samedi 28 avril 2012
Vie de Saint Jean Climaque et autres Vies de Saints.
30 mars – 12 avril 2012
Cycle mobile (Pascalion): Saint et Grand Jeudi de la Sainte Passion de Notre Seigneur
Jésus-Christ
LE SAINT ET GRAND JEUDI, COMME NOS PERES NOUS L'ONT PRESCRIT,
SELON LA TRADITION REÇUE DES DIVINS APOTRES ET DES SAINTS VANGILES,
NOUS CELEBRONS LES QUATRE MYSTERES SUIVANTS :
LE LAVEMENT DES PIEDS,
LA CENE MYSTIQUE,
LA PRIERE SUPREME DU CHRIST
ET LA TRAHISON DE JUDAS.
Le Seigneur qui jadis lorsqu' Il Se promenait
à la brise du soir, troubla le Paradis
par le bruit de Son Pas, vient aujourd'hui laver
les pieds de Ses Disciples, au soir du Grand Jeudi.
En ce Repas Sacré, doublement s'accomplit
la Pâque de la Loi où le Christ nous révèle
en Son Corps et Son Sang une Pâque nouvelle.
Et puis c'est la prière et la suprême angoisse,
et la sueur de sang, le calice qui passe!
Pourquoi venir chercher, avec glaive et bâton,
Celui Qui veut mourir pour notre Rédemption ?
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La Pâque hébraïque devait être immolée le vendredi. Or il convenait que la Vérité s'accordât
avec son image, c'est-à-dire que ce même jour fût immolé aussi le Christ, notre Pâque. Par
anticipation comme disent les Pères Saints, Notre Seigneur Jésus-Christ célèbre la Pâque le
jeudi soir : en effet chez les Juifs, le soir du jeudi et tout le vendredi sont comptés comme un
seul jour, c'est ce qu'on appelle le "nykhthêrnéron" (d'un coucher de soleil à l'autre). Telle est
la raison pour laquelle Il accomplit à ce moment-là avec Ses Disciples la Pâque selon la Loi
comme l'ont dit quelques-uns dont le Divin Chrysostome. D'abord, ils se tinrent debout, les
reins ceints, les sandales aux pieds, le bâton à la main, observant tous les autres préceptes de
la Loi pour ne pas sembler la transgresser. Cette Pâque, c'est Zébédée qui l'a préparée, lui qui
portait la cruche d'eau comme l'affirme Athanase le Grand, ce qui n'est pas l'avis de tous.
Ensuite, révélant à Ses Disciples une célébration plus parfaite, le Seigneur institue le Mystère
de notre Pâque dans la chambre haute, la nuit étant déjà tombée. "Le soir venu, est-il dit, Il se
mit à table avec les douze." Remarquez-le, ce n'était pas la Pâque de la Loi puisqu'on s'attable
pour ce repas fait de pain et de vin alors que précédemment on avait du rôti et des azymes.
Mais avant le début de ce nouveau repas, Il se lève de table, Il quitte Son Manteau et verse de
l'eau dans un bassin, faisant tout Lui-même, à la fois pour confondre Judas et pour rappeler
aux autres Apôtres qu'ils ne doivent pas chercher à dominer comme Il le montre après le
lavement des pieds en disant : "Que celui qui veut être le premier se comporte comme le
dernier de tous!", Se donnant Lui-même en exemple. Il semble que le Christ lava d'abord les
pieds à Judas qui sans vergogne avait pris la première place. En dernier lieu, Il en vint à Pierre
mais celui-ci, étant le plus ardent de tous, reprend le Maître quitte ensuite à Lui laisser faire
davantage. Leur ayant donc lavé les pieds et leur ayant montré l'élévation sublime que procure
l'humilité, Il reprit Son Manteau et Sa Place et leur enseigna à s'aimer les uns les autres, sans
chercher à dominer.
Et tandis qu'ils mangeaient, ce fut l'annonce de la trahison. Les disciples s'affligeant à ce sujet
Jésus-Christ au seul Jean, en secret : "Celui à qui Je donnerai un morceau de pain après l'avoir
trempé, c'est lui qui Me trahira!" Si Pierre avait su de qui il s'agissait comme il était le plus
ardent de tous, il aurait pu tuer Judas. Ou encore : "Celui qui a plongé avec moi la main dans
le plat ...," car on trouve l'un et l'autre.
Après un bref intervalle, Il prit du pain et dit : "Prenez et mangez et de même pour le calice :
Buvez-en tous, ceci est Mon Sang, celui de la Nouvelle Alliance, faites cela en mémoire de
Moi." Tout en faisant cela, Il mangea et but avec eux. Remarquez-le bien, ce qu'Il dit être Son
Corps, c'est du pain et non des azymes. Que soient donc confondus ceux qui offrent des
azymes pour le sacrifice !
Après le pain, satan entra dans Judas : si auparavant il l'avait seulement tenté, maintenant il
habite en lui sûrement. Etant sorti, il donna un signal aux grands-prêtres afin de Le leur livrer
pour trente pièces d'argent. Après le repas, les Disciples se rendirent au Mont des Oliviers
dans un jardin appelé Gethsémani. Peu après, Jésus-Christ leur dit : "Vous allez tous vous
scandaliser à cause de Moi cette nuit." Pierre lui dit : "Même si tous Te reniaient, moi je ne le
ferai pas !" Or il se faisait tard, la nuit était déjà profonde. Jésus lui dit : "Avant que le coq ne
chante deux fois, tu m'auras renié trois fois." Ce qui se produisit, Pierre ayant été saisi d'une
grande peur. Dieu lui montra ainsi la faiblesse de sa nature mais en même temps puisqu'il va
lui confier ensuite le monde entier, il lui fait réaliser que l'univers est sujet à la même nature et
qu'il devra donc se montrer miséricordieux envers les pécheurs.
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Le triple reniement de Pierre représente les péchés de tous les hommes contre Dieu. D'abord,
le Commandement qu'a transgressé Adam; ensuite la transgression de la Loi écrite; en
troisième lieu, celle des Préceptes du Verbe. Mais le Sauveur le guérit par une triple
repentance; c'est pourquoi il lui dit par trois fois : "Pierre, M'aimes-tu?" Après cela, Il dit à
Ses Disciples (montrant ainsi Son humanité parce que la mort est effrayante pour tous) : "Mon
âme est triste à en mourir." Etant allé un peu plus loin, Il pria par trois fois, disant : "Mon
Père, s'il est possible, éloigne de Moi ce calice, sans que Je le boive; cependant que Ta
Volonté soit faite." D'une part, Il dit cela en tant qu'homme mais en même temps Il écarte
habilement le diable afin que ce dernier, croyant avoir affaire à un homme puisqu'Il craint la
mort, ne fasse pas obstacle au Mystère de la Croix. Revenant vers Ses Disciples, Il les trouva
endormis et S'adressant à Pierre, Il lui dit : "Ainsi, vous n'avez pas eu la force de veiller une
heure avec moi," traduisez : "Toi qui disais vouloir combattre pour moi jusqu'à la mort, voici
que tu dors comme les autres!"
Il s'était donc rendu de l'autre côté du torrent du Cédron, là où il y avait un jardin afin de S'y
tenir avec Ses Disciples. Ils avaient l'habitude de s'y rendre souvent. Aussi Judas connaissaitil
l'endroit. Ayant pris des soldats et la foule le suivant, il s'avança vers Jésus-Christ, Lui
donnant un baiser : c'était le signal qu'il avait convenu parce que plusieurs fois Il était sur le
point d'être pris et leur avait échappé sans Se faire voir. Mais ici, Jésus-Christ vient Lui-même
à leur rencontre en disant : Qui cherchez-vous? Car ils ne Le connaissaient pas encore.
Pourtant l'obscurité n'était pas complète puisqu'il y avait comme il est dit, des lanternes et des
torches allumées. Effrayés, ils reculèrent et tombèrent par terre. Judas ayant fait ce qu'il avait
convenu, Jésus-Christ lui dit : "Ami, fais la besogne pour laquelle tu es ici," c'est-à-dire :
"Pour ce que tu es venu faire, c'est le moment opportun." Puis il dit encore : "Suis-je un
brigand que vous vous soyez mis en campagne avec des glaives et des bâtons pour Me saisir?"
Et c'est de nuit qu'ils vinrent pour qu'il n'y eût pas de tumulte parmi le peuple. Alors le
bouillant Apôtre Pierre sortit un de ces glaives qui depuis le soir étaient prêts pour la
circonstance, il en frappa un serviteur du grand-prêtre nommé Malchus et lui trancha l'oreille
droite. Mais sachant que les grands-prêtres disaient de Lui : "Il n'a pas bien écouté la Loi et Il
enseigne!," le Christ en fait reproche à Pierre parce que ce n'est pas bien pour le disciple d'un
homme spirituel, de se servir du glaive. Et il guérit Malchus. Ayant donc pris Jésus-Christ, ils
Le lièrent et L'emmènent chez Anne, le grand-prêtre qui était le beau-père de Caïphe. Car ils
s'y étaient tous réunis, scribes et pharisiens, vociférant contre le Christ. C'est là que la servante
s'en prit à Pierre et qu'eut lieu son reniement et dans l'intervalle, la nuit étant passée, le coq
chanta pour la troisième fois. Et lui, se souvenant, pleura amèrement. Bientôt, ce fut le matin :
on amena le Christ d'Anne chez le grand-prêtre Caïphe où on Lui cracha au visage et où de
faux témoins furent convoqués. Lorsque brilla le jour, Caïphe L'envoya chez Pilate. Tout en
L'y conduisant, "ils n'entrèrent pas dans le prétoire pour ne pas se souiller afin de pouvoir
manger la Pâque." Certains comme dit Chrysostome, allèguent que pharisiens et grandsprêtres
auraient alors commis une infraction envers la Loi en déplaçant la Pâque car c'est cette
nuit-là qu'ils auraient dû la manger et ils l'auraient déplacée pour pouvoir tuer le Christ. Mais
s'ils devaient manger la Pâque à ce moment, le Christ a montré, en la mangeant le soir avant
qu'Il nous initiait au mystère parfait ou bien comme on l'a dit, il fallait que devint réalité ce
qui n'était dans la Loi qu'une image. Et de fait Saint Jean dit : "avant la fête de Pâque." C'est
pour ces raisons que nous fêtons nous aussi tout ce qui eut lieu ce jeudi-là et la nuit suivante et
que de ces ineffables faits et gestes nous faisons mémoire avec crainte.
Lecture de l’Epître
1Cor XI : 23-32
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11.23 Car j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné; c'est que le Seigneur Jésus, dans la
nuit où il fut livré, prit du pain, 11.24 et, après avoir rendu Grâces, le rompit, et dit: Ceci est mon
corps, qui est rompu pour vous; faites ceci en mémoire de moi. 11.25 De même, après avoir
soupé, il prit la coupe, et dit: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en
mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. 11.26 Car toutes les fois que vous mangez ce
pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il
vienne. 11.27 C'est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur
indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. 11.28 Que chacun donc
s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe; 11.29 car celui qui mange
et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. 11.30
C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup d'infirmes et de malades, et qu'un grand nombre
sont morts. 11.31 Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. 11.32 Mais quand
nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas
condamnés avec le monde.
Lecture de l’Evangile
SAINT ET GRAND JEUDI SOIR
1ère Lecture de l’Evangile
Jean XIII : 31-38
13.31 Lorsque Judas fut sorti, Jésus dit: Maintenant, le Fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a
été glorifié en lui. 13.32 Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même, et il le
glorifiera bientôt. 13.33 Mes petits enfants, je suis pour peu de temps encore avec vous. Vous
me chercherez; et, comme j'ai dit aux Juifs: Vous ne pouvez venir où je vais, je vous le dis
aussi maintenant. 13.34 Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les
autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. 13.35 A ceci tous
connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres.
13.36 Simon Pierre lui dit: Seigneur, où vas-tu? Jésus répondit: Tu ne peux pas maintenant
me suivre où je vais, mais tu me suivras plus tard. 13.37 Seigneur, lui dit Pierre, pourquoi ne
puis-je pas te suivre maintenant? Je donnerai ma vie pour toi. 13.38 Jésus répondit: Tu donneras
ta vie pour moi! En Vérité, en Vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne m'aies renié
trois fois.
Jean XIV : 1-31
14.1 Que votre coeur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi. 14.2 Il y a plusieurs
demeures dans la maison de mon Père. Si cela n'était pas, je vous l'aurais dit. Je vais vous
préparer une place. 14.3 Et, lorsque je m'en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je
reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi.
14.4 Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin. 14.5 Thomas lui dit: Seigneur, nous
ne savons où tu vas; comment pouvons-nous en savoir le chemin? 14.6 Jésus lui dit: Je suis le
chemin, la Vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. 14.7 Si vous me connaissiez, vous
connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez, et vous l'avez vu. 14.8
Philippe lui dit: Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. 14.9 Jésus lui dit: Il y a si
longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe! Celui qui m'a vu a vu le
Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père? 14.10 Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et
que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père
qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres. 14.11 Croyez-moi, je suis dans le Père, et le
Père est en moi; croyez du moins à cause de ces oeuvres.
14.12 En Vérité, en Vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je
fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m'en vais au Père; 14.13 et tout ce que vous
demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. 14.14 Si vous
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demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.
14.15 Si vous m'aimez, gardez mes commandements. 14.16 Et moi, je prierai le Père, et il vous
donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous, 14.17 l'Esprit de
Vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point; mais
vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous.
14.18 Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous. 14.19 Encore un peu de temps, et
le monde ne me verra plus; mais vous, vous me verrez, car je vis, et vous vivrez aussi. 14.20 En
ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en
vous. 14.21 Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime; et celui qui
m'aime sera aimé de mon Père, je l'aimerai, et je me ferai connaître à lui. 14.22 Jude, non pas
l'Iscariot, lui dit: Seigneur, d'où vient que tu te feras connaître à nous, et non au monde? 14.23
Jésus lui répondit: Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous
viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. 14.24 Celui qui ne m'aime pas ne garde
point mes paroles. Et la parole que vous entendez n'est pas de moi, mais du Père qui m'a
envoyé.
14.25 Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous. 14.26 Mais le consolateur,
l'Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous
rappellera tout ce que je vous ai dit. 14.27 Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne
vous donne pas comme le monde donne. Que votre coeur ne se trouble point, et ne s'alarme
point.
14.28 Vous avez entendu que je vous ai dit: Je m'en vais, et je reviens vers vous. Si vous
m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père; car le Père est plus grand que moi.
14.29 Et maintenant je vous ai dit ces choses avant qu'elles arrivent, afin que, lorsqu'elles
arriveront, vous croyiez. 14.30 Je ne parlerai plus guère avec vous; car le prince du monde vient.
Il n'a rien en moi; 14.31 mais afin que le monde sache que j'aime le Père, et que j'agis selon
l'ordre que le Père m'a donné, levez-vous, partons d'ici.
Jean XV : 1-27
15.1 Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. 15.2 Tout sarment qui est en moi et qui ne
porte pas de fruit, il le retranche; et tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde, afin qu'il porte
encore plus de fruit. 15.3 Déjà vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée. 15.4
Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du
fruit, s'il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en
moi. 15.5 Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure
porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. 15.6 Si quelqu'un ne demeure
pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche; puis on ramasse les sarments, on
les jette au feu, et ils brûlent. 15.7 Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en
vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. 15.8 Si vous portez beaucoup
de fruit, c'est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples.
15.9 Comme le Père m'a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour. 15.10 Si
vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j'ai gardé
les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. 15.11 Je vous ai dit ces
choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. 15.12 C'est ici mon
commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. 15.13 Il n'y a pas de
plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. 15.14 Vous êtes mes amis, si vous faites
ce que je vous commande. 15.15 Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait
pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître
tout ce que j'ai appris de mon Père. 15.16 Ce n'est pas vous qui m'avez choisi; mais moi, je vous
ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre
fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. 15.17 Ce
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que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres.
15.18 Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. 15.19 Si vous étiez du monde, le
monde aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai
choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait. 15.20 Souvenez-vous de la
parole que je vous ai dite: Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont
persécuté, ils vous persécuteront aussi; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre.
15.21 Mais ils vous feront toutes ces choses à cause de mon nom, parce qu'ils ne connaissent pas
celui qui m'a envoyé. 15.22 Si je n'étais pas venu et que je ne leur eusse point parlé, ils n'auraient
pas de péché; mais maintenant ils n'ont aucune excuse de leur péché. 15.23 Celui qui me hait,
hait aussi mon Père. 15.24 Si je n'avais pas fait parmi eux des oeuvres que nul autre n'a faites, ils
n'auraient pas de péché; mais maintenant ils les ont vues, et ils ont haï et moi et mon Père. 15.25
Mais cela est arrivé afin que s'accomplît la parole qui est écrite dans leur loi: Ils m'ont haï sans
cause.
15.26 Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l'Esprit de
Vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi; 15.27 et vous aussi, vous rendrez
témoignage, parce que vous êtes avec moi dès le commencement.
Jean XVI : 1-33
16.1 Je vous ai dit ces choses, afin qu'elles ne soient pas pour vous une occasion de chute. 16.2 Ils
vous excluront des synagogues; et même l'heure vient où quiconque vous fera mourir croira
rendre un culte à Dieu. 16.3 Et ils agiront ainsi, parce qu'ils n'ont connu ni le Père ni moi. 16.4 Je
vous ai dit ces choses, afin que, lorsque l'heure sera venue, vous vous souveniez que je vous
les ai dites. Je ne vous en ai pas parlé dès le commencement, parce que j'étais avec vous. 16.5
Maintenant je m'en vais vers celui qui m'a envoyé, et aucun de vous ne me demande: Où vastu?
16.6 Mais, parce que je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre coeur.
16.7 Cependant je vous dis la Vérité: il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne
m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai.
16.8 Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le
jugement: 16.9 en ce qui concerne le péché, parce qu'ils ne croient pas en moi; 16.10 la justice,
parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus; 16.11 le jugement, parce que le prince
de ce monde est jugé. 16.12 J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez
pas les porter maintenant. 16.13 Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de Vérité, il vous
conduira dans toute la Vérité; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura
entendu, et il vous annoncera les choses à venir. 16.14 Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce
qui est à moi, et vous l'annoncera. 16.15 Tout ce que le Père a est à moi; c'est pourquoi j'ai dit
qu'il prend de ce qui est à moi, et qu'il vous l'annoncera.
16.16 Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et
vous me verrez, parce que je vais au Père. 16.17 Là-dessus, quelques-uns de ses disciples dirent
entre eux: Que signifie ce qu'il nous dit: Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et
puis encore un peu de temps, et vous me verrez? et: Parce que je vais au Père? 16.18 Ils disaient
donc: Que signifie ce qu'il dit: Encore un peu de temps? Nous ne savons de quoi il parle. 16.19
Jésus, connut qu'ils voulaient l'interroger, leur dit: Vous vous questionnez les uns les autres
sur ce que j'ai dit: Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu
de temps, et vous me verrez. 16.20 En Vérité, en Vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous
vous lamenterez, et le monde se réjouira: vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se
changera en joie. 16.21 La femme, lorsqu'elle enfante, éprouve de la tristesse, parce que son
heure est venue; mais, lorsqu'elle a donné le jour à l'enfant, elle ne se souvient plus de la
souffrance, à cause de la joie qu'elle a de ce qu'un homme est né dans le monde. 16.22 Vous
donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse; mais je vous reverrai, et votre coeur se
réjouira, et nul ne vous ravira votre joie.
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16.23 En ce jour-là, vous ne m'interrogerez plus sur rien. En Vérité, en Vérité, je vous le dis,
ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom. 16.24 Jusqu'à présent vous
n'avez rien demandé en mon nom. Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit
parfaite. 16.25 Je vous ai dit ces choses en paraboles. L'heure vient où je ne vous parlerai plus en
paraboles, mais où je vous parlerai ouvertement du Père. 16.26 En ce jour, vous demanderez en
mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous; 16.27 car le Père lui-même vous
aime, parce que vous m'avez aimé, et que vous avez cru que je suis sorti de Dieu.
16.28 Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde; maintenant je quitte le monde, et
je vais au Père. 16.29 Ses disciples lui dirent: Voici, maintenant tu parles ouvertement, et tu
n'emploies aucune parabole. 16.30 Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et que tu
n'as pas besoin que personne t'interroge; c'est pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu.
16.31 Jésus leur répondit: Vous croyez maintenant. 16.32 Voici, l'heure vient, et elle est déjà
venue, où vous serez dispersés chacun de son côté, et où vous me laisserez seul; mais je ne
suis pas seul, car le Père est avec moi. 16.33 Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix
en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j'ai vaincu le monde.
Jean XVII : 1-XVIII : 1
17.1 Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au Ciel, et dit: Père, l'heure est venue! Glorifie
ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, 17.2 selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin
qu'il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. 17.3 Or, la vie éternelle, c'est
qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. 17.4 Je t'ai
glorifié sur la terre, j'ai achevé l'oeuvre que tu m'as donnée à faire. 17.5 Et maintenant toi, Père,
glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût.
17.6 J'ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde. Ils
étaient à toi, et tu me les as donnés; et ils ont gardé ta parole. 17.7 Maintenant ils ont connu que
tout ce que tu m'as donné vient de toi. 17.8 Car je leur ai donné les paroles que tu m'as données;
et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m'as
envoyé. 17.9 C'est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu
m'as donnés, parce qu'ils sont à toi; - 17.10 et tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est
à moi; -et je suis glorifié en eux.
17.11 Je ne suis plus dans le monde, et ils sont dans le monde, et je vais à toi. Père Saint,
garde en ton nom ceux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un comme nous. 17.12 Lorsque
j'étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J'ai gardé ceux que tu m'as donnés,
et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l'Écriture fût accomplie. 17.13
Et maintenant je vais à toi, et je dis ces choses dans le monde, afin qu'ils aient en eux ma joie
parfaite. 17.14 Je leur ai donné ta parole; et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du
monde, comme moi je ne suis pas du monde. 17.15 Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais
de les préserver du mal. 17.16 Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.
17.17 Sanctifie-les par ta Vérité: ta parole est la Vérité. 17.18 Comme tu m'as envoyé dans le
monde, je les ai aussi envoyés dans le monde. 17.19 Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin
qu'eux aussi soient sanctifiés par la Vérité.
17.20 Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en
moi par leur parole, 17.21 afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je
suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé.
17.22 Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes
un, - 17.23 moi en eux, et toi en moi, -afin qu'ils soient parfaitement un, et que le monde
connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé.
17.24 Père, je veux que là où je suis ceux que tu m'as donnés soient aussi avec moi, afin
qu'ils voient ma gloire, la gloire que tu m'as donnée, parce que tu m'as aimé avant la fondation
du monde. 17.25 Père juste, le monde ne t'a point connu; mais moi je t'ai connu, et ceux-ci ont
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connu que tu m'as envoyé. 17.26 Je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître,
afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et que je sois en eux.
18.1 Lorsqu'il eut dit ces choses, Jésus alla avec ses disciples de l'autre côté du torrent du
Cédron, où se trouvait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples.
2ème Lecture de l’Evangile
Jean XVIII : 1-28
18.1 Lorsqu'il eut dit ces choses, Jésus alla avec ses disciples de l'autre côté du torrent du
Cédron, où se trouvait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples. 18.2 Judas, qui le
livrait, connaissait ce lieu, parce que Jésus et ses disciples s'y étaient souvent réunis. 18.3 Judas
donc, ayant pris la cohorte, et des huissiers qu'envoyèrent les principaux sacrificateurs et les
pharisiens, vint là avec des lanternes, des flambeaux et des armes. 18.4 Jésus, sachant tout ce
qui devait lui arriver, s'avança, et leur dit: Qui cherchez-vous? 18.5 Ils lui répondirent: Jésus de
Nazareth. Jésus leur dit: C'est moi. Et Judas, qui le livrait, était avec eux. 18.6 Lorsque Jésus
leur eut dit: C'est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre. 18.7 Il leur demanda de nouveau:
Qui cherchez-vous? Et ils dirent: Jésus de Nazareth. 18.8 Jésus répondit: Je vous ai dit que c'est
moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci. 18.9 Il dit cela, afin que
s'accomplît la parole qu'il avait dite: Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés. 18.10
Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui
coupa l'oreille droite. Ce serviteur s'appelait Malchus. 18.11 Jésus dit à Pierre: Remets ton épée
dans le fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Père m'a donnée à boire? 18.12 La cohorte, le
tribun, et les huissiers des Juifs, se saisirent alors de Jésus, et le lièrent.
18.13 Ils l'emmenèrent d'abord chez Anne; car il était le beau-père de Caïphe, qui était
souverain sacrificateur cette année-là. 18.14 Et Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux
Juifs: Il est avantageux qu'un seul homme meure pour le peuple. 18.15 Simon Pierre, avec un
autre disciple, suivait Jésus. Ce disciple était connu du souverain sacrificateur, et il entra avec
Jésus dans la cour du souverain sacrificateur; 18.16 mais Pierre resta dehors près de la porte.
L'autre disciple, qui était connu du souverain sacrificateur, sortit, parla à la portière, et fit
entrer Pierre. 18.17 Alors la servante, la portière, dit à Pierre: Toi aussi, n'es-tu pas des disciples
de cet homme? Il dit: Je n'en suis point. 18.18 Les serviteurs et les huissiers, qui étaient là,
avaient allumé un brasier, car il faisait froid, et ils se chauffaient. Pierre se tenait avec eux, et
se chauffait. 18.19 Le souverain sacrificateur interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine.
18.20 Jésus lui répondit: J'ai parlé ouvertement au monde; j'ai toujours enseigné dans la
synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s'assemblent, et je n'ai rien dit en secret. 18.21
Pourquoi m'interroges-tu? Interroge sur ce que je leur ai dit ceux qui m'ont entendu; voici,
ceux-là savent ce que j'ai dit. 18.22 A ces mots, un des huissiers, qui se trouvait là, donna un
soufflet à Jésus, en disant: Est-ce ainsi que tu réponds au souverain sacrificateur? 18.23 Jésus lui
dit: Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal; et si j'ai bien parlé, pourquoi me frappestu?
18.24 Anne l'envoya lié à Caïphe, le souverain sacrificateur. 18.25 Simon Pierre était là, et se
chauffait. On lui dit: Toi aussi, n'es-tu pas de ses disciples? Il le nia, et dit: Je n'en suis point.
18.26 Un des serviteurs du souverain sacrificateur, parent de celui à qui Pierre avait coupé
l'oreille, dit: Ne t'ai-je pas vu avec lui dans le jardin? 18.27 Pierre le nia de nouveau. Et aussitôt
le coq chanta.
18.28 Ils conduisirent Jésus de chez Caïphe au prétoire: c'était le matin. Ils n'entrèrent point
eux-mêmes dans le prétoire, afin de ne pas se souiller, et de pouvoir manger la Pâque.
3ème Lecture de l’Evangile
Matthieu XXVI : 57-75
26.57 Ceux qui avaient saisi Jésus l'emmenèrent chez le souverain sacrificateur Caïphe, où les
scribes et les anciens étaient assemblés. 26.58 Pierre le suivit de loin jusqu'à la cour du
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souverain sacrificateur, y entra, et s'assit avec les serviteurs, pour voir comment cela finirait.
26.59 Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient quelque faux témoignage
contre Jésus, suffisant pour le faire mourir. 26.60 Mais ils n'en trouvèrent point, quoique
plusieurs faux témoins se fussent présentés. Enfin, il en vint deux, qui dirent: 26.61 Celui-ci a
dit: Je puis détruire le temple de Dieu, et le rebâtir en trois jours. 26.62 Le souverain
sacrificateur se leva, et lui dit: Ne réponds-tu rien? Qu'est-ce que ces hommes déposent contre
toi? 26.63 Jésus garda le silence. Et le souverain sacrificateur, prenant la parole, lui dit: Je
t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. 26.64 Jésus lui
répondit: Tu l'as dit. De plus, je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l'homme
assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du Ciel. 26.65 Alors le souverain
sacrificateur déchira ses vêtements, disant: Il a blasphémé! Qu'avons-nous encore besoin de
témoins? Voici, vous venez d'entendre son blasphème. Que vous en semble? 26.66 Ils
répondirent: Il mérite la mort. 26.67 Là-dessus, ils lui crachèrent au visage, et lui donnèrent des
coups de poing et des soufflets en disant: 26.68 Christ, prophétise; dis-nous qui t'a frappé.
26.69 Cependant, Pierre était assis dehors dans la cour. Une servante s'approcha de lui, et
dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen. 26.70 Mais il le nia devant tous, disant: Je ne sais
ce que tu veux dire. 26.71 Comme il se dirigeait vers la porte, une autre servante le vit, et dit à
ceux qui se trouvaient là; Celui-ci était aussi avec Jésus de Nazareth. 26.72 Il le nia de nouveau,
avec serment: Je ne connais pas cet homme. 26.73 Peu après, ceux qui étaient là, s'étant
approchés, dirent à Pierre: Certainement tu es aussi de ces gens-là, car ton langage te fait
reconnaître. 26.74 Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet
homme. Aussitôt le coq chanta. 26.75 Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite:
Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement.
4ème Lecture de l’Evangile
Jean XVIII : 28-40
18.28 Ils conduisirent Jésus de chez Caïphe au prétoire: c'était le matin. Ils n'entrèrent point euxmêmes
dans le prétoire, afin de ne pas se souiller, et de pouvoir manger la Pâque. 18.29 Pilate
sortit donc pour aller à eux, et il dit: Quelle accusation portez-vous contre cet homme? 18.30 Ils
lui répondirent: Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré. 18.31 Sur quoi
Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi. Les Juifs lui dirent: Il ne
nous est pas permis de mettre personne à mort. 18.32 C'était afin que s'accomplît la parole que
Jésus avait dite, lorsqu'il indiqua de quelle mort il devait mourir. 18.33 Pilate rentra dans le
prétoire, appela Jésus, et lui dit: Es-tu le roi des Juifs? 18.34 Jésus répondit: Est-ce de toi-même
que tu dis cela, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi? 18.35 Pilate répondit: Moi, suis-je Juif? Ta
nation et les principaux sacrificateurs t'ont livré à moi: qu'as-tu fait? 18.36 Mon royaume n'est
pas de ce monde, répondit Jésus. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient
combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré aux Juifs; mais maintenant mon royaume
n'est point d'ici-bas. 18.37 Pilate lui dit: Tu es donc roi? Jésus répondit: Tu le dis, je suis roi. Je
suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la Vérité. Quiconque est de la
Vérité écoute ma voix. 18.38 Pilate lui dit: Qu'est-ce que la Vérité? Après avoir dit cela, il sortit
de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit: Je ne trouve aucun crime en lui. 18.39 Mais,
comme c'est parmi vous une coutume que je vous relâche quelqu'un à la fête de Pâque,
voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs? 18.40 Alors de nouveau tous s'écrièrent: Non
pas lui, mais Barabbas. Or, Barabbas était un brigand.
Jean XIX : 1-16
19.1 Alors Pilate prit Jésus, et le fit battre de verges. 19.2 Les soldats tressèrent une couronne
d'épines qu'ils posèrent sur sa tête, et ils le revêtirent d'un manteau de pourpre; puis,
s'approchant de lui, 19.3 ils disaient: Salut, roi des Juifs! Et ils lui donnaient des soufflets. 19.4
10
Pilate sortit de nouveau, et dit aux Juifs: Voici, je vous l'amène dehors, afin que vous sachiez
que je ne trouve en lui aucun crime. 19.5 Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le
manteau de pourpre. Et Pilate leur dit: Voici l'homme. 19.6 Lorsque les principaux
sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s'écrièrent: Crucifie! crucifie! Pilate leur dit: Prenezle
vous-mêmes, et crucifiez-le; car moi, je ne trouve point de crime en lui. 19.7 Les Juifs lui
répondirent: Nous avons une loi; et, selon notre loi, il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de
Dieu. 19.8 Quand Pilate entendit cette parole, sa frayeur augmenta. 19.9 Il rentra dans le prétoire,
et il dit à Jésus: D'où es-tu? Mais Jésus ne lui donna point de réponse. 19.10 Pilate lui dit: Est-ce
à moi que tu ne parles pas? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te crucifier, et que j'ai le
pouvoir de te relâcher? 19.11 Jésus répondit: Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été
donné d'en haut. C'est pourquoi celui qui me livre à toi commet un plus grand péché. 19.12 Dès
ce moment, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs criaient: Si tu le relâches, tu n'es pas
ami de César. Quiconque se fait roi se déclare contre César. 19.13 Pilate, ayant entendu ces
paroles, amena Jésus dehors; et il s'assit sur le tribunal, au lieu appelé le Pavé, et en hébreu
Gabbatha. 19.14 C'était la préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. Pilate dit aux
Juifs: Voici votre roi. 19.15 Mais ils s'écrièrent: Ote, ôte, crucifie-le! Pilate leur dit: Crucifieraije
votre roi? Les principaux sacrificateurs répondirent: Nous n'avons de roi que César.
5ème Lecture de l’Evangile
Matthieu XXVII : 3-26
27.3 Alors Judas, qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, se repentit, et rapporta les trente
pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, 27.4 en disant: J'ai péché, en livrant
le sang innocent. Ils répondirent: Que nous importe? Cela te regarde. 27.5 Judas jeta les pièces
d'argent dans le temple, se retira, et alla se pendre. 27.6 Les principaux sacrificateurs les
ramassèrent, et dirent: Il n'est pas permis de les mettre dans le trésor sacré, puisque c'est le
prix du sang. 27.7 Et, après en avoir délibéré, ils achetèrent avec cet argent le champ du potier,
pour la sépulture des étrangers. 27.8 C'est pourquoi ce champ a été appelé champ du sang,
jusqu'à ce jour. 27.9 Alors s'accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie, le prophète: Ils ont
pris les trente pièces d'argent, la valeur de celui qui a été estimé, qu'on a estimé de la part des
enfants d'Israël; 27.10 et il les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me
l'avait ordonné.
27.11 Jésus comparut devant le gouverneur. Le gouverneur l'interrogea, en ces termes: Es-tu
le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis. 27.12 Mais il ne répondit rien aux accusations des
principaux sacrificateurs et des anciens. 27.13 Alors Pilate lui dit: N'entends-tu pas de combien
de choses ils t'accusent? 27.14 Et Jésus ne lui donna de réponse sur aucune parole, ce qui étonna
beaucoup le gouverneur. 27.15 A chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un
prisonnier, celui que demandait la foule. 27.16 Ils avaient alors un prisonnier fameux, nommé
Barabbas. 27.17 Comme ils étaient assemblés, Pilate leur dit: Lequel voulez-vous que je vous
relâche, Barabbas, ou Jésus, qu'on appelle Christ? 27.18 Car il savait que c'était par envie qu'ils
avaient livré Jésus. 27.19 Pendant qu'il était assis sur le tribunal, sa femme lui fit dire: Qu'il n'y
ait rien entre toi et ce juste; car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. 27.20
Les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent à la foule de demander Barabbas, et
de faire périr Jésus. 27.21 Le gouverneur prenant la parole, leur dit: Lequel des deux voulezvous
que je vous relâche? Ils répondirent: Barabbas. 27.22 Pilate leur dit: Que ferai-je donc de
Jésus, qu'on appelle Christ? Tous répondirent: Qu'il soit crucifié! 27.23 Le gouverneur dit: Mais
quel mal a-t-il fait? Et ils crièrent encore plus fort: Qu'il soit crucifié! 27.24 Pilate, voyant qu'il
ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de
la foule, et dit: Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde. 27.25 Et tout le peuple
répondit: Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants!
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27.26 Alors Pilate leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra
pour être crucifié.
Matthieu XXVII : 27-32
27.27 Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et ils assemblèrent autour
de lui toute la cohorte. 27.28 Ils lui ôtèrent ses vêtements, et le couvrirent d'un manteau écarlate.
27.29 Ils tressèrent une couronne d'épines, qu'ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau
dans la main droite; puis, s'agenouillant devant lui, ils le raillaient, en disant: Salut, roi des
Juifs! 27.30 Et ils crachaient contre lui, prenaient le roseau, et frappaient sur sa tête. 27.31 Après
s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et
l'emmenèrent pour le crucifier. 27.32 Lorsqu'ils sortirent, ils rencontrèrent un homme de Cyrène,
appelé Simon, et ils le forcèrent à porter la Croix de Jésus.
6ème Lecture de l’Evangile
Marc XV : 16-32
15.16 Les soldats conduisirent Jésus dans l'intérieur de la cour, c'est-à-dire, dans le prétoire, et
ils assemblèrent toute la cohorte. 15.17 Ils le revêtirent de pourpre, et posèrent sur sa tête une
couronne d'épines, qu'ils avaient tressée. 15.18 Puis ils se mirent à le saluer: Salut, roi des Juifs!
15.19 Et ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et, fléchissant les genoux, ils
se prosternaient devant lui. 15.20 Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent la pourpre, lui
remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier. 15.21 Ils forcèrent à porter la Croix de
Jésus un passant qui revenait des champs, Simon de Cyrène, père d'Alexandre et de Rufus;
15.22 et ils conduisirent Jésus au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne. 15.23 Ils
lui donnèrent à boire du vin mêlé de myrrhe, mais il ne le prit pas. 15.24 Ils le crucifièrent, et se
partagèrent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir ce que chacun aurait. 15.25 C'était la
troisième heure, quand ils le crucifièrent. 15.26 L'inscription indiquant le sujet de sa
condamnation portait ces mots: Le roi des Juifs. 15.27 Ils crucifièrent avec lui deux brigands,
l'un à sa droite, et l'autre à sa gauche. 15.28 Ainsi fut accompli ce que dit l'Écriture: Il a été mis
au nombre des malfaiteurs. 15.29 Les passants l'injuriaient, et secouaient la tête, en disant: Hé!
toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, 15.30 sauve-toi toi-même, en descendant
de la Croix! 15.31 Les principaux sacrificateurs aussi, avec les scribes, se moquaient entre eux,
et disaient: Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même! 15.32 Que le Christ, le roi
d'Israël, descende maintenant de la Croix, afin que nous voyions et que nous croyions! Ceux
qui étaient crucifiés avec lui l'insultaient aussi.
7ème Lecture de l’Evangile
Matthieu XXVII : 33-54
27.33 Arrivés au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne, 27.34 ils lui donnèrent à boire
du vin mêlé de fiel; mais, quand il l'eut goûté, il ne voulut pas boire. 27.35 Après l'avoir crucifié,
ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort, afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé
par le prophète: Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma tunique. 27.36 Puis
ils s'assirent, et le gardèrent. 27.37 Pour indiquer le sujet de sa condamnation, on écrivit audessus
de sa tête: Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. 27.38 Avec lui furent crucifiés deux
brigands, l'un à sa droite, et l'autre à sa gauche. 27.39 Les passants l'injuriaient, et secouaient la
tête, 27.40 en disant: Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toimême!
Si tu es le Fils de Dieu, descends de la Croix! 27.41 Les principaux sacrificateurs, avec
les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui, et disaient: 27.42 Il a sauvé les autres, et il
ne peut se sauver lui-même! S'il est roi d'Israël, qu'il descende de la Croix, et nous croirons en
lui. 27.43 Il s'est confié en Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime. Car il a dit: Je suis
Fils de Dieu. 27.44 Les brigands, crucifiés avec lui, l'insultaient de la même manière. 27.45 Depuis
12
la sixième heure jusqu'à la neuvième, il y eut des ténèbres sur toute la terre. 27.46 Et vers la
neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: Éli, Éli, lama sabachthani? c'est-à-dire: Mon
Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? 27.47 Quelques-un de ceux qui étaient là, l'ayant
entendu, dirent: Il appelle Élie. 27.48 Et aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge, qu'il
remplit de vinaigre, et, l'ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire. 27.49 Mais les autres
disaient: Laisse, voyons si Élie viendra le sauver.
27.50 Jésus poussa de nouveau un grand cri, et rendit l'esprit. 27.51 Et voici, le voile du temple
se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent, 27.52
les sépulcres s'ouvrirent, et plusieurs corps des Saints qui étaient morts ressuscitèrent. 27.53
Étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville Sainte, et
apparurent à un grand nombre de personnes. 27.54 Le centenier et ceux qui étaient avec lui pour
garder Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d'arriver, furent saisis d'une
grande frayeur, et dirent: Assurément, cet homme était Fils de Dieu.
8ème Lecture de l’Evangile
Luc XXIII : 32-49
23.32 On conduisait en même temps deux malfaiteurs, qui devaient être mis à mort avec Jésus.
23.33 Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, ainsi que les deux
malfaiteurs, l'un à droite, l'autre à gauche. 23.34 Jésus dit: Père, pardonne-leur, car ils ne savent
ce qu'ils font. Ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort. 23.35 Le peuple se tenait là, et
regardait. Les magistrats se moquaient de Jésus, disant: Il a sauvé les autres; qu'il se sauve luimême,
s'il est le Christ, l'élu de Dieu! 23.36 Les soldats aussi se moquaient de lui; s'approchant
et lui présentant du vinaigre, 23.37 ils disaient: Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même! 23.38
Il y avait au-dessus de lui cette inscription: Celui-ci est le roi des Juifs. 23.39 L'un des
malfaiteurs crucifiés l'injuriait, disant: N'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même, et sauvenous!
23.40 Mais l'autre le reprenait, et disait: Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même
condamnation? 23.41 Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes;
mais celui-ci n'a rien fait de mal. 23.42 Et il dit à Jésus: Souviens-toi de moi, quand tu viendras
dans ton règne. 23.43 Jésus lui répondit: Je te le dis en Vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans
le paradis.
23.44 Il était déjà environ la sixième heure, et il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à
la neuvième heure. 23.45 Le soleil s'obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu. 23.46
Jésus s'écria d'une voix forte: Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces
paroles, il expira. 23.47 Le centenier, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, et dit:
Certainement, cet homme était juste. 23.48 Et tous ceux qui assistaient en foule à ce spectacle,
après avoir vu ce qui était arrivé, s'en retournèrent, se frappant la poitrine. 23.49 Tous ceux de la
connaissance de Jésus, et les femmes qui l'avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient
dans l'éloignement et regardaient ce qui se passait.
9ème Lecture de l’Evangile
Jean XIX : 25-37
19.25 Près de la Croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de
Clopas, et Marie de Magdala. 19.26 Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il
aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. 19.27 Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès
ce moment, le disciple la prit chez lui. 19.28 Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà
consommé, dit, afin que l'Écriture fût accomplie: J'ai soif. 19.29 Il y avait là un vase plein de
vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, et, l'ayant fixée à une branche d'hysope, ils
l'approchèrent de sa bouche. 19.30 Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: Tout est accompli. Et,
baissant la tête, il rendit l'esprit.
19.31 Dans la crainte que les corps ne restassent sur la Croix pendant le sabbat, -car c'était
13
la préparation, et ce jour de sabbat était un grand jour, -les Juifs demandèrent à Pilate qu'on
rompît les jambes aux crucifiés, et qu'on les enlevât. 19.32 Les soldats vinrent donc, et ils
rompirent les jambes au premier, puis à l'autre qui avait été crucifié avec lui. 19.33 S'étant
approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes; 19.34 mais un des
soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l'eau. 19.35 Celui qui l'a
vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait qu'il dit vrai, afin que vous
croyiez aussi. 19.36 Ces choses sont arrivées, afin que l'Écriture fût accomplie: Aucun de ses os
ne sera brisé. 19.37 Et ailleurs l'Écriture dit encore: Ils verront celui qu'ils ont percé.
10ème Lecture de l’Evangile
Marc XV : 43-47
15.43 arriva Joseph d'Arimathée, conseiller de distinction, qui lui-même attendait aussi le
royaume de Dieu. Il osa se rendre vers Pilate, pour demander le corps de Jésus. 15.44 Pilate
s'étonna qu'il fût mort si tôt; fit venir le centenier et lui demanda s'il était mort depuis
longtemps. 15.45 S'en étant assuré par le centenier, il donna le corps à Joseph. 15.46 Et Joseph,
ayant acheté un linceul, descendit Jésus de la Croix, l'enveloppa du linceul, et le déposa dans
un sépulcre taillé dans le roc. Puis il roula une pierre à l'entrée du sépulcre. 15.47 Marie de
Magdala, et Marie, mère de Joses, regardaient où on le mettait.
11ème Lecture de l’Evangile
Jean XIX : 38-42
19.38 Après cela, Joseph d'Arimathée, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des
Juifs, demanda à Pilate la permission de prendre le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint
donc, et prit le corps de Jésus. 19.39 Nicodème, qui auparavant était allé de nuit vers Jésus, vint
aussi, apportant un mélange d'environ cent livres de myrrhe et d'aloès. 19.40 Ils prirent donc le
corps de Jésus, et l'enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c'est la coutume
d'ensevelir chez les Juifs. 19.41 Or, il y avait un jardin dans le lieu où Jésus avait été crucifié, et
dans le jardin un sépulcre neuf, où personne encore n'avait été mis. 19.42 Ce fut là qu'ils
déposèrent Jésus, à cause de la préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche.
12ème Lecture de l’Evangile
Matthieu XXVII : 62-66
27.62 Le lendemain, qui était le jour après la préparation, les principaux sacrificateurs et les
pharisiens allèrent ensemble auprès de Pilate, 27.63 et dirent: Seigneur, nous nous souvenons
que cet imposteur a dit, quand il vivait encore: Après trois jours je ressusciterai. 27.64 Ordonne
donc que le sépulcre soit gardé jusqu'au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas
dérober le corps, et dire au peuple: Il est ressuscité des morts. Cette dernière imposture serait
pire que la première. 27.65 Pilate leur dit: Vous avez une garde; allez, gardez-le comme vous
l'entendrez. 27.66 Ils s'en allèrent, et s'assurèrent du sépulcre au moyen de la garde, après avoir
scellé la pierre.
Cycle fixe : Commémorations
SAINT RULE ET LA FONDATION DE SAINT ANDRÉ (+4°.S.) 17 octobre – 30 mars
La tradition médiévale nous rapporte qu'un Moine grec aurait eu une vision en 345
l'avertissant que Constantin, le premier Empereur chrétien, projetait d'enlever les Précieuses
Reliques de Saint André le premier appelé des Saints Apôtres, de Patras, lieu de son martyre,
à Constantinople, la nouvelle capitale orientale de l'Empire. Ce Moine appelé Rule ou
Regulus, considéra que la vision lui avait commandé d'emporter une partie des Précieuses
Reliques à l'Ouest, "aux confins du monde" et donc il retira du sanctuaire de l'Apôtre l'os d'un
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bras, trois doigts de la main droite, une dent et une rotule. Il partit en compagnie de fervents
hommes et femmes et après un périlleux voyage, aboutirent en un endroit appelé Kilrymount,
en Ecosse. Là-bas il construisit une église pour loger les Précieuses Reliques.
Survient maintenant une difficulté parce que la tradition continue en disant comment un roi
des Pictes, Angus MacFergus, lui aussi eut une vision de Saint André, lui promettant la
victoire dans le combat. Par gratitude, Angus fit don de la terre autour du lieu d'installation de
Regulus et déclara que l'église qu'il y avait construite devait être la tête et la mère de toutes les
églises du royaume. Ceci reporte la fondation de Saint Andrews quatre cents ans plus tard, au
huitième siècle : il fut suggéré que le Regulus avait établi une communauté à cet endroit et
que les Précieuses Reliques auraient été importées sous le règne d'Angus, y étant amenées
d'Hexham par Saint Acca qui fut forcé de partir de son diocèse en 732. Hexham avait été
fondé par Saint Wilfrid et lui il possédait de Vénérables Reliques de Saint André pour son
église. La mention commune des Précieuses Reliques des Saints André et Regulus est trouvée
de cette fois et l'évêché fut transféré d'Abernethy à Saint Andrews en 908.
ou
SAINTS ÉVÊQUE OU ABBÉ REGULUS, PRÊTRE DAMIEN, DIACRE ANEGLAS ET
MUREN, VIERGE, VÉNÉRÉS EN ANGLETERRE (+9°.S.)
Au 8 octobre, nous avons parlé d'une Triduana qu'aurait accompagnée en Ecosse un Saint
Regulus, d'après le bréviaire d'Aberdeen. Cette même source, peu recommandable, nous dit
ceci : en 360, Regulus gardait les Précieuses Reliques de Saint André à Patras en Achaïe
(Grèce). Un Ange lui ordonna de prélever de Précieuses Reliques pour les emporter au lieu
qui serait désigné. Cependant l'empereur Constance II fit transférer à Constantinople le reste
des Précieuses Reliques (en 357 et non 360 comme dit notre texte). Regulus après deux ans de
navigation, aborda en Ecosse avec ses Précieux Ossements : légende destinée à illustrer la
naissance de l'archevêché écossais de Saint-Andrews et Edimbourg (René Aigrain, Ecclesia,
1948, p. 826, 827; Annuario pontificio, 1952, p. 363). Regulus avait des compagnons :
notamment le Prêtre Damien, le Diacre Aneglas et la Vierge Muren. Regulus aurait été Abbé
ou Evêque. La Translation des Précieuses Reliques pourrait se placer au huitième ou
neuvième siècle. Nous ne savons rien de Damien, rien d'Aneglas. Muren serait fille du roi
picte ou scotte.
SAINT HIÉRO(-NÉO)MARTYR ZACHARIE L'EVÊQUE DE CORINTHE (+1684)
Ce Hiéromartyr et Evêque de Corinthe souffrit pour le Christ sous les Turcs en 1684. Les
Turcs musulmans l'accusèrent de correspondre secrètement avec les Français auxquels le
Saint aurait soi-disant promis d'aider à s'emparer de la ville. Les musulmans se jetèrent avec
rage sur l'Evêque chrétien et entravé de chaînes et couverts de coups, ils l'emmenèrent au
procès. Le juge, sans l'interroger, exigea que Saint Zacharie accepte l'islam et à la réponse
négative de l'Evêque, il ordonna de le battre sans pitié. Ils enfermèrent alors le Confesseur du
Christ en prison où les fanatiques mahométans ne cessèrent de le battre et de le martyriser. Le
Hiéromartyr Zacharie fut décapité le troisième dimanche suivant le Dimanche de la
Vénération de la Croix.
SAINT EVÊQUE TOLA (+ 733-737)
Ce Saint irlandais était l'Abbé-Evêque de Disert Tola dans le Meath. Il envoya des
Missionnaires en Europe et permit le développement des études savantes. Vers l'an 700, il
établit une communauté monastique entre la rivière Fergus et le Burren .
15
30 mars (repos) – 30 juin (translation et glorification)
SAINT EVÊQUE ET THAUMATURGE SOPHRONE D'IRKOURSK (SIBÉRIE) (+18°.S.)
Né en 1704 en Malorussie dans la région de Chernigov, Saint Sophrone s'appelait dans le
monde Kristalevsky. Son père, Nazarii Fedorovich, était "un homme simple dans ses affaires
qui avait donné "Stéphane" pour nom de Baptême à Sophrone en honneur du Protomartyr et
Diacre Stéphane/Etienne. Il avait deux frères et une soeur, Pélagie. Le nom d'un frère était
Paul. Le nom du frère plus âgé est inconnu mais une tradition rapporte qu'il serait devenu par
la suite Higoumène du Monastère Zolotonoshsk de Krasnogorsk.
Les années d'enfance de Stéphane se passèrent à Berezan dans le district Pereyaslavl du
gouvernorat de Poltava où la famille s'installa après la fin du service du père. A sa majorité,
Stéphane entra à l'Académie Théologique de Kiev au temps où y étudiaient deux autres futurs
Saints Hiérarques : le futur Evêque Joasaph de Belgorod et le futur Métropolite Paul de
Tobol'sk.
Après avoir reçu son éducation religieuse, Stéphane entra au Monastère de la Transfiguration
à Krasnogorsk (qui deviendra par la suite Pokrov/Monastère de la Protection et en 1789 et qui
sera transformé en un monastère pour Moniales) où son frère aîné poursuivait déjà la vie
ascétique. Le 23 avril 1730, il prononça ses voeux monastiques, recevant le nom de Sophrone
en l'honneur du Saint Patriarche Sophrone de Jérusalem.
La nuit après avoir prononcé ses voeux monastiques, le Moine Sophrone entendit une Voix
dans l'église de Pokrov prédisant son futur ministère : "Quand tu deviendras Evêque, érige
une église dédiée à Tous les Saints." Après deux ans, en 1732, il fut appelé à Kiev pour être
ordonné Diacre dans la cathédrale Sainte-Sophie puis ensuite Hiéromoine. Au sujet de la
période suivante de la vie de Saint Sophrone, son état de service rapporte : "Après avoir fait
ses voeux, il devint le trésorier de ce Monastère Zolotonoshsk durant deux ans puis par un
décret de Sa Grâce Arsenii Berlov de l'éparchie de Pereyaslavl', il prit son service dans la
maison de son Archevêque dans laquelle il servit durant huit ans, dépendant du Monastère
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Alexandre Nevsky, période durant laquelle il fut envoyé à Saint-Pétersbourg pour des affaires
hiérarchiques pour lesquelles il plaida deux ans durant."
Ces faits témoignent assez facilement de la relation entre le Saint et son Monastère originel de
Pokrovsk. Durant son temps d'obéissance au Hiérarque présidant à Pereyaslavl', il visita
souvent son monastère, passant sa journée en Contemplation et à travailler, donnant l'exemple
de la formation d'un frère Moine.
Durant le séjour du Hiéromoine Sophrone pour les affaires hiérarchiques synodales, le Synode
s'intéressa particulièrement et quand il devint nécessaire d'augmenter le nombre de Moines du
Monastère Alexandre Nevsky à Saint-Pétersbourg, vingt-neuf Moines furent appelés en
janvier 1742 de divers monastères de Russie dont notre futur Saint. Un an plus tard, il fut
nommé trésorier du monastère et en 1746 il fut nommé au bureau de l'Higoumène du
monastère où il servit sept ans.
Il fit venir pour l'aider un de ses compatriotes natif de la ville de Priluk, le Hiéromoine Synesii
qu'il fit nommer organisateur du Monastère de Novo-Sergiev, monastère associé au
Monastère Alexandre Nevsky. Depuis cette époque, l'amitié des deux Ascètes et Hiéromoines
Sophrone et Synesii se fortifia en un seul effort pastoral et ils devinrent inséparables jusqu'à
leur fin en terre de Sibérie. Pendant ces années, Saint Sophrone oeuvra beaucoup à la gestion
du monastère et à l'amélioration de l'enseignement du proche séminaire local. Ensemble avec
l'Archevêque Theodose, il s'investit dans l'accroissement de la bibliothèque monastique.
Il fit construire une église à deux étages, le supérieur dédié à Saint Théodore Yaroslavich (le
plus âgé des frères de Saint Alexandre Nevsky), l'inférieur à Saint Jean Chrysostome.
L'Evêque Innocent II (Nerunovich) d'Irkutsk s’endormit en 1747. Durant les six années qui
suivirent, le éparchie d'Irkutsk resta sans chef spirituel. Finalement, l'Impératrice Elizaveta
Petrovna (1741-1761), par un décret du 23 février 1753, recommanda au Saint Synode le
Pieux Higoumène Sophrone du Monastère Alexandre Nevsky comme "une personne non
seulement méritant la dignité d'Evêque mais aussi entièrement capable de remplir les souhaits
et les espoirs de l'Etat et du Synode : porter le fardeau du ministère épiscopal aux frontières
extrêmes, satisfaire aux besoins de son troupeau sur cette terre rude parmi des gens sauvages,
primitifs et sans loi."
Le 18 avril 1753, le Dimanche de Thomas, le Hiéromoine Sophrone fut consacré Evêque
d'Irkutsk et Nerchinsk dans la grande cathédrale d'Uspensky. Prévoyant un ministère difficile
en cette lointaine Sibérie, l'Evêque nouvellement élu ne partit pas immédiatement pour
l'éparchie d'Irkutsk mais commença à rassembler plutôt des collaborateurs solidement instruits
et spirituellement expérimentés. Pendant cette période, Saint Sophrone visita son Monastère
originel de Krasnogorsk mais aussi les Lieux Saints de Kiev où il chercha les bénédictions des
Saints de Kievo-Perchersk pour son ministère. Le compagnon permanent du Saint, tout
comme avant, était le Hiéromoine Synesii, prenant ardemment part au travail de son ami.
A Moscou l'Archevêque Platon de Moscou et Sevsk qui avait participé au sacre épiscopal de
celui qui était appelé précédemment le Hiéromoine Sophrone, l'aida amplement. Il lui
enseigna les préceptes paternels de sa tâche imminente, étant tout à fait familier avec les
particularités de la vie monastique sibérienne mais aussi contre l'entêtement des autorités
locales et lui conseilla de s'entourer d'aides des dignes de confiance.
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Notre Saint arriva le 20 mars 1754 à Irkutsk. Il s'installa d'abord au Monastère de l'Ascension,
lieu de résidence de son prédécesseur et pria sur la tombe de l'Evêque Innocent (Kul'chitz),
implorant sa bénédiction pour sa tâche qui commençait. S'étant familiarisé avec la situation de
son éparchie, le Saint réorganisa les consistoires spirituels, les Monastères et les paroisses et
demanda au Saint Synode de lui envoyer des gens dignes de prêtrise dans l'éparchie d'Irkutsk.
Avant l'arrivée de Saint Sophrone, les Monastères d'Irkutsk existaient déjà depuis un bon
siècle. Les fondateurs de ces Monastères avaient été motivés par un désir fervent pour la vie
ascétique et monastique. Le Sage et Saint Evêque nomma donc comme Higoumènes des
communautés monastiques des Gens Pieux, sages, vertueux et dotés d'une grande expérience
de la vie et des choses spirituelles. En 1754, Sophrone éleva à la dignité d'Archimandrite son
ami et compagnon le Hiéromoine Synesii pour le Monastère de l'Ascension. Ce mémorable
Higoumène servira le monastère trente-trois ans durant jusqu'à sa Fin Bénie. En septembre
1754, le Saint Evêque publia un oukaze sur l'éducation et l'enseignement des enfants du
clergé. Dans son oukaze au clergé, il explique que c'est un devoir d'éduquer ces enfants dans
le "Chasoslov," le Psautier, le chant et les lettres et que cette instruction "devrait se dérouler
avec toute l'application et l'assiduité la plus extrême pour que les enfants puissent assumer les
responsabilités de sacristain et de Diacre selon leur vraie capacité."
Etudiant de près tant les gens que les circonstances dans ses sermons et ses conversations, le
Saint Evêque exhortait sans cesse à un plus haut idéal moral. Il consacrait une attention
particulière à l'accomplissement respectueux et correct des Offices Divins Services et des
Sacrements des Prêtres; il s'occupait aussi de la pureté morale des laïcs et se préoccupait de la
position des femmes dans la famille au point de bien souvent les défendre contre leur parfois
injuste inégalité. Le Saint Evêque s'est partout préoccupé de la bonne exécution de l'ustav [=la
règle; l'ordo en latin, le typicon en grec] des Divins Offices, s'adjoignant à cet effet Prêtres,
Diacres, Hypo-Diacres et sacristains qui participaient au choeur ou à la diaconie durant les
services liturgiques épiscopaux.
Voyageant dans son éparchie, le Saint nota qu'on n'y appliquait pas partout convenablement la
sonnerie des cloches et l'encensement et par conséquent, au moyen d'un oukaze, il rétablit les
règles d'encensement et de sonnerie des cloches. Appelé au service apostolique dans cette
région frontalière, Saint Sophrone se rendit compte qu'en plus d'éclairer la Foi des Chrétiens,
cela lui permettrait d'amener à la Foi les païens idolâtres qui étaient très nombreux en Sibérie.
Amener ces païens à l'Eglise du Christ était d'autant plus difficile qu'il n'y avait personne pour
servir régulièrement dans les églises et s'occuper en même temps de l'activité missionnaire, ce
qui compliquait tout. Sachant que les Divins Offices hiérarchiques auraient un effet salutaire
sur les non-Russes, le Saint non seulement servait avec déférence mais l'exigeait aussi de tout
son clergé.
Saint Sophrone se préoccupa de la manière de vivre des petites nations et contribua au
développement d'une culture stable au sien de ces populations. Il leur offrit des terres
monastiques pour s'installer et essaya de toutes les manières possibles de les isoler de
l'influence du paganisme. Une foule de visiteurs venant de fort loin arrivait constamment afin
d'obtenir sa bénédiction épiscopale.
Mais parmi ses nombreux soins, il n'oublia pas sa vie spirituelle intérieure et l'éternité : il
mena aussi une vie ascétique. On possède encore les propos rapportés par l'intendant de Saint
Sophrone qui relate quil "utilisait une nourriture simple et en petite quantité qu'il servait
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souvent, passant souvent la plus grande partie de la nuit en prière, dormant par terre sous une
peau de mouton ou sur une fourrure (une peau de daim ou d'ours et un simple petit oreiller);
ceci était toute sa literie pour un sommeil de courte durée."
L'esprit de sa vie ascétique allait de pair avec l'amélioration de l'esprit chrétien en Russie qui
suivit la Glorification de Saint Dimitri de Rostov, Saint Théodose de Chernigov et en
particulier l'Invention des Saintes Reliques incorrompues de son prédécesseur, Saint Innocent
d'Irkutsk. Cet événement insuffla à Saint Sophrone une plus grande force et l'encouragea à
demander l'aide de Saint Innocent dans sa tâche d'administration de l'éparchie.
Jusqu'à la fin de ses jours, Saint Sophrone conserva son Amour pour le Monastère
Zolotonoshsk de Krasnogorsk qui l'avait nourri aux jours de sa jeunesse. Il contribua
constamment à soutenir son entretien, envoyant des moyens nécessaires à cet effet.
Ayant senti une détérioration de sa santé, Saint Sophrone demanda au Synode de le mettre à la
retraite. Mais la réponse tarda, tant il était difficile de lui trouver un digne successeur. Saint
Sophrone passa ses derniers jours en Ascète priant.
La lumière qui brilla sur les bonnes oeuvres de Saint Sophrone continue aujourd'hui de
témoigner de la Gloire du Père Céleste, "ayant fortifié avec Miséricorde Ses Saints." Et de nos
jours, tant sur les lieux de ses premières oeuvres qu'en Sibérie, sa Sainte Mémoire demeure
intacte. Une deuxième commémoration de Saint Sophrone est faite le 30 juin (Translation des
Saintes Reliques / Glorification, 1918).
Translation des Précieuses Reliques du Saint Evêque Sophrone d'Irkoursk (1918)
La Glorification du Saint Evêque Sophrone d'Irkoursk et de Toute la Sibérie qui reposa le 30
mars 1771, fut célébrée le second jour de la Sainte Pâque. Durant l'attente de la décision du
Saint Synode concernant les funérailles, son corps resta sans sépulture durant six mois et
demeura incorrompu. A la lumière de ces faits mais aussi en connaissance de la vie de grand
Ascète de Saint Sophrone, le peuple commença à le vénérer comme Saint de Dieu.
Fréquemment (en 1833, 1854, 1870, 1909), ses Saintes Reliques furent exposées et trouvées
incorrompues et source de Miracles. Un incendie éclata le 18 avril 1917 à la cathédrale de la
Théophanie à Irkoutsk; seuls les ossements du Saint Evêque subsistèrent. Ceci ne diminua en
rien, bien au contraire, cela accrut la vénération de Saint Sophrone parmi les fidèles.
Un Concile local de l'Eglise orthodoxe russe dans ses délibérations du 10/23 avril 1918,
décida de glorifier l'Evêque Sophrone, le reprenant au nombre des Saints de Dieu. Cette
solennité par laquelle Saint Sophrone fut ajouté au nombre des Saints eut lieu le 30 juin. Lors
d'une seconde session de ce Concile sous la présidence du Saint Patriarche Tikhon, un Office
à Saint Sophrone fut approuvé avec un Tropaire composé par l'Archevêque Jean qui à
l'époque était responsable de l'éparchie d'Irkutsk, cela afin que tous les fidèles aient la
possibilité de joindre leur prière envers le Saint à la voix des Eglises de Sibérie, vénérant
profondément la mémoire de leur Illuminateur et Intercesseur.
SAINT EVÊQUE FERGUS (OU FERGUSTUS, FERGUISIUS, FERGUSIANUS) DE
DOWNPATRICK (+VERS 721) 18 - 27 novembre – 30 mars
Endormi après 721 et fêté anciennement le 18 novembre, l’Evêque irlandais, probablement de
Downpatrick et surnommé "le Picte," partit en l'Ecosse comme Missionnaire et prêcha à
Caithness dans le Buchan (où l'on trouve une ville appelée Saint Fergus) et à Forfarshire. A
Strogeth, il fonda trois églises; deux à Caithness (probablement Wick et Halkirk). Il aurait
aussi édifié des églises à Inverugy, Banff et Dyce.
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Il s'installa finalement à Strathearn, Perthshire où il exerça une puissante influence dans la
région entre Aberdeen et Wick. Saint Fergus est enseveli à Glamis, point central de la pièce
"MacBeth" de William Shakespeare où une caverne et une source portent son nom. Durant le
règne de James IV (1488-1513), l'abbé papiste de Scone retira le Chef de Fergus et bâtit une
splendide tombe en marbre pour ses Précieuses Reliques à Glamis. Aberdeen avait un bras
reliquaire.
Il pourrait être identique à l’Evêque Fergustus des Scots qui signa les Actes du Concile à
Rome en 721 qui condamnait les mariages irréguliers de diverses sortes, les sorciers et les
clercs laissant se laissant pousser des cheveux longs
SAINT VERON ET SA SOEUR SAINTE VERONE (+9°.S.)
30 mars (pour les deux) - 29 août (Ste. Vérone seule)
Ce Confesseur de la Foi aurait été le fils de Louis le Germanique, petit-fils de Louis le Pieux
et donc arrière-petit-fils de Charlemagne. Dès l'âge de seize ans, il quitta la cour pour venir se
réfugier à Lembeek près de Hal en Belgique où il travailla comme valet de ferme dans la plus
humble condition, imitant en cela Jésus-Christ Qui travailla de Ses Mains à Nazareth. Il y
acquit une grande réputation de Sainteté. Il fit un jour jaillir une source en plantant son bâton
en terre et cette source existe toujours sous le nom de "puits Saint-Véron." Il connut les
invasions normandes et rendit son âme à Dieu en 863. Son tombeau devint bien vite un lieu de
pèlerinage. Ses Précieuses Reliques furent translatées à Mons en l'église Sainte-Waudru.
Une marche dédiée à Saint Véron est organisée à Lembeek le lundi de Pâque et à Ragnies
dans le Hainaut, un pèlerinage est organisé le même jour. (Tropaire d'un Confesseur (Apôtre).
Quant à sa soeur, nous ne connaissons rien de sa vie. Elle s’endormit dans le Christ à Leefdael
dans le Brabant et un premier oratoire en bois fut immédiatement construit sur son tombeau. Il
fut remplacé par une église en pierres au onzième siècle. Une source située à proximité a la
réputation de guérir les fièvres.
ou
SAINTE VERONE, VIERGE, A LOUVAIN, BELGIQUE
30 mars (pour les deux) - 29 août (Ste. Vérone seule)
Elle était fille de Louis le Germanique (876), troisième fils de Louis le Débonnaire. Quand
son père s'endormit, elle distribua tous ses biens aux pauvres et fonda un monastère où elle
prit l'habit monastique. Elle s'endormit à Mayence où l'on conserve des vêtements qui lui ont
appartenu. Koblentz possède aussi de ses Précieuses Reliques. On voit, à une lieue environ de
Louvain, une chapelle dédiée sous son vocable; c'est là qu'elle fut ensevelie.
SAINT EVÊQUE PASTEUR D'ORLÉANS (+557)
Les seules sources de cette mention sont Mosander et Rosweyde dans son appendice au
martyrologe d'Adon. Aucun catalogue de l'Église d'Orléans ne fait mention de cet Evêque.
SAINT CLIGNE, CONFESSEUR (+5°.S.)
D'après Ferrarius, Cligne (Clinus), Grec d'origine, se fit Moine au Mont-Cassin, gouverna
comme prévost l'église de Saint-Pierre della Foresta au diocèse d'Aquin et s’y endormit après
quelques années. Il y est honoré le 30 mars comme Saint Protecteur du lieu.
SAINT RIEUL, 1ER EVÊQUE DE SENLIS (+3°.S.) 30 mars – 23 – 24 avril
Sur la vie de ce Saint Evêque, on ne peut fournir que des conjectures : le fait de son existence
repose sur le culte que la reconnaissance des peuples lui a rendu depuis les temps reculés.
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Quant aux détails de sa vie, à l'époque où il vécut, l'accord n'existe point. Nous résumons ici
quelques données.
Quelques auteurs veulent que le Rieul (latin, Regulus) et Evêque d'Arles ainsi que le Rieul
honoré à Senlis, soient deux personnages. Le premier, ont-ils dit, florissait dans la première
moitié du troisième siècle; il est mentionné dans une lettre de Saint Cyprien au Pape Saint
Étienne/Stéphane. On ignore les détails de sa vie : il n'est guère connu que par le culte qu'on
lui rend surtout à Senlis; mais quelle est l'origine de ce culte? On ne nous le dit point. Le
second, premier Evêque de Senlis, vint prêcher l'Évangile dans cette ville au milieu du
troisième siècle, vers le temps où Saint Denis arriva à Paris. Il convertit un grand nombre
d'infidèles, fonda une Église dont il fut le premier pasteur; il s’endormit dans le Christ en paix
au milieu de ce troupeau. Il y a près de Lamballe un village qui porte son nom.
Ceux qui rattachent Saint Rieul au premier siècle ont dit : Rieul (Regulus) d'origine grecque
fit un voyage en Judée où il rencontra le Saint Apôtre Jean qui le convertit. Envoyé dans les
Gaules par le Pape Saint Clément, il travailla à la conversion des habitants d'Arles, détruisit
un temple d'idoles, fut choisi comme premier Evêque d'Arles. Quand une Vision Céleste lui
eut appris le martyre de Saint Denis (placé ici au premier siècle), il fut porté par son zèle à se
rendre dans le Nord de la Gaule. Il vint rassurer les fidèles de Paris, effrayés de la persécution
qui venait de leur enlever leur Evêque puis se rendit à Senlis où des Miracles lui permirent
d'implanter la Foi dans les âmes. Après le martyre de Lucien à Beauvais, on le vit encore dans
cette ville pour raffermir les Chrétiens et leur donner un nouvel Evêque. Les Miracles se
multipliaient sous ses pas; on raconte que dans une visite au village de Rully, la foule
accourue pour l'entendre ne pouvant pénétrer dans l'église, resta au dehors et le Missionnaire
prêcha en plein air. Mais le coassement des grenouilles empêchait d'entendre ses paroles, il
imposa silence à ces batraciens et put continuer sa prédication. Dans ces conditions, le
Missionnaire dut vivre jusqu'à un âge avancé avant d'aller recevoir au Ciel sa récompense.
Suivant une autre tradition, les premiers Missionnaires qui convertirent les Gaules vinrent de
Rome au milieu du troisième siècle sous l'empereur Dèce. Trophime évangélisa la ville
d'Arles, y fonda une Église dont il fut le premier titulaire et eut pour premier successeur Rieul
(Regulus). Une nouvelle troupe de Missionnaires partit de Rome sous Dioclétien; parmi eux
se trouvaient Lucien de Beauvais, Quentin etc. Rieul se joignit à eux quand ils passèrent à
Arles, vint dans le Nord de la Gaule, évangélisa la ville de Senlis dont il fut créé Evêque. Il
s’endormit après un épiscopat de trente années, fut inhumé dans l'église des Saints-Pierre-et-
Paul et des Miracles illustrèrent son tombeau; un culte public fut rendu à sa mémoire.
Le culte rendu à Saint Rieul est très ancien. Après le Saint Baptême de Clovis et lorsque
celui-ci visita successivement les sanctuaires de son royaume, le renom de Saint Rieul le
conduisit à Senlis; il se fit raconter l'histoire et les Miracles du Saint, voulut qu'on ouvrît son
tombeau et qu'on lui donnât de ses Vénérables Reliques. L'Evêque, probablement Livianus,
s'opposa avec énergie à la demande du Roi qu'il considérait comme une profanation. Le Roi
insista, la tombe fut ouverte, un Parfum Céleste s'en exhala. L'Evêque enleva une dent et de la
bouche dont le temps avait rongé les chairs et un flot de sang s'en échappa. Le Roi prit la
Précieuse Relique mais bouleversé par le prodige dont il était témoin, négligea de vénérer le
Précieux Reste. Il ne put retrouver son chemin et les Evêques lui firent comprendre que pour
faire cesser l'hallucination, il devait restituer la Précieuse Relique au tombeau du Saint et faire
à la basilique des dons qui permettraient de la reconstruire. Le Roi se conforma à ces conseils
et put retrouver les portes de la ville.
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On peut supposer que le culte de Saint Rieul était publiquement établi quand on commença à
écrire ses Actes au dixième ou onzième siècle. Quand sous Charles le Chauve Usuard mit le
nom de Rieul au 30 mars dans son martyrologe, la fête se célébrait sans doute à cette date.
D'autres documents cependant indiquent la fête au 23 ou 24 avril. Le martyrologe romain qui
suivi Usuard, suppose que Rieul s’endormit dans le Seigneur à Senlis mais qu'il ne fut
seulement Evêque d'Arles.
SAINT JEAN LE SILENCIAIRE (L'HÉSYCHASTE) DU MONASTÈRE SAINT-SAVA
(+ 558)
Le Saint Evêque Jean de la ville de Colonia était un modèle de vie chrétienne pour son
troupeau. Persécuté par le gouverneur, il fut privé de son siège épiscopal et partit pour le
Monastère de Saint Sava le Sanctifié où il fut glorifié par les exploits ascétiques du silence, de
la prière et de la demeure dans le Désert. Le Moine s’endormit dans le Seigneur à cent quatre
ans.
SAINT ERMITE JEAN DU PUITS, CONFESSEUR (+ 4°.S.)
A l'époque des persécutions, Jean Ermite (Joannes in Puteo) fut élevé par sa mère dans la
Connaissance de Jésus-Christ et pour échapper aux poursuites, il se cacha avec tous les siens.
Un jour (il avait alors environ treize ans), il se rendit à l'église à l'insu de sa mère; un homme
qu'il ne connaissait pas lui fit raconter son histoire et lui conseilla de se retirer au Désert. Jean
commença par obtenir la permission de sa mère. Il se mit alors en route et un Ange s'offrit à le
conduire. Quand ils eurent marché pendant une journée, ils trouvèrent un puits (ou citerne);
Jean y élut domicile et jeûna pendant quarante jours.
Sur une invitation de l'Ange, un Égyptien nommé Pharmute vint porter de la nourriture à Jean
qui témoigna vouloir vivre auprès de ce puits et y être enseveli après son endormissement.
Pharmute l'encouragea à la patience et l'avertit d'avoir à se tenir en garde contre les tentations
du démon.
Le tentateur se présenta en effet à Jean sous la forme d'un soi-disant serviteur de sa mère; il
vint dire à l'Ermite que sa mère le réclamait. Ce furent alors des assauts successifs dans
lesquels se présentèrent successivement la mère et les soeurs du Solitaire. Après dix ans
d'attaques auxquelles Jean résista avec fermeté, un personnage nommé Chrysius vint rendre
visite à l'Ermite. Jean lui raconta toute son histoire et s'endormit dans le Seigneur sous ses
yeux. Chrysius lui donna la sépulture et fit mettre par écrit par un clerc tout ce récit. Ceci se
passait à Kibistra en Petite Arménie où le Saint était vénéré le 30 mars.
SAINT PROPHÈTE JOAD (+10°.S. AV. NSJC)
Il était de Samarie. A l'époque où Jéroboam, serviteur de Roboam, fils de Salomon, entraîna
les dix tribus d'lsraël dans le schisme en les séparant de celles de Juda en leur faisant adorer
des veaux d'or à la place du Vrai Dieu, le Seigneur commanda à Joad d'aller reprocher son
idolâtrie à Jéreboam. Il lui ordonna en même temps de ne pas manger de pain, de ne pas boire
d'eau et d'accomplir sa mission avec la plus grande célérité. Il alla donc et trouva Jéroboam
qui sacrifiait aux idoles. Le Prophète l'apostropha au Nom de Dieu et lui reprocha son
infidélité. Jéroboam ayant étendu la main pour se saisir du Serviteur de Dieu, elle se dessécha.
A cette vue, Jéroboam se repentit et pria le Prophète de le guérir; celui-ci s'adressa au Ciel et
obtint la guérison demandée. Jéroboam lui offrit le pain de l'hospitalité mais il le refusa,
disant que Dieu lui avait défendu de manger sur la terre des idolâtres. En retournant, il
rencontra sur son chemin un autre Prophète qui l'engagea à entrer chez lui et lui offrit du pain
dont il mangea. En punition de cette désobéissance, Dieu permit qu'un lion lui ôtât la vie mais
22
sans toucher à son corps car c'était le corps d'un Saint. Il fut enseveli à Béthel par les soins du
Prophète chez lequel il s'était arrêté et plus tard les cendres de ce dernier allèrent dormir à
côté de celles de Joad l'an du monde 3315, 645 avant Notre Seigneur Jésus-Christ.
Cfr. 4Rois (2Rois)* XI et 2Chroniques XXIV
* les 4 Livres des Rois de la Septante se répartissent dans la version massorétique de la Bible comme suit :
1Rois (Septante) = 1Samuel;
2Rois (Septante) = 2Samuel;
3Rois (Septante) = 1Rois;
4Rois (Septante) = 2Rois.
SAINT EUBOLA (OU EUBOULA, EUBOULE , EUBULE), MÈRE DU
MÉGALOMARTYR PANTELEIMON (+304)
Saint Eubola, Mother of the GreatMartyr Panteleimon (Comm. 27 July), died peacefully in
about the year 303 before the martyrdom of her son.
SAINT MAMERTIN D'AUXERRE, CONFESSEUR (+ 462) 30 mars – 20 avril
Mamertin naquit dans le paganisme aux environs d'Auxerre. Affligé d'une douleur à l'un de
ses yeux et d'une tumeur à la main, il s'adressait à ses "dieux" pour être guéri de cette double
infirmité. Un jour qu'il se rendait au temple plus triste qu'à l'ordinaire, il rencontra un clerc de
l'Eglise d'Auxerre nommé Savin qui lui demanda la cause de sa tristesse et de sa démarche.
Quand Mamertin lui eut tout expliqué, le clerc lui dit : "Que ne vas-tu trouver l'Evêque
Germain? Il te guérira si tu veux renoncer à l'idolâtrie?" Mamertin réfléchit à cette parole;
sentant renaître en lui la confiance, il passa toute la nuit dans l'oratoire de Saint-Corcodème; il
y eut une vision qui acheva de le convertir.
Le lendemain, il se présentait au Saint Evêque qui, favorisé d'une vision analogue, connaissait
le changement intérieur réalisé en Mamertin. Il lui administra le Saint Baptême et en même
temps lui rendit l'usage de ses membres. Pour témoigner de toute sa reconnaissance, le
nouveau baptisé se consacra à Dieu sous la conduite de l'Abbé Aloge dans le monastère que
Germain avait fait construire hors de la ville. Il progressa dans la science et dans la vertu et
succéda au Pieux Aloge comme Abbé. Ce fut lui qui reçut Marien, venu du Berry. Ce disciple
devait un jour lui succéder et donner plus tard son nom au Monastère.
Mamertin écrivit lui-même le récit de sa conversion, peut-être sur l'ordre de Saint Germain. Il
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s’endormit un Vendredi Saint, le 30 mars 462. Les anciens martyrologes ont mis son nom au
20 avril pour le joindre sans doute à celui de Marien.
SAINT EVÊQUE ZOSIME DE SYRACUSE, CONFESSEUR (+ 662)
Zosime naquit en Sicile. A sept ans, ses parents le mirent dans le Monastère de Sainte-Lucie à
Syracuse. Fauste, l'Abbé de cette maison, fut édifié de sa vertu et lui confia la garde du
tombeau de l'illustre Martyre. Mais ce soin lui fut occasion de se dissiper et de perdre sa
première ferveur. Il voulut revoir ses parents et il partit un jour sans demander la permission à
son Abbé. Surpris de le voir, ses parents le ramenèrent comme un fugitif et Fauste le reçut
avec bonté.
La nuit qui suivit son retour, Zosime eut un songe terrible. Sainte Lucie lui apparut, lui
reprocha son inconstance, son manque de fidélité et le fit ainsi rentrer en lui-même. A partir
de ce moment, Zosime se montra recueilli, humble, zélé. Il vécut trente ans dans le
Monastère, donnant à tous l'exemple de la régularité et de l'obéissance. A la Naissance au Ciel
de Fauste, les Moines selon la coutume allèrent trouver l'Evêque pour lui demander de
désigner lui-même le successeur. Après avoir examiné tous les Moines présents, le Prélat posa
la question : "Mais tous sont-ils venus ici?" - "Oui," répondirent-ils. Et sur une nouvelle
insistance de l'Evêque, ils ajoutèrent "Il y a bien encore au monastère un frère de peu de
considération; il est préposé à la garde du tombeau de Sainte Lucie." - " Qu'on l'amène!" dit
l'Evêque.
A peine Zosime se fut-il présenté que l'Evêque, comme inspiré de Dieu, dit : "Voilà celui que
le Seigneur a choisi pour être votre Abbé." Et sans plus tarder, il lui conféra le sacerdoce.
Zosime ne tarda pas à justifier le choix fait de sa personne par sa sagesse et sa modération, par
sa prudence et le tempérament de douceur mêlée à la sévérité. Il ne prescrivait rien d'ailleurs
qu'il ne l'eût d'abord accompli lui-même et il remplit cet office pendant quarante années. Dieu
le préparait ainsi à l'épiscopat. Lorsque Pierre, successeur de l'Evêque Jean qui l'avait désigné
comme Abbé, vint à s'endormir, le clergé et le peuple de Syracuse jetèrent les yeux sur
Zosime; quelques-uns cependant se prononçaient pour un Prêtre nommé Vénère. Ce dernier
ambitionnait l'épiscopat autant que Zosime le redoutait; on alla jusqu'à Rome pour demander
au Pape de trancher la question et le Pape Théodore se prononça pour Zosime et le sacra luimême
vers 647.
Rentré à Syracuse, le nouvel Evêque remplit les devoirs d'un vrai pasteur avec une extrême
vigilance et une charité sans bornes. Son épiscopat qui dura treize ans s'écoula dans les
exercices de la pénitence, la pratique de la pauvreté et la fidélité à prêcher la Sainte Vérité.
Zosime rendit son âme à Dieu à quatre-vingt-dix ans le 30 mars (d'autres disent le 21 janvier)
de l'année 662.
SAINTS DISCIPLES DES SOIXANTE-DIX : SOSTHÈNE, APOLLOS, CÉPHAS,
TYCHIQUE, ÉPAPHRODITE, CÉSAR ET ONÉSIPHORE (+1°.S)
8 décembre - 4 janvier (synaxe des 70) – 30 mars
The Holy Disciples from the 70: Sosthenes, Apollos, Cephas, Caesarius and Epaphrodites:
The Disciple Sosthenes before his conversion was head of the Corinthian synagogue. The
Apostle Paul converted him to Christianity and made him his helper in his work. In
addressing the Corinthian Church, the apostle Paul sent greetings to it from both of them:
"Paul, by the will of God called to be an apostle of Jesus Christ, and brother Sosthenes..." (1
Cor 1: 1). Afterwards, the holy disciple Sosthenes was made bishop at Colophon (Asia
24
Minor).
In the Acts of the holy Apostles it tells the following about the holy Disciple Apollos: "A
certain Jew, by the name of Apollos, born at Alexandria, eloquent and conversant with
Scripture, came to Ephesus. He was instructed in the fundamentals of the way of the Lord
and, being fervent of spirit, he spoke and taught about the Lord rightly, knowing only the
baptism of John. He began to speak boldly in the synagogue. Hearing him, Aquila and
Priscilla took him and more precisely explained to him the way of the Lord. And when he
resolved to go to Achaeia, the brethren then wrote to the disciples of that place, urging them
to receive him; and he, having come thither, much assisted those believing by grace, since he
powerfully confuted the Jews in public, shewing by the Scriptures, that Jesus is the Christ"
(Acts 18: 24-28). Saint Apollos much assisted the Apostle Paul. The Apostle Paul speaks thus
about the spread of Christianity among the Corinthians: "I sowed, Apollos watered, but God
did grow it" (1 Cor 3: 6). Saint Apollos was later bishop at Smyrna (Asia Minor).
The holy Disciple Cephas was according to tradition bishop at Iconium. Accounts about him
have not been preserved. It is presumed, that it is about him that the Apostle Paul makes
mention (1 Cor 15: 5).
The holy Disciple Epaphrodites was a companion of the Apostle Paul who, having sent him to
the Philippian christians, speaks thus about his own hard work on the field of Christ: ..".I am
honoured to send you of necessity Epaphrodites, my brother and co-worker and companion,
your messenger and servant in my need... he was sick nigh to death; but God had mercy on
him, and not only him but also me, so as not to add sorrow upon sorrow for me... Accept him
in the Lord with all joy, and so hold him in esteem, since for the work of Christ was near
death, subjecting life to peril, so as to make up the insufficiency of your service to me" (Phil
2: 25-30). Saint Epaphrodites was bishop at Adrianium (Italy). The commemoration of these
holy disciples is also [8 December] and contained as well in the Sobor / Assemblage of the 70
Disciples on 4 January.
ou
The Holy Disciples from the 70: Sosthenes, Apollos, Cephas, Tykhikos, Epaphrodites,
Caesarius, Onysiphoros – were chosen and sent by the Lord Jesus Christ Himself for
preaching; they were chosen some while after the choosing of the 12 Apostles (Lk. 10: 1-24).
The Disciple Sosthenes before accepting Christianity was head of the Jewish synagogue at
Corinth. During the time of a riot against the Apostle Paul, he too suffered a beating. He was
converted by Paul to faith in Christ and afterwards became bishop at Colophon.
Apollos was a native of Alexandria and was a man of excellent erudition. The chief place of
his service was at Corinth. He toiled there for a long time and converted many to faith in
Christ. Towards the end of his life he preached on Crete and was bishop of Caesarea.
The Disciple Cephas was bishop at Colophon.
The Disciple Tykhikos, a native of Asia Minor, was a student and companion of the holy
Apostle Paul. At the time of the first imprisonment of Paul, he delivered the Epistles to the
Ephesians and to the Colossians. He replaced the Disciple Sosthenes on the cathedra-chair at
25
Colophon.
The Disciple Epaphrodites – one of the closest assistants and companions of the Apostle Paul
– was bishop of the Thracian city of Adriaca.
The Disciple Caesarius preached at and was bishop of Dirracheia – a district in middle
Greece.
All of these disciples expired peacefully to the Lord (a second commemoration is under 30
March). The Church remembers with them also the Disciple Onysiphoros (Comm. 7
September).
SAINT EVÊQUE PATTO (OU PACIFICUS, PATTON) DE WERDEN (+788)
Né en Grande-Bretagne et endormi à Werden (Verden) dans la Saxe allemande vers 788,
Saint Patto était l'Abbé du Monastère irlandais d'Anabaric qui fut établi par Charlemagne vers
780. Plus tard, il fut consacré Evêque de Werden pour succéder à son premier Evêque,
Suibert. Comme de nombreux Miracles lui furent attribués, son corps fut exhumé en 1630 par
les hétérodoxes mais aucun rapport ne fut établi du résultat, probablement parce que les
Précieux Restes des Evêques Suibert, Saint Tanco, Saint Patto, Cerelon, Nortrila, Saint Erlulf
et Saint Harruch, ainsi que les débris de mitres, sandales et ornements épiscopaux se
trouvaient mélangés dans le même tombeau. Les Précieuses Reliques furent recueillies dans
un nouveau cercueil et reposé derrière le Maître-Autel jusqu'à ce qu'ils soient emmenés par
l'évêque hétérodoxe à Regensburg durant les invasions suédoises en 1659.
SAINT MOINE QUI S’ENDORMIT DANS LA JOIE ET NE JUGEA JAMAIS PERSONNE
SA VIE DURANT
Ce Moine était paresseux, sans soin et peu assidu dans sa vie de prière mais toute sa vie
durant, il ne jugea jamais personne. En s’endormant, il était heureux. Lorsque les frères lui
demandèrent pourquoi avec tant de péchés il mourrait joyeux, il répondit : "Je vois à présent
des Anges qui me montrent une lettre avec mes innombrables péchés. Je leur dis : 'Notre
Seigneur a dit : 'cessez de juger et vous ne serez pas jugés' (Saint Luc 6,37). Je n'ai jamais
jugé personne et j'espère que dans Sa Miséricorde, Dieu ne me jugera pas." Et les Anges
déchirèrent le papier. En entendant cela, les Moines furent surpris et retinrent la leçon.
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SAINT VENERABLE PERE THEOPHORE JEAN LE SINAITE, SURNOMME
CLIMAQUE (+649) 4ème Dim. du Gd. Carême – 30 mars
Il venait de Palestine quand il se rendit au Monastère Sainte Catherine du Sinaï. Il avait seize
ans et il y restera dix-neuf sous la direction d'un Moine Vénérable qui lui apprend la vie
parfaite. Un jour, ce dernier l'emmène auprès d'Abba Jean le Sabaïte, Ascète respecté. Celuici
verse de l'eau dans un bassin et lave les pieds de Jean et non pas du Vénérable Vieillard.
Interrogé pourquoi, Jean le Sabaïte répond : "J'ai lavé les pieds de l'Higoumène du Sinaï." La
prophétie devait se réaliser quelques décennies plus tard. En attendant, son maître s'étant
endormi, Jean se retire au Désert durant quarante ans. Il ne refuse jamais de donner quelques
conseils et quelques enseignements quand on vient le trouver. Des envieux le traitant de
bavard, Jean comprend qu'on enseigne plus par les oeuvres que par les paroles. Il rentre alors
dans le silence. On devra le supplier de reprendre ses enseignements, ce qu'il fera par
miséricorde. Après avoir longuement visité les monastères de l'Égypte, il revient au Sinaï et
c'est à ce moment qu'il est élu Higoumène du Monastère Sainte Catherine. Vers la fin de sa
vie, on lui demande de rédiger "L'Echelle Sainte" (en grec "klimax," d'où son nom) qui
résume l'expérience spirituelle des trois premiers siècles du monachisme. "Ne cherche pas à
beaucoup parler quand tu pries, de peur que ton esprit ne se distraie à chercher les mots."
disait-il souvent. Ce livre est une véritable somme de la spiritualité monastique et lui donna
dans l'Eglise orthodoxe la première place parmi les docteurs mystiques. Son échelle devint si
populaire que le Tsar Ivan le Grand en fit un clocher au Kremlin de Moscou pour rappeler aux
hôtes du palais qu'eux aussi ont une destinée surnaturelle.
ou
Alors qu'il était âgé de seize ans et qu'il avait l'esprit vif, il s'offrit à Dieu en victime sacrée,
gravissant la montagne du Sinaï. Après dix-neuf ans passés dans ce Monastère, il le quitta
27
pour le stade des Hésychastes : à cinq milles de la palestre où s'exerça l'Anachorète Cyriaque,
il fixa sa demeure au lieu-dit Tholâs. Il y passa quarante ans dans un ardent amour,
constamment embrasé par le feu de l'Amour Divin. Il mangeait de tout ce que lui permettait la
Règle (et en cela il brisait très sagement l'aiguillon de l'orgueil) mais il le faisait en toute
frugalité et non jusqu'à satiété. Et le flot de ses larmes qui pourrait le décrire? Le sommeil, il
en prenait juste assez pour ne pas gâcher par l'insomnie les facultés de son esprit. Le cours de
sa vie, c'était la prière continue et un Amour de Dieu sans pareil. Ayant par toutes ces vertus
mené une vie agréable à Dieu, ayant écrit l'Echelle, rédigé ses enseignements et rejoint la
plénitude de la Bonté, il s'endormit dignement dans le Seigneur, l'an six cent-trois, à l'âge de
quatre-vingts ans, laissant beaucoup d'autres écrits.
ou
Jean que l'on surnomma le Scholastique, à cause de sa science éminente ou le Sinaïte à cause
de son séjour sur le Sinaï, est plus communément connu sous le surnom de Climaque, en
raison de son traité qui a pour titre "L'échelle du paradis" (échelle en grec = klimax).
On ignore l'époque et le lieu de sa naissance. D'après F. Nau qui place l’endormissement de
Jean après 649, on aurait la naissance en 579. Les écrits qu'il a laissés ont donné à penser que
Jean reçut une belle éducation par les soins de Pieux Parents. A seize ans, le jeune homme alla
se présenter au Mont Sinaï voulant faire l'apprentissage de la solitude, il accepta de se laisser
guider par un Saint Ancien nommé Martyre. Il employa quatre années à s'instruire et à
s'éprouver avant de se consacrer à Dieu par la profession monastique. Satisfait des progrès de
son disciple, Martyre le présenta un jour à l'Anachorète Anastase qui devait devenir Patriarche
d'Antioche. Celui-ci comme éclairé d'une lumière prophétique, dit au maître : "Qui aurait cru,
Abba que tu eusses consacré à Dieu un futur Higoumène du Mont-Sinaï?"
Pendant dix-neuf ans, Jean s'exerça avec une simplicité admirable dans la pratique fidèle de
l'obéissance. A l’endormissement de Martyre, il se proposa d'embrasser la vie des
Anachorètes : il ne voulut pas cependant s'y décider par lui-même et consulta à ce sujet un
autre Ancien qui donna son assentiment à ce projet. Jean descendit alors au bas de la
Montagne du Sinaï et se retira dans une solitude au bas de la plaine. Sa cellule était éloignée
de l'église d'environ deux lieues. Les samedis et dimanches, il se rendait à l'église pour
participer à l'Office et communier avec les autres Anachorètes. Il consacrait les autres jours de
la semaine successivement à la prière, au travail des mains et à la méditation; il mangeait peu
les aliments que sa profession lui permettait. Dieu lui accorda le don de prières et celui des
larmes.
Bientôt, de disciple, il devint maître en matière d'ascétisme. Un Anachorète du nom de Moïse
lui fit demander s'il l'acceptait comme disciple. Jean crut devoir céder aux instances qui lui
étaient faites. Il était déjà dans un âge avancé quand les Moines du Sinaï le choisirent pour
Higoumène; il dut se faire violence pour céder à leurs désirs et leur apporter ses
enseignements. C'est alors qu'un autre Jean, Higoumène de Raïthe, monastère situé à quelques
lieues du Sinaï, lui écrivit pour lui demander au nom de sa communauté et en son propre nom,
de mettre par écrit les pensées que l'Esprit de Dieu lui dictait sur la pratique des Vertus. Jean
Climaque considérant cette demande comme un Ordre venu du Ciel, résolut d'y satisfaire en
esprit d'obéissance. Il répondit à son correspondant en des termes qui témoignent de sa
profonde humilité : "Mauvais disciple d'un excellent peintre, j'ai seulement ébauché et marqué
avec du noir les ombres de choses qui sont d'elles-mêmes très vives et très éclatantes; je t'ai
réservé comme au premier maître et au plus éminent parmi les docteurs le soin de mettre la
28
dernière main à cet ouvrage, d'y ajouter des embellissements, d'éclaircir ce qu'il y a d'obscur,
de suppléer à tout ce qui manque dans les préceptes de cette Loi Spirituelle par les lumières
que tu as acquises en l'accomplissant si parfaitement. Ce n'est donc pas à toi que j'adresse ce
petit ouvrage mais à ceux que Dieu a appelés à Son Service."
Après avoir gouverné quelque temps le Monastère du Sinaï, Jean retourna dans sa solitude. Il
établit pour son successeur un frère nommé Georges, Anachorète de la même montagne du
Sinaï qui avait passé sept ans dans la pratique de toutes sortes de vertus. Lorsque Jean fut
arrivé à sa dernière heure, Georges vint le visiter et lui dit tout en larmes : "Me laisses-tu
après toi ainsi sans secours et sans assistance?" - "Ne t'afflige point, répondit le moribond, si
j'ai quelque pouvoir auprès de Dieu, il ne se passera pas un an sans que je t'attire auprès de
moi." Georges s’endormit en effet dix mois après.
ou
Nous indiquerons ici, entre parenthèses dans le texte, les références à la traduction de
l'Echelle Sainte par le Père Placide Deseille, "Spiritualité orientale n° 24," Abbaye de
Bellefontaine, 1978.
Cet Homme Divin naquit vraisemblablement dans la seconde moitié du cinquième siècle mais
on ignore tout de sa patrie et de ses origines car dès le début de son renoncement, il prit grand
soin de vivre en étranger. "L'exil volontaire, écrit-il, est la séparation de toute chose pour
rendre notre pensée inséparable de Dieu" (III, 3). On sait seulement que dès l'âge de seize ans
et après avoir acquis une solide formation intellectuelle, il renonça à tous les attraits de cette
vie de vanité par Amour de Dieu et se rendit au Mont Sinaï au pied de cette Montagne Sainte
où Dieu avait autrefois révélé Sa Gloire à Moise et il s'offrit d'un coeur ardent au Seigneur
comme un holocauste d'agréable odeur.
Repoussant dès son entrée dans le stade toute confiance en lui-même et toute complaisance
par une humilité sans feinte, il se soumit corps et âme à un Ancien nommé Martyre et
s'engagea, libre de tout souci dans l'ascension de cette Echelle Spirituelle (klimax) au sommet
de laquelle Dieu se tenait et l'engageait à ajouter "jour après jour, feu sur feu, ferveur sur
ferveur, désir sur désir et zèle sur zèle" (I, 46). Il regardait son pasteur comme l'Icône Vivante
du Christ (cfr. IV, 29) et convaincu que celui-ci devrait rendre compte pour lui devant Dieu
(IV, 33), il n'avait qu'un seul souci : celui de rejeter sa volonté propre et de renoncer à tout
discernement par plénitude de discernement (IV, 3) de sorte qu'il n'y avait aucun intervalle de
temps entre les ordres que Martyre lui donnait, même apparemment sans raison et l'obéissance
de son disciple. Malgré cette parfaite soumission, Martyre le garda néanmoins quatre ans dans
l'état de novice et ne le tonsura qu'à l'âge de vingt ans après avoir éprouvé son humilité. Un
des Moines présents ce jour-là nommé Stratège prédit que ce nouveau Moine était appelé à
devenir un jour un des grands luminaires du monde. Lorsque par la suite Martyre et son
disciple rendirent visite à Jean le Sabaïte, un des plus fameux Ascètes de ce temps, celui-ci,
négligeant l'Ancien, alla laver les pieds de Jean. Après leur départ, il déclara qu'il ne
connaissait pas ce jeune Moine mais que sous l'Inspiration du Saint-Esprit, il avait lavé les
pieds à l'Higoumène du Sinaï. La même prophétie fut confirmée par le Grand Anastase le
Sinaïte chez lequel ils s'étaient également rendus.
Malgré sa jeunesse Jean montrait la maturité d'un Vieillard et un grand discernement. C'est
ainsi qu'un jour alors qu'il avait été envoyé dans le monde pour une mission et se trouvait à
table avec des séculiers, il préféra céder un peu à la vaine gloire en mangeant fort peu, plutôt
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qu'à la gourmandise car de deux maux, il vaut mieux préférer celui qui est le moins dangereux
pour les nouveaux venus dans la vie monastique (XXVI, 53).
Il passa ainsi dix-neuf ans dans la bienheureuse insouciance que procure l'obéissance,
débarrassé de tout combat par la prière de son Père Spirituel et navigant sans danger comme
en dormant vers le port de l'impassibilité (cfr. IV, 3). A l’endormissement de Martyre, il
résolut de poursuivre dans la solitude son ascension, genre de vie qui ne convient qu'au petit
nombre de ceux qui, affermis sur la pierre de l'humilité, s'éloignent des hommes afin de n'être
pas un moment privés de la Suavité de Dieu (XXVII, 29). Il ne s'était pas engagé dans cette
voie pleine d'embûches en se confiant à son propre jugement mais sur les recommandations
du Saint Ancien Georges Arsilaïte qui l'avait instruit du genre de vie propre aux Hésychastes.
Il choisit comme terrain d'exercice un lieu solitaire appelé Tholas, situé à cinq milles du grand
monastère où d'autres Ermites demeuraient non loin les uns des autres. Il y resta pendant
quarante ans, consumé par l'Amour de Dieu sans cesse croissant, sans souci pour sa propre
chair, libre de tout contact avec les hommes, n'ayant pour seule occupation que la prière sans
relâche et la vigilance sur son coeur en vue de circonscrire l'incorporel dans une demeure
corporelle (XXVII, 7), tel un Ange revêtu d'un corps.
Il mangeait de tout ce que permet la profession monastique mais en très petite quantité,
domptant ainsi la tyrannie de la chair sans offrir de prétexte à la vaine gloire. Par la solitude et
la retraite, il avait mis à mort la fournaise du désir d'accumuler qui sous prétexte de charité et
d'hospitalité, porte les Moines négligents à la gourmandise, la porte de toutes les passions
(XIV, 38) et à l'amour de l'argent, fille du manque de Foi et adoration des idoles (XVI, 2). De
l'acédie, cette mort de l'âme qui assaille en particulier les hésychastes (XIII, 4) et du
relâchement, il triomphait par le souvenir de la mort (XXVII, 36) et par la méditation des
Biens Promis il brisait le lien de la tristesse. Il ne connaissait qu'une seule tristesse : cette
affliction qui procure la joie et nous fait courir avec ardeur sur le chemin du repentir (VII) et
qui purifie l'âme de toutes ses souillures.
Que lui restait-il pour parvenir à l'impassibilité (apatheia)? La colère, il l'avait vaincue depuis
longtemps par le glaive de l'obéissance. La vaine gloire, cette épine à trois pointes qui se tient
toujours dressée contre les combattants de la piété et qui se mêle à toutes les vertus comme
une sangsue (XXI, 5), il l'avait étouffée par la réclusion et plus encore par le silence. Et pour
prix de ses labeurs qu'il assaisonnait toujours du blâme de soi, le Seigneur lui avait accordé la
reine des vertus, la Sainte et Précieuse Humilité : "cette Grâce ineffable dans l'âme, ce trésor
dont le nom n'est connu que par ceux qui l'ont appris par expérience et qui porte le Nom de
Dieu Lui-même (Mat. 11:29)" (XXV, 3).
Comme sa cellule était trop proche des autres, il se retirait souvent dans une grotte éloignée,
au pied de la Montagne* et il en faisait l'antichambre du Ciel par ses gémissements et les
larmes qui coulaient de ses yeux comme une source abondante, sans effort et transfiguraient
son corps en une robe nuptiale (VII, 20, 44). Par l'effet de cette Bienheureuse Affliction et de
ces larmes continuelles, il vivait chaque jour comme une fête (VII, 41) et gardait la prière
perpétuelle dans son coeur devenu semblable à une forteresse inviolable aux assauts des
pensées. Il lui arrivait parfois d'être ravi en esprit au milieu des Choeurs Angéliques sans
savoir s'il était en son corps ou hors de son corps et avec grande liberté il demandait alors à
Dieu de l'instruire sur les Mystères de la Théologie (XXVII, 48). Lorsqu'il sortait de la
fournaise de la prière, il se sentait tantôt purifié comme par le feu, tantôt tout resplendissant
de Lumière (XXVIII, 54).
* On peut la vénérer encore aujourd'hui.
30
Quant au sommeil, il ne lui accordait que la mesure nécessaire pour garder son esprit vigilant
dans la prière et avant de s'endormir. il priait longtemps ou écrivait sur des tablettes le fruit de
ses méditations des Ecritures Inspirées.
Malgré le grand soin qu'il prit pendant toutes ces années de garder ses vertus cachées aux
yeux des hommes, il dut attendre que Dieu jugeât que le temps était venu pour lui de
transmettre aux autres la Lumière qu'il avait acquise pour l'édification de l'Eglise. Dieu porta
alors vers Jean un jeune Moine nommé Moïse qui grâce à l'intervention des autres Ascètes,
parvint à fléchir la résistance de l'Homme de Dieu et à se faire admettre comme son disciple.
Un jour que Moïse était allé chercher au loin de la terre pour leur petit jardin et qu'il s'était
allongé sous un gros rocher pour la sieste, Jean reçut dans sa cellule la Révélation que son
disciple était en danger. Il saisit aussitôt l'arme de la prière et quand Moïse revint, le soir
venu, il lui raconta que dans son sommeil il avait soudain entendu la voix de son Ancien
l'appeler au moment même où le rocher se détachait et menaçait de l'écraser.
La prière de Jean avait aussi le pouvoir de guérir les blessures visibles et invisibles. C'est ainsi
qu'il délivra un Moine du démon de la luxure qui l'avait poussé au découragement. Une autre
fois, il fit tomber la pluie. Mais c'était surtout par le charisme de l'enseignement spirituel que
Dieu manifestait en lui Sa Grâce. Se fondant sur son expérience personnelle, il instruisait
libéralement tous ceux qui venaient le trouver, sur les embûches qui guettent les Moines dans
leur combat contre leurs passions et contre le
prince de ce monde. Cet enseignement spirituel
attira toutefois la jalousie de certains qui
répandirent alors contre lui des calomnies, le
traitant de bavard et de vaniteux. Bien qu'il eût
la conscience en paix, Jean ne chercha pas à se
justifier et pour enlever tout prétexte à ceux qui
en cherchaient un, il arrêta pendant une année
entière le flot de ses enseignements, convaincu
qu'il valait mieux porter un léger préjudice aux
amis du bien plutôt que d'exacerber le
ressentiment des méchants. Tous les habitants
du Désert furent édifiés par son silence et par
cette preuve d'humilité et ce ne fut que sur les
instances de ses propres calomniateurs
repentants qu'il accepta de recevoir à nouveau
des visiteurs.
Comblé de toutes les vertus de l'action et de la
Contemplation et parvenu au sommet de
l'Echelle Sainte par la victoire sur toutes les
passions du vieil homme, Jean rayonnait comme
un astre sur la péninsule du Sinaï et était admiré
par tous les Moines. Il ne s'en estimait pas
moins encore un débutant et avide de recueillir
des exemples de conduite évangélique, il
entreprit un voyage dans divers Monastères d'Egypte. Il visita en particulier un grand
Monastère cénobitique dans la région d'Alexandrie, un véritable Ciel sur la terre d'ici-bas
dirigé par un admirable pasteur d'âmes doté d'un infaillible discernement. Cette communauté
était unie dans le Seigneur par une telle charité, exempte de toute familiarité et de toute parole
31
vaine que les Moines avaient à peine besoin des avertissements de leur Higoumène de leur
propre mouvement : ils s'excitaient mutuellement à une Vigilance Toute Divine. De toutes
leurs vertus, la plus admirable selon Jean, était qu'ils s'exerçaient surtout à ne blesser en rien
la conscience d'un frère (IV, 15-17). Il fut aussi fort édifié par la visite d'une dépendance de ce
Monastère nommée "la Prison" où vivaient dans une Ascèse extrême et dans les
démonstrations les plus extraordinaires de repentir, des Moines qui avaient gravement péché
et qui s'efforçaient de gagner par leurs labeurs le Pardon de Dieu. Loin de lui paraître dure et
intolérable cette prison était au contraire pour le Saint le modèle de la vie monastique. "L'âme
en effet qui a perdu sa confiance première qui a brisé le sceau de sa pureté et s’est laissée ravir
les trésors de la Grâce qui est devenue étrangère aux Consolations Divines, qui a violé son
Alliance avec le Seigneur et qui est blessée et transportée de chagrin au souvenir (le tout cela,
cette âme, dis-je, non seulement se soumettra volontiers à tous ces labeurs mais sera
fermement résolue à se donner pieusement la mort par l'Ascèse, si du moins il lui reste encore
une étincelle d'Amour et de Crainte du Seigneur" (V, 24).
Lorsque le Saint eut accompli ces quarante années de séjour au Désert, tel un autre Moïse, il
fut chargé par Dieu de prendre la tête de ce nouvel Israël et devint Higoumène du monastère*
au pied de la Montagne Sainte. On raconte que le jour de son intronisation, six cents pèlerins
étaient présents et pendant que tous étaient assis pour le repas, on put voir le Prophète Moïse
lui-même vêtu d'une tunique blanche, allant et venant et donnant des ordres avec autorité aux
cuisiniers, aux économes, aux cellériers et autres domestiques.
* Fondé en 536 par l'Empereur Justinien. le Monastère du Sinaï était alors dédié la Mère de Dieu. Ce n'est
qu'au quatorzième siècle il prit le nom de Sainte-Catherine.
Ayant pénétré dans la ténèbre Mystique de la Contemplation, ce nouveau Moïse y avait été
initié aux secrets de la Loi Spirituelle et redescendant de la montagne, impassible, le visage
glorifié par la Grâce, il put devenir pour tous le Pasteur, le Médecin et le Maître Spirituel qui
portant en lui-même le livre écrit par Dieu [=L'Echelle Sainte], n'avait pas besoin d'autres
livres pour enseigner à ses Moines la science des sciences et l'art des arts.
L'Higoumène de Raïthou nommé lui aussi Jean, ayant été informé de la merveilleuse manière
de vivre des Moines du Sinaï, écrivit à Jean pour lui demander d'exposer de manière brève et
méthodique ce qui est nécessaire à ceux qui ont embrassé la Vie Angélique pour obtenir le
Salut. Celui qui ne savait pas contredire grava alors, du stylet de sa propre expérience, les
"Tables de la Loi spirituelle."* Il présenta son traité comme une Echelle de trente degrés que
Jacob, c'est-à-dire "celui qui a supplanté les passions," contempla tandis qu'il reposait sur la
couche de l'Ascèse (cfr. Gen. 28:12). Dans cette Somme orthodoxe de la vie spirituelle** qui
reste à travers les siècles, tant pour les Moines que pour les laïcs, le guide par excellence de la
Vie Evangélique, Saint Jean n'institue pas de Règles mais à partir de recommandations
pratiques, de détails judicieusement choisis, d'aphorismes ou d'énigmes souvent pleins
d'humour, il initie l'âme au combat spirituel et au discernement des pensées. Sa parole est
brève, dense et effilée et elle pénètre tel un glaive jusqu'au profond de l'âme, tranchant sans
compromis toute complaisance de soi et poursuivant jusque dans leurs racines l'Ascèse
hypocrite et l'égoïsme. Semblable à celle de Saint Grégoire le Théologien dans le domaine
théologique, cette parole est l'Evangile mise en pratique et elle conduit sûrement ceux qui s'en
imprègnent par une lecture assidue jusqu'à la Porte du Ciel où le Christ nous attend.
* C'était le titre primitif de l'Echelle dont témoignent certains manuscrits.
** Elle est lue chaque année dans l'église ou au réfectoire, pendant le Grand Carême. C'est pourquoi on trouve
souvent une fresque de l'Echelle dans les monastères orthodoxes.
32
Sur la fin de ses jours, le Bienheureux Jean désigna son frère Georges qui lui aussi avait
embrassé la vie hésychaste dès le début de son renoncement pour lui succéder à la tête du
Monastère. Lorsqu'il fut sur le point de s'endormir, Georges lui dit : "Ainsi tu m'abandonnes
et tu pars! Pourtant, j'ai prié pour que tu m'envoies vers le Seigneur en premier car sans toi il
n'est pas en mon pouvoir de paître cette communauté." Mais Jean le rassura et lui dit : "Ne
t'afflige pas et ne te fais pas de souci. Si je trouve grâce devant Dieu, je ne te laisserai même
pas achever une année après moi." Effectivement, dix mois après le Repos de Jean, Georges
partit à son tour vers le Seigneur.*
* On suppose que Georges était l'Evêque de Pharan qui, en 680, vint installer définitivement son siège au
Monastère du Sinaï.
Hymne de Louange à Saint Climaque
Comme une sorte de flambeau sur le Mont Sinaï,
Jean brillait de la Lumière Céleste
Soumettant le corps, soumettant ses pensées,
Il dénombra les trente marches vers la victoire.
Stratégie miraculeuse, merveilleuse tactique
Comme héritage, il donna au guerrier spirituel
La guerre de l'esprit pour celui qui désire apprendre
Et dans cette guerre comment conquérir avec Gloire.
"L'Echelle," toute miraculeuse, par l'Esprit écrite,
Après que le redoutable combat fut terminé,
Lorsque Jean le Victorieux répandit le mot,
Comme un précieux don, aux frères il l'offrit.
Poème épique qu'est l'âme humaine,
Lorsque de la poussière, vers les Cieux elle désire s'élever,
Un poème épique terrible, d'une lutte et de souffrances,
Un poème épique étincelant de Foi et d'Espérance.
C'est cela que Jean, illuminé par Dieu, nous donna,
Des armes, toutes rutilantes pour vous et moi.
Et à présent, devant le Seigneur, Jean prie,
Afin qu'il plaise au Seigneur de nous envoyer de l'aide
Lorsque, vers Lui, par l'Echelle nous grimpons.
Afin que vers nous, Il étende Sa Main,
Afin qu'à Lui nous parvenions.
St Jean, Patriarche de Jérusalem-Ste Eubula, Mère de St Pantéléimon-St Zacharie l'Evêque de
Corinthe-St.Rieul d'Arles -St Joad, prophète (Xe siècle avant JC). .-St Quirin, tribun, Martyr à
Rome sous Adrien (vers 130). -St Regulus, Grec de nation , premier Evêque de Senlis et
apôtre d'une partie de la Picardie (vers le IIIème siècle). -St Victor, Martyr à Thessalonique
sous Maximien (entre 286 et 305). - St Fergus l'Evêque en Irlande (VIème siècle). -St Pasteur
l'Evêque d'Orléans, confesseur (557). -St Clinius, Grec de nation, Moine au Mont-Cassin puis
Abbé d'un monastère près de Pontecorvo en Italie. -St Kirio, Ermite à Tredrez en Bretagne
(VIème-VIIème siècles). -St Zosime l'Evêque de Syracuse en Sicile (vers 640 selon Hester). -
St Jean, patriarche de Jérusalem. -St Veron, arrière-petit-fils de Charlemagne (?) devenu valet
de ferme et thaumaturge à Lembeek près de Hal en Brabant (863). -Ste verona, soeur de St
Véron, morte à Leefdael en Brabant (IXème siècle).-Ste Matrone Mylnikova, Ascète à St-
Pétersbourg (1911).
Lecture de l’Epître
Pour le Vénérable Père Saint Jean Climaque
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Gal V : 22-VI : 2
5.22 Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la
fidélité, la douceur, la tempérance; 5.23 la loi n'est pas contre ces choses. 5.24 Ceux qui sont à
Jésus Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. 5.25 Si nous vivons par l'Esprit,
marchons aussi selon l'Esprit. 5.26 Ne cherchons pas une vaine gloire, en nous provoquant les
uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres.
6.1 Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels,
redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi
tenté. 6.2 Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ.
Pour le Saint Hiérarque et Thaumaturge Sophronios, Evêque d’Irkutsk
Heb VII : 26-VIII : 2
7.26 Il nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent,
sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, 7.27 qui n'a pas besoin, comme les
souverains sacrificateurs, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés,
ensuite pour ceux du peuple, -car ceci, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même. 7.28
En effet, la loi établit souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse; mais la
parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est parfait pour l'éternité.
8.1 Le point capital de ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur,
qui s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux, 8.2 comme ministre du
sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme.
Lecture de l’Evangile
Pour le Vénérable Père Saint Jean Climaque
Luc X : 16-21
10.16 Celui qui vous écoute m'écoute, et celui qui vous rejette me rejette; et celui qui me rejette
rejette celui qui m'a envoyé.
10.17 Les soixante-dix revinrent avec joie, disant: Seigneur, les démons mêmes nous sont
soumis en ton nom. 10.18 Jésus leur dit: Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. 10.19
Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la
puissance de l'ennemi; et rien ne pourra vous nuire. 10.20 Cependant, ne vous réjouissez pas de
ce que les esprits vous sont soumis; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans
les cieux. 10.21 En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint Esprit, et il dit: Je te
loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux
intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l'as
voulu ainsi.
Pour le Saint Hiérarque et Thaumaturge Sophronios, Evêque d’Irkutsk
Matthieu V : 14-19
5.14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée; 5.15
et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier,
et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. 5.16 Que votre lumière luise ainsi devant les
hommes, afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les
cieux.
5.17 Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non
pour abolir, mais pour accomplir. 5.18 Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne
passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce
que tout soit arrivé. 5.19 Celui donc qui supprimera l'un de ces plus petits commandements, et
qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des
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cieux; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand
dans le royaume des cieux.
REFLEXION - Si l'humilité devant les hommes est nécessaire afin d'être exalté devant Dieu
et les efforts temporaires nécessaires pour la Vie Eternelle, en quoi vous en feriez-vous si
quelques-uns uns secouent leur tête et rigolent de votre humilité? Jean le Silenciaire
(l'Hésychaste) fut dix ans durant Evêque d'Ascalon. Voyant que les honneurs des hommes lui
étaient un obstacle, il se déguisa en simple Moine et entra au Monastère de Saint-Sabbas le
Sanctifié où il reçut comme tâche de récolter le bois et de faire cuire les lentilles pour les
ouvriers. Lorsqu'il fut reconnu, il s'enferma dans une cellule où il vécut quarante-sept ans
durant, ne se nourrissant que de légumes. C'est ainsi que les Pères évitaient les honneurs de ce
monde pour lesquels, de nos jours, nombreux sont ceux qui, dans des luttes à mort, gâchent
leur âme qui n'est plus que poussières et cendres.
HOMELIE - Au sujet de la reconnaissance du Fils de l'Homme parmi les ténèbres
présentes.
"Vraiment, c'était le Fils de Dieu." (Saint Matthieu 27,54).
Ces mots furent prononçés par le centurion qui avait accomplit ses devoirs de soldat
consciencieusement. Sous les ordres de ses supérieurs, il avait à garder le Corps du Christ sur
le Golgotha, extérieurement comme une machine mais intérieurement telle une âme largement
ouverte.
Lui, un soldat romain, un païen et un idolâtre vit tout ce qui se passait au moment de la mort
du Christ Seigneur et s'écria : "Vraiment, c'était le Fils de Dieu." Bien que ne connaissant rien
du Dieu Un et ne connaissant pas la Loi et les Prophètes, il comprit immédiatement ce que les
Prêtres du Dieu Un et les autorités de la Loi et des Prophètes étaient incapables de
comprendre! En cette occasion, la Parole de Dieu montra Sa Vérité. "Je suis venu dans ce
monde pour un jugement afin que ceux qui ne voient pas, voient et que ceux qui voient,
deviennent aveugles" (Saint Jean 9,39). Et vraiment, lui qui était aveugle en esprit vit et ceux
qui pensaient qu'ils pourraient voir furent complètement aveuglés. N'était-il possible que les
anciens des Juifs voyent le soleil obscurci, ne ressentent pas le tremblement de terre, ne
remarquent pas que les rochers se fendaient, ne voyaient pas que le Voile du Temple s'était
déchiré, ne reconnaissaient pas ces nombreux Saints qui sortirent des tombes ouvertes et
apparurent dans Jérusalem? Ils virent tous cela et tous en rendirent vrai témoignage.
Cependant, leurs esprits demeurèrent aveuglés et leurs coeurs, de pierre. Toutes ces
manifestations, les terribles et les inhabituelles, ils les interprétèrent comme l'incroyant le
ferait de nos jours : des accidents et des illusions. Les païens de toutes les époques interprètent
tout comme des accidents et des auto-illusions à chaque fois que le Doigt de Dieu apparaît
pour les réprimander pour les diriger ou les informer. Le centurion romain Longin (Longinus),
tel était le nom du soldat, vit tout ce qui se passait sans a priori et sous la Croix, il confessa Sa
Foi dans le Fils de Dieu. Son exclamation ne fut pas arrachée accidentellement à un coeur
effrayé. Mais c'était sa Confession de Foi pour laquelle il donnera par la suite sa vie pour
embrasser une meilleure vie dans le Royaume du Christ.
Ô frères qu'il est grand ce centurion romain qui en voyant le Seigneur sans vie, crucifié entre
des voleurs sur la colline du Golgotha, Le reconnaît comme Dieu et Le confesse comme Dieu.
Ô frères qu'ils sont mesquins ces Chrétiens qui reconnaissent le Seigneur comme Ressuscité,
comme Glorifié, comme le Victorieux et le Porteur de Victoire à travers Ses Myriades de
Saints mais cependant gardent en leurs coeurs un doute comme un serpent venimeux qui les
empoisonne chaque jour et ensevelit leurs vies dans les ténèbres éternelles.
Ô Seigneur crucifié et ressuscité, fais-nous Miséricorde et sauve-nous!
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A Toi soit la Gloire et la reconnaissance, à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."
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