mercredi 25 avril 2012
Vie de Sainte Léa et autres Vies de Saints.
22 mars – 4 avril 2012
Cycle mobile (Pascalion): Mercredi de la Sixième Semaine du Grand Carême
Il n’y a pas de Divine Liturgie ce jour en raison du Grand Carême
Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
Cycle fixe : Commémorations
SAINT HIÉROMARTYR BASILE D'ANCYRE (+362)
Sous l'empereur Constance, Basile endura et souffrit beaucoup de la main des ariens. A
l'époque, il était renommé comme un Grand Défenseur de l'Orthodoxie et un vrai berger du
troupeau qu'on lui avait confié à Ancyre.
Lorsque Julien l'Apostat monta sur le trône, il commença à persécuter les Chrétiens. Parce que
Basile avait démasqué publiquement cette dernière impureté et renforcé son peuple dans la
Foi, il fut jeté en prison. Lorsque l'empereur Julien vint à Ancyre, Basile lui fut présenté et
l'empereur tenta de le persuader d'abandonner sa Foi en Christ, lui promettant des honneurs et
richesses. Basile répondit à l'empereur : "Je crois en Mon Christ Que tu as renié et Qui t'a
donné ce royaume terrestre mais cela te sera bientôt retiré. N'as-tu pas honte du Saint Autel
sous lequel tu as été sauvé lorsqu’ils tentèrent de te tuer lorsque tu avais huit ans? C'est
pourquoi ce royaume temporaire te sera vite retiré et ton corps ne sera pas enseveli quand ton
âme te sera âprement enlevée avec grandes douleurs."
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Julien devint enragé et ordonna de lui arracher sept bandes de peau chaque jour. Les
bourreaux le firent plusieurs jours durant. Lorsque Basile reparut devant l'empereur, il arracha
une bande de peau de son propre corps et la jeta à la face de Julien en lui criant : "Prend-là,
Julien et mange si cette sorte de nourriture t'es douce mais pour moi, le Christ c'est la Vie." La
nouvelle de cet évènement se répandit de par les villes et l'empereur, honteux, partit
secrètement d'Ancyre pour Antioche. Ils continuèrent à torturer Basile avec des barres de fer
chauffées à blanc jusqu'à ce qu'il rende son âme à Dieu pour Qui il avait souffert en 362.
SAINT EVEQUE LEONCE DE SAINTES (+640) 19 – 22 mars – 22 novembre
Né vers le milieu du sixième siècle, Saint Léonce commença à gouverner l'église de Saintes
vers l'an 596. On lui accorda un fonds inépuisable de science et de piété. Il succéda à Saint
Pallais. Un des actes les plus saillant de cet épiscopat fut la réception généreuse et empressée
faite par Saint Léonce au Saint Evêque Macoux (ou Malo) d'Aleth en Bretagne qui, fuyant les
rives inhospitalières de l'Armorique, était venu se réfugier dans le territoire des Santons.
Léonce lui offrit une maison rapprochée de la ville avec des revenus suffisants pour la
fondation d'une petite communauté.
On rapporte que sous ce pontificat l'Île de Ré, couverte de bois, n'offrait d'asile qu'aux
pêcheurs ou navigateurs battus par la tempête. Dès le sixième siècle, on voyait au lieu dit
encore aujourd'hui "Sainte-Marie" une chapelle dédiée à la Mère de Dieu qui était en grande
vénération dans la Saintonge et l'Aunis. On y venait en pèlerinage de tous les points
d'alentour. Vers le neuvième siècle, cet édifice ainsi que la maladrerie qui en dépendait, furent
renversés par les Normands.
C'est encore du temps de l'Evêque Léonce que Saint Amand choisit cette île pour s'y livrer à
la Contemplation des Réalités Divines. En 625, un Concile se réunit à Reims. Plus de
quarante Evêques des Gaules s'y trouvèrent et avec eux Saint Léonce. Il termina sa Sainte Vie
le 19 mars 640. Son corps fut inhumé à côté du tombeau de Saint Eutrope qui était dès lors
placé dans la crypte au lieu même où il se voit encore de nos jours. La fête du Pontife Léonce
se célèbre chaque année le 22 ou le 19 mars ou bien le 22 novembre. Quant à ses Précieuses
Reliques, on présume qu'elles reposent encore dans un pilier de la crypte, non loin de celles de
Saint Eutrope.
SAINT PAUL, PREMIER EVÊQUE DE NARBONNE (+3°.Saint)
Notre Saint Père Paul faisait partie de la mission des sept Evêques envoyés de Rome au
troisième siècle pour compléter l'évangélisation de la Gaule.* Prêchant la Bonne Nouvelle par
villes et campagnes dans la Narbonnaise (vaste région qui couvrait la Provence et le
Languedoc actuels, du Lac Léman au littoral atlantique), il fonda l'Eglise de Béziers puis
après y avoir ordonné son disciple Aphrodise comme Evêque, il se rendit à Narbonne,
ancienne colonie romaine et capitale de cette province. Sa prédication y connut un rapide
succès de sorte qu'il put y faire construire une église pour y réunir la communauté chrétienne.
On raconte que, sous l'instigation du Malin, deux de ses Diacres, pris de jalousie à son égard,
l'accusèrent d'un crime honteux. Le Saint Pasteur n'eut aucune peine à se disculper en
réunissant les autres Evêques de la région qui lui portèrent bon témoignage et répondant par la
douceur et la mansuétude à ses accusateurs, il les délivra par sa prière du démon qui s'était
emparé d'eux.
Après avoir brillé par sa prédication et ses Miracles pendant de longues années, Saint Paul
s'endormit en paix, laissant comme source de bénédictions à la ville de Narbonne son
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précieux corps qui fut malheureusement presque entièrement brûlé pendant la révolution
française.
* D'après Saint Grégoire de Tours. cfr. au 9 octobre la notice de Saint Denis de Paris. Une Vie de Saint Paul,
datant du sixième siècle, fait de lui un disciple des Apôtres et une tradition locale l'identifie au proconsul de
Chypre Sergius Paulus qui fut converti par Saint Paul (Actes 17: 3). Il aurait suivi l'Apôtre jusqu'à Rome où il
aurait souffert pour la Foi puis serait allé évangéliser la Gaule méridionale. C'est en route vers l'Espagne pour
y rejoindre Saint Paul qu’il aurait fondé l'Eglise de Béziers et celle de Narbonne.
SAINT ABBÉ FAILBHE D'IONA (+680)
Né en Irlande et endormi vers 680, le Saint Abbé Failbhe d'Iona et frère de Saint Finan de
Rath est un des vingt Saints portant le même patronyme qui sont commémorés par les
ménologes irlandais et écossais.
SAINT ABBÉ TRIEN (OU TRIENAN) DE KILLELGA (+5°.S)
Abbé du Monastère de Killelga, il était un des disciples de Saint Patrick.
SAINTE DARERCA (+5°.S.)
On pense que Sainte Darerca était une des soeurs de Saint Patrick d'Irlande et la mère de
quinze enfants dont certains deviendront des Saints. Son nom dérive du terme irlandais "Diar-
Sheare," ce qui signifie "amour constant et fort."
SAINT AVIT, SOLITAIRE EN PÉRIGORD (+ 518)
Saint Avit servait dans l'armée d'Alaric lorsqu'il fut fait prisonnier à la bataille de Vouillé (ou
Voulon) vers 507 et conduit à Paris par les soldats de Clovis. Ayant payé sa rançon, il prit
l'Habit Angélique dans le Poitou; il mena ensuite la vie érémitique à Mauroy puis à Ruffec, en
Périgord.
SAINT MARTYR BASILE DE MANGAZEIA, THAUMATURGE (+1602)
22 mars – 10 mai (translation)
L'Eglise russe fait mémoire de Saint Basile, originaire de Yaroslav en Russie. Il s'en fut
travailler chez un négociant en Sibérie du Nord à Mangazéa. Son maître était cupide et brutal,
Basile honnête et laborieux. Il aimait rendre service aux pauvres et aux malades. Injustement
accusé de vol, il fut tué par son patron et jeté dans un marécage. Cinquante ans plus tard, son
corps incorrompu revint à la surface et Saint Basile est depuis lors est honoré comme un Saint
Martyr pour son honnêteté toute chrétienne.
ou
The Holy Martyr Vasilii (Basil), Mangazeia Wonderworker, – was the first Saint glorified in
the Siberian land. He accepted a Martyr's death on 4 April 1600, and from the mid-XVII
Century he is deeply venerated for manifold manifestations of grace in help of infirmities, in
sorrow and in desperate straits.
Blessed Vasilii was the son of a not-rich inhabitant of Yaroslavl', Feodor by name, and was
taken by a certain rich Yaroslavl' merchant to a place for the selling of his wares in sub-polar
Mangazeia – one of the first Russian cities in Siberia.
Vasilii strictly fulfilled the Christian commandments. From his early years his integrity was
obvious to all. Meekness and humility were his finery, and his heart was filled with faith in
God and by piety. Love for prayer impelled him during time of Divine-services to leave off
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with mundane concerns and to go to the holy church.
The devout youth just barely turned age 19, when the All-Supreme, "looking out for his
virtue, did intend to summon him to eternal blessedness, the which to attain from this
temporal life is impossible otherwise, than by the narrow and afflicted path of an external
testing."
As the Church tradition testifies, one time, when Blessed Vasilii was at prayer in church
during the Paschal matins, thieves plundered the wares of his master. An explanation was
demanded of Vasilii. Despite the many shouts of his master, Righteous Vasilii remained in
church until the end of the Divine-services. His money-loving master, at the instigation of the
devil, suspected Vasilii of being an accomplice in the crime and upon his return from the
church he was subjected to insults and beatings. The guiltless youth answered his tormentor:
"I have in truth taken none of thine goods." Then the master led Vasilii off to the city militarycommander,
who subjected the sufferer to new cruel torments. The merchant, enraged at the
patient silence of Vasilii, in anger struck him with a ring of ware-house keys, and from this
blow Blessed Vasilii died.
The body of the innocent Martyr was put in a grave and without Christian burial was
committed to the earth, "where it is duly moist from water." But the All-Mighty Lord after the
passage of 47 years willed for it to appear from the bosom of the earth and to be glorified by
many Miracles.
Saint Vasilii many a time helped lost and danger-threatened travelers and fur-hunters; he
healed palsy, blindness, and various other maladies; through the prayers of mothers he healed
children, and preserved the despondent from suicide. There have been preserved copies of the
Life of Saint Vasilii (XVII-XIX Cent.) that testify about the abundant manifestations of grace
through prayers to the Mangazeia wonderworker.
In 1659 with the blessing of the Tobolsk metropolitan, Simeon, there was made an inspection
of the relics of the Saint, and from that time there began to spread veneration of him as one
truly God-pleasing. In 1670 with the construction of the Turokhansk monastery of the Holy
Trinity, priestmonk Tikhon transferred the relics of Righteous Vasilii into the monastery
founded by him. In 1719 this monastery was visited by the great Siberian missionary – the
Tobolsk metropolitan, Philothei (Leschinsky), and he venerated the relics of the Saint and
compiled a canon to him. Towards the end of the first third of the XVIII Century there were
compiled three services and several discourses on the day of memory of Righteous Vasilii.
The veneration of the God-pleasing Saint contributed not a little to the conversion from
paganism to Orthodoxy of the Tungus, Evenki and Yurak peoples. The peoples of the North
turn to Saint Vasilii as a patron Saint for the fur-hunter tradesmen.
One of the first icons of Saint Vasilii was written by a novice of the Tobolsk metropolitan
Pavel – the painter Luke, on the occasion of his miraculous deliverance from death. On the
holy icons Saint Vasilii is depicted "with a boyish face, and small of stature," "in image of
reverence, eyes having a sparkle, gazing intently, and the hair of his head dark blond." On
several of the icons of the Saint the Trinity Turukhansk monastery is depicted, and over it on
a mount is Vasilii praying – in but a shirt and without footwear. Sometimes also on the icons
was depicted the suffering of the Saint at the hands of the merchant and military-commander.
Depictions of Saint Vasilii of Mangazeia are known of at the Vladimir cathedral in Kiev, at
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Novgorod, and at Moscow.
One of the first days of memory of the Saint was on 22 March, when Holy Church remembers
a Saint of same name with him – the PriestMartyr Basil of Ancyra. Afterwards, at the
Turukhansk Trinity monastery his memory began to be celebrated on 10 May, in honour of
remembrance of the transfer of his relics from Mangazeia to Turukhan. An earlier
commemoration of Righteous Vasilii of Manganzeia was done under 6 June, on the day of
appearance of his relics.
SAINTES VIERGES MARTYRES CALLINICE À ROME, SAINTE BASILISSE ET
LEURS TROIS COMPAGNES : SAINTE MATIDIE, SOEUR DE TRAJAN ET LA
VÉNÉRABLE DROSELLE, FILLE DE CET EMPEREUR (+116)
Sainte Droselle serait une des filles de l'empereur Trajan et Sainte Matidie, soeur de Trajan.
Les "Actes de leur Passion" nous disent que, découvertes comme Chrétiennes, elles furent
condamnées à être mises nues, exposées ensemble pour être humiliées du rang qui était le
leur. Puis toujours ensemble, elles furent placées dans une baignoire où l'on coula de l'étain et
du plomb. Avec ces métaux, on fabriqua cinq statuettes de vestales, les représentant à l'entrée
du bain où avait eu lieu leur martyre pour rappeler le sort qui attendait ceux et celles qui
abandonnaient le culte des "dieux" de Rome quelle que soit l'importance aristocratique.
ou
SAINTE MARTYRE DROSIS, FILLE DE L'EMPEREUR TRAJAN AVEC CINQ
VIERGES-MARTYRES AGALIDA, APOLLINARIA, DARIA, MAMTHUSA ET THAIS
(+115-116)
Sainte Drosis était la fille de l'empereur Trajan (98-117), un terrible persécuteur des
Chrétiens. En 99, il réactualisa une ancienne loi qui interdisait les rassemblements secrets et
était indirectement dirigée vers les Chrétiens. En 104, il édicta une loi spéciale contre les
Chrétiens.
Commençant avec cette année, les persécutions continuèrent jusqu'à la fin de son règne. A
cette époque, les corps des Chrétiens martyrisés restaient souvent sans sépulture afin
d'intimider les autres. Cinq Vierges chrétiennes, Aglaida, Apolliniaria, Daria, Mamthusa et
Thais, prirent sur elles la tâche d'ensevelir de tels Chrétiens. Elles rassemblaient secrètement
les corps des Martyrs, les oignaient d'épices, les emballaient dans un linceul et les
ensevelissaient. Informée, Drosis, secrètement Chrétienne mais pas encore baptisée, demanda
aux Vierges Saintes à la prendre avec elles lorsqu'elles iraient ensevelir des Chrétiens.
Sur conseil d'Adrien, un dignitaire de la cour, un garde fut posté pour veiller sur ceux qui
avaient été tués pour arrêter quiconque tenterait de les ensevelir. La première nuit qui suivit,
Sainte Drosis et les cinq Vierges furent capturées. Apprenant qu'une des captives était sa
propre fille, Trajan ordonna de la détenir séparément dans l'espoir de lui faire changer d'avis.
Les autres Vierges Saintes furent condamnées à être brûlées vives dans un chaudron de cuivre
en fusion. Elles acceptèrent bravement l'exécution et reçurent la couronne des Martyres. Le
cuivre, mêlé aux cendres des Martyres, fut utilisé pour fabriquer des trépieds pour le nouveau
bain de Trajan. Mais tant que ces trépieds furent dans la salle de bain, personne ne fut à même
d'y entrer. Ceux qui franchissaient le seuil tombaient morts. Lorsque les prêtres païens
réalisèrent pourquoi cela se passait, ils conseillèrent de retirer les trépieds.
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Adrian conseilla à l'empereur de faire fondre les trépieds et d'en faire cinq statues de filles
nues, ressemblant aux Martyres. Puis il dit qu'il faudrait que ces statues soient placées à
l'entrée du bain impérial. Trajan accepta. Lorsque les statues y furent placées, l'empereur vit
en songe cinq purs agneaux occupés à paître dans le Paradis et le Berger veillant lui dit : "O
très immoral et maudit César! Celles dont tu as placé là les images pour qu'on s'en moque
t'ont été retirées et amenées ici par le Bon et Miséricordieux Pasteur. Dans quelque temps ta
fille, la pure agnelle Drosis, sera aussi ici."
Lorsqu'il se réveilla, Trajan entra dans une rage folle et ordonna de faire allumer deux
immenses fourneaux. Un édit impérial fut affiché aux fourneaux : "Vous qui adorez le
Crucifié, épargnez-vous nombre d'agonies et épargnez-nous aussi ce labeur. Offrez un
sacrifice aux "dieux." Si vous ne voulez pas le faire, alors que chacun de vous se jette
volontairement dans cette fournaise." De nombreux Chrétiens acceptèrent volontairement le
martyre.
En entendant cela, Sainte Drosis décida aussi d'endurer le martyre pour le Christ. Dans sa
prison, elle offrit des prières, demandant au Seigneur de la libérer. Dieu entendit sa prière et
les gardes s'endormirent. Sainte Drosis vint vers les fours mais commença à se demander :
"Comment pourrais-je aller à Dieu sans vêtement de noce (c'est-à-dire sans être baptisée) car
je suis impure. Mais Ô Roi des rois, Seigneur Jésus-Christ pour Ton Amour, je vais renoncer
à ma position impériale afin que je sois la plus basse des servantes dans Ton Royaume.
Baptise-moi Toi-même avec le Saint-Esprit."
Après avoir prié de la sorte, Sainte Drosis s'oignit elle-même de myrrhe (chrème) qu’elle avait
emmené et s'immergea trois fois dans de l'eau puis elle dit : "la Servante de Dieu est baptisée
au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit." Sept jours durant, la Sainte se cacha, passant
son temps dans le jeûne et la prière. Des Chrétiens la trouvèrent et apprirent d'elle tout ce qui
s'était passé. Le huitième jour, la Sainte Martyre Drosis partit pour les fours chauffés à vif et
se jeta dans le feu.
SAINTES ABBESSES HERLINDE ET RELINDE DE MAASEIK (+ 745 ET ?)
12 octobre (repos de Herlinde) – 6 février (repos de Relinde) – 22 mars (translation des deux)
La Translation des Saintes Abbesses et Vierges Herlinde et Relinde s'opéra à Maaseik aux
Pays-Bas. Abbesses du Monastère de Maaseike situé entre Maastricht et Ruremonde près de
la Meuse, Herlinde et Relinde étaient filles du Comte Adélard. Elevées toutes deux dans un
monastère, elles y prirent goût pour la vie du cloître. Leur père leur construisit le Monastère
de Maaseike où plusieurs jeunes personnes virent se placer sous leur direction. Les deux
soeurs chargées en commun du gouvernement de la communauté, reçurent la bénédiction
abbatiale des mains de Saint Boniface et de Saint Willibrord vers 722. Dans les moments
destinés au travail des mains, elles faisaient des ornements d'église ou copiaient des livres de
l'Office Divin. Après la dormition de Sainte Herlinde survenue vers l'an 745, Relinde
demanda au Ciel la Grâce d'être bientôt réunie à sa soeur. Ses voeux furent bientôt exaucés
puisqu'elle s'endormit dans le Seigneur peu après.
ou
Herlinde (ou Harlinde) et Relinde étaient soeurs et les filles du Comte Adalard. Elles furent
élevées dans un monastère à Valenciennes et manifestèrent leur volonté de prendre l'Habit
Angélique. Leur père conçut alors le dessein de leur construire un monastère. Ce fut l'Abbaye
de Maaseyk en Belgique. Après avoir concouru à la construction du bâtiment, elles s'y
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retirèrent loin du monde, s'y appliquèrent à la pratique des vertus, non sans rencontrer
d’obstacles lancés par le démon. Elles surent en triompher et nombre de jeunes personnes
vinrent se grouper autour d'elles. Vers 722, les deux Saints Apôtres de la Germanie, Boniface
et Willibrord, donnèrent la bénédiction abbatiale aux deux soeurs qui gouvernaient ensemble
la communauté.
Les parents des deux Abbesses reçurent la sépulture dans le couvent. Les Saintes filles
s'occupaient à la confection des ornements d'Eglise et à la transcription des livres nécessaires
à la récitation de l'Office Divin : elles ne pouvaient supporter l'inaction et donnaient à leurs
Moniales l'exemple d'une grande activité. Par leur entremise, le Créateur accomplit plusieurs
Miracles durant leur vie et c'est ainsi qu'elles fournirent un vin excellent pour la réception des
Evêques dont nous avons parlé.
Herlinde s'endormit la première le 12 octobre vers 745. Relinde lui survécut et gouverna seule
l'abbaye pendant de longues années. Elle s'endormit le 6 février d'une année qui n'est point
marquée. Les Miracles qui suivirent leur Départ Céleste à toutes deux firent glorifier leur
Sainteté.
Il y eut une première Translation de leurs Insignes Reliques vers 930 quand l'église fut rebâtie
après les invasions normandes puis une deuxième en 1571 par les papistes pour les soustraire
à la profanation des gueux de Flandre. On les transféra alors dans la petite ville de Maaseyk.
Outre les deux fêtes particulières du 12 octobre et du 6 février, il y a au 22 mars une fête
commune qui rappelle la Translation de leurs Saintes Reliques.
SAINTE LÉA (OU LEE) À ROME, VEUVE (+383)
Léa, dame romaine du quatrième siècle, renonça au monde après la mort de son mari. Elle se
donna à Dieu tout entière dans la retraite d'un Monastère de Rome, y exerça la charge
d'Abbesse et fut révérée comme une mère par les Vierges qui vivaient sous sa direction. Après
avoir vécu au sein de l'abondance et avoir été richement vêtue dans le monde, elle se couvrit
d'un cilice pour mortifier sa chair, passa les nuits en prières et en veilles; elle s'étudia à édifier
ses compagnes par ses exemples beaucoup plus que par ses paroles. Autrefois maîtresse d'une
maison peuplée d'un grand nombre de serviteurs, elle paraissait dans le cloître comme la
servante des autres. Elle ne cherchait ni à plaire aux hommes ni à se satisfaire elle-même : son
habit était très modeste, sa nourriture très simple. Ainsi renfermée dans la solitude d'une
cellule fort étroite, elle voulut passer pour une personne pauvre, vile et abjecte; elle se prépara
la récompense que Dieu promet à ceux qui l'aiment et le servent ici bas. Léa s'endormit vers
383 et son corps fut transféré à Ostie.
Saint Jérôme en décrit les vertus :
Lettre à Sainte Marcelle :
"Comme vers la troisième heure du jour nous commencions à lire le soixante-douzième
Psaume qui est le commencement du troisième livre et que nous nous trouvions obligés de
faire voir qu'une partie du sujet de ce Psaume se rapporte à la fin du second livre, ces paroles :
"Ici finissent les prières de David fils de Jessé," faisant la fin du livre précédent et ces autres :
"Psaume d'Asaph," le commencement du suivant comme enfin nous étions arrivés à l'endroit
où le prophète, parlant en la personne du reste, use de ces termes : "Si j'entrais en ce discours,
je me rendrais prévaricateur de la cause de vos enfants," ce qui n'est pas exprimé de la même
sorte dans les exemplaires latins, on nous est soudain venu dire que la très Sainte Léa était
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affranchie de la prison de ce corps; sur quoi je vous ai vu pâlir de telle sorte qu'il parait bien
qu'il y a peu ou pour mieux dire qu’il n'y a point d'esprits si fermes qui ne soient touchés
d'affliction en apprenant que ce vase d'argile dans lequel notre âme est enfermée se brise en
pièces. Je sais que la cause de votre douleur ne procédait nullement de l'incertitude de son
Salut mais de ce que vous ne lui aviez pas rendu les derniers devoirs en assistant à ses
funérailles. Nous apprîmes aussi ensuite que son corps avait déjà été porté à Ostie."
"Que si vous me demandez à quoi tend cette répétition de ce que vous savez aussi bien que
moi, je nie servirai des paroles de l'Apôtre pour vous répondre que diverses considérations la
rendent utile : premièrement parce que chacun est obligé de témoigner de la joie dans la mort
de celle qui après avoir foulé aux pieds toute la puissance du démon, jouit maintenant en
repos dans le Ciel de la couronne de justice qu'elle a reçue de la Main de Dieu; en second lieu
afin que cela m'engage à représenter sa vie en peu de mots et en troisième lieu pour faire voir
de quelle sorte ce consul désigné qui a été enlevé du monde avant que de pouvoir jouir de la
félicité de ce siècle, éprouve maintenant les peines éternelles de l'enfer."
"Mais qui est celui qui pourrait dignement louer une vie aussi excellente qu'a été celle de
notre chère Léa puisqu’elle s'est de telle sorte donnée tout entière à Dieu que, sa vertu, l'ayant
élevée à la charge d’Higoumène du monastère, elle est devenue, la mère de plusieurs Vierges
et qu'après avoir été richement vêtue elle a mâté son corps par la rudesse d'un cilice, elle a
passé les nuits entières sans fermer l'oeil et a encore beaucoup plus instruit ses Saintes
Compagnes par son exemple que par ses paroles. Son humilité était si extrême due qu’étant
vue autrefois maîtresse d'une maison pleine d'un grand nombre de serviteurs, on l'aurait prise
pour la servante de toutes les autres, si ce n'est qu'elle devait d'autant plus passer pour
Servante de Jésus-Christ qu'elle ne passait plus pour maîtresse parmi les gens du monde. Son
habit était très modeste, sa coiffure très négligée et son manger très simple parce qu'elle ne
craignait rien tant que de recevoir sa récompense dès ce monde. Maintenant au lieu de ces
travaux passagers elle jouit d'une Félicité Eternelle; elle est reçue entre les choeurs des Anges
et elle est heureuse dans le Sein d'Abraham où elle voit avec le Lazare autrefois si pauvre, ce
riche vêtu de pourpre, ce consul, non pas couvert de palmes mais couvert de deuil, lui
demander une goutte d'eau."
"Oh! quel changement! celui qui quelques jours auparavant était élevé au comble des dignités
les plus éminentes qui montait au Capitole comme un victorieux prêt à triompher des nations
qu'il avait domptées que le peuple romain avait reçu avec des cris, des acclamations et des
réjouissances publiques et par la mort duquel toute la ville a été troublée, se trouve
maintenant, tout nu et sans consolation quelconque, non pas dans un Céleste Palais dont (257)
l'avenue semée d'étoiles brillantes ait mérité par son éclat d'être nommée la voie lactée ainsi
que sa femme le dit faussement mais dans des ténèbres épouvantables et au contraire cette
Sainte qui était enfermée dans la solitude d'une petite cellule qui passait pour pauvre et pour
abjecte et dont la manière de vivre était estimée une folie, suit maintenant Jésus-Christ et dit :
"Nous voyons dans la cité de Notre Dieu les merveilles qui nous en avaient été rapportées." "
"C'est pourquoi, tandis que nous courons dans la carrière de cette vie mortelle, je vous exhorte
et vous conjure, les larmes aux yeux et les gémissements dans le coeur que nous ne nous
revotions point de deux tuniques, c'est-à-dire d'une foi double; que nous ne couvrions point
nos pieds de peaux d'animaux, c'est-à-dire d'oeuvres mortes; que le poids des richesses ne
nous fasse point pencher vers la terre; que nous ne cherchions point l'appui d'un bâton, c'est-àdire
des puissances séculières et que nous ne nous imaginions point de pouvoir nous attacher
en même temps et à Jésus-Christ et au monde mais que des Biens Eternels succèdent à des
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biens passagers et périssables et que commençant tous les jours à mourir selon le corps, nous
ne nous persuadions pas d'être immortels afin que nous le puissions être dans une meilleurs
vie."
SAINT EVÊQUE EPAPHRODITE DE TERRACINE (+1°.S.)
Disciple des Saints Apôtres, il est ordonné Evêque de cette ville par le Saint Apôtre Pierre.
Outre l'Evêque de Terracine, il y a eu un Saint Epaphrodite dont il est parlé dans les épîtres de
Saint Paul et qui fut Evêque des Philippiens (Phil 2 et 4). Il y en a un troisième qui fut Evêque
d'Andrana, en Thrace.
A l'année 60 de ses "Annales," Baronius nous dit : "Ce doivent être trois personnages
différents, à moins qu'on admette que le même a occupé les divers sièges de Philippes, de
Terracine et d'Andrana, ce que nous ne pensons pas."
Des auteurs modernes comme l'abbé papiste de Mastre dans son "Histoire des Soixante-douze
Disciples," ne font qu'un seul personnage des trois Epaphrodite. Les Bollandistes se
contentent de rapporter les pièces du procès.
22 mars – 30 mai – 3 août (avec Saints Dalmate et Fauste)
SAINT ISAAC LE CONFESSEUR, FONDATEUR DU MONASTERE DE DALMATE, A
CONSTANTINOPLE* (+383)
Notre Saint Père Isaac était un Ermite syrien qui vivait dans le Désert au temps de la
persécution menée par l'empereur Valens (364-379) contre les Orthodoxes. En 378 et alors
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que ce dernier se préparait à partir en campagne contre les Goths rassemblés en masse sur les
rives du Danube et qui menaçaient Constantinople, Saint Isaac répondant à une Motion
Divine, se présenta devant l'empereur et lui dit : " Majesté, ordonne de rouvrir les églises et tu
rentreras victorieux." Mais le souverain se détourna dédaigneusement de lui. Le lendemain,
l'Homme de Dieu se tint de nouveau devant lui et lui réitéra sa demande mais Valens passa
outre. Le troisième jour, il lui barra la route et agrippant la bride de son cheval, il ne cessa de
lui répéter sa requête tantôt sous forme de supplication, tantôt sur un ton de reproche.
Lorsqu'ils parvinrent à une gorge profonde, pleine de ronces, l'empereur excédé donna l'ordre
à ses gardes d'y précipiter le Saint. Par la Grâce de Dieu, Isaac tomba au milieu des ronces
comme sur un lit douillet et deux jeunes gens radieux et vêtus de blanc l'en tirèrent sans retard
et le transportèrent sain et sauf à Constantinople au milieu de l'agora devant l'empereur qui
venait d'y arriver. Stupéfait, Valens demanda s'il était bien celui qu'il avait fait jeter dans le
ravin. Le Saint lui répliqua : "Ouvre les églises et tu reviendras dans la joie. Si tu n'agis pas
ainsi, sache qu'après avoir eu la vie sauve en fuyant, tu périras brûlé par tes ennemis dans un
tas de paille." Ebranlé par cette révélation, l'empereur n'en resta pas moins entêté et il chargea
deux sénateurs, Saturnin et Victor, d'assurer la garde d'Isaac jusqu'à son retour.
* Il est également commémoré le 3 août avec ses successeurs Saints Dalmate et Fauste.
La bataille livrée près d'Andrinople le 9 août 378, tourna à la déroute pour les troupes
impériales. Valens parvint à sortir de la mêlée et alla se cacher avec son aide de camp dans un
tas de paille. Les barbares qui le pourchassaient l'y découvrirent et y mirent le feu et c'est ainsi
que le tyran périt misérablement, réalisant la prophétie de Saint Isaac.
Au retour des troupes qui avaient pu échapper au carnage, certains voulant éprouver Isaac lui
dirent : "Prépare-toi à rendre compte de ta conduite car l'empereur est de retour." Mais le
Saint leur répondit : "Voilà plus de sept jours que l'odeur de ses ossements calcinés m'est
parvenue."
Lorsque Théodose le Grand prit le pouvoir, informé des événements et du rôle joué par le
Saint Moine, il lui rendit la liberté et proclama sans retard un édit rendant aux Orthodoxes
l'usage de leurs Eglises après quarante ans d'interruption. Isaac déclara que sa mission étant
achevée, il n'avait plus qu'à retourner dans son Désert de Syrie. Mais Saturnin et Victor le
supplièrent avec larmes de rester en ville pour y rétablir la vie monastique délaissée pendant
la persécution arienne. Il finit par céder à la condition qu'ils lui construisent une cellule dans
un endroit calme et retiré où il pourrait finir ses jours dans l'Hésychia. Les deux sénateurs
devenus ses fils spirituels, rivalisèrent de zèle dans leurs propositions et il porta finalement
son choix sur une petite propriété offerte par Saturnin et située hors de l'enceinte d'alors dans
le quartier de Psamathia (Samatya) près de la porte de Xérolophos. Il s'y installa dans une
modeste cellule et commença à y mener la vie exemplaire d'un Anachorète. Chaque matin les
deux sénateurs allaient prendre sa bénédiction avant de vaquer à leurs affaires et un nombre
croissant d'Hommes Pieux venaient lui rendre visite pour s'entretenir avec lui sur la Vraie Foi
et sur la vie spirituelle. L'Empereur Théodose lui-même se rendait fréquemment auprès de
l'Ermite pour recevoir ses conseils et pour lui demander d'intercéder auprès de Dieu pour lui
et pour l'Empire. Beaucoup de Chrétiens l'invitaient chez eux et rejetant tout esprit de vaine
gloire, le Saint sortait parfois pour les visiter.
Des disciples se joignirent peu à peu à lui et l'endroit devint le premier Monastère de
Constantinople (382). D'autres communautés monastiques comptant jusqu'à cent cinquante
Moines se constituèrent sous son influence aussi bien à l'intérieur de la ville qu'aux environs,
en particulier celle de Saint Hypatios au Monastère des Rufinianes. Saint Isaac les visitait tous
régulièrement et les exhortait au zèle spirituel. Bien qu'il n'eût aucune autorité officielle, il
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était honoré comme un père par tous les Moines de la capitale. Par ailleurs quand il apprenait
que des gens manquaient du nécessaire, s'il n'avait rien à leur donner lui-même, il en informait
les Chrétiens aisés et ceux-ci leur faisaient parvenir des vivres et des vêtements. Saint Isaac
présidait donc non seulement à l'enseignement de la Foi et de la vie spirituelle mais aussi à la
charité et aux oeuvres de bienfaisance.
Lorsque Saint Jean Chrysostome accéda au siège épiscopal de Constantinople en 398, il
constata qu'un grand nombre de Moines circulaient en ville et se rendaient dans les maisons
privées. Il prit des mesures contre ces abus et leur ordonna de rester dans leurs Monastères. Il
entreprit aussi de réorganiser les oeuvres de charité en particulier par la fondation d'un grand
hôpital dont il désigna lui-même les responsables. Ces mesures pastorales nécessaires
portèrent ombrage à l'activité de Saint Isaac et à une grande partie des Moines qui se sentirent
délaissés. L'Archevêque Théophile d'Alexandrie sut exploiter habilement ce différent et
lorsqu'il arriva à Constantinople en vue de retourner contre Saint Chrysostome les accusations
dirigées contre lui, il attira à son parti Isaac et ses Moines. C'est ainsi que le vieil Ascète prit
malheureusement une part active au synode du Chêne (403) parmi les accusateurs de Saint
Jean. Celui-ci fut alors déposé et condamné à l'exil. Mais cette condamnation suscita de telles
réactions qu'il fut bientôt rappelé sur son siège, hélas pour peu de temps.
Saint Isaac ne s’immisça plus dans les affaires ecclésiastiques mais passa ses derniers jours
paisiblement dans son Monastère. Averti par Dieu de son prochain Départ de cette vie, il
rassembla ses disciples, leur recommanda de rester fermes dans la Vraie Foi et désigna
Dalmate pour lui succéder puis il remit son âme à Dieu (406). Il fut pleuré par le peuple tout
entier, l'empereur en tête.
Après une cérémonie dans la cathédrale présidée par le Patriarche, on organisa un cortège
pour aller l'inhumer dans son Monastère. Mais Aurélien, un des grands personnages de la cour
et fervent admirateur du Saint, posta un fort détachement de soldats sur le chemin. Ceux-ci
s'emparèrent de la Précieuse Dépouille et allèrent la déposer dans la crypte d'une église érigée
par Aurélien en l'honneur de Saint Stéphane/Etienne tandis que contraints de se soumettre à ce
Pieux coup de force, les Moines rentraient à leurs Monastère, privés de la consolation des
Précieuses Reliques de leur Père Spirituel.
SAINT EVEQUE DEOGRATIAS DE CARTHAGE (+457) 5 janvier – 22 mars
La ville de Carthage tomba entre les mains des Vandales au mois d'octobre 439. Ces barbares
qui suivaient l'hérésie arienne, chassèrent de son Eglise le Saint Evêque Quod-Vult-Deus qui
fut avec presque tous ses clercs, exposé en mer sur un vaisseau à demi-brisé. Cette Eglise
demeura ainsi sans pasteur jusqu’à ce qu'après une désolation de quatorze ans, Genséric, à la
prière de l'empereur Valentinien, permit qu'on lui donnât pour Evêque un excellent Prêtre
nommé Déogratias qui fut sacré le 25 octobre. C'était un homme d'une Sainteté de vie
admirable qui consola et fortifia beaucoup l'Eglise de Dieu dans ses afflictions par ses
discours et par l'exemple de ses vertus. Les barbares et les ariens purent constater une fois de
plus qu'on ne trouve la vertu véritable et la charité gratuite que dans l'Eglise Une, Sainte,
Catholique et Apostolique, c'est-à-dire Orthodoxe.
En effet deux ans après son élection, Dieu permit que Genséric prît la ville de Rome et qu'il
pillât ce qui restait des richesses de tant de royaumes qu'elle avait conquis et qu'il emmenât la
plus grande partie du peuple romain en captivité. Jetés aux rivages de l'Afrique, les Vandales
et les Maures se partagèrent cette multitude de prisonniers et selon la coutume des barbares,
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ils séparaient sans aucune compassion les maris d'avec leurs femmes et les pères d'avec leurs
enfants.
L'Evêque Déogratias, plein de charité et conduit par l'Esprit de Dieu, employa pour les
racheter tous les vases d'or et d'argent destinés au ministère des Autels et par ce moyen, il
rendit les femmes à leurs maris et les enfants à leurs parents. Mais comme il ne se trouvait
point de maisons dans Carthage qui fussent capables de loger une si grande quantité de
peuple, il choisit pour cela deux églises qui étaient fort grandes, les fit remplir de lits et de
paillasses et eut soin qu'on donnât chaque jour à ces pauvres gens ce qui leur était nécessaire
pour vivre.
Comme plusieurs d'entre eux étaient demeurés malades par l'agitation de la mer à laquelle ils
n'étaient pas accoutumés et par les souffrances d'une si cruelle servitude, ce Saint Evêque
allait à tous moments les visiter, menait avec lui des médecins, faisait porter tout ce dont ils
pouvaient avoir besoin et le leur faisait donner en sa présence. Il ne se contentait pas de
s'employer durant le jour à ces exercices de Charité; il allait encore durant la nuit les voir tous
l'un après l'autre dans leurs lits pour savoir en quel état ils étaient, sans que son extrême
vieillesse et la faiblesse où il se trouvait, le pût détourner d'une oeuvre de Miséricorde qui lui
était si pénible.
Les ariens que ses vertus offusquaient, essayèrent plusieurs fois vainement de le faire tomber
dans leurs pièges et de lui arracher la vie d'une manière violente. Il rendit son âme au
Seigneur après un épiscopat de trois années et de quelques mois. Sa Naissance au Ciel fut
pleurée par les captifs de Rome avec des larmes si abondantes et si douloureuses qu'ils firent
connaître que jamais ils n'avaient été plus abandonnés à la discrétion des barbares que
lorsqu'ils furent privés de sa présence et que Dieu le leur enleva pour le Ciel. Le peuple de
Carthage, de son côté, avait tant d'amour et d'estime pour ce Saint Pasteur qu'on n'eût pu
l'empêcher de mettre en pièces les membres de son corps pour en faire de Précieuses
Reliques, si, par un sage conseil, on ne l'eût secrètement enseveli dans le temps que les prières
publiques se faisaient.
Le martyrologe romain en fait mention en ce jour avec éloge mais dans le calendrier de
l'église de Carthage, dressé vers la fin du cinquième siècle, sa fête est marquée au 5 janvier,
aussi bien que celle de Saint Eugène, son successeur. L'Algérie hétérodoxe en fait son Office
le 29 octobre.
SAINT HIÉROMARTYR OCTAVIEN, ARCHIDIACRE À CARTHAGE ET PLUSIEURS
MILLIERS DE MARTYRS (+484)
Ils furent mis à mort par les Vandales à Carthage pour la Foi orthodoxe. Même si le nombre
des personnes semble élevé, nous connaissons à notre époque des massacres semblables. Saint
Octavien était Diacre et il anima cette communauté jusqu'au moment du martyre. D'autres
traditions ne parlent que de quelques dizaines de Martyrs.
SAINT EVÊQUE RUF D'AVIGNON (+1°.S.) 12 novembre – 22 mars
C'est une ancienne tradition de l'église d'Avignon que Saint Ruf, son premier Evêque, était fils
de ce Simon le Cyrénéen qui aida Jésus-Christ à porter Sa Croix.
On dit que Simon avait quitté la Libye et la ville de Cyrène, sa patrie après la perte de sa
fortune et qu'il était venu à Jérusalem avec ses deux fils Alexandre et Rufus. Ayant été témoin
des merveilles qu'opérait Jésus-Christ, il crut en Lui et fut compté parmi Ses Disciples. Après
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l'Ascension du Sauveur, Ruf s'attacha à Saint Paul et vint à Rome avec lui. C'est de lui, on le
croit que parle Saint Paul dans l'épître aux Romains lorsqu’il dit : "Saluez Rufus, élu dans le
Seigneur."
Il suivit Saint Paul en Espagne où cet Apôtre l'établit chef de l'Eglise de Tortose naissante.
Sur la demande des habitants de Valence émus des merveilles opérées à Tortose, il envoya
dans cette ville quelques-uns de ses disciples pour y porter la Lumière de l'Evangile. Il passa
ensuite les Pyrénées avec Paul-Serge que l'Apôtre des Gentils avait ordonné Evêque de
Narbonne et vint fonder l'église d'Avignon. Il propagea l'Evangile d'une manière étonnante
dans la contrée et fit bâtir, dit-on, une chapelle sur le Rocher où selon la tradition,
Charlemagne fit élever plus tard la basilique de la Mère de Dieu des Doms.
Rufus s'endormit dans le Seigneur vers l'an 90. Le martyrologe romain le mentionne le 12
novembre : les églises d'Avignon et de Tortose célèbrent sa fête le 14 du même mois. Son
corps a reposé pendant de longs siècles dans l'oratoire qu'il avait fondé. Lorsque la
congrégation des chanoines dite de Saint-Ruf (déjà papistes?) se transporta à Valence en
Dauphiné, les Vénérables Reliques du Saint furent placées dans la cathédrale d'Avignon et
renfermées dans une châsse d'argent. Des mains sacrilèges les ont profanées et dispersées
pendant la révolution proto-bolchevik de 1789.
SAINT EVÊQUE CAMÉLIEN DE TROYES (+ 536) 22 mars – 28 juillet
L'école ecclésiastique dirigée par Saint Loup était comme une pépinière d'Evêques; elle devait
donner à l'illustre Pontife un successeur digne de lui. Camélien que quelques-uns croient être
celui qui échappa au massacre des compagnons de Saint Mesmin, était de tous les disciples de
l'Evêque de Troyes, celui qui vivait le plus vertueusement possible à l'image de son maître. "Il
alliait admirablement dans ses actions la douceur et la gravité dans ses conseils la prudence et
l'habileté.
Profondément versé dans les lettres profanes, il faisait surtout des Saintes Ecritures ses plus
chères délices et tout en goûtant la beauté du style, il se pénétrait du sens mystérieux caché
sous les mots. Il n'y avait pas un instant dans sa vie qui connût l'oisiveté ou de frivoles
occupations : la Pensée de Jésus-Christ réglait toutes ses démarches et leur donnait une valeur
inestimable. Mais ce en quoi il excellait, c'était dans la pratique de la vie d'Ascète. Il
s'affectionnait au jeûne, tant il avait contracté l'habitude de la Croix et la charité seule ou le
désir de cacher le secret de ses abstinences le déterminait à prendre quelquefois une nourriture
plus abondante. Toujours prêt à obliger les autres, il ne demandait à personne un service dans
son intérêt particulier. Son humilité allait jusqu'à céder le pas à tous, supérieurs comme autrui.
Sa conversation était tellement modérée par la charité que jamais aucun étranger ne fut
humilié, jamais un ami ne fut contristé : la critique la plus soupçonneuse n'y pouvait
surprendre de malice et ses lèvres ignoraient la médisance. Simple comme la colombe dans
ses fonctions pastorales, il avait au dehors la prudence du serpent. Aussi, ni bons ni méchants
ne lui refusaient leur estime et leur vénération."
Tant de vertus lui méritèrent le nom d'homme apostolique et nous font comprendre la
préférence de Saint Loup quand pressé de désigner lui-même son successeur, il porta son
choix sur Camélien. Les Troyens acceptèrent avec joie le nouvel Evêque et se félicitèrent de
retrouver en lui l'image fidèle du bon pasteur comme l'avait été celui qu'ils avaient perdu.
Devenu Evêque, Camélien ne voulut rien omettre de ses Pieuses Pratiques et pour vaquer plus
librement à la prière, il se déchargea du temporel sur un économe digne de sa confiance. Ce
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fut Saint Aventin, son condisciple autrefois et dont il avait apprécié la vertu et qui distribua en
bonnes oeuvres la plus grande partie des biens de Camélien. Les veuves, les orphelins comme
les indigents, associaient leurs noms dans leurs Actions de Grâces et leurs prières et bien des
fois Dieu, récompensant par des Miracles la Sainte Prodigalité de l'économe et de l'Evêque,
permettait que les provisions, malgré ces largesses, ne subissent aucune diminution.
Durant l'épiscopat de Saint Camélien, la ville de Troyes tomba sous la puissance de Clovis Ier
et fit partie du royaume des Francs mais bien que le prince fût encore idolâtre, les Tricasses
n'en restèrent pas moins fidèlement attachés à leur Foi, grâce sans doute au zèle infatigable de
l'Evêque qui ne négligeait rien pour écarter de sa famille spirituelle tout ce qui était capable
d'altérer la Foi ou même de l'ébranler.
En 493, il accueillit au passage le Roi franc Clovis I quand ce Prince alla jusqu'à Villery, audevant
de son épouse Clothilde. Saint Camélien participa en 511 au Premier Concile
convoqué par Clovis à Orléans contre l'arianisme; il y est nommé le sixième et signa ainsi :
Camelianus episcopus ecclesia Tricassinae.
Depuis ce Concile, il n'est plus parlé de notre Saint Evêque que pour indiquer l'année de sa
Naissance Céleste le 28 juillet 536 après un épiscopat de cinquante-sept ans.
Il fut reconnu au nombre des Saints quelques années plus tard par son peuple et son
successeur Saint Vincent, comme le veut la Foi apostolique. Ses Précieuses Reliques
reposèrent dans l'Abbaye de Saint-Loup. Visitées en 1180, par les moines papistes de ce
couvent, elles furent placées par l'abbé papiste Nicolas Forjot dans une châsse neuve qui fut
ouverte en 1606 et laissa voir le corps du Saint Evêque dans le meilleur état de conservation.
Les fureurs de la révolution française nous en ont privé comme de beaucoup d'autres. Il en
subsiste cependant un fragment considérable à l'église paroissiale de Saint-Mards-en-Othe.
SAINT HIEROMARTYR DIOGÈNE L’EVEQUE D'ARRAS EN ARTOIS (+390 OU 406)
Consacré Evêque par Saint Nicaise de Reims, Grec de nation et Martyr par la main des
Vandales ariens, il aurait été le premier Evêque d’Arras envoyé en Gaule par le Pape Saint
Sirice pour évangéliser nos ancêtres au pays des Atrébates en Artois jusqu'au jour où des
Vandales l'égorgèrent alors qu'il priait dans l’église qu'il avait fait construire à Arras, sans
doute dédicacée à la Mère de Dieu. "Souvenez-vous de vos pasteurs, et, en considérant quelle
a été leur fin, imitez leur Foi."
St Euthyme l'Athonite .-St Ruf, Fondateur de l'Eglise d'Avignon-St Paul premier Evêque de
Narbonne en Languedoc et l'un des sept Apôtres de la Gaule (IIIème siècle).-St Epaphrodite,
disciple du St apôtre Pierre, premier Evêque de Terracina en Italie (Ier siècle). -St Aphrodise,
premier Evêque de Béziers en Languedoc (IIIème siècle). -Stes Martyres Callinicie et
Vassilissa, mortes par le glaive (252?). -St Saturnin et neuf autres Martyrs d'Afrique. -Ste Lea,
veuve et Ascète à Rome (vers 384). -St Diogène, Grec de nation l’Evêque d'Arras en Artois,
Martyr par la main des Vandales ariens (406 ?).-Ste Darerca, soeur de St Patrick d'Irlande
(Vème siècle).-St Trien, disciple de St Patrick l’Abbé en Irlande (Vème siècle). -St Deogratias
l’Archevêque de Carthage dans l'actuelle Tunisie (458). -St Octavien, archidiacre de l'Eglise
de Carthage et ses compagnons, Martyrs par la main des Vandales ariens sous Hunéric (484).-
St Avit, soldat de l'armée wisigothique devenu ermite dans le Périgord (518). -St Euthyme le
Péloponnésien, Martyr à Constantinople par la main des Musulmans (1814). -St Basile
l’Evêque de Priloutsk, Martyr (Russie 1930). -St Demetre Ivanov, Prêtre, Martyr (Ukraine,
1934).-Ste Sophie l’Abbesse à Kiev, martyre (Ukraine, 1941).
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"THE IZBORSK" ICON OF THE MOTHER OF GOD (1657)
Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour
Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour
REFLEXION - Même dans Sa Douleur sur la Croix, le Seigneur Jésus-Christ n'a pas
condamné les pécheurs mais a offert le pardon de Son Père pour leurs péchés, en disant : "Ils
ne savent pas ce qu'ils font!" (Saint Luc 23,34). Ne jugeons personne afin de n'être pas jugé.
Car personne n'est certain qu'avant sa mort, il ne commettra pas le même péché que celui pour
lequel il condamne son frère. Saint Athanase du Sinaï enseigne : "Même si vous voyez
quelqu'un qui pèche, ne le jugez pas car vous ne savez pas ce que sera sa fin de vie. Le voleur,
crucifié avec le Christ, entra au Paradis et l'apôtre Judas fut envoyé en Enfer. Même si vous
voyez quelqu'un qui pèche, gardez à l'esprit que vous ne connaissez pas ses bonnes oeuvres.
Car nombreux ont ouvertement péché et se sont repentis en secret; nous voyons leurs péchés
mais nous ne connaissons pas leur repentance. C'est pourquoi, frères, ne jugeons personne et
nous ne serons pas jugés."
HOMELIE - A propos de la Majesté du Christ Victorieux.
"Sa tête avec ses cheveux blancs, est comme de la laine blanche comme de la neige, ses yeux
comme une flamme ardente" (Apocalypse 1,14).
Voici comme Jean le Théologien (celui qui a contemplé Dieu) vit Jésus-Christ après Sa
Résurrection et victoire. Il Le vit comme le Fils de l'Homme, drapé d'un large vêtement, ceint
d'une ceinture d'or avec sept étoiles en Sa Main Droite et Sa Face "brillait comme le soleil
dans tout son éclat" (Apocalypse 1,16). C'est avec cette sorte de Puissance et de Gloire qu'Il
apparut, Celui Qui, sur la Croix, n'était pas radieux et Qui semblait être le plus faible des fils
d'hommes parmi tous les trépassés. Pourquoi est-ce que Ses Cheveux étaient comme de la
laine blanche et blancs comme neige? Est-ce que Notre Seigneur n'avait pas près de trentequatre
ans lorsqu'ils Le tuèrent? D'où alors, Ses Cheveux Blancs? Est-ce que les cheveux
blancs n'indiquent pas un âge avancé? C'est vrai que les cheveux blancs indiquent la vieillesse
chez l'homme mortel mais avec le Christ en Gloire, cela indique plus qu'un vieil âge : cela
indique l'Eternité. La Jeunesse Eternelle! Le vieil âge, c'est le passé et la jeunesse c'est le
futur. En même temps, n'est-Il pas l'un et l'autre? Plus que tous les temps passés et que tous
les temps à venir et même au-delà du temps, le Christ est l'Eternité au-delà du temps.
Pourquoi est-ce que Ses Yeux étaient comme les flammes d'un feu? Parce qu'Il est Celui Qui
voit tout. On peu cacher toutes sortes de choses du soleil mais tout ce qui est dans les Cieux,
sur terre ou sous terre, rien ne sait être caché de Sa Vue. Il perçoit tous les fils qui tissent la
Création; Il perçoit tous les atomes dans les pierres, chaque goutte d'eau dans la mer, chaque
particule d'air et toutes les pensées et tous les désirs de toute âme créée. Il est Celui-là et le
même et pas un autre; Lui Qui par compassion pour la race humaine vint sur terre, Se fit un
corps mortel et souffrant, fut ridiculisé, moqué et fut couvert de crachats par des pécheurs.
C'est ce Même Un et aucun autre Qui, sans éclat, fut suspendu à la Croix entre des voleurs et
comme homme mort, fut enseveli par Joseph et Nicodème.
Ô frères qu’il est terrible de penser à quel Grand et Majestueux Visiteur la terre a eu. C'est
encore plus terrible de penser contre Qui les hommes dérangés ont levé leurs mains!
Ô Majestueux Seigneur, pardonne-nous nos péchés et souviens-Toi de nous dans Ta
Puissance et Gloire.
16
Saint Nicolas Velimirovitch l’Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."
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