dimanche 29 avril 2012

Vie de Saint Grégoire le Sinaïte et autres Vies de Saints.

6 – 19 avril 2012 Cycle mobile (Pascalion): Nouveau et Lumineux Jeudi Lecture de l’Epître Actes II : 38-43 2.38 Pierre leur dit: Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint Esprit. 2.39 Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. 2.40 Et, par plusieurs autres paroles, il les conjurait et les exhortait, disant: Sauvez-vous de cette génération perverse. 2.41 Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s'augmenta d'environ trois mille âmes. 2.42 Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières. 2.43 La crainte s'emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres. Lecture de l’Evangile Jean III : 1-15 3.1 Mais il y eut un homme d'entre les pharisiens, nommé Nicodème, un chef des Juifs, 3.2 qui vint, lui, auprès de Jésus, de nuit, et lui dit: Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n'est avec lui. 3.3 Jésus lui répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. 3.4 Nicodème lui dit: Comment un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître? 3.5 Jésus répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. 3.6 Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est Esprit. 3.7 Ne t'étonne pas que je t'aie dit: Il faut que vous naissiez de nouveau. 3.8 Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit. 3.9 Nicodème lui dit: Comment cela peut-il se faire? 3.10 Jésus lui répondit: Tu es le docteur d'Israël, et tu ne sais pas ces choses! 3.11 En vérité, en vérité, je te le dis, nous disons ce que nous savons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu; et vous ne recevez pas notre témoignage. 3.12 Si vous ne croyez pas quand je vous ai parlé des choses terrestres, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses célestes? 3.13 Personne n'est monté au ciel, si ce n'est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme qui est dans le ciel. 3.14 Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé, 3.15 afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. Cycle fixe : Commemorations SAINT MARTYR JEREMIE ET SAINT HIEROMARTYR ARCHILE (OU ARCHILIUS, ALCHIMIUS), PRETRE (+3°.S) The Holy Martyrs Jeremiah and the Priest Archilius (Alchimius) accepted Martyr's death in the III Century. Sainted Gregory Dialogos (+ 604; Comm. 12 March) has an account about them. SAINTS 120 MARTYRS DE PERSE (+345) Lorsque l'empereur perse Sapor pilla les terres de l'Empire romain oriental, il réduisit en esclavage cent vingt Chrétiens. Ses tentatives visant à les persuader à renier le Christ et à adorer le feu se montrèrent vaines et l'empereur les fit jeter au feu et brûler vifs. Parmi ces 2 Martyrs, il y avait neuf Vierges dédiées à Dieu. Elles souffrirent tous honorablement entre les années 344 et 347. SAINT ULCHED D'ANGLESEY Date inconnue. Tout ce qu'on sait de lui c'est son nom qui fut donné à l'église de Lleuchulched à Anglesey dans le Gwynedd au Pays de Galles. SAINT PATRIARCHE EUTYCHE DE CONSTANTINOPLE (+582) Saint Eutyche était originaire d'un village de Phrygie (vers 512). Il fut élevé par son grandpère, skevophylax* de l'église d'Augustopolis puis il alla poursuivre ses études à Constantinople. Comprenant cependant que la sagesse de ce monde est devenue folle, il songeait à embrasser la vie monastique. Mais Dieu lui montra qu'Il l'appelait à un autre service pour l'édification de l'Eglise et il fut ordonné Prêtre à l'âge de trente ans par le Métropolite d'Amasée qui le destinait à la charge d'Evêque de Lazique. Un autre ayant été élu, Eutyche dut se retirer au Monastère d'Amasée dont il devint par la suite Higoumène. * kévophylax ou skevophylax (sans accent) est un mot d'origine grecque, désignant le conservateur des trésors d'une église; il est responsable de la garde des précieux articles et des Sainte Icônes de l'église; il est également responsable de la bonne tenue de l'édifice. L'Empereur Justinien (527-565), soucieux d'expurger de l'Eglise toutes traces de l'hérésie nestorienne, réunit alors (544) un Concile local dans le but de condamner, même après leur départ, Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et Ibas d'Edesse, nommés les Trois Chapitres. Le Métropolite d'Amasée, empêché de se rendre à ce Concile pour raison de santé, envoya Eutyche pour l'y représenter. Pendant les sessions, le Pieux et Savant Eutyche fit l’admiration des Pères par sa connaissance approfondie de l'Ecriture Sainte et par son habileté à réfuter les arguments des hérétiques. Rappelant l'exemple du Roi Josias qui avait fait 3 déterrer et brûler les ossements des idolâtres, il déclara qu'on pouvait anathématiser des morts afin de protéger l'Eglise contre l'influence perverse de leur doctrine. Le Patriarche Saint Mènas le prit en affection et à la suite d'une Révélation Divine, il prédit qu'il serait son successeur. Effectivement, dès le Départ Céleste du Patriarche, Eutyche fut désigné par l'Empereur pour lui succéder, à la grande joie du peuple. Dès son avènement le bon pasteur, désirant affermir la paix de l'Eglise sur les bases d'un Concile OEcuménique, convainquit le souverain de réunir le Cinquième Saint Concile Oecuménique à Constantinople (553).* Présidée par Saint Eutyche en présence de cent soixante-cinq Pères, la Sainte Assemblée confirma la Doctrine des quatre Conciles précédents et promulgua quatorze anathèmes condamnant les écrits de Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et Ibas d'Edesse** et en outre anathématisa Origène et Evagre dont les écrits, malgré leur influence considérable dans la doctrine des Pères de l'Eglise, avaient occasionné à cette époque le réveil d'un dangereux courant origéniste. Le Concile s'étant clôturé par une grande concélébration, les Pères se séparèrent et l'Eglise put jouir de la paix pendant une douzaine d'années. Mais sur l'instigation du père de l'erreur, certains sophistes attirèrent l'empereur Justinien, toujours désireux de se rallier les monophysites dans les filets d'une nouvelle doctrine hérétique : l'aphtartodocétisme selon laquelle le Corps du Christ aurait été impassible et incorruptible par nature et le Seigneur n'aurait, par conséquent, enduré les souffrances de la Passion que par un Miracle de Sa Volonté.*** Réalisant qu'une telle doctrine n'était en fait qu'un monophysisme à peine déguisé qui remettait en cause la réalité même de l'Incarnation de Notre Seigneur Jésus-Christ, Saint Eutyche s'opposa de toutes ses forces à la doctrine de l'empereur et de ses théologiens de cour. Alors qu'il célébrait la Divine Liturgie au palais d'Hormisdas le 25 janvier 565, il fut tiré du sanctuaire par les hommes d'armes et enfermé dans un Monastère de Chalcédoine. Un tribunal d'évêques complaisants à la volonté du souverain déposa le Saint Evêque et le condamna à l'exil sous les prétextes risibles qu'il mangeait des viandes délicates et priait à genoux pendant de longues heures. * Ce Concile est commémoré le 25 juillet ** Il faut noter que ces deux derniers ne furent pas condamnés personnellement car ils s'étaient présentés au Concile de Chalcédoine (451) pour se rétracter sur leurs écrits en faveur de Nestorius. *** Malgré les témoignages de la vie de Saint Eutyche et de l'historien Evagre, on peut tout de même s'étonner que l'empereur-théologien se soit laissé entraîner dans une erreur aussi grossière. Peut-être s'agit-il d'une interprétation tendancieuse de sa politique de réconciliation des monophysites? La déposition de Saint Eutyche serait alors due à une autre raison. Après quelque temps passé dans un monastère de l'Île de Prinkipos, le Saint fut renvoyé dans son Monastère d'Amasée, en remerciant Dieu de l'avoir jugé digne de souffrir pour la cause de la Vérité. Pendant ce séjour à Amasée, il put jouir d'une quiétude bienfaisante et accomplir de nombreux Miracles pour les fidèles éprouvés qui venaient demander ses prières. Au terme d'un exil de douze années, il fut rappelé sur le trône de Constantinople par les co-Empereurs Justin II et Tibère (576). Toute la cité, des plus hauts dignitaires au simple peuple, lui réserva un vibrant accueil et sur le chemin du retour la foule criait : "Béni soit celui qui vient au Nom du Seigneur!" Le Saint apaisa alors par sa prière l'épidémie qui ravageait la ville depuis quelque temps et lors de la Divine Liturgie qu'il célébra à Sainte- Sophie, il distribua la Sainte Communion à la foule pendant six heures entières. Au cours de ce second Episcopat qui dura un peu plus de quatre ans, Saint Eutyche confirma son Eglise dans la Vraie Foi, appuyant son enseignement par la Puissance de ses Miracles. Il s'endormit en paix le Dimanche de Thomas (582) après avoir prédit à l'Empereur Tibère accouru à son chevet qu'il le suivrait quatre mois plus tard. Son corps fut inhumé sous l'Autel 4 de l'église des Saints-Apôtres aux côtés des Insignes Reliques des Saints Apôtres André, Luc et Timothée.* * Son Précieux Chef est aujourd'hui vénéré au Monastère de Chilandar, au Mont Athos. SAINT ARCHEVEQUE ET EGAL-AUX-APOTRES METHODE DE MORAVIE ET ILLUMINATEUR DES SLAVES (+ 885) The Holy Equal-to-the-Apostles First-Teachers and Enlighteners of the Slavic Peoples, the Brothers Cyril and Methodius came from an illustrious and pious family living in the Greek city of Soluneia (Thessalonika). Saint Methodius was the oldest of seven brothers, Saint Contantine (Cyril – was his monastic name) was the youngest. Saint Methodius was at first in the military profession and was governor in one of the Slavic principalities dependent to the Byzantine empire – probably Bulgaria, which made it possible for him to learn the Slavic language. Having dwelt there for about 10 years, Saint Methodius afterwards accepted monastic orders at one of the monasteries on Mount Olympos (Asia Minor). Saint Constantine from his early years distinguished himself by great aptitude and he studied together with the emperor Michael during that one's youth – under the finest teachers in Constantinople, among which were Photios, future Patriarch of Constantinople. Saint Constantine, having attained knowledge in all the sciences of his time and also many languages, also with particular diligence studied the works of Sainted Gregory the Theologian. Because of his keen mind and penetrating perception, Saint Constantine received the title "Philosopher" (wise). Upon the completion of his education, Saint Constantine accepted the dignity of priest and was appointed curator of the patriarchal library at the church of Saint Sophia, but he soon quit the capital and went off secretly to a monastery. Discovered there and having returned to Constantinople, he was appointed teacher of philosophy in the highest level of the Constantinople schools. The wisdom and strength of faith for the still rather young 5 Constantine was so great, that he won the victory in a debate with the leader of the hereticiconclasts Ananias. After this victory Constantine was sent by the emperor to dispute in a debate about the Holy Trinity with the Saracens (musselmans) and again he gained the victory. Having returned, Saint Constantine went off to his brother Saint Methodius on Olympos, spending the time in unceasing prayer and reading the works of the holy fathers. The emperor soon summoned forth both of the holy brothers from the monastery and dispatched them to preach the Gospel to the Khazars. Along the way they stayed for some time in the city of Korsun, making preparations for preaching. There the holy brothers in miraculous manner discovered the relics of the Priestmartyr Clement, Pope of Rome (Comm. 25 November). There also at Korsun Saint Constantine found a Gospel and Psalter written in "Russian letters" [i.e. Slavonic], and a man speaking in Slavic, and he began to learn from this man to read and to speak in his language. After this, the holy brothers set off to the Khazars, where they gained the victory in a debate with Jews and Moslems by preaching the Gospel teaching. On the way home the brothers again visited Korsun and, taking up the relics of Saint Clement there, they returned to Constantinople. Saint Constantine remained in the capital, but Saint Methodius received the hegumenate at the small Polychronion monastery – not far from Mount Olympos, where he pursued asceticism as before. Soon there came to the emperor messengers from the Moravian prince Rostislav, otherwise pressured by German bishops – with a request to send teachers to Moravia, who would be able to preach in the vernacular Slavic tongue. The emperor summoned Saint Constantine and said to him: "It is necessary for thee to go thither, where it be better for thee that no one realise this." Saint Constantine prepared for the new task with fasting and prayer. With the help of his brother Saint Methodius and the students Gorazd, Clement, Savva, Naum and Angelyar he composed a Slavonic alphabet and translated into the Slavic tongue books – without which it would be impossible to celebrate Divine-services: the Gospel, Epistles, Psalter and collected services. This occurred in the year 863. After completing the translation, the holy brothers set off to Moravia, where they were received with great honour, and they began to teach the Divine-services in the Slavic language. This aroused the malice of the German bishops, who celebrated Divine-services in the Moravian churches in the Latin language, and they rose up against the holy brothers, convinced that Divine-services must be done only in one of three languages: Hebrew, Greek or Latin. Saint Constantine answered them: "Ye recognise only three languages by which to give glory to God. But David sang: Come to the Lord, all nations, praise the Lord all peoples, let everything that hath breath praise the Lord! And in the Holy Gospel it says: Go teach all nations...." The German bishops were humiliated, but they became all the more bitter and sent off a complaint to Rome. The holy brothers were summoned to Rome for a decision on this question. Taking with them the relics of Saint Clement Pope of Rome, Saints Constantine and Methodius set off to Rome. Knowing that the holy brothers were bringing along with them these relics, Pope Adrian met them along the way with his clergy. The holy brothers were greeted with honour, the pope of Rome gave permission for Divine-services in the Slavonic language, and the books translated by the brothers he ordered to be placed in Roman churches and to make liturgy in the Slavonic language. At Rome Saint Constantine fell ill and, in a miraculous vision from the Lord advising of the nearness of death, he accepted the monastic schema-order with the name of Cyril (Kirill). 50 days after the accepting of the schema, on 14 February 869, Saint Cyril died at 42 years of age. In expiring to God, Saint Cyril commanded his brother Saint Methodius to continue with 6 their common task – the enlightening of the Slavic peoples with the light of the true faith. Saint Methodius entreated the pope of Rome to send the body of his brother for burial in their native land, but the pope commanded the relics of Saint Cyril to be placed in the church of Saint Clement, where Miracles began to occur from them. After the death of Saint Cyril, the pope in fulfilling the request of the Slavic prince Kotsel, sent Saint Methodius to Pannonia, – having ordained him Archbishop of Moravia and Pannonia, on the ancient throne of the holy Disciple Andronikes. In Pannonia Saint Methodius together with his students continued to propagate Divine-services in books inscribed in the Slavonic language. This again aroused the wrath of the German bishops. They obtained an arrest and held a trial over Saint Methodius, who was sent in chains to Swabia, where during the course of two and an half years he underwent many sufferings. Having been set free by order of the Pope of Rome, John VIII, and restored to the rule of his archdiocese, Saint Methodius continued to preach the Gospel among the Slavs. He baptised the Czech prince Borivoi and his spouse Liudmila (Comm. 16 September), and also one of the Polish princes. The German bishops started a persecution against the Saint for a third time, – for not accepting the Roman teaching about the procession of the Holy Spirit from both the Father and from the Son. Saint Methodius was summoned to Rome, but he justified himself before the pope, and preserved in its purity the Orthodox teaching, and was sent off again to the capital of Moravia, Velehrad. Here in the ensuing years of his life Saint Methodius with the help of two of his prieststudents translated into the Slavonic language all the Old Testament except for the Book of Maccabbees, and even the Nomokanon (Rule of the holy fathers) and books of the holy fathers (Paterikon). Sensing the nearness of death, Saint Methodius decreed one of his students – Gorazd, as worthy successor to himself. The sainted-bishop predicted the day of his death and he died on 6 April 885 at an age of about 60 years. The burial service of the Saint was done in three languages – Slavonic, Greek and Latin. He was buried in the cathedral church of Velehrad. SAINT EVEQUE BERTHANC (OU BERTHAME, BERCHAN) DE KIRKWALL, FERDA- LEITHE DE KIRKWAL, CONFESSEUR (+840) Né en Ecosse, il naquit au Ciel en Irlande vers 840. Saint Berthanc était Moine d'Iona puis Evêque de Kirkwall ou d'Okney sur les îles Orcades. On lui attribue plusieurs écrits : commentaires d'Ecritures, oeuvres théologiques et vies de Saints. Il fut enseveli à Inishmore dans la baie de Galway. On lui donne parfois le surnom de "Fer-da-Leithe," ce qui signifie "l'homme de deux parties (ou pays)." SAINT WINEBAUD (OU WINEBALD, VINEBAUD), CONFESSEUR (+ 620, 623 OU 650) Winebaud naquit à Nogent-sur-Seine au milieu du sixième siècle de parents gallo-romains. Il entra dans la cléricature et après de bonnes études, reçut l'Ordination sacerdotale. Il se retira alors auprès d'une petite chapelle solitaire dédiée à Saint Potentien, à Saint-Martin de Bossenay, à huit lieues-de Troyes. Il y pratiqua une Ascèse impitoyable, passant les nuits à chanter des Psaumes et ne mangeant "pas davantage qu'un nouveau-né." Quelques Miracles le firent connaître et l'Evêque Gallomagnus de Troyes l'invita à venir guérir un de ses lecteurs. Winebaud ne quitta pas sa cellule sans mélancolie, devinant ce qui devait arriver. L'Evêque lui demanda en effet de rester près de lui et l'Anachorète se 7 souvenant de la parole de Saint Paul : "Celui qui résiste à l'autorité résiste à l'ordre que Dieu a établi," se fixa au Monastère de Saint-Loup à Troyes. L'Abbé Auderic s'étant endormi peu après, les Moines et le peuple acclamèrent Winebaud comme son successeur et l'Evêque l'installa avec joie dans cette charge (vers 580). Abbé, il n'abandonna rien de ses mortifications et continua d'opérer des Miracles. La réputation de sa Sainteté grandissait. En 614 quelques Sénonais vinrent lui demander d'intercéder en faveur de leur Archevêque Loup auprès de Clotaire II. Une calomnie avait suffi à décider le Roi à emprisonner ce Prélat qui avait omis d'aller à sa rencontre un jour qu'il était venu à Sens en disant que ce n'était pas là le devoir d'un Evêque. Winebaud partit immédiatement vers Clotaire II qui résidait alors dans une villa près de Rouen. Le Roi l'accueillit avec joie et s'empressa de le satisfaire en ordonnant de libérer immédiatement Loup et ses compagnons de captivité. L'Abbé revint à Paris où ils étaient détenus, les délivra lui-même, leur fit servir à manger, couper les cheveux, échanger leurs haillons contre des vêtements neufs et les renvoya chez eux munis d'une somme d'argent. L'entrée de Loup à Sens fut triomphale et il eut soin d'y associer son libérateur. Winebaud revint à son monastère où il continua sa vie pénitente en accomplissant de nombreux Miracles. Il s’endormit dans le Seigneur le 6 avril vers l'année 620. (SAINT?) EVEQUE PRUDENCE DE TROYES (+ 861) Originaire d'Espagne, il abandonna son nom de Galando pour prendre celui d'un de ses compatriotes, le poète chrétien du quatrième siècle, Prudence. Comme lui, il fut un bon écrivain et un auteur fécond. Chapelain de l'Empereur Louis le Débonnaire, fils de Charlemagne, il publiera un recueil des plus beaux passages des Psaumes à l'intention de la deuxième femme de l'Empereur. Cette anthologie sera durant tout le Moyen Âge le bréviaire des Moines itinérants. Devenu Evêque de Troyes, il publie un petit code dogmatique et de morale, les "precepta" que tous ses Prêtres devaient savoir par coeur. *S'étant placé au premier rang de l'épiscopat des Gaules, il défendit malheureusement la doctrine augustinienne de la Grâce, polémiquant avec Scot Erigène tout autant qu'avec les hérétiques. Ce qui survit de nos jours encore, c'est sa "Chronique" où l'on trouve de nombreux détails sur les affaires ecclésiastiques, civiles et militaires. Cette chronique des événements importants est marquée de son Amour pour Dieu et pour les hommes. ou Galendo qui devait plus tard prendre le nom de Prudence sous lequel il est connu, naquit dans la marche d'Espagne à la fin du huitième siècle. On ne sait rien de sa famille sinon qu'il avait un frère qui devint Evêque en Espagne. Jeune encore, il vint en France où il reçut une éducation très soignée (sans doute à l'école palatine) et apprit tout ce qu'on pouvait apprendre à une époque où les études étaient assez sommaires. Il resta ensuite à la cour où il remplit diverses fonctions importantes, entre autres, celle de chapelain palatin. C'est à cette époque (vers 830 ou 833) qu'il composa un florilège du Psautier pour une grande dame affligée qu'on croit être l'Impératrice Judith, femme de Louis le Débonnaire. Ce petit recueil pouvait également être utilisé par les voyageurs qui se trouvaient dans l'impossibilité d'assister à l'Office Divin. C'est entre 843 et 845 (les précisions manquent pour la date exacte) que Prudence devint Evêque de Troyes. Dès son sacre, sa science et sa vertu le distinguèrent comme un des 8 membres les plus remarquables de l'épiscopat franc. A peine intronisé, il s'employa à travailler au bien de son diocèse. Afin de s'assurer de la science des candidats au sacerdoce, il sélectionna un certain nombre de textes des Écritures contenant l'essentiel de la Foi et de la morale chrétiennes. Les ordinands devaient connaître par coeur ces textes réunis sous le nom de "Préceptes." De concert avec Loup l'Abbé de Ferrières, il visita les monastères de son diocèse, rétablit la, discipline et veilla à l'observance. En 847, il consacra le Monastère de Moutiéramey qu'Anemar venait de fonder. La sollicitude de Prudence s'exerça avec succès dans la formation de quelques âmes d'élite, telle Sainte Maure. Cette jeune fille convertit toute sa famille par sa patience et par sa vertu et exerça une influence heureuse sur la ville de Troyes. L'Evêque l'assista quand elle s'endormit dans le Seigneur le 21 septembre 850 et il prononça ensuite son éloge. Prudence siégeait régulièrement aux Conciles provinciaux. Il était à celui de Paris en 846 et c'est dans cette même ville qu'en 849 il signa avec vingt et un autres Evêques, une lettre de protestation adressée au duc de Bretagne qui traitait cavalièrement les affaires ecclésiastiques. Une affaire plus épineuse et plus grave devait retenir longuement son attention. Vers 840, un moine irrégulier nommé Gottschalck commença à répandre une doctrine relative à la Grâce, au libre arbitre et à la prédestination. Bien que cette doctrine parût suspecte à beaucoup, Gottschalck avait prêché pendant plusieurs années en Rhénanie. Cependant interrogé en 848 par un groupe d'Evêques réunis à Mayence, il fut condamné, sinon comme hérétique, au moins comme moine vagabond. On le renvoya au Monastère d'Orbais (diocèse de Soissons) qu'il avait quitté dix ans plus tôt. Averti, l'Archevêque Hincmar de la province de Reims voulut obtenir la soumission de Gottschalck et le fit comparaître devant un Concile réuni à Quierzy au printemps de 849. Le moine ayant refusé de se soumettre, Hincmar le fit enfermer à l'Abbaye de Haut-Villiers, tout près de Reims et composa un traité sur la prédestination pour réfuter ses idées. Gottschalck se réclamait d'Augustin d'Hippone dont il tirait les conclusions les plus rigoureuses en se gardant de préciser qu'il négligeait les explications nuancées apportées par Augustin qui jouissait alors d'une autorité importante en Occident. C'est pourquoi beaucoup prirent peur et craignirent qu'à travers Gottschalck le traité d'Hincmar ne combattît Augustin d'Hippone. Sentant l'opposition, l'Archevêque de Reims écrivit à plusieurs Evêques et Abbés renommés, notamment à Prudence dont la science devait faire un précieux auxiliaire. Mais Prudence qui croyait pouvoir rester fidèle avant tout à la Tradition, répondit en soutenant la doctrine de Gottschalck sur les trois points contestés. Plusieurs autres théologiens firent de même. Hincmar n'était pas homme à céder. Il eut recours au grammairien de l'école palatine, Jean Scot Erigène qui crut pouvoir résoudre aisément par le raisonnement les difficultés dont les théologiens n'avaient pu venir à bout par l'Écriture et par la Tradition. Son livre eut un effet désastreux pour la cause qu'il voulait défendre : on y trouverait du pélagianisme, du rationalisme et du panthéisme. L'Archevêque Wénilon de Sens invita Prudence à répondre. Celui-ci obéit et traita sans ménagement le théologien improvisé. Il démolit sa méthode et sa doctrine, appuyant son argumentation sur une grande quantité de textes de l'Écriture et des Pères, de définitions des Conciles et des Patriarches. Scot fut écrasé et se tut. Malheureusement et bien qu'il eût évité de se solidariser avec Gottschalck, Prudence avait réagi trop fort et il semblait bien qu'il poussait lui aussi à l'extrême les conséquences de l'augustinisme. De toutes parts et de Lyon en particulier, les avis contre Scot abondaient dans le même sens. Hincmar, toujours inébranlable, n'osa pas soulever la question au Concile de 9 Soissons en avril 853 mais après la réunion, il emmena quelques Evêques et Abbés dont Prudence, auprès de Charles le Chauve à Quierzy. Cette petite assemblée rédigea quatre articles dans lesquels Hincmar estimait résumer la Foi orthodoxe. Charles le Chauve signa et avec lui tous les ecclésiastiques présents, même Prudence. Ces articles, d'ailleurs orthodoxes, s'écartaient notablement des idées reçues alors communément et c'est ce qui amena leur rejet par plusieurs Églises. Prudence lui-même après les avoir étudiés plus longuement et entendant les critiques dont ils étaient l'objet les trouva dangereux et favorables au pélagianisme. L'Evêque Erchamad de Paris rendit son âme à Dieu le 9 mai 856. Charles le Chauve désigna pour lui succéder le chef de sa chancellerie, Énée. Les Evêques de la province de Sens dont Paris faisait alors partie, furent inquiets à la pensée de ratifier le choix d'un candidat dont on ne savait s'il n'enseignait pas de doctrines suspectes. L'Archevêque Wénilon demanda l'intervention de Prudence, le plus en vue des Evêques de la province. Celui-ci ne pouvait se déplacer car il souffrait déjà de la longue maladie dont il devait succomber cinq ans plus tard. Pour le représenter, il envoya un de ses Prêtres chargé d'un message extrêmement clair. Il ne fallait accepter l'élection d'Enée que s'il acceptait la doctrine augustinienne la plus stricte. Selon Prudence, cette doctrine avait toujours été professée par les Patriarches et les Doctes orthodoxes et pour ne laisser place à aucune ambiguïté, il résuma la doctrine de l'Église en quatre articles anti-pélagiens qu'Énée devait signer. Celui-ci se soumit. Malade, Prudence n'interviendra plus dans les débats. Il n'abandonne pas ses idées pour autant et enregistre complaisamment en 859 une approbation de sa doctrine par le Pape Nicolas. Nous ne connaissons pas le texte de cette approbation. Prudence n'assista ni au Concile de Savonnières en 859 ni à celui de Tuzey le 22 octobre 860 où par-dessus les théories personnelles, les partis réussirent à s'entendre sur le fonds commun de la Foi orthodoxe. Dans cette affaire longue et complexe, on doit reconnaître que l'Evêque de Troyes n'a pas toujours su donner la note théologique exacte. Faut-il en conclure qu'il fut hérétique? Formellement non puisque l'hérésie est publiée lorsque l'Eglise la déclare telle. Mais ici, il ne faut pas sombrer dans le juridisme ou le talmudisme et autre coranisme : tout crime existe bel et bien avant sa dénonciation; de même et avant sa condamnation, l'hérésie existe-t-elle aussi. En effet ce n'est pas la déclaration de la chose qui donne existence à cette chose : celle-ci pré-existe à sa condamnation. Autrement dit et même si effectivement à son époque, la doctrine de l'Église sur les points en question n'avait pas encore été plus nettement et publiquement définie, les points en question n'en demeurent pas moins litigieux quant au fond, c'est-à-dire, ici, quant à la doctrine spécieuse. Il faut donc se prémunir contre un fond doctrinal indéfendable sans prétexter une supposée incertitude de la doctrine telle que dite à l'époque : la doctrine existe depuis toujours comme le Christ et Son Eglise : c'est sa définition exprimée à l'occasion d'une innovation ou d'une altération qui manque, pas la doctrine elle-même. On ne peut dire non plus comme on le lit trop souvent que "l'imprécision du langage laissait alors aux théologiens, sans sortir de l'Orthodoxie, une plus grande latitude de paroles que dans les temps qui suivirent." C'est un argument formaliste aussi insupportable que l'attitude juridiste : comment firent les Evêques proprement orthodoxes face à chaque innovation et chaque altération lorsque ceux-ce firent honneur à leur devoir de gardien de la Juste et Droite 10 Glorification de Dieu et de Sa Doctrine? Ils ne manquèrent tout simplement ni de discernement spirituel ni d'inspiration… Ainsi et sans remettre en cause la bonne foi des intervenants dont Prudence, il y a lieu d'examiner le fonds, l'ad rem et non l'ad hominem. Mais revenons à Prudence. La maladie ne l'empêcha pas de continuer la rédaction des annales dites "de Saint Bertin" qu'il avait commencées en 836 et devait poursuivre jusqu'à son endormissement. Son style est meilleur que celui de ses contemporains. Sa piété, sa tendresse pastorale, sa gratitude envers Dieu transparaissent dans ses récits. Il relate les affaires ecclésiastiques et aussi celles des rois, racontant leurs voyages, leurs guerres, leurs traités de paix. Très précise, sa chronique est ordinairement très impartiale. Prudence s’endormit dans le Seigneur le 6 avril 861, laissant le souvenir d'un Evêque pétri de l'Amour de Dieu et de son prochain, bon administrateur et de plus écrivain de talent, théologien et historien. SAINT MARTYR MARCELLIN, HOMME D'ÉTAT (+ 413) Une lettre d'Augustin d'Hippone fait en ces termes l'éloge de Saint Marcellin : "Il a vécu dans une grande piété dans une Conduite Sainte dans des sentiments vraiment chrétiens. Quelle probité dans ses moeurs! Quelle fidélité dans sa piété! Chaste dans le mariage, intègre dans l'administration de la justice, patient envers ses amis, charitable envers tous, en toute occasion prêt à faire plaisir, réservé à demander pour lui quelque faveur, les bonnes oeuvres lui donnaient la joie et les mauvaises de la douleur; compatissant et secourable, son coeur était toujours ouvert pour pardonner à ses ennemis et même pour les aimer! Il était plein de confiance en Dieu et appliqué à la prière. Jamais il ne parlait des Vérités du Salut dont il était bien instruit qu'avec respect et modestie. Il aurait renoncé à tous les emplois du siècle, s'il n'eût été engagé dans le mariage mais au milieu de ses biens, il était indissolublement attaché à Jésus-Christ..." La cause de sa Naissance au Ciel fut le zèle qu'il déploya contre des schismatiques nommés donatistes, ces Africains du Nord qui refusaient d'admettre au pardon et à la communion chrétienne ceux qui ayant eu la faiblesse d'apostasier en livrant les Saintes Ecritures et les objets du culte chrétien dans la persécution, demandaient avec repentir l'absolution de leur faute. Une conférence fut convoquée en 410 à Carthage non pas pour décider la question de droit car il a toujours été vrai qu'à tout péché il soit fait Miséricorde mais pour savoir à quel Evêque le peuple devait obéir : à l’Orthodoxe ou au donatiste dans les villes où chaque communion avait le sien. Marcellin, secrétaire d'Etat d'Honorius, fut nommé pour présider cette conférence et assurer l'exécution des mesures qui seraient arrêtées en commun. Les Evêques orthodoxes offrirent à leurs adversaires de partager avec eux leurs sièges et au besoin, de les leur céder. L'esprit de discorde qui est celui des disciples de satan, ne permit pas aux donatistes de se réunir à la communion des fidèles et leur fit rejeter toute espèce d'arrangement. Dès lors, la cause des Orthodoxes était gagnée : conformément à son mandat, Marcellin appliqua les lois sévères portées contre ces dissidents qui dans leur turbulence, ne respectaient ni les personnes ni les propriétés. De ce moment, tout fut mis en oeuvre pour perdre l'intègre Marcellin. Si les Orthodoxes avaient pour eux l'intègre Marcellin, les donatistes avaient dans leur parti le comte Marin. Or Marin était précisément à cette époque en Afrique occupé à réprimer la rébellion d'un certain Héraclien qui avait tenté de se rendre indépendant dans son gouvernement. 11 Abusant de ses pleins pouvoirs militaires, le généralissime d'Honorius impliqua Marcellin dans la révolte d'Héraclien et quoique l'accusation fût dénuée de tout fondement, Marcellin fut mis avec son frère dans une affreuse prison qui ne recevait aucune lumière. Dans ce lieu triste, son frère lui dit un jour : "Si ce sont mes péchés qui m'ont attiré cette disgrâce, par où as-tu mérité d'y tomber, toi dont la vie fut toujours chrétienne? - Quand ce que tu dis serait véritable, répondit Marcellin et quand néanmoins j'en devrais perdre la vie, n'en dois-je pas rendre Grâces à Dieu qui me punit en ce monde pour m'épargner en l'autre?" Augustin d'Hippone qui aimait le tribun à cause de ses belles qualités et qu'il estimait pour ses vertus, vint exprès à Carthage pour le justifier auprès de Marin et lui fit promettre qu'il lui laisserait la vie mais le comte, foulant aux pieds sa promesse, le condamna à perdre la tête. L'Evêque d'Hippone alla visiter Marcellin dans sa prison et il rend le compte le plus touchant des dispositions où il le trouva. Lui ayant demandé s'il n'avait jamais commis quelqu'un de ces péchés qui nécessitent pénitence, il lui répondit en lui serrant la main droite : "Je te jure par cette main qui m'a administré les sacrements que je viens de recevoir que je ne me suis jamais rendu coupable de pareils péchés." La cour, persuadée de l'innocence des deux frères, avait envoyé dire au comte Marin de les élargir mais pour satisfaire sa vengeance, il s'était hâté de les faire exécuter. Honorius disgracia Marin pour cette barbare exécution et donna à Marcellin le titre d'homme de glorieuse mémoire. Cet illustre ami d'Augustin d'Hippone à qui celui-ci avait dédié ses premiers écrits contre les pélagiens et son grand ouvrage de la Cité de Dieu, fut mis à mort à Carthage, en 413 et il est honoré comme Martyr le 6 avril. Saint Jérôme et Augustin ont fait l'oraison funèbre de cette illustre victime des discordes religieuses. SAINT ABBÉ GENNARD DE FLAY (+ 720). Le Vexin qui donna le jour au Saint Archevêque Ansbert de Rouen, vit aussi naître Gennard mais nos deux Saints Pères n'avaient pas seulement la même patrie, ils avaient encore la même Foi, la même piété et les mêmes inclinations. Habile dans la science de la Foi et dans la connaissance des lettres profanes, Gennard fut un des hommes les plus distingués de la cour de Clotaire III. Là se forma entre lui et le chancelier Ansbert cette étroite amitié que la mort elle-même fut impuissante à rompre. Appelés l'un et l'autre à vivre loin du monde, souvent ils se communiquaient leur résolution de quitter la cour pour la vie paisible du cloître. Au moment marqué par la Grâce, ils échangèrent le service des rois de la terre contre celui du Roi du Ciel et entrèrent ensemble à l'Abbaye de Fontenelle fondée et gouvernée par Saint Wandrille. Gennard et Ansbert marchèrent d'un pas égal dans le sentier de la perfection évangélique et bientôt Saint Ouen les jugea dignes d'être élevés en même temps à la prêtrise. Basée sur l'amour et la pratique des mêmes vertus, l'amitié qui les unissait croissait de jour en jour avec elles. Aussi lorsque Saint Ansbert fut élu Archevêque de Rouen, voulut-il que son ami l'aidât à porter le fardeau de l'épiscopat. Le Saint Evêque trouva dans Gennard un précieux auxiliaire qui partagea sa sollicitude et ses travaux. Leurs communs et persévérants efforts tendirent à glorifier le Nom de Jésus-Christ et à procurer le Salut des âmes rachetées de Son Sang. Le nom de Gennard comme celui d'Ansbert, est attaché à deux événements d'une grande importance pour le diocèse où ils ont 12 eu lieu : la tenue du premier Concile de Rouen en 692 et la Glorification solennelle de Saint Ouen. La constance des amitiés humaines fléchit bien souvent sous les coups de l'adversité; celle de Gennard ne connut pas de défaillance. Ayant suivi Ansbert dans sa prospérité, il le suivit dans sa disgrâce. Durant plusieurs années, il partagea son injuste exil dans le Monastère de Hautmont. Jusqu'à la Naissance au Ciel de l'Evêque, il resta à ses côtés, mêlant aux douces consolations de la Foi le baume de l'amitié jamais démentie. Après avoir reçu son dernier soupir, il déposa son corps dans le cercueil en versant d'abondantes larmes et accompagna ses vénérées dépouilles dans la Translation qui en fut faite à l'Abbaye de Fontenelle. En traversant le diocèse de Beauvais, ce convoi d'un Saint conduit par un autre Saint attira de toutes parts sur son passage un immense concours de fidèles. Après avoir rendu les derniers devoirs à Ansbert, le Bienheureux rentra dans sa cellule, résolu d'y passer le reste de ses jours mais Dieu pour l'édification du diocèse de Beauvais, l'appela au gouvernement de l'Abbaye de Flay. Depuis longtemps, les Moines de ce monastère connaissaient le savoir, l'expérience et les vertus de Gennard. Persuadés que personne ne pouvait, mieux que lui poursuivre et consolider l'oeuvre de Saint Germer dont le successeur venait de rendre son âme à Dieu, ils l'élurent d'une voix unanime pour leur Abbé. La nouvelle de cette élection affligea le coeur de Gennard qui préférait l'obéissance au commandement et n'avait d'autre ambition que de vivra à côté du tombeau de son ami dans les rangs des plus Humbles Serviteurs de Dieu. Il céda pourtant aux vives instantes des Moines de Flay, comptant que la Main du Seigneur et le souvenir des exemples de Germer l'aideraient à remplir dignement un emploi dont il n'avait pas convoité les honneurs. Gennard marcha constamment sur les traces du fondateur de son monastère. Il imita si fidèlement ses vertus qu'on le désignait sous le nom de second Germer. Ses veilles, ses travaux, ses jeûnes, son Ascèse, prêchaient à tous la nécessité de la pénitence. Ses réprimandes, toujours aussi justes que paternelles, touchaient les coeurs du ceux qui en étaient l'objet. Il usait d'une généreuse hospitalité envers les étrangers et montrait une charité sans bornes pour les pauvres dans lesquels il pensait secourir la Personne même du Sauveur. Le Bienheureux était convaincu que la prospérité des monastères dépend de leur attention à conserver l'esprit qui a présidé à leur établissement. Il ne se borna donc pas à prendre Germer pour modèle de ses actions; il voulut que toute la communauté s'inspirât de ses pensées et vécût de sa vie. Il fit écrire l'histoire du Saint afin que même après sa Naissance au Ciel, ce tendre père parlât encore a ses enfants bien-aimés. Il rehaussa son culte par les honneurs dont il environna son tombeau illustré par plusieurs Miracles. Il y avait vingt ans que la Pieuse Famille de Saint Germer servait le Seigneur sous la douce autorité de Gennard lorsque Bénigne, exilé du Monastère de Fontenelle, vint demander un refuge à notre Saint qui était son ami et son parent. Gennard l'accueillit avec bonté et bientôt, sentant ses forces s'affaiblir, il se déchargea sur lui du gouvernement de sa communauté. Dès ce jour, libre de tout soin, il ne songea plus qu'à se préparer dans le silence et la retraite au compte qu'il allait rendre à Dieu. Il naquit au Ciel le 6 avril de l'an 720. Avant de s’endormir, il avait ordonné à ses Moines de l'inhumer dans l'Abbaye de Fontenelle à côté de Saint Ansbert. Déjà dans la première moitié du neuvième siècle, on rendait un culte public à Saint Gennard. Quelques-unes de ses Précieuses Reliques furent transférées le 3 septembre 944 dans la célèbre Abbaye de Blandinberg. Le Monastère de Wiesenbourg en Alsace avait aussi pour le 13 Saint une grande vénération mais son culte était cher surtout aux Monastères de Fontenelle et de Saint-Germer qu'il avait édifiés de sa Sainteté. En l'année 1680, l'Abbaye de Saint-Germer obtint des moines papistes de Fontenelle une partie de ses Précieuses Reliques. SAINT MOINE GRÉGOIRE DRIMYS (+1360) The Monk Gregory was a native of Byzantium, and pursued an ascetic life on Athos in the Great Lavra of the Monk Athanasios (Comm. 5 July). He was the spiritual guide of Sainted Gregory Palamas (+ c. 1360; Comm. 14 November). 2 SAINTS MARTYRS D'ASCALON Ces deux Saints Martyrs d'Ascalon (Palestine) périrent après avoir été ensevelis jusqu'à la ceinture. SAINT ELSTAN D'ABINGDON (+981) Elfstan était un des Moines dirigés par Saint Ethelwold au Monastère d'Abingdon, monastère que le Roi Edred lui avait confié à restaurer. Ethelwold avait été ordonné avec Saint Dunstan et ils avaient travaillé ensemble à restaurer la discipline des maisons monastiques en Angleterre et leur faire adopter la Règle de Saint Benoît, Saint Benoît qui met un grand accent dans sa Règle sur les visiteurs devant être reçus comme le Christ et il insiste auprès de ses Moines sur le Jugement : "Il dira, J'étais un invité et vous M'avez reçu." Partout, l'obéissance à la Règle est prise comme preuve d'humilité et les Moines amenés à considérer les instructions de leur Higoumène comme étant Celles du Christ Qu'ils cherchent à servir et se rappeler Ses Mots : "Qui vous écoute, M'écoute." Quand Ethelwold vint de Glastonbury à Abingdon, il trouva l'abbaye presque abandonnée et dut organiser des travaux de reconstruction considérables, y compris reconstruire l'église de l'abbaye qu'il transforma avec une double rotonde. Elfstan était responsable des cuisines et avait pour consigne de s'assurer que les ouvriers étaient convenablement nourris. Il accomplit cette tâche avec enthousiasme, faisant toute la cuisine, servant, lavant et nettoyant la cuisine sans demander d'assistance, bien que la Règle prévoie une telle aide en cas de surcharge. Accomplissant sa ronde de l'abbaye, Ethelwold découvrit un jour l'humilité héroïque d'Elfstan et le félicita. Souhaitant tester l'étendue de son obéissance, il lui dit : "Si tu es le soldat que tu sembles être, plonge ta main dans ce chaudron bouillant et sors-moi-s-en un morceau de viande." Sans hésiter l'ombre d'un instant, Elfstan le fit et son bras est sorti intact de l'eau bouillante. Elfstan succéda à Ethelwold comme Abbé d'Abingdon quand ce dernier devint Evêque de Winchester et en 970, il fut nommé Evêque de Ramsbury, succédant à Osulf. Stanton dit qu'il était Evêque de Wilton mais il se trompe probablement à cause de Florence de Worcester qui dit qu'il fut enseveli à Wilton. Ramsbury était le plus pauvre siège épiscopal du Wessex et donc aura convenu au tempérament d'Elfstan. Il semble qu'il n'y avait pas d'église-cathédrale propre, Florence énumérant les Evêques résidant à Sunning. Quand Saint Elfstan rendit son âme à Dieu, son corps fut transféré à Abingdon et il fut enseveli dans l'église de l'abbaye. SAINT NOTKER LE BÈGUE ECOLÂTRE DE SAINT-GALL, CONFESSEUR (+ 912) Moine de Saint-Gall en Suisse, il fut surnommé "le Bègue" et mit ses talents poétiques et musicaux en composant de nombreuses séquences liturgiques, malgré ce défaut et peut-être à cause de lui. 14 ou Au Monastère de Saint-Gall en Suisse, le Bienheureux Moine Notker le Bègue passa la plus grande partie de sa vie à composer de nombreuses séquences. Il était faible de corps, non d’âme, bègue de parole, pas d’esprit, appliqué aux réalités d’En-Haut, patient dans l’adversité, doux envers tous, assidu à prier, lire, méditer et dicter. SAINT MOINE GRÉGOIRE LE SINAÏTE (+1346) 27 novembre – 6 avril - 8 août Né dans une famille aisée non loin de Smyrne, il fut capturé avec d'autres Chrétiens par les Turcs seldjoukides qui ravageaient alors toute l'Asie Mineure. Ayant réussi à payer leur rançon grâce à des Chrétiens amis, ils furent libérés et Saint Grégoire se rendit à Chypre puis au Sinaï pour y trouver la solitude qui rapproche de la Présence de Dieu. La jalousie s'installant entre les Moines, il préféra quitter le Monastère de Sainte Catherine plutôt que de briser l'unité. Après un pèlerinage en Terre Sainte, il trouva une grotte pour se retirer dans l'Île de Crète. Il préféra finalement la Sainte Montagne de l'Athos au Monastère de Philotheou où il put pratiquer l'Hésychia et la prière contemplative. Ses écrits spirituels forment d'ailleurs une partie fondamentale de la "Philocalie." De nouvelles invasions des Turcs le mirent dans l'obligation de quitter quelque temps la Sainte Montagne. Durant les dernières années de sa vie, de nombreux disciples rayonnèrent sa spiritualité. Ils étaient grecs, bulgares, serbes et roumains. Ils s'appelaient Saint Cyprien de Kiev et Saint Euthyme de Tirnovo. On peut dire que Saint Grégoire le Sinaïte est la source de ce vaste mouvement hésychaste que Byzance allait bientôt léguer au monde slave comme son héritage le plus précieux. 15 ou Originaire d'Asie Mineure, il voyagea beaucoup dans sa jeunesse comme tous les Moines d'Orient à cette époque. On retint de lui son séjour au Mont Sinaï, d'où son nom. Il était Moine en Crète depuis plusieurs années quand il découvrit la prière intérieure ou prière du coeur. Il se rend au Mont Athos et c'est là qu'elle lui est pleinement révélée et donnée par Dieu. Il comprend alors que le but de la prière est de faire jaillir en la conscience la Grâce baptismale enfouie sous les soucis de la vie. Son biographe dira qu'à cette époque il ne se trouvait pas trois Moines sur la Sainte Montagne qui connussent la prière intérieure. Il y consacrera le reste de sa vie. Quand des pirates turcs le chassent de l'Athos, il continue son enseignement dans un petit village proche de la frontière bulgare et répand cette doctrine au milieu du monde des laïcs. Il est considéré comme l'un des pères du mouvement hésychaste (recherche de la paix du coeur par l'invocation répétée du nom de Jésus). Son influence sera grande dans tout l'Orient chrétien. Il figure au 27 novembre sur certains calendriers orthodoxes. ou La vie de Grégoire, originaire d'Asie Mineure, n'est longtemps qu'une quête "initiatique" qui le mène notamment au Sinaï (d'où son surnom) où il recueille l'héritage de Saint Jean Climaque. À l'Athos où dominent alors de grandes communautés idiorythmiques, il engage une véritable croisade hésychaste et compte parmi ses disciples les futurs Patriarches de Constantinople, Isidore et Calliste (ce dernier sera son biographe). Devant la multiplication des raids ottomans, Grégoire se réfugie aux confins de la Bulgarie à Paroria où il se fixe définitivement vers 1325. De là, le renouveau hésychaste dont Grégoire est l'instigateur se propagera dans les terres slaves et roumaines. Grégoire le Sinaïte, notamment dans trois traités repris par la Philocalie, a fait la synthèse de la méthode hésychaste. Il insiste –trait caractéristique de la spiritualité byzantine depuis Syméon le Nouveau Théologien– sur le rôle de l'Esprit Saint Que l'homme doit "respirer, parler, penser et vivre;" sur la "vigilance" qui, libérant la conscience de toute forme, de toute image, doit la réunifier avec le coeur dans la "Mémoire de Dieu;" sur les signes d'une juste progression spirituelle : paix, humilité, joie, "sentiment de plénitude et de certitude indubitable," "envol puissant du coeur." Il précise les aspects corporels de la méthode : prendre la position "enroulée," douloureuse d'abord, la tête sur les genoux; "retenir son souffle;" "enfermer sa conscience dans son coeur," tout en se concentrant dans l'invocation tantôt sur "Seigneur Jésus-Christ," tantôt sur "Fils de Dieu." ou http://orthodoxie.centerblog.net/1393787-Saint-Gregoire-le-Sinaite ou Saint Grégoire le Sinaïte naquit vers la fin du treizième siècle et s'endormit au Mont Paroria près de la ville moderne de Burgas en Bulgarie, le 27 novembre 1346. Ce fut un Moine, un théologien, un mystique et le plus éminent des défenseurs médiévaux de l'Hésychasme. 16 Après s'être fait Moine à Chypre, Grégoire rejoignit l'une des communautés du Mont Sinaï. Il parcourut longuement la Terre Sainte et pratiqua l'Hésychasme dans la ligne tracée par Saint Jean Climmaque et par Saint Syméon le Nouveau Théologien. Il s'établit ensuite au Mont Athos et y développa une forme modérée d'Hésychasme qui fit de l'Athos l'une des sources de l'influence hésychaste. Devant les incessantes attaques des Turcs ottomans, il s'enfuit vers la Mer Noire et vers 1325, il fonda au Mont Paroria un monastère dont l'influence rayonna sur les Balkans. Sa doctrine hésychaste se trouve dans ses "Cent trente-sept chapitres ou méditations spirituelles." Elle contribua à la diffusion de l'Hésychasme en Europe comme dans le monde byzantin. Cet Hésychasme exprime le but essentiel de la spiritualité grecque : combler l'immense fossé existant entre l'existence humaine et la Divinité. Par la prière, l'Hésychaste aspire à la plus haute forme de la Communion avec Dieu sous la forme d'une vision de la "Divine Lumière," cette "Énergie Incréée," semblable à celle de la Transfiguration. Pour y parvenir, l'adepte doit passer par une phase d'intense concentration, tout en contrôlant sa respiration et en répétant sans cesse la "Prière de Jésus." La justification théologique de la doctrine de Saint Grégoire le Sinaïte fut établie par son contemporain Saint Grégoire Palamas. La Philocalie a retenu de lui outre ses "Centre trente-sept chapitres" plusieurs autres petits ouvrages d'une haute portée spirituelle. Citations des "Cent trente-sept chapitres." 99. Celui qui cherche l'Hésychia doit avoir pour fondement d'abord ces cinq vertus sur lesquelles l'oeuvre s'édifie : le silence, la tempérance, la veille, l'humilité et la patience; ensuite les trois oeuvres qui plaisent à Dieu : la psalmodie, la prière, la lecture et aussi le travail manuel si l'on est faible. Car les vertus que nous venons de dire, non seulement contiennent toutes les autres mais elles s'unissent les unes aux autres. À la première heure, dès l'aurore, se consacrer au souvenir de Dieu par la prière et l'Hésychia du coeur, prier continuellement; à la deuxième heure, lire; à la troisième, psalmodier; à la quatrième, prier; à la cinquième, lire; à la sixième, psalmodier; à la septième, prier; à la huitième, lire; à la neuvième, psalmodier; à la dixième, manger; à la onzième, dormir si c'est nécessaire; à la douzième, psalmodier les vêpres. Bien passer ainsi le stade du jour plaît à Dieu. 102. Il nous faut parler également de la nourriture. Une livre de pain suffit à quiconque mène le combat pour l'Hésychia. Boire deux verres de vin pur et trois d'eau, se nourrir des aliments qu'on a, non ceux que la nature recherche en son désir mais user sobrement de tout ce que donne la Providence. C'est une science excellente et concise pour ceux qui veulent mener rigoureusement leur vie : observer les trois oeuvres qui contiennent les vertus - je veux dire le jeûne, la veille et la prière - et qui assurent à tous le soutien le plus solide. 111. Le commencement de la prière intellectuelle est l'énergie, c'est-à-dire la Puissance Purificatrice de l'Esprit et la célébration mystique de l'intelligence. De même, le commencement de l'Hésychia est l'étude. Le milieu est la puissance illuminatrice et la Contemplation. Et la fin est l'extase, le ravissement de l'intelligence auprès de Dieu. 113. La prière, chez les novices est comme un feu de joie qui monte du coeur Mais chez les parfaits, elle est comme une Lumière active et odorante. Ou encore, la prière est la prédication des Apôtres, l'énergie de la Foi ou plutôt la Foi immédiate, le fondement de ce qu'on espère, l'Amour actif, le mouvement angélique, la puissance des incorporels, leur oeuvre et leur 17 réjouissance, l'Évangile de Dieu, la plénitude du coeur, l'espérance du Salut, le signe de la pureté, le symbole de la Sainteté, la Connaissance de Dieu, la manifestation du Baptême, la purification du bain, les Armes de l'Esprit Saint, l'Exultation de Jésus, la joie de l'âme, la Pitié de Dieu, le signe de la réconciliation, le Sceau du Christ, le rayon du soleil spirituel, l'étoile matinale des coeurs, la certitude du Christianisme, le signe de l'Absolution Divine, la Grâce de Dieu, la Sagesse de Dieu ou plutôt le commencement de la sagesse en soi, la Manifestation de Dieu, l'oeuvre des Moines, la vie de ceux qui se consacrent à l'Hésychia, l'origine de l'Hésychia le témoignage de la Vie Angélique. Que dire de plus? Dieu Qui accomplit tout en tous est prière. Car une est l'Energie du Père, du Fils et du Saint-Esprit Qui accomplit tout dans le Christ Jésus. 119. Non seulement la Foi mais aussi la prière active est une Grâce. Car la prière qui agit par l'Amour dans l'Esprit montre la Vraie Foi, celle qui porte la Révélation de la Vie de Jésus- Christ. Donc en celui qui ne l'éprouve pas agir en lui, la Foi est contraire, morte, sans vie. Mais qu'on n'aille pas appeler vraiment fidèle celui qui ne croit qu'en parole et dont la Foi n'est pas mise en oeuvre par les Commandements ou par l'Esprit. Il faut donc la montrer manifester par les progrès dans les oeuvres ou la porter rayonnante, accomplie dans la Lumière par les oeuvres. Comme dit l'Apôtre Divin: "Montre-moi ta Foi par tes oeuvres et moi je te montrerai mes oeuvres par ma Foi," signifiant dès maintenant que par les oeuvres des commandements est manifestée la Foi de la Grâce, de même que les Commandements sont accomplis et rayonnent par la Foi vécue dans la Grâce. Car la racine des Commandements est la Foi ou plutôt elle est la source qui les arrose pour les faire croître et se divise en deux, la Confession et la Grâce, bien qu'elle soit indivisible de nature. -Citation d'un autre chapitre. 1. Tous ceux qui ont été baptisés en Christ doivent passer par tous les stades de la Vie du Christ. Car ils ont reçu leur puissance. Et à travers les Commandements, ils peuvent les découvrir et les apprendre. La conception est le Gage de l'Esprit. La naissance est l'énergie de la joie. Le Baptême est la Puissance Purificatrice du Feu de l'Esprit. La Transfiguration est la Contemplation de la Lumière Divine. La crucifixion est la mort au monde. L'ensevelissement est la garde de l'Amour Divin dans le coeur. La résurrection est dans l'âme le réveil vivifiant. L'Ascension est l'extase vers Dieu et le ravissement de l'intelligence. Celui qui n'a ni découvert ni senti le passage par ces stades est encore un enfant dans son corps et son esprit quand bien même il serait pour tous un homme comblé d'années et d'actions. -Citations d'un traité sur l'Hésychia. 1. Il y a deux modes d'union ou plutôt deux entrées menant de part et d'autre à la prière de l'intelligence qui par l'Esprit agit dans le coeur. Par ces deux modes ou bien l'intelligence adhérant au Seigneur, selon l'Écriture, reçoit d'abord la prière dans le coeur ou bien l'énergie s'éveillant peu à peu dans le feu de la joie, la prière attire l'intelligence et l'attache à invoquer le Seigneur Jésus et à s'unir à lui. Car si l'Esprit agit en chacun comme il veut, ainsi que dit l'Apôtre, il arrive qu'en certains une des formes dont nous venons de parler précède l'autre. Tantôt l'énergie vient dans le coeur lorsque diminuent les passions et se manifeste la Chaleur Divine par l'Invocation continuelle de Jésus-Christ car Notre Dieu est un Feu Qui consume les passions, dit l'Écriture. Tantôt l'Esprit attire l'intelligence à lui, l'enserrant dans la profondeur du choeur et empêchant son mouvement habituel. L'intelligence alors n'est plus une captive menée vers les Assyriens hors 18 de Jérusalem mais un changement bien meilleur la ramène de Babylone en Sion et elle peut dire, elle aussi, avec le Prophète : "À Toi, Dieu, revient l'Hymne en Sion et à Toi est portée la prière en Jérusalem." Et encore : "Quand le Seigneur fera revenir les captifs de Sion." Et : "Jacob exultera et Israël se réjouira," c'est-à-dire l'intelligence active et contemplative qui, par l'action, avec l'Aide de Dieu, vainc les passions et par la Contemplation voit Dieu Luimême, autant que cela lui est possible. Alors l'intelligence conviée à une table abondante et réjouie dans les Délices Divines, chante : "Tu as préparé devant moi une table, en face des démons et des passions qui me tourmentent." 2. Le matin, dit Salomon, sème ta semence, c'est-à-dire la prière et que le soir, ta main ne se relâche pas afin de ne pas interrompre dans le temps la continuité de la prière et de ne pas manquer le moment où elle sera exaucée. Car tu ne sais pas, est-il dit, ce qui réussira, ceci ou cela. Dès le matin, assis sur un petit banc, fais sortir de la raison l'intelligence, enserre-la dans le coeur et garde-la en lui. Péniblement courbé, une vive douleur à la poitrine, aux épaules et à la nuque, dis avec persévérance dans ton intelligence ou dans ton âme : "Seigneur Jésus- Christ, aie pitié de moi." Ensuite, à cause de la gêne et de la peine et peut-être aussi de la continuité pesante (non à cause de l'unique et continuelle nourriture du triple nom car "ceux qui mangent, est-il dit, auront encore faim"), porte l'intelligence sur l'autre moitié et dis : "Fils de Dieu, aie pitié de moi." Dis de nombreuses fois cette moitié. Mais tu ne dois pas, par négligence, changer continuellement. Les plantes qu'on repique trop souvent ne s'enracinent pas. Retiens la remontée du souffle, afin de ne pas respirer facilement. Car le mouvement des souffles qui monte du coeur obscurcit l'intelligence et agite la pensée. Il la détourne ou même la livre captive à l'oubli ou bien il la fait s'occuper d'une chose après l'autre et elle se retrouve insensiblement dans ce qu'il ne faut pas. Si tu vois les impuretés des esprits mauvais ou des pensées monter ou prendre forme dans ton intelligence, ne te trouble pas. Et si te viennent sur les choses de bonnes pensées, n'y attache pas ton attention. Mais autant qu'il est possible, retiens l'expiration, enferme l'intelligence dans le coeur et invoque continuellement, avec persévérance, le Seigneur Jésus. Tu les brûleras et les repousseras rapidement, les flagellant invisiblement avec le nom Divin. Jean Climaque dit en effet: "Flagelle avec le Nom de Jésus ceux qui te combattent. Il n'est pas d'arme plus forte dans le Ciel et sur la terre." 4. "Celui qui est las, dit Jean Climaque, se lèvera pour prier. Puis il se rassiéra et reprendra courageusement son premier travail." Il parle de ce que doit faire l'intelligence quand elle est parvenue à la garde du coeur. Mais il va de soi qu'il parle aussi de la psalmodie. On dit que le Grand Barsanuphe fut un jour interrogé sur la psalmodie, sur la manière de psalmodier et l'Ancien répondit : "Les Heures et les Odes sont des traditions de l'Église et il est bon qu'elles nous aient été transmises pour la vie commune. Mais les Moines de Scété ne chantent pas les Heures et n'ont pas d'Odes. Ils ont un travail manuel, une méditation solitaire et une prière intermittente. Quand tu te lèves pour prier, dis le Trisagion et le Notre Père. Demande à Dieu de te délivrer du vieil homme. Et ne t'attarde pas car c'est tout le jour que ton intelligence est en prière. L'Ancien voulait montrer que la méditation solitaire, c'est la prière du coeur et que la prière intermittente, c'est la station de la psalmodie. Le Grand Jean Climaque dit aussi très clairement : "L'oeuvre de l'Hésychia est l'absence de soucis en tout puis la prière active (c'est la station) et en troisième lieu, l'oeuvre indéfectible du coeur." Tel est le siège de la prière et donc de l'Hésychia. 5. Les uns enseignent à beaucoup psalmodier; d'autres peu; d'autres pas du tout mais seulement à prier, à se donner de la peine, à travailler de ses mains ou à se repentir ou à faire 19 quelque autre oeuvre difficile. Quelle est la différence? La réponse est là: Ceux qui après beaucoup de peines et d'années ont trouvé la Grâce par la vie active enseignent à autrui comme ils ont appris et ils ne veulent pas admettre que d'autres puissent y atteindre en peu de temps par l'étude, la Miséricorde de Dieu et une Foi ardente comme dit Saint Isaac. Trompés par l'ignorance et la présomption, ils les blâment et affirment qu'agir autrement qu'eux est une illusion et non une énergie de la Grâce. Ils ne savent pas qu'aux Yeux du Seigneur, selon l'Écriture, il est aisé de donner soudain la richesse au pauvre et que "le commencement de la sagesse, c'est d'acquérir la sagesse," la Grâce, dit le Proverbe. L'Apôtre reprend aussi ses disciples qui ignorent la Grâce quand il dit : "Ne savez-vous pas que Jésus-Christ demeure en vous? Ou seriez-vous réprouvés," c'est-à-dire incapables de progresser à cause de votre négligence? Dans leur incrédulité et leur suffisance, ils n'admettent pas les oeuvres extraordinaires propres à la prière que l'Esprit accomplit singulièrement en certains. 6. Objection. Dis-moi : jeûner, s'abstenir, veiller, demeurer debout, faire des métanies, pleurer, être pauvre, n'est-ce pas là une action? Comment peux-tu dire, en avançant uniquement la psalmodie que sans vie active, il est impossible de tenir la prière? Ces choses ne sont-elles pas des actions? Réponse. Si la bouche prie et si l'intelligence s'agite où est l'avantage? "L'un édifie et l'autre détruit. On a peiné pour rien." Mais l'intelligence doit travailler comme le corps. Sinon on serait juste de corps mais le coeur serait empli de toute acédie et de toute impureté. L'Apôtre le confirme : "Si je prie en langue, c'est-à-dire avec la bouche, mon esprit est en prière et c'est ma voix mais mon intelligence est stérile. Je prie avec la bouche. Je prierai aussi avec l'intelligence." Et : "J'aime mieux dire cinq paroles..". etc. Témoin Jean Climaque. Voici ce qu'il dit : "Le grand artisan de la grande prière, de la prière parfaite, l'affirme : J'aime mieux dire cinq paroles avec mon intelligence etc." Il y a beaucoup d'oeuvres mais elles sont partielles. La grande oeuvre englobante, la source des vertus, selon Jean Climaque, c'est la prière du coeur par laquelle se découvre tout Bien. "Il n'y a rien de plus terrible," dit Saint Maxime que "la pensée de la mort ni rien de plus grand que le Souvenir de Dieu." Il montre ici la transcendance de l'oeuvre. Mais plusieurs, aveuglés par leur extrême insensibilité et leur ignorance, ont bien peu de Foi et ne veulent même pas entendre qu'il y ait une Grâce dans le temps présent. 7. Je pense que ceux qui psalmodient peu font bien. Ils observent la juste proportion - selon les sages, toute mesure est excellente -, ils n'épuisent pas toute la puissance de la prière dans la vie active. Ainsi l'intelligence ne se trouvant pas négligente à la prière, ne se relâche pas devant elle. Mais s'ils ne psalmodient qu'en partie, ils se déploient le plus possible dans la prière. Il y a pourtant des moments où essoufflée par son appel continu et par la constante concentration, l'intelligence peut prendre un peu de répit et quitter le resserrement de l'Hésychia pour les étendues de la psalmodie. C'est là l'ordre le meilleur et l'enseignement des hommes les plus sages. 8. Ceux qui ne psalmodient pas du tout font bien, s'ils sont assez avancés. Ils n'ont pas besoin de Psaumes mais de silence, de prière continue et de Contemplation, s'il leur a été donné de recevoir la Lumière. Ils sont unis à Dieu et n'ont pas besoin de détacher de Lui leur intelligence pour la jeter dans la confusion. La volonté propre fait tomber l'obéissant, dit Jean Climaque. Et l'interruption de la prière fait tomber l'Hésychaste. Quand elle se sépare du Souvenir de Dieu comme de son époux, leur intelligence devient adultère. Elle se prend 20 d'amour pour les plus petites choses. Il n'est pas toujours possible d'enseigner aux autres cet ordre de prière. Aux simples et aux illettrés qui vivent dans l'obéissance oui car l'obéissance par l'humilité, participe à toute vertu. Mais à ceux qui n'obéissent pas qu'ils soient simples ou savants, on ne donnera pas afin qu'ils ne soient pas portés à l'égarement. Celui qui ne suit que lui-même, en effet ne peut échapper à la présomption qui accompagne naturellement l'erreur comme dit Saint Isaac. Certains qui ne voient pas le danger des conséquences, n'enseignent que cet ordre de prière à ceux qu'ils rencontrent, pour que leur intelligence, disent-ils, se fasse à l'usage et à l'amour du Souvenir de Dieu. Mais cela est inadmissible, surtout avec des Moines indépendants. Car leur intelligence est encore impure à cause de la négligence et de la suffisance. Elle n'est pas purifiée par les larmes et reflète les images mauvaises des pensées plutôt que la prière quand les esprits impurs qui sont dans le coeur, troublés par le nom terrible, grondent et cherchent à détruire celui qui les flagelle. Si le Moine indépendant écoute, s'il reçoit l'enseignement touchant cette oeuvre et veut la tenir, il tombera dans l'un de ces deux maux : ou bien il s'évertuera, il se trompera et ne sera pas guéri. Ou bien il sera négligent et ne fera aucun progrès durant toute sa vie. 9. Je dirai moi-même dans la mesure où je connais un peu la chose par expérience : lorsque tu demeures dans l'Hésychia, le jour ou la nuit, priant continuellement Dieu, sans pensées, humblement et que l'intelligence est épuisée d'appeler que le corps est douloureux et que le coeur n'éprouve plus ni chaleur ni joie, trop concentré par la fréquente Invocation de Jésus qui donne la résolution et la patience à celui qui combat alors lève-toi, psalmodie, seul ou avec ton disciple ou occupe-toi à méditer une parole, à te souvenir de la mort, à travailler de tes mains ou avec les autres membres. Ou bien applique-toi à la lecture, plutôt debout, pour que le corps soit à la peine. Quand tu es debout à psalmodier seul, dis le Trisagion puis la prière du Seigneur avec ton âme ou en esprit et l'intelligence attentive au coeur. Si l'acédie te presse, dis encore deux ou trois Psaumes et deux Tropaires pénitentiels, sans chanter. Ces Tropaires ne se chantent pas, dit Jean Climaque. La peine du coeur, vouée à la piété, leur suffit en effet pour apporter la joie comme dit Saint Marc et la chaleur de l'Esprit leur est donnée avec la Grâce et la réjouissance. Pendant le Psaume, dis aussi la prière en esprit ou avec ton âme, sans distraction et l'Alléluia. Tel est l'ordre des Saints Pères, de Barsanuphe, de Diadoque et des autres. Comme dit le Divin Basile, il faut varier chaque jour les Psaumes pour stimuler la résolution et pour que l'intelligence ne soit pas lassée d'avoir à chanter toujours les mêmes Psaumes. Au contraire, il faut lui laisser la liberté et elle sera renforcée dans sa résolution. Mais si tu psalmodies en compagnie d'un disciple fidèle, que ce soit lui qui dise les Psaumes. Toi, secrètement attentif et priant dans ton coeur, garde-toi. Avec l'aide de la prière, méprise toutes les pensées qui montent du coeur qu'elles viennent des sens ou de l'intelligence. L'Hésychia est, en effet le dépouillement momentané des pensées qui ne viennent pas de l'Esprit afin qu'en prêtant attention à ce qu'il y a de bon en elles, tu ne perdes pas le meilleur disciple fidèle que ce soit lui qui dise les Psaumes. Toi, secrètement attentif et priant dans ton coeur, garde-toi. Avec l'aide de la prière, méprise toutes les pensées qui montent du coeur qu'elles viennent des sens ou de l'intelligence. L'Hésychia est, en effet le dépouillement momentané des pensées qui ne viennent pas de l'Esprit afin qu'en prêtant attention à ce qu'il y a de bon en elles, tu ne perdes pas le meilleur. 11. "Tu es un ouvrier," dit Jean Climaque. "Ce que tu lis doit regarder l'action. Cette oeuvre rend superflue toute autre lecture." Ne cesse de lire des livres sur l'Hésychia et la prière, tels 21 l'Échelle, Saint Isaac, les écrits de Saint Maxime, du Nouveau Théologien, de son disciple Stèthatos, d'Hésychius, de Philothée le Sinaïte et de tout ce qui, ailleurs, est du même ordre. Mais laisse les autres écrits jusqu'à ce que vienne le temps, non qu'il faille les rejeter mais ils n'ont pas le même but. Ils portent l'intelligence vers ce qu'ils cherchent et ils la détournent de la prière. Que ta lecture soit solitaire, dite d'une voix sans emphase, sans éloquence recherchée, sans élégance de langage ou de modulation, sans sortir de toi de manière passionnée et inconsciente, absent là où tu es pour plaire à quelques-uns et sans être non plus insatiable car toute mesure est excellente. Lis sans rudesse ni lenteur ni négligence mais modestement, doucement, posément, de manière compréhensible et harmonieuse, avec ton intelligence, ton âme et ta raison. L'intelligence en est confortée. Elle reçoit en elle la force de prier intensément. Mais dans les conditions contraires dont nous avons parlé, elle ne peut trouver qu'obscurité, relâchement et trouble. La raison finit par donner mal à la tête et elle est épuisée pour la prière. 12. Sois attentif à examiner précisément à toute heure où te porte ta résolution, si elle mène selon Dieu à ce bien qu'est l'Hésychia pour l'avantage de l'âme ou à la psalmodie ou à la lecture ou à la prière ou à l'oeuvre des vertus semblables afin de n'être pas dévasté sans le savoir si tu te trouvais n'être ouvrier que pour la forme et voulais dans ton mode de vie et tes pensées, plaire aux hommes et non à Dieu. Car les pièges du malin sont nombreux. Au plus profond du secret ignoré de la plupart, il voit le penchant de la résolution et ne cesse de vouloir dévaster l'oeuvre sans qu'on le sache afin que ce qui se fait ne se fasse pas selon Dieu. Quand bien même mènerait-il contre toi un combat inflexible et surviendrait-il effrontément, toi, sûr de ta résolution devant Dieu, ne te laisse absolument pas dévaster, même si l'impulsion de ta volonté, forcée par le malin, te pousse à t'égarer malgré toi dans la rêverie. Il se peut et la maladie aidant qu'on soit vaincu sans le vouloir. Mais on est vite pardonné et encouragé par Celui Qui connaît les résolutions et les coeurs. Cette passion, je veux dire la vaine gloire, ne laisse pas le Moine avancer dans la vertu mais il reste avec ses peines et il atteint la vieillesse sans porter de fruits. Elle peut toujours toucher les trois - le novice, le moyen et le parfait - et les dépouiller de l'oeuvre des vertus. 13. Je dis pour l'avoir appris que le Moine ne pourra jamais progresser sans ces vertus : le jeûne, la tempérance, la veille, la patience, le courage, l'Hésychia, la prière, le silence, le deuil, l'humilité. Car elles s'engendrent et se gardent les unes les autres. Le désir consumé par le jeûne continuel enfante la tempérance. La tempérance, la veille. La veille, la patience. La patience, le courage. Le courage, l'Hésychia. L'Hésychia, la prière. La prière, le silence. Le silence, le deuil. Le deuil, l'humilité. Réciproquement, l'humilité enfante le deuil. Et revenant en sens inverse, tu découvriras comment les filles, à leur tour, enfantent les mères. Entre les vertus, aucune n'est plus grande que cet enfantement réciproque. Car tous voient alors très clairement leurs contraires. Citations de "Comment l'hésychaste doit être assis en prière et ne pas se hâter de se relever." Tantôt, la plupart du temps - car c'est pénible -, sois assis sur un banc. Tantôt, rarement, pour un moment et pour te détendre, allonge-toi sur ta couche. Tu dois demeurer assis avec patience à cause de celui qui a dit : "Persévérez dans la prière" et ne pas te hâter de te relever par négligence quand l'appel spirituel de l'intelligence et la longue immobilité te font souffrir. 22 "Voici," dit le prophète que "m'ont pris les douleurs comme celle qui enfante." Mais courbé vers le bas, rassemblant l'intelligence dans le coeur s'il s'ouvre, appelle à l'aide le Seigneur Jésus. Tu auras mal aux épaules et souvent ta tête sera douloureuse. Mais persévère dans la peine et l'Amour, cherchant dans le coeur le Seigneur. Car le Royaume des Cieux est aux violents et les violents s'en emparent. Le Seigneur a montré en vérité comment nous devions nous donner de telles peines. La patience et la persévérance en tout enfantent les peines du corps et de l'âme. Parmi les Pères, les uns demandent de dire toute la prière - "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi" - et les autres, d'en dire la moitié - "Jésus, Fils de Dieu, aie pitié de moi" -, ce qui est plus facile pour la faiblesse de l'intelligence. Car nul, seul et de lui-même, ne peut dire dans le mystère "Seigneur Jésus," purement et parfaitement, sinon par l'Esprit Saint. Comme l'enfant qui balbutie encore, il est incapable de l'articuler pleinement. Il ne faut pas alterner souvent les invocations, par négligence mais ne le faire que rarement, pour la persévérance. De même, les uns enseignent à dire la prière avec la bouche, d'autres avec l'intelligence. Je pense qu'il faut faire les deux. En effet tantôt l'intelligence et tantôt la bouche sont prises d'acédie et ne peuvent parler. On doit donc prier avec les deux, la bouche et l'intelligence. Mais on doit appeler également calmement et sans trouble, pour que la voix ne vienne pas brouiller et entraver la perception et l'attention de l'intelligence jusqu'à ce que celle-ci, dressée à l'oeuvre, ait progressé et reçu de l'Esprit le pouvoir de prier totalement et intensément. Alors il n'est pas besoin de parler avec la bouche. Car on ne le peut même plus. L'intelligence suffit à faire l'oeuvre tout entière. Aucun novice ne chasse jamais une pensée que Dieu ne chasse d'abord. Il appartient aux forts de combattre et de chasser les pensées. Encore ceux-ci ne les chassent-ils pas d'eux-mêmes. C'est avec Dieu et revêtus de son armure qu'ils mènent le combat contre elles. Quand viennent les pensées, appelle le Seigneur Jésus, souvent, avec persévérance et elles s'enfuiront. Car elles ne supportent pas la chaleur qui de la prière monte dans le coeur et elles fuient comme brûlées par le feu. "Par le Nom de Jésus, dit Jean Climaque, fustige ceux qui te combattent." Car Notre Dieu est un feu qui consume la perversité. Le Seigneur vient vite à l'aide et rend aussitôt justice à ceux qui, de toute leur âme, L'appellent jour et nuit. Mais celui qui n'a pas l'énergie de la prière peut renverser les pensées d'une autre manière, en imitant Moïse. S'il demeure debout, les mains et les yeux tournés vers le Ciel, Dieu fait fuir les pensées. Puis il s'assied à nouveau et se met à la prière avec persévérance. C'est ce que doit faire celui qui n'a pas encore acquis la force de la prière. Et même celui qui a l'énergie de la prière, toutes les fois où il affronte les passions du corps, je veux dire l'acédie et la prostitution, les plus dures et les plus lourdes des passions, doit aussi tendre les mains pour appeler à l'aide contre elles. Mais pour ne pas tomber dans l'illusion, il ne doit pas faire cela longtemps et il s'assied à nouveau de peur que l'ennemi ne vienne par l'imagination tromper d'en-haut son intelligence, en lui montrant une prétendue forme de vérité. Car avoir l'intelligence infaillible en-haut et en-bas dans le coeur et en tous lieux et la garder sauve, n'appartient qu'aux purs et aux parfaits. "Durant la nuit," dit Jean Climaque, "donne beaucoup de ton temps à la prière mais peu à la psalmodie." C'est ce que tu dois faire. Quand, là où tu es assis, tu vois la prière agir et ne pas cesser d'être en mouvement dans le coeur, ne va pas la laisser et te relever pour psalmodier un moment, si d'elle-même elle ne t'abandonne pas. Délaissant Dieu au-dedans de toi, tu te lèves 23 pour parler à l'extérieur, tu te détournes de ce qui est élevé vers ce qui est bas et tu crées une confusion. Tu troubles l'intelligence hors de son calme. Car l'Hésychaste garde aussi l'action, dès lors qu'il la maintient dans la paix et la sérénité comme son nom l'indique. Dieu est paix, au-delà de la confusion et du bruit. Notre Louange comme notre manière de vivre, doit être Angélique et non charnelle. Psalmodier en appelant de toutes nos voix n'est jamais qu'un symbole de l'appel de l'intelligence. La psalmodie nous est donnée à cause de notre négligence et de notre rusticité pour nous ramener vers ce qui est vrai. Ceux qui ne connaissent pas la prière qui est, selon Jean Climaque, la source des vertus arrosant les plantes, c'est-à-dire les puissances de l'âme, doivent psalmodier beaucoup, sans mesure, toujours avec une grande diversité et ne jamais cesser jusqu'à ce que cette longue action pénible les ait menés à la Contemplation et qu'ils puissent découvrir la prière intellectuelle active au-dedans d'eux. Car autre est l'acte de l'Hésychia, autre celui de la vie commune. Chacun, s'il persévère sur la voie où il a été appelé, sera sauvé. Aussi quand je te vois revenir au milieu d'eux, j'ai bien peur de n'écrire que pour les faibles. Tous ceux qui essaient de vivre la prière à partir de ce qu'ils ont entendu ou appris ne peuvent que se perdre, s'ils n'ont personne pour les guider. Celui qui a goûté la Grâce doit, selon les Pères, psalmodier avec mesure et se consacrer surtout à la prière. Mais aux heures de nonchalance, il doit psalmodier ou lire les actes des Pères. Le navire n'a pas besoin de rames lorsque le vent tend la voile et que le souffle lui apporte une brise favorable pour voguer à la surface de la mer saumâtre des passions. Mais quand il est arrêté, il est tiré par les rames ou par la barque. Si certains qui aiment la dispute, avancent que les Saints Pères ou d'autres aujourd'hui, debout toute la nuit et psalmodiaient continuellement, nous leur répondrons avec l'Écriture que tout n'est pas parfait en tous, que l'ardeur et la force peuvent manquer et que ce qui est petit n'est pas nécessairement petit pour les grands ni ce qui est grand n'est pas nécessairement parfait pour les petits. Il y a trois vertus de l'Hésychia qu'il faut garder strictement, en examinant à toute heure si nous vivons toujours en elles et si, trompés par l'oubli, nous ne marchons pas en dehors. Ce sont la tempérance, le silence et le blâme de soi-même, c'est-à-dire l'humilité. Elles se contiennent et se gardent les unes les autres. D'elles la prière naît et croît continuellement. Le commencement de la Grâce dans la prière n'apparaît pas en tous de la même manière. Et le partage de l'Esprit, dit l'Apôtre, se révèle et se connaît sous bien des formes, selon sa volonté. Il se manifeste en nous comme à Élie le Thesbite. Chez certains, un esprit de crainte, fendant les montagnes des passions et brisant les rochers, les coeurs durs, vient clouer la chair de frayeur et la rendre morte. Chez d'autres, un tremblement ou une exultation toute immatérielle et essentielle car ce qui n'a ni être ni substance n'existe pas (et c'est ce que les Pères appellent plus clairement un bondissement) ébranle le coeur. Chez d'autres enfin, surtout en ceux qui ont progressé dans la prière, Dieu suscite une brise légère et paisible de Lumière, le Christ demeurant dans le coeur, selon l'Apôtre et se révélant mystiquement en esprit. C'est pourquoi Dieu disait à Élie sur le Mont Horeb que le Seigneur n'était ni ici ni là dans les actions partielles des novices mais il disait que le Seigneur était dans la brise légère de lumière et il montrait la perfection de la prière. ou http://homepage.mac.com/thm72/orthodoxievco/ecrits/vies/moines/gregoire.pdf ou 24 The Monk Gregory the Sinaite was born in about the year 1268 in the seacoast village of Clazomeneia near the city of Smyrna (Asia Minor), of rich parents. In about the year 1290 he was taken into captivity by the Hagarites and sent off to Laodicea. After gaining his freedom, the Saint arrived on the island of Cyprus, where he was tonsured a monk. He set off afterwards to Mount Sinai and there assumed the great schema. Having fulfilled his obediences of cook and baker, and then as writer-copyist, surpassing all in reading and knowledge of Scriptural and patristic books. The strictness of his life (fasting, vigil, psalmody, standing at prayer) brought some to astonishment and others to envy. Departing the monastery, the monk visited Jerusalem. For some time he lived on the island of Crete, and afterwards he made the rounds on Athos with its monasteries and ascetics. By such manner he acquired the experience of the monastic life of many centuries from the ancient monasteries. Only after this did the Monk Gregory the Sinaite settle himself in a solitary place for "hesychia" ["mystic quiet" doing the Jesus Prayer] – a cell for silence and unhindered pursuit of mental prayer, combined with hard monastic work. The precious legacy of the Monk Gregory is in his precepts about the inner life, 15 chapters about silence, and 142 chapters about the commandments, where he says, that "one seeking to comprehend the commandments without fulfilling them, and through study and reading to find that which is desired, is like a man imagining a fantasy in place of truth." The monk is reknown also as a remarkable writer of song, – to him is ascribed the "Mete it is in truth" ("Dostoino est vo istinu"), and a canon to the Most Holy Trinity read at Sunday vigil, and a canon to the holy Cross. In a canon-book (from the year 1407) of the Monk Kirill (Cyril) of Belozersk (+ 9 June 1427) is found the "Canon of propitiation to the Lord Jesus Christ, – a work of Gregory the Sinaite." Through his concern for the spreading of monastic deeds, the monk founded several cells on Athos, and also four laura-monasteries in Thrace. The Monk Gregory the Sinaite died in the year 1310 (some historians suggest the year 1346) at his socalled "Concealed" ("Parariseia") monastery, founded in the mountains of Macedonia for the strict followers of his life. ou Gregory is called Sinaite because he received the monastic tonsure on Mount Sinai. During the reign of Emperor Andronicus Palaeologus, about the year 1330 A.D., he arrived at Mt. Athos to visit the monasteries and to inquire about the practice of mental prayer and contemplation. However, these two forms of spiritual works [exercises], at that time, were almost unknown among the holy Athonites. The only one who knew this and practiced it to perfection was St. Maximus of Kapsokalyvia. Gregory spread his teaching about mental prayer throughout all the cells and monasteries on Mt. Athos. His distinguished disciple was Kallistos, the Patriarch of Constantinople, who wrote the biography of St. Gregory. After that, Gregory crossed over to Macedonia and to the other regions of the Balkans and established communities in which the monks practiced mental prayer. Thus, he assisted many to be immersed in prayer and to be saved. His writings about mental prayer and asceticism can be found in the book "Dobrotoljublja The Philokalia." Among other things, he wrote the refrains to the Holy Trinity, "It is meet and right," which is sung at the Midnight Service of the Resurrection. Gregory ranks among the most eminent ascetics and spiritual teachers of the Balkans. He died peacefully after a long and laborious life and took up habitation in the Kingdom of God. SAINT MARTYR AMAND (+ 515) Fondateur de l'église Saint-Laurent de Bergame, sa vie, véritable roman historique, le présente 25 comme un chef victorieux des Alains et d'autres barbares hérétiques ariens, rendant son âme au Seigneur dans des circonstances assez vagues. SAINTE PLATONIDA (OU PLATONIS) DE NISIBE, SYRIE (+308) Sainte Platonida fut tout d'abord Diaconesse puis par la suite, se retira dans le Désert de Nisibe où elle organisa un monastère de Moniales. La Règle de son monastère se distinguait par sa rigueur. Les soeurs ne prenaient de la nourriture qu'une fois par jour. Lorsqu'elles n'étaient pas en prière, elles passaient leur temps en travaux monastiques et diverses obédiences. Les vendredis, jour de commémoration des Souffrances du Christ Sauveur sur la Croix, tout travail était arrêté et les Moniales étaient à l'église du matin au soir et entre les Offices, on lisait la Sainte Ecriture et des commentaires. Sainte Platonida fut un exemple vivant pour toutes les soeurs en matière de stricte Ascèse monastique, douceur et Amour du prochain. Ayant atteint un grand âge, Sainte Platonida s’endormit dans le Seigneur en paix en 308. Ste Platonida-Sts deux Martyrs d'Ascalon-St Grégoire le Sinaïte un des maîtres de l'hésychasme (1346).-St Grégoire de la Grande Lavra-Sts Manuel, Théodore, Georges et Michel de Samothrace (1835). -St Méthode, Apôtre des Slaves. (Mémoire commune avec son frère St Cyrille le 11 mai.) -St Irénée l'Evêque de Sirmium (aujourd'hui Sremska Mitrovica en Serbie), Martyr sous Dioclétien (304). -Sts Florent, Geminien et Sature , Martyrs à Sirmium. - Sts Rufine , Modérée , Romaine, Secundus et sept compagnons, Martyrs à Sirmium. -Ste Platonide qui reposa en paix (peut-être à Nisibe). -St Marcellin, tribun et notaire, Martyr à Carthage dans l'actuelle Tunisie par la main des Donatistes (413). -St Brychan le roi dans le pays de Galles. -St Ulched du Pays de Galles. -St Amand, comte dans la région de Brescia en Lombardie qui confessa la foi orthodoxe face aux Ariens.-St Winebaud higoumène du monastère de St-Loup à Troyes en Champagne (620 ou 623). -St Notker le Bègue, hymnographe et musicien à l'abbaye de St-Gall en Suisse (912).-St Urbain, higoumène de Peñalba près d'Astorga en Espagne (940).-St Grégoire qui pratiqua l'ascèse dans la région de la Grande Laure au Mont Athos et fut le père spirituel de St Grégoire Palamas (XIVème siècle). -St Gennade, moine du monastère de Dionysiou au Mont Athos, Martyr par la main des Musulmans (1818). -St Jean, Prêtre, Martyr (1943). -St Jacques, Prêtre, Martyr (1943). -St Sébastien, ancien à Optina et Karaganda, confesseur (1966). Lecture de l’Epître Pour Saint Méthode, Egal-aux-Apôtres et Illuminateur des Slaves Heb VII : 26-VIII : 2 7.26 Il nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme lui, Saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, 7.27 qui n'a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, -car ceci, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même. 7.28 En effet, la loi établit souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse; mais la parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est parfait pour l'éternité. 8.1 Le point capital de ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s'est assis à la droite du trône de la majesté Divine dans les cieux, 8.2 comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme. 26 Lecture de l’Evangile Pas de Lecture ce jour REFLEXION - On dit à propos d'un ancien orateur qu'il travaillait jour et nuit pour se perfectionner dans l'art oratoire. Quelqu'un lui dit : "Démosthènes ne veut pas que tu deviennes chef-orateur." Ce à quoi il répliqua aussitôt : "Pas plus que moi je n'accepterai qu'il soit le seul." Si vous ne savez pas être un Saint de première classe comme Saint Antoine, ne baissez pas les bras et ne dites pas : "Rien de bon ne sortira de moi!" Accroissez vos efforts et doublez votre talent. "Dans la Maison de Mon Père, il y a de nombreuses demeures" dit le Seigneur (Saint Jean 14,2). Si vous méritez de vous installer dans la moindre de ces demeures, vous serez bien plus glorieux et plus heureux que tous les dirigeants qui ont jamais existé sur terre. Chacun, selon son propre talent. Pas plus que vous ne serez un Saint Antoine, pas plus Saint Antoine n'occupera, seul, le Royaume de Dieu. HOMELIE - A propos de la victoire sur le dernier ennemi. "Le dernier ennemi qui sera détruit est la mort" (1 Corinthiens 15,26). Le premier ennemi de l'Homme, c'est le diable; le second, c'est le péché et le troisième, c'est la mort. Le Seigneur Jésus-Christ a conquis ces trois ennemis pour la race humaine. Par Son Humilité, Il conquit le fier diable. Par Sa mort, Il a vaincu le péché et par Sa Résurrection, Il a vaincu la mort. Ayant vaincu tous nos ennemis, Il nous invite à être participants de Sa Glorieuse Victoire. Pas seulement que nous soyons gagnants mais aussi que nous nous attachions au Victorieux. Seule Sa Puissance conquiert, Seules Ses Armes fauchent. Nous sommes impuissants et désarmés mais nos ennemis ont peur. Avec Lui et à Ses Côtés, nous conquerront ceux qui sont plus puissants que nous. Quel est le prix qu'Il nous propose pour Sa Victoire? Un maigre prix, mes frères. Pour un prix dérisoire, Il nous offre la plus précieuse victoire. Nous faire humbles et nous soumettre à la Volonté de Dieu, c'est le prix qu'Il demande afin de conquérir le diable pour nous. Mourir à nous-mêmes, mourir aux désirs et passions de la chair, c'est le prix qu'Il recherche afin de conquérir pour nous. De vivre pour Lui et non pour nous-mêmes, de Le recevoir dans nos coeurs, c'est le prix qu'Il demande afin de conquérir la mort pour nous. Il a conquis tous les ennemis ouvertement et complètement. C'est le prix pour lequel Il offre Sa Victoire à chacun d'entre nous. Le Saint Apôtre Paul dit : "Mais grâces soient à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ!" (1 Corinthiens 15,57). Ô Christ Ressuscité, illumine, renforce et guéris-nous par Ta Victoire. A Toi soit la Gloire et la reconnaissance, à jamais. Amin. Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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