mardi 24 avril 2012

19 mars – 1 avril 2012 Cycle mobile (Pascalion): Dimanche de la Cinquième Semaine du Grand Carême, Dimanche de notre Vénérable Mère Marie l'Egyptienne CINQUIEME DIMANCHE DE CAREME, et le 1er avril MEMOIRE DE NOTRE VENERABLE MERE MARIE L'EGYPTIENNE (+378 OU 430) L'âme quitte une chair jusqu'à l'os amaigrie : terre, couvre les os, ces Restes de Marie. A l'âge de douze ans, elle s'échappa de chez ses parents et partit pour Alexandrie où elle vécut dix-sept ans dans la débauche. Ensuite, mue par la curiosité, elle s'embarqua avec de 2 nombreux pèlerins pour Jérusalem afin d'assister à l'Exaltation de la Vénérable Croix. Mais là, elle s'adonna à toute sorte de licence et entraîna beaucoup d'hommes dans le gouffre de perdition. Voulant entrer à l'église, le jour où l'on exaltait la Croix, elle éprouva trois ou quatre fois une Puissance Invisible qui l'empêchait d'entrer alors que la foule pouvait pénétrer sans obstacle. Elle en eut le coeur meurtri et décida de changer de vie afin de trouver Grâce auprès de Dieu par la pénitence. Alors, retournant vers l'église, elle y put entrer sans difficulté. S'étant prosternée devant la Vénérable Croix, le jour même elle quitta Jérusalem, traversa le Jourdain et pénétra au coeur du Désert. Pendant quarante-sept ans, elle y mena une vie très austère, une existence surhumaine, seule à seule avec Dieu dans la prière. Vers la fin de sa vie, elle rencontra un Ermite du nom de Zosime et lui ayant raconté sa vie depuis le début, elle le pria de lui porter les Saints Mystères pour y communier, ce qu'il fit l'année suivante, le Jeudi Saint. Revenu l'année d'après, Zosime la trouva endormie, étendue sur la terre; près d'elle une inscription disait : "Abba Zosime, ensevelis ici le corps de la pauvre Marie. Je suis morte le jour où j'ai communié aux Saints Mystères. Prie pour moi." Sa Naissance Céleste advint en 378 [vers 430 selon d'autres]. La mémoire de la Sainte Anachorète qui est célébrée le 1er avril, a trouvé place également le cinquième dimanche à l'approche de la fin du Carême pour inciter à la pénitence les négligents et les pécheurs, grâce à l'exemple de la Sainte fêtée. ou Notre Sainte Mère Marie était native d'Egypte. Dès l'âge de douze ans elle quitta ses parents pour se rendre à Alexandrie où elle vécut pendant dix-sept ans dans la débauche et le plus grand dérèglement. Subsistant au moyen d'aumônes et du tissage du lin, elle livrait néanmoins son corps à tout homme sans y être poussée par la misère comme tant d'autres pauvres femmes mais comme si elle était brûlée par le feu d'un désir que rien ne pouvait assouvir. Un jour, voyant une foule de Libyens et d'Egyptiens se diriger vers le port, elle les suivit et s'embarqua avec eux pour Jérusalem, offrant son corps pour payer le prix de la traversée. Quand ils parvinrent à la Ville Sainte, elle suivit la foule qui se pressait vers la basilique de la Résurrection, le jour de l'Exaltation de la Croix. Mais lorsqu'elle parvint sur le seuil de l'église, une force invisible l'empêcha d'y entrer malgré ses efforts réitérés, alors que les autres pèlerins franchissaient aisément la porte. Restée seule dans un coin du narthex, elle commença à réaliser que c'était l'impureté de sa vie qui l'empêchait d'approcher le Saint Bois. Elle répandit des larmes abondantes et se frappa la poitrine et voyant une Icône de la Mère de Dieu,* elle lui adressa cette prière : "Vierge Souveraine qui as enfanté Dieu dans la chair, je sais que je ne devrais pas regarder Ton Icône, Toi Qui es pure d'âme et de corps car débauchée comme je suis, je dois T'inspirer le dégoût. Mais puisque le Dieu né de Toi est devenu homme pour appeler les pécheurs au repentir, viens à mon aide; permets-moi l'entrée de l'église pour me prosterner devant Sa Croix. Et dès que j'aurai vu la Croix, je Te promets de renoncer au monde et aux plaisirs et de suivre le chemin de Salut que Tu me montreras." * Cette Icône est actuellement vénérée au Mont Athos dans la grotte de Saint Athanase, perchée sur un rocher à pic au-dessus de la mer, à quelque distance de la Grande-Lavra. Elle se sentit soudain délivrée de cette Puissance qui la retenait et put entrer dans l'église où elle vénéra avec ferveur la Sainte Croix puis revenue vers l'Icône de la Mère de Dieu, elle se déclara prête désormais à suivre le chemin qu'Elle lui indiquerait. Une voix lui répondit d'En-Haut : "Si tu passes le Jourdain, tu y trouveras le repos." En sortant de l'église elle acheta trois pains avec l'aumône reçue d'un pèlerin, se fit indiquer la route qui menait au Jourdain et elle arriva le soir à l'église de Saint-Jean-le-Baptiste. Après 3 s'être lavée dans les eaux du fleuve, elle communia aux Saints Mystères, mangea la moitié de l'un des pains et s'endormit sur le rivage. Le lendemain matin, elle passa le fleuve et vécut dès lors dans le Désert pendant quarante-sept ans sans y rencontrer personne ni homme ni animal. Pendant les dix-sept premières années de son séjour, ses vêtements étant bientôt tombés en lambeaux, brûlant de chaleur le jour et grelottant de froid la nuit, elle se nourrissait d'herbes et de racines sauvages. Mais plus que les épreuves physiques, elle devait affronter les violents assauts des passions et le souvenir de ses péchés et c'est en se jetant à terre qu'elle suppliait la Mère de Dieu de lui venir en aide. Protégée par Dieu Qui ne désire rien de plus que le pécheur revienne à Lui et vive, elle déracina de son coeur toutes les passions par cette Ascèse extraordinaire et put convertir le feu du désir charnel en une flamme d'Amour Divin qui lui faisait endurer avec joie, tel un être incorporel, l'implacable Désert. Après tant d'années, un Saint Vieillard, nommé Zosime qui, selon la tradition instaurée par Saint Euthyme, s'était engagé dans le Désert au-delà du Jourdain pour y passer le Grand Carême, aperçut un jour un être humain, le corps noirci par le soleil et les cheveux blancs comme de la laine tombant jusqu'aux épaules. Il courut derrière cette apparition qui s'enfuyait à son approche, en la suppliant de lui accorder sa bénédiction et quelque parole de Salut. Quand il parvint à portée de voix, Marie, appelant par son nom celui qu'elle n'avait jamais vu, lui révéla qu'elle était une femme et elle lui demanda de lui jeter son manteau afin de couvrir sa nudité. Sur les instances du Moine ravi d'avoir enfin rencontré un Être Théophore qui avait atteint la perfection de la vie monastique, la Sainte lui raconta avec larmes sa vie et sa conversion. Puis ayant achevé son récit, elle le pria de se rendre l'année suivante, le Grand Jeudi, avec la Sainte Communion sur les bords du Jourdain. Le jour venu, Zosime vit Marie apparaître sur l'autre rive du fleuve. Elle fit un Signe de Croix et traversa le Jourdain en marchant sur les eaux. Ayant communié avec larmes, elle dit : "Maintenant, Ô Maître, Tu peux laisser aller en paix Ta Servante, selon Ta Parole car mes yeux ont vu Ton Salut." (cf. Luc 2:29). Puis elle congédia Zosime, lui donnant rendez-vous l'année suivante à l'endroit de leur première rencontre. Lorsque l'année fut écoulée, Zosime trouva à l'endroit convenu le corps de la Sainte étendu à terre, les bras croisés et le visage tourné vers l'Orient. Son émotion et ses larmes ne lui permirent pas de découvrir tout de suite une inscription tracée sur le sol des mains de la Sainte qui disait : "Abba Zosime, ensevelis à cet endroit le corps de l'humble Marie, rends à la poussière ce qui est à la poussière après avoir prié pour moi. Je suis partie le premier du mois d'avril, la nuit même de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ après avoir participé à l'Eucharistie." Consolé de son chagrin en apprenant le nom de la Sainte, Zosime fut étonné de constater quelle avait franchi en quelques heures une distance de plus de vingt jours de marche. Après avoir vainement essayé de creuser le sol avec un morceau de bois, il vit tout à coup un lion s'approcher du corps de Marie et lui lécher les pieds. Sur l'ordre du Vieillard, la bête creusa de ses griffes une fosse où Zosime déposa avec dévotion le corps de la Sainte. De retour au monastère, il raconta les merveilles que Dieu accomplit en faveur de ceux qui se détournent du péché pour revenir vers Lui de tout leur coeur. De pécheresse invétérée qu'elle était, Sainte Marie est devenue pour quantité d'âmes accablées sous le poids du péché, une 4 source d'espérance et un modèle de conversion. C'est pourquoi les Saints Pères ont placé la célébration de sa mémoire à la fin du Carême comme un encouragement adressé à tous ceux qui ont négligé leur Salut, proclamant que jusqu'à la dernière heure le repentir peut les ramener vers Dieu. LE PECHE La racine du péché "Du vivant de mes parents, à douze ans accomplis, je rejetai toute tendresse à leur égard et me rendis à Alexandrie..." Cette affirmation initiale n'est simple qu'en apparence. La confession de Sainte Marie l'Egyptienne nous introduit en fait au coeur de cette énigme qu'est le péché en l'homme. La mention des "douze ans accomplis" n'est pas fortuite. Cet âge est celui d'un changement de statut social. L'enfant n'est plus considéré comme tel sans pour autant jouir de la totalité des prérogatives de l'adulte. Comme tous les changements, tous les passages de la vie sociale, l'acquisition d'une liberté neuve mais limitée est l'occasion d'une crise qui affecte non seulement l'adolescent mais aussi son milieu. Celui-ci doit désormais le reconnaître à la fois comme identique et différent. La mention de l'âge de douze ans renvoie aussi le lecteur au passage évangélique ou Jésus-Christ, à douze ans précisément, laisse s'éloigner ses parents sur le chemin de Nazareth, tandis qu'il demeure dans le temple de Jérusalem assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant : il doit être aux affaires de son Père ( Lc 2, 41-52). Cette affirmation d'autonomie de la part d'un adolescent qui assume sa vocation est uniquement l'expression de sa volonté d'acquiescement au Vouloir Divin. Ce n'est en rien une rupture violente par rapport au milieu familial. Jésus-Christ accomplit toute la Loi, bien plus, en sa personne, Il est la Loi. Il ne peut y avoir en Lui d'opposition entre le premier Commandement du Décalogue et le cinquième : "Honore ton père et ta mère" (Dt 5, 6-22; Ex 20, 1-17). Il est inséparablement la Gloire du Père Qui L'a engendré avant les siècles et la Gloire et la fierté de tout Israël. Plus il est aux affaires de Son Père et plus Il est l'honneur de Sa Mère et de toute la lignée de David : "bienheureuses les entrailles qui t'ont porté et les seins que tu as sucés" (Lc 11, 27). La péricope évangélique à laquelle nous nous référons montre que la prise de distance de Jésus-Christ n'est pas une rupture haineuse. C'est bien plutôt une conséquence de la mission confiée par le Père : la soumission qu'il doit à ses parents se situe à l'intérieur du cadre plus vaste de son acquiescement à la Volonté Divine. Elle en est l'Icône. Marie, ainsi éclairée sur la profondeur de la relation qui l'unissait à Son Fils dans la vie ordinaire de chaque jour, gardait tout cela et le méditait dans son coeur. Dès lors, Il leur était soumis et cette soumission était la plus haute expression de sa liberté. Marie l'Egyptienne a pris un parti bien différent : "A douze ans accomplis, je rejetai toute tendresse à l'égard de mes parents." A la lumière du passage évangélique que nous venons de citer, il est aisé de comprendre la nature réelle de cette révolte. La racine de son péché est une rébellion profonde, non dite. Entrant dans l'âge adulte, elle ne remet pas sa jeune liberté à l'Auteur de la liberté pour acquérir une liberté plus grande. Elle ne veut pas comprendre qu'on ne possède réellement que ce que l'on a offert et que le mystère de l'obéissance oblative régit la vie trinitaire tout entière. Elle s'empare du privilège qui lui a été accordé, s'en fait la propriétaire. Elle use contre le Créateur Lui-même de cette liberté qu'Il lui a concédée et qui la constitue comme Image de Dieu. Par cet acte intérieur (il s'agit de la convoitise ["Nos pères 5 ont tous été sous la nuée... cependant ce n'est pas le plus grand nombre qui plut à Dieu... ces faits se sont produits pour nous servir d'exemples pour que nous n'ayons pas de convoitises mauvaises comme ils en eurent eux-mêmes" (1Cor. 10, 10)] au sens biblique et patristique), elle s'interdit l'Action de Grâces et rejette de fait le premier et le plus grand des Commandements. Elle se rend ainsi incapable d'accomplir celui qui le suit immédiatement et qui commande d'honorer son père et sa mère. Elle renie toute Paternité Divine, toute Confession de la Divine Providence, elle apostasie et renonce à entendre l'appel à la Sainteté. Séparée de Dieu, elle perd logiquement toute tendresse pour ses parents : elle se coupe de la communauté humaine en laquelle sa vie prend son sens. Elle veut être l'unique artisan de sa propre aventure. Coupée de son histoire et de toute solidarité, elle est désormais seule. Elle n'est plus une personne mais un individu séparé. Elle a voulu ravir la liberté mais dans cet effort illusoire et ruineux, elle n'a acquis qu'une pernicieuse autonomie. On comprend ainsi que le péché de Marie l'Egyptienne n'est pas d'abord la violation de l'ordre moral ou social mais bien une rupture de la communion avec Dieu qui la livre à elle-même, abandonnée à ses propres forces. La révolte Le péché en sa racine, cet état pécheur intérieur, donne naissance au multiples rejetons que sont les actes peccamineux. Ayant renoncé à rendre un culte au vrai Dieu, Marie l'Egyptienne n'en reste pas moins une créature spirituelle destinée à l'adoration, même si elle le refuse. La perversité de son intention l'amène donc à s'adorer elle-même. Désormais elle rend un culte à sa chair ou plutôt, par elle, recherche l'ivresse du plaisir, pauvre substitut à la béatitude promise aux Serviteurs de Dieu. Renonçant à la dépossession de l'Amour, elle s'abandonne à la possession du plaisir. "Satisfaire en tout temps le mouvement passionné de la nature, voilà ce qui faisait ma vie et en réglait la conduite." Marie l'Egyptienne menait donc une lutte incessante. Car le plaisir voulu pour lui-même est, au moins dans les commencements, à la fois violent et fugitif. Mais au fil du temps, il perd de son intensité. La passion devient frustrante, elle requiert pour satisfaire une sensualité toujours plus exigeante, la réitération des actes et une perversité croissante. C'est ainsi que Marie l'Egyptienne dans son expérience de l'athéisme, subit l'esclavage des sens et de la passion. Sous prétexte de l'exercice de sa liberté, elle est dépossédée d'elle-même. Elle perd toute pudeur, donne libre cours aux dépravations et recherche un nombre toujours croissant de partenaires. On le voit, Marie l'Egyptienne expérimente l'enfer. Elle s'épuise dans une course effrénée contre la frustration que cette course même engendre. C'est ainsi que refusant le culte en esprit et en vérité qu'elle devait à Dieu, elle s'est de fait éloignée d'elle-même et est descendue par le péché au-dessous de sa nature. Dans son idolâtrie du plaisir sensuel elle est retournée à l'animalité. "L'envie insatiable, l'irrépressible amour de me rouler dans la fange me possédait." Sans s'en rendre compte, à ce jeu, Marie l'Egyptienne s'est désagrégée. Son corps n'est plus elle-même mais seulement l'instrument de son désir. Elle en fait ce qu'elle veut. Elle le possède comme un objet : "J'ai un corps, ils le prendront pour prix de la traversée." Haine et envie Mais les dommages qu'elle subit sont plus graves encore. Saint Sophrone nous montre Marie l'Egyptienne non seulement comme un animal mais aussi comme un démon. Elle est devenue 6 "le vase d'élection du diable" et comme son maître, elle "rôde cherchant qui dévorer" (1Pierre 5, 8). Elle fait entrer en tentation et ses procédés sont rigoureusement identiques à ceux du Mauvais qui l'inspire. Tout commence par une sorte de liaison, Marie l'Egyptienne fait irruption puis prononce des propos indécents et enfin, pousse à rire. Après avoir obtenu ce premier accord non explicite, il est aisé de passer à l'acte. Cependant cette première victoire ne saurait la satisfaire. Ayant acquis par elle quelque emprise, la voici qui enseigne de nouvelles perversions, faisant expérimenter d'autres plaisirs. Ceux qui ont été attirés sont désormais subjugués et c'est ainsi que ces malheureux en viennent à se laisser contraindre à faire même ce qu'ils ne veulent pas. Ils sont réduits à un véritable esclavage. La servante du démon leur apparaît désormais comme un maître tyrannique. Toute cette stratégie de Marie l'Egyptienne est au service d'une haine et d'une envie dont les raisons sont multiples mais dont la première est sans doute, paradoxalement, son impuissance. Les hommes lui sont nécessaires pour assouvir sa passion mais quel n'est pas son dépit de se voir dépendante du vouloir d'autrui, elle qui revendique sa totale libération. La nécessité où elle est de devoir séduire est le signe de sa faiblesse. Elle ne peut rien contre ceux qui ne lui cèdent pas ou même qui ne lui prêtent pas attention. Elle en vient seulement à être "offerte au peuple comme un combustible disponible à tous pour le feu de la débauche." Mais sa haine des hommes s'accroît aussi et peut-être surtout parce qu'il subsiste en elle et sans qu'elle se l'avoue, la nostalgie de la beauté spirituelle à laquelle elle a volontairement renoncé : elle veut "piéger l'âme des jeunes gens," comme si cette capture lui fournissait un aliment nécessaire. Elle mène l'existence misérable et pathétique d'un être déchiré entre l'attrait de la Beauté et l'incapacité d'y consentir. Marie l'Egyptienne fait l'oeuvre du diable, lui qui "est homicide dès le commencement …/… , menteur et père du mensonge" (Jn 8,44). LA VIE DE PENITENCE La conversion "A ce qu'il me semble, Dieu voulait mon repentir, il ne veut pas la mort du pécheur, il attend patiemment et accueille de grand coeur la conversion." La conversion de Sainte Marie l'Egyptienne a pour cause première la Volonté Divine. Dieu agit avec elle comme il a agi à l'égard de son peuple. Il a pour elle une patience qui est à la fois pitié, fidélité, tendresse. Sa pitié à l'égard de Marie l'Egyptienne est une bienveillance gratuite : il s'incline, consent, attend, se fait discret. Mais cette pitié s'accompagne de son irrévocable fidélité : jamais Dieu Notre Père ne renonce à Son Dessein de Salut. De cette manière se déploie une mystérieuse tendresse que la Bible n'hésite pas à qualifier de maternelle. Nul ne peut désespérer car son être même est inscrit dans la Mémoire de Dieu : "Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles? Même si les femmes oubliaient, moi je ne t'oublierai pas" (Is 49, 15). Mais il ne faudrait pas se laisser leurrer par le terme de tendresse que nous venons d'employer. Il ne s'agit en aucun cas d'un sentiment doucereux. La Tendresse Divine ne s'exerce qu'en vue du repentir (Sag 11, 24). La Sagesse utilise au profit de l'homme jusqu'à son péché. Dieu guérit du péché en le laissant agir (cette tactique est mise en oeuvre dans la Passion du Fils. Les circonstances de sa mort furent toutes déterminées par le péché des hommes. Jésus-Christ S'est librement livré aux mains des pécheurs et des impies et ceux-ci ont fait de Lui ce qu'ils ont voulu. C'est ainsi que la mort a été prise au piège, que l'enfer a englouti Celui Qu'il ne pouvait retenir captif et a été contraint par la Sagesse Divine de libérer 7 ceux qu'il tenait enchaînés. Dieu a utilisé le péché qu'Il n'a certes pas voulu pour que Son Fils Bien-Aimé aime comme personne n'a jamais aimé car il conduit inéluctablement le pécheur à la ruine. L'homme découvre ainsi le tort qu'il se fait en ne suivant que son désir (toute l'histoire du peuple d'Israël suit cette logique, elle est rythmée par la célébration de l'Alliance à laquelle succède l'infidélité du Peuple de Dieu et l'effondrement historique lié à ce péché. Le Retour au Dieu Sauveur est l'inéluctable conséquence du désastre. La célébration du renouvellement de l'Alliance inaugure une période de restauration). C'est ainsi que Marie l'Egyptienne par l'impossibilité où elle est d'entrer dans le temple pour vénérer la Divine et Vivifiante Croix, instrument du Salut Universel, est mise en face de son excommunication de fait. Elle seule est empêchée et repoussée dans le parvis de l'église où elle ne peut que se réfugier dans un coin, symbole de l'impasse où elle s'est fourvoyée. Il faut du temps à notre héroïne pour comprendre que cette impossibilité ne vient pas de quelque faiblesse physique qui l'affecterait. Elle ne saurait en dire plus, incapable de connaître la cause de l'enfer qu'elle expérimente. Elle est une énigme pour elle-même, accablée par son effondrement : "J'en étais découragée, je n'avais plus de force, mon corps était brisé." C'est par Pure Grâce que lui seront accordés les prémices du Salut. "Le Verbe Sauveur toucha les yeux de mon coeur me montrant que c'était la fange de mes actions qui me fermait l'entrée." Le Christ vient briser les verrous qui la tenaient captive en les exposant en Pleine Lumière. La voilà désormais libre. La Lumière de l'Esprit Saint inaugure en elle un Saint Deuil. "Je commençais à pleurer, à me lamenter, à me frapper la poitrine en gémissant du fond du coeur." Cette manière de parler n'est pas un artifice littéraire. C'est bien plutôt la description d'un enchaînement spirituel logique dans le processus d'une pénitence authentique. L'irruption de l'Esprit a provoqué le brisement du coeur dont les larmes sont le signe. Les lamentations sont celles-là même d'Adam qui se voit désormais soumis à une condition mortelle mais bien plus encore celles que l'on fait sur le cadavre que l'on est devenu. Mais dans le même temps, ces larmes de componction se mêlent aux eaux vives de l'Esprit qui jaillissent en Vie Eternelle. C'est pourquoi lorsque Marie l'Egyptienne se frappe la poitrine, elle confesse qu'elle est pleinement responsable. Elle désigne son coeur, non seulement comme la source véritable de ses iniquités mais aussi comme le lieu où s'accomplit l'oeuvre de l'Esprit. Le gémissement qu'elle ne peut s'empêcher de pousser est l'expression de son espérance contre toute espérance, appel inarticulé à la Miséricorde Divine. L'Action bouleversante du Sauveur Qui envoie l'Esprit, l'Illuminateur, donne à Marie l'Egyptienne dans l'impasse de sa solitude, les larmes du repentir. Mais ce n'est qu'un don préparatoire. A travers ces larmes qui lavent son regard, elle peut désormais discerner dans l'Icône de la Mère de Dieu le signe de Sa Présence compatissante. Dès lors (et c'est là le véritable bien spirituel), celle qui est maintenant une pénitente peut confesser explicitement sa faute à la Toute Pure. Retrouvant la parole, elle peut conclure avec Elle un pacte, une alliance où elle offre son propos de conversion contre l'assurance d'être secourue. Et la montée vers la Lumière se poursuit. Tout lui est désormais montré puisqu'elle accueille "le feu de la Foi comme quelque chose de certain." Les portes de l'Eglise, lieu du Salut, lui sont ouvertes. Guidée par l'Esprit, elle peut voir le Bois Vivifiant, la Croix du Fils et comprendre comment le Père attend le repentir des pécheurs : "Celui qui n'avait pas connu le péché, Dieu l'a fait péché pour nous afin que nous devenions par Lui Justice de Dieu" (2Cor 5, 8 21). Elle contemple Jésus-Christ Qu'elle persécute et comprend le Mystère de la Divine Economie. On aurait tort de croire qu'il s'agit là seulement d'une saisie purement intellectuelle. Les verbes grecs employés désignent tous une connaissance impliquant une participation. Marie l'Egyptienne communie de tout son être de pécheresse pardonnée à l'Amour qui la sauve. Dans le mouvement même de la charité retrouvée, elle s'incline devant tous. Son péché n'a pas seulement été un refus du Ciel. Il fut tout autant une injure à la terre. De là provient son étonnement : "Comment la terre n'a-t-elle pas ouvert la bouche et fait descendre en enfer toute vivante celle qui prenait tant d'âmes dans ses pièges?" Elle comprend que tout a été créé pour elle et que, se détournant de sa vocation, elle a privé la création de son sens. Elle est coupable de tout devant tous. C'est pourquoi en signe de repentir, elle s'abaisse et vénère cette terre sanctifiée par les Pas du Sauveur qu'elle a offensée. Dès lors, remplie d'Actions de Grâces, elle retourne en hâte vers l'Icône de la Mère de Dieu pour apprendre d'Elle ce qu'il lui convient désormais de faire. La Vérité de la conversion de Sainte Marie l'Egyptienne se reconnaît à son obéissance exemplaire. L'obéissance de Sainte Marie l'Egyptienne est un sacrifice (dont le prototype est celui qu'accomplit naguère Abraham [offrant à Dieu pour l'holocauste l'objet même de la Promesse : Isaac, son fils] et dont la source et l'accomplissement parfait se trouvent dans le sacrifice rédempteur du Fils unique : Lui Qui "de Condition Divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu mais s'anéantit Lui-même... obéissant jusqu'à la mort et la mort de la Croix" (Phil. 2, 68) résolu de sa volonté propre sur l'Autel de la Foi. Elle consiste d'abord en une attitude intérieure d'écoute attentive de la Volonté Divine, accompagnée d'une imploration sincère pour avoir la force de la mettre en pratique. L'action en découle naturellement. L'obéissance s'accomplit dans la Foi, sans tergiversation inutile et de façon décidée. Le sacrifice de Sainte Marie l'Egyptienne est accepté par Dieu. Réconciliée, elle est réintégrée dans la solidarité humaine : quelqu'un ayant vu son dénuement lui fit l'aumône de trois pièces de monnaie. Elle fait partie désormais de ces pauvres que Dieu aime et qui reçoivent tout de Lui. Elle comprend que ce qui est donné par charité est Icône du don permanent que Dieu fait de Lui-même. "J'emportai l'offrande qui m'était faite et j'achetai grâce à elle trois pains que je considérais comme un viatique de bénédiction." Une vie de pénitence Parvenue au bord du Jourdain, Marie l'Egyptienne inaugure son existence nouvelle par un acte liturgique, une célébration de l'Alliance. Priant dans le sanctuaire de Saint Jean le Précurseur et Baptiste, elle communie à la Parole du Prophète : "Préparez le chemin du Seigneur... toute chair verra le Salut de Dieu... produisez donc de dignes fruits du repentir..." (Lc 3, 4-5 et 7). Puis elle accomplit la Parole : baignant ses mains dans l'eau du fleuve, elle reconnaît que son péché n'est pas une simple faute morale que l'on pourrait oublier mais bien une blessure qui doit être purifiée et guérie. Mais elle ne baigne pas seulement ses mains, elle plonge aussi son visage dans l'eau sanctifiée par Celui Qui, pur de tout péché, daigna y être baptisé. Elle laisse ainsi s'exprimer son désir de recouvrer sa beauté spirituelle. Dès lors, elle peut communier au Corps Très Pur et au Sang Précieux du Seigneur Jésus-Christ. Elle S'expose à l'Action Salvatrice du Fils de Dieu et redevient Temple du Saint-Esprit. Ainsi s'accomplit la prophétie que le Prophète Malachie adressait au Peuple d'Israël : "Il entrera dans son sanctuaire le Seigneur que vous cherchez et l'Ange de l'Alliance que vous désirez, le voici qui vient! dit le Seigneur Sabaot. Il est comme le feu du fondeur et la lessive des blanchisseurs. Il siégera comme fondeur et nettoyeur Il 9 purifiera les fils de Lévi et les affinera comme or et argent. Alors l'offrande de Judas et de Jérusalem sera agréée de Yahvé comme aux jours anciens" (Mal 3, 1-4). Ayant fait de Dieu son abri, elle demeure dans le monde comme n'en étant pas. Elle communie au Christ Sauveur et l'Esprit la pousse au Désert, lieu de l'union transformante. Elle s'abandonne à l'action de Celui Qui est Seul à connaître et la profondeur de son coeur et l'étendue de son mal. Elle comprend et accepte que l'oeuvre de sa régénération, déjà acquise en Dieu, ne s'accomplisse que progressivement puisqu'elle est encore dans le temps. Dans son obéissant désir, franchissant le Jourdain, elle fera l'expérience de la vie pénitente. Elle s'avance donc hardiment dans le feu du Désert. Dépouillée de tout appui humain, Solitaire dans un milieu hostile, Marie l'Egyptienne voit inexorablement diminuer le peu d'autosuffisance qu'elle possède encore : les pains qu'on lui a offerts s'épuisent et le vêtement qu'elle porte s'use. La voici réduite à ne devoir sa subsistance qu'aux herbes du Désert et à vivre nue. Sans abri, elle fait l'expérience de la vie de pauvre qui lui rappelle sans cesse et sa fragilité et sa dépendance. Elle n'a d'espérance qu'en Dieu Seul. Elle comprend qu'Il élève les humbles. Elle grandit dans la Foi. Elle accepte de demeurer volontairement immobile sous l'Action Divine. Faisant taire tout raisonnement humain, elle a confiance. Sa vie présente en la chair, elle la vit dans la Foi au Fils de Dieu ( cf. Gal 2, 20). Son existence dans ce lieu de mort et de désolation qu'est le Désert est un Miracle par lequel lui est donnée la Crainte de Dieu. Il n'est pas ici question de peur mais plutôt du sentiment paradoxal de celui qui, tout en reconnaissant son néant, se sait aimé et garde fidèlement l'espérance d'être sauvé. L'authenticité de cette Sainte Crainte est vérifiée par l'obéissance (Dieu dit à Abraham : "je sais maintenant que tu crains Dieu : tu ne m'as pas refusé ton fils unique" (Gen. 22,12)). Ainsi, Espérance, Foi, Crainte de Dieu et obéissance sont les multiples aspects d'une attitude unique qui ne dit pas encore son nom et qui n'est rien d'autre que la charité. Dans cette synergie avec Celui Qui la conduit et la sauve, Marie l'Egyptienne est semblable à Israël au Désert. La purification de son coeur a pour condition les contraintes de la vie risquée mais elle ne s'accomplit que dans le combat contre les suggestions diaboliques. C'est pour cette lutte qu'elle a été conduite au-delà du Jourdain en ces contrées hostiles. Il faut que se révèlent au grand jour les puissances ténébreuses qui, bien que terrées depuis sa conversion, l'habitent encore après avoir régi sa vie. Elle les terrassera non par sa vigueur mais bien plutôt par sa faiblesse. Elle vaincra par l'appui qu'elle prendra sur le Roc du Salut grâce à l'Intercession de la Mère de Dieu. Prosternée à terre, elle obtient d'échapper au filet de l'oiseleur. Bien plus, par cette victoire qu'un Autre remporte pour elle, elle est transformée. Quand l'assaut des tentations met en demeure Marie l'Egyptienne de se jeter à terre, elle confesse par son attitude sa condition de créature égarée. Telle est son humilité. Elle s'offre ainsi dans l'immobilité à une Mystérieuse Lumière qui vient d'En-Haut par Grâce et qui est tout autant la Réponse du Père à sa détresse que l'Action du Christ Sauveur, Lumière du monde ou le Don de l'Esprit, l'Illuminateur Qui purifie de toute souillure. Cette Epiclèse accomplit le renouvellement de son être. C'est ainsi que d'alliance en alliance, de hauteur en hauteur, Marie l'Egyptienne est guérie, purifiée, installée dans des dispositions stables pour la vie de charité, d'union à Dieu. Communiant au Seul Qui est Saint, elle n'a plus de vie, de repos qu'en Lui. Il est l'objet unique de son attention. Rien n'a d'intérêt qu'en Lui. Marie l'Egyptienne, pauvre de tout, riche de Dieu, recouvre sa Virginité spirituelle et redevient elle-même, telle que Dieu l'a désirée avant la création du monde. 10 Le temps passé au Désert dans cette lutte spirituelle se compte en années; dix-sept ans. Une durée égale à celle où elle vécut dans la débauche. La Vie en Dieu Marie l'Egyptienne entre dans ce que l'on peut considérer comme la troisième étape de sa vie spirituelle (si l'on peut employer ce langage). Purifiée par la solitude, la nudité, les dangers encourus, elle accepte de ne devoir son existence qu'à la Grâce Divine Dont elle se sait indigne. Accoutumée à devoir supplier pour tout, elle vit pour Dieu et demeure en Lui. On n'insistera jamais trop sur le caractère concret de cette communion à Dieu dans laquelle progressivement elle se détourne de la préoccupation de soi et en vient à aimer Dieu pour Luimême. Elle Lui parle dans la chasteté d'une charité véritable. Objet de la Grâce Divine, initiée à la communion avec Dieu, elle est le Trésor que Dieu a caché au Désert. Dans cet acte apparemment insensé qui consiste à se renier soi-même aussi totalement (et qui devrait la conduire à une mort certaine), Marie l'Egyptienne trouve la Vraie Vie. Elle fait l'expérience de la Foi et par la Foi est introduite dans le mystère d'une existence eucharistique. Elle voit et comprend de quelle façon mystérieuse seule la Bénédiction Divine lui permet de subsister dans un monde si hostile. Elle habite un permanent Miracle. Elle est tout entière revêtue de l'Esprit. Le Père Qui la protège Le lui confère. L'Esprit l'inspire et la conduit à la Vérité tout entière. Par Lui, elle est initiée à la Parole de Salut. Elle est introduite dans la connaissance des Ecritures sans qu'elle n'ait jamais appris les lettres. Elle est Théodidacte, enseignée par Dieu. Communiant à la Parole, Marie l'Egyptienne devient Compagne de vie du Verbe de Vérité. Dans cette union mystique elle trouve désormais nourriture et protection. Dans la Présence du Père, elle est conduite par l'Esprit au Sauveur crucifié et glorifié et reçoit de Lui, en retour, une participation accrue à la Grâce de ce même Esprit-Saint. Prise ainsi entre les deux mains du Père, elle est le lieu docile où peut s'accomplir le Désir Divin exprimé dans le secret trinitaire : "Faisons l'homme à notre image comme notre ressemblance" (Gen 1, 26). C'est ainsi que Marie l'Egyptienne vit dans la communion trinitaire dès ici-bas. En cette existence eucharistique, elle devient ce qu'elle contemple. Encore sur terre, elle ne vit que du Ciel. Elle confesse que la Grâce de l'Esprit Saint suffit à conserver dans son intégrité l'être de sa personne. Cependant comme son passage sur l'autre rive n'est pas encore accompli, elle reste affamée et assoiffée de la communion au Corps même et au Sang même de Son Seigneur et Sauveur. Cet élan spirituel qui conduit Marie l'Egyptienne de commencements en commencements ne lui confère en rien l'assurance d'avoir gagné un havre de Salut. Bien plutôt, malgré la permanence des Prévenances Divines, Marie l'Egyptienne demeure consciente de sa faiblesse. Elle sait que tout se joue dans le mouvement oblatif de sa liberté. Elle confesse sa condition de créature, poussière et cendre, pécheresse protégée par le rempart du Saint Baptême. Son identité profonde, même dans cet état spirituel élevé n'est jamais que celle d'une pécheresse pardonnée. C'est pourquoi elle se confie en tout à sa Sainte Protectrice, à Celle Qui Se porte garant de la Vérité de sa conversion devant le Christ Sauveur. La Très Pure et Toute Bénie Mère de Dieu ne cesse de l'accompagner de sa sollicitude maternelle et de la conduire par la main sur le chemin étroit de l'obéissance aimante. Non contente d'implorer encore le Secours du Ciel, elle supplie aussi Abba Zossima qu'elle a rencontré par la Volonté Divine d'intercéder pour elle afin de trouver Grâce au Jour du Jugement. Même ornée des charismes les plus étonnants, elle ne se considère pas comme 11 spirituelle. Elle se tient devant Dieu et devant toute créature dans une Pieuse Crainte. Amenée par Dieu à confesser ses errements passés, elle redoute que cette évocation ne fasse resurgir malgré elle des tentations dont elle n'a sûrement pas l'orgueil de croire qu'elle peut les vaincre à nouveau. Elle craint parce qu'elle sait la puissance du Malin, aussi habile à duper l'intelligence qu'à utiliser la mémoire : le récit de sa confession pourrait comporter des dangers tant pour elle que pour d'autres. Et sa délicatesse est telle qu'elle craint même, en faisant le récit de ses turpitudes, de salir l'air. Elle sait quel drame le péché des hommes constitue pour eux et quelle catastrophe il entraîne pour le cosmos. Qu'on n'aille pas cependant croire que Marie l'Egyptienne, vivant en Dieu, est en proie à une perpétuelle terreur. La crainte que nous venons d'évoquer s'exerce toujours dans le cadre de la communion aimante. Car si Marie l'Egyptienne comme les trois jeunes gens dans la fournaise, vit consciemment au milieu des dangers, elle sait aussi quelles sont ses armes de Salut. Outre la Protection de sa Garante, elle est munie du Signe de la Divine et Vivifiante Croix qu'elle a vénérée à Jérusalem. Par le Signe de la Croix, elle foule les flots du Jourdain pour aller communier à Son Seigneur. Par le Signe de la Croix, elle scelle son front, sa bouche et sa poitrine pour les fermer à l'Adversaire. Par le Signe de la Croix elle connaît l'humble assurance de ceux qui sont sauvés par la Grâce. Ainsi donc, communiant à Dieu, elle a part à l'Amour de l'Esprit vers le Père. Sa synergie aux gémissements ineffables de l'Esprit est telle qu'elle est soulevée de terre lorsqu'elle s'adresse à Dieu. L'Ascèse du Désert et la Grâce Divine ont rendu à son corps sa légèreté spirituelle, c'est pourquoi elle peut traverser le Jourdain en marchant sur les eaux. Sa douceur aux motions de l'Esprit, son ardente obéissance lui font parcourir en une heure la distance qu'Abba Zossima mettra vingt jours à franchir. Mais le Don de l'Esprit ne consiste pas seulement en cet accomplissement de sa personne. Cette perfection ne serait rien si elle n'était mise au service de la vocation de tout homme à entrer dans l'Intimité Divine. Tout ce travail solitaire de régénération trouve sa perfection dans le mouvement apostolique de son coeur. Marie l'Egyptienne mène une Vie Angélique, unissant étroitement le service de la Liturgie Céleste et celui de la Divine Philanthropie. L'Amour de Dieu ne saurait se diviser, opposer le premier Commandement au deuxième. De fait, Marie l'Egyptienne a fait siennes les Pensées et Volontés Divines. C'est pourquoi, rencontrant Abba Zossima, elle commence d'abord par s'inquiéter des affaires de l'Eglise, de l'empire, de la vie des Chrétiens. Il ne s'agit pas là d'une vaine curiosité mondaine mais du désir aimant de voir la Paix Divine s'étendre à toute créature. Habitée par l'Esprit Saint, elle a le coeur pur. Elle sonde les coeurs et les reins. Elle connaît les pensées cachées et perçoit chacun dans la Lumière de Dieu. Sans l'avoir jamais rencontré, Marie l'Egyptienne connaît le nom et la dignité sacerdotale d'Abba Zossima. C'est dire qu'elle a une juste perception du Mystère de sa vocation personnelle. Elle peut contempler en lui le nom prononcé de Toute Eternité par le Père dans le sein de la Sainte Trinité et qui le constitue. Elle voit la place assignée par Dieu à Abba Zossima dans le Corps Mystique du Christ qu'est l'Eglise et lui transmet avec autorité, de la part de Dieu, des recommandations et des directives. Cela ne l'empêche pas d'accepter de lui les services voulus par Dieu et de donner tous les signes de la soumission à son autorité sacerdotale. Mais ce qui constitue son oeuvre apostolique est bien moins ce qu'elle transmet de la part de Dieu que son être même transfiguré par le Don de Dieu et le récit des merveilles accomplies en sa faveur. Elle montre à Abba Zossima qu'il est encore bien éloigné de la perfection mais 12 surtout avive en lui le désir d'avoir part à l'Esprit Qui confère un tel accomplissement et une telle beauté spirituelle. Après la Naissance au Ciel de Sainte Marie l'Egyptienne et jusqu'à nos jours, beaucoup trouveront dans cette confession, mieux qu'un exemple, une assistance. Et cette aide, ce renouvellement de leur courage dans l'élan vers Dieu, les remplit d'étonnement et d'émotion de sorte qu'ils gardent toutes ces choses et les méditent dans leur coeur. Tel est le stade qui nous est ouvert maintenant. Extrait de l'introduction écrite par le Hiéromoine Nicolas Molinier pour sa traduction de la "Vie de Sainte Marie l'Egyptienne composée par Saint Sophrone Archevêque de Jérusalem" et éditée par le Monastère Saint Antoine-le-Grand (Font-de-Laval 26190 St Laurent-en-Royans France), métochion de Simonos Petra. ou Vers 1292, Ruteboeuf rédigea aussi une "Vita" de Saint Marie l'Egyptienne : http://www.biblisem.net/narratio/rutevdsm.htm Lecture de l’Epître Heb IX : 11-14 9.11 Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n'est pas construit de main d'homme, c'est-à-dire, qui n'est pas de cette création; 9.12 et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle. 9.13 Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d'une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair, 9.14 combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s'est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant! Pour Saint Marie l'Egyptienne Gal III : 23-29 3.23 Avant que la foi vînt, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. 3.24 Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. 3.25 La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue. 3.26 Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus Christ; 3.27 vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. 3.28 Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus Christ. 3.29 Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse. Gal IV : 1-5 4.1 Or, aussi longtemps que l'héritier est enfant, je dis qu'il ne diffère en rien d'un esclave, quoiqu'il soit le maître de tout; 4.2 mais il est sous des tuteurs et des administrateurs jusqu'au temps marqué par le père. 4.3 Nous aussi, de la même manière, lorsque nous étions enfants, nous étions sous l'esclavage des rudiments du monde; 4.4 mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi, 4.5 afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l'adoption. Lecture de l’Evangile Matthieu X : 32-45 13 10.32 C'est pourquoi, quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux; 10.33 mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux. 10.34 Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. 10.35 Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère; 10.36 et l'homme aura pour ennemis les gens de sa maison. 10.37 Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi; 10.38 celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n'est pas digne de moi. 10.39 Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. 10.40 Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé. 10.41 Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète, et celui qui reçoit un juste en qualité de juste recevra une récompense de juste. 10.42 Et quiconque donnera seulement un verre d'eau froide à l'un de ces petits parce qu'il est mon disciple, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense. Pour Saint Marie l'Egyptienne Luc VII : 36-50 7.36 Un pharisien pria Jésus de manger avec lui. Jésus entra dans la maison du pharisien, et se mit à table. 7.37 Et voici, une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville, ayant su qu'il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d'albâtre plein de parfum, 7.38 et se tint derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleurait; et bientôt elle lui mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux, les baisa, et les oignit de parfum. 7.39 Le pharisien qui l'avait invité, voyant cela, dit en lui-même: Si cet homme était prophète, il connaîtrait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, il connaîtrait que c'est une pécheresse. 7.40 Jésus prit la parole, et lui dit: Simon, j'ai quelque chose à te dire. -Maître, parle, répondit-il. - 7.41 Un créancier avait deux débiteurs: l'un devait cinq cents deniers, et l'autre cinquante. 7.42 Comme ils n'avaient pas de quoi payer, il leur remit à tous deux leur dette. Lequel l'aimera le plus? 7.43 Simon répondit: Celui, je pense, auquel il a le plus remis. Jésus lui dit: Tu as bien jugé. 7.44 Puis, se tournant vers la femme, il dit à Simon: Vois-tu cette femme? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as point donné d'eau pour laver mes pieds; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux. 7.45 Tu ne m'as point donné de baiser; mais elle, depuis que je suis entré, elle n'a point cessé de me baiser les pieds. 7.46 Tu n'as point versé d'huile sur ma tête; mais elle, elle a versé du parfum sur mes pieds. 7.47 C'est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés: car elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui on pardonne peu aime peu. 7.48 Et il dit à la femme: Tes péchés sont pardonnés. 7.49 Ceux qui étaient à table avec lui se mirent à dire en eux-mêmes: Qui est celui-ci, qui pardonne même les péchés? 7.50 Mais Jésus dit à la femme: Ta foi t'a sauvée, va en paix. Cycle fixe : Commémorations SAINT ABBÉ LACTIN DE FRESHFORD (+672) Né près de Cork, Irlande et endormi en 672, Saint Lactan fut instruit à Bangor par les Saints Comgall et Molua. Saint Comgall l'a envoyé pour être l'Abbé-fondateur d'Achadh-Ur, à présent Freshford, à Kilkenny. Il opéra de nombreux Miracles, y compris des guérisons de paralytiques et de malades mentaux. SAINT JEAN À CIVITA-DI-PENNE (+6°.S.) Homme de Grande Sainteté venu de Syrie en Italie, il est le fondateur du Monastère de Civitadi- Penne près de Spolète en Campanie. Après avoir été le Père de beaucoup de Serviteurs de Dieu pendant quarante-quatre ans, se reposa en paix en Notre Seigneur. 14 SAINT MARTYR PANCHAIRE DE NICOMÉDIE (+302) Pancharius naquit à Villach, en Germanie (de nos jours, en Autriche). C'était un officier de haut rang de la cour de Dioclétien et Maximien. Au début, il renia le Christ mais conseillé par sa mère et sa soeur, il revint à la Vraie Foi et s’endormit dans le Christ pour cela en 302. ou The Holy Martyr Pancharios was an official of the emperor Maximian (305-311). He abandoned Christianity and became a pagan. His mother and sister in learning of this sent him a letter, in which they urged the apostate to heed the fear of God and the impending dread Last Judgement. Having repented himself, Saint Pancharios openly confessed his faith before 15 the emperor Maximian, for which he suffered torture at Rome, and then was dispatched to Nicomedia and there beheaded (+ c. 302). SAINT INNOCENT DE KOMEL (+1521) Le Moine Innocent de Komel et Vologda est né à Moscou en descendance des Princes Okhlyabinin de Moscou. Il devint Moine au Monastère du Moine Kiril de Belozersk et placé sous la direction du Moine Nil Sorsky. Les Moines Innocent et Nil ont voyagé à travers l'Orient, visitant la Palestine, Constantinople et passant plusieurs années aux Monastères de l'Athos. De retour en Russie, les Saints ne revinrent pas dans leur monastère originel de Kirillo- Belozersk mais dans des cellules pour vivre la solitude monastique. Ensuite, par amour pour la vie dans la nature sauvage, ils se retirèrent dans une forêt infranchissable près du fleuve Sora, à quelques quinze vesdres du monastère. Ils y érigèrent une Croix, creusèrent un puits et construisirent des cellules séparées à la manière des skites des monastères du Désert. En cet endroit marécageux, c'est avec grande peine qu'une église fut construite. Ces Ermites menèrent une rude vie. Prévoyant sa propre fin, le Moine Nil envoya Saint Innocent du fleuve Nurma et lui prédit : "Dieu t'envoie là-bas et dans ton monastère on vivra en commun; après ma mort, mon monastère du Désert restera tel qu'il était durant ma vie avec les frères habitant séparément chacun dans sa propre cellule." A la Naissance Céleste du Moine Nil, son Saint Innocent se retira dans l'intérieur du pays de Vologda et en 1491 il construisit une cellule près de la Rivulet Eda qui se jette dans le fleuve 16 Nurma. Des disciples commencèrent à se rassembler autour lui. Et suivant le Commandement final de son maître, le Moine Innocent ne chercha pas de dons pour la construction. Le Moine Innocent peina durant trente ans à la construction de son monastère. Il laissa un enseignement à ses frères basé sur les travaux des Saints Pères et en particulier les écrits du Moine Nil Sorski. Le Moine Innocent les pria tout d'abord d'éviter discordes et disputes, leur demandant de conserver l'Amour pour le Christ et la Paix Spirituelle. Le Saint interdit de recevoir des jeunes ou des imberbes pour être acceptés et tonsurés comme Moines dans son monastère et il en défendit l'entrée aux femmes. Un Moine quittant le monastère perdait le droit à sa cellule et s'il revenait au monastère, il ne pouvait la réoccuper qu'avec le consentement de l'Higoumène et des frères. Le Moine demanda qu'une future église soit dédiée au Grand et Saint Jean le Précurseur et Baptiseur du Seigneur, en mémoire de la troisième Invention de son Vénérable Chef du fait que Saint Jean est le Protecteur de tous les Moines et de ceux qui vivent au Désert. (Finalement, le monastère s'appellera la "Transfiguration," du nom de son église principale.) Le Saint Moine Innocent s’endormit le 19 mars 1521. En accord avec son dernier souhait, il fut enseveli en un lieu du monastère, proche d'un marécage. Sur sa tombe fut placée une pierre portant l'année, le mois et le jour de son Repos. SAINT LANDOALD (+668) S'étant démis de son évêché de Maastricht entre les mains de Saint Remacle pour reprendre sa première vocation de Missionnaire évangéliques parmi les peuples fidèles et infidèles de diverses provinces, Saint Amand alla à Rome faire approuver au Saint Pape Martin le dessein qu'il avait de travailler comme auparavant à la conversion des païens, sans s'attacher à aucun diocèse. Ce Saint Pape ne se contenta pas de le recevoir favorablement et d'approuver sa conduite; il lui adjoignit, d'ailleurs à sa demande, d'excellents ouvriers dans Rome pour l'aider dans sa mission évangélique. Le principal des coopérateurs associés à Saint Amand fut Saint Landoald, Prêtre de l'Eglise de Rome, originaire d'une famille des Lombards et considéré pour son éminente vertu. Il crut entendre la Voix de Dieu qui l'appelait par le biais du Pape et tout brûlant de l'Amour qu'il lui inspira pour le Salut des peuples, il quitta sans délibération son pays et ses habitudes pour se mettre en compagnie de Saint Amand avec le Saint Diacre Amance et quelques autres personnes de grande piété : Sainte Vinciane, Sainte Adeltrude, Saint Julien et sept autres personnes, tant hommes que femmes. Ils partirent de Rome à la nouvelle du sacre de Saint Remacle comme Evêque de Maastricht à la place de Saint Amand. Après avoir visité divers monastères de France et être arrivés dans le pays situé entre la Meuse et l'Escaut, Saint Remacle fit tant auprès de Saint Amand qu'il obtint que Landoald demeurât près de lui pour l'assister dans sa charge épiscopale. Landoald eut ainsi toute l'étendue du diocèse de Maastricht pour exercer sa patience et sa charité. Sa vigilance et son zèle furent infatigables dans tout ce qu'il eut à faire et à souffrir pour instruire les peuples grossiers et campagnards afin d'en déraciner les vices qui y régnaient. Un homme riche et noble du nom de Aper lui donna un fonds dans la terre de Wintershoven, sur la rivière de Herck, à l'Ouest de Maastricht et il y bâtit une église qu'il fit dédier par Saint 17 Remacle vers l'an 659 sous la dédicace du Saint Apôtre Pierre. Après la démission de Saint Remacle, c'est sous son successeur Saint Théodard que Landoald continua à travailler à l'Oeuvre de Dieu. Le Roi Childéric II qui ne régnait alors que dans l'Austrasie avait établi le siège de son séjour à Maastricht; il ne fut pas longtemps sans reconnaître sa Sainteté. Il ne se contenta pas aux termes de l'estime et de la vénération qu'il avait pour lui mais il voulut encore pourvoir à sa subsistance et à celle de la petite communauté rassemblée à Wintershoven. Cette bonne volonté du Prince obligea Landoald à envoyer de temps en temps un homme à Maastricht pour aller quérir ses aumônes. Celui qu'il employait pour cela était un de ses disciples nommé Adrien qui fut assassiné en chemin près de Villiers, revenant de Maastricht à Wintershoven, par des voleurs qui le croyaient chargé d'or et d'argent. L'Eglise l'honora depuis en Martyr. Saint Landoald ne survécut pas beaucoup à cet accident et l'on a lieu de croire qu'il remit son âme à Notre Seigneur avant que Saint Lambert eût succédé dans l'évêché de Maastricht à Saint Théodard qui fut martyrisé l'an 668. Il fut enseveli dans son église de Wintershoven où Dieu fit divers Miracles par son intercession. SAINTS MARTYRS CHRYSANTHE ET DARIA SON EPOUSE ET DE LEURS COMPAGNOW CLAUDE LE TRIBUN, SON EPOUSE HILARIA AVEC LEURS FILS MAUR ET JASON, AINSI QUE SAINT DIODORE, PRETRE, SAINT MARIEN, DIACRE ET D'AUTRES PIEUX CHRETIENS QUI ACCOMPLIRENT LEUR MARTYRE EN ETANT ENFERMES DANS UNE GROTTE (+283) Ils furent emmurés dans une grotte en même temps que bien d'autres Chrétiens : Claude, un tribun et son épouse Hilaria avec leurs enfants; Diodore, un Prêtre et Marien un Diacre. Une autre source nous dit qu'ils furent brûlés vifs sur la via Salaria à Rome. 18 Chrysanthe était fils d'un homme illustre d'Alexandrie, le sénateur Polémius qui alla s'installer avec lui à Rome au temps de l'empereur Numérien (283-284). Ayant achevé ses études élémentaires Chrysanthe commença à étudier la philosophie mais restant insatisfait de ce qu'il y trouvait il découvrit avec émerveillement l'Evangile, le livre de la Sagesse personnifiée. Guidé par la Providence, il trouva bientôt le guide qu'il cherchait en la personne du Prêtre Carpophore qui se cachait dans une caverne, à cause de la persécution. Il fut initié par lui aux Mystères de la Foi et reçut la nouvelle naissance par le Saint Baptême. De retour en ville sept jours après. Il commença à prêcher le Christ au grand dam de ses parents. Polémius essaya d'abord de lui faire changer d'avis par les promesses des plaisirs et des richesses puis ayant échoué, il l'enferma dans un sombre cachot, espérant vaincre sa volonté par la faim. Comme il voyait son fils renforcé par le jeûne et la retraite, c'est sur le conseil d'un ami qu'il l'installa dans une salle magnifiquement ornée et envoya des jeunes filles pour le vaincre par leurs baisers et leurs caresses. Mais Chrysanthe restait insensible à leurs charmes en invoquant Dieu à son secours et lui rappelant l'exemple de la chasteté du Patriarche Joseph. Et chaque fois que les impudiques jeunes filles approchaient, elles étaient accablées d'un lourd sommeil. On recommanda alors à Polémius une jeune et belle Vierge originaire d'Athènes et habile dans la philosophie, dénommée Daria. On la présenta à Chrysanthe parée de magnifiques atours et elle tenta de le prendre au filet de ses discours enjôleurs. Chrysanthe lui répondit en lui présentant la perspective de la mort et du Jugement Dernier puis comme elle essayait de lui rappeler l'honneur dû aux "dieux", le vrai philosophe réfuta sans difficulté ses arguments en lui montrant qu'il n'y a rien de plus contraire à la raison que d'adorer les éléments, la terre, l'eau et le feu en leur donnant des formes humaines. A l'audition de ces paroles, Daria s'éprit, elle aussi, de la Vraie Sagesse et ils décidèrent de simuler un mariage afin de pouvoir vivre dans la Virginité jusqu'à la mort et de se préparer à de chastes noces dans le Ciel. Puis ils se mirent à prêcher avec ferveur à la jeunesse de Rome, entraînant nombre de jeunes gens et de jeunes filles à garder pour Dieu la Virginité. Les païens s'en alarmèrent et les dénoncèrent au préfet Célerinus qui ordonna leur arrestation et livra Chrysanthe au tribun Claude. Conduit devant le temple de Jupiter, il refusa de sacrifier et fut lié avec des nerfs de boeufs trempés dans l'eau, de sorte qu'en séchant ils pénètrent lentement jusqu'aux os. Mais Dieu le délivra et le fit miraculeusement échapper à d'autres supplices imaginés par ses oppresseurs. On le jeta alors dans un cachot qui resplendit de Lumière Divine. On le soumit aux verges et elles devinrent douces comme des plumes qui le caressaient. Claude reconnut alors la Puissance de Dieu avec toute sa famille : son épouse Hilaria et ses fils Jason et Maur ainsi que les soldats qui étaient sous ses ordres et il demanda au Saint de les instruire. Ils se préparèrent au Saint Baptême en rendant Grâces à Dieu et se déclarèrent prêts à souffrir toutes sortes de tourments pour Son Nom. A cette nouvelle, Numérien, furieux, ordonna de jeter Claude à la mer avec une pierre au cou et de décapiter ses fils et ses soldats. Des Chrétiens déposèrent les corps des Saints Martyrs dans un endroit souterrain près de la voie Salaria où Hilaria s'installa pour entretenir des veilleuses et prier devant leurs tombeaux. Des soldats étant venus pour l'arrêter, elle leur demanda d'aller prier une dernière fois devant les tombes des Saints Martyrs et elle y rendit 19 son âme au Seigneur. Ses servantes l'ensevelirent en ce lieu et y construisirent par la suite une petite église. Craignant que les conversions se multiplient, l'empereur fit enfermer Chrysanthe dans la terrible prison Mamertine, infecte et pleine d'immondices et envoya Daria dans une maison de débauche. Mais le Seigneur visita une fois de plus ses Saints, entourant Chrysanthe d'une lumière et d'un parfum indicibles et en envoyant un lion pour protéger Daria des assauts des hommes impudiques. La Sainte empêcha la bête de dévorer le premier d'entre eux et faisant appel à sa raison avec douceur, elle réussit à le convertir au Christ pendant que le lion montait la garde à la porte. D'autres hommes furent amenés par le lion et ils se convertirent eux aussi en entendant les paroles de Daria. Après cela et comme Célerinus avait fait mettre le feu à l'entrée, Daria renvoya l'animal dans la nature et se tint prête pour son ultime combat. Chrysanthe et Daria furent soumis à de nouveaux supplices, sans aucun résultat. Puis ils furent finalement jetés vivants dans une fosse et recouverts de pierres et de terre. C'est ainsi qu'ils accomplirent leur martyre et rejoignirent le Royaume des Cieux. L'année suivante, des Chrétiens se réunirent sur les lieux pour célébrer la mémoire de leur Naissance au Ciel et Numérien ordonna de boucher l'entrée de la grotte dans laquelle ils s'étaient réunis pour célébrer la Sainte Liturgie sous la direction du Prêtre Diodore et du Diacre Marien. Ils reçurent tous la Sainte Communion pendant que les soldats remplissaient d'en haut l'endroit de terre et ils rejoignirent ainsi dans la joie Chrysanthe, Daria et leurs compagnons. SAINT ROI MARTYR ALKMUND (OU ALCMOND, ALCMUND) DE NORTHUMBRIE (+800) Le Saint Martyr Alkmund était fils d'Alchred et frère du Roi Osred de Northumbrie. Il a succédé sur le trône de Northumbrie après la mort de son frère (assassiné) et gouverné avec grande humilité et grande charité, étant un père libéral pour les pauvres, les orphelins et les veuves. Il toujours aspiré à mourir pour le Christ, ce que le Seigneur dans Sa Bonté lui accorda. En 802, Alderman Athelmund de Hwicce (Mercie du Sud-Ouest) était en colère contre les gens de Wiltshire et il menaça d'envahir ce territoire. En apprenant cela, le Roi Alkmund qui avait de toute manière l'intention d'aller à Wiltshire pour protéger quelques-unes des terres qu'il y possédait, appela les deux parties en conflit et les exhorta à faire la paix. Les Merciens se laissèrent convaincre de rentrer chez eux mais dans leurs coeurs, ils n'étaient pas pacifiés et sont rapidement revenus avec une grande armée. Alors, les gens de Wiltshire en appelèrent à l'aide du Roi Alkmund. Et lui, souhaitant mourir pour le Christ et se rappelant les Paroles du Seigneur : "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis," répondit à leur appel. Les hommes de Wiltshire gagnèrent la bataille qui suivit mais les chefs des deux camps dont Alkmund, furent tués. L'endroit où le Saint Roi Martyr est tombé devint la scène de nombreux Miracles. Son corps fut transféré à l'ancienne église Lilleshall et plus tard à l'église Blanche à Derby. De nouveaux Miracles s'en suivirent. Le malade, le sourd, l'aveugle quelle que soit la maladie dont les gens souffraient, ils allaient au tombeau et là-bas ils recevaient la guérison par les intercessions de Saint Alkmund. Quelques années plus tard et quand à la demande de beaucoup de fidèles les Prêtres de cette église levèrent ses Saintes Reliques, le plus beau des parfums s'exhala du tombeau. Ce parfum a persisté pour certain temps pendant que les fidèles louaient et glorifiaient Dieu et Son Saint Martyr. Mais brusquement, un incroyant rentra dans l'église et se comporta d'une manière inconvenante et impie et le parfum cessa sur le champ. 20 Quand par la suite il y eut de plus amples incursions par les Danois, le corps de Saint Alkmund fut emporté plus au Sud par sécurité et est arrivé à Derby un 19 mars, date que l'on a conservée comme sa fête depuis. La dévotion envers le Jeune Roi et Martyr a vite grandi et il se pourrait que ce soit entre autres dû à l'intérêt que lui a porté la Reine Ethelfred de Mercie, une fille d'Alfred le Grand. C'est elle qui a fait dédicacer les églises à Shrewsbury et Derby et fort probablement les deux autres églises qui ont Alkmund comme Saint Protecteurs Whitchurch à Shropshire et Blyborought à Lincolnshire. Les gens de Derby adoptèrent Saint Alkmund dans leurs coeurs et comme l'église était sur la route/rue Ryknald, la chaussée romaine vers le Nord et une des voies principales au Moyen Age, les pèlerins affluèrent en grand nombre. La renommée du sanctuaire survécut à sa destruction et le vicaire papiste de Saint Alkmund au dix-huitème siècle rapporta des Miracles et les voyageurs n'eurent de cesse de demander après "le tombeau et y déposaient leurs bagages." Malheureusement les bâtisseurs victoriens et constructeurs de routes causèrent la disparition de l'église et du Puits de Saint Alkmund mais au Musée de Derby il y a un sarcophage retrouvé lors de la démolition de l'église. Il est décoré de beaux entrelacs anglosaxons et on pense que c'est le cercueil dans lequel le corps du Saint a reposé. SAINTE MONIALE BASSA DE PSKOV (+1473) La Vénérable Bassa des Grottes de Pskov, l'épouse de Saint Jonah, le fondateur des premières Grottes, s'endormit Moniale vers 1473 et fut ensevelie dans le Monastère des Grottes de Pskov. SAINTE SOPHIE, PRINCESSE DE SLUTSK ET MINSK (+1612) SAINT EVEQUE LEONCE DE SAINTES (+640) 19 – 22 mars – 22 novembre Né vers le milieu du sixième siècle, Saint Léonce commença à gouverner l'église de Saintes vers l'an 596. On lui accorda un fonds inépuisable de science et de piété. Il succéda à Saint Pallais. Un des actes les plus saillant de cet épiscopat fut la réception généreuse et empressée faite par Saint Léonce au Saint Evêque Macoux (ou Malo) d'Aleth en Bretagne qui, fuyant les rives inhospitalières de l'Armorique, était venu se réfugier dans le territoire des Santons. 21 Léonce lui offrit une maison rapprochée de la ville avec des revenus suffisants pour la fondation d'une petite communauté. On rapporte que sous ce pontificat l'Île de Ré, couverte de bois, n'offrait d'asile qu'aux pêcheurs ou navigateurs battus par la tempête. Dès le sixième siècle, on voyait au lieu dit encore aujourd'hui "Sainte-Marie" une chapelle dédiée à la Mère de Dieu qui était en grande vénération dans la Saintonge et l'Aunis. On y venait en pèlerinage de tous les points d'alentour. Vers le neuvième siècle, cet édifice ainsi que la maladrerie qui en dépendait, furent renversés par les Normands. C'est encore du temps de l'Evêque Léonce que Saint Amand choisit cette île pour s'y livrer à la Contemplation des Réalités Divines. En 625, un Concile se réunit à Reims. Plus de quarante Evêques des Gaules s'y trouvèrent et avec eux Saint Léonce. Il termina sa Sainte Vie le 19 mars 640. Son corps fut inhumé à côté du tombeau de Saint Eutrope qui était dès lors placé dans la crypte au lieu même où il se voit encore de nos jours. La fête du Pontife Léonce se célèbre chaque année le 22 ou le 19 mars ou bien le 22 novembre. Quant à ses Précieuses Reliques, on présume qu'elles reposent encore dans un pilier de la crypte, non loin de celles de Saint Eutrope. SAINT ARCHIMANDRITE SYMÉON (POPOVIC) DE DAJBABÉ (+1941) L’Assemblée des Evêques de l’Église orthodoxe serbe a décidé, lors de sa session ordinaire du printemps 2010, d’ajouter à la liste des Saints du Christ un natif de Cetinjé (Monténégro) : Saint Syméon de Dajbabé. Saint Syméon naquit en 1854 à Cetinjé au sein de la famille Popović et fut baptisé sous le nom de Savo. Après un premier cycle d’études à Cetinjé, il fut inscrit au séminaire de Kiev avant d’entrer à l’Académie ecclésiastique de cette ville où il fut fortement influencé par les vies ascétiques des fondateurs et des Vénérables Pères de la Laure de Kiev. À Kiev, il reçut la tonsure monastique et fut ordonné Hiéromoine. En 1888, il revint à Cetinjé où lui fut confiée la mission de servir Dieu au sein du Monastère Saint Nicolas à Vranjina. Par la suite, il fut affecté au Monastère d’Ostrog où il fut enseignant dans le collège monastique local créé à l’initiative du Métropolite Mitrofan Ban. À la suite d’une vision miraculeuse qui lui fut révélée par Dieu, le Hiéromoine Syméon initia à la fin du dix-neuvième siècle la construction d’une église sur le site où s’élève aujourd’hui le Monastère de Dajbabé. Le reste de sa vie terrestre, le Hiéromoine Syméon le passa en servant Dieu dans le nouveau sanctuaire de Dajbabé. C’est là qu’il reçut la visite de 22 l’Archimandrite Justin Popović, grand théologien serbe que l’assemblée des Evêques de l’Eglise orthodoxe serbe vient simultanément d’inscrire au nombre des Saints du Christ. Saint Syméon s’est endormi dans le Seigneur le 1er avril (selon le calendrier grégorien) 1941, soit le 19 mars ancien style. Ses Vénérables Reliques ont été découvertes lors du cinquante-cinquième anniversaire de sa présentation devant le Seigneur en 1996 au Monastère de Dajbabé, grâce aux efforts de Son Éminence l’Archevêque de Cetinjé et Métropolite du Monténégro et du littoral, Mgr. Amphilohije en présence de nombreux prêtres et d’une multitude de fidèles attachés au Monastère de Dajbabé. Depuis cette date et jusqu’à aujourd’hui, une grande assemblée spirituelle et populaire a lieu dans ce monastère, le jour de sa présentation devant le Seigneur. ÉVOCATION DE SAINT SYMEON DE DAJBABE PAR MGR AMPHILOHIJE La figure de l’Ancien Syméon de Dajbabé et son action comme celle d’hommes semblables à lui, ne seront jamais recouvertes par l’oubli car cela est impossible. Dans des époques de grandes confusions et de dérives, le Père Syméon Popović a cheminé paisiblement et sereinement, sur une voie nouvelle de pureté, de chasteté et de Sainteté : en lui s’est ainsi accomplie la vérité contenue dans le Livre de la Sagesse de Salomon : "La vieillesse honorable n’est pas celle que donnent de longs jours, elle ne se mesure pas au nombre des années ; c’est cheveux blancs pour les hommes que l’intelligence, c’est un âge avancé qu’une vie sans tâche" (Sg 4,8-9). Fidèle à l’esprit de ses Pères Spirituels et inspiré, lors de ses études, par la grande piété du peuple russe, l’Ancien Syméon a construit le Monastère de Dajbabé à proximité de ce qui fut la Sainte Montagne de la Zeta, c’est-à-dire des nombreux monastères du lac de Scutari qui avaient fleuri à l’époque des Balšić (seigneurs de la Zeta aux quatorzième et quinzième siècles) dont le souvenir reste gravé dans la mémoire et les chants populaires. En vérité, il a restauré la vie spirituelle alors moribonde dans les régions du Monténégro et au-delà, ramenant ainsi la pureté au sein de l’âme populaire et la préparant à affronter les grandes épreuves de la guerre et les aberrations d’après-guerre. Vivant dans un siècle de grandes mutations et de dérives, souvent résolues dans le sang mais aussi dans une époque d’expériences précieuses et de riches perspectives, le Père Syméon n’a pas succombé aux errements et aux confusions. Il est parvenu à discerner l’essence des choses et à vivre conformément à l’engagement fondamental de son existence. Devant ses contemporains, il a rayonné par son exemple vivant et son oeuvre; aujourd’hui, il rayonne parmi nous et continuera à rayonner devant ses descendants. Dieu l’a accueilli auprès de Lui, "de peur que la malice n’altère son jugement" (Sg 4,11) car il s’agissait d’une calamité énorme qui à la fin de sa vie terrestre s’était précipitée sur son peuple. "Son âme était sortie en hâte du milieu de la perversité" (Sg 4,14) dans une époque de grands troubles et de perte de conscience collective. Aujourd’hui alors que nous reprenons nos esprits, il est revenu parmi nous et rayonne sur le Monténégro et bien au-delà de sa lumière qui nous conduit à la régénération. Traduit du serbe, par L.M. pour Orthodoxie.com SAINT MOINE BERTULPHE DE LUXEUIL (+640) Il fut aussi le troisième Abbé du Monastère de Bobbio. Bertulphe était né au sein du 23 paganisme mais voyant son illustre parent et ami le Saint Evêque Arnould de Metz renoncer au monde pour embrasser le sacerdoce, il se sentit animé du désir de l'imiter. SAINT SIAGRIUS L'EVÊQUE RÉGIONNAIRE AU PAYS DES NERVIENS Il y fut envoyé par le Saint Evariste au premier siècle. SAINT MARTYR DIMITRI DE TORNADA (+1564) Les Turcs le décapitèrent en 1564 sous la fallacieuse accusation d'avoir insulté la religion mohamétane et d'avoir refusé de se convertir à l'islam. Sts Chrysante, Daria son épouse, Claude le tribun, Hilaria son épouse et leurs fils Maur et Jason, ainsi que Diodore, Prêtre, Marien, Diacre et d'autres pieux chrétiens qui accomplirent leur martyre en étant enfermés dans une grotte à Rome sous Numérien (283 ou 284). -St Dimitrios le Tourneur--Ste Bassa de Pskov-St Anect, compagnon de martyre de St Codrat à Corinthe sous Dèce ou Valérien (entre 249 et 259) -St Panchaire, dignitaire de la cour de Dioclétien qui avait renié le Christ pour plaire à l'empereur et qui mourut Martyr après s'être repenti (302). -Sts Quintus quintillia et leurs compagnons, Martyrs à Sorrente près de Naples en Campanie. -Sts Apollonius et Léonce l'Evêques de Braga au Portugal. -St Jean, Syrien de nation, fondateur du Monastère de Civita-di-Penne près de Spolète en Campanie (VIème siècle). -St Bertulphe, Moine de Luxeuil, troisième Higoumène de Bobbio en Lombardie (640). -St Landoald, Lombard de nation, Archiprêtre de St Amand de Maëstricht, missionnaire dans la Gaule belgique et l'un des patrons de la ville de Gand (vers 667). -St Adrien, Moine, interprète de St Landoald, Martyr par la main de brigands dans la forêt de Villers-l'Evêque entre Liège et Maëstricht (vers 668). -Sts Amance, Diacre, Julien, Vinciane et Adeltrude, tous compagnons de St Landoald. -St Lactin, fondateur de monastère à Kilkenny en Irlande (672).-St Alcmond fils du roi Alcrède de Northumbrie, Martyr sur ordre du fils d'un usurpateur (vers 800). -Ste Marie, épouse de Vsevolod III (Russie 1206). -Ste Bassa, Moniale des Grottes de Pskov (1473). -St Demetre, tourneur de profession, Martyr (1564). - Ste Sophie, princesse de Sloutsk et Minsk (1612). -St Nicolas Karamanos, Martyr à Smyrne par la main des Musulmans (1657)-St Jean, confesseur (1932). 24 ICÔNE DE LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU DE "LUBYATOV" This holy icon, which dates from the fifteenth century, was in the St Nicholas monastery church in the Pskov region. There was once a silver plaque with an inscription from 1890 on the reverse of the icon. It told of how Tsar Ivan the Terrible came to the monastery of St Nicholas at Lubyatov during Great Lent in 1570. He had stopped there on his way to punish the people of Pskov, for he believed that they were about to give their allegiance to the Prince of Lithuania. During the morning service, he happened to gaze at the icon of the Mother of God, and his heart was moved to compunction. "Let the killing stop," he said. "Put away your swords." Soldiers of the Polish king Stephen Batory shot at the icon as they were on their way to attack Pskov in 1581. Communists confiscated the icon in 1928, and in 1930 it was placed in the Tretiakov Gallery. The icon has elements from three other types of icons of the Mother of God. Essentially, it belongs to the Eleousa type, like the Vladimir Icon (May 21, June 23, August 26). The gesture of the Divine Child resembles the "Sweet-Kissing" or "Tenderness" Icon of Smolensk (March 19), and the scroll seems to come from the Hodigitria Icon (July 28). 25 L'ICONE DE LA MERE DE DIEU "DE TENDRESSE" ("OUMILIENIE") DE SMOLENSK (1103). L'Icône se manifesta en 1103 à Smolensk. Il y a une autre Icône "Tendresse" de Smolensk près d'Okopa (en bas de Smolensk). Cette Icône était dans le campement des armées russes du commandant Shein, empêchant les assiégeants polonais vingt mois durant de détruire Smolensk. ou The Smolensk Icon of the Mother of God, named "Tenderness" ("Umilenie"), manifest itself in the year 1103 at Smolensk. Another Smolensk "Umilenie" ("Tenderness") Icon is known of from the vicinity of Okopa (down from Smolensk). This icon was situated in the encampment of the Russian armies of the military-commander (voevoda) Shein, holding back Polish besiegers from destroying Smolensk over the course of 20 months (1611-1613). Lecture de l’Epître Pas de Lecture ce jour Lecture de l’Evangile Pas de Lecture ce jour REFLEXION - "Cette Miséricorde (de Dieu) qui nous ressuscite et contre laquelle nous pêchons par la suite est encore plus grande que celle qu'Il nous a accordée auparavant en nous donnant l'être lorsque nous n'étions pas. Ô Seigneur, Gloire à Ton Incommensurable Miséricorde!" Ainsi s'exprimait Saint Isaac le Syrien. Il veut dire que la plus grande de toutes, c'est la Miséricorde que Dieu nous a montrée lorsque par le Christ, Il nous a sauvés de la 26 corruption du péché et de la mort, plus grande encore que celle lorsqu'Il nous a créés hors du néant. En Vérité, c'est ainsi. Même nos parents terrestres font preuve d'une plus grande miséricorde envers leur enfant perverti et chuté lorsqu'ils l'étreignent à nouveau, lui pardonnent tout, l'éduquent, le nettoient, le soignent, en font à nouveau leur héritier que lorsqu'ils lui donnent vie. Ainsi lorsque le jeune Panchaire, entouré d'honneurs royaux, renia le Christ, sa mère lui écrivit une lettre pleine de douleur et de tristesse. "Ne crains pas les hommes," écrivait sa mère, "mais il est capital que tu craignes le Jugement de Dieu. Tu aurais dû confesser ta Foi en Christ devant les empereurs et seigneurs et ne pas Le renier. Rappelle-toi Ses Paroles : "Celui qui me renie devant les autres, Je le renierai devant Mon Père Céleste" (Saint Matthieu 10,33)." Se faisant honte, le fils accepta le conseil de sa mère, confessa sa Foi en Christ devant l'empereur et mourut en Martyr pour le Christ afin de vivre avec Lui éternellement. Et ainsi la bénie mère de Panchaire donna une nouvelle naissance à son fils, une naissance spirituelle, plus importante que la première, physique. HOMELIE - A propos du signe du Fils de l'Homme. "Et alors le signe du Fils de l'Homme apparaîtra dans les cieux" (Saint Matthieu 24,30). Quelle sorte de signe sera celui du Fils de l'Homme qui une fois fut montré très brièvement? C'est la Croix, plus lumineuse que le soleil qui se manifesta au-dessus de Jérusalem avant l'arrivée d'une ancienne personnification de l'Antéchrist, sous le nom de Julien l'Apostat. Et plutôt que quelque Homélie que ce soit au sujet de ce signe miraculeux, il vaut mieux citer ici la lettre de Saint Cyrille de Jérusalem adressée à l'empereur Constance, le fils de Constantin le Grand et prédécesseur de Julien l'Apostat. Voici ce que dit un extrait de cette lettre : "Car en ces derniers jours de la Sainte Fête de la Pentecôte, aux Nones de mai, vers la troisième heure, une gigantesque Croix formée de Lumière apparut dans le Ciel au-dessus du Saint Golgotha, s'étirant jusqu'aussi loin que le Saint Mont des Oliviers. Elle ne fut pas juste vue par un ou deux mais fut clairement distincte pour toute la population de la ville. Elle ne fut pas plus comme certain pourrait le croire quelque chose passant vite comme de l'imagination mais resta visible dans le champ de vision au-dessus de la terre plusieurs heures durant, rayonnant d'une Lumière plus lumineuse que les rayons du soleil. De fait, elle aurait été recouverte et cachée par eux, si elle n'avait pas donné pour ceux qui l'ont vue une luminosité plus puissante que celle du soleil, de sorte que toute la population de la ville se précipita vers le Martyry, (l'église), pris d'une grande crainte mêlée à la joie de la Vision Céleste. Ils s'y engouffrèrent, jeunes et vieux, hommes et femmes de tous âges, pas seulement Chrétiens mais aussi païens d'un peu partout séjournant à Jérusalem et tous comme d'une seule bouche élevaient une Hymne de louange à la merveille des merveilles, le Christ, Jésus-Christ Notre Seigneur, l'Unique Engendré Fils de Dieu et témoignèrent par expérience et vinrent à discerner que le Pieux Enseignement chrétien n'était pas seulement "persuasif par des paroles de sagesses mais aussi par démonstration d'esprit et de puissance" (1 Corinthiens 2,4) et pas seulement prêché par l'homme mais aussi attesté par Dieu depuis les Cieux. " Celui-ci, inauguré par la Prédication du Seigneur, nous fut garanti par ceux qui l'ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, des Miracles de toutes sortes" (Hébreux 2,3-4). Nous considérons qu'il est de notre obligation de ne pas demeurer silencieux concernant cette Vision Céleste mais à travers cette lettre, se hâter d'informer votre pieuse grandeur glorifiée par Dieu." Ô mes frères, tout est possible avec Dieu : tant de révéler le créé à l'homme et de créer l'incréé. Mais le plus important pour nous est qu'Il veuille sauver nos âmes du péché et de la mort et nous donner la Vie Eternelle. Alors mettons-nous en prière à Dieu ce jour et cette nuit. 27 Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+ 05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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