mercredi 25 janvier 2012

Vie de Sainte Nina et autres Vies de Saints.

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14 – 27 janvier 2012
Cycle mobile (Pascalion): Vendredi de la Trente-Troisième Semaine
Lecture de l’Epître
2Pierre I : 1-10
1.1 Simon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus Christ, à ceux qui ont reçu en partage une foi du
même prix que la nôtre, par la justice de notre Dieu et du Sauveur Jésus Christ: 1.2 que la
grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre
Seigneur! 1.3 Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la
piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa
vertu, 1.4 lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses,
afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui
existe dans le monde par la convoitise,
1.5 à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu
la science, 1.6 à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, 1.7
à la piété l'amour fraternel, à l'amour fraternel la charité. 1.8 Car si ces choses sont en vous, et
y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de
notre Seigneur Jésus Christ. 1.9 Mais celui en qui ces choses ne sont point est aveugle, il ne
voit pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés. 1.10 C'est pourquoi,
frères, appliquez-vous d'autant plus à affermir votre vocation et votre élection; car, en faisant
cela, vous ne broncherez jamais.
Lecture de l’Evangile
Marc XII : 1-12
12.1 Jésus se mit ensuite à leur parler en paraboles. Un homme planta une vigne. Il l'entoura
d'une haie, creusa un pressoir, et bâtit une tour; puis il l'afferma à des vignerons, et quitta le
pays. 12.2 Au temps de la récolte, il envoya un serviteur vers les vignerons, pour recevoir d'eux
une part du produit de la vigne. 12.3 S'étant saisis de lui, ils le battirent, et le renvoyèrent à
vide. 12.4 Il envoya de nouveau vers eux un autre serviteur; ils le frappèrent à la tête, et
l'outragèrent. 12.5 Il en envoya un troisième, qu'ils tuèrent; puis plusieurs autres, qu'ils battirent
ou tuèrent. 12.6 Il avait encore un fils bien-aimé; il l'envoya vers eux le dernier, en disant: Ils
auront du respect pour mon fils. 12.7 Mais ces vignerons dirent entre eux: Voici l'héritier;
venez, tuons-le, et l'héritage sera à nous. 12.8 Et ils se saisirent de lui, le tuèrent, et le jetèrent
hors de la vigne. 12.9 Maintenant, que fera le maître de la vigne? Il viendra, fera périr les
vignerons, et il donnera la vigne à d'autres. 12.10 N'avez-vous pas lu cette parole de l'Écriture:
La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l'angle; 12.11 C'est par
la volonté du Seigneur qu'elle l'est devenue, Et c'est un prodige à nos yeux? 12.12 Ils
cherchaient à se saisir de lui, mais ils craignaient la foule. Ils avaient compris que c'était pour
eux que Jésus avait dit cette parabole. Et ils le quittèrent, et s'en allèrent.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT JOSEPH ANALYTINUS DU MONASTÈRE RAITHU (+4°.S.)
Saint Joseph était un Ascète fort strict. Il atteint un tel degré de perfection dans la vie
spirituelle qu'une Lumière brillait au-dessus de lui durant la prière. Il prédit l'époque de sa
Naissance Céleste à son disciple Gelasius et s'endormit en paix avant le massacre des Pères du
Sinaï.
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SAINTS PÈRES MARTYRS DU SINAÏ (+4°.S.) ET PÈRES DE RAITHU (+5°.S.)
Ces Saints Martyrs furent massacrés par les Sarrasins : les Pères du Sinaï au quatrième siècle
et les Pères de Raithu au cinquième siècle.
ou
The Monastic Fathers, Murdered at Sinai and Raipha, asceticised at the monasteries and caves
of Mount Sinai, where previously the Ten Commandments had been given through Moses;
near to it also was the Raipha monastic wilderness (on the shores of the Red Sea). They
suffered under the Saracens and under nomadic brigands from among the Arab tribes. The
first massacre occurred in about the year 312. It was recorded by Ammon, an Egyptian monk,
who witnessed the murder of the 40 holy fathers in Sinai. During this time the Arabs also
killed 39 fathers at Raipha. The second period of the massacres occurred nearly an hundred
years later, and was likewise recorded by an eye-witness who himself in the process
miraculously escaped – the Monk Nilos the Faster (Comm. 12 November).
The Sinai and Raipha ascetics lived a particularly strict lifestyle: they spent the whole week in
their cells at prayer, on Saturday they gathered for the all-night vigil, and on Sunday they
communed the Holy Mysteries. Their only food was dates and water. Many of the wilderness
ascetics were glorified by wonderworking – the elders Moses, Joseph and others. By name,
remembered in the service to these monastic fathers are commemorated: Isaiah, Sava, Moses
and his student Moses, Jeremiah, Paul, Adam, Sergios, Domnos, Proklos, Ipatios, Isaac,
Makarios, Mark, Benjamin, Eusebios and Elias.
SAINT FÉLIX DE NOLE, CONFESSEUR (+260) 14 janvier – 27 juillet
Félix naquit à Nole en Campanie. Son père était Syrien d'origine et avait suivi la carrière des
armes puis s'était acquis un domaine qu'il légua à ses deux fils Hermias et Félix avec une
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fortune considérable. Hermias se fit soldat comme son père. Félix se consacra au Seigneur
sous l'Evêque Maxime qui l'éleva au sacerdoce après l'avoir éprouvé dans les fonctions de
lecteur et d'exorciste.
Ce fut sans doute avant la persécution de Dèce lorsque cette persécution éclata comme elle
visait surtout les chefs des Eglises, Maxime crut devoir se cacher non par crainte de la mort
mais plutôt en vue de se conserver pour le service de son troupeau. Les persécuteurs, furieux
de ne l'avoir point découvert, s'emparèrent de Félix alors chargé du soin des fidèles. Le
gouverneur lui fit subir divers tourments pour éprouver sa constance et le fit enfermer chargé
de chaînes dans un cachot dont le sol était jonché de têts de pots cassés. Une nuit, l'Ange du
Seigneur pénétra dans le cachot qu'il remplit de Lumière; d'abord effrayé de cette apparition,
Félix se vit ordonné par l'Ange d'aller au secours de son Evêque Maxime qui se trouvait dans
une extrême détresse. Puis soudain, les liens du captif se détachent d'eux-mêmes, les portes de
la prison s'ouvrent à l'insu des gardes et du geôlier; Félix comme autrefois Saint Pierre, sort à
la faveur de la clarté et de la protection de l'Ange; il marche à la suite de son guide et arrive
près de Maxime, déjà sans parole, sans connaissance et presque sans vie car dans l'anxiété
pour son troupeau et dans les privations du Désert, il avait souffert plus que s'il avait été
martyrisé. Mais Félix se trouve dans l'impuissance de le secourir; il recourt à la prière,
promène ses regards autour de lui et aperçoit dans un buisson de ronces une grappe de raisin
que Dieu y a fait pousser par Miracle. Il prend aussitôt cette grappe, en approche les grains
des lèvres du mourant, en exprime le jus : peu à peu, Maxime, réconforté, se ranime, recouvre
la connaissance et la parole. Alors il reconnaît Félix, l'embrasse avec joie et lui demande de le
ramener au milieu de son troupeau. Félix charge sur ses épaules le Vieillard infirme et comme
porté lui-même par Jésus-Christ, il revient en toute hâte à la maison de l'Evêque où il confie
Maxime aux soins d'une vieille femme.
Muni de la bénédiction de son Evêque, Félix retourne à sa demeure et y reste caché pendant
quelque temps et comme la sécurité semble renaître, il se hasarde à sortir, va consoler, calmer
et encourager les fidèles. Cependant, la rage s'empare de nouveau des persécuteurs, on les voit
arriver sur la place où Félix instruit les Chrétiens mais soit que Dieu les aveugle à ce moment
ou qu'il opère quelque changement dans les traits du Saint Prêtre, ils ne le reconnaissent plus;
ils s'adressent à lui-même et lui demandent s'il n'a pas vu le Félix qu'ils cherchent. "Mais
non!" leur répond-il. Ils vont d'un autre côté et demandent à ceux qu'ils rencontrent : "N'avezvous
pas vu le Prêtre Félix?" – "Mais c'est celui-là même à qui vous venez de parler," disentils.
Ils reviennent sur leurs pas, Félix en est averti par le mouvement de la foule; il va se blottir
dans une vieille masure et à peine est-il entré dans la maison en ruine qu'une araignée tisse sa
toile et ferme l'étroite issue. Déçus, les païens se retirent car ils ne peuvent concevoir qu'un
homme soit passé par cette ouverture sans détruire la frêle toile.
Après leur départ, Félix explore les ruines et trouve une vieille citerne où il reste caché durant
les six mois que durera la persécution. Une Sainte Femme lui apportera de la nourriture pour
lui permettre de subsister. Les mauvais jours cessèrent enfin; sur l'Ordre de Dieu, Félix sortit
de sa retraite et quand il parut dans la ville, on crut voir un ressuscité. Maxime étant venu à
mourir, tous les fidèles voulaient faire de Félix leur Evêque mais celui-ci leur dit qu'ils
devaient plutôt choisir Quintus, plus ancien que lui dans le sacerdoce. Dans l'exercice de sa
charge, celui-ci eut toujours soin de prendre les avis de Félix et lui laissa le soin de la
prédication. Pendant les années de paix qui suivirent, Félix se montra recommandable aux
yeux de tous par le mépris des biens du monde et l'amour de la pauvreté évangélique; son
riche patrimoine avait été confisqué; il eut pu le réclamer comme plusieurs l'engageaient à le
faire mais il s'y refusa, alléguant le mot de Saint Paul : "Tout m'est permis mais tout ne m'est
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pas avantageux!" Dans ce même esprit de pauvreté, il distribuait aux pauvres les offrandes
qu'on lui faisait. Il cultivait pour assurer sa subsistance quelques arpents de terre qu'il avait
loués et trouvait moyen de partager avec les indigents les produits qu'il en tirait. Quand il
avait deux vêtements, il donnait le meilleur et quand il n'en avait qu'un il l'échangeait contre
les haillons d'un plus pauvre que lui. Enfin, comblé de mérites et d'années, il changea cette vie
périssable contre la véritable. Sa Naissance au Ciel survenue le 14 janvier 260 causa une
douleur mêlée de joie à tous les Chrétiens de Nole. On trouve son nom à cette date du 14
janvier dans tous les martyrologes.
A peine le corps du Saint Prêtre fut-il mis au tombeau que des Miracles éclatants rendirent
son nom célèbre dans toute la chrétienté. Saint Augustin atteste que de son temps la
renommée de Félix comme Thaumaturge s'était répandue en Afrique. On trouve des
attestations du même genre dans les poèmes et les lettres de Saint Paulin. Cet homme
distingué, sénateur de Rome, vint au cinquième siècle chercher sa conversion près du tombeau
de Félix et s'en constitua le gardien zélé. Toute son ambition fut d'être le portier de l'église
Saint-Félix, d'en balayer le parvis chaque matin, de veiller la nuit près du tombeau et de finir
son existence dans cette douce occupation. De 394 à 408, il composa chaque année un long
poème à la louange du Saint le jour de sa fête.
On croit que le corps de Saint Félix est dans la chapelle basse de la cathédrale de Nole; il
exsude de la myrrhe que l'on recueille avec soin et qui guérit de divers maux; le peuple
l'appelle la manne de Saint-Félix. Le culte du Saint s'est répandu en Italie; à Rome, Félix de
Nole est désigné sous le vocable Félix in Pincis, ces derniers mots indiquant l'endroit où
s'élevait une basilique en l'honneur du Saint.
D'ordinaire, les auteurs et les documents donnent à Félix le titre de Confesseur, par exemple
Saint Paulin, Saint Augustin, les sacramentaires, la plupart des martyrologes. Cependant,
divers bréviaires, à la suite de Saint Grégoire de Tours, l'ont qualifié de Martyr en raison des
tourments qu'il a endurés pour la Foi, bien que ces tourments n'aient pas amené la mort.
Le nom de Félix figure à deux dates dans le martyrologe hiéronymien, au 14 janvier et au 27
juillet. C'est à ce document que Bède a emprunté sa mention du 14 janvier. Malheureusement,
les martyrologes historiques subséquents ont ajouté des gloses tirées de leur propre fonds, ce
qui a occasionné des confusions sans nombre, par exemple avec la passion des Saints Félix et
Adaucte, Martyrs. En somme, l'existence d'un autre Félix, Prêtre Martyr [=Hiéromartyr]
romain, est très problématique, le Félix in Pincis est notre Félix, Prêtre et Confesseur de Nole.
SAINT MOINE THÉODOULOS (+5°.S.)
The Monk Theodoulos was the son of the Monk Nilos the Faster (Comm. 12 November), and
he recorded the slaughter of the holy fathers at Raipha in the V Century. While still a lad, the
Monk Theodoulos withdrew to Mount Sinai together with his father, leaving behind the
world. During the time of the assault of the barbarians against the wilderness dwellers the
monk fell into the hands of brigands, who decided to offer the youth in sacrifice to the
morning dawn, which they worshipped in place of God. But the Lord saved the lad through
the fervent prayer of his father, the Monk Nilos: the barbarians overslept the moment of
sunrise, and having given up on making of him a sacrificial offering, they carried off the
youth with them. Brought by the brigands to the city of Eluza, the Monk Theodoulos was
ransomed by the local bishop, in the house of whom he was later found by his thankful father.
Blessed by the bishop and presbyters, the Monks Theodoulos and Nilos returned to Mount
Sinai, where they served the Lord til the end of their days. Their incorrupt remains were
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transferred to Tsargrad (Constantinople) under the emperor Justin the Younger (565-578) and
placed in the church named for the holy Apostles at Orphanotropheia.
1 octobre – 14 janvier
SAINTE EGALE-AUX-APOTRES NINO (OU NINA) L'ILLUMINATRICE DE LA
GEORGIE (+335)
Nous connaissons sa vie par l'écrivain ecclésiastique Rufin qui donna quelques détails sur la
conversion de l'Ibérie, région intérieure de l'actuelle Géorgie. Jeune captive chrétienne dont
on ignore le pays d'origine, devenue esclave à la cour royale de Mzkhéta non loin de Tbilissi,
elle garde toute sa Foi auprès du roi Mirian. Plus que sa grande beauté, c'est son inlassable
charité qui la fait aimer et respecter. Ayant obtenu par ses prières la guérison d'un enfant, elle
est appelée auprès de la reine Nana qui se meurt. Elle lui rend la santé. Quand le roi veut la
récompenser, elle lui dit préférer sa conversion. Le roi en laisse d'abord le soin à sa femme. A
quelque temps de là, il demandera au Patriarche de Constantinople de lui envoyer un Evêque
pour évangéliser le royaume. Sainte Nino se retire dans la région de Bobdé où dès le
quatrième siècle, fut construite une cathédrale. A Mzekhéta, un petit Oratoire rappelle
aujourd'hui encore ce Baptême de la Géorgie.
ou
La Sainte-Egale-aux-Apôtres Nina l'Illuminatrice de Géorgie naquit vers 280 dans la ville de
Kolastra en Cappadoce où beaucoup de gens s'étaient rassemblés. Son père Zabulon* se
trouvait être un parent du Saint Mégalomartyr Georges. Il descendait d'illustre lignée et de
Pieuse Filiation et il se tenait dans les bonnes grâces de l'empereur, Maximien (284-305).
Chrétien, Zabulon servit dans l'armée de l'empereur et il participa à la mise en
liberté des captifs chrétiens de Gaule. La mère de Saint Nina, Susanna, était une des soeurs du
Patriarche de Jérusalem, sans doute Juvenalios.
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* en 1996, les parents de Saint Nina ont été glorifiés parmi les Saints; la célébration des Saints Zabulon et
de Susanna est au 20 mai.
A douze ans, Saint Nina se rendit à Jérusalem avec ses parents qui n'avaient seulement que
leur fille unique. Par consentement mutuel et avec la bénédiction du Patriarche de Jérusalem,
Zabulon a consacré sa vie au Service de Dieu au Jourdain. Susanna fut faite Diaconesse à
l'église du Sépulcre du Seigneur. L'éducation de Saint Nina fut confiée à la Pieuse Ancienne
Nianphora. Saint Nina fit preuve de diligence et d'obéissance durant deux ans : avec l'aide
de la Grâce de Dieu, elle prit la ferme habitude de se plier à la Règle de la Foi et elle lut les
Saintes Ecritures avec zèle.
Un jour alors en larmes et compatissant à la Crucifixion du Christ Sauveur grâce aux passages
de l'Evangile qui la décrivent, sa pensée ne voulait pas quitter son esprit sur le sort du Chiton
(Tunique) du Seigneur (Jean 19: 23-24). A la question de Sainte Nina de savoir où était allé
le Chiton du Seigneur, Nianphora répondit la Tunique composée d'une seule pièce du
Seigneur, par tradition, avait été emportée par le rabbin Eleazar en un lieu nommé Mtskheta
en Ibérie (Géorgie) appelée l'Apanage (la "partie attribué") de la Mère de Dieu. Durant Sa
Vie terrestre, la Toute Pure et Vierge Mère de Dieu Elle-même avait reçu l'Apanage
Apostolique pour illuminer les Géorgiens mais un
Ange du Seigneur Lui apparût pour Lui prédire
que la Géorgie allait devenir Son Apanage
terrestre seulement après Son Repos et que la
Providence de Dieu avait conçu pour Son Service
Apostolique aussi la Sainte Montagne de l'Athos,
également appelée l'Apanage de la Mère de Dieu.
A la nouvelle que lui fit Nianphora que la Géorgie
n'avait pas encore été illuminée par la Lumière du
Christianisme, c'est jour et nuit que Sainte Nina
supplia dans ses prières la Très Sainte Mère de
Dieu de lui accorder de voir la Géorgie convertie
au Christ Notre Seigneur mais aussi de lui rendre
possible l'Invention du Chiton de Notre Seigneur.
La Reine du Ciel entendit la prière de la Jeune et
Juste et lorsque Sainte Nina se reposait après
une longue prière, la Toute Pure lui apparut en
songe pour lui confier une Croix tressée de brins
de vigne; Elle lui dit : "Prends cette Croix qui sera
pour toi un bouclier et une protection contre tous
les ennemis visibles et invisibles. Va vers la
terre d'Ibérie y proclamer l'Evangile du Seigneur
Jésus-Christ et répands-y Sa Grâce; Je serai ta
Protectrice."
A son réveil, Saint Nina vit dans sa main la Croix,
aujourd'hui conservé dans un reliquaire spécial
dans l'église-cathédrale de Zion à Tbilissi.
Réjouie en esprit, elle se rendit chez son oncle le Patriarche de Jérusalem et lui parla de sa
vision et le Patriarche de Jérusalem bénit la jeune Vierge dans sa mission apostolique.
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En route pour la Géorgie, Sainte Nina échappa miraculeusement à la mort en sous l'empereur
arménien Tiridates qui, toutefois, frappa ses compagnons, notamment Ripsimia la fille de
l'empereur, sa guide Gaiania et trente-cinq Vierges (cfr. comm. 30 sept.) qui avaient fui Rome
pour l'Arménie afin d'échapper à la persécution sous l'empereur Dioclétien (284-05).
Soutenue en esprit par les visions d'un Ange du Seigneur qui apparut la première fois un
encensoir à la main et la deuxième avec un rouleau, Sainte Nina continua sa route et apparut
en Ibérie en 319. La nouvelle de son arrivée se répandit bientôt dans les environs de Mtskheta
où elle pratiqua l'Ascèse tandis que de nombreux signes accompagnaient sa prédication. C'est
ainsi que le jour de la Transfiguration de Notre Très Glorieux Seigneur mais aussi durant le
temps d'une offrande sacrificielle païenne pratiquée par des prêtres païens en présence de
l'empereur Mirian et une multitude de gens, c'est par les seules prières de Sainte Nina que les
idoles Armaz, Gatsi et Gaim furent renversées depuis le sommet de la montagne sur laquelle
elles avaient été érigées. Cette apparition fut accompagnée d'une forte tempête.
Après être entré à Mtskheta, l'ancienne capitale d'Ibérie, Sainte Nina trouva refuge dans le
ménage d'un fonctionnaire impérial sans enfant dont l'épouse Anastasia fut délivrée de
l'infertilité par ses prières, ce qui l'amena à croire en Notre Seigneur Jésus-Christ.
Saint Nina guérit d'une infirmité grave l'impératrice géorgienne Nana qui avait accepté le
Saint Baptême et avait dès lors cessé sa pratique du culte des idoles et devint une fervente
Chrétienne (Com. 1 oct.). Malgré la guérison miraculeuse de sa femme, l'empereur Mirian
(265-342) sensible aux plaintes des païens, livra Sainte Nina à de féroces tortures. A l'instant
où ils s'ingénièrent à l'exécution de la Sainte et Juste, le soleil s'assombrit et une brume
impénétrable recouvrit l'endroit où se tenait l'empereur. L'empereur tomba subitement
aveugle et saisis par la terreur, ses serviteurs commencèrent à prier leurs idoles païennes pour
le retour de la lumière du jour. Mais Armaz, Gaim et Gatsi étaient sourds et les ténèbres
s'intensifièrent. Alors c'est d'une seule voix que les terrifiés implorèrent Dieu Que Saint Nina
leur avait prêché. L'obscurité se dissipa instantanément et le soleil brilla dans tout son
éclat. Cet événement a eu lieu le 6 mai 319.
Guéri de sa cécité par Saint Nina, l'Empereur Mirian accepta le Saint Baptême avec tous ses
vassaux et les années qui suivirent virent le Christianisme s'ancrer toujours plus profondément
en Géorgie.
Les chroniques rapportent que par ses prières il a été révélé à Sainte Nina l'endroit où était
caché le Chiton de Notre Seigneur. A cet endroit fut érigé le premier temple chrétien en
Ibérie, d'abord une église en bois mais aujourd'hui une cathédrale en pierre en
l'honneur des Saints Douze Apôtres Saint : le "Svetitskhoveli."
C'est pendant cette période qu'à la demande de l'empereur Mirian et avec l'assistance du Saint
Empereur Constantin Saint (306-337) l'Evêque Eustathios d'Antioche fut envoyé en Ibérie
avec deux Prêtres et trois Diacres. Le Christianisme s'établit durablement sur le Pays.
Cependant, les régions montagneuses ibériques demeuraient privées de l'Illumination du
Christianisme. En compagnie du Prêtre James et de l'un des Diacres, Saint Nina partit pour les
régions supérieures de l'Aragva et la rivière Iori où elle prêcha l'Evangile aux païens des
collines. Beaucoup d'entre eux vinrent à croire en Christ et acceptèrent le Saint Baptême. De
là, Saint Nina passe en Kakhétie (Est de l'Ibérie) et s'installa dans le village de Bodbe dans
une petite tente de côté d'une montagne. Elle y mena une vie ascétique dans la prière
perpétuelle, convertissant au Christ les habitants des alentours. Parmi eux tous se trouvait
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l'Impératrice Sodzha (Sophia) de Kakhétie qui accepta le Saint Baptême avec toute sa
cour et une grande partie du peuple.
Après avoir accompli son service apostolique en Ibérie, Sainte Nina reçut d'En-Haut la
Révélation de l'imminence de son Départ. Dans une lettre à l'Empereur Mirian, elle
demanda de lui envoyer l'Evêque Jean afin qu'il puisse la préparer à son dernier voyage
mais l'Evêque Jean ne fut pas seul à venir : c'est aussi l'Empereur avec tout le clergé qui partit
à Bodbe où depuis le lit de mort de Sainte Nina s'opérèrent de nombreuses guérisons. Pour
l'édification des fidèles qui étaient venus et à la demande de ses disciples, Sainte Nina évoqua
ses origines et l'histoire de sa vie. Ce récit fut rédigé par Solomia de Udzharm et il servit de
base à la "Vita" de Saint Nina.
Après avoir pieusement communié aux Saints Mystères, Saint Nina donna ses dernières
instructions pour que son corps soit enseveli à Bodbe et puis elle expira pacifiquement dans
le Seigneur en l'an 335; selon d'autres sources, c'était en 347, à soixante-sept ans après trentecinq
ans de travaux apostoliques.
Affligé par le Départ de Sainte Nina, l'Empereur ainsi que le clergé et le peuple voulurent
transférer ses Précieux Restes à l'église-cathédrale de Mtskheta mais ils ne parvinrent à retirer
le cercueil de l'Ascète du lieu de Repos qu'elle s'était choisi. Et c'est à cet endroit qu'en 342
l'Empereur Mirian commença les fondations de l'église dédicacée au parent de Sainte Nina,
Saint Georges le Mégalomartyr; c'est son fils (342-364) qui l'acheva. Plus tard à cet endroit
fut érigé un monastère de Moniales au nom de Sainte Nina. A sa demande, les Précieuses
Reliques de la Sainte furent scellées dans la crypte et elles ont été glorifiées par de
nombreuses guérisons et beaucoup de Miracles. Avec l'assentiment du Patriarcat d'Antioche,
l'Eglise orthodoxe géorgienne désigna Sainte Nina l'Illuminatrice de Géorgie avec rang
d'Egale-aux-Apôtres. Après l'avoir énumérée au rang des Saints, elle établit sa mémoire le
14 janvier, le jour de sa Fin Bienheureuse.
SAINT HIGOUMÈNE STÉPHANE DU MONASTÈRE CHENOLAKLOS (+716)
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The Monk Stephen lived during the VIII Century. Impressed by the lives of the great ascetics,
he made the rounds of many a monastery in Palestine, and in the wilderness visited also the
great fathers – Euthymios the Great (Comm. 20 January), Sava the Sanctified (Comm. 5
December) and Theodosios the Great (Comm. 11 January). Tonsured into monasticism, the
Monk Stephen founded his own monastery in Bithynia, near Mount Oxos nigh unto
Chalcedon. At the monastery, which was called "khenolakkos" ("by the goose-pond"), many
monks gathered.
The holy ascetic foresaw his own end, and certain of the brethren were granted to behold his
glorious departure with the Angels unto the regions on high.
SAINTE NEOMADIE (OU NEOMAYE, NEOMAIE, NEOMOYE), VIERGE EN POITOU
(+5°.S.)
Vierge poitevine née de parents très-illustres, Néomadie fut douée des plus excellentes vertus,
au rapport des plus anciens monuments de l'Eglise de Poitiers. Sa gloire plus connue de Dieu
que des hommes est surtout dans les humbles vertus qu'elle a su pratiquer. Le nom de sa
famille n'est éteint dans le Poitou que depuis la fin du seizième siècle. Tout porte à croire
qu'elle naquit à Baussay, petite localité de la paroisse de Mouterre-Silly car sa famille en
posséda la seigneurie jusqu'au temps où elle se confondit dans la maison de Rochechouard.
Ce qui prouve suffisamment sa Sainteté, c'est le nombre considérable de gens qui affluent
depuis des siècles à une église paroissiale dédiée sous son nom non loin de Saint-Maixent
ainsi qu'aux très nombreuses chapelles qui lui sont dédiées sur tous les points du territoire
poitevin. La confiance des peuples n'a pas cessé de l'invoquer contre l'épilepsie dont ses
prières ont fort souvent délivré les tristes victimes.
SAINT EVEQUE DACE (OU DACIEN) DE MILAN (+ 552)
Saint Dace assista au Concile tenu à Constantinople du temps où l'Evêque Vigile était Pape de
Rome. Dans ce Concile fut déposé l'évêque Théodoret de Césarée en Cappadoce; il est plus
célèbre pour avoir été exilé à cause de la Foi. L'intrépide Confesseur se réfugia à
Constantinople puis à Chalcédoine avec le Pontife persécuté par l'hérétique empereur
Justinien.
ou
Il se montra le ferme soutien du Pape Vigile pour la défense de la Foi compromise par
l'empereur et dans le débat sur les Trois Chapitres,* il défendit la décision du Pape qu’il
rencontra à Constantinople où il quitta cette vie. Il est mentionné par le Pape Saint Grégoire
II.
* Nom donné aux discussions relatives aux oeuvres (Trois Chapitres) des théologiens Théodore de Mopsueste,
Théodoret de Cyr (393 – v. 460) et Ibas d'Édesse (v. 380 – 457) contre lesquelles le Concile de Constantinople
(553) jeta l'anathème car elles étaient considérées comme entachées de nestorianisme.
SAINT EVEQUE CALDEOLE DE VIENNE EN DAUPHINE (+ 696)
Le chroniqueur du onzième siècle dans son "livre épiscopal de Léger" et Adon de Vienne,
donnent deux dates différentes. L'un le donne sous l'empereur Justinien II (+ 695) et l'autre
sous le Roi Clovis II des Francs (+ 656). Il aurait donné un grand développement aux
institutions monastiques.
Il aurait échangé avec l'Evêque de Rome Jean V (685-686) sur des questions de Liturgie et
voici une lettre que les "petits bollandistes" (papistes) affirment être de ce dernier sans citer la
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source, bien entendu. Si le texte est intéressant par le fait véridique de la diversité liturgique
totale dans la Chrétienté de l'Eglise Indivise, il est fortement sujet à caution (les bénédictins
papistes ne le mentionnent même pas) parce qu'à l'époque, la Liturgie dans les Gaules n'était
justement pas encore la Liturgie romaine; ça ne viendra qu'à partir de Louis le Pieux, fils de
Charlemagne, soit deux siècles plus tard.
"Jean, Evêque, à Edalde l'Archevêque de Vienne. Au sujet de l'Office de la Messe sur lequel
tu m'as interrogé dans tes lettres, sache qu'il se célèbre de diverses manières suivant les
Eglises : il ne se fait pas de même à Alexandrie qu'à Jérusalem, à Ephèse qu'à Rome. Votre
Eglise qui a reçu de celle de Rome les bases d'une Sainte Constitution, doit suivre sa coutume
et sa discipline. Je t'ai adressé par votre Prêtre Félix le Saint Pallium, ne voulant pas te priver
de cet antique présent du B. Pierre [???]; j'y joins des cheveux de Saint Paul pour être la
consolation de ton Eglise qui a eu le bonheur de recevoir la Foi par son disciple [Saint
Crescent, selon une tradition]. Que la bénédiction des Saints Apôtres te préserve des attaques
des méchants."
SAINT ABBE BEUNO (OU BEUNOR) DE CLYNNOG FAWR, CAERNARVON, PAYS
DE GALLES (+VERS 640) 14 janvier – 21 avril
Beuno était un important Gallois, fondateur de plusieurs monastères. Son histoire nous est
parvenue sous forme d'un écrit de 1346 mais elle peut contenir des éléments légendaires. Fils
de Beugi (Hywgi) et petit-fils d'un prince gallois, Beuno fut éduqué dans l'Herefordshire,
probablement à l'Abbaye de Bangor près de laquelle on trouve encore un village appelé
Llanfeuno.
Beuno fut l'oncle de Sainte Winifred qui fut ramenée à la vie après que son soupirant lui eut
brisé la tête. Cadvan était Roi du Nord du Pays de Galles et venait récemment de triompher du
roi Ethelred du Northumberland qui avait massacré les Moines de Bangor vers 607. Saint
Beuno donna au Roi un sceptre en or et le Prince en retour assigna un emplacement pour le
Monastère de Beuno près de Fynnon Beuno (Source de Beuno) dans la paroisse de
Llanwunda dont il est le Saint Proecteur. Mais pendant qu'il était occupé à poser les
fondations, une femme vint à lui avec un enfant dans ses bras, disant que cette terre était
l'héritage de cet enfant. Troublé par ce fait, le Saint Homme amena la femme au Roi et lui dit
qu'il ne pouvait pas vouer à Dieu le patrimoine d'autrui. Le Roi refusa de prêter attention à ses
remontrances. Alors le Saint partit. Mais Gwyddeiant, cousin du Saint, le suivit
immédiatement et lui accorda la bourgade de Clynnog Fawr qui était incontestablement son
patrimoine et où Beuno bâtit son église vers l'an 616. Le Roi Cadvan s'endormit vers cette
époque mais son fils et successeur Cadwallon le dépassa en libéralité envers le Saint et son
monastère.
Entre autres Miracles, on rapporte qu'un homme avait perdu ses sourcils dans un accident et
Saint Beuno le guérit en appliquant la pointe métallique de son bâton. De cette circonstance,
une église bâtie peut-être par la personne ainsi guérie à quatre miles de Clynnog a conservé
jusqu'à nos jours le nom de Llanael Hayarn, c’est-à-dire l'église du sourcil de métal.
Son nom est en particulièrement associé avec Clynnog en Caernarvonshire où il a pu y avoir
un petit monastère. Il y a nombre d'autres fondations (dont Aberffraw et Trefdraeth sur l'Île
d'Anglesey), tant dans le centre de l'Est du Pays de Galles et dans le Clwyd qui lui sont
dédiées et qui ont pu avoir été fondées par ses disciples.
Beuno s’endormit dans le Seigneur et fut enseveli à Clynnog Fawr où un oratoire en pierre fut
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bâtit sur sa tombe. Ses Précieuses Reliques furent par la suite transférées dans une nouvelle
église (Eglwys y Bedd) où des Miracles s'opérèrent. La belle église en pierre est grande et
magnifique comme l'est la chapelle Saint-Beuno qui jouxte l'église et à laquelle on accède par
un portique. Dans cette chapelle, le délicat vitrail des grands vitrages est en grande partie
effacé ou détruit, sauf une grande Figure de Notre Sauveur étendu sur la Croix. En face et à
trois yards de la fenêtre Est, on trouve la tombe de Saint Beuno, surélevée et couverte d'une
large pierre sur laquelle les gens couchent leurs enfants malades, espérant les voir guéris.
Le culte de Beuno a survécu à la "réforme." Durant le règne d'Elisabeth I, il y eut des plaintes
selon lesquelles les agneaux et les veaux étaient offerts à sa tombe et par la suite ramenés
parce que le troupeau de Beuno "prospérait merveilleusement bien." Les gens malades étaient
encore amenés à sa tombe à la fin du dix-huitième siècle où ils se baignaient dans sa Source
Sainte et passaient la nuit dans son tombeau.
ou
Comme Saint Jean le Précurseur, Beuno fut l'enfant de ses parents dans leur vieil âge. Il fut
envoyé à l'école fondée par Saint Tathan à Caerwent où il fut ordonné Prêtre et put ainsi
donner la Communion à son père avant qu'il ne s'endorme. Il établit une fondation monastique
dans la ville natale de son père et planta un gland à côté de la tombe de son père qui grandit et
devint un chêne majestueux. De là il partit pour Berriew, entre Welshpool et Newtown et là,
un jour alors qu'il marchait le long de la Severn, il entendit un Anglais appelant ses chiens, de
l'autre côté de la rivière. Il dit à ses disciples de ramasser leurs affaires afin qu'ils soient partis
avant "que l'homme à la langue étrange" n'envahisse leur terre.
Après un bref séjour avec Tyssilio en un lieu près de Corwen et donné par Cynan, il partit
après s'être querellé avec les neveux de Cynan. Il resta un peu de temps dans le Flintshire où
la guérison miraculeuse de sa nièce Sainte Winifred eut lieu. Puis il accepta le don de terre du
Roi Cadwallon, juste le temps de s'apercevoir que le Roi n'en était pas le propriétaire et ne
pouvait le donner. Lorsque Cadwallon refusa de donner une autre terre, Beuno le maudit mais
le cousin de Cadwallon, Gwyddaint, se dépêcha de faire amende et lui offrit une bourgade sur
la côte Nord du Caenaronshire sur la péninsule de Lleyn et il y bâtit son église, à Clynnog
Fawr. Cela devait devenir son lieu de résidence principal pour le restant de ses jours bien qu'il
eut un certain nombre d'autres églises, y compris deux sur Anglesey.
C'est à cette dernière partie de sa vie qu'appartient le récit de sa guérison de Tegiwg, la fille
d'Ynyr et de Sainte Madrun qui par la suite devint Moniale. Et aussi la tradition du courlis
(oiseau) qui avait sauvé un livre que Saint Beuno avait laissé tomber dans la rivière et l'avait
déposé sur une pierre pour sécher. Le Saint fut si reconnaissant qu'il pria Dieu de récompenser
l'oiseau, lui donnant protection, de sorte que de nos jours personne ne sait où les courlis
nichent.
Lorsqu'arriva le temps de sa Naissance au Ciel, le samedi après Pâque, Saint Beuno eut la
vision des Cieux Ouverts, de la Trinité et des Saints Apôtres Pierre et Paul, Saint David et
Saint Deiniol se tenant avec tous les Saints et les Anges devant le Trône.
Il s’endormit dans le Christ le lendemain, premier dimanche après Pâque qui était un 21 avril,
probablement en 642 et il fut enseveli à Clynnog où sa sépulture et sa source sont fréquentés
par les pèlerins depuis des siècles. La sépulture se trouvait dans une chapelle au Sud-Ouest de
l'église appelée Capel Beuno ou Eglwysy Bedd et reliée à l'église par un étroit passage. La
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source, Ffynnon Feuno, se trouve à quelque deux yards de l'église et les épileptiques. Les
enfants atteints de rachitisme étaient plongés dans l'eau et emmenés à la chapelle pour y
passer la nuit, ce qui guérissait certainement.
Tropaire de Saint Beuno ton 6
Tu accomplis nombre de Miracles et fonda nombre d'églises,/
Ô Glorieux Père Beuno./
Tu protégeas Sainte Winifred/
Et la guidas dans la Sainteté./
Protège-nous aussi, pas tes prières, à travers les dangers de cette vie/
Afin que nous recevions la Miséricorde.
SAINT ARCHEVEQUE SABBAS (OU SAVA) I L'ILLUMINATEUR DE SERBIE (+1235)
12 – 14 (Serbes) janvier – 6 mai (translation)
"Au début, nous étions perplexes. L'Orient pensait que nous étions Occidentaux pendant que
l'Occident nous considérait comme Orientaux. Certains d'entre nous se méprirent sur notre
place dans le choc des courants et dès lors crièrent que nous n'étions ni de l'un ni de l'autre
bord et d'autres que nous étions exclusivement de l'un ou de l'autre. Mais je te le dis, Irénée,
nous sommes condamnés par le destin à être l'Orient dans l'Occident et à être l'Occident dans
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l'Orient, à ne reconnaître que la Jérusalem Céleste au-dessus de nous et ici, sur terre,
personne." (Saint Sabbas à Irénée, treizième siècle)
Notre Saint Père Sabbas, le Saint le plus cher au coeur du peuple serbe, naquit en 1169.
Troisième fils du Grand Prince de Serbie le Pieux Stéphane Némanja, il fut miraculeusement
accordé par Dieu en réponse à la prière de ses parents et reçut au Saint Baptême le nom de
Radko [= Rastislav, traduction slave de Crescens]. Ayant grandi dans la Crainte de Dieu et
dans toutes les vertus évangéliques, il fut chargé à l'âge de quinze ans du gouvernement de la
province d'Herzégovine mais peu attiré par la gloire et les plaisirs de ce monde, il brûlait de
jour en jour davantage d'Amour Divin. De retour à la cour un an plus tard, il donnait des
réponses évasives aux propositions de mariage faites par ses parents et lorsqu'une délégation
des Moines serbes du Mont Athos dirigée par un Staretz [=Ancien, en russe] vint solliciter la
générosité du Grand-Prince, Radko écouta avec avidité les récits de l'Ancien sur la Vie
Angélique et déjà Céleste que mènent les Moines dans le Jardin de la Mère de Dieu. Ses
dernières hésitation dues à son amour filial cédèrent quand le Moine lui rappela la Parole du
Seigneur : Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n'est pas digne de moi (Mat.
10:37). Il décida alors de prendre, lui aussi, sa Croix pour suivre le Seigneur et usant d'un
subterfuge, il demanda à son père sa bénédiction pour aller à la chasse au cerf et s'élança
aussitôt sur les Traces du Christ.
Arrivé à l'Athos, Radko devint novice au Monastère russe de Saint Pantéléimon (L'ancien
Rossikon) mais il fut bientôt découvert par un voïévode (duc) de la cour que son père
désemparé avait envoyé à sa recherche. Là encore, le jeune Prince se servit de l'astuce du
serpent (Mat. 10:16). Après le long Office Monastique, il fit servir au voïvode et à sa suite un
repas plantureux et profita de leur sommeil pour monter au sommet de la tour du monastère et
y recevoir le Saint Habit Angélique, changeant son nom pour celui de Sabas. Quand au petit
matin les envoyés du Roi s’éveillèrent, ils virent avec stupeur le Prince habillé en Moine leur
jeter du haut de la tour ses mèches de cheveux fraîchement coupées, ses vêtements princiers et
une lettre de consolation pour ses parents. Peu après, Sabas devint Moine au grand et
prestigieux Monastère de Vatopédi sous la direction de l'Ancien Macaire. Son origine
aristocratique et surtout son renoncement parfait à tout ce qui est du monde, son obéissance
absolue, sa parfaite humilité, son zèle pour le jeûne, la veille et la prière lui attirèrent
l'admiration de tous les Athonites. Il visita pieds nus tous les monastères et lieux sanctifiés de
l'Athos et resta émerveillé en particulier par la vie silencieuse et détachée de soucis terrestres
des Ermites; toutefois et comme de retour à son monastère son Higoumène ne lui donnait pas
sa bénédiction pour suivre une telle voie, il s'adonna avec une ferveur encore plus grande à
l'obéissance et au service des frères. Il acquit là une profonde connaissance du grec qui lui
permit de traduire en slave et de transmettre à son peuple les richesses de la tradition
patristique, liturgique et canonique de l'Eglise.
Grâce à l'influence de son fils, Stéphane Némanja abandonna à son tour la royauté terrestre
afin de militer pour l'acquisition du Royaume des Cieux. Il abdiqua en 1196 au profit de son
fils Stéphane et devint Moine au Monastère de Studénitsa sous le nom de Syméon. Peu après,
il gagna la Sainte Montagne et prit son fils comme Guide Spirituel. Déjà vieux, il ne pouvait
accomplir tous les travaux ascétiques des Moines éprouvés, aussi Sabas redoubla-t-il ses
propres combats et prit sur lui toute l'Ascèse que son père ne pouvait pas entreprendre. Il lui
disait : "Je suis ton jeûne et tes prosternations. Je suis ton Ascèse …/… C'est moi qui suis
responsable devant Dieu pour toi puisque tu m'as écouté et que tu es venu jusqu'ici." Ayant
répandu en abondance leurs aumônes au profit des monastères, les deux Princes-Moines
fondèrent avec la protection de l'Empereur Alexis III Ange (+ 1203) le Monastère de
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Chilandar qui allait devenir le centre de la piété et de la culture ecclésiastique serbes. Ils s'y
installèrent avec des Moines serbes auxquels se joignirent bientôt des Moines d'autres
nationalités et y progressèrent continuellement dans de Célestes Ascensions. En 1200, Saint
Syméon s'y endormit –il est célébré par l'Eglise le 13 février– et bientôt son corps commença
à exhaler un baume miraculeux qui accomplissait quantité de Miracles. Après avoir laissé un
Higoumène à Chilandar, Sabas put alors réaliser le désir de son coeur : vivre seul avec Dieu. Il
s'installa dans une cellule près de Karyès, la petite capitale de la république monastique et tout
entier captif de l'Amour du Christ, ne regardant que vers le Ciel et vers les biens du monde à
venir, il suppliait jour et nuit le Seigneur de le prendre en pitié, lui le plus grand des pécheurs.
Ayant été instruit par une Révélation de la Gloire Céleste acquise par son père, il rédigea sa
biographie et composa son Office Liturgique. Pendant ce temps, en Serbie, ses deux frères, les
princes Stéphane et Vukan, s'affrontaient dans une guerre sanglante. Ils firent appel à Sabas
qui après avoir été ordonné Prêtre et élevé à la dignité d'Archimandrite à Thessalonique,
s'embarqua pour sa patrie avec les Reliques Miraculeuses de Saint Syméon. Grâce à
l'intervention du Saint Moine, les deux Princes se réconcilièrent devant le tombeau de leur
père et le peuple serbe put jouir alors de la paix et des nombreux Miracles accomplis par le
baume qui continuait à couler de la châsse du Saint. Pressé par Stéphane et par le peuple,
Saint Sabas resta alors en Serbie, devint Higoumène de Studenitsa et sans rien négliger de son
mode de vie ascétique, il accomplit de nombreuses oeuvres apostoliques, confirma le peuple
dans la Sainte Foi orthodoxe, combattit les hérésies, fit construire églises et monastères qu'il
organisa selon les Règles athonites et orna sa patrie des moeurs et des Lois évangéliques. Il
fonda le grand Monastère de Zicha qui devait devenir un peu plus tard le siège de
l'Archevêché serbe et le centre de la vie ecclésiale du pays.
A la suite de la sanglante prise de la capitale constantinopolitaine par les Croisés en 1204 et
de la fuite à Nicée de l'Empereur et du Patriarche, l'empereur imposteur latin de
Constantinople entreprit d'envahir aussi la Serbie avec l'aide du roi André de Hongrie. Réduit
à la dernière extrémité, Stéphane répudia son épouse Eudoxie, fille de l'Empereur Alexis de
Constantinople et fervent soutien de l'Orthodoxie pour épouser une noble d'origine vénitienne
et c'est toute honte bue qu'il se montra prêt à se faire couronner par le pape héréticoschismatique,
reconnaissant ainsi l'autorité fallacieuse de Rome sur son pays et sur l'Eglise
serbe. Désapprouvant de telles concessions mais sans juger son frère, Sabas préféra se retirer
et regagna la Sainte Montagne (1216) où il consacra son temps à prier Dieu pour le Salut de
son peuple. Peu après, le baume de Saint Syméon ayant cessé de couler, les Serbes firent
appel à l'intercession du Saint Moine. Sabas envoya par l'intermédiaire de son disciple Hilaire
une lettre pour Stéphane et une autre adressée à son père. Dès qu'Hilaire lut cette missive
devant le tombeau du Saint, le baume se remit à jaillir à profusion non seulement du tombeau
mais aussi des Icônes de Saint Syméon, remplissant le peuple de joie spirituelle et confirmant
ainsi que la Faveur Divine était du côté de Sabas et de l'Orthodoxie.
En 1219, Saint Sabas se rendit à Nicée et rencontra l'Empereur Théodore I Lascaris qui lui
accorda la pleine autonomie pour l'Eglise serbe à la condition qu'il acceptât d'en devenir luimême
le premier Archevêque. Le jour de sa consécration par le Patriarche, on put voir une
Lumière Divine entourer le Nouveau Hiérarque. De retour en Serbie, Saint Sabas se mit
immédiatement au travail pour organiser l'Eglise serbe. Il ordonna ses meilleurs disciples
comme Evêques, couronna solennellement son frère qui fut dès lors connu sous le nom de
Premier-Couronné [=Prvovenchani], traversa le pays en prêchant la Vraie Foi, la pénitence et
la pureté des moeurs, ordonna des Prêtres, fonda partout des églises et des monastères,
traduisit et imposa l'observation des Saints Canons ecclésiastiques.
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De tels succès attirèrent la jalousie du roi de Hongrie qui prépara une nouvelle invasion. Saint
Sabas, envoyé comme médiateur, apaisa le roi André par la force de sa parole. A son retour, le
Prince Stéphane s'endormit sans avoir pu réaliser son voeu : devenir Moine. Saint Sabas
adressa alors une ardente prière au Seigneur et le défunt retrouva la vie le temps de revêtir le
Saint Habit Angélique sous le nom de Simon et de communier aux Saints Mystères puis il
remit son âme à Dieu en paix dans l'attente de la Résurrection Générale.
Après le couronnement du fils de Stéphane, Radoslav (1230), l'Archevêque partit en
pèlerinage en Terre Sainte. Il vénéra avec larmes les Lieux sanctifiés par la Présence du
Seigneur, séjourna au Monastère de Saint Sabas où il reçut le bâton pastoral de son Saint
Protecteur, conformément à une prophétie de Saint Sabas le Sanctifié annonçant que
longtemps après sa Naissance au Ciel devait venir de loin un Homme de Dieu portant son
nom et pasteur d'un peuple nombreux. Après avoir rencontré le Saint Empereur Jean III
Batatzès à Nicée et être passé sur la Sainte Montagne pour saluer ses frères, il regagna la
Serbie où l'attendaient de nouveau les vicissitudes de la cité terrestre. Radoslav, détrôné par
une fronde de l'aristocratie, lui demanda de devenir Moine. Son jeune frère Vladislav reçut la
couronne à sa place et épousa la fille du Roi Jean II Asen de Bulgarie, la puissance alors
dominante dans la péninsule des Balkans (1233).
Ayant ainsi rétabli l'ordre dans le Royaume et approchant de la vieillesse, Sabas renonça au
trône archiépiscopal, remit la direction de l'Eglise serbe à son disciple Saint Arsène I (1234-
1264, commémoré le 28 octobre) et entreprit un nouveau pèlerinage en Terre Sainte, en
Egypte, au Mont Sinaï et à Antioche. Tombé malade en approchant de Constantinople, il
séjourna quelque temps au Monastère de l'Evergétis puis il se rendit à Tirnovo, en Bulgarie où
il fut solennellement accueilli par le Roi Asen. Epuisé par ses nombreux voyages et par de si
longues années consacrées au service de l'Eglise, il remit son âme au Seigneur le 14 janvier
1235 (1236). Avant de rendre son âme à Dieu, Saint Sabas remit le peuple serbe à la
Bienveillance de Dieu et termina sa prière en disant comme Saint Jean Chrysostome : "Gloire
à Dieu pour tout!" Son visage était alors tout étincelant de Lumière. Le corps du Saint fut
déposé dans l'église des Quarante-Martyrs à Tirnovo et deux ans plus tard, le Roi Vladislav
vint en personne le demander au souverain bulgare et le ramena en Serbie au Monastère de
Milésevo qui devint un grand centre de pèlerinage. Pendant l'occupation turque, le cruel Sinan
Pacha ayant été chargé par le sultan de mettre fin aux révoltes des Serbes, s'empara des
Saintes Reliques et les fit brûler à Belgrade le 27 avril 1594. Privé de la présence terrestre de
son Saint Protecteur, le peuple orthodoxe resta cependant invaincu car Saint Sabas ne cesse
d'intercéder dans le Ciel pour la sauvegarde des brebis de Son Eglise.
ou
Saint Sava, premier Archevêque de Serbie et dans le monde Rostislav [=Rastko], était le fils
du Roi serbe Stéphane Nemanya et d'Anne fille de l'Empereur Romanus de Constantinople.
Dès ses plus jeunes années, il participa avec ferveur aux Offices à l'église et avait un Amour
particulier pour les Icônes.
A l'âge de dix-sept dans, Rostislav rencontra un Moine du Mont Athos quitta secrètement la
maison paternelle et partit pour le Monastère Saint-Panteleimon. Par la Divine Providence, en
1169, année de la naissance du Saint, l'ancien monastère du Saint MégaloMartyr et Guérisseur
Panteleimon avait été donné aux Moines russes.
Sachant que son fils était sur l'Athos, son père mobilisa ses domestiques dirigés par un fidèle
16
voïvode et écrivit un courrier au gouverneur dont dépendait le district de l'Athos disant que si
son fils ne lui était pas rendu, il y aurait une guerre contre les Grecs. Lorsqu'ils arrivèrent au
monastère, le voïvode avait eu l'ordre de ne pas quitter Rostislav des yeux. Durant les Offices
Liturgiques du soir et alors que les soldats s'étaient endormis sous l'influence du vin, Rostislav
reçut la tonsure monastique (en 1186) et renvoya à ses parents ses vêtements civils, ses
cheveux et une lettre. Saint Sava chercha à persuader ses puissants parents à accepter le
monachisme. Le père du Moine (Siméon dans le monachisme, commémoré le 13 février) et
son frère poursuivirent la vie ascétique au Monastère athonite de Vatopedi. Sur l'Athos, ils
fondèrent le Monastère serbe d'Hilandar; ce monastère reçut son nom par permission
impériale. Au Monastère d'Hilandar, Saint Sava fut ordonné au diaconat puis Prêtre. Sa mère
Anne devint Moniale sous le nom d'Anastasie
Par sa Sainte Vie et de ses Pieuses Actions sur le Mont Athos, le Moine fut fait Archimandrite
à Thessalonique. A Nicée, en 1219, en la Fête de la Dormition de la Très Sainte Mère de
Dieu, l'Evêque et Patriarche de Constantinople, Germain, consacra l'Archimandrite Sava
comme Archevêque de Serbie. Le Saint adressa une requête à l'Empereur constantinopolitain
pour qu'il autorise à l'avenir les Evêques serbes à élire eux-mêmes leur propre Archevêque.
Ceci était un point particulièrement important en cette époque de guerres fréquentes entre les
puissances orientales et occidentales.
Revenu de Nicée à la Sainte Montagne de l'Athos, le Saint y visita une dernière fois tous les
monastères. Il se prosterna dans toutes les églises et se souvenant de toutes les bienheureuses
Vies des Pères du Désert, il fit ses adieux à tous les Ascètes avec beaucoup de regrets,
"quittant la Sainte Montagne comme s'il quittait le Paradis."
Attristé de sa séparation d'avec la Sainte Montagne, le Saint prit le chemin du départ en
traînant. La Très Sainte Mère de Dieu lui parla dans un songe : "Ayant Ma Protection,
pourquoi es-tu encore attristé?" Ces paroles le tirèrent de son abattement, changeant sa
tristesse en joie. En souvenir de cette apparition, le Saint commanda de grandes Icônes du
Sauveur et de la Mère de Dieu à Thessalonique et les plaça dans une église.
En Serbie, l'activité du Hiérarque pour l'organisation du travail de son Eglise natale
s'accompagna de nombreux signes et Miracles. Durant la Divine Liturgie et la Vigile de toute
la nuit, les Saintes Reliques de son père le Moine Siméon exhalèrent un parfum de myrrhe
lorsque le Saint vint encenser sa tombe.
Etant chargé des négociations avec le roi Vladislav de Hongrie qui avait déclaré la guerre à la
Serbie, le Saint Evêque n'apporta pas seulement la paix désirée à son pays mais il amena aussi
le monarque hongrois à l'Orthodoxie. C'est ainsi qu'il facilita le début de l'existence historique
de l'Eglise autonome de Serbie; Saint Sava contribua aussi à renforcer l'Etat serbe. Afin
d'assurer l'indépendance de la Serbie, l'Archevêque Sava couronna son puissant frère
Stéphane comme Roi. A l'Endormissement de ce dernier, son fils aîné Radislav fut couronné
Roi et Saint Sava partit pour la Terre Sainte "afin de vénérer le Saint Tombeau du Christ et le
terrible Golgotha."
A son retour dans son pays natal, le Saint bénit Vladislav et le couronna Roi. Pour renforcer
plus encore le trône de Serbie, il le maria à la fille du Prince Asen de Bulgarie. Le Saint
Hiérarque visita les églises à travers toute la Serbie, il réforma les Règles monastiques sur le
modèle de l'Athos et de la Palestine et établit et consacra nombre d'églises, renforçant les
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Orthodoxes dans leur Foi. Ayant achevé son travail dans son pays natal, le Saint nomma le
Hiéromoine Arsène pour lui succéder, le consacra Evêque et donna sa bénédiction à tous.
Il partit ensuite pour un voyage sans retour "pour achever ses jours comme un vagabond en
terre étrangère." Il passa à travers la Palestine, la Syrie, la Perse, Babylone, l'Egypte et
l'Anatolie, visitant partout les Saints Lieux, discutant avec des grands Ascètes et rassemblant
de Précieuses Reliques de Saints. Puis il acheva ses pérégrinations à Trnovo en Bulgarie chez
son parent Asan où dans la joie spirituelle, il rendit son âme au Seigneur (+ 1237).
Lors de la Translation des Saintes Reliques de Saint Sava vers la Serbie, en 1237, il y eut tant
de guérisons que les Bulgares se plaignirent d'Asan "parce qu'il avait laissé partir un tel
trésor." Dans la patrie du Saint, ses Vénérables Reliques furent placées dans l'église de
Mileshevo, accordant la guérison à quiconque les approchait avec Foi. Les habitants de
Trnovo continuèrent à recevoir des guérisons par les Restes du cercueil du Saint qu'Asan avait
ordonné de récolter et de placer dans un sarcophage nouvellement construit.
L'héritage de Saint Sava est vivant dans les traditions de l'Eglise orthodoxe dans les nations
slaves. On l'associe avec l'introduction du Typikon de Jérusalem comme base pour les Règles
monastiques slaves. Le Monastère serbe d'Hilandar sur le Mont Athos applique encore de nos
jours le Typikon de Saint Sava. Les éditions du "Gouvernail" de Saint Sava (une collection de
Canons ecclésiaux) avec des commentaires par Alexis Aristines, sont très largement
répandues dans l'Eglise de Russie. En 1270, la première copie du "Gouvernail" de Saint Sava
fut envoyée de Bulgarie au Métropolite Cyril de Kiev. Sur base de celle-là fut réalisée une des
plus anciennes copies russes du "Gouvernail," c'est le "Gouvernail" de Ryazan de 1284. Cette
copie manuscrite sera la source d'une première copie imprimée, publiée en 1653 et depuis lors
bien des fois réimprimée par l'Eglise de Russie. Tel est le leg magnifique de Saint Sava au
trésor canonique de l'Orthodoxie.
L'héritage de Saint Sava :
LE MAGAZINE DU DIMANCHE: L’ENTRETIEN AVEC DOCTEUR DRAGAN PROTIC,
RECTEUR DE L’ECOLE DE THEOLOGIE SAI
Saint Sava est une personnalité qui réunit l’histoire serbe, la culture, l’éducation, la religion,
l’Etat, le passé et l'époque actuelle. Il fut le fils d'Empereur, Moine, le premier Archevêque
serbe, enseignant, fondateur, constructeur et diplomate. Les gens on donné à leurs fils pendant
des siècles ce nom, aux rivières, aux lacs. Ainsi, l’Ecole de théologie, la plus ancienne à
Belgrade, porte le nom de Saint Sava. Il est célébré le 27 janvier, c’est également "la slava"
des écoles de sorte que dans toute la Serbie seront organisées de nombreuses manifestations
afin de marquer le mieux possible la fête de ce Saint serbe. Notre invité aujourd’hui est le
Prêtre et professeur Dragan Protic, recteur de l’Ecole de théologie Saint Sava avec qui s’est
entretenue Ljiljana Sindjelic-Nikolic.
L’Ecole de théologie a été fondée par Dositej Obradovic conformément aux ambitions
d’enseignement de l’époque. L’éducation durait d’abord un an, ensuite deux ans, trois, et
enfin quatre ans. En fonction des évènements et de la situation historique, l’Ecole changeait le
siège et elle porte le nom de Saint Sava depuis 1896. Lors de la Deuxième guerre mondiale,
l’Ecole ne travaille pas; elle reprend son activité en 1949 au Monastère Rakovica à proximité
de Belgrade. En 1957 l’Ecole a obtenu le nouveau bâtiment, oeuvre artistique projetée par le
célèbre Aleksandar Deroko. De nombreux enseignants de renom ont laissé la trace non
18
seulement dans la théologie serbe mais aussi dans la science et l’art européens. Mentionnons
avant tout les célèbres ecclésiastiques et éminents théologiens l'Evêque Nikodim Milas de
Dalmatie, ensuite l'Archimandrite, docteur es théologie, fondateur de l’Association
philosophique serbe Justin Popovic ainsi que les éminentes personnes du monde de la
musique Stevan Mokranjac et Kornelije Stankovic, les académiciens Dimitrije Bogdanovic et
Dimitrije Stefanovic, l’écrivain Vojislav Ilic et beaucoup d’autres. Un grand nombre de
Russes, de Grecs ont terminé l’Ecole de théologie et aujourd’hui encore il y a des enfants des
autres églises.
"Tout cela nous dit que Saint Sava est d’actualité aujourd’hui encore. Il oeuvrait à l’éducation
de son peuple, à l’amélioration de sa vie. Nous devrions le faire aujourd’hui aussi, à l’instar
de Saint Sava, nous devrions nous remplir de son énergie inépuisable et travailler avec le
même élan", dit Dragan Protic, recteur de l’Ecole de théologie Saint Sava à Belgrade. A la
question de savoir combien les jeunes acceptent ces idées, notre invité répond : "Autant que
nous qui sommes plus âgés les instruisons. Dans notre école viennent les jeunes de différentes
régions, de différente éducation et de différentes couches sociales et c’est à nous, les
professeurs, de les éduquer.
Saint Sava est parti au Mont Athos où il a appris la Science du Christ. Il est revenu dans la
patrie en 1207 et à son retour il a compris que son peuple était bon mais mal éduqué, non
seulement en ce qui concerne la religion mais aussi les domaines de la vie profanes. Il a
compris que son peuple avait besoin d'éducation. Peut-on dire alors que ce n’était pas
progressif. Il allait d’une localité à l’autre, enseignait à tous, fondait églises et monastères; il
installait des Croix sur les lieux importants pour signifier aux gens de se souvenir du Nom de
Dieu, de prier. Il vivait certainement de la manière qu’il propageait dans sa mission; il était le
modèle et c’est ce qui est demandé à nous aussi aujourd’hui. Lorsque nous lisons l’Evangile,
nous ne faisons rien de rétrograde, nous disons : "Aimez tous les peuples," nous apprenons
aux jeunes les valeurs morales essentielles. Faîtes ce qui est bon et éviter le mal –c’est la base
de la morale chrétienne et la base du monde et de l’homme. Les jeunes devraient s’éduquer
sur ces bases dans leurs maisons", dit Dragan Protic.
Il nous parle du mot "Svetosavlje" conçu par le peuple et qui signifie tout ce que Saint Sava
faisait. Ce mot comporte toute la spécificité de la religion orthodoxe basée sur les fondements
jetés par Saint Sava. "Ce mot comprend tout ce que Saint Sava faisait, il était le Véritable
Illuminateur, il connaissait l’âme du peuple et ce dont son peuple avait besoin. Dans le même
temps, il a organisé l’église, a assuré l’autonomie de l’Eglise orthodoxe serbe, était son
premier Archevêque, il a organisé son travail. Il n’était pas l’homme d’un moment, il faisait
tout selon un plan, il savait qu’ainsi étaient jetées les bases", dit le recteur Protic.
"Svetosavlje" a ouvert durablement les yeux spirituels au peuple serbe et lui a donné les
valeurs étiques, morales et de civilisation du Christianisme exprimées dans les idéaux
d'Amour, de Foi, de liberté et de Justice. "Nous poursuivons aujourd’hui ce que Saint Sava a
entamé", conclut le recteur de l’Ecole de théologie Saint Sava à Belgrade, Dragan Protic.
http://glassrbije.org/F/index.php?option=com_content&task=view&id=1220
SVETOSAVLJE KAO FILOZOFIA ZIVOTA (SVETOSAVLJE COMME PHILOSOPHIE
DE LA VIE), composé des conférences universitaires données en 1942 – 43 à la faculté de théologie de
Belgrade.
Nous les Serbes, nous vivons dans l’entre-deux, à la frontière entre deux mondes, entre deux
cultures, entre l'Est et l'Ouest. Notre âme a été envoyée dans ce monde pour vivre sur le fil du
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rasoir.
Qui peut vivre sur le fil du rasoir? D'un côté notre âme est attirée par l'Ouest moderne et
humaniste et de l'autre côté on est attiré par l'Est secret et spirituel. Ainsi, nous sommes
constamment déchirés entre ces deux mondes!
Où va-t-on partir? Vers l'Est ou vers l'Ouest? Notre âme doit être forte et clairvoyante pour ne
pas choisir le chemin qui la conduit vers sa mort. Il ne faut pas que l’âme de notre peuple soit
divisée et que la moitié d’entre nous parte à l'Est et l'autre à l'Ouest.
Mes amis, pouvez-vous regarder si on vous coupe l'oeil en deux? Votre coeur peut-il ressentir
si on l’a déchiré? Un royaume peut-il survivre si on le divise? Tout le monde s’accorde à dire
que c'est impossible. Alors comment l’âme de notre peuple peut-elle vivre et survivre?
Nous les Serbes, nous sommes les parties de cette âme du peuple. Il faut comprendre que
l’âme de notre peuple n'est pas séparée de l'individu : tout ce que tu fais, que tu penses, ton
travail, ton passé, tes sentiments émanent de l'âme du peuple. Nous sommes tous responsables
de la bonne santé de l’âme de notre peuple; les plus grands comme les plus petits, les plus
éduqués comme les moins cultivés.
Quand notre âme a commencé à se diviser pour la première fois, Saint Sava nous a montré le
chemin du Christ. Jusqu’à ce moment, tous ont été aveugles. A travers lui nous avons regardé
pour la première fois la Vérité et nous avons compris le sens de la vie. De mortels nous
sommes devenus immortels.
Vers qui va-t-on partir au moment où notre âme commencera à s'agiter, à nous poser des
questions éternelles; qu'est-ce que la vie? Qu’est ce que la mort? Pourquoi on vit si on sait
qu'on va mourir? Si toutes ces terribles questions commencent à se poser, qui va nous donner
la réponse?
Est-ce l'homme européen ou l'homme chrétien orthodoxe?
Qu'est-ce qui nous attend sur un chemin, sur un autre, comment finit le premier chemin et
comment se termine le deuxième, sur quoi repose la culture de l'un et sur quoi les cultures de
l’autre?
L'humanisme est l'architecte de cette culture européenne. L'homme est la mesure de toute
chose, visible et invisible, l'homme est le plus grand créateur. La vérité est ce que lui
proclame comme étant la vérité, le sens de la vie est ce que lui proclame comme le sens de la
vie, le bien et le mal sont ce que lui déclare bien ou mal. A dire vrai, l'homme européen
s’autoproclame Dieu. Est-ce que vous avez remarqué combien il aime devenir Dieu, comment
il aime être le maître de la science, des techniques, de la philosophie, de la culture, de la
religion et de la politique, de l'art et de la mode, il veut devenir Dieu à tout prix, même si pour
cela il faut utiliser l'inquisition, l'étatisme, l'humanisme, même s'il faut se battre à feu et à
sang. C'est lui qui a déclaré à partir de sa position humaniste et positiviste que Dieu n'existait
pas. Guidé par cette logique, il a tranquillement conclu; puisque Dieu n'existait pas, alors
Dieu, c'est moi.
Et il adore se présenter comme Dieu. Pour prouver et démontrer à tous qu'il a raison, il a
déclaré que tout le cosmos est vide, sans Dieu et sans êtres vivants. Il veut à n'importe quel
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prix se rendre maître de la nature; pour ce faire il a organisé la conquête de la nature et c’est
cette conquête qu’il appelle culture. Pour prouver qu'il a raison, il a commencé à utiliser la
philosophie, la science, la religion et l'éthique, la politique et la technique. L'ironie est que la
culture a fait de l'homme européen l'esclave de la matière, l'esclave des choses.
Il a tout changé : le Ciel et l'âme, l'Immortalité et l'Eternité et le Dieu. Il a proclamé que les
nouveaux "dieux" sont la culture et l'intellect parce que sur notre planète l'homme ne peut pas
vivre sans croyance même si elle est fausse.
Est-ce que vous avez remarqué que l'homme européen a transformé l'Europe en fabrique
d'idoles? Presque toute la culture est devenue idolâtrie. Nulle part ailleurs il n'y a plus d’idoles
qu’ici en Europe. Nulle part ailleurs on ne vit pour des choses matérielles qu’ici. Il n'y a pas
de doute : l'Europe n'est pas malade des athéismes mais de polythéisme, elle ne souffre pas
d’un manque de Dieu mais d’un trop plein de faux "dieux." Puisqu'elle a perdu le Vrai Dieu, il
fallait créer des "dieux" fallacieux, des idoles. De la science elle a fait une idole, de la
technique et de toutes les inventions elle a créé des idoles, de la religion et de tous ses
représentants elle a créé des idoles, elle a transformé les hommes politiques en idoles, de la
mode et des mannequins elle a créé des idoles et au-delà de toutes les idoles elle a placé sur le
trône de l’égoïsme l'homme européen.
La culture a proclamé que le nouveau "dieu" est la science et que le principe capital de la vie
est la lutte pour la survie. On a le droit de se battre par n'emporte quel moyen même s'il faut
devenir des cannibales! L'essentiel est de rester en vie! Comment? Cette question ne dépend
pas de la conscience humaine. La vie est une boucherie et le plus fort a le droit d'égorger le
plus faible. De plus les faibles deviennent des matériaux pour les forts.
Puisqu'il n'y a pas de Dieu, l'immortalité n'existe pas non plus alors pour survivre tout est
permis. Le péché est permis, le mal est permis, le crime est permis. La philosophie positiviste
a déclaré : tout obéit à la loi de la nature et dans la nature règne la loi de l'indispensabilité.
Cette loi terrible gouverne les hommes et leur dicte leurs pensées, leurs sentiments, leurs
ambitions, leurs manières. Quand ils se trompent c'est à cause de l'indispensabilité! Ce n'est
pas notre faute parce que tout ce qu'on fait, on le fait par la loi naturelle de l'indispensabilité.
Ne vous étonnez pas! Pour l'homme le péché ne peut pas exister parce que Dieu n'existe pas,
car le péché est péché devant le Dieu. Si lui n'existe pas alors le mal n'existe pas, le crime non
plus.
Il faut se débarrasser de Dieu et l'homme européen oeuvre à cela à travers l'humanisme et la
renaissance, le naturalisme de Rousseau, le romantisme, le positivisme, l’agnosticisme, le
rationalisme, le volontarisme, le parlementarisme et la révolution, le libéralisme et la
mondialisation. Les plus audacieux des intellectuels et philosophes européens ont trouvé le
mot d'ordre : "Il faut tuer Dieu!" A la fin, le plus grand de tous les philosophes, Nietzsche, a
proclamé : "Dieu est mort!"
Quand le Dieu Eternel et l'âme immortelle n'existent plus, il n'y a plus rien d'absolu ni de
précieux, tout est relatif, transitoire, passager, mortel. Il ne fait aucun doute que le relativisme
est la logique, la nature et l'âme de l'humanisme. La théorie de la relativité d'Albert Einstein
est le couronnement et l’aboutissement de l'humanisme avec sa philosophie, sa science, sa
technologie et sa politique. Mais dans sa phase définitive, l'humanisme devient nihilisme car
l'homme n'a plus aucune valeur absolue.
Si on suit cette logique jusqu’au bout on comprend que le relativisme est le père de
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l'anarchisme. Puisque tous les êtres vivants sont relatifs alors personne n'a le droit de
s'imposer sur les autres. S'il essaye, il faut lui faire la guerre jusqu’à l’exterminer. Puisque
toutes les valeurs sont relatives, il n'y a pas de valeur suprême. Pourquoi ma vérité serait-elle
la bonne si toutes les deux, la mienne comme la tienne, sont relatives? Quand l’absolu n'existe
pas, alors la hiérarchie des êtres, la hiérarchie des valeurs ne peuvent exister; il n'existe alors
uniquement et exclusivement l'anarchie.
Nihilisme et anarchie sont deux fins logiques de la culture européenne. Ce sont les formes de
l'humanisme et du relativisme.
L'homme européen est tombé amoureux des objets et il a fini par devenir leur esclave. Il n'est
plus homme dans son intégralité, il n’est plus immortel, il est une carcasse sans esprit.
La culture européenne fabrique des êtres sans âmes qui deviennent de plus en plus des
machines à produire, à gagner, tels des robots, des valeurs marchandes.
La question qui se pose est la suivante : quelle est la culture de notre Saint Sava?
Sur quoi est-elle fondée?
Mes amis, elle est fondée sur la personne du Dieu-homme, le Christ. Le Dieu Qui est devenu
homme pour pouvoir S’élever à nouveau jusqu’à Dieu. Il est le commencement et la fin et
c’est entre ces deux constantes que se développe notre culture orthodoxe selon Saint Sava.
Au centre de tous ces mondes, il y a le Christ, Fils de Dieu. Il est l'axe autour duquel tournent
les mondes supérieurs et inférieurs. Il est le centre mystérieux des âmes. Autour de Lui
gravitent toutes les vérités et toutes les vies. Il est le programme, le manifeste et la source de
toutes les forces créatrices de la culture orthodoxe.
Dieu travaille et l'homme coopère; Dieu crée à travers l'homme et l'homme se réalise à travers
Dieu mais afin de coopérer avec succès avec Dieu, l'homme doit s'habituer à penser avec
Dieu, à sentir avec Dieu, à créer avec Dieu.
Le but est que l'Amour Divin pénètre en l'homme et dans le monde qui l'entoure et qu’il
transforme l’humanité toute entière ainsi que la nature. De ce fait, il se régénère de l'intérieur
et transforme son âme et son corps et donc transforme la matière. Comment atteindre ce but?
Uniquement à travers les vertus évangéliques : la Foi et l'Amour, l'espoir et la prière, le jeûne
et la modestie, la douceur et la charité, la croyance et la fraternité. Avec toutes ces vertus
l'homme transforme son corps en réceptacle de l'Âme du Christ.
Mes frères, quand vous suivez Saint Sava, vous bâtissez la culture orthodoxe, vous élevez et
embellissez votre âme immortelle et l'âme de notre peuple à chaque fois que vous croyez au
Christ et L’aimez, que vous priez et que vous jeûnez, que vous faites la charité, quand vous
aimez notre peuple et quand vous pratiquez le pardon.
Etre Orthodoxe veut dire qu'il faut se battre avec nos propres passions et les péchés qui
s’insinuent en nous et dans le monde qui nous entoure, il faut se battre contre la pauvreté et
contre la convoitise, il faut se battre contre la mort et contre le diable et être toujours
vainqueur à travers Dieu et le Fils de Dieu.
22
SAINT EVEQUE FIRMIN (+5°.S.°)
L'Église du Gévaudan est ancienne... Les "Actes" de Saint Firmin sont peu connus. Les
anciens calendriers et livres liturgiques font mention de son culte au 14 janvier. Le Saint
Evêque Firmin se serait endormi en 402 à Banassac, localité célèbre par ses ateliers de
céramiques et de monnaies. La restauration de l'église de Banassac en 1956, a permis de
découvrir l'enfeu de Saint Firmin; c'est au dessous de cet arc trilobé qu'aurait été déposé son
corps.
13 – 14 janvier
SAINT EVÊQUE KENTIGERN (OU MUNGO) DE GLASGOW, CONFESSEUR (+ 603)
La mère de Kentigern nommée Thaney était de sang royal, son père ayant été le roi Loth qui
avait donné son nom au pays des Lothiens. Recherchée en mariage par un aristocrate breton
nommé Owen (ou Ewen), elle refusa ce parti sous prétexte qu'elle voulait garder sa Virginité.
Son père, furieux de ce refus, la confia à la garde d'un de ses fermiers qui était secrètement
Chrétien. Le prétendant réussit à découvrir celle qu'il voulait pour épouse et lui fit violence.
Quand Loth apprit que Thaney était enceinte, il ordonna de la jeter du haut d'une montagne; la
malheureuse échappa à la mort; on l'exposa alors sur un bateau à l'embouchure de la rivière de
Firth et on l'abandonna ainsi à la merci des vents. Le bateau fut porté sur la rive opposée de
l'estuaire à Culross et c'est là que Thaney donna le jour à son enfant qui reçut le nom de
Kentigern vers 518.
La mère et l'enfant furent présentés à l'Evêque local Serf (ou Servan) qui les prit sous sa
protection. Après avoir baptisé Kentigern, il se chargea de son éducation, remarqua en lui
d'aimables qualités et lui témoigna une telle affection qu'il le surnomma Mungo, ce qui dans
la langue du pays signifie "le bien-aimé." "Kentigern, devenu grand, se sentit attiré vers la vie
des Cénobites et alla se fixer dans une solitude appelée Glasghu –d' où l'on a fait Glasgow par
la suite. Une communauté se groupa autour de sa retraite; l'éclat de ses vertus attira sur lui
l'attention du clergé et du peuple et on voulut l'avoir pour Evêque. Un Prélat mandé d'Irlande
vint lui donner la consécration épiscopale. De grande étendue et peuplé en partie de païens, le
23
diocèse donna beaucoup d'exercice à son zèle. Il le parcourut à pied; touchés de ses
instructions, les païens venaient en foule lui demander le Saint Baptême; il mit en même
temps tout son zèle à maintenir la pureté de la Foi car le pélagianisme menaçait de faire des
progrès en Écosse. Les travaux apostoliques de Kentigern étaient animés par l'esprit de prière;
chaque jour il récitait le Psautier, ajoutait d'autres pratiques de dévotion, vivait dans une
constante union avec Dieu dans une perpétuelle abstinence et s'imposait des jeûnes rigoureux.
Durant les six semaines du Grand Carême, il s'éloignait du commerce des hommes, ne
s'entretenait qu'avec le Ciel. A son tour, il forma des Apôtres qui suivirent ses exemples; il les
envoya prêcher la Foi au Nord de l'Écosse dans les Îles d'Orkhney, en Islande et en Norvège.
Le pays était partagé entre plusieurs petits seigneurs qui obéissaient tous à un même chef dont
la résidence était Alcluid (aujourd'hui Dumbarton). Au temps de l'apostolat de Kentigern, le
Pieux Roi Rydderch-Hael s'était fait son protecteur mais l'impie Morken (ou Morcan) s'était
emparé du pouvoir et Kentigern fut obligé de se réfugier dans le pays de Galles; il séjourna
quelque temps auprès du Saint Evêque David (Dewi) de Menevia. Un Prince chrétien nommé
Cathwallan lui donna un vaste terrain au confluent de l'Elwy et de la Clyde pour la fondation
d'un vaste monastère appelé Llan-Elwy et désigné plus tard sous le nom de Saint-Asaph.
L'école de ce monastère devint célèbre sous la direction de Kentigern qui s'y trouvait encore
quand s'endormit David de Menevia vers 544.
Après la mort de l'usurpateur Morken et le rétablissement de Rydderch, Kentigern fut rappelé
à Glascow; en quittant son Abbaye de Llan-Elwy, il en laissa le gouvernement à son disciple
Asaph qui devait plus tard écrire la Vie de son Père Spirituel. Le retour des événements avait
été déterminé par la victoire remportée en 573 à Arthuret près de Carlyle où de concert avec le
Roi chrétien Aidan, Rydderch avait battu Gwendololau, le représentant du paganisme dans la
Bretagne du Nord. Rydderch vint à la rencontre de Kentigern à Hoddam où l'Evêque s'arrêta
quelque temps avant de rentrer à Glascow. C'est l'époque où il visita le Pays de Galloway
pour retirer de l'idolâtrie et de l'hérésie les Pictes qui y étaient retombés après la Naissance au
Ciel de Saint Ninian.
Quand Kentigern y fut rentré définitivement, Glascow devint le grand centre du Christianisme
pour les Bretons de Strathclyde. Le souvenir de la dédicace de plusieurs églises à Aberdeen
témoigne aussi des travaux de Kentigern dans cette partie de l'Écosse. On a dit aussi que dans
ses dernières années, Saint Columba (ou Columkill) vint d'Iona à Glasgow pour rendre visite
à Kentigern. L'Abbé d'Iona, écrit Montalembert, arriva avec un grand cortège de Moines qu'il
distribua en trois sections au moment d'entrer à Glascow. Kentigern en fit autant pour les
nombreux Moines qui vivaient dans son monastère épiscopal. Des deux côtés retentit l'allléuia
et ce fut avec les paroles de la Sainte Écriture que les deux Apôtres des Pictes et des Scots se
rencontrèrent à l'extrême limite de ce qui avait été l'empire romain. Columba et Kentigern
s'embrassèrent tendrement, passèrent quelques jours dans une douce familiarité et ne se
séparèrent qu'après avoir échangé leurs deux crosses pastorales en signe d'affection
réciproque.
Dans quelle mesure faut-il ajouter foi à un autre récit de l'hagiographe qui semble emprunté
plutôt à l'épopée gallo-bretonne de Tristan et d'Iseult qu'à la légende monastique, il est
difficile de le dire. Ce trait est pourtant resté le titre le plus populaire de l'Evêque Kentigern.
Le voici, d'après Montalembert : "La femme du Roi Rydderch, cédant à la passion adultère
pour un chevalier de la cour, eut la faiblesse de lui abandonner l'anneau qu'elle tenait du Roi
son mari. Rydderch étant allé à la chasse avec ce chevalier et tous deux s'étant reposés au bord
de la Clyde, le chevalier s'endormit, étendit involontairement la main pendant son sommeil.
24
Le Roi vit à son doigt l'anneau qu'il avait donné à la reine, eut grand'peine à ne pas tuer sur
place le chevalier mais sut rester maître de lui-même et sans éveiller le coupable, se contenta
de lui enlever l'anneau du doigt pour le jeter dans la rivière. Puis revenu à la ville, il demanda
à la reine son anneau et comme elle ne pouvait le lui rendre, il la fit mettre en prison pour être
conduite à la mort. Elle obtint un délai de trois jours et après avoir en vain fait demander
l'anneau au chevalier, elle eut recours à la protection de l'Evêque Kentigern. Ce bon pasteur
avait tout su ou tout deviné : la bague trouvée dans le ventre d'un saumon qu'il avait fait
pêcher dans la Clyde, était entre ses mains. Il l'envoya à la reine qui put ainsi la montrer à son
mari et échapper au châtiment. Rydderch lui demanda pardon et offrit de punir ses
accusateurs. Elle l'en détourna puis alla aussitôt s'accuser elle-même auprès de Kentigern qui
lui fit passer le reste de sa vie dans la pénitence. C'est pourquoi les anciennes effigies de
Kentigern le représentent toujours tendant la crosse épiscopale d'une main et de l'autre un
saumon avec une bague entre les lèvres."
Il y a une curieuse description de la Naissance Céleste du Saint Evêque qui expire au moment
où il prend un bain chaud, le jour de l'Octave de la Théophanie parce qu'en ce jour il avait
pour pratique de baptiser une multitude de convertis; ce qui sans doute indique que le
biographe écrivant la Vie avait quelque source plus ancienne sous les yeux. Le Rappel au
Seigneur de Kentigern survint le 13 janvier 603; il avait alors quatre-vingt-cinq ans et non
cent quatre-vingt-cinq comme l'écrivit Jocelin. Il fut enseveli dans la cathédrale de Glasgow
dont il devint le premier Protecteur; son tombeau a été en grande Vénération jusqu'à
l'établissement du calvinisme en Écosse.
ou encore : http://www.gypsyfire.com/Translation.htm
Sts Pères massacrés au mont Sinaï-43 Sts Pères massacrés à Raïthou-St Théodule, fils de St
Nil le Sinaïte-Ste Agnès-St Etienne, fondateur du Monastère de Chénolakkos-St Nina, égale
aux Apôtres, Illuminatrice de la Géorgie-St Potien, Martyr à Spolète sous Marc-Aurèle (vers
161). -St Felix, Syrien d'origine, prêtre et Martyr à Nole en Campanie sous Valérien (vers
256). -St Felix, prêtre de Rome, honoré à Nole. -Ste martyre Agnès. -St Adam. -Ste Nino,
égale-aux-Apôtres et illuminatrice de la Géorgie (335). -43 Saints Pères massacrés à Raïthou
sur la Mer Rouge par les Blemmyes. -St Deusdedit, premier Anglais à avoir été Archevêque
de Cantorbéry (664). -St Etienne, fondateur du monastère de la Mare-aux-Oies (Chénolakkos)
en Bithynie (VIIIème siècle). -St Melece l'Evêque de Ryazan, illuminateur de la Yakoutie
(1900). -Martyrs du monastère de Raïthou près de Kazan tués par les Communistes. -St
Ambroise (Goudko) l'Evêque de Sarapul, Martyr (Russie 1918)-St Jean, confesseur en Union
soviétique (1961).
Lecture de l’Epître
Pour la Très Sainte Egale-aux-Apôtres Nina, Illuminatrice d’Ibérie (Géorgie)
1Cor IV : 9-16
4.9 Car Dieu, ce me semble, a fait de nous, apôtres, les derniers des hommes, des condamnés à
mort en quelque sorte, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux
hommes. 4.10 Nous sommes fous à cause de Christ; mais vous, vous êtes sages en Christ; nous
sommes faibles, mais vous êtes forts. Vous êtes honorés, et nous sommes méprisés! 4.11
Jusqu'à cette heure, nous souffrons la faim, la soif, la nudité; nous sommes maltraités, errants
çà et là; 4.12 nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains; injuriés, nous bénissons;
persécutés, nous supportons; 4.13 calomniés, nous parlons avec bonté; nous sommes devenus
comme les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu'à maintenant.
4.14 Ce n'est pas pour vous faire honte que j'écris ces choses; mais je vous avertis comme
25
mes enfants bien-aimés. 4.15 Car, quand vous auriez dix mille maîtres en Christ, vous n'avez
cependant pas plusieurs pères, puisque c'est moi qui vous ai engendrés en Jésus Christ par
l'Évangile. 4.16 Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs.
Pour nos Vénérables et Saints Pères massacrés au Mont Sinaï et nos 43 Vénérables et Saints
Pères massacrés à Raïthou
Heb X : 32-38
10.32 Souvenez-vous de ces premiers jours, où, après avoir été éclairés, vous avez soutenu un
grand combat au milieu des souffrances, 10.33 d'une part, exposés comme en spectacle aux
opprobres et aux tribulations, et de l'autre, vous associant à ceux dont la position était la
même. 10.34 En effet, vous avez eu de la compassion pour les prisonniers, et vous avez accepté
avec joie l'enlèvement de vos biens, sachant que vous avez des biens meilleurs et qui durent
toujours. 10.35 N'abandonnez donc pas votre assurance, à laquelle est attachée une grande
rémunération. 10.36 Car vous avez besoin de persévérance, afin qu'après avoir accompli la
volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. 10.37 Encore un peu, un peu de temps:
celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas. 10.38 Et mon juste vivra par la foi; mais, s'il se
retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui.
Pour l’usage slave
Rom VIII : 28-39
8.28 Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de
ceux qui sont appelés selon son dessein.
8.29 Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image
de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. 8.30 Et ceux qu'il a
prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu'il a
justifiés, il les a aussi glorifiés.
8.31 Que dirons-nous donc à l'égard de ces choses? Si Dieu est pour nous, qui sera contre
nous? 8.32 Lui, qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous,
comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui? 8.33 Qui accusera les élus de
Dieu? C'est Dieu qui justifie! 8.34 Qui les condamnera? Christ est mort; bien plus, il est
ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous! 8.35 Qui nous séparera de l'amour
de Christ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou
le péril, ou l'épée? 8.36 selon qu'il est écrit: C'est à cause de toi qu'on nous met à mort tout le
jour, Qu'on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. 8.37 Mais dans toutes ces
choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. 8.38 Car j'ai l'assurance
que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à
venir, 8.39 ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra
nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur.
Lecture de l’Evangile
Pour la Très Sainte Egale-aux-Apôtres Nina, Illuminatrice d’Ibérie (Géorgie)
Matthieu XXV : 1-13
25.1 Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes,
allèrent à la rencontre de l'époux. 25.2 Cinq d'entre elles étaient folles, et cinq sages. 25.3 Les
folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d'huile avec elles; 25.4 mais les sages prirent,
avec leurs lampes, de l'huile dans des vases. 25.5 Comme l'époux tardait, toutes s'assoupirent et
s'endormirent. 25.6 Au milieu de la nuit, on cria: Voici l'époux, allez à sa rencontre! 25.7 Alors
toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs lampes. 25.8 Les folles dirent aux sages:
Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent. 25.9 Les sages répondirent: Non; il n'y
en aurait pas assez pour nous et pour vous; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez26
en pour vous. 25.10 Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva; celles qui étaient prêtes
entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. 25.11 Plus tard, les autres
vierges vinrent, et dirent: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. 25.12 Mais il répondit: Je vous le dis
en vérité, je ne vous connais pas. 25.13 Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l'heure.
Pour nos Vénérables et Saints Pères massacrés au Mont Sinaï et nos 43 Vénérables et Saints
Pères massacrés à Raïthou
Luc XII : 32-40
12.32 Ne crains point, petit troupeau; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume. 12.33
Vendez ce que vous possédez, et donnez-le en aumônes. Faites-vous des bourses qui ne
s'usent point, un trésor inépuisable dans les cieux, où le voleur n'approche point, et où la
teigne ne détruit point. 12.34 Car là où est votre trésor, là aussi sera votre coeur. 12.35 Que vos
reins soient ceints, et vos lampes allumées. 12.36 Et vous, soyez semblables à des hommes qui
attendent que leur maître revienne des noces, afin de lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera.
12.37 Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant! Je vous le dis en
vérité, il se ceindra, les fera mettre à table, et s'approchera pour les servir. 12.38 Qu'il arrive à la
deuxième ou à la troisième veille, heureux ces serviteurs, s'il les trouve veillant! 12.39 Sachez-le
bien, si le maître de la maison savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne
laisserait pas percer sa maison. 12.40 Vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme
viendra à l'heure où vous n'y penserez pas.

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