mardi 24 avril 2012
Vie de Saint Cyrille de Jérusalem et autres Vies de Saints.
18 – 31 mars 2012
Cycle mobile (Pascalion): Samedi de la Cinquième Semaine du Grand Carême, Samedi
l'Hymne Acathiste de Notre Très Sainte Souveraine la Mère de Dieu et Toujours Vierge
Marie (lu aux Matines)
Par des Hymnes incessantes nous remercions
Celle Qui nous offre en tout temps Sa Protection.
Héraclius gouvernait l'empire byzantin et le roi Khosroès de Perse voyait que le pouvoir des
Grecs avait été fortement amoindri par la tyrannie de l'empereur Phocas. Il envoya donc un de
ses satrapes du nom de Sarbar avec des milliers de soldats d'élite pour s'emparer de tout
l'Orient. Cela fait, ils arrivèrent jusqu'à Chrysopolis qu'on appelle maintenant Scutari.
L'Empereur Héraclius, arrêté par la défaillance du trésor public et ayant dû prendre les vases
sacrés des églises pour battre monnaie en vue d'une revanche plus grande et plus parfaite,
employa des vaisseaux sur la Mer Noire pour les rejeter du côté de la Perse et il détruisit leur
puissance et Khosroès fut vaincu avec le reste de son année.
Peu après, Siroès, fils de Khosroès, se rebella contre son père et s'empara du pouvoir, le fit
tuer et traita avec Héraclius. Mais le kogan (ou khân) des Mésiens et des Scythes ayant appris
que l'Empereur avait traversé la mer pour combattre les Perses, rompit ses traités avec
Byzance et fit irruption par l'Ouest à la tête de troupes innombrables jusqu'à Constantinople
en poussant des cris blasphématoires contre Dieu. En un instant, la mer fut couverte de
navires, la terre ferme se remplit de fantassins et de cavaliers. Alors le Patriarche Serge
exhorta le peuple de Constantinople à ne pas se laisser abattre mais à reporter de tout coeur
toute son espérance sur Dieu et sur Sa Mère, la Toute Pure Divine Enfantrice de Dieu.
Or le patrice Bonus qui gouvernait alors la cité fit préparer le nécessaire pour repousser les
ennemis. "Il nous faut,"disait-il, "en plus du secours qui vient d'En-Haut, faire nous aussi tout
ce qui est en notre pouvoir." Le Patriarche avec tout le peuple porta en procession l'Icône de la
Mère de Dieu en haut des remparts pour assurer leur résistance. Alors que Sarbar depuis l'Est
et le kogan depuis l'Ouest commençaient à incendier les alentours de la ville, le Patriarche fit
porter la Sainte Icône du Christ non-peinte-de-main-d'homme, la Précieuse et Vivifiante Croix
ainsi que le Vêtement de la Mère de Dieu dans la procession le long des remparts. Mais le
kogan des Scythes pénétra dans la ville à travers les remparts de terre ferme avec une
immense multitude armée jusqu'aux dents.
Ils étaient si nombreux que les Grecs durent combattre les Scythes à un contre dix. Mais
l'Invincible Stratège, la Mère de Dieu avec le nombre infime des soldats qui se trouvaient près
de Son Temple, celui de la Source, anéantit leur multitude. Alors les Grecs, reprenant courage
et exultant de joie sous la conduite de l'invincible Stratège, en triomphèrent puissamment et à
jamais. Proposant l'armistice, ceux de Constantinople furent repoussés et le kogan leur dit :
"Ne vous laissez pas tromper par le Dieu en qui vous croyez car demain j'aurai l'entière
possession de votre ville." Les gens de la ville, entendant cela, tendirent leurs mains vers
Dieu.
D'un commun accord, le kogan et Sarbar attaquèrent par terre et par mer, essayant de prendre
la ville grâce aux machines de siège. Mais ils furent battus par les Grecs à tel point que les
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survivants ne furent pas capables d'incinérer leurs morts. Des barques pleines de soldats
passant par le repli de la Corne, furent dirigées contre l'église de la Mère de Dieu des
Blachernes mais une violente tempête secoua la mer à l'improviste et cette flottille fut mise en
pièces avec toutes les embarcations des ennemis. Et l'on put voir un prodige étonnant de la
Mère de Dieu : de la rive des Blachernes, Elle repoussa tous les assaillants. Alors le peuple se
hâta d'ouvrir les portes et en fit un carnage, les femmes et les enfants s'enhardissant contre
eux. Leurs chefs reculèrent, pleurant et gémissant. Et le peuple reconnaissant de
Constantinople rendit Grâces à la Mère de Dieu, Lui chanta une Hymne de toute la nuit sans
s'asseoir (acathiste) puisque Elle n'avait pas cessé Elle-même de veiller sur eux et qu'avec une
Surnaturelle Puissance Elle avait remporté la victoire sur les ennemis.
Depuis lors, en souvenir de ce prodige si grand et surnaturel, l'Eglise a pris l'habitude de
consacrer cette Fête à la Mère de Dieu en ce temps de l'année où elle donna la victoire. Et on
l'appelle Acathiste puisque c'est debout qu'elle fut alors célébrée par le clergé de la ville et par
tout le peuple.
Trente-six ans plus tard, sous le règne de Constantin Pogonat, les Agarènes réunirent une
immense armée et s'attaquèrent de nouveau à Constantinople : ils l'assiégèrent pendant sept
ans et lorsqu'ils hivernaient du côté de Cyzique, ils firent périr beaucoup d'habitants. Puis
ayant renoncé et s'en étant retournés avec leur flotte, ils furent tous engloutis dans la mer près
de Syléos grâce à la Protection de la Toute Sainte Mère de Dieu.
Une troisième fois, sous Léon l'Isaurien, les descendants d'Agar, au nombre de plusieurs
myriades ravagèrent tout d'abord le royaume des Perses puis l'Egypte et la Libye, envahissant
aussi l'Inde, l'Ethiopie et l'Espagne. Pour finir, ils s'avancèrent également contre la reine des
cités avec dix-huit cents navires. Ils l'encerclèrent donc avec l'intention de la piller tout de
suite. Mais le peuple consacré de la ville et portant la Sainte Relique de la Précieuse et
Vivifiante Croix ainsi que la Vénérable Icône de l'Hodighitria, fit le tour des remparts,
suppliant Dieu avec des larmes. Alors il sembla bon aux Agarènes de se diviser en deux
groupes : les uns firent campagne contre les Bulgares et il en tomba plus de vingt mille; les
autres furent laissés autour de la ville pour la prendre. Comme ils étaient empêchés par la
chaîne qui va de Galata aux remparts de la cité, ils gagnèrent le lieu-dit Sosthène mais le vent
du Nord s'y déchaîna et la plupart des navires furent endommagés et perdus. Les survivants
furent en proie à une grande famine au point qu'ils durent se nourrir de chair humaine et
d'excréments. Alors, prenant la fuite, ils gagnèrent la Mer Egée mais ils sombrèrent avec tous
leurs navires car des grêlons s'abattirent violemment sur eux depuis le Ciel et mirent la mer en
ébullition au point de dissoudre la poix des navires et c'est ainsi que périt cette immense
armée dont il ne resta que trois survivants pour en donner la nouvelle.
En raison de tous ces prodiges surnaturels de la Toute Sainte Mère de Dieu, nous célébrons
donc cette fête. Et on l'appelle Acathiste parce que cette nuit-là, tout le peuple resta levé pour
chanter l'Hymne à la Mère du Verbe et parce que, si l'on a coutume de s'asseoir pour toutes les
autres stances, nous nous tenons tous debout pour écouter celles de cette Hymne à la Mère de
Dieu.
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L'ICÔNE DE LA MÈRE DE DIEU DES BLACHERNES (1654). Samedi de l'Acathiste dans la
5ème Semaine du Gd. Carême - 2 et 7 juillet (Translation du Mont Athos à Moscou)
The Blakhernai Icon of the Mother of God was discovered at Jerusalem by the empress
Eudokia during the time of Sainted Juvenal, Patriarch of Jerusalem (Comm. 2 July), and the
Monk Euthymios the Great (Comm. 20 January). The holy icon was sent to Constantinople,
where the empress Pulcheria set it within the Blakernai Church, there where was preserved
the Venerable Robe of the Mother of God (celebrated 2 July).
This holy icon is also called the "Hodegetria," that is, "Putevoditel'nitsa" or "Way-Guide."
And in particular it was with this icon that Patriarch Sergios (610-631) made the rounds of the
walls of Constantinople in the year 626 with moliebens during a siege of the capital by the
Avars. In memory of this and other victories, gained thanks to the intercession of the
MostHoly Virgin, there was established annually on Saturday of the Fifth Week of Great Lent
to celebrate a feast of Praise to the MostHoly Mother of God ("Saturday Akathist"). At first
the celebration was done only at the Blakhernai temple at Constantinople. In the IX Century
the feast was included in the ustav (rule) of the Monk Sava the Sanctified and in the Studite
ustav, but later was included in the Lenten Triodion and made universal for all the Orthodox
Church.
After the fall of Constantinople in 1453, the Blakhernai Icon was transferred to Athos, and in
1654 it was sent by the Athos monks to Moscow as gift to the tsar Aleksei Mikhailovich.
The celebration of the Blakhernai Icon is done also on 2 July (on feast of the Robe-placing)
and in the Saturday Akathist – on the Fifth Week of Great Lent
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Lecture de l’Epître
Heb IX : 24-28
9.24 Car Christ n'est pas entré dans un sanctuaire fait de main d'homme, en imitation du
véritable, mais il est entré dans le Ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous
devant la face de Dieu. 9.25 Et ce n'est pas pour s'offrir lui-même plusieurs fois qu'il y est entré,
comme le souverain sacrificateur entre chaque année dans le sanctuaire avec du sang étranger;
9.26 autrement, il aurait fallu qu'il eût souffert plusieurs fois depuis la création du monde, tandis
que maintenant, à la fin des siècles, il a paru une seul fois pour abolir le péché par son
sacrifice. 9.27 Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seul fois, après quoi vient le
jugement, 9.28 de même Christ, qui s'est offert une seul fois pour porter les péchés de plusieurs,
apparaîtra sans péché une seconde fois à ceux qui l'attendent pour leur salut.
Pour la Mère de Dieu
Heb IX : 1-7
9.1 La première alliance avait aussi des ordonnances relatives au culte, et le sanctuaire terrestre.
9.2 Un tabernacle fut, en effet, construit. Dans la partie antérieure, appelée le lieu Saint, étaient
le chandelier, la table, et les pains de proposition. 9.3 Derrière le second voile se trouvait la
partie du tabernacle appelée le Saint des Saints, 9.4 renfermant l'autel d'or pour les parfums, et
l'arche de l'alliance, entièrement recouverte d'or. Il y avait dans l'arche un vase d'or contenant
la manne, la verge d'Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l'alliance. 9.5 Au-dessus de l'arche
étaient les chérubins de la gloire, couvrant de leur ombre le propitiatoire. Ce n'est pas le
moment de parler en détail là-dessus. 9.6 Or, ces choses étant ainsi disposées, les sacrificateurs
qui font le service entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle; 9.7 et dans la
seconde le souverain sacrificateur seul entre une fois par an, non sans y porter du sang qu'il
offre pour lui-même et pour les péchés du peuple.
Lecture de l’Evangile
Marc VIII : 27-31
8.27 Jésus s'en alla, avec ses disciples, dans les villages de Césarée de Philippe, et il leur posa
en chemin cette question: Qui dit-on que je suis? 8.28 Ils répondirent: Jean Baptiste; les autres,
Élie, les autres, l'un des prophètes. 8.29 Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis?
Pierre lui répondit: Tu es le Christ. 8.30 Jésus leur recommanda sévèrement de ne dire cela de
lui à personne. 8.31 Alors il commença à leur apprendre qu'il fallait que le Fils de l'homme
souffrît beaucoup, qu'il fût rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les
scribes, qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât trois jours après.
Pour la Mère de Dieu
Luc X : 38-42, XI : 27, 28
10.38 Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme,
nommée Marthe, le reçut dans sa maison. 10.39 Elle avait une soeur, nommée Marie, qui, s'étant
assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. 10.40 Marthe, occupée à divers soins
domestiques, survint et dit: Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma soeur me laisse seule pour
servir? Dis-lui donc de m'aider. 10.41 Le Seigneur lui répondit: Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et
tu t'agites pour beaucoup de choses. 10.42 Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la
bonne part, qui ne lui sera point ôtée.
11.27 Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit:
Heureux le sein qui t'a porté! heureuses les mamelles qui t'ont allaité! 11.28 Et il répondit:
Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent!
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Cycle fixe : Commémorations
SAINT EVEQUE TETRICE DE LANGRES, CONFESSEUR (+ 572).
Tétrice (latin Tetricus) était fils de Saint Grégoire de Langres et lui succéda sur ce siège qu'il
occupa trente-trois ans (539-572). Avant d'embrasser l'état ecclésiastique, il avait rempli dans
le monde des fonctions importantes et la manière dont il s'y était comporté le fit juger digne
de l'épiscopat. Il ne trompa point les espérances que l'on avait conçues en lui et Saint Grégoire
de Tours qui était son neveu, parle de ce Prélat comme de l'un des Evêques les plus distingués
de son siècle. Il présida à la Translation du corps de son père. Il donna asile au fils de Clotaire
Ier, Chramnus, révolté contre son père. Il lui aurait prédit à un prince révolté contre son père
une fin malheureuse, juste châtiment qu'appelait sur une tête coupable la violation du Grand
Commandement Protecteur de l'autorité paternelle. Il assista à divers Conciles, Orléans (549),
Paris (557), Tours (565). Venance Fortunat qui a composé son épitaphe, atteste qu'il sut
gouverner avec une calme affection, eut un soin particulier des faibles. Grégoire de Tours, son
neveu, lui donne le titre de Bienheureux Saint. Tétrice s’endormit dans le Seigneur le 18 mars.
SAINT VORLES, PRETRE A MARCENAY (+6°.S.)
Ami de Saint Tétrice de Langres quelques auteurs veulent que Saint Vorles ait converti le Roi
Gontran de Bourgogne.
SAINT MONDERIC, FRERE DE SAINT ARNOULD DE METZ (+561)
Nommé coadjuteur de Saint Tétrice de Langres, il devint suspect au Roi Gontran de
Bourgogne qui le fit enfermer pendant deux ans dans une tour étroite et découverte, sur les
bords du Rhône. Délivré par la prière du Saint Archevêque Nicet de Lyon, il fut choisi pour
Evêque d'Aire ou probablement d'Arsat, petite ville du Rouergue dont le siège ne subsista pas
longtemps.
Chargé par l'Empereur Honorius de mettre fin au schisme qui divisait les donatistes et les
Orthodoxes, il accomplit sa mission avec tant de succès que les donatistes rentrèrent presque
tous au sein de l'Eglise. Le comte Marin qui tenait pour le schisme, fit arrêter le Bienheureux
Marcellin; des juges iniques le condamnèrent au dernier supplice sous couleur de
conspiration. Les Evêques d'Afrique qui étaient alors réunis en Concile à Carthage, donnèrent
des larmes à sa mort. Saint Augustin prononça son éloge funèbre. "Quelle piété sincère!"
s'écrie le Grand Evêque d'Hippone. "Quelle pudeur dans le mariage! Quelle charité envers
tous! Il parlait avec modestie de ce qu'il savait le mieux. Son mépris des choses présentes
égalait son espérance dans les biens à venir." La postérité répète ces éloges.
SAINT COMAN EN ÉCOSSE, CONFESSEUR (+ 676).
Coman, frère des Saints Beccan et Cummian, imita leur exemple et se fit Moine à Iona sous la
direction de Saint Fergna.
SAINT HIEROMARTYR TETRICE (OU TRETY TETRIQUE) L'EVEQUE D'AUXERRE
(+ 707) 18 mars (Départ Céleste) - 12 avril
Les catalogues placent cet Evêque au vingt-troisième rang : il aurait occupé le siège d'Auxerre
de 692 à 787. Il aurait signé une confirmation de privilège en faveur de Sainte-Colombe sous
Childebert en 695 puis un privilège d'Agerad de Chartres vers 696, sous le nom de Tretecor.
D'après les Gesta, il fut assassiné par son archidiacre Ragemfred le 18 mars.
SAINT MOINE DANIEL D'EGYPTE (+6°.S.)
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The Monk Daniel asceticised in Egypt in the VI Century. At the instigation of the devil they
accused him of profligacy, and he endured without complaint all the unjust abuse, taking
comfort in the words of the Lord: "Blessed are ye, when men shalt revile you... and shalt say
all manner of evil against you falsely, for My sake" (Mt. 5: 11). The Saint was the teacher of
the Monk Anastasias the Patrician (Comm. 10 March).
SAINT HIEROMARTYR ALEXANDRE L'EVEQUE EN CAPPADOCE (+ 251) 22 décembre
(par les Orientaux) - 18 mars (par les Occidentaux) - 16 mai (par les Orientaux)
Il fut d'abord Evêque en Cappadoce mais durant la persécution sous Sévère en 203, il fut jeté
en prison puis exilé. Ensuite, il accepta le siège épiscopal de Jérusalem et y fonda la célèbre
bibliothèque qui sera de si grande utilité à Eusèbe pour la rédaction de son Histoire
Ecclésiastique. Il fut torturé de diverses manières durant le règne de Dèce et jeté aux bêtes
sauvages. Vivant et intact, on le jeta de nouveau en prison où il acheva sa course terrestre et
partit pour le Seigneur en 251.
ou
Alexandre, probablement originaire d'Asie Mineure, étudia avec Origène dans la grande école
chrétienne d'Alexandrie, sous Pantène et Clément. Ce dernier lui dédia son ouvrage sur le
"Canon ecclésiastique" dont le texte est perdu. Alexandre conserva des sentiments d'amitié
pour ses anciens maîtres et pour Origène. Au début du troisième siècle, il fut désigné pour
occuper le siège épiscopal d'une ville de Cappadoce dont le nom n'a pas été conservé (peutêtre
fût-ce Flavias). Pendant la persécution de Septime Sévère, il fut jeté en prison où il paraît
être resté assez longtemps. Vers 211, il écrivait de sa prison à l'Église d'Antioche à l'occasion
de la nomination d'Asclépiade; cette lettre fut portée à Antioche par Clément d'Alexandrie qui
s'était retiré en Cappadoce et avait dirigé la communauté d'Alexandre.
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Après l'avènement de Caracalla, Alexandre put sortir de prison, visita Jérusalem pour
accomplir ses dévotions. L'Evêque Narcisse de Jérusalem était très âgé : ses diocésains
estimèrent que la venue d'Alexandre était providentielle; Dieu envoyait un auxiliaire à
Narcisse. Après avoir obtenu le consentement des Evêques de la province (car on avait un
premier exemple du transfert d'un Evêque sur un autre siège comme coadjuteur), les fidèles de
Jérusalem retinrent Alexandre pour en faire le coadjuteur puis le successeur de Narcisse.
Quand vers 215 Origène fut obligé de quitter Alexandrie, il vint à Jérusalem, fut accueilli
favorablement par Alexandre qui l'autorisa à prêcher bien qu'il fût laïque et qui le soutint
contre ses accusateurs, l'ordonna Prêtre un peu plus tard et lui procura un refuge à Césarée. Ce
fut d'ailleurs l'occasion d'un conflit entre lui et l'Evêque Démétrius d'Alexandrie
Alexandre avait un goût prononcé pour les sciences ecclésiastiques il fonda à Jérusalem une
bibliothèque où il recueillit les écrits et les lettres des savants de l'époque. Origène a écrit de
lui qu'il se distinguait entre tous les Prélats par sa bonté et la douceur de ses discours. A la
suite des édits de persécution sous Dèce, Alexandre fut de nouveau jeté en prison à Césarée de
Palestine. Couronné de cheveux blancs, il a écrit Eusèbe, il rendit de sa Foi dans les prétoires
un glorieux témoignage et remit son âme au Seigneur dans les chaînes.
Quelques fragments de ses lettres nous sont connus par Eusèbe et Saint Jérôme. Les Orientaux
l'honorent le 16 mai et le 22 décembre. Les Occidentaux, le 18 mars, jour où son nom est
inscrit dans le Martyrologe romain, avec un assez long éloge.
SAINTS HIEROMARTYRS NARCISSE L'EVÊQUE DE GIRONE ET LE DIACRE FELIX,
CONFESSEURS (+ 307)
D'après la première partie des Actes de Sainte Afra, considérés comme d'une autorité fort
médiocre, Narcisse aurait été originaire de Girone en Espagne et Evêque de sa ville natale au
commencement de la persécution de Dioclétien. Prenant la fuite pour échapper à la mort, il
passa dans la Rhétie et arriva jusqu'à Augsbourg où il convertit un certain nombre d'idolâtres
et notamment une courtisane nommée Afra chez laquelle il était descendu avec son Diacre
Félix. Après neuf mois passés à Augsbourg, il retourna dans son diocèse de Girone où la
persécution s'était ralentie. Il gouverna son Église durant trois ans encore, fut arrêté pour la
Foi avec son Diacre Félix et martyrisé vers 307.
Ce que l'on peut admettre, c'est que la ville de Girone en Espagne honore un Martyr du nom
de Narcisse qu'elle compte au nombre de ses Evêques; d'autre part un Narcisse est vénéré à
Augsbourg dans le Monastère des Saintes Udalric et Afra où il y a un Autel élevé en son
honneur.
Des rapports existèrent entre ce Monastère et l'Église de Girone au onzième siècle : un évêque
(papiste) de Girone nommé Béranger écrivait en 1087 à Sighard, abbé papiste du Monastère
des Saints Udalric et Afra et lui annonçait l'envoi de certaines Vénérables Reliques de
Narcisse, non pas de son corps que l'on possédait en entier mais de vêtements ou ornements
qui avaient touché ce corps. Il avouait ne pas connaître le "dies natalis" de Narcisse mais
disait que l'on avait adopté pour sa fête le 30 octobre, "dies natalis" de l'Evêque Narcisse de
Jérusalem. Pierre Des Noëls se laissant tromper par cette indication, a attribué la conversion
d'Afra à Narcisse de Jérusalem.
Il paraît bien que l'on s'est appuyé sur cette lettre de Bérenger pour établir un rapprochement
entre le Narcisse vénéré à Girone et celui vénéré à Augsbourg. Tout ce que l'on peut affirmer
en pareille occurrence, c'est que l'Église de Girone possède le corps d'un Saint Narcisse; que
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Sainte Afra fut convertie par un Evêque nommé Narcisse mais que cet Evêque pouvait bien
être Evêque de quelque ville voisine d'Augsbourg. Les Actes d'Afra ne disent rien de la patrie
et de l'épiscopat du Narcisse qui la convertit.
SAINT ARCHEVEQUE CYRILLE DE JERUSALEM (+386)
Notre Saint Père Cyrille naquit probablement à Jérusalem vers 315, de Pieux Parents
orthodoxes. Il fut ordonné Prêtre par le Saint Archevêque Maxime qui le chargea de la
formation des Catéchumènes. Homme de paix, humble et doux, plus préoccupé de
l'édification des fidèles que des interminables controverses doctrinales qui déchiraient l'Eglise
après le Concile de Nicée, il évitait d'employer le mot "consubstantiel" (homoousios) mais
partageait pleinement la Foi orthodoxe. Cette réserve fit croire aux ariens qu'il était de leur
parti et lorsque à la mort de Maxime (347) il fut élu par le peuple pour lui succéder, le
métropolite arien Acace de Césarée de Palestine dont dépendait alors Jérusalem, agréa son
élection et l'ordonna Evêque.
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* Réduite à l'état de simple bourgade après sa destruction par les Romains et sa communauté chrétienne ayant
été dispersée au temps des persécutions, Jérusalem, nommée Allia, avait été soumise ecclésiastiquement à
Césarée, capitale administrative de la Palestine.
Mais il dut bientôt reconnaître amèrement sa méprise* car le nouvel Evêque enseignait
clairement la Doctrine orthodoxe sur la Divinité du Fils et Verbe de Dieu en expliquant le
Symbole de Foi aux Catéchumènes dans ses Catéchèses baptismales.** Tel le Bon Pasteur, il
gouverna avec sagesse la Ville Sainte qui, grâce aux constructions entreprises par Saint
Constantin le Grand, retrouvait une nouvelle gloire et attirait un grand nombre de pèlerins
venus de toutes les extrémités du monde chrétien. En 351, il fut témoin comme tous les
habitants de l'apparition merveille d'une Immense Croix lumineuse dans le Ciel, du Golgotha
au Mont des Oliviers et il écrivit à l'empereur Constance pour l'en informer.*** Il contribua
aussi à l'organisation des fêtes et des processions dans les Lieux Saints qui deviendront le
fondement de maintes fêtes générales de l'Eglise. Quelques années plus tard, il présenta au
Métropolite de Césarée une requête dans laquelle il demandait la reconnaissance des
privilèges apostoliques de Jérusalem que les Pères du Concile de Nicée avaient reconnus sans
les définir exactement.
* Comme un peu plus tard les ariens qui avaient favorisé l'élection de Saint Mélèce d'Antioche.
** Ces Catéchèses dont il existe plusieurs traductions françaises, restent un des meilleurs exposés de la Foi
orthodoxe et un document de la plus grande importance pour la connaissance de la pratique liturgique de
l'Eglise ancienne fidèlement préservée dans l'Eglise orthodoxe d'aujourd'hui. Prononcées pendant la période de
quarante jours avant Pâque préparatoire au Saint Baptême, elles comportent une Procatéchèse, dix-huit
Catéchèses baptismales interprétant le Symbole et les fondements de la Foi orthodoxe et cinq Catéchèses
mystagogiques réservées aux initiés qui venaient d'être baptisés à Pâque dans lesquelles l'Evêque explique les
Rites Sacrés du Saint Baptême et de la Sainte Eucharistie.
*** Ce Miracle est commémoré le 7 mai.
Cette revendication déclencha la haine d'Acace qui sous prétexte qu'en temps de famine
Cyrille avait vendu des Vases Sacrés et des Ornements Liturgiques de la Basilique de la
Résurrection pour nourrir les pauvres, le convoqua à son tribunal ecclésiastique en vue de le
condamner. Comme Cyrille ne se rendait pas à ses convocations réitérées, il le déposa et le fit
expulser par la force de Jérusalem en mettant à sa place un arien. Saint Cyrille fit appel,
demandant que l'affaire soit soumise à une autorité ecclésiastique supérieure et en attendant, il
trouva refuge à Tarse en Cilicie auprès de l'Evêque Silvain. En dépit des menaces d'Acace,
celui-ci l'accueillit fraternellement et lui demanda de prêcher au peuple qui l'écoutait avec
enthousiasme comme un homme vraiment apostolique. Le Concile réuni à Séleucie en 359 lui
rendit justice et déposa Acace. Mais la sentence n'eut pas le temps d'être mise à exécution car
le métropolite Acace de Césarée se précipita à Constantinople, fit pression auprès de
l'empereur Constance pour qu'il annule la décision du Concile et il fit confirmer la déposition
de Cyrille par un conciliabule d'évêques ariens (360).
Lorsque peu après Julien l'Apostat prit le pouvoir, Saint Cyrille put profiter des mesures de
tolérance religieuse prises par l'empereur afin de préparer sa restauration du paganisme et il
rejoignit son siège avec tous les autres Evêques exilés au temps de Constance. Mais ce ne fut
que pour affronter de nouvelles tribulations. Incités par l'empereur, les païens de Gaza se
soulevèrent alors contre les Chrétiens, faisant de nombreuses victimes puis ils détruisirent le
Monastère de Saint Hilarion et dispersèrent ses Moines. Comme l'Apostat voulait démontrer
la fausseté des Prophéties du Christ concernant la ruine définitive du Temple de Jérusalem
détruit par les Romains sous Tite, il permit aux Juifs de le reconstruire. Mais conformément à
la prédiction de Saint Cyrille, les travaux furent bientôt arrêtés par un terrible tremblement de
terre qui renversa même les fondations de l'ancien Temple et un feu, sortant des fondements,
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consuma certains ouvriers, en mutila d'autres, laissant à tous les marques les plus visibles de
la Colère Divine.
Après la disparition de Julien, le calme rétabli, Cyrille put reprendre son oeuvre pastorale et à
la mort d'Acace, il fit élire son neveu comme Métropolite de Césarée. Mais par leurs intrigues,
les ariens convainquirent l'empereur Valens (364-378) de déposer le Saint Evêque de
Jérusalem et de le condamner à un nouvel exil ainsi que tous les autres Evêques bannis sous
Constance (367). A la mort de Valens, Saint Cyrille put regagner son diocèse au bout de
douze ans d'absence mais il eut la douleur de découvrir que certains Orthodoxes influencés
par les calomnies des ariens, refusaient de le reconnaître comme leur Evêque légitime et de
communier avec lui. Pour cette raison, le Concile d'Antioche (379) envoya Saint Grégoire de
Nysse rétablir la paix dans le diocèse de Jérusalem. Ayant échoué, celui-ci se retira découragé
et plein de tristesse, laissant Saint Cyrille affronter seul avec Foi et espérance, les divisions
dans la Maison de Dieu. Il prit part au Deuxième Concile Oecuménique (381) réuni par
l'Empereur Théodose et contribua à la condamnation définitive de l'arianisme et de ses
diverses variantes. Au terme de ses sessions, le Concile reconnut solennellement les combats
de l'Evêque de Jérusalem pour la cause de l'Orthodoxie. De retour dans sa cité, Saint Cyrille
put jouir pour peu de temps de la paix qu'il avait restaurée au prix de tant de labeurs et il
s'endormit en 386 après trente-cinq ans d'épiscopat dont seize en exil.
ou
Cyrille naquit à Jérusalem ou dans les environs, vers 315. Si l'on en juge par ses écrits, il
connut personnellement l'état des Lieux Saints avant les restaurations entreprises par les soins
de Constantin et de sa Pieuse mère. Il reçut une éducation soignée et étendue, étudia avec un
attrait spécial les Divines Écritures et pour l'interprétation, suivit les théologiens de l'école
d'Antioche. On ignore le moment où il reçut le Saint Baptême; un Synaxaire grec donne à
entendre qu'il embrassa la vie monastique : si l'on ne peut affirmer avec certitude ce dernier
point, on doit convenir cependant en lisant les "Catéchèses" que Cyrille avait en haute estime
ce genre de vie et que, par conséquent, il ne lui était pas inconnu. On a dit aussi que Saint
Macaire avait conféré à Cyrille l'ordre du diaconat, ce qui est également douteux. Il est certain
que Saint Maxime, successeur de Macaire, donna la prêtrise à Cyrille vers 345. Malgré sa
jeunesse, le nouveau Prêtre fut chargé de préparer les catéchumènes au Saint Baptême : il eut
ainsi l'occasion de prêcher les "Catéchèses" qui l'ont rendu célèbre vers 348, soit à la veille de
son épiscopat.
A la Naissance au Ciel de Maxime, Cyrille devint Evêque de Jérusalem. Deux questions se
sont posées au sujet de cette élévation :
1° La date. On a indiqué l'an 350 car on devait supposer que Cyrille avait trente-cinq ans, âge
minimum requis alors pour cette dignité; on a dit de plus que Cyrille était déjà Evêque au
moment où dans une lettre à l'empereur Constance, il signalait l'apparition d'une Croix
lumineuse dans les airs (7 mai 351). Un historien récent, J. Mader, a avancé que l'élévation de
Cyrille à l'épiscopat datait de 348 mais il a placé la naissance en 313 et prétendu que la lettre à
Constance ne se rattache pas nécessairement aux prémices de l'épiscopat de Cyrille.
2° La manière dont se fit cette élévation. Des auteurs anciens (Jérôme, par exemple et Rufin)
ont prétendu que l'élection avait été entachée d'arianisme : d'après eux Acace de Césarée et les
évêques ariens de la région auraient offert le siège épiscopal de Jérusalem à Cyrille, sous la
condition que celui-ci répudierait l'ordination sacerdotale reçue des mains de Maxime et que
11
Cyrille avait accepté cette condition. Mais Théodoret (Hist. eccles., 1. 2, c. 22), parlant de
l'élévation de Cyrille, le présente comme un Vaillant Défenseur de la Doctrine orthodoxe. Il
est donc bien à craindre que Saint Jérôme, prévenu contre Cyrille, ne se soit fait l'écho d'un
récit calomnieux répandu par les adversaires du nouvel Evêque de Jérusalem.
Si Acace de Césarée crut qu'en favorisant l'élection de Cyrille il le gagnerait aisément au parti
arien, il fut vite détrompé car Cyrille se montra fidèle gardien de la Foi orthodoxe dès le début
de son épiscopat. On a dit que le nouvel Evêque s'effrayait de l'expression "Consubstantiel,"
"omoousios;" que celle-ci ne figure pas dans les "Catéchèses" mais cette omission s'explique
par le caractère même de Cyrille, homme pacifique, péniblement impressionné par les
divisions qui existaient au sein de l'Eglise et préoccupé avant tout de les faire disparaître.
Les premières années de son épiscopat furent assez calmes mais bientôt le ressentiment
d'Acace de Césarée contre lui se fit jour et l'occasion vint d'une revendication de Cyrille. Le
septième Canon du Concile de Nicée avait reconnu au titulaire de Jérusalem une préséance de
rang et d'honneur sur les autres Evêques, sous réserve de la dignité propre au siège
métropolitain. En conséquence de cette concession, Cyrille demanda pour son Église une
immunité de privilège. Acace qui voyait dans l'Evêque de Jérusalem un Défenseur de la
parfaite ressemblance du Père et du Fils dans la Trinité, l'invita à comparaître devant son
tribunal : il lui reprochait en même temps d'avoir dilapidé les biens de son église et fait un
usage profane des ornements sacrés. L'accusation réduite à ses vraies proportions, portait sur
ce fait qu'en un temps de grande famine à Jérusalem, Cyrille avait vendu une partie des
meubles et des ornements de son église pour venir en aide aux pauvres. Cyrille refusa de
comparaître et Acace dans une assemblée d'évêques ariens, le déposa de son siège et lui
substitua apparemment Eutyque (vers 357).
A cette nouvelle, l'Evêque de Jérusalem envoya à ses juges un acte d'appel et demanda que la
sentence fût révisée par un tribunal supérieur. Puis obligé de céder à la force, il se rendit
d'abord à Antioche et comme le siège patriarcal était vacant, il alla à Tarse en Cilicie où
l'Evêque Silvain l'accueillit avec faveur, lui permit d'exercer dans son diocèse les fonctions
épiscopales, notamment celle de la prédication où Cyrille avait beaucoup de succès. Par là
aussi, Cyrille fut mis en relation avec Basile d'Ancyre, Georges de Laodicée etc. Au Concile
de Séleucie réuni fin septembre 359, il obtint d'être rétabli sur son siège. L'année suivante,
Acace qui avait été déposé dans ce même Concile, prit sa revanche et au début de 360 dans un
concile tenu à Constantinople, il déposa de nouveau Cyrille qui fut contraint de se tenir
éloigné de son Église. Les rapports intimes qu'il avait avec Mélèce d'Antioche permettent de
supposer qu'il séjourna au moins quelque temps dans cette ville.
A l'avènement de Julien l'Apostat, Cyrille profita du rappel de tous les Evêques exilés pour
revenir à Jérusalem : on sait comment le nouvel empereur désireux de faire mentir les
prophéties, résolut de relever le temple et de rétablir le culte judaïque. Cyrille, placé entre les
insultes des infidèles et les alarmes des Chrétiens trop faibles dans la Foi, ne se laissa pas
déconcerter. Il montra toute sa confiance en la Parole de Dieu et soutint qu'elle se réaliserait.
L'entreprise était vouée à l'insuccès, elle contribua même à l'accomplissement des prophéties
car pour asseoir les fondements du nouvel édifice, il fallut ôter ceux de l'ancien et en faire
disparaître les vestiges. Ammien Marcellin a décrit en ces termes l'Intervention de Dieu :
"Pendant que le comte Alypius assisté du gouverneur de la province pressait vivement les
travaux, d'effroyables tourbillons de flammes s'élancèrent des endroits contigus aux
fondements, brûlèrent les ouvriers, rendirent la place inaccessible. Et l'élément persistant à
repousser les ouvriers, il fallut à la fin renoncer à l'entreprise."
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Les écrivains ecclésiastiques ont donné sur ces phénomènes extraordinaires des détails plus
circonstanciés : "Poursuivis par les flammes, les ouvriers voulurent se sauver dans une église
voisine mais ils ne purent y pénétrer, soit qu'une main invisible les repoussât, soit que la
Divine Providence permît qu'ils fussent un embarras les uns pour les autres. Un feu sortit des
fondements mêmes du temple, consuma les uns, mutila les autres, laissa à tous les marques les
plus visibles de la Colère du Ciel." Julien s'était promis de se venger de cet insuccès contre
Cyrille; la mort ne lui en laissa pas le temps.
A cette époque, l'Evêque de Jérusalem sembla concentrer toute son activité dans l'intérieur de
son diocèse. Cependant quand Acace vint à passer de vie à trépas vers 365, Cyrille mit sur le
siège métropolitain de Césarée un nommé Philumène puis en 367 son propre neveu, Gélase.
Les ariens s'agitèrent et substituèrent Euzoius à Gélase; ils obtinrent en même temps de
l'empereur Valens une nouvelle sentence d'exil contre Cyrille. Ce dernier fut englobé dans
l'édit de 367 qui chassait de leurs sièges tous les évêques bannis jadis sous Constance. L'exil
cette fois dura onze ans et nous ignorons ce que devint Cyrille durant cette longue période. En
378, la mort de Valens mit un terme à l'exil; à la fin de l'année, l'Evêque de Jérusalem rentrait
dans sa ville épiscopale. Il trouva son diocèse divisé par le schisme, corrompu par l'hérésie,
les moeurs y étaient dans un état lamentable. Un Concile d'Antioche tenu en 379 confia à
Saint Grégoire de Nysse le soin de visiter les églises d'Arabie et de Palestine pour aviser avec
leurs chefs des remèdes convenables mais cette mission demeura sans résultat immédiat. Il
paraît bien cependant que, durant ses dernières années, Cyrille réussit à mettre un terme à tous
ces maux.
En 381, il prit part au Deuxième Concile oecuménique, premier de Constantinople; il siégea
parmi les chefs reconnus du parti orthodoxe après les Patriarches d'Alexandrie et d'Antioche
et souscrivit à la condamnation des semi-ariens et des macédoniens. Dans une réunion
complémentaire tenue en 382, les Pères du Concile écrivirent au Pape Saint Damase; la lettre
renferme ce témoignage en faveur de Cyrille : "Nous vous faisons savoir que l'Evêque de
l'Église de Jérusalem est le Révérend et Très Chéri de Dieu Cyrille, lequel fut jadis ordonné
canoniquement par les Evêques de sa province et a soutenu, en divers lieux, de nombreux
combats contre les ariens." C'est le dernier renseignement que nous possédons sur Saint
Cyrille.
Il semble qu'il y a lieu de rattacher à son pontificat la réunion des macédoniens de Jérusalem à
l'Église et la soumission de quatre cents Moines dont il est question dans l'Histoire lausiaque
(c. 143i, P. G., t. 34, col. 1226) : conquêtes dues au concours de Rufin et de Mélanie
l'Ancienne, prémices d'une restauration religieuse qui avait suivi son dernier retour d'exil.
D'après Saint Jérôme (De viris illustribus, c. 30), on peut conclure que Cyrille s'endormit en
386 (ou 387) après trente-cinq ou trente-sept années d'épiscopat dont près de seize se
passèrent en exil.
Dans ses écrits, Cyrille a toujours professé la Doctrine orthodoxe. Qu'il ait varié dans sa
communion, c'est un fait, vrai en ce sens que nous le voyons en rapport d'abord avec des
eusébiens puis avec les homéousiens et les méléciens, enfin avec les nicéens. Mais pour
réduire ces apparentes évolutions à leur juste valeur, il ne faut oublier ni les circonstances où
il vécut ni son caractère d'homme de paix péniblement impressionné par les divisions.
Les livres liturgiques d'Orient et d'Occident lui décernent des éloges qui portent directement
sur son Orthodoxie. Les Ménées l'appellent, en reprenant les termes mêmes de Théodoret "un
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Ardent Défenseur de la Doctrine." Le Martyrologe romain au 18 mars s'approprie le
témoignage éclatant que les Evêques orientaux rendirent à la pureté de sa Foi dans leur lettre
au Pape Damase
SAINT EVÊQUE BRAULION (OU BRAULE) DE SARAGOSSE, CONFESSEUR (+646)
Evêque de Saragosse, disciple et ami de Saint Isidore de Séville dont il fit connaître plusieurs
livres, il lui apporta son concours pour établir dans toute l’Église d’Espagne une discipline
uniforme et joua un grand rôle dans les Conciles tenus de son temps, par son éloquence et sa
science. L'unité de l'Eglise d'Espagne jusqu'alors divisée par l'arianisme, put alors être
rétablie.
SAINT MOINE EGBERT DE RIPON (+720)
Les Précieuses Reliques de ce Saint Moine étaient vénérées à Ripont, près de Rouvroy, en
Argonne avant la destruction de son sanctuaire pendant la guerre de 1914-1918. Il pourrait
toutefois s'être établi une confusion avec le Monastère (anglais) de Ripon dont le Synaxaire
celtique célèbre également un Moine du nom d'Egbert.
SAINT FINAN D'ABERDEEN (+595)
Disciple de Saint Kentigern, il évangélise Anglesey puis la région d'Aberdeen.
SAINT ROI MARTYR ÉDOUARD II D'ANGLETERRE (+978)
3 septembre - 18 février (1ère translation) - 18 mars (repos) – 20 juin (2ème translation)
Il n'y a rien de constant en ce monde : tout y est exposé à mille périls et comme les hautes
montagnes sont les plus sujettes aux coups de la fondre, de même les conditions les plus
éminentes sont plus ordinairement le jouet de la fortune. Cette Vérité Divine et morale va
paraître en la vie du Roi Edouard II d'Angleterre qui mérite bien de tenir place en ce recueil
de la "Vie des Saints." Il était fils d'Edgar le Roi du même pays et d'Engelflède, fille du Duc
Ordmer que ce Prince avait épousée en secondes noces. La Reine sa mère étant endormie,
Edgar son père épousa une troisième femme nommée Elfride, fille du Roi d'Ordgar de
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Cornouailles et veuve d'Elwolde, chef des Angles orientaux; il en eut aussi un fils appelé
Ethelred.
Le Prince Edouard fut baptisé par le Saint Archevêque Dunstan de Canterbury et donna
bientôt des preuves de son bon naturel et des belles dispositions qu'il avait à la piété car
renonçant de bonne heure aux délices de la cour et à tout ce qui peut porter au péché, il
appliqua tous ses soins à se rendre agréable à Dieu de sorte que le Roi son père en étant ravi,
résolut de le nommer de son vivant son successeur à la couronne afin de faire obstacle par ce
moyen aux troubles qui pourraient naître après son Endormissement.
Le Roi s'endormit le 8 juillet 972; la précaution qu'il avait prise n'empêcha pas de grandes
brouilles entre Princes anglais : Elfride prenant les intérêts de son fils, quoique le plus jeune
(il était âgé seulement de sept ans), le voulait faire régner au préjudice de son frère Edouard
qui était du premier lit. Sur ce différend, les Archevêques du Royaume Dunstan de
Canterbury et Oswald d'York, s'assemblèrent avec les autres Evêques, Abbés, Ducs et
seigneurs de la couronne et sans avoir égard aux murmures des partisans d'Ethelred, ils
sacrèrent Edouard Roi suivant la volonté d'Edgar. Le Saint Archevêque prit toujours un grand
soin de ce jeune Prince pour qui il avait conçu une tendre affection depuis qu'il l'avait baptisé.
Aussi fit-il de tels progrès en une si bonne école que suivant les vestiges du feu Roi son père,
il se rendit un excellent Prince tant durant les troubles de la guerre que pendant le calme de la
paix, se montrant d'une part terrible et sévère aux ennemis de l'Etat et d'ailleurs doux et
favorable aux hommes de Bien. Il affectionna pareillement les clercs et les Moines, les
favorisant de tout son pouvoir et imitant en cela ses ancêtres qui avaient fait bâtir plusieurs
monastères en Angleterre. Après les affaires publiques du Royaume, ce Très Pieux Roi
prenait un singulier plaisir à faire du bien aux pauvres, à les nourrir, à les vêtir, à leur
distribuer généralement tout ce dont ils avaient besoin, estimant qu'une des principales
fonctions de la royauté était de secourir les malheureux. Aussi les gens de Bien bénissaient
Dieu dans leur coeur de voir leur Roi en sa jeunesse, s'adonner à ces actions de piété. Il était
affable pour tous ses sujets, extrêmement doux envers tout le monde, judicieux dans ses
conseils, prudent dans toute sa conduite et chérissant particulièrement la chasteté de sorte que
chacun se promettait un siècle d'or sous le règne d'un si Excellent Prince.
Ce bonheur ne fut pas de longue durée; sa belle-mère étant fille de Roi et ne pouvant souffrir
que son fils n'eût pas été préféré à celui d'une simple Princesse, elle cherchait les moyens de
nuire à son Roi et légitime seigneur; elle en rencontra bientôt l'occasion. Un jour étant à la
chasse et se trouvant près du château de Wareham qui appartenait à sa belle-mère, Edouard
voulut y aller pour voir le jeune Prince Ethelred, son frère qu'il aimait tendrement; ses gens
s'étant écartés en chemin, il y alla seul : Elfride avertie qu'il approchait, vint au-devant de lui
avec des assassins, feignant d'être ravie de le voir et lui fit apporter à boire. Edouard ne se
défiant de rien, prit la coupe et comme il la portait à sa bouche, la cruelle princesse lui fit
donner un coup de poignard dans le côté. Dès qu'il se sentit blessé, il piqua son cheval pour
retourner vers ses gens qui le cherchaient mais perdant son sang en abondance, il rendit son
âme au Seigneur avec soudaineté le 18 mars 978 la troisième année seulement de son règne.
La marâtre voyant le Roi endormi et pour marquer le grand mépris qu'elle faisait de lui, fit
traîner son corps par les pieds dans la maison d'une pauvre femme aveugle de naissance que
cette reine faisait nourrir afin de l'y enterrer secrètement et de cacher ainsi son régicide. Mais
que peut la malice humaine contre la Sagesse de Dieu? La pauvre aveugle approcha du corps
du Saint et aussitôt elle ouvrit les yeux à l'éclat d'une grande lumière qui paraissant au milieu
de la nuit, éclairait toute sa maison. C'est à ces événements venus à la connaissance de cette
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détestable princesse que l'on peut comparer à l'impie Athalie dont parle l'Ecriture; elle fit jeter
le corps du Saint dans un marais afin d'en éteindre à jamais la mémoire et se retira en un autre
lieu de son domaine, éloigné de quelques milles du premier où avait été commis cet horrible
meurtre.
On représente Edouard II sur son cheval, buvant le coup de l'étrier pendant qu'un assassin
s'avance traîtreusement vers lui. Le jeune Roi soupçonnait quelque chose des mauvais
desseins de sa marâtre mais ne voulant pas en Vrai Chrétien qu'il était, laisser croire qu'il lui
rendait haine pour haine, il lui fit la visite qui amena son Endormissement. Dans
l'iconographie, il sort parfois un serpent de la coupe qu'il tient à la main, symbole énergique
de la part que le démon eut à la mauvaise action.
Un an s'était déjà écoulé sans que personne n'eût trouvé cette Précieuse Relique lorsque le
Tout- Puissant voulant faire connaître au monde la Sainteté de son Martyr, suscita quelques
fidèles qui le cherchèrent par dévotion. Ils découvrirent enfin le lieu où il était par le moyen
d'une colonne de feu qui parut souvent au-dessus. Il y vint aussitôt un grand concours de
fidèles qui pleurant la perte de leur Roi et de leur Puissant Protecteur, enlevèrent cette
Précieuse Relique et la mirent dans l'église de la Très Sainte Mère de Dieu de Wareham; ce
qui fut fait le 13 février, l'année d'après son Endormissement. Pour le lieu où ce Saint Dépôt
fut trouvé, Dieu y fil naître une fontaine d'eau douce que l'on a depuis appelée la "Fontaine de
Saint Edouard" où plusieurs personnes affligées de différentes maladies, ont reçut la guérison
de leurs maux.
Cependant le bruit de cette invention se répandant par toute l'Île de la Grande-Bretagne,
chacun détestait la malice et l'impiété de la reine et élevait jusqu'au Ciel les mérites
l'innocence et les vertus du Saint Martyr. Alfer le Prince des Merciens pour honorer la
mémoire de son Roi, invita autant qu'il put d'Evêques, d'Abbés et d'autres personnes de
marque, à assister à la Translation de son corps. Surtout il pria Sainte Vilfride l'Abbesse d'un
célèbre Monastère de Winchester où Edithe, soeur du Saint Roi, était Moniale, de s'y trouver
avec toutes ses filles. De la sorte le corps de Saint Edouard fut levé solennellement et trouvé
incorrompu. Sa Sainte soeur Edithe qui était présente se jeta sur ce corps, colla ses joues
contre les siennes et arrosa de ses propres larmes le visage de ce cher défunt, ne pouvant se
rassasier de le contempler. Enfin, ce précieux trésor fut déposé au célèbre Monastère de
Shaftesbury que le Roi Elphrède, bisaïeul de Saint Edouard, avait fait bâtir et qui était doté en
considération de sa fille Hélène qui s'y était consacrée Epouse de Jésus-Christ. Tant de
merveilles ne pouvaient être cachées à la misérable Elfride, meurtrière du Saint. Elle fut
touchée de repentir et voulut aussi visiter ses Moniales mais elle en fut repoussée par le Juste
Jugement de Dieu qui ne permit pas qu'elle put s'en approcher ni à pied ni à cheval. Le Tout-
Puissant se rendit ainsi le vengeur de sa perfidie contre le Saint Martyr. Néanmoins et pour
pénitence de son crime, elle fit bâtir deux monastères de Moniales. Ces monastères
sont Whervel et Ambresbury; elle s'endormit dans le premier. Son fils Elhelred qu'elle avait
tant désiré voir roi, fut un prince lâche et malheureux. L'Angleterre, sous son règne, fut
exposée à toutes sortes de calamités et surtout à l'invasion des Danois.
Dans la suite des temps, on fit diverses distributions des Précieuses Reliques de Saint
Edouard : une partie fut translatée à Leinester au comté d'Hereford, une autre à Abingdon au
comté de Berks. Les Anglais célébrèrent en son honneur trois fêtes par an jusqu'à l'époque du
schisme : la première et la principale était celle du jour de son Endormissement, le 18 mars; la
deuxième, celle du jour de sa première Translation à Wareham, le 18 février et la troisième,
celle de son Elévation de terre ou deuxième Translation à Shaftesbury, le 20 juin.
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Tropaire de Saint Edouard le Martyr. Ton 4
Célébrant la nouvellement manifestée commémoration du Saint Roi Edouard,
qui brilla longtemps dans les vertus et souffrit injustement
nous nous courbons devant son Icône vénérée et avec joie crions :
Vraiment Tu es Merveilleux en Tes Saints, Ô Dieu.
SAINT FRIGIDIAN DE LUCCA (OU FREDIANO, FRIGDIANUS, FRIDIEN) DE
LUCQUES, TOSCANE (+588)
Malgré son patronyme italien, Frediano, par lequel on l'appelle d'habitude, Saint Frigidian
était Irlandais, fils du roi Ultach d'Ulster. Il fut éduqué dans des monastères irlandais et
ordonné Prêtre. Son érudition fut comparée à des fleurs de la culture irlandaise du sixième
siècle comme Saint Enda et Saint Colman.
Saint Frigidian de rendit en Italie un pèlerinage à Rome et décida de se fixer comme Ermite
sur le Mont Pisano. En 566, il fut élu Evêque de Lucca et c'est le Pape de Rome
Jean II qui le persuade d'accepter l'épiscopat. Même par la suite le Saint quittera fréquemment
la ville pour passer beaucoup de jours dans la prière et la solitude. Comme Evêque, il
transforma le clergé de la ville en une communauté de Chanoines réguliers et reconstruit la
cathédrale après qu'elle fut détruite par le feu par les Lombards.
Son Miracle le plus célèbre : la rivière Serchio débordait sortait régulièrement de son lit,
causant de grands dommages à la ville de Lucca. On rapporte que les citoyens passèrent voir
leur Evêque pour obtenir son aide.
Il demanda un simple râteau. Fortifié par la prière, Frigidian ordonna au Serchio de suivre son
râteau et il traça un nouveau cours plus sûr pour l'eau, évitant les murs de ville, de même que
la terre cultivée au-dehors. Miraculeusement, la rivière le suivit.
Parfois il y a la confusion entre Saint Finnian de Moville et de Saint Frigidian. Ils seraient
peut-être la même personne mais les liens n'ont jamais été bien établis. Frigidian est toujours
fort vénéré à Lucca.
SAINT MARTYR CANDIDE A CINGOLI
Martyr romain dont on ne sait rien sinon qu'en 1651 ses Précieuses Reliques furent tirées du
cimetière de Sainte-Agnès pour être données à l'église collégiale papiste de Cingoli. "On" (les
papistes?) décida d'en fêter la Translation à la date du 18 mars. Faute d'une autre date, nous
condescendons à admettre cette date avant la décision publique d'une Eglise orthodoxe locale
sur ce point.
SAINT CYRILLE D'ASTRAKHAN (+1576)
The Monk Kirill (Cyril) of Astrakhan was Archimandrite of the Trinity monastery in
Astrakhan. He had been sent as hegumen to the newly-built monastery in the year 1568. The
monk constructed at the monastery temples in honour of the MostHoly Trinity, the Entry of
the MostHoly Mother of God into the Temple, and Saint Nicholas. He zealously concerned
himself with the enlightening of the Astrakhan region, and by his meekness and piety he
gained the respect of even the Mahometans, – who called him the Kara-Daud (the Black
David) in distinction from the holy Prophet King David. The monk died in about the year
1576. The icon of the Saint was written in 1676 through a vow of Emel'yan Paphent'ev, whom
the Monk Kirill had saved when he was drowning in the Volga. The Vita (Life of the Saint
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was compiled in the year 1790, and a tropar and kondak to him is known. The Church
established the feastday in memory of the Monk Kirill under 18 March [probably on the basis
of his name-in-common with Saint Cyril of Jerusalem].
Saint Trophyme
SAINTS MARTYRS TROPHYME ET EUCARPIOS DE NICOMÉDIE (+300)
The Holy Martyrs Trophymos and Eukarpios were soldiers at Nicomedia during the time of
the persecution against Christians under the emperor Diocletian (284-305). They
distinguished themselves by their great ferocity in carrying out all the decrees of the emperor.
One time, when these soldiers had caught up with some Christians, they suddenly saw a large
fiery cloud which had come down from the sky, thickening in form nigh close to them. From
out of the cloud came forth the Voice: "Why are ye so zealous in threatening My servants? Be
not deluded: no one by their own powers can suppress those believing in Me, but better it is to
join unto them and discover yourselves the Heavenly Kingdom." The soldiers in fright fell to
the ground, not daring to lift up their eyes, and only said each to the other: "Truly it is the
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great God, manifest now unto us. We would do well to become His servants." The Lord then
spake saying: "Rise up, repent, for unto ye is forgiveness of your sins." Having gotten up,
they beheld within the cloud the image of a Radiant Man and a great multitude standing about
Him. The astonished soldiers with one voice cried out: "Receive us, for our sins be
inexpressibly wicked. No other is there a God besides Thee, the Creator and One True God,
and we are not yet conjoined with Thine servants." But just as they spoke this, the cloud
receded and rose up to the sky. Spiritually reborn after this Miracle, the soldiers released all
the incarcerated Christians from the prisons. For this Saints Trophymos and Eukarpios were
handed over to terrible torments: they suspended the Saints and tore at their bodies with iron
hooks. They in prayer gave thanks unto God, in firm belief that the Lord would forgive them
their former grievous sins. And when there was lighted up a bon-fire, the holy Martyrs went
willingly into the fire and there gave up their souls to God.
10.000 SAINTS MARTYRS DE NICOMÉDIE (+4°.S)
Ils furent passés par le glaive pour la Foi de Jésus-Christ, décapités donc suite à de fausses
accusations fabriquées contre les Chrétiens au court de l'instruction. Ce fut sous Dioclétien et
après l'incendie de son palais que l'on attribua aux Chrétiens. Les incrédules qui trouveraient
ce chiffre exagéré n'auront qu'à se rappeler le massacre de Thessalonique où Théodose fit
égorger sept mille personnes sous les yeux du peuple.
OK SAINT ANINAS LE PRESBYTRE DE L'EUPHRATE 13 – 18 mars
Né en Chalcédoine, il quitta le monde à quinze ans pour s'établir dans une grotte près de
l'Euphrate, consacrant tout son temps en jeûnes sévères et à la prière. Il acquit sa renommée
par son don de guérisseur et par d'autres Miracles. Il s'endormit en paix dans Notre Seigneur à
cent dix ans.
ou
Saint Aninos every day carried drinking water from afar. One time he returned with full water
pitchers earlier than usual, since an Angel had filled the vessels with water. the elder Maium
realised, that his student had attained to high spiritual accomplishment, and he in turn
besought Saint Aninos to become his guide, but that one out of humility refused. Afterwards
the elder re-settled into a monastery, and Saint Aninos remained alone in the wilderness.
By constant exertions the Saint conquered the passions within himself, and he was granted
gifts of healing and perspicacity. Even the wild beasts became docile and served him.
Wherever the Saint went, two lions followed after him, one of which he had healed of an hurt
on the paw. Accounts about the Saint spread throughout all the surrounding area, and the sick
and those afflicted by evil spirits began to come to him, seeking healing. Several students
likewise gathered around the Saint. One time, in his seventeenth year as an ascetic, several
men had come to the Saint and asked for something to quench their thirst. Trusting on the
power of God, the monk sent one of his disciples to a dried-up well. By a Miracle of God this
well filled up to its very top, and this water remained for many days. When the water ended,
the monk did not dare to ask a Miracle for himself, and by night he himself began to carry
water from the Euphrates. The Neocaesarea bishop Patrikios repeatedly visited the monk and
ordained him presbyter, although the humble ascetic was resolved not to accept the priestly
dignity. And having learned, that the Saint himself carried water from afar off, bishop
Patrikios twice gave him donkeys, but the monk each time gave them away to the poor and
continued to carry the water himself. Then the bishop gave orders to dig out a large well,
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which from time to time they filled, bringing donkeys from the city.
Saint Aninos discerned the desire of a certain pillar-dweller monk, asceticising afar off from
him, to come down off his pillar and make a complaint in court against a robber, who had hurt
him with a stone. Saint Aninos wrote a letter to the pillar-dweller, advising him not to carry
out his intent. The letter of the monk was conveyed to the pillar-dweller by a trusty lion, and it
brought him to his senses.
A certain pious woman, having fallen ill, set out to the Monk Aninos to ask prayers of him.
Along the way a robber chanced upon her. Not finding any money on the woman, he decided
to commit an act of violence and force her into sin. The woman called on the help of the
monk and cried out: "Saint Aninos, help me!" Terror suddenly overcame the robber, and he
let go the woman. Having continued on to the monk, the woman told him about everything
and received healing. And the robber in repentance likewise came to the monk, accepted
Baptism and tonsure as a monk. The spear, which he thrust into the ground, back when he had
intended to commit his act of violence, grew up into a mighty oak.
At the extreme old age of 110 the Saint foretold the time of his end, and he directed his
successor as hegumen to gather the brethren.
Before his death Saint Aninos conversed with the holy Prophets Moses, Aaron and Or [or
Hur: vide Ex. 24: 14], and with the words: "Lord, receive my soul," the Saint expired to the
Lord.
SAINT EVEQUE MEROLE DU MANS (+785)
Le nom de Mérole, au dix-neuvième rang dans le catalogue des Evêques du Mans, rappelle un
Evêque dont la vie pure et dévouée répara les maux causés par Gauziolène l'un de ses
prédécesseurs. Il signa plusieurs diplômes de 774 à 785. Il rendit son âme à Dieu un 18 mars
au Monastère de la Mère de Dieu d'Evron, d'où son corps fut rapporté à l'église de Saint-
Victor pour y être inhumé.
Saint Mérole consacra les trente années de son épiscopat à réparer les maux causés à l'église
du Mans par un de ses prédécesseurs, l'Evêque Gauziolène. Ses fatigues furent récompensées
par l'affection et la vénération du peuple qui conserva longtemps le souvenir de sa vie pure
remplie par le dévouement. Le Prélat se trouvant au Monastère de la Mère de Dieu d'Evro,
tomba dangereusement malade et s'y endormit. Ses funérailles furent remarquables par un
prodige. Tandis que l'on transportait sa dépouille de l'Abbaye d'Evron en la ville du Mans, il
tomba continuellement une pluie abondante mais la bière et ceux qui la portaient en furent
constamment garantis par un Miracle accompli sous les yeux de la multitude. Le clergé et le
peuple du Mans rendirent au Saint Evêque de grands honneurs; ils l'ensevelirent dans la
basilique de Saint-Victeur qui était le lieu de sépulture des Evêques : le diocèse regretta
longtemps son Saint pasteur. Il y a eu un autre Mérole, Chorévêque du Mans, en 585 mais il
n'y a aucune trace de culte pour celui-ci.
SAINT EVEQUE KILIEN (OU KILIAN, CHILLIANUS, CHILLIEN, CHILLEN)
D'AUBIGNY, L'IRLANDAIS, MISSIONNAIRE EN ARTOIS (+ 670) 13 novembre – 18 mars
Né en Irlande, Saint Killian, parent de Saint Fiacre, devint Missionnaire en France presque par
accident. A son retour d'un pèlerinage à Rome, Killian s'arrêta en France pour rendre visite à
Saint Fiacre dans sa solitude en Brie. C'est là qu'il se joignit à son proche parent dans sa
Contemplation et ses efforts d'évangélisation. Quand l'Evêque Saint Faro l'envoya seul
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prêcher l'Evangile dans l'Artois, il y eut du succès. Son corps fut enchâssé à Aubigny près
d'Arras dans l'église monastique qu'il avait fondée et où il est le sujet d'une Grande
Vénération. Dans le manuscrit de Colgan, il est représenté en Evêque et on y apprend que
Killian est le seul Irlandais à qui on ait proposé de devenir Pape de Rome, ce qu'il refusa.
ou
Saint Kilien naquit en Irlande, vers la fin du sixième siècle, de parents nobles et distingués.
Son éducation répondit au rang et à la piété de ceux qui lui avaient donné le jour. Le Ciel qui
le destinait à de grandes choses, l'avait prévenu de la douceur et de l'abondance de Ses
bénédictions; aussi montra-t-il dès l'enfance une piété solide. Sa lumière était celle de la Foi;
son coeur, tourné vers l'Auteur de toutes choses, y demeurait invariablement attaché. A
l'exemple du Divin Maître, il employa, pour ne point s'écarter de la route qu'il avait choisie et
l'Ascèse.
Pendant qu'il formait ainsi son coeur, Kilien cultivait son esprit par de sérieuses études.
Toutefois, sans négliger les connaissances profanes et les lettres humaines, il donna la
préférence à ce qui avait pour objet la morale et la piété. Il retira de cette étude un
redoublement d'attrait pour la vertu et pour les lieux où on la professe avec éclat. Ses cours
terminés, l'enfant devenu homme dut songer à prendre un parti. Ses parents eussent bien
désiré le faire entrer dans une famille illustre de l'île en lui procurant la main d'une riche
héritière mais le goût de Kilien le portait à suivre les Saints Apôtres et partir évangéliser au
loin. Le monde n'ayant pour lui aucun attrait, il sollicita la permission d'entrer dans un
monastère; ses parents qui craignaient Dieu, ne crurent pas devoir aller au-delà des
remontrances et des prières et consentirent enfin à sa demande. Maître de son choix, il
embrassa avec la joie la plus vive la profession de ceux qui l'avaient formé à la science et à la
piété.
Ce jeune Moine, l'exemple de la communauté, n'avait rien tant à coeur que la pratique de
l'humilité. Il avait compris qu'elle est à la fois et le fondement et la gardienne des autres
vertus. Se faire tout à tous sans affectation, ne se distinguer en rien de ses frères mais donner
du prix aux actions ordinaires et aux exercices communs par les motifs les plus sublimes;
veiller avec la plus grande attention sur toutes ses démarches, invoquer sans relâche la sagesse
d'en haut pour qu'elle le conduisît dans la carrière qu'il commençait à fournir: telle était l'étude
constante de ce Véritable Disciple de Jésus-Christ. La douceur, a dit gracieusement un Saint,
naît de l'humilité comme une fleur de sa tige; la douceur de Kilien, tout en lui procurant à luimême
une paix inaltérable, le rendait aimable à ses frères dont il possédait les coeurs. Sa
charité aimait à se montrer dans ces mille détails de la vie monacale où une bonne parole, un
regard ami, un fraternel concours, font tant de bien à l'âme et l'aident merveilleusement à
porter avec joie le Joug du Seigneur.
A la pratique des vertus, ce Moine parfait savait joindre l'application aux devoirs de son état.
Perfectionnant ainsi les études de sa première éducation, il développa ses talents et Dieu
bénissant un travail entrepris pour Sa Plus Grande Gloire, Kilien fut très versé dans les lettres.
Les supérieurs de notre Saint crurent devoir faire passer par tous les degrés du clergé un sujet
qui promettait tant et faisait leur consolation; des ordres inférieurs il fut élevé aux ordres
sacrés et promu au sacerdoce. Les différents exercices du cloître où il se distingua lui
servirent comme de degrés pour monter à la supériorité. Dans ce poste élevé on le voit suivre
avec un zèle tout nouveau les exercices de la vie monastique; redevable à tous de son temps et
de ses soins, il devient par sa sollicitude de tous les instants l'Image Vivante du Père Céleste.
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"Sa vertu qui prit un nouvel éclat dans cette première élévation," disent les historiens de sa
vie, "n'avait rien d'austère; sur son visage se peignait la joie d'une bonne conscience; doux et
affable aux antres, il n'était dur et sévère qu'à lui-même et par cet air aimable qui fait si bien
augurer de la vertu, il attirait bien mieux à l'Amour du devoir que par cet air dur et impérieux
qui trop souvent révolte ou décourage."
Le nouveau supérieur ne se contentait pas de prodiguer ses soins à ceux qui l'avaient placé à
leur tête; sa fervente charité le portait à les étendre bien au-delà de l'enclos de son monastère.
Il utilisait ses loisirs en visitant les familles qui vivaient autour de lui et mettant à profit
l'influence que lui donnait sa nouvelle position, il y annonçait la Parole de Dieu avec l'autorité
d'un Apôtre et la tendresse d'un père.
L'Evêque du lieu étant venu à rendre son âme au Seigneur, on jeta les yeux sur l'Abbé du
monastère pour le remplacer. Le clergé et le peuple assemblés le choisirent d'une voix
unanime et lui portèrent le décret d'élection en le conjurant de l'accepter. Cependant Kilien
s'excuse; il repousse l'honneur qu'on lui défère mais c'est en vain l'élection portant sur
l'excellence de ses moeurs et sur son éminente Sainteté, ils persistent dans leur choix et lui
déclarent qu'ils n'auront point d'autre pasteur que lui. Kilien reçoit cet arrêt avec douleur et
accompagne de ses larmes un timide acquiescement. Il cède enfin; il n'ose désobéir à ceux qui
lui représentent Dieu, craignant d'aller contre sa volonté clairement manifestée par l'unanimité
des suffrages. Ce que nous ne regardons que comme un honneur, le nouvel Evêque l'envisage
comme un lourd fardeau. Les yeux fermés sur les prérogatives de l'épiscopat, il n'en voit que
les charges; une foule de devoirs difficiles à remplir se présentent à son esprit et la lumière
d'en haut lui découvrant la vanité des distinctions et des prééminences attachées à sa place, il
ne sait que trembler en pensant qu'un Evêque est une sentinelle avancée de la maison du
Seigneur, chargée de veiller jour et nuit, au péril de sa vie, à la défense du peuple chrétien.
Dès le premier jour de son épiscopat, notre Saint se croit tenu plus étroitement encore de se
dévouer à la plus rigoureuse Ascèse. Voulant ressembler parfaitement au Divin Pasteur des
âmes, il travaille tout de nouveau à renoncer à lui-même, à porter sa croix. Innocent, il porte
sur lui les péchés de son peuple. A la parole qui touche les coeurs il joint la force de l'exemple
qui seul les entraîne. Son troupeau se compose de fidèles bons et justes qu'il faut conduire à la
perfection et de pécheurs qu'il s'agit d'amener à un état de Justice. Le bon pasteur travaille
pour les uns et pour les autres avec une égale patience; il n'a garde de se laisser rebuter ni par
l'impénitence de ceux-ci, ni par la tiédeur de ceux-là. Toujours inaccessible à l'humeur qui
gâte tout, il tolère les mauvais parmi les bons, les tièdes parmi les parfaits. S'il avait le
bonheur de les convertir tous ou de les rendre tous parfaits, il ferait plus que le Sauveur; il se
contente d'imiter sa patience et sa longanimité, espérant que la Sainte parole produira un jour
son fruit dans les coeurs indociles. Placé sur un siège épiscopal, Kilien n'avait pas oublié son
monastère. Ses Moines formaient l'élite de son troupeau et il tenait à eux par des liens trop
forts pour les quitter tout à fait. C'était d'ailleurs un besoin et un bonheur pour lui d'y aller
reprendre les exercices de la vie monastique; c'était là aussi que pour la première fois l'auréole
de la Sainteté devait entourer sa tête. Dans le monastère tout se faisait en commun. Chacun,
sans que le chef ne s'exemptât de rien, s'acquittait de l'office qui lui était assigné; on allait
ainsi de l'un à l'autre à tour de rôle. Un jour donc que l'Evêque était occupé dans la
boulangerie, le feu se déclara tout à coup. Les flammes ayant atteint le pain destiné au repas
des moines, le Saint se précipite avec confiance au milieu des flammes, éteint le feu sans
aucune trace de brûlure et fournit sur l'heure même à ses enfants un pain qui ne se ressent
nullement de l'incendie.
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Ce double Miracle était la récompense de sa vertu mais il fit trop de bruit pour le bonheur de
ceux qui en étaient l'objet. Les bénédictions de ses disciples, les éloges de ses ouailles
troublèrent le Saint Evêque. Craignant de succomber aux attaques de la vanité, il s'arrache à
son monastère et à son siège pour devenir Evêque régionnaire. Il parcourt l'Irlande; sous un
habit modeste conforme à son premier état, il annonce dans les villes le Royaume de Dieu. Il
met toute sa consolation à visiter les temples et les tombeaux célèbres par le concours des
fidèles. Les hôpitaux sont aussi honorés de sa présence; il aime à y découvrir le trésor caché
de sa tendresse pour les Membres Souffrants de Jésus-Christ. C'était surtout dans ces asiles du
malheur qu'on le voyait déployer à la fois et sa piété envers Dieu et son Amour pour les
pauvres; rien n'échappait alors à sa religieuse charité. Il savait placer un mot d'édification
partout et il le faisait avec un à-propos qui justifie le Proverbe : "Une bonne parole vaut mieux
que le plus riche présent." Aussi la Divine Parole si bien annoncée et soutenue par le meilleur
exemple fructifiait-elle d'une manière étonnante dans tous les lieux où il passait. Mais ce qui
lui donnait une entière autorité, c'était les guérisons que Dieu, à la prière de Son Serviteur,
daignait opérer sur les infirmes de toute espèce.
Témoins d'une telle vertu et comblées de tels bienfaits, les populations couraient en foule à la
suite du Thaumaturge. Tous à haute voix bénissaient la secourable Providence qui faisait
paraître au milieu d'eux un Saint si puissant en oeuvres et en paroles. A ce nouvel assaut livré
à sa modestie, encore une fois il prend la résolution d'éviter le combat, de quitter une patrie
qui l'honore trop à son gré. Ni les larmes de ses compatriotes, ni l'affection qu'il se sent pour
eux, ne peuvent retarder un seul instant l'exécution de sa nouvelle résolution. Il s'échappe de
sa patrie et pèlerin inconnu, traverse la mer qui sépare son île du Continent. Pressé par les
désirs de son coeur et par l'Esprit de Dieu Qui le remplit, notre exilé volontaire se rend à
Rome pour y vénérer les tombeaux des Saints Apôtres Pierre et Paul.
Quand on apprit qu'il était Evêque, les louables motifs qui l'avaient porté à renoncer au mondé
et à un siège épiscopal dans sa patrie, on jugea qu'il ne fallait pas négliger une si utile
acquisition; Kilien, incorporé au monastère, reprit la vie que son épiscopat, ses courses
évangéliques et son pèlerinage avaient un peu interrompue. L'église du monastère était sous la
protection du Saint Apôtre Pierre; il s'y appliqua au Service de Dieu pendant plus de onze
années. Pendant les onze années qu'il passa dans le monastère, notre Moine eut la satisfaction
de voir et d'entretenir bien des fois le Pape Honorius - avant que ce dernier ne fut
excommunié pour hérésie. Ce Pape romain, charmé de vérifier par lui-même le témoignage
avantageux qu'on lui en avait rendu, lui fit toujours un accueil distingué et ordonna à ses
moines d'avoir pour l'Evêque d'Irlande tous les égards. Mais le Saint Homme ne voulait se
faire remarquer que par une plus grande exactitude à observer tous les points de la Règle
monastique. C'est ainsi que tout en travaillant à sa perfection Saint Kilien édifiait ses frères,
récoltait l'estime de ses supérieurs et s'attirait l'admiration des Romains. Mais il ne devait pas
toujours demeurer en Italie : Dieu avait sur lui des desseins qu'Il ne voulait lui découvrir que
peu à peu; Il le préparait dans cette retraite à porter Son Nom à une nation qui ne Le
connaissait pas assez. Aussi lorsqu'on lui proposa de succéder comme Evêque de Rome à
Honorius, il déclina les pressantes demandes et reprit son chemin.
Kilien avait souvent entendu parler du Saint Evêque Faron de Meaux et de Saint Fiacre, un de
ses parents qui avait quitté le siècle depuis nombre d'années et s'était retiré sous la juridiction
de ce Bon Evêque. Il se sent un vif désir de les aller trouver pour servir Dieu dans leur société
avec plus de perfection et de recueillement. Après avoir pris congé de Rome, Kilien se dirige
donc vers la France, laissant sur son passage des traces de son zèle, de sa miséricorde et de sa
ferveur. Arrivé au Monastère de Sainte-Croix, ce fut là qu'il lia avec Saint Faron une amitié si
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étroite qu'on les regardait comme deux véritables frères. Kilien y reprit le train ordinaire de la
vie monastique. Il ne sortait du monastère que pour aller se cacher dans la forêt de Fordille.
Dans l'un et l'autre endroit il s'anime, tantôt avec Saint Faron, tantôt avec Saint Fiacre à
marcher dans les Voies de Dieu. Kilien, en regagnant sa retraite, trouvait une nouvelle joie à y
pratiquer la vie monastique, obéissant à l'Abbé Elie.
Confondu avec les autres Moines, il s'y plaisait à se dérober à la foule dont les louanges lui
étaient importunes; il mettait son bonheur à s'abaisser aux plus vils ministères et à jouir de la
Relation de Celui Dont les délices sont d'être avec de tels enfants des hommes. La Divine
Providence destinait ce Fervent Chrétien à des occupations plus conformes avec sa vocation.
Le Vertueux Pèlerin eut bien voulu passer le reste de ses jours au Monastère de Sainte-Croix
mais il n'était pas fait pour le cloître seul; il ne devait point passer ses jours en de Pieux
Pèlerinages. L'Esprit Saint l'avait préparé dans le calme de la retraite à travailler avec succès
au Salut des autres; il était temps qu'il reprenne les fonctions de l'épiscopat que son humilité
l'a forcé d'interrompre et qu'il fasse profiter au bien des peuples des talents que le Ciel ne lui a
départit qu'à ce dessein.
Le Saint Evêque Aubert de Cambrai et d'Arras, jaloux de ne négliger aucune partie de son
peuple, s'adressa aux plus Saints Evêques et leur demanda quelques hommes apostoliques
qu'il pût l'aire travailler sous lui. Kilien fut donc invité de la manière la plus pressante à aller
essayer les travaux de l'apostolat en Artois. Mais il fallut revenir plusieurs fois à la charge :
lettres, prières, exhortations, tout fut mis en usage. Saint Faron à qui notre Pieux Ermite ne
pouvait rien refuser, l'emporta enfin après qu'il lui eut déclaré que telle était la Volonté de
Dieu sur lui qu’il ne pouvait s'y opposer plus longtemps. Kilien se soumet et se dispose à
partir. De Fordille, il va prendre congé de Saint Faron et recevoir ses derniers conseils.
Le Comte Eulfes était alors dans le Soissonnais où il possédait une très belle terre et une
maison de plaisance que baignait la rivière de l'Aisne. Notre voyageur sachant qu'il s'y
trouvait avec toute sa famille, fit route de ce coté. La Divine Providence permit que le Comte
fût absent lorsque Kilien se présenta au château pour parler au maître. L'épouse du Comte
considérait cet étranger et par nous ne savons quel sentiment de défiance, ne lui offrait point
d'entrer. Cependant Kilien, fatigué d'une longue route, lui demande de pouvoir se rafraîchir.
"Je n'ai rien à te donner à boire", répond sèchement la comtesse et sur de nouvelles instances :
"Si tu as soif, la rivière est près de toi, va t'y désaltérer à ton aise," ajoute-t-elle avec dédain. A
ces froides et dures paroles, point d'autre réponse que ce peu de mots : "Qu'il soit fait, ma
dame, comme tu l'as dit." Et pour ne pas trop irriter la mauvaise humeur de cette femme, le
Serviteur de Dieu se retire aussitôt à l'écart.
Le voeu du Saint fut suivi de son effet. Il avait à peine quitté le château que le Comte y
rentrait après s'être livré aux plaisirs de la chasse. Il demande à boire et l'échanson lui répond
que les tonneaux sont entièrement vides. Grande surprise dans tout le château! Etonnée et
confuse, l'épouse garde un silence morne et accusateur. Eulfes qui ne peut croire ce qu'on lui
rapporte, s'en assure par lui-même. Il questionne, on ne lui répond rien qui le satisfasse mais
dans la conversation, l'un de ses gens pressé par les interrogations de son maître, lui dit :
"Personne n'est entré dans tes caves en ton absence; seulement, il s'est présenté dans la cour
un étranger, Prêtre ou Moine que Madame a durement éconduit."
Eulfes avait deviné que cet étranger fut cet Evêque irlandais qu'il attend avec impatience; ces
tonneaux vides, c'est la punition du refus fait au Saint Homme. Sur l'heure même il se met à la
recherche de Kilien et le trouve à peu de distance du château. A l'Exemple du Sauveur, il
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priait pour celle qui l'avait traité avec si peu de charité. Le Comte lui offre mille excuses, le
presse de le suivre et le prie de faire cesser le trouble qui règne dans sa maison.
Kilien qui avait déjà pardonné de toute son âme, suivit le Comte. Après avoir donné sa
bénédiction à cette maison désolée et adressé au Ciel une fervente prière, les tonneaux furent
miraculeusement remplis et tout remis dans son premier état. La Comtesse alors se jette aux
pieds du Saint; on rendit Grâces au Ciel et l'on admira la Puissance du Dieu Que Kilien adore.
Eulfes, l'embrassant avec les plus grands transports de joie, lui fait promettre de rester
quelques jours avec lui afin d'achever, par ses instructions, le grand ouvrage qu'il vient de
commencer par un éclatant prodige. Après un court séjour dans ce château où l'on a vu la joie
succéder à la sombre tristesse, aux procédés outrageants l'accueil le plus gracieux et où l'on a
pu admirer comment la Providence arrangea toutes choses pour parvenir à Ses Fins, Kilien
quitta les bords de l'Aisne et s'avança vers la résidence du Saint Evêque Aubert de Cambrai et
d'Arras.
Après un court séjour chez le Saint Evêque, Kilien prit le chemin d'Arras; il y reçut les
derniers avis de l'autorité spirituelle sur l'apostolat qu'il alla entamer et se rendit sans délai à
Aubigny, ta terre que le Seigneur lui montre; il la désira comme lieu de son Repos.
Impatiemment attendu, Kilien fut reçu au château du Bourbon par Eulfes et son épouse avec
une grande joie.
Le Comte possédait à Aubigny des biens considérables au nombre desquels il en était un
séparé de tout autre, entre le château et le lieu, coupé en deux et arrosé par la Scarpe : terrain
commode soit pour y construire une église, soit pour y élever quelques bâtiments avec tout ce
qui peut les rendre utiles. Le Comte et la Comtesse résolurent faire don au Saint Missionnaire
autant pour s'acquitter envers lui que pour se l'attacher sans retour. En le mettant à même de
recevoir des disciples et des coopérateurs, cette concession lui donnait aussi le moyen de tout
entreprendre pour cette partie du territoire des Atrébates qu'on lui avait assignée. Il courut
donc aussitôt vers l'endroit qu'on venait de lui céder avec ardeur et joie mais ce qui lui causa
autant d'allégresse que de surprise ce fut d'y découvrir un oratoire.
Aussitôt le Saint Prédicateur forma le projet d'y construire une église d'une étendue
proportionnée au nombre des habitants qu'il devait instruire. Pour commencer cet ouvrage,
Eulfes et son épouse lui fournirent leur secours et grâce à leurs libéralités l'édifice s'acheva en
peu de temps. On y ajouta des bâtiments pour le logement du Saint Evêque et de son clergé.
On raconte que pendant le temps de cette bâtisse, les ouvriers altérés eurent recours à Saint
Kilien; lui dont l'âme était si sensible aux maux de ses frères, ne put voir sans pitié la
souffrance de ceux qui travaillaient à la Maison de Dieu. Il pria avec confiance Celui Qui
promit de récompenser un verre d'eau froide donné en Son Nom; une fontaine jaillit aussitôt à
l'endroit où il était prosterné. Cette fontaine s'appelle encore fontaine de Saint-Kilien.
Après avoir consacré son église et l'avoir mise sous l'invocation de Saint Sulpice, le Saint
Protecteur de l'ancien oratoire, auquel il associe Saint Brice, Kilien travailla à rendre ses
nouveaux paroissiens de pécheurs et superstitieux qu'ils étaient, des Chrétiens instruits et
guidés. Il réforma en peu de temps les abus, dissipa les préjugés, réprima les désordres fruits
malheureux de l'éloignement et de la disette des pasteurs, suites inévitables des guerres
fréquentes et de la mutuelle jalousie de ceux qui ont gouverné le royaume : en un mot, par ses
soins, par son zèle, la Foi reparût à Aubigny dans sa première pureté. Il se forma un petit
clergé; le bruit de sa réputation ne pouvait manquer de lui attirer des disciples avides de
partager ses travaux sous sa direction spirituelle.
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Aussitôt que Kilien eut formé sa communauté et affermi l'empire de la Foi dans le chef-lieu
de son apostolat, il entreprit dans le voisinage d'Aubigny et jusqu'aux confins des régions
d'Amiens et de Boulogne de célèbres missions où par de puissantes exhortations et des
oeuvres miraculeuses il rappela à la pureté de la Foi et à la Sainteté de la vie chrétienne des
peuples de nouveau ensevelis dans les ténèbres de la mort. Son premier soin fut de faire
disparaître du champ du Père l'ivraie qu'a semée l'ennemi de l'homme en arrachant et
détruisant les restes fumant de l'ancien paganisme. Ses vertus, ses talents et ses Miracles
formèrent autour de lui un nombreux et éclatant cortège qui le rendait redoutable à l'impiété.
Aussi le démon essaya-t-il de lui résister en armant contre lui des apôtres d'erreurs, d'anciens
druides qui sans oser se montrer à découvert, entretinrent par de sourdes insinuations bien des
rebelles dans l'infidélité. Mais Dieu vint plus d'une fois visiblement au secours de Son
Ministre, confirmant par d'éclatants prodiges la doctrine qu'il prêchait.
C'est dans ce vaste champ dont la majeure partie ne produisait que ronces et épines que Kilien
développa les talents de la nature et les Dons de la Grâce Que Dieu lui avait départis; c'est là
qu'il fit éclater toute la Lumière et les Faveurs reçues pour le Bien de son prochain; là que
pendant trente ans on vit l'Infatigable Missionnaire travailler au Salut des âmes. S'il eut de la
peine dans ce travail incessant, il eut aussi la consolation de moissonner dans la joie ce qu'il
avait semé dans les larmes. De temps en temps, Kilien interrompait ses missions car le repos
est nécessaire aux Apôtres comme aux peuples qu'ils évangélisent. De retour à Aubigny,
c'était avec allégresse qu'il retrouvait ceux de ses enfants qu'il y laissait pour desservir l'église
et la paroisse Saint-Sulpice. Dans le calme de la retraite, à des heures réglées, il chantait avec
eux les Louanges du Seigneur.
Semblable au Juste de l'Ecriture qui s'élève de vertus en vertus pour parvenir comme le soleil
à son midi, Kilien montra constamment aux dociles Atrébates et avec une perfection toujours
nouvelle, les vertus qui avaient signalé son épiscopat en Irlande : une aménité de moeurs, une
affabilité, une éloquence persuasive d'autant plus insinuante qu'elle était accompagnée de
formes plus aimables. Ces actes visibles disposaient en faveur de la Vérité qu'il annonçait des
vertus plus solides comme l'entier dévouement aux pauvres et une véritable pitié qui le porte à
rechercher tous les moyens de soulager l'indigence. Lorsqu'il avait épuisé ses ressources, il
mettait à contribution la bourse de ses généreux amis et par d'innocentes industries, il assurait
aux malheureux des secours abondants. En un mot, sa commisération ne connaissait pas nos
frivoles prétextes : il ne comptait pas avec la misère et savait aller jusqu'à la profusion. A
l'aide de ces vertus que la Foi consacrait, il n'est donc point étonnant que Kilien ait réussi la
conversion des habitants de l'Artois à la Vérité du Salut et au Pain de la Vraie Vie.
Les années avaient depuis longtemps diminué les forces de Kilien mais se souvenant des
paroles de Saint Paul, il continuait de courir dans la carrière évangélique avec une ardeur
juvénile. Il avait, il est vrai, presque anéanti l'idolâtrie mais l'Oeuvre de Dieu ne demandant
point de relâche, il fallait sans cesse perfectionner l'ouvrage commencé sur des ruines et sans
cesse éclairer les esprits comme guider les moeurs. Jusqu'à son dernier souffle, Kilien
combattra l'ignorance et le dérèglement des moeurs et c'est ainsi qu'à l'heure de la mort il
pourra présenter avec confiance le fruit de ses labeurs.
Sur la fin de sa vie, accablé d'infirmités et sentant ses forces trahir son courage, Saint Kilien
était souvent forcé de partager son temps entre les fonctions pénibles de l'apostolat et les
paisibles exercices de la méditation. Quand il résidait à Aubigny, c'était un vrai Moine sous
un habit d'Evêque; il y menait une vie qui ressemblait plus à la vie des Vertus Célestes qu'à
celle d'un faible mortel. Souvent, retiré à l'écart, il se livrait aux douceurs de la contemplation
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mais lorsque sa santé lui permettait de reprendre le cours de ses missions, c'était un tout autre
homme : un apôtre plein de zèle, un prophète plein de feu oubliant ses cheveux blancs qui se
livrait à tout ce qui est du devoir d'un bon pasteur et d'un Fervent Missionnaire.
Bien que Saint Kilien sentît ses forces diminuer, jamais il ne consentit à diminuer son Ascèse,
ses prières et les instructions dont il nourrissait les habitants d'Aubigny : rien chez lui ne
semblait annoncer au dehors l'homme cassé de vieillesse. Ce courage apostolique le faisait
regarder comme un Saint et portait les peuples qu'il évangélisait à le glorifier.
Mais arrivé à la plus extrême vieillesse, sa tête blanchie par les années et les travaux
apostoliques s'inclinait peu à peu sur sa poitrine où battait plus que jamais son coeur embrasé
par l'Amour de Dieu et de son prochain. A l'exemple de Saint Amand, il acheva en paix son
pèlerinage terrestre au milieu de ses enfants spirituels. Chaque jour il leur donnait par sa
conduite le plus admirable exemple de la vie monastique et toutes ses paroles devenaient pour
eux une pressante exhortation à la piété.
L'Endormissement que Kilien attendait le trouva au milieu de ses disciples et de ses
paroissiens qu'il avait réunis autour de sa couche. Il expira après leur avoir transmis les
marques les plus sensibles du zèle et de l'esprit apostolique qui l'animait au milieu de ses
fonctions évangéliques que jamais il n'avait jamais interrompues. C'était le 13 novembre 670.
Saint Kilien fut enseveli dans l'église d'Aubigny auprès du tombeau du Comte Eulfes. Le culte
dont l'Eglise entoure la mémoire des Saints remontent au jour même de son Départ. Les
Miracles se multipliant à son tombeau, on s'empressa de célébrer le jour qui commença son
triomphe et sa félicité et sa fête devint une grande solennité. Au huitième siècle, son corps fut
levé de terre et renfermé dans une châsse.
En 1130, l’évêque papiste Robert I d'Arras fit couvrir d'un riche tapis le lieu de la première
sépulture du Saint et replaça sa châsse dans une niche qui lui était destinée au-dessus du
Maître-Autel. Dans la même année, Robert fit creuser et fouiller le tombeau de Saint Kilien
dans lequel on trouva un coffret renfermant quelques Précieuses Reliques du Saint Evêque
Sulpice de Bayonne et du Saint Evêque Brice de Tours avec une parcelle de la Vraie Croix.
Après avoir fait l'ouverture de la châsse, il y renferma ces Vénérables Reliques et les replaça
avec pompe dans la niche qui leur était destinée.
En 1131, les "chanoines séculiers de Saint-Kilien" furent remplacés par des moines du Mont-
Saint-Eloi. En 1224 dans une guerre entre le roi Philippe-Auguste de France et le comte de
Flandre, l'église d'Aubigny fut brûlée. Rebâtie ensuite, elle fut placée sous la Protection de
Saint Kilien, de Saint Sulpice et de Saint Brice. Dans ce même siècle, il se fit une distraction
des Insignes Reliques du Saint en faveur de l'ermitage ou prieuré de Saint-Fiacre, au diocèse
de Meaux. On les mit dans une châsse de bois à côté de celle qui contenait les Précieux Restes
Saint solitaire. Le 6 juin 1478, on les plaça l'une et l'autre dans une châsse d'argent.
Aujourd'hui, les Saintes Reliques sont toujours à Meaux dans la châsse de Saint Fiacre mais
elles sont mêlées et confondues avec les Remarquables Reliques de Saint Fiacre et d'autres
Saints dont les noms n'étaient plus lisibles lorsqu'on retira les Saintes Reliques d'un petit
jardin attenant au chapitre où elles avaient été cachées pendant la révolution de 1793.
A Aubigny, l'usage était de descendre la châsse de Saint Kilien et de la porter en procession
au jour de sa fête. Deux moines de Saint-Eloi étaient députés à cet effet. Tel était le culte de
Saint Kilien à Aubigny lorsqu'éclata la proto-révolution de 1789. Les Précieuses Reliques du
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Saint furent d'abord sauvées par les moines de la fureur des révolutionnaires. Le prieuré
d'Aubigny ayant été supprimé quelques habitants résolurent de soustraire leur trésor aux
atteintes des profanations. Le 1er septembre 1805, la châsse contenant les Vénérables
Reliques du Saint fut replacée solennellement dans l'église paroissiale d'Aubigny en présence
de l'évêque papiste d'Arras. La 9 juin 1854, une parcelle des ossements du Saint fut accordée à
la paroisse de Warlincourt. Placée dans un médaillon au bas du buste de Saint Kilien, elle est
constamment exposée à la Vénération des fidèles.
St Cyrille, Archevêque de Jérusalem qui souffrit l'exil pour la foi orthodoxe et prit part au
IIème concile oecuménique (386). -Sts Trophime et Eucarpion à Nicomédie gardes du corps
du gouverneur de Bithynie, Martyrs sous Maximien (300 ou 301).-St Narcisse, espagnol de
nation l'Evêque qui fut le premier apôtre de la Rhétie (actuel canton suisse des Grisons) et
mourut Martyr à Girone (Espagne) sous Dioclétien (entre 303 et 305).-St Marcelin, tribun
militaire et notaire public, Martyr en Afrique par la main des Donatistes (413). -Ste Derouelle,
mère de St Malo (Bretagne, VIème siècle). -St Tetric fils de St Grégoire de Langres l'Evêque
de Langres en Bourgogne (572). -St Vorles, Prêtre à Marcenay au diocèse de Dijon; ami de St
Tétric de Langres, il aurait été le père spirituel du roi St Gontran (deuxième moitié du VIème
siècle). -St Monderic, frère de St Arnoul de Metz et coadjuteur de St Tétric de Langres,
soupçonné à tort de trahison par St Gontran (après 561). -St Frigidian ou Fridien l'Evêque de
Lucques en Toscane, patron de la ville de Lucques (588). -St Sabulin, Abbé en Bretagne
(VIème-VIIème siècles). -St Kilian, Irlandais de nation, disciple de St Colomban,
missionnaire en Artois (début du VIIème siècle). -St Edouard II le roi d'Angleterre (962-978),
Martyr par la jalousie de sa belle-mère et thaumaturge (978). -St Cyril d'Astrakhan (Russie
1576).
Lecture de l’Epître
Heb XIII : 7-16
13.7 Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu; considérez
quelle a été la fin de leur vie, et imitez leur foi. 13.8 Jésus Christ est le même hier, aujourd'hui,
et éternellement. 13.9 Ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses et étrangères; car
il est bon que le coeur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n'ont servi de rien
à ceux qui s'y sont attachés. 13.10 Nous avons un autel dont ceux qui font le service au
tabernacle n'ont pas le pouvoir de manger. 13.11 Le corps des animaux, dont le sang est porté
dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp. 13.12
C'est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors
de la porte. 13.13 Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre. 13.14 Car
nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir. 13.15
Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-a-dire le fruit de lèvres qui
confessent son nom. 13.16 Et n'oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c'est à de tels
sacrifices que Dieu prend plaisir.
Lecture de l’Evangile
Matthieu V : 14-19
5.14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée; 5.15
et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier,
et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. 5.16 Que votre lumière luise ainsi devant les
hommes, afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les
cieux.
5.17 Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non
pour abolir, mais pour accomplir. 5.18 Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne
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passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce
que tout soit arrivé. 5.19 Celui donc qui supprimera l'un de ces plus petits commandements, et
qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des
cieux; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand
dans le royaume des cieux.
REFLEXION- Il y a nombre de gens vindicatifs qui pensent que c'est le temps qui a
amené la Grandeur au Christ et que dans les premiers siècles du Christianisme, le Seigneur
n'était pas considéré comme aussi Haut qu'Il le sera dans les temps qui suivirent. Il n'y a
aucun mensonge plus simple à réfuter. Voici comment Saint Cyrille de Jérusalem écrit à
propos du Seigneur Christ : "Il est Celui Qui est et Celui Qui était, [Il est] Consubstantiel au
Père, l'Unique Engendré, sur le même trône, égal en pouvoir, Tout Puissant, sans
commencement, incréé, inchangeant, indescriptible, invisible, inexpressible,
incompréhensible, immesurable, insondable, on ne saurait Le circonscrire. Il est la "Splendeur
de la Gloire de Son Père" (Hébreux 1,13). Il est le Créateur de la substance de toutes choses
créées. Il est la Lumière de la Lumière, rayonnant du Sein du Père. Il est Dieu des dieux "car
tel est Dieu, notre Dieu, à jamais" (Psaume 48,15) et Dieu de Dieu Qui nous donne la
Connaissance de Lui-même. Il est la Fontaine de la Vie "en toi est la source de vie" (Ps
36,9/10), s'écoulant de la Fontaine de la Vie du Père. Il est la Rivière de Dieu; "Il y a une
rivière dont les flots réjouiront la Cité de Dieu" (Ps 46,4), "La Rivière de Dieu regorge d'eau"
(Ps 65,9). Celui Qui vient de l'Infinité de Dieu mais n'est pas séparé de Lui. Il est le Trésorier
des Bienfaisants Dons et Bénédictions Eternelles du Père. Il est l'Eau Vive Qui donne vie au
monde; "mais qui boira de l'eau que Je lui donnerai n'aura plus jamais soif; l'eau que Je lui
donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissant en vie éternelle." (Saint Jean 4,14). Il est la
Lumière Incréée Qui est issue mais pas séparée du Premier Soleil. Il est Dieu le Verbe
[Logos]; "Dans le principe était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu"
(Saint Jean 1,1) Qui avec un seul mot amena toutes les choses du non-être à l'être. "Tout vint
par Lui et sans Lui rien ne fut" (Saint Jean 1,3)."
Voici Celui Qui nous a créés à l'Image de Dieu et puis S'est fait homme à notre image mais en
même temps étant Dieu. De nos jours encore, seize siècles après la rédaction de cette
confession de Foi, l'Eglise orthodoxe adhère à cette même Foi, mot pour mot, lettre pour
lettre.
HOMELIE - A propos du Roi Qui ne voulait pas Se défendre avec une armée
"Penses-tu donc que je ne puisse faire appel à mon Père qui me fournirait sur-le-champ plus
de douze légions d'Anges?" (Saint Matthieu 26,53).
Ainsi parla le Seigneur au Disciple qui avait sorti son épée pour défendre Son Professeur dans
le jardin de Gethsemani. Il ressort de toute évidence de ces Paroles que Notre Seigneur aurait
pu Se défendre Lui-même, s'Il l'avait voulu, non seulement de Judas et de sa troupe armée
mais aussi de Pilate et des chefs des Juifs. Car bien que la Puissance d'un seul Ange soit plus
grande que la plus grande armées des hommes, elle n'est rien par rapport à celle de douze
légions d'Anges.
Le Seigneur ne voulut pas demander cette aide du Père. Dans Sa prière à Gethsemani, Il dit à
Son Père, "Que Ta Volonté soit faite" (Saint Matthieu 26,42). Avec cela, Il connut aussitôt la
Volonté du Père et qu'il était nécessaire qu'Il soit livré pour souffrir. Il était en accord avec la
Volonté de Son Père et prit le chemin de la souffrance. Il était nécessaire de permettre à
l'arrière-plan de montrer toute sa noirceur pour permettre à la Résurrection toute sa
luminosité. Il était nécessaire de permettre au mal de s'accomplir tant qu'il put afin qu'ensuite,
il explose et se désintègre, s'anéantisse. Il était nécessaire de permettre au mal de crier si fort
afin que bientôt il devienne sans voix face à la Miraculeuse Résurrection. Il était nécessaire
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que tous les maudits actes des hommes contre Dieu soient manifestés afin qu'ils puissent voir
et estimer l'Amour et la Miséricorde de Dieu envers l'humanité. Les Anges de Dieu ne furent
pas envoyés pour défendre le Christ contre les Juifs; au contraire, les Anges de Dieu furent
envoyés trois jours plus tard pour annoncer la Sainte Résurrection du Christ.
Ô Seigneur, Tout-Puissant et Tout-Miséricordieux, aie pitié de nous et sauve-nous!
A Toi soient la Gloire et la reconnaissance, à jamais. Amin.
Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."
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