mercredi 7 mars 2012

Vie de Saint Jean Baptiste et autres Vies de Saints.

24 février – 8 mars 2012
Cycle mobile (Pascalion): Jeudi de la Deuxième Semaine du Grand Carême
Il n’y a pas de Divine Liturgie ce jour en raison du Grand Carême
Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
Cycle fixe : Commémorations
1°Invention 2°Invention
MEMOIRE DE LA PREMIERE ET LA DEUXIEME INVENTIONS DU CHEF DU SAINT
ET GLORIEUX PROPHETE ET PRECURSEUR JEAN LE BAPTISTE
Le banquet d'Hérode ayant été arrosé par le sang du plus grand des Prophètes et Précurseur du
Christ, les disciples de Jean allèrent ensevelir son corps (Mat. 14:11) pendant que la perfide
Hérodiade, s'étant saisie de la tête sanglante qu'on lui avait présentée sur un plateau, la faisait
ensevelir profondément dans un lieu indigne, proche du palais d'Hérode à Macheronte.*
* Au quatrième siècle, on vénérait le tombeau de Saint Jean le Précurseur avec ceux des Prophètes Elisée et
Abdias, à Samarie. Il fut violé sous Julien l'Apostat (361) et ses ossements dispersés. Mais de Pieux Chrétiens
purent en sauver des fragments et les apportèrent à Jérusalem à l'Higoumène Philippe qui les remit à Saint
Athanase d'Alexandrie. Le pèlerinage au tombeau du Saint à Sébaste continua néanmoins pendant plusieurs
siècles. Les ménologes slaves rapportent une tradition inconnue des Synaxaires byzantins et selon laquelle
Jeanne la dame de compagnie d'Hérodiade et l'épouse de Chouza l'intendant d'Hérode qui devint l'une des
Saintes Myrrhophores, ne pouvant supporter que le Précieux Chef du Précurseur demeurât dans un lieu aussi
indigne, la fit déterrer et emporter secrètement à Jérusalem au Mont des Oliviers où elle fut retrouvée plus tard
par un aristocrate devenu Moine.
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Bien longtemps après, deux Moines venus d'Orient arrivèrent en Palestine pour vénérer les
Lieux Saints. Le Saint Précurseur leur apparut de nuit, à l'un et à l'autre séparément et leur
dit : "Rendez-vous au palais d'Hérode, vous y trouverez ma tête qui gît sous terre." Guidés par
la Grâce Divine, ils n'eurent pas de peine à découvrir l'endroit où était enfouie la Précieuse
Relique et rendant Grâces à Dieu, ils la mirent dans un sac et prirent le chemin du retour.
Sur la route, ils rencontrèrent un potier originaire d'Emèse qui, réduit à la misère, avait quitté
sa patrie en quête d'un sort meilleur.
A la suite d'une nouvelle Révélation nocturne du Précurseur, il s'empara de la Sainte Relique
et rentra à Emèse où il connut dès lors une grande abondance. Lorsqu'il fut sur le point de
quitter cette vie, il mit ce trésor inestimable dans un coffre et le légua à sa soeur en lui
recommandant de ne pas l'ouvrir sans en avoir reçu l'ordre de celui qui s'y cachait et de le
transmettre à son tour lorsque le temps viendrait à un Homme Pieux et Ami de Dieu. Le Chef
du Précurseur passa ainsi de l'un à l'autre et parvint finalement à un hiéromoine du nom
d'Eustathe qui pratiquait l'Ascèse dans une grotte non loin de la ville d'Emèse mais qui
professait en secret l'hérésie d'Arius. Emporté par l'orgueil, celui-ci s'attribuait à lui-même les
guérisons qui s'accomplissaient en abondance auprès de ce précieux trésor et tirait un honteux
profit de la Grâce Divine. Son hérésie comme ses méfaits furent bientôt dévoilés et il fut
chassé par les Orthodoxes et le Vénérable Chef du Précurseur resta caché dans la grotte
jusqu'au temps où le Pieux Marcel, Homme Cher à Dieu et ami de la vertu, fut désigné
comme Higoumène du monastère qui avait été fondé près de la grotte sous le règne de
l'empereur Marcien (450-457) et sous l'épiscopat de l'illustre Evêque Ouranios d'Emèse.
Le Saint Précurseur apparut alors à plusieurs reprises à Marcel et lui témoigna sa faveur en
l'embrassant affectueusement et en lui donnant un vase plein de miel. Puis il fut guidé sur son
ordre par un astre qui s'arrêta au-dessus d'une niche de la grotte et Marcel se mit à creuser
après avoir encensé l'endroit. Il découvrit alors, sous une plaque de marbre, la Sainte Relique
cachée dans une amphore et il la vénéra avec des larmes de joie. Cette Insigne Relique
déposée par l'Evêque dans l'église principale d'Emèse, devint pour la cité une source de
bénédictions et de bienfaits de toutes sortes jusqu'au temps de sa translation à Constantinople
au neuvième siècle sous le règne de Michel III (842-867) et le Patriarcat de Saint Ignace (cfr.
23 oct.). Cette Translation donna lieu à l'institution de la fête d'aujourd'hui.*
* Nous avons résumé ici la version de Saint Syméon Métaphraste, reprise par le Synaxaire. Selon certains
historiens byzantins (Sozomène, Chronicon Pascale, PseudoCodinos), le Précieux Chef du Précurseur fut
retrouvé en Palestine par deux Moines et transféré par eux en Cilicie. L'ayant appris, l'empereur Valens (364-
375) ordonna à son préfet du Palais, Mardonios, de le ramener à Constantinople. Sur la route, le char qui le
transportait se trouva miraculeusement immobilisé à Panteichion (Bithynie). On dut donc le laisser dans une
propriété de Mardonios, Kosilaos, sous la garde d'une moniale de l'hérésie macédonienne du nom de Matrone
qui avait sous son autorité une communauté de moines. Après le décès de celle-ci, le Prêtre Vincent, converti à
l'Orthodoxie, prit soin de la Sainte Relique jusqu'au jour où l'Empereur Théodose le Grand vint la prendre et la
portant avec dévotion dans les plis de son manteau, le 17 février 392, la déposa dans la somptueuse église du
quartier de l'Hebdomon qu'il avait fait construire pour la recevoir.
ou
After the cutting off of the Head of the Prophet ForeRunner and Baptist John (Comm. 29
August), his body was buried by disciples in the Samarian city of Sebasteia, and the venerable
head was hidden by Herodias in an unclean place. Pious Joanna, wife of king Herod's steward
Chuza (there is made mention about him by the holy evangelist Luke – Lk 8: 3), secretly took
the holy head and placed it into a vessel and buried it on the Mount of Olives – in one of the
properties of Herod. After many years this property passed into the possession of the dignitary
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Innocentius, who began to build a church there. When they dug a trench for the foundation,
the vessel with the venerable head of John the Baptist was uncovered. Innocentius recognised
the great holiness of it from the signs of grace occurring from it. Thus occurred the First
Discovery of the Head. Innocentius preserved it with great piety, but before his own death,
fearful so that the holy relic should not be abused by unbelievers, he again hid it in that same
place, where it was found...Upon his death the church fell into ruin and was destroyed.
During the days of Equal-to-the-Apostles Constantine the Great (+ 337, Comm. 21 May),
when the Christian faith began to flourish, the holy ForeRunner himself appeared twice unto
two monks journeying to Jerusalem on pilgrimage to the holy places, and he revealed the
location of his venerable head. The monks uncovered the holy relic and, placing it into a sack
of camel-hair, they proceeded homewards. Along the way they encountered an un-named
potter and gave him to carry the precious burden. Not knowing what he was carrying, the
potter continued on his way. But the holy ForeRunner himself appeared to him and ordered
him to flee from the careless and lazy monks, together with that which was in his hands. The
potter concealed himself from the monks and at home he preserved the venerable head with
reverence. Before his death he sealed it into a water-carrying vessel and gave it over to his
sister. From that time the venerable head was successively preserved by pious christians, until
the priest Eustathios infected with the Arian heresy – came into possession of it. He seduced a
multitude of the infirm, healed by the holy head, adding abundance to the heresy. When his
blasphemy was uncovered, he was compelled to flee. Having buried the holy relic in a cave,
near Emessus, the heretic intended to afterwards return and again take possession of it for
disseminating falsehood. But God did not permit this. Pious monks settled into the cave, and
then at this place arose a monastery. In the year 452 Saint John the Baptist in a vision to the
archimandrite of this monastery Marcellus indicated the place of concealment of his head.
This became celebrated as the Second Discovery. The holy relic was transferred to Emessus,
and later to Constantinople.
Hymne de Louange à Saint Jean le Précurseur et Baptiste
Prions Jean,
Le Baptiste, glorieux
Le Héraut du Sauveur,
Le Serviteur du Créateur,
Envoyé par Dieu,
Pour nous aider
Puisqu'il sait le faire.
Prions Jean,
Terrible et Saint,
Afin qu'à travers lui,
Le Dieu Très Haut nous aide.
Ô Jean, aide-nous
Partout où le danger menace!
La Foi doit être préservée,
Ô Jean, aide-nous,
Et que nous ayons du pain
Tous les jours et jusqu'à la fin,
Que dans chaque gerbe nous puissions voir,
Dans chaque gerbe le Pas de Dieu!
Quand la nuit tombe que vienne l'aube,
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Ô Jean, aide-nous,
Pécheurs afin que nous nous repentions,
Avant que nous ayons atteint la fin,
Avant l'aube du Jour du Jugement.
Ô Jean, aide-nous.
( Invocation traditionnelle serbe à Saint Jean le Baptiste)
SAINT ERASME DES PROCHES CAVERNES DE KIEV (+ VERS 1160)
28 septembre – 24 février – 2ème Dim du Gd. Carême
Le Saint Evêque Simon de Vladimir écrivait à son égard à son ami Saint Polycarpe : "Dans
les Cavernes, Erasme portait la robe noire. Il acquit un héritage de célébrité parce qu'il utilisa
tout ce qu'il possédait pour l'ornement de l'abbatiale. Il donna nombre de Saintes Icônes que
l'on peut encore voir sur l'Autel. Le Saint expérimenta de grandes tentations, une fois qu'il eut
donné toute sa richesse. Le diable commença à lui suggérer qu'il aurait dû donner son argent
aux pauvres, plutôt que de le dépenser dans de belles icônes pour l'église. Saint Erasme ne
comprit pas ce genre de pensées, il se découragea et commença à vivre imprudemment. En
raison de sa vertu passée, notre Dieu Gracieux et Miséricordieux le sauva. Il lui envoya une
sérieuse maladie et le Moine se retrouva gisant quasi-mort.
Erasme resta allongé durant sept jours de maladie, incapable de voir ou de parler et respirant
avec peine. Le huitième jour, les frères vinrent près de lui et voyant la difficulté de sa mort
qui approchait, dirent : "Malheur à l'âme de ce frère car il a vécut dans la paresse et dans le
péché. A présent son âme se retient et se gâche, n'ayant pas la force de quitter le corps."
Erasme se releva soudain comme s'il n'avait pas été malade et dit aux Moines : "Pères et
frères! C'est vrai que je suis un pécheur et je ne me suis pas repenti comme vous le disiez.
Cependant, aujourd'hui nos Pères monastiques Antoine et Théodose me sont apparus et m'ont
dit : "Nous avons prié pour toi et le Seigneur t'a donné du temps pour te repentir." Alors je vis
la Toute Pure Mère de Dieu avec le Christ en Ses Bras et Elle me dit : "Erasme puisque que tu
as orné Mon église avec des Icônes, Je vais aussi t'orner et t'exalter dans le Royaume de Mon
Fils! Lève-toi, repens-toi, prends le Schème Angélique et dans trois jours tu seras retiré de
cette vie."
Ayant dit cela, Erasme commença à confesser ses péchés devant tous, sans honte puis partit
pour l'église et fut habillé du schème et il s’endormit le troisième jour."
Saint Erasme fut enseveli dans les Proches Cavernes.
SAINT HIEROMARTYR PRETEXTAT L'EVEQUE DE ROUEN (+ 588) 24 février – 14 avril
Le Roi Sigebert d'Austrasie venait de succomber sous les coups des sicaires de Frédégonde; il
laissait une jeune veuve, la reine Brunehaut qui eut le malheur de plaire au fils de sa rivale, le
jeune Mérovée. Le mariage de Brunehaut avec Mérovée fut béni en 576 à Rouen par Saint
Prétextat qui était Evêque de cette ville depuis l'an 549. Un pareil mariage était contraire aux
Canons mais Prétextat, par économie,* accorda dispense et passa outre, de là la grande colère
à la cour de Chilpéric où l'on fit entendre que le Saint Evêque trempait dans la révolte de
Mérovée. On ne tarda pas à lui faire son procès.
* Sur l'économie : http://homepage.mac.com/thm72/orthodoxievco/ecrits/canons/cyril.htm
" Le zèle pour la Vraie Foi de votre piété, ce n'est pas d'aujourd'hui que je le connais; je le
connaissais depuis longtemps et je vous loue certes bien de vouloir vivre dans une telle
exacte observance. Mais la considération du bien général oblige parfois certains de sortir
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quelque peu hors du chemin prescrit afin d'obtenir un plus grand bien. En effet de même
que les voyageurs en mer devant la tempête qui éclate et le danger que court le vaisseau,
pris de peur, jettent à la mer une partie de la cargaison pour sauver le reste, de même,
nous aussi, en face des événements, toutes les fois qu'il n'est pas possible de garder la très
grande exactitude, nous négligeons une partie pour ne pas subir la perte totale. "
(Saint Cyrille d’Alexandrie)
Le roi apprit que cet Evêque distribuait des présents au peuple. Il le manda à sa cour et ayant
découvert que la reine Brunehaut lui avait laissé ses trésors en dépôt, il les lui enleva et le fit
garder en exil jusqu'à ce qu'il eut fait terminer cette affaire par un jugement canonique. Il
convoqua donc en 579 à Paris un concile de quarante-cinq Evêques dans la basilique de Saint-
Pierre pour examiner l'affaire.
Le roi parut lui-même au milieu de l'assemblée et adressant la parole à Prétextat qui avait eu
ordre de se rendre au concile, il lui dit : "A quoi as-tu pensé l'Evêque, de marier Mérovée qui
aurait dû être mon fils et qui est mon ennemi avec sa tante c'est-à-dire avec la femme de son
oncle? Ignores-tu les dispositions des Saints Canons à ce sujet? Mais tu n'es pas demeuré là :
tu as conspiré avec lui et donné des présents pour me faire assassiner; tu m'as fait un ennemi
de mon fils, tu as séduit mon peuple par argent afin que personne ne me gardât la fidélité
promise et tu as voulu m'enlever ma couronne." Les Francs qui étaient présents en grand
nombre frémirent à ce discours et voulaient ouvrir les portes de l'église pour en tirer Prétextat
et le lapider mais le roi les en empêcha.
Ce Saint Evêque nia avec fermeté tous les faits avancés contre lui malgré les dépositions de
faux témoins qui montrèrent divers présents qu'il leur avait faits pour les engager à être fidèles
à Mérovée. Il répondit : "Tu dis vrai : je t'ai fait divers présents mais ce n'a pas été en vue de
tenter ta fidélité au roi. Tu m'avais donné des chevaux de prix et plusieurs autres choses; que
pouvais-je faire de mieux que de témoigner ma reconnaissance par des présents mutuels?"
On parut se contenter de cette réponse et le roi, ayant ainsi terminé la première séance, se
retira dans son palais pour y mieux concerter ses accusations. Après le départ de Chilpéric, les
Evêques demeurèrent dans la sacristie et comme ils conféraient ensemble, Aétius
l'Archidiacre de l'Eglise de Paris les y vint trouver et leur dit : "Evêques du Seigneur qui êtes
assemblés, écoutez-moi, c'est maintenant que vous allez rendre votre nom illustre ou que vous
le déshonorerez à jamais. Personne ne vous regardera plus comme des Evêques si vous
manquez de fermeté et si vous laissez périr votre frère." La crainte de Frédégonde avait fermé
la bouche aux Evêques. Ils demeurèrent dans le silence et se mirent le doigt sur les lèvres
comme pour faire entendre qu'ils ne voulaient point parler.
Alors Saint Grégoire l'Evêque de Tours prit la parole : "Très Saints Evêques et vous surtout
qui avez plus de part à la confiance du roi, écoutez-moi. Donnez à ce prince un conseil
salutaire et digne des Evêques, de peur qu'il ne perde son royaume et ne flétrisse sa gloire en
suivant les mouvements de sa colère contre un ministre du Seigneur." Les Evêques gardèrent
encore le silence.
Le concile s'étant assemblé pour la seconde séance, le roi y vint dès le matin et dit : "Les
Canons ordonnent de déposer un Evêque convaincu de larcin." Les Prélats demandèrent quel
était l'Evêque accusé de ce crime. Le roi répondit : "Vous avez vu ce qu'il nous a volé." Il
avait montré, en effet trois jours auparavant, deux coffres pleins de meubles et de bijoux
précieux estimés plus de trois mille sous d'or et un sac qui en contenait environ deux mille en
espèces, prétendant que Prétextat les lui avait dérobés.
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Prétextat répondit : "Prince, je crois que tu te souviens qu'après que la reine Brunchaut eut
quitté Rouen, j'allai te trouver et que je te dis qu'elle m'avait laissé en dépôt cinq coffres et
qu'elle envoyait souvent ses gens me les demander mais que je ne voulais pas m'en dessaisir
sans votre agrément." Tu me dis : "Défais-toi de cela, rends à cette femme ce qui lui
appartient, de peur que ce ne soit une semence d'inimitié entre mon neveu Childebert et moi.
Ainsi étant retourné à Rouen, je délivrai aux gens de Brunehaut un coffre car ils ne purent en
emporter davantage. Etant revenus, ils demandèrent les autres. Je voulus encore avoir ton
consentement et tu me répondis : - Défais-toi de tout cela, Ô Evêque! De peur que ce ne soit
un sujet de scandale. Je leur donnai encore deux coffres : ainsi, deux sont demeurés chez moi.
Pourquoi donc me calomnies-tu et nommes-tu larcin ce qui est un dépôt?"
Le roi répliqua : "Si c'était un dépôt pourquoi as-tu ouvert un de ces coffres et partagé un drap
d'or à des gens que tu voulais engager à me chasser de mon royaume?" L'Evêque reprit : "Je
t'ai déjà dit que j'avais reçu des présents de ces personnes et que, n'ayant rien alors à leur
donner, je pris quelque chose de ce dépôt : je regardais comme à moi tout ce qui appartenait à
mon fils Mérovée que j'ai tenu sur les fonts du Baptême." Le roi demeura confus et la simple
Vérité triompha cette fois de tous les artifices de la calomnie. Chilpéric sortit du concile et dit
à quelques prélats qui étaient ses flatteurs : "J'avoue que les réponses de l'Evêque m'ont
confondu et je sais dans ma conscience qu'il dit vrai. Que ferai-je donc maintenant pour
contenter la reine à son sujet?" Après y avoir pensé un moment, il ajouta : "Allez et dites-lui
comme de vous-mêmes et par manière de conseil : tu sais que le roi Chilpéric est plein de
bonté et se laisse aisément fléchir : humilie-toi devant lui et dis que tu as fait ce dont il
t'accuse. Alors nous nous jetterons-tous à ses pieds pour lui demander ta grâce." Prétextat que
son innocence ne rassurait pas contre les intrigues de ses ennemis, donna dans le piège qui lui
était tendu.
Le lendemain matin, le roi se rendit à la troisième séance du concile et dit à Prétextat : "Si tu
ne faisais des présents à ces personnes que parce que tu en avais reçu pourquoi les engageaistu
à prêter serment d'être fidèles à Mérovée?" L'Evêque répondit : "J'ai demandé, je l'avoue,
leur amitié pour lui; j'aurais appelé à son secours non seulement les hommes mais les Anges
du Ciel si je l'avais pu parce qu'il était mon fils spirituel par le Baptême ainsi que je l'ai dit."
Comme sur cette réponse la contestation s'échauffait, Prétextat suivit le conseil perfide qu'on
lui avait donné et se prosterna tout à coup en disant : "J'ai péché contre le Ciel et contre toi, Ô
prince très miséricordieux : je suis un infâme homicide, j'ai voulu attenter à ta vie et mettre
ton fils sur ton trône."
Le roi, ravi de voir que son artifice avait réussi, se jeta de son côté aux pieds des Prélats et
leur dit : "Très Pieux Evêques, écoutez un criminel qui confesse un attentat exécrable." Les
Evêques, les yeux baignés de larmes, relevèrent le roi qui s'en retourna au palais après avoir
donné ordre qu'on fît sortir Prétextat de l'église. Chilpéric envoya au concile une collection de
Canons à laquelle on avait ajouté un nouveau recueil d'autres Canons qu'on disait être des
Apôtres. On en lut cet article : "Que l'évêque convaincu d'homicide, d'adultère et de parjure
soit déposé." Prétextat qui reconnut alors trop tard qu'on l'avait joué, demeurait interdit.
Bertram l'évêque de Bordeaux lui dit en très bon courtisan : "Mon frère puisque tu es dans la
disgrâce du roi, tu n'auras pas notre communion avant qu'il ne t'ait rendu sa bienveillance."
Chilpéric ne voulait pas en rester là : il demanda qu'on déchirât la robe de Prétextat, ce qui
était une marque ignominieuse de déposition ou bien qu'on récitât sur sa tête le Psaume 108
contenant les malédictions lancées contre Judas ou du moins qu'on prononçât contre cet
Evêque une excommunication perpétuelle. Grégoire de Tours s'opposa avec courage à ces
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propositions et somma le roi de tenir la parole qu'il avait donnée de ne rien faire contre les
Canons mais Prétextat fut enlevé du concile et jeté dans une prison d'où il tenta de s'évader
pendant la nuit. On lui fit subir à cette occasion les plus rudes traitements puis il fut relégué
dans une île près de Coutances, vraisemblablement l'Île de Jersey. Mélantius, créature de
Frédégonde, fut mis sur le siège de Rouen.
Telle fut l'issue du cinquième concile de Paris où l'innocence fut opprimée par la puissance du
roi, par la lâcheté de quelques évêques et par la simplicité même de Prétextat qui durant son
exil expia à l'aide de la pénitence, la faiblesse qu'il avait eue de confesser des crimes dont il
était innocent. Il fit un Saint Usage de ses souffrances et donna le spectacle des plus héroïques
vertus.
Dès que les habitants de Rouen apprirent la mort de Chilpéric assassiné à son tour à Chelles
en 584, ils rappelèrent de son exil leur Evêque et le rétablirent sur son siège. Frédégonde s'y
opposa de tout son crédit et Prétexta crut devoir venir à Paris prier Gontran de faire examiner
sa cause. Ce prince voulait convoquer un Concile pour ce sujet mais l'Evêque Ragnemsode de
Paris lui présenta au nom de tous les autres Evêques que cela n'était nullement nécessaire
puisque si le concile de Paris avait imposé une pénitence à Prétextat, il ne l'avait pas déposé
de l'épiscopat. Ainsi le roi le reçut à sa table et le renvoya à son Eglise. Mélantius qui avait été
mis à sa place sur le siège de Rouen, en fut chassé et il alla s'en consoler auprès de
Frédégonde que Gontran relégua au Vau-de-Reuil, à quatre lieues de Rouen.
Mais cette nouvelle Jézabel ne se tint pas tranquille : du lieu où elle avait été reléguée, elle fit
menacer Prétextat de le faire exiler une seconde fois. Il répondit avec fermeté : "J'ai toujours
été Evêque jusque dans mon bannissement et toi, tu ne seras pas toujours reine. L'exil me
servira de degré pour m'élever au Royaume Céleste mais toi, de ton trône, tu seras précipitée
dans l'abîme si tu ne renonces pas à tes péchés pour faire une salutaire pénitence." On ne
disait pas impunément de telles vérités à une reine du caractère de Frédégonde. Des avis si
salutaires allumèrent toutes ses fureurs et l'on en vit bientôt les funestes effets. Le dimanche
suivant, le Saint Evêque était allé à l'église le matin plus tôt qu'à l'ordinaire y chanter les
Louanges de Dieu lorsqu'il se sentit frappé d'un coup de poignard par un assassin. Il jeta un cri
pour appeler ses clercs mais personne ne vint à son secours; il se traîna péniblement jusqu'à
l'Autel et y fit à Dieu par une courte et fervente prière le sacrifice de sa vie. Pendant ce tempslà,
le peuple fidèle qui était dans l'église était accouru à lui; on l'emporta dans sa maison et on
le mit dans son lit.
L'artificieuse Frédégonde alla aussitôt lui rendre visite pour lui témoigner la part de douleur
qu'elle prenait à ce funeste accident : "Saint Evêque, tu n'avais pas besoin ni nous ni le reste
de ton peuple que ce malheur t'arrivât mais plût à Dieu qu'on pût découvrir l'assassin pour lui
faire expier son crime dans les supplices."
Prétextat qui n'était pas la dupe de ces indignes artifices, lui répondit avec une Sainte Liberté :
"Eh! Quelle autre main a porté le coup que celle qui a tué les rois qui a versé tant de sang
innocent qui a fait tant de maux à ce royaume?" Frédégonde fit semblant de ne pas l'entendre
et lui répliqua : "Nous avons d'habiles médecins qui pourront te guérir; permets qu'on te les
envoie. - Je sens, repartit l'Evêque que le Seigneur m'appelle mais toi qui es l'auteur de tous
ces crimes, tu seras chargée de malédiction en ce monde et Dieu vengera mon sang sur ta
tête."
Frédégonde se retira couverte de confusion et Saint Prétextat expira après avoir réglé quelques
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affaires de sa maison. L'Evêque Romachaire de Coutances se rendit à Rouen pour faire la
cérémonie des funérailles car c'était un devoir que les Evêques voisins se rendaient les uns
aux autres. Les citoyens de Rouen mais surtout les Francs établis dans cette ville, furent
consternés d'un meurtre si atroce.
Un seigneur franc eut le courage d'aller au palais de Frédégonde lui en faire de vifs
reproches : "Tu as commis déjà bien des crimes mais tu n'en avais pas commis de plus grand
que de faire ainsi assassiner un si Saint Evêque. Que le Seigneur venge au plus tôt le sang
innocent! Pour nous, nous prendrons de si bonnes mesures que tu ne seras plus en état de
commettre de pareils attentats." Après ce discours, il voulut se retirer mais Frédégonde qui ne
se possédait jamais mieux que quand elle méditait une plus cruelle vengeance, l'invita à dîner.
Sur le refus qu'il en fit, elle le pressa de prendre un rafraîchissement afin qu'il ne fût pas dit
qu'il était sorti à jeun d'une maison royale. Il se rendit à ses instances et on lui présenta, selon
l'usage des anciens francs, du vin d'absinthe assaisonné de miel. Il s'aperçut aussitôt qu'il avait
pris du poison et après avoir averti ses gens de n'en point boire, il monta à cheval pour s'enfuir
mais le poison était si violent qu'il rendit son âme à Dieu avant d'arriver chez lui.
L'Evêque Leudovalde de Bayeux et premier suffragant de Rouen, écrivit une lettre circulaire à
tous les Evêques sur le scandale causé par l'assassinat de Prétextat et ayant pris conseil
probablement des Evêques de sa province, il fit fermer toutes les églises de Rouen et défendit
d'y faire l'Office jusqu'à ce qu'on eût découvert l'auteur du crime. Cet exemple d'un interdit
général sur toute une ville est remarquable et c'est le premier qu'on trouve dans l'histoire des
Eglises en France. Leudovalde fit plus: il fit arrêter quelques personnes suspectes qui
accusèrent Frédégonde et peu s'en fallut que ce zèle ne lui coûtât la vie à lui-même mais la
fidélité de son peuple le défendit contre les embûches qu'on lui dressa.
Cependant et pour se justifier, Frédégonde s'avisa d'un stratagème qui ne tourna qu'à sa honte.
Elle fit prendre un de ses esclaves qu'elle savait être l'assassin et le fit cruellement fouetter.
Ensuite elle le livra au neveu de Prétextat, croyant qu'il n'avouerait rien comme sans doute il
le lui avait promis. Mais la torture et sa mauvaise conscience lui arrachèrent la Vérité. Il
confessa qu'il avait reçu cent sous d'or de Frédégonde pour commettre le crime, cinquante de
l'évêque Mélantius et cinquante autres de l'archidiacre de Rouen et que de plus, on lui avait
accordé la liberté. Mais cette femme artificieuse qui d'ailleurs disposait de toutes les faveurs,
malgré des faits si atroces, maintint toujours son autorité et ce qui est encore plus surprenant,
elle fit rétablir Mélantius sur le siège de Rouen encore teint d'un sang que cet indigne prélat
avait contribué à faire verser.
Saint Prétextat est honoré par l'Eglise comme Martyr le 24 février mais on croit qu'il naquit au
Ciel le 14 avril de l'année 588. (Cfr. Saint Grégoire de Tours; "histoire de l'Eglise catholique
en France" par le p. Longueval, ed. Le Clerc, Paris, 1862, t.2 & 3.)
SAINT EVEQUE BETON A AUXERRE (+918)
Moine de Sainte-Colombe à Sens, son corps fut trouvé revêtu d'un cilice sept cents ans après
son endormissement.
SAINTE DEMETRIADE A ROME (+425)
De la famille des Anicius qui a donné au monde tant d'illustrations : Justinien, Boèce, Saint
Benoît du Mont-Cassin, Sainte Scholastique. Sa mère Julienne était la fille de Sainte Probe
dont la vertu avait été louée par Saint Jérôme, Saint Augustin et Saint Jean Chrysostome. La
prise de Rome par Alaric avait forcé la jeune Vierge à fuir. Combien de fois, en ces temps
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calamiteux où les riches de la veille devenaient souvent les pauvres du lendemain, la jeune
fille ne dut-elle pas se répéter ces paroles : "Ô vanité des vanités, tout n'est que vanité hormis
servir Dieu." Aussi refusa-t-elle un parti convenable à son rang pour s'engager à l'Epoux
Céleste.
SAINTE MARTYRE PRIMITIVE A ROME
SAINT MARTYR SERGE, A CÉSARÉE EN CAPPADOCE (+304)
Il voulait vivre en paix avec Dieu et pour cela s'était fait Moine et solitaire non loin de la ville.
Ce qui ne l'empêcha pas d'être arrêté pour sa Foi, torturé et décapité. Ses Précieuses Reliques
se trouveraient désormais en Andalousie.
SAINTS MARTYRS MONTAN, LUCIEN, JULIEN, VICTORIC, FLAVIEN, JULIEN,
VICTOR, PRIMOLE, RENUS ET DONATIEN (+259)
Ils furent disciples de Saint Cyprien et consommèrent leur martyre à Carthage sous l'empire
de Valérien.
Saint Prince Dimitri et Saint Roman d'Uglich
SAINT PRINCE ROMAN D'UGLICH (+ 1285), FILS DU PRINCE VLADIMIR ET DE LA
PRINCESSE PHOTINE D'UGLICH ET NEVEU DE SAINT BASIL (BASILKO) DE
ROSTOV 3 février (repos) – 24 février (invention)
Il naquit le 1 octobre 1235. Après l'Endormissement de son père en 1248 et de son frère aîné
André en 1261, Saint Roman, âgé de vingt-six ans, devint Prince d'Uglich et un véritable père
pour ses sujets. Il fonda un hospice pour les pauvres et accueillit les indigents venant de
partout. Il bâtit quinze nouvelles églises dans sa principauté. Saint Roman participait
quotidiennement aux Offices Divins et discutait souvent avec de Pieux Moines. Après
l'Endormissement de son épouse en 1280, il se dévoua entièrement aux exploits ascétiques du
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jeûne, de la prière et aux oeuvres de miséricorde. Il bâtit la ville de Romanov (à présent
Tutaev) sur les hautes rives de la Volga. Le Saint Prince s’endormit en paix le 3 février 1285
et fut enseveli dans l'église de la Transfiguration à Uglich. En 1486, on découvrit
incorrompues les Remarquables Reliques de Saint Roman. Elles furent translatées dans la
nouvelle église cathédrale de la Transfiguration. En 1595 avec la bénédiction du Patriarche
Job et en raison de la renommée de ses Miracles, les Vénérables Reliques furent reconnues
par le Métropolite et futur Patriarche Saint Hermogène et Saint Roman fut glorifié au rang des
Saints. En 1609, lors d'une invasion polonaise, les Saintes Reliques furent brûlées en même
temps que l'église.
UNCOVERING OF THE RELICS (1486) OF ST. ROMANUS, PRINCE OF UGLICH
St. Roman lived during the time of the Tatar invasion and the Tatar yoke. He was 23 years old
when Batu with his hordes attacked Russia. Having learned about approach of Batu to Uglich,
St. Roman together with his father Vladimir, the prince of Uglich, and his older brother
Andrew, left for Novgorod. After three years passed, when the Tatars left Russia, he returned
to Uglich and after the death of his father and brother he assumed the management of the
princedom. He was the trustee of his father’s subjects: he built charity and reception of
strangers’ houses using up the greater part of his means. He built up to fifteen temples in
various parts of this princedom. Every day St. Roman listened to the service to God,
frequently conversed with the god-fearing monks and loved to read soul-saving books. After
the death of his wife he devoted himself entirely to the ascetical struggles of fasting, prayer,
charity and piety. He died on February 3, 1285 and was buried in the Church of the
Transfiguration in Uglich. About 1485 the relics of St. Roman were found incorrupt and were
transferred to the new Cathedral Church of the Transfiguration. In 1605 the relics of St.
Roman began to work wonders and local veneration of him was established. In 1609 the Poles
burned the relics of St. Roman together with the temple in which he reposed; but the ashes of
the relics were kept up until now and repose in a secret place in the Cathedral Temple of the
Transfiguration, in the chapel named for the Holy Prince
SAINT EVEQUE MODESTE DE TREVES, CONFESSEUR (VERS 489)
Modeste gouverna l'église de Trèves après Milet dans des temps très difficiles. Il ne cessa de
rappeler ses peuples à des sentiments meilleurs pour leur faire accepter avec soumission, les
peines que Dieu leur envoyait. Après sa Naissance Céleste, le suffrage unanime des peuples le
rangea parmi les Saints Evêques de Trèves. Il fut enseveli dans l'église de Saint-Matthieu et
son Chef est conservé en grande vénération dans le trésor de cette même église.
SAINT EVEQUE LETARD (OU LIOTARD, LIEUTARD, LETHARD, LOTAIRE,
LOTHIER) DE SENLIS (+7°S.)
Il s’endormit dans le Seigneur en Angleterre à la suite de la Sainte Reine Berthe, fille unique
du Roi Caribert de Paris et femme de Saint Ethelbert, à laquelle il avait été donné pour
maintenir la religion chrétienne et la fortifier contre les erreurs du paganisme dont le roi son
mari et tout le peuple anglais étaient alors infectés. Il contribua aussi beaucoup à la
conversion du roi et de toute la nation qui fut consommée par Saint Augustin.
ou
Il fut enseveli sous le portail de l'ancienne église de Saint-Martin, à Canterbury où il célébrait
les Divins Mystères pour la Reine Berthe. On l'honorait autrefois dans cette ville. On y gardait
ses Précieuses Reliques dans l'église abbatiale de Saint-Augustin et on les portait à la
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procession des rogations. On l'invoquait surtout dans les temps de sécheresse et l'on éprouva
souvent les effets de son intercession.
SAINT ROI ETHELBERT I DU KENT (+616) 24 – 25 février
Le premier des Anglo-Saxons à recevoir la Foi chrétienne était le Premier Roi ou Bretwalda,
de la confédération des Saxons, respecté non seulement en tant que petit-fils d'Hengist mais
aussi comme un grand guerrier. Il épousa Berthe, une princesse gauloise chrétienne et lui
consenti de continuer à pratiquer sa religion et d'amener avec elle comme aumônier l'Evêque
Luidhard de Senlis. Ethelbert donna à sa Reine l'ancienne église de Saint-Martin à Canterbury
construite aux temps romains qu'il restaura. Elle se trouvait hors des murs de la ville et il y a
encore un petit portail de poterne là-bas connu comme le Portail de Quenin par lequel elle
passait chaque jour pour entendre la Divine Liturgie.
Son mariage a rendu Ethelbert bien disposé vers Augustin quand ce dernier est arrivé avec ses
Moines dans l'Île de Thanet mais il restait circonspect. Il ne voulait pas rencontrer ces
étrangers, sauf en plein air, au cas où ils auraient tenté de lui lancer quelque maléfice de
magie et c'est ainsi qu'il reçut Augustin, assis sous un chêne avec Berthe à ses côtés. Il écouta
les mots de l'Evangile que lui traduisait un interprète et à la fin, il déclara qu'il ne pouvait pas
abandonner immédiatement tout qu'il avait tenu pour sacré mais que les Missionnaires
chrétiens étaient libres de prêcher dans son royaume. Il leur donna un lopin de terre entre les
murailles et Saint-Martin où les Moines établirent leur monastère qui est devenu la grande
Abbaye des Saints Pierre et Paul. Le portail du quatorzième de siècle, connu comme le Portail
de Fyndon, a une figure taillée sur un des murs, représentant Saint Ethelbert examinant sa
ville.
Le Roi observa soigneusement le comportement de ces Chrétiens et devint convaincu de la
Vérité de ce qu'ils prêchaient et ainsi, un dimanche de 597 (le "Whitsunday" / Dimanche de
Pentecôte) avec nombre d'aristocrates et de sujets, il reçut le Baptême dans la rivière Stour.
Augustin retourna en France pour être sacré Evêque et à son retour Ethelbert lui présenta son
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palais en ville qu'il consacra comme l'église-cathédrale du Christ. En fait ce bâtiment était
probablement la basilique ou la mairie de la ville romaine de Durovernum. Le Roi se retira à
son palais de Reculver, un autre des vieux bâtiments romains mais continua à aider Augustin
et sa compagnie en leur donnant des terres à Rochester où une autre cathédrale fut érigée,
dédiée cette fois à Saint André. Il encouragea aussi son neveu Sabert le roi des Saxons
orientaux à embrasser la Foi et donner une terre pour y construire la cathédrale Saint-Paul de
Londres qui était probablement un ancien site chrétien où les Britanniques avaient érigé
précédemment une église alors en ruine.
Dans sa lettre à Ethelbert, Saint Grégoire le loue de suivre ainsi l'exemple de Constantin, le
premier Empereur chrétien, en établissant la Foi en Christ dans ses territoires. Il termine avec
cette bénédiction : "que la Grâce d'En-Haut préserve votre excellence, mon Fils et Seigneur."
Saint Ethelbert a régné une vingtaine d'années encore après sa conversion et on nous en
apprend que durant ces années, il resta toujours juste, ne faisant jamais pression sur qui que ce
soit pour le convertir au Christianisme et ayant seulement une plus grande affection pour ceux
qui le faisaient mais ne leur accordant pas pour autant des faveurs. Il s’endormit en 616 et fut
ensevelit à Saints-Pierre-et-Paul avec sa Reine Berthe et le bon Evêque Luidhard . La grande
tour qui se trouvait à l'extrémité Ouest de l'église de l'abbaye, était appelée "la Tour
d'Ethelbert;" elle resta debout après la "dissolution impie" parmi les ruines du monastère
jusqu'en 1822 où elle s'écroula lors d'un violent orage.
Mémoire de la première (IVème siècle) et de la seconde (452) invention du chef du Saint et
glorieux Prophète et Précurseur Jean le Baptiste- Saint Erasme des grottes de Kiev-Saint
Romain, Prince d'Ouglitch (invention des Reliques)-Sts Montan, Lucius, Julien, Victoric et
Flavien disciples de Saint Cyprien, Martyrs à Carthage sous Valérien (259). -Saint Ethelbert,
1er Roi Chrétien de Kent baptisé par Saint Augustin de Cantorbéry (616). -Sts Paul et
Primitive, Martyrs à Rome.-Ste Demetriade, petite-fille de Ste Probe, vierge et ascète (Italie
425).-Saint Modeste l'Evêque de Trèves (Trier) en Rhénanie (vers 489).-Saint Gorgar ermite à
Crozon en Bretagne (VIème siècle).-Saint Pretextat l'Evêque de Rouen en Normandie, Martyr
assassiné dans sa cathédrale sur l'ordre de l'indigne reine Frédégonde, "la nouvelle Jézabel"
(586). -Saint Letard , prêtre, aumônier de la reine Berthe, petite-fille de Clovis et épouse
d'Ethelbert de Kent; il joua un rôle important dans la préparation de la mission de Saint
Augustin de Cantorbéry et la conversion du roi Ethelbert (vers 595 ou 600).-Saint Cumine le
Blanc, higoumène d'Iona (Ecosse 669). -Saint Beton, moine de Ste-Colombe de Sens puis
évêque d'Auxerre (918).-Saint Erasme, évergète devenu moine à la Laure des Grottes de Kiev
(vers 1160) -Invention des Reliques de Saint Romain d'Ouglitch (1486).
Lecture de l’Epître
2Cor IV : 6-12
4.6 Car Dieu, qui a dit: La lumière brillera du sein des ténèbres! a fait briller la lumière dans
nos coeurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. 4.7
Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à
Dieu, et non pas à nous.
4.8 Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l'extrémité; dans la détresse,
mais non dans le désespoir; 4.9 persécutés, mais non abandonnés; abattus, mais non perdus; 4.10
portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi
manifestée dans notre corps. 4.11 Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort
à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle. 4.12
Ainsi la mort agit en nous, et la vie agit en vous.
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2Cor IV : 13-15
4.13 Et, comme nous avons le même esprit de foi qui est exprimé dans cette parole de l'Écriture:
J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé! nous aussi nous croyons, et c'est pour cela que nous parlons,
4.14 sachant que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi avec Jésus, et
nous fera paraître avec vous en sa présence. 4.15 Car tout cela arrive à cause de vous, afin que
la grâce en se multipliant, fasse abonder, à la gloire de Dieu, les actions de grâces d'un plus
grand nombre.
Pour l'usage slave
2Cor IV : 6-12
4.6 Car Dieu, qui a dit: La lumière brillera du sein des ténèbres! a fait briller la lumière dans
nos coeurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. 4.7
Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à
Dieu, et non pas à nous.
4.8 Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l'extrémité; dans la
détresse, mais non dans le désespoir; 4.9 persécutés, mais non abandonnés; abattus, mais non
perdus; 4.10 portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de
Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. 4.11 Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse
livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair
mortelle. 4.12 Ainsi la mort agit en nous, et la vie agit en vous.
Lecture de l’Evangile
Matthieu XI : 2-15
11.2 Jean, ayant entendu parler dans sa prison des oeuvres du Christ, lui fit dire par ses
disciples: 11.3 Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre? 11.4 Jésus leur
répondit: Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez: 11.5 les aveugles
voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts
ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. 11.6 Heureux celui pour qui je ne
serai pas une occasion de chute!
11.7 Comme ils s'en allaient, Jésus se mit à dire à la foule, au sujet de Jean: Qu'êtes-vous
allés voir au désert? un roseau agité par le vent? 11.8 Mais, qu'êtes-vous allés voir? un homme
vêtu d'habits précieux? Voici, ceux qui portent des habits précieux sont dans les maisons des
rois. 11.9 Qu'êtes-vous donc allés voir? un prophète? Oui, vous dis-je, et plus qu'un prophète.
11.10 Car c'est celui dont il est écrit: Voici, j'envoie mon messager devant ta face, Pour préparer
ton chemin devant toi. 11.11 Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n'en
a point paru de plus grand que Jean Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des
cieux est plus grand que lui. 11.12 Depuis le temps de Jean Baptiste jusqu'à présent, le royaume
des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s'en s'emparent. 11.13 Car tous les prophètes et la
loi ont prophétisé jusqu'à Jean; 11.14 et, si vous voulez le comprendre, c'est lui qui est l'Élie qui
devait venir. 11.15 Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
RÉFLEXION - Ils ne sont ni nos bons enseignants ni nos bons amis, ceux qui font tout
selon notre volonté. Le Vénérable Jean Moschus écrivait au sujet d'une importante femme de
famille sénatoriale qui visitait la Terre Sainte. Arrivant à Césarée, elle décida d'y rester et
adressa la requête suivante à l'Evêque : "Donnez-moi une Vierge qui m'apprenne la Crainte de
Dieu." L'Evêque lui présenta une Humble Vierge. Après un certain temps, l'Evêque rencontra
la femme et lui demanda : "Comment est la Vierge que je vous ai présentée?" "Elle est bien,"
répondit la femme "mais elle apporte peu de bénéfice à mon âme parce qu'elle est si humble
qu'elle me laisse faire ma propre volonté. Ce qu'il me faut c'est qu'elle me réprimande et ne
me permette pas de faire tout ce que je veux." L'Evêque alors lui donna une autre fille, de
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caractère très franc qui commença à houspiller la femme, l'appelant une insensée femme riche
et d'autres choses encore. Après quelque temps, l'Evêque demanda à nouveau à la femme : "Et
cette Vierge-ci comment se comporte-t-elle avec vous?" "Elle apporte grand bénéfice à mon
âme," répondit la femme du sénateur. Et elle commença à devenir humble et douce. (Extrait
du 'Pré Spirituel', par Jean Moschus)
HOMÉLIE - Au sujet de la repentance et du pardon des péchés
"Et que la repentance et la rémission des péchés devaient être prêchées en Son Nom."
(Saint Luc 24,47)
Voici l'Instruction Finale du Sauveur à Ses Saints Apôtres. Dans ces mots comme dans la
coquille d'une noix, est contenu l'Evangile de la réconciliation entre Dieu et les hommes.
Qu'attend Dieu des hommes et qu'est-ce que Dieu leur donne? Il attend la repentance et Il
accorde le pardon des péchés. Il attend un peu mais Il donne tout. Que les hommes se
repentent de leurs péchés et que les hommes cessent de pécher et les hommes recevront tout
de Dieu; tout; non seulement tout ce que leur coeur pourrait désirer mais plus encore,
beaucoup plus. En vérité, tout est promis au Juste. Les Justes seront héritiers du Royaume de
Dieu, ils seront fils de Dieu et ils seront enfants de la Lumière, enfants de l'Immortalité,
compagnons des Anges, frères du Christ. Les Justes auront une vie abondante, une abondance
de paix, une abondance de sagesse, une abondance de puissance et une abondance de joie. Les
justes auront tout car tout leur a été promis.
Que les hommes se repentent seulement et ils recevront tout. Que le mendiant se lave
seulement, se baigne et se revête de pureté devant les portes de la Cour Royale et il sera
immédiatement introduit dans la Cour Royale et viendra à sa rencontre le Roi Qui
l'embrassera et il aura tout. Il vivra avec le Roi, s'assiéra à la table royale; il aura tout, tout,
tout! O mes frères, ce ne sont pas uniquement des mots mais bien la Vérité Sainte et Vivante.
Car nous savons bien que nombre de pénitents, hommes et femmes, ont reçu tout ceci qui
avait été promis. Nombre sont apparus de l'autre monde et ont prouvé la Vérité de ces mots,
témoignant comment à présent ils vivaient en fils et filles royaux. Mais ils s'étaient
promptement repentis et il nous reste du temps pour nous repentir, si nous désirons être avec
eux héritiers du Royaume.
Ô Seigneur Miséricordieux, aide-nous à nous repentir avant la mort afin de pouvoir vivre
éternellement.
A Toi soit la Gloire et la Louange, à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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