samedi 28 avril 2012
Vie de Saint Hypatios le Guerisseur des Grottes de Kiev et autres Vies de Saint.
31 mars – 13 avril 2012
Cycle mobile (Pascalion): Saint et Grand Vendredi, les Grandes Heures du Saint et
Grand Vendredi
LE SAINT ET GRAND VENDREDI, NOUS CELEBRONS LES SAINTES
SOUFFRANCES QUE NOTRE SEIGNEUR, DIEU ET SAUVEUR JÉSUS-CHRIST
ENDURA POUR NOTRE SALUT :
LES CRACHATS, LES SOUFFLETS, LA FLAGELLATION, LES INSULTES, LES
MOQUERIES, LE MANTEAU DE POURPRE, LE ROSEAU, L'EPONGE, LE VINAIGRE,
LES CLOUS, LA LANCE
ET SURTOUT LA CROIX ET LA MORT QU'IL ACCEPTA LIBREMENT POUR NOUS
SAUVER
ET NOUS Y AJOUTONS LA MEMOIRE DE LA CONFESSION PAR LAQUELLE LE
BON LARRON, CRUCIFIE AVEC LUI, TROUVA LE SALUT SUR LA CROIX.
Verbe du Dieu Vivant, aujourd'hui sur la Croix
Tu souffres que la mort prenne le Dieu de vie.
La clef du Bon Larron ouvre le Paradis :
"Seigneur, en Ton Royaume souviens-toi de moi!"
Tout ceci eut lieu le vendredi. Après que pour trente pièces d'argent, Il eut été livré par Son
disciple et ami, il fut d'abord emmené chez Anne, le grand-prêtre qui L'envoya à Caïphe : Il y
reçut des crachats, fut frappé sur les joues, souffrit les outrages et les moqueries, s'entendant
dire : "Fais le Prophète, Christ, dis-nous qui T'a frappé!" C'est là aussi que se présentèrent des
faux témoins pour Le calomnier parce qu'Il avait dit : "Détruisez ce temple et Je le
reconstruirai en trois Jours" et qu'Il S'était dit Fils de Dieu; alors le grand-prêtre, ne supportant
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pas ce blasphème, déchira Son Vêtement. Le matin, ils L'emmenèrent au prétoire chez Pilate;
eux-mêmes, "ils n'entrèrent pas afin de ne pas se souiller et de pouvoir ainsi manger la
Pâque." La Pâque, cela veut dire toute la fête qui se célébrait alors selon l'usage. Le Christ,
Lui, avait accompli cette Pâque légale un jour avant puisqu'Il devait être immolé le vendredi.
Etant sorti, Pilate leur demanda de quoi ils L'accusaient mais comme il ne trouvait aucun
motif de condamnation, il L'envoya chez Caïphe. Celui-ci Le renvoya chez Pilate comme à
celui à qui revenait le droit de mettre à mort. Pilate leur dit : "Prenez-Le vous-mêmes et
crucifiez-Le" et "jugez-Le selon votre loi." Ils lui répondirent : "Nous n'avons pas le droit de
mettre quelqu'un à mort," incitant Pilate à Le crucifier. Pilate demanda à Jésus-Christ s'Il était
le roi des Juifs. Il ne Se reconnut pas tel mais Roi Eternel "car Mon Royaume," dit-Il,"n'est
pas de ce monde." Voulant L'épargner, Pilate déclara tout d'abord qu'il ne trouvait en Lui
aucun motif de condamnation. Puis il allégua la coutume de relâcher un prisonnier à chaque
fête de Pâque mais ils préférèrent Barabbas. Avant de remettre Jésus-Christ aux Juifs, Pilate
Le fit flageller puis les soldats L'emmenèrent pour Le revêtir d'une chlamyde écarlate, Le
ceindre de la couronne d'épines, Lui mettre en main droite un roseau et L'outrager en Lui
disant : "Salut le roi des Juifs." L'ayant fait outrager afin de Le gracier, Pilate dit à nouveau :
"Je ne trouve en Lui aucun motif de condamnation à mort." Mais ils rétorquèrent : "Et nous,
nous devons Le châtier parce qu'Il S'est appelé Fils de Dieu." Tandis qu'ils parlaient ainsi,
Jésus-Christ Se taisait mais la foule criait à Pilate : "Crucifie-Le, crucifie-Le!" Car ils
voulaient Le soumettre à une mort infamante afin que fût effacé tout bon souvenir de Lui.
Pilate leur dit comme pour leur faire honte : "Crucifierai-je votre roi?" Mais eux : "Nous
n'avons," dirent-ils, "d'autre roi que César!" Bien qu'ayant dit ce blasphème, ils n'avaient pas
de succès; alors pour assouvir leur rage, ils le dressèrent contre César. Ils dirent donc :
"Quiconque se fait roi s'oppose à César!" Pendant ce temps, la femme de Pilate, effrayée par
d'étranges songes, lui envoya dire : "Ne te mêle point de l'affaire de ce Juste car cette nuit j'ai
été très affectée à cause de Lui." Alors Pilate se lava les mains, ne se considérant pas
responsable de Son Sang. Mais ils crièrent : "Que Son Sang soit sur nous et sur nos enfants!
Si tu Le relâches, tu n'es pas l'ami de César." Pilate alors prit peur et même s'il Le savait
innocent, il Le condamna à la Croix, en libérant Barabbas. Voyant cela, Judas jeta les pièces
d'argent et sortit de la ville pour se suicider : s'étant pendu à un arbre, il gonfla si fort qu'il
éclata par le milieu. Cependant les soldats ayant frappé Jésus-Christ sur la tête avec le roseau,
Le chargèrent de la Croix. Puis ayant requis Simon de Cyrène, ils l'obligèrent à la porter. A la
troisième heure, ils arrivèrent sur le Golgotha et L'y crucifièrent. Avec lui, de part et d'autre,
ils suspendirent deux brigands, de sorte qu'Il passât pour un malfaiteur. Les soldats se
partagèrent Ses Vêtements mais au regard de sa valeur, ils tirèrent au sort la tunique sans
couture. Les passants Lui faisaient toutes sortes d'injures; en outre ils insultaient le Crucifié en
disant : "Hé! Toi Qui détruis le Temple et le rebâtis en trois jours, sauve-Toi Toi-même!" et :
"Il en a sauvé d'autres et Il ne peut Se sauver Lui-même!" et encore : "S'Il est roi d'Israël, qu'Il
descende maintenant de la Croix et nous croirons en Lui."
Tous les événements illustres qui se sont produits durant ce vendredi, les Pères Théophores
nous ont prescrit d'en faire mémoire nous aussi avec componction et le coeur contrit. Il faut
savoir que si le Seigneur fut crucifié le sixième jour c'est-à-dire un vendredi, c'est parce que le
sixième jour fut créé l'homme au commencement. Et s'Il fut mis en Croix à la sixième heure,
c'est parce qu'à cette heure-là comme nous l'avons déjà dit, Adam lui-même, ayant tendu la
main vers l'arbre défendu, le toucha et mourut. C'est donc à l'heure où il avait été brisé qu'il
fallut le recréer. Cela eut lieu dans un jardin comme Adam se trouvait au Paradis. Le breuvage
amer est à l'image de ce qu'ont goûté les premiers parents. Les soufflets manifestent notre
impertinence. Les crachats : notre conduite infâme, honorable selon nous. La couronne
d'épines : la malédiction prononcée contre nous. Le vêtement de pourpre : en échange des
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vêtements de peau et pour rendre à notre nature son royal ornement. Les clous : assurément
l'inertie du péché. La Croix : l'arbre du Paradis. Le côté transpercé représente celui d'Adam
d'où sortit Eve, de laquelle sortit la transgression. La lance semble symboliser le glaive de feu.
L'eau sortie du côté est l'image du Saint Baptême. Le Sang et le calame : avec eux le Christ
comme Roi, signe en lettres de pourpre le document qui nous restitue l'antique patrie. On dit
aussi que le Chef d'Adam se trouvait là où fut crucifié le Christ qui est le chef de tous et qu'il
a donc été baptisé par le Sang du Christ qui a coulé sur lui. D'ailleurs, le calvaire est dit "lieu
du crâne" parce que la tête d'Adam étant sortie de terre au moment du déluge, fut portée là
sans les os et c'était comme une merveille que l'on pouvait voir mais Salomon par respect
pour le premier père la fit recouvrir, avec l'aide de toute son armée, d'une multitude de pierres.
Et de ce fait, l'endroit prit le nom de "lithostroton," ce qui signifie dallage. Certains récits
rapportent même qu'Adam lui-même aurait été enseveli à cet endroit par un Ange. Ainsi là où
se trouvait le cadavre, là aussi est venu l'aigle, à savoir le Christ le Roi Eternel, Nouvel Adam
Qui à l'antique Adam tombé à cause d'un arbre, a porté la guérison par celui de la Croix.
Lecture de l’Epître
Pour la Première Heure
Gal VI : 14-18
6.14 Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la
croix de notre Seigneur Jésus Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis
pour le monde! 6.15 Car ce n'est rien que d'être circoncis ou incirconcis; ce qui est quelque
chose, c'est d'être une nouvelle créature. 6.16 Paix et miséricorde sur tous ceux qui suivront
cette règle, et sur l'Israël de Dieu! 6.17 Que personne désormais ne me fasse de la peine, car je
porte sur mon corps les marques de Jésus. 6.18 Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus
Christ soit avec votre esprit! Amen!
Pour la Troisième Heure
Rom V : 6-11
5.6 Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des
impies. 5.7 A peine mourrait-on pour un juste; quelqu'un peut-être mourrait-il pour un homme
de bien. 5.8 Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore
des pécheurs, Christ est mort pour nous. 5.9 A plus forte raison donc, maintenant que nous
sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. 5.10 Car si, lorsque nous
étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte
raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. 5.11 Et non seulement cela, mais encore
nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, par qui maintenant nous avons
obtenu la réconciliation.
Pour la Sixième Heure
Heb II : 11-18
2.11 Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d'un seul. C'est pourquoi il
n'a pas honte de les appeler frères, 2.12 lorsqu'il dit: J'annoncerai ton nom à mes frères, Je te
célébrerai au milieu de l'assemblée. 2.13 Et encore: Je me confierai en toi. Et encore: Me voici,
moi et les enfants que Dieu m'a donnés.
2.14 Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également
participé lui-même, afin que, par la mort, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c'est à
dire le diable, 2.15 et qu'il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie
retenus dans la servitude. 2.16 Car assurément ce n'est pas à des anges qu'il vient en aide, mais
c'est à la postérité d'Abraham. 2.17 En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes
choses à ses frères, afin qu'il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le
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service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple; 2.18 car, ayant été tenté lui-même
dans ce qu'il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés.
Pour la Neuvième Heure
Heb X : 19-31
10.19 Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans
le sanctuaire 10.20 par la route nouvelle et vivante qu'il a inaugurée pour nous au travers du
voile, c'est-à-dire, de sa chair, 10.21 et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur
la maison de Dieu, 10.22 approchons-nous avec un coeur sincère, dans la plénitude de la foi, les
coeurs purifiés d'une mauvaise conscience, et le corps lavé d'une eau pure. 10.23 Retenons
fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle. 10.24
Veillons les uns sur les autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes oeuvres. 10.25
N'abandonnons pas notre assemblée, comme c'est la coutume de quelques-uns; mais
exhortons-nous réciproquement, et cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour. 10.26
Car, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste
plus de sacrifice pour les péchés, 10.27 mais une attente terrible du jugement et l'ardeur d'un feu
qui dévorera les rebelles. 10.28 Celui qui a violé la loi de Moïse meurt sans miséricorde, sur la
déposition de deux ou de trois témoins; 10.29 de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé
digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de
l'alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l'Esprit de la grâce? 10.30 Car nous
connaissons celui qui a dit: A moi la vengeance, à moi la rétribution! et encore: Le Seigneur
jugera son peuple. 10.31 C'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant.
Lecture de l’Evangile
Lecture de la Première Heure
Matthieu XXVII : 1-54
27.1 Dès que le matin fut venu, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent
conseil contre Jésus, pour le faire mourir. 27.2 Après l'avoir lié, ils l'emmenèrent, et le livrèrent
à Ponce Pilate, le gouverneur. 27.3 Alors Judas, qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, se
repentit, et rapporta les trente pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, 27.4
en disant: J'ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent: Que nous importe? Cela te
regarde. 27.5 Judas jeta les pièces d'argent dans le temple, se retira, et alla se pendre. 27.6 Les
principaux sacrificateurs les ramassèrent, et dirent: Il n'est pas permis de les mettre dans le
trésor sacré, puisque c'est le prix du sang. 27.7 Et, après en avoir délibéré, ils achetèrent avec
cet argent le champ du potier, pour la sépulture des étrangers. 27.8 C'est pourquoi ce champ a
été appelé champ du sang, jusqu'à ce jour. 27.9 Alors s'accomplit ce qui avait été annoncé par
Jérémie, le prophète: Ils ont pris les trente pièces d'argent, la valeur de celui qui a été estimé,
qu'on a estimé de la part des enfants d'Israël; 27.10 et il les ont données pour le champ du potier,
comme le Seigneur me l'avait ordonné.
27.11 Jésus comparut devant le gouverneur. Le gouverneur l'interrogea, en ces termes: Es-tu
le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis. 27.12 Mais il ne répondit rien aux accusations des
principaux sacrificateurs et des anciens. 27.13 Alors Pilate lui dit: N'entends-tu pas de combien
de choses ils t'accusent? 27.14 Et Jésus ne lui donna de réponse sur aucune parole, ce qui étonna
beaucoup le gouverneur. 27.15 A chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un
prisonnier, celui que demandait la foule. 27.16 Ils avaient alors un prisonnier fameux, nommé
Barabbas. 27.17 Comme ils étaient assemblés, Pilate leur dit: Lequel voulez-vous que je vous
relâche, Barabbas, ou Jésus, qu'on appelle Christ? 27.18 Car il savait que c'était par envie qu'ils
avaient livré Jésus. 27.19 Pendant qu'il était assis sur le tribunal, sa femme lui fit dire: Qu'il n'y
ait rien entre toi et ce juste; car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. 27.20
Les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent à la foule de demander Barabbas, et
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de faire périr Jésus. 27.21 Le gouverneur prenant la parole, leur dit: Lequel des deux voulezvous
que je vous relâche? Ils répondirent: Barabbas. 27.22 Pilate leur dit: Que ferai-je donc de
Jésus, qu'on appelle Christ? Tous répondirent: Qu'il soit crucifié! 27.23 Le gouverneur dit: Mais
quel mal a-t-il fait? Et ils crièrent encore plus fort: Qu'il soit crucifié! 27.24 Pilate, voyant qu'il
ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de
la foule, et dit: Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde. 27.25 Et tout le peuple
répondit: Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants!
27.26 Alors Pilate leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra
pour être crucifié. 27.27 Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et ils
assemblèrent autour de lui toute la cohorte. 27.28 Ils lui ôtèrent ses vêtements, et le couvrirent
d'un manteau écarlate. 27.29 Ils tressèrent une couronne d'épines, qu'ils posèrent sur sa tête, et
ils lui mirent un roseau dans la main droite; puis, s'agenouillant devant lui, ils le raillaient, en
disant: Salut, roi des Juifs! 27.30 Et ils crachaient contre lui, prenaient le roseau, et frappaient
sur sa tête. 27.31 Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses
vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier. 27.32 Lorsqu'ils sortirent, ils rencontrèrent un
homme de Cyrène, appelé Simon, et ils le forcèrent à porter la croix de Jésus.
27.33 Arrivés au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne, 27.34 ils lui donnèrent à
boire du vin mêlé de fiel; mais, quand il l'eut goûté, il ne voulut pas boire. 27.35 Après l'avoir
crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort, afin que s'accomplît ce qui avait été
annoncé par le prophète: Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma tunique.
27.36 Puis ils s'assirent, et le gardèrent. 27.37 Pour indiquer le sujet de sa condamnation, on écrivit
au-dessus de sa tête: Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. 27.38 Avec lui furent crucifiés deux
brigands, l'un à sa droite, et l'autre à sa gauche. 27.39 Les passants l'injuriaient, et secouaient la
tête, 27.40 en disant: Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toimême!
Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix! 27.41 Les principaux sacrificateurs, avec
les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui, et disaient: 27.42 Il a sauvé les autres, et il
ne peut se sauver lui-même! S'il est roi d'Israël, qu'il descende de la croix, et nous croirons en
lui. 27.43 Il s'est confié en Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime. Car il a dit: Je suis
Fils de Dieu. 27.44 Les brigands, crucifiés avec lui, l'insultaient de la même manière. 27.45 Depuis
la sixième heure jusqu'à la neuvième, il y eut des ténèbres sur toute la terre. 27.46 Et vers la
neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: Éli, Éli, lama sabachthani? c'est-à-dire: Mon
Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? 27.47 Quelques-un de ceux qui étaient là, l'ayant
entendu, dirent: Il appelle Élie. 27.48 Et aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge, qu'il
remplit de vinaigre, et, l'ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire. 27.49 Mais les autres
disaient: Laisse, voyons si Élie viendra le sauver.
27.50 Jésus poussa de nouveau un grand cri, et rendit l'esprit. 27.51 Et voici, le voile du temple
se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent, 27.52
les sépulcres s'ouvrirent, et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent. 27.53
Étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et
apparurent à un grand nombre de personnes. 27.54 Le centenier et ceux qui étaient avec lui pour
garder Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d'arriver, furent saisis d'une
grande frayeur, et dirent: Assurément, cet homme était Fils de Dieu.
Lecture de la Troisième Heure
Marc XV : 16-41
15.16 Les soldats conduisirent Jésus dans l'intérieur de la cour, c'est-à-dire, dans le prétoire, et
ils assemblèrent toute la cohorte. 15.17 Ils le revêtirent de pourpre, et posèrent sur sa tête une
couronne d'épines, qu'ils avaient tressée. 15.18 Puis ils se mirent à le saluer: Salut, roi des Juifs!
15.19 Et ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et, fléchissant les genoux, ils
se prosternaient devant lui. 15.20 Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent la pourpre, lui
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remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier. 15.21 Ils forcèrent à porter la croix de
Jésus un passant qui revenait des champs, Simon de Cyrène, père d'Alexandre et de Rufus;
15.22 et ils conduisirent Jésus au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne. 15.23 Ils
lui donnèrent à boire du vin mêlé de myrrhe, mais il ne le prit pas. 15.24 Ils le crucifièrent, et se
partagèrent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir ce que chacun aurait. 15.25 C'était la
troisième heure, quand ils le crucifièrent. 15.26 L'inscription indiquant le sujet de sa
condamnation portait ces mots: Le roi des Juifs. 15.27 Ils crucifièrent avec lui deux brigands,
l'un à sa droite, et l'autre à sa gauche. 15.28 Ainsi fut accompli ce que dit l'Écriture: Il a été mis
au nombre des malfaiteurs. 15.29 Les passants l'injuriaient, et secouaient la tête, en disant: Hé!
toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, 15.30 sauve-toi toi-même, en descendant
de la croix! 15.31 Les principaux sacrificateurs aussi, avec les scribes, se moquaient entre eux, et
disaient: Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même! 15.32 Que le Christ, le roi
d'Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions! Ceux
qui étaient crucifiés avec lui l'insultaient aussi.
15.33 La sixième heure étant venue, il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la
neuvième heure. 15.34 Et à la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: Éloï, Éloï, lama
sabachthani? ce qui signifie: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? 15.35
Quelques-uns de ceux qui étaient là, l'ayant entendu, dirent: Voici, il appelle Élie. 15.36 Et l'un
d'eux courut remplir une éponge de vinaigre, et, l'ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire,
en disant: Laissez, voyons si Élie viendra le descendre. 15.37 Mais Jésus, ayant poussé un grand
cri, expira. 15.38 Le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas. 15.39 Le
centenier, qui était en face de Jésus, voyant qu'il avait expiré de la sorte, dit: Assurément, cet
homme était Fils de Dieu. 15.40 Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin. Parmi elles
étaient Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques le mineur et de Joses, et Salomé, 15.41 qui le
suivaient et le servaient lorsqu'il était en Galilée, et plusieurs autres qui étaient montées avec
lui à Jérusalem.
Lecture de la Sixième Heure
Luc XXIII : 32-49
23.32 On conduisait en même temps deux malfaiteurs, qui devaient être mis à mort avec Jésus.
23.33 Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, ainsi que les deux
malfaiteurs, l'un à droite, l'autre à gauche. 23.34 Jésus dit: Père, pardonne-leur, car ils ne savent
ce qu'ils font. Ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort. 23.35 Le peuple se tenait là, et
regardait. Les magistrats se moquaient de Jésus, disant: Il a sauvé les autres; qu'il se sauve luimême,
s'il est le Christ, l'élu de Dieu! 23.36 Les soldats aussi se moquaient de lui; s'approchant
et lui présentant du vinaigre, 23.37 ils disaient: Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même! 23.38
Il y avait au-dessus de lui cette inscription: Celui-ci est le roi des Juifs. 23.39 L'un des
malfaiteurs crucifiés l'injuriait, disant: N'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même, et sauvenous!
23.40 Mais l'autre le reprenait, et disait: Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même
condamnation? 23.41 Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes;
mais celui-ci n'a rien fait de mal.
Lecture de la Neuvième Heure
Jean XVIII : 28-XIX : 5
18.28 Ils conduisirent Jésus de chez Caïphe au prétoire: c'était le matin. Ils n'entrèrent point euxmêmes
dans le prétoire, afin de ne pas se souiller, et de pouvoir manger la Pâque. 18.29 Pilate
sortit donc pour aller à eux, et il dit: Quelle accusation portez-vous contre cet homme? 18.30 Ils
lui répondirent: Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré. 18.31 Sur quoi
Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi. Les Juifs lui dirent: Il ne
nous est pas permis de mettre personne à mort. 18.32 C'était afin que s'accomplît la parole que
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Jésus avait dite, lorsqu'il indiqua de quelle mort il devait mourir. 18.33 Pilate rentra dans le
prétoire, appela Jésus, et lui dit: Es-tu le roi des Juifs? 18.34 Jésus répondit: Est-ce de toi-même
que tu dis cela, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi? 18.35 Pilate répondit: Moi, suis-je Juif? Ta
nation et les principaux sacrificateurs t'ont livré à moi: qu'as-tu fait? 18.36 Mon royaume n'est
pas de ce monde, répondit Jésus. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient
combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré aux Juifs; mais maintenant mon royaume
n'est point d'ici-bas. 18.37 Pilate lui dit: Tu es donc roi? Jésus répondit: Tu le dis, je suis roi. Je
suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la
vérité écoute ma voix. 18.38 Pilate lui dit: Qu'est-ce que la vérité? Après avoir dit cela, il sortit
de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit: Je ne trouve aucun crime en lui. 18.39 Mais,
comme c'est parmi vous une coutume que je vous relâche quelqu'un à la fête de Pâque,
voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs? 18.40 Alors de nouveau tous s'écrièrent: Non
pas lui, mais Barabbas. Or, Barabbas était un brigand.
19.1 Alors Pilate prit Jésus, et le fit battre de verges. 19.2 Les soldats tressèrent une couronne
d'épines qu'ils posèrent sur sa tête, et ils le revêtirent d'un manteau de pourpre; puis,
s'approchant de lui, 19.3 ils disaient: Salut, roi des Juifs! Et ils lui donnaient des soufflets. 19.4
Pilate sortit de nouveau, et dit aux Juifs: Voici, je vous l'amène dehors, afin que vous sachiez
que je ne trouve en lui aucun crime. 19.5 Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le
manteau de pourpre. Et Pilate leur dit: Voici l'homme.
Jean XIX : 6-24
19.6 Lorsque les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s'écrièrent: Crucifie!
crucifie! Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le; car moi, je ne trouve point de
crime en lui. 19.7 Les Juifs lui répondirent: Nous avons une loi; et, selon notre loi, il doit
mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu. 19.8 Quand Pilate entendit cette parole, sa frayeur
augmenta. 19.9 Il rentra dans le prétoire, et il dit à Jésus: D'où es-tu? Mais Jésus ne lui donna
point de réponse. 19.10 Pilate lui dit: Est-ce à moi que tu ne parles pas? Ne sais-tu pas que j'ai le
pouvoir de te crucifier, et que j'ai le pouvoir de te relâcher? 19.11 Jésus répondit: Tu n'aurais sur
moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné d'en haut. C'est pourquoi celui qui me livre à toi
commet un plus grand péché. 19.12 Dès ce moment, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs
criaient: Si tu le relâches, tu n'es pas ami de César. Quiconque se fait roi se déclare contre
César. 19.13 Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors; et il s'assit sur le tribunal, au
lieu appelé le Pavé, et en hébreu Gabbatha. 19.14 C'était la préparation de la Pâque, et environ la
sixième heure. Pilate dit aux Juifs: Voici votre roi. 19.15 Mais ils s'écrièrent: Ote, ôte, crucifiele!
Pilate leur dit: Crucifierai-je votre roi? Les principaux sacrificateurs répondirent: Nous
n'avons de roi que César.
19.16 Alors il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus, et l'emmenèrent. 19.17
Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha. 19.18 C'est là
qu'il fut crucifié, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu.
19.19 Pilate fit une inscription, qu'il plaça sur la croix, et qui était ainsi conçue: Jésus de
Nazareth, roi des Juifs. 19.20 Beaucoup de Juifs lurent cette inscription, parce que le lieu où
Jésus fut crucifié était près de la ville: elle était en hébreu, en grec et en latin. 19.21 Les
principaux sacrificateurs des Juifs dirent à Pilate: N'écris pas: Roi des Juifs. Mais écris qu'il a
dit: Je suis roi des Juifs. 19.22 Pilate répondit: Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit. 19.23 Les soldats, après
avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque
soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d'un seul tissu depuis le haut
jusqu'en bas. Et ils dirent entre eux: 19.24 Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera.
Cela arriva afin que s'accomplît cette parole de l'Écriture: Ils se sont partagé mes vêtements,
Et ils ont tiré au sort ma tunique. Voilà ce que firent les soldats.
8
Jean XIX : 25-37
19.25 Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de
Clopas, et Marie de Magdala. 19.26 Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il
aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. 19.27 Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès
ce moment, le disciple la prit chez lui. 19.28 Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà
consommé, dit, afin que l'Écriture fût accomplie: J'ai soif. 19.29 Il y avait là un vase plein de
vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, et, l'ayant fixée à une branche d'hysope, ils
l'approchèrent de sa bouche. 19.30 Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: Tout est accompli. Et,
baissant la tête, il rendit l'esprit.
19.31 Dans la crainte que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, -car c'était la
préparation, et ce jour de sabbat était un grand jour, -les Juifs demandèrent à Pilate qu'on
rompît les jambes aux crucifiés, et qu'on les enlevât. 19.32 Les soldats vinrent donc, et ils
rompirent les jambes au premier, puis à l'autre qui avait été crucifié avec lui. 19.33 S'étant
approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes; 19.34 mais un des
soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l'eau. 19.35 Celui qui l'a
vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait qu'il dit vrai, afin que vous
croyiez aussi. 19.36 Ces choses sont arrivées, afin que l'Écriture fût accomplie: Aucun de ses os
ne sera brisé. 19.37 Et ailleurs l'Écriture dit encore: Ils verront celui qu'ils ont percé.
Dans les Vêpres
Matthieu XXVII : 1-38
27.1 Dès que le matin fut venu, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent
conseil contre Jésus, pour le faire mourir. 27.2 Après l'avoir lié, ils l'emmenèrent, et le livrèrent
à Ponce Pilate, le gouverneur. 27.3 Alors Judas, qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, se
repentit, et rapporta les trente pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, 27.4
en disant: J'ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent: Que nous importe? Cela te
regarde. 27.5 Judas jeta les pièces d'argent dans le temple, se retira, et alla se pendre. 27.6 Les
principaux sacrificateurs les ramassèrent, et dirent: Il n'est pas permis de les mettre dans le
trésor sacré, puisque c'est le prix du sang. 27.7 Et, après en avoir délibéré, ils achetèrent avec
cet argent le champ du potier, pour la sépulture des étrangers. 27.8 C'est pourquoi ce champ a
été appelé champ du sang, jusqu'à ce jour. 27.9 Alors s'accomplit ce qui avait été annoncé par
Jérémie, le prophète: Ils ont pris les trente pièces d'argent, la valeur de celui qui a été estimé,
qu'on a estimé de la part des enfants d'Israël; 27.10 et il les ont données pour le champ du potier,
comme le Seigneur me l'avait ordonné.
27.11 Jésus comparut devant le gouverneur. Le gouverneur l'interrogea, en ces termes: Es-tu
le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis. 27.12 Mais il ne répondit rien aux accusations des
principaux sacrificateurs et des anciens. 27.13 Alors Pilate lui dit: N'entends-tu pas de combien
de choses ils t'accusent? 27.14 Et Jésus ne lui donna de réponse sur aucune parole, ce qui étonna
beaucoup le gouverneur. 27.15 A chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un
prisonnier, celui que demandait la foule. 27.16 Ils avaient alors un prisonnier fameux, nommé
Barabbas. 27.17 Comme ils étaient assemblés, Pilate leur dit: Lequel voulez-vous que je vous
relâche, Barabbas, ou Jésus, qu'on appelle Christ? 27.18 Car il savait que c'était par envie qu'ils
avaient livré Jésus. 27.19 Pendant qu'il était assis sur le tribunal, sa femme lui fit dire: Qu'il n'y
ait rien entre toi et ce juste; car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. 27.20
Les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent à la foule de demander Barabbas, et
de faire périr Jésus. 27.21 Le gouverneur prenant la parole, leur dit: Lequel des deux voulezvous
que je vous relâche? Ils répondirent: Barabbas. 27.22 Pilate leur dit: Que ferai-je donc de
Jésus, qu'on appelle Christ? Tous répondirent: Qu'il soit crucifié! 27.23 Le gouverneur dit: Mais
quel mal a-t-il fait? Et ils crièrent encore plus fort: Qu'il soit crucifié! 27.24 Pilate, voyant qu'il
ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de
9
la foule, et dit: Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde. 27.25 Et tout le peuple
répondit: Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants!
27.26 Alors Pilate leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra
pour être crucifié. 27.27 Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et ils
assemblèrent autour de lui toute la cohorte. 27.28 Ils lui ôtèrent ses vêtements, et le couvrirent
d'un manteau écarlate. 27.29 Ils tressèrent une couronne d'épines, qu'ils posèrent sur sa tête, et
ils lui mirent un roseau dans la main droite; puis, s'agenouillant devant lui, ils le raillaient, en
disant: Salut, roi des Juifs! 27.30 Et ils crachaient contre lui, prenaient le roseau, et frappaient
sur sa tête. 27.31 Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses
vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier. 27.32 Lorsqu'ils sortirent, ils rencontrèrent un
homme de Cyrène, appelé Simon, et ils le forcèrent à porter la croix de Jésus.
27.33 Arrivés au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne, 27.34 ils lui donnèrent à
boire du vin mêlé de fiel; mais, quand il l'eut goûté, il ne voulut pas boire. 27.35 Après l'avoir
crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort, afin que s'accomplît ce qui avait été
annoncé par le prophète: Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma tunique.
27.36 Puis ils s'assirent, et le gardèrent. 27.37 Pour indiquer le sujet de sa condamnation, on écrivit
au-dessus de sa tête: Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. 27.38 Avec lui furent crucifiés deux
brigands, l'un à sa droite, et l'autre à sa gauche.
Luc XXIII : 39-43
23.39 L'un des malfaiteurs crucifiés l'injuriait, disant: N'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même,
et sauve-nous! 23.40 Mais l'autre le reprenait, et disait: Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la
même condamnation? 23.41 Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos
crimes; mais celui-ci n'a rien fait de mal. 23.42 Et il dit à Jésus: Souviens-toi de moi, quand tu
viendras dans ton règne. 23.43 Jésus lui répondit: Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec
moi dans le paradis.
Matthieu XXVII : 39-54
27.39 Les passants l'injuriaient, et secouaient la tête, 27.40 en disant: Toi qui détruis le temple, et
qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même! Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix!
27.41 Les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui, et
disaient: 27.42 Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même! S'il est roi d'Israël, qu'il
descende de la croix, et nous croirons en lui. 27.43 Il s'est confié en Dieu; que Dieu le délivre
maintenant, s'il l'aime. Car il a dit: Je suis Fils de Dieu. 27.44 Les brigands, crucifiés avec lui,
l'insultaient de la même manière. 27.45 Depuis la sixième heure jusqu'à la neuvième, il y eut des
ténèbres sur toute la terre. 27.46 Et vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: Éli,
Éli, lama sabachthani? c'est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? 27.47
Quelques-un de ceux qui étaient là, l'ayant entendu, dirent: Il appelle Élie. 27.48 Et aussitôt l'un
d'eux courut prendre une éponge, qu'il remplit de vinaigre, et, l'ayant fixée à un roseau, il lui
donna à boire. 27.49 Mais les autres disaient: Laisse, voyons si Élie viendra le sauver.
27.50 Jésus poussa de nouveau un grand cri, et rendit l'esprit. 27.51 Et voici, le voile du temple
se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent, 27.52
les sépulcres s'ouvrirent, et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent. 27.53
Étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et
apparurent à un grand nombre de personnes. 27.54 Le centenier et ceux qui étaient avec lui pour
garder Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d'arriver, furent saisis d'une
grande frayeur, et dirent: Assurément, cet homme était Fils de Dieu.
Jean XIX : 31-37
19.31 Dans la crainte que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, -car c'était la
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préparation, et ce jour de sabbat était un grand jour, -les Juifs demandèrent à Pilate qu'on
rompît les jambes aux crucifiés, et qu'on les enlevât. 19.32 Les soldats vinrent donc, et ils
rompirent les jambes au premier, puis à l'autre qui avait été crucifié avec lui. 19.33 S'étant
approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes; 19.34 mais un des
soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l'eau. 19.35 Celui qui l'a
vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait qu'il dit vrai, afin que vous
croyiez aussi. 19.36 Ces choses sont arrivées, afin que l'Écriture fût accomplie: Aucun de ses os
ne sera brisé. 19.37 Et ailleurs l'Écriture dit encore: Ils verront celui qu'ils ont percé.
Matthieu XXVII : 55-61
27.55 Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient de loin; qui avaient accompagné Jésus
depuis la Galilée, pour le servir. 27.56 Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère de
Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.
27.57 Le soir étant venu, arriva un homme riche d'Arimathée, nommé Joseph, lequel était
aussi disciple de Jésus. 27.58 Il se rendit vers Pilate, et demanda le corps de Jésus. Et Pilate
ordonna de le remettre. 27.59 Joseph prit le corps, l'enveloppa d'un linceul blanc, 27.60 et le
déposa dans un sépulcre neuf, qu'il s'était fait tailler dans le roc. Puis il roula une grande
pierre à l'entrée du sépulcre, et il s'en alla. 27.61 Marie de Magdala et l'autre Marie étaient là,
assises vis-à-vis du sépulcre.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT EVÊQUE WOLFRAM (OU WULFRAN, WULFRAMNUS), CONFESSEUR (+720)
20 (repos) – 31 mars (translation)
Il était le fils d'un officier de l'armée de Clovis II. Quand il perdit son père, il quitta la cour,
vendit ses biens aux pauvres et donna ses terres à l'Abbaye de Fontenelle. En 682, il fut
nommé au siège épiscopal de Sens d'où il partit évangéliser la Frise où il obtint la conversion
du chef de ce pays. Il rentra à Fontenelle pour y rendre son âme au Seigneur. Ses Précieuses
Reliques sont toujours vénérées à Abbeville.
ou
Wulfran naquit vraisemblablement vers 647 sous le roi Clovis II à Maurilly en Gâtinais dans
le voisinage de Fontainebleau. Son père nommé Fulbert, était officier dans les armées royales.
Admis lui-même à la cour sous Clotaire III, le jeune Wulfran y demeura jusqu'au Départ de
son père sous Thierry III; il trouva cette situation dangereuse pour son Salut et enclin à se
détacher du inonde, il disposa sa terre de Maurilly en faveur de l'Abbaye de Fontenelle en
Normandie, à laquelle il s'intéressait. Ce fut alors que l'Evêque Lambert de Sens étant venu à
s'endormir en 682, le clergé et les fidèles élurent d'un commun accord Wulfran pour occuper
le siège de Sens. Après son sacre, Wulfran gouverna pendant plusieurs années son Eglise avec
toute la vigilance du bon pasteur. Il entendit parler alors des Missionnaires de la Grande-
Bretagne venus sur le continent évangéliser les idolâtres de la Frise. Il conçut le dessein
d'imiter leur exemple et d'entreprendre lui-même une mission dans cette région; il en conféra
avec Saint Ansbert l'Evêque de Rouen, fit une retraite à Fontenelle et demanda à l'Abbé de lui
accorder quelques Moines pour l'accompagner.
Une pareille détermination peut surprendre. Pour l'expliquer, on a supposé que ce Prélat avait
eu après coup des scrupules sur la légitimité de sa promotion à l'évêché de Sens. Lambert son
prédécesseur avait été substitué au Saint Evêque Amé que Thierry avait injustement banni de
son siège et qui vivait encore au moment de l'élection de Wulfran. Ne voulant point passer
11
pour un usurpateur, ce dernier aurait abdiqué solennellement avant d'entreprendre sa mission
chez les Frisons. Mais d'autres auteurs ont placé l'abdication de Wulfran après le retour de la
mission de Frise. Quoi qu'il en soit, l'apostolat de Wulfran en Frise dura six ans. L'histoire de
la Frise n'en parle pas mais cette mission a laissé des traces dans la tradition de Fontenelle : il
y est question de plusieurs Miracles opérés par Wulfran. Les Missionnaires se rendirent par
mer de la Morinie dans la Frise : pendant que l'Evêque célébrait la Divine Liturgie sur le
bateau, le Diacre Vandon qui l'assistait laissa tomber la patène dans l'eau; Wulfran lui
ordonna de mettre la main à l'endroit où la patène était tombée et celle-ci remonta d'ellemême
pour se placer dans la main du Diacre.
Les traditions de Fontenelle disent encore que la prédication de Wulfran en Frise eut un
certain succès : le Saint Apôtre put baptiser un certain nombre de païens convertis, notamment
le fils du roi Radbod; il arracha à la mort plusieurs enfants qu'une coutume barbare de ces
idolâtres sacrifiait comme victimes aux démons. Un jour, malgré les protestations de Wulfran,
un pauvre enfant, nommé Ovon que le sort avait désigné, fut attaché au gibet et étranglé en
présence de plusieurs Chrétiens et d'un grand nombre de païens. Wulfran qui n'avait pu
empêcher cette barbare exécution, demanda à Dieu de rappeler cet enfant à la vie. Deux
heures après l'exécution, les cordes qui retenaient l'innocente victime suspendue se rompirent.
Wulfran qui s'en aperçut s'approcha aussitôt et au Nom de Jésus-Christ commanda à l'enfant
de se lever. Celui-ci obéit. Deux autres enfants, Eurinus et Ingomare, furent délivrés d'un
semblable supplice et ramenés à Fontenelle où ils vécurent sous l'habit monastique. Le roi
Radhod parut touché de ce dernier Miracle dont il avait été témoin et demanda à se faire
Chrétien. Mais le farouche catéchumène, au moment de mettre le pied dans la cuve
baptismale, voulut savoir si après son initiation, il retrouverait ses ancêtres dans l'autre
monde. Le Saint Evêque ne put lui garantir que les vieux princes frisons morts dans le
paganisme fussent dans le Ciel. Radbod aima mieux ne pas recevoir le Baptême pour ne pas
s'exposer à ne point retrouver ses devanciers dans l'autre monde : il essaya bien ensuite de
traiter de sa conversion avec Saint Willibrord mais mourut avant que cet autre Missionnaire
fût arrivé auprès de lui.
Quant à Wulfran, il revint à Fontenelle après cinq années d'apostolat pour vivre dans la
retraite et se préparer à la Naissance Céleste. Il y ramenait avec lui les enfants qu'il avait
miraculeusement délivrés. Il s'y endormit le 20 mars d'une année que les uns veulent
antérieure à 704 et que d'autres disent être 720.
Le corps de Wulfran fut inhumé à Fontenelle mais le culte rendu à sa mémoire a connu des
variations dues aux diverses Translations de ses Vénérables Reliques :
1) Une première Translation est celle de 704. Sous l'Abbé Bain, le corps de Wulfran fut
exhumé en même temps que ceux de Saint Wandrille et de Saint Ansbert. Les corps furent
placés dans l'église Saint-Pierre et cette Translation est inscrite au 31 mars dans le
martyrologe hiéronymien.
2) En 944 (858 selon d'autres) les dits corps auraient été translatés à l'Abbaye du Mont-
Blandin près de Gand. Ici des auteurs prétendent que dans cette Translation, il ne fut pas
question du corps de Saint Wulfran qui demeura à Fontenelle jusqu'en 1027, année de son
transfert direct à Abbeville.
3) Ceux qui tiennent pour ce dernier sentiment disent que les Vénérables Reliques de Saint
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Wulfran restèrent en leur entier à Fontenelle jusqu'au onzième siècle qu'elles furent translatées
à Abbeville où l'on institua depuis un chapitre de Chanoines et une paroisse en l'honneur de
Saint Wulfran qui fut en même temps choisi pour principal protecteur de la ville. Pour les
autres, les Précieux Restes furent translatés de Gand à Abbeville.
4) En 1662, le 21 mai, l'évêque papiste d'Amiens fit ouvrir la châsse de Saint Wulfran et
trouva les ossements en parfait état de conservation. Cependant l'histoire ecclésiastique
papiste dit qu'en 1635, sur les instances du roi Louis XIII, on avait ouvert un reliquaire séparé
contenant un os du bras de Saint Wulfran qu'on avait rompu deux fragments de cet os, l'un
pour le roi, l'autre pour l'église de Sens.
SAINT MOINE IPATIOS, HIGOUMÈNE DE RUTHIANIE (+446)
The Monk Ipatios, Hegumen of Ruthianeia, was born in Phrygia (Asia Minor) into the family
of a lawyer and he received a fine education. Once, when he was eighteen years old, his father
punished him, after which the youth left home and went to Thrace (Balkans). There for a
certain while he herded cattle, and then he settled with a presbyter, who taught him about the
singing of psalms. Soon the chosen one of God took vows in one of the monasteries.
Struggling against temptations of the flesh, the holy ascetic spent fifty days in the strictest of
fasts, and then, with the blessing of the head of the monastery, at evening time in the presence
of the brethren he drank wine with bread and was healed of his passions. In search of a new
place for ascetic deeds, the monk Ipatios settled with two other monks at the neglected
Ruthianeia monastery nearby Chalcedon (Asia Minor). The monastery was rebuilt and soon
many monks gathered about the holy ascetic, and the monastery again began to flourish
spiritually. At age forty the monk Ipatios was chosen hegumen and he guided the monastery
during the span of forty years. Many monks, copying their guide, attained deep spiritual
perfection. For his strict ascetic life and self-denying love towards others, Saint Ipatios was
granted by the Lord gifts of wonderworking and healing. Through his holy prayers bread was
multiplied at the monastery and there were healed many afflicted with demons, and the blind,
the withered and the hemorrhaging, having come to the monastery. The monk Ipatios reposed
in about the year 446, at eighty years of age. On the eve of his death he predicted of coming
misfortunes: a devastating hailstorm, an earthquake, and the onslaught of Attila the Hun upon
Thrace.
SAINTS HIÉROMARTYRS AUDAS L'ÉVÊQUE DE SUSE (+418) ET LE DIACRE
BENJAMIN (+421)
Audas était Evêque de la ville de Suse. Il fut décapité pour le Christ en 418 en Perse par
l'empereur Yesdegird. Son Diacre, Saint Benjamin, fut relâché par les bourreaux avec
interdiction de recommencer à prêcher l'Evangile. Au début, il accepta mais Benjamin ne peut
pas supporter cela en son coeur et il continua à prêcher la Vérité du Christ parmi le peuple.
Pour cela, Benjamin fut capturé et tué trois ans après Saint Audas, en 421.
ou
The Priestmartyrs Auda, Bishop of Persia, and the Deacon Benjamin: Saint Auda was bishop
in Persia, and for the destruction of a temple of the fire-worshippers he was brought to trial
before the Persian emperor Izdegerd I (401-402), who gave orders to re-construct the temple.
When bishop Auda refused, the emperor ordered soldiers to destroy all the Christian temples,
persecute the christians and subject them to torture. Saint Auda became the first Martyr, and
after lengthy torturing was beheaded. After thirty days other Martyrs also were executed.
Among them was the deacon Benjamin, undergoing particularly cruel torments: they put
13
sharp needles under his nails and impaled him upon a spear.
The priestmartyrs died in the old Persian city of Suza.
ou
SAINT HIEROMARTYR BENJAMIN, DIACRE (+ 424)
A la suite d'une provocation de l'Evêque de Ctésiphon en Perse qui avait perdu la raison et
détruisit un temple païen, le roi Yezdigerd déclencha une cruelle persécution de trois années.
Benjamin fut arrêté parce que sa prédication convertissait beaucoup de mages adeptes du faux
dieu soleil. Il fut soumis à la torture et condamné à mort pour avoir préféré adorer le Christ
plutôt que le soleil, son éclatant symbole.
ou
À Argol en Perse, vers 422, Saint Benjamin, Diacre, ne cessait de prêcher la Parole de Dieu,
sous le roi Bahron V. On lui enfonça des roseaux aigus sous les ongles et il acheva son
martyre.
ou
Vers l'an 420, la persécution contre les Chrétiens s'était rallumée en Perse. Elle dura environ
trois ans. C'est durant ce laps de temps que souffrit Benjamin, Diacre fort zélé qu'Isdeberge
avait fait arrêter dès le début de la persécution. Il était demeuré deux ans en prison quand
l'attention se porta sur lui, au moment où l'on négociait la paix. L'ambassadeur romain
demanda qu'il fût mis en liberté. Isdeberge répondit qu'il le ferait volontiers si Benjamin
promettait de n'instruire aucun mage dans la Foi chrétienne. Quand on vint exposer cette
condition au Généreux Diacre, il répondit : "Je ne puis fermer aux hommes les sources de la
Grâce de Mon Dieu. Tant que ce sera en mon pouvoir, j'éclairerai ceux qui sont aveugles en
leur montrant la lumière de la Vérité; m'en abstenir serait encourir les châtiments réservés à
ceux qui cachent le talent de leur maître." Déjà cependant le roi, cédant aux instances des
envoyés de Théodose, avait fait mettre Benjamin en liberté. Celui-ci était à peine sorti qu'il
s'était mis à instruire et baptiser les adorateurs du feu. Le roi informé vit là un manque de
parole, fit arrêter de nouveau Benjamin, lui commanda de renier sa Foi, d'adorer le soleil et le
feu. Mais Benjamin répondit : "Qu'ils disparaissent de la terre tous ces "dieux" qui n'ont créé
ni les Cieux ni la terre. Je ne reconnais point pour "dieux" des éléments périssables, je ne
sacrifierai ni à la cendre ni au feu. Faits de moi ce qu'il te plaira et agis sans retard."
Le roi impie ordonna de lui enfoncer vingt pointes de roseaux sous les ongles des pieds et des
mains; le sang coulait de ces plaies comme d'autant de ruisseaux. Il ordonna ensuite aux
bourreaux de prendre un roseau aigu beaucoup plus long et de l'enfoncer à maintes reprises à
la jointure des jambes de la victime. Benjamin cependant ne paraissait aucunement ému de
ces atroces tortures : il louait et remerciait Dieu pendant son supplice. A un moment donné, il
demanda aux bourreaux de suspendre leur cruelle besogne mais ce fut pour adresser au
Seigneur une longue prière et demander de boire jusqu'au fond ce calice de son Salut. Le roi
lui fit dire encore une fois qu'il aurait la vie sauve s'il consentait à adorer le soleil et le feu.
Benjamin demeura ferme dans son refus et pour en finir, le roi ordonna de lui enfoncer dans
les entrailles une broche hérissée de pointes. Le Soldat du Christ rendit son âme à Dieu dans
les tourments de ce dernier supplice.
14
SAINT INNOCENT DE MOSCOU ILLUMINATEUR D'ALASKA ET DE SIBERIE
(+1879) 23 septembre (glorification) – 31 mars (repos)
Saint Innocent (Veniaminov), Métropolite de Moscou et de Kolomensk (26 août 1797 - 31
mars 1879), est né dans le village d'Anginsk dans l'éparchie d'Irkutsk. Apôtre d'Amérique et
de la Sibérie, il annonça la Bonne Nouvelle "même aux confins de la terre" : dans les Îles
Aléoutiennes (à partir de 1823) dans les six dialectes des tribus locales sur l'Île de Sitka (à
partir de 1834), parmi les Kolosh (Tlingit); dans les établissements les plus éloignés de la
vaste éparchie du Kamchatka (à partir de 1853); parmi les Koryak, Chukchei, Tungus dans la
région de Yakutsk (à partir de 1853) et en Amérique du Nord (en 1857); dans la région du
fleuve Amur et celle d'Usuriisk (à partir de 1860).
Ayant passé une grande partie de sa vie en voyage, Saint Innocent traduisit en langue
aléoutienne un Catéchisme et l'Evangile et en 1833, il écrivit dans cette langue une des plus
belles oeuvres de l'activité missionnaire orthodoxe : "Directive sur la manière d'atteindre le
Royaume des Cieux." En 1859, les Yakutes entendirent pour la première fois parler du Verbe
de Dieu et la Divine Liturgie dans leur langue maternelle. Deux fois (1860 et 1861) Saint
Innocent rencontra le Saint Apôtre et Illuminateur Nicolas du Japon, partageant avec lui son
expérience spirituelle.
Remarquable prédicateur, Saint Innocent disait : "Exactement cela, celui qui abonde de Foi et
d'Amour, saura s'exprimer avec sagesse et aucun coeur ne pourra lui résister." Ayant
commencé son travail apostolique comme Prêtre de paroisse, Saint Innocent termina son
apostolat à Moscou à la cathédrale des Premiers-Hiérarques. Dévoué à la Volonté de Dieu
15
durant toute sa vie, il laissa derrière lui un témoignage de Foi à ses successeurs, écrits des
mots du Prophète : "Quand le Seigneur dirige les pas de l'homme, ils sont fermes et ils Lui
plaisent"(Ps 36 :23).
La mémoire de Saint Innocent est célébrée deux fois pendant l'année : le 6 octobre et le 31
mars.
ou
On peut lire dans les registres de l'état civil de la ville d'Anginskoe du district d'Irkoutsk, en
Sibérie orientale, cette banale inscription : "Le 26 août 1797, la femme du marguillier de
l'église Saint Élie le Prophète, Eusèbe Popov, a donné naissance à un fils qui a été prénommé
Jean."
Ainsi commença la vie terrestre de celui qui devait devenir le grand et Saint Evêque Innocent
Veniaminov. Son père, bien que d'une très mauvaise santé, s'occupa lui-même de l'instruction
du petit garçon dès que ce dernier eut atteint l'âge de cinq ans et en moins d'un an Jean sut lire
et écrire. Eusèbe s’endormit dans le Christ peu après, à l'âge de quarante ans, laissant sa
femme et ses quatre enfants dans un grand dénuement. Son frère, Dimitri Popov, Diacre de la
même paroisse, recueillit l'enfant et prit en main son éducation. Jean était très doué, si bien
qu'à sept ans il était chargé de lire l'Epître pendant la Divine Liturgie et le faisait d'une voix si
claire et si vibrante que les paroissiens en étaient fort édifiés. Devant ses succès et l'affection
de tous envers lui, sa mère essaya de le faire nommer au poste de son père, resté vacant, ce
qui lui aurait permis de subvenir aux besoins de la famille. Mais telle n'était pas la Volonté de
Dieu. À l'âge de neuf ans, Jean dont l'intelligence était pleine de promesses, fut envoyé au
séminaire théologique d'lrkoutsk.
Au séminaire, Jean devint rapidement le meilleur élève de sa classe. II était grand, bien
découplé et de belle apparence mais son caractère studieux et sa maturité précoce, ne le
rendaient pas très populaire auprès de ses condisciples, aussi passait-il une grande partie de
ses loisirs dans l'atelier de mécanique du Père David. Il acquit ainsi une connaissance de la
mécanique qui devait lui être très utile par la suite. Le jeune homme lisait énormément; en
plus des oeuvres spirituelles, il aimait étudier l'histoire, l'astronomie, la botanique et autres
matières scientifiques.
L'an 1817 représenta un moment décisif pour le jeune homme. Il lui fallut à cette époque
choisir entre le mariage et les études supérieures. Il opta pour le mariage et cela changea le
cours de sa vie. Il termina ses études au séminaire en 1818. Jean avait été ordonné Diacre en
1817 et affecté à l'église de l'Annonciation d'lrkoutsk. Lorsqu'il termina ses études au
séminaire, il fut nommé professeur à l'école paroissiale. C'est le 18 mai 1821 qu'il fut ordonné
Prêtre. Pendant la courte période d'environ deux ans où il fut Prêtre de paroisse, il gagna
l’amour et l'estime de ses fidèles qui n'oublièrent jamais sa bonté, son travail pastoral et les
offices sereins et pleins de joie qu'il célébrait.
En 1823, le Saint Synode demanda à l'Evêque d'Irkoutsk de nommer un Prêtre pour l'Île
d'Unalaska (Île de l'Archipel des Aléoutiennes qui prolonge l'Alaska) dont les habitants
avaient embrassé la Foi chrétienne. Père Jean Veniaminov avait fait la connaissance de Jean
Krukov, un Russe qui avait vécu à Unalaska avec les Aléoutiens pendant près de quarante ans.
Il était revenu à Irkoutsk pour tenter de convaincre un Prêtre de se rendre à Unalaska. Le Père
Jean raconte : "J'étais présent lorsque Jean Krukov prit congé de l'Evêque. Il commença à
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parler de l'ardeur des Aléoutiens à la prière et à l'écoute de la Parole de Dieu (que le nom du
Seigneur soit béni!). Tout à coup je me sentis rempli comme d'un feu dévorant, du désir d'aller
vers de telles gens. Je me souviens clairement combien je brûlais d'impatience en attendant le
moment d'informer l'Evêque de mon intention et comme il a semblé en être surpris, me
répondant simplement : Nous verrons..."
L'Evêque, ne voulant pas perdre un si excellent Prêtre, fit attendre sa décision pendant un
certain temps. Finalement, voyant que le jeune Prêtre était résolu à partir, il lui donna sa
bénédiction et le nomma Missionnaire pour la région d'Unalaska. C’est le 7 mai 1823 qu'une
petite troupe prit le départ pour l'extraordinaire aventure. Elle était composée de cinq
personnes : le Père Jean, sa femme et leur petit garçon Kenya, la mère de sa femme et le frère
du Père Jean, Stéphane ordonné Lecteur avant le départ. Ils s'arrêtèrent dans la ville natale du
Père Jean où ce dernier célébra la Divine Liturgie et dit les prières spéciales pour les
voyageurs. Ils arrivèrent au fleuve Léna le 9 mai et le 29 juillet 1824, un an et deux mois
après avoir quitté Irkoutsk, nos pèlerins arrivèrent enfin à destination. Le Père Jean
Veniaminov, premier Prêtre de cette région du monde, était arrivé dans sa paroisse.
L'une des premières tâches du Père Jean fut de construire une grande église. Les Aléoutiens
furent dans l'admiration devant l'habileté et la dextérité de leur Prêtre et montrèrent un grand
désir d'apprendre tout ce qu'il pouvait leur enseigner. Le Père Jean construisit l'iconostase et
l'Autel de ses propres mains. L'église fut achevée après un an de travail et fut consacrée le 29
juillet 1826 à l'Ascension de Notre Seigneur.
Une autre tâche très importante fut d'apprendre la langue du pays et de se familiariser avec les
nombreux dialectes de cette immense paroisse. L'Église orthodoxe a toujours considéré
comme une nécessité impérieuse de traduire les Saintes Écritures, les services liturgiques et
tout l'enseignement de la Foi dans les langues locales. Le Prêtre Jean réussit rapidement à
apprendre le dialecte fox de la langue aléoute, parlé à Unalaska. Cet homme remarquable
commença très tôt à créer un alphabet et à donner une forme écrite au langage des Aléoutiens.
Il composa la première grammaire et traduisit et écrivit plusieurs livres, y compris des
manuels professionnels et techniques, des livres de classe, ainsi que des textes liturgiques.
La paroisse d'Unalaska s'étendait sur de vastes distances, comprenant de nombreuses îles. Le
Père Jean faisait ses tournées dans de petites pirogues aléoutiennes (bidarka) où il devait se
trouver très à l'étroit. Le climat est excessivement rude : du brouillard et des vents très forts
presque toute l'année avec cinquante jours au maximum de beau temps par an.
Le Père Jean relate un épisode extraordinaire d'un de ses voyages qui révèle la ferveur
profonde avec laquelle certains Aléoutiens accueillaient la Foi orthodoxe, Le sacré n'était
d'ailleurs pas absent de leur vie avant l'arrivée du Prêtre.
"En 1828, raconte le Père Jean, je me rendis en bidarka à l'Île d'Akun. C'était pendant le
Grand Carême et je devais préparer les Aléoutiens à la Sainte Communion. Lorsque
j'approchais de l’île, je fus surpris de voir les habitants du village vêtus de leurs plus beaux
habits réunis sur le rivage pour m'attendre. Devant mon étonnement, ils m'expliquèrent qu'ils
savaient que j'arrivais et qu'ils étaient venus me souhaiter la bienvenue et me manifester leur
joie. Le shaman, le vieux Smirennikov, leur avait dit que je devais arriver ce jour-là pour leur
parler de Dieu et leur enseigner comment prier. Il m'avait décrit exactement sans m'avoir
jamais vu."
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Dix années de fécond travail s'écoulèrent pour le Père Jean à Unalaska. Pendant cette période,
il rédigea son fameux sermon Sur la voie qui mène au Royaume de Dieu en dialecte foxaléoute,
traduit depuis en tlingit, en français et en anglais et qui a eu quarante-six éditions en
russe. Son Catéchisme et son Histoire de l'Église du Christ ont aussi été publiés en tlingit mais
son ouvrage le plus fameux sur le plan international est son livre de 658 pages "Notes sur les
îles de la région d'Unalaska." Ce livre, divisé en trois parties : deux sur les Aléoutiens et une
sur les Tlingits, contient des informations scientifiques très étendues dans les domaines de
l'ethnologie, la topographie, la climatologie, la minéralogie, la démographie ainsi que des
statistiques importantes et des renseignements sur la flore, la faune et les coutumes nationales.
Tous les manuels utilisés à l'école étaient écrits par lui. En dépit de tout cela, c'est avec une
grande humilité que le Père Jean souligne : "Je dois plus aux Aléoutiens qu'ils ne me doivent,
eux pour mon travail et je ne les oublierai jamais." Il faut ajouter que les Aléoutiens avaient
un grand amour pour leur Prêtre, le suivant partout et l'écoutant sans se lasser.
Le Père Jean et sa famille passèrent les premières années de leur séjour dans une hutte
souterraine en attendant que soit prête la maison de bois que le Père Jean construisait. Tout
dans la maison fut façonné par lui, y compris l'horloge. Le Père ne restait jamais inactif, il
passait ses soirées à des travaux de mécanique ou à enseigner aux enfants. Il aimait les
emmener faire de longues promenades et leur apprendre connaître la nature.
Au bout de dix années de cette vie, le Père Jean fut muté à la Nouvelle Arkhangelsk
(aujourd'hui Sitka). Le Père Jean et sa famille arrivèrent à la Nouvelle Akhangelsk en 1834
pendant la grande épidémie de variole qui emporta plus de dix mille personnes en Alaska
méridional. Plus de la moitié de la population Tlingit périt.
L'épidémie ne toucha la région de Sitka qu'en 1836. Le Père Jean n'avait pas encore pu établir
avec les Tlingits des liens d'amitié qui lui auraient permis de pénétrer dans leurs maisons. Il
ne le regretta pas car dira-t-il plus tard : "Imaginez ce qu'auraient pensé les Tlingits si
l'épidémie s'était répandue après ma visite dans leurs foyers?"Cependant. c'est cette épidémie
qui lui permit de gagner la confiance et l'amitié des habitants. Il commençait déjà à parler leur
langue et essayait depuis quelque temps de leur faire accepter la vaccination à laquelle lis
étaient très hostiles. Les shamans encourageaient d'ailleurs cette réticence. Au bout de peu de
temps, toutefois, les Tlingits remarquèrent que les Russes étaient moins atteints qu'eux de la
maladie. Ils commencèrent enfin à comprendre que le Prêtre russe essayait sincèrement de les
aider et ils vinrent alors demander à être vaccinés.
Le Père Jean accompagna le médecin, le docteur Bliashke dans les villages où ils vaccinèrent
tous ceux qui le leur permirent. Le fait que l'épidémie prit fin peu de temps après la campagne
de vaccination fit une profonde impression sur les Tlingits qui se montrèrent dès lors plus
disposés à écouter le Prêtre, d'autant plus que ce dernier leur parlait dans leur propre langue.
Le Père Jean se mit avec son ardeur habituelle à traduire les Livres Saints en tlingit, à ouvrir
des écoles et à établir des programmes d'instruction pour les adultes.
Pour subvenir aux besoins de la mission, le Père Jean créa un atelier de mécanique où l'on
fabriquait des orgues de Barbarie pour l'exportation vers les territoires espagnols de la
Californie. Les Tlingits et les Haïdas aimaient la technologie et se montrèrent pleins de zèle
pour seconder leur Prêtre. Pendant cinq ans, le Père Jean travailla sans répit avec amour et
patience pourfaire dans ce nouvel endroit ce qu'il avait déjà accompli à Unalaska. C’est
pendant cette période qu'il écrivit ses Notes sur le Tlingit, le Konlak et autres langues de
l'Amérique russe.
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Ce grand Missionnaire amena ainsi une multitude d’hommes à l'Église, se préoccupant
toujours profondément de leurs besoins spirituels. En premier lieu il fallait assurer la
continuité de leur vie eucharistique et de leur participation à tous les sacrements. Pour cela on
avait besoin de nombreux livres en langue du pays et de Prêtres pour desservir les paroisses
disséminées dans un vaste périmètre. Les communications avec le Synode de l'Église Russe, à
plusieurs milliers de kilomètres, étaient difficiles et très lentes. Le Père Jean décida donc
d'entreprendre le long et pénible voyage de Saint-Pétersbourg, en passant par le cap Horn et la
Mer Baltique. Il renvoya sa famille à Irkoutsk, ne gardant auprès de lui que sa fille Thekla. Le
navire Saint Nicolas leva l'ancre dans la baie de Sitka le 8 novembre 1838. Le voyage devait
durer huit mois.
À Saint-Pétersbourg, le Père Jean présenta ses pétitions au Saint Synode et en attendant ses
décisions, entreprit de faire connaître au peuple russe l’Alaska et les missions orthodoxes. Il
visita divers centres et se rendit ensuite à Moscou pour y rencontrer le Métropolite Philarète.
La sympathie entre les deux hommes fut immédiate. Le Métropolite disait souvent de
Veniaminov : "Il y a quelque chose d'apostolique dans cet homme-là." Finalement, beaucoup
de gens s'intéressèrent à cette affaire et une somme considérable fut réunie pour la mission.
Lorsque le Père Jean revint à Saint-Pétersbourg à l'automne, il apprit que ses demandes
avaient été acceptées : ses traductions seraient publiées, des Prêtres seraient envoyés en
Alaska et la mission serait soutenue.
Pendant les fêtes de la Nativité en 1839, le Prêtre Jean fut élevé au rang d’Archiprêtre. Tout
semblait lui sourire lorsqu'un courrier d'Irkoutsk lui apprit que sa femme bien-aimée venait de
mourir. Le Métropolite Philarète qui avait pour lui beaucoup d'affection et d'estime, lui
conseilla alors de se faire Moine mais dans sa douleur le Père Jean ne savait quelle décision
prendre : il avait six enfants selon la chair et des milliers d'enfants spirituels. Il décida de se
rendre à Kiev, l'antique cité Sainte et d'y prier pour demander à Dieu de le guider.
II en revint résolu à accepter la tonsure monastique. On accorda des bourses à ses enfants :
ses deux fils furent inscrits à l'Académie théologique de Saint-Pétersbourg et ses quatre filles
dans un excellent pensionnat. Et le 29 novembre 1840 le Père Jean devint Moine prenant le
nom d'Innocent à la suite de Saint Innocent d'lrkoutsk, le premier Saint Protecteur de l'Alaska.
Entre temps, le Saint Synode avait élevé la mission d'Alaska au rang d'évêché. L'empereur
Nicolas ayant à choisir entre trois candidats, désigna Innocent Veniaminov comme Evêque
d'Alaska. C'est le 15 décembre 1840 dans la cathédrale de l'Icône de Kazan de la Théotokos
que le Prêtre Missionnaire fut consacré Evêque du Kamtchatka et des Îles Kouriles et
Aléoutiennes, devenant, en nom et en fait, l'Apôtre des Alaskans.
Le nouvel Evêque partit pour la Nouvelle Arkhangel (Sitka), le 10 janvier 1841. Il s'arrêta à
Irkoutsk pour prier sur la tombe de sa femme, celle qui avait été sa compagne de tant d'années
de peines et de joies partagées. Les citoyens d'lrkoutsk lui firent un accueil enthousiaste.
Beaucoup d'entre eux se souvenaient encore du Prêtre de paroisse chaleureux, plein d'Amour
et de compassion. Les cloches des églises sonnèrent et tout le clergé vint lui offrir des voeux
de longue vie. II célébra la Divine Liturgie et un service d'Actions de Grâces dans son
ancienne paroisse.
L'Evêque Innocent Veniaminov arriva à la Nouvelle Arkhangelsk le 27 septembre 1841. lI se
mit aussitôt au travail avec fougue pourrattraper ses trois années d'absence. Pour commencer,
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il prit la décision de faire reconstruire la vieille église de Saint Michel l'Archange, construite
en 1816 par le Père Alexei Sokolov et qui tombait en ruines. II posa la première pierre d'un
séminaire qui devait continuer d'exister jusqu'en 1859. Il fit construire plusieurs écoles pour
les Tlingits, ainsi qu'un orphelinat et façonna de ses propres mains une grande partie des
beaux meubles de sa résidence.
Son diocèse était immense, enjambant les mers septentrionales d'un continent à l'autre. Les
habitants appartenaient à des tribus nomades ou semi-nomades et les quelques villages et cités
se trouvaient disséminés dans de vastes régions sauvages encore peu connues. En dépit de
tout, l'Apôtre de l'Alaska était bien résolu à s'occuper personnellement de son troupeau. Il
entreprit donc de longues et hasardeuses tournées pour rendre visite aux plus lointaines
extrémités de son territoire, C'est ainsi qu'il lui fallut trois mois pour atteindre Petropavlovsk
dans le Kamtchatka (cité fondée par Vitus Béring qui donna son nom au détroit). Partout ce
bon pasteur fondait des écoles si bien que les indigènes eurent vite un taux d'alphabétisation
supérieur à celui des Russes habitant en Sibérie. Le fameux marchand de livres itinérant,
Golubev, affirme qu'il a distribué plus de dix-huit mille livres dans l'éparchie de l'Evêque
Innocent au cours d'une seule tournée, ce qui constitue un beau témoignage sur l'oeuvre
éducatrice de l'Apôtre.
Les Chrétiens de ces régions éprouvaient des difficultés à adapter leur mode traditionnel de
calculer les jours et les saisons, de façon à pouvoir connaître exactement les jours de fêtes et
de jeûnes de l'Église. L'Evêque Innocent inventa un calendrier ingénieux basé sur l'appareil
utilisé par les Chuk'chi et autres tribus sibériennes en y adaptant des chevilles que l'on
déplaçait d'un trou à l'autre selon les jours.
Innocent réussit en 1844 à mettre enfin en chantier la construction d'une nouvelle cathédrale
qui fut terminée en 1848 et consacrée lors de la fête de l'Entrée de la Mère de Dieu au
Temple. Aussitôt après, il fit construire une église tlingit dans le village de cette communauté.
Deux ans plus tard, l'Evêque fut élevé au rang d'Archevêque et muté à Yakoutsk.
L'archidiocèse incluait maintenant l'Alaska et le Kamtchatka. À Yakoutsk, l'infatigable
Innocent entreprit de faire commencer la traduction des Livres Saints et des Offices dans la
langue yakoute. Le 19 juillet 1859, l'Archevêque lui-même célébra joyeusement la Divine
Liturgie et lut l'Évangile en langue yakoute pour la première fois. Les habitants en furent si
heureux qu'ils demandèrent la permission d'ajouter cette date au calendrier des Fêtes de
l'Église. Des traductions en langue tungus furent également faites à cette époque.
En juin 1857, Innocent se rendit à Saint-Pétersbourg pour participer au Concile général des
Evêques. C’est alors que deux Evêques furent désignés pour l'assister dans sa tâche : l'Evêque
Paul pour Yakoutsk et l'Evêque Pierre pour Sitka. Sur le chemin du retour l'Archevêque passa
par la région du fleuve Amour, visitant les paroisses et les communautés pour juger de leur
situation et de leurs besoins spirituels. Tout le long du fleuve il s'arrêtait dans chaque village
pour y célébrer les offices.
Il lui arrivait, en outre, de demander brusquement qu'on arrête le bateau dans une
agglomération riveraine et se mettait à prêcher à tous ceux qui se trouvaient là. Rien ne restait
caché au pasteur : il voyait et comprenait toutes les misères et tous les besoins du peuple aussi
bien sur le plan matériel que sur le plan spirituel.
Finalement, il ressentit une telle compassion pour tous ces gens qu'il décida de vivre parmi
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eux. En 1862, il s'installa à Blagoveshchensk. La fatigue et l'âge commençaient à faire sentir
leurs effets et la vue d'Innocent baissait beaucoup. Il crut devoir demander au Saint Synode la
permission de prendre sa retraite. Il pensait que les fidèles avaient besoin d'un Evêque plus
jeune et plus énergique. Mais Dieu en décida autrement une fois encore. Le 19 novembre
1867 le Métropolite Philarète rendit son âme bénie à Dieu. Le Synode et les autres Evêques
furent unanimes à penser que l'Archevêque Innocent devait lui succéder.
Lorsqu'il reçut le message lui demandant de se rendre immédiatement à Moscou Innocent en
fut fort troublé. Mais il avait toujours été obéissant à la Volonté de Dieu et après une nuit en
prière, il commença ses préparatifs de départ. Son voyage à travers la Sibérie fut triomphal car
il était profondément aimé et vénéré. Partout des foules l'accueillaient avec des larmes et des
prières, regardant partir leur bon pasteur en sachant qu'elles ne reverraient pas en ce monde
son visage béni.
Le 25 mai 1868, à 21h30, les cloches de Moscou commencèrent sonner pour annoncer que le
nouveau Premier Hiérarque entrait dans la ville. Le lendemain il fit officiellement son entrée
dans sa cathédrale, l'ancienne cathédrale de la Dormition. Prenant la parole avec beaucoup
d'humilité pendant la cérémonie d'intronisation, il déclara : "Qui suis-je pour oser reprendre
la parole et assumer l'autorité de mes prédécesseurs? Un étudiant d'une autre époque, venant
d'un pays lointain qui a passé plus de la moitié de sa vie aux frontières; qui n'est qu'un
modeste ouvrier dans la vigne du Seigneur, un maître pour les petits enfants et ceux qui sont
fermes dans la Foi"
Et le Prélat, maintenant âgé de près de soixante-douze ans oubliant qu'il était malade, exténué
et presque aveugle, se mit à la tâche avec la Foi, l'Espérance, l'Amour et l'enthousiasme dont
il avait toujours fait preuve. Il réorganisa l'administration de l'Église russe; les écoles furent
améliorées; de nouveaux organismes d'assistance aux orphelins, aux veuves et aux indigents
furent créés; les hôpitaux et les asiles reçurent un meilleur équipement et leur administration
fut rendue plus humaine. En 1869 il redonna une vie nouvelle à la Société Orthodoxe
Missionnaire qui était désorganisée et la mit en mesure de venir en aide aux paroisses
missionnaires.
Le Métropolite Innocent était âgé de quatre-vint un ans en 1879. Il avait consacré cinquantehuit
années de sa vie au service de l'Église du Christ et était maintenant aveugle et faible. Vers
la fin du Grand Carême il sentit que la Naissance Céleste approchait. Il était prêt. Dans la
soirée du 30 mars, il demanda au Père Arsène qui s'occupait de lui de lui lire les prières pour
le départ de l'âme et à l'aube du Samedi Saint, l'âme du Vénérable Missionnaire quitta son
corps pour le grand passage, l'Eternelle Pâque. Ses dernières paroles résument toute sa vie :
"Que l'on ne prononce pas d'éloges à mes funérailles mais que l'on glorifie plutôt la Parole du
Seigneur. Que l'on fasse un sermon qui édifie sur le thème suivant : "Le Seigneur guide les
pas de l’homme"(Ps 36, 23)."
Il repose dans le cimetière de la Laure de la Sainte Trinité-Saint-Serge à côté du tombeau du
Métropolite Philarète de Bienheureuse Mémoire.
Saint Innocent d’Alaska - une méditation sur "Apostolat et Amérique."
Le Père Alexandre Schmemann a écrit l'article suivant pour la journée "Orthodox Education
Day"de 1979, suite à la Glorification de Saint Innocent et le message qu'il y donne est
toujours d'application pour nous ici et aujourd'hui.
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"En ce jour du dixième anniversaire de la Journée Annuelle de l'Education de ce Séminaire,
en entrant dans la tente principale, la première chose à laquelle vous êtes confrontés et qui
vous guidera dans l'esprit et le thème de cette journée, c'est une Icône de Saint Innocent - un
Saint qui a été récemment canonisé en tant qu'Evangélisateur des Aléoutes et Apôtre pour
l'Amérique. La vie et le ministère apostolique de Saint Innocent sont abordés dans l'article
rédigé par m. Paul Garrette que l'on trouve dans ce livre.
Commenter un Saint, ce n'est pas seulement glorifier ses réussites et sa croissance personnelle
dans la Grâce du Saint Esprit. En chaque Saint, Dieu nous lance un défi à notre propre vie,
notre propre ministère, notre propre vision des choses. Dans la vie de Saint Innocent, l'essence
même du défi se retrouve dans son titre d'Apôtre de l'Amérique. Dès lors lorsque nous
vénérons cette Icône et contemplons sa vie avec joie et gratitude, ces deux mots que nous
devrions accepter en nos coeurs sont Apostolat et Amérique.
Le don de l'apostolat est accordé à chaque membre de l'Eglise le jour de son Baptême et de sa
Chrismation. Si nous appelons notre Eglise "apostolique," c'est parce qu'elle est envoyée,
"apôtre" signifiant "envoyé par Dieu." C'est parce qu'elle est envoyée en sa totalité et cela
signifie que tous ses membres, il faut être dans le monde pour prêcher l'Evangile du Christ,
manifester Sa Présence, accomplir le Salut qu'Il a accompli. Dans ce sens, nous sommes tous
apostoliques et apôtres. Nous portons tous la responsabilité de l'apostolicité de l'Eglise.
De nos jours, il est plus que jamais nécessaire que l'on se souvienne de cette nature et fonction
apostolique de l'Eglise et de la vocation apostolique de chacun d'entre nous en tant que
membres de l'Eglise. Car nous vivons dans un monde sans cesse plus fortement déchristianisé,
si pas déjà ouvertement anti-chrétien. Notre culture est imprégnée d'idées étrangères à
l'Evangile du Christ et véhiculant le rejet de Son Royaume, de sa Vérité, lumière et joie. C'est
vraiment le moment d'un renouvellement apostolique. Et dans ce renouvellement, la place et
le rôle du laïcat est unique. Si le premier devoir du clergé est de servir l'Eglise, le premier et
essentiel devoir du laïcat est de porter au monde - c'est-à-dire dans la culture dans la vie
quotidienne dans l'environnement professionnel et familial etc - le témoignage chrétien,
l'Image du Christ, la Puissance de l'Esprit Saint. Il est profondément significatif que la
canonisation de Saint Innocent ait lieu en un temps de crise, de tragique crise, frappant tous
les aspects de l'existence humaine. C'est comme si, en nous révélant l'Apôtre de l'Amérique,
Dieu nous rappelait notre propre vocation à être pleinement Orthodoxes en Amérique, non pas
pour nous-mêmes mais pour le Salut de l'Amérique.
Que cette Journée de l'Education soit aussi la journée de notre re-consécration à notre
apostolat. Que notre joie à glorifier Dieu dans notre commémoration de Saint Innocent soit la
source d'une nouvelle énergie, un nouveau désir de servir Dieu et Son Eglise au milieu des
ténèbres, anxiétés et conflits de notre monde d'aujourd'hui.
ou
Sainted Innocent (Innokentii), Metropolitan of Moscow (in the world Ivan Evseevich Popov-
Veniaminov), was born on 26 August 1797 in the village of Anginsk of Irkutsk diocese, into
the family of a sacristan. The boy mastered his studies at an early age and at age 7 he was
reading the Epistle in church. In 1806 they sent him to the Irkutsk seminary. Here, to the
betterment of lineage, they gave the youth the family name of Veniaminov, in honour of the
deceased Irkutsk archbishop Veniamin (Benjamin, + 8 July 1814). On 13 May 1817 he was
ordained deacon for the Irkutsk Annunciation church, and on 18 May 1821 – he was ordained
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priest.
The missionary service of the future Apostle of America and Siberia began with the year
1823. Saint Innocent spent 45 years at the labour of enlightening the peoples of Kamchatka,
the Aleutian Islands, North America, Yakutia, the Khabarovsk frontier, performing his
apostolic exploit in severe conditions and at great risks to life. Saint Innocent baptised ten
thousand people, and built churches, alongside which he founded schools and he himself
taught in them the fundamentals of the Christian life. And together with this, his knowledge of
various crafts and arts aided him much in his work.
Saint Innocent was a remarkable preacher. In making liturgies, molebens and the all-night
vigil, he incessantly guided his flock. During his time of endless journeying, Saint Innocent
studied the languages, customs and habits of the peoples, among whom he preached. His work
in geography ethnography and linguistics received worldwide acclaim. He composed an
alphabet and grammar of the Aleut-Lisiev language and translated into it the Catechism, the
Gospel and many prayers. One of the finest of his works was the "Directions of the Way to
the Heavenly Kingdom"(1833), translated into the various languages of the peoples of Siberia
and appearing in more than 40 editions. Thanks to the toil of Saint Innocent, the Yakut people
in 1859 first heard the Word of God and Divine-services in their own native language.
On 29 November 1840 the Metropolitan of Moscow Philaret made the tonsuring of Father
John-Ivan into monasticism with the name Innokentii (Innocent), in honour of Saint Innocent
of Irkutsk. On 15 December Archimandrite Innokentii was consecrated bishop of Kamchatka,
the Kurile and Aleutian Islands. On 21 April 1850 Bishop Innocent was elevated to the
dignity of archbishop.
By the Providence of God on 5 January 1868 Saint Innocent succeeded Metropolitan Philaret
on the cathedra-seat of Moscow. Through the Holy Synod Metropolitan Innocent consolidated
the secular missionary efforts of the Russian Church (already in 1839 he had proposed a
project for improving the organisation of missionary service). Under the care of Metropolitan
Innocent there was created a Missionary Society, and the Moscow Pokrov-Protection
monastery was reorganised for missionary work : in 1870 was set up the Japanese Orthodox
Spiritual Mission headed by Archimandrite Nikolai Kasatkin (afterwards Sainted Nikolai of
Japan, Comm. 3/16 February), to whom Saint innocent had passed on much of his own
spiritual experience. Quite fruitful also was the guidance by Saint Innocent of the Moscow
diocese. By his efforts, the church of the Pokrov-Protection of the MostHoly Mother of God
was built up into the Moscow Spiritual Academy.
Saint Innocent reposed to the Lord on 31 March 1879, on Great Saturday, and was buried at
the Holy Spirit temple of the Trinity-Sergiev Lavra. On 6 October 1977, Saint Innocent was
glorified into the rank of the Saints by the Russian Orthodox Church. His memory is
established to be celebrated twice during the year : on 31 March / 13 April, the day of his
blessed repose, and on 23 September / 6 October – the day of his glorification.
SAINT ABBE GUI DE POMPOSE (+ 1046) 31 mars (repos) – 4 mai (translation)
Saint Gui naquit près de Ravenne au village de Casemar. Son père, appelé Albert et sa mère,
nommée Marie ou Marotie, étaient des personnes d'honnête famille et d'une insigne piété; il
reçut d'eux une parfaite éducation et de fortes inclinations pour le bien et l'on vit en lui, dès sa
jeunesse, avec l'amour de l'étude et des belles-lettres, la retenue et la maturité d'un homme
adulte. Il avait cependant un défaut : il aimait être vêtu aussi splendidement que pas un autre
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de sa condition, quoiqu'il ne le fît que pour plaire à ses parents. Mais Dieu qui voulait en faire
un homme selon son coeur le prévint d'un mouvement de Sa Grâce si fort et si efficace qu'il
conçut tout d'un coup un mépris extrême de cette vanité et qu'il se détermina à changer l'éclat
de ses habits mondains pour un froc qui le rendit méprisable devant le monde.
Il se rendit donc à Ravenne la nuit même qu'on célébrait la fête du très illustre Martyr Saint
Apollinaire, Protecteur de la ville; il se dépouilla de ses habits précieux, les donna aux
pauvres et se revêtit à leur place d'un habit vil et déchiré. En cet état, il s'en alla à Rome à
l'insu de ses parents pour y visiter les tombeaux des Saints Apôtres et y demeura quelque
temps; il y reçut même la tonsure cléricale et comme le désir de la perfection embrasait son
coeur de plus en plus, il prit la résolution de passer en Palestine pour y visiter les Lieux Saints
et ne plus revenir en son pays.
Mais pendant qu'il pensait au moyen de faire ce voyage, Dieu lui inspira de retourner à
Ravenne et de se mettre sous la discipline d'un Saint Ermite nommé Martin qui vivait en
solitude dans une petite île de la rivière du Pô. Il vint donc le trouver et ayant pris l'Habit
Angélique, il vécut trois ans sous sa conduite avec beaucoup d'obéissance et de docilité. Au
bout de trois ans, Martin qui venait de recevoir le soin de l'Abbaye de Pompose et qui la
gouvernait par un Saint Moine nommé Guillaume, lequel faisait pour lui l'office d'Abbé, y fit
entrer son disciple Gui afin qu'il pût apprendre les exercices de la vie monastique. Ce fut là
qu'il fit paraître avec éclat les vertus éminentes que le secret d'un ermitage avait cachées
jusqu'alors. De sorte qu'après avoir passé par toutes les charges du Monastère et s'en être
acquitté à l'entière satisfaction de tous les Moines et après avoir aussi gouverné Saintement le
Monastère de Saint Sévère à Ravenne dont Martin, son maître, lui donna la direction, l'Abbé
Guillaume s'étant démis de son office pour embrasser la vie solitaire et Jean l'Ange qu'il avait
laissé pour successeur s'étant endormi dans Notre Seigneur, Gui fut unanimement élu Abbé de
Pompose.
Sa réputation fut tout d'un coup si grande que plusieurs se vinrent ranger sous sa conduite,
entre autres Albert son père et Gérard son frère. Obligé de bâtir un nouveau monastère, il
préserva de la mort, par ses prières, quelques ouvriers qui devaient être accablés sous des
ruines. Un jour que les ouvriers se plaignaient hautement qu'on les laissait manquer de vivres,
il sortit pour en aller chercher à Ravenne; son voyage ne fut pas long ; il rencontra aussitôt
deux bateaux chargés de blé et de vin que la Divine Providence lui envoyait dans son besoin.
Il fit aussi qu'un vase plein de vin qui tomba de dessus un mur ne fut point brisé ni le vin
répandu. Plusieurs autres fois, des vases de terre et de verre tombant des mains de ses
disciples, ne se cassèrent point; l'eau dont il s'était lavé les mains guérissait les fièvres et
d'autres maladies; c'était une chose assez ordinaire que l'eau qu'on lui servait à table se
changeât en vin.
Sa vie, durant tout le temps de son ministère, fut plus Angélique qu'humaine : il se démit de
tout le soin temporel et le confia à divers Abbés qu'il fit successivement ses vicaires; pour lui,
il ne vaquait qu'au spirituel et pour être plus capable d'élever des âmes à Dieu, il avait toujours
son esprit et son coeur dans le Ciel. Il se retirait ordinairement dans une solitude à une lieue
du monastère où son abstinence était si grande et sa prière se continuelle qu'il semblait ne plus
vivre que de jeûne et de prière. Il traitait son corps avec tant de sévérité, principalement en
Carême que son historien ne fait point difficulté de dire que les tyrans et les bourreaux
auraient eu de la peine à le traiter avec plus de rigueur. Cependant, il avait une douceur
extrême et une charité vraiment paternelle pour ses Moines et eux, de leur côté, l'aimaient fort
tendrement.
24
L'un d'eux, Martin, s’étant endormi à trois ou quatre lieues du monastère, on y apporta son
corps pour l'ensevelir mais après que l’Office funèbre et les autres prières pour les défunts
furent achevés, comme on était près de le mettre en terre, il commença à donner des signes de
vie et appela à haute voix son Saint Abbé. Le Saint lui demanda d'où il venait, ce qu'il avait
vu et ce qui lui avait rendu la vie. Il répondit qu'il avait vu un lieu de tourments horribles où
étaient plusieurs de ses parents et de ses connaissances; comme il les considérait avec horreur,
Saint Michel lui avait apparu et après lui avoir fait goûter d'un miel d'une douceur
extraordinaire, il lui avait commandé de revenir pour trois jours en son corps. En effet ce Bon
Moine vécut encore trois jours, ayant toujours le goût de ce miel dans la bouche et au bout de
ce temps, ayant reçu la bénédiction de son Abbé, il expira fort Saintement.
Un autre, nommé Barthode, tomba malade à la mort. Dans son agonie, il fut si horriblement
tenté par les démons que dans les peines où il était, il semblait donner des marques de
désespoir. La communauté en fut tout épouvantée mais le Saint Higoumène fit tant par ses
prières que le calme et la sérénité succédèrent à ce grand combat. Ses confrères lui
demandèrent ce qui lui avait causé des frayeurs et des agitations si terribles; il leur dit : "J'ai
vu les malins esprits en des formes épouvantables et extrêmement acharnés contre moi,
quoiqu'ils n'eussent à me reprocher qu'un seul péché que j'ai commis il y a longtemps et dont
je n'avais plus de mémoire : c'était d'avoir appris dans le monde une espèce de magie que je
n'ai pas néanmoins exercée. Mais par la Grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ et par les
prières de notre Saint Abbé et les vôtres, ils se sont retirés avec honte et m'ont laissé en
repos." Il reçut ensuite l'absolution de cette offense et rendit son âme en grande paix.
Ce Bienheureux Abbé, du consentement de son Chapitre, avait ordonné qu'on ne mangerait
point de poisson le mercredi ni le vendredi. En son absence, le prieur on fit donner mais en
même temps, un troupeau de l'abbaye se dispersa tellement dans la forêt qu'il fut impossible
de le réunir et il ne revint qu'après que le Saint, ayant été informé de cette transgression, l'eut
punie par une sévère pénitence.
Mais quoique sa Sainteté fût si admirable, il ne laissa pas d'être exposé à la persécution.
L'archevêque Héribert de Ravenne conçut tant de haine contre lui qu'il résolut de le perdre et
de mener même des soldats dans son monastère pour le piller et le détruire. Saint Gui ne
voulut point s'opposer à cette tyrannie par d'autres armes que par les armes spirituelles de
l'oraison et de la pénitence : il ordonna donc à ses Moines de jeûner pendant trois jours au
pain d'orge et à l'eau pure et durant ce même temps, de ne manger qu'à terre, de porter
toujours le cilice et de prendre souvent très rudement la discipline; lui-même leur servait
d'exemple et cette austérité fut si puissante qu'elle désarma ce prélat, tout violent et tout
furieux qu'il était.
Il vint au monastère accompagné de gens d'armes; Gui, à la tête de ses Moines, alla au-devant
de lui, le reçut avec une Gravité et une Modestie Angéliques, le conduisit à l'église, selon la
coutume, avec beaucoup de solennité et le Saint-Esprit toucha si fort Héribert que, fondant en
larmes et demandant pardon de ce mauvais dessein, il jura au Saint et à toute sa communauté
une amitié et une protection perpétuelles.
Enfin, ce grand homme ayant été mandé par l'Empereur Henri III qui voulait se servir de son
conseil en des affaires très importantes, se rendit à Parme où trois jours après, n'ayant eu
qu'une maladie fort courte, il rendit son âme à Dieu l'an 1046 et le huitième de son
gouvernement. Comme les Moines reportaient son corps en leur abbaye, les Parmesans ayant
reconnu par la guérison qu'il fit d'un aveugle et par leurs cloches qui sonnèrent sans nul
25
ministère des hommes la grandeur du trésor qu'ils enlevaient, ils le saisirent et s'en rendirent
les maîtres. Mais l'Empereur Henri III de Germanie survenant là-dessus, le fit porter d'abord à
Vérone où il fut mis dans l'église de Saint-Zénon et y fit beaucoup de guérisons miraculeuses.
Un an après, il le fit translater à Spire en Allemagne dans l'église de Saint-Jean-l'Evangéliste,
laquelle depuis ce temps-là a pris aussi le titre de Saint-Gui ou Saint-Witen; on y célèbre cette
Translation le 4 mai.
Il ne faut pas omettre que notre Saint avait une liaison particulière d'amitié avec le
Bienheureux Pierre Damien et qu'il le retint deux ans entiers à Pompose pour enseigner à ses
Moines l'Ecriture Sainte. C'est le Bienheureux Pierre Damien qui nous apprend que le Moine
de Pompose fut mis au nombre des Saints comme Saint Romuald, peu de temps après son
Endormissement.
Le convoi de bateaux qui abordent près de son monastère au moment où les vivres allaient
manquer aux ouvriers occupés à construire son abbaye, est l'attribut iconographique de Saint
Gui de Pompose. Il est un des Saints Protecteurs de Spire.
5 octobre - 31 mars – 27 mai (invention et translation) - 15 juin
SAINT METROPOLITE JONAS DE MOSCOU ET THAUMATURGE DE TOUTE LA
RUSSIE (+1491)
Le Saint Métropolite Jonas de Moscou et Thaumaturge de Toute la Russie naquit dans la ville
de Galich dans une Pieuse Famille Chrétienne. Le père du futur Saint s'appelait Théodore. Le
jeune homme reçut la tonsure monastique dans un des monastères de Galich alors qu'il n'avait
que douze ans. De là, il partit pour le Monastère Simonov de Moscou où il accomplit diverses
tâches durant nombre d'années.
26
Un jour, le Saint Métropolite Photius de Moscou visita le Monastère Simonov. Après un
Moleben [=Office d'Intercession et d'Actions de Grâces], il bénit l'Archimandrite et les frères
et souhaita aussi bénir les Moines qui étaient dans les divers services du monastère.
Lorsqu'il parvint à la boulangerie, il vit Saint Jonas dormant, épuisé de son travail. Les doigts
du Saint étaient dans la position de bénédiction appropriée. Saint Photius ne dit rien qui put le
réveiller. Il bénit le Moine endormi et prédit à ceux présents que ce Moine serait un grand
Hiérarque de l'Église russe et qu'il guiderait nombre de gens sur le chemin du Salut.
La prédiction de Saint Photius s'accomplit. Nombre d'années plus tard, Saint Jonas fut fait
Evêque de Ryazan et Murom.
Saint Photius rendit son âme à Dieu en 1431. Cinq ans après son Endormissement, Saint
Jonas fut choisit comme Métropolite de toute la Russie. Le Métropolite nouvellement élu fit le
voyage de Constantinople afin d'être confirmé comme Métropolite par le Patriarche Joseph II
(1416-1439). Peu avant, l'abominable Isidore, un Bulgare, avait déjà été établi comme
métropolite. Après avoir effectué un bref séjour à Kiev et Moscou Isidore vint au concile de
Florence (1438) où il apostasia pour s'unir au catholicisme-romain.
Un Concile des Hiérarques russes et du clergé déposa le métropolite Isidore et il fut forcé de
fuir en secret vers Rome où il mourut en 1462. Saint Jonas fut unanimement choisi comme
Métropolite de toute la Russie. Il fut consacré par les Hiérarques russes à Moscou avec la
bénédiction du Patriarche Grégoire III de Constantinople (1445-1450). C'était la première fois
que les Evêques russes consacraient leur propre Métropolite. Saint Jonas devint Métropolite le
15 décembre 1448. C'est avec zèle qu'il guida son troupeau vers la vertu et la piété, répandant
la Foi orthodoxe par la parole et les actes. Malgré sa haute position, il continua ses luttes
monastiques comme auparavant. En 1451, les Tatars firent une progression inattendue vers
Moscou; ils brûlèrent la région avoisinante et préparèrent un assaut sur la ville. Le
Métropolite Jonas mena une procession le long des murs de la ville, suppliant Dieu dans les
larmes afin qu'Il sauve la ville et le peuple. Voyant que le Moine Antoine du Monastère
Chudov était mourrant, lui qui était connu pour sa vie vertueuse, Saint Jonas dit : "Mon fils et
mon frère Antoine! Prie le Dieu Miséricordieux et la Toute Pure Mère de Dieu pour la
délivrance de la ville et de tous les Chrétiens orthodoxes."
L'humble Antoine répondit : "Grand Hiérarque! Nous rendons Grâces à Dieu et à Sa Toute
Pure Mère. Elle a entendu ta prière et a prié Son Fils. La ville et tous les Chrétiens orthodoxes
seront sauvés par tes prières. L'ennemi s'enfuira bientôt. Le Mère de Dieu a obtenu que moi
seul soit tué par l'ennemi." A peine avait-il dit cela qu'une flèche ennemie frappait l'Ancien.
La prédiction de l'Ancien Antoine se réalisa le 2 juillet lors d'une Fête de la Mère de Dieu. La
confusion éclata parmi les Tatars et ils s'enfuirent dans la peur et la terreur. Dans sa cour,
Saint Jonas bâtit une église en l'honneur de la Mère de Dieu pour commémorer la délivrance
de Moscou de ses ennemis.
Saint Jonas se reposa en 1461 et des guérisons miraculeuses commencèrent à avoir lieu sur sa
tombe.
En 1472, les Précieuses Reliques incorrompues du Métropolite Jonas furent découvertes et
placées dans la cathédrale de la Dormition du Kremlin. Un Concile de l'Église russe en 1547
27
établit la commémoration de Saint Jonas le Métropolite de Moscou. En 1596, le Patriarche
Job rajouta Saint Jonas à la Synaxe des Hiérarques de Moscou.
ou
Sainted Jona, Metropolitan of Moscow and WonderWorker of All Russia, was born in the city
of Galich into a pious Christian family. The father of the future Saint was named Feodor. At
twelve years of age the youth took monastic vows in one of the Galich monasteries, from
which he transferred to the Moscow Simonov monastery, where for many years he fulfilled
various obediences. One time Sainted Photii, Metropolitan of Moscow (Comm. 27 May and 2
July), visited at the Simonov monastery and after the molieben, having blessed the
Archimandrite and brethren, wanted also to bless the monks fulfilling obedience at the
monastery tasks. When he came to the bakery, he saw then the monk Jona asleep from much
work, and the right hand of the fatigued monk was bent in a gesture of blessing. Sainted Photii
asked not to wake him; he blessed the sleeping monk and prophetically predicted to those
present, that this monk would be a great hierarch of the Russian Church and would guide
many on the way to salvation.
The prediction of the Saint was fulfilled. After several years Saint Jona was made bishop of
Ryazan and Murom.
In 1431 Saint Photii died. Five years after his death, Saint Jona was chosen Metropolitan of
All Russia for his virtuous and holy life. When the newly chosen metropolitan journeyed to
Patriarch Joseph II (1416-1439) in Constantinople, in order to accept confirmation as
metropolitan, it turned out then, that shortly before this the nefarious Isidor a Bulgarian by
descent, was already established as Russian metropolitan. Spending a short while at Kiev and
Moscow, Isidor journeyed to the Council of Florence (1438), – where he accepted Uniatism.
A Sobor / Council of Russian hierarchs and clergy deposed metropolitan Isidor and he was
compelled to flee secretly to Rome (where he died in 1462). Saint Jona was unanimously
chosen Metropolitan of All Russia. His consecration by the blessing of the Constantinople
Patriarch Gregory III (1445-1450) – was the first time that it was done by Russian hierarchs in
Moscow. On 15 December 1448 Saint Jona became Metropolitan and with arch-pastoral zeal
he began to assert piety among the flock encouraging the Orthodox faith in the land by word
and by deed. And beneathe his exalted dignity he continued as before with his personal
monastic efforts.
In 1451 the Tatars unexpectedly advanced on Moscow; they burned the surroundings and
prepared for an assault on the city. Metropolitan Jona with clergy made procession along the
walls of the city, with tears beseeching God for the salvation of city and people. Beholding
the dying monk Antonii of the Chudov monastery, – who was noted for his virtuous life, Saint
Jona said: "My son and brother Antonii! Pray to the Merciful God and the All-Pure Mother of
God for the deliverance of the city and all Orthodox Christians." The humble Antonii replied:
"Great hierarch! We give thanks to God and His All-Pure Mother, – She hath heard thy prayer
and hath besought Her Son, – the city and all Orthodox Christians wilt be saved through thine
prayers. The enemy will soon take flight. Only I alone am destined by the Lord to be killed by
the enemies." Just as the elder said this, an enemy arrow struck him.
The prediction of Starets Antonii occurred: on 2 July, on the feast of the Placing of the Robe
of the MostHoly Mother of God, confusion broke out in the ranks of the Tatars, and in
unexplained fear and terror they turned to flight. Saint Jona built in his courtyard a temple in
28
honour of the Placing of the Robe of the MostHoly Mother of God , – in memory of the
deliverance of Moscow from the enemies.
The blessed end of Saint Jona followed in the year 1461. By the grave of the Saint began to
occur numerous healings.
In 1472 the relics of holy Metropolitan Jona were opened undecayed and placed in the
Uspensky Sobor / Cathedral of the Kremlin (the feast of Transfer of the holy Relics is
celebrated 27 May). A Sobor of the Russian Church in 1547 established the individual day of
memory to Sainted Jona, Metropolitan of Moscow. In 1596 Patriarch Job established the
celebration to Sainted Jona in the Sobor / Assemblage of other Moscow Hierarchs, on 5
October.
ou
INVENTION ET TRANSLATION DES PRECIEUSES RELIQUES DES SAINTS CYPRIAN, PHOTIUS ET
JONAH LE METROPOLITES DE MOSCOU ET DE TOUTE LA RUSSIE
Sous le Métropolite Philippe et le Grand Prince Ivan III (1462-1505) eut lieu l'Invention des
Précieuses Reliques de ces trois Saints Métropolites. C'était le 27 mai 1472 durant la
construction en pierre de la nouvelle cathédrale de la Dormition du Kremlin. Ils sont aussi
commémorés séparément : Saint Métropolite Cyprian le 16 septembre, Saint Métropolite
Photius le 2 juillet et Saint Métropolite Jonah le 31 mars.
SAINT EVEQUE ALDHELM (OU ADHELM, ALDELMUS) DE MALMESBURY
(SHERBORNE) (+709) 31 mars (translation) – 25 mai (repos)
Né dans le Wessex en Angleterre vers 640, il s'endormit à Doulting dans le Somerset le 25
mai 709. Au septième siècle, un Moine irlandais nommé Maeldubh s'installa dans ce pays
forestier isolé qui à cette époque couvrait le Nord-Est du Wiltshire. Après avoir vécu un
temps comme Ermite, il rassembla les enfants du lieu pour les instruire. Avec le temps, son
ermitage devint une école et elle continua après sa Naissance Céleste, acquérant la célébrité
comme communauté d'érudits connue comme Malmesbury.
Un jeune garçon nommé Aldhelm arriva à ce centre d'enseignement, un parent d'Ina (Ine) le
roi du Wessex. Il devint le premier Anglais à être un distingué érudit. Après avoir étudié sous
Maeldubh, il apprit ce qu'il put de Saint Adrian et Saint Théodore à Canterbury où il devint
probablement Moine, quoiqu'il ait pu le devenir plus tôt à Malmesbury.
Il retourna à Malmesbury et sous Aldhelm l'école devint un monastère dont il fut élu Abbé
vers 675. Il connaissait le grec, le latin et l'hébreu et attira des érudits d'autres pays. Il était
aussi poète et si féru de musique qu'on dit qu'il aurait pu jouer de n'importe quel instrument
existant. Avec le temps, il établit d'autres communautés monastiques plus petites dans la
région et fit ainsi progresser l'éducation dans tout le Wessex.
Il fut conseiller d'Ina et tenu en haute estime par le Roi Alfred qui écrivit l'histoire suivante à
son égard : "Aldhelm était peiné parce que les citadins étaient indifférents aux services
d'église, soit par absentéisme, soit en y bavardant et demeurant inattentifs quand ils y
assistaient. Il se tint dès lors sur le pont de la ville et fit comme s'il était ménestrel, chantant
des ballades populaires et récitant ses versets entrecoupés d'Hymnes, de passages d'Evangile,
faisant un peu le fou en espérant gagner les oreilles humaines et puis leurs âmes. Le résultat
fut qu'il obtint vite une foule d'auditeurs et fut en mesure de leur dispenser un enseignement
29
religieux simple; quand, au contraire, il aurait agit avec sévérité et excommunications, il ne
leur aurait jamais fait impression."
Plus tard, à la demande du Pape de Rome Serge Ier, il accompagna le Roi Coedwalla des
Saxons occidentaux à Rome. Plus tard, il prit une part active dans les disputes entre l'Eglise
celtique et l'Eglise anglo-saxonne. Il adressa une célèbre lettre au Roi Gerent de Dumnonia
(Devon et Cornouailles), lui expliquant la date à laquelle Pâque devait être célébrée par le
clergé celtique chez lui. Lors d'un célèbre Concile (Whitby?), Aldhelm tenta une
réconciliation avec ce qui était l'ancienne Eglise bretonne en Cornouailles qui était alors un
royaume avec son propre Roi.
En 705, Aldhelm devint le premier Evêque de Sherbourne, sa nomination datant de l'époque
de la division du vieux diocèse de Wessex en deux, Sherborne et Winchester. Son bref
épiscopat fut marqué par l'énergie et l'entreprise. Il avait beaucoup accompli depuis les jours
où il avait rejoint l'école dans la forêt et chanté comme ménestrel sur le pont de Malmesbury.
Mais on le remémore toujours comme le poète-prédicateur Saxon, le premier qui traduisit les
Psaumes en langue anglo-saxonne et qui chanta les mots de l'Ecriture dans le coeur des
simples gens. Selon les mots du Roi Alfred : "Aldhelm gagna les gens à avoir de la
considération pour les choses sacrées en tenant son rôle comme chanteur populaire et
chantant les Cantiques anglais sur un pont."
Ses écrits anglais, Hymnes et chansons, avec leur musique, ont tous péri; de ses oeuvres en
latin, les plus longs sont un poème de louange à la Mère de Dieu et un traité sur la Virginité
adressé aux Moniales de Barking dans l'Essex. Dans ses moments de détente, il composait des
versets en latin et des énigmes métriques. En tant qu'érudit, Saint Aldhelm fut décrit comme
"ingénieux" et on rapporte qu'il pensait même en latin. Il aimait les jeux de mot et ses écrits en
étaient si remplis qu'ils étaient parfois obscurs voir incompréhensibles mais ses lectures
étaient très diverses, si étendues qu'on l'a décrit comme était le premier bibliothécaire anglais.
A son époque, Aldhelm eut une large influence dans le Sud de l'Angleterre. Il fut enseveli à
l'Abbaye de Malmesbury. Le cap dans le Dorset appelé habituellement Cap de Saint Alban est
en réalité appelé Cap de Saint Aldhelm .
Dans l'iconographie, Saint Aldhelm est représenté comme un Evêque dans une bibliothèque.
Il est vénéré à Malmesbury.
ou
Né dans le Wessex en Angleterre vers 640, il s'endormit à Doulting dans le Somerset le 25
mai 709. Il y a une courte mention dans Bède qui était son contemporain mais la plupart de
nos connaissances concernant Aldhelm vient de la Vie écrite par le Moine William de
Malmesbury. Il naquit environ en 639 quand Cynegils, le premier Roi chrétien, gouvernait les
Saxons occidentaux et Birinus qui avait amené la Foi dans le Wessex, était Evêque de
Dorchester. A l'âge de quinze ans, il fût envoyé au Monastère à Malmesbury pour étudier sous
la direction d'un Moine irlandais nommé Maedulph (Maeldubh). Bien qu'il eût été seulement
fondé depuis vingt ans, il avait déjà acquis une réputation pour l'enseignement et sa vaste
bibliothèque.
Aldhelm prononça ses voeux monastiques en 661 et dix ans plus tard il partit à Canterbury
dont l'école dirigée par deux grands lettrés, l'Abbé Hadrian et l'Archevêque Théodore, attirait
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des étudiants de chaque partie d'Angleterre. Il passa deux années à Canterbury et aurait bien
aimé y revenir pour une autre visite mais la maladie l'en empêcha et en 675, il fût élu Abbé de
Malmesbury à la Naissance Céleste de Maedulph. Aldhelm avait alors trente-cinq ans et
restera Abbé jusqu'à son endormissement en 709.
L'église de Maedulph avait une structure en bois et Aldhelm la remplaça par une grande église
en pierre, célébrant son achèvement et la dédicaçant aux Saints Pierre et Paul par un poème de
vingt et un vers. Il était un poète très talentueux et le Livre du Roi Alfred rapporte l'histoire de
comment quand la congrégation était peu nombreuse à Malmesbury, Aldhelm sortit et se tint
sur le pont, divertissant les gens comme un ménestrel, les encourageant à venir à l'église pour
louer Dieu.
En plus du Monastère à Malmesbury, Aldhelm établit deux autres maisons monastiques, Saint
Laurent à Bradford sur Avon et Saint Jean-Baptiste à Frome. De nos jours, on trouve encore
les traces de ces deux fondations en ces endroits. On pense qu'il a aussi construit l'antique
église de Saint-Martin à Wareham pendant qu'il attendait de traverser vers le Continent pour
un pèlerinage à Rome; une petite chapelle qui lui est dédiée sur le promontoire porte son nom
à l'Ouest de Swanage. Sa visite à Rome fût un grand succès et il revint avec une charte du
Pape romain pour ses deux monastères à Malmesbury et Frome, les exemptant de la
juridiction épiscopale. Ina de Wessex et Ethelred de Mercie signèrent ce document,
garantissant la paix à ses fondations.
C'est surtout comme lettré qu'Aldhelm est le mieux connu et parmi les écrits qui lui ont
survécu, il y a son "traité sur le chiffre 7" qu'il envoya à son ami et collègue étudiant le Roi
Aldfrid de Northumbrie, un livre de cent devinettes et un traité de poésie métrique; et son
célèbre traité "De la Louange de la Virginité" adressé à Hildilida et ses Moniales à Barking,
parmi lesquelles se trouvait Cuthburge, la femme d'Aldfrid qui devait devenir la première
Abbesse de Wimborne.
Quand l'Evêque Hedda des Saxons occidentaux rendit son âme au Seigneur en 705, le diocèse
fût divisé avec Daniel ayant son siège à Winchester et Saint Aldhelm devenant l'Evêque d'un
nouveau diocèse avec Sherborne comme sa ville-Cathédrale. Ce nouveau diocèse incorpora
les comtés de Dorset Somerset et la partie de Devon attenant à la Cornouailles, avec laquelle
Aldhelm avait déjà eu contact quand il écrivit une lettre au Roi Geraint, exhortant l'église
britannique à être conforme aux usages du Patriarcat de Rome.
Saint Aldhelm resta seulement quatre ans Evêque, pendant lesquelles il fit construire une
cathédrale à Sherborne et continua à administrer ses communautés monastiques. Il rendit son
âme à l'âge de soixante-dix ans dans l'église de Doulting et son ami l'Evêque Egwin de
Worcester, eut une vision du temps de son Départ et vînt en hâte pour l'ensevelir. La
procession funèbre de Doulting à Malmesbury fut marquée par des Croix de pierre tous les
sept miles qu'on appela par la suite "bornes d'Evêque" et qui existaient encore quand William
écrivit la chronique. Son tombeau devint un lieu de pèlerinage et en 955 son corps fut
transféré dans un magnifique reliquaire donné par Ethelwulf, le père d'Alfred le Grand.
Athelstan, petit-fils d'Alfred, y est enseveli aux côtés de son Saint préféré qu'il pria avant la
bataille de Brunanburh
SAINT EVÊQUE ACACE D'ANTIOCHE EN PISIDIE (+251)
15 septembre (invention) – 31 mars
Marcien, ennemi de la Foi chrétienne, avait reçu de l'empereur Dèce le titre de préfet avec la
31
mission spéciale de rechercher les Chrétiens. Arrivé dans la région d'Antioche, il se fit
aussitôt présenter l'Evêque Acace considéré comme le bouclier de la Vraie Foi dans la contrée
et voulut instruire lui-même sa cause.
Nous avons le compte-rendu de son interrogatoire où Acace réfute avec une verve
extraordinaire l'interrogatoire du préfet Marcien qui le laisse parler puis l'acquitte. Les "acta"
de son interrogatoire semblent authentiques par leur simplicité.
D'où le dialogue suivant :
Marc. - Ayant le bonheur de vivre sous la loi romaine, tu dois aimer nos princes.
Ac. - De tous les sujets de l'empire, il n'en est pas qui aiment l'empereur autant que les
Chrétiens. Nous prions tous les jours pour lui, nous lui souhaitons une longue vie, un esprit de
justice dans son gouvernement, un règne paisible; nous prions pour le Salut de ses soldats, la
conservation de son empire.
Marc. - Ce sont toutes pratiques louables mais pour que l'empereur en apprécie toute la
sincérité, viens avec moi lui offrir un sacrifice.
Ac. - Je t'ai déjà dit que je prie le Vrai Dieu pour le Salut du prince. Quant à lui offrir un
sacrifice, c'est un hommage qu'il n'a pas le droit d'exiger et que nous ne pouvons lui rendre.
Marc. - Quel est donc le Dieu auquel tu offres tes prières pour que je l'honore aussi?
Ac. - Je souhaite de tout coeur que tu connaisses Mon Dieu, ce qui te sera fort avantageux.
Marc. - Dis-moi Son Nom.
Ac. - C'est le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob.
Marc. - Sont-ce là des noms de "dieux?"
Ac. - Non pas mais ce sont les hommes à qui le Vrai Dieu a parlé; Lui est le Seul Dieu Qu'il
faut adorer, craindre et aimer.
Marc. - Et quel est donc ce Dieu?
Ac. - Son nom est Adonaï, le Très-Haut Qui est assis sur les Chérubins et les Séraphins.
Marc. - Et qui est un Séraphin?
Ac. - C'est un esprit, Ministre du Très-Haut, l'un des principaux personnages de la Céleste
Cour.
Marc. - Quelles chimères sont-ce là? Laisse-donc de côté ces fantômes d'êtres invisibles et
adore plutôt des "dieux" que tu peux voir.
Ac. - Mais alors dis-moi quels sont ces "dieux" auxquels tu veux que je sacrifie.
Marc. - C'est Apollon, le sauveur des humains, celui qui nous préserve de la famine et de la
peste, celui qui éclaire, protège et gouverne le monde.
Ac. - Veux-tu dire ce misérable qui n'a pu conserver sa propre vie et qui dans son amour
aveugle pour une jeune femme (Daphné) courut à sa poursuite ne sachant pas s'il possédait
jamais l'objet de ses désirs? Il est manifeste qu'il ne pouvait pénétrer l'avenir, étant aveugle
sur son propre sort. Il n'était pas un "dieu," celui qui a pu être trompé par une enfant.
D'ailleurs je sais que ce ne furent pas là ses seuls chagrins; possédé d'une vile passion pour le
jeune Hyacinthe, il fut à la fois assez ignorant et assez infortuné pour tuer d'un coup de disque
celui qu'il aimait éperdument. C'est encore ce même "dieu" qui a servi avec Neptune, s'est
loué à un roi et a bâti comme maçon les murs d'une cité. Voudrais-tu bien m'obliger à sacrifier
à une pareille "divinité?" Ou encore à un Esculape, frappé de la foudre par Jupiter ou à une
Vénus à la vie infâme ou à d'autres monstres pareils? Non, non et quand ma vie même en
dépendrait, je ne saurais adorer ceux que j'aurais honte d'imiter, ceux que je méprise et exècre.
Mais vous-mêmes adorez dans vos "dieux" ce que vous punissez dans les hommes.
Marc. - Allons! C'est l'habitude chez les Chrétiens de dire du mal de nos "dieux." Maintenant,
je t'ordonne de venir avec moi à un repas en l'honneur de Jupiter et de Junon, de reconnaître et
de rendre aux "immortels" l'honneur qui leur est dû.
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Ac. - Comment veux-tu que j'offre un sacrifice à un homme dont on sait que le tombeau est en
Crête? Est-il donc ressuscité des morts?
Marc. - Eh bien! Sacrifie ou meurs.
Ac. - Tu ressembles aux brigands dalmates quand ils ont arrêté un voyageur dans un chemin
étroit, ils ne lui laissent d'autre choix que de livrer la bourse ou la vie. Pour ma part, je te
déclare que je ne crains rien de tout ce que tu peux me faire. Les lois punissent les adultères,
les voleurs et les meurtriers. Si j'étais coupable de quelqu'un de ces crimes, je serais le premier
à me condamner. Mais si tout mon crime est d'adorer le Vrai Dieu et si c'est pour cela que l'on
me met à mort, ce n'est plus de la loi, c'est une injustice.
Marc. - Je n'ai pas ordre de te juger mais j'ai à te conseiller d'obéir. Si tu refuses, je sais
comment te forcer à la soumission.
Ac. - Et moi aussi j'ai une Loi à laquelle je dois obéir : elle me défend de renier Mon Dieu. Tu
sers un homme fragile et charnel que la mort atteindra bientôt et que tu sais devoir être la
pâture des vers; combien plus dois-je obéir à Dieu dont la Puissance est Eternelle et Qui a dit
Lui-même : "Celui qui M'aura renié devant les hommes, Je le renierai devant Mon Père
Céleste quand Je viendrai dans Ma Gloire et Ma Puissance juger les vivants et les morts."
Marc. - Tes aveux viennent de m'apprendre ce que je désirais savoir depuis longtemps : ainsi
donc, dis-tu, Dieu a un Fils.
Ac. - Sans aucun doute, je le crois.
Marc. - Quel est ce Fils de Dieu?
Ac. - Le Verbe de Grâce et de Vérité.
Marc. - Est-ce là Son Nom?
Ac. - Tu ne m'as pas demandé Son Nom mais Quel Il est.
Marc. - Eh bien! Dis-moi Son Nom.
Ac. - Il Se nomme Jésus-Christ.
Marc. - De quelle femme Dieu a-t-il eu ce Fils?
Ac. - Dieu n'a pas engendré Son Fils à la manière des hommes. Quand Il a créé le premier
homme, il n'a pas eu besoin de s'assujettir aux lois d'une génération grossière; il forma avec
un peu de boue les membres de Son Corps et après L'avoir achevé, Il Lui donna l'âme et la
vie. De même et à plus forte raison faut-il croire que le Fils de Dieu, le Verbe de Vérité
procède du Coeur de Dieu. Aussi est-il écrit au Psaume 44 "Mon coeur a produit le Verbe Qui
est la bonté."
Marc. - Dieu est donc corporel.
Ac. - Dieu seul Se connaît Lui-même. Quant à nous, nous ne pouvons Le décrire : Il nous est
invisible dans l'état présent où nous sommes mais nous avons une connaissance suffisante de
Ses Perfections pour L'adorer.
Marc. - Si Dieu n'a pas de corps comment peut-Il avoir un esprit et un coeur?
Ac. - La Sagesse ne dépend pas d'un corps organisé et n'a avec Lui aucune connexion
nécessaire. Quel rapport y a-t-il entre le corps et l'intelligence?
Marc. - Mais vois les cataphryges ou les montanistes : leur religion est ancienne; cependant ils
l'ont abandonnée pour la nôtre. Fais comme eux.
Ac. - Je n'ai pas à faire leur volonté mais Celle de Dieu. Qu'ils m'écoutent quand je leur
enseigne la Justice mais qu'ils me méprisent si je leur enseigne le mal.
Marc. - Donne-moi tous les noms des Chrétiens.
Ac. - Leurs noms sont écrits au Ciel dans le Livre de Vie.
Marc. - Où sont les magiciens, tes compagnons qui t'aident à répandre tes erreurs?
(Il voulait probablement désigner les Prêtres.)
Ac.- Personne au monde n'abhorre la magie autant que les Chrétiens.
Marc. - Vous êtes des magiciens puisque vous avez introduit une nouvelle religion.
Ac. - Nous détruisons ces "dieux" créés par vous et dont vous avez peur. Mais le Dieu Que
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nous craignons n'est pas notre oeuvre. Il est Notre Créateur. Il nous a aimés comme un Père et
comme un Bon Maître Il nous a arrachés à la mort.
Marc. - Donne-moi les noms que je te demande si tu veux échapper à la torture.
Ac. - Je suis devant ton tribunal; est-ce mon nom que tu demandes? Tu n'es pas encore
satisfait, tu veux encore savoir le nom des autres ministres. Espères-tu en gagner quelques-uns
alors que je suffis seul à te confondre? Cependant si tu veux savoir nos noms, le mien est
Acace et l'on m'appelle encore Agathange, mes deux compagnons sont Pison l'Evêque des
Troyens puis un Prêtre nommé Ménandre. Fais maintenant ce que tu voudras.
Marc. - Tu resteras en prison jusqu'à ce que l'empereur ait été informé de ce qui s'est passé
entre nous. Sa volonté décidera de ton sort.
L'empereur lut en effet toute la relation du procès : il récompensa Marcien en le créant
gouverneur de Pamphylie mais il admira le ton loyal et visiblement sincère avec lequel Acace
s'était exprimé. Il ordonna de le remettre en liberté et le laissa professer sa religion. Cette
Glorieuse Confession est datée du 29 mars et eut lieu sous Dèce en 250 ou 251. On ignore
combien de temps Acace survécut à cette Glorieuse Confession : il y a lieu de croire que son
Endormissement ne fut point violent et qu'il n'arriva pas deux jours après l'interrogatoire.
On a supposé qu'il était Evêque d'Antioche de Pisidie.
Ce procès d'Acace est un des épisodes les plus curieux de la persécution de Dèce; la pièce qui
le rapporte, évidemment traduite du grec, offre des garanties d'authenticité; on regrette
l'absence d'indications précises sur le lieu de la scène et la qualité du magistrat.
SAINT APOLLONIUS DE LA THÉBAÏDE (+395)
Apollonius fut un célèbre Ascète égyptien. Il renonça au monde dans sa quinzième année et se
retira dans une montagne où il vécut quarantaine ans durant se nourrissant de végétation.
Après cela, il fonda un monastère dans lequel cinq cents Moines vécurent. Il s’endormit dans
le Seigneur en paix en 395.
ou
The Monk Apollonios, when he was a fifteen year old youth, withdrew into the inner Thebaid
wilderness (Lower Egypt), where he spent forty years at monastic exploits. On a suggestion
from above he went across to a nearby wilderness and near Hermopolis he founded a
monastery, at which gradually gathered about five hundred monks. Saint Apollonios was
strict at fasting, on Sundays only did he partake of cooked food, and on the remaining days he
ate only wild plants.
All the monks also followed the example of the monk Apollonios, pursuing asceticism at the
monastery together with their preceptor. The holy ascetic died in the IV Century.
38 SAINTS MARTYRS, DÉCAPITÉS À L'ÉPÉE SOUS JULIEN (+361-363)
SAINT EVEQUE MAURICILE DE MILAN (+ 670)
L'un des trois Evêques que Ripamontius dans son 'Histoire de l'Église de Milan,' assigne à
Jean le Bon (10 janvier). On ne possède aucun détail sur sa vie. Un calendrier de Milan le
nomme au 31 mars, comme un Prélat remarquable par sa Sainteté. Son corps reposait dans
l'église de Sainte-Satire.
34
SAINT EVÊQUE RÉNOVAT DE MÉRIDA, CONFESSEUR (+ VERS 633)
Au commencement du septième siècle, un Goth de grande famille se présenta au Monastère
de Cauliaria, en Lusitanie. Il avait été arien mais éclairé d'En-Haut, il était rentré dans le sein
de l'Eglise et avait pris le nom de Rénovat (latin, Renovatus, c'est-à-dire régénéré). Sa Foi
solide et ses grandes vertus le firent bientôt choisir comme Abbé. Il constata que le
relâchement s'était introduit parmi ses Moines et voulut y porter remède. L'un de ces Moines
était un sujet de scandale par sa gourmandise et son ivrognerie; les admonitions sévères et
même la correction des verges ne réussirent pas à le détourner de ce vice dégradant. L'Abbé
fit agir les enfants de l'école un jour que ce Moine était en état d'ivresse, les enfants se mirent
à lui parler du Jugement de Dieu, de la proximité de la mort, du compte terrible qu'il devrait
rendre à Dieu de tous ses excès. La leçon produisit son effet honteux et confus, le pauvre
Moine fit une fervente prière et à partir de ce moment changea totalement de conduite.
Lorsque l'Evêque Innocent de Mérida s’endormit, Rénovat fut appelé à lui succéder; il
gouverna de diocèse pendant plus de vingt-deux ans et rendit son âme à Dieu un 31 mars vers
633. Son corps fut enseveli près de l'Autel de Sainte-Eulalie de Mérida; des Miracles
illustrèrent son tombeau. L'Espagne le vénère comme un Saint.
SAINT JUSTE PROPHETE JOSEPH, FILS DE JACOB (+1700 AVANT NSJC)
Righteous Joseph the Handsome was a son of the Old Testament patriarch Jacob, and died in
about the year 1700 before the Birth of Christ. His brothers by birth were jealous of him,
because the father loved him more than the other brothers, and they feared him, since he told
them about his dreams, foretelling his future greatness. The brothers decided to kill Righteous
Joseph, but on the suggestion of the eldest of them, Reuben, they changed their minds and
first threw Joseph into a pit, and then sold him to merchants who were journeying with a
caravan to Egypt.
In Egypt Joseph was sold to Potiphar, – head of the imperial bodyguards, and thanks to his
mind and virtues, he earned the trust of his master. Righteous Joseph was exceedingly
handsome, and the wife of Potiphar wanted to force him into adultery. But the chaste youth
turned away the temptation. Then out of malice and spite the wife of Potiphar slandered
Righteous Joseph before her husband, saying that the youth wanted to defile her. Believing
the lie, Potiphar locked up the innocent youth in prison. Situated in prison, Saint Joseph the
Handsome gained fame by his wise interpretation of dreams. Having solved the riddle of
35
Pharaoh's dream, – foretelling the approaching years of famine and misfortune for Egypt,
Righteous Joseph was set free and made first counselor of Egypt. When the famine befell also
the native-land of righteous Joseph in Palestine, Saint Joseph was able to re-settle his father
with all his family into Egypt. Before his end, Righteous Joseph gave instructions to transfer
his bones from Egypt to the Promised Land, which was done under the holy Prophet Moses
(Comm. 4 September), 1496 BC. Through his sons Manassah and Ephraim, Saint Joseph the
Handsome is situated at the head of two of the tribes of Israel.
The Bible (Gen. 37-50) testifies about the life of Righteous Joseph the Handsome.
SAINT HIEROMARTYR HYPATIUS LE THAUMATURGE ET EVEQUE DE GANGRA
(+360) 16 novembre – 31 mars
Hypatius naquit en Cilicie et était Evêque de Gangra. Il fut présent au Premier Concile
Oecuménique (Nicée 325) et renommé de par sa Vie Sainte et Pieuse et ses Miracles.
L'Empereur Constantius ordonna qu'un portrait d'Hypatius soit réalisé du vivant du Saint.
L'Empereur conserva ce portrait dans son palais comme défense contre les puissances
adverses. A son retour de Constantinople, Hypatius fut attaqué dans un étroit défilé par des
hérétiques novatiens et jeté avec d'autres au sol dans la boue. Aussitôt une femme de ce
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groupe le frappa à la tête avec une pierre et le Saint s’endormit. La femme devint aussitôt
folle, reprit sa pierre et se frappa elle-même. Lorsqu'ils l'amenèrent au tombeau de Saint
Hypatius, il intercéda pour elle auprès de Dieu. Elle fut guérie par l'âme pleine de compassion
d'Hypatius et vécut le restant de ses jours dans la pénitence et la prière. Saint Hypatius rendit
son âme à Dieu et prit son habitation dans le Royaume Eternel du Christ Notre Dieu en 326.
ou
Martyr et Evêque à Cankiri aujourd'hui en Turquie, il avait le souci de la formation spirituelle
et doctrinale de ses Prêtres. Lui-même vivait comme un Moine et dans cette solitude, méditait
longuement les Saintes Ecritures ce dont il faisait bénéficier ses fidèles. Les schismatiques
novatiens lui portaient une haine implacable. Ils lui tendirent une embuscade et le tuèrent à
coups de bâtons et de pierres.
ou
Saint Hypatios était devenu Evêque de Gangres, important Evêché de Paphlagonie, au Nord
de l'Asie Mineure, au temps de Saint Constantin le Grand. Il prit part au Concile de Nicée
(325)* et ramena par la suite nombre d'hérétiques à la Vraie Foi par son enseignement et ses
écrits inspirés. Il éleva dans tout son diocèse des églises dans lesquelles il plaçait des Prêtres
formés par lui et fit construire des hospices et autres établissements de bienfaisance dans sa
cité. Lorsqu'il voyageait pour ses tournées pastorales, il se déplaçait monté sur un âne, à
l'imitation du Christ, seulement accompagné de deux Moines. Son mode de vie était tout
semblable à celui de Saint Jean le Précurseur et Baptiste et malgré ses responsabilités de
pasteur, il vivait dans l'Hésychia comme un Moine et aimait à se retirer dans quelque grotte
pour y prier ou y méditer l'Ecriture Sainte. C'est de ces méditations dans la solitude qu'il tirait
la substance de ses écrits, en particulier un commentaire des Proverbes de Salomon, adressé à
l'une de ses nobles disciples, Gaïenne qu’il parvint ainsi à incliner à la générosité. Après la
lecture du livre, celle-ci subit une telle transformation quelle distribua tous ses biens en faveur
des oeuvres de l'Eglise.
* Et probablement au Concile de Gangres (340).
En pasteur accompli Hypatios se souciait non seulement de l'édification des âmes mais il
venait aussi en aide à ses ouailles dans leurs difficultés matérielles, grâce à la Puissance de
Dieu qui habitait en lui. C'est ainsi qu'il délivra la contrée des taupes qui ravageaient les
récoltes.
Sa renommée de Thaumaturge étant parvenue jusqu'à l'Empereur Constance (352-360), celuici
fit convoquer Hypatios à Constantinople et lui demanda de le débarrasser d'un dragon
redoutable qui s'était installé devant la porte du trésor impérial et en interdisait l'entrée. Dès
que l'Evêque se présenta devant le monstre, il lui enfonça dans la gueule son bâton surmonté
d'une Croix et invoquant le Nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, il le traîna jusqu'au forum et
le jeta sur le bûcher qu'il y avait fait préparer. En signe de reconnaissance, Constance fit
graver l'image du Saint sur la porte du trésor et exempta Gangres des impôts annuels qui
écrasaient les pauvres mais il n'en abandonna pas pour autant ses sympathies pour l'hérésie
arienne.
Sur le chemin du retour Hypatios fut pris dans une embuscade préparée dans le défilé de
Luziana, par des schismatiques novatiens qui lui portaient une haine implacable. Ils tombèrent
sur lui et le frappèrent à coups de pierres, de bâtons et d'épées. Laissé à demi-mort le Saint
trouva assez de force pour prononcer les paroles du premier Martyr : "Seigneur, ne leur
37
impute pas ce péché!" (Actes 7, 60). Une femme se rua alors sur lui et d'un coup de pierre elle
le frappa mortellement à la tempe. De peur qu'on ne les prît, les criminels cachèrent le corps
dans un tas de paille et s'enfuirent. Quelque temps plus tard, le propriétaire du champ étant
venu prendre de la paille pour ses animaux, eut la surprise de voir, accompagnée de mélodies
angéliques, une lumière surnaturelle recouvrir l'endroit où se trouvait le corps. Les habitants
de Gangres prévenus, on vint procéder en grande pompe au transfert de cette Sainte Dépouille
et aussitôt après, la meurtrière qui avait été possédée du démon à la suite de son forfait, fut
guérie et le tombeau de Saint Hypatios resta dans la suite des temps une source de Miracles.
ou
Le Hiéromartyr Ipatios était Evêque de la ville de Gangra en Paphlagonie (Asie Mineure). En
325, il participa au Premier Concile Oecuménique à Nicée dans lequel l'hérésie d'Arius fut
frappée d'anathème.
Lorsque Saint Ipatios rentra en 326 de Constantinople à Gangra, des disciples des
schismatiques Novatus et Felicissimus lui tendirent une embuscade dans un lieu isolé. Les
hérétiques le percèrent avec épées et flèches et le jetèrent du haut d'un escarpement dans un
marais. Comme le premier Martyr le Diacre Stéphane/Etienne, Saint Ipatios pria pour ses
meurtriers. Une arienne frappa le Saint à la tête avec une pierre et il rendit alors son âme à
Notre Seigneur. Ses meurtriers cachèrent son corps dans une caverne où un Chrétien qui y
entreposait de la paille retrouva son corps. Reconnaissant le corps de l'Evêque, il alla vite en
rendre compte en ville et les habitants de Gangra vinrent pieusement enterrer la dépouille de
leur bien-aimé Archipasteur.
Après son Repos dans le Christ, les Précieuses Reliques de Saint Ipatios devinrent célèbres
par d'innombrables Miracles, en particulier chassant les démons et guérissant les malades.
Depuis les temps anciens, le Hiéromartyr Ipatios a été particulièrement vénéré dans en terre
de Russie. C'est ainsi qu'en 1330, on construisit à Kostroma le Monastère Ipatiev, à l'endroit
d'une apparition de la Mère de Dieu avec le Christ-Enfant et de plusieurs Saints - l'Apôtre
Philippe et le Hiéromartyr Ipatios l’Evêque de Gangra. Ce Monastère occupa par la suite une
place importante dans la vie spirituelle et sociale de la nation, en particulier durant les années
de l'Epoque des Troubles. D'antiques copies de la Vie du Hiéromartyr Ipatios furent largement
répandues dans la littérature russe et une d'entre elles entra dans la compilation du Chet'i
Minei (Menées des Lectures) du Métropolite Macaire (1542-1564). Dans cette Vie, on
trouvait le récit d'une apparition du Sauveur à Saint Ipatios, la veille du Repos du Martyr. La
vénération du Saint consiste en prières, paroles de louanges et enseignements donnés le jour
de sa commémoraison. La Pieuse Vénération de Saint Ipatios s'exprime aussi à travers les
oeuvres liturgiques d'auteurs russes. Au dix-neuvième siècle, on composa un nouvel Office au
Hiéromartyr Ipatios, différent des Offices composés par le Moine Joseph le Studite tels qu'on
les trouve dans les Menées de Mars.
Détails de l’Icône présentée ci-dessus :
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Sermon de Saint Hypatios aux Prêtres Des guerriers viennent chercher Saint Hypatios
Entretien de Saint Hypatios avec le gouverneur Saint Hypatios baptise le gouverneur
Résurrection de la femme du gouverneur Saint Hypatios dans le four
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Saint Hypatios terrasse avec une Croix Saint Hypatios périt brûlé dans un boeuf en airain
un dragon qui avait surgi de la mer
Saint Hypatios est traîné par un cheval Le diable apparaît à Saint Hypatios
On Verse de l'étain en fusion dans la gorge Le Christ apparaît à Saint Hypatios dans sa geôle
de Saint Hypatios retenu par une pierre
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Saint Hypatios est cuit dans un chaudron On coupe à Saint Hypatios bras et jambes
après avoir été démembré
Entretien de Saint Hypatios avec le gouverneur Saint Hypatios est jeté dans un trou et enseveli de
pierres
SAINT CAIDOC (OU CAIDOS) ET SAINT FRICOR (OU ADRIAN) (+7°.S.)
24 janvier – 31 mars - 1 avril – 30 mai
Ils avaient quatre jours de fête à Centula : le 24 janvier, le 31 mars, le 1 avril et le 30 mai. Les
Irlandais Caidoc et Fricor ont évangélisé le Pays des Morins en Picardie vers 622. Parmi les
âmes qu'ils ont gagnées pour le Christ, il y avait le noble Riquier (Saint Ricarius) qui est
intervenu quand quelques gens du coin ont brutalement interrompu leur prédication et les
invita chez lui. Riquier devint un Chrétien fervent et un grand Ascète; il sera finalement
ordonné. En 625 Riquier fondra Centula sous la Règle de Columban, un autre Irlandais. Leurs
Saintes Reliques sont toujours vénérées à l'église de la paroisse papiste de Saint-Riquier dans
le diocèse d'Amiens bien qu'elles se soient trouvées à Centula jusqu'au dix-septième siècle.
Saints Caidoc et Fricor ont rejoint la communauté de Riquier et restèrent là-bas jusqu'à ce
qu'ils soient ensevelis dans l'église de Saint Riquier
ou
Ils étaient originaires d'Irlande. Venus on ne sait par quelle inspiration vers 590 jusqu'en
Picardie, ils subirent d'abord des vexations de toutes sortes de la part des habitants. Un certain
Riquier les reçut par bonté dans sa maison et fut bientôt converti par leurs paroles; devenu
plus tard Saint Riquier, il fonda le Monastère de Centule appelé ensuite de son nom où les
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corps de Saint Caïdos et de Saint Fricor furent ensevelis. C'était sous le règne de Clotaire II ou
de Dagobert.
SAINT HYPATIUS LE GUÉRISSEUR DES CAVERNES LOINTAINES DE KIEV
(+14°.S.) 31 mars – 28 août
Il atteignit la gloire par son jeûne sévère et ses veilles pleines de prière. La nuit il se tenait en
prière, dormait fort peu et ne mangeait que du pain avec de l'eau. Saint Hypatius se dévoua
entièrement au service des malades et reçut de Dieu le don de guérison. Les malades atteints
de divers maux se pressaient souvent auprès de lui pour son intercession priante. La mémoire
de Saint Hypatius est aussi célébrée le 28 août lors de la Synaxe des Saints des Lointaines
Cavernes.
St Hypatios Evêque de Gangres en Paphlagonie, un des Pères du Concile de Nicée en 325,
Martyr par la main des Novatiens (probablement après 340). -St Acace Evêque de
Trajanopolis ou d'Antioche de Pisidie qui confessa la foi orthodoxe dans les prisons de Dèce
(249-251); de manière inattendue de la part de cet empereur persécuteur, Dèce le fit relâcher
(IIIème siècle). -St Blaise natif d'Amorium en Phrygie, Moine au monastère grec St-Césaire à
Rome puis au Stoudion à Constantinople et enfin ermite au Mont Athos (908). -St Ménandre
qui accomplit son martyre en étant traîné nu sur un chemin rocailleux. -St Etienne le
thaumaturge-St Hypatios le Medecin des Grottes de Kiev- St Jonas le Métropolite de Kiev et
de toute la Russie(1464). -St Innocent (Veniaminov), Prêtre veuf devenu Evêque de Sitka, du
Kamchatka et de l'Alaska puis Evêque de Blagoevtchensk sur le fleuve Amour et enfin
Métropolite de Moscou (1868-1879); il eut un rôle missionnaire important qui lui vaut le titre
d'Illuminateur de l'Alaska et de la Sibérie (1879). -Ste Balbine, vierge à Rome, fille de St
Quirin, morte en paix (vers 130). -Ste Catulle, noble matrone de Lutèce (aujourd'hui Paris)
qui ensevelit le corps de St Denis et de ses compagnons (IIIème siècle). -St Theophile, Martyr
42
en Crète. -St Etienne le Thaumaturge, mort en paix.-St Mauricile l'Archevêque de Milan (vers
670). -St Aldo, comte devenu Moine, Higoumène de Hasnon en Belgique (fin du VIIIème
siècle). -St David de Garéja, Moine, Martyr par la main des Musulmans (Russie, XVIIème
siècle). -St Jean, Prêtre, Martyr(Russie 1938).
L’originale Copie vénérée dans l’Eglise russe
ICONE DE LA MERE DE DIEU "PORTAÏTISSA" D’IVIRON
13 octobre (translation à Moscou en 1648) – 11 novembre – 12 février – 31 mars - Mardi de la Semaine
Lumineuse
(Voir pièce jointe)
Lecture de l’Epître
Pour l’Icône de la Mère de Dieu d’Iviron Portaïtissa
Heb IX : 1-7
9.1 La première alliance avait aussi des ordonnances relatives au culte, et le sanctuaire
terrestre. 9.2 Un tabernacle fut, en effet, construit. Dans la partie antérieure, appelée le lieu
Saint, étaient le chandelier, la table, et les pains de proposition. 9.3 Derrière le second voile se
trouvait la partie du tabernacle appelée le Saint des Saints, 9.4 renfermant l'autel d'or pour les
parfums, et l'arche de l'alliance, entièrement recouverte d'or. Il y avait dans l'arche un vase
d'or contenant la manne, la verge d'Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l'alliance. 9.5 Audessus
de l'arche étaient les chérubins de la gloire, couvrant de leur ombre le propitiatoire. Ce
n'est pas le moment de parler en détail là-dessus. 9.6 Or, ces choses étant ainsi disposées, les
sacrificateurs qui font le service entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle; 9.7
et dans la seconde le souverain sacrificateur seul entre une fois par an, non sans y porter du
sang qu'il offre pour lui-même et pour les péchés du peuple.
Pour Notre Vénérable Père Hypathios le Thaumaturge, Evêque de Gangres, et Notre Saint
Père parmi les Saints Innocent, Métropolite de Moscou et Illuminateur de Sibérie et d’Alaska
Heb VII : 26-VIII : 2
7.26 Il nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent,
sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, 7.27 qui n'a pas besoin, comme les
souverains sacrificateurs, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés,
ensuite pour ceux du peuple, -car ceci, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même. 7.28
En effet, la loi établit souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse; mais la
parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est parfait pour l'éternité.
43
8.1 Le point capital de ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain
sacrificateur, qui s'est assis à la droite du trône de la majesté Divine dans les cieux, 8.2 comme
ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un
homme.
Lecture de l’Evangile
Pour l’Icône de la Mère de Dieu d’Iviron Portaïtissa
Luc X : 38-42, XI : 27, 28
10.38 Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme,
nommée Marthe, le reçut dans sa maison. 10.39 Elle avait une soeur, nommée Marie, qui,
s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. 10.40 Marthe, occupée à divers soins
domestiques, survint et dit: Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma soeur me laisse seule pour
servir? Dis-lui donc de m'aider. 10.41 Le Seigneur lui répondit: Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et
tu t'agites pour beaucoup de choses. 10.42 Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la
bonne part, qui ne lui sera point ôtée.
11.27 Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit:
Heureux le sein qui t'a porté! heureuses les mamelles qui t'ont allaité! 11.28 Et il répondit:
Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent!
Pour Notre Vénérable Père Hypathios le Thaumaturge, Evêque de Gangres, et Notre Saint
Père parmi les Saints Innocent, Métropolite de Moscou et Illuminateur de Sibérie et d’Alaska
Matthieu V : 14-19
5.14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée; 5.15
et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier,
et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. 5.16 Que votre lumière luise ainsi devant les
hommes, afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les
cieux.
5.17 Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non
pour abolir, mais pour accomplir. 5.18 Car, je vous le dis en Vérité, tant que le ciel et la terre ne
passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce
que tout soit arrivé. 5.19 Celui donc qui supprimera l'un de ces plus petits commandements, et
qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des
cieux; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand
dans le royaume des cieux.
RÉFLEXION - Saint Jean Climaque dit : "Celui qui en son coeur est fier de ses larmes et
condamne secrètement ceux qui ne pleurent pas est comme cet homme qui demande au roi
une arme contre ses ennemis et puis se suicide avec elle" (échelle 7). Si votre coeur est
adouci, que ce soit par la repentance devant Dieu ou par la connaissance de l'Inépuisable
Amour de Dieu envers vous, ne devenez pas fiers face à ceux dont les coeurs sont encore
endurcis et insensibles. Souvenez-vous tout ce temps où vous avez eu un coeur dur et
insensible. Il y avait sept frères souffrants qui étaient dans un hôpital. Un d'eux fut guéri et se
leva. Il se dépêcha de servir ses autres frères avec un Amour fraternel, se souciant pour qu'ils
puissent guérir eux aussi. Soyez, vous aussi, comme ce frère. Considérez tous les hommes
comme vos frères, des frères malades. Si vous sentez que Dieu vous a donné la guérison avant
eux, sachez qu'elle vous fut donnée par Miséricorde afin que vous, en bonne santé, puissiez
servir les autres qui sont malades. De quoi alors serions-nous fiers? Comme si la bonne santé
venait de nous et non pas de Dieu? Comme si un trou plein de boue pouvait se nettoyer luimême
et non pas l'être par une source plus profonde et plus propre.
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HOMÉLIE - A propos de la joie après la tristesse.
"Vous aussi, maintenant vous voilà tristes mais je vous verrai de nouveau et votre coeur sera
dans la joie," (Saint Jean 16,22).
Le père monte sur le gibet et ses fils crient après lui. Au lieu que ce soient ses fils qui le
réconfortent, c'est lui qui les réconforte. C'est pareille chose qui s'est produite avec le
Seigneur et Ses Disciples. Avançant vers Sa pénible mort, le Seigneur était bien plus attristé
par les griefs de Ses Disciples que par ce qu'Il avait à endurer. Il les caresse alors de
consolations et les encourage avec la prophétie de la proche retrouvaille : "Mais Je vous verrai
de nouveau." C'est une prophétie à propos de la Résurrection. Nombre de fois, le Seigneur a
prophétisé à propos de Sa mort mais lorsqu'Il prophétisait à propos de Sa mort, Il prophétisait
aussi à propos de Sa Résurrection. Il n'y a rien d'imprévu qui ne Lui soit arrivé. Il n'a pas
prophétisé à propos de Lui-même uniquement mais aussi à leur propos (Ses Disciples). Ils
seront dans une grande peine comme la femme quand elle donne naissance endure la
souffrance. Mais de même que la femme oublie sa douleur et se réjouit lorsqu'elle donne
naissance "car un enfant est né au monde" (Saint Jean 16,22), ainsi en sera-t-il avec eux. Dans
leur conscience, le Christ Seigneur n'était pas encore complètement sous la forme du Dieu-
Homme. Tant qu'ils ne L'avaient connu que comme un homme souffrant et mortel, ils ne Le
connaissaient que partiellement; jusqu'alors, la douleur de la naissance persiste en leurs âmes.
Mais lorsqu'ils Le revirent, Ressuscité et Vivant, miraculeusement et Tout Puissant, Seigneur
sur toutes choses aux Cieux et sur terre, la douleur et la tristesse cessèrent et la joie apparut
dans leurs coeurs. Car le Christ avait été complètement formé dans leurs consciences comme
le Dieu-Homme et alors ils Le connurent dans Sa Plénitude et Sa Totalité. Ce n'est qu'à ce
moment-là qu'Il sera pleinement né pour eux.
Ainsi en est-il avec nous, frères, tant que nous ne Le connaissons que de Sa Naissance jusqu'à
Sa mort sur le Golgotha, nous ne connaissons le Seigneur Jésus que partiellement. Nous ne Le
connaîtrons complètement que lorsque nous Le reconnaîtrons comme Le Ressuscité, le
Victorieux sur la mort.
Ô Seigneur le Tout Victorieux, aie pitié de nous et par Ta Résurrection, fais-nous nous réjouir
comme Tu as réconforté et rendu Tes disciples joyeux.
A Toi soit la Gloire et la Louange à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."
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