mardi 21 septembre 2010

Saint Grégoire Palamas, Homélie sur la Pentecôte.

HOMELIE SUR LA SAINTE PENTECOTE

De Saint Grégoire Palamas

Il y a peu de jours, nous avons vu avec les grands yeux de la foi le Christ monter au ciel ; nous l’avons contemplé autant que les témoins ocu¬laires. Notre bonheur n’a pas été en deçà du leur, car selon le Seigneur « Bienheureux sont ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ». En effet, ceux qui sont d’abord informés par l’ouïe voient ensuite par les yeux de la foi.

Jusqu’ici, nous n’avons vu le Christ que monter avec son corps, mais maintenant, dans l’Esprit Saint qu’il envoie à ses disciples, nous pouvons contempler jusqu’où il est monté dans son Ascension et à quelle dignité il a élevé notre nature qu’il a assumée.

Il est monté là, d’où le Saint Esprit envoyé par lui est descendu. D’où le Saint Esprit est-il descendu ?

Celui qui, par le Prophète Joël a dit : « Je répan¬drai de mon Esprit sur toute chair » l’indique. Et c’est à lui que David s’adresse, quand il dit : « Tu envoies ton Esprit et ils sont créés et tu renou¬velles la face de la terre » (Ps. 104, 30).

Ainsi donc, après son Ascension, le Christ est monté vers son Père, dans les lieux très hauts, dans le sein du Père, où est également l’Esprit. Et bien que portant l’humanité, il apparaît partici¬pant à la dignité du Père, puisqu’il envoie du ciel l’Esprit qui vient du Père, que le Père envoie.

Mais que nul, en entendant dire que le Saint Esprit est envoyé par le Père et le Fils ne pense qu’il n’a pas la même dignité. Car il n’est pas de ceux que l’on envoie simplement, mais de ceux qui en¬voient et qui consentent. Et celui qui parle par la bouche du Prophète le confirme : « C’est moi qui de mes mains ai fondé la terre et étendu le ciel ». Et « Maintenant le Seigneur m’envoie avec son Esprit » (Isaïe 48, 16).

Le Christ aussi, par la bouche du même prophète, le démontre ailleurs : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres » (Luc 4, 18).

Le Saint Esprit n’est pas seulement envoyé, car avec le Père il envoie le Fils. Et ceci fait apparaître qu’il est de la même nature que le Père et le Fils, Leur égal dans la puissance, dans la dignité, et qu’il coopère avec eux.

Par la bienveillance du Père et la coopération du Saint Esprit, le Fils Unique de Dieu, dans son immense et indicible amour pour l’homme, après avoir incliné les cieux, est descendu des hauteurs, s’est montré parmi nous, a vécu, agi et enseigné des choses admirables, grandes, élevées, vraiment divines et salutaires. Puis pour notre salut, il a librement accepté de souffrir, a été enseveli pour ressusciter le troisième jour.
Il est ensuite monté au ciel et s’est assis à la droite du Père où il a pris part à la descente sur ses disciples du Saint Esprit, la Puissance d’En-Haut, promise et envoyée par le Père. Des hauteurs où il est assis, il nous crie : « Que celui qui veut s’approcher de cette gloire, devenir participant du Royaume des Cieux, être appelé fils de Dieu, recevoir la vie immortelle et la gloire indicible, la nourriture impérissable, la richesse inépuisable, observe mes commandements et imite ma vie. Il acquerra ainsi la force pour vivre sur la terre comme j’ai vécu, revêtu de la chair, où j’ai fait des miracles et enseigné, établissant des lois salutaires et me donnant en exemple ».

L’enseignement évangélique, le Sauveur l’a confirmé par ses œuvres et ses miracles, et l’a scellé par ses souffrances. Le grand et salutaire bienfait est venu de sa Résurrection des morts, de son Ascension au ciel et de la venue, du haut des cieux, du Saint Esprit sur ses disciples que nous célébrons, en ce jour.

Après la Résurrection des morts, son apparition aux disciples et lors de son Ascension, il a dit : « Moi je vous enverrai ce que mon Père vous a promis. Demeurez à Jérusalem, jusqu’à ce que vous receviez la puissance venant du ciel par la descente du Saint Esprit sur vous. Et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, la Samarie, jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1, 7-8).

Alors que s’achevait le cinquantième jour depuis la Résurrection, la Pentecôte que nous fêtons aujourd’hui, les disciples étaient rassemblés dans le même lieu, dans la chambre haute. Ils attendaient l’Esprit, recueillis, attentifs à la prière et aux hymnes qu’ils adressaient à Dieu. « Tout à coup, dit Luc l’Evangéliste, un bruit venant du ciel, comme le souffle d’un vent impétueux remplit la maison où ils étaient assis ».

De ce « bruit », la Prophétesse Anne a parlé, quand elle a reçu la promesse qu’elle engendrerait Samuel : « Le Seigneur est monté au ciel et il a tonné. Il leur donnera la puissance et élèvera la corne de ses oints ».

Ce « bruit », la contemplation d’Elie l’a proclamé : « Voici, est-il dit, après le feu, le murmure d’une brise légère ». Et le Seigneur était dans ce murmure. Ce murmure de la brise, c’est le bruit du vent. Ce « bruit », ce murmure, décrit à l’avance, on le retrouve dans l’Evangile du Christ. Le dernier jour, le grand jour de la fête, c’est-à-dire de la Pentecôte, Jésus se tenant debout, selon Jean le Théologien et Evangéliste, « cria » : « Si quelqu’un a soif qu’il vienne à moi et qu’il boive ». Et il disait cela à propos de l’Esprit que devaient rece¬voir ceux qui croiraient en lui. Aussi, après sa Résurrection, souffla-t-il sur ses disciples en leur disant : « Recevez le Saint Esprit ».

Ce « cri » annonçait déjà le « bruit » et le « souffle » (de la bouche). C’est ce souffle (l’Esprit), à présent abondamment répandu, qui retentit du haut du ciel avec puissance au point d’être entendu de partout. Il appelle le monde entier et, tous ceux qui tiennent avec foi, il les inonde de la grâce. Impétueux, il est vainqueur de tout. Il passe par dessus les murailles du Malin et détruit les villes et les bastions de l’adversaire. Il abaisse les orgueilleux et élève les humbles de cœur. Il rassemble ce qui était dispersé, brise les liens des péchés, défait ce qui lui résiste. Il a rempli la maison où les disciples étaient assis, faisant d’elle une piscine spirituelle, accomplissant la promesse du Sauveur :
« Jean a baptisé d’eau, mais dans peu de jours, vous, vous serez baptisés dans l’Esprit Saint ». Et même le nom qu’il leur avait donné se révéla vrai, car par ce « bruit » céleste, les Apôtres devinrent des Fils du Tonnerre.

« Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, ET IL S’EN POSA UNE sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint Esprit et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer ».

Les miracles qui se firent par le corps du Seigneur prirent fin, après avoir prouvé que le Fils Unique de Dieu était une personne distincte, qui en ces derniers temps s’était unie à nous.

Alors commença tout ce qui devait révéler que l’Esprit Saint était aussi une hypostase distincte, afin de nous faire saisir et comprendre le grand et adorable mystère de la Sainte Trinité. Certes, l’Esprit Saint a toujours agi dans le passé ; il a parlé par la bouche des Prophètes et nous a annoncé à l’avance les choses à venir. Mais maintenant, c’est lui qui par les disciples chasse les démons, guérit les malades. Par les langues de feu, il manifeste sa propre Hypostase. Il se pose en Maître, sur les disciples du Christ, comme sur un trône et en fait des instruments de sa puissance.

Mais pourquoi, direz-vous, est-il apparu sous forme de langues ? - C’est pour montrer sa parenté avec le Verbe de Dieu. Car il n’est pas de parenté plus étroite que celle de la langue et de la parole (verbe). - C’est aussi pour manifester la grâce de l’enseignement, car celui qui enseigne selon le Christ a besoin d’une langue qui soit pleine de grâce.

Pourquoi les langues de feu ? - Eh bien ! Ce n’est pas seulement pour montrer qu’il est consubstantiel au Père et au Fils, car notre Dieu est un feu, un feu qui dévore la perversité, mais aussi pour sa double action dans la prédication apostolique, car Dieu récompense et châtie. Comme le feu qui de par sa nature éclaire et brûle, de même la parole de l’enseignement du Christ éclaire ceux qui la reçoivent et livre ceux qui la refusent au feu et au châtiment éternel.

D’autre part, il n’est pas question de « langues de feu », mais « comme » des langues de feu, pour qu’on ne pense pas qu’il s’agit du feu sensible et matériel. Ce n’est qu’une comparaison pour nous aider à nous faire une idée de la manifestation du Saint Esprit.

Pour quelle raison les langues apparurent-elles se partageant ?
- Seul le Christ, venu d’En-Haut, a reçu du Père l’Esprit sans mesure. Dans sa chair, il a possédé en totalité la puissance et l’énergie. Nul autre que lui n’a reçu la grâce de l’Esprit Saint sans mesure. Les autres l’ont reçue en partie seulement, afin de ne pas penser que ce qui est un don, un charisme, constituait la nature des Saints.

Les mots « IL S’EST POSE », ne manifestent pas seulement la dignité seigneuriale, mais également l’in¬divisibilité de l’Esprit Saint. « Et il se posa sur chacun d’eux ; et ils furent tous remplis du Saint Esprit ».
Quand l’Esprit se partage dans ses diver¬ses forces et énergies, il demeure cependant tout entier, présent et opérant en chacune d’elles. Il est partagé tout en demeurant entier et la participation à lui est totale, à l’image du rayon du soleil.

« Et ils se mirent à parler en d’autres langues, c’est à dire dans les dialectes de ceux qui s’étaient rassemblés de toutes les nations, et selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer ». Les Apôtres étaient des instruments du Saint Esprit, ils agissaient et se mouvaient conformément à sa volonté et à sa puissance. Un instrument est quelque chose d’étranger à soi et qu’on emprunte, il ne participe pas à la nature mais à l’action de celui qui opère par lui, comme David l’Inspiré le dit : « Ma langue est comme la plume d’un habile écrivain ». La plume est donc l’instrument de l’écrivain. Elle participe à son action mais non à la nature de celui qui écrit. Elle, trace ce que celui-ci veut et peut.

Pourquoi l’Esprit est-il la promesse du Père ? Parce que le Père, dès les temps anciens, l’a promis par la bouche de ses Prophètes. Par celle d’Ezéchiel il a dit : « Je vous donnerai un coeur nouveau et un esprit nouveau… Je mettrai au dedans de vous mon Esprit » (Ezéchiel 36, 26) ; par celle du Prophète Joël : « Dans les derniers jours, je répan-drai mon Esprit sur toute chair » (62, 28). Moïse aussi l’a désiré (l’Esprit) quand il s’est exclamé : « Plût à Dieu que tout le peuple de Dieu fût prophète, et que le Seigneur mît son Esprit en eux » (Nombres 11, 29).

Or, puisque la bienveillance et la promesse du Père et du Fils sont une, le Seigneur, à cause de cela, a dit à ceux qui allaient croire en Lui : « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, n’aura jamais soif et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira dans la vie éternelle » (Jean 4, 14) ; et : « Celui qui croit en moi comme l’a dit l’Ecriture, des fleuves d’eau coule¬ront de son sein ». Commentant ces paroles, l’Evangéliste dit : « Il parlait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en Lui » (Jean 7, 39).

Et quand il allait à sa Passion salutaire, il disait à ses disciples : « Si vous m’aimez, gardez mes commandements. Et moi je prierai le Père et il vous donnera un autre Consolateur, pour qu’il demeure avec vous éternellement, l’Esprit de Vérité ». Et aussi : « Je vous dis ces choses pendant que je suis avec vous. Mais le Consolateur, l’Esprit Saint que mon Père enverra en mon nom, il vous enseignera toutes choses » (Jean 14, 25). Et encore : « Quand le Consolateur sera venu, que je vous enverrai de la part de mon Père, l’Esprit de Vérité qui procède du Père, il rendra témoignage de moi et vous conduira dans toute la Vérité » (Jean 15, 26).

Maintenant, la promesse est accomplie, l’Esprit Saint est descendu, envoyé et donné par le Père et le Fils. Par son éclat, il a illuminé les saints disciples, il les a divinement allumés comme des flambeaux, ou mieux, il en a faits des luminaires supra-cosmiques et universels, porteurs de la parole de la Vie Eternelle et par eux il a éclairé tout l’univers.

Et, comme d’un cierge déjà allumé on en allume un second et de celui-ci un troisième et ainsi de suite, et la lumière est conservée et en tout temps disponible : il en est de même de la consécration des successeurs des apôtres. La grâce de l’Esprit Saint se transmet de génération en génération, éclairant tous ceux qui écoutent les docteurs et les pasteurs spirituels.
Cette grâce donc, ce don de Dieu, cette illumination du Saint Esprit, vient par l’Evangile, appor¬tée à la ville par chaque évêque. Et ceux qui font obstacle à celui-ci interrompent la grâce de Dieu, brisent la divine continuité, s’éloignent de Dieu, se livrent à des apostasies coupables, à toutes sortes de malheurs. Il y a peu de temps, vous avez vécu et éprouvé ces choses. Mais puisque vous voilà revenus au pasteur de vos âmes, que Dieu vous a donné, si vous écoutez les conseils que je vous dispense, pour votre salut, vous célébrerez avec un pur éclat la fête du Saint Esprit qui dans son amour indicible pour les hommes et pour notre sa¬lut, est descendu. Pour notre salut aussi, le Fils Unique de Dieu a incliné les cieux ; il est descendu et a pris notre chair et, avec son corps, il est monté au ciel.

Et s’il n’avait pas envoyé le Saint Esprit sur ses disciples, sur leurs successeurs à travers toutes les générations, sur les docteurs de l’Evangile de la grâce, pour demeurer avec eux et les fortifier, la prédication de la vérité n’aurait pas retenti chez tous les peuples, elle ne serait pas arrivée jusqu’à nous. Voilà pourquoi le Seigneur plein d’amour pour les hommes a fait de ses disciples des participants, des pères, des serviteurs de la lu¬mière et de la vie éternelle, leur a donné le pouvoir de régénérer les hommes pour la vie impé¬rissable, d’en faire de dignes enfants de la lumière et pères, à leur tour, de l’illumination des autres. Ainsi il est et sera avec nous, jusqu’à la fin du monde, avec le Saint Esprit, comme il l’a promis. Car il est UN avec le Père et le Saint Esprit, non selon la personne mais selon la divi¬nité, un seul Dieu en trois personnes, une seule divinité toute puissante aux trois hypostases.

Le Saint Esprit a toujours existé avec le Fils et le Père. Un Père, un Intellect Eternel, sans Fils, sans Verbe co-éternel est impensable, de même qu’un Verbe Eternel sans Esprit Co-éternel.

Le Saint Esprit a toujours été, est et sera, Créateur avec le Père et le Fils de tout ce qui a été fait, renouvelant avec eux ce qui a été déformé et conservant avec eux ce qui demeure stable. Il est partout présent et il remplit tout, il dirige l’univers et veille sur tout. « Où irai-je, loin de ton Esprit, où fuirai-je loin de ta face » dit le psalmiste. (Ps. 139, 7).

Le Saint Esprit n’est pas seulement partout mais aussi au-delà de l’univers, non seulement en tout siècle et en tout temps, mais aussi avant tous les siècles et avant tous les temps. Il ne sera pas avec nous seulement jusqu’à la fin du monde, selon la promesse, mais encore au-delà, car le Saint Esprit demeurera avec tous les saints dans la vie future, rendant leurs corps impérissables, les remplissant de la gloire éternelle. Ceci, le Seigneur l’a révélé à ses disciples quand il leur a dit : « Je prierai mon Père et il vous donnera un autre consolateur, pour qu’il demeure avec vous ETERNELLEMENT ».

Selon l’apôtre, le corps animal ou naturel, c’est-à-dire le corps et l’âme créés, qui possède le mouvement et l’être, est « SEME », c’est-à-dire qu’une fois mort, il est enterré, caché sous la terre et RESSUSCITE, revit ensuite corps spirituel, autrement dit surnaturel, rassemblé et dirigé par le Saint Esprit, revêtu par la puissance de l’Esprit Saint d’immortalité, de gloire, d’incorruptibilité.

Le premier Adam, dit encore l’apôtre, était une âme vivante, le dernier Adam est esprit qui donne la vie.
Le premier homme tiré de la terre est terrestre comme tous ses descendants. Le second homme, le Seigneur, est du ciel. Tel est le terrestre, tels sont aussi les terrestres ; et tel est le céleste, tels sont aussi les célestes « (I Cor. 15, 42).

- Quels sont ces derniers ?
- Tous ceux qui sont fermes et inébranlables dans la foi, qui accomplissent au mieux les œuvres du Seigneur, qui ont retrouvé l’image du céleste par leur obéissance. « Car celui qui n’écoute pas le Fils, dit saint Jean le Précurseur, dans l’Evangile de Jean, ne verra point la vie et la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3, 36).

Et qui peut échapper à la colère de Dieu ? Il est redoutable mes frères, de tomber entre les mains du Dieu Vivant. Si nous craignons les mains de nos ennemis, bien que le Seigneur dise « ne craignez pas ceux qui tuent le corps », quel est celui qui, ayant de l’in¬telligence, n’aura aucune crainte des mains de Dieu, qui se lèvent en colère sur ceux qui lui résistent ? La colère de Dieu éclatera contre l’immoral, l’injuste, l’impénitent, qui retient injustement la vérité.

Fuyons donc la colère et empressons-nous d’obtenir par la pénitence, la bonté et la compassion du Très-Saint Esprit. Que celui qui a de la haine se réconcilie et revienne à l’amour, afin que l’inimitié et la haine contre le prochain ne l’accusent pas de ne pas aimer Dieu. Car si tu n’aimes pas ton prochain que tu vois, comment aimeras-tu Dieu que tu ne vois pas ? Si nous nous aimons les uns les autres, nous possédons le véritable amour, non simulé et nous le manifestons par les œuvres. Ne rien dire, ne rien faire ni écouter la moindre accusation susceptible de nuire à nos frères, au prochain, comme l’a dit le Théologien bien-aimé du Christ : « Frères, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en action et en vérité » (1 Jn. 3, 18).

Que celui qui est tombé dans l’impudicité, l’adultère ou dans toute autre impureté du corps, s’éloigne de ce bourbier impur, qu’il se purifie par la confession, les larmes, le jeûne. Dieu jugera les impudiques et les adultères qui n’auront pas fait pénitence. Ils seront livrés à la Géhenne, au feu inextinguible, aux châtiments sans fin. « Que l’impie et l’inique soient écartés et qu’ils ne jouissent pas de la gloire du Seigneur ».

Que le voleur, l’usurpateur, le cupide, ne vole plus, n’amasse plus, n’usurpe plus, mais qu’il donne même de son nécessaire à celui qui est dans le besoin. Pour être bref, je dirai que si vous voulez voir des jours heureux, échapper aux ennemis visibles et invisibles, ainsi qu’aux barbares qui nous menacent, au châtiment réservé au Prince du mal et à ses anges, fuyez le mal et faites le bien. « Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs n’hériteront le Royaume de Dieu » (1 Cor. 6, 10).

Si quelqu’un n’hérite pas de Dieu, c’est qu’il n’est pas de Dieu et Dieu n’est pas son Père. Nous donc frères, éloignons-nous de tout ce que Dieu hait, en actes, en paroles, afin d’oser appeler Dieu : Père. Revenons à Lui et Lui reviendra à nous. Il nous purifiera de tout péché et nous rendra dignes de sa grâce divine.
Ainsi donc, aujourd’hui et à jamais, fêtons, célé¬brons divinement et spirituellement l’accomplis¬sement de la promesse divine, la venue et le séjour parmi les hommes du Très Saint Esprit, la réalisa¬tion et l’achèvement de notre bienheureuse espéran¬ce en Christ Notre Seigneur.
A lui, gloire, honneur et adoration, à son Père Eternel, à son Saint, Bon et Vivifiant Esprit, maintenant et toujours et aux siècles des siècles. Amen !

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