mardi 17 janvier 2012
Vie de Saint Théophane le Reclus, et autres Vies de Saints. ( Prologue d'Ochrid).
6 – 19 janvier 2012
Cycle mobile (Pascalion): Jeudi de la Trente-Deuxième Semaine
Lecture de l’Epître
Jacques IV : 7-V : 9
4.7 Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il fuira loin de vous. 4.8 Approchez-vous
de Dieu, et il s'approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos coeurs,
hommes irrésolus. 4.9 Sentez votre misère; soyez dans le deuil et dans les larmes; que votre
rire se change en deuil, et votre joie en tristesse. 4.10 Humiliez-vous devant le Seigneur, et il
vous élèvera.
4.11 Ne parlez point mal les uns des autres, frères. Celui qui parle mal d'un frère, ou qui
juge son frère, parle mal de la loi et juge la loi. Or, si tu juges la loi, tu n'es pas observateur de
la loi, mais tu en es juge. 4.12 Un seul est législateur et juge, c'est celui qui peut sauver et
perdre; mais toi, qui es-tu, qui juges le prochain? 4.13 A vous maintenant, qui dites:
Aujourd'hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous
trafiquerons, et nous gagnerons! 4.14 Vous qui ne savez pas ce qui arrivera demain! car, qu'estce
votre vie? Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît.
4.15 Vous devriez dire, au contraire: Si Dieu le veut, nous vivrons, et nous ferons ceci ou cela.
4.16 Mais maintenant vous vous glorifiez dans vos pensées orgueilleuses. C'est chose mauvaise
que de se glorifier de la sorte. 4.17 Celui donc qui sait faire ce qui est bien, et qui ne le fait pas,
commet un péché.
5.1 A vous maintenant, riches! Pleurez et gémissez, à cause des malheurs qui viendront sur
vous. 5.2 Vos richesses sont pourries, et vos vêtements sont rongés par les teignes. 5.3 Votre or
et votre argent sont rouillés; et leur rouille s'élèvera en témoignage contre vous, et dévorera
vos chairs comme un feu. Vous avez amassé des trésors dans les derniers jours! 5.4 Voici, le
salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs, et dont vous les avez frustrés, crie, et les
cris des moissonneurs sont parvenus jusqu'aux oreilles du Seigneur des armées. 5.5 Vous avez
vécu sur la terre dans les voluptés et dans les délices, vous avez rassasiez vos coeurs au jour
du carnage. 5.6 Vous avez condamné, vous avez tué le juste, qui ne vous a pas résisté. 5.7 Soyez
donc patients, frères jusqu'à l'avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le précieux
fruit de la terre, prenant patience à son égard, jusqu'à ce qu'il ait reçu les pluies de la première
et de l'arrière-saison. 5.8 Vous aussi, soyez patients, affermissez vos coeurs, car l'avènement du
Seigneur est proche. 5.9 Ne vous plaignez pas les uns des autres, frères, afin que vous ne soyez
pas jugés: voici, le juge est à la porte.
Lecture de l’Evangile
Marc XII : 38-44
12.38 Il leur disait dans son enseignement: Gardez-vous des scribes, qui aiment à se promener
en robes longues, et à être salués dans les places publiques; 12.39 qui recherchent les premiers
sièges dans les synagogues, et les premières places dans les festins; 12.40 qui dévorent les
maisons des veuves, et qui font pour l'apparence de longues prières. Ils seront jugés plus
sévèrement.
12.41 Jésus, s'étant assis vis-à-vis du tronc, regardait comment la foule y mettait de l'argent.
Plusieurs riches mettaient beaucoup. 12.42 Il vint aussi une pauvre veuve, elle y mit deux
petites pièces, faisant un quart de sou. 12.43 Alors Jésus, ayant appelé ses disciples, leur dit: Je
vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a donné plus qu'aucun de ceux qui ont mis dans le
tronc; 12.44 car tous ont mis de leur superflu, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu'elle
possédait, tout ce qu'elle avait pour vivre.
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Cycle fixe : Commémorations
OK SAINT EVEQUE MELAINE (OU MELANIUS) DE RENNES (+530)
Avec Saint Remi, Melaine partage le titre d'Apôtre de la France. Breton de naissance, il était
Evêque de Rennes durant l'époque critique où les Francs envahissaient la Gaule. Il aurait
réussi à éradiquer presque totalement l'idolâtrie de son diocèse et était grandement vénéré par
le Roi Clovis. Dans l'iconographie, Saint Mélaine est dépeint avec un navire transportant son
corps à contre-courant. Parfois, l'Evêque se tient debout sur un diable ou bien on le montre
chassant un diable.
SAINT MACAIRE DU MONT ATHOS (+1431)
Saint Macaire naquit à Thessalonique durant le règne de l'Empereur Manuel II Paléologue et
alors qu'il était encore jeune, il partit pour le Monastère athonite de Vatopedi. Par la suite, il
vint à Constantinople et devint Higoumène du Monastère du Pantocrator et chapelain de
l'Empereur. Il rendit son âme au Seigneur en 1431 à Chalke durant une épidémie.
OK SAINT HIEROMARTYR ROMANUS DE LACEDEMONE (+1695)
Le Prêtre et Moine Romanos est né à Lacédémone. Il souffrit pour sa confession de la Juste
Foi en Jésus-Christ : les Turcs le décapitèrent en 1695.
SAINTE THÉOPHANIE DE NOTRE SEIGNEUR, DIEU ET SAUVEUR JESUS-CHRIST
Au terme de trente années de vie cachée pendant lesquelles, passant par tous les stades de la
vie d'un homme ordinaire, Il avait montré en Sa Conduite le modèle de l'humilité, de
l'obéissance à ses parents et de la soumission à la Loi, Notre Seigneur Jésus-Christ inaugura
Son Ministère public et la marche qui allait Le mener jusqu'à Sa Passion par une Révélation
éclatante de Sa Divinité. Le Père et le Saint-Esprit rendirent alors témoignage que Jésus est
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vraiment le Fils Unique de Dieu, consubstantiel au Père, la Seconde Personne de la Sainte
Trinité, le Verbe Incarné pour Notre Salut, le Sauveur annoncé par les Prophètes et qu'en Sa
Personne la Divinité S'est unie sans mélange à notre humanité et l'a faite resplendir de Sa
Gloire. C'est pourquoi cette Fête du Baptême du Christ a été appelée Epiphanie par les
papistes [=manifestation] et plus exactement Théophanie par les Orthodoxes, c'est-à-dire
Manifestation de la Divinité du Christ et première claire Révélation du Mystère de la Sainte
Trinité.
De Galilée (Nazareth), Jésus se rendit alors en Judée, sur les rives du Jourdain* là où sorti du
Désert après trente années de préparation dans l'Ascèse, la mortification de la chair et la
prière, Saint Jean le Précurseur avait coutume de prêcher le repentir et de baptiser dans les
eaux du fleuve les Juifs qui venaient en foule attirés par sa renommée de Juste et de Grand
Prophète de Dieu. Supérieur aux ablutions et lustrations prescrites par la Loi pour la
purification des souillures corporelles (Lévitique 15), le Baptême de Jean n'en accordait pas
pour autant la rémission des péchés, celle-ci ne devant être obtenue que par la Croix et le
Sacrifice du Christ mais condamnant leur conduite impie et leurs transgressions par le rappel
de la proximité du Jugement Divin, le plus grand parmi les enfants nés de la femme
(Mat. 11:11) les amenait à la connaissance de leurs péchés, au désir du repentir et préparait les
coeurs à rechercher Celui Dont il avait été institué le Précurseur. "Moi je vous baptise dans
l'eau, disait-il, en vue du repentir mais Celui qui vient derrière moi est plus grand que moi et
je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales (c'est-à-dire d'expliquer le Mystère de
l'union de la Divinité et de l'humanité); Lui va baptiser dans le Saint-Esprit et le feu." (Mat.
3:11-12; Luc 3:16; Marc 1:8).
* A Béthanie, à 7 ou 8 km de la Mer Morte.
Perdu dans la foule de ceux qui confessaient leurs péchés et se plongeaient dans l'eau, Jésus
s'avança alors vers Jean et lui demanda de recevoir le Baptême. Dans son Amour Infini des
hommes, le Fils de Dieu ne Se contentait pas en effet de revêtir notre chair mortelle mais Lui,
l'Innocent, l'Agneau de Dieu sans tâche, assumait même la condition de pécheur sans être
pécheur Lui-même. Celui qui dès le ventre de sa mère L'avait reconnu comme le Messie en
sursautant de joie (Luc 1:41), se mit à trembler d'effroi devant une telle audace : comment le
serviteur oserait-il purifier dans l'eau le Roi de l'univers? Comment la créature, l'argile, auraitelle
l'audace d'approcher le Verbe Incarné sans crainte d'être brûlée par la Divinité comme la
paille l'est par le feu? Moïse et les plus grands des Prophètes ne L'avaient-ils pas aperçu que
de loin (Exode 33:20-23) ou sous forme de figures et de symboles? Comment oserait-il porter
la main sur la tête inclinée de Son Créateur pour La plonger dans l'eau? Jésus lui dit : "Laisse
faire pour l'instant car c'est ainsi qu'il nous convient d'accomplir toute justice." (Mat. 3:15).
De même qu'au seuil de Sa Passion Il intima l'ordre à Pierre de se laisser laver les pieds par
Lui (voir Jean 13:6-9), de même aujourd'hui le Christ repousse la crainte tout humaine du
serviteur effrayé devant un tel abaissement de la Divinité et annonce ainsi que, par Son
Incarnation, Il est venu non seulement pour accomplir les préceptes de la Loi mais pour
introduire une Justice nouvelle et plus parfaite : celle de l'humilité, du sacrifice volontaire et
de la charité. Jean, le représentant de l'Ancienne Alliance, se soumit à l'Ordre du Seigneur et
devint ainsi le ministre de cet acte inaugural de la Nouvelle Alliance.
Pur et innocent de tout péché et par conséquent de la honte d'Adam (voir Genèse 3:7-11), le
Christ, nouvel Adam, descendit nu dans ce tombeau liquide en signe de Sa Prochaine
Descente dans les ténèbres de la mort et de Son Séjour au tombeau avant Sa Résurrection le
troisième jour. Il Se plonge dans les eaux et conformément aux prédictions des Prophètes,
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foule aux pieds la puissance de satan qui avait établi sa retraite dans leurs profondeurs (Ps
73:13 : Il écrasa dans les eaux la tête des dragons) puis remonte en vainqueur, annonçant ainsi
Sa Résurrection le troisième jour et le relèvement de l'humanité lavée de sa faute. Les Cieux
fermés par la chute du premier homme, s'ouvrirent alors au-dessus de Lui et la Voix du Père
venue d'en-haut lui porta témoignage devant tous : "Celui-ci est Mon Fils bien-aimé qui a
toute Ma faveur" (Mat. 3:17). Le Saint-Esprit joignit Lui aussi Son Témoignage en
apparaissant sous forme d'une colombe blanche, symbole de paix, de douceur et de
réconciliation entre Dieu et les hommes (voir au déluge : Gen. 8) et désigna comme un "doigt
de Dieu" que cet homme nu était le Fils Unique du Père, Incarné et que c'était bien Lui et non
pas Jean comme le pensaient bien des Juifs, le Sauveur promis par Dieu. Par Son Baptême
dans le Jourdain, le Christ annonçait à l'avance qu'Il allait délivrer l'humanité de la mort et
l'amener à la Connaissance de la Sainte Trinité par Sa mort et Sa Résurrection.
De nombreuses fois auparavant Dieu S'était en effet révélé par des prodiges, des Miracles, des
signes dans des songes et des visions, par l'intermédiaire des Anges dans des messages
inspirés à Ses Serviteurs les Prophètes ou par Ses Interventions Providentielles dans l'histoire
d'Israël pour éduquer, châtier ou consoler Son Peuple rebelle toujours porté à l'idolâtrie et au
polythéisme. C'est pourquoi Il leur manifestait alors avec puissance Son UNITE. "Je suis
Celui qui est," dit-il à Moïse dans le buisson (Exode 3:14) et lorsqu'Il Se révéla dans le feu au
Mont Sinaï : "Ecoute Israël : le Seigneur Ton Dieu est le Seul Seigneur. Tu aimeras le
Seigneur Ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force" (Deut. 6:4; Mat.
22:37). Mais aujourd'hui le Père et le Saint Esprit joignent Leur Témoignage pour attester que
cet homme remontant des eaux est le Fils Unique et Verbe de Dieu Qui, par Son Incarnation,
nous a révélé la Gloire de Dieu et nous a fait connaître que l'Unique Nature/Essence Divine
est ineffablement partagée, sans toutefois être divisée, en le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Le
Père est Dieu, le Fils est Dieu et le Saint-Esprit est Dieu : non pas trois dieux mais trois
Personnes (hypostases) en une seule nature (essence). Ils sont comme trois soleils ou trois
luminaires unis sans être confondus dans leur unique lumière. Mystère des Mystères
inaccessible à la pensée humaine et à la contemplation des Anges que le Seigneur
Jésus-Christ par Son Baptême au Jourdain et Son "baptême" dans la mort, nous a non
seulement fait connaître extérieurement mais dont Il nous a rendus participants. "Le Verbe
S'est fait chair et a habité parmi nous et nous avons contemplé Sa Gloire, Gloire qu'Il tient de
Son Père comme Fils unique, plein de Grâces et de Vérité" (Jean 1:14). Remontant vers Dieu,
après Sa Résurrection des morts pour siéger avec Son corps à la Droite du Père, Il a
définitivement ouvert les Cieux pour la nature humaine tout entière et la rendue capable de
participer, par la Grâce du Saint-Esprit, à la Gloire et à la Lumière Commune et Eternelle de
la Sainte Trinité. Certains rapportent que cet éclat de la Gloire de Dieu, cette Lumière plus
lumineuse que toute lumière de ce monde, devint sensible au moment du Baptême du Christ
comme elle apparut le jour de la Transfiguration au Thabor (voir le 6 août) car c'est en effet
dans la lumière resplendissante de l'humanité Divinisée du Christ que nous sommes initiés à
la Lumière de la Sainte Trinité. "Verbe lumineux que le Père a envoyé pour dissiper les
ombres funestes de la nuit, Tu viens aussi déraciner le péché des mortels et faire surgir, par
Ton Baptême, des eaux du Jourdain des fils de lumière" (4e Ode du second Canon des
Matines). C'est pourquoi la Fête de la Théophanie est aussi appelée Fête des Lumières. Cette
première Révélation de Dieu comme Trinité (Tri-Unité) est aussi la manifestation de la
vocation ultime de l'homme appelé à devenir fils adoptif de Dieu, oint ("christ") du Saint-
Esprit et participant de la Triple Lumière par sa configuration au Christ dans le Mystère du
Saint Baptême inauguré aujourd'hui.
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Dieu avait annoncé par avance à Jean que son baptême de repentir devait prendre fin le jour
du Baptême du Christ : "Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est Lui Qui
baptise dans l'Esprit Saint" (Jn. 2:34). Le Baptême de Jean prend donc fin en ce jour pour
laisser la place au Baptême qui sera conféré par les Saint Apôtres "au Nom de Jésus-Christ"
(Actes 2:38) et qui a désormais le pouvoir de pardonner les péchés et de communiquer le
Saint-Esprit. En se plongeant dans les eaux, devenues par la prière de l'Eglise identiques aux
eaux du Jourdain, les néophytes entrent dans l'Eglise de la même manière que le Seigneur a
commencé Sa Vie publique mais plus encore, imitant Sa mort et Sa descente au tombeau et
devenant ainsi participants de Sa Résurrection, ils sont "revêtus du Christ" (Galates 3:27) et
initiés à une vie nouvelle dans la Lumière de l'Esprit Saint : "Baptisés dans le Christ Jésus
c'est dans Sa mort que nous avons été baptisés. Nous avons donc été ensevelis avec Lui par le
Baptême dans la mort afin que comme le Christ est ressuscité des morts par la Gloire du Père,
nous vivions nous aussi d'une vie nouvelle" (Romains 6:3-4).
De même que Moïse, Figure du Christ, avait fait ouvrir en deux les flots de la mer Rouge en
les frappant de son bâton comme d'une Croix et après la traversée du peuple à pied sec, avait
fait revenir les eaux à leur état naturel, en engloutissant Pharaon et son armée (Exode 14); de
même, lorsque Jésus descendit dans les eaux du Jourdain, celles-ci ne purent supporter le Feu
de Sa Divinité et selon les prophéties, "retournèrent en arrière" (Ps. 113, 3): c'est-à-dire
renversèrent les lois de la nature corrompue à la suite du péché d'Adam. Porteuses de mort et
de corruption, séjour des esprits impurs, lors de la descente en elles du Soleil de Justice, les
eaux devinrent porteuses de Lumière et de purification des péchés.* "Le Christ Se manifeste
au Jourdain pour sanctifier les eaux et le monde." En relevant avec Lui l'humanité assise dans
les ténèbres de la mort et en l'amenant à la connaissance de la Lumière de la Trinité, le
Seigneur bouleverse et transforme aujourd'hui en profondeur les lois du monde sensible et du
cosmos. Comme les Prophètes l'avaient annoncé, recréé et pénétré de Lumière dans le
Mystère du Christ, le monde sensible que symbolise le Jourdain, devient participant du Salut
et de la joie de l'humanité recréée par le Saint-Esprit. "La terre du Jourdain se couvrira
d'abondantes fleurs et jubilera de joie (...) et mon peuple verra la gloire du Seigneur, la
magnificence de Dieu" (Isaïe 35:12). "Vous tous qui êtes altérés, venez à la source des eaux
(...) Car voici ce que dit le Seigneur tout-puissant : Vous puiserez de l'eau avec joie aux
sources du salut et vous direz ce jour-là : Chantez le Seigneur, proclamez Son Nom, annoncez
Sa gloire parmi les nations, rappelez que Son Nom est sublime (...)" (Isaïe 55). Devenue à
nouveau eau vive (Jn. 4:10), bain de la Nouvelle Naissance, l'eau que nous sanctifions avant
chaque Baptême, le jour de la Fête de la Théophanie et en de nombreuses autres
circonstances, en y plongeant la Croix et en invoquant le Saint-Esprit, acquiert un Divin
Pouvoir de guérison et de purification des âmes et des corps. L'eau ainsi sanctifiée devient
porteuse de la Puissance de la Rédemption, de la Grâce du Christ, de la bénédiction du
Jourdain, elle est "source d'incorruptibilité, don de sanctification, rémission des péchés,
guérison des maladies, défaite des démons..." (prière de Saint Sophrone pour la sanctification
des eaux). C'est pourquoi, après en avoir été aspergés dans l'église, les fidèles boivent
aujourd'hui de cette eau et en emplissent des flacons qu'ils emportent chez eux pour en
asperger maisons, champs, objets de la vie quotidienne. Demeurant miraculeusement
incorruptibles pendant des mois et mêmes des années, les Eaux de la Théophanie et toute eau
sanctifiée par l'Eglise pourront donc être utilisées en toute circonstance pour parachever le
renouvellement et la sanctification du monde et faire de toute la vie des Chrétiens une
perpétuelle Théophanie, une Révélation de la Lumière de la Gloire de Dieu.
* Voir l'épisode prophétique de l'adoucissement des eaux amères de Mara par Moïse en y jetant un morceau de
bois (symbole de la Croix): Exode 15.
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A nouveau Miracle de la Théophanie en 2006
La mer voit et s'enfuit, le Jourdain retourne en arrière! (Ps 113,3/114,3)
http://strannik.com/phronema/node/238
Quiconque prête un peu attention durant les Offices de la Théophanie a entendu plusieurs fois
ce verset psalmique, une prophétie qui se reflète dans les lectures de l'Ancien Testament (la
Mer Rouge se retirant alors que passent les Israélites, le Jourdain faisant de même lorsque
passe l'Arche d'Alliance etc), tous deux étant des types [typologie] qui trouvent leur
accomplissement dans la Théophanie du Seigneur. Les Offices indiquent que le flot du
Jourdain a littéralement changé de direction lorsque le Seigneur est entré dans les eaux.
Cela se reproduit lorsque le Patriarche (orthodoxe) de Jérusalem jette la Croix dans les eaux
du Jourdain. A la fin de la bénédiction de ces eaux, le Jourdain bouillonne et brièvement
change de direction. :
Moscou 24 Janvier, Interfax - Quelque cinq mille pèlerins originaires de divers pays se sont
retrouvés témoins d'un signe qui a eu lieu dans la Sainte rivière du Jourdain le Jour de la
Théophanie.
Aussitôt après que le Patriarche Theophilos de Jérusalem a accompli le rite de bénédiction de
l'eau, le Jourdain s'est mis à bouillonner et à refluer en son cours comme cela a eu lieu après
le Baptême du Christ comme nous l'apprend "Zhizn" (Vie quotidienne).
Juste après que les croix d'argent avaient été jetées dans les eaux calmes après la prière, la
rivière s'est mise à bouillonner. Un maelström s'est formé et le courant de la rivière s'est
inversé plusieurs minutes durant.
Les cris extatiques de cette foule de cinq mille personnes ont résonné dans le désert de Judée.
Le peuple refusait d'en croire ses propres yeux, exactement comme lorsqu'il y a 2.000 d'ici,
les eaux du Jourdain avaient changé leur cours lorsque Jésus-Christ y était entré, écrit ce
journal.
Il y a eu beaucoup de témoins de ces faits comme il y en a chaque année lorsque le Saint Feu
descend sur le Tombeau du Christ durant la Semaine Sainte précédent Pâque.
Ce dernier évènement n'a jamais réussi à avoir lieu lorsque des représentants hétérodoxes
(donc de confession non-orthodoxe) s'emparèrent des lieux pour y ont célébrer. L'Histoire
nous apprend même que des faussaires et des imposteurs ont été punis par Dieu. Mais ça se
reproduit toujours lorsque le Patriarche orthodoxe de Jérusalem célèbre au Saint-Sépulcre. Il a
été filmé récemment : http://www.holyfire.org/file/French_LaLumiereSainte.htm
OK SAINT EIGRAD (+6°.S.)
Saint Eigrad, un frère de Saint Samson, fut formé par Saint Illtyd et fonda une église à
Anglesey.
OK SAINT HYWYN (OU OWEN, EWEN) D'ABERDARON (+ 516)
7
Saint Hywyn accompagna probablement Saint Cadfan lors de son voyage de retour de
Bretagne en 516, vers la Cornouaille brittonique et le Pays de Galles. Il serait le fondateur
d'Aberdaron en Carnarvonshire. Plusieurs églises de l'Ouest de l'Angleterre appelées Saint
Owen ou Saint Ewen pourraient bien avoir Hywyn comme Saint titulaire.
OK SAINT ERMITE MERINUS (+6°.S.)
Un disciple de Dunawd de Bangor (Irlande). Merinus est le Saint titulaire d'églises du Pays de
Galles et de Bretagne
SAINT FREDERIC, PRÉVOT DE SAINT-VAAST D'ARRAS (+ 1020)
Fils de Godefroi de Verdun, c'est après avoir donné ses biens à l'Eglise et fait un pèlerinage en
Terre Sainte qu'il fut d'abord simple Moine dans le Monastère de Saint-Vanne à Verdun puis
Prévôt de l'Abbaye de Saint-Vaast d'Arras.
ou
Il était fils du Comte Godefroi de Verdun et frère l'Evêque Adalbert de cette même ville.
Ayant succédé à son père, il fit don en 997 de son comté aux Evêques de Verdun avant
d'entreprendre le pèlerinage de Jérusalem. En revenant de Terre Sainte, il passa par Reims et
séjourna quelque temps chez l'Abbé Richard, doyen de la cathédrale, avec lequel il alla
prendre l'Habit Monastique à l'Abbaye de Saint-Vanne à Verdun alors gouvernée par le
Bienheureux Fingen.
Un jour le Comte Godefroi étant venu voir son frère Frédéric, le trouva occupé à laver la
vaisselle dans la cuisine. "Quelle occupation pour un Comte!" lui dit-il avec un froid dédain.
— "Tu as raison, mon frère; elle est fort au-dessus de moi car qui suis-je pour rendre le
moindre service à Saint Pierre et à Saint Vannes, Protecteur de cette maison?"
Il dit un jour à un Moine qui voulait l'aider à ôter sa chaussure : "A quoi me sert d'avoir quitté
le monde si sans nécessité je reçois de mes frères les services qu'on m'y rendait? Je ne suis
point ici pour être servi mais pour servir." Richard qui était devenu Abbé après la Naissance
Céleste de Fingen, ayant été nommé ensuite à l'Abbaye de Saint-Vaast d'Arras, emmena avec
lui le Bienheureux Frédéric qu'il fit Prévôt de la communauté. Il en exerça les fonctions
jusqu'à sa Naissance au Ciel, le 6 janvier 1020.
SAINT RECLUS NILAMMON EN EGYPTE (+5°.S.)
SAINT ERMITE SCHOTIN (OU SCHOTIN, SCARTHIN) DE KILKENNY (+6°.S.)
Alors qu'il était encore jeune, Schotin quitta l'Irlande pour devenir disciple de Saint David de
Galles. Puis rentrant en Irlande, il y mena de longues années durant la vie d'Anachorète au
Mont Mairge, Leix. Il aurait fondé une école de garçons à Kilkenn.
Tropaire de Saint Schotin ton 4
Ô disciple de Saint Dewi,/
Fleur du Désert et enseignant de la jeunesse./
Saint Schotin dans ta vie tu as servi le Christ.
Dès lors, Ô Saint, intercède afin qu'en te suivant pieusement,/
Nous puissions atteindre la Vie Eternelle.
SAINTE MARTYRE MACRE A FISMES (+VERS 287) 6 janvier - 2 – 3 mars
8
A Fismes en Champagne, sur le territoire de Reims, Sainte Macre fut martyrisée sous le préfet
Rictovaire durant la persécution de Dioclétien. Gravement mutilée, elle rendit son âme au
Seigneur dans sa prison.
ou
On dit que ce fut sous Rictius-Varus, préfet du prétoire que Sainte Macre, Vierge, remporta la
Couronne du martyre. Elle souffrit dans l'île que forme la Nore en tombant dans la Vesle, près
du lieu où est présentement la ville de Fîmes. Les auteurs sont partagés sur le jour de sa
Naissance au Ciel; les uns la mettent au 6 janvier et les autres au 2 ou au 3 mars. Son corps fut
enseveli auprès de l'endroit où elle avait été martyrisée. On le translata depuis à Fîmes et on le
déposa sous le règne de Charlemagne dans une église magnifique qu'un nommé Dangulfe
avait fait bâtir sous l'invocation de la Sainte. Il s'opéra divers Miracles dans cette église ainsi
que dans une autre où les Précieuses Reliques de Sainte Macre avaient été d'abord déposées.
SAINT EVÊQUE DIMAN (OU DIMAS, DIMA) DUBH DE CONNOR (+658)
Diman Dubh (Diman le Noir) fut Moine sous Saint Columba et par la suite Abbé-Evêque de
Connor. Après la Naissance au Ciel de son Pape Honorius en 640, il est un des Evêques à qui
l'Eglise de Rome adressa une épître sur la controverse pascale et le pélagianisme.
OK SAINT ERMITE EDEYRN (EDERN) (+6°.S.)
Il est le Saint Protecteur d'une église en Bretagne. La tradition le dit Britton, l'associe au
mythique roi Arthur et lui fait achever sa vie en Armorique. Dans l'art, Saint Edeyrn est
dépeint en Ermite chevauchant un cerf. Il est vénéré en Bretagne.
SAINT THEOPHANE LE RECLUS (+1894) 6 - 10 janvier – 16 juin
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Dans le monde, le Saint Evêque Théophane se prénommait Georges. Il était né le 10 janvier
1815 dans le village de Tcherniavsk, gouvernement d'Orlovsk. Son père, Vasili Govorov, y
était Prêtre. Outre Georges, le Père Vasili et son épouse Tatiana Ivanovna avaient encore trois
fils et trois filles. Les Govorov menaient une vie familiale exemplaire et se distinguaient par
une piété profonde et une grande bonté envers les gens. Ils s'efforçaient d'élever leurs enfants
dans le même esprit, surveillant de près leur moralité. Très intelligent, le Père Vasili avait
pour l'époque, beaucoup lu. Il préparait lui-même ses enfants à leur entrée à l'école et Tatiana
Ivanovna, femme d'un coeur exceptionnel et d'une grande piété, se préoccupait de leur donner
une éducation religieuse stricte.
A huit ans, Georges fut envoyé à l'école religieuse de Liven. Ayant reçu chez lui une
formation de base solide, l'enfant apprenait très bien et selon les remarques de la direction de
l'école, sa conduite était d'une modestie exemplaire. En 1829, Georges Govorov qui faisait
partie du groupe des meilleurs élèves, fut envoyé au séminaire religieux d'Orlovsk. Et là
comme à l'école, il se distingua très nettement de ses compagnons non seulement par le
sérieux dans l'étude mais aussi par une excellente moralité. Lors des dernières classes du
séminaire commencèrent très clairement à se manifester l'état d'esprit de Govorov et les traits
de son caractère moral. Parmi les divers sujets philosophiques, Govorov préférait de loin la
psychologie et dans les cours religieux la dogmatique et l'Ecriture Sainte auxquelles il
consacra ses principaux efforts. En 1837, ayant brillamment terminé le séminaire, Govorov,
en tant que meilleur élève, fut aux frais de l'Etat admis à l'Académie de théologie de Kiev
pour y parfaire sa formation. Encore au séminaire, Georges s'était attaché au dessein d'étudier
avec le plus grand sérieux les thèmes théologiques qui l'aideraient à strictement garder la
pureté de son âme et de la chasteté de son coeur. A l'Académie, il redoubla d'effort en vue de
sa propre formation et de son éducation dans la voie choisie. On put voir à quel point sa
décision était ferme et inébranlable lorsqu'il se fit Moine un an avant la fin des cours. Résolu à
ce pas si décisif, il écrivait, entre autres dans sa demande : "Animé d'un zèle ardent pour les
sujets théologiques et pour une vie retirée et afin d'unir l'un et l'autre au service de l'Eglise qui
m'incombera, j'ai fait serment de consacrer ma vie au monachisme." La demande de l'étudiant
Govorov fut acceptée et le 15 février 1841, à l'âge de vingt-six ans, il fut tonsuré Moine sous
le nom de Théophane.
Ayant terminé sa formation académique comme Hiéromoine, Théophane fut jugé digne du
grade de docteur en théologie. A sa sortie de l'Académie, le jeune Maître se consacra d'abord
à une activité d'éducation et d'instruction, passant par les divers stades de directeur de l'école
religieuse Sainte-Sophie de Kiev puis de recteur du séminaire de Novgorod, ensuite de
professeur et suppléant de l'inspecteur de l'Académie de Saint-Pétersbourg. Habitué dès son
plus jeune âge à porter toute l'attention indispensable à chaque chose, le Père Théophane
accomplissait les charges qui lui incombaient en toute conscience et diligence. Mais son âme
ne pouvait trouver là la sérénité : le jeune Moine brûlait du désir de s'adonner surtout au
discernement intérieur, à la prière en cellule et à l'entretien solitaire avec Dieu. Ainsi, tous les
soucis extérieurs, surtout ceux de l'intendance et de l'administration qui entraient dans le cadre
de ses fonctions de service, créaient en lui un trouble non négligeable... "Ce service de
l'instruction commence à me peser insupportablement, écrivait-il bientôt à Son Eminence
Jérémie, vicaire de Kiev, je n'ai qu'un désir, celui d'aller à l'église et d'y rester." A cette même
époque le projet d'installer une mission à Jérusalem fut définitivement adopté par notre
gouvernement. A sa tête fut nommé l'Archimandrite Porphyre Ouspensky alors connu comme
spécialiste de l'Orient (il devint par la suite Evêque de Tchiguirinsk), homme d'une
intelligence et d'une énergie extraordinaires. Pour l'aider furent invités les précepteurs et
éducateurs de l'Académie de Saint-Pétersbourg. Le Hiéromoine Théophane brûlait depuis
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longtemps du désir de visiter les Lieux Saints de Palestine, d'apprécier par lui-même l'état de
l'Orthodoxie en Orient et surtout d'étudier l'organisation intérieure des monastères en ces
lieux, d'apprendre ce qu'est la vie dans les skites [=ermitages] de ceux qui avaient choisi la vie
du Désert, les Ascètes. Il ne pouvait y avoir occasion plus conforme au désir du Hiéromoine
Théophane, telle qu'il n'aurait sans doute pas osé l'imaginer et c'est pourquoi il fut le premier à
répondre à cet appel à l'aide de l'Archimandrite Porphyre.
Le personnel de cette mission orthodoxe nouvellement créée se composait en tout de quatre
membres : son directeur, l'Archimandrite Porphyre, le Hiéromoine Théophane et deux
éducateurs du séminaire, Soloviev et Krylov.
Ce séjour de six ans en Palestine constitua pour le Hiéromoine Théophane une période
ininterrompue d'étude de la vie religieuse en Orient, enrichi de surcroît par les fréquents
voyages des membres de la mission en dehors de la Palestine, en Syrie et en Egypte.
A son retour en Russie, le Hiéromoine Théophane qui dès 1855 avait été élevé au rang
d'Archimandrite, dut, pendant un temps encore assez long, oeuvrer dans ce même domaine de
l'instruction religieuse qui le conduisit jusqu'au poste de recteur de l'Académie de Saint-
Pétersbourg. Avant cette nomination, il se retrouva encore une fois en Orient en qualité cette
fois de directeur de la mission russe à Constantinople. Durant cette seconde période de séjour
en Orient, l'Archimandrite Théophane eut l'occasion d'entrer en étroite relation avec l'Athos, y
rendant plus d'une fois visite aux monastères et étudiant sur place la vie des Moines athonites.
En 1859 après tant et tant de déplacements inattendus de lieu en lieu, l'Archimandrite
Théophane fut finalement appelé à l'épiscopat à la cathèdre de Tambov et en 1863, il lui fut
confié la direction de l'éparchie plus étendue et plus peuplée de Vladimir. Dans son allocution
lors de sa nomination au rang d'Evêque, Son Eminence Théophane avait déclaré, entre autres,
aux membres du Synode : "Je ne le cache pas, il ne serait pas étranger aux aspirations secrètes
de mon coeur que mon lot fût une position me permettant de m'adonner librement aux
occupations chères à mon coeur."
On pouvait voir, à travers ces paroles que dans le secret de l'âme de l'Evêque commençait déjà
alors à prendre forme la décision de laisser le monde et de s'éloigner dans la solitude. Mais
formé à obéir silencieusement à toute nomination, il prit sur lui, non sans regret ce haut
exploit du service épiscopal dans l'Eglise de Dieu, le recevant comme un devoir d'obéissance.
Sept ans de service épiscopal poursuivis dans deux cathèdres, d'abord à Tambov et ensuite à
Vladimir, furent pour l'Evêque Théophane une période de préoccupations inlassables pour le
bien de ses ouailles. Il officiait infatigablement, prononçait chaque fois des sermons d'une
profonde édification. Il se déplaçait fréquemment dans le diocèse, restaurait des églises et
vivait avec ses brebis dans la plénitude totale de son coeur aimant, se préoccupant comme un
père de leur bien et de leur Salut. Il était toujours affectueux et avenant. Quels que soient le
rang, la position et l'âge de quelqu'un, il s'adressait à lui avec la même sérénité exemplaire et
une immense douceur. Au cas où selon toute Justice, il devait, en tant qu'autorité du diocèse,
réprimander quelqu'un, il en confiait le soin au doyen de la cathédrale comme s'il craignait de
transgresser cette Loi d'Amour par laquelle il se dirigeait sans dévier dans sa vie et dans son
activité pastorale.
Mais si grandes que fussent les qualités personnelles de Vladyka Théophane grâce auxquelles
son activité d'Evêque était prometteuse de tant de bons fruits pour la Sainte Eglise, sa charge
l'obligeait souvent à s'occuper d'affaires totalement étrangères à son coeur. C'est pourquoi la
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pensée de se retirer des affaires de la direction de l'éparchie et de se trouver un lieu de vie où
il pourrait sans obstacles se consacrer à la prière et à la méditation, s'affermissait en lui avec
insistance.
Alors qu'il était encore à la cathèdre de Tambov, il avait trouvé un tel lieu de prédilection,
l'Ermitage de Vischna dont il dit plus d'une fois : "Il n'y a pas meilleur endroit que Vischna."
Sa pensée se précipita donc dans cette direction lorsqu'il projeta de s'éloigner définitivement
des nombreuses obligations, étrangères à son coeur, de la direction diocésaine.
Lorsqu'en 1866 le Synode reçut de l'Evêque la demande de sa mise "au repos" en tant que
simple Moine dans la Solitude de Vischna, les membres présents du Synode restèrent
perplexes et ne sachant comment aborder cette requête, demandèrent à leur président le
Métropolite Isidore d'écrire à titre personnel au demandeur pour s'enquérir de ce qui
l'obligeait à prendre une telle décision.
Dans sa réponse, l'Evêque Théophane expliquait que sous le vocable de "repos," il n'entendait
nullement “l'inaction” mais qu'après être déchargé de la direction du diocèse, il désirait
continuer sans indolence à oeuvrer pour l'Eglise orthodoxe mais "différemment," c'est-à-dire,
n'étant distrait par rien d'extérieur, se consacrer à l'explication de l'Ecriture Sainte. L'Evêque
reconnut de plus avec une entière franchise qu'il chérissait depuis longtemps dans son âme le
rêve de se consacrer exclusivement aux exploits spirituels et à la vie contemplative dans le
silence de la solitude. Ayant pris en considération cette explication, le Saint Synode déféra à
la demande du Pontife et le nomma Supérieur de l'Ermitage de Vischna. Les adieux des
fidèles de Vladimir à leur Evêque bien-aimé furent touchants. A lui non plus il ne fut pas
facile de se séparer d'eux :
"Pour l'Amour en Dieu, ne vous fâchez pas contre moi," leur dit-il dans son discours d'adieu,
"parce que je vous quitte. Je ne pars pas par nécessité de vous abandonner, votre bonté ne
m'aurait pas permis de vous échanger pour d'autres ouailles mais je m'en vais comme si j'étais
conduit, vers un état libéré de soucis, cherchant et espérant le meilleur - ainsi qu'il en est de
notre nature. Comment cela a-t-il pu se produire, je n'entreprendrai pas de l'expliquer. Je peux
dire seulement qu'en dehors du cours extérieur des événements qui déterminent nos affaires, il
se produit des changements à l'intérieur et des dispositions qui amènent à des décisions. En
dehors de la nécessité extérieure, il y a aussi la nécessité intérieure, à laquelle la conscience
est attentive et que le coeur ne contredit pas trop fort. Me trouvant dans cette situation, je
demande une chose à votre amour - laissez réflexions et jugements sur la démarche que j'ai
déjà faite, redoublez de prières afin que le Seigneur ne repousse pas mon attente et qu'Il
m'accorde de trouver ce que je cherche, non sans efforts." Les gens de Vladimir
accompagnèrent leur Evêque bien-aimé en pleurant.
Arrivé à Vischna, l'Evêque Théophane se libéra avant tout de la charge d'Higoumène de
l'Ermitage, préférant rester toujours simple Moine.
Il consacra les six premières années de son séjour à Vischna à la préparation du haut exploit
de la réclusion, auquel il était décidé à parvenir avec le temps. Il allait à l'église pour tous les
offices communautaires comme tous les frères sans exception. Le dimanche et les jours de
fête, il concélébrait lui-même avec l'Archimandrite et les Moines. Cependant il ne prononçait
pas de sermon mais son service devant l'Autel de Dieu, était à lui seul, d'après les Moines, un
enseignement vivant pour tous. Qu'il officiât lui-même ou qu'il fût seulement présent à la
Liturgie, il brûlait toujours comme un cierge qui ne s'éteint pas devant les Saintes Icônes du
Sauveur, de la Mère de Dieu et des Saints.
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En 1872, l'Evêque Théophane construisit de ses mains dans la plus grande pièce de sa cellule,
le salon, une toute petite église. Il y officiait seul sans aide. S'étant imposé ce grand exploit
d'une réclusion sévère, il ne recevait déjà plus personne à part le Père Higoumène Arcady, son
Père Spirituel et son Syncelle. Pendant dix années, le Pontife-Reclus servit la Divine Liturgie
dans l'église de sa cellule uniquement le dimanche et les jours de fête et les onze dernières
années quotidiennement. A la question de l'un de ses plus proches admirateurs : comment
faisait-il, l'Evêque répondit : "Je suis silencieusement le livre et parfois je chante." Mais si la
voix vivante de l'Evêque s'était tue pour ceux qui autrefois avaient été en rapport personnel et
direct avec lui, son influence devint encore plus féconde grâce à ses oeuvres pleines de Divine
Sagesse et à ses réponses aux lettres. Il ne refusa jamais de guider par lettre ceux qui
s'adressaient à lui pour un conseil ou l'éclaircissement de questions touchant à la vie
spirituelle. Il recevait quotidiennement de vingt à quarante lettres et répondait sans faute à
chacune d'elles. Pénétrant profondément dans la situation du demandeur, il lui répondait en
conséquence.
L'Evêque Théophane ayant acquis par la voie de l'exploit quotidien et le rejet de soi-même,
une très grande expérience spirituelle, avait le don rare de parler à chacun avec autorité et
certitude, la langue vivante du coeur. Le plus important de tout : il savait pour ainsi dire
entraîner derrière lui, de plus en plus haut par les marches de l'élévation morale, celui qu'il
guidait, s'unissant strictement à sa situation, ne lui imposant jamais une charge spirituelle qu'il
n'aurait pas été encore en état de supporter.
La correspondance individuelle de l'Evêque avec la multitude de ses correspondants, n'était
pour lui, ainsi qu'il s'exprimait souvent qu'un "à côté." Le but principal et essentiel de ses
travaux d'écriture était d'enrichir notre littérature théologique et ascétique par des oeuvres et
des traductions des Saints Pères qui faisaient comme cela se sentait, terriblement défaut. Et
tome après tome, l'Evêque Théophane faisait paraître ses travaux savants, ce qui donna pour
le temps de sa réclusion, plus de trois mille feuilles qu'il avait lui-même imprimées. Et ce qui
est remarquable quelle que soit l'oeuvre littéraire de l'Evêque qu'il s'agisse de
l'approfondissement de quelque vérité théologico-morale, de l'explication de l'Ecriture Sainte
ou de traduction, on reste stupéfait devant la profondeur et la hardiesse de la pensée, la
vivacité du sentiment, sa chaleur et sa sensibilité.
En quoi consistait et comment s'écoula la vie intérieure spirituelle de l'Evêque durant ses
vingt-deux années de réclusion pour autant qu'un observateur étranger aurait pu s'en
approcher, cela reste un mystère pour tous. Le seul témoin vivant qui par nécessité, devait
avoir quelques contacts personnels avec lui était son Syncelle Evlampy dont les obligations se
réduisaient à peu de choses. Chaque jour, à un signal convenu, il venait de sa chambre, à
l'étage au-dessous de celui de l'Evêque pour lui apporter une tasse de café et son repas qui les
jours non carémiques, se composait d'un oeuf et d'un verre de lait et à quatre heures de l'aprèsmidi,
une tasse de thé. A cela se bornait la nourriture quotidienne de l'Ascète. Le devoir du
même frère était aussi de préparer dès le soir tout le nécessaire pour la Liturgie matinale,
c'est-à-dire les prosphores, le vin rouge, l'encens etc.
A propos de sa réclusion, l'Evêque écrivait en général sur un ton de plaisanterie bénigne et
avec l'humilité qui lui était inhérente, il n'accordait aucune importance particulière au fait de
vivre coupé du monde. "On m'a gratifié du titre de "Reclus," écrivit-il une fois, "mais ici, on
ne ressent pas même l'esprit de réclusion. Cela me fait rire que quelques-uns me disent
Reclus. Ce n'est pas cela du tout. J'ai la même vie, seulement je ne sors et ne reçois pas. La
véritable réclusion, c'est de ne pas manger, de ne pas boire, de ne pas dormir, de ne rien faire,
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sinon prier. Et moi, je parle avec Evlampy (le Syncelle), je vais et viens sur le balcon et je
vois tout le monde, j'écris et reçois des lettres. Je mange, je bois et je dors suffisamment. Je
suis simplement dans la solitude pour un temps. Je projette de passer ne serait-ce que le
carême comme les vrais Reclus. Mais la chair dans sa faiblesse, renâcle. Et le fait de réaliser
quelque chose est contrarié par la paresse. Je pourrais dormir tout le temps ou bien rester
assis, mains croisées. Parfois, je gribouille quelque chose. Oui, pense-t-on en soi-même
pourquoi devrais-je me torturer? …et j'abandonne. Cependant les jours s'écoulent et la mort
approche. Que dire et par quoi me justifier? Je ne trouve rien! Malheur! Ephrem le Syrien se
lamente dans ses écrits : "Voilà, dit-il, ce qui est écrit est bien mais moi que suis-je?" Hélas!
Si lui éprouve le besoin de dire cela, nous alors comment allons-nous en sortir? ... On se met à
écrire –et comme on sermonne! Mais dans les faits? Le Prophète a noté quelque part :
"Malheur à ceux qui écrivent." C'est vrai, malheur! Car que n'écrit-on pas et soi-même, on
reste immobile. Et voilà le malheur. Sans doute n'y aura-t-il que la tombe pour nous corriger
en ce point nous, les "savants." Pour ce qui est de rectifier, elle rectifiera mais ne sera-t-il pas
trop tard? Mais mon âme s'est endurcie et ne prête pas attention. Comme si elle n'était en rien
coupable, une Sainte. Aïe! Aïe!"
Au cours des dernières années, par suite des travaux ininterrompus et intenses de sa
correspondance, la vue de l'Evêque Reclus commença à baisser mais il continua son travail
comme avant. Son temps était toujours réglé suivant le même ordre strict. Ce n'est que cinq
jours avant sa fin, à partir du 1er janvier 1894 que cet ordre quotidien de sa vie fut quelque
peu bouleversé. L'Evêque ne donnait plus toujours au moment déterminé le signal pour le thé
ou le repas. La veille de la Fête de la Théophanie, se sentant faible, Vladyka pria le frère
Syncelle de l'aider à marcher un peu dans la chambre. Celui-ci le promena à quelques
reprises, le soutenant sous les bras mais fatigué, Vladyka le congédia et alla se coucher.
Cependant, le jour suivant qui était fête pour l'église de sa cellule (consacrée à la Théophanie
du Seigneur), il eut encore la force de dire la Liturgie matinale et de prendre le thé mais pour
le déjeuner le signal convenu se faisait attendre au-delà des habitudes. Le Frère Syncelle jeta
un coup d'oeil dans le cabinet de travail de l'Evêque et le voyant assis et qui écrivait, ne voulut
pas le déranger par le rappel de l'heure du repas. La lettre terminée, il était alors déjà près de
deux heures de l'après-midi (habituellement Vladyka mangeait à une heure), il donna le
signal et le repas fut apporté. Mais il lui parut trop lourd, il ne prit qu'une moitié d'oeuf et
seulement un demi-verre de lait. Le coup pour le thé n'ayant pas été frappé, le frère jeta à
nouveau un coup d'oeil dans la chambre de Vladyka. Il était environ cinq heures du soir.
L'Evêque était allongé sur son lit, les yeux fermés. Sa main gauche reposait tranquillement sur
sa poitrine et la droite était disposée comme pour une bénédiction épiscopale. Le frère
syncelle s'approcha doucement de la couche et vit que le laborieux Hiérarque s'était endormi
dans le Seigneur. Le corps du défunt resta trois jours dans l'église de la maison et trois jours
dans la cathédrale et malgré cela, la corruption ne l'atteignit pas. Le défunt semblait dormir
paisiblement.
Le Pontife reposa dans sa soixante-dix-neuvième année le 6 janvier 1894. Les obsèques
solennelles furent célébrées par Son Eminence Jérôme l'Evêque de Tambov dans l'Eglise
Cathédrale où l'on déposa les Précieuses Reliques du défunt dans le petit sanctuaire latéral de
la Mère de Dieu de Kazan.
Vladyka nous a quittés mais son esprit est resté vivant, ainsi que ses instructions et les
conseils salutaires et édifiants, pleins d'une profonde sagesse qu'il nous a donnés.
Conseils sur la vie spirituelle : http://perso.wanadoo.fr/stranitchka/index_Th_le_Reclus.html
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Commentaires de l'Ecriture par Notre Père parmi les Saints Théophane le Reclus
http://stfeofanzatvornik.blogspot.com/
St Romanos de Lacédémone (Sparte)- St Melaine, Illuminateur de Rennes-Plusieurs Martyrs
d'Afrique sous Septime Sévère (vers 210). -St Evagre, hiérodiacre de l'Eglise de Césarée de
Cappadoce, ascète (415). -St Eigrad, moine dans le pays de Galles (VIème siècle). -St
Melaine l'Evêque de Rennes en Bretagne (530). -St Diman l'Evêque de Connor en Irlande
(658). -St Romain de Lacédémone (Sparte), martyr par la main des Musulmans
(Constantinople 1695). -St Theophane le Reclus l'Evêque de Tambov et de Vladimir, écrivain
ecclésiastique (1894). (Autre mémoire le 10 janvier dans l'usage russe.) -St Andre, prêtre et
ses filles Stes Lydie, Domnica et Marie, martyrs Russie 1919). -St Laurent de Tchernigov,
ascète (Russie 1950).
Lecture de l’Epître
Tite II : 11-14, III : 4-7
2.11 Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. 2.12 Elle nous
enseigne à renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent
selon la sagesse, la justice et la piété, 2.13 en attendant la bienheureuse espérance, et la
manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus Christ, 2.14 qui s'est donné
lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui
appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes oeuvres.
3.4 Mais, lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été
manifestés, 3.5 il nous a sauvés, non à cause des oeuvres de justice que nous aurions faites,
mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint
Esprit, 3.6 qu'il a répandu sur nous avec abondance par Jésus Christ notre Sauveur, 3.7 afin que,
justifiés par sa grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de la vie éternelle.
Lecture de l’Evangile
Dans l’Orthros [=Matines]
Marc I : 9-11
1.9 En ce temps-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.
1.10 Au moment où il sortait de l'eau, il vit les cieux s'ouvrir, et l'Esprit descendre sur lui
comme une colombe. 1.11 Et une voix fit entendre des cieux ces paroles: Tu es mon Fils bienaimé,
en toi j'ai mis toute mon affection.
Dans la Liturgie
Matthieu III : 13-17
3.13 Alors Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. 3.14 Mais Jean
s'y opposait, en disant: C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et tu viens à moi! 3.15 Jésus
lui répondit: Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout
ce qui est juste. Et Jean ne lui résista plus. 3.16 Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l'eau.
Et voici, les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir
sur lui. 3.17 Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles: Celui-ci est mon Fils bienaimé,
en qui j'ai mis toute mon affection.
Homélie sur l'esprit d'enfance, par Saint Léon le Grand, Pape et Evêque de Rome (5°s.)
Sermon 37, le 7ème sur la Fête de la Théophanie, chapitres 3-4
Le Christ aime l'enfance parce que la sagesse consiste dans l'humilité.
Tout l'apprentissage de la sagesse chrétienne, mes bien-aimés, ne consiste ni dans l'abondance
des paroles ni dans la subtilité des discussions ni dans l'appétit de la louange et de la gloire
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mais dans une humilité sincère et volontaire, telle que le Seigneur Jésus Christ l'a adoptée et
enseignée comme la seule grandeur d'âme depuis le Sein de Sa Mère jusqu'au supplice de la
Croix. Car un jour où Ses disciples discutaient entre eux, dit l'Evangile et pour savoir lequel
était le plus grand dans le Royaume des Cieux, Il appela un petit enfant, le mit au milieu d'eux
et dit : "En vérité, je vous le dis, si vous ne vous convertissez et ne devenez pareils à de petits
enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux. Tout homme donc qui se sera
abaissé comme ce petit enfant, celui-là sera le plus grand dans le Royaume des Cieux." Le
Christ aime l'enfance, Lui Qui a commencé par être enfant, par le corps et par l'esprit. Le
Christ aime l'enfance, maîtresse d'humilité, idéal d'innocence, exemple de douceur. Le Christ
aime l'enfance : Il y oriente la conduite des aînés, Il y ramène l'âge des Vieillards et Il incline
à suivre Son Exemple ceux qu'il veut élever au Royaume Eternel.
L'esprit d'enfance empêche de rendre le mal pour le mal.
Mais pour que nous puissions savoir pleinement comment une aussi étonnante transformation
est réalisable et par quel changement nous pourrons revenir à l'état d'enfants, Saint Paul sera
notre maître lorsqu'il dit : "Ne soyez pas des enfants par l'ignorance : soyez petits quant à la
méchanceté." Il ne s'agit donc pas pour nous de retourner aux jeux de l'enfance ni à ses
commencements imparfaits. Il faut lui prendre ce quelque chose qui convient même à l'âge
mûr : que les émotions passent rapidement et que le retour à la paix s'accomplisse
promptement; qu'on n'ait aucune mémoire des offenses, aucun désir des dignités; qu'on aime
la vie commune qu'on trouve l'égalité toute naturelle. Car c'est un grand bien que d'ignorer
l'art de nuire et de ne pas avoir de pensées méchantes. Car faire tort et rendre le tort subi, c'est
la prudence de ce monde mais ne rendre à personne le mal pour le mal, c'est le propre de
l'enfance et de la Justice Chrétienne.
Pratiquons l'esprit d'enfance.
A cette ressemblance avec les petits enfants, mes bien-aimés, vous invite le Mystère de la Fête
d'aujourd'hui. Le Sauveur adoré par les Mages dans Son Enfance vous suggère cette forme
d'humilité. Pour montrer quelle Gloire Il prépare à Ses Imitateurs, Il a donné la consécration
du martyre à ceux qui sont nés en même temps que Lui. Ainsi ceux qui sont nés à Bethléem,
la Patrie du Christ, sont devenus, par la communauté de l'âge, participants de Sa Passion. Que
les fidèles aiment donc l'humilité et qu'ils évitent tout orgueil. Que chacun préfère autrui à soimême
et que personne ne recherche son intérêt mais celui d'autrui. Ainsi toute âme aura un
Généreux Amour de bienveillance, aucune ne connaîtra le poison de l'envie. Car celui qui
s'élève sera abaissé et celui qui s'abaisse sera élevé. Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même
l'affirme, Lui Qui étant Dieu, vit et règne avec le Père et le Saint- Esprit pour les siècles des
siècles. Amen.
Homélie sur la Théophanie
Quand le Seigneur Jésus-Christ eut vécut trente ans depuis Sa Naissance dans la chair, Il
commença Son Enseignement et Son Salut du monde. Il marqua ce commencement même du
commencement par Son Baptême dans le Jourdain. Saint Cyrille de Jérusalem dit : "Le
commencement du monde : l'eau; le commencement de l'Evangile : le Jourdain." Lors du
Baptême du Seigneur dans l'eau, fut révélé au monde ce Mystère prédit dans l'Ancien
Testament et annoncé sous forme de fable dans l'Egypte ancienne et en Inde, le Mystère de la
Sainte Trinité de Dieu. Le Père Se révéla au sens de l'ouïe, l'Esprit au sens de la vue et le Fils,
bien au-delà, au sens du toucher. Le Père donna Son Témoignage sur le Fils, le Fils fut baptisé
dans les eaux et le Saint-Esprit, sous la forme d'une colombe, plana au-dessus des eaux. Et
quand Jean le Baptiste porta témoignage sur le Christ et dit : " Voici l'Agneau de Dieu qui
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enlève le péché du monde" (Jean 1, 29) et quand il immergea le Seigneur dans le Jourdain et
Le baptisa, il révéla ainsi la Mission du Christ dans le monde et le chemin de Notre Salut, à
savoir que le Christ prend sur Lui le péché de toute la race humaine et qu'Il descend dans la
mort (par l'immersion) et ressuscite (en surgissant de l'eau) et que nous devons mourir en tant
que vieil homme pécheur pour ressusciter purifiés, nous renouvelant et renaissant. Voici le
Sauveur et voici la Voie du Salut. Si la Fête de la Théophanie est aussi appelée l'Illumination,
c'est que dans le Jourdain nous est donnée une Illumination révélant Dieu comme Trinité
Consubstantielle et Indivisible d'un côté et de l'autre c'est que chacun de nous, en étant baptisé
dans l'eau, est illuminé par le Père des Lumières à travers le Fils et dans la Puissance de
l'Esprit Saint
Homélie sur le mystère de la Sainte Trinité.
Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le Ciel, le Père, la Parole et l'Esprit Saint : et
ces trois sont un. Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre; l'esprit et l'eau et le
sang et ces trois sont ensemble (1 Jean 5, 7-8). Quand nous lisons les Saintes Ecritures, nous
devons être attentifs au sens de chaque mot. Dans une lecture précipitée, par exemple, l'oeil ne
percevra pas la distinction que l'Evangéliste fait entre la Trinité Céleste et la trinité terrestre.
A propos de la Trinité céleste, il dit : "et ces trois sont un" mais à propos de la terrestre, il
dit : "et ces trois sont ensemble." Il y a une différence radicale entre "être un" et "être
ensemble." Le Père, le Fils et le Saint Esprit sont un, tandis que l'esprit, l'eau et le sang sont
seulement ensemble, sans être un. Tous les hommes sur terre sont ensemble mais ils ne sont
pas un. L'eau et le sang constituent le corps mais l'esprit est l'esprit. "Car la chair a des désirs
contraires à l'esprit et l'esprit en a de contraires à la chair" (Gal. 5 : 17), aussi ils ne sont pas
un, bien qu'ils soient ensemble. Quand un homme meurt, cette association est rompue et l'eau
va dans une direction et l'esprit dans une autre. Dans le même temps, la Divine Trinité dans le
ciel n'est pas simplement ensemble mais Elle est Un.
Mais il y a une trinité dans le ciel intérieur de l'homme qui doit devenir; non une simple
association mais une unité pour qu'il puisse être béni à la fois dans ce monde et dans celui à
venir : c'est l'unité de l'esprit, du coeur et de la volonté. Tant que ces trois sont seulement en
association, l'homme reste en guerre avec ses trois parties et la Trinité Céleste. Quand, par
contre, ces trois deviennent unies, quand l'un n'est pas dominant et l'autre n'est pas asservi
alors cet homme est rempli de la paix qui surpasse toute compréhension (Phil. 4 : 7), tout
discours, toute explication, toute crainte et toute peine. Alors le petit ciel à l'intérieur de
l'homme commence à être comme le Grand Ciel de Dieu et l'Image et la Ressemblance de
Dieu deviennent claires en lui.
Ô Dieu Trinitaire, aide-nous à acquérir quelque ressemblance avec ceux qui Te ressemblent.
A Toi soient la Gloire et la Louange pour toujours. Amen.
RÉFLEXION - A une époque, les fables des hérétiques empestaient l'Eglise de Dieu et à
présent, l'Eglise est empestée par les fables des apostats de Dieu. Par la persévérance dans la
Foi, le zèle à la prière, la Confession de la Foi et même par le martyre pour la Foi, l'Eglise est
demeurée invaincue jusqu'à nos jours. Il n'y a que par ces méthodes que ces pestes puissent
être vaincues. L'Eglise de Dieu, le Vase de la Divine Vérité, triomphera jusqu'au bout, "les
ennemis sont complètement ruinés jusqu'à la fin" (Ps 9,7). Saint Clément d'Alexandrie disait à
propos des hérétiques qui avaient quitté l'Eglise : "Celui qui est tombé dans l'hérésie voyage à
travers un désert aride, abandonnant l'Unique Vrai Dieu. Séparé de Dieu, il cherche de l'eau
en des endroits desséchés, il ramasse des fruits secs en ses mains et entre dans une terre
inhabitée, le pays de la soif." On peut aussi dire cela de nos jours au sujet des nombreux
théoriciens et hypothéqueurs qui sont guidés par leur imagination et non par la Vérité de Dieu.
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Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."
Cycle mobile (Pascalion): Jeudi de la Trente-Deuxième Semaine
Lecture de l’Epître
Jacques IV : 7-V : 9
4.7 Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il fuira loin de vous. 4.8 Approchez-vous
de Dieu, et il s'approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos coeurs,
hommes irrésolus. 4.9 Sentez votre misère; soyez dans le deuil et dans les larmes; que votre
rire se change en deuil, et votre joie en tristesse. 4.10 Humiliez-vous devant le Seigneur, et il
vous élèvera.
4.11 Ne parlez point mal les uns des autres, frères. Celui qui parle mal d'un frère, ou qui
juge son frère, parle mal de la loi et juge la loi. Or, si tu juges la loi, tu n'es pas observateur de
la loi, mais tu en es juge. 4.12 Un seul est législateur et juge, c'est celui qui peut sauver et
perdre; mais toi, qui es-tu, qui juges le prochain? 4.13 A vous maintenant, qui dites:
Aujourd'hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous
trafiquerons, et nous gagnerons! 4.14 Vous qui ne savez pas ce qui arrivera demain! car, qu'estce
votre vie? Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît.
4.15 Vous devriez dire, au contraire: Si Dieu le veut, nous vivrons, et nous ferons ceci ou cela.
4.16 Mais maintenant vous vous glorifiez dans vos pensées orgueilleuses. C'est chose mauvaise
que de se glorifier de la sorte. 4.17 Celui donc qui sait faire ce qui est bien, et qui ne le fait pas,
commet un péché.
5.1 A vous maintenant, riches! Pleurez et gémissez, à cause des malheurs qui viendront sur
vous. 5.2 Vos richesses sont pourries, et vos vêtements sont rongés par les teignes. 5.3 Votre or
et votre argent sont rouillés; et leur rouille s'élèvera en témoignage contre vous, et dévorera
vos chairs comme un feu. Vous avez amassé des trésors dans les derniers jours! 5.4 Voici, le
salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs, et dont vous les avez frustrés, crie, et les
cris des moissonneurs sont parvenus jusqu'aux oreilles du Seigneur des armées. 5.5 Vous avez
vécu sur la terre dans les voluptés et dans les délices, vous avez rassasiez vos coeurs au jour
du carnage. 5.6 Vous avez condamné, vous avez tué le juste, qui ne vous a pas résisté. 5.7 Soyez
donc patients, frères jusqu'à l'avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le précieux
fruit de la terre, prenant patience à son égard, jusqu'à ce qu'il ait reçu les pluies de la première
et de l'arrière-saison. 5.8 Vous aussi, soyez patients, affermissez vos coeurs, car l'avènement du
Seigneur est proche. 5.9 Ne vous plaignez pas les uns des autres, frères, afin que vous ne soyez
pas jugés: voici, le juge est à la porte.
Lecture de l’Evangile
Marc XII : 38-44
12.38 Il leur disait dans son enseignement: Gardez-vous des scribes, qui aiment à se promener
en robes longues, et à être salués dans les places publiques; 12.39 qui recherchent les premiers
sièges dans les synagogues, et les premières places dans les festins; 12.40 qui dévorent les
maisons des veuves, et qui font pour l'apparence de longues prières. Ils seront jugés plus
sévèrement.
12.41 Jésus, s'étant assis vis-à-vis du tronc, regardait comment la foule y mettait de l'argent.
Plusieurs riches mettaient beaucoup. 12.42 Il vint aussi une pauvre veuve, elle y mit deux
petites pièces, faisant un quart de sou. 12.43 Alors Jésus, ayant appelé ses disciples, leur dit: Je
vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a donné plus qu'aucun de ceux qui ont mis dans le
tronc; 12.44 car tous ont mis de leur superflu, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu'elle
possédait, tout ce qu'elle avait pour vivre.
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Cycle fixe : Commémorations
OK SAINT EVEQUE MELAINE (OU MELANIUS) DE RENNES (+530)
Avec Saint Remi, Melaine partage le titre d'Apôtre de la France. Breton de naissance, il était
Evêque de Rennes durant l'époque critique où les Francs envahissaient la Gaule. Il aurait
réussi à éradiquer presque totalement l'idolâtrie de son diocèse et était grandement vénéré par
le Roi Clovis. Dans l'iconographie, Saint Mélaine est dépeint avec un navire transportant son
corps à contre-courant. Parfois, l'Evêque se tient debout sur un diable ou bien on le montre
chassant un diable.
SAINT MACAIRE DU MONT ATHOS (+1431)
Saint Macaire naquit à Thessalonique durant le règne de l'Empereur Manuel II Paléologue et
alors qu'il était encore jeune, il partit pour le Monastère athonite de Vatopedi. Par la suite, il
vint à Constantinople et devint Higoumène du Monastère du Pantocrator et chapelain de
l'Empereur. Il rendit son âme au Seigneur en 1431 à Chalke durant une épidémie.
OK SAINT HIEROMARTYR ROMANUS DE LACEDEMONE (+1695)
Le Prêtre et Moine Romanos est né à Lacédémone. Il souffrit pour sa confession de la Juste
Foi en Jésus-Christ : les Turcs le décapitèrent en 1695.
SAINTE THÉOPHANIE DE NOTRE SEIGNEUR, DIEU ET SAUVEUR JESUS-CHRIST
Au terme de trente années de vie cachée pendant lesquelles, passant par tous les stades de la
vie d'un homme ordinaire, Il avait montré en Sa Conduite le modèle de l'humilité, de
l'obéissance à ses parents et de la soumission à la Loi, Notre Seigneur Jésus-Christ inaugura
Son Ministère public et la marche qui allait Le mener jusqu'à Sa Passion par une Révélation
éclatante de Sa Divinité. Le Père et le Saint-Esprit rendirent alors témoignage que Jésus est
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vraiment le Fils Unique de Dieu, consubstantiel au Père, la Seconde Personne de la Sainte
Trinité, le Verbe Incarné pour Notre Salut, le Sauveur annoncé par les Prophètes et qu'en Sa
Personne la Divinité S'est unie sans mélange à notre humanité et l'a faite resplendir de Sa
Gloire. C'est pourquoi cette Fête du Baptême du Christ a été appelée Epiphanie par les
papistes [=manifestation] et plus exactement Théophanie par les Orthodoxes, c'est-à-dire
Manifestation de la Divinité du Christ et première claire Révélation du Mystère de la Sainte
Trinité.
De Galilée (Nazareth), Jésus se rendit alors en Judée, sur les rives du Jourdain* là où sorti du
Désert après trente années de préparation dans l'Ascèse, la mortification de la chair et la
prière, Saint Jean le Précurseur avait coutume de prêcher le repentir et de baptiser dans les
eaux du fleuve les Juifs qui venaient en foule attirés par sa renommée de Juste et de Grand
Prophète de Dieu. Supérieur aux ablutions et lustrations prescrites par la Loi pour la
purification des souillures corporelles (Lévitique 15), le Baptême de Jean n'en accordait pas
pour autant la rémission des péchés, celle-ci ne devant être obtenue que par la Croix et le
Sacrifice du Christ mais condamnant leur conduite impie et leurs transgressions par le rappel
de la proximité du Jugement Divin, le plus grand parmi les enfants nés de la femme
(Mat. 11:11) les amenait à la connaissance de leurs péchés, au désir du repentir et préparait les
coeurs à rechercher Celui Dont il avait été institué le Précurseur. "Moi je vous baptise dans
l'eau, disait-il, en vue du repentir mais Celui qui vient derrière moi est plus grand que moi et
je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales (c'est-à-dire d'expliquer le Mystère de
l'union de la Divinité et de l'humanité); Lui va baptiser dans le Saint-Esprit et le feu." (Mat.
3:11-12; Luc 3:16; Marc 1:8).
* A Béthanie, à 7 ou 8 km de la Mer Morte.
Perdu dans la foule de ceux qui confessaient leurs péchés et se plongeaient dans l'eau, Jésus
s'avança alors vers Jean et lui demanda de recevoir le Baptême. Dans son Amour Infini des
hommes, le Fils de Dieu ne Se contentait pas en effet de revêtir notre chair mortelle mais Lui,
l'Innocent, l'Agneau de Dieu sans tâche, assumait même la condition de pécheur sans être
pécheur Lui-même. Celui qui dès le ventre de sa mère L'avait reconnu comme le Messie en
sursautant de joie (Luc 1:41), se mit à trembler d'effroi devant une telle audace : comment le
serviteur oserait-il purifier dans l'eau le Roi de l'univers? Comment la créature, l'argile, auraitelle
l'audace d'approcher le Verbe Incarné sans crainte d'être brûlée par la Divinité comme la
paille l'est par le feu? Moïse et les plus grands des Prophètes ne L'avaient-ils pas aperçu que
de loin (Exode 33:20-23) ou sous forme de figures et de symboles? Comment oserait-il porter
la main sur la tête inclinée de Son Créateur pour La plonger dans l'eau? Jésus lui dit : "Laisse
faire pour l'instant car c'est ainsi qu'il nous convient d'accomplir toute justice." (Mat. 3:15).
De même qu'au seuil de Sa Passion Il intima l'ordre à Pierre de se laisser laver les pieds par
Lui (voir Jean 13:6-9), de même aujourd'hui le Christ repousse la crainte tout humaine du
serviteur effrayé devant un tel abaissement de la Divinité et annonce ainsi que, par Son
Incarnation, Il est venu non seulement pour accomplir les préceptes de la Loi mais pour
introduire une Justice nouvelle et plus parfaite : celle de l'humilité, du sacrifice volontaire et
de la charité. Jean, le représentant de l'Ancienne Alliance, se soumit à l'Ordre du Seigneur et
devint ainsi le ministre de cet acte inaugural de la Nouvelle Alliance.
Pur et innocent de tout péché et par conséquent de la honte d'Adam (voir Genèse 3:7-11), le
Christ, nouvel Adam, descendit nu dans ce tombeau liquide en signe de Sa Prochaine
Descente dans les ténèbres de la mort et de Son Séjour au tombeau avant Sa Résurrection le
troisième jour. Il Se plonge dans les eaux et conformément aux prédictions des Prophètes,
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foule aux pieds la puissance de satan qui avait établi sa retraite dans leurs profondeurs (Ps
73:13 : Il écrasa dans les eaux la tête des dragons) puis remonte en vainqueur, annonçant ainsi
Sa Résurrection le troisième jour et le relèvement de l'humanité lavée de sa faute. Les Cieux
fermés par la chute du premier homme, s'ouvrirent alors au-dessus de Lui et la Voix du Père
venue d'en-haut lui porta témoignage devant tous : "Celui-ci est Mon Fils bien-aimé qui a
toute Ma faveur" (Mat. 3:17). Le Saint-Esprit joignit Lui aussi Son Témoignage en
apparaissant sous forme d'une colombe blanche, symbole de paix, de douceur et de
réconciliation entre Dieu et les hommes (voir au déluge : Gen. 8) et désigna comme un "doigt
de Dieu" que cet homme nu était le Fils Unique du Père, Incarné et que c'était bien Lui et non
pas Jean comme le pensaient bien des Juifs, le Sauveur promis par Dieu. Par Son Baptême
dans le Jourdain, le Christ annonçait à l'avance qu'Il allait délivrer l'humanité de la mort et
l'amener à la Connaissance de la Sainte Trinité par Sa mort et Sa Résurrection.
De nombreuses fois auparavant Dieu S'était en effet révélé par des prodiges, des Miracles, des
signes dans des songes et des visions, par l'intermédiaire des Anges dans des messages
inspirés à Ses Serviteurs les Prophètes ou par Ses Interventions Providentielles dans l'histoire
d'Israël pour éduquer, châtier ou consoler Son Peuple rebelle toujours porté à l'idolâtrie et au
polythéisme. C'est pourquoi Il leur manifestait alors avec puissance Son UNITE. "Je suis
Celui qui est," dit-il à Moïse dans le buisson (Exode 3:14) et lorsqu'Il Se révéla dans le feu au
Mont Sinaï : "Ecoute Israël : le Seigneur Ton Dieu est le Seul Seigneur. Tu aimeras le
Seigneur Ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force" (Deut. 6:4; Mat.
22:37). Mais aujourd'hui le Père et le Saint Esprit joignent Leur Témoignage pour attester que
cet homme remontant des eaux est le Fils Unique et Verbe de Dieu Qui, par Son Incarnation,
nous a révélé la Gloire de Dieu et nous a fait connaître que l'Unique Nature/Essence Divine
est ineffablement partagée, sans toutefois être divisée, en le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Le
Père est Dieu, le Fils est Dieu et le Saint-Esprit est Dieu : non pas trois dieux mais trois
Personnes (hypostases) en une seule nature (essence). Ils sont comme trois soleils ou trois
luminaires unis sans être confondus dans leur unique lumière. Mystère des Mystères
inaccessible à la pensée humaine et à la contemplation des Anges que le Seigneur
Jésus-Christ par Son Baptême au Jourdain et Son "baptême" dans la mort, nous a non
seulement fait connaître extérieurement mais dont Il nous a rendus participants. "Le Verbe
S'est fait chair et a habité parmi nous et nous avons contemplé Sa Gloire, Gloire qu'Il tient de
Son Père comme Fils unique, plein de Grâces et de Vérité" (Jean 1:14). Remontant vers Dieu,
après Sa Résurrection des morts pour siéger avec Son corps à la Droite du Père, Il a
définitivement ouvert les Cieux pour la nature humaine tout entière et la rendue capable de
participer, par la Grâce du Saint-Esprit, à la Gloire et à la Lumière Commune et Eternelle de
la Sainte Trinité. Certains rapportent que cet éclat de la Gloire de Dieu, cette Lumière plus
lumineuse que toute lumière de ce monde, devint sensible au moment du Baptême du Christ
comme elle apparut le jour de la Transfiguration au Thabor (voir le 6 août) car c'est en effet
dans la lumière resplendissante de l'humanité Divinisée du Christ que nous sommes initiés à
la Lumière de la Sainte Trinité. "Verbe lumineux que le Père a envoyé pour dissiper les
ombres funestes de la nuit, Tu viens aussi déraciner le péché des mortels et faire surgir, par
Ton Baptême, des eaux du Jourdain des fils de lumière" (4e Ode du second Canon des
Matines). C'est pourquoi la Fête de la Théophanie est aussi appelée Fête des Lumières. Cette
première Révélation de Dieu comme Trinité (Tri-Unité) est aussi la manifestation de la
vocation ultime de l'homme appelé à devenir fils adoptif de Dieu, oint ("christ") du Saint-
Esprit et participant de la Triple Lumière par sa configuration au Christ dans le Mystère du
Saint Baptême inauguré aujourd'hui.
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Dieu avait annoncé par avance à Jean que son baptême de repentir devait prendre fin le jour
du Baptême du Christ : "Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est Lui Qui
baptise dans l'Esprit Saint" (Jn. 2:34). Le Baptême de Jean prend donc fin en ce jour pour
laisser la place au Baptême qui sera conféré par les Saint Apôtres "au Nom de Jésus-Christ"
(Actes 2:38) et qui a désormais le pouvoir de pardonner les péchés et de communiquer le
Saint-Esprit. En se plongeant dans les eaux, devenues par la prière de l'Eglise identiques aux
eaux du Jourdain, les néophytes entrent dans l'Eglise de la même manière que le Seigneur a
commencé Sa Vie publique mais plus encore, imitant Sa mort et Sa descente au tombeau et
devenant ainsi participants de Sa Résurrection, ils sont "revêtus du Christ" (Galates 3:27) et
initiés à une vie nouvelle dans la Lumière de l'Esprit Saint : "Baptisés dans le Christ Jésus
c'est dans Sa mort que nous avons été baptisés. Nous avons donc été ensevelis avec Lui par le
Baptême dans la mort afin que comme le Christ est ressuscité des morts par la Gloire du Père,
nous vivions nous aussi d'une vie nouvelle" (Romains 6:3-4).
De même que Moïse, Figure du Christ, avait fait ouvrir en deux les flots de la mer Rouge en
les frappant de son bâton comme d'une Croix et après la traversée du peuple à pied sec, avait
fait revenir les eaux à leur état naturel, en engloutissant Pharaon et son armée (Exode 14); de
même, lorsque Jésus descendit dans les eaux du Jourdain, celles-ci ne purent supporter le Feu
de Sa Divinité et selon les prophéties, "retournèrent en arrière" (Ps. 113, 3): c'est-à-dire
renversèrent les lois de la nature corrompue à la suite du péché d'Adam. Porteuses de mort et
de corruption, séjour des esprits impurs, lors de la descente en elles du Soleil de Justice, les
eaux devinrent porteuses de Lumière et de purification des péchés.* "Le Christ Se manifeste
au Jourdain pour sanctifier les eaux et le monde." En relevant avec Lui l'humanité assise dans
les ténèbres de la mort et en l'amenant à la connaissance de la Lumière de la Trinité, le
Seigneur bouleverse et transforme aujourd'hui en profondeur les lois du monde sensible et du
cosmos. Comme les Prophètes l'avaient annoncé, recréé et pénétré de Lumière dans le
Mystère du Christ, le monde sensible que symbolise le Jourdain, devient participant du Salut
et de la joie de l'humanité recréée par le Saint-Esprit. "La terre du Jourdain se couvrira
d'abondantes fleurs et jubilera de joie (...) et mon peuple verra la gloire du Seigneur, la
magnificence de Dieu" (Isaïe 35:12). "Vous tous qui êtes altérés, venez à la source des eaux
(...) Car voici ce que dit le Seigneur tout-puissant : Vous puiserez de l'eau avec joie aux
sources du salut et vous direz ce jour-là : Chantez le Seigneur, proclamez Son Nom, annoncez
Sa gloire parmi les nations, rappelez que Son Nom est sublime (...)" (Isaïe 55). Devenue à
nouveau eau vive (Jn. 4:10), bain de la Nouvelle Naissance, l'eau que nous sanctifions avant
chaque Baptême, le jour de la Fête de la Théophanie et en de nombreuses autres
circonstances, en y plongeant la Croix et en invoquant le Saint-Esprit, acquiert un Divin
Pouvoir de guérison et de purification des âmes et des corps. L'eau ainsi sanctifiée devient
porteuse de la Puissance de la Rédemption, de la Grâce du Christ, de la bénédiction du
Jourdain, elle est "source d'incorruptibilité, don de sanctification, rémission des péchés,
guérison des maladies, défaite des démons..." (prière de Saint Sophrone pour la sanctification
des eaux). C'est pourquoi, après en avoir été aspergés dans l'église, les fidèles boivent
aujourd'hui de cette eau et en emplissent des flacons qu'ils emportent chez eux pour en
asperger maisons, champs, objets de la vie quotidienne. Demeurant miraculeusement
incorruptibles pendant des mois et mêmes des années, les Eaux de la Théophanie et toute eau
sanctifiée par l'Eglise pourront donc être utilisées en toute circonstance pour parachever le
renouvellement et la sanctification du monde et faire de toute la vie des Chrétiens une
perpétuelle Théophanie, une Révélation de la Lumière de la Gloire de Dieu.
* Voir l'épisode prophétique de l'adoucissement des eaux amères de Mara par Moïse en y jetant un morceau de
bois (symbole de la Croix): Exode 15.
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A nouveau Miracle de la Théophanie en 2006
La mer voit et s'enfuit, le Jourdain retourne en arrière! (Ps 113,3/114,3)
http://strannik.com/phronema/node/238
Quiconque prête un peu attention durant les Offices de la Théophanie a entendu plusieurs fois
ce verset psalmique, une prophétie qui se reflète dans les lectures de l'Ancien Testament (la
Mer Rouge se retirant alors que passent les Israélites, le Jourdain faisant de même lorsque
passe l'Arche d'Alliance etc), tous deux étant des types [typologie] qui trouvent leur
accomplissement dans la Théophanie du Seigneur. Les Offices indiquent que le flot du
Jourdain a littéralement changé de direction lorsque le Seigneur est entré dans les eaux.
Cela se reproduit lorsque le Patriarche (orthodoxe) de Jérusalem jette la Croix dans les eaux
du Jourdain. A la fin de la bénédiction de ces eaux, le Jourdain bouillonne et brièvement
change de direction. :
Moscou 24 Janvier, Interfax - Quelque cinq mille pèlerins originaires de divers pays se sont
retrouvés témoins d'un signe qui a eu lieu dans la Sainte rivière du Jourdain le Jour de la
Théophanie.
Aussitôt après que le Patriarche Theophilos de Jérusalem a accompli le rite de bénédiction de
l'eau, le Jourdain s'est mis à bouillonner et à refluer en son cours comme cela a eu lieu après
le Baptême du Christ comme nous l'apprend "Zhizn" (Vie quotidienne).
Juste après que les croix d'argent avaient été jetées dans les eaux calmes après la prière, la
rivière s'est mise à bouillonner. Un maelström s'est formé et le courant de la rivière s'est
inversé plusieurs minutes durant.
Les cris extatiques de cette foule de cinq mille personnes ont résonné dans le désert de Judée.
Le peuple refusait d'en croire ses propres yeux, exactement comme lorsqu'il y a 2.000 d'ici,
les eaux du Jourdain avaient changé leur cours lorsque Jésus-Christ y était entré, écrit ce
journal.
Il y a eu beaucoup de témoins de ces faits comme il y en a chaque année lorsque le Saint Feu
descend sur le Tombeau du Christ durant la Semaine Sainte précédent Pâque.
Ce dernier évènement n'a jamais réussi à avoir lieu lorsque des représentants hétérodoxes
(donc de confession non-orthodoxe) s'emparèrent des lieux pour y ont célébrer. L'Histoire
nous apprend même que des faussaires et des imposteurs ont été punis par Dieu. Mais ça se
reproduit toujours lorsque le Patriarche orthodoxe de Jérusalem célèbre au Saint-Sépulcre. Il a
été filmé récemment : http://www.holyfire.org/file/French_LaLumiereSainte.htm
OK SAINT EIGRAD (+6°.S.)
Saint Eigrad, un frère de Saint Samson, fut formé par Saint Illtyd et fonda une église à
Anglesey.
OK SAINT HYWYN (OU OWEN, EWEN) D'ABERDARON (+ 516)
7
Saint Hywyn accompagna probablement Saint Cadfan lors de son voyage de retour de
Bretagne en 516, vers la Cornouaille brittonique et le Pays de Galles. Il serait le fondateur
d'Aberdaron en Carnarvonshire. Plusieurs églises de l'Ouest de l'Angleterre appelées Saint
Owen ou Saint Ewen pourraient bien avoir Hywyn comme Saint titulaire.
OK SAINT ERMITE MERINUS (+6°.S.)
Un disciple de Dunawd de Bangor (Irlande). Merinus est le Saint titulaire d'églises du Pays de
Galles et de Bretagne
SAINT FREDERIC, PRÉVOT DE SAINT-VAAST D'ARRAS (+ 1020)
Fils de Godefroi de Verdun, c'est après avoir donné ses biens à l'Eglise et fait un pèlerinage en
Terre Sainte qu'il fut d'abord simple Moine dans le Monastère de Saint-Vanne à Verdun puis
Prévôt de l'Abbaye de Saint-Vaast d'Arras.
ou
Il était fils du Comte Godefroi de Verdun et frère l'Evêque Adalbert de cette même ville.
Ayant succédé à son père, il fit don en 997 de son comté aux Evêques de Verdun avant
d'entreprendre le pèlerinage de Jérusalem. En revenant de Terre Sainte, il passa par Reims et
séjourna quelque temps chez l'Abbé Richard, doyen de la cathédrale, avec lequel il alla
prendre l'Habit Monastique à l'Abbaye de Saint-Vanne à Verdun alors gouvernée par le
Bienheureux Fingen.
Un jour le Comte Godefroi étant venu voir son frère Frédéric, le trouva occupé à laver la
vaisselle dans la cuisine. "Quelle occupation pour un Comte!" lui dit-il avec un froid dédain.
— "Tu as raison, mon frère; elle est fort au-dessus de moi car qui suis-je pour rendre le
moindre service à Saint Pierre et à Saint Vannes, Protecteur de cette maison?"
Il dit un jour à un Moine qui voulait l'aider à ôter sa chaussure : "A quoi me sert d'avoir quitté
le monde si sans nécessité je reçois de mes frères les services qu'on m'y rendait? Je ne suis
point ici pour être servi mais pour servir." Richard qui était devenu Abbé après la Naissance
Céleste de Fingen, ayant été nommé ensuite à l'Abbaye de Saint-Vaast d'Arras, emmena avec
lui le Bienheureux Frédéric qu'il fit Prévôt de la communauté. Il en exerça les fonctions
jusqu'à sa Naissance au Ciel, le 6 janvier 1020.
SAINT RECLUS NILAMMON EN EGYPTE (+5°.S.)
SAINT ERMITE SCHOTIN (OU SCHOTIN, SCARTHIN) DE KILKENNY (+6°.S.)
Alors qu'il était encore jeune, Schotin quitta l'Irlande pour devenir disciple de Saint David de
Galles. Puis rentrant en Irlande, il y mena de longues années durant la vie d'Anachorète au
Mont Mairge, Leix. Il aurait fondé une école de garçons à Kilkenn.
Tropaire de Saint Schotin ton 4
Ô disciple de Saint Dewi,/
Fleur du Désert et enseignant de la jeunesse./
Saint Schotin dans ta vie tu as servi le Christ.
Dès lors, Ô Saint, intercède afin qu'en te suivant pieusement,/
Nous puissions atteindre la Vie Eternelle.
SAINTE MARTYRE MACRE A FISMES (+VERS 287) 6 janvier - 2 – 3 mars
8
A Fismes en Champagne, sur le territoire de Reims, Sainte Macre fut martyrisée sous le préfet
Rictovaire durant la persécution de Dioclétien. Gravement mutilée, elle rendit son âme au
Seigneur dans sa prison.
ou
On dit que ce fut sous Rictius-Varus, préfet du prétoire que Sainte Macre, Vierge, remporta la
Couronne du martyre. Elle souffrit dans l'île que forme la Nore en tombant dans la Vesle, près
du lieu où est présentement la ville de Fîmes. Les auteurs sont partagés sur le jour de sa
Naissance au Ciel; les uns la mettent au 6 janvier et les autres au 2 ou au 3 mars. Son corps fut
enseveli auprès de l'endroit où elle avait été martyrisée. On le translata depuis à Fîmes et on le
déposa sous le règne de Charlemagne dans une église magnifique qu'un nommé Dangulfe
avait fait bâtir sous l'invocation de la Sainte. Il s'opéra divers Miracles dans cette église ainsi
que dans une autre où les Précieuses Reliques de Sainte Macre avaient été d'abord déposées.
SAINT EVÊQUE DIMAN (OU DIMAS, DIMA) DUBH DE CONNOR (+658)
Diman Dubh (Diman le Noir) fut Moine sous Saint Columba et par la suite Abbé-Evêque de
Connor. Après la Naissance au Ciel de son Pape Honorius en 640, il est un des Evêques à qui
l'Eglise de Rome adressa une épître sur la controverse pascale et le pélagianisme.
OK SAINT ERMITE EDEYRN (EDERN) (+6°.S.)
Il est le Saint Protecteur d'une église en Bretagne. La tradition le dit Britton, l'associe au
mythique roi Arthur et lui fait achever sa vie en Armorique. Dans l'art, Saint Edeyrn est
dépeint en Ermite chevauchant un cerf. Il est vénéré en Bretagne.
SAINT THEOPHANE LE RECLUS (+1894) 6 - 10 janvier – 16 juin
9
Dans le monde, le Saint Evêque Théophane se prénommait Georges. Il était né le 10 janvier
1815 dans le village de Tcherniavsk, gouvernement d'Orlovsk. Son père, Vasili Govorov, y
était Prêtre. Outre Georges, le Père Vasili et son épouse Tatiana Ivanovna avaient encore trois
fils et trois filles. Les Govorov menaient une vie familiale exemplaire et se distinguaient par
une piété profonde et une grande bonté envers les gens. Ils s'efforçaient d'élever leurs enfants
dans le même esprit, surveillant de près leur moralité. Très intelligent, le Père Vasili avait
pour l'époque, beaucoup lu. Il préparait lui-même ses enfants à leur entrée à l'école et Tatiana
Ivanovna, femme d'un coeur exceptionnel et d'une grande piété, se préoccupait de leur donner
une éducation religieuse stricte.
A huit ans, Georges fut envoyé à l'école religieuse de Liven. Ayant reçu chez lui une
formation de base solide, l'enfant apprenait très bien et selon les remarques de la direction de
l'école, sa conduite était d'une modestie exemplaire. En 1829, Georges Govorov qui faisait
partie du groupe des meilleurs élèves, fut envoyé au séminaire religieux d'Orlovsk. Et là
comme à l'école, il se distingua très nettement de ses compagnons non seulement par le
sérieux dans l'étude mais aussi par une excellente moralité. Lors des dernières classes du
séminaire commencèrent très clairement à se manifester l'état d'esprit de Govorov et les traits
de son caractère moral. Parmi les divers sujets philosophiques, Govorov préférait de loin la
psychologie et dans les cours religieux la dogmatique et l'Ecriture Sainte auxquelles il
consacra ses principaux efforts. En 1837, ayant brillamment terminé le séminaire, Govorov,
en tant que meilleur élève, fut aux frais de l'Etat admis à l'Académie de théologie de Kiev
pour y parfaire sa formation. Encore au séminaire, Georges s'était attaché au dessein d'étudier
avec le plus grand sérieux les thèmes théologiques qui l'aideraient à strictement garder la
pureté de son âme et de la chasteté de son coeur. A l'Académie, il redoubla d'effort en vue de
sa propre formation et de son éducation dans la voie choisie. On put voir à quel point sa
décision était ferme et inébranlable lorsqu'il se fit Moine un an avant la fin des cours. Résolu à
ce pas si décisif, il écrivait, entre autres dans sa demande : "Animé d'un zèle ardent pour les
sujets théologiques et pour une vie retirée et afin d'unir l'un et l'autre au service de l'Eglise qui
m'incombera, j'ai fait serment de consacrer ma vie au monachisme." La demande de l'étudiant
Govorov fut acceptée et le 15 février 1841, à l'âge de vingt-six ans, il fut tonsuré Moine sous
le nom de Théophane.
Ayant terminé sa formation académique comme Hiéromoine, Théophane fut jugé digne du
grade de docteur en théologie. A sa sortie de l'Académie, le jeune Maître se consacra d'abord
à une activité d'éducation et d'instruction, passant par les divers stades de directeur de l'école
religieuse Sainte-Sophie de Kiev puis de recteur du séminaire de Novgorod, ensuite de
professeur et suppléant de l'inspecteur de l'Académie de Saint-Pétersbourg. Habitué dès son
plus jeune âge à porter toute l'attention indispensable à chaque chose, le Père Théophane
accomplissait les charges qui lui incombaient en toute conscience et diligence. Mais son âme
ne pouvait trouver là la sérénité : le jeune Moine brûlait du désir de s'adonner surtout au
discernement intérieur, à la prière en cellule et à l'entretien solitaire avec Dieu. Ainsi, tous les
soucis extérieurs, surtout ceux de l'intendance et de l'administration qui entraient dans le cadre
de ses fonctions de service, créaient en lui un trouble non négligeable... "Ce service de
l'instruction commence à me peser insupportablement, écrivait-il bientôt à Son Eminence
Jérémie, vicaire de Kiev, je n'ai qu'un désir, celui d'aller à l'église et d'y rester." A cette même
époque le projet d'installer une mission à Jérusalem fut définitivement adopté par notre
gouvernement. A sa tête fut nommé l'Archimandrite Porphyre Ouspensky alors connu comme
spécialiste de l'Orient (il devint par la suite Evêque de Tchiguirinsk), homme d'une
intelligence et d'une énergie extraordinaires. Pour l'aider furent invités les précepteurs et
éducateurs de l'Académie de Saint-Pétersbourg. Le Hiéromoine Théophane brûlait depuis
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longtemps du désir de visiter les Lieux Saints de Palestine, d'apprécier par lui-même l'état de
l'Orthodoxie en Orient et surtout d'étudier l'organisation intérieure des monastères en ces
lieux, d'apprendre ce qu'est la vie dans les skites [=ermitages] de ceux qui avaient choisi la vie
du Désert, les Ascètes. Il ne pouvait y avoir occasion plus conforme au désir du Hiéromoine
Théophane, telle qu'il n'aurait sans doute pas osé l'imaginer et c'est pourquoi il fut le premier à
répondre à cet appel à l'aide de l'Archimandrite Porphyre.
Le personnel de cette mission orthodoxe nouvellement créée se composait en tout de quatre
membres : son directeur, l'Archimandrite Porphyre, le Hiéromoine Théophane et deux
éducateurs du séminaire, Soloviev et Krylov.
Ce séjour de six ans en Palestine constitua pour le Hiéromoine Théophane une période
ininterrompue d'étude de la vie religieuse en Orient, enrichi de surcroît par les fréquents
voyages des membres de la mission en dehors de la Palestine, en Syrie et en Egypte.
A son retour en Russie, le Hiéromoine Théophane qui dès 1855 avait été élevé au rang
d'Archimandrite, dut, pendant un temps encore assez long, oeuvrer dans ce même domaine de
l'instruction religieuse qui le conduisit jusqu'au poste de recteur de l'Académie de Saint-
Pétersbourg. Avant cette nomination, il se retrouva encore une fois en Orient en qualité cette
fois de directeur de la mission russe à Constantinople. Durant cette seconde période de séjour
en Orient, l'Archimandrite Théophane eut l'occasion d'entrer en étroite relation avec l'Athos, y
rendant plus d'une fois visite aux monastères et étudiant sur place la vie des Moines athonites.
En 1859 après tant et tant de déplacements inattendus de lieu en lieu, l'Archimandrite
Théophane fut finalement appelé à l'épiscopat à la cathèdre de Tambov et en 1863, il lui fut
confié la direction de l'éparchie plus étendue et plus peuplée de Vladimir. Dans son allocution
lors de sa nomination au rang d'Evêque, Son Eminence Théophane avait déclaré, entre autres,
aux membres du Synode : "Je ne le cache pas, il ne serait pas étranger aux aspirations secrètes
de mon coeur que mon lot fût une position me permettant de m'adonner librement aux
occupations chères à mon coeur."
On pouvait voir, à travers ces paroles que dans le secret de l'âme de l'Evêque commençait déjà
alors à prendre forme la décision de laisser le monde et de s'éloigner dans la solitude. Mais
formé à obéir silencieusement à toute nomination, il prit sur lui, non sans regret ce haut
exploit du service épiscopal dans l'Eglise de Dieu, le recevant comme un devoir d'obéissance.
Sept ans de service épiscopal poursuivis dans deux cathèdres, d'abord à Tambov et ensuite à
Vladimir, furent pour l'Evêque Théophane une période de préoccupations inlassables pour le
bien de ses ouailles. Il officiait infatigablement, prononçait chaque fois des sermons d'une
profonde édification. Il se déplaçait fréquemment dans le diocèse, restaurait des églises et
vivait avec ses brebis dans la plénitude totale de son coeur aimant, se préoccupant comme un
père de leur bien et de leur Salut. Il était toujours affectueux et avenant. Quels que soient le
rang, la position et l'âge de quelqu'un, il s'adressait à lui avec la même sérénité exemplaire et
une immense douceur. Au cas où selon toute Justice, il devait, en tant qu'autorité du diocèse,
réprimander quelqu'un, il en confiait le soin au doyen de la cathédrale comme s'il craignait de
transgresser cette Loi d'Amour par laquelle il se dirigeait sans dévier dans sa vie et dans son
activité pastorale.
Mais si grandes que fussent les qualités personnelles de Vladyka Théophane grâce auxquelles
son activité d'Evêque était prometteuse de tant de bons fruits pour la Sainte Eglise, sa charge
l'obligeait souvent à s'occuper d'affaires totalement étrangères à son coeur. C'est pourquoi la
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pensée de se retirer des affaires de la direction de l'éparchie et de se trouver un lieu de vie où
il pourrait sans obstacles se consacrer à la prière et à la méditation, s'affermissait en lui avec
insistance.
Alors qu'il était encore à la cathèdre de Tambov, il avait trouvé un tel lieu de prédilection,
l'Ermitage de Vischna dont il dit plus d'une fois : "Il n'y a pas meilleur endroit que Vischna."
Sa pensée se précipita donc dans cette direction lorsqu'il projeta de s'éloigner définitivement
des nombreuses obligations, étrangères à son coeur, de la direction diocésaine.
Lorsqu'en 1866 le Synode reçut de l'Evêque la demande de sa mise "au repos" en tant que
simple Moine dans la Solitude de Vischna, les membres présents du Synode restèrent
perplexes et ne sachant comment aborder cette requête, demandèrent à leur président le
Métropolite Isidore d'écrire à titre personnel au demandeur pour s'enquérir de ce qui
l'obligeait à prendre une telle décision.
Dans sa réponse, l'Evêque Théophane expliquait que sous le vocable de "repos," il n'entendait
nullement “l'inaction” mais qu'après être déchargé de la direction du diocèse, il désirait
continuer sans indolence à oeuvrer pour l'Eglise orthodoxe mais "différemment," c'est-à-dire,
n'étant distrait par rien d'extérieur, se consacrer à l'explication de l'Ecriture Sainte. L'Evêque
reconnut de plus avec une entière franchise qu'il chérissait depuis longtemps dans son âme le
rêve de se consacrer exclusivement aux exploits spirituels et à la vie contemplative dans le
silence de la solitude. Ayant pris en considération cette explication, le Saint Synode déféra à
la demande du Pontife et le nomma Supérieur de l'Ermitage de Vischna. Les adieux des
fidèles de Vladimir à leur Evêque bien-aimé furent touchants. A lui non plus il ne fut pas
facile de se séparer d'eux :
"Pour l'Amour en Dieu, ne vous fâchez pas contre moi," leur dit-il dans son discours d'adieu,
"parce que je vous quitte. Je ne pars pas par nécessité de vous abandonner, votre bonté ne
m'aurait pas permis de vous échanger pour d'autres ouailles mais je m'en vais comme si j'étais
conduit, vers un état libéré de soucis, cherchant et espérant le meilleur - ainsi qu'il en est de
notre nature. Comment cela a-t-il pu se produire, je n'entreprendrai pas de l'expliquer. Je peux
dire seulement qu'en dehors du cours extérieur des événements qui déterminent nos affaires, il
se produit des changements à l'intérieur et des dispositions qui amènent à des décisions. En
dehors de la nécessité extérieure, il y a aussi la nécessité intérieure, à laquelle la conscience
est attentive et que le coeur ne contredit pas trop fort. Me trouvant dans cette situation, je
demande une chose à votre amour - laissez réflexions et jugements sur la démarche que j'ai
déjà faite, redoublez de prières afin que le Seigneur ne repousse pas mon attente et qu'Il
m'accorde de trouver ce que je cherche, non sans efforts." Les gens de Vladimir
accompagnèrent leur Evêque bien-aimé en pleurant.
Arrivé à Vischna, l'Evêque Théophane se libéra avant tout de la charge d'Higoumène de
l'Ermitage, préférant rester toujours simple Moine.
Il consacra les six premières années de son séjour à Vischna à la préparation du haut exploit
de la réclusion, auquel il était décidé à parvenir avec le temps. Il allait à l'église pour tous les
offices communautaires comme tous les frères sans exception. Le dimanche et les jours de
fête, il concélébrait lui-même avec l'Archimandrite et les Moines. Cependant il ne prononçait
pas de sermon mais son service devant l'Autel de Dieu, était à lui seul, d'après les Moines, un
enseignement vivant pour tous. Qu'il officiât lui-même ou qu'il fût seulement présent à la
Liturgie, il brûlait toujours comme un cierge qui ne s'éteint pas devant les Saintes Icônes du
Sauveur, de la Mère de Dieu et des Saints.
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En 1872, l'Evêque Théophane construisit de ses mains dans la plus grande pièce de sa cellule,
le salon, une toute petite église. Il y officiait seul sans aide. S'étant imposé ce grand exploit
d'une réclusion sévère, il ne recevait déjà plus personne à part le Père Higoumène Arcady, son
Père Spirituel et son Syncelle. Pendant dix années, le Pontife-Reclus servit la Divine Liturgie
dans l'église de sa cellule uniquement le dimanche et les jours de fête et les onze dernières
années quotidiennement. A la question de l'un de ses plus proches admirateurs : comment
faisait-il, l'Evêque répondit : "Je suis silencieusement le livre et parfois je chante." Mais si la
voix vivante de l'Evêque s'était tue pour ceux qui autrefois avaient été en rapport personnel et
direct avec lui, son influence devint encore plus féconde grâce à ses oeuvres pleines de Divine
Sagesse et à ses réponses aux lettres. Il ne refusa jamais de guider par lettre ceux qui
s'adressaient à lui pour un conseil ou l'éclaircissement de questions touchant à la vie
spirituelle. Il recevait quotidiennement de vingt à quarante lettres et répondait sans faute à
chacune d'elles. Pénétrant profondément dans la situation du demandeur, il lui répondait en
conséquence.
L'Evêque Théophane ayant acquis par la voie de l'exploit quotidien et le rejet de soi-même,
une très grande expérience spirituelle, avait le don rare de parler à chacun avec autorité et
certitude, la langue vivante du coeur. Le plus important de tout : il savait pour ainsi dire
entraîner derrière lui, de plus en plus haut par les marches de l'élévation morale, celui qu'il
guidait, s'unissant strictement à sa situation, ne lui imposant jamais une charge spirituelle qu'il
n'aurait pas été encore en état de supporter.
La correspondance individuelle de l'Evêque avec la multitude de ses correspondants, n'était
pour lui, ainsi qu'il s'exprimait souvent qu'un "à côté." Le but principal et essentiel de ses
travaux d'écriture était d'enrichir notre littérature théologique et ascétique par des oeuvres et
des traductions des Saints Pères qui faisaient comme cela se sentait, terriblement défaut. Et
tome après tome, l'Evêque Théophane faisait paraître ses travaux savants, ce qui donna pour
le temps de sa réclusion, plus de trois mille feuilles qu'il avait lui-même imprimées. Et ce qui
est remarquable quelle que soit l'oeuvre littéraire de l'Evêque qu'il s'agisse de
l'approfondissement de quelque vérité théologico-morale, de l'explication de l'Ecriture Sainte
ou de traduction, on reste stupéfait devant la profondeur et la hardiesse de la pensée, la
vivacité du sentiment, sa chaleur et sa sensibilité.
En quoi consistait et comment s'écoula la vie intérieure spirituelle de l'Evêque durant ses
vingt-deux années de réclusion pour autant qu'un observateur étranger aurait pu s'en
approcher, cela reste un mystère pour tous. Le seul témoin vivant qui par nécessité, devait
avoir quelques contacts personnels avec lui était son Syncelle Evlampy dont les obligations se
réduisaient à peu de choses. Chaque jour, à un signal convenu, il venait de sa chambre, à
l'étage au-dessous de celui de l'Evêque pour lui apporter une tasse de café et son repas qui les
jours non carémiques, se composait d'un oeuf et d'un verre de lait et à quatre heures de l'aprèsmidi,
une tasse de thé. A cela se bornait la nourriture quotidienne de l'Ascète. Le devoir du
même frère était aussi de préparer dès le soir tout le nécessaire pour la Liturgie matinale,
c'est-à-dire les prosphores, le vin rouge, l'encens etc.
A propos de sa réclusion, l'Evêque écrivait en général sur un ton de plaisanterie bénigne et
avec l'humilité qui lui était inhérente, il n'accordait aucune importance particulière au fait de
vivre coupé du monde. "On m'a gratifié du titre de "Reclus," écrivit-il une fois, "mais ici, on
ne ressent pas même l'esprit de réclusion. Cela me fait rire que quelques-uns me disent
Reclus. Ce n'est pas cela du tout. J'ai la même vie, seulement je ne sors et ne reçois pas. La
véritable réclusion, c'est de ne pas manger, de ne pas boire, de ne pas dormir, de ne rien faire,
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sinon prier. Et moi, je parle avec Evlampy (le Syncelle), je vais et viens sur le balcon et je
vois tout le monde, j'écris et reçois des lettres. Je mange, je bois et je dors suffisamment. Je
suis simplement dans la solitude pour un temps. Je projette de passer ne serait-ce que le
carême comme les vrais Reclus. Mais la chair dans sa faiblesse, renâcle. Et le fait de réaliser
quelque chose est contrarié par la paresse. Je pourrais dormir tout le temps ou bien rester
assis, mains croisées. Parfois, je gribouille quelque chose. Oui, pense-t-on en soi-même
pourquoi devrais-je me torturer? …et j'abandonne. Cependant les jours s'écoulent et la mort
approche. Que dire et par quoi me justifier? Je ne trouve rien! Malheur! Ephrem le Syrien se
lamente dans ses écrits : "Voilà, dit-il, ce qui est écrit est bien mais moi que suis-je?" Hélas!
Si lui éprouve le besoin de dire cela, nous alors comment allons-nous en sortir? ... On se met à
écrire –et comme on sermonne! Mais dans les faits? Le Prophète a noté quelque part :
"Malheur à ceux qui écrivent." C'est vrai, malheur! Car que n'écrit-on pas et soi-même, on
reste immobile. Et voilà le malheur. Sans doute n'y aura-t-il que la tombe pour nous corriger
en ce point nous, les "savants." Pour ce qui est de rectifier, elle rectifiera mais ne sera-t-il pas
trop tard? Mais mon âme s'est endurcie et ne prête pas attention. Comme si elle n'était en rien
coupable, une Sainte. Aïe! Aïe!"
Au cours des dernières années, par suite des travaux ininterrompus et intenses de sa
correspondance, la vue de l'Evêque Reclus commença à baisser mais il continua son travail
comme avant. Son temps était toujours réglé suivant le même ordre strict. Ce n'est que cinq
jours avant sa fin, à partir du 1er janvier 1894 que cet ordre quotidien de sa vie fut quelque
peu bouleversé. L'Evêque ne donnait plus toujours au moment déterminé le signal pour le thé
ou le repas. La veille de la Fête de la Théophanie, se sentant faible, Vladyka pria le frère
Syncelle de l'aider à marcher un peu dans la chambre. Celui-ci le promena à quelques
reprises, le soutenant sous les bras mais fatigué, Vladyka le congédia et alla se coucher.
Cependant, le jour suivant qui était fête pour l'église de sa cellule (consacrée à la Théophanie
du Seigneur), il eut encore la force de dire la Liturgie matinale et de prendre le thé mais pour
le déjeuner le signal convenu se faisait attendre au-delà des habitudes. Le Frère Syncelle jeta
un coup d'oeil dans le cabinet de travail de l'Evêque et le voyant assis et qui écrivait, ne voulut
pas le déranger par le rappel de l'heure du repas. La lettre terminée, il était alors déjà près de
deux heures de l'après-midi (habituellement Vladyka mangeait à une heure), il donna le
signal et le repas fut apporté. Mais il lui parut trop lourd, il ne prit qu'une moitié d'oeuf et
seulement un demi-verre de lait. Le coup pour le thé n'ayant pas été frappé, le frère jeta à
nouveau un coup d'oeil dans la chambre de Vladyka. Il était environ cinq heures du soir.
L'Evêque était allongé sur son lit, les yeux fermés. Sa main gauche reposait tranquillement sur
sa poitrine et la droite était disposée comme pour une bénédiction épiscopale. Le frère
syncelle s'approcha doucement de la couche et vit que le laborieux Hiérarque s'était endormi
dans le Seigneur. Le corps du défunt resta trois jours dans l'église de la maison et trois jours
dans la cathédrale et malgré cela, la corruption ne l'atteignit pas. Le défunt semblait dormir
paisiblement.
Le Pontife reposa dans sa soixante-dix-neuvième année le 6 janvier 1894. Les obsèques
solennelles furent célébrées par Son Eminence Jérôme l'Evêque de Tambov dans l'Eglise
Cathédrale où l'on déposa les Précieuses Reliques du défunt dans le petit sanctuaire latéral de
la Mère de Dieu de Kazan.
Vladyka nous a quittés mais son esprit est resté vivant, ainsi que ses instructions et les
conseils salutaires et édifiants, pleins d'une profonde sagesse qu'il nous a donnés.
Conseils sur la vie spirituelle : http://perso.wanadoo.fr/stranitchka/index_Th_le_Reclus.html
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Commentaires de l'Ecriture par Notre Père parmi les Saints Théophane le Reclus
http://stfeofanzatvornik.blogspot.com/
St Romanos de Lacédémone (Sparte)- St Melaine, Illuminateur de Rennes-Plusieurs Martyrs
d'Afrique sous Septime Sévère (vers 210). -St Evagre, hiérodiacre de l'Eglise de Césarée de
Cappadoce, ascète (415). -St Eigrad, moine dans le pays de Galles (VIème siècle). -St
Melaine l'Evêque de Rennes en Bretagne (530). -St Diman l'Evêque de Connor en Irlande
(658). -St Romain de Lacédémone (Sparte), martyr par la main des Musulmans
(Constantinople 1695). -St Theophane le Reclus l'Evêque de Tambov et de Vladimir, écrivain
ecclésiastique (1894). (Autre mémoire le 10 janvier dans l'usage russe.) -St Andre, prêtre et
ses filles Stes Lydie, Domnica et Marie, martyrs Russie 1919). -St Laurent de Tchernigov,
ascète (Russie 1950).
Lecture de l’Epître
Tite II : 11-14, III : 4-7
2.11 Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. 2.12 Elle nous
enseigne à renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent
selon la sagesse, la justice et la piété, 2.13 en attendant la bienheureuse espérance, et la
manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus Christ, 2.14 qui s'est donné
lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui
appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes oeuvres.
3.4 Mais, lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été
manifestés, 3.5 il nous a sauvés, non à cause des oeuvres de justice que nous aurions faites,
mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint
Esprit, 3.6 qu'il a répandu sur nous avec abondance par Jésus Christ notre Sauveur, 3.7 afin que,
justifiés par sa grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de la vie éternelle.
Lecture de l’Evangile
Dans l’Orthros [=Matines]
Marc I : 9-11
1.9 En ce temps-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.
1.10 Au moment où il sortait de l'eau, il vit les cieux s'ouvrir, et l'Esprit descendre sur lui
comme une colombe. 1.11 Et une voix fit entendre des cieux ces paroles: Tu es mon Fils bienaimé,
en toi j'ai mis toute mon affection.
Dans la Liturgie
Matthieu III : 13-17
3.13 Alors Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. 3.14 Mais Jean
s'y opposait, en disant: C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et tu viens à moi! 3.15 Jésus
lui répondit: Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout
ce qui est juste. Et Jean ne lui résista plus. 3.16 Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l'eau.
Et voici, les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir
sur lui. 3.17 Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles: Celui-ci est mon Fils bienaimé,
en qui j'ai mis toute mon affection.
Homélie sur l'esprit d'enfance, par Saint Léon le Grand, Pape et Evêque de Rome (5°s.)
Sermon 37, le 7ème sur la Fête de la Théophanie, chapitres 3-4
Le Christ aime l'enfance parce que la sagesse consiste dans l'humilité.
Tout l'apprentissage de la sagesse chrétienne, mes bien-aimés, ne consiste ni dans l'abondance
des paroles ni dans la subtilité des discussions ni dans l'appétit de la louange et de la gloire
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mais dans une humilité sincère et volontaire, telle que le Seigneur Jésus Christ l'a adoptée et
enseignée comme la seule grandeur d'âme depuis le Sein de Sa Mère jusqu'au supplice de la
Croix. Car un jour où Ses disciples discutaient entre eux, dit l'Evangile et pour savoir lequel
était le plus grand dans le Royaume des Cieux, Il appela un petit enfant, le mit au milieu d'eux
et dit : "En vérité, je vous le dis, si vous ne vous convertissez et ne devenez pareils à de petits
enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux. Tout homme donc qui se sera
abaissé comme ce petit enfant, celui-là sera le plus grand dans le Royaume des Cieux." Le
Christ aime l'enfance, Lui Qui a commencé par être enfant, par le corps et par l'esprit. Le
Christ aime l'enfance, maîtresse d'humilité, idéal d'innocence, exemple de douceur. Le Christ
aime l'enfance : Il y oriente la conduite des aînés, Il y ramène l'âge des Vieillards et Il incline
à suivre Son Exemple ceux qu'il veut élever au Royaume Eternel.
L'esprit d'enfance empêche de rendre le mal pour le mal.
Mais pour que nous puissions savoir pleinement comment une aussi étonnante transformation
est réalisable et par quel changement nous pourrons revenir à l'état d'enfants, Saint Paul sera
notre maître lorsqu'il dit : "Ne soyez pas des enfants par l'ignorance : soyez petits quant à la
méchanceté." Il ne s'agit donc pas pour nous de retourner aux jeux de l'enfance ni à ses
commencements imparfaits. Il faut lui prendre ce quelque chose qui convient même à l'âge
mûr : que les émotions passent rapidement et que le retour à la paix s'accomplisse
promptement; qu'on n'ait aucune mémoire des offenses, aucun désir des dignités; qu'on aime
la vie commune qu'on trouve l'égalité toute naturelle. Car c'est un grand bien que d'ignorer
l'art de nuire et de ne pas avoir de pensées méchantes. Car faire tort et rendre le tort subi, c'est
la prudence de ce monde mais ne rendre à personne le mal pour le mal, c'est le propre de
l'enfance et de la Justice Chrétienne.
Pratiquons l'esprit d'enfance.
A cette ressemblance avec les petits enfants, mes bien-aimés, vous invite le Mystère de la Fête
d'aujourd'hui. Le Sauveur adoré par les Mages dans Son Enfance vous suggère cette forme
d'humilité. Pour montrer quelle Gloire Il prépare à Ses Imitateurs, Il a donné la consécration
du martyre à ceux qui sont nés en même temps que Lui. Ainsi ceux qui sont nés à Bethléem,
la Patrie du Christ, sont devenus, par la communauté de l'âge, participants de Sa Passion. Que
les fidèles aiment donc l'humilité et qu'ils évitent tout orgueil. Que chacun préfère autrui à soimême
et que personne ne recherche son intérêt mais celui d'autrui. Ainsi toute âme aura un
Généreux Amour de bienveillance, aucune ne connaîtra le poison de l'envie. Car celui qui
s'élève sera abaissé et celui qui s'abaisse sera élevé. Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même
l'affirme, Lui Qui étant Dieu, vit et règne avec le Père et le Saint- Esprit pour les siècles des
siècles. Amen.
Homélie sur la Théophanie
Quand le Seigneur Jésus-Christ eut vécut trente ans depuis Sa Naissance dans la chair, Il
commença Son Enseignement et Son Salut du monde. Il marqua ce commencement même du
commencement par Son Baptême dans le Jourdain. Saint Cyrille de Jérusalem dit : "Le
commencement du monde : l'eau; le commencement de l'Evangile : le Jourdain." Lors du
Baptême du Seigneur dans l'eau, fut révélé au monde ce Mystère prédit dans l'Ancien
Testament et annoncé sous forme de fable dans l'Egypte ancienne et en Inde, le Mystère de la
Sainte Trinité de Dieu. Le Père Se révéla au sens de l'ouïe, l'Esprit au sens de la vue et le Fils,
bien au-delà, au sens du toucher. Le Père donna Son Témoignage sur le Fils, le Fils fut baptisé
dans les eaux et le Saint-Esprit, sous la forme d'une colombe, plana au-dessus des eaux. Et
quand Jean le Baptiste porta témoignage sur le Christ et dit : " Voici l'Agneau de Dieu qui
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enlève le péché du monde" (Jean 1, 29) et quand il immergea le Seigneur dans le Jourdain et
Le baptisa, il révéla ainsi la Mission du Christ dans le monde et le chemin de Notre Salut, à
savoir que le Christ prend sur Lui le péché de toute la race humaine et qu'Il descend dans la
mort (par l'immersion) et ressuscite (en surgissant de l'eau) et que nous devons mourir en tant
que vieil homme pécheur pour ressusciter purifiés, nous renouvelant et renaissant. Voici le
Sauveur et voici la Voie du Salut. Si la Fête de la Théophanie est aussi appelée l'Illumination,
c'est que dans le Jourdain nous est donnée une Illumination révélant Dieu comme Trinité
Consubstantielle et Indivisible d'un côté et de l'autre c'est que chacun de nous, en étant baptisé
dans l'eau, est illuminé par le Père des Lumières à travers le Fils et dans la Puissance de
l'Esprit Saint
Homélie sur le mystère de la Sainte Trinité.
Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le Ciel, le Père, la Parole et l'Esprit Saint : et
ces trois sont un. Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre; l'esprit et l'eau et le
sang et ces trois sont ensemble (1 Jean 5, 7-8). Quand nous lisons les Saintes Ecritures, nous
devons être attentifs au sens de chaque mot. Dans une lecture précipitée, par exemple, l'oeil ne
percevra pas la distinction que l'Evangéliste fait entre la Trinité Céleste et la trinité terrestre.
A propos de la Trinité céleste, il dit : "et ces trois sont un" mais à propos de la terrestre, il
dit : "et ces trois sont ensemble." Il y a une différence radicale entre "être un" et "être
ensemble." Le Père, le Fils et le Saint Esprit sont un, tandis que l'esprit, l'eau et le sang sont
seulement ensemble, sans être un. Tous les hommes sur terre sont ensemble mais ils ne sont
pas un. L'eau et le sang constituent le corps mais l'esprit est l'esprit. "Car la chair a des désirs
contraires à l'esprit et l'esprit en a de contraires à la chair" (Gal. 5 : 17), aussi ils ne sont pas
un, bien qu'ils soient ensemble. Quand un homme meurt, cette association est rompue et l'eau
va dans une direction et l'esprit dans une autre. Dans le même temps, la Divine Trinité dans le
ciel n'est pas simplement ensemble mais Elle est Un.
Mais il y a une trinité dans le ciel intérieur de l'homme qui doit devenir; non une simple
association mais une unité pour qu'il puisse être béni à la fois dans ce monde et dans celui à
venir : c'est l'unité de l'esprit, du coeur et de la volonté. Tant que ces trois sont seulement en
association, l'homme reste en guerre avec ses trois parties et la Trinité Céleste. Quand, par
contre, ces trois deviennent unies, quand l'un n'est pas dominant et l'autre n'est pas asservi
alors cet homme est rempli de la paix qui surpasse toute compréhension (Phil. 4 : 7), tout
discours, toute explication, toute crainte et toute peine. Alors le petit ciel à l'intérieur de
l'homme commence à être comme le Grand Ciel de Dieu et l'Image et la Ressemblance de
Dieu deviennent claires en lui.
Ô Dieu Trinitaire, aide-nous à acquérir quelque ressemblance avec ceux qui Te ressemblent.
A Toi soient la Gloire et la Louange pour toujours. Amen.
RÉFLEXION - A une époque, les fables des hérétiques empestaient l'Eglise de Dieu et à
présent, l'Eglise est empestée par les fables des apostats de Dieu. Par la persévérance dans la
Foi, le zèle à la prière, la Confession de la Foi et même par le martyre pour la Foi, l'Eglise est
demeurée invaincue jusqu'à nos jours. Il n'y a que par ces méthodes que ces pestes puissent
être vaincues. L'Eglise de Dieu, le Vase de la Divine Vérité, triomphera jusqu'au bout, "les
ennemis sont complètement ruinés jusqu'à la fin" (Ps 9,7). Saint Clément d'Alexandrie disait à
propos des hérétiques qui avaient quitté l'Eglise : "Celui qui est tombé dans l'hérésie voyage à
travers un désert aride, abandonnant l'Unique Vrai Dieu. Séparé de Dieu, il cherche de l'eau
en des endroits desséchés, il ramasse des fruits secs en ses mains et entre dans une terre
inhabitée, le pays de la soif." On peut aussi dire cela de nos jours au sujet des nombreux
théoriciens et hypothéqueurs qui sont guidés par leur imagination et non par la Vérité de Dieu.
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Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."
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