dimanche 29 avril 2012
Vie de Saint Grégoire le Sinaïte et autres Vies de Saints.
6 – 19 avril 2012
Cycle mobile (Pascalion): Nouveau et Lumineux Jeudi
Lecture de l’Epître
Actes II : 38-43
2.38 Pierre leur dit: Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ,
pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint Esprit. 2.39 Car la promesse est
pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le
Seigneur notre Dieu les appellera. 2.40 Et, par plusieurs autres paroles, il les conjurait et les
exhortait, disant: Sauvez-vous de cette génération perverse. 2.41 Ceux qui acceptèrent sa parole
furent baptisés; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s'augmenta d'environ trois mille
âmes.
2.42 Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans
la fraction du pain, et dans les prières. 2.43 La crainte s'emparait de chacun, et il se faisait
beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres.
Lecture de l’Evangile
Jean III : 1-15
3.1 Mais il y eut un homme d'entre les pharisiens, nommé Nicodème, un chef des Juifs, 3.2 qui
vint, lui, auprès de Jésus, de nuit, et lui dit: Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de
Dieu; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n'est avec lui. 3.3 Jésus lui
répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le
royaume de Dieu. 3.4 Nicodème lui dit: Comment un homme peut-il naître quand il est vieux?
Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître? 3.5 Jésus répondit: En vérité, en vérité, je te le
dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. 3.6 Ce qui
est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est Esprit. 3.7 Ne t'étonne pas que je t'aie
dit: Il faut que vous naissiez de nouveau. 3.8 Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit;
mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit. 3.9
Nicodème lui dit: Comment cela peut-il se faire? 3.10 Jésus lui répondit: Tu es le docteur
d'Israël, et tu ne sais pas ces choses! 3.11 En vérité, en vérité, je te le dis, nous disons ce que
nous savons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu; et vous ne recevez pas
notre témoignage. 3.12 Si vous ne croyez pas quand je vous ai parlé des choses terrestres,
comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses célestes? 3.13 Personne n'est monté au
ciel, si ce n'est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme qui est dans le ciel. 3.14 Et
comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit
élevé, 3.15 afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle.
Cycle fixe : Commemorations
SAINT MARTYR JEREMIE ET SAINT HIEROMARTYR ARCHILE (OU ARCHILIUS,
ALCHIMIUS), PRETRE (+3°.S)
The Holy Martyrs Jeremiah and the Priest Archilius (Alchimius) accepted Martyr's death in
the III Century. Sainted Gregory Dialogos (+ 604; Comm. 12 March) has an account about
them.
SAINTS 120 MARTYRS DE PERSE (+345)
Lorsque l'empereur perse Sapor pilla les terres de l'Empire romain oriental, il réduisit en
esclavage cent vingt Chrétiens. Ses tentatives visant à les persuader à renier le Christ et à
adorer le feu se montrèrent vaines et l'empereur les fit jeter au feu et brûler vifs. Parmi ces
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Martyrs, il y avait neuf Vierges dédiées à Dieu. Elles souffrirent tous honorablement entre les
années 344 et 347.
SAINT ULCHED D'ANGLESEY
Date inconnue. Tout ce qu'on sait de lui c'est son nom qui fut donné à l'église de Lleuchulched
à Anglesey dans le Gwynedd au Pays de Galles.
SAINT PATRIARCHE EUTYCHE DE CONSTANTINOPLE (+582)
Saint Eutyche était originaire d'un village de Phrygie (vers 512). Il fut élevé par son grandpère,
skevophylax* de l'église d'Augustopolis puis il alla poursuivre ses études à
Constantinople. Comprenant cependant que la sagesse de ce monde est devenue folle, il
songeait à embrasser la vie monastique. Mais Dieu lui montra qu'Il l'appelait à un autre
service pour l'édification de l'Eglise et il fut ordonné Prêtre à l'âge de trente ans par le
Métropolite d'Amasée qui le destinait à la charge d'Evêque de Lazique. Un autre ayant été élu,
Eutyche dut se retirer au Monastère d'Amasée dont il devint par la suite Higoumène.
* kévophylax ou skevophylax (sans accent) est un mot d'origine grecque, désignant le conservateur
des trésors d'une église; il est responsable de la garde des précieux articles et des Sainte Icônes de l'église; il
est également responsable de la bonne tenue de l'édifice.
L'Empereur Justinien (527-565), soucieux d'expurger de l'Eglise toutes traces de l'hérésie
nestorienne, réunit alors (544) un Concile local dans le but de condamner, même après leur
départ, Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et Ibas d'Edesse, nommés les Trois
Chapitres. Le Métropolite d'Amasée, empêché de se rendre à ce Concile pour raison de santé,
envoya Eutyche pour l'y représenter. Pendant les sessions, le Pieux et Savant Eutyche fit
l’admiration des Pères par sa connaissance approfondie de l'Ecriture Sainte et par son habileté
à réfuter les arguments des hérétiques. Rappelant l'exemple du Roi Josias qui avait fait
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déterrer et brûler les ossements des idolâtres, il déclara qu'on pouvait anathématiser des morts
afin de protéger l'Eglise contre l'influence perverse de leur doctrine.
Le Patriarche Saint Mènas le prit en affection et à la suite d'une Révélation Divine, il prédit
qu'il serait son successeur. Effectivement, dès le Départ Céleste du Patriarche, Eutyche fut
désigné par l'Empereur pour lui succéder, à la grande joie du peuple. Dès son avènement le
bon pasteur, désirant affermir la paix de l'Eglise sur les bases d'un Concile OEcuménique,
convainquit le souverain de réunir le Cinquième Saint Concile Oecuménique à Constantinople
(553).* Présidée par Saint Eutyche en présence de cent soixante-cinq Pères, la Sainte
Assemblée confirma la Doctrine des quatre Conciles précédents et promulgua quatorze
anathèmes condamnant les écrits de Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et Ibas
d'Edesse** et en outre anathématisa Origène et Evagre dont les écrits, malgré leur influence
considérable dans la doctrine des Pères de l'Eglise, avaient occasionné à cette époque le réveil
d'un dangereux courant origéniste. Le Concile s'étant clôturé par une grande concélébration,
les Pères se séparèrent et l'Eglise put jouir de la paix pendant une douzaine d'années. Mais sur
l'instigation du père de l'erreur, certains sophistes attirèrent l'empereur Justinien, toujours
désireux de se rallier les monophysites dans les filets d'une nouvelle doctrine hérétique :
l'aphtartodocétisme selon laquelle le Corps du Christ aurait été impassible et incorruptible par
nature et le Seigneur n'aurait, par conséquent, enduré les souffrances de la Passion que par un
Miracle de Sa Volonté.*** Réalisant qu'une telle doctrine n'était en fait qu'un monophysisme
à peine déguisé qui remettait en cause la réalité même de l'Incarnation de Notre Seigneur
Jésus-Christ, Saint Eutyche s'opposa de toutes ses forces à la doctrine de l'empereur et de ses
théologiens de cour. Alors qu'il célébrait la Divine Liturgie au palais d'Hormisdas le 25
janvier 565, il fut tiré du sanctuaire par les hommes d'armes et enfermé dans un Monastère de
Chalcédoine. Un tribunal d'évêques complaisants à la volonté du souverain déposa le Saint
Evêque et le condamna à l'exil sous les prétextes risibles qu'il mangeait des viandes délicates
et priait à genoux pendant de longues heures.
* Ce Concile est commémoré le 25 juillet
** Il faut noter que ces deux derniers ne furent pas condamnés personnellement car ils s'étaient présentés au
Concile de Chalcédoine (451) pour se rétracter sur leurs écrits en faveur de Nestorius.
*** Malgré les témoignages de la vie de Saint Eutyche et de l'historien Evagre, on peut tout de même s'étonner
que l'empereur-théologien se soit laissé entraîner dans une erreur aussi grossière. Peut-être s'agit-il d'une
interprétation tendancieuse de sa politique de réconciliation des monophysites? La déposition de Saint Eutyche
serait alors due à une autre raison.
Après quelque temps passé dans un monastère de l'Île de Prinkipos, le Saint fut renvoyé dans
son Monastère d'Amasée, en remerciant Dieu de l'avoir jugé digne de souffrir pour la cause de
la Vérité. Pendant ce séjour à Amasée, il put jouir d'une quiétude bienfaisante et accomplir de
nombreux Miracles pour les fidèles éprouvés qui venaient demander ses prières.
Au terme d'un exil de douze années, il fut rappelé sur le trône de Constantinople par les
co-Empereurs Justin II et Tibère (576). Toute la cité, des plus hauts dignitaires au simple
peuple, lui réserva un vibrant accueil et sur le chemin du retour la foule criait : "Béni soit
celui qui vient au Nom du Seigneur!" Le Saint apaisa alors par sa prière l'épidémie qui
ravageait la ville depuis quelque temps et lors de la Divine Liturgie qu'il célébra à Sainte-
Sophie, il distribua la Sainte Communion à la foule pendant six heures entières.
Au cours de ce second Episcopat qui dura un peu plus de quatre ans, Saint Eutyche confirma
son Eglise dans la Vraie Foi, appuyant son enseignement par la Puissance de ses Miracles. Il
s'endormit en paix le Dimanche de Thomas (582) après avoir prédit à l'Empereur Tibère
accouru à son chevet qu'il le suivrait quatre mois plus tard. Son corps fut inhumé sous l'Autel
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de l'église des Saints-Apôtres aux côtés des Insignes Reliques des Saints Apôtres André, Luc
et Timothée.*
* Son Précieux Chef est aujourd'hui vénéré au Monastère de Chilandar, au Mont Athos.
SAINT ARCHEVEQUE ET EGAL-AUX-APOTRES METHODE DE MORAVIE ET
ILLUMINATEUR DES SLAVES (+ 885)
The Holy Equal-to-the-Apostles First-Teachers and Enlighteners of the Slavic Peoples, the
Brothers Cyril and Methodius came from an illustrious and pious family living in the Greek
city of Soluneia (Thessalonika). Saint Methodius was the oldest of seven brothers, Saint
Contantine (Cyril – was his monastic name) was the youngest. Saint Methodius was at first in
the military profession and was governor in one of the Slavic principalities dependent to the
Byzantine empire – probably Bulgaria, which made it possible for him to learn the Slavic
language. Having dwelt there for about 10 years, Saint Methodius afterwards accepted
monastic orders at one of the monasteries on Mount Olympos (Asia Minor). Saint Constantine
from his early years distinguished himself by great aptitude and he studied together with the
emperor Michael during that one's youth – under the finest teachers in Constantinople, among
which were Photios, future Patriarch of Constantinople. Saint Constantine, having attained
knowledge in all the sciences of his time and also many languages, also with particular
diligence studied the works of Sainted Gregory the Theologian. Because of his keen mind and
penetrating perception, Saint Constantine received the title "Philosopher" (wise). Upon the
completion of his education, Saint Constantine accepted the dignity of priest and was
appointed curator of the patriarchal library at the church of Saint Sophia, but he soon quit the
capital and went off secretly to a monastery. Discovered there and having returned to
Constantinople, he was appointed teacher of philosophy in the highest level of the
Constantinople schools. The wisdom and strength of faith for the still rather young
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Constantine was so great, that he won the victory in a debate with the leader of the hereticiconclasts
Ananias. After this victory Constantine was sent by the emperor to dispute in a
debate about the Holy Trinity with the Saracens (musselmans) and again he gained the
victory. Having returned, Saint Constantine went off to his brother Saint Methodius on
Olympos, spending the time in unceasing prayer and reading the works of the holy fathers.
The emperor soon summoned forth both of the holy brothers from the monastery and
dispatched them to preach the Gospel to the Khazars. Along the way they stayed for some
time in the city of Korsun, making preparations for preaching. There the holy brothers in
miraculous manner discovered the relics of the Priestmartyr Clement, Pope of Rome (Comm.
25 November). There also at Korsun Saint Constantine found a Gospel and Psalter written in
"Russian letters" [i.e. Slavonic], and a man speaking in Slavic, and he began to learn from this
man to read and to speak in his language. After this, the holy brothers set off to the Khazars,
where they gained the victory in a debate with Jews and Moslems by preaching the Gospel
teaching. On the way home the brothers again visited Korsun and, taking up the relics of Saint
Clement there, they returned to Constantinople. Saint Constantine remained in the capital, but
Saint Methodius received the hegumenate at the small Polychronion monastery – not far from
Mount Olympos, where he pursued asceticism as before.
Soon there came to the emperor messengers from the Moravian prince Rostislav, otherwise
pressured by German bishops – with a request to send teachers to Moravia, who would be
able to preach in the vernacular Slavic tongue. The emperor summoned Saint Constantine and
said to him: "It is necessary for thee to go thither, where it be better for thee that no one
realise this." Saint Constantine prepared for the new task with fasting and prayer. With the
help of his brother Saint Methodius and the students Gorazd, Clement, Savva, Naum and
Angelyar he composed a Slavonic alphabet and translated into the Slavic tongue books –
without which it would be impossible to celebrate Divine-services: the Gospel, Epistles,
Psalter and collected services. This occurred in the year 863.
After completing the translation, the holy brothers set off to Moravia, where they were
received with great honour, and they began to teach the Divine-services in the Slavic
language. This aroused the malice of the German bishops, who celebrated Divine-services in
the Moravian churches in the Latin language, and they rose up against the holy brothers,
convinced that Divine-services must be done only in one of three languages: Hebrew, Greek
or Latin. Saint Constantine answered them: "Ye recognise only three languages by which to
give glory to God. But David sang: Come to the Lord, all nations, praise the Lord all peoples,
let everything that hath breath praise the Lord! And in the Holy Gospel it says: Go teach all
nations...." The German bishops were humiliated, but they became all the more bitter and sent
off a complaint to Rome. The holy brothers were summoned to Rome for a decision on this
question. Taking with them the relics of Saint Clement Pope of Rome, Saints Constantine and
Methodius set off to Rome. Knowing that the holy brothers were bringing along with them
these relics, Pope Adrian met them along the way with his clergy. The holy brothers were
greeted with honour, the pope of Rome gave permission for Divine-services in the Slavonic
language, and the books translated by the brothers he ordered to be placed in Roman churches
and to make liturgy in the Slavonic language.
At Rome Saint Constantine fell ill and, in a miraculous vision from the Lord advising of the
nearness of death, he accepted the monastic schema-order with the name of Cyril (Kirill). 50
days after the accepting of the schema, on 14 February 869, Saint Cyril died at 42 years of
age. In expiring to God, Saint Cyril commanded his brother Saint Methodius to continue with
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their common task – the enlightening of the Slavic peoples with the light of the true faith.
Saint Methodius entreated the pope of Rome to send the body of his brother for burial in their
native land, but the pope commanded the relics of Saint Cyril to be placed in the church of
Saint Clement, where Miracles began to occur from them.
After the death of Saint Cyril, the pope in fulfilling the request of the Slavic prince Kotsel,
sent Saint Methodius to Pannonia, – having ordained him Archbishop of Moravia and
Pannonia, on the ancient throne of the holy Disciple Andronikes. In Pannonia Saint
Methodius together with his students continued to propagate Divine-services in books
inscribed in the Slavonic language. This again aroused the wrath of the German bishops. They
obtained an arrest and held a trial over Saint Methodius, who was sent in chains to Swabia,
where during the course of two and an half years he underwent many sufferings. Having been
set free by order of the Pope of Rome, John VIII, and restored to the rule of his archdiocese,
Saint Methodius continued to preach the Gospel among the Slavs. He baptised the Czech
prince Borivoi and his spouse Liudmila (Comm. 16 September), and also one of the Polish
princes. The German bishops started a persecution against the Saint for a third time, – for not
accepting the Roman teaching about the procession of the Holy Spirit from both the Father
and from the Son. Saint Methodius was summoned to Rome, but he justified himself before
the pope, and preserved in its purity the Orthodox teaching, and was sent off again to the
capital of Moravia, Velehrad.
Here in the ensuing years of his life Saint Methodius with the help of two of his prieststudents
translated into the Slavonic language all the Old Testament except for the Book of
Maccabbees, and even the Nomokanon (Rule of the holy fathers) and books of the holy
fathers (Paterikon).
Sensing the nearness of death, Saint Methodius decreed one of his students – Gorazd, as
worthy successor to himself. The sainted-bishop predicted the day of his death and he died on
6 April 885 at an age of about 60 years. The burial service of the Saint was done in three
languages – Slavonic, Greek and Latin. He was buried in the cathedral church of Velehrad.
SAINT EVEQUE BERTHANC (OU BERTHAME, BERCHAN) DE KIRKWALL, FERDA-
LEITHE DE KIRKWAL, CONFESSEUR (+840)
Né en Ecosse, il naquit au Ciel en Irlande vers 840. Saint Berthanc était Moine d'Iona puis
Evêque de Kirkwall ou d'Okney sur les îles Orcades. On lui attribue plusieurs écrits :
commentaires d'Ecritures, oeuvres théologiques et vies de Saints. Il fut enseveli à Inishmore
dans la baie de Galway. On lui donne parfois le surnom de "Fer-da-Leithe," ce qui signifie
"l'homme de deux parties (ou pays)."
SAINT WINEBAUD (OU WINEBALD, VINEBAUD), CONFESSEUR (+ 620, 623 OU
650)
Winebaud naquit à Nogent-sur-Seine au milieu du sixième siècle de parents gallo-romains. Il
entra dans la cléricature et après de bonnes études, reçut l'Ordination sacerdotale. Il se retira
alors auprès d'une petite chapelle solitaire dédiée à Saint Potentien, à Saint-Martin de
Bossenay, à huit lieues-de Troyes. Il y pratiqua une Ascèse impitoyable, passant les nuits à
chanter des Psaumes et ne mangeant "pas davantage qu'un nouveau-né."
Quelques Miracles le firent connaître et l'Evêque Gallomagnus de Troyes l'invita à venir
guérir un de ses lecteurs. Winebaud ne quitta pas sa cellule sans mélancolie, devinant ce qui
devait arriver. L'Evêque lui demanda en effet de rester près de lui et l'Anachorète se
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souvenant de la parole de Saint Paul : "Celui qui résiste à l'autorité résiste à l'ordre que Dieu a
établi," se fixa au Monastère de Saint-Loup à Troyes.
L'Abbé Auderic s'étant endormi peu après, les Moines et le peuple acclamèrent Winebaud
comme son successeur et l'Evêque l'installa avec joie dans cette charge (vers 580).
Abbé, il n'abandonna rien de ses mortifications et continua d'opérer des Miracles. La
réputation de sa Sainteté grandissait. En 614 quelques Sénonais vinrent lui demander
d'intercéder en faveur de leur Archevêque Loup auprès de Clotaire II. Une calomnie avait
suffi à décider le Roi à emprisonner ce Prélat qui avait omis d'aller à sa rencontre un jour qu'il
était venu à Sens en disant que ce n'était pas là le devoir d'un Evêque.
Winebaud partit immédiatement vers Clotaire II qui résidait alors dans une villa près de
Rouen. Le Roi l'accueillit avec joie et s'empressa de le satisfaire en ordonnant de libérer
immédiatement Loup et ses compagnons de captivité. L'Abbé revint à Paris où ils étaient
détenus, les délivra lui-même, leur fit servir à manger, couper les cheveux, échanger leurs
haillons contre des vêtements neufs et les renvoya chez eux munis d'une somme d'argent.
L'entrée de Loup à Sens fut triomphale et il eut soin d'y associer son libérateur.
Winebaud revint à son monastère où il continua sa vie pénitente en accomplissant de
nombreux Miracles. Il s’endormit dans le Seigneur le 6 avril vers l'année 620.
(SAINT?) EVEQUE PRUDENCE DE TROYES (+ 861)
Originaire d'Espagne, il abandonna son nom de Galando pour prendre celui d'un de ses
compatriotes, le poète chrétien du quatrième siècle, Prudence. Comme lui, il fut un bon
écrivain et un auteur fécond. Chapelain de l'Empereur Louis le Débonnaire, fils de
Charlemagne, il publiera un recueil des plus beaux passages des Psaumes à l'intention de la
deuxième femme de l'Empereur. Cette anthologie sera durant tout le Moyen Âge le bréviaire
des Moines itinérants. Devenu Evêque de Troyes, il publie un petit code dogmatique et de
morale, les "precepta" que tous ses Prêtres devaient savoir par coeur. *S'étant placé au premier
rang de l'épiscopat des Gaules, il défendit malheureusement la doctrine augustinienne de la
Grâce, polémiquant avec Scot Erigène tout autant qu'avec les hérétiques. Ce qui survit de nos
jours encore, c'est sa "Chronique" où l'on trouve de nombreux détails sur les affaires
ecclésiastiques, civiles et militaires. Cette chronique des événements importants est marquée
de son Amour pour Dieu et pour les hommes.
ou
Galendo qui devait plus tard prendre le nom de Prudence sous lequel il est connu, naquit dans
la marche d'Espagne à la fin du huitième siècle. On ne sait rien de sa famille sinon qu'il avait
un frère qui devint Evêque en Espagne. Jeune encore, il vint en France où il reçut une
éducation très soignée (sans doute à l'école palatine) et apprit tout ce qu'on pouvait apprendre
à une époque où les études étaient assez sommaires. Il resta ensuite à la cour où il remplit
diverses fonctions importantes, entre autres, celle de chapelain palatin.
C'est à cette époque (vers 830 ou 833) qu'il composa un florilège du Psautier pour une grande
dame affligée qu'on croit être l'Impératrice Judith, femme de Louis le Débonnaire. Ce petit
recueil pouvait également être utilisé par les voyageurs qui se trouvaient dans l'impossibilité
d'assister à l'Office Divin.
C'est entre 843 et 845 (les précisions manquent pour la date exacte) que Prudence devint
Evêque de Troyes. Dès son sacre, sa science et sa vertu le distinguèrent comme un des
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membres les plus remarquables de l'épiscopat franc. A peine intronisé, il s'employa à
travailler au bien de son diocèse. Afin de s'assurer de la science des candidats au sacerdoce, il
sélectionna un certain nombre de textes des Écritures contenant l'essentiel de la Foi et de la
morale chrétiennes. Les ordinands devaient connaître par coeur ces textes réunis sous le nom
de "Préceptes." De concert avec Loup l'Abbé de Ferrières, il visita les monastères de son
diocèse, rétablit la, discipline et veilla à l'observance. En 847, il consacra le Monastère de
Moutiéramey qu'Anemar venait de fonder.
La sollicitude de Prudence s'exerça avec succès dans la formation de quelques âmes d'élite,
telle Sainte Maure. Cette jeune fille convertit toute sa famille par sa patience et par sa vertu et
exerça une influence heureuse sur la ville de Troyes. L'Evêque l'assista quand elle s'endormit
dans le Seigneur le 21 septembre 850 et il prononça ensuite son éloge.
Prudence siégeait régulièrement aux Conciles provinciaux. Il était à celui de Paris en 846 et
c'est dans cette même ville qu'en 849 il signa avec vingt et un autres Evêques, une lettre de
protestation adressée au duc de Bretagne qui traitait cavalièrement les affaires ecclésiastiques.
Une affaire plus épineuse et plus grave devait retenir longuement son attention. Vers 840, un
moine irrégulier nommé Gottschalck commença à répandre une doctrine relative à la Grâce,
au libre arbitre et à la prédestination. Bien que cette doctrine parût suspecte à beaucoup,
Gottschalck avait prêché pendant plusieurs années en Rhénanie. Cependant interrogé en 848
par un groupe d'Evêques réunis à Mayence, il fut condamné, sinon comme hérétique, au
moins comme moine vagabond. On le renvoya au Monastère d'Orbais (diocèse de Soissons)
qu'il avait quitté dix ans plus tôt.
Averti, l'Archevêque Hincmar de la province de Reims voulut obtenir la soumission de
Gottschalck et le fit comparaître devant un Concile réuni à Quierzy au printemps de 849. Le
moine ayant refusé de se soumettre, Hincmar le fit enfermer à l'Abbaye de Haut-Villiers, tout
près de Reims et composa un traité sur la prédestination pour réfuter ses idées. Gottschalck se
réclamait d'Augustin d'Hippone dont il tirait les conclusions les plus rigoureuses en se gardant
de préciser qu'il négligeait les explications nuancées apportées par Augustin qui jouissait alors
d'une autorité importante en Occident. C'est pourquoi beaucoup prirent peur et craignirent
qu'à travers Gottschalck le traité d'Hincmar ne combattît Augustin d'Hippone.
Sentant l'opposition, l'Archevêque de Reims écrivit à plusieurs Evêques et Abbés renommés,
notamment à Prudence dont la science devait faire un précieux auxiliaire. Mais Prudence qui
croyait pouvoir rester fidèle avant tout à la Tradition, répondit en soutenant la doctrine de
Gottschalck sur les trois points contestés. Plusieurs autres théologiens firent de même.
Hincmar n'était pas homme à céder. Il eut recours au grammairien de l'école palatine, Jean
Scot Erigène qui crut pouvoir résoudre aisément par le raisonnement les difficultés dont les
théologiens n'avaient pu venir à bout par l'Écriture et par la Tradition. Son livre eut un effet
désastreux pour la cause qu'il voulait défendre : on y trouverait du pélagianisme, du
rationalisme et du panthéisme. L'Archevêque Wénilon de Sens invita Prudence à répondre.
Celui-ci obéit et traita sans ménagement le théologien improvisé. Il démolit sa méthode et sa
doctrine, appuyant son argumentation sur une grande quantité de textes de l'Écriture et des
Pères, de définitions des Conciles et des Patriarches. Scot fut écrasé et se tut.
Malheureusement et bien qu'il eût évité de se solidariser avec Gottschalck, Prudence avait
réagi trop fort et il semblait bien qu'il poussait lui aussi à l'extrême les conséquences de
l'augustinisme. De toutes parts et de Lyon en particulier, les avis contre Scot abondaient dans
le même sens. Hincmar, toujours inébranlable, n'osa pas soulever la question au Concile de
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Soissons en avril 853 mais après la réunion, il emmena quelques Evêques et Abbés dont
Prudence, auprès de Charles le Chauve à Quierzy. Cette petite assemblée rédigea quatre
articles dans lesquels Hincmar estimait résumer la Foi orthodoxe. Charles le Chauve
signa et avec lui tous les ecclésiastiques présents, même Prudence. Ces articles, d'ailleurs
orthodoxes, s'écartaient notablement des idées reçues alors communément et c'est ce qui
amena leur rejet par plusieurs Églises. Prudence lui-même après les avoir étudiés plus
longuement et entendant les critiques dont ils étaient l'objet les trouva dangereux et favorables
au pélagianisme.
L'Evêque Erchamad de Paris rendit son âme à Dieu le 9 mai 856. Charles le Chauve désigna
pour lui succéder le chef de sa chancellerie, Énée. Les Evêques de la province de Sens dont
Paris faisait alors partie, furent inquiets à la pensée de ratifier le choix d'un candidat dont on
ne savait s'il n'enseignait pas de doctrines suspectes. L'Archevêque Wénilon demanda
l'intervention de Prudence, le plus en vue des Evêques de la province. Celui-ci ne pouvait se
déplacer car il souffrait déjà de la longue maladie dont il devait succomber cinq ans plus tard.
Pour le représenter, il envoya un de ses Prêtres chargé d'un message extrêmement clair. Il ne
fallait accepter l'élection d'Enée que s'il acceptait la doctrine augustinienne la plus stricte.
Selon Prudence, cette doctrine avait toujours été professée par les Patriarches et les Doctes
orthodoxes et pour ne laisser place à aucune ambiguïté, il résuma la doctrine de l'Église en
quatre articles anti-pélagiens qu'Énée devait signer. Celui-ci se soumit.
Malade, Prudence n'interviendra plus dans les débats. Il n'abandonne pas ses idées pour autant
et enregistre complaisamment en 859 une approbation de sa doctrine par le Pape Nicolas.
Nous ne connaissons pas le texte de cette approbation. Prudence n'assista ni au Concile de
Savonnières en 859 ni à celui de Tuzey le 22 octobre 860 où par-dessus les théories
personnelles, les partis réussirent à s'entendre sur le fonds commun de la Foi orthodoxe.
Dans cette affaire longue et complexe, on doit reconnaître que l'Evêque de Troyes n'a pas
toujours su donner la note théologique exacte. Faut-il en conclure qu'il fut hérétique?
Formellement non puisque l'hérésie est publiée lorsque l'Eglise la déclare telle. Mais ici, il ne
faut pas sombrer dans le juridisme ou le talmudisme et autre coranisme : tout crime existe bel
et bien avant sa dénonciation; de même et avant sa condamnation, l'hérésie existe-t-elle aussi.
En effet ce n'est pas la déclaration de la chose qui donne existence à cette chose : celle-ci
pré-existe à sa condamnation.
Autrement dit et même si effectivement à son époque, la doctrine de l'Église sur les points en
question n'avait pas encore été plus nettement et publiquement définie, les points en question
n'en demeurent pas moins litigieux quant au fond, c'est-à-dire, ici, quant à la doctrine
spécieuse. Il faut donc se prémunir contre un fond doctrinal indéfendable sans prétexter une
supposée incertitude de la doctrine telle que dite à l'époque : la doctrine existe depuis toujours
comme le Christ et Son Eglise : c'est sa définition exprimée à l'occasion d'une innovation ou
d'une altération qui manque, pas la doctrine elle-même.
On ne peut dire non plus comme on le lit trop souvent que "l'imprécision du langage laissait
alors aux théologiens, sans sortir de l'Orthodoxie, une plus grande latitude de paroles que dans
les temps qui suivirent." C'est un argument formaliste aussi insupportable que l'attitude
juridiste : comment firent les Evêques proprement orthodoxes face à chaque innovation et
chaque altération lorsque ceux-ce firent honneur à leur devoir de gardien de la Juste et Droite
10
Glorification de Dieu et de Sa Doctrine? Ils ne manquèrent tout simplement ni de
discernement spirituel ni d'inspiration…
Ainsi et sans remettre en cause la bonne foi des intervenants dont Prudence, il y a lieu
d'examiner le fonds, l'ad rem et non l'ad hominem.
Mais revenons à Prudence. La maladie ne l'empêcha pas de continuer la rédaction des annales
dites "de Saint Bertin" qu'il avait commencées en 836 et devait poursuivre jusqu'à son
endormissement. Son style est meilleur que celui de ses contemporains. Sa piété, sa tendresse
pastorale, sa gratitude envers Dieu transparaissent dans ses récits. Il relate les affaires
ecclésiastiques et aussi celles des rois, racontant leurs voyages, leurs guerres, leurs traités de
paix. Très précise, sa chronique est ordinairement très impartiale. Prudence s’endormit dans le
Seigneur le 6 avril 861, laissant le souvenir d'un Evêque pétri de l'Amour de Dieu et de son
prochain, bon administrateur et de plus écrivain de talent, théologien et historien.
SAINT MARTYR MARCELLIN, HOMME D'ÉTAT (+ 413)
Une lettre d'Augustin d'Hippone fait en ces termes l'éloge de Saint Marcellin : "Il a vécu dans
une grande piété dans une Conduite Sainte dans des sentiments vraiment chrétiens. Quelle
probité dans ses moeurs! Quelle fidélité dans sa piété! Chaste dans le mariage, intègre dans
l'administration de la justice, patient envers ses amis, charitable envers tous, en toute occasion
prêt à faire plaisir, réservé à demander pour lui quelque faveur, les bonnes oeuvres lui
donnaient la joie et les mauvaises de la douleur; compatissant et secourable, son coeur était
toujours ouvert pour pardonner à ses ennemis et même pour les aimer! Il était plein de
confiance en Dieu et appliqué à la prière. Jamais il ne parlait des Vérités du Salut dont il était
bien instruit qu'avec respect et modestie. Il aurait renoncé à tous les emplois du siècle, s'il
n'eût été engagé dans le mariage mais au milieu de ses biens, il était indissolublement attaché
à Jésus-Christ..."
La cause de sa Naissance au Ciel fut le zèle qu'il déploya contre des schismatiques nommés
donatistes, ces Africains du Nord qui refusaient d'admettre au pardon et à la communion
chrétienne ceux qui ayant eu la faiblesse d'apostasier en livrant les Saintes Ecritures et les
objets du culte chrétien dans la persécution, demandaient avec repentir l'absolution de leur
faute. Une conférence fut convoquée en 410 à Carthage non pas pour décider la question de
droit car il a toujours été vrai qu'à tout péché il soit fait Miséricorde mais pour savoir à quel
Evêque le peuple devait obéir : à l’Orthodoxe ou au donatiste dans les villes où chaque
communion avait le sien.
Marcellin, secrétaire d'Etat d'Honorius, fut nommé pour présider cette conférence et assurer
l'exécution des mesures qui seraient arrêtées en commun. Les Evêques orthodoxes offrirent à
leurs adversaires de partager avec eux leurs sièges et au besoin, de les leur céder. L'esprit de
discorde qui est celui des disciples de satan, ne permit pas aux donatistes de se réunir à la
communion des fidèles et leur fit rejeter toute espèce d'arrangement. Dès lors, la cause des
Orthodoxes était gagnée : conformément à son mandat, Marcellin appliqua les lois sévères
portées contre ces dissidents qui dans leur turbulence, ne respectaient ni les personnes ni les
propriétés. De ce moment, tout fut mis en oeuvre pour perdre l'intègre Marcellin. Si les
Orthodoxes avaient pour eux l'intègre Marcellin, les donatistes avaient dans leur parti le
comte Marin. Or Marin était précisément à cette époque en Afrique occupé à réprimer la
rébellion d'un certain Héraclien qui avait tenté de se rendre indépendant dans son
gouvernement.
11
Abusant de ses pleins pouvoirs militaires, le généralissime d'Honorius impliqua Marcellin
dans la révolte d'Héraclien et quoique l'accusation fût dénuée de tout fondement, Marcellin fut
mis avec son frère dans une affreuse prison qui ne recevait aucune lumière. Dans ce lieu triste,
son frère lui dit un jour : "Si ce sont mes péchés qui m'ont attiré cette disgrâce, par où as-tu
mérité d'y tomber, toi dont la vie fut toujours chrétienne? - Quand ce que tu dis serait
véritable, répondit Marcellin et quand néanmoins j'en devrais perdre la vie, n'en dois-je pas
rendre Grâces à Dieu qui me punit en ce monde pour m'épargner en l'autre?"
Augustin d'Hippone qui aimait le tribun à cause de ses belles qualités et qu'il estimait pour ses
vertus, vint exprès à Carthage pour le justifier auprès de Marin et lui fit promettre qu'il lui
laisserait la vie mais le comte, foulant aux pieds sa promesse, le condamna à perdre la tête.
L'Evêque d'Hippone alla visiter Marcellin dans sa prison et il rend le compte le plus touchant
des dispositions où il le trouva. Lui ayant demandé s'il n'avait jamais commis quelqu'un de ces
péchés qui nécessitent pénitence, il lui répondit en lui serrant la main droite : "Je te jure par
cette main qui m'a administré les sacrements que je viens de recevoir que je ne me suis jamais
rendu coupable de pareils péchés."
La cour, persuadée de l'innocence des deux frères, avait envoyé dire au comte Marin de les
élargir mais pour satisfaire sa vengeance, il s'était hâté de les faire exécuter. Honorius
disgracia Marin pour cette barbare exécution et donna à Marcellin le titre d'homme de
glorieuse mémoire. Cet illustre ami d'Augustin d'Hippone à qui celui-ci avait dédié ses
premiers écrits contre les pélagiens et son grand ouvrage de la Cité de Dieu, fut mis à mort à
Carthage, en 413 et il est honoré comme Martyr le 6 avril.
Saint Jérôme et Augustin ont fait l'oraison funèbre de cette illustre victime des discordes
religieuses.
SAINT ABBÉ GENNARD DE FLAY (+ 720).
Le Vexin qui donna le jour au Saint Archevêque Ansbert de Rouen, vit aussi naître Gennard
mais nos deux Saints Pères n'avaient pas seulement la même patrie, ils avaient encore la
même Foi, la même piété et les mêmes inclinations.
Habile dans la science de la Foi et dans la connaissance des lettres profanes, Gennard fut un
des hommes les plus distingués de la cour de Clotaire III. Là se forma entre lui et le chancelier
Ansbert cette étroite amitié que la mort elle-même fut impuissante à rompre. Appelés l'un et
l'autre à vivre loin du monde, souvent ils se communiquaient leur résolution de quitter la cour
pour la vie paisible du cloître. Au moment marqué par la Grâce, ils échangèrent le service des
rois de la terre contre celui du Roi du Ciel et entrèrent ensemble à l'Abbaye de Fontenelle
fondée et gouvernée par Saint Wandrille.
Gennard et Ansbert marchèrent d'un pas égal dans le sentier de la perfection évangélique et
bientôt Saint Ouen les jugea dignes d'être élevés en même temps à la prêtrise. Basée sur
l'amour et la pratique des mêmes vertus, l'amitié qui les unissait croissait de jour en jour avec
elles. Aussi lorsque Saint Ansbert fut élu Archevêque de Rouen, voulut-il que son ami l'aidât
à porter le fardeau de l'épiscopat.
Le Saint Evêque trouva dans Gennard un précieux auxiliaire qui partagea sa sollicitude et ses
travaux. Leurs communs et persévérants efforts tendirent à glorifier le Nom de Jésus-Christ et
à procurer le Salut des âmes rachetées de Son Sang. Le nom de Gennard comme celui
d'Ansbert, est attaché à deux événements d'une grande importance pour le diocèse où ils ont
12
eu lieu : la tenue du premier Concile de Rouen en 692 et la Glorification solennelle de Saint
Ouen.
La constance des amitiés humaines fléchit bien souvent sous les coups de l'adversité; celle de
Gennard ne connut pas de défaillance. Ayant suivi Ansbert dans sa prospérité, il le suivit dans
sa disgrâce. Durant plusieurs années, il partagea son injuste exil dans le Monastère de
Hautmont. Jusqu'à la Naissance au Ciel de l'Evêque, il resta à ses côtés, mêlant aux douces
consolations de la Foi le baume de l'amitié jamais démentie. Après avoir reçu son dernier
soupir, il déposa son corps dans le cercueil en versant d'abondantes larmes et accompagna ses
vénérées dépouilles dans la Translation qui en fut faite à l'Abbaye de Fontenelle.
En traversant le diocèse de Beauvais, ce convoi d'un Saint conduit par un autre Saint attira de
toutes parts sur son passage un immense concours de fidèles. Après avoir rendu les derniers
devoirs à Ansbert, le Bienheureux rentra dans sa cellule, résolu d'y passer le reste de ses jours
mais Dieu pour l'édification du diocèse de Beauvais, l'appela au gouvernement de l'Abbaye de
Flay. Depuis longtemps, les Moines de ce monastère connaissaient le savoir, l'expérience et
les vertus de Gennard. Persuadés que personne ne pouvait, mieux que lui poursuivre et
consolider l'oeuvre de Saint Germer dont le successeur venait de rendre son âme à Dieu, ils
l'élurent d'une voix unanime pour leur Abbé.
La nouvelle de cette élection affligea le coeur de Gennard qui préférait l'obéissance au
commandement et n'avait d'autre ambition que de vivra à côté du tombeau de son ami dans
les rangs des plus Humbles Serviteurs de Dieu. Il céda pourtant aux vives instantes des
Moines de Flay, comptant que la Main du Seigneur et le souvenir des exemples de Germer
l'aideraient à remplir dignement un emploi dont il n'avait pas convoité les honneurs. Gennard
marcha constamment sur les traces du fondateur de son monastère. Il imita si fidèlement ses
vertus qu'on le désignait sous le nom de second Germer. Ses veilles, ses travaux, ses jeûnes,
son Ascèse, prêchaient à tous la nécessité de la pénitence. Ses réprimandes, toujours aussi
justes que paternelles, touchaient les coeurs du ceux qui en étaient l'objet. Il usait d'une
généreuse hospitalité envers les étrangers et montrait une charité sans bornes pour les pauvres
dans lesquels il pensait secourir la Personne même du Sauveur.
Le Bienheureux était convaincu que la prospérité des monastères dépend de leur attention à
conserver l'esprit qui a présidé à leur établissement. Il ne se borna donc pas à prendre Germer
pour modèle de ses actions; il voulut que toute la communauté s'inspirât de ses pensées et
vécût de sa vie. Il fit écrire l'histoire du Saint afin que même après sa Naissance au Ciel, ce
tendre père parlât encore a ses enfants bien-aimés. Il rehaussa son culte par les honneurs dont
il environna son tombeau illustré par plusieurs Miracles.
Il y avait vingt ans que la Pieuse Famille de Saint Germer servait le Seigneur sous la douce
autorité de Gennard lorsque Bénigne, exilé du Monastère de Fontenelle, vint demander un
refuge à notre Saint qui était son ami et son parent. Gennard l'accueillit avec bonté et bientôt,
sentant ses forces s'affaiblir, il se déchargea sur lui du gouvernement de sa communauté. Dès
ce jour, libre de tout soin, il ne songea plus qu'à se préparer dans le silence et la retraite au
compte qu'il allait rendre à Dieu. Il naquit au Ciel le 6 avril de l'an 720. Avant de s’endormir,
il avait ordonné à ses Moines de l'inhumer dans l'Abbaye de Fontenelle à côté de Saint
Ansbert.
Déjà dans la première moitié du neuvième siècle, on rendait un culte public à Saint Gennard.
Quelques-unes de ses Précieuses Reliques furent transférées le 3 septembre 944 dans la
célèbre Abbaye de Blandinberg. Le Monastère de Wiesenbourg en Alsace avait aussi pour le
13
Saint une grande vénération mais son culte était cher surtout aux Monastères de Fontenelle et
de Saint-Germer qu'il avait édifiés de sa Sainteté. En l'année 1680, l'Abbaye de Saint-Germer
obtint des moines papistes de Fontenelle une partie de ses Précieuses Reliques.
SAINT MOINE GRÉGOIRE DRIMYS (+1360)
The Monk Gregory was a native of Byzantium, and pursued an ascetic life on Athos in the
Great Lavra of the Monk Athanasios (Comm. 5 July). He was the spiritual guide of Sainted
Gregory Palamas (+ c. 1360; Comm. 14 November).
2 SAINTS MARTYRS D'ASCALON
Ces deux Saints Martyrs d'Ascalon (Palestine) périrent après avoir été ensevelis jusqu'à la
ceinture.
SAINT ELSTAN D'ABINGDON (+981)
Elfstan était un des Moines dirigés par Saint Ethelwold au Monastère d'Abingdon, monastère
que le Roi Edred lui avait confié à restaurer. Ethelwold avait été ordonné avec Saint Dunstan
et ils avaient travaillé ensemble à restaurer la discipline des maisons monastiques en
Angleterre et leur faire adopter la Règle de Saint Benoît, Saint Benoît qui met un grand
accent dans sa Règle sur les visiteurs devant être reçus comme le Christ et il insiste auprès de
ses Moines sur le Jugement : "Il dira, J'étais un invité et vous M'avez reçu." Partout,
l'obéissance à la Règle est prise comme preuve d'humilité et les Moines amenés à considérer
les instructions de leur Higoumène comme étant Celles du Christ Qu'ils cherchent à servir et
se rappeler Ses Mots : "Qui vous écoute, M'écoute."
Quand Ethelwold vint de Glastonbury à Abingdon, il trouva l'abbaye presque abandonnée et
dut organiser des travaux de reconstruction considérables, y compris reconstruire l'église de
l'abbaye qu'il transforma avec une double rotonde. Elfstan était responsable des cuisines et
avait pour consigne de s'assurer que les ouvriers étaient convenablement nourris. Il accomplit
cette tâche avec enthousiasme, faisant toute la cuisine, servant, lavant et nettoyant la cuisine
sans demander d'assistance, bien que la Règle prévoie une telle aide en cas de surcharge.
Accomplissant sa ronde de l'abbaye, Ethelwold découvrit un jour l'humilité héroïque d'Elfstan
et le félicita. Souhaitant tester l'étendue de son obéissance, il lui dit : "Si tu es le soldat que tu
sembles être, plonge ta main dans ce chaudron bouillant et sors-moi-s-en un morceau de
viande." Sans hésiter l'ombre d'un instant, Elfstan le fit et son bras est sorti intact de l'eau
bouillante.
Elfstan succéda à Ethelwold comme Abbé d'Abingdon quand ce dernier devint Evêque de
Winchester et en 970, il fut nommé Evêque de Ramsbury, succédant à Osulf. Stanton dit qu'il
était Evêque de Wilton mais il se trompe probablement à cause de Florence de Worcester qui
dit qu'il fut enseveli à Wilton. Ramsbury était le plus pauvre siège épiscopal du Wessex et
donc aura convenu au tempérament d'Elfstan. Il semble qu'il n'y avait pas d'église-cathédrale
propre, Florence énumérant les Evêques résidant à Sunning. Quand Saint Elfstan rendit son
âme à Dieu, son corps fut transféré à Abingdon et il fut enseveli dans l'église de l'abbaye.
SAINT NOTKER LE BÈGUE ECOLÂTRE DE SAINT-GALL, CONFESSEUR (+ 912)
Moine de Saint-Gall en Suisse, il fut surnommé "le Bègue" et mit ses talents poétiques et
musicaux en composant de nombreuses séquences liturgiques, malgré ce défaut et peut-être à
cause de lui.
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ou
Au Monastère de Saint-Gall en Suisse, le Bienheureux Moine Notker le Bègue passa la plus
grande partie de sa vie à composer de nombreuses séquences. Il était faible de corps, non
d’âme, bègue de parole, pas d’esprit, appliqué aux réalités d’En-Haut, patient dans l’adversité,
doux envers tous, assidu à prier, lire, méditer et dicter.
SAINT MOINE GRÉGOIRE LE SINAÏTE (+1346) 27 novembre – 6 avril - 8 août
Né dans une famille aisée non loin de Smyrne, il fut capturé avec d'autres Chrétiens par les
Turcs seldjoukides qui ravageaient alors toute l'Asie Mineure. Ayant réussi à payer leur
rançon grâce à des Chrétiens amis, ils furent libérés et Saint Grégoire se rendit à Chypre puis
au Sinaï pour y trouver la solitude qui rapproche de la Présence de Dieu.
La jalousie s'installant entre les Moines, il préféra quitter le Monastère de Sainte Catherine
plutôt que de briser l'unité. Après un pèlerinage en Terre Sainte, il trouva une grotte pour se
retirer dans l'Île de Crète. Il préféra finalement la Sainte Montagne de l'Athos au Monastère de
Philotheou où il put pratiquer l'Hésychia et la prière contemplative. Ses écrits spirituels
forment d'ailleurs une partie fondamentale de la "Philocalie." De nouvelles invasions des
Turcs le mirent dans l'obligation de quitter quelque temps la Sainte Montagne.
Durant les dernières années de sa vie, de nombreux disciples rayonnèrent sa spiritualité. Ils
étaient grecs, bulgares, serbes et roumains. Ils s'appelaient Saint Cyprien de Kiev et Saint
Euthyme de Tirnovo.
On peut dire que Saint Grégoire le Sinaïte est la source de ce vaste mouvement hésychaste
que Byzance allait bientôt léguer au monde slave comme son héritage le plus précieux.
15
ou
Originaire d'Asie Mineure, il voyagea beaucoup dans sa jeunesse comme tous les Moines
d'Orient à cette époque. On retint de lui son séjour au Mont Sinaï, d'où son nom. Il était
Moine en Crète depuis plusieurs années quand il découvrit la prière intérieure ou prière du
coeur. Il se rend au Mont Athos et c'est là qu'elle lui est pleinement révélée et donnée par
Dieu.
Il comprend alors que le but de la prière est de faire jaillir en la conscience la Grâce
baptismale enfouie sous les soucis de la vie. Son biographe dira qu'à cette époque il ne se
trouvait pas trois Moines sur la Sainte Montagne qui connussent la prière intérieure. Il y
consacrera le reste de sa vie. Quand des pirates turcs le chassent de l'Athos, il continue son
enseignement dans un petit village proche de la frontière bulgare et répand cette doctrine au
milieu du monde des laïcs.
Il est considéré comme l'un des pères du mouvement hésychaste (recherche de la paix du
coeur par l'invocation répétée du nom de Jésus). Son influence sera grande dans tout l'Orient
chrétien. Il figure au 27 novembre sur certains calendriers orthodoxes.
ou
La vie de Grégoire, originaire d'Asie Mineure, n'est longtemps qu'une quête "initiatique" qui
le mène notamment au Sinaï (d'où son surnom) où il recueille l'héritage de Saint Jean
Climaque. À l'Athos où dominent alors de grandes communautés idiorythmiques, il engage
une véritable croisade hésychaste et compte parmi ses disciples les futurs Patriarches de
Constantinople, Isidore et Calliste (ce dernier sera son biographe). Devant la multiplication
des raids ottomans, Grégoire se réfugie aux confins de la Bulgarie à Paroria où il se fixe
définitivement vers 1325. De là, le renouveau hésychaste dont Grégoire est l'instigateur se
propagera dans les terres slaves et roumaines.
Grégoire le Sinaïte, notamment dans trois traités repris par la Philocalie, a fait la synthèse de
la méthode hésychaste. Il insiste –trait caractéristique de la spiritualité byzantine depuis
Syméon le Nouveau Théologien– sur le rôle de l'Esprit Saint Que l'homme doit "respirer,
parler, penser et vivre;" sur la "vigilance" qui, libérant la conscience de toute forme, de toute
image, doit la réunifier avec le coeur dans la "Mémoire de Dieu;" sur les signes d'une juste
progression spirituelle : paix, humilité, joie, "sentiment de plénitude et de certitude
indubitable," "envol puissant du coeur." Il précise les aspects corporels de la méthode :
prendre la position "enroulée," douloureuse d'abord, la tête sur les genoux; "retenir son
souffle;" "enfermer sa conscience dans son coeur," tout en se concentrant dans l'invocation
tantôt sur "Seigneur Jésus-Christ," tantôt sur "Fils de Dieu."
ou
http://orthodoxie.centerblog.net/1393787-Saint-Gregoire-le-Sinaite
ou
Saint Grégoire le Sinaïte naquit vers la fin du treizième siècle et s'endormit au Mont Paroria
près de la ville moderne de Burgas en Bulgarie, le 27 novembre 1346. Ce fut un Moine, un
théologien, un mystique et le plus éminent des défenseurs médiévaux de l'Hésychasme.
16
Après s'être fait Moine à Chypre, Grégoire rejoignit l'une des communautés du Mont Sinaï. Il
parcourut longuement la Terre Sainte et pratiqua l'Hésychasme dans la ligne tracée par Saint
Jean Climmaque et par Saint Syméon le Nouveau Théologien. Il s'établit ensuite au Mont
Athos et y développa une forme modérée d'Hésychasme qui fit de l'Athos l'une des sources de
l'influence hésychaste. Devant les incessantes attaques des Turcs ottomans, il s'enfuit vers la
Mer Noire et vers 1325, il fonda au Mont Paroria un monastère dont l'influence rayonna sur
les Balkans.
Sa doctrine hésychaste se trouve dans ses "Cent trente-sept chapitres ou méditations
spirituelles." Elle contribua à la diffusion de l'Hésychasme en Europe comme dans le monde
byzantin. Cet Hésychasme exprime le but essentiel de la spiritualité grecque : combler
l'immense fossé existant entre l'existence humaine et la Divinité. Par la prière, l'Hésychaste
aspire à la plus haute forme de la Communion avec Dieu sous la forme d'une vision de la
"Divine Lumière," cette "Énergie Incréée," semblable à celle de la Transfiguration. Pour y
parvenir, l'adepte doit passer par une phase d'intense concentration, tout en contrôlant sa
respiration et en répétant sans cesse la "Prière de Jésus." La justification théologique de la
doctrine de Saint Grégoire le Sinaïte fut établie par son contemporain Saint Grégoire Palamas.
La Philocalie a retenu de lui outre ses "Centre trente-sept chapitres" plusieurs autres petits
ouvrages d'une haute portée spirituelle.
Citations des "Cent trente-sept chapitres."
99. Celui qui cherche l'Hésychia doit avoir pour fondement d'abord ces cinq vertus sur
lesquelles l'oeuvre s'édifie : le silence, la tempérance, la veille, l'humilité et la patience;
ensuite les trois oeuvres qui plaisent à Dieu : la psalmodie, la prière, la lecture et aussi le
travail manuel si l'on est faible. Car les vertus que nous venons de dire, non seulement
contiennent toutes les autres mais elles s'unissent les unes aux autres. À la première heure, dès
l'aurore, se consacrer au souvenir de Dieu par la prière et l'Hésychia du coeur, prier
continuellement; à la deuxième heure, lire; à la troisième, psalmodier; à la quatrième, prier; à
la cinquième, lire; à la sixième, psalmodier; à la septième, prier; à la huitième, lire; à la
neuvième, psalmodier; à la dixième, manger; à la onzième, dormir si c'est nécessaire; à la
douzième, psalmodier les vêpres. Bien passer ainsi le stade du jour plaît à Dieu.
102. Il nous faut parler également de la nourriture. Une livre de pain suffit à quiconque mène
le combat pour l'Hésychia. Boire deux verres de vin pur et trois d'eau, se nourrir des aliments
qu'on a, non ceux que la nature recherche en son désir mais user sobrement de tout ce que
donne la Providence. C'est une science excellente et concise pour ceux qui veulent mener
rigoureusement leur vie : observer les trois oeuvres qui contiennent les vertus - je veux dire le
jeûne, la veille et la prière - et qui assurent à tous le soutien le plus solide.
111. Le commencement de la prière intellectuelle est l'énergie, c'est-à-dire la Puissance
Purificatrice de l'Esprit et la célébration mystique de l'intelligence. De même, le
commencement de l'Hésychia est l'étude. Le milieu est la puissance illuminatrice et la
Contemplation. Et la fin est l'extase, le ravissement de l'intelligence auprès de Dieu.
113. La prière, chez les novices est comme un feu de joie qui monte du coeur Mais chez les
parfaits, elle est comme une Lumière active et odorante. Ou encore, la prière est la prédication
des Apôtres, l'énergie de la Foi ou plutôt la Foi immédiate, le fondement de ce qu'on espère,
l'Amour actif, le mouvement angélique, la puissance des incorporels, leur oeuvre et leur
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réjouissance, l'Évangile de Dieu, la plénitude du coeur, l'espérance du Salut, le signe de la
pureté, le symbole de la Sainteté, la Connaissance de Dieu, la manifestation du Baptême, la
purification du bain, les Armes de l'Esprit Saint, l'Exultation de Jésus, la joie de l'âme, la Pitié
de Dieu, le signe de la réconciliation, le Sceau du Christ, le rayon du soleil spirituel, l'étoile
matinale des coeurs, la certitude du Christianisme, le signe de l'Absolution Divine, la Grâce
de Dieu, la Sagesse de Dieu ou plutôt le commencement de la sagesse en soi, la Manifestation
de Dieu, l'oeuvre des Moines, la vie de ceux qui se consacrent à l'Hésychia, l'origine de
l'Hésychia le témoignage de la Vie Angélique. Que dire de plus? Dieu Qui accomplit tout en
tous est prière. Car une est l'Energie du Père, du Fils et du Saint-Esprit Qui accomplit tout
dans le Christ Jésus.
119. Non seulement la Foi mais aussi la prière active est une Grâce. Car la prière qui agit par
l'Amour dans l'Esprit montre la Vraie Foi, celle qui porte la Révélation de la Vie de Jésus-
Christ. Donc en celui qui ne l'éprouve pas agir en lui, la Foi est contraire, morte, sans vie.
Mais qu'on n'aille pas appeler vraiment fidèle celui qui ne croit qu'en parole et dont la Foi
n'est pas mise en oeuvre par les Commandements ou par l'Esprit. Il faut donc la montrer
manifester par les progrès dans les oeuvres ou la porter rayonnante, accomplie dans la
Lumière par les oeuvres. Comme dit l'Apôtre Divin: "Montre-moi ta Foi par tes oeuvres et
moi je te montrerai mes oeuvres par ma Foi," signifiant dès maintenant que par les oeuvres
des commandements est manifestée la Foi de la Grâce, de même que les Commandements
sont accomplis et rayonnent par la Foi vécue dans la Grâce. Car la racine des
Commandements est la Foi ou plutôt elle est la source qui les arrose pour les faire croître et se
divise en deux, la Confession et la Grâce, bien qu'elle soit indivisible de nature.
-Citation d'un autre chapitre.
1. Tous ceux qui ont été baptisés en Christ doivent passer par tous les stades de la Vie du
Christ. Car ils ont reçu leur puissance. Et à travers les Commandements, ils peuvent les
découvrir et les apprendre. La conception est le Gage de l'Esprit. La naissance est l'énergie de
la joie. Le Baptême est la Puissance Purificatrice du Feu de l'Esprit. La Transfiguration est la
Contemplation de la Lumière Divine. La crucifixion est la mort au monde. L'ensevelissement
est la garde de l'Amour Divin dans le coeur. La résurrection est dans l'âme le réveil vivifiant.
L'Ascension est l'extase vers Dieu et le ravissement de l'intelligence. Celui qui n'a ni
découvert ni senti le passage par ces stades est encore un enfant dans son corps et son esprit
quand bien même il serait pour tous un homme comblé d'années et d'actions.
-Citations d'un traité sur l'Hésychia.
1. Il y a deux modes d'union ou plutôt deux entrées menant de part et d'autre à la prière de
l'intelligence qui par l'Esprit agit dans le coeur. Par ces deux modes ou bien l'intelligence
adhérant au Seigneur, selon l'Écriture, reçoit d'abord la prière dans le coeur ou bien l'énergie
s'éveillant peu à peu dans le feu de la joie, la prière attire l'intelligence et l'attache à invoquer
le Seigneur Jésus et à s'unir à lui.
Car si l'Esprit agit en chacun comme il veut, ainsi que dit l'Apôtre, il arrive qu'en certains une
des formes dont nous venons de parler précède l'autre. Tantôt l'énergie vient dans le coeur
lorsque diminuent les passions et se manifeste la Chaleur Divine par l'Invocation continuelle
de Jésus-Christ car Notre Dieu est un Feu Qui consume les passions, dit l'Écriture. Tantôt
l'Esprit attire l'intelligence à lui, l'enserrant dans la profondeur du choeur et empêchant son
mouvement habituel. L'intelligence alors n'est plus une captive menée vers les Assyriens hors
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de Jérusalem mais un changement bien meilleur la ramène de Babylone en Sion et elle peut
dire, elle aussi, avec le Prophète : "À Toi, Dieu, revient l'Hymne en Sion et à Toi est portée la
prière en Jérusalem." Et encore : "Quand le Seigneur fera revenir les captifs de Sion." Et :
"Jacob exultera et Israël se réjouira," c'est-à-dire l'intelligence active et contemplative qui,
par l'action, avec l'Aide de Dieu, vainc les passions et par la Contemplation voit Dieu Luimême,
autant que cela lui est possible. Alors l'intelligence conviée à une table abondante et
réjouie dans les Délices Divines, chante : "Tu as préparé devant moi une table, en face des
démons et des passions qui me tourmentent."
2. Le matin, dit Salomon, sème ta semence, c'est-à-dire la prière et que le soir, ta main ne se
relâche pas afin de ne pas interrompre dans le temps la continuité de la prière et de ne pas
manquer le moment où elle sera exaucée. Car tu ne sais pas, est-il dit, ce qui réussira, ceci ou
cela. Dès le matin, assis sur un petit banc, fais sortir de la raison l'intelligence, enserre-la dans
le coeur et garde-la en lui. Péniblement courbé, une vive douleur à la poitrine, aux épaules et à
la nuque, dis avec persévérance dans ton intelligence ou dans ton âme : "Seigneur Jésus-
Christ, aie pitié de moi." Ensuite, à cause de la gêne et de la peine et peut-être aussi de la
continuité pesante (non à cause de l'unique et continuelle nourriture du triple nom car "ceux
qui mangent, est-il dit, auront encore faim"), porte l'intelligence sur l'autre moitié et dis : "Fils
de Dieu, aie pitié de moi." Dis de nombreuses fois cette moitié. Mais tu ne dois pas, par
négligence, changer continuellement. Les plantes qu'on repique trop souvent ne s'enracinent
pas. Retiens la remontée du souffle, afin de ne pas respirer facilement. Car le mouvement des
souffles qui monte du coeur obscurcit l'intelligence et agite la pensée. Il la détourne ou même
la livre captive à l'oubli ou bien il la fait s'occuper d'une chose après l'autre et elle se retrouve
insensiblement dans ce qu'il ne faut pas.
Si tu vois les impuretés des esprits mauvais ou des pensées monter ou prendre forme dans ton
intelligence, ne te trouble pas. Et si te viennent sur les choses de bonnes pensées, n'y attache
pas ton attention. Mais autant qu'il est possible, retiens l'expiration, enferme l'intelligence
dans le coeur et invoque continuellement, avec persévérance, le Seigneur Jésus. Tu les
brûleras et les repousseras rapidement, les flagellant invisiblement avec le nom Divin. Jean
Climaque dit en effet: "Flagelle avec le Nom de Jésus ceux qui te combattent. Il n'est pas
d'arme plus forte dans le Ciel et sur la terre."
4. "Celui qui est las, dit Jean Climaque, se lèvera pour prier. Puis il se rassiéra et reprendra
courageusement son premier travail." Il parle de ce que doit faire l'intelligence quand elle est
parvenue à la garde du coeur. Mais il va de soi qu'il parle aussi de la psalmodie. On dit que le
Grand Barsanuphe fut un jour interrogé sur la psalmodie, sur la manière de psalmodier et
l'Ancien répondit : "Les Heures et les Odes sont des traditions de l'Église et il est bon qu'elles
nous aient été transmises pour la vie commune. Mais les Moines de Scété ne chantent pas les
Heures et n'ont pas d'Odes. Ils ont un travail manuel, une méditation solitaire et une prière
intermittente. Quand tu te lèves pour prier, dis le Trisagion et le Notre Père. Demande à Dieu
de te délivrer du vieil homme. Et ne t'attarde pas car c'est tout le jour que ton intelligence est
en prière. L'Ancien voulait montrer que la méditation solitaire, c'est la prière du coeur et que
la prière intermittente, c'est la station de la psalmodie. Le Grand Jean Climaque dit aussi très
clairement : "L'oeuvre de l'Hésychia est l'absence de soucis en tout puis la prière active (c'est
la station) et en troisième lieu, l'oeuvre indéfectible du coeur." Tel est le siège de la prière et
donc de l'Hésychia.
5. Les uns enseignent à beaucoup psalmodier; d'autres peu; d'autres pas du tout mais
seulement à prier, à se donner de la peine, à travailler de ses mains ou à se repentir ou à faire
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quelque autre oeuvre difficile. Quelle est la différence?
La réponse est là: Ceux qui après beaucoup de peines et d'années ont trouvé la Grâce par la
vie active enseignent à autrui comme ils ont appris et ils ne veulent pas admettre que d'autres
puissent y atteindre en peu de temps par l'étude, la Miséricorde de Dieu et une Foi ardente
comme dit Saint Isaac. Trompés par l'ignorance et la présomption, ils les blâment et affirment
qu'agir autrement qu'eux est une illusion et non une énergie de la Grâce. Ils ne savent pas
qu'aux Yeux du Seigneur, selon l'Écriture, il est aisé de donner soudain la richesse au pauvre
et que "le commencement de la sagesse, c'est d'acquérir la sagesse," la Grâce, dit le Proverbe.
L'Apôtre reprend aussi ses disciples qui ignorent la Grâce quand il dit : "Ne savez-vous pas
que Jésus-Christ demeure en vous? Ou seriez-vous réprouvés," c'est-à-dire incapables de
progresser à cause de votre négligence? Dans leur incrédulité et leur suffisance, ils
n'admettent pas les oeuvres extraordinaires propres à la prière que l'Esprit accomplit
singulièrement en certains.
6. Objection. Dis-moi : jeûner, s'abstenir, veiller, demeurer debout, faire des métanies,
pleurer, être pauvre, n'est-ce pas là une action? Comment peux-tu dire, en avançant
uniquement la psalmodie que sans vie active, il est impossible de tenir la prière? Ces choses
ne sont-elles pas des actions?
Réponse. Si la bouche prie et si l'intelligence s'agite où est l'avantage? "L'un édifie et l'autre
détruit. On a peiné pour rien." Mais l'intelligence doit travailler comme le corps. Sinon on
serait juste de corps mais le coeur serait empli de toute acédie et de toute impureté. L'Apôtre
le confirme : "Si je prie en langue, c'est-à-dire avec la bouche, mon esprit est en prière et
c'est ma voix mais mon intelligence est stérile. Je prie avec la bouche. Je prierai aussi avec
l'intelligence." Et : "J'aime mieux dire cinq paroles..". etc. Témoin Jean Climaque. Voici ce
qu'il dit : "Le grand artisan de la grande prière, de la prière parfaite, l'affirme : J'aime mieux
dire cinq paroles avec mon intelligence etc."
Il y a beaucoup d'oeuvres mais elles sont partielles. La grande oeuvre englobante, la source
des vertus, selon Jean Climaque, c'est la prière du coeur par laquelle se découvre tout Bien. "Il
n'y a rien de plus terrible," dit Saint Maxime que "la pensée de la mort ni rien de plus grand
que le Souvenir de Dieu." Il montre ici la transcendance de l'oeuvre. Mais plusieurs, aveuglés
par leur extrême insensibilité et leur ignorance, ont bien peu de Foi et ne veulent même pas
entendre qu'il y ait une Grâce dans le temps présent.
7. Je pense que ceux qui psalmodient peu font bien. Ils observent la juste proportion - selon
les sages, toute mesure est excellente -, ils n'épuisent pas toute la puissance de la prière dans
la vie active. Ainsi l'intelligence ne se trouvant pas négligente à la prière, ne se relâche pas
devant elle. Mais s'ils ne psalmodient qu'en partie, ils se déploient le plus possible dans la
prière. Il y a pourtant des moments où essoufflée par son appel continu et par la constante
concentration, l'intelligence peut prendre un peu de répit et quitter le resserrement de
l'Hésychia pour les étendues de la psalmodie. C'est là l'ordre le meilleur et l'enseignement des
hommes les plus sages.
8. Ceux qui ne psalmodient pas du tout font bien, s'ils sont assez avancés. Ils n'ont pas besoin
de Psaumes mais de silence, de prière continue et de Contemplation, s'il leur a été donné de
recevoir la Lumière. Ils sont unis à Dieu et n'ont pas besoin de détacher de Lui leur
intelligence pour la jeter dans la confusion. La volonté propre fait tomber l'obéissant, dit Jean
Climaque. Et l'interruption de la prière fait tomber l'Hésychaste. Quand elle se sépare du
Souvenir de Dieu comme de son époux, leur intelligence devient adultère. Elle se prend
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d'amour pour les plus petites choses. Il n'est pas toujours possible d'enseigner aux autres cet
ordre de prière. Aux simples et aux illettrés qui vivent dans l'obéissance oui car l'obéissance
par l'humilité, participe à toute vertu. Mais à ceux qui n'obéissent pas qu'ils soient simples ou
savants, on ne donnera pas afin qu'ils ne soient pas portés à l'égarement. Celui qui ne suit que
lui-même, en effet ne peut échapper à la présomption qui accompagne naturellement l'erreur
comme dit Saint Isaac.
Certains qui ne voient pas le danger des conséquences, n'enseignent que cet ordre de prière à
ceux qu'ils rencontrent, pour que leur intelligence, disent-ils, se fasse à l'usage et à l'amour du
Souvenir de Dieu. Mais cela est inadmissible, surtout avec des Moines indépendants. Car leur
intelligence est encore impure à cause de la négligence et de la suffisance. Elle n'est pas
purifiée par les larmes et reflète les images mauvaises des pensées plutôt que la prière quand
les esprits impurs qui sont dans le coeur, troublés par le nom terrible, grondent et cherchent à
détruire celui qui les flagelle. Si le Moine indépendant écoute, s'il reçoit l'enseignement
touchant cette oeuvre et veut la tenir, il tombera dans l'un de ces deux maux : ou bien il
s'évertuera, il se trompera et ne sera pas guéri. Ou bien il sera négligent et ne fera aucun
progrès durant toute sa vie.
9. Je dirai moi-même dans la mesure où je connais un peu la chose par expérience : lorsque tu
demeures dans l'Hésychia, le jour ou la nuit, priant continuellement Dieu, sans pensées,
humblement et que l'intelligence est épuisée d'appeler que le corps est douloureux et que le
coeur n'éprouve plus ni chaleur ni joie, trop concentré par la fréquente Invocation de Jésus qui
donne la résolution et la patience à celui qui combat alors lève-toi, psalmodie, seul ou avec
ton disciple ou occupe-toi à méditer une parole, à te souvenir de la mort, à travailler de tes
mains ou avec les autres membres. Ou bien applique-toi à la lecture, plutôt debout, pour que
le corps soit à la peine.
Quand tu es debout à psalmodier seul, dis le Trisagion puis la prière du Seigneur avec ton âme
ou en esprit et l'intelligence attentive au coeur. Si l'acédie te presse, dis encore deux ou trois
Psaumes et deux Tropaires pénitentiels, sans chanter. Ces Tropaires ne se chantent pas, dit
Jean Climaque. La peine du coeur, vouée à la piété, leur suffit en effet pour apporter la joie
comme dit Saint Marc et la chaleur de l'Esprit leur est donnée avec la Grâce et la réjouissance.
Pendant le Psaume, dis aussi la prière en esprit ou avec ton âme, sans distraction et l'Alléluia.
Tel est l'ordre des Saints Pères, de Barsanuphe, de Diadoque et des autres. Comme dit le
Divin Basile, il faut varier chaque jour les Psaumes pour stimuler la résolution et pour que
l'intelligence ne soit pas lassée d'avoir à chanter toujours les mêmes Psaumes. Au contraire, il
faut lui laisser la liberté et elle sera renforcée dans sa résolution. Mais si tu psalmodies en
compagnie d'un disciple fidèle, que ce soit lui qui dise les Psaumes. Toi, secrètement attentif
et priant dans ton coeur, garde-toi. Avec l'aide de la prière, méprise toutes les pensées qui
montent du coeur qu'elles viennent des sens ou de l'intelligence. L'Hésychia est, en effet le
dépouillement momentané des pensées qui ne viennent pas de l'Esprit afin qu'en prêtant
attention à ce qu'il y a de bon en elles, tu ne perdes pas le meilleur disciple fidèle que ce soit
lui qui dise les Psaumes. Toi, secrètement attentif et priant dans ton coeur, garde-toi. Avec
l'aide de la prière, méprise toutes les pensées qui montent du coeur qu'elles viennent des sens
ou de l'intelligence. L'Hésychia est, en effet le dépouillement momentané des pensées qui ne
viennent pas de l'Esprit afin qu'en prêtant attention à ce qu'il y a de bon en elles, tu ne perdes
pas le meilleur.
11. "Tu es un ouvrier," dit Jean Climaque. "Ce que tu lis doit regarder l'action. Cette oeuvre
rend superflue toute autre lecture." Ne cesse de lire des livres sur l'Hésychia et la prière, tels
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l'Échelle, Saint Isaac, les écrits de Saint Maxime, du Nouveau Théologien, de son disciple
Stèthatos, d'Hésychius, de Philothée le Sinaïte et de tout ce qui, ailleurs, est du même ordre.
Mais laisse les autres écrits jusqu'à ce que vienne le temps, non qu'il faille les rejeter mais ils
n'ont pas le même but. Ils portent l'intelligence vers ce qu'ils cherchent et ils la détournent de
la prière.
Que ta lecture soit solitaire, dite d'une voix sans emphase, sans éloquence recherchée, sans
élégance de langage ou de modulation, sans sortir de toi de manière passionnée et
inconsciente, absent là où tu es pour plaire à quelques-uns et sans être non plus insatiable car
toute mesure est excellente. Lis sans rudesse ni lenteur ni négligence mais modestement,
doucement, posément, de manière compréhensible et harmonieuse, avec ton intelligence, ton
âme et ta raison. L'intelligence en est confortée. Elle reçoit en elle la force de prier
intensément. Mais dans les conditions contraires dont nous avons parlé, elle ne peut trouver
qu'obscurité, relâchement et trouble. La raison finit par donner mal à la tête et elle est épuisée
pour la prière.
12. Sois attentif à examiner précisément à toute heure où te porte ta résolution, si elle mène
selon Dieu à ce bien qu'est l'Hésychia pour l'avantage de l'âme ou à la psalmodie ou à la
lecture ou à la prière ou à l'oeuvre des vertus semblables afin de n'être pas dévasté sans le
savoir si tu te trouvais n'être ouvrier que pour la forme et voulais dans ton mode de vie et tes
pensées, plaire aux hommes et non à Dieu. Car les pièges du malin sont nombreux. Au plus
profond du secret ignoré de la plupart, il voit le penchant de la résolution et ne cesse de
vouloir dévaster l'oeuvre sans qu'on le sache afin que ce qui se fait ne se fasse pas selon Dieu.
Quand bien même mènerait-il contre toi un combat inflexible et surviendrait-il effrontément,
toi, sûr de ta résolution devant Dieu, ne te laisse absolument pas dévaster, même si l'impulsion
de ta volonté, forcée par le malin, te pousse à t'égarer malgré toi dans la rêverie. Il se peut et
la maladie aidant qu'on soit vaincu sans le vouloir. Mais on est vite pardonné et encouragé par
Celui Qui connaît les résolutions et les coeurs.
Cette passion, je veux dire la vaine gloire, ne laisse pas le Moine avancer dans la vertu mais il
reste avec ses peines et il atteint la vieillesse sans porter de fruits. Elle peut toujours toucher
les trois - le novice, le moyen et le parfait - et les dépouiller de l'oeuvre des vertus.
13. Je dis pour l'avoir appris que le Moine ne pourra jamais progresser sans ces vertus : le
jeûne, la tempérance, la veille, la patience, le courage, l'Hésychia, la prière, le silence, le
deuil, l'humilité. Car elles s'engendrent et se gardent les unes les autres. Le désir consumé par
le jeûne continuel enfante la tempérance. La tempérance, la veille. La veille, la patience. La
patience, le courage. Le courage, l'Hésychia. L'Hésychia, la prière. La prière, le silence. Le
silence, le deuil. Le deuil, l'humilité. Réciproquement, l'humilité enfante le deuil. Et revenant
en sens inverse, tu découvriras comment les filles, à leur tour, enfantent les mères. Entre les
vertus, aucune n'est plus grande que cet enfantement réciproque. Car tous voient alors très
clairement leurs contraires.
Citations de "Comment l'hésychaste doit être assis en prière et ne pas se hâter de se
relever."
Tantôt, la plupart du temps - car c'est pénible -, sois assis sur un banc. Tantôt, rarement, pour
un moment et pour te détendre, allonge-toi sur ta couche. Tu dois demeurer assis avec
patience à cause de celui qui a dit : "Persévérez dans la prière" et ne pas te hâter de te relever
par négligence quand l'appel spirituel de l'intelligence et la longue immobilité te font souffrir.
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"Voici," dit le prophète que "m'ont pris les douleurs comme celle qui enfante." Mais courbé
vers le bas, rassemblant l'intelligence dans le coeur s'il s'ouvre, appelle à l'aide le Seigneur
Jésus. Tu auras mal aux épaules et souvent ta tête sera douloureuse. Mais persévère dans la
peine et l'Amour, cherchant dans le coeur le Seigneur. Car le Royaume des Cieux est aux
violents et les violents s'en emparent. Le Seigneur a montré en vérité comment nous devions
nous donner de telles peines. La patience et la persévérance en tout enfantent les peines du
corps et de l'âme.
Parmi les Pères, les uns demandent de dire toute la prière - "Seigneur Jésus-Christ, Fils de
Dieu, aie pitié de moi" - et les autres, d'en dire la moitié - "Jésus, Fils de Dieu, aie pitié de
moi" -, ce qui est plus facile pour la faiblesse de l'intelligence. Car nul, seul et de lui-même, ne
peut dire dans le mystère "Seigneur Jésus," purement et parfaitement, sinon par l'Esprit Saint.
Comme l'enfant qui balbutie encore, il est incapable de l'articuler pleinement. Il ne faut pas
alterner souvent les invocations, par négligence mais ne le faire que rarement, pour la
persévérance.
De même, les uns enseignent à dire la prière avec la bouche, d'autres avec l'intelligence. Je
pense qu'il faut faire les deux. En effet tantôt l'intelligence et tantôt la bouche sont prises
d'acédie et ne peuvent parler. On doit donc prier avec les deux, la bouche et l'intelligence.
Mais on doit appeler également calmement et sans trouble, pour que la voix ne vienne pas
brouiller et entraver la perception et l'attention de l'intelligence jusqu'à ce que celle-ci, dressée
à l'oeuvre, ait progressé et reçu de l'Esprit le pouvoir de prier totalement et intensément. Alors
il n'est pas besoin de parler avec la bouche. Car on ne le peut même plus. L'intelligence suffit
à faire l'oeuvre tout entière.
Aucun novice ne chasse jamais une pensée que Dieu ne chasse d'abord. Il appartient aux forts
de combattre et de chasser les pensées. Encore ceux-ci ne les chassent-ils pas d'eux-mêmes.
C'est avec Dieu et revêtus de son armure qu'ils mènent le combat contre elles. Quand viennent
les pensées, appelle le Seigneur Jésus, souvent, avec persévérance et elles s'enfuiront. Car
elles ne supportent pas la chaleur qui de la prière monte dans le coeur et elles fuient comme
brûlées par le feu. "Par le Nom de Jésus, dit Jean Climaque, fustige ceux qui te combattent."
Car Notre Dieu est un feu qui consume la perversité. Le Seigneur vient vite à l'aide et rend
aussitôt justice à ceux qui, de toute leur âme, L'appellent jour et nuit.
Mais celui qui n'a pas l'énergie de la prière peut renverser les pensées d'une autre manière, en
imitant Moïse. S'il demeure debout, les mains et les yeux tournés vers le Ciel, Dieu fait fuir
les pensées. Puis il s'assied à nouveau et se met à la prière avec persévérance. C'est ce que doit
faire celui qui n'a pas encore acquis la force de la prière. Et même celui qui a l'énergie de la
prière, toutes les fois où il affronte les passions du corps, je veux dire l'acédie et la
prostitution, les plus dures et les plus lourdes des passions, doit aussi tendre les mains pour
appeler à l'aide contre elles. Mais pour ne pas tomber dans l'illusion, il ne doit pas faire cela
longtemps et il s'assied à nouveau de peur que l'ennemi ne vienne par l'imagination tromper
d'en-haut son intelligence, en lui montrant une prétendue forme de vérité. Car avoir
l'intelligence infaillible en-haut et en-bas dans le coeur et en tous lieux et la garder sauve,
n'appartient qu'aux purs et aux parfaits.
"Durant la nuit," dit Jean Climaque, "donne beaucoup de ton temps à la prière mais peu à la
psalmodie." C'est ce que tu dois faire. Quand, là où tu es assis, tu vois la prière agir et ne pas
cesser d'être en mouvement dans le coeur, ne va pas la laisser et te relever pour psalmodier un
moment, si d'elle-même elle ne t'abandonne pas. Délaissant Dieu au-dedans de toi, tu te lèves
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pour parler à l'extérieur, tu te détournes de ce qui est élevé vers ce qui est bas et tu crées une
confusion. Tu troubles l'intelligence hors de son calme. Car l'Hésychaste garde aussi l'action,
dès lors qu'il la maintient dans la paix et la sérénité comme son nom l'indique. Dieu est paix,
au-delà de la confusion et du bruit. Notre Louange comme notre manière de vivre, doit être
Angélique et non charnelle. Psalmodier en appelant de toutes nos voix n'est jamais qu'un
symbole de l'appel de l'intelligence. La psalmodie nous est donnée à cause de notre
négligence et de notre rusticité pour nous ramener vers ce qui est vrai. Ceux qui ne
connaissent pas la prière qui est, selon Jean Climaque, la source des vertus arrosant les
plantes, c'est-à-dire les puissances de l'âme, doivent psalmodier beaucoup, sans mesure,
toujours avec une grande diversité et ne jamais cesser jusqu'à ce que cette longue action
pénible les ait menés à la Contemplation et qu'ils puissent découvrir la prière intellectuelle
active au-dedans d'eux. Car autre est l'acte de l'Hésychia, autre celui de la vie commune.
Chacun, s'il persévère sur la voie où il a été appelé, sera sauvé. Aussi quand je te vois revenir
au milieu d'eux, j'ai bien peur de n'écrire que pour les faibles.
Tous ceux qui essaient de vivre la prière à partir de ce qu'ils ont entendu ou appris ne peuvent
que se perdre, s'ils n'ont personne pour les guider. Celui qui a goûté la Grâce doit, selon les
Pères, psalmodier avec mesure et se consacrer surtout à la prière. Mais aux heures de
nonchalance, il doit psalmodier ou lire les actes des Pères. Le navire n'a pas besoin de rames
lorsque le vent tend la voile et que le souffle lui apporte une brise favorable pour voguer à la
surface de la mer saumâtre des passions. Mais quand il est arrêté, il est tiré par les rames ou
par la barque. Si certains qui aiment la dispute, avancent que les Saints Pères ou d'autres
aujourd'hui, debout toute la nuit et psalmodiaient continuellement, nous leur répondrons avec
l'Écriture que tout n'est pas parfait en tous, que l'ardeur et la force peuvent manquer et que ce
qui est petit n'est pas nécessairement petit pour les grands ni ce qui est grand n'est pas
nécessairement parfait pour les petits.
Il y a trois vertus de l'Hésychia qu'il faut garder strictement, en examinant à toute heure si
nous vivons toujours en elles et si, trompés par l'oubli, nous ne marchons pas en dehors. Ce
sont la tempérance, le silence et le blâme de soi-même, c'est-à-dire l'humilité. Elles se
contiennent et se gardent les unes les autres. D'elles la prière naît et croît continuellement.
Le commencement de la Grâce dans la prière n'apparaît pas en tous de la même manière. Et le
partage de l'Esprit, dit l'Apôtre, se révèle et se connaît sous bien des formes, selon sa volonté.
Il se manifeste en nous comme à Élie le Thesbite. Chez certains, un esprit de crainte, fendant
les montagnes des passions et brisant les rochers, les coeurs durs, vient clouer la chair de
frayeur et la rendre morte. Chez d'autres, un tremblement ou une exultation toute immatérielle
et essentielle car ce qui n'a ni être ni substance n'existe pas (et c'est ce que les Pères appellent
plus clairement un bondissement) ébranle le coeur. Chez d'autres enfin, surtout en ceux qui
ont progressé dans la prière, Dieu suscite une brise légère et paisible de Lumière, le Christ
demeurant dans le coeur, selon l'Apôtre et se révélant mystiquement en esprit. C'est pourquoi
Dieu disait à Élie sur le Mont Horeb que le Seigneur n'était ni ici ni là dans les actions
partielles des novices mais il disait que le Seigneur était dans la brise légère de lumière et il
montrait la perfection de la prière.
ou
http://homepage.mac.com/thm72/orthodoxievco/ecrits/vies/moines/gregoire.pdf
ou
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The Monk Gregory the Sinaite was born in about the year 1268 in the seacoast village of
Clazomeneia near the city of Smyrna (Asia Minor), of rich parents. In about the year 1290 he
was taken into captivity by the Hagarites and sent off to Laodicea. After gaining his freedom,
the Saint arrived on the island of Cyprus, where he was tonsured a monk. He set off
afterwards to Mount Sinai and there assumed the great schema. Having fulfilled his
obediences of cook and baker, and then as writer-copyist, surpassing all in reading and
knowledge of Scriptural and patristic books. The strictness of his life (fasting, vigil,
psalmody, standing at prayer) brought some to astonishment and others to envy. Departing the
monastery, the monk visited Jerusalem. For some time he lived on the island of Crete, and
afterwards he made the rounds on Athos with its monasteries and ascetics. By such manner he
acquired the experience of the monastic life of many centuries from the ancient monasteries.
Only after this did the Monk Gregory the Sinaite settle himself in a solitary place for
"hesychia" ["mystic quiet" doing the Jesus Prayer] – a cell for silence and unhindered pursuit
of mental prayer, combined with hard monastic work.
The precious legacy of the Monk Gregory is in his precepts about the inner life, 15 chapters
about silence, and 142 chapters about the commandments, where he says, that "one seeking to
comprehend the commandments without fulfilling them, and through study and reading to
find that which is desired, is like a man imagining a fantasy in place of truth." The monk is
reknown also as a remarkable writer of song, – to him is ascribed the "Mete it is in truth"
("Dostoino est vo istinu"), and a canon to the Most Holy Trinity read at Sunday vigil, and a
canon to the holy Cross. In a canon-book (from the year 1407) of the Monk Kirill (Cyril) of
Belozersk (+ 9 June 1427) is found the "Canon of propitiation to the Lord Jesus Christ, – a
work of Gregory the Sinaite." Through his concern for the spreading of monastic deeds, the
monk founded several cells on Athos, and also four laura-monasteries in Thrace. The Monk
Gregory the Sinaite died in the year 1310 (some historians suggest the year 1346) at his socalled
"Concealed" ("Parariseia") monastery, founded in the mountains of Macedonia for the
strict followers of his life.
ou
Gregory is called Sinaite because he received the monastic tonsure on Mount Sinai. During
the reign of Emperor Andronicus Palaeologus, about the year 1330 A.D., he arrived at Mt.
Athos to visit the monasteries and to inquire about the practice of mental prayer and
contemplation. However, these two forms of spiritual works [exercises], at that time, were
almost unknown among the holy Athonites. The only one who knew this and practiced it to
perfection was St. Maximus of Kapsokalyvia. Gregory spread his teaching about mental
prayer throughout all the cells and monasteries on Mt. Athos. His distinguished disciple was
Kallistos, the Patriarch of Constantinople, who wrote the biography of St. Gregory. After that,
Gregory crossed over to Macedonia and to the other regions of the Balkans and established
communities in which the monks practiced mental prayer. Thus, he assisted many to be
immersed in prayer and to be saved. His writings about mental prayer and asceticism can be
found in the book "Dobrotoljublja The Philokalia." Among other things, he wrote the refrains
to the Holy Trinity, "It is meet and right," which is sung at the Midnight Service of the
Resurrection. Gregory ranks among the most eminent ascetics and spiritual teachers of the
Balkans. He died peacefully after a long and laborious life and took up habitation in the
Kingdom of God.
SAINT MARTYR AMAND (+ 515)
Fondateur de l'église Saint-Laurent de Bergame, sa vie, véritable roman historique, le présente
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comme un chef victorieux des Alains et d'autres barbares hérétiques ariens, rendant son âme
au Seigneur dans des circonstances assez vagues.
SAINTE PLATONIDA (OU PLATONIS) DE NISIBE, SYRIE (+308)
Sainte Platonida fut tout d'abord Diaconesse puis par la suite, se retira dans le Désert de
Nisibe où elle organisa un monastère de Moniales. La Règle de son monastère se distinguait
par sa rigueur. Les soeurs ne prenaient de la nourriture qu'une fois par jour. Lorsqu'elles
n'étaient pas en prière, elles passaient leur temps en travaux monastiques et diverses
obédiences.
Les vendredis, jour de commémoration des Souffrances du Christ Sauveur sur la Croix, tout
travail était arrêté et les Moniales étaient à l'église du matin au soir et entre les Offices, on
lisait la Sainte Ecriture et des commentaires.
Sainte Platonida fut un exemple vivant pour toutes les soeurs en matière de stricte Ascèse
monastique, douceur et Amour du prochain. Ayant atteint un grand âge, Sainte Platonida
s’endormit dans le Seigneur en paix en 308.
Ste Platonida-Sts deux Martyrs d'Ascalon-St Grégoire le Sinaïte un des maîtres de
l'hésychasme (1346).-St Grégoire de la Grande Lavra-Sts Manuel, Théodore, Georges et
Michel de Samothrace (1835). -St Méthode, Apôtre des Slaves. (Mémoire commune avec son
frère St Cyrille le 11 mai.) -St Irénée l'Evêque de Sirmium (aujourd'hui Sremska Mitrovica en
Serbie), Martyr sous Dioclétien (304). -Sts Florent, Geminien et Sature , Martyrs à Sirmium. -
Sts Rufine , Modérée , Romaine, Secundus et sept compagnons, Martyrs à Sirmium. -Ste
Platonide qui reposa en paix (peut-être à Nisibe). -St Marcellin, tribun et notaire, Martyr à
Carthage dans l'actuelle Tunisie par la main des Donatistes (413). -St Brychan le roi dans le
pays de Galles. -St Ulched du Pays de Galles. -St Amand, comte dans la région de Brescia en
Lombardie qui confessa la foi orthodoxe face aux Ariens.-St Winebaud higoumène du
monastère de St-Loup à Troyes en Champagne (620 ou 623). -St Notker le Bègue,
hymnographe et musicien à l'abbaye de St-Gall en Suisse (912).-St Urbain, higoumène de
Peñalba près d'Astorga en Espagne (940).-St Grégoire qui pratiqua l'ascèse dans la région de
la Grande Laure au Mont Athos et fut le père spirituel de St Grégoire Palamas (XIVème
siècle). -St Gennade, moine du monastère de Dionysiou au Mont Athos, Martyr par la main
des Musulmans (1818). -St Jean, Prêtre, Martyr (1943). -St Jacques, Prêtre, Martyr (1943). -St
Sébastien, ancien à Optina et Karaganda, confesseur (1966).
Lecture de l’Epître
Pour Saint Méthode, Egal-aux-Apôtres et Illuminateur des Slaves
Heb VII : 26-VIII : 2
7.26 Il nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme lui, Saint, innocent,
sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, 7.27 qui n'a pas besoin, comme les
souverains sacrificateurs, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés,
ensuite pour ceux du peuple, -car ceci, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même. 7.28
En effet, la loi établit souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse; mais la
parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est parfait pour l'éternité.
8.1 Le point capital de ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur,
qui s'est assis à la droite du trône de la majesté Divine dans les cieux, 8.2 comme ministre du
sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme.
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Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
REFLEXION - On dit à propos d'un ancien orateur qu'il travaillait jour et nuit pour se
perfectionner dans l'art oratoire. Quelqu'un lui dit : "Démosthènes ne veut pas que tu
deviennes chef-orateur." Ce à quoi il répliqua aussitôt : "Pas plus que moi je n'accepterai qu'il
soit le seul." Si vous ne savez pas être un Saint de première classe comme Saint Antoine, ne
baissez pas les bras et ne dites pas : "Rien de bon ne sortira de moi!" Accroissez vos efforts et
doublez votre talent. "Dans la Maison de Mon Père, il y a de nombreuses demeures" dit le
Seigneur (Saint Jean 14,2). Si vous méritez de vous installer dans la moindre de ces demeures,
vous serez bien plus glorieux et plus heureux que tous les dirigeants qui ont jamais existé sur
terre. Chacun, selon son propre talent. Pas plus que vous ne serez un Saint Antoine, pas plus
Saint Antoine n'occupera, seul, le Royaume de Dieu.
HOMELIE - A propos de la victoire sur le dernier ennemi.
"Le dernier ennemi qui sera détruit est la mort" (1 Corinthiens 15,26).
Le premier ennemi de l'Homme, c'est le diable; le second, c'est le péché et le troisième, c'est
la mort. Le Seigneur Jésus-Christ a conquis ces trois ennemis pour la race humaine. Par Son
Humilité, Il conquit le fier diable. Par Sa mort, Il a vaincu le péché et par Sa Résurrection, Il a
vaincu la mort. Ayant vaincu tous nos ennemis, Il nous invite à être participants de Sa
Glorieuse Victoire. Pas seulement que nous soyons gagnants mais aussi que nous nous
attachions au Victorieux. Seule Sa Puissance conquiert, Seules Ses Armes fauchent. Nous
sommes impuissants et désarmés mais nos ennemis ont peur. Avec Lui et à Ses Côtés, nous
conquerront ceux qui sont plus puissants que nous. Quel est le prix qu'Il nous propose pour Sa
Victoire? Un maigre prix, mes frères. Pour un prix dérisoire, Il nous offre la plus précieuse
victoire. Nous faire humbles et nous soumettre à la Volonté de Dieu, c'est le prix qu'Il
demande afin de conquérir le diable pour nous. Mourir à nous-mêmes, mourir aux désirs et
passions de la chair, c'est le prix qu'Il recherche afin de conquérir pour nous. De vivre pour
Lui et non pour nous-mêmes, de Le recevoir dans nos coeurs, c'est le prix qu'Il demande afin
de conquérir la mort pour nous. Il a conquis tous les ennemis ouvertement et complètement.
C'est le prix pour lequel Il offre Sa Victoire à chacun d'entre nous. Le Saint Apôtre Paul dit :
"Mais grâces soient à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ!" (1
Corinthiens 15,57).
Ô Christ Ressuscité, illumine, renforce et guéris-nous par Ta Victoire.
A Toi soit la Gloire et la reconnaissance, à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."
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