dimanche 11 mars 2012

Vie de Sainte Kyranna de Thessalonique et autres Vies de Saints.

28 février – 12 mars 2012
Cycle mobile (Pascalion): Lundi de la Troisième Semaine du Grand Carême
Il n’y a pas de Divine Liturgie ce jour en raison du Grand Carême
Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
Cycle fixe : Commémorations
SAINTE NEO-MARTYRE KYRANNA DE THESSALONIQUE (+1751)
Originaire d'un village proche de Thessalonique, la belle Kyranna menait une Vie Chaste et
Pieuse jusqu'au jour où un janissaire chargé de la collecte des impôts, dévoré d'un amour
satanique à son égard, commença à la presser de ses instances. Comme la jeune fille restait
inflexible, son prétendant déçu la conduisit de force auprès du juge de Thessalonique et
produisant d'autres soldats comme faux témoins, il prétendit qu'elle avait accepté ses
propositions de mariage et lui avait promis de se convertir à l'islam.
A toutes les accusations, la Vaillante Servante du Christ répondait : "Moi, je suis Chrétienne
et je n'ai d'époux que le Christ Auquel j'offre en dot ma Virginité. C'est Lui Que j'aime et je
suis prête à verser mon sang pour Lui! Voilà ma réponse et n'attendez rien d'autre de moi."
Puis penchant pudiquement son regard vers le sol, elle s'enferma dans le silence et son coeur
se trouva alors rempli d'une joie indicible qui lui faisait oublier les horreurs des tribulations de
cette vie. Désemparé par l'attitude de cette frêle jeune fille et par l'aspect radieux de son
visage, le magistrat la fit jeter en prison, chargée d'entraves.
Persévérant dans ses désirs impudiques, le janissaire obtint l'autorisation de se rendre dans le
cachot de la Sainte avec d'autres comparses et ils venaient la tourmenter à tout moment par
ses infâmes propositions accompagnées de menaces de mort.
Comme Kyranna ne daigna même pas les regarder, ils s'acharnèrent avec fureur contre elle :
l'un la frappait avec un bâton, un autre avec le plat de son épée, un autre à coups de pied ou à
coups de poing. Puis lorsqu'ils s'étaient retirés, son geôlier venait la suspendre par les aisselles
et s'épuisait à la frapper à coups de verges, malgré les réprimandes et les cris de révolte des
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autres détenus de droit commun. Dans tous ces tourments, la Sainte Martyre resta aussi
impassible que si quelqu'un d'autre souffrait à sa place et elle refusa toute nourriture qu'on lui
présentait.
Comme au septième jour le geôlier n'avait pas permis l'entrée de la prison aux janissaires,
ceux-ci le dénoncèrent au magistrat qui le convoqua pour le reprendre. A son retour, celui-ci
déversa toute sa haine et sa colère sur la Sainte. Il l'avait laissée suspendue, ensanglantée
quand une Lumière Divine entoura soudain son corps et illumina toute la prison pendant que
son âme montait glorieuse vers son Epoux Céleste, laissant derrière elle un sublime parfum.
Le geôlier repentant et tremblant sous les sanglots, chargea un Chrétien de décrocher le corps
de la Sainte et de le préparer pour les funérailles.
Quand la nouvelle du Miracle se répandit le lendemain dans la ville, les Turcs pleins de honte
concédèrent le corps aux Chrétiens pour qu'ils l'ensevelissent en-dehors de la ville.
SAINT NICOLAS FOL-EN-CHRIST DE PSKOV (+1576)
Saint Nicolas de Pskov vécut la vie de Saint fou durant plus de trente ans. Longtemps avant sa
Naissance au Ciel, il acquit la Grâce du Saint Esprit et reçut les dons des Miracles et de la
prophétie. Le peuple de Pskov de son époque l'appelait Mikula [Mikola Nikola] le Fou. Déjà
de son vivant, ils le vénéraient comme Saint, l'appelant aussi Mikula le Saint.
En février 1570 après une campagne dévastatrice contre Novgorod, le Tsar Ivan le Terrible
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dirigea son armée sur Pskov dont il suspecta les habitants de trahison. La Chronique de Pskov
nous raconte : "le Tsar vint …/… avec grande fureur comme un lion rugissant pour déchirer
les innocents et répandre quantité de sang."
Le premier Samedi du Grand Carême, toute la cité priait pour être délivrée de la vengeance du
Tsar. Entendant le son des cloches appelant pour les Matines à Pskov, le coeur du Tsar
s'adoucit en lisant l'inscription qui se trouvait sur une Icône du quinzième siècle, l'Icône
miraculeuse Liubyatov / Tendresse de la Mère de Dieu dans le Monastère Saint-Nicolas
(l'armée du Tsar était à Liubyatov) : "Soyez tendres de coeur," dit-il à ses soldats. "Emoussez
vos sabres sur les pierres et qu'il soit mis un terme au massacre."
Tous les habitants de Pskov sortirent dans les rues et chaque famille s'agenouilla à la porte de
sa maison, portant du pain et du sel pour accueillir le Tsar. Dans une des rues, Saint Nicolas
courut vers le Tsar chevauchant un bâton comme s'il était à cheval et lui cria : "Ivanushko,
Ivanushko, mange notre pain et notre sel mais pas le sang chrétien."
Le Tsar ordonna de capturer le Saint Fou mais il disparut.
Bien qu'il ait interdit à ses hommes de tuer, Ivan avait toujours l'intention de piller la ville. Le
Tsar assista à un Moleben dans la cathédrale de la Trinité et il vénéra les Précieuses Reliques
du Saint Prince Vsevolod-Gabriel; il exprima le voeu de recevoir la bénédiction du Saint Fou
Nicolas. Le Saint instruisit le Tsar "par nombre de terribles paroles" pour qu'il arrête de tuer et
qu'il ne pille pas les Saintes Eglises de Dieu. Mais Ivan ne prêta pas attention à lui et ordonna
d'enlever les cloches de la cathédrale de la Trinité. Alors comme le Saint l'avait prophétisé, le
meilleur cheval du Tsar tomba mort.
Le Saint invita le Tsar à visiter sa cellule sous le clocher. Lorsque le Tsar arriva dans la
cellule du Saint, celui-ci lui dit : "Grouille-toi, entre et bois de notre eau, il n'y a pas de raison
que tu la fuis." Puis le Saint offrit au Tsar un morceau de viande crue. "Je suis Chrétien et je
ne mange pas de viande durant le Carême," lui dit Ivan "Mais tu bois du sang humain," lui
répondit le Saint.
Effrayé par l'accomplissement de la prophétie du Saint et voyant tout son mal démasque, Ivan
le Terrible ordonna d'arrêter le pillage et fuit la ville. L'Oprichniki, ayant été témoin, en
écrivit : "Le puissant tyran partit battu et honteux comme pourchassé par un ennemi. C'est
ainsi qu'un mendiant insignifiant terrifia et mit en fuite le Tsar avec sa multitude de milliers
de soldats."
Saint Nicolas s'endormit dans le Seigneur le 28 février 1576 et fut enseveli dans la cathédrale
de la Trinité de la ville qu'il avait sauvée. De tels honneurs ne furent accordés qu'aux Princes
de Pskov et plus tard, aux Evêques.
La Vénération locale du Saint commença cinq ans après son Départ Céleste. En 1581, durant
le siège de Pskov par les soldats du roi de Pologne Etienne Bathory, la Mère de Dieu apparut
au forgeron Dorotheos, ensemble avec quantité d'autres Saints de Pskov, priant pour la ville.
Parmi eux se trouvait Saint Nicolas (on trouvera le récit de l'Icône de Pskov de la Protection
de la Mère de Dieu au 1 octobre).
On vénère encore de nos jours les Insignes Reliques de Saint Nicolas de Pskov à la cathédrale
de la Trinité, lui qui fut "un Saint Fou dans la chair et assumant cette Sainte Folie il devint un
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Citoyen de la Jérusalem Céleste." (Tropaire). Et aussi "il transforma les pensées cruelles du
Tsar en pitié." (Kondakion).
SAINT HIEROMARTYR NESTOR L'EVEQUE DE MAGYDOS, A PERGE, EN
PAMPHYLIE (+251)
Durant la persécution de Dèce, il persévérait jour et nuit dans la prière et demandait à Dieu
qu'il lui plût de conserver son troupeau; arrêté, il confessa le Nom du Seigneur avec une
liberté et une allégresse admirables et fut torturé cruellement sur le chevalet par l'ordre du
président Pollion. Comme il ne cessa de déclarer qu'il resterait toujours attaché au Christ, il
acheva sa victoire suspendu à une Croix et s'envola Glorieux vers la Jérusalem Céleste.
ou
Il fut Evêque de Magydos en Pamphylie. Il était remarquable par sa grande douceur. Durant le
règne de Dèce, il fut traîné au tribunal et cruellement torturé pour le Christ. Avant son Départ,
il eut une vision, un agneau sacrificiel qu'il interpréta comme un signe de son sacrifice qui
approchait. Il fut torturé par l'éparche (gouverneur) Publius et finalement crucifié à Perga, la
capitale de la province, en 250.
ou
Il était Evêque de Magydos dans le Sud de l'actuelle Turquie quand éclata la persécution de
Dèce. Nombreux furent alors les Chrétiens qui apostasièrent pour sauver leur vie. Craignant
que ses fidèles n'en fassent autant, il leur conseilla de fuir et lui-même se laissa arrêter.
Conduit devant le gouverneur, il s'entendit condamner : "Puisque tu préfères un homme
crucifié à nos divins empereurs, toi aussi tu mourras sur une Croix." Et Saint Nestor fut
crucifié.
ou
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The PriestMartyr Nestor, Bishop of Magiddisum, during a time of persecution against
Christians under the emperor Decius (249-251), was arrested in his home while at prayer. He
was informed about the suffering awaiting him by a peculiar revelation – the sight of a lamb,
readied for killing. The governor of the city of Magiddisum sent him for trial to Pergium. On
the way there Saint Nestor was strengthened in spirit – he heard a Voice from Heaven, after
which there occurred an earthquake. After cruel tortures at Pergium the priestmartyr was
crucified on a cross.
SAINTS MARTYRS PAPIAS, DIODORE, CONON ET CLAUDIEN EN PAMPHYLIE
(+251)
Ils précédèrent Saint Nestor de Magydos à Perge en Pamphylie dans le martyre.
SAINT HIEROMARTYR PROTERE LE PATRIARCHE D'ALEXANDRIE ET 6 DE SES
COMPAGNONS (+ 457)
Prêtre, il eut à souffrir de son archevêque Dioscore attaché à l'hérésie monophysite. Après le
Concile de Chalcédoine, il fut élu lui-même Archevêque d'Alexandrie. Mais les partisans de
Discore ne désarmaient pas. Alors qu'il officiait le Jeudi-Saint, les hérétiques surgirent dans
l'église et l'éventrèrent à coups de roseaux effilés. Ces événements consommèrent la
séparation définitive entre Orthodoxes et monophysites.
ou
Protère dont on ignore la famille et l'éducation, fut ordonné Prêtre par le Saint Patriarche
Cyrille d'Alexandrie. Dioscore, successeur de Saint Cyrille, mit tout en oeuvre pour le gagner
au parti d'Eutychès qu'il favorisait et c'est dans cette vue qu'il le fit Archiprêtre de l'église
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d'Alexandrie mais Protère ne donna point dans le piège et resta constamment attaché à la juste
et droite louange, la doctrine orthodoxe.
L'impie Dioscore condamné et déposé par le Concile de Chalcédoine, Protère fut ordonné et
élu à sa place en 452. Cette ordination causa beaucoup de troubles dans Alexandrie parce que
les uns étaient pour Dioscore et les autres pour Protère. Les partisans du premier avaient à leur
tête Timothée surnommé Elure et Pierre Monge contre lequel Saint Protère avait porté une
sentence d'excommunication.
Ces deux hommes étaient ecclésiastiques mais ils déshonoraient leur état par de grands vices.
Ils avaient tellement animé la populace contre Protère qu'il n'y avait pas de jour où sa vie ne
fût exposée, quoique l'Empereur et le Concile de Chalcédoine eussent pris son parti. Elure ne
s'en tint pas là; il profita un jour de l'excessive fermentation où étaient les esprits pour se faire
ordonner patriarche par deux évêques de sa faction qui avaient été déposés. Il monta ensuite
sur le siège de Saint Protère et à force de cabales obtint qu'on le proclamât seul évêque
d'Alexandrie.
Exilé peu après par l'empereur en punition d'un tel scandale, les eutychiens s'en vengèrent sur
Protère. Leur fureur contre lui alla si loin qu'ils le poursuivirent jusque dans le baptistère
attenant à l'église de Saint-Quirin où ils eurent la barbarie de le massacrer. Ceci arriva un
Vendredi Saint de l'année 457. Ce ne fut point encore assez pour assouvir la rage des
eutychiens. Ils traînèrent le cadavre du Patriarche dans les rues puis ils le mirent en pièces, le
brûlèrent et en jetèrent les cendres au vent. Les Evêques de Thrace rendirent un témoignage
bien glorieux à sa mémoire dans une lettre qu'ils écrivirent peu après sa Naissance au Ciel à
l'Empereur Léon. Ils y disent qu'ils l'honorent comme Martyr et qu'ils espèrent obtenir
Miséricorde par son intercession.
ou
Le Prêtre Proterios vivait à Alexandrie durant le règne patriarcal de Dioscore (444-451), un
partisan de l'hérésie monophysite d'Eutychès. Proterios dénonça sans crainte les hérétiques et
confessa la Foi orthodoxe.
En 451 au Quatrième Concile oecuménique de Chalcédoine, l'hérésie d'Eutychès fut
condamnée et l'Enseignement du Christ comme parfaitement Dieu et parfaitement Homme,
existant en ces deux natures sans confusion et indivisiblement [et immuablement et
inséparablement] fut établi. L'hérétique Dioscore fut déposé et exilé et Proterios, distingué par
sa vie stricte et vertueuse, fut placé sur le siège patriarcal d'Alexandrie.
Cependant, Dioscore avait encore de nombreux soutiens à Alexandrie. Se rebellant contre
l'élection de Proterios, ils fomentèrent une émeute, brûlèrent les soldats envoyés pour les
calmer. Le Pieux Empereur Marcien (450-457) abrogea tous les privilèges auxquels les
Alexandrins étaient habitués et envoya de nouveaux détachements de soldats, plus nombreux.
Les habitants de la ville se calmèrent et supplièrent le Pape* Proterios d'intercéder auprès de
l'Empereur pour qu'il rétablisse leurs anciens privilèges. Saint Proterios consentit et obtint vite
gain de cause.
* Comme pour le primat du Patriarcat de Rome, on parle du Pape d’Alexandrie
Après la Naissance Céleste de Marcien, les hérétiques relevèrent la tête. Le Prêtre Timothée
("le chat"), complotant pour accéder à la dignité patriarcale, profita de l'absence de
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gouverneur en ville et prit la tête de l'émeute. Saint Proterios décida de quitter Alexandrie
mais durant la nuit il vit le Saint Prophète Isaïe qui lui dit : "Retourne en ville, je t'y attends
pour t'emmener." Le Saint réalisa que c'était la prédiction de sa fin comme Martyr. Il retourna
à Alexandrie et se cacha dans un baptistère.
Les insolents hérétiques pénétrèrent dans ce refuge et tuèrent le Patriarche et six hommes qui
étaient avec lui. Ils ne s'en tinrent pas là, bien qu'on soit durant le Canon de Pâque du Samedi
Saint. Dans leur folle haine, ils attachèrent une corde au corps du Pape assassiné et le tirèrent
à travers les rues. Ils le mirent en lambeaux, le lacérèrent et finalement le brûlèrent, dispersant
les cendres au vent.
Les Orthodoxes rapportèrent ces évènements au Saint Empereur Léon (457-474) et au Saint
Patriarche Anatolios de Constantinople. Une armée arriva à Alexandrie, la rébellion fut
écrasée et Timothée fut jugé et exilé.
Au sujet du Départ du Hiéromartyr Proterios, quatre Evêques de Thrace de son époque
écrivaient : "Nous considérons Sa Sainteté Proterios comme étant au rang et dans le choeur
des Saints et nous supplions Dieu d'être plein de compassion et de miséricorde envers nous
par ses prières."
SAINTES MONIALES MARINA ET KYRA DE BÉRÉE (ALEP) EN SYRIE (+455)
28 février - 3 - 5 août
Ces deux Moniales vécurent longtemps à Bérée (aujourd'hui Alep en Syrie) dans une stricte
réclusion à l'écoute de la Parole de Dieu. Elles n'en sortirent qu'une fois pour faire pèlerinage
à Jérusalem. Elles vivaient dans une Grande Ascèse, chargées d'un collier de fer au cou et de
lourdes chaînes aux bras, enfermées dans un petit enclos à Ciel ouvert et sans aucun abri dans
le plus complet silence, recevant par une petite fenêtre ce dont elles avaient besoin.
ou
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SAINTES RECLUSES MARANE ET CYRR, VIERGES A BEREE EN SYRIE (+ 443)
Marane et Cyr sont toutes deux nées à Bérée en Syrie, de parents qui leur avaient prodigué
une bonne éducation. Le monde offrait à leurs yeux un séduisant avenir mais elles méprisèrent
ses agréments et ses plaisirs pour se vouer à l'Amour de Jésus-Christ. Elles se lièrent d'une
amitié intime qui ne cessa qu'à la mort. Résolues de se sauver des dangers du monde, unies
entre elles par la même pensée et le même désir, elles se retirèrent en un lieu solitaire un peu
en-dehors de la ville où elles étaient nées. Elles emmenèrent chacune leurs suivantes qui ne
voulurent point quitter leurs Saintes Maîtresses ni vivre séparées d'elles.
Avec l'aide de leurs compagnes, le deux Saintes fermèrent avec des pierres et du sable les
avenues du lieu où elles voulaient vivre loin de toute distraction et elles y demeurèrent sans
maison ni abri d'aucune sorte, exposées aux rigueurs du soleil, des pluies, des hivers et à
toutes les variations du temps et des saisons. Elles avaient pratiqué dans leur mur d'enceinte
une espèce de fenêtre par où elles recevaient leurs vivres et les choses d'absolue nécessité et
par où Marane parlait aux femmes qui venaient les consulter et s'édifier de leur Sainte
Conversation.
Les deux austères Recluses étaient revêtues d'un long voile ou manteau qui leur couvrait nonseulement
tout le corps mais la face, les pieds et les mains. Elles s'étaient chargées de fers qui
les écrasaient : un collier, une ceinture, des bracelets et des ceps. Cyr qui était la plus faible,
en était accablée au point de ne pouvoir presque redresser son pauvre corps accablé sous le
faix. Il y avait quarante-deux ans qu'elles menaient cette vie austère quand le Pieux Evêque
Théodoret de Cyr vint les visiter dans ses pérégrinations ascétiques; il les pria de se décharger
un instant de leur fardeau de fer pendant la conversation qu'il eut avec elles, ce qu'elles firent
par déférence mais à son départ, elles en reprirent aussitôt la charge douce à l'Amour qui les
brûlait pour leur Epoux Céleste.
La gaieté charmante et l'allégresse animaient ces filles et Recluses exposées à toutes les
injures de l'air, vivant de quelques mauvais et rares aliments et d'un peu d'eau claire. Par trois
fois, elles passèrent un Carême entier sans rien manger à l'imitation du Sauveur Qui les
nourrissait de sa brûlante charité. Elles sortirent une seule fois de leur asile : pour aller au
pèlerinage de la Terre Sainte. Elles firent à pied sans prendre aucune nourriture, le chemin de
Bérée à Jérusalem; elles s'en retournèrent de même après avoir contenté leur dévotion et se
renfermèrent pour n'en plus sortir dans l'enceinte de leur muraille. Elles s'endormirent dans le
Seigneur Saintement le 3 août vers l'an 445.
ou
Marane et Cyre étaient de la ville de Berée en Syrie, issues l'une et l'autre de race fort illustre
dans la province très considérée dans le monde. Mais elles méprisèrent tous les avantages de
la nature et de la fortune pour s'attacher plus librement au service de Dieu et pour lâcher de
suivre Jésus-Christ jusqu'à la Croix par les voies de la mortification. Elles quittèrent le siècle
et la maison paternelle, s'enfermèrent en un petit réduit proche de la ville où par un sacrifice
qui dura autant que leur vie, elles s'immolèrent continuellement à Dieu et firent pénitence.
Leurs servantes n'ayant pas voulu se séparer d'elles et persistant à vouloir les imiter dans leur
nouveau genre de vie, elles leur firent bâtir une cellule joignant leur petit enclos d'où elles leur
défendirent de jamais sortir.
Observant là leurs actions par une petite fenêtre, elles leur faisaient des instructions par
intervalles, les excitaient souvent à la prière et lâchaient d'allumer de plus en plus le feu de
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l'Amour Divin dans leur coeur. Mais pour elles, selon que l'assure l'Evêque Théodoret de Cyr
qui vivait de leur temps et qui fut le témoin de tout ce qu'il en a dit, elles n'avaient ni cellule ni
toit et s'étant contentées de faire murer le lieu qu'elles avaient choisi pour leur retraite, elles
demeuraient à jour sous l'air et tout à découvert n'ayant au-dessus d'elles lorsqu'elles
reposaient qu'une toile grossière étendue en forme de dais ou de tente mais qui ne les
garantissait point des injures des saisons. Au lieu de porte, elles avaient une petite fenêtre
différente de celle qui donnait dans la cellule de leurs servantes. C'était par-là qu'elles
recevaient ce qui leur était nécessaire pour vivre et qu'elles parlaient aux femmes qui avaient
la liberté de les venir voir dans le temps d'entre Pâque et la Pentecôte seulement. Tout le reste
de l'année se passait dans un silence continuel. Encore cette permission de parler à ces
femmes dans un temps si limité d'ailleurs ne regardait-elle que Marane seule car, quant à
Cyre, personne ne lui entendit dire la moindre parole depuis qu'elle fut entrée dans cette
retraite.
Elles étaient chargées de deux grosses chaînes de fer dont la pesanteur était si grande que
Cyre qui était d'une complexion plus délicate que Marane, demeurait toujours courbée jusqu'à
terre sans qu'il lui fût possible de se lever. Théodoret dont le diocèse était voisin de celui de
Berée, dit qu'il les avait souvent vues dans cette clôture; que la révérence qu'elles
témoignaient pour la dignité du sacerdoce les avait portées à faire déboucher leur porte en sa
faveur afin de l'y faire entrer. Il ajoute qu'il n'avait pu voir sans effroi cette quantité de chaînes
que les hommes les plus forts n'auraient pu porter; qu'après beaucoup de prières et d'insistance
il avait eu le pouvoir de les leur faire quitter mais qu'il n'était pas plutôt parti qu'elles les
reprenaient et se les mettaient au cou et sur les reins comme des colliers et des ceintures, outre
celles qui étaient destinées pour leurs mains et pour leurs pieds. Elles les tenaient cachées
sous une robe traînante qu'elles portaient en tout temps qui empêchait qu'on ne vit rien d'elles
depuis la tête jusqu'aux pieds et à laquelle était joint par-devant un voile qui leur descendait
jusqu'à la ceinture et leur couvrait entièrement le visage et les mains.
Elles accompagnaient celle manière de vivre de toutes les mortifications dont on peut macérer
le corps, faisant consister toute leur satisfaction et toute leur joie à participer aux souffrances
par lesquelles leur Divin Époux avait passé sur la terre pour entrer dans la Gloire Céleste.
Elles vécurent de la sorte pendant l'espace de quarante-deux ans et après les travaux d'une si
longue pénitence, elles n'aimaient pas moins les souffrances et ne les embrassaient pas avec
moins d'ardeur sur la fin que si elles n'eussent fait que commencer parce qu'ayant sans cesse
devant les yeux l'Exemple de Jésus-Christ, il n'y avait point d'effort qu'elles ne fissent pour
arriver au bout de la carrière où elles le voyaient comme leur Juge et Epoux, tenant en Ses
Mains et leur montrant la Couronne qu'il devait leur mettre sur la tête après leur victoire.
Cette vue leur faisait endurer avec joie les pluies, les vents, les neiges et la gelée des hivers les
plus rudes comme les ardeurs les plus violentes du soleil en été et trouver doux et agréable
tout ce qui était insupportable aux autres. La rigueur de leurs abstinences répondait à leurs
autres austérités. On leur a vu imiter Moïse même dans le jeune; elles passèrent par trois
diverses fois autant de temps que lui sans manger et sans rien prendre qu'au bout de quarante
jours. Elles imitèrent aussi par trois autres fois l'abstinence du Prophète Daniel qui fut trois
semaines entières sans prendre aucune nourriture. Une fois elles se sentirent touchées du désir
d'aller visiter les Lieux Saints que Jésus-Christ a consacrés par Son Séjour et par Ses
Souffrances. Elles partirent à jeun et furent jusqu'à Jérusalem pendant vingt journées de
chemin sans manger jusqu'à ce qu'elles eussent adoré Dieu dans les lieux où l'on honorait la
Passion et la Résurrection de Notre Sauveur. Elles s'en retournèrent encore à jeun de la
Palestine dans leur solitude de Berée.
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Elles gardèrent une semblable abstinence lorsqu'elles allèrent en pèlerinage à l'église de
Sainte-Thècle qui était dans la ville de Séleucic la capitale de l'Isaurie et où les peuples
formaient un grand concours de dévotion de toutes les provinces de l'Asie et de l'Orient. Elles
vivaient encore lorsque Théodoret écrivait leur histoire en l'année 441, ce qui nous fait juger
qu'elles avaient embrassé la vie solitaire dès le commencement du cinquième siècle et qu'elles
allèrent encore au-delà des quarante-deux années qu'elles avaient déjà passées dans de si
grandes austérités. Le martyrologe romain fait mention d'elles au cinquième jour d'août.
ou
The Nuns Marina and Kyra, sisters by birth, lived during the IV Century in the city of Beria
(or Beroea) in Asia Minor. Their parents were illustrious and rich, but the sisters upon
reaching mature age left home and departed the city. Having parcelled off a small plot of land,
the holy virgins sealed up the entrance to their refuge with stones and clay, leaving merely a
narrow opening, through which food was passed through to them, and they lived under the
open sky. On their bodies they wore heavy iron chains and patiently they endured hunger:
during the course of three years they accepted food one time in 40 days. Their former servants
came to them, wanting to join their ascetic life. The Saints situated them in a separate cottage
hut not far from their enclosure and they guided them, exhorting them to deeds of prayer and
fasting. The life of the holy ascetics Marina and Kyra was well known to Blessed Theodorit,
Bishop of Cyr: he alone out of respect for his hierarchical dignity, did the holy virgins allow
into their dwelling. Blessed Theodorit conversed with them and persuaded them not to
overburden themselves with the bearing of chains, which were so heavy that Kyra being weak
in body was always stooped under their weight and unable to straighten up. Thus did they
pursue asceticism over the course of 40 years. They disturbed their solitude only to make a
pilgrimage to Jerusalem to pray at the Sepulchre of the Lord. During the time of travel they
partook of no food until they prayed at the Holy Places, and returning back they likewise
partook of nothing. Such an exploit they did yet another time, when they journeyed to the
grave of the First-Martyress Equal-to-the-Apostles Thekla at Isauria. The Nuns Marina and
Kyra died in about the year 450.
SAINTE MARTYRE ERMINA (OU FEBARIA) (+6°.S.)
Discrète Vierge irlandaise, son nom figure dans les martyrologes irlandais de O'Gorman et de
Tamlagh. On ne sait rien à son sujet sinon qu'elle était fille de Airchuin.
SAINT LLIBIO (+6°.S.)
Llibio est le Saint Protecteur de Llanllibio dans l'Île d'Anglese.
AINT EVÊQUE MAIDOC (OU MADOC) (+6°.S.)
Il y a plusieurs Saints gallois et irlandais avec ce nom et beaucoup de variations du nom.
Leurs histoires sont un peu difficiles à dénouer. Le Saint Maidoc d'aujourd'hui pourrait être
l'Abbé-Evêque de qui Llanmadog dans le Glamorganshire tire son nom.
SAINT EVEQUE RUELLIN (OU RUILIN), DISCIPLE DE SAINT TUGDUAL (+650)
Disciple de Saint Tugdual, il fut désigné par son maître pour lui succéder sur le siège de
Tréguier, d'abord monastère mais il eut à vaincre l'opposition d'un compétiteur. Il était
remarquable par la pureté de ses moeurs, par sa science, par sa charité et sa douceur. Il assista
Saint Tugdual et comme lui, accomplit tous les devoirs d'un excellent pasteur. Il s'endormit
dans le Seigneur vers le milieu du septième siècle. Il existait autrefois dans la ville de
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Tréguiers une chapelle dédiée à Saint Ruellin et les fidèles de cet ancien diocèse ont de tout
temps honoré sa mémoire.
SAINT CONDETE (+651)
Prêtre anglais, il vint prêcher la Foi en France. Sa première étape avait été sur la lisière de la
forêt d'Hardelot. Après sa Naissance Céleste, on y construisit une église et plusieurs maisons
qui bientôt formèrent un village auquel on donna son nom et qu'aujourd'hui encore on appelle
Condette. Il demeura ensuite quelques années à l'Abbaye de Fontenelle et passa enfin dans
une Île de la Seine où il rendit son âme à Dieu en solitaire.
SAINT BASILE LE CONFESSEUR DE DECAPOLITE (+747)
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Il fut un compagnon des souffrances de Saint Procope le Décapolite. Basile suivit fidèlement
son enseignant Procope aussi bien en temps de paix qu'en temps de persécution. Il souffrit de
nombre de tribulations de la part des iconoclastes et lorsque les iconoclastes furent défaits,
Basile revint par la Divine Providence de Dieu avec Procope dans leur monastère où dans le
jeûne et la prière il vécut longtemps en Ascète. Il remit son âme au Seigneur en paix en 747.
ou
The Monk Basil the Confessor was a monastic and suffered during the reign of the iconoclast
emperor Leo the Isaurian (717-741). When a persecution started against those that venerated
holy icons, Saint Basil together with his companion the Monk Prokopios (Comm. 27
February) was subjected to much torture and locked up in prison. here both Martyrs
languished for a long while, until the death of the impious emperor. When the holy
Confessors Basil and Prokopios were set free together with other venerators of holy icons,
they continued with their monastic efforts, instructing many in the Orthodox faith and the
virtuous life. The Monk Basil died peacefully in the year 750.
SAINT ABBE SILLIAN (OU SILLAN, SILVANUS) DE BANGOR (+610)
Disciple de Saint Comgall de Bangor au Comté de Down, il fut son deuxième successeur
comme Abbé de ce Monastère.
Le Monastère irlandais de Bangor était situé dans le Comté de Down, sur la rive méridionale
de Belfast Lough. Son fondateur est Saint Comgall. On écrit parfois son nom "Beannchor," du
mot irlandais beann, corne. Selon Keating, le roi de Leinster y tua un jour le bétail, les cornes
étant dispersées en rond, de là ce nom. L'endroit a été aussi appelé la Vallée des Anges parce
que, dit Jocelin, Saint Patrick s'est reposé une fois à cet endroit et a vu la vallée remplie
d'Anges.
Le fondateur de l'abbaye était Saint Comgall, né dans le Comté d'Antrim en 517 et instruit à
Clooneenagh et à Clonmacnoise. L'esprit du monachisme était alors fort en Irlande. Beaucoup
cherchaient la solitude pour mieux servir Dieu et Comgall s'y retira dans ce but sur une île
déserte. L'insistance de ses amis l'a fait quitter sa retraite; plus tard il fonda le Monastère de
Bangor, en 559. Sous sa Règle qui était stricte, la prière et le jeûne étaient permanents. Mais
ces austérités ont attiré au lieu de repousser; les foules sont venues partager ses pénitences et
ses veilles; elles sont aussi venues pour apprendre, Bangor devenant bientôt la plus grande
école monastique en Ulster.
Au sein des vastes remparts qui entouraient ses bâtiments monastiques, les Ecritures étaient
expliquées, la théologie et la logique enseignées ainsi que la géométrie, l'arithmétique, la
musique; les beautés des lettres classiques païennes ont été appréciées et au moins deux de ses
étudiants ont écrit des bons vers en latin. L'ascension fut si rapide que ses élèves sont allés
bientôt ailleurs pour fonder de nouveaux monastères et quand en 601 Saint Comgall
s'endormit, trois mille Moines cherchèrent la Lumière par la guidance de l'Abbé de Bangor.
Les Danois amenèrent un changement désastreux. Facilement accessible par la mer, Bangor
incitait à l'assaut et ces pirates pillèrent Bangor en 824, tuant neuf cents de ses Moines,
traitant avec indignité les Précieuses Reliques de Saint Comgall et emportant alors son
reliquaire. Des Abbés se succédèrent mais ils étaient abbés seulement de nom. Les terres
passées dans des mains laïques, les bâtiments se sont effondrés.
13
Parmi les Abbés de Bangor, peu ont acquis une renommée, au contraire de nombre de ses
étudiants. Findchua a sa vie écrite dans le Livre de Lismore; Luanus a fondé cent Monastères
et Saint Carthage a fondé la grande Ecole de Lismore. Saint Columban et Saint Gall ont
franchit la mer en partant de Bangor, le premier fondant Luxeuil et Bobbio, le second
évangélisant la Suisse.
Au neuvième siècle, un étudiant de Bangor, Dungal, défendit l'Orthodoxie contre les
iconoclastes d'Occident. La ville actuelle de Bangor est un petit endroit prospère, lieu
balnéaire populaire. La tradition locale rapporte que quelques murs en ruines proches de
l'église protestante indiquent le site de l'ancienne abbaye; il ne subsiste rien d'autre de cet
endroit sanctifié par les prières et les pénitences de Saint Comgall et Saint Sillian.
Tropaire de Saint Sillan ton 7
Sous ta Règle qui plaisait à Dieu, Ô Père Sillan,/
le Monastère de Bangor est devenu un lieu de génération de la Vraie Foi./
Comme tu étais un signal brillant,/
dirigeant les hommes dans leur cheminement vers Dieu,/
nous te supplions d'être aussi un signal pour nous,/
nous guidant sûrement dans la Voie du Salut.
Kondakion de Saint Sillan ton 2
Vertueux Père Sillan, chemin vers Notre Sauveur,/
Couronne des Saints de Bangor et joie de tous les Moines,/
nous célébrons cette fête en ton honneur, bénissant à jamais ton nom/
et implorant tes prières pour nous pêcheurs.
SAINT HEREMBERT, SEIGNEUR D'AMBERT (+671)
Il fut d'abord Moine de Fontenelle et ensuite Evêque de Toulouse mais il avait une telle
appréhension des Jugements de Dieu qu'il se démit de sa charge pour aller de nouveau se
cacher dans le cloître.
SAINTS NYMPHAS ET EUBULE A LAODICEE ET A ROME (+1°.S.)
Ils furent qualifiés d'Apôtres car ils furent les familiers de Saint Paul, de Saint Pudens,
SAINT EVEQUE MARTIN DE MAYENCE ET CONFESSEUR (+350).
Ce nom figure au sixième rang dans la liste des Evêques de Mayence entre Hilaire et Celse,
soit entre 344 et 346. Cet Evêque aurait assisté au Concile de Sardique en 344 et celui de
Cologne en 346. Saint Martin de Mayence se fit remarquer par la vigueur avec laquelle il
combattit l'arianisme que favorisait l'Evêque Euphratès de Cologne.
SAINT EVEQUE ET CONFESSEUR ROMAIN (+ VERS 535)
Né près de Troyes, Romain fonda l'Abbaye de Mantenay. Il fut le successeur immédiat de
Saint Rémi. C'est à tort qu'on le prétend avoir donné la sépulture à Sainte Clothilde puisqu'il
s’endormit dans le Seigneur environ dix ans avant cette reine.
SAINT ROMAIN DE CONDAT, LE PERE FONDATEUR DES "PERES DU JURA"
(+VERS 460) ET SAINT LUPICIN ABBE DE CONDAT (+ 480)
Romain et Lupicin étaient de cheminement spirituel et de caractère étaient différents mais
complémentaires. Plutôt que de s'opposer, ils unirent leurs différences pour se rejoindre dans
un même Service de Dieu. Romain avait trente cinq ans lorsqu'il quitta son Bugey natal,
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n'emportant avec lui que "la vie des Pères du Désert." Il prit son chemin vers l'Est, traversa de
grandes forêts et finit par atteindre la Bienne. Il venait de trouver ce qui lui convenait : de la
terre labourable, une fontaine, des arbres et du silence. Il vécut là quelques années comme s'il
était dans le Désert égyptien de la Thébaïde. Puis des disciples vinrent à lui si nombreux qu'il
dut leur bâtir deux monastères distants de trois kilomètres l'un de l'autre : Condat qui
deviendra la ville de Saint Claude et Leucone qui deviendra Saint Lupicin. Son frère en effet
vint le rejoindre mais attendit son veuvage. Romain garda la direction de Condat et confia
Leucone à Lupicin. Romain était indulgent, doux et patient. Lupicin, sévère et intransigeant.
Cela composait un heureux mélange. Quand le relâchement s'introduisait à Condat, Lupicin
reprenait les choses en main et rétablissait la discipline. Quand les Moines de Leucone
commençaient à se décourager de trop de rigueur, Romain devenait leur supérieur, les faisant
dormir et manger davantage, leur rendant bonne humeur et santé. La Gloire de Dieu dans les
deux cas, y trouvait son compte.
ou
Avec son frère Saint Lupicin, Saint Romain fonda l'Abbaye de Condat au début du cinquième.
Venus au confluent (condat) de la Bienne et du Tacon pour y mener une vie d'Ermites, ils
seront vite rejoint par de nombreux Moines. Ils furent les premiers à mener la vie érémitique
en cet endroit. Saint Romain ayant acquis une haute réputation par le grand nombre de ses
vertus et de ses Miracles, devint ensuite le Père de nombreux Moines. Les écrits de Saint
Romain sont disponibles dans la collection "Sources Chrétiennes," réédition 2004 de cet
ouvrage de 1968. http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/fichelivre.asp?N_LIV_CERF=812
ou
Saint Romain est né à Izernore en 403 non loin de Nantua. La jeunesse de Romain demeura
pure de toute corruption et après s'être mis quelques temps sous la conduite d'un Saint Abbé
qui lui fit étudier sérieusement la vie cénobitique, il se retira, âgé de trente-cinq ans, à Condat
dans les forêts du Jura où il mena la vie des Anachorètes oubliés du monde en emportant un
exemplaire de "La vie des Pères du Désert." Il fut bientôt rejoint par son frère, Saint Lupicin.
Saint Romain est peut être né au Ciel vers 460 en Suisse où il est sans doute à l'origine de
l'Abbaye de Romainmôtier. Contrairement à Lupicin qui avait la réputation d'être ferme et
rigide, Romain était doux et indulgent.
On pense que vers 450, il fonda à l'emplacement actuel de la chapelle Saint-Romain sur la
commune de Pratz un monastère pour Moniales (La Beaume) que dirigera sa soeur Yole.
Cette chapelle qui porte le nom "Saint-Romain la rôche" depuis que le Saint y fut enterré, est
toujours le but d'une promenade très populaire dans la région. On raconte qu'un jour douze
Moines quittèrent le Monastère de Condat où la vie leur semblait trop dure. Saint-Romain
versa tant de larmes et fit tant de prières que les douze fugitifs revinrent et menèrent une vie
austère et pleine d'édification.
SAINTS ECCLÉSIASTIQUES ET LAÏQUES QUI PARTIRENT AU CIEL EN
ASSISTANT LES PESTIFÉRÉS (EGYPTE, + 268)
Secourez vos frères au jour de la tribulation; la miséricorde que vous aurez exercée envers
eux sera votre Salut. Ecclés. 60
Nous rapporterons seulement ici ce que le Saint Pape Denis d'Alexandrie écrivit à un autre
Evêque d'une Eglise d'Egypte, nommé Hiérax, touchant ces Saints ecclésiastiques, Martyrs de
la charité; nous avons cru être obligé de le dire pour la consolation de tant de personnes
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généreuses qui s'exposent encore tous les jours pour assister leurs frères dans le funeste
embrasement des maladies contagieuses.
Au temps de l'empereur Gallien, il s'éleva dans la ville d'Alexandrie, une sédition si horrible
qu'il eût été plus aisé de parcourir toutes les parties du monde que d'aller d'un bout de la ville
à l'autre sans danger pour sa vie les meurtres et assassinats y furent si fréquents que les rues et
les places publiques semblaient être une nouvelle Mer Rouge; il s'ensuivit une furieuse peste
qui moissonna la plus grande partie des habitants et le Nil en fut plus infecté qu'il ne l'avait été
du temps de Pharaon; l'air y devint si contagieux par les vents qui soufflaient du côté de la
mer et par les vapeurs qui s'élevaient des rivières que la rosée qui tombait le matin ressemblait
absolument au sang corrompu qui découle des cadavres jetés à la voirie. Cependant plusieurs
Ecclésiastiques suivis de quelques laïcs, embrasés du Saint Zèle de la charité chrétienne et de
la dilection fraternelle, s'excitèrent tellement l'un l'autre à aimer Dieu et à travailler au Salut
des âmes qu'ils se donnèrent de très bon coeur au service des malades et des défunts, prenant
également soin des uns et des autres. Ils servaient assidûment les premiers, tant qu'ils voyaient
encore en eux quelque espérance de guérison et en effet ils en sauvèrent plusieurs qui
revinrent en parfaite santé. Pour ceux qui décédaient après les avoir assistés jusqu'au dernier
soupir et aidés à faire une bonne mort, soit en les portant à la contrition de leurs péchés, soit
en leur administrant l'Onction des malades, ils avaient soin d'ensevelir leurs corps avec tout
l'honneur qu'il leur était possible.
Il n'en était pas ainsi des païens et des idolâtres; ils ne découvraient pas plus tôt quelqu'un des
leurs attaqué de la maladie qu'ils le chassaient de leur maison et même, s'ils le pouvaient, de
l'enceinte de la ville. Les amis abandonnaient leurs amis, les enfants leurs pères, les pères
leurs enfants et les exposaient à demi-morts dans les rues et sur les grands chemins, laissant
dévorer leurs corps par les chiens, au lieu de leur donner la sépulture.
Aussi les fidèles qui par cette oeuvre de miséricorde, attirèrent sur eux-mêmes la maladie de
leurs frères et qui, ensuite, y perdirent la vie, remportèrent tant de gloire de cette action
héroïque que leur mort fut estimée approcher du martyre; aussi l'Eglise en a toujours fait
mémoire en ce jour dans son martyrologe comme des autres Martyrs, suivant ce que Notre
Divin Sauveur a dit dans son Evangile : "Que personne ne peut témoigner de plus grand
Amour que d'exposer sa vie pour ses amis." Car qui sont nos plus grand amis, sinon nos frères
pour lesquels le Fils de Dieu a donné Son Sang et Sa Vie "alors même que nous étions ses
ennemis?"
Ce n'est pas qu'il faille croire que ceux qui meurent de la peste dans l'assistance des pestiférés,
aient à la mort le privilège des véritables Martyrs qui sont justifiés par la vertu de leur action
comme s'ils sortaient des fonts du Saint Baptême; un auteur l'a fort bien démontré dans un
traité spécial du martyre par la peste mais ce que l'on veut dire, c'est que l'ardeur de la charité
qui paraît dans leur Départ Céleste peut suppléer à la vertu du martyre.
St Basile le Confesseur compagnon d'Ascèse de St Procope le Décapolite qui souffrit pour les
Stes Icônes sous Léon III l'Isaurien (747). -Sts Nymphas et Eubule, Apôtres-St Nestor
l'Evêque de Magydos-St Protère l'Archevêque d'Alexandrie et ses compagnons-St Abricius-St
Barsos l'Evêque de Damas-Stes Marana et Cyra femmes de la noblesse devenues Ascètes en
Syrie (Vème siècle). -St Shio (Syméon) des Cavernes (Mrvimévi), Ascète géorgien (VIème
siècle). -Sts Romain et Lucipin, fondateurs du Monastère de Condat dans le Jura Les deux
frères, sont considérés comme les "Pères du Jura" et c'est à eux que l'on doit l'introduction du
monachisme dans la Franche-Comté et la Suisse romande. -St Jean Cassien le Roumain-St
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Cassien le Reclus Jeûneur des Grottes de Kiev-Sts Macaire, Rufin, Juste et Théophile, potiers
de profession, Martyrs sous Dèce, peut-être à Rome (vers 250). -St Nestor l'Evêque de
Magydos en Pamphylie, Martyr sous Dèce (vers 251) -Six Martyrs d'Egypte, Martyrs avec St
Protère par la main des Monophysites (457).-St Lliobio (Pays de Galles, VIème siècle). -St
Maidoc évêque dans le Pays de Galles (VIème siècle). -Ste Céciline, Ermite dans le Nantais
en Bretagne (VIème-VIIème siècles). -St Oswald, Danois de nation, Moine à Fleury puis
évêque des sièges réunis de Worcester et de York en Angleterre (992). -St Arsène
(Matséïévitch) le Métropolite de Rostov, Martyr sur ordre de Catherine II qui le fit
emprisonner parce qu'il défendait les droits de l'Eglise (Russie 1772).
Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
RÉFLEXION - Les "Fols en Christ" se distinguaient par une rare absence de peur. Saint
Nicolas parcourait les rues de Pskov en prétendant être malade mental, réprimandant les gens
pour leurs péchés cachés et prophétisant ce qui leur arriverait. Lorsqu'Ivan le Terrible entra à
Pskov, la ville entière était dans la peur et la terreur face au terrible Tsar. Comme présent
d'accueil au Tsar, du pain et du sel était placé en face de chaque maison mais les gens
n'osaient pas apparaître. Lorsque le chef de la ville présenta au Tsar du pain et du sel sur un
plateau devant l'église, le Tsar jeta le plateau et le pain et le sel tombèrent par terre. A ce
moment-là, Saint Nicolas apparut devant le Tsar, habillé d'une longue chemise nouée avec
une corde, sautant tout autour sur une longue cane comme un enfant et criant : "Ivanuska,
Ivanuska, mange le pain et le sel et non pas le sang humain." Les soldats se précipitèrent pour
l'attraper mais il s'enfuit et se cacha. Le Tsar se renseigna au sujet de Saint Nicolas et le visita
dans sa lugubre demeure. C'était la première semaine de l'Honorable Jeûne [première semaine
du Grand Carême]. En entendant que le Tsar vienne lui rendre visite, Nicolas trouva un
morceau de viande crue et lorsque le Tsar entra dans sa demeure, il se courba et offrit la
viande au Tsar. "Mange Ivanusha, mange!" Furieux, le terrible Tsar répondit : "Je suis
Chrétien, je ne mange pas de viande durant le temps du Carême." Alors l'Homme de Dieu lui
répondit aussitôt : "Mais tu fais pire encore : tu te nourris de la chair et du sang humain
oubliant non seulement le Carême mais aussi Dieu!" Cette leçon entra profondément dans le
coeur du Tsar Ivan et lui, honteux, quitta immédiatement Pskov où il était venu dans
l'intention de perpétrer un grand massacre.
HOMÉLIE - Au sujet de la nourriture de l'âme
"Je suis le Pain de Vie" (Saint Jean 6,48).
Ainsi parle le Seigneur Jésus-Christ à la génération des hommes affamés. Sa Parole s'est
réalisée à travers les siècles pour les innombrables gens qui ont suivi le Christ et ont reçu le
Seigneur comme nourriture de leurs âmes. Un jeune homme désespéré qui était proche du
suicide se confessa à un Père Spirituel. Ce dernier l'écouta attentivement et lui dit : "Mon fils,
il faut t'en prendre à toi-même pour ton malheur. Ton âme meurt de faim. Toute ta vie durant,
tu as appris à ne nourrir que ton corps mais jamais tu n'as pensé que ton âme avait besoin de
nourriture bien plus encore et bien plus souvent que ton corps. Ton âme est proche de mourir
de faim. Mon fils, mange et bois le Christ [Sainte Communion]. Elle seule peut restaurer ton
âme de la mort. Chaque jour et continuellement, mange et bois le Christ. Il est le Pain
Vivificateur de nos âmes." Le jeune homme écouta l'Ancien et revint à la vie.
Mes frères, nourrissons notre âme avec le Christ afin que notre âme soit vivante et en bonne
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santé. Continuellement, nourrissons notre esprit avec les Pensées du Christ afin que notre
esprit soit illuminé et clair. Continuellement, nourrissons notre coeur avec l'Amour du Christ
afin que notre coeur soit remplit et joyeux. Nourrissons sans cesse notre volonté avec les
Commandements du Christ et l'Exemple du Christ afin que notre volonté puisse accomplir à
chaque instant de bonnes actions. Que les Pensées du Christ soient nos pensées et que
l'Amour du Christ soit notre Amour et que la Bonne Volonté du Christ devienne notre bonne
Volonté. Nourrissons continuellement nos âmes avec le Seigneur Christ; avec nos âmes,
mangeons-Le et buvons-Le sans cesse! Il n'y a pas d'autre Pain nourrissant que Lui; il n'y a
pas de boisson plus douce que Lui. Dans la Sainte Communion, Il Se donne complètement à
nous : Corps et Sang. Mais la Sainte Communion est un avertissement que nos âmes doivent
être continuellement nourries par Lui; mangez-Le et buvez-Le de même que vous respirez
sans arrêt. Ô, Notre Dieu et Doux Seigneur, remue nos âmes afin qu'elles soient
continuellement nourries par Toi et demeurent en vie. Tu es le Pain de Vie.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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