vendredi 2 mars 2012

Vie de Sainte Mildred et autres Vies de Saints.

20 février – 4 mars 2012
Cycle mobile (Pascalion): Dimanche de la Première Semaine du Grand Carême ou
Dimanche de l’Orthodoxie
Ce premier Dimanche de Carême, nous faisons mémoire du rétablissement des Saintes Icônes
advenu sous le règne de l'Empereur Michel de Constantinople et de sa mère Théodora
d'éternelle mémoire et sous le pontificat du Saint Patriarche et Confesseur Méthode.
Les Icônes jadis avaient été bannies :
j'exulte quand je vois leur culte rétabli.
Lorsque Léon l'Isaurien, d'artisan et d'ânier qu'il était, prit par Condescendance de Dieu le
sceptre de l'empire, le Patriarche Germain qui tenait alors le gouvernail de l'Eglise, fut aussitôt
appelé par lui pour s'entendre dire : "Ce qui me semble, Monseigneur, les Saintes Images ne
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diffèrent en rien des idoles; ordonne donc qu'elles soient rapidement enlevées. Si elles
représentent vraiment les Saints, qu'elles soient mises plus haut afin que les pécheurs que
nous sommes ne les souillent pas constamment de leurs baisers." Le Patriarche, cherchant à
détourner l'empereur d'une telle aversion, lui dit : "Sire, ne te fâche pas mais qui entendonsnous
parler contre les Saintes "Icônes? Quelqu'un qui porte le nom de "Conon!"" Et lui : "Oui,
c'est ainsi que j'étais appelé quand j'étais enfant." Comme le Patriarche ne se laissait pas
convaincre de se ranger à l'avis de l'empereur, celui-ci l'exila et mit à sa place Anastase qui
partageait ses idées. Et c'est ainsi que fut déclarée la guerre contre les Saintes Icônes. On dit
que les premiers à lui inspirer cette aversion furent des Juifs qui lui prédirent grâce à une
sorcière son accession au trône alors qu'il était pauvre et qu'avec eux il pratiquait pour vivre le
métier d'ânier. Lorsqu'il eut fini de vivre et si mal, Constantin Copronyme, ce lionceau encore
plus cruel issu de lui, devint l'héritier de son pouvoir et plus encore de sa rage contre les
Saintes Icônes. Mais qu'est-il besoin de dire les faits et gestes de cet impie? Sinon que, lui
étant mort de façon encore plus honteuse, son fils [Léon IV] né de la Khazare s'assit sur le
trône. Et après que lui-même eut achevé sa méchante vie, Irène et Constantin devinrent les
héritiers du pouvoir. Guidés par le Très Saint Patriarche
Taraise, ceux-ci réunirent le Septième Concile OEcuménique
et l'Eglise du Christ accueillit à nouveau les Saintes Icônes.
Lorsqu'ils eurent déposé la royauté, il y eut Nicéphore le
Logothète puis son fils Stavrakios et après lui Michel
Rangabè qui vénérèrent les Saintes Images. A Michel
succéda le féroce Léon l'Arménien; perfidement corrompu
par un moine impie, un reclus, il déclencha la seconde lutte
contre les Icônes et de nouveau l'Eglise de Dieu se trouva
sans ornement. Michel d'Amorium lui succéda puis son fils
Théophile qui laissèrent les autres au second plan dans la
fureur contre les Icônes. Ce Théophile livra beaucoup de
Pères à d'horribles peines et châtiments à cause des Images
Sacrées. Après douze ans de règne, il fut pris de dysenterie et
faillit perdre la vie : sa bouche s'ouvrit de façon exagérée, au point de laisser paraître ses
entrailles. L'Auguste Théodora fut très fâchée de ce qui arrivait. A peine ensommeillée, elle
eut la vision de la Sainte Mère de Dieu tenant dans Ses Bras le Dieu d'avant les siècles et
entourée d'Anges resplendissants qui blâmaient et châtiaient Théophile son époux. Lorsque le
songe la quitta, Théophile, s'éveillant un moment, s'écria : "Malheur à moi, je suis puni à
cause des Saintes Icônes!" Aussitôt l'Impératrice posa sur lui l'Icône de la Mère de Dieu en La
priant avec des larmes. Alors Théophile, malgré ses dispositions, vit quelqu'un des assistants
qui portait un encolpion : il saisit la médaille et la baisa et aussitôt cette bouche qui n'avait
cessé de braire contre les Icônes et ce larynx qui bâillait sans mesure reprirent leur forme
initiale; alors il fit cesser toute contrainte et violence, confessant qu'il était bon de vénérer les
Saintes Icônes et de leur rendre un culte. L'Impératrice, ayant sorti de ses coffres les Saintes et
Vénérables Icônes, disposa Théophile à les baiser et vénérer de toute son âme. Peu après,
Théophile s'endormit. Théodora rappela tous ceux qui étaient en exil ou en prison, ordonna
d'assurer leur liberté et elle fit renverser du trône patriarcal Jean, dit aussi Iannis, plus chef de
sorciers et de démons que patriarche. Il fut remplacé par le Confesseur du Christ Méthode qui
avait beaucoup souffert précédemment : on l'avait même enfermé vivant dans un tombeau.
Sur ces entrefaites, Joannice le Grand qui pratiquait l'Ascèse dans les montagnes de l'Olympe,
eut une Sainte Visite en la personne du Grand Ascète Arsakios : "Dieu m'a envoyé vers toi
afin que nous nous rendions chez un Très Saint Moine, Isaïe, Reclus de Nicomédie et que
nous apprenions ce qui est agréable à Dieu et ce qui convient à Son Eglise. S'étant donc
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rendus chez le Vénérable Isaïe, ils entendirent de lui : "Ainsi parle le Seigneur : Voici
qu'approche la fin des ennemis de Ma Représentation en Image; allez donc chez l'Impératrice
Théodora et chez le Patriarche Méthode et dites-leur de calmer tous les impies afin de pouvoir
m'offrir le Sacrifice avec les Anges en vénérant Mon Image et celle de Ma Croix." Ils
gagnèrent aussitôt Constantinople et rapportèrent au Patriarche Méthode et à tous les élus ce
qui leur avait été dit. Rassemblés, ils allèrent chez l'Impératrice pour la convaincre mais ils
découvrirent que ses parents lui avaient inculqué en tout la piété et l'Amour de Dieu. Et
aussitôt l'Impératrice détachant l'Image de la Mère de Dieu qu'elle portait suspendue à son cou
à la vue de tous et la baisa en disant : "Si quelqu'un ne vénère et ne baise les Icônes avec
amour, non de façon idolâtre mais en relation avec leurs archétypes qu'il soit anathème!" Et ils
éprouvèrent une grande joie. A son tour, elle leur demanda de faire une prière pour son époux
Théophile. Voyant sa Foi, ils se laissèrent persuadés malgré leur réticence. Le Patriarche
Méthode rassembla tout le peuple, tout le Clergé et les Evêques dans la grande Eglise de
Dieu. Parmi eux furent choisis les Moines de l'Olympe Joannice et Arsakios, Naukratios et ses
disciples Théodore Studite, le Grand et Saint Théophane et Théodore, ces Confesseurs
"marqués," le Syncelle Michel l'Hagiopolite et beaucoup d'autres; ils célébrèrent devant Dieu
un Office d'Intercession de toute la nuit pour Théophile, tous priant avec larmes et de manière
instante. Et ils célébrèrent ces Intercessions pendant toute la première semaine du Carême,
l'Impératrice Théodora y prenant part elle-même avec les femmes et le reste du Peuple.
Sur ces entrefaites, l'Impératrice Théodora, à l'aube du vendredi, eut
un songe et il lui sembla se trouver près de la colonne de la Croix et
que des gens passaient avec tumulte le long de la voie, portant divers
instruments de supplice; au milieu d'eux, on amenait un prisonnier,
l'empereur Théophile, les mains liées derrière le dos. L'ayant reconnu,
elle suivit elle aussi ceux qui l'emmenaient. Lorsqu'ils arrivèrent à la
Porte de bronze, elle vit un Homme à l'aspect surnaturel, assis devant
l'Icône du Christ et Théophile Se tint en Sa Présence. Comme
l'Impératrice Lui toucha les pieds pour implorer en faveur de
l'empereur, Celui-ci ouvrant la Bouche, lui dit : "Grande est ta Foi, ô
femme; sache qu'en vertu de tes larmes et de ta Foi et aussi de la
prière et Intercession de Mes Serviteurs et de Mes Prêtres, J'accorde le pardon à Théophile,
ton mari." Puis Il dit à ceux qui l'emmenaient : "Déliez-le et rendez-le à sa femme." Celle-ci
l'ayant reçu, s'en alla dans la joie et l'allégresse et aussitôt le songe s'arrêta. Telle fut la vision
de l'Impératrice Théodora. Alors le Patriarche Méthode (Icône ci-contre) après les prières et
Intercession qu'on avait faites pour lui, prit une charte neuve où il inscrivit les noms de tous
les empereurs hérétiques, y compris celui de Théophile et il déposa le tout au bas de l'Autel.
Le vendredi, il vit lui-même un Ange effrayant entrer dans la Grande Eglise [=Sainte-Sophie]
et s'approcher de lui pour lui dire : "Evêque, ta prière a été exaucée et l'Empereur Théophile a
obtenu son pardon; dorénavant n'importune plus le Seigneur à son sujet!" Pour se rendre
compte de la véracité de sa vision, il descendit de son siège, il prit la charte et l'ayant
déroulée, il trouva, ô merveille que le nom de Théophile avait été effacé par Jugement Divin.
Apprenant cela, l'Impératrice exulta grandement et demanda au Patriarche que tout le peuple
se rassemble avec les Croix Vénérables et les Images Sacrées dans la Grande Eglise afin que
lui soit rendue l'ornement des Saintes Icônes et que soit connu de tous le prodige nouveau.
Alors, tous ou peu s'en faut, affluèrent dans l'Eglise avec des cierges et l'Impératrice vint avec
son fils. On y fit une Litie avec les Saintes Icônes, les Vénérables Reliques de la Croix et le
Saint Evangile puis on sortit jusqu'au lieu dit [de la borne] milliaire en chantant Kyrie eleison.
Au retour de la procession, on célébra la Divine Liturgie dans la Grande Eglise : les Saintes et
Vénérables Icônes furent élevées à nouveau sur les colonnes par de Saints Hommes désignés
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à cette fin; ceux qui avaient pratiqué la piété et le culte orthodoxe furent l'objet de Louanges,
ceux qui n'avaient pas accepté la Vénération des Saintes Icônes furent excommuniés et livrés
à l'anathème et les Saints Confesseurs décidèrent que dorénavant on célébrerait chaque année
cette fête sacrée afin qu'on ne retombât plus jamais dans une telle impiété.
Ô Christ, Inaltérable Icône du Père, par les prières de Tes Saints Confesseurs, aie pitié de
nous. Amin.
20 avril – 1er Dim. du Gd. Carême - Jour de l'Esprit Saint (Lundi qui suit la Pentecôte) – 9 juillet
ICÔNE DE LA MÈRE DE DIEU DE CHYPRE
Sur cette Icône, la Mère de Dieu est représentée sise sur un trône avec le Nourrisson Divin
dans Ses Bras et un Ange de part et d'autre d'Elle.
Le prototype de cette Sainte Icône s'est manifesté en 392 sur l'île de la Chypre sur la tombe du
Juste Lazarre, l'Ami du Christ (17 octobre); elle se trouve maintenant dans un monastère. On
trouve des copies renommées de l'Icône de Chypres à la cathédrale de la Dormition de
Moscou et dans l'église de Nikolo-Golutvin du village de Stromyn qui se trouve dans
l'éparchie de Moscou; elle est commémorée le Dimanche de l'Orthodoxie.
Pendant la semaine du Triomphe de l'Orthodoxie, le Synaxaire grec fait mention d'une Icône
qui est probablement l'Icône de Chypre. Sur l'Île de Chypre, un Arabe passa un jour par une
église consacrée à la Très Sainte Théotokos. Afin de montrer sa haine pour le Christianisme,
l'homme décocha une flèche à une Icône de la Mère de Dieu qui était accrochée à la porte. La
flèche heurta le genou de la Toute Pure et Son Sang commença à couler. Surmontant sa
crainte, l'Arabe donna de l'éperon à son cheval et rentra chez lui mais il fut frappé
mortellement avant d'y arriver. C'et ainsi qu'il fut puni pour son impiété.
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On commémore d'autres jours l'Icône de la Mère de Dieu de Chypre : le jour du Saint-Esprit
(le 20 avril) et la 9 juillet. Quelques copies de l'Icône de la Mère de Dieu de Chypre ont des
noms supplémentaires tels que "Purifiante," "Couteau" et "???."
L'Icône Stromyn de la Mère de Dieu de Chypre est devenue célèbre en 1841. Une fille de dixhuit
ans du village de Stromyn était proche de la mort en raison d'une maladie. Dans un rêve,
elle vit l'Icône de la Mère de Dieu de Chypre se tenir au-dessus de l'entrée à l'église et de
l'Icône vint une voix : "Prends-moi dans ta maison et que le Prêtre célèbre un Moleben avec la
Bénédiction de l'Eau et tu seras guérie."
On amena la fille malade à l'église et on parvint finalement à localiser l'Icône après des
longues recherches. La fille obéit au Commandement de la Toute Pure Théotokos et après le
Moleben, elle se sentit assez forte pour rapporter elle-même l'Icône à l'église. Peu après, elle
fut complètement guérie. L'Icône Stromyn de la Mère de Dieu de Chypre continua d'opérer
des Miracles de guérison, c'est que le Recteur de l'église rapportas au Saint Métropolite
Philarète de Moscou (19 novembre).
Lecture de l’Epître
Heb XI : 24-26, 32-XII : 2
11.24 C'est par la foi que Moïse, devenu grand, refusa d'être appelé fils de la fille de Pharaon,
11.25 aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d'avoir pour un temps la
jouissance du péché, 11.26 regardant l'opprobre de Christ comme une richesse plus grande que
les trésors de l'Égypte, car il avait les yeux fixés sur la rémunération.
11.32 Et que dirai-je encore? Car le temps me manquerait pour parler de Gédéon, de Barak, de
Samson, de Jephthé, de David, de Samuel, et des prophètes,
12.2 ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui
lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l'ignominie, et s'est assis à la droite du trône de
Dieu.
Lecture de l’Evangile
Jean I : 43-51
1.43 Le lendemain, Jésus voulut se rendre en Galilée, et il rencontra Philippe. Il lui dit: Suismoi.
1.44 Philippe était de Bethsaïda, de la ville d'André et de Pierre. 1.45 Philippe rencontra
Nathanaël, et lui dit: Nous avons trouvé celui de qui Moïse a écrit dans la loi et dont les
prophètes ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph. 1.46 Nathanaël lui dit: Peut-il venir de
Nazareth quelque chose de bon? Philippe lui répondit: Viens, et vois. 1.47 Jésus, voyant venir à
lui Nathanaël, dit de lui: Voici vraiment un Israélite, dans lequel il n'y a point de fraude. 1.48
D'où me connais-tu? lui dit Nathanaël. Jésus lui répondit: Avant que Philippe t'appelât, quand
tu étais sous le figuier, je t'ai vu. 1.49 Nathanaël répondit et lui dit: Rabbi, tu es le Fils de Dieu,
tu es le roi d'Israël. 1.50 Jésus lui répondit: Parce que je t'ai dit que je t'ai vu sous le figuier, tu
crois; tu verras de plus grandes choses que celles-ci. 1.51 Et il lui dit: En vérité, en vérité, vous
verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de
l'homme.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT HIEROMARTYR ELEUTHERE L'EVEQUE DE CONSTANTINOPLE (+2°S)
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15 septembre (translation) - 20 février
SAINT HIEROMARTYR ÉLEUTHERE (OU LEHIRE) L'ÉVEQUE DE TOURNAI (+531)
Eleuthère vit le jour à Tournai en 454 ou 456. Serenus son père et Blanda sa mère étaient de
noble origine et jouissaient d’une grande aisance. Serenus comptait parmi ses ancêtres
Hirénée qui fut un des premiers habitants de Tournai à embrasser le Christianisme à la voix de
Saint Piat et qui donna le terrain sur lequel s’éleva dans la suite l’église de la Mère de Dieu.
Eleuthère avait reçu de Dieu un si heureux naturel qu'il fit autant de progrès dans les lettres
que dans la piété. Il fut élevé avec Saint Médard, devenu depuis lors Evêque de Noyon qui lui
prédit qu’il serait un jour Evêque de Tournai. La prédiction se vérifia en 486 lorsqu'Eleuthère,
âgé de trente ans environ, fut élu pour succéder à l’Evêque Théodore.
Déjà avant la Naissance Céleste de Théodore, la violence des païens avait obligé les
principaux Chrétiens de Tournai à se réfugier à Blandain, village situé à une lieue de Tournai
où les parents d’Eleuthère avaient des propriétés.
Les Tournaisiens avaient beaucoup dégénéré depuis la Naissance Céleste de leur Apôtre Saint
Piat. Leur Foi s’éteignait de jour en jour, soit par le commerce et la violence des païens, soit
par les désordres des rois francs qui étaient encore idolâtres et qui faisaient leur résidence à
Tournai. Tel était l’état de l’Eglise de cette ville lorsque Saint Eleuthère en fut fait Evêque.
Les premières années de son épiscopat furent pour lui un temps de troubles et de rudes
épreuves. Son troupeau se trouvait mêlé d’une part avec les Francs maîtres du pays et encore
païens et d’autre part avec divers hérétiques qui répandaient parmi le peuple des doctrines
contraires au dogme de l’Incarnation de Jésus-Christ. Ce fut pour Eleuthère un sujet de
redoubler sa vigilance pastorale et ses travaux. Il arracha un grand nombre de Francs aux
superstitions du paganisme et défendit de vive voix et par écrit le mystère de l’Incarnation
contre les hérétiques.
Son zèle à gagner des âmes à Jésus-Christ le porta plus d’une fois à pénétrer secrètement dans
Tournai où il prêchait l'Evangile à des familles délaissées et à des hommes qui avaient
reconnu la vanité des idoles. Telles étaient ses occupations ordinaires quand un événement
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singulier mais que Dieu fit servir au Salut d’un grand nombre vint lui rouvrir ainsi qu’aux
autres exilés, les portes de sa ville natale.
Voici en quels termes le rapportent les auteurs : la fille du gouverneur de Tournai, païenne
comme son père, avait conçu une secrète affection pour le jeune et vertueux Eleuthère avant
qu'il eût été banni avec sa famille. Jamais elle n’avait communiqué ce sentiment à personne
mais un jour elle se transporta à Blandain pour en faire l’aveu à Saint Eleuthère lui-même.
L’Esprit de Dieu avertit Son Serviteur de ce danger qu’il ignorait et auquel il allait être
exposé. Aussitôt donc que cette fille païenne fut en sa présence : "Malheureuse," lui dit-il,
"n’as-tu point entendu dire que satan osa tenter le Seigneur et que celui-ci répondit : Retiretoi;
oses-tu bien tenter Ton Seigneur et Ton Dieu? A l’exemple de Mon Sauveur et au Nom de
la Sainte et Indivisible Trinité, je te commande de te retirer et de ne plus revenir en ce lieu."
En entendant ces mots, la jeune tille tomba comme frappée de la foudre et expira sur-lechamp.
Le gouverneur, désespéré d’une mort si imprévue mais reconnaissant la Puissance du
Dieu d’Eleuthère, promit de se faire Chrétien s’il rendait la vie à sa fille. L’Evêque consentit à
prier pour elle et demanda humblement à Jésus-Christ qu’Il lui plût de faire ce Miracle pour la
conversion de tant de malheureux idolâtres. Après plusieurs jours passés dans le jeûne et la
prière, il se rendit au lieu où le cadavre avait été enseveli, ordonna de soulever la pierre puis il
appela trois fois la jeune fille, lui commandant de se lever au Nom de Jésus-Christ Ressuscité
d’entre les morts.
Dans le même instant elle sortit du tombeau sous les yeux d’une multitude de spectateurs et
demanda à recevoir le Saint Baptême. Malgré un prodige si éclatant, le père résistait encore,
sans doute par la crainte qu’il avait des autres païens; c’était le motif ordinaire de ces sortes de
résistances à la Grâce. Une contagion subite éclata alors parmi eux et fit d’épouvantables
ravages. Dans leur aveuglement, les idolâtres attribuèrent ce châtiment du Ciel aux artifices de
Saint Eleuthère qu'ils traitaient de magicien et ayant tenu conseil entre eux, ils résolurent de le
faire périr. La nuit venue, une troupe armée alla s’emparer de l’Evêque et l’amena devant le
gouverneur qui ordonna de le battre de verges puis de le jeter en prison. Mais l’Ange de Dieu
vint l’y visiter, fit tomber ses chaînes et ouvrant la porte devant lui, le ramena à Blandain. La
patience admirable et les prières du Saint Confesseur de la Foi apaisèrent enfin le Seigneur et
attirèrent Ses Miséricordes sur ce peuple si longtemps rebelle. Changé subitement par un effet
de la Grâce, le gouverneur alla lui-même trouver Saint Eleuthère et le pria de revenir à
Tournai. Le Saint accueillit cette demande avec joie et rentrant dans la ville, il en prit
possession au Nom de Jésus-Christ et la régénéra presque aussitôt par le Baptême de onze
mille païens. Ce beau jour fut consacré par une fête solennelle qui se célèbre encore chaque
année (26 décembre 496).
La conversion de Clovis coïncida avec cet événement.
Peu après, un nouveau Miracle augmenta encore l’allégresse et occasionna de nouvelles
conversions : ce fut la guérison de l’aveugle Mantilius, opérée le jour de la Nativité.
La conversion de Clovis en 496 avait rendu le temps plus calme et Eleuthère en profita pour
rétablir à Tournai le siège épiscopal fixé depuis quelques années au village de Blandain. Il fit
trois fois le voyage de Rome pour s’éclaircir sur les moyens propres à remédier aux maux de
son église. La dernière fois qu’il en revint, il rapporta les Précieuses Reliques du Protomartyr
Saint Stéphane/Etienne et de Sainte Marie l’Egyptienne.
Le retour du Saint au milieu de son troupeau excita partout la joie la plus vive. Le clergé et le
peuple sortis de la ville par la porte nervienne étaient allés à sa rencontre et déjà le cortège
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descendait la colline du mont Sacré, aujourd’hui le Mont Saint-André lorsque, du haut de
cette éminence, le Vénérable Evêque apparut qui tenait élevées dans ses mains les Précieuses
Reliques qu’il portait. Deux cercles de Lumière se formèrent au même instant autour de lui
sous les yeux du peuple qui poussait des cris d’admiration puis tous se mirent en marche vers
la basilique de la Mère de Dieu en chantant des Hymnes et des Cantiques. Sur la route, un
grand nombre de malades ou d’estropiés furent guéris et un muet bien connu des habitants,
recouvra l’usage de la parole.
Clovis se distingua par le succès de ses armes et par la protection qu’il accorda à la religion
mais il souilla sa mémoire par des actes de perfidie et de violence. La tradition de Saint
Eleuthère nous offre une protestation publique de la part du clergé contre les moyens barbares
par lesquels le vainqueur de Tolbiac tacha d’étendre et de consolider sa domination. Clovis
vint un jour à Tournai; à peine arrivé, il se rendit à l’église pour remercier Dieu de ses
victoires. Eleuthère l’attendait sur le seuil " Seigneur Roi," lui dit-il, "je sais pourquoi tu viens
à moi." Etonné de ces paroles, Clovis protesta qu’il n’avait rien de particulier à dire à
l’Evêque. "Ne parle pas ainsi, ô Roi," reprit Saint Eleuthère, "tu as péché et tu n'oses
l’avouer." Alors le vainqueur s’émut, ses yeux se mouillèrent de larmes, il avoua qu’il se
sentait coupable et pria le Pieux Evêque de célébrer la Divine Liturgie pour lui et d’implorer
du Ciel le pardon de ses crimes. Eleuthère se mit en prières et y resta toute la nuit, arrosant le
sol de ses pleurs. Le lendemain et pendant qu’il célébrait l’Office Divin et au moment où il se
préparait à recevoir la Sainte Communion, une Lumière éclatante se répandit dans l’église et
un Ange lui apparut : "Eleuthère," lui dit-il, "Serviteur de Dieu, tes prières sont exaucées;" et
en même temps il lui remit un écrit où était tracé le pardon accordé aux fautes royales qu’il
n’est pas permis de divulguer. Absous par la Clémence Divine, Clovis rendit Grâces à Dieu et
au Saint Evêque et fit des dons considérables à l’Eglise de Tournai. Les courageuses
remontrances d’Eleuthère, le repentir public du Prince, l’Ange apportant du Ciel le pardon des
crimes politiques sont au moins si l’on tient à contester la certitude de ces faits, une admirable
peinture des sentiments populaires de cette époque.
Pour extirper les dernières racines des doctrines hérétiques qui désolaient son diocèse,
Eleuthère réunit vers l’an 520 un Concile dans lequel il parait avoir prononcé un discours sur
le Mystère de l’Incarnation. Son zèle à maintenir le dépôt de la Foi dans sa pureté lui coûta la
vie. Un jour, en sortant de l’église, il fut assailli par une bande d’hérétiques qui se jetèrent sur
lui et l’accablèrent de coups. Le Saint survécut peu de jours à ses blessures; son Départ arriva
le 20 février 531, jour auquel l’Eglise honore sa mémoire.
Illustre ami d’Eleuthère, le Saint Evêque Médard de Noyon s’était empressé de venir à
Tournai à la nouvelle des violences auxquelles on s’était porté contre lui. Après avoir répandu
des larmes abondantes sur son corps inanimé, il se mit en devoir de lui rendre les honneurs de
la sépulture. "Lui-même célébra les Sacrés Mystères pour remercier Dieu de ce qu’Il avait
daigné admettre Saint Eleuthère dans le Séjour de la Gloire." Les cérémonies achevées, on
transporta le corps dans l’église de Blandain où il resta jusqu’à la fin du neuvième siècle. A
cette époque, une Pieuse Dame qui habitait le lieu appelé Roubaix, eut une Révélation dans
laquelle Saint Eleuthère lui commanda d’aller de sa part auprès d'Heidilon l'Evêque de
Tournai et de Noyon pour lui dire de lever de terre son corps et de le transporter à Tournai.
Cette Sainte Femme remplit la mission qui lui était confiée et l'Evêque avec son clergé, se
hâta d’accomplir cette volonté de Ciel qui lui était manifestée.
En 1247 ces Saintes Reliques furent mises par les papistes dans une nouvelle châsse, la même
que la cathédrale possède encore aujourd’hui. Cette châsse ouvrage d’orfèvrerie de la plus
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grande délicatesse a été faussement attribuée à Saint Eloi, argentier de Dagobert.
Pendant les guerres entre hérésies du seizième siècle, le chapitre papiste de Tournai préserva
de la profanation les Vénérables Reliques de Saint Eleuthère en les envoyant à Douai (1566).
Menacées à nouveau pendant la révolution française, elles furent mises à l'abri dans une
maison particulière de Tournai; elles y restèrent jusqu’en 1801, époque à laquelle l’évêque
papiste Hirn en fit la translation à la cathédrale.
ou
http://books.google.be/books?id=hfBaAAAAQAAJ&pg=PA246&dq=Saint+%C3%A9leuth%
C3%A8re+de+tounai&client=firefox-a&hl=fr&cd=6#v=onepage&q&f=false
http://books.google.be/books?id=tToVAAAAQAAJ&pg=PA442&dq=Saint+%C3%A9leuth
%C3%A8re+de+tounai&client=firefox-a&hl=fr&cd=7#v=onepage&q&f=false
http://books.google.be/books?id=td8qAAAAYAAJ&pg=PT157&dq=Saint+%C3%A9leuth%
C3%A8re+de+tounai&lr=&client=firefox-a&hl=fr&cd=13#v=onepage&q&f=false
http://books.google.be/books?id=X7mLWjrvFZIC&pg=PA141&dq=Saint+%C3%A9leuth%
C3%A8re+de+tounai&lr=&client=firefox-a&hl=fr&cd=16#v=onepage&q&f=false
http://books.google.be/books?id=FbwAAAAAcAAJ&pg=PA11&dq=Saint+%C3%A9leuth%
C3%A8re+de+tounai&lr=&client=firefox-a&hl=fr&cd=20#v=onepage&q&f=false
Credo de Saint Eleuthère au Concile de Tournai :
"Vous tous qui confessez Dieu le Père et Son Fils avec l'Esprit-Saint, écoutez.
Croyez en un seul Dieu, Père Tout-puissant et en Jésus-Christ, Son Fils Unique Notre-
Seigneur Qui est né de Dieu le Père dont il est le Fils Unique, Dieu Immense d'un Dieu
Immense, Dieu Immortel d'un Dieu Immortel, Dieu Invisible d'un Dieu Invisible, Dieu
Eternel d'un Dieu Eternel, par Qui et avec Qui le Père a fait tout ce qui est contenu dans le
Ciel, sur la terre et dans les mers. Je vous y exhorte donc, mes bien-aimés : croyez que Jésus-
Christ Notre Seigneur est descendu des Cieux pour le Salut des hommes et la Rédemption du
monde, qu'Il S'est incarné et qu'étant homme Il a souffert sous Ponce, le Gouverneur : qu'en
outre Il est ressuscité le troisième jour d'entre les morts et qu'Il est remonté au Ciel d'où Il
était descendu.
Vous devez tenir et observer ces dogmes, mes fils très chers : il faut vous y conformer avec
piété si vous voulez mériter les joies Célestes. Obéissez à ces hauts enseignements qui sont
ceux des Anciens Pères, en considérant et en contemplant profondément ce Verbe de Dieu
Qui S'est incarné et Qui S'est fait homme. En outre, votre Foi doit vous convaincre que le
Christ Notre Seigneur a été établi Médiateur entre Dieu et les hommes, le Réconciliateur par
excellence de l'humanité avec Dieu, Lui Qui S'est offert pour nous à Dieu Son Père, en odeur
de suavité. C'est Lui en effet Qui a dit à Dieu Son Père par l'organe du Prophète : "Tu n'as pas
voulu de sacrifice ni d'oblation (de l'Ancienne Loi); les holocaustes offerts pour les péchés ne
T'ont pas plu mais Tu M'as donné un corps (pour la grande immolation du calvaire). Il est
écrit de Moi à la tête du livre de Tes Décrets Eternels que Je dois accomplir, Ô Dieu, Ta
Volonté."
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Jésus-Christ n'a pas offert Son Corps pour Lui-même mais pour nous, "en odeur de suavité."
Qui de vous, mes frères, doutera désormais que l'Agneau Véritable et sans tache a été immolé
pour le Salut du genre humain et crucifié par des Juifs impies? C'est Lui Qui nous a rachetés
par l'admirable vertu et la Puissance Ineffable de Sa Divinité Qui a confondu les Juifs rebelles
et superbes et vaincu l'enfer en en forçant les portes, en en faisant sortir les captifs qui y
étaient enchaînés et en arrachant de la prison ténébreuse où elles étaient plongées les âmes qui
attendaient Sa Venue et qui, délivrées aujourd'hui, Lui crient dans leur reconnaissance : "Ô
Doux Vainqueur des perfides entreprises de satan, c'est après Toi, Ô Très Clément Jésus-
Christ, c'est après Toi Que nous gémissions dans ce lieu de tourments, c'est Toi Qu'appelaient
du fond de notre cachot ténébreux nos soupirs et nos larmes : voici que Tu es venu, Toi Que
nous attendions depuis des siècles."
Mes frères, c'est Lui Qui après avoir vaincu satan et délivré des ténèbres du séjour des morts
les âmes des Saints qui réclamaient Leur Libérateur, est ressuscité le troisième jour et étant
monté au Royaume Céleste, est assis à la Droite de Dieu le Père.
Confessez donc un Dieu Unique en Sa Substance et Trois Personnes en Un Seul Dieu; pour
que vous méritiez d'arriver au royaume du Ciel et de jouir à jamais des Biens Eternels dans ce
séjour où les Anges sont enivrés de joie, les Saints Apôtres tressaillent d'allégresse, l'armée
glorieuse des Martyrs est dans la jubilation, le choeur des Confesseurs et des Vierges éclate en
applaudissements : séjour béni où le Rédempteur du monde les couvre de lauriers immortels,
Lui le Dieu Tout-puissant Qui vit et règne à jamais, Inaccessible aux yeux mortels, Eternel,
Incorruptible, à Qui est dû Honneur, Louange, Gloire, Empire et Puissance sans fin; Majesté
Immortelle, Gloire sans ombre, Vertu Ineffable, avec le Père et le Saint-Esprit dans les siècles
des siècles. Amen."
En terminant son discours, il formule et fulmine en ces termes l'excommunication contre les
hérétiques :
"Si quelqu'un contredit à ces enseignements, qu'il soit anathème et réprouvé par le Père, le
Fils et le Saint-Esprit!" ("Si quis autem his decretis contradixerit, a Patre et Filio et Spiritu
sancto anathema sit!")
Le Saint s'assit alors. Les Catholiques –orthodoxes et non les hérético-schismatiques d'après
1054– qui assistaient au Concile glorifièrent Dieu et manifestant une vive allégresse, firent
profession de leur Foi en ces termes :
"Nous révérons et adorons la Trinité dans l'Unité divine; nous confessons publiquement
l'Unité de la Substance Divine et nous L'adorons dévotement." ("Trinitatem in unitate
veneramur et colimus, unitatem in substantia profitemur et devote adoramus.")
Le Concile fut levé sur ces paroles. Les hérétiques en sortirent couverts de honte et de
confusion. Eleuthère et tous ceux qui avaient pris part à l'assemblée se retirèrent."
Ce Concile fut tenu vers l'an 525 ou 526 si l'on en croit le calcul que fait un chroniqueur, ce
qui s'accorde assez avec l'âge que l'auteur ancien cité par les Bollandistes attribue à Eleuthère
à l'époque de ce Concile : soixante et onze ans.
Tropaire de Saint Eleuthère de Tournai ton 4
Vénérable Pontife Eleuthère,
11
Saint Martyr et Confesseur.
Toi qui combattis pour la pureté de la Foi
Et suscitas la colère des hérétiques,
Avec nous supplie le Christ Notre Dieu
De nous accorder Sa Protection.
SAINT THAUMATURGE BESSARION D’EGYPTE (+466) 20 février - 6 juin
Il naquit et fut élevé en Egypte. Il se dédia à la vie spirituelle dès son jeune âge et ne "tâcha
pas son vêtement spirituel qu'il avait revêtu au Saint Baptême." Il visita Saint Gérasime sur le
Jourdain et apprit de Saint Isidore de Péluse. Il soumit son corps par un jeûne extrême et des
veilles mais il cacha sa vie d'Ascèse le plus longtemps possible à la connaissance des
hommes. Une fois, il se tint quarante jours en prière, sans manger ni boire. Il ne portait qu'un
seul vêtement, été comme hiver. Il possédait le grand don des Miracles. Il n'eut pas de
demeure fixe mais vécut dans les montagnes et forêts jusqu'à un vieil âge. Il guérit les
malades et accompli nombre d'autres Miracles pour le bénéfice du peuple et pour la Gloire de
Dieu. Il s’endormit en paix dans le Seigneur en 466.
ou
Illustre par sa charité, son humilité et le don des Miracles, il vécut à la manière des oiseaux du
Ciel sans demeure fixe. Un jour qu'il avait donné son manteau à un pauvre, l'intendant de la
justice vint à passer. "Qui donc vous a ainsi dépouillé, mon Père?" lui demanda-t-il. "C'est
celui-ci," répondit le Saint, en lui montrant le livre des Evangiles. Le Prêtre de Scété avait
voulu séparer de la communauté un frère coupable d'une certaine faute : comme on le chassait
de l'église, le Saint se leva et sortit en disant : "Moi aussi, je suis un pécheur!" Et cependant,
son historien assure qu'il avait conservé l'innocence baptismale. Son disciple Dulas, en faveur
duquel il avait un jour changé l'onde amère en eau douce, voulut en emporter une provision
pour la route mais il dit : "Le Dieu qui est ici est partout, ne vous chargez donc pas
inutilement." Il fallait user de surprise pour obtenir de lui quelque prodige qui éclatât devant
le prochain. On apportait les possédés endormis dans l'église. On le priait de les réveiller et en
même temps il les guérissait. Un père apporta son fils paralytique devant la cellule de
Bessarion et s'en alla. L'enfant abandonné se mit à pleurer. Le Saint sortit et ignorant son mal,
lui dit de s'en aller chercher son père : ce qu'il fit aussitôt.
ou
The Monk Bessarion, Wonderworker of Egypt, by descent an Egyptian, was baptised while
still in his youth and he led a strict life, striving to preserve the grace given him during
Baptism. Seeking to become more closely acquainted with the monastic life, he undertook a
journey to the holy places, – he was in Jerusalem, he visited the Monk Gerasimos (Comm. 4
March) in the Jordanian wilderness, he viewed other monastic wilderness-monasteries, and
assimilated all the rules of monastic life. Upon his return, he accepted monastic tonsure and
became a disciple of the Monk Isidor Pelusiotes (Comm. 4 February). Saint Bessarion took
upon himself a vow of silence, he partook of food only once a week, and sometimes he
remained without food or drink for 40 days. There was an instance when the monk, immersed
in prayer, stood motionless for 40 days and 40 nights without food or sleep.
The Monk Bessarion received from God the gift of wonderworking: when on a journey his
disciple was strongly beset by thirst, he sweetened bitter water; by his prayer the Lord sent
rain upon the earth, and he could as though on dry land cross a river; with but a single word
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he cast out devils, but he did this privately to avoid glory. His humility was so great, that
when one time a priest ordered someone from the skete settlement to leave church for having
fallen into sin, together with him went also the monk with the words: "I too am a sinner." The
Monk Bessarion slept only standing or sitting. A large portion of the life of the Saint was
spent under the open sky in prayerful solitude. He peacefully expired to the Lord, having
reached old age.
ou
An Egyptian by birth, Abba Bessarion was initiated into the angelic life by Saint Anthony the
Great. He later became a disciple of Saint Macarius, the founder of Scetis (19 Jan.), and then
set out to lead the life of a wanderer, borne hither and thither by Providence like a bird by the
wind. All his wealth lay in the Gospel, which he always had in his hand. Living in the open
air, he patiently endured all weathers, untroubled by care for a dwelling or for clothing.
Fortified by the strength of the faith, he thus remained untouched by all the passions of the
flesh.
On coming to a monastery where the brethren led the common life, he would sit weeping at
the gate. A brother once offered him hospitality and asked why he was distressed. 'I cannot
live under a roof, until I have regained the wealth of my house,' he replied, meaning the
heavenly inheritance lost since Adam. 'I am afflicted, in danger of death every day, and
without rest because of my huge misfortunes, which oblige me ever to travel on in order to
finish my course.'
He wandered for forty years without ever lying down to sleep, and he spent all of forty days
and forty nights standing wide awake in a thorn bush. One winter's day, he was walking
through a village when he came upon a dead man. Without hesitation, he took off his own
coat and covered the body. A little further on, he gave his tunic to a poor man who was
shivering in the cold. An army officer, who happened to be passing, saw the naked ascetic and
wanted to know who had stripped him of his clothing. 'He did!' replied Bessarion, holding up
the Gospel Book. On another occasion, he met with a poor man and, having nothing to give
him in alms, he hurried to the market in order to sell his Gospel Book. On his disciple's asking
him where the Book was, he replied cheerfully, 'I have sold it in obedience to the words
which I never cease to hear: God, sell what you possess and give to the poor (Matt. 19:21).
Through this evangelic way of life he became a chosen vessel of Grace, and God wrought
many Miracles through him. One day, for example, he made sea water sweet through the sign
of the Cross, to quench his disciple's thirSaintWhen the latter wanted to keep some for the
remainder of the journey, he prevented him, saying, 'God is here, God is everywhere!' At
another time, having stood for two weeks in prayer with hands raised to heaven, he brought
about rain enough to fill a thirsty brother's coat. Then there was the time when he stopped the
sun from setting until he reached the cell of an elder whom he wished to meet; and the time
when he walked across the waters of a river. Through these and many other wonders wrought
by the Saint, God showed, as He did with Moses, Joshua and Elias, that He grants His
servants mastery even over natural phenomena. Through the power of Christ, he raised a
paralytic, drove out demons and showed himself truly to be a 'god' upon the earth.
"When, having reached his goal, he was at the point of regaining that dwelling in heaven
which he had sought throughout his wanderings, he said to those about him, 'The monk ought,
like the cherubim, to be all eye.'
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In answer to a brother who asked what a monk living in community ought to do, he replied:
'Keep silence and do not measure yourself.' Indeed, this is how even in the midst of people
one can obtain the grace of the great anchorites." (Synaxarion)
SAINT HIEROMARTYR SADOK (OU SADOTH) L’EVEQUE EN PERSE ET 128
MARTYRS L'ACCOMPAGNANT (+ 342 OU 344) 19 octobre – 20 février
Quand l'empereur perse Sapor apprit que Sadok prêchait la Foi en Christ, il donna l'ordre de
l'arrêter et de le jeter en prison avec cent vingt-huit autres Confesseurs chrétiens. Plusieurs
mois durant, il tenta de les faire apostasier mais ne parvenant pas à leur faire abandonner la
Sainte Foi, il les fit exécuter.
ou
SAINT HIÉROMARTYR SADOC L’EVÊQUE DE PERSE ET 128 MARTYRS (+342)
Sadoc était Evêque en Perse, successeur de Saint Siméon. Une fois, Saint Siméon lui apparut
en songe et lui dit : "Hier moi, aujourd'hui toi!" Sadoc interpréta ces mots à son troupeau
comme signifiant : l'an dernier, moi Saint Siméon j'ai souffert, cette année toi Sadoc tu vas
souffrir. En effet cette année-là l'empereur Sapor l'arrêta avec nombre de membres du clergé
et de fidèles et les fit juger. Sapor leur ordonna d'abord d'adorer le feu et le soleil comme
divinités. Sadoc répondit : "Nous sommes préparés à mourir pour Dieu mais nous ne pouvons
pas adorer le soleil ni le feu." Après cela, ils furent torturés et condamnés à mort par
décapitation. Avant d'être décapité, Sadoc éleva une prière à Dieu : "Lave-nous, Ô Seigneur,
de nos péchés dans notre sang!" Sadoc, avec ses Prêtres et ses fidèles donnèrent
glorieusement leur corps à la mort et leur âme au Dieu Immortel. Ils souffrirent en l'année 342
ou 344.
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SAINT EVEQUE LEON LE THAUMATURGE DE CATANE (+780)
Saint Leo était Evêque de la ville de Catane en Sicile. Il était renommé pour sa bienveillance
et charité et son Amour chrétien pour les pauvres et les vagabonds. Le Seigneur lui accorda le
don de la guérison de diverses maladies et d'accomplir des Miracles.
Lorsque Saint Léo devint Evêque de Catane, il s'y trouvait un sorcier du nom d'Heliodore qui
impressionnait le peuple avec ses faux miracles. Ce concitoyen avait été Chrétien mais avait
rejeté le Christ et était devenu un serviteur du démon. Saint Léo urgea souvent Heliodore de
se repentir de ses actes maudits et de revenir à Dieu mais en vain. Une fois, Heliodore poussa
l'impudence jusqu'à entrer dans l'église où l'Evêque était occupé à servir et tenta de perturber
grandement le tout, semant la confusion et la tentation par sa sorcellerie.
Voyant le peuple en proie aux démons par les maléfices du sorcier, Saint Léo réalisa que le
temps de la douce persuasion était terminé. Il émergea paisiblement de l'Autel et attachant le
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cou du magicien avec son omophore (étole), il le tira hors de l'église jusqu'à la place de la
ville. Là, il força Heliodore d'avouer tous ses actes maléfiques. Il ordonna d'élever un bûcher
et de l'allumer et il sauta avec le sorcier dans le feu. Ils se tinrent ainsi jusqu'à ce qu'Heliodore
soit consumé alors que Saint Léo demeura intact par la Puissance de Dieu. Ce Miracle amena
une grande renommée à Saint Léo toute sa vie durant.
A sa Naissance au Ciel, une femme atteinte de pertes de sang permanentes fut guérie sur son
tombeau. Le corps du Saint fut placé dans une église dédiée à la Sainte Martyre Lucie que luimême
avait bâtie. Par la suite, ses Précieuses Reliques furent translatées dans l'église du Saint
Martin le Miséricordieux l'Evêque de Tours.
ou
Cet astre brillant de la Foi orthodoxe et cet émule des Apôtres vécut au moment de la
première vague de persécution contre les Saintes Icônes (vers 780). Issu d'une noble famille
de Ravenne, il gravit grâce à ses vertus tous les degrés de la hiérarchie ecclésiastique et fut
chargé de gérer, tel un fidèle intendant, les affaires de l'Eglise de cette cité. Sa réputation
s'étant répandue bien au-delà des limites de son diocèse, il fut élu Evêque de Catane en Sicile
et entreprit aussitôt de purifier son troupeau spirituel de la contagion des hérésies et des restes
de superstitions idolâtres. Par sa prière, il fit écrouler un temple païen et fit construire à son
emplacement une église dédiée aux Quarante Martyrs de Sébaste. Energique et tranchant en
ce qui concernait la Foi, il débordait d'Amour et de compassion pour les pauvres, les
orphelins, les affligés, devenant comme l'Apôtre tout pour tous afin de leur procurer le Salut.
A cette époque, un mage du nom d'Héliodore qui avait acquis un pouvoir redoutable à la suite
d'un pacte contracté avec satan, terrifiait la Sicile par ses artifices, non moins redoutables que
les flammes de l'Etna qui menace toujours la ville d'une soudaine irruption. Le préfet envoya
une lettre alarmée à l'empereur de Constantinople qui ordonna d'arrêter le mage. Par un
subterfuge démoniaque Héliodore se fit transporter, lui et son escorte, en un jour à Byzance
où condamné à mort, il disparut tout aussi mystérieusement, en s'écriant : "Salut, Empereur.
Cherche-moi à Catane!" De nouveau arrêté et amené à Constantinople, il fit éteindre tous les
feux, plongeant la grande cité dans les ténèbres. Puis condamné à souffrir de la faim, c'est lui
qui affama la ville et il disparut encore une fois au moment d'être exécuté.
A Catane, Léon avait bien essayé de convertir le mage mais en vain. Un jour, Héliodore entra
dans l'église au moment de la Divine Liturgie en piétinant comme un mulet et en se moquant
des Saints Mystères, clamant de plus qu'il avait le pouvoir de forcer l'Evêque et ses Prêtres à
se mettre à danser devant la foule. Après s'être recueilli en prière, Saint Léon sortit du
Sanctuaire vêtu de tous ses ornements et il captura Héliodore au moyen de son omophore,
réduisant ainsi à néant toute sa puissance démoniaque. Puis l'ordre ayant été donné par le
Préfet de brûler vif ce serviteur du démon, l'Evêque monta avec lui sur le bûcher d'où il sortit
indemne ses ornements intacts pendant que le scélérat était réduit en cendres.
Ensuite invité à Constantinople par l'Empereur, Saint Léon y répandit là aussi les merveilles
de la Grâce Divine pour la Gloire de Dieu et la terreur des démons, des païens et des
hérétiques. Il guérissait les aveugles, relevait les paralytiques, consolait les affligés non
seulement pendant le reste de sa vie terrestre mais aussi après son trépas, par l'entremise de
ses Saintes Reliques qui étaient vénérées dans une église qu'il avait fondée en l'honneur de
Sainte Lucie.
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Tropaire de Saint Léon de Catane ton 1
Tu fus remarqué comme un Prêtre resplendissant,
un enseignant de Vie Pieuse et un Thaumaturge, Bienheureux Hiérarque Léon;
par la lumière de la Vertu Céleste tu fus enrichi de la Puissance de l'Esprit,
et guérit les âmes et les corps de ceux qui se hâtent vers toi.
Gloire au Christ Qui t'a glorifié!
Gloire à Celui Qui t'a couronné!
Gloire à Celui Qui donne la guérison pour tous à travers toi!
Kondakion de Saint Léon de Catane ton 2
Venez couronnons Léon avec nos Hymnes de Louange,
Lui qui fut consacré par le Seigneur dès sa plus tendre enfance;
il reçut la Grâce alors qu'il était encore dans ses langes.
Il est une étoile éclatante dans l'Eglise :
son vaillant défenseur et son ferme soutien!
SAINTE THECLE DE ROUBAIX (+9°.S.)
A l'époque où les Normands exerçaient leurs ravages et portaient en tous lieux le pillage et
l'incendie, vivait à Roubaix la Pieuse et Bienheureuse Thècle. Ce sont les titres que lui donne
Cousin dans son "Histoire de Tournai" et que répète après lui Raissius dans son "Auctuaire
des Vies des Saints belges" par Molanus. Cette dame était aussi distinguée par sa naissance et
ses richesses que par ses éclatantes vertus et les oeuvres de piété et de charité qu'elle
pratiquait sans cesse. Sa conduite paraissait d'autant plus admirable qu'elle vivait ainsi parmi
des concitoyens retombés pour la plupart dans leurs anciennes erreurs et dans toutes les
superstitions du paganisme.
Dans Sa Miséricorde, Dieu voulut récompenser la Pieuse Thècle de sa fidélité à la religion et
la guérir en même temps d'une manière extraordinaire de la cécité qu'elle supportait avec une
inébranlable patience depuis plusieurs années. Une nuit donc, pendant son sommeil, elle vit
paraître en sa présence un Vénérable Vieillard d'un port majestueux et d'une douce gravité.
Ses cheveux étaient blancs et les ornements dont il était revêtu d'une couleur semblable et très
éclatante. Ce vieillard était l'Evêque Saint Eleuthère. Ayant appelé la Vénérable Thècle par
son nom, il lui ordonna de dire de sa part à Heidilon l'Evêque de Tournai et Noyon d'aller à
Blandain lever de terre ses Précieuses Reliques qu'il trouverait près de l'Autel de Saint-Pierre.
La Vénérable Thècle qui craignait quelque illusion, hésita d'abord et recourut à la prière pour
connaître d'une manière certaine la Volonté de Dieu. Le Saint Evêque lui apparut de nouveau
une seconde et une troisième fois. Ne doutant plus alors des Desseins du Ciel, elle se fit
conduire auprès de l'Evêque Heidilon à qui elle raconta fidèlement tout ce qui s'était passé. Le
Prélat reçut avec une grande joie cette communication, la fit connaître aux principaux
membres de son clergé et se disposa avec eux à lever de terre les Précieux Restes de son Saint
et Vénérable Prédécesseur. Après avoir convoqué plusieurs Prélats et Abbés et une grande
partie de son clergé, il se rendit avec eux au village de Blandain. Un grand nombre d'idolâtres
qui habitaient Roubaix se rendirent aussi à Blandain pour assister à la cérémonie. Dieu permit
que la Pieuse Thècle y recouvrât la vue. D'autres guérisons extraordinaires furent aussi
opérées en cette circonstance comme le rapportent plusieurs graves auteurs. Cette cérémonie
eut lieu un dimanche, 18 septembre, vers l'an 881.
On ne sait rien de plus sur la vie de la Pieuse Thècle. On voit seulement qu'elle obtint de
l'Evêque de Tournai quelques hommes apostoliques pour prêcher la Foi à Roubaix et dans les
environs et y détruire le culte des idoles. C'était surtout sur une éminence au Sud-Est de la
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ville et aujourd'hui connue sous le nom de Hameau de Barbieux que les idolâtres se
réunissaient pour adorer leurs fausses divinités.
Après avoir rendu à toute la contrée les plus grands services par sa piété et ses vertus, Thècle
reçut la Sainte Communion des mains de l'Evêque Heidilon lui-même et remit peu après son
âme à Son Créateur. Son corps fut inhumé à Blandain dans l'église où avait été précédemment
déposé celui de Saint Eleuthère mais dans la suite il fut transporté dans une chapelle de la
même église.
SAINT EVEQUE BOLCAN (OU OLCAN) DE DERKEN (+APRES 480)
Bolcan a été baptisé par Saint Patrick qui l'envoya étudier en Gaule. Patrick l'a consacré plus
tard Evêque de Derkan dans le Nord de l'Irlande. L'école de Bolcan était la mieux équipée de
l'île. Un autre Saint Bolcan (Olcan de Kilmoyle) est vénéré dans le diocèse d'Elphin.
ou
Bolcan (ou Olcan), naquit en des circonstances assez tragiques. Tiré du sein de sa mère après
la mort de celle-ci, il fut baptisé par Saint Patrice (= Patrick). On en a fait un disciple du
Grand Apôtre. Après avoir fait ses études en Gaule, il revint en Irlande, travailla à
l'évangélisation des peuples de l'île, fut placé à la tête d'une mission et fut plus tard sacré
Evêque de Derkan dans le Nord de l'Irlande. Il ouvrit dans sa ville épiscopale une école qui
devint célèbre. II paraît avoir soulevé contre sa personne l'indignation de Saint Patrice pour
avoir admis trop facilement au Baptême un chef de clan encore païen. Ce chef nommé Sarran
s'était emparé d'un certain nombre de captifs, avait insulté le Grand Apôtre de l'Irlande et
encouru sa malédiction. Bolcan à qui il avait demandé le Baptême, le lui concéda avant de
s'être assuré de ses dispositions. En punition de cet acte de condescendance, Patrice lui prédit
que son église serait polluée par l'effusion du sang humain et ruinée jusqu'à trois fois. La
caractéristique de Bolcan paraît avoir été une grande simplicité et une excessive bonté.
Les annales n'ont point marqué l'année où il s'endormit les martyrologes irlandais le
mentionnent au 20 février.
Tropaire de Saint Bolcan ton 7
Comme tu as encouragé la vertu de l'étude, Sage Hiérarque Bolcan,/
enseignes-nous à avoir l'humilité de suivre Nos Pères dans la Foi,/
et pas notre propre manière de le concevoir/
afin qu'étant ainsi fidèle au Christ,/
nous puissions être trouvés dignes de Sa Grande Miséricorde.
Kondakion de Saint Bolcan ton 8
De tes lèvres coulaient des ruisseaux de pure doctrine orthodoxe,/
Ô Très Noble Enseignant et Gracieux Hiérarque Bolcan./
Révérant ta mémoire, nous prions pour avoir la Grâce de te suivre, profitant de ton exemple
vertueux.
SAINT ABBE COLGAN (OU COLCHU, COLGU) DE CLONMACNOISE (+VERS 796)
Colgan, surnommé 'le Sage' et 'le Scribe principal des Scots,' était l'Abbé de Clonmacnoise à
Offaly. Il était un ami et un enseignant du Bienheureux Alcuin. Colgan est noté pour
l'influence qu'il a exercée sur les écoles impériales en France, par le biais de ses étudiants.
ou
18
Colga, surnommé le Sage, naquit en Irlande au début du huitième siècle. Il reçut une
excellente éducation à Clonmacnoise où il fut chargé d'enseigner un peu plus tard. Il devint
célèbre en raison de son savoir et de sa Sainteté. II fut favorisé de plusieurs apparitions du
Saint Apôtre Paul. Une prière de sa composition renfermée dans le Leabhar Buidhe Lecain
(manuscrit du quatorzième siècle, Trinity College, Dublin) nous apprend ce qu'étaient au
huitième siècle l'invocation des Saints, la croyance aux neufs choeurs des Anges, l'honneur
rendu à la Virginité de la Mère de Dieu. L'énumération des Saints du Nouveau Testament
montre l'accord de l'Église d'Irlande avec les autres Eglises d'Europe, notamment celle de
Rome.
Colga paraît avoir été le destinataire d'une lettre que le célèbre Alcuin adressait à un certain
Colcus, lecteur en Scotie, qualifié de "maître Saint et de Père." Alcuin y fait allusion à
quelques dissentiments entre les Eglises de Gaule et d'Irlande, à un projet de mission pour
rétablir l'entente; il se recommande aux prières de son correspondant, lui envoie quelques
présents, à savoir de l'huile dont il usait comme d'un sacramental, des aumônes de la part du
Roi Charles pour la défense de l'Eglise et la Gloire de Dieu. Colga s'endormit vers 789,
vraisemblablement le 20 février car c'est à la date du 20 février que se lit son nom dans
Marianus O'Gorman dans les martyrologes de Tallagh et de Donegal.
SAINT HIGOUMÈNE MACAIRE ET 33 AUTRESSAINTS MOINES ET RASOPHORES
DU MONASTÈRE DE VALAAM MARTYRISÉS PAR LES LUTHÉRIENS : SAINTS
HIÉROMOINE TITE, MOINE DU SCHÈME TIKHON, MOINES GÉLASE, SERGE,
VARLAAM, SABBAS, CONON, SILVESTRE, CYPRIAN, PIMÈNE JEAN, SIMONAS,
JONAH, DAVID, CORNELIUS NIPHON, ATHANASE ET SERAPION ET LES
RASOPHORES VARLAAM, ATHANASE, ANTHONY, LUC, LEONCE, THOMAS,
DIONYSIUS, PHILIPPE, IGNACE, BASILE, PACÔME, BASILE, THÉOPHILE, JEAN,
THÉODORE ET JEAN (+1578)
Ces trente-quatre Vénérables Pères du Monastère de la Transfiguration de Valaam sur le Lac
Ladoga furent massacrés par un parti des convertis au Luthéranisme qui assiégea le monastère
et qui avait essayé d'inciter les frères à renoncer à la Foi orthodoxe.
SAINT EVEQUE EUCHER D'ORLÉANS (+740)
Orléans, l'une des plus belles et des plus riches villes de France et qui, du temps de nos
premiers Rois était capitale d'un royaume, a servi de berceau à Eucher, illustre par la noblesse
de ses parents. Elle eut plus tard l'honneur de l'avoir pour pasteur et Evêque. Sa mère en eut
révélation lorsqu'elle le portait dans son sein. Revenue un jour de l'église où elle passait des
journées entières en prières et comme elle prenait chez elle quelque repos, elle aperçut auprès
de son lit un Homme Vénérable vêtu de blanc et dont les yeux étaient tout éclatants de
lumière; il lui dit : "Dieu soit avec toi, Ö bien-aimée du Seigneur! Tu portes en ton sein un fils
que Dieu a choisi de toute éternité pour être Evêque de cette ville." La vertueuse mère,
reconnaissant à ces circonstances que celui qui lui parlait était un Ange, le pria de bénir la
petite créature qu'elle enfermait dans son sein, ce qu'il fit. Elle donna aussitôt avis de cette
vision à son mari et l'un et l'autre attendirent avec joie le moment de cet heureux enfantement.
Eucher naquit en 687. Ses parents pour le faire baptiser, attendirent qu'il pût répondre luimême
et pour faire honneur à sa vocation annoncée par un Ange, ils voulurent que ce
sacrement lui fût administré par quelque Saint Evêque. Ils allèrent donc le présenter au
Bienheureux Ansbert l'Evêque d'Autun qui le baptisa et fut en même temps son parrain (692).
Dès l'âge de sept ans (694), Eucher étudia les lettres. Il y fit de grands progrès et laissa même
derrière lui ceux qui avaient le double de son âge. Il se rendit habile dans l'intelligence des
19
Ecritures, des Canons et des écrits des Pères. On croit qu'il entra dans le clergé sous l'Evêque
Léodelier et qu'il se distingua dans quelque emploi subalterne de l'église d'Orléans. Mais
comme les Vérités Divines de l'Ecriture faisaient la matière continuelle de ses méditations, il
pesa les paroles où Saint Paul dit que les biens du monde ne sont qu'une figure qui passe et
qu'ils sont fous devant Dieu ceux qui les aiment; il renonça au siècle et résolut de vivre sur la
terre comme n'en étant plus: il se retira en l'Abbaye de Jumièges au diocèse de Rouen (714). Il
travailla avec tant de ferveur à sa perfection et parvint à une si éminente Sainteté qu'un de ses
oncles nommé Suavaric qui était Evêque d'Orléans, s'étant endormi, il fut désiré de tout le
clergé et de tout le peuple de la ville pour lui succéder. Ils envoyèrent donc des députés vers le
prince Charles-Martel qui gouvernait alors le Royaume de France en qualité de maire du
palais. Ils demandaient le Moine Eucher pour Evêque; ils l'obtinrent au grand contentement de
toute la ville mais non pas du Saint qui fondit en larmes à cette nouvelle, prévoyant très bien
les périls où cette suprême dignité l'exposerait et soupçonnant qu'elle fut serait plutôt une
charge qu'un véritable honneur (717).
Ses premiers soins, dès qu'il se vit élevé sur le trône épiscopal, furent de visiter les églises de
son diocèse, de veiller sur son clergé et de distribuer le pain de la Parole de Dieu à son peuple;
il le faisait avec tant d'onction, de Grâce et d'Amour que chacun s'estimait honoré de lui
pouvoir rendre quelque service et de lui marquer son obéissance. Aussi la renommée de sa
Sainteté se répandit par toutes les provinces de la France, de sorte que le Prince Charles avait
pour lui la plus grande estime mais cela n'empêcha pas l'envie et la médisance de troubler son
repos, à l'occasion que nous allons rapporter.
Les Sarrasins d'Afrique ayant passé la mer et s'étant rendus maîtres d'une partie des Espagnes,
descendirent en France au nombre de quatre cent mille combattants. Déjà la Guyenne, la
Touraine et le Poitou avaient été dévastés et ces barbares étaient à la veille de forcer la ville
de Tours et d'y ruiner la célèbre église de Saint-Martin qui était, en ce temps-là, des plus
fréquentées et des plus riches de toute la chrétienté. Charles, Prince des Francs, attaqua cette
nombreuse troupe d'infidèles dans la plaine de Saint-Martin le Bel entre Amboise et Bléré, en
Touraine, d'autres disent près de la ville de Poitiers à Vouglé. Ce grand héros fit perdre aux
Sarrasins plus de trois cent soixante mille hommes, n'ayant perdu, de son côté "que" mille
cinq cents Chrétiens, ce qui lui valut le surnom de Martel pour avoir battu et comme martelé
ces hordes de barbares. Cette entreprise et plusieurs autres que ce Prince eut sur les bras pour
défendre les églises, lui firent croire qu'il pouvait se servir de quelques biens ecclésiastiques et
des revenus du clergé pour récompenser les aristocrates qui l'avaient suivi la guerre. Il s'en
empara violemment. Quelques Evêques ne purent souffrir ce procédé, entre autres Saint
Eucher l'Evêque d'Orléans qui se plaignit, non pas de l'action du Prince que la nécessité
publique semblait autoriser mais bien des concussions que faisaient les commissaires dans la
levée de ces impôts. Ce fût un prétexte de plaintes contre ce Bienheureux Prélat: ses ennemis
l'accusèrent d'être un homme remuant, séditieux, ennemi du bien de l'Etat qui ne faisait que
contrôler ceux qui avaient le maniement des affaires.
Pour mieux piquer au vif le Prince Charles, ils peignirent Eucher comme un homme ennemi
de sa famille (ils dirent sans doute cela de sa dynastie) et qui favorisait le parti de Rainfroi,
maire du palais de Childéric. Et comme c'est l'ordinaire des princes de se rendre trop crédules
à de semblables rapports, Charles passant par Orléans au retour de sa victoire (733),
commanda à l'Evêque de le suivre à Paris d'où il l'envoya avec tous ses parents en exil en la
ville de Cologne en Allemagne.
(La vraie cause de l'exil de Saint Eucher fut la haine de quelques gens de guerre qui étaient à
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la suite de Charles Martel lorsqu'il revint par Orléans. Ces gens, plus vaillants qu'équitables,
convoitèrent les grands biens qu'Eucher avait hérités de ses ancêtres : ils poussèrent Charles à
l'exiler avec sa famille pour s'emparer de leur fortune.)
Par une conduite admirable de la Divine Providence, il y fut reçu avec un tel empressement,
du clergé et du peuple qu'il semblait être au milieu de son diocèse et de ses propres biens. Le
prince en fut instruit, le fit aller au pays de Liége et commanda au duc Robert de le tenir
auprès de sa personne et de veiller sur ses actions, de crainte qu'il n'excitât quelque sédition.
Dieu qui avait fait trouver gré à Josepb devant Pharaon, fit que le duc Robert qui n'ignorait
pas les vertus du Saint Prélat, le prit en si grande vénération qu'il le nomma son Aumônier
pour distribuer ses libéralités aux pauvres. Eucher, néanmoins, n'usa guère de ce pouvoir mais
il demanda pour toute grâce à Robert de se pouvoir retirer avec les Moines en l'église de
Saint-trond, ce qui lui fut accordé. Alors le Saint Evêque oubliant toutes les choses de ce
monde, ne s'occupa plus qu'à prier et à remercier Dieu de l'avoir délivré de la charge d'un
diocèse qu'il lui avait auparavant donné et de lui faire l'honneur de souffrir pour la Justice. Il
passa six ans en ce lieu à édifier le monastère tant et plus que les Moines, à son exemple et
animés par la ferveur qu'ils voyaient en lui, méprisaient les biens de ce monde et n'avaient
plus de pensées ni de désirs que pour la Ciel.
Enfin, il plut au Tout-Puissant de couronner les vertus de Son Fidèle Serviteur par une fin
heureuse : Dieu lui en fit sentir les approches par une maladie qui détachant peu à peu son
âme de ce corps mortel, la conduisit en la Gloire Eternelle le 20 février 738.
Son corps fut déposé en l'église de la même abbaye où Dieu a honoré sa mémoire par de
nombreux Miracles. On remarque entre autres merveilles que des cierges, mis à son sépulcre,
brûlèrent longtemps sans se consumer et que l'huile des lampes se multiplia sensiblement et
même guérit plusieurs malades. Des aveugles y recouvrèrent l'usage de la vue, des boiteux le
pouvoir d'aller droit et des possédés y reçurent du soulagement en leurs misères.
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SAINT PAPE ET MOINE AGATHON DE ROME (+682)
Le Moine et Pape Agathon de Rome descendait d'une famille riche et de parents chrétiens fort
Pieux qui lui fournirent une excellente éducation. Après que leur Départ, Saint Agathon
distribua son héritage aux pauvres et embrassa le monachisme. Sa vie vertueuse ne demeura
pas longtemps cachée aux personnes et l'année 679, il fut élevé à la dignité épiscopale pour
guider l'Eglise orthodoxe de Rome; il y demeura sur romaine jusqu'à sa Naissance Céleste en
682.
SAINT EVÊQUE VALIER DE COUSERANS (+504) 20 février – 5 juillet
Saint Valier est le premier Evêque de Couserans (aujourd'hui Saint-Lizier) qui nous soit
connu. Nous ne savons que ce que Grégoire de Tours nous en a raconté dans le De gloria
confessorum, c.83, à savoir que l'Evêque Théodore, au milieu du sixième siècle, découvrit son
tombeau abandonné et construisit une grande basilique. Par les Précieuses Reliques de Saint
Valier, Dieu opéra beaucoup de Miracles. Sa fête est souvent marquée au 20 février.
ou
Comme nous l'apprend Saint Grégoire de Tours dans le livre de "la Gloire des Confesseurs,"
Saint Valère fut le premier Evêque de Conserans. Le même historien raconte qu'un ancien
oratoire construit primitivement sur son tombeau et ayant été ruiné par l'injure du temps, on
oublia en quel lieu reposait le corps du Saint. Il ajoute que ce lieu fut découvert
miraculeusement à l'Evêque Théodore qui érigea au même endroit une superbe basilique.
Parmi les Prélats de la Gaule qui souscrivirent à la lettre synodale envoyée au Saint Pape
Léon, un Evêque figure sous le nom de Valère. Quelques-uns doutent : s'agit-il de l'Evêque de
Conserans ou d'un autre Valère Evêque de Javoux ? Des érudits opinent pour ce dernier.
20 février – 13 juillet
SAINTE MILDRED DE THANET L'ABBESSE DE MINSTER, ANGLETERRE.
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Minster sur la presqu'Île de Thanet à peu près à six miles de Sandwich fut fondé par Sainte
Ermenburge, la petite-fille de Saint Ethelbert, le premier Roi chrétien du Kent. Mariée à un
Roi de Mercie du nom de Merewald, elle en eut trois filles : Mildred nilburge et Mildgyth.
Ermenburge devenue veuve, elle est retournée dans le Kent dont son neveu Egbert était Roi,
laissant Milburge à Wenlock où elle s'établit dans l'Abbaye construite par son père et dont elle
devint plus tard l'Abbesse. Arrivée à son ancienne demeure avec ses deux autres filles, elle
découvrit que ses plus jeunes frères Ethelred et Ethelbright avaient été assassinés par Thunor,
homme de main d'Egbert. Elle obtint une terre en compensation pour leurs morts qu'on appela
"wergild" sur laquelle sera bâti un monastère.
L'étendue de la terre à céder par Egbert fut déterminée par la superficie que l'animal préféré
d'Ermenburge réussit à parcourir, ce qui donna près d'un millier d'acres de sol fertile et qui
permit de faire vivre ceux-là qui rejoindraient la communauté. La paroisse papiste actuelle se
tient sur le site du premier monastère qui fut dédicacé par le Saint Archevêque Théodore de
Canterbury vers 670. Il donna aussi le voile à Ermenburge et la nomma à la tête de ce
monastère dont elle devint donc la première Abbesse et où elle fut connue sous le nom de
Domna Eva.
Pendant ce temps, Mildred fut envoyée à Chelles apprendre la vie monastique. Sur le
Continent, elle fut harcelée par un des princes locaux qui tenta de la persuader de renoncer à
sa vocation de Moniale mais elle garda fermement sa résolution et fit profession dès son
retour dans le Kent.
Peu après, sa mère démissionna de la charge de l'Abbaye en faveur de Mildred. Elle devint
une Saintes les plus célèbres et bien-aimées des Anglo-Saxons. Dirigeant strictement et
adroitement l'Abbaye, elle garda toujours bonne humeur et humilité envers ceux venus vers
elle, particulièrement les veuves et les orphelins, les pauvres et les affligés. Sa soeur Mildgylt
embrassa aussi la vie monastique et fut un temps Moniale à Eastry mais rejoindra Mildred
probablement plus tard dans la communauté florissante à Minster; elle a pu lui succéder
comme Abbesse à sa Naissance au Ciel. Finalement la communauté grandit tellement qu'il
devint nécessaire de construire un plus grand complexe, ce qui fût fait à quelques centaines de
yards de l'ancien complexe.
Minster souffrit des pilleurs venus de la mer comme la plupart des églises chrétiennes sur la
côte et en 1035, le Roi Canut consentit à la Translation des Précieuses Reliques de Sainte
Mildred à Canterbury pour être enchâssées dans l'Abbaye des Saints Apôtres Pierre et Paul.
Une autre tradition dit que les Précieux Restes furent emmenés à l'Abbaye à Lyminge d'où ils
furent transférés par l'Archevêque Lanfranc à l'église de collège de Saint Grégoire qu'il
construisit au Northgate de Canterbury.
Commémoration de notre Vénérable Mère Mildred l'Abbesse de Minster-in-Thanet
Thaumaturge du Kent, composée par le Lecteur Isaac Lambertson
Aux Vêpres
"Vers le Seigneur, j'ai crié," ces stichères dans le ton spécifié. Mélodie : Joie des rangs des
Cieux.
Douce et modeste et humble d'esprit, la vénérable Mildred brilla de la Lumière de la Grâce,
ayant été élevée dans la piété et l'Amour du Christ; dès lors elle s'attacha fermement à Son
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Epoux comme à son refuge et Salut et se réjouit à présent dans les Demeures Célestes.
Splendide floraison de piété, jaillie d'une Sainte Branche, diffusant alentour le doux parfum
de la Grâce Divine, Mildred remplit l'Eglise du Christ d'une saveur semblable au précieux
encens; dès lors, inhalant ce merveilleux encens, nous sommes transportés vers les jardins de
l'Eden Céleste.
Descendante de Sainte Ermenburgh et soeur de Martyrs et de Saints, débordante d'Amour
pour Son Céleste Epoux, la Vénérable Mildred fuyait les soupirants terrestres et partant
prestement pour le Saint Théodore, elle se réjouit d'être par lui revêtue de l'Habit Angélique.
Gloire: Idiomelon, Tone 4
Lorsque ton père, enragé, eut tué tes frères, Ô Mildred et pour expier son péché, relâcha ta
mère pour qu'elle devint Moniale, lui permettant d'établir un couvent à Minster alors tu te
réjouis en sa maternelle compagnie, Ô Sainte, pouvant l'assister en ses Saintes Oeuvres,
posant une solide fondation pour ta propre vie monastique; en laquelle tu fleuriras comme un
palmier dans les splendides jardins de Ton Seigneur.
Et maintenant et toujours : Theotokion ou ce stavrotheotokion dans le même ton : Mél. Spéc.:
Comme un vaillant d'entre les Martyrs.
Voyant le Christ Qui aime l'humanité, crucifié, Son Côté transpercé de la lance, la Toute Pure
s'écria, pleurant : Qu'est-ce donc, Ô Mon Fils? Comment donc ces gens ingrats T'ont-ils
remerciée pour toutes les bonnes choses que Tu leur as faites? Et Tu M'as laissée sans enfant,
Ô Mon Bien-aimé! Je M'émerveille de Ta crucifixion volontaire, Ô Compatissant!
Stichère d'apostiche et Gloire: Idiomelon, en Ton 2
Envoyée par ta Sainte Mère à Chelles dans le royaume des Francs, Ô très honorée Mildred
pour y être nourrie de la Sainte Vie Monastique, même là tu ne pus échapper aux assiduités
des prétendants terrestres qui étaient épris de ta grande beauté et ambitieusement attirés par
ton royal lignage mais, Fidèle au Christ, Ton Epoux, tu t'enfuis dans les Flandres d'où tu fis
voile de retour vers le Kent où tu fus tonsurée Moniale par Saint Théodore, devenant Abbesse
de Minster à la suite de ta mère. Gloire à ta chasteté, Ô Vénérable! Gloire à ton humilité
d'esprit! Gloire à la puissance de guérison que tu as reçue du Christ Ton Maître!
Et maintenant et toujours: Theotokion ou ce stavrotheotokion dans le même ton: Mél. Spéc.:
Lorsque de l'Arbre
Te contemplant cloué à l'Arbre de la Croix, Ô Jésus, l'Epouse Inépousée dit, pleurant : Ô Mon
Doux Enfant pourquoi M'as-Tu laissée seule, Moi qui T'ai donné naissance, Ô Lumière
Inaccessible du Père sans origine? Hâte-Toi et glorifie-Toi Toi-même afin que ceux qui
glorifient Tes Divines souffrances puissent recevoir la Divine Gloire!
Tropaire de Sainte Mildred ton 4
Par la prière constante et le jeûne fréquent, par les Hymnes incessants et la grande humilité,
la Glorieuse Mildred abandonna les attraits de son rang royal, piétinant de ses pieds toute
fierté et toute présomption de ce monde. C'est pourquoi, imitons ses vertus afin que, libérés de
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tout attachement terrestre, nous puissions la rejoindre à la fête des Noces du Christ Notre
Sauveur.
A Matines
A "Dieu est le Seigneur," le tropaire de notre vénérable, 2 fois; Gloire et maintenant et
toujours : Theotokion.
Canon de la Sainte avec 4 tropaire, l'acrostiche dans lequel la Pieuse Mildred demeure à
présent en Paradis, ton 4
Ode 1
Irmos: Le peuple d'Israël ayant fuit à pied sec à travers les profondeurs humides de la Mer
Rouge, voyant les équipages des capitaines de l'ennemi s'y noyant, chantèrent avec
allégresse : Chantons au Seigneur car Il S'est couvert de Gloire!
Percevant toute la profondeur de mes péchés dans laquelle je me noie, je crie vers Mon
Seigneur et Mon Rédempteur : Par les prières de Sainte Mildred, accorde que je puisse Te
chanter avec elle : Chantons au Seigneur car Il S'est couvert de Gloire!
Dans l'âme de ses enfants comme dans un riche sol, la Sainte Reine Ermenburgh planta les
semences de la piété; dès lors, la Sainte Mildred avec Milburgh, Mildgyth Ethelred et
Ethelbert se réjouirent de crier : Chantons au Seigneur car Il S'est couvert de Gloire!
Offrant ses larmes pour le grand péché de ton meurtrier de père, Ô Mildred, tu te réjouissais
cependant que tes frères avaient rejoint le rang des Martyrs et à présent Là-Haut tu chantes
avec eux : Chantons au Seigneur car Il S'est couvert de Gloire!
Theotokion: Préservé de tout désir charnel, tel était ton pur corps, Ô Sainte Vierge; dès lors le
Verbe Eternel, en Son Amour pour l'humanité, daigna y demeurer afin que tous nous
puissions crier : Chantons au Seigneur car Il S'est couvert de Gloire!
Ode 3
Irmos: Que Tu es Saint, Ô Seigneur Notre Dieu! Rend constants nos coeurs afin que nous
puissions inlassablement Te crier : Il n'est de Juste que Toi, Ô Seigneur!
Au comble du regret le roi libéra ta Sainte Mère de ses voeux de mariage et l'envoya avec toi,
Mildred, à Thanet pour y fonder un couvent où la prière permanente y serait offerte pour lui :
Il n'est de Juste que Toi, Ô Seigneur!
Douce de comportement et d'un tempérament paisible, Mildred était étrangère à la malice et à
l'envie, criant sans cesse : Il n'est de Juste que Toi, Ô Seigneur!
Dans ta bouche pure, nulle demeure pour la calomnie ni la fausseté, Ô Sainte car Dieu a ancré
ton coeur en Lui; dès lors, tu crias sans cesse : Il n'est de Juste que Toi, Ô Seigneur!
Theotokion: Elevons nos voix en Louanges pour la Toute Immaculée Maîtresse, la Mère de
Dieu, Ô Chrétiens, car parmi les femmes, il n'en est nulle aussi bénie qu'Elle.
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Hymne de session, ton 3 : Mél. Spec. : Respectueux de la beauté de Ta Virginité
Ni abrupte ni trompeuse en tes manières, Ô douce Mildred mais sans cesse pleine de
Miséricorde pour les veuves et les orphelins, réconfort véritable pour les pauvres et les
affligés; dès lors, tu te tiens devant le Trône de Dieu, offrant de Divines Suppliques pour le
Salut de nos âmes.
Gloire,.. et maintenant et toujours.. Theotokion
Ô Pure et Inépousée Vierge Mère de Dieu, Toi la seule à intercéder et protéger le fidèle : des
malheurs, tribulations et des mauvaises situations, délivre tous ceux qui placent leur espoir en
Toi et par Tes Suppliques, sauve nos âmes.
Stavrotheotokion
L'agnelle sans tâche, contemplant l'Agneau et le Berger pendant mort sur l'Arbre, s'exclama,
pleurant et criant d'une voix maternelle : Comment pourrais-je supporter Ta Condescendance
et Ta Passion volontaire qui dépasse tout entendement, Ô Mon Fils, Mon Tout Bon Dieu?
Ode 4
Irmos: Discernant l'Insondable Intention de Dieu, Ton Incarnation, Toi, le Très Haut, de la
Vierge, le Prophète Habbacuc s'écria puissamment : Gloire à Ta puissance, Ô Seigneur!
Désirant que tu apprennes les chemins de la dévotion, Ô Sainte, ta Sainte mère t'envoya au
couvent de Chelles où tu appris à chanter : Gloire à Ta puissance, Ô Seigneur!
Tu cherchas refuge à Millam dans les Flandres, Ô Sainte, méprisant les appétits de tes
prétendants car ton seul désir était de chanter : Gloire à Ta puissance, Ô Seigneur!
Ermenburgh, Mère et Abbesse, envoya Mildred à Théodore de Canterbury pour qu'il la revêtît
de l'Habit Angélique afin qu'elle puisse à jamais chanter : Gloire à Ta puissance, Ô Seigneur!
Theotokion: Déifiée par la Grâce de Dieu Qui ineffablement prit demeure en ton Très Saint
Corps, Ô Toujours Vierge, Tu nous amènes à Lui crier : Gloire à Ta puissance, Ô Seigneur!
Ode 5
Irmos: Fais briller sur moi les Lumières de Tes Préceptes, Ô Seigneur pour que s'élève vers
Toi mon esprit et qu'il Te chante : Car Tu es notre Dieu et je cours vers Toi, Ô Roi de paix!
Armé de la tranquillité de l'âme, Ô Sainte Mildred, tu fus illuminée par les Préceptes du
Seigneur; dès lors, debout avec l'Eternel Matin, tu cries : je cours vers Toi, Ô Roi de paix!
Puisses-tu nous être un guide sur le chemin raide et étroit, Ô richissime Mildred afin que,
nous levant tôt, nous puissions crier au Christ : Nous courrons vers Toi, Ô Roi de paix!
Dans notre pauvreté et affliction, au milieu des maladies de l'âme et du corps, nous crions à
Mildred notre bonne médiatrice : Illumines-nous des Brillants Préceptes du Seigneur!
Theotokion: Les Divins Rayons de la Grâce descendent sur nous pendant que nous nous
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levons tôt pour te louer. Oui, nous accourons vers toi, Ô Reine de paix car Tu intercèdes pour
nous tous pécheurs.
Ode 6
Irmos: Je suis descendu dans les profondeurs de la mer et la tempête de mes nombreux péchés
m'a englouti(e) mais Toi, Ô Mon Dieu, retire-moi hors des abysses, Ô Divine Miséricorde.
Ecrasés que nous sommes par le tumulte de nos offenses, nous voyons la flotte de nos âmes
couler dans les profondeurs de nos péchés. Par tes supplications, sauve-nous de l'abysse, Ô
Mildred.
Echoué que je suis par la tempête de mes transgressions, je suis englouti sous le flot de mes
péchés. Sauves-moi, Ô Vénérable, moi qui péris car tu es vraiment miséricordieuse.
Enfoncés dans l'abîme de l'abattement, incapables d'échapper à la boue de nos actes impies
dans notre détresse nous supplions Sainte Mildred de guider nos vies hors de l'abysse.
Theotokion: Ayant nourrit de Ton Sein Celui Qui soutien l'univers entier, Ô Vierge Mère, Tu
reçus la Grâce de sauver les pécheurs des abysses, Ô Miséricordieuse Vierge.
Kondakion, Ton 1
L'Ile de Thanet déborda de ta Grâce, Ô miséricordieuse et douce Mildred car tu pris grand
soin des brebis confiées à tes soins, les nourrissant sur les verts pâturages des vertus et leur
donnant les paisibles eaux de la piété. C'est pourquoi l'éclat de ta Sainteté brille de Minster,
illuminant toute l'Eglise, Ô Sainte mère et remplit nos âmes de la Divine Lumière.
Ikos: Minster-in-Thanet se réjouit grandement car les Précieuses Reliques de sa Sainte
Abbesse ayant été libérées comme la colombe de Noé, sont revenues en ce lieu comme un
signe de la Miséricorde et du Pardon de Dieu. Dès lors, vous tous qui aimez les Saints de
l'Eglise du Christ, hâtez-vous vers le Saint Reliquaire de Mildred et prosternez-vous devant
ses Restes Sacrés qui répandent les Splendeurs du sublime éclat, emplissant nos âmes d'une
Divine Lumière.
Ode 7
Irmos: O Verbe Qui est sans commencement, Unique Engendré Qui était dès l'origine avec le
Père et l'Esprit : Bénit et suprêmement exalté es-Tu, Ô Dieu de nos pères!
Ô Servante du Verbe éternel, par la vigueur de ta vie ascétique tu as gravi les hauteurs des
vertus en disant : Bénit et suprêmement exalté es-Tu, Ô Dieu de nos pères!
Avec patience tu as tranquillement attendu, Ô Vénérable Mildred; Dès lors Dieu t'a amenée
devant Son trône où tu crie : Bénit et suprêmement exalté es-Tu, Ô Dieu de nos pères!
Empreinte de la Connaissance de Dieu plus que tes pairs, Ô Glorieuse, tu fus accueillie par les
Evêques du Kent dans leurs Conciles où ils bénéficièrent de ta grande sagesse.
Theotokion: Nestorius le maudit déprécia ta place dans la Divine Economie, Ô Vierge Mère et
dédaigna d'appeler Mère de Dieu Celle Qui donna naissance au Suprêmement Exalté Dieu de
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nos pères.
Ode 8
Irmos: Les Chérubins et les Séraphins se tiennent devant Toi dans les flammes de feu, Ô
Seigneur et toute la Création Te chante un beau cantique : Ô vous les peuples, louez, bénissez
et exaltez hautement et à jamais le Christ, l'Unique Créateur!
Nous offrons nos Louanges à Mildred Notre Vénérable mère qui se tient avec les Chérubins
devant le Seigneur de tous, criant vers nous : Ô vous les peuples, louez, bénissez et exaltez
hautement et à jamais le Christ, l'Unique Créateur!
Parvenant à la fin de ta vie terrestre, Ô Vénérable Mère, tu remis ta pure âme entre les Mains
de ton Créateur et demeure à présent avec les Séraphins et tous les Anges, L'exaltant
suprêmement à jamais.
Se souvenant de ton grand amour maternel, les Moniales de Minster versèrent d'abondantes
larmes de lamentation tout en livrant à la terre ton corps honorable, aux côtés de ta Sainte
Mère, l'amenant au Repos Eternel.
Theotokion: Tout notre espoir nous le plaçons en Toi après Dieu, Ô Toi la plus glorieuse, la
Toute Pure Vierge et avec des cantiques spirituels, nous Te chantons, bénissons et exaltons
hautement à travers les siècles comme Tu l'annonças en vérité.
Ode 9
Irmos: L'Ineffable Mystère caché de Dieu est révélé à Toi, Ô Toute Pure Vierge car Dieu S'est
incarné de Toi dans Son Amour pour l'humanité. Dès lors, nous Te magnifions comme Mère
de Dieu.
Avec dévotion, Sainte Edburgh, celle qui Te succéda, porta tes restes sacrés dans la nouvelle
église qu'elle avait fait bâtir pour le couvent de Minster, Ô Sainte afin que Tu en sois le
magnifique ornement.
Incités par cette Vénération envers toi, Ô Mildred, le Roi Canut fit transférer tes Saintes
Reliques à Canterbury où elles brillèrent d'un éclat splendide comme les plus beaux bijoux
d'une Couronne royale.
Suivant l'Insondable Mystère de Dieu, le sacrilège et le blasphème détruisirent les tombeaux
d'Angleterre; cependant, Il préserva les Précieux Testes de Mildred comme source de Grâce et
de guérison.
Theotokion: Tu es toujours glorieuse, Ô Marie Mère du Christ car l'Ineffable Mystère de
Dieu, caché même pour les Anges, Te fut révélé : Son Incarnation, à cause de Son
exceptionnel Amour de l'humanité.
Exapostilarion: Mél. Spec.: Ecoutez-moi, ô femmes
Ecoutez-moi, Ô Chrétiennes et prêtez l'oreille aux Divins Préceptes de notre Vénérable Mère
Mildred qui, ayant remplit sa lampe avec l'huile de la Miséricorde et des aumônes, est à
présent entrée dans l'Allégresse de la Joie du Christ, Son Céleste Epoux.
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Theotokion
Réjouis-Toi, rempart des Fidèles, confirmation des Vénérables!
Réjouis-Toi, Gloire des Justes!
Réjouis-Toi, Lumière de ceux qui sont dans les ténèbres!
Réjouis-Toi, Très Saint Temple!
Réjouis-Toi, Paradis de Dieu!
Réjouis-Toi qui annula l'antique malédiction, Ô Bénie Marie!
Stichères apostiches et Gloire: Idiomelon, en Ton 6
Venez, vous les fidèles des derniers temps et puisque que notre amour s'est refroidi, laissons
se réchauffer nos âmes avec le zèle de notre vénérable mère car la ferveur de la Grâce est
toujours diffusée par ses Saintes Reliques, dégelant la terre glacée de nos coeurs afin que la
semence de la Foi qui y fut semée puisse faire germer le grain de la vertu pour plaire au
Christ, Seigneur de la récolte.
Et maintenant et toujours: Theotokion ou ce stavrotheotokion: Mél. Spec.: Le 3ème jour
Te voyant crucifié, Ô Christ, Celle qui T'a donné naissance s'écrie : Quel est cet Etrange
Mystère que Je contemple, Ô Mon Fils? Comment se fait-il que Tu sois mort, pendu dans la
chair au Bois de la Croix, Ô Toi Qui donne la Vie?
A la Liturgie
Prokimenon, Ton 4
Il est merveilleux en Ses Saints, le Dieu d'Israël
Stichos: Nous Te bénissons dans les assemblées, O Dieu, Seigneur d'Israël.
Epître aux Galates, [Gal II : 23-29].
3.23 Avant que la foi vînt, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui
devait être révélée. 3.24 Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ,
afin que nous fussions justifiés par la foi. 3.25 La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce
pédagogue. 3.26 Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus Christ; 3.27 vous tous, qui
avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. 3.28 Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a
plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus Christ.
3.29 Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse.
Alleluia, en Ton 1
Stichos: Avec patience j'ai attendu le Seigneur et Il prêta attention à moi et Il écouta ma
supplication.
Stichos: Et Il me tira hors du précipice de la misère et hors du bourbier d'argile.
Evangile selon Saint Matthieu [Matth XXV : 1-13].
25.1 Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes,
allèrent à la rencontre de l'époux. 25.2 Cinq d'entre elles étaient folles, et cinq sages. 25.3 Les
folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d'huile avec elles; 25.4 mais les sages prirent,
29
avec leurs lampes, de l'huile dans des vases. 25.5 Comme l'époux tardait, toutes s'assoupirent et
s'endormirent. 25.6 Au milieu de la nuit, on cria: Voici l'époux, allez à sa rencontre! 25.7 Alors
toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs lampes. 25.8 Les folles dirent aux sages:
Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent. 25.9 Les sages répondirent: Non; il n'y
en aurait pas assez pour nous et pour vous; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetezen
pour vous. 25.10 Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva; celles qui étaient prêtes
entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. 25.11 Plus tard, les autres
vierges vinrent, et dirent: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. 25.12 Mais il répondit: Je vous le dis
en vérité, je ne vous connais pas. 25.13 Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni
l'heure.
Sts Comgall, Gall et Colomban
SAINT GALL L' ILLUMINATEUR DE LA SUISSE (+646)
16 octobre (repos) – 20 février (invention ou translation)
Il est un des nombreux Moines irlandais qui vinrent évangéliser le Nord et l’Est de la France
actuelle. Avec Saint Colomban il fonda l’Abbaye de Luxeuil. Il se sépara de son maître quand
celui-ci dut s’enfuir en Italie à cause des persécutions royales. Saint Gall partit également et
vécut en Ermite près du lac de Constance, là où s’éleva un monastère puis la ville qui prit son
nom en Suisse.
ou
Né en Irlande, endormi vers 640 à Arbon en Suisse, Saint Gall étudia à Bangor sous les Saints
Comgall et Columban, devint versé dans les Ecritures et fut ordonné Prêtre. Il fut un des
douze qui accompagnèrent Saint Colomban vers la Gaule et l'aida à fonder l'Abbaye de
Luxeuil. Il continua à suivre Colomban envoyé en exil en 610 et puis vers l'Austrasie où il
prêcha avec un peu de succès dans la région autour du lac Zurich et pour deux ans dans la
région autour de Bregenz.
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Quand Colomban partit pour l'Italie en 612, Gall demeura en arrière en raison de sa santé et
de sa convalescence, il devint Ermite à la rivière Steinach, attirant nombre de disciples. Avec
le temps, le Monastère de Saint-Gall s'installera en ce lieu et durant le Moyen-Age, il sera un
centre majeur de littérature, d'arts et de musique.
Selon une tradition, Colomban et Gall se séparèrent parce que le guide suspectait Gall de
simuler la maladie et lui imposa comme pénitence, fidèlement accomplie par Gall, de ne pas
offrir le Saint Sacrifice tant que Colomban serait encore en vie.
Le Roi Sigebert lui aurait offert à deux reprises de devenir Evêque parce qu'il avait libéré sa
fiancée d'un démon. On lui offrit aussi de devenir l'Abbé de Luxeuil à la Naissance Céleste de
Saint Eustaise mais il déclina, restant Ermite. Il s'endormit entre 627 et 645 à Arbon et est
considéré comme l'Apôtre de ce pays.
Bien des années plus tard, nombre de traditions apparurent le concernant mais avec fort peu
de fondement. Il ne fut pas, par exemple, le fondateur de la célèbre abbaye qui porte son nom;
elle fut inaugurée plus d'un siècle après sa Naissance au Ciel sur le lieu de sa vie et est
représentée à présent par la cathédrale à Sankt-Gallen et la très célèbre bibliothèque
monastique qu'on y trouve.
ou
Saint Gall naquit en Irlande de parents pieux qui l'offrirent à Dieu dès sa première jeunesse
dans le Monastère de Bangor (comté de Down) pour être élevé dans la piété et les lettres, sous
la discipline de Saint Colomban. Il fit des progrès extraordinaires dans les exercices spirituels
et les sciences, surtout dans l'intelligence de l'Ecriture Sainte dont il expliquait admirablement
les endroits les plus difficiles. Il y joignait l'agrément des belles-lettres et particulièrement de
la poésie dont il tâchait de sanctifier l'usage en la faisant servir à la piété.
Son Abbé qui était Saint Comgall, le fondateur du monastère où il vivait, voulut le faire élever
aux ordres sacrés de l'avis de toute sa communauté mais s'il exécuta ce dessein, ce ne fut que
pour lui conférer les ordres inférieurs. Car on est persuadé que Saint Gall ne reçut la prêtrise
qu'après qu'il fut passé en France avec Saint Colomban et par le commandement express de
Colomban lorsqu’il fut devenu son Abbé. Il n'y a que sa modestie qui lia pour lors les mains
au Saint Abbé Comgall et ce ne fut qu'après beaucoup de temps et d'efforts que Saint
Colomban put vaincre une répugnance qui n'était que l'effet de son humilité. Il fut du nombre
des douze Moines de Bangor que ce Saint choisit, par la permission de Saint Comgall pour
l'accompagner dans le dessein qu'il avait d'aller hors de son pays chercher à se perfectionner
dans la vie pénitente. Ils passèrent d'Irlande en Angleterre et de là en France, du temps des
Rois Gontran et de ses neveux Clotaire II et Childebert II. Ils s'arrêtèrent quelque temps dans
les Etats du dernier qui régnait en Austrasie. Puis une fois entrés dans les Déserts des Vosges,
ils y bâtirent le Monastère d'Annegray sur les confins des diocèses de Toul et de Besançon. Le
pays y était stérile et dépourvu des commodités facilitant la vie. Cela ne pouvait être que
favorable au dessein de Colomban et de ses disciples qui y souffrirent beaucoup pendant près
de deux ans qu'ils y demeurèrent. Mais conviés par des personnes de piété, entre autres
Agnoald, de passer sur les terres de Bourgondie qui obéissaient au Roi Gontran, Saint
Colomban, à la faveur de ce Prince, bâtit de l'autre côté des montagnes des Vosges un
nouveau monastère sur les ruines d'une implantation païenne appelée Luxeuil, au diocèse de
Besançon. Saint Gall fut parmi les premiers à y embrasser la Règle que son maître y prescrivit
à ses disciples et y devint un modèle de régularité pour la communauté qui se multiplia
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beaucoup en peu de temps par l'affluence de ceux qui venaient de France et de Bourgogne
servir Dieu sous la conduite de Saint Colomban..
Notre Saint, attaché à ses devoirs, passa plusieurs années dans le silence et la retraite de ce
lieu jusqu'à ce qu'il plût à Dieu de lui permettre d'autres épreuves dans les traverses et les
persécutions qui furent suscitées à Saint Colomban. Pendant que Thierry, roi impie de
Bourgogne et fils de Childebert II, à l'instigation de sa grand-mère Brunehaut, exerçait la
patience de Saint Colomban par divers exils, Saint Gall accompagné de Saint Eustase, autre
Moine de Luxeuil qui en fut depuis Abbé, ne trouvant point de sûreté dans sa communauté
contre les insultes de cette princesse, se réfugia auprès du Roi Théodebert d'Austrasie, frère de
Thierry. Saint Colomban s'y rendit peu après au retour de la cour du Roi Clotaire où les
vexations de Thierry et de Brunehaut l'avaient obligé de passer. Théodebert les reçut comme
des Anges du Seigneur, témoignant être fort satisfait d'entendre leurs instructions et fort
joyeux d'avoir auprès de lui de tels Serviteurs de Dieu. Saint Colomban lui demanda ensuite
permission d'aller en Italie trouver le roi Agilulphe des Lombards mais Théodebert qui ne
pouvait souffrir qu'il sortît de ses Etats, le pria d'y choisir tel lieu qu'il jugerait à propos pour
servir Dieu en paix et instruire les peuples sous sa direction. Le Saint accepta et remonta le
long du Rhin avec Saint Gall, Saint Eustase et quelques autres de ses disciples venus le
joindre à Metz.
Lorsqu'ils furent arrivés au lieu où le Rhin reçoit la rivière d'Aar, entre les diocèses de Bâle et
de Constance, ils entrèrent en Suisse, s'avancèrent par la rivière du Limat jusqu'au bout du lac
de Zurich et passèrent au territoire de Zug où ils croyaient avoir trouvé une solitude propre à
leur établissement lorsqu’ils s'en virent chassés par les habitants. Ces peuples étaient
entièrement barbares et idolâtres. Touchés de compassion pour leur aveuglement et leurs
désordres, nos Saints s'employèrent à les instruire de la Foi chrétienne mais ils ne les
trouvèrent pas disposés à les écouter. Saint Gall, ne pouvant retenir son zèle, mit le feu aux
temples de leurs faux "dieux" et jeta dans le lac qui en était proche les oblations et les autres
choses destinées aux sacrifices. Cette action irrita tellement ces barbares que pour s'en venger,
ils résolurent de le tuer et de fouetter Saint Colomban puis de le chasser de leur pays avec tous
les siens. Nos Saints ayant su cette résolution jugèrent à propos de se retirer. Ils s'arrêtèrent au
bourg d'Arbon sur le lac de Constance où ils furent charitablement reçus par le Prêtre
Willimar.
Colomban demanda à cet hôte s'il ne connaissait pas quelque lieu écarté qui pût lui servir de
retraite et à sa compagnie; il lui apprit qu'à l'extrémité du lac, vers le levant, il y avait une
solitude fort propre à son dessein parce qu'il y trouverait de vieux bâtiments abandonnés où il
pourrait se loger et que la campagne y était assez abondante en fruits. Suivant cet avis, Saint
Colomban monta sur une barque avec Saint Gall et un Diacre et arriva au lieu indiqué. C'était
un lieu près de la ville de Brégentz assez désert mais dans une solitude fort agréable. Ils y
trouvèrent une chapelle dédiée à Sainte Aurélie mais on n'y célébrait plus la Divine Liturgie et
elle était profanée par un culte impie et idolâtre car il y avait trois statues d'airain attachées à
la muraille que les habitants adoraient comme les anciennes divinités du pays à qui ils se
tenaient redevables de leur fortune et de leur conservation.
Saint Colomban ne pouvant souffrir cette abomination, ordonna à Saint Gall de leur annoncer
l'Evangile parce qu'il savait assez bien parler leur langue. Le jour de la grande fête du lieu
étant venu, il s'y rendit une multitude de monde de tout âge et de tout sexe dont le concours
fut encore augmenté par le désir de voir ces étrangers. Saint Gall y signala son zèle : il prêcha
fortement contre la superstition païenne, exhorta le peuple à reconnaître et à adorer le Vrai
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Dieu. Puis joignant l'effet aux paroles, il brisa les statues et en jeta les morceaux dans le lac.
Plusieurs profitèrent de ces instructions et se convertirent; les autres, demeurant dans leur
aveuglement, en furent fort irrités, ce qui n'empêcha point Saint Colomban de purifier la
chapelle avec de l'eau bénite. Il la dédicaça pendant que Saint Gall et son autre compagnon
chantaient des Psaumes, en reconsacra l'Autel avec de Myrrhon, y mit de Précieuses Reliques
de Sainte Aurélie et l'on commença ensuite à y célébrer la Divine Liturgie. Les autres
disciples de Saint Colomban qui étaient restés à Arbon, vinrent le rejoindre à Brégentz. Ils
bâtirent des cellules autour de la chapelle et outre la prière, les uns s'occupèrent à cultiver un
jardin et les autres à pêcher. L'exercice de Saint Gall était de faire des filets pour les pêcheurs
ou de pêcher souvent lui-même. Par ce moyen, il fournissait du poisson à ceux de sa
communauté et aux hôtes qu'ils recevaient dans leur petit monastère.
Le diable était furieux de se voir arracher un domaine où il régnait depuis si longtemps. Une
nuit, Saint Gall entendit le démon de la montagne crier à celui du lac : "Viens à mon secours
afin que nous chassions ces étrangers car ils m'ont expulsé de mon temple, brisé mes statues
et attiré après eux le peuple qui me suivait." Le démon du lac de Constance répondit : "Ce que
tu annonces de ton infortune, je le ressens par la mienne car un de ces étrangers me presse
dans les eaux et dévaste mon domaine; je ne saurais ruiner ses filets ni le tromper lui-même
car l'Invocation du Nom Divin est toujours dans sa bouche et veillant continuellement sur luimême,
il se rit de nos pièges." Quand il eut entendu ces choses, l'Homme de Dieu se fortifia
de toutes parts du Signe de la Croix et dit à ces démons : "Au Nom de Notre Seigneur Jésus-
Christ, je vous adjure de quitter ce lieu et de n'y faire de mal à personne." Ensuite il
s'empressa de raconter à son Abbé ce qu'il venait d'entendre. Aussitôt Colomban donna le
signal de se réunir à l'église. Mais avant qu'on eût commencé le chant des Psaumes, on
entendit sur le sommet des montagnes les hurlements des démons et les gémissements de leur
départ. Les Serviteurs de Dieu se prosternèrent alors en prière et rendirent Grâces au Seigneur
qui les avait délivrés de ces malins esprits.
Cependant les païens du pays, irrités que les Serviteurs de Dieu eussent brisé leurs idoles,
allèrent se plaindre au duc Gonzon qui était ou seigneur ou gouverneur du lieu que ces
étrangers étaient venus troubler la liberté publique et que l'on ne pouvait plus chasser aux
environs de Brégentz à cause d'eux. D'autres enlevèrent quelques vaches du monastère et
tuèrent même deux des disciples de Colomban. Gonzon qui n'était pas sans doute idolâtre
mais qui préférait la politique à la religion, lui ordonna de sortir du pays et Colomban au lieu
d'aller se justifier comme il lui était aisé de le faire, aima mieux obéir parce que d'ailleurs il
s'attendait à voir reprendre en ce lieu la colère du roi Thierry de Bourgogne qui, par la défaite
et la mort du Roi Théodebert son frère, était devenu roi d'Austrasie, d'où dépendait le lieu où
il s'était établi. Il prit le parti de passer en Italie avec ses disciples mais Saint Gall se trouvant
indisposé lorsqu'on était sur le point de partir, s'excusa de ne pouvoir le suivre. Le Saint Abbé
crut que c'était moins l'infirmité que l'attachement que Gall avait pour ce pays qui lui faisait
souhaiter de n'en pas sortir. Il pensa peut-être que ce disciple après avoir travaillé en ce lieu,
avait envie d'y demeurer. Il lui permit de rester mais à titre de pénitence, il lui défendit de
célébrer la Divine Liturgie tant qu'il saurait qu'il serait en vie. Saint Gall obéit et sa maladie
qui était réelle et qui avait augmenté après le départ de Saint Colomban, l'obligea de retourner
à Arbon chez le Prêtre Willimar qui le reçut avec beaucoup de charité. Il lui donna pour
gardes et pour infirmiers deux clercs de son église, Magnoald et Théodore et prit un soin
extrême de lui tout le temps de sa maladie qui fut longue.
Après sa guérison, l'amour de la solitude le portant à chercher une autre retraite que celle de
Brégentz, lui fit demander quelque lieu écarté au Diacre Hiltibod de Willimar qui avait une
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connaissance très particulière de tout le pays. Celui-ci lui répondit : "Père, je connais une
solitude telle que tu dis mais elle est habitée par des bêtes féroces, des ours, des sangliers et
des loups sans nombre. Je crains donc de t'y conduire, de peur que tu ne sois dévoré par ces
animaux." Gall répliqua : "L'Apôtre a dit : Si Dieu est pour nous qui sera contre nous?" et
encore : "Nous savons qu'à ceux qui aiment Dieu toutes choses tournent en bien. Celui Qui a
délivré Daniel de la fosse aux lions peut aussi m'arracher de la griffe des bêtes." Ils convinrent
tous deux de partir le lendemain. Saint Gall jeûna tout le jour et passa toute la nuit en prières.
Le lendemain ils marchèrent jusqu'à l'heure de None où le Diacre dit : "C'est l'heure de la
réfection, prenons un peu de pain et d'eau afin de faire mieux le reste du chemin." L'Homme
de Dieu répondit : "Prends ce qui est nécessaire à ton corps. Pour moi, je ne goûterai de rien
que le Seigneur ne m'ait montré le lieu de la demeure que je désire." Le Diacre répliqua :
"Puisque nous devons partager la consolation, nous partagerons aussi la peine." Et ils
marchèrent tous deux sans manger jusqu'au soir. Ils vinrent à une petite rivière appelée
"Stemaha" et la descendirent jusqu'à un rocher d'où elle se précipitait dans un gouffre où ils
aperçurent beaucoup de poissons. Ils y jetèrent leurs filets et les prirent. Le Diacre ayant fait
du feu, les fit rôtir et tira du pain de la panetière. Le Bienheureux Gall s'étant un peu écarté
pour prier, s'embarrassa dans des ronces et tomba par terre. Le Diacre accourut pour le relever
mais l'Homme de Dieu lui dit : "Laisse-moi, c'est ici mon repos à jamais; c'est ici le lieu que
j'habiterai parce que je l'ai choisi." Et se levant après sa prière, il prit une tige de cornouiller,
en fit une Croix et la fixa en terre. Or, il avait appendu à son cou une boîte où étaient
d'Insignes Reliques de la Très Sainte Mère de Dieu (quelques fragments des vêtements de la
Mère de Dieu) ainsi que de Saint Maurice et de Saint Didier. Il attacha le reliquaire à la
Croix, se prosterna devant elle avec le Diacre et dit : "Seigneur Jésus-Christ Qui pour le Salut
du genre humain a daigné naître de la Toute Vierge et Pure et subir la mort, ne méprise pas
mon désir à cause de mes péchés mais pour l'Honneur de Ta Sainte Mère ainsi que de Tes
Martyrs et de Tes Confesseurs, prépare en ce lieu une habitation propre à Te servir."
La prière finie, les deux pèlerins prirent leur nourriture avec Actions de Grâces au soleil
couchant et ayant prié de nouveau, ils se couchèrent par terre pour reposer quelque peu.
Quand le Saint Homme crut son compagnon endormi, il se prosterna en forme de Croix
devant le reliquaire et pria le Seigneur avec beaucoup de dévotion. Cependant un ours
descendu de la montagne, ramassait avec soin les miettes échappées aux deux convives.
L'Homme de Dieu voyant ce que faisait la bête, lui dit : "Je t'ordonne, au Nom du Seigneur,
prends du bois et mets-le dans le feu." A ce commandement, la bête alla prendre un morceau
de bois très considérable et le jeta dans le feu. Sur quoi le Saint Homme tire de la panetière un
pain tout entier, le donne au nouveau servant et lui dit : "Au Nom de Notre-Seigneur Jésus-
Christ, retire-toi de cette vallée et aie en commun les montagnes et les collines environnantes,
sous la condition que tu ne feras de mal ici à aucun homme ni à aucune bête." Cependant le
Diacre qui ne faisait que somnoler, considérait avec étonnement ce qui se passait. Il se leva,
vint se jeter aux pieds du Saint Homme et dit : "Maintenant, je sais que le Seigneur est
vraiment avec toi puisque les bêtes de la solitude t'obéissent." Le Saint lui répondit : "Gardetoi
de dire ceci à personne jusqu'à ce que tu vois la Gloire de Dieu."
Le lendemain matin, le Diacre s'en alla vers la fosse de la rivière pour y prendre du poisson et
en faire cadeau au Prêtre Willimar à son retour. Il était sur le point d'y jeter ses filets lorsqu’il
aperçut sur les bords deux esprits immondes sous la forme de femmes qui lui jetèrent des
pierres et dirent : "C'est toi qui as amené dans cette solitude cet homme méchant et plein
d'envie, accoutumé à nous vaincre par ses maléfices." Le Diacre retourne aussitôt vers
l'Homme de Dieu et lui raconte ce qu'il vient de voir et d'entendre. Ils se mettent tous deux en
prière puis se rendent à la fosse. A leur vue, les démons s'enfuient vers la montagne voisine
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pendant que Saint Gall leur dit : "Fantômes impurs, je vous ordonne, par la Puissance de la
Sainte et Eternelle Trinité, de quitter ce lieu, de vous en aller dans les montagnes désertes et
de ne plus oser jamais revenir ici." Ils jettent ensuite leurs filets dans la fosse et prennent des
poissons tant qu'ils veulent. Mais ils entendent sur le sommet de la montagne la voix comme
de deux femmes en deuil se disant l'une à l'autre : "Hélas! Que ferons-nous? Où bien où ironsnous?
Cet étranger ne nous laisse pas habiter parmi les hommes, il ne nous permet pas même
de demeurer dans la solitude." Ces voix, ces plaintes des démons contre Saint Gall furent
encore entendues d'autres fois.
Les deux pèlerins explorèrent alors la vallée et trouvèrent entre deux ruisseaux ce qu'ils
souhaitaient : une belle forêt, des montagnes à l'entour, une plaine au milieu; ils jugèrent ce
lieu excellent pour y bâtir des cellules. Gall, se rappelant l'Echelle de Jacob et les Anges qui
montaient et descendaient, dit comme lui : "Le Seigneur est vraiment en ce lieu." Jusqu'alors
il y avait dans cette vallée une infinité de serpents. Dès ce jour ils disparurent tellement qu’on
n'y en voyait pas un seul au temps de Walafrid Strabon. Ce Miracle s'accorde avec les
premiers car le démon étant chassé de là, il était digne que l'animal par lequel il avait trompé
l'homme cédât la place à la Sainteté.
Quelque éloigné qu'il fût du commerce des hommes, il ne put longtemps demeurer inconnu en
ce lieu. Sa réputation lui attira des disciples et porta loin la bonne odeur de sa vertu. Le Duc
Gonzon en eut lui-même une si bonne opinion sur le récit qu'on lui en fit qu’il changea
entièrement de disposition à son égard. On dit même qu’ayant une fille possédée d'un démon
qui la tourmentait horriblement, il manda au Prêtre Willimar de lui envoyer Saint Gall pour la
guérir. Deux Evêques y avaient inutilement employé tous leurs exorcismes et l'on rejetait la
confusion qu'ils avaient eue de leur mauvais succès sur leur défaut de Sainteté et sur quelques
dérèglements particuliers dont ils étaient soupçonnés. Willimar mena donc Saint Gall au Duc
dont la fille n'avait pris aucune nourriture depuis deux jours. Elle était étendue sur les genoux
de sa mère, les yeux fermés, les membres contournés et comme morte. Une odeur de soufre
sortait de sa bouche. Le Saint se mit en prière et dit avec larmes : "Seigneur Jésus-Christ Qui,
venant en ce monde, a daigné naître d'une Vierge et Qui a commandé aux vents et à la mer et
ordonné à satan de retourner en arrière qui, enfin, a sauvé l'humanité pour la déifier,
commande que cet esprit immonde sorte de cette fille." Puis il prit la main de la malade, lui
mit la sienne sur la tête et dit : "Esprit immonde, je te commande, au Nom de Notre Seigneur
Jésus-Christ, de sortir et de t'éloigner de cette Créature de Dieu." A ces mots, elle ouvrit les
yeux et le regarda et l'esprit malin dit : "Est-ce toi, Gall qui m'as expulsé de mes premières
habitations? Quoi! C'est pour te venger que je suis entré dans cette fille parce que son père t'a
chassé toi-même et tu m'en expulses! Si donc tu me chasses d'ici où irai-je?" L'Homme de
Dieu répondit : "Là où le Seigneur t'a précipité dans l'abîme!" Aussitôt, à la vue de tous les
assistants, il sortit de la bouche de la frénétique sous la forme d'un oiseau noir et horrible à
voir. La fille se leva guérie et l'Homme de Dieu la rendit à sa mère.
Au comble de la peur et de la joie, le Duc offrit au Saint tous les présents que le Roi Sigebert
avait envoyés à sa fille. En même temps, il le pria de vouloir bien accepter l'évêché de
Constance. Le Saint lui répondit : "Du vivant de mon maître Colomban, je ne célébrerai pas la
Divine Liturgie si donc vous voulez me faire endosser une telle charge, permettez que je lui
écrive. S'il m'absout, j'accepterai." Le Duc y consentit. Après quoi le Saint distribua tous les
présents aux pauvres d'Arbon et rentra dans sa chère solitude. Il y attira même le Diacre Jean
et pendant trois ans, l'instruisit à fond dans les lettres et dans la science des Divines Ecritures.
Cependant le Roi Sigebert ayant apprit la guérison de sa fiancée et il pria son père de la lui
envoyer pour en faire son épouse. Elle fut reçue à Metz avec les plus grands honneurs, raconta
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au Roi comment Saint Gall l'avait guérie et le pria de favoriser l'Homme de Dieu et son
nouvel établissement. Sigebert considérait que le Monastère de Saint Gall était situé sur ses
terres et il lui accorda aussitôt une charte de donation et de protection royale.
Pendant ce temps, on préparait les noces du Roi et de la Reine. Un grand nombre d'Evêques et
de seigneurs y furent convoqués. Le Roi étant allé inviter la Princesse de venir résider au
palais, elle se jeta à ses pieds et lui dit : "Seigneur, j'ai été épuisée par une longue et cruelle
maladie, accordez-moi encore sept jours pour que je reprenne un peu de force et que je puisse
vous être présentée convenablement." Le Roi accepta sa demande. Le septième jour,
Frideburge, accompagnée de deux hommes et de deux filles, entra vers l'Office du matin dans
la cathédrale Saint-Stéphane/Etienne, dépouilla derrière la porte ses vêtements de Reine, prit
un habit de Moniale, saisit un coin du grand Autel et fit cette prière : "Saint Stéphane/Etienne
qui a répandu ton sang pour Jésus-Christ, intercède aujourd'hui pour moi, indigne, afin que le
coeur du Roi se tourne à ma volonté et que ce voile ne soit point ôté de ma tête." Le Roi
informé de ce qui se passait, assembla les Evêques et les Princes pour savoir que faire. Un des
Evêques dit : " Lorsqu’elle a été délivrée du démon, cette fille parait s'être obligée par un voeu
de garder la chasteté; prends donc garde de l'y faire manquer de peur qu'il ne lui arrive pis
qu'auparavant et que tu ne tes rendes toi-même coupable d'un si grand crime." Le Roi, de
l'avis des Princes, acquiesça au conseil de l'Evêque. Il entra dans l'église, fit apporter les
vêtements et la couronne de Reine et dit à la Princesse : "Viens à moi." Elle, croyant qu'on
voulait la tirer hors de l'église, tenait plus étroitement embrassée le coin de l'Autel. Le Roi lui
dit plus clairement : "Ne crains pas de venir à moi car tout se fera aujourd'hui suivant ta
volonté." Mais elle, plaçant sa tête sur l'Autel, dit : "Me voici la Servante du Seigneur Qu’il
me soit fait selon Sa Volonté à Lui." Le Roi Sigebert ordonna aux Prêtres de l'amener, la fit
revêtir des habits de Reine avec le voile et la couronne et il la recommanda au Seigneur en ces
termes : "Avec les mêmes ornements que tu as été préparée pour moi, je te donne pour épouse
à Mon Seigneur Jésus-Christ." En même temps il lui prit la main droite et la posa sur l'Autel
puis il sortit de l'église pour pleurer car il aimait tendrement la Princesse. Plus tard, il lui
donna le gouvernement d'une communauté de Moniales.
Après cela, le Duc Gonzon convoqua une assemblée d'Evêques et de seigneurs à Constance
pour élire un Prêtre desservant à cette église. On y vit les Evêques d'Augsbourg, de Verdun et
de Spire avec une foule d'ecclésiastiques et de fidèles. Le Concile dura trois jours. Saint Gall
s'y rendit en tant qu'Abbé accompagné des Diacres Jean et Magnoald. Le Duc, le voyant
entrer, fit tout haut cette prière : "Que le Dieu Tout Puissant Dont la Providence augmente et
régit tout le corps de l'Eglise, veuille, par l'intercession de la Très Sainte et Toujours Pure
Mère de Dieu en l'Honneur de Qui cette église est consacrée, répandre aujourd'hui l'Esprit-
Saint sur nous pour choisir un Evêque capable de régir le peuple des fidèles et de gouverner
l'Eglise de Dieu!" Puis il exhorta les Evêques et le clergé à choisir, suivant les Canons, celui
qu'ils jugeraient à propos. Après quelques moments de délibération, le clergé s'écria tout d'une
voix, avec le peuple : "Gall que voici est l'Homme de Dieu, jouissant d'une bonne renommée
dans tout le pays, instruit dans les Ecritures et plein de sagesse, chaste et juste, doux et
humble, charitable et patient, père des orphelins et des veuves : c'est lui qui convient pour
Evêque!" Le Duc dit alors au Saint : "Entends-tu ce qu'ils disent?" L'Homme de Dieu
répondit : "Ils parlent bien; si seulement ce qu'ils disent était vrai! Mais ils ne pensent pas que
tes règles défendent d'ordonner Evêque un étranger. Cependant il y a ici avec moi le Diacre
Jean, de votre nation, à qui, par la Grâce de Jésus-Christ, conviennent toutes les louanges que
vous m'avez données et qui est capable de porter le fardeau du gouvernement." Aussitôt le
Duc l'interrogea sur son nom, sa qualité et son origine. Quant à sa vertu et à sa capacité, Saint
Gall demanda à répondre pour son disciple. Pendant qu'il parlait, Jean se déroba de
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l'assemblée et s'enfuit dans l'église de Saint-Stéphane/Etienne, hors de la ville. Mais le clergé
et le peuple coururent après lui et le ramenèrent malgré ses pleurs, en s'écriant : "C'est le
Seigneur Lui-même qui a élu Jean pour Son Evêque!" Jean fut donc consacré par les Evêques
et officia pontificalement. Le peuple témoigna un grand désir d'entendre l'Homme de Dieu.
Saint Gall monta donc à l'Ambon avec l'Evêque qui lui servait d'interprète. Il prêcha sur
l'ensemble de la Foi, depuis la Création du monde jusqu'au Jugement dernier. Le peuple
fondait en larmes et se disait : "Le Saint-Esprit a vraiment parlé aujourd'hui par la bouche de
cet homme!"
Après avoir demeuré quelques jours avec le nouvel Evêque pour l'assister de ses conseils et de
ses prières, il retourna dans sa solitude où il bâtit l'église dont il avait fait le projet et
l'environna de douze cellules pour ses disciples. Ce fut là l'origine de la célèbre Abbaye de
Saint-Gall. Plusieurs siècles après, elle passera sous la Règle de Saint-Benoît. Saint Gall
commença pour lors à établir une discipline réglée dans sa communauté, sans s'écarter de
l'institut de Saint Colomban qu’il regardait toujours comme son maître et son Abbé. Un jour
que ses frères s'étaient remis sur leurs lits après les Matines, Saint Gall appela son Diacre
Magnoald et lui dit de préparer l'Autel parce qu'il voulait célébrer la Divine Liturgie. Etonné
d'une résolution si subite, le Diacre crut que le Saint ne songeait pas que cela lui était défendu
et que depuis plus de deux ans il n'avait approché de l'Autel. Saint Gall comprit sa pensée et
pour le tirer de peine, il lui dit qu'il devait offrir le Sacrifice pour le Repos de son Père
Colomban parce qu'il avait appris dans une vision de la nuit qu'il était passé des misères de
cette vie à la Félicité du Ciel. Après la Divine Liturgie, il envoya Magnoald au Monastère de
Bobbio pour vérifier sa vision. L'historien de sa vie assure qu'elle se trouva vraie et ajoute que
Magnoald rapporta au Saint des lettres des Moines de Bobbio avec le bâton épiscopal de Saint
Colomban qui avait ordonné qu'on le lui envoyât pour marque qu'il était absous de sa
suspension et qu'il avait levé la défense qu'il lui avait faite de célébrer la Divine Liturgie.
Dix ans après, les Moines de Luxeuil perdirent leur Saint Abbé Eustase et ils envoyèrent prier
Saint Gall de vouloir prendre sa place et lui députèrent six de leurs confrères, tous Irlandais de
naissance, croyant que ce choix de personnes, toutes de son pays, lui serait plus agréable. Le
Saint qui avait refusé l'épiscopat, ne crut pas devoir se charger de l'Abbaye de Luxeuil qui
était déjà devenue considérable. Les envoyés le pressant trop vivement de consentir à son
élection, il leur déclara qu'il aimait mieux servir les autres que de leur commander et il en
appela à leur propre témoignage sur cela. Il les renvoya en paix après les avoir retenus
quelques jours pendant lesquels il les nourrit de sa pêche. Car il n'avait point fait difficulté
d'en continuer le métier depuis l'établissement de sa communauté, non plus que les Apôtres
après la Résurrection du Sauveur, ce qui n'empêchait pas qu'on y vécût fort pauvrement en
toute saison et que la farine n'y manquât souvent autant que les autres provisions. Il conserva
toujours une liaison fort étroite avec le Prêtre Willimar, recteur de la paroisse d'Arbon, son
ancien hôte. Etant l'un et l'autre fort avancés en âge, ils se voyaient plus rarement : Willimar
s'en plaignit et se croyant proche de sa fin, il obligea Saint Gall par d'instantes prières à venir
encore une fois à Arbon afin qu'il eût la consolation de l'embrasser avant de quitter ce monde.
Il avait pris l'occasion de la fête de sa paroisse pour l'y convier. Le Saint y alla et prêcha
même devant une multitude de peuple qui était venue à la solennité. Trois jours après il tomba
malade chez Willimar et naquit au Ciel quatre jours plus tard le 16 octobre entre les bras de
cet hôte.
L'année de sa Naissance au Ciel est fort contestée et l'on ne peut nier qu'il n'y ait de la
confusion dans les calculs de ceux qui l'ont rapportée à l'an 625 et de ceux qui ont donné à
Saint Gall quatre-vingt-quinze ans de vie. Il suffit pour les ruiner de remarquer que notre
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Saint était plus jeune que Saint Colomban, son maître qui n'avait guère que trente ans lorsqu’il
vint en France vers l'an 590 et qu'il a survécu au Roi Dagobert qui ne s'endormit point avant
l'année 638. C'est ce qui rend assez probable l'opinion de ceux qui mettent la Naissance
Céleste de Saint Gall vers l'an 646 et qui doit nous faire juger qu'il n'a vécu guère plus de
quatre-vingt-un ans.
L’Evêque Jean de Constance voulut prendre soin de ses funérailles et transporta son corps,
d'Arbon dans son ermitage où Dieu rendit témoignage à la Sainteté de Son serviteur par les
Miracles qui se firent à son tombeau. Il fut déposé devant l'Autel de l'oratoire puis inhumé
entre le mur et l'Autel. Plus tard, le pays fut ravagé par des troupes de mécontents. Un de leurs
officiers avait pillé l'église de Saint Gall, ouvrit et viola encore son sépulcre pour voir s'il n'y
avait point d'argent caché. Mais saisi d'une terreur subite, il voulut se retirer promptement et
se blessa de telle sorte contre la porte qu’après avoir eu beaucoup de peine à se guérir, il porta
toute sa vie des marques de son sacrilège.
L’Evêque Boson de Constance, successeur de Jean, replaça les Vénérables Reliques du Saint
dans un endroit plus convenable mais il ne put rassembler dans son ermitage les Moines que
les gens de guerre avaient dispersés. Il y trouva seulement ses deux plus anciens disciples,
Magne (ou Magnoald) et Théodore. Dans une disette générale de toutes choses, il les pourvut
d'habits et de nourriture mais comme les soldats ne leur rendaient pas leur ancienne
tranquillité, ils quittèrent aussi l'Ermitage de Saint-Gall et en allèrent bâtir ailleurs, l'un à
Kempten, l'autre à Fussen, tous deux dans le diocèse d'Augsbourg qui furent depuis
augmentés et convertis en Monastères de la Congrégation de Saint-Gall. Cependant Boson
pourvut à la garde des Insignes Reliques de Saint Gall par le moyen de quelques
ecclésiastiques qui y attirèrent bientôt les peuples en pèlerinage par la réputation des Miracles
qu'ils en publiaient.
Du temps de Charles-Martel, Wultramne, riche seigneur du pays, avait remarqué que l'on ne
faisait pas bon usage des offrandes que l'on donnait en l'église de Saint-Gall et il voulut y
établir une communauté de Moines réguliers pour remédier à ce désordre. Il y fit venir un
Saint Prêtre nommé Othmar à qui il fournit toutes les choses nécessaires pour bâtir un
monastère près du tombeau du Saint. Othmar fut ainsi le restaurateur de l'Abbaye de Saint-
Gall. Cette célèbre abbaye ne subsiste plus aujourd'hui; elle fut évacuée en 1805.
Les martyrologes du neuvième siècle marquent différemment la fête de ce Saint. Celui de
Wandalbert, conformément à Walafrid, auteur de sa vie du même temps, la met au 16 octobre.
Celui de Notker y est conforme et même celui dUsuard dans les imprimés mais dans celui
d'Adon comme dans celui d'Usuard qui n'est pas corrompu, elle se trouve marquée au 20
février. Il semble que ce soit celle de l'Elévation ou de l'Invention de ses Précieuses Reliques
fait par l'Evêque Boson ou celle de quelque Translation plutôt que celle de sa mort qu’on ne
peut pas déplacer du 16 octobre sans une autorité plus forte que celle de Walafrid Strabon.
Tropaire de Saint Gall ton 8
En compagnon du Grand Colomban,/
Tu voyageas à travers les terres des Francs, Ô Père Gall,/
Ta vie d'Ascète contrastant avec celle des prélats mondains que tu rencontrais./
Ouvre, à nous qui te prions, les trésors du sacrifice et du combat,/
Afin que nous puissions aussi atteindre la joie du Salut Eternel.
38
17décembre (translation) – 20 février
SAINT HIGOUMENE CORNEILLE DES CAVERNES DE PSKOV (+ 1570)
The MonkMartyr Kornilii of Pskovo-Pechersk was born in the year 1501 at Pskov into the
boyar-noble family of Stefan and Maria. In order to give their son an education, his parents
sent him to the Pskov Mirozh monastery, where he worked under the guidance of an elder: he
made candles, chopped wood, studied his letters, transcription and adornment of books, and
also iconography. Having finished his studies, Kornilii returned to his parental home with the
resolve to become a monk.
One time the government clerk Misiur Munekhin took Kornilii with him to the Pskovo-
Pechersk monastery set amidst the woods, and which then was in more miserable a condition
than any other Pskov churchyard. The beauty of nature there, and the calm of services in the
cave church produced so very strong an impression on Kornilii, that he left his parental home
forever and accepted monastic tonsure at the Pskovo-Pechersk monastery.
In 1529, at age 28, the Monk Kornilii was elevated to hegumen and became head of the
monastery. While he was hegumen, the Pskovo-Pechersk monastery reached the height of its
prime. The number of brethren increased from 15 to 200 men. This number of residents was
not exceeded under any other subsequent head of the monastery.
The activity of the Monk Kornilii extended far beyond the bounds of the monastery: he
disseminated Orthodoxy amongst the Esti (Aesti) and Saeti people living around the
monastery, he built churches, hospices, homes for orphans and those in need. During the time
of a terrible plague in the Pskov region the Monk Kornilii walked through the plague-infested
villages to give communion to the living and to sing burial-service at the circular pits with the
39
dead.
During the time of the Livonian war the Monk Kornilii preached Christianity in the occupied
cities, built churches there, by hand distributed generous aid from the monastery storerooms
to the Esti and Livonians suffering during the time of war; at the monastery he selflessly
doctored and fed the injured and the maimed, preserved the killed within the caves and
inscribed their names in the monastery synodikon-record for eternal remembrance.
In the year 1560, on the feast of the Uspenie (Dormition) of the Mother of God, the Monk
Kornilii sent by way of blessing for the Russian armies, besieging the city of Thellin, a
prosphora and holy water. On that very day the Germans surrendered the city. In 1570 at the
establishing of a cathedra-see in Livonian Yur'ev, there was appointed as bishop of Yur'ev
and Vel'yansk (i.e. Thellin) a certain hegumen Kornilii. Some have identified him with the
Monk Kornilii, but this does not correspond with actual events. The Monk Kornilii was a
great expert and lover of books – at the monastery was gathered quite solid a collection of
books. In 1531 came out his work entitled, "An Account Concerning the Origin of the
Pechersk Monastery." In the mid-XVI Century the Pskovo-Pechersk monastery took over
from the Spaso-Eleaszarov monastery the tradition of chronicle-keeping. At the start of the
chronicles was put accounts of the first two Pskov chronicles in rough-draft continuation from
1547 to 1567. Besides this, Hegumen Kornilii left behind a great monastery Synodikon for
remembrance of deceased brothers and benefactors of the monastery, and he began to
maintain the "Stern-side Book" ["Kormovaya kniga," i.e. the ship-stern is the back-side (sic)
the sense of "looking back in remembrance"] from the year 1588; he compiled also a
"Description of the Monastery" and a "Description of the Miracles of the Pechersk Icon of the
Mother of God."
The Monk Kornilii expanded and beautified the monastery, he dug out further the monastery
caves, he transported the wooden church named for the Forty Martyrs of Sebasteia beyond the
monastery enclosure to the entryway monastery gate, and on its site in the year 1541 he built a
church in the name of the Annunciation of the MostHoly Mother of God, and in 1559 he
constructed a church in honour of the Protection-Pokrov of the MostHoly Mother of God.
The Pechersk monastery, risen up on the frontier of the Russian state, was not only a luminary
of Orthodoxy, but also a bulwark against the external enemies of Russia.
In the years 1558-1565 the Monk Kornilii erected round about the monastery a massive stone
wall, and over the holy gates in accord with his plan he built a stone church in the name of
Saint Nicholas, entrusting to him the guarding of the monastery. Within the temple was set a
wooden sculpted image of "Nikola the Warrior."
In the chronicle, compiled by the monk-deacon Pitirim, was thus recorded about the Martyr's
death of the Monk Kornilii: "This worthy-blest hegumen Kornilii... was as hegumen 41 years
and 2 months; by his fast-keeping and holy life not only as a monk was he an image unto
salvation... in these times being then in the Russian land evil sufferance of much unrest, and
finally, from this perishable life the earthly tsar did dispatch him unto the Heavenly Tsar unto
eternal habitation, in the year 1570 on the 20th day of February, in his 69th year from birth."
(This information is on the ceramic plate – from the ceramics covering the mouth of the tomb
of the Monk Kornilii).
40
In the ancient manuscripts of the Trinity-Sergiev Lavra it was written, that when Hegumen
Kornilii came out the monastery gates with a cross to meet the tsar, tsar Ivan the Terrible,
angered by a false slander, with his own hand cut off his head, but then immediately repented
of his deed and, taking up the body, in his own hands he carried it into the monastery. The
pathway made scarlet by the blood of the Monk Kornilii, along which the tsar carried his body
to the Uspenie-Dormition church, became called the "Bloody Path." Evidence of the tsar's
repenting his deed was the generous recompense to the Pskovo-Pechersk monastery, made by
him after the death of the Monk Kornilii. The name of the Hegumen Kornilii was inscribed in
the tsar's remembrance-synodikon.
The body of the Monk Kornilii was set into the wall of "the cave formed by God," wherein it
passed 120 years without corruption. In the year 1690 Markell, metropolitan of Pskov and
Izborsk, had the relics transferred from the cave to the Uspenie-Dormition cathedral church
and placed in a new crypt in the wall.
On 17 December 1872 the relics of the Monk Kornilii were transferred from the former tomb
into a copper-silver reliquary, and in 1892 – into a new reliquary. It is presumed, that the
service to the monk-Martyr was compiled for the day of the Uncovering of the Relics, in the
year 1690.
18 septembre (translation) – 6 novembre – 20 février (invention)
SAINT WINNOC DE BERGUES ET WORMHOUT, FLANDRES (+716)
Principal Saint de Flandres, Saint Winnoc était de Cornouailles, de descendance royale et
fonda le Monastère de Wormhout situé à douze miles au Sud de Dunkerque. Sa vie fut écrite
par un Moine au début du neuvième siècle. Elle rapporte qu'il était venu avec trois autres
Moines au Monastère à Sithiü et que l'Abbé voyant leur humilité et piété, les avait envoyés
pour bâtir un monastère à Wormhout et une hospitalité pour les pauvres. Avec la croissance
41
du monastère, Winnoc fut choisit comme Abbé. Ne cessant pourtant pas de se considérer
comme le plus vil de tous les hommes, il entreprenait les tâches les plus désagréables et
servait les frères et les pauvres tout en restant humble.
Conscient du précepte apostolique disant que "si quelqu'un ne travaille pas, il ne doit pas
manger," le Saint regretta en devenant vieux de ne plus avoir la force suffisante pour
suffisante pour servir les frères par son propre travail. Une nuit, il partit seul au moulin pour
moudre le grain. Fermant le loquet il pria le Seigneur Miséricordieux de l'assister. Le
Seigneur eut compassion de lui et le moulin ne tourna que par la Puissance Divine pendant
que le Saint continuait ses prières de louange et d'Actions de Grâces. Les frères
s'émerveillèrent de voir que quelqu'un qui manquait à présent à ce point de force physique
puisse moudre tant de grain chaque jour. A la fin, la curiosité piqua un des Moines et il
regarda par une ouverture. En voyant le Saint se tenir en prière et le moulin occupé à moudre
par la Puissance de Dieu, il tomba soudainement aveugle. Se jetant aux pieds de Saint
Winnoc, il confessa sa témérité et supplia son pardon. Le Saint Winnoc fit le Signe de la
Croix sur les yeux sans vue et par ses prières, la vue du frère fut restaurée. Il y eut tant de
Miracles accomplis à travers les prières de Saint Winnoc, tant durant sa vie terrestre qu'après
qu'un livre entier en fut rempli et rédigé par la suite.
Saint Winnoc s'endormit le 6 novembre, désormais jour de sa commémoration, probablement
en 716. Quelques années plus tard, son église brûla entièrement mais le cercueil du Saint fut
miraculeusement épargné. Au neuvième siècle, durant les raids des Danois, ses Saintes
Reliques furent emmenées en lieu sûr et plus tard revinrent à Bergues-Saint-Winnoc, une
colline entourée de haies où une église fut bâtie et lui fut dédiée. Elle devint le centre du
pèlerinage du Dimanche de la Trinité quand il y avait procession avec ses Précieuses
Reliques. Nombre de guérisons miraculeuses y eurent lieu. En temps de sécheresse, ses
Saintes Reliques étaient portées en procession d'église en église et on appliquait une partie de
son étole aux femmes enceintes.
ou
Issu de race royale (on le regarde comme le fils du Roi Saint Judicaël), Winnoc naquit dans la
Bretagne armoricaine et donna par la pureté de ses moeurs un nouvel éclat à la noblesse de
son origine. Dès sa plus tendre jeunesse, il parut consommé dans les vertus; il vivait dans le
monde sans être du monde et sous les habits du siècle il cachait le Soldat de Jésus-Christ. La
Bretagne voyait avec admiration un de ses Princes qui se regardait comme un voyageur dans
sa patrie et qui comme un autre Abraham ne cherchait qu'à se bannir lui-même pour suivre la
Voix de Dieu. Il gagna à la milice spirituelle à laquelle il voulait consacrer sa vie trois autres
sujets : Quadonoc, Ingénoc et Madoc, jeunes gens d'une naissance distinguée et d'une vie
innocente qui entrèrent aisément dans ses projets de retraite. La Foi les animait tous
également : ils abandonnèrent leurs biens, renoncèrent à toutes les espérances dont le monde
aurait pu flatter leur ambition et se mirent en quête de la Cité Permanente qui est notre
véritable patrie. Il paraît que Saint Winnoc passa d'abord en Angleterre et qu'il y habita avec
son frère Arnoch. Après un certain temps passé dans ce lieu, il rejoignit ses trois amis et les
accompagna dans la recherche qui les occupait et qui avait sans doute pour but de trouver un
Monastère d'une régularité parfaite.
Après avoir fait beaucoup de chemin, ils arrivèrent enfin en 679 dans le diocèse de
Thérouanne où la renommée leur apprit avec quelle édification l'on y voyait fleurir la
discipline monastique. En effet Saint Bertin vivait alors et gouvernait le Monastère de Sithiü,
42
au diocèse actuel d'Arras qu'il avait bâti. La bonne odeur que répandait de toutes parts la
Sainteté de sa vie avait attiré à la pratique des conseils de l'Evangile un grand nombre de
disciples. Ces jeunes enfants car c'est ainsi qu'on doit les appeler, selon les actes de Saint
Bertin, s'abandonnèrent à la conduite de cet excellent maître qui leur apprit à porter le doux
joug de Jésus-Christ et leur montra par ses actions, encore plus que par ses paroles, de quelle
manière il fallait pratiquer les Règles de la vie monastique. Il ne fut pas longtemps sans
s'apercevoir avec étonnement qu'ils avaient atteint une perfection sublime dès le
commencement de leur consécration à Dieu. C'est pourquoi, les jugeant capables de mener
une vie plus retirée, il leur assigna un lieu particulier où il leur ordonna de se bâtir eux-mêmes
un petit monastère dans lequel ils pussent ensuite s'occuper uniquement de Dieu.
Pour obéir aux ordres de leur Père, ils construisirent dans le même pays un petit édifice propre
à leur dessein sur une hauteur appelée alors Grunobergue et qui a depuis porté le nom de
Saint-Winnoc. Il s'appelle encore aujourd'hui Bergues-Saint-Winnoc. Ces quatre Serviteurs de
Dieu demeurèrent là quelque temps et y vécurent comme des hommes crucifiés au monde et
pour qui le monde était crucifié.
Il y avait dans la même contrée un homme à qui on donne le titre d'illustre, appelé Hérémar,
distingué par ses richesses et estimable pour ses bonnes moeurs. Il offrit à Saint Winnoc une
terre de sa dépendance nommée Wormhoudt (Nord) située sur le bord de la petite rivière
appelée La Peene. Dtaché des biens de ce monde, Saint Winnoc envoya Hérémar à son Abbé
Saint Bertin qui accepta sa donation. On dressa l'acte dans le Monastère même de Sithiü le 1er
novembre 693. On peut voir par cette fondation que Wormhoudt fut d'abord une dépendance
de l'Abbaye de Saint-Bertin. Le monastère que Saint Winnoc y bâtit fut depuis détruit par les
Normands en 880 et a été ensuite une prévôté de l'église de Bergues-Saint-Winnoc. Saint
Bertin après avoir accepté la fondation faite par Hérémar, envoya à Wormhoudt Saint Winnoc
et ses compagnons auxquels il donna ordre de construire une maison pour les pauvres avec un
monastère et une église en l'honneur de Saint Martin. Ces quatre Saints amis travaillèrent sans
relâche à bâtir les appartements où Jésus-Christ devait être reçu et servi dans la personne des
pauvres et les lieux réguliers où les Moines dévoués à la perfection pussent pratiquer leurs
exercices avec ferveur et sans importunité. La Maison de Dieu fut achevée en peu de temps.
Un peu plus âgés que lui, les trois compagnons de Saint Winnoc s'endormirent dans ce lieu et
c'est l'Abbé Saint Bertin, connaissant la Sainteté de Winnoc, le mit à la tête de la communauté
qui s'y était formée. Il la gouverna avec une douceur et une humilité qui firent voir en lui un
parfait disciple de Celui qui a dit : "Apprenez de Moi que Je suis doux et humble de coeur." Il
estimait qu'il n'y avait rien de plus noble que de servir ses frères puisque Jésus-Christ Luimême
avait protesté qu'il était venu pour servir et non pour être servi. Comme sa charité
n'était pas feinte, il exerçait l'hospitalité avec une promptitude et un épanchement de coeur qui
faisaient bien voir qu'il estimait heureux le jour où il pouvait mériter de recevoir Jésus-Christ,
en recevant un hôte pour l'Amour de Lui. Il se chargeait volontiers de tous les travaux qui
paraissaient trop pénibles à ses frères et ce qui surpassait leurs forces était léger à sa ferveur et
à son humilité. Aussi Dieu lui accorda-t-il le don des Miracles afin de rendre illustre aux yeux
des autres celui qui était si petit à ses propres yeux.
Parvenu à la vieillesse, il ne se plaignit point que l'âge l'appesantissait et tout accablé qu'il
était du nombre de ses années, il marchait d'un pas plus ferme dans la voie de la perfection et
ne diminuait rien des travaux de son état. Il en pratiquait même encore à cet âge les plus
pénibles et les plus humiliants. On rapporte de lui que dans les derniers temps de sa vie, un
secours invisible venait à son aide et que la meule qu'il avait coutume de faire tourner allait
43
sans qu'il y mît les mains. Il bénit Dieu de la faveur qu'Il lui faisait et ne cessait plus de lever
au Ciel, en Actions de Grâces, les mains pures et innocentes que Dieu avait délivrées de ce
travail. Les Moines étaient surpris de voir qu'un homme aussi faible et aussi cassé par les
austérités, les travaux et les années pût supporter une fatigue pareille à celle dont il avait bien
voulu se charger. On dit que l'un d'entre eux, poussé par la curiosité, alla regarder secrètement
ce qui se faisait dans le lieu où le Saint Abbé travaillait. Il n'eut que pendant un moment la
satisfaction de voir le mouvement merveilleux de la meule car il fut sur-le-champ frappé
d'aveuglement. Le Saint Abbé le guérit par ses prières et par le Signe de la Croix après lui
avoir pardonné sa curiosité téméraire.
Il ne manifestait jamais de ressentiment, non plus que de malignité. Son grand soin était de se
rendre aimable plutôt que redoutable et c'était pour cela qu'il se croyait destiné à rendre des
services plutôt qu'à recevoir ceux des autres. Sa naissance royale ne le portait pas à se préférer
à ceux de la plus vile condition qu'il plut à Dieu d'appeler à la même profession que lui. La
sérénité de son esprit était marquée par la gaieté de son visage. Il était ferme et inébranlable
dans sa Foi, d'une espérance que rien ne pouvait décourager et d'une charité sans bornes. Les
heureux succès ne le portaient pas à s'élever et les événements fâcheux ne l'abattaient pas.
Dans le conseil, ses vues allaient loin et dans l'exécution, il était diligent et infatigable. Enfin,
armé de toutes les armes spirituelles, il fit avec succès une guerre continuelle aux puissances
ennemies de notre Salut. Mais quoique vainqueur, il gémissait sans cesse et soupirant après le
séjour heureux où l'on n'a plus à combattre, il disait à Dieu : "Délivre, Seigneur, délivre mon
âme de cette prison afin qu'elle ne s'occupe éternellement que de Tes Louanges." Dieu
l'exauça et l'appela à Lui le 6 novembre de l'année 717.
Winnoc fut enterré dans le Monastère de Wormhoudt qu'il avait bâti lui-même en l'honneur de
Saint Martin et où sa mémoire fut honorée de plusieurs Miracles. On raconte, entre autres que,
peu de temps après sa Naissance au Ciel comme les frères se reposaient après midi, le feu,
sorti d'une maison voisine, se communiqua à une partie des édifices du monastère qui furent
consumés. L'église où l'on conservait le corps de Saint Winnoc, fut aussi entièrement brûlée
mais on trouva après l'incendie que le feu avait épargné le tombeau du Saint et tous les
ornements dont il était environné.
Quant à cause des péchés du monde il plut à Dieu de laisser se produire les ravages que les
barbares sortis du Nord exercèrent au neuvième siècle en France et dans les pays
environnants, on trouva à propos d'enlever de Wormhoudt les Précieuses Reliques du Saint
Abbé et de les porter dans l'église de Saint-Omer, à Sithiu. Quelques années plus tard,
Baudouin-le-Chauve le Comte de Flandre voulut fortifier ses Etats et les mettre à couvert des
incursions de ces barbares. Il fit construire à cet effet plusieurs forteresses dont une à Bergues.
Le Comte après avoir mis cette place en sûreté, y fit bâtir une église qui fut dédiée à Saint
Martin et à Saint Winnoc et où il avait le dessein de transférer les Vénérables Reliques du
dernier. Il alla demander l'agrément du Roi Charles le Simple qui lui accorda volontiers tous
les privilèges qu'il désirait obtenir pour sa nouvelle église. Le Comte, muni de ces pouvoirs,
enleva en l'an 900 le corps de Saint Winnoc malgré l'opposition des habitants de Saint-Omer
et le fit mettre à Bergues.
Cent ans après cette seconde Translation, Baudouin-le-Barbu ayant rendu la ville de Bergues
encore plus forte par une ceinture de murailles et bâti un monastère au haut de la ville, y fit
transférer les Précieuses Reliques du Saint le 18 septembre. Il appela des Moines de Saint-
Bertin vers l'an 1030 à habiter ce nouveau monastère qui eut pour premier Abbé Roderic.
44
Après sa Naissance Céleste, la discipline s'étant un peu relâchée fut rétablie dans sa vigueur
en 1106 par l'abbé papiste Hermès. L'abbaye subsista jusqu'à la révolution.
On célébrait, à Bergues-Saint-Winnoc, trois fêtes en l'honneur de ce Saint Abbé : la première,
au jour anniversaire de son Départ Céleste le 6 novembre; la seconde, en mémoire de
l'Elévation de son corps et appelée "l'Exaltation de Saint Winnoc" le 20 février et la troisième,
celle de la Translation qui fut faite du corps du Saint à l'abbaye de Bergues le 18 septembre.
La première de ces fêtes était autrefois de précepte dans toute la ville et pendant l'octave
entière, les fidèles se faisaient un devoir et un honneur de venir rendre leurs hommages à leur
Illustre Protecteur.
On conserve à Bergues le corps de Saint Winnoc. Il était autrefois porté tous les ans en
procession le jour de la Trinité et trempé dans la rivière appelée La Colme qui passe au pied
de la ville; ce qui se faisait en mémoire d'un enfant noyé dans cette rivière et qui fut ressuscité
par notre du Saint. On ignore en quel temps ce Miracle fut opéré mais il a donné lieu tant à
cette cérémonie qu'à une Confrérie érigée en l'honneur du Saint Abbé. Son chef était dans un
buste et le reste de ses ossements dans une châsse d'argent. Lors de la spoliation des églises
en 1792, on déposa ces Saintes Reliques dans deux boîtes qui furent scellées et placées dans
une armoire du presbytère où elles restèrent jusqu'en 1820. A cette époque, l'abbé papiste
Ferdinand-Joseph Vandeputte, curé-doyen de la paroisse, désirant augmenter le culte du Saint
Protecteur, fit appeler plusieurs notables de la ville qui avaient été présents à l'Invention des
Vénérables Reliques en 1792. Ils reconnurent les boites dans lesquelles on les avait alors
renfermées et déclarèrent qu'elles demeuraient incorrompues. Ces Saintes Reliques furent
d'abord présentées à l'évêque papiste Belmas qui les examina et qui "reconnut que cette tête
était la même qui pendant un long espace de temps avait été exposée à la vénération des
fidèles de la ville de Bergues et qui dans les derniers temps de calamités, avait été retirée de la
châsse en argent comme l'ont attesté des hommes dignes de foi, les uns prêtres, les autres
laïques, lesquels tous ou avaient vu autrefois cette tête exposée ou l'avaient retirée eux-mêmes
de la châsse en argent sus-mentionnée. Nous donc, nous avons replacé avec respect cette tête
dans un reliquaire de cuivre jaune plaqué d'une couche d'étain à l'intérieur après l'avoir liée
avec une bande de soie noire et munie de notre sceau puis nous avons permis et par les
présentes, permettons qu'elle soit exposée à la vénération des fidèles dans l'église de Saint-
Martin de Bergues. Mais afin que les fidèles vénèrent plus facilement cette tête auguste, nous
en avons renfermé une parcelle dans une boîte dont le fond est en cuivre et la partie antérieure
que ferme une glace, en argent. Nous avons muni de notre sceau le fil de soie verte qui
l'entoure." Cette lettre est du 27 mai 1820.
Cette translation papiste eut lieu le 8 juin de la même année en présence d'un peuple immense
accouru de tous les pays voisins et le reliquaire, enchâssé dans une statue en bois qui avait été
bénite auparavant, fut placée dans le choeur. Le procès-verbal de cette cérémonie est signé par
trois anciens moines papistes de l'Abbaye de Saint-Winnoc, par plusieurs prêtres ou laïques
des environs, par les vicaires de la paroisse et enfin par l'abbé papiste Vandeputte qui avait
présidé.
Le 7 février de l'année suivante (1821), Belmas, sur la demande du curé et des fidèles de la
paroisse de Bergues, accordait la permission d'ériger une confrérie en l'honneur de Saint
Winnoc. Le 18 mai 1823, les papistes ont transporté les Précieuses Reliques de Saint Winnoc
dans un buste et une châsse en argent dont la piété généreuse des habitants de Bergues avait
fait l'acquisition.
45
ou
Saint Winoc est né d'une racine royale en Bretagne. Quand s'endormit son père Juchaël après
avoir gouverné son royaume dignement, son fils aîné lui succéda. Il gouverna avec sagesse et
plein de vertus au temps où Dagobert était Roi des Francs.
Mais l'Amour pour le Royaume des Cieux enflammait Indichaël et il voulait abandonner le
royaume terrestre pour pouvoir suivre le Roi du Ciel. Pour cela il voulut désigner son frère,
Judoc qui était après lui le plus âgé mais Judoc méprisait tout honneur terrestre et vaniteux et
ne voulut pas l'accepter. Et pour ne pas être contraint de céder, il prit la fuite par la mer.
Quand il arriva dans les alentours de Thérouanne, il vécut comme Ermite en un lieu nommé
Walis.
En apprenant cela, le Roi Indichaël, par l'exemple de son frère, fut incité encore plus à quitter
les honneurs de ce monde et lui aussi, il partit en secret de son royaume pour devenir Moine
dans le Monastère de Guadal où il s'endormit.
Quand les chefs de ce royaume eurent vu et entendu tout cela, ils s'attristèrent puisqu'ils
perdaient un si bon Roi avec son frère Judoc. Ils craignirent que Winoc, le cadet à qui revenait
maintenant le royaume, aille rejeter la couronne royale, suivant l'exemple de ses frères. Pour
cela ils lui amenèrent une jeune et noble fiancée et lui promirent de lui être soumis et d'obéir,
espérant qu'ainsi il allait accepter le gouvernement. Mais Winoc dit : "Je ne veux pas plus de
fiancée qu'un royaume terrestre. J'aimerais plutôt servir le Roi du Ciel que le monde."
Entendant cela, ils se mirent en colère, le nouèrent aux mains et aux pieds et le mirent dans un
bateau. Après l'avoir jeté dans les profondeurs de la mer, ils retournèrent à la maison. Mais
par la Puissance Divine, la mer s'ouvrit et se divisa en deux et le fond de la mer se changea en
prairie aux herbes vertes et couverte de fleurs. Et le Serviteur du Christ reposa là au fond de la
mer comme dans un jardin vert. Il invoqua Dieu et la Mère du Christ pour qu'Ils l'aident dans
ce danger. Par la Volonté Divine passa à proximité un bateau. Ceux qui se trouvaient dans ce
navire entendirent de loin crier une voix humaine mais ils s'étonnèrent car ils ne voyaient
personne. En s'approchant, ils virent l'Ami de Dieu, étendu sur le fond de la mer comme dans
une prairie verte. Ils admirèrent l'Oeuvre de Dieu et embarquèrent Winoc avec joie dans leur
navire et le conduisirent sain et sauf au port.
Pendant qu'ils se dirigeaient vers le port, une grande quantité de petits poissons suivirent le
bateau, des poissons que jusqu'à cet instant personne n'avait vus auparavant. Les gens purent
capturer ces petits poissons avec leurs mains et ils les montrèrent dans les différents quartiers
du pays et louèrent l'Ami de Dieu.
Quand on entendit qu'un si grand homme était revenu, beaucoup de gens vinrent à lui en
louant Dieu et ils Lui rendaient Grâces avec grande joie pour ses merveilles. Les aristocrates
et les princes de ce royaume, accusés de ce crime, confessèrent avec honte et crainte leur délit
et ils implorèrent humblement le pardon auprès de l'Ami de Dieu. Winoc leur pardonna
immédiatement et les reçut tous aimablement. Personne n'osa désormais le harceler pour qu'il
accepte le gouvernement du royaume.
Mais Winoc souhaitait quitter le monde et ses pompes pour servir Dieu seul. Il ouvrit son
coeur à trois des plus nobles Princes de ce royaume : Madoc, Judevoc et Quadevoc parce qu'il
savait qu'eux aussi voulaient servir Dieu. Ces Princes se réjouirent que Saint Winoc les
acceptât dans sa compagnie. Ils quittèrent leur pays, leurs richesses et leurs familles.
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Ensemble ils traversèrent la mer et vinrent joyeusement auprès de Bertin, un Saint Abbé de
Moines dans un lieu qu'on appelait Sithiü. Saint Bertin les reçut aimablement et joyeusement
dans son monastère et leur donna l'habit monastique. Ils y vécurent Saintement dans toutes les
vertus et en grande austérité. Ils suivirent la Règle du monastère.
Saint Bertin, voyant leur perfection dans beaucoup de vertus, les envoya à Bergues, un lieu
situé à cinq milles du monastère pour y prêcher l'Evangile. Ils construisirent là un petit logis
au coin de la ville. Le nombre de Moines augmenta tant qu'ils n'eurent pas assez de place pour
y habiter. A cet instant le noble Herman de Wormhout leur donna tout ce qu'il possédait dans
le village de Wormhout situé à un mille de là. Il y construisit pour eux une église et un
monastère et leur donna le reste pour leur subsistance.
Ils vécurent là dans toutes les vertus et en complète harmonie et ils choisirent Saint Winoc
comme leur Abbé malgré son jeune âge. Dieu enleva du monde beaucoup des frères par la
peste et parmi eux les trois compagnons de Saint Winoc : Madoc, Judevoc et Quadevoc qui
s'endormirent saintement dans le Seigneur.
Winoc gouverna ses brebis de telle manière qu'il les mut par son exemple et ses conseils à la
vie de Sainteté et surtout dans l'humilité il passa avant les autres. De préférence il fit les
oeuvres les plus basses. Il travailla de ses propres mains et tournât maintes fois le moulin de
blé et il servit lui-même ses sujets. Il apprit à être doux et humble, écoutant le Seigneur qui a
dit : "Apprenez de Moi que Je suis doux et humble de coeur." Le Maître a dit aussi : "Celui
qui s'élève sera abaissé." Puisque le Christ est venu sur terre pour servir et non pour être servi,
Winoc servit ses Moines plutôt que d'être servi par eux.
Il avait l'Amour sincère et possédait un coeur hospitalier et pour lui le jour était joyeux quand
il avait pu recevoir quelques pauvres ou plutôt le Christ dans les pauvres. Ce qui était trop
lourd pour les autres, il le faisait lui-même avec grande ferveur. A côté de toutes ces vertus
Dieu lui donna aussi le don des Miracles. Celui qui à ses propres yeux fut petit, Dieu l'a exalté
devant les yeux des hommes parce que l'Esprit du Seigneur repose sur les humbles et sur ceux
qui tremblent pour les paroles du Seigneur.
Quand Winoc atteignit un grand âge, il n'abandonna pas ses exercices habituels mais avec ses
membres macérés il lutta encore plus vaillamment dans le Service de Jésus-Christ. Aucun
travail ne le contristait. Il se souvint de la parole de Saint Paul qui dit : "Celui qui ne travaille
pas, ne mangera pas." Et en cela il ne se souciait pas seulement de lui-même mais surtout des
autres. Quand il se fatiguait énormément en moulant le blé et que, de temps en temps, il se
reposait un peu pour prier, Dieu lui donna la Grâce que le moulin tourne automatiquement, de
façon que ses membres fatigués puissent se reposer un peu. Ainsi Dieu le seconda dans sa
vieillesse et sa détresse.
Le Saint Homme remercia Dieu Tout Puissant pour Son Assistance et puisque Dieu l'avait
libéré de ce travail manuel, il s'exerça avec plus de ferveur et remercia Dieu pour Ses
Bienfaits. Les frères qui étaient nourris par son travail s'émerveillèrent de l'abondance de la
nourriture et du travail de ce Vieillard. Ils pensèrent que cela n'était possible, à moins que le
Vieillard ne fût aidé par Dieu Lui-même parce qu'il était vraiment vieux et qu'il était arrivé à
la fin de ses jours. Pendant qu'ils s'étonnaient, un Moine voulut par curiosité observer le
Vieillard. Il alla à la maison où Winoc travaillait et regarda par une fissure étroite. Il vit
comment le moulin tournait automatiquement et donnait beaucoup de farine pendant que
Winoc priait. Mais quand il eut vu ce Miracle Divin, le moulin s'arrêta et le Seigneur jeta par
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terre cet homme téméraire et le châtia par l'aveuglement comme exemple pour tous ceux qui
sont curieux d'une manière malsaine des Choses Divines. Le lendemain il confessa ce qu'il
avait vu et souffert. On l'emmena devant Saint Winoc et le Moine se jeta devant les pieds du
Saint, confessant et pleurant sa témérité. Quand Saint Winoc vit la situation de ce Moine
téméraire, il lui pardonna ce forfait et par ses prières lui redonna la vue.
Après cela, Saint Winoc vit que le nombre de Moines augmentait tellement que le lieu à
Wormhout devint trop petit, il fonda dans la ville de Bergues un monastère en l'honneur de
Saint Martin. Il y plaça un homme bon comme Abbé des Moines.
Winoc dans sa simplicité, fut un vrai Israélite puisqu'il contemplait Dieu dans son coeur. Il fut
très triste qu'il resta séparé de Lui si longtemps. Bien qu'il fût fils d'un roi, il ne méprisa aucun
travail. Il fut joyeux et gai de coeur et de visage. Il fut Pieux dans la Foi, longanime dans
l'espérance et son coeur fut grand ouvert par la charité. Autant à la droite qu'à la gauche il fut
protégé par les armes de la Puissance Divine de façon que dans la prospérité il ne
s'enorgueillisse pas et dans l'adversité il ne soit pas abattu. Comme il désirait tant de s'en aller
et être avec le Christ, il priait constamment : "Seigneur, veuille faire sortir mon âme de cette
geôle pour que je confesse Ton Nom."
Notre Seigneur lui donna le désir de son coeur et envoya des Anges pour récompenser Son
Serviteur par ce qu'aucun oeil n'a vu, aucune oreille n'a entendu et qui n'est point monté au
coeur de l'homme. Il s'éteignit dans le Seigneur dans l'année 716 et fut enseveli
solennellement et beaucoup de Miracles se firent ce jour.
Quand un peu plus tard une grande partie de la ville de Bergues fut détruite par le feu ainsi
que le monastère et l'église où le corps de Saint Winoc reposait dans un cercueil de bois, le
feu, dès qu'il s'approcha du tombeau, se retira en arrière et s'éteignit. Quand les citoyens virent
que le feu n'avait point touché le tombeau –ce qu'ils avaient craint– leur tristesse se changea
en joie.
Les frères de Wormhout vinrent à Bergues pour transporter son corps au monastère où il avait
vécu avec eux mais ils ne purent bouger le cercueil. Les citoyens se réjouirent et dirent : "Le
Saint Homme veut rester parmi nous." Ils promirent de fonder un nouveau monastère au coin
de la ville où il avait vécu au commencement et alors ils purent facilement transporter le corps
du Saint. Après avoir construit l'église comme ils avaient promis, ils déposèrent le Saint corps
dans le choeur où beaucoup de malades, aveugles, boiteux, possédés et gens souffrant de
différentes maladies furent guéris par l'intercession du Saint.
Plus tard, l'Abbé du monastère désira mettre le corps dans un tombeau nouveau, orné d'or et
de perles de grand prix. Il ordonna à un ouvrier d'ouvrir le cercueil de bois mais il n'y arriva
pas. Il rompit tous ces outils de sorte qu'il dut arrêter. Winoc se révéla à un Ermite qui vivait
dans un ermitage à l'Est de l'église, disant que son corps devait être mis dans le choeur
derrière l'Autel dans une niche dans le mur parce que là se trouvait le lieu de son premier
oratoire qu'il avait construit quand il vint y demeurer avec ses trois premiers compagnons.
L`Abbé et les frères se réjouirent et quand ils vinrent pour déplacer le corps avec les citoyens
de la ville, ils purent facilement ouvrir le cercueil et placer le corps dans la châsse nouvelle, ce
qui auparavant était impossible. En témoignage de ce Miracle, ils suspendirent le cercueil de
bois derrière l'Autel.
En cet instant fut présent Bono, l'Evêque de la Saxe et il demanda deux parcelles du cercueil
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en bois. On les lui donna et il les emmena dans son pays en honneur de Saint Winoc. Quand il
arriva à Hambourg, il vit un homme possédé du démon et affreusement tourmenté que
personne ne pouvait aider; il mit cette Insigne Relique du tombeau de Saint Winoc sur la tête
du malade et à l'instant même celui-ci fut libéré du diable.
Un soldat estimé par le Comte de Flandre, possédait un terrain qui avait appartenu au
Monastère de Saint Amand. L'Abbé du monastère s'était plaint de cela auprès du Comte mais
en vain. L'Abbé voyagea donc jusqu'à Bergues puisqu' il avait entendu que le comte serait là
et toute la nuit il veilla devant le tombeau de Saint Winoc, lui demandant son aide. Au matin,
il quitta le tombeau et trouva toutes les portes ouvertes, de façon qu'il puisse arriver auprès du
comte sans aucun obstacle. Le Comte en fut bien surpris et donna l'ordre de restituer
immédiatement au monastère les terrains que le soldat possédait illégalement. Le Comte
comprit que Saint Winoc était intervenu, il prit grande dévotion envers le Saint et dota le
Monastère de biens.
Au temps du Comte Charles on transporta le corps de Saint Winoc à Sithiu dans le Monastère
de Saint Bertin par peur des brigands du Danemark qui dévalisaient le pays. Le Comte
Beaudouin-le-Chauve le fit transférer de nouveau à Bergues avec grand honneur; il fortifia la
ville et ordonna de l'appeler Winocsbergues. Il reconstruisit l'église de Saint Martin que Saint
Winoc avait fondé et qui fut détruite par le feu. Cette translation se fit par les papistes le 18
septembre de l'an 1138.
Un jour que l'on porta, selon la coutume, le corps de Saint Winoc, le deuxième jour de la
Pentecôte à Wormhout où le Saint avait vécu longtemps, Tandradus, un aveugle-né désira être
guidé vers la châsse du Saint pour la toucher. Dormant la nuit devant la châsse, il vit un
vieillard habillé en blanc qui toucha ses yeux et il recouvrit la vue.
Une femme aveugle-née de Furnes, vint aussi auprès du tombeau de Saint Winoc et après une
longue prière, elle reçut la joie de la vue. Une autre femme aveugle passa la nuit devant son
tombeau et s'endormit. Soudainement beaucoup de sang jaillit de ses yeux et c'est ainsi qu'elle
reçut la vue. Cela se passa aussi avec deux jeunes filles de huit ans et un enfant d'un an, tous
aveugles nés. Ils furent emmenés vers le tombeau et après que beaucoup de sang ait jailli de
leurs yeux, ils purent voir. Une autre femme pauvre, elle aussi aveugle-née, pria le jour de
l'Ascension pendant la Liturgie avec une Foi ferme et visita le tombeau du Saint homme avec
une profonde dévotion et elle aussi reçut la vue. Ce Miracle se fit en présence le l'Evêque de
Thérouanne, de l'Abbé de Saint Winoc et de l'Abbé de Saint Vaast d'Arras.
Beaucoup d'autres aveugles, malades, sourds, blessés et souffrants d'autres infirmités ont été
guéris en demandant l'intercession du Saint. Certains ont été libérés de la prison et d'autres
sauvés des dangers de mort.
Tropaire de Saint Winoc ton 3
Saint Abbé Winoc, miraculeusement tu fus sauvé des ondes furieuses de la mer par le Christ,
Notre Roi car la mer fut fendue pour toi et s'érigea comme un mur. Captif de l'Amour du
Christ tu reposas sur le fond qui pour toi fut recréé dans un aimable paradis plein de fleurs
odorantes. Prie maintenant ton Maître pour nous qu'Il nous accorde la Grâce du Salut.
Kondakion de Saint Winoc ton 2
Armée divinement de spirituelle pureté et tenant en main fortement comme lance l'incessante
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prière, tu as transpercé les diaboliques escadrons; Vénérable Saint Père Winoc, prie sans
cesse le Christ en faveur de nous tous.
Prière d'intercession à Saint Winnoc (extraite du Moleben du Père Thomas du Monastère de la
Mère de Dieu de Perwiize, en Belgique)
Bien-aimé Saint Père Winoc, ta vie fut consacrée entièrement au Christ car tu as pris Sa
Croix pour Le suivre et vaillamment, tu as pris sur tes épaules l'Arbre qui donne la Vie. Tu as
cloué ta chair à la Crainte du Seigneur et ton esprit éclairé par la lampe de Son
Enseignement.
Ton coeur brûlait en toi lorsque tu voyageais avec le Christ le long du chemin étroit qui mène
au Royaume. La maison de ton âme était soutenue par les colonnes de la Foi et de l'Amour.
Au fonde de ton coeur se réjouissait l'oiseau printanier du carême et le rossignol chantait le
chant délicieux de la prière.
Tu étais le domaine, le jardin fermé dans lequel le Seigneur fit son entrée, te lavant des eaux
vivifiantes. Comme un homme de la terre, tu t'es travaillé toi-même avec le labeur de l'Ascèse
jusqu'à devenir une pierre précieuse pour laquelle tu avais tout vendu.
Tes mains étaient toujours tendues vers Dieu dans la prière comme une offrande d'encens
devant la Face de Dieu; tu as écarté tes pieds du chemin de l'impiété. Ton oreille était
toujours attentive à la Parole de Dieu et tes yeux étaient dirigés vers le Salut de Notre Dieu.
Tu as placé une garde devant ta bouche mais ta langue chantait constamment un nouveau
Cantique pour Notre Sauveur.
Tu étais un plat rempli de richesse pour le pauvre et celui qui n'avait pas de toit recevait de
toi l'hospitalité dans l'Amour. Tu étais une consolation pour l'âme dans la tendresse et tu as
essuyé les larmes du visage des malheureux.
Aussi nous courons vers toi Saint Père Winoc et cherchons le repos dans le port de ta
protection. Sois notre intercesseur près du Seigneur Tout Puissant car nous allons à notre
perte par suite des assauts de nos ennemis. Nos pêchés nous attirent vers le bas et la tempête
de nos passions nous inonde. Nous sombrons dans une boue profonde; l'eau atteint nos
lèvres. Soutiens-nous par ta puissante prière, retire-nous du marais de la perdition car nous
sommes épuisés et sans forces. Nous nous sommes détournés du Chemin de la Vie pour
gagner la route large de l'enfer.
Aide-nous dans la tendresse et relève-nous afin que, remplis de joie, nous puissions glorifier
le Nom Très Saint de l'Invisible Trinité: le Père sans commencement avec son Fils Unique et
son Saint Esprit Qui donne la Vie, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.
C.-Amin.
SAINT AGATHON, THAUMATURGE DES LOINTAINES CAVERNES DE KIEV,
LOINTAINES CAVERNES (+13°-15° S.) 20 février – 28 août
Saint Agathon des Cavernes de Kiev fut un grand Ascète et il guérit les malades en leur
imposant les mains. Il eut aussi le don de prophétie et prédit le moment de sa propre
Naissance au Ciel. On célèbre aussi sa mémoire lors de la Synaxe des Moines des Lointaines
Cavernes le 28 août.
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SAINT POSSIDIUS (OU POSSIDONIUS) DE CALAME (+APRES 430)
Evêque de Calame élu en 397, il fut un des plus célèbres disciples de Saint Augustin dans
l'Eglise en Afrique du Nord et un Confesseur, victime des hérétiques donatistes et des païens.
SAINT FALCON L'EVEQUE DE TONGRES ET CONFESSEUR (+ VERS 512)
20 – 21 février
Les catalogues épiscopaux placent Falcon au troisième des Evêques de Tongres. Une lettre de
Saint Rémi de Reims lui reproche d'avoir inauguré sou épiscopat en s'annexant, sans doute par
ignorance des Saints Canons, la paroisse de Mouzon. Un tel conflit entre Evêques était assez
fréquent à cette époque où les partages politiques ne tenaient pas toujours compte de la
délimitation des diocèses. Cependant Rémi rend hommage à la science et au zèle de l'Evêque
qu'il admoneste.
St Cindée l'Evêque de Pisidie -St Plotin-St Corneille de Psok et son disciple Bassien-St
Eleuthère l'Evêque de Tournai Martyr par la main des Ariens (531). -St Eucher l'Evêque
d'Orléans qui défendit les droits de l'Eglise contre les confiscations décidées par Charles
Martel (738 ou 743). -St Agathon thaumaturge de la laure des Grottes de Kiev (XIIIème-
XIVème siècles). -Sts Didyme, Nemese et Potame Martyrs de Chypre. -Sts Victor, Corona et
leurs vingt compagnons, Martyrs à Rome.-Ste Paule ou Barbate, Ascète à Avila en Espagne
(IVème siècle).-Séleucie près de l'actuelle Bagdad et 128 fidèles avec lui, Martyrs en Perse
lors de la persécution de Chapour II (entre 342 et 344).-St Kemeren, Ermite à Grandchamp
dans le Morbihan en Bretagne (Vème siècle).-St Possidius l'Evêque de Calame (Guelma) en
Afrique du Nord (après 430).-St Bolcan ou Olcan l'Evêque de Dercan en Irlande (vers 480).-
St Vallier (Valere, Valerius) l'Evêque du Conserans ou Couserans dans le comté de Foix,
actuel département de l'Ariège (504). -St Falcon l'Evêque de Maëstricht en Limbourg (512). -
St Agathon, pape et patriarche de Rome qui confessa la foi orthodoxe face au monothélisme
(682) -St Colgan le Sage, higoumène de Clonmacnoise en Irlande (vers 796). -Ste Thecle,
riche évergète et Ascète à Roubaix en Flandre française (après 881). -St Corneille l'Abbé du
Monastère des Grottes de Pskov et missionnaire en Lettonie et son disciple St Bassien de
Mourom, Martyrs sur l'ordre du tsar Ivan IV le Terrible (1570)-Sts Macaire, higoumène du
Monastère de Valaam, Tite, Tikhon, Gelase, Serge, Barlaam, Sabbas, Conon, Sylvestre,
Cyprien, Pimene, Jean, Samo, Jon, David, Corneille niphon, Athanase, Serapion, Barlaam,
Athanase, Antoine, Luc, Leonce, Thomas, Denys, Philippe, Ignace, Basile, Pâchome, Basile,
Théophile, Jean, Theodore et Jean, Moines et novices du même monastère, Martyrs par la
main des Luthériens (Russie, 1578).
Lecture de l’Epître
Rom VIII : 28-39
8.28 Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de
ceux qui sont appelés selon son dessein.
8.29 Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image
de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. 8.30 Et ceux qu'il a
prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu'il a
justifiés, il les a aussi glorifiés.
8.31 Que dirons-nous donc à l'égard de ces choses? Si Dieu est pour nous, qui sera contre
nous? 8.32 Lui, qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous,
comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui? 8.33 Qui accusera les élus de
Dieu? C'est Dieu qui justifie! 8.34 Qui les condamnera? Christ est mort; bien plus, il est
ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous! 8.35 Qui nous séparera de l'amour
de Christ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou
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le péril, ou l'épée? 8.36 selon qu'il est écrit: C'est à cause de toi qu'on nous met à mort tout le
jour, Qu'on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. 8.37 Mais dans toutes ces
choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. 8.38 Car j'ai l'assurance
que ni la mort ni la vie, ni les Anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à
venir, 8.39 ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra
nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur.
Lecture de l’Evangile
Luc XII : 32-40
12.32 Ne crains point, petit troupeau; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume. 12.33
Vendez ce que vous possédez, et donnez-le en aumônes. Faites-vous des bourses qui ne
s'usent point, un trésor inépuisable dans les cieux, où le voleur n'approche point, et où la
teigne ne détruit point. 12.34 Car là où est votre trésor, là aussi sera votre coeur. 12.35 Que vos
reins soient ceints, et vos lampes allumées. 12.36 Et vous, soyez semblables à des hommes qui
attendent que leur maître revienne des noces, afin de lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera.
12.37 Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant! Je vous le dis en
Vérité, il se ceindra, les fera mettre à table, et s'approchera pour les servir. 12.38 Qu'il arrive à la
deuxième ou à la troisième veille, heureux ces serviteurs, s'il les trouve veillant! 12.39 Sachez-le
bien, si le maître de la maison savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne
laisserait pas percer sa maison. 12.40 Vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme
viendra à l'heure où vous n'y penserez pas.
RÉFLEXION - L'eau est moins dense que la terre; le feu est moins dense que l'eau; l'air est
moins dense que le feu; l'électricité est moins dense que l'air. Néanmoins, l'air est un élément
dense en comparaison avec le monde spirituel et l'électricité est un élément dense en
comparaison avec le monde spirituel.
L'électricité a une très faible densité mais la voix encore plus que l'électricité; la pensée plus
encore que la voix et l'esprit plus encore que la pensée.
L'air est léger et porte la voix sur une grande distance. L'électricité est légère et porte la
lumière sur une grande distance. Néanmoins, plus encore le sont chacun de nos actes, paroles
et même pensées, emportés à toutes les extrémités du monde spirituel. Ô quelle terrible chose
que de commettre des actes pécheurs et d'exprimer des paroles pécheresses et de penser des
choses malsaines! A quelles incommensurables distances s'amassent-ils sur les vagues de la
mer spirituelle! Mais n'entrez pas dans les détails du monde inconnu. L'essentiel est que vous
sachiez et que vous réalisiez à quel point tous vos actes, paroles et pensées, de manière
inévitable, créent un effet aux quatre coins : sur Dieu et le monde spirituel, sur la nature, sur
l'homme et sur votre âme. Si vous vous entraînez à cette prise de conscience, vous atteindrez
un haut degré de vigilance salutaire.
HOMÉLIE - Concernant le Jugement et la condamnation
"Quiconque croira en Lui ne sera pas condamné mais quiconque qui ne croit pas est déjà
condamné" (Saint Jean 3,18).
Celui qui croit en Christ le Seigneur n'est pas condamné car il ne juge que lui-même et dirige
ses pas vers la Lumière qui avance devant lui. Comme un homme dans une profonde
obscurité qui ajuste ses pas en suivant la lumière de la bougie en sa main, ainsi est celui qui
croit en Christ, c'est-à-dire qui s'est embarqué à la Suite du Christ comme à la suite d'une
lumière dans les ténèbres de la vie.
Celui qui ne croit pas "a déjà été condamné." C'est à dire que celui qui n'a pas un guide sur la
route inconnue, à peine a-t-il posé le premier pas qu'il a déjà perdu la route et s'est déjà égaré.
Celui qui ne croit pas en Christ est condamné à l'ignorance, à la faiblesse, à la crainte, à
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tituber sur les chemins sinueux et tortueux, sur les chemins s'entremêlant, au vice, au
désespoir et peut-être même au suicide. Il est condamné dans les deux mondes : dans celui-ci
à une existence physique qui n'a pas de sens et qui trompe et dans l'autre monde à la
damnation éternelle! O qu'il est noir, le chemin des enfants de l'incroyance et combien sont
profondes les abysses entre leur tout premier pas et leur troisième!
Ô Seigneur, le Tout-Miséricordieux, en Vérité, nous n'avons rien ni personne en qui croire si
ce n'est en Toi. Tu es Notre Sauveur, nous tirant hors des ténèbres, du péché et de la mort.
A Toi soit la Goire et la louange à jamais. Amen.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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