lundi 13 septembre 2010

Vies de Saints : Extraits du Grand Synaxaire de la Sainte Eglise Orthodoxe.

20 juin – 3 juillet 2010
Cycle mobile (Pascalion): Samedi de la Sixième Semaine
Lecture de l’Epître
Rom IX : 1-5
9.1 Je dis la vérité en Christ, je ne mens point, ma conscience m'en rend témoignage par le
Saint Esprit: 9.2 J'éprouve une grande tristesse, et j'ai dans le coeur un chagrin continuel. 9.3
Car je voudrais moi-même être anathème et séparé de Christ pour mes frères, mes parents
selon la chair, 9.4 qui sont Israélites, à qui appartiennent l'adoption, et la gloire, et les alliances,
et la loi, et le culte, 9.5 et les promesses, et les patriarches, et de qui est issu, selon la chair, le
Christ, qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement. Amen!
Lecture de l’Evangile
Matthieu IX : 18-26
9.18 Tandis qu'il leur adressait ces paroles, voici, un chef arriva, se prosterna devant lui, et dit:
Ma fille est morte il y a un instant; mais viens, impose-lui les mains, et elle vivra. 9.19 Jésus se
leva, et le suivit avec ses disciples. 9.20 Et voici, une femme atteinte d'une perte de sang depuis
douze ans s'approcha par derrière, et toucha le bord de son vêtement. 9.21 Car elle disait en
elle-même: Si je puis seulement toucher son vêtement, je serai guérie. 9.22 Jésus se retourna, et
dit, en la voyant: Prends courage, ma fille, ta foi t'a guérie. Et cette femme fut guérie à l'heure
même. 9.23 Lorsque Jésus fut arrivé à la maison du chef, et qu'il vit les joueurs de flûte et la
foule bruyante, 9.24 il leur dit: Retirez-vous; car la jeune fille n'est pas morte, mais elle dort. Et
ils se moquaient de lui. 9.25 Quand la foule eut été renvoyée, il entra, prit la main de la jeune
fille, et la jeune fille se leva. 9.26 Le bruit s'en répandit dans toute la contrée.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT MINA, EVEQUE DE POLOTSK (+1116)
Sainted Mina, Bishop of Polotsk, for a long time asceticised at the Kievo-Pechersk monastery.
On 13 December 1105 he was ordained bishop of Polotsk. The name of Saint Mina enters into
the service to the Kievo-Pechersk holy fathers, since prior to his elevation to the dignity of
bishop he bore obedience at the monastery. Remembrance of him is contained in the Kievo-
Pechersk Paterikon. Saint Mina is reknown as one of the first Russian archpastors, continuing
the spreading of the grace of faith in Christ after the Baptism of the Russian Land.
SAINTE EDBURGA (OU IDABERGA, EDBURGE, EADBURH), VIERGE DE CAISTOR
DANS LE NORTHAMPTONSHIRE (+7°.S.)
Le roi Penda de Mercie était un ardent opposant au Christ et pourtant quatre de ses filles dont
Edburge, prirent leur place dans les rangs de la Cour Céleste. Ses soeurs de sang et Foi étaient
les Saintes Kyneburga (épouse du roi Alfred de Northumberland) et Kyneswide et Chinesdre
qui consacrèrent leur virginité à Dieu quand elles entrèrent au Couvent de Dormundcastor ou
Caistor à Northamptonshire. Edburga semble aussi y avoir prononcé ses voeux et y avoir été
enterrée. Quand son frère Wulhere eut terminé Peterborough, ses Reliques et celles de ses
trois soeurs furent translatées à la nouvelle fondation.
Vers 1040, le Moine Balger emporta certaines de leurs Reliques et de celles de Saint Oswald à
Bergues Saint-Winnoc, en Flandre, probablement sous l'autorité du Roi Hardecanute
d'Angleterre, fils d'Emma qui avait vécut en Flandre durant sa jeunesse. Les Reliques des
Saints Oswald, Edburge et Lewin furent perdues dans le grand incendie de l'abbaye en 1558.
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SAINT PERE NAHUM D'OCHRID, THAUMATURGE ET ILLUMINATEUR DES
SLAVES (+910) 23 décembre - 20 juin – 27 juillet
Né en terre byzantine à l'époque où l'Eglise se parait à nouveau des Saintes Icônes (vers 843),
notre Père Nahum devint disciple des Glorieux Apôtres des Slaves Saints Constantin
(Cyrille), Méthode et Clément et partit avec eux en mission vers les régions peu civilisées
d’Europe Centrale vers 863. Le jeune royaume de Moravie (région du moyen Danube, entre la
Bohème, la Bavière et la Slovaquie) était composé de populations slaves aux moeurs encore
barbares et c'est au prix d'épreuves sans nombre, constamment affligés, objets des moqueries
et des mauvais traitements des païens, souffrant la faim, le froid et les coups que les véritables
Apôtres du Christ parcouraient les villages et les campagnes pour prêcher la Parole de Dieu.
Ils connurent néanmoins bien vite un grand succès car, contrairement aux Missionnaires
francs venus de Germanie et qui tentaient d'imposer la langue et les usages latins, ils
connaissaient le dialecte des habitants de ces régions et avaient commencé à traduire en slave
la Sainte Ecriture et la Liturgie de Saint Jean Chrysostome. Comme cette langue était
dépourvue d'alphabet les Saints en avaient constitué un et donnaient par l'écriture et les livres
de solides fondements à leur mission.
L'oeuvre étant bien avancée, ils se rendirent à Rome pour obtenir le soutien et la caution
d'Hadrien II (867-872). Ils furent brillamment reçus à sa cour et honorés comme de Véritables
Envoyés de Dieu. Après comparaison avec le texte grec, leurs traductions furent trouvées en
tout point fidèles et dignes d'être utilisées pour l'évangélisation des peuples slaves. Hadrien II
leur donna avec joie sa bénédiction, conféra le Sacerdoce à nombre de leurs disciples et fit
célébrer la Liturgie en slave dans des églises de la ville. Pendant ce séjour, Dieu montrait à tel
point Ses Faveurs à l'égard de Ses Serviteurs que d'un seul regard, ils guérissaient
miraculeusement les malades et les éprouvés qui venaient demander leurs prières. Pour être le
plus jeune, Saint Nahum n'en était pas toutefois inférieur à ses compagnons pour le zèle
apostolique et la puissance thaumaturgique.
SAINT MARTYR GOBAN (OU GOBAIN, GOVAN, GAVAN) (+670)
Né en Irlande, Goban fut ordonné Prêtre dans son pays natal. Puis il devint Moine sous la
direction de Saint Fursey à Burgh Casttle dans le Suffolk. Il accompagna son Abbé en mission
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d'évangélisation dans l'Est Anglie. Les deux Saints traversèrent ensuite le pays vers la France.
Durant une courte période, Gobain vécu à Corbeny avant que l'Abbaye n'y soit construite et
plus tard ils s'installèrent ensemble comme Ermites à Laon. De là ils se retirèrent dans la forêt
de l'Oise. Là Govain fonda une imposante église dédiée à Saint-Pierre, à présent appelée
Saint-Gobain sur une terre donnée par le Roi Clotaire III. Et là aussi, Gobain fut décapité par
des voleurs en un lieu à présent appelé Saint-Gobain, auparavant connu sous le nom de Mont
d'Ermitage. Ses Reliques furent perdues durant la Guerre de Trente Ans, exception faite de
son Chef qui se trouve toujours dans son église.
4 octobre (invention, 1595) - 5 décembre (repos, 1563) – 20 juin (translation, 1630)
SAINT GURIAS, ARCHEVEQUE DE KAZAN (+ 1563)
Sainted Gurii, Archbishop of Kazan, (in the world named Grigorii Grigor'evich Rugotin), was
the first archbishop of the Kazan diocese, established in 1555. He was born in the town of
Radonezh outside Moscow into the family of a courtier. His parents were not wealthy, and so
from his early years he had to serve prince Ivan Pen'kov as steward of his estates. From the
time of his youth, Grigorii was pious, humble and gentle. He did not wish to enter into
marriage. But slandered before the prince of improprieties with his wife, Grigorii was locked
up in an underground dungeon. This undermined his health, but it also intensified and
deepened his religious sensitivity. In prison, the prisoner wrote a small booklet for teaching
children to read and write. The proceeds from his alphabet-book he gave off to the needy.
Released from prison, Grigorii accepted tonsure with the name Gurii at the Iosifo-
Volokolamsk monastery, known for its strict monastic rule. In 1543 he was chosen by the
brethren as hegumen of this monastery and he administered it for almost 9 years, and then he
resigned as hegumen and lived for two years as a simple monk. Before becoming bishop,
Saint Gurii for one year directed the Trinity Selizharov monastery in Tver diocese. He was
chosen by lot to the Kazan cathedra-seat. Assisted by Saint Varsonophii (+ 1576, Comm. 11
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April)Saint Gurii collaborated much in missionary activity. In his eight years as bishop there,
four monasteries were organised, and the Blagoveschensk-Annunciation cathedral church and
ten more city churches were built.
In 1561 the Saint fell grievously ill. On feastdays they car,ried him into the church, and here
he either sat or lay, not having the strength to walk or even stand. Shortly before his death (+
5 December 1563)he accepted the great schema under Saint Varsonophii, and he was buried
in the Spaso-Preobrazhensk (Saviour Transfiguration) monastery. On 4 October 1595, the
incorrupt relics of Sainted-hierarchs Gurii and Varsonophii were uncovered. The Kazan
metropolitan, Sainted Ermogen (the future Patriarch of Moscow and All Rus', + 1613, Comm
12 May), was present at this uncovering of relics, and he described this event in the lives of
these Saints. On 20 June 1613, the relics of Sainted Gurii were transferred from the Saviour-
Transfiguration monastery to the Annunciation cathedral church. At present the relics rest at a
cemetery church named for the holy Nobleborn Princes Theodore (Feodor) of Muromsk and
his sons David and Konstantin, situated in the city of Kazan.
ou
Invention des Reliques de Saint Gurias, premier Archevêque de Kazan (+1563) en 1595
Saint Gouri naquit à Radonège au sein d'une famille de modeste aristocratie. Il entra dès sa
jeunesse au service du Prince Penkov mais menait en secret une vie ascétique. Jaloux de la
préférence du Prince à son égard, les autres domestiques l'accusèrent calomnieusement d'avoir
commis l'adultère avec l'épouse du Prince. Il put échapper à la mort grâce à l'intervention du
fils du Prince mais fut néanmoins jeté dans une fosse profonde où il recevait pour seule
pitance de l'avoine et de l'eau, tous les trois jours. Gardant en mémoire l'exemple des Anciens
Martyrs, il rendait Grâces à Dieu de l'avoir par cette épreuve retiré du monde et de ses soucis.
A un ami qui lui avait proposé de lui amener secrètement de la nourriture, il répondit que "la
Grande et Abondante Grâce de Dieu le nourrissait." Il lui demanda toutefois de lui apporter de
l'encre et du papier avec lesquels il recopiait les alphabets pour apprendre aux enfants à lire.
Son ami vendait ces travaux et distribuait aux pauvres l'argent recueilli. Au bout de deux
années de réclusion, Gouri vit un jour une Lumière briller devant la porte de son cachot et il
se mit à prier. La Lumière augmenta et finalement la porte s'ouvrit d'elle-même et le Saint put
sortir sans que personne ne le remarquât en emportant une Icône de la Mère de Dieu. Il gagna
le Monastère de Saint Joseph de Volokolamsk où il fut tonsuré Moine. Il en devint ensuite
Higoumène pendant dix ans puis vécut en Ermite dans le silence pendant deux années avant
d'être nommé Higoumène du Monastère de Selijanov.
En 1552, le tsar Ivan IV le Terrible (1533-1584) conquit Kazan et chercha quelqu'un pour
répandre la Foi chrétienne dans cette contrée. Saint Germain qui était encore Moine à
Volokolamsk, lui indiqua l'Archimandrite Gouri et en 1555, le Saint fut consacré premier
Evêque de Kazan. On lui donna pour assistants dans son oeuvre missionnaire les
Archimandrites Germain et Barsanuphe. Le Saint Evêque fonda à Kazan plusieurs monastères
dont les Moines étaient chargés de prêcher la Parole de Dieu et d'enseigner la Foi aux enfants.
Lui-même passait sa journée à prêcher et à veiller à de nombreuses oeuvres de charité tandis
que toutes ses nuits s'écoulaient en prière. Épuisé par ses labeurs ascétiques et immobilisé au
lit par la maladie, il disait : "Tout le temps de la vie présente est le temps des labeurs. La
récompense sera accordée dans la vie future. Les Joies Célestes ne seront accordées qu'à celui
qui a lutté spirituellement dans cette vie et qui pour recevoir les biens incorruptibles, a laissé
les biens corruptibles. Dans la vie spirituelle, il nous faut aller de l'avant, malgré toutes les
adversités et les malheurs car, selon l'Apôtre : 'les souffrances du temps présent ne sont pas à
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comparer à la gloire qui doit se révéler à nous (Rom. 8:18)'." Saint Gouri s'endormit en paix le
4 décembre 1563.
St. Méthode de Patara et St. Callistos de Constantinople
SAINT KALLISTOS I, PATRIARCHE DE CONSTANTINOPLE (+1363)
Sainted Kallistos, Patriarch of Constantinople, at first asceticised upon Athos under the
spiritual guidance of the Monk Gregory the Sinaite (Comm. 8 August). In 1350 he was
elevated to the Constantinople OEcumenical cathedra-seat, occupying it under the reign of the
emperors John Kantakuzenos (1341-1355) and John Paleologos (1341-1376). After two years
as arch-hierarch he withdrew for deeds of silence to a monastery constructed by him in
honour of Saint Mamant at Tenedos. Later again he was elevated to the Patriarchal seat. Holy
Patriarch Kallistos reposed in about the year 1363 in Serbia, whither he had travelled with an
embassy of John Paleologos. Saint Kallistos is known also as an author of spiritual writings.
Saint Inna Saint Rimma
SAINTS MARTYRS INNA, PINNA ET RIMMA (+1°.S. – 2°.S.) 20 janvier - 20 juin
The Holy Martyrs Inna, Pinna and Rimma, – Slavs by birth from northern Skythia, – they
were disciples of the holy Apostle Andrew the First-Called. They taught about the Name of
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Christ and they baptised many barbarians converted to the true faith. For this there were
seized by the local prince, but they would not recant from Christ nor would they offer
sacrifice to idols. A fierce winter then prevailed; the rivers were so solid with frost, that on the
ice there travelled not only people, but also horses with car,ts. The prince gave orders to put
large timbers on the ice and bind the Saints to them, gradually lowering them into the freezing
water. When the ice reached the necks of the Saints they, worn out by the terrible cold,
offered to the Lord their blessed souls.
TRANSLATION DES RELIQUES ET DES VÊTEMENTS DES SAINTS APÔTRES
ANDRÉ, THOMAS, JEAN LE THÉOLOGIEN, LE DISCIPLE LUC, LE PROPHÈTE
ELISÉE ET DU SAINT MARTYR LAZARE
The Transfer of Relics and Garments of the Holy Apostles Andrew, Thomas and John the
Theologian, the Disciple Luke, the Prophet Elisei (Elisha) and the Martyr Lazarus: Found
during the time of the emperor Romanos Lakapenos (919-944) in a monastery of Saint
Augusta, the clothing was solemnly transferred by holy Patriarch Polyeuktos (956-970) into
the church of the Apostles.
SAINT HIEROMARTYR METHODE, EVEQUE DE PATARA (+311)
Dès sa jeunesse, il se dévoua à la vie d'Ascète et comme une ville placée sur une colline, il
fut remarqué et appelé à l'épiscopat dans la ville de Patara en Lycie. Méthode était un
Hiérarque érudit et éloquent et il écrivit contre l'hérésie de Origène. Ses paroles, "inspirées par
Dieu, illuminent le monde entier comme un éclair." Les païens se levèrent contre lui, le
torturèrent et le décapitèrent en 311, à Chalcis, en Syrie.
ou
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The PriestMartyr Methodios, Bishop of Patara (Lycian region in Asia Minor), was
distinguished for his genuine monastic humility. Calmly and with mildness he instructed his
flock, but together with this he firmly defended the purity of Orthodoxy and he energetically
contended against heresies, especially the widespread heresy of the Origenists. He left behind
him a rich literary legacy: works in defense of Christianity against paganism, explications of
Orthodox dogmas against the heresy of Origen, moral discourses, and explanations of Holy
Scripture.
Saint Methodios was arrested by the pagans, steadfastly confessed before them his faith in
Christ, and in the year 312 he was sentenced to death by beheading.
SAINTE HILDEMARQUE ABBESSE (+ 682) 19 – 20 juin
Saint Vaneng gouvernait le pays de Caux. Il était lié d'amitié avec l'Evêque de Rouen, Saint
Ouen et l'Abbé de Fontenelle Saint-Wandrille. Guéri d'une maladie par l'intercession de l'un
de ces deux Saints, il voulut en reconnaissance fonder un monastère de Moniales.
Passant dans le Bordelais, le Diacre et Moine de Fontenelle Sindard rencontra Hildemarque et
la persuada de le suivre. Il la conduisit à Saint Wandrille qui la mit aussitôt à la tête du
nouveau monastère; lui-même s'occupa du bon ordre de la communauté et fit accomplir par
ses Moines les besognes que les Moniales ne pouvaient assumer. Ceci se passait en 664.
Le maire du palais Ébroïn ayant fait crever les yeux, couper la langue et les lèvres à Saint
Léger l'Evêque d'Autun, chargea Vaneng de le garder. Celui-ci le traita avec beaucoup
d'égards et lui assigna Fécamp pour résidence. Hildemarque et ses filles furent attentives à le
soigner et malgré ses mutilations, il put bientôt leur faire des conférences et même célébrer la
Divine Liturgie. Malheureusement, Ebroïn reprit au bout de deux ans sa victime qu'il devait
peu après achever (678).
Hildemarque rendit son âme au Seigneur vers 682. Son Abbaye dura jusqu'au milieu du
neuvième siècle.
Elle fut alors détruite par les Normands mais au siècle suivant, le Duc Guillaume
Longue-Êpée la rétablit pour des Moines; elle devait alors connaître une prospérité encore
plus grande.
Hildemarque fut inscrite au martyrologe hiéronymien au 19 juin. On la trouve aussi dans
d'anciens martyrologes au 20 juin.
SAINT PERE NICOLAS CABASILAS (+1391)
Dès sa jeunesse, il reçut la formation spirituelle d'un des disciples de Saint Grégoire Palamas
et fréquenta les cercles de Thessalonique qui s'adonnaient à la prière de Jésus. Puis il alla
poursuivre ses études à l'Ecole de Philosophie de Constantinople mais il resta très soucieux
des problèmes sociaux et politiques de son époque.
Lors des émeutes de la guerre civile à Thessalonique contre le pouvoir impérial, il réussit de
justesse à échapper à la mort. Plus tard, il se déclara favorable à un Concile d'Union avec
l'Eglise latine mais sans le moindre compromis doctrinal.
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La guerre civile reprit et Saint Nicolas se retira des affaires publiques en venant à
Constantinople et composa deux livres majeurs : "L'interprétation de la Sainte Liturgie" et une
"Vie de Jésus."
Empruntant la voie hésychaste, il rappelle que la déification et l'union au Christ constitue le
but de la vie spirituelle de tout chrétien, transfigurant ainsi la culture humaniste de son temps
pour se faire le docteur de "l'hésychasme sacramentel."
ou
Né à Thessalonique vers 1322, Saint Nicolas était issu par son père de la famille des
Chamaétos mais il adopta ensuite le patronyme de sa mère : Cabasilas, famille ancienne et
réputée. Dès sa jeunesse, il reçut sa formation spirituelle de Dorothée Blatès,* proche disciple
de Saint Grégoire Palamas et fréquenta les cercles de Pieux Laïcs qui s'adonnaient à la Prière
de Jésus sous la direction de Saint Isidore Boucheiras, le futur Patriarche (1347-1350) et après
avoir reçu sa première éducation littéraire et philosophique auprès de son oncle Nil
Cabasilas,** il alla poursuivre ses études à l'Ecole de Philosophie de Constantinople. Il y
acquit une haute culture littéraire et son admiration de l'Antiquité classique le fit se ranger
dans les milieux humanistes, sans jamais s'écarter de l'enseignement de l'Eglise. Pendant son
séjour dans la capitale, la controverse entre Saint Grégoire Palamas et Barlaam sur la
possibilité de la déification de l'homme par les énergies incréées de la Grâce, éveilla son
attention sur la fin ultime de la vie chrétienne mais il se pencha alors davantage sur les
problèmes sociaux et politiques de son époque. Après l'endormissement d'Andronique III
(1341), l'Empire se trouva déchiré par une cruelle guerre civile entre les partisans de Jean V
Paléologue et ceux de Jean Cantacuzène, situation que vint aggraver la révolte des Zélotes à
Thessalonique contre le pouvoir impérial et l'aristocratie.
* Il fut un des Pères Spirituels les plus réputés de Thessalonique et fonda avec son frère Marc, sur l'acropole, le
Monastère du Pantocrator (1355) qui porte aujourd'hui leur nom (Blatadôn) avant de devenir Métropolite de
Thessalonique (1371-1379).
** Théologien célèbre pour ses traités contre les Latins, il fut Archevêque de Thessalonique pendant deux ans
(1361-1363). Son nom séculier étant également Nicolas, notre Saint a quelquefois été confondu avec son oncle et
a été considéré comme Archevêque de Thessalonique.
Se trouvant alors à Thessalonique, Nicolas prit l'initiative de négociations entre les insurgés et
Jean Cantacuzène. En 1345, il fut envoyé à Bérée en ambassade auprès du fils et représentant
de Cantacuzène, Manuel, et il obtint la promesse de conditions de reddition avantageuses pour
les insurgés. Mais dès son retour, André Paléologue s'opposa à ce projet et ameutant les
Zélotes et la populace des bas-quartiers, ils firent l'assaut de la citadelle où s'étaient réfugiés
les notables. D'ignobles massacres s'en suivirent auxquels Nicolas put échapper de justesse en
se cachant dans un puits. Il demeura cependant à Thessalonique jusqu'en 1347 sans être
inquiété malgré ses sympathies pour Cantacuzène et méditant sur les causes de la guerre
civile, il rédigea plusieurs traités contre l'usure et l'injustice sociale.
Lorsque Cantacuzène fut élevé sur le trône avec le titre de Jean VI, il appela Nicolas auprès
de lui à Constantinople et en fit son conseiller dans toutes les affaires importantes de l'Etat.
C'est sous l'influence de ses deux confidents, Nicolas et son ami d'enfance Dimitrios Kydonès
qu'il appelait des hommes "parvenus au faîte de la sagesse profane, non moins philosophes en
action et ayant élu la vie chaste et exempte des inconvénients du mariage," que le souverain
forma le projet de se retirer au Monastère des Manganes mais il dut y renoncer à cause de la
situation politique à Thessalonique.
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Pendant toute cette période, Nicolas s'adonnait à une intense activité d'écrivain, tout en
participant activement à la vie publique. En septembre 1347, il faisait partie de la suite
accompagnant Saint Grégoire Palamas nouvellement élu Archevêque de Thessalonique mais
le peuple ayant rejeté son pasteur, ils se retirèrent au Mont Athos où ils vécurent dans
l'Hésychia et la prière pendant une année. En 1349, il se rendit de nouveau à Thessalonique où
la révolte des Zélotes ayant été étouffée et les partis opposés s'étant réconciliés, on procéda à
l'intronisation de Saint Grégoire. En 1351 lors du Concile condamnant Akindynos et
proclamant l'hésychasme doctrine officielle de l'Eglise, Cabasilas prit ouvertement parti pour
la théologie palamite et il se déclara ensuite favorable au projet d'un Concile d'Union avec
l'Eglise latine mais sans compromis doctrinal alors que son ami Kydonès se rangeait du côté
des adversaires de l'hésychasme et adoptait une attitude de soumission aux thèses latines.
Une nouvelle guerre civile ayant éclaté entre Jean V Paléologue et Jean Cantacuzène (1353)
avec pour conséquence la déposition du Patriarche Saint Calliste,* le nom de Cabasilas fut
retenu comme un des successeurs possibles mais on élut finalement Saint Philothée. L'année
suivante, Nicolas salua par un brillant discours le couronnement de Matthieu Cantacuzène
comme co-empereur mais peu après, Jean Paléologue s'étant emparé du pouvoir grâce au
soutien de mercenaires génois, Jean Cantacuzène dut abdiquer et il embrassa la vie
monastique sous le nom de Joasaph. Le Patriarche Philothée se vit à son tour déposé et
envoyé en exil et on rappela Saint Calliste sur le siège patriarcal. Nicolas se retira dès lors des
affaires publiques pour se livrer à la méditation sur le Mystère du Christ vécu dans l'Eglise.
On ne sait pas s'il resta jusqu'à la fin de ses jours un "hésychaste laïc" ou s'il devint Moine
comme le laisse supposer certains passages de ses oeuvres. Pendant cette longue période de
retraite qu'à part un séjour de deux ans à Thessalonique, il passa à Constantinople, fréquentant
les Monastères des Manganes, des Xanthopoulos et du Studion. Il acquit la réputation d'un
homme ayant atteint le sommet de la vertu et de hautes personnalités comme l'Empereur
Manuel Paléologue sollicitaient ses conseils et le considérant comme leur Père Spirituel. Le
Saint évitait cependant de s'engager à nouveau dans les troubles du monde et il préférait rester
dans le silence pour composer ses deux traités majeurs : l'Interprétation de la Sainte Liturgie
et la Vie en Christ* qui témoignent de sa Sainteté et sont à juste titre considérés comme deux
chefs-d’oeuvre de la littérature chrétienne. Saint Nicolas s'endormit en paix sans laisser de
témoignage sur ses derniers jours entre 1391 et 1397.
* Traduction française dans SC 4bis, 355 et 361.
Dans la Vie en Christ, il montre comment, recevant l'Être, le mouvement et la vie véritable
par les Saints Mystères : le Baptême, la Chrysmation et l'Eucharistie et croissant
spirituellement par les Saintes Vertus, les fidèles peuvent réaliser que le Christ Lui-même, par
le Saint-Esprit, vient habiter et croître en eux jusqu'à l'accomplissement de leur union parfaite
avec Dieu. L'Incarnation du Christ est le fondement de toute vie spirituelle car ayant uni ce
qui était séparé, elle a permis la communion, le "mélange" du créé et de l'incréé. Cette vie en
Christ commence, dit-il, ici-bas mais elle s'achève dans le Royaume Eternel qui nous est
devenu ainsi accessible dès maintenant dans l'Eglise. Le Christ se déverse et se mêle à chacun
de Ses Membres par les Sacrements comme la Lumière pénétrant dans une pièce à travers des
fenêtres et Il y accomplit le Grand Mystère de son union nuptiale avec l'homme, introduisant
dans son corps mortel et soumis au changement la vie immortelle et permanente. Cette
Présence du Seigneur ne deviendra cependant active que si nous y "collaborons" (synergie),
que si nous répondons librement au Don de Dieu en ne faisant rien d'autre que de "garder"
avec vigilance la Grâce reçue comme un flambeau allumé dans l'attente du Retour de l'Epoux.
La vie spirituelle du Chrétien consiste donc à "garder" ses membres et ses sens auxquels le
Christ S'est uni et à méditer sur l'honneur qu'Il nous a fait : impossible en effet d'être attiré par
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le mal pour quiconque a pris conscience de l'Amour fou" dont le Christ nous a aimés jusqu'à
s'offrir en sacrifice sur la Croix afin de faire de nous Son Temple et Ses Propres Membres.
Pour un tel homme, le Seigneur devient le seul désirable et ayant acquis "l'Esprit du Christ,"
la pratique des Commandements lui devient aisée. Et lorsque croissant dans les Saintes
Vertus, il aura pleinement identifié sa volonté avec Celle du Sauveur, lorsqu'il ne fera sa joie
que de ce qui Le réjouit et ne s'attristera que de ce qui peut L'attrister, l'Amour Divin
deviendra alors leur vie commune et le fera communier aux propriétés de la Nature Divine du
Dieu-Homme. Cette déification, fin ultime de la destinée de l'homme, Saint Nicolas Cabasilas
la voit représentée parfaitement dans la personne de la Mère de Dieu qui par la beauté de Son
Âme et par Sa Volonté tout entière soumise au Dessein de Dieu, a attiré l'Esprit Saint pour
que naisse en Elle le Sauveur
Empruntant une autre voie que celle de Saint Grégoire Palamas, Saint Nicolas Cabasilas
humaniste de formation mais hésychaste par vocation, a su montrer que la déification et
l'union au Christ constituent le but de la vie spirituelle de tout Chrétien et pas seulement des
Moines retirés loin du monde et de ses obligations. Transfigurant les éléments positifs de la
culture humaniste de son temps pour se faire le docteur d'un "hésychasme sacramentel," il
occupe, depuis la récente insertion de sa mémoire dans le calendrier, sa juste place dans le
choeur des Saints Pères de l'Eglise Orthodoxe.*
* Homélies sur les Fêtes de la Mère de Dieu (Patrologie Orientales 19).
SAINTS HIEROMARTYRS ARISTOKLES (PRETRE), DEMETRIAN (DIACRE) ET
ATHANASIAS (LECTEUR) A SALAMIS, CHYPRE (+306)
The Holy Martyrs Aristokles the Presbyter, Demetrian and Athanasias suffered for the
Christian faith during the persecution under the emperor Maximian Galerius (305-311).
Presbyter Aristokles, a native of the Cypriot city of Tamasa, served in the cathedral church.
During the time of the persecution against Christians he became terrified of the tortures, and
he left the city and hid himself away in a mountain cave. But one time during prayer Light
shone upon him, and he heard a command from the Lord to return to the island of Cyprus and
suffer for Christ. Saint Aristokles obediently set out in return and upon the way he visited the
church of the holy Disciple Barnabas (Comm. 11 June), where he met up with Deacon
Demetrian and Athanasias the Reader. He told them about his vision, and Saints Demetrian
and Athanasias decided to accept the crown of martyrdom together with him.
Having arrived in the city of Salamis, all three began to preach to the people about the Lord
Jesus Christ, and denouncing the folly of idol-worship. The pagans arrested them, and the
governor, seeing that they were steadfast in their faith in Christ, gave orders to behead Saint
Aristokles, and to burn Saints Demetrian and Athanasias. But even in the fire the martyrs
remained unharmed, and after this they were beheaded by the sword. The holy martyrs died in
about the year 306.
SAINT STUDIOS, FONDATEUR DU MONASTÈRE DU STUDION (+5°.S.)
He was a prominent nobleman and consul in Constantinople. In the City he founded both the
Church of St John the Forerunner in 463, and the monastery thereafter called the Studion in
honor of him. The Studion monastery nurtured a long line of ascetics, teachers, and martyrs;
perhaps the best known is St Theodore the Studite (November 11), the great defender of the
holy icons. The monastery was destroyed by the Crusaders in 1204, restored in 1293 by
Emperor Andronicus II.
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SAINT HIEROMARTYR SILVÈRE, PAPE DE ROME (+ 537)
Saint Silvère fut Pape de Rome de juin 536 au 11 novembre 537. En 536, le Pape de Rome
Agapet Ier (ou Agapit) avait reçu du roi des Ostrogoths qui occupaient alors une bonne partie
de l'Italie la mission de se rendre à Constantinople pour essayer de sonder Justinien. Le
Basileus qui tenait l'Afrique, semblait préparer un débarquement dans la péninsule. Agapet
s'endormit à Constantinople le 22 avril après une victoire remportée sur le patriarche
Anthime, un protégé de la peu orthodoxe impératrice Théodora. Le Pape de Rome avait su
persuader à Justinien que la présence d'Anthime au principal siège ecclésiastique de l'Orient
était un scandale dangereux pour l'Église et Justinien avait chassé le prélat au début de mars.
A Rome, le roi gothique s'occupa de faire élire un successeur au Pape défunt. Son candidat fut
un fils du Pape Hormisdas endormi en 523, nommé Silvère et qui était Hypo-Diacre.
D'ordinaire, on élisait un Diacre ou un Prêtre. D'après le "Liber pontificalis," le clergé romain
fit opposition à Silvère. Puis finalement le favori des Goths passa.
A ce moment, Bélisaire à la tête du corps expéditionnaire envoyé par Justinien, débarquait
dans le Sud de l'Italie. Les Goths reculèrent vers le Nord, laissant à Rome une petite garnison.
Silvère crut habile de négocier avec le général byzantin et dans la nuit du 9 au 10 décembre, il
lui fit ouvrir une porte de Rome. Les Goths filèrent par une autre porte. Mais ils revinrent en
force à la fin de février 537 et bloquèrent Rome.
Silvère en 536 candidat des Goths, était quelque peu suspect à Bélisaire. Le Diacre Vigile
jadis volontaire pour occuper le siège de Rome puis nonce à Constantinople, se chargea de
noircir Silvère, son rival. Il était recommandé à la femme de Bélisaire, Antonine, une
intrigante, une "arriviste" par Théodora qui voulait que Rome soutînt le monophysisme.
Bélisaire pressentit Silvère : ne pourrait-il pas faire ce qu'on escomptait de Vigile? Silvère
refusa. On fit courir alors une fausse lettre du Pape de Rome où le Pontife promettait aux
Goths l'entrée libre par la porte Asinaria proche du Latran, la résidence apostolique. Silvère
pour écarter les suspicions se retira sur l'Aventin, à Sainte-Sabine. Mais il fut convoqué au
Pincio où Bélisaire avait son quartier général. Le général et Antonine l'accusèrent de haute
trahison; deux clercs entrèrent, enlevèrent au Pontife son pallium [omophore] et lui firent
endosser un habit de Moine. On l'expédia en Asie à Patare de Lycie. Les Romains apprirent
que Silvère était devenu Moine, ils ne devaient plus le revoir. Bélisaire fit proclamer Vigile
pape de Rome.
Mais l'Evêque de Patare ayant su de Silvère comment les événements s'étaient produits, prit sa
défense courageusement. Il alla jusqu'au Basileus. "Il y a ici-bas beaucoup de rois mais pas un
comme ce Pape préposé à l'Eglise de Rome. Et ils l'ont expulsé!" Ainsi protestait l'énergique
Prélat. Justinien se décida à renvoyer Silvère à Rome. Si après enquête sa lettre aux Goths
était trouvée fausse, on lui rendrait son Église; sinon, on le laisserait vivre en lui conservant le
titre d'Evêque mais hors de Rome. Malgré Théodora, Silvère fut rapatrié. Cependant Vigile
veillait. L'enquête par ses soins tourna contre Silvère. On interna son rival à Palmaria, petite
île au large du Golfe de Gaëte. "Nourri au pain de tribulation et à l'eau d'angoisse" comme dit
le Liber ponlificalis dans une formule empruntée au Troisième livre des Rois (22, 27), Silvère
trépassa probablement le 2 décembre 537, victime de sa fidélité à l'Orthodoxie.
SAINT FILLAN (OU FOELAN, FOELLAN, FOILAN, FOILLAN, FULAN) ABBE DE
STRATHFILLAN (+8°.S.) 9 - 19 janvier - le 20 juin
Son "dies natalis" est le 9 janvier, date à laquelle on le célèbre en Irlande.
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L'Irlandais Fillan, fils de Feriach, petit-fils du Roi Ceallach du Leinster, reçut l'Habit
Monastique dans l'Abbaye de Saint Fintan Munnu. Puis il accompagna sa mère Sainte
Kentigerna et son oncle Saint Comgan en Ecosse où il devint Moine Missionnaire. Il fut
peut-être Moine à Taghmon, Wexford et Ermite à Pittenweem, Fife avant d'être choisi
comme Abbé du proche monastère qu'il gouverna quelques années durant. Il se retira à
Glendochart en Perthshire où il mena une vie solitaire et bâtit une église. Il s'y endormi et fut
endeveli dans l'endroit appelé à présent Strathfillan en son honneur. Jusqu'au début du dixneuvième
siècle, on plongeait les malades mentaux dans la piscine qui s'y trouve et on les y
laissait la nuit liés dans un coin de la chapelle en ruine de Fillan. S'ils étaient retrouvés
détachés au matin, on les considérait comme guéris.
Plus au Nord dans le Ross-shire, on trouve des dédicaces à sa mémoire et celle de son oncle
(Kilkoan et Killellan). Tant les Martyrologes irlandais qu'écossais rapportent sa Sainteté et le
Bréviaire d'Aberdeen rapporte quelques-uns des extraordinaires Miracles qu'il a accomplis.
L'Histoire rapporte que Robert le Bruce plaça son espoir de victoire à Bannockburn entre les
mains de Saint Fillan. On rapporte qu'il emmena un bras reliquaire du Saint jusque sur le
champ de bataille, ayant passé la plus grande partie de la nuit en prière pour son intercession.
Sans surprise, la victoire des Ecossais à Bannockburn raviva et perpétua sa vénération et on
fait encore mémoire de lui dans le diocèse de Dunkeld.
La cloche et le bâton de Saint Fillan existent encore. Son bâton pastoral ou crosse (le
Quigrich) et sa cloche sont au Musée National à Edimbourg. Ses "pierres de guérison" sont à
Tweed Mill, Dochart Bridge, Killin.
SAINT MARTYR ET ROI ÉDOUARD II D'ANGLETERRE (+978)
3 septembre - 18 février (1ère translation) - 18 mars (repos) – 20 juin (2ème translation)
Il n'y a rien de constant en ce monde : tout y est exposé à mille périls et comme les hautes
montagnes sont les plus sujettes aux coups de la fondre, de même les conditions les plus
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éminentes sont plus ordinairement le jouet de la fortune. Cette Vérité Divine et morale va
paraître en la vie d'Edouard II, Roi d'Angleterre qui mérite bien de tenir place en ce recueil de
la "Vie des Saints," était fils d'Edgar, Roi du même pays et d'Engelflède, fille du duc Ordmer
que ce Prince avait épousée en secondes noces. La reine, sa mère, étant endormie, Edgar, son
père, épousa une troisième femme nommée Elfride, fille d'Ordgar, Roi de Cornouailles et
veuve d'Elwolde, chef des Anglais orientaux et il en eut aussi un fils qui fut appelé Ethelred.
Le Prince Edouard fut baptisé par Saint Dunstan l'Archevêque de Canterbury et donna bientôt
des preuves de son bon naturel et des belles dispositions qu'il avait à la piété car renonçant de
bonne heure aux délices de la cour et à tout ce qui peut porter au péché, il appliqua tous ses
soins à se rendre agréable à Dieu de sorte que le Roi son père en étant ravi, résolut de le
nommer de son vivant son successeur à la couronne afin de faire obstacle par ce moyen aux
troubles qui pourraient naître après son endormissement.
Le Roi s'endormit le 8 juillet 972; la précaution qu'il avait prise n'empêcha pas de grandes
brouilles entre Princes anglais : Elfride prenant les intérêts de son fils, quoique le plus jeune
(il était âgé seulement de sept ans), le voulait faire régner au préjudice de son frère Edouard
qui était du premier lit. Sur ce différend, les Archevêques du Royaume Dunstan de
Canterbury et Oswald d'York, s'assemblèrent avec les autres Evêques, Abbés, Ducs et
seigneurs de la couronne et sans avoir égard aux murmures des partisans d'Ethelred, ils
sacrèrent Edouard Roi suivant la volonté d'Edgar. Le Saint Archevêque prit toujours un grand
soin de ce jeune Prince pour qui il avait conçu une tendre affection depuis qu'il l'avait baptisé.
Aussi fit-il de tels progrès en une si bonne école que suivant les vestiges du feu Roi son père,
il se rendit un excellent Prince tant durant les troubles de la guerre que pendant le calme de la
paix, se montrant d'une part terrible et sévère aux ennemis de l'Etat et d'ailleurs doux et
favorable aux hommes de Bien. Il affectionna pareillement les clercs et les Moines, les
favorisant de tout son pouvoir et imitant en cela ses ancêtres qui avaient fait bâtir plusieurs
monastères en Angleterre. Après les affaires publiques du Royaume, ce Très Pieux Roi
prenait un singulier plaisir à faire du bien aux pauvres, à les nourrir, à les vêtir, à leur
distribuer généralement tout ce dont ils avaient besoin, estimant qu'une des principales
fonctions de la royauté était de secourir les malheureux. Aussi les gens de Bien bénissaient
Dieu dans leur coeur de voir leur Roi en sa jeunesse, s'adonner à ces actions de piété. Il était
affable pour tous ses sujets, extrêmement doux envers tout le monde, judicieux dans ses
conseils, prudent dans toute sa conduite et chérissant particulièrement la chasteté de sorte que
chacun se promettait un siècle d'or sous le règne d'un si Excellent Prince.
Ce bonheur ne fut pas de longue durée; sa belle-mère étant fille de Roi et ne pouvant souffrir
que son fils n'eût pas été préféré à celui d'une simple Princesse, elle cherchait les moyens de
nuire à son Roi et légitime seigneur; elle en rencontra bientôt l'occasion. Un jour étant à la
chasse et se trouvant près du château de Wareham qui appartenait à sa belle-mère, Edouard
voulut y aller pour voir le jeune Prince Ethelred, son frère qu'il aimait tendrement; ses gens
s'étant écartés en chemin, il y alla seul : Elfride avertie qu'il approchait, vint au-devant de lui
avec des assassins, feignant d'être ravie de le voir et lui fit apporter à boire. Edouard ne se
défiant de rien, prit la coupe et comme il la portait à sa bouche, la cruelle princesse lui fit
donner un coup de poignard dans le côté. Dès qu'il se sentit blessé, il piqua son cheval pour
retourner vers ses gens qui le cherchaient mais perdant son sang en abondance, il rendit son
âme au Seigneur avec soudaineté le 18 mars 978 la troisième année seulement de son règne.
La marâtre voyant le Roi endormi et pour marquer le grand mépris qu'elle faisait de lui, fit
traîner son corps par les pieds dans la maison d'une pauvre femme aveugle de naissance que

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