dimanche 22 janvier 2012

Vie de Saint Savva de Serbie et autres Vies de Saints.

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12 – 25 janvier 2012
Cycle mobile (Pascalion): Mercredi de la Trente-Troisième Semaine
Lecture de l’Epître
1Pierre IV : 1-11
4.1 Ainsi donc, Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée.
Car celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché, 4.2 afin de vivre, non plus selon
les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu, pendant le temps qui lui reste à
vivre dans la chair. 4.3 C'est assez, en effet, d'avoir dans le temps passé accompli la volonté
des païens, en marchant dans la dissolution, les convoitises, l'ivrognerie, les excès du manger
et du boire, et les idolâtries criminelles.
4.4 Aussi trouvent-ils étrange que vous ne vous précipitiez pas avec eux dans le même
débordement de débauche, et ils vous calomnient. 4.5 Ils rendront compte à celui qui est prêt à
juger les vivants et les morts. 4.6 Car l'Évangile a été aussi annoncé aux morts, afin que, après
avoir été jugés comme les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à l'Esprit.
4.7 La fin de toutes choses est proche. Soyez donc sages et sobres, pour vaquer à la prière.
4.8 Avant tout, ayez les uns pour les autres une ardente charité, car La charité couvre une
multitude de péchés. 4.9 Exercez l'hospitalité les uns envers les autres, sans murmures. 4.10
Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au
service des autres le don qu'il a reçu, 4.11 Si quelqu'un parle, que ce soit comme annonçant les
oracles de Dieu; si quelqu'un remplit un ministère, qu'il le remplisse selon la force que Dieu
communique, afin qu'en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus Christ, à qui appartiennent
la gloire et la puissance, aux siècles des siècles. Amen!
Lecture de l’Evangile
Marc XI : 22-26
11.22 Jésus prit la parole, et leur dit: Ayez foi en Dieu. 11.23 Je vous le dis en vérité, si quelqu'un
dit à cette montagne: Ote-toi de là et jette-toi dans la mer, et s'il ne doute point en son coeur,
mais croit que ce qu'il dit arrive, il le verra s'accomplir. 11.24C'est pourquoi je vous dis: Tout ce
que vous demanderez en priant, croyez que vous l'avez reçu, et vous le verrez
s'accomplir. 11.25 Et, lorsque vous êtes debout faisant votre prière, si vous avez quelque chose
contre quelqu'un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi
vos offenses. 11.26 Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est dans les cieux ne vous
pardonnera pas non plus vos offenses.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT MARTYR PIERRE D'ABESSALA (APSELAMUS) (+309)
The Martyr Peter Abessalomites (Aneiakos) was a native of the village of Aneia in Palestine.
During the time of a persecution against christians he was arrested and brought to the
governor of Palestine. In vain did the judge and the people urge him to honour the pagan gods
to escape torture. "I then truly shalt have mercy on myself, when I neither recant the Gospel
nor offer sacrifice to idols," – answered the saint, and he was burned at the stake. In some
mesyatseslavs saints-lives his memory is inserted twice: 12 January as the martyr Peter
Abessalomites, and 13 January – as Peter Aneiakos, since it was mistakenly assumed that
these were different persons.
SAINT MOINE GALAKTEON DU LAC BLANC (+1506)
The Monk Galaktion of Belozersk was a student and cell-attendant of the monk Martinian of
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Belozersk and lived together with his mentor at the Ferapontov monastery.
The monk Galaktion cared with a filial love for the aged Abba Martinian. When his preceptor
became completely infirm of body, the monk Galaktion took him to church on his shoulders.
Beholding the spiritual maturity of his student, the monk Marinian blessed the monk
Galaktion in his spiritual deed of folly. By his secret ascetic deeds blessed Galaktion reached
high spiritual perfection, and obtained the grace of perspicacity. He foretold, that Kazan
would be conquered by tsar Ivan, who was not yet even born. He foresaw his own end and the
end of several of his fellow ascetics, and he also spoke of the fires and other disasters
awaiting Ferapontov monastery. Blessed Galaktion died in the year 1506 and was buried at
the foot of his teacher, the monk Martinian, at Ferapontov monastery.
SAINTE EUPRAXIE DE TABENNE L'ANCIENNE, EN EGYPTE (+ 393)
The Nun Eupraxia of Tabenyssa (Tabeneia the Older), was the mother of the Nun Eupraxia,
maiden of Tabenyssa (Comm. 25 July). She was the spouse of the pious senator Antigones,
who was connected by birth with the emperor Theodosius the great (379-395). Becoming
widowed, Saint Eupraxia devoted herself completely to the service of the lord. Having made
the rounds of many monastic establishments and having left liberal alms, she came to the
Tabenyssa monastery, where the hegumeness was the nun Theodoula, known for her strict
rule. Deeply moved by the pure way of convent life, Saint Eupraxia came often to this
monastery and always brought her daughter with her, who was then eight years old. The
virtues and prayers of her parents summoned a particular grace of god upon the maiden, and
even from her youthful years she desired to dedicate herself to God. To her mother's great joy,
hegumeness Theodoula kept the child Eupraxia at the convent and gave blessing for her to
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take monastic vows.
The nun Eupraxia carried on works of liberal charity, and increased her fasting and prayer.
Hegumeness Theodoula, possessing the gift of perspicacity, told her about her impending end.
Knowing about the nearness of her demise, the nun Eupraxia gave thanks to the Lord for His
great mercy towards her. She made her farewell with the sisters of the convent and with her
daughter, giving her the parting last words: "Love the Lord Jesus with intense reverence;
respect the sisters; never dare to think, that they are below thee and should serve thee; be poor
in thy thoughts so as to profit by spiritual treasures." After three days the saint offered up her
soul to the Lord (+ 393) and was buried at the convent, where her daughter continued her
arduous ascetic deeds.
SAINTE HIEROMARTYRE TATIENNE* DE ROME (+226)
Elle était fille d'un riche et illustre consul romain devenu Diacre de l'Eglise sous le règne de
l'empereur Alexandre Sévère (222-235). Dénoncée comme Chrétienne, elle comparut devant
le souverain, confessa bravement le Nom du Christ et lorsqu'on la conduisit dans le temple,
elle renversa à terre les vaines idoles par le seul pouvoir de sa prière. Les soldats se
précipitèrent sur elle avec fureur, la frappèrent au visage, lui déchirèrent les joues avec des
crochets de fer puis après l'avoir suspendue à une potence, ils lui labourèrent le corps avec des
ongles et des peignes de fer, l'outragèrent en lui tondant la chevelure et la jetèrent dans une
fournaise ardente. Comme elle restait indemne, ils la livrèrent aux fauves qui n'osèrent pas
l'approcher. Finalement, on lui offrit le trophée de la victoire en lui tranchant la tête.
* Etymologie latine : "tatius," nom du roi des Sabins en Italie centrale
ou
Tatiana était une Romaine dont les parents étaient de haute noblesse. Elle était Chrétienne et
Diaconesse dans l'Eglise. Après la mort de l'empereur Heliogabalus, l'empereur Alexandre
dont la mère Mammaea était Chrétienne, régna à Rome. L'empereur lui-même était indécis
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quant à la Foi et il conserva des statues du Christ, d'Apollon, d'Abraham et d'Orphée dans son
palais. Ses principaux adjoints persécutaient les Chrétiens sans ordre de l'empereur. Lorsqu'ils
amenèrent la Vierge Tatiana pour être torturée, elle pria Dieu pour ses bourreaux. Leurs yeux
s'ouvrirent et ils virent quatre Anges entourant la Martyre. Voyant cela, huit d'entre eux
crurent au Christ, ce pour quoi ils furent torturés et mis à mort. Les bourreaux continuèrent à
torturer Sainte Tatiana. Ils la fouettèrent, tranchant des parties de son corps; ils l'écorchèrent
avec des fers. Défigurée de la sorte, ensanglantée, Tatiana fut jetée en prison ce soir-là
jusqu'au lendemain afin qu'ils puissent recommencer toutes sortes de tortures. Mais Dieu
envoya Ses Anges dans le donjon pour l'encourager et la guérir de ses blessures de sorte que
le matin, Tatiana apparut complètement guérie devant ses bourreaux. Ils la jetèrent à un lion
mais le lion se coucha devant elle et ne la toucha pas. Ils lui coupèrent les cheveux, pensant
dans leur raisonnement de païens qu'il devait y avoir quelque sorcellerie ou du pouvoir
magique dans ses cheveux. Pour finir, Tatiana et son père furent tous deux décapités. C'est
ainsi que Tatiana quitta cette vie terrestre vers l'an 225 et cette héroïque Vierge qui avait le
corps fragile de la femme mais l'esprit robuste et vaillant, fut couronnée de la Couronne de la
Gloire Eternelle du martyre.
7 octobre (invention) – 12 janvier
SAINT MARTINIEN DU LAC BLANC (BELOZERSK) (+1483)
Ses parents étaient pauvres et c'est pourquoi ils confièrent leur fils au Monastère du Lac
Blanc. Tonsuré Moine, ordonné Prêtre, il eut pour Père Spirituel Saint Cyrille. Plus tard, à la
demande du Grand-Prince de Moscou il sera Higoumène de la Laure de la Trinité-Saint-Serge
et conseiller du Prince. Sentant ses forces décliner, il rentra au Monastère du Lac Blanc où il
s'endormit en paix.
ou
The Monk Martinian of Belozersk, in the world Michael, was born in the year 1370 in the
village of Berezniko, not far from the Kirillov monastery. At age thirteen he left his parents
and went secretly to the Monk Kirill of Belozersk (Comm. 9 June), about whom many had
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spoken of to him as being a great ascetic. The youthful Martinian began zealously to imitate
his teacher, with whom he dwelt in complete obedience. At the monastery he studied reading
and writing, and with the blessing of the monk Kirill, he became occupied with the copying of
books. In time Martinian was ordained deacon and then priest-monk. After the death of the
monk Kirill (+ 1427) blessed Martinian withdrew for silence to a deserted island, situated on
Lake Vozha. Several monks gradually gathered around him. The monk Martinian established
for them a church of the Transfiguration (Preobrazhenie) of the Lord and introduced a general
ustav-rule for the inhabitants. Yielding to the persistent requests of the brethren of
Ferapontov monastery, he consented to become hegumen of the monastery and brought it into
a brighter condition.
The monk Martinian rendered spiritual support to great prince Vasilii Vasil'evich in the
difficulties of his time, when his first-cousin Dimitrii Shemyaka illicitly pretended to the
Moscow throne. He was always an advocate of truth and justice. Afterwards, upon the
entreaty of the great prince, the monk accepted upon himself the governing of the monastery
of the Monk Sergei of Radonezh.
In 1455 the monk Martinian again returned to the Ferapontov monastery. The last years of his
life he was grievously ill and not able to walk, and the brethren carried him to church. The
monk died at age 85. His relics were uncovered in the year 1514 – and the commemoration of
the uncovering is celebrated on 7 October.
SAINTS MARTYRS D'IONA (+750)
Ces trente-huit Moines furent cruellement martyrisés à Iona (Irlande).
SAINTE THÉODORA D'ALEXANDRIE (+5°.S.)
Théodora fut une Moniale particulièrement glorieuse qui forma des Moniales à Alexandrie.
"De même qu'un arbre a besoin de l'hiver et de la neige afin de porter du fruit, ainsi les
épreuves et les tentations sont nécessaires dans notre vie," disait cette Sainte femme. Elle
s'endormit en paix au début du cinquième siècle.
SAINTS QUARANTE-DEUX MARTYRS MOINES D'EPHESE (+ 741)
Ces quarante-deux Moines d'Ephèse furent martyrisés pour la défense du culte des Saintes
Images.
SAINT MARTYR SATYRE (+ 267)
La tradition veut que, passant devant une idole, il lui suffisait de souffler dessus pour qu'elle
tombât d'elle-même. Il fut arrêté et décapité.
SAINT VICTORIEN D'ASANE (+ 560)
Originaire d’Italie et détenteur d’une importante richesse, il émigre dans le Sud de la France
puis en Aragon où il fonde le Monastère d’Asane vers 506 dont il devient l’Abbé pendant
soixante ans. Le futur Evêque de Tarragone, Saint-Gaudiose, figure au nombre de ses
disciples. Il est particulièrement vénéré en Provence et en Languedoc.
ou
Né en Italie, son apostolat l'amena en Languedoc et en Provence; il fonda ensuite le
Monastère d'Asane (appelé San-Victorian) en Aragon. Ses Précieuses Reliques sont vénérées
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au Monastère de Montaragon depuis 1089.
SAINT ARCHEVEQUE SABBAS (OU SAVA) I L'ILLUMINATEUR DE SERBIE (+1235)
12 – 14 (Serbes) janvier – 6 mai (translation)
"Au début, nous étions perplexes. L'Orient pensait que nous étions Occidentaux pendant que
l'Occident nous considérait comme Orientaux. Certains d'entre nous se méprirent sur notre
place dans le choc des courants et dès lors crièrent que nous n'étions ni de l'un ni de l'autre
bord et d'autres que nous étions exclusivement de l'un ou de l'autre. Mais je te le dis, Irénée,
nous sommes condamnés par le destin à être l'Orient dans l'Occident et à être l'Occident dans
l'Orient, à ne reconnaître que la Jérusalem Céleste au-dessus de nous et ici, sur terre,
personne." (Saint Sabbas à Irénée, treizième siècle)
Notre Saint Père Sabbas, le Saint le plus cher au coeur du peuple serbe, naquit en 1169.
Troisième fils du Grand Prince de Serbie le Pieux Stéphane Némanja, il fut miraculeusement
accordé par Dieu en réponse à la prière de ses parents et reçut au Saint Baptême le nom de
Radko [= Rastislav, traduction slave de Crescens]. Ayant grandi dans la Crainte de Dieu et
dans toutes les vertus évangéliques, il fut chargé à l'âge de quinze ans du gouvernement de la
province d'Herzégovine mais peu attiré par la gloire et les plaisirs de ce monde, il brûlait de
jour en jour davantage d'Amour Divin. De retour à la cour un an plus tard, il donnait des
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réponses évasives aux propositions de mariage faites par ses parents et lorsqu'une délégation
des Moines serbes du Mont Athos dirigée par un Staretz [=Ancien, en russe] vint solliciter la
générosité du Grand-Prince, Radko écouta avec avidité les récits de l'Ancien sur la Vie
Angélique et déjà Céleste que mènent les Moines dans le Jardin de la Mère de Dieu. Ses
dernières hésitation dues à son amour filial cédèrent quand le Moine lui rappela la Parole du
Seigneur : Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n'est pas digne de moi (Mat.
10:37). Il décida alors de prendre, lui aussi, sa Croix pour suivre le Seigneur et usant d'un
subterfuge, il demanda à son père sa bénédiction pour aller à la chasse au cerf et s'élança
aussitôt sur les Traces du Christ.
Arrivé à l'Athos, Radko devint novice au Monastère russe de Saint Pantéléimon (L'ancien
Rossikon) mais il fut bientôt découvert par un voïévode (duc) de la cour que son père
désemparé avait envoyé à sa recherche. Là encore, le jeune Prince se servit de l'astuce du
serpent (Mat. 10:16). Après le long Office Monastique, il fit servir au voïvode et à sa suite un
repas plantureux et profita de leur sommeil pour monter au sommet de la tour du monastère et
y recevoir le Saint Habit Angélique, changeant son nom pour celui de Sabas. Quand au petit
matin les envoyés du Roi s’éveillèrent, ils virent avec stupeur le Prince habillé en Moine leur
jeter du haut de la tour ses mèches de cheveux fraîchement coupées, ses vêtements princiers et
une lettre de consolation pour ses parents. Peu après, Sabas devint Moine au grand et
prestigieux Monastère de Vatopédi sous la direction de l'Ancien Macaire. Son origine
aristocratique et surtout son renoncement parfait à tout ce qui est du monde, son obéissance
absolue, sa parfaite humilité, son zèle pour le jeûne, la veille et la prière lui attirèrent
l'admiration de tous les Athonites. Il visita pieds nus tous les monastères et lieux sanctifiés de
l'Athos et resta émerveillé en particulier par la vie silencieuse et détachée de soucis terrestres
des Ermites; toutefois et comme de retour à son monastère son Higoumène ne lui donnait pas
sa bénédiction pour suivre une telle voie, il s'adonna avec une ferveur encore plus grande à
l'obéissance et au service des frères. Il acquit là une profonde connaissance du grec qui lui
permit de traduire en slave et de transmettre à son peuple les richesses de la tradition
patristique, liturgique et canonique de l'Eglise.
Grâce à l'influence de son fils, Stéphane Némanja abandonna à son tour la royauté terrestre
afin de militer pour l'acquisition du Royaume des Cieux. Il abdiqua en 1196 au profit de son
fils Stéphane et devint Moine au Monastère de Studénitsa sous le nom de Syméon. Peu après,
il gagna la Sainte Montagne et prit son fils comme Guide Spirituel. Déjà vieux, il ne pouvait
accomplir tous les travaux ascétiques des Moines éprouvés, aussi Sabas redoubla-t-il ses
propres combats et prit sur lui toute l'Ascèse que son père ne pouvait pas entreprendre. Il lui
disait : "Je suis ton jeûne et tes prosternations. Je suis ton Ascèse …/… C'est moi qui suis
responsable devant Dieu pour toi puisque tu m'as écouté et que tu es venu jusqu'ici." Ayant
répandu en abondance leurs aumônes au profit des monastères, les deux Princes-Moines
fondèrent avec la protection de l'Empereur Alexis III Ange (+ 1203) le Monastère de
Chilandar qui allait devenir le centre de la piété et de la culture ecclésiastique serbes. Ils s'y
installèrent avec des Moines serbes auxquels se joignirent bientôt des Moines d'autres
nationalités et y progressèrent continuellement dans de Célestes Ascensions. En 1200, Saint
Syméon s'y endormit –il est célébré par l'Eglise le 13 février– et bientôt son corps commença
à exhaler un baume miraculeux qui accomplissait quantité de Miracles. Après avoir laissé un
Higoumène à Chilandar, Sabas put alors réaliser le désir de son coeur : vivre seul avec Dieu. Il
s'installa dans une cellule près de Karyès, la petite capitale de la république monastique et tout
entier captif de l'Amour du Christ, ne regardant que vers le Ciel et vers les biens du monde à
venir, il suppliait jour et nuit le Seigneur de le prendre en pitié, lui le plus grand des pécheurs.
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Ayant été instruit par une Révélation de la Gloire Céleste acquise par son père, il rédigea sa
biographie et composa son Office Liturgique. Pendant ce temps, en Serbie, ses deux frères, les
princes Stéphane et Vukan, s'affrontaient dans une guerre sanglante. Ils firent appel à Sabas
qui après avoir été ordonné Prêtre et élevé à la dignité d'Archimandrite à Thessalonique,
s'embarqua pour sa patrie avec les Reliques Miraculeuses de Saint Syméon. Grâce à
l'intervention du Saint Moine, les deux Princes se réconcilièrent devant le tombeau de leur
père et le peuple serbe put jouir alors de la paix et des nombreux Miracles accomplis par le
baume qui continuait à couler de la châsse du Saint. Pressé par Stéphane et par le peuple,
Saint Sabas resta alors en Serbie, devint Higoumène de Studenitsa et sans rien négliger de son
mode de vie ascétique, il accomplit de nombreuses oeuvres apostoliques, confirma le peuple
dans la Sainte Foi orthodoxe, combattit les hérésies, fit construire églises et monastères qu'il
organisa selon les Règles athonites et orna sa patrie des moeurs et des Lois évangéliques. Il
fonda le grand Monastère de Zicha qui devait devenir un peu plus tard le siège de
l'Archevêché serbe et le centre de la vie ecclésiale du pays.
A la suite de la sanglante prise de la capitale constantinopolitaine par les Croisés en 1204 et
de la fuite à Nicée de l'Empereur et du Patriarche, l'empereur imposteur latin de
Constantinople entreprit d'envahir aussi la Serbie avec l'aide du roi André de Hongrie. Réduit
à la dernière extrémité, Stéphane répudia son épouse Eudoxie, fille de l'Empereur Alexis de
Constantinople et fervent soutien de l'Orthodoxie pour épouser une noble d'origine vénitienne
et c'est toute honte bue qu'il se montra prêt à se faire couronner par le pape héréticoschismatique,
reconnaissant ainsi l'autorité fallacieuse de Rome sur son pays et sur l'Eglise
serbe. Désapprouvant de telles concessions mais sans juger son frère, Sabas préféra se retirer
et regagna la Sainte Montagne (1216) où il consacra son temps à prier Dieu pour le Salut de
son peuple. Peu après, le baume de Saint Syméon ayant cessé de couler, les Serbes firent
appel à l'intercession du Saint Moine. Sabas envoya par l'intermédiaire de son disciple Hilaire
une lettre pour Stéphane et une autre adressée à son père. Dès qu'Hilaire lut cette missive
devant le tombeau du Saint, le baume se remit à jaillir à profusion non seulement du tombeau
mais aussi des Icônes de Saint Syméon, remplissant le peuple de joie spirituelle et confirmant
ainsi que la Faveur Divine était du côté de Sabas et de l'Orthodoxie.
En 1219, Saint Sabas se rendit à Nicée et rencontra l'Empereur Théodore I Lascaris qui lui
accorda la pleine autonomie pour l'Eglise serbe à la condition qu'il acceptât d'en devenir luimême
le premier Archevêque. Le jour de sa consécration par le Patriarche, on put voir une
Lumière Divine entourer le Nouveau Hiérarque. De retour en Serbie, Saint Sabas se mit
immédiatement au travail pour organiser l'Eglise serbe. Il ordonna ses meilleurs disciples
comme Evêques, couronna solennellement son frère qui fut dès lors connu sous le nom de
Premier-Couronné [=Prvovenchani], traversa le pays en prêchant la Vraie Foi, la pénitence et
la pureté des moeurs, ordonna des Prêtres, fonda partout des églises et des monastères,
traduisit et imposa l'observation des Saints Canons ecclésiastiques.
De tels succès attirèrent la jalousie du roi de Hongrie qui prépara une nouvelle invasion. Saint
Sabas, envoyé comme médiateur, apaisa le roi André par la force de sa parole. A son retour, le
Prince Stéphane s'endormit sans avoir pu réaliser son voeu : devenir Moine. Saint Sabas
adressa alors une ardente prière au Seigneur et le défunt retrouva la vie le temps de revêtir le
Saint Habit Angélique sous le nom de Simon et de communier aux Saints Mystères puis il
remit son âme à Dieu en paix dans l'attente de la Résurrection Générale.
Après le couronnement du fils de Stéphane, Radoslav (1230), l'Archevêque partit en
pèlerinage en Terre Sainte. Il vénéra avec larmes les Lieux sanctifiés par la Présence du
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Seigneur, séjourna au Monastère de Saint Sabas où il reçut le bâton pastoral de son Saint
Protecteur, conformément à une prophétie de Saint Sabas le Sanctifié annonçant que
longtemps après sa Naissance au Ciel devait venir de loin un Homme de Dieu portant son
nom et pasteur d'un peuple nombreux. Après avoir rencontré le Saint Empereur Jean III
Batatzès à Nicée et être passé sur la Sainte Montagne pour saluer ses frères, il regagna la
Serbie où l'attendaient de nouveau les vicissitudes de la cité terrestre. Radoslav, détrôné par
une fronde de l'aristocratie, lui demanda de devenir Moine. Son jeune frère Vladislav reçut la
couronne à sa place et épousa la fille du Roi Jean II Asen de Bulgarie, la puissance alors
dominante dans la péninsule des Balkans (1233).
Ayant ainsi rétabli l'ordre dans le Royaume et approchant de la vieillesse, Sabas renonça au
trône archiépiscopal, remit la direction de l'Eglise serbe à son disciple Saint Arsène I (1234-
1264, commémoré le 28 octobre) et entreprit un nouveau pèlerinage en Terre Sainte, en
Egypte, au Mont Sinaï et à Antioche. Tombé malade en approchant de Constantinople, il
séjourna quelque temps au Monastère de l'Evergétis puis il se rendit à Tirnovo, en Bulgarie où
il fut solennellement accueilli par le Roi Asen. Epuisé par ses nombreux voyages et par de si
longues années consacrées au service de l'Eglise, il remit son âme au Seigneur le 14 janvier
1235 (1236). Avant de rendre son âme à Dieu, Saint Sabas remit le peuple serbe à la
Bienveillance de Dieu et termina sa prière en disant comme Saint Jean Chrysostome : "Gloire
à Dieu pour tout!" Son visage était alors tout étincelant de Lumière. Le corps du Saint fut
déposé dans l'église des Quarante-Martyrs à Tirnovo et deux ans plus tard, le Roi Vladislav
vint en personne le demander au souverain bulgare et le ramena en Serbie au Monastère de
Milésevo qui devint un grand centre de pèlerinage. Pendant l'occupation turque, le cruel Sinan
Pacha ayant été chargé par le sultan de mettre fin aux révoltes des Serbes, s'empara des
Saintes Reliques et les fit brûler à Belgrade le 27 avril 1594. Privé de la présence terrestre de
son Saint Protecteur, le peuple orthodoxe resta cependant invaincu car Saint Sabas ne cesse
d'intercéder dans le Ciel pour la sauvegarde des brebis de Son Eglise.
ou
Saint Sava, premier Archevêque de Serbie et dans le monde Rostislav [=Rastko], était le fils
du Roi serbe Stéphane Nemanya et d'Anne fille de l'Empereur Romanus de Constantinople.
Dès ses plus jeunes années, il participa avec ferveur aux Offices à l'église et avait un Amour
particulier pour les Icônes.
A l'âge de dix-sept dans, Rostislav rencontra un Moine du Mont Athos quitta secrètement la
maison paternelle et partit pour le Monastère Saint-Panteleimon. Par la Divine Providence, en
1169, année de la naissance du Saint, l'ancien monastère du Saint MégaloMartyr et Guérisseur
Panteleimon avait été donné aux Moines russes.
Sachant que son fils était sur l'Athos, son père mobilisa ses domestiques dirigés par un fidèle
voïvode et écrivit un courrier au gouverneur dont dépendait le district de l'Athos disant que si
son fils ne lui était pas rendu, il y aurait une guerre contre les Grecs. Lorsqu'ils arrivèrent au
monastère, le voïvode avait eu l'ordre de ne pas quitter Rostislav des yeux. Durant les Offices
Liturgiques du soir et alors que les soldats s'étaient endormis sous l'influence du vin, Rostislav
reçut la tonsure monastique (en 1186) et renvoya à ses parents ses vêtements civils, ses
cheveux et une lettre. Saint Sava chercha à persuader ses puissants parents à accepter le
monachisme. Le père du Moine (Siméon dans le monachisme, commémoré le 13 février) et
son frère poursuivirent la vie ascétique au Monastère athonite de Vatopedi. Sur l'Athos, ils
fondèrent le Monastère serbe d'Hilandar; ce monastère reçut son nom par permission
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impériale. Au Monastère d'Hilandar, Saint Sava fut ordonné au diaconat puis Prêtre. Sa mère
Anne devint Moniale sous le nom d'Anastasie
Par sa Sainte Vie et de ses Pieuses Actions sur le Mont Athos, le Moine fut fait Archimandrite
à Thessalonique. A Nicée, en 1219, en la Fête de la Dormition de la Très Sainte Mère de
Dieu, l'Evêque et Patriarche de Constantinople, Germain, consacra l'Archimandrite Sava
comme Archevêque de Serbie. Le Saint adressa une requête à l'Empereur constantinopolitain
pour qu'il autorise à l'avenir les Evêques serbes à élire eux-mêmes leur propre Archevêque.
Ceci était un point particulièrement important en cette époque de guerres fréquentes entre les
puissances orientales et occidentales.
Revenu de Nicée à la Sainte Montagne de l'Athos, le Saint y visita une dernière fois tous les
monastères. Il se prosterna dans toutes les églises et se souvenant de toutes les bienheureuses
Vies des Pères du Désert, il fit ses adieux à tous les Ascètes avec beaucoup de regrets,
"quittant la Sainte Montagne comme s'il quittait le Paradis."
Attristé de sa séparation d'avec la Sainte Montagne, le Saint prit le chemin du départ en
traînant. La Très Sainte Mère de Dieu lui parla dans un songe : "Ayant Ma Protection,
pourquoi es-tu encore attristé?" Ces paroles le tirèrent de son abattement, changeant sa
tristesse en joie. En souvenir de cette apparition, le Saint commanda de grandes Icônes du
Sauveur et de la Mère de Dieu à Thessalonique et les plaça dans une église.
En Serbie, l'activité du Hiérarque pour l'organisation du travail de son Eglise natale
s'accompagna de nombreux signes et Miracles. Durant la Divine Liturgie et la Vigile de toute
la nuit, les Saintes Reliques de son père le Moine Simeon exhalèrent un parfum de myrrhe
lorsque le Saint vint encenser sa tombe.
Etant chargé des négociations avec le roi Vladislav de Hongrie qui avait déclaré la guerre à la
Serbie, le Saint Evêque n'apporta pas seulement la paix désirée à son pays mais il amena aussi
le monarque hongrois à l'Orthodoxie. C'est ainsi qu'il facilita le début de l'existence historique
de l'Eglise autonome de Serbie; Saint Sava contribua aussi à renforcer l'Etat serbe. Afin
d'assurer l'indépendance de la Serbie, l'Archevêque Sava couronna son puissant frère
Stéphane comme Roi. A l'Endormissement de ce dernier, son fils aîné Radislav fut couronné
Roi et Saint Sava partit pour la Terre Sainte "afin de vénérer le Saint Tombeau du Christ et le
terrible Golgotha."
A son retour dans son pays natal, le Saint bénit Vladislav et le couronna Roi. Pour renforcer
plus encore le trône de Serbie, il le maria à la fille du Prince Asen de Bulgarie. Le Saint
Hiérarque visita les églises à travers toute la Serbie, il réforma les Règles monastiques sur le
modèle de l'Athos et de la Palestine et établit et consacra nombre d'églises, renforçant les
Orthodoxes dans leur Foi. Ayant achevé son travail dans son pays natal, le Saint nomma le
Hiéromoine Arsène pour lui succéder, le consacra Evêque et donna sa bénédiction à tous.
Il partit ensuite pour un voyage sans retour "pour achever ses jours comme un vagabond en
terre étrangère." Il passa à travers la Palestine, la Syrie, la Perse, Babylone, l'Egypte et
l'Anatolie, visitant partout les Saints Lieux, discutant avec des grands Ascètes et rassemblant
des Reliques de Saints. Puis il acheva ses pérégrinations à Trnovo en Bulgarie chez son parent
Asan où dans la joie spirituelle, il rendit son âme au Seigneur (+ 1237).
Lors de la Translation des Saintes Reliques de Saint Sava vers la Serbie, en 1237, il y eut tant
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de guérisons que les Bulgares se plaignirent d'Asan "parce qu'il avait laissé partir un tel
trésor." Dans la patrie du Saint, ses Vénérables Reliques furent placées dans l'église de
Mileshevo, accordant la guérison à quiconque les approchait avec Foi. Les habitants de
Trnovo continuèrent à recevoir des guérisons par les Restes du cercueil du Saint qu'Asan avait
ordonné de récolter et de placer dans un sarcophage nouvellement construit.
L'héritage de Saint Sava est vivant dans les traditions de l'Eglise orthodoxe dans les nations
slaves. On l'associe avec l'introduction du Typikon de Jérusalem comme base pour les Règles
monastiques slaves. Le Monastère serbe d'Hilandar sur le Mont Athos applique encore de nos
jours le Typikon de Saint Sava. Les éditions du "Gouvernail" de Saint Sava (une collection de
Canons ecclésiaux) avec des commentaires par Alexis Aristines, sont très largement
répandues dans l'Eglise de Russie. En 1270, la première copie du "Gouvernail" de Saint Sava
fut envoyée de Bulgarie au Métropolite Cyril de Kiev. Sur base de celle-là fut réalisée une des
plus anciennes copies russes du "Gouvernail," c'est le "Gouvernail" de Ryazan de 1284. Cette
copie manuscrite sera la source d'une première copie imprimée, publiée en 1653 et depuis lors
bien des fois réimprimée par l'Eglise de Russie. Tel est le leg magnifique de Saint Sava au
trésor canonique de l'Orthodoxie.
L'héritage de Saint Sava :
LE MAGAZINE DU DIMANCHE: L’ENTRETIEN AVEC DOCTEUR DRAGAN PROTIC,
RECTEUR DE L’ECOLE DE THEOLOGIE SAI
Saint Sava est une personnalité qui réunit l’histoire serbe, la culture, l’éducation, la religion,
l’Etat, le passé et l'époque actuelle. Il fut le fils d'Empereur, Moine, le premier Archevêque
serbe, enseignant, fondateur, constructeur et diplomate. Les gens on donné à leurs fils pendant
des siècles ce nom, aux rivières, aux lacs. Ainsi, l’Ecole de théologie, la plus ancienne à
Belgrade, porte le nom de Saint Sava. Il est célébré le 27 janvier, c’est également "la slava"
des écoles de sorte que dans toute la Serbie seront organisées de nombreuses manifestations
afin de marquer le mieux possible la fête de ce Saint serbe. Notre invité aujourd’hui est le
Prêtre et professeur Dragan Protic, recteur de l’Ecole de théologie Saint Sava avec qui s’est
entretenue Ljiljana Sindjelic-Nikolic.
L’Ecole de théologie a été fondée par Dositej Obradovic conformément aux ambitions
d’enseignement de l’époque. L’éducation durait d’abord un an, ensuite deux ans, trois, et
enfin quatre ans. En fonction des évènements et de la situation historique, l’Ecole changeait le
siège et elle porte le nom de Saint Sava depuis 1896. Lors de la Deuxième guerre mondiale,
l’Ecole ne travaille pas; elle reprend son activité en 1949 au Monastère Rakovica à proximité
de Belgrade. En 1957 l’Ecole a obtenu le nouveau bâtiment, oeuvre artistique projetée par le
célèbre Aleksandar Deroko. De nombreux enseignants de renom ont laissé la trace non
seulement dans la théologie serbe mais aussi dans la science et l’art européens. Mentionnons
avant tout les célèbres ecclésiastiques et éminents théologiens l'Evêque Nikodim Milas de
Dalmatie, ensuite l'Archimandrite, docteur es théologie, fondateur de l’Association
philosophique serbe Justin Popovic ainsi que les éminentes personnes du monde de la
musique Stevan Mokranjac et Kornelije Stankovic, les académiciens Dimitrije Bogdanovic et
Dimitrije Stefanovic, l’écrivain Vojislav Ilic et beaucoup d’autres. Un grand nombre de
Russes, de Grecs ont terminé l’Ecole de théologie et aujourd’hui encore il y a des enfants des
autres églises.
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"Tout cela nous dit que Saint Sava est d’actualité aujourd’hui encore. Il oeuvrait à l’éducation
de son peuple, à l’amélioration de sa vie. Nous devrions le faire aujourd’hui aussi, à l’instar
de Saint Sava, nous devrions nous remplir de son énergie inépuisable et travailler avec le
même élan", dit Dragan Protic, recteur de l’Ecole de théologie Saint Sava à Belgrade. A la
question de savoir combien les jeunes acceptent ces idées, notre invité répond : "Autant que
nous qui sommes plus âgés les instruisons. Dans notre école viennent les jeunes de différentes
régions, de différente éducation et de différentes couches sociales et c’est à nous, les
professeurs, de les éduquer.
Saint Sava est parti au Mont Athos où il a appris la Science du Christ. Il est revenu dans la
patrie en 1207 et à son retour il a compris que son peuple était bon mais mal éduqué, non
seulement en ce qui concerne la religion mais aussi les domaines de la vie profanes. Il a
compris que son peuple avait besoin d'éducation. Peut-on dire alors que ce n’était pas
progressif. Il allait d’une localité à l’autre, enseignait à tous, fondait églises et monastères; il
installait des Croix sur les lieux importants pour signifier aux gens de se souvenir du Nom de
Dieu, de prier. Il vivait certainement de la manière qu’il propageait dans sa mission; il était le
modèle et c’est ce qui est demandé à nous aussi aujourd’hui. Lorsque nous lisons l’Evangile,
nous ne faisons rien de rétrograde, nous disons : "Aimez tous les peuples," nous apprenons
aux jeunes les valeurs morales essentielles. Faîtes ce qui est bon et éviter le mal –c’est la base
de la morale chrétienne et la base du monde et de l’homme. Les jeunes devraient s’éduquer
sur ces bases dans leurs maisons", dit Dragan Protic.
Il nous parle du mot "Svetosavlje" conçu par le peuple et qui signifie tout ce que Saint Sava
faisait. Ce mot comporte toute la spécificité de la religion orthodoxe basée sur les fondements
jetés par Saint Sava. "Ce mot comprend tout ce que Saint Sava faisait, il était le Véritable
Illuminateur, il connaissait l’âme du peuple et ce dont son peuple avait besoin. Dans le même
temps, il a organisé l’église, a assuré l’autonomie de l’Eglise orthodoxe serbe, était son
premier Archevêque, il a organisé son travail. Il n’était pas l’homme d’un moment, il faisait
tout selon un plan, il savait qu’ainsi étaient jetées les bases", dit le recteur Protic.
"Svetosavlje" a ouvert durablement les yeux spirituels au peuple serbe et lui a donné les
valeurs étiques, morales et de civilisation du Christianisme exprimées dans les idéaux
d'Amour, de Foi, de liberté et de Justice. "Nous poursuivons aujourd’hui ce que Saint Sava a
entamé", conclut le recteur de l’Ecole de théologie Saint Sava à Belgrade, Dragan Protic.
http://glassrbije.org/F/index.php?option=com_content&task=view&id=1220
SVETOSAVLJE KAO FILOZOFIA ZIVOTA (SVETOSAVLJE COMME PHILOSOPHIE
DE LA VIE), composé des conférences universitaires données en 1942 – 43 à la faculté de théologie de
Belgrade.
Nous les Serbes, nous vivons dans l’entre-deux, à la frontière entre deux mondes, entre deux
cultures, entre l'Est et l'Ouest. Notre âme a été envoyée dans ce monde pour vivre sur le fil du
rasoir.
Qui peut vivre sur le fil du rasoir? D'un côté notre âme est attirée par l'Ouest moderne et
humaniste et de l'autre côté on est attiré par l'Est secret et spirituel. Ainsi, nous sommes
constamment déchirés entre ces deux mondes!
Où va-t-on partir? Vers l'Est ou vers l'Ouest? Notre âme doit être forte et clairvoyante pour ne
pas choisir le chemin qui la conduit vers sa mort. Il ne faut pas que l’âme de notre peuple soit
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divisée et que la moitié d’entre nous parte à l'Est et l'autre à l'Ouest.
Mes amis, pouvez-vous regarder si on vous coupe l'oeil en deux? Votre coeur peut-il ressentir
si on l’a déchiré? Un royaume peut-il survivre si on le divise? Tout le monde s’accorde à dire
que c'est impossible. Alors comment l’âme de notre peuple peut-elle vivre et survivre?
Nous les Serbes, nous sommes les parties de cette âme du peuple. Il faut comprendre que
l’âme de notre peuple n'est pas séparée de l'individu : tout ce que tu fais, que tu penses, ton
travail, ton passé, tes sentiments émanent de l'âme du peuple. Nous sommes tous responsables
de la bonne santé de l’âme de notre peuple; les plus grands comme les plus petits, les plus
éduqués comme les moins cultivés.
Quand notre âme a commencé à se diviser pour la première fois, Saint Sava nous a montré le
chemin du Christ. Jusqu’à ce moment, tous ont été aveugles. A travers lui nous avons regardé
pour la première fois la Vérité et nous avons compris le sens de la vie. De mortels nous
sommes devenus immortels.
Vers qui va-t-on partir au moment où notre âme commencera à s'agiter, à nous poser des
questions éternelles; qu'est-ce que la vie? Qu’est ce que la mort? Pourquoi on vit si on sait
qu'on va mourir? Si toutes ces terribles questions commencent à se poser, qui va nous donner
la réponse?
Est-ce l'homme européen ou l'homme chrétien orthodoxe?
Qu'est-ce qui nous attend sur un chemin, sur un autre, comment finit le premier chemin et
comment se termine le deuxième, sur quoi repose la culture de l'un et sur quoi les cultures de
l’autre?
L'humanisme est l'architecte de cette culture européenne. L'homme est la mesure de toute
chose, visible et invisible, l'homme est le plus grand créateur. La vérité est ce que lui
proclame comme étant la vérité, le sens de la vie est ce que lui proclame comme le sens de la
vie, le bien et le mal sont ce que lui déclare bien ou mal. A dire vrai, l'homme européen
s’autoproclame Dieu. Est-ce que vous avez remarqué combien il aime devenir Dieu, comment
il aime être le maître de la science, des techniques, de la philosophie, de la culture, de la
religion et de la politique, de l'art et de la mode, il veut devenir Dieu à tout prix, même si pour
cela il faut utiliser l'inquisition, l'étatisme, l'humanisme, même s'il faut se battre à feu et à
sang. C'est lui qui a déclaré à partir de sa position humaniste et positiviste que Dieu n'existait
pas. Guidé par cette logique, il a tranquillement conclu; puisque Dieu n'existait pas, alors
Dieu, c'est moi.
Et il adore se présenter comme Dieu. Pour prouver et démontrer à tous qu'il a raison, il a
déclaré que tout le cosmos est vide, sans Dieu et sans êtres vivants. Il veut à n'importe quel
prix se rendre maître de la nature; pour ce faire il a organisé la conquête de la nature et c’est
cette conquête qu’il appelle culture. Pour prouver qu'il a raison, il a commencé à utiliser la
philosophie, la science, la religion et l'éthique, la politique et la technique. L'ironie est que la
culture a fait de l'homme européen l'esclave de la matière, l'esclave des choses.
Il a tout changé : le Ciel et l'âme, l'Immortalité et l'Eternité et le Dieu. Il a proclamé que les
nouveaux "dieux" sont la culture et l'intellect parce que sur notre planète l'homme ne peut pas
vivre sans croyance même si elle est fausse.
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Est-ce que vous avez remarqué que l'homme européen a transformé l'Europe en fabrique
d'idoles? Presque toute la culture est devenue idolâtrie. Nulle part ailleurs il n'y a plus d’idoles
qu’ici en Europe. Nulle part ailleurs on ne vit pour des choses matérielles qu’ici. Il n'y a pas
de doute : l'Europe n'est pas malade des athéismes mais de polythéisme, elle ne souffre pas
d’un manque de Dieu mais d’un trop plein de faux "dieux." Puisqu'elle a perdu le Vrai Dieu, il
fallait créer des "dieux" fallacieux, des idoles. De la science elle a fait une idole, de la
technique et de toutes les inventions elle a créé des idoles, de la religion et de tous ses
représentants elle a créé des idoles, elle a transformé les hommes politiques en idoles, de la
mode et des mannequins elle a créé des idoles et au-delà de toutes les idoles elle a placé sur le
trône de l’égoïsme l'homme européen.
La culture a proclamé que le nouveau "dieu" est la science et que le principe capital de la vie
est la lutte pour la survie. On a le droit de se battre par n'emporte quel moyen même s'il faut
devenir des cannibales! L'essentiel est de rester en vie! Comment? Cette question ne dépend
pas de la conscience humaine. La vie est une boucherie et le plus fort a le droit d'égorger le
plus faible. De plus les faibles deviennent des matériaux pour les forts.
Puisqu'il n'y a pas de Dieu, l'immortalité n'existe pas non plus alors pour survivre tout est
permis. Le péché est permis, le mal est permis, le crime est permis. La philosophie positiviste
a déclaré : tout obéit à la loi de la nature et dans la nature règne la loi de l'indispensabilité.
Cette loi terrible gouverne les hommes et leur dicte leurs pensées, leurs sentiments, leurs
ambitions, leurs manières. Quand ils se trompent c'est à cause de l'indispensabilité! Ce n'est
pas notre faute parce que tout ce qu'on fait, on le fait par la loi naturelle de l'indispensabilité.
Ne vous étonnez pas! Pour l'homme le péché ne peut pas exister parce que Dieu n'existe pas,
car le péché est péché devant le Dieu. Si lui n'existe pas alors le mal n'existe pas, le crime non
plus.
Il faut se débarrasser de Dieu et l'homme européen oeuvre à cela à travers l'humanisme et la
renaissance, le naturalisme de Rousseau, le romantisme, le positivisme, l’agnosticisme, le
rationalisme, le volontarisme, le parlementarisme et la révolution, le libéralisme et la
mondialisation. Les plus audacieux des intellectuels et philosophes européens ont trouvé le
mot d'ordre : "Il faut tuer Dieu!" A la fin, le plus grand de tous les philosophes, Nietzsche, a
proclamé : "Dieu est mort!"
Quand le Dieu Eternel et l'âme immortelle n'existent plus, il n'y a plus rien d'absolu ni de
précieux, tout est relatif, transitoire, passager, mortel. Il ne fait aucun doute que le relativisme
est la logique, la nature et l'âme de l'humanisme. La théorie de la relativité d'Albert Einstein
est le couronnement et l’aboutissement de l'humanisme avec sa philosophie, sa science, sa
technologie et sa politique. Mais dans sa phase définitive, l'humanisme devient nihilisme car
l'homme n'a plus aucune valeur absolue.
Si on suit cette logique jusqu’au bout on comprend que le relativisme est le père de
l'anarchisme. Puisque tous les êtres vivants sont relatifs alors personne n'a le droit de
s'imposer sur les autres. S'il essaye, il faut lui faire la guerre jusqu’à l’exterminer. Puisque
toutes les valeurs sont relatives, il n'y a pas de valeur suprême. Pourquoi ma vérité serait-elle
la bonne si toutes les deux, la mienne comme la tienne, sont relatives? Quand l’absolu n'existe
pas, alors la hiérarchie des êtres, la hiérarchie des valeurs ne peuvent exister; il n'existe alors
uniquement et exclusivement l'anarchie.
Nihilisme et anarchie sont deux fins logiques de la culture européenne. Ce sont les formes de
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l'humanisme et du relativisme.
L'homme européen est tombé amoureux des objets et il a fini par devenir leur esclave. Il n'est
plus homme dans son intégralité, il n’est plus immortel, il est une carcasse sans esprit.
La culture européenne fabrique des êtres sans âmes qui deviennent de plus en plus des
machines à produire, à gagner, tels des robots, des valeurs marchandes.
La question qui se pose est la suivante : quelle est la culture de notre Saint Sava?
Sur quoi est-elle fondée?
Mes amis, elle est fondée sur la personne du Dieu-homme, le Christ. Le Dieu Qui est devenu
homme pour pouvoir S’élever à nouveau jusqu’à Dieu. Il est le commencement et la fin et
c’est entre ces deux constantes que se développe notre culture orthodoxe selon Saint Sava.
Au centre de tous ces mondes, il y a le Christ, Fils de Dieu. Il est l'axe autour duquel tournent
les mondes supérieurs et inférieurs. Il est le centre mystérieux des âmes. Autour de Lui
gravitent toutes les vérités et toutes les vies. Il est le programme, le manifeste et la source de
toutes les forces créatrices de la culture orthodoxe.
Dieu travaille et l'homme coopère; Dieu crée à travers l'homme et l'homme se réalise à travers
Dieu mais afin de coopérer avec succès avec Dieu, l'homme doit s'habituer à penser avec
Dieu, à sentir avec Dieu, à créer avec Dieu.
Le but est que l'Amour Divin pénètre en l'homme et dans le monde qui l'entoure et qu’il
transforme l’humanité toute entière ainsi que la nature. De ce fait, il se régénère de l'intérieur
et transforme son âme et son corps et donc transforme la matière. Comment atteindre ce but?
Uniquement à travers les vertus évangéliques : la Foi et l'Amour, l'espoir et la prière, le jeûne
et la modestie, la douceur et la charité, la croyance et la fraternité. Avec toutes ces vertus
l'homme transforme son corps en réceptacle de l'Âme du Christ.
Mes frères, quand vous suivez Saint Sava, vous bâtissez la culture orthodoxe, vous élevez et
embellissez votre âme immortelle et l'âme de notre peuple à chaque fois que vous croyez au
Christ et L’aimez, que vous priez et que vous jeûnez, que vous faites la charité, quand vous
aimez notre peuple et quand vous pratiquez le pardon.
Etre Orthodoxe veut dire qu'il faut se battre avec nos propres passions et les péchés qui
s’insinuent en nous et dans le monde qui nous entoure, il faut se battre contre la pauvreté et
contre la convoitise, il faut se battre contre la mort et contre le diable et être toujours
vainqueur à travers Dieu et le Fils de Dieu.
SAINT ABBÉ STEPHANE/ÉTIENNE DE LIÈGE, CONFESSEUR (+ 1059)
Après avoir été Chanoine de Saint-Denis à Liège et Moine bénédictin à Saint-Vanne de
Verdun, Stéphane/Étienne fut appelé à fonder l'Abbaye de Saint-Laurent à Liège. Il ne tarda
pas à réunir une communauté exemplaire mais les ressources matérielles faisaient défaut. Il
eut recours à Dieu dans sa détresse et bientôt l'Evêque Renaud (ou Réginald) de Liège en
réparation de ses fautes, consacra une partie de sa fortune à l'agrandissement du monastère et
à la construction de l'église dont il fit la dédicace. Ainsi rassuré sur l'avenir de sa
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communauté, Stéphane/Etienne en fit l'une des maisons monastiques les plus édifiantes de la
contrée, une école de sagesse et de piété. Il gouverna son abbaye pendant trente-cinq ans et
s'endormit en 1059. On l'ensevelit suivant son désir dans la crypte de l'église, près de la tombe
de Saint Wolbodon, endormi Evêque de Liège en 1018. Lorsque en 1659 les papistes levèrent
de terre les Vénérables Reliques de Wolbodon, le corps de Stéphane/Étienne fut trouvé
incorrompu, d'où est venu le culte dont lui-même fut l'objet.
SAINT BENOÎT BISCOP (OU BENET BISCOP, BISCOP BADUCING) L'EVÊQUE ET
ABBÉ DE WEARMOUTH ET JARROW (+690)
Rappelé à Dieu à Wearmouth en Angleterre le 12 janvier vers 690, né en Northumbrie
Angleterre vers 628 dans la plus haute aristocratie anglo-saxonne, Biscop Baducing fut au
service de la maisonnée du Roi Oswy (Oswiu) de Northumbrie. Mais après un voyage à Rome
à l'âge de vingt-cinq ans (en 653) en compagnie de Saint Wilfrid, le Saint renonça à son
héritage et se dédia à Dieu. Il passa son temps à étudier les Ecritures et à prier.
Suite à une seconde visite à Rome en 666 en compagnie d'Aldfrith le fils d'Oswy, il devint
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Moine au Monastère de Saint-Honorat à Lérins près de Cannes, en France, prenant le nom de
Benoît. Il y demeura deux ans, observant strictement la Règle.
Son troisième pèlerinage à Rome en 669 coïncida avec la visite de l'Archevêque de
Canterbury nouvellement élu Wighard qui s'y endormit avant d'être consacré. Saint Théodore
fut finalement choisi pour remplacer Wighard comme Archevêque de Canterbury et le Saint
Pape Vitalien de Rome ordonna à Benoît d'accompagner Théodore et Saint Adrian en
Angleterre comme Missionnaire, ce qu'il fit par obéissance. Théodore nomma Benoît Abbé du
Monastère des Saints Pierre et Paul (à présent Saint-Augustin) à Canterbury où il demeura
deux ans avant de rentrer en Northumbrie. Saint Adrian lui succèdera comme Abbé et y
restera ainsi trente-neuf ans durant.
Ensuite, Saint Benoît effectua plusieurs voyages entre Rome et la Grande-Bretagne
(commençant en 671), revenant à chaque fois avec des livres et de Saintes Reliques et
amenant aussi des artisans pour bâtir et enrichir les églises de Grande-Bretagne. Ce quatrième
voyage fut réalisé afin de se perfectionner lui-même dans les Règles et la pratique de la vie
monastique, de sorte qu'il resta quelque temps à Rome et visita d'autres monastères.
En 674, il lui fut accordé soixante-dix hides* de terre par un fils d'Oswyn, Egfrid, à
l'embouchure de la rivière Wear (Wearmouth) où il bâtit une grande église en pierre et un
monastère dédié au Saint Apôtre Pierre. Il fut le premier à introduire le verre [vitrail] en
Angleterre qu'il ramenait de France avec des pierres et d'autres matériaux. Ses maçons,
verriers et charpentiers étrangers enseignèrent leurs méthodes aux Anglo-Saxons. Il n'épargna
ni problème ni effort pour aller chercher au loin tout ce qui pourrait embellir richement son
église romane.
* Vieille mesure anglaise de terrain, habituellement tenue pour égale à une famille libre et ses dépendances.
De son voyage à Rome en 679, Benoît ramena l'Abbé Jean de Saint Martin, le maître de
chapelle (Archi-Chantre) de Saint-Pierre. Ceci était le résultat du succès de Benoît qui avait
réussi à persuader le Pape romain Saint Agathon que l'Abbé Jean serait à même d'instruire les
Moines anglais, de sorte que la musique et les cérémonies à Wearmouth pourraient suivre
avec exactitude le schéma romain. A son retour en Angleterre, il organisa des formations sur
l'usage et la pratique de la musique d'église, la Liturgie et les chants. Jean enseigna aussi aux
Moines anglais l'écriture onciale et leur rédigea des instructions sur la Liturgie romaine.
Mais il rapporta surtout des livres car il était un collectionneur passionné. Son ambition était
de fonder une grande bibliothèque dans son Monastère de Wearmouth. Il importa aussi des
images de Rome et de Vienne, des images en couleur et de la musique. Parmi ces trésors
rapportés de Rome, se trouvait une série d'image de scènes d'Evangiles, de la Mère de Dieu et
des Saints Apôtres et des évènements décrits dans le livre de l'Apocalypse selon Saint Jean
afin de les placer dans l'église.
Benoît conçu aussi sa Règle, basée sur celle de Saint Benoît de Nursie et de dix-sept
monastères qu'il avait visités. Il organisa sans aucun doute le scriptorium dans lequel sera
réalisé le manuscrit de la Bible que son successeur comme prieur à Wearmouth, Saint
Ceolfrid, emportera avec lui en 716 comme présent pour le Saint Pape Grégoire II de Rome :
cet ouvrage a été identifié à la Biblioteca Laurentiana à Florence en 1887, c'est le célèbre
Codex Amiatinus. Tout cela enrichit de manière incommensurable l'Eglise anglaise des
débuts.
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Son monastère et son église à Wearmouth étant si édifiants, en 682, Egfrid lui fit don d'une
nouvelle étendue de quarante "hides" de terre, cette fois à Jarrow, sur la rivière Tyne. Il y
établit un deuxième monastère à six miles de Saint-Pierre et le dédia à Saint-Paul (à présent
appelé Jarrow) en 685 qui devint célèbre en tant que grand centre d'érudition en Occident et
demeure de Saint Bède le Vénérable. Parmi ses occupants, on trouvera nombre d'aristocrates
saxons transformés en Moines qui labouraient, vannaient et travaillaient à la forge comme les
autres et qui dormaient dans le dortoir, tous unis en Christ et sans distinction.
Comme Benoît était plus occupé que jamais avec toutes ses entreprises et gouvernait encore
les deux abbayes, il remit une partie de son autorité. A Wearmouth, Benoît fit d'abord appel à
son neveu Saint Eosterwin et ensuite à Saint Sigfrid. A Jarrow, il installa Saint Ceolfrid dans
la charge. Bien que Benoît dirigeât encore les deux abbayes en tant que leur fondateur, il fit de
ces hommes les Abbés des deux fondations sous sa direction, de sorte que les monastères ne
se retrouveraient jamais sans direction durant ses absences.
Benoît fit son dernier voyage à Rome en 685, rentrant avec encore davantage de livres et
d'images sacrées et de fins vêtements de soie d'une exceptionnelle facture qu'il échangea avec
le roi contre trois hides de terre.
C'est grâce à Benoît Biscop qu'autant de matériau se retrouva entre les mains de Bède et
d'autres érudits et que cette solide fondation fut posée pour la gloire ultérieure de l'Eglise
d'Angleterre. Après sa Naissance au Ciel, l'école de Jarrow seule comprit six cents érudits, en
dehors du flot constant de visiteurs. C'est aussi à cause de lui que l'Eglise de Northumbrie
quitta l'ancienne forme celtique pour adopter celle de Rome. De ses labeurs et voyages, une
récolte riche et abondante naquit.
A la fin de sa vie, Benoît souffrit d'une douloureuse paralysie des membres inférieurs. Il est
intéressant de noter que Sigfrid fut affligé de la même paralysie vers la même époque. Durant
ses trois années de confinement, il demanda aux Moines de venir dans sa cellule y chanter des
Psaumes et il se joignit à eux lorsqu'il le put. Ses dernières exhortations à ses Moines avant de
remettre son âme au Seigneur à l'âge de soixante-deux ans, furent de continuer son oeuvre, de
préserver sa grande bibliothèque, de suivre la Règle de Saint Benoît de Nursie et d'élire un
Abbé en se basant sur sa Sainteté et son habileté plutôt que sur son lignage. Il disait qu'il
préfèrerait que le monastère se transforme en Désert que d'y voir son frère lui succéder
comme Abbé.
La biographie de Benoît fut rédigée par Saint Bède aux soins de qui il avait été confié alors
que ce dernier n'avait que sept ans et dont l'érudition sera rendue possible grâce à la
bibliothèque que Benoît avait réalisée à Jarrow. Bède l'historien disait que la civilisation et
l'érudition du huitième siècle reposaient dans le monastère fondé par Benoît.
La preuve d'un très antique culte public de Benoît Biscop nous vient d'un sermon de Bède
(homélie 17) pour sa Fête mais le culte ne se répandit qu'après la Translation de ses
Précieuses Reliques sous Saint Ethelwold vers 980. Les Insignes Reliques de Saint Benoît
reposeraient à Torhney Abbey, quoique Glastonbury affirme aussi les posséder.
Dans l'iconographie, Saint Benoît est dépeint en Abbé avec des vêtements épiscopaux, se
tenant devant la Tyne, avec deux monastères près de lui. Parfois on le voit avec le Vénérable
Bède. Il est le Saint Protecteur des peintres et des musiciens.
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SAINT MARTYR ZOTIQUE (OU GETULE) (+ 304) 12 janvier – 10 juin
Originaire de Rome, Zotique (ou Zôticos) aurait accompagné l'Empereur Constantin en Orient
pour la fondation de Constantinople. Quoi qu'il en soit, il est très proche de l'Empereur. Il est
surnommé "le nourricier des orphelins" car il avait fondé non seulement une léproserie mais
aussi un hôpital et un hospice pour les vétérans et les Vieillards. Après l'Endormissement de
Constantin, des jaloux des privilèges de Zotique durant le règne précédent le dénoncèrent à
l'empereur Constance pour malversation. Celui-ci le condamna à mort et le charitable fut
écartelé par des mules. Après le martyre, l'Empereur se repentit, reconnût publiquement la
Sainteté du Martyr et fait construire une léproserie impériale qui aura une longue destinée.
SAINT MARTYR EUTROPE (+ 404)
Fils d’une famille distinguée de Constantinople, il fut Lecteur de l’église de cette ville sous le
règne de l'empereur Arcade. En 404, il fut faussement accusé d’avoir volontairement allumé
l’incendie de l’église Sainte-Sophie et du palais sénatorial, en signe de protestation contre
l’expulsion de leur ami commun, Saint-Jean Chrysostome. Arrêté en même temps que le
Prêtre Tigre (également fêté à ce jour), les deux hommes furent longuement tourmentés sur
ordre du gouverneur païen Optat. Eutrope trépassa des suites de ces mauvais traitements
tandis que Tigre, ayant survécu, décida de s’exiler en Mésopotamie.
ou
SAINTS MARTYRS TIGRE ET EUTROPE (+ 404)
Sous l’empereur Arcadius, Tigre, Prêtre et Eutrope, Lecteur, furent faussement accusés
d’avoir allumé l’incendie qui consuma l’église patriarcale et le palais du sénat pour venger le
bannissement de Saint Jean Chrysostome. Pour ce motif, ils furent mis à mort par le préfet de
la ville Optat qui était imbu de la superstition des faux dieux et haïssait la religion chrétienne.
SAINT HIEROMARTYR FERREOL (OU FERJUS) L'EVEQUE DE GRENOBLE (+ 680)
12 - 16 janvier (martyre)
Saint Ferjus fut Evêque de Gratianopolis (l’actuel Grenoble) de 654 jusqu'à 659, année
estimée de son martyre. Son nom latin était Ferreolus mais au fil du temps ce nom devint
Ferriolus puis Fergeol ou Ferjeuil ou Fergeolus pour les clercs et finalement Ferjoux puis
Ferjus.
Saint Ferjus était issu d'une illustre famille gallo-romaine qui appartenait à l'aristocratie
sénatoriale de la Viennoise et de la Narbonnaise. Une tradition qui peut être discutée veut que
Charlemagne et Saint Ferjus présentent une lignée commune. Les Evêques de cette époque
assuraient le ministère spirituel mais étaient aussi les défenseurs de leurs cités face au pouvoir
royal et ils étaient de ce fait les représentants naturels de la population gallo-romaine.
De 522 à 534, les rois francs du Nord envahirent le royaume burgond (pays des vallées du
Rhône et de la Saône, capitale Genève) dont ils éliminèrent la dynastie régnante. Toutefois, ils
laissèrent pendant un siècle subsister pacifiquement les coutumes, les moeurs, la civilisation et
le sentiment national des populations.
L'ancien royaume burgond fut finalement rattaché au royaume de Neustrie –qui occupait une
large partie du Nord et de l'Ouest de la France actuelle, avec Soissons comme capitale– et des
conflits se développèrent, conflits dont les Evêques, défenseurs de leur peuple, furent souvent
les victimes.
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A l'Endormissement de Clovis II en 657, Clotaire III, âgé de cinq ans, devint Roi de Neustrie
et de Bourgogne, la régence étant exercée par la Sainte Reine-mère Bathilde. En réalité le
pouvoir passa aux mains du nouveau maire du palais Ebroïn, personnage violent et sans
scrupules. Les maires du palais étaient initialement les intendants du palais royal, à ce titre
chargés de la domesticité mais ils étaient devenus en fait les chefs de l'aristocratie, ce qui
faisait d'eux les vrais détendeurs du pouvoir.
Ebroïn se donna pour tâche d'assimiler brutalement toutes les populations qui étaient sous
l'autorité de son Roi. Ceci le conduisit notamment à décider l'élimination du Saint Evêque
Ferjus dont l'indépendance d'esprit et le souci de défense de ses administrés menaçait son
action.
Le 12 janvier 659, Saint Ferjus parlait à son peuple en un lieu situé sur le flanc du Mont
Esson, appelé aujourd'hui Mont Rachais, probablement au niveau de la Petite Tronche. Sur les
ordres d'Ebroïn, une bande de malandrins se mêla aux fidèles et l'un d'eux fracassa la tête de
l'Evêque avec une perche de saule, le tuant sur le coup. Ces malandrins jetèrent alors le corps
de l'Evêque dans un four à pain allumé proche pour éviter des troubles probables lors de
funérailles.
L'Evêque fut immédiatement considéré comme un Martyr et glorifié par le suffrage du peuple
chrétien. Le martyre de Saint Ferjus est commémoré le 16 janvier.
SAINT MARTYR ARCADE DE CESAREE EN MAURETANIE (JULIA CAESAREA)
(+ 259) 26 septembre - 12 janvier
Il résidait à Césarée de Maurétanie, aujourd'hui Cherchell près d'Alger. Pour échapper à la
persécution de Dioclétien (ou de Valérien selon d’autres auteurs), l'Evêque Zénon de Vérone
(Vénétie), son contemporain et auteur de ses Actes, nous apprend qu'il quitte la ville et se
réfugie dans une demeure isolée des environs. Saint Arcade s'était d'abord caché pour ne pas
voir de ses yeux le douloureux spectacle des souffrances de ses frères chrétiens. Comme il y
reçoit un nombre toujours grandissant de disciples attirés par sa Sainteté, les autorités
viennent à être mises au courant de sa présence en ces lieux. Un groupe de soldats se rend
donc jusqu’à la maison mais ils n'y trouvent qu’un parent qui ayant refusé de dire où se trouve
le Saint, est emmené comme prisonnier. Mis au courant, Arcade sort de sa cachette et se livre
au gouverneur, tout en lui demandant de libérer son parent. Le gouverneur réplique que les
deux hommes seront libérés à la condition qu’Arcade sacrifie aux idoles. Ce dernier refuse et
on lui coupa aussitôt les articulations des membres les unes après les autres pour qu'il pût se
voir réduit à l'état de cadavre vivant.
SAINT ALAN AB ERBIN, CONFESSEUR EN CORNOUAILLES BRITTONIQUE
12 – 13 janvier – 29 mai
Roi de Cornouailles britanniques, fils de Cystennin Gorneau (Constantin le Cornique), frère
de Saint Digain le fondateur de Llangernywn dans le Denbighshire, père de Geraint qui lui
succéda, ses deux autres fils sont Dywel et Erinid. La légende arthurienne les mentionne
comme guerriers de la cour du roi Arthur.
A Erbistock (Erbin's Stock ou Stockdale) au Pays de Galles, on trouvait une église qui lui était
dédiée. Elle est en partie sur Denbighshire et en partie sur Flintshire. Le val en dessous de
l'église s'appelle le Val d'Erbine. Il est possible qu'il ait été le fondateur de l'église Saint-Ervan
en Cornouailles.
Outre le 12 janvier quelques antiques calendriers gallois indiquent sa fête au 13 janvier ou 29
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mai. On ne possède pas de date pour sa naissance ou son Repos dans le Seigneur.
SAINTE CÉSARIE (OU CÉSARIENNE) L'ANCIENNE, VIERGE (+540)
Soeur du Saint Evêque Césaire d'Arles et cloîtrée dès sa jeunesse dans un monastère de
Marseille, elle pratiqua la prière, la pénitence, le travail et la Contemplation pour rejoindre
Notre Seigneur.
SAINT MARTYR MERTIUS DE MAURÉTANIE (+284-305)
Légionnaire en Afrique sous le règne de Dioclétien, il refusa de sacrifier aux "dieux."
Dégradé, battu de verges pendant des heures, il fut jeté en prison et remit son âme au Seigneur
au bout de huit jours, couvert de plaies et vidé de son sang.
ou
Saint Mertius était soldat. Il souffrit pour le Christ en Afrique, durant le règne de Dioclétien
(284-305). L'empereur demanda qu'il sacrifie aux idoles et comme il refusait, il le fit livrer à
la torture. Le Saint souffrit de terribles tourments, sans gémir. Il fut jeté en prison où il remit
son âme au Seigneur, de faim et de ses blessures.
SAINTS MARTYRS ZOTIQUE, ROGAT, MODESTE, CASTULE ET QUARANTE
SOLDATS, EN AFRIQUE.
St Pierre d'Abessala-St Merce soldat, martyr en Afrique sous Dioclétien -Sts huit Martyrs de
Nicée-Ste Euthasia-St Elie le Thaumaturge-St Philothée enfant, martyr à Antioche sous
Dioclétien -St Martinien du Lac Blanc-St Galaction-St Ferréol l'Evêque de Grenoble-St
Victorien, Fondateur du Monastère d'Asan (Pyrénées)-St Zotique ,martyr à Tivoli (126).
(Autre mémoire le 10 juin.) -St Probe l'Evêque de Vérone (vers 236). -St Arcade, martyr à
Césarée de Maurétanie (aujourd'hui Cherchell en Algérie)sous Valérien (vers 259). -St Elie le
Thaumaturge, Ascète dans la Thébaïde d'Egypte (fin IVème siècle). -St Jean l'Evêque de
Ravenne (vers 489). -Ste Cesarie l'Ancienne, vierge, soeur de St Césaire d'Arles, Abbesse à
Arles en Provence (vers 529). -St Victorien, Higoumène d'Asane près de Huesca en Aragon
(vers 566). -St Benoit Biscop, Anglais de nation, Moine de Lérins, fondateur des monastères
de Wearmouth et de Jarrow (690). St Martinien du Lac-Blanc (Beloïezirsk), Higoumène du
monastère St-Théraponte (Russie 1483). -St Galaction, disciple de St Martinien, fol-en-Christ
au monastère St-Théraponte (Russie 1506).
ICONE "PRESBYTERALE" DE LA MERE DE DIEU
Cette Icône "presbytérale" de la Mère de Dieu se trouve dans le katholikon du Monastère
Hilandar, près de la colonne du kliros de gauche. Un prêtre hérétique s'étant prétendu
orthodoxe, agit dans un mauvais but au Monastère d'Hilandar mais il fut puni. Durant la
procession pour la bénédiction de l'eau, il prit cette Icône mais tituba, tomba à la mer et se
noya. Depuis cette époque, la procession de la Croix est toujours réalisée avec cette Icône et
invariablement, c'est un Prêtre qui la porte, de là vient que les Serbes l'ont appelée
"presbytérale."

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ICONE DE LA MERE DE DIEU "QUI NOURRIT AU SEIN" (GALACTOTROPHOUSSA,
MLIEKOPITATIELNITSA)
Elle fut apportée de Jérusalem au Monastère athonite de Chilandar par Saint Sabbas de Serbie
au treizième siècle.
ou
The "Mlekopitatel'nitsa" ("Milk-bearing") Icon of the mother of God was at first located at the
Lavra of the Monk Sava the Sanctified near Jerusalem. The holy founder of the Lavra at his
death foretold that a pilgrim Sava from Serbia would visit the Lavra, and gave orders to pass
on to him as a blessing the wonderworking icon. This occurred in the XIII Century. Sainted
Sava of Serbia tothe icon to Khilendaria on Holy Mount Athos and put it on the right side of
the iconostas in the church in front of the Kareia cells, afterwards named Typikarnitsa, since
the Ustav of Sainted Sava was preserved there.
ou
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The "Milk-Giver" Icon of the Mother of God was originally located at the Lavra of St Sava
the Sanctified near Jerusalem. Before his death, the holy founder of the Lavra foretold that a
royal pilgrim having the same name as himself would visit the Lavra. St Sava told the
brethren to give the wonderworking icon to that pilgrim as a blessing.
In the thirteenth century, St Sava of Serbia visited the Lavra. As he approached the reliquary
of St Sava the Sanctified, the saint's staff fell at his feet. The brethren asked the visitor his
name, and he told them he was Archbishop Sava of Serbia. Obeying the instructions of their
founder, the monks gave St Sava his staff, the "Milk-Giver" Icon, and the Icon "Of the Three
Hands" (June 28 & July 12).
The holy archbishop tothe icon to Hilandar on Mount Athos and put it on the right side of the
iconostasis in the church of St Sava at the kellion of Karyes, which is attached to Hilandar.
The icon was later named Typikonissa, since the Rule (Typikon) of St Sava was preserved
there.
ICONE "ACATHISTE" DE LA MERE DE DIEU
L'Icône "Acathiste" de la Mère de Dieu se trouve sur l'iconostase du katholikon du Monastère
d'Hilandar (Mont Athos). On l'appelle Icône "Acathiste" parce que durant un incendie du
katholikon en 1837, une Hymne Acathiste était en cours de célébration devant l'Icône et elle
demeura intacte, à la joie des Moines. On ne doit pas confondre cette Icône avec l'Icône
"Zographou" "de l'Acathiste," fêtée le 10 octobre.
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Lecture de l’Epître
Pour le Saint Hiérarque Savva
Heb VII : 26-VIII : 2
7.26 Il nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent,
sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, 7.27 qui n'a pas besoin, comme les
souverains sacrificateurs, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés,
ensuite pour ceux du peuple, -car ceci, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même. 7.28
En effet, la loi établit souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse; mais la
parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est parfait pour l'éternité.
8.1 Le point capital de ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur,
qui s'est assis à la droite du trône de la majesté Divine dans les cieux, 8.2 comme ministre du
sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme.
Lecture de l’Evangile
Pour le Saint Hiérarque Savva
Jean X : 9-16
10.9 Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé; il entrera et il sortira, et il
trouvera des pâturages. 10.10 Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire; moi, je
suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles soient dans l'abondance. 10.11 Je suis le bon
berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. 10.12 Mais le mercenaire, qui n'est pas le
berger, et à qui n'appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, abandonne les brebis, et
prend la fuite; et le loup les ravit et les disperse. 10.13 Le mercenaire s'enfuit, parce qu'il est
mercenaire, et qu'il ne se met point en peine des brebis. Je suis le bon berger. 10.14 Je connais
mes brebis, et elles me connaissent, 10.15 comme le Père me connaît et comme je connais le
Père; et je donne ma vie pour mes brebis. 10.16 J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de
cette bergerie; celles-là, il faut que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul
troupeau, un seul berger.
RÉFLEXION - Il n'y a pas de plus grand honneur ni de plus grande vocation sur terre que
d'être Chrétien. Lorsque le juge-bourreau Sevirus demanda au jeune Pierre Apselamus : "de
quelle lignée es-tu?", Pierre lui répondit : "Je suis Chrétien." Le Père Saint Jean de Cronstadt
disait : "Le monde entier n'est qu'une toile d'araignée comparé à l'âme du Chrétien." Le
Chrétien est le vase terrestre dans lequel se déverse la Puissance et la Lumière Divines. Qu'on
place ce vase sur un trône royal en or ou qu'on le place au fond de la hutte d'un mendiant, peu
importe. Rien de tout cela ne pourrait ni magnifier ni diminuer sa valeur. Est-ce que l'or n'a
pas la même valeur qu'on l'enveloppe dans de la soie ou dans une feuille de chou?
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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