lundi 13 septembre 2010

Vies des Saints

26 juin – 9 juillet 2010
Cycle mobile (Pascalion): Vendredi de la Septième Semaine
Lecture de l’Epître
1Cor VII : 35-VIII : 7
7.35 Je dis cela dans votre intérêt; ce n'est pas pour vous prendre au piège, c'est pour vous
porter à ce qui est bienséant et propre à vous attacher au Seigneur sans distraction.
7.36 Si quelqu'un regarde comme déshonorant pour sa fille de dépasser l'âge nubile, et
comme nécessaire de la marier, qu'il fasse ce qu'il veut, il ne pèche point; qu'on se marie. 7.37
Mais celui qui a pris une ferme résolution, sans contrainte et avec l'exercice de sa propre
volonté, et qui a décidé en son coeur de garder sa fille vierge, celui-là fait bien. 7.38 Ainsi,
celui qui marie sa fille fait bien, et celui qui ne la marie pas fait mieux.
7.39 Une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant; mais si le mari meurt,
elle est libre de se marier à qui elle veut; seulement, que ce soit dans le Seigneur. 7.40 Elle est
plus heureuse, néanmoins, si elle demeure comme elle est, suivant mon avis. Et moi aussi, je
crois avoir l'Esprit de Dieu.
8.1 Pour ce qui concerne les viandes sacrifiées aux idoles, nous savons que nous avons tous la
connaissance. -La connaissance enfle, mais la charité édifie. 8.2 Si quelqu'un croit savoir
quelque chose, il n'a pas encore connu comme il faut connaître. 8.3 Mais si quelqu'un aime
Dieu, celui-là est connu de lui. -
8.4 Pour ce qui est donc de manger des viandes sacrifiées aux idoles, nous savons qu'il n'y
a point d'idole dans le monde, et qu'il n'y a qu'un seul Dieu. 8.5 Car, s'il est des êtres qui sont
appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, comme il existe réellement plusieurs dieux et
plusieurs seigneurs, 8.6 néanmoins pour nous il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui viennent
toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui sont toutes
choses et par qui nous sommes.
8.7 Mais cette connaissance n'est pas chez tous. Quelques-uns, d'après la manière dont ils
envisagent encore l'idole, mangent de ces viandes comme étant sacrifiées aux idoles, et leur
conscience, qui est faible, en est souillée.
Lecture de l’Evangile
Matthieu XV : 29-31
15.29 Jésus quitta ces lieux, et vint près de la mer de Galilée. Étant monté sur la montagne, il s'y
assit. 15.30 Alors s'approcha de lui une grande foule, ayant avec elle des boiteux, des aveugles,
des muets, des estropiés, et beaucoup d'autres malades. On les mit à ses pieds, et il les guérit;
15.31 en sorte que la foule était dans l'admiration de voir que les muets parlaient, que les
estropiés étaient guéris, que les boiteux marchaient, que les aveugles voyaient; et elle
glorifiait le Dieu d'Israël.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT MARTYR PELAGE DE CORDOUE (+925)
Saint Pélage fut martyrisé en l'an 925 à Cordoue, en Andalousie. Le jeune garçon de treize ans
conserva sa chasteté et refusa les propositions lascives du calife Maure Abdoul-el Rahman III.
Il fut emprisonné et selon la loi coranique, il fut décidé qu'il aurait la vie sauve s'il renonçait
au Christianisme. Le garçon refusa de renier la Foi au Christ; il fut alors réduit en morceaux...
ou
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L'Espagne, rutilante du sang de ses Martyrs, offre aujourd'hui à la vénération de la Chrétienté
son vaillant Saint Pélage. Pélage était encore très jeune lorsqu'il fut laissé aux musulmans de
Cordoue comme otage par son oncle qui était Evêque de Salamanque. L'oncle Dulcedius avait
été fait prisonnier au cours d'un combat; il se libéra aux dépens de son neveu âgé de dix ans.
L'enfant devint un bel adolescent Pieux et réservé. Abd-ar-Rahmân, le huitième khalife
omeyade d'Espagne et le plus brillant des khalifes de Cordoue (912-961), le fit venir un jour
et séduit par sa bonne grâce, lui promit la liberté, un beau cheval, des équipements
magnifiques, de l'argent et des honneurs s'il devenait disciple de Mahomet leur "prophète."
Pélage repoussa net les avances du prince septuagénaire. "Ce que vous m'offrez n'est rien. Je
ne renierai point le Christ. Chrétien, je l'ai été, je le suis, je le serai."
Le vieillard repoussé le condamna à une sorte d'estrapade mais à une estrapade horrible où le
corps serait brisé au sol. Les bourreaux l'achevèrent au couteau coupant un bras, les jambes, le
cou pour finalement jeter toutes les parties de son corps au fleuve. Des Chrétiens recueillirent
ces Précieux Restes.
Ainsi parlent des Actes rédigés par un contemporain. Ce document touchant a été fait en vers
latin par Hrotswitha l'Abbesse de Gandersheim quelque quarante ans après le martyre. Pélage
est mentionné dans le calendrier de Cordoue de 961 et dans des calendriers mozarabes. Son
corps fut translaté à Léon (967) puis à Oviedo (985). Son culte se répandit largement en
Espagne.
SAINT JEAN EVEQUE DES GOTHS EN CRIMEE (+800) 19 mai – 26 juin
Le Moine Jean, Evêque des Goths, vécut au huitième siècle. Le futur Saint naquit au milieu
des prières ferventes de ses parents et tout jeune il vivra l'ascétisme à l'intérieur du
monachisme. Le Moine fit un pèlerinage à Jérusalem et trois ans durant, il fit le tour des Lieux
Saints puis revint dans son pays natal. Durant cette période, l'empereur Constantin
Copronyme l'Iconoclaste (741-775) bannit l'Evêque des Goths et les Chrétiens gothiques
vinrent demander avec ferveur à Jean de devenir leur Evêque. Saint Jean voyagea vers la
Georgie, préservée de la diffusion de l'hérésie iconoclaste et où les mains de l'ordination lui
furent imposées. A son retour chez les Goths, il fut vite contraint de les quitter et de se cacher,
des Khazars le poursuivant. Il s'installa à Amastrideia où il vécut quatre ans durant. Ayant
appris le départ du kagan (chef) des Khazars, le Saint dit : "Dans quarante jours, je le
rejoindrai pour être jugé avec lui devant le Christ Sauveur." En effet après quarante jours, le
Saint s’endormit et ceci eut lieu durant son retour vers son peuple pendant qu'il prêchait en
790. Le corps du Saint fut convoyé jusqu'au Monastère Parthenit situé en Crimée au pied du
Mont Ayu-Dag où le Saint vécut précédemment dans une église qu'il avait bâtie au nom des
Saints Apôtres Pierre et Paul.
SAINT DENYS ARCHEVEQUE DE SOUZDAL (+1385)
Saint Denys l'Archevêque de Souzdal, David dans le monde, fut tonsuré au Monastère des
Cavernes de Kiev. Il arriva à la Volga avec une Icône de la Mère de Dieu qu'il avait reçue
comme bénédiction de la part des Saints Antoine et Théodose. Saint Denys creusa une cave
non loin de Nizhni-Novgorod et combattit dans la solitude complète. Des frères ne cessaient
de s'assembler autour du Saint Ascète et en 1335, il fonda un monastère en l'honneur de
l'Ascension de Notre Seigneur. Parmi les étudiants de Saint Denys, on trouvait les Saints
Euthyme de Suzdal et Macaire de Zheltovod et Unzha. En 1532, le Saint Ancien envoya
douze de ses frères vers les "cités du haut et de la campagne et Dieu les bénirait" pour
l'illumination spirituelle des peuples et l'organisation de nouveaux monastères.
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Le Monastère de Saint Denys exerça une profonde influence charitable sur les habitants de
Nizhni-Novgorod. En 1371 le Saint tonsura Moniale la veuve de trente-quatre ans du Prince
André Constantinovich, exemple d'admission dans le monachisme "diverses dignités :
femmes, veuves et Vierges." En 1374, Saint Denys fut apte d'accéder à la dignité d'Evêque.
Ses années d'épiscopat eurent lieu durant une remarquable période où la Russie était occupée
à se lever pour secouer le joug des Mongol-Tatars. Le 31 mars 1375, le chef militaire tatar,
ayant été présenté à l'évêché par les habitants-esclaves de Nizhni-Novgorod, il tira une flèche
vers Saint Denys mais le Seigneur préserva Son Elu et la flèche ne fit que toucher le manteau
de l'Evêque. En 1377 par la bénédiction de Saint Denys (qui peut avoir rédigé le document),
la Chronique Laurentienne fut compilée par Saint Laurence, inspirant la Russie dans sa lutte
pour la liberté.
En 1379, préservant l'intégrité du premier siège de Hiérarque, Saint Denys fut un des Evêques
convoqués à Moscou sur ordre du prince et il s'éleva contre l'élection comme Métropolite du
protégé du prince, l'archimandrite de médiocre réputation, Mityaya. Cette même année 1379,
Saint Denys voyagea à Constantinople avec une protestation contre le choix de Mityaya,
dénonçant sa complicité avec l'hérétique Strigolniki. Le Saint fit une forte impression sur les
Grecs avec son sublime état d'esprit spirituel et sa profonde connaissance des Saintes
Ecritures. Le Patriarche Nilos ayant appelé le Saint "un Guerrier de Dieu et un homme
spirituel," écrivit qu'il le vit lui-même "au jeûne et à la charité, à la Vigile, à la prière, aux
larmes et toutes les autres vertus." De Constantinople, Saint Denys envoya deux copies de
l'Icône Hodigitria de la Mère de Dieu à un Concile à Souzdal. En 1382, l'Evêque
reçu du Patriarche le titre d'Archevêque. Retournant en Russie, le Saint voyagea vers Pskov et
Novgorod pour y combattre l'hérésie de Strigolniki.
Il visita une seconde fois Constantinople en 1383 pour s'entretenir avec le Patriarche des
questions de gouvernance de la Métropolie russe. En 1384, Saint Denys fut créé "Métropolite
de Russie" par le Patriarche Nilos. Mais dès son retour à Kiev, le Saint fut arrêté sur les ordres
du prince de Kiev, Vladimir Olgerdovich et jeté en prison où il s'endormit le 15 octobre 1385.
On enterra le Saint dans la Caverne kiévienne du Grand Antoine. Saint Denys est commémoré
le 26 juin parce que c'est la fête de son Saint Protecteur, Saint David de Thessalonique dont il
reçut le nom au Baptême. Dans le Synodikon de 1552 du Monastère des Cavernes de Nizhni-
Novgorod, Saint Denys est appelé "le Moine Thaumaturge."
SAINT CORBICAN D'IRLANDE, CONFESSEUR AUX PAYS-BAS (+8°.S.)
Corbican fut un Reclus irlandais aux Pays-Bas qui passa une partie de ses jours à aider et
instruire les paysans
SAINT DÉSERT (OU DESIRE, DIDICER), HIEROMOINE (+ VERS 570)
Grégoire de Tours raconte en quelques lignes ce qu'il savait de Saint Désert : "Dans la cité de
Chalon-sur-Saône vécut aussi le Prêtre Désert que je vis dans le Monastère de Gourdon,
homme magnifique de Sainteté qui souvent par sa prière fit cesser les fièvres, les maux de
dents et les autres maladies. Il était Reclus, c'est-à-dire qu'il ne sortait pas de sa cellule mais
dans cette cellule, le voyait qui voulait. Resplendissant de l'éclat de ses vertus, il quitta ce
monde. Quand le bon Evêque Agricola l'eut appris, il envoya son Archidiacre pour porter le
bienheureux au cimetière de la ville mais les Moines s'y opposèrent et il ne put accomplir ce
qui lui avait été commandé. Plus tard, l'Evêque ayant construit dans ce faubourg une
léproserie assembla dans l'église les Abbés et tout le clergé et ensevelit avec le plus grand soin
dans cette basilique le bienheureux corps qui démontre par d'importants Miracles que Désert
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vit maintenant avec le Christ."
SAINTS MARTYRS JEAN, PAUL ET GALLINACUS, FRERES (+ 362)
Les Saints Martyrs Jean, Paul et Gallinacus étaient frères et d'illustres Romains. Gallinacus
fut nommé consul à deux reprises. Les Saints Martyrs souffrirent sous Julien l'Apostat.
SAINT DAVID DE THESSALONIQUE (+540)
Saint David était Ermite et vivait en Grèce à Thessalonique, et comme tous les "Staretz" ou
"Peumatikon" (Pères Spirituels), il recevait les gens pour les aider par ses conseils spirituels.
Il s'endormit vers 540 et se trouve tant dans le calendrier liturgique grec que latin. Voici ce
qu'on en sait par un autre Saint :
"Dans mon pays, il y avait un Reclus né en Mésopotamie et nommé David très vertueux,
miséricordieux et Ascète. Il vécut dans la réclusion quelque soixante-dix ans. Comme les
soldats gardaient les murs de la ville la nuit à cause des barbares, ceux qui gardaient le mur du
côté où se trouvait le lieu où le Moine était Reclus virent une nuit que des fenêtres de la
cellule du Reclus du feu sortait. Les soldats crurent donc que les barbares avaient mis le feu à
la cellule du Moine. Le matin venu, ils sortirent et trouvèrent le Moine sain et sauf, la cellule
sans dommage et ils furent stupéfaits. De nouveau, la nuit suivante, ils virent le même feu
dans la cellule du Moine. Ayant vu ce prodige non pas une fois ni deux fois mais souvent, je
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me dis en moi-même : Si en ce monde Dieu accorde une telle gloire à Ses Serviteurs, laquelle
leur réserve-t-il dans le siècle à venir, quand leurs visages resplendiront comme le soleil?
Telle fut, mes enfants, la cause pour laquelle je suis venu à la vie monastique."
Jean Moschus, "Le Pré spirituel", Souces Chrétiennes n° 12, éditions du Cerf, 1946
& Acta sanctorum, 26 juin, tome 5, pages. 176 à 178
ou
Cet ange terrestre et homme Céleste renonça de bonne heure à sa patrie, la Mésopotamie* et à
tout attachement au monde pour prendre sa Croix et suivre le Seigneur en devenant Moine au
Monastère des Saints Théodore et Mercure dit des Koukoullates** à Thessalonique. Il
affligeait les élans de la chair par une Ascèse soutenue et se guidait dans la science des vertus
par la méditation des Ecritures et des vies des Saints. Les Saints Stylites Syméon l'Ancien,
Syméon du Mont-Admirable, Daniel, Patapios et leurs émules faisaient son admiration et
brûlant du désir de les imiter, il monta dans un amandier qui se trouvait à droite de l'Eglise et
s'installa sur une branche comme Stylite d'un genre nouveau (dendrite). S'offrant en spectacle
aux Anges et aux hommes, il endurait avec patience toutes les rigueurs du climat : battu par
les vents, brûlé par le soleil, trempé par la pluie et exposé l'hiver à la neige et au froid. Il était
même dépourvu de la stabilité que les Stylites avaient sur leur colonne et se tenait sur sa
branche tel un oiseau qui élevait vers Dieu jour et nuit les douces mélodies de ses prières et de
ses louanges ininterrompues.
* D'après Jean Moschos, Pré Spirituel chap. 69 (PG 87, 2921) qui dit qu'il vécut soixante-dix ans en Reclus
mais ne parle pas de son séjour sur l'amandier.
** C'est-à-dire des "Moines à capuchon." Ce monastère était situé un peu, en dehors de la ville, près des
remparts. Le monastère connu aujourd'hui sous le nom de Hosios-David est en fait l'ancien monastère de
Latomos (cfr. 25 mars).
Des Hommes Pieux et zélés pour la vertu devinrent ses
disciples et supplièrent le Saint de descendre de son perchoir
pour les guider dans la vie monastique. Mais David leur
répondit qu'il ne descendrait qu'au bout de trois ans après en
avoir reçu le Signe de Dieu. Ce délai écoulé, un Ange lui
apparut et lui annonça qu'il avait plu à Dieu par son genre de
vie Céleste mais qu'il était temps pour lui de redescendre
pour se retirer en cellule avant de se voir confier une autre
mission. David fit part de cette vision à ses disciples qui
après lui avoir préparé sa nouvelle demeure, un minuscule
réduit, le firent descendre de l'arbre, en présence de
l'Archevêque de Thessalonique Dorothée et d'un grand
nombre de Clercs. On célébra la Divine Liturgie puis le
Saint entra en réclusion, au milieu d'un concert de fête
spirituelle et d'hymnes d'actions de grâces. Priant continuellement, sans distractions, le Saint
acquit un surcroît de Grâce et de Faveur de Dieu. Une nuit, des soldats qui montaient la garde
sur le rempart virent que du feu sortait de la fenêtre de sa cellule. Le matin venu, ils s'y
rendirent mais furent stupéfaits de trouver la cellule sans dommages et l'Homme de Dieu sain
et sauf. Le même Miracle se répétait souvent et toute la ville pouvait en être témoin. Un des
habitants, Pallade, ayant assisté plusieurs fois à ce prodige, se dit : "Si Dieu accorde une telle
gloire à Ses Serviteurs, laquelle leur réservera-t-Il dans le siècle à venir, quand leurs visages
resplendiront comme le soleil?" Et il partit se faire Moine en Egypte.
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De cette Gloire de Dieu qui était l'objet de sa contemplation, Saint David reçut le pouvoir de
chasser les démons, il rendait aussi la vue aux aveugles et guérissait toute maladie en
invoquant le Nom du Christ, de sorte que la ville entière le considérait comme son Ange
Gardien.
En ce temps-là, les hordes conjointes des Slaves et des Avars qui avaient déjà envahi et
ravagé presque toute la Macédoine, menaçaient Sirmium siège du préfet de l'Illyricum. Celuici
écrivit alors au Métropolite de Thessalonique, Aristide, lui recommandant d'envoyer en
ambassade auprès de l'empereur Justinien un homme vertueux pour lui demander de transférer
sa résidence à Thessalonique dont les remparts défiaient toutes les entreprises des barbares.
Réunis par l'Evêque, les notables et les Clercs s'écrièrent tous d'une seule voix que seul David
le Reclus était digne de les représenter auprès du souverain. Le Saint, prétextant son âge
avancé, refusa tout d'abord mais se souvenant du message de l'Ange, il se soumit en prédisant
qu'il rendrait l'âme à son retour, à quelques stades de sa cellule. Quand Saint David sortit de
sa cellule, tous les habitants se prosternèrent en voyant son allure imposante : sa chevelure et
sa barbe lui descendaient jusqu'aux pieds et son visage, semblable à celui du Patriarche
Abraham, était rayonnant de gloire. Il s'embarqua pour Byzance avec deux disciples mais
l'empereur étant absent quand il arriva au palais, il fut reçu par l'impératrice Théodora qui lui
demanda de prier pour le salut de l'Empire et de la cité. Dès son retour, l'empereur Justinien,
apprenant qu'un Homme de Dieu était présent à la cour, réunit le Sénat pour entendre sa
requête. Saint David prenant à pleines mains des charbons ardents et y posant de l'encens à
profusion, encensa alors le souverain et tout le Sénat, pendant une heure environ, sans
ressentir aucune brûlure.* L'empereur, fort impressionné, accueillit avec faveur la supplique
du Métropolite dont David était porteur et il accepta de transférer à Thessalonique le siège de
la préfecture de l'Illyricum (535) puis il renvoya le Saint dans sa patrie avec de grandes
marques d'honneur. Quand le navire parvint à proximité du phare de Thessalonique, à un
endroit d'où l'on pouvait apercevoir le Monastère du Saint, David annonça à ses disciples que
son heure était arrivée et après leur avoir donné le baiser de paix et avoir adressé à Dieu une
ultime prière, il lui rendit son âme bienheureuse (vers 540). Malgré un vent violent, le navire
s'arrêta net et un parfum d'encens se répandit, pendant que des voix Célestes se faisaient
entendre. Quand elles cessèrent, le navire reprit son cours. Le Métropolite et tous les habitants
accueillirent le Saint sur le rivage et conformément à ses dernières volontés, ils allèrent
l'ensevelir dans son Monastère.
* Miracle semblable à ceux accomplis par St. Grégoire d'Agrigente (23 nov.), St. Jean Akatzios (4 nov. dans le
supp. du t. 5) et St. Bardas (16 mai).
Cent cinquante ans plus tard, l'Higoumène, désirant se procurer une part de ses Reliques, fit
ouvrir le tombeau mais la dalle qui le recouvrait se brisa en mille morceaux. Trente ans après,
l'Higoumène suivant réussit à ouvrir le tombeau et y découvrit le corps du Saint incorrompu.
Pendant de nombreux siècles ces précieuses Reliques continuèrent d'opérer des Miracles.*
* Ces Reliques qui avaient été transférées à Pavie en Italie, lors de l'occupation latine (1222), ont été restituées
à l'Eglise de Thessalonique en 1978.
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7 janvier – 7 avril - 26 juin
SAINT BRANNOCK (OU BARNOC, BRANNOC), ABBE DE BRAUNTON (+6°.S.)
Saint Brannock aurait émigré du Sud du Pays de Galles vers le Devon et fondé le Monastère
de Braunton près de Barnstaple en Devonshire où William Worcestre et Leland disent qu'il fut
enterré. Les traditions le concernant sont parfois peu fiables. Certains hagiographes
l'identifient avec un Missionnaire gallois du sixième siècle, Saint Brynach (Bernach ou
Bernacus). Du fait qu'il existe deux fêtes distinctes à Exeter en avril le 7 et le 7 janvier pour
ces Saints respectifs, il est improbable qu'il s'agisse de la même personne.
ou
Saint Brannock vécut au sixième siècle et enseigna les enfants du chef gallois Brychan. Il
partit avec le Roi Brychan en pèlerinage pour vénérer la tombe des Saints Apôtres. Sur le
chemin du retour, il s'arrêta en Bretagne et y demeura plusieurs années. Pour finir, le Saint
rentra au Pays de Galles et s'installa à Braunton où il bâtit une église. On rapporte que ses
Saintes Reliques reposeraient sous l'Autel de l'église de Braunton.
ou
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Saint Brannock paraît avoir émigré du Sud du Pays de Galles vers le Devon. Certains disent
qu'il aurait flotté venant d'Irlande sur un cercueil en pierre. Il fonda un monastère à Braunton,
près de Barnstaple en Devonshire où William Worcestre et Leland disent qu'il fut enterré.
La tradition rapporte que Saint Brannoc construisit d'abord son église sur une colline
surplombant Braunton mais elle s'écroula et dans un songe, il lui fut dit d'observer une truie et
ses porcelets et là de bâtir son église.
Trois églises ont été construites sur le site et l'actuelle église date du treizième siècle
contenant des éléments de l'église de l'an 837. La localisation exacte de la tombe de Saint
Brannock est inconnue mais certaines de ses Reliques sont dans l'église et c'est un lieu de
pèlerinage pour les Orthodoxes de Londres.
Plus tard, l'église devint une abbatiale, donnant le nom Brannocminster à l'implantation
saxonne qui s'éleva sur les deux rives de la Caen. Au moment de la Conquête, le village était
un manoir royal d'importance, équivalent à Barnstaple.
Tropaire de Saint Brannock de Braunton ton 1
Bon maître des enfants de Brychan, Grand Thaumaturge, Ô Sage Père Brannock,/
par tes incessantes entreprises, tu as gagné nombre d'âmes au Christ./
Dans l'Eglise de Braunton au coeur du Devon, se cachent tes Précieuses Reliques./
Prie afin qu'étant toujours conscients de notre héritage orthodoxe,/
nous ne dévions jamais de la Vraie Foi,/
et recevions dès lors la récompense des Bienheureux.
SAINT BABOLENE (BABOLENUS) DE FOSSES, ABBE (+677)
Endormi vers 677. Babolène émigra vers la France où il devint Moine à Luxueil sous Saint
Colomban. Plus tard, il fut nommé premier Abbé de Saint-Pierre près de Paris qui fut
renommé Saint-Maur-des-Fosses quand les Reliques de Saint Maur y furent amenées d'Anjou.
Il fut aidé par Saint Fursey dans l'établissement de nombre d'églises et d'hôpitaux dans le
diocèse de Paris. Ils servirent ensemble tout le diocèse de Paris sous les Evêques Audebert et
Saint Landry.
ou
SAINT BABOLEIN, ABBÉ (+ 670)
La plus grande prudence est de règle pour l'histoire des débuts du Monastère de Saint-Maurdes-
Fossés, car au neuvième siècle, on fabriqua un nombre impressionnant de faux chartes ou
récits. Gardons seulement de la vie de Saint Babolein ce qui semble à peu près sûr.
Babolein, peut-être d'origine irlandaise, fut probablement d'abord Moine à Luxeuil. Clovis II
avait, en 639, donné au Diacre Blidégisille un domaine, à condition d'y construire un
monastère. En 641, le bénéficiaire le céda à son tour à Babolein.
Il est probable qu'il y établit à la fois les deux Règles de Saint-Colomban et de Saint-Benoît
comme cela se pratiquait alors à Luxeuil. Babolein obtint une charte d'exemption de l'Evêque
de Paris, Audebert, le 15 mai 643; l'exemption n'était accordée qu'à de grands monastères :
Saint-Pierre-des-Fossés, devenu plus tard Saint-Maur-cles-Fossés, avait donc déjà une
véritable importance. Babolein compléta son oeuvre en obtenant du roi Clotaire III
l'immunité par un diplôme daté du 27 avril 658. Ce privilège devait être confirmé dans la suite
par Childebert III, Dagobert III et Chilpéric II.
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