jeudi 15 mars 2012

Vie de Saint Gérasime du Jourdain et autres Vies de Saints.

4 – 17 mars 2012
Cycle mobile (Pascalion): Samedi de la Troisième Semaine du Grand Carême
Lecture de l’Epître
Heb X : 32-38
10.32 Souvenez-vous de ces premiers jours, où, après avoir été éclairés, vous avez soutenu un
grand combat au milieu des souffrances, 10.33 d'une part, exposés comme en spectacle aux
opprobres et aux tribulations, et de l'autre, vous associant à ceux dont la position était la
même. 10.34 En effet, vous avez eu de la compassion pour les prisonniers, et vous avez accepté
avec joie l'enlèvement de vos biens, sachant que vous avez des biens meilleurs et qui durent
toujours. 10.35 N'abandonnez donc pas votre assurance, à laquelle est attachée une grande
rémunération. 10.36 Car vous avez besoin de persévérance, afin qu'après avoir accompli la
volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. 10.37 Encore un peu, un peu de temps:
celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas. 10.38 Et mon juste vivra par la foi; mais, s'il se
retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui.
Pour les Défunts
1Thess IV : 13-17
4.13 Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance au sujet de ceux qui dorment,
afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n'ont point d'espérance. 4.14 Car, si
nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par
Jésus et avec lui ceux qui sont morts. 4.15 Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d'après la
parole du Seigneur: nous les vivants, restés pour l'avènement du Seigneur, nous ne
devancerons pas ceux qui sont morts. 4.16 Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la
voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ
ressusciteront premièrement. 4.17 Ensuite, nous les vivants, qui seront restés, nous serons tous
ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi
nous serons toujours avec le Seigneur.
Lecture de l’Evangile
Marc II : 14-17
2.14 En passant, il vit Lévi, fils d'Alphée, assis au bureau des péages. Il lui dit: Suis-moi. Lévi
se leva, et le suivit. 2.15 Comme Jésus était à table dans la maison de Lévi, beaucoup de
publicains et de gens de mauvaise vie se mirent aussi à table avec lui et avec ses disciples; car
ils étaient nombreux, et l'avaient suivi. 2.16 Les scribes et les pharisiens, le voyant manger avec
les publicains et les gens de mauvaise vie, dirent à ses disciples: Pourquoi mange-t-il et boit-il
avec les publicains et les gens de mauvaise vie? 2.17 Ce que Jésus ayant entendu, il leur dit: Ce
ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis
pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.
Pour les Défunts
Jean V : 24-30
5.24 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a
envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. 5.25
En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront
la voix du Fils de Dieu; et ceux qui l'auront entendue vivront. 5.26 Car, comme le Père a la vie
en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même. 5.27 Et il lui a donné le pouvoir
de juger, parce qu'il est Fils de l'homme. 5.28 Ne vous étonnez pas de cela; car l'heure vient où
tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront. 5.29 Ceux qui auront
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fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le
jugement. 5.30 Je ne puis rien faire de moi-même: selon que j'entends, je juge; et mon jugement
est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT PRINCE DANIEL DE MOSCOU (+1303) 4 mars – 30 août (invention)
Le Saint Prince Daniel, fils cadet du Grand Duc Saint Alexandre de la Néva et de la Grande
Duchesse Bassa, naquit en 1261 et resta orphelin à l'âge de deux ans. Dieu lui accorda en
héritage la cité de Moscou qui d'insignifiante qu'elle était, devint sous son règne une puissante
principauté. Doux, humble et pacifique, le Prince était plein de mansuétude envers ses
ennemis et lorsque des troupes se présentaient menaçantes aux abords de la ville, il allait audevant
de ses adversaires, apaisait leur fougue guerrière par ses douces paroles et parvenait le
plus souvent à les renvoyer en évitant l'effusion de sang.
Lorsqu'en 1292 le Prince Andreï de Kazan qui briguait la suprématie, amena en Russie une
horde de Tatars, le Bienheureux Prince Daniel l'accueillit comme un hôte dans Moscou et le
laissa repartir en paix. Quand quatre ans plus tard Andreï devint Grand Prince de Vladimir,
une guerre civile éclata entre les différents Princes russes mais là encore Saint Daniel se fit
Ange de la paix et parvint à réconcilier les ennemis. Il n'était pas assoiffé de gloire et de
conquêtes comme tant de grands de ce monde mais son seul souci était de se tenir dans la
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Crainte de Dieu et de travailler à la prospérité de la principauté qui lui avait été accordée par
la Divine Providence. C'est pourquoi son règne fut rempli de bénédictions et sans qu'il n'eût
rien entrepris pour cela, le Bienheureux Daniel annexa par héritage la principauté de
Pereyaslav à celle de Moscou laquelle acquit ainsi la primauté sur toutes les autres
principautés russes et son fils prit le titre de Grand-Prince.
Il fonda le premier Monastère de Moscou en l'honneur de son Saint Protecteur Daniel le
Stylite où il reçut la tonsure monastique vers la fin de ses jours. Par humilité, il demanda dans
son testament d'être enseveli dans le cimetière du monastère avec les autres Moines et non
dans l'église comme un Prince et il remit en paix son âme au Seigneur le 4 mars 1303.
Le monastère fut par la suite transféré dans un autre endroit, sa tombe abandonnée et sa
mémoire tomba dans l'oubli jusqu'au jour où le Saint Prince apparut à un jeune homme de la
suite du Grand Duc Jean Vasiliévitch et lui dit de transmettre à ce dernier les paroles
suivantes : "S'il m'oublie, Mon Dieu, Lui, ne m'oublie pas." Dès lors le Grand Duc commença
à faire chanter des Offices de Commémoration, distribua des aumônes et fit offrir des repas
aux pauvres pour le repos de l'âme de ses ancêtres. A la suite de la guérison miraculeuse du
fils d'un marchand de Kolomna, on commença à vénérer Saint Daniel. Son culte fut
officiellement proclamé par l'Eglise en 1652 à la suite de l'Invention de ses Saintes Reliques
restées incorrompues.
Après avoir été plusieurs fois déplacé et reconstruit au cours de son histoire, le Monastère de
Saint Daniel est depuis 1987 le siège du dit "Patriarcat de Moscou."
ou
Le Saint Prince Daniel de Moscou naquit à Vladimir en 1261. Il était le quatrième fils de
Saint Alexandre Nevsky et de sa seconde épouse, Bassa. A l'âge de deux ans, il perdit son
père. Les Chroniques n'indiquent pas la date du repos de sa mère; nous savons seulement
qu'elle fut ensevelie dans l'église de la Nativité du Christ au Monastère de la Dormition de
Vladimir (Monastère de la Princesse) et que les gens du coin la vénéraient comme "Juste."
En 1272, le Prince Daniel reçut en héritage la ville de Moscou et ses terres adjacentes. Le
Saint Prince bâtit une église (et un monastère à côté en l'honneur de son Saint Protecteur,
Saint Daniel le Stylite sur les bancs de la Moskva. Durant cette période, la principauté de
Moscou était petite et discrète. En grandissant, le Prince Daniel la renforça et la fit s'étendre,
pas selon des manières injustes ou coercitives mais pacifiques et bienveillantes. C'était un
temps d'insécurité. Les luttes fratricides régnaient entre la plupart des Princes. Souvent des
bains de sang furent évités grâce au Prince Daniel et à son incessante lutte pour l'unité et la
paix dans la terre russe.
En 1293, son frère le grand prince Alexandre avec des Tatars appelés de la Horde et dirigés
par Diuden ("l'Armée Diuden"), semèrent la dévastation dans les villes russes de Murom,
Suzdal, Kolomna, Dmitrov, Mozhaisk et Tver. Le Prince Daniel décida de les rencontrer à
Moscou pour sauver son peuple de la destruction car ils n'étaient pas assez forts pour résister.
Le Prince se préparait lui-même à la terrible destruction et au pillage. Se levant pour ses
droits, Saint Daniel fut forcé de faire face à son frère en un lieu appelé Yurievo Tolchische
("Yurievo colline du battage") mais son désir de paix prévalut et le bain de sang fut évité.
En 1300 lorsque le prince Constantine de Ryazan fit des préparatifs secrets pour une attaque
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surprise sur la principauté de Moscou, le Prince Daniel partit pour Ryazan avec une armée. Il
battit l'ennemi, emmena Constantine captif et détruisit une multitude de Tatars. Ce fut sa
première victoire contre les Tatars, non pas une victoire spectaculaire mais suffisamment
importante comme un premier pas vers la liberté.
Après avoir battu le prince de Ryazan
et défait ses confédérés tatars, le
Prince Daniel ne tira pas avantage de
sa victoire en s'emparant de ces terres
étrangères ni prit de butin comme
c'était la coutume habituelle en ces
temps. Au contraire, il montra un
exemple de véritable non-convoitise,
d'Amour et de fraternité. Le Saint
Prince ne fit jamais appel aux armes
pour s'emparer des terres d'autrui ni
ne s'empara jamais de la propriété des
autres Princes par la force ou par la
traîtrise. Et c'est alors que le Seigneur
Qui estima bon d'étendre les
frontières de son royaume princier.
Le Prince Jean de Pereslavl-Zalessk,
neveu de Daniel, était doux, Pieux et
bienveillant envers les pauvres et il
estimait et aimait son oncle.
S'endormant sans enfant en 1302, il
légua sa principauté à Saint Daniel. Les terres de Pereslavl avec Dmitrov, avaient la plus
grande population après Rostov avec les fortifications adéquates pour une ville principale.
Pereslavl-Zalessk était bien protégée, de tous côtés. Mais le Saint Prince demeura en
confiance à Moscou et ne transféra pas sa capitale princière pour la ville plus forte et plus
importante de Pereslavl. Cette annexion permit à Moscou d'être considérée comme la plus
importante principauté. C'est ici que commença le principe de l'unification de toute la terre
russe en un seul puissant royaume.
A travers les âges, la Providence de Dieu au sujet de la Russie et de sa destinée fut clairement
manifeste. Reconnaissant dans les constantes bénédictions de l'Hodigitria (Celle qui montre le
Chemin) tant dans sa vie personnelle que dans la vie du Royaume de Russie, le Père de Saint
Daniel, Saint Alexandre Nevsky disait : "Dieu n'est pas dans la puissance mais dans le droit!"
En 1303 Saint Daniel tomba gravement malade. Il reçut le Grand Schème [plus haute dignité
monastique] et ordonna d'être enseveli dans le Monastère Danilov. Dans sa grande humilité, il
ne voulut pas être enseveli dans l'église mais dans le cimetière commun du monastère. Le
Saint Prince s’endormit dans le Seigneur le 4 mars.
Moins de trente ans après le repos du Saint Prince Daniel, le Monastère Danilov qu'il avait
fondé fut transformé en Kremlin de Moscou et l'église en église paroissiale et le cimetière
devint non monastique.
A temps du Grand Prince Ivan III (1462-1505), Saint Daniel se rappela aux bons souvenirs de
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ses amnésiques descendants. Il apparut en étranger à un jeune qui attendait après le Grand
Prince et lui dit : "N'aie pas peur de moi. J'étais Chrétien et le maître de ce lieu, mon nom est
Daniel Prince de Moscou et me voici par la Volonté de Dieu. Dit au Grand Prince Jean ce que
je te dis : 'tu te réjouis pendant que tu m'as oublié mais Dieu ne m'a pas oublié.' "
Suite à cela, le Grand Prince ordonna de célébrer dans la cathédrale des Panykhidas pour tous
ses ancêtres princiers. A l'époque du tsar Ivan le Terrible, le fils mourrant d'un marchand sur
péniche fut guéri à la tombe de Saint Daniel. Le Tsar, frappé par le Miracle, rénova l'ancien
Monastère Danilov et établit une procession d'église annuelle. Le Métropolite ouvrait le
chemin jusqu'au tombeau du Saint Prince et là il célébrait la Panykhida. En 1652, le Saint
Prince Daniel fut glorifié par l'Invention de ses Précieuses Reliques incorrompues qui furent
translatées le 30 août dans l'église dédiée aux Saints Pères du Septième Concile
Oecuménique.
Les Saintes Reliques furent placées dans un reliquaire "à la Gloire de la Sainte Trinité et pour
la guérison des infirmes." Le Métropolite Platon de Moscou (+ 1812) dans la Vie du Saint
Prince qu'il compila, écrivait : "Le fondateur posa la fondation pour la grandeur de Moscou en
ne posant modestement qu'un petit pas en cette direction. Comme pour tout édifice qui n'est
pas bâti en hâte excessive mais plutôt artistement et avec habileté, il reçoit une solidité
particulière et se tient indestructible pour longtemps; comme un grand arbre qui pousse des
siècles durant après avoir commencé comme une jeune pousse puis lentement devient plus
solide avec ses branches s'étendant au loin alentour, ainsi cette ville a grandi de tout petits
mais solides débuts, de sorte que sa première étincelle n'attire pas le regard des envieux et
qu'elle ne soit pas bousculée ou abattue précocement avant qu'elle n'ait atteint sa pleine
grandeur. Ainsi ce fondateur a préparé la grande ville en lui donnant dès le départ un éclat
modeste mais constant, non-dérangé par les coups de vents. Il laissa la grande gloire de son
ascension à son fils le Grand Prince Jean, appelé Kalita."
INVENTION DES INSIGNES RELIQUES DU SAINT PRINCE DANIEL DE MOSCOU (1652)
Holy Nobleborn Prince Daniel (Daniil) of Moscow was born at Vladimir in the year 1261. He
was the fourth son of Saint Alexander Nevsky (Comm. 30 August and 23 November) and
Righteous Vassa. Two years after birth he lost his father. The date of his mother's repose is
not indicated in the chronicles; it is known only, that she was buried in the church in honour
of the Nativity of Christ at the Vladimir Uspenie monastery (the Princess monastery), and the
people in the surroundings venerated her as "Righteous" ("Pravedna").
In 1272 holy Prince Daniel received as his allotted portion the city of Moscow with its
adjacent lands. The holy prince built on the banks of the River Moskva (Moscow) a church
(and alongside it a monastery) in honour of his same-name patron Saint, the Monk Daniel the
Pillar-Dweller (Comm. 11 December). The Moscow principality was during this period small
and unobtrusive. While growing up, holy Prince Daniel strengthened and expanded it, not in
manners unjust or coercive, but instead benevolent and peace-loving. In Rus' it was a time of
unrest. Fratricidal strife amongst the appanage princes was rife. And often, thanks to holy
Prince Daniel, and his incessant striving for unity and peace in the Russian Land, bloodshed
was averted. In 1293 his brother, the Great-prince Alexander Alexandrovich, together with
Tatars summoned from the Horde and headed by Diuden ("the Diudenev Host"), laid waste to
Russian cities: Murom, Suzdal', Kolomna, Dmitrov, Mozhaisk, Tver'. Prince Daniel decided
to adjoin them to Moscow, to save their people from perishing. There was not the strength for
resistance. Together with his people, the prince braced himself for terrible destruction and
pillaging. Standing up for his rights, Saint Daniel was compelled to come out against his
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brother near a place, called Yur'evo Tolchische ("Yur'evo Threshing-Mill"), but here also the
yearning for peace won out in him, and bloodshed was averted.
In 1300, when the Ryazan prince Konstantin Romanovich, having summoned Tatars to his
aid, was occupied in secret preparations for a sudden assault on the lands of the Moscow
principality, Prince Daniel went with an army to Ryazan, and beating the enemy, he took
captive Konstantin and destroyed a multitude of Tatars. This was a first victory over the
Tatars, though not a tremendous victory, but it was noteworthy nonetheless – as a first push
towards freedom. Having beaten the Ryazan prince and scattered his confederates the Tatars,
holy Prince Daniel did not take advantage of his victory to seize foreign lands or take booty,
as was the accepted custom during these times, but rather he displayed an example of true
non-covetousness, love and fraternity. The holy prince never resorted to arms to seize the
lands of others, nor did he ever snatch away the property of other princes either by force or by
treachery. And for this the Lord saw fit to expand the boundaries of his princely realm. Ioann
Dimitrievich, prince of Pereslavl'-Zalessk, a nephew of Daniel, was gentle and pious and
benevolent towards the poor, and he esteemed and loved his uncle; dying childless in 1302, he
bequeathed his principality to Saint Daniel. The Pereslavlsk lands together with Dmitrov
were, after Rostov, foremost in number of inhabitants, with corresponding fortification
befitting a major city. Pereslavl'-Zalessk was well protected on all sides. But the holy prince
remained faithful to Moscow and did not transfer the capital of his princedom to the stronger
and more significant seat of the Pereslavl' of this period. This annexation moved Moscow up
to be numbered as the most significant principality. And here was set in place the principle of
the unification of the Russian Land into a single powerful realm.
How wondrous over the expanse of ages was clearly manifest the Providential Will of God
concerning the Russian Land and its destiny!
Grateful in remembrance of the constant Blessing of the Hodegetria ("Way-Guide Mother of
God) both in his personal life, and also in the life of the Russian realm, Saint Daniel's father –
Saint Alexander Nevsky, had expressed it in the words: "God is not in might, but in right!."
In 1303 Saint Daniel fell seriously ill. He assumed the monastic great-schema and
commanded that he be buried at the Danilov monastery. Through deep humility he wanted to
be buried not within the church, but in the common monastery cemetery. The holy prince died
on 4 March.
Within the passage of less than 30 years after the repose of holy Prince Daniel, the Danilov
monastery founded by him was transformed into the Moscow Kremlin, the church was
transformed into a parish church, and the cemetery became non-monastic. During the time of
Great-prince Ivan III (1462-1505), the Monk-prince Daniel gave reminders of himself to his
forgetful descendents. As a strAnger he appeared to a youth attendant on the great-prince and
said: "Be not afraid of me – I was a Christian and the master of this place, my name is Daniel
Prince of Moscow, and by the will of God I am here. Tell about me to Great-prince Ioann
(Ivan) saying: thou delightest thyself while yet having forgotten me, but God hath not
forgotten me." And after this it was that the great-prince established the singing of cathedral
panikhidas for his ancestral princes. During the time tsar Ivan the Terrible, at the grave of
Saint Daniel was healed the dying son of a barge merchant. The tsar, struck by the Miracle,
renovated the ancient Danilov monastery and established a yearly church procession, made by
the metropolitan to the place of burial of the holy prince, serving there a panikhida.
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In 1652 holy Monk-prince Daniel was glorified with the uncovering of his incorrupt relics,
which on 30 August were transferred to the church in honour of the Holy Fathers of the
Seventh Oecumenical Council.
The holy relics were placed in a reliquary "to the glorifying of the Holy Trinity and for the
healing of the infirm." The Moscow metropolitan Platon (+ 1812), in the Vita of the holy
prince compiled by him, writes: "This original founder laid the foundation of present-day
majestic Moscow, going about this with quiet steps upon a small foot-path. And thus as with
any edifice, built not with extreme haste but the rather instead with great artifice and skill,
doth receive a particular solidity and doth stand indestructible for a long time; and just as a
tall tree growing for many a century, and having started first of all with a small sprout, and
thickeneth little by little, with its branches spreading about far around, so also was it needful
for this city to grow from the small, but solid root, in order that its first glimmer not beshadow
the eyes of the envious, and that initially it not be disturbed or felled early on, but rather grow
up to its true height. Thus did this founder prepare the great city given him; though small, but
shining uninterrupted by any wafting of the wind, he did bequeathe the great glory of its rise
to his son Great-prince Ioann (Ivan) Danilovich, called Kalita."
SAINTS MARTYRS PAUL ET JULIENNE DE PTOLEMAÏS (+ 274) 4 mars - 17 août
The Holy Martyrs Paul and his sister Juliania were executed under the emperor Aurelian
(270-275) in the Phoenician city of Ptolemaida. One time the emperor had occasion to journey
to Ptolemaida. Among those meeting him was Paul, who signed himself with the Sign of the
Cross, and this was noticed. They arrested him and threw him in prison. On the following day,
when they brought him to trial, he openly and boldly confessed his faith in Christ, for which
he was subjected to fierce tortures. Juliania, seeing the suffering of her brother, began in front
of everyone to denounce the emperor for his injustice and cruelty, for which she was likewise
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subjected to torture. They beat the Martyrs, tore at their bodies with iron hooks, scorched
them over red-hot grates, but they were not able to break the wondrous endurance of the
Lord's confessors. Three soldiers torturing the Saints were struck by the magnanimous spirit
of the Martyrs, and they in turn believed in Christ. These newly chosen of God were named
Quadratus, Acacius and Stratonicus, and they were immediately executed. The tormentor tried
to seduce Saint Juliania with a promise to take her in marriage, if she were to renounce Christ,
but the Saint refused the offer of the tempter and remained steadfast. By order of the emperor
they gave the martyress over to an house of ill repute for defiling, but the Lord preserved her
there also: anyone who tried to touch the Saint lost their sight. Then the enraged emperor
commanded that they again burn at the bodies of the Saints. The people crowding about and
seeing the suffering of the Saints began to murmur loudly, and Aurelian gave orders to behead
the Martyrs immediately. With gladdened face the brother and sister went to execution
singing: "For Thou (Lord) hath saved us from the vexatious and hath shamed those hating us"
(Ps. 43 [44]: 7).
SAINT MOINE JACQUES LE JEÛNEUR (+6°.S.)
Il vécut quarante-cinq ans en Ermite dans une grotte, ayant reçu le don d'accomplir des
Miracles. Mais c'est ce don qui fut la cause de sa chute : il guérit une jeune fille qui lui avait
été confiée par ses parents. Mais le Seigneur laissa s'accomplir l'horreur suivante : Jacques fut
tenté par le démon qui le fit succomber à l'attrait de la jeune fille : il la violenta puis la tua
pour effacer le premier crime.
Ainsi, tant de Sainteté semblait avoir disparu mais le repentir de Jacques fut tel qu'il se rendit
dans un monastère où il avouait ses crimes devant toute la communauté. Il ne resta pourtant
pas dans ce monastère mais se retira dans une grotte où il vécut encore dix ans dans les pleurs
et le repentir.
Le Seigneur Miséricordieux lui manifesta qu'il était pardonné car Jacques retrouva la faculté
d'opérer des Miracles.
Ce récit montre que chacun peut recevoir le pardon pour ses péchés s'il l'on recourt au repentir
sincère. Quels crimes pourtant peuvent surpasser ceux commis par ce Saint? Et pourtant, le
Seigneur a accordé à Jacques le don d'être Thaumaturge et en a fait un Saint.
ou
The Monk James the Faster asceticised not far from the Phoenician city of Porphyrion. For
fifteen years he lived in a cave devoting himself to monastic deeds, and he received a gift of
wonderworking from the Lord. Under his influence many of the local inhabitants were
converted to the Christian faith. News about the ascetic spread everywhere, and then so as not
to fall into temptation, the monk went off to another place. Having found himself a new cave,
he dwelt at it for thirty years. The devil set terrible traps for the ascetic. James healed a
maiden from demonic-possession, but then fell into sin with her. Distraught over this sin, he
repented what he had done, and for a long time he hid himself away in the wilderness, bereft
of shelter and peace, tormented by the pricks of conscience, and he was on the point of
forsaking the monastic life and returning back into the world. But the immeasurable mercy of
God, which the sins of this world cannot prevail against and which desireth salvation for all
mankind, would not permit the ruin of this soul, sincerely having toiled so many years for its
Master. The Lord undid the diabolic intent to destroy the ascetic, and returned him through
repentance onto the path of salvation. Wandering about the wilderness, James caught sight of
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a monastery, and entering it, he confessed his sin in front of the hegumen and the brethren.
The hegumen urged him to remain with them, fearing that he would ultimately fall into
despair. But James went off and again for a long time he wandered the wilderness. And
finally the Omni-Beneficent Providence of God brought upon his path a wilderness-dweller,
filled with grace and wisdom. Lifting the repentance from him, the wilderness-dweller
suggested that James remain with him. But James would not remain with the elder, though
encouraged and given hope by him, and he secluded himself in a cave and there for ten years
offered repentance to God, weeping and wailing, and asking forgiveness for the sin
committed. The Lord hearkened to the prayers of the penitent monk and returned unto him
His mercy: James again found his gift of wonderworking. To his very death he remained in
his cave, wherein also he was buried.
SAINT PRINCE VASILII (VASIL'KO) DE ROSTOV (+1238)
Holy Nobleborn Prince Vasilii (Vasil'ko) of Rostov belonged in lineage to the Suzdal'
Monomashichi, famed in Russian history. The Saint's great-grandfather was Yurii Dolgoruky,
and his grandfather was Great-prince Vsevolod III "Bol'shoe Gnezdo" ("Big-Nest," + 1212),
brother to Saint Andrei Bogoliubsky (+ 1174, Comm. 4 July), who had been heir to and
continuer of Saint Andrei Bogoliubsky's work. From Vladimir-on-Klyazma, which became
the capital of the old Rostovo-Suzdal' principality, Vsevolod "Big-Nest" single-handedly set
the course of affairs of the whole of Great Rus'. The "Lay of Igor's Campaign" ("Slovo o
polku Igoreve") says of him, that he could "splash the Volga with oars, and the Don with
helmets bail out."
Saint Vasil'ko – was the oldest of the fledglings of the "Big Nest." The oldest grandson of
Vsevolod from his oldest son Konstantin, – Saint Vasil'ko (Vasilii, Basil) was born on 7
December 1208 in Rostov, where his father ruled as prince. He spent there his childhood, and
in 1216, when Konstantin Vsevolodovich became Great-prince of Vladimir, Rostov was
apportioned to Vasil'ko (he was then eight years old) as his princely appanage-realm to rule
himself.
Military valour, sacred duty of service to country, the sense of justice and the heeding of one's
elders – all these are traditional features of a Russian princely defender of the land, and all
were present in Vasil'ko. The Saint's father, Great-prince Konstantin, died on 2 February
1218, when Vasil'ko was not yet ten years of age. The guide of the young Rostov prince then
became his uncle – the Vladimir Great-prince Saint Yurii (+ 1238, Comm. 4 February). For
twenty years Prince Yurii ruled the Vladimir land, and for all these years Vasil'ko was his
closest friend and confidant. The chronicles take note of the vibrantly handsome figure of
Vasil'ko, his bright and majestic glance, his daring in the trapping of wild game, his
beneficence, his mind and deep studiousness, together with his mildness and goodnaturedness
in relations with the boyar-nobles: "For whoever occasioned to serve him,
whoever ate his bread and drank the cup with him, that one moreover could never be the
servant of another prince." In the year 1219 Vasil'ko participated in a campaign of the
Vladimir-Suzdal' forces against the Volga Bulgars, and in 1221 – in a campaign to the mouth
of the River Oka, where Nizhni Novgorod then held Saint Yurii hostage.
In 1223 the first Tatars (Mongols) appeared on the Southern steppes, "an unknown people,"
coming out of the depths of Asia. Their first victims were the Polovetsians allied with Rus'.
The Russian princes, conjointly with the Polovetsian khans (many of whom had accepted
Holy Baptism), decided to give resistance to the plunderers of the steppes before they reached
the Russian Land. Saint Vasil'ko headed an auxiliary detachment, sent by Great-prince Yurii
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for participation in the All-Russian steppe campaign. The enemy showed up sooner than they
expected. And the centuries old division of appenage principalities proved itself incapable of
effective conjoint action in large scale war. The detachment of Vasil'ko was not in time for
the decisive battle, and from Chernigov came the sad news of the destruction of the Russian
forces at the River Kal'ka on 16 June 1223. This was a bad omen, and from the East loomed
the storm. Vasil'ko with his company returned to Rostov.
In 1227 (or 1228) Vasil'ko Konstantinovich married, taking as his wife Maria – daughter of
Saint Michael of Chernigov (+ 1246, Comm. 20 September). Vasil'ko's uncle, Saint Yurii, had
earlier married the sister of this prince, Saint Michael [i.e. Vasil'ko's uncle Yurii had married
Maria's aunt]. In 1231 was born Vasil'ko's oldest son, Boris.
Over Rus' the storm-clouds thickened. On 3 May 1230, wrote the chronicler, "the earth did
shake during Liturgy," and famine and pestilence that year came upon Rus'. In 1232 the
Tatars made winter camp, having barely just reached the capital of the Volga Bulgars. Life
took its course, and Prince Yurii in 1236 married off his sons Vladimir and Mstislav, and
Vasil'ko made merry at their weddings. All of them however had little more than a year yet to
live – the Tatars having already taken the Volga-Bulgarian land.
In 1237 the Tatar whirlwind broke upon Rus'. In December Ryazan fell under the blows of
Batu. Prince Yurii had decided not to throw his forces over to aid it, since he was faced with
the difficult defense of the Vladimir land. The Tatars offered him peace, and he was prepared
to negotiate. But the conditions of the peace – tribute and vassal dependence under the khan,
were unacceptable. "A glorious fight, – decided the prince, – is better than a shameful peace."
The first battle with the Tatars was at Kolomna, and Vsevolod Yur'evich commanded the
troops, but they were cut to pieces. The enemy turned then towards Moscow, which they then
captured and burned. Another son of Yurii, Vladimir, leading the defense of Moscow, fell
captive.
Saint Yurii and his faithful companion Saint Vasil'ko were resolute to fight "for the Orthodox
Christian faith" against the "godlessly vile Tatars." Having organised his defenses and leaving
at Vladimir his sons Vsevolod and Mstislav, Prince Yurii went off beyond the Volga to gather
new troops to replace those annihilated by Batu.
With him were his nephews – Saint Vasil'ko of Rostov and his company and his brothers,
Vsevolod and Vladimir Konstantinovich. The great-prince awaited the arrival of his brothers
– Yaroslav and Svyatoslav with their forces.
On Meatfare Saturday, 3 February 1238 quickly and without hindrance upon the wintry roads,
the Tatar army came nigh to Vladimir. Despite heroic defense, the fate of the city was sealed.
Bishop Mitrophan for spiritual strength tonsured into the angelic form all the princes and
princesses remaining in the city. On 7 February the city fell. The final outpost of the
Vladimirites became the Uspenie cathedral, repository of the chief most holy thing in the
Russian Land – the wonderworking Vladimir Icon of the Mother of God. The Tatars piled
wood and kindling around the cathedral and made a tremendous blazing bon-fire. In the fire
and in the smoke, together with the thousand defenseless women and children, perished also
Bishop Mitrophan and all the family of holy Prince Yurii: his wife Agathia, daughter
Theodora, daughters-in-law Maria and Christina, and the infant grandson Dimitrii. His sons
Vsevolod and Mstislav, together with the earlier captured Vladimir, were subjected to tortures
and then slaughtered "before the eyes of the khan." (In several of the old Mesyatseslav Saint11
accounts, – all these are listed among the Saints).
Saint Yurii had been with his forces near Yaroslavl'. Learning about the destruction of the
capital and the death of those near and dear to him, in the words of the chronicle, "he did
lament in a loud voice with tears, bewailing as becometh the Orthodox Christian faith and
Church." "Better were I dead, than to live yet in this world, – said he, -- since I alone do
remain." Saint Vasil'ko, arriving timely with the Rostov company, encouraged him to
continue on with the military effort.
On 4 March 1238 occurred the decisive battle at the River Sita. The Tatars managed in an
unexpected manner to encircle the Russian army. A slaughter ensued. Few Russian warriors
came out alive from this terrible battle, but the enemy paid an expensive price for its victory.
Saint Yurii was cut down in distinguished combat, and the wounded Vasil'ko they brought to
the headquarters of Batu.
The Tatars demanded that he "follow their vile customs, be subject to their will and fight for
them." With anger the holy prince refused the thought of betraying his Rodina ("Native-
Country") and Holy Orthodoxy. "In no way can ye take from me the Christian faith," – said
the holy prince, reminiscent of the ancient Christian confessors. "And much they did torture
him, and then did kill him, felling him in the Shernsk woods." Thus did holy Prince Vasil'ko
commit his soul to God, resembling in death the holy Passion-Bearer Boris, that first of the
Rostov princes, whom he had copied in life. And just as with Saint Boris, Saint Vasil'ko was
not yet even thirty years of age.
The Rostov bishop Kirill, going out on the field of carnage, gave burial to the fallen Orthodox
warriors, and he sought out the body of holy Prince Yurii (they did not succeed in finding his
cut-off head in the mass of broken bodies). And he conveyed the venerable remains to Rostov
– to the Uspenie cathedral. The body of Saint Vasil'ko was found in the Shernsk woods by a
priest's son and conveyed to Rostov. And there the wife of the prince, his children, bishop
Kirill and all the Rostov populace met the body of their beloved prince with bitter wailing,
and they buried him beneathe the arches of the cathedral church.
Describing the burial of Prince Vasil'ko, the chronicler characterised him thus: "The multitude
of Orthodox people did weep bitterly, in beholding a departed father and nourisher of
orphans, a great comforter of the saddened, and for the begloomed – the setting of a luminous
star. For with all the church clergy God did grant him remission in heartfelt eyes, and all the
church people, and the poor, and the grieving – were as with a beloved father... By his
Martyr's blood was washed away his transgressions together with that of his brethren."
The people saw an especial sign of God's mercy in this, that the two princely comrades-inarms
were buried side by side in the Rostov cathedral church: "For behold the wonder, that in
death God hath put together their bodies." (Later on, the relics of holy Prince Yurii were
transferred to the restored Vladimir Uspenie cathedral).
The Church venerates Saints Vasil'ko and Yurii as ascetic Passion-Bearers, and heroic
defenders of the Russian Land. Their holy example has inspired Russian soldiers in the fight
against hostile invaders. The most detailed account about the life and deeds of holy Princes
Vasil'ko and Yurii is preserved in the Lavrent'ev (Laurentian) Chronicle, written by the monk
Lavrentii with the blessing of Sainted Dionysii, Archbishop of Suzdal', in the year 1377 –
three years before the Kulikovo Pole battle.
12
SAINTS MOINES MARTYRS JOASAPH DE SNETOGORSK ET BASILE DE
MIROZHSK (+1299)
Les Saints Hiéromartyrs Basile de Mirozh et Joasaph de Snetnogorsk souffrirent sous les
Allemands dans deux des plus anciens Monastères de Pskov au treizième siècle. Saint Basile
dirigeait le Monastère Mirozh de la Transfiguration du Sauveur, fondé en 1156 par Saint
l’Evêque Niphon de Novgorod et par Saint Abraham de Mirozh.
Saint Joasaph était Higoumène [Abbé] et aussi, selon certains, le fondateur du Monastère de
la Nativité de la Très Sainte Mère de Dieu sur le Mont Snatna. Les Ascètes se consacraient au
travail et le bien-être interne et externe des monastères. En accord avec la Règle stricte de la
vie monastique cénobitique introduite dans son monastère par Saint Joasaph, la vie des
Moines était faite de prière, d'abstinence et de travail. –Près de quatre-vingt-dix ans après la
Naissance au Ciel de Saint Joasaph, sa Règle monastique sera réintroduite dans la nouvelle
règle monastique du Monastère de Snetnogorsk par l'Archevêque Denis de Suzdal.–
L'origine du Monastère Snetnogorsk remonte aux efforts de Sainte Euphrosyne de Pskov et de
Saint Sava de Krypetsk .
Ces deux monastères se trouvaient hors des murs de la ville et n'avaient pas de défenses. Le 4
mars 1299, les Allemands fondirent sur Pskov et incendièrent les Monastères de Mirozh et de
Snetnogorsk.
Durant l'incendie des églises, les Saints Basile et Joasaph et les autres Moines endurèrent une
mort par lente agonie. Il y avait une telle souffrance dans la ville et pour les Moines des autres
monastères et aussi pour les femmes et les enfants mais "par les prières des Saints Moines
Martyrs, le Seigneur préserva les soldats." Sous le commandement du Saint Prince Dovmont-
Menignus de Pskov, ils s'élancèrent contre l'ennemi et près de l'église des Saints Apôtres
Pierre et Paul, ils battirent les envahisseurs sur les bancs de la rivière Pskova.
Saints Basile et Joasaph furent ensevelis avec leurs frères Ascètes en bas dans les cryptes des
églises de leurs monastères. Le Vénérable Chef et une partie des Vénérables Reliques de Saint
Joasaph furent conservées et exposées dans un reliquaire spécial dans l'église du Monastère
Snetnogorsk. Le Saint Prince Dovmont "sur ses propres et justement hérités deniers" bâtit une
église en pierre dans le Monastère de Snetnogorsk à la place de celle qui avait brûlé et il
facilita la restauration de la vie monastique dans les monastères en ruine.
Peu après le Départ en Martyrs des Saints Basile et Joasaph, leur Glorification ecclésiale eut
lieu à Pskov. Le manuscrit du Prologue de Pskov du quatorzième siècle nous les indique au 5
mars. Mais la Chronique de Pskov et les anciens Synodikons de Pskov (listes des Saints)
indiquent le Départ bénit de ces Saints Moines Martyrs au 4 mars et à présent, c'est le jour de
leur commémoration. La Chronique mentionne le Presbytre Joseph et le Prologue mentionne
le Presbytre Constantin comme confrères dans la souffrance.
ou
The Holy MonkMartyrs Vasilii of Mirozhsk and Joasaph of Snetnogorsk suffered under the
Germans at two of the most ancient of the Pskov monasteries, during the XIII Century. The
Monk Vasilii directed the Saviour-Transfiguration Mirozhsk monastery, co-founded in about
the year 1156 by Sainted Nyphontii, Bishop of Novgorod (Comm. 8 April), and by the Monk
Avraamii (Abraham) of Mirozhsk (Comm. 24 September). The Monk Joasaph was hegumen
(and according also to some Pskov Saint-accounts, the founder) of the monastery in honour of
13
the Nativity of the MostHoly Mother of God on Mount Snatna. Much work and worry had
been exerted by the ascetics for both the outer and inner welfare of the monasteries. In accord
with the strict rule of monastic common-life, introduced into his monastery by the Monk
Joasaph, the life of the monks was filled with prayer, abstinence and work. (Almost 90 years
after the death of the Monk Joasaph, his monastic rule was re-introduced in the new monastic
ustav (rule) of the Snetnogorsk monastery by the Suzdal' archbishop Dionysii). The
Snetnogorsk monastery traced its origins from the efforts of the Monk Evphrosyn of Pskovsk
(Comm. 15 May) and the Monk Savva of Krypetsk (Comm. 28 August).
Both these monasteries were situated outside the city walls and did not have any defenses. On
4 March 1299, the Germans fell upon Pskov and burned the Mirozhsk and Snetnogorsk
monasteries. During the time of the conflagration of the churches, the Monks Vasilii and
Joasaph accepted an agonising death together with the other monks. There was then at that
time much suffering in the city and for the monks of other monasteries, and also for the
women and children, – remarks the chronicler, – but "through the prayers of the holy monk-
Martyrs, the Lord preserved the fighting-men." Under the lead of the Pskov prince, Saint
Dovmont-Timothei (Comm. 20 May), they came out against the enemy and at the banks of
the Pskova River, near the church of the holy Apostles Peter and Paul, they defeated the
invaders.
The Monks Vasilii and Joasaph were buried with their co-ascetics beneathe crypts at the
churches of their monasteries. The venerable head and part of the relics of the Monk Joasaph
were preserved in the open in a special reliquary in the temple of the Snetnogorsk monastery.
Holy Prince Dovmont "from his rightful inheritance" built at the Snetnogorsk monastery a
stone church in place of the one that had burned, and he much facilitated the restoration of
monastic life at the ruined monasteries.
Soon after the Martyrs end of the Monks Vasilii and Joasaph followed their churchly
glorification at Pskov. On the parchment Pskov Prologue of the XIV-XV Centuries, their
memory is set under 5 March. But in the Pskov Chronicle and old Pskov synodikons (Saintlists),
the day of the blessed death of the holy monk-Martyrs is indicated as 4 March, and on
this day is made their memory at present. Suffering together with them, the chronicle names
also the presbyter Joseph, and the Prologue – the presbyter Konstantin.
SAINT BASIN DE TREVES (+VERS 672)
Basin, de l'illustre famille des ducs d'Austrasie, fut d'abord reçu au Monastère de Saint-
Maximin en qualité de simple Moine; il fut ensuite élu Abbé pour la Sainteté de sa vie. Plus
tard, Saint l’Archevêque Numérien de Trêves étant né au Ciel, il fut contraint d'accepter le
siège épiscopal à sa place. Il tint ce siège sous le règne du Roi Childebert II d'Austrasie. Il fut
l'ami de Saint Willibrord dont il favorisa les études et les progrès. Il gouverna si bien son
Eglise et s'acquitta si parfaitement des devoirs de l'épiscopat qu’il passa pour Saint, même de
son vivant et après sa Naissance Céleste, il fut honoré comme tel. Il eut pour successeur son
neveu Lutwin qui se montra digne de le remplacer. Son corps d'abord déposé dans la basilique
de Saint-Maximin au côté droit de la crypte et sous le grand Autel, fut déplacé en 1621 par les
papistes.
ou
Il naquit d'une des premières familles du royaume d'Austrasie. Il reçut une éducation soignée
et eut tous les moyens de conserver son innocence. Il mit à profit ces moyens, renonça aux
14
plaisirs, aux richesses de ce monde et à soi-même en se consacrant à Dieu dans l'Abbaye de
Saint-Maximin de Trèves. Devenu le modèle des Moines, il fut élu pour succéder à l'Abbé
Hervin. Dans l'exercice de sa charge, il se trouva en relation avec les Rois de France et
d'Austrasie et ainsi fut appelé à occuper le siège de Trèves après Numérien. Dans cette
dignité, Basin conserva l'esprit de retraite, d'Ascèse, de prière dont il était animé dans le
cloître; sa maison épiscopale forma une communauté presque aussi régulière et aussi Sainte
que le Monastère de Saint-Maximin. Il donna des soins particuliers à la formation de son
neveu Liutwin qui après avoir vécu dans l'état du mariage et mené une vie mondaine finit par
se retirer dans le Monastère de Mettloc construit avec ses ressources. Basin se déchargea sur
ce neveu du fardeau de l'épiscopat et passa ses dernières années à Saint-Maximin. Sa
Naissance Céleste est marquée au 4 mars, jour où l'on célèbre sa fête à Trèves et en Lorraine.
SAINT ABBE FÉLIX DE RHUYS ET CONFESSEUR (+ 1038)
Né en Cornouaille vers 970, Félix fut envoyé par ses parents à la cour du Comte de
Cornouailles après avoir fait de bonnes études et y séjourna deux ans. En 988, il se retira dans
l'Île d'Ouessant pour y vivre en Ermite. Il y fut assailli par toutes sortes de tentations qu'il
combattit par la prière, les disciplines et les veilles. Il se rendit à Saint-Pol de Léon pour y
vénérer les Précieuses Reliques du Saint Evêque; apprenant qu'elles avaient été transférées à
Fleury-sur-Loire, il alla dans cette abbaye et ayant satisfait sa dévotion, il demanda d'être
admis dans la communauté pour y suivre la Règle bénédictine. Sur la demande du Duc
Geoffroy de Bretagne, l’Abbé Gauzlin de Fleury envoya Félix relever de leurs ruines les deux
Monastères de Rhuys et de Locminé. Après des difficultés et diverses péripéties, Félix devint
Abbé de Rhuys et gouverna les Moines jusqu'à son Endormissement survenu le 4 mars 1038.
Le Seigneur le glorifia par les nombreux Miracles qui furent opérés à son tombeau.
PASSION DES SAINTS ARCHELAÜS, CYRILLE ET PHOTIUS
SAINTS HIEROMARTYRS MARTYRS BASILE, EUGENE, AGATHODORE, ELPIDE,
EHTERE, CAPITON, EPHREM, NESTOR ET ARCADE L’EVEQUES, EN CHERSONESE
SAINT MOINE NICAISE D'ELNON
Ami de Saint Amand, il l'accompagna à Rome.
SAINT HIEROMARTYR JULES L’EVEQUE, SAINT MARTYRS ROTE ET 27 AUTRES
MARTYRS A ROME, MENTIONNES DANS LE MARTYROLOGE DE SAINT JEROME.
SAINTS MARTYRS CODRAT, ACACE ET STRATONICE A PTOLEMAÏS, EN
PHENICIE (+273)
Après avoir fait des Martyrs de leur qualité de bourreaux, ils devinrent Martyrs eux-mêmes.
Règne d'Aurélien.
SAINTS MARTYRS ARCHELAÜS, CYRILLE ET PHOTIUS, SAINT HERAÏDE ET 150
AUTRES DE LEURS COMPAGNONS
SAINT EVEQUE PAULIN DE BRESCIA (+ 540)
SAINT APIEN (+800)
Moine bénédictin de Saint-Pierre-au-Ciel-d'Or, son corps fut enseveli à Comacchio et plus
tard transféré à Pavie.
15
SAINT GÉRASIME DE VOLOGDA (+1178)
A cette époque, c'était la coutume de donner comme nouveau nom au Moine celui du Saint
commémoré le jour de sa tonsure. C'est ainsi que, premier Thaumaturge de Vologda, Saint
Gérasime accepta la tonsure monastique le 4 mars au Monastère de la Dormition Gniloe de
Kiev, attiré aux Cavernes par Saint Théodose qui y venait en Reclus durant le Grand Carême.
Par obéissance pour les frères, Saint Gérasime accepta le rang de Hiéromoine (Moine-Prêtre).
En imitation des exploits des Pères d'antan, le Moine partit pour le Nord de la Russie et arriva
à la Rivière Vologda (19 août 1147). Il bénit l'installation d'une nouvelle communauté sur la
rive droite "prédisant que cela deviendrait une grande ville." Le Saint choisit une forêt dense
et vierge comme demeure, séparée de l'installation par le ruisseau Kaisarova.
Le Moine s'y bâtit une hutte et dans la tranquille solitude, il se dévoua à la Contemplation de
Dieu dans le travail et la prière continuels. Il bâtit une église en l'honneur de la Très Sainte
Trinité et ainsi naquit le premier monastère dans le Nord dédié à la Très Sainte Trinité. Ce
monastère servit pour l'illumination spirituelle des populations avoisinantes.
Le Moine s'endormit en paix dans le Seigneur le 4 mars 1178, le jour de sa tonsure
monastique et de la fête de son homonyme Saint Gérasime du Jourdain.
16
SAINT MARTYR WENCESLAV (OU VENCESLAS, VACLAV, VIATCHESLAV) (+935
OU 936) 28 septembre (repos) – 4 mars (translation)
Saint petit-fils de Sainte Ludmilla, Prince des Tchèques, il reçut la Couronne du martyre sur
ordre de son frère Boleslav le Cruel.
ou
Bratislas (ou Vrastislav) le Duc de Bohème laissa deux fils en mourant : Venceslas, l'héritier
âgé de treize ans et Boleslas, de deux années plus jeune. Drahomira leur mère exerça la
régence mais restait attaché à l'ancien culte comme Boleslas alors que Venceslas était devenu
Chrétien. Durant les cinq années de sa régence, elle persécuta les Chrétiens et Venceslas luimême
devait se cacher pour participer à la Liturgie. Quand à dix-huit ans il monta sur le trône,
il construisit des églises ouvrit des monastères et rappela les Prêtres exilés. Il gouvernait
sagement et ses moeurs étaient pures. Il fut assassiné par son frère qui convoitait le trône et
avait pris la tête du parti païen. Boleslas l'attaqua par surprise devant l'église où il se rendait.
Wenceslas ne tira pas son épée : "Je ne serai pas fratricide. Je te pardonne." Il avait vingt-trois
ans.
ou
Le Saint Prince Wenceslaus (Vyacheslav) des Tchèques était petit-fils de la Sainte Princesse
Martyre Ludmilla et il fut élevé par elle dans la piété la plus profonde. Il commença à régner à
l'âge de dix-huit ans, suite au départ de son père le prince Bratislav (+ 920).
Malgré son jeune âge, il dirigea avec sagesse et justice et se préoccupa beaucoup de
l'illumination chrétienne de son peuple. Le Saint Prince était un homme fort bien éduqué et il
étudiait le latin et le grec. Saint Wenceslaus était pacifique. Il bâtit et embellit les églises et à
17
Prague, capitale de la Bohème-Moravie [= nom historique de la "Tchéquie"], il éleva une
magnifique église dédiée à Saint Vith et il respectait le clergé. Des aristocrates envieux
décidèrent d'assassiner le Saint et pour commencer, montèrent sa mère contre lui, puis ensuite
encouragèrent son jeune frère Boleslav à occuper le trône princier.
Boleslav invita son frère à une dédicace d'église, puis lui demanda de rester un jour de plus.
Malgré les avertissements de ses serviteurs, le Saint Prince refusa de croire à une conspiration
et exposa sa vie à la Volonté de Dieu. Le lendemain, le 28 septembre 935 lorsque Wenceslaus
partit pour assister aux Matines, il fut traîtreusement assassiné aux portes de l'église par son
propre frère aidé de ses serviteurs. Son corps fut dépecé et jeté sans sépulture.
Apprenant le meurtre de son fils, la mère trouva et plaça son corps dans une église récemment
consacrée à la cour princière. Ils ne parvinrent pas à laver le sang maculant les portes de
l'église mais trois jours après il disparut de lui-même.
Après s'être repenti de son péché, l'assassin fit la Translation des Précieuses Reliques de Saint
Wenceslas à Prague où elles furent placées dans l'église de Saint Vith que le Martyr avait luimême
construite - on célèbre cette Translation des Insignes Reliques de Saint Wenceslas le 4
mars. La mémoire du Prince Wenceslas a été honorée depuis des temps immémoriaux dans
l'Eglise orthodoxe de Russie.
ou
The Holy Nobleborn Prince Vyacheslav of the Czechs was a grandson of the holy Martyress
and Princess Liudmila (Comm. 16 September), and he was raised by her in deep piety. He
began to rule at age 18 after the death of his father prince Bratislav (+ 920). In spite of his
youthful age, he ruled wisely and justly and concerned himself much about the Christian
enlightenment of the people. The holy prince was a widely educated man, and he studied in
the Latin and Greek languages. Saint Vyacheslav was peace-loving. He built and embellished
churches, and in the Czech capital Prague he raised up a magnificent church in the name of
Saint Vitus, and he had respect for the clergy. Envious nobles decided to murder the Saint and
at first to incite his mother against him, and later to urge his younger brother, Boleslav, to
occupy the princely throne. Boleslav invited his brother to the dedication of a church, and
then asked him to tarry and stay for still another day. In spite of the warnings of his servants,
the holy prince refused to believe in a conspiracy and exposed his life to the will of God. On
the following day, 28 September 935, when the nobleborn Vyacheslav went to matins, he was
wickedly murdered at the doors of the church by his own brother by birth and that one's
servants. His body was stabbed and thrown down without burial. The mother, hearing about
the murder of her son, found and placed him in a recently consecrated church at the princely
court. They were not able to wash off the blood splashed on the church doors, but after 3 days
it disappeared by itself. Repenting himself, the perpetrator of the fratricide transferred the
relics of Saint Vyacheslav to Prague, where they were placed in the church of Saint Vitus,
which the martyr himself had constructed (the transfer of the relics of Saint Vyacheslav is
celebrated on 4 March). The memory of the Nobleborn Prince Vyacheslav is honoured from
of old in the Russian Orthodox Church. (There exists conjecture, that the death of the Saint
occurred instead in the year 929).
18
SAINT OWIN, CONFESSEUR (+ 680) 4 mars - 13 avril - 28 mai - 26 et 29 juillet
Owin, dit le Vénérable Bède, était originaire d'Anglie orientale. Il accompagna la Reine
Etheldreda quand celle-ci vint dans le Northumberland après avoir épousé le Roi Egfrid. Il
devint son majordome et le premier officier de sa cour. A l'exemple de la Pieuse Reine qui
prit ensuite le voile, Owin quitta le monde et toutes richesses, revêtu de pauvres habits et
portant une hache à la main, il se présenta au Monastère de Lestingay pour y être reçu et y
travailler des mains en même temps qu'il s'y sanctifierait. Il s'y lia d'une Sainte Amitié avec
Saint Chad. On a vu dans la vie de ce dernier comment il assista aux derniers moments de
Chad et reçut ses dernières instructions.
Bède a omis de dire combien de temps Owin vécut après cette scène touchante. D'après
Trithème, ce simple frère convers montra un Saint Zèle pour l'observance régulière. Les
calendriers donnent son nom à différentes dates, au 4 mars que l'on croit être le jour de sa fête
puis aux 13 avril, 28 mai, 26 et 29 juillet.
ou
SAINT OWEN DE LICHFIELD (OU OWIN OUINI), ERMITE (+680)
Bède mentionne Owen comme un Moine de grand mérite qui a abandonné une belle et
honorable carrière pour l'Amour de son Seigneur. Il a accompagné la Reine Etheldred
d'Anglie orientale. Il en était aussi son premier ministre et son chambellan. Il n'a pas
seulement apporté à ces grands emplois un haut sens du devoir mais aussi et sous l'influence
de Saint Chad et des autres Missionnaires celtes, un sens croissant de la Foi et du devoir
chrétien jusqu'à ce qu'il se résolve à "quitter le siècle" pour se consacrer entièrement au
Service de Dieu. L'histoire de son arrivée au Monastère de Lastingham vaut d'être racontée.
Un jour on y vit un étranger à son portail, cherchant à pouvoir y entrer. Il était simplement
habillé mais de toute évidence il ne s'agissait pas d'un pèlerin commun car il avait en main
une hache et une hachette. Quand on lui a demandé ce qu'il voulait, il a répondu qu'il avait
emporté tout ce qu'il possédait qu'il ne venait pas pour vivre dans la paresse mais pour
19
travailler, d'où la hache et la hachette qu'il comptait mettre avec diligence au service du
monastère. "Car vu qu'il était moins capable de méditer les Saintes Ecritures, il pourrait
d'autant plus s'appliquer au travail manuel."
Touchés par sa sincérité et son humilité, ceux qui le reçurent l'emmenèrent à l'Evêque qui
n'était autre que Saint Chad qui, voyant devant lui dans un déguisement d'ouvrier l'exchambellan
de la Reine Etheldred, l'accueillit avec joie dans leur compagnie. C'est ainsi
qu'Owen devint leur homme à tout faire. Quand la cloche sonnait pour appeler les Moines à
leurs études, il reprenait ses outils et peinait dans les champs coupant du bois, réparant des
murs et des clôtures et le faisant à la Gloire de Dieu. Il était de ceux-là de qu'il est écrit : "Leur
prière est dans l'art de leur ouvrage."
SAINT EVÊQUE LEODOWALD (OU LÉONARD) D'AVRANCHES ET CONFESSEUR (+
630)
Léodowald dont le nom fut adouci plus tard en celui de Léonard, naquit à Vains dans le
canton d'Avranches vers 540. Des traditions orales, les seules qui nous renseignent sur ses
premières années, disent qu'il appartenait à une famille riche et pieuse mais que tout d'abord il
ne répondit point aux sages instructions qui lui furent données.
D'un caractère vif et emporté, doué d'une force herculéenne, il se livra à des excès et devint le
fléau de la contrée. Quelquefois pourtant, il donna des preuves de son bon coeur : on le vit
porter secours aux charretiers dont les voitures se trouvaient embourbées dans les cavités du
chemin ou dans les sables de la grève. Les prières persévérantes d'une Pieuse Mère obtinrent
sa conversion et lorsqu'en 578, Saint Sever se démit de ses fonctions épiscopales, le clergé et
le peuple d'Avranches élurent Léodowald pour lui succéder.
De ses années d'épiscopat, Grégoire de Tours a conservé le trait suivant : "Léodowald avait
une grande dévotion pour Saint Martin et désirait obtenir de ses Précieuses Reliques pour son
église. Il envoya donc un de ses Prêtres qui fit le pèlerinage de Tours pour obtenir ce qu'il
souhaitait. L'envoyé alla visiter le tombeau, obtint les Saintes Reliques convoitées et
s'empressa de rentrer à Avranches. Lorsque les habitants connurent son arrivée, ils vinrent en
foule à l'entrée de la ville se mettre sur son passage un pauvre paralytique porté sur les bras de
ses amis était là, se recommandant à Saint Martin. On put le faire approcher, il baisa le voile
qui recouvrait le reliquaire et aussitôt il se sentit guéri. Sur l'endroit où le Miracle avait eu
lieu, Léodowald fit élever un temple en l'honneur de Saint Martin" (De miraculis sancti
Martini, L. 6, c. 36 dans P. L., t. 71, col. 957).
L'histoire n'a pas d'autres détails sur l'épiscopat de Léodowald. Ce Saint Evêque s'endormit
dans le Seigneur sans doute avant 614, date où Hildoad son successeur assistait au Concile de
Paris. Les fidèles vénérèrent Léodowald comme un Saint. On éleva une église en son honneur
au lieu de sa naissance et l'on pense que ses Précieux Restes y furent translatés. Un pèlerinage
à ce sanctuaire attesta la dévotion du peuple envers ce Saint Evêque.
ou
A l'extrémité occidentale de la grande paroisse de Vains dans le canton d'Avranches
(Manche), sur un monticule qui domine la côte de Bretagne et les rivages de l'Océan, se
trouve un bourg, une villa du Moyen Age avec son église, son antique prieuré et sa tour
monumentale, des hauteurs de laquelle se déroule, aux yeux du spectateur, un des plus vastes
20
et des plus beaux horizons. Ce bourg antique que l'on aperçoit de loin, c'est Saint-Léonard, le
lieu consacré à Saint Léodowald. (Robert Cenalis : Fanum sancti Leodovaldi)
L'histoire antique et primitive de ce bourg avant son nom chrétien, est complètement
inconnue. Cependant un historien moderne a cru y voir l'emplacement de la capitale des
Vénètes qui luttèrent si énergiquement contre César lors de la conquête des Gaules.
Mais nous laissons à d'autres recueils la solution de ce problème : la bourgade qui nous
occupe tire d'un Saint Evêque d'Avranches du sixième siècle, son nom moderne de Saint-
Léonard. Ce Saint y prit naissance vers 540 et en fut le plus glorieux enfant. On dit que son
castel mérovingien se dressait jadis sur le monticule où plus tard on lui éleva le temple que
l'on voit encore aujourd'hui.
Son nom primitif fut Leodovaldus qui s'adoucit plus tard en Leodenaldus et enfin en
Leonardus comme nous l'apprend Robert Cenalis. Le peuple qui dans son langage si souvent
pittoresque, abrège communément les noms, prononce Saint Lieubaud, Saint Lionard et d'une
manière plus brève encore, Saint Liona et Saint Léna. Mais orthographié comme l'écrit
l'historien du sixième siècle, Leodovald est un mot hybride qui venait du latin "leo," lion et du
tudesque "wald," forêt et qui signifie "le lion de la forêt." Cette terminaison "wald" se
retrouve dans deux autres noms d'Evêques d'Avranches : Wald-bert (Walbert), le brillant des
bois, Child-wald, l'enfant des bois, tous noms saxons et tudesques qui nous rappellent ces
Francs aux blondes chevelures qui descendaient des forêts sauvages de la Germanie. Saint
Léonard nous révèle donc le nom d'une ancienne famille franque qui dut jouir d'un rang élevé
dans la contrée et dont un de ses membres fut élevé à la dignité épiscopale. De sa naissance à
son épiscopat, nous n'avons rien d'écrit, rien qui puisse résister à une critique sévère mais la
tradition vient combler les lacunes de l'histoire et la poésie suppléer aux documents
authentiques.
Le jeune Leodowald, d'après le témoignage oral de nos pères et des Vieillards qui content
encore, appartenait à une famille riche et pieuse mais aux sages instructions de laquelle sa
jeunesse ne répondit point. Né avec un caractère vif et emporté et doué d'une force
herculéenne et d'une taille majestueuse, il tomba dans tous les excès auxquels se livrait trop
souvent la jeunesse d'alors. L'abus de sa force et de sa puissance le rendit bientôt le fléau de la
contrée et on trembla à l'approche de cet homme qui comme son nom l'indique, ressemblait
assez à un lion sorti de ses sauvages forêts.
Sa Pieuse Mère ne cessait néanmoins de le rappeler à une vie plus modérée et plus Chrétienne
mais le temps fixé par la Providence pour toucher et convertir ce jeune coeur qu’entraînait la
fougue des passions, n'était point encore arrivé. Toutefois, au milieu de ses débordements, le
bien surnageait encore et plusieurs fois on put y reconnaître l'élément d'un bon coeur et le
principe d'une bonne action. Ainsi se plaisait-on à raconter que maintes fois on l'avait vu
porter secours aux charretiers des environs et retirer, par la force de son bras, leurs voitures
embourbées dans les cavités du chemin ou les sables des grèves. Cependant sa Pieuse Mère
priait toujours et comme une autre Monique attendait, pleine d'espérance, son sincère Retour à
Dieu. Un enfant qui avait coûté tant de larmes et de prières ne pouvait périr et cette tendre
mère vit bientôt arriver l'heureux moment après lequel elle soupirait : ce fut la conversion
éclatante de son cher fils. Comment s'opéra-t-elle? L'histoire ne peut nous le dire mais ce
sentiment intérieur ou plutôt la Grâce Divine qui toucha le coeur du seigneur Léodowald et le
ramena à la vie spirituelle qu'il avait perdue, est délicieusement exprimée par une charmante
tradition populaire : c'est la tradition de la Pomme que racontent encore, à qui veut les
entendre, les Vieillards léonardais :
21
"Pensif et solitaire, Léodowald descendait un jour les coteaux verdoyants de ses domaines et
sous l'ombrage des vergers, roulait dans son esprit les sollicitations pressantes de sa mère et
les actes de sa vie passée. Tout à coup, une branche de pommier chargée de fruits, l'arrache à
ses rêveries. Il s'arrête pour en cueillir un dont la couleur vermeille et la forme charmante l'ont
frappé. Mais à peine l'a-t-il porté à sa bouche que la pomme acide et trop verte encore, l'a
bientôt dégoûté. Il la rejette aussitôt et presque colère, la déposa sur les branches fourchues de
l'arbre. Quelque temps après, repassant par le même endroit, il retrouve la pomme où il l'avait
laissée. Cette fois elle lui parait plus ravissante encore; sa couleur verte et purpurine a pris
celle de l'or et il s'arrête pour la goûter de nouveau. Il la trouve délicieuse et son goût, naguère
si amer, est devenu des plus agréables. Cette simple aventure, cette heureuse rencontre lui
inspire alors les plus salutaires réflexions. Tout change, se dit-il, tout s'améliore, tout se
perfectionne, moi serai-je le seul à ne pas changer, serai-je toujours le fruit vert que l'on
rejette ou l'arbre stérile qui ne produit rien?... Non, s'écria-t-il, il n'en sera point ainsi... A
l'instant même Dieu touchait son coeur et Léodowald était converti. La Lumière s'était faite
dans son âme, il avait en honte de son passé et l'orgueilleux seigneur s'était trouvé petit devant
Dieu. Mais dans son humiliation, ce fut l'humilité qui triompha et cet homme, terrassé par les
passions, se redressa comme l'arbre couché par l'orage et plus il avait penché vers la terre,
plus son âme, ayant repris son élan, se releva vers les Cieux."
Sa conversion fut sincère et la science marcha de pair avec la Sainteté car Saint Sever s'étant
démis de ses fonctions épiscopales en 578 pour se retirer dans la forêt qui depuis porte son
nom, le clergé et le peuple élurent Léodowald pour succéder au Saint Evêque devenu Moine.
Il fallait assurément qu'on reconnût en lui d'éminentes qualités puisque le premier des leudes*
francs de son diocèse, il fut choisi pour Evêque et cela de préférence aux Gallo-Romains qui
se trouvaient alors en grand nombre dans la Neustrie et qui, par leur science et leurs vertus,
s'étaient trouvés jusqu'alors à la tête des évêchés et des abbayes.
* Membres de la haute aristocratie durant le haut Moyen Age. Ils étaient liés au roi par un serment (le
leudesamium) et des dons.
L'épiscopat de Saint Léonard ne passa pas inaperçu et le père de l'histoire des Gaules, Saint
Grégoire de Tours dans son deuxième Livre des Miracles de Saint Martin, consacre tout le
trente-sixième chapitre pour rappeler la confiance de notre Saint Evêque en l'Illustre Apôtre
des Gaules. Saint Léonard, depuis longtemps, nourrissait en effet dans son coeur une grande
dévotion pour Saint Martin qu’il reconnaissait, sans doute comme un des premiers Apôtres de
son diocèse, évangélisé par un de ces Missionnaires que le Saint Evêque de Tours tirait de
Marmoutiers et envoyait, au péril de leur vie, travailler à la conversion des peuples. Cette
vénération profonde pour ce Saint Evêque fit naître dans l'Evêque d'Avranches, le désir
d'avoir de ses Précieuses Reliques. Il envoya donc, à cet effet un de ses Prêtres qui fit le
pèlerinage de Tours pour obtenir ce qu'il souhaitait si ardemment. L'envoyé de Saint Léonard
ayant visité le tombeau de Saint Martin dans l'insigne basilique que lui avaient élevée ses
successeurs et ayant obtenu ce qu'il était venu demander, s'empressa de revenir, au plus vite,
vers la cité des Abrincates. Lorsque les habitants d'Avranches connurent son arrivée, chacun
d'eux s'empressa de se rendre sur son passage et parmi la foule qui l'entourait se trouva un
pauvre paralytique porté sur les bras de ses amis et qui vint pieusement se recommander à
Saint Martin en baisant avec confiance le voile qui recouvrait le reliquaire. Aussitôt, nous dit
le texte latin, il se sentit guéri et se tenant debout, il retourna lui-même dans sa maison.
A l'endroit où ce Miracle était arrivé, Saint Léonard fit bâtir un temple à Saint Martin dont il
fit lui-même la dédicace solennelle. Cette terre bénie où Saint Léodowald venait d'élever un
temple, se trouvait à l'extrémité d'un faubourg d'Avranches à l'endroit où on découvrit en
1845un vase renfermant cinq cents pièces d'argent frappées avant la domination romaine.
22
L'érection de cette église qui n'existe plus, contribua puissamment à répandre dans le pays
d'Avranches le culte de Saint Martin.
Autour de la nouvelle église d'Avranches qui devint dès lors comme un centre de dévotion, on
vit s'élever d'autres temples qui, à l'imitation de leur soeur ainée, se mirent aussi sous la
protection de Saint Martin. Au seizième siècle, Robert Cenalis en comptait trente et un dans le
diocèse et il se craint pas de les faire remonter pour la plupart, à Saint Léodowald et de leur
donner à tous pour raison d'être, l'église mère et primitive de Saint-Martin des Champs.
L'histoire se tait sur le reste de l'épiscopat de Saint Léodowald. Après avoir blanchi sous le
fardeau pastoral, il s'endormit dans le Seigneur à l'âge de quatre-vingt-dix ans, vers 630.
Saint Léonard a toujours été regardé comme Saint. Les fidèles s'empressèrent de lui élever un
temple au lieu de sa naissance et l'on croit que ses Précieux Restes furent translaté dans cette
vénérable église. Ce qui nous porte à penser ainsi, c'est que dans l'enceinte de cette église se
concentra toute la dévotion et pour ainsi dire, tout le culte rendu à Saint Léodowald. C'est là,
sous ses voûtes antiques que se forma un pèlerinage qui ne contribua pas peu à répandre,
même au loin, la Vénération profonde dont son nom était entouré. Depuis un temps
immémorial, sur les degrés de son Autel, s'agenouillèrent une foule de pèlerins, voyageurs ou
conducteurs de chars qui vinrent réclamer sa protection contre les dangers de la route ou les
surprises nocturnes.
Aujourd'hui que les voies de communication sont si faciles et si sûres, on comprend moins
une pareille dévotion mais qu'on se reporte au Moyen Age qu’on parcoure ce qui reste des
vieux chemins de la Basse Normandie, on ne s'étonnera plus qu'on ait éprouvé le besoin
d'invoquer un Saint Protecteur spécial du pèlerin, du voyageur et du charretier. Les hommes
de notre génération ont encore pu interroger les vieillards qui avec tant de bonheur, racontent
les souvenirs du passé : ceux de la génération suivante ne le pourront plus. L'auteur de ces
lignes se rappelle encore quelques-uns de leurs récits où les Vieillards redisaient la protection
tutélaire de Saint Léonard et les incidents dramatiques de la délivrance miraculeuse de
quelque conducteur infortuné.
Le prieuré de Saint-Léonard existe toujours dans la commune de Vains, ainsi que sa belle
église romane qui est devenue propriété particulière.
L'église de Saint-Martin des Champs devint, au Moyen-Age, un lieu de pèlerinage à
l'imitation de celui de Saint-Martin de Tours et nous avons connu [en 1872] quelques
vieillards qui y allèrent prier comme pèlerins. Au onzième ou douzième siècle, l'édifice
primitif fut relevé et agrandi et ceux qui l'ont connu nous disent qu'avec sa tour carrée et son
toit conique, il ressemblait assez aux églises actuelles de Notre-Dame des Champs et de Saint-
Saturnin. Au dix-septième siècle, Charles Boisiève l’évêque papiste d'Avranches, y annexa le
grand Séminaire (primitivement établi à Brouains, près de Mortain, sous l'évêque papiste
Roger d'Aumont, 1650) et le curé du lieu, m. Gombert, en fut le premier supérieur vers 1660.
Cette église fut transformée en caserne durant la "révolution" et détruite en 1806. Aujourd'hui,
il n'en reste plus de trace et l'étranger qui parcourt le boulevard Saint-Martin ou la rue du
Séminaire, ne se doute guère qu'il foule un sol miraculeux et qu'à la jonction de ces deux
voies se dressait jadis un temple mérovingien qui après la cathédrale, était l'église la plus
antique et la plus vénérable de la cité! Le boulevard du Sud ou la Chaussée Saint-Martin
n'était avant 1793 qu’une belle allée solitaire, plantée de peupliers et conduisant du collège à
l'église du Séminaire.
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SAINT ADRIEN FONDATEUR D'UN MONASTÈRE SUR L'ÎLE DE MAY (+ 875)
Chassé de son pays, l'Irlande, par les invasions danoises, il gagne l'Ecosse où il fonde un
monastère dans l'Île de May, sur le Firth of Forth. C'est là que les Danois, eux encore, au
cours d'un de leurs raids, le mettent à mort avec beaucoup de ses disciples. Ce monastère
deviendra un lieu de pèlerinage célèbre.
ou
SAINT ADRIAN (OU MAGIRDLE) L’EVÊQUE DE SAINT-ANDREW, AINSI QUE LES
SAINTS STALBRAND, GEODIANUS, CAIUS, CLODIAN ET LEURS COMPAGNONS.
MARTYRS SUR L'ÎLE DE MAY, ECOSSE (+875)
OK SAINT GISTILIAN DE MENEVIA, PAYS DE GALLES, CONFESSEUR 2 et 4 mars
Oncle de Saint David du Pays de Galles. Moine.
Tropaire de Saint Gistilian Ton 1
Suivant les Commandements du Christ tu en as instruit beaucoup dans la Vraie Foi,/
Ô Père Gistilian,/
établissant des églises et les monastères pour servir les fidèles./
Prie pour nous, Ô Saint,/
que nous puissions tirer profit de ton exemple/
pour le Salut de nos âmes.
Kondakion de Saint Gistilian Ton 5
Nous te louons véritablement, Ô Père Gistilian,/
parce que tu travaillas pour fortifier l'Eglise dans le Pays de Galles,/
donnant ta vie à cette noble cause qui plaît à Dieu./
Bénissant à jamais ta mémoire,/
nous implorons tes prières pour nous pécheurs.
SAINT HIEROMARTYR LUCIUS, PAPE, SUR LA VIA APPIA (+254)
A Rome, sur la Via Appia, la Naissance au Ciel de Saint Lucius, Pape et Martyr qui, d'abord
exilé pour la Foi chrétienne dans la persécution de Valérien puis ayant par un Ordre secret de
Dieu, obtenu de revenir dans son Eglise, fut décapité après avoir beaucoup travaillé contre les
Novatiens et accomplit ainsi son martyre. Saint Cyprien [de Carthage] lui a donné les plus
grandes louanges.
OK 900 SAINTS MARTYRS SUR LA VIA APPIA
Ils furent ensevelis dans le même cimetière que Sainte Cécile et auprès de cette Sainte. Les
Bollandistes pensent que cette glorieuse phalange fut conduite au martyre par Saints Evêques
Aristion et Licinus.
SAINT MARTYR CAÏUS
Il fut noyé en mer avec vingt-sept autres. Saint Caïus était palatin, c'est-à-dire officier du
palais. Il existait à la cour des empereurs un ordre particulier de milice palatine. Ceux qui en
faisaient partie prenaient rang après les comtes et après les officiers dits "agentes in rebus."
On les envoyait dans les provinces pour différentes missions quelquefois pour la levée des
impôts.
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SAINT GERASIME L'ANACHORETE DU JOURDAIN (+475)
Ce remarquable et célèbre Saint apprit d'abord la vie ascétique dans la Thébaïde en Egypte. Il
partit ensuite pour le Jourdain où il fonda une communauté
dans laquelle se trouvaient soixante-dix Moines. Cette
communauté existe encore de nos jours. Il institua une
Règle pour son monastère, prévoyant que les Moines restent
cinq jours par semaine dans leur cellule à tresser des paniers
en roseau et des tapis en jonc. Ils n'avaient jamais le droit de
faire du feu dans leur cellule. Durant ces cinq jours, ils ne
pouvaient manger qu'un peu de pain sec et des dattes. Les
Moines devaient laisser leur porte de cellule ouverte afin
que s'ils en sortaient, n'importe qui pouvait y entrer et se
servir de ce dont il avait besoin pour sa cellule. Les samedis
et dimanches, ils s'assemblaient dans l'église abbatiale. Ils
mangeaient ensemble, prenant quelques légumes et un peu
de vin à la Gloire de Dieu. Chaque Moine devait alors
apporter et déposer aux pieds de l'Abbé ce qu'il avait fabriqué durant les cinq jours écoulés.
Chaque Moine ne possédait qu'une tunique. Saint Gérasime fut un exemple pour tous. Durant
le Jeûne du Grand Carême, il ne mangeait strictement rien si ce n'est Celui Qu'il recevait à la
Sainte Communion. Un jour, il vit un lion rugissant de douleur parce qu'il avait une épine
dans sa patte. Gérasime s'approcha du lion, fit le Signe de Croix et retira l'épine de la patte de
l'animal. Le lion devint si doux qu'il accompagna Gérasime au Monastère et y demeura
jusqu'à la Naissance au Ciel de l'Ancien. Lorsque Gérasime s'endormit, le lion mourut de
tristesse pour lui. Gérasime participa au Quatrième Concile Oecuménique à Chalcédoine
(451) durant le règne de Marcien et Plucheria. Même si au début Gérasime avait penché en
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faveur de l'hérésie monophysite d'Eutychès et de Dioscore, il devint un Grand Défenseur et un
Champion de l'Orthodoxie au Concile. Saint Euthyme le dissuada de cette hérésie. De tous les
disciples de Gérasime, le plus célèbre sera Saint Cyriaque le Reclus. Saint Gérasime rendit
son âme au Seigneur en 475.
ou
Notre Saint Père Gérasime naquit dans la province de Lycie à la fin du quatrième siècle et
entra dès son enfance dans un monastère cénobitique. Après avoir été initié aux règlements de
la vie commune, le Désir Ardent de Dieu le conduisit en des lieux déserts où il se nourrissait
de plantes poussant là naturellement et il passait ses jours et ses nuits à lutter contre les esprits
des ténèbres et les passions de la chair. De là, il se rendit en Terre Sainte pour entreprendre de
plus grands combats dans les lieux sanctifiés par la présence de tant de Saints Ascètes et
nouveaux Apôtres. Après avoir vénéré les sanctuaires de Jérusalem, il se dirigea vers l'âpre
Désert de la Mer Morte qu’il civilisa par ses vertus et attira à lui un grand nombre de
disciples.
Pendant les temps troublés qui agitèrent les Moines de Palestine après le Concile de
Chalcédoine (451) qui virent plus de dix mille d'entre eux tombés dans l'hérésie, Saint
Gérasime, victime de sa grande simplicité, se laissa séduire lui aussi quelque temps par
l'éloquence trompeuse du monophysite Théodose qui s'était emparé du siège épiscopal de
Jérusalem à la place de Saint Juvénal. Mais rencontrant Saint Euthyme dans le Désert de
Rouba, il réalisa son erreur, accueillit avec humilité son enseignement et revint à l'Orthodoxie
pour devenir tant par sa vie que par ses enseignements un Fervent Défenseur de la Vraie Foi.
Par la suite, il garda de fréquentes relations avec le Grand Euthyme et chaque année, il partait
avec lui pour le Désert profond afin de passer tout le Grand Carême jusqu’au Dimanche des
Palmes dans le jeûne le plus austère et la prière permanente. Pendant la semaine il s'abstenait
de toute nourriture et ne se contentait le dimanche que de la Sainte Communion.
Comme ses disciples devenaient plus nombreux, il condescendit à leur faiblesse et alla fonder
une laure dans un endroit plus clément sur les rives du Jourdain dans laquelle il alliait
harmonieusement la vie communautaire et la solitude, offrant ainsi à tous une saine émulation
dans les combats de la vertu. Les débutants devaient d'abord vivre dans le cénobion pour y
apprendre la soumission et les institutions de la Vie Angélique puis ceux d'entre eux qui
étaient suffisamment éprouvés dans l'Ascèse et l'humilité allaient vivre en Anachorète
alentours, répartis dans plus de soixante-dix cellules qui étaient assez éloignées les unes des
autres pour que chacun puisse se livrer sans trouble à la prière et aux Hymnes Divines, se
nourrissant seulement de pain et d'eau pendant les cinq jours de la semaine. Le samedi et le
dimanche, Ermites et Cénobites se réunissaient dans l'église pour célébrer la Divine Liturgie
et participer aux Saints Mystères. Après le repas commun, suivi de quelque conversation
spirituelle ou d'une conférence de leur Père Gérasime, ils recevaient les fournitures
nécessaires à leur travail manuel, un pain quelques dattes et une cruche d'eau et chacun
repartait en silence pour mener son combat, seul devant Dieu. Ces Ermites menaient une vie si
austère qu'ils n'avaient dans leur cellule ni lampe ni rien pour allumer du feu. Mortifiant leur
ventre et toutes les passions chamelles par un combat permanent contre la tendance de notre
nature au plaisir, ils apprenaient ainsi à rester maîtres de la tristesse, de la colère et de toutes
les passions de l'âme et gardaient leur intellect en éveil dans le Constant Souvenir de Dieu.
Saint Gérasime leur enseignait comment mettre tout leur soin à cultiver "l'homme caché du
coeur" et à élever leur âme vers la Contemplation des Mystères Divins. Ils étaient si dépouillés
de tout attachement aux choses du monde qu'ils avaient comme règle quand ils sortaient, de
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laisser leur cellule ouverte à quiconque entrerait pour prendre ce dont il avait besoin. C'est
ainsi qu'ils imitaient parfaitement la vie des Saints Apôtres et pouvaient recevoir de Dieu les
mêmes bienfaits que ces derniers.
Saint Cyriaque l'Anachorète qui, trop jeune encore pour entreprendre les combats du Désert
avait été envoyé par Saint Euthyme auprès de Gérasime pour devenir son disciple, racontait
qu'un jour après avoir été averti de nuit par la vision d'une colonne de feu qui s'élevait au Ciel,
son Ancien lui annonça que Saint Euthyme venait de s’endormir et qu'ils devaient se rendre à
ses funérailles après une longue marche dans le Désert jusqu'à Jéricho.
Une autre fois comme le Saint se promenait sur la rive du Jourdain, un lion terrifiant se
présenta soudain devant lui, hurlant de douleur et lui montrant sa patte enflée car une pointe
de roseau s'y était enfoncée. Plein de cette même compassion que Dieu éprouve envers toutes
Ses créatures, Gérasime retira l'épine, nettoya la plaie et la banda puis il congédia la bête.
Mais le lion, plein de reconnaissance, ne voulut plus quitter l'Homme de Dieu; il le suivait
partout comme un disciple exemplaire et converti de sa férocité naturelle, il ne mangeait plus
que du pain et des légumes. Il avait même reçu une obédience et était chargé de conduire l'âne
du monastère pour le faire paître sur les rives du fleuve. Un jour, échappant à la surveillance
du lion, l'âne s'éloigna et fut capturé par des chameliers qui venaient d'Arabie. Le lion revint
au monastère tout triste et la tête baissée. Saint Gérasime, croyant qu'il avait mangé l'âne, le
réprimanda sévèrement et le condamna à faire désormais le travail de la bête de somme, en
portant l'eau du fleuve au monastère. Quelque temps après, le chamelier qui avait pris l'âne
étant de nouveau de passage dans la région, se trouva par hasard en face du lion. En
reconnaissant l'âne, le lion fonça aussitôt sur lui et le prenant par la bride avec trois chameaux
à la suite, il le ramena avec joie au Monastère d'Abba Gérasime en frétillant de la queue de
joie. Son innocence ayant été reconnue, le lion qui avait reçu le nom de Jourdain, vécut dès
lors dans la laure inséparable du Saint et ami de tous les Moines.
Au bout de cinq ans quand Saint Gérasime s'endormit dans le Seigneur (5 mars 475), Jourdain
était absent de la laure. Lorsqu'à son retour, les Moines lui apprirent la mort de l'Ancien, il
refusa de manger et tournant çà et là, il poussait de grands rugissements de désespoir. Comme
les Moines ne parvenaient pas à le consoler, l'un d'eux l'invita à le suivre pour voir l'endroit où
on avait enseveli le Saint. Aussitôt qu'il approcha de la tombe, le lion se prosterna avec le
Moine et frappant violemment sa tête contre terre et il mourut sur place en poussant un grand
rugissement. Jean Moschos qui nous a transmis cet épisode, conclut en disant : "Tout cela se
fit non pas qu'il faille attribuer au lion une âme raisonnable mais parce que Dieu voulait
glorifier ceux qui Le glorifient, non seulement durant leur vie mais encore après leur mort et
montrer comment les bêtes étaient soumises à Adam avant qu'il eût transgressé Son
Commandement et qu'il eût été chassé du Paradis de délices."*
* Jean Moschos, Le Pré Spirituel, 107 (SC 12, 15 7).
La laure de Saint Gérasime est restée pendant longtemps un des hauts lieux du monachisme
palestinien jusqu’à sa destruction au treizième siècle. Prenant avec eux les Précieuses
Reliques du Saint, les Moines s'installèrent alors dans la Laure de Calamon qui prit le nom de
Saint Gérasime.
Sts Paul, Julienne sa soeur et leurs compagnons Codrat, Acace et Statonique, Martyrs à
Ptolémaïs de Syrie sous Aurélien (vers 273). -St Grégoire l’Evêque de Constantia en Chypre-
St Grégoire l’Evêque d'Assos, en Mysie (XIIIème siècle). -St Guérasime originaire de Kiev,
fondateur du premier Monastère de la région de Vologda qui fut détruit par les envahisseurs
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polonais en 1612 (1178). -St Lucius Ier, pape et patriarche de Rome, Martyr sous Valérien
(254). -St Gourdelou disciple de St Guénolé, solitaire en Bretagne (VIème siècle). -St Menek,
fondateur de paroisse en Bretagne (VIème siècle). -St Paulin l’Evêque de Brescia en
Lombardie (vers 540). -St Leonard l’Evêque d'Avranches en Normandie, patron des
charretiers (vers 580). -St Owin, Moine à Lichfield en Angleterre, disciple de St Ceadd (vers
680). -St Basin l’Evêque de Trèves en Rhénanie qui abdiqua son siège pour redevenir Moine
(vers 704). -St Lutwin , neveu de St Basin et son successeur comme Evêque de Trèves en
Rhénanie (713). -Sts Adrien l’Evêque de St Andrews, Stolbrand l’Evêque de Glodian, Caïus
et plusieurs autres, Martyrs par la main des Vikings païens (Ecosse, vers 875).-St Basile,
Higoumène du monastère du Sauveur de Mirojska à Pskov et St Joasaph, Higoumène du
Monastère de Svetogrosk, aussi à Pskov, Martyrs brûlés vifs par la main des Catholiques-
Romains (1299). -St Daniel, fils de St Alexandre de la Néva, grand-prince de Moscou
fondateur du monastère St-Daniel et artisan de paix entre les princes russes (1303). -St Pierre
Mitchourine, Ascète à Tobolsk en Sibérie (1820). -St Viatcheslav Léontiev, Prêtre, Martyr
(1937).
Lecture de l’Epître
Pour Notre Vénérable Père le Saint Prince Daniel Alexandrovitch de Moscou
Gal V : 22-VI : 2
5.22 Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la
fidélité, la douceur, la tempérance; 5.23 la loi n'est pas contre ces choses. 5.24 Ceux qui sont à
Jésus Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. 5.25 Si nous vivons par l'Esprit,
marchons aussi selon l'Esprit. 5.26 Ne cherchons pas une vaine gloire, en nous provoquant les
uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres.
6.1 Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels,
redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi
tenté. 6.2 Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ.
Lecture de l’Evangile
Pour Notre Vénérable Père le Saint Prince Daniel Alexandrovitch de Moscou
Matthieu XII : 30-37
12.30 Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui n'assemble pas avec moi disperse.
12.31 C'est pourquoi je vous dis: Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais
le blasphème contre l'Esprit ne sera point pardonné. 12.32 Quiconque parlera contre le Fils de
l'homme, il lui sera pardonné; mais quiconque parlera contre le Saint Esprit, il ne lui sera
pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir. 12.33 Ou dites que l'arbre est bon et que son
fruit est bon, ou dites que l'arbre est mauvais et que son fruit est mauvais; car on connaît
l'arbre par le fruit. 12.34 Races de vipères, comment pourriez-vous dire de bonnes choses,
méchants comme vous l'êtes? Car c'est de l'abondance du coeur que la bouche parle. 12.35
L'homme bon tire de bonnes choses de son bon trésor, et l'homme méchant tire de mauvaises
choses de son mauvais trésor. 12.36 Je vous le dis: au jour du jugement, les hommes rendront
compte de toute parole vaine qu'ils auront proférée. 12.37 Car par tes paroles tu seras justifié, et
par tes paroles tu seras condamné.
REFLEXION - Si les philosophies des hommes étaient à même de satisfaire l'homme alors
pourquoi des philosophes comme Justin et Origène sont devenus Chrétiens? Pourquoi est-ce
que Basile, Chrysostome et Grégoire qui avaient étudié à Athènes toute la philosophie des
Grecs, ont reçut le Saint Baptême? Et pourquoi est-ce que le Bienheureux Augustin d'Hippone
qui connaissait tant la sagesse des Grecs que celle des Romains, a-t-il tout jeté au loin et
cherché le Salut et l'Illumination dans la Foi au Christ? Et Saint Clément de Rome qui était
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très riche et très érudit? Et Sainte Catherine, de maison royale et connaissant toute la sagesse
du monde des Egyptiens? Et le jeune prince royal Joasaph en Inde qui connaissait toute la
philosophie des Indes? Et pourquoi tant et encore plus qui ont d'abord cherché les explications
du puzzle de ce monde et l'illumination de leur âme dans la philosophie, sont-ils entrés par la
suite dans l'Eglise et ont adoré le Seigneur Christ?
HOMELIE - Concernant l'hésitation de Pilate.
"C'est pourquoi Pilate essayait de Le relâcher puis ... il Le leur livra pour être crucifié" (Saint
Jean 19,12;16).
D'où provient cette contradiction en Pilate? Y aura-t-il une dualité de volonté en un seul et
même homme? Pendant qu'il se trouvait face au Visage Radieux du Christ, Pilate, du fond de
son coeur, voulait relâcher le Juste. Mais lorsque les ténèbres des Juifs [Sanhédrin] le
submergèrent, il acquiesça aux oeuvres des ténèbres. Voici la Graine (Jésus-Christ) tombée
parmi les épines. Pendant que la Face du Christ semait la Semence, la Semence prit racine
mais à peine fut-elle laissée sans cette Lumière, les ténèbres des épines l'ont étouffée. Lorsque
le Seigneur Jésus-Christ parla avec autorité à Pilate au sujet du Royaume des Cieux, lui disant
"Tu n'aurais aucun pouvoir sur Moi, s'il ne t'avait été donné d'En Haut" (Saint Jean 19,11),
Pilate se sentit alors envahi par la Crainte de Dieu. Mais lorsque les masses de Juifs crièrent à
Pilate "Si tu Le relâche, tu n'es pas ami de César" (Saint Jean 19,12) alors Pilate fut envahi
par la peur des choses de ce monde. Sa peur pour le corps surmonta sa peur pour son âme
comme cela arrive parfois, de nos jours encore. Pilate était un disciple de la sagesse de ce
monde. Cette sagesse n'offre pas la force mais insuffle la peur. La sagesse de ce monde ne
nourrit pas l'âme mais le corps. La sagesse de ce monde n'insuffle pas la peur pour l'âme mais
la peur pour le corps et tout ce qui est physique. Ici, nous voyons en Pilate un exemple clair et
pathétique de la sorte d'homme que la sagesse de ce monde produit et éduque qui met Dieu de
côté et lutte contre le Christ. Le caractère faible de Pilate et son âme hésitante est non
seulement une image des païens mais aussi des Chrétiens faibles. Certains Chrétiens,
quotidiennement, imperceptiblement et plus souvent encore, inconsciemment voudraient
éliminer le Christ en eux-mêmes, poussés par cet instinct mauvais et enténébré des Juifs
[Sanhédrin] en eux-mêmes. Et à d'autres moments, ils voudraient L'abandonner à cet instinct
de crucifixion. C'est ce qui se passe souvent lorsqu'un Chrétien transgresse l'un des
Commandements du Christ par envie d'assouvir un de ses propres désirs physiques. Un
moment durant, ce Commandement illumine le coeur du Chrétien hésitant et à nouveau, un
moment, ce sont les ténèbres physiques qui le submergent au point qu'il y succombe
totalement.
Ô Seigneur Qui souffrit si longtemps, ne détourne pas la Lumière de Ta Face de nous même
l'espace d'un instant afin que les ténèbres ne nous écrasent pas.
Ô Seigneur, aide-nous à rester des enfants de Lumière jusqu'à la fin.
Saint Nicolas Velimirovitch l’Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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