mardi 21 septembre 2010

Oraison funèbre de Mgr Philarète de New-York.

ORAISON FUNEBRE DU METROPOLITE PHILARETE
Ecrite par Mgr Vitaly

Une importante page de l’Eglise Orthodoxe Russe hors-Frontière (ERHF) vient d’être tournée. Tout un chapi¬tre de son histoire a pris fin. La flamme de la vie de notre premier hiérarque s’est éteinte. Les lèvres sont closes, de celui qui prêchait au monde entier la confession pure, sans tache de la foi orthodoxe.

Quand la nouvelle de sa mort s’est répandue dans tout l’univers, le monde orthodoxe a été profondé¬ment ému, car la voix de la conscience de l’Eglise Orthodoxe venait de se taire. Les voies insondables de la volonté de Dieu ont voulu que notre Métropo¬lite conduise notre Eglise jusqu’au seuil même de l’Apocalypse, quand dans les ténèbres de plus en plus denses de nos vies, à l’horizon sombre et pourpre du temps sont apparus les éclairs funestes du commencement de la fin. Le Métropolite Philarète était comme un phare, et la lumière de sa parole de vérité déchiraient les ténèbres et la nuit qui, de tout côté, nous enveloppent toujours davantage ; mais son âme douce s’épuisait devant l’image des épreuves à venir. Ses souffrances spirituelles ont très vite atteint son corps déjà affaibli et il est arrivé ainsi à un épuisement total ; alors, dans sa grâce, le Seigneur, voyant les souffrances inté¬rieures de son serviteur, a envoyé l’ange qui, durant son sommeil, a rendu sa fin paisible et sans souffrances.

Et aujourd’hui, notre cher Métropolite Philarète, quand tu paraîtras devant le trône du Seigneur et que tu t’inclineras devant l’Unique Dieu adoré dans la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit, prie-le aux côtés de tes glorieux prédécesseurs, le Métropolite Antoine et le Métropolite Anastase, pour l’Eglise russe martyre, pour tous ses fidèles sur la terre, qui sont comme un navire pris dans la tempête, malmené par les eaux et par les vents contraires des passions humaines ; prie le Seigneur afin que nous qui sommes restés dans la vallée des épreuves, nous puissions suivre la voie de l’Eglise du Christ et de ses fils fidèles, la voie qu’a tracée l’Apôtre des nations dans son épître aux Corinthiens, de manière si concise et si claire : « Dans l’honneur et le déshonneur, tantôt diffamés, tantôt considérés ; tenus pour imposteurs bien que véridiques ; pour obscurs quoique bien connus ; pour mourants et voilà que nous vivons ; pour gens que Dieu châtie et pourtant nous ne mourons pas ; pour tristes, nous qui sommes toujours dans la joie ; pour pauvres, nous qui enrichissons les autres ; pour dénués de tout, nous qui possédons tout ! » (2 Corinthiens 6, 8-10).

C’est cette voie que suivait notre Métropolite Philarète, c’est dans ces conditions que vit notre bon et fidèle clergé et toutes les brebis fidèles de notre Eglise.

Aide-nous, mon Dieu, à suivre jusqu’au bout cette voie glorieuse du témoignage afin d’entendre, nous aussi, la voix si douce de notre Sauveur : « Bon et fidèle serviteur, tu t’es montré fidèle dans peu de choses… Entre dans la joie de ton Seigneur » (Matthieu 25, 21). Amen.

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