mercredi 12 janvier 2011
La Lumière du Thabor n°16. Chronique.
8
Chronique
LA SITUATION DE L’EGLISE RUSSE HORS FRONTIERES
LA MORT DE L’ARCHEVEQUE SERAPHIM DE CHICAGO
Une personnalité importante de l’Eglise Orthodoxe s’est endormie dans le Seigneur l’été dernier, à l’âge de quatre-vingt-dix ans : l’Archevêque Séraphim (Ivanov) de Chicago. L’Archevêque Séraphim était l’un des derniers hiérarques de l’ancienne génération, celle qui avait assez bien connu la Russie Orthodoxe.
Ne en 1897 à Koursk, baptisé Leonid, il commença ses études ä Moscou en 1915. En 1916, il s’engagea dans l’armée, sur le front, et en 1917, il rejoignit l’armée blanche. Apres la guerre civile, il émigra en Yougoslavie et il poursuivit ses études ä Belgrade.
En 1926, il devint moine au Mont Athos et reçut le nom de Séraphim. La même année il fut ordonne prêtre à Skoplje. En 1934, il entra au monastère de Saint Job ä Ladomirova dont il devint l’higoumène en 1935. En 1936, il fut consacré évêque de Santiago, mais très vite, il fut élu supérieur du monastère de la Sainte Trinité à Jordanville où il resta dix ans. En 1957 il devint archevêque de Chicago, Detroit et du Middle-West. A partir de 1976, il fut membre permanent du Synode des évêques. II fut aussi le fondateur de l’Ermitage de l’Icône de Koursk ä Mahopac dans l’état de New York où il s’est endormi dans le Seigneur.
L’Archevêque Séraphim était aussi connu pour être le défenseur zélé des « anciens calendaristes » grecs à l’intérieur du Synode : ce sont eux qu’il reconnaissait comme Eglise Grecque authentique. Dans les derniers mois de sa vie, il fut particulièrement scandalisé par les « affaires » et les persécutions suscitées par certains milieux troubles contre le monastère de la Transfiguration ä Boston.
Que sa mémoire soit éternelle !
NATIONALISME LITURGIQUE ET FIN DES MISSIONS DE L’E.R.H.F.
Peu après le départ de la plus grande partie des paroisses missionnaires du Synode, le Métropolite Vitaly a donné une importance très officielle à un curieux texte intitulé « The liturgical language of Foreign converts to orthodoxy » : La langue liturgique des étrangers convertis ä l’Orthodoxie.
Ce texte, publié en russe et en anglais, et qui dogmatise les tendances nationalistes les plus extrêmes de l’ERHF, apparaît comme un aveu d’échec en matière de mission. Des protestations se sont élevées, notamment en Angleterre, mais n’ont pas pu empêcher la diffusion de l’opuscule.
La question posée est celle de la langue liturgique à employer dans les églises orthodoxes. Le problème est réel, et il est vrai que les nécessités de la traduction ont trop souvent été une occasion d’adapter les traductions « œcuméniques » ou protestantes, dans l’intention d’affaiblir la conscience liturgique spécifique de l’Eglise Orthodoxe.
Le malheur est que la réponse donnée par le Métropolite Vitaly représente l’extrême inverse : selon Monseigneur Vitaly, les paroles du Seigneur à ses Apôtres : « Allez enseigner toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit... » ne s’appliquent pas à l’émigration russe dont le rôle n’est pas la prédication de l’Evangile, mais la conservation de l’héritage purement russe. « II n’y a pas eu, écrit Monseigneur Vitaly, et il n’y a pas présentement, dans notre Eglise, besoin urgent de célébrer les Offices divins dans les langues étrangères ».Le premier point de cette thèse -ne pas prêcher à tous- paraît fort contestable ; quant au second -conserver la Russité- il est démenti par les faits : le slavon n’est plus guère compris de la troisième, quatrième ou même cinquième génération de l’émigration qui, très souvent, ignore même le russe.
L’argumentation de Monseigneur Vitaly se montre, d’autre part, assez surprenante :
1. Tout d’abord, si l’émigration russe n’a pas provoqué un immense mouvement de conversion, c’est, selon le Métropolite Vitaly, parce que l’Occident ayant été orthodoxe et ayant apostasié l’orthodoxie par la suite, il n’est plus nécessaire de lui annoncer l’Evangile. Pour justifier cette interprétation peu charitable, Monseigneur Vitaly cite le passage de l’Ecriture sur l’esprit impur qui, ayant quitte la maison d’un homme, reviendra y loger avec sept autres esprits pires que lui. II commente ainsi : « Si l’on remplace le mot « homme » par le mot « nation », on comprendra aisément la tragédie profonde de ces nations qui ont été illuminées jadis avec la lumière de la Sainte Orthodoxie, et qui ensuite ont perdu la Vérité. Alors nous comprendrons que le commandement de Dieu de prêcher le christianisme à toutes les nations signifie aux nations païennes, aux "enfants de la nature" ; ne voyons-nous pas, en effet, dans la Situation actuelle, que les hérésies (de l’Occident) sont les sept démons du mal d’un christianisme falsifié, qui est pire que toutes sortes de paganisme ».
Cette théorie incroyable ne semble pas avoir besoin d’une longue réfutation : quel passage de l’Ecriture, quelle ligne des Pères de l’Eglise a jamais affirmé qu’il ne faut pas ramener la brebis égarées dans la bergerie spirituelle ? D’autre part, cette thèse rejoint paradoxalement la thèse des plus libéraux ou des plus œcuménistes qui, reconnaissant « l’ecclésialité » des hétérodoxes, ne veulent aucunement prêcher l’orthodoxie en Occident.
2. Le second argument du Métropolite Vitaly porte sur la langue liturgique. Selon lui, les langues occidentales sont à ce point sursaturées par l’hérésie, qu’il est impossible de traduire les Offices dans les langues occidentales, voire même, de prier dans ces langues. Monseigneur Vitaly justifie son point de vue de la façon suivante : « Le Seigneur a placé le monde animal devant Adam à qui il a demandé de nommer les animaux. Et Adam a nommé chaque animal. Cela veut dire que d’abord apparaît l’objet, la chose elle-même, qu’ensuite nous nommons ; le processus inverse est impossible. La même loi s’applique au monde spirituel aussi.
Nos mots comme Théotokos, ainsi que différents noms des dons du Saint Esprit : Smirenie (humilité)... umilenie (tendresse), sokrushenie (componction), sobornost (catholicité)... et l’univers entier des attitudes, et de la représentation du monde orthodoxe dérive de ces dons, sans lesquels il n’y a jamais eu ni il ne peut y avoir d’Orthodoxie du tout –aucun de ces noms ne peut être traduit dans les langues européennes. Et il en est ainsi précisément parce qu’ils n’ont pas les dons eux-mêmes. On ne peut pas nommer ce qui n’est pas, ce qui n’existe pas dans le vocabulaire conceptuel d’une langue donnée ».
Nous comprenons très bien les difficultés de la traduction d’une langue à l’autre, mais tomber dans l’absurdité de donner deux mots grecs (catholicité -dont sobornost est la traduction- et Théotokos) comme exemple de mots slaves particulièrement intraduisibles surprend quelque peu.
Sur le fond, il semble que :
1. Le Métropolite Vitaly oublie que le Saint Esprit a parlé toutes les langues le jour de la Sainte Pentecôte !
2. Si l’on suit la logique de son raisonnement, saint Cyrille et saint Méthode –qui étaient de langue grecque- n’auraient jamais du faire l’effort de traduire la langue de l’Evangile, langue sacrée par excellence, dans les dialectes slaves.
3. Enfin, ce qui n’est pas moins grave, cette thèse repose sur une philosophie gnostique inconnue des Pères : selon Mgr Vitaly, l’expérience des choses mêmes précède nécessairement la nomination de ces choses. Certes, il faut avoir soi-même l’expérience des choses divines avant de les enseigner à autrui. Sans doute aussi, la traduction de textes liturgiques est-elle une tâche délicate. Mais Monseigneur Vitaly raisonne ainsi :
a) le traducteur d’un mot comme « umilenie » doit avoir l’expérience plénière du don du Saint Esprit correspondant.
b) c’est rarement le cas.
c) il vaut donc mieux ne pas traduire du tout.
C’est comme si on disait :
a) pour annoncer l’Evangile, il faut avoir éprouvé l’état de déification pentecostal qui fut celui des évangélistes.
b) c’est rarement le cas.
c) il vaut mieux s’abstenir absolument d’annoncer l’Evangile.
Ou encore :
a) avant de dire un mot spirituel et sacré, il faut avoir l’expérience de ce qu’il représente.
b) quand on commence à prier on utilise de tels mots (exemple : saint) sans avoir l’expérience de leur contenu (exemple : sainteté).
c) donc, il vaut mieux ne jamais prier.
La conclusion de Monseigneur Vitaly est en effet : « Nous devons, avec beaucoup de précaution, introduire dans les Offices célébrés pour les étrangers, un ou deux mots de leur propre langue, ou quelque exclamation, et nous en tenir là pour longtemps... », en attendant que la grâce ait sanctifié la langue.
L’erreur, ici, consiste à affirmer que l’expérience précède TOUJOURS, et que la parole suit TOUJOURS ; c’est vrai dans le cas du maitre, c’est l’inverse pour le disciple : l’enseignement de nos Pères saints nous guide vers l’expérience qu’ils ont faite, celle de la « chambre haute », de la réception du Saint Esprit.
D’autre part, est-ce qu’après la chute et Babel, les hommes ont nommé adéquatement les choses mêmes ?
Si, posséder le nom (le nom slavon) implique qu’on possède la chose signifiée, ce n’est plus l’Eglise qui nous sauve, mais un bon dictionnaire. II suffirait de rester chez soi avec la « Méthode Assimil ».
Enfin, devant ces efforts pour réduire les dons du Saint Esprit à une nomenclature, le lecteur sera peut-être tenté de s’écrier avec saint Paul : « Le Royaume de Dieu n’est pas une question de mots », et si la puissance et la grâce du Saint Esprit peut habiter la matière, sanctifier les os des saints, résider dans les icônes et même purifier les pécheurs, ne pourra-t-elle pas faire de toute langue, comme autrefois du slavon, une « langue nouvelle » ?
On regrettera de tout cœur que Monseigneur Vitaly, qui écrivit jadis des choses pertinentes sur l’œcuménisme, mette à présent en avant une philosophie si hasardeuse ; il est malheureusement manifeste, en tout cas, que l’ERHF rejette désormais le principe missionnaire et apostolique d’enseigner toutes les nations.
LE DEPART DU PERE SERAPHIM JOHNSON.
Le départ des prêtres gréco-canadiens-américains en décembre 1986 -environ trente paroisses et monastères- a révélé les ambigüités de l’ecclésiologie de l’ERHF, partiellement due il est vrai à des rivalités internes.
Ces ambigüités ont été la cause, après janvier 1987 d’autres départs, deux ou trois prêtres sont partis à la Metropolia Américaine ; d’autres ont rejoint l’Eglise Grecque qui suit le calendrier orthodoxe (julien).
Parmi ces départs, il faut mentionner celui du Père Séraphim Johnson et de sa paroisse « Saint Cosmas d’Etolie », dans la région de Chicago. Le Père Séraphim, dans une lettre au Métropolite Vitaly, datée de septembre 1987, écrit notamment :
"Cher Métropolite Vitaly, je vous écris cette lettre avec un cœur lourd. Depuis 1970, je suis membre de l’ERHF dans laquelle j’ai été baptisé. J’ai de nombreux amis dans cette Eglise et j’ai eu la chance de bien connaitre plusieurs de nos évêques.
Je me suis converti : il m’a été difficile, alors, d’abandonner mes liens d’autrefois avec l’Eglise épiscopalienne, à laquelle j’étais attaché familialement et sentimentalement.
Mais la vérité de l’Orthodoxie a été plus importante pour moi, que tous ces liens, si difficiles à rompre fussent-ils. Ma femme et moi avons rejoint l’ERHF parce qu’elle offrait la plus pure expression de l’Orthodoxie, libre de tous les compromis que l’on trouve dans d’autres juridictions de ce pays. Mes paroissiens ont, de la même façon, choisi le synode russe pour son Orthodoxie sans faille... Pour nous tous, la foi a été plus importante que les nœuds terrestres ou les convenances de ce monde... Pour plusieurs d’entre nous, le monastère de Boston et les paroisses qui le suivent ont été des pédagogues importants de la foi.
Ce que les Pères de ce monastère enseignaient était en parfaite harmonie avec ce qu’enseignent ou ont enseigné les Métropolites Antoine et Philarète, l’Archevêque Saint Hilarion (Troïtsky), l’Archevêque Averky, et vous Vladika Vitaly.
Les événements de l’année dernière ont été pour nous tous un grand choc. Nous avons été profondément troublés et perplexes lorsque nous avons vu nos évêques porter de graves accusations personnelles, mais nous comprenions bien qu’il s’agissait de fautes personnelles, notre foi orthodoxe n’était en rien affectée. Nous avons été troublés quand nous avons vu un grand nombre de paroisses et le monastère de la Sainte Transfiguration quitter l’ERHF l’hiver dernier. Nous avons été troublés car nos guides spirituels semblaient alors partir dans des directions opposées. Nous avons prié le Seigneur de nous éclairer et à ce moment-là, nous avons pense que sa volonté était que nous restassions dans l’ERHF.
Nous avons décidé d’attendre et de regarder des deux côtés, ayant confiance que Dieu ne nous abandonnerait pas et qu’il nous montrerait la voie que nous devions choisir. Nous avons décidé, avec toute la paroisse de consacrer notre Grand Carême de cette année à lui demander sans relâche qu’il nous guide et nous éclaire. Nous croyions profondément qu’il nous manifesterait ce que nous devions faire et quelle Eglise II bénissait...
Les fruits de notre patience n’ont pas été ce que nous pensions. Vous et plusieurs de vos évêques, vous avez écrit des explications et des clarifications sur la position officielle du Synode sur les questions essentielles de l’orthodoxie, de l’hérésie de l’œcuménisme, sur le rôle de l’économie dans la vie de l’Eglise. Et à chaque fois que nous lisions de vos explications, nous comprenions un peu moins, les clarifications successives ont tout embrouillé de plus en plus".
Le Père Séraphim Johnson dresse ensuite la liste des réponses confuses du Synode :
1. Les concélébrations.
Apres avoir longtemps interdit toute concélébration en Amérique avec les autres juridictions, l’ERHF se proclame en communion officielle avec certaines Eglises engagées dans le mouvement œcuménique (notons que ces Eglises, elles, ne reconnaissent pas officiellement l’ERHF) : "Vous m’avez personnellement dit de ne pas donner la communion aux membres d’autres juridictions, comment pouvez-vous maintenant laisser vos prêtres célébrer avec leurs prêtres ?"
2. Les enseignements étranges.
a) Le sens non patristique du mot anathème. Pour limiter la portée de l’anathème de 1983, l’ERHF invente une nouvelle signification, purement morale, du mot anathème.
b) Une ecclésiologie protestantisante puisque, avec l’accord des évêques, le Père H. Lébédev a affirmé que chaque diocèse pouvait avoir une pratique ecclésiologique (et une ecclésiologie différente).
c) L’économie, comprise comme un accommodement avec l’erreur.
3. Sous le prétexte de l’économie, l’acceptation à la communion de certains hérétiques : par exemple, des fideles de Makrakis, hérétique condamné jadis par l’Eglise de Grèce.
4. Le désordre canonique.
Alors qu’en Europe les évêques reconnaissent l’Eglise d’Etat grecque -engagée dans le mouvement œcuménique- comme la véritable Eglise grecque, le secrétaire du Synode, Monseigneur Hilarion, dans une lettre officielle, reconnaît comme telle, certains vieux-calendaristes (là aussi, ni les uns ni les. autres, officiellement, ne reconnaissent l’ERHF).
La conclusion du Père Séraphim est que cette confusion théologique, ecclésiologique et canonique forme un contraste très grand avec la rigueur théologique et ecclésiologique de ceux qui ont quitté l’ERHF pour rejoindre l’Eglise grecque traditionnelle, présidée par l’Archevêque Auxence d’Athènes. Cette conclusion a conduit très naturellement le Père .Séraphim à quitter, à son tour, l’ERHF.
QUATRE PAROISSES FRANCAISES QUITTENT L’E.R.H.F.
La totalité du Doyenné Français de l’E.R.H.F., fondé en 1966, a quitté au début de septembre 1987 cette Eglise : ce doyenné se compose de quatre paroisses, sises ä Paris, Lyon, Montpellier et Dinan. Les prêtres du doyenné, l’Archimandrite Ambroise Fontrier, le Père Patric Ranson et le Père Joseph Terestchenko, en accord avec les présidents laïcs des paroisses, ont écrit à l’évêque de Genève une lettre annonçant leur départ pour des raisons de foi. Les motifs de ce départ ont aussi été clairement expliqués dans une lettre au Métropolite Vitaly.
Ces raisons sont les suivantes : en 1983, d’une façon très sévère, l’E.R.H.F. a jeté un anathème contre l’œcuménisme qui était une condamnation terrible portée contre toutes les Eglises orthodoxes et tous les évêques qui sont membres du C.O.E (Comité Œcuménique des Eglises) ; incapable d’assumer son acte, l’E.R.H.F. a transgressée elle-même son anathème, et a affirmé qu’il n’était pas fondé, sans pour autant le lever.
En agissant ainsi, l’E.R.H.F. prend le risque de faire retomber cet anathème redoutable sur sa propre tète. Ne voulant pas, en conscience, voir retomber sur eux-mêmes et leurs fideles les conséquences d’un anathème à la fois affirmé et renié…
…les prêtres des paroisses françaises ont préféré séparer totalement leur responsabilité de l’E.R.H.F. Ils se sont rattachés canoniquement à l’Eglise Grecque traditionnelle (qui n’est pas l’Eglise d’Etat, œcuménique).
D’autre part, ils ont noté l’inconséquence canonique de l’E.R.H.F. qui reconnaît désormais qu’elle est séparée des autres Eglises Orthodoxes, non pour des motifs de foi, mais, en réalité, pour d’autres motifs : la justification du « schisme politique » n’existe pourtant pas dans la tradition orthodoxe.
Dans leur lettre de septembre 1987 à l’Archevêque de Genève, les prêtres français écrivent notamment : « Vous dites…que pour vous, toutes les Eglises « officielles » forment l’Orthodoxie. En poussant jusqu’au bout votre raisonnement, nous concluons par nécessité, que l’Eglise Synodale n’étant pas une Eglise « officielle », elle n’est pas l’orthodoxie. Et ceci est confirmé, par la pratique, de toutes les Eglises « officielles » qui reconnaissent comme Eglise « officielle » russe le Patriarcat de Moscou, avec lequel elles sont toutes en communion. Puisque toutes les Eglises reconnaissent comme canonique et légitime le Patriarcat de Moscou et son Patriarche Pimen, elles vous accusent toutes, ouvertement ou non, de schisme.
Nous découvrons donc avec tristesse, d’après votre argumentation, que ce n’est pas pour des raisons de foi que vous vous êtes séparé du Patriarcat de Moscou, mais pour d’autres raisons dans lesquelles nous avons toujours refusé d’être impliqués ».
Chronique
LA SITUATION DE L’EGLISE RUSSE HORS FRONTIERES
LA MORT DE L’ARCHEVEQUE SERAPHIM DE CHICAGO
Une personnalité importante de l’Eglise Orthodoxe s’est endormie dans le Seigneur l’été dernier, à l’âge de quatre-vingt-dix ans : l’Archevêque Séraphim (Ivanov) de Chicago. L’Archevêque Séraphim était l’un des derniers hiérarques de l’ancienne génération, celle qui avait assez bien connu la Russie Orthodoxe.
Ne en 1897 à Koursk, baptisé Leonid, il commença ses études ä Moscou en 1915. En 1916, il s’engagea dans l’armée, sur le front, et en 1917, il rejoignit l’armée blanche. Apres la guerre civile, il émigra en Yougoslavie et il poursuivit ses études ä Belgrade.
En 1926, il devint moine au Mont Athos et reçut le nom de Séraphim. La même année il fut ordonne prêtre à Skoplje. En 1934, il entra au monastère de Saint Job ä Ladomirova dont il devint l’higoumène en 1935. En 1936, il fut consacré évêque de Santiago, mais très vite, il fut élu supérieur du monastère de la Sainte Trinité à Jordanville où il resta dix ans. En 1957 il devint archevêque de Chicago, Detroit et du Middle-West. A partir de 1976, il fut membre permanent du Synode des évêques. II fut aussi le fondateur de l’Ermitage de l’Icône de Koursk ä Mahopac dans l’état de New York où il s’est endormi dans le Seigneur.
L’Archevêque Séraphim était aussi connu pour être le défenseur zélé des « anciens calendaristes » grecs à l’intérieur du Synode : ce sont eux qu’il reconnaissait comme Eglise Grecque authentique. Dans les derniers mois de sa vie, il fut particulièrement scandalisé par les « affaires » et les persécutions suscitées par certains milieux troubles contre le monastère de la Transfiguration ä Boston.
Que sa mémoire soit éternelle !
NATIONALISME LITURGIQUE ET FIN DES MISSIONS DE L’E.R.H.F.
Peu après le départ de la plus grande partie des paroisses missionnaires du Synode, le Métropolite Vitaly a donné une importance très officielle à un curieux texte intitulé « The liturgical language of Foreign converts to orthodoxy » : La langue liturgique des étrangers convertis ä l’Orthodoxie.
Ce texte, publié en russe et en anglais, et qui dogmatise les tendances nationalistes les plus extrêmes de l’ERHF, apparaît comme un aveu d’échec en matière de mission. Des protestations se sont élevées, notamment en Angleterre, mais n’ont pas pu empêcher la diffusion de l’opuscule.
La question posée est celle de la langue liturgique à employer dans les églises orthodoxes. Le problème est réel, et il est vrai que les nécessités de la traduction ont trop souvent été une occasion d’adapter les traductions « œcuméniques » ou protestantes, dans l’intention d’affaiblir la conscience liturgique spécifique de l’Eglise Orthodoxe.
Le malheur est que la réponse donnée par le Métropolite Vitaly représente l’extrême inverse : selon Monseigneur Vitaly, les paroles du Seigneur à ses Apôtres : « Allez enseigner toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit... » ne s’appliquent pas à l’émigration russe dont le rôle n’est pas la prédication de l’Evangile, mais la conservation de l’héritage purement russe. « II n’y a pas eu, écrit Monseigneur Vitaly, et il n’y a pas présentement, dans notre Eglise, besoin urgent de célébrer les Offices divins dans les langues étrangères ».Le premier point de cette thèse -ne pas prêcher à tous- paraît fort contestable ; quant au second -conserver la Russité- il est démenti par les faits : le slavon n’est plus guère compris de la troisième, quatrième ou même cinquième génération de l’émigration qui, très souvent, ignore même le russe.
L’argumentation de Monseigneur Vitaly se montre, d’autre part, assez surprenante :
1. Tout d’abord, si l’émigration russe n’a pas provoqué un immense mouvement de conversion, c’est, selon le Métropolite Vitaly, parce que l’Occident ayant été orthodoxe et ayant apostasié l’orthodoxie par la suite, il n’est plus nécessaire de lui annoncer l’Evangile. Pour justifier cette interprétation peu charitable, Monseigneur Vitaly cite le passage de l’Ecriture sur l’esprit impur qui, ayant quitte la maison d’un homme, reviendra y loger avec sept autres esprits pires que lui. II commente ainsi : « Si l’on remplace le mot « homme » par le mot « nation », on comprendra aisément la tragédie profonde de ces nations qui ont été illuminées jadis avec la lumière de la Sainte Orthodoxie, et qui ensuite ont perdu la Vérité. Alors nous comprendrons que le commandement de Dieu de prêcher le christianisme à toutes les nations signifie aux nations païennes, aux "enfants de la nature" ; ne voyons-nous pas, en effet, dans la Situation actuelle, que les hérésies (de l’Occident) sont les sept démons du mal d’un christianisme falsifié, qui est pire que toutes sortes de paganisme ».
Cette théorie incroyable ne semble pas avoir besoin d’une longue réfutation : quel passage de l’Ecriture, quelle ligne des Pères de l’Eglise a jamais affirmé qu’il ne faut pas ramener la brebis égarées dans la bergerie spirituelle ? D’autre part, cette thèse rejoint paradoxalement la thèse des plus libéraux ou des plus œcuménistes qui, reconnaissant « l’ecclésialité » des hétérodoxes, ne veulent aucunement prêcher l’orthodoxie en Occident.
2. Le second argument du Métropolite Vitaly porte sur la langue liturgique. Selon lui, les langues occidentales sont à ce point sursaturées par l’hérésie, qu’il est impossible de traduire les Offices dans les langues occidentales, voire même, de prier dans ces langues. Monseigneur Vitaly justifie son point de vue de la façon suivante : « Le Seigneur a placé le monde animal devant Adam à qui il a demandé de nommer les animaux. Et Adam a nommé chaque animal. Cela veut dire que d’abord apparaît l’objet, la chose elle-même, qu’ensuite nous nommons ; le processus inverse est impossible. La même loi s’applique au monde spirituel aussi.
Nos mots comme Théotokos, ainsi que différents noms des dons du Saint Esprit : Smirenie (humilité)... umilenie (tendresse), sokrushenie (componction), sobornost (catholicité)... et l’univers entier des attitudes, et de la représentation du monde orthodoxe dérive de ces dons, sans lesquels il n’y a jamais eu ni il ne peut y avoir d’Orthodoxie du tout –aucun de ces noms ne peut être traduit dans les langues européennes. Et il en est ainsi précisément parce qu’ils n’ont pas les dons eux-mêmes. On ne peut pas nommer ce qui n’est pas, ce qui n’existe pas dans le vocabulaire conceptuel d’une langue donnée ».
Nous comprenons très bien les difficultés de la traduction d’une langue à l’autre, mais tomber dans l’absurdité de donner deux mots grecs (catholicité -dont sobornost est la traduction- et Théotokos) comme exemple de mots slaves particulièrement intraduisibles surprend quelque peu.
Sur le fond, il semble que :
1. Le Métropolite Vitaly oublie que le Saint Esprit a parlé toutes les langues le jour de la Sainte Pentecôte !
2. Si l’on suit la logique de son raisonnement, saint Cyrille et saint Méthode –qui étaient de langue grecque- n’auraient jamais du faire l’effort de traduire la langue de l’Evangile, langue sacrée par excellence, dans les dialectes slaves.
3. Enfin, ce qui n’est pas moins grave, cette thèse repose sur une philosophie gnostique inconnue des Pères : selon Mgr Vitaly, l’expérience des choses mêmes précède nécessairement la nomination de ces choses. Certes, il faut avoir soi-même l’expérience des choses divines avant de les enseigner à autrui. Sans doute aussi, la traduction de textes liturgiques est-elle une tâche délicate. Mais Monseigneur Vitaly raisonne ainsi :
a) le traducteur d’un mot comme « umilenie » doit avoir l’expérience plénière du don du Saint Esprit correspondant.
b) c’est rarement le cas.
c) il vaut donc mieux ne pas traduire du tout.
C’est comme si on disait :
a) pour annoncer l’Evangile, il faut avoir éprouvé l’état de déification pentecostal qui fut celui des évangélistes.
b) c’est rarement le cas.
c) il vaut mieux s’abstenir absolument d’annoncer l’Evangile.
Ou encore :
a) avant de dire un mot spirituel et sacré, il faut avoir l’expérience de ce qu’il représente.
b) quand on commence à prier on utilise de tels mots (exemple : saint) sans avoir l’expérience de leur contenu (exemple : sainteté).
c) donc, il vaut mieux ne jamais prier.
La conclusion de Monseigneur Vitaly est en effet : « Nous devons, avec beaucoup de précaution, introduire dans les Offices célébrés pour les étrangers, un ou deux mots de leur propre langue, ou quelque exclamation, et nous en tenir là pour longtemps... », en attendant que la grâce ait sanctifié la langue.
L’erreur, ici, consiste à affirmer que l’expérience précède TOUJOURS, et que la parole suit TOUJOURS ; c’est vrai dans le cas du maitre, c’est l’inverse pour le disciple : l’enseignement de nos Pères saints nous guide vers l’expérience qu’ils ont faite, celle de la « chambre haute », de la réception du Saint Esprit.
D’autre part, est-ce qu’après la chute et Babel, les hommes ont nommé adéquatement les choses mêmes ?
Si, posséder le nom (le nom slavon) implique qu’on possède la chose signifiée, ce n’est plus l’Eglise qui nous sauve, mais un bon dictionnaire. II suffirait de rester chez soi avec la « Méthode Assimil ».
Enfin, devant ces efforts pour réduire les dons du Saint Esprit à une nomenclature, le lecteur sera peut-être tenté de s’écrier avec saint Paul : « Le Royaume de Dieu n’est pas une question de mots », et si la puissance et la grâce du Saint Esprit peut habiter la matière, sanctifier les os des saints, résider dans les icônes et même purifier les pécheurs, ne pourra-t-elle pas faire de toute langue, comme autrefois du slavon, une « langue nouvelle » ?
On regrettera de tout cœur que Monseigneur Vitaly, qui écrivit jadis des choses pertinentes sur l’œcuménisme, mette à présent en avant une philosophie si hasardeuse ; il est malheureusement manifeste, en tout cas, que l’ERHF rejette désormais le principe missionnaire et apostolique d’enseigner toutes les nations.
LE DEPART DU PERE SERAPHIM JOHNSON.
Le départ des prêtres gréco-canadiens-américains en décembre 1986 -environ trente paroisses et monastères- a révélé les ambigüités de l’ecclésiologie de l’ERHF, partiellement due il est vrai à des rivalités internes.
Ces ambigüités ont été la cause, après janvier 1987 d’autres départs, deux ou trois prêtres sont partis à la Metropolia Américaine ; d’autres ont rejoint l’Eglise Grecque qui suit le calendrier orthodoxe (julien).
Parmi ces départs, il faut mentionner celui du Père Séraphim Johnson et de sa paroisse « Saint Cosmas d’Etolie », dans la région de Chicago. Le Père Séraphim, dans une lettre au Métropolite Vitaly, datée de septembre 1987, écrit notamment :
"Cher Métropolite Vitaly, je vous écris cette lettre avec un cœur lourd. Depuis 1970, je suis membre de l’ERHF dans laquelle j’ai été baptisé. J’ai de nombreux amis dans cette Eglise et j’ai eu la chance de bien connaitre plusieurs de nos évêques.
Je me suis converti : il m’a été difficile, alors, d’abandonner mes liens d’autrefois avec l’Eglise épiscopalienne, à laquelle j’étais attaché familialement et sentimentalement.
Mais la vérité de l’Orthodoxie a été plus importante pour moi, que tous ces liens, si difficiles à rompre fussent-ils. Ma femme et moi avons rejoint l’ERHF parce qu’elle offrait la plus pure expression de l’Orthodoxie, libre de tous les compromis que l’on trouve dans d’autres juridictions de ce pays. Mes paroissiens ont, de la même façon, choisi le synode russe pour son Orthodoxie sans faille... Pour nous tous, la foi a été plus importante que les nœuds terrestres ou les convenances de ce monde... Pour plusieurs d’entre nous, le monastère de Boston et les paroisses qui le suivent ont été des pédagogues importants de la foi.
Ce que les Pères de ce monastère enseignaient était en parfaite harmonie avec ce qu’enseignent ou ont enseigné les Métropolites Antoine et Philarète, l’Archevêque Saint Hilarion (Troïtsky), l’Archevêque Averky, et vous Vladika Vitaly.
Les événements de l’année dernière ont été pour nous tous un grand choc. Nous avons été profondément troublés et perplexes lorsque nous avons vu nos évêques porter de graves accusations personnelles, mais nous comprenions bien qu’il s’agissait de fautes personnelles, notre foi orthodoxe n’était en rien affectée. Nous avons été troublés quand nous avons vu un grand nombre de paroisses et le monastère de la Sainte Transfiguration quitter l’ERHF l’hiver dernier. Nous avons été troublés car nos guides spirituels semblaient alors partir dans des directions opposées. Nous avons prié le Seigneur de nous éclairer et à ce moment-là, nous avons pense que sa volonté était que nous restassions dans l’ERHF.
Nous avons décidé d’attendre et de regarder des deux côtés, ayant confiance que Dieu ne nous abandonnerait pas et qu’il nous montrerait la voie que nous devions choisir. Nous avons décidé, avec toute la paroisse de consacrer notre Grand Carême de cette année à lui demander sans relâche qu’il nous guide et nous éclaire. Nous croyions profondément qu’il nous manifesterait ce que nous devions faire et quelle Eglise II bénissait...
Les fruits de notre patience n’ont pas été ce que nous pensions. Vous et plusieurs de vos évêques, vous avez écrit des explications et des clarifications sur la position officielle du Synode sur les questions essentielles de l’orthodoxie, de l’hérésie de l’œcuménisme, sur le rôle de l’économie dans la vie de l’Eglise. Et à chaque fois que nous lisions de vos explications, nous comprenions un peu moins, les clarifications successives ont tout embrouillé de plus en plus".
Le Père Séraphim Johnson dresse ensuite la liste des réponses confuses du Synode :
1. Les concélébrations.
Apres avoir longtemps interdit toute concélébration en Amérique avec les autres juridictions, l’ERHF se proclame en communion officielle avec certaines Eglises engagées dans le mouvement œcuménique (notons que ces Eglises, elles, ne reconnaissent pas officiellement l’ERHF) : "Vous m’avez personnellement dit de ne pas donner la communion aux membres d’autres juridictions, comment pouvez-vous maintenant laisser vos prêtres célébrer avec leurs prêtres ?"
2. Les enseignements étranges.
a) Le sens non patristique du mot anathème. Pour limiter la portée de l’anathème de 1983, l’ERHF invente une nouvelle signification, purement morale, du mot anathème.
b) Une ecclésiologie protestantisante puisque, avec l’accord des évêques, le Père H. Lébédev a affirmé que chaque diocèse pouvait avoir une pratique ecclésiologique (et une ecclésiologie différente).
c) L’économie, comprise comme un accommodement avec l’erreur.
3. Sous le prétexte de l’économie, l’acceptation à la communion de certains hérétiques : par exemple, des fideles de Makrakis, hérétique condamné jadis par l’Eglise de Grèce.
4. Le désordre canonique.
Alors qu’en Europe les évêques reconnaissent l’Eglise d’Etat grecque -engagée dans le mouvement œcuménique- comme la véritable Eglise grecque, le secrétaire du Synode, Monseigneur Hilarion, dans une lettre officielle, reconnaît comme telle, certains vieux-calendaristes (là aussi, ni les uns ni les. autres, officiellement, ne reconnaissent l’ERHF).
La conclusion du Père Séraphim est que cette confusion théologique, ecclésiologique et canonique forme un contraste très grand avec la rigueur théologique et ecclésiologique de ceux qui ont quitté l’ERHF pour rejoindre l’Eglise grecque traditionnelle, présidée par l’Archevêque Auxence d’Athènes. Cette conclusion a conduit très naturellement le Père .Séraphim à quitter, à son tour, l’ERHF.
QUATRE PAROISSES FRANCAISES QUITTENT L’E.R.H.F.
La totalité du Doyenné Français de l’E.R.H.F., fondé en 1966, a quitté au début de septembre 1987 cette Eglise : ce doyenné se compose de quatre paroisses, sises ä Paris, Lyon, Montpellier et Dinan. Les prêtres du doyenné, l’Archimandrite Ambroise Fontrier, le Père Patric Ranson et le Père Joseph Terestchenko, en accord avec les présidents laïcs des paroisses, ont écrit à l’évêque de Genève une lettre annonçant leur départ pour des raisons de foi. Les motifs de ce départ ont aussi été clairement expliqués dans une lettre au Métropolite Vitaly.
Ces raisons sont les suivantes : en 1983, d’une façon très sévère, l’E.R.H.F. a jeté un anathème contre l’œcuménisme qui était une condamnation terrible portée contre toutes les Eglises orthodoxes et tous les évêques qui sont membres du C.O.E (Comité Œcuménique des Eglises) ; incapable d’assumer son acte, l’E.R.H.F. a transgressée elle-même son anathème, et a affirmé qu’il n’était pas fondé, sans pour autant le lever.
En agissant ainsi, l’E.R.H.F. prend le risque de faire retomber cet anathème redoutable sur sa propre tète. Ne voulant pas, en conscience, voir retomber sur eux-mêmes et leurs fideles les conséquences d’un anathème à la fois affirmé et renié…
…les prêtres des paroisses françaises ont préféré séparer totalement leur responsabilité de l’E.R.H.F. Ils se sont rattachés canoniquement à l’Eglise Grecque traditionnelle (qui n’est pas l’Eglise d’Etat, œcuménique).
D’autre part, ils ont noté l’inconséquence canonique de l’E.R.H.F. qui reconnaît désormais qu’elle est séparée des autres Eglises Orthodoxes, non pour des motifs de foi, mais, en réalité, pour d’autres motifs : la justification du « schisme politique » n’existe pourtant pas dans la tradition orthodoxe.
Dans leur lettre de septembre 1987 à l’Archevêque de Genève, les prêtres français écrivent notamment : « Vous dites…que pour vous, toutes les Eglises « officielles » forment l’Orthodoxie. En poussant jusqu’au bout votre raisonnement, nous concluons par nécessité, que l’Eglise Synodale n’étant pas une Eglise « officielle », elle n’est pas l’orthodoxie. Et ceci est confirmé, par la pratique, de toutes les Eglises « officielles » qui reconnaissent comme Eglise « officielle » russe le Patriarcat de Moscou, avec lequel elles sont toutes en communion. Puisque toutes les Eglises reconnaissent comme canonique et légitime le Patriarcat de Moscou et son Patriarche Pimen, elles vous accusent toutes, ouvertement ou non, de schisme.
Nous découvrons donc avec tristesse, d’après votre argumentation, que ce n’est pas pour des raisons de foi que vous vous êtes séparé du Patriarcat de Moscou, mais pour d’autres raisons dans lesquelles nous avons toujours refusé d’être impliqués ».
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire