunt omnes Spiritu
Sancto, alleluia.
R. Et coeperunt loqui, alleluia.
V. Ils furent tous remplis du Saint-Esprit, alléluia.
R. Et ils commencèrent à parler, alléluia.
* lors du Jubilé mosaïque, tous les cinquante ans, il y a
remise de toute dette pardon, libération des esclaves.
ou
ou
Note du transcripteur : ce qui suit est un texte papiste revu et corrigé; s'il demeure quelque
propos de teneur hérétique, faites-le-moi savoir.
Evêque de Poitiers et originaire du pays d'Aquitaine, Hilaire fut d'abord marié et eut une fille
mais il menait la vie d'un Moine sous des habits laïcs; il était avancé en âge et en science
quand il fut élu Evêque. Comme le Bienheureux Hilaire préservait non seulement sa ville
mais toute la France contre les hérétiques, il fut relégué en exil avec le Saint Evêque Eusèbe
de Verceil par l’empereur fauteur des hérétiques à la suggestion de deux évêques qui s'étaient
laissé gâter par l’hérésie. Mais comme l’arianisme jetait partout des racines et que liberté avait
été donnée par l’empereur aux évêques de se réunir et de discuter de la Vérité de la Foi, Saint
Hilaire vint à la requête des susdits évêques qui ne pouvaient supporter son éloquence et il fut
forcé de revenir à Poitiers.
Ayant abordé l'Île de Gallinarie* qui était pleine de serpents, en y descendant, il mit par son
regard ces reptiles en fuite : il planta un pieu au milieu de l’île et ils ne purent le franchir
comme si cette partie d'île eût été une mer et non la terre. A Poitiers, par ses prières, il rendit
la vie à un enfant mort sans Baptême. En effet il resta prosterné sur la poussière jusqu'à
l’instant où l’un et l’autre se levèrent : le Vieillard de sa prière et l’enfant des bras de 1a mort.
Apia, sa fille, voulant se marier, Hilaire, son père, l’instruisit et l’affermit dans le dessein de
sauvegarder sa Virginité. Au moment où il la vit bien résolue, craignant qu'elle ne variât dans
sa conduite, il pria le Seigneur avec grande instance de la retirer à lui de la vie de ce monde et
il en fut ainsi car peu après, elle s'endormit dans le Seigneur. Il l’ensevelit de ses propres
mains; en voyant cela, la mère d'Apia pria l’Evêque de lui obtenir ce qu'il avait obtenu pour sa
fille; il le fit encore car par sa prière, Dieu lui permit de l’envoyer par avance dans le
Royaume des Cieux.
* Isolotta d'Arbenga, petite île de la mer de Gênes.
En ce temps-là, le pape Léon avait été corrompu par la perfidie des hérétiques. Il convoqua un
concile de tous les évêques, moins Saint Hilaire qui y vint pourtant. Le pape l’ayant su,
ordonna qu'à son arrivée personne ne se lèverait ni ne lui ferait place. Quand il fut entré, le
pape lui dit : "Tu es Hilaire, Gaulois." "Je ne suis pas Gaulois," répondit Hilaire, "mais de la
Gaule; c'est-à-dire je ne suis pas né dans la Gaule mais je suis Evêque dans la Gaule." Le
pape reprit : "Eh bien! Si tu es Hilaire de la Gaule, je suis, moi, Léon, le juge et l’apostolique
du siège de Rome. " Hilaire dit : "Quand bien même tu serais Léon, tu n'es pas le lion de la
tribu de Juda et si tu sièges en qualité de juge, ce n'est pas sur le siège de la majesté.*" Alors
le pape se leva plein d'indignation en disant : "Attend un instant, je vais rentrer et je te dirai ce
que tu mérites." Hilaire reprit : "Si tu ne rentres pas, qui me répondra à ta place?" Le pape dit :
"Je vais rentrer aussitôt et j'humilierai ton orgueil." Puis étant allé où les besoins de la nature
l’appelaient, il fut attaqué de la dysenterie et il mourut misérablement en rejetant tous ses
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intestins. Pendant ce temps, Hilaire voyant que personne ne se levait pour lui faire place,
s'assit avec calme et patience par terre en disant les mots du Psautier : Domini est terra, "la
terre est au Seigneur," et tout aussitôt, par la Permission de Dieu, la terre sur laquelle il était
assis s'exhaussa jusqu'à ce qu'il eût été aussi haut placé que les autres évêques. Quand l’on eut
connu la mort misérable du pape, Hilaire se leva et confirma tous les Evêques dans la Vraie
Foi et il les renvoya pleins de fermeté en leur pays. Mais ce Miracle touchant la mort du pape
Léon est douteux car l’Histoire ecclésiastique et l’Histoire tripartite n'en font pas mention :
d'ailleurs la chronique ne place pas un pape de ce nom à cette époque et si on prête à Saint
Jérôme d'avoir dit que l'Eglise de Rome resterait toujours immaculée sans être souillée par un
hérétique –ce que l'avenir contredira, on peut dire cependant qu'il y a eu alors un pape de ce
nom mais qu'il ne fut pas élu canoniquement, qu'il était tyranniquement intrus ou même que
c'était le pape Libère qu'on aurait appelé Léon.
SAINT ALAN AB ERBIN, CONFESSEUR EN CORNOUAILLES BRITTONIQUES
12 – 13 janvier – 29 mai
Roi de Cornouailles britanniques, fils de Cystennin Gorneau (Constantin le Cornique), frère
de Saint Digain le fondateur de Llangernywn, Denbighshire, père de Geraint qui lui succéda,
ses deux autres fils sont Dywel et Erinid. La légende arthurienne les mentionne comme
guerriers de la cour du roi Arthur.
A Erbistock (Erbin's Stock ou Stockdale) au Pays de Galles, on trouvait une église qui lui était
dédiée. Elle est en partie sur Denbighshire et en partie sur Flintshire. Le val en dessous de
l'église s'appelle le Val d'Erbine. Il est possible qu'il ait été le fondateur de l'église Saint-Ervan
en Cornouailles.
Outre le 12 janvier quelques antiques calendriers gallois indiquent sa fête au 13 janvier ou 29
mai. On ne possède pas de date pour sa naissance ou son Repos dans le Seigneur.
SAINT ERBIN (OU ERVAN, ERBYN, ERME, HERMES)
Cinquième siècle (?). Saint Erbin paraît être un proche d'un des chefs de Cornouailles
brittonique ou du Devon. On trouve des églises qui lui sont dédiées en Cornouailles.
Tropaire de Saint Erbin ton 3
Suivant les pas de ton Père le Hiéromartyr Constantin,/
tu as offert ta vie au Christ, Ô Père Erbin./
Prie pour nous afin que nous ne préférions rien au Christ/
et n'offrions qu'à Lui seul nos vies,/
afin qu'au Jour du Jugement nous soyons trouvés dignes de Sa Grande Miséricorde.
Kondakion de Saint Erbin ton 6
Ô Bienheureux et à jamais mémorable fondateur d'une église et d'un monastère,/
nous élevons nos voix pour te chanter une hymne, Père Erbin, Pilier des Ascètes./
Tu es une Véritable Clé pour le Ciel,/
dès lors nous implorons ton aide afin que suivant ton exemple/
nous puissions être les instruments pour faire renaître la Foi orthodoxe/
en nos terres désolées.
SAINT PRÊTRE VIVENCE A POITIERS (+ 400)
Prêtre et disciple de Saint Martin qu'il accompagna durant son exil en Orient. Ses Précieuses
Reliques se trouvent à Poitiers.
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SAINT EVEQUE ENOGATUS D'ALETH (+631)
L'Evêque Enogatus fut le cinquième successeur de Saint Malo sur le siège d'Aleth en
Bretagne.
SAINT IRÉNARQUE LE RECLUS DE ROSTOV (+1616)
The Monk Irinarch, Hermit of Rostov, was born into a peasant family in the village of
Kondakovo in the Rostov district. In Baptism he received the name Ilia. During his 30th year
of life took monastic vows at the Rostov Borisoglebsk monastery. There he began fervently to
labour at monastic tasks, he attended church services, and by night he prayed and slept on the
ground. Once, taking pity on a vagrant who did not have shoes, Saint Irinarch gave him his
own boots and from that time he began to go barefoot through the frost. The hegumen did not
fancy such an ascetic behaviour, and he began to humiliate him, compelling him to stand for
an hour or nearly two on the frost opposite his cell, or to ring the bells for a long time. The
Saint endured everything with patience but he did not change his conduct. The hegumen
continued to be hard-hearted, and the monk was obliged to transfer to the Abramiev
Theophany monastery, where he was accepted into the number of the brethren and he was
soon chosen as steward. The monk fulfilled his monastic obediences with zeal, but grieved
that the monastic brethren and servants did not look after the property of the monastery,
wasting it without measure. One time in a dream he saw the Monk Abraham of Rostov
(Comm. 29 October), who comforted him and gave him blessing to distribute necessities to all
without consternation. Later, during a time of the singing of the Cherubimic hymn, the monk
Irinarch sobbed out loudly. To the question of the archimandrite he answered: "My mother
has died!"
Leaving Abramiev monastery, the monk Irinarch transferred to the Rostov monastery of Saint
Lazarus, settled into a solitary cell and dwelt in it for three years in privation and hunger. Here
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he was visited by Blessed John the Fool nicknamed the Big Simpleton. The Saints encouraged
each other by spiritual conversation. The starets / elder, however, had a desire to return to his
original monastery – the Borisogleb monastery. He was accepted back with love by the strict
Varlaam and he began even more severely to practise ascetic deeds at the monastery. Having
withdrawn into solitude, the monk chained himself with iron chains to a wooden chair, and he
placed on himself heavy chains and crosses. For this he endured the mockery and sneers of
the monastic brethren. During this time he was visited by his old friend, Blessed John the
Fool, predicting the Lithuanian invasion upon Moscow. The Monk Irinarch spent 25 years
shackled in chains and fetters at arduous tasks. His ascetic deeds accused those living
carelessly at the monastery, and they made up lies to the hegumen, that the starets taught that
they should not go to monastic work but rather pursue asceticism like him. The hegumen
believed the slander and he banished the holy starets from the monastery. Humbly submitting,
the Monk Irinarch again went to Rostov and dwelt in the monastery of Saint Lazarus for one
year. Meanwhile the Borisoglebsk hegumen regretted his conduct and sent monks after the
monk Irinarch. He returned, blaming himself, that he did not live such as the brethren who
underwent righteous work, of which he was lacking. The monk continued to bear his own
heavy fetters, and working, he made clothes for the needy, and he knitted hairshirts and
klobuks. He slept at night for an hour or two, the remaining time he prayed and beat his body
with an iron cane.
Saint Irinarch had a vision that Lithuania would invade Moscow, and that churches there
would be destroyed. He began to weep bitterly about the impending disaster, and the hegumen
ordered him to go to Moscow and warn tsar Vasilii Ioannovich Shuisky (1606-1610) about
the terrible misfortune. The Monk Irinarch carried out the order. He refused the gifts offered
him and having returned, he began to pray fervently, that the Lord would show mercy on the
Russian land.
Enemies appeared against Russia, they began the conquest of the city, beat up the inhabitants,
and robbed churches and monasteries. The False-Dimitrii and a second Pretender sought to
conquer Russia for the Polish king. Borisogleb monastery was also overrun by the enemy,
who came to the holy hermit and were amazed at the direct and bold talk of the elder,
predicting catastrophe for them.
Sapega, remaining at the Borisogleb monastery, wanted to see the elder sitting in chains, and
he was amazed at such an ascetic exploit. When the Polish nobles in company with Sapega
told him, that the elder prayed for Shuisky, the monk boldly said: "I am born and baptised in
Russia, and for the Russian tsar I pray to God." Sapega answered: "The truth in granddad
there is great – in what land one lives, that land also one serves." After this the monk Irinarch
began to urge Sapega to leave Russia, predicting death for him otherwise.
The Monk Irinarch paid attention to the course of the war and sent his blessings and a
prosphora to prince Dimitrii Pozharsky. He gave an order for him to come nigh Moscow,
predicting: "Ye shall see the glory of God." To assist Pozharsky and Minin the monk handed
over his cross. With the help of god the Russians vanquished the Lithuanians, prince
Pozharsky took possession of the Kremlin, and in the Russian land peace gradually began to
return. Starets Irinarch as before incessantly prayed God with tears for the deliverance of Rus'
from enemies and, possessing the power to work miracles, he healed the sick and demoniacs.
The day of his death was revealed to him, and summoning his students Alexander and
Kornilii he gave them his instructions, After taking leave from all he quietly expired to the
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Lord into eternal peace (+ 13 January 1616). The holy elder left behind 142 copper crosses,
seven shoulder chains, chains in length 20 sazhen which he carried on his neck, iron foot
shackles, eighteen hand fetters, "bonds" which he wore on his belt, by weight in poods, and
iron canes by which he thrashed his body to drive away demons. In these works, as the elder
called them, he spent 38 years, and having lived in the world for 30 years, he died in his 68th
year from birth. After the death of the Monk Irinarch many miracles occurred at his grave,
especially the healing of the sick and the demoniac by the laying upon them of the crosses and
chains of the saintly ascetic.
SAINT MOINE ELÉAZAR DE SOLOVSKI, ASCÈTE SUR L'ÎLE D'ANZERSK DANS LA
MER BLANCHE (+1656)
The Monk Eleazar of Anzersk was born in the city of Kozel'sk into the merchant family
Sevriukin. With the blessing of his parents he went off to the Solovetsk monastery, where he
took monastic vows from the hegumen Saint Irinarch (+ 1628, Comm. 17 July). At the
monastery he displayed an astonishing artistic gift: he learned carving imagery on wood and
he took part of the embellishing of the Transfiguration cathedral. With the blessing of the
hegumen, he went off in 1612 to the island of Anzersk, where he became an hermit and dwelt
constantly in prayer and meditation on God. In order to obtain subsistence for himself on the
island wilderness, the Monk Eleazar carved wooden goblets, which he left at the landing
place. In the year 1616 the Monk Eleazar was elevated to schema-monk. Monastics, having
gathered round the monk, organised a skete with a strict rule of monastic life along the ancient
form. Monastic cells were built far away from one another. The hermits gathered together
only for Saturday and Sunday Divine-services. Among the disciples of the Monk Eleazar was
the priest-monk Nikita – the future Patriarch Nikon. Tsar Mikhail Feodorovich (1613-1645),
learning about the ascetic life of the Saint, summoned him to Moscow. The Monk Eleazar
there predicted for him the birth of a son, and in return the tsar generously gave him help to
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build on the island a stone church in the Name of the Holy Trinity and a monastery. The
Monk Eleazar was interested in the writing of books. He composed and copied out three
books – "Flower-beds," in which he relates ancient accounts. There belongs to him also a
commentary on the order of the rule on monastic cell life. The Monk Eleazar died in extreme
old age.
SAINT EVEQUE JACQUES DE NISIBE ET CONFESSEUR (+ 338)
31 octobre (Orient orthodoxe) - 13 janvier (Orient orthodoxe) - 15 juillet (Occident orthodoxe)
En tant qu'Ermite, Jacques vivait en plein champ l'été et l'hiver dans une caverne. Une fois, il
partit pour la ville de Nisibe afin de voir comment la Foi chrétienne prospérait et comment
vivaient les Chrétiens. Là, il se retrouva élu Evêque. Il participa au premier Concile
Oecuménique (Nicée 325) et protégea l'Orthodoxie contre l'hérésie arienne. Il advint qu'un
jour les infidèles perses attaquèrent Nisibe avec leurs armées. Saint Jacques dans une
procession avec la Croix et la bannière (Litija), grimpa sur les remparts de la ville. Seul, il
grimpa et les parcourut, sans redouter les flèches que l'adversaire tirait sur lui. Marchant
comme il le faisait, il priait Dieu de préserver la ville et les fidèles de cette manière : "Qu'il
plaise à Dieu d'envoyer un fléau de mouches et de moustiques sur les Perses et que par cela ils
soient forcés de s'enfuir loin des murs de la ville de Nisibe." Jacques ne cherchait pas la mort
des ennemis ni que quelque catastrophe ou défaite mais plutôt qu’une petite vexation soit la
cause de leur fuite loin de Nisibe. Dieu écouta les prières de Son élu et envoya ce fléau de
mouches et de moustiques sur les Perses, les forçant à s'enfuir. C'est ainsi que la ville de
Nisibe fut épargnée. Saint Jacques vécut longtemps et honorablement. Il s'endormit en paix à
un âge avancé, en l'an 350.
ou
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Ce Saint fut le premier Evêque de Nisibe en Mésopotamie dans l'empire romain, peut-être de
308-309 jusqu'à sa Naissance Céleste.
Saint Éphrem, notre meilleure source, nomme plusieurs fois Saint Jacques dans ses hymnes. Il
dit que l'Eglise de Nisibe est "fille de Jacques." C'est Jacques qui a défriché, fécondé ce sol.
Lorsque Constantin procura la paix aux Chrétiens, Jacques entreprit la construction d'un vaste
temple qui fut achevé en sept ans. Il vint au Concile de Nicée et Saint Athanase le cite comme
un des meilleurs adversaires de l'arianisme. Sur toutes les listes de signataires du concile, son
nom se trouve. Peut-être fonda-t-il peu après une école à Nisibe où il installa Saint Éphren.
En 338, le roi perse Sapor attaqua Nisibe. Jacques prit une part active à la défense de la ville
et rendit son âme à Dieu cette année pendant l'été. Il fut enseveli à l'intérieur des murs.
Le culte de Saint Jacques se trouve anciennement et dans toutes les Eglises. Il paraît dans le
martyrologe hiéronymien. Au 15 juillet date qui concorde avec celle fournie par le bréviaire
syriaque et dans les synaxaires le 31 octobre, le 13 janvier ou le 14. Les Syriens fêtent Saint
Jacques le 18 mai; les Arméniens le 15 décembre. Il aurait été ami de Saint Grégoire
l'Illuminateur de l'Arménie. En 363 lorsque Nisibe fut cédée aux Perses, le corps de Saint
Jacques fut porté par les Chrétiens à Amida. L'empereur Jean Tzimiscès (969-976) amena ses
Précieux Restes à Constantinople. L'Arménie est fière de posséder plusieurs souvenirs du
Saint ami de son illustre Grégoire.
ou
Nisibe, aujourd'hui Nisibin ou Nézib, est une grande ville de la province de Mésopotamie, en
Asie [= Irak actuel]. Elle était autrefois sur les confins de l'empire romain et du royaume de
Perse, ce qui la rendait très célèbre et était le sujet ordinaire des guerres entre ces deux grands
Etats. Aujourd'hui elle est encore un siège épiscopal, bien que sous la domination des Turcs.
Ce fut là que naquit Saint Jacques. Il semblait dans son enfance que la piété fût née avec lui,
tant il avait d'aversion pour tout ce qui est contraire à la vertu et d'inclination pour le Service
de Dieu et les exercices de la perfection chrétienne. Ayant passé ses premières années dans
l'étude, il se retira dans un Désert qui était sur une montagne voisine pour y passer sa vie dans
le silence, la prière et la contemplation des Vérités Eternelles. Dans les beaux jours de l'année,
c'est-à-dire au printemps, en été et en automne, il demeurait dans les bois où il n'avait point
d'autre toit que le Ciel mais pendant l'hiver, il se retirait dans une caverne qui lui servait de
maison et d'oratoire. Il n'avait pour nourriture, en cette solitude que des fruits sauvages et des
herbes que la terre produit d'elle-même. Ses habits n'étaient point de laine mais seulement de
poil de chèvre; en le couvrant, ils le piquaient continuellement et lui servaient de cilice. En
affligeant son corps, il fortifiait son âme de l'aliment spirituel de la Parole de Dieu qu’il
méditait sans cesse et dont il faisait son mets le plus délicieux.
A mesure qu'il avançait en âge, il avançait aussi en vertu et en zèle pour la Gloire de Dieu,
Ainsi, sachant que le paganisme régnait encore dans toute la Perse et qu'à côté d'un petit
nombre de personnes qui s'y maintenaient dans la Foi, la multitude des idolâtres y était
presque infinie, il résolut d'y faire un voyage pour voir s'il ne pouvait pas apporter quelque
remède à un mal si digne de larmes et par la force de sa parole, changer le culte des démons
en celui du Vrai Dieu Tout Puissant. Passant auprès d'une ville, il aperçut des jeunes filles qui
lavaient des draps dans un ruisseau et qui pour les rendre plus nets, les foulaient dans l'eau
avec leurs pieds. Bien loin d'avoir quelque honte à la vue d'un homme aussi vénérable, ces
jeunes filles se mirent au contraire à le regarder avec impudence sans couvrir leur tète ni
devenir plus modestes. Le Saint, transporté d'une juste colère et touché en même temps du
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désir de la conversion de ces pauvres aveugles, donna sa malédiction à la fontaine qui servait
à leur lessive ce qui la fit tarir sur-le-champ. Il prononça aussi contre elles une exécration qui
fut si efficace que leurs cheveux blanchirent à l'heure même et devinrent semblables à des
feuilles d'arbres qui ont essuyé toute la rigueur de l'hiver. Un châtiment si surprenant les ayant
remplies de confusion, elles coururent promptement à la ville pour apprendre leur malheur à
leurs parents. Tous les habitants, étonnés de cet accident et surtout touchés de la perte de leur
fontaine, vinrent en foule au-devant du Saint et se jetant à ses pieds, ils le prièrent avec
instance de révoquer la sentence qu'il avait fulminée, promettant que leurs filles seraient plus
modestes à l'avenir. Il se laissa vaincre par leurs larmes et avec la même facilité qu'il avait tari
cette source et blanchi les cheveux, il fit couler l'eau comme auparavant et reprendre aux
cheveux blancs leur première couleur. A ce propos le savant Théodoret remarque que s'il avait
imité le zèle du Prophète Elisée en châtiant sévèrement ces filles coupables, il montra par son
indulgence envers elles qu'il n'agissait pas par l'esprit de la loi ancienne qui était un esprit de
rigueur mais par celui de la Loi Nouvelle qui n'est autre que la Charité et la Mansuétude de
Jésus-Christ.
Une autre fois, se trouvant devant un juge qui rendait un jugement inique, il lui fit voir par
une action étonnante le châtiment que méritait son crime : il donna sa malédiction à une
grosse pierre qui était proche, la cassa par sa seule parole et la partagea en mille morceaux; le
juge, surpris, changea aussitôt sa sentence et donna le droit à celui à qui il appartenait.
Cependant, l'évêché de Nisibe étant devenu vacant, le clergé et le peuple élurent unanimement
Saint Jacques pour leur Evêque. L'éminence de cette dignité qu’il n'accepta qu'à regret et par
une pure soumission aux ordres de la Divine Providence, ne lui fit point changer de conduite;
il ne diminua rien de ses jeûnes ni de ses veilles : sa table fut toujours pauvre, ses habits
humbles et abjects et il n'eut jamais d'autre lit que la terre couverte d'un sac. A toutes ces
rigueurs, il ajouta un soin tout particulier du troupeau que Dieu lui avait confié. Ses plus
chères occupations étaient de consoler les affligés, de secourir les veuves et les orphelins, de
mettre la paix dans les familles où il trouvait quelque altération, de soulager les misérables; en
un mot, de faire du bien à tout le monde.
Une si grande bonté suggéra à quelques pauvres l'idée de tirer de lui de l'argent par fraude.
S'étant présentés à lui sur le chemin, ils lui firent croire qu'un de leurs compagnons venait de
mourir et que, n'ayant pas de quoi le faire ensevelir, ils avaient besoin d'une aumône pour lui
pouvoir rendre cet office de la charité chrétienne. Le Saint Evêque qui jugeait des autres par
lui-même, prit cette imposture pour une vérité sincère et après avoir prié Notre Seigneur de
pardonner au défunt les offenses qu'il avait commises durant sa vie et de le recevoir dans le
Sein de Sa Gloire, il donna aux autres ce qui était nécessaire pour faire mettre son corps en
terre et continua ensuite son chemin. Il n'était pas encore à dix pas que ces fourbes, étant
retournés à leur compagnon pour le réveiller de son faux sommeil et partager avec lui le fruit
de leur mensonge, trouvèrent qu'il était effectivement mort. Un accident si imprévu les saisit
d'horreur; ils reconnurent la grandeur de leur faute et la pleurèrent amèrement et n'y trouvant
point d'autre remède que d'avoir recours au Saint même qu'ils avaient trompé, ils coururent
vers lui, se jetèrent à ses pieds, lui découvrant leur stratagème et le mauvais effet qu'il avait
produit puis lui en ayant demandé pardon, protestant que la seule nécessité les avait contraints
d'en user ainsi, ils le supplièrent de ressusciter leur mort. L'admirable Saint Jacques qui était
une colombe sans fiel, se rendit favorable à leurs voeux et imitant encore la Bonté Ineffable
du Sauveur, il ressuscita le coupable.
On ne sait pas ce qu'il souffrit dans la persécution de Maximien-Galère, héritier de la cruauté
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de Dioclétien et de Maximien-Hercule et gendre du premier mais le martyrologe romain nous
apprend qu'il est l'un des Confesseurs qui furent l'objet de sa fureur et qu'il endura quelques
tourments durant son empire pour la Confession du Christianisme. Quelque temps après,
l'impie Arius, faisant d'étranges ravages dans l'Eglise, par ses blasphèmes contre la Divinité
du Fils de Dieu, l'Empereur Constantin qui avait établi le Christianisme dans tout l'empire
romain, se vit obligé de faire convoquer un Concile OEcuménique dans la fameuse ville de
Nicée, en Bithynie; il s'y trouva des Evêques de toutes les parties du monde, même de Perse,
de Scythie et de Gothie jusqu'au nombre de trois cent dix-huit pour déterminer du point
fondamental de notre religion et Saint Jacques de Nisibe comme un des plus zélés pour la
défense de la Vérité, ne manqua pas d'y assister. Aussi il s'y fit admirer par sa doctrine, par sa
piété et par son courage et contribua de toutes ses forces à confondre les impiétés d'un si
dangereux ennemi de la Foi. Mais, ce qu'il y a de plus glorieux sur ce point pour notre Saint
Prélat, c'est que, onze ans après, se trouvant à Constantinople, au temps que le même
Constantin, trompé par la fausse confession de Foi d'Arius, avait résolu de le faire recevoir à
la communion des fidèles dans la grande église de cette ville royale, il servit beaucoup avec
Saint Alexandre qui en était Evêque, à empêcher un si grand scandale car voyant qu'on ne
pouvait aborder l'empereur pour le dissuader d'un dessein si pernicieux, il conseilla à
Alexandre de passer le reste du jour qui était un samedi et toute la nuit suivante, en jeûne, en
prières et en larmes avec tout le peuple chrétien, aux pieds des Autels pour détourner ce
malheur. Le lendemain, l'hérésiarque se mit en chemin avec une grande troupe de ses
partisans et une compagnie de soldats pour entrer en triomphe dans Constantinople : lorsqu'il
fut arrivé sur la place publique, il y mourut honteusement.
Après avoir remporté cette victoire sur l'erreur, Saint Jacques s'en retourna plein de joie dans
son diocèse pour y reprendre le soin de son troupeau.
Il fut le sauveur de sa ville épiscopale, ce qui l'a surtout rendu célèbre dans la postérité.
Sapor II le roi de Perse qui avait inutilement tenté de prendre cette ville en 338, l'assiégea de
nouveau en 350. Après avoir mis en usage toutes sortes de machines pour y faire une brèche,
il imagina de faire arrêter le cours du fleuve Migdonius qui passe au travers et quand il fut
bien enflé, à cause des grandes chaussées qu'on avait élevées exprès, il le fit lâcher avec
impétuosité contre les murs de la ville; ceux-ci, ne pouvant soutenir un si grand effort,
s'écroulèrent en plusieurs endroits et Sapor, voyant que les brèches étaient trop grandes pour
être réparées ou défendues, résolut de donner le lendemain un assaut général à la place, si on
ne la lui rendait la nuit à discrétion. Mais, il ne savait pas qu'elle était sous la protection d'un
Evêque plus puissant à lui seul que toutes ses armées. En effet Saint Jacques passa toute cette
nuit en prières; les brèches se trouvèrent le lendemain parfaitement réparées : elles ne
pouvaient être renversées ni escaladées. Le Persan fut bien étonné de ce prodige; ce qui le
surprit encore davantage, c'est que, regardant de loin sur les murs, il y aperçut un homme qui
avait tout l'extérieur d'un roi et dont la pourpre et le diadème jetaient un éclat extraordinaire. Il
crut que c'était l'Empereur Constance et menaça de mort ceux qui lui avaient dit que ce Prince
était à Constantinople. Mais, il connut bientôt qu'ils ne l'avaient pas trompé et que le Dieu des
Chrétiens lui faisait voir, par là qu’Il entreprenait Lui-même la défense de Nisibe. Dans un
accès de rage impie, il lança un javelot contre le Ciel comme pour se venger de la Divinité
ennemie. Saint Ephrem qui était pour lors à Nisibe, pria Saint Jacques de monter sur les murs
et de lancer contre l'armée ennemie ses justes imprécations que Dieu ne manquerait pas
d'exaucer. Le Saint Evêque qui ne désirait la perte de personne, se contenta de prier Dieu de
délivrer la ville des malheurs d'un si long siège. Etant monté sur le haut d'une tour, d'où il
découvrit la plaine toute couverte d'hommes et d'animaux, il dit, le visage tourné vers
l'ennemi : "Seigneur qui peux par les plus faibles moyens humilier l'orgueil de Tes ennemis,
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défais cette multitude que je vois, par une armée de moucherons." Cette prière fut exaucée et
l'on vit renouveler le prodige que Moïse avait autrefois opéré en Egypte pour la délivrance du
peuple d'Israël. A peine le Saint eut-il cessé de parler qu’un horrible essaim de mouches vint
s'attacher aux trompes des éléphants ainsi qu'aux oreilles et aux narines des chevaux.
L'aiguillon de ces insectes rendit ces animaux furieux; ils renversèrent par terre ceux qui les
montaient et mirent en désordre toute l'armée des Perses. Une grande partie de ces peuples fut
emportée par la famine et par la peste qui survint bientôt après. Sapor outré de désespoir, mit
le feu à ses machines, abandonna le siége qui durait depuis plus de trois mois et prit la route
de Perse avec les débris de son armée.
Saint Jacques s'endormit peu de temps après dans le Seigneur (l'an 350). Les habitants de
Nisibe rendirent toutes sortes d'honneurs à ses Précieux Restes. L'empereur Constance,
quoique arien, ordonna de l'enterrer dans l'enceinte de la ville, ce qui était contraire aux lois.
L'Empereur Jovien ayant été obligé de céder aux Perses la ville de Nisibe, le corps de Saint
Jacques en fut retiré. Il fut translaté à Constantinople en 970.
Le nom de Saint Jacques de Nisibe est célèbre dans les Eglises en Orient et en Occident. Les
Latins le commémorent le 15 juillet; les Grecs le 13 janvier et le 31 octobre; les Syriens le 18
janvier et les Arméniens, un samedi du mois de décembre. Saint Jacques est mis comme Saint
Ephrem, au nombre des plus célèbres docteurs de l'Eglise de Syrie.
Il est des tableaux ou des images où l'on voit Saint Jacques de Nisibe, implorant du haut des
murailles de sa ville épiscopale le secours du Ciel contre les Perses. Ces images rappellent le
fait si remarquable que nous venons de raconter où Dieu montre sa toute-puissance d'une
façon si visible et si éclatante et le pouvoir que les Saints ont sur son coeur.
ÉCRITS DE SAINT JACQUES DE NISIBE
Quoique Saint Jacques ait composé divers traités sur les matières de religion, Saint Jérôme ne
l'a point mis au nombre des écrivains ecclésiastiques, apparemment parce que de son temps
les ouvrages de ce Père n'avaient pas encore été traduits du syriaque en grec. Ils ne l'étaient
pas même du temps de Gennade qui remarqua qu'ils étaient divisés en vingt-six livres, sous
différents titres mais cet auteur n'en nomme que vingt-quatre. Le premier est de la Foi; le
second, contre les hérésies; le troisième, de le Charité en général; le quatrième, de la Charité
envers le prochain; le cinquième, du Jeûne; le sixième, de l'Oraison; le septième, de la
Résurrection; le huitième, de la Vie après la mort; le neuvième, de l'Humilité; le dixième, de
la Patience; le onzième, de la Pénitence; le douzième, de la Satisfaction; le treizième, de la
Virginité; le quatorzième, de la Vie de l'âme; le quinzième, de la Circoncision; le sixième, du
Grain de raisin que l'on conserve dans une grappe parce qu'il fut béni de Dieu; le dixseptième,
de Jésus-Christ pour prouver qu'Il est Fils de Dieu et Consubstantiel à son Père; le
dix-huitième, de la Chasteté; le dix-neuvième, contre les Gentils [= païens]; le vingtième, de
la Construction du tabernacle; le vingt et unième, de la Conversion des Gentils [= païens]; le
vingt-deuxième, du royaume des Perses; le vingt-troisième, de la Persécution, apparemment
celle que Sapor excita vers l'an 344, contre les Chrétiens de ses Etats dont un grand nombre
souffrirent le martyre. Le vingt-quatrième était une Chronique, moins curieuse, dit Gennade
que celle des Grecs mais plus solide car elle n'était composée que de passages de l'Ecriture et
tendait à fermer la bouche à ceux qui veulent philosopher vainement sur l'Antéchrist ou sur le
dernier avènement de Notre-Seigneur. Grégoire, neveu de l'Apôtre d'Arménie, surnommé
l'Illuminateur, ayant prié par lettre Saint Jacques de Nisibe de lui envoyer quelques-uns de ses
écrits sur la religion, ce Saint lui envoya les suivants, auxquels il joignit une réponse à la lettre
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qu'il avait reçue un traité de la Foi; un de la Charité; un du Jeûne; un de l'Oraison; un du
Combat spirituel; un de la Pitié; un de la Pénitence; un de la Résurrection des morts; un de
l'Humilité; un des Devoirs des Pasteurs; un de la Circoncision, contre les Juifs; un du Sabbat,
contre les Juifs; un de la Distinction des viandes; un de la Pâque; un de l'Election des Gentils
[= païens] et de la réprobation des Juifs; un pour montrer que Jésus-Christ est le Fils de Dieu;
un de la Virginité et de la Chasteté, contre les Juifs; un contre les Juifs qui attendent que le
Messie vienne pour les réunir.
Ces traités qui sont au nombre de dix-huit, se trouvent manuscrits en langue arménienne dans
la Bibliothèque des moines arméniens, dits Saint-Antoine, à Venise avec la lettre de Grégoire
et celle de Saint Jacques dont nous venons de parler. Ces traités ont été publiés en arménien et
en latin par Nicolas Antonelli, sous ce titre : Sancti fratres Jacobi Nisibeni Sermones; Rome,
un volume in-folio, 1756. Joseph Assémani a donné dans sa "Bibliothèque orientale,"
quelques lettres du même Saint. Les traités des sermons de Saint Jacques se trouvent encore
dans Galland, tome 5 de la "Bibliothèque des Pères." II y a aussi une lettre de Saint Jacques
aux Evêques, aux Prêtres et aux Diacres de Séleucie et de Ctésiphon où traitant des divisions
et des contradictions, suites naturelles de l'orgueil et de l'ambition, il touchait, en passant, le
schisme qui s'était élevé dans l'Assyrie.
Dans le Recueil des Liturgies orientales, il y en a une qui porte le nom de Saint Jacques de
Nisibe et que des auteurs mettent au nombre de celles qui étaient autrefois en usage chez les
Syriens. Mais, on convient qu'elle n'est point de ce Père et qu'on ne l'a publiée sous son nom
qu'à cause de la grande célébrité du Saint Evêque.
SAINTS MARTYRS STRATONICUS ET HERMYLUS DE SIGIDUNUM (BELGRADE)
(+315.)
Saint Hermile était Diacre à Sigidunum près de Belgrade. Dénoncé comme Chrétien, il fut
conduit dans l'amphithéâtre mais refusa d'adorer les idoles. Devant les tortures qu'il subissait,
le geôlier de la prison, Stratonique, fut gagné par la Foi chrétienne. On les enveloppa tous
deux dans un filet et ils furent jetés dans le Danube.
ou
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The Holy Martyrs Ermil and Stratonik, by origin Slavs, lived at the beginning of the IV
Century during the time of persecution against Christians by the emperor Licinius (307-324).
They were friends. Saint Ermil served as deacon in the city of Singedonum (Belgrade).
Condemned by Licinius to imprisonment, he was long and cruelly tortured for the Name of
Christ, but he remained unyielding. Saint Stratonik was a superintendent of the prison and a
secret christian. Seeing the agonising torments of his friend, he was not able to keep from
weeping, and he revealed that he was a christian. They subjected him also to torture. After the
torturing, they put the Martyrs into a net and threw them into the Danube/Dunai. On the third
day, the bodies of the Saints were discovered on the bank of the river by christians and buried
near Singedonum. Their venerable heads are located in the Church of Saint Sophia, where the
Russian pilgrim Antonii saw them in the year 1200.
SAINT EVEQUE AGRICE (OU AGRY, AGRICIUS) DE TRÊVES (+335) 13 – 19 janvier
Quatrième Evêque de Trèves, la Vie de Saint Agritius, écrite seulement au onzième siècle, est
néanmoins un des plus anciens monuments de l'historiographie trévirienne et présente un
intérêt très réel. Elle fait connaître les idées qui avaient cours à Trèves en ce temps-là sur les
origines chrétiennes du diocèse.
ou
Après le Départ de ce monde des premiers fondateurs de l'Eglise de Trèves et comme la
Semence du Verbe Divin par eux répandue s'était en partie développée en une abondante
moisson de Saints et en partie desséchée dans les coeurs pendant une ardente persécution de
deux siècles, il plut à la Divine Miséricorde lorsque la paix eut été rendue à l'Eglise par
l'Empereur Constantin, d'inspirer à Sainte Hélène, mère de ce Prince, de rappeler à la vie dans
la cité de Trèves, la Foi chrétienne qui s'y mourait. Lors donc qu'elle apprit que ce siège était
dépourvu de pasteur, soucieuse de combler ce vide, elle présenta au Pontife de Rome un
homme distingué par ses vertus pour être ordonné : Agrice, clerc de l'Eglise d'Antioche.
Voulant pourvoir au Salut de ce peuple non moins que correspondre aux désirs de
l'Impératrice, Saint Sylvestre créa Agrice Primat des Gaules et des deux Germanies et le mit à
la tête de l'Eglise de Trèves avec l'autorité et le titre d'Archevêque. Saint Agrice ayant reçu de
la Sainte Impératrice d'Insignes et Précieuses Reliques apportées d'Orient, les déposa dans un
sanctuaire de l'église confiée à ses soins. Entre ces Très Saintes Reliques, nous comptons
principalement la Tunique sans couture du Sauveur et un des clous dont Son Très Saint Corps
fut percé et attaché à la Croix; de plus, les ossements du Saint Apôtre Matthieu et beaucoup
d'autres qui sont encore aujourd'hui l'objet de la vénération des peuples et attirent un grand
concours de pèlerins.
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Il convertit le palais de Sainte Hélène en une basilique métropolitaine dédiée au Saint Apôtre
Paul dans laquelle il déposa le trésor de ces Saintes Reliques, excepté le corps de Saint
Matthieu qu’il donna à la vieille église de Saint-Euchaire où le siège des Evêques de Trèves
avait été établi jusqu'alors; plus tard, c'est augmentée d'un célèbre monastère que cette église
prit le nom de cet Apôtre.
Le principal soin de Saint Agrice fut d'extirper radicalement tout ce qui restait des
superstitions idolâtriques à Trèves et avec le secours des deux Constantin, le père et le fils et
de l'Impératrice Hélène, de propager la Salutaire Doctrine du Christ dans la Gaule et chez les
Belges. Il s'en occupa infatigablement jusqu'à ce que, mûr pour le Ciel par son âge et ses
vertus après avoir conduit le troupeau du Seigneur pendant vingt ans et plus, choisissant entre
ses deux disciples Maximin et Paulin le premier comme plus âgé pour être son successeur, il
passa du milieu de ses travaux au repos de la bienheureuse éternité, laissant son corps à la
basilique de Saint-Jean l'Evangéliste, aujourd'hui nommée de Saint-Maximin. Il y repose dans
une crypte à côté de son successeur; autrefois tout le clergé de Trèves se réunissait
annuellement le 13 de janvier pour faire mémoire de sa Naissance Céleste.
SAINT EVEQUE DESIGNE (OU DESIGNATUS) DE MAASTRICHT (+520)
Il ressuscita trois soldats qui donnèrent leurs biens à son église. D'après Hériger, il fut le
treizième Evêque de Tongres-Maastricht. C’est la seule mention que nous ayons de ce
personnage, si ce n’est une allusion de Jean d’Outremeuse selon qui Designatus était fils d’un
duc d’Athènes et d’une princesse écossaise; il passa sa vie à opérer des conversions et des
Miracles et il s'endormit en 438 après vingt-quatre ans d’épiscopat. Il est vrai que Jean
d’Outremeuse est un chroniqueur de la plus haute fantaisie et que ce serait du temps perdu
que de chercher à confirmer ou à infirmer ce qu’il raconte.
SAINT ELIAN (OU ÉLIEN, EILAN, ALLAN), MISSIONAIRE EN CORNOUAILLES
(+6°.S.)
Ermite, Saint Elian est originaire des Cornouailles et installé dans l'Île d'Anglesey. De la
famille de Saint Ismaël, Saint Elian a donné son nom à Llanelian sur Anglesey et Llanelian
dans le Denbigshire. Il était le Saint Titulaire principal de l'église Saint Allen's en
Cornouailles.
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SAINT ABBE BERNON DE BAUME, FONDATEUR DE CLUNY (+927)
Abbé de Baume dans le Jura, il fonda sur les terres du Duc Guillaume le Pieux d'Aquitaine
l'Abbaye de Cluny lorsque les invasions normandes chassèrent les Moines des bords de la
Loire. Dans la charte de fondation, il fut stipulé que les Moines du futur monastère placé sous
la Règle de Saint Benoît de Nursie, chercheraient à jamais les merveilles d'un entretien avec le
Ciel.
SAINT MARTYR PIERRE D'ANIUM, A HIEROPOLIS
St Jacques l’Evêque de Nisibe -St Irénarque de Rostov-St Eléazar d'Anzersk-St Hilaire
l’Evêque de Poitiers-St Potit, Martyr en Sardaigne sous Marc-Aurèle (166). -St Martyr
Athanse. -Sts Martyrs Pachôme et Papyrin. -Sts Hermyle, diacre et Stratonique, geôlier
converti, Martyrs à Sigidunum (aujourd'hui Belgrade) sous Licinius (avant 324)-St Jacques
l’Evêque de Nisibe en Haute-Mésopotamie, un des Pères du 1er concile oecuménique de
Nicée en 325 (vers 350). -St Hilaire l’Evêque de Poitiers, écrivain ecclésiastique, confessa la
Foi orthodoxe face à l'arianisme, surnommé "l'Athanase de l'Occident" (368). -Sts Hilaire et
Juventius, disicples de St Hilaire de Poitiers (IVème siècle). -St Theodore, onzième évêque de
Sens (394). -St Kentigern Mungo l’Evêque de Glasgow en Ecosse (608). -St Enogat l’Evêque
d'Aleth en Bretagne (siège épiscopal transféré à St-Malo en 1141) (631). -Sts Gomez, prêtre et
servus Dei, moine, Martyrs à Cordoue (Espagne) (852). -St Eutice, fondateur du monastère de
Baume-les-Messieurs en Franche-Comté (855). -St Bernon, higoumène du monastère de
Baume-les-Messieurs et fondateur de la grande abbaye de Cluny en Bourgogne (927). -St
Maxime le Capsocalyvite, ascète et visionnaire au Mont Athos (vers 1365). -St Irenarque,
moine à Rostov (Russie 1616).-St Eleazar, moine de Solovski puis ascète sur l'île d'Anzersk
dans la Mer Blanche (1656).
Lecture de l’Epître
Gal I : 3-10
1.3 que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu le Père et de notre Seigneur
Jésus Christ, 1.4 qui s'est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher du présent
siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père, 1.5 à qui soit la gloire aux siècles des
siècles! Amen!
1.6 Je m'étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par
la grâce de Christ, pour passer à un autre Évangile. 1.7 Non pas qu'il y ait un autre Évangile,
mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l'Évangile de Christ. 1.8 Mais,
quand nous-mêmes, quand un ange du Ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous
vous avons prêché, qu'il soit anathème! 1.9 Nous l'avons dit précédemment, et je le répète à
cette heure: si quelqu'un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu'il
soit anathème!
1.10 Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu? Est-ce que
je cherche à plaire aux hommes? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur
de Christ.
Lecture de l’Evangile
Pour les Saints Martyrs Hermylos et Stratonikos de Belgrade
Luc VI : 17-23
6.17 Il descendit avec eux, et s'arrêta sur un plateau, où se trouvaient une foule de ses disciples
et une multitude de peuple de toute la Judée, de Jérusalem, et de la contrée maritime de Tyr et
de Sidon. Ils étaient venus pour l'entendre, et pour être guéris de leurs maladies. 6.18 Ceux qui
étaient tourmentés par des esprits impurs étaient guéris. 6.19 Et toute la foule cherchait à le
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toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous.
6.20 Alors Jésus, levant les yeux sur ses disciples, dit: Heureux vous qui êtes pauvres, car le
royaume de Dieu est à vous! 6.21 Heureux vous qui avez faim maintenant, car vous serez
rassasiés! Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous serez dans la joie! 6.22 Heureux
serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsqu'on vous chassera, vous outragera, et
qu'on rejettera votre nom comme infâme, à cause du Fils de l'homme! 6.23 Réjouissez-vous en
ce jour-là et tressaillez d'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans le Ciel; car
c'est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes.
RÉFLEXION - Une bonne oeuvre accomplie en silence vaut bien plus qu'une bonne oeuvre
accomplie avec explication et incomparablement plus que la plus spirituelle des explications
non accompagnée d'une bonne action. On n'a pas conservé de paroles écrites de Saint Nicolas
de Myre mais ses oeuvres sont demeurées. En trois occasions, sans la moindre explication, il
est venu de nuit à la maison d'un pauvre homme et secrètement, a jeté à travers la fenêtre un
sac d'or.
Un Ancien de Sceté en Egypte tomba gravement malade et désira manger un peu de pain frais
car celui que mangeaient les Moines de l'époque était desséché par le soleil et vieux de
plusieurs mois. Entendant cela, un des Moines quitta Scété sans rien dire à personne, partit
pour une ville lointaine où il acheta du pain frais pour l'Ancien souffrant. Apprenant les
efforts accomplis par le Moine, l'Ancien ne voulut pas du pain en disant : "C'est le sang de
mon frère!" (C'est-à-dire : le frère l'a fourni en ayant accompli quelque chose de très pénible
pour l'obtenir). Alors les autres Moines implorèrent l'Ancien de manger, lui disant : "Ne
méprise pas le sacrifice du frère."
Quelle sorte d'explication, quels mots décrivant l'Amour fraternel seraient à même de
remplacer cet acte simple et silencieux d'Amour fraternel?
Saint Nicolas Velimirovitch l’Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."
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