vendredi 14 janvier 2011

La Lumière du Thabor n°28. Lecture de la presse.

LECTURE DE LA PRESSE





Rien ou presque, dans la Presse, sur le voyage du Patriarche Dimitri à l'Athos. Quelques lignes, dans Orthodoxos Typos, sans commentaire, du moine Moïse de Simon-Petra ; pour lui, tout va très bien dans la citadelle athonite ; la visite patriarcale a dissipé toutes les ombres ; mais Ecclesiastikos Agôn ne partage pas cet optimisme et écrit :

«Le mouvement oecuméniste gagne chaque jour du terrain. Même au Mont Athos, certains moines naïfs ont été charmés par la visite du Patriarche oecuménique et oecuméniste Dimitri, et nous craignons beaucoup que ces moines-là servent un jour de pont dans la transformation de la Sainte Montagne en protectorat oecuméniste. Un moine athonite du nom de Moïse, esquissant un récit du pèlerinage de Dimitri, écrit : 'Ainsi, nous pouvons, en toute aisance, dire que cette visite était nécessaire pour dissiper de part et d'autre, certaines ombres qui créaient des problèmes, et qu'elle a été réussie' (Orthodoxos Typos du 26/10/90).
«Pour ces quelques moines, 'certaines ombres ont été dissipées', et le patriarche oecuménique avec sa vénérable suite -comme ce moine la qualifiait- vont être libres de poursuivre leur oeuvre sacrilège.
«Mais l'Orthodoxie a ses gardiens à la Sainte Montagne comme dans le monde entier. Et si les quelques moines en question, trompés par les bonnes manières oecuménistes, se sont livrés, sans combat, à ce désastre, il y a encore des fidèles, de vrais soldats du Christ, sur cette citadelle de l'orthodoxie ; ils ont l'expérience des machinations du diable, ils résisteront à cette tentation et tiendront le dur langage de l'amour, de 'l'amour dans la vérité', imitant leurs anciens pères athonites.
«Dans le monde, également, l'orthodoxie a ses combattants, fils fidèles des champions de la foi. Les chrétiens, dans le monde, ont très souvent affaire avec la suite du Patriarche et avec les fruits amers de leurs innovations oecuménistes, auxquelles ils résistent de toutes leurs forces, comme en Australie, aux U.S.A. et au Canada.
«Contre le 'Gontikianisme' (Basile Gontikaki ex-higoumène de Stavronikita, devenu, par la grâce du Phanar, higoumène des Ibères, est l'homme du Phanar) qui prépare la soumission de l'orthodoxie hellène au Vatican, se dresse le saint monastère d'Esphigménou, qui hisse, depuis de nombreuses années déjà, le noir drapeau avec la devise : 'L'orthodoxie ou la mort' !
«Ce monastère avec son drapeau héroïque fait revivre la résistance irréductible du monachisme hagiorite contre le papisme, meurtrier de la nation et contre le misérable vekkisme !» (Vekkos fut le patriarche de Constantinople persécuteur des moines athonites qui avaient refusé la fausse union de Lyon, signée par Michel Paléologue au Treizième siècle).

Ecclesiasticos Agon. N262, octobre 1990.


Une visite diplomatique

«Dans quel but, écrit encore Ecclesiasticos Agon, sa sainteté a-t-elle visité la cité athonite ? On dit beaucoup de choses dans les rues, que nous résumons : cette visite avait un caractère diplomatique et ne fut pas un pèlerinage. Derrière le bon et simple patriarche, se cache la diplomatie phanariote émule de la vaticane.
«Les discours du patriarche sont écrits et ses déplacements réglés à l'avance. Rien de plus, rien de moins. La spontanéité et l'enthousiasme en sont absents, alors que les sourires et la joie officielle foisonnent.
«Et les fidèles se demandent : Est-ce que les sourires et la simplicité du Patriarche -que l'entourage patriarcal appelle de la «sainteté», ne sont pas une tentative pour s'emparer de la confiance des moines, afin d'émousser la vigilance des opposants aux ouvertures oecuménistes du Phanar, en se fiant à la «sainteté» du Patriarche ? Serions-nous en vue d'un plus grand rapprochement de l'Eglise orthodoxe avec la papauté ? Et si cette visite du Patriarche à la Sainte Montagne vise à la prise de cette citadelle de l'orthodoxie, pour que quelques phanariotes puissent avancer et aller là où il ne faut pas ?
«Cela va apparaître bientôt !...»

Ecclesiasticos Agon, N261.


Sous la protection... des policiers.

Agathange donne des renseignements sur le déroulement de la visite du Patriarche. Nous en reproduisons quelques-uns ci-après :

«Le mois de septembre 1990, écrit-il, rstera éternellement, dans l'histoire hagiorite, une page noire et douloureuse.
Elle rappellera la marche, sans obstacle, d'hérétiques, minutieusement programmée et mise en scène, entourée de mesures de sécurité policières des plus modernes et dont la préparation, les réceptions, les déplacements, non moins que la mise au premier rang de laïcs et de clercs qui aiment plaire aux hommes, auront exigé des frais considérables. Le comportement antichrist de ces représentants modernes du nazaréen fut, totalement, à l'opposé de celui de ses douze apôtres. Cinq cents policiers dépêchés pour garder le patriarche Dimitri et le métropolite de son synode !!!
«Cette visite fut tout ce qu'on veut sauf un «pèlerinage». Préparée dans les antres obscurs bien connus, cette parade spectaculaire a été conçue pour impressionner et faire croire au peuple que toute l'orthodoxie était derrière le Patriarche Dimitri, la «Cime de l'orthodoxie», que «les petites protestations de quelques fanatiques, esprits étroits» étaient indignes d'attention et sans importance, et que ce patriarche, que lesdits fanatiques traitent d'hérétique parce qu'il veut l'union de toutes les religions, concélèbre, cependant, avec tous les patriarcats et les Eglises orthodoxes !
«Ne voyez-vous pas que tous les higoumènes des monastères sont venus l'accueillir et concélébrer avec lui en l'Eglise du Protaton ? Le père Georges Kapsanis, souffrant depuis Pâque, de maux de tête ininterrompus vingt-quatre heures sur vingt-quatre, fut le seul autorisé à se faire représenter, et bien entendu l'higoumène du monastère Esphigménou ne s'est pas présenté. Tous les autres higoumènes ont été contraints et forcés d'entourer le patriarche ; il leur fut interdit d'envoyer un représentant ; ce n'est qu'après la double assemblée, prévue par le programme pour impressionner, faite des higoumènes et de leurs représentants réguliers à la Sacrée Communauté, en présence du Patriarche, et où rien ne fut dit, que les higoumènes furent libres de rentrer chez eux.

«L'Etat, qui avait promis son concours, a envoyé 500 gendarmes, des C.R.S., des hommes grenouilles, des chiens policiers, des forces terrestres, maritimes et aériennes, des jeeps !!! Deux bâtiments de guerre avec un détachement à bord, ancrés dans le port de Daphni, pour rendre les honneurs. Karyès fut, pendant la visite, transformé en aéroport. Les atterrissages et les décollages incessants des hélicoptères, leur vrombissement, leur bruit assourdissant, chassèrent le silence monastique séculaire hors de l'Athos.

«Le glas a tinté au clocher du Protaton à l'arrivée du Patriarche... La dépouille d'un athonite mort hors de la Sainte Montagne était ramenée au même moment. Ce ne fut pas là un fait du hasard.

«De Daphni à Karyès, un policier armé était posté à chaque croisement de sentiers. Les gardes côtes surveillaient la mer et les hélicoptères veillaient d'en-haut sur Dimitri !...

«Des moines orthodoxes qui voulaient manifester leur désaccord à Dimitri furent refoulés et dispersés par les gendarmes camouflés dans les bosquets. Mais ils eurent le temps de distribuer des imprimés avec le titre : «L'Athos est tombé». Le Patriarche fit savoir, par lettre, aux athonites, qu'avant son départ pour l'Athos, il avait prié avec ses frères musulmans qui célébraient le Ramadam. Par cet aveu, Dimitri a renié son baptême et le Dieu Trinité, et foulé le sang des nouveaux-martyrs du temps de la domination turque...


Au Monastère Esphigménou

«La cible des oecuménistes a été le monastère Esphigménou... Le programme du «pèlerinage» patriarcal ne prévoyait pas de visite à ce monastère... Le métropolite Bartholomée aurait bien voulu s'en emparer par la force, mais... Ci-après le lecteur lira le rapport de la commission athonite, adressé au Patriarche, au sujet d'Esphigménou :

«A sa toute divine Sainteté...

Nous faisons connaître à V.S. que nous nous sommes rendus, selon votre ordre, au saint monastère d'Esphigménou, pour y remettre à l'higoumène de la fraternité, un message de votre toute divine sainteté, pour lui dire votre désir de rencontrer, lors de votre pèlerinage, une délégation de ce saint monastère, afin de discuter des motifs pour lesquels ce saint monastère a cessé, depuis des années, d'entretenir des relations canoniques avec l'Eglise Mère et les autres monastères de la Sainte Montagne.
Arrivés au portail, le 11/24 septembre 1990, du monastère, nous avons trouvé la porte close. Un moine qui accourut, au bruit de nos coups contre le portail, nous dit qu'il était fermé depuis dix jours.
Nous fîmes savoir au moine qui nous étions et pour quelle raison nous venions ; il alla en informer l'higoumène, qui vint, une demi-heure après, accompagné de deux frères, hors du portail, et qui nous demanda ce que nous voulions. Nous lui exposâmes l'objet de notre visite : sa sainteté désirait, comme un père avec ses enfants, vous voir personnellement et connaître les raisons qui vous tenaient éloignés du patriarcat oecuménique.
L'higoumène répondit qu'il allait consulter la fraternité et nous répondre en conséquence. Nous le priâmes de nous laisser entrer pour vénérer l'Eglise, mais il ne le permit pas, la fraternité ayant interdit l'accès à qui que ce fût.
Après notre départ, les mains vides, le 13/26 septembre 90, l'higoumène fit savoir, par téléphone, à la Sacrée Communauté ceci :
«Pour faire suite à votre information verbale, selon laquelle le Patriarche oecuménique Dimitri désirait avec son Saint Synode et la Sacrée Communauté, qu'une commission de notre saint monastère se présente devant lui : après consultation de toute notre communauté, il a été décidé que toute discussion serait inutile et sans objet, tant que le Patriarche oecuménique Dimitri continuerait à suivre la panhérésie de l'oecuménisme, et d'autant que, notre monastère ayant, lors du passage à la Sainte Montagne de trois délégations patriarcales, confessé, avec courage, la ligne et la foi orthodoxes pures, une persécution impitoyable fut déchaînée contre notre monastère par ce patriarcat oecuménique et la Sacrée Communauté de la Sainte Montagne. Aujourd'hui nous restons toujours dans la même confession, sans pour cela mettre en cause l'Institution ecclésiastique du patriarcat oecuménique».
Très respectueusement, nous informons Votre Toute divine sainteté, de ces choses et demeurons...

Karyès, le 14 / 27 septembre 1990

Signatures : Ex-higoumène des Ibères, Kallinique ; higoumène de Stavronikita, Théodore ; de Grégoriou, Grégoire.


«Avant l'arrivée de la Commission ci-dessus, une dizaine de policiers furent postés devant le monastère, et certainement beaucoup d'autres étaient camouflés dans les bosquets pour épier la fermeture des portes dans la crainte... d'une attaque contre Dimitri qui allait arriver par mer et se rendre, par voie terrestre, au monastère de Chilandari !...
«Pourquoi a-t-on amené toute la police du pays à l'Athos ? Pour... protéger Dimitri ? Craignait-on que les orthodoxes le tuent ?... Les orthodoxes ne tuent pas. Les hérétiques tuent. Ce ne sont pas les brebis qui tuent, mais les loups ! S'ils craignent des meurtres, qu'ils regardent du côté des amis de Dimitri et des oecuménistes...

Aux Météores

«Le Patriarche Dimitri venu pour la célébration du six-centième anniversaire du Grand Météore, a perdu une partie de sa croix pectorale ; fait nullement hasardeux, qui impressionna lui-même, sa suite et toute la police. Ce morceau de la croix fut retrouvé après son départ de Grèce.
«La présence du pariarche oecuméniste aux centres monastiques de l'Athos et des Météores, où des grands parmi les Pères se sont sanctifiés et ont livré leur corps pour l'amour du Christ et de sa vérité, était indésirable pour eux. Aussi est-il parti sans sa croix et très affligé...

Agathange. N129, Septembre/octobre 1990.

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