samedi 28 avril 2012

Vie de Saint Jean Climaque et autres Vies de Saints.

30 mars – 12 avril 2012 Cycle mobile (Pascalion): Saint et Grand Jeudi de la Sainte Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ LE SAINT ET GRAND JEUDI, COMME NOS PERES NOUS L'ONT PRESCRIT, SELON LA TRADITION REÇUE DES DIVINS APOTRES ET DES SAINTS VANGILES, NOUS CELEBRONS LES QUATRE MYSTERES SUIVANTS : LE LAVEMENT DES PIEDS, LA CENE MYSTIQUE, LA PRIERE SUPREME DU CHRIST ET LA TRAHISON DE JUDAS. Le Seigneur qui jadis lorsqu' Il Se promenait à la brise du soir, troubla le Paradis par le bruit de Son Pas, vient aujourd'hui laver les pieds de Ses Disciples, au soir du Grand Jeudi. En ce Repas Sacré, doublement s'accomplit la Pâque de la Loi où le Christ nous révèle en Son Corps et Son Sang une Pâque nouvelle. Et puis c'est la prière et la suprême angoisse, et la sueur de sang, le calice qui passe! Pourquoi venir chercher, avec glaive et bâton, Celui Qui veut mourir pour notre Rédemption ? 2 La Pâque hébraïque devait être immolée le vendredi. Or il convenait que la Vérité s'accordât avec son image, c'est-à-dire que ce même jour fût immolé aussi le Christ, notre Pâque. Par anticipation comme disent les Pères Saints, Notre Seigneur Jésus-Christ célèbre la Pâque le jeudi soir : en effet chez les Juifs, le soir du jeudi et tout le vendredi sont comptés comme un seul jour, c'est ce qu'on appelle le "nykhthêrnéron" (d'un coucher de soleil à l'autre). Telle est la raison pour laquelle Il accomplit à ce moment-là avec Ses Disciples la Pâque selon la Loi comme l'ont dit quelques-uns dont le Divin Chrysostome. D'abord, ils se tinrent debout, les reins ceints, les sandales aux pieds, le bâton à la main, observant tous les autres préceptes de la Loi pour ne pas sembler la transgresser. Cette Pâque, c'est Zébédée qui l'a préparée, lui qui portait la cruche d'eau comme l'affirme Athanase le Grand, ce qui n'est pas l'avis de tous. Ensuite, révélant à Ses Disciples une célébration plus parfaite, le Seigneur institue le Mystère de notre Pâque dans la chambre haute, la nuit étant déjà tombée. "Le soir venu, est-il dit, Il se mit à table avec les douze." Remarquez-le, ce n'était pas la Pâque de la Loi puisqu'on s'attable pour ce repas fait de pain et de vin alors que précédemment on avait du rôti et des azymes. Mais avant le début de ce nouveau repas, Il se lève de table, Il quitte Son Manteau et verse de l'eau dans un bassin, faisant tout Lui-même, à la fois pour confondre Judas et pour rappeler aux autres Apôtres qu'ils ne doivent pas chercher à dominer comme Il le montre après le lavement des pieds en disant : "Que celui qui veut être le premier se comporte comme le dernier de tous!", Se donnant Lui-même en exemple. Il semble que le Christ lava d'abord les pieds à Judas qui sans vergogne avait pris la première place. En dernier lieu, Il en vint à Pierre mais celui-ci, étant le plus ardent de tous, reprend le Maître quitte ensuite à Lui laisser faire davantage. Leur ayant donc lavé les pieds et leur ayant montré l'élévation sublime que procure l'humilité, Il reprit Son Manteau et Sa Place et leur enseigna à s'aimer les uns les autres, sans chercher à dominer. Et tandis qu'ils mangeaient, ce fut l'annonce de la trahison. Les disciples s'affligeant à ce sujet Jésus-Christ au seul Jean, en secret : "Celui à qui Je donnerai un morceau de pain après l'avoir trempé, c'est lui qui Me trahira!" Si Pierre avait su de qui il s'agissait comme il était le plus ardent de tous, il aurait pu tuer Judas. Ou encore : "Celui qui a plongé avec moi la main dans le plat ...," car on trouve l'un et l'autre. Après un bref intervalle, Il prit du pain et dit : "Prenez et mangez et de même pour le calice : Buvez-en tous, ceci est Mon Sang, celui de la Nouvelle Alliance, faites cela en mémoire de Moi." Tout en faisant cela, Il mangea et but avec eux. Remarquez-le bien, ce qu'Il dit être Son Corps, c'est du pain et non des azymes. Que soient donc confondus ceux qui offrent des azymes pour le sacrifice ! Après le pain, satan entra dans Judas : si auparavant il l'avait seulement tenté, maintenant il habite en lui sûrement. Etant sorti, il donna un signal aux grands-prêtres afin de Le leur livrer pour trente pièces d'argent. Après le repas, les Disciples se rendirent au Mont des Oliviers dans un jardin appelé Gethsémani. Peu après, Jésus-Christ leur dit : "Vous allez tous vous scandaliser à cause de Moi cette nuit." Pierre lui dit : "Même si tous Te reniaient, moi je ne le ferai pas !" Or il se faisait tard, la nuit était déjà profonde. Jésus lui dit : "Avant que le coq ne chante deux fois, tu m'auras renié trois fois." Ce qui se produisit, Pierre ayant été saisi d'une grande peur. Dieu lui montra ainsi la faiblesse de sa nature mais en même temps puisqu'il va lui confier ensuite le monde entier, il lui fait réaliser que l'univers est sujet à la même nature et qu'il devra donc se montrer miséricordieux envers les pécheurs. 3 Le triple reniement de Pierre représente les péchés de tous les hommes contre Dieu. D'abord, le Commandement qu'a transgressé Adam; ensuite la transgression de la Loi écrite; en troisième lieu, celle des Préceptes du Verbe. Mais le Sauveur le guérit par une triple repentance; c'est pourquoi il lui dit par trois fois : "Pierre, M'aimes-tu?" Après cela, Il dit à Ses Disciples (montrant ainsi Son humanité parce que la mort est effrayante pour tous) : "Mon âme est triste à en mourir." Etant allé un peu plus loin, Il pria par trois fois, disant : "Mon Père, s'il est possible, éloigne de Moi ce calice, sans que Je le boive; cependant que Ta Volonté soit faite." D'une part, Il dit cela en tant qu'homme mais en même temps Il écarte habilement le diable afin que ce dernier, croyant avoir affaire à un homme puisqu'Il craint la mort, ne fasse pas obstacle au Mystère de la Croix. Revenant vers Ses Disciples, Il les trouva endormis et S'adressant à Pierre, Il lui dit : "Ainsi, vous n'avez pas eu la force de veiller une heure avec moi," traduisez : "Toi qui disais vouloir combattre pour moi jusqu'à la mort, voici que tu dors comme les autres!" Il s'était donc rendu de l'autre côté du torrent du Cédron, là où il y avait un jardin afin de S'y tenir avec Ses Disciples. Ils avaient l'habitude de s'y rendre souvent. Aussi Judas connaissaitil l'endroit. Ayant pris des soldats et la foule le suivant, il s'avança vers Jésus-Christ, Lui donnant un baiser : c'était le signal qu'il avait convenu parce que plusieurs fois Il était sur le point d'être pris et leur avait échappé sans Se faire voir. Mais ici, Jésus-Christ vient Lui-même à leur rencontre en disant : Qui cherchez-vous? Car ils ne Le connaissaient pas encore. Pourtant l'obscurité n'était pas complète puisqu'il y avait comme il est dit, des lanternes et des torches allumées. Effrayés, ils reculèrent et tombèrent par terre. Judas ayant fait ce qu'il avait convenu, Jésus-Christ lui dit : "Ami, fais la besogne pour laquelle tu es ici," c'est-à-dire : "Pour ce que tu es venu faire, c'est le moment opportun." Puis il dit encore : "Suis-je un brigand que vous vous soyez mis en campagne avec des glaives et des bâtons pour Me saisir?" Et c'est de nuit qu'ils vinrent pour qu'il n'y eût pas de tumulte parmi le peuple. Alors le bouillant Apôtre Pierre sortit un de ces glaives qui depuis le soir étaient prêts pour la circonstance, il en frappa un serviteur du grand-prêtre nommé Malchus et lui trancha l'oreille droite. Mais sachant que les grands-prêtres disaient de Lui : "Il n'a pas bien écouté la Loi et Il enseigne!," le Christ en fait reproche à Pierre parce que ce n'est pas bien pour le disciple d'un homme spirituel, de se servir du glaive. Et il guérit Malchus. Ayant donc pris Jésus-Christ, ils Le lièrent et L'emmènent chez Anne, le grand-prêtre qui était le beau-père de Caïphe. Car ils s'y étaient tous réunis, scribes et pharisiens, vociférant contre le Christ. C'est là que la servante s'en prit à Pierre et qu'eut lieu son reniement et dans l'intervalle, la nuit étant passée, le coq chanta pour la troisième fois. Et lui, se souvenant, pleura amèrement. Bientôt, ce fut le matin : on amena le Christ d'Anne chez le grand-prêtre Caïphe où on Lui cracha au visage et où de faux témoins furent convoqués. Lorsque brilla le jour, Caïphe L'envoya chez Pilate. Tout en L'y conduisant, "ils n'entrèrent pas dans le prétoire pour ne pas se souiller afin de pouvoir manger la Pâque." Certains comme dit Chrysostome, allèguent que pharisiens et grandsprêtres auraient alors commis une infraction envers la Loi en déplaçant la Pâque car c'est cette nuit-là qu'ils auraient dû la manger et ils l'auraient déplacée pour pouvoir tuer le Christ. Mais s'ils devaient manger la Pâque à ce moment, le Christ a montré, en la mangeant le soir avant qu'Il nous initiait au mystère parfait ou bien comme on l'a dit, il fallait que devint réalité ce qui n'était dans la Loi qu'une image. Et de fait Saint Jean dit : "avant la fête de Pâque." C'est pour ces raisons que nous fêtons nous aussi tout ce qui eut lieu ce jeudi-là et la nuit suivante et que de ces ineffables faits et gestes nous faisons mémoire avec crainte. Lecture de l’Epître 1Cor XI : 23-32 4 11.23 Car j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné; c'est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, 11.24 et, après avoir rendu Grâces, le rompit, et dit: Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous; faites ceci en mémoire de moi. 11.25 De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. 11.26 Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. 11.27 C'est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. 11.28 Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe; 11.29 car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. 11.30 C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup d'infirmes et de malades, et qu'un grand nombre sont morts. 11.31 Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. 11.32 Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde. Lecture de l’Evangile SAINT ET GRAND JEUDI SOIR 1ère Lecture de l’Evangile Jean XIII : 31-38 13.31 Lorsque Judas fut sorti, Jésus dit: Maintenant, le Fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui. 13.32 Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même, et il le glorifiera bientôt. 13.33 Mes petits enfants, je suis pour peu de temps encore avec vous. Vous me chercherez; et, comme j'ai dit aux Juifs: Vous ne pouvez venir où je vais, je vous le dis aussi maintenant. 13.34 Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. 13.35 A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. 13.36 Simon Pierre lui dit: Seigneur, où vas-tu? Jésus répondit: Tu ne peux pas maintenant me suivre où je vais, mais tu me suivras plus tard. 13.37 Seigneur, lui dit Pierre, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant? Je donnerai ma vie pour toi. 13.38 Jésus répondit: Tu donneras ta vie pour moi! En Vérité, en Vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne m'aies renié trois fois. Jean XIV : 1-31 14.1 Que votre coeur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi. 14.2 Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n'était pas, je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer une place. 14.3 Et, lorsque je m'en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. 14.4 Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin. 14.5 Thomas lui dit: Seigneur, nous ne savons où tu vas; comment pouvons-nous en savoir le chemin? 14.6 Jésus lui dit: Je suis le chemin, la Vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. 14.7 Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez, et vous l'avez vu. 14.8 Philippe lui dit: Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. 14.9 Jésus lui dit: Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe! Celui qui m'a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père? 14.10 Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres. 14.11 Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi; croyez du moins à cause de ces oeuvres. 14.12 En Vérité, en Vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m'en vais au Père; 14.13 et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. 14.14 Si vous 5 demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. 14.15 Si vous m'aimez, gardez mes commandements. 14.16 Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous, 14.17 l'Esprit de Vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous. 14.18 Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous. 14.19 Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus; mais vous, vous me verrez, car je vis, et vous vivrez aussi. 14.20 En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en vous. 14.21 Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père, je l'aimerai, et je me ferai connaître à lui. 14.22 Jude, non pas l'Iscariot, lui dit: Seigneur, d'où vient que tu te feras connaître à nous, et non au monde? 14.23 Jésus lui répondit: Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. 14.24 Celui qui ne m'aime pas ne garde point mes paroles. Et la parole que vous entendez n'est pas de moi, mais du Père qui m'a envoyé. 14.25 Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous. 14.26 Mais le consolateur, l'Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. 14.27 Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre coeur ne se trouble point, et ne s'alarme point. 14.28 Vous avez entendu que je vous ai dit: Je m'en vais, et je reviens vers vous. Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père; car le Père est plus grand que moi. 14.29 Et maintenant je vous ai dit ces choses avant qu'elles arrivent, afin que, lorsqu'elles arriveront, vous croyiez. 14.30 Je ne parlerai plus guère avec vous; car le prince du monde vient. Il n'a rien en moi; 14.31 mais afin que le monde sache que j'aime le Père, et que j'agis selon l'ordre que le Père m'a donné, levez-vous, partons d'ici. Jean XV : 1-27 15.1 Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. 15.2 Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche; et tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde, afin qu'il porte encore plus de fruit. 15.3 Déjà vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée. 15.4 Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s'il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. 15.5 Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. 15.6 Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu, et ils brûlent. 15.7 Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. 15.8 Si vous portez beaucoup de fruit, c'est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples. 15.9 Comme le Père m'a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour. 15.10 Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j'ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. 15.11 Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. 15.12 C'est ici mon commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. 15.13 Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. 15.14 Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. 15.15 Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père. 15.16 Ce n'est pas vous qui m'avez choisi; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. 15.17 Ce 6 que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres. 15.18 Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. 15.19 Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait. 15.20 Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite: Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre. 15.21 Mais ils vous feront toutes ces choses à cause de mon nom, parce qu'ils ne connaissent pas celui qui m'a envoyé. 15.22 Si je n'étais pas venu et que je ne leur eusse point parlé, ils n'auraient pas de péché; mais maintenant ils n'ont aucune excuse de leur péché. 15.23 Celui qui me hait, hait aussi mon Père. 15.24 Si je n'avais pas fait parmi eux des oeuvres que nul autre n'a faites, ils n'auraient pas de péché; mais maintenant ils les ont vues, et ils ont haï et moi et mon Père. 15.25 Mais cela est arrivé afin que s'accomplît la parole qui est écrite dans leur loi: Ils m'ont haï sans cause. 15.26 Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l'Esprit de Vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi; 15.27 et vous aussi, vous rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi dès le commencement. Jean XVI : 1-33 16.1 Je vous ai dit ces choses, afin qu'elles ne soient pas pour vous une occasion de chute. 16.2 Ils vous excluront des synagogues; et même l'heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu. 16.3 Et ils agiront ainsi, parce qu'ils n'ont connu ni le Père ni moi. 16.4 Je vous ai dit ces choses, afin que, lorsque l'heure sera venue, vous vous souveniez que je vous les ai dites. Je ne vous en ai pas parlé dès le commencement, parce que j'étais avec vous. 16.5 Maintenant je m'en vais vers celui qui m'a envoyé, et aucun de vous ne me demande: Où vastu? 16.6 Mais, parce que je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre coeur. 16.7 Cependant je vous dis la Vérité: il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai. 16.8 Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement: 16.9 en ce qui concerne le péché, parce qu'ils ne croient pas en moi; 16.10 la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus; 16.11 le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. 16.12 J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. 16.13 Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de Vérité, il vous conduira dans toute la Vérité; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. 16.14 Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera. 16.15 Tout ce que le Père a est à moi; c'est pourquoi j'ai dit qu'il prend de ce qui est à moi, et qu'il vous l'annoncera. 16.16 Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez, parce que je vais au Père. 16.17 Là-dessus, quelques-uns de ses disciples dirent entre eux: Que signifie ce qu'il nous dit: Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez? et: Parce que je vais au Père? 16.18 Ils disaient donc: Que signifie ce qu'il dit: Encore un peu de temps? Nous ne savons de quoi il parle. 16.19 Jésus, connut qu'ils voulaient l'interroger, leur dit: Vous vous questionnez les uns les autres sur ce que j'ai dit: Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez. 16.20 En Vérité, en Vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous vous lamenterez, et le monde se réjouira: vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se changera en joie. 16.21 La femme, lorsqu'elle enfante, éprouve de la tristesse, parce que son heure est venue; mais, lorsqu'elle a donné le jour à l'enfant, elle ne se souvient plus de la souffrance, à cause de la joie qu'elle a de ce qu'un homme est né dans le monde. 16.22 Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse; mais je vous reverrai, et votre coeur se réjouira, et nul ne vous ravira votre joie. 7 16.23 En ce jour-là, vous ne m'interrogerez plus sur rien. En Vérité, en Vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom. 16.24 Jusqu'à présent vous n'avez rien demandé en mon nom. Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite. 16.25 Je vous ai dit ces choses en paraboles. L'heure vient où je ne vous parlerai plus en paraboles, mais où je vous parlerai ouvertement du Père. 16.26 En ce jour, vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous; 16.27 car le Père lui-même vous aime, parce que vous m'avez aimé, et que vous avez cru que je suis sorti de Dieu. 16.28 Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde; maintenant je quitte le monde, et je vais au Père. 16.29 Ses disciples lui dirent: Voici, maintenant tu parles ouvertement, et tu n'emploies aucune parabole. 16.30 Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et que tu n'as pas besoin que personne t'interroge; c'est pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu. 16.31 Jésus leur répondit: Vous croyez maintenant. 16.32 Voici, l'heure vient, et elle est déjà venue, où vous serez dispersés chacun de son côté, et où vous me laisserez seul; mais je ne suis pas seul, car le Père est avec moi. 16.33 Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j'ai vaincu le monde. Jean XVII : 1-XVIII : 1 17.1 Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au Ciel, et dit: Père, l'heure est venue! Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, 17.2 selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin qu'il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. 17.3 Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. 17.4 Je t'ai glorifié sur la terre, j'ai achevé l'oeuvre que tu m'as donnée à faire. 17.5 Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût. 17.6 J'ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés; et ils ont gardé ta parole. 17.7 Maintenant ils ont connu que tout ce que tu m'as donné vient de toi. 17.8 Car je leur ai donné les paroles que tu m'as données; et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé. 17.9 C'est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi; - 17.10 et tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi; -et je suis glorifié en eux. 17.11 Je ne suis plus dans le monde, et ils sont dans le monde, et je vais à toi. Père Saint, garde en ton nom ceux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un comme nous. 17.12 Lorsque j'étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J'ai gardé ceux que tu m'as donnés, et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l'Écriture fût accomplie. 17.13 Et maintenant je vais à toi, et je dis ces choses dans le monde, afin qu'ils aient en eux ma joie parfaite. 17.14 Je leur ai donné ta parole; et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. 17.15 Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. 17.16 Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. 17.17 Sanctifie-les par ta Vérité: ta parole est la Vérité. 17.18 Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde. 17.19 Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu'eux aussi soient sanctifiés par la Vérité. 17.20 Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, 17.21 afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé. 17.22 Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un, - 17.23 moi en eux, et toi en moi, -afin qu'ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé. 17.24 Père, je veux que là où je suis ceux que tu m'as donnés soient aussi avec moi, afin qu'ils voient ma gloire, la gloire que tu m'as donnée, parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde. 17.25 Père juste, le monde ne t'a point connu; mais moi je t'ai connu, et ceux-ci ont 8 connu que tu m'as envoyé. 17.26 Je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et que je sois en eux. 18.1 Lorsqu'il eut dit ces choses, Jésus alla avec ses disciples de l'autre côté du torrent du Cédron, où se trouvait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples. 2ème Lecture de l’Evangile Jean XVIII : 1-28 18.1 Lorsqu'il eut dit ces choses, Jésus alla avec ses disciples de l'autre côté du torrent du Cédron, où se trouvait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples. 18.2 Judas, qui le livrait, connaissait ce lieu, parce que Jésus et ses disciples s'y étaient souvent réunis. 18.3 Judas donc, ayant pris la cohorte, et des huissiers qu'envoyèrent les principaux sacrificateurs et les pharisiens, vint là avec des lanternes, des flambeaux et des armes. 18.4 Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s'avança, et leur dit: Qui cherchez-vous? 18.5 Ils lui répondirent: Jésus de Nazareth. Jésus leur dit: C'est moi. Et Judas, qui le livrait, était avec eux. 18.6 Lorsque Jésus leur eut dit: C'est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre. 18.7 Il leur demanda de nouveau: Qui cherchez-vous? Et ils dirent: Jésus de Nazareth. 18.8 Jésus répondit: Je vous ai dit que c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci. 18.9 Il dit cela, afin que s'accomplît la parole qu'il avait dite: Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés. 18.10 Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui coupa l'oreille droite. Ce serviteur s'appelait Malchus. 18.11 Jésus dit à Pierre: Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Père m'a donnée à boire? 18.12 La cohorte, le tribun, et les huissiers des Juifs, se saisirent alors de Jésus, et le lièrent. 18.13 Ils l'emmenèrent d'abord chez Anne; car il était le beau-père de Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là. 18.14 Et Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs: Il est avantageux qu'un seul homme meure pour le peuple. 18.15 Simon Pierre, avec un autre disciple, suivait Jésus. Ce disciple était connu du souverain sacrificateur, et il entra avec Jésus dans la cour du souverain sacrificateur; 18.16 mais Pierre resta dehors près de la porte. L'autre disciple, qui était connu du souverain sacrificateur, sortit, parla à la portière, et fit entrer Pierre. 18.17 Alors la servante, la portière, dit à Pierre: Toi aussi, n'es-tu pas des disciples de cet homme? Il dit: Je n'en suis point. 18.18 Les serviteurs et les huissiers, qui étaient là, avaient allumé un brasier, car il faisait froid, et ils se chauffaient. Pierre se tenait avec eux, et se chauffait. 18.19 Le souverain sacrificateur interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine. 18.20 Jésus lui répondit: J'ai parlé ouvertement au monde; j'ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s'assemblent, et je n'ai rien dit en secret. 18.21 Pourquoi m'interroges-tu? Interroge sur ce que je leur ai dit ceux qui m'ont entendu; voici, ceux-là savent ce que j'ai dit. 18.22 A ces mots, un des huissiers, qui se trouvait là, donna un soufflet à Jésus, en disant: Est-ce ainsi que tu réponds au souverain sacrificateur? 18.23 Jésus lui dit: Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal; et si j'ai bien parlé, pourquoi me frappestu? 18.24 Anne l'envoya lié à Caïphe, le souverain sacrificateur. 18.25 Simon Pierre était là, et se chauffait. On lui dit: Toi aussi, n'es-tu pas de ses disciples? Il le nia, et dit: Je n'en suis point. 18.26 Un des serviteurs du souverain sacrificateur, parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, dit: Ne t'ai-je pas vu avec lui dans le jardin? 18.27 Pierre le nia de nouveau. Et aussitôt le coq chanta. 18.28 Ils conduisirent Jésus de chez Caïphe au prétoire: c'était le matin. Ils n'entrèrent point eux-mêmes dans le prétoire, afin de ne pas se souiller, et de pouvoir manger la Pâque. 3ème Lecture de l’Evangile Matthieu XXVI : 57-75 26.57 Ceux qui avaient saisi Jésus l'emmenèrent chez le souverain sacrificateur Caïphe, où les scribes et les anciens étaient assemblés. 26.58 Pierre le suivit de loin jusqu'à la cour du 9 souverain sacrificateur, y entra, et s'assit avec les serviteurs, pour voir comment cela finirait. 26.59 Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient quelque faux témoignage contre Jésus, suffisant pour le faire mourir. 26.60 Mais ils n'en trouvèrent point, quoique plusieurs faux témoins se fussent présentés. Enfin, il en vint deux, qui dirent: 26.61 Celui-ci a dit: Je puis détruire le temple de Dieu, et le rebâtir en trois jours. 26.62 Le souverain sacrificateur se leva, et lui dit: Ne réponds-tu rien? Qu'est-ce que ces hommes déposent contre toi? 26.63 Jésus garda le silence. Et le souverain sacrificateur, prenant la parole, lui dit: Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. 26.64 Jésus lui répondit: Tu l'as dit. De plus, je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du Ciel. 26.65 Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant: Il a blasphémé! Qu'avons-nous encore besoin de témoins? Voici, vous venez d'entendre son blasphème. Que vous en semble? 26.66 Ils répondirent: Il mérite la mort. 26.67 Là-dessus, ils lui crachèrent au visage, et lui donnèrent des coups de poing et des soufflets en disant: 26.68 Christ, prophétise; dis-nous qui t'a frappé. 26.69 Cependant, Pierre était assis dehors dans la cour. Une servante s'approcha de lui, et dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen. 26.70 Mais il le nia devant tous, disant: Je ne sais ce que tu veux dire. 26.71 Comme il se dirigeait vers la porte, une autre servante le vit, et dit à ceux qui se trouvaient là; Celui-ci était aussi avec Jésus de Nazareth. 26.72 Il le nia de nouveau, avec serment: Je ne connais pas cet homme. 26.73 Peu après, ceux qui étaient là, s'étant approchés, dirent à Pierre: Certainement tu es aussi de ces gens-là, car ton langage te fait reconnaître. 26.74 Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme. Aussitôt le coq chanta. 26.75 Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite: Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement. 4ème Lecture de l’Evangile Jean XVIII : 28-40 18.28 Ils conduisirent Jésus de chez Caïphe au prétoire: c'était le matin. Ils n'entrèrent point euxmêmes dans le prétoire, afin de ne pas se souiller, et de pouvoir manger la Pâque. 18.29 Pilate sortit donc pour aller à eux, et il dit: Quelle accusation portez-vous contre cet homme? 18.30 Ils lui répondirent: Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré. 18.31 Sur quoi Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi. Les Juifs lui dirent: Il ne nous est pas permis de mettre personne à mort. 18.32 C'était afin que s'accomplît la parole que Jésus avait dite, lorsqu'il indiqua de quelle mort il devait mourir. 18.33 Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus, et lui dit: Es-tu le roi des Juifs? 18.34 Jésus répondit: Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi? 18.35 Pilate répondit: Moi, suis-je Juif? Ta nation et les principaux sacrificateurs t'ont livré à moi: qu'as-tu fait? 18.36 Mon royaume n'est pas de ce monde, répondit Jésus. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré aux Juifs; mais maintenant mon royaume n'est point d'ici-bas. 18.37 Pilate lui dit: Tu es donc roi? Jésus répondit: Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la Vérité. Quiconque est de la Vérité écoute ma voix. 18.38 Pilate lui dit: Qu'est-ce que la Vérité? Après avoir dit cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit: Je ne trouve aucun crime en lui. 18.39 Mais, comme c'est parmi vous une coutume que je vous relâche quelqu'un à la fête de Pâque, voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs? 18.40 Alors de nouveau tous s'écrièrent: Non pas lui, mais Barabbas. Or, Barabbas était un brigand. Jean XIX : 1-16 19.1 Alors Pilate prit Jésus, et le fit battre de verges. 19.2 Les soldats tressèrent une couronne d'épines qu'ils posèrent sur sa tête, et ils le revêtirent d'un manteau de pourpre; puis, s'approchant de lui, 19.3 ils disaient: Salut, roi des Juifs! Et ils lui donnaient des soufflets. 19.4 10 Pilate sortit de nouveau, et dit aux Juifs: Voici, je vous l'amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime. 19.5 Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit: Voici l'homme. 19.6 Lorsque les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s'écrièrent: Crucifie! crucifie! Pilate leur dit: Prenezle vous-mêmes, et crucifiez-le; car moi, je ne trouve point de crime en lui. 19.7 Les Juifs lui répondirent: Nous avons une loi; et, selon notre loi, il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu. 19.8 Quand Pilate entendit cette parole, sa frayeur augmenta. 19.9 Il rentra dans le prétoire, et il dit à Jésus: D'où es-tu? Mais Jésus ne lui donna point de réponse. 19.10 Pilate lui dit: Est-ce à moi que tu ne parles pas? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te crucifier, et que j'ai le pouvoir de te relâcher? 19.11 Jésus répondit: Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné d'en haut. C'est pourquoi celui qui me livre à toi commet un plus grand péché. 19.12 Dès ce moment, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs criaient: Si tu le relâches, tu n'es pas ami de César. Quiconque se fait roi se déclare contre César. 19.13 Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors; et il s'assit sur le tribunal, au lieu appelé le Pavé, et en hébreu Gabbatha. 19.14 C'était la préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. Pilate dit aux Juifs: Voici votre roi. 19.15 Mais ils s'écrièrent: Ote, ôte, crucifie-le! Pilate leur dit: Crucifieraije votre roi? Les principaux sacrificateurs répondirent: Nous n'avons de roi que César. 5ème Lecture de l’Evangile Matthieu XXVII : 3-26 27.3 Alors Judas, qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, se repentit, et rapporta les trente pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, 27.4 en disant: J'ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent: Que nous importe? Cela te regarde. 27.5 Judas jeta les pièces d'argent dans le temple, se retira, et alla se pendre. 27.6 Les principaux sacrificateurs les ramassèrent, et dirent: Il n'est pas permis de les mettre dans le trésor sacré, puisque c'est le prix du sang. 27.7 Et, après en avoir délibéré, ils achetèrent avec cet argent le champ du potier, pour la sépulture des étrangers. 27.8 C'est pourquoi ce champ a été appelé champ du sang, jusqu'à ce jour. 27.9 Alors s'accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie, le prophète: Ils ont pris les trente pièces d'argent, la valeur de celui qui a été estimé, qu'on a estimé de la part des enfants d'Israël; 27.10 et il les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné. 27.11 Jésus comparut devant le gouverneur. Le gouverneur l'interrogea, en ces termes: Es-tu le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis. 27.12 Mais il ne répondit rien aux accusations des principaux sacrificateurs et des anciens. 27.13 Alors Pilate lui dit: N'entends-tu pas de combien de choses ils t'accusent? 27.14 Et Jésus ne lui donna de réponse sur aucune parole, ce qui étonna beaucoup le gouverneur. 27.15 A chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que demandait la foule. 27.16 Ils avaient alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas. 27.17 Comme ils étaient assemblés, Pilate leur dit: Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus, qu'on appelle Christ? 27.18 Car il savait que c'était par envie qu'ils avaient livré Jésus. 27.19 Pendant qu'il était assis sur le tribunal, sa femme lui fit dire: Qu'il n'y ait rien entre toi et ce juste; car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. 27.20 Les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent à la foule de demander Barabbas, et de faire périr Jésus. 27.21 Le gouverneur prenant la parole, leur dit: Lequel des deux voulezvous que je vous relâche? Ils répondirent: Barabbas. 27.22 Pilate leur dit: Que ferai-je donc de Jésus, qu'on appelle Christ? Tous répondirent: Qu'il soit crucifié! 27.23 Le gouverneur dit: Mais quel mal a-t-il fait? Et ils crièrent encore plus fort: Qu'il soit crucifié! 27.24 Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit: Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde. 27.25 Et tout le peuple répondit: Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants! 11 27.26 Alors Pilate leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié. Matthieu XXVII : 27-32 27.27 Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et ils assemblèrent autour de lui toute la cohorte. 27.28 Ils lui ôtèrent ses vêtements, et le couvrirent d'un manteau écarlate. 27.29 Ils tressèrent une couronne d'épines, qu'ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite; puis, s'agenouillant devant lui, ils le raillaient, en disant: Salut, roi des Juifs! 27.30 Et ils crachaient contre lui, prenaient le roseau, et frappaient sur sa tête. 27.31 Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier. 27.32 Lorsqu'ils sortirent, ils rencontrèrent un homme de Cyrène, appelé Simon, et ils le forcèrent à porter la Croix de Jésus. 6ème Lecture de l’Evangile Marc XV : 16-32 15.16 Les soldats conduisirent Jésus dans l'intérieur de la cour, c'est-à-dire, dans le prétoire, et ils assemblèrent toute la cohorte. 15.17 Ils le revêtirent de pourpre, et posèrent sur sa tête une couronne d'épines, qu'ils avaient tressée. 15.18 Puis ils se mirent à le saluer: Salut, roi des Juifs! 15.19 Et ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et, fléchissant les genoux, ils se prosternaient devant lui. 15.20 Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent la pourpre, lui remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier. 15.21 Ils forcèrent à porter la Croix de Jésus un passant qui revenait des champs, Simon de Cyrène, père d'Alexandre et de Rufus; 15.22 et ils conduisirent Jésus au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne. 15.23 Ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de myrrhe, mais il ne le prit pas. 15.24 Ils le crucifièrent, et se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir ce que chacun aurait. 15.25 C'était la troisième heure, quand ils le crucifièrent. 15.26 L'inscription indiquant le sujet de sa condamnation portait ces mots: Le roi des Juifs. 15.27 Ils crucifièrent avec lui deux brigands, l'un à sa droite, et l'autre à sa gauche. 15.28 Ainsi fut accompli ce que dit l'Écriture: Il a été mis au nombre des malfaiteurs. 15.29 Les passants l'injuriaient, et secouaient la tête, en disant: Hé! toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, 15.30 sauve-toi toi-même, en descendant de la Croix! 15.31 Les principaux sacrificateurs aussi, avec les scribes, se moquaient entre eux, et disaient: Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même! 15.32 Que le Christ, le roi d'Israël, descende maintenant de la Croix, afin que nous voyions et que nous croyions! Ceux qui étaient crucifiés avec lui l'insultaient aussi. 7ème Lecture de l’Evangile Matthieu XXVII : 33-54 27.33 Arrivés au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne, 27.34 ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel; mais, quand il l'eut goûté, il ne voulut pas boire. 27.35 Après l'avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort, afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète: Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma tunique. 27.36 Puis ils s'assirent, et le gardèrent. 27.37 Pour indiquer le sujet de sa condamnation, on écrivit audessus de sa tête: Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. 27.38 Avec lui furent crucifiés deux brigands, l'un à sa droite, et l'autre à sa gauche. 27.39 Les passants l'injuriaient, et secouaient la tête, 27.40 en disant: Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toimême! Si tu es le Fils de Dieu, descends de la Croix! 27.41 Les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui, et disaient: 27.42 Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même! S'il est roi d'Israël, qu'il descende de la Croix, et nous croirons en lui. 27.43 Il s'est confié en Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime. Car il a dit: Je suis Fils de Dieu. 27.44 Les brigands, crucifiés avec lui, l'insultaient de la même manière. 27.45 Depuis 12 la sixième heure jusqu'à la neuvième, il y eut des ténèbres sur toute la terre. 27.46 Et vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: Éli, Éli, lama sabachthani? c'est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? 27.47 Quelques-un de ceux qui étaient là, l'ayant entendu, dirent: Il appelle Élie. 27.48 Et aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge, qu'il remplit de vinaigre, et, l'ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire. 27.49 Mais les autres disaient: Laisse, voyons si Élie viendra le sauver. 27.50 Jésus poussa de nouveau un grand cri, et rendit l'esprit. 27.51 Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent, 27.52 les sépulcres s'ouvrirent, et plusieurs corps des Saints qui étaient morts ressuscitèrent. 27.53 Étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville Sainte, et apparurent à un grand nombre de personnes. 27.54 Le centenier et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d'arriver, furent saisis d'une grande frayeur, et dirent: Assurément, cet homme était Fils de Dieu. 8ème Lecture de l’Evangile Luc XXIII : 32-49 23.32 On conduisait en même temps deux malfaiteurs, qui devaient être mis à mort avec Jésus. 23.33 Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, ainsi que les deux malfaiteurs, l'un à droite, l'autre à gauche. 23.34 Jésus dit: Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. Ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort. 23.35 Le peuple se tenait là, et regardait. Les magistrats se moquaient de Jésus, disant: Il a sauvé les autres; qu'il se sauve luimême, s'il est le Christ, l'élu de Dieu! 23.36 Les soldats aussi se moquaient de lui; s'approchant et lui présentant du vinaigre, 23.37 ils disaient: Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même! 23.38 Il y avait au-dessus de lui cette inscription: Celui-ci est le roi des Juifs. 23.39 L'un des malfaiteurs crucifiés l'injuriait, disant: N'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même, et sauvenous! 23.40 Mais l'autre le reprenait, et disait: Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation? 23.41 Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes; mais celui-ci n'a rien fait de mal. 23.42 Et il dit à Jésus: Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. 23.43 Jésus lui répondit: Je te le dis en Vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. 23.44 Il était déjà environ la sixième heure, et il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la neuvième heure. 23.45 Le soleil s'obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu. 23.46 Jésus s'écria d'une voix forte: Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira. 23.47 Le centenier, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, et dit: Certainement, cet homme était juste. 23.48 Et tous ceux qui assistaient en foule à ce spectacle, après avoir vu ce qui était arrivé, s'en retournèrent, se frappant la poitrine. 23.49 Tous ceux de la connaissance de Jésus, et les femmes qui l'avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient dans l'éloignement et regardaient ce qui se passait. 9ème Lecture de l’Evangile Jean XIX : 25-37 19.25 Près de la Croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. 19.26 Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. 19.27 Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui. 19.28 Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l'Écriture fût accomplie: J'ai soif. 19.29 Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, et, l'ayant fixée à une branche d'hysope, ils l'approchèrent de sa bouche. 19.30 Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: Tout est accompli. Et, baissant la tête, il rendit l'esprit. 19.31 Dans la crainte que les corps ne restassent sur la Croix pendant le sabbat, -car c'était 13 la préparation, et ce jour de sabbat était un grand jour, -les Juifs demandèrent à Pilate qu'on rompît les jambes aux crucifiés, et qu'on les enlevât. 19.32 Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes au premier, puis à l'autre qui avait été crucifié avec lui. 19.33 S'étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes; 19.34 mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l'eau. 19.35 Celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait qu'il dit vrai, afin que vous croyiez aussi. 19.36 Ces choses sont arrivées, afin que l'Écriture fût accomplie: Aucun de ses os ne sera brisé. 19.37 Et ailleurs l'Écriture dit encore: Ils verront celui qu'ils ont percé. 10ème Lecture de l’Evangile Marc XV : 43-47 15.43 arriva Joseph d'Arimathée, conseiller de distinction, qui lui-même attendait aussi le royaume de Dieu. Il osa se rendre vers Pilate, pour demander le corps de Jésus. 15.44 Pilate s'étonna qu'il fût mort si tôt; fit venir le centenier et lui demanda s'il était mort depuis longtemps. 15.45 S'en étant assuré par le centenier, il donna le corps à Joseph. 15.46 Et Joseph, ayant acheté un linceul, descendit Jésus de la Croix, l'enveloppa du linceul, et le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc. Puis il roula une pierre à l'entrée du sépulcre. 15.47 Marie de Magdala, et Marie, mère de Joses, regardaient où on le mettait. 11ème Lecture de l’Evangile Jean XIX : 38-42 19.38 Après cela, Joseph d'Arimathée, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate la permission de prendre le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint donc, et prit le corps de Jésus. 19.39 Nicodème, qui auparavant était allé de nuit vers Jésus, vint aussi, apportant un mélange d'environ cent livres de myrrhe et d'aloès. 19.40 Ils prirent donc le corps de Jésus, et l'enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c'est la coutume d'ensevelir chez les Juifs. 19.41 Or, il y avait un jardin dans le lieu où Jésus avait été crucifié, et dans le jardin un sépulcre neuf, où personne encore n'avait été mis. 19.42 Ce fut là qu'ils déposèrent Jésus, à cause de la préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche. 12ème Lecture de l’Evangile Matthieu XXVII : 62-66 27.62 Le lendemain, qui était le jour après la préparation, les principaux sacrificateurs et les pharisiens allèrent ensemble auprès de Pilate, 27.63 et dirent: Seigneur, nous nous souvenons que cet imposteur a dit, quand il vivait encore: Après trois jours je ressusciterai. 27.64 Ordonne donc que le sépulcre soit gardé jusqu'au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas dérober le corps, et dire au peuple: Il est ressuscité des morts. Cette dernière imposture serait pire que la première. 27.65 Pilate leur dit: Vous avez une garde; allez, gardez-le comme vous l'entendrez. 27.66 Ils s'en allèrent, et s'assurèrent du sépulcre au moyen de la garde, après avoir scellé la pierre. Cycle fixe : Commémorations SAINT RULE ET LA FONDATION DE SAINT ANDRÉ (+4°.S.) 17 octobre – 30 mars La tradition médiévale nous rapporte qu'un Moine grec aurait eu une vision en 345 l'avertissant que Constantin, le premier Empereur chrétien, projetait d'enlever les Précieuses Reliques de Saint André le premier appelé des Saints Apôtres, de Patras, lieu de son martyre, à Constantinople, la nouvelle capitale orientale de l'Empire. Ce Moine appelé Rule ou Regulus, considéra que la vision lui avait commandé d'emporter une partie des Précieuses Reliques à l'Ouest, "aux confins du monde" et donc il retira du sanctuaire de l'Apôtre l'os d'un 14 bras, trois doigts de la main droite, une dent et une rotule. Il partit en compagnie de fervents hommes et femmes et après un périlleux voyage, aboutirent en un endroit appelé Kilrymount, en Ecosse. Là-bas il construisit une église pour loger les Précieuses Reliques. Survient maintenant une difficulté parce que la tradition continue en disant comment un roi des Pictes, Angus MacFergus, lui aussi eut une vision de Saint André, lui promettant la victoire dans le combat. Par gratitude, Angus fit don de la terre autour du lieu d'installation de Regulus et déclara que l'église qu'il y avait construite devait être la tête et la mère de toutes les églises du royaume. Ceci reporte la fondation de Saint Andrews quatre cents ans plus tard, au huitième siècle : il fut suggéré que le Regulus avait établi une communauté à cet endroit et que les Précieuses Reliques auraient été importées sous le règne d'Angus, y étant amenées d'Hexham par Saint Acca qui fut forcé de partir de son diocèse en 732. Hexham avait été fondé par Saint Wilfrid et lui il possédait de Vénérables Reliques de Saint André pour son église. La mention commune des Précieuses Reliques des Saints André et Regulus est trouvée de cette fois et l'évêché fut transféré d'Abernethy à Saint Andrews en 908. ou SAINTS ÉVÊQUE OU ABBÉ REGULUS, PRÊTRE DAMIEN, DIACRE ANEGLAS ET MUREN, VIERGE, VÉNÉRÉS EN ANGLETERRE (+9°.S.) Au 8 octobre, nous avons parlé d'une Triduana qu'aurait accompagnée en Ecosse un Saint Regulus, d'après le bréviaire d'Aberdeen. Cette même source, peu recommandable, nous dit ceci : en 360, Regulus gardait les Précieuses Reliques de Saint André à Patras en Achaïe (Grèce). Un Ange lui ordonna de prélever de Précieuses Reliques pour les emporter au lieu qui serait désigné. Cependant l'empereur Constance II fit transférer à Constantinople le reste des Précieuses Reliques (en 357 et non 360 comme dit notre texte). Regulus après deux ans de navigation, aborda en Ecosse avec ses Précieux Ossements : légende destinée à illustrer la naissance de l'archevêché écossais de Saint-Andrews et Edimbourg (René Aigrain, Ecclesia, 1948, p. 826, 827; Annuario pontificio, 1952, p. 363). Regulus avait des compagnons : notamment le Prêtre Damien, le Diacre Aneglas et la Vierge Muren. Regulus aurait été Abbé ou Evêque. La Translation des Précieuses Reliques pourrait se placer au huitième ou neuvième siècle. Nous ne savons rien de Damien, rien d'Aneglas. Muren serait fille du roi picte ou scotte. SAINT HIÉRO(-NÉO)MARTYR ZACHARIE L'EVÊQUE DE CORINTHE (+1684) Ce Hiéromartyr et Evêque de Corinthe souffrit pour le Christ sous les Turcs en 1684. Les Turcs musulmans l'accusèrent de correspondre secrètement avec les Français auxquels le Saint aurait soi-disant promis d'aider à s'emparer de la ville. Les musulmans se jetèrent avec rage sur l'Evêque chrétien et entravé de chaînes et couverts de coups, ils l'emmenèrent au procès. Le juge, sans l'interroger, exigea que Saint Zacharie accepte l'islam et à la réponse négative de l'Evêque, il ordonna de le battre sans pitié. Ils enfermèrent alors le Confesseur du Christ en prison où les fanatiques mahométans ne cessèrent de le battre et de le martyriser. Le Hiéromartyr Zacharie fut décapité le troisième dimanche suivant le Dimanche de la Vénération de la Croix. SAINT EVÊQUE TOLA (+ 733-737) Ce Saint irlandais était l'Abbé-Evêque de Disert Tola dans le Meath. Il envoya des Missionnaires en Europe et permit le développement des études savantes. Vers l'an 700, il établit une communauté monastique entre la rivière Fergus et le Burren . 15 30 mars (repos) – 30 juin (translation et glorification) SAINT EVÊQUE ET THAUMATURGE SOPHRONE D'IRKOURSK (SIBÉRIE) (+18°.S.) Né en 1704 en Malorussie dans la région de Chernigov, Saint Sophrone s'appelait dans le monde Kristalevsky. Son père, Nazarii Fedorovich, était "un homme simple dans ses affaires qui avait donné "Stéphane" pour nom de Baptême à Sophrone en honneur du Protomartyr et Diacre Stéphane/Etienne. Il avait deux frères et une soeur, Pélagie. Le nom d'un frère était Paul. Le nom du frère plus âgé est inconnu mais une tradition rapporte qu'il serait devenu par la suite Higoumène du Monastère Zolotonoshsk de Krasnogorsk. Les années d'enfance de Stéphane se passèrent à Berezan dans le district Pereyaslavl du gouvernorat de Poltava où la famille s'installa après la fin du service du père. A sa majorité, Stéphane entra à l'Académie Théologique de Kiev au temps où y étudiaient deux autres futurs Saints Hiérarques : le futur Evêque Joasaph de Belgorod et le futur Métropolite Paul de Tobol'sk. Après avoir reçu son éducation religieuse, Stéphane entra au Monastère de la Transfiguration à Krasnogorsk (qui deviendra par la suite Pokrov/Monastère de la Protection et en 1789 et qui sera transformé en un monastère pour Moniales) où son frère aîné poursuivait déjà la vie ascétique. Le 23 avril 1730, il prononça ses voeux monastiques, recevant le nom de Sophrone en l'honneur du Saint Patriarche Sophrone de Jérusalem. La nuit après avoir prononcé ses voeux monastiques, le Moine Sophrone entendit une Voix dans l'église de Pokrov prédisant son futur ministère : "Quand tu deviendras Evêque, érige une église dédiée à Tous les Saints." Après deux ans, en 1732, il fut appelé à Kiev pour être ordonné Diacre dans la cathédrale Sainte-Sophie puis ensuite Hiéromoine. Au sujet de la période suivante de la vie de Saint Sophrone, son état de service rapporte : "Après avoir fait ses voeux, il devint le trésorier de ce Monastère Zolotonoshsk durant deux ans puis par un décret de Sa Grâce Arsenii Berlov de l'éparchie de Pereyaslavl', il prit son service dans la maison de son Archevêque dans laquelle il servit durant huit ans, dépendant du Monastère 16 Alexandre Nevsky, période durant laquelle il fut envoyé à Saint-Pétersbourg pour des affaires hiérarchiques pour lesquelles il plaida deux ans durant." Ces faits témoignent assez facilement de la relation entre le Saint et son Monastère originel de Pokrovsk. Durant son temps d'obéissance au Hiérarque présidant à Pereyaslavl', il visita souvent son monastère, passant sa journée en Contemplation et à travailler, donnant l'exemple de la formation d'un frère Moine. Durant le séjour du Hiéromoine Sophrone pour les affaires hiérarchiques synodales, le Synode s'intéressa particulièrement et quand il devint nécessaire d'augmenter le nombre de Moines du Monastère Alexandre Nevsky à Saint-Pétersbourg, vingt-neuf Moines furent appelés en janvier 1742 de divers monastères de Russie dont notre futur Saint. Un an plus tard, il fut nommé trésorier du monastère et en 1746 il fut nommé au bureau de l'Higoumène du monastère où il servit sept ans. Il fit venir pour l'aider un de ses compatriotes natif de la ville de Priluk, le Hiéromoine Synesii qu'il fit nommer organisateur du Monastère de Novo-Sergiev, monastère associé au Monastère Alexandre Nevsky. Depuis cette époque, l'amitié des deux Ascètes et Hiéromoines Sophrone et Synesii se fortifia en un seul effort pastoral et ils devinrent inséparables jusqu'à leur fin en terre de Sibérie. Pendant ces années, Saint Sophrone oeuvra beaucoup à la gestion du monastère et à l'amélioration de l'enseignement du proche séminaire local. Ensemble avec l'Archevêque Theodose, il s'investit dans l'accroissement de la bibliothèque monastique. Il fit construire une église à deux étages, le supérieur dédié à Saint Théodore Yaroslavich (le plus âgé des frères de Saint Alexandre Nevsky), l'inférieur à Saint Jean Chrysostome. L'Evêque Innocent II (Nerunovich) d'Irkutsk s’endormit en 1747. Durant les six années qui suivirent, le éparchie d'Irkutsk resta sans chef spirituel. Finalement, l'Impératrice Elizaveta Petrovna (1741-1761), par un décret du 23 février 1753, recommanda au Saint Synode le Pieux Higoumène Sophrone du Monastère Alexandre Nevsky comme "une personne non seulement méritant la dignité d'Evêque mais aussi entièrement capable de remplir les souhaits et les espoirs de l'Etat et du Synode : porter le fardeau du ministère épiscopal aux frontières extrêmes, satisfaire aux besoins de son troupeau sur cette terre rude parmi des gens sauvages, primitifs et sans loi." Le 18 avril 1753, le Dimanche de Thomas, le Hiéromoine Sophrone fut consacré Evêque d'Irkutsk et Nerchinsk dans la grande cathédrale d'Uspensky. Prévoyant un ministère difficile en cette lointaine Sibérie, l'Evêque nouvellement élu ne partit pas immédiatement pour l'éparchie d'Irkutsk mais commença à rassembler plutôt des collaborateurs solidement instruits et spirituellement expérimentés. Pendant cette période, Saint Sophrone visita son Monastère originel de Krasnogorsk mais aussi les Lieux Saints de Kiev où il chercha les bénédictions des Saints de Kievo-Perchersk pour son ministère. Le compagnon permanent du Saint, tout comme avant, était le Hiéromoine Synesii, prenant ardemment part au travail de son ami. A Moscou l'Archevêque Platon de Moscou et Sevsk qui avait participé au sacre épiscopal de celui qui était appelé précédemment le Hiéromoine Sophrone, l'aida amplement. Il lui enseigna les préceptes paternels de sa tâche imminente, étant tout à fait familier avec les particularités de la vie monastique sibérienne mais aussi contre l'entêtement des autorités locales et lui conseilla de s'entourer d'aides des dignes de confiance. 17 Notre Saint arriva le 20 mars 1754 à Irkutsk. Il s'installa d'abord au Monastère de l'Ascension, lieu de résidence de son prédécesseur et pria sur la tombe de l'Evêque Innocent (Kul'chitz), implorant sa bénédiction pour sa tâche qui commençait. S'étant familiarisé avec la situation de son éparchie, le Saint réorganisa les consistoires spirituels, les Monastères et les paroisses et demanda au Saint Synode de lui envoyer des gens dignes de prêtrise dans l'éparchie d'Irkutsk. Avant l'arrivée de Saint Sophrone, les Monastères d'Irkutsk existaient déjà depuis un bon siècle. Les fondateurs de ces Monastères avaient été motivés par un désir fervent pour la vie ascétique et monastique. Le Sage et Saint Evêque nomma donc comme Higoumènes des communautés monastiques des Gens Pieux, sages, vertueux et dotés d'une grande expérience de la vie et des choses spirituelles. En 1754, Sophrone éleva à la dignité d'Archimandrite son ami et compagnon le Hiéromoine Synesii pour le Monastère de l'Ascension. Ce mémorable Higoumène servira le monastère trente-trois ans durant jusqu'à sa Fin Bénie. En septembre 1754, le Saint Evêque publia un oukaze sur l'éducation et l'enseignement des enfants du clergé. Dans son oukaze au clergé, il explique que c'est un devoir d'éduquer ces enfants dans le "Chasoslov," le Psautier, le chant et les lettres et que cette instruction "devrait se dérouler avec toute l'application et l'assiduité la plus extrême pour que les enfants puissent assumer les responsabilités de sacristain et de Diacre selon leur vraie capacité." Etudiant de près tant les gens que les circonstances dans ses sermons et ses conversations, le Saint Evêque exhortait sans cesse à un plus haut idéal moral. Il consacrait une attention particulière à l'accomplissement respectueux et correct des Offices Divins Services et des Sacrements des Prêtres; il s'occupait aussi de la pureté morale des laïcs et se préoccupait de la position des femmes dans la famille au point de bien souvent les défendre contre leur parfois injuste inégalité. Le Saint Evêque s'est partout préoccupé de la bonne exécution de l'ustav [=la règle; l'ordo en latin, le typicon en grec] des Divins Offices, s'adjoignant à cet effet Prêtres, Diacres, Hypo-Diacres et sacristains qui participaient au choeur ou à la diaconie durant les services liturgiques épiscopaux. Voyageant dans son éparchie, le Saint nota qu'on n'y appliquait pas partout convenablement la sonnerie des cloches et l'encensement et par conséquent, au moyen d'un oukaze, il rétablit les règles d'encensement et de sonnerie des cloches. Appelé au service apostolique dans cette région frontalière, Saint Sophrone se rendit compte qu'en plus d'éclairer la Foi des Chrétiens, cela lui permettrait d'amener à la Foi les païens idolâtres qui étaient très nombreux en Sibérie. Amener ces païens à l'Eglise du Christ était d'autant plus difficile qu'il n'y avait personne pour servir régulièrement dans les églises et s'occuper en même temps de l'activité missionnaire, ce qui compliquait tout. Sachant que les Divins Offices hiérarchiques auraient un effet salutaire sur les non-Russes, le Saint non seulement servait avec déférence mais l'exigeait aussi de tout son clergé. Saint Sophrone se préoccupa de la manière de vivre des petites nations et contribua au développement d'une culture stable au sien de ces populations. Il leur offrit des terres monastiques pour s'installer et essaya de toutes les manières possibles de les isoler de l'influence du paganisme. Une foule de visiteurs venant de fort loin arrivait constamment afin d'obtenir sa bénédiction épiscopale. Mais parmi ses nombreux soins, il n'oublia pas sa vie spirituelle intérieure et l'éternité : il mena aussi une vie ascétique. On possède encore les propos rapportés par l'intendant de Saint Sophrone qui relate quil "utilisait une nourriture simple et en petite quantité qu'il servait 18 souvent, passant souvent la plus grande partie de la nuit en prière, dormant par terre sous une peau de mouton ou sur une fourrure (une peau de daim ou d'ours et un simple petit oreiller); ceci était toute sa literie pour un sommeil de courte durée." L'esprit de sa vie ascétique allait de pair avec l'amélioration de l'esprit chrétien en Russie qui suivit la Glorification de Saint Dimitri de Rostov, Saint Théodose de Chernigov et en particulier l'Invention des Saintes Reliques incorrompues de son prédécesseur, Saint Innocent d'Irkutsk. Cet événement insuffla à Saint Sophrone une plus grande force et l'encouragea à demander l'aide de Saint Innocent dans sa tâche d'administration de l'éparchie. Jusqu'à la fin de ses jours, Saint Sophrone conserva son Amour pour le Monastère Zolotonoshsk de Krasnogorsk qui l'avait nourri aux jours de sa jeunesse. Il contribua constamment à soutenir son entretien, envoyant des moyens nécessaires à cet effet. Ayant senti une détérioration de sa santé, Saint Sophrone demanda au Synode de le mettre à la retraite. Mais la réponse tarda, tant il était difficile de lui trouver un digne successeur. Saint Sophrone passa ses derniers jours en Ascète priant. La lumière qui brilla sur les bonnes oeuvres de Saint Sophrone continue aujourd'hui de témoigner de la Gloire du Père Céleste, "ayant fortifié avec Miséricorde Ses Saints." Et de nos jours, tant sur les lieux de ses premières oeuvres qu'en Sibérie, sa Sainte Mémoire demeure intacte. Une deuxième commémoration de Saint Sophrone est faite le 30 juin (Translation des Saintes Reliques / Glorification, 1918). Translation des Précieuses Reliques du Saint Evêque Sophrone d'Irkoursk (1918) La Glorification du Saint Evêque Sophrone d'Irkoursk et de Toute la Sibérie qui reposa le 30 mars 1771, fut célébrée le second jour de la Sainte Pâque. Durant l'attente de la décision du Saint Synode concernant les funérailles, son corps resta sans sépulture durant six mois et demeura incorrompu. A la lumière de ces faits mais aussi en connaissance de la vie de grand Ascète de Saint Sophrone, le peuple commença à le vénérer comme Saint de Dieu. Fréquemment (en 1833, 1854, 1870, 1909), ses Saintes Reliques furent exposées et trouvées incorrompues et source de Miracles. Un incendie éclata le 18 avril 1917 à la cathédrale de la Théophanie à Irkoutsk; seuls les ossements du Saint Evêque subsistèrent. Ceci ne diminua en rien, bien au contraire, cela accrut la vénération de Saint Sophrone parmi les fidèles. Un Concile local de l'Eglise orthodoxe russe dans ses délibérations du 10/23 avril 1918, décida de glorifier l'Evêque Sophrone, le reprenant au nombre des Saints de Dieu. Cette solennité par laquelle Saint Sophrone fut ajouté au nombre des Saints eut lieu le 30 juin. Lors d'une seconde session de ce Concile sous la présidence du Saint Patriarche Tikhon, un Office à Saint Sophrone fut approuvé avec un Tropaire composé par l'Archevêque Jean qui à l'époque était responsable de l'éparchie d'Irkutsk, cela afin que tous les fidèles aient la possibilité de joindre leur prière envers le Saint à la voix des Eglises de Sibérie, vénérant profondément la mémoire de leur Illuminateur et Intercesseur. SAINT EVÊQUE FERGUS (OU FERGUSTUS, FERGUISIUS, FERGUSIANUS) DE DOWNPATRICK (+VERS 721) 18 - 27 novembre – 30 mars Endormi après 721 et fêté anciennement le 18 novembre, l’Evêque irlandais, probablement de Downpatrick et surnommé "le Picte," partit en l'Ecosse comme Missionnaire et prêcha à Caithness dans le Buchan (où l'on trouve une ville appelée Saint Fergus) et à Forfarshire. A Strogeth, il fonda trois églises; deux à Caithness (probablement Wick et Halkirk). Il aurait aussi édifié des églises à Inverugy, Banff et Dyce. 19 Il s'installa finalement à Strathearn, Perthshire où il exerça une puissante influence dans la région entre Aberdeen et Wick. Saint Fergus est enseveli à Glamis, point central de la pièce "MacBeth" de William Shakespeare où une caverne et une source portent son nom. Durant le règne de James IV (1488-1513), l'abbé papiste de Scone retira le Chef de Fergus et bâtit une splendide tombe en marbre pour ses Précieuses Reliques à Glamis. Aberdeen avait un bras reliquaire. Il pourrait être identique à l’Evêque Fergustus des Scots qui signa les Actes du Concile à Rome en 721 qui condamnait les mariages irréguliers de diverses sortes, les sorciers et les clercs laissant se laissant pousser des cheveux longs SAINT VERON ET SA SOEUR SAINTE VERONE (+9°.S.) 30 mars (pour les deux) - 29 août (Ste. Vérone seule) Ce Confesseur de la Foi aurait été le fils de Louis le Germanique, petit-fils de Louis le Pieux et donc arrière-petit-fils de Charlemagne. Dès l'âge de seize ans, il quitta la cour pour venir se réfugier à Lembeek près de Hal en Belgique où il travailla comme valet de ferme dans la plus humble condition, imitant en cela Jésus-Christ Qui travailla de Ses Mains à Nazareth. Il y acquit une grande réputation de Sainteté. Il fit un jour jaillir une source en plantant son bâton en terre et cette source existe toujours sous le nom de "puits Saint-Véron." Il connut les invasions normandes et rendit son âme à Dieu en 863. Son tombeau devint bien vite un lieu de pèlerinage. Ses Précieuses Reliques furent translatées à Mons en l'église Sainte-Waudru. Une marche dédiée à Saint Véron est organisée à Lembeek le lundi de Pâque et à Ragnies dans le Hainaut, un pèlerinage est organisé le même jour. (Tropaire d'un Confesseur (Apôtre). Quant à sa soeur, nous ne connaissons rien de sa vie. Elle s’endormit dans le Christ à Leefdael dans le Brabant et un premier oratoire en bois fut immédiatement construit sur son tombeau. Il fut remplacé par une église en pierres au onzième siècle. Une source située à proximité a la réputation de guérir les fièvres. ou SAINTE VERONE, VIERGE, A LOUVAIN, BELGIQUE 30 mars (pour les deux) - 29 août (Ste. Vérone seule) Elle était fille de Louis le Germanique (876), troisième fils de Louis le Débonnaire. Quand son père s'endormit, elle distribua tous ses biens aux pauvres et fonda un monastère où elle prit l'habit monastique. Elle s'endormit à Mayence où l'on conserve des vêtements qui lui ont appartenu. Koblentz possède aussi de ses Précieuses Reliques. On voit, à une lieue environ de Louvain, une chapelle dédiée sous son vocable; c'est là qu'elle fut ensevelie. SAINT EVÊQUE PASTEUR D'ORLÉANS (+557) Les seules sources de cette mention sont Mosander et Rosweyde dans son appendice au martyrologe d'Adon. Aucun catalogue de l'Église d'Orléans ne fait mention de cet Evêque. SAINT CLIGNE, CONFESSEUR (+5°.S.) D'après Ferrarius, Cligne (Clinus), Grec d'origine, se fit Moine au Mont-Cassin, gouverna comme prévost l'église de Saint-Pierre della Foresta au diocèse d'Aquin et s’y endormit après quelques années. Il y est honoré le 30 mars comme Saint Protecteur du lieu. SAINT RIEUL, 1ER EVÊQUE DE SENLIS (+3°.S.) 30 mars – 23 – 24 avril Sur la vie de ce Saint Evêque, on ne peut fournir que des conjectures : le fait de son existence repose sur le culte que la reconnaissance des peuples lui a rendu depuis les temps reculés. 20 Quant aux détails de sa vie, à l'époque où il vécut, l'accord n'existe point. Nous résumons ici quelques données. Quelques auteurs veulent que le Rieul (latin, Regulus) et Evêque d'Arles ainsi que le Rieul honoré à Senlis, soient deux personnages. Le premier, ont-ils dit, florissait dans la première moitié du troisième siècle; il est mentionné dans une lettre de Saint Cyprien au Pape Saint Étienne/Stéphane. On ignore les détails de sa vie : il n'est guère connu que par le culte qu'on lui rend surtout à Senlis; mais quelle est l'origine de ce culte? On ne nous le dit point. Le second, premier Evêque de Senlis, vint prêcher l'Évangile dans cette ville au milieu du troisième siècle, vers le temps où Saint Denis arriva à Paris. Il convertit un grand nombre d'infidèles, fonda une Église dont il fut le premier pasteur; il s’endormit dans le Christ en paix au milieu de ce troupeau. Il y a près de Lamballe un village qui porte son nom. Ceux qui rattachent Saint Rieul au premier siècle ont dit : Rieul (Regulus) d'origine grecque fit un voyage en Judée où il rencontra le Saint Apôtre Jean qui le convertit. Envoyé dans les Gaules par le Pape Saint Clément, il travailla à la conversion des habitants d'Arles, détruisit un temple d'idoles, fut choisi comme premier Evêque d'Arles. Quand une Vision Céleste lui eut appris le martyre de Saint Denis (placé ici au premier siècle), il fut porté par son zèle à se rendre dans le Nord de la Gaule. Il vint rassurer les fidèles de Paris, effrayés de la persécution qui venait de leur enlever leur Evêque puis se rendit à Senlis où des Miracles lui permirent d'implanter la Foi dans les âmes. Après le martyre de Lucien à Beauvais, on le vit encore dans cette ville pour raffermir les Chrétiens et leur donner un nouvel Evêque. Les Miracles se multipliaient sous ses pas; on raconte que dans une visite au village de Rully, la foule accourue pour l'entendre ne pouvant pénétrer dans l'église, resta au dehors et le Missionnaire prêcha en plein air. Mais le coassement des grenouilles empêchait d'entendre ses paroles, il imposa silence à ces batraciens et put continuer sa prédication. Dans ces conditions, le Missionnaire dut vivre jusqu'à un âge avancé avant d'aller recevoir au Ciel sa récompense. Suivant une autre tradition, les premiers Missionnaires qui convertirent les Gaules vinrent de Rome au milieu du troisième siècle sous l'empereur Dèce. Trophime évangélisa la ville d'Arles, y fonda une Église dont il fut le premier titulaire et eut pour premier successeur Rieul (Regulus). Une nouvelle troupe de Missionnaires partit de Rome sous Dioclétien; parmi eux se trouvaient Lucien de Beauvais, Quentin etc. Rieul se joignit à eux quand ils passèrent à Arles, vint dans le Nord de la Gaule, évangélisa la ville de Senlis dont il fut créé Evêque. Il s’endormit après un épiscopat de trente années, fut inhumé dans l'église des Saints-Pierre-et- Paul et des Miracles illustrèrent son tombeau; un culte public fut rendu à sa mémoire. Le culte rendu à Saint Rieul est très ancien. Après le Saint Baptême de Clovis et lorsque celui-ci visita successivement les sanctuaires de son royaume, le renom de Saint Rieul le conduisit à Senlis; il se fit raconter l'histoire et les Miracles du Saint, voulut qu'on ouvrît son tombeau et qu'on lui donnât de ses Vénérables Reliques. L'Evêque, probablement Livianus, s'opposa avec énergie à la demande du Roi qu'il considérait comme une profanation. Le Roi insista, la tombe fut ouverte, un Parfum Céleste s'en exhala. L'Evêque enleva une dent et de la bouche dont le temps avait rongé les chairs et un flot de sang s'en échappa. Le Roi prit la Précieuse Relique mais bouleversé par le prodige dont il était témoin, négligea de vénérer le Précieux Reste. Il ne put retrouver son chemin et les Evêques lui firent comprendre que pour faire cesser l'hallucination, il devait restituer la Précieuse Relique au tombeau du Saint et faire à la basilique des dons qui permettraient de la reconstruire. Le Roi se conforma à ces conseils et put retrouver les portes de la ville. 21 On peut supposer que le culte de Saint Rieul était publiquement établi quand on commença à écrire ses Actes au dixième ou onzième siècle. Quand sous Charles le Chauve Usuard mit le nom de Rieul au 30 mars dans son martyrologe, la fête se célébrait sans doute à cette date. D'autres documents cependant indiquent la fête au 23 ou 24 avril. Le martyrologe romain qui suivi Usuard, suppose que Rieul s’endormit dans le Seigneur à Senlis mais qu'il ne fut seulement Evêque d'Arles. SAINT JEAN LE SILENCIAIRE (L'HÉSYCHASTE) DU MONASTÈRE SAINT-SAVA (+ 558) Le Saint Evêque Jean de la ville de Colonia était un modèle de vie chrétienne pour son troupeau. Persécuté par le gouverneur, il fut privé de son siège épiscopal et partit pour le Monastère de Saint Sava le Sanctifié où il fut glorifié par les exploits ascétiques du silence, de la prière et de la demeure dans le Désert. Le Moine s’endormit dans le Seigneur à cent quatre ans. SAINT ERMITE JEAN DU PUITS, CONFESSEUR (+ 4°.S.) A l'époque des persécutions, Jean Ermite (Joannes in Puteo) fut élevé par sa mère dans la Connaissance de Jésus-Christ et pour échapper aux poursuites, il se cacha avec tous les siens. Un jour (il avait alors environ treize ans), il se rendit à l'église à l'insu de sa mère; un homme qu'il ne connaissait pas lui fit raconter son histoire et lui conseilla de se retirer au Désert. Jean commença par obtenir la permission de sa mère. Il se mit alors en route et un Ange s'offrit à le conduire. Quand ils eurent marché pendant une journée, ils trouvèrent un puits (ou citerne); Jean y élut domicile et jeûna pendant quarante jours. Sur une invitation de l'Ange, un Égyptien nommé Pharmute vint porter de la nourriture à Jean qui témoigna vouloir vivre auprès de ce puits et y être enseveli après son endormissement. Pharmute l'encouragea à la patience et l'avertit d'avoir à se tenir en garde contre les tentations du démon. Le tentateur se présenta en effet à Jean sous la forme d'un soi-disant serviteur de sa mère; il vint dire à l'Ermite que sa mère le réclamait. Ce furent alors des assauts successifs dans lesquels se présentèrent successivement la mère et les soeurs du Solitaire. Après dix ans d'attaques auxquelles Jean résista avec fermeté, un personnage nommé Chrysius vint rendre visite à l'Ermite. Jean lui raconta toute son histoire et s'endormit dans le Seigneur sous ses yeux. Chrysius lui donna la sépulture et fit mettre par écrit par un clerc tout ce récit. Ceci se passait à Kibistra en Petite Arménie où le Saint était vénéré le 30 mars. SAINT PROPHÈTE JOAD (+10°.S. AV. NSJC) Il était de Samarie. A l'époque où Jéroboam, serviteur de Roboam, fils de Salomon, entraîna les dix tribus d'lsraël dans le schisme en les séparant de celles de Juda en leur faisant adorer des veaux d'or à la place du Vrai Dieu, le Seigneur commanda à Joad d'aller reprocher son idolâtrie à Jéreboam. Il lui ordonna en même temps de ne pas manger de pain, de ne pas boire d'eau et d'accomplir sa mission avec la plus grande célérité. Il alla donc et trouva Jéroboam qui sacrifiait aux idoles. Le Prophète l'apostropha au Nom de Dieu et lui reprocha son infidélité. Jéroboam ayant étendu la main pour se saisir du Serviteur de Dieu, elle se dessécha. A cette vue, Jéroboam se repentit et pria le Prophète de le guérir; celui-ci s'adressa au Ciel et obtint la guérison demandée. Jéroboam lui offrit le pain de l'hospitalité mais il le refusa, disant que Dieu lui avait défendu de manger sur la terre des idolâtres. En retournant, il rencontra sur son chemin un autre Prophète qui l'engagea à entrer chez lui et lui offrit du pain dont il mangea. En punition de cette désobéissance, Dieu permit qu'un lion lui ôtât la vie mais 22 sans toucher à son corps car c'était le corps d'un Saint. Il fut enseveli à Béthel par les soins du Prophète chez lequel il s'était arrêté et plus tard les cendres de ce dernier allèrent dormir à côté de celles de Joad l'an du monde 3315, 645 avant Notre Seigneur Jésus-Christ. Cfr. 4Rois (2Rois)* XI et 2Chroniques XXIV * les 4 Livres des Rois de la Septante se répartissent dans la version massorétique de la Bible comme suit : 1Rois (Septante) = 1Samuel; 2Rois (Septante) = 2Samuel; 3Rois (Septante) = 1Rois; 4Rois (Septante) = 2Rois. SAINT EUBOLA (OU EUBOULA, EUBOULE , EUBULE), MÈRE DU MÉGALOMARTYR PANTELEIMON (+304) Saint Eubola, Mother of the GreatMartyr Panteleimon (Comm. 27 July), died peacefully in about the year 303 before the martyrdom of her son. SAINT MAMERTIN D'AUXERRE, CONFESSEUR (+ 462) 30 mars – 20 avril Mamertin naquit dans le paganisme aux environs d'Auxerre. Affligé d'une douleur à l'un de ses yeux et d'une tumeur à la main, il s'adressait à ses "dieux" pour être guéri de cette double infirmité. Un jour qu'il se rendait au temple plus triste qu'à l'ordinaire, il rencontra un clerc de l'Eglise d'Auxerre nommé Savin qui lui demanda la cause de sa tristesse et de sa démarche. Quand Mamertin lui eut tout expliqué, le clerc lui dit : "Que ne vas-tu trouver l'Evêque Germain? Il te guérira si tu veux renoncer à l'idolâtrie?" Mamertin réfléchit à cette parole; sentant renaître en lui la confiance, il passa toute la nuit dans l'oratoire de Saint-Corcodème; il y eut une vision qui acheva de le convertir. Le lendemain, il se présentait au Saint Evêque qui, favorisé d'une vision analogue, connaissait le changement intérieur réalisé en Mamertin. Il lui administra le Saint Baptême et en même temps lui rendit l'usage de ses membres. Pour témoigner de toute sa reconnaissance, le nouveau baptisé se consacra à Dieu sous la conduite de l'Abbé Aloge dans le monastère que Germain avait fait construire hors de la ville. Il progressa dans la science et dans la vertu et succéda au Pieux Aloge comme Abbé. Ce fut lui qui reçut Marien, venu du Berry. Ce disciple devait un jour lui succéder et donner plus tard son nom au Monastère. Mamertin écrivit lui-même le récit de sa conversion, peut-être sur l'ordre de Saint Germain. Il 23 s’endormit un Vendredi Saint, le 30 mars 462. Les anciens martyrologes ont mis son nom au 20 avril pour le joindre sans doute à celui de Marien. SAINT EVÊQUE ZOSIME DE SYRACUSE, CONFESSEUR (+ 662) Zosime naquit en Sicile. A sept ans, ses parents le mirent dans le Monastère de Sainte-Lucie à Syracuse. Fauste, l'Abbé de cette maison, fut édifié de sa vertu et lui confia la garde du tombeau de l'illustre Martyre. Mais ce soin lui fut occasion de se dissiper et de perdre sa première ferveur. Il voulut revoir ses parents et il partit un jour sans demander la permission à son Abbé. Surpris de le voir, ses parents le ramenèrent comme un fugitif et Fauste le reçut avec bonté. La nuit qui suivit son retour, Zosime eut un songe terrible. Sainte Lucie lui apparut, lui reprocha son inconstance, son manque de fidélité et le fit ainsi rentrer en lui-même. A partir de ce moment, Zosime se montra recueilli, humble, zélé. Il vécut trente ans dans le Monastère, donnant à tous l'exemple de la régularité et de l'obéissance. A la Naissance au Ciel de Fauste, les Moines selon la coutume allèrent trouver l'Evêque pour lui demander de désigner lui-même le successeur. Après avoir examiné tous les Moines présents, le Prélat posa la question : "Mais tous sont-ils venus ici?" - "Oui," répondirent-ils. Et sur une nouvelle insistance de l'Evêque, ils ajoutèrent "Il y a bien encore au monastère un frère de peu de considération; il est préposé à la garde du tombeau de Sainte Lucie." - " Qu'on l'amène!" dit l'Evêque. A peine Zosime se fut-il présenté que l'Evêque, comme inspiré de Dieu, dit : "Voilà celui que le Seigneur a choisi pour être votre Abbé." Et sans plus tarder, il lui conféra le sacerdoce. Zosime ne tarda pas à justifier le choix fait de sa personne par sa sagesse et sa modération, par sa prudence et le tempérament de douceur mêlée à la sévérité. Il ne prescrivait rien d'ailleurs qu'il ne l'eût d'abord accompli lui-même et il remplit cet office pendant quarante années. Dieu le préparait ainsi à l'épiscopat. Lorsque Pierre, successeur de l'Evêque Jean qui l'avait désigné comme Abbé, vint à s'endormir, le clergé et le peuple de Syracuse jetèrent les yeux sur Zosime; quelques-uns cependant se prononçaient pour un Prêtre nommé Vénère. Ce dernier ambitionnait l'épiscopat autant que Zosime le redoutait; on alla jusqu'à Rome pour demander au Pape de trancher la question et le Pape Théodore se prononça pour Zosime et le sacra luimême vers 647. Rentré à Syracuse, le nouvel Evêque remplit les devoirs d'un vrai pasteur avec une extrême vigilance et une charité sans bornes. Son épiscopat qui dura treize ans s'écoula dans les exercices de la pénitence, la pratique de la pauvreté et la fidélité à prêcher la Sainte Vérité. Zosime rendit son âme à Dieu à quatre-vingt-dix ans le 30 mars (d'autres disent le 21 janvier) de l'année 662. SAINTS DISCIPLES DES SOIXANTE-DIX : SOSTHÈNE, APOLLOS, CÉPHAS, TYCHIQUE, ÉPAPHRODITE, CÉSAR ET ONÉSIPHORE (+1°.S) 8 décembre - 4 janvier (synaxe des 70) – 30 mars The Holy Disciples from the 70: Sosthenes, Apollos, Cephas, Caesarius and Epaphrodites: The Disciple Sosthenes before his conversion was head of the Corinthian synagogue. The Apostle Paul converted him to Christianity and made him his helper in his work. In addressing the Corinthian Church, the apostle Paul sent greetings to it from both of them: "Paul, by the will of God called to be an apostle of Jesus Christ, and brother Sosthenes..." (1 Cor 1: 1). Afterwards, the holy disciple Sosthenes was made bishop at Colophon (Asia 24 Minor). In the Acts of the holy Apostles it tells the following about the holy Disciple Apollos: "A certain Jew, by the name of Apollos, born at Alexandria, eloquent and conversant with Scripture, came to Ephesus. He was instructed in the fundamentals of the way of the Lord and, being fervent of spirit, he spoke and taught about the Lord rightly, knowing only the baptism of John. He began to speak boldly in the synagogue. Hearing him, Aquila and Priscilla took him and more precisely explained to him the way of the Lord. And when he resolved to go to Achaeia, the brethren then wrote to the disciples of that place, urging them to receive him; and he, having come thither, much assisted those believing by grace, since he powerfully confuted the Jews in public, shewing by the Scriptures, that Jesus is the Christ" (Acts 18: 24-28). Saint Apollos much assisted the Apostle Paul. The Apostle Paul speaks thus about the spread of Christianity among the Corinthians: "I sowed, Apollos watered, but God did grow it" (1 Cor 3: 6). Saint Apollos was later bishop at Smyrna (Asia Minor). The holy Disciple Cephas was according to tradition bishop at Iconium. Accounts about him have not been preserved. It is presumed, that it is about him that the Apostle Paul makes mention (1 Cor 15: 5). The holy Disciple Epaphrodites was a companion of the Apostle Paul who, having sent him to the Philippian christians, speaks thus about his own hard work on the field of Christ: ..".I am honoured to send you of necessity Epaphrodites, my brother and co-worker and companion, your messenger and servant in my need... he was sick nigh to death; but God had mercy on him, and not only him but also me, so as not to add sorrow upon sorrow for me... Accept him in the Lord with all joy, and so hold him in esteem, since for the work of Christ was near death, subjecting life to peril, so as to make up the insufficiency of your service to me" (Phil 2: 25-30). Saint Epaphrodites was bishop at Adrianium (Italy). The commemoration of these holy disciples is also [8 December] and contained as well in the Sobor / Assemblage of the 70 Disciples on 4 January. ou The Holy Disciples from the 70: Sosthenes, Apollos, Cephas, Tykhikos, Epaphrodites, Caesarius, Onysiphoros – were chosen and sent by the Lord Jesus Christ Himself for preaching; they were chosen some while after the choosing of the 12 Apostles (Lk. 10: 1-24). The Disciple Sosthenes before accepting Christianity was head of the Jewish synagogue at Corinth. During the time of a riot against the Apostle Paul, he too suffered a beating. He was converted by Paul to faith in Christ and afterwards became bishop at Colophon. Apollos was a native of Alexandria and was a man of excellent erudition. The chief place of his service was at Corinth. He toiled there for a long time and converted many to faith in Christ. Towards the end of his life he preached on Crete and was bishop of Caesarea. The Disciple Cephas was bishop at Colophon. The Disciple Tykhikos, a native of Asia Minor, was a student and companion of the holy Apostle Paul. At the time of the first imprisonment of Paul, he delivered the Epistles to the Ephesians and to the Colossians. He replaced the Disciple Sosthenes on the cathedra-chair at 25 Colophon. The Disciple Epaphrodites – one of the closest assistants and companions of the Apostle Paul – was bishop of the Thracian city of Adriaca. The Disciple Caesarius preached at and was bishop of Dirracheia – a district in middle Greece. All of these disciples expired peacefully to the Lord (a second commemoration is under 30 March). The Church remembers with them also the Disciple Onysiphoros (Comm. 7 September). SAINT EVÊQUE PATTO (OU PACIFICUS, PATTON) DE WERDEN (+788) Né en Grande-Bretagne et endormi à Werden (Verden) dans la Saxe allemande vers 788, Saint Patto était l'Abbé du Monastère irlandais d'Anabaric qui fut établi par Charlemagne vers 780. Plus tard, il fut consacré Evêque de Werden pour succéder à son premier Evêque, Suibert. Comme de nombreux Miracles lui furent attribués, son corps fut exhumé en 1630 par les hétérodoxes mais aucun rapport ne fut établi du résultat, probablement parce que les Précieux Restes des Evêques Suibert, Saint Tanco, Saint Patto, Cerelon, Nortrila, Saint Erlulf et Saint Harruch, ainsi que les débris de mitres, sandales et ornements épiscopaux se trouvaient mélangés dans le même tombeau. Les Précieuses Reliques furent recueillies dans un nouveau cercueil et reposé derrière le Maître-Autel jusqu'à ce qu'ils soient emmenés par l'évêque hétérodoxe à Regensburg durant les invasions suédoises en 1659. SAINT MOINE QUI S’ENDORMIT DANS LA JOIE ET NE JUGEA JAMAIS PERSONNE SA VIE DURANT Ce Moine était paresseux, sans soin et peu assidu dans sa vie de prière mais toute sa vie durant, il ne jugea jamais personne. En s’endormant, il était heureux. Lorsque les frères lui demandèrent pourquoi avec tant de péchés il mourrait joyeux, il répondit : "Je vois à présent des Anges qui me montrent une lettre avec mes innombrables péchés. Je leur dis : 'Notre Seigneur a dit : 'cessez de juger et vous ne serez pas jugés' (Saint Luc 6,37). Je n'ai jamais jugé personne et j'espère que dans Sa Miséricorde, Dieu ne me jugera pas." Et les Anges déchirèrent le papier. En entendant cela, les Moines furent surpris et retinrent la leçon. 26 SAINT VENERABLE PERE THEOPHORE JEAN LE SINAITE, SURNOMME CLIMAQUE (+649) 4ème Dim. du Gd. Carême – 30 mars Il venait de Palestine quand il se rendit au Monastère Sainte Catherine du Sinaï. Il avait seize ans et il y restera dix-neuf sous la direction d'un Moine Vénérable qui lui apprend la vie parfaite. Un jour, ce dernier l'emmène auprès d'Abba Jean le Sabaïte, Ascète respecté. Celuici verse de l'eau dans un bassin et lave les pieds de Jean et non pas du Vénérable Vieillard. Interrogé pourquoi, Jean le Sabaïte répond : "J'ai lavé les pieds de l'Higoumène du Sinaï." La prophétie devait se réaliser quelques décennies plus tard. En attendant, son maître s'étant endormi, Jean se retire au Désert durant quarante ans. Il ne refuse jamais de donner quelques conseils et quelques enseignements quand on vient le trouver. Des envieux le traitant de bavard, Jean comprend qu'on enseigne plus par les oeuvres que par les paroles. Il rentre alors dans le silence. On devra le supplier de reprendre ses enseignements, ce qu'il fera par miséricorde. Après avoir longuement visité les monastères de l'Égypte, il revient au Sinaï et c'est à ce moment qu'il est élu Higoumène du Monastère Sainte Catherine. Vers la fin de sa vie, on lui demande de rédiger "L'Echelle Sainte" (en grec "klimax," d'où son nom) qui résume l'expérience spirituelle des trois premiers siècles du monachisme. "Ne cherche pas à beaucoup parler quand tu pries, de peur que ton esprit ne se distraie à chercher les mots." disait-il souvent. Ce livre est une véritable somme de la spiritualité monastique et lui donna dans l'Eglise orthodoxe la première place parmi les docteurs mystiques. Son échelle devint si populaire que le Tsar Ivan le Grand en fit un clocher au Kremlin de Moscou pour rappeler aux hôtes du palais qu'eux aussi ont une destinée surnaturelle. ou Alors qu'il était âgé de seize ans et qu'il avait l'esprit vif, il s'offrit à Dieu en victime sacrée, gravissant la montagne du Sinaï. Après dix-neuf ans passés dans ce Monastère, il le quitta 27 pour le stade des Hésychastes : à cinq milles de la palestre où s'exerça l'Anachorète Cyriaque, il fixa sa demeure au lieu-dit Tholâs. Il y passa quarante ans dans un ardent amour, constamment embrasé par le feu de l'Amour Divin. Il mangeait de tout ce que lui permettait la Règle (et en cela il brisait très sagement l'aiguillon de l'orgueil) mais il le faisait en toute frugalité et non jusqu'à satiété. Et le flot de ses larmes qui pourrait le décrire? Le sommeil, il en prenait juste assez pour ne pas gâcher par l'insomnie les facultés de son esprit. Le cours de sa vie, c'était la prière continue et un Amour de Dieu sans pareil. Ayant par toutes ces vertus mené une vie agréable à Dieu, ayant écrit l'Echelle, rédigé ses enseignements et rejoint la plénitude de la Bonté, il s'endormit dignement dans le Seigneur, l'an six cent-trois, à l'âge de quatre-vingts ans, laissant beaucoup d'autres écrits. ou Jean que l'on surnomma le Scholastique, à cause de sa science éminente ou le Sinaïte à cause de son séjour sur le Sinaï, est plus communément connu sous le surnom de Climaque, en raison de son traité qui a pour titre "L'échelle du paradis" (échelle en grec = klimax). On ignore l'époque et le lieu de sa naissance. D'après F. Nau qui place l’endormissement de Jean après 649, on aurait la naissance en 579. Les écrits qu'il a laissés ont donné à penser que Jean reçut une belle éducation par les soins de Pieux Parents. A seize ans, le jeune homme alla se présenter au Mont Sinaï voulant faire l'apprentissage de la solitude, il accepta de se laisser guider par un Saint Ancien nommé Martyre. Il employa quatre années à s'instruire et à s'éprouver avant de se consacrer à Dieu par la profession monastique. Satisfait des progrès de son disciple, Martyre le présenta un jour à l'Anachorète Anastase qui devait devenir Patriarche d'Antioche. Celui-ci comme éclairé d'une lumière prophétique, dit au maître : "Qui aurait cru, Abba que tu eusses consacré à Dieu un futur Higoumène du Mont-Sinaï?" Pendant dix-neuf ans, Jean s'exerça avec une simplicité admirable dans la pratique fidèle de l'obéissance. A l’endormissement de Martyre, il se proposa d'embrasser la vie des Anachorètes : il ne voulut pas cependant s'y décider par lui-même et consulta à ce sujet un autre Ancien qui donna son assentiment à ce projet. Jean descendit alors au bas de la Montagne du Sinaï et se retira dans une solitude au bas de la plaine. Sa cellule était éloignée de l'église d'environ deux lieues. Les samedis et dimanches, il se rendait à l'église pour participer à l'Office et communier avec les autres Anachorètes. Il consacrait les autres jours de la semaine successivement à la prière, au travail des mains et à la méditation; il mangeait peu les aliments que sa profession lui permettait. Dieu lui accorda le don de prières et celui des larmes. Bientôt, de disciple, il devint maître en matière d'ascétisme. Un Anachorète du nom de Moïse lui fit demander s'il l'acceptait comme disciple. Jean crut devoir céder aux instances qui lui étaient faites. Il était déjà dans un âge avancé quand les Moines du Sinaï le choisirent pour Higoumène; il dut se faire violence pour céder à leurs désirs et leur apporter ses enseignements. C'est alors qu'un autre Jean, Higoumène de Raïthe, monastère situé à quelques lieues du Sinaï, lui écrivit pour lui demander au nom de sa communauté et en son propre nom, de mettre par écrit les pensées que l'Esprit de Dieu lui dictait sur la pratique des Vertus. Jean Climaque considérant cette demande comme un Ordre venu du Ciel, résolut d'y satisfaire en esprit d'obéissance. Il répondit à son correspondant en des termes qui témoignent de sa profonde humilité : "Mauvais disciple d'un excellent peintre, j'ai seulement ébauché et marqué avec du noir les ombres de choses qui sont d'elles-mêmes très vives et très éclatantes; je t'ai réservé comme au premier maître et au plus éminent parmi les docteurs le soin de mettre la 28 dernière main à cet ouvrage, d'y ajouter des embellissements, d'éclaircir ce qu'il y a d'obscur, de suppléer à tout ce qui manque dans les préceptes de cette Loi Spirituelle par les lumières que tu as acquises en l'accomplissant si parfaitement. Ce n'est donc pas à toi que j'adresse ce petit ouvrage mais à ceux que Dieu a appelés à Son Service." Après avoir gouverné quelque temps le Monastère du Sinaï, Jean retourna dans sa solitude. Il établit pour son successeur un frère nommé Georges, Anachorète de la même montagne du Sinaï qui avait passé sept ans dans la pratique de toutes sortes de vertus. Lorsque Jean fut arrivé à sa dernière heure, Georges vint le visiter et lui dit tout en larmes : "Me laisses-tu après toi ainsi sans secours et sans assistance?" - "Ne t'afflige point, répondit le moribond, si j'ai quelque pouvoir auprès de Dieu, il ne se passera pas un an sans que je t'attire auprès de moi." Georges s’endormit en effet dix mois après. ou Nous indiquerons ici, entre parenthèses dans le texte, les références à la traduction de l'Echelle Sainte par le Père Placide Deseille, "Spiritualité orientale n° 24," Abbaye de Bellefontaine, 1978. Cet Homme Divin naquit vraisemblablement dans la seconde moitié du cinquième siècle mais on ignore tout de sa patrie et de ses origines car dès le début de son renoncement, il prit grand soin de vivre en étranger. "L'exil volontaire, écrit-il, est la séparation de toute chose pour rendre notre pensée inséparable de Dieu" (III, 3). On sait seulement que dès l'âge de seize ans et après avoir acquis une solide formation intellectuelle, il renonça à tous les attraits de cette vie de vanité par Amour de Dieu et se rendit au Mont Sinaï au pied de cette Montagne Sainte où Dieu avait autrefois révélé Sa Gloire à Moise et il s'offrit d'un coeur ardent au Seigneur comme un holocauste d'agréable odeur. Repoussant dès son entrée dans le stade toute confiance en lui-même et toute complaisance par une humilité sans feinte, il se soumit corps et âme à un Ancien nommé Martyre et s'engagea, libre de tout souci dans l'ascension de cette Echelle Spirituelle (klimax) au sommet de laquelle Dieu se tenait et l'engageait à ajouter "jour après jour, feu sur feu, ferveur sur ferveur, désir sur désir et zèle sur zèle" (I, 46). Il regardait son pasteur comme l'Icône Vivante du Christ (cfr. IV, 29) et convaincu que celui-ci devrait rendre compte pour lui devant Dieu (IV, 33), il n'avait qu'un seul souci : celui de rejeter sa volonté propre et de renoncer à tout discernement par plénitude de discernement (IV, 3) de sorte qu'il n'y avait aucun intervalle de temps entre les ordres que Martyre lui donnait, même apparemment sans raison et l'obéissance de son disciple. Malgré cette parfaite soumission, Martyre le garda néanmoins quatre ans dans l'état de novice et ne le tonsura qu'à l'âge de vingt ans après avoir éprouvé son humilité. Un des Moines présents ce jour-là nommé Stratège prédit que ce nouveau Moine était appelé à devenir un jour un des grands luminaires du monde. Lorsque par la suite Martyre et son disciple rendirent visite à Jean le Sabaïte, un des plus fameux Ascètes de ce temps, celui-ci, négligeant l'Ancien, alla laver les pieds de Jean. Après leur départ, il déclara qu'il ne connaissait pas ce jeune Moine mais que sous l'Inspiration du Saint-Esprit, il avait lavé les pieds à l'Higoumène du Sinaï. La même prophétie fut confirmée par le Grand Anastase le Sinaïte chez lequel ils s'étaient également rendus. Malgré sa jeunesse Jean montrait la maturité d'un Vieillard et un grand discernement. C'est ainsi qu'un jour alors qu'il avait été envoyé dans le monde pour une mission et se trouvait à table avec des séculiers, il préféra céder un peu à la vaine gloire en mangeant fort peu, plutôt 29 qu'à la gourmandise car de deux maux, il vaut mieux préférer celui qui est le moins dangereux pour les nouveaux venus dans la vie monastique (XXVI, 53). Il passa ainsi dix-neuf ans dans la bienheureuse insouciance que procure l'obéissance, débarrassé de tout combat par la prière de son Père Spirituel et navigant sans danger comme en dormant vers le port de l'impassibilité (cfr. IV, 3). A l’endormissement de Martyre, il résolut de poursuivre dans la solitude son ascension, genre de vie qui ne convient qu'au petit nombre de ceux qui, affermis sur la pierre de l'humilité, s'éloignent des hommes afin de n'être pas un moment privés de la Suavité de Dieu (XXVII, 29). Il ne s'était pas engagé dans cette voie pleine d'embûches en se confiant à son propre jugement mais sur les recommandations du Saint Ancien Georges Arsilaïte qui l'avait instruit du genre de vie propre aux Hésychastes. Il choisit comme terrain d'exercice un lieu solitaire appelé Tholas, situé à cinq milles du grand monastère où d'autres Ermites demeuraient non loin les uns des autres. Il y resta pendant quarante ans, consumé par l'Amour de Dieu sans cesse croissant, sans souci pour sa propre chair, libre de tout contact avec les hommes, n'ayant pour seule occupation que la prière sans relâche et la vigilance sur son coeur en vue de circonscrire l'incorporel dans une demeure corporelle (XXVII, 7), tel un Ange revêtu d'un corps. Il mangeait de tout ce que permet la profession monastique mais en très petite quantité, domptant ainsi la tyrannie de la chair sans offrir de prétexte à la vaine gloire. Par la solitude et la retraite, il avait mis à mort la fournaise du désir d'accumuler qui sous prétexte de charité et d'hospitalité, porte les Moines négligents à la gourmandise, la porte de toutes les passions (XIV, 38) et à l'amour de l'argent, fille du manque de Foi et adoration des idoles (XVI, 2). De l'acédie, cette mort de l'âme qui assaille en particulier les hésychastes (XIII, 4) et du relâchement, il triomphait par le souvenir de la mort (XXVII, 36) et par la méditation des Biens Promis il brisait le lien de la tristesse. Il ne connaissait qu'une seule tristesse : cette affliction qui procure la joie et nous fait courir avec ardeur sur le chemin du repentir (VII) et qui purifie l'âme de toutes ses souillures. Que lui restait-il pour parvenir à l'impassibilité (apatheia)? La colère, il l'avait vaincue depuis longtemps par le glaive de l'obéissance. La vaine gloire, cette épine à trois pointes qui se tient toujours dressée contre les combattants de la piété et qui se mêle à toutes les vertus comme une sangsue (XXI, 5), il l'avait étouffée par la réclusion et plus encore par le silence. Et pour prix de ses labeurs qu'il assaisonnait toujours du blâme de soi, le Seigneur lui avait accordé la reine des vertus, la Sainte et Précieuse Humilité : "cette Grâce ineffable dans l'âme, ce trésor dont le nom n'est connu que par ceux qui l'ont appris par expérience et qui porte le Nom de Dieu Lui-même (Mat. 11:29)" (XXV, 3). Comme sa cellule était trop proche des autres, il se retirait souvent dans une grotte éloignée, au pied de la Montagne* et il en faisait l'antichambre du Ciel par ses gémissements et les larmes qui coulaient de ses yeux comme une source abondante, sans effort et transfiguraient son corps en une robe nuptiale (VII, 20, 44). Par l'effet de cette Bienheureuse Affliction et de ces larmes continuelles, il vivait chaque jour comme une fête (VII, 41) et gardait la prière perpétuelle dans son coeur devenu semblable à une forteresse inviolable aux assauts des pensées. Il lui arrivait parfois d'être ravi en esprit au milieu des Choeurs Angéliques sans savoir s'il était en son corps ou hors de son corps et avec grande liberté il demandait alors à Dieu de l'instruire sur les Mystères de la Théologie (XXVII, 48). Lorsqu'il sortait de la fournaise de la prière, il se sentait tantôt purifié comme par le feu, tantôt tout resplendissant de Lumière (XXVIII, 54). * On peut la vénérer encore aujourd'hui. 30 Quant au sommeil, il ne lui accordait que la mesure nécessaire pour garder son esprit vigilant dans la prière et avant de s'endormir. il priait longtemps ou écrivait sur des tablettes le fruit de ses méditations des Ecritures Inspirées. Malgré le grand soin qu'il prit pendant toutes ces années de garder ses vertus cachées aux yeux des hommes, il dut attendre que Dieu jugeât que le temps était venu pour lui de transmettre aux autres la Lumière qu'il avait acquise pour l'édification de l'Eglise. Dieu porta alors vers Jean un jeune Moine nommé Moïse qui grâce à l'intervention des autres Ascètes, parvint à fléchir la résistance de l'Homme de Dieu et à se faire admettre comme son disciple. Un jour que Moïse était allé chercher au loin de la terre pour leur petit jardin et qu'il s'était allongé sous un gros rocher pour la sieste, Jean reçut dans sa cellule la Révélation que son disciple était en danger. Il saisit aussitôt l'arme de la prière et quand Moïse revint, le soir venu, il lui raconta que dans son sommeil il avait soudain entendu la voix de son Ancien l'appeler au moment même où le rocher se détachait et menaçait de l'écraser. La prière de Jean avait aussi le pouvoir de guérir les blessures visibles et invisibles. C'est ainsi qu'il délivra un Moine du démon de la luxure qui l'avait poussé au découragement. Une autre fois, il fit tomber la pluie. Mais c'était surtout par le charisme de l'enseignement spirituel que Dieu manifestait en lui Sa Grâce. Se fondant sur son expérience personnelle, il instruisait libéralement tous ceux qui venaient le trouver, sur les embûches qui guettent les Moines dans leur combat contre leurs passions et contre le prince de ce monde. Cet enseignement spirituel attira toutefois la jalousie de certains qui répandirent alors contre lui des calomnies, le traitant de bavard et de vaniteux. Bien qu'il eût la conscience en paix, Jean ne chercha pas à se justifier et pour enlever tout prétexte à ceux qui en cherchaient un, il arrêta pendant une année entière le flot de ses enseignements, convaincu qu'il valait mieux porter un léger préjudice aux amis du bien plutôt que d'exacerber le ressentiment des méchants. Tous les habitants du Désert furent édifiés par son silence et par cette preuve d'humilité et ce ne fut que sur les instances de ses propres calomniateurs repentants qu'il accepta de recevoir à nouveau des visiteurs. Comblé de toutes les vertus de l'action et de la Contemplation et parvenu au sommet de l'Echelle Sainte par la victoire sur toutes les passions du vieil homme, Jean rayonnait comme un astre sur la péninsule du Sinaï et était admiré par tous les Moines. Il ne s'en estimait pas moins encore un débutant et avide de recueillir des exemples de conduite évangélique, il entreprit un voyage dans divers Monastères d'Egypte. Il visita en particulier un grand Monastère cénobitique dans la région d'Alexandrie, un véritable Ciel sur la terre d'ici-bas dirigé par un admirable pasteur d'âmes doté d'un infaillible discernement. Cette communauté était unie dans le Seigneur par une telle charité, exempte de toute familiarité et de toute parole 31 vaine que les Moines avaient à peine besoin des avertissements de leur Higoumène de leur propre mouvement : ils s'excitaient mutuellement à une Vigilance Toute Divine. De toutes leurs vertus, la plus admirable selon Jean, était qu'ils s'exerçaient surtout à ne blesser en rien la conscience d'un frère (IV, 15-17). Il fut aussi fort édifié par la visite d'une dépendance de ce Monastère nommée "la Prison" où vivaient dans une Ascèse extrême et dans les démonstrations les plus extraordinaires de repentir, des Moines qui avaient gravement péché et qui s'efforçaient de gagner par leurs labeurs le Pardon de Dieu. Loin de lui paraître dure et intolérable cette prison était au contraire pour le Saint le modèle de la vie monastique. "L'âme en effet qui a perdu sa confiance première qui a brisé le sceau de sa pureté et s’est laissée ravir les trésors de la Grâce qui est devenue étrangère aux Consolations Divines, qui a violé son Alliance avec le Seigneur et qui est blessée et transportée de chagrin au souvenir (le tout cela, cette âme, dis-je, non seulement se soumettra volontiers à tous ces labeurs mais sera fermement résolue à se donner pieusement la mort par l'Ascèse, si du moins il lui reste encore une étincelle d'Amour et de Crainte du Seigneur" (V, 24). Lorsque le Saint eut accompli ces quarante années de séjour au Désert, tel un autre Moïse, il fut chargé par Dieu de prendre la tête de ce nouvel Israël et devint Higoumène du monastère* au pied de la Montagne Sainte. On raconte que le jour de son intronisation, six cents pèlerins étaient présents et pendant que tous étaient assis pour le repas, on put voir le Prophète Moïse lui-même vêtu d'une tunique blanche, allant et venant et donnant des ordres avec autorité aux cuisiniers, aux économes, aux cellériers et autres domestiques. * Fondé en 536 par l'Empereur Justinien. le Monastère du Sinaï était alors dédié la Mère de Dieu. Ce n'est qu'au quatorzième siècle il prit le nom de Sainte-Catherine. Ayant pénétré dans la ténèbre Mystique de la Contemplation, ce nouveau Moïse y avait été initié aux secrets de la Loi Spirituelle et redescendant de la montagne, impassible, le visage glorifié par la Grâce, il put devenir pour tous le Pasteur, le Médecin et le Maître Spirituel qui portant en lui-même le livre écrit par Dieu [=L'Echelle Sainte], n'avait pas besoin d'autres livres pour enseigner à ses Moines la science des sciences et l'art des arts. L'Higoumène de Raïthou nommé lui aussi Jean, ayant été informé de la merveilleuse manière de vivre des Moines du Sinaï, écrivit à Jean pour lui demander d'exposer de manière brève et méthodique ce qui est nécessaire à ceux qui ont embrassé la Vie Angélique pour obtenir le Salut. Celui qui ne savait pas contredire grava alors, du stylet de sa propre expérience, les "Tables de la Loi spirituelle."* Il présenta son traité comme une Echelle de trente degrés que Jacob, c'est-à-dire "celui qui a supplanté les passions," contempla tandis qu'il reposait sur la couche de l'Ascèse (cfr. Gen. 28:12). Dans cette Somme orthodoxe de la vie spirituelle** qui reste à travers les siècles, tant pour les Moines que pour les laïcs, le guide par excellence de la Vie Evangélique, Saint Jean n'institue pas de Règles mais à partir de recommandations pratiques, de détails judicieusement choisis, d'aphorismes ou d'énigmes souvent pleins d'humour, il initie l'âme au combat spirituel et au discernement des pensées. Sa parole est brève, dense et effilée et elle pénètre tel un glaive jusqu'au profond de l'âme, tranchant sans compromis toute complaisance de soi et poursuivant jusque dans leurs racines l'Ascèse hypocrite et l'égoïsme. Semblable à celle de Saint Grégoire le Théologien dans le domaine théologique, cette parole est l'Evangile mise en pratique et elle conduit sûrement ceux qui s'en imprègnent par une lecture assidue jusqu'à la Porte du Ciel où le Christ nous attend. * C'était le titre primitif de l'Echelle dont témoignent certains manuscrits. ** Elle est lue chaque année dans l'église ou au réfectoire, pendant le Grand Carême. C'est pourquoi on trouve souvent une fresque de l'Echelle dans les monastères orthodoxes. 32 Sur la fin de ses jours, le Bienheureux Jean désigna son frère Georges qui lui aussi avait embrassé la vie hésychaste dès le début de son renoncement pour lui succéder à la tête du Monastère. Lorsqu'il fut sur le point de s'endormir, Georges lui dit : "Ainsi tu m'abandonnes et tu pars! Pourtant, j'ai prié pour que tu m'envoies vers le Seigneur en premier car sans toi il n'est pas en mon pouvoir de paître cette communauté." Mais Jean le rassura et lui dit : "Ne t'afflige pas et ne te fais pas de souci. Si je trouve grâce devant Dieu, je ne te laisserai même pas achever une année après moi." Effectivement, dix mois après le Repos de Jean, Georges partit à son tour vers le Seigneur.* * On suppose que Georges était l'Evêque de Pharan qui, en 680, vint installer définitivement son siège au Monastère du Sinaï. Hymne de Louange à Saint Climaque Comme une sorte de flambeau sur le Mont Sinaï, Jean brillait de la Lumière Céleste Soumettant le corps, soumettant ses pensées, Il dénombra les trente marches vers la victoire. Stratégie miraculeuse, merveilleuse tactique Comme héritage, il donna au guerrier spirituel La guerre de l'esprit pour celui qui désire apprendre Et dans cette guerre comment conquérir avec Gloire. "L'Echelle," toute miraculeuse, par l'Esprit écrite, Après que le redoutable combat fut terminé, Lorsque Jean le Victorieux répandit le mot, Comme un précieux don, aux frères il l'offrit. Poème épique qu'est l'âme humaine, Lorsque de la poussière, vers les Cieux elle désire s'élever, Un poème épique terrible, d'une lutte et de souffrances, Un poème épique étincelant de Foi et d'Espérance. C'est cela que Jean, illuminé par Dieu, nous donna, Des armes, toutes rutilantes pour vous et moi. Et à présent, devant le Seigneur, Jean prie, Afin qu'il plaise au Seigneur de nous envoyer de l'aide Lorsque, vers Lui, par l'Echelle nous grimpons. Afin que vers nous, Il étende Sa Main, Afin qu'à Lui nous parvenions. St Jean, Patriarche de Jérusalem-Ste Eubula, Mère de St Pantéléimon-St Zacharie l'Evêque de Corinthe-St.Rieul d'Arles -St Joad, prophète (Xe siècle avant JC). .-St Quirin, tribun, Martyr à Rome sous Adrien (vers 130). -St Regulus, Grec de nation , premier Evêque de Senlis et apôtre d'une partie de la Picardie (vers le IIIème siècle). -St Victor, Martyr à Thessalonique sous Maximien (entre 286 et 305). - St Fergus l'Evêque en Irlande (VIème siècle). -St Pasteur l'Evêque d'Orléans, confesseur (557). -St Clinius, Grec de nation, Moine au Mont-Cassin puis Abbé d'un monastère près de Pontecorvo en Italie. -St Kirio, Ermite à Tredrez en Bretagne (VIème-VIIème siècles). -St Zosime l'Evêque de Syracuse en Sicile (vers 640 selon Hester). - St Jean, patriarche de Jérusalem. -St Veron, arrière-petit-fils de Charlemagne (?) devenu valet de ferme et thaumaturge à Lembeek près de Hal en Brabant (863). -Ste verona, soeur de St Véron, morte à Leefdael en Brabant (IXème siècle).-Ste Matrone Mylnikova, Ascète à St- Pétersbourg (1911). Lecture de l’Epître Pour le Vénérable Père Saint Jean Climaque 33 Gal V : 22-VI : 2 5.22 Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance; 5.23 la loi n'est pas contre ces choses. 5.24 Ceux qui sont à Jésus Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. 5.25 Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi selon l'Esprit. 5.26 Ne cherchons pas une vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres. 6.1 Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. 6.2 Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. Pour le Saint Hiérarque et Thaumaturge Sophronios, Evêque d’Irkutsk Heb VII : 26-VIII : 2 7.26 Il nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, 7.27 qui n'a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, -car ceci, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même. 7.28 En effet, la loi établit souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse; mais la parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est parfait pour l'éternité. 8.1 Le point capital de ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux, 8.2 comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme. Lecture de l’Evangile Pour le Vénérable Père Saint Jean Climaque Luc X : 16-21 10.16 Celui qui vous écoute m'écoute, et celui qui vous rejette me rejette; et celui qui me rejette rejette celui qui m'a envoyé. 10.17 Les soixante-dix revinrent avec joie, disant: Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom. 10.18 Jésus leur dit: Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. 10.19 Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l'ennemi; et rien ne pourra vous nuire. 10.20 Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. 10.21 En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint Esprit, et il dit: Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l'as voulu ainsi. Pour le Saint Hiérarque et Thaumaturge Sophronios, Evêque d’Irkutsk Matthieu V : 14-19 5.14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée; 5.15 et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. 5.16 Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. 5.17 Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. 5.18 Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé. 5.19 Celui donc qui supprimera l'un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des 34 cieux; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. REFLEXION - Si l'humilité devant les hommes est nécessaire afin d'être exalté devant Dieu et les efforts temporaires nécessaires pour la Vie Eternelle, en quoi vous en feriez-vous si quelques-uns uns secouent leur tête et rigolent de votre humilité? Jean le Silenciaire (l'Hésychaste) fut dix ans durant Evêque d'Ascalon. Voyant que les honneurs des hommes lui étaient un obstacle, il se déguisa en simple Moine et entra au Monastère de Saint-Sabbas le Sanctifié où il reçut comme tâche de récolter le bois et de faire cuire les lentilles pour les ouvriers. Lorsqu'il fut reconnu, il s'enferma dans une cellule où il vécut quarante-sept ans durant, ne se nourrissant que de légumes. C'est ainsi que les Pères évitaient les honneurs de ce monde pour lesquels, de nos jours, nombreux sont ceux qui, dans des luttes à mort, gâchent leur âme qui n'est plus que poussières et cendres. HOMELIE - Au sujet de la reconnaissance du Fils de l'Homme parmi les ténèbres présentes. "Vraiment, c'était le Fils de Dieu." (Saint Matthieu 27,54). Ces mots furent prononçés par le centurion qui avait accomplit ses devoirs de soldat consciencieusement. Sous les ordres de ses supérieurs, il avait à garder le Corps du Christ sur le Golgotha, extérieurement comme une machine mais intérieurement telle une âme largement ouverte. Lui, un soldat romain, un païen et un idolâtre vit tout ce qui se passait au moment de la mort du Christ Seigneur et s'écria : "Vraiment, c'était le Fils de Dieu." Bien que ne connaissant rien du Dieu Un et ne connaissant pas la Loi et les Prophètes, il comprit immédiatement ce que les Prêtres du Dieu Un et les autorités de la Loi et des Prophètes étaient incapables de comprendre! En cette occasion, la Parole de Dieu montra Sa Vérité. "Je suis venu dans ce monde pour un jugement afin que ceux qui ne voient pas, voient et que ceux qui voient, deviennent aveugles" (Saint Jean 9,39). Et vraiment, lui qui était aveugle en esprit vit et ceux qui pensaient qu'ils pourraient voir furent complètement aveuglés. N'était-il possible que les anciens des Juifs voyent le soleil obscurci, ne ressentent pas le tremblement de terre, ne remarquent pas que les rochers se fendaient, ne voyaient pas que le Voile du Temple s'était déchiré, ne reconnaissaient pas ces nombreux Saints qui sortirent des tombes ouvertes et apparurent dans Jérusalem? Ils virent tous cela et tous en rendirent vrai témoignage. Cependant, leurs esprits demeurèrent aveuglés et leurs coeurs, de pierre. Toutes ces manifestations, les terribles et les inhabituelles, ils les interprétèrent comme l'incroyant le ferait de nos jours : des accidents et des illusions. Les païens de toutes les époques interprètent tout comme des accidents et des auto-illusions à chaque fois que le Doigt de Dieu apparaît pour les réprimander pour les diriger ou les informer. Le centurion romain Longin (Longinus), tel était le nom du soldat, vit tout ce qui se passait sans a priori et sous la Croix, il confessa Sa Foi dans le Fils de Dieu. Son exclamation ne fut pas arrachée accidentellement à un coeur effrayé. Mais c'était sa Confession de Foi pour laquelle il donnera par la suite sa vie pour embrasser une meilleure vie dans le Royaume du Christ. Ô frères qu'il est grand ce centurion romain qui en voyant le Seigneur sans vie, crucifié entre des voleurs sur la colline du Golgotha, Le reconnaît comme Dieu et Le confesse comme Dieu. Ô frères qu'ils sont mesquins ces Chrétiens qui reconnaissent le Seigneur comme Ressuscité, comme Glorifié, comme le Victorieux et le Porteur de Victoire à travers Ses Myriades de Saints mais cependant gardent en leurs coeurs un doute comme un serpent venimeux qui les empoisonne chaque jour et ensevelit leurs vies dans les ténèbres éternelles. Ô Seigneur crucifié et ressuscité, fais-nous Miséricorde et sauve-nous! 35 A Toi soit la Gloire et la reconnaissance, à jamais. Amin. Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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