lundi 30 avril 2012
Vie de Saint Léonide d'Athènes et autres Vies de Saints.
14 – 27 avril 2012
Cycle mobile (Pascalion): Vendredi de la Deuxième Semaine
Lecture de l’Epître
Actes V : 1-11
5.1 Mais un homme nommé Ananias, avec Saphira sa femme, vendit une propriété, 5.2 et retint
une partie du prix, sa femme le sachant; puis il apporta le reste, et le déposa aux pieds des
apôtres. 5.3 Pierre lui dit: Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton coeur, au point que tu
mentes au Saint Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ? 5.4 S'il n'eût pas été
vendu, ne te restait-il pas? Et, après qu'il a été vendu, le prix n'était-il pas à ta disposition?
Comment as-tu pu mettre en ton coeur un pareil dessein? Ce n'est pas à des hommes que tu as
menti, mais à Dieu. 5.5 Ananias, entendant ces paroles, tomba, et expira. Une grande crainte
saisit tous les auditeurs. 5.6 Les jeunes gens, s'étant levés, l'enveloppèrent, l'emportèrent, et
l'ensevelirent. 5.7 Environ trois heures plus tard, sa femme entra, sans savoir ce qui était arrivé.
5.8 Pierre lui adressa la parole: Dis-moi, est-ce à un tel prix que vous avez vendu le champ?
Oui, répondit-elle, c'est à ce prix-là. 5.9 Alors Pierre lui dit: Comment vous êtes-vous accordés
pour tenter l'Esprit du Seigneur? Voici, ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte, et ils
t'emporteront. 5.10 Au même instant, elle tomba aux pieds de l'apôtre, et expira. Les jeunes
gens, étant entrés, la trouvèrent morte; ils l'emportèrent, et l'ensevelirent auprès de son mari.
5.11 Une grande crainte s'empara de toute l'assemblée et de tous ceux qui apprirent ces choses.
Lecture de l’Evangile
Jean V : 30-VI : 2
5.30 Je ne puis rien faire de moi-même: selon que j'entends, je juge; et mon jugement est juste,
parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé.
5.31 Si c'est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n'est pas vrai. 5.32 Il
y en a un autre qui rend témoignage de moi, et je sais que le témoignage qu'il rend de moi est
vrai. 5.33 Vous avez envoyé vers Jean, et il a rendu témoignage à la vérité. 5.34 Pour moi ce
n'est pas d'un homme que je reçois le témoignage; mais je dis ceci, afin que vous soyez
sauvés. 5.35 Jean était la lampe qui brûle et qui luit, et vous avez voulu vous réjouir une heure à
sa lumière. 5.36 Moi, j'ai un témoignage plus grand que celui de Jean; car les oeuvres que le
Père m'a donné d'accomplir, ces oeuvres même que je fais, témoignent de moi que c'est le
Père qui m'a envoyé. 5.37 Et le Père qui m'a envoyé a rendu lui-même témoignage de moi.
Vous n'avez jamais entendu sa voix, vous n'avez point vu sa face, 5.38 et sa parole ne demeure
point en vous, parce que vous ne croyez pas à celui qu'il a envoyé. 5.39 Vous sondez les
Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent
témoignage de moi. 5.40 Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie! 5.41 Je ne tire pas
ma gloire des hommes. 5.42 Mais je sais que vous n'avez point en vous l'amour de Dieu. 5.43 Je
suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas; si un autre vient en son propre
nom, vous le recevrez. 5.44 Comment pouvez-vous croire, vous qui tirez votre gloire les uns
des autres, et qui ne cherchez point la gloire qui vient de Dieu seul? 5.45 Ne pensez pas que
moi je vous accuserai devant le Père; celui qui vous accuse, c'est Moïse, en qui vous avez mis
votre espérance. 5.46 Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu'il a écrit de
moi. 5.47 Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles?
6.1 Après cela, Jésus s'en alla de l'autre côté de la mer de Galilée, de Tibériade. 6.2 Une grande
foule le suivait, parce qu'elle voyait les Miracles qu'il opérait sur les malades.
Cycle fixe : Commémorations
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SAINTS MARTYRS JEAN, ANTOINE ET EUSTACHE DE VILNIUS (+ 1342)
Ces trois Martyrs étaient originaires de Lituanie. Les deux premiers, Milhey et Kukley, étaient
frères. Accompagnés de leur ami Nizilon, ils offrirent leurs services au grand-duc Olgerd de
Lituanie, père du fameux Jagellon. Le grand-duc charmé de leur intelligence et de leur
candeur, les attacha à sa personne comme chambellans. Élevés dans la religion de leur pays,
ils adoraient le feu mais un Prêtre Missionnaire nommé Nestor les convertit au Christianisme
et leur donna au Saint Baptême les noms de Jean (Milhey), Antoine (Kukley) et Eustache
(Nizilon). Ils pratiquaient la Vraie Foi en secret tout en restant à la cour où le grand duc était
satisfait de leur service. Cependant, un jour d'abstinence, ils refusèrent de toucher aux viandes
qu'on leur servait. Olgerd s'irrita de ce refus et les menaça de mort. Ils lui répondirent que leur
loi s'opposait à cet acte. Aussitôt, le duc les fit mettre en prison et les assujettit à des mauvais
traitements qui ne leur firent rien perdre de leur patience. Ils furent condamnés à mort puis
pendus à un chêne qui servait de potence sur une des places de Vilnius. L'exécution eut lieu à
des jours différents : Jean le 24 avril, Antoine le 14 juin et Eustache le 13 décembre. Les
corps furent ensevelis dans l'église de la Trinité desservie par les Moines de Saint-Basile.
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Leur fête se célèbre à Vilnius le 14 avril et ils sont regardés comme les principaux Protecteurs
de la ville. On pense que leurs Précieuses Reliques furent transférées à Constantinople.
ou
The Holy Martyrs Antonii, John and Eustathii suffered for Christ under the Lithuanian
GreatPrince Ol'gerd (1345-1377). The prince was married to the Vitebsk Orthodox princess
Maria Yaroslavna (+ 1346). He himself was baptised and during the lifetime of his spouse he
allowed the preaching of Christianity. Two brothers by birth, Nezhilo and Kumets, received
holy Baptism from the clergy of the princess the priest Nestor, and they received the names
Antonii and John. And at the request of Maria Yaroslavna there was even built at Vilna an
Orthodox church.
But after the death of his spouse, prince Ol'gerd began openly to support the pagan priests of
the fire-worshippers, who started a persecution against Christians. Saints John and Antonii
endeavoured not to display their belonging to the Christians, but still they did not observe the
pagan customs, they did not cut their hair as the pagans did, and on fastdays they did not eat
forbidden foods.
The prince soon became suspicious of the brothers in the renunciation of faith, so he
interrogated them and they confessed themselves Christians. Then they demanded them to eat
meat (it was a fast day). The holy brothers refused, and the prince locked them up in prison.
The brothers spent an entire year incarcerated. John took fright at the impending tortures and
declared, that he would fulfill all the demands of the GreatPrince. The delighted Ol'gerd
released both brothers and drew them near to himself.
But Antonii did not betray Christ. When he again refused to eat meat on a fast day, the prince
again locked him up in prison and subjected him to brutal tortures. The renouncing brother
remained free, but as a traitor not only did the Christians not associate with him, but neither
did the pagans. Repenting of his sin, John went to the priest Nestor and asked him to intercede
before his brother, so that he would forgive him and consort with him. "When he openly
confesses Christ, everything betwixt us wilt be reconciled," – answered the Martyr Antonii.
Once, serving the prince at the bath, Saint John spoke privately with him about his
reconciliation with the Church. Ol'gerd did not display any anger and gave him to understand,
that this was his personal matter and that he could believe in Christ, but conduct himself like
all the pagans. Then Saint John confessed himself a Christian in the presence of numerous
courtiers. They beat him fiercely with canes and dispatched him to his brother in prison. The
Martyrs met with joy in prison and on that day did partake of the Holy Mysteries.
A throng of the people approached the prison so as to view the new confessor. By their
preaching the brothers converted many to Christ. The prison was transformed into a Christian
teaching-place. The frightened pagan-priests demanded the execution of the brothers, but now
already they did not fear temporal parting. On the morning of 14 April 1347 the Martyr
Antonii after receiving the Holy Mysteries was hung on a tree. This oak, considered by the
pagans as sacred, became from that time truly sacred for Orthodox Christians.
The hopes of the pagan priests, that with the death of Saint Antonii the preaching about Christ
would stop, were not justified. A multitude of the people as before gathered at the walls of the
prison, where Saint John was situated. On 24 April 1347 they strangled and hung him dead
upon the same oak. The venerable bodies of both Martyrs were buried by Christians in a
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church of Saint Nicholas the Wonderworker.
A third sufferer for faith in Christ was Kruglets. At Baptism the priest Nestor gave him the
name Eustathii. He was a relative of the holy brothers. Within the retinue of the GreatPrince
of Lithuania, Kruglets stood out by his comeliness, valour and bravery, but even moreso in
mind and virtue of soul. A favourite of Ol'gerd, he could count on an excellent future. But one
time he also like the martyred brothers refused to eat meat at the festal table. Saint Eustathii
openly declared, that he was a Christian and would not eat meat because of the Nativity fast.
Hereupon they began to beat him with iron rods, but the youth let out not a groan. The prince
tried refining the torture. There was a bitter frost. Ol'gerd gave orders to strip the Martyr
naked, take him out on the street and to pour icy water in his mouth. But this did not break the
spirit of the Saint. Then they broke his ankle-bones, and tore off from his head the hair with
the skin and cut off his ears and nose. Saint Eustathii endured the torments with such gladness
and courage, that the very torturers themselves were astounded by this Divine power, which
strengthened him. After the torture the Martyr Eustathii was sentenced to death and hung on
that oak (+ 13 December 1347), where earlier Saints John and Antonii received a Martyr's
death.
During the course of 3 days it was not permitted to take down the body of the Martyr, and a
column of cloud protected it from birds and beasts of prey. A church was afterwards built on
the hill where the holy Martyrs suffered. The trinity of venerable passion-bearers glorified the
True God worshipped in the Holy Trinity, Father and Son and Holy Spirit – wherefore the
church was consecrated in the Name of the MostHoly Trinity. The prestol' (altar-table) was
secured on the base of the sacred oak, on which the Martyrs accepted death. Soon their relics
were uncovered undecayed. Already in the year 1364 the Constantinople Patriarch Philotheos
(1354-1355, 1362-1376) sent to the Monk Sergei of Radonezh (+ 1392, Comm. 25
September) a cross with the relics of the holy Martyrs. The Church established the celebration
of memory of all three Martyrs on a single day, 14 April.
The act of the holy Martyrs held immense significance for all the Western frontier. Vilensk
monastery in the Name of the Holy Trinity, at which the holy relics are kept, became a
stronghold of Orthodoxy and peace on this frontier. In the year 1915 during the invasion of
the Germans, these relics as very precious in the Baltic frontier were taken to the heart of
Russia – Moscow.
Within the memory of believers at Vilnius and to this day there live sorrowful recollections
about parting from the holy Martyrs and joyful memories – about the solemn meeting of the
relics of the holy passion-bearers in 1946 at the Vilensk Holy-Spirit monastery. The date of
their return – 13 (26) July – from that time is solemnly noted annually at the monastery.
OK SAINT EVEQUE TASSACH DE RAHOLP (+495)
Tassach était un disciple de Saint Patrick. Sacré Evêque par ce dernier, il devint le premier
Evêque de Raholp dans le Comté de Down en Irlande. C'était un artisan accompli qui réalisa
crosses pastorales, patènes, calices, crédences, reliquaires et Croix pour nombre d'églises
fondées par Saint Patrick.
Le rôle de Tassach est à jamais mémorable car il fut choisi par l'Apôtre national pour être
avec lui dans ses derniers moments et lui administrer la Sainte Communion. Cet événement
est rapporté ainsi dans "Le Martyrologe du Donegall" : "Tassach de Raholp a donné les
Précieux Sang et Corps du Christ à Saint Patrick avant son Endormissement au Monastère de
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Saul."
Il est souvent confondu avec Saint Asicus d'Elphin qui avait des les mêmes qualités d'artisan
et serait né au Ciel la même année.
Tropaire de Saint Tassach ton 5
Ô Saint Hiérarque Tassach, /
tu fus un des premiers à suivre Saint Patrick /
et tu fus le dernier à lui administrer les Saints Mystères. /
Comme les disciples de Moïse /
parant le tabernacle /
tu fus un brillant artiste et un artisan doué, /
et à présent, te voilà toi-même l'ornement de l'Eglise du Christ
OK SAINT HIEROMARTYR PRETEXTAT L'EVEQUE DE ROUEN (+ 588) 24 février – 14
avril
Le Roi Sigebert d'Austrasie venait de succomber sous les coups des sicaires de Frédégonde; il
laissait une jeune veuve, la reine Brunehaut qui eut le malheur de plaire au fils de sa rivale, le
jeune Mérovée. Le mariage de Brunehaut avec Mérovée fut béni en 576 à Rouen par Saint
Prétextat qui était Evêque de cette ville depuis l'an 549. Un pareil mariage était contraire aux
Canons mais Prétextat, par économie,* accorda dispense et passa outre, de là la grande colère
à la cour de Chilpéric où l'on fit entendre que le Saint Evêque trempait dans la révolte de
Mérovée. On ne tarda pas à lui faire son procès.
* Sur l'économie : http://homepage.mac.com/thm72/orthodoxievco/ecrits/canons/cyril.htm
" Le zèle pour la Vraie Foi de votre piété, ce n'est pas d'aujourd'hui que je le connais; je le
connaissais depuis longtemps et je vous loue certes bien de vouloir vivre dans une telle
exacte observance. Mais la considération du bien général oblige parfois certains de sortir
quelque peu hors du chemin prescrit afin d'obtenir un plus grand bien. En effet de même
que les voyageurs en mer devant la tempête qui éclate et le danger que court le vaisseau,
pris de peur, jettent à la mer une partie de la cargaison pour sauver le reste, de même,
nous aussi, en face des événements, toutes les fois qu'il n'est pas possible de garder la très
grande exactitude, nous négligeons une partie pour ne pas subir la perte totale. "
(Saint Cyrille d’Alexandrie)
Le roi apprit que cet Evêque distribuait des présents au peuple. Il le manda à sa cour et ayant
découvert que la reine Brunehaut lui avait laissé ses trésors en dépôt, il les lui enleva et le fit
garder en exil jusqu'à ce qu'il eut fait terminer cette affaire par un jugement canonique. Il
convoqua donc en 579 à Paris un concile de quarante-cinq Evêques dans la basilique de Saint-
Pierre pour examiner l'affaire.
Le roi parut lui-même au milieu de l'assemblée et adressant la parole à Prétextat qui avait eu
ordre de se rendre au concile, il lui dit : "A quoi as-tu pensé l'Evêque, de marier Mérovée qui
aurait dû être mon fils et qui est mon ennemi avec sa tante c'est-à-dire avec la femme de son
oncle? Ignores-tu les dispositions des Saints Canons à ce sujet? Mais tu n'es pas demeuré là :
tu as conspiré avec lui et donné des présents pour me faire assassiner; tu m'as fait un ennemi
de mon fils, tu as séduit mon peuple par argent afin que personne ne me gardât la fidélité
promise et tu as voulu m'enlever ma couronne." Les Francs qui étaient présents en grand
nombre frémirent à ce discours et voulaient ouvrir les portes de l'église pour en tirer Prétextat
et le lapider mais le roi les en empêcha.
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Ce Saint Evêque nia avec fermeté tous les faits avancés contre lui malgré les dépositions de
faux témoins qui montrèrent divers présents qu'il leur avait faits pour les engager à être fidèles
à Mérovée. Il répondit : "Tu dis vrai : je t'ai fait divers présents mais ce n'a pas été en vue de
tenter ta fidélité au roi. Tu m'avais donné des chevaux de prix et plusieurs autres choses; que
pouvais-je faire de mieux que de témoigner ma reconnaissance par des présents mutuels?"
On parut se contenter de cette réponse et le roi, ayant ainsi terminé la première séance, se
retira dans son palais pour y mieux concerter ses accusations. Après le départ de Chilpéric, les
Evêques demeurèrent dans la sacristie et comme ils conféraient ensemble, Aétius
l'Archidiacre de l'Eglise de Paris les y vint trouver et leur dit : "Evêques du Seigneur qui êtes
assemblés, écoutez-moi, c'est maintenant que vous allez rendre votre nom illustre ou que vous
le déshonorerez à jamais. Personne ne vous regardera plus comme des Evêques si vous
manquez de fermeté et si vous laissez périr votre frère." La crainte de Frédégonde avait fermé
la bouche aux Evêques. Ils demeurèrent dans le silence et se mirent le doigt sur les lèvres
comme pour faire entendre qu'ils ne voulaient point parler.
Alors Saint Grégoire l'Evêque de Tours prit la parole : "Très Saints Evêques et vous surtout
qui avez plus de part à la confiance du roi, écoutez-moi. Donnez à ce prince un conseil
salutaire et digne des Evêques, de peur qu'il ne perde son royaume et ne flétrisse sa gloire en
suivant les mouvements de sa colère contre un ministre du Seigneur." Les Evêques gardèrent
encore le silence.
Le concile s'étant assemblé pour la seconde séance, le roi y vint dès le matin et dit : "Les
Canons ordonnent de déposer un Evêque convaincu de larcin." Les Prélats demandèrent quel
était l'Evêque accusé de ce crime. Le roi répondit : "Vous avez vu ce qu'il nous a volé." Il
avait montré, en effet trois jours auparavant, deux coffres pleins de meubles et de bijoux
précieux estimés plus de trois mille sous d'or et un sac qui en contenait environ deux mille en
espèces, prétendant que Prétextat les lui avait dérobés.
Prétextat répondit : "Prince, je crois que tu te souviens qu'après que la reine Brunchaut eut
quitté Rouen, j'allai te trouver et que je te dis qu'elle m'avait laissé en dépôt cinq coffres et
qu'elle envoyait souvent ses gens me les demander mais que je ne voulais pas m'en dessaisir
sans votre agrément." Tu me dis : "Défais-toi de cela, rends à cette femme ce qui lui
appartient, de peur que ce ne soit une semence d'inimitié entre mon neveu Childebert et moi.
Ainsi étant retourné à Rouen, je délivrai aux gens de Brunehaut un coffre car ils ne purent en
emporter davantage. Etant revenus, ils demandèrent les autres. Je voulus encore avoir ton
consentement et tu me répondis : - Défais-toi de tout cela, Ô Evêque! De peur que ce ne soit
un sujet de scandale. Je leur donnai encore deux coffres : ainsi, deux sont demeurés chez moi.
Pourquoi donc me calomnies-tu et nommes-tu larcin ce qui est un dépôt?"
Le roi répliqua : "Si c'était un dépôt pourquoi as-tu ouvert un de ces coffres et partagé un drap
d'or à des gens que tu voulais engager à me chasser de mon royaume?" L'Evêque reprit : "Je
t'ai déjà dit que j'avais reçu des présents de ces personnes et que, n'ayant rien alors à leur
donner, je pris quelque chose de ce dépôt : je regardais comme à moi tout ce qui appartenait à
mon fils Mérovée que j'ai tenu sur les fonts du Baptême." Le roi demeura confus et la simple
Vérité triompha cette fois de tous les artifices de la calomnie. Chilpéric sortit du concile et dit
à quelques prélats qui étaient ses flatteurs : "J'avoue que les réponses de l'Evêque m'ont
confondu et je sais dans ma conscience qu'il dit vrai. Que ferai-je donc maintenant pour
contenter la reine à son sujet?" Après y avoir pensé un moment, il ajouta : "Allez et dites-lui
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comme de vous-mêmes et par manière de conseil : tu sais que le roi Chilpéric est plein de
bonté et se laisse aisément fléchir : humilie-toi devant lui et dis que tu as fait ce dont il
t'accuse. Alors nous nous jetterons-tous à ses pieds pour lui demander ta grâce." Prétextat que
son innocence ne rassurait pas contre les intrigues de ses ennemis, donna dans le piège qui lui
était tendu.
Le lendemain matin, le roi se rendit à la troisième séance du concile et dit à Prétextat : "Si tu
ne faisais des présents à ces personnes que parce que tu en avais reçu pourquoi les engageaistu
à prêter serment d'être fidèles à Mérovée?" L'Evêque répondit : "J'ai demandé, je l'avoue,
leur amitié pour lui; j'aurais appelé à son secours non seulement les hommes mais les Anges
du Ciel si je l'avais pu parce qu'il était mon fils spirituel par le Baptême ainsi que je l'ai dit."
Comme sur cette réponse la contestation s'échauffait, Prétextat suivit le conseil perfide qu'on
lui avait donné et se prosterna tout à coup en disant : "J'ai péché contre le Ciel et contre toi, Ô
prince très miséricordieux : je suis un infâme homicide, j'ai voulu attenter à ta vie et mettre
ton fils sur ton trône."
Le roi, ravi de voir que son artifice avait réussi, se jeta de son côté aux pieds des Prélats et
leur dit : "Très Pieux Evêques, écoutez un criminel qui confesse un attentat exécrable." Les
Evêques, les yeux baignés de larmes, relevèrent le roi qui s'en retourna au palais après avoir
donné ordre qu'on fît sortir Prétextat de l'église. Chilpéric envoya au concile une collection de
Canons à laquelle on avait ajouté un nouveau recueil d'autres Canons qu'on disait être des
Apôtres. On en lut cet article : "Que l'évêque convaincu d'homicide, d'adultère et de parjure
soit déposé." Prétextat qui reconnut alors trop tard qu'on l'avait joué, demeurait interdit.
Bertram l'évêque de Bordeaux lui dit en très bon courtisan : "Mon frère puisque tu es dans la
disgrâce du roi, tu n'auras pas notre communion avant qu'il ne t'ait rendu sa bienveillance."
Chilpéric ne voulait pas en rester là : il demanda qu'on déchirât la robe de Prétextat, ce qui
était une marque ignominieuse de déposition ou bien qu'on récitât sur sa tête le Psaume 108
contenant les malédictions lancées contre Judas ou du moins qu'on prononçât contre cet
Evêque une excommunication perpétuelle. Grégoire de Tours s'opposa avec courage à ces
propositions et somma le roi de tenir la parole qu'il avait donnée de ne rien faire contre les
Canons mais Prétextat fut enlevé du concile et jeté dans une prison d'où il tenta de s'évader
pendant la nuit. On lui fit subir à cette occasion les plus rudes traitements puis il fut relégué
dans une île près de Coutances, vraisemblablement l'Île de Jersey. Mélantius, créature de
Frédégonde, fut mis sur le siège de Rouen.
Telle fut l'issue du cinquième concile de Paris où l'innocence fut opprimée par la puissance du
roi, par la lâcheté de quelques évêques et par la simplicité même de Prétextat qui durant son
exil expia à l'aide de la pénitence, la faiblesse qu'il avait eue de confesser des crimes dont il
était innocent. Il fit un Saint Usage de ses souffrances et donna le spectacle des plus héroïques
vertus.
Dès que les habitants de Rouen apprirent la mort de Chilpéric assassiné à son tour à Chelles
en 584, ils rappelèrent de son exil leur Evêque et le rétablirent sur son siège. Frédégonde s'y
opposa de tout son crédit et Prétexta crut devoir venir à Paris prier Gontran de faire examiner
sa cause. Ce prince voulait convoquer un Concile pour ce sujet mais l'Evêque Ragnemsode de
Paris lui présenta au nom de tous les autres Evêques que cela n'était nullement nécessaire
puisque si le concile de Paris avait imposé une pénitence à Prétextat, il ne l'avait pas déposé
de l'épiscopat. Ainsi le roi le reçut à sa table et le renvoya à son Eglise. Mélantius qui avait été
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mis à sa place sur le siège de Rouen, en fut chassé et il alla s'en consoler auprès de
Frédégonde que Gontran relégua au Vau-de-Reuil, à quatre lieues de Rouen.
Mais cette nouvelle Jézabel ne se tint pas tranquille : du lieu où elle avait été reléguée, elle fit
menacer Prétextat de le faire exiler une seconde fois. Il répondit avec fermeté : "J'ai toujours
été Evêque jusque dans mon bannissement et toi, tu ne seras pas toujours reine. L'exil me
servira de degré pour m'élever au Royaume Céleste mais toi, de ton trône, tu seras précipitée
dans l'abîme si tu ne renonces pas à tes péchés pour faire une salutaire pénitence." On ne
disait pas impunément de telles vérités à une reine du caractère de Frédégonde. Des avis si
salutaires allumèrent toutes ses fureurs et l'on en vit bientôt les funestes effets. Le dimanche
suivant, le Saint Evêque était allé à l'église le matin plus tôt qu'à l'ordinaire y chanter les
Louanges de Dieu lorsqu'il se sentit frappé d'un coup de poignard par un assassin. Il jeta un cri
pour appeler ses clercs mais personne ne vint à son secours; il se traîna péniblement jusqu'à
l'Autel et y fit à Dieu par une courte et fervente prière le sacrifice de sa vie. Pendant ce tempslà,
le peuple fidèle qui était dans l'église était accouru à lui; on l'emporta dans sa maison et on
le mit dans son lit.
L'artificieuse Frédégonde alla aussitôt lui rendre visite pour lui témoigner la part de douleur
qu'elle prenait à ce funeste accident : "Saint Evêque, tu n'avais pas besoin ni nous ni le reste
de ton peuple que ce malheur t'arrivât mais plût à Dieu qu'on pût découvrir l'assassin pour lui
faire expier son crime dans les supplices."
Prétextat qui n'était pas la dupe de ces indignes artifices, lui répondit avec une Sainte Liberté :
"Eh! Quelle autre main a porté le coup que celle qui a tué les rois qui a versé tant de sang
innocent qui a fait tant de maux à ce royaume?" Frédégonde fit semblant de ne pas l'entendre
et lui répliqua : "Nous avons d'habiles médecins qui pourront te guérir; permets qu'on te les
envoie. - Je sens, repartit l'Evêque que le Seigneur m'appelle mais toi qui es l'auteur de tous
ces crimes, tu seras chargée de malédiction en ce monde et Dieu vengera mon sang sur ta
tête."
Frédégonde se retira couverte de confusion et Saint Prétextat expira après avoir réglé quelques
affaires de sa maison. L'Evêque Romachaire de Coutances se rendit à Rouen pour faire la
cérémonie des funérailles car c'était un devoir que les Evêques voisins se rendaient les uns
aux autres. Les citoyens de Rouen mais surtout les Francs établis dans cette ville, furent
consternés d'un meurtre si atroce.
Un seigneur franc eut le courage d'aller au palais de Frédégonde lui en faire de vifs
reproches : "Tu as commis déjà bien des crimes mais tu n'en avais pas commis de plus grand
que de faire ainsi assassiner un si Saint Evêque. Que le Seigneur venge au plus tôt le sang
innocent! Pour nous, nous prendrons de si bonnes mesures que tu ne seras plus en état de
commettre de pareils attentats." Après ce discours, il voulut se retirer mais Frédégonde qui ne
se possédait jamais mieux que quand elle méditait une plus cruelle vengeance, l'invita à dîner.
Sur le refus qu'il en fit, elle le pressa de prendre un rafraîchissement afin qu'il ne fût pas dit
qu'il était sorti à jeun d'une maison royale. Il se rendit à ses instances et on lui présenta, selon
l'usage des anciens francs, du vin d'absinthe assaisonné de miel. Il s'aperçut aussitôt qu'il avait
pris du poison et après avoir averti ses gens de n'en point boire, il monta à cheval pour s'enfuir
mais le poison était si violent qu'il rendit son âme à Dieu avant d'arriver chez lui.
L'Evêque Leudovalde de Bayeux et premier suffragant de Rouen, écrivit une lettre circulaire à
tous les Evêques sur le scandale causé par l'assassinat de Prétextat et ayant pris conseil
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probablement des Evêques de sa province, il fit fermer toutes les églises de Rouen et défendit
d'y faire l'Office jusqu'à ce qu'on eût découvert l'auteur du crime. Cet exemple d'un interdit
général sur toute une ville est remarquable et c'est le premier qu'on trouve dans l'histoire des
Eglises en France. Leudovalde fit plus: il fit arrêter quelques personnes suspectes qui
accusèrent Frédégonde et peu s'en fallut que ce zèle ne lui coûtât la vie à lui-même mais la
fidélité de son peuple le défendit contre les embûches qu'on lui dressa.
Cependant et pour se justifier, Frédégonde s'avisa d'un stratagème qui ne tourna qu'à sa honte.
Elle fit prendre un de ses esclaves qu'elle savait être l'assassin et le fit cruellement fouetter.
Ensuite elle le livra au neveu de Prétextat, croyant qu'il n'avouerait rien comme sans doute il
le lui avait promis. Mais la torture et sa mauvaise conscience lui arrachèrent la Vérité. Il
confessa qu'il avait reçu cent sous d'or de Frédégonde pour commettre le crime, cinquante de
l'évêque Mélantius et cinquante autres de l'archidiacre de Rouen et que de plus, on lui avait
accordé la liberté. Mais cette femme artificieuse qui d'ailleurs disposait de toutes les faveurs,
malgré des faits si atroces, maintint toujours son autorité et ce qui est encore plus surprenant,
elle fit rétablir Mélantius sur le siège de Rouen encore teint d'un sang que cet indigne prélat
avait contribué à faire verser.
Saint Prétextat est honoré par l'Eglise comme Martyr le 24 février mais on croit qu'il naquit au
Ciel le 14 avril de l'année 588. (Cfr. Saint Grégoire de Tours; "histoire de l'Eglise catholique
en France" par le p. Longueval, ed. Le Clerc, Paris, 1862, t.2 & 3.)
OK SAINT EVÊQUE LAMBERT (OU LANDEBERTUS OU LANTBERLUS) DE LYON,
CONFESSEUR (+ 688)
Lambert naquit au diocèse de Thérouanne. Son père qui jouissait d'un grand crédit à la cour
des rois mérovingiens l'envoya très jeune auprès des princes. Par ses qualités et sa
personnalité, Lambert gagna l'affection et l'estime des grands et Clotaire III manifesta
l'intention de l'élever aux premières dignités. Mais le jeune homme, conscient des dangers du
monde, résolut d'embrasser l'état monacal. Pour donner suite à son dessein, il eut à surmonter
les résistances de sa famille et de ses amis. La lutte qu'il lui fallut soutenir ne fit qu'augmenter
l'ardeur de ses désirs. Il alla donc se placer sous la direction de Saint Wandrille dans l'Abbaye
de Fontenelle, au diocèse de Rouen (664). A la Naissance au Ciel de Wandrille, il fut élu
Abbé malgré que son humilité lui en ait suggéré réclamations et les refus : il dut accepter la
charge et la sagesse de son administration porta au loin sa réputation.
Aussi lorsque l'Archevêque Génésius de Lyon s’endormit dans le Christ, Lambert fut élu pour
lui succéder. La seconde partie de la vie de Lambert ayant disparu, on manque de détails sur
ses dix ans d'épiscopat de 678 à 688. On sait seulement qu'il sacra Ausbert Evêque de Rouen
en 684. Lambert avait fondé au bord du Rhône, sur une terre que lui avait donnée le Roi
Thierry, l'Abbaye de Donzère où il aimait à venir se délasser dans le silence et la retraite. Il
rendit son âme au Seigneur le 14 avril 688.
OK SAINT ABONDE A ROME (+ VERS 564).
D'après les Dialogues de Saint Grégoire le Grand (L. 3, ch. 25; P. L. t. 77, col. 280), il se fit
remarquer par son zèle et son humilité. Il était le mansionnaire [= portier et sacristain] de
l'église Saint-Pierre A la suite d'une apparition du Saint Apôtre Pierre, une jeune fille
paralytique vint un jour lui demander sa guérison qu'il opéra en effet. Il s’endormit dans le
Seigneur vers 564.
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OK SAINT ACTEUR MARTYR ARDALION (+ 4°.S.)
Acteur et comédien pour le plaisir de divertir le peuple, Ardalion imita avec passion le rôle
d'un Martyr de la Foi, se moquant des Chrétiens de toutes les manières possibles. Lorsqu'une
persécution éclata durant le règne de l'empereur Maximien, son esprit changea complètement.
Face à la foule, il cria d'une voix forte qu'il était Chrétien et qu'il ne plaisantait pas. Pour cela,
Ardalion fut condamné, souffrit pour le Christ et remit son âme au Seigneur attaché à un cadre
en métal chauffé à blanc offrant ainsi le portrait d'un Véritable et Honorable Martyr.
SaintTrophime Saint Aristarque
OK SAINTS MARTYRS APOTRES ARISTARQUE, PUDENS ET TROPHIME DES
SOIXANTE-DIX (+67) 14 – 15 avril
Membres des soixante-dix, ces trois Saints étaient disciples de Saint Paul. Ils prêchèrent avec
lui le Saint Evangile, partageant ses afflictions et ses épreuves pour l'édification de la Sainte
Eglise du Christ. Saint Aristarque* était Juif originaire de Thessalonique. Tenu en grande
estime par Saint Paul, il accompagna l'Apôtre dans ses voyages missionnaires. Lorsqu'ils
prêchèrent à Ephèse, les orfèvres du sanctuaire d'Artémis, craignant la perte de leurs profits,
se précipitèrent dans un grand tumulte sur Aristarque et les autres compagnons de Paul et les
traînèrent au théâtre. Il aida ensuite l'Apôtre à rassembler la collecte des Chrétiens d'Asie
Mineure en faveur de leurs frères affligés de Palestine puis il le suivit jusqu'à Rome lors de sa
première captivité (en l'an 60-62). Saint Paul le nomme son compagnon de captivité et sa
consolation. Il devint par la suite Evêque d'Apamée en Syrie et jouissait de la réputation d'un
second Jean le Précurseur et Baptiste en raison de la tunique de peau dont il était vêtu et de sa
vie ascétique. Il fut martyrisé au cours de la persécution de Néron. Saints Pudens et Trophime
sont mentionnés par Saint Paul dans sa seconde Epître à Timothée et dans les Actes des
Apôtres Saint Luc précise que Saint Trophime était originaire d'Ephèse. Ils périrent, semble-til,
eux aussi au cours de la persécution de Néron.
* Il a déjà été commémoré le 27 septembre et le 4 janv
ou
The Holy Disciples Aristarchus, Pudas and Trophymos were from among the Seventy
Disciples, whom the Lord Jesus Christ had sent before him with the good-news of the Gospel
11
(Lk. 10: 1-24).
The holy Disciple Aristarchus, a co-worker of the holy Apostle Paul, became bishop of the
Syrian city of Apameia. His name is repeatedly mentioned in the book of the Acts of the Holy
Apostles (Acts 19: 29, 20: 4, 27: 2) and in the Epistles of the Apostle Paul (Col. 4: 10,
Philemon 1: 24).
The holy Disciple Pudas is mentioned in the 2nd Epistle of the Apostle Paul to Timothy (2
Tim. 4: 21). He occupied high position as a member of the Roman Senate. At his home the
Saint took in the First-Ranked Apostles Peter and Paul, and believing Christians gathered. His
house was converted into a church, receiving the name "Pastorum." In it, according to
tradition, the holy Apostle Peter himself served as priest.
The holy Disciple Trophymos hailed from the city of Edessa. His name is mentioned in the
book of the Acts of the Holy Apostles (Acts 20: 4) and in the 2nd Epistle of the Apostle Paul
to Timothy (2 Tim. 4: 20). He was a student and companion of the holy Apostle Paul, sharing
with him all the sorrows and persecution.
All these three holy disciples accepted a Martyr's death at Rome under the emperor Nero (54-
68), concurrent with that of the Apostle Paul ( c. 67).
OK SAINT HIEROMARTYR MARTIN I L'EVEQUE DE ROME (+655 OU 656)
20 septembre (Occident) - 13 (chez les Grecs) - 14 avril (chez les Slaves)
Comme pour Saint Célestin I de Rome, nous faisons ici mémoire exceptionnelle du Saint
Pape Martin de Rome ainsi que de son héroïque martyre pour la défense de la Foi orthodoxe
car il résista à l'hérésie impériale au mépris de sa vie, entraînant dans tout l'Occident une
12
imposante cohorte de Saints Évêques qui avec lui et grâce à son opiniâtreté, soutinrent la Foi
de l'Église du Christ contre le brigandage de ses faux bergers car en ses temps-là, c'est à
Constantinople que les hérésies pullulaient et c'est bien souvent du Patriarcat de Rome encore
solidement orthodoxe que vinrent le rappel ) la juste glorification du Dieu Unique et Révélé.
Né en Ombrie, il fut élu au trône patriarcal de Rome en 649. Il réunit immédiatement une
centaine d'Évêques en Concile à Saint-Jean de Latran pour condamner l'hérésie monothélite
décrétée par l'empereur byzantin Constantin II Pogonat. Celui-ci le condamna à la déportation
dans l'Île de Naxos en la mer Égée. Pour cela, il lui envoya un exarque, Calliopas qui l'arrêta à
Rome le 19 juin 653 malgré sa maladie (il gisait, souffrant de la goutte) et le conduisit à
Constantinople en un pénible voyage de trois mois pendant lequel il fut privé de nourriture et
de soins (il ne pouvait même pas se laver) et au terme duquel il fut mis en prison pendant
quatre-vingt-treize après avoir été porté à travers la ville sur son grabat sous les insultes de la
populace et des soldats.
Comme il pouvait à peine marcher, on le traîna le 20 décembre dans l'Hippodrome où il fut
condamné à mort sans avoir été autorisé à s'exprimer sur la Foi puis on le traîna encore
jusqu'au prétoire, chargé d'une lourde chaîne au cou. Couvert de blessures, on le jeta ensuite
au cachot des condamnés à mort. Le patriarche Paul de Constantinople, malade et pris de peur
devant l'imminence du Jugement de Dieu, demanda à l'empereur que sa peine soit commuée
en exil. Après la mort de Paul, le Saint Patriarche resta encore quatre-vingt-cinq jours au
cachot et fut clandestinement envoyé à Cherson dans l'actuelle Crimée (Chersonèse) où ses
geôliers le firent encore longtemps souffrir. D'épuisement et de faim, il y remit son âme au
Seigneur le 13 avril 656.
ou
Cette colonne de l'Orthodoxie vécut sous le règne de l'empereur Constantin (ou Constant) II
Pogonat (641-668). Trois mois à peine après avoir été élevé sur le trône pontifical (649), il
réunit dans la basilique Saint-Jean du Latran un Concile d'une centaine d'Evêques qui
condamna l'hérésie monothélite et le Typos édité par l'empereur et dans lequel on confondait
la Vérité et l'erreur par opportunité politique. Saint Martin, ayant été apocrisiaire de l'Evêque
Théodore à Constantinople, était bien au fait des intentions de l'empereur et de ses théologiens
qui en proclamant une seule volonté dans le Christ cherchaient à se rallier de manière
détournée les monophysites d'Orient.
Dès qu'il apprit la nouvelle, l'empereur envoya en Italie l'exarque Calliopas avec pour mission
d'arrêter l'Evêque. A son arrivée à Rome celui-ci se présenta devant le Pontife et l'interrogea
sur l'affaire du Concile. Saint Martin lui répondit en prononçant l'anathème contre ceux qui
oseraient l'accuser de la moindre variation dans la Foi des Saints Pères. Par crainte du peuple
qui était présent, l'exarque répondit avec hypocrisie que la Foi de Martin était semblable à la
sienne et à celle de tous les Chrétiens. Le Saint se retira alors pendant trois jours dans la
basilique du Latran avec tout son clergé. Le lundi matin Calliopas demanda à perquisitionner
dans le palais, sous prétexte d'y trouver des armes. Les soldats se précipitèrent dans la
basilique, renversèrent dans un grand tumulte les objets de culte et s'emparèrent du Prélat qui
souffrait de la goutte.
Le mercredi 19 juin 653, ils s'embarquèrent en direction de Constantinople. Pendant ce long et
pénible voyage de trois mois, le Saint fut privé de toute consolation dans sa maladie et ne
pouvait même pas se laver. Aux escales, ses gardes l'empêchaient de descendre et en le
13
couvrant d'injures, ils s'emparaient des provisions que des Prêtres et des fidèles lui avaient
apportées. Lorsqu'ils arrivèrent à Constantinople le 17 septembre, on laissa la populace
l'insulter sur son grabat puis on le mena dans la prison Prandiara où il fut gardé au secret
pendant quatre-vingt-trois jours. Le 20 décembre, à la suite d'une parodie de jugement à
l'Hippodrome au cours duquel on l'empêcha de s'exprimer sur la Foi, il fut condamné à mort
puis on déchira publiquement ses vêtements sacerdotaux et on le traîna à travers la ville
jusqu'au prétoire, chargé d'une lourde chaîne au cou. Le Vieillard malade et sous-alimenté
pouvait à peine marcher mais son visage était radieux de souffrir ainsi par Amour du Christ et
de la Vérité. Transféré dans la prison Diomède, on le hissa en lui écorchant les jambes jusqu'à
un cachot surélevé réservé aux condamnés à mort.
Le lendemain, le patriarche Paul de Constantinople, malade et redoutant le Jugement de Dieu,
obtint de l'empereur la commutation de la sentence de mort en exil. Après la Naissance au
Ciel de Paul et la nomination de Pyrrhus au Patriarcat, le Saint resta captif encore quatrevingt-
cinq jours avant d'être expédié clandestinement à Cherson en Crimée. Il y souffrit
cruellement de la faim et des mauvais traitements que lui infligèrent les barbares et remit à
Dieu son âme le 13 avril 656.
ou
Martin devint Patriarche [Pape] de Rome le 5 juillet 649 à l'époque de furieux débats entre les
Orthodoxes et les hérétiques monothélètes qui adhéraient à la croyance en une seule volonté
dans le Christ. Constance II, petit-fils d'Héraclius, régnait à ce moment-là. Paul était alors le
patriarche de Constantinople. Afin d'établir la paix dans l'Eglise, l'empereur rédigea un livre
appelé Type (Typos) très favorable aux hérétiques. Le Pape Martin convoqua un Concile de
cent cinq Evêques (dans l'Eglise du Saint-Sauveur au palais du Latran en octobre) qui
condamna ce pamphlet de l'empereur. En même temps, le Pape romain écrivit une lettre au
patriarche Paul, l'implorant d'adhérer à la pureté de la Foi orthodoxe et de conseiller à
l'empereur de renoncer à sa sophistique hérésie.
Cette lettre fâcha autant l'empereur que le patriarche. L'empereur envoya à Rome Olympius,
un de ses commandants pour qu'il ramène le Pape enchaîné à Constantinople. Le commandant
n'osa pas attacher le Pape mais paya un soldat pour le tuer d'un coup d'épée dans l'église.
Lorsque le soldat entra dans l'église avec son épée cachée, il devint instantanément aveugle.
C'est ainsi que Martin échappa à la mort par la Providence de Dieu.
A cette époque, les sarrasins attaquèrent la Sicile et Olympius reçut l'ordre d’y aller et il y fut
tué. Alors, agréant à la manigance du patriarche hérétique Paul, l'empereur envoya Théodore,
un autre commandant pour enchaîner le Pape romain et l'amener à Constantinople sous
l'accusation que lui, Pape Martin, était un collaborateur des sarrasins et n'honorerait pas la
Toute Pure Mère de Dieu. Lorsque le commandant arriva à Rome et lui lut l'accusation, le
Pape Martin répondit que c'était "pure calomnie et qu'il n'était pas allié des sarrasins, ces
adversaires du Christianisme. Et concernant la Toute Pure Mère de Dieu, si quelqu'un ne la
reconnaît pas et ne la respecte pas profondément qu'il soit maudit dans ce monde et dans
l'autre aussi." Cependant, cela ne modifia pas la décision du commandant.
Le Pape Martin fut attaché et amené à Constantinople où il fut jeté en prison et y resta
longtemps, fort malade, souffrant d'anxiété et de faim jusqu'à ce qu'il soit condamné à être
exilé à Cherson. Le Pape Martin vécut deux ans en exil et naquit au Ciel en 655, offrant son
âme au Seigneur pour Qui il avait tant souffert. Deux ans avant la Naissance au Ciel du Pape
14
Martin, le repentant Paul s'endormit. Lorsque l'empereur le visita avant son Endormissement,
Paul tourna sa tête vers le mur et pleura, confessant qu'il avait grandement péché contre le
Pape Martin et supplia l'empereur de le libérer.
ou
Né en Toscane et ordonné Diacre à Rome, il est nommé bientôt apocrisiaire, c’est-à-dire légat
du Pape à Constantinople. En 649, il est élu Pape alors qu’on est en pleine querelle
monothélite. Il s’agit d’une hérésie inventée par un empereur byzantin pour rallier les
populations monophysites de son empire : on dira que le Christ possède bien les deux natures
Divine et humaine mais qu’une seule volonté, la Divine, le guide. Le Saint Moine Maxime le
Confesseur était allé jusqu’à Rome alerter le Pape sur cette nouvelle hérésie. Saint Maxime et
Saint Martin font condamner l’hérésie impériale par un Concile au Latran.
Voici les termes dans lesquels le Saint Pape Martin de Rome s'exprima sur la Vraie Foi face à
l'hérésie nouvelle :
"Que mon corps soit déchiré et brûlé et même les plus cruelles souffrances avec joie je les
endurerai mais la Vraie Foi, jamais je ne la renierai. Le Bon Sauveur était Dieu et Homme, en
Lui étaient deux natures différentes avec deux volontés mais deux natures en Une Personne et
deux volontés en Une Seule Lumière. Une telle Foi, tous les Pères nous l'ont transmise. Pour
une telle Foi, nombreux ont souffert. Puissè-je aussi souffrir, moi le moindre des Serviteurs de
Mon Seigneur et de tous le plus pécheur!"
Mais l’empereur byzantin n’apprécia guère d’être ainsi désavoué : il fit accuser Martin
d’élection illégale et d’hérésie.
Le Pape est arrêté, emmené de force en 653 à Constantinople alors qu’il est malade. Il fut
maltraité durant la longue traversée : "J’y suis depuis quarante jours et l’on ne m’a pas donné
d’eau pour me laver. Je grelotte de froid, je suis épuisé par la dysenterie, je vomis la
nourriture que je dois manger. En ces épreuves, Dieu Qui voit tout me regarde. J’ai confiance
en Lui." Et puis dans une autre lettre à ses amis : "Mes épreuves vont-elles continuer? Auraije
un peu de repos? Comme il plaira au Seigneur! Il est proche, le Seigneur que craindrai-je?
Que, de Sa Puissante Main, Dieu vous garde de toute tentation!"
Arrivé à Constantinople, il fut gardé au secret durant quatre-vingt-treize jours et finalement
condamné à mort. On le dépouilla publiquement de ses vêtements sacerdotaux en les
déchirant. Puis, le Vieillard reçut une lourde chaîne autour du cou et fut traîné ainsi dans toute
la ville alors qu’il pouvait à peine marcher. Devant un tel châtiment, le patriarche de
Constantinople, bien que partisan de l’empereur, obtint que cette peine soit commuée en exil à
Chersonèse en Crimée. Saint Martin y rend son âme à Dieu en 655, brisé par une détention
cruelle. Le Saint Moine Maxime le suivra quelques années plus tard dans la même Confession
de Foi.
Tropaire de Saint Martin I de Rome Ton 3
Tu renforças l'Eglise avec la Vraie Doctrine,
Sage Hiérarque Martin.
Tu déclaras les deux Natures du Christ,
Livrant l'hérésie à la honte.
Supplie le Seigneur de nous accorder Sa Grande Miséricorde.
15
Kondakion de Saint Martin I de Rome Ton 8
Grand Prêtre et Enseignant des Mystères,
Tu répandis les flots de la Vraie Doctrine.
Tu exposas la Vraie Doctrine des deux Natures et Volontés du Christ.
Intercède pour ceux qui te crient : "Réjouis-toi, Bienheureux Père Martin."
SAINT MARTYR CHRISTOPHE DE SAINT-SABBAS (+797)
Persan de nation, musulman converti devenu Moine au Monastère de Saint-Sabbas en
Palestine, Martyr par la main des satanés musulmans.
OK SAINT MARTYR AZADES (OU AZAT) L'EUNUQUE ET 1.000 AUTRES
MARTYRS, EN PERSE (+341)
Saint Azades (Azat) était un homme riche qui servait dans la maison royale du roi Sapor II de
Perse et il y bénéficiait de sa confiance. Il fut arrêté pour avoir professé le Christianisme et
souffrit le martyre avec mille autres Chrétiens. Après cela, le roi se repentit et ordonna de
cesser les persécutions contre les Chrétiens.
OK SAINT EVÊQUE LÉONIDE D'ATHÈNES ET CONFESSEUR (+6°.S.) 14 – 15 avril
Les actes de ce Saint Evêque seraient perdus. On n'est pas fixé sur l'époque où il vécut.
Lequien dit que ce fut avant 680, date du Sixième Concile Oecuménique, Troisième de
Constantinople. Les Ménées grecques le nomment au 15 avril.
St Ardalion le Comédien -St Christophe de St-Sabas Persan de nation, Musulman converti
devenu moine au monastère de St-Sabbas en Palestine, Martyr par la main des Musulmans
(797). -St Demetre du Péloponnèse, coiffeur de profession, Martyr à Tripoli du Péloponnèse
par la main des Musulmans (1803). (Autre mémoire le 13 avril.) -Sts Antoine, Jean et
Eustathe Lituaniens de nation, Martyrs sur ordre d'Olgerd, grand-duc païen de Lituanie
(1347).-Sts Tiburce, Valerien, Cyriaque, Diocletien, Symphronius, Docimus et Maxime,
Martyrs à Rome sous Alexandre Sévère (229). -Sts Appolonius, Ephebe, Optat, Pate,
Saturnin, Frontin, Macaire, Corneille, Conditeur, Titule, Valentin, Produit, Laurin et Valérien,
ainsi que Ste Domnine et ses compagnes, Martyrs à Terni en Ombrie sous Aurélien (vers
273). -St Maxime, de la Légion thébaine, Martyr à Milan sous Dioclétien (vers 297). -St
Ardalion le comédien, Martyr sous Maximien (vers 300). Il fait partie de ces quelques Sts
comédiens touchés par la Grâce alors qu'ils participaient à des parodies bouffonnes du
christianisme. -St Procule l'Evêque de Terni en Ombrie, Martyr (306). -Ste Thomaïs
d'Alexandrie, martyre de la virginité (Vème siècle). -St Tassach, premier évêque de Raholp en
Irlande (vers 495). -St Donan l'Abbé à Ploufragan en Bretagne (VIème siècle). -St Abonde ,
sacristain de l'église St-Pierre à Rome (ves 564). -St Lambert, originaire de l'Artois,
higoumène de St-Wandrille à Fontenelle en Normandie puis métropolitain de Lyon; fondateur
du monastère de Donzère, en Vivarais (actuel département de l'Ardèche) qui fut détruit par les
Maghrébins au VIIIème siècle (688). -St Serge Trofimov, Martyr à Nijni-Novgorod par la
main des Communistes avec un autre (Russie 1918). -St Alexandre, prêtre et confesseur en
Union soviétique (1941).-
16
15 février – 14 avril
OK L'ICONE DE LA MERE DE DIEU "DE VILNIUS" ("VILINSKAÏA") APPORTEE EN
LITUANIE PAR LA GRANDE-DUCHESSE HELENE, FILLE D'IVAN III, LORS DE SON
MARIAGE AVEC LE PRINCE ALEXANDRE (1495)
The Vilensk Icon of the Mother of God was written by the holy Evangelist Luke. For a long
time it was in the family of the Greek emperors at Constantinople. In 1472 Sophia Paleologa,
spouse of the Moscow GreatPrince Ivan III (1462-1505), transferred the icon to Moscow. In
1495 the GreatPrince blessed his daughter Elena with this icon before giving her in marriage
to the Lithuanian king Alexander. In honour of the transfer of the icon to Vilna a feast was
established 15 February. Later on they placed the holy icon in the John the ForeRunner
church, in which princess Elena was buried. And afterwards they transferred the icon to the
Vilensk Holy-Trinity monastery.
Lecture de l’Epître
Pour les Saints Martyrs Jean, Antoine et Eustache
Eph VI : 10-17
6.10 Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante. 6.11 Revêtez-vous
de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. 6.12 Car
nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les
autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les
lieux célestes. 6.13 C'est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister
dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté. 6.14 Tenez donc ferme: ayez à
vos reins la vérité pour ceinture; revêtez la cuirasse de la justice; 6.15 mettez pour chaussure à
vos pieds le zèle que donne l'Évangile de paix; 6.16 prenez par-dessus tout cela le bouclier de la
foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin; 6.17 prenez aussi le
casque du salut, et l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu.
Lecture de l’Evangile
Pour les Saints Martyrs Jean, Antoine et Eustache
Matthieu X : 16-22
10.16 Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme
les serpents, et simples comme les colombes. 10.17 Mettez-vous en garde contre les hommes;
17
car ils vous livreront aux tribunaux, et ils vous battront de verges dans leurs synagogues; 10.18
vous serez menés, à cause de moi, devant des gouverneurs et devant des rois, pour servir de
témoignage à eux et aux païens. 10.19 Mais, quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la
manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz: ce que vous aurez à dire vous sera donné
à l'heure même; 10.20 car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en
vous. 10.21 Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant; les enfants se soulèveront
contre leurs parents, et les feront mourir. 10.22 Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom;
mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé.
REFLEXION - "Il est bon pour le Moine d'aimer Dieu comme en fils et de Le (Dieu)
craindre comme en esclave" disait Saint Evgarius. Naturellement, c'est aussi bon pour tout
Chrétien, même s'il n'est pas Moine. C'est le grand art pour tous que d'unir l'Amour pour Dieu
et d'avoir aussi la Crainte de Dieu. Nombre d'autres Saints Pères lorsqu'ils parlaient de
l'Amour pour Dieu, en même temps, mentionnaient aussi la Crainte de Dieu et vice et versa.
Dans son Homélie "sur l'Amour Parfait," Saint Jean Chrysostome parle en même temps des
souffrances et des douleurs de l'Enfer. Pourquoi? Parce que le Grand Amour de l'homme
envers Dieu sans en avoir aussi la Crainte, imperceptiblement, mène à l'orgueil et puis aussi,
la Grande Crainte de Dieu sans l'Amour mène au désespoir.
CONTEMPLATION - Pour contempler le Seigneur Jésus Ressuscité :
1. Comment Il apparut aux Disciples sur les rives du lac et les appelât "enfants" (Saint Jean
21,5).
2. Comment Il remplit à nouveau leurs filets de poisson et ils Le reconnurent mais n'osèrent
pas Lui demander "Qui es-Tu?" (Saint Jean 21,12).
HOMELIE - A propos de l'expérience personnelle de tous les Apôtres
"Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos
yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie; nous vous
l'annonçons" (1 Saint Jean 1,1;3)
Voyez, telle est la prédication apostolique! Les Saints Apôtres ne parlent pas comme les sages
mondains ni comme les philosophes et encore moins comme les théoriciens qui font des
suppositions sur quelque chose afin de découvrir autre chose. Les Saints Apôtres parlent de
choses qu'ils n'ont pas cherchées mais qui les ont entourées de manière inattendue, à propos
de faits qu'ils n'ont pas découverts mais en quelque sorte, les ont trouvés, eux, de manière
inattendue et se sont saisis d'eux. Ils ne se souciaient pas de recherches spirituelles ni n'avaient
étudié la psychologie et encore moins ne s'occupaient de spiritisme. Leur occupation, c'était la
pêche, une occupation totalement prenante sur le plan physique. Pendant qu'ils péchaient, le
Dieu-Homme (Jésus-Christ) leur apparut et prudemment et progressivement les introduisit à
une nouvelle vocation au service de Lui-même. Au début, ils ne Le crurent pas mais encore
plus prudemment et plus progressivement, avec crainte et hésitation et beaucoup d'hésitation,
ils virent vers Lui et Le reconnurent. Jusqu'à ce que les Saints Apôtres L'aient vu nombre de
fois de leurs propres yeux et aient discuté avec Lui parmi eux nombre de fois et jusqu'à ce
qu'ils L'aient touché de leurs propres mains, leur expérience des faits était on ne peut plus
naturelle mais leur épreuve des fais était complètement sensorielle et favorablement assimilée.
Même les érudits contemporains ne sauraient pas faire usage d'une méthode plus adéquate
pour connaître le Christ. Les Saints Apôtres n'avaient pas vu un Miracle mais d'innombrables
Miracles. Ils n'avaient pas entendu une leçon mais nombre de leçons qui ne pourraient pas être
contenues dans d'innombrables livres. Ils virent le Seigneur Ressuscité durant quarante jours,
ils marchèrent avec Lui, ils conversèrent avec Lui, ils mangèrent avec Lui et ils Le touchèrent.
En un mot : ils ont, eux, personnellement, de première main, des milliers de faits merveilleux
18
par lesquels ils ont appris et ont confirmé un grand fait, à savoir que le Christ est le Dieu-
Homme, le Fils du Dieu Vivant, le Sauveur de l'humanité et le Tout-Puissant Juge des vivants
et des morts.
Ô Seigneur Ressuscité, affermis-nous dans la Foi et l'Ardeur de Tes Saints Apôtres.
A Toi soient la Gloire et la reconnaissance, à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."
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